ÉTUDE SUR L’ÉVANGILE SELON MARC

Ch. 1

Chacun des quatre évangiles présente un caractère particulier du Seigneur Jésus : Matthieu présente le Seigneur comme le Messie d’Israël et le Roi.

Marc présente le Serviteur parfait et le Prophète.

Luc Le désigne comme le Fils de l’Homme.

Jean, enfin, désigne le Seigneur comme le Fils de Dieu.

Dès le premier chapitre de Marc, nous voyons le Seigneur entrer dans son service pour son Père, annonçant le royaume de Dieu (v. 14) avec beaucoup d’empressement. Un mot caractérise sa diligence à servir : « Aussitôt » (Marc n’est désigné comme écrivain de cet évangile qu’à partir du deuxième siècle).

Cependant, au verset 1er, le Seigneur, serviteur de Dieu, est désigné aussi : « Fils de Dieu ». Cela est confirmé par la voix de Dieu Lui-même au v. 11. Venu sur la terre avec humilité pour servir, Il reste le Fils éternel de Dieu. Il reste aussi le Serviteur éternel car, au ciel, Il fera asseoir ses rachetés à table, et « s’avançant, Il les servira » (Luc 12. 37). Cependant, au ch. 16. 19, le Seigneur ressuscité, prend le caractère de Seigneur de gloire.

Dans les Actes, Marc, associé à Paul et Barnabas (ch. 15. 37 et 38), interrompt son service. Puis, Marc étant restauré en 2 Timothée 4. 11, le Seigneur, dans sa grâce, peut désormais l’employer pour écrire son évangile.

Cet évangile ne présente pas la généalogie du Seigneur, Serviteur de Dieu et des rachetés.

Le v. 2 répond à Malachie 3. 1, et à Ésaïe 40. 3 : Jean le Baptiseur n’est pas Élie, mais « la voix de celui qui crie dans le désert » dans l’Esprit d’Élie, afin de « préparer les voies du Seigneur » pour rendre possible l’avènement de son royaume. Mais, dans l’évangile de Jean, dès le premier chapitre, v. 11, le Seigneur est rejeté de son peuple. Son royaume a dû être repoussé à plus tard (ch. 18. 36). Avant l’établissement de son royaume millénaire, le Seigneur suscitera un prophète qui prendra le caractère d’Élie, (mais aussi de Moïse) (Apoc. 11. 6). Le Seigneur porte ce caractère du serviteur hébreu renonçant à la liberté, car il aime « son Maître, sa femme et ses enfants et ne veut pas sortir libre » (Ex. 21. 2 à 6).

Au v. 11, Dieu s’adresse directement au Seigneur : « Tu es mon Fils bien-aimé ; en toi j’ai trouvé mon plaisir ». En Luc également. En Matthieu, Dieu s’adresse à ceux qui entourent le Seigneur et dit : « Celui-ci est mon fils bien-aimé en qui j’ai trouvé mon plaisir ».

Après quarante jours de jeûne au désert, le diable vient pour tenter le Fils de l’Homme, comme il avait tenté et fait tomber Adam et Ève et tous les hommes. Mais il était impossible de faire tomber le Seigneur, car Il était le Serviteur parfait, Fils de l’homme certes, mais aussi Fils de Dieu.

Au baptême de Jean, le Seigneur est remonté aussitôt de l’eau (v. 10), car II n’avait aucun péché à confesser. En se soumettant au baptême, Il s’est identifié à son peuple pécheur, en attendant, sur la croix, de se charger de leurs péchés et des nôtres, afin de les expier. En tant que Serviteur de Dieu, le Seigneur devait se charger des péchés du peuple juif, mais aussi de ceux des nations (És. 49. 3 et 6), car les nations seront jugées selon la justice divine (cf. És. 42. 1). Comme Serviteur parfait et fidèle, alors qu’Il est « le prince de la vie », Il est le contraire de ce que l’on trouve en Ecclésiaste 10. 7 : « J’ai vu des serviteurs sur des chevaux, et des princes marchant sur la terre comme des serviteurs ».

Le Seigneur Jésus, Fils de Dieu, est venu sur la terre pour servir Dieu et ses rachetés, en leur apportant la grâce divine. Mais II est venu aussi pour être le Serviteur éternel de Dieu et de ceux qui L’auront servi sur la terre, et qui L’auront attendu fidèlement. « Bienheureux sont ces esclaves, que le Maître, quand II viendra, trouvera veillant. En vérité, je vous dis qu’Il se ceindra et les fera mettre à table et, s’avançant, Il les servira » (Luc 12. 37).

Dans le premier chapitre de Marc, nous avons le témoignage personnel de Jean, affirmant que son évangile concerne le Seigneur « Jésus Christ, Fils de Dieu » (v. 1) ; le témoignage du prophète Ésaïe (v. 2) ; de Jean comme le précurseur (v. 4 à 8) ; enfin, le témoignage direct du Père (v. 9 à 11). L’Esprit a suscité ces différents témoignages, nécessaires car cet évangile de Marc présente le Seigneur comme un simple serviteur. Il importait que nul ne s’y trompe sur cet homme humble et occupé à servir, mais qui n’est autre que le Fils de Dieu !

Il convenait que le cœur de son peuple soit préparé à recevoir son Messie, et ceci par le baptême de la repentance, où ceux qui étaient baptisés confessaient leurs péchés. Dans l’évangile de Matthieu, les pharisiens refusent de produire « du fruit qui convienne à la repentance » et rejettent leur Messie. Dès lors, Jean leur annonce le jugement (Mat. 3. 7 à 12).

On ne peut confondre le baptême de Jean conduisant à la repentance, et le baptême chrétien indiquant que l’on appartient à la chrétienté. Cependant, la vraie valeur de ce dernier ne s’applique qu’à ceux qui ont reçu le Seigneur Jésus comme leur Sauveur.

C’est dans le désert, loin de tout contact avec la corruption des hommes, que Jean baptise le peuple qui, pour cela, doit aussi « sortir » vers lui, dans le désert, afin de répondre à la prophétie de Malachie 3. 1 : « Préparez le chemin du Seigneur, faites droits ses sentiers ». Le Seigneur Lui-même vivait dans une pureté absolue, même s’Il était en contact physique avec son peuple corrompu.

À son baptême, au Jourdain, Il est ressorti aussitôt de l’eau, n’ayant aucun péché à confesser. En se soumettant volontairement à ce baptême, Il s’identifiait à son peuple pécheur. C’est alors que les cieux se fendent et que l’Esprit Saint descend sur Lui sous l’apparence d’une colombe, symbole de pureté. Puis, la voix du Père se fait entendre et, s’adressant directement à Lui, dit : « Tu es mon Fils bien-aimé ; en toi j’ai trouvé mon plaisir » (v. 11). En Matthieu, la voix s’adresse à ceux qui l’entourent : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé ».

On ne peut douter que le Seigneur, fils de Dieu, possédait l’Esprit Saint en Lui, même avant son baptême. Mais ce baptême, affirmant sa pureté originelle, devait Le distinguer de tous les autres hommes. Ce baptême unique dans l’histoire, contrastait avec celui qui devait baptiser l’Assemblée chrétienne, où des langues de feu (image de jugement en purification), devait inaugurer l’apparition et le début de l’ère chrétienne (Act. 2). De plus, comme humble serviteur, le Seigneur devait être encouragé par la voix du Père.

Ce baptême pour la repentance afin de préparer le peuple à l’avènement du royaume millénial fait dire au Seigneur que Jean était le plus grand des prophètes (Mat. 11. 11). Jean veut s’opposer à son baptême, Lui, le Fils de Dieu ! Mais le Seigneur est là comme un homme humble venu pour servir (Mat. 3. 14). Il devait accomplir la loi, répondant ainsi aux exigences divines concernant l’homme. Sans péché Lui-même, il s’abaisse jusqu’à être le serviteur de tous !

« Jean était vêtu de poil de chameau (habit traditionnel des prophètes) et d’une ceinture de cuir autour des reins » (v. 6). La ceinture symbolisait la force de Dieu pour accomplir son service difficile, afin de baptiser un peuple pécheur.

Cette puissante action de Dieu dans son service le garde dans l’humilité : il ne cherche pas à s’élever. Parlant du Seigneur, il dira : « Il faut que lui croisse, et que moi je diminue » (Jean 3. 30). Quant à nous, appartenant au Seigneur, demandons-lui de nous garder de l’orgueil, et de nous donner ce désir de ressembler de plus en plus à Celui qui, étant Fils de Dieu, s’est abaissé jusqu’à prendre nos péchés sur Lui et à les expier sous la terrifiante colère de Dieu.

Lui-même disait : « Je suis débonnaire et humble de cœur ». Nous sommes appelés à « suivre ses traces » (1 Pier. 2. 21) et la première de toutes ses traces, c’est d’être humbles devant Lui et devant les hommes, afin qu’étant très près de Lui, nous lui ressemblions toujours plus.

Le témoignage du Père établit la distinction entre cet homme humble qui se présente comme un serviteur, et un autre homme : c’est le Fils de Dieu (v. 9 à 11).

Cependant, dans son humanité, le Seigneur entend la voix du Père s’adressant à Lui directement, afin de Le fortifier : « Tu es mon Fils bien-aimé ; en toi j’ai trouvé mon plaisir » (v. 11). Dieu, ainsi, met son sceau sur Lui. En Matthieu, la même voix s’adresse à la foule qui entoure le Seigneur, comme un avertissement, en révélant que cet homme se soumettant au baptême de la repentance, comme un simple Israélite, n’est autre que le Fils de Dieu.

Cet homme humble entrant dans son service de manière effacée, c’est Dieu Lui-même manifesté en chair (Col. 1. 19 ; 1 Tim. 3. 16). Il est venu pour servir et guérir son peuple, étant Lui-même entièrement soumis au Père.

Le baptême de Jean avait eu un écho étonnant en Judée. Envoyé par Dieu, Jean avait prêché le baptême de la repentance avec beaucoup de hardiesse, sans crainte, et les foules étaient baptisées (Mat. 3. 5, 6 et suivants). Le Seigneur se soumet à ce baptême, s’identifiant à son peuple pécheur, alors que Lui-même est sans péché.

Cette scène est rapportée dans trois évangiles, confirmant l’importance qu’elle a pour Dieu. La voix divine s’adressant au Fils directement : « Tu es mon fils bien-aimé », se trouve aussi en Luc 3. 22. Dans l’évangile de Marc, dès le début, le mystère de la déité complète est présent : Père, Fils et Saint Esprit.

La repentance caractérisant le baptême de Jean avait pour but la réception, par le peuple, du Seigneur comme son Messie. On peut penser que seuls ceux qui étaient préparés ainsi, ont pu recevoir le Seigneur comme Sauveur.

Étant Dieu Lui-même, le Seigneur avait l’Esprit Saint en Lui-même. Mais il fallait que l’Esprit se pose sur Lui, manifestant qu’Il était plein de l’Esprit. Comme homme, son chemin était difficile et la Parole nous montre qu’Il avait besoin d’être soutenu.

Jusqu’à l’âge de trente ans, le Seigneur a vécu en travaillant comme charpentier, à Nazareth, ville de Galilée, aux populations mélangées et méprisées des Juifs (Jean 1. 47). Mais dès le début de son ministère, Il vient en Judée et sort de l’anonymat, sachant quelles seraient les difficultés de son chemin. C’est pourquoi II avait besoin d’être encouragé. Et le Père, au baptême de Jean, Lui fait entendre sa voix, s’adressant à Lui, et l’Esprit se pose sur Lui, sous la forme visible d’une colombe, symbole de la pureté de Celui qui s’est fait homme pour servir.

« Et aussitôt l’Esprit le pousse dans le désert » afin que sa pureté soit manifestée pratiquement, par ces quarante jours de tentations auxquelles II n’a pas cédé : sa nature, à la fois humaine et divine, ne pouvait en aucun cas pécher. Pourtant, dans le désert, il était entouré des bêtes sauvages (v. 13). Adam, dans son innocence, avait été placé par Dieu dans un jardin de délices, au milieu d’animaux familiers n’ayant pas encore ce caractère cruel qu’on leur connaît aujourd’hui (Gen. 1. 29 et 30). Cela se reproduira durant le millénium (És. 11). En Éden, rien ne manquait pour le bonheur d’Adam. Mais le Seigneur, second Adam, était dans le désert, avec les bêtes sauvages, tenté par Satan, comme Adam, mais Lui ne succombe pas.

Pour Daniel, Dieu avait « fermé la gueule des lions » ; Il avait aussi protégé son Fils dans le désert. Et là, les anges le servent, manifestant qu’Il est le Fils de Dieu (Luc 22. 43), mais son humanité devait être fortifiée contre la méchanceté de Satan. A sa naissance, Satan a essayé de Le tuer. Ici, il Lui tend des pièges pour Le tenter, mais en vain ! Adam a été vaincu. Le Seigneur a triomphé de lui, et triomphera complètement de lui, à la croix.

Venu pour recommencer la vie de l’homme dans une obéissance parfaite, le Seigneur va jusqu’à la mort, sous le jugement de Dieu, expiant la culpabilité de la créature pécheresse. Cependant, le témoignage du Père a affirmé la divinité de cet humble serviteur, avant même qu’Il entre dans son service. Que le Seigneur soit béni !

Jean le Baptiseur ayant été livré, le Seigneur entre tout de suite dans son propre ministère, et annonce que « le royaume de Dieu s’est approché » (v. 14 et 15). Il s’agit du royaume de Dieu sur la terre pour son peuple. Mais, le Roi ayant été rejeté, il a pris le caractère de royaume des cieux, car le Roi, désormais, est dans les cieux. Le royaume de Dieu est donc repoussé jusqu’au moment où le Seigneur établira son royaume millénial, où II régnera sur le monde entier (Juifs et nations). Lorsque le Seigneur l’annonce, Il indique quatre choses indispensables pour y entrer : – Le temps est accompli pour un changement de dispensation – Le royaume s’est approché, dans le temps, mais aussi parce que le Roi était là, au milieu du peuple (Luc 17. 20 et 21) – se repentir (au baptême de Jean) – et croire à l’évangile. La repentance et la foi étaient requises.

Le royaume des cieux est une sphère morale plus étendue que l’Église chrétienne auquel elle appartient. L’évangile du royaume, depuis, est remplacé par l’évangile de la grâce, dans lequel nous sommes. Ce changement a commencé au ch. 8 des Actes, après la lapidation d’Étienne au chapitre précédent. Le Seigneur avait annoncé en Luc 14. 32, que les Juifs enverraient « une ambassade » après le roi, lui signifiant qu’ils ne voulaient pas que « celui-ci règne sur eux ». Étienne a été cet « ambassadeur », envoyé rejoindre le Seigneur par le même chemin : la mort !

Dès ce moment, les disciples se dispersent et annoncent l’évangile de la grâce aux nations : à la Samarie au peuple mélangé (Act. 8. 1) ; à l’Éthiopien (v. 26 à 40) ; et enfin, Pierre prêche l’évangile de la grâce au centurion romain Corneille (ch. 10). Là aussi, « la repentance envers Dieu et la foi en notre Seigneur Jésus Christ » sont nécessaires (Act. 20. 21). Jean prêchait la repentance en rémission des péchés. Le Seigneur ajoute la foi en l’évangile. Le salut encore voilé, sera peu à peu révélé, jusqu’à la mort du Seigneur.

C’est en Galilée, région méprisée par les Juifs, que le Seigneur a commencé son service. L’amour du Seigneur s’exerce volontiers envers les humbles, les méprisés (Ps. 51. 17). Lui-même s’est abaissé et a été méprisé. Si le monde nous méprise, ses mépris sont notre gloire. Le royaume de Dieu dominera sur tous les hommes. Que le Seigneur ait prêché tout d’abord en Galilée, est une anticipation de l’universalité du royaume, et de ce que la grâce est offerte aux nations.

Jean n’était qu’une lampe brillante au milieu du peuple, et qui a été ôtée, mais le Seigneur, « la vraie lumière, était celle qui, venant dans le monde, éclaire tout homme » (Jean 1. 9). Et II a apporté la lumière où régnaient les ténèbres. Appelés comme les disciples, nous-mêmes devons être des luminaires dans le monde, dans notre génération.

Pour le royaume millénaire, le Seigneur a donné le code moral s’y rattachant : le sermon sur la montagne (Mat. 5 à 7), qui a toute sa valeur pour nous, mais s’appliquera dans le royaume, et sera rigoureux pour ceux qui se « soumettront en dissimulant » (Deut. 33. 29 ; Ps. 18. 44). Ils seront mis à mort (Ps. 101. 8). Quant à ceux du résidu juif et des nations qui recevront le Seigneur, Dieu sera « clément » envers leurs iniquités » (Héb. 8. 10 à 12). Romains 14. 17 et 18 nous ouvre le chemin pour annoncer le Christ, avec la puissance de Dieu (1 Cor. 4. 20).

Les premiers disciples appelés sont des pêcheurs actifs. Le Seigneur les invite à le suivre et les enseigne pour leur service. C’est la même chose pour nous. Entré en service, Pierre amène trois mille âmes à la foi. Puis deux mille de plus (Act. 2. 41 ; 4. 4). L’appel du Seigneur est une invitation à Le suivre, pour en appeler d’autres à croire à l’évangile, comme en Apocalypse 22. 17.

Le Seigneur a prêché l’évangile du royaume, différent de l’évangile de la grâce. Pour cela, Il appelle ses premiers disciples, pour en faire des « pêcheurs d’hommes », afin d’établir, sur la terre, son règne millénial, durant lequel II régnera sans partage durant mille ans, à la fois sur le peuple juif et sur toutes les nations. C’est l’objectif qu’Il avait en vue. Mais le rejet du Messie l’a obligé à en repousser la réalisation à plus tard.

André et Simon étaient pêcheurs et le Seigneur les appelle à devenir « pêcheurs d’hommes ». Comme un pêcheur sort les poissons de l’eau et les met dans le bateau, l’évangile nous arrache à l’esclavage de Satan pour nous amener au Seigneur (Gal. 1. 4).

Le Seigneur leur dit : « Venez après moi » : c’est l’appel du Seigneur à Le suivre ; puis « et je vous ferai devenir pêcheurs d’hommes » : c’est l’école de Dieu (v. 17). Simon et André ont obéi au même Maître, mais leurs chemins ont été différents : Pierre l’a renié, puis a été restauré, avant d’amener 3000 âmes au Seigneur (Act. 2. 38 à 41). André a amené des âmes au Seigneur dès le début : son frère Simon Pierre (Jean 1. 41 à 43), le petit garçon de la multiplication des pains (Jean 6. 8 et 9).

L’image du « pêcheur » est familière à André et à Simon. Le Seigneur peut se servir pour son service de ce que nous avons appris dans notre travail ou notre vie. Il agit dans nos cœurs par son Esprit, pour nous former, nous appeler et nous envoyer (Jean 21. 23). Mais il faut que la chair soit mise de côté, ce qui nous coûte souvent.

« Et aussitôt, ayant quitté leurs filets, ils le suivirent » (v. 18). La Parole est discrète sur cet appel, mais il devait y avoir un travail préalable de Dieu pour qu’André et Simon répondent ainsi, et quittent tout. Ils avaient une disponibilité de cœur, accompagnée de foi (És. 6. 8). Ils ont aussi discerné la grandeur et la divinité du Seigneur. Discernons-nous que c’est le Seigneur qui donne le service ?

Jacques et Jean raccommodaient leurs filets et les ont laissés (v. 19). Y a-t-il des choses qui sont des freins dans notre vie spirituelle et que nous devons lâcher pour servir le Seigneur ? – par exemple, pour faire la lecture en famille, ou exercer l’hospitalité… ? (Col. 4. 17).

Quand nos enfants sont adultes, si Dieu les appelle à un service, sachons les laisser aller, et prions pour eux (v. 20). En raccommodant leurs filets, Jacques et Jean avaient appris à réparer ce qui s’était abîmé. Jean a ensuite écrit les épîtres qui s’adressent à chacun dans les assemblées. Sommes-nous de ceux qui réparent ce qui est abîmé dans l’Assemblée ? (Mat. 5. 9). L’auteur, Marc, s’était engagé rapidement dans un service, sans l’assumer complètement. Il souligne ici comment ces disciples ont tout quitté, pour suivre le Seigneur « aussitôt » (v. 18 et 20). Ensuite, il pourra reprendre son service et sera utile.

Le Seigneur a choisi des personnes simples (Act. 4. 13). Les critères de prestige humain n’ont aucune importance pour le Seigneur. Regarder les autres selon cette échelle-là est opposé à sa pensée. Dieu appelle qui Il veut, de la manière qu’Il veut. Qui aurait pensé qu’il appelle Saul ? Nous n’avons pas à juger l’appel de notre frère (Rom. 14. 4). C’est dans la dépendance du Seigneur qu’il y aura du fruit pour Lui et de l’encouragement pour le serviteur. « Séparés de moi, vous ne pouvez rien faire » (Jean 15. 5, voir aussi Jean 21. 3 à 11).

Servir le Seigneur, c’est d’abord Le suivre. C’est la part la plus douce et la plus importante. La dépendance, c’est être prêt à écouter sa voix et fixer les yeux sur Lui (Héb. 12. 1). « On choisit le maître, mais on ne choisit pas le chemin ». Le Seigneur nous engage à Le suivre. Ce à quoi Il nous appelle… quand Il nous appelle… nous ne le savons pas. Mais la suite est dans sa main.

Le Seigneur et ses disciples entrent à Capernaüm (où ils avaient probablement loué une maison (ch. 2. 1). Et aussitôt, Il entre dans la synagogue où II enseigne avec autorité et non pas comme les scribes. Ceux-ci s’étonnaient qu’Il connaisse les lettres alors qu’Il ne les avait pas apprises (Jean 7. 15). Le Seigneur, même quand Il s’empresse à son service, enseignant et guérissant, est Dieu Lui-même, l’Éternel qui, dans l’Ancien Testament, a donné les Écritures. Il ne pouvait donc pas les ignorer. Enfant, Il écoutait et interrogeait ; mais adulte, Il enseigne.

Nous sommes exhortés à être zélés dans notre service, quel qu’il soit (Rom. 12).

Au verset 23, un homme possédé des démons est dans la synagogue, et le Seigneur le délivre. Les démons Le connaissent (v. 24), mais ils sont chassés avec autorité. Cet homme est l’image de l’homme naturel livré à sa propre chair, plongé dans le péché où l’entraîne le diable, même s’il n’est pas possédé : il faut l’intervention du Seigneur pour le délivrer et le tourner vers son Sauveur.

Par ces délivrances, le Seigneur manifestait qu’Il est le Fils de Dieu et le Messie des Juifs afin de les amener à la repentance (Mat. 11. 20 à 24). Mais Il n’obtient que de l’étonnement (v. 27 et 28) ! C’est en s’appuyant sur la Parole, conduit par l’Esprit-Saint, que nous pouvons enseigner avec autorité et en ayant un bon témoignage.

Un vrai chrétien ne peut pas être possédé car il est habité par l’Esprit Saint (Jean 6. 69). Un vrai croyant est saint, mis à part pour Dieu, tandis que le Seigneur est appelé le Saint de Dieu. C’est Lui-même qui est appelé ainsi. C’est le Seigneur Jésus, exempt de péché et n’ayant rien de commun avec le diable que le Seigneur chasse, car il ne peut y avoir aucun contact de la lumière avec les ténèbres, et Il en chassera encore plusieurs (v. 24). On voit, d’ailleurs la crainte des démons devant Celui qui a le pouvoir de les chasser !

Le Seigneur, avec l’autorité divine, bien que Serviteur, est là pour délivrer son peuple du pouvoir de Satan, apportant la lumière divine là où l’ennemi a plongé les hommes dans les ténèbres morales et le péché. Il chasse ces être infernaux qui sont saisis de crainte et ne peuvent Lui résister.

L’empressement du Seigneur à servir se manifeste encore : « aussitôt », il entre dans cette maison où II est reçu, sachant qu’il s’y trouve une malade : la belle-mère de Pierre. Cependant les disciples lui parlent d’elle. Sachons parler au Seigneur, par la prière, de ceux de nos frères et sœurs qui sont malades. C’est un service béni à la portée de tous. Les mains bénissantes du Seigneur sont toujours prêtes à délivrer ses rachetés, dans sa compassion. Cette femme, malade et fiévreuse, est couchée, incapable de faire quoi que ce soit pour servir. Il faut l’intervention du Seigneur, le divin Médecin, pour que, sans une parole mais « en la prenant par la main, aussitôt la fièvre la quitte ; et elle les servit » (v. 32).

Cette fièvre parle d’une activité incessante pour vaquer aux tâches quotidiennes accaparant nos journées, et nous rend incapables de servir le Seigneur. Nous avons l’exemple de Marthe, « distraite par beaucoup de service », et qui reproche au Seigneur de laisser Marie assise à ses pieds pour écouter sa Parole. Mais le Seigneur reprend Marthe avec affection, et laisse Marie qui a choisi la bonne part qui ne lui sera pas ôtée (Luc 10. 41 et 42). Notons que le Seigneur ne dit pas qu’elle a choisi la meilleure part, mais la bonne part. Plus tard, Marthe servira à table, sans être « distraite par beaucoup de service », mais à la bonne mesure (Jean 12. 2).

La belle-mère de Pierre était comme paralysée « couchée », inutile au Seigneur. Mais le Seigneur la relève, et désormais elle Le sert ainsi que ceux qui étaient avec Lui. Elle est désormais utile au Seigneur et à tous. Aussi modeste que soit notre service, nous devons être disponibles dans nos cœurs.

Prenons le temps de prier pour nos frères et sœurs : Dieu connaît nos besoins, mais II prend plaisir à ce qu’on prenne à cœur, dans la dépendance, d’attendre le secours qui vient de Lui. Quelqu’un a dit : la prière fervente de la foi fait mouvoir la main de Dieu. Dans le sentiment de notre incapacité, soyons conscients que le Seigneur, dans sa miséricorde, nous tend sa main secourable, et veut nous délivrer de toutes nos misères. La malade de notre texte est guérie aussitôt que le Seigneur l’a prise par la main, et l’a fait se lever.

Ailleurs, le Seigneur prend la main d’une enfant morte, lui dit une parole : « Jeune fille, je te dis, lève-toi ». Et elle se leva (Marc 5. 41). Mais le Seigneur ne touche jamais un démoniaque, même en le délivrant. Pas plus qu’Il n’accepte de témoignage de ces créatures déchues (v. 25 et 34), car il n’y a aucun rapport entre la lumière et les ténèbres. Par contre, ayant délivré d’une parole un enfant possédé d’un esprit immonde, Il prend l’enfant par la main pour le relever, après que l’esprit immonde l’ait quitté. On le voit aussi toucher un lépreux, le délivrant de sa lèpre (v. 40 à 42).

Nous devons prier pour nos frères, nos familles, pour ceux qui sont du monde et perdus, les apporter au Seigneur afin qu’Il les amène à Lui. S’Il ne les sauve pas tous à cause de leur incrédulité obstinée, Il en sauve plusieurs (v. 34).

Empressé à accomplir son service, le Seigneur chasse les démons, guérit les malades et les infirmes d’une parole ou d’un simple contact de sa main, prouvant ainsi qu’Il est véritablement le Fils de Dieu, comme l’affirme l’évangéliste dès le premier verset de ce chapitre. Il désire nous délivrer de nos activités trop fiévreuses et trop accaparantes, afin que nous ayons du temps pour Le servir. Il est, ici, notre divin modèle comme serviteur : suivons ses traces (1 Pier. 2. 21).

Bien avant le jour, le Seigneur se retire dans un lieu désert afin de rester seul avec son Dieu et de prier. Étant le Fils de Dieu et Dieu Lui-même, il n’avait pas besoin de prier ; mais II est aussi le Fils de l’homme ; et en tant qu’homme, Il s’était assujetti à la faiblesse humaine avec tous ses besoins. À ce titre, il avait besoin de prier son Dieu. On Le voit même, à Gethsémané, en proie à l’angoisse du combat, un ange venant pour Le fortifier (Luc 22. 43).

Si le Seigneur avait besoin de prier, combien plus nous-mêmes en avons-nous besoin avant d’affronter la journée et même le soir, afin de faire le point sur le jour écoulé ! Ces deux caractères du Seigneur sont un modèle pour nous. La dépendance dès le matin, et l’intimité avec notre Dieu : prier en secret. Il y avait, dans le Seigneur, le refus de toute popularité (Jean 7. 3 et 4).

Il restait humble, dépendant et soumis à son Dieu et Père, dans son activité continuelle. Dans nos occupations incessantes, prenons le temps de prier le Seigneur dans la communion avec Lui.

Dans son enseignement, le Seigneur avait « la langue des savants », ayant été réveillé « chaque matin… pour écouter « comme ceux qu’on enseigne » (És. 50. 4). Toute son activité se révélait empreinte de ses relations intimes avec son Dieu. Entretenons, nous aussi, cette relation étroite avec le Seigneur tout au long de nos journées d’activités personnelles et dans l’assemblée, afin que tout se déroule à la gloire du Seigneur. Lui-même vivait, parlait et agissait conformément à ce que son Père lui montrait. Ce comportement du Seigneur est un modèle pour que nous ayons à cœur de maintenir notre dépendance de Dieu.

Les lépreux que le Seigneur guérissait nous représentent tous (car la lèpre est une figure du péché), et seul le Seigneur nous arrache à la perdition, par son action dans nos cœurs et nos consciences pour nous convertir.

Le lépreux du verset 23 connaît la puissance du Seigneur, mais non son cœur plein d’amour et de grâce : il ne doute pas qu’Il puisse le rendre net, mais il doute qu’Il veuille le délivrer de sa misère. Beaucoup croient que Dieu est tout-puissant mais, ne connaissant pas son cœur, ils s’appliquent à faire de « bonnes œuvres », en espérant mériter le salut de leur âme. Plein de compassion, le Seigneur répond au lépreux : « Je veux, sois net » (v. 41).

Dans un autre cas, un père affligé par l’état de son fils, dit au Seigneur : « Si tu peux quelque chose, assiste-nous, étant ému de compassion » ; et le Seigneur lui répond ; « le si tu peux, c’est crois ! Toutes choses sont possibles à celui qui croit » (Marc 9. 23). Nous-mêmes prions-nous avec la foi que Dieu va nous répondre ? Sans la foi, il est impossible de plaire à Dieu.

Combien de fois le Seigneur guérit une personne en disant « qu’il te soit fait selon ta foi ». « Augmente-nous la foi », disaient les disciples au Seigneur, qui leur répond : « Si vous aviez de la foi comme un grain de moutarde, vous diriez à cette montagne : Ôte-toi de là et jette-toi dans la mer, et cela se ferait ». Nous avons souvent des montagnes dans notre vie : des circonstances dépassant nos capacités et nos forces. Mais en réponse à la prière de la foi, le Seigneur nous apportera la délivrance.

Nul ne pouvait toucher un lépreux sans être souillé à son tour. Le Seigneur seul, dans sa sainteté absolue, les touchait et restait pur. Par sa mort et son sang versé, Il nous a purifiés de tout péché, en étant fait péché pour nous. Mais, quant à Lui-même, Il est resté pur. « C’est Lui qui pardonne toutes tes iniquités, qui guérit tous tes infirmités » (Ps. 103. 3).

Le Seigneur enseignait, prêchait et guérissait : Il était venu pour cela (v. 38). Le lépreux guéri ne devait pas raconter sa guérison autour de lui, mais se montrer aux sacrificateurs en témoignage que Celui qui l’avait guéri était Dieu. Aucun lépreux israélite n’avait jamais été guéri. Cet homme délivré de la lèpre apportait la preuve que le Seigneur est Dieu, car seul, Dieu pouvait guérir cette maladie : seul, Il nous purifie du péché (la lèpre).

Et le peuple a rejeté ce témoignage. Cependant, cet homme désobéit et divulgue sa guérison miraculeuse, de sorte que le Seigneur ne peut plus entrer dans la ville. Si le Seigneur nous montre son chemin et que nous désobéissons, nous l’empêchons de nous conduire directement au but qu’Il a prévu. La bénédiction en sera retardée. Ne pouvant plus entrer dans la ville pour y apporter directement la bénédiction par sa présence au milieu du peuple, Il se retire dans des lieux déserts, et c’est le peuple qui doit aller vers Lui. Par la désobéissance, la solution à nos difficultés en est retardée.

Une vie de prière, dans la dépendance, est, pour les croyants, la condition pour discerner la pensée et la direction du Seigneur pour nous. Et l’obéissance apporte un engagement dans le chemin du Seigneur avec son approbation et sa bénédiction.

Ch. 2

Si le Seigneur n’a pu rentrer à Capernaüm durant plusieurs jours, Il peut, de nouveau y entrer quelques jours après ; et « on ouï dire qu’Il était à la maison » (ch. 2. 1). Alors, la foule s’assemble là. Ceux qui entrent chez nous, ressentent-ils la présence du Seigneur ? Lui-même se sent-il chez lui, dans notre maison ? Le Seigneur était sans doute souvent dans cette ville (Mat. 9. 1).

Quatre hommes, animés d’une foi solide, ne doutant nullement et ne se laissant arrêter par aucun obstacle, amènent un paralytique devant le Seigneur, en le descendant par le toit qu’ils ont découvert ! Notre foi est-elle à cette mesure ? Ces quatre personnes agissant conjointement et avec l’accord de l’infirme, représentent une réunion de prière pour apporter, avec amour, un besoin précis concernant un frère ou une sœur.

En Jean 11. 3, lorsque Lazare est malade, ses sœurs envoient dire au Seigneur : « Celui que tu aimes est malade ». Sachons, nous aussi, remettre au Seigneur ceux des nôtres qui sont malades ou qui ont des besoins connus. Apportons aussi à Dieu ceux de nos familles qui sont encore incrédules. Mais agissons en ne doutant nullement.

Zachée, petit de taille et que la foule empêchait de voir Jésus, n’hésite pas à monter sur un sycomore, et le Seigneur répond à sa foi. Imitons une telle foi afin que Dieu ôte les obstacles qui sont peut-être en nous, nous empêchant de nous approcher de Lui.

Cependant, le désir permanent du Seigneur était d’annoncer la Parole à son peuple (v. 2 ; ch. 16. 15 à 17 ; Héb. 2. 3 et 4). Les miracles ne venaient qu’ensuite, afin de démontrer qu’Il est Dieu.

Dieu honore la foi où II la voit se manifester chez quelqu’un avec conviction et persévérance. Ces quatre personnes agissant avec une foi que rien ne rebute, ne pouvaient laisser le Seigneur indifférent : Il a accordé à ces hommes ce qu’ils espéraient (Jac. 1. 5 à 8). Le Seigneur se plaît à honorer la foi de ceux qui prient sans douter de la réponse divine toujours prête à leur être accordée.

Cependant, avant de guérir le paralytique, le Seigneur lui dit : « Tes péchés sont pardonnés » (v. 5) : le péché qui est entré dans le monde a causé les maladies, les infirmités et la mort. Le Seigneur accorde au paralytique le pardon des péchés afin de le guérir (v. 11).

Bien que ses détracteurs affirment que seul Dieu peut pardonner les péchés (v. 7), ils refusent de comprendre qu’Il est Dieu, même en voyant le miracle qu’Il opère (Ps. 103. 3), une fois de plus devant leurs yeux, bien qu’ils en soient étonnés et qu’ils déclarent n’avoir jamais rien vu de semblable (v. 12).

Le v. 11 est un commandement pour nous aussi : « Va dans ta maison ». C’est dans notre propre famille que, dès notre conversion, nous avons à rendre témoignage de notre guérison (le pardon de nos péchés, ainsi que de notre salut en Jésus). Le geôlier de Philippes, ébranlé par le tremblement de terre qui a ouvert toutes les portes de la prison où Paul est prisonnier et qui demande : « Que faut-il que je fasse pour être sauvé ? ». L’apôtre répond : « Crois au Seigneur Jésus et tu seras sauvé, toi et ta maison ».

Quatre fois il est posé un « pourquoi » incrédule (v. 7, 16, 18 et 24). Mais le Seigneur connaît les cœurs (1 Rois 8. 39 ; Luc 16. 15), et II reprend ses contradicteurs avant même qu’ils aient dit le moindre mot. Cette vérité doit être enseignée à nos enfants dès leur jeune âge.

Capernaüm avait une responsabilité particulière de ne pas avoir cru au Seigneur, car le peuple avait assisté aux nombreux miracles opérés au milieu de lui, et avait entendu souvent la Parole enseignée par le Seigneur, et n’avait pas cru en Lui (Mat. 11. 20 à 24).

Ces passages opposent deux attitudes contraires : de la part de ceux qui sentent profondément leurs besoins et souffrent de leur impuissance, on trouve une foi inébranlable, qui ne recule devant aucune difficulté, mais s’en remettent à la grâce du Seigneur, et sont exaucés.

Et, à l’opposé, les chefs du peuple, imbus de leurs positions privilégiées et jaloux de leur autorité, contestent continuellement les miracles qu’ils ne peuvent pourtant pas nier, et n’acceptent pas que le Seigneur puisse pardonner les péchés, refusant cette vérité, qu’Il est Dieu !

Les v. 21 et 22 révèlent que tout est changé : le vieil habit déchiré ne pourrait pas être réparé par une pièce de drap neuf qui déchirerait encore plus le vêtement. De même, le vin nouveau ne saurait être mis dans une vieille outre desséchée qui se romprait, et le vin serait perdu. Mais le vin nouveau doit être mis dans des outres neuves au cuir souple, et le vin se conserve.

Par ces images, le Seigneur annonce des temps nouveaux, par rapport au formalisme de la loi, remplacée par la grâce. « La grâce et la vérité vinrent par Jésus Christ ». La grâce ne peut pas s’accommoder de la loi avec ses fêtes traditionnelles des Juifs. Elle apporte la joie, la puissance et la vie éternelle, moyennant la foi sincère du cœur. On trouve « un drap neuf, un vin nouveau, une outre neuve » tout est nouveau ! « En sorte que si quelqu’un est en Christ, c’est une nouvelle création : les choses vieilles sont passées ; voici, toutes choses sont faites nouvelles » (2 Cor. 5. 17). Dans la chrétienté, on trouve ce mélange de loi et de grâce. Se mettre sous la loi, c’est vouloir faire quelque chose pour se sauver soi-même. L’homme construit de beaux édifices, organise des cérémonies spectaculaires et s’oblige à des devoirs stériles quant au salut de l’âme.

En contraste, la grâce qu’apporte le Seigneur sauve pour l’éternité quiconque croit en Lui. C’est un don de Dieu. La loi et la grâce sont incompatibles, et s’excluent l’une l’autre : la loi exige et dit : « fais ceci et tu vivras ». La grâce donne et dit : « crois ». Le mélange de ces deux choses opposées existe, mais ce n’est pas selon Dieu, et relève d’une fausse compréhension de la grâce. Les hommes voudraient améliorer la nature humaine en obéissant à une loi mêlée à la grâce.

Le Seigneur a mis notre vieil homme dans la mort, et ne s’en occupe plus. Le croyant possède une nouvelle nature en Christ, qui doit, elle, croître afin de manifester qu’elle est selon Dieu. Cependant, elle doit être contenue, car elle aurait tendance à vouloir s’adonner à des activités qui ne seraient pas voulues et dirigées par le Seigneur ni sous son contrôle. Pour que le nouvel homme croisse, il faut le nourrir de la Parole de Dieu régulièrement, chaque jour : c’est sa joie. Cependant, nous avons encore le vieil homme en nous, qui cherche, lui, à se nourrir de choses qui satisfassent ses désirs charnels : nous avons les mêmes passions que tous les hommes (Luc 15. 14 à 16 ; Jac. 5. 17).

Quant au sabbat, exigence légale, il rappelle que Dieu s’est reposé de la création le septième jour, et qu’Il voulait le repos des hommes ; mais les pharisiens en avaient fait un fardeau pesant pour le peuple, se complaisant à en alourdir la charge (Act. 15. 10). Le Seigneur leur montre, là aussi, que sa présence en grâce changeait tout, et que le système légal était mis de côté. Lui-même, le Fils de l’homme, était le Seigneur du sabbat (v. 28). Les hommes désobéissants ont interrompu le repos de Dieu qui a dû se remettre au travail (Jean 5. 17). Et le Seigneur aussi travaillait, même durant le sabbat. Les pharisiens surveillaient les disciples, les accusant de transgresser le sabbat (v. 23 et 24).

Pour nous, il ne convient pas d’ajouter aux commandements de la Parole, ni d’en retrancher. Le mariage est un exemple : Dieu a voulu faire le bonheur de l’homme par ce moyen. Mais beaucoup le vivent comme un fardeau qu’ils rejettent sans vergogne.

Le verset 26 comporte le mot : titre entre crochets, montrant peut-être que ce mot n’est pas dans l’original, et signifie : « Du temps d’Abiathar ». Le Seigneur rappelle que David avait mangé, avec ses compagnons, des pains consacrés qu’il ne lui était pas permis de manger d’ordinaire.

Le Seigneur apporte le repos de l’âme, infiniment plus précieux que le repos physique du sabbat. Durant le millénium, nous goûterons le repos parfait et définitif de Dieu auquel nous participerons : le repos du jour éternel n’ayant pas de lendemain. Nous serons toujours avec le Seigneur (1 Thess. 4. 17). (Voir aussi Nomb. 29, où l’on voit que les fêtes solennelles de Dieu comportent sept jours. Puis on trouve un huitième jour (le jour éternel non suivi d’un neuvième).

Le vieux vêtement déchiré ne pouvant être réparé par une pièce de drap neuf ; le vin nouveau que de vieilles outres ne peuvent contenir, le sabbat, autrefois impérativement imposé au peuple supposé obéir, n’ont plus de valeur à cause de la désobéissance de l’homme, à partir de la venue du Seigneur sur la terre, apportant la grâce, seul moyen de sauver les hommes.

Ch. 3

Dans la synagogue, lieu religieux, le Seigneur lit dans les cœurs de tous. Il y a un infirme ne pouvant se servir de sa main, et qu’Il guérit de son infirmité. Mais Il voit aussi l’orgueil dans les cœurs des pharisiens, et leur dureté. Cette dureté des chefs religieux L’attriste et Il les reprend avec colère.

Le Seigneur ne s’occupe pas, pour guérir l’infirme, de savoir si c’est un jour de sabbat ou non : dans sa grâce, Il le guérit, sachant quelle serait la réaction des pharisiens. Il sait ce qu’Il va faire et leur pose une question pour les éprouver, afin que ce qu’ils ont dans leur cœur soit manifesté. Les pharisiens sortent aussitôt, ne supportant pas le moindre manquement au respect légal du sabbat. À l’infirme, le Seigneur, connaissant son besoin, n’avait rien demandé : il avait simplement donné un ordre, et l’infirme avait obéi aussitôt. Le Seigneur l’a guéri à cause de sa foi, car Il lui avait commandé de faire la seule chose pour laquelle il était impuissant !

Nous-mêmes, nous avons bien des infirmités, tant physiques que morales ou spirituelles. Notre foi est mise à l’épreuve ; mais tendons la main, nous aussi, le Seigneur a quelque chose à nous donner. Comme Mephibosheth, autrefois, nous boitons des deux pieds ; mais nous sommes invités à jouir, journellement, de la communion avec le Seigneur, étant assis à sa table, comme des fils et des filles de Dieu.

Les pharisiens sortent aussitôt, marquant leur opposition au Seigneur, mais aussi, pour se consulter afin de Le faire mourir ! (v. 6) Que le Seigneur nous garde « d’observer » nos frères pour chercher en eux quelque manquement. Mais plutôt, voyons en eux ce que Dieu produit en bénédiction pour les autres et pour l’assemblée.

Le sabbat a été institué pour l’homme, et non l’homme pour être esclave du sabbat (ch. 2. 27 et 28) – les pharisiens en avaient fait, pour le peuple, un fardeau pesant. Le Seigneur ne se laissait pas enfermer dans les limites de la loi : Il était venu pour faire du bien aux hommes. Il était le « Seigneur aussi du sabbat ». Dieu a donné la loi au peuple afin que les Israélites apprennent à connaître leurs propres cœurs incapables de faire quoi que ce soit pour Dieu. C’est Dieu, au contraire, qui, seul, peut et veut faire du bien aux hommes. Et le Seigneur était venu pour cela. Il a pleinement accompli la loi, de sorte que Dieu ne l’exige plus des hommes, et Il fait du bien à ceux qui se confient en Lui, tant sur le plan physique que moral. La loi exige : « Fais ceci et tu vivras ». La grâce dit : « Crois ! ». Un des buts de nos épreuves, c’est de manifester notre foi.

Les pharisiens ne répondent pas à la question du Seigneur (v. 4 et 5) : répondre selon la vérité, leur ferait perdre la face devant le peuple (Mat. 11. 30 à 32).

Au v. 3 du ch. 2, le paralytique ne pouvait pas faire un pas vers Dieu. Au ch. 3, l’homme à la main sèche ne peut rien faire d’utile pour Dieu. Mais dans ces deux infirmités, c’est Dieu qui vient à eux et répond à leur besoin personnel. Si quelqu’un n’est pas au Seigneur, toutes ses « bonnes œuvres » ne sont que des œuvres mortes. Les pharisiens se servaient de la Parole afin d’« asseoir » leur haine envers le Seigneur. N’agissons pas ainsi pour justifier une attitude hostile envers un frère, ni même pour nous justifier nous-mêmes, dans une position plus ou moins légaliste.

Le Psaume 32. 10 montre l’attitude divine envers ceux qui se confient en l’Éternel. Mais le Psaume 37. 32 répond au méchant cherchant à faire mourir le Juste. C’était le cas des Pharisiens cherchant à faire mourir le Seigneur, tandis que la loi disait : « Tu ne tueras point » (Ex. 20). Si nous connaissons de telles personnes, ne nous décourageons pas de prier pour elles.

Dans ce chapitre, le Seigneur est animé d’une sainte colère, comme Il l’a été dans le temple, lorsqu’Il chassait les marchands. Si Dieu hait le péché, Il aime le pécheur qu’Il veut sauver.

Dans ce chapitre, le Seigneur met la loi de côté devant le peuple et les pharisiens, et apporte la grâce et l’amour divins manifestés à travers son œuvre. Le Seigneur a pleinement révélé ces caractères de Dieu son Père : Dieu de toute grâce et Dieu qui est amour, pleinement mis en lumière dans ce qu’a été le chemin du Seigneur sur la terre.

Dans ces passages de la Parole, on relève un profond antagonisme entre l’attitude des chefs du peuple cherchant à faire mourir le Seigneur, et le peuple lui-même qui, attiré vers Lui par les nombreuses guérisons qu’Il effectue, accourt de toutes parts. Malades et infirmes se jettent sur Lui pour Le toucher et sont tous guéris ; ceux qui sont possédés d’esprits immondes se jettent devant Lui en criant : « Tu es le Fils de Dieu » : témoignage des démons que le Seigneur rejette. Les chefs du peuple, considérant les miracles qu’Il fait, restent incrédules et cherchent toujours à Le faire mourir. Quant à la foule enthousiaste, c’est peut-être la même qui, trois ans plus tard, criera : « Ôte, ôte ! Crucifie-le ! » (Jean 19. 15).

Actes 10. 38 est un merveilleux témoignage au Seigneur et à son œuvre de grâce et d’amour.

Les journées du Seigneur étaient extrêmement chargées (v. 9) ; au point que Lui et ses disciples, ne pouvaient pas manger leur pain (v. 20) ! Quel exemple de dévouement, pour nous, dans le service pour le Seigneur !

Le Seigneur, dès le début du chapitre, montre, par ses actes, que les temps ne sont plus à se soumettre à la loi, mais que la grâce est parvenue jusqu’aux hommes. « La grâce et la vérité vinrent par Jésus Christ » (Jean 1. 17). Le Seigneur seul pouvait accomplir la loi en perfection. Désormais, la grâce était manifestée par le Seigneur, au milieu de son peuple. La loi disait : « Fais ceci et tu vivras ». La grâce dit : « Crois » et tu seras sauvé. C’était ce que faisaient ces infirmes et ces malades : ils se jetaient sur le Seigneur, étant assurés d’être délivrés.

Les démons, eux, se jetaient devant Lui mais ne le touchaient pas.

Dans nos besoins, sachons, nous aussi, aller au Seigneur et nous jeter sur Lui.

Aux v. 13 à 19, le Seigneur appelle ses disciples : Simon, qu’Il surnomme Pierre, et André, son frère. Simon est désigné comme étant une pierre. Mais le Seigneur est la « Pierre du coin » (le Roc) sur lequel Il bâtit son Assemblée (Mat. 16. 17 et 18). Il choisit aussi Jean et Jacques pour la deuxième fois, qu’Il surnommera « Boanergès » (fils du tonnerre) (ch. 1. 16 à 20). Puis Il appelle ses autres disciples.

Le Seigneur seul est habilité à appeler quelqu’un à son service, et non un homme à pousser d’autres personnes dans un service.

Au v. 13, le Seigneur monte sur une montagne pour choisir ses disciples. Il se tient dans la dépendance de son Dieu pour ce choix, même lorsqu’Il appelle Judas qui Le livrera (Luc 6. 12 à 16). Il les établit auprès de Lui, mais aussi pour les envoyer prêcher, et pour leur donner l’autorité de chasser les démons (v. 15). Dans toute notre vie, nous avons besoin de garder la communion avec le Seigneur. C’est alors qu’Il peut nous envoyer pour Le servir.

Le Seigneur connaît les cœurs, et Il ne choisit pas ses disciples au hasard. Il sait quelles sont les dispositions de chacun, et ce que Lui pourra en attendre. Et c’est Lui qui met en eux la puissance de son Esprit afin qu’ils accomplissent la mission qu’Il leur confie. Dès lors, les serviteurs peuvent se laisser conduire par leur Maître.

Quant au choix de Judas Iscariote, il était écrit prophétiquement qu’il devait livrer son Maître : « Mon intime ami aussi, en qui je me confiais, qui mangeait mon pain, a levé le talon contre moi » (Ps. 41. 9 ; Marc 14. 18). Et, lorsque le Seigneur annonce à ses disciples que l’un d’entre eux le livrera, chacun lui demande : « Seigneur, est-ce moi ? », Judas lui dit, afin de donner le change à ses condisciples : « Est-ce moi, Rabbi ? » (Mat. 26. 20 à 25). Il ne peut l’appeler que Rabbi (Maître), et non comme les autres disciples « Seigneur ». « Nul ne peut dire Seigneur Jésus si ce n’est par l’Esprit Saint » (1 Cor. 12.3). Et le Seigneur est attristé.

Le Seigneur sait comment se servir de nos capacités qu’Il sanctifie pour qu’elles Lui soient utiles. Même un petit service ignoré des autres frères recevra sa récompense spirituelle.

Le Seigneur, dans une activité incessante, guérit les malades et les infirmes, et chasse les démons. Puis, Il appelle ses disciples pour qu’ils soient avec Lui, et pour les envoyer partout afin qu’ils imitent leur Seigneur et Maître, par la puissance qu’Il leur communique. Il a choisi aussi Judas Iscariote, sachant qu’il le livrerait, car il faut que les Écritures s’accomplissent.

Au v. 20, comme au ch. 2. 1 et 2, « Ils viennent à la maison ; et la foule s’assemble de nouveau, en sorte qu’ils ne pouvaient pas même manger leur pain ». Il semble que cette maison ait été celle d’André et de Simon Pierre (1. 29). Cette maison était connue comme celle où le Seigneur habitait, et les foules s’assemblaient là.

Nos maisons sont-elles connues comme celles où le Seigneur se plaît à habiter ? Croyants ou incrédules qui entrent chez nous voient-ils que le Seigneur est honoré là ? À-t-il la première place à notre table par les prières et les actions de grâces au début des repas, ou bien se tient-Il à la porte ? Il aimait se trouver dans cette maison où II était reçu habituellement et où Il se sentait chez Lui.

Les activités incessantes du Seigneur attiraient les foules, par les miracles qu’Il opérait, guérissant les malades et les infirmes, et chassant les démons, de sorte que, ni Lui, ni les disciples n’avaient plus le loisir de manger leur pain (v. 20) ! Ces activités dévorantes s’effectuaient toutes entières au service de Dieu.

C’est alors que « ses proches », sa mère et ses frères selon la chair, s’alarment et disent : « il est hors de sens » et veulent se saisir de lui (v. 21). « Ses frères ne croyaient pas en Lui non plus » (Jean 7. 5). Mais, en Actes 1. 14, nous apprenons que sa mère et ses frères persévéraient d’un commun accord dans la prière avec les femmes et les disciples. Sans doute s’étaient-ils tournés vers le Seigneur lors de sa crucifixion, et avaient-ils entendu ses paroles de grâce en ayant assisté à sa mort (Luc 23. 33 et 34 ; Jean . 19. 26 et 27).

Quelles souffrances pour le Seigneur d’entendre sa famille dire ces choses de Lui ! Mais, comme toujours, le Seigneur remet les choses à leur vraie place (v. 35). Devant le miracle opéré sur l’homme qui avait la main sèche, les pharisiens réagissent durement, et ses parents, n’osant pas s’opposer à eux, déclarent : « il est hors de sens », et cherchent à Le soustraire à ces chefs qui veulent Le mettre à mort. Il est presque impossible d’être « prophète » dans sa propre famille (Mat. 13. 57), alors que les foules ont soif de ses miracles et de son enseignement. Certaines âmes reçoivent volontiers ce que nous pouvons leur apporter de la part du Seigneur. Marie et les frères du Seigneur ne comprenaient pas ce qu’Il faisait ; mais quelle souffrance pour Marie, sa mère, de voir son fils crucifié ! II fallait la descente du Saint Esprit pour qu’ils aient l’intelligence de l’œuvre du Seigneur.

C’est « à la maison » que les scribes disent qu’Il chasse les démons par le chef des démons » (v. 22). C’était un blasphème contre le Saint Esprit, d’attribuer la puissance divine du Seigneur aux puissances infernales. Cependant, le Seigneur n’use pas de sa puissance pour les chasser, mais, paisiblement, Il leur parle en paraboles, et les avertit solennellement qu’un tel blasphème ne pourra jamais être pardonné (v. 29). Il leur démontre que Satan ne peut être divisé contre lui-même sans s’anéantir. Mais, dans la tentation au désert, Il a lié Satan (l’homme fort), et peut, désormais piller ses biens, « ses prisonniers qu’il ne renvoyait pas chez eux » (És. 14. 17), les âmes des hommes qui acceptent le Seigneur comme leur Sauveur personnel.

Prétendre que le Seigneur agissait par le chef des démons, Satan, c’était nier la sainteté de Dieu, une sainteté absolue, que rien ne peut détruire ni même affaiblir, car c’est dans la puissance de « Dieu le Saint Esprit », que le Seigneur parlait et agissait. Un tel blasphème ne sera jamais pardonné. Il n’est pas question de péché contre le Saint Esprit (Act. 5. 3), mais de blasphème contre l’Esprit. Cela ne peut être pardonné ni dans ce siècle (le temps actuel durant lequel le peuple de Dieu a rejeté son Messie) (Mat. 12. 32), ni dans le siècle à venir. Un homme qui s’endurcit dans son incrédulité ne peut être sauvé. Mais un croyant ne pourra jamais dire que le Seigneur agissait par le chef des démons.

Accusé par les scribes de faire des miracles par la puissance de Satan ; incompris de sa propre famille qui Le considère comme « hors de sens », mais recherché et entouré par les foules qui ont des besoins, le Seigneur parle à chacun selon sa sagesse divine, les remettant tous à leur vraie place.

Mais le Seigneur n’abandonne jamais son service et son enseignement pour le bien et la bénédiction de ceux qui Le reçoivent selon les soins qu’Il leur donne. Il connaît les besoins de chacun et y pourvoit, selon qu’Il trouve la foi dans les cœurs.

Les chefs religieux des Juifs ayant rejeté le Seigneur, leur Messie promis par les Écritures. Le Seigneur met son peuple de côté pour un long temps, et se tourne désormais vers les nations qui Le recevront. Il manifeste un changement de caractère des relations familiales (v. 31 à 35), désormais subordonnées à la soumission à la volonté de Dieu, mais qu’Il maintient malgré tout (Jean 19. 26 et 27). Lui-même faisait toujours la volonté de son Père : « Moi et le Père, nous sommes un » (Jean 10. 30). Ainsi, pour ceux qui gardent la Parole de Dieu, le Père et le Seigneur feront leur demeure chez eux (Jean 14. 23). En Jean 20. 17, le Seigneur dit : « Je monte vers mon Père et votre Père, vers mon Dieu et votre Dieu ».

Ces v. 31 à 35, redonnent la vraie place à Marie, la mère de Jésus, à laquelle une grande partie de la chrétienté a attribué une place au-dessus de celle qui est la sienne en réalité. Elle était une pécheresse comme l’est chaque être humain, mais sauvée par sa foi et, distinguée de Dieu, elle a été bienheureuse.

Ch. 4

Le Seigneur enseigne la parabole-clé, touchant à la réception ou à la réjection de sa parole, suivant l’état du cœur de chacun de ceux qui sont mis en relation avec l’évangile. Mais elle nous montre également que, même les croyants que nous sommes, peuvent lire chaque jour la Parole, et en recevoir de la nourriture spirituelle ou, suivant l’état de nos cœurs, n’en retirer aucun profit. Il s’agit de notre communion habituelle avec le Seigneur, et des fruits que nous porterons suivant la préparation de notre cœur. Les relations de famille ne doivent pas empiéter sur la volonté de Dieu (Luc 14. 26). Le Seigneur est pour nous un exemple (cf. Marc 3. 31 à 35). Néanmoins, nous ne devons pas négliger pour autant nos relations de famille, qui sont établies de Dieu, au sujet desquelles nous avons des instructions précieuses dans les épîtres.

Au verset 1er, le Seigneur enseigne près de la mer, symbole des nations dans leur agitation. On retrouve cette pensée au ch. 2. 13 ; au ch. 3. 7 ; enfin en Matthieu 13. 1. Le Seigneur est venu dans ce monde pour y enseigner la vérité de la grâce divine. Le principe de la « maison » représente le peuple juif. La mer désigne les nations non juives. Rejeté par les siens, le Seigneur se tourne vers les nations étrangères et va les enseigner.

En Israël, le Seigneur était venu pour y chercher du fruit pour Dieu. Mais II n’y a trouvé que du raisin sauvage. Aux nations alors, Il ne vient pas chercher du fruit, mais apporte une semence qui doit germer dans les cœurs des hommes et y porter du fruit.

Venu en Israël en premier lieu pour y prêcher l’Évangile du royaume dont Il est le Roi devant régner sur Israël et le monde durant mille ans, le Seigneur – méprisé par les chefs religieux et le peuple, qu’ils ont entraîné à rejeter leur Messie – abandonne son peuple pour un temps et se tourne vers les nations étrangères où de nombreuses âmes L’accepteront comme Sauveur, et cela jusqu’à nos jours, et jusqu’à son retour pour enlever l’Assemblée universelle au ciel, afin que les croyants chrétiens soient avec Lui éternellement.

Le Seigneur nous dit : « Écoutez » (v. 3). Et, après qu’Il ait donné son enseignement, Il nous dit : « Qui a des oreilles pour entendre, qu’il entende » (v. 9). Ayons ce désir d’écouter avec le cœur afin que la Parole entendue ne soit pas stérile en nous. C’est par la Parole, écoutée attentivement, que le Seigneur se révèle à nous, dans ses caractères propres, et dans ses pensées pour nous instruire de sa volonté. Il est toujours prêt à nous parler et à nous encourager à Le suivre.

1 Pierre 1. 23 à 25 donne les caractères de la Parole : « c’est une semence incorruptible… éternelle… vivante ». La semence est excellente et toujours la même pour tous ; mais, dans sa parabole du semeur, le Seigneur met l’accent sur l’état du cœur de chacun : Est-il dans un état tel que nous recevions la Parole en toute simplicité, telle que le Seigneur nous la donne ?

Cette parabole s’adresse tout d’abord aux incrédules, certes ; mais elle est pour les croyants aussi. En tant qu’enfants de Dieu ayant la vie en nous, l’état de notre cœur peut présenter quatre caractères différents : il peut être comme un « terrain » dur donc imperméable ne se laissant pas pénétrer par la Parole (la semence) ; il peut être aussi comme un terrain superficiel et rocailleux : la Parole est reçue dans le cœur et laisse la semence germer tout d’abord, mais elle se dessèche et ne donne pas de fruit ; ou bien notre cœur peut être encombré par les soucis, les convoitises mondaines, les richesses ; alors, la Parole, étouffée, ne porte aucun fruit ; enfin, lorsque la Parole tombe dans un cœur « labouré », bien préparé et disposé à recevoir ce que le Seigneur veut nous enseigner, elle germe, prend de l’ampleur et porte beaucoup de fruit, bien qu’en proportions différentes suivant l’obéissance de chacun.

« Voici, un semeur sortit pour semer » (v. 3). C’est le Seigneur Jésus qui est « sorti » du ciel pour semer la Parole parmi les hommes et accomplir son œuvre. Il est venu au milieu de son peuple terrestre pour y chercher du fruit. Mais, n’en ayant pas trouvé en Israël, Il a alors semé une semence qui, là où elle germera, portera du fruit parmi les nations et parmi les Juifs.

On peut y voir aussi un frère présentant la Parole dans une assemblée locale. Comment ses auditeurs, en l’écoutant, reçoivent-ils ce qu’ils entendent ? Nous devons être « réveillés » : « Réveille-toi, toi qui dors, et relève-toi d’entre les morts, et le Christ luira sur toi » (Éph. 5. 14). Dieu veut nous réveiller pour que nous allions de l’avant spirituellement, afin de parvenir « à la mesure de la stature de la plénitude du Christ » (cf. Éph. 4. 13). Le Seigneur veut nous enrichir de Lui-même : « Sondez les Écritures… car ce sont elles qui rendent témoignage de moi » (Jean 5. 39).

Comme Marie, la mère de Jésus, nous devons « repasser » dans nos cœurs ce que nous lisons dans la Parole ou ce que nous entendons (Luc. 2. 19 et 51). Elle pourrait produire plus de fruits si nous la repassions dans nos cœurs. Jérémie 15. 16 nous dit sa joie et son allégresse à écouter la Parole de Dieu. Prenons garde que nos cœurs ne soient pas « endurcis » (ch. 6. 51 et 52).

Le Seigneur fait la distinction entre ceux qui reçoivent ses paroles, et ceux qui les rejettent (Marc 4. 10 à 12 ; És. 6. 9 et 10).

Parmi les animaux que pouvaient manger les Juifs, selon la loi (Lév. 11), se trouvaient les animaux qui ruminaient et qui avaient le pied complètement divisé et l’ongle fendu. Par similitude, nous devons repasser dans notre esprit, la Parole entendue ou lue, et être séparés moralement du monde.

Nous avons trois ennemis : Satan qui ravit la Parole afin que nous ne portions pas de fruits pour Dieu (v. 15) – Nous pouvons être scandalisés lorsque la chair, en nous, n’accepte pas les choses venant de Dieu (v. 17) – Les choses du monde auxquelles le moi naturel est attaché (v. 19).

Il y a un choix à faire : se nourrir des choses du monde ou de celles de Dieu.

Ces versets nous exhortent sérieusement à écouter la Parole avec le cœur afin de la mettre en pratique : « Qui a des oreilles pour entendre, qu’il entende ».

Le Seigneur n’interprète les paraboles que pour les disciples qui, n’ayant pas encore reçu le Saint Esprit, ne pouvaient les comprendre seuls. Il attend, pour cela, d’être à part avec eux. Nous aussi, nous sommes mis à part du monde, et le Seigneur est avec nous ; et, ayant reçu l’Esprit Saint, nous pouvons les comprendre.

En toutes choses, nous avons besoin de nous tenir dans la dépendance du Seigneur pour comprendre la Parole spirituellement.

Le Seigneur Jésus (le semeur) sème la Parole (v. 14), en allant de lieu en lieu, nous montrant ainsi l’exemple. Nous aussi, nous avons à semer la Parole chaque fois que nous en avons l’occasion (Marc 16. 15), sans avoir à juger de l’état des cœurs.

Au v. 18, la Parole est semée parmi les épines : dans notre vie, nous pouvons être accablés par des circonstances difficiles : la bonne terre est là, mais elle est encombrée par bien des choses opposées au développement du bon grain, c’est-à-dire la Parole, qui est étouffée et ne produit pas de fruit. Luc 10. 38 à 42 nous en donne un bon exemple : Marthe, autant que Marie, aimait le Seigneur. Mais, tandis que le Seigneur enseignait la Parole, Marthe se tourmentait pour bien servir son Hôte et n’avait pas le temps d’écouter.

Marie, au contraire, était assise à ses pieds, et se nourrissait de la Parole. Le Seigneur dut répondre aux récriminations de Marthe en déclarant : « Marie a choisi la bonne part qui ne lui sera pas ôtée ». Marthe voulait donner au Seigneur le « meilleur d’elle-même ; Marie voulait recevoir en elle le meilleur du Seigneur. Apprenons de Marie : c’est « la bonne part ».

Sachons « rejeter sur Lui (le Seigneur) tout notre souci car Il a soin de nous » (1 Pier. 5. 7). Cela nous est souvent difficile, mais le Seigneur le sait. Il ne dit pas : soyez sans souci, mais nous invite à les rejeter sur Lui.

Dans la parabole du semeur, trois terrains sur quatre sont stériles ; celui où le diable intervient directement, le cœur dur, les soucis envahissants, et les convoitises. La Parole nous met en garde contre ces choses qui nous empêchent de porter du fruit pour Dieu. Le diable ne peut pas nous ôter la vie éternelle, mais il agit pour que notre témoignage soit réduit à néant, afin que nous soyons inutiles pour Dieu.

Que le Seigneur nous accorde de présenter un « bon terrain » débarrassé de tout obstacle, afin que la Parole « germe » en nous, et porte du fruit. Ceux qui reçoivent la Parole superficiellement peuvent s’en réjouir un temps ; mais dès que surgissent de sérieuses difficultés : tribulations ou persécution, n’ayant pas « de racines en eux-mêmes », ils tombent aussitôt et abandonnent la foi. De par le monde, dans plusieurs pays, des frères sont persécutés, parfois même jusqu’à la mort, à cause de leur foi en Dieu, et ils tiennent ferme et restent fidèles. Dieu est fidèle et soutient toujours les siens dans les souffrances.

Pour qu’un terrain laisse les graines germer, grandir, mûrir et porter du fruit, il faut qu’il soit soigneusement labouré, débarrassé des pierres, des racines, des herbes et des ronces. Pour que nous portions ce caractère de « bonne terre », il convient que nous laissions le Seigneur nous y préparer Lui-même. Demandons à Dieu qu’Il nous aide à porter du fruit.

Jacques nous met en garde contre la convoitise qui germe dans le cœur de chacun, que le diable connaît et dont il se sert pour introduire la tentation afin de nous faire tomber dans le péché. Pour le croyant, cela peut se traduire par une « mort » spirituelle (Jac. 1. 13 à 15). C’est le vieil homme naturel qui aime pécher. Le nouvel homme ne pèche pas car c’est le caractère de Christ qui est formé en lui (1 Jean 3. 9).

Chrétiens, nous sommes appelés à croître dans la connaissance de la Parole et Dieu nous enseigne peu à peu, au fur et à mesure que nous avançons en âge, nous rendant d’autant plus responsables de porter du fruit. Nous devons l’écouter, la recevoir, la garder, la repasser dans notre cœur, comme le faisait la mère de Jésus (Luc 8. 15, 2. 19 et 51).

Nous devons aussi la comprendre spirituellement, et en approfondir la compréhension quant aux plans éternels de Dieu, afin que nous discernions sa volonté en ce qui nous concerne personnellement.

Au verset 20, trois personnes portent du fruit : « l’un trente, et l’un soixante, et l’un cent ». On remarque une progression, chacun portant du fruit selon ses capacités. En Matthieu 13. 23, l’ordre est inversé. Peut-être cela représente-il, soit un service allant en augmentant, tel qu’on le voit en Actes 6. 5 et suivants. Dans le cas d’Étienne et de Philippe qui, ayant commencé par servir aux tables, parmi les disciples, sont devenus, par la suite, des témoins puissants (Act. 8. 26 et suivants pour Philippe, et ch. 6. 8 ; ch. 7. 1 à 60). Le Seigneur est, Lui, le parfait Serviteur, et Il veut avoir avec Lui des serviteurs fidèles et zélés qui ne cachent pas la lumière dont ils sont porteurs. Étienne, lui, a été jusqu’au martyre.

Le croyant n’est pas la lumière en lui-même ; mais il est le dépositaire de la lumière divine, qu’il est responsable de faire briller autour de lui. Le témoignage peut être occulté par un excès d’activité qui ne nous laisse pas le temps de manifester la lumière qui est en nous. Le boisseau, unité de capacité, en est le symbole. Le lit évoque la paresse, et la lumière est invisible (v. 21). La lumière brille là où il y a du fruit.

Si la conversion se réalise secrètement dans les cœurs, la Parole agit en nous, par l’Esprit Saint, afin que par le témoignage, la lumière que Dieu a mise en nous puisse briller et porter du fruit. Ainsi, la conversion, d’abord cachée dans le cœur, est révélée dans la lumière (v. 22). Notre maison doit être la première sphère où notre conversion se révèle – tout d’abord auprès des nôtres, et de nos enfants en particulier, mais aussi pour les hommes en général (Mat. 5. 14 à 16). Enfin, la lumière doit être vue également par ceux qui entrent chez nous (Luc 8. 16). Est-ce le cas pour chacun de nous ? Si notre lumière reste cachée par notre négligence, ou notre silence, elle sera manifestée d’une manière ou d’une autre, par l’action même du Seigneur (v. 22).

On trouve aussi une exhortation en ce qui concerne l’assemblée dont la lumière doit briller dans le comportement des frères et des sœurs, même si celles-ci ne doivent pas prendre la parole (1 Cor. 14. 24 et 25). Le v. 23, dans notre chapitre, est solennel et place chacun devant la nécessité d’écouter ce que nous dit la Parole, afin que les incrédules qui nous voient vivre, soient amenés au Seigneur à leur tour. Au ch. 7. 16, la même exhortation s’adresse aux incrédules comme aux croyants. Et en Ésaïe 50. 4, c’est le Seigneur Jésus qui nous parle et nous enseigne. Il nous montre aussi sa fidélité (v. 5), et veut que, comme Lui, nous ouvrions nos oreilles pour écouter, et que nous puissions être utiles, conduits par l’Esprit Saint, pour l’édification dans l’assemblée.

En Apocalypse, dans les lettres aux sept églises, le Seigneur nous exhorte : « Que celui qui a des oreilles écoute ce que l’Esprit dit aux assemblées ».

Le Seigneur parle en paraboles au peuple, qui ne reçoit pas ses paroles, mais en donne l’interprétation à ses disciples, qui les reçoivent, Il parle aussi directement (v. 21). « Prenez garde à ce que vous entendez » (v. 24). En Actes 17. 11, les Béréens examinaient chaque jour les Écritures afin de s’assurer que ce qu’ils entendaient, de la bouche de Paul, était juste. Si un frère explique la Parole de Dieu, nous devons, nous aussi, nous assurer que ce que nous entendons est juste. Paul a dit à Timothée « demeure dans les choses que tu as apprises » (2 Tim. 3. 14).

Nous devons transmettre la Parole que nous avons reçue, soit pour le salut des âmes, soit pour l’édification et l’encouragement des saints. Nous avons besoin de la grâce du Seigneur et de sa force pour le faire. Si nous ne le faisons pas, par paresse ou par crainte, certes, nous ne perdrons pas le salut, mais bien la récompense.

Le Seigneur désire que nous soyons des serviteurs et des servantes humbles et fidèles. Soyons sans prétention quant à nos propres capacités. En réalité, par nous-mêmes, nous n’avons aucune force, mais la puissance est en Christ : « Quand je suis faible, alors je suis fort » (2 Cor. 12. 10). Recherchons donc le Seigneur et sa force pour être des serviteurs selon son cœur. La parabole des talents nous enseigne à faire valoir ce que nous avons reçu, selon nos capacités (Mat. 25. 24 à 30). Nous avons aussi cet encouragement : « Celui qui arrose sera lui-même arrosé » (Prov. 12. 25).

Après avoir semé à notre tour, laissons le Seigneur travailler dans les cœurs de ceux qui ont entendu la Parole semée, ne nous inquiétons pas comment la semence se développera : c’est le travail du Seigneur qui moissonnera lorsque le fruit sera mûr (v. 28 et 29 ; 1 Cor. 3. 6 et 7 ; És. 55. 11). Le Seigneur est venu sur la terre et a semé la Parole. En apparence, Il n’intervient plus. Cependant, un jour, Il reviendra et moissonnera ceux qui lui appartiennent, et nous serons toujours avec Lui. Nous avons aussi cet encouragement d’Ecclésiaste 11. 1 et 2.

Sachons aussi nous garder de la critique (v. 24 ; Mat. 7. 1 et 2). Soyons également attentifs lorsque la Parole est annoncée, et gardons-nous des moments de distraction pouvant survenir durant le déroulement des réunions.

Les versets 30 à 34 parlent du royaume de Dieu dans son aspect extérieur : commencé petit comme un grain de moutarde, lorsque le Seigneur prêchait sur la terre, il s’est agrandi considérablement. Cette parabole parle du grand développement de l’Église, dans son aspect extérieur, et qui est devenue une puissance temporelle et mondaine : elle a protégé et dominé des rois et des nations, chose que réprouve le Seigneur. Si des chrétiens mondains ont cherché la protection au sein de ce système, nous devons, nous, rechercher le secours auprès du Seigneur seul. Lui nous garde et nous protège. Il connaît nos besoins, nos circonstances, et mesure tout ce qui nous concerne dans sa grâce souveraine.

Restons bien près de Lui afin que nous comprenions sa Parole, étant proches de la lumière. L’Esprit, alors, est libre d’agir en nous ; sinon, nous nous éloignons de la Lampe brillante qui, seule, peut nous conduire sûrement : dès lors, notre compréhension restera superficielle, ou même erronée.

Nous devons écouter et recevoir la Parole, mais aussi la transmettre à d’autres.

Le Seigneur interprétait toutes les paraboles à ses disciples, car ils Le suivaient, L’aimaient et Lui en demandaient l’explication, voulant les comprendre. Pour le reste du peuple qui ne croyait pas en Lui – les chefs religieux en particulier – Il ne leur parlait pas autrement qu’en paraboles. Conduits par le Saint Esprit, nous pouvons comprendre les paraboles ; parfois, pourtant nous avons besoin d’explications claires, afin d’en saisir le sens plus profondément.

Dans tout ce chapitre, le Seigneur a enseigné les foules incrédules, en paraboles qu’Il prenait soin d’expliquer à ses disciples. Mais à partir du verset 35, Il dit : « Passons à l’autre rive ». Il laisse là ceux qui ne croyaient pas en Lui, mais n’abandonne pas ses disciples qu’Il invite à passer à l’autre rive, ce qui peut signifier le ciel où ces bien-aimés doivent arriver un jour.

Dans les évangiles, on voit le Seigneur enseigner, mais aussi agir dans les circonstances de ceux qui vivent des épreuves. Qu’Il soit dans la nacelle ou qu’Il intervienne de l’extérieur en marchant sur les eaux, le Seigneur s’occupe des siens pour apaiser leurs craintes dans les épreuves.

On voit continuellement le Seigneur enseigner et agir en grâce pour les siens. Dans cette scène, les disciples sont dans une circonstance de détresse. Le Seigneur est bien avec eux, mais endormi par la fatigue : ils crient donc à Lui, le réveillent, et Lui adressent une forme de reproche : « Maître, ne te mets-tu pas en peine que nous périssions ? » (v. 38) Nous-mêmes, ne nous affolons-nous pas lorsque les épreuves que nous connaissons deviennent plus dures ? Mais, si le Seigneur ne s’était pas mis en peine de nous, Il ne serait pas venu sur la terre pour nous sauver et nous ramener à Dieu.

Le Seigneur, maintenant, est dans le ciel et il arrive que, dans nos épreuves difficiles, II semble ne pas intervenir en délivrance, Il semble « dormir », que ce soit dans nos épreuves personnelles, familiales ou en assemblée, il en est qui nous sont internes, et d’autres qui proviennent de l’extérieur. Quoi qu’il en soit, le Seigneur n’est jamais indifférent, et agira toujours en délivrance, spécialement lorsque nous crions à lui dans nos détresses. Il se peut que les circonstances extérieures n’aient pas changé, mais la « tempête » est apaisée dans nos cœurs. Nous avons toujours la ressource de nous réfugier auprès de Lui, et de crier à Lui. Mais II a toujours un but, quand Il permet une épreuve.

Dans cette scène de Marc, le Seigneur, en disant : « Passons à l’autre rive », semble dire à ses disciples : « Venez avec moi ». Il n’abandonne pas ceux qui se sont attachés à Lui et Le suivent partout. Et, dans la nacelle, Il va se révéler à eux dans sa double nature – dans sa réalité d’homme, en s’endormant de fatigue, car II connaissait, pour les vivre Lui-même, toutes les circonstances de la vie des hommes sur la terre. Mais, réveillé et intervenant pour apaiser les flots et le vent, Il révèle sa nature divine toute-puissante : Il est le Créateur (Prov. 30. 4).

Prenons, nous aussi, comme les disciples, le Seigneur « comme II est » dans notre vie (v. 36). Aussi agitée que soit notre vie chrétienne, notre chemin n’est pas un voyage hasardeux. Le Seigneur nous accompagne tout au long de notre vie pour passer « à l’autre rive » où tout sera paisible. Ayant Lui-même vécu les épreuves des hommes, le Seigneur nous comprend et use de la grâce divine envers nous. Proverbes 30. 4 nous le montre comme le Tout-Puissant Créateur. Et au Psaume 107. 1 et 25 à 31, Il entre dans toutes les circonstances angoissantes que nous pouvons connaître ici-bas. Dans notre nacelle ballottée par les tempêtes de la vie, Il nous aime toujours et est avec nous. Et, même s’Il n’intervient pas tout de suite, Il est à la poupe où se trouve le gouvernail, et II intervient toujours pour nous délivrer de toutes nos angoisses.

Les disciples semblent n’avoir pas compris que le Seigneur était le Dieu tout-puissant (v. 41). Si le Seigneur pouvait dormir paisiblement sur une mer agitée par une tempête qui effrayait les disciples, pourtant habitués, c’est qu’en tant qu’homme, Il était l’Homme de foi en perfection. Les disciples avaient oublié l’injonction du Seigneur : « Passons à l’autre rive » et qu’Il était avec eux. Vivons nous-mêmes nos certitudes que nous avons en Christ (Mat. 28. 20). Sa toute-puissance sur les éléments naturels, sur les maladies, les démons chassés, les résurrections étaient là pour démontrer sa divinité. Dans les grandes épreuves, les catastrophes naturelles, les croyants peuvent être encouragés et leur foi affermie.

Après avoir enseigné les foules et ses disciples, Le Seigneur entre dans les circonstances pratiques affectant les siens. « Passons à l’autre rive » avec le Seigneur : qu’Il soit dans notre nacelle ou intervienne de l’extérieur, Il reste en secours pour ses bien-aimés lorsque ceux-ci souffrent, et Il les délivre. Crions à Lui dans nos tempêtes. Alors, il se fera « un grand calme » (v. 39).

Ch. 5

Fidèle dans sa charité pour tous les hommes, le Seigneur a voulu passer « à l’autre rive » sachant qu’Il y rencontrerait un démoniaque et qu’Il le délivrerait.

De fait, Jésus étant à peine débarqué de la nacelle, un homme possédé d’une légion de démons (v. 9), et qui vivait dans les sépulcres, courut vers Lui et se prosterna devant Lui, le suppliant de ne pas le tourmenter (v. 6 à 8). Puis, comme le Seigneur lui ordonnait de sortir de cet homme, les démons le supplièrent de leur permettre d’entrer dans un troupeau de pourceaux qui paissait non loin de là : ce que le Seigneur leur permit (v. 12 et 13).

Que faisons-nous en voyant tant de personnes liées dans l’incrédulité, autour de nous, pour les amener au Seigneur afin qu’Il les délivre et leur donne la vie éternelle, comme II l’a fait pour nous ? L’ordre du Seigneur aux disciples : « Passons à l’autre rive » (ch. 4. 35), peut signifier symboliquement la future entrée de l’Église au ciel avec le Seigneur. Mais, au ch. 5, au premier verset, il est question de « l’autre rive de la mer, dans le pays des Gadaréniens » : il s’agit donc bien de l’autre rive du lac. Le pays des Gadaréniens, à l’est du Jourdain, et hors du territoire d’Israël, était habité par les deux tribus et demie d’Israël.

La chair, en nous, est absolument indomptable : cet homme en est une forte illustration. Souvent lié avec des chaînes et des fers aux pieds, il avait rompu les fers et les chaînes. Seule, l’intervention directe du Seigneur peut nous délivrer en nous amenant à la foi en Lui et à être sauvés. Les fers, les chaînes nous parlent des lois sociales et morales mises en place par les responsables politiques ou religieux pour contenir les débordements de la chair dans l’homme naturel ; mais tout cela est impuissant, et les hommes « brisent » toujours ces entraves.

Le démoniaque pouvait bien rompre les fers et les chaînes, mais ne pouvait nullement se délivrer. Il vivait dans les sépulcres : symboliquement, il était mort pour Dieu et banni loin de Lui. Il se meurtrissait avec des pierres, signifiant que les hommes encore dans leurs péchés se font du mal à eux-mêmes.

L’infirme, au réservoir de Béthesda a eu besoin du Seigneur pour être délivré de son infirmité. Le démoniaque, également, ne pouvait être délivré que par le Seigneur. Et, s’il se prosterne devant Lui, ce n’est pas pour l’adorer. Bientôt, les démons se prosterneront, confessant malgré eux qu’Il est « Seigneur à la gloire de Dieu le Père » (Phil. 2. 9 à 11). Matthieu 8. 29 dévoile que les démons savent qu’ils sont voués par Dieu à être, au jour du jugement, jetés dans l’étang de soufre et de feu (Apoc. 20. 10).

Les v. 6 et 7 démontrent que les démons connaissent Dieu et Jésus, mais ne peuvent l’appeler « Seigneur ». (Judas qui était incrédule ne pouvait l’appeler que « Rabbi », et non « Seigneur » (Mat. 26. 20 à 25). Le monde dominé par Satan, est un vaste cimetière où règnent le péché et la mort ; et les hommes incrédules sont morts en vivant dans le péché. Cependant, sauvés et affranchis, nous devons désormais vivre en nouveauté de vie.

Au ch. 1. 34, le Seigneur interdit aux démons de montrer qu’ils Le connaissaient. Dans notre chapitre, c’est le contraire (v. 7). Luc 8. 27, révèle que ce démoniaque vivait nu, symbolisant la nudité morale des incrédules. Seul, le Seigneur pouvait le revêtir. Croyants, nous sommes revêtus de Christ (Gal. 3. 27). Dans une famille, une conversion peut produire d’autres conversions, au sein de la maison, ou produire un endurcissement momentané ou définitif. En Marc 5. 15 et Luc 8. 34, la charité du Seigneur envers le démoniaque déclenche la peur et la fuite. Mais l’homme délivré est, alors, « assis, vêtu et dans son bon sens » (v. 15), et désire suivre le Seigneur. Le Seigneur ne le lui permet pas mais l’envoie témoigner chez lui (v. 18 à 20).

Le vieil homme, en nous, est indomptable. Les lois sociales ou morales ne peuvent, tout au plus, que refréner ses manifestations extérieures, mais la chair se manifestera malgré tout, car elle est sans frein intérieur.

Il faut l’intervention directe du Seigneur pour faire naître, par la foi en Lui, le nouvel homme (qui est Christ formé en nous), et qui, lui, ne peut pas pécher (1 Jean 3. 9) et ne désire que plaire à Dieu en lui obéissant en toutes choses.

Quel changement, produit dans ce démoniaque ! D’abord, il s’était jeté aux pieds du Seigneur, le suppliant de ne pas le tourmenter mais, maintenant, délivré de sa terrible misère, il souhaite rester auprès de son Sauveur. Mais le Seigneur l’envoie témoigner, dans sa maison, de quelle bonté de Dieu il a été l’objet (v. 19). Alors il accomplit sa mission dans sa famille et dans tout le pays (v. 20). Ce témoignage portera un fruit béni et abondant, car au ch. 7. 31 à 37, dans tout le territoire où il a porté son témoignage, le Seigneur sera reçu par la suite, et Il y fera des miracles à la gloire de Dieu. N’en est-il pas de même pour nous, quant à notre témoignage ? Il est « assis » tranquille en contraste avec son état précédant : « vêtu » moralement revêtu de la plus belle robe, Jésus Christ (Luc 15. 22) et dans son « bon sens », ayant acquis l’intelligence spirituelle (2 Tim. 1. 7), ayant dépouillé la folie de l’homme naturel.

De nos jours, beaucoup de gens, honnêtes par ailleurs, mais incrédules, pensent qu’ils n’ont aucun besoin du Seigneur, et Le rejettent. C’est l’œuvre de Satan dans les cœurs des incrédules : « L’insensé a dit en son cœur : il n’y a point de Dieu » (Ps. 14. 1).

Mais quel contraste aussi avec ceux qui ont pris connaissance de ce qui est arrivé aux pourceaux ! Ils chassent le Seigneur de leur territoire : « Nous ne voulons pas que celui-ci règne sur nous » (v. 16 et 17). Les hommes préfèrent « les ténèbres à la lumière » (Jean 3. 19 et 20). Notre témoignage doit se répandre autour de nous par la Parole, mais aussi se démontrer par notre conduite habituelle au milieu du monde. En Marc et Luc, la Parole rapporte qu’il y avait un seul démoniaque, insistant sur l’état profondément misérable de cet homme. Luc rapporte que délivré, il était assis aux pieds de Jésus. En Matthieu 8. 28, on trouve deux démoniaques au sujet desquels l’Esprit Saint insiste sur leur extrême violence. Cette violence meurtrière, de nos jours, se manifeste encore, au sein de l’humanité sans Dieu, produite par la recrudescence de l’activité de Satan dans le cœur des hommes dominés par les démons. Le diable propose beaucoup de choses aux hommes pour les détourner de rechercher Dieu, et les pousser toujours plus loin dans le péché.

Dans notre texte, le Seigneur, rejeté par les Gadaréniens, repart, mais non sans laisser un témoin dont le témoignage sera efficace. En Jean 4. 29, la Samaritaine témoigne clairement que le Seigneur lui a dit tout ce qu’elle avait fait. Et son témoignage portera un fruit abondant.

Remonté au ciel, le Seigneur attend de nous que nous témoignions pour Lui amener des âmes. Que le Seigneur nous aide à témoigner de notre joie d’être sauvés par la foi en Lui et en son œuvre. « Raconte tout ce que le Seigneur t’a fait » (v. 19). Cela nous apporte une joie spéciale et approfondit notre communion avec notre Sauveur. Une responsabilité particulière s’attache aux chefs de famille auprès de leurs enfants, au sujet de ce que le Seigneur a fait pour eux (1 Tim. 1. 13). Notre Sauveur nous confie ce témoignage dans notre maison.

Prophétiquement, ce démoniaque représente le résidu juif qui, après l’enlèvement de l’Église, verra le Seigneur lui apparaître sur le Mont des Oliviers, avec les blessures qu’ils Lui auront faites, car « ils verront Celui qu’ils auront percé » (Zach. 12. 10 à 14). Alors ils se repentiront et serons convertis. Puis, le Seigneur les enverra prêcher dans le monde entier l’évangile du royaume. D’autre part, les démons et les porcs représentent le peuple incrédule et impur qui, ayant rejeté leur Messie, a été dispersé dans les nations, symbolisées par « la mer ».

Comme le démoniaque, type de l’homme naturel en proie à toutes les folies de la chair sous l’emprise des démons, nous avons eu besoin de l’intervention directe du Sauveur pour être délivrés de notre état misérable.

Alors, comme lui aussi, quel contraste entre la vie de péché vécue jusque-là, et la conversion où, alors, tout est changé : la peur du jugement se transforme dans le désir d’être avec le Seigneur. Puis, dans le premier amour, le témoignage au sein de la famille et au-delà, de la bonté de Dieu qui nous a sauvés ; témoignage qui portera du fruit à la gloire du Seigneur.

Malgré son rejet de la part des chefs religieux, les foules se rassemblent autour du Seigneur et le pressent. Dans cette foule, beaucoup admirent les miracles, tandis que d’autres ont des besoins.

Parmi ces derniers, Jaïrus et cette femme malade depuis très longtemps s’approchent du Seigneur pour être secourus. Le monde incrédule peut bien se railler du Seigneur, mais Il s’occupe en grâce, et en amour, de ceux qui Le sollicitent pour avoir du secours.

Jaïrus, ce chef religieux, avait de très grands besoins qu’il apporte spontanément au Seigneur : sa fille, malade, est à l’article de la mort, et sa foi lui dicte que le Seigneur, qui fait tant de miracles, est seul à pouvoir la sauver (v. 23). Dans une autre occasion, un autre dira au Seigneur : « Je ne suis pas digne que tu entres dans ma maison, mais dis une parole ». Jaïrus, lui, invite le Seigneur à venir chez lui où sa fille se meurt. D’une personne à l’autre, la profondeur de la foi est différente.

Jaïrus demande au Seigneur de venir imposer les mains à sa fille. Et le Seigneur accède à sa demande. Mais, chemin faisant, la foi de ce père angoissé va être mise à l’épreuve par deux fois : une première fois par l’intervention de cette femme ayant une perte de sang depuis douze ans qui, par derrière, touche le vêtement du Seigneur et est aussitôt guérie. Satisfaite dans son besoin, elle en serait volontiers restée là. Mais le Seigneur qui sait, en Lui-même ce qui s’est passé, l’oblige à se dévoiler afin de rendre témoignage publiquement (v. 25 à 34). Le Seigneur sait tout, mais veut que la foi timide, cachée, devienne publique.

Retenons que le Seigneur aime que l’on prie pour nos enfants, dans toutes les circonstances, physiques ou spirituelles, dans lesquelles ils peuvent se trouver.

L’intermède de cette femme guérie a arrêté momentanément la marche du Seigneur vers la maison de Jaïrus, augmentant d’autant plus l’angoisse de ce père si impatient de la guérison de sa fille. C’est alors que des gens de sa maison viennent, froidement, lui annoncer que sa fille est morte, et lui reprochent durement de « tourmenter le Maître » (v. 35). Mais le Seigneur le rassure aussitôt : « Ne crains pas, crois seulement » (v. 36). À la fin, la délivrance n’en sera que plus glorieuse (Ps. 50. 15 ; Mat. 28. 20).

Mais le Seigneur a égard au degré de la foi de chacun, et Il répond d’abord à la plus faible foi, afin qu’il n’y ait pas de découragement. Cependant, il faut que cette femme aille plus loin et confesse, et son état précédent, et sa guérison miraculeuse. Et, par là même, la foi de Jaïrus, plus forte que celle de la femme, est encore fortifiée. La foi de Jaïrus est exercée, mais il sait que le Seigneur a la puissance de redonner la vie à sa fille.

Ces scènes encourageantes font penser à l’état de péché qui est attaché à la nature humaine, et dont seule l’intervention du Seigneur peut nous délivrer. Aucune prière ou supplication instante ne peut tourmenter le Seigneur ou l’importuner : la parabole du « juge inique » le montre à l’évidence (Luc 18. 2 à 8). Le Dieu juste qui nous aime ne peut qu’écouter nos prières et y répondre selon sa sagesse. Dans l’état de péché, nous débattre seul n’aboutit qu’à voir notre état empirer, comme empirait la maladie de cette femme avant son recours au Seigneur qui, seul, l’en a pleinement délivrée. La foule Le pressait de tous côtés, mais nul autre n’a été guéri car seule la foi reçoit une réponse. Prier sans la foi est stérile.

La loi – dont le chef de synagogue est le type – montrait l’incapacité de l’homme à y obéir, et ne pouvait en aucune manière guérir l’état de péché de la nation juive. Mais le Seigneur, revenu sur la terre d’Israël (v. 21), signifie, prophétiquement, le retour en grâce du peuple à son Dieu, lorsque le résidu d’Israël verra le Seigneur lui apparaître avec les blessures dont son peuple est responsable, et ils se repentiront, individuellement (Zach. 12. 10 à 14). Dès lors, considérant la foi dans le cœur du résidu vu comme le « vrai Israël », Dieu inscrira sa loi sur leurs cœurs et sera « clément à l’égard de leurs injustices » (Héb. 8. 13). La jeune fille qui meurt et ressuscite, rappelle qu’Israël, sous la loi, doit disparaître et renaître sous la nouvelle alliance conclue par Dieu pour son peuple.

Le Seigneur fait de nombreux miracles publiquement, mais aussi dans l’intimité d’un foyer, accompagné, souvent, par ses trois disciples Pierre, Jacques et Jean (v. 37). Ici, Il fait ce miracle dans le silence, ayant fait cesser le tumulte du peuple qui pleurait et poussait de grands cris. Pour agir, le Seigneur veut le calme. Lorsqu’Il apaisa la tempête, « il se fit un grand calme » (ch. 4. 39). Lorsqu’on Le laisse agir dans la paix du cœur, tout est bien.

Dans ces passages, on trouve la maladie et la mort, deux conséquences du péché introduit dans le monde, car « les gages du péché, c’est la mort » (Rom. 6. 23). Satan, le père du mensonge, ayant menti à Adam et Ève en Éden, les a poussés à pécher en désobéissant à Dieu.

La femme des v. 25 à 34 est malade : personne n’a pu la guérir et son mal va en empirant (v. 26). La jeune fille meurt (v. 35). Devant ces deux conséquences fatales du péché, les hommes sont impuissants, et tous sont destinés à mourir. Seul, le Seigneur a la puissance de guérir et de ressusciter les morts, car II est le Dieu tout-puissant qui a la vie en Lui-même (Jean 5. 26).

Si nous avons la certitude d’avoir la vie éternelle avec le pardon de nos péchés, c’est la conséquence de la mort expiatoire du Seigneur sur la croix. Le péché étant entièrement ôté de devant la sainteté de Dieu, par la foi en Jésus nous avons la vie de résurrection. La femme malade et guérie, puis la jeune fille morte et ressuscitée ont eu toute deux affaire directement à l’intervention du Seigneur.

Pour un incrédule, la mort est réputée définitive. Mais c’est une erreur de croire cela. L’état de mort est comme un endormissement provisoire auquel succédera un réveil définitif ; mais le croyant ressuscitera pour être toujours avec Jésus, son Sauveur, et l’incrédule ressuscitera aussi mais pour subir le tourment éternel loin des félicités de la présence de Dieu.

Ceux que le Seigneur a rappelés à la vie dans les évangiles (Jean 11. 11, 43 et 44) par exemple, sont de nouveau endormis, et seront réveillés une deuxième fois. Les croyants sont « endormis par Jésus ou en Jésus » (1 Thess. 4. 14). Jaïrus a été durement interpellé par des gens de sa maison (v. 35), mais l’amour du Seigneur intervient aussitôt : « Ne crains pas, crois seulement ». Arrivé à la maison, le Seigneur ne prend que le père et la mère et ses trois disciples, manifestant sa douceur et son amour pour ces gens affligés.

C’est encourageant d’entendre cette parole de Dieu pour nous aussi « Crois seulement ». Pour ressusciter un enfant, Élisée avait supplié Dieu ; mais le Seigneur qui est Dieu a la puissance en Lui-même. La jeune fille reçoit une nouvelle vie, se lève et marche : image de la nouvelle marche du croyant qui, étant « né de nouveau » par la foi, marche désormais dans l’obéissance à son Sauveur. Il faut nourrir la nouvelle vie (v. 43). Nos enfants venus au Seigneur à leur tour, doivent être nourris de la Parole afin de croître spirituellement ; mais aussi nous devons marcher selon la nouvelle vie : « Lève-toi, prends ton petit lit, et marche » (Jean 5. 8). Marcher selon le Seigneur et se nourrir de Lui dans la Parole.

La femme était malade depuis douze ans, et la jeune fille avait douze ans. La répétition de ce chiffre n’est pas fortuite : symboliquement, ce chiffre parle de notre responsabilité en regard de la justice et de la gloire de la sainteté de Dieu. Il a fallu la mort du Seigneur pour abolir le péché de devant Dieu, que nous soyons lavés dans le sang de Jésus pour être guéris et que nous marchions selon le Seigneur dans la sainteté qu’Il nous a donnée.

Le Seigneur semble parler en araméen, sa langue maternelle, dans les circonstances où sa sensibilité était particulièrement touchée (Marc 5. 41 ; 7. 34 ; 14. 36 ; 15. 34). Quelle joie pour les parents qui voient leurs enfants recevoir le Seigneur dans leur cœur.

Le Seigneur, le Fils de Dieu, a seul la puissance de supprimer les terribles conséquences du péché que sont la maladie et la mort. C’est le résultat béni de son œuvre à la croix.

Quant à nous, sauvés par la foi en Lui, nous avons cette responsabilité de marcher désormais dans l’obéissance à la Parole de Dieu et d’être les témoins de sa grâce et de son amour. Et II nous confère la responsabilité d’instruire nos enfants dans la Parole de vérité qu’Il nous a donnée – et qu’ainsi, nos enfants, à leur tour soient sauvés et marchent, désormais en « nouveauté de vie » (Rom. 6. 4).

Ch. 6

Revenu à Nazareth où II avait été élevé, le Seigneur scandalise ceux qui Le connaissaient comme le charpentier, métier qu’Il avait appris et exercé jusqu’à ce qu’Il commence son ministère. Ce qui les scandalisait, c’était sa manière d’enseigner avec sagesse, et les miracles qu’Il faisait les étonnaient, parce qu’ils n’en connaissaient pas l’origine divine. On peut comparer avec Luc 4. 16 à 23, 28 à 30. Cette incrédulité contraste avec Luc 2. 47 à 52, où tous s’étonnaient de ses réponses, et où II « avançait en sagesse et en stature, et en faveur auprès de Dieu et des hommes ». Devant cette opposition violente et ce rejet de la part de ceux qui L’avaient connu, le Seigneur ne se laisse pas arrêter dans son ministère. Il est un exemple pour nous, car II avait devant Lui de glorifier Dieu son Père. Les vaines pensées mondaines des incrédules agissent de la même manière envers les chrétiens aujourd’hui.

« Le Seigneur s’étonnait de leur incrédulité » (v. 6). Gardons-nous de mettre la Parole en doute, dans son intégralité ou dans l’une quelconque de ses parties (Apoc. 22. 18 et 19). Notre connaissance de la Parole de Dieu doit nous fortifier pour la recevoir et la garder tout entière (Ps 119. 160). En Matthieu 8. 10, le Seigneur s’étonne, en contraste, de la foi d’un centurion romain venu auprès de Jésus pour qu’Il guérisse, d’une simple parole – et de loin car « il n’était pas digne » que le Seigneur entre chez lui – son serviteur paralysé. Notre foi progresse-t-elle de manière à étonner le Seigneur ?

Si la Parole rappelle que le Seigneur a exercé un métier dur physiquement, et difficile à exécuter dans les règles de sécurité, cela nous encourage dans nos propres activités, pas forcément faciles à exécuter dans un environnement plus ou moins hostile aux chrétiens ayant un témoignage à rendre dans ce monde.

Revenu à Nazareth où II était connu et rejeté, « Il ne put faire là aucun miracle, sinon qu’Il imposa les mains à un petit nombre d’infirmes, et les guérit » (v. 5). Il ne guérit que ceux qui avaient des besoins et s’attendaient à Lui avec foi. Faire des miracles devant des incrédules n’aurait servi à rien. En Actes 13. 46 à 49, Paul, devant l’incrédulité des Juifs, auxquels l’évangile devait être annoncé en premier puisqu’ils étaient le peuple de Dieu, se tourne désormais vers les nations qui s’en réjouissent et reçoivent la Bonne Nouvelle du salut.

En Jean 2. 23 à 25, ils sont convaincus par les miracles que le Seigneur opérait, bien qu’Il ne se fiât pas à eux, sachant tout ce qu’il y avait dans les cœurs. Dans certains cas, après un miracle, le Seigneur interdisait d’en colporter la nouvelle, car II ne recherchait pas la notoriété. Dans d’autres circonstances, Il envoie l’homme guéri rendre témoignage, afin qu’il y ait du fruit pour la gloire de Dieu.

Après avoir appelé ses douze disciples pour qu’ils soient avec Lui, pour les envoyer prêcher et leur donner autorité pour guérir les malades et chasser les démons (ch. 3. 15), Il les envoie, deux à deux (ch. 6. 7), et leur donne l’autorité de chasser les esprits immondes. Il leur commande de ne prendre, pour le chemin, qu’un bâton, et d’être chaussés de sandales (v. 8 et 9). Deux ensemble pour s’entraider et aussi parce qu’il faut au moins être deux pour que « toutes choses soient établies ». Il faut d’abord être appelé du Seigneur Lui seul, pour nous avoir avec Lui et qu’Il nous forme pour le service ; puis II faut attendre qu’Il nous envoie et être fidèles dans notre service et à la Parole de Dieu. Être nombreux dilue la responsabilité de chacun, car on peut se reposer sur les autres ; alors que le Seigneur veut que chacun dépende de Lui seul.

Les sandales font référence à notre façon de marcher moralement. Elles nous rappellent qu’il nous faut être « chaussés de la préparation de l’évangile de paix » (Éph. 6. 15) et aussi, de notre témoignage dans le monde. « Comment prêcheront-ils, à moins qu’ils ne soient envoyés ? » (Rom. 10. 15)

Croyants, nous devons apporter Christ, tout d’abord dans notre propre foyer, au sein de notre famille, dans notre entourage et même dans nos occupations, où notre marche morale doit se manifester fidèlement. Puis, si le Seigneur nous appelle pour accomplir un service, nous devons y être attentifs, y répondre, et rester fidèles en toutes choses dans son service pour sa gloire et la bénédiction des siens.

Le royaume de Dieu s’était approché car le Roi (le Seigneur), était là au milieu de son peuple. Les disciples que le Seigneur envoyait, s’ils étaient rejetés, devaient secouer la poussière de leurs pieds, signe que ces hommes qui rejetaient l’évangile étaient eux-mêmes rejetés de Dieu, et voués au jugement (v. 11).

De nos jours, ce n’est plus l’évangile du royaume qui est prêché, mais celui du salut par grâce. Le Roi, rejeté par son peuple Israël, n’est plus sur la terre mais au ciel. Le jugement de tous les incrédules de tous les peuples de tous les temps, interviendra plus tard.

Les disciples sont envoyés prêcher sans autres ressources qu’un bâton et des sandales, image de notre marche chrétienne qui doit être soumise au Seigneur, et le bâton symbolise notre appui sur le Seigneur seul. Lorsque le Seigneur prêchait Lui-même, entouré de ses disciples, c’était Lui seul qui essuyait la réjection des incrédules du peuple, et celle particulièrement violente des chefs religieux.

Lorsqu’Il envoie ses disciples, certes, Il est toujours sur la terre, mais ce sont eux qui vont affronter directement la réjection : ils ont donc la seule ressource de s’appuyer sur la protection « à distance » du Seigneur (le bâton). En Luc 22. 35 à 37, où le Seigneur s’apprête à aller à la croix et à remonter au ciel, Il recommande à ses disciples de se munir de provisions, mais surtout d’une épée « l’épée de l’esprit qui est la Parole de Dieu » (Éph. 6. 17). Nous-mêmes avons un impérieux besoin, journellement, de cette épée-là ; c’est sur la Parole que nous devons nous appuyer pour notre vie quotidienne comme pour prêcher l’évangile autour de nous.

Pour cela, il convient, selon le verset 11, de ne pas insister si notre prédication est ouvertement rejetée : « Ne donnez pas ce qui est saint aux chiens, ni ne jetez vos perles devant les pourceaux, de peur qu’ils ne les foulent à leurs pieds, et que, se retournant, ils ne vous déchirent » (Mat. 7. 6). C’est le Seigneur qui appelle (v 7) et non d’autres hommes qui désignent des évangélistes. Cependant, nous devons être des témoins autour de nous, comme des sentinelles qui, voyant approcher le jugement, avertissent les incrédules qui nous entourent (Éz. 3. 17 à 21). Nous sommes encouragés, en Romains 10. 14 et 15, à répandre la Parole du salut par la foi dans le Seigneur, sachant que c’est Lui, et Lui seul, qui peut travailler dans les cœurs et les consciences et qui amène les âmes à Lui.

La prédication des disciples reposait sur le repentir et la foi dans l’évangile : Jean le Baptiseur et le Seigneur Lui-même l’ont prêché (Mat. 3. 2 ; Marc 1. 14 et 15 ; Act. 20. 21).

En Marc 16. 19 et 20, les apôtres, après l’élévation du Seigneur au ciel, partirent prêcher l’évangile, et le Seigneur coopérait avec eux, « confirmant la Parole par les signes qui l’accompagnaient ».

L’évangile du royaume, prêché par Jean le Baptiseur et par le Seigneur, étant rejeté de son peuple, la prédication de l’évangile de la grâce est offerte aux nations étrangères à Israël. Nous sommes désormais responsables, devenus des croyants, de répandre la « Bonne Nouvelle » du salut autour de nous, et le Seigneur fait toujours des miracles confirmant la Parole répandue, en convertissant de nombreuses âmes qu’Il amène toujours à Lui.

Entendant parler du Seigneur et des miracles qu’Il faisait, Hérode est repris dans sa conscience ; mais, étant étranger à Dieu, la superstition lui fait dire : « C’est Jean (le Baptiseur) que j’ai fait décapiter ; il est ressuscité d’entre les morts » (v. 16). Sa conscience d’incrédule ne va pas jusqu’à la repentance de son crime, mais s’arrête au remords de son meurtre. Jean, prisonnier d’Hérode, l’avait repris franchement, lui reprochant d’avoir épousé Hérodias, femme de son frère.

La conscience, donnée à l’homme après la chute d’Adam et Ève, faussée par l’environnement moral des hommes, n’est pas une gardienne sûre. Seule la Parole de Dieu est un sûr critère de sainte conduite.

Jean n’avait pas hésité à reprendre sévèrement le roi, sans s’occuper des conséquences probables. Il lui en avait coûté la mise à mort, afin que s’assouvisse la haine d’Hérodias. De nos jours encore, des chrétiens paient de leur emprisonnement, et parfois de leur mort, leur fidélité au Seigneur, au sein d’un environnement hostile. Nous-mêmes, nous devons témoigner de notre foi en Jésus, notre Sauveur.

Jean, envoyé devant le Seigneur pour préparer le cœur du peuple par le baptême de la repentance, avait dit ouvertement de Lui : « Il faut que Lui (le Seigneur) croisse et que moi je diminue » (Jean 3. 30). Les hommes se font beaucoup d’idées sur le Seigneur, et chacun y va de sa conviction incrédule (v. 14 et 15). Seule la foi du croyant discerne qu’Il est « le Fils du Dieu vivant » (Mat. 16. 13 à 16). Hérode ignore cette grande vérité, mais sa conscience, mal à l’aise, est remuée et, comme la plupart des incrédules, il croit malgré tout qu’il y a quelque chose de supérieur. Rares sont les athées : « L’insensé a dit dans son cœur : il n’y a point de Dieu » (Ps. 14 et 53. 1).

Si nous, croyants, avons mal agi, seule la confession libérera notre conscience mal à l’aise.

Quant à Jean le Baptiseur, il avait achevé sa course, car le Seigneur était entré dans son ministère, après que son précurseur ait achevé le sien. Dieu a permis sa mort, bien qu’Hérode et Hérodias en restent responsables devant la justice de Dieu. Quant à ces deux personnes, leur mondanité, l’excitation de la fête et de la boisson, l’intérêt charnel de la danse d’une fille, une parole imprudente et une promesse folle, tout cela a conduit Hérode au meurtre de Jean, serviteur de Dieu ! Un simple désir peut mener au crime ou, tout au moins, au péché. Il est indispensable que nous restions bien près du Seigneur.

Flattée dans son orgueil, la jeune fille demande à sa mère ce qu’elle doit demander ; et devant la réponse monstrueuse d’Hérodias, sa fille n’a pas une hésitation : « Et aussitôt elle entra avec empressement vers le roi, et fit sa demande » (v. 25 ». Et Hérode, bien que profondément attristé, à cause de son offre insensée, devant tous ses invités, affiche le même empressement pour répondre à sa demande ! Son remords ne va pas jusqu’à la repentance et ne le retient pas, car il y va de la satisfaction de son orgueil de roi tout-puissant. Le monde n’hésite pas devant le mal. La Parole nous met en garde contre les paroles folles qui peuvent sortir de notre bouche, et peuvent nous faire pécher en faisant du mal à quelqu’un : « Qui garde sa bouche et sa langue, garde son âme de détresse » (Prov. 21. 23). Nous sommes responsables de nos paroles et de nos engagements envers autrui. Citons Proverbes 29. 26 ; Proverbes 10. 19. Il semble impensable qu’à partir d’une parole folle, Jean ait pu être mis à mort en si peu de temps (v. 28 à 30). Quelles questions les disciples n’ont-ils pas dû se poser ? Ils racontèrent tout au Seigneur qui les conduisit dans un lieu désert, Lui-même étant affecté de ce drame (Mat. 14. 12 et 13). La mort des saints est précieuse au cœur de Dieu (Ps. 116. 15).

Mal à l’aise dans sa conscience devant les miracles du Seigneur, Hérode – qui a fait décapiter Jean le Baptiseur, à la suite d’une promesse insensée faite à la fille d’Hérodias ayant plu au roi en dansant devant lui – croit que Jean est ressuscité. Sa superstition l’égare loin de la vérité et de la foi, et lui interdit le chemin de la vraie repentance qui, seule, le conduirait à la conversion et à la confession.

Ce passage de la Parole nous met en garde, nous-mêmes, contre des paroles folles que nous sommes, par nature, enclins à prononcer légèrement, et qui nous poussent à pécher contre notre prochain, en lui faisant du mal.

Après avoir appelé les douze disciples pour être avec Lui (ch. 3. 14), le Seigneur les envoie deux à deux, et leur donne autorité pour chasser les esprits immondes (ch. 6. 7). Après avoir accompli leur mission, ils reviennent vers Lui et lui racontent tout ce qu’ils ont fait. Certes, le Seigneur savait ce qu’ils avaient fait et enseigné, car rien n’est caché pour Lui, mais il veut que nous nous confiions en lui, dans toutes nos activités à son service. Lui nous accompagne dans notre chemin, et II sait ce que nous faisons et connaît nos difficultés. Sa joie est que nous lui racontions toutes choses car, à travers nous, c’est Lui qui agit. C’est auprès de Lui que nous pouvons connaître sa volonté et jouir de sa communion, dans l’humilité.

Le Seigneur, dans sa compassion pour les siens, les mène à l’écart afin qu’ils se reposent un peu (v. 31). Nous devons nous tenir à l’écart du monde agité et stressant, afin d’écouter les communications intimes du Seigneur. Plein de grâce, Il veut nous accorder des moments de paix dans sa présence.

En Matthieu 14. 12 et 13, le Seigneur lui-même, à l’annonce de la décapitation de Jean le Baptiseur, se retire à l’écart, affecté dans son âme divinement sensible. Il savait bien que cela devait arriver, mais, lorsque cela se produit, dans sa tristesse, Il éprouve le besoin de se retirer loin de ce monde cruel et insensé.

De même, au tombeau de Lazare, le Seigneur savait que Lui, le Maître de la vie, Il allait le ressusciter aussitôt, et pourtant : « Jésus pleura » (Jean 11. 35). Rien au monde n’égale cette sensibilité à la fois humaine et divine ! Il commande toutes choses, étant Dieu ; mais l’Homme qu’Il est aussi, pleure de nos douleurs !

« A l’écart, dans un lieu désert », les disciples sont avec Lui. Il n’avait pas même un lieu où reposer sa tête, mais Il donne du repos aux siens. Le Seigneur ne nous abandonne jamais. Comme parfait Serviteur, Il est toujours notre divin modèle. Le Seigneur ne cherchait pas la popularité, mais pressé par les foules, Il se retirait « dans les déserts et priait » (Luc. 5. 15 et 16) lorsque c’était possible ; car dans Marc, « ils n’avaient pas même le loisir de manger (v. 31).

Au verset 34, on voit Jésus « ému de compassion » car les foules « étaient comme des brebis qui n’ont pas de berger » : les chefs religieux ne manquaient pourtant pas, mais ils se conduisaient comme de mauvais bergers qui se « paissaient eux-mêmes » au lieu de paître les brebis de Dieu (Éz. 34. 2), et ils les chassaient du bon pâturage (v. 20 et 21).

Mais au verset 22, le Seigneur se présentera comme le bon Berger qui prend soin de ses brebis, comme en Jean 10. Comme le Seigneur était « ému de compassion » pour son peuple terrestre, Il l’est aussi pour nous, en particulier lorsque nous sommes éprouvés par des difficultés ou des peines personnelles. En assemblée, Il nous rassemble autour de Lui, tandis que de « mauvais bergers » se sont acharnés à disperser le troupeau de Dieu dans l’Église, pour mieux s’engraisser eux-mêmes. La compassion est cette faculté précieuse du cœur d’entrer dans les peines des autres, et d’en souffrir dans une mesure. Les compassions du Seigneur sont grandes et nombreuses, et se renouvellent chaque matin, ne cessant pas.

Voyant les foules n’ayant pas de berger, et dispersées, le Seigneur les rassemble et les enseigne d’abord. Et, avant de nourrir leurs corps au paragraphe suivant, Il nourrit leurs âmes (v. 34). Il en est de même pour nous, chrétiens : Il nous nourrit spirituellement avant de nourrir nos corps. Nos frères, dans les pays pauvres, ont la nourriture spirituelle à leur disposition, même s’ils sont en partie démunis matériellement. Le Seigneur est toujours notre modèle : même à l’écart, Il enseigne et nourrit leurs corps et les rassasie.

Le Seigneur veut nous rassembler pour nous avoir avec Lui et nous préparer pour le service qu’Il veut nous donner personnellement, avant de nous envoyer.

Mais Il aime aussi que nous revenions chaque jour auprès de Lui pour tout Lui raconter, même dans les moments de repos à l’écart du monde. Il a toujours de nouveaux enseignements spirituels à nous donner, prenant également soin de notre nourriture matérielle pour nos corps et renouvelant nos forces physiques, afin que nous puissions continuer à Le servir.

Après avoir appelé les douze disciples pour être avec Lui (ch. 3. 14), le Seigneur les envoie deux à deux, et leur donne autorité pour chasser les esprits immondes (ch. 6. 7). Après avoir accompli leur mission, ils reviennent vers Lui et lui racontent tout ce qu’ils ont fait. Certes, le Seigneur savait ce qu’ils avaient fait et enseigné, car rien n’est caché pour Lui ; mais il veut que nous nous confiions en lui, dans toutes nos activités à son service. Lui nous accompagne dans notre chemin, et II sait ce que nous faisons et connaît nos difficultés. Sa joie est que nous lui racontions toutes choses car, à travers nous, c’est Lui qui agit. C’est auprès de Lui que nous pouvons connaître sa volonté et jouir de sa communion, dans l’humilité.

Le Seigneur, dans sa compassion pour les siens, les mène à l’écart afin qu’ils se reposent un peu (v. 31). Nous devons nous tenir à l’écart du monde agité et stressant, afin d’écouter les communications intimes du Seigneur. Plein de grâce, Il veut nous accorder des moments de paix dans sa présence.

Dans sa grâce, le Seigneur avait dit à ses disciples : « Venez à l’écart vous-mêmes dans un lieu désert, et reposez-vous un peu » (v. 31). Cependant, la foule les avait suivis, ne leur laissant aucun répit. Les disciples, dépités, demandent au Seigneur de les renvoyer pour qu’ils s’achètent du pain. Les circonstances extérieures peuvent contrarier notre désir de repos ; mais c’est sur le Seigneur Lui-même que nous devons nous reposer. Cherchons plutôt la volonté du Seigneur.

Nous avons tous fait l’expérience que, étant fatigués, nous avons trouvé le courage de nous réunir autour du Seigneur, et que dans sa présence, nous avons goûté son repos. Le Seigneur pense à pourvoir à tous nos besoins, mais les plus urgents, selon sa sagesse, ce sont les besoins spirituels ; pour autant, Il ne néglige jamais les besoins matériels pour ses bien-aimés.

À son image, nous sommes appelés, dans l’assemblée, à nourrir les âmes, mais aussi à nourrir ceux de nos frères et sœurs qui se trouveraient dans le besoin matériel. C’est ce que fait le Seigneur en se servant des disciples pour donner aux foules la nourriture qu’Il multiplie dans son amour, par sa toute-puissance. Les frères sont responsables de nourrir spirituellement l’assemblée avec ce que le Seigneur leur donne. Et les parents doivent nourrir leurs enfants des enseignements de la Parole.

Soyons, comme le Seigneur, émus de compassion envers ceux qui ont faim de connaître la vérité scripturaire. Le Seigneur ne se fatigue pas de pourvoir à tous les besoins, suivons-Le avec les forces qu’Il nous donne. Les missionnaires en sont les témoins, pourvoyant aux besoins spirituels et matériels de ceux que le Seigneur leur confie. On voit d’anciennes communautés chrétiennes qui n’apportent que des biens matériels, sans tenir compte des besoins spirituels. Quelle perte ! Le Seigneur désire toujours associer ses disciples à son œuvre. Il se sert du peu que nous avons et le multiplie dans sa grâce, afin que ceux qui en ont besoin soient rassasiés.

Les douze disciples, dans cette scène, ont dû accomplir un travail considérable : distribuer la nourriture à cinq mille personnes ! Et ils l’ont fait avec la force que le Seigneur leur a donnée. Aussi grand que soit un service que le Seigneur nous donne, Il donne la force pour l’accomplir. Et il en résulte une bénédiction. La grâce du Seigneur devant notre faiblesse est toujours en activité, et la bénédiction est là. La foule est assise en rangs de cent et de cinquante, car Dieu est un Dieu d’ordre et de paix. Et il n’y a pas de gaspillage, malgré la surabondance de nourriture.

Outre les faits réels qui nous sont racontés dans ces paragraphes, nous y trouvons, prophétiquement, une allusion claire au règne millénaire du Seigneur, comme Roi universel (Ps. 132. 14 et 15 ; Lév. 26. 10). Le Seigneur apportera l’abondance, non seulement pour son peuple terrestre, mais dans toutes les nations du monde. Les cinq pains et les deux poissons ont rassasié les foules, et ils ont rempli douze paniers pleins des restes.

Pour nous, croyants, le Seigneur dit : « Moi je suis le pain vivant qui est descendu du ciel » (Jean 6. 47 à 51). Lorsque le Seigneur s’était retiré dans le désert, avant d’entrer dans son service, Il aurait pu faire du pain avec les pierres du désert, selon la suggestion du diable, mais Il ne l’a pas fait. Cependant II agit avec sa toute-puissance divine pour nourrir les foules, à plusieurs reprises. Sa grâce est là ! Comme les disciples, nous raisonnons selon notre faiblesse humaine, oubliant la toute-puissance divine du Seigneur. Et toute notre vie est jalonnée de ses interventions pour nous garder et nous donner ce qui nous est nécessaire. Servons-Le humblement, selon le service qu’Il place devant nous.

Le Seigneur bénit avant de rompre les pains et nous devons faire pareil car, alors, la nourriture est sanctifiée (1 Tim. 4. 4 et 5). Il est notre modèle de dépendance envers Dieu.

Le repos auquel nous aspirons peut, parfois, être troublé par les circonstances. Mais le Seigneur donne la force de poursuivre, et ne se lasse pas de pourvoir aux besoins spirituels et matériels. Mais servons-le humblement, comme Lui-même était dépendant de son Père lorsqu’Il était sur la terre.

Attachons-nous à Le servir avec les forces qu’Il nous donne, mais aussi avec ordre, car c’est un des caractères de Dieu qu’Il veut imprimer à notre service.

Ch. 7

Dans ce passage, le Seigneur, par une parabole, oriente la pensée des pharisiens et des scribes à différencier l’importance entre la loi et leurs coutumes de se laver les mains avant de manger : ils pensaient que sans ce lavage physique, ils étaient souillés. Mais le Seigneur leur montre que c’est « ce qui sort de l’homme qui souille l’homme ». Devant leur incrédulité et leur méchanceté, Il ne va pas plus loin dans ses explications. Par contre, dans l’intimité de ses disciples, Il leur explique que c’est l’homme moral et non le ventre qui est souillé (v. 17 à 23). C’est le cœur qui conditionne tout le comportement de l’homme et qui le souille moralement.

Le Seigneur est le vrai conducteur dans notre vie chrétienne ; cependant, dans sa grâce, Il nous donne des conducteurs, dans l’Assemblée, que nous devons écouter et auxquels nous devons obéir, car ils sont formés et envoyés par Dieu, et nous devons « imiter leur foi » (Héb. 13. 7 et 17). Les pharisiens et les scribes venus de Jérusalem, critiquaient le Seigneur à travers les disciples qui mangeaient sans s’être lavé les mains. Leur vrai but était de trouver un motif pour accuser le Seigneur et le condamner. Pour nous qui avons cru en Lui, nous savons que le vrai pain, c’est le Seigneur Lui-même qui nous donne la vie éternelle et nous nourrit de Lui (Jean 6. 47 à 51).

Notre cœur naturel corrompu et violent (Gen. 6. 5 et 12) ne peut rien donner de bon selon Dieu. Mais, par la foi en Jésus, Dieu a fait naître en nous le « nouvel homme » : Christ formé dans le croyant, par l’Esprit Saint et qui, lui, ne peut pas pécher (1 Jean 3. 9).

Le cœur produit tous les péchés (v. 20 à 22). Marc énumère treize formes de souillures morales. Dans le passage parallèle de Matthieu 16. 19, on n’en trouve que sept, indiquant la plénitude de la souillure de l’homme.

Proverbes 4. 23 nous exhorte : « Garde ton cœur plus que tout ce que l’on garde, car de lui sont les issues de la vie ». Notre cœur est « trompeur par-dessus tout, et incurable » (Jér. 17. 9). Toute la laideur du cœur de l’homme se montre à l’évidence dans le monde. S’il nous arrive de laisser notre cœur naturel agir, ne tardons pas à le confesser et à revenir à Dieu dans un chemin qui Le glorifie. N’accusons jamais Dieu de nous tenter car « Il ne peut être tenté par le mal ». C’est le diable qui, se servant de nos convoitises naturelles, nous tente et veut nous faire tomber (Jac. 1. 13). Tenons-nous auprès du Seigneur afin d’être « bien gardés », et aussi afin que nous croissions dans une connaissance plus profonde et intime du Seigneur, de ce qu’Il est pour nous et en Lui-même : Dieu a été manifesté en chair » (1 Tim. 3. 15 et 16).

Ce ne sont pas des « chefs religieux » que nous devons suivre dans notre vie chrétienne, mais des conducteurs formés directement par le Seigneur Lui-même, car Il est, Lui, le vrai Conducteur.

Les pharisiens et les scribes accordaient plus d’importance à leurs coutumes profanes qu’à la loi de Dieu, pensant et enseignant que le « lavage » physique des mains avant de manger suffisait pour être purs devant Dieu ! Si le Seigneur leur indique que c’est seulement ce qui sort de l’homme qui le souille, à ses disciples, Il enseigne que c’est du cœur naturel que proviennent toutes les souillures morales, les péchés.

Le Seigneur, vrai Pain du ciel, nous communique la vie éternelle et nous fortifie jour après jour dans notre foi et la compréhension spirituelle de la Parole. Restons bien près de Lui pour être bien gardés, et mieux connaître Celui qui est Dieu, mais venu en chair afin de nous sauver et de nous fortifier en Lui.

Venu pour prêcher la venue du royaume des cieux à Israël, mais désireux d’apporter le témoignage de la grâce aux nations, le Seigneur s’en va dans les contrées de Tyr et de Sidon situées au nord d’Israël et n’en faisant pas partie. Là, Il rencontre une femme syrophénicienne qui montre une foi extraordinaire que le Seigneur va mettre à l’épreuve, de manière à la faire briller encore plus.

En Matthieu 15. 23, dans un premier temps, le Seigneur ne lui répond pas ; puis les disciples veulent la chasser ; ensuite, le Seigneur lui répond, lui rappelant qu’elle vient des nations et qu’elle n’a aucun droit aux promesses d’Israël (Éph. 2. 12). Cette femme, alors, montre une foi solide et s’abaisse à une profonde humilité (v. 28). Mais elle ne renonce pas à sa demande de guérir sa fille possédée d’un démon. Alors, le Seigneur répond à sa foi et lui dit : « A cause de cette parole, va, le démon est sorti de ta fille » (v. 29). Nous étions nous, les nations, sans Dieu, et nous avons reçu l’évangile de la grâce qui nous est parvenu et qu’Israël a rejeté, restant sous une loi de condamnation (Act. 13. 46).

Cette femme étrangère est exaucée à cause de sa foi, avant le sourd-muet d’Israël des v. 31 à 35, car il représente prophétiquement, le résidu d’Israël de la fin qui, voyant le Seigneur apparaître sur le Mont des Oliviers, reconnaîtra son Messie qu’ils ont crucifié (Zach. 12. 10). Alors il se repentira, et Dieu scellera, pour lui, une nouvelle alliance selon la grâce, et sera « clément à l’égard de leurs injustices » (Héb. 8. 8 à 12). Israël incrédule, est « sourd » à la Parole de Dieu, et « muet », spirituellement, pour prier Dieu selon la volonté divine. Ils ont crucifié le Seigneur et ont reconnu César pour leur roi (Jean 19. 15).

Si le Seigneur a délivré la fille étrangère d’une simple parole prononcée de loin, pour guérir de sa double infirmité l’homme d’Israël, il lui faut un travail spécial et précis, à l’écart de la foule, lors d’un contact seul à seul (v. 33 à 36). Dès lors, il rend témoignage : « Ce qui vient de ta main, nous te le rendons ».

Une grande prophétie s’est réalisée là, partiellement, mais après la résurrection du Seigneur et son ascension, elle s’est réalisée en plénitude : la grâce offerte à Israël est parvenue aux nations, premièrement, comme ce rameau de vigne de (Joseph) qui passe par-dessus la muraille et qui porte du fruit (Gen. 49. 22 ; Éph. 2. 13 et 14). La parabole des cultivateurs qui tuent l’héritier de la vigne que leur Maître donne à d’autres cultivateurs, est illustrée, là de façon partielle.

Dans nos pays chrétiens, le christianisme est beaucoup affaibli, alors que des pays païens recevant l’évangile, sont pleins de foi et de zèle. Où en sommes-nous nous-mêmes ? Il arrive que nous voulions que le Seigneur réponde à nos prières d’une façon particulière. Mais II sait comment agir sur les cœurs, et II répondra selon les vrais besoins et avec sa sagesse. Mais prions-le avec une foi profonde qui ne doute pas. Il aime exaucer ses bien-aimés selon la mesure de leur foi. « Qu’il te soit fait comme tu as cru ». « Qu’il te soit fait comme tu veux ». Voir aussi Marc 11. 23 et 24 ; Mat. 21. 21 ; ch. 17. 20.

Au ch. 8. 22 à 25, un aveugle lui est amené et, après que Jésus lui ait éclairé les yeux, l’homme voit des hommes comme des arbres qui marchent. Le Seigneur intervient de nouveau, mais pour le débarrasser de ce sentiment trompeur de la grandeur de l’homme ! Et ensuite, « il voyait tout clairement ».

Retenons pour nous-mêmes ce que dit la foule au chapitre 7. 37 : « Il fait toutes choses bien ».

À cause du rejet du Messie par Israël, la grâce parvient aux nations étrangères avant d’être acceptée par le peuple terrestre de Dieu. C’est ce que nous voyons, prophétiquement, dans ce chapitre : la fille des nations est délivrée du démon en premier et à distance, car sa mère supplie le Seigneur avec une grande foi.

Le sourd-muet, lui, symbolise l’impuissance d’Israël incrédule quant au Seigneur Jésus, leur Messie crucifié, d’entendre le vrai sens de la Parole de Dieu : il est sourd. Et donc, incapable également de prier son Dieu selon la vraie foi : il est muet.

Les promesses faites à Israël sous la loi et que le résidu juif recevra plus tard, sont passées aux nations qui ont reçu le Seigneur avec foi, selon la grâce, comme une branche d’une vigne qui serait passée par-dessus la muraille de séparation entre Israël et les nations, et qui porte du fruit en grâce selon la foi (Gen. 49. 22 ; Éph. 2. 12 à 16).

Ch. 8

Cette deuxième multiplication des pains repose entièrement sur l’initiative du Seigneur, contrairement à la première du ch. 6, où les disciples avaient demandé au Seigneur de renvoyer les foules afin qu’elles s’achètent de la nourriture. Les disciples n’avaient que cinq pains (cinq étant le chiffre de l’homme), et ils avaient ramassé douze paniers des restes (douze indique la responsabilité humaine face à la justice de Dieu) : tout était donc imparfait.

Au chapitre 8, c’est le Seigneur qui prend l’initiative (v. 1 à 3). Dieu avait permis que les disciples aient à leur disposition sept pains (dans ce passage, sept indique la perfection de Dieu), et ils ont rempli sept paniers avec les restes (v. 5 à 8). Ici, tout était parfait, venant de Dieu. Apocalypse 13. 7 montre que « sept » marque aussi la perfection diabolique dans le mal.

La première et la seconde multiplication des pains se retrouvent en Matthieu 14 et 15. Lors de la première, Le Seigneur agit comme Messie, et dans la seconde comme le Fils de Dieu. Comme les disciples, nous avons besoin que notre foi dans l’amour et la puissance divine du Seigneur soit fortifiée, et même d’être repris avec douceur (ch. 6. 37).

Tout ce que nous faisons n’atteint pas la perfection, au contraire des actions directes de Dieu. Il commande à la foule de s’asseoir et rend grâces : c’est un exemple pour nous. Il aime associer les siens à ses œuvres de grâce, mais c’est Lui qui produit les fruits dans les cœurs. Connaissant chacun de nous dans notre situation particulière, Il pourvoit parfaitement à tous nos besoins (v. 1 à 9). Les disciples auraient dû comprendre qui II était en réalité, et II s’étonne de leur aveuglement (v. 17 à 21). Souvenons-nous comment le Seigneur nous a délivrés dans le passé de notre misère – nous non plus nous n’avions rien à manger spirituellement – et II nous a nourris en grâce (Jean 1. 17) du « pain » de sa Parole en abondance, et il y en a de reste « sept corbeilles pleines » !

Il nous forme pour que nous éprouvions pour nos semblables de la compassion, comme Lui et que nous nous informions des besoins de ceux qui nous entourent, afin d’y pourvoir. Sous sa forme d’homme, le Seigneur est Dieu, et ses compassions portent la dimension divine. À sa suite, Il nous invite à éprouver la même compassion les uns pour les autres, sans prétendre à sa perfection.

Devant les miracles du Seigneur, l’incrédulité des pharisiens ne fait que s’exacerber. Et ils lui demandent un « signe du ciel » (v. 11), pour l’éprouver et le prendre en défaut. Le Seigneur ici, ne leur donne aucun signe. En Matthieu 16. 4, Il leur dit qu’il leur sera donné le « signe de Jonas » : Jonas, englouti par un grand poisson est resté dans ses entrailles trois jours et trois nuits, avant d’être vomi sur une rive, après qu’il ait imploré l’Éternel. Cette scène prophétise que le Seigneur est resté trois jours et trois nuits dans le sein de la mort. Comme les pharisiens étaient de mauvais bergers, l’Église a aussi de mauvais conducteurs.

La première multiplication des pains (ch. 6), porte la marque de l’initiative et des moyens humains : les disciples « conseillent » au Seigneur de renvoyer les foules. Eux-mêmes ne disposent que de cinq pains (chiffre symbolique de l’homme), pour nourrir cinq-mille hommes. Puis, ils ramassent douze paniers pleins des restes (douze représente la responsabilité de l’homme devant la justice divine).

La seconde multiplication du chapitre 8, porte la marque de la perfection divine du Seigneur : c’est Lui qui prend l’initiative. Puis, Dieu a permis que les disciples disposent de sept pains (ici, chiffre de la perfection divine). Enfin, ils ramassent sept corbeilles des restes. Tout est parfait.

Le Seigneur aime associer les siens à son œuvre et à sa compassion envers ceux qui ont des besoins.

Nous manquons souvent de discernement dans ce que le Seigneur nous enseigne dans sa Parole. Comme les disciples, nous nous arrêtons volontiers aux choses matérielles, ne voyant pas la signification des paroles spirituelles (v. 15 et 16), et notre foi ainsi que notre communion avec le Seigneur restent faibles.

Devant l’incompréhension des disciples, le Seigneur, avec tristesse, leur pose plusieurs questions (v. 17 à 20). Le levain, dans la Parole, est toujours l’image du péché toléré, non confessé, qui gagne en ampleur. Le levain des pharisiens représente une religion apparente, de surface, mais non réelle. Le levain d’Hérode fait allusion à une religion essentiellement mondaine et dissolue, non vivante. Ces fausses religions, n’intéressant que la chair, sont réprouvées. Le Seigneur ne reconnaît que les manifestations d’une vraie foi, manifestée par une piété venant d’une âme engagée. Gardons-nous de ces deux pièges que nous tend l’ennemi. Nous serions d’autant plus coupables que nous avons le Saint Esprit en nous – que les disciples n’avaient pas encore reçu. Les sadducéens ne croyaient qu’aux apparences et se fiaient davantage à leurs raisonnements qu’aux Écritures. Nous sommes exhortés à « rendre à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu ».

Le levain caractérise un mal moral et doctrinal (1 Cor. 5. 6 ; Gal. 5. 9).

Les disciples avançaient peu dans la compréhension de l’enseignement du Seigneur, et dans la réalité de ce qu’Il était : Dieu dans sa vie humaine parfaite, et cette incompréhension L’attristait beaucoup ! Depuis si longtemps qu’ils suivaient le Seigneur et avaient assisté à tant de miracles, ils auraient dû comprendre qui Il était réellement : Dieu manifesté sous sa réalité d’Homme. Ils étaient restés comme des enfants en bas âge ayant besoin de « lait », et ne pouvant pas encore user de « viande ». Qu’en est-il de nous-mêmes ?

Qu’était-ce, pour le Seigneur, de nourrir treize personnes (dont Lui-même), alors qu’Il avait nourri surabondamment cinq mille personnes, puis quatre mille ? Souvent, le Seigneur nous a sauvés dans nos difficultés, mais lorsqu’une nouvelle épreuve survient, nous sommes de nouveau dans la crainte ; c’est alors que le Seigneur s’adresse à nous et nous dit avec tristesse : « Comment ne comprenez-vous pas ? » Nous avons besoin que nos « oreilles » spirituelles soient ouvertes et nos mémoires ravivées.

C’est à Bethsaïda, ville où le Seigneur rencontre peu de foi, qu’on lui amène un aveugle pour qu’Il le touche. Mais il faut que le Seigneur le mène hors de la bourgade, seul à seul, et qu’Il lui mette de la salive sur les yeux. L’aveugle commence à voir, et voit des hommes, mais comme des arbres qui marchent ! Il est l’image de l’homme naturel qui juge des choses divines, selon l’illusion qu’il se fait de lui-même : il s’imagine être plus grand et important qu’il n’est. Il faut un travail plus profond du Seigneur pour que l’aveugle accède réellement à la connaissance du Seigneur, et à une juste mesure de lui-même : « qu’il voie tout clairement » (v. 25). Il se peut aussi que les gens qui ont amené au Seigneur l’aveugle de Bethsaïda, aient freiné l’accomplissement du miracle par une foi faible. L’aveugle lui-même avait-il la foi ? Il fallait surtout qu’il devienne humble, et c’est lorsque nous sommes humiliés que le Seigneur nous amène à cet état.

Parfois le Seigneur agit de Lui-même dans une âme. D’autres fois, ce sont des gens qui, sentant leurs besoins, vont vers Lui. Enfin, il faut que des croyants prient pour une âme qui ne Le connaît pas, afin qu’elle vienne au salut. Nous pouvons amener des gens au Seigneur pour qu’Il les guérisse de leur cécité.

Après la descente du Saint Esprit, les disciples qui ne comprenaient pas l’enseignement du Seigneur, ont « vu tout clairement » (Act. 2).

Le Seigneur enjoint à l’aveugle qu’Il a guéri, de ne rien dire dans la ville concernant sa guérison miraculeuse. L’incrédulité avérée des habitants de Bethsaïda est telle que le miracle opéré ne les convaincrait nullement (Mat. 11. 21). Cette interdiction du Seigneur de Lui rendre témoignage, sinon lorsqu’II serait ressuscité, se reproduit plusieurs fois (v. 26, 30 ; ch. 9. 9), car II sait que son peuple L’a rejeté comme le Messie d’Israël. Désormais, Il se tourne vers les nations, en tant que Fils de l’homme venu pour tous les hommes. Le ministère du Seigneur ne cache rien de la souveraineté de Dieu et de la responsabilité de l’homme.

Le Seigneur pose alors aux disciples cette question précise : « Qui disent les hommes que je suis » ? (v. 27) afin qu’ils prennent conscience que son peuple, en très grande majorité, ne Le reconnaît pas comme étant le Fils de Dieu, le Messie promis à Israël. Puis II leur pose la même question quant à ce qu’ils disent eux-mêmes de Lui. La réponse de Pierre est sans ambiguïté : « Tu es le Christ » (v. 29). Voir aussi Matthieu 16. 13, où le Seigneur se désigne comme « le fils de l’homme », et la réponse de Pierre : « Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant » (v. 16). Cette réponse montre que c’est Dieu qui a ouvert l’intelligence de Pierre quant au Seigneur.

Et le Seigneur leur enjoint de n’en rien dire autour d’eux, et leur déclare qu’Il est rejeté du peuple, qu’Il doit souffrir et mourir avant de ressusciter (v. 30 et 31 ; ch. 9. 31 ; 10. 33 et 34). « Il faut qu’Il règne » (1 Cor. 15. 26). Après les souffrances, la gloire (v. 38).

La majorité des hommes d’aujourd’hui en est encore à cette indécision, quant à savoir qui est réellement le Seigneur. Pierre, ayant compris que le Seigneur est le Messie d’Israël promis, reprend le Seigneur, car il espérait qu’Il était venu pour établir son royaume. La réponse cinglante du Seigneur a pour effet de faire prendre conscience à Pierre que, derrière lui, Satan l’a incité à « reprendre » son Seigneur, voulant L’empêcher de faire son œuvre (v. 32).

Le Seigneur ne venait plus comme le Messie d’Israël, et refusait tout témoignage en ce sens. Si Pierre avait eu une révélation de la part du Père (Mat. 16. 13 à 17), nous, maintenant, nous détenons la Parole contenant le témoignage des apôtres (Jean 20. 31) ; et Dieu prend soin de nous révéler que le Fils de l’homme est aussi le « Fils de Dieu », et déclare : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé, écoutez-le » (ch. 9. 7). Le Seigneur savait qu’Il devait souffrir, mourir et ressusciter, car cela était « inscrit » dans l’éternité, par devers Dieu.

Il est l’Agneau du sacrifice dès avant la fondation du monde, afin d’ôter le péché dont l’homme se rendrait coupable, et Dieu le savait. Il a voulu que l’homme pécheur soit purifié par la rédemption, car « la chair et le sang ne peuvent pas hériter du royaume de Dieu, et que la corruption non plus n’hérite pas de l’incorruptibilité » (1 Cor. 15. 50). Mais la responsabilité des hommes reste entière.

Par ce moyen, Dieu a pleinement montré qu’Il est « le Dieu de toute grâce » (1 Pier. 5. 10). Au v. 31, le Seigneur ne se présente plus comme le Messie d’Israël, mais parle de ses souffrances, de sa mort et de sa résurrection. Et la malencontreuse intervention de Pierre, que le Seigneur reprend vivement, montre que nos meilleures intentions ne sont pas toujours selon Dieu ! Seule, la Parole de Dieu peut nous guider. Sans le savoir, Pierre, comme Satan, cherchait à détourner le Seigneur de son chemin. Le Seigneur était venu pour souffrir, expier les péchés, mourir et ressusciter ; et rien ne pouvait L’en détourner.

Le Seigneur nous invite, par amour pour Lui, si nous désirons Le suivre pour Le servir, à prendre notre croix, à renoncer nous-mêmes à satisfaire les désirs de la chair. Mais nous ne pouvons le faire que par l’action du Saint Esprit en nous. On ne peut servir le Seigneur qu’à ce prix-là et par amour pour Lui.

Le vieil homme qui est en nous ne peut que désirer se livrer à ses propres convoitises charnelles, et ne désire nullement suivre le Seigneur, et encore moins Le servir. Nous devons, moralement, être « crucifiés avec Christ » qui désire que nous portions ses caractères à Lui dans ce monde (Col. 3. 8 à 11). Paul portait « le mourir de Jésus » (2 Cor. 4. 10 ; Gal. 2. 20). Le Seigneur désire que les caractères de sa propre vie sur la terre se développent dans ce monde qui Le rejette, en témoignage pour Lui (Jean 3. 30 ; Gal. 6. 14). Tenons-nous pour « morts au péché, mais pour vivants à Dieu dans le Christ Jésus » (Rom 6. 10 et 11).

Paul était un exemple vivant (Phil. 1. 1 à 21) : il montrait Christ qui « vivait en lui » dans toute sa vie, dans son service et devant ses ennemis. À chacun de nous, le Seigneur adresse cette invitation : « Toi, suis-moi » (Jean 21. 20 à 22). Il veut nous entraîner dans le chemin qu’Il a tracé sur la terre, chemin de renoncement pour ne faire que la volonté de son Père. Dans ce chemin-là, le croyant manifeste la gloire de Dieu, c’est un chemin où le Seigneur a la domination. L’humiliation nous convient lorsque nous constatons que nous sommes loin de notre modèle dans notre marche.

Les versets 34 et 35 nous montrent le prix à payer pour suivre et servir le Seigneur : en « perdant notre vie », c’est à dire en renonçant à toute vie charnelle dans ce monde, et même jusqu’à la mort (souffle de vie et âme v. 35). Quel but poursuivons-nous sur la terre ? Le Seigneur a tout donné pour ses rachetés, et attend que nous Lui consacrions notre vie.

Le service peut être un service modeste et peu en vue, mais le Seigneur récompensera chacun selon que le talent donné à chacun aura été fidèlement exercé (Mat. 25. 21 à 30). Pour le croyant qui possède la vie éternelle, il y aura, ou l’approbation du Seigneur, ou sa réprobation, suivant sa fidélité. Le Seigneur qui a tout donné attend de ses disciples qu’ils soient fidèles durant la grande tribulation, sans honte devant les hommes. Dans le cas contraire, à son tour, II aura honte d’eux « quand II viendra dans la gloire de son Père, avec les saints anges » et son Église (v. 38) – verset qui nous amène au règne de Christ.

Nous n’aimons pas avoir honte. Mais c’est un sentiment humain qui peut nous faire fléchir, en nous affaiblissant. Le Seigneur, Lui, « à cause de la joie qui était devant Lui, a enduré la croix, ayant méprisé la honte » (Héb. 12. 2). Demandons-Lui de nous donner la force de ne pas avoir honte lorsque nous pouvons témoigner (2 Tim. 1. 8 et 9).

Ch. 9

Les disciples étant attristés de ce que le Seigneur leur avait déclaré qu’Il allait souffrir et mourir (ch. 8. 32), Il veut les encourager en leur montrant une vision grandiose de sa gloire et de sa puissance lorsqu’Il apparaîtra dans son royaume (v. 1er). Les disciples ne comprenaient pas la portée céleste de l’apparition, car ils attendaient un royaume terrestre.

Pierre, Jacques et Jean forment un cercle restreint de Ses disciples, que le Seigneur prend avec Lui dans certaines de ses activités (5. 37). Par exemple, ici, ils représentent le résidu du peuple qui, après l’enlèvement de l’Église, attendra la promesse du royaume. Le Seigneur, leur Messie, apparaîtra à leurs yeux sur le Mont des Oliviers, avec les blessures à ses mains, à son côté et à ses pieds : alors, ce petit reste de croyants du peuple se repentira, et le Seigneur, après avoir anéanti ses ennemis, établira son royaume en gloire et en puissance, comme Il le montre à ses trois disciples. Ils ont été fortement impressionnés par cette vision (2 Pier. 1. 16 et 17). Dans son épître, l’apôtre ne fait aucune allusion aux deux autres personnages, Moïse et Élie. Seul le Seigneur compte.

Dieu insiste pour affirmer que le Seigneur est son Fils et pas seulement un homme (v. 7), comme Il l’avait alors déclaré au baptême du Seigneur par Jean le Baptiseur. Dans cette vision, le Seigneur apparaît avec Moïse et Élie (la loi et les prophètes). Pierre, alors, a une réaction inattendue : lui qui avait déclaré que le « fils de l’homme » est aussi le Christ (Fils de Dieu) (ch. 8. 30), veut mettre le Seigneur au même rang que Moïse et Élie (ch. 9. 5) !

En Luc 9. 32, les disciples dormaient lorsque le Seigneur apparut dans cette scène, et « lorsqu’ils furent réveillés, ils virent sa gloire ». Ce royaume, encore à venir, s’établira par la puissance du Seigneur (v. 1er). Cette vision encourage les disciples au sujet de Celui qui va mourir. En Luc 9. 31, Moïse et Élie s’entretenaient avec Lui de la mort qu’Il allait accomplir à Jérusalem, car il fallait qu’Il meure pour régler la question des péchés. Ensuite, Il serait glorieux et puissant.

Mais une autre chose est montrée aux disciples : une nuée couvre cette apparition, et la voix du Père se fait entendre (Ex. 40. 34). Puis, le Seigneur Jésus reste seul visible. Si Moïse avait donné la loi au peuple, et si Élie avait ramené le peuple à Dieu (1 Rois 18. 36 à 39), le peuple retombé dans la désobéissance et ayant rejeté le Seigneur, son Messie promis, Dieu, désormais, le mettait de côté, pour offrir son salut par grâce aux nations. La Loi est mise de côté, et désormais c’est la grâce qui apparaît dès lors que les disciples « ne virent plus personne, sinon Jésus seul avec eux » (v. 8).

Si la grâce est offerte aux nations, elle le sera aussi au peuple (Héb. 8. 10 à 12), lorsqu’il recevra le Seigneur Jésus comme son Messie.

Le Seigneur est souvent monté sur « une haute montagne », image de la communion avec Dieu, à l’écart du monde. Recherchons nous-mêmes cet isolement pour être plus près de Dieu, goûtant notre communion avec le Seigneur. Prenons garde à ne pas Le traiter familièrement comme un copain, comme font quelques-uns se disant croyants. N’oublions pas qu’Il est le Fils de Dieu.

On dit aussi que Moïse représente les croyants morts et qui ressusciteront, et Élie, les croyants vivants lorsque le Seigneur enlèvera son Église de la terre.

Moïse avait demandé à Dieu de lui montrer sa gloire (Ex. 33. 18 à 21). Il l’a vue lors de cette scène. Quelle réponse glorieuse !

Comme le Seigneur avait défendu aux disciples de dire autour d’eux qu’Il est le Christ, dans notre chapitre, Il leur enjoint de ne raconter à personne qu’ils L’ont vu glorieux, lors d’une apparition céleste ! Ils devaient garder le silence sur cette vision jusqu’à ce qu’Il soit ressuscité d’entre les morts. Les disciples donc, fidèlement, garderont le secret par devers eux-mêmes jusqu’au ch. 2 des Actes, où Pierre annoncera ouvertement que, après sa mort, le Seigneur est ressuscité (Act. 2. 32 à 36), et a été glorifié dans le ciel ; mais qu’Il est aussi le Christ (cf. Act. 5. 42).

Pierre, dès lors, rappellera dans son épître, cette scène glorieuse de la transfiguration (2 Pier. 1. 16 à 21) – mais aussi que les prophètes avaient annoncé sa mort et sa résurrection : Pierre, Jacques et Jean étaient témoins que ces choses étaient annoncées à l’avance, ayant assisté à la vision d’un Christ glorieux – mais aussi qu’elles avaient eu leur accomplissement.

Les disciples ne comprenaient pas ce que signifiait « ressusciter d’entre les morts » (v. 10), car les Israélites ne connaissaient que la résurrection du dernier jour (Jean 11. 23). Mais le Seigneur parlait de sa résurrection « d’entre les morts ». Il y a donc deux résurrections : celle pour la vie, dont le Seigneur est les prémices, et qui est réservée pour les croyants de tous les temps (Apoc. 20. 6) ; et la résurrection de jugement et de condamnation pour les incrédules morts dans leurs péchés (Apoc. 20. 11 à 15).

Ésaïe 40. 3 et Malachie 3. 1 annoncent la venue de Jean le Baptiseur. Les deux derniers versets de l’Ancien Testament annoncent « la venue d’Élie » (Mal. 4. 5 et 6). Il s’agit de Jean le Baptiseur envoyé devant le Seigneur pour ramener le peuple à son Dieu, dans l’esprit et la puissance d’Élie. On retrouve une prophétie faisant penser à Élie, en Apocalypse 11. 3 à 6. Jean le Baptiseur, est le nouvel Élie envoyé au peuple pour « préparer le chemin du Seigneur », le Messie, avant sa manifestation publique, par le baptême de la repentance, dans l’eau du Jourdain.

Comme Jean le Baptiseur, nouvel Élie (Luc 1. 13 à 17) qui a été rejeté et méprisé, Hérode lui ayant fait couper la tête, le Messie devait être rejeté, méprisé et crucifié après avoir beaucoup souffert. Les prophètes l’avaient annoncé, et cela se réalisa. Les disciples devaient le comprendre plus tard, après avoir reçu l’Esprit Saint (Act. 2).

Le Seigneur est « le premier-né d’entre les morts », car Il est le premier ressuscité, prémices des croyants, qui eux aussi, ressusciteront pour être toujours avec Lui. Enfin, troisième phase de la première résurrection, « quand Il aura remis le royaume à Dieu le Père, quand Il aura aboli toute principauté, et toute autorité, et toute puissance » (1 Cor. 15. 23 à 27).

Élie, en son temps, avait affronté quatre cents prophètes des Baals, le roi d’Israël et Jézabel ; mais il en avait triomphé par la puissance de Dieu et, lorsque le feu de Dieu avait consumé l’holocauste, le peuple avait proclamé : « L’Éternel, c’est Lui qui est Dieu ». C’était cela la puissance d’Élie. Quant à la mission de Jean le Baptiseur, c’était de promouvoir le baptême de la repentance afin que le peuple soit préparé à recevoir son Messie. Mais il l’a rejeté et crucifié !

Pendant que le Seigneur était avec les trois disciples sur la montagne, les autres disciples étaient seuls, confrontés à la foule qui les entourait, et avec laquelle ils se disputaient vraisemblablement, au sujet de leur impuissance à délivrer un jeune garçon possédé d’un esprit muet (v. 18).

Puis, la foule voyant le Seigneur revenir vers ses disciples restés seuls, change de centre d’intérêt : abandonnant les disciples, elle se précipite vers le Seigneur, avec un sentiment d’étonnement ou de stupéfaction (v. 15) – peut-être de ce qu’Il n’était pas resté avec tous les siens. Mais sa présence apaise les discussions et les disputes.

Un homme, donc, amène son fils possédé d’un démon, au Seigneur, en lui faisant part de l’impuissance des disciples qu’il avait sollicités de délivrer l’enfant malade. Alors le Seigneur fustige sévèrement ses disciples (v. 19), et s’occupe Lui-même de cet enfant, tandis que le démon s’acharne sur sa victime en présence du Seigneur (v. 18). Mais, d’une parole, le Seigneur tout-puissant (car Il est Dieu), le chasse définitivement (v. 25).

Les parents doivent amener leurs enfants au Seigneur, par la prière, d’abord pour leur conversion. Mais, ensuite, selon tous leurs besoins, pour leur croissance spirituelle, et afin que le Seigneur les garde de tout mal.

La Parole nous montre, ici, deux forces morales s’affrontant face à face : Satan, la puissance du mal, « le menteur et le père du mensonge », et le Seigneur tout-puissant, le prince de la vie, qui va arracher cet enfant au démon, et lui donner la vie. Mais, pour arracher cette proie au démon, il fallait que le Seigneur trouve la foi, ici, dans le cœur du père, (le fils possédé en était bien incapable). Cependant, le père reconnaît avec larmes la faiblesse de sa foi, mais le Seigneur s’en sert pour exaucer le désir ardent de ce père.

Cet enfant étant possédé, le Seigneur chasse « l’esprit sourd et muet » (v. 25) par une seule parole. Jamais le Seigneur n’a chassé un démon en touchant celui qui en était possédé. Ici, l’enfant délivré tombe à terre comme mort. Et la foule dit : « il est mort » (v. 26). Alors, le Seigneur le prend par la main et le relève bien vivant. Auparavant, l’enfant était sourd aux appels de Dieu, et muet pour y répondre et le prier. Gisant à terre comme mort, il fallait encore que le Seigneur le relève et l’appelle à la vie spirituelle : c’est le lot commun à tout homme que le Seigneur met au bénéfice de son salut par grâce.

Ce récit nous montre que nous devons enseigner nos enfants de bonne heure dans leur enfance, et notre témoignage auprès d’eux doit être fidèle et convainquant – cependant, c’est le Seigneur seul qui, par son travail profond dans leur cœur, les amène à Lui et leur donne la vie spirituelle.

Notre foi est faible ; nous devons le reconnaître devant le Seigneur, comme cet homme qui le confesse avec larmes (v. 23 et 24). Appuyé sur le Seigneur, faisons-Lui confiance, car nous connaissons, nous aussi, les compassions du Seigneur : sollicitons-les ; pensons que ses mains qui ont été clouées sur la croix, sont toujours prêtes à nous bénir. N’est-ce pas à nous que le Seigneur dit : « Le « si tu peux », c’est crois ! toutes choses sont possibles à celui qui croit » ? Le Seigneur est toujours prêt à nous bénir richement : c’est la faiblesse de notre foi qui limite sa bénédiction ; Il voudrait nous accorder bien plus, si notre foi était plus profonde. Mais, si faible qu’elle soit, le Seigneur la voit en nous, et y répond.

Les disciples avaient reçu l’autorité du Seigneur pour chasser les démons (ch. 3. 15). Mais au ch. 9. 15 et suivants, ils n’ont rien pu faire pour en délivrer un enfant, car cette « sorte ne sort que par la prière et le jeune » (v. 29). De plus, le Seigneur leur reproche leur incrédulité (Mat. 17. 19 et 20).

Par la prière de la foi, on fait confiance à Dieu sur qui on s’appuie. Le vrai sens du jeûne est essentiellement moral : il signifie la séparation morale du monde sans Dieu, et du rejet des convoitises charnelles. Pris au sens littéral, le jeûne consiste à ne pas user et abuser des choses superflues. De bonnes conditions morales et de la foi des disciples dépendait le pouvoir de chasser ce démon. Ce sont aussi les conditions nécessaires pour effectuer tout service, et pour établir la communion avec le Seigneur afin de discerner sa volonté et ses directives.

Tandis que le Seigneur les entretenait de sa mort, car Il devait être livré par les hommes (v. 31), par Dieu (Act. 2. 23) et « Il s’est livré lui-même » (Éph. 5. 2) – mais aussi de sa résurrection, les disciples discutaient entre eux, cherchant à savoir lequel d’entre eux serait le plus grand. Le Seigneur savait ce qui les préoccupait. Mais, arrivés à Capernaüm, à la question qu’Il leur pose à ce sujet, ils n’osent pas lui répondre (v. 33 et 34). Venu pour sauver les hommes des conséquences de leurs péchés, les hommes L’ont crucifié, ajoutant à leur culpabilité. Mais le Dieu de grâce et le Seigneur Lui-même ont agi dans le même but. Le Seigneur a voulu subir le terrible jugement qui nous était destiné : la condamnation et la mort.

Prenons garde de ne pas raisonner comme les disciples : chacun voulait être plus grand que l’autre ! L’orgueil, même dissimulé, s’empare vite de nous.

A Capernaüm « sa ville » où il y avait une maison (Mat. 4. 13) où II allait souvent avec ses disciples, le Seigneur pose une question aux disciples afin de les amener à prendre conscience de la honte qu’ils devaient avoir de leur conversation égoïste et de leur orgueil. Connaissant le Seigneur de grâce, qui s’est livré pour nous au jugement et à la mort ignominieuse de la croix, ne devrions-nous pas être tous humbles et pleins d’amour pour Lui et pour tous nos frères et sœurs ? Alors, ayant pris un petit enfant, Il le plaça au milieu d’eux ; et le prenant dans ses bras, Il les enseigne (v. 35 à 37). Combien de fois le Seigneur nous parle dans les réunions, et nous nous empressons d’oublier ce qu’Il nous a enseigné, et retournons à nos pensées habituelles et à ce qui nourrit le vieil homme ?

La grâce et la patiente bonté du Seigneur dans cette scène se manifestent là. Il sait de quoi les disciples ont parlé entre eux et n’attend aucune réponse d’eux, mais Il les enseigne dans sa miséricorde divine.

Sur la montagne, Il a montré sa gloire aux trois disciples ; mais en redescendant Il trouve Satan sur son chemin, qui cherche à Le décourager en suscitant de telles pensées dans le cœur des disciples. Mais le Seigneur ne se départit pas de son amour et de sa grâce envers ses bien-aimés : Il leur montre la vraie grandeur, manifestée clans l’humilité, l’abaissement et le service au profit des autres (v. 35).

Lorsque nous nous retrouvons à l’issue des réunions, le Seigneur ne peut-il pas nous dire : de quoi parliez-vous ? N’avons-nous pas des conversations d’où le Seigneur est exclu ?

Tout au long des Écritures, Dieu montre qu’Il hait et ne supporte pas l’orgueil chez les hommes (v. 33 et suivants). Diotrèphe en est un exemple (3 Jean 9 et 10) : vaniteux, il recherchait sa propre gloire. L’orgueil, même voilé sous les apparences extérieures, pousse à être imbu de soi-même et à briguer secrètement la première place. Ce comportement dans l’Assemblée, fait des ravages parmi les frères là où il se manifeste.

Constatant cette tendance néfaste chez les disciples, le Seigneur leur donne une leçon salutaire d’humilité. Il place un petit enfant au milieu d’eux et le prend entre ses bras, s’identifiant à lui, et leur montrant, ainsi, qu’il est plus important pour Dieu que nous soyons petits et humbles que d’être de grands personnages aux yeux des hommes, mais conduits par l’orgueil. La fin du v. 35 met les choses bien à leur vraie place selon l’estimation du Seigneur : le plus grand, parmi les hommes n’est pas celui qui se fait servir, mais celui qui sert ; « il sera serviteur de tous », à l’image du Seigneur Lui-même qui, étant Dieu, s’est fait le serviteur de son Père et de ses bien-aimés. N’a-t-Il pas lavé les pieds de ses disciples ? (Jean 13) Et aux v. 36 et 37, Il remet toute la gloire à son Dieu qui L’a envoyé.

Le Seigneur aime les petits enfants pour leur simplicité à croire ce que leurs parents leur disent. Et Il encourage ces derniers à les amener avec eux aux réunions. Il invite les adultes à recevoir la Parole avec autant de simplicité de cœur que les petits enfants, afin qu’ils entrent dans le royaume de Dieu (ch. 10. 13 à 15). Matthieu 11. 25 est très clair à ce sujet. Les hommes se fiant à leur intelligence naturelle restent incrédules ; mais ceux qui reçoivent la vérité avec simplicité viennent à la foi en Dieu, et sont sauvés. Le caractère des petits enfants, selon la première épître de Jean, c’est qu’ils « connaissent le Père » (v. 13). Il y a une relation de confiance entre un père et son enfant, qui est mise en évidence.

Le v. 38 révèle, chez les disciples, un esprit sectaire : Jean insiste sur le fait que l’inconnu qui chasse les démons au nom de Jésus, « ne nous suit pas » dit-il. Le Seigneur connaît les siens, et sait ce qu’il y a dans le cœur de ceux qui agissent au nom du Seigneur et pour Lui, et nous n’avons pas à les juger, même si nous ne pouvons pas les suivre.

Les disciples n’avaient pas encore compris la leçon d’humilité du Seigneur. Leurs références, c’était eux-mêmes et non le Seigneur. Le moi naturel ressort en relation avec le groupe. Ils n’ont pas compris qu’ils ne sont rien. En Luc 9. 55 et 56, les disciples proposent au Seigneur de détruire des gens qui ne Le reçoivent pas, en faisant descendre le feu du ciel, comme Élie ! et ils se font censurer sévèrement.

Faire une chose au nom du Seigneur (v. 37, 39 et 41), c’est agir sous l’autorité du Seigneur. Il n’oublie rien de ce que nous faisons « en son nom » et pour Lui (Mat. 25. 31, 32, 34, 35, 37 à 40).

Prenons garde de ne pas être une occasion de chute pour un petit qui croit en Lui (un enfant ou un croyant faible), car nous endosserions une lourde responsabilité devant Dieu (cf. Marc 9. 42). Soyons des aides et non des entraves.

Les versets 43 et suivants nous invitent, par ces images, non à nous mutiler, mais à rejeter tout ce qui, dans notre vie pratique, nous souille et nous empêche de grandir spirituellement : ce que nous faisons (la main), où nous allons habituellement (le pied).,ce que nous regardons et qui nous souille (l’œil). Il s’agit là d’une sanctification pratique complète. Comme le Seigneur est saint, soyons saints. Le v. 44 montre l’éternité des peines qu’endureront les incrédules. Ayons « du sel » en nous-mêmes, en montrant Christ dans notre vie.

Ch. 10

Quittant la Galilée, le Seigneur se rend en Judée, vers Jérusalem, « la ville qui tue les prophètes et qui lapide ceux qui lui sont envoyés » ; et là, Il enseigne les foules, continuant son service. Et si son enseignement n’a pas produit de fruits à ce moment-là, ils en a porté après sa résurrection et son ascension (Act. 2) en particulier, ainsi que plus tard : « Jette ton pain sur la face des eaux, car tu le trouveras après bien des jours » (Éccl. 11. 1).

Son enseignement du temps où II était sur la terre au milieu de son peuple ne sera pas perdu pour toujours, mais fructifiera pleinement durant le règne millénaire, avec le résidu croyant de son peuple Israël qui, Le voyant lui apparaître sur le Mont des Oliviers, Le reconnaîtra pour être « Celui qu’ils auront percé » (Zach. 12. 10 à 12). C’est alors que son enseignement sera pleinement reçu. Dieu, dès lors, écrira sa loi, non plus sur des tables de pierre, mais dans leur entendement et dans leurs cœurs. Ils connaîtront tous le Seigneur, et II sera indulgent envers leurs injustices, ne se souvenant plus jamais de leurs péchés ni de leurs iniquités (Héb. 8. 10 à 12).

Cette « nouvelle alliance » ne dépendra plus que de la fidélité de Dieu, et non plus de celle du peuple. Ce sera la grâce.

Que le Seigneur nous encourage à semer notre pain (la Parole), autour de nous : nous ne verrons peut-être pas de fruits durant notre vie terrestre, mais le Seigneur en produira en son temps.

Au v. 2, les pharisiens reviennent à la charge pour éprouver le Seigneur, et non pour L’écouter. Cherchant à Le prendre en défaut par rapport à la loi, ils sont confondus par ses réponses, comme chaque fois qu’ils ont essayé cela. La loi permettait d’écrire une lettre de divorce à son conjoint, « à cause de la dureté du cœur » des hommes (Deut. 24. 1 et 2). Mais le Seigneur donne un enseignement différent, reposant sur ce que le Créateur a établi dès le commencement (v. 6 à 8 ; Jér. 6. 16). Gardons-nous de nous laisser gagner par l’esprit du monde qui pousse les hommes à rejeter les choses établies de Dieu dès le commencement de la création, pour le bien de ses créatures.

L’union d’Adam et d’Ève était déjà un modèle prophétique de l’union éternelle du Seigneur et de l’Assemblée chrétienne formée de tous les vrais croyants. Souvenons-nous de cette déclaration d’Adam, lorsque Dieu a amené Ève devant lui : « Celle-ci est os de mes os et chair de ma chair » (Gen. 2. 23). Ainsi, l’union de Christ et de sa bien-aimée, l’Assemblée, est indissoluble, éternelle (Apoc. 19). De même, l’union d’un homme et d’une femme est également indissoluble aux yeux de Dieu,, étant un modèle de l’union éternelle du Seigneur avec son Épouse bien-aimée. Si les gens du monde s’en moquent, et tiennent de plus en plus fréquemment au principe du divorce, les croyants ne doivent pas céder à cette tentation.

L’Église sur la terre présente bien des défauts qui ne plaisent pas au Seigneur. Le Seigneur la rejette-t-Il pour cela ? Au contraire : Il la purifie par le lavage d’eau par la Parole (Éph. 5. 25 à 31).

Dans les difficultés du couple chrétien, il doit régner le pardon et la confession afin que les époux retrouvent la sérénité et la paix du couple, se souvenant toujours qu’ils sont un modèle de Christ uni avec l’Assemblée. Le Seigneur a pardonnés nos péchés ; sachons pardonner à notre conjoint, et que celui-ci nous pardonne. Quoi qu’il en soit, Dieu ne reconnaît pas le divorce qu’Il réprouve absolument. Seule exception facultative à cela, en cas de fornication de l’un des époux (Mat. 5. 31 et 32). Mais Dieu ne le désire pas. Et soyons fermement décidés, devant Dieu, à ne jamais céder aux tentations du diable.

Dans les v. 20 à 27, il est mentionné trois fois que le Seigneur « regarde » : l’homme qui a gardé les commandements depuis sa jeunesse (v. 21) – autour de Lui, connaissant le cœur des hommes attachés aux richesses terrestres (v. 23) ; enfin, la réponse du Seigneur ayant étonné ses disciples, Il les a regardés, affirmant que ce qui est impossible aux hommes est possible pour Dieu (v. 27). En Luc 22. 61, Pierre ayant renié son Seigneur, le Seigneur se retourne et regarde son disciple avec tristesse. Mais ce regard a profondément aidé Pierre, et l’a préparé à une complète restauration (Jean 21. 15 à 20). L’Éternel avait regardé Gédéon, l’encourageant, afin qu’il sauve son peuple de la domination de Madian (Jug. 6. 13 et 14).

Nous devons regarder attentivement nos frères, non pour relever leurs défauts, mais pour discerner leurs besoins, ou les encourager. L’amour du Seigneur pour les hommes Le pousse à regarder attentivement chacun, afin de pourvoir en son temps à leurs besoins spirituels. La tendance des disciples, ainsi que la nôtre, c’est de tout ramener à nous-mêmes.

La question de Pierre, certainement surpris par la réponse du Seigneur à l’homme riche, dénote son espérance que, puisque ses disciples avaient vraiment tout abandonné pour suivre leur Seigneur, ils méritaient au moins une récompense (v. 28) ! Le Seigneur alors les instruit, et leur affirme que, déjà sur la terre, on reçoit cent fois autant que ce qu’on aura quitté par amour pour le Seigneur et pour l’évangile, « avec des persécutions » ; et dans le « siècle qui vient » (le règne du Messie), « la vie éternelle » (v. 28 à 31). Pour nous, les chrétiens, nous sommes dans le « siècle » du Seigneur : nous avons déjà la vie éternelle en nous.

Un serviteur n’est pas obligé de quitter toute sa famille, car nous avons des obligations envers elle. On remarque que dans notre texte, le mot : femme est placé entre crochets. Il semble que cette disposition indique que le mot n’est pas dans le texte original. Le mari et son épouse ne doivent pas se séparer. S’il y a de l’opposition dans la famille, le serviteur doit « obéir à Dieu plutôt qu’aux hommes » (Act. 4. 19). C’est l’amour pour le Seigneur qui doit dicter notre action.

Le Seigneur a tout quitté pour l’amour de son Père. Perdre sa vie (ch. 8. 34 et 35), fait allusion à la vie terrestre, inutile au Seigneur, ou la sauver en portant du fruit pour Lui. Mais cela n’ira pas sans persécutions ou difficultés de la part du monde. Seul, l’amour pour le Seigneur et son Assemblée doit nous faire agir (Mat. 13. 44 et 46). Mais le monde y est opposé (Jean 15. 20).

Le v. 31 oppose la nation juive, première appelée par Dieu, mais qui entrera en possession de ses bénédictions terrestres à l’instauration du règne de Christ, mais après que l’Église chrétienne, dernière appelée de Dieu, sera entrée au ciel auprès du Seigneur. Ensuite, les Juifs qui avaient rejeté leur Messie, le reconnaîtront et jouiront de la promesse divine. Ce v. 31 peut aussi avoir une portée individuelle concernant les différents services plus ou moins en vue ou cachés. Seul, le Seigneur apprécie justement. Nous ne devons pas juger les motifs, mais seulement les actions.

Le chemin du Seigneur l’amène, selon sa volonté, à Jérusalem, sachant ce qui L’attend ! Et Il y prépare ses disciples en leur donnant, peu à peu, davantage de détails – et ses disciples sont de plus en plus craintifs (stupéfiés) (v. 32 à 34). Mais « Il allait devant eux », marchant à son sacrifice. Il est notre modèle, que nous devons suivre. Il est notre Chef, nous montrant le chemin (Héb. 10. 2), notre Berger, qui nous garde et veille sur nous (Jean 10. 4 et 5).

La grande pensée des disciples, c’était d’être préoccupés de leur future « grandeur » dans le royaume du Seigneur (ch. 9. 33 et 34). Que le Seigneur leur parle de ses souffrances et de sa mort proche ne les touchait que superficiellement, et ne les inquiétait pas. Jacques et Jean demandent au Seigneur d’être tous deux assis à sa gauche et à sa droite, dans son royaume, dans la gloire milléniale (v. 35 à 37). En Matthieu 20. 20 et 21, c’est leur mère qui fait cette demande pour ses fils. L’égoïsme se manifeste ouvertement, cependant ils pensent à la gloire du Seigneur qui rejaillira sur eux et tous les croyants.

Mais le Seigneur leur montre que l’abaissement qui était le sien, précédait sa gloire future. Il s’est abaissé Lui-même toujours plus bas, jusqu’à la mort de la croix, expiant à notre place jusqu’au dernier péché dont nous étions coupables devant le Dieu saint. Sans être jeté Lui-même dans l’étang de feu (sort qui nous était réservé), Il en a sondé toute l’horreur dans son âme sainte durant les trois heures de ténèbres. La demande de Jacques et de Jean (le disciple que Jésus aimait) dénotait, malgré tout, leur amour pour leur Seigneur auprès duquel ils avaient ce profond désir de demeurer, dans sa gloire : on désire s’asseoir près de ceux que l’on aime. Ce n’était pas Judas qui manifestait ce désir. Cependant, le Seigneur leur montre que ces places d’honneur sont réservées au choix souverain de son Père (Mat. 20. 23). Les disciples comprendront l’enseignement du Seigneur lorsqu’ils recevront l’Esprit Saint (Act. 2).

Jacques et Jean sont deux des trois disciples de Jésus qui ont assisté, sur la sainte montagne, à son apparition en gloire, et ont entendu la voix de Dieu proclamer : « Celui-ci est mon Fils bien- aimé en qui j’ai trouvé mon plaisir ». Ils ont contemplé sa grandeur et sa gloire magnifique, mais cela ne les empêche pas de s’élever eux-mêmes ! Leurs condisciples s’indignent de cette demande des deux frères – mais leur indignation ne dénote-t-elle pas le même désir enfoui au fond d’eux-mêmes ? (Luc 22. 24)

Ces versets nous invitent à regarder dans nos propres cœurs ce qui ne convient pas devant le Seigneur, plutôt qu’à critiquer nos frères. Restons humbles et à la place que Dieu nous a assignée, sachant que, dans la gloire, c’est Lui qui nous conférera une place selon son propre choix en grâce. La Parole nous montre le Seigneur comme étant Celui qui sert, et qui a donné sa vie en rançon pour nous. En tant que Dieu, Il connaît toutes choses, mais comme homme Il se soumet au Père avec humilité.

La coupe que le Seigneur allait prendre était celle des souffrances qu’Il allait connaître sur la croix. Le baptême dont Il a été baptisé parle de sa mort. Il faut noter la différence entre les souffrances du Seigneur et sa mort expiatoire, souffrances dans lesquelles personne ne peut entrer – et les souffrances qu’ont connu les disciples après sa résurrection et son ascension. Jacques, en particulier, a été mis à mort (Act. 12. 1 et 2). Et d’autres ont été persécutés et exilés, comme Jean dans l’île de Patmos.

Dans le monde, les chefs et tous ceux qui sont à la tête, dominent. Chez les chrétiens, ils doivent servir leurs frères (1 Pier. 5. 1 à 4). Cela répond au caractère propre de l’Évangile de Marc, qui nous montre le Seigneur comme le parfait Serviteur, non seulement lorsqu’Il était sur la terre au milieu des siens, mais aussi lorsque nous serons avec Lui dans le ciel. « S’avançant, Il les servira » (Luc 12. 37). Ayant payé notre rançon par son sang versé, nous Lui sommes si chers que sa joie sera de nous servir ! Sur la terre, Il nous exhorte à Le servir, en particulier en servant nos frères humblement.

Il s’est donné en « rançon pour tous » (1 Tim. 2. 5 et 6). C’est la substitution pour les croyants. On voit aussi le côté de la propitiation au profit de tous les hommes. Malheureusement, tous ne l’acceptent pas.

Jéricho était une ville sur laquelle pesait la malédiction de Dieu, depuis la conquête de Canaan. Mais là se trouvait quelqu’un qui avait besoin du Seigneur. Et Galates 3. 13, nous dit que le Seigneur, durant les trois heures de ténèbres de la crucifixion, « a été fait malédiction pour nous ».

Bartimée, aveugle dans cette ville maudite, reçoit une bénédiction à cause d’une foi vigoureuse qui ne recule pas devant les obstacles que quelques-uns voudraient dresser entre le Seigneur et lui. Bartimée a compris que le Seigneur est le « fils de David », le vrai Roi d’Israël, et qu’Il est seul à pouvoir redonner la vue à un aveugle ; et plus on veut le faire taire, plus il crie : « Fils de David ! Aie pitié de moi ! » (v. 48).

On peut voir en Bartimée, l’image prophétique du résidu juif qui, après l’enlèvement de l’Église, verra le Seigneur lui apparaître sur la montagne des Oliviers, d’où Il est remonté au ciel (Act. 1. 11). Ce sera ce résidu seul que Dieu, alors, reconnaîtra comme le vrai Israël, autrefois aveugle, mais qui, ayant recouvré la vue (spirituelle), se repentira et, en voyant les blessures du Seigneur aux mains, aux pieds et dans son côté, il comprendra que c’est Lui que le peuple, autrefois, a crucifié (Zach. 12. 10 à 14).

À la question du Seigneur : « Que veux-tu que je te fasse ? », Bartimée, pleinement conscient de son besoin, lui répond de façon précise. Et le Seigneur ne peut rejeter une telle demande faite avec une foi profonde qui L’honore. Le résidu de la fin, de la même façon, reconnaîtra son « aveuglement » d’autrefois, mais en sera guéri dans la repentance. Désormais, Bartimée, une fois guéri de son infirmité, suit le Seigneur dans le chemin (v. 52). Israël aussi suivra son Messie, durant le règne millénaire du Seigneur.

La scène est vraie pour nous aussi : autrefois aveugles quant aux choses divines, à notre conversion, nous avons recouvré la vue spirituelle, et nous devons suivre notre Sauveur dans son chemin. Bartimée aveugle, n’avait pu voir les nombreux miracles du Seigneur, mais sa conviction est surprenante et il ne la cache pas. Par contraste, la femme qui avait une perte de sang voulait être guérie, mais en se cachant. D’autres encore étaient restés fermés aux nombreux prodiges de la grâce de Dieu ! Seul Bartimée ne se laisse pas arrêter par le caractère de « Jésus le nazaréen », né dans une ville méprisée par les Juifs.

Pour l’aveugle, c’est Lui, et Lui seul qui peut et veut lui redonner la vue, ne doutant pas de sa puissance. N’hésitons pas, nous aussi, à demander hardiment selon nos besoins, avec une foi vigoureuse ne se laissant pas arrêter. Y a-t-il quelque chose trop difficile pour Lui ? L’aveugle a demandé hardiment à recouvrer la vue, et il l’a retrouvée. Notre incrédulité arrête souvent la grâce du Seigneur (1 Cor. 1. 27 à 29). L’énergie de la foi n’hésite pas à insister. Le jeune homme riche a refusé de suivre le Seigneur. Mais Bartimée le suit sans y être invité explicitement.

En Jean 5. 6, le Seigneur pose cette question à l’infirme : « Veux-tu être guéri ? » : il est important de désirer être guéri. Le Seigneur ne force pas la foi. C’est un des derniers miracles du Seigneur avant la croix. Il est important de désirer être sauvés maintenant, car la grâce aura une fin . Savons-nous dire à ceux qui recherchent le salut : « Aie bon courage, lève-toi, Il t’appelle » ? Bartimée désirait guérir sans doute depuis longtemps, et au passage de Jésus, il a cette conviction que c’est le moment de crier à lui, et rien ne l’arrête. Le Seigneur sait quand nous sommes prêts à Le recevoir dans notre cœur et s’approche de nous. C’est alors le moment de crier à Lui et de nous jeter dans ses bras.

Ch. 11

Zacharie 9. 9, annonce, prophétiquement, de quelle manière le Roi d’Israël se présentera à Jérusalem afin d’établir son royaume. Le Seigneur, dans notre chapitre, entre dans Jérusalem monté sur un ânon, comme Il le fera dans l’avenir, selon la prophétie. Le peuple pousse des cris de triomphe, en reconnaissant en lui son Roi. Ce même peuple, peu de temps après, excité par ses chefs qui ne veulent pas de Lui, criera à Pilate : « Ôte, ôte, crucifie-le ». Le temps d’établir son royaume n’était pas encore venu. Mais c’est ce même Jésus qu’ils ont rejeté qui reviendra et établira son règne millénaire, alors que le peuple a crié : « Nous n’avons pas d’autre roi que César ». Celui qu’ils ont rejeté régnera sur eux.

Dans sa toute-puissance divine, Jésus sait où trouver un ânon, et en donne tous les détails à deux de ses disciples qu’Il envoie pour Le lui ramener. S’ils rencontraient de l’opposition, ils devaient répondre : « Le Seigneur en a besoin » – alors on les laisserait faire (v. 3).

Cela nous interpelle car, dans notre vie de croyants, le Seigneur peut avoir besoin, pour son service, de ce qu’Il nous a donné Lui-même. Accédons-nous facilement à ses sollicitations sachant que c’est pour Lui ? Le Seigneur regarde ce que nous faisons, et comment nous le faisons. En réalité, tout ce que nous possédons est à Lui. Qu’Il nous aide à « détacher nos ânons », lorsqu’Il nous le demande.

Si l’évangile de Marc présente le Seigneur comme le Serviteur, il était important que l’entrée royale du Seigneur dans Jérusalem soit relatée comme un triomphe. Le peuple en liesse, citant le Psaume 118, est transporté d’une sainte joie. Mais la responsabilité des chefs du peuple en est décuplée, à cause de leur incrédulité et de la dureté de leurs cœurs, les poussant à rejeter Celui qui se présente comme leur Roi !

Cette prophétie de Zacharie (l’un des derniers prophètes de l’Ancien Testament), était particulièrement frappante pour les chefs religieux connaissant parfaitement les Écritures. Mais leur domination sur le peuple s’en trouvait menacée. De plus, ils attendaient un Roi monté sur un cheval et se présentant comme un triomphateur. Mais le Seigneur se présente comme un roi humble et débonnaire, monté sur un ânon, monture essentiellement populaire, d’où leur rejet. Pourtant la scène se déroulant sous leurs yeux était si précise selon la prophétie qu’ils connaissaient bien, que ces chefs religieux n’avaient aucune excuse.

Désormais, ayant rejeté leur Roi et L’ayant crucifié, il faudra qu’Israël passe par de terribles épreuves durant des millénaires pour que, de nouveau, un résidu du peuple Le reconnaisse comme le Roi d’Israël. Alors, le Seigneur devra combattre et anéantir tous ses ennemis (Apoc. 19. 11 à 16). Mais dans ces circonstances, Il apparaîtra monté sur un cheval blanc, symbole de pureté et de puissance triomphante. Et son triomphe contre Satan et tous les ennemis sera éternel.

« Hosanna » signifie : « Sauve, je te prie » (v. 9) : c’est une expression de gloire adressée au Seigneur. « Hosanna dans les lieux très hauts ». : la gloire du Seigneur se verra dans les lieux très hauts d’abord et, plus tard sur la terre. Dans l’avenir, le résidu Le reconnaîtra et L’acclamera de la même manière que la foule dans notre chapitre.

Dans le temple, la maison de Dieu, le Seigneur regarde tout ce qui s’y passe et, dans la maison de prière pour tous les peuples, Il y voit une « caverne de voleurs », et II en chasse tous les marchands qui y avaient établi leur commerce (v. 15 à 17). Le judaïsme était devenu une tradition et une occasion de s’enrichir ! Le Seigneur est l’Éternel, et Il juge tout ce qui se passe dans le temple (És. 33. 22). Que voit-il dans l’Assemblée, au milieu de nous ? N’a-t-Il rien à juger dans nos maisons ? dans nos cœurs ?

La vigne représente Israël en général. Le figuier est plutôt la figure du petit reste du peuple revenu dans son pays, après la captivité à Babylone. Ce sont les descendants de ce résidu qui étaient là lorsque le Seigneur a accompli son ministère. Ce « figuier » aurait dû porter du fruit pour Dieu, mais le Seigneur ne trouve que des feuilles, car « ce n’était pas la saison des figues ». Encore sous la loi, le peuple ne portait, spirituellement, que des feuilles : il était stérile pour le Seigneur. La génération qui a vu le Seigneur, en Israël, mis à part les disciples, ne portera jamais de fruit pour Dieu, car le Seigneur a été rejeté de son peuple à ce moment-là (Jér. 8. 13) – image des hommes « religieux », « ayant la forme de la piété mais en ayant renié la puissance » (2 Tim. 3. 1 à 5) – situation encore actuelle dans le monde.

Nous avons un sérieux avertissement en Matthieu 15. 8 et 9. En Matthieu 13, le Seigneur sème la semence pour donner la vie. Que Dieu nous aide, nous qui avons la vie, à porter du fruit pour Lui, en restant tout près du Seigneur.

Dans l’avenir, lorsque le Seigneur apparaîtra sur le Mont des Oliviers, un résidu seul Le recevra et croira en Lui. Il se repentira et portera des fruits pour Dieu : ce sera, alors, « la saison des figues ». C’est ce résidu-là qui sera considéré par Dieu comme étant le vrai Israël.

Le Seigneur désire trouver des fruits dans notre vie de chrétiens, beaucoup de fruits, plus de fruit (Jean 15. 1).

En entrant dans le temple, le Seigneur regarde de tous côtés et prend note de tout ce qui s’y fait, mais ne dit rien et sort, le soir étant venu. Puis il se rend à Béthanie avec les douze (v. 11).

Que le Seigneur veuille trouver du fruit hors de la saison des figues montre le désir de Dieu, que son peuple, et nous aussi, nous portions des fruits spirituels en toutes saisons, durant toute notre vie sur la terre. Comme Israël, nous-mêmes ne frustrons-nous pas le Seigneur de son saint désir ?

Revenu à Jérusalem, le lendemain, et entrant dans le temple, Jésus chasse les marchands et les acheteurs (v. 15 et 17), et leur rappelle que la maison de Dieu était une « maison de prière pour toutes les nations » (És. 56. 7), ce qui aurait dû être toujours, et leur montre ce en quoi ils péchaient. Ils en avaient fait « une caverne de voleurs » !

Le Seigneur parle du temple comme étant sa maison. Cependant, Il a annoncé sa destruction, et le moment viendra où Dieu s’en retirera. Mais, lors du règne de Christ, le temple de Dieu sera rebâti, et « La dernière gloire de cette maison sera plus grande que la première » (Aggée 2. 9).

Au moment où le Seigneur purifiait le temple de l’Éternel, Il a observé que les marchands d’animaux osaient vendre des bêtes malades ou infirmes, contrairement à la loi ! Alors la colère du Seigneur éclate, et II purifie son temple.

Malheureusement, la chrétienté n’est pas exempte de ce péché, et cela ruine le témoignage chrétien en général (1 Tim. 4. 5 à 10). De même pour nous, nos lieux réservés pour nos réunions ne doivent pas être utilisés pour y faire n’importe quoi, car c’est là que nous rencontrons le Seigneur durant nos réunions (Mat. 18. 20).

Le temple futur sera vraiment « une maison de prière pour toutes les nations », car Zacharie 14. 16 dit : « Et il arrivera que tous ceux qui resteront de toutes les nations qui seront venues contre Jérusalem, monteront d’année en année pour se prosterner devant le Roi, l’Éternel des armées, et pour célébrer la fête des tabernacles ».

L’exemple de la faute d’Éli, le sacrificateur (1 Sam. 2. 17), illustre le comportement des nations qui, durant le règne glorieux du Seigneur, ne monteront pas à Jérusalem pour y adorer (cf. Zach. 14. 17 à 19) : il n’y aura pas de bénédiction pour elles.

Nous sommes exhortés, par ce paragraphe, à avoir une foi qui ne doute pas que ce que nous demandons dans nos prières se fait (v. 23 et 24) – et non se fera.

Le Seigneur est le Chef de la foi. C’est par sa foi (en tant qu’homme), que sur une simple parole, Il a fait sécher le figuier qu’Il a maudit. C’est un modèle pour nous : « Ayez foi en Dieu » nous dit-Il (v. 22). Cependant, pour obtenir une réponse du Seigneur, certaines conditions sont requises. Il faut que la réalité de la foi soit déjà en nous (Jac. 1. 6 à 8). Puis, pour connaître la volonté de Dieu (1 Jean 5. 14) ; notre condition morale doit être bonne, afin que nous ayons une communion réelle et profonde avec le Seigneur. Quant à toutes ces conditions, le Seigneur Jésus est un modèle parfait et permanent dans les évangiles.

Ces trois conditions sont indispensables, car nous pourrions demander des choses dans le but de satisfaire nos « voluptés », sans nous occuper de discerner la volonté de Dieu (Jac. 4. 2 et 3). Veillons donc sur les motifs qui nous poussent à prier. La vraie foi ne nous conduira jamais à demander la réalisation de nos convoitises. C’est dans la Parole que le Saint Esprit nous fera discerner la volonté divine. Nous devons veiller sur nos motifs, et rechercher ce qui conduira à la gloire de Christ, même dans les petites choses qui jalonnent notre vie de chaque jour. L’Esprit Saint et la Parole nous donneront l’assurance, la conviction, la certitude intérieure que ce que nous demandons vient de la volonté du Seigneur. Si nous cherchons à marcher selon la volonté du Seigneur, Il nous conduira dans le chemin de son amour, car Il veut nous faire du bien, nous bénir.

Élevons donc « des mains saintes, sans colère et sans raisonnement (1 Tim. 2 et suivants). Nous prions parfois pour la conversion de tous les hommes, car nous savons que c’est la volonté de Dieu que tous les hommes soient sauvés ; cependant, nous ignorons la manière dont Dieu agit : chaque conversion suit un cheminement différent. De plus, tous les hommes ne veulent pas venir au Seigneur. Notre rôle n’est pas de convertir nous-mêmes une personne, mais de lui parler du Sauveur. C’est Dieu qui convertit les âmes (Jér. 31. 18 et 19) : « Convertis-moi, et je serai converti ». La repentance vient après, et est une action personnelle de la conscience du pécheur.

Les v. 25 et 26 nous parlent de la communion avec Dieu, et non de la conversion, qui est toujours irréversible.

Si nous ne savons pas pardonner à notre frère, la communion avec Dieu est momentanément interrompue, et le Seigneur ne peut la rétablir que lorsque nous aurons pardonné nous-mêmes à celui qui nous a fait du mal. Mais, en aucun cas je ne peux perdre le salut qui m’a été donné pour l’éternité. La disposition à pardonner doit exister à l’état latent dans mon cœur de croyant. Matthieu 5. 23 et 24 montre que Dieu n’accepte pas une offrande tant que nous avons un grief non réglé avec un frère.

Dieu nous a tout pardonné, et Il veut que nous sachions, nous aussi, tout pardonner à ceux qui nous ont fait du mal. C’est une condition pour la prière. Nous serons alors en bon état spirituel pour, à notre tour, exhorter des frères à se pardonner. Nous devons pardonner aussi souvent qu’un frère ou une sœur nous offense et se repent (Mat. 18. 21 et 22 ; Luc 17. 3 et 4). Dans la confession de nos péchés et la communion retrouvée, « le sang de Jésus Christ… nous purifie de tout péché » (1 Jean 1. 6 et 7).

Tout en démontrant la puissance de Dieu – qui est en réalité le Seigneur Jésus – le figuier desséché représente Israël sous la loi. Il ne portait aucun fruit pour Dieu, et allait être jeté dans la mer des nations avec ses traditions légales qui étaient comme une « montagne », pour le peuple. Avec la venue du Seigneur et son sacrifice, tout est changé : la loi accomplie en perfection par le Seigneur laisse la place à la grâce, à la fois pour les nations et pour l’Israël futur, durant le millénium. « Ayez foi en Dieu ». Désormais, c’était l’appel de la grâce pour Israël.

Revenu dans le temple d’où, la veille, Il avait chassé les marchands avec force (contrairement à son habitude de douceur), Il est pris à partie par les principaux sacrificateurs, les scribes et les anciens, qui lui posent cette question : « Par quelle autorité fais-tu ces choses, et qui t’a donné cette autorité pour faire ces choses » (v. 28) ? Mais le Seigneur connaît leur hypocrisie, et s’engage à répondre à leur question s’ils consentent à répondre à la question qu’Il leur pose à son tour : « Le baptême de Jean, était-il du ciel ou des hommes ? (v. 30)

Mais les chefs du peuple raisonnent entre eux et, refusant de répondre à cette question, feignent d’en ignorer la réponse. Alors, le Seigneur refuse à son tour de répondre à leur question (v. 33). Ces chefs religieux connaissaient à fond les Écritures et avaient compris que Jean le Baptiseur était envoyé de Dieu comme précurseur du Seigneur, afin de préparer son peuple à recevoir le Messie promis. Mais pour ces chefs, s’ils avaient accepté le Baptiseur pour eux-mêmes, leur autorité aurait été compromise auprès du peuple. D’où ce refus de répondre à la question du Seigneur : s’ils avaient répondu, au sujet de Jean, que « son baptême venait du ciel », ils auraient dû reconnaître que le Seigneur aussi venait du ciel. Et cela, ils ne le voulaient surtout pas, cherchant, au contraire à Le mettre à mort (v. 18).

Ils avaient entendu Jean proclamer aux oreilles de tout le peuple, en voyant Jésus qui marchait : « Voilà l’Agneau de Dieu qui ôte le péché du monde » (Jean 1. 29 et 36). Mais ces chefs ont refusé de croire (v. 31). Et à la fin, lorsque le Seigneur s’est livré Lui-même, Ils ont crié à Pilate avec le peuple : « Ôte ! Ôte, crucifie-le ».

En Actes 4. 7 à 10, les mêmes religieux poseront aux apôtres la même question, au sujet d’une guérison miraculeuse, réalisée par Pierre. Celui-ci avait opéré ce miracle par le nom de Jésus Christ (v. 10). Quoi qu’il en soit, ces chefs religieux, imbus de leur autorité, ont refusé de se soumettre à l’autorité du Seigneur, qui est Dieu.

Mais le Seigneur n’a pas de comptes à rendre à ces chefs orgueilleux et hypocrites. Cependant, tout en les enseignant avec son autorité divine, Il leur parle avec douceur. Et cela montre qu’Il est au-dessus de tout et de tous, dévoilant ce qu’il y a dans leurs cœurs. Ils raisonnaient entre eux et décident de ne pas répondre à la question du Seigneur. Raisonner dévoile la confiance que l’on a en soi-même, et non en Dieu, et ne fait que nous égarer. De même, murmurer montre le manque de confiance en Dieu.

Si le Seigneur ne répond pas à leur question prétentieuse, Il leur montre, sans ambiguïté, par les paraboles suivantes, ce qu’ils sont, et Il dévoile leur ambition folle de s’emparer de l’autorité que Dieu ne leur a pas attribuée, en tuant l’héritier. Il montre ainsi ce qu’il va Lui advenir, à Lui ! Ces paraboles sont directes, et les sacrificateurs, les scribes et les anciens comprennent clairement qu’elles les décrivent à la perfection (ch. 12. 7 et 12).

Le Seigneur leur reproche d’avoir vu le peuple venir au baptême de Jean et de s’être fait baptiser par lui, pour la repentance de leurs péchés, et qu’ils ne l’aient pas cru (v. 31). Alors, Il les renvoie au baptême de Jean où les « publicains et les prostituées les devancent dans le royaume de Dieu », car eux ont cru – et eux, les responsables religieux, n’en ont pas eu de remords pour le croire (Mat. 21. 31 et 32). Le Seigneur lit dans les cœurs et sait parfaitement qu’ils ne veulent pas répondre à sa question. Il les met alors, sans détours, devant leur responsabilité.

La « vigne » que Dieu a plantée et dont II attendait qu’elle produise de bons raisins, n’a produit que des raisins sauvages (Ps. 80 ; És. 5. 1 à 4). Cette vigne est une image d’Israël.

Cependant, dans notre chapitre, il n’est question que des esclaves que le maître de la vigne envoie aux cultivateurs afin de recevoir du fruit à la saison favorable. Mais les cultivateurs, dans leur méchanceté, les renvoient à vide, ou les battent ou, pis que cela, les tuent !

Ils oseront, ainsi, tuer le Fils bien-aimé, l’ayant reconnu comme étant l’Héritier, afin de s’emparer de l’héritage (v. 38 ; 2 Chron. 36. 14 à 18) !

Ch. 12

Cet homme qui loue sa vigne à des cultivateurs, c’est Dieu, et la vigne est Israël : Israël est donc la possession de Dieu. Cette vigne, entourée par une clôture, c’est son peuple terrestre qui est séparé des nations qui n’ont pas de relations avec Dieu. Et s’Il la loue à des cultivateurs, Il en reste le seul propriétaire. Quant aux cultivateurs, ils représentent les chefs du peuple chargés de conduire le peuple dans la vérité, qu’ils devaient garder eux-mêmes, mais dans laquelle ils n’ont pas persévéré.

Les serviteurs, que le Maître de la vigne envoie de nombreuses fois afin de recevoir du fruit de sa vigne, sont molestés, rejetés et même tués : en image, nous reconnaissons les prophètes que Dieu, au cours de l’histoire de son peuple a dû envoyer, afin de le ramener à Lui. Mais, après le rejet d’Israël, nous pouvons y voir aussi les apôtres persécutés ; en particulier, Pierre et Jean emprisonnés et battus par les chefs religieux, après la résurrection et la glorification du Seigneur. Puis, Étienne lapidé, et Jacques le frère de Jean, mis à mort lui aussi.

En dernier lieu, le Maître de la vigne envoie son « unique fils bien-aimé », pensant que les cultivateurs auraient du respect pour Lui. Mais ces derniers, reconnaissant l’Héritier, décident de Le tuer et de s’emparer de l’héritage !

Ce Fils unique et bien-aimé, on comprend donc qu’il s’agit du Fils unique et bien-aimé de Dieu : le Seigneur Jésus mis à mort par les hommes des nations (les Romains), sur l’insistance du peuple de Dieu qui a crié : « Ôte ! Ôte ! Crucifie-le ! »

Mis à mort et ressuscité, le Seigneur est l’Agneau de Dieu qui ôte le péché du monde. Mais tout ce qui touche à la volonté de Dieu et à son amour est rejeté par tous ceux qui refusent la grâce de Dieu. C’était la position du peuple juif qui, devant Pilate, le gouverneur romain, a crié : « Que son sang soit sur nous et sur nos enfants » ! (Mat. 27. 25) Ils ont appelé cette terrible malédiction sur eux-mêmes et sur leurs descendants ! – malédiction qui s’est pleinement déployée au cours des millénaires, et jusqu’à aujourd’hui. En Matthieu 21, ils déclarent eux-mêmes que Dieu donnera sa vigne à d’autres.

Par cette parabole que le Seigneur leur dit, Il donne un aperçu rapide de l’histoire d’Israël, et les chefs du peuple comprennent que c’est d’eux qu’Il parle, et ils cherchent d’autant plus à Le mettre à mort.

Dieu, en effet, a donné sa vigne à d’autres : c’est-à-dire à l’Église chrétienne dont l’histoire a commencé au chapitre 2 des Actes, par le baptême du Saint Esprit. Ce sont les chrétiens qui, dès lors, sont chargés de rendre témoignage à l’œuvre de grâce de Dieu par son Fils bien-aimé. L’histoire de l’Église est jalonnée de persécutions et d’infidélités. À la fin, elle plongera dans l’apostasie. Nous en voyons les premières manifestations autour de nous. Soyons attentifs aux nombreux messages que Dieu nous envoie, par sa Parole, et par les serviteurs fidèles qui nous parlent. Suivons le Seigneur de très près.

C’était Dieu qui avait planté une « vigne excellente » (Israël), en Canaan, et en avait pris soin (És. 5. 1, 2 et 7 ; Ps. 80. 8 et 9). Mais, après son rejet momentané, Dieu le restaurera dans ses bénédictions terrestres durant le millénium. Mais aujourd’hui, nous sommes encore dans le temps des nations (Act. 13. 46). C’est à l’Église d’annoncer l’Évangile de la grâce et d’apporter la vérité divine aux nations. Ce sont les croyants qui sont, alors, les objets des bénédictions célestes qui sont réservées à l’Église et dont nous jouissons déjà, dans une faible mesure, tandis que nous sommes encore sur la terre. Mais, lorsque nous serons appelés à monter au ciel avec le Seigneur Jésus, transformés à sa ressemblance (1 Jean 3. 2), nous en jouirons pleinement, dans l’éternité. De plus, l’Église sera l’Épouse de l’Agneau (Apoc. 19. 7 et 8).

Le Seigneur a parlé d’Israël par la parabole de la vigne, selon les anciennes prophéties. Et II a montré l’importance, aux yeux de Dieu, de son peuple. La vigne est une image de la prospérité promise à Israël, s’il avait écouté son Dieu. Cependant, Dieu a dû s’en séparer à cause de ses infidélités. Ses relations avec son peuple reprendront lorsque le Seigneur établira son règne et sera reçu, enfin, par le résidu le reconnaissant pour son Messie. Cette reprise des relations ne reposera plus sur l’obéissance à la loi, mais sur la grâce (Héb. 8. 10 à 12).

Maintenant, le Seigneur parle à ses disciples de Lui-même (v. 10 et suivants). Il est cette « pierre de l’angle », et Il leur montre ce résidu fidèle du peuple, le vrai Israël aux yeux de Dieu (v. 11). En attendant cette reprise des relations avec son peuple terrestre, les croyants de l’Église chrétienne forment l’Israël dans son caractère céleste. L’Église est comparée à une maison, et le Seigneur, à la maîtresse pierre de l’angle, sur laquelle s’alignent toutes les autres pierres : en longueur, en largeur et en hauteur.

Le Seigneur est aussi la « pierre du faîte » qui termine l’édifice et sur laquelle on proclamera : « Grâce, grâce sur elle » (Zach. 4. 7). Tout repose sur le Seigneur, qui seul apporte la grâce divine. Il est la référence de la vie des croyants. Les chefs du peuple représentaient ces « bâtisseurs » à l’époque où le Seigneur était sur la terre. Ils pensaient avoir l’autorité de mener les choses à leur manière selon leurs ambitions humaines. Mais, ayant rejeté la « pierre » principale, il ne leur restait plus rien de solide sur quoi bâtir l’édifice. Prophétiquement, le Seigneur avait annoncé son rejet : « Ils m’ont haï sans cause » (Ps. 35. 19). C’est bien le Seigneur Jésus, cette « pierre » irremplaçable sur laquelle reposent tous les plans divins (Act. 4. 10 à 12.

Christ est le Maître-bâtisseur de l’Église, et nous sommes, maintenant, associés à son œuvre : prenons garde d’y apporter de bons matériaux (1 Cor. 3. 10 et 11). Dans sa première épître, Pierre cite trois passages de l’Ancien Testament montrant le Seigneur comme la pierre élue, précieuse, merveilleuse ; mais aussi une pierre de jugement pour ceux qui refusent de s’y soumettre (És. 8. 14). C’est une image du Seigneur et du Sauveur. Il est merveilleux à nos yeux, si du moins nous l’avons reçu dans nos cœurs. Pour les incrédules, Il est une pierre qui les broiera par le jugement. La responsabilité des chefs du peuple juif, qui connaissaient bien les Écritures mais qui l’ont rejeté, n’en est que plus grave – d’autant plus que la parabole que le Seigneur leur présente leur fait comprendre qu’Il leur parle d’eux (v. 12 et 13). Pour nous, sauvés du jugement par l’œuvre du Seigneur, est-Il cette pierre précieuse et merveilleuse à nos yeux ?

Aux versets 13 et suivants, les pharisiens et les hérodiens, peu supposés être d’une même opinion politique, s’unissent pourtant dans une même haine pour le Seigneur et Lui tendent ce qui serait un piège pour tout autre que Lui. Il connaît leur hypocrisie et leur répond selon sa sagesse divine. Mais le Seigneur a souffert de constater que ces hommes pensaient Le prendre en défaut. En peu de mots, Il remet leurs pensées dans le bon ordre, leur montrant qu’ils doivent tenir les choses du monde à leur place, et rendre à Dieu ce qui est à Dieu (v. 15 à 17).

Par ce peu de mots, les adversaires du Seigneur sont réduits au silence. Ils ne se rendent pas compte que le Seigneur, sous sa réalité d’homme, est Dieu. Et « la folie de Dieu est plus sage que les hommes » (1 Cor. 1. 25). Ils ne disent au Seigneur que des choses justes (v. 14), mais c’est dans le seul but de tenter d’endormir la méfiance du Seigneur, si cela était possible. Le monde peut-il dire les mêmes choses de nous ? Nous-mêmes, ne mettons jamais en doute la sainte Parole de Dieu.

Dieu a placé au-dessus de nous des autorités auxquelles nous devons nous soumettre, dans la mesure où elles ne nous obligent pas à agir contre Dieu (Act. 5. 29 ; 4. 18 et 20). Ce principe a été perdu durant des siècles, et de nos jours également, dans une large partie de l’Église, où la politique du monde entre largement. Mais le Seigneur Dieu, « prend les sages dans leur ruse, et le conseil des astucieux est précipité » (Job. 12. 13).

Bien que le peuple juif souffrît sous la domination des Romains, ses chefs religieux, ont crié à Pilate : « Nous n’avons pas d’autre roi que César » (Jean 19. 15).

Au ch. 12, v. 13, des pharisiens avaient essayé de surprendre le Seigneur dans ses paroles. Au verset 18, ce sont des sadducéens qui s’approchent et cherchent des prétextes pour l’accuser. Mais le Seigneur, avec un grand calme, leur envoie une « flèche », leur montrant qu’ils ne connaissent pas « les Écritures ni la puissance de Dieu » (v. 24). Où en sommes-nous, nous-mêmes à ce sujet ?

Les pharisiens, très religieux mais légalistes et hypocrites, et les sadducéens, nationalistes et rationalistes, ne croyant que ce qui était accessible à leurs raisonnements intellectuels, étaient unis dans leur haine pour le Seigneur. Ces deux mêmes dangers nous guettent, et nous devons y prendre garde. Ne doutons jamais de la Parole, et ne nous attachons pas à des règles légalistes.

Les sadducéens posent au Seigneur une question au sujet de la résurrection, cherchant à lui prouver qu’elle n’existe pas (v. 19 à 23). Hypocrites, ils feignent de croire à la résurrection afin de mieux en nier la réalité (Act. 23. 7 et 8). Ils osent invoquer la loi donnée par Moïse, et le Seigneur va leur répondre par la Parole que Dieu avait adressée à ce même Moïse, devant le buisson ardent (Deut. 25. 5). Si nous doutions nous-mêmes de la réalité de la résurrection, 1 Corinthiens 15 nous remettrait dans le chemin de la vérité.

Si la résurrection n’existait pas, Christ Lui-même n’aurait pas pu ressusciter et nous serions de faux témoins de sa résurrection et de la vie éternelle qui est la sienne, et qu’Il nous communique. Et « Dieu n’est pas le Dieu des morts, mais des vivants » (v. 24 à 27). Si Dieu est le Dieu des vivants, ce n’est pas pour qu’il n’y ait rien après la mort : il y a la vie éternelle dans notre Rédempteur, auprès de qui les croyants seront réunis éternellement. Mais dans la vie éternelle, les relations existant entre hommes et femmes sur la terre, seront changées : le mariage qui unit les couples n’aura plus son utilité pour multiplier et perpétuer la race humaine. La mort n’existera plus.

Par la réponse du Seigneur aux sadducéens : « Je suis le Dieu d’Abraham, et le Dieu d’Isaac, et le Dieu de Jacob », Il complète alors Exode 3. 6, où l’Éternel dit simplement à Moïse : « Je suis le Dieu d’Abraham ». À la lecture de ce dernier verset, on ne peut guère comprendre qu’Il est aussi le Dieu de sa descendance, et donc du peuple juif. Nous devons sonder les Écritures pour comprendre ce que Dieu nous y enseigne. Dans la résurrection, nous serons comme les anges n’ayant plus besoin du mariage : nous serons transformés à la ressemblance du Seigneur (1 Jean 3. 2 ; Rom. 8. 29 ; Phil. 3. 21). Malgré cette transformation, nous nous reconnaîtrons comme Lazare, dans la parabole, reconnaissait Abraham.

Le mariage institué par le Dieu créateur entre Adam et Ève, puis dans l’humanité entière, est une préfiguration prophétique de l’union entre le Seigneur et l’Assemblée chrétienne : « les noces de l’Agneau » (Apoc. 19). Comme Ève a été tirée d’une côte d’Adam (image du Seigneur dans son amour pour son Épouse), l’Assemblée était, dès l’éternité, dans le sein de Christ, aimée et désirée au sein de l’éternité : Amour éternel, immuable ! Tous les plans de Dieu sont éternels, comme Dieu l’est en Lui-même. Sondons les Écritures afin que nous comprenions toujours mieux la profondeur de l’amour divin pour ses rachetés, et que nous sachions en parler autour de nous.

Sur la terre, Dieu forme ses bien-aimés pour que l’Assemblée se prépare à épouser l’Agneau de Dieu, qu’elle apprenne à Le connaître, à L’aimer et à désirer sa venue.

Aux v. 28 à 33, un scribe pose une question au Seigneur : « Quel est le premier de tous les commandements ? » Ce scribe se tient donc sur le terrain de la loi ; le Seigneur lui répond sur le même terrain ; Il est pleinement approuvé par le scribe qui répond intelligemment en complétant la pensée du Seigneur (v. 32 et 33). Et le Seigneur l’encourage à faire un pas de plus pour entrer dans le royaume de Dieu (v. 34). Il manquait au scribe de quitter la loi pour trouver la foi, et être à même d’aimer Celui qui lui parlait, L’ayant reconnu comme étant « Dieu manifesté en chair ».

Aux v. 35 à 37, le Seigneur pose une question embarrassante à ce scribe, sur sa filiation dans la lignée de David, filiation bien réelle selon la chair (Ps. 89. 3 et 4) – mais Il est aussi Fils de Dieu et, de fait, Il est avant tout le Seigneur de David – et David l’avait reconnu comme tel. « L’Éternel a dit à mon Seigneur : Assieds-toi à ma droite » (Ps. 110. 1). Aucun des fils de David n’était assis sur le trône lorsque le Seigneur était sur la terre, mais le Seigneur de David était là. Sa généalogie, en Matthieu 1. 1, remonte bien à David ; mais en Luc 23. 38, elle remonte à Dieu : Fils de l’homme et Fils de Dieu.

Jésus, humble et débonnaire, les Juifs auraient dû Le recevoir comme leur Messie promis par l’Éternel, mais ils L’ont rejeté et condamné. Si la grande foule prenait plaisir à L’entendre (v. 37), le Seigneur ne se fiait pas à elle, connaissant tous les hommes (Jean 2. 23 à 25). Peu de temps après, elle a exigé sa crucifixion.

Cependant, le peuple reconnaissait qu’Il enseignait avec autorité, non pas comme les scribes. Son enseignement venait de Dieu sans l’intermédiaire des hommes. Sa question du v. 36 dévoile sa souveraineté et avertit du jugement qui s’abattra sur le peuple juif qui, tout entier, L’a rejeté, alors, qu’Il est au-dessus de tous les hommes et que ses ennemis seront tous mis « sous ses pieds ». Le Seigneur parlait rarement de jugement, car Il était venu apporter la grâce. Mais ici, il avertit solennellement son peuple, comme II le fait encore aux v. 38 à 40, de se garder de la mauvaise influence des scribes.

Le Seigneur Jésus est notre Sauveur, notre Ami et notre Berger. Mais n’oublions pas que, en même temps, Il est notre Seigneur et que nous Lui devons respect et honneur. Afficher de la familiarité avec Celui qui est aussi Dieu manifesté en Fils (Héb. 1. 2), serait irrespectueux et absolument déplacé.

Les v. 38 à 40 nous mettent en garde contre toute prétention, manifestation d’orgueil, d’avidité, comme celles que les scribes affichaient publiquement. Un jugement plus sévère leur était réservé, et nous-mêmes recevrions un blâme lorsque nous comparaîtrons tous devant le tribunal de Christ. Laisser la chair prendre le dessus sur notre comportement vis à vis de nos frères et sœurs, ne serait pas chrétien. Notre modèle, c’est Christ qui a pris la dernière place, a montré un cœur humble, n’a rien demandé pour Lui-même mais a tout donné pour nous, jusqu’à sa propre vie. Luc 14. 7 à 11 ; 1 Timothée 6. 5 montrent ce que doit être notre comportement.

Instruits de la saine connaissance de la Parole, nous sommes plus responsables de l’appliquer humblement que d’autres croyants restés dans l’ignorance.

Le Seigneur, « assis vis à vis du trésor du temple, regardait comment la foule jetait de la monnaie au trésor ». Il remarque aussi que « plusieurs riches y jetaient beaucoup ». Mais ce qu’Il apprécie surtout, et Il s’empresse de le faire remarquer aux disciples, c’est que cette pauvre veuve qui y a jeté « deux pites », avait jeté au trésor plus que toutes les grosses sommes que les gens aisés avaient jetées au trésor du temple : la veuve, elle, y avait donné tout ce qu’elle possédait pour sa « subsistance ».

Ce passage de la Parole montre que le Seigneur sonde les cœurs, et voit si nous donnons joyeusement, ou contraints par les circonstances qu’Il place devant nous. Il voit combien nous donnons et y est attentif ; mais ce qui Le réjouit le plus, c’est de lire dans nos cœurs, les vrais motifs qui nous poussent à donner. « Comment » nous donnons, bien plus que « combien ».

Nous ne sommes plus sous la loi durant laquelle il fallait que chacun donne la « dîme » de tous ses biens : un dixième de ce qu’il possédait. Sous la grâce, à la collecte du dimanche matin qui fait partie du culte (Héb. 13. 15 et 16), la somme que chacun peut donner n’est pas fixée. C’est selon le pouvoir de chacun et sa « libéralité » (2 Cor. 9. 5). Notre Seigneur n’exige pas que nous donnions au-delà de notre pouvoir (2 Cor 8. 12 à 14) mais la libéralité entraîne, de la part de ceux qui la reçoivent, une abondance d’actions de grâces (2 Cor. 9. 12). Nous sommes des administrateurs des biens que le Seigneur nous accorde ; et le Seigneur voit ce qu’Il nous accorde, et ce que nous donnons. De plus, Il sait que nous devons faire face à nos besoins et à nos obligations. Cela entraîne bien des exercices chez chacun de nous.

L’argent n’est pas la seule chose que nous pouvons et devons donner au Seigneur. Rien de ce que nous pensons nous appartenir n’est réellement à nous : nos corps ne nous appartiennent pas. De même, nos capacités doivent être mises au service du Seigneur, en servant nos frères ou même l’Assemblée, bien que nous soyons très sollicités à notre époque. Cependant, nous n’avons pas à regarder chez les autres ni à les juger.

Une pite représentait la plus petite monnaie de l’époque : il en fallait cent vingt-huit pour avoir un denier, le salaire journalier d’un ouvrier. Une pite, de nos jours, reviendrait à un euro. Cela peut encourager ceux qui n’ont que peu de revenus, ou un jeune n’ayant qu’un peu d’argent de poche.

Un autre « comment » est placé devant nous en 1 Corinthiens 3. 10, en ce qui concerne la manière de servir le Seigneur. Là, nous devons faire très attention à ce que nous apportons dans l’Assemblée. Le Seigneur est le seul fondement que nous devions apporter pour édifier son Assemblée. Là aussi, le Seigneur regarde plus à la qualité du service qu’à la « quantité ». N’oublions pas que la manière du Seigneur d’estimer les choses est bien opposée à celle des hommes du monde.

Il nous en donne un aperçu en ceci : « Quiconque perdra sa vie pour l’amour de moi, la trouvera » (Mat. 16. 25). Le Seigneur désire que nous ayons la même appréciation que Lui sur les choses de ce monde : le bien, le mal, entre autres, afin de devenir des « hommes faits », des croyants qui Lui ressemblent de plus en plus (Éph. 4. 11 à 13 ; Phil. 3. 8). La Parole nous enseigne la vraie sagesse qui vient de l’Esprit de Dieu. Et « la sagesse des hommes est folie » (1 Cor 1. 25).

En 1 Rois 17. 13, Élie, dans la famine qui sévit, se réfugie auprès d’une veuve pauvre, n’ayant plus, pour subsister avec ses enfants qu’un pot de farine et un peu d’huile. Elle reçoit cet ordre du prophète de lui faire à lui « premièrement un petit gâteau ». Et sur la foi de la parole d’Élie qui lui affirme qu’elle vivra, elle et sa maison, sur ce qui restera, elle lui fait un petit gâteau. Et la promesse d’Élie se réalise : le pot de farine ne s’est pas épuisé, ni le vase d’huile.

De nos jours, le Seigneur est le même et répond toujours à la foi de ses rachetés, qui sont précieux à son cœur.

Ch. 13

Ce qui arrivera après l’ascension du Seigneur (v. 1 à 13). L’Église chrétienne n’est pas en vue, car elle aura déjà été enlevée au ciel avec le Seigneur ; mais Il enseigne ses disciples, représentant le résidu juif de la fin qui aura cru à l’évangile du royaume et qui vivra ces événements tragiques. L’évangile de Marc, plus succinct que celui de Matthieu, présente surtout le service du parfait Serviteur et celui des disciples. Cependant, on y trouve aussi des exhortations pour nous : « Prenez garde ».

Ici, le Seigneur sort du temple. Cette parole est à rapprocher de Matthieu 23. 38 où le Seigneur dit aux Juifs qui le rejettent : « Voici, votre maison vous sera laissée déserte ». Le temple sera détruit, ainsi que Jérusalem, par les Romains, en l’an soixante-dix de notre ère (Luc 19. 41 à 44). Et le Seigneur n’est pas insensible à la destruction du temple et de la ville, car Il pleure en évoquant ces faits tragiques. Les disciples ont été encouragés par ces exhortations (v. 11), car ils ont été persécutés après l’ascension du Seigneur.

Mais Il avertit aussi ses disciples : « Prenez garde que personne ne vous séduise » (v. 5 et 6). Satan, le grand séducteur, veille et reste actif, et le sera jusqu’à la fin, jusqu’au sein de la chrétienté (1 Jean 2. 18). L’antichrist n’est pas encore connu, mais son esprit agit déjà dans le monde et a beaucoup troublé l’église par de faux prophètes (2 Cor. 11. 13 à 15). Les hommes de toutes nations et races sont nombreux à nier le Fils de Dieu : celui qui nie le Fils nie aussi le Père (1 Jean 2. 22 et 23).

Les guerres et les troubles qui éclatent de toutes parts sont des préludes à ce qui attend le monde incrédule après l’enlèvement de l’Église. Veillons et attendons la venue du Seigneur. « Petits enfants, c’est la dernière heure ». Après l’enlèvement de l’Église, ces événements prendront toute leur réalité. Dans nos pays largement déchristianisés, l’incrédulité prévaut, et nous avons à nous tenir de plus en plus auprès du Seigneur afin d’être bien gardés. « Lui est le chemin, la vérité et la vie » (Jean 14. 6).

Si l’essentiel de ces paroles que le Seigneur annonce à ses disciples se réalisera dans un temps futur, il n’en est pas moins vrai que les faux prophètes sont nombreux de nos jours, et depuis le début de l’Église.

Les disciples semblent avoir ressenti quelque fierté en contemplant les bâtiments du temple, mais le Seigneur leur enseigne à ne pas s’attacher à des pierres. De même, nous devons prier afin que nous-mêmes ne nous attachions pas aux choses matérielles que, dans sa grâce, le Seigneur nous accorde. « Il ne sera point laissé pierre sur pierre qui ne soit jetée à bas » (v. 2).

Les Juifs avaient abandonné l’Éternel, et le temple ne portait plus le caractère de temple de Dieu, mais n’était plus, désormais, que le temple des Juifs. Pour nous, aucun bâtiment, si grandiose qu’il soit, n’a de valeur pour nous réunir autour du Seigneur. Tout sentiment de fierté doit être banni et jugé.

Le v. 13 ne doit troubler aucun de nous car nous sommes sauvés par la foi en Christ et en son œuvre sur la croix, et non par la persévérance. Ce verset s’adresse au résidu de la fin, qui prouvera qu’il était bien au Seigneur en persévérant jusqu’au bout, malgré les souffrances de la grande tribulation que ces Juifs fidèles subiront de la part des apostats. Le résidu se répandra dans le monde entier en prêchant l’évangile du royaume (Mat. 24. 14 ; Marc 13. 10).

L’évangile du royaume annoncera l’établissement du royaume de Christ qui régnera mille ans sur la terre entière, avant de remettre le royaume à Dieu le Père. Cet évangile sera annoncé pour ceux qui n’auront pas eu connaissance de l’évangile de la grâce. Ceux, alors, qui n’y croiront pas, n’auront pas une seconde chance d’être sauvés.

Le v. 14 introduit une période prophétique encore à venir que le Seigneur dévoile et qui se produira après l’enlèvement de l’Église. Le v. 14 correspond à Apocalypse 13 où deux bêtes apparaissent : la première, montant de la mer, désigne une puissance politique s’établissant sur les nations. La seconde, montant de la terre, montre l’apparition d’une puissance religieuse en Israël. Ces deux bêtes se soutiennent mutuellement : la première ayant assujetti la seconde, se trouve soutenue par les miracles diaboliques de cette dernière.

Alors commencera la dernière « semaine d’années » (7 ans) annoncée par Daniel 9. 24 à 27. Mais à la moitié de la « semaine » (3 ans ½), la bête fera cesser le sacrifice et s’installera dans le temple de Dieu, se faisant lui-même adorer comme étant Dieu (2 Thess. 2. 1 à 8) : ce sera alors le règne abrégé à 3 ans ½ de la bête (l’abomination de la désolation).

Ces passages concernent toutes les nations, mais sont présentés ici, plus particulièrement pour Israël apostat, et pour le résidu juif ayant reçu le Seigneur Jésus comme le Messie. C’est alors que ce résidu croyant devra s’enfuir dans les montagnes sans s’attarder afin de se sauver de la mise à mort (Apoc. 12) La femme qui enfante représente prophétiquement la nation juive ayant donné naissance au Christ, le Messie d’Israël. Le « fleuve » que lancera le diable pour détruire le résidu juif enfui dans les montagnes, désigne une action brutale (peut-être les nations qu’il lancera à la poursuite du résidu qui lui échappera, car Dieu protégera ce résidu).

Cette période terrible constituera « la détresse de Jacob ». Une telle détresse ne s’est jamais produite et ne se reproduira jamais (v. 19). Le Seigneur abrégera ces jours terribles afin que toute l’humanité ne soit pas anéantie (v. 20). Ces versets parlent de l’antichrist (v. 21). La victoire finale appartient à Dieu en faveur de ses bien-aimés qui auront reçu le Seigneur comme leur Sauveur (Zach. 12. 10 à 14 ; Dan. 12. 1 ; Rom. 9. 27 à 29).

Le « règne » de la bête ne durera donc que sept ans : 3 ans ½ où elle cherchera à séduire les nations et Israël, puis, 3 ans ½ ou le diable jettera le masque, et où il cherchera à détruire tous ceux qui refuseront d’adorer l’idole installée dans le temple de Dieu à Jérusalem.

Après la délivrance de son peuple et la destruction des deux bêtes jetées dans l’étang de feu (Apoc. 19. 19 et 20), commencera alors le règne du Seigneur, qui durera mille ans. Dès lors, le résidu sauvé de toute détresse se répandra dans toutes les nations et prêchera l’évangile du royaume.

Le v. 22 parle des faux christs et des faux prophètes qui, possédés de Satan, chercheront à séduire les croyants du résidu juif en faisant des miracles. C’est un avertissement pour ceux d’Israël qui eux, attendront le vrai Messie. « Mais vous, soyez sur vos gardes ! » dit le Seigneur à ses rachetés.

Ces paroles du Seigneur s’appliquent aussi à nous, ses bien-aimés (lire 1 Jean 2. 18 et 19), car dans la chrétienté professante, il y a beaucoup de faux prophètes, de faux apôtres, enseignant de fausses doctrines relevant de l’esprit de l’antichrist. Nous devons nous tenir sur nos gardes afin de ne pas nous laisser séduire par des enseignements pouvant avoir des aspects attrayants.

Veillons donc, et attachons-nous à ce qui est « dès le commencement ».

Israël a reçu du Seigneur des paroles d’encouragement en ce qu’Il leur a tout dit à l’avance (v. 23), concernant la grande tribulation de la fin, et qu’il subira. Les croyants de l’Église ne vivront pas cette période terrible, ayant déjà été enlevés par le Seigneur pour être toujours avec Lui. Le fait que le Seigneur nous le communique dans sa Parole est à rapprocher de ce que l’Éternel annonce à Abraham, en Genèse 18. 17 : « Cacherai-je à Abraham ce que je vais faire, puisque Abraham doit certainement devenir une nation grande et forte, et qu’en lui seront bénies toutes les nations de la terre ? » Dieu prend plaisir à révéler d’avance ce qu’Il veut faire à ceux qui sont ses bien-aimés rachetés.

Le v. 26 révèle l’apparition en gloire de son Fils, aux yeux du monde entier. C’est alors que « tout œil le verra, et ceux qui l’ont percé » ; et cela en vue d’établir son règne millénaire. Pour Israël, Il apparaîtra sur le Mont des Oliviers, et un résidu fidèle de son peuple terrestre le recevra comme son Messie promis (voir Zach. 12. 10 et suivants et Zach. 14).

Cependant, il se produira un terrible conflit, car Satan cherchera à détruire les fidèles du peuple de Dieu, le résidu ayant reçu le Messie. Le Mont des Oliviers se fendra en deux, et les fidèles s’enfuiront par cette vallée et seront sauvés (Apoc. 12).

Dans ce chapitre de l’Apocalypse, la femme de l’apparition, revêtue du soleil, couronnée de douze étoiles et la lune sous ses pieds, montre que Dieu avait placé des autorités qui devaient gouverner Israël dans la fidélité selon la volonté de Dieu. Elles devaient manifester la lumière divine révélée par la loi. Mais elles avaient manqué de soumission. Et les autorités de la fin seront véritablement sous la puissance de Satan (Apoc. 13). C’est alors que le Seigneur, la vraie lumière céleste, apparaîtra (Zach. 14. 6 et 7). On peut penser à Actes 2. 19 et 20, citation de Joël 2. 2 et Apocalypse 6. 12 et 13.

Le figuier est une image d’Israël dont Dieu attend qu’il produise du fruit spirituel. Il a commencé à pousser des feuilles dès 1948, avec le retour d’une partie d’Israël dans son pays, mais aucun fruit pour Dieu ne s’y trouve ; ils sont encore incrédules quant au Seigneur Jésus, leur Messie. Il y a 2000 ans que le Seigneur a annoncé que ces événements étaient proches « à la porte » (v. 29).

À cette époque, on ne voyait rien de cela. C’est de nos jours qu’on voit nettement que ces choses évoquées par le Seigneur vont se réaliser, sans doute dans peu de temps. Cependant nous ignorons encore le moment. Mais avant cela, l’Église sera enlevée au ciel. Les anges, alors, jugeront les incrédules de toutes les nations et d’Israël (Mat. 13. 47 à 50). Mais le Seigneur rassemblera les dix tribus d’Israël encore dans la dispersion. La restauration de l’état d’Israël a commencé, mais il lui manque encore la restauration spirituelle : le « figuier » ne présente encore que des feuilles, pas de fruits pour Dieu. Cependant nous voyons Israël se rassembler (Éz. 37. 3 à 8) : ce ne sont encore que des os sans vie, mais il y aura bientôt de la chair, des nerfs et enfin le souffle de la vie. Nous voyons les nations s’agiter autour de la nation juive, des guerres et des troubles de plus en plus nombreux et de plus en plus violents autour d’Israël. C’est une génération morale méchante et qui s’oppose ouvertement à la volonté de Dieu, sans crainte et sans vergogne, inversant toutes les valeurs morales pour satisfaire à ses passions (És. 5. 20).

Ces événements que nous vivons doivent nous faire attendre encore plus la venue du Seigneur pour nous enlever. Il est proche, à la porte.

La Parole enseigne l’existence d’une génération perverse avant l’établissement du royaume millénial. Nous voyons ces choses se réaliser autour de nous. Notre devoir, en attendant le Seigneur, c’est d’annoncer l’évangile de la grâce.

1 Thessaloniciens 4. 13 à 18 nous dit que c’est le Seigneur Lui-même qui viendra nous chercher, et non les anges comme pour le rassemblement des croyants Juifs du v. 27 de notre chapitre. Les paroles du Seigneur sont plus stables que la création du ciel et de la terre qui passeront (v. 30). Toutes s’accompliront et demeureront éternellement.

Le v. 32 ne doit pas nous surprendre ; le Seigneur, Fils de Dieu et Dieu lui-même, connaît toutes choses. Mais l’Évangile de Marc Le présente essentiellement comme le parfait serviteur soumis à son maître. À ce titre, le Fils ignore ce que son Maître a prévu, et n’a pas à révéler ce que ce dernier a préparé selon sa propre autorité et pour la venue en gloire de son Fils.

Le Père est souverain (Act. 1. 7) ; et, si le Seigneur en tant que serviteur dans l’Évangile de Marc, ignore ce que fait son Maître, Il nous appelle, quant à nous, « ses amis », et nous révèle ce qu’Il veut nous confier de la part de son Père (Jean 15. 15 ; 5. 30). En toutes choses, le Seigneur est soumis à son Père.

Les v. 30 à 37 s’adressent à tous, donc à nous aussi. Nous sommes longuement exhortés à attendre le retour du Seigneur, notre Maître, jour et nuit, car nous n’en connaissons pas le moment. Mais afin de ne pas être surpris à sa venue, nous ne devons pas dormir, spirituellement, afin de ne pas être surpris par sa venue. Nous devons donc veiller (v. 33, 35 et 37), et ne pas nous laisser accaparer par les agissements du monde qui devient de plus en plus dangereux ; car le mal gagne de plus en plus vite et envahit rapidement toutes les couches de la société, cautérisant la conscience des hommes.

Sommes-nous prêts à partir avec Lui s’Il vient nous chercher ? Sommes-nous dans un état convenable ? Inlassablement, dans les v. 9, 23 et 33, le Seigneur, avec patience et amour, nous répète de prendre garde. Soyons attentifs à tout ce qui nous entoure dans ce monde qui pervertit ses voies sans honte. Lorsqu’Il viendra nous chercher, soyons prêts à lui ouvrir la porte de nos cœurs (Luc 12. 37).

Ce chapitre marque la fin du ministère public du Seigneur. Les chapitres suivants parlent de ses derniers jours sur la terre aboutissant à la crucifixion.

La parabole du v. 34 parle du Seigneur Lui-même, parti au ciel mais devant revenir. Il a donné son autorité à ses serviteurs et leur a donné l’ouvrage selon la capacité de chacun – et a commandé au portier de veiller. Nous avons tous et toutes un service reçu du Seigneur, et sommes responsables de l’accomplir jusqu’à son retour. Il nous en demandera des comptes. Le portier doit être attentif à ne rien laisser entrer dans l’assemblée qui soit incompatible avec la sainte présence du Seigneur. Demandons-nous : qu’est-ce que le Seigneur m’a donné à faire durant son absence ? Chacun rendra compte au Seigneur.

Il existe une multitude de services différents que le Saint Esprit distribue comme il Lui plaît (1 Cor. 12. 4 à 11). Est-ce qu’aucun ne nous concernerait ? Qu’il soit visible ou caché, soyons attentifs à l’exercer pour le bien de tous. Néhémie 4. 9 et 15 montrent un travail collectif, résultat du travail personnel de chacun à sa place. Le Seigneur est Maître sur son Assemblée et nous demandera des comptes sur le résultat de notre travail. Néhémie 12. 45 montre que chacun reçoit quelque chose à garder. N’en est-il pas ainsi pour nous aussi ? Veillons donc à ce que, en nous, rien ne porte atteinte à la gloire du Seigneur dans l’assemblée. Cherchons, dans la Parole ce qui est bon pour tous (Act. 17. 11). Demandons au Seigneur ce qu’Il a prévu pour nous personnellement : quelles sont les « bonnes œuvres qu’Il a préparées d’avance » pour chacun de nous.

Au 19ème siècle, Dieu a produit un réveil dont nous profitons richement. Ne nous rendormons pas, alors que le Seigneur nous dit : « Je viens bientôt ». Veillons soigneusement (v. 35 à 37) en l’attendant, surtout s’il nous arrive de penser que l’attente est longue (Luc 12). Ne soyons pas comme cet esclave qui, connaissant la volonté de son maître, ne l’a pas accomplie et pensons au sort qui l’attendra (Luc 12. 41 à 48). Nous avons beaucoup reçu, il nous sera beaucoup redemandé.

Que le Seigneur puisse nous dire : « Bien, bon et fidèle esclave… entre dans la joie de ton Maître ».

Ch. 14

Ce chapitre dévoile trois attitudes morales opposées : la haine des sacrificateurs et des scribes pour le Seigneur (v. 1 et 2). En contraste, Simon qui aime le Seigneur et l’invite dans sa maison ; puis, l’amour de cette femme qui verse ce parfum sur le Seigneur (v. 3 à 9) ; et enfin, la trahison de Judas envers le Seigneur (v. 10 et 11).

Le Seigneur nous dit à chacun : « Mon fils, donne-moi ton cœur ».

D’une part, la haine pour tout ce qui vient de Dieu ; d’autre part, l’amour de ceux qui reçoivent ce qui est donné de sa part, et qui comble le cœur du Seigneur.

Aujourd’hui encore on retrouve ces dispositions antagonistes dans le monde. Par grâce, nous avons été amenés, nous, les croyants, à connaître et aimer le Seigneur, notre Sauveur. Nous devons répondre à son amour et engager toute notre vie pour Lui.

Les chefs religieux, dans leur haine pour le Seigneur, veulent agir avec ruse (v. 1) pour Le faire mourir. Aussi projettent-t-ils de le prendre après la fête afin de ne pas troubler le peuple (v. 2). La Pâque et la fête des pains sans levain étaient les deux plus grandes fêtes annuelles qui amenaient beaucoup de monde à Jérusalem.

Malgré le projet pervers des chefs religieux, Dieu voulait que le Seigneur Jésus, l’Agneau de Dieu qui devait mourir pour la rédemption, soit sacrifié durant la Pâque, car cela était pré-ordonné de toute éternité (1 Pier. 1. 19 et 20). Dieu est au-dessus de tout, et rien ne peut L’empêcher d’accomplir sa volonté (Act. 4. 27 et 28). Nos plans personnels ne s’accomplissent pas toujours, mais tout ira bien pour ceux qui aiment et qui craignent Dieu.

Dans les quatre évangiles, on voit le Seigneur servir les hommes dans leurs détresses ; la scène de Béthanie est rapportée dans trois évangiles. Et là, quelque chose a été fait pour Lui, par une femme, et cela comble le cœur du Seigneur, qui en reconnaît toute la valeur. Et selon sa volonté, cette « bonne œuvre » que Marie a faite pour Lui, est désormais racontée partout où l’évangile est annoncé, selon sa volonté (v. 9).

Nous lisons en Jean 12. 1 à 3, que cette femme est Marie de Béthanie. Il y avait aussi sa sœur Marthe et son frère Lazare que le Seigneur avait ressuscité. Ils étaient probablement invités, avec le Seigneur, dans la maison de Simon le lépreux. Marie aimait le Seigneur de tout son cœur et le lui a montré en répandant ce parfum sur sa tête, et probablement sur ses pieds.

Les différences des évangiles répondent aux caractères propres de chaque évangile : le roi (Matthieu) ; le prophète (Marc) ; le Fils de Dieu dans l’évangile de Jean). Marie a traduit son amour en action : elle a anticipé le moment de la sépulture du Seigneur, en versant ce parfum sur Lui. Elle avait écouté le Seigneur, assise à ses pieds, et elle avait compris qu’Il devait mourir et ressusciter. Aussi ne la voyons-nous pas au tombeau du Seigneur. Évitons les critiques pour les autres (v. 4 et 5). Le Seigneur apprécie ce qui est fait pour Lui et lit au fond des cœurs. Nous pouvons faire des bonnes œuvres envers les croyants (3 Jean 5), envers les hommes (Gal. 6. 9 et 10). Seul, l’amour préside à nos bonnes œuvres pour le Seigneur, pour les frères et pour les hommes, selon notre pouvoir (v. 8).

En versant ce parfum sur le Seigneur, Marie a rempli la maison du parfum de son amour pour Lui, sans même prononcer un seul mot ! Rassemblés pour l’adoration le dimanche matin, notre cœur à tous et à toutes répand-t-il un parfum de bonne odeur, même sans paroles ? Préparons nos cœurs durant la semaine, et soyons conscients de la présence du Seigneur, qu’Il a promise à ceux qui se réunissent à son Nom. Nos cœurs souffrent-ils lorsque nous évoquons ses souffrances sur la croix durant l’expiation ? Ainsi, si l’adoration s’élève jusqu’à Dieu, il y aura cette bonne odeur de Christ qui se répandra dans le ciel et dans l’assemblée.

Prenons davantage conscience que nous sommes tous et toutes des sacrificateurs pour Dieu, et rendons-Lui gloire du plus profond de nos cœurs reconnaissants, de s’être livré pour nous à la mort, par amour.

Parmi les douze disciples, onze d’entre eux, bien qu’ils n’aient pas compris tout ce que leur enseignait le Seigneur, aimaient Celui qu’ils suivaient depuis trois ans et demi, et dont ils étaient assurés qu’Il était le Fils de Dieu.

Judas, lui, ne lui avait jamais donné son cœur, et ne le suivait que par amour de l’argent. C’était lui qui portait la bourse commune, et il était voleur (Jean 12. 4 à 6). Il va donc voir les principaux sacrificateurs afin de leur livrer le Seigneur, moyennant de l’argent. Ceux-ci s’en réjouirent et lui promirent trente pièces d’argent. Cet argent, Judas n’en profitera pas : voyant que le Seigneur était livré et condamné, contrairement à l’attente du traître, il jeta dans le temple cet argent qui servit à acheter le champ du potier, selon la prophétie de Zacharie 11. 12 et 13 qui se réalise au pied de la lettre. Puis, Judas s’est pendu.

Le Seigneur connaissait parfaitement le cœur des disciples et savait que Judas le livrerait (Jean 6. 70 et 71). L’amour de l’argent est un poison dans le cœur (1 Tim. 6. 10), mais le Seigneur l’avait choisi, car tel était le plan de Dieu afin que le Fils de Dieu soit livré et meure pour la rédemption des croyants qui mettraient leur foi en Lui. Notre salut était à ce prix !

Mais Judas n’avait pas donné son cœur au Seigneur : en Matthieu 26. 20 à 25, tandis que les disciples demandent au Seigneur : « Est-ce moi, Seigneur ? » Judas, pour donner bonne impression, demande : « Est-ce moi, Rabbi ? » Il est incapable de l’appeler « Seigneur » ! « Nul ne peut l’appeler Seigneur si ce n’est par l’Esprit Saint ».

L’argent nous est indispensable afin de pourvoir à nos besoins et à nos obligations. Mais l’amour de l’argent est un vrai piège du diable, et conduit à de terribles douleurs morales. C’est un péché dont on parle peu, mais nous devons y être attentifs et agir avec sagesse à ce sujet.

Entre « le trésor immarcescible » céleste, et le trésor purement terrestre, choisissons le bon, qui est éternel (Mat. 6. 24). Cherchons « premièrement le royaume de Dieu et sa justice » (cf. Mat. 6. 31 à 33). Fixons les yeux sur Jésus qui prend soin de nous. « Si nous avons été ressuscités, cherchons les choses qui sont en haut » (Col. 3. 1 à 3). Enfants de Dieu, notre vie est cachée en Christ, en haut, et Satan ne peut pas nous en arracher. Faisons le bon choix afin d’honorer Dieu.

Les disciples attendaient que le Seigneur établisse son royaume, mais il était indispensable qu’Il soit d’abord leur rédempteur (Luc 2. 8 à 11). Même si nous ne comprenons pas toujours ce qui nous arrive, soyons sûrs que les voies de Dieu s’accompliront en notre faveur.

Les arrangements humains voulaient que le Seigneur soit livré commodément, hors de la fête de Pâque, afin d’éviter tout tumulte. Mais selon les conseils de Dieu, le Seigneur était le vrai Agneau de Dieu, préconnu dès avant la fondation du monde, et donc, la vraie Pâque. C’était donc pendant la fête qu’Il devait être sacrifié.

Le Seigneur a mangé avec ses disciples la dernière Pâque légale (Luc 22. 14 à 18) en Israélite fidèle. Mais à partir du v. 9, Il établit la première cène du souvenir. Son sang versé est le vrai sang de notre purification que Dieu voyait dans l’éternité (Ex. 12. 21 à 25). Pour la cène, les disciples n’ont pris aucune initiative : ils ont fait exactement ce que le Seigneur leur a commandé avec précision. Le Seigneur nous instruit sur la manière dont nous devons nous réunir, et prendre la cène pour nous souvenir de son sacrifice afin de nous sauver et de nous laver de tous péchés. Sa Parole est claire, suivons-la.

Dans l’évangile de Marc, l’homme portant une cruche d’eau symbolise la présence du Saint Esprit là où il entrait. C’était là que les disciples devait préparer la Pâque et là que le Seigneur instituerait la cène. Nous devons être des croyants et, ainsi avoir le Saint Esprit en nous et nous laisser conduire par Lui seul. Les disciples ayant tout préparé, nous devons nous aussi, durant la semaine, nous préparer pour le culte du dimanche, afin que nous puissions prendre la cène dignement (1 Cor. 11. 23 à 32). Le Seigneur avait parlé plusieurs fois de ses souffrances et de sa mort. Mais, dans ce dernier repas qu’Il prend avec eux, Il leur apprend que l’un d’entre eux le livrera (v. 18).

Consternés, tous lui demandent : « Est-ce moi ? » Il est bon de ne pas avoir une trop grande assurance de nous-mêmes ; nous sommes capables de bien des misères ! Le Psaume 139. 23 et 24 nous montre la bonne attitude à avoir. Mais aussi : « Que celui qui croit être debout prenne garde qu’il ne tombe ». Restons près du Seigneur qui nous gardera.

Pour se donner une bonne attitude, Judas, comme ses condisciples, a posé la même question : « Est-ce moi ? » Mais il savait bien que c’était de lui que le Seigneur parlait. Après avoir supporté longtemps le traître jusqu’au dernier moment, Il le dénonce. Lorsque dans l’assemblée quelque chose ne va pas, posons-nous la question : est-ce à cause de moi, Seigneur ? Si nous sommes sincères, Il nous le montrera. Même Pierre, si sûr de lui (v. 29 à 31), pose aussi la question : « Est-ce moi » ? Nous sommes capables d’attrister le Saint Esprit qui produit alors une gêne que l’on ressent dans l’assemblée. Dès lors, la joie de la présence du Seigneur est assombrie ; éprouvons nos cœurs constamment, mais surtout lorsque vient le moment de la cène (1 Cor. 11. 23 à 32).

Aux v. 20 à 21, le Seigneur porte un terrible jugement sur Judas : « Il eût été bon pour cet homme-là qu‘il ne fût pas né ». Il y a la terrible responsabilité de Judas pour avoir livré son Seigneur, par incrédulité et cupidité. Cependant, il y a aussi la pré-connaissance de Dieu qui, de toute éternité connaît chacun de nous, et Il s’est servi de Judas, sachant que cet homme ne se convertirait jamais ! Si Pierre, si sûr de lui, avait besoin de se connaître, nous aussi nous en avons la nécessité ; aussi longtemps que nous avançons en âge, nous faisons l’expérience douloureuse de nos chutes humiliantes, et cela nous pousse à plus d’humilité.

Le Seigneur était le vrai Agneau de Dieu : il était indispensable qu’Il soit livré en sacrifice (Act. 2. 23). « Le fils de l’homme s’en va, selon qu’il est écrit de lui » (v. 21) : c’est la réalisation de Lévitique 16. 7 à 10. Le bouc pour Azazel (le bouc qui s’en va) emportait au désert les péchés expiés par le bouc sacrifié : « Je ne me souviendrai plus jamais de leurs péchés ni de leurs iniquités (Héb. 8. 12).

La nouvelle alliance (v. 22 à 24), concerne directement le peuple juif, lorsqu’il reconnaîtra le Seigneur comme son Messie, et qu’il se repentira de l’avoir, autrefois, rejeté et crucifié. C’est seulement avec son peuple terrestre que Dieu a conclu la première alliance, scellée avec le sang des animaux sacrifiés. Mais la nouvelle alliance a été scellée dans le sang du Seigneur Lui-même : elle est éternelle. Elle ne concerne pas l’Église, pour laquelle le Seigneur dit que son sang est versé pour « plusieurs » c’est à dire pour ceux qui croient en Lui, dans toutes les nations.

Contrairement à la première alliance que Dieu avait conclue avec le peuple, et qui dépendait de la fidélité de chacune des deux parties, la nouvelle alliance ne repose que sur une seule partie : celle de Dieu : Dieu dit : « Car c’est ici l’alliance que j’établirai pour la maison d’Israël » (lire Héb. 8. 12).

Il ne semble pas que Judas ait prit la cène. En Jean 13, durant le repas, le Seigneur déclare que l’un d’eux le livrera ; et, devant leurs questions, Il désigne Judas en lui donnant un « morceau trempé », et le traître sortit aussitôt (Jean 13. 21 à 30).

Quant à la nouvelle alliance, elle était déjà annoncée prophétiquement en Jérémie 31. 31 à 34. La « nouvelle alliance » (v. 24), concerne Israël et repose sur le sang de Christ, le vrai Agneau du sacrifice : l’ancienne alliance reposait sur le sang de l’agneau sacrifié dans chaque maison : Israël était placé sous la Loi. La nouvelle alliance plaçait le peuple sous la grâce (Héb. 8).

Elle ne concerne pas directement l’Assemblée chrétienne (l’Église), qui n’était pas encore formée dans les évangiles. L’apôtre Paul, seul, en a reçu l’enseignement par une révélation personnelle, directement par l’Esprit du Seigneur.

À l’institution de la cène, le Seigneur n’a révélé que le côté du souvenir de Lui-même : « Faites ceci en mémoire de moi » ; ce sont les évangiles et 1 Corinthiens 11 où les affections du Seigneur sont mises en lumière, et où celles des apôtres sont sollicitées.

En 1 Corinthiens 10, on trouve l’enseignement concernant « la table du Seigneur » où la communion, avec Lui et les uns avec les autres, est manifestée. C’est une « table » morale faisant appel à notre responsabilité personnelle et collective : nous devons veiller à ce que notre état moral personnel soit purifié devant le Seigneur, en confessant le moindre manquement ou péché en nous-mêmes. Mais notre responsabilité collective consiste à ne tolérer aucun mal moral ou doctrinal connu au milieu du rassemblement où nous nous trouvons. Souvenons-nous que nous engageons notre responsabilité devant le Seigneur et devant son assemblée toute entière.

Cependant, s’il est indispensable de nous purifier de tout mal (moral ou doctrinal), dans notre rassemblement, la connaissance de ce mal ne doit pas nous inciter à nous abstenir de prendre la cène. Si, hélas ! Nous ne sommes pas dignes du Seigneur, Lui est digne d’être honoré par notre réponse à sa demande : « Faites ceci en mémoire de moi ». Seulement, il est indispensable de nous juger nous-mêmes, de nous purifier ; sinon, le Seigneur devra nous juger et nous châtier (cf. 1 Cor. 11. 28 à 32).

La cène nous fait souvenir des souffrances du Seigneur, en particulier, durant les trois heures de ténèbres durant lesquelles Il a été jugé pour nos péchés, et où Il a sondé à fond toutes les douleurs éternelles qui nous étaient réservées si nous avions été jugés nous-mêmes : ce sont ses souffrances dont nous nous souvenons en prenant la cène.

Quant à la coupe à laquelle nous buvons, le Seigneur insiste : « Buvez-en tous » en Matthieu. Et en Marc : « ils en burent tous » : Ils ont répondu à son désir. Le Seigneur n’a pas attendu qu’ils soient parfaits pour instituer la cène.

En Marc 14. 25, le Seigneur fait allusion au fait que, durant les mille ans de son royaume, lorsque Il l’aura établi, Il boira « un vin » d’une autre sorte. Le vin, dans la Parole, est le symbole de la joie de Dieu et des croyants (Jug. 9. 13). Ce sera le vin spirituel de la joie divine du Seigneur et des rachetés dans la félicité céleste et éternelle.

Enfin, au v. 26, avec ses disciples, Il chante une hymne, mêlant sa voix à la leur. Étant Homme et parfait Serviteur, Il se met au niveau de ses disciples. Nous-mêmes, nous chantons un ou plusieurs cantiques après avoir pris la cène.

Puis « Ils sortirent et s’en allèrent à la montagne des oliviers » (v. 26), où, après un douloureux combat moral, le Seigneur acceptera de prendre la coupe des malédictions que lui tendra le Père, afin de la boire entièrement.

À Gethsémané (qui signifie : pressoir à huile), son âme a été « pressurée » jusqu’à l’extrême par l’horreur qu’Il éprouvait de vivre ces terribles heures de l’abandon de son Dieu. Il était comme « un passereau sur un toit » et « un hibou solitaire dans les lieux désolés ».

Cependant, dans sa parfaite obéissance à son Dieu, à Gethsémané, son âme pressurée jusqu’à son tréfonds, il n’en est sorti que « l’huile de son absolue sainteté ». Les disciples attendaient un Messie glorieux, et le Seigneur leur dit : « Vous serez tous scandalisés ; car il est écrit : « Je frapperai le berger, et les brebis seront dispersées ; mais après que je serai ressuscité, j’irai devant vous en Galilée » (v. 27 et 28). Devant l’annonce de faits contraires à leur attente, les disciples ne comprenaient pas, et Pierre proteste avec force de sa fidélité (v. 29 et 31). Mais en effet, l’épée de la justice de Dieu s’est abattue sur le Seigneur (le berger), et les disciples ont été dispersés, ainsi que tout le peuple, afin que les nations aient part à l’évangile de la grâce et soient sauvées.

C’est durant les trois heures de ténèbres, lors de la crucifixion, que le Sauveur a été frappé de Dieu, car tous nos péchés ont été trouvés sur Lui et non en Lui. « Et les yeux de Dieu sont trop purs pour voir le mal ». Nous sommes sauvés par la foi, par la grâce.

Pierre devait encore apprendre à se connaître et, cette nuit-là, il fera l’expérience de sa propre misère : non seulement il s’enfuit avec les autres disciples (v. 50), mais seul d’entre tous il reniera son Maître trois fois, comme Il le lui avait annoncé (v. 66 à 72). Ne lui jetons pas la pierre en nous croyant plus forts. Son reniement nous parle, car il aimait beaucoup son Seigneur, mais il s’appuyait sur cela, au lieu de s’en remettre à l’amour du Seigneur : il avait trop confiance en lui-même.

À l’inverse, Jean, quant à lui, se nommait : « le disciple que Jésus aimait ». Pierre était trop sûr de démontrer son amour pour le Seigneur. Mais la force du croyant n’est pas en lui-même, mais dans le Seigneur. Le v. 31 peut s’entendre ainsi : je ne te renierai absolument pas. Il se mettait au-dessus de ses condisciples « v. 29 ».

Ézéchias, en 2 Chroniques 32. 31, avait montré aux ambassadeurs de Babylone, tous ses trésors « et Dieu l’abandonna pour l’éprouver, afin qu’il connût tout ce qui était dans son cœur ». Quant à Pierre, Dieu a permis sa chute afin qu’il se connaisse lui-même. Alors, « il pleura », en se souvenant que le Seigneur l’en avait averti ! (v. 72).

Les prophéties peuvent nous paraître illogiques ; mais dès qu’elles se réalisent, plus tard, elles démontrent, et l’existence de Dieu, et la véracité de sa Parole. Le Nouveau Testament éclaire l’Ancien Testament. Ainsi toute la Parole de Dieu se révèle être la vérité (Jean 17. 17). Les Israélites n’ont que l’Ancien Testament, et ne comprennent pas toujours clairement ce que Dieu leur enseigne par les Écritures à leur disposition.

Le Seigneur ressuscité n’oubliera pas ses disciples et leur promet de les attendre en Galilée (v. 28 et 29) ; promesse qu’Il accomplit (ch. 16. 7 et 19).

Après la résurrection du Seigneur, Il s’occupera de restaurer Pierre, en Jean 21. Pierre l’a renié trois fois, et le Seigneur lui posera trois fois la même question : « Simon, fils de Jonas, m’aimes-tu plus que ne font ceux-ci ? (v. 15, 16 et 17). C’était, pour son disciple, l’épreuve de la foi : ces moments qui, par la suite, nous font honte mais nous montrent que nous avons besoin d’être constamment fortifiés dans le Seigneur, faute de quoi nous tomberons. La confiance en nous-mêmes nous conduira toujours à la chute, à la honte et aux larmes. Le Seigneur peut permettre, pour nous, des situations où nous n’aurons pas la force de tenir ferme avec nos propres forces.

Seul, le Seigneur a la puissance de nous tenir debout dans toutes les situations. « Séparés de moi, vous ne pouvez rien faire » (Jean 15. 5).

Gethsémané, situé sur le Mont des Oliviers, signifie : « pressoir à huile ». Le Seigneur, sur le Mont des Oliviers, a été « pressuré » et l’a été infiniment plus sur la croix, au plus profond de son âme durant les trois heures de ténèbres où Il était frappé de Dieu. Il a été jugé comme « étant fait péché pour nous ».

Dans la Parole, l’huile représente la sainteté : les sacrificateurs étaient oints d’huile, ce qui manifestait la sainteté de leur sacerdoce.

Déjà, dans ce jardin de Gethsémané, le Seigneur était prêt à obéir jusqu’au bout à son Père, malgré l’horreur qui L’étreignait à l’approche de ces heures terribles de l’expiation de nos péchés, Lui, le saint et le juste ! Son angoisse, à l’approche de ces moments dont Il avait une sainte horreur, était telle que sa « sueur découlait jusqu’à terre comme des grumeaux de sang » (Luc 22. 44). Mais Il n’a pas reculé. Ses souffrances physiques, certes, mais ses terribles souffrances morales sont bien propres à toucher notre cœur. Dès le début de son service, le Seigneur a été « tenté » par le diable trois fois, et chaque fois le Seigneur l’a repoussé en lui répondant par la Parole (Luc 4. 13). Après avoir échoué dans ses tentations, le diable « se retira pour un temps ». La Parole et la prière sont des armes décisives contre les tentations de l’ennemi (Éph. 6. 17 et 18).

Pour la troisième fois, le Seigneur prend avec Lui Pierre, Jacques et Jean. Il les avait pris, seuls des douze, lors la résurrection de la fille de Jaïrus, lors de sa transfiguration et à Gethsémané (ch. 5. 37 ; 9. 2 à 8). En Galates 2. 9, l’Esprit Saint nous révèle qu’ils étaient considérés comme étant des « colonnes » dans l’Assemblée. Leur action était profondément fondée sur la Parole. Ces trois circonstances qu’ils avaient vécues avaient fortifié leur foi.

À la fois Dieu et homme, le Seigneur, dans son humanité parfaite, au cours de ces derniers moments, éprouvait le besoin de sympathie, de consolation de la part de ses trois disciples : « L’opprobre m’a brisé le cœur, et je suis accablé ; et j’ai attendu que quelqu’un eût compassion de moi, mais il n’y a eu personne… et des consolateurs, mais je n’en ai pas trouvé » (Ps 69. 20).

Trois fois, le Seigneur, dans son angoisse, revient vers ses trois disciples, et les trouve endormis ! Nous-mêmes, nous nous endormons facilement, au lieu d’entrer quelque peu dans le souvenir de ses souffrances et dans tout ce qu’Il nous a donné par pure grâce. Il désire nous faire entrer toujours plus en possession des bénédictions que son cœur nous destine. Ne soyons pas de ceux qui dorment.

Témoin de cette scène douloureuse, Dieu envoie un ange pour le fortifier (Luc 22. 43). Une créature fortifie son Créateur ! En Matthieu 26. 38 à 40, le Seigneur leur dit : « Veillez avec moi ». Peu après, constatant leur défection, Il leur dit : « Ainsi, vous n’avez pas pu veiller une heure avec moi ? ». Parmi ces trois disciples, plus tard, Jean a écrit un évangile, trois épîtres et l’Apocalypse ; Pierre et Jacques ont écrit des épîtres. Ils avaient probablement appris plus que les autres, et leurs écrits en rendent témoignage.

Jésus, dans sa communion parfaite avec son Dieu, peut L’invoquer : « Abba, Père » (v. 36). Il y a là une expression de tendresse. Devenus à notre tour ses enfants par grâce, par la foi, nous aussi nous pouvons appeler Dieu de la même expression d’amour et de reconnaissance (Rom. 8. 15).

Mais au verset 41, il est trop tard : les disciples n’ont pas su apporter la moindre consolation au Seigneur qui leur dit : « Dormez dorénavant et reposez-vous ; il suffit, l’heure est venue ». L’instant d’après, Judas était là et Le livrait.

Le combat moral du Seigneur à Gethsémané était en rapport avec sa nature divine d’Homme sans péché et qui allait être « fait péché ». Bien qu’ayant toujours fait la volonté de Dieu, Il allait être abandonné de Dieu. Bien qu’étant le Prince de la vie et ayant la vie en Lui-même, Il allait goûter la mort pour tout. Mais son œuvre accomplie, Dieu l’a sauvé hors de la mort (Héb. 5. 7 et 8).

Jean rapporte la rencontre du Seigneur avec Nathanaël. Celui-ci lui dit : « Tu es le Fils de Dieu » Le Seigneur lui répond : « Désormais, vous verrez les anges de Dieu monter et descendre sur le fils de l’homme » ? Il révèle ainsi qu’Il est à la fois Dieu et homme (Jean 1. 50 à 52).

Ces versets nous parlent du drame de Judas qui, durant trois ans et demi a suivi le Seigneur, a écouté et a entendu tout ce qu’Il leur a enseigné, mais n’a rien reçu ! Il semble que la seule chose qui l’intéressait, c’est qu’il portait la bourse commune où l’on mettait l’argent, car il était voleur. Et, pour trente pièces d’argent, il s’apprête à vendre le Seigneur, réalisant ce qu’annonçaient les Écritures.

Judas avait averti ceux qui le suivaient qu’il leur désignerait celui qu’ils cherchaient par un baiser. Et parvenu en Gethsémané, il s’approche du Seigneur et Le salue : « Rabbi, Rabbi ! et il le baisa avec empressement » (v. 45). Judas, n’ayant jamais donné son cœur au Seigneur, ne pouvait pas l’appeler Seigneur comme les autres disciples. Il L’appelle Rabbi (Maître qui enseigne).

Alors ils se saisirent de Lui. En Luc 22. 47 et 48, le Seigneur laisse transparaître sa douleur en lui disant : « Judas, tu livres le fils de l’homme par un baiser ? » Quel mépris il y a dans le cœur du traître, alors qu’un baiser est un signe d’amour ! Si le Seigneur revenait aujourd’hui parmi les hommes, Il serait trahi et mis à mort de la même manière.

Jean, dans son évangile qui présente le Seigneur comme le Fils de Dieu, décrit cette scène étonnante. C’est Lui-même qui s’avance vers eux et demande : « Qui cherchez-vous ? » À la suite de leur réponse Il leur dit : « C’est moi » ; à ces mots, ils reculent et tombent par terre. Ils se trouvent devant le Fils de Dieu et ne peuvent tenir devant Lui : aucun homme ne peut tenir devant Dieu ! Puis, le Seigneur renouvelle sa question, recevant la même réponse, et Il leur dit : « Je vous ai dit que c’est moi ; si donc vous me cherchez, laissez aller ceux-ci » (Jean 18. 4 à 8). Cette fois, c’est le Fils de l’homme qui répond, et ils ne s’effrayent plus. Mais Il a pris soin de préserver ses disciples (v. 9).

Alors tous ses disciples s’enfuirent, même Pierre, si sûr de lui ! Le cœur humain ne peut supporter ces choses que Dieu a préparées d’avance. Le Seigneur connaissait de toute éternité ce qui devait se passer, et il fallait que cela arrive en son temps (Luc 22. 53 ; Jean 13. 1).

Le Psaume 55. 12 à 14 dévoile ce que le Seigneur a ressenti de chagrin, lorsque Judas L’a trahi et a conduit ceux qui L’ont arrêté dans le jardin. Le traître était l’un d’entre les douze qui trempait avec Lui au plat (v. 20) !

Judas était bien loin du Seigneur car il avait dit à ceux qui venaient l’arrêter : « amenez-le sûrement ». Pourtant, il avait vu plusieurs fois le Seigneur se dérober devant ceux qui voulaient L’arrêter pour Le mettre à mort, car son heure n’était pas encore venue. Mais là, son heure était venue et rien ne pouvait différer pour Lui le moment d’aller à la croix. Alors, Il s’est livré Lui-même et rien n’aurait pu L’arrêter, Il est allé jusqu’à la mort. Lui qui avait la vie en Lui-même, Il a goûté la mort pour tout. Il a tout supporté par amour, et pour son Dieu qu’Il a glorifié, et pour nous sauver. Le châtiment qu’Il a enduré, c’est celui que nous méritions mais que, par amour pour nous, Il a accepté de subir à notre place. Quel amour !

Comme Il a protégé ses disciples en danger dans le jardin, et aucun n’a été inquiété par ceux qui arrêtaient le Seigneur, Il nous protège aussi dans nos circonstances particulières, afin que notre vie soit un témoignage pour notre Sauveur et Seigneur. Prenons garde de ne pas nous laisser entraîner par le diable, qui cherche des occasions pour faire de nous ses victimes. Dieu nous donne ce témoignage des dangers de s’engager inconsidérément avec ce terrible ennemi !

Le Seigneur avait dit à ceux qui L’écoutaient : « Aimez vos ennemis » (le sermon sur la montagne). Et, dans les derniers moments qu’Il passe sur la terre, Il en donne le témoignage en guérissant l’oreille coupée de l’esclave du souverain sacrificateur (Luc 22. 51).

Le verset 49 montre que nul ne pouvait mettre la main sur le Seigneur et L’arrêter tant que son heure n’était pas encore venue pour cela.

La nuit de son arrestation, le Seigneur a comparu devant six tribunaux :

– Dans la maison du souverain sacrificateur.

– Devant le sanhédrin réuni de nuit, en contradiction avec la Loi.

– De nouveau devant le souverain sacrificateur aux toutes premières heures du matin.

– Devant Pilate.

– Devant Hérode.

– Enfin, de nouveau devant Pilate.

Pierre, qui s’était enfui avec tous les disciples, s’était ravisé et suivait le Seigneur de loin. Il aimait beaucoup son Seigneur, et voulait voir ce qu’il Lui adviendrait (Mat. 26. 58). « Et il s’assit avec les huissiers et se chauffait près du feu » (v. 54). Il s’était mis dans une situation où il ne pouvait que tomber. Le Psaume 1. 1 déclare : « Bienheureux l’homme qui ne marche pas dans le conseil des méchants, et ne se tient pas dans le chemin des pécheurs, et ne s’assied pas au siège des moqueurs ». Mais Pierre s’était assis et se chauffait dans la compagnie des ennemis du Seigneur. « Les mauvaises compagnies corrompent les bonnes mœurs » (1 Cor. 15. 33).

Prenons garde à ne pas nous trouver volontairement dans la compagnie des ennemis de Dieu, car nous ne sommes pas plus forts que ce disciple.

Le Seigneur était « la lumière du monde » : la lumière céleste, et celui qui le suit (de près), ne marche pas dans les ténèbres mais a « la lumière de la vie » (Jean 8. 12). Si un croyant s’éloigne du Seigneur, il perd la vraie lumière et tombera à coup sûr, en s’éclairant à la fausse clarté humaine et mondaine (És. 50. 11). S’étant mis dans une mauvaise situation, Pierre a renié son Maître et a pleuré amèrement lorsque le Seigneur, au même moment, s’est tourné vers lui avec amour, mais avec douleur.

Suivre le Seigneur avec nos propres forces nous conduira à la chute. « Séparés de moi vous ne pouvez rien faire » (Jean 15. 5). Mais « Près de moi, tu seras bien gardé » (1 Samuel 22. 23). Recherchons toujours la compagnie de ceux qui aiment le Seigneur et Le suivent de près. Dans les activités quotidiennes, nous nous trouvons mêlés au monde, mais demandons au Seigneur sa protection : Il répond aux prières de ses bien-aimés.

Le Seigneur peut, parfois, afin que nous apprenions à nous connaître nous-mêmes, permettre une chute qui nous fera pleurer. Dans notre repentance et notre confession, Il nous relèvera, nous approchera plus près de Lui et nous fera croître « jusqu’à la mesure de la plénitude de la stature du Christ » (Éph. 4. 13). Pierre n’a-t-il pas été restauré ? (Jean 21. 15 à 18)

Du v. 55 au v. 59, les ennemis de Jésus cherchent des faux témoins, contrairement à ce qu’indique Exode 20. 16 et Proverbes 19. 5 ; mais ils n’en trouvent pas, car ils ne s’accordaient pas entre eux et tordaient les paroles que le Seigneur avait dites (Jean 2. 18 à 21). Confronté aux faux témoins, le Seigneur ne répond à aucun. Il ne répondra qu’à la voix d’adjuration, en obéissance à la loi (Lév. 5. 1). Toute la culpabilité des chefs du peuple, qui devaient respecter et faire respecter toute la loi, est mise en pleine lumière, ainsi que celle des faux témoins. Mais ils l’ont enfreinte délibérément. Ils voulaient faire mourir le Seigneur. Sans le savoir, ils accomplissaient la volonté de Dieu, mais leur culpabilité reste entière.

Enfin, le souverain sacrificateur l’adjure (Mat. 26. 63) de dire s’il est le Fils de Dieu. Se soumettant à la loi, Il répond : « Je le suis » (v. 62). Et Il ajoute qu’ils Le verront apparaître sur les nuées du ciel (Apoc. 14. 14 à 16). S’Il n’a rien répondu aux mensonges des faux témoins, selon la loi, Il répond la vérité.

À la question du souverain sacrificateur : « Toi, tu es le Christ, le Fils du béni ? », le Seigneur répond affirmativement et en évoquant sa future venue en gloire et en puissance (v. 62 ; Apoc. 14. 14 et suivants). Dans le même temps où, par respect pour Dieu, les Juifs n’osant pas prononcer le nom « Dieu », l’appellent « le Béni », ils condamnent sans appel son Fils !

Plus tard, le résidu des Juifs se repentira en voyant apparaître devant lui : « Celui qu’ils auront percé, et ils se lamenteront sur Lui comme on se lamente sur un fils unique » (Zach. 12. 10 ; ch. 14. 3 à 5 ; Ps. 8. 5 et 6 ; Ps. 110. 1 et suivants). Et désormais, Il établira son royaume qui ne passera pas (Dan. 7. 13 et 14).

Le souverain sacrificateur s’enfonce de plus en plus dans la désobéissance à la Loi. Après avoir convoqué un sanhédrin en pleine nuit (ce qui était interdit), il déchire ses vêtements, ce que ne devait jamais faire un sacrificateur, car il était sanctifié, et représentait le Seigneur, « grand souverain sacrificateur pour l’éternité ».

Devant la parole d’adjuration du souverain sacrificateur (Mat. 26. 63), le Seigneur, qui n’a rien répondu aux fausses accusations des faux témoins, obéit à la loi et répond selon la vérité, sachant que sa réponse servira à ces hommes religieux jaloux de leurs prérogatives, de prétexte à sa condamnation (v. 64) car sa réponse est faussement qualifiée de « blasphème » !

C’est sur une vérité fondamentale que le Seigneur est condamné à mort car Il est réellement le Fils de Dieu. Les Juifs et les nations sont co-responsables de sa condamnation. Sous la domination des Romains, les Juifs n’avaient pas la liberté de mettre personne à mort. Aussi, ils ont eu recours au gouverneur romain pour obtenir que le Seigneur soit crucifié.

Mais auparavant, ces chefs religieux ont laissé libre cours à leur méchanceté, en molestant le Seigneur. Ils ont usé de brutalité sans retenue et Lui ont exprimé toute leur haine alors que Lui, le Fils de Dieu, était venu en grâce et en amour. Même les huissiers qui, en Jean 7. 45 et 46, reconnaissaient qu’Il n’était pas seulement un homme ordinaire, se dressent contre Lui et Le frappent de leurs mains ! Le Seigneur n’esquive pas leur méchanceté et subit leurs outrages sans un mot de protestation, malgré ses souffrances (És. 50. 6). En cela comme en toutes circonstances, nous avons là notre modèle.

Ces passages étreignent notre cœur, lorsqu’on pense à toute la compassion que le Seigneur a manifestée envers les malheureux qu’Il rencontrait sur son chemin. Et Lui, Il n’a trouvé que la haine, le mépris, les coups, les crachats et la mort de la croix. Et Il n’a rien dit. Il a pleinement accompli l’œuvre qu’Il était venu faire sur la terre, afin de glorifier Dieu et de sauver les hommes.

Ces moments sont uniques et solennels dans les annales de l’histoire de l’humanité en relation avec son Dieu créateur. C’est le moment où les hommes ont manifesté la plénitude de leur méchanceté, non plus envers leurs semblables, mais envers leur propre Créateur ! La quintessence du péché s’est manifestée là, car il fallait que, par sa mort sur la croix, le Seigneur anéantisse le péché dans la plénitude de sa capacité. Le Seigneur, Dieu venu sous la réalité d’un Homme, Lui qui a la vie en Lui-même, a goûté la mort pour tout ; le Prince de la vie a été mis à mort par ses propres créatures !

C’était le plan éternel divin, et les hommes ont exécuté sa volonté à leur insu. Ils gardent cependant toute la responsabilité de leurs actes de méchanceté foncière envers leur Créateur et Rédempteur.

Ainsi, Dieu a entièrement ôté le péché en relation avec sa sainteté absolue.

Plus tard, Étienne, fidèle disciple de Christ, a été mis à mort à cause de sa foi en Jésus, avec la même méchanceté haineuse (Act. 7. 57 à 60) : et comme son Maître il ne s’est pas dérobé à la mort après avoir dit la vérité à ses bourreaux. Il a été cette « ambassade » dont parle le Seigneur, pour Lui dire : « Nous ne voulons pas que Celui-ci règne sur nous » (Luc 19. 14).

Devant la prétention de Pierre, de Le suivre jusqu’à la mort, le Seigneur l’avait averti qu’il le renierait publiquement trois fois, avant que le coq chante deux fois (v. 27 à 31). Dans nos meilleures résolutions du cœur, appuyons-nous sur la puissance du Seigneur et non sur nous-mêmes, car nous sommes sans force.

Si la Parole nous avertit (1 Cor. 10. 12), c’est que nous pouvons tomber si nous nous appuyons sur nous-mêmes. Le Seigneur est le vrai Boaz (en Lui est la force).

Le comportement de Pierre nous en apprend beaucoup sur nous-mêmes, car nous avons tous la chair en nous et les mêmes faiblesses : devant les dangers imminents, nous craignons et reculons comme lui, si nous n’avons pas une foi solide.

L’exemple d’Étienne, lors de sa lapidation par les chefs du peuple, est l’exemple d’une foi qui va jusqu’au bout, jusqu’à la mort acceptée (Act. 7). Il nous montre ce que nous sommes, et ce que nous pourrions faire si notre foi était réellement vigoureuse.

Pierre, l’un des trois disciples que le Seigneur, à plusieurs reprises, avait invités à Le suivre, est le seul qui avait marché sur les eaux. Mais devant la force du vent, sa foi avait faibli, et le Seigneur avait dû le secourir. Devant le sanhédrin où le Seigneur avait le plus besoin de consolateurs, Pierre se dérobe et reste « en bas pour se chauffer » ! Et c’est là qu’il va tomber dans le reniement de son Maître qu’il aimait.

Nous-mêmes, ne sommes-nous pas « en bas » lorsque nous sommes occupés de nos propres intérêts, au lieu de penser « aux choses qui sont en haut » (Col. 3. 2). Cependant, Pierre était reconnu comme ayant été avec Jésus (v. 67, 69 et 70). Notre comportement devant le monde et notre langage doivent nous faire reconnaître comme étant avec Jésus, et non comme Pierre faisant des imprécations et jurant, pour donner de la force à ses paroles de négation. Il était loin du moment où il avait déclaré : « Tu es le Christ, le fils du Dieu vivant ».

C’est en nous tenant près du Seigneur que nous marcherons « comme des enfants de lumière ». De la même bouche nous pouvons dire de saintes paroles et de mauvais propos (Jac. 3. 9). Le Seigneur avait averti les disciples qu’ils Le laisseraient seul (v. 27 et 30), mais ils ne L’avaient pas écouté : « Dieu parle une fois et deux fois et l’on n’y prend pas garde » (Job 33. 14). Quelle tristesse devait remplir le cœur du Seigneur en entendant son disciple le renier avec tant de force ! N’était-ce pas Pierre qui, dans le jardin de Gethsémané, avait coupé l’oreille de l’esclave du souverain sacrificateur, que le Seigneur avait guéri ? (Luc 22. 50 et 51 ; Jean 18. 10 et 26)

Enfin, prenant conscience de son triple reniement après que le coq ait chanté deux fois, Pierre « pleura » (v. 72). En Luc 22. 51 et Matthieu 26. 75, « il pleura amèrement » .Après ce troisième reniement de Pierre, le Seigneur se retourne et le regarde avec une infinie tristesse mais avec compassion, brisant le cœur de son cher disciple, lui montrant par ce regard qu’il est toujours son bien-aimé (Luc 22. 61).

Lorsque nous avons péché et que nous en prenons conscience, la Parole ne nous blesse-t-elle pas et ne nous fait-t-elle pas verser des larmes de repentance ? Notre âme ne se remplit-elle pas de tristesse ? C’est un moment douloureux, mais c’est le début de la restauration. C’est dans les larmes qu’a commencé la restauration de Pierre. Aux chefs religieux, plus tard, Pierre pleinement restauré, pourra leur reprocher qu’ils ont renié « le Saint et le Juste ».

Lorsque nous péchons, le Seigneur nous regarde avec la même compassion attristée, pour nous dire : Regarde vers moi, car je t’aime toujours.

Ch. 15

La nuit de son arrestation et tôt le matin, le Seigneur a subi six interrogatoires, dont deux fois devant le sanhédrin et deux fois devant Pilate. Les Juifs qui l’ont livré n’avaient pas la liberté de le condamner eux-mêmes à la mort. Les Romains leur avaient interdit de mettre à mort qui que ce soit. C’est pourquoi, après avoir décidé « qu’il méritait la mort », car Il avait déclaré qu’Il était le Fils de Dieu, ils l’ont livré à Pilate afin qu’Il soit crucifié.

À l’interrogatoire de Pilate, Jésus ne répondit rien aux fausses accusations des Juifs (v. 5 ; És. 53. 7). Pour Pilate, le fait que le Seigneur soit accusé d’être le Fils de Dieu ne méritait pas la mort. Même lorsqu’ils l’accusent de s’être déclaré être le Roi des Juifs (v. 2 et 3), Pilate est prêt à le relâcher. Mais devant l’insistance du peuple excité par les principaux sacrificateurs (v. 10 et 11), il Le leur livra pour être crucifié, après L’avoir fait fouetter (v. 15) !

Aux fausses accusations des Juifs, Il ne répondit rien, même devant Pilate. Mais Il a toujours répondu, et aux Juifs et au gouverneur romain, selon la vérité. Il est vraiment le Fils de Dieu et le Roi d’Israël. C’est là « la belle confession qu’Il a faite devant Pilate » (1 Tim. 6. 13). Il s’en remettait à son Dieu. Sachons, nous aussi, nous en remettre au Seigneur en toutes circonstances (Prov. 16. 3).

Le mépris des principaux sacrificateurs pour le Seigneur éclate devant Pilate : « Nous avons trouvé cet homme » (Luc 23. 2). Ils l’accusent devant Pilate comme étant un homme sans importance. Dans le même verset, ils disent : « se disant lui-même être le Christ, un roi » : un roi parmi d’autres, rien de plus !

Nous portons en nous la nature adamique, étant des meurtriers potentiels, et sommes tous représentés dans cette foule hurlante. Devant nous, la perfection de l’Homme Christ Jésus brille en gloire pour Lui-même et pour son Dieu ! Quel contraste !

Après avoir guéri les malades et les infirmes, ressuscité les morts, chassé des démons et nourri les foules qui Le suivaient, Jésus ne trouve plus, devant Lui, que mépris, méchanceté foncière et haine des foules livrées à l’instinct meurtrier de l’homme sans Dieu, criant contre le seul Juste : «Ôte ! Ôte ! Crucifie-le ! La justice de Dieu est juste : ayant mis notre foi en Christ notre Sauveur, nous n’avons rien à craindre.

Barabbas, condamné à mort pour meurtre, nous ressemble, et est délivré tandis que le Seigneur l’a remplacé sur la croix. Nous, les condamnés, n’avons-nous pas été épargnés de la justice de Dieu qui est tombée sur le Seigneur, le Juste ? Ayons à cœur de « montrer » le Seigneur, par une vie qui L’honore. Persévérons dans la prière pour ne pas nous égarer à agir comme la foule incrédule et cruelle. Une semaine plus tôt, le peuple criait : « Hosanna au fils de David ! » (Mat. 21. 9 et 15). Maintenant, excité par les principaux sacrificateurs, il hurle contre Lui : « Ôte ! Ôte ! Crucifie-le ». On peut penser que c’est la même foule, mais harcelée par les chefs religieux, qu’elle craignait (v. 11).

En Jean 19. 13 à 16, les principaux sacrificateurs proclament : « Nous n’avons pas d’autre roi que César » Quel reniement ! Ils rejettent le Seigneur qui, lorsqu’Il établira son royaume millénaire, régnera réellement en puissance et en gloire, sur les Juifs et sur les nations. Dans leur inconscience et leur méchanceté, ils se maudissent eux-mêmes et leurs enfants (Mat. 27. 25).

Et Pilate leur cède et leur livre Jésus après l’avoir fait fouetter (És. 50. 6 ; Ps. 129. 3), bien qu’il soit convaincu de son innocence. Du côté de Dieu, sa volonté se réalise afin que ses plans s’accomplissent en rédemption ; mais quelle responsabilité pour le peuple rejetant son Seigneur et Sauveur !

Voilà ce que le Seigneur a dû souffrir afin que nous soyons épargnés de la justice divine. Prenons garde de ne pas nous laisser entraîner par les réactions irréfléchies des hommes conduits par leurs instincts, et qui nous pousseraient à faire le mal (Prov. 16. 29). Restons bien près du Seigneur par la prière de la foi.

Les soldats s’acharnent sur le Seigneur seul, et non sur les deux brigands qui seront crucifiés à ses côtés. Ils se moquent du Seigneur qui est « Dieu manifesté en chair » ! Ils le couronnent d’épines qui rappellent la malédiction de la terre produisant des épines ; ils Lui frappent la tête, Lui crachent au visage et Le revêtent d’un manteau d’écarlate (couleur de la royauté) et, par dérision, s’agenouillent à ses pieds, en lui disant : « Salut, roi des Juifs ! » (v. 16 à 19). Dans la dérision, ils anticipent sans le savoir, qu’au jour de son triomphe et de sa gloire, « Tout genou se ploiera devant Lui et toute bouche confessera qu’il est Seigneur à la gloire de Dieu le Père » (Phil. 2. 10 et 11). La moquerie n’aura plus sa place alors !

Cette méchanceté gratuite est stigmatisée par Dieu Lui-même en Genèse 6. 5 : « Et l’Éternel vit que la méchanceté de l’homme était grande sur la terre, et que toute l’imagination des pensées de son cœur n’était que méchanceté en tout temps ». Séparé de Dieu, l’homme manifeste son mauvais cœur sans retenue.

Le Seigneur ne se dérobe pas comme Il en avait le pouvoir. Il endure tout sans un mot de protestation, et Il ira jusqu’à la mort, car Il était venu pour cela. Mais ces versets nous ramènent à ses souffrances morales et spirituelles bien plus dures à supporter que les souffrances physiques qu’Il connut sur la croix. Nous sommes ramenés à Ésaïe 50. 6 et 53 : « Nous, nous l’avons estimé battu, frappé de Dieu et affligé » mais : « par ses meurtrissures nous sommes guéris ». Le Seigneur avait averti d’avance ses disciples qu’il en serait ainsi (ch. 10. 33 et 34).

Dans notre passage, la prophétie s’accomplit à la lettre. Il est condamné par les Juifs pour avoir déclaré être le Fils de Dieu et le Roi d’Israël. Pilate Le reconnaît comme étant innocent, mais Le condamne à la mort pour complaire aux Juifs (v. 15) !

Ses souffrances les plus terribles, Il les supportera de la part de Dieu, durant les trois heures de ténèbres où Il sera fait péché pour nous et abandonné de Dieu, et cela Lui arrache un poignant cri de douleur morale (v. 34) !

Au v. 21, un certain Simon, père d’Alexandre et de Rufus, qui revenait des champs alors que le Seigneur, portant sa croix, allait à Golgotha pour y être crucifié, est requis pour la porter lui-même. En Actes 19. 33 et 34 et Romains 16. 13, on retrouve ces deux disciples, Alexandre et Rufus.

Quant à Simon, d’abord indifférent, il se peut qu’il ait accepté le Seigneur comme son Sauveur lorsque Dieu a permis qu’il se charge de la croix, comprenant peut-être que c’était lui qui aurait dû être crucifié, et que le Seigneur l’a été à sa place. Dieu lui a montré qu’il y avait des choses plus importantes que d’aller aux champs ce jour-là ! Il semble que cette famille était connue parmi les disciples lorsque cet évangile a été écrit.

Simon a porté la croix du Seigneur physiquement. Quant à nous, c’est moralement que nous devons la porter chaque jour, suivant le Seigneur fidèlement (Marc 8. 34 et 35). C’est réaliser que nous sommes morts avec Christ, quant à l’homme naturel qui est en nous, et que nous vivons dans l’obéissance de la Parole, volontairement et par amour pour le Seigneur qui nous a aimés le premier.

Pour indifférent qu’il était, Simon n’était pas un moqueur ni un ennemi. Mais il a dû comprendre que le Seigneur l’a aimé jusqu’à accepter d’être crucifié à sa place : Christ a été notre substitut devant la justice de Dieu. Paul avait bien compris cela ; il dit aux Galates : « Je suis crucifié avec Christ » (ch. 2. 20). Notre chair a été crucifiée à la croix de Christ.

Les Psaumes parlent beaucoup des souffrances du Seigneur (Ps. 69. 4 ; Ps. 102. 8 etc…).

La crucifixion du Seigneur devait avoir lieu hors de la ville, selon les ordonnances légales : les corps des animaux sacrifiés et dont le sang était porté dans les lieux saints, devaient être brûlés hors du camp (Héb. 13. 11 et 12). La mort du Seigneur devait avoir lieu en dehors de la ville : à Golgotha.

Le Seigneur crucifié avait accepté de prendre le vinaigre à la fin de son supplice et de mourir (v. 36) ; mais Il avait refusé de prendre le vin mixtionné de myrrhe au début de la crucifixion (v. 23), car c’était un breuvage anesthésiant. Le Seigneur refusait que ses souffrances soient atténuées car, même s’Il était l’expression du Dieu bienheureux, Il était venu pour endurer toutes les souffrances dans leur plénitude. Le vinaigre qu’Il accepta, répondait à la prophétie : « Dans ma soif, ils m’ont abreuvé de vinaigre » (Ps. 69. 21).

Les évangiles sont très sobres sur les souffrances que le Seigneur a endurées. Il faut lire les Psaumes et les prophètes pour avoir des révélations sur ce que le Seigneur a ressenti secrètement sans se plaindre. L’Ancien Testament est plus révélateur ; mais lorsque les souffrances du Seigneur sont là, bien réelles, alors la Parole devient très sobre : Dieu jette sur elles un voile de pudeur !

Prophétiquement, le Seigneur avait pu dire : « Pour mon amour, ils ont été mes adversaires » et Hébreux 12. 2 nous apprend pourquoi : « À cause de la joie qui était devant Lui, Il a enduré la croix, ayant méprisé la honte » sans se dérober aux souffrances qu’Il ressentait parfaitement. La joie qui était devant Lui, était de glorifier Dieu son Père, et de lui amener les créatures perdues que nous étions, nous transformant en enfants de Dieu, destinés à goûter à la joie éternelle dans la contemplation du Seigneur de gloire ! Et cela, par pure grâce pour nous.

Le Père et le Fils « allaient les deux ensemble », poursuivant un même but : nous rassembler en un dans le sein du Seigneur de gloire (Jean 17. 22 et 23), afin que nous goûtions à sa joie, éternelle et parfaite, nous qui sommes dans la peine sur cette terre (Prov. 31. 6 et 7). Si, pour Isaac, Dieu avait préparé un bélier pour substitut (Gen. 22. 1 à 14), pour son propre Fils il n’y en a pas eu. Il fallait qu’Il consomme son Fils, son Bien-aimé, par des souffrances (Héb. 2. 9 à 11), afin de nous pardonner et de faire de nous ses enfants. Il est écrit : « Maudit est quiconque est pendu au bois » (Gal. 3. 13 ; Deut. 21. 23) : Il a pris notre place de malédiction.

Dès l’éternité, Il était l’Agneau de Dieu (1 Pier. 1. 18 et 19) destiné à être immolé. Ainsi, nous Le contemplerons dans l’éternité avec ses mains, ses pieds et son côté percés, au milieu du trône (Apoc. 5. 6 à 8).

Pilate avait fait un écriteau sur la croix, et il avait écrit : « Le roi des Juifs ». Ceux-ci demandèrent que ce libellé porte la mention : « Il a dit je suis le roi des Juifs ». Mais Pilate répondit : « Ce que j’ai écrit, je l’ai écrit ». Sans le savoir, il confirmait la vérité !

Après L’avoir crucifié, les soldats partagèrent ses vêtements et jetèrent le sort sur sa robe sans coutures (Ps. 22. 18) avant même qu’Il soit mort. La robe tissée tout d’une pièce manifestait sa parfaite divinité. Les hommes s’acharnent sur le Seigneur seul, et non sur les deux brigands !

Aux versets 29 et suivants, suivent des blasphèmes contre Dieu qu’ils accusent de ne pas aimer son Fils. Ceux qui passaient par là se moquent du crucifié, qu’ils supposent être impuissants pour se libérer Lui-même (v. 29). En Matthieu 27. 43, ils accusent Dieu de ne pas « tenir à lui » puisqu’Il ne le délivre pas (Ps. 18. 19), alors « qu’Il s’est confié en Lui » (Ps. 22. 8). C’était une parole terrible pour le Seigneur.

Tout ce qui était écrit s’est réalisé à la lettre. Dès la Genèse au ch. 6. 5, Dieu constate ce qu’il en est du cœur de l’homme : « méchanceté en tout temps » et Il s’en affligea.

Les Juifs reconnaissent qu’Il a sauvé les autres… qu’Il s’est confié à l’Éternel, mais ils s’endurcissent. « Qu’Il descende de la croix, et nous croirons en Lui ». Si le Seigneur les avait pris au mot, ils n’auraient pas davantage cru en Lui ! Ils n’ont pas même cru en sa résurrection. Le Seigneur avait dit : « Ils ont Moïse et les prophètes, qu’ils les écoutent » : mais leur endurcissement était si profond, qu’ils s’y enfonçaient toujours plus, s’acharnant à faire souffrir le Seigneur.

Le Seigneur est resté six heures sur la croix avant de mourir, la rédemption étant achevée. Les trois premières heures, Il a été confronté à la méchanceté des hommes, à leurs moqueries et à leurs provocations. Mais ce sont les heures de l’holocauste, de son offrande à son Dieu pour Le glorifier.

Durant les trois dernières heures, heures de ténèbres (v. 33), Il a eu affaire avec Dieu dans les terribles souffrances de l’expiation, confessant nos péchés, étant fait péché pour nous et frappé de Dieu comme tel, Lui, le Saint et le Juste ! Il a été le sacrifice pour le péché.

Ces ténèbres n’étaient pas naturelles comme provenant d’une éclipse de soleil, car ce n’était pas la période de l’année pour cela. Mais, durant ces trois dernières heures sur la croix, Dieu voulait que nul œil ne voie ce qui se passait exclusivement entre Lui-même et son Fils, c’est pourquoi Il a jeté un voile d’obscurité pudique sur la terre. Dieu, durant ces heures ténébreuses, jugeait le péché sur son Fils (Lam. 3. 2 et 3), son bien-Aimé, et L’a abandonné ! Quelles souffrances morales pour le Seigneur ! Cet abandon de son Dieu lui a arraché ce cri : « Mon Dieu ! Mon Dieu ! Pourquoi m’as-tu abandonné ? » (D’une forte voix : v. 34 ; à haute voix en Luc 23. 46 ; et un rugissement : Ps. 22. 1) : c’est la quatrième parole dite par le Seigneur sur la croix, la parole centrale, en araméen.

Cependant, à l’issue de ces trois heures terribles de souffrances indicibles, la grande question du péché a été réglée définitivement.

Ces ténèbres montrent aussi l’état du monde, sans Dieu et plongé dans les ténèbres morales de l’incrédulité.

La neuvième heure, où le Seigneur a poussé son cri de douleur d’être abandonné par son Dieu, est aussi l’heure de la prière (Act. 3. 1). Peut-être est-ce l’heure où le Seigneur a invoqué son Dieu, Le suppliant de le délivrer à la fin de l’expiation (Ps. 22. 19 à 21). L’œuvre du Seigneur sur la croix a rendu possible la rédemption, et donc le pardon de nos péchés moyennant la foi en Lui et à l’efficace de son sacrifice. Le Seigneur savait de toute éternité qu’Il devrait connaître ces souffrances et l’abandon de son Dieu. Il était venu pour cela, et Il est allé jusqu’au bout pour nous racheter, malgré les provocations réitérées de ceux qui lui suggéraient de descendre de la croix (v. 30, 32 et 36). Satan dictait ces provocations : il aurait bien voulu que le Seigneur descende de la croix : alors le diable aurait triomphé !

Mais le Seigneur est resté jusqu’au bout et a été vainqueur, ayant « pillé les biens de l’homme fort ». Plusieurs expressions de la Parole rendent témoignage de ses souffrances cachées, alors qu’Il était plongé dans les ténèbres et dans le silence (Lam. 3. 12 ; Ps. 38. 2, 4 et 13 ; Ps. 88. 6, 7, 16 à 18). Dieu a été « courroucé contre son Oint » lorsqu’il a été fait péché. Mais la question du péché ayant offensé Dieu a été définitivement réglée durant ces terribles heures de souffrances : c’est l’expiation. Dans le Lévitique, un homme qui avait péché devait offrir un sacrifice sur la tête duquel il devait mettre ses mains, déchargeant ainsi, symboliquement, son péché sur la victime avant de l’égorger (Lév. 4. 3 et 4). En figure, les fautes du pécheur sont chargées sur la victime. Nos péchés, ont été chargés sur le Seigneur, la sainte victime ! On L’a abreuvé de vinaigre dans sa soif, selon la prophétie (Ps. 69. 21).

Dieu est amour et Il nous aime de toute éternité ; Il nous a créés pour nous aimer éternellement. C’est pourquoi il était indispensable que le Seigneur Jésus, Dieu manifesté en chair, accomplisse l’œuvre de la rédemption, que Lui seul, qui est Saint, pouvait accomplir à la gloire de Dieu.

Il aurait pu descendre de la croix comme ses ennemis l’y provoquaient (Mat. 27. 4) : Il en avait la puissance. Mais seul son amour pour son Dieu et Père et son amour pour nous l’ont retenu sur le bois maudit (Mat. 26. 53). Il accepté pour Lui-même les horribles souffrances qui nous étaient réservées si nous n’avions pas cru en Lui, refusant son si grand salut. Comme nous devons Lui rendre grâces !

« Et Jésus ayant jeté un grand cri, expira » (v. 37). Ce cri puissant étonne le centurion qui veillait sur Lui, et le convainc que « certainement, cet homme était Fils de Dieu » (v. 39). Un homme des nations rend témoignage à la divinité du Seigneur ! Il y avait une raison à cet étonnement du centurion : l’agonie des crucifiés était très lente ; ils mouraient complètement épuisés, n’ayant plus aucune force, pas même pour pousser le moindre cri, et encore moins pour parler.

Le Seigneur n’est pas mort d’épuisement : mais ayant accompli la rédemption en notre faveur et anéanti le péché en étant « fait péché » pour nous, Il a remis son esprit volontairement entre les mains de son Père, et est entré de Lui-même dans la mort afin de vaincre « l’homme fort », Satan qui avait le pouvoir de la mort et ne renvoyait pas ses prisonniers chez eux (És. 14. 17). Il avait dit : « J’ai le pouvoir de donner ma vie et j’ai le pouvoir de la reprendre » (Jean 10. 18). C’est ce qui s’est passé là.

Sa mort est si peu naturelle que même Pilate s’étonne qu’Il soit déjà mort, et s’en informe auprès du centurion qui en était témoin. Lorsque les crucifiés étaient épuisés, on brisait leurs jambes afin qu’ils ne puissent plus se soulever sur leurs pieds pour soulager les muscles distendus de la poitrine, empêchant leur respiration. Dès lors, ils mouraient, épuisés et asphyxiés. On n’a pas eu besoin de briser les jambes du Seigneur. « Pas un de ses os ne sera brisé » (Ex. 12. 46 ; Jean 19. 36).

Entré dans la mort en vainqueur, Il en est sorti en triomphateur le troisième jour, et Il tient dans sa main puissante « les clés de la mort et du hadès » (Apoc. 1. 18). Alors, entre les mains de son Père Il remet son esprit : l’expiation terminée, la communion est retrouvée.

À l’instant même où le Seigneur expire, Dieu déchire le voile du temple depuis le haut jusqu’en bas (v. 38), manifestant que la loi est remplacée par la grâce, et qu’il n’y a plus de « lieu Saint et de lieu très saint – dans lequel seul, le Souverain Sacrificateur, pouvait entrer une fois l’an et en apportant du sang pour lui-même. Désormais, les croyants peuvent entrer en tout temps jusque dans la présence de Dieu, dans le sanctuaire (Héb. 10. 19 à 22).

Plusieurs personnes ont rendu témoignage à la divinité du Seigneur et à son innocence : le centurion (Marc 15. 39), la femme de Pilate (Mat. 27. 19), Pilate lui-même (dans chaque évangile) et même Judas, après sa trahison (Mat. 27. 4).

Aux v. 40 et 41, on trouve plusieurs femmes qui ont suivi le Seigneur et L’ont servi. Cet amour pour le Seigneur a été d’un grand prix pour Lui et pour Dieu, ainsi qu’un encouragement pour nous. Marie de Béthanie n’y est pas : en écoutant le Seigneur, elle a compris qu’Il ressusciterait. Marie, la mère du Seigneur, ne semble pas y être non plus, ayant été probablement amenée par Jean, chez lui, lorsque le Seigneur la lui a confiée avant de mourir (Jean 19. 26 et 27). Le Seigneur mesure la terrible souffrance de sa mère et Il la confie à son disciple qui a le mieux compris combien Il les a aimés – « le disciple que Jésus aimait », comme Jean se nomme dans son évangile.

L’ange qui avait annoncé à Marie qu’elle concevrait un fils dans son sein, lui avait dit « qu’il serait grand et serait appelé Fils du Très Haut ». Et Il était crucifié ! Dans le temple où sa mère et Joseph le présentaient à Dieu, Siméon avait prophétisé à Marie qu’une épée transpercerait sa propre âme (Luc 2. 35) ! Et cela se produisait dans ces moments de souffrances si cruelles pour une mère !

Suivons le Seigneur de près afin de discerner sa volonté pour Le servir, selon la mesure qu’Il départit à chacun et chacune. Le Seigneur nous dit : « Si quelqu’un me sert, qu’il me suive » (Jean 12. 26).

C’est lors de la Préparation du sabbat (donc la veille) que le Seigneur a été crucifié, soit : le vendredi, le lendemain de la Pâque et du premier jour des pains sans levain. Il s’agissait donc d’un grand sabbat (Jean 19. 31 à 34). Les Juifs restaient très attachés à ces rites légaux.

Mais le Seigneur, le véritable Agneau de Dieu, avait été sacrifié et était entré dans la mort. Puis, son sang ayant coulé, la loi, étant pleinement accomplie, n’avait plus lieu d’être observée. Le Seigneur Jésus était la vraie Pâque de Dieu, et est ressuscité le troisième jour : donc, le dimanche.

À la mort du Seigneur, le voile du temple s’est déchiré depuis le haut jusqu’en bas, manifestant ainsi que l’accès dans le sanctuaire était ouvert à tous les croyants : jour et nuit nous pouvons entrer dans le sanctuaire de Dieu pour Le prier ou L’adorer.

Toutes les prophéties se sont trouvées réalisées ! Dieu contrôle toutes choses concernant l’accomplissement de notre salut par le sacrifice de son saint Fils.

Nous pouvons nous reconnaître en Joseph d’Arimathée, qui était un croyant (Marc 15. 43 ; Jean 19. 38). Mais, n’osant pas la montrer publiquement, il révèle sa foi au tombeau du Seigneur : nous dissimulons souvent notre appartenance au Seigneur devant le monde ; et puis, à la faveur d’une circonstance particulière, nous nous révélons plus ouverts. Joseph s’enhardit et demande à Pilate le corps de Jésus, et l’obtient. Dès lors, ayant acheté un linceul, il Le place dans son propre tombeau où, cependant, personne n’avait jamais été mis, oubliant la méchanceté des Juifs et bravant la suspicion de Pilate.

Mais Dieu l’avait fortifié et préparé pour qu’il prenne soin du corps de son saint Fils. Quel contraste entre lui et Pierre ! En Jean 19. 39 à 42, on trouve un second disciple, Nicodème, qui au commencement était allé voir Jésus de nuit par crainte des Juifs. Lui aussi s’enhardit et aide Joseph à mettre le corps de Jésus dans le tombeau. Lui-même avait apporté une mixtion de myrrhe et d’aloès, afin d’embaumer le corps du Seigneur, lorsque le sabbat serait passé. Mais, le Seigneur ressuscitera avant, car Il ne devait pas voir la corruption. Cependant, quel merveilleux geste d’amour pour son Seigneur ! Lui qui, auparavant n’osait pas s’afficher avec Jésus (Jean 3) !

La rapidité relative avec laquelle le Seigneur est mort, comparée à la lenteur habituelle avec laquelle les crucifiés mouraient, provoque un doute chez Pilate, lorsque Joseph d’Arimathée vient lui réclamer le corps de Jésus (Marc 15. 44). On n’a pas eu besoin de Lui rompre les jambes pour qu’Il meure plus vite (Jean 19. 31 à 34).

Dieu n’a pas voulu que son Fils, après sa mort, soit mis dans la fosse commune où l’on jetait les crucifiés. Ésaïe dit : « On lui donna son sépulcre avec les méchants mais il a été avec le riche dans sa mort » (És. 53. 9). Sur la croix, Il a été placé au milieu de deux malfaiteurs, mais mort, il a été enseveli dans un sépulcre neuf, n’ayant jamais subi la corruption et appartenant à un homme riche (Mat. 27. 57 et 60). Dieu n’a pas permis que son « Saint voie la corruption ».

Joseph était un homme riche en richesses terrestres, certes, mais surtout, il était riche de sa foi en Jésus, car il croyait en Lui et était son disciple (Jean 19. 38). C’est dans le tombeau d’un tel « riche » que Dieu a voulu que son Fils soit enseveli. Voir aussi ce qui est dit de Joseph en Luc 23. 50 et 51. En Luc 9. 30, le Seigneur entre à Jérusalem monté sur un ânon sur lequel nul ne s’était assis. Sa souveraineté est revendiquée par son Dieu conduisant toute chose pour la gloire de son Bien-Aimé. Regardant où l’on mettait le corps du Seigneur, les deux femmes (v. 47 et suivants), par respect pour le sabbat, se réservent d’embaumer son corps le lendemain du repos sabbatique. Mais le Seigneur sera déjà ressuscité. L’embaumement n’avait aucun sens pour Celui qui avait « le pouvoir de laisser sa vie et le pouvoir de la reprendre » (Jean 10. 18).

Ces disciples n’avaient pas compris qu’Il devait ressusciter, comme Il le leur avait dit plusieurs fois et, à l’annonce de sa résurrection, ils n’y croient pas (ch. 16. 11 à 13. Quant à nous, nous le croyons, car nous le voyons par les yeux de la foi (Jean 20. 29).

Ch. 16

Lors de la résurrection du Seigneur, le premier jour de la semaine, l’amour de Dieu pour les siens affligés se manifeste afin qu’ils soient délivrés de leur peine ; et qu’au contraire, ils soient remplis de joie en Le revoyant bien vivant.

Marie de Magdala, Marie la mère de Jacques et Salomé, étant retournées au sépulcre, y trouvent un jeune homme (un ange) qui leur annonce que le Seigneur « le crucifié », est ressuscité ; épouvantées, elles s’enfuirent du sépulcre (v. 8). Mais plus tard, Il apparut à Marie de Magdala qui alla l’annoncer aux autres disciples réunis, qui ne la crurent pas ! C’est souvent dans les moments difficiles que nous nous montrons incrédules. Le Seigneur Lui-même devra leur apparaître afin qu’ils croient. Le dimanche suivant, Il leur est de nouveau apparu, ainsi qu’à Thomas, absent la première fois. Et ce disciple, qui voulait voir afin de croire, s’écria en adoration : « Mon Seigneur et mon Dieu ! » Et le Seigneur lui dit : « Parce que tu m’as vu, tu as cru ; bienheureux ceux qui n’ont point vu et qui ont cru » (Jean 20. 28 et 29). Nous sommes de ceux-là.

Avant d’arriver au tombeau, les femmes se demandaient qui leur roulerait la grosse pierre qui fermait le sépulcre : elles prévoyaient un obstacle, comme cela nous arrive souvent dans les circonstances que nous traversons, en nous sentant incapables d’y faire face tout seuls. Mais Dieu s’en est occupé et a ôté la pierre. Cela est un encouragement pour nous.

L’ange dit aux femmes : « Allez et dites à ses disciples et à Pierre : Il s’en va devant vous… vous le verrez » (v. 7). Pierre, qui avait renié le Seigneur trois fois, dans son humiliation profonde, avait besoin, plus que les autres, d’encouragement, et le Seigneur, dans son amour pour lui, prend soin de l’encourager en particulier. Dieu a envoyé un ange pour consoler les disciples et Pierre. Les anges sont « des esprits administrateurs envoyés pour servir en faveur de ceux qui vont hériter du salut » (Héb. 1. 14). En Luc 24. 34, la Parole dit : « Le Seigneur est réellement ressuscité et Il est apparu à Simon ». Il nous encourage toujours en relation avec ce qui nous trouble. Paul dira en 1 Corinthiens 15. 4 et 5 : « Il a été vu de Céphas, puis des douze ». Le bon Berger nous connaît nom par nom et s’occupe de chacun selon ses propres besoins (Jean 10. 3).

Le Seigneur avait annoncé plusieurs fois qu’Il devait mourir et ressusciter le troisième jour ; mais cela demeurait incompréhensible pour les disciples, qui ne l’ont pas cru. Et surtout, ils croyaient que le Seigneur allait établir son règne tout de suite.

Il avait annoncé à ses disciples qu’Ils Le reverraient, après sa résurrection, en Galilée (Marc 14. 27 et 28). L’ange le redit aux femmes, au sépulcre (v. 7). Celles-ci, épouvantées, ne dirent rien à personne. Ce sera Marie de Magdala qui l’annoncera aux disciples lorsqu’elle aura rencontré le Seigneur vivant (v. 9 et 10).

En Luc 23. 3 à 10, malgré leur terreur, les femmes ont été encouragées par l’ange. En Jean 19. 19 à 31, les onze disciples réunis, les portes étant fermées par crainte des Juifs, Jésus leur apparaît et les encourage. Les différences entre les quatre évangiles nous ramènent au caractère particulier propre à chacun d’eux, et s’enrichissent mutuellement.

Le jour de la résurrection du Seigneur est compté comme étant le premier jour de la semaine. Il introduit aussi la perspective, pour nous, de la nouvelle création, c’est-à-dire l’état éternel. Alors, le temps n’existera plus. La nouvelle création et tout ce que cela comporte, repose entièrement sur la mort expiatoire et la résurrection du Seigneur. Sans cela, rien n’était possible quant à la réalisation des plans divins éternels.

Personne ne pouvait faire mourir le Seigneur. Lui-même a dit en Jean 10. 18 : « J’ai le pouvoir de laisser ma vie, et j’ai le pouvoir de la reprendre : j’ai reçu ce commandement de mon Père ». Nous rendons grâces au Seigneur de nous avoir attirés à Lui. Ceux qui refusent la grâce connaîtront une éternité de peines et de regrets, mais ce sera trop tard.

Le Seigneur devait passer par la mort et ressusciter, et Il l’avait annoncé à ses disciples plusieurs fois ; mais, lorsque Marie de Magdala annonce que le Seigneur est ressuscité, ils restent incrédules. Et cela est rapporté dans chacun des évangiles. Nous sommes souvent incrédules et nous nous tourmentons, lorsque nous connaissons des peines, que nous rencontrons des obstacles dans notre vie, malgré les promesses du Seigneur de nous délivrer et de nous donner la paix. Confions-nous en ses promesses.

Marie de Magdala avait été la proie de sept démons, et le Seigneur l’en avait délivrée. Son amour pour son Libérateur était grand. Elle avait été beaucoup pardonnée, car elle avait beaucoup péché.

Quoique plusieurs femmes soient venues au tombeau de très bonne heure, c’est à Marie de Magdala que le Seigneur est apparu en premier, car après s’être enfuie du tombeau, son amour pour le Seigneur l’y a ramenée (Marc 16. 8 et 9) : cela touchait profondément le cœur divin du Seigneur, et Il est intervenu afin de consoler cette âme affligée (Jean 20. 11). Si nous aimons le Seigneur, Il nous révélera ses secrets. Les v. 14 et suivants rapportent d’autres scènes en Luc 24, où Il apparaît au milieu des disciples devant lesquels Il va manger du poisson et un peu de miel, afin de les persuader qu’Il est bien vivant. Puis, leur ayant « ouvert les Écritures », Il leur confie la mission de prêcher l’évangile de la grâce à toutes les nations, en commençant par Jérusalem.

Le v. 16 de Marc ne doit pas nous induire en erreur quant à sa signification concernant le salut. Pour être sauvé, il est indispensable de croire. Le baptême est un témoignage extérieur que l’on est déjà sauvé par la foi en Jésus et en son œuvre. En lui-même, le baptême ne sauve personne ; il n’est que l’expression visible de la foi. La fin du v. 16 le démontre clairement. Une personne qui est baptisée sans avoir la foi dans le Seigneur n’est nullement sauvée.

Les v. 15 à 18 s’adressent aux simples croyants. Le Seigneur leur confie la mission d’accomplir en son nom, cinq « signes » (v. 17). Dans les Actes, on voit les disciples en accomplir quatre : parler de nouvelles langues (Act. 2), des démons ont été chassés, l’imposition des mains (Act. 3. 7), le serpent « attaché » à la main de Paul (Act. 28. 3 à 6). Seul, le poison ne s’est pas présenté.

Le parler en langues, au début des Actes, avait pour but de faire entendre les « choses magnifiques de Dieu » aux Juifs rassemblés à Jérusalem, nés dans les nations, et ne parlant pas l’hébreu. Ces signes confirmaient la Parole qui n’était pas complète. De plus, certains signes perdurent jusqu’à la fin. D’autres ont cessé : le parler en langues en particulier (1 Cor. 13. 8).

En Luc 16. 30 et 31, le Seigneur démontre que les miracles n’ont pas le pouvoir de convertir les âmes.

Avant d’être élevé au ciel après sa résurrection, le Seigneur donne à ses disciples ses dernières recommandations, et leur enjoint de répandre la Parole dans le monde entier. Il leur dit que celui qui croira l’évangile et sera baptisé sera sauvé ; tandis que celui qui n’aura pas cru sera condamné (v. 15 et 16). Ces paroles du Seigneur montrent en évidence que le salut d’une âme ne tient qu’à la foi en Jésus et en son œuvre sur la croix. Quant au baptême, il ne sauve personne par lui-même. Il n’est que la manifestation publique que l’on est déjà sauvé par la foi.

Les signes miraculeux accompagnant la prédication avaient pour but de confirmer que l’évangile de la grâce était une chose entièrement nouvelle, et qu’elle venait directement de Dieu. À ce moment-là, tout le Nouveau-Testament était encore à écrire, et le v. 20 dévoile le vrai but de ces « signes ». « Et eux, étant partis, prêchèrent partout, le Seigneur coopérant avec eux, et confirmant la Parole par les signes qui l’accompagnaient ».

Maintenant, la Parole étant complète, Dieu n’emploie plus les signes de ce temps-là, bien qu’Il soit toujours aussi puissant en Lui-même. Il emploie la Parole écrite et l’applique aux âmes et à la conscience des incrédules afin qu’ils croient et soient sauvés : « La foi est de ce qu’on entend, et de ce qu’on entend par la Parole de Dieu » (Rom. 10. 17). Maintenant, la présence puissante du Seigneur nous est promise (Mat. 28. 20).

Le Seigneur a été élevé dans la gloire, mais avant cela, Il est mort sur la croix et ressuscité, afin qu’à notre tour, Il nous enlève pour être toujours auprès de Lui (Jean 12. 22).

Au baptême de Jean, les cieux se sont ouverts sur Lui, et la voix du Père s’est fait entendre, proclamant qu’Il était son Fils bien-aimé. L’Évangile de Marc Le présente dans son caractère de parfait Serviteur. Ici, ayant terminé son service en perfection, Il s’est assis dans sa majesté et dans sa gloire, à la droite de Dieu où Il s’est reposé du péché, et Il s’occupe de ses brebis encore sur la terre. Il y a, dans le ciel, un homme glorifié, chose nouvelle ; et c’est de là qu’Il viendra nous chercher afin de nous introduire à notre tour dans sa gloire.

Au v. 20, c’est le service des disciples, succédant et prolongeant celui du Seigneur. Pour nous, c’est encore le temps du service et non du repos (2 Cor. 5. 14 et 15).

Si le Seigneur nous fait la grâce de nous utiliser, c’est Lui qui, en réalité, travaille par notre moyen. Même s’Il est dans sa gloire, Il n’en continue pas moins à travailler pour attirer les âmes à Lui-même, et pour nous aussi, afin de nous faire du bien et nous bénir. Il reste encore « comme Celui qui sert » (Luc 12. 37).

Le Seigneur n’a besoin de personne, mais Il nous fait la grâce de nous associer à son œuvre sur la terre (Éccl. 11. 1, 4 à 6).

D’après Réunion d’études Bordeaux-Lac