
Ch. 1er
Matthieu présente le Seigneur, comme Roi et Messie d’Israël. Bien que rejeté de Son peuple, « il faut qu’il règne » (1 Cor 15. 25).
Marc montre le Serviteur et le Prophète empressé à Son service.
Luc s’occupe du Fils de l’homme, et Jean, du Fils de Dieu.
Malgré ces différences, Il reste le Fils de Dieu dans chaque évangile. La généalogie, en Matthieu, royale et officielle, descend de David à Jésus en passant par Abraham, dépositaire des promesses : Il est donc héritier du trône et des promesses. En Luc, l’autre généalogie remonte de Jésus à Adam et à Dieu. Marc et Jean ne présentent pas de généalogie : on ne demande pas les ascendants d’un serviteur, et le Fils éternel de Dieu n’a pas d’ascendance.
Après 400 ans de silence, Dieu envoie Son Fils « né de femme, né sous la loi » pour nous racheter et pour « que nous reçussions l’adoption » (Gal. 4. 4 et 5). Il est fait « semblable à nous… à part le péché », et présente les caractères que l’on trouve en Ézéchiel 1. 10 et dans l’Apocalypse 4. 7, à savoir : le lion royal en Matthieu ; le bœuf, animal qui sert, en Marc ; l’homme en Luc ; et l’aigle, en Jean qui s’élève très haut dans les pensées divines.
L’évangile de Matthieu jette un pont entre l’Ancien et le Nouveau Testament, qu’Il accomplit ; Il en est comme la Genèse. Rejeté par Son peuple, le Seigneur annonce la forme nouvelle du royaume (ch. 13) ; Il y présente la future assemblée (ch. 16) ; Sa gloire dans le royaume à venir (ch. 17) ; enfin, la nouvelle alliance (ch. 26. 28).
Jean présente le Seigneur rejeté dès le premier chapitre. Cependant, Matthieu établit Sa royauté pour la consolation des disciples juifs, qui formeront l’assemblée chrétienne du début : Il est le fils de David avant d’être celui d’Abraham. Ce dernier avait reçu les promesses de Dieu envers sa descendance, le peuple (Gen. 22. 17), et sa semence dans laquelle « toutes les nations se béniront », le Seigneur (v. 17 ; Gal. 3. 16).
2 Samuel 7. 12 à 14, annonce, à travers Salomon, le Seigneur comme Roi sur le trône de David. Si, pour Salomon, la discipline était prévue (v. 14), il n’en est pas de même en 1 Chroniques 17. 11 à 14, où le Seigneur est vu. Dans Samuel et les Rois, les fautes humaines sont rapportées, mais dans les Chroniques, la grâce de Dieu est mise en relief. La bénédiction de Jacob sur ses fils annonce le roi futur dans la tribu de Juda (Gen. 49. 10).
Joseph (v. 16), n’était pas le père de Jésus mais, descendant de David, il a sa place dans la généalogie du Seigneur. Le ch. 1er de Matthieu donne plusieurs noms du Seigneur : Fils de David :héritier du trône universel) ; Fils d’Abraham : héritier des promesses de bénédictions). Jésus : Jéhovah sauveur. Emmanuel : Dieu avec nous. Christ : envoyé de Dieu, crucifié ! « Les choses cachées sont à l’Éternel… et les choses révélées sont à nous » (Deut. 29. 29). Seule la foi discerne le Fils de Dieu.
Trois rois manquent dans la généalogie, en Matthieu, afin de conserver trois séries de quatorze générations, dénotant la perfection divine manifestée dans l’ascendance humaine du Seigneur. Quatre femmes qui n’auraient pas dû s’y trouver, sont présentes dans cette généalogie. Là où la foi se trouve, Dieu agit en grâce. Par opposition, un Jéconias, roi de Juda, ne prospérera pas (Jér. 22. 30). Par sa foi, Ruth hérite d’une patrie, d’un Dieu, d’un mari et d’un fils, et d’une place dans cette généalogie.
Matthieu met l’accent sur Joseph, père nourricier de Jésus, car il était un descendant direct de David le roi, comme le montre la généalogie. C’est lui qui reçoit les communications divines, en songe, à plusieurs reprises (ch. 1. 20 ; ch. 2. 13, 19 et 22). Dieu parlera aussi en songe aux mages (ch. 2. 12).
Luc révèle que l’ange Gabriel était apparu d’abord à Marie, que Dieu avait choisie pour mettre le Seigneur au monde. Dieu, maintenant, nous parle par Sa Parole et par le Saint Esprit.
Pensant d’abord à une faute de sa fiancée, dans sa délicatesse, Joseph veut la répudier en secret, peut-être pour lui éviter la lapidation comme la Loi l’exigeait (Deut. 22. 23). Mais l’ange lui ayant révélé que « ce qui est conçu en elle est de l’Esprit Saint », la piété de Joseph se révèle dans son obéissance, sans un mot : il comprend que Dieu lui parle – contrairement à Samuel enfant, qui ne connaissait pas la voix de Dieu. Joseph et Marie font partie de ce faible Résidu pieux qui attendait le Messie, l’Oint de l’Éternel, et tous deux se soumettent de cœur.
Bien que fiancés seulement, l’ange dit à Joseph : « ta femme » (v. 20), et lui-même est appelé : « son mari » (v. 19), montrant tout le sérieux des fiançailles liées à la promesse du mariage.
Pour mettre au monde le Fils de Dieu, la virginité de Marie était indispensable et, après la naissance de « son fils premier-né » – encore un titre de gloire du Seigneur – Marie a eu d’autres enfants. Le verset 23 fait référence à la prophétie concernant la conception du Seigneur, Emmanuel, dans le sein d’une vierge, signe donné à Achaz ayant fait passer son fils par le feu (És. 7. 14).
Dans Matthieu se trouvent 129 références à l’Ancien Testament, dont 89 rappelées par le Seigneur Lui-même. Dans ces d’eux premiers chapitres, trois références se trouvent déjà (ch. 1. 22 ; 2. 23 ; 2. 17). (La prophétie occupe un tiers de la Parole : certaines prophéties sont déjà complètement accomplies ; d’autres, réalisées dans l’esprit de la prophétie, sont à double rebondissement dans le temps, et s’accompliront définitivement à la fin, mais tout ce que Dieu a dit sera parfaitement réalisé).
Pour la naissance de Jésus, les Mages, probablement de savants astrologues à la cour des rois d’Orient, viennent rendre hommage au Roi des Juifs. Cependant, avant d’établir Sa royauté en puissance, le Seigneur devait « sauver son peuple de leurs péchés » (v. 21 ; Luc 2. 11), ainsi que les hommes des nations. Rejeté et crucifié, le Seigneur dit à Pilate, en Jean 18. 36 : (Maintenant)… « mon royaume n’est pas de ce monde ».
Tout le Nouveau Testament est centré sur Jésus, « l’Éternel sauveur », depuis : « Tu appelleras son nom Jésus » (Mat. 1. 21), jusqu’à : « Moi, Jésus » (Apoc. 22. 16). Cependant, s’Il est Dieu « s’étant abaissé lui-même, prenant la forme d’esclave » (Phil. 2. 6 et 7), « il faut qu’il règne », car Il est « le Roi des rois et le Seigneur des seigneurs ». La prophétie du Psaume 2. 6 à 8 concerne Sa filiation divine et Sa royauté. Mais pour racheter les coupables de leurs péchés, Il a été cet homme humble, la parfaite offrande de gâteau pétrie à l’huile (Lév. 2. 4 et Mat. 1. 20), et ointe d’huile (Lév. 2. 1 et Mat. 3. 16). Le Seigneur est présenté comme Celui en qui les conseils divins trouvent leur accomplissement (Mat. 5. 17). Reposons-nous entièrement sur la Parole de Dieu et sur ses promesses.
Ch. 2
La généalogie établit la royauté du Seigneur, Fils de David, roi d’Israël, le Messie ayant l’onction divine. Un résidu ramené de Babylone afin que le Messie promis, lorsqu’il viendrait, soit reçu par Son peuple, ne l’attend plus, et est troublé à Sa naissance, avec Hérode, cet Édomite usurpateur du trône d’Israël, type de l’antichrist (2 Thess. 2. 3, 4 et 8). Et nous-mêmes, attendons-nous réellement le Seigneur ?
Dieu sait que le peuple ne rendra pas hommage à son futur roi ; aussi suscite-t-il des mages de l’Orient pour venir L’honorer. Ces mages, probablement des astrologues, peut-être magiciens comme il en existait dans les cours royales (Dan. 2. 2), étaient pieux et avaient peut-être connaissance des prophéties de Balaam, où le devin avait vu « une étoile surgir de Jacob » (Nomb. 24. 17). Ce sont eux qui rendront hommage au futur Roi des rois, préfigurant l’hommage des nations au Seigneur durant le Millénium (És. 60. 2, 3 et 6).
Parmi le peuple, seuls les bergers, avertis par les anges, vinrent L’honorer à Sa naissance, dans « la crèche » (Luc 2. 8 à 20). La scène des mages se situe probablement deux ans plus tard, « dans la maison » (Mat. 2. 11) : « le temps de l’étoile qui apparaissait dans l’Orient », suggéra à Hérode de faire tuer tous les enfants à partir de « l’âge de deux ans et au-dessus » (v. 16), pensant ainsi supprimer ce futur roi d’Israël, Seul, Matthieu relate cette scène, confirmant que cet Enfant est bien le Roi d’Israël et des nations (És. 49. 6).
Pour ces mages, savants astrologues, Dieu envoie « une étoile » dans leur pays (v. 2), les avertissant, par ce moyen, qu’un roi est né en Israël. Ils partent donc et vont à Jérusalem, pensant y trouver ce roi. Ce n’est pas l’étoile qui les a conduits jusque-là, car elle ne leur réapparaît qu’après Jérusalem pour les conduire à Bethléhem, jusqu’au-dessus de la maison où se trouvait le petit Enfant, et ils s’en réjouirent (v. 9 et 10).
Le peuple n’attendait plus son Messie : l’homme préfère l’esclavage de Satan à la délivrance de Dieu (Mat. 8. 28, 33 et 34 ; Jean 19. 13 à 15). Le Seigneur, d’ailleurs, est rejeté dès Sa naissance (Jean 1. 11). Dieu en prend soin et Le protège en employant des moyens humains : il faut que Lui et Sa famille s’enfuient en Égypte. Satan sait que c’est Lui qui lui brisera la tête à la croix (Gen. 3. 15).
En Apocalypse 12. 1 à 6, la nation juive est symbolisée par la femme enceinte en grand travail pour enfanter, montrant les difficultés d’Israël pour recevoir le Seigneur, représenté par l’enfant mâle ; et le dragon voulant dévorer cet enfant, c’est Satan, l’ennemi.
Rusé, Hérode prétend auprès des mages, vouloir lui aussi adorer le petit Enfant. Mais Dieu déjoue sa ruse (v. 12). Le centre de toute cette scène, c’est « le petit enfant », et non Sa mère (v. 11, 13, 14, 20 et 21). C’est Lui qui doit être adoré ; c’est à Lui que les mages offrent de l’or, type de sa divinité ; de l’encens, signifiant la bonne odeur de Christ montant vers Dieu, dans Sa vie et dans Sa mort ; et la myrrhe, symboles de Ses souffrances et de Sa mort. Ésaïe 60. 6, ne parle pas de la myrrhe, parce que le prophète voit le Seigneur dans la gloire du royaume : Ses souffrances sont passées. Cependant, le souvenir en restera (Ps. 45. 8).
Les songes, ici, tiennent une grande place et dirigent les personnes pieuses. Nous, nous avons la Parole et l’Esprit Saint. Dieu prend soin de cet Enfant qui est « Dieu béni éternellement ». En relation avec la croix, « la folie de Dieu est plus sage que la sagesse des hommes et sa faiblesse plus forte que les hommes » (1 Cor. 1. 25). Il se sert de la fidélité de Joseph pour garder Son Fils de la cruauté d’Hérode qui veut supprimer ce futur roi.
L’histoire du peuple juif commence lorsque Dieu le délivre de l’Égypte. Le Seigneur, venant pour refaire l’histoire d’Israël – car il est le vrai Israël – doit, Lui aussi, être « appelé hors d’Égypte » (v 15). C’est Lui « le vrai cep » (Jean 15). Au Psaume 80, Israël est châtié pour ses infidélités, mais le v. 17 parle de « l’homme de Ta droite », le Seigneur Lui-même. L’Égypte, image du monde, a une place particulière dans la Parole : c’est là que le peuple s’est initialement développé, et elle a été un lieu de refuge pour l’Enfant Jésus. Aussi, Dieu lui réserve, à la fin, de riches bénédictions (És. 19. 21).
Durant le règne du Seigneur, Dieu bénira les peuples qui auront usé de grâce envers Israël (Soph. 3. 9 ; Ps. 68. 31 et 32). Seul, Édom sera détruit entièrement (Abdias 18). Derrière la haine d’Hérode, se cache celle de Satan, cherchant toujours à détruire le peuple dans lequel devait naître le Seigneur (Ex. 1. 16 ; 2 Chron. 21. 10 ; Est. 3. 6 ; Mat. 2. 16) ; en Matthieu, c’est Lui-même que Satan veut détruire, car c’est Lui qui lui « brisera la tête ». Hérode, ayant fait tuer les enfants mâles de Bethléhem, accomplit, sans le savoir, une prophétie (Jér. 31. 15), où Rachel, figure d’Israël, pleure ses « fils…qui ne sont pas » ; Dieu l’invite à « retenir ses pleurs », car « ils reviendront ». Cette prophétie se réalisera pleinement à la fin des temps.
En Matthieu, elle se réalise partiellement, et différemment : ces enfants martyrs sont au bénéfice de la croix. Hérode, mort l’année suivante, rendra compte de son crime, au jugement dernier. L’accomplissement des prophéties est relaté de trois manières différentes : « afin que fût accompli… » – c’est le but de la prophétie – (v. 15) « alors, fut accompli » – accomplissement simple (v. 17) ; « En sorte que fût accompli » – c’est dans l’esprit de la prophétie (v. 23).
Partir en Égypte, pour Joseph, devait être difficile, mais il obéit. Là encore, un songe le dirige, et il rentre en Israël où un dernier songe le fera rejoindre Nazareth, en Galilée, où il vivait auparavant (Luc 1. 26 et 27), à cause d’Archélaüs, fils d’Hérode, aussi cruel que son père. La crainte de Joseph se justifie, car Dieu lui a confié Son Fils. Les Galiléens, peuple mélangé, étaient méprisés des Juifs, et Nazareth l’était plus spécialement encore (Jean 1. 47).
Les Juifs méprisaient le Seigneur, car ils attendaient un Messie triomphant. Mais avant Son règne, il fallait qu’Il soit crucifié pour sauver Son peuple. C’est en Galilée que le Seigneur commence Son ministère (Mat. 4. 12 à 17). Pierre, lui aussi Galiléen, se fera reconnaître par son langage, qui n’était pas l’hébreu pur (Mat. 26. 73). Le Seigneur est le vrai nazaréen (Nomb. 6) ; le « rejeton d’Isaï » méprisé, mais qui régnera en justice (És. 11) – « L’Homme de douleurs… de qui l’on cache sa face » (És. 53. 3 ; Ps. 22. 6), Il nous invite à le suivre dans Sa réjection : « Sortons vers lui hors du camp, portant son opprobre » (Héb. 13. 13).
Ch. 3
Jean le baptiseur, envoyé de Dieu devant le Seigneur, doit préparer le peuple à recevoir le Messie avec « un cœur bien disposé » (Luc 1. 16 et 17) : il fallait que les Juifs, au baptême de la repentance, dans le Jourdain, confessent individuellement leurs péchés, afin que le peuple soit converti pour le royaume des cieux, forme actuelle du royaume de Dieu qui gouverne depuis les cieux. Les bénédictions du peuple sont terrestres, alors que les nôtres sont célestes.
La prédication de Jean et celle du Seigneur (ch. 4. 17), se ressemblent : « repentez-vous car le royaume des cieux s’est approché » : le Roi était là ! Par l’Esprit, Jean, entièrement séparé du monde (v. 4) et humble comme son Maître (Jean 1. 15, 23, 26 et 27), goûtait une profonde communion avec son Seigneur. Cela le qualifiait pour le service de Dieu. Matthieu 11. 7 à 11, donne les vrais caractères de cet homme de Dieu : plus qu’un prophète, car il annonçait directement le Seigneur ; le plus grand des hommes nés de femme, mais plus petit que le moindre des croyants actuels formant l’épouse du Seigneur, car Jean n’est que « l’ami de l’époux ».
Très humble, il était comme son Maître, comme doit l’être tout serviteur de Dieu. Il a prêché dans le désert – type de l’état moral des hommes – loin des chefs infidèles de Jérusalem, dont les cœurs endurcis ont rejeté le Seigneur. Seule la conscience d’être pécheurs nous fait accepter le salut par grâce. Comme Élie, le Tishbite, il devait ramener le cœur du peuple à Dieu (Luc 1. 76 à 79). En Matthieu 11. 14, le Seigneur dit que Jean est « Élie qui doit venir » ; mais en Jean 1. 21, il dit lui-même qu’il ne l’est pas. Si les Juifs avaient reçu le Seigneur, Jean aurait sans doute eu ce caractère d’Élie. Avant l’établissement du royaume, y aura-t-il quelqu’un portant ce caractère ? (Apoc. 11. 3 à 6)
Pharisiens et sadducéens voulaient jouir eux aussi des bénédictions du royaume, sans passer par la repentance. Jean, alors, ne les rejette pas, mais stigmatise leurs prétentions. Le Seigneur les apostrophe de la même manière : « Race de vipères !… » – d’autant plus que les sadducéens niaient la résurrection. « La colère de Dieu qui est révélée du ciel » (Rom. 1. 18), demeurait sur eux, comme sur tous ceux qui restent dans leurs péchés. On reconnaît l’arbre à ses fruits, et les fruits manquaient. Les disciples qui ont cru au Seigneur sont un type du résidu d’Israël durant le royaume.
Entre le chapitre 2 et le chapitre 3, il a dû s’écouler au moins 28 ans, représentant les années cachées du Seigneur, si l’on excepte qu’à 12 ans, on Le trouve dans le temple et qu’Il était « soumis » à Ses parents (Luc 2. 51).
Les foules viennent au baptême de Jean, dans la conscience qu’il vient de Dieu, et confessent leurs péchés, premier pas de la conversion. Le Seigneur s’y soumet aussi, s’associant humblement à Son peuple. Ce baptême pour la repentance est différent du baptême chrétien nous associant à Christ dans Sa mort et Sa résurrection. Les pharisiens chargeaient le peuple de lourds préceptes dont ils ne voulaient pas se charger eux-mêmes. La chrétienté n’est pas exempte de ce caractère, et le Seigneur vomira de Sa bouche l’église professante sans vie (Apoc. 3. 16). Il faut la repentance et la confession des péchés pour avoir la vie éternelle, et accepter humblement d’être soumis à la Parole, pour être enfants d’Abraham (v. 9) !
Jean parle sévèrement aux pharisiens : s’ils sont enfants d’Abraham (v. 9 ; Act. 13. 26), Dieu pouvait, de ces pierres, se susciter des enfants : les gens des nations autrefois sans Dieu dans le monde, mais maintenant « coparticipant de la racine et de la graisse de l’olivier franc » (Rom. 11. 17). Le Seigneur leur dira qu’ils sont enfants du diable, car ils cherchaient à Le faire mourir (Jean 8. 37 à 44). Ils ignoraient qu’Abraham est le père de la foi car : « il crut Dieu, et cela lui fut compté à justice » (Rom. 4. 3).
Abraham a deux descendances : selon la chair et selon la promesse : à cause de sa foi, antérieure à la circoncision, sceau de sa foi, il est donc « père de circoncision » pour les Juifs et pour les croyants ayant la même foi que lui, dans l’incirconcision (v. 1 et 12), car « la promesse est assurée à toute la semence… à celle qui est de la loi et… à celle qui est de la foi. Marchons comme lui a marché, dans la foi et la circoncision de notre cœur. « Sans la foi, il est impossible de lui plaire » (Héb. 11. 6). Au-delà d’Abraham, c’est le Seigneur que nous devons suivre, car Il est « le chef et le consommateur de la foi » (Héb. 12. 2).
Jean avertit les pharisiens que « déjà la cognée est mise à la racine des arbres » (v. 10) : le jugement était prêt, quoique encore suspendu. Il s’abattra sur eux partiellement, soixante-dix ans après, Dieu chassant Son peuple de son pays, détruisant Jérusalem et le temple. Mais le jugement définitif est pour la fin des temps, car la cognée est mise « à la racine ». Israël était ce « cep exquis » qui n’a produit que des raisins sauvages, en rejetant son Messie. Les chrétiens des nations, « branches de l’olivier sauvage », sont « entés » sur l’olivier franc, dont les propres branches – Israël – ont été coupées pour incrédulité (Rom. 11. 16 à 20). Jean annonçait le Messie, et non la grâce. En Luc 13. 6 à 9, le Seigneur avertit le peuple – le figuier stérile – que malgré la patience divine, il sera « coupé » s’il est sans fruit.
Ce chapitre montre trois sortes de baptêmes : d’eau pour la repentance ; de l’Esprit, réalisé à la Pentecôte (Act. 2) ; et de feu pour le jugement à venir sur l’incrédulité.
Le Seigneur, au baptême d’eau, s’identifie en grâce à Son peuple et reçoit le baptême de l’Esprit Saint – la colombe : Il est oint de l’Esprit (Lév. 2. 1). Concernant la foi et l’incrédulité, le Seigneur « nettoiera entièrement son aire » – Israël où Il a souffert-, sauvant les croyants et jugeant les incrédules (Mat. 3. 12 ; 13. 24 à 30 ; 47 à 50). « Qui supportera le jour de sa venue ? » (Mal. 3. 2 ; 4. 1) Le grain est battu dans l’aire (Jug. 6. 36 et 37) : Christ a souffert en Israël, qui est jugé, mais à qui Dieu fera grâce à la fin : c’est dans l’aire d’Ornan que Dieu arrête la plaie et que David dresse un autel ; et c’est là que le temple sera bâti. « Notre châtiment est tombé sur Lui ».
Jean est réticent à baptiser le Seigneur, mais Il lui dit : « Il nous est convenable d’accomplir toute justice » (v. 13 à 15). Il s’associe « aux saints… aux excellents » en qui Il trouve « ses plaisirs » (Ps. 16. 3) : Il sera « fait péché pour nous » ; « il a pris nos langueurs… porté nos maladies » (Mat. 8. 16 et 17). La scène de la femme adultère de Jean 8. 7 à 11 révèle qu’il n’est pas venu condamner les pécheurs, mais les sauver.
« La grâce et la vérité vinrent par Jésus Christ » (Jean 1. 17).
Jésus à peine remonté de l’eau, car Il n’a aucun péché à confesser, les cieux s’ouvrent ; le Saint Esprit descend sur le Fils et la voix du Père proclame : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j’ai trouvé mon plaisir ». En Marc et en Luc, Dieu s’adresse directement à son Fils : « Tu es mon Fils bien-aimé ».
Dieu parle, là, au Serviteur-prophète et au Fils de l’homme. Les trois Personnes de la divinité sont dévoilées. Le Fils révèle Dieu comme un Père, le Fils comme l’artisan de la rédemption, et l’Esprit Saint comme l’agent divin venant habiter dans les croyants. Marchons par l’Esprit, soigneusement. Dans l’Ancien Testament, l’Esprit saisissait parfois un homme, David, par exemple (1 Sam. 16. 13).
Le ciel est ouvert en Jean 1. 52, de haut en bas – et de bas en haut en Actes 7. 55 et 56. En Apocalypse 19. 11, il s’ouvrira sur le Seigneur triomphant, venant établir Son règne en justice. Dans les Hébreux, « nous voyons Jésus… couronné de gloire et d’honneur ». S’identifiant au peuple repentant, le Seigneur ne doit pas être confondu avec lui, car c’est en Son Fils seul que Dieu a « trouvé son plaisir ». « Les enfants ont eu part au sang et à la chair », mais le Seigneur, qui est Dieu, y a « participé ».
La colombe symbolise la pureté, la paix. Dans l’arche, la colombe revient vers Noé tant qu’elle ne trouve pas de lieu purifié pour se poser. Elle typifie le Saint Esprit que Jean a vu se poser sur Jésus et y demeurer (Jean 1. 33). Le Seigneur est pétri et oint d’huile (Lév. 2. 1 et 4). « L’Esprit de l’Éternel reposera sur lui » et : « Voici mon serviteur… mon élu en qui mon âme trouve son plaisir. Je mettrai mon Esprit sur lui » (És. 11. 2 ; 42. 1).
Le Seigneur dit à Jean : « Laisse faire maintenant » : L’homme, totalement ruiné quant à ses œuvres, est mis de côté avec ses prétentions (Ex. 19. 8). Maintenant, le Seigneur va faire l’œuvre de Dieu, parfaite, et aux conséquences éternelles. Dieu scelle de Son approbation les trente années de vie cachée du Seigneur au seuil de Son ministère, comme Il scellera, à la fin, Sa vie publique (Mat. 17. 1 à 8 ; Marc 9. 2 à 8 ; Luc 9. 28 à 36). « Dieu était avec Lui » (Act. 10. 38).
En Jean 12. 28 à 30, Dieu parle du ciel pour les hommes. On verrait bien ces paroles après la croix ; mais après la réjection de Son Fils, Dieu n’a plus rien à dire au monde. Dieu trouve-t-Il Sa satisfaction dans notre vie cachée ?
Dans la Genèse, Dieu a créé la lumière, a vu qu’elle était bonne et l’a séparée des ténèbres : c’est l’ancienne création. Ici, Christ est la vraie lumière sur laquelle Dieu met Son sceau, et Il le sépare des pécheurs : c’est la nouvelle création. Nous appartenons à la nouvelle création, car « rendus agréables dans le Bien-Aimé » (Éph. 1. 6), Dieu trouve Son plaisir en nous, en Christ.
En Éden, jardin de délices, l’homme est tombé. Le second Homme, dans le désert, est tenté dans des conditions difficiles, mais ne succombe pas et vainc Satan. Cependant, c’est pour être tenté que Jésus fut emmené au désert, par l’Esprit. L’Esprit nous emmène parfois dans des difficultés, comme les disciples dans une grande tempête. Satan trouve en nous un terrain favorable à la tentation, mais le Seigneur a « été tenté en toutes choses, comme nous, à part le péché (Héb. 4. 15).
Ch. 4
Le Seigneur est confronté aux tentations de même ordre que celles auxquelles Adam et Ève succombèrent : « La convoitise de la chair, la convoitise des yeux et l’orgueil de la vie » (Gen. 3. 6 ; 1 Jean 2. 15 et 16). Ayant jeûné longtemps, le Seigneur a faim. Mais il n’utilisera pas Sa puissance divine, et n’outrepassera pas la volonté de Dieu pour se nourrir : Il est l’homme « gardant les commandements de l’Éternel » (Deut. 8. 6). Sa sainteté est démontrée, et Dieu en rendra témoignage.
Les croyants, appelés à subir la tentation avec joie et patience, sont dits : « bienheureux » s’ils sont « manifestés fidèles » dans l’épreuve (Jac. 1. 2 à 4, 12). Mais si le mal nous tente (v. 13 à 15), n’accusons pas Dieu, car Lui n’est jamais tenté par le mal. Adam a succombé dans un jardin de délices. Mais c’est dans le désert que le Seigneur est tenté dans des circonstances difficiles, en tant qu’homme, et qu’Il remporte la victoire sur Satan. Venu pour ramener l’homme à Dieu, Il prend Sa place dans un monde devenu un désert, où Dieu a été déshonoré. Il vient en perfection où l’homme a entièrement failli.
Méchant et lâche, Satan intervient toujours là où il discerne ou croit discerner de la faiblesse : il s’est attaqué à Ève, vase plus faible qu’Adam ; Amalek est « tombé en queue » sur les plus faibles du peuple (Deut. 25. 17 et 18). C’est lorsque la faim presse le Seigneur, en jeûne depuis quarante jours, que Satan Le tente de façon précise. Fils de l’homme, Il répond par la Parole.
Quarante est le chiffre de la mise à l’épreuve de l’homme : Moïse a été quarante jours sur la montagne ; le peuple a erré quarante ans au désert. Soumis aux mêmes besoins que nous, le Seigneur a faim, alors qu’Il est le Créateur qui peut dire : « Si j’avais faim, je ne te le dirais pas » (Ps. 50. 12). Manger est nécessaire, mais faisons tout pour la gloire de Dieu (1 Cor. 10. 31).
Satan veut toujours nous faire douter de Dieu et de Ses promesses, comme il a tenté de le faire pour le Seigneur : Dieu avait dit : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé. » Alors, Satan lui dit : « Si tu es Fils de Dieu… ». « Si », est une invitation au raisonnement humain quant à la Parole divine. Dieu avait la puissance de « susciter des enfants à Abraham » ou de faire des pains avec des pierres, mais le Seigneur ne laisse aucune prise à Satan. Il dira plus tard : « Le chef de ce monde vient et il n’a rien en moi » (Jean 14. 30). Christ était entièrement dépendant du Père pour se nourrir, sans passer par des pierres (Luc 11. 11), bien que, pour les foules affamées, Il multipliera les pains.
Attachons-nous d’abord à la nourriture spirituelle, la Parole de Dieu. Acquérir des biens matériels, outre ce que Dieu nous donne, c’est les recevoir de Satan qui nous veut du mal : il est le menteur, le meurtrier, le séducteur et l’accusateur. Soyons ces « jeunes gens… forts… qui ont vaincu le méchant » (1 Jean 2. 13 et 14). La Parole doit gouverner toute notre vie (Deut. 6. 6 à 9), et gardons-nous du monde – et en particulier des lectures dont beaucoup sont malsaines (Act. 19. 18 à 20). Faisons la volonté de Dieu, comme le Seigneur (Jean 6. 38), afin de répondre à Son désir (1 Tim. 6. 12 et 19). « Tes paroles se sont-elles trouvées, je les ai mangées » (Jér. 15. 16).
Adam et Ève innocents ne connaissaient rien du mal. Adam, appelé à régner sur la terre, a donné souverainement des noms aux animaux. Mais lui et sa femme ont écouté Satan et ont péché. Nous avons la même nature, sur laquelle l’ennemi a de la prise. Il est « le dieu de ce siècle qui a aveuglé les pensées des incrédules » (2 Cor. 4. 4).
Satan veut tenter le Fils de Dieu : « Si » – puisque – « tu es Fils de Dieu »… mais, Homme obéissant, Il se défend par la Parole, car obéir à Dieu est prioritaire pour Lui. La même chose s’adresse à nous en Colossiens 2. 20 et 3 : « Si vous êtes morts avec Christ… Cherchez les choses qui sont en haut ». La première tentation, les pains, s’adresse à l’homme et à ses besoins. La seconde, le faîte du temple, au Messie qui n’avait pas à sauter du temple, mais à l’habiter. La troisième, au Fils de l’homme destiné à régner comme Roi des rois (Jean 12. 14 et 15) ; mais Satan voulait que le Seigneur obtienne le royaume de sa main au lieu de le recevoir de la main de Dieu (Ps. 8. 5 et 6 ; Dan. 7. 13 et 14). Ces tentations manifestent la parfaite sainteté du Seigneur par Son obéissance à Dieu.
Les deux dernières tentations sont inversées en Matthieu – ordre historique – et en Luc 4. 5 à 7 – ordre moral. Satan sait que Dieu a déclaré que Jésus est son Fils, mais il ose citer la Parole à son avantage : il sait se transformer en « ange de lumière » (2 Cor. 11. 14), car ses intentions sont toujours de faire du mal. Mais, « il fait une œuvre qui le trompe » car le Seigneur répond : « Tu ne tenteras pas le Seigneur ton Dieu ». Le Seigneur, « né de femme, né sous la loi » (Gal. 4. 4), obéit à Dieu, l’Éternel de l’Ancien Testament : « Ma viande est de faire la volonté de Celui qui m’a envoyé » (Jean 3. 34).
La citation du Psaume 91 dévoile la perfidie de Satan, qui ne dit jamais tout à fait la vérité : Les promesses de ce psaume sont pour le fidèle se confiant en Dieu. Et Satan se garde de citer le verset 13 qui prévoit sa propre défaite. Le Seigneur n’a jamais rien fait sans la volonté de son Père (Jean 11). Par exemple. sauter du temple aurait manifesté la recherche d’une gloire personnelle au lieu de celle de Dieu. Le Seigneur, vrai Israël, réalise l’obéissance (Deut. 6. 16) que Dieu n’a pas obtenue de Son peuple (Ps. 78).
Au Psaume 40. 8, Il déclare : « Ta loi est au-dedans de mes entrailles » : la Parole avait toute sa puissance en Lui. Qu’en est-il de nous ? Dieu déclare à Jacob : « Je te garderai partout où tu iras » (Gen. 28. 15). Dieu est fidèle. Le Seigneur nous a rachetés de l’esclavage de Satan (És. 52. 3). Le Seigneur, emmené au désert par l’Esprit Saint, a été tenté par Satan, auquel Dieu attribue une liberté restreinte. Dieu utilise, auprès des hommes, des agents, parfois bénis, mais aussi d’autres, dangereux. Pourtant, Dieu veut notre « bien à la fin » (Deut. 8. 2 à 16 ; 1 Cor. 10. 13). « Résistez au diable et il s’enfuira de vous » (Jac. 4. 7).
Jérusalem est appelée « la ville sainte » seulement en Matthieu, même après la crucifixion (Mat. 4. 5 ; 27. 53). Vaincu, Satan se retire, car le Seigneur ne veut servir que Dieu seul. Alors, les anges Le servirent après l’avoir laissé seul affronter l’ennemi. Au ch. 2. 11, les mages s’étaient prosternés devant Lui. Bientôt « tout genou se ploiera… et toute langue confessera qu’il est Seigneur à la gloire de Dieu le Père » (Phil. 2. 10 et 11).
En Genèse 3. 24, Dieu place « les chérubins » à l’orient d’Éden, empêchant l’accès à l’arbre de vie. Ici, les anges servent le Seigneur, après la tentation, car Sa sainteté devait être pleinement manifestée dans Sa solitude face à Satan. Les anges ne seront pas non plus à la croix. Ils interviennent à la naissance du Seigneur (Luc 2. 9 et 13), lors de la tentation (Mat. 4. 11), à Gethsémané (Luc 22. 43), à la résurrection (Mat. 28. 2) – et à l’ascension (Act. 1. 10 et 11). Jean 1. 52 résume ce ministère angélique en faveur du Seigneur. Hébreux 1. 6 et 13, établit la suprématie du Seigneur sur les anges qui sont des « esprits administrateurs » que Dieu utilise pour notre bien. Ils fortifient le Seigneur dans Son humanité.
Le Seigneur a commencé Son ministère en Judée : les noces de Cana (Jean 2. 1 à 11) ; Sa montée à Jérusalem (Jean 2. 13 et 23) ; Sa rencontre avec Nicodème (Jean 3. 1 à 21), se situent environ un an avant qu’Il se retire en Galilée (Mat. 4. 12), lors de l’emprisonnement de Jean, dont le ministère s’est poursuivi jusqu’au ch. 13 : puis Jean est mis à mort au ch. 14. 1 à 12. Le Seigneur, déjà rejeté des chefs du peuple, (Jean 1. 11), se retire en Galilée, contrée méprisée des Juifs pour sa population mélangée. Il sera aussi chassé de Nazareth (Luc 4. 16 à 30), où Il ne fera que peu de miracles (Mat. 13. 53 à 58 ; Marc 6. 1 à 5).
Il habitera alors à Capernaüm, appelée : « sa propre ville » (Mat. 9. 1), dont il censurera l’incrédulité en Matthieu 11. 23. Cette ville a eu le privilège d’être habitée par « celui qui apporte de bonnes nouvelles… qui annonce la paix » (Nahum 1. 15). Lien entre l’Ancien Testament et le Nouveau Testament, l’évangile de Matthieu montre l’accomplissement des prophéties (v. 14 à 16 ; És. 9. 1 et 2).
En Ésaïe, le peuple marchait dans les ténèbres ; ici, il y est assis : une longue marche dans la désobéissance conduit au découragement. Capernaüm, ville de Nephtali et proche de Zabulon, se situait sur le « chemin de la mer » qu’empruntaient les nations d’Orient commerçant avec Tyr et Sidon, sur la Méditerranée. La Galilée, habitée par différents peuples remplaçant les Israélites transportés en Assyrie, est appelée : « Galilée des nations » ; on reconnaissait les habitants à leur accent. Le Seigneur se tient à la jonction d’Israël et des nations, car Son salut s’étendra « jusqu’au bout de la terre » et Sa renommée s’étendait jusqu’en Syrie (v. 24).
Le Seigneur est « la lumière du monde » (Jean 8. 12). Nous étions « assis dans les ténèbres où la lumière s’est levée » ; nous sommes, maintenant, rachetés et « lumière dans le Seigneur » (Éph. 5. 8 ; Mat. 5. 14). Nous avons la vie et la lumière divine (Jean 1. 4). Brûlons-nous d’amour pour Lui ? Le Seigneur « frappe à la porte » : ouvrons-Lui tout grand notre cœur. (Si nous tournons le dos à la lumière, elle luira sur notre dos). Pierre, reniant le Seigneur, est reconnu comme étant « de ces gens-là » (Mat. 26. 73).
Le Seigneur, comme Jean, prêche la repentance, car le royaume s’était approché : le Roi était là. Mais, rejeté, le Seigneur n’établira pas Son royaume à ce moment-là (Jean 18. 36 et 37). L’Église n’est pas le royaume, encore mystérieux, mais en fait moralement partie. Les Juifs ne nommaient pas Dieu : ils évoquaient « les cieux » (Luc 15. 18 à 21). Le royaume est « justice, paix et joie dans l’Esprit Saint » (Rom. 14. 17).
La mer de Galilée symbolise les nations auxquelles l’évangile sera prêché, après l’avoir été à Israël. Le Seigneur voit quatre Galiléens le long de la mer, car ils étaient pêcheurs ; et Il leur dit : « Venez après moi, et je vous ferai pêcheurs d’hommes » (v. 19). Le Seigneur seul forme Ses serviteurs et les envoie. On a un exemple en Actes 13. 1 à 4, où l’Esprit Saint met à part Barnabas et Saul et les envoie : les disciples se contentent de leur témoigner leur communion (v. 3). Reconnaissons le service d’un frère ou d’une sœur, et manifestons notre communion ; mais laissons l’Esprit Saint les diriger. Ici, les quatre disciples, aussitôt, quittent tout, même leur famille (v. 22), et suivent le Seigneur, sans inquiétude : le Seigneur donne aussi la force de Le suivre. Que répondons-nous à l’appel du Seigneur ?
L’exemple de Jonas nous enseigne sur le travail de Dieu, concernant un serviteur appelé, mais rebelle. Après l’appel du Seigneur, il faut Le suivre. « Si quelqu’un me sert, qu’il me suive » (Jean 12. 26) ; à Moïse, l’Éternel dit : « Viens, et je t’enverrai… » (Ex. 3. 10). Avant de servir, assurons-nous que nous suivons bien le Seigneur. Il semble que Pierre et André connaissaient déjà le Seigneur avant qu’Il les appelle (Jean 1. 41 à 43). Mais en Matthieu 4, c’est l’appel pour le service. Lévi aussi suivra aussitôt le Seigneur, quittant sans hésiter une place confortable, et fera au Seigneur un grand festin (Luc 5. 27 à 29). La puissance attractive du Seigneur se montre dans ces différents appels.
Ces disciples, comme le Seigneur l’avait dit, seront des pêcheurs d’hommes (Act. 2. 14 à 41 ; 4. 4). Il faut être formé pour « pêcher des hommes », et aller où se trouvent les âmes perdues. N’oublions pas que la formation peut être brève ou longue. Moïse a eu une formation de quarante ans. Elle n’est pas toujours facile. C’est dans la communion avec le Seigneur et le zèle pour Lui, qu’un serviteur sera compétent et efficace. Le Seigneur appelle d’abord pour le salut, puis pour Le suivre dans les détails de notre vie (Mat. 16. 24 ; 19. 27 à 29). Quant au service, prenons garde de ne pas vouloir servir sans être appelés, ou de faire passer nos intérêts avant ceux du Seigneur (Luc 9. 57 à 62 ; Marc 10. 17 à 21). Faisons tout par amour pour le Seigneur (Mat. 10. 37 à 39).
Le service du Seigneur est résumé dans ce verset 23 : Enseigner, prêcher, guérir : c’est le parfait serviteur. Le Seigneur prêchait l’évangile du royaume, qui sera repris après l’enlèvement de l’Église, pour ceux qui n’auront pas entendu l’évangile actuel de la grâce. Il guérissait maladies et langueurs du peuple (És. 53 ; Mat. 8. 17). Lui-même, étant sans péché, ne pouvait être atteint par la maladie ; mais il ressentait, dans Sa sensibilité parfaite, toutes les douleurs des hommes. Il a même pleuré au tombeau de Lazare… Il pardonnait les péchés et guérissait les malades (Ps. 103. 3). Sa renommée se répandit au-delà des frontières d’Israël de cette époque, et la puissance de Son amour se met au service des hommes affligés de diverses maladies et infirmités (v. 24). Apportons-Lui, par la prière de la foi, tous ceux de notre connaissance qui sont dans l’affliction, et laissons-Le agir. S’Il nous permet de voir des fruits pour nous encourager, nous devons rester humbles.
Ch. 5
Par Son service de miséricorde, le Seigneur attirait les foules que le baptême de Jean avait mises à part. C’est : « assis sur la montagne », pour Ses disciples – le résidu fidèle – les foules l’entendant, que le Seigneur enseigne la « charte du royaume » qui réglera la vie de ceux qui en feront partie (ch. 5, 6 et 7). Il ne s’agit pas du salut, mais des dispositions des cœurs des Juifs et des nations, après l’enlèvement de l’Église : pour entrer dans le royaume, ils devront accepter la croix du Seigneur. « J’écrirai ma loi sur leurs cœurs » (Jér. 31. 33) : C’est un message pour la terre. Les chrétiens, sauvés par grâce, doivent porter ces caractères qui sont ceux du Seigneur en perfection, pour Lui ressembler : notre destinée est céleste. Le Seigneur devait annoncer « la justice dans la grande congrégation » (Ps. 40. 9).
Ce sermon ne se trouve qu’en Matthieu, sous cette forme-là. En Jean, Il parle plus particulièrement à Ses disciples ; et en Luc, il est plus restreint. Ce sermon ne s’adresse pas qu’aux Juifs, ni aux incrédules comme moyen d’entrer dans le royaume ; mais à tous ceux qui passent d’abord par la croix ! Ces principes prendront toute leur force durant le règne millénial. C’est sur la montagne que le Seigneur édicte cette « loi » du royaume : symboliquement, dans la proximité de Dieu, dans le calme d’une position élevée, en contraste avec le ch. 4, où Il marche « au bord de la mer » agitée des nations. C’est encore sur une montagne, que le Seigneur appelle « ceux qu’il voulait » (Marc 3. 13) – et sur la montagne qu’Il apparaît glorieux à Ses trois disciples, en opposition avec l’agitation des hommes, lorsqu’ils en redescendent (Marc 9. 1 à 27).
C’est dans la paix du cœur que nous devons écouter le Seigneur, non dans l’agitation du monde, comme la Bien-Aimée qui cherchait son Bien-Aimé dans l’agitation de la ville ; ce n’est pas là qu’elle l’a trouvé (Cant. 5. 7) !
Le Seigneur qualifie de « bienheureux » ceux qui porteront les caractères du royaume, car c’est eux qui en jouiront. Ce sont ceux, de tous les temps, qui ont cru, croient ou croiront la Parole de Dieu et la gardent : ces « pauvres en esprit » se confient en Dieu et non à leurs propres capacités (Luc 6. 20 ; Ps. 51. 17 ; És. 66. 2), et qui n’ont pas « une haute pensée d’eux-mêmes » (Rom 12. 3 ; 1 Cor. 4. 6 ; 1 Tim. 1. 15 et 16). Ils entrent « par la porte étroite » (Mat. 7. 13). C’est l’opposé de l’esprit du monde ! Le résidu devra abandonner la « lettre » de la loi pour en appliquer l’esprit. Prenons garde à l’orgueil et à la « connaissance » naturelle (1 Cor. 8. 2).
Dieu se sert de nos capacités si nous les mettons à Son service : Paul, doué d’une grande intelligence, ne s’appuyait pas dessus, car il avait « fait la perte de tout » ce qui était un avantage pour lui.
Objets de la grâce divine, « menons deuil » sur la ruine de l’homme ; sur nos misères (Jac. 4. 9 et 10) ; et sur l’Assemblée – sur l’absence du Seigneur, en sentant l’aridité du monde où la justice divine est bafouée. Dans le ciel, nous serons consolés, (Mat. 5. 4). Le Seigneur a pleuré au tombeau de Lazare et sur Jérusalem (Mat. 23. 37 et 38 ; Luc 19. 41) : le résidu sera consolé durant le règne, mais nous avons déjà des consolations en Lui (2 Cor. 1. 7).
Une autre béatitude concerne les « débonnaires » qui auront part au règne millénial (Ps. 37. 11). Ils porteront ce caractère du Seigneur Lui-même (Mat. 11. 29), que nous sommes nous aussi appelés à refléter (2 Cor. 10. 1 ; Phil. 4. 5). Mais les promesses de ce sermon concernent le peuple terrestre, bien qu’elles rejaillissent moralement sur nous. « Les débonnaires posséderont le pays » (Mat. 5. 5). Pour nous, le « pays » est en haut. Cette « charte du Royaume » reflète la justice du Roi Lui-même. La débonnaireté du Seigneur manifestait Sa bonté jusqu’à ses extrêmes limites : Il est notre modèle ! Reflétons-nous les caractères de ce roi débonnaire « entrant à Jérusalem monté sur un ânon ? (Mat. 21. 5) Apportant la grâce, Il venait sauver les pécheurs.
La femme chrétienne doit manifester « l’homme caché du cœur, dans un esprit doux et paisible qui est d’un grand prix devant Dieu » (1Pier. 3. 4)
La présence du Saint Esprit en nous nous y pousse tous : c’est un des fruits de l’Esprit (Gal. 5. 22). « Tous ceux qui sont du Christ ont crucifié la chair » : tenons-la dans la mort.
« Bienheureux ceux qui ont faim et soif de la justice » (v. 6). Le résidu juif, à l’orée du millénium, persécuté par l’antichrist, aura « faim et soif de la justice », car il vivra « la détresse de Jacob ». Cette période est prophétisée en Matthieu 24, où « l’abomination » annoncée en Daniel, est rappelée par le Seigneur. Mais Dieu protégera le résidu de la haine de l’antichrist qui sera jeté dans l’étang de feu.
L’établissement du règne de Christ « rassasiera » le résidu des bénédictions milléniales (És. 65. 13 et 14), selon les termes « d’une alliance éternelle » (És. 55. 1 à 3) : mais il faudra qu’il passe par la croix, car c’est là que nous rencontrons « ce miséricordieux et fidèle sacrificateur » (Héb. 2. 7 et 18). Nous ne pouvons que souffrir de l’état du monde, comme souffrait le Seigneur : « Oh génération incrédule et perverse ! Jusques à quand vous supporterai-je ? » Mais les souffrances du résidu juif et des nations seront terribles (2 Thess. 2. 8 à 12 ; Apoc. 7. 1 à 10), car il sera persécuté par les apostats, que Christ détruira avant d’établir la justice et la paix (Zach. 9. 9 et 10). Il est le « roi de justice et de paix » (És 32. 1 et 2 ; Héb. 7. 1 et 2). Manifestons la justice, la paix, et la joie selon Romains 14. 17, avec la foi et l’amour (2 Tim. 2. 22). Daniel 12. 1 révèle l’intervention de l’archange Micaël, sur la terre, en faveur du résidu juif. Satan sera lié et il ne séduira plus les nations durant mille ans (Apoc. 20. 3) ; Puis, de nouveau libre, il les entraînera une dernière fois, mais sera jeté dans l’étang de feu (Apoc. 20. 7 à 10).
Quant à nous : Revêtons « l’armure complète de Dieu » pour tenir ferme (Éph. 6. 10 à 13).
« Bienheureux les miséricordieux » (v. 7). La miséricorde, très voisine de la grâce, est toujours mentionnée dans les épîtres individuelles. C’est la bonté de Dieu qui a pitié de notre faiblesse (Ps. 103. 8). Le Seigneur l’a exercée, par exemple en guérissant l’oreille coupée de Malchus venu pour l’arrêter. David a usé de bonté et de miséricorde envers Mephibosheth : « Bienheureux celui qui comprend le pauvre » (Ps 41. 1). Pratiquons la miséricorde (Luc 10. 36 et 37 ; 2 Tim. 1. 16).
Le Seigneur a quitté la gloire du ciel pour entrer en sympathie avec notre faiblesse.
« La pureté de cœur » (v. 8) caractérise les chrétiens, et le résidu juif du millénium, sauvés de leurs péchés : à sa naissance, le Seigneur est annoncé par les anges, comme « le Sauveur ». Les Juifs, au baptême de Jean, considérés, alors, comme le résidu, auraient dû recevoir le Seigneur. Il désigne, ici, les caractères des « citoyens » du royaume, mais plus tard (Act. 15. 8 et 9), Il montre que c’est Dieu, par la foi, qui donne « un cœur pur ». Il s’agit d’une pureté d’état. Cependant, purifions-nous constamment, gardant Sa communion, afin de refléter les caractères du Seigneur : fruit de la sainteté, la pureté a été manifestée en perfection par le Seigneur Jésus, dans Son humanité (Ps. 24. 3 et 4 ; Ps. 15). Dieu pouvait « sonder » l’homme Christ, et ne « rien trouver » (Ps. 17. 3).
Les « purs de cœur » verront Dieu dans Sa gloire et Son amour – les incrédules, comme juge. Hébreux 12. 14 nous invite à « poursuivre… la sainteté » pratique « avec tous », afin de « voir Dieu ». Déjà, nous avons vu Dieu dans le Seigneur (Jean 14. 9).
Si nous attristons le Saint Esprit, Il doit produire la repentance au lieu de nous « annoncer ce qui est à Christ » (Jean 16. 14). Purifions nos motifs et poursuivons ce qui est bon devant le Seigneur. S’il reste, en nous, des choses non jugées, nous ne voyons pas « tout clairement », comme cet aveugle à qui le Seigneur a rendu la vue, mais qui voyait « des hommes comme des arbres qui marchent » (Marc 8. 22 à 25) : il a fallu une deuxième intervention du Seigneur. La pureté pratique est un fruit de l’obéissance dans la connaissance intime du Seigneur et de Son amour, dont nous jouissons.
Grandissons dans Sa connaissance afin d’obéir par amour ! « Si quelqu’un m’aime, il gardera ma parole » (Jean 14. 23). Le Seigneur veut nous prendre par la main, nous faisant sentir la douceur de Son amour. La purification par « l’obéissance à la vérité » pousse aussi à « une affection fraternelle sans hypocrisie », à nous aimer « ardemment d’un cœur pur » (1 Pier. 1. 22). Gardons notre cœur pur, car toute notre vie en découle (Prov. 4. 23 ; Ps. 51. 10).
Possédant la paix de Dieu, sachons la « procurer » (Mat. 5. 9) entre nous (Éph. 4. 3) ; mais par notre témoignage, essayons aussi de la « procurer » à ce monde sans Dieu : il y a une promesse : être « fils de Dieu » sur la base de la nouvelle création, en contraste avec les « fils de Dieu » de Job 1. 6 ; 2. 1 ; 38. 7, désignant les anges, dans la première création. Si nous manifestons les mêmes caractères du Dieu de paix (Phil. 4. 8 et 9), Dieu nous conférera ce titre de « fils et de filles » séparés du monde (2 Cor. 6. 14 à 18), et pas seulement l’état d’enfants de Dieu. La source de la paix, c’est Dieu, et le Seigneur l’a acquise par Sa mort et Son sang versé.
Le Seigneur sera « prince de paix » (És. 9. 6), dans Son règne et Il est « celui » qui annonce la paix (És. 52. 7 ; Nahum 1. 15). Suivons Ses pas (Rom. 10. 15 ; Jac. 3. 18). Fuyons une fausse paix, « concession ou neutralité » (Jér. 6. 14) : maintenons fermement les droits du Seigneur dans l’obéissance à Sa parole, tout en gardant la paix entre nous. La croix est la base de la paix ! Sanctifiés par « le Dieu de paix » (1 Thess. 2. 3), la « paix de Dieu » nous garde (Phil. 4. 6 et 7). Il n’y a pas de paix dans !e désordre (1 Cor.14. 33). « … La justice et la paix se sont entre-baisées » (Ps. 85. 10).
Ces béatitudes sont pour les héritiers du royaume qui, à cause de leur fidélité, seront persécutés. La perfection du Seigneur provoquait la haine des hommes qui cherchaient à L’enlacer dans Ses paroles pour Le faire mourir. Il n’a pas été reçu et nous ne le serons pas davantage (Jean 15. 20), si nous glorifions Dieu par notre justice pratique (1 Pier. 4. 12 à 15). « Mais si même vous souffrez pour la justice… ne craignez pas leurs craintes… mais sanctifiez le Seigneur Christ » (1 Pier. 3. 14 et 15).
Par opposition : « Malheur à vous quand tous les hommes diront du bien de vous, car leurs pères en ont fait de même aux faux prophètes » (Luc 6. 26). Si nous sommes persécutés, ne serait-ce que par des moqueries ou des brimades, à cause de notre foi, Dieu nous appelle « bienheureux » maintenant, et il y a une récompense dans les cieux. Cette parole s’adresse au résidu juif qui traversera « la grande tribulation » ; mais le Seigneur nous encourage et soutient notre faiblesse, pour Son témoignage. Étienne, lapidé à cause de sa foi, voyait, à ce moment-là même, le Seigneur dans le ciel, et cela l’encourageait (Act. 7. 54 à 56). Si le monde dit du mal de nous à cause du Seigneur, il est souhaitable que ce soit « en mentant » (v 11).
Caïn, homme à prétention religieuse, mais profane, a tué Abel dont les œuvres étaient bonnes, quand les siennes « étaient mauvaises » (1 Jean 3. 12). Le Seigneur « vint chez soi, et les siens ne l’ont pas reçu » (Jean 1. 11 ; 3. 19), car « les hommes ont mieux aimé les ténèbres que la lumière, car leurs œuvres étaient mauvaises ». Notre « justice » doit s’opposer à l’esprit du monde actuel qui « appelle le mal bien, et le bien mal » (És. 5. 20). Il y aura de l’opposition mais : « votre récompense est grande dans les cieux » (v. 12), car « il faut obéir à Dieu plutôt qu’aux hommes » ; et les apôtres « se réjouissaient d’avoir été estimés dignes de souffrir pour le nom » (Act. 5. 27 à 41).
Pierre, présomptueusement, pensait pouvoir aller « et en prison et à la mort » pour le Seigneur, par ses propres forces. Il devra apprendre que seul le Seigneur donne la force de tenir ferme par amour pour Lui. Dans notre infirmité, « la puissance du Seigneur s’accomplit ».
La logique humaine nie que les « miséricordieux » et les « purs de cœur » soient des « bienheureux ». Mais si nous obéissons par amour pour Lui, Son approbation nous rend joyeux, Lui ressembler est une béatitude. Renions « l’impiété et les convoitises mondaines »… afin que « nous vivions sobrement, justement, et pieusement » (Tite 2. 12), pour ne pas renier le Seigneur.
Menacé, Élie s’enfuit (1 Rois 19. 2 et 3). Jérémie, au contraire, tient ferme et poursuit son ministère en prison (Jér. 20. 2 à 4) ; de même que Joseph, en Égypte. Ézéchiel partage la captivité du peuple, à Babylone (Éz. 3. 15). Le Seigneur prononce le « malheur » sur les chefs religieux de Son temps, car ils « ornaient les tombeaux des prophètes que leurs pères avaient tués » (Luc 11. 47 et 48). Le sel (v. 13), donne de la saveur et préserve de la corruption (Col. 4. 5 et 6) ; le Saint Esprit et l’Église freinent son déferlement (2 Thess. 2. 6 et 7). Après l’enlèvement de l’Église, les fidèles subiront « la grande tribulation ».
Gardons la saveur du sel, afin de ressembler au Seigneur. « Ayez du sel en vous-mêmes, et soyez en paix entre vous » (Marc 9. 50 et 51).
Matthieu 5. 14 à 16 : « Vous êtes la lumière du monde » (v. 14). Alors : « marchez comme des enfants de lumière » (Éph. 5. 7 et 8). Le Seigneur est « la lumière du monde » (Jean 8. 12), et Il vit en nous ; et si sa lumière brille en nous, les hommes voient Christ et peuvent voir la lumière où elle se trouve. Si même l’Église est en mauvais état, la lumière qui l’habite est divine. Soyons « sans reproche et purs », afin de « reluire comme des luminaires dans ce monde, présentant la parole de vie » (Phil. 2. 15 et 16). Notre vie doit être irréprochable (Tite 2), afin que la prédication de l’évangile soit convaincante. « Dieu est amour » et aussi « lumière » : nous ne sommes pas appelés : enfants de l’amour, mais Dieu « à versé son amour en nous par l’Esprit Saint » ; cependant, nous sommes appelés : « fils de la lumière » : « Veillons et soyons sobres, et ne dormons pas comme les autres » (1 Thess. 5. 4 à 6).
Notre responsabilité est de « reluire comme des luminaires » : « Le sentier des justes est comme la lumière qui va croissant » (Prov. 4. 18) : il doit y avoir progrès constant, en nous tenant dans la lumière du Seigneur qui nous sonde premièrement (Ps. 139. 23), et nous discernerons les choses qui se présentent à nous. Le Seigneur est « la vie » et « la lumière du monde » (Jean 1. 4 à 9 ; És. 49. 6), et nous devons reproduire Ses caractères.
« Vous êtes la lumière du monde » : la lumière doit être vue de loin par ceux qui cherchent la vérité. La lumière doit être vue par ceux qui habitent notre maison, mais aussi par ceux qui y entrent (Luc 11. 33). N’enfouissons pas la vie spirituelle sous les affaires de la vie, le boisseau (Mat. 5. 15 ; Marc 4. 18 et 19), ni dans la paresse, le lit (Marc 4. 21). La lumière « d’une ville, sur une montagne », doit être visible de loin, la nuit (Mat. 5. 14). Il y a, dans le monde et en nous-mêmes, des forces opposées au développement spirituel du croyant, et qui le poussent à la paresse et à la négligence : prenons-y garde ! « Quant à l’activité, pas paresseux » (Rom. 12. 11). Mettons donc la lumière « sur un pied de lampe » (Marc 4. 21). Cette lumière doit être vue dans les « bonnes œuvres qui glorifient Notre Père qui est dans les cieux » (Mat. 5. 16).
Cela nous concerne de la même manière que ceux qui, à la fin, entreront dans le royaume millénial.
2 Corinthiens 9. 13 nous apprend que la bienfaisance produit la louange pour Dieu en ceux qui bénéficient des bonnes œuvres. Désirons ces œuvres-là (2 Cor. 8. 4 et 5). Les croyants sont « créés » de Dieu en Christ – suscités par Lui – pour ces bonnes œuvres (Éph. 2. 10), pour Sa gloire. Ces bonnes œuvres peuvent être publiques ou cachées, mais Dieu manifestera tout au grand jour (1 Tim. 5. 25). Ici, il s’agit de celles qui doivent se voir (Mat. 5. 16). Cependant, ne nous mêlons pas des œuvres humanitaires, faites peut-être avec de bonnes intentions mais dans l’incrédulité (És. 64. 6). Ne les méprisons pas, mais nous ne devons pas nous y associer (2 Cor. 6. 14). Quelques-uns pensent, par ce moyen, acquérir le salut : c’est une erreur fatale !
Les Juifs demandèrent au Seigneur : « Que ferons-nous pour faire les œuvres de Dieu ? Jésus répondit et leur dit : c’est ici l’œuvre de Dieu, que vous croyiez en celui qu’il a envoyé » (Jean 6. 28 et 29).
Au verset 17, le Seigneur se situe Lui-même, par rapport à la loi et aux prophètes de l’Ancien Testament : « Je ne suis pas venu pour abolir, mais pour accomplir ». Et il montre le contraste entre la « lettre » de la loi, à laquelle s’attachaient les Pharisiens, et « l’esprit » de la loi qui la transcende. Le Seigneur était venu « accomplir la loi » (Ps. 40. 7 et 8 ; Luc 24. 44) : c’est plus qu’y obéir ! La loi « sainte », le « commandement juste et bon » (Rom. 7. 12), siégeaient « au-dedans de ses entrailles » et se manifestaient au dehors, par une vie de soumission parfaite à Dieu. Tout l’Ancien Testament annonçait Christ, le Messie, aux Juifs (Jean 5. 39) : c’est pour cela qu’Il est venu « l’accomplir ». Les évangiles annoncent souvent que le Seigneur accomplissait ces prophéties : « Afin que les Écritures soient accomplies… » et, à la croix : « C’est accompli ».
Le Seigneur dit, en Jean 10. 35 : « … l’Écriture ne peut être anéantie ». Le Seigneur se soumettait, tantôt à la lettre, tantôt à l’esprit de la loi : « le Fils de l’Homme est Maître du sabbat ». Il affirme solennellement son importance au v. 18 : « Rien de la loi ne passera qui ne soit accompli ». Toute la Parole a l’autorité divine, car entièrement inspirée du Saint Esprit. Un « iota » ou un « trait de lettre » peuvent nous apparaître comme de peu d’importance, mais il n’en est pas ainsi pour Dieu ; le Seigneur a accompli, à la croix, jusqu’au moindre détail de la prophétie (Jean 19. 28 à 30).
Au verset 19, le Seigneur montre comment sera estimé celui qui supprime le plus petit commandement et enseigne ainsi ou, au contraire, celui qui y obéit lui-même et l’enseigne : vivons pratiquement ce que nous disons (Act. 1. 1 ; Jac. 1. 22). La pratique passe avant l’enseignement : « … en œuvre et en parole » (Luc 24. 19). « Ce que vous avez vu en moi : … faites ces choses » (Phil. 4. 9). Les Pharisiens, eux, « disaient » mais « ne faisaient pas » (Mat. 23. 3).
Gardons la Parole (Apoc. 1. 3 ; 22. 18 et 19). Le Seigneur veut nous donner « une riche entrée » dans Son royaume (2 Pier. 1. 10 et 11). Le Seigneur visait spécialement les Pharisiens qui s’attachaient aux « traditions des anciens », au détriment des commandements de Dieu (Mat. 15. 3 à 6 ; 23. 23). Par contraste, Jacques 2. 8 à 13, illustre la « miséricorde qui se glorifie vis à vis du jugement ». C’est le fruit de la « loi accomplie » ! Dans l’Ancien Testament, on trouve des commandements à effet moral : « tu aimeras ton prochain » ; cela est aussi pour nous. Il en est d’autres, cérémoniels, concernant le culte lévitique, auxquels nous ne devons pas nous conformer : ces « types », Christ les a pleinement accomplis.
Ce sermon qui ne parle aucunement de Christ Lui-même, s’adresse spécialement au résidu juif de la fin des temps, lui montrant les caractères qui lui permettront d’entrer dans le royaume. Nous qui y sommes déjà entrés, nous y trouvons des directions morales précieuses. Le résidu est appelé à « surpasser, la justice des Pharisiens » stigmatisée en Mat. 7. 21 et ch. 23. 2 à 7 : le royaume leur était fermé ! C’est par la foi que nous y entrons, car il est grand ouvert durant le temps de la grâce. La fidélité à une récompense (Apoc. 22. 12), ainsi que l’obéissance (Apoc. 22. 17). Et les affections du croyant pour son Seigneur lui font s’écrier : « Viens, Seigneur Jésus » (Apoc. 22. 20).
Dans les versets 17 à 20, le Seigneur parle, d’une manière générale, de la loi qu’Il est venu accomplir. Dans les versets suivants, Il montre que si la loi condamnait les actes positifs, Lui, condamne les mobiles du cœur. La loi disait : « Tu ne tueras point » (Ex. 20. 13 ; Deut. 5. 17) ; mais les anciens avaient ajouté : « Quiconque tuera sera passible du jugement ». Ils avaient bonne apparence extérieure, mais leurs cœurs étaient « pleins de rapine et de méchanceté » (Luc 11. 39). Il faut juger son propre cœur, car l’esprit de la loi va bien au-delà d’un simple commandement formel. La colère est un fruit de la chair (Gal. 5. 20). Chez les Juifs, les juges devaient reconnaître ce qui était condamnable, et le châtier.
Devant Dieu, la plus légère colère est assimilée à un meurtre ! (1 Jean 3. 15) C’est pourquoi Colossiens 3. 8 nous dit : « Mais maintenant, renoncez… à toutes ces choses : colère, courroux, malice etc… ». Nous pouvons avoir une colère selon Dieu (Éph. 4. 26), mais elle ne doit jamais durer. La colère de Moïse, brisant les tables de la loi, n’était pas dirigée contre le peuple, mais contre le péché qui déshonorait Dieu. Quant à Dieu, Sa « colère vient sur les fils de la désobéissance » (Éph. 5. 6 ; Col. 3. 6).
Le christianisme, mettant à nu le cœur des croyants, est plus exigeant que la loi des anciens ; nous avons la nouvelle nature, et l’Esprit Saint nous donne la force de tenir la chair dans la mort, dans un exercice continuel. Ces versets de Matthieu parlent à notre conscience : Dieu peut agir en gouvernement, mais le jugement est passé, pour nous. Gardons-nous, dans nos propres pensées quant à nos frères et aux hommes en général. « Raca », « fou », peuvent nous paraître des mots anodins, mais Dieu en condamne l’esprit. Attention à notre langue ! (Jac. 3. 6 à 10)
Il faut nous réconcilier avec un frère avec qui nous aurions un différend, avant d’offrir notre « don à l’autel » : sinon, comment le culte sera-t-il agréable à Dieu ? En Matthieu 18. 15, il s’agit d’un péché positif contre un frère. On doit s’efforcer de le régler de façon à retrouver la paix. Ayant été réconciliés avec Dieu, la réconciliation doit exister entre nous (Col. 1. 20), car Dieu a mis Sa propre nature en nous. Reconnaissons, dans nos relations entre frères, ce qui n’est pas à la gloire de Dieu. La réconciliation est la base de la paix retrouvée, et nous goûterons, alors, la présence du Seigneur nous disant : « Paix vous soit » !
Les versets 25 et 26 prophétisent du châtiment d’Israël qui, en chemin avec Dieu lorsque le Seigneur était là, ne s’est pas réconcilié avec « sa partie adverse » : Dieu l’a jugé et livré aux nations : il est encore comme en prison « jusqu’à ce qu’il ait payé le dernier quadrant ». Cependant, il reste à Israël l’espérance de la délivrance : « Consolez, consolez mon peuple… criez-lui que son temps de détresse est accompli, que son iniquité est acquittée… » (És. 40. 1). Les deux esclaves insolvables de Matthieu 18. 23 à 35, nous enseignent que, ayant été nous-mêmes pardonnés de Dieu, nous devons nous pardonner les uns aux autres.
Prêchons aussi la réconciliation au monde (2 Cor. 5. 17 à 20). Il a fallu la croix du Seigneur Jésus, pour que Dieu puisse se réconcilier avec l’homme (Gen. 3. 15), et Paul était ambassadeur de ce message. « Tu ne commettras point adultère » (Ex. 20. 14). La loi jugeait les actes extérieurs ; mais le Seigneur juge les intentions du cœur, et les regards de convoitise : « chacun est amorcé par sa propre convoitise » (Jac. 1. 14). L’adultère est le principe même de l’infidélité du cœur de l’homme, principe condamné par Dieu. Israël a été infidèle à l’Éternel ; l’Église, au Seigneur. En perfection, le Seigneur aime l’Assemblée.
À leur mesure, un homme et une femme unis par le mariage doivent refléter cette union sans tache, et encore future, du Seigneur et de l’Assemblée. L’adultère et le divorce ne font pas partie des plans de Dieu pour les hommes. Ces choses sont les fruits du péché. Moïse avait permis qu’une lettre de divorce soit écrite, « à cause de la dureté du cœur » des Juifs (Mat. 19. 3 à 8). Mais nos cœurs sont les mêmes ! La répudiation peut conduire à l’adultère (Mat. 5. 32). Le verset 27 nous met en garde contre le point de départ de l’adultère : un regard volontaire de convoitise. Dieu voit dans le secret des cœurs (Ps. 139 ; Héb. 4. 12). Beaucoup de choses que nous voyons sans le vouloir, nous souillent ; nous devons le confesser ; mais ici, Il s’agit essentiellement de pensées volontairement entretenues dans nos cœurs : « Il a déjà commis adultère avec elle dans son cœur ». Il faut les juger et les abandonner : « arracher, couper et jeter loin de soi » (v. 29 et 30). « C’est ce qui vient du cœur qui souille l’homme » (Mat. 15. 19 et 20). Il faut « dépouiller le vieil homme » et « revêtir le nouvel homme créé selon Dieu en justice et sainteté de la vérité » (Éph. 4. 22 à 24), et être occupés de pensées saines (Phil. 4. 8), contrairement au monde, pour lequel l’adultère est une chose banale.
Le Seigneur pourrait nous dire souvent : « Pourquoi monte-t-il des pensées dans vos cœurs ? » Ève, en Éden, « vit que l’arbre était bon à manger », et la convoitise a engendré le péché. David vit une femme très belle… et cela l’a entraîné dans l’adultère et le meurtre (2 Sam. 11). Job, au contraire, avait « fait alliance avec ses yeux », et s’interdisait tout regard adultère (Job 31. 1). Les ressources, c’est de confesser et « fixer les yeux sur Jésus » (Héb. 12. 2).
Le mariage, institué de Dieu, est sacré et Dieu condamne sévèrement l’adultère : sous la loi, les deux coupables étaient mis à mort. « Ces choses ne doivent pas même être nommées parmi nous » (Éph. 5. 3 et 4). « Vous serez saints, car moi je suis saint » (Lév. 11. 44). Jugeons-nous nous-mêmes et mortifions ce qui manifeste le vieil homme (Col. 3. 5 à 7 ; 1 Cor. 9. 27 ; Gal. 5. 22), par le Saint Esprit, notre force : « Marchons par l’Esprit » (Gal. 5. 25 ; Rom. 8. 12 et 13). Que le Seigneur remplisse nos cœurs. L’œil, la main à jeter loin nous montrent que les choses que nous jugeons importantes, si elles sont, pour nous, une occasion de chute, doivent être abandonnées, afin de retrouver la communion avec Dieu. Le monde montre des regards et des tenues équivoques que Dieu condamne. Manifestons la sainteté pratique à tous égards (1 Pier. 3. 1 à 5). Nous ne pouvons être jetés dans la géhenne, mais cela touche notre conscience. Les pécheurs n’entreront pas dans le royaume de Dieu, mais les croyants ont été « lavés, sanctifiés, justifiés » (1 Cor. 6. 9 à 11). « Que le mariage soit tenu en honneur à tous égards, et le lit sans souillure » (Héb. 13. 4).
La vraie portée des versets parlant de la répudiation, ou divorce, touche le sujet fondamental du mariage que Dieu, dès le commencement, a institué indissoluble (Mat. 19. 3 à 6). Et cette indissolubilité est toujours valable : « Ce que Dieu a uni, que l’homme ne le sépare pas ». Seule, la dureté du cœur, en cas de fornication, peut s’accommoder du divorce (Deut. 24. 1 à 4) ; mais dans un foyer chrétien, outre que de tels péchés ne devraient pas se produire, la confession est indispensable, et le pardon doit présider entre époux. La lettre de divorce pouvait être écrite « pour quelque cause que ce soit » (Mat. 19. 3). Mais le Seigneur replace les choses au niveau de ce qui était « dès le commencement » : les époux « ne sont plus deux, mais une seule chair ». Dieu considère que les liens moraux du mariage ne sont nullement rompus par le divorce.
Il arrive cependant, même dans l’assemblée, qu’un divorce soit prononcé, mais cela n’autorise nullement les époux séparés à se remarier, car cela les mène à l’adultère (Mat. 5. 32 ; 19. 9 ; Marc 10. 11 et 12). Le mariage est donc une affaire sérieuse, et doit être envisagé avec gravité devant le Seigneur, car Dieu ne change pas. Dieu a institué le mariage avant la chute : pour le chrétien, il hausse Sa pensée à la hauteur de l’union de Christ et de l’Assemblée, et cette vérité doit se refléter dans la vie pratique du couple. La réflexion des disciples (Mat. 19. 10) : « si telle est la condition de l’homme à l’égard de la femme, il ne convient pas de se marier », montre leur incompréhension de l’enseignement du Seigneur quant au côté sacré, car voulu de Dieu, du mariage. L’égoïsme naturel transparaît en oubliant résolument le côté de la femme.
Le mariage, première institution de Dieu pour les hommes, revêt-il encore son caractère sacré, pour nous ? Que notre amour pour le Seigneur et Sa Parole soient fortifiés et entretenus, car « toute écriture est inspirée de Dieu » (2 Tim. 3. 16) : ne la méprisons pas ! Chercher autre chose que les enseignements de la Parole prouve la dévastation de notre cœur sous l’influence du monde. Alors, crions au Seigneur !
L’alliance de Dieu et d’Israël a révélé la perfidie des Juifs envers Dieu : revenu de la captivité, l’autel rebâti, la muraille restaurée, Israël a été de nouveau infidèle en agissant perfidement envers l’alliance, « la femme de sa jeunesse ». Mais Dieu lui dit : « Je hais la répudiation » (Mal. 2. 14 à 16).
Gardons-nous du monde où l’on ne supporte plus la moindre difficulté dans les couples ; les divorces se multiplient, et gagnent l’assemblée. Si des difficultés surviennent, plaçons-les aux pieds du Seigneur, dans Sa dépendance (Éph. 5. 22 à 25), en respectant les liens du mariage. Le mariage doit se faire « dans le Seigneur » et ne doit pas être l’occasion d’être « occupés des choses du monde » (1 Cor. 7. 32 à 34), mais exercer les époux à rechercher ensemble la pensée du Seigneur. Gardons la vérité concernant le mariage et l’union de Christ avec l’assemblée. La loi donnée aux anciens a une dimension supérieure dans le temps de la grâce. Les Juifs juraient souvent pour tordre les Écritures mais ils ne juraient pas par le nom de Dieu (Lév. 19. 12). Le Seigneur dit de ne pas jurer ; de ne pas se parjurer, mais de n’avoir qu’une parole (Mat. 5. 34 à 37 ; Jac. 5. 12).
À la question des Pharisiens : « Est-il permis de répudier sa femme pour quelque cause que ce soit ? » le Seigneur répond que seule, la fornication, peut conduire au divorce, mais cette action produit l’adultère (Mat. 19. 3 à 9). Les Pharisiens attendaient une tout autre réponse !
Aux v. 33 à 37, le Seigneur parle des « anciens » qui, ici, ne désignent pas les surveillants que l’on trouve dans les épîtres, mais les commentateurs de la loi dans l’Ancien Testament. À force de commenter, ils avaient fini par dire et faire le contraire de la volonté exprimée de Dieu, et leurs traditions annulaient la loi (Mat. 23. 16 ; Marc 7. 7 et 8). Il ne convient donc pas de jurer : « ni par le ciel, ni par la terre… ni par Jérusalem », car ces choses appartiennent à Dieu et sont au-dessus des prétentions de l’homme (És. 66. 1). Quant à Jérusalem, c’est la ville d’où Christ établira Son règne. Avant cela, l’antichrist se fera adorer dans le temple, comme étant lui-même Dieu (sommet de l’orgueil de l’homme !) Nous ne devons même pas jurer par notre tête, car il est hors de notre pouvoir de changer la couleur d’un de nos cheveux. Gardons-nous de mettre de telles solennités dans nos bouches.
N’ayons qu’une parole afin d’être crédibles (Éph. 4. 25 ; Col. 4. 6), ne prenant pas le nom de Dieu en vain (Ex. 20. 7 ; Lév. 19. 12). Le Seigneur ne dit pas : « il est écrit », mais : « vous avez ouï qu’il a été dit aux anciens » : la tradition juive permettait de jurer par toutes sortes de choses, sauf par le nom de Dieu, ce qui aurait engagé celui qui jurait : on pouvait donc jurer sans tenir ses engagements. C’est l’esprit du monde ! Obéissons à la Parole. Cependant, dans certaines circonstances, nous pouvons être amenés à prêter serment, dans certaines professions ou devant un tribunal. Obéissons aux autorités de ce monde, tant qu’elles ne nous contraignent pas à faire le mal (Rom. 13. 1). En Matthieu 26. 62 à 64, le Seigneur ne répond d’abord pas aux questions du souverain sacrificateur ; mais il répond à la voix de l’adjuration (v. 64).
« Œil pour œil, dent pour dent » n’était pas une vengeance personnelle, mais un verdict prononcé par les juges (Ex. 21. 22 et 23). Le Seigneur oppose à cela, ce qui aura cours dans Son royaume. La grâce, la douceur (Phil. 4. 5), la débonnaireté doivent nous faire ressembler au Seigneur. Il est bon de donner outre ce que nos ennemis veulent nous prendre (v. 39 à 42). Deutéronome 19. 16 condamne les faux témoins. Le Seigneur, Lui, accusé par de faux témoins, demandera à Son Père de pardonner à Ses bourreaux, « car ils ne savent pas ce qu’ils font ». Pourtant, la loi condamnait sans miséricorde le péché commis par fierté.
Pierre sort son épée et coupe l’oreille de Malchus : le Seigneur le guérit (Mat. 26. 51 ; Luc 22. 1) ! Au traître, Judas, qui le livrait, Il dit : « Ami, pourquoi es-tu venu ? » Soyons exercés continuellement afin de saisir comment nous comporter et répondre au monde qui, parce que nous sommes chrétiens, peut nous faire du mal. Soyons à la fois fermes et humbles, comme l’étaient Moïse et Aaron (Ex. 5. 2 et 3 ; 1 Sam. 25. 9 ; Rom. 12. 17). Dieu arrête David voulant se venger de Nabal (1 Sam. 25. 32 et 33) : il vaut mieux souffrir que se venger, afin d’imiter Christ (1 Pier. 2. 20 à 23). Les hommes ont fait ce qu’ils ont voulu au Seigneur, mais Il s’en remettait à Son Dieu (És. 50. 6 à 9).
« Sainte et juste », la loi n’a rien amené à la perfection : le Seigneur, seul, a manifesté la perfection de Dieu. Il a transcendé la loi en l’accomplissant, et Il invite les Siens à porter les caractères du Père céleste. Déjà, la loi interdisait la vengeance aux Juifs (Lév. 19. 18), mais leurs traditions s’opposaient à la loi. Le Seigneur, Lui, ne se vengeait pas, mais « s’en remettait à Celui qui juge justement » (1 Pier. 2. 21 à 23). Son amour s’exerçait même envers Ses ennemis. Comme son Seigneur l’a fait lors de la crucifixion, Étienne, plein de l’Esprit Saint, a prié pour ses bourreaux (Act. 7. 60). Imitons notre Seigneur : aimons notre prochain comme nous-mêmes, c’est le deuxième commandement, semblable au premier (Mat. 22. 39 ; Luc 6. 27 à 36). C’est la loi de l’amour, la « loi royale » (Jac. 2. 8). Efforçons-nous de ressembler à notre Père qui « est amour ». Cela est possible car « Dieu a versé Son amour dans nos cœurs par l’Esprit Saint qui nous a été donné » (Rom. 5. 5). Notre conduite doit manifester cet amour divin qui se trouve en nous, et glorifier Dieu, en montrant que nous sommes ses fils et ses filles.
Abraham a été appelé « l’ami de Dieu ». Il devait être « parfait devant Sa face » (Gen. 17. 1). Nous devons aimer nos ennemis que même la justice des hommes condamne, car « il n’existe pas d’autorité qui ne soit de Dieu ». En Job 25. 3 déjà, on avait conscience que la lumière de Dieu brille « sur les méchants et sur les bons » (Mat. 5. 45). Cela manifeste la patience de Dieu qui, plus tard, aura son terme (Apoc. 11. 18). Jusque-là, Dieu maintient les promesses faites après le déluge, malgré le péché qui gangrène le monde. Il est « le conservateur de tous les hommes » (1 Tim. 4. 10), et « nous donne toutes choses richement pour en jouir » (1 Tim. 6. 17).
Le verset 48 de notre chapitre nous parle de perfection pratique : si nous revêtons les caractères mêmes de notre Père, le Seigneur ouvre devant la marche des croyants actuels une perspective allant à l’encontre de la nature humaine : porter les caractères célestes ! Même durant le millénium, les croyants terrestres devront manifester ces caractères-là : cela ressort de la répétition fréquente du Seigneur parlant du « Père céleste » ou « de votre Père qui est dans les cieux » (Mat. 5. 45 et 48 ; 6. 9, 14, 26 et 32 ; 7. 11 et 21).
Les Juifs ne pouvaient obéir complètement à la loi écrite sur des tables de pierre ; mais durant le millénium, Dieu écrira Sa loi « sur leurs cœurs » (Jér. 31. 33) : ils obéiront de cœur. L’Écriture reconnaît deux acceptions de la perfection : comme position immuable, qui nous est acquise par l’œuvre du Seigneur à la croix, puis comme devant caractériser notre marche pratique (Col. 1. 28 ; 1 Jean 3. 18 ; Jac. 1. 2 à 4). Cette perfection-là ne peut qu’être entachée de faiblesse, mais la ressource est de prier pour que Dieu la maintienne dans notre vie (Col. 4. 12). « Vous, soyez donc parfaits comme votre Père céleste est parfait » (Mat. 5. 48).
Ch. 6.
Le Seigneur parle des œuvres pieuses : envers les hommes, l’aumône ; envers Dieu, la prière ; et envers soi-même, le jeûne. Mais le Seigneur oppose ce qui est fait pour être vu des hommes à ce qui est fait « dans le secret », sous le regard de Dieu seul : « ne faites pas comme les hypocrites… » (v. 2, 5 et 16). « Mais toi… » (v. 3 et 17). Le Seigneur réprouve une piété extérieure attirant la louange des hommes, et exhorte à rechercher l’approbation du « Père qui voit dans le secret ». Seule, une piété réelle et secrète honore Dieu, qui pourra, alors, la récompenser (1 Cor. 4. 5). La charité, la prière, le jeûne doivent être faits dans le secret, avec Dieu : « Et le Père qui voit dans le secret te récompensera » (v. 4, 6 et 18).
Le nom de « Père », dans ces paragraphes, n’a pas l’intimité des relations du Père avec les chrétiens ; mais concerne les relations des « citoyens » du royaume avec Dieu.
Nous sommes exhortés à « dépasser la justice » hypocrite des scribes et des pharisiens, se manifestant par une attitude tout extérieure, mais fausse (Mat. 5. 20) : le Seigneur les reprend sévèrement en Matthieu 23 : « Malheur à vous, scribes et pharisiens hypocrites… ». Il les compare à « des sépulcres blanchis » de belle apparence, mais « pleins d’ossements de mort et de toutes sortes d’impuretés ». Dieu ne peut récompenser ce qui est fait pour plaire aux hommes : « Ils ont déjà leur récompense ». Agissons pour plaire à Dieu en obéissant de cœur à Sa Parole ; et Dieu nous promet une récompense : ne la méprisons pas. Cherchons toujours à obtenir « une riche entrée dans le royaume » (2 Pier. 1. 10 et 11). La parabole des talents nous enseigne, quand le Seigneur dit : « Bien, bon et fidèle esclave : tu as été fidèle en peu de chose, entre dans la joie de ton Maître ». Dans le service ou dans la prière personnelle ou collective, restons humbles devant Dieu et les hommes.
Les Macédoniens… dans leur profonde pauvreté, avaient abondé dans la richesse de leur libéralité pour une collecte (2 Cor. 8. 1 à 5). Cela nous montre, à la fois, une action collective, suivant un exercice personnel. Paul exhorte les Corinthiens à persévérer dans « le vouloir et le faire » (v. 10 et 11). Les deux pites de la pauvre veuve avaient plus de valeur que les riches aumônes prises sur le superflu (Luc 21. 1 à 4), car le Seigneur « sonde les cœurs » (Héb. 4. 12). Comme le Seigneur, celui qui plaît à Dieu, « boira du torrent dans le chemin » (Ps. 110. 7). Quant à la prière personnelle, le Seigneur dit : « Entre dans ta chambre, et ayant fermé ta porte, prie ton Père qui demeure dans le secret » (Mat. 6. 6) En Actes 9. 11, le Seigneur dit de Saul de Tarse : « Voici, il prie » : sa prière était vraie !
Le Seigneur nous voit : À Nathanaël, Il dit : « Avant que Philippe t’eût appelé… je te voyais » (Jean 1. 49). Persévérons dans nos prières (Luc 18. 7), mais évitons les prières machinales ou récitées, qui peuvent devenir de « vaines redites ». Le Seigneur, à Gethsémané, répéta plusieurs fois une même prière (Mat. 26. 39, 42 et 44) ; et dans l’angoisse du combat, il priait plus instamment (Luc 22. 44). Soyons vrais, dans toutes nos prières. « Tu veux la vérité dans l’homme intérieur » (Ps. 51. 6).
Dans le monde païen, on se livrait à de « vaines redites » devant les idoles (1 Rois 18. 26). Actuellement aussi, dans une partie de la chrétienté, on répète des prières toutes faites et, en particulier, celle que le Seigneur enseigne ici. Insistons sur un sujet nous tenant à cœur, mais réciter des « chapelets » de prières toutes faites est autre chose ! Cette prière du v. 9 au v. 13, s’adresse spécialement à ceux qui seront admis dans le royaume terrestre, car « il faut qu’Il règne ». Cependant, l’assemblée est déjà intégrée dans la partie céleste du royaume de Dieu, ce « royaume qui n’est pas manger et boire, mais justice, et paix, et joie dans l’Esprit Saint » (Rom. 14. 17). Les disciples veulent apprendre à prier : le Seigneur leur montre qu’il faut prier tout d’abord pour les intérêts de Dieu (v. 9 et 10) ; puis, présenter nos vrais besoins (v. 11 à 13).
Dieu connaît nos besoins, mais Il aime que nous ayons conscience de notre dépendance de Lui. Nos prières montrent souvent que nous ne pensons qu’à nous-mêmes ; et cela s’observe jusque dans le culte, qui en est rabaissé. La prière, ce contact direct avec Dieu, doit nous garder de l’égoïsme. Le Seigneur enseigne la bonne manière de prier, sans tomber dans les « vaines redites ».
« Que ton nom soit sanctifié » nous amène à la sanctification pratique dans notre vie, car le nom de Dieu est saint. Si nous désobéissons, le monde nous voit et est poussé à blasphémer son saint nom (Rom 2. 24). Notre obéissance manifeste notre crainte de Dieu et est observée du monde, et une âme peut être touchée à salut et sanctifier, à son tour, le saint nom.
« Que ta volonté soit faite ». Dans le royaume, Sa volonté se réalisera sur la terre comme au ciel (v. 10). Il fallait que les disciples comprennent, selon Matthieu 3. 2 et ch. 4. 17, que « le royaume des cieux s’était approché ». Mais l’incrédulité du peuple a reporté le royaume à plus tard : « Maintenant, mon royaume n’est pas d’ici » (Jean 18. 33 et 34).
Après la croix, (Jean 20. 17), le Seigneur montre que, croyants juifs ou des nations, nous devons appeler Dieu : « notre Père », car : « Tu les a aimés comme tu m’as aimé » (Jean 17. 23) ; et cela, même si, dans ce sermon sur la montagne, Il s’adresse spécialement aux « citoyens » terrestres du royaume encore futur. La position céleste du Père (v. 9), incite à la crainte de Lui déplaire (Éccl. 5. 2 ; Mal. 1. 6) bien que libres devant Lui.
« Remets-nous nos dettes » : Pardonnés gratuitement, nous devons pardonner « de tout notre cœur » à nos frères (Mat. 18. 35). Le péché offense d’abord Dieu. « J’ai péché contre le ciel et devant toi » (Luc 15. 21). Le péché est donc une chose sérieuse, mais nous devons pardonner, comme le père du fils prodigue a pardonné (Éph. 4. 32 ; Col. 3. 14).
« Ne nous induis pas en tentation », « Dieu ne tente personne », mais demandons-Lui qu’Il nous retienne dans une situation où nous serions tentés (Luc 22. 40). Pierre, n’ayant pas prié, a été tenté et est tombé, mais le Seigneur avait prié pour lui. « Qui renverse une clôture, un serpent le mord » (Éccl. 10. 8). « Délivre-nous du mal » – du diable et du péché. Dieu peut et veut nous garder du mal (Jean 17. 15).
Le Seigneur ne parle pas du jeûne, mais de la manière de jeûner, dans le secret avec Dieu et non de façon à être vu et loué des hommes. Le jeûne n’a jamais été une obligation ; sa pratique doit répondre à un besoin spirituel lié à l’humiliation, à la confession, à la repentance, ou à la recherche de la pensée de Dieu (És. 4. 8 et 21 ; Dan. 9. 3). Moïse semble être le premier à avoir jeûné. Dans le Nouveau Testament, on trouve des exemples du jeûne (Act. 13. 2 ; 2 Cor. 11. 27). En Matthieu 17. 20 et 21, le Seigneur y relie l’augmentation de la foi. Mais le vrai jeûne, selon le cœur de Dieu, consiste à tenir le vieil homme dans la mort (És. 58), car la chair, agissant, nous éloigne de Dieu et nous empêche de discerner Sa pensée.
Cependant, gardons-nous de l’ascétisme qui peut, souvent, satisfaire la chair (Col. 2. 16 à 23), ainsi que des excès (1 Pier. 4. 31). Tenons-nous « nous-mêmes, pour morts au péché, mais pour vivants à Dieu » (Rom. 6. 8 à 11). D’une manière générale, le Seigneur condamne tout ce qui est ostentatoire, pour être vu des hommes et satisfaire son propre orgueil, tel que la parabole du pharisien et du publicain nous le montre (Luc 18. 11 à 14) ; ou encore, le jeûne tout extérieur des Juifs (Zach. 7. 4 à 6). Toutes nos actions doivent être faites par amour pour le Seigneur, en vue de Sa gloire : alors, il y aura une récompense spirituelle, déjà sur la terre, et ensuite dans le ciel. Sachons nous « tenir devant Dieu » comme Élie et « marcher avec Dieu » comme Énoch. Nous avons affaire à un Père qui est « céleste » : cela doit nous rendre soigneux pour sanctifier notre marche.
Le verset 17 nous montre deux choses importantes : « Oins ta tête » parle de sanctification, de mise à part. « Lave ton visage » met l’accent sur notre purification journalière, à cause de nos manquements. Cela doit être un acte de piété intime entre Dieu et soi-même. « Jean le baptiseur, ne mangeant ni ne buvant », agissait pour la repentance du peuple ; mais, dans la réponse du Seigneur aux scribes et aux pharisiens (Luc 5. 33 à 35), Il leur montre que lorsqu’Il était là, lui, l’Époux, les disciples ne pouvaient jeûner, mais au contraire, se réjouir, comme pour une noce.
Mais, durant Son absence, comme aujourd’hui, les croyants peuvent jeûner, affligés par la ruine de l’Église et l’état misérable du monde. Cependant, leur tristesse, tout intérieure, ne doit pas se voir, mais plutôt la joie du Seigneur : « Réjouissez-vous toujours dans le Seigneur » (Phil. 4. 4). Nos cœurs peuvent ressentir de la tristesse de ce que le Seigneur étant absent, l’Époux et l’Épouse sont encore séparés. Mais, nous pouvons anticiper la joie céleste d’Apocalypse 19. 6 et 7 : « Réjouissons-nous et tressaillons de joie et donnons-lui gloire ; car les noces de l’Agneau sont venues ».
Nous sommes concernés par le verset 19 ; mais c’était nouveau, pour les Juifs, qui étaient d’autant plus riches que Dieu les bénissait davantage. Moïse, déjà, avait annoncé les bénédictions milléniales (Deut. 28. 1 à 14). Dieu ne condamne pas la richesse, et Il peut la donner à un chrétien ; mais celui-ci ne doit pas y mettre son cœur, sinon, il manquera des bénédictions dans le ciel. Moïse avait choisi « la rémunération » céleste : imitons-le. Ne nous amassons pas des « trésors sur la terre », car Dieu peut nous les ôter afin que nous ne nous appuyions que sur Lui : « Ne te fatigue pas pour acquérir des richesses, finis-en avec ta prudence » (Prov. 23. 4 et 5).
La recherche volontaire des richesses présente de grands dangers spirituels pour nous (1 Tim. 6. 6 à 10) ; suivons plutôt les exhortations de 1 Timothée 6. 17 à 19. Le monde (v. 32) recherche les biens de la terre. Le jeune homme riche de Matthieu 19. 16 à 22, montre que l’amour des richesses peut empêcher d’entrer dans le royaume des cieux. Nous devons, nous, « amasser des trésors dans le ciel » (v. 20). En Actes 4. 32 à 37, les chrétiens avaient mis, volontairement, tout en commun : c’était un effet de l’action de l’Esprit ; on ne peut pas l’imposer.
« N’aimons pas le monde » (1 Jean 2. 15 à 17) qui peut nous offrir une situation avantageuse : contentons-nous de ce que Dieu nous donne (Phil. 3. 7 et 8). Pour cela, il faut que Christ remplisse nos cœurs. Élisée avait refusé les récompenses que Naaman lui offrait pour l’avoir guéri de sa lèpre. Mais Guéhazi, serviteur du prophète, a pris pour lui ces présents, en mentant à Naaman et à Élisée : et il est devenu lépreux à son tour (2 Rois 5. 20 à 27) !
Nous avons un trésor « immarcescible » (inflétrissable) auquel nous devons attacher nos cœurs, et il est dans le ciel (1 Pier. 1. 3 à 5). Là doivent être nos affections, car là est le Seigneur. « Garde ton cœur plus que tout ce que l’on garde, car de lui sont les issues de la vie » (Prov. 4. 23). Cultivons la communion journalière avec le Seigneur, notre vrai trésor. Genèse 13 montre la différence entre Lot qui « lève ses yeux » et « choisit pour lui » la riche plaine de Sodome, et Abram qui compte sur Dieu : l’Éternel lui dit : « Lève tes yeux et regarde ». Et Dieu l’a richement béni, tandis que la vie de Lot a été une ruine ! Les regards du cœur de ces deux hommes étaient opposés : Lot convoite et choisit lui-même. Abram place sa foi en Dieu, « les yeux de son cœur étant éclairés » (Éph. 1. 17 et 18), car il avait « un œil simple » et son « corps tout entier était plein de lumière » (Mat. 6. 22).
Soyons comme les disciples sur la sainte montagne : « Ils ne virent plus que Jésus seul ». Fixons « les yeux sur Jésus » (Héb. 12. 2), sachant que l’œil spirituel et le cœur sont liés (Ps. 101. 5 ; 131. 1). Régénérés, nous sommes « lumière dans le Seigneur » : « marchons comme des enfants de lumière » (Éph. 5. 8), en restant près de la source de la lumière, portant les caractères de notre Père (1 Thess. 5. 4 et 5). Regardons à Christ seul. « L’œil méchant » regarde au monde et s’emplit de ténèbres. Le Seigneur nous exhorte : « Réveille-toi, toi qui dors, et relève-toi d’entre les morts, et le Christ luira sur toi » (Éph. 5. 14). « L’homme noble se propose des choses nobles, et il se maintiendra par des choses nobles » (És. 32. 8).
Ces chapitres montrent comment se comporter quand on appartient à Dieu, dans Sa révélation de Père. Il est aussi « le Maître », et les croyants, « les esclaves » : « Nul ne peut servir deux maîtres » à la fois (v. 24). L’exemple d’Abdias (1 Rois 18. 3 à 16), montre un homme craignant Dieu, mais servant le roi Achab qui faisait « ce qui est mauvais aux yeux de l’Éternel ». Il appelle Élie : « Mon seigneur », mais celui-ci le replace dans sa vraie position au verset 8 : « va, dis à ton seigneur ». Sur qui nous appuyons-nous ?
« Mammon » désigne les richesses (Luc 16. 13), mais n’était peut-être pas une idole. Désirer des richesses est un piège (1 Tim. 6. 9 et 10), et une déviation de la nécessité du travail (2 Thess. 3. 11 et 12) : travaillons pour le nécessaire et, si Dieu nous donne du surplus, utilisons-le pour le Seigneur. L’avarice a perdu Judas, qui a livré le Seigneur pour de l’argent ! Nous nous appuyons souvent sur les biens matériels qu’offre le monde et ses nombreux « services » ; et l’épargne, pour devenir riche, c’est servir « Mammon ».
Dans la pauvreté, les soucis apparaissent vite, pour le manger, le boire et le vêtement. Mais Dieu nous appelle à nous attendre à Lui pour tout cela : « Votre Père céleste sait que vous avez besoin de toutes ces choses ; mais cherchez premièrement le royaume de Dieu et sa justice, et toutes ces choses vous seront données par-dessus » (Mat. 6. 32 à 34). L’apôtre Paul se satisfaisait de la nourriture et d’avoir de quoi se couvrir (1 Tim. 6. 8 ; Phil. 4. 12 et 13). Soyons satisfaits de ce que Dieu nous accorde. Ces versets sont pour tous, même pour les riches qui cherchent toujours à assurer « le lendemain ». Ni souci ni insouciance ne sont de mise, mais la confiance en Dieu (Prov. 16. 3). Le besoin fortifie la foi !
Luc 12. 16 à 21, montre l’insensé amassant des « biens pour beaucoup d’années ». Mais Dieu lui dis : « … cette nuit même, ton âme te sera redemandée ; et ces choses que tu as préparées, à qui seront-elles ? ». Mieux vaut être « riche quant à Dieu ! »
Dieu veut la foi pour Ses enfants. « La fourmi » de Proverbes 6. 6 à 8, nous enseigne la diligence dans notre tâche, mais les « oiseaux des cieux » nous invitent à ne pas « être en souci pour le lendemain, car le lendemain sera en souci de lui-même » (Mat. 6. 34). « Rejetant sur lui tout votre souci, car il a soin de vous » (1 Pier. 5. 7). Dieu pourvoit à tout. « Il n’a pas épargné son propre Fils », et nous « fait don de toutes choses avec lui » (Rom. 8. 32). Dieu nous a rachetés et déclare que nous « valons beaucoup mieux que les oiseaux » qu’Il nourrit, ou « les lis » qu’Il revêt d’une beauté telle, que même « Salomon dans toute sa gloire n’était pas vêtu comme l’un d’eux ! » Pourtant, il « surpassait » tout ce que la reine de Shéba avait entendu dire de lui, et il « fut plus grand que tous les rois de la terre » (1 Rois 10. 7 et 23).
Cherchons la gloire de Dieu « premièrement ». Les pharisiens devaient « nettoyer premièrement le dedans » (Mat. 23. 26). Un homme voulait bien suivre le Seigneur, mais voulait « premièrement ensevelir son père » (Mat. 8. 21). Les Macédoniens s’étaient « donnés premièrement au Seigneur » (2 Cor. 8. 5).
« Le royaume de Dieu est premièrement justice et paix et joie dans l’Esprit Saint » (Rom. 14. 17).
Ch. 7
Matthieu 6. 34 nous invite à ne pas nous mettre en souci pour le lendemain, mais à « vivre paisiblement » en accomplissant notre travail (1 Thess. 4. 11 et 14), car le Seigneur dit : « À chaque jour suffit sa peine ». Notre époque exige de faire le même travail qu’autrefois avec moins de personnel, reproduisant en cela la dureté du Pharaon qui obligeait le peuple à faire le même ouvrage, en exigeant qu’il se cherche lui-même la paille qu’on lui fournissait auparavant. Le monde est pris dans les difficultés engendrées par le péché, mais le Seigneur dit : « Ne vous inquiétez de rien » (Phil. 4. 6). Demain appartient au Seigneur : c’est la foi !
Le v. 34 conclut le paragraphe : manger, boire, être vêtu… « Votre Père céleste sait » ; Emparons-nous de ces paroles. Dans les soucis, répondons à l’appel du Seigneur : « Venez à moi, vous tous qui vous fatiguez et qui êtes chargés, et moi, je vous donnerai du repos » (Mat. 11. 20). « Rejetant sur Lui tout votre souci, car Il a soin de vous » (1 Pier. 5. 7). Demain ? « Notre vie n’est qu’une vapeur » et peut s’achever brusquement. C’est peut-être demain que le Seigneur vient nous chercher.
Pensons au Seigneur et non à nos soucis. Demain n’est pas le mot de Dieu. Pour le salut même, Dieu n’envisage pas le jour de demain : « Aujourd’hui, si vous entendez sa voix, n’endurcissez pas vos cœurs » (Héb. 3. 7 et 15). Confions-nous à notre Père céleste tout-puissant, qui nous donne de bonnes choses (Mat. 7. 11). Il nous a aimés comme il a aimé Son Fils; et Il nous L’a donné pour notre rachat : « Comment ne nous ferait-il pas don librement de toutes choses avec lui ? » (Rom. 8. 32).
Le ch. 7 nous invite à ne pas juger notre frère, en prétendant « ôter le fétu » qui serait dans son œil, tout en ignorant volontairement « la poutre » qui serait dans le nôtre. Ce serait de l’hypocrisie (v. 5). « Ne jugez pas » ne veut pas dire fermer les yeux sur le mal : la tolérance dénote un mauvais état et de l’indifférence. Il faut une appréciation spirituellement « intelligente » de notre propre cœur (1 Cor. 10. 15 ; 11. 31). Nous devons juger les faits connus (Lév. 19. 17 ; 1 Cor. 5. 12), et non les motifs que Dieu seul connaît. Gardons-nous de juger hâtivement, comme le pharisien jugeait le Seigneur (Luc 7. 36).
Lors des réunions, nous devons aussi juger de ce qui est présenté par l’un ou par l’autre (1 Cor. 14. 29). Nous sommes jugés à nos « fruits » (Mat. 7. 16). Nous devons juger le péché chez un frère, avec miséricorde, afin d’ôter le mal, dans l’amour : « Revêtez-vous donc… d’entrailles de miséricorde, de bonté, d’humilité, de douceur, de longanimité… » (Col. 3. 12). Pensons aussi à Jacques 4. 11. « Avec celui qui use de grâce, tu uses de grâce » (Ps. 18. 25). Dieu a pardonné notre péché et use de patience chaque jour pour nous. « Tout homme accompli sera comme son maître » (Luc 6. 40). Parfait, le Seigneur usait de grâce envers les pécheurs venant à Lui (Jean 4. 16 ; 8. 11). Imitons notre modèle. Le cœur en bon état ne tolère pas le mal, mais use de patience miséricordieuse envers tous.
« Celui qui est spirituel discerne toutes choses… Nous avons la pensée de Christ » (1 Cor 2. 15 et 16). Ce chapitre montre quelles doivent être nos relations avec les croyants (v. 1 à 5), et avec les incrédules (v. 6) – enfin, la foi en Dieu, exprimée dans la prière confiante (v. 7 à 12).
En possession d’un saint trésor composé de « perles » précieuses, discernons s’il convient de parler ou de se taire, vis à vis d’incrédules qui seraient susceptibles de blasphèmes, aggravant leur responsabilité : le Seigneur les assimile à des « chiens » ou des « pourceaux »; animaux impurs (Lév. 11. 4 à 8). Deutéronome 23. 18, rappelle que « prostituée » et « chien » sont tous deux en abomination à l’Éternel. Les chiens symbolisent aussi les « mauvais ouvriers » dans l’assemblée (Phil. 3. 2) ; ou encore, des professants apostats (Apoc. 22. 14 et 15). De même, la truie n’est pas une brebis du bon Berger, mais un animal se plaisant dans la fange (2 Pier. 2. 20 à 22).
Évangélisons avec discernement. En Actes 13. 14 à 52, la porte de la grâce s’est fermée pour Israël dont le cœur était endurci. Paul secoua la poussière de ses vêtements sur eux et, désormais, évangélisa les nations (Act. 18. 5 et 6). C’est l’évangile de la grâce qu’il faut annoncer aux incrédules, leur annoncer les vérités de l’assemblée serait « jeter nos perles devant les pourceaux ». Ayons donc la parole à propos. « Ne réponds pas au sot selon sa folie, de peur que toi aussi tu ne lui ressembles. Réponds au sot selon sa folie, de peur qu’il ne soit sage à ses propres yeux » (Prov. 26. 4 et 5). « Il y a un temps de parler et un temps de se taire » (Éccl. 3. 7) ; « Saisissant l’occasion, car les temps sont mauvais » ; « marchez dans la sagesse envers ceux de dehors, saisissant l’occasion » (Éph. 5. 15 et 16 ; Col. 4. 5). Les vérités révélées sont des perles précieuses : « Achète la vérité et ne la vends pas » (Prov. 23. 23).
La prière suppose un effort persévérant : « Demandez » : prière de la foi dans la dépendance. « Cherchez » : Application dans la recherche de ce que l’on demande. « Heurtez » : obstacle à surmonter et Dieu ouvrira (Ps 27. 4 ; 34. 4). Isaac a prié durant vingt ans avant d’avoir Jacob et Ésaü !
Demandons avec une foi ferme (Jac. 4. 2 et 3), des choses selon la volonté de Dieu (1 Jean 5. 14 et 15) et Dieu répondra en Son temps. Demandons la patience d’attendre Ses réponses. Prier le Père au nom du Fils, appelle la réponse du Fils, pour la gloire du Père (Jean 14. 13, 15 et 16). Ayons de l’assurance envers Dieu en gardant Ses commandements, ce qui Lui est agréable, et Il répondra à nos prières (1 Jean 3. 21). De même, un incrédule qui cherche la vérité en heurtant à la porte (le Seigneur est la porte) la trouvera (Mat. 7. 13 et 14).
En Actes 12, « plusieurs étaient assemblés et priaient » pour Pierre jeté en prison, et Dieu a répondu. Par contre, dans la parabole des vierges, les « folles » ont laissé passer le temps : la porte, fermée ; ne s’ouvrira plus (Mat. 7. 22 et 23) ! Nous savons donner de bonnes choses à nos enfants qui nous les demandent : notre Père céleste nous les donnera à plus forte raison (Jac. 1. 16 et 17), en fonction de Sa sainteté. Également, soyons envers les autres comme nous voulons qu’ils soient envers nous : « Tu aimeras ton prochain comme toi-même » (Mat. 19. 19), « c’est là la loi et les prophètes » (v. 12).
Imitons notre Dieu (1 Pier. 3. 13), qui « a versé son amour dans nos cœurs » (1 Cor. 5. 5).
Les versets 13 et 14, parlent d’énergie et de responsabilité ; attitude indispensable pour entrer dans le royaume de Dieu. Le Seigneur rappelle l’existence de deux portes, deux chemins, deux buts opposés : la porte étroite et le chemin resserré mènent à la vie, le bon but ; mais la porte et le chemin larges mènent à la perdition. Nous sommes invités à « lutter pour entrer par la porte étroite » (Luc 13. 24). « Dieu veut que tous les hommes soient sauvés et viennent à la connaissance de la vérité ». Mais pour entrer par cette porte, il faut abandonner tout ce qui exalte l’homme naturel qui est à l’aise dans le chemin large le menant à la perdition : « Il y a telle voie qui semble droite à un homme, mais des voies de mort en sont la fin » (Prov. 16. 25). « J’ai mis devant toi la vie et la mort : choisis la vie… » (Deut. 30. 19).
« Ne sais-tu pas que la bonté de Dieu te pousse à la repentance ? » (Rom. 2. 4) « Contrains les gens d’entrer » (Luc 14. 23). On accède à la vie par le chemin ouvert à la croix. Beaucoup de personnes choisissent la porte large et le chemin spacieux, refusant d’abandonner les choses de la chair : ils vont à la perdition.
Le jeune homme riche de Luc 18. 22 et 23, attaché de cœur à ses richesses, n’a pu entrer dans le royaume. « Les conviés » de la parabole de Luc 14. 16 à 24, se récusant pour diverses raisons, ont été rejetés. Paul a dû abandonner tout ce qu’il avait considéré comme des avantages humains, afin d’entrer dans le royaume par la porte étroite (Phil. 3. 4 à 9). Dans ce chemin étroit, le croyant jouit de la paix et de la joie du Seigneur, dans l’obéissance (Jean 14. 27 ; 15. 11).
Le Seigneur goûtait une joie profonde en faisant la volonté de Son Père. C’est un chemin de renoncement où l’incrédule ne peut marcher, mais où le croyant vit pour Dieu, et jouit de Sa communion (1 Pier. 4. 2 à 5). Seul, le Seigneur nous en donne la force. Si nous nous détournons du chemin étroit, nous ne perdons pas le salut, mais la communion avec Dieu, et la croissance de notre âme est arrêtée ; la Parole s’applique à notre responsabilité tout en nous assurant de la parfaite grâce de Dieu (2 Cor. 6. 1 à 10).
Ayant abandonné le monde en bloc, ne le reprenons pas en détail ; « ayant oublié la purification de nos péchés d’autrefois » (2 Pier. 1. 5 à 9) ; mais plutôt, « qu’une riche entrée dans le royaume nous soit donnée » (2 Pier. 1. 11). Dans la marche fidèle du croyant, le chemin se resserre, mais la lumière croît. Christ est la « porte » et le « chemin ». Dieu nous invite à « élargir nos cœurs » (2 Cor. 6. 11 à 13), en aimant beaucoup plus le Seigneur, les frères et tous les hommes, dans la sainteté et la fidélité à la Parole.
Ce paragraphe conclut le sermon sur la montagne. D’ultimes avertissements nous sont donnés sur les « faux prophètes » qui entraînent les âmes dans le chemin large de la perdition : ils sont des « loups ravisseurs » fermant le chemin étroit qui seul, mène à Dieu ! Mais on peut les reconnaître (v. 15 et 16). « Prenez donc garde à vous-mêmes, et à tout le troupeau… ». « Moi je sais qu’il entrera parmi vous des loups redoutables qui n’épargneront pas le troupeau… c’est pourquoi, veillez » (Act. 20. 28, 29 et 31).
On trouve déjà les faux docteurs dans les Actes. Ils se transforment en « ministres de justice » comme Satan « en ange de lumière » (2 Cor. 11. 13 à 15). L’esprit de l’antichrist se répandait déjà du temps des apôtres (2 Jean 9). En Matthieu 24. 11 et 24, le Seigneur enseigne les Juifs sur ce qui aura lieu avant l’établissement du royaume de Dieu : il y aura des faux prophètes; et l’antichrist fera des miracles et montrera de grands signes de séduction. Comment les reconnaître, s’ils font des miracles ? Il y a une apparence de fruits, mais très vite, sous ces illusions, on découvre des épines et des chardons blessants et stériles.
On trouve dans l’Église beaucoup de faux docteurs : prenons-y garde : ils séduisent les « cœurs des simples », produisant « des divisions et des occasions de chutes par des choses qui ne sont pas selon la doctrine que nous avons apprise » (Rom. 16. 17 et 18). Sous des apparences douces, ils séduisent les âmes ; les emportant loin de Dieu, comme des « loups ravisseurs », loin du troupeau ! Si nous ignorons leurs intentions, leurs fruits les dévoilent. « Les paroles de sa bouche – du méchant – étaient lisses comme du beurre, mais la guerre était dans son cœur, ses paroles étaient douces comme l’huile, mais elles sont des épées nues » (Ps. 55. 21).
Seule la connaissance de la Bible qui est tout entière la Parole de Dieu; nous fait « éprouver les esprits » : l’esprit de l’Antichrist nie « Jésus Christ venu en chair » (1 Jean 4. 3). « Dites-nous des choses douces, déviez du chemin, ôtez de devant nous le Saint d’Israël » (És. 30. 8 à 11). La Parole de Dieu est-elle toujours pour nous cette manne appréciée, ou sommes-nous « dégoûtés de ce pain misérable ? » et cherchons-nous des nouveautés, comme les Athéniens, dans Actes 17. 21 ? Laissons pénétrer la Parole en nous, afin d’être éclairés (Ps. 119. 130), et aimons-la comme une chose précieuse (v. 127). C’est elle qui, par l’Esprit Saint, nous fera discerner les fausses doctrines. Écoutons « la voix du Bon Berger » (Jean 10. 4, 5 et 27) et méditons Sa Parole, dans la séparation du mal (Lév. 11. 1 à 8). Imitons les chrétiens de Bérée (Act. 17. 11).
Galates 5. 21 et 22; compare « les fruits de la chair » et « le fruit de l’Esprit ». Comme l’apôtre Paul, sévère avec « Élymas le magicien cherchant à détourner le proconsul de la foi » (Act. 13. 4 à 12), soyons fermes envers ceux qui veulent nous détourner de la vérité. Si nous sommes confrontés à de faux docteurs, le Seigneur éprouve notre fidélité (Deut. 13. 1 à 4). Nous sommes parvenus au temps où « les oreilles » de plusieurs « leur démangent » d’entendre des nouveautés ; et « ils s’amassent des docteurs selon leurs propres convoitises » (2 Tim. 4. 3). Genèse 1. 12 montre déjà que les fruits sont spécifiques à la nature de l’arbre : « Ainsi, vous les reconnaîtrez à leurs fruits » (Mat. 7. 20). « Enfants de lumière », manifestons les « fruits de la lumière »; et reprenons les « œuvres infructueuses des ténèbres » (Éph. 5. 9 à 11). Éphèse avait démasqué les faux prophètes (Apoc. 2. 2) qui seront jetés dans « l’étang de feu » (Mat. 7. 19 ; Apoc. 20. 10).
Attachons-nous à la prophétie, car elle concerne le royaume et la gloire du Seigneur et nous y sommes intéressés.
Le Seigneur condamne l’apparence de la piété sans vie (2 Tim. 3. 5) et indique le chemin du royaume des cieux : l’obéissance à Dieu (v. 21) : c’est le chemin de la communion avec le Père et avec le Fils (Jean 14. 23). Le Seigneur a tous les droits sur Ses rachetés, tenus de faire ce qu’Il dit (Luc 6. 46) ; sinon nous prenons son nom en vain. La parabole des vierges condamne ceux qui n’ont que la profession chrétienne, mais n’ont pas le Saint Esprit. « Ce peuple m’honore des lèvres, mais son cœur est fort éloigné de moi » (Mat. 15. 8 et 9) : les chefs chargeaient sur le peuple un lourd fardeau qu’ils ne voulaient pas porter eux-mêmes. Israël professait « connaître » son Dieu, alors qu’il avait « renié le bien » (Osée 8. 1 à 3). Le Seigneur ne nous est jamais favorable si notre vie le déshonore, ainsi qu’il en fut en 1 Samuel 4. 3 à 11, où l’arche fut prise par les Philistins !
« Je ne vous ai jamais connus… » dira le Seigneur aux faux croyants (Mat. 7. 23) ! « Tu veux la vérité dans l’homme intérieur » (Ps. 51. 6).
Dans les versets 15 à 27, nous avons : les faux prophètes, les professants et les responsables de leur foyer. La maison est-elle « bâtie sur le roc » – le Seigneur – ou bien sur le « sable » des pensées humaines ? Prononcer le nom du Seigneur en vérité, c’est avoir la vie et Lui obéir. Au chapitre 8. 19, la Parole montre ceux qui « disent » vouloir Le suivre. Au v. 23, nous avons ceux qui, régénérés, Le « suivent ». Le témoignage – la lampe – ne peut briller que s’il y a de l’huile dedans – le Saint Esprit. « Si vous savez ces choses, vous êtes bienheureux; si vous les faites » (Jean 13. 17). Mais ce chapitre nous exhorte à la purification dans l’humilité. Pour cela la puissance du Seigneur opérante en nous est nécessaire : « Séparés de moi, vous ne pouvez rien faire ! » (Jean 15. 5).
Matthieu a écrit l’évangile du Roi mais, le Roi absent, les croyants témoignent pour Lui (Actes 17. 6 et 7). Le monde voit-il que nous avons un Roi ? Ce sera Lui qui, en Son « jour »; jugera « en justice la terre habitée » (Act. 17. 30 et 31). « Le Père a donné tout le jugement au Fils » (Jean 5. 22). Après avoir parlé à plusieurs reprises, de Dieu en disant : « votre Père » ; le Seigneur dit maintenant : « Mon Père » (Mat. 7. 21) ; il nous Le fait connaître comme aussi le nôtre.
Dieu écoute et exauce celui qui « est pieux envers Lui et fait Sa volonté » (Jean 9. 31), Mais celui « qui pratique l’iniquité » sera rejeté loin de Lui (v. 23). L’iniquité – une marche sans loi, sans frein – est la part de ceux qui n’ont pas la vie de Dieu : ainsi sera l’antichrist : l’inique (2 Thess. 2. 8). Par la puissance satanique, des incrédules peuvent faire des miracles et parler de Jésus, mais non l’appeler Seigneur. Il faut le Saint Esprit pour cela. Judas a sûrement fait des miracles, quand le Seigneur envoya les disciples prêcher l’évangile ; mais en Matthieu 26. 22 et 25, tous l’appellent : « Seigneur », sauf Judas qui l’appelle : « Rabbi ». De même le démon dit : « Je connais Jésus » (Act. 19. 15), et non : « le Seigneur Jésus ».
Paul peut dire : « Qui es-tu, Seigneur ? » (Act. 9. 5). Les manifestations spirituelles peuvent provenir de Dieu ou du diable (1 Cor. 4. 11). Par le Saint-Esprit, on ne peut dire : « Anathème à Jésus » (1 Cor. 12. 3). Les v. 24 à 27 concluent le sermon sur la montagne : sommes-nous « prudents » ou « insensés » ?
La conclusion du sermon sur la montagne, c’est la mise en pratique des enseignements du Seigneur (v. 24 à 29), par le « Résidu » d’Israël et des nations qui entrera dans le royaume. Mais nous y trouvons des directives pour notre vie pratique – notre maison « fondée sur le roc », résistera aux épreuves, même si elle est secouée par leur violence. Si elle est « bâtie sur le sable » instable des pensées humaines, les épreuves la renverseront. Un vrai croyant ne peut perdre son salut, mais sa vie peut être ruinée.
« Bâtir sur le roc », c’est fonder sa vie sur la foi au Seigneur Jésus Christ, « Fils du Dieu vivant » : c’est Lui, le Roc (Mat. 16. 13 à 18 ; 1 Cor. 3. 11). La Parole doit être écoutée et vécue (Jac. 1. 22 à 25). Les deux maisons ont la même apparence, mais la différence réside dans les fondements cachés. Il faut donc « fouir profondément » (Luc 6. 48), afin de trouver le « roc inébranlable ».
Les hommes sont soumis à de nombreuses épreuves, mais spécialement les chrétiens, car si la foi est là, elle doit être mise en évidence et fortifiée par les épreuves (Héb. 11. 32) : c’est « l’épreuve de la foi » (1 Pier. 1. 6 et 7 ; 4. 12). La « prudence », donc, commande de « bâtir » sa vie sur la foi au Seigneur Jésus Christ, notre Rédempteur, et de Lui obéir, pour Sa gloire. Captifs à Babylone, les Juifs écoutaient volontiers les prophéties d’Ézéchiel, mais n’obéissaient pas (Éz. 33. 30 à 32). Croire, c’est obéir (Jean 3. 36). Le Seigneur appelle les professants sans vie : des insensés (Mat. 7. 26 et ch. 25). Le Seigneur protège les Siens dans les orages de la vie (És. 25. 3 à 5 ; 32. 1 et 2). Le sable nous ramène aux pensées du monde incrédule, dont les philosophies s’écroulent toujours : « Le monde s’en va et sa convoitise, mais celui qui fait la volonté de Dieu demeure éternellement » (1 Jean 2. 17).
Si les épreuves atteignent pareillement vrais croyants et professants, les résultats ne sont pas les mêmes : « Les vents ont donné » contre la maison « bâtie sur le roc »; mais ils ont « battu » la maison « bâtie sur le sable ». Il s’ensuit les souffrances dues à la ruine ! Vivons, appuyés en paix sur « le rocher des siècles » (És. 26. 3), car les épreuves sont là pour nous apprendre à nous rejeter sur le Seigneur. Dans le Psaume 62, David apprend à se confier davantage à l’Éternel : « Je ne serai pas beaucoup ébranlé » (v. 2) ; « Je ne serai pas ébranlé » (v. 6). Soyons donc : « fondés et enracinés dans l’amour » (Éph. 3. 16 à 18). Après la conversion, Dieu par l’Esprit, bâtit Lui-même notre vie, si nous nous confions en Lui : ne cherchons pas à la bâtir nous-mêmes (Ps. 127. 1).
« Les foules s’étonnaient de sa doctrine » (v. 28) : simple et profonde, elle avait l’autorité divine (v. 29). « Jamais homme ne parla comme cet homme » (Jean 7. 46). Le Seigneur ne condamne pas l’étonnement, à condition qu’il débouche sur la foi et l’obéissance à Dieu. Mais les Juifs ne voyaient en Lui que « le fils du charpentier » (Mat. 13. 53 à 57). On peut être réveillé brusquement puis se rendormir très vite. Que nos cœurs et nos consciences soient profondément touchés, afin que « le Christ habite richement en nous ».
Au chapitre 8, le Seigneur exerce Sa puissance divine en faveur de Son peuple, dévoilant ainsi que Ses paroles avaient aussi l’autorité de Dieu.
Ch. 8
Les ch. 8 à 12 démontrent que : « La parole du Roi est une puissance, et qui lui dira : que fais-tu ? » (Éccl. 8. 4). Le Seigneur a guéri ceux qui reconnaissent leur impuissance : l’infirme de Béthesda confesse son incapacité, et est guéri, lui seul (Jean 5. 5 à 9). Emmanuel était là : Dieu avec nous (Mat. 1. 23). « Je suis l’Éternel qui te guérit » (Ex. 15. 26) ; et aussi : « Qui pardonne toutes tes iniquités, qui guérit toutes tes infirmités » (Ps. 103. 3). « Alors les yeux des aveugles s’ouvriront, et les oreilles des sourds seront ouvertes. Alors le boiteux sautera comme le cerf, et la langue du muet chantera de joie » (És. 35. 5 et 6). Tant de miracles n’aboutirent qu’au rejet du Seigneur, à cause d’un troupeau de pourceaux perdu (Mat. 8. 34) !
Le lépreux (v. 2) représente l’homme pécheur. Mais également Israël, qui a besoin d’être délivré de son état (És. 1. 5 à 7). Le lépreux dit : « Si tu veux, tu peux me rendre net » : non seulement le Seigneur va répondre à sa foi, mais aussi, l’éclairer, en répondant d’abord : « Je veux ». Ailleurs : « Si tu peux quelque chose, assiste-nous » (Marc 9. 22), montre une foi peu éclairée. Mais le Seigneur comblera la foi.
Le lépreux devait se tenir loin et crier impur ! Mais sa foi le fait s’approcher du Seigneur qui le touche et n’en est pas souillé, contrairement à l’enseignement sur la pureté et la souillure (Ag. 2. 11 à 13). Et le lépreux est purifié. D’autres, conscients de leurs besoins, s’approchèrent de lui et furent délivrés : Jaïrus ; la femme ayant une perte de sang (Mat. 9. 18 et 20). Pour être guéri, il faut s’approcher du Seigneur avec foi. Au v. 19, un scribe voulait suivre le Seigneur par la propre volonté, mais le Seigneur le reprend.
Ces trois paragraphes montrent les résultats du péché : la lèpre, la souillure rongeante, incurable. La paralysie : l’incapacité du pécheur de marcher vers Dieu. La fièvre : l’indisponibilité d’une âme agitée par le péché. Le Seigneur désire des contacts directs avec les âmes, les toucher (v. 3 et 15 ; ch. 9. 25). Il réalisait ce qu’a dit Ésaïe (v. 17 ; És. 63. 9) : « Il s’est chargé d’eux ».
Seul, l’esclave paralysé du centurion (v. 5 à 13), est guéri à distance : la guérison a atteint les nations alors que le Seigneur était déjà au ciel, sans contact direct. Naaman, homme des nations, fut guéri de sa lèpre, sans qu’Élisée ait le moindre contact avec lui. Le Seigneur commande le silence au lépreux guéri, mais montre que la loi est toujours en vigueur (v. 4), malgré la grâce : il devait offrir le don prescrit (Lév. 14), témoignage que le Messie était là. Les aveugles devaient taire leur guérison (ch. 9. 30). Ses miracles provoquaient l’espérance qu’Il délivrerait Son peuple du joug romain. Mais le Seigneur allait à la croix ! Fuyant la popularité, « Il allait de lieu en lieu, faisant du bien ». Ces différentes scènes sont dispersées dans les autres évangiles.
Dans Capernaüm incrédule, le centurion honore le Seigneur de sa foi et de son humilité (v. 8). Sa bonté pour son esclave révèle sa noblesse d’âme. « J’irai, moi, et je le guérirai » (v. 7) : le Berger prend soin Lui-même de Sa brebis ! Le salut de Dieu, destiné à Israël d’abord, atteint aussi les nations (Gen. 49. 22 ; És. 49. 6).
Maillon intermédiaire de la hiérarchie militaire romaine, le centurion, placé sous « l’autorité d’autrui », ayant sous lui « des soldats » comprend (v. 9) que le Seigneur obéit à Dieu tout en ayant autorité sur les maladies et les démons : il reconnaît en Lui le Messie, En Luc 7. 2 à 5, le centurion est présenté au Seigneur, comme étant « digne » des faveurs divines. Ici, lui-même se dit indigne de recevoir le Seigneur chez lui, mais sa foi est forte : « Dis seulement une parole, et mon serviteur sera guéri » (v. 8). Ayons, dans Sa Parole, cette même confiance. Il est le Fils de l’Homme, dépendant et obéissant jusqu’à la mort, et le Fils de Dieu tout-puissant pour rendre la santé ou la vie.
La foi du centurion, homme des nations, étranger aux promesses d’Israël, « étonna » le Seigneur qui « l’admira » (Luc 7. 9) ; au contraire, en Marc 6. 2 à 6, où Il s’étonne de l’incrédulité des Juifs qui empêche Ses miracles. La foi de la Cananéenne de Matthieu 15. 27 et Marc 7. 24 à 30, L’étonnera aussi. La grâce se répandait sur les nations ! Dieu honore la foi parce qu’elle L’honore. « Sans la foi, il est impossible de Lui plaire » (Héb. 11. 6). Attachons-nous avec foi aux bénédictions qui nous sont réservées. Le Seigneur prophétise le rejet d’Israël apostat, et l’entrée dans le Royaume des croyants gentils (v. 11 et 12 ; ch. 3. 9, 10 et 12). Cependant, le résidu d’Israël sera sauvé à son tour (Zach. 12. 8 à 14 ; Rom. 11. 1 à 5). Alors, Juifs et nations seront « un seul homme nouveau », « un seul corps », Christ ayant « tué l’inimitié » et « détruit le mur mitoyen de clôture » (Éph. 2. 11 à 16).
Le verset 13 montre que le Seigneur ne va pas au-delà de la foi : « qu’il te soit fait comme tu as cru ». Il peut donner au-delà de ce que nous pensons, mais non quand la foi est en jeu. 1 Jean 5. 14 et 15, prouve que Dieu écoute une prière confiante selon Sa volonté ; et Il nous assure, dès lors, que « nous savons que nous avons les choses que nous lui avons demandées » : l’intention de Dieu de nous donner est pour maintenant, même s’il Lui plaît de différer l’exaucement. Seule, une foi intelligente et profonde nous permet d’anticiper le résultat d’une demande « selon sa volonté ». Dieu donne selon la foi (2 Rois 4. 1 à 6) : Élisée dit à la femme, à propos des vases qu’elle doit demander : « n’en demande pas peu ». « Et l’huile s’arrêta », lorsqu’il n’y eut plus de vase. C’est le manque de vases qui tarit l’huile !
Par rapport à d’autres évangiles, la chronologie des miracles cités n’est pas respectée. Mais Matthieu montre Israël et les nations sous le péché – la lèpre – ensuite, la grâce divine s’exerçant envers les nations – la foi du centurion exaucée – et envers Israël : la fièvre de la belle-mère de Pierre, symbolise l’agitation mondaine d’Israël incapable de s’occuper des vraies choses de Dieu : le Messie venait au milieu de Son peuple, et il L’a rejeté ! En proie à la fièvre, elle était couchée, inactive. Dès lors que « la fièvre la quitta, elle se leva et Le servit » (v. 15).
Ne laissons jamais l’agitation du monde nous gagner ; mais plutôt, levons-nous pour servir le Seigneur.
« Le soir » (v. 16), désigne, en Orient, le moment favorable pour sortir. Le Seigneur, « la lumière du monde » (Jean 8. 12), visitait Israël plongé dans les ténèbres de l’incrédulité. « Beaucoup de démoniaques » vivaient parmi le peuple de Dieu, ce que le Seigneur stigmatise en Matthieu 12. 43 à 45. Autrefois, tombé dans l’idolâtrie, ce peuple avait connu la transportation à Babylone ; puis du temps d’Esdras et de Néhémie, un résidu, ayant abandonné les idoles, était remonté à Jérusalem, replaçant « l’autel sur son emplacement », rebâtissant la ville et obéissant de nouveau à la loi (Mat. 12. 43 et 44). Mais, du temps du Seigneur, plongé dans l’incrédulité, le peuple est la proie des démons (v. 45), et sa « dernière condition… est pire que la première ».
Le Seigneur réalisait cette prophétie d’Ésaïe 53. 4. Il ressentait, dans Son cœur sensible, les douleurs de Son peuple, et « délivrait tous ceux que le diable avait asservis à sa puissance » (Act. 10. 38 ; Col. 1. 13). Matthieu 4. 23 et 24, résume toute Son activité d’amour en faveur d’Israël, accomplissant les Écritures. Cependant, les pharisiens contestaient l’activité de Sa grâce (Mat. 9. 11 et 12), et L’ont rejeté ! Le Seigneur a sympathisé à nos infirmités (Héb. 4. 15), et a pris sur Lui nos péchés, à la croix. Devant les résultats du péché, « Il frémit dans son esprit », et « pleura » (Jean 11. 33 à 35). Le Créateur savait ce qu’il adviendrait de l’homme. Mais il n’était pas dans Ses plans d’amour qu’il pèche et tombe sous le pouvoir de Satan. Aussi, Il a envoyé Son Fils pour délivrer Sa créature de l’ennemi « qui ne renvoyait pas ses prisonniers chez eux » (És. 14. 17). Vainqueur de Satan au désert où Il a « lié l’homme fort », Il peut, ici, « piller ses biens » : les portes de la prison, désormais, sont ouvertes : « Je tiens les clefs de la mort et du hadès » (Apoc. 1. 18), et Satan ne peut plus les reprendre.
Ses miracles attiraient les foules, mais « il ne se fiait pas à elles » (Jean 2. 23 à 25). Les versets 18 à 22, montrent les conditions pour suivre le Seigneur : se dépouiller de tout ce qui plaît à la chair (Mat. 16. 24 et 25). Paul était un exemple de renoncement à lui-même pour suivre le Seigneur (2 Cor. 11. 22 à 27). En Luc 14. 25 à 27 et 33, le Seigneur place l’amour que nous Lui devons avant l’amour pour nos proches, qui en sera sanctifié.
Le Seigneur, créateur des mondes, ne possédait rien sur la terre, alors que « les renards ont des tanières et les oiseaux du ciel ont des demeures » (v. 20). Des maisons amies L’accueillaient, mais Il n’avait « pas où reposer sa tête » ! Il était « comme un passereau solitaire sur un toit ».
Au verset 21, le Seigneur reprend le disciple qui l’appelle : « Seigneur », mais voulait « premièrement » ensevelir son père, avant de Le suivre : le « premièrement » appartient au Seigneur seul : Il lui dit : « Suis-moi ». Il n’interdit pas de prendre soin du corps des défunts ; mais Il voulait que Son disciple se démarque de l’état de mort de ce peuple : « Laisse les morts ensevelir leurs morts ». Le Seigneur est « le vivant » (Apoc. 1. 17) ; et : « Car comme le Père a la vie en lui-même, ainsi il a donné au Fils aussi d’avoir la vie en lui-même » (Jean 5. 26). C’est donc Celui qui a la vie que le disciple doit suivre, car le Seigneur à tous les droits sur nous.
Le Seigneur nous dit : « Toi, suis-moi » (Jean 21. 19 et 22).
Les versets 19 à 22 montrent un scribe ayant des prétentions, et un disciple posant des conditions avant de suivre le Seigneur. Mais le v. 23 montre ceux qui le suivirent réellement. En Luc 5. 10 et 11, des disciples, convaincus par la pêche miraculeuse, « quittèrent tout et le suivirent ». « Lévi, assis au bureau de recette », ayant une place sociale enviable, à Son appel, quitte tout et « se levant, le suivit » (Luc 5. 27 et 28). Le Seigneur ne promet pas un chemin facile, mais Il nous demande de Le suivre, sans condition ni préalable, nous assurant de Sa présence.
Matthieu relate deux tempêtes : dans ce chapitre, où on Le voit monter dans la nacelle le premier et les disciples Le suivant ; et dans le chapitre 14. 22 et 23, où Il contraint les disciples de monter dans la nacelle, tandis que Lui monte sur une montagne pour prier. Le Seigneur savait qu’une tempête s’élèverait (ch. 8) ; mais, parfaitement homme, Il s’en remet à Son Dieu. « Garde-moi, ô Dieu ! car je me confie en toi » (Ps. 16. 1), et dort durant la tourmente. La foi se confie à Dieu. Mais ici, la tempête est telle que, même des pêcheurs professionnels habitués aux difficultés propres à la mer de Galilée, désespèrent d’y survivre : « Ils s’approchèrent et le réveillèrent disant : Seigneur, sauve-nous ! nous périssons ». Dans les épreuves, sachons, nous aussi, nous approcher de Lui, et Lui exposer nos requêtes (Phil. 4. 6 et 7), dans le sentiment de notre impuissance à dominer les circonstances, et de notre entière dépendance de Dieu. Plein d’amour, le Seigneur leur reproche leur « petite foi », mais il calme la tempête (Ps. 107. 23 à 29). Dans la barque de notre vie, Il est le passager invisible mais tout-puissant qui veut notre bien et notre paix.
Dans les Proverbes (ch. 8), le Seigneur, était auprès de Dieu et, comme l’artisan de la création, Il savait que les flots n’iraient pas plus loin que ce que le Créateur leur avait imposé (v. 29). Les disciples Le connaissaient comme un homme, un Maître : comme tel, Il a connu la fatigue, la faim, la soif. Mais les disciples devaient distinguer en Lui la grandeur du Fils de Dieu, le Créateur. Ils devaient, également reconnaître la faiblesse de leur foi.
Dans cette tempête, Satan tente de pousser les disciples à douter de la bonté de Dieu, et à penser que, et le Seigneur et eux-mêmes, sont en danger : « Nous périssons ». Mais l’ennemi « fait une œuvre qui le trompe » : cette tourmente va tourner à la gloire du Seigneur : à manifester Sa grandeur, Sa puissance et Son amour : « Dans toutes leurs détresses, il a été en détresse, et l’Ange de sa face les a sauvés » (És. 63. 9). Le livre de Job dévoile le rôle occulte de Satan, mais que Dieu Lui-même limite son champ d’action (Job 1. 9 à 12 ; v. 19).
Dieu permet des tempêtes, dans notre vie, pour nous apprendre à nous rejeter sur Lui, et à mieux Le connaître. En Marc 4. 36 à 38, les disciples « le prennent dans une nacelle comme il était » : comme Fils de Dieu. Et : « Il était, lui, à la poupe, dormant sur un oreiller » : comme Fils de l’homme. Les témoins de Ses miracles s’étonnent de Son autorité : « Quel est celui-ci ? » mais une simple parole sortant de Sa bouche divine Lui amène des âmes : « Avant que Philippe t’eût appelé, quand tu étais sous le figuier, je te voyais. Nathanaël répondit et lui dit : Rabbi, tu es le Fils de Dieu… » (Jean 1. 44 à 50).
Les versets 28 à 34 symbolisent l’état de l’homme en général, sous la domination de Satan : depuis la Genèse, l’humanité qui s’est livrée à lui, est sous son pouvoir, marquée du sceau de la mort – les sépulcres – Jésus, Prince de la vie, apporte la vie, la lumière et l’amour, là où règnent la mort, les ténèbres morales, la violence et la haine. Par Sa puissance, Il force les démons à sortir des hommes qui en sont possédés. Le Seigneur seul pouvait les délivrer. « Il commanda de passer à l’autre rive » (v. 18) : Sa venue dans le monde délivre les hommes – l’autre rive.
Ces versets résument Sa venue parmi les hommes captifs de Satan ; Son œuvre de délivrance ; Son rejet par les hommes perdus. Malgré toutes les lois morales et religieuses destinées à brider les mauvais instincts, la nature humaine pécheresse a toujours « rompu les chaînes et mis les fers en pièce » (Marc 5. 1 à 4). Pour vaincre le péché, le Seigneur a pris un corps d’homme « semblable à nous, à part le péché », pour nous délivrer (Héb. 2. 14 et 15). Le Seigneur pouvait dire : « Le prince de ce monde… n’a rien en moi » (Jean 14. 30) : rien sur quoi le diable pouvait agir pour Le détourner de Son chemin.
« Ils étaient très violents ». Depuis la Genèse, la violence et la corruption caractérisent les hommes (Gen. 6. 11 et 12), comme conséquence du péché entré dans le cœur. Le verset 29 montre que les démons savent que le Seigneur est le « Fils de Dieu », bien qu’ils ne reconnaissent pas Sa seigneurie. Ils savent aussi qu’ils sont réservés pour le jugement (Jac. 2. 19), et que, à la fin, ils seront jetés dans l’abîme (Apoc. 20. 1 et 2), puis dans « l’étang de feu » (v. 10). Les démons priaient le Seigneur qu’Il ne les envoie pas dans l’abîme – première prière – et qu’Il leur permette d’entrer dans le troupeau de pourceaux – deuxième prière.
Il y avait 2000 pourceaux (Marc 5. 13), en contradiction avec Lévitique 11. 7 ! En permettant aux démons de nuire de nouveau, le Seigneur montre l’état impur du peuple qui sera dispersé parmi les nations – la mer. Gardons-nous du terrible domaine de Satan, le monde, l’occultisme etc… car les démoniaques sont littéralement pris de folie. « Personne ne pouvait passer par ce chemin-là » (v. 28) – ainsi que les pourceaux, lorsque les démons entrent en eux : ils se ruent dans la mer où ils se noient ! Les démons apportent toujours la mort : les sépulcres et la mort des pourceaux.
Après la délivrance opérée par le Seigneur, le démoniaque de Marc 5. 15, est « assis, vêtu et dans son bon sens ». Dès lors, le Seigneur l’envoie rendre témoignage vers les siens, de la miséricorde dont II a usée envers lui (Marc 5. 19 ; Luc 8. 39). « Invoque-moi au jour de la détresse, je te délivrerai et tu me glorifieras » (Ps. 50. 15) : c’est une exhortation pour nous.
Ayant vu la délivrance des démoniaques, après la mort des pourceaux, ceux qui les gardaient s’enfuient et racontent dans la ville « tout ce qui était arrivé » (Mat. 8. 33). Plus touchés de la perte de leurs biens que de la miséricorde du Seigneur, « ils le prièrent de se retirer de leur territoire », alors qu’on lui apportait des démoniaques pour qu’Il les délivre (v. 16) ! Quand le Seigneur établira Son règne, les démons seront forcés de ployer les genoux devant Lui et devront reconnaître qu’Il est Seigneur (Phil. 2. 10). Toute gloire revient à Dieu !
Ch. 9
Ces chapitres montrent la puissance divine du Seigneur en faveur des hommes tombés dans le péché et en subissant les conséquences : la maladie, l’infirmité, la mort ! Mais avant toutes choses, Il vient pour pardonner les péchés.
Après être passé « à l’autre rive » (v. 18), et avoir délivré les démoniaques, Jésus revient à la rive précédente, dans Sa ville, Capernaüm (Mat. 4. 13). C’est là que, précédemment, on Lui apportait des démoniaques pour qu’Il les guérisse : Il revient là où Il était reçu.
Il y trouve la foi chez un paralytique et chez ceux qui le portaient ; leur foi leur fait surmonter tous les obstacles (Marc 2. 3 et 4). Mais c’est l’infirmité qu’on lui apporte. Maladies et infirmités affligent de nombreuses personnes qu’on Lui amène pour qu’Il les guérisse. Mais le Seigneur connaît la source de ces souffrances : le péché. Il pardonne donc les péchés avant de guérir le corps (v. 2), car Lui sait que dans l’homme, corps, âme et esprit sont étroitement liés. À l’image de ces hommes, portons au trône de la grâce, par la prière, ceux de notre connaissance encore étrangers au pardon de Dieu.
Cette scène pousse les scribes présents à « dire en eux-mêmes : cet homme blasphème » (v. 3) ; mais le Seigneur dévoile leurs cœurs (Héb. 4. 13), et prend occasion de leurs pensées pour guérir le paralytique. Seul, Dieu peut faire de tels miracles ; mais les scribes estiment qu’Il blasphème, et les foules autour de Lui glorifient Dieu qui donnait un tel pouvoir aux hommes : ils ne discernent pas le Fils de Dieu. Cela montre l’obscurcissement du cœur des hommes, au point que même la lumière divine n’y pénètre pas !
Ils connaissaient pourtant ces paroles d’Exode 15. 26 : « Je suis l’Éternel qui te guérit » ; ou encore : « c’est lui – l’Éternel – qui pardonne toutes tes iniquités, qui guérit toutes tes infirmités » (Ps. 103. 3). Mais leurs cœurs rejettent leur Messie (Jean 1. 10 et 11). C’est comme « fils de l’homme » qu’Il se présente avec le pouvoir de pardonner les péchés (v. 6) : seule, la foi discerne en Lui le Fils de Dieu. Une seule parole du Seigneur rend la foi du paralytique capable de faire trois choses normalement impossibles : se lever, prendre son lit, et aller dans sa maison tout seul ! D’un côté, la puissance du Seigneur ; de l’autre, la foi qui obéit. En Luc 5. 25, il glorifie Dieu à qui revient toute gloire. En Marc 5. 18, le démoniaque délivré voulait suivre son libérateur, mais le Seigneur lui dit de témoigner de la bonté de Dieu et de Sa miséricorde (Mat. 8. 4 également).
Ce sont de simples témoins. Ainsi, un témoignage nous est demandé lorsque Dieu nous a fait du bien. En contraste, Lévi est appelé à Le suivre car il sera un serviteur appelé. Lévi (ou Matthieu), le suit aussitôt, et Lui fait « un grand festin » (Luc 5. 27 à 29). Beaucoup de publicains et de pécheurs étaient à table avec Jésus ; mais les pharisiens reprochent au Seigneur cette promiscuité (ch. 9. 10 et 11) ; en Luc 5. 30, c’est aux disciples qu’ils font ces reproches : le monde nous rejette comme il rejette notre Seigneur : « L’esclave n’est pas plus grand que son maître » (Jean 15. 20). Le Seigneur, alors, leur cite Osée 6. 6, au sujet de la miséricorde. Les scribes « disent en eux-mêmes » (Mat. 9. 3) ; en Luc 5. 30, ils murmurent : ils n’ont rien appris !
Au verset 13, le Seigneur exhorte Ses contradicteurs à revenir à la Parole qu’ils connaissaient. Ils connaissaient aussi la loi qu’ils tâchaient d’appliquer à la lettre, mais Dieu veut la miséricorde. Le Seigneur, Lui, est venu transcender la loi, l’accomplir dans son esprit, en se substituant à Son peuple défaillant quant à l’obéissance du cœur. Les sacrifices lévitiques n’étaient plus que des offrandes cérémonielles dépouillées de leur signification. Alors, le Seigneur s’est offert Lui-même (Héb. 10. 5 à 7), afin de satisfaire parfaitement à la volonté de Dieu.
En Jean 7. 2, la fête des tabernacles – une des sept fêtes à l’Éternel – était devenue « la fête des Juifs » : aussi, le Seigneur refuse d’y monter publiquement. II y ira, cependant, mais « comme en secret », et ce sera pour monter au temple, et enseigner la doctrine de « Celui qui l’avait envoyé » (v. 16).
Le Seigneur était venu révéler le Dieu de grâce (Osée 6. 6). C’est pourquoi II dit : « Je ne suis pas venu appeler des justes, mais des pécheurs » (v. 13). Il faut la repentance pour être sauvé. Les Juifs, ou les hommes en général, refusant de croire au Seigneur Jésus, ne peuvent que mourir dans leurs péchés (Jean 8. 21 à 24).
Les disciples de Jean le Baptiseur, probablement encore en activité, viennent au Seigneur (v. 14), s’étonnant de ce que Ses disciples à Lui ne jeûnaient pas comme eux-mêmes et ceux des pharisiens. Mais le Seigneur leur montre que « l’époux » étant là au milieu d’eux, ils ne pouvaient jeûner : « des jours viendront, lorsque l’époux leur aura été ôté ; et alors ils jeûneront » (v. 15 ; Jean 16. 20). Mais pour l’heure, ils ne pouvaient que se réjouir. Le Baptiseur lui-même déclarait « sa joie accomplie » (Jean 3. 29) : « Il faut que Lui croisse et que moi je diminue » (v. 30). Les disciples de Jean en étaient restés à la repentance et, à ce titre, le jeûne était convenable : mais ils avaient un pas de plus à faire pour rencontrer vraiment le Sauveur. Le jeûne faisait partie de la vie religieuse des Juifs, mais les pharisiens l’avaient dépouillé de sa substance.
L’Église est « l’épouse » (Apoc. 19. 7), et elle régnera avec le Roi ; « les amis de l’époux » représentent les croyants du peuple terrestre de Dieu.
Aux versets 16 et 17, le Seigneur compare le judaïsme à un vieil habit usé et déchiré. Le ravauder avec « un morceau de drap neuf » – la grâce – ne ferait que détériorer encore plus ce qui avait vieilli et ne devait plus servir : la loi ne peut cohabiter avec la grâce : elles s’annulent mutuellement. Les Galates, qui revenaient à la loi, étaient « déchus de la grâce » (Gal. 5. 4). Le Seigneur compare les Juifs religieux à de vieilles outres qui ne peuvent recevoir le vin nouveau : il faut une âme régénérée – « une outre neuve » – pour goûter à la joie du salut par Jésus Christ – « le vin nouveau ». Alors, l’outre et le vin « se conservent » (v. 17). Le vieil homme et le nouveau cohabitant dans notre corps, ne peuvent se concilier.
Les disciples avaient donné leur cœur au Seigneur : « Tu es… le Fils du Dieu vivant » (Mat. 16. 16) alors : « Vous, vous êtes nets… » (Jean 13. 10). Le Seigneur était « venu chez lui » – dans le pays choisi pour y mettre la gloire de Son Nom, et Il a été rejeté (Jean 1. 11) : « Ôte, ôte, crucifie- le » (Jean 19. 15).
Le chef de synagogue, connaissant l’impuissance de la loi pour guérir sa fille, discerne, dans le Seigneur, la puissance pour guérir et pour ressusciter : sa foi simple honore Dieu. « Pose ta main sur elle et elle vivra » (v. 18). Seul un contact direct avec le Sauveur peut faire vivre. Prions pour les incrédules que nous connaissons, afin qu’ils soient sauvés. Tout est possible à la foi (Mat. 17. 20).
L’énergie de la foi est différente de l’un à l’autre. « Dis seulement une parole » (Mat. 8. 8) ; « Pose ta main sur elle » (ch. 9. 18) ; mais la foi est toujours honorée. En Luc 8. 41, le chef de synagogue désirait la guérison de sa fille car elle vivait encore. Mais au v. 49, quand il est averti que sa fille est morte, le Seigneur fortifie sa foi (v. 50 ; Hébreux 11. 32 à 34). Affligé, il est humble : dans Luc, il se jette aux pieds du Seigneur : en Matthieu, il lui rend hommage, car cet évangile présente le Roi prêchant « l’évangile du royaume » (v. 35). Rappelons l’attitude des mages envers Lui (ch. 2. 2 et 11). Les différences observées d’un évangile à l’autre répondent au caractère différent de chaque évangile.
La fille de Jaïrus avait douze ans ; la femme avait une perte de sang depuis douze ans : ces deux histoires mêlées prophétisent qu’Israël est vu comme mort, et le Seigneur en chemin pour lui redonner la vie (Mat. 9. 25). Le peuple retrouvera ses relations vitales avec Dieu (Éz. 37). Mais il faudra une repentance personnelle (Zach. 12. 8 à 10). Cette femme ayant une perte de sang, symbole de la faiblesse humaine due au péché et conduisant à la mort, était impure (Lév. 15). Il fallait donc une purification.
En Luc 8, elle s’approche du Seigneur « par derrière » (v. 44) ; mais le Seigneur veut la confession ; alors elle se jeta « devant Lui, et déclara devant tout le peuple pour quelle raison elle l’avait touché » (v. 47). Il faut une confession de la bouche (Rom. 10. 9). Le salut est individuel et le contact avec le Sauveur, intime ; mais ensuite, il faut le témoignage public. Dans ces foules, elle seule l’avait « touché » avec foi ! Marc 5. 26 montre que seul le Seigneur peut ôter le mal dû au péché.
À la maison du chef de synagogue, la foule fait « grand bruit » (Mat. 9. 23) : les hommes veulent « orner » le tragique de la mort. Le Seigneur chasse les moqueurs (v. 24), car ceux qui ont part à la première résurrection ne sont pas morts, mais dorment (Jean 11. 11 ; 1 Cor. 15. 51). Le Seigneur dit : « Je suis la résurrection et la vie » (Jean 11. 25). Dieu a opéré deux résurrections dans l’Ancien Testament (1 Rois 17. 17 à 22 ; 2 Rois 4. 18 à 37), et cinq dans le Nouveau Testament (Mat. 9. 25 ; Luc 7. 11 à 15 ; Jean 11. 44 ; Act. 9. 36 à 44 ; Act. 20. 9 à 12). Ces résurrections étaient momentanées. Mais celle du Seigneur est éternelle et nous y participerons.
Le Seigneur nous a donné la vie, et il faut la nourrir par la Parole (Mat. 9. 55), afin de croître (Éph. 4. 13).
Le Seigneur touche ou prend la main plusieurs fois dans la Parole : (Mat. 8. 14 et 15 ; 9. 25 ; Marc 9. 27 ; Héb. 8. 9), rappelant la délivrance du peuple de l’Égypte. Il nous a pris par la main pour nous arracher à ce monde. « La bonne main de notre Dieu fut sur nous » (Esd. 8. 18). Il a pris Lot par la main pour qu’il sorte de Sodome. Mais nous avons notre responsabilité : « Donnez la main à l’Éternel » (2 Chron. 30. 8).
Le péché, l’agitation fiévreuse, la paralysie empêchent de s’approcher de Dieu. Ici, deux aveugles vont recouvrer la vue parce qu’ils ont discerné en Jésus, « le Fils de David » qui peut les délivrer. Leur foi les pousse à crier au Seigneur, et le Seigneur répond. « Crois au Seigneur Jésus et tu seras sauvé » (Act. 16. 31). Trois fois, dans cet évangile, le Seigneur est appelé « Fils de David » (ch. 9. 27 ; 15. 22 ; 20. 30). Dans ce dernier cas, on cherche à faire taire les aveugles qui crient au Seigneur ; mais Il répond toujours à la foi.
Comme ce peuple, nous sommes par nature « assis dans l’ombre de la mort », et sommes aveugles de naissance : « notre entendement étant obscurci » (Éph. 4. 17 et 18). Les aveugles disent : « Aie pitié de nous » (v. 27) ; mais le Seigneur leur dit : « Croyez-vous que je puisse faire ceci ? – Oui, Seigneur. Alors Il toucha leurs yeux, disant : qu’il vous soit fait selon votre foi » (v. 28 et 29). Avant d’exaucer, le Seigneur sonde les cœurs comme en Matthieu 20. 32 : « que voulez-vous que je vous fasse ? » De même en Jean 5. 5 et 6 : « Veux-tu être guéri ? » Le mal nous fait souffrir, mais parfois, il « est doux dans notre bouche » (Job 20. 12 et 13). Le Seigneur est venu « proclamer la délivrance aux captifs et le recouvrement de la vue aux aveugles » (Luc 4. 19).
Les pharisiens restaient dans les ténèbres, tout en étant en contact avec la lumière : ils étaient moralement aveugles, tandis que les aveugles physiques ayant la foi voyaient spirituellement (Jean 9. 39 à 41). « Les yeux de notre cœur étant éclairés » (Éph. 1. 18), la communion avec le Seigneur nous gardera une bonne vue spirituelle. « Ayant échappé à la corruption », ne restons pas « oisifs ni stériles » (2 Pier. 1. 5 à 9), afin de voir loin devant nous, et pour que nous ayons « une riche entrée dans le royaume » (v. 11).
Éli, souverain sacrificateur, aimait Dieu : la nouvelle de la prise de l’arche le tue. Assis dans le temple, sa position semblait bonne ; mais sa cécité physique et morale l’empêchait de voir la lampe de Dieu qui brillait, et le mal que faisaient ses fils. Il fut long à comprendre que Dieu parlait à Samuel.
Veillons, car le Saint Esprit veut « prendre de ce qui est à Christ et nous l’annoncer » (Jean 16. 15). Parfois, il faut raconter ce que le Seigneur a fait (Luc 8. 39) ; d’autres fois, il faut se taire (Mat. 9. 30). Les aveugles ont désobéi. Cherchons la volonté de Dieu, pour agir pour Sa gloire (1 Pier. 2. 9). Le Seigneur voulait répondre à la foi, et non attiser la curiosité des foules. Il veut parfois agir secrètement dans une âme. Alors qu’on voulait le faire roi, il dit : « Allons ailleurs ».
Les pharisiens blasphémaient contre l’Esprit Saint, en disant : Il « chasse les démons par le chef des démons » (v. 34). Ce péché ne sera pas pardonné (Mat. 12. 31). « Les démons croient, et ils frissonnent » (Jac. 2. 19). L’homme naturel dominé par Satan est muet pour Dieu (Mat. 9. 32). La puissance du Seigneur délivre le muet qui « parla » (Ps. 45. 1). Le fils de la veuve de Naïn, ressuscité, « parla ». La fille de Jaïrus dut « manger ». Lazare fut « délié » et on dut « le laisser aller ». On amène à Jésus un cas plus désespéré encore en Matthieu 12. 22 : « un démoniaque aveugle et muet, et Il le guérit ». Alors les foules pensent qu’Il est « le Fils de David » (v. 23) ! Mais les pharisiens s’empressent de détourner le peuple de Celui qui est « la lumière » (v. 24).
Souffrant de l’opposition des chefs du peuple, le Seigneur continuait Son service envers ceux qui en avaient besoin, enseignant, prêchant et guérissant. Il se détournait des contradicteurs, mais poursuivait ailleurs. Les accusations des pharisiens préfiguraient l’aboutissement de Son chemin ! Mais rien ne pouvait arrêter Son œuvre « par toutes les villes et par les villages… dans leurs synagogues » (v. 35). Il prêche l’évangile du royaume, ayant en vue Son peuple terrestre, et c’est vers lui qu’Il envoie Ses disciples (ch. 10. 6). C’est l’ultime appel à ce peuple, pour la repentance et l’établissement du royaume.
Entre Son œuvre en Galilée (Mat. 4. 23) et celle du ch. 9. 35, le Seigneur a prononcé le « sermon sur la montagne », accompagné de guérisons miraculeuses, réalisant une prophétie d’Ésaïe (ch. 8. 17) ; elles ne pouvaient s’opérer que par la foi des malades. Cela va très loin : jusqu’à l’expiation de tous nos péchés à la croix. La compassion du Seigneur pour Ses brebis dispersées comme n’ayant pas de berger (Marc 6. 34), se manifeste. Cela est vrai aussi pour tous les hommes.
Le Seigneur enseigne dans leurs synagogues, ne se considérant pas encore rejeté par tout le peuple. L’expression : « leurs synagogues » préfigure déjà le rejet du Seigneur envers ce peuple incrédule : « Voici, votre maison vous est laissée déserte » (Mat. 23. 38). Un jour, Israël recevra son Messie avec contrition. Ézéchiel stigmatisait déjà les mauvais bergers conduisant le peuple avec rigueur (Éz. 34. 1 à 4 ; Zach. 10. 2). Mais le Seigneur, Lui, les paîtra et en prendra soin selon leurs vrais besoins (v. 15 et 16).
En Nombres 27. 16 et 17, Moïse désirait que le peuple, après son départ, ait un nouveau berger. David, lui, tiré du parc des brebis, fut un berger fidèle. Du temps du Seigneur, la dispersion morale du peuple a précédé sa dispersion physique. Pour nous, prions que des frères soient animés d’un esprit de bergers !
Le Bon berger appelle tout homme : « Venez à moi… » (Mat. 11. 28), car le Seigneur est venu pour « réunir en un les enfants de Dieu dispersés » (Jean 11. 52). Prenons garde à notre attitude : si une brebis s’isole, c’est qu’elle est malade ! Nous avons un très grand besoin de pasteurs, presque disparus des rassemblements où « des loups redoutables n’épargnent pas le troupeau ! » Un vrai berger mène les brebis au Seigneur et non à lui-même.
Les versets 36 à 38 de Matthieu 9 sont liés à ce qui précède. Nous sommes concernés par cette exhortation du Seigneur (v. 38), à être poussés dans la moisson (Luc 10. 2 ; Jean 4. 35). L’obéissance d’Amos est un exemple pour nous (Amos 7. 14 et 15). Élisée suit Élie aussitôt. Dieu seul forme et envoie, et non les hommes, afin que « la Parole courre et qu’elle soit glorifiée » (2 Thess. 3. 1). Mais évitons les services de groupes où l’on risque de s’appuyer les uns sur les autres, et non sur le Seigneur.
Ch. 10
Au chapitre 10, le Seigneur appelle les douze et les envoie dans la moisson (v. 1 à 19). Il les choisit et les envoie deux à deux, leur donnant autorité sur les esprits immondes (Marc 6. 7 à 10), et la foi devait les caractériser. Le Seigneur a prié toute une nuit pour les choisir. Parmi eux, Judas est toujours rappelé en rapport avec sa trahison.
Les v. 5 et 6 situent la sphère d’action des disciples : Israël. Le Seigneur leur donne Ses instructions et les envoie, Lui-même étant encore sur la terre (v. 1 à 15). Il leur signale qu’ils auront des persécutions après Son élévation au ciel, mais aussi avant Son retour, à la fin des temps (v. 16 à 18). Ces versets sont un tournant dans ce chapitre, par projection prophétique. Le verset 24 est un encouragement.
Dans la liste des disciples appelés, on trouve un Cananéen : Simon. Dans le chapitre 15, une femme cananéenne, reconnaissant en Jésus le « Fils de David », et confessant son indignité (v. 22 à 28), est l’objet de la grâce du Seigneur, à cause de sa « grande foi ». La grâce de Dieu s’applique même à des gens qu’Israël aurait dû détruire (Deut. 7. 1 et 2) ; et l’un des apôtres est un Cananéen envoyé pour prêcher aux « brebis perdues de la maison d’Israël » !
Le royaume des cieux s’était approché, mais le Roi, étant rejeté, est dans les cieux ; ses sujets étant encore sur la terre, les disciples seraient aussi rejetés. Alors, le salut est envoyé à « toute la terre » (És. 49. 3 à 6). En Actes 13. 45 à 48, les apôtres rejetés par les Juifs se tournèrent vers les nations qui s’en réjouirent. Ils opéraient dans un peuple dont beaucoup de personnes étaient assujetties aux démons : ils devaient : « guérir » ; « ressusciter » ; « rendre net » ; « chasser les démons ». Ayant vaincu Satan au désert, le Seigneur confère à Ses apôtres les mêmes pouvoirs qu’Il a Lui-même. Ces « miracles du siècle à venir » (Héb. 6. 5), anticipaient l’établissement du royaume.
Après Son élévation, les disciples « prêchèrent partout, le Seigneur coopérant avec eux, et confirmant la Parole par les signes qui l’accompagnaient » (Marc 16. 19 et 20). Ces « dons de grâce de guérison » (1 Cor. 12. 9), avaient, pour but provisoire, d’accréditer le christianisme auprès des incrédules. Pierre et Jean guérirent un « boiteux », mendiant à la porte du temple (Act. 3. 2 à 8). Conformément à Matthieu 10. 9, Pierre lui dit : « Je n’ai ni argent ni or, mais ce que j’ai, je te le donne ». Et il le guérit au nom de Jésus Christ.
La puissance du Seigneur répondait aux besoins, là où Il trouvait la foi, mais aussi envers Ses disciples invités à une entière dépendance. Après le retour de mission remplie de miracles des « soixante-dix », le Seigneur dit : « Je voyais Satan tombant du ciel comme un éclair » (Luc 10. 17 et 18). Marc 6. 8 seulement indique qu’ils devaient se munir « d’un bâton » et de « sandales », mais ne devaient faire aucune provision.
Cependant, en Luc 22. 35 et 36, le Seigneur indique un changement de situation : le Maître étant remonté au ciel, ils devraient se prémunir contre le besoin. Le peuple, ayant dû, autrefois, se détourner de la traversée du territoire d’Ésaü, n’avait, cependant manqué de rien (Deut. 2. 5). Dépendants de Dieu mais non insouciants, nous ne manquerons de rien (Ps 23).
Les apôtres devaient agir d’une manière précise, pour prêcher aux villes et aux villages (v. 11 à 15), car le Seigneur connaissait ceux qui attendaient encore le Messie : c’est vers eux qu’Il les envoie. Des maisons accueillantes pourvoyaient aux besoins des apôtres. Saluer une maison (Mat. 10. 12 et 13), c’était établir la communion (2 Jean 10 et 11) : si la maison en était digne, tout était mis en commun. En Luc 1, Zacharie et Élisabeth, Siméon et Anne attendaient le Messie. Comment attendons-nous le Seigneur ?
Le verset 16 introduit un tournant : le Seigneur avait conféré une autorité aux apôtres qu’Il envoyait prêcher l’évangile du royaume, tandis qu’Il était encore sur la terre. Sa présence les protégeait. Mais après Son départ, il y aurait des persécutions pour eux, comme Lui-même avait été persécuté. Les apôtres apportaient la paix sur les maisons où ils entraient. Nahum 1. 15 montre la beauté des « pieds de celui… qui annonce la paix » – le Seigneur – tandis que Ésaïe 52. 7 et Rom. 10. 14 et 15, désignent plutôt « ceux » qui évangélisent.
En Actes 13. 46 et 51, Paul et Barnabas obéirent au Seigneur, en secouant la poussière de leurs pieds contre les Juifs refusant l’évangile : ils ne devaient pas insister où ils n’étaient pas reçus. Ce geste symbolique rejetait les Juifs incrédules sous le jugement (Mat. 10. 15). Paul encore, au ch. 18. 5 à 7, « secoue la poussière de ses vêtements » contre les Juifs s’opposant à ses paroles, et entre dans une maison qui le reçoit. Plus tard, Jérusalem serait détruite et les Juifs dispersés. Quant à nous, prions plutôt pour les incrédules. L’évangile du « royaume » a été présenté premièrement aux Juifs. Mais eux ayant rejeté le Roi. – le Messie -, l’évangile de la « grâce » a été présenté aux nations.
En Matthieu 10. 15 ; 11. 23, le Seigneur cite le jugement de Sodome et Gomorrhe comme critère, appelant un châtiment d’autant plus pénible pour ceux qui rejettent le Seigneur, que leur connaissance de la vérité est plus grande : dans les peines éternelles, les souffrances seront proportionnelles à la mesure de culpabilité (Luc 12. 46 à 48). Nous, les croyants, serons « tous manifestés au tribunal de Christ » (2 Cor. 5. 10) : ce sont nos œuvres qui seront jugées, et non nous-mêmes ; mais tout sera pesé selon la proportion de « lumière » reçue. De même en ce qui concerne les différentes nations connaissant plus ou moins la vérité. Après l’enlèvement de l’Église, les incrédules seront plongés dans « une énergie d’erreur » envoyée de Dieu, « parce qu’ils n’ont pas reçu l’amour de la vérité pour être sauvés » (2 Thess. 2. 10 et 11).
Cet évangile du royaume s’adressait principalement aux Juifs. La « parenthèse » de l’Église n’est pas en vue, ici. Les versets 16 à 23 relient la période apostolique à la période du résidu juif fidèle de la fin, juste avant l’apparition du Seigneur en gloire, pour établir Son royaume. Ces deux périodes accolées pour n’être plus qu’une, apportent des persécutions aux croyants, sous la domination de l’antichrist. Cependant, Christ étant rejeté du monde, bien des chrétiens ont connu et connaissent encore de dures persécutions.
Les prédicateurs, en particulier, sont ces « brebis envoyées au milieu des loups » (v. 16). Nous sommes appelés à être « prudents comme des serpents », car nous sommes environnés des loups de ce monde ; mais aussi, « simples comme des colombes », en obéissant au Seigneur sans calculer, appuyés sur Lui. Soyons sur nos gardes quant à nos relations avec le monde : qu’il se montre aimable ou qu’il se révèle dur envers nous, il reste un ennemi dangereux, il hait le Seigneur et les chrétiens fidèles ! Obéissons au Seigneur seul, fidèlement, sans calcul, comptant sur Sa puissance et Son amour pour les Siens.
Après le départ du Seigneur, et selon Ses prédictions, les Juifs, pleins de haine pour les chrétiens, les ont persécutés. Paul a été battu, lapidé, traduit devant les autorités du monde. Au v. 17, ce sont les Juifs que le Seigneur assimile aux hommes méchants du monde. Cependant, des chrétiens professants, durant l’inquisition, ont montré encore plus de cruauté pour des chrétiens fidèles.
Dès le début des Actes, des croyants, traduits devant les sanhédrins, fouettés dans les synagogues (Act. 5. 40), ont dû comparaître devant des gouverneurs et des rois (Act. 24. 1 ; 25. 2 ; 26. 1) ; cela : « À cause de moi » ; « À cause de mon nom » (v. 18 et 22) ; ce Nom suscite la haine contre les disciples. Le nom de Jésus – l’Éternel Sauveur – est la pierre de touche : ou on Le reçoit et l’on est sauvé, ou on Le rejette et l’on est perdu.
En Matthieu 10, ces versets intéressent la période avant et après la parenthèse de l’Église. Avant Actes 7, c’est le résidu juif croyant qui est persécuté ; après, c’est l’assemblée chrétienne, objet des soins du Seigneur. Après l’enlèvement de l’Église, le résidu juif sera de nouveau persécuté selon ces prophéties. Quant à nous, si nous ne sommes pas persécutés, c’est peut-être que notre témoignage n’est pas clair. Laissons-nous exhorter par la Parole. Si nous souffrons pour le « nom de Jésus », la Parole nous déclare : « bienheureux ».
Les persécutions ont été le moyen de propager l’évangile (Act. 8. 1 à 4). Le Seigneur s’est servi d’un Paul persécuteur pour en faire un ardent propagateur de l’Évangile, lui-même persécuté (Act. 9. 15). Ces chrétiens apportaient l’Évangile aux puissances de ce monde, non comme plaisant au monde, mais en étant fidèles dans les souffrances. Les chrétiens ne peuvent participer aux activités sociales et politiques sans déshonorer le Seigneur : soyons séparés et fidèles (2 Cor. 6. 14 à 18). En Apocalypse 2. 13, le Seigneur désapprouve Pergame qui, après les persécutions de Smyrne, s’est réfugiée sous la protection du monde : « Là où est le trône de Satan ». Le Seigneur a connu toutes ces méchancetés des hommes ennemis (1 Pier. 2. 20 et 21). Ces souffrances sont pour le témoignage et l’accroissement de notre foi, alors que nous marchons sur les traces du Seigneur (1 Pier. 4. 13 et 14). Prenons notre part des souffrances « comme un bon soldat de Jésus Christ » (2 Tim. 2. 3).
La hardiesse des apôtres, dans les Actes, montre l’accomplissement des promesses du Seigneur (Act. 4. 19 ; 5. 41) : la puissance de l’Esprit du Père agissait en Mat. 10. 20 ; – de l’Esprit Saint en Marc 13. 11, et du Seigneur – le Fils – en Luc 21. 14 et 15, pour leur défense. Le même Esprit de puissance se manifestait dans Étienne (Act. 6. 10). Seule, la soumission à l’Esprit Saint nous donnera un témoignage clair. L’Évangile de Matthieu nous parle beaucoup du « Père » (le sermon sur la montagne). C’est après la croix, que Dieu nous est révélé comme « notre Père » (Jean 20. 17). Les disciples sont invités à la persévérance dans l’épreuve (Mat. 10. 23). On trouve déjà cette exhortation en Daniel 12. 12, où le résidu est appelé à attendre 1335 jours, peut-être jusqu’à la fête des tabernacles : la délivrance du Millénium. Notre persévérance se mesure à notre amour pour le Seigneur.
Les v. 21 à 23 nous projettent au moment où le Seigneur apparaîtra, après l’enlèvement de l’Église, pour établir Son royaume universel. Sous le joug de l’antichrist qui dominera durant sept ans, le résidu fidèle juif sera mortellement persécuté ; au cours des trois dernières années et demi de la domination de « l’inique » (dernière demi-semaine d’années de Daniel) : ce sera : « la détresse de Jacob ». Durant cette terrible période, le résidu, chassé de ville en ville par la persécution (v. 23), prêchera le même évangile du royaume prêché par le Seigneur. Mais ce sera aussi, pour Dieu, l’occasion de le mettre à l’abri, et le Seigneur le délivrera avant qu’il ait fini de parcourir les villes d’Israël : « à cause des élus, ces jours-là seront abrégés » (Mat. 24. 22). Daniel 12. 11 montre que cette épreuve durera « mille deux cent soixante jours » – trois ans et demi. Cette phase de la venue du Seigneur pour régner surviendra soudainement, alors qu’il n’y aura plus d’espoir pour le résidu persécuté (Mat. 24. 25 à 28 ; Apoc. 12. 6). Le Seigneur séparera, alors, les fidèles des apostats (Mat. 25. 34 à 45).
Bien qu’une partie d’Israël soit revenue dans son pays – sans qu’on observe de réveil spirituel – l’heure du grand retour annoncée par les Écritures sonnera après l’enlèvement de l’Église. Dieu veille sur lui (Rom. 11).
L’expression : « le fils de l’homme » (Mat. 24. 27), va plus loin que le « Messie », uniquement destiné aux Juifs : Sa réjection par les hommes en général, Lui a fait prendre ce caractère universel de « fils de l’homme » (Dan. 7. 13 et 14 ; Héb. 2. 6 et 7) : Il est l’héritier des conseils de Dieu pour l’homme. Second Adam, Il régnera sur la terre.
Si nous n’avons pas de date indiquant que le Seigneur vient, Il nous donne des signes avant-coureurs de Sa venue (Mat. 14. 32 à 34). C’est pourquoi les exhortations des v. 24 et 25 de Matthieu 10 sont aussi pour nous. Elles ont une portée pratique : la Parole montre que les « disciples » doivent être enseignés du « Maître », avant de servir comme « esclaves », de Celui qui est notre « Seigneur ». Un témoin fidèle sera persécuté comme l’a été le Seigneur (Luc 6. 40).
Les Juifs l’ont appelé : « Béelzébul » – une idole. Combien plus Ses serviteurs seront-ils méprisés et rejetés ! Mais c’est un encouragement pour nous, d’être rendus semblables à notre Seigneur (Jean 15. 19 et 20) : « Il suffit au disciple qu’il soit comme son Maître » (v. 25). Celui qui fut « l’homme de douleur » est notre modèle. Prendre notre croix – savoir que l’on est voué à la mort – est notre part normale de chrétiens. Bien qu’encore sur la terre, II nous a placés sur le même « terrain » céleste que Lui (Jean 17. 16), et nous confie Son témoignage.
Ces versets sont un appel général, mais il y a un appel individuel : « Toi, suis-moi » (Jean 21. 23). Nous devons aussi servir nos frères, comme le Seigneur l’a fait (Jean 13. 16 et 17), encouragés à ne pas craindre les hommes. Le Seigneur parle du moment où tout ce qui est caché sera mis en lumière (v. 26 ; Héb. 4. 12 et 13). Si les frères sont persécutés, il est consolant de savoir que le Seigneur voit tout et n’oubliera rien (Luc 12. 2 et 3). À la fin, le Seigneur révélera au grand jour les secrets cachés des hommes (Rom. 2. 6).
Le Seigneur donne Ses instructions aux disciples pour qu’ils prêchent, publiquement, les paroles qu’Il leur a dites dans l’intimité. Ce qu’Il leur dit de façon cachée au monde, ils devront le répéter ouvertement (v. 27). C’est une préparation secrète avec Lui. Moïse lui-même a été préparé durant quarante ans au désert.
En Luc 17. 20 et 21, le Seigneur dit aux pharisiens : « le royaume de Dieu ne vient pas de manière à attirer l’attention… il est au milieu de vous ». Le Seigneur rejeté a institué « le royaume des cieux », étant Lui-même remonté aux cieux. Le Seigneur ressuscité envoya les disciples prêcher à « toute la création » (Marc 16. 15). Ésaïe 42. 1 et 2 prophétisait : « Il ne criera pas, et il n’élèvera pas sa voix, et il ne la fera pas entendre dans la rue ». Au peuple incrédule, Il parlait en paraboles (Mat. 13. 34 et 35) ; mais aux disciples, Il expliquait tout (v. 36 à 50). Ils ne devaient annoncer que ce qu’Il leur disait : « ce que je vous dis… dites-le… » (v. 27). Et c’étaient des paroles d’amour !
La hardiesse caractérise les apôtres dans les Actes, malgré les persécutions et les menaces ; et l’Esprit Saint vient les fortifier (Act. 4. 29 à 31). Le royaume de Dieu sera de nouveau prêché après l’enlèvement de l’Église. Le Seigneur exhorte à ne pas craindre (v. 26 et 28), dans les dangers liés à la prédication de l’évangile : ceux qui tuent le corps ne peuvent tuer l’âme, et pour le croyant, « être avec Christ est de beaucoup meilleur ». Si le corps est momentanément détruit, « l’esprit retourne à Dieu qui l’a donné » (Éccl. 12. 7). Les incrédules « subiront le châtiment d’une destruction éternelle » (2 Thess. 1. 8 et 9), parce que l’âme est indestructible. Matthieu 25. 46 parle de « la vie éternelle »… et des « tourments éternels ».
Étienne, lapidé par les Juifs, confiant en son Dieu sauveur, priait comme le Seigneur sur la croix : « Seigneur, ne leur impute pas ce péché » (Act. 7. 59 et 60). Bienheureux, « si vous souffrez pour la justice » (1 Pier. 3. 14). Ces versets de Matthieu 10 nous encouragent à ne pas craindre (v. 28). Le disciple est précieux pour Dieu (v. 29 à 31). Enfin, il y a une rétribution au ciel (v. 32 et 33).
La « géhenne », évoque la vallée de Hinnom où l’on brûlait les sacrifices offerts aux idoles. Luc 12. 3 à 5 est différent : Matthieu nous encourage à ne pas craindre ; Luc parle à la conscience. Le résidu, dépositaire de l’évangile du royaume, devra persévérer pour être sauvé (v. 22). Notre salut ne dépend pas de notre persévérance, mais nous devons propager l’évangile de la grâce, car au ciel, il y aura une récompense ou une perte (v. 32 et 33). Ne craignons pas le témoignage (Ps. 118. 6, 8 et 9).
Au milieu de la ruine, la fidélité aura sa récompense (Apoc. 3. 5). « Confessons le Seigneur » (Rom. 10. 9 ; 1 Tim. 6. 12), comme « le Seigneur a fait sa belle confession devant Pilate » (v. 13). Les timides d’Apocalypse 21. 8 n’ont pas la vie : ils refusent le Seigneur. Le Seigneur les reniera devant Dieu (2 Pier. 2. 18 à 22). Après son reniement, Pierre, repenti, a été restauré, et il dira aux Juifs : « Vous avez renié le Saint et le Juste » (Act. 3. 14). « Si nous souffrons, nous régnerons aussi avec Lui » (2 Tim. 2. 12).
A partir du verset 34, le Seigneur éclaire la situation qui va prévaloir désormais : son rejet (ch. 11. 20). Le v. 34 peut surprendre, alors qu’en Luc 2. 13, la paix est envoyée du ciel sur la terre, par la venue du Seigneur : « c’est lui qui est notre paix » (Éph. 2. 14 et 15) : on reçoit la paix avec Dieu par l’œuvre de la rédemption. Luc 2. 13 parle de la paix du royaume millénial. Mais en Matthieu 10. 34, le Seigneur étant rejeté, la paix envoyée du ciel sur la terre, est remontée au ciel (Luc 19. 38), selon la pensée de Matthieu 10. 13.
Le verset 34 de Matthieu 10 dévoile la guerre – l’épée – dans une même famille, où croyants et incrédules sont mêlés, n’étant plus sur le même « terrain » : de grandes difficultés surgissent (Luc 12. 49 à 53) ! Dans ces circonstances, le croyant doit s’appuyer avec foi sur Dieu (Michée 7. 6 et 7 ; Ps. 27. 10). Le Seigneur est venu chez les Siens (Luc 4. 16), annoncer la délivrance en accomplissant la loi et en apportant la grâce. À cause de Son rejet, la paix extérieure est pour plus tard ; mais nous sommes après la croix, de sorte que nous jouissons déjà de la paix intérieure, personnelle et familiale. Que le Seigneur nous aide, avec nos jeunes, à affermir cette paix ! Cependant, évitons ces deux pièges : les liens familiaux qui peuvent entraver l’obéissance au Seigneur (v. 37), lorsqu’Il n’a pas la première place – le premier amour – (Apoc. 2. 4). Alors, on n’est pas prêt à « prendre notre croix » pour suivre le Seigneur (v. 38). Enfin, empêtrés dans la recherche de nos propres satisfactions, notre vie s’avère inutile pour Dieu : nous « perdons » notre vie.
Si, au contraire, nous abandonnons nos propres intérêts par amour pour le Seigneur, nous « trouvons » la vraie vie selon Dieu (v. 39). « Mon fils, donne-moi ton cœur » (Prov. 23. 26). C’est une parole forte du Seigneur. « Prendre sa croix », c’est se renoncer soi-même. Les condamnés portant leur croix, en avaient fini avec leur vie ; et nous, nous sommes « morts avec Christ ». Nos relations familiales sont d’autant plus bénies que nous donnons la première place au Seigneur, par amour ; car l’amour pour Lui élargit nos cœurs et sanctifie notre amour pour nos proches. Le Seigneur saura, alors, multiplier Ses bénédictions pour nous (Marc 10. 28 à 30).
Le Seigneur Lui-même donne l’exemple, en Matthieu 12. 48 à 50, où sa famille, peut-être venue pour entraver Son ministère, se voit reléguée après ceux qui obéissent à la volonté de « son Père ». Luc 2. 48 à 51 nous le montre soumis à Ses parents terrestres, mais faisant passer « les affaires de son Père » céleste, avant eux. D’un autre côté, introduisons Christ dans nos relations familiales afin de dépasser l’amour selon la nature : « nous ne connaîtrons plus personne selon la chair » (2 Cor. 5. 14 à 17), mais nous aimerons les nôtres d’un amour bien plus excellent et béni ! Le Seigneur dit au paralytique : « lève-toi… va dans ta maison » (Mat. 9. 6). En Exode 32. 25 à 29, les Lévites obéirent à un ordre de Moïse où leur amour pour Dieu fut durement éprouvé. Mais leur obéissance leur fit hériter de la sacrificature (Deut. 33. 8 à 10).
Le Seigneur a connu « un intime ami » qui a « levé son talon contre Lui » (Ps. 41. 9 ; 55. 12 à 14 ; Jean 13. 18). Les croyants peuvent connaître de telles souffrances, par fidélité au Seigneur, si c’est le chemin par lequel Il les conduit.
Le verset 39 montre que la vraie vie est vécue avec le Seigneur et pour Lui (1 Tim. 6. 18 et 19). L’apôtre disait : « Pour moi, vivre, c’est Christ » (Phil. 1. 21) ; et il ne tenait pas sa vie pour précieuse, pourvu qu’il achève sa course. C’est moi, ou Christ. Cette vérité est rappelée en Jean 12. 25. En contraste, Salomon avait recherché tout ce que sa puissance lui permettait d’acquérir (Éccl. 1. 16 ; 2. 1 à 4). Mais à la fin, sa conclusion révèle sa sagesse : « Écoutons la fin de tout ce qui a été dit : crains Dieu, et garde ses commandements ; car c’est là le tout de l’homme, car Dieu amènera toute œuvre en jugement, avec tout ce qui est caché, soit bien, soit mal » (Éccl. 12. 13 et 14).
Au verset 40, le Seigneur révèle le lien vital qui existe avec Ses disciples, les ayant unis à Lui-même et à Dieu qui L’a envoyé (Mat. 18. 4 et 5). De même qu’Il était envoyé de Dieu, Il nous envoie aussi (Jean 20. 21). C’est Lui seul qui nous appelle et nous forme. Nous n’entrons à Son service que parce qu’Il nous y envoie. Mais avant de Le servir, il faut Le recevoir comme Sauveur : « choisis la vie afin que tu vives » (Deut. 30. 19).
Les v. 40 à 42 montrent les motifs du cœur de celui qui reçoit un envoyé de Dieu : il est identifié au service de l’envoyé, soit comme prophète, soit comme juste, soit comme disciple. Les disciples allaient suivre le chemin de réjection du Seigneur, haï du monde. Tout ce qui se ferait pour eux, en tant que disciples, serait récompensé. C’est aussi prophétique de ce qui se passera pour le résidu, durant la grande tribulation, où quiconque n’aura pas la « marque de la bête sur la main ou sur le front », ne pourra ni acheter ni vendre (Apoc. 13. 16) : alors, une simple coupe d’eau froide « parce que vous êtes de Christ » (Marc 9. 41), prendra toute sa valeur. Soyons attentifs à la manière d’accueillir notre frère qui est toujours « celui pour qui Christ est mort ».
Rejeté, le Seigneur restait plein de grâce. Il envoie Ses disciples deux à deux, et il fallait les recevoir comme Lui-même. Il prend connaissance de tout, même d’une coupe d’eau froide ! Il est sérieux de voir que le Seigneur examine nos motifs. Si la Parole ne soumet pas nos cœurs, elle les endurcit.
En Marc 12. 41 à 44, le Seigneur regarde les Juifs mettre de l’argent au trésor. Mais Il ne s’attarde pas à compter combien chacun y met, mais plutôt, dans quelle disposition de cœur ils donnent. Regardons à ce que le Saint Esprit produit dans nos frères, et recevons-le du Seigneur. Si le Seigneur parle de « récompense », ce n’est pas ce qui doit nous motiver pour agir, mais l’amour pour Lui (1 Cor. 3. 6 à 8).
Ch. 11
Après avoir donné Ses instructions aux disciples (ch. 10), Il les envoie, maintenant, tandis que Lui-même continue son propre service d’amour, prêchant de ville en ville, au milieu du peuple qui Le rejette. S’Il envoie Ses disciples, Il ne délègue à personne Son propre travail. Le Seigneur veut aussi nous envoyer comme témoins au milieu de ce monde ennemi. Comme Lui, nous devons « travailler tant qu’il est jour » (Jean 9. 4). Il pouvait dire prophétiquement : « Le zèle de ta maison m’a dévoré » (Ps. 69. 9).
Jean avait dit de Jésus : « Voilà l’agneau de Dieu ». « C’est de celui-ci que moi je disais : après moi vient un homme qui prend place avant moi, car il était avant moi » « J’ai vu l’Esprit descendant du ciel… et il demeura sur lui ». « Celui sur qui tu verras l’Esprit descendre, et demeurer sur lui, c’est celui-là qui baptise de l’Esprit Saint. Et moi… j’ai rendu témoignage que celui-ci est le Fils de Dieu » (Jean 1. 29 à 34).
Mais en Matthieu 11, Jean le Baptiseur est en prison depuis longtemps ; et il semble que ses magnifiques certitudes du début aient quelque peu vacillé. Le Seigneur annonçait Son royaume mais ne l’établissait pas, et l’attente des Juifs était insatisfaite. C’est l’assemblée qui fut établie. Jean, le dernier des prophètes de l’ancienne alliance, n’avait pas saisi cela, ni même Apollos en Actes 18. 24 à 26). Le résidu attendait Celui qui délivrerait Israël. Devant la puissance des miracles du Seigneur, Jean s’étonnait qu’il ne le délivre pas de sa prison.
Suivant les circonstances, Dieu délivre un croyant et pas l’autre : Jacques a été mis à mort ; Pierre a été délivré (Act. 12. 2 à 11). De même en Hébreux 11. 34 à 37 : martyrs ou délivrés, ces croyants comptaient sur Dieu. L’exemple de Joseph montre la volonté divine, non de délivrer le prisonnier, mais de préparer celui devant qui on s’agenouillerait. Les pensées divines ne sont pas les nôtres (És. 55. 8). Jean questionne le Seigneur et Sa réponse le renvoie aux Écritures : « Je suis l’Éternel qui te guérit » (Ex. 15. 26) ; « … les sourds entendront… les yeux des aveugles… verront ; les débonnaires augmenteront leur joie en l’Éternel, et les pauvres… s’égayeront dans le Saint d’Israël » (És. 29. 18 et 19 ; 35. 5 et 6) ; 61. 1 et 2).
Jean, longtemps au désert – figure du monde – avait eu un ministère fidèle et clair : « Repentez-vous, car le royaume des cieux s’est approché » (Mat. 3. 2). Son service dura à peu près six mois avant la prison – un vent de tempête – où il fut décapité. Sa foi fut donc mise à rude épreuve mais il tint ferme jusqu’au bout. En Jean 1. 37, deux de ses disciples le quittent et suivent le Seigneur. Il dira de Jésus : « Il faut que lui croisse et que moi je diminue » (v. 30). Il fallait que tous les regards convergent vers le Seigneur seul. Le verset 5 de Matthieu 11 va au-delà de la prophétie, car la résurrection n’était pas annoncée. Le Seigneur répond à Jean avec douceur : « Bienheureux est quiconque n’aura pas été scandalisé en moi » (v. 6).
L’incrédulité du peuple (Rom. 9. 31 à 33) achoppe contre le Seigneur. Mais le Seigneur présente Jean, non comme un homme défaillant, ni comme revêtu de magnificence, mais vêtu comme un prophète (Mat. 3. 4) ; comme un roseau humble et fragile, mais le plus grand des prophètes car objet lui-même de prophétie (Mal. 3. 1). Bien qu’étant « une lampe ardente », il se présentait lui-même comme « une voix qui crie dans le désert », et le Seigneur dut l’encourager avec grâce et en vérité (Jean 1. 17). La même grâce qui opérait en Paul (2 Cor. 12. 9), dont « l’apparence était chétive et la parole méprisable » (2 Cor. 10. 10) : mais, comme Jean, il annonçait Christ (Gal. 4. 14). Dieu choisit les faibles pour annoncer l’évangile de la grâce (1 Cor. 1. 27 et 28). Jean, précurseur de Christ, était « l’ami de l’époux » (Jean 3. 29).
Le verset 11 nous place à la croisée des chemins entre l’Ancien et le Nouveau Testament, et en montre la différence : le résidu juif attendait le Messie glorieux, sur la terre. Mais étant rejeté de Son peuple, Son royaume prend le caractère de « royaume des cieux » (Mat. 13. 11), où siège, maintenant, le Roi.
Ce changement est frappant en Jean 1. 17. L’église fait partie de ce royaume et attend la venue de son époux. Le roi viendra après pour régner sur la terre, l’épouse à ses côtés. Jean le baptiseur, le plus grand dans l’Ancien Testament – car il précédait le Roi et l’avait présenté au peuple (Jean 1. 29 à 36) – était le plus petit dans le royaume des cieux, car les croyants de la nouvelle économie sont appelés : « enfants de Dieu » (1 Jean 3. 1) : nos relations avec Dieu sont intérieures, vitales, alors qu’avec le peuple juif, elles n’étaient qu’extérieures. Les premiers temps de la nouvelle économie ont été transitoires : le livre des Actes, l’épître de Jacques et les Hébreux, nous montrent ces changements progressifs. Les croyants, alors, ont continué, un certain temps, à se réunir au temple ou à la synagogue, avant de le faire dans les maisons.
Si le Seigneur avait été accepté du peuple, Il aurait pu établir Son royaume. On Le voit encore « debout » dans les cieux (Act. 7. 56), prêt à intervenir. Mais Étienne étant lapidé – ultime rejet de la part du peuple – le royaume est remis à plus tard. Si le peuple avait reçu son Messie, Jean aurait eu le vrai caractère d’Élie (Jean 1. 20). Pourtant Élie doit venir (Apoc. 11. 3 à 6), où, dans ce témoignage, on retrouve le caractère d’Élie (2 Rois 1. 9 à 12), avant le royaume. Élie avait eu ce ministère de jugement et avait travaillé à faire revenir le peuple à Dieu (1 Rois 18). Jean avait exercé ce même ministère (Luc 1. 16 et 17). Mais, Jean mis en prison, la situation s’aggrave pour le peuple (Mat. 17. 10 à 12). Le Seigneur avait dit : « Si vous voulez recevoir ce que je vous dis » (Mat. 11. 14) : c’est ce qui est important : comment recevons-nous ce que le Seigneur nous dit ? Il nous parle de tant de manières !
Le v. 19 dévoile le rejet méprisant du Seigneur par les Juifs. Alors, Il sort près de la mer (Mat. 13. 1) – symbolisant les nations. Cependant, le royaume est annoncé, et c’est par « violence » qu’on y entre, par « la porte étroite » (Mat. 7. 13 et 14) : violence contre soi-même, contre l’ennemi, contre l’attirance du monde. Se convertir est un combat violent contre tout cela (Luc 13. 24). Le contraire de cette violence pour venir au Seigneur, c’est le non-engagement des « timides » d’Apocalypse 21. 8 qui, connaissant l’évangile de la grâce, ne s’y engagent pas.
L’Ancien Testament avait placé le peuple désobéissant sous malédiction (Mal. 4. 6) ; le Nouveau Testament introduit la grâce de Dieu pour quiconque se repent et croit au Seigneur. Le Seigneur avait apporté la grâce – « joué de la flûte » – et le peuple ne s’était pas réjoui. Jean avait prêché la repentance – « chanté des complaintes » – et il ne s’était pas repenti. Le mépris du peuple pour le Seigneur transparaît au v. 19 : … « ami des pécheurs… » Mais c’est là toute la grâce de Dieu ! Les chefs – propres-justes – méprisaient les pécheurs (Mat. 9. 10 à 13). Mais le Seigneur leur dit qu’Il « n’est pas venu appeler des justes, mais des pécheurs », et que « la sagesse de Dieu est justifiée par ses enfants » (v. 19 ; 1 Cor. 1. 24 et 30).
Jean était envoyé pour préparer un peuple bien disposé à recevoir son Messie. Puis le Seigneur a prêché le royaume des cieux et en a établi les règles.
Mais le peuple rejetant son Messie, et ses chefs le mettant au rang des pécheurs (v. 19), le Seigneur prononce la malédiction sur « les villes où Il avait fait le plus grand nombre de ses miracles ». « Malheur à toi, Chorazin ! malheur à toi, Bethsaïda ! » Capernaüm, la ville où le Seigneur demeurait (Mat. 9. 1 ; 12. 13 ; Marc 2. 1), avait été « élevée jusqu’au ciel », car son Roi, venu des cieux, habitait en elle ; mais ayant rejeté le Seigneur : elle sera « abaissée jusque dans le hadès » (v. 23). Cependant, à Capernaüm, un centurion bénéficia d’un miracle (Mat. 8. 5 à 13), à cause de sa « grande foi » ; et la belle-mère de Pierre y fut guérie de la fièvre (v. 14 et 15). La responsabilité de ces trois villes surpassait celle des autres contrées d’Israël, car elles avaient vu de nombreux miracles. « Dieu parle une fois et deux fois, et l’on n’y prend pas garde » (Job 33. 14). Tout ce que le Seigneur a fait en Israël n’est pas écrit dans les évangiles (Jean 21. 25).
Tibérias aussi avait été le théâtre des miracles du Seigneur, mais, si Chorazin, Bethsaïda et Capernaüm ont disparu de la carte, Tibérias demeure. Le Seigneur montre la dureté de cœur des habitants de ces trois villes, en comparant leur sort « au jour de jugement » à Tyr (Éz. 26. 3 à 6), Sidon et Sodome qui, si les miracles du Seigneur avaient eu lieu en elles, seraient demeurées, malgré leur grande culpabilité. Ces villes ont été l’objet d’un jugement gouvernemental de Dieu. Capernaüm vouée au hadès – la mort – connaît un jugement définitif. « Ce qu’un homme sème, cela aussi il le moissonnera ».
Par grâce, nous sommes à l’abri du jugement définitif de Dieu, parce que nous avons mis notre confiance en Lui. Mais nos infidélités peuvent amener Son jugement gouvernemental. Pour les incrédules, les souffrances de l’enfer seront proportionnées à leur responsabilité. De même que, pour les croyants, les récompenses seront personnelles (1 Cor. 3. 14 et 15). Désirons « une riche entrée dans le royaume » (2 Pier. 1. 11).
Si le « jugement commence par la maison de Dieu » (1 Pier. 4. 17) – jugement gouvernemental – le jugement du monde est définitif, car il rejette le Seigneur. Laodicée, bien qu’étant dans un triste état, est encore l’assemblée du Seigneur : Il frappe à la porte des cœurs qui peuvent encore s’ouvrir à Lui (Apoc. 3. 14 à 20). Plus tard, « Babylone », la fausse église, subira le jugement éternel. Dieu veut sauver tous les hommes (Jean 3. 17), mais ne peut sauver que ceux qui se soumettent au Seigneur (Jean 3. 36).
Aux croyants est réservée la discipline, comme à des fils, pour leur bien (Héb. 12. 4 à 10). Murmurer, c’est douter de Dieu ; raisonner, c’est faire confiance en soi-même.
Au v. 25, le Seigneur loue son Père parce que ce qu’Il cache à ceux qui se confient en leur intelligence et à leur sagesse humaine, Il l’a révélé aux simples. Dieu est inaccessible à l’intelligence naturelle, mais Il se révèle à la foi qui saisit, par l’Esprit, l’enseignement de la Parole. Le Fils n’est révélé que comme Sauveur et, Seigneur ; comme Christ, « Fils du Dieu vivant » (Mat. 16. 17). Mais Son humanité liée à sa divinité est un mystère : on croit sans comprendre. Mais le Fils révèle le Père en tant que tel (Jean 20. 17).
Les mystères sont des réalités cachées en Dieu quant à leur compréhension, mais dont l’existence est révélée aux hommes (Deut. 29. 29). Éphésiens 3. 3 à 10 révèle les liens vitaux liant le Seigneur à Son assemblée – mystère caché dès les siècles mais révélé à l’apôtre Paul. Dieu révèle Ses desseins mystérieux aux simples de cœur qui Lui font confiance (Mat. 11. 25). Le Dieu tout-puissant, Créateur des mondes, le Très-Haut, l’Éternel. « Le Fils le révèle comme le Père ». « Philippe lui dit : Seigneur, montre-nous le Père… Jésus lui dit : … celui qui m’a vu a vu le Père » (Jean 14. 8 et 9). Cette révélation nous fait jouir de l’intimité paternelle de Dieu.
Les caractères du Dieu invisible ont été vus dans le Fils (Col. 1. 15 et 16). Il est : « Le resplendissement de sa gloire et l’empreinte de sa substance » (Héb. 1. 1 à 3) : une empreinte fait penser à la reproduction d’un objet tout en en étant distincte. Mais le Seigneur a laissé, sur la terre, la glorieuse empreinte divine. Bien que l’humanité et la divinité étroitement mêlées du Fils échappent à notre compréhension, Lui, révèle le Père à ceux qui lui confient leur salut, car II est « la vraie lumière… qui éclaire tout homme » (Jean 1. 9 et 18).
Nous avons ce privilège de nous approcher de Dieu en tout temps pour Le prier et rendre grâces (1 Tim. 2. 1 et 8), contrairement au peuple juif, au milieu duquel seul le souverain sacrificateur pouvait entrer au-dedans du voile.
L’univers, souillé par le péché, est sous la domination de l’ennemi ; mais le Père a « livré » toutes choses entre les mains du Fils (v. 27), car Il est à la fois créateur et Rédempteur : Il a pillé les biens de Satan et Il régnera (Ps. 2. 6 à 8 ; Jean 3. 35).
Les chefs religieux chargeaient des fardeaux difficiles à porter sur les épaules du peuple (Mat. 23. 3 et 4). Aussi, le Seigneur rejeté de la masse des Juifs, appelle un résidu à venir à Lui et à prendre Son joug qui est aisé et Son fardeau léger. Mais, maintenant, cet appel s’adresse à tous ceux qui, Juifs ou hommes des nations, se « fatiguent » pour chercher le salut : « Je te donnerai… pour être mon salut jusqu’au bout de la terre » (És. 49. 6). Déposons, par la prière, les fardeaux de nos circonstances aux pieds du Seigneur et abandonnons-les-lui, car ils sont trop pesants pour nous. Le joug du Seigneur est léger, car Il le porte avec nous et, « débonnaire », Il ne nous charge jamais au-delà de nos forces. Le Seigneur Lui-même a porté le joug de l’obéissance à Son Dieu et s’est chargé du fardeau du service incessant qui a été le sien. Le « joug aisé » et le « fardeau léger » s’accompagnent, pour nous, du « repos » de la conscience, de l’âme – et du cœur.
Dans ces versets 28 à 30, tout vient de Christ : « Venez à moi » ; « moi, je vous donnerai… » ; « Prenez mon joug… » ; « Apprenez de moi » ; « mon fardeau… ». C’est sous le joug, pris volontairement, que l’on apprend à marcher avec le Seigneur et comme Lui, et que l’on goûte le repos ! Dieu veut, à travers cette soumission à Son Fils, nous rendre conformes à Lui. C’est à travers les Écritures que nous voyons le Seigneur marcher sur la terre ; en apprenant de Lui, nous deviendrons débonnaires et humbles de cœur, comme Lui.
Ch. 12
La débonnaireté du Seigneur (11. 29), parle de Sa douce bonté, mais sans faiblesse.
« En ce temps-là » (12. 1). C’est le temps de la réjection du Seigneur : dès lors, « Il s’assit près de la mer » qui symbolise les nations (13. 1), et enseigne ceux qui reçoivent Ses paroles en simplicité de cœur – mais la foi est possible pour tous.
Les pharisiens accusent les disciples de faire « ce qu’il n’est pas permis » : arracher des épis de blé un jour de sabbat. Mais le Seigneur les reprend en les ramenant aux Écritures (v. 3 à 7). Au ch. 23. 1 à 4, le Seigneur stigmatise les fardeaux pesants qu’ils liaient sur le peuple, mettant leur cœur à nu : ils se servaient de la Parole pour ajouter des ordonnances selon l’homme, et asseoir leur propre justice. Il y avait des instructions précises sur le sabbat (Deut. 5. 12 à 15) : c’était un des dix commandements. Dieu, qui s’est reposé, le septième jour de la création, voulait faire entrer Son peuple dans Son propre repos. Mais, à cause de l’état moral de celui-ci, Dieu n’a pu le faire entrer dans Son repos (Héb. 3. 10 et 11). S’il n’était pas permis de travailler ce jour-là sous peine de mort, arracher des poignées de blé ne constituait pas un travail (Deut. 23. 25). Mais les pharisiens avaient fait, de ce jour de repos, un jour d’esclavage ! Le Seigneur leur parle avec patience : il est « seigneur du sabbat », car c’est Lui qui l’a institué. Lui-même était plus grand que le temple.
David, le roi selon le cœur de Dieu, avait mangé les pains de proposition que seuls les sacrificateurs pouvaient manger car, à l’image du Seigneur, il était rejeté : d’une certaine manière, les offrandes perdaient leur signification. De même, les sacrificateurs devaient assurer leur service durant le sabbat et ils n’étaient pas coupables. Dieu est miséricordieux, mais les hommes ont dénaturé Ses pensées.
Cette scène se retrouve dans les trois évangiles synoptiques. Le sabbat représente le repos divin dans la première création pour laquelle Dieu a dû travailler, et où l’homme a été mis à l’épreuve et a failli. À cause du péché, Dieu a dû se remettre au travail pour la rédemption (Jean 5. 17) ; la première création ruinée est mise de côté : mort et ressuscité, le Seigneur Jésus est les prémices de la nouvelle création, où Dieu trouve un repos que rien ne peut plus troubler. Pour nous, le jour du Seigneur remplace le sabbat, et nous entrons, moralement, dans le repos de Dieu. Mettons à part ce jour du Seigneur afin de l’honorer, et ne le profanons pas, en faisant, ce jour-là, notre bon plaisir (És. 58. 13 et 14). Dieu récompense toujours la fidélité. Le sabbat sera rétabli dans le millénium, mais comme souvenir de l’œuvre accomplie à la croix. Cette période verra la dernière épreuve de l’homme. Satan étant lié, l’homme produira encore des mauvais fruits !
Les blés du premier verset représentent, pour nous, l’Homme Christ Jésus, nourriture journalière des croyants – mais plus particulièrement le premier jour de la semaine où, même en parlant de Lui au Père, nous sommes encore nourris de Lui. Il nous a donné Sa vie afin que nous ayons la vie, et que nous l’ayons « en abondance » (Jean 10. 10).
Dieu voulait habiter au milieu de Son peuple, dans le temple bâti à Son nom. Mais le Seigneur – « Dieu manifesté en chair » (1 Tim. 3. 16) – était plus grand que le temple : « Fils de Dieu » (Luc 1. 35) ; « Il sera grand » (Luc 1. 32).
Les chefs imposaient un joug trop lourd sur le peuple, le Seigneur apportait la miséricorde (v. 7 ; ch. 9. 13), la délivrance d’une religion formelle et sans vie ; la méchanceté des chefs religieux condamnait « ceux qui n’étaient pas coupables », alors que le Seigneur pardonne aux coupables ! « Le Seigneur du sabbat » est seul juge de ce que faisaient les disciples. N’allons pas au-delà de la Parole et ne jugeons pas sévèrement nos frères, tout en passant légèrement sur nos propres fautes. Nous avons des instructions formelles, mais dans l’esprit de la Parole, auxquelles nous nous soumettons par amour et non par formalisme.
L’expression : « fils de l’homme » est liée à la réjection du Seigneur, et prend une dimension dépassant la sphère d’Israël, pour le jugement que Dieu a donné « à l’homme Christ Jésus ». Le premier homme, Adam, a fait faillite et sa descendance avec lui. Mais tout a été remis entre les mains de Christ, fils de l’homme pour la domination universelle.
Aux versets 9 à 13, le Seigneur entre dans « leur synagogue », bien que Dieu n’y ait plus eu Sa place, à cause de leur incrédulité. Il y avait là un homme à « la main sèche » – paralysée : l’homme est incapable de servir Dieu. De même, la lèpre était l’image du péché rongeant. Cependant, au ch. 13. 1, le Seigneur va s’asseoir au bord de la mer, symbole des nations. Il dira aux Juifs : « votre maison – le temple – vous est laissée déserte » (Mat. 23. 38). Le Seigneur leur a parlé du sabbat (v. 1 à 8) ; mais, dans la dureté de leur cœur, ils en reparlent (v. 10), « afin de l’accuser ». Mais sa douce réponse (v. 11), était une question : « Que feriez-vous dans ce cas ? » On voit la bonté du Seigneur qui veut guérir, face à la méchanceté des Juifs qui « l’observaient » (Luc 6. 7), et cherchaient à « le faire périr » (Mat. 12. 14).
Le Seigneur les prend en défaut au v. 11 : nul doute qu’ils délivreraient leur brebis tombée dans une fosse, un jour de sabbat, soit par attachement à la brebis, soit par intérêt. Brebis tombées dans la fosse de perdition, le Sauveur nous en a fait remonter en nous donnant Sa propre vie. Pour Dieu, un homme est plus précieux qu’une brebis. Considérons qu’il nous a été beaucoup pardonné afin que nous L’aimions.
Au v. 13, le Seigneur sonde la foi de cet homme : «Étends ta main ». À un paralytique, Il dira : « Lève-toi… marche ». À un autre : « veux-tu être guéri ? » L’homme à la main sèche croit, et étend sa main paralysée… et elle est guérie ! Dieu honore la foi qui l’honore. « C’est Lui qui pardonne… qui guérit… qui rachète… qui couronne de bonté et de compassion » (Ps. 103. 3 et 4). Le Seigneur est accusé de chasser les démons par le chef des démons, blasphème qui ne sera pas pardonné (v. 32), et les chefs cherchent à le faire mourir (v. 14). Le Seigneur ne s’oppose pas, mais se retire selon le ch. 10. 23. Rejeté des chefs, Il guérit les foules ayant des besoins, fuyant toute popularité (v. 16).
Un jour, Il viendra en gloire et « tout œil le verra ». Le royaume de Dieu, bien qu’étant au milieu d’eux, leur était caché (Luc 17. 20 et 21). Plus tard, le Seigneur viendra soudain, pour le jugement (v. 24).
Les versets 18 à 21 citent Ésaïe 42. 1 à 4 que le v. 17 introduit, et que le Seigneur accomplit. Matthieu cite souvent l’Ancien Testament, montrant la continuité des Écritures : « afin que fût accompli » (v. 16) : plein accomplissement de la prophétie ; « en sorte que fût accompli » (Mat. 2. 23) : accomplissement de la pensée générale ; « alors fut accompli » (Mat. 2. 17) : une prophétie s’accomplit. Cela, pour l’instruction des croyants juifs, leur montrant l’unité de la Parole.
Dans le v. 18, le Saint Esprit ajoute : « mon bien-aimé » au verset d’Ésaïe. Matthieu 3. 17 ; 17. 5, confirment l’amour du Père pour Son Fils, présenté, ici, comme serviteur « …mon serviteur que j’ai choisi… » (És. 43. 10) ; « Tu es mon serviteur… » (És. 49. 3 et 4) ; « …Mon serviteur… lumière des nations… mon salut » (És. 49. 6) « … mon serviteur agira sagement… » (És. 52. 13 et 14) et « … mon serviteur juste » (És. 53. 11).
C’est un des titres de gloire du Seigneur, serviteur excellent, pleinement conscient qu’Il accomplissait les Écritures qu’il avait données, car Il est : « Dieu, sur toutes choses, béni éternellement » (Rom. 9. 5). « Il a appris l’obéissance par les choses qu’Il a souffertes » (Héb. 5. 8), ayant pris cette place volontairement. Quel parfum agréable pour Dieu !
Il était venu « pour servir et non pour être servi ». Cependant, « débonnaire et humble », Il désirait rester dans l’ombre (v. 16). Quant à nous, Il nous appelle à devenir humbles. Les pharisiens cherchaient à L’enlacer dans Ses paroles. Il ne contestait pas et ne criait pas, mais les réduisait au silence. Imitons-le (2 Tim. 2. 24). Cependant, on l’a mis à mort (Jac. 5. 6).
En Jean 7. 37, « Il cria » dans le temple, mais c’était pour appeler à venir à Lui. En Lévitique 2. 4 à 6, l’offrande de gâteau était « pétrie à l’huile » et « ointe d’huile » : type de l’humanité de Christ conçu du Saint Esprit (Luc 1. 35), et oint de l’Esprit Saint au baptême de Jean (Mat. 3. 16 ; Act. 10. 38). L’Esprit reposait pleinement sur Lui dans Son activité (És. 11. 2).
Le même Esprit est en nous depuis notre nouvelle naissance (Act. 11. 15 à 18). Venu pour sauver (Jean 3. 17), « tout le jugement lui a été donné » pour l’avenir (Jean 5. 22 ; Act. 17. 30 et 31).
Les v. 18 à 21 désignent différentes phases : le temps de la grâce pour les nations où Il annonce le jugement à venir. La grâce pour le résidu d’Israël – ce « roseau froissé » et ce « lumignon qui fume » (Zach. 12. 10), tandis que le Seigneur accomplit le jugement victorieux (Ps. 110. 1 à 3). Enfin, le « millénium » où « les nations espéreront en son nom », et viendront adorer à Jérusalem. Le Seigneur, doux et puissant, guérissait les cœurs brisés (Ps. 147. 3). Rejeté, Il guérit encore un démoniaque, avant de se tourner vers les nations (ch. 13) – la mer.
Le v. 20 peut désigner les faibles dont le Seigneur s’occupe (Ps. 34. 18 ; 51. 17) ; et aussi, Israël dominé par Rome : le Seigneur l’en aurait délivré s’il L’avait reçu. Sommes-nous des « lumignons qui fument » ou « des luminaires » brillant clairement ? (Phil. 2. 15)
Le Cantique des cantiques 4. 16 évoque les épreuves envoyées du Seigneur, pour produire une foi vigoureuse et un témoignage clair.
La grâce pour les nations élargit la prophétie d’Ésaïe : le salut vient des Juifs, mais les nations sont appelées à montrer que le Seigneur est bon (1 Pier. 2. 3).
Le Seigneur rejeté, guérit, par grâce, un démoniaque aveugle et muet, type d’Israël incrédule et proie des démons, incapable de voir les choses de Dieu et de le louer (Rom. 11. 8). Cela caractérise tout incrédule. Ayant eu affaire au Seigneur, l’homme est délivré. Un nouveau converti voit soudain la lumière et rend grâce à son Sauveur (Col. 1. 12 et 13).
L’aveuglement, quant à Dieu, conduit à l’incapacité pour la louange, car la louange est le fruit de la foi. Ce miracle n’éclaire pas même le cœur endurci des pharisiens ; ils accusent le Seigneur de « chasser les démons par Béelzébul » ! Ce n’était pas la première fois (Mat. 9. 32 à 34). Ce démoniaque, incapable de s’approcher du Seigneur, « lui fut amené » par la foi d’autres personnes. L’amour du Seigneur s’étend à tous. Beaucoup de démoniaques, en Israël, prouvaient son éloignement de Dieu. La présence du Seigneur excitait les démons et on les voit même se précipiter vers lui comme malgré eux (Marc 3. 10 et 11), car ils Le connaissent et ils « frissonnent » (Jac. 2. 19). Les chefs religieux lui demandent « un signe » ; mais les miracles qu’Il faisait accroissaient leur responsabilité (ch. 11. 21 et 23).
Le Seigneur répondait aux besoins, non à la curiosité. Hors d’elles par la vue des miracles, les foules restent malgré tout dans le doute : « Celui-ci serait-il le fils de David ? » Les pharisiens, sentant les foules leur échapper, réagissent (v. 24), empêchant ainsi le peuple de venir vraiment au Seigneur (2 Cor. 4. 4), et Il devra leur dire : « Malheur à vous…! » (ch. 23. 13 ; Luc 11. 52). Leurs attaques déniaient la simple logique, et le Seigneur le leur montre simplement, car « Il connaissait leurs pensées » (v. 25), comme aussi les nôtres. Prenons garde aux attaques de Satan (1 Pier. 5. 8), car éloignés de Lui, nous perdons la lumière. Prenons garde, aussi, aux conducteurs qui « attireraient les disciples après eux » (Act. 20. 29 et 30) et non au Seigneur.
Ces Pharisiens réagissent par rapport aux foules ; de même Pilate et Hérode, dans leurs circonstances respectives ; antérieurement, Saül offrit le sacrifice pour retenir le peuple. Attitude dangereuse, comme aussi un christianisme porté uniquement par les liens de famille, l’affection des frères, au lieu de l’amour vrai pour le Seigneur qui est notre exemple en Jean 7. 3 et 4, où II agit dans la dépendance du Père et non des foules. La division de nos maisons ou de l’assemblée mène à la ruine. Cependant, dans le peuple, « plusieurs crurent en son nom » « mais Jésus ne se fiait pas à eux » car Il regarde au cœur. Cette même foule criera : « Ôte, ôte, crucifie-le ! »
Nourrissons-nous de Christ pour résister au diable.
Le Seigneur ne recherchait pas la publicité : en Marc 1. 37 et 38, les disciples Lui disent : « Tous te cherchent » ; mais II leur dit : « Allons ailleurs ». De même, Philippe est envoyé sur un chemin désert. Dans sa prédication, le Seigneur disait : « Le royaume de Dieu s’est approché » (Mat. 4. 17) – est « parvenu jusqu’à vous » (ch. 12. 28) – « est au milieu de vous » (Luc 17. 21). Leur incrédulité irrémédiable était sans excuse (Jean 15. 22 à 25). Si le Seigneur chassait les démons « par Béelzébul », les exorcistes du peuple, « par qui les chassaient-ils ? » Les disciples, eux, les chassaient par l’Esprit de Dieu (Luc 10. 17).
Le verset 28 dévoile que l’Esprit de Dieu est à l’origine de la puissance du Seigneur, Il montre aux Juifs que le royaume était là (Luc 11. 20) ; mais il fallait la nouvelle naissance pour y entrer (Jean 3. 5 à 7). Cet enseignement du Seigneur est la pierre de touche mettant en relief comme il était grave de refuser le Fils de Dieu et Ses œuvres. Le Seigneur était venu « pour détruire les œuvres du diable » ; « piller les biens de l’homme fort » (Luc 11. 21 et 22). C’était une anticipation du résultat de l’œuvre de la croix, après que, au désert, le Seigneur ait lié Satan (Héb. 2. 14). C’est l’œuvre de grâce de Dieu envers le racheté (Col. 2. 13 et 14), maintenant, du côté du vainqueur (Rom. 8. 37).
Le Seigneur est plus puissant que le diable, mais défions-nous des ruses de l’ennemi ! Goliath (1 Sam. 17), était un type de Satan pour le peuple captif « vous serez nos serviteurs » Les fils d’Israël vont, finalement, piller le camp des Philistins. Les fruits de l’œuvre du Seigneur sont pour tous les rachetés.
Le verset 30 montre l’impossibilité d’une position intermédiaire : ou l’on assemble avec le Seigneur, ou l’on disperse. Dans l’église en ruine, plusieurs cherchent à « assembler » ; mais si c’est sans le Seigneur, on disperse. Appliquons-nous à comprendre ce qu’est le rassemblement des saints, afin de nous réunir vraiment « au nom du Seigneur » (Mat. 18. 20). L’ennemi cherche toujours à unir ce que Dieu sépare et à séparer ce que Dieu unit. La neutralité se révèle impossible encore en Luc 9. 50 ; « Jésus lui dit : celui qui n’est pas contre vous est pour vous ».
Les sentiments égoïstes des disciples peuvent bourgeonner dans nos propres cœurs. Attribuer à Satan la puissance du Saint Esprit est un blasphème contre l’Esprit, et cela caractérisait les Juifs. Ce péché, révélateur de l’état de cœur de ce peuple, ne pouvait être pardonné « ni dans ce siècle – l’économie de la loi – ni dans le siècle à venir – le règne millénial. Il ne concerne pas la période de la grâce : « Père, pardonne- leur ». Par ce blasphème, les Juifs « outrageaient l’Esprit de grâce » (Héb. 10. 29). « Dieu a donné son Fils bien-aimé », ce qu’il a de plus précieux : Le refuser, c’est se condamner. Ce n’est pas un péché ponctuel, mais plutôt un état de refus rendant le salut impossible, Mais il y a la grâce pour celui qui se repent d’avoir « parlé contre le fils de l’homme » (v. 32).
Le blasphème contre l’Esprit ne peut être associé au « péché à la mort » concernant la mort du corps, par discipline (1 Jean 5. 16), mais plutôt à Actes 7. 51 : « vous résistez toujours à l’Esprit Saint ». Dans notre période de la grâce : « Si nous confessons nos péchés, Il est fidèle et juste pour nous pardonner » (1 Jean 1. 7). Le Seigneur a pardonné au brigand repentant.
Jusqu’au ch. 11 de Matthieu, le Seigneur se présente comme le Messie. Mais, rejeté du peuple, à partir du ch. 12, Il se présente comme le « fils de l’homme », n’ayant aucun droit. En Le rejetant, les Juifs montrent un état total de rébellion, Mais cela est dispensationel, particulièrement dans cet évangile. N’ayant pas la vie en eux, les pharisiens ne pouvaient produire de bons fruits, l’arbre était mauvais !
C’est aux fruits que l’on reconnaît un arbre (v. 33 ; ch. 7. 17 à 20). Ils avaient vu du bien produit par le Seigneur, et ils l’attribuaient à Satan ! Le Seigneur leur montre leur méchanceté.
Le Seigneur montre, au verset 34, que la bouche n’est qu’un instrument manifestant ce qui remplit le cœur : de quoi parlons-nous : de sujets profanes, ou du Seigneur ? Ce n’est pas ce qui entre dans la bouche… mais ce qui en sort, qui souille l’homme (Mat. 15. 11). Pensons à « toutes les choses qui sont vraies… vénérables… justes… pures… aimables… de bonne renommée… ce que vous avez appris… faites ces choses, et le Dieu de paix sera avec vous » (Phil. 4. 8 et 9). Évitons « les paroles folles, les plaisanteries, comme il convient à des saints » ; les paroles vaines prononcées par désœuvrement (Mat. 20. 6). Malgré la vie de Dieu en nous, nous avons encore la chair : ne la laissons pas se manifester, mais plutôt la vie divine, par la justice et l’amour (1 Jean 3. 10).
Scribes et pharisiens « avaient pour père le diable » : ils faisaient « ses convoitises ». Le Seigneur fustige cette filiation diabolique : « Race de vipères » (v. 34 et ch. 23. 32 et 33).
On s’étonnait des « paroles de grâce qui sortaient de sa bouche » (Luc 4. 22) cependant, Il prononçait toujours des paroles vraies, même, parfois, dures à entendre. Pour nous, « le sang de Jésus Christ… nous purifie de tout péché » (1 Jean 1. 7) ; « nous avons un avocat » intercédant pour nos péchés (ch. 2. 1 et 2). Cependant, « nous serons tous manifestés au tribunal de Dieu » (Rom. 14. 10). Les apôtres ne l’oubliaient pas. Sans la confession, le Seigneur nous discipline (1 Cor. 10. 1 à 13). Le feu éprouvera ce que nous apportons à l’assemblée (1 Cor. 3. 12 à 15). Le « bon trésor » de la nature divine en nous, « produit de bonnes choses », car : « celui qui est né de Dieu ne pèche pas » (1 Jean 5. 18) ; mais le « mauvais trésor » du vieil homme « produit de mauvaises choses » (v. 35). Du bon trésor, tirons de bonnes choses envers les âmes qui périssent, et entre nous, pour notre bien.
Accuser le Seigneur de « chasser les démons par Béelzébul », c’était attribuer le Saint Esprit à Satan, l’ennemi irréductible de Dieu ! Blasphème impardonnable. Tout ce qui est bon pour l’homme vient de Dieu, car « Dieu seul est bon » (Luc 18. 18 et 19).
« Efforçons-nous de Lui être agréables » (2. Cor. 5. 9), nous souvenant « combien le Seigneur doit être craint » (v. 11). Gardons-nous des « œuvres de la chair » et « marchons par l’Esprit » (Gal. 5. 18 à 22 ; Rom. 6. 12). Notre salut est éternel, mais le Seigneur ne peut accepter ce qui Le déshonore.
Le péché – le mauvais arbre – est mort à la croix, mais nos péchés – les mauvais fruits – confessés, sont pardonnés (1 Jean 1. 8 et 9). Ne nous en occupons plus. La condamnation éternelle (Apoc. 20. 11 à 15), même pour « paroles oiseuses » est pour les incrédules. Nos actes et nos paroles doivent glorifier le Seigneur. Scribes et pharisiens viennent de voir un miracle leur montrant leur propre état : aveugles et muets quant à Dieu ; et ils recherchent « un signe » (v. 38). Seul « le signe de Jonas » leur sera donné et ils le rejetteront. « Cette génération méchante et adultère » s’était détournée de Dieu, et était dominée par « le méchant ». Ninive, loin de Dieu, s’était repentie. Israël, près de Dieu Le rejetait ! La reine de Sheba, loin d’Israël, était venue écouter la sagesse de Salomon. Israël abandonnait « la source des eaux vives » (Jér. 2. 13) !
Jonas, englouti par le cétacé, typifiait le Seigneur resté trois jours et trois nuits dans le sein de la terre (v. 40), « goûtant la mort pour tout » (Héb. 2. 9). Ce signe annonçait Sa mort aux scribes et pharisiens : la guérison du démoniaque aveugle et muet (v. 22) symbolisant leur état, ne les avait pas convaincus. Jusque sur la croix on lui demandera des signes (Mat. 27. 40) ! Par grâce, Il n’y répondra pas. Jonas, type bien imparfait du Seigneur substitut des pécheurs repentis, leur est tout de même donné comme ayant été le substitut des marins effrayés par la tempête (Jonas 1. 11 et 12). Le Seigneur redonne ce même signe en Matthieu 16. 4.
Cette tempête symbolise la « colère qui est révélée du ciel contre toute impiété » : les souffrances du Seigneur sur la croix ont expié nos péchés. « Tu étais en colère contre moi, et ta colère s’est détournée » (És. 12. 1). Dans le ventre du cétacé, Jonas a composé un beau cantique pouvant s’appliquer au Seigneur sur la croix (ch. 2).
Le signe merveilleux d’Ésaïe 7. 14, leur était donné : Emmanuel était là. Celui qui pardonne et qui guérit (Ps 103. 3 et 4), était au milieu d’eux, et ils L’ont ignoré ! Il dira plus tard : « Je suis le vivant ». « Je suis vivant aux siècles des siècles » (Apoc. 1. 17 et 18). Il avait « la vie en Lui-même », mais devra entrer dans la mort ! Son angoisse, à Gethsémané, est toute là. Jonas a été réintroduit dans son ministère (ch. 3. 1 et 2), comme Pierre après son reniement, et Jean-Marc (2 Tim. 4. 11). Ninive, ville méchante et violente des nations, a cru Dieu et s’est repentie (Jonas 3. 8). Alors Dieu changea Ses voies et fit grâce (v. 10).
Au jugement, les Ninivites condamneront les Juifs incrédules : ils avaient « plus que Jonas » le prophète, et ne se sont pas repentis (Mat. 12. 41). Ils ont rejeté le vrai prophète annoncé par Moïse (Deut. 18. 15 à 19 ; Act. 3. 22 et 23). Venue de loin pour écouter la sagesse de Salomon, la « reine du midi » l’admira (1 Rois 10. 1 à 9) ! Les conducteurs du peuple incrédules avaient « plus que Salomon » et ils L’ont méprisé : « Il vint chez soi et les siens ne l’ont pas reçu » (Jean 1. 11). « Fixons les yeux sur Jésus », le vrai Jonas.
S’Il est le fils de Salomon, selon la lignée royale (Mat. 1. 6), Il est le vrai Salomon, le « prince de paix » (És. 9. 6). Sa sagesse surpassait celle de Salomon et aurait dû convaincre les chefs (Luc 4. 22). Encore enfant, Ses réponses les étonnaient (Luc 2. 47 à 52). Salomon était un homme terrestre ; mais le Seigneur venait du ciel et Il incarnait « la sagesse » de Proverbes 8. 27 à 31.
« Sorti de la maison, Il s’assit près de la mer » (ch. 13), se tournant symboliquement vers les nations ; mais manifestant, aussi, qu’Il se mettait désormais au niveau du petit peuple. Les v. 43 à 45 parlent de l’état démoniaque pouvant caractériser un faux chrétien, instruit dans la Parole de Dieu – sa maison est balayée et ornée. Mais, n’ayant pas la vie, il retournera à sa vie de péché et la fin est pire que le commencement (2 Pier. 2. 20 à 22). Le peuple devenu idolâtre, autrefois, avait abandonné les idoles à Babylone. Du temps du Seigneur, les cérémonies conféraient au peuple une belle apparence, mais le temple était vide ! Dieu n’y était plus. Sous la domination de l’antichrist, une idole sera réintroduite dans le temple et le dernier état de la « maison juive » sera pire que le premier.
Le Seigneur, venu au nom de Son Père, étant rejeté, doit prononcer le jugement sur Son peuple, annonçant qu’il recevra celui qui viendra à son propre nom : l’antichrist (Jean 5. 43 ; 2 Thess. 2. 3 et 4). Cet homme de péché, « l’inique », dans un orgueil démoniaque, régnera sur la terre durant un temps très court, se faisant adorer dans le temple de Dieu jusqu’à ce que le Seigneur intervienne et délivre le résidu des Juifs et des nations (Dan. 7. 25 et 26 ; 9. 25 à 27). Les « sept esprits plus méchants » (v. 45), parlent de plénitude de méchanceté inspirée de Satan. L’état du peuple juif sera, alors, pire que le premier, du temps de la transportation à Babylone. Cet antichrist qui s’élève « au-dessus de tout ce qui est appelé Dieu » (2 Thess. 2. 4), s’oppose au Seigneur venu en humilité et « s’abaissant lui-même… jusqu’à la mort de la croix » (Phil. 2. 8).
Rejeté, le Seigneur est contraint de dénouer les liens naturels avec Son peuple : « Qui est ma mère, et qui sont mes frères ? » (v. 48) Cependant, Il tisse de nouveaux liens éternels avec « quiconque fera la volonté de mon Père » (v. 50 ; Luc 8. 21). L’Église sera enlevée avant les terribles jugements réservés à la terre. L’amour du Seigneur pour Sa mère et Ses frères n’est pas en cause. Mais Il ne se laisse pas arrêter dans son ministère par les affections familiales : « Il me faut être aux affaires de mon Père » (Luc 2. 49). Marie, mère du Seigneur, a eu « son âme transpercée par une épée » (Luc 2. 35). À la croix, Il confiera Sa mère à Son disciple (Jean 19. 27). Il dira à Marie de Magdala : « va vers mes frères, et dis-leur : je monte vers mon Père et votre Père, et vers mon Dieu et votre Dieu » (Jean 20. 17).
Ces nouveaux liens reposent sur l’œuvre de la croix (Héb. 2. 9 à 12), et sont en relation avec l’obéissance au Père (Mat. 12. 50). En Marc 3. 34, le Seigneur reconnaît pour Sa vraie famille, tous ceux qui « autour de Lui » feraient la volonté de Son Père : Sa grâce est illimitée.
Obéissant au Père, dans Sa vie d’homme sur la terre, le Seigneur dit : « Je suis dans le Père et le Père est en moi » (Jean 14. 8 à 10).
Les croyants étant « le corps de Christ », sont appelés à marcher dans l’obéissance au Père, afin de vivre ces relations familiales divines, dans une continuelle communion avec Dieu. Le Seigneur dit encore : « Si quelqu’un m’aime, il gardera ma parole, et mon Père l’aimera » (Jean 14. 23). Et au verset 21, Il définit pour nous, Ses critères à Lui, pour juger de qui l’aime ou non : « Celui qui a mes commandements et qui les garde, c’est celui-là qui m’aime ». Il est indispensable de connaître la Parole afin de la vivre de cœur, manifestant ainsi notre amour pour Christ (Éph. 6. 5 et 6). Ayant la vie éternelle, ayons à cœur d’être fidèles à Celui qui nous a tant aimés qu’Il s’est donné Lui-même en rançon pour nous. Et ayons le saint désir de nous engager pour Lui, et de Le suivre comme des « enfants d’obéissance » (1 Pier. 1. 14 et 15).
« Nous, nous l’aimons parce que Lui nous a aimés le premier » (1 Jean 4. 19).
Ch. 13
Le Seigneur rejeté (ch. 12), donne les caractères du royaume de Dieu, le Roi étant dans les cieux : c’est « le royaume des cieux » où Il introduit l’Assemblée qu’Il bâtit durant Son absence (ch. 16. 16 à 18). Au chapitre 17, transfiguré aux yeux de trois de Ses disciples, Il leur montre la gloire future du royaume.
Mais avant cela, « Il sortit de la maison – Israël – et s’assit au bord de la mer » – les nations, agitées et en confusion comme la mer (És. 17. 12) : Il s’assit, paisible, et les foules viennent à Lui. Plus tard, cette même foule criera : « Ôte, ôte, crucifie-le ! »
Désormais, Il ne prêche plus les règles morales qui auront cours durant le royaume millénial – le sermon sur la montagne (ch. 5 à 7) – mais « les mystères du royaume des cieux », exposés dans ce ch. 13, en sept paraboles : la première s’adresse à tous. Les trois suivantes aux foules présentes. Les trois dernières aux disciples seuls.
Ces paraboles dévoilent les nouvelles relations entre le Seigneur et les croyants. La première montre que la Parole – la semence – est la même pour tous, mais sa réception dépend de l’état des cœurs : il peut ne pas y avoir de fruit. Et, s’il y en a, il n’est pas le même pour tous (v. 8). Le Seigneur était venu chercher du fruit dans Sa vigne – Israël – (ch. 21. 33 à 39 ; És. 5. 1 et 2), et n’en a pas trouvé. Le Seigneur parle aux foules en paraboles mais Il ne les explique qu’aux disciples (v. 10 à 15, 18 à 23, 34 à 43, 49 et 50). À ceux qui entendent la Parole et ne la reçoivent pas, toute compréhension est ôtée (v. 12). « Recevez avec douceur la Parole implantée » (Jac. 1. 21 à 24).
Les grains tombés « le long du chemin » sont aussitôt dévorés par « les oiseaux » – Satan (Apoc. 18. 2) – et il ne reste rien. Les Juifs, en général, avaient ces cœurs endurcis, et la parole du Seigneur leur était ôtée aussitôt qu’entendue : Il ne la leur expliquera pas. La venue du Seigneur au milieu de Son peuple ôtait tout prétexte à son incrédulité (Jean 15. 22 à 24).
Nous-mêmes, lisons la Parole avec des cœurs simples et réceptifs, sans nous laisser distraire par les occupations de la vie, afin qu’elle ne soit pas « voilée » pour nous comme pour les incrédules (2 Cor. 4. 3 et 4), et que notre cœur ne soit pas endurci et fermé. Il faut « rôtir sa chasse » (Prov. 12. 27). En Matthieu 6. 26, le Père prend soin de toutes Ses créatures ; mais ici, les oiseaux dévorant les grains peuvent représenter nos propres pensées ne laissant aucune place à la Parole. Ménageons, chaque jour, un moment d’intimité avec le Seigneur pour lire Sa Parole avec prière ; car il est important de porter du fruit pour Dieu. Si nous ne lisons pas, le moment vient très vite où l’âme périclite et la lumière disparaît.
Soyons comme les Israélites dans le désert qui recueillaient la manne chaque matin et s’en nourrissaient. La « manne », pour nous, c’est le Seigneur Jésus, nourriture quotidienne du croyant.
Le chemin, piétiné, caractérise les hommes aux cœurs endurcis par les intérêts mondains : Satan s’empresse d’ôter la Parole entendue (v. 4). La rocaille montre les cœurs superficiels : au premier évènement fâcheux, « le soleil » de l’épreuve brûle ce qui était semé (v. 5 et 6 ; Jean 2. 23 à 25). En Jean 6. 60 à 66, « plusieurs de ses disciples se retirèrent ; et ils ne marchaient plus avec Lui ».
En contraste, Pierre dira : « Auprès de qui nous en irions-nous ? Tu as les paroles de la vie éternelle ; et nous, nous croyons et nous savons que Toi, tu es le Saint de Dieu » (v. 68 et 69) : la foi d’abord, la connaissance ensuite. Au v. 7 et 22, les grains semés « entre des épines » montrent « les soucis de ce siècle et la tromperie des richesses » étouffant la semence : « Ils ne croient que pour un temps » (Luc 8. 13). Ils ne s’opposent pas forcément à la Parole, mais trop de choses encombrent les cœurs et elle est sans fruit. Chemin, rocaille, épines caractérisent les inconvertis. Pour nous, la manière dont la Parole entendue se manifeste dans notre vie, reflète les dispositions du cœur.
Le Seigneur signale un danger, aux v. 5, 20 et 21 : « Aussitôt ils levèrent » et : il « la reçoit aussitôt avec joie » ; mais il est « aussitôt scandalisé ». La Parole doit agir d’abord sur la conscience et produire la crainte du Dieu saint. Ce travail pénible conduit à la repentance et au pardon. « Sonde-moi, ô Dieu, et connais mon cœur… » (Ps. 139. 23). Alors seulement, il y a de la joie : « J’ai de la joie dans ta Parole comme un homme qui a trouvé un grand butin » (Ps. 119. 162). « … Sois apaisé envers moi, pécheur… celui-ci est retourné dans sa maison, justifié » (Luc 18. 9 à 14).
Recevons la Parole de Dieu avec sérieux, non tristement, mais avec confiance : « Béni l’homme qui se confie en l’Éternel et de qui l’Éternel est la confiance » (Jér. 17. 7). « J’ai caché ta Parole dans mon cœur afin que je ne pèche pas » (Ps. 119. 11). « L’entrée de tes paroles illumine, donnant de l’intelligence aux simples » (Ps. 119. 130). Tous confrontés aux « épines », conséquence du péché, ne laissons pas nos circonstances, même pénibles, prendre la place du Seigneur qui nous dirige et nous console : « Je suis avec vous tous les jours… » (Mat. 28. 20).
La richesse a empêché l’homme de Marc 10. 17 à 22, de suivre le Seigneur. Au contraire, « l’eunuque, homme puissant à la cour de la reine des Éthiopiens », ayant compris la Parole de Dieu, « continua son chemin tout joyeux » (Act. 8. 26 à 39). Dieu permet la richesse pour certains croyants ; Il sait pourquoi. Mais « la piété avec le contentement sont un grand gain ». Mais, « ceux qui veulent devenir riches tombent dans la tentation et dans un piège… qui plongent les hommes dans la ruine et dans la perdition » (1 Tim. 6. 6 à 10). « Fuis ces choses » (v. 11).
« Défrichez pour vous un terrain neuf, et ne semez pas au milieu des épines » (Jér. 4. 3). Ne pas confier au Seigneur nos soucis, nos richesses, même (Phil. 4. 6 et 7), c’est « semer au milieu des épines ». En Luc 10. 38 à 42, Marthe, servante zélée, « distraite » par son service, oubliait l’essentiel. Marie, assise aux pieds du Seigneur, l’écoutait avec ferveur : « Elle a choisi la bonne part qui ne lui sera pas ôtée ». « Ne soyez pas en souci » (Mat. 6. 25 à 34). « Mon Dieu suppléera à tous vos besoins selon ses richesses en gloire par le Christ Jésus » (Phil. 4. 19}.
Les mauvais terrains ne pouvant être labourés, restent stériles (v. 4 à 7). La bonne terre (v. 8), sûrement labourée, produit du fruit. Une conscience « labourée » par les souffrances, notamment, prépare à la conversion, si le cœur est disposé à chercher Dieu : « Parle, car ton serviteur écoute » (1 Sam. 3. 10) disait le jeune Samuel. Un cœur endurci peut aussi caractériser les croyants n’écoutant plus la Parole. Sa lecture est primordiale.
La différence des fruits portés (v. 8) est due aux capacités et aux dispositions personnelles. En Matthieu 25. 14 à 21, les talents sont distribués « à chacun selon sa propre capacité ». Les deux premiers rapportèrent autant de fruits qu’ils reçurent de talents : ne cherchons pas à faire plus que ce que le Seigneur nous demande. Mais n’enterrons pas le talent que le Seigneur nous a confié. Nous ne serons pas jugés sur ce que nous n’avons pas reçu, mais sur ce que nous n’aurons pas fait fructifier. Le Seigneur donne les talents et évalue les fruits. L’eunuque d’Actes 8. 26 à 39, avait en lui « une bonne terre » car Il reçut la Parole et « continua son chemin tout joyeux » : la joie du converti est un témoignage. L’apôtre Paul, d’abord persécuteur de l’assemblée, porta de nombreux fruits pour Dieu, dans les souffrances : « Je lui montrerai combien il doit souffrir pour mon nom » (Act. 9. 16) ; et les v. 20 à 22, montrent ses premiers fruits.
« Recevez avec douceur la parole implantée… mettez-la en pratique, ne l’écoutant pas seulement » (Jac. 1. 21 et 22). Matthieu 13. 8 montre que seuls, ceux qui sont convertis peuvent porter du fruit (Col. 1. 9 et 10). Dieu, qui a « préparé à l’avance » les bonnes œuvres pour que nous marchions en elles (Éph. 2. 10), les placera devant nous. La Parole était tombée sur une bonne terre lors de la première prédication de Pierre : « Trois mille âmes furent ajoutées » (Act. 2. 37 à 41) ! Pour porter du fruit selon Dieu, recevons toute la Parole (Ps. 119. 160 ; Prov. 4. 20 à 22), avec les « oreilles » du cœur (Mat. 13. 9).
Le peuple ayant endurci son cœur, Dieu l’endurcit encore plus (v. 10 à 15), comme pour le Pharaon (Ex. 8. 32 ; 9. 7 et 12 ; 10. 20). Le Seigneur, désormais, s’entoure d’un résidu croyant en Lui. C’est à ce résidu qu’Il explique les paraboles dont le sens reste célé pour les autres. La prophétie d’Ésaïe 6. 9 et 10 est rappelée ici, et en Actes 28. 24. Le peuple juif mis de côté pour un temps, Dieu fait entrer les nations dans Sa grâce (Rom. 11. 7, 8 et 25). Dieu fait peser Son gouvernement sur Israël ; mais si un Juif se convertit, Dieu lui fait grâce. « Aujourd’hui, si vous entendez sa voix, n’endurcissez pas votre cœur » (Héb. 3. 7 et 12). « À vous il est donné… à eux, il n’est pas donné » (Mat. 13. 11). Le peuple juif incrédule, ayant promesses et bénédictions, s’en verra dépouillé (v. 12), jusqu’à ce qu’un résidu se repente et croie au Seigneur Jésus (Zach. 12. 10 à 14).
L’Église s’est endurcie quant à la vérité. Mais dans son sein, de nombreuses âmes reçoivent le Sauveur. Les exhortations personnelles adressées à Timothée prennent toute leur valeur (2 Tim. 4. 3 et 4). Après l’enlèvement de l’Église, Dieu enverra sur la terre, « une énergie d’erreur pour qu’ils croient au mensonge » (2 Thess. 2. 11).
Les justes et les prophètes de l’Ancien Testament ont désiré voir et entendre le Seigneur (Mat. 13. 16 et 17). Seul, Jean le Baptiseur, dernier prophète et le plus grand (Mat. 11. 11), l’a vu et entendu : il a compris qu’Il était « l’agneau de Dieu qui ôte le péché du monde » (Jean 1. 29). Les anciens croyants ont « vus ces choses de loin et saluées », « ils recherchaient une patrie » (Héb. 11. 13 et 14) : tout, alors, était en germe, car le Seigneur n’était pas encore venu. Mais les disciples virent « la Parole devenue chair » (Jean 1. 14) et sont « bienheureux ». Cependant, Il leur dit : « Il vous est avantageux que moi je m’en aille » (Jean 16. 7), car la foi est supérieure à la vue et Il établit notre béatitude en Jean 20. 29. Thomas, lui, a cru à Sa résurrection après L’avoir vu.
Les relations divines avec les hommes sont nouvelles : de la loi, nous sommes passés au salut par la foi en Jésus Christ (Jean 1. 17) ; ainsi, notre « héritage est conservé dans les cieux » et « nous tous, contemplant à face découverte la gloire du Seigneur, nous sommes transformés en la même image, de gloire en gloire, comme par le Seigneur en Esprit » (2 Cor. 3. 18). Les anges même, « désirent regarder de près » dans ces choses si précieuses ! (1 Pier. 1. 10 à 12). Le christianisme accepte deux signes visibles seulement : le baptême – témoignage individuel que l’on appartient à Christ – et la cène – témoignage collectif que l’on est membre du seul corps d’un Christ mort.
Des sept paraboles, seule la première n’offre pas de similitude, mais plutôt montre les différents effets de la semence. Des six autres, les trois premières dévoilent les aspects extérieurs du royaume des cieux ; les trois dernières, révèlent sa valeur aux yeux du Seigneur : « Le trésor » (v. 44) ; « la perle de très grand prix » (v. 45 et 46). Enfin, la séparation des justes et des méchants (v. 47 à 50). La misère de l’Église nous humilie d’autant plus que le Seigneur l’estime à une haute valeur !
Aux versets 31, 33, 44, 45 et 47, le Seigneur dit : « le royaume des cieux est semblable » ; tandis qu’au verset 24, Il dit : « Le royaume des cieux a été fait semblable » : cette différence s’explique peut-être par le fait que cette parabole introduit la pensée de l’intervention de l’ennemi corrompant le travail de Dieu dans le royaume. Dans les autres (v. 31 et 33), il est corrompu, et la corruption revêt différents aspects : fausses doctrines et faux chrétiens sont mêlés. Satan a mis à profit notre sommeil spirituel (v. 25 ; Mat. 25 ; Jude 3 et 4). L’ivraie, plante toxique, symbolise « les fils du méchant » (v. 38) : les faux croyants et, peut-être, l’agitation de la chair dans les croyants. Les premiers chrétiens étaient vigilants et l’ennemi ne réussissait pas à introduire le mal au milieu d’eux : les incrédules se tenaient à l’écart par crainte (Act. 5. 11 à 13).
Les hommes se montrent toujours mauvais administrateurs des choses que Dieu leur confie. « Les esclaves » ne sont pas qualifiés, ayant manqué à veiller, pour arracher l’ivraie du milieu du froment. Ce sont les anges qui le feront (v. 41). Pour s’y être essayée, l’inquisition a arraché le blé et laissé prospérer l’ivraie. Le Seigneur connaît la « généalogie » de chacun (Esd. 2. 59 à 63). « Il connaît ceux qui sont siens » (2 Tim. 2. 19).
Dans les versets 28 à 30, le Seigneur dévoile que dans le royaume des cieux, les « fils du méchant » se mêleront aux « fils du royaume ». L’explication de la parabole (v. 37 à 43), montre que le « champ », c’est le monde et non l’Église, dont le rôle n’est pas d’ôter du monde le mal qui s’y développe. Seul, le Seigneur a l’autorité de juger (Act. 17. 30 et 31). « Le fils de l’homme enverra ses anges et ils cueilleront tous les scandales » – occasions de chute. Avant même le jugement réservé aux « fils du méchant » (v. 40), ceux-ci sont « liés en bottes pour être brûlés » (v. 30), regroupés en associations, tandis qu’ils sont encore sur la terre.
Quant à l’assemblée, si elle est incluse, à son niveau céleste, au royaume des cieux, bien qu’étant encore sur la terre (Rom. 14. 17), il faut la distinguer du cercle beaucoup plus vaste du « royaume des cieux » prêché par le Seigneur aux Juifs (ch. 5 à 7), et intéressant Israël et les nations sur la terre milléniale. Cependant, l’Église doit ôter le mal du milieu d’elle-même pour être « une nouvelle pâte » (1 Cor. 5. 1 à 7) ; 2 Tim. 2. 19 ; Jér. 15. 19). Purifions-nous du monde, car nous ne lui appartenons pas (Jean 17. 14), et ne cherchons pas à purifier le monde. Bien des enseignements moraux du royaume des cieux sont, cependant, à retenir.
L’ivraie, c’est avant tout le mal doctrinal sous toutes ses formes, provoqué par l’ennemi, partout où les croyants ne sont pas vigilants. Cette parabole de l’ivraie nous projette au temps de la moisson, où les fils du méchant seront séparés des fils du royaume, pour être jetés au feu. « Alors les justes resplendiront comme le soleil dans le royaume de leur Père » (v. 43). A ce moment-là, il se trouvera encore des croyants sur la terre, ne faisant pas partie de l’Église, déjà enlevée au ciel. Ce jugement séparateur se trouve encore en Apocalypse 14. 14 à 16 – la moisson des justes – et versets 17 à 20, la vendange pour les méchants – c’est-à-dire : la colère de Dieu contre les incrédules.
En Matthieu, il n’est question que de la moisson (v. 30), bien que l’ivraie soit explicitement réservée pour le feu. Le jugement est confié au Seigneur en tant que « fils de l’homme », et non comme Messie. Au ch. 24. 40 et 41, on voit ceux qui sont « pris » pour le jugement et, ceux qui sont « laissés » pour le royaume. Durant la grande tribulation précédant le royaume, plusieurs compagnies de croyants se trouveront sur la terre (Apoc. 7. 1 à 17).
L’évangile de Matthieu est dispensationnel et s’adresse avant tout à Israël ; aussi, le Seigneur fait constamment la liaison entre l’Ancien et le Nouveau Testament, manifestant aux Juifs que les Écritures se réalisaient sous leurs yeux : on trouve déjà « les justes » en Daniel 12. 3. Ce prophète annonce la grande tribulation. C’est pourtant l’évangile de Matthieu qui introduit, pour la première fois, la grande pensée de l’Église (ch. 16. 18). Gardant l’Église à sa place céleste, au sein du royaume des cieux, ces paraboles nous avertissent, car 1 Corinthiens 10. 1 à 12, nous montre que nous sommes spirituellement concernés par ce qui arriva au peuple.
Le v. 33 peut, d’une certaine manière, représenter la partie responsable de l’Église qui a « caché » des pensées humaines et même païennes, au milieu de la vérité divine, « jusqu’à ce que tout fût levé ».
On peut considérer le royaume des cieux d’une manière générale, comme sphère du gouvernement du Seigneur – le Roi – depuis les cieux. Puis, comme prêché par le Messie à Israël. Mais, Israël l’ayant rejeté (ch. 12), le Seigneur se tourne vers les nations (ch. 13), et parle du royaume des cieux « en mystère » (v. 11). Mais, Israël et les nations ayant crucifié le Seigneur, Il dit à Pilate : « Maintenant, mon royaume n’est pas de ce monde » (Jean 18. 36). Alors, Christ ressuscité et glorifié dans le ciel, établit Son royaume de manière mystérieuse, sous la forme de l’Église, jusqu’à son enlèvement au ciel. Ensuite, Christ établira Son royaume millénial, sur Israël et les nations qui appliqueront les préceptes du « sermon sur la montagne » (ch. 5 à 7). Distinguons ces différentes sphères du « royaume des cieux », sans les séparer. Toutes les dispensations ont connu fausses doctrines et faux croyants, et la chrétienté n’y a pas échappé.
Les versets 31 et 32 montrent comment la « graine de moutarde », la prédication de l’évangile par les apôtres et les premiers chrétiens, est devenue « un grand arbre » : un système puissant et orgueilleux où le mal s’est introduit. L’église professante a été protégée des persécutions sous l’empereur Constantin (Apoc. 2. 12 à 15). Elle s’est réfugiée « là où est le trône de Satan » et est devenue puissante sur les rois de la terre ! Alors l’orgueil a introduit les fausses doctrines des pensées humaines et il s’est instauré un clergé puissant, contrairement à Pierre, ancien parmi d’autres, exhortant ceux qui sont à la tête, à ne pas « dominer sur les héritages » (1 Pier. 5. 1 à 3).
Pour les vrais croyants, le Seigneur dit : « Ne crains pas, petit troupeau, car il a plu à votre Père de vous donner le royaume » (Luc 12. 32). Le grand nombre, pour souhaitable qu’il soit, présente aussi des dangers. Christ, riche, s’est fait pauvre, pour nous enrichir (2 Cor. 8. 9). Suivons Ses traces morales.
L’arbre (v. 31 et 32), rappelle Ézéchiel 31. 2 à 6 et Daniel 4. 11 et 12, où la beauté s’élève et s’enorgueillit jusqu’à ce que Dieu abatte l’arbre. Pensons aussi à « la grande maison » de 2 Timothée 2. 20, où se trouvent « des vases à honneur et à déshonneur ». Dans la chrétienté en général, on cherche la force dans le regroupement, au lieu de la séparation de tout mal, moral et doctrinal – le levain.
Les Corinthiens ne manquaient d’aucun don de grâce, mais cette double forme du mal se voyait chez eux (1 Cor. 5. 1 à 7). Soyons « une nouvelle pâte » sans levain (v. 8), en tenant notre chair pour morte. La vraie Église enlevée, Dieu abattra la fausse : « Babylone la grande » (Apoc. 18. 2 et 3). Les oiseaux des cieux peuvent prendre une signification heureuse (Éz. 17. 22 à 24), symbolisant les nations, sous le règne de Christ, se réfugiant sous sa protection.
Israël devait se garder « du levain des pharisiens et des sadducéens » (Mat. 16. 6 à 12) : l’hypocrisie. La saine doctrine des apôtres a été mêlée aux fausses doctrines introduites par le diable. Les « trois mesures de farine » parlent de la nature humaine de Christ qui a souffert. Cela peut représenter la trinité de « Dieu manifesté en chair », dans l’homme Christ Jésus (1 Tim. 3. 16). Christ a été rejeté comme Homme parfait vivant sur la terre : offrande de gâteau sans levain (Lév. 2. 11) ; comme Homme mort sur la croix ; comme Homme ressuscité et glorifié au ciel.
Ces paraboles montrent une progression du mal. Au verset 33, « une femme » cache du levain « dans trois mesures de farine ». Des femmes ont pu apporter de fausses doctrines ; celles-ci ne doivent pas enseigner dans l’assemblée. Trois mesures de farine symbolisent l’humanité de Christ. Lorsque Abraham reçoit ces trois hommes, dont l’un était « l’Éternel » Lui-même (Gen 18), il dit à Sara : « prend vite trois mesures de fleur de farine, pétris, et fais des gâteaux ». Il y a là une pensée de plénitude.
Le levain caché représente la corruption progressant, que seul le feu arrête. Lorsque le Seigneur interviendra par le feu du jugement, toute la chrétienté aura « levé ». La deuxième épître à Timothée montre déjà la progression du mal dans l’Assemblée. À Thyatire (Apoc. 2. 20), « la femme Jésabel… enseigne et égare mes esclaves ». À la fin des temps, à l’apogée du mal, il y a « celui qui retient », le Saint Esprit, qui quittera la terre quand l’Église sera enlevée (2 Thess. 2. 6 et 7). Alors « l’inique » sera révélé (v. 8). Tout cela est en germe dans la parabole du levain. On trouve le levain des pharisiens et des sadducéens – mal doctrinal – et le levain d’Hérode – mal moral.
La manière dont le Seigneur parle en paraboles aux foules répond au Psaume 78. 2, psaume qui nous parle encore. En Marc 4. 33 et 34, les choses sont présentées différemment. Le royaume « en mystère » était inconnu dans l’Ancien Testament, où les Juifs attendaient le Messie. Mais le Nouveau Testament révèle que le Roi est dans les cieux et étend Son royaume en mystère sur les nations. Le Seigneur accomplit les Écritures. Ces dernières paraboles montrent l’aspect extérieur, public, dans ce système mélangé.
Au v. 36, dans l’intimité de Ses disciples, le Seigneur montre, dans « le trésor » et « la perle », le côté caché, intime, précieux à Son cœur, du royaume. Il leur ouvre Ses trésors de la connaissance (Ps. 25. 14). Mais, pour l’acquérir, Il « vend tout ce qu’il a, et achète ce champ-là ». Philippiens 2. 7 et 8 montre l’anéantissement, l’abaissement et le don de Sa vie. Il s’est dépouillé de Ses gloires comme fils de l’homme et Messie, et a donné Sa vie pour acheter le monde, et non le racheter : il lui appartient, bien que Satan en soit encore le « prince ». Au jugement, Il reprendra Ses droits sur le monde.
Un jour, Il enlèvera les pierres précieuses, Ses « rachetés » : « les hommes que tu m’as donnés du monde… » (Jean 17. 6), « à cause de la joie qui était devant lui » (Héb. 12. 2). Israël peut être vu, là (Ps. 135. 4), mais la portée de ces paroles dépasse la sphère d’Israël pour englober l’assemblée que le Seigneur s’est acquise à grand prix. Il a acheté le champ pour avoir le trésor. « La joie qu’il en a » (v. 44) touche notre cœur. Il la voit selon sa propre perfection dans laquelle Il « se la présentera à Lui-même » (Éph. 5. 25 à 27). Cela est encourageant. « Le Seigneur connaît ceux qui sont siens » (2 Tim. 2. 19 ; Mal. 3. 16 et 17).
Le trésor caché rappelle qu’Israël, maintenant, est « caché » dans le monde ; mais cela nous concerne aussi. Le Seigneur prie pour Ses fidèles cachés (Jean 17. 11). Apocalypse 5. 9 dit : « Tu as acheté… de toute tribu etc… » et non racheté qui suppose la rédemption. Dans ce passage, il s’agit du moyen par lequel Dieu a payé : le don de Son Fils. En achetant le monde, Il a acheté – mais non racheté – tous les professants n’ayant pas la vie (2 Pier. 2. 1).
Que ce soit pour « le trésor » – le monde que le Seigneur a « acheté » – ou pour la « perle de très grand prix » – l’assemblée qu’Il a « rachetée » – le Seigneur a « tout vendu ». Dans cette parabole, le « marchand cherche de belles perles », mais il n’en trouve qu’une seule répondant à sa quête ; l’estimant « de très grand prix », il l’achète pour sa beauté. Le Seigneur a acheté le trésor et le champ où Il l’a trouvé : c’est le royaume des cieux en général, dans le monde. Mais pour la perle, Il n’achète pas le champ, parce que l’Église a un caractère céleste reflétant les beautés du Seigneur. Elle est précieuse à Son cœur (Ps. 45. 2, 10 et 11) où, à travers l’épouse juive, on peut voir l’amour du Seigneur pour l’épouse céleste, l’Église. Soit pour acheter le champ ou la perle, le Seigneur « s’en va » (v. 44) et « s’en alla » (v. 46).
Venu du ciel, le chemin du Seigneur sur la terre, montre Son amour : « Le fils de l’homme s’en va » (Mat. 26. 24), montre qu’Il va à la croix, vrai sacrifice pour le péché et vrai « bouc Azazel » (Lév. 16. 3 à 10). « Qui enverrai-je… ? Me voici, envoie-moi » (És. 6. 8) ! Le Seigneur a « acheté » le monde – Il a payé le prix (Apoc. 5. 9) et fera un jour valoir Ses droits en chassant Satan. Mais Il a racheté l’Église, objet de la grâce de Dieu : « De Sion, perfection de la beauté, Dieu a fait luire sa splendeur » (Ps. 50. 2). Sion, à l’orient de Jérusalem, est la montagne de la grâce. Le Seigneur a « donné tous les biens de sa maison pour l’amour, et on l’a méprisé » (Cant. 8. 7).
Le Seigneur « nous a rachetés de la malédiction de la loi » (Gal. 3. 13) ; « rachetés – délivrés – de notre vaine conduite » (1 Pier. 1. 18). Le Seigneur nous a délivrés de notre esclavage et Il « nourrit et chérit » Son assemblée : que notre vie réponde à un tel amour ! Notre responsabilité quant à la ruine de l’Église en général est grande, mais regardons-la avec les yeux et l’amour du Seigneur pour elle, car sa beauté est indestructible. Ne méprisons pas les réunions où le Seigneur a promis Sa présence.
Les ouvriers du Seigneur, rassemblant, par l’annonce de l’évangile, les âmes « pêchées » dans le monde – par les pêcheurs (Mat. 4. 18 et 19) – s’ils sont fidèles, doivent distinguer les vrais croyants dont ils prennent soin, des simples professants dont ils ne s’occupent pas ; de même que les esclaves ne devaient pas s’occuper d’arracher l’ivraie du champ de froment (v. 29). Ce seront les anges qui, au jugement, s’occuperont des faux croyants et les jetteront dans la fournaise (v. 49 et 50). 1 Corinthiens 5. 13 nous invite à « ôter le méchant du milieu de nous-mêmes » : il s’agit d’une purification et non d’un jugement en condamnation. Comment distinguer un vrai croyant d’un faux ? En nous référant à Lévitique 11. 9. Les bons poissons devaient avoir des écailles : les vrais croyants doivent être revêtus de « l’armure complète de Dieu » (Éph. 6. 11 à 18), pour ne pas laisser le monde pénétrer leur vie.
De même, les bons poissons devaient avoir des nageoires : les croyants doivent avoir l’énergie de remonter le courant du monde (Phil. 3. 14). La fidélité conduit à une marche difficile dans ce monde opposé mais, si nous marchons comme le monde, notre marche nous condamne au jugement gouvernemental de Dieu. Cherchons l’approbation du Seigneur, et non celle du monde.
Le royaume a pris deux formes : l’ancienne qui ne concernait que les Juifs et qu’ils connaissaient : le royaume du Messie durera de « génération en génération » (Dan. 4. 34 ; 6. 26), et la nouvelle, qu’ils ignoraient et qui s’étend aussi aux nations. Mais le Seigneur montre qu’il fallait être « disciple » (v. 52), pour recevoir cette nouvelle disposition et la garder comme un « trésor ».
Le Seigneur avait expliqué ces paraboles aux disciples, mais, malgré leur affirmation (v. 51), leur compréhension était faible, ainsi qu’il arrive à nos cœurs oublieux ! « Ô gens sans intelligence et lents de cœur à croire… » (Luc 24. 25 à 27) ! L’eunuque d’Actes 8. 30 et 31 est humble : il ne comprend pas ce qu’il lit, mais il déclare son ignorance. Reconnaissons que nous ne comprenons pas toujours et que nous oublions souvent ce que le Seigneur nous enseigne. Disposons notre cœur à rechercher la Parole, à la pratiquer et à l’enseigner (Esd. 7. 10). Nous comprendrons mieux les liens entre l’Ancien et le Nouveau Testament, et l’Esprit Saint pourra nous donner des « choses nouvelles » qui s’ajouteront à des « choses vieilles » que nous aurons déjà comprises (v. 52). Le Seigneur goûtera, alors, ces « fruits exquis, nouveaux et anciens » (Cant. 7. 13). « Que ce que vous avez entendu dès le commencement demeure en vous » (1 Jean 2. 24 ; Ps. 119. 129), et rejetons toute nouveauté étrangère à la Parole (2 Jean 9).
En Jean 4. 43 à 45, le Seigneur est reçu en Galilée, tandis qu’Il est rejeté des chefs religieux, en Judée ; pourtant, les v. 53 à 58 de Matthieu 13, montrent l’incrédulité des gens de « son pays », Nazareth en Galilée, où l’on ne voit en Lui que « le fils du charpentier », malgré les miracles qu’Il faisait ! Ils connaissaient ses frères et ses sœurs : le Seigneur était, pour eux, une pierre d’achoppement (1 Pier. 2. 6 à 8). « Ils étaient scandalisés en Lui ». Il y a danger à recevoir le Seigneur extérieurement, sans l’engagement du cœur.
Malgré leur incrédulité, le Seigneur les enseigne, dans Sa grâce, « dans leur synagogue » (v. 54). En Luc 4. 16 à 29, on veut Le précipiter du haut d’une montagne. Ils résistaient à la vérité et la Parole était sans fruit (2 Tim. 3. 6 et 7). Le Seigneur « s’étonnait de leur incrédulité » (Marc 6. 5 et 6). Bien que croyants, si nous laissons nos cœurs s’endurcir, la Parole restera fermée pour nous. La foi seule discerne en Lui le Fils de Dieu, le Messie (Mat. 11. 6). Que nos cœurs soient sensibles, quand le Seigneur nous est présenté par Sa Parole. Christ avait été « dépeint, crucifié » aux Galates, mais ils étaient « déchus de la grâce » en revenant à la loi (Gal. 5. 4).
Dieu se plairait à Se manifester en puissance, dans nos vies et dans l’assemblée, si notre foi était plus vigoureuse ! « Sans la foi, il est impossible de Lui plaire » (Héb. 11. 6). Il se complaît toujours à honorer la foi. L’incrédulité manifestée « dans son pays », se trouvait aussi dans « sa maison » (v. 57) : cela se voit en Marc 3. 21, où « ses proches… disaient : il est hors de sens »; en Jean 7. 1 à 5 : « ses frères non plus ne croyaient pas en Lui ». Mais après Sa résurrection, on trouve « la mère de Jésus, et ses frères » qui « persévéraient… dans la prière » avec les disciples (Act. 1. 14).
Ch. 14
La renommée du Seigneur parvient jusqu’à Hérode le tétrarque, fils d’Hérode, meurtrier des enfants de Bethléem. Cependant, la corruption et la violence se manifestent dans le crime d’Hérode : après qu’il a fait décapiter Jean le baptiseur, sa conscience mal à l’aise lui suggère une pensée superstitieuse : Jésus ne peut être que Jean ressuscité ! Marc 6. 16 à 20 révèle l’influence que Jean exerçait sur Hérode qui le « craignait », et auquel il obéissait lorsqu’il s’était entretenu avec lui.
Mais, la haine d’Hérodias pour le prophète trouve, dans les promesses imprudentes d’Hérode, l’occasion de s’assouvir : enlacé par ses propres paroles, Hérode fera mourir Jean, bien qu’il s’en affligeât (v. 9). Attention à nos propos qui peuvent, dans certaines circonstances, être des pièges se refermant sur nous. La conscience que l’homme a acquise en Éden, après le péché, lui permet de discerner entre le bien et le mal (Gen. 3. 22). Shimhi avait conscience du mal qu’il avait fait à David (1 Rois 2. 44).
La loi a rendu le « péché excessivement pécheur », mais le Saint Esprit en nous, nous aide à distinguer le bien du mal et nous pousse à la repentance. Pour « les incrédules, rien n’est pur, mais leur entendement et leur conscience sont souillés » (Tite 1. 15). Leur conscience peut être « cautérisée » (brûlée) (1 Tim. 4. 2). La conscience doit être éclairée par l’Esprit de Dieu qui, seul, donne l’énergie de juger le mal en nous et de l’abandonner. Il nous faut une conscience sensible, mais non « maladive » qui créerait du tourment.
En Luc 13. 31 à 33, le Seigneur, averti qu’Hérode qui veut le tuer, répond : « Dites à ce renard : voici… il faut que je marche aujourd’hui et demain et le jour suivant… » Dieu a retiré Son serviteur Jean de la scène, mais le Seigneur, Lui, poursuit Son service jusqu’à ce qu’il soit accompli. Il en est ainsi de tout serviteur de Dieu.
Le cœur corrompu d’Hérode l’a poussé au crime (Mat. 14. 4) : le péché en entraîne toujours de plus graves. Jean, serviteur fidèle, reprenait Hérode de son péché – ces « œuvres infructueuses des ténèbres » (Éph. 5. 11). Cependant, celui-ci, même poussé par sa femme, n’aurait pas dû se venger : « … ne vous vengeant pas vous-mêmes » (Rom. 12. 19). Jacques, frère de Jean, a, lui aussi, donné sa vie (Act. 12. 2), et Pierre a été délivré (v. 3 à 12). La foi est éprouvée tantôt par la mort, tantôt par la délivrance (Héb. 11). Le Seigneur Lui-même a été mis à mort « par le conseil défini de Dieu et sa préconnaissance » (Act. 2. 22 et 23), mais les hommes en sont responsables.
La fille d’Hérodias, « enseignée » par sa mère, réclame froidement la tête de Jean. Elle la recevra dans un plat et la portera à sa mère, sans émotion ! Pour elle, le péché est chose banale ! De même que pour Étienne (Act. 8. 1 et 2), des hommes pieux prirent soin du corps de Jean, selon Psaume 116. 15 et Romains 8. 11. On trouve la même piété chez David, pour la mort d’Abner (2 Sam. 3. 31 à 33). Ils étaient fidèles à l’enseignement divin (Deut. 4. 5). Puis ils cherchèrent la consolation auprès de Jésus (v. 12). Jéhoiakim lui, a été enterré « de l’ensevelissement d’un âne » (Jér. 22. 19).
Dieu se sert de la méchanceté d’Hérode pour réaliser Ses plans : s’Il permet la mort de Jean le baptiseur, c’est afin que ses disciples suivent le Seigneur désormais. Le Seigneur, cousin de Jean selon la chair (Luc 1. 36, 39 à 45), est en peine de sa mort, préfigurant déjà la Sienne. Parfaitement Dieu et homme, souffrant dans Son cœur, Il se retire dans un lieu solitaire. Jean avait été « la lampe ardente et brillante » annonçant la venue de « la vraie lumière » (Jean 1. 8 et 9) : le Seigneur avait « un témoignage plus grand » (Jean 5. 35 et 36), mais les hommes L’ont rejeté.
Le Seigneur poursuivait la prédication de Jean (Mat. 3. 2 ; 4. 17) pour la repentance, bien qu’Il y ajoutât la grâce : c’était un lien de plus avec son précurseur. Cependant, Il poursuit Son œuvre (v. 13 à 21), auprès de cette foule qui plus tard, criera : « Ôte, ôte, crucifie-le ! » Ému de compassion, Il les guérit et, préfigurant l’abondance du millénium, Il réalise le Psaume 132. 15, en « rassasiant de pain ses pauvres ». Remarquons qu’Il guérit avant de nourrir : le Seigneur nous « guérit » des conséquences du péché avant de nourrir nos âmes de Sa Parole.
C’est le seul miracle que les quatre évangiles rapportent ; il nous montre, par l’attitude des disciples, que l’incrédulité est l’état naturel de notre cœur : à cette heure tardive, il est raisonnable de « renvoyer les foules » démunies (v. 15). Nous savons rarement utiliser la puissance du Seigneur pour nos besoins, ou nous oublions Ses bienfaits passés (Mat. 15. 32 et 33 ; Marc 8. 13 et 14). Pierre, aux versets 28 et 29, use d’une foi hardie qui nous manque souvent. Déjà, en 2 Rois 4. 42 à 44, Dieu avait multiplié la nourriture pour le peuple qui suivait Élisée. La Parole est la même, quelle que soit la dispensation. La foi honore Dieu qui bénit.
Jean 6. 8 et 9, nous apprend que c’est « un petit garçon » qui possédait ces pains et ces poissons, probablement reçus de ses parents : ceci rappelle la responsabilité des parents de donner à leurs enfants selon leurs besoins. Dans sa simplicité, cet enfant a donné ce qu’il possédait, et ce peu s’est tourné en bénédiction pour beaucoup. Le Seigneur dit : « Apportez-les-moi ici » (v. 18). Si peu que nous ayons, ne le gardons pas pour nous : apportons-le d’abord au Seigneur : il en multipliera les bénédictions et il y en aura de reste.
La petite fille de 2 Rois 5. 1 à 19, adressait son maître, par quelques paroles simples, à « l’homme de Dieu », et le lépreux fut guéri. Matthieu nous fait sentir notre indigence face aux besoins. Dieu peut bénir avec « cinq paroles » spirituelles (1 Cor. 14. 19) si nous donnons ce que le Seigneur donne, et non ce qui viendrait de nous. Les sœurs, à leur place, sont aussi concernées.
Le Seigneur agit avec ordre et bienséance : il fait asseoir hommes femmes et enfants ensemble (v. 19, 15 et 35 ; Luc 9. 14). C’est une leçon pour nos rassemblements. Alors, chacun a été nourri, comme le peuple ramassait la manne et, personne n’en manquait. Ne limitons pas les grâces de Dieu. Le Seigneur a béni en regardant vers le ciel : n’oublions pas de rendre grâces pour la nourriture que Dieu bénit par sa Parole et la prière (1 Tim. 4. 4 et 5). Imitons « Paul qui rendit grâces à Dieu devant tous » (Act. 27. 35). La nourriture prise avec actions de grâces est « sanctifiée » – mise à part par Dieu.
Le Seigneur rassasie les foules, et il reste douze paniers pleins (v. 20 et 21) : le chiffre douze rappelle la perfection de l’administration confiée à l’homme : le Seigneur avait dit à Ses disciples : « vous, donnez-leur à manger » (v. 16). On a les douze tribus ; les douze portes de la Jérusalem céleste (Apoc. 21. 12). Au ch. 15. 37, il y avait « sept corbeilles pleines » : c’est la perfection divine, seule. L’abondance exclut le gaspillage. Du côté du Seigneur, rien ne manque : nourrissons-nous abondamment de Sa Parole. « Douze paniers pleins », « sept corbeilles pleines » : la plénitude de la bonté divine est manifestée. Retenons la nourriture spirituelle reçue (Jean 6. 12 ; 1 Sam. 3. 19), et faisons part aux absents, de ce que nous recueillons (Néh. 8. 3 à 10).
Ayant bénéficié de ce miracle, les foules veulent faire roi le Seigneur (Jean 6. 14). Alors, après avoir renvoyé le peuple, Il désire s’isoler avec Dieu et faire faire une expérience aux Siens : Il « contraint les disciples », peut-être réticents, à s’embarquer sans Lui, « à monter dans la nacelle et à le précéder à l’autre rive » (v. 22). De plus, ils auraient voulu renvoyer les foules à vide (v. 35 et 36). « Mes pensées ne sont pas vos pensées… » (És. 55. 8 et 9).
Le Seigneur était abaissé et, les disciples comme les foules, nourrissaient des pensées d’élévation : « Est-ce en ce temps-ci que tu rétablis le royaume pour Israël ? » (Act. 1. 6 et 7) Ce n’était pas le moment et, Il les envoie « à l’autre rive ». Nous avons là l’histoire d’Israël et de l’Église : Israël, pour le Seigneur, est « désert » et, pour le peuple, « l’heure est passée » (v. 15) : il a rejeté son Messie. Le Seigneur, remonté au ciel, « sur la montagne », prie pour les Siens. Dans la tempête, les disciples représentent le résidu juif durant « la détresse de Jacob ». Puis, Pierre marchant sur les eaux, figure l’Église se séparant des Juifs pour s’avancer seule au-devant du Seigneur. Mais, ayant détourné de Lui ses regards, elle s’est enfoncée. Enfin, le Seigneur reprendra Ses relations avec Son peuple qui, reconnaissant son messie, L’adorera (v. 32 et 33).
Comme le Seigneur au v. 23, ou Paul en Actes 20. 13, nous avons souvent besoin d’être seuls avec Dieu, afin d’être fortifiés et rafraîchis dans Sa communion. Dans les orages, nous faisons l’expérience des soins de Dieu. Seuls dans la tempête, les disciples apprennent à mieux connaître le Seigneur : « Tu es le Fils de Dieu ! » En Marc 6. 50 à 52, « ils n’avaient pas été rendus intelligents par les pains, car leur cœur était endurci ». C’est Dieu qui avait « envoyé la tempête… » (Ps. 107. 23 à 30), afin qu’ils connaissent le Seigneur d’une manière toute nouvelle. C’est de Lui que nous « viennent les maux et les biens » (Lam. 3. 38). Pris dans les difficultés, les disciples crient : « C’est un fantôme ! » Marie de Magdala, dans sa peine, ne reconnaît pas le Seigneur ressuscité.
Par contre, Job avait reçu des maux de la part de Dieu, mais reconnaissait Sa main (Job 2. 10). Même s’Il « crée les ténèbres » (És. 45. 6 et 7 ; Amos 3. 6), Son amour demeure (Rom. 8. 34 à 39). Jean tombe comme mort devant le Juge. Mais II lui dit : « Ne crains point » (Apoc. 1. 17). Il marche sur les eaux parce qu’Il est Dieu (Job 9. 8), et Il nous dit : « C’est moi ». Reconnaissons la voix du Seigneur et recevons-Le (Jean 6. 21).
Malgré un doute, Pierre, animé d’une foi enfantine, est encouragé par la voix du Seigneur, à obéir pour marcher sur les eaux. Il dut avancer ainsi sur une certaine distance, avant que sa foi ne défaille car, lorsqu’il enfonce, Le Seigneur n’a qu’à tendre la main pour le secourir. Il ne se débat pas pour sortir de difficultés, mais crie aussitôt au Seigneur. Voilà un modèle pour nous : écouter la voix du Seigneur, Lui obéir et chercher le secours auprès de Lui, car il nous est impossible d’affronter nos circonstances sans Lui : « Séparés de moi, vous ne pouvez rien faire » (Jean 15. 5).
Le Seigneur apprécie ces élans d’une foi simple (Jér. 2. 2 et 3). Pierre avait dit : « commande-moi d’aller à toi ». C’est au Seigneur qu’il voulait aller. Est-ce le but de notre vie quotidienne ? Aller à Jésus évite tout égarement, et la foi dans Sa puissance nous garde de nous enfoncer dans les tourmentes (1 Pier. 1. 3 à 5). À l’image de Pierre marchant sur les eaux tant qu’il « fixait les yeux sur Jésus » (Héb. 12. 2) ; nous nous enfonçons quand nous regardons à la violence du vent. Le Seigneur lui fait un doux reproche, mais lui tend Sa main secourable (v. 31). Dans nos défaillances, la Parole relève notre courage : c’est la main du Seigneur qui se tend vers nous. « …à celui qui a le pouvoir de vous garder sans que vous bronchiez… gloire, majesté, force et pouvoir… » (Jude 24 et 25 ; Rom. 16. 25). « Que l’épreuve de votre foi… soit trouvée tourner à louange, et à gloire… dans la révélation de Jésus Christ » (1 Pier. 1. 7).
La foi change toutes les perspectives et chasse la crainte. En Nombres 13, la foi des espions défaille car, s’ils reconnaissent que le pays est bon, ils y ont vu des géants. Caleb, lui, déclare : « Montons hardiment » (v. 31). Regardons « aux choses qui ne se voient pas et qui sont éternelles » (2 Cor. 4. 18) car : « le juste vivra de foi ».
Enfin, les disciples prennent conscience que Jésus est le Fils de Dieu et Lui rendent hommage (v. 33 ; Zach. 12. 10 à 14). Le prétexte du rejet du Seigneur par Son peuple était : « il s’est fait Fils de Dieu » (Jean 19. 7). Dans cette épreuve, le Seigneur voulait enseigner quelque chose de Lui-même à Ses disciples (v. 33), car la discipline n’est pas toujours un châtiment, mais une leçon. Le calme se fait quand le Seigneur monte dans la nacelle, car Il contrôle l’épreuve (1 Cor. 10. 13). « En toutes choses, exposez vos requêtes à Dieu… et la paix de Dieu gardera vos cœurs… » (Phil. 4. 4 à 7). Et : « Ce que vous avez et appris et reçu… faites ces choses, et le Dieu de paix sera avec vous » (v. 9).
À Génésareth, où le démoniaque avait été délivré, les habitants avaient d’abord chassé le Seigneur (Mat. 8. 34). Mais, l’homme guéri avait été renvoyé chez lui pour y témoigner de la bonté de Dieu (Marc 5. 18 à 20). Dès lors, les gens Le reconnaissent et Lui apportent les malades, qu’Il guérit. Le témoignage fidèle du démoniaque délivré portait du fruit pour Christ. Par la prière, portons fidèlement les âmes et ceux qui se portent mal dans l’assemblée, au Seigneur Jésus, afin qu’Il les guérisse de leur état. Prophétiquement, le résidu juif reconnaîtra son Messie. Alors, s’établira le royaume millénial et ses bénédictions se répandront sur les nations.
Ch. 15
Revenu à Jérusalem où Dieu avait mis la mémoire de Son nom, c’est là que le Seigneur va rencontrer l’hypocrisie et l’opposition : après avoir miséricordieusement nourri les foules, le Seigneur a affaire avec la dureté des chefs du peuple qui regardent… à la propreté des mains !
Se laver était une ordonnance de la loi, dans certains cas bien établis et, les sacrificateurs devaient se laver à la cuve d’airain ; mais les chefs en avait fait une « tradition » quotidienne qu’ils ajoutaient à la loi : c’était des « commandements d’hommes » (v. 9) qui asseyaient leur autorité et flattaient leur orgueil. Les pharisiens, redoutés du peuple, tenaient à leur réputation, mais ils détournaient la loi de sa vraie signification.
Paul, pharisien, aurait eu de quoi se glorifier quant à la chair, mais il rejetait tout cela comme des ordures (Phil. 3. 4 à 9).
Ils étaient des « plantes que le Père n’avait pas plantées » et qui seraient « déracinées » (v. 13). Leur piété n’était qu’apparence mais ils n’avaient pas la vie de Dieu. Gardons-nous d’ajouter à la Parole des commandements légalistes (Col. 2. 8, 20 à 23). La simple Parole divine touche le cœur et la conscience. Le Seigneur prononcera, à leur adresse, des « Malheur à vous, scribes et pharisiens hypocrites » (ch. 23. 13 à 39), car la confession leur était étrangère. Le Seigneur veut la purification intérieure, tandis qu’une religion s’attache à la purification extérieure.
Le secours qu’ils devaient à leurs parents qu’ils abandonnaient à leurs besoins, ils prétendaient en faire un don à Dieu, se donnant bonne apparence. Ils annulaient la loi (Ps. 119. 126) qui dit : « Honore ton père et ta mère » et : « Que celui qui médira de père ou de mère meure de mort » (v. 4). Prenons garde à la manière dont nous parlons de nos parents : si nous en disons du mal, le Seigneur nous disciplinera (Deut. 27. 16 ; Prov. 23. 22). Ce commandement de Matthieu 15. 4, est repris en Éphésiens 6. 1 à 3, s’adressant aux chrétiens : ils doivent obéissance et secours à leurs parents dans le besoin ou dans la vieillesse (1 Tim. 5. 4).
Prenons garde à la chair qui se satisfait d’apparence religieuse en rajoutant à la Parole (Éccl. 7. 16). N’oublions pas le jugement de nous-mêmes. Le Seigneur ramène les pharisiens au cadre de la famille, institution divine et sacrée, où le père et la mère sont des piliers. Le Seigneur a un service à nous confier à chacun, mais pas au point de négliger les liens familiaux. La séparation – pharisiens signifie séparés – doit être du cœur, par amour pour Christ.
Le ch. 15 commence par ce mot : « Alors » : c’est au moment où le Seigneur guérissait les malades que les pharisiens sans repentance, accusent le Seigneur et les Siens de manquer à la tradition ! Quelle souffrance pour Lui, mais aussi, quelle sagesse ! C’est par une question fondamentale qu’il répond à leur superficialité, les accusant à Son tour, d’annuler la loi divine pour sauvegarder leur tradition (Marc 7. 11 à 13). Le Seigneur est bien « la lumière » mettant à nu la dureté de cœur de ces hommes qui devaient conduire le peuple dans la lumière divine, mais l’entraînaient dans leurs propres ténèbres. Les pharisiens empêchaient tout exercice des enfants, en s’emparant des dons qui revenaient aux parents !
Le Seigneur qualifie « d’hypocrites » les pharisiens qui se donnaient bonne apparence, mais dont l’état de cœur ne correspondait en rien à la réalité. En présence de telles personnes trompeuses, la Parole dit : « Détourne-toi de telles gens » (2 Tim. 3. 1 à 5). Le Seigneur dit : « Laissez-les » (v. 14) ; Il les compare à des « aveugles, conducteurs d’aveugles », tous voués à tomber « dans une fosse », car, enseignant sans la vie de Dieu, ils frelataient la Parole. Ces paroles dures étonnent dans la bouche du Seigneur. Il est plein de grâce, mais Il est aussi la lumière mettant tout en évidence. Il marche « au milieu des sept lampes d’or » et « ses yeux sont comme une flamme de feu » (Apoc. 1. 12 à 14).
Déjà, Jean le Baptiseur les avait appelés « race de vipères » (Mat. 3. 7) et avait montré « la cognée mise au pied de l’arbre ». Le Seigneur les fustigera aussi : « Serpents, race de vipères » (Mat. 23. 33), et les voue à être déracinés (Mat. 15. 13). Le Seigneur leur dit : « Malheur à vous… » (Mat. 23. 13). Le Seigneur, désirant, dans Sa grâce, toucher leur conscience, les renvoie à la citation d’Ésaïe qui, déjà, dénonçait l’hypocrisie des cœurs : « Ils m’honorent des lèvres, mais leur cœur est fort éloigné de moi » (v. 6). Les disciples sont offusqués des paroles du Seigneur aux pharisiens (v. 12), mais la répréhension du Seigneur a toujours pour but d’amener les âmes à la grâce ; en ce sens, Ses paroles, parfois dures, sont des paroles de grâce. Au désert, « les serpents brûlants » faisant mourir le peuple, devaient lui faire comprendre que c’était Satan qui les poussait à la révolte. La Parole de Dieu était pour eux « un chant agréable », mais qu’ils ne « pratiquaient nullement » (Éz. 33. 30 à 32).
Où en sommes-nous, nous-mêmes, dans nos manifestations de piété ? Prenons garde aux apparences trompeuses (1 Sam. 16. 6 et 7 ; Mat. 7. 21). Les pharisiens, « sépulcres blanchis remplis d’ossements » (Mat. 23. 27), montrent leur hypocrisie devant Pilate : ils n’entrent pas au prétoire pour ne pas se souiller, mais ils condamnent le Seigneur (Jean 18. 28 à 30). À Thyatire, Jésabel – la fausse prophétie – égare ceux qui la suivent, par des commandements d’hommes. Les pharisiens étaient « des guides aveugles » (Mat. 23. 16). En Jean 9, prenant occasion de la guérison de l’aveugle-né, le Seigneur oppose la cécité physique qu’Il guérit avec amour, et la cécité morale et prétentieuse des pharisiens, dans laquelle le Seigneur les laisse (v. 39 à 41). C’est l’intérieur qu’il faut purifier, la source de tout mal (Marc 7. 8). Le Seigneur appelle la foule et lui enseigne que les mains non lavées ne souillent pas l’homme, mais ce qui vient du cœur.
La loi parlait de souillures extérieures contractées par contact avec des choses souillées – un mort, par exemple. Mais le Seigneur transpose cet enseignement à la souillure du cœur (v. 19 et 20). Seule, la confession purifie de la souillure intérieure. La bouche révèle souvent l’état du cœur : prenons-y garde (Prov. 4. 23) et, surveillons notre bouche (Prov. 13. 3). Soyons « enracinés », « édifiés », « affermis » (Col. 2. 6 et 7 ; Ps. 1. 1 à 3), afin de ne pas être « sans racines » (Mat. 13. 20 et 21). Le Seigneur nous enjoint de « sonder les écritures » et de les garder : « les lèvres du sacrificateur gardent la connaissance » (Mal. 2. 7).
Le verset 15 montre l’erreur des disciples habitués à recevoir l’explication des paraboles. Mais les paroles du Seigneur (v. 11), n’étaient pas une parabole : il fallait les comprendre au premier degré. De nombreux passages de la Parole ont des significations profondes, mais il faut aussi les comprendre simplement : c’était le cas ici. Le cœur du Seigneur est peiné de l’incompréhension des disciples, mais II leur montre que Ses paroles étaient simples et directes : c’est ce qui sort du cœur qui souille l’homme ! et premièrement, les mauvaises pensées, source de tout péché. La Parole est cette arme « puissante par Dieu… amenant toute pensée captive à l’obéissance de Christ » (2 Cor. 10. 3 à 5 ; Phil. 4. 8). Les bonnes pensées amènent de bonnes actions.
Les pharisiens s’attachaient à la purification extérieure, alors que c’est le cœur qui est souillé et peut manifester sa corruption (Gal. 5. 19 à 21). On ne peut empêcher les mauvaises pensées du cœur naturel ; mais nous péchons à les entretenir. Le nouvel homme, lui, ne peut pas pécher, car c’est Christ formé en nous (1 Jean 3. 9). « Le fruit de l’Esprit est l’amour, la joie, la paix, la longanimité, la bienveillance, la bonté, la fidélité, la douceur, la tempérance » (Gal. 5. 22).
Bien des personnes du monde ont un caractère aimable et peuvent faire des « bonnes œuvres » ; mais Ésaïe dit : « … toutes nos justices sont comme un vêtement souillé » (És. 64. 6). Nous pouvons, nous aussi, faire des œuvres qualifiées de « bonnes », mais seules, « les bonnes œuvres que Dieu a préparées à l’avance, pour que nous marchions en elles » (Éph. 2. 8 à 10) Lui sont agréables. Dieu nous montre ce qu’est l’homme naturel : usons des ressources que nous possédons en Christ, afin que la corruption du cœur ne se manifeste pas. « Tenez-vous vous-mêmes pour morts au péché, mais pour vivants à Dieu dans le christ Jésus » (Rom. 6. 11). Laissons-nous conduire par l’Esprit (Gal. 5. 24 et 25) et soyons occupés des bonnes choses de Philippiens 4. 8.
L’ennemi cherche à nous persuader que nous parviendrons toujours à « échapper au piège de l’oiseleur ». Ce fut la faute de Samson (Jug. 16. 5 à 21). Il se disait : « Je m’en irai comme les autres fois, et je me dégagerai » (v. 20) ; ce fut sa perte (v. 21) !
Après les mauvaises pensées, les meurtres (v. 19). Chose horrible ! Capables du pire, nous avons besoin d’être gardés, « sages quant au bien et simples quant au mal » (Rom. 16. 19). « Ne prenez pas soin de la chair pour satisfaire à ses convoitises » (Rom. 13. 14).
La venue du Seigneur à Tyr et à Sidon, hors du territoire d’Israël, préfigurait la grâce divine pour les nations (Act. 28. 28), mystère qui était encore caché. Les Cananéens auraient dû être détruits (Deut. 7. 1 et 2). Les disciples auraient voulu chasser durement cette femme qui distinguait le Fils de David. Le Seigneur ne lui répond pas, voulant lui montrer qu’elle n’a aucun droit aux bénédictions réservées à Israël (v. 24). La femme comprend, et L’implore en l’appelant : « Seigneur ». Il éprouve sa foi en lui rappelant son indignité (v. 26). Elle accepte de prendre la dernière place et se contentera des miettes (v. 27). Alors Jésus honore sa foi par Sa puissance. C’est encourageant pour nous : s’Il ne répond pas immédiatement à nos prières, persévérons et attendons Sa réponse.
La réponse du Seigneur à la Cananéenne est conforme au caractère de l’évangile de Matthieu. Il est le Messie venu pour Israël (v. 24). Cette étrangère n’avait aucun droit aux bénédictions du peuple de Dieu (Éph. 2. 11 à 13). Ézéchiel 34. 11 à 16 annonçait que l’Éternel prendrait soin de ses brebis d’Israël. Le Seigneur l’a réalisé ici-bas partiellement à cause de l’incrédulité de la masse du peuple et des chefs : « Il vint chez soi et les siens ne l’ont pas reçu » (Jean 1. 11).
Le millénium réalisera pleinement les prophéties et les bénédictions pour Israël. Cependant, Son peuple le rejetant, la grâce atteint les nations : « C’est peu de chose que tu me sois serviteur pour rétablir les tribus de Jacob… je te donnerai aussi pour être une lumière des nations, pour être mon salut jusqu’au bout de la terre » (És. 49. 6). La grande foi de cette femme, qui honore Dieu, est exaucée. Dieu répond toujours à la foi, où qu’elle se trouve, et le Seigneur, dans les contrées de Tyr et de Sidon, va à la rencontre de la foi.
En Marc 7. 24 et 25, le Seigneur voulait rester caché dans une maison ; mais la femme, ayant entendu parler des miracles de Jésus, discerne que Celui dont elle a besoin est là, près d’elle, alors elle sort vers Lui. Le travail du Seigneur peut commencer dans cette âme affligée : elle a déjà compris qu’elle n’a aucun droit au Fils de David, elle l’appelle « Seigneur » et Lui rend hommage. Il faut qu’elle prenne conscience de son indignité : elle accepte de prendre la place des chiens et insiste ; elle se contentera des miettes (v. 27). Alors, il n’y a plus d’obstacle à la grâce divine, illimitée : le Seigneur exauce sa prière.
Méphibosheth reconnaîtra son indignité devant David qui, alors, le fera asseoir à sa table (2 Sam. 9. 7 à 13). Le Seigneur « fait lever le misérable… et le fait asseoir avec les nobles » (1 Sam. 2. 8 ; Ps. 113. 7). Pour être les objets de la grâce de Dieu, il nous faut reconnaître notre indignité.
Il est triste que le peuple terrestre ait rejeté son Messie, venu premièrement pour lui. Luc 15. 28 à 32 illustre ce refus obstiné des Juifs, d’entrer dans la maison du Père et de goûter à la joie du salut par grâce. Israël, héritier des promesses, a refusé les bénédictions ! Alors « Dieu, de ces pierres – les nations – a suscité des enfants à Abraham » (Mat. 3. 9).
Le chien, dans l’Ancien Testament, est un animal impur. Dans le Psaume 22. 16, « les chiens » montrent la méchanceté des hommes crucifiant le Seigneur. Ici, « les chiens » (v. 26), démontrent l’indignité des nations devant Dieu.
En Lévitique 13. 13, un lépreux était impur tant qu’il y avait en lui de la chair vive ; mais dès que la lèpre recouvrait son corps tout entier, qu’il n’avait plus aucune illusion sur son état, il était déclaré « pur ». Il est bon que nos prières soient brèves et précises comme celle de cette femme qui insiste pour être exaucée. La veuve de Luc 18. 2 à 8 persévère aussi jusqu’à l’exaucement. Jacob lutte avec Dieu (Gen. 32. 26), et obtient la bénédiction. Le Seigneur a des bénédictions infinies que nous limitons par notre foi faible. Souvent le Seigneur dit : « Qu’il te soit fait comme tu as cru » (Mat. 8. 13) : Il répond à la mesure de la foi, bien qu’Il donne, quelquefois, bien plus à notre insu. Être né dans l’Assemblée ne dispense pas d’une rencontre personnelle avec le Seigneur. Gardons tous « le bon dépôt » (2 Tim. 1. 14).
Près de Tyr et de Sidon, le Seigneur va au-devant d’une âme ayant un besoin exprimé avec foi. Puis, en Galilée, Il guérit de nombreux malades. Qu’une âme seule ou des foules cherchent le secours auprès de Lui, le Seigneur agit en grâce. Les muets font penser à ceux que leur état empêche de rendre grâces ; les aveugles, à ceux qui ne peuvent voir les merveilles divines ; les boiteux, à ceux qui ne peuvent marcher dans les sentiers de Dieu. Le Seigneur les guérit (Ex. 15. 26). Ce verset promettait des bénédictions conditionnelles à Israël, mais Il connaissait toutes les maladies liées à son infidélité. Pour nous, Dieu nous demande d’avoir foi en Jésus Christ.
La montagne parle de communion avec Dieu : « sur la montagne », le Seigneur prononce Son sermon pour Israël (ch. 5, 6 et 7) ; « Il monta sur une montagne… pour prier » (ch. 14. 23) ; Au ch. 15. 29 à 31, Il guérit les foules et multiplie les pains sur la montagne ; c’est sur « une haute montagne » qu’Il est transfiguré devant Ses trois disciples (ch. 17. 1 et 2) ; au ch. 26. 30, « Ayant chanté une hymne… ils s’en allèrent à la montagne des oliviers » ; après sa résurrection, « les onze disciples s’en allèrent… sur la montagne où Jésus leur avait ordonné de se rendre. Et l’ayant vu, ils lui rendirent hommage » (ch. 28. 16 et 17). Le Seigneur goûtait la communion avec Son Père et Ses disciples. C’est du ciel que « nous vient le secours » (Ps. 121. 1). Sur la montagne, le Seigneur s’assit : goûtons, nous aussi, la paix dans la présence de Dieu.
Les foules, impuissantes, jettent de nombreux malades aux pieds du Seigneur qui est leur dernier espoir, et Il les guérit. Pourtant « elles s’étonnèrent » des miracles tout en glorifiant « le Dieu d’Israël » (v. 31) ! La gloire de Dieu doit être le seul but de tout service. La maladie de Lazare avait pour fin la gloire de Dieu (Jean 11. 4 et 40).
Le chiffre cinq : cinq pains, cinq mille hommes, montrait la faiblesse de l’homme. Douze paniers de morceaux de reste, montrent la responsabilité administrative confiée à l’homme (ch. 14. 17 à 21). Au ch. 15, le Seigneur prend l’initiative. Là, tout est parfait : sept pains, sept corbeilles de morceaux de reste : sept indique la perfection. Quatre mille hommes avaient mangé : quatre est un chiffre complet. Malgré les doutes des disciples (v. 33), le Seigneur ne leur fait aucun reproche et se sert de leurs maigres ressources qu’Il multiplie (Ps. 132. 15). Il doit souvent recommencer les mêmes leçons pour nous. En 2 Rois 4. 42 à 44, lors d’une famine, Élisée avait multiplié peu de nourriture et avait nourri cent hommes, et « ils en eurent de reste ».
Aux ch. 14 et 15, le Seigneur guérit avant de nourrir : Il a guéri nos âmes de leurs infirmités quant à Dieu, avant de les nourrir par Sa Parole. C’est dans la proximité avec Dieu sur la montagne, que nous avançons vers « l’état d’hommes faits » (Éph. 4. 12 et 13). Paul préférait édifier avec cinq paroles intelligentes qu’avec dix mille incompréhensibles (1 Cor. 14. 19). Les disciples voulaient « renvoyer les foules » (ch. 14. 15), mais le Seigneur les emploie pour les nourrir. Il rend grâces ou bénit, avant de rompre le pain (ch. 14. 19 ; ch. 15. 36 ; Luc 22. 14 à 20 ; 24. 30). Imitons notre modèle (1 Tim. 4. 4 et 5). Dieu bénit en faisant du bien ; nous bénissons en disant du bien (Éph. 1. 3).
Ch. 16
On trouve trois catégories de personnes : les pharisiens et les sadducéens, incrédules et autoritaires qui rejettent l’enseignement du Seigneur. Les foules, trouvant en Lui un grand homme de bien soulageant leur misère. Enfin, Pierre et ses condisciples : enseigné de Dieu, Pierre reconnaît le Seigneur comme « le Christ, le Fils du Dieu vivant » (v. 16). Ces trois catégories de personnes existent encore.
Ce chapitre nomme l’assemblée pour la première fois, en relation avec le royaume des cieux (v. 18 et 19). C’est une conséquence du rejet du Seigneur par Israël. Le Seigneur bâtit Son assemblée et rien ne prévaudra contre elle. Au ch. 17, Il dévoile la gloire future du royaume. Les pharisiens, la secte la plus exacte, et les sadducéens négateurs de la résurrection, s’unissent pour haïr le Seigneur et L’éprouver, en demandant un signe du ciel (v. 1 ; 22. 15). Ils doutaient de l’origine divine des miracles qu’ils voyaient. Tempête apaisée, malades et infirmes guéris, morts ressuscités, qui pouvait faire ces miracles, sinon Dieu ?
En Jean 10. 24 et 25, le Seigneur déclare que Ses œuvres sont de Dieu. « Jésus… puissant en œuvre et en paroles » (Luc 24. 19) Un « signe des temps » flagrant était au milieu d’eux : « Emmanuel » (Dieu avec nous) était là (És. 7. 10 à 14) ; mais ils Le rejetaient, ainsi qu’Achaz, en son temps, voilait son incrédulité sous une fausse piété. Dieu était prêt à lui donner un signe d’en haut ou d’en bas : il n’y a pas de différence pour la puissance divine. L’incrédulité entrave notre progression spirituelle et étonne toujours le Seigneur (Marc 8. 11 et 12 ; 9. 19), toujours prêt à manifester pour nous Sa puissance. Pharisiens et sadducéens, cette « génération méchante et adultère » se caractérisaient par l’hypocrisie (Luc 12. 1) : méchante, car portant les caractères de Satan (le méchant) – adultère, car le peuple béni de Dieu rejetait son Messie. Ne soyons pas « amis du monde » : ce serait de l’adultère vis à vis de Dieu (Jac. 4. 4). Les affections du Dieu jaloux L’ont conduit à choisir Israël : « J’ai aimé Jacob… » (Mal. 1. 3).
Nous avons des signes, aussi : « connaissant le temps que c’est déjà l’heure de nous réveiller du sommeil… la nuit est fort avancée, et le jour s’est approché… » (Rom. 13. 11 et 12) : les circonstances du monde et de l’assemblée montrent le retour du Seigneur proche. Falsifier la Parole, c’est pécher. « Le signe de Jonas » (Mat. 12. 39 à 42) parle de la mort et de la résurrection du Seigneur. Ici, il évoque l’abandon du peuple par son Messie : « Et les laissant, il s’en alla » (v. 4). Si le cœur s’endurcit et poursuit la vanité (Osée 12. 2), Dieu agit en conséquence (Éz. 3. 24 à 26 ; Osée 14. 17). En Luc 11. 29 à 32, il annonce le jugement, « l’œuvre inaccoutumée » de Dieu (És. 28. 21), sur le peuple incrédule qui a lassé Sa patience. Le jugement de Ninive, annoncé par le prophète, a produit la repentance de toute la ville – Israël a dû être jugé et chassé en l’an soixante-dix.
Les hommes distinguent les apparences du ciel pour prédire le temps qu’il fera, mais Il faut la vie divine du croyant et l’action du Saint Esprit pour discerner « les signes des temps » relatifs au Seigneur, sinon, le Seigneur ne se fie pas à l’homme (Jean 2. 23 à 25). Luc 15. 22 relève la responsabilité des Juifs.
Nos œuvres supportent-elles la lumière du sanctuaire ?
Les disciples, animés de pensées terre à terre, ne discernent pas la portée spirituelle de l’exhortation du Seigneur : « Voyez, et soyez en garde contre le levain des pharisiens et des sadducéens ». C’est un avertissement contre les dangers des doctrines hypocrites des pharisiens, présentant une bonne apparence mais sans la vie de Dieu (Luc 12. 1). Quant aux sadducéens, ils niaient la résurrection et la vie éternelle (Mat. 22. 24 à 32, ainsi que l’existence des anges et des esprits (Act. 23. 6 à 8). Ces dangers existent toujours.
Ce n’était pas du levain du pain que le Seigneur parlait. Il était venu pour sauver Son peuple et établir Son royaume. Mais le peuple rejetait son Roi, et c’est le cœur étreint que le Seigneur doit l’abandonner. Il a traversé toute la mer de Galilée en pensant à l’opposition des pharisiens et des sadducéens ; ce n’est qu’en arrivant à l’autre rive (v. 5), qu’Il met les disciples en garde contre l’enseignement pervers, entaché de péché, des chefs religieux, car le Seigneur le compare au levain, image du péché. Le levain a été introduit sur la terre, dans le royaume des cieux (Mat. 13. 33), car l’Église a rajouté et retranché à la vérité, devenant « la grande maison » (2 Tim. 2. 20). Retenons la vérité. Le levain est le mal moral et doctrinal que l’homme religieux mêle à la Parole : c’est le « vieux levain » de 1 Corinthiens 5. 6 : soyons plutôt « une nouvelle pâte, sans levain » (v. 7). Lévitique 2. 4 interdisait le levain dans l’offrande de gâteau : il n’y avait aucun péché en Christ.
La tendance humaine est au raisonnement, preuve du manque ou de l’absence de foi. Les disciples « raisonnaient en eux-mêmes » (v. 7). Peiné, le Seigneur doit les réveiller : « Pourquoi raisonnez-vous… ? » (v. 8), « n’entendez-vous pas et ne vous souvient-il pas… ? » (v. 9). « Comment ne vous souvient-il pas… ? » (v. 11) Laissons le Saint Esprit « amener toutes nos pensées captives à l’obéissance de Christ » (2 Cor. 10. 3). « Faites toutes choses sans murmures et sans raisonnements » (Phil. 2. 14). Les murmures prouvent la méfiance envers Dieu, et les raisonnements, la confiance en soi-même.
Si proches du Seigneur, les disciples ne le comprenaient pas souvent, car ils n’avaient pas encore reçu le Saint Esprit (Jean 16. 7 à 13). En Actes 2, le Saint Esprit ouvrant leur intelligence spirituelle, Pierre, dans une seule prédication amènera trois mille âmes au Seigneur. Le Seigneur a souvent fait des miracles pour nous, mais dès qu’une difficulté surgit, notre foi défaille vite ! Comme aux disciples d’Emmaüs, le Seigneur peut nous dire : « Ô gens sans intelligence et lents de cœur à croire… » (Luc 24. 25).
Le Seigneur rappelle Sa puissance manifestée par deux fois, en l’occurrence, dans Sa question : « combien de paniers en recueillîtes-vous (des restes) ? « …combien de corbeilles en recueillîtes-vous ? » (v. 9 et 10) « Alors, ils comprirent » (v. 12). « Et leurs yeux furent ouverts » (Luc 24. 31). Le Seigneur voulait leur révéler qu’Il quittait Son peuple (depuis le ch. 13. 1). « Voici, votre maison vous est laissée déserte » (ch. 23. 28), et le remplaçait par l’assemblée (v. 13 à 20).
Le Seigneur insiste souvent, afin que nous comprenions ce qu’Il veut nous révéler de Son amour et de Sa puissance. Alors « nos cœurs brûlent pour Lui » (Luc 24. 32). Les Juifs attendaient bien le royaume pour Israël ; mais l’évangile de Matthieu, évangile du Roi rejeté, ouvre la perspective du « royaume des cieux » et de « l’assemblée » : cette révélation nouvelle était inconnue de l’Ancien Testament. C’est hors du territoire d’Israël, à Césarée de Philippe, montrant ainsi que la grâce, rejetée par les Juifs est offerte aux nations, que le Seigneur interroge Ses disciples (v. 13) : « Qui disent les hommes que je suis, moi, le fils de l’homme ? » Il prend le titre de « fils de l’homme » dans son humilité lorsqu’Il est rejeté, qu’Il exercera des jugements (v. 27), et lorsqu’Il dévoile Sa gloire future (ch. 17. 1 à 9). Rejeté de la terre, c’est Lui qui régnera sur elle (Ps. 8. 3 à 6).
Le Seigneur commence à parler à Ses disciples de Ses souffrances, de Sa mort et de Sa résurrection, alors qu’ils attendaient qu’Il établisse Son royaume (Act. 1. 6 à 8).Et Il les avertit qu’Il va mourir, mais les encourage en leur révélant Sa résurrection.
On a vu les chefs religieux, incrédules et ennemis moqueurs. Ici, on trouve de bonnes opinions sur le Seigneur (v. 14), mais complètement erronées. Ces pensées humaines ont toujours cours dans la chrétienté. Une appréciation juste du Seigneur ne peut venir que de l’action du Saint Esprit dans le cœur (v. 16 et 17). Les Juifs, connaissant les Écritures, auraient dû reconnaître qui Il était (Mat. 1. 23). En Matthieu 3. 17, Dieu déclare publiquement : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé ». La révélation divine, seule, est la vérité.
Les réponses diverses du v. 14, montrent les Juifs tournés vers le passé – les prophètes. Le Seigneur apportait des choses nouvelles dans la connaissance desquelles Il veut entraîner Ses disciples. La réponse de Pierre comporte trois éléments de la vérité : « Tu es le Christ », le Messie, l’héritier des promesses, l’envoyé de Dieu à Son peuple. « Le Fils de Dieu » qui est engendré de Lui (Ps. 2. 2 ; 6. 7). Enfin, le Dieu « vivant », en qui se trouve la vie éternelle et qui la donne à quiconque croit et participe, ainsi, à la vie divine (2 Pier. 1. 3 et 4). La question du Seigneur est toujours actuelle : « Et vous, qui dites-vous que je suis, moi, le fils de l’homme ? » La réponse de Pierre ouvre la porte à une révélation fondamentale, l’assemblée.
D’autres disciples ont reconnu en Jésus le Fils de Dieu : Nathanaël (Jean 1. 50) ; Marthe ; (Jean 11. 27). Cela leur a été révélé par Dieu, car ils se tenaient près du Seigneur avec des cœurs ouverts à la vérité. Le Seigneur peut dire avec bonheur à Pierre : « Tu es bienheureux… car la chair et le sang ne t’ont pas révélé cela, mais mon Père qui est dans les cieux » (v. 17). Ainsi, chaque croyant est un « bienheureux ». Mais ce verset 17 nous montre que nous ne pouvons rien recevoir de Dieu, si ce n’est par le Saint Esprit, dans l’humilité (1 Cor. 2. 13 et 14). « Nul ne peut venir à moi, à moins que le Père qui m’a envoyé ne le tire » (Jean 6. 44). Pierre en a fait l’expérience : lorsqu’il se tient près de Dieu, il reçoit Ses communications ; mais lorsqu’il se confie en ses propres pensées, il s’égare et le Seigneur doit le reprendre (v. 23).
« Le secret de l’Éternel est pour ceux qui le craignent, pour faire connaître son alliance » (Ps. 25. 14) « La crainte de l’Éternel est le commencement de la connaissance » (Prov. 1. 7).
Le Seigneur change le nom de Simon en « Pierre », « Céphas » comme étant une petite pierre – pietros – dans l’édifice que construit le Seigneur, verset très mal interprété dans la chrétienté. Le « roc » du verset 18 désigne la vérité concernant la déclaration de Pierre, (v. 16), sur le Seigneur : c’est le roc, la masse : pétra. Nous sommes des petites « pierres vivantes » sur le rocher : C’est Christ, qui bâtit Son assemblée et tout est parfait. Il est le fondement (1 Cor. 3. 11) et nous sommes édifiés « une maison spirituelle » (1 Pier. 2. 4). Le Seigneur est la « maîtresse pierre du coin », sur laquelle Il bâtit Son assemblée. Cette pierre est « précieuse aux yeux de Dieu ; merveilleuse à nos yeux » de croyants ; mais pour les incrédules, elle est « une pierre d’achoppement, un rocher de chute » (1 Pier. 2. 6 à 8). C’est sur cette pierre du coin que « tout l’édifice croît » (Éph. 2. 19 à 22).
Dans l’épître aux Corinthiens, la responsabilité des croyants est mise en avant ; nous pouvons apporter de bons ou de mauvais matériaux (1 Cor. 3. 12 à 15), entraînant une récompense ou une perte.
En Matthieu, c’est le Seigneur qui bâtit Son assemblée qui fait partie du royaume des cieux (v. 18), mais elle n’est pas le royaume. Pierre, quant à lui, se voit confier les clefs du royaume, et non de l’assemblée ; et il a ouvert, fidèle à la mission confiée par le Seigneur, la porte du royaume (Act. 1. 6 à 8), d’abord aux Juifs (Act. 2. 1 à 41) ; et « le Seigneur ajoutait tous les jours à l’assemblée ceux qui devaient être sauvés » (v. 47) ; ensuite aux Samaritains (Act. 8. 14 à 17) et, enfin, aux nations (Act. 10).
L’action prépondérante de Pierre s’étend jusqu’au ch. 10 et il n’a pas de successeurs ecclésiastiques. Mais dès que l’apôtre Paul révéla les vérités concernant l’assemblée, Pierre s’est effacé et a repris son service comme apôtre des Juifs. De même, il n’a jamais reçu le pouvoir de lier ou délier quoi que ce soit dans le ciel, mais sur la terre seulement. Cependant, ce qu’il liait ou déliait sur la terre, recevait sa sanction dans les cieux (v. 19). Après lui, lier ou délier au nom du Seigneur, est devenu la prérogative de l’assemblée (ch. 18. 18 à 20). En Actes 8, Simon le magicien était lié à son péché ; de même, en Actes 5. 1 à 10, Ananias et Sapphira.
Le hadès (v. 18 et 11. 23), désigne l’empire de la mort, différent de la géhenne, lieux des tourments infernaux. En Matthieu 18. 17 et 28, le Seigneur donne, par anticipation, des instructions pour le temps de l’assemblée. De même, le sermon sur la montagne, bien qu’ayant une valeur morale pour les croyants actuels, prendra toute sa signification durant le millénium. Matthieu seul parle de l’assemblée : le Messie étant rejeté de son peuple, il est trop tard pour lui : il n’est plus question qu’Il soit présenté comme le Christ (v. 20). Désormais, la grâce refusée par les Juifs est offerte aux nations et, c’est l’assemblée chrétienne établie sur la terre, qui a le témoignage en dépôt. Les Juifs recevront le Seigneur lorsqu’Il établira Son royaume : mais entre Son rejet et Sa réception, l’assemblée est établie. Le temple de Jérusalem où Dieu n’était plus, est appelé « votre maison » (Mat. 23. 38 et 39). Pour le moment, la « maison de Dieu », c’est l’Église (1 Cor. 3. 16 ; 1Tim. 3. 14 et 15).
Pour la réalisation des promesses faites autrefois aux Juifs, et pour l’établissement de l’assemblée chrétienne, il fallait la mort de Celui en qui les disciples voyaient le Christ : Ils ne comprenaient pas qu’Il devait mourir pour être d’abord, « un Sauveur » (Luc 2. 8 à 11), pour les Juifs premièrement, les nations, et même pour la création entière (Héb. 2. 9). Il présente lui-même Sa mort comme une nécessité et, Il ira jusqu’au bout, comme un « lion… qui ne se détourne devant qui que ce soit » (Prov. 30. 10).
Juifs et nations sont coupables de la mort du Seigneur (Mat. 20. 17 à 19) : les chefs religieux ont excité le peuple à exiger Sa crucifixion (Jean 19. 15) et nous étions représentés, par anticipation, dans les Romains exécutant la condamnation. Anciens, principaux sacrificateurs et scribes représentent les responsables du peuple, les intermédiaires entre Dieu et lui, et ceux qui l’enseignaient. De toute éternité, Dieu avait établi comme nécessité que son Fils vînt mourir (Ps. 40. 7 et 8 ; Jean 4. 34). Il devait accomplir les Écritures (Luc 24. 26 et 27) ; Il l’avait annoncé avant et après la croix, mais les disciples ne comprennent pas (v. 22). Sa mort les choque, alors qu’ils espéraient l’établissement de Son règne glorieux : ils attendaient la délivrance nationale que le Seigneur apportera au millénium, mais le Seigneur était venu, d’abord, pour la délivrance des âmes.
Les disciples avaient retenu les paroles du Seigneur : les anciens, les sacrificateurs, les scribes devaient Le faire souffrir et Le condamner à mort (ch. 16. 21) et ils reprennent ces mêmes paroles en Luc 24. 20, mais ne comprennent pas ! Ils doutent encore, lorsque la résurrection, pourtant annoncée, est attestée (Luc 24. 21 à 24). Ils ont bien entendu le Seigneur leur annoncer Sa mort, mais ils n’ont pas retenu qu’Il leur parlait aussi de Sa résurrection (v. 21). Cependant, la réaction de Pierre prouve son amour pour le Seigneur (v. 22).
Nous leur ressemblons beaucoup, et ne retenons pas toujours l’enseignement des Écritures : comme Pierre, nous savons dire « non » au Seigneur (Mat. 26. 31 et 35; Jean 13. 6 à 8 ; Act. 10. 13 et 14). Si nous laissons faire la propre volonté qui peut se traduire par de la « bonne volonté », nous ne discernerons pas la pensée de Dieu, et nous sommes en danger de nous laisser conduire par les suggestions de Satan (v. 23). La note du v. 22, indique : « Seigneur, propice pour toi » : comme si le Seigneur avait besoin de propitiation ! alors que, peu avant, Pierre le déclarait « Fils du Dieu vivant ». Prenons garde, quant à nous, à ne pas être en scandale au Seigneur Lui-même. La réponse de Pierre était comme un piège tendu sous les pas du Seigneur.
La réaction de Pierre, lorsque le Seigneur leur annonce Ses souffrances, Sa mort et Sa résurrection, lui attire une réponse cinglante : « Va arrière de moi, Satan, tu m’es en scandale » (v. 23). Alors, le Seigneur rappelle la nécessité du renoncement à soi-même pour Le suivre. En Matthieu, Il appelle : « vous tous qui vous fatiguez et qui êtes chargés », à venir « à Lui ». Ensuite, il faut faire un pas de plus pour « venir après Lui » (ch. 16. 24) : alors, c’est le renoncement à la propre volonté, pour être disponible pour faire la volonté du Seigneur.
Ce n’est plus le « moi », le centre de nos affections, mais Christ. Si le « moi » est mon centre, Christ est dehors et ma propre volonté me domine. Si Christ est mon centre, le « moi » est dehors, et Christ dirige ma vie. Il doit être notre modèle (Phil. 2. 8). Il disait : « Je fais toujours les choses qui lui plaisent » (à Dieu). Il est important que nous réalisions journellement notre mort avec Christ, pour Le laisser vivre Sa vie sainte en nous (Gal. 2. 20), et pour qu’Il soit le seul but de notre vie (Phil. 1. 21). « Prendre notre croix », c’est appliquer chaque jour la mort de Christ au vieil homme qui est en nous, car Dieu l’a jugé définitivement et en a fini avec lui. « Le vieil homme a été crucifié avec Lui… tenez-vous vous-mêmes pour morts au péché » (Rom. 6. 6 et 11). « Portant toujours… le mourir de Jésus » (2 Cor. 4. 10). On ne peut suivre le Seigneur sans cela. Le Seigneur avertit que si quelqu’un n’est occupé que de jouir du monde, il perdra sa vie ; mais si quelqu’un renonce à sa vie mondaine, il gagnera la vie éternelle. Un chrétien mondain perdra sa couronne. Une vie avec Christ pour centre et pour but, est une vie abondante, qui L’honore.
L’exemple de Moïse nous enseigne le vrai chemin (Héb. 11. 24 à 26), afin « de saisir ce qui est vraiment la vie » (1 Tim. 6. 17 à 19). Prions pour nous-mêmes et pour les autres, et n’ayons pas les mêmes aspirations que le monde. Luc 12. 16 à 21, montre la vanité d’une vie égoïstement mondaine (1 Tim. 6. 17 à 19). Soyons plutôt « riches quant à Dieu » (v. 21) Nous sommes exhortés à « travailler à notre propre salut avec crainte et tremblement » (Phil. 2. 12). À la fin de sa course, Paul disait : « J’ai achevé la course, j’ai gardé la foi » (2 Tim. 4. 7). Même les liens familiaux les plus précieux ne doivent pas entraver une marche « avec le Seigneur » (Mat. 10. 37 à 39).
Le ch. 16 de Matthieu nous conduit à l’abaissement, comme le Seigneur « s’est abaissé Lui-même » (Phil. 2. 7 et 8). Mais « l’abaissement va devant la gloire » (Prov. 15. 33). C’est vrai pour le Seigneur et Il nous encourage à marcher sur Ses traces.
Le verset. 27 annonce la venue du « fils de l’homme dans la gloire de Son Père avec ses anges », pour le jugement du monde. « Il jugera en justice la terre habitée tout entière » (Act. 17. 30 et 31). Mais il y aura des récompenses pour ceux qui auront suivi. Dans notre chapitre, il est question de « la gloire de Son Père ; au ch. 25. 31, il s’agit de Sa propre gloire. Les disciples attendaient le règne de gloire du Seigneur, et Il leur enseigne à se renoncer eux-mêmes ! On comprend leur déception. Cependant, dans sa miséricorde, le Seigneur va leur donner un encouragement : quelques jours plus tard, Il prendra avec Lui trois disciples auxquels Il dévoilera sa gloire future (ch. 17).
Ch. 17
Pierre, Jacques et Jean sont plusieurs fois choisis par le Seigneur pour être avec Lui (Marc 14. 32 et 33 ; Luc 8. 51) : ils furent considérés, plus tard, comme étant des « colonnes » (Gal. 2. 9).
« Sur une haute montagne », le Seigneur anticipe pour eux, Sa glorieuse domination milléniale. La splendeur de Son visage dévoile Sa pureté intérieure, et Ses vêtements lumineux, la perfection de Ses œuvres dont Il est comme revêtu.
En Luc 9. 28 à 32, les disciples, accablés de sommeil, devront se réveiller « pour voir sa gloire ». Dans la présence du Seigneur, il nous arrive de ne pas voir Sa gloire, parce que nous dormons. Les disciples attendaient un Seigneur glorieux et Il leur parle de Sa mort, et de renoncement à eux-mêmes. Mais la gloire suit la mort. Voir le Seigneur glorieux était un privilège : c’était voir Dieu (Jean 14. 7 et 9 ; 1 Tim. 6. 16) ! Plus tard, Pierre, appréciera pleinement cette scène glorieuse (2 Pier. 1. 16 à 18). Mais Il annonce aussi le jugement (ch. 16. 27). « Son visage, comme le soleil quand il luit dans sa force » (Apoc. 1. 16) : rien ne Lui est caché. Ésaïe 52. 13 à 15 parle de ceux qui verront Sa gloire et Sa puissance dont ils n’auront pas entendu parler. Mais pour le résidu juif et les croyants des nations, après l’enlèvement de l’Église, « le soleil de justice » se lèvera et « la guérison sera dans ses ailes » (Mal. 4. 2 ; Apoc. 7. 4 et 9). Ainsi, un petit nombre de Juifs sera guéri de son incrédulité et des infidélités passées.
C’est déjà notre part, par la foi, de contempler Sa gloire (2 Cor. 3. 18 ; 4. 6). C’est la contemplation de Christ dans Sa vie et dans Sa gloire, qui nous fait croître spirituellement. Efforçons-nous de toujours mieux Le connaître dès maintenant ; notre jouissance de Lui, déjà, mais aussi au ciel, n’en sera que plus grande.
La grâce de Dieu se manifeste en ceci, que ce sont « deux hommes » (Luc 9. 30), qui apparaissent en gloire, et non des anges : Moïse, législateur et médiateur et Élie, le prophète. Cependant ces deux hommes ne parlent pas de Sa gloire, mais de Sa mort, car c’est sur Sa mort seule que repose l’accomplissement de toutes les promesses faites au peuple.
Moïse est un type de Christ ayant passé par la mort (Deut. 34. 1 à 6) ; Élie typifie le Seigneur dans Son élévation au ciel. Comme le Seigneur, ces deux hommes de Dieu ont jeûné, en leur temps, quarante jours et quarante nuits. De même, certains croyants ne connaîtront pas la mort, mais seront enlevés vivants au ciel. La loi et la prophétie conduisent à Christ : elles devront s’effacer pour ne laisser voir que le Seigneur seul. Lorsque la nuée lumineuse couvre les trois disciples, seul, le Seigneur est proposé à leur contemplation (v. 8).
Pierre, connaissant le Seigneur comme « le Christ, le Fils du Dieu vivant » (ch. 16. 16), le met ici au même niveau que Moïse et Élie. Il nous arrive, à nous aussi, d’être inconséquents avec ce que nous croyons concernant le Seigneur. Les disciples sont troublés par la vision inattendue de Sa gloire, et Pierre, pensant peut-être à la fête des tabernacles – type de la gloire du millénium, la dernière fête à l’Éternel – propose de faire trois tentes : « une pour toi, et une pour Moïse et une pour Élie » « car il ne savait que dire » et « il ne savait ce qu’il disait » (Marc 9. 6 ; Luc 9. 33). Mais Pierre oublie qu’on n’en était encore qu’à la première fête et que le Seigneur était le véritable Agneau de la pâque. Devant l’erreur des disciples, Dieu revendique la prééminence de Son Fils, corme au baptême de Jean. À la fois Fils de Dieu et fils de l’homme, le Seigneur est le médiateur entre Dieu et les hommes (1 Tim. 2. 5 et 6). Témoins privilégiés de Sa gloire, les disciples le rabaissent au niveau des autres hommes, mais Dieu ne peut accepter cela.
Moïse représentait la loi de Sinaï – mesure de justice pratique que les hommes auraient dû manifester devant Dieu. Mais elle n’avait d’autre conséquence que de condamner les hommes, incapables d’y satisfaire. Élie incarnait la prophétie ayant pour but de ramener le peuple à l’Éternel. Mais la prophétie avait également échoué. Le Seigneur apportait la grâce divine devant laquelle la loi et la prophétie devaient s’effacer.
Autrefois, dans le désert, lorsque Moïse eut achevé le tabernacle, la nuée – manifestant la présence de Dieu – le remplit et personne ne pouvait s’y tenir (Ex. 40. 34 et 35). De même, pour l’inauguration du temple de Salomon, la nuée le remplit de nouveau, et les sacrificateurs ne pouvaient se tenir dans le temple (2 Chron. 7. 1 et 2). Mais ici, la grâce de Dieu se révèle en ce que les trois disciples sont recouverts par la même nuée et ne sont pas anéantis ! L’économie de la loi s’était terminée au ministère de Jean le Baptiseur (Mat. 11. 13). Dieu ne dit pas au verset 5 : « Celui-ci est mon Fils »…que vous devez aimer; mais Il Le présente corme l’objet des délices du Père. Comme nous devrions L’aimer à notre tour « à la louange de la gloire de sa grâce » (Éph. 1. 6) !
Ce n’est que bien plus tard que Pierre a pleinement apprécié cette scène grandiose dont les trois disciples furent les témoins (2 Pier. 1. 16 à 18). Nous connaissons le Seigneur comme Celui qui est venu dans l’humilité ; mais le jour vient où nous Le contemplerons dans la plénitude de Sa gloire.
D’abord épouvantés par cette vision glorieuse du Seigneur, les disciples Le retrouvent, l’instant d’après, de façon intime « seul avec eux » (Marc 9. 6 à 8). Le Seigneur « s’est abaissé Lui-même » et était dépendant de Son Père (Jean 5. 30 à 40 ; Phil. 2. 6 à 8 ; Héb. 2. 8 ; 12. 2 ; Phil. 2. 9), et « Dieu l’a haut élevé ». Mais en tant que Fils de Dieu, Il est égal à Dieu (Jean 8. 18 et 19).
Le peuple juif connaîtra la gloire du millénium sur la terre, et nous dans le ciel, pour l’éternité. Mais tout repose sur la mort du Seigneur, Sa résurrection et Son exaltation à la droite de Dieu. Les Juifs croyaient à la résurrection des morts à la fin des temps (Jean 11. 23 à 26). Mais la résurrection comporte plusieurs phases dont le Seigneur est les prémices.
L’expression « ressuscité d’entre les morts » se trouve, ici, pour la première fois, en contraste avec la résurrection des morts que les Juifs connaissaient. Job lui-même en parle, ainsi que Marthe, en Jean 11. 23. Mais le Seigneur est « la résurrection et la vie » ; Il a été ressuscité d’entre les morts, Lui « les prémices, puis ceux qui sont du Christ, à sa venue ; ensuite la fin… » (1 Cor. 15. 23 et 24). Les incrédules morts ressusciteront pour le jugement (Apoc. 20. 12 à 15).
Le Seigneur confirme qu’Élie devait venir avant la manifestation du Messie (Mal. 4. 5) mais, tout en faisant allusion à Jean le Baptiseur, déjà venu et mis à mort (v. 12), Il prophétise une nouvelle manifestation de l’esprit d’Élie durant la grande tribulation (v. 11) : les deux témoins d’Apocalypse 11. 1 à 6, portent le caractère d’Élie. Le Seigneur sera rejeté comme le fut le précurseur (v. 12).
Au moment glorieux sur la montagne avec le Seigneur, succède la descente dans la plaine. Désirant comprendre les Écritures, ils posent une question au Seigneur qui ouvre leur intelligence (v. 13). Posons, nous aussi, des questions au Seigneur qui répondra à nos besoins, afin de ne pas être « ballottés… par tout vent de doctrine » (Éph. 4. 14). Les chefs posaient des questions-pièges ; ne les imitons pas.
Aux v. 12 et 22, Il leur annonce encore Ses souffrances ; mais les disciples, attristés de Sa mort, oublient Sa résurrection. « Ne fallait-il pas que le Christ souffrît ces choses et qu’il entrât dans sa gloire ? » (Luc 24. 26). Étant « scellés du Saint Esprit de la promesse » gardons toute la Parole. Dans la plaine, ils retrouvent les détresses de l’homme. En Marc 9. 14, le Seigneur, redescendu vers les disciples, voit « une grande foule et des scribes qui disputaient avec eux ». Mais Son amour, Ses compassions et Sa puissance vont tout changer. L’attitude humble et suppliante de ce père affligé amène le Seigneur à délivrer son fils, image de l’homme tombé entre les mains de Satan. Celui-ci ne peut plus retenir prisonnier quiconque veut être sauvé : il a fallu le travail intime, profond, de Dieu pour nous arracher à l’ennemi. Allant « de lieu en lieu, faisant du bien » (Act. 10. 38), le Seigneur a repris Son ministère humble, effacé, pour guérir cet enfant.
Les démons « croient que Dieu est un et ils frissonnent » (Jac. 2. 19). De même que le Seigneur ne touchait jamais les démoniaques pour les délivrer, car Il n’a rien de commun avec eux (Marc 5. 6), gardons-nous soigneusement de « toucher » quoi que ce soit du domaine ténébreux des démons. Les disciples avaient reçu le pouvoir de guérir les démoniaques (Mat. 10. 1), mais leur état les a empêché de guérir l’enfant (v. 19 à 21). Satan « brûle » les âmes – le feu – et submerge ses victimes – l’eau – (v. 14) que seul le Seigneur peut délivrer d’une parole, alors que les disciples furent impuissants. Les recommandations du Seigneur à Tyathire (Apoc. 2. 24 et 25), sont toujours d’actualité.
Nous avons besoin du Seigneur pour tout (Jean 15. 5). Il délivre définitivement de l’ennemi (Marc 9. 25 à 27). Une religion sans le Seigneur amènera les démons à multiplier leurs méfaits (Mat. 12. 43 à 45). Considérons le Seigneur sur la montagne quand nous sommes réunis, et persévérons (Act. 2. 42). Voyons-Le aussi, comme Joseph, errant dans les champs cherchant ses frères (Gen. 37. 12 à 16).
La question des disciples semble révéler leur déception de n’avoir rien pu faire. Mais la réponse du Seigneur manifeste leur manque de foi, l’absence de prière et leur mauvais état de cœur (v. 20 et 21). Le jeûne peut être observé littéralement, mais il nous dit surtout de ne pas nourrir le vieil homme (És. 58), afin que nos prières faites avec une foi ferme soient exaucées (Marc 9. 23 ; 11. 12 à 24 ; Jac. 1. 6 à 8 ; 5. 14 et 15). Mais prenons garde que même des exercices de piété apparente peuvent satisfaire la chair (Col. 2. 20 à 23). Pierre rappelle, dans son épître, que les trois disciples ont été « les témoins oculaires de sa majesté » (2 Pier. 1. 16) ; les autres, restés dans la plaine, auraient dû être utiles selon la puissance sur les démons que le Seigneur leur avait conférée (ch. 10. 1). Mais leur manque de foi les en a rendus incapables, et cela les a visiblement mortifiés (Mat. 21. 21). La prière de la foi doit être exercée pour la gloire de Dieu et non pour « nos voluptés » (Jac. 4. 3). Le Seigneur ne pouvait permettre que les disciples s’approprient la gloire d’un exaucement.
Ayons toujours les droits du Seigneur devant nous. La prière de la foi doit s’accompagner de la recherche de la volonté de Dieu ; alors « nous savons que nous avons les choses que nous lui avons demandées » (1 Jean 5. 14 et 15), même si Dieu diffère Sa réponse. Daniel 10. 11 à 13 montre que des obstacles extérieurs à Daniel ont empêché, pour un temps, Dieu d’exaucer sa prière. Nous pouvons demander de bonnes choses, mais il faut attendre le moment de Dieu. Même « l’attente différée (qui) rend le cœur malade » peut « tourner à louange, et à gloire, et à honneur dans la révélation de Jésus Christ » (1 Pier. 1. 7).
Les versets 22 et 23 montrent que les disciples, attristés par l’annonce de la mort du Seigneur, ont oublié l’annonce de Sa résurrection et de Sa gloire future. Nous oublions nous-mêmes, très souvent, dans les peines, les enseignements précieux de la Parole, acquis dans des moments de communion avec Dieu. Les disciples d’Emmaüs en sont un exemple.
À Capernaüm, les receveurs des didrachmes sondent Pierre au sujet du Seigneur, concernant l’impôt auquel les Juifs étaient assujettis. Et Pierre, sans réfléchir, se porte garant de la fidélité de son maître. Mais, dans la maison, le Seigneur va réveiller la pure intelligence de Son disciple, en lui posant une question fondamentale. En même temps, la miséricorde du Seigneur associe Pierre à Sa gloire future, – en faisant de lui et de nous, un des fils du Roi – mais aussi à Sa réjection présente – le statère trouvé dans la bouche du poisson devra être donné pour le Seigneur et pour Pierre (fin du v. 27). Dès le baptême de Jean au Jourdain, le Seigneur s’abaisse et s’identifie à Son peuple (Mat. 3. 14 et 15). C’est à Lui, le Seigneur du temple, qu’étaient dus les impôts du peuple ; mais, rejeté, Il s’efface et fait ce qui est juste aux yeux des Juifs.
Néanmoins, cette scène fait briller l’amour de Pierre pour son Maître et, bien plus encore, l’amour du Seigneur pour Son cher disciple qu’Il reprend dans l’intimité de la maison.
Le statère dans la bouche du poisson manifeste la toute-puissance divine du Seigneur. Mais Son humilité s’associe à Pierre pour payer un impôt qu’Il ne devait pas. Les disciples attristent le Seigneur car « ils avaient disputé entre eux » pour savoir « qui serait le plus grand », et ils ont honte quand le Seigneur les interroge (v. 1 ; Marc 9. 34).
Luc 22. 24 montre que cette contestation arrive après l’institution de la cène ! La mère de Jean et de Jacques demandera au Seigneur que ses fils s’assoient à Sa gauche et à Sa droite dans Son royaume (ch. 20. 20). Prenons garde à l’orgueil de nos cœurs. L’enseignement du chapitre 18 exhorte à l’humilité et à la simplicité enfantine quant à la foi, mais non à une attitude infantile : efforçons-nous d’être « des hommes faits dans notre entendement » (1 Cor. 14. 20), tout en croyant simplement ce que Dieu nous dit dans Sa Parole, même si nous ne comprenons pas tout : Il est le Dieu de vérité. Depuis Sa gloire future qu’Il a montrée aux trois disciples, le Seigneur S’est abaissé (Phil. 2. 6 à 8) : Il est notre modèle. En Zacharie 13. 7, Dieu rappelle que Sa faveur va vers « les petits ». Marchons, nous aussi, dans une humilité vraie et gardons-nous de l’hypocrisie.
C’est « un petit enfant » que le Seigneur place au milieu des disciples qui rêvaient de grandeur ; Il demande qu’ils se convertissent et deviennent comme ce petit et enseigne à ne pas les mépriser ni à leur être une occasion de chute ; mais à s’abaisser pour leur ressembler et les recevoir en Son Nom, car c’est Lui-même que l’on reçoit (v. 5). Le plus grand, c’est « celui qui sert » (Luc 22. 27). « Vous associant aux choses humbles » (Rom. 12. 15 et 16). Nicodème, docteur d’Israël, avait perdu la simplicité (Jean 3. 2 et 10 ; Éccl. 7. 29). L’école est dangereuse pour un enfant, non converti, de parents chrétiens : Satan s’en sert pour détourner leurs âmes. Les « petits » – les simples – sont chers à Dieu et sont bénis pour l’éternité (Mat. 25. 35 à 40). Mais malheur à celui qui « fait tomber » un petit enfant ou un croyant (ch. 18. 6 et 7). Ayons toujours à l’esprit Romains 14 car « nous comparaîtrons tous devant le tribunal de Dieu » (v. 10). « Marchons selon l’amour » (v. 15) et cherchons l’intérêt des autres (1 Cor. 10. 23 et 24).
Les occasions de chutes sont innombrables et inévitables dans ce monde corrompu ; mais Dieu s’en sert pour éprouver notre foi (1 Pier. 1. 7) : les deux maisons, éprouvées par les torrents et les vents, montrent la solidité ou la fragilité des fondements (Mat. 7. 24 à 27). Dieu donne la force de tenir ferme. Il faut juger et « jeter loin de nous » tout ce qui est une occasion de chute, pour nous-mêmes et les autres. Tite nous exhorte à vivre les enseignements de la Parole, devant les hommes, les frères et les anges, « tous des esprits administrateurs envoyés pour servir en faveur de ceux qui vont hériter du salut » (Héb. 1. 14). Le mal est dans nos propres cœurs et répandu dans le monde : notre principal ennemi, c’est notre vieil homme pétri de convoitises (Jac. 1. 13) ! Le péché auquel nous cédons laisse des traces, et l’ennemi s’en sert pour ruiner notre course chrétienne.
« Veillez et priez, afin que vous n’entriez pas en tentation » (Mat. 26. 41 ; Marc 14. 38).
Ch. 18
Ces paragraphes désignent les petits enfants que le Seigneur aime et que nous devons aimer aussi, car Il a donné Sa vie pour eux – puis les petits aux yeux du monde, méprisés, mais ayant reçu le Seigneur, et qui Lui sont précieux.
Le v. 10 semble parler des petits enfants lavés par le sacrifice du Seigneur – car ils sont nés pécheurs – sans qu’Il ait besoin de les chercher, contrairement à ceux qui, ayant avancé en âge, sont responsables de leurs péchés (Luc 19. 10). Pour ces derniers, les anges, « esprits administrateurs », servent « en faveur de ceux qui vont hériter du salut » (Héb. 1. 14). « L’ange de l’Éternel campe autour de ceux qui le craignent, et les délivre » (Ps. 24. 1 à 7). Galates 2. 20 s’adresse à tous les rachetés de tous âges, tous « un temple » du Seigneur.
Que les jeunes enfants de parents chrétiens viennent de bonne heure au Seigneur, confessant leurs péchés, sinon Satan réclamera leurs âmes, car leur responsabilité est plus précoce que celle des enfants de familles incrédules. Zachée, adulte et conscient de ses péchés qu’il confesse, est de ceux que le Sauveur a dû chercher pour les sauver (Luc 19. 10). La conscience de notre culpabilité conduit à la confession et nous ouvre la porte des cieux.
En Marc 9. 36, le Seigneur prend un petit enfant entre Ses bras, l’identifiant à Lui-même (v 36 et 37), montrant ainsi Son amour pour eux ! Le v. 11 parle du « fils de l’homme » qui, abaissé et méprisé, est venu sauver les pécheurs repentis. Le Seigneur se met à la recherche d’une seule brebis perdue « jusqu’à ce qu’Il l’ait trouvée » (Luc 15. 4) ; alors II est rempli d’une grande joie s’Il la trouve (v. 13 ; Luc 15. 7, 10, 31 et 32) ! Gardons-nous de la bonne opinion de lui-même du « fils aîné » de Luc 15. 29 et 30. « Ce n’est pas la volonté du Père… qu’un seul de ces petits périsse » (v. 14) ; les disciples auraient voulu chasser les enfants et ceux qui les apportaient, mais le Seigneur leur dit : « Laissez venir à moi les petits enfants… car à de tels est le royaume des cieux » (Mat. 19. 14).
La grâce de Dieu est le grand sujet de ces chapitres : manifestons la même grâce envers tous – et pour un frère qui nous aurait offensé (v. 15 à 35), essayons de le gagner en allant le voir secrètement ; puis accompagné d’un ou deux témoins ; ensuite, le dire à l’assemblée ; et, s’il n’écoute pas encore : « qu’il te soit comme un homme des nations et comme un publicain » (v. 17). L’assemblée pourra être amenée à appliquer la discipline publique (1 Cor. 5. 1 à 7). Le caractère chrétien, c’est la sévérité pour soi-même et la miséricorde pour le prochain. L’esprit de grâce doit régner dans l’assemblée qui fait partie du royaume, bien qu’elle en soit distincte. L’autorité de Dieu doit gouverner notre conduite car, pour débonnaire qu’Il soit, le Seigneur n’en est pas moins sévère pour le mal.
Mais, si nous devons reprendre notre frère, nous ne devons pas le haïr, ni porter de péché sous prétexte d’amour (Lév. 19. 17 et 18). S’il se repent, pardonnons-lui (Luc 17. 3). D’autre part, devant la nécessité de reprendre notre frère, éprouvons-nous nous-mêmes et sachons nous pardonner mutuellement, car le tort de l’un peut engendrer le tort de l’autre. Le pardon ne peut avoir lieu que si nous sommes « revêtus d’entrailles de miséricorde (Col. 3. 12 et 13).
Dans ces versets 15 à 20, il n’est pas question de torts partagés, ni de ce que, au moment d’adorer, je me souvienne que mon frère a quelque chose contre moi ; auquel cas je dois régler l’affaire avec mon frère avant d’adorer (Mat. 5. 23 et 24). « Je ne puis supporter l’iniquité avec la fête solennelle » (És. 1. 13) ; mais ici : « ton frère pèche contre toi » (v. 15).
Dans un premier temps, l’affaire reste secrète et se règle « entre toi et lui seul » afin d’essayer de « gagner ton frère » et non de l’amener à adopter nos vues. « Un amour fervent » doit présider à cette entrevue, et le frère offensé doit « couvrir le péché » de l’offenseur (1 Pier. 4. 8) et pardonner comme Dieu nous a pardonné (Éph. 4. 32). Dans le Psaume 32. 1, c’est Dieu qui « couvre le péché » après la repentance. En Jacques 5. 20, il s’agit de ramener un frère qui « s’égare de la vérité »: s’il se laisse ramener, son péché est couvert, oublié. Avant d’entreprendre la démarche auprès de l’offenseur, il faut se préparer soi-même devant Dieu. Ce frère qui a péché, s’est peut-être « laissé surprendre » (Gal. 6. 1), avoir péché sans le vouloir, alors « vous qui êtes spirituels, redressez un tel homme dans un esprit de douceur ». Ce verset se rapporte à l’action de l’assemblée. Ce : « vous qui êtes spirituels » implique l’amour et la douceur, mais la Parole nous impose de reprendre notre frère, de « parler la vérité chacun a son prochain » en vue de sauvegarder la paix (Éph. 4. 25 ; Zach. 8. 16). Souvenons-nous que nous sommes « membres les uns des autres ».
Pierre pense faire le maximum en pardonnant à son frère « jusqu’à sept fois »; mais la réponse du Seigneur implique un pardon illimité (Mat. 18. 21 et 22 ; Luc 17. 4), car il faut écouter avec le cœur le frère qui se repent, et non se contenter de l’entendre. Quelle bénédiction si la chose est réglée « entre toi et lui seul ». Mais si le frère « ne t’écoute pas », il convient de refaire une visite avec deux ou trois témoins (Deut. 19. 15 ; 2 Cor. 13. 1 ; 1 Tim. 5. 19) choisis parmi les frères susceptibles de parler avec douceur et de garder encore la chose secrète. Le différend doit être apprécié sur des certitudes et non des suppositions (v. 16). Si le frère s’obstine à ne pas reconnaître ses fautes, l’assemblée doit alors intervenir, toujours en vue de « gagner » le coupable. Enfin, « s’il ne veut pas écouter l’assemblée non plus, qu’il te soit comme un homme des nations ou comme un publicain » (v. 17).
L’offensé doit toujours aimer ce frère, mais il n’y a plus de communion. Notons que l’assemblée locale est l’instance la plus élevée à laquelle nous devons faire appel, et non les tribunaux (1 Cor. 6). Ce paragraphe n’évoque pas la discipline de l’assemblée, mais ne l’exclut pas si nécessaire. Ces procédures établies par le Seigneur Lui-même évitent les troubles et les désordres graves dont nous avons fait l’expérience. Dans la Parole « l’homme des nations », « un publicain », désignent des inconvertis envers lesquels Dieu agit malgré tout en bonté, et nous devons les aimer aussi. Mais un « frère pour lequel Christ est mort » a la vie divine en lui, et sa responsabilité est plus grande s’il s’obstine dans une faute, car la communion est interrompue : « éloignez-vous d’eux » (Rom. 16. 17), mais continuons à l’aimer.
L’assemblée intervient pour ramener un frère qui a péché. Mais s’il s’obstine, elle peut « lier » le péché sur le fautif (Jean 20. 23 ; Act. 8. 9 à 23 ; Lam. 1. 14). Paul, à Corinthe, semble avoir « livré » le pécheur à Satan, alors « lié » à son péché (1 Cor. 5. 1 à 5). Dans sa deuxième épître, il exhorte les Corinthiens à « ratifier leur amour envers un tel homme », car « la punition infligée par le grand nombre » suffisait : le pécheur était « délié » de son péché. Pierre avait reçu ce pouvoir de « lier » ou « délier sur la terre », dans la sphère du royaume dont le Roi est dans les cieux – royaume qui est pour la terre. Il a ouvert le royaume aux Juifs (Act. 2) et aux nations (Act. 10).
Le royaume n’est pas encore établi sur la terre, car les hommes rejettent encore le Seigneur, qui a dit à Pilate : « Maintenant, mon royaume n’est pas d’ici » (Jean 18. 36). Le royaume, actuellement en mystère, s’établira après la destruction des ennemis (Apoc. 11. 16 et 17). Maintenant, il est « justice et paix et joie dans l’Esprit Saint » (Rom. 14. 17). L’assemblée sur la terre, mais qui est destinée au ciel, toute entière réunie au nom du Seigneur peut, aujourd’hui, « lier » ou « délier » (v. 20) : c’est la seule « succession apostolique » reconnue du Seigneur, car c’est une autorité s’exerçant par l’assemblée, parce qu’Il est au milieu d’elle, et le ciel prend acte de ses décisions ; ce qui est extrêmement solennel !
Si une décision d’assemblée est entachée d’erreur ou de faiblesse, les autres rassemblements ne doivent pas rejeter une telle décision sans un examen soigneux, mais dévoiler l’erreur. Ils peuvent formuler des « remarques » à l’assemblée fautive, mais usent de patience envers elle, avant d’interrompre la communion. Pour lier, délier ou pour toute autre décision, il faut la communion des frères, réunis au nom du Seigneur (v. 19). L’unanimité serait souhaitable mais difficile à réaliser. Peut-être 2 Corinthiens 2. 6 apporte une indication : « Il suffit… de la punition… infligée par le grand nombre ».
Matthieu 18. 19 et 20 a trait plus spécialement à la prière d’assemblée. Les demandes doivent être formulées par les « deux ou trois réunis en Son nom » et selon la volonté du Seigneur, pour que le Père y réponde. Ce paragraphe montre l’existence et le fonctionnement de l’assemblée liés à la présence du Seigneur au milieu d’elle : un encouragement pour les saints, réunis en particulier pour la prière. Le Seigneur savait que les réunions de prières seraient les plus délaissées, et II a lié Sa présence, de façon plus spéciale, à de telles réunions ! Réalisons Sa présence lorsque nous nous réunissons, et recherchons Sa volonté pour prier d’un commun accord. Dans les pensées divergentes connues, abstenons-nous de formuler des prières s’y rapportant. Laissons agir le Saint Esprit qui, seul, produira l’accord (Éph. 6. 18 ; Jude 20). Les frères « d’accord » peuvent prier ensemble au sujet des litiges entre frères, en réunions privées De même, les besoins personnels n’ont pas leur place dans les réunions d’assemblée.
Malgré la solennité de ces réunions et le sentiment des faiblesses, tous les frères sont libres de prendre la parole, et être utiles (Rom. 8. 26 et 27), même dans le culte ou l’édification (1 Cor. 11. 20 ; 14. 26)
Dans l’Ancien Testament Dieu avait mis la gloire de Son nom dans le temple, à Jérusalem (Deut 12. 5 ; 2 Chron. 7. 12 à 16). « Mes yeux et mon cœur seront toujours là ». Là était la bénédiction. Aujourd’hui, le Seigneur se trouve au milieu des saints réunis en Son nom, où que ce soit (Mat. 18. 20). Cela suppose l’acceptation de toute la Parole qui nous parle du Seigneur Lui-même, de Son œuvre ainsi que des enseignements concernant l’assemblée, corps de Christ, séparée du mal moral et doctrinal, et fonctionnant dans la liberté de l’Esprit. Alors le Seigneur y appose le sceau de Sa présence : « Je viendrai à toi et je te bénirai » (Ex. 20. 24).
Cette promesse pour le peuple juif se renouvelle aujourd’hui, en Matthieu 18. 20. C’est un terrain spirituel. De tels rassemblements ne sont pas le fruit d’une concertation entre frères, mais le produit du travail de l’Esprit dans les cœurs. La gloire de Dieu remplit l’assemblée réunie sur ce terrain-là, comme autrefois la glorieuse nuée remplissait la tente, puis le temple (Ex. 40. 34 ; 1 Rois 8. 10 et 11). Enfin, durant le millénium : « La dernière gloire de cette maison sera plus grande que la première » (Aggée 2. 9). Le Seigneur nous appelle et nous attend là où Il met Sa gloire. Il nous sauve (Act. 4. 12 ; et nous rassemble (Mat. 18. 20).
Le Seigneur enseigne que le pardon est illimité : « soixante-dix fois sept fois » (Mat. 8. 22). Objets de la grâce de Dieu, pardonnons chaque fois que quelqu’un pèche contre nous (Luc 17. 1 à 4). Le pardon doit venir d’une disposition permanente du cœur à pardonner (Éph. 4. 32).
Les versets 23 à 34 représentent Israël ayant péché sous la loi et ayant crucifié le Seigneur : sa dette était énorme : « dix mille talents » – quatre cent cinquante tonnes d’or ou d’argent ! Il était insolvable, et Dieu ne pouvait que le châtier. Mais le Seigneur, à la croix, a intercédé pour lui, de sorte que sa dette a été momentanément remise. Mais l’esclave étranglant son compagnon parle d’Israël refusant la grâce aux nations (1 Thess. 2. 14). Alors, le paiement devra être fait entièrement (És. 40. 2) : Israël, condamné, sera dispersé parmi les nations, soixante-dix ans après la mort de Christ. Les « cent deniers » – le salaire de cent jours de travail d’un ouvrier, montrent que les nations étaient redevables à Israël de la connaissance du vrai Dieu.
Sachons pardonner à nos frères leurs fautes envers nous, car Dieu nous a pardonné la crucifixion du Seigneur. L’esclave, propre juste, prétend « payer tout » moyennant un délai. Israël connaissait pourtant cette parole du Psaume 49. 7 : « Un homme ne pourra en aucune manière racheter son frère, ni donner à Dieu sa rançon ». C’est à leur maître seul que les esclaves affligés ont parlé de cette triste action du « méchant esclave » (v. 31). Parlons au Seigneur seul, de ce qui nous afflige chez un frère ou une sœur. Soyons, comme notre divin modèle, touchés de compassion, devant les faiblesses des autres (Mat. 7. 2 ; 18. 34 et 35), tout en restant fermes devant le mal. « Avec celui qui use de grâce tu uses de grâce… et avec le pervers, tu es roide » (Ps. 18. 25 et 26). Dieu nous disciplinera si nous ne savons pas pardonner. Ce paragraphe montre cependant que Dieu hait le péché, mais pardonne au pécheur repentant.
Ch. 19
Le Seigneur quitte cette « Galilée des nations » (Mat. 4. 16), contrée aux peuples mélangés, pour se rendre « vers les confins de la Judée ». « Il dresse Sa face résolument pour aller à Jérusalem » (Luc 9. 51), cette « ville qui tue les prophètes et qui lapide ceux qui lui sont envoyés » (Mat. 23. 37).
Le Seigneur ne recherche pas les foules, mais ce sont elles qui Le suivent. Le Seigneur, s’acheminant vers Sa mort, continue à faire du bien « là » où II se trouve (v. 2). Le Seigneur nous demande d’être, comme Lui, utiles là où Il nous place.
Les pharisiens cherchent à Le prendre en défaut quant à la loi concernant le divorce. Mais le Seigneur replace cette question sérieuse, non sur le terrain de la loi, mais sur ce que Dieu a établi dès le commencement : le mariage unit en « une seule chair » le mari et la femme, indissolublement (Gen. 2. 22 à 24). Il en est ainsi pour d’autres questions : « ne pas manger de sang », commandement de l’Ancien Testament que l’on retrouve en Actes 15. 28 et 29, la peine de mort (Gen. 9. 6).
Au sujet du mariage, « Ce donc que Dieu a uni, que l’homme ne le sépare pas » (v. 6). L’homme s’acharne toujours à détruire les œuvres parfaites de Dieu. Le mariage d’un homme et d’une femme est une image de l’union éternelle de Christ avec Son assemblée, Son épouse (Éph. 5. 24 à 32). Nous sommes « membres de son corps, de sa chair et de ses os ». C’est pourquoi Dieu confère au mariage ce caractère indissoluble et sacré : « Que le mariage soit tenu en honneur » (Héb. 13. 4). C’est un mystère, duquel l’apôtre parle, mais relativement à Christ et à l’assemblée qui Lui est soumise. De même, la femme qui porte l’image de l’assemblée, doit être soumise à son mari. Nous devons nous soumettre à cet enseignement divin, dans chaque pays, où les lois spécifiques au mariage doivent être respectées.
Le verset 8 est une tolérance ajoutée a cause de la dureté de cœur des hommes, mais n’entre pas dans la sphère de la volonté de Dieu. Les liens du mariage ne sont rompus qu’à la mort de l’un des conjoints (Rom. 7. 2). Le verset 9 met en garde solennellement contre le divorce suivi d’un remariage : c’est un adultère ! Une nuance est introduite en Deutéronome 24. 1 et 2 : un divorce provoqué par la dureté d’un mari, donc « non pour cause de fornication, permettait à la femme de se remarier. Quant aux hommes et aux femmes coupables d’adultère, il n’y avait que la mort (Lév. 20. 10). Par ailleurs, pécher par fornication, c’est pécher contre son propre corps (1 Cor. 6. 13 à 18).
Dieu a répudié Son peuple qu’Il a accusé d’adultère, car il s’était détourné de Lui pour adorer de faux dieux (Jér. 3. 8). Cependant, l’Éternel déclare haïr la répudiation (Mal. 2. 16). Pour nous, objets de la grâce divine, même s’il y a adultère, nous pouvons être amenés à patienter et à pardonner. Dans un foyer où un conjoint incrédule s’en va, qu’il s’en aille ; le frère ou la sœur ne sont pas asservis en pareil cas (1 Cor. 7. 15). Le mari n’est en aucune manière supérieur à sa femme : chacun à sa place, ils sont complémentaires.
Le Seigneur montre, dans les versets 11 et 12, trois causes rendant le mariage impossible : la stérilité native, celle provoquée par les hommes ; et la chasteté volontaire pour mieux servir le Seigneur, comme Paul (1 Cor. 7. 7 et 32).
Honorons le mariage, cette institution établie par Dieu.
Les pharisiens cherchant à enlacer le Seigneur dans Ses paroles, Il leur montre qu’il faut être comme un petit enfant dans sa simplicité, pour entrer dans le royaume des cieux. En Marc 10. 13 à 16, le Seigneur s’indigne de ce que les disciples empêchaient les parents d’apporter leurs enfants au Seigneur. Ici, Il répond à la demande des parents reconnaissant que leurs enfants avaient besoin du Seigneur, et Il leur impose les mains pour les bénir. Ailleurs, l’imposition des mains est pour la guérison (Marc 6. 5) ; ou pour la réception du Saint Esprit (Act. 8. 17), ou encore pour la communion dans le service (Act. 13. 3). Prions pour que les enfants aient part à la guérison de l’âme et à la bénédiction.
Le Seigneur rappelle plusieurs fois que les enfants, simples et confiants, sont plus faciles à amener à Lui : « À de tels est le royaume des cieux » ; ils ne sont pas innocents, mais pécheurs par nature. C’est pourquoi : « Laissez venir à moi les petits enfants » (v. 14). L’attitude des parents était donc juste. Même comme disciples du Seigneur, nos pensées sont souvent fort éloignées des Siennes, car Il veut toujours sauver et bénir (Éccl. 7. 29). On empêchait aussi l’aveugle Bartimée d’aller à Celui qu’il reconnaissait comme le Fils de David.
Cherchons la communion de pensées avec notre Seigneur. « Je vous exhorte par la douceur et la débonnaireté du Christ » (2 Cor. 10. 1). La présence du Saint Esprit en nous nous rend responsables de Lui ressembler ; sinon, nous Le faisons souffrir.
En Exode 10. 8 à 11, le pharaon voulait empêcher les enfants de suivre leurs parents pour adorer l’Éternel. Mais tous devaient suivre. Satan aimerait que nos enfants ne viennent pas au Seigneur. Notre attitude devant eux peut les empêcher d’être sauvés ; leur présence aux réunions est bonne, mais ne suffit pas. En 2 Chroniques 20. 4 à 13, les petits enfants sont associés à une réunion de prières pour rechercher l’Éternel (Néh. 8. 3), on voit les femmes présentes pour écouter la Parole avec « tout le peuple » (v. 3, 5 et 9).
Les v. 16 à 26 montrent un homme qui obéit à la loi : « Jésus l’aima » (Marc 10. 21). Il se prévaut de cela pour avoir la vie éternelle. Mais la loi promettait, si on l’observait, une vie heureuse sur la terre mais pas la vie éternelle, qu’on obtient par la foi. « Que ferons-nous pour faire les œuvres de Dieu ? » (Jean 6. 28) – Rien ! Croire simplement. Le salut est gratuit. Le Seigneur dévoile la plaie cachée de cet homme : l’amour des richesses. Il pensait qu’il y avait du bon en lui : II avait oublié l’appréciation de Dieu sur l’homme (És. 1. 6). « Un seul est bon : Dieu ». Il ne connaît pas non plus le Seigneur qu’il appelle : « Maître ». Le Seigneur est Dieu et connaît nos cœurs. Comme le docteur de la loi de Luc 10. 25, il devait apprendre à connaître son prochain. La loi, parfaite, nous condamne à cause de sa transgression. Elle était transgressée au moment même où Moïse la recevait de Dieu. Le Seigneur cherche à ce que cet homme se rejette sur Lui et soit sauvé.
Zélé pour la loi, l’homme des v. 16 à 26 gardait six commandements extérieurs, mais il lui manquait sans doute le premier de tous : « Tu aimeras ton Dieu » – commandement intérieur duquel dépend tout le reste. Le Seigneur omet aussi : « tu ne convoiteras point » (Ex. 20. 17), alors que c’était la racine secrète de ce qui empêcherait cet homme de suivre le Seigneur, qui va la mettre en évidence (v. 21). Il n’était prêt ni à obéir à toute la loi, ni à suivre le Seigneur dans le dépouillement. Il sentait confusément qu’il lui était impossible d’entrer dans la vie éternelle par ses œuvres, même bonnes.
Le Seigneur va donc travailler dans sa conscience, pour le détacher des richesses terrestres en lui promettant « un trésor dans le ciel ». Le Sauveur adapte toujours Ses enseignements aux besoins de nos âmes : « Vends ce que tu as, donne aux pauvres… viens, suis-moi ». La première place revient à Dieu : « tu aimeras ton Dieu » – et ensuite au prochain (Marc 12. 28 à 31). Un entier dévouement est dû à Celui qui est « la vérité et la vie » (Jean 14. 6), mais qui n’avait « pas un lieu où reposer sa tête ». Cet homme cherchait tout cela, mais supposait la source du bien se trouver en lui-même. C’est un danger universel de mettre sa sécurité dans les richesses terrestres ; mais c’était particulièrement vrai pour les Juifs pour qui les richesses étaient signe de bénédiction : « Les biens du riche sont sa ville forte » (Prov. 10. 15 ; 18. 11).
Les versets 23 et suivants s’adressent à nous aussi. « Ceux qui veulent devenir riches tombent dans la tentation et dans un piège, et dans plusieurs désirs insensés et pernicieux qui plongent les hommes dans la ruine et la perdition, car c’est une racine de toutes sortes de maux que l’amour de l’argent » (1 Tim. 6. 9 et 10). L’argent peut devenir une idole qui sépare les hommes de Dieu. Malgré ses bonnes intentions, cet homme ne pouvait être délivré que par la grâce. Si nous sommes mieux nantis que d’autres, n’en faisons pas un motif de « cupidité qui est de l’idolâtrie » (Col. 3. 5). Soyons économes mais pas avares.
L’évangile est reçu plus facilement dans les pays pauvres que dans nos pays ! « Mais pour Dieu, toutes choses sont possibles » (v. 26). Les soucis de la vie, les richesses sont souvent un obstacle à la réception de l’évangile (Mat. 13. 22). Matthieu, le publicain, avait tout abandonné pour suivre le Seigneur, de même que Pierre et ses compagnons (Mat. 9. 9 et 10 ; 19. 27).
Nous pouvons avoir une bonne apparence, mais quels sont nos motifs secrets ? Le Seigneur voit ce qui est fait de cœur pour Lui, ne serait-ce qu’un verre d’eau froide donné en Son nom. Mais ce jeune homme s’approchant du Seigneur n’était pas prêt à Le suivre : « Il s’en alla tout triste (v. 22). Dans la soumission, la Parole rend le cœur joyeux.
Mais, riche ou pauvre, l’homme nourrissant des illusions quant à lui-même est loin de Dieu, car il lui est impossible d’apporter à Dieu quoi que ce soit qui puisse le sauver : seule la grâce sauve l’homme pécheur.
Les disciples s’étonnent que les bénédictions matérielles soient étrangères au salut (v. 23 et 24). « Voici, nous avons tout quitté et nous t’avons suivi, que nous adviendra-t-il donc ? » (v. 27). Le Seigneur évoque alors le temps du « lavage de la régénération » (Tite 3. 4 et 5), où toutes choses seront nouvelles durant le millénium, selon l’œuvre de la croix, et où les apôtres seront « assis sur douze trônes, jugeant les douze tribus d’Israël » (v. 28 ; Luc 22. 29 et 30). Déjà Ésaïe associe le roi et des princes régnant « en justice » et « avec droiture » (És. 32. 1). L’Apocalypse montre aussi les martyrs de la grande tribulation assis sur des trônes, régnant « avec le Christ, mille ans » (ch. 20. 4). Les vingt-quatre anciens sont assis sur des trônes (ch. 4. 2 à 4). Les fidèles de Thyatire auront « autorité sur les nations » (ch. 2. 26). L’Église, enfin, régnera avec le Seigneur comme épouse du Roi.
À la conversion – moralement – on quitte la famille si elle reste incrédule, pour rejoindre la famille de la foi. Les missionnaires, quant à eux, quittent tout pour servir le Seigneur où II les envoie. Les disciples avaient suivi le Seigneur sans hésitation (Mat. 4. 18 à 22), par amour pour Lui, sans chercher de récompenses qu’ils ignoraient. Le Seigneur avait déjà opéré un travail dans leur cœur. On ne suit le Seigneur pour le servir que lorsqu’Il a formé et appelé. Celui qui a tout quitté « pour l’amour de mon nom », dit le Seigneur, reçoit dès ce temps-ci, « cent fois autant et… la vie éternelle » (v. 29), « avec des persécutions » (Marc 10. 30 ; 2 Tim. 2. 12).
Encourageons nos enfants à servir de cœur à la maison, pour l’amour du Seigneur. « Celui qui aura perdu sa vie pour l’amour de moi, la trouvera » (Mat. 10. 39). Ne mettons pas notre cœur aux choses matérielles, mais faisons-Lui confiance s’Il nous appelle à Le suivre. Notre amour, refroidi pour Lui, produit les gémissements dans notre vie personnelle et collective : « Si quelqu’un m’aime, il gardera ma parole » (Jean 14. 23). « Entrer dans la vie » récompensait l’obéissance à la loi (v. 17 et 18). La vie éternelle est une promesse ancienne manifestée par la venue du Seigneur Jésus (Tite 1. 2 et 3). Dieu Lui-même est « le Dieu véritable et la vie éternelle » (1 Jean 5. 20). « Moi, je suis le chemin, la vérité et la vie » (Jean 14. 6). C’est la vie divine que Dieu communique à Ses enfants, et « personne ne les ravira de ma main » (Jean 10. 25).
Les Juifs, « les premiers » à connaître le vrai Dieu, mais ayant rejeté leur Messie, entreront « les derniers » dans le royaume. Les nations, dernières venues à la connaissance de Dieu, mais ayant reçu le Sauveur, entreront les premières dans la grâce. Cependant, le résidu juif croyant – les disciples – s’est fondu dans l’assemblée et ainsi, il est le premier entré. Le verset 30 conclut le paragraphe précédent, et introduit la parabole du chapitre 20, où la souveraineté de Dieu est dévoilée, quant au choix des premiers et des derniers et de la rétribution des ouvriers. Matthieu présente le royaume de nombreuses fois en paraboles.
Ch. 20
Dieu est souverain : la rétribution des ouvriers se fera selon Son estimation et Sa justice :
La vigne est un symbole d’Israël (És. 5. 1) qui fait partie du royaume des cieux (Mat. 13), comme l’Église. Mais le royaume est en mystère et dépasse le cadre d’Israël, rejeté momentanément. Dès la première heure, le maître de la vigne – les Juifs dans le royaume – a envoyé des ouvriers, les prophètes. Dieu avait fait un contrat avec Son peuple en l’unissant à Lui par le lien de la loi. Puis, le royaume s’étendant à l’Église, d’autres ouvriers sont envoyés. Il n’y a pas de contrat établi avec ces derniers : ils savaient seulement qu’ils recevraient « ce qui sera juste » (v. 4). Ils vont dans la vigne avec foi et y travaillent. Seuls, les premiers ouvriers manifestent leur mécontentement et leur jalousie, au moment de la rétribution. Israël, quand le Seigneur a établi l’Église, a refusé que la grâce de Dieu s’étende aux nations (Luc 15. 20 à 30 ; Act. 13. 44 à 52 ; 28. 25 à 29).
Et, si les premiers rétribués sont les derniers envoyés, c’est qu’Israël incrédule, premier appelé, est rejeté pour l’instant. La rétribution a lieu à la fin de la journée de la grâce. Israël entrera dans la grâce de Dieu en dernier (ch. 19. 30 ; ch. 20. 16), quand le résidu croyant recevra son Messie qu’ils ont crucifié.
Les ouvriers oisifs sur la place du marché montrent notre état initial, dans le monde, ne faisant rien pour Dieu. Il faut la conversion pour, ensuite, servir Dieu (1 Thess. 1. 9 et 10). Le maître de la vigne sort à toute heure du jour et, chaque fois, envoie des ouvriers travailler. Durant toute la période de la grâce, Dieu envoie et enverra des ouvriers jusqu’au dernier moment. Dieu n’admet pas que des ouvriers qu’Il a formés restent inutilisés. Qu’un ouvrier ait travaillé pour le Seigneur toute sa vie et un autre seulement peu de temps, la récompense sera identique, car c’est le fait d’avoir travaillé pour Lui, et non la quantité de travail, qui sera récompensé (v. 15) ; le brigand sur la croix en est un exemple : converti de la dernière heure, mais quel témoignage ! Quand nous avons fait ce qui nous était commandé, nous devons estimer être « des serviteurs inutiles » (Luc 17. 10).
Les disciples ayant tout quitté et suivi le Seigneur dans Sa réjection au milieu d’Israël seront, dans le millénium, « assis sur douze trônes, jugeant les douze tribus d’Israël » (v. 28). Mais ils devront travailler pour Lui, le Maître de la vigne, durant Son absence, avant de s’asseoir sur des trônes de jugement. Les croyants des nations ne jugeront pas Israël, n’appartenant pas à ce peuple. Le v. 15 montre la grâce et la souveraineté de Dieu. Travaillons à notre salut, afin d’obtenir une « riche entrée » dans le royaume (1 Pier. 1. 11), et prenons garde aux « matériaux » que nous apportons (1Cor. 3. 11 à 15). Exerçons la grâce autour de nous, car c’est la grâce de Dieu qui est mise en relief, ici. « Beaucoup d’appelés mais peu d’élus », mais « Dieu veut que tous les hommes soient sauvés et viennent à la connaissance de la vérité » (1 Tim. 2. 4).
Chaque fois que le Seigneur annonce Sa mort, Il parle aussi de Sa résurrection (Mat. 16. 21 ; 7. 22 et 23). Dans le ch. 19, II donne plus de détails et s’associe Ses disciples : « Nous montons à Jérusalem ». Son amour acceptant Ses souffrances qu’Il connaît d’avance, s’exprime dans ces nouvelles révélations intimes. Tout se réalisera au pied de la lettre (Mat. 27. 26 à 37).
Son amour pour Son Père et pour nous Le soutenait dans Son chemin de douleur. Chefs du peuple, nations et nous-mêmes, sommes responsables de la mort du Seigneur.
La tristesse envahit le cœur des disciples (ch. 17. 23) lorsqu’Il annonce Sa mort, mais ils ne comprennent pas la solennité de Ses paroles. La mère des fils de Zébédée voudrait que ses deux fils soient intimement associés à la gloire du. Seigneur (v. 20 à 22 ; Luc 18. 31). Le chemin du croyant, dans le royaume des cieux, c’est l’abaissement, conformément au chemin du Seigneur ici-bas.
Pour comprendre les paroles du Seigneur, il manquait encore aux disciples la réception du Saint Esprit (Jean 16. 13). Le Seigneur ne peut exaucer des demandes formulées « pour nos voluptés » (Jac. 4. 3). Si la communion est réelle : « Vous demanderez ce que vous voudrez et il vous sera fait » (Jean 15. 7). Nos requêtes peuvent reposer sur l’orgueil, l’attitude de Diotrèphe le montre (Jean 3. 9). Luc 9. 51 à 56 dévoile une affligeante prétention de Jacques et Jean ! Quelle tristesse pour le Seigneur ! « L’abaissement va devant la gloire » (Prov. 15. 33). Les disciples, ainsi que nous-mêmes, ne pouvons suivre le Seigneur dans Son œuvre à la croix qu’Il était seul à pouvoir accomplir. Mais ils Le suivront dans Son chemin de souffrances (v. 22 et 23). « Si nous souffrons, nous régnerons avec Lui » (2 Tim. 2. 12). Mais avant la gloire, la foi nous conduit dans l’abaissement et à la souffrance (Phil. 2. 5 ; 3. 10). À ce moment-là, le Seigneur ne pouvait promettre que des souffrances à Ses disciples, et s’en remettait au Père pour leur récompense (fin du v. 23).
Après l’institution du mémorial de Ses souffrances et de Sa mort (Luc 22. 14 à 23), les disciples sont occupés de leur propre grandeur future (v. 24) ! Si nous travaillons pour le Seigneur, sommes-nous désintéressés ? Le Seigneur prend occasion de cet incident pour enseigner que, pour qu’Il puisse se servir de nous, il faut venir à Lui, l’écouter et rechercher Sa pensée pour le service qu’Il nous confie. Les v. 25 à 28 montrent que ce qui est haut estimé dans le monde n’a aucune valeur dans le royaume des cieux.
Le dernier paragraphe s’inscrit dans le droit fil de l’évangile de Matthieu « Fils de David ». Les aveugles voient par le cœur et reconnaissent le Seigneur comme le Messie, le roi promis au peuple.
L’ambition de Jacques et de Jean à être les premiers, indigne leurs condisciples. Le Seigneur, Lui, ne fait pas de reproches mais enseigne à s’abaisser, se renoncer et servir selon Lui comme modèle. Les paroles du Seigneur au v. 28 du chapitre 19 avaient tourné leurs sentiments vers leur propre gloire future, et ils ne voyaient plus que cela. Des contestations s’élèvent entre eux : « lequel d’entre eux serait estimé le plus grand ? » (Luc 22. 24), au moment même où le Seigneur institue le mémorial de Sa mort. Les promesses du Seigneur se réaliseront, mais les souffrances viennent d’abord pour les croyants (Phil. 2. 6 et 7 ; 3. 4 à 8).
Le Seigneur répond avec affection à Ses disciples. Il nous place en position de servir et non d’être servis (v. 28). En Jean 13, Il donne encore une grande leçon d’humilité les uns vis à vis des autres, en prenant Lui-même la place d’un esclave, en lavant les pieds de ceux qui Lui étaient inférieurs. Mais : « Je vous ai laissé un exemple » (v. 15). Soyons Ses imitateurs (1 Cor. 10. 33). Le Seigneur dit : « Quiconque s’abaissera sera élevé ». Alors Il place un petit enfant au milieu d’eux (Marc 9. 34 à 37). Les voies de Dieu sont opposées à celles des hommes.
Au verset 38, Jean rapporte au Seigneur qu’ils ont interdit à un homme qui chassait les démons de le faire, « parce qu’il ne nous suit pas ». En Matthieu 10. 24 et 25, le Seigneur dit : « l’esclave n’est pas plus grand que son maître… s’ils m’ont haï, ils vous haïront aussi ». Ce chemin amène à appliquer la croix à la chair. L’amour que le Seigneur a placé dans nos cœurs se réjouit dans le service. Le v. 28 de Matthieu 20 résume la vie chrétienne. Ne cherchons pas à briller ni à dominer dans le monde, ni parmi les chrétiens. Toute la volonté du Seigneur était soumise à Son Père, et Il s’était fait l’esclave des hommes (Zach. 13. 5). Paul se disait esclave de Jésus Christ. L’esprit chrétien est un esprit de service les uns pour les autres.
Dieu peut nous confier des tâches importantes dans le monde, mais ne les recherchons pas par ambition. Joseph en est un exemple : on se prosternait sur son passage, mais il ne l’avait pas désiré. Ce qui compte, c’est l’état du cœur.
Au v. 28, les « plusieurs » désignent ceux qui sont au bénéfice de l’expiation, tandis que la propitiation est offerte à tous les hommes (Rom. 3. 21 et 22 ; 5. 15 ; 1 Tim. 2. 6 ; 1 Jean 2. 2).
Le « Fils de David » est présenté au peuple une ultime fois, avant la croix (v. 29 à 34). À Jéricho, lieu de la malédiction, le Seigneur manifeste Sa grâce aux aveugles. Ils représentent Israël, d’abord aveugle aux choses de Dieu, mais qui recouvrera la vue spirituelle lorsqu’il reconnaîtra « celui qu’ils ont percé » (Zach. 12. 10 à 14).
La question du Seigneur (v. 32), montre l’importance de formuler clairement nos besoins, et leur réponse nous incite à la brièveté précise (v. 33). Le Seigneur entend les cris de nos cœurs et nous appelle à aller à Lui. Il nous écoute et exaucera nos prières, en Son temps et à Sa manière. On aurait voulu faire taire les aveugles (v. 31), mais ils prennent par « violence » leur place dans le royaume des cieux (Mat. 11. 12).
Ch. 21
Le Seigneur va à Jérusalem, se dirigeant vers la croix. Dès lors, Il donne un signe clair qu’Il est le Messie, le roi promis, en accomplissant une prophétie (Zach. 9. 9), en entrant dans la ville monté sur un ânon. Les Juifs, et les chefs en particulier, connaissaient bien cette prophétie, mais ils Le rejetteront ; et la même foule qui crie : « Hosanna » criera peu de temps après : « Ôte, ôte, crucifie-le ! ». Leur responsabilité est terrible.
Monté sur un ânon, le Seigneur manifeste à la fois Sa dignité (Jug. 10. 4 ; 1 Rois 1. 32 et 33) et Sa débonnaireté. Le cheval, monture de guerre, symbolise la puissance triomphante que le Seigneur revêtira (Apoc. 19. 11 à 16), en jugement sur les ennemis. Matthieu insiste sur l’accomplissement des prophéties. Cependant, les Juifs auraient reçu un Messie triomphant mais, humble et débonnaire, ils Le rejettent tout en proclamant « Hosanna ». Ne se fiant pas aux hommes, le Seigneur accomplit la prophétie.
Il disposait de toutes choses : « Le monde est à moi et tout ce qu’il contient » (Ps. 50. 12), et : « Toutes choses le servent » (Ps. 119. 91). Il dispose aussi de cet ânon et Il fait dire par Ses disciples, au propriétaire de l’animal : « Le Seigneur en a besoin » (v. 3). Il sait que le maître de l’ânon est tout disposé à s’en défaire pour le Seigneur. S’Il appelle quelqu’un à Son service, Il prépare le cœur d’abord. Il n’envoie pas quelqu’un de non préparé.
La dernière semaine avant la croix, Il est reconnu comme le roi (v. 5) – comme le Fils de David (v. 9) – comme le prophète (v. 11). La foule qui a suivi Jésus depuis la Galilée et a vu Ses miracles, reconnaît en Lui le Messie et crie : « Hosanna » – Sauve je te prie. C’est aussi une louange au Fils de Dieu. Ils mettent même leurs vêtements sur le chemin avec des branches d’arbres. Cela nous ramène à ces gestes de soumission et d’humilité observés par ceux qui honorèrent Jéhu lorsqu’il fut fait roi (2 Rois 9. 12 et 13). La foule pensait peut-être à la fête des tabernacles et à la joie qui s’y rattache, préfigurant le millénium (Lév. 23. 40).
Mais devant les habitants de Jérusalem et les chefs du peuple, la même foule rabaisse son propre témoignage : le Seigneur n’est plus que le prophète qui est de Nazareth de Galilée. La foule, emportée par ses sentiments, honore le Seigneur, mais la suite montre que le cœur restait fermé. La conversion n’est pas affaire de sentiments, mais un retournement complet du cœur, douloureux d’abord, avant de goûter la joie. Le Seigneur ne se fie pas à nos émotions (Jean 2. 23 à 25) et pleurera sur Jérusalem.
En Matthieu 2. 3, l’annonce de la naissance du roi d’Israël trouble la quiétude de Jérusalem. On avait déjà Hérode comme roi : c’était bien suffisant ! Ici, la ville est émue et intriguée : « Qui est celui-ci ? ». Émotion, sans doute, devant ce spectacle grandiose et inattendu, mais le rejet s’apprête. Tout en connaissant les Écritures, on ne désirait pas Sa venue. C’est alors que les enfants prennent le relais et continuent à proclamer : « Hosanna au Fils de David », ce qui scandalise les chefs. Quand les adultes sont défaillants, Dieu utilise les enfants pour proclamer la gloire de Son Fils.
Le v. 4 montre que la prophétie est pleinement accomplie à ce moment-là, même si elle se réalisera de nouveau à l’avenir, dans un contexte nouveau (ch. 23. 38 et 39), à l’établissement du millénium. Luc 19. 30 et Marc 11. 2 spécifient que l’ânon n’avait jamais été monté par personne ; de même, le Seigneur sera mis dans un sépulcre neuf, où personne n’avait été mis. Là encore, Dieu revendique la prééminence de Son Fils et, si Luc – l’évangile du fils de l’homme – et Marc – l’évangile du serviteur, précisent ce détail, c’est afin que l’on ne confonde pas Jésus avec les autres hommes. Il est avant tout le Fils de Dieu.
« Il est juste et ayant le salut » (Zach. 9. 9 et 10), se rapproche de Luc 2. 13 et 14 : « Paix sur la terre et bon plaisir dans les hommes ». On ne retrouve pas ces paroles dans Matthieu 21, l’évangile du roi rejeté. Aussi, la paix ne pouvait s’instaurer à ce moment-là. La délivrance serait pour plus tard. Pas après pas, le Seigneur accomplit la loi et les prophéties, mais Son peuple Le rejettera malgré toutes les preuves qu’Il lui donnait qu’Il était le Messie.
C’est à Bethphagé – la maison des figues pas mûres -, que le Seigneur maudira le figuier stérile (v. 19) qui fait penser à Israël n’ayant pas porté les fruits que le Seigneur y était venu chercher. C’est le seul miracle de jugement opéré par le Seigneur sur la terre. Israël passera par la grande tribulation, sous la puissance diabolique de l’antichrist, avant d’accueillir son Messie. Le résidu juif proclamera de cœur, cette fois : « Hosanna » : Sauve, je te prie. Et « Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur ! »
Au v. 17, le Seigneur quitte la ville où Il n’est pas reçu, et s’apprête à abandonner le temple qui n’est plus que : « votre maison » (ch. 23. 38). Ici, Il considère encore le temple comme étant la maison de Dieu. Aussi doit-Il la purifier par le jugement : « Le zèle de ta maison me dévore » (Jean 2. 17). On trouve déjà ce jugement en Jean 2. 14 à 16, où Il est rejeté dès le début de cet évangile. Les Juifs avaient fait de la maison de Dieu « une maison de trafic », en faisant de la piété une source de gain.
Dans cette scène, le Seigneur se départit de Sa douceur habituelle pour exercer un jugement sévère, et souligne le vrai caractère du temple, qui se retrouve dans l’assemblée sur la terre : « une maison de prière », dans laquelle le Seigneur veut nous réjouir (És. 56. 7), là où Il place Ses droits et Sa gloire. Aux v. 13 et 16, le Seigneur utilise deux fois les Écritures, montrant leur unité, et la nécessité de les connaître pour se protéger et les utiliser à bon escient.
Connaissant les prophéties, ce peuple avait une grande responsabilité dans la souillure du temple. Dieu avait édicté des facilités pour ceux qui habitaient loin de Jérusalem (Deut. 14. 22 à 26), mais les Juifs en avaient fait un prétexte pour trafiquer. Et, de nos jours, les chrétiens continuent à tout gâter dans l’assemblée. Les lieux où nous nous réunissons ne sont pas sacrés, mais respectons-les par notre attitude.
Cependant, s’Il chasse les « voleurs » du temple, Il guérit les infirmes qui viennent à Lui en reconnaissant leur misère (v. 14). Quant à nous, soyons fermes dans l’assemblée, mais pleins de grâce. Les aveugles et les boiteux, haïs de l’âme de David (2 Sam. 5. 8), sont reçus en grâce par le Seigneur.
Plus tard, la grande Babylone sera jugée, elle aussi, dans l’intense trafic qui la caractérisera (Apoc. 18. 10 à 13). La masse du peuple peut rejeter le Seigneur jusqu’à l’apostasie, mais Il se garde un résidu, objet de Sa grâce, dans ces infirmes guéris et ces enfants lui rendant hommage. Avant l’établissement du royaume, un résidu recevra le Messie.
Dans ces passages, le Seigneur cite Ésaïe 56. 7 et Jér. 7. 11, et Il dit « Ma maison » : c’est Sa maison, car Il est Dieu, et Il y met de l’ordre en premier lieu. De même, Pierre dit que le jugement commence par la maison de Dieu (1 Pier. 4. 17) et, dans les chapitres 2 et 3 de l’Apocalypse, le Seigneur juge Son assemblée avant de juger le monde.
Les guérisons que le Seigneur opère là, et les enfants criant dans le temple, produisent une triste réaction chez les chefs : indignation, haine et détermination à faire mourir le Seigneur. Cependant, sans se lasser, Il les enseigne par les Écritures qu’ils connaissaient mais ne comprenaient pas. Nos cœurs sont-ils touchés de compassion pour ceux qui périssent selon Romains 9. 3 ? Si nous sommes infidèles, le Seigneur suscitera d’autres ouvriers : « si ceux-ci se taisent, les pierres crieront » (Luc 19. 40). La puissance divine est illimitée et peut même susciter des enfants à Abraham, à partir de pierres (Mat. 3. 9), cette affirmation de Jean le baptiseur ramenait le peuple à la grâce de Dieu envers les nations endurcies par l’idolâtrie, à la place des descendants naturels d’Abraham (Mat. 8. 11). Alors que les chefs rejetaient le Seigneur et que les foules devenaient hésitantes, le Seigneur fait jaillir Sa louange de la bouche des enfants ! Dieu, autrefois, avait ouvert la bouche d’une ânesse pour réprimer la folie de Balaam (Nomb. 22. 28 et 30). Si l’évangile est encore refusé en Israël, les nations l’ont reçu.
La fin du v. 17 nous rappelle une circonstance heureuse où le Seigneur est reçu dans une famille aimée et aimante, à Béthanie, chez Marthe, Marie et Lazare, où Il passa la nuit. Quinze stades séparaient Jérusalem de Béthanie – environ un kilomètre sept cent. Mais quelle différence ! Rejeté à Jérusalem, la ville du grand roi, Il est reçu dans cette petite bourgade où Il peut jouir de l’amour des Siens tandis que la croix était proche : « Il boira de l’eau du torrent dans le chemin, c’est pourquoi il lèvera haut la tête » (Ps 110. 7). Marc signale que « le soir étant venu, il sortit de la ville ». Durant la nuit de ce monde, le Seigneur se plaît à habiter dans les cœurs qui L’aiment, Le connaissent et Le reçoivent.
Au-delà de la faim physique du Seigneur, Il avait faim de voir Son peuple terrestre se tourner vers Son Messie, afin de faire d’Israël un peuple témoin et missionnaire, ce qui se réalisera durant le millénium Cependant, il y a une autre portée de cette faim du Seigneur : parmi les Siens, certains sont dans le besoin. Pourvoir à ces besoins, selon nos moyens, c’est satisfaire le Seigneur identifié totalement avec les Siens (Mat. 25. 31 à 40). Faire du bien ou du mal aux Siens, c’est à Lui qu’on le fait (Act. 9. 5).
« Ce n’était pas la saison des figues » (Marc 11. 12), et le Seigneur le savait. Mais, cette scène se déroulant peu avant la Pâque, le figuier aurait dû présenter une promesse de fruits. Et : « Il n’y trouva rien que des feuilles » (v. 19). La portée symbolique de cette recherche des fruits hors saison, c’est que le Seigneur visitait Son peuple, et n’y trouvait rien sinon la réjection de son Messie ! Dès lors, Israël est stérile pour Dieu. Les feuilles, dans la chrétienté, représentent des chrétiens de nom, mais n’ayant pas la vie de Christ en eux : ils seront trouvés nus tout en étant faussement revêtus du nom de Christ (2 Cor. 5. 2 et 3). Ils ont « le nom de vivre » mais sont « morts » (Apoc. 3. 1). Le figuier duquel le cultivateur prend soin une année de plus en Luc 13. 6 à 9, montre la patience de Dieu, mais une patience qui a une fin. Cette vérité est valable pour nous comme pour Israël.
Le figuier maudit et qui se dessèche, manifeste la divinité du Seigneur. Sa divinité, habituellement voilée sous Son humanité, se révèle à plusieurs reprises dans les évangiles : Il demande à boire à la Samaritaine, mais Il lui dit tout ce qu’elle a fait (Jean 4. 8, 17, 18 et 29). Il lui donne l’eau qui jaillit en vie éternelle (v. 14). En Jean 18. 1 à 13, le Seigneur s’avance vers ceux qui viennent pour L’arrêter et, lorsqu’II leur dit : « C’est moi », ils tombent à terre devant le Fils de Dieu (v. 5 et 6). Puis Il voile de nouveau Sa divinité et, ayant dit une seconde fois : « C’est moi », ils arrêtent le fils de l’homme (v. 8, 12 et 13).
Devant l’étonnement des disciples ayant vu le figuier se dessécher, Il leur parle d’une montagne. Dans la Parole, la montagne est souvent désignée en contraste avec les lieux bas – la plaine : « Qui es-tu, grande montagne devant Zorobabel ? Tu deviendras une plaine » (Zach. 4. 7). C’est la proximité de Dieu : Ararat pour Noé, Morija pour Abraham. La montagne parle aussi d’obstacle infranchissable pour l’homme ; une épreuve qui peut durer longuement : « Vous avez assez demeuré dans cette montagne » (Deut. 1. 6). Le Seigneur parle alors de foi, capable de jeter la montagne dans la mer. En figure, le système religieux d’Israël allait être une montagne, un obstacle pour les disciples qui seraient persécutés après le départ du Seigneur. Mais leur foi devait en triompher. Et, quarante ans après, Titus détruisit la nation juive.
Demandons à Dieu cette foi vigoureuse, car ce qui est possible à Dieu est à la disposition des croyants. Mais demandons selon Sa volonté, ne doutant nullement (Jac. 1. 6), afin d’être exaucés. « Le juste vivra par sa foi » (Hab. 2. 4). Ce qui est vrai pour le salut l’est aussi pour le déroulement de la vie chrétienne (Marc 11. 22). Le Seigneur stigmatise l’incrédulité impuissante en Matthieu 17. 19 et 20 où Il montre que la foi est associée à la prière. Le Seigneur ne se lasse pas d’enseigner les disciples. « Vous redire les mêmes choses n’est pas pénible pour moi, et c’est votre sûreté » (Phil. 3. 1). « Demandez et il vous sera donné » (Mat. 7. 7). Cependant, si nous ne recevons pas ce que nous demandons, même avec foi, examinons si nos requêtes sont selon le Seigneur ou pour « nos voluptés » (Jac. 4. 3). Si nous demandons selon la volonté du Seigneur, « Il nous écoute ; et si nous savons qu’il nous écoute… nous savons que nous avons les choses que nous lui avons demandées » (1 Jean 5. 14 et 15).
Le Seigneur peut aussi exercer la foi en ne répondant pas tout de suite à nos prières, mais nous avons déjà, par la foi, les choses demandées. Anne en est un exemple (1 Sam. 1. 17). Dieu donne toujours ce qui est bon, pas toujours ce que nous demandons.
C’est dans le temple, leur domaine ordinaire et où le Seigneur avait agi avec autorité (v. 12 à 16), que les chefs religieux interviennent et L’interrogent sur l’origine de Son autorité qu’ils refusent (v. 23), tandis que leur question cache mal leur jalousie. Ils oubliaient que le temple était la maison de Dieu. Le Seigneur répond par une autre question qui met à nu leur manque de droiture. Sommés de répondre, ils comprennent que, par leur réponse, ou bien ils se condamnaient eux-mêmes, ou bien ils perdaient leur domination sur le peuple, ayant « aimé la gloire des hommes plutôt que la gloire de Dieu » (Jean 12. 43) et ils « s’étaient assis dans la chaire de Moïse » (Mat 23. 2). Le Seigneur avait stigmatisé leur hypocrisie en Matthieu 15. 7 à 9). Alors ils déclarent ne pas savoir (v. 7), car « ils craignaient les foules » (Mat. 21. 46). Le Seigneur va leur faire sentir que le baptême de Jean qu’ils avaient tenu pour chose négligeable, était de toute importance et appelait à la repentance, qui devait disposer les cœurs à recevoir le Messie. Jean avait déjà fustigé leur refus de s’y soumettre (Mat. 3. 7 à 12).
L’autorité du Seigneur s’exerçait dans Ses œuvres et dans Son enseignement (Mat. 7. 28 et 29), mais les pharisiens l’accusaient de chasser les démons par le chef des démons » (ch. 12. 24). Le blasphème remplissait leurs cœurs. Le Seigneur ne conteste pas leur autorité qui, pourtant, leur sera ôtée, mais Il dévoile la fausseté de leurs cœurs. Ils n’ont aucune crainte de Dieu, et ne reconnaissent pas le Messie dans le Seigneur. Ils étaient des « aveugles conducteurs d’aveugles ». Argumenter avec ces hommes fourbes eût été « jeter des perles devant des pourceaux » (Mat. 7. 6).
Pourtant, Jean le Baptiseur, au début de son ministère, voyant marcher Jésus, avait reconnu publiquement en Lui, « l’agneau de Dieu qui ôte le péché du monde » et le Fils de Dieu » (Jean 1. 29 à 34). Si les chefs avaient reconnu la valeur du baptême de Jean et s’y étaient soumis, comme les publicains et les prostituées (Luc 7. 29), ils auraient aussi reconnu l’autorité du Seigneur, car le baptême de Jean et le Seigneur venaient du ciel. Mais, ayant refusé la repentance qu’apportait ce baptême, ils se sont privés de la grâce divine venue par le Seigneur Jésus (Jean 1. 17)
Au verset 28, le Seigneur prend l’initiative et prend ces « sages dans leur ruse ». Il les amène, malgré eux, à prononcer leur propre jugement. Ce n’est qu’à l’issue de la dernière parabole et à un ultime recours aux Écritures, qu’ils comprennent enfin, que le Seigneur parle d’eux ! Ils sont à ce point inconscients de leur véritable état, qu’ils posent cette question au Seigneur, en Jean 9. 39 à 41 : « Et nous, sommes-nous aussi aveugles ? » Gardons-nous de nous éloigner du Seigneur et des Écritures, sinon nous deviendrons aussi des aveugles qui prétendent voir. « Le secret de l’Éternel est pour ceux qui le craignent » (Ps. 25. 14). Gardons-nous également de chercher à prendre, dans l’assemblée, une autorité qui ne revient qu’au Seigneur : nous deviendrons aveugles nous aussi.
Dans l’avenir, « l’inique » usurpera l’autorité dans le temple reconstruit et, n’ayant pas « l’amour de la vérité pour être sauvés », lui et ceux qui le suivront, recevront « une énergie d’erreur » (2 Thess. 2. 9 à 12) et ils seront jugés. Ayons donc l’amour de la vérité, mais aussi, soyons vrais devant Dieu et les uns envers les autres, car le manque de droiture a fait de grands ravages parmi nous (2 Cor. 11. 2 à 4). Au v. 32, le Seigneur met à nu leur absence de repentance, contrairement aux publicains et aux prostituées. Ainsi les chefs du peuple se condamnaient eux-mêmes (v. 31 et 41).
La parabole du Seigneur se réfère à la prophétie d’Ésaïe 5. 1 à 7 où l’on retrouve les mêmes détails : la vigne représente Israël. La clôture marque la séparation du peuple d’avec les nations. La tour parle de surveillance afin de voir approcher l’ennemi de loin. Le pressoir, souvent dans la Parole, amène la pensée du jugement de Dieu sur les impies (Apoc. 14. 7) Mais ici, le pressoir parle du moyen de produire le vin qui réjouit le cœur de Dieu et des hommes. Dieu voulait se réjouir dans les fruits que Son peuple terrestre devait produire.
Les cultivateurs n’ont pas veillé sur la « vigne », et ont persécuté et tué les esclaves du maître de la vigne (v. 35 et 36). Puis ils ont jeté hors de la vigne et tué le « fils bien-aimé » Lui-même (Marc 12. 6), trompant ainsi la confiance du maître. « Ils auront du respect pour mon fils ». L’amour du Père est manifesté en ce qu’Il envoie Son propre Fils à ceux qu’Il aime. Il n’y avait pas de repentance dans les cœurs rebelles du peuple (2 Chron. 24. 19 à 22 ; Jér. 2. 19 à 24, 29 et 30), de sorte que le Maître – Dieu Lui-même – n’a recueilli aucun fruit. Dans la parabole, le Seigneur parle surtout de la manière dont les prophètes et le Fils de Dieu ont été rejetés et tués. Mais à travers Israël, c’est toute l’humanité de tous les temps qui a été mise à l’épreuve. Malgré tous les soins que Dieu a prodigués à Son peuple, Il n’a vu que des fruits sauvages (És. 5. 4). Dieu avait transporté un cep d’Égypte dont les sarments étaient comme les cèdres de Dieu (Ps. 80. 8 et 10). En son temps, Il envoie pour chercher Ses fruits, car ils Lui appartiennent. Mais Il a dû juger sévèrement Son peuple (v. 12). Le résidu fidèle seul, s’en remet à la grâce de Dieu (Ps. 80. 3, 7 et 19).
En Matthieu 21, les chefs, dans leur méchanceté inconsciente, prononcent eux-mêmes leur propre condamnation (v. 41). Pourtant, les Écritures qu’ils connaissaient bien étaient en train de s’accomplir sous leurs yeux (Luc 4. 18 à 21). À travers ce peuple rebelle, c’est le cœur humain qui est manifesté ici. La patience de Dieu est impressionnante, mais elle a un terme !
Les chefs, d’une certaine manière, avaient reconnu le Fils de Dieu (v. 38 ; Luc 22. 66) : ils voulaient s’emparer de l’héritage en supprimant l’Héritier ! Mais, si Dieu veut faire jouir les croyants des délices du royaume des cieux, ce sera avec le Seigneur, l’Héritier ; car « nous sommes héritiers de Dieu, cohéritiers de Christ » (Rom. 8. 17).
Sur la terre, il y aura un temps difficile pour les croyants, car les hommes impies rejettent Dieu (Ps. 2. 2 et 3). Les prophéties s’accomplissaient devant eux, mais les chefs, jaloux de leurs prérogatives, s’apprêtaient à tuer leur Messie. « Il vint chez soi et les siens ne l’ont pas reçu » (Jean 1. 11). Alors, « Il fera périr misérablement ces méchants » (v. 41). La loi divine a été donnée à ce peuple afin de faire la preuve que l’homme est incapable de l’accomplir. Dieu le savait, mais a mis l’homme à l’épreuve. Cependant, le Seigneur ne se lasse pas d’enseigner. Dieu ne cherche plus du fruit dans Son peuple de la même manière, mais sème la bonne semence (Mat. 13). Quand elle tombe dans la bonne terre, elle porte du fruit spirituel pour Dieu.
Malgré eux, les chefs prophétisent que le « Maître louera sa vigne à d’autres cultivateurs qui en rapporteront les fruits en leur saison ». Les Juifs ayant rejeté leur Messie, le Seigneur a été reçu par un grand nombre de personnes des nations (Act. 13. 46 et 47). Plus tard, le résidu juif les recevra aussi et en rapportera les fruits. Mais ce seront là, « d’autres cultivateurs » (Rom. 11. 12 et 21). Considérons donc la bonté et la sévérité de Dieu » (v. 22).
Les nations christianisées ont-elles porté du fruit pour Dieu ?
Le Seigneur prend au mot ces méchants hommes qui, à leur insu, prophétisent contre eux-mêmes, et Il les renvoie aux Écritures qu’ils connaissaient et qui auraient dû les convaincre. Mais ce qu’ils disent leur arrivera. Ces chefs étaient ces « bâtisseurs » rejetant « la maîtresse pierre du coin », le Seigneur Jésus Lui-même (És. 28. 16 ; Act. 4. 10 et 11 ; 1 Pier. 2. 4). « N’avez-vous pas même lu cette écriture ? » (Marc 12. 10) La Parole doit être lue, mais aussi reçue dans les cœurs, sinon elle est méprisée et rejetée. Lorsque le roi Hérode les interroge sur le lieu de naissance du Messie, ils savent bien répondre, mais n’en tirent aucune conclusion pour eux-mêmes quant au Seigneur.
À l’heure actuelle, l’édifice que le Seigneur bâtit est spirituel : c’est l’assemblée, et le seul fondement qui est posé, c’est Jésus Christ (1 Cor. 3. 11) qui soutient tout l’édifice. Nous-mêmes sommes « édifiés sur le fondement des apôtres et prophètes, Jésus Christ lui-même étant la maîtresse pierre du coin, en qui tout l’édifice, bien ajusté ensemble, croît pour être un temple saint dans le Seigneur » (Éph. 2. 20 et 21). Rejetée par les Juifs jusque-là, cette pierre du coin est, pour l’instant, « merveilleuse à nos yeux », car Christ est « Dieu manifesté en chair », et étant Lui-même sans péché, Il a fait une œuvre de grâce envers nous, pécheurs ! Plus tard, elle deviendra merveilleuse aux yeux du résidu croyant juif.
Qu’il s’agisse de l’assemblée chrétienne ou du peuple juif restauré dans l’avenir, la grâce de Dieu repose tout entière sur l’œuvre de Christ à la croix, où Son sang a été versé pour les pécheurs repentants. La loi ne sera plus inscrite sue les tables de pierre, mais sur leurs cœurs. Le Seigneur, d’ailleurs, n’est pas que le fondement de l’édifice tout entier de grâce, Il est aussi « la pierre du faite » (Zach. 4. 7), la dernière pierre de l’édifice pour laquelle éclatera la louange finale. En Esdras 3. 10 et 11, c’est au Seigneur que s’adresse la louange (Ps. 118. 26 et 29). Le Seigneur se définit Lui-même comme étant « l’alpha et l’oméga, le premier et le dernier » (Apoc. 21. 6).
Lorsque le dernier homme, que Dieu, a préconnu comme devant devenir croyant, aura accepté le Seigneur pour son Sauveur, le Seigneur vendra chercher Son assemblée. Dans la construction de l’édifice – l’Assemblée – nous avons aussi notre responsabilité quant à la manière dont nous y travaillons : quels matériaux y apportons-nous ? (1 Cor. 3. 12 et 13)
Ayant rejeté violemment son Sauveur, le peuple juif a été brisé, selon ce qu’annonce le Seigneur (v. 44). Cela a eu lieu lorsque les Romains ont chassé le peuple du pays, quarante ans après la mort du Seigneur. Mais un jour encore à venir, le Seigneur Lui-même se lèvera pour « broyer » le peuple apostat (v. 45), s’étant mis volontairement sous l’autorité de l’antichrist. Seuls seront sauvés ceux qui recevront le Seigneur Jésus (Mat. 24. 39 à 41). Ce sera vrai pour les hommes incrédules en général, et plus particulièrement pour les Juifs ennemis. Pour ceux-là, le Seigneur aura été « une pierre d’achoppement, un rocher de chute » (1 Pier. 2. 8). Cependant, si la nation juive a failli quant à recevoir son Messie, un résidu sera restauré à la fin. Interpellés en vain une dernière, fois en Actes 13. 45 à 47, les Juifs seront abandonnés à leur incrédulité. Du temps du Seigneur, le peuple Le considérait comme un grand prophète, et même comme le Christ (Luc 7. 16 ; Jean 7. 40 et 41). Mais la foule versatile sera « persuadée » par les chefs religieux de demander Sa mort (Mat. 27. 20 à 23).
Daniel 2. 34, 35 et 44, annonce la fin « du temps des nations » institué par Dieu Lui-même lorsque le peuple fut amené captif par Nebucadnetsar. Le royaume des nations sera définitivement détruit pour avoir failli à son tour, et remplacé par le royaume millénial de Christ, qui ne sera jamais transmis. Les prophéties de Daniel évoquent les quatre royaumes des nations : l’empire babylonien, l’empire médo-perse, l’empire grec et l’empire romain qui sera reconstitué dans un proche avenir.
Dans la parabole de la vigne et des cultivateurs le Fils de Dieu est rejeté. Le peuple incrédule a été « brisé »; plus tard, le peuple devenu apostat, sera « broyé ». La mention des noces pour le fils du roi (ch. 22), élargit la grâce de Dieu envers les nations et dépasse les bénédictions promises à Israël sous la loi. Les ch. 13, 20 et 25 montrent différents caractères que prend le royaume des cieux, plus vaste qu’Israël seul ou que l’Église seule. Le ch. 22 présente encore la grâce au peuple et aux nations ; en Apocalypse 19. 17, la grâce n’est plus de circonstance, et le jugement de Dieu s’abat sur les impies.
La parabole des noces dévoile la place que le Seigneur Jésus occupe dans le cœur du Père. Son but est de glorifier Son Fils tandis que nous sommes encore sur la terre, comme déjà assis au repas de communion, revêtus de « la robe de noce » qui est Christ Lui-même. Refuser l’invitation de Dieu aux noces qu’Il fait pour Son Fils, c’est tout simplement « outrager l’Esprit de grâce » (Héb. 10. 29). On voit que cette parabole n’invoque pas du tout la présence de « l’épouse » : le centre de tout, pour Dieu, c’est Son Fils, et non l’Église, l’épouse céleste, si précieuse qu’elle soit par ailleurs. Certes, les bénédictions terrestres pour le peuple juif et célestes pour l’Église, reposent toutes sur la croix du Seigneur, Sa résurrection et Son ascension.
Trois phases, dans cette parabole, montrent l’action de Dieu. D’abord pour les Juifs, premiers conviés aux noces. Mais « ils ne voulurent pas venir » (v. 3 ; ch. 23. 37). Puis, Dieu envoie de nouveaux esclaves – les apôtres – pour prêcher l’évangile aux Juifs, mais « eux n’en tinrent pas compte » (v. 5). Enfin, les apôtres se tournèrent vers les nations qui, elles, étant « sans droit de cité en Israël » (Éph. 2. 12), s’en réjouirent (Act. 13. 48). Dieu veut que tous les hommes soient sauvés, « tant mauvais que bons ». Aux yeux de Dieu, « il n’y à point de juste, non pas même un seul » (Rom. 3. 10). Abraham, patriarche honoré même par les païens, et Rahab la prostituée, sont les objets de la grâce divine, parce qu’ils étaient caractérisés par une semblable foi.
Dieu veut que la salle des noces soit remplie de conviés revêtus de robes de noces : pour goûter au repas de communion avec Christ, il faut être revêtu de Sa justice. Celui qui n’avait pas de robe de noces symbolise les professants du christianisme, en particulier, qui n’ont pas revêtu Christ, sinon en apparence, mais ils n’ont pas la vie en eux.
Ils sont « trouvés nus en étant revêtus » (2 Cor. 5. 3). C’est à de tels que Christ répondra à leurs supplications : « Je ne vous connais pas » (Mat. 25. 12). Beaucoup de choses peuvent empêcher de s’asseoir au repas de la grâce, si le travail, la famille, les soucis de la vie ou toute autre chose deviennent des priorités dans nos cœurs (Marc 4. 18). Le travail est nécessaire, mais ne doit jamais devenir une « passion ».
Le refus obstiné des Juifs de répondre aux invites réitérées de Dieu l’a conduit à envoyer Titus, pour brûler Jérusalem et le temple. La colère de Dieu était juste. En Matthieu, les esclaves convient les invités. Les apôtres, comme nous-mêmes, devons appeler sans exercer la moindre contrainte. En Luc 14. 23, l’esclave – le Saint Esprit – doit contraindre les gens d’entrer : Il en a seul le pouvoir et l’autorité. Le Dieu de grâce exerce aussi le jugement sur Son peuple, même en utilisant des païens (Jér. 27. 6 ; Joël 2. 25 ; És. 10. 5). Ce ne sont pas les esclaves qui ont discerné que cet homme n’avait pas de robe de noces, mais le Maître : cette faculté n’appartient qu’à Dieu, car les hommes peuvent se faire illusion. Judas prétendait réserver le prix du parfum aux pauvres, dont il ne se souciait nullement, mais il était voleur. « … l’homme regarde à l’apparence extérieure, et l’Éternel regarde au cœur » (1 Sam. 16. 7).
Ch. 22
En Orient, au temps du Seigneur, la famille qui invitait à des noces, fournissait les « robes de noces » blanches aux invités. C’est un peu la même pensée exprimée en Luc 15. 20 et 21, où le père revêt son fils, de retour et repentant, de « la plus belle robe » qui parle de la justice de Dieu revêtant l’homme qui vient à Lui dans la repentance. Nous ne pouvons nous tenir devant Dieu que revêtus de Christ et de Sa justice (Phil. 3. 9 ; Éph. 4. 22 à 24), après avoir « dépouillé le vieil homme qui se corrompt ». C’est « dehors » que le fils prodigue reçoit la plus belle robe, avant d’entrer au festin que lui fait son père.
Nous sommes encore sur la terre, mais c’est déjà ici-bas que nous sommes revêtus de Christ et de Sa justice. Déjà en Genèse 3. 21, Dieu revêt Adam et Ève de peaux de bêtes, introduisant la pensée d’une victime innocente pour couvrir, devant Dieu, la nudité de l’homme pécheur. Entrer dans la salle des noces sans être revêtu de la robe adéquate, c’est entrer devant Dieu couvert de ses propres haillons ! C’est paraître devant Sa sainteté avec une justice humaine : Dieu ne peut que rejeter une telle prétention religieuse, et il s’ensuit la condamnation (v. 13).
Nous pouvons faire illusion aux hommes, mais Dieu ne s’y trompe pas. « Il y a beaucoup d’appelés, mais peu d’élus » (v. 14 ; Rom. 8. 29 et 30). Personne ne peut se tenir devant Dieu dans son état naturel ; mais Dieu a trouvé le moyen de justifier ceux qui croient (Rom. 3. 9 et 10). Dans la parabole de Matthieu, la grâce est offerte à tous, mais tous ne l’acceptent pas. Dieu appelle tous les hommes à la repentance, mais peu acceptent ce chemin pour être sauvés !
En Apocalypse 19. 7 et 8, aux noces de l’Agneau, l’Épouse est revêtue de la « robe de fin lin » représentant les actes justes des saints qu’ils ont tissés sur la terre, mais c’est dans le ciel qu’elle en sera vêtue. Les noces de l’Agneau auront lieu après la destruction définitive de Babylone la Grande, la fausse épouse, afin qu’il n’y ait pas de confusion dans l’univers moral créé. Au temps de Moïse, le peuple sorti d’Égypte était nombreux, mais seuls Josué et Caleb, de cette génération, sont entrés dans le pays de la promesse.
Dans notre parabole, il ne s’agit pas des noces de l’Agneau, mais plutôt de la table de la profession chrétienne. Et là, Dieu voit chacun de nous, et juge s’il y a en nous la vie de Christ. Gardons nos cœurs purs de souillure (Apoc. 3. 4). Même si l’Église aura déjà été enlevée, en Apocalypse 16. 13 à 15, le résidu des hommes devra « garder ses vêtements » non souillés. C’est le côté de notre responsabilité devant la sainteté de Dieu.
D’un certain point de vue selon Matthieu 8. 11 et 12, les Juifs, « les fils du royaume », incrédules, seront jetés dans les ténèbres du dehors, n’étant pas revêtus de Christ. « Là seront les pleurs et les grincements de dents » (v. 13). Pour l’homme formé à l’image de Dieu (Gen. 1. 26), la séparation éternelle d’avec son créateur produira une souffrance intolérable, sans soulagement ! « Bienheureux ceux qui lavent leur robe » (Apoc. 22. 14)
« Ami » (v. 12), signifie dans l’original : celui avec qui on mange le pain, comme pour Judas (Mat. 26. 50). Mais en Jean 15. 13, le Seigneur « laisse sa vie pour ses amis » : Ici, ami parle des affections du cœur.
Dans les v. 15 et 16, les pharisiens, farouchement opposés à l’occupation romaine, s’unissent aux hérodiens, fervents partisans de ces derniers ! C’est que, pour chercher à enlacer le Seigneur dans les pièges de leur haine contre Lui, ils n’hésitent pas à s’unir contre Lui, ainsi qu’avec les sadducéens (v. 23 à 33), négateurs des Écritures fondamentales ! Souvent, la haine unit, au moins momentanément, plus que l’amour. Ils emploient une arme redoutable, toujours efficace dans le monde d’aujourd’hui : la flatterie… malgré leurs Écritures, sans équivoque à ce sujet.
« La bouche flatteuse amène la ruine » (Prov. 26. 28). C’est avec de mauvaises intentions que les pharisiens essaient de flatter le Seigneur avec des paroles vraies (v. 16). Tout autre que le Seigneur serait tombé, mais Il dévoile leurs intentions « pourquoi me tentez-vous… » et leur état de cœur : « hypocrites » (v. 18). C’est avec des cœurs faux qu’ils disent la vérité quant au Seigneur, à leur propre détriment. Gardons-nous de flatter un frère, ce qui le ferait trébucher.
Ayons plutôt la sagesse, la prudence, la connaissance et la réflexion de Proverbes 8. 12. Croissons en sagesse et en stature spirituelle (Luc 2. 40 à 52). Au v. 17, on Lui tend un double piège par une seule question : « Est-il permis de payer le tribut à César ou non ? » Les pharisiens et les hérodiens s’opposent quant à la domination romaine. Que le Seigneur ait répondu oui ou non, et il se conciliait un parti contre l’autre. Mais, dans Sa sagesse divine, Il répond en plaçant les choses sur un tout autre niveau. Il sépare ce qui est dû à César sous la domination duquel Israël se trouvait, de ce qui est dû à Dieu, de l’autorité de qui ils se dérobaient : le profane doit être séparé de ce qui est saint.
La monnaie du tribut portait l’inscription et l’effigie de César, montrant ainsi qu’ils étaient assujettis à la domination des Romains, et que, par conséquent, ils leur devaient le tribut (Rom. 13. 5 à 7), ce qui est toujours vrai pour nous, chrétiens. Dieu, autrefois, avait voulu pour Son peuple qu’il soit placé à la tête des nations, moyennant leur obéissance à la loi (Deut. 28. 1). Sinon, il serait chassé de son pays, au sein de ces mêmes nations (v. 15 et 25). Ayant refusé l’autorité de Dieu, ils ont dû être assujettis à l’autorité des nations, jusqu’à ce qu’ils se repentent et reviennent à l’Éternel. Après le retour partiel de la captivité à Babylone, Néhémie reconnaît qu’ils sont justement serviteurs et que les nations dominent sur eux à cause de leurs péchés – l’idolâtrie, en particulier.
Du temps du Seigneur, les-Juifs rejetaient leur Messie présent au milieu d’eux et s’apprêtaient à Le crucifier. Leur service était donc juste. Le Seigneur n’était pas venu pour délivrer le peuple de la domination romaine ; Lui-même s’y assujettissait, et paiera le tribut qu’il ne devait pas, car c’est le Roi des rois (Mat. 17. 24 à 27).
Pourtant, les Juifs l’accuseront de « défendre de payer le tribut à César » (Luc 23. 1). Nous devons L’imiter, nous conduisant comme les enfants d’un Père parfait.
De riche qu’Il était, car II est le créateur et le possesseur de toutes choses, Christ s’est fait pauvre parmi les pauvres, ne possédant rien sur la terre. Il demande qu’on lui montre la monnaie du tribut, afin de nous enrichir en nous donnant la vie éternelle (2 Cor. 8. 9).
Ce chapitre dévoile la fausseté méchante de trois catégories de personnes en Israël. Les pharisiens, religieux de la secte la plus exacte ; les hérodiens, partisans politiques d’Hérode et favorables aux Romains. Le Seigneur disait à Pilate : « Mon royaume n’est pas de ce monde » (Jean 18. 36) – enfin, les sadducéens, rationalistes niant en bloc la résurrection, les anges et les esprits en général (Act. 23. 8). Le croyant doit se garder de ressembler si peu que ce soit à ces trois catégories de personnes. Tous se révèlent ennemis de Christ et cherchent à l’enlacer dans Ses paroles.
Les sadducéens citent avec justesse le Deutéronome concernant le lévirat (Deut. 25. 5). Mais ensuite ils récitent au Seigneur une histoire aberrante avec laquelle ils se persuadaient entre eux que la résurrection ne pouvait exister ! Le Seigneur n’élude pas le faux problème posé par les sadducéens, mais leur démontre qu’ils sont dans l’erreur quant au mariage après la résurrection, et au sujet de la puissance de Dieu pour ressusciter les morts. Loin de rejeter leur question-piège, Il les enseigne par les Écritures (v. 31 à 33). « Dieu n’est pas le Dieu des morts mais des vivants ». Même si les croyants passent par la mort corporelle, ils sont vivants pour Dieu (1 Cor. 15. 13 à 20). À la résurrection, nous serons rendus semblables à l’Homme Christ Jésus glorifié (1 Jean 3. 2). Les chrétiens font partie de la première résurrection avec les saints de l’Ancien Testament dont le Seigneur est les prémices. Ensuite, viendra la résurrection des morts, à la fin des temps, pour le jugement (1 Cor. 15. 22 à 24).
C’est du Pentateuque, que les sadducéens tirent la citation du v. 24, et que le Seigneur leur répond (v. 32), verset tiré d’Ésaïe 3. 6. Abraham, Isaac et Jacob étaient morts depuis plusieurs siècles, et pourtant Dieu se déclare « leur Dieu » preuve, s’il en fallait, que ces hommes vivent, pour Dieu. L’esprit de vie insufflé de Dieu dans l’homme demeure après la mort : le croyant est avec Christ dans le repos, quoique pas encore dans la gloire. « Être avec Christ est de beaucoup meilleur » (Phil. 1. 23). Et : « Aujourd’hui, tu seras avec moi dans le paradis » (Luc 23. 43). Mais les hommes morts dans leur incrédulité – les boucs de la terre (És. 14. 9), sont « dans le shéol d’en bas », avec Satan, désigné en Ésaïe 14. 12 à 20, et en Ézéchiel 28, sous l’image du roi de Tyr. La perfidie des sadducéens sert au Seigneur à nous enseigner : après la mort, les liens du mariage, valables sur la terre, changent de caractère.
Quant à la résurrection, le Seigneur montre, par les Écritures, qu’elle existe et que les saints de l’Ancien Testament, ainsi que les croyants de l’Église, auront part à la victoire du Seigneur sur la mort, ayant eu la même foi, recherchant « la cité qui a les fondements » (Héb. 11. 9 et 10). La première résurrection d’entre les morts, dont Christ est les prémices, concerne les croyants seuls, et surviendra avant le millénium (Apoc. 20. 6) ; la résurrection des morts concerne les incrédules qui comparaîtront devant le « trône blanc » (Apoc. 20. 11 à 15 ; Jean 5. 28 et 29 ; 1 Cor. 15. 20 à 24). Christ vivifie qui Il veut ; mais tous n’auront pas la même destinée. « Les gages du péché, c’est la mort » (Rom. 6. 23).
Mais le but de Dieu n’était pas d’en rester là : Dieu ne pouvait échouer. De toute éternité, II avait pourvu à la propitiation nécessaire à l’homme pécheur (1 Pier. 1. 18 et 19). Si Christ est mort, Il est ressuscité et fait participer Ses rachetés à la vie éternelle, qui est en Lui (Rom. 6. 5 à 11). C’est le fondement de la foi chrétienne, et l’enseignement des apôtres (1 Cor. 15. 13 à 19). Il est « le chemin nouveau et vivant » (Héb. 10. 20).
L’étonnement de la foule « qu’il enseignait avec autorité et non pas comme les scribes » (Mat. 7. 28 et 29 ; 22. 33), ne lui servit de rien, car « le laissant, ils s’en allèrent » (v. 21). Mais les pharisiens reviennent à la charge, montrant, par leur question, qu’ils établissaient une hiérarchie dans les différents commandements de la loi. Le Seigneur replace les choses selon leur valeur : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu… tu aimeras ton prochain… ». « L’amour est la somme de la loi » (Rom. 13. 9 et 10). Aimer ses ennemis (Mat. 5. 6, 7), va bien au-delà de la loi cérémonielle que les Juifs devaient observer. Le Seigneur dévoile l’esprit de la loi. Marc 12. 28 à 34 met en scène un scribe qui, par sa réponse intelligente, s’entend dire par le Seigneur : « Tu n’es pas loin du royaume des cieux ». Mais il n’y était pas, n’ayant pas jugé son propre état devant Dieu.
En Luc 10. 25 à 37, un docteur de la loi désire « hériter de la vie éternelle » mais se justifie lui-même. Le Seigneur l’enseigne à agir comme le bon samaritain de la parabole. Aimer son prochain comme soi-même, c’est prendre notre propre mesure pour aimer les autres. Mais Jean 13. 34 nous donne « un commandement nouveau, que vous vous aimiez l’un l’autre comme je vous ai aimés ». Ici, c’est l’amour du Seigneur pour nous qui est la mesure. Dieu est amour (1 Jean 4. 8, 11 et 12), et « Il a versé son amour dans nos cœurs » (Rom. 5. 5). Les foules et les disciples doivent observer ce que leur enseignent les pharisiens, mais ne pas faire comme eux, car ils disaient mais ne faisaient pas (Mat. 23. 3). Il fallait la vie divine, et ces hommes ne l’avaient pas. Le Seigneur interroge à Son tour, et ils ne savent que répondre. Ils savent que le Messie était fils de David (v. 42 ; Mat. 1. 1). Mais le Seigneur les embarrasse par Sa citation du Psaume 110. 1, où David L’appelle Seigneur : « Le Seigneur a dit à mon seigneur : assieds-toi à ma droite, jusqu’à ce que je mette tes ennemis sous tes pieds ». Si donc David l’appelle Seigneur, comment est-il son fils ? » (v. 44 et 45).
Pierre se servira de ces versets en Actes 2. 29 à 35, pour convaincre ses auditeurs juifs que Jésus était le Messie. Et ils seront « saisis de componction » (v. 37). Mais dans Matthieu ils sont réduits au silence. Ils avaient pourtant Emmanuel – Dieu avec nous.
Ch. 23
Trois parties principales composent ce chapitre. Les v. 1 à 12 donnent la position des disciples au milieu du peuple et les exhortations pratiques s’y rattachant. Les v. 13 à 36, s’adressent directement aux scribes et aux pharisiens hypocrites. Les v. 37 à 39 montrent l’amour du Seigneur pour Son peuple qui reconnaîtra Son Messie plus tard. Le Seigneur est seul à prendre la parole, dans ce chapitre, après qu’Il a fermé la bouche à tous Ses contradicteurs. Ils étaient de mauvais conducteurs, faisant peser sur le peuple de lourds fardeaux qu’ils ne voulaient pas toucher eux-mêmes. Ici, le Seigneur parle en tant que Fils de Dieu, avec toute l’autorité divine qui Lui appartient : « Moi, je vous envoie des prophètes » (v. 34). Et : « J’ai voulu… » (v. 39).
Le Seigneur s’adresse à Ses disciples et au peuple qu’Il reconnaît encore comme Son peuple (v. 1 à 12), et délivre le même message à tous : les pharisiens qui enseignaient la loi de Moïse, mais ne la mettaient pas en pratique eux-mêmes. Ils aimaient les premières places et les salutations (v. 6 et 7). « Ils ont aimé la gloire des hommes plutôt que la gloire de Dieu » (Jean 12. 43). Les disciples aussi se demandaient « qui serait le plus grand » (Luc 22. 24). Convié à un repas par un pharisien, le Seigneur observe, sans doute depuis la dernière place, que tous les autres conviés cherchaient à occuper la première (Luc 14. 1 et 7 à 11). Ne recherchons pas les honneurs, ni mondains ni ecclésiastiques, car « quiconque s’élèvera sera abaissé ; et quiconque s’abaissera sera élevé » (Mat. 23. 12).
Le Seigneur seul est notre conducteur et nous n’avons qu’un seul Père, Dieu (v. 8 à 10). Nous sommes tous frères, égaux quant au salut, même si, pour le service, certains sont plus en vue que d’autres. À la fête des tabernacles, le Seigneur a refusé de « se montrer au monde » (Jean 7. 2 à 6). Soyons, en cela, Ses imitateurs. Ne nous interposons pas entre Dieu et les âmes, comme le fait le clergé, et soyons exigeants pour nous-mêmes plus que pour les autres. Il fallait donc faire ce qu’ils disaient mais ne pas imiter leur négligence coupable. Soyons attentifs, nous-mêmes, à mettre la Parole en pratique, d’autant plus si nous sommes appelés à l’enseigner « Ne soyez pas beaucoup de docteurs, mes frères, car vous en recevrez un jugement plus sévère » (Jac. 3. 1).
Scribes et pharisiens sont là lorsque le Seigneur fustige publiquement leur hypocrisie, et ils L’entendent. Mais, à partir du v. 13, II se tourne franchement vers eux, et leur adresse une plénitude de malédiction (sept malheur à vous), à cause de leur hypocrisie qui est en abomination au Seigneur. Paul lui-même condamnera tous les Juifs ayant la formule de la connaissance et de la vérité (responsabilité) , mais qui ne la pratiquaient pas (culpabilité) (Rom. 2. 17 à 23) : ils étaient des « conducteurs d’aveugles ». La vraie circoncision est du cœur et non de la chair (v. 29). Encore aujourd’hui, « Dieu veut la vérité dans l’homme intérieur ». L’hypocrisie consiste à se montrer extérieurement sous un jour honorable, mais les apparences ne trompent pas Dieu, qui voit dans le secret. Paul pouvait se présenter comme un modèle à imiter, parce que lui-même imitait Jésus Christ (1 Cor. 11. 1 ; Phil. 4. 9). Le Seigneur était réellement ce qu’Il disait (Jean 8. 25).
Dans ce ch. 23, le Seigneur a abandonné sa débonnaireté habituelle, car l’attitude des scribes et des pharisiens Lui était odieuse, et il en est de même aujourd’hui pour nous si nous sommes hypocrites. Le Seigneur laisse Son peuple sous la loi, car Son sacrifice à la croix n’avait pas encore eu lieu. « Toutes les choses donc qu’ils vous diront, faites-les » (v. 3). Les lourds fardeaux qui pesaient sur le peuple contrastaient avec le « le joug aisé et le fardeau léger » du Seigneur (Mat. 11. 30).
Bien que n’étant plus sous la malédiction de la loi (Act. 15. 6 à 11), nous sommes tenus d’obéir à toute la Parole, car même la loi est bonne et présente des leçons morales que nous devons observer. La loi a rendu le péché « excessivement pécheur » et nous a faits « transgresseurs de la loi », mais nous sommes sauvés par la grâce (Éph. 2. 8). Ne changeons pas « la grâce en dissolution » (Jude 4). « Sois le modèle des fidèles » (1 Tim. 4. 12), « la volonté de Dieu, votre sainteté » (1 Thess. 4. 3).
Au v. 8, le Seigneur ne parle pas pour tous les hommes ; mais rappelle aux Juifs qu’ils sont tous frères et que l’Éternel est leur Père (És. 63. 16). Quant à nous, chrétiens, Dieu est notre Père, comme nous ayant engendrés en Christ (Éph. 4. 6). Ainsi, nous sommes tous frères.
Le début de ce v. 6, montre qu’Il est aussi le Père de tous les hommes, comme Créateur. Le Seigneur ne parle pas ici d’égalité entre les frères, mais de position commune devant leur Père céleste. Romains 8. 15 évoque des relations affectives des croyants avec Dieu, en relation avec l’œuvre de la croix : ils peuvent dire « Abba, Père ».
Les Israélites avaient une certaine connaissance du Père. Mais il fallait la mort et la résurrection du Seigneur pour que les croyants connaissent le Père (Jean 20. 17). Christ seul, comme étant au-dessus de tous, est notre conducteur (Mat. 23. 8 à 10). Cependant, Il donne des frères, doués de Sa part, pour diriger le troupeau dans la vérité et l’y maintenir (Héb. 13. 7, 17 et 24). Nous devons nous souvenir d’eux, leur obéir, les saluer et imiter leur foi. Cela suppose que leur foi est connue depuis longtemps, et certains, morts, sont du passé. Mais « Jésus Christ est le même, hier et aujourd’hui et éternellement » (Héb. 13. 8). Ces conducteurs ne doivent pas « dominer sur des héritages » (1 Pier. 5. 2 et 3), mais être des « modèles du troupeau ».
Les scribes et les pharisiens étaient ces mauvais bergers d’Ézéchiel 34. 1 à 6, qui se paissaient eux-mêmes au lieu de paître le troupeau, et qui le dominaient durement (Mat. 23. 4). Ils déployaient beaucoup d’efforts pour faire des prosélytes – des convertis parmi les nations, mais, mauvais conducteurs, ils les fourvoyaient dans le chemin de la perdition (v. 15). Ces chefs indignes aimaient les honneurs humains (v. 5 à 7), mais ils écrasaient le peuple par un légalisme outrancier et non selon Dieu. Tout ce qui porte le caractère d’un clergé est odieux au cœur du Seigneur.
Pour les chrétiens, les dons de grâce qui nous sont envoyés doivent être employés soigneusement pour le bien de l’assemblée (Rom. 12. 6 à 8) dans l’humilité ; car la Parole nous dit : « Qu’as-tu que tu n’aies reçu ? » (1 Cor. 4. 7). « Quiconque s’élèvera sera abaissé ; et quiconque s’abaissera sera élevé » (Mat. 23. 12) est un principe divin, Dans l’assemblée, nul n’a le droit de s’imposer aux fidèles, mais chacun doit reconnaître les dons qui se manifestent parmi les frères. Égaux quant au salut, les dons au profit de l’assemblée sont tous différents, et doivent être reconnus et respectés comme venant de Dieu.
Sept malheurs sont prononcés ici ; mais Dieu avait prononcé d’autres « Malheur » (És. 3 et 5). Mais au ch. 6, Ésaïe s’écrie, effrayé : « Malheur à moi » (v. 5), En Matthieu 23, les scribes et les pharisiens étaient loin de dire « malheur à moi ». Le Seigneur nous enseigne que le plus grand d’entre les frères doit être comme celui qui sert (Mat. 23. 11 ; Luc 22. 26), car le Seigneur Lui-même était au milieu des Siens comme Celui qui servait (v. 27).
Le Sermon sur la montagne débute par ces « Bienheureux » (ch. 5) ; mais ici, le Seigneur rejeté prononce ces « Malheur à vous ». Quel contraste et quelle tristesse pour Son cœur ! Le peuple et ses chefs mis en garde, vont, pourtant, Le condamner tous ensemble !
Scribes et pharisiens s’opposaient, par leur hypocrisie, à l’entrée du peuple dans le royaume. Mais n’en est-il pas de même dans une grande partie de la chrétienté ? Ne trouve-t-on pas la même hypocrisie dans le clergé ? Comme les chefs du peuple, au temps du Seigneur, « ils sont des aveugles conducteurs d’aveugles » (Mat. 15. 14). Les vrais conducteurs, parmi les chrétiens, s’effacent, tout en travaillant pour amener des âmes à Dieu. Ces « Malheur » sont prononcés en rapport avec plusieurs manifestations différentes de l’hypocrisie (v. 13, 15, 16, 23, 25, 27 et 29). Dieu veut la vérité dans l’homme intérieur, comme dans le Psaume 51. Le verset 14 cité par le « texte reçu » est supprimé ici, comme appartenant à Marc 11. 40 et Luc 20. 47. La « rapine » du v. 25 caractérise le vol, la cupidité, le gain honteux faits par ces chefs.
En opposition, Tite, fidèle serviteur de Dieu, avait été laissé en Crête, et devait « fermer la bouche » aux insubordonnés (Tite 1. 9 et 10). Soyons humbles et fidèles.
Le verset 15, lu en parallèle avec Galates 6. 12 et 13 est un avertissement pour les croyants, contre une belle apparence – comme la circoncision dans la chair – et le fait d’en tirer une gloire extérieure. Cette attitude superficielle caractérisait les pharisiens, et le Seigneur les qualifie de « sépulcres blanchis ». Ils cherchaient ardemment à faire des prosélytes parmi les nations, mais leur mauvais exemple en faisait « des fils de la géhenne deux fois plus qu’eux ». Ils étaient « des aveugles conducteurs d’aveugles » (Mat. 15. 13 et 14) ; et le Seigneur dit à Ses disciples : « Laissez-les ». N’étant ni fondés ni enracinés en Christ, ils jouaient sur la Parole, lui faisant dire ce qu’ils voulaient. Seule, l’obéissance de cœur a de la valeur pour Dieu. Prenons garde à nous-mêmes à cet égard.
Selon la loi, un vœu prononcé devait être soigneusement acquitté (Nomb. 30) ; seule, une femme pouvait être relevée d’un vœu, si son père ou son mari le désapprouvait explicitement (v. 4 à 9). Les scribes et les pharisiens prononçaient des serments qu’ils estimaient ne pas devoir tenir, pourvu que le nom de Dieu Lui-même n’ait pas été engagé dans le serment. Mais le Seigneur leur montre leur hypocrisie, en leur rappelant que jurer par l’or du temple ou par le don qui était sur l’autel, c’était jurer par le temple lui-même et par Dieu qui y habite : Dieu était donc engagé par leurs serments ! Leur doctrine matérialiste les détournait même de leurs devoirs envers leurs propres parents, qu’ils n’assistaient pas, sous couvert que les dons qu’ils auraient dû leur faire étaient dédiés au temple (Mat. 15. 5) ! Les choses matérielles ont leur importance, mais Dieu doit passer en premier. Se parjurer, c’est ne pas tenir ses serments. Ne promettons rien que l’on ne puisse tenir. D’une certaine manière, ce serait mentir, c’est-à-dire, suivre le diable : « meurtrier… et le père du mensonge » (Jean 8. 44).
« Timides… meurtriers… idolâtres… menteurs… » sont voués à l’étang brûlant de soufre et de feu (Apoc. 21. 8). « Les timides », ici, désignent ceux qui hésitent toute leur vie à venir au Seigneur pour être sauvés. En Actes 5. 1 à 10, Ananias et sa femme ont menti à « l’Esprit Saint et à Dieu » (v. 4), « à l’Esprit du Seigneur » (v. 9). Un jugement mortel et immédiat est tombé sur eux, car ils étaient de connivence. Quant aux serments, le Seigneur avait déjà dit en Matthieu 5. 33 à 37, de ne pas jurer du tout. « Que votre oui soit oui et votre non, non ». Notre parole doit engager notre crédibilité. Jacques 5. 12 exhorte les chrétiens juifs des premiers temps, qui s’attardaient dans le judaïsme, à ne pas jurer, mais que leur parole soit sûre et ferme.
Comparé au don offert sur l’autel, la sainteté du pain de la cène ne doit pas fournir un sujet de débats stériles ; mais ayons un profond respect pour ce symbole du corps de Christ offert sur la croix, et aussi, de Son corps mystique.
Payer la dîme de différentes herbes aromatiques pouvait les faire passer pour plus pieux que les autres, car ces offrandes n’étaient pas demandées par Dieu (Deut. 14. 22 et 23), mais ils négligeaient les choses essentielles de la loi : jugement de soi-même, mais aussi discernement des choses de la loi, miséricorde envers les faibles et fidélité envers Dieu. Ces choses-là engagent toute la vie du croyant. Cependant, Dieu ne méprise pas de menues offrandes si elles viennent du cœur, pourvu que les choses importantes soient respectées (Luc 11. 42).
Le Seigneur stigmatise la propension des scribes et des pharisiens à « couler le moucheron et à avaler le chameau » (v. 24). « Ils filtraient soigneusement les petites choses de peu de valeur aux yeux de Dieu, mais ils se livraient sans retenue à des rapines et des intempérances grossières. Le chameau était l’animal impur le plus gros dont l’Israélite ne devait pas manger (Lév. 11. 4) !
Les pharisiens paraissaient justes aux yeux des hommes mais, n’ayant pas la vie divine en eux, ils étaient morts pour Dieu (v. 28). Une religion extérieure ne sauve pas. La « rapine » du v. 25 nous ramène à 1 Timothée 6. 6 à 10 : « l’amour de l’argent » peut nous conduire à « s’écarter de la foi » et à « se transpercer de beaucoup de douleurs ». L’intempérance est le contraire de la sobriété. Le Seigneur leur montre leur folie en leur rappelant que Dieu, qui a fait « le dehors » a aussi fait « le dedans » (Luc 11. 37 à 40). Soignons le « dedans » comme le « dehors ». Si nous avons manqué à la sainteté pratique, la Parole qui est la vérité est là pour nous sanctifier (Jean 17. 17), et la confession sincère rétablit la communion avec Dieu. C’est là l’antidote de l’hypocrisie.
Contrairement à ce que pensaient les scribes et les pharisiens, c’est « ce qui sort de l’homme » qui le souille (Mat. 15. 1, 2, 11 et 20). C’est du mauvais cœur de l’homme que sortent les mauvaises pensées et les mauvaises actions. Nous ne pouvons empêcher les mauvaises pensées de sourdre dans nos esprits, mais empêchons-les de s’y installer. L’Esprit Saint nous en donne la capacité. Souvenons-nous que Dieu regarde au cœur (1 Sam. 16. 7). Les mauvaises choses venant de notre cœur perdront leur mordant et leur importance, si nous sommes occupés du Seigneur, cherchant à L’imiter dans une marche humble. Ésaïe nous rappelle qu’« il n’y avait aucune apparence en lui pour nous le faire désirer » (ch. 53. 2), et que son « visage était défait plus que celui d’aucun homme, et sa forme plus que celle d’aucun fils d’homme » (ch. 52. 14).
Chercher à attirer l’attention sur nous-mêmes est contraire à la volonté de Dieu, car c’est de l’orgueil. Par contre, tout ce qui rappelle en nous les caractères de Son fils Lui plaît et L’honore. Rejetons toute dissimulation. Chercher à se donner bonne apparence prouve que l’on ne se connaît pas. Luc 11. 44 dévoile qu’un homme religieux peut faire illusion aux hommes, alors qu’il est mort – ils marchent sur des sépulcres et n’en savent rien !
Les « ossements » du v. 27 rappellent que la mort est la conséquence du péché ; et la souillure nous met en contact avec ce qui touche au domaine de la mort. Nous devons nous en purifier (Nomb. 12. 16). La repentance sincère est indispensable (Zach. 7. 4 et 5). Il est vital d’aimer le Seigneur de cœur et non par imitation des autres.
Les pharisiens, témoins contre eux-mêmes qu’ils étaient les fils de ceux qui avaient tué les prophètes, ornaient leurs tombeaux (v. 29 à 31) et allaient « combler la mesure de leurs pères » en tuant le prophète annoncé par Moïse (Deut. 18. 15 à 19) et que les Juifs attendaient (Jean 1. 21). Il était là, mais ils L’ont crucifié, de même qu’ils tueront les autres (Act. 7) ! Ils poursuivront de ville en ville l’apôtre Paul (Act. 17. 1 à 13), car « ils étaient opposés à tous les hommes » (1 Thess. 2. 15 et 16). Paul lui-même avait fait la même chose contre « ceux de la voie », mais la repentance avait opéré à salut en lui. Si nous avions été là, nous aurions aussi crucifié le Seigneur. Nous pouvons, nous aussi, encenser nos frères d’autrefois, alors que, peut-être, nous nous serions détournés de leur piété profonde. Hébreux 13. 7 nous dit : « Considérant l’issue de leur conduite, imitez leur foi ».
La foi, en nous, est une pure grâce, car nous ne sommes pas meilleurs qu’étaient les pharisiens. Ceux-ci avaient su répondre exactement à Hérode les interrogeant sur le lieu de naissance du roi d’Israël, mais ils n’avaient pas suivi les mages se rendant auprès de Lui. Israël est le peuple choisi de Dieu, et le Seigneur a devant Lui l’œuvre de rédemption pour lui. Rien ne L’arrêtera dans Son œuvre de grâce. Mais, pour le moment, « votre maison vous est laissée déserte » (v. 38). L’esprit pharisaïque en nous peut faire tomber nos frères.
Ces paroles dures du Seigneur aux pharisiens étaient dictées par Son amour pour Son peuple. Et « … voyant la ville, il pleura sur elle » (Luc 19. 41). Pour Lui, le jugement est « son travail inaccoutumé » (És. 28. 21), car Il veut toujours bénir (És. 48. 18 et 19) ; encore faut-il l’accepter !
Le millénium sera cette longue période de bénédictions pour ce peuple, comme pour les nations restant sur la terre alors. Le peuple élu dira de tout cœur : « Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur ! » La loi, alors, sera écrite sur leurs cœurs.
Malgré cette longue malédiction contre les scribes et les pharisiens, le Seigneur apporte une note d’espérance pour l’avenir : « Vous ne me verrez plus désormais, jusqu’à ce que vous disiez : béni soit celui qui vient au nom du Seigneur ! » (v. 39). Le peuple avait loué ainsi le Seigneur, au ch. 21. 9, dans une émotion passagère. La même foule criera bientôt : « Ôte, ôte ! crucifie-le » (Jean 19. 15). À l’aube du règne du Seigneur, le résidu proclamera cette louange de nouveau, mais de tout cœur, cette fois.
Trois fois, dans cet évangile, les chefs du peuple se font traiter de serpents, race de vipères, soit par Jean le baptiseur, soit par le Seigneur (ch. 3. 7 ; 12. 34 ; 23. 33) Ils étaient avertis qu’avoir Abraham pour père ne les sauvait pas, il fallait une repentance sincère et la conversion. En Jean 6. 60, plusieurs disciples, trouvant les paroles du Seigneur trop dures, s’étaient retirés de Lui. La Parole nous enseigne qu’il n’y a, au monde que les enfants de Dieu et les enfants du diable (1 Jean 3. 10).
La pratique de la justice et l’amour des frères est l’apanage des seuls enfants de Dieu. Abel, par son sacrifice, a montré qu’il était enfant de Dieu, et a été tué par Caïn qui était du diable.
En apostrophant les scribes et les pharisiens, le Seigneur les identifie au « serpent ancien », à Satan. Le Seigneur aurait voulu la conversion de ces hommes auxquels Il avait affaire, et leur montre la géhenne vers laquelle ils allaient. Pour les incrédules, le jugement est bien réel, et ces hommes n’échapperaient pas. La foi seule sauve et en donne l’assurance. « Qui croit au Fils a la vie éternelle » (Jean 3. 36). En Jean 9. 32 à 34, les pharisiens montrent leur mépris pour le peuple et leurs illusions quant à eux-mêmes, en disant à l’aveugle guéri : « Tu es entièrement né dans le péché, et tu nous enseignes ! »
Les prophéties du Seigneur, en Matthieu 23. 34, se réaliseront. Les prophètes, les sages, les scribes, que le Seigneur leur enverra sont les apôtres les évangélisant, dans les Actes : Étienne sera lapidé (Act. 7) ; Jacques, le frère de Jean sera mis à mort par Hérode, pour plaire aux Juifs (Act. 12. 1 et 2). Paul lui-même, après avoir persécuté l’assemblée et s’être converti, sera persécuté de ville en ville (Act. 17), battu et même lapidé. Le Seigneur leur montre que la lignée de la foi, persécutée de siècle en siècle par les ennemis de Dieu, sera vengée sur cette génération (v. 35 et 36). Zacharie, envoyé de Dieu pour tenter de ramener le peuple, est mis à mort (2 Chron. 24. 19 à 24).
Mais la méchanceté des hommes atteindra sa plénitude en crucifiant le Seigneur. Ce peuple, ayant rejeté et crucifié son Messie, sera chassé de son pays et persécuté de longs siècles durant. Tout le sang juste versé depuis Abel le juste, sera vengé sur cette génération.
Ézéchiel 14. 14, 18 et 20 montrent que la justice de Noé, Daniel et Job les sauverait, au milieu du peuple apostat. Noé était un homme juste (Gen. 6. 9). Daniel est implicitement compris dans la liste des hommes de foi (Héb. 11. 32 et 33). Job est reconnu de Dieu comme un homme « parfait » (Job 1. 1). Dieu nous encourage, car Il connaît les Siens. De tous temps, Il s’est gardé des justes. Après l’enlèvement de l’Église, « Babylone la grande », la fausse église – référence à la Babylone historique, centre de corruption religieuse – connaîtra de terribles jugements, car en elle sera trouvé le sang des justes de toute l’histoire du christianisme (Apoc. 17. 5 et 6 ; 18. 24 ; 19. 2).
En Matthieu 23. 32 à 34, derrière des paroles dures du Seigneur se cache Sa grâce qui voudrait se manifester envers ces hommes endurcis. Mais Il doit leur dire : « Vous ne l’avez pas voulu ! » « La grâce et la vérité vinrent par Jésus Christ » (Jean 1. 17). Ces hommes ayant rejeté la grâce, il reste la terrible vérité pour eux : « Race de vipères ! » Jérusalem, où Dieu avait placé la gloire de Son nom, est chère au cœur du Seigneur. Après Sa résurrection, des morts ressuscités « entrèrent dans la ville » (Mat. 27. 50 à 53). Son amour pour Jérusalem s’exprime là, par ces mots attristés : « Que de fois j’ai voulu rassembler tes enfants… » (v. 37).
Le Seigneur veut toujours rassembler les Siens sous Sa protection, dans les bons ou les mauvais jours (Ps 36. 5 et 57. 1).
Ch. 24
En Matthieu 21. 13, le Seigneur avait rappelé Ésaïe 56. 6 à 8 : « Ma maison sera appelée une maison de prière » mais Il ajoutait : « mais vous, vous en avez fait une caverne de voleurs », et Il avait purifié le temple en chassant les marchands. Ici, c’est encore plus solennel : Il quitte le temple après avoir prononcé ces sept « malheur à vous » C’est le drame de beaucoup de gens : « Vous ne l’avez pas voulu ! »
Mais la fin du ch. 23 ouvre une « porte d’espérance » (Osée 2. 14 et 15). La grâce divine s’étendra sur ce peuple et l’épreuve sera « abrégée » (v. 22), afin que tous ne périssent pas ; à l’aube du millénium, le cœur de Dieu est étreint devant la désobéissance de Son peuple (És. 48. 18 et 19), et le Seigneur dit : « votre maison vous est laissée déserte ». Et Il sort du temple définitivement, comme la gloire de l’Éternel avait quitté le temple en Ézéchiel 9. 3 ; 10. 18 et 19 ; 11. 22 et 23). Entre ce moment et le jour où Il régnera, le peuple subira des persécutions, déjà réalisées dans le passé, mais encore plus avant le millénium, l’Église étant déjà avec le Seigneur.
Après avoir châtié Son peuple rebelle, Jérusalem ayant « reçu le double pour ses péchés » (És. 40. 1 et 2), Dieu reprendra Ses relations avec Lui : « tout Israël – le résidu – sera sauvé » (Rom. 11. 25 et 26). Actuellement, certains Juifs pieux attendent encore le Messie, n’ayant pas encore conscience qu’ils L’ont crucifié autrefois. C’est eux qui reconnaîtront le Seigneur et Le recevront (Zach. 12. 10 à 14). Et ce résidu proclamera : « Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur ».
Les ch. 24 et 25 forment un tout : le ch. 24, du v. 3 jusqu’au v. 31, donne une prophétie du Seigneur et reprend au v. 31 du ch. 25. Entre ces deux versets, le Seigneur donne des instructions pour la période de l’Église.
Les disciples, attachés au temple qu’Hérode avait construit pour se concilier les Juifs, en font remarquer la beauté extérieure au Seigneur. Mais Dieu n’y étant plus, ce temple sera détruit. Ne nous laissons pas éblouir par les « beautés extérieures du monde, même religieux, qui est sous le jugement (Marc 13. 1 et 2). Luc 19. 42 à 44, rappelle la grâce de Dieu envers Son peuple ; visitation que le peuple n’a pas « connue ».
Tu devrais être « renversé par terre » (v. 44). En l’an soixante-dix, s’accomplit partiellement cette prophétie : les Romains massacrèrent et déportèrent le peuple hors de son pays (Mat. 22. 7). La prise de Jérusalem est vue en Luc 21. 6, 7 et 20. Cependant, le temple que Salomon avait construit et qui avait été détruit et reconstruit à diverses reprises, pour finalement se voir détruire une dernière fois par les Romains, sera rebâti définitivement, pour le millénium. Ce sera le vrai temple, car il y aura « plus que Salomon », le Seigneur Lui-même. « La dernière gloire de cette maison sera plus grande que la première » (Aggée 2. 3 à 9), car pour Dieu, il n’y a jamais eu qu’une seule maison avec des gloires diverses.
Nous attendons la venue du Seigneur pour enlever Son Église, et non Son apparition en gloire pour établir Son règne par des jugements. Cependant Dieu nous avertit de l’avenir, car tout cela touche à la gloire du Seigneur – et pour nous attacher à Lui car « l’esprit de la prophétie est le témoignage de Jésus » (Apoc. 19. 10). L’histoire de l’Église s’insère entre l’époque des disciples – le résidu de ce moment-là – et le résidu de la fin. Elle est comme une vallée invisible entre deux montagnes Dans la prophétie, les disciples et le résidu final comptent pour une seule génération. Le Seigneur montre ce qu’il faudra qu’ils fassent dans le danger : fuir sans perdre de temps (Mat. 24. 15 à 18) !
Le Seigneur revendique un de Ses titres de gloire : « Fils de l’homme » (v. 27, 30 et 39) et affirme que Ses paroles sont éternelles. L’avenir verra apparaître de faux christs qui en séduiront plusieurs, car « Satan se transforme en ange de lumière » (2 Cor. 11. 14 et 15). Déchaîné sur la terre, il séduira le monde « en séduction d’injustice » (2 Thess. 2. 1 à 10).
L’apparition du vrai Christ se fera en un instant aux yeux de tout l’univers (v. 27). Le danger sera d’autant plus grand que l’Esprit Saint – Celui qui retient – et ce qui retient – l’Église, seront remontés au ciel. La consommation du siècle (v. 3), désigne la fin de la période où le peuple était sous la loi. Le siècle à venir (Héb. 6. 5) parle du règne millénial.
Guerres, famines, pestes, tremblements de terre existent depuis toujours, cependant cette époque verra une recrudescence de ces catastrophes. Le résidu juif saura que Dieu commande ces évènements pour toucher la conscience des hommes, et que Sa délivrance est proche par l’intervention du Seigneur. Dieu reprendra pleinement Ses relations avec Son peuple lorsque l’Église sera enlevée ; mais ces choses se préparent déjà : Israël, partiellement revenu dans son pays, est l’objet de la haine des nations environnantes.
Le temps des nations a commencé à la déportation du peuple à Babylone, sous Nebucadnetsar. Un résidu est revenu avec Esdras puis Néhémie, qui ont rebâti le temple et la ville. À partir de cela, Daniel a compris que soixante-neuf semaines d’années seraient comptées jusqu’au Messie qui sera retranché (Dan. 9. 25 à 27), provoquant la destruction de Jérusalem en l’an soixante-dix, par les Romains. Ce décompte prophétique des semaines d’années s’interrompt par la période de l’Église. La soixante-dixième semaine commencera après son enlèvement. Le Seigneur évoque cette dernière semaine dans Matthieu 24. 15 et suivants, où l’antichrist place une idole dans le temple à Jérusalem. En réponse, Dieu fera tomber sur les Juifs les terribles jugements, évoqués symboliquement en Apocalypse 6 aux v. 1 et 2 : une puissance satanique, symbolisée par quelqu’un couronné et assis sur un cheval blanc, agit en vainqueur.
V. 3 et 4 : des guerres militaires et civiles terribles se multiplient. V. 5 et 6 : la famine sévit en divers lieux, sur la terre. V. 7 et 8 : quatre fléaux s’unissent pour détruire les ennemis de Dieu, cherchant à anéantir Israël. Les hommes n’aiment pas les élus de Dieu (Mat. 24. 9 et 10 ; Apoc. 6. 9 à 11).
En Apocalypse 3. 10, Philadelphie sera gardée de « l’heure de l’épreuve ». Nous devons garder la Parole du Seigneur et L’attendre. Dans le ch. 6 de l’Apocalypse v. 9 à 11, les martyrs sont ceux du résidu juif et des nations mis à mort pour « la Parole de Dieu », et non ceux de l’Église ; car il y aura un résidu juif (Apoc. 7. 1 à 8) et des nations (v. 9 et 10). Une grande persévérance conduira les fidèles de ce temps au salut. Daniel parle de persévérer mille deux cent quatre-vingt-dix jours – trois ans et demi, et déclare « bienheureux celui qui attend et qui parvient à mille trois cent trente-cinq jours » (Dan. 12. 8 à 12). Persévérer équivaut, ici, à endurer, à supporter (Jac. 1. 12). C’est l’épreuve de la foi.
Cela nous invite à persévérer dans la piété pratique, au milieu de ce monde se corrompant de plus en plus. Notre amour ne s’en trouve-t-il pas refroidi ? (Mat. 24. 12) L’iniquité, dans ces versets, indique une marche sans loi, sans frein, caractérisant le train de ce monde.
La persécution pour la foi peut engendrer une foi plus vigoureuse, mais aussi le découragement. Cependant, la tolérance religieuse engendre l’endormissement spirituel « Tu as abandonné ton premier amour » (Apoc. 2. 4 et 5).
C’est durant cette période difficile de Matthieu 24. 4 à 14, que le résidu fidèle juif répandra, sur la terre entière, l’évangile du royaume, que Jean le baptiseur et le Seigneur Lui-même avaient déclaré s’être « approché » (Mat. 3. 2 ; 4. 17). Puis, les disciples l’avaient prêché à leur tour (Mat. 10. 5 à 7). Bien que l’Église appartienne au royaume, sa présence en a occulté l’évangile au bénéfice de l’évangile de la grâce. L’Église ayant été enlevée au ciel, l’évangile de la grâce n’aura plus cours. Ce sera le temps de l’évangile du royaume prêché dans le monde entier. Les incrédules de notre temps seront jugés (Apoc. 14. 14 à 16).
La moisson desséchée indique la grande patience de Dieu avant de rassembler les nations pour le jugement. La vendange montre Israël – la vigne – tombé dans l’apostasie, et les nations ennemies, broyés par les terribles jugements divins, car « on ne se moque pas de Dieu » (Gal. 6. 7). « Une énergie d’erreur » les remplira, envoyée de Dieu, car ils auront refusé obstinément « l’amour de la vérité pour être sauvés » (2 Thess. 2. 8 à 12). L’évangile du royaume est appelé : « l’évangile éternel » (Apoc. 14. 6 et 7), et sera prêché à toutes les nations.
Le v. 15 nous projette à la deuxième moitié de la soixante-dixième semaine d’années de Daniel 9. 27. L’antichrist placera ure idole dans le temple : « l’abomination » qui amènera la désolation. Au début de cette période de sept ans, l’antichrist « confirmera une alliance avec la multitude » pour rétablir le culte juif. Mais au bout de trois ans et demi, il supprimera brutalement « le sacrifice et l’offrande » offerts à Dieu, qu’il remplacera par l’idole. Cette idole est liée à la personne de « la bête » d’Apocalypse 13. 1, symbolisant le chef de l’empire romain reconstitué. « La bête qui monte de la terre » (v. 11), l’antichrist, revêtira l’aspect d’un agneau, mais parlera comme un dragon, étant toute entière l’instrument de Satan. Elle séduira par de grands miracles, faisant descendre le feu du ciel, donnant même, « la respiration à l’image de la bête – le chef de l’empire romain, afin que l’image de la bête parlât même » (Apoc. 13. 14 et 15). Et ceux qui n’adoreront pas l’image de la première bête seront mis à mort.
Matthieu 24. 15 à 21, donne des instructions au résidu de ce temps-là, afin qu’il fuie en toute hâte la colère terrifiante de l’antichrist contre ceux qui refuseront d’adorer la bête. On retrouve ces évènements tragiques pour le résidu juif en Apocalypse 12 : la femme enfantant un enfant mâle représente la nation juive d’où est né le Seigneur Jésus, mais qu’Israël n’a pas reconnu et a rejeté. Satan – le dragon – est précipité sur la terre avec ses anges. Il fera de ces deux bêtes d’Apocalypse 13, ses alliées, et derrière l’idole, c’est lui qui sera adoré. Alors Dieu suscitera un désolateur : l’Assyrien, le grand ennemi du nord, le dernier ennemi d’Israël (Dan. 9. 27 ; És. 8. 5 à 8) ! Ce sera le châtiment contre Israël apostat (És. 10. 5 et 6). Cette période est appelée : « le temps de la fin » (Dan. 11. 40) ; et encore : « la détresse pour Jacob », mais il en sera délivré (Jér. 30. 7 ; Dan. 12. 1).
En Matthieu 24. 21, il ne s’agit nullement de la prise de Jérusalem, car cette détresse, unique dans toute l’histoire d’Israël, renvoie aux temps de la fin. Le résidu fidèle devra fuir dans la montagne des Oliviers, qui se fendra en une grande vallée où il sera à l’abri (Zach. 14. 3 à 5). Au son de la trompette, les anges rassembleront les élus dispersés de tous côtés (Joël 2. 1 ; Nomb. 10. 9). Joël parle du jour de jugement que nul ne pourra supporter. Malgré Sa colère, Dieu reste le Dieu de grâce pour les fidèles de ce temps-là et Il prépare leur fuite future ! De plus, « ces jours seront abrégés » (Mat. 24. 22). On peut penser qu’ils seront abrégés en nombre, mais aussi en durée de lumière des jours, afin qu’ils fuient à la faveur de l’obscurité.
Ces enseignements du Seigneur sont à l’usage des élus de la fin. De même, les deux ailes du grand aigle » d’Apocalypse 12. 13 et 14, peuvent faire référence à une intervention miraculeuse de Dieu pour sauver les fidèles. Le résidu devra prier pour que sa fuite n’ait pas lieu un jour de sabbat, car le chemin d’un sabbat ne fait guère plus d’un kilomètre : les fidèles pourraient hésiter à fuir plus loin, et seraient détruits. Il y a eu des précédents dans l’histoire d’Israël. Si Dieu détruira le peuple profane, le comptant comme un ennemi, Il ne veut pas détruire le résidu fidèle (És. 65. 8). Sa colère n’empêche pas Sa miséricorde, qui se glorifie vis à vis du jugement.
En ces temps-là, la séduction de Satan sera à son apogée. Sachant que les fidèles attendront la venue de Christ pour les délivrer, Satan leur suggérera que « le Christ est ici ou il est là », essayant de les entraîner à l’abandon de leur foi. Nourrissons-nous soigneusement de la Parole qui nous avertit des desseins de l’ennemi. L’inique, adoré à Jérusalem, amènera Dieu à envoyer aux hommes, une « énergie d’erreur pour qu’ils croient au mensonge » (2 Thess. 2. 8). Le résidu se laissera avertir des séductions de Satan, et sera délivré lorsque le Seigneur viendra et que tout œil Le verra, et « ceux qui l’ont percé » (Zach. 12. 10). Mais la vraie venue du Seigneur apparaîtra aux yeux du monde entier (Mat. 24. 27). Les aigles s’abattront sur le corps mort où qu’il soit (v. 28). Ce verset nous rappelle la vue perçante du Juge et la promptitude de Ses jugements sur les incrédules de Son peuple et des nations. Le v. 27, parle de la venue de Christ pour établir Son royaume, l’Église ayant déjà été enlevée.
L’apparition du Seigneur en gloire se manifestera publiquement, comme un éclair (v. 27 ; Luc 17. 24). Au contraire, l’enlèvement de l’Église aura été un événement ignoré du monde, perplexe en constatant la disparition inexplicable de nombreuses personnes. Mais cette apparition du Seigneur « avec puissance et une grande gloire » (v. 30), terrifiera le monde apostat. Les Juifs ont crucifié leur Messie, et les chrétiens de nom auront rejeté leur Seigneur (1 Jean 2. 22). Seul, un résidu pieux, juif et des nations, recevra te Seigneur, et les autres seront détruits. « L’éclair qui sort de l’Orient », (v. 27), rappelle « l’Orient d’en haut qui nous a visités » de Luc 1. 78 : c’est la venue en grâce du Rédempteur, pour Israël d’abord. Mais, rejeté des apostats, Son jugement s’abattra sur eux comme « les aigles sur le corps mort » (v. 28), figure d’Israël incrédule et de la « Babylone » prophétique, la fausse Église corrompue demeurant après l’enlèvement de la vraie Église.
L’apparition du Seigneur pour le jugement arrivera « comme un voleur dons la nuit » (1 Thess. 5. 1 à 3). Dans un premier temps, seuls Juda et Benjamin seront jugés, car ces deux tribus étaient les seules en Israël, lorsque le Seigneur a été crucifié : elles sont directement responsables de ce crime. Cependant, souvenons-nous que nous en sommes tous coupables. Ensuite, le Seigneur ramènera les dix tribus, encore perdues dans les nations (v. 31). Mais même ceux-là seront épurés en chemin. Un tiers seulement entrera en Israël, et sera épuré à son tour (Éz. 5. 11 à 13). C’est de ce faible reste qu’il est dit en Romains 11. 25 et 26 : « Ainsi, tout Israël sera sauvé », montrant qu’aucun des élus ne périra ! L’esprit de la prophétie caractérise cette période en particulier, et tout se réalisera parfaitement.
Le v. 29 parle d’une commotion générale : le Seigneur se sert du soleil, de la lune et des étoiles dont la lumière est différente (1 Cor. 15. 40), et qui sera obscurcie, pour nous parler de l’obscurcissement moral, politique et religieux (Apoc. 10. 10), symptomatique du règne de Satan (Apoc. 6. 12 à 17) : l’organisation du monde sera renversée avant l’apparition du fils de l’homme. On retrouve ces évènements en Luc 21. 20 à 27, lors de la destruction de Jérusalem, mais la prophétie s’étend jusqu’au temps de la fin. Il y a encore sur la terre « ce qui retient » – les croyants et « Celui qui retient » le Saint Esprit (2 Thess. 2. 6 et 7). Lorsque le Saint Esprit remontera au ciel, Il enlèvera l’Église avec Lui, car Il est en chaque croyant, et dans l’Église pour l’éternité. « L’Esprit et l’épouse disent : viens ! » (Apoc. 22. 17). L’Esprit et l’épouse soupirent, dans ce monde corrompu. Alors, ces évènements terribles décrits ci-dessus s’accompliront sur la terre livrée à Satan !
Le Fils de l’homme, d’abord rejeté et crucifié, apparaîtra en gloire sur les nuées du ciel (Mat. 24. 30 ; Marc 13. 23 à 26). « Il vient avec les nuées et tout œil le verra, et ceux qui l’ont percé ; et toutes les tribus de la terre se lamenteront » (Apoc. 1. 7). Les apostats se lamenteront, épouvantés par le jugement qui surviendra sur eux. Le résidu pieux aussi se lamentera, mais dans la repentance (Zach. 12. 10) et sera délivré (Dan. 12. 1). Dieu, alors, ouvrira pour Ses rachetés juifs, une source de grâce pour leur pardon éternel (Zach. 13. 1).
La nuée nous ramène à la gloire de Dieu remplissant le tabernacle au désert, ou le temple en Israël. Le Seigneur est remonté au ciel « et une nuée le reçut », « et il reviendra de la même manière » (Act. 1. 9 à 11). Il a tout pouvoir de juger ceux qui Le rejettent (Jean 5. 26 et 27). Alors Son règne et « sa domination » seront éternels (Dan. 12. 13 et 14). L’amour de Dieu opère, encore maintenant, et « ordonne aux hommes que tous, en tous lieux, ils se repentent » (Act. 17. 30 et 31) : c’est un ordre divin ! « Car le fils de l’homme viendra dans la gloire de son Père, avec ses anges, et il rendra à chacun selon sa conduite » (Mat. 16. 27).
Après l’apparition du Seigneur aux yeux d’Israël et du monde, le verset 31 met en scène les anges qui, « avec un grand son de trompette » rassembleront les dix tribus encore perdues dans les nations. Les trompettes de Nombres 10. 2 à 9 réglaient la vie du peuple dans le désert. Mais, après sa dispersion en Assyrie et en Égypte, les tribus devaient être rassemblées au son de « la grande trompette » (És. 27. 12 et 13). En ce qui concerne l’enlèvement de l’Église, les saints entendront, eux aussi « la trompette de Dieu » (1 Thess. 4. 16), « la dernière trompette » (1 Cor. 15. 52).
Pour les Juifs, cela correspond à la fête des trompettes (Nomb. 29. 1), précédant la fête des propitiations où le peuple devra s’affliger sur ses péchés, à l’aube du millénium. Ce son éclatant des trompettes réveillera Israël, à la fin dont parle Matthieu 24. 31. Les v. 32 et 33 exhortent le résidu juif qui traversera la grande tribulation. Les chrétiens attendent la venue du Seigneur pour enlever l’Église auprès de Lui et, si nous ignorons le jour de son enlèvement, II nous dit, à nous aussi : « Veillez » (v. 32 à 44). L’image du figuier – comme l’olivier et la vigne – désigne Israël (Jug. 9. 8 à 13 ; És. 5. 1 à 3). Déjà, sans doute, une partie du peuple, de retour dans son pays, typifie le printemps d’Israël, après le long hiver de son rejet. Son « rameau » redevenu tendre, et ses feuilles qui poussent annoncent le renouveau pour ce peuple, et que « l’été est proche » (v. 32 et 33 ; Mal. 4. 2).
Le Seigneur avait maudit le figuier, figure d’Israël stérile pour Dieu. D’abord à la queue des nations, il sera à la tête (Deut. 28. 13). Cependant, l’Église étant encore sur la terre, l’horloge prophétique ne s’est pas remise en route, mais le Seigneur peut revenir très vite. Israël est le centre d’attention du monde entier.
Ézéchiel 37 montre une plaine remplie d’ossements qui, peu à peu, reconstituent des hommes vivants. Israël n’est pas encore spirituellement vivant, mais les ossements sont déjà là. Le peuple étant encore incrédule, Dieu place déjà les pions sur l’échiquier du monde !
Au v. 3, les disciples avaient questionné le Seigneur. « Quand ces choses auront-elles lieu…? » Le Seigneur commence par les mettre en garde contre les pièges de Satan (v. 4 à 14). Puis, Il répond, aux v. 15 à 28. « Quel sera le signe de ta venue ? » Il répond, aux v. 29 à 31.
Enfin : « le signe de la consommation du siècle ? » Il répond au v. 32.
Les versets 45 à 51 engagent la responsabilité du serviteur pour l’enseignement – nourriture spirituelle. Le ch. 25. 1 à 13 exhorte à veiller pour faire luire la lumière dans ce monde de ténèbres ; donc, à avoir de l’huile dans nos lampes – le Saint Esprit en nous. Puis, faire fructifier les talents qui nous sont confiés (v. 14 à 30).
Le v. 34 relie la génération vivant au temps du Seigneur à la génération de la fin des temps à laquelle ces paragraphes font allusion : en durée de vie humaine, cela ne dépassera pas la valeur d’une génération. Les paroles du Seigneur ne dépassent pas ce qui pourrait advenir à la génération en place lorsqu’Il était sur la terre. Cette génération est « incrédule et perverse » (Mat. 17. 17).
La parenthèse de l’Église a momentanément arrêté le déroulement des prophéties, jusqu’à ce que le Seigneur l’enlève au ciel. Dieu n’a pas voulu faire connaître ce moment, afin de nous garder dans l’attente permanente de cet événement. Paul attendait cela (1 Thess. 4. 15), et il est mort. Mais le Seigneur veut toucher nos affections pour Lui et nous tenir en éveil. Les vierges, même prudentes, se sont toutes endormies (ch. 25. 5), mais ce sont les mêmes à la fin qu’au commencement.
Cette génération est comparée à celle de Noé, où l’on mangeait et buvait, où on se mariait et où on donnait en mariage. Puis « le déluge vint et les emporta tous » (Mat. 24. 38 et 39).
Gardons-nous de faire des projets à long terme (Jac. 4. 13). Toutes ces prophéties se réaliseront au pied de la lettre (Mat. 24. 35 ; Jean 10. 35).
« Mais, quant à ce jour-là et à l’heure, personne n’en a connaissance, pas même les anges des cieux, si ce n’est mon Père seul » (v. 36). Le Seigneur reste dépendant.
L’époque de Noé, comme la nôtre, était une triste époque ! Dieu dut prendre la décision d’anéantir les hommes, car « Dieu se repentit d’avoir fait l’homme sur la terre » (Gen. 6. 5 et 6). « La terre était corrompue devant Dieu et la terre était pleine de violence » (v. 11 et 12). « Et Dieu dit à Noé : La fin de toute chair est venue devant moi, car la terre est pleine de violence à cause d’eux ; et voici, je vais les détruire avec la terre » (v. 13). Matthieu met plutôt en évidence l’insouciance coupable des hommes du temps de Noé : « on mangeait et on buvait, on se mariait et on donnait en mariage » (v. 38). Ces choses sont normales et légitimes, mais elles doivent être vécues avec le Seigneur.
L’indifférence des hommes quant à Dieu appelle un jugement subit (v. 39). Il sera trop tard pour se repentir. Noé a cru Dieu et a construit l’arche au moment du déluge, il s’était préparé depuis longtemps. Construire une arche loin de la mer, semblait une folie à ses contemporains ; mais c’était un témoignage de foi qui condamnait le monde resté indifférent (2 Pier. 3. 3 et 4). Dieu dit à Noé : « Encore sept jours, et je fais pleuvoir sur la terre… et j’exterminerai de dessus la face de la terre tout ce qui existe et que j’ai fait » (ch. 7. 4). « Et Noé, averti divinement des choses qui ne se voyaient pas encore… bâtit une arche… et par cette arche il condamna le monde et devint héritier de la justice qui est selon la foi » (Héb. 11. 7).
Nous attendons la venue du Seigneur pour enlever les saints, dont la vie doit être un témoignage au monde, car la foi condamne le monde incrédule. Dieu offre le salut à tous les hommes, mais beaucoup le refusent ! L’arche était un type de Christ, Sauveur du résidu juif préservé durant la grande tribulation ; mais aussi une image des croyants des nations sauvés du jugement par le Seigneur. Les incrédules disent : « Mangeons et buvons car demain nous mourrons » (1 Cor. 15. 32). Mais « Quand ils diront : paix et, sûreté, alors une subite destruction viendra sur eux… et ils n’échapperont point » (1 Thess. 5. 3). « La patience de Dieu attendait pendant la construction de l’arche » (1 Pier. 3. 19 et 20). C’est aussi le caractère de la période que nous vivons : Dieu attend. « Il est patient envers vous ». Mais attention, car la grâce aura sa fin !
Le v. 37 parle de Son apparition en gloire pour juger les ennemis et établir Son royaume. Paul parle de ce jour-là comme étant, pour les croyants, le jour des récompenses où lui-même et « ceux qui aiment son apparition recevront la couronne de justice » (2 Tim. 4. 8). Le Seigneur « à la puissance de garder ce que je lui ai confié jusqu’à ce jour-là » dit-il (ch. 1. 12). L’apparition du Seigneur est précieuse à nos cœurs ; car c’est en ce jour-là que le monde, qui le méprise toujours, verra enfin Sa gloire : « car il faut qu’Il règne » (1 Cor. 15. 25). C’est alors que : « deux hommes seront aux champs, l’un sera pris – pour le jugement – et l’autre laissé – pour le royaume ; deux femmes moudront à la meule, l’une sera prise et l’autre laissée » (v. 40 et 41). Ce sera le contraire de ce qui se passera pour l’Église, c’est elle qui sera enlevée au ciel, car sa vocation est céleste, tandis que ceux qui resteront sur la terre y resteront pour le jugement. Sophonie parle du résidu juif de ce moment-là en disant : « Je laisserai au milieu de toi un peuple affligé et abaissé » (ch. 3. 11 et 12).
Tous ceux qui refusent l’évangile de la grâce, actuellement prêché, recevront « une énergie d’erreur pour qu’ils croient au mensonge » (2 Thess. 2. 11). Mais, à l’apparition du Seigneur, Il établit le jugement en Israël et pour les nations : ce sera le jugement des vivants (Mat. 25. 31 à 46).
« Veillez » dit le Seigneur, dans l’ignorance où nous sommes du moment choisi de Dieu pour l’accomplissement de ces évènements. L’apparition du Seigneur se produira « comme un voleur dans la nuit » (1 Thess. 5. 1). Mais vous, frères, vous êtes… des fils du jour » (v. 4 et 5). « Veillons, et soyons sobres » (v. 6). Soyons prêts en donnant notre cœur au Seigneur – puis, en attendant vraiment Sa venue – enfin, en étant Ses esclaves fidèles. Le Seigneur s’adressant à Sardes dit : « Tu as le nom de vivre et tu es mort… si donc tu ne veilles pas, je viendrai à toi comme un voleur » (Apoc. 3. 1 et 3). Le Seigneur doit parler sévèrement à Son assemblée, mais il en prendra soin jusqu’à son enlèvement.
Ces trois paraboles, touchant nos relations avec le Seigneur, sur la terre, nous exhortent à veiller, en vue du retour du Maître. 1) « Donner la nourriture spirituelle au moment convenable ». 2) Les vierges doivent donner de la lumière quand l’époux vient ; celles qui n’ont pas d’huile dans leurs lampes n’entreront pas aux noces. 3) Les serviteurs à qui le Seigneur a confié des talents, doivent les faire valoir, car le Maître comptera avec eux. Ces trois similitudes placées devant nous, parlent de fidélité en vue de Son retour dont nous ignorons le moment. La fidélité sera récompensée et l’infidélité châtiée. Soyons prêts à rencontrer le Seigneur, car la porte sera fermée. Alors, il nous faut être en règle quant au salut (v. 37).
Être prêts à accueillir le Seigneur quand Il viendra (v. 42), et servir fidèlement en l’attendant (v. 14 à 30 du ch. 25). Il est notre modèle, car Il a Lui-même été fidèle en toutes choses et a l’autorité absolue « sur tous les biens de Dieu », comme fils de l’homme. Les anciens de l’assemblée d’Éphèse étaient invités à veiller sur tout le troupeau qui leur était confié (Act. 20. 27 et 28). Cette injonction est toujours d’actualité pour nous. Pierre réalisait cela pleinement et n’hésitait pas à redire les mêmes choses (2 Pier. 1. 12 à 15), afin qu’elles soient bien comprises et qu’on s’en souvienne.
La fidélité consiste à accomplir son service et à donner ce qui est juste au temps convenable – la prudence, à agir diligemment, à la pensée du retour du Seigneur qui nous demandera des comptes. « Bien, bon et fidèle esclave… entre dans la joie de ton Maître » (ch. 25. 21 et 23). Désirons être pour le Seigneur un sujet de joie afin qu’Il nous récompense, comme l’esclave fidèle (v. 46 et 47). La nourriture excellente pour l’assemblée, c’est la présentation du Seigneur Jésus dans Son humanité, par la Parole. C’est la « ration de blé » (Luc 12. 42 et 43). Nourrissons-nous de ce pain-là, ayant dépouillé le mal – le pain sans levain !
C’est « en peu de chose » que l’esclave prudent a été fidèle, et le Maître l’établit « sur beaucoup », car Il regarde à la fidélité et non à la grandeur du service. Soyons fidèles et humbles dans le service qu’Il nous confie, comme des esclaves conscients de notre inutilité (Luc 17. 10). Le « méchant esclave dit en son cœur : mon maître tarde à venir ». Le Seigneur ne tarde pas, mais Il use de patience envers vous. Pourtant, un jour, la porte sera fermée. C’est toujours mauvais signe quand la Parole nous rapporte ces pensées secrètes.
David, dans un moment de faiblesse, dit dans son cœur : « Je périrai un jour par la main de Saül » (1 Sam. 27. 1) et il se réfugia chez les Philistins, ennemis d’Israël. Mais le méchant esclave, « coupé en deux », révèle l’état permanent de son cœur : l’hypocrisie ! (v. 51). Il avait l’apparence de serviteur, mais il était corrompu (v. 49 et 50).
En l’absence du Seigneur, apportons la vraie Parole, afin de nourrir l’assemblée, Parole que nous ne devons pas remplacer par le récit de témoignages personnels mettant l’homme en avant. Cette nourriture doit être dispensée aussi dans la famille, « au temps convenable ». « Une parole dite en son temps, combien elle est bonne ! » (Prov. 15. 23). Appliquons-nous, dans l’assemblée, à discerner, par l’Esprit, le bon moment pour présenter la Parole qui convient.
Les biens évoqués au v. 47, sont probablement spirituels. Être établi sur ces biens-là, est un fruit de l’amour du Seigneur, car Il ne nous doit rien. « Qu’as-tu que tu n’aies reçu ? » (1 Cor. 4. 7).
La venue du fils de l’homme est évoquée aux versets 30, 37, 39 et 44. Il est assimilé au maître de la maison des versets 45, 46, 48 et 50, et Il a autorité sur Sa maison, l’assemblée sur la terre, car il est « Fils sur sa maison » (Héb. 3. 6), et Il est prééminent sur tous les serviteurs (Héb. 3. 3). Il distribue les dons pour le bien de l’assemblée et pour Sa propre gloire. Il en demandera compte à tous. Oublier la venue du Seigneur fait négliger de veiller, et le monde religieux se donne un clergé dominant sur le troupeau, contrairement à la Parole (1 Pier. 5. 2 et 3). Le méchant esclave, loin de dormir, est très actif, mais non selon Dieu. Comme pour ces faux serviteurs « renient le Maître qui les a rachetés » (2 Pier. 2. 1), l’enfer sera sa part : « Les ténèbres de dehors » (ch. 25. 30).
Ch. 25
Le ch. 25 contient les deux dernières paraboles ou similitudes du royaume. Les six premières se trouvent au ch. 13 ; une au ch. 20 ; une autre au ch. 22. Celle des dix vierges, est au futur : « Le royaume des cieux sera fait semblable » (v. 1).
Comme toutes les autres, elle s’adressait en premier lieu au résidu juif exhorté à veiller, car le Seigneur doit revenir (Luc 12. 35 à 38, 40). Mais on y voit aussi toute l’histoire de la chrétienté, d’abord formée des disciples juifs et des nations, devenus ensemble l’assemblée chrétienne. D’abord formée de vrais croyants, la chrétienté se partage très vite entre les chrétiens ayant le Saint Esprit et les simples professants ne Le possédant pas, les vierges folles et les prudentes.
« Toutes les vierges sortirent à la rencontre de l’époux » (v. 1). Au début du christianisme, tous les croyants attendaient réellement le retour du Seigneur (1 Thess. 1. 10). Mais très vite, ils perdirent de vue cet évènement qu’ils n’attendirent plus et la lumière de la vérité cessa de briller : « elles s’endormirent toutes » (v. 5). Alors le cri de minuit se fit entendre aux oreilles de toute la chrétienté : « Voici l’époux ; sortez à sa rencontre » (v. 6). C’est au début du dix-neuvième siècle qu’un réveil se produisit, et que la vérité du retour du Seigneur fut clairement retrouvée dans les Écritures. Cette vérité secoua toute la chrétienté : « Toutes les vierges se levèrent et apprêtèrent leur lampes » (v. 7).
Mais c’est alors qu’apparut la différence entre celles qui avaient de l’huile dans leurs vaisseaux et celles qui n’en avaient pas pris avec elles (v. 3) : leur folie se dévoile là, car il est impossible d’éclairer la venue de l’Époux sans huile dans leurs lampes. La profession chrétienne n’éclaire pas sans le Saint Esprit dans ceux qui font profession d’appartenir au Seigneur.
Un sérieux avertissement se lit en Hébreux 6. 4 à 6. Cependant, ces versets n’impliquent nullement que l’on risque de perdre son salut, si l’on est déjà sauvé, mais désigne ceux qui connaissent la vérité du salut sans accepter le Sauveur. « Agrippa dit à Paul : Tu me persuaderas bientôt d’être chrétien » (Act. 26. 28). Être « presque » sauvé en fait, c’est être complètement perdu ! Veillons afin de garder à l’esprit la venue du Seigneur, car il n’y aura pas d’autre cri de minuit ! « Réveille-toi, toi qui dors, et relève-toi d’entre les morts, et le Christ luira sur toi » (Éph. 5. 14). La pensée centrale de cette parabole, c’est la nécessité de veiller en vue de Son retour (v. 13). Lorsque le Seigneur établira Son royaume sur la terre, nous Lui serons associés.
Il est donc indispensable d’avoir de l’huile dans nos lampes – le Saint Esprit. Lorsque les dix vierges dormaient, aucune différence n’apparaissait. C’est seulement à leur réveil qu’elle devient évidente. Le retour du Seigneur est une vérité essentielle du christianisme, et ce moment est proche : plusieurs fois dans le ch. 24, il nous est parlé du retour « du fils de l’homme ».
Dans la parabole des dix vierges, il nous est présenté comme la venue « de l’époux ». Ici, les vierges symbolisent la pureté des affections, mais ne représentent pas l’épouse qui n’est pas vue ; car il est surtout question d’avoir le Saint Esprit pour être prêt à la venue de l’époux et « d’entrer avec Lui aux noces ». Les versets 8 et 9 montrent l’impossibilité de partager le salut qui est individuel : « Un homme ne pourra en aucune manière racheter son frère, ni donner à Dieu sa rançon » (Ps. 49. 7). Les professants sans la vie divine n’entreront pas au ciel (v. 11). Le Seigneur leur dira : « Je ne vous connais pas » (v. 12 ; ch. 7. 21).
Celui qui a cru est scellé du Saint Esprit (Éph. 1. 13). Il doit refléter les caractères de Christ – reluire comme des luminaires (Phil. 2. 15). Pour que notre christianisme reluise, il faut se purifier des manifestations charnelles. Pour que le chandelier brille, dans le tabernacle, il fallait purifier l’huile en faisant usage de mouchettes.
Le salut est gratuit (És. 55. 1). Cependant : « Achète la vérité et ne la vends point » (Prov. 23. 23). En Apocalypse 3. 18, l’assemblée de Laodicée est invitée à acheter du Seigneur de l’or passé au feu, des vêtements blancs et un collyre afin qu’elle y voie. Acheter, signifie faire les efforts nécessaires pour recevoir la vérité et la garder, dans le temps qui nous est imparti.
Entre le cri de minuit et l’arrivée réelle de l’Époux, un certain laps de temps s’écoule durant lequel acquérir de l’huile eût été possible pour les vierges folles. Mais elles ont trop tardé : « Or, comme elles s’en allaient pour en acheter – de l’huile – l’époux vint » (v. 10). La venue de l’époux dévoile que la chrétienté est scindée en deux parties : ceux qui ont la vie divine en eux, et ceux qui ne l’ont pas. Ces derniers n’entreront pas aux noces. Les vierges folles n’ont pu éclairer l’époux et étaient absentes lors de son arrivée ! Elles symbolisent cette partie de la chrétienté qui, n’ayant pas la vie, n’attend pas le retour du Seigneur.
Par contre, les vierges prudentes éclairèrent l’époux lors de sa venue, et entrèrent avec lui aux noces. « Et la porte fut fermée ». Lorsque les vierges folles voudront entrer à leur tour, l’époux leur fera cette déclaration terrible : « Je ne vous connais pas » (v. 12). Elles pensaient avoir les mêmes droits que les prudentes, qu’elles avaient gagné le ciel. Mais elles ne s’étaient pas hâtées pour acheter l’huile indispensable pour éclairer l’époux à sa venue.
Cependant, une multitude de croyants ayant la vie de Dieu en eux, mais mal instruits de toute la vérité, peuvent très bien ne pas attendre le retour du Seigneur. Mais lorsqu’II viendra enlever son Église, ils entreront avec Lui aux noces. La grande question de cette parabole, c’est : avons-nous de l’huile dans nos lampes ou non ?
Lorsque Noé entra dans l’arche avec famille, c’est Dieu qui ferma la porte sur eux (Gen. 7. 16), pour leur salut. Dans notre parabole, c’est encore Dieu qui ferme la porte sur ceux qui seront sauvés, et les professants sans vie n’entreront pas au ciel. Ceux qui s’installent sur la terre, uniquement préoccupés de jouir des biens terrestres, sont qualifiés par Dieu d’insensés (Luc 12. 16 à 20).
Cette parabole ne parle pas spécialement du jugement des incrédules, mais invite à se hâter de venir au Seigneur (v. 13) pour pouvoir entrer au ciel. Plus tard, pourrait se traduire par : trop tard ! Les vierges folles l’appellent pourtant : « Seigneur » (v. 11), mais Il dit en Matthieu 7. 21 : « Ce ne sont pas tous ceux qui me disent : Seigneur, Seigneur, qui entreront dans le royaume des cieux, mais celui qui fait la volonté de mon Père ». Il faut donc que l’Esprit de Dieu habite en nous (Rom. 8. 9). Pour recevoir l’Esprit Saint, il suffit de croire que le Seigneur Jésus est le Christ, mon Sauveur (1 Jean 5. 1). Le Seigneur use de patience voulant que « tous viennent à la repentance » (2 Pier. 3. 8 et 9).
La parabole des talents ne correspond pas au royaume des cieux. Elle nous rappelle notre responsabilité de faire fructifier les dons que le Seigneur nous confie (v. 15). Le Seigneur juge nos capacités pour Le servir et donne exactement ce qu’il faut. C’est un « seul Esprit » qui distribue les dons (1 Cor. 12. 4 à 11), et Dieu prépare tout d’avance (Éph. 2. 10).
Le Seigneur ne récompensera pas la grandeur du service accompli, mais la fidélité et le zèle pour l’accomplir. Celui qui reçoit cinq talents n’est pas plus grand que celui qui en reçoit deux : tous deux ont servi fidèlement « en peu de chose » (v. 21 et 23), et l’appréciation du Maître est la même pour les deux. Dieu regarde au cœur et non à l’apparence (1 Sam. 16. 7). Même un enfant peut être utile au Seigneur, comme la petite fille juive dans la maison de Naaman le lépreux, car Il juge selon Ses critères divins. Faisons fructifier ce qu’Il nous donne pour Le servir (Col. 4. 17). Cherchons la suprême récompense : la joie du Seigneur ! De notre fidélité dans le service, le Seigneur retire de la joie et de la gloire.
Les deux premiers esclaves estiment leur Maître bien différemment du troisième. Confiance et amour chez les deux premiers ; mépris et méconnaissance chez le troisième. Comment estimons-nous notre Maître ? Bien qu’il revienne « longtemps après » (v. 19), le maître revient. La longue période de l’Église se terminera par la venue du Seigneur : « Je viens bientôt ». L’esclave cachant le talent dans la terre et que le maître fait jeter dans les ténèbres de dehors (v. 30), symbolise la chrétienté professante sans vie dont les œuvres sont des œuvres mortes. Même si nous sommes sauvés, toutes nos œuvres de chrétiens seront manifestées au tribunal de Christ (2 Cor. 5. 9 et 10).
Cette parabole, parle de fidélité qui est appréciée du Maître (v. 21 et 23). Appréciation précieuse, opposée à la sentence du troisième esclave (v. 26 à 30). Bien qu’étant des esclaves inutiles (Luc 17. 10), le Seigneur nous demande d’être fidèles en peu de chose. Tâchons d’en être approuvés : « Bien, bon et fidèle esclave ». La récompense s’accompagne de la jouissance de la joie du Maître (v. 21 et 23). Entrer dans la joie du Maître, c’est participer à Sa joie qui lui a fait « mépriser la honte et endurer la croix » (Héb. 12. 2). Nous suivons, à notre mesure, le même chemin.
Le serviteur, « administrateur », doit être « trouvé fidèle » (1 Cor. 4. 1 et 2). Soyons disponibles pour servir le Seigneur, mais c’est Lui qui nous confie, nous impose un service (1 Cor. 9. 16 et 17), car II ne nous laissera pas faire ce nous voudrions et nous gardera de nous élever dans nos cœurs. Si c’est le Seigneur qui choisit le service, c’est nous, avec Son aide, qui devons le faire fructifier et nous Lui en rendrons compte : « Il leur remit ses biens » (v. 14). Ce sont Ses biens à Lui, et non les nôtres que nous administrons. Les deux premiers esclaves connaissaient les droits et l’amour du maître et n’éprouvaient pas le besoin d’en parler : leurs œuvres répondaient d’eux. Le troisième disait le connaître, mais se révèle complètement étranger à son maître, en qui il n’a aucune confiance et qu’il méprise en cachant le talent dans la terre. Il qualifie de « dur » Celui qui disait : « Je suis débonnaire et humble de cœur » (Mat. 11. 29). Cacher son talent dans la terre, c’est mettre ses capacités, reçues de Dieu, au service des intérêts terrestres.
« Quoi que vous, fassiez, faites-le de cœur, comme pour le Seigneur… sachant que du Seigneur vous recevrez la récompense de l’héritage » (Col. 3. 23 et 24). « Étant monté en haut… Il a donné des dons aux hommes » (Éph. 4. 8). Les dons du Seigneur venant d’en haut ont un caractère céleste, pour l’assemblée encore sur la terre, mais destinée au ciel, et sont donnés « pour l’édification du corps en amour » (v. 16). Ici, les dons sont comparés à des « talents ». Un talent, du temps du Seigneur, correspondait à la valeur de six mille journées de travail d’un ouvrier. Ce n’est donc pas peu de chose qu’Il nous confie ! Ces dons différents sont des dons de grâce exerçant notre fidélité (Rom. 12. 6 à 8). « Je viens bientôt, et ma récompense est avec moi, pour rendre à chacun ce que sera son œuvre » (Apoc. 22. 12). « Bienheureux sont ces esclaves, que le maître, quand il viendra, trouvera veillant. En vérité, je vous dis qu’il se ceindra et les fera mettre à table, et, s’avançant, il les servira » (Luc 12. 37). Quel moment précieux nous plongeant dans l’adoration ! Soyons comme Hanania qui était « fidèle et craignant Dieu plus que beaucoup d’autres » (Néh. 7. 2).
L’Église enlevée, Dieu trouvera, sur la terre, des croyants qui seront « avec l’Agneau : ils sont appelés, élus et fidèles ». Nous sommes tous appelés et élus ; soyons aussi fidèles. Par amour pour le Seigneur, faisons valoir les dons qu’Il nous confie et ne méprisons pas la récompense.
Le v. 37 et suivants montrent l’étonnement des justes, recevant la récompense qu’ils n’attendaient pas : « Venez, les bénis de mon Père » (v. 34), car ils avaient servi le Seigneur dans Ses « frères » (v. 40). Au ciel aussi, nous servirons (Luc 19. 16 à 19). Le Seigneur veut se servir de nos facultés : intelligence, mémoire, notre temps, notre argent etc… et veut les développer à Son service. Au début, Élisée versait de l’eau sur les mains d’Élie. Mais quel service béni, par la suite !
« La grâce la vérité vinrent par Jésus Christ » (Jean 1. 17). « La grâce de notre Seigneur Jésus Christ qui, étant riche, a vécu dans la pauvreté afin que vous fussiez enrichis » (2 Cor. 8. 9). Il était venu pour servir (Mat. 20. 28). En Romains 12. 6 à 8, la miséricorde couronne l’énumération des différents dons. On trouve aussi des « aides » (1 Cor. 12. 28). Durant Son absence, le Seigneur fait des dons aux Siens, mais l’échéance de Son retour est inéluctable. Servons-le tant qu’il en est encore temps. Plus grande est notre fidélité à Le servir par amour, plus grande sera la récompense (v. 28 et 29). Quant au service, nous pouvons « être trouvés nus, tout en étant vêtus » (2 Cor. 5. 3). Il y aura, alors, une perte éternelle pour nous. Mais pensons, aussi et surtout, à la gloire du Seigneur.
Le ch. 24. 1 à 31 dévoile ce qui adviendra au résidu juif qui attendra le Messie, tandis que l’antichrist le persécutera. La prophétie s’interrompt ensuite, jusqu’au v. 30 du ch. 25, où le Seigneur donne des instructions aux Siens, durant Son absence. On trouve des similitudes morales entre l’attente de l’Église actuelle et celle du résidu juif de la fin : vigilance et fidélité dans le service.
La prophétie reprend au ch. 25. 31. L’Église ayant été enlevée au ciel, les fidèles juifs prêcheront l’évangile du royaume (ch. 24. 14) à ceux qui, en Israël et dans les nations, n’auront peut-être pas entendu l’évangile de la grâce qui ne sera plus prêché. Puis, le Seigneur apparaîtra, comme un éclair, pour un jugement guerrier (Apoc. 19. 11 à 15 ; Joël 3. 11 et 12) sur le monde ennemi, et pour établir Son règne (ch. 24. 27). Enfin, le Seigneur rassemblera Ses élus (ch. 24. 31). Le ch. 25. 31 à 46 montre le jugement des vivants.
Le Seigneur s’assiéra sur Son trône de gloire (ch. 25. 31), pour un jugement public et séparatif des hommes qui, ayant entendu l’évangile du royaume prêché par Ses missionnaires juifs (le résidu), les auront reçus et assistés dans leurs afflictions, ou seront restés indifférents à leurs souffrances. C’est sur ce critère que le Seigneur séparera les brebis d’avec les chèvres. Les brebis sont ceux qui auront assisté les missionnaires du Seigneur, alors que l’antichrist et « la bête » romaine interdiront d’acheter ou de vendre à quiconque n’aura pas la marque de la bête sur son front ou sa main droite » (Apoc. 13. 15 à 17). Les chèvres désignent ceux qui seront restés indifférents et sont voués aux tourments éternels, alors que les brebis entreront dans la vie éternelle (v. 46). C’est comme fils de l’homme rejeté et humilié sur la terre, que le Seigneur a reçu, du Père en gloire, tout le jugement (Jean 5. 21 à 27). C’est Lui qui jugera les vivants et les morts (Act. 10. 42 ; 17. 30 et 31) Le Seigneur présidera le jugement en trois séances séparées :
1) Les croyants comparaitront au tribunal de Christ et leurs actes seront manifestés, mais eux-mêmes ne seront pas jugés (2 Cor. 5 10). 2) Le jugement des vivants (Mat. 25. 31 à 46), juste avant le millénium. 3) Le jugement des morts devant le grand trône blanc, après le règne millénial (Apoc. 20. 11 à 15). Le Seigneur, ayant les « yeux comme une flamme de feu » (Apoc. 1. 14), discernera entre les « bénis de son Père » (v. 34) et les « maudits » (v. 41).
« Brebis » et « chèvres » appellent le Juge : « Seigneur ». Mais les uns ont servi le Seigneur en prenant soin de Ses missionnaires, les autres, indifférents, L’ont méprisé en se détournant de Ses serviteurs. « Ce ne sont pas tous ceux qui me disent : Seigneur, Seigneur, qui entreront dans le royaume des cieux » (Mat. 7. 21). Nous devons prendre soin de Ses serviteurs : Il nous en demandera compte ; les incrédules seront jugés sur les critères de Dieu (Rom. 1). « Ils ne glorifièrent pas Dieu » mais se livrèrent à l’idolâtrie (v. 23).
Ayant alors leur conscience cautérisée, « Dieu les a livrés… à l’impureté » (v. 24). Ayant le témoignage de la création (Ps. 19), les hommes sont responsables d’accomplir la loi morale naturelle (Rom. 2. 12 à 16).
Comme lorsque le Seigneur arrêta Saul sur le chemin de Damas, et lui dit : « Je suis Jésus que tu persécutes » (Act. 9. 5), Il s’identifie aux Siens (Mat. 25. 40 et 45) et Il en prend soin, distinguant entre les brebis faibles, et les fortes qu’il détruira à cause de leur méchanceté (Éz. 34. 11 à 22). Le Seigneur Lui-même est identifié à un agneau. Le royaume est préparé pour Ses bien-aimés « dès la fondation du monde » (Mat. 25. 34). Mais les ennemis seront jetés dans l’étang de feu « préparé pour le diable et ses anges. Pourtant, deux hommes : « la bête et le faux prophète » y seront jetés (Apoc. 19. 19 et 20) mille ans avant le diable (Apoc. 20. 10).
Toute la gloire revient au Fils de Dieu (Héb. 1), et rejaillira sur Son Épouse céleste et sur la Bien-Aimée terrestre, Israël racheté, formées par ceux que le Seigneur appelle : « les brebis » qu’Il met à sa droite, le côté de l’honneur. Que ces vérités nous poussent à la reconnaissance, à la soumission et au service, par amour pour Lui !
« Venez les bénis de mon Père » (v. 34). Les brebis terrestres ne connaissent pas Dieu comme leur Père, contrairement aux croyants de l’Église (Jean 20. 17). Le royaume leur est « préparé dès la fondation du monde », car c’est la partie terrestre du royaume qui leur est donnée. L’Église, à la destinée céleste, est « élue dès avant la fondation du monde » (Éph. 1. 4), de même que l’Agneau de Dieu est « préconnu dès avant la fondation du monde » (1 Pier. 1. 20). Sans doute, la pensée du royaume terrestre préexistait dans la pensée divine, mais ne pouvait être préparé avant que le monde existât. Adam avait reçu la domination sur les êtres vivants de la terre créée (Gen. 1. 26). Il ne s’agit pas, ici, d’élection mais de préparation du royaume.
Ne pas recevoir ceux que le Seigneur appelle « mes frères » conduira à un jugement terrible : ils sont maudits et destinés au feu éternel (v. 41 et 46). L’étang de soufre et de feu est destiné, à l’origine, au diable et à ses anges, mais sera aussi peuplé d’hommes ! Les anges n’ayant pas gardé leur origine et ayant abandonné leur propre demeure sont réservés au feu éternel (Jude 6). De même, les hommes rebelles à Dieu sont ces vases se préparant eux-mêmes pour la destruction, alors que Dieu prépare Lui-même les vases de miséricorde pour Sa gloire (Rom. 9. 22 et 23).
Le v. 46 de Matthieu 25 montre l’éternité du châtiment. Ce que Dieu dit ne peut être révoqué. Encore aujourd’hui, Il appelle pour qu’on se mette « d’accord avec notre partie adverse pendant qu’on est en chemin » (Mat. 5. 25 et 26). Le diable veut toujours faire croire que nous avons le temps et nous occupe de futilités pour nous détourner de Dieu Mais, entrer aux noces sans robe de noce, c’est s’exposer au jugement et à avoir la bouche fermée.
Personne n’est « prédestiné » à être sauvé ou perdu ; mais Dieu préconnaît d’avance ceux qui se convertiront ou non. Dieu est patient et veut notre salut (2 Pier. 3. 9), et c’est Sa joie de faire de nous des vases de miséricorde. Endurcir son cœur, pour un homme, c’est s’exposer à ce qu’un jour, Dieu Lui-même l’endurcisse (Ex. 10. 1). Dès l’origine, Dieu avertit soigneusement les hommes des conséquences de leurs choix (Gen. 2. 17). Leur responsabilité est donc entière devant Dieu. Il donne toujours du temps pour se repentir (Apoc. 2. 21), mais beaucoup ne veulent pas se repentir, car ils ont leurs intérêts sur la terre. C’est pendant notre vie qu’il faut choisir ; après la mort, aucun changement n’est plus possible : « Si un arbre tombe, vers le midi ou vers le nord, à l’endroit où l’arbre sera tombé, là il sera » (Éccl. 11. 3).
À ces « maudits », il est encore accordé d’ouvrir la bouche pour une ultime question (Mat. 25. 44). Mais, devant le grand trône blanc d’Apocalypse 20. 11 à 15, toute bouche sera fermée (Rom. 3. 19). Même « le ciel et la terre s’enfuiront et il ne sera plus trouvé de place pour eux » ! Abraham, en son temps, lui, l’ami de Dieu, pria en faveur des hommes de Sodome et Gomorrhe, mais devant l’inéluctable jugement de Dieu à cause de la méchanceté des habitants de ces villes corrompues, après une dernière intercession, sa bouche fut fermée (Gen. 18. 24 à 33).
La séparation définitive des brebis et des chèvres (Mat. 25), peut surprendre, mais ceux qui se moquent du Seigneur et de Son sacrifice en porteront la peine. Une coupe d’eau froide sera récompensée (Mat. 10. 40 à 42). Le Seigneur va plus loin en Matthieu 25. 45 qu’au v. 40 où Il parle de « ses frères » tandis qu’au v. 45, il parle simplement « des plus petits » L’âme d’un homme est d’un grand prix devant Dieu.
Quelle est notre attitude devant les hommes, et particulièrement devant les miséreux ? « Qui se moque du pauvre outrage celui qui l’a fait » (Prov. 17. 5). Nos motifs sont importants pour Dieu qui lit dans nos cœurs. C’est pourquoi : « Quelque chose que vous fassiez, en parole ou en œuvre, faites tout au nom du Seigneur Jésus, rendant grâces par Lui à Dieu le Père » (Col. 3. 17), car Dieu nous avertit : « quel est l’ouvrage de chacun, le feu l’éprouvera » (1 Cor. 3. 12 à 15).
Ch. 26
Avant d’aller à la croix, le Seigneur a pris soin d’avertir le peuple et les hommes en général, des jugements qui pèsent sur eux.
Six jours avant la pâque, le Seigneur se retire à Béthanie avec Ses disciples, dans l’intimité (Jean 12. 1). Deux jours avant cette fête, Il se trouve dans la maison de Simon le lépreux – peut-être un de ceux que le Seigneur avait guéris. Là, Il annonce qu’Il va être crucifié durant la fête de pâque, contrairement au projet des principaux sacrificateurs et des anciens du peuple qui, craignant les hommes plutôt que Dieu, voulaient éviter tout tumulte pendant la fête. Mais le Seigneur est le véritable Agneau de Dieu (1 Pier. 1. 18) qui devait être sacrifié durant la pâque (1 Cor. 5. 7).
Le Seigneur met fin aux ombres de l’Ancien Testament pour réaliser pleinement les Écritures. Du tumulte, il y en aura, cependant, car le peuple, poussé par ses chefs, criera : « Ôte, ôte, crucifie-le », et s’opposera à Pilate qui voulait le relâcher, l’accusant de ne pas être « ami de César » (Jean 19. 12 à 15).
Le Seigneur devait aller à la croix, selon les plans de grâce divins, sinon Il serait remonté dans la gloire mais seul : Il était ce grain de blé tombé en terre et portant beaucoup de fruit (Jean 12. 24). Sa vie parfaite ne pouvait nous racheter : il fallait Sa mort sur la croix, pour que Dieu soit glorifié et qu’Il ait une famille goûtant au bonheur éternel. Il est ce « serviteur hébreu » aimant « son maître, sa femme et ses enfants » et ne voulant pas « sortir libre » (Ex. 21. 5). Mais la responsabilité des hommes reste entière (Act. 2. 23) !
Le Seigneur achève Sa course et passe Ses deniers jours dans des maisons amies : chez Marthe, Marie et Lazare, et chez Simon le lépreux. Il est reçu avec amour, alors qu’II est rejeté par les principaux du peuple tramant des complots contre Lui (Jean 11. 57). Ces responsables, qui devaient conduire le peuple dans les choses saintes de Dieu, foulaient aux pieds le Fils de Dieu, entraînant le peuple dans leur péché !
À Gethsémané, après que le Seigneur eut repris Pierre qui s’était servi de l’épée (Mat. 26. 53), Il déclare : « C’est ici votre heure et le pouvoir des ténèbres » (Luc 22. 53). Le Seigneur se livre Lui-même, mais protège Ses disciples : « Si c’est moi que vous cherchez, laissez aller ceux-ci » (Jean 18. 4 à 9). Dans ce monde, on juge un homme présumé coupable, afin de déterminer sa culpabilité ou son innocence. Mais les principaux sacrificateurs sont décidés d’avance à Le faire mourir (Mat. 26. 3 et 4).
À Béthanie, dans la maison de Simon le lépreux, ami du Seigneur, Il goûte la paix au milieu des Siens : Lazare est là, goûtant la communion avec son Seigneur. Marthe qui, auparavant, était « distraite par beaucoup de service » (Luc 10. 38 et 39), sert maintenant paisiblement (Jean 12. 2).
Marie qui s’était assise aux pieds du Seigneur pour écouter sa Parole, répand un parfum coûteux sur sa tête : c’est l’onction royale. Matthieu présente le Roi. En Marc 14. 3, le vase est brisé. En Jean 12. 3, Marie verse le parfum sur les pieds du Seigneur, elle se tient aux pieds du Fils de Dieu.
Cette scène n’est pas la même que celle de Luc 7. 36 à 45, et les personnages sont différents. Marie de Béthanie donne ce qu’elle a de plus précieux, par amour pour le Seigneur, et parce que, dans une mesure peut-être, elle discerne ce qui va Lui arriver, car elle connaît la haine dont Il est l’objet. Judas et les autres disciples sont indignés (v. 8 ; Jean 12. 5) que ce, parfum, valant trois cents journées de travail d’un ouvrier, soit perdu ! Mais le Seigneur donne la signification de ce geste. C’était une bonne œuvre envers Lui… pour Sa sépulture (v. 10 et 12).
Contemplons souvent le Seigneur allant à la croix, et notre amour pour Lui sera agrandi. Le monde hait toujours le Seigneur et Le crucifierait encore, s’il le pouvait !
Si le Père aime le Fils parce qu’Il a laissé Sa vie (Jean 10. 17), Dieu n’avait pas de plus grand moyen de manifester Son amour pour nous, qu’en nous donnant Son Fils bien-aimé. Et « nous, nous l’aimons car Lui nous a aimés le premier » (1 Jean 4. 19). Marie, attentive aux paroles du Seigneur, a été rendue intelligente quant à Son chemin vers la croix ; et ses affections pour Lui étaient engagées à fond.
Judas était voleur (Jean 12. 6), et les disciples partagent sa pensée concernant l’usage possible de ce parfum. La cupidité est une idolâtrie (Col. 3. 5).
Soyons contents de ce que le Seigneur nous donne. Nous pouvons faire du bien autour de nous, mais ne lésons pas le Seigneur qui doit avoir la première place dans nos activités.
Soyons assidus aux réunions autour du Seigneur, en particulier, connaissant quel prix elles ont pour Lui. Marie a fait une bonne œuvre et le Seigneur, voyant son amour, l’a justifiée, contre la pensée secrète de ses disciples (Marc 14. 4). Marie n’avait peut-être pas saisi la portée de son acte, mais le Seigneur en donne la vraie signification : « Cette femme, en répandant ce parfum sur mon corps, l’a fait pour ma sépulture » (Mat. 26. 12). Il l’a consolée pour toujours en affirmant que son geste serait raconté dans l’évangile, et connu du monde entier. Cette bonne œuvre était faite avec le Seigneur, pour Lui et par la puissance du Saint Esprit. « Ceux qui m’honorent, je les honorerai » (1 Sam. 2. 30).
Marie de Béthanie n’est nommée dans aucun évangile, lorsque plusieurs femmes viennent au tombeau pour embaumer, trop tard, le corps du Seigneur : Il était déjà ressuscité !
Deux fois, on voit le Seigneur à table, dans ce chapitre, dans l’intimité des Siens. Et, deux fois, on a pu faire quelque chose par amour pour Lui : répandre un parfum sur Sa tête et préparer ce qu’il fallait pour célébrer la pâque. Nous devons faire les bonnes œuvres préparées à l’avance par Dieu Lui-même (Éph. 2. 10), et être les premiers, et zélés dans les bonnes œuvres (Tite 2. 14 ; 3. 8 et 14).
Prenons garde aux mauvaises œuvres des ténèbres (Jean 3. 19). Caïn tua son frère parce que ses œuvres étaient mauvaises (1 Jean 3. 12). Gardons-nous des œuvres de la chair qui déshonorent le Seigneur et sont opposées au fruit de l’Esprit : amour, joie, paix, longanimité, bienveillance, bonté, fidélité, douceur, tempérance (Gal. 5. 19 à 22). Le Seigneur ne dit pas de ne pas secourir les pauvres. Mais Il doit passer, dans nos cœurs, en premier pour L’honorer, comme l’a fait Marie.
Le reproche fait par les disciples à Marie, rejaillit sur le Seigneur qui s’était toujours occupé des pauvres du peuple. Quant à Marie, mal jugée, elle a remis sa cause à son Seigneur qui l’a défendue comme « l’Ami qui aime en tout temps, et le Frère né pour la détresse » (Prov. 17. 17). Elle s’en est remise au Seigneur qui s’est empressé de « produire sa justice comme la lumière » (Ps. 37. 5 et 6).
Le Seigneur a « été opprimé et affligé et n’a pas ouvert sa bouche » (És. 53. 7). Il a consigné, dans Sa Parole, cette bonne œuvre de Marie, car nous comparaîtrons tous devant le tribunal de Christ et recevrons ce que méritent nos actes, soit bien soit mal (2 Cor. 5. 10). La trahison de Judas aussi, est consignée dans la Parole, mais lui sera condamné devant le grand trône blanc (Apoc. 20. 11 à 15).
Le témoignage que le Seigneur rend à Marie est insupportable pour Judas qui, par cupidité livrera le Seigneur qu’il a suivi sans qu’il se soit converti, durant plus de trois ans. Suivre les réunions n’est pas la conversion. Le diable avait mis dans le cœur de Judas de livrer le Seigneur (Jean 13. 2), et il saisit l’occasion où Marie est honorée du Seigneur pour exécuter son projet : possédé, il va être le jouet de Satan. Nous avons la même nature que Judas : prenons garde à nos convoitises qui peuvent nous mener très loin (Jac. 1. 14).
« Mon intime ami… a levé son talon contre moi » (Ps. 41. 9). Le Seigneur avait dit : « l’un d’entre vous est un diable » (Jean 6. 70), et pourtant, Il l’avait choisi ! Dans le jardin de Gethsémané, le Seigneur lui dit : « Ami, pourquoi es-tu venu ? » L’homme est ennemi de Dieu, mais Dieu n’est pas son ennemi.
Trente pièces d’argent est le prix d’un serviteur tué par accident par un bœuf (Ex. 21. 32). C’est « le prix magnifique auquel le Seigneur a été estimé » (Zach. 11. 12 et 13). C’est le salaire de la trahison de Judas. Mais, si le serviteur était tué accidentellement par un bœuf, le Seigneur a été condamné d’avance par les chefs du peuple pour ce même prix (Mat. 26. 59).
Dans l’Ancien Testament, il y avait sept fêtes à l’Éternel. Mais, pour la fête des pains sans levain, la fête des semaines et la fête des tabernacles, tous les mâles parmi les Israélites devaient se rendre à Jérusalem (Deut. 16. 16). Ici, il s’agit de préparer la pâque, et le Seigneur, qui connaît toutes choses d’avance et en dispose par son autorité divine, ne laisse rien à l’imagination de l’homme.
Les disciples demandent : « Où veux-tu, que nous te préparions ce qu’il faut pour manger la pâque ? » Il désigne alors telle maison, dans la ville, où tout est déjà préparé pour Lui (v. 17 à 19). La fête des pains sans levain, directement liée à la pâque, durait sept jours et nous rappelle que nous devons ôter le mal, moral et doctrinal, dans notre vie quotidienne.
Ces passages de l’évangile marquent la limite des ombres du Lévitique, car le Seigneur, à la croix, est la vraie pâque : Il est l’ante-type de tous les sacrifices de l’Ancien Testament. Mais c’est au moment où ces choses anciennes s’effacent, que le Seigneur institue la cène.
La pâque juive annonçait le sacrifice de Christ, et la cène parle du souvenir de Son sacrifice. La pâque avait lieu le quatorzième jour du premier mois, et la fête des pains sans levain commençait ce même jour jusqu’au vingt et unième jour (Ex. 1. 2). La première pâque s’accompagna de sévères jugements sur l’Égypte où tous les premiers-nés moururent. Le peuple devait perpétuer le souvenir de l’agneau de la pâque sacrifié, type de Christ qui devait mourir (1 Pier. 1. 19). En Matthieu 26, c’est donc la dernière pâque du Lévitique, et le Seigneur a le cœur étreint en pensant qu’Il est, Lui, la vraie pâque et qu’Il sera offert quelques heures plus tard.
Si les disciples s’indignèrent sur le parfum répandu par Marie, ils se montrent, ici, dépendants de l’autorité du Seigneur. Ils vont chercher un ânon préparé pour Lui (ch. 21. 1 à 5), et préparent tout ce qui est nécessaire pour la pâque, dans une maison toute préparée. Le Seigneur, dépouillé de tout sur la terre, usait de ce qui était préparé pour Lui. « Un tel » (v. 18), montre que c’est le Seigneur qui est important, et non le propriétaire de la maison. En Luc 22. 10, un homme portant une cruche d’eau sur la tête – figure du Saint Esprit et de la Parole, guide les disciples vers la maison préparée d’avance. Toutes choses ont été créées par Lui et pour Lui (Col. 1. 16).
Le Seigneur sonde la conscience des disciples en leur révélant que l’un d’entre eux allait Le livrer, mais II leur fait partager Sa peine : ils furent « fort attristés » (v. 22 ; Ps. 41. 1 à 9).
Chacun, alors, demande : « Est-ce moi, Seigneur ? » Ils ne sont pas sûrs d’eux-mêmes. Notre confiance doit être en Dieu seul et dans le Seigneur. Si l’état d’un rassemblement laisse à désirer, posons la question : Est-ce à cause de moi ? Le Seigneur connaît notre cœur et veut que la lumière l’habite. Qu’est le Seigneur pour moi et que suis-je devant lui, une aide ou une entrave pour l’Assemblée ? Posons-nous la question.
Judas questionne hypocritement le Seigneur, alors qu’il a déjà tout préparé pour le livrer, à l’insu de ses condisciples ! C’est pourtant le Seigneur qui l’a choisi (ch. 10. 4). Le Seigneur a été livré, vendu, dénoncé, trahi.
« Il se mit à table avec les douze », occupant la place centrale à Sa table, comme Il l’occupera à la croix, entre deux malfaiteurs, au centre de la honte. « Il a été livré par le conseil défini de Dieu » (Act. 2. 23), et « s’est livré lui-même » (Éph. 5. 1 et 2), mais la culpabilité de Judas reste entière, et le Seigneur souhaitait qu’il ne fût pas « né » (v. 24). De ceux que le Seigneur choisit, seul Judas fut perdu comme « fils de perdition », nom qui qualifie aussi l’antichrist (Jean 17. 12 ; 2 Thess. 2. 3). Dieu s’est servi autrefois de l’Assyrien pour châtier Son peuple rebelle, mais il sera à son tour châtié pour avoir durement éprouvé le peuple de Dieu.
Le Seigneur dit : « le fils de l’homme s’en va » (v. 24), car Il est aussi le vrai « bouc Azazel » du vrai jour des propitiations (Lév. 16. 5 à 10). Il a rendu Dieu propice à tous les hommes, mais ne s’est substitué qu’à ceux qui croient en Lui, pour ôter leurs péchés. Pour eux, Dieu voit le sang et passe par-dessus » (v. 20).
En Luc 22. 14 à 20, le Seigneur dit « J’ai fort désiré de manger cette pâque avec vous avant que je souffre », mais Il en profite pour instituer la cène. La pâque, encore célébrée selon la tradition, une coupe de libation l’accompagne. L’agneau de la pâque préfigurait Christ Lui-même « Notre Pâque, Christ a été sacrifié (1 Cor. 5. 7). Les traditions juives prennent fin ici : nous sommes pleinement délivrés par la mort du Seigneur à la croix.
Il y a une nette distinction entre la pâque et la cène : la première coupe que reçoit le Seigneur, de laquelle Il dit qu’il n’en boira plus jusqu’à ce que soit venu le royaume de Dieu, représente la joie future du Seigneur, durant son règne millénial en relation avec Son peuple restauré.
La deuxième coupe (v. 20), après la fraction du pain représentant Son corps livré pour nous, symbolise Son sang versé pour nous. Mais elle est la base d’une nouvelle alliance pour l’Israël futur durant le règne de Christ. Bien que les chrétiens soient au bénéfice du sang versé de Christ, cette nouvelle alliance ne les concerne pas. L’importance de ce mémorial institué par le Seigneur est souligné par quatre récits de la Parole (Mat. 26. 26 à 29 ; Marc 14. 22 à 25 ; Luc 22. 19 et 20 ; 1 Cor. 11. 23 à 25). C’est « la nuit qu’il fut livré » qu’Il institua ce mémorial. C’est assez dire combien Son cœur tient à ce que Ses rachetés se souviennent de Lui.
La cène, contrairement à ce que certains prétendent aujourd’hui, considérant la ruine de l’Assemblée, ne doit jamais être abandonnée : « Car toutes les fois que vous mangez ce pain et que vous buvez la coupe, vous annoncez la mort du Seigneur jusqu’à ce qu’il vienne » (1 Cor. 11. 26). Il ne nous appartient pas de dire si nous avons encore la table du Seigneur. Mais notre amour pour Lui doit demeurer assez fort pour garder le mémorial de Sa mort, et désirer le célébrer jusqu’à Sa venue. C’est aussi un témoignage à la face du monde, que nous avons à maintenir jusqu’à Son retour.
Israël n’ayant pas reçu son Messie vivant, c’est un Christ mort que rappelle la cène. « En mémoire de Moi ». C’est de sa Personne même que nous nous souvenons à la cène. « La nouvelle alliance en mon sang » est le résultat de Sa mort. « Jusqu’à sa venue » : nous annonçons Son retour comme ressuscité.
À la demande affectueuse des disciples : « Où veux-tu que nous te préparions… », Son cœur parle, connaissant Ses souffrances toutes proches et leurs cœurs faibles « J’ai fort désiré de manger cette pâque avec vous ». Il touche nos cœurs en nous rappelant Son corps livré pour nous et Son sang versé pour nous. Rien de mystérieux, donc, dans la cène : le pain reste du pain, et le vin, du vin. Seul, le symbole a une signification.
En face de l’ardent désir du Seigneur, que nous nous souvenions de Lui, notre désir d’y répondre est bien faible ! Mais le Seigneur y tient ; et nous, y tenons-nous ? « Le désir de notre âme est après ton nom et après ton souvenir » (És. 26. 8). Et comme II a présidé la première cène, Il préside toujours à sa répétition dominicale ; et c’est la volonté de Son amour que nous nous souvenions de Lui de cette manière-là. Le Seigneur dit en Matthieu 26. 27 : « Buvez-en tous » ; et en Marc 14. 23, « et ils en burent tous ». S’abstenir sans raison de participer au mémorial, c’est nier être un racheté du Seigneur.
La première alliance était contractée par deux parties : l’Éternel et le peuple qui déclara: « Ce que l’Éternel a dit, nous le ferons » (Ex.19. 8 ; 24. 7), et elle était scellée par du sang. L’Éternel avait entendu la voix du peuple (Deut. 27) et dit : « Oh, s’ils avaient toujours ce cœur-là » (v. 29). Mais le peuple a violé l’alliance.
Nous avons les mêmes cœurs, et désobéissons souvent (Os. 8. 1). La nouvelle alliance est aussi scellée par le sang du Seigneur, mais Dieu en est la seule partie contractante : « Je conclurai pour la maison d’Israël… une nouvelle alliance » (Héb. 8. 8), et non plus : « avec leurs pères » (v. 9). Le caractère de cette alliance : « Je leur serai pour Dieu et ils me seront pour peuple ». Le résultat : « Ils me connaîtront tous » (v. 11). Son objet : « Je ne me souviendrai plus jamais de leurs péchés » (v. 12). Le Seigneur est « le garant d’une meilleure alliance, et d’une meilleure promesse » (Héb. 7. 21 et 22 ; 8. 6). Répondons davantage à l’amour du Seigneur.
Les disciples s’étaient indignés à cause du parfum répandu sur le Seigneur, mais Il leur dit malgré tout, au sujet de la coupe : « Buvez-en tous» (v. 27). Ils n’en étaient pas dignes, pas plus que nous ne le sommes. Mais le Seigneur, Lui, est digne que nous répondions à ce que Son amour réclame de nous. « Ceci est mon sang qui est versé pour plusieurs » (v. 28). Tous ceux qui, d’entre les nations, se seront repentis, sont lavés dans Son sang. Israël, plus tard, avec les nations qui Le reconnaîtront comme le Messie, en bénéficieront à leur tour. « Je ne boirai plus de ce fruit de la vigne jusqu’à ce jour où je le boirai nouveau avec vous dans le royaume de mon Père » (v. 29).
Juges 9. 13 nous apprend que le vin « réjouit le cœur de Dieu et des hommes ». Il symbolise la joie du Seigneur et des croyants, joie qui a douloureusement manqué en Israël, à ce moment-là, mais sera réalisée durant le millénium. Cette joie qu’Il avait « devant Lui » (Héb. 12. 2), L’a soutenu durant les terribles heures des ténèbres qu’Il a connues sur la croix.
Le Seigneur, maintenant, va vers la manifestation de Sa gloire et Il Se réjouit de partager Sa joie, bientôt, avec Son peuple (Soph. 3. 14 à 17). La joie qu’II avait devant Lui, c’était de faire l’œuvre que le Père Lui avait donnée à faire, de payer le prix de notre rachat et de rendre possible, par ce moyen, l’établissement de Son royaume.
La coupe est un symbole pour nous, mais Lui y trouve une pensée qui soutient Son cœur étreint : la joie qu’il connaîtra après Son œuvre. Le millénium vers lequel le monde s’achemine, est l’antitype de la fête des tabernacles où l’Éternel réclamait de son peuple qu’il ne soit « que joyeux » (Deut. 16. 13). En Néhémie 8. 9 et 10, après la lecture de la loi, le peuple tout entier pleure et mène deuil. Mais il lui est rappelé : « ce jour est saint à l’Éternel, votre Dieu ; ne menez pas deuil et ne pleurez pas. Allez, mangez ce qui est gras et buvez ce qui est doux… Ne vous affligez pas car la joie de l’Éternel est votre force C’était la fête des tabernacles (v. 13 à 18), symbole du règne millénaire de Christ que la joie caractérisera.
L’amour du Seigneur veut nous faire partager présentement la plénitude de Sa joie (Jean 15. 1). Mais Matthieu parle de la joie future des croyants lorsque le Seigneur régnera. Identifiés au Seigneur, tous Ses propres sentiments liés au, souvenir de Sa mort, ont leur place dans nos cœurs, dans la célébration de la cène. Les herbes amères qui accompagnaient l’agneau de la pâque (Ex. 12. 8), nous ramènent aux souffrances du Seigneur pour nous, et cette pensée étreint nos cœurs, malgré notre joie à la perspective de Son règne proche.
La croix était devant Lui, mais le Seigneur trouve en Lui-même la joie de chanter une hymne avec Ses disciples, après la cène. Le Seigneur connaît d’avance la déception des disciples qui vont tous tomber et s’enfuir. Quelques heures plus tard, Pierre le reniera ; ils Le laisseront seul ! Mais Il les fortifie avec amour, en leur donnant rendez-vous en Galilée, après Sa résurrection (v. 31 et 32). « Ayant aimé les siens, il les aima jusqu’à la fin » (Jean 13. 1).
Que les disciples aient été scandalisés en Lui, était écrit dans les prophéties (Zach. 13. 6 et 7). Le Seigneur était pour eux leur espérance et leur rocher de salut, et Il les avait gardés de l’ennemi. Sa mort était, pour eux, une terrible épreuve qu’ils ne comprenaient pas. Leur Berger allait être frappé et les brebis, sans force et abandonnées, allaient s’enfuir… C’était l’heure du monde gouverné par Satan, et « le pouvoir des ténèbres » (Luc 22. 53) !
Cependant, le Seigneur se livre Lui-même (Jean 18. 4 à 8). Ainsi, mort et ressuscité, Dieu pourra « rassembler en un les enfants de Dieu dispersés » (Jean 11. 52). Et, dès Sa résurrection, le Seigneur ramène déjà deux disciples qui s’éloignaient de Jérusalem vers Emmaüs (Luc 24. 13). Ne nous éloignons pas de l’assemblée chère au cœur du Seigneur.
Les disciples devaient apprendre, dans ces circonstances, qu’en eux il n’y avait aucune force. Nous faisons souvent cette même expérience douloureuse mais nécessaire. Le Seigneur avait averti Pierre qu’Il avait prié pour que sa foi ne défaille pas (Luc 22. 31 et 32). Pierre ne pouvait suivre le Seigneur à la croix (Jean 13. 36). Mais devant les protestations de Son disciple (Mat. 26. 33 à 35), le Seigneur n’insiste pas : Pierre devait faire l’expérience de son néant.
Impulsif, Pierre dit trois fois non au Seigneur : « Dieu t’en préserve, cela ne t’arrivera pas » (Mat. 16. 22) ; « Tu ne me laveras jamais les pieds » (Jean 13. 8) ; « Non point, Seigneur » (Act. 10. 14). Et ici « Je ne serai jamais scandalisé en toi » (v. 33). Ces paroles étaient gratifiantes pour ce disciple, en le mettant en valeur auprès de ses compagnons et en les influençant (fin du v. 35).
Après la croix, alors que le Seigneur ne s’est pas encore manifesté à eux comme ressuscité, Pierre dira : « Je m’en vais pêcher » et ses compagnons le suivent (Jean 21. 1 à 3). Prenons garde que nos paroles n’influencent pas nos frères pour les égarer, car nous ne sommes pas meilleurs que les disciples. N’ayons pas confiance en nos propres forces, car nous savons où cela a conduit Pierre, qui a suivi le Seigneur un bout de chemin, mais la chute était au bout : « Séparés de moi, vous ne pouvez rien faire » dit le Seigneur (Jean 15. 5). Mettons notre confiance dans le Seigneur et non en nous-mêmes.
Quelques pas faits sans le Seigneur suffisent pour provoquer notre chute. Pierre en avait déjà fait l’expérience, en voulant marcher sur les eaux, mais en détournant ses regards du Seigneur. La Parole nous rapporte cette conversation du Seigneur avec son disciple « Là où je vais, tu ne peux me suivre maintenant… Pourquoi ne puis-je te suivre maintenant ? Je laisserais ma vie pour toi… En vérité je te dis : Le coq ne chantera point, que tu ne m’aies renié trois fois » (Jean 13. 36 à 38). « L’esprit est prompt mais la chair est faible » (Mat. 26. 41). L’amour de Pierre pour son Seigneur lui met l’épée à la main, dans le jardin où l’on vient pour l’arrêter.
Cette impulsivité a sa source dans sa confiance en lui-même ; mais il se connaît mal et devra faire l’expérience de sa faiblesse, quand le danger se précisera. David, dans sa prospérité, plein de confiance en lui-même, pensait n’être jamais ébranlé et se réjouissait que l’Éternel ait donné stabilité et force à sa montagne (Ps. 30. 6 et 7). Mais il ajoute : « Tu as caché ta face, j’ai été épouvanté… j’ai supplié le Seigneur » (v. 8). Quand je suis faible, alors je suis fort » (2 Cor. 12. 10). « Je puis toutes choses en celui qui me fortifie » (Phil. 4. 13). Seule, la communion avec le Seigneur donne la force pour tenir ferme dans les dangers (Éccl. 9. 11). Après son reniement, Pierre repentant sera restauré et pourra dire aux Juifs : « Vous avez renié le Saint et le Juste » (Act. 3. 13).
En Luc 22. 35 à 38, le Seigneur recommande à Ses disciples de se munir d’une épée. Cependant, lorsque Pierre tire l’épée pour défendre le Seigneur, il le reprend sévèrement. Visiblement, l’épée dont le Seigneur parlait représentait la Parole, l’épée de l’Esprit d’Éphésiens 6, dont les disciples devaient user pour se défendre du monde, en l’absence de Celui qui les avait protégés jusque-là. Le Seigneur ne les abandonne pas, mais Il allait être compté parmi les iniques et mourir, puis remonter au ciel. Pierre n’avait pas compris cette allusion à l’épée dont le Seigneur avait parlé. L’homme ne saisit la pensée de Dieu que par le Saint Esprit.
En Jean 11. 33 à 35, les Juifs se méprennent sur la signification des larmes du Seigneur, qu’ils attribuent à son affection pour Lazare, qu’Il aimait vraiment. Mais Il pleure sur les ravages du péché : la mort. Malgré tout, le Seigneur associe Pierre, Jean et Jacques a certaines circonstances le concernant, Lui : ils sont sur la sainte montagne et voient Sa gloire. Ils préparent la pâque. Ils assistent à l’agonie du Seigneur en Gethsémané. Enfin, Pierre et Jean montent ensemble au temple (Act. 3. 1). Le Seigneur avait prié pour Pierre, pour que sa foi ne défaille pas, et Il le restaurera. Après son reniement, Pierre, se souvenant des avertissements du Seigneur, verse les larmes amères de la repentance selon Dieu (v. 75).
La scène des v. 36 à 46 nous prosterne. Le Seigneur, a cherché des consolateurs et n’en a pas trouvé (Ps. 69. 20). Les disciples dorment, alors que le Seigneur est « dans l’angoisse du combat ». Mais un ange fortifie le fils de homme souffrant (Luc 22. 43). Les hommes agonisent au moment de mourir. Le Seigneur est mort en pleine force, à l’issue de l’expiation.
Gethsémané signifie : pressoir à huile. Pressé par Son agonie morale, le Seigneur a manifesté Sa perfection en acceptant la coupe de la malédiction de la main de Son Père.
Le Seigneur cherchait la sympathie de Pierre, Jacques et Jean : « Demeurez ici et veillez avec moi », leur dit-il (v. 38). Il éprouvait le besoin de partager Sa tristesse avec Ses bien-aimés – qui vont s’endormir (v. 40 et 43), ainsi qu’ils le firent sur la sainte montagne (Luc 9. 32). Il faudra qu’ils se réveillent pour voir Sa gloire ! En Luc 22. 45, ils étaient endormis de tristesse. Nous pouvons nous endormir dans la tristesse des choses qui nous entourent dans les assemblées. C’est pourquoi « Réjouissez-vous toujours dans le Seigneur » (Phil. 4. 4).
Au v. 39, Il devait être seul avec Son Père, de qui Il prit la coupe des souffrances – et non des sacrificateurs. Nul ne pouvait L’aider. Un ange venu du ciel fortifia le Fils de l’homme souffrant (Luc 22. 43). Nous n’entrons pas dans les souffrances de l’abandon de Dieu, à la croix. Le Seigneur savait ce qui Lui était réservé, mais le moment approchait où tout devait arriver. On comprend à peine quelle était Son angoisse, tandis qu’Il suppliait Son Père et s’y soumettait en même temps (v. 39 et 42) ! Aux v. 39 et 42, Il dit : « Mon Père ». La communion est encore là. Sur la croix, il dira : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? » (ch. 27. 46) À Gethsémané, Il se soumet pleinement à la volonté du Père jusqu’au bout (Jean 4. 34), malgré l’horreur que lui inspirait la pensée d’être identifié au péché et d’entrer dans la mort, Lui qui avait la vie en Lui-même (Jean 5. 26).
Étant Dieu, Il est devenu homme pour souffrir et mourir afin d’expier le péché. Après les trois heures de ténèbres, Il poussera ce cri de victoire : « C’est accompli » (Jean 19. 30). Mais quelle horreur, pour Lui, la mort, salaire du péché (Luc 22. 41).
Le Seigneur s’éloigne des disciples de la distance d’un jet de pierre, distance d’un berger jetant une pierre sur une brebis qui s’éloigne, pour la ramener – et Pierre et ses compagnons allaient Le renier et L’abandonner : le Seigneur leur avait dit de veiller et ils avaient été dans le sein de Jésus (Jean 13. 23) – et ils s’endorment. Quelle que soit notre proximité, nous pouvons tomber : « Réveille-toi, toi qui dors et relève-toi d’entre les morts » (Éph 5. 14).
Peu après, Pierre tirera l’épée et il faudra que le Seigneur s’occupe de lui et le ramène. Les évangiles rapportent peu de paroles du Seigneur en Gethsémané, mais au v. 40, Il dit à Pierre : « Vous n’avez pas pu veiller une heure avec moi ? » Cela faisait donc une heure qu’Il priait, et cela se reproduisit trois fois (v. 44). Peut-être pria-t-il ainsi trois heures ?
À la croix, les évangiles rapportent sept paroles du Seigneur. Mais le Psaume 22. 1, parle « des paroles de mon rugissement ». Les hommes ne surent rien de Ses souffrances secrètes. Au v. 38, Il leur dit « Veillez avec moi ». Au v. 41, Il les exhorte à prier pour eux-mêmes, afin de ne pas tomber. C’est le remède contre la tentation. Appuyé sur lui-même, Pierre succombe.
Le Seigneur, s’appuyant sur le Père, triomphe. Hébreux 5. 6 à 8 dit qu’Il a été « exaucé et sauvé de la mort à cause de sa piété ». Mais c’est par la résurrection qu’Il fut sauvé de la mort. C’est par amour pour Son Père et pour nous qu’Il a accepté la croix. Rompre la communion avec Dieu rend malheureux. Combien plus le Seigneur souffrait-il de l’abandon de son Dieu !
Au v. 45, Il voit au-delà de la croix et dit aux disciples « Dormez dorénavant et reposez-vous ». Rachetés, reposons-nous sur le Seigneur.
Plus tard, Pierre réalisera ce v. 45 : il dormira en paix, en prison (Act. 12. 6). Aux v. 45 et 46, deux choses s’approchent : l’heure où Il allait être livré, et celui qui Le livrait, Judas, dont la traîtrise est toujours rappelée avec son nom. Il ne peut d’ailleurs l’appeler : Seigneur, mais seulement : Rabbi. Le Seigneur l’avait pourtant choisi sachant qu’il était « un diable » (Jean 6. 71). Pourtant le Seigneur lui dit : « Ami » (v. 50). Dieu est l’Ami de l’homme, et le Seigneur est allé jusqu’au bout en grâce.
Mais c’est le moment où le Seigneur va glorifier le Père. Là, le Seigneur devient « l’Agneau mené à la boucherie » (És. 53. 5 à 7). Il ne se dérobe pas, car son heure est venue d’aller à la croix. « La joie qui était devant Lui » (Héb. 12. 2) voyait les résultats futurs de son œuvre d’expiation. Les hommes allaient Le clouer sur la croix, mais Il l’acceptait dans Sa divine perfection : le Créateur allait devenir le Rédempteur.
v. 47 : « Comme il parlait encore ». Le Seigneur est occupé de Ses disciples jusqu’au dernier moment, jusqu’à ce que la foule vienne L’arrêter.
Les Évangiles nous donnent des précisions sur cette foule. Elle était grande, composée de Juifs avec des épées et des bâtons (v. 47), de soldats (Jean 18. 3) et même de principaux sacrificateurs et d’anciens (Luc 22. 52). Elle était conduite par Judas qui les précédait (Luc 22. 47). Les chefs étaient censés conduire le peuple fidèlement, mais au contraire ils le conduisirent à arrêter leur Messie et à Le crucifier.
Le contraste est grand entre cette foule qui vient vers Jésus comme contre un brigand, et le Seigneur qui se livre Lui-même sans défense. Le moment était venu pour Lui d’accomplir l’œuvre que le Père Lui avait donné à faire. Mais c’était aussi « votre heure et le pouvoir des ténèbres » (Luc 22. 53).
Judas est le type du vrai apostat. Il a vécu trois ans et demi avec le Seigneur, a entendu Son enseignement, vu Ses miracles, apprécié Ses soins. Finalement il rejette tout ce qu’il avait professé être. Comme le sarment qui ne porte pas de fruit, il sera coupé et jeté au feu (Jean 15. 6). C’est ainsi qu’apostasieront bientôt les chrétiens professants sans la vie.
Plusieurs passages des Psaumes nous parlent de la souffrance du Seigneur en rapport avec la trahison de Judas, notamment les Psaumes 41. 9 et 55. 12 à 14. Le mot « Ami » du v. 50 signifie « compagnon, celui qui mange le pain avec ».
Toutes choses servent Dieu (Ps 119. 91), même la méchanceté des hommes. Judas (un diable – Jean 6. 70) a été un instrument de Dieu pour l’accomplissement des Écritures. Mais sa responsabilité est entière et il rendra compte au grand trône blanc.
v. 50. Les hommes ont cru poser les mains sur leur Créateur pour le faire prisonnier et le crucifier.
v. 51 et 52. L’amour du Seigneur conduit à guérir l’oreille du serviteur, dernier miracle connu. Il agit en bonté jusqu’au dernier moment, même sur la croix où il dira « Père, pardonne-leur » et « Voilà ta mère ».
v. 53. Les anges auraient pu intervenir, mais le Seigneur ne le voulait pas car nous aurions été perdus à tout jamais et Dieu n’aurait pas été glorifié. Le Seigneur a été plusieurs fois l’objet des soins des anges (Mat. 4. 11, Luc 22. 43). Les croyants sont également l’objet de leurs soins (Héb. 1. 13 et 14). Les anges élus sont soumis à la volonté de Dieu (Apoc. 7. 1). Ils sont retenus ici parce que le Seigneur devait aller à la croix.
v. 54 et 56. Le Seigneur était venu accomplir les Écritures et rien ne L’a arrêté. Si nous voyons la méchanceté de l’homme en action pour prendre le Seigneur et Le crucifier, nous voyons aussi l’accomplissement des conseils divins (Act. 2. 23).
Les disciples Le laissèrent et s’enfuirent tous. La chair ne peut se tenir dans le chemin de la volonté de Dieu.
Dans toute cette scène de ténèbres : trahison de Judas, haine des principaux sacrificateurs, lâcheté des disciples, brille de tout son éclat la gloire morale du Seigneur Jésus.
Nous voyons là, le deuxième des six interrogatoires qu’a subi le Seigneur, la « nuit qu’Il fut livré » (Jean 18. 24). Les décisions du sanhédrin composé de soixante-dix membres, étaient sans appel, et la tradition juive les obligeait à se tenir dans le temple et leur interdisait de se réunir de nuit. Mais ici, ils sont réunis de nuit dans la maison de Caïphe, démontrant leur mauvaise conscience en n’osant pas siéger dans le temple. De plus, ils se réunissent dans le but de Le faire mourir (v. 59), avant même qu’Il fût arrêté !
Après avoir déclaré qu’il ne serait jamais scandalisé en Jésus (v. 33), Pierre « le suivait de loin » (v. 58), et s’assit avec les huissiers, chez Caïphe ! Il n’en fallait pas plus pour tomber (Ps. 1. 1). La sincérité de Pierre ne peut être mise en doute ; mais elle n’est jamais suffisante pour nous garder. Seule, la communion habituelle avec le Seigneur nous met à l’abri de chute.
Il faudra le profond travail du Seigneur dans le cœur de Son disciple, pour le restaurer (Jean 21. 15 à 23). Témoin privilégié de la gloire et des souffrances du Seigneur, lors de Sa transfiguration (ch. 17) et à Gethsémané, il s’en souviendra dans ses épîtres, en bénédiction pour nous. Mais à ces deux occasions, il dormait ! Le Seigneur avait pourtant fait sentir à Pierre sa faiblesse, mais il lui fallait cette triste expérience pour en être convaincu. Le Seigneur a permis cette épreuve mais en a fixé les limites, ainsi qu’Il le fit pour Job dont Il purifie le cœur par un travail profond, dont Satan est un instrument involontaire. Mettons toute notre confiance dans le Seigneur, et non en nous-mêmes.
« Il s’assit avec les huissiers pour voir la fin 4 (v. 58). Au lieu de regarder au Seigneur, Pierre regarde aux circonstances ; non par vaine curiosité, mais peut-être s’attendait-il à ce que son Maître Se délivre Lui-même et délivre Israël du joug des Romains (Luc 24. 21). Mais l’heure de la croix était là et Jésus s’était livré Lui-même.
Un des dix commandements ordonnait « Tu ne rendras pas de faux témoignage » (Ex. 20. 16). Mais les chefs du peuple, voulant sauver les apparences, cherchent de « faux » témoins qui, d’ailleurs, tordent même les paroles qu’avait dites le Seigneur : « Détruisez ce temple, et en trois jours je le relèverai » (Jean 2. 19). Mais eux, déclarent qu’Il a dit : « Je puis détruire le temple de Dieu, et en trois jours le bâtir » (v. 61).
Il y a, dans les évangiles, de nombreux passages qui témoignent de l’innocence du Seigneur et même ces faux témoignages ne concordent pas et ne peuvent servir à le condamner. Mais le souverain sacrificateur va le condamner sur la déclaration de la vérité qu’Il est le Fils de Dieu (v. 63 et 64). Dans ces scènes si solennelles, toute la laideur caractéristique du premier homme, sa corruption et sa violence, s’opposent à la gloire du second homme, Jésus, qui manifeste toute la beauté morale du Fils de l’homme. Il garde le silence devant ces hommes pervers « comme un agneau mené à la boucherie et comme une brebis muette devant ceux qui la tondent » (És. 53. 7).
Le Seigneur, au v. 63, répond à la voix d’adjuration par obéissance à la loi (Lév. 5. 1). Mais, au v. 64, Il ajoute une prophétie qui aurait dû faire trembler Ses persécuteurs : Il se présente comme le fils de l’homme venant en puissance pour juger, avec « les nuées du ciel », c’est-à-dire les multitudes d’anges qui exerceront les jugements en Son nom (Apoc. 1. 7 ; 2 Thess. 1. 7 à 10). La dernière vision que le monde a eue de Lui, c’est un Christ mort. Mais il Le reverra, bien vivant et jugeant les incrédules (Mat. 16. 27). Étienne L’a vu debout à la droite de Dieu (Act. 7. 55 et 56). C’est sur la déclaration de la vérité touchant Sa personne et non Son œuvre, que le Seigneur a été condamné. Il ne s’abaisse pas à répondre aux accusations viles ni aux demi-vérités. Mais quelles souffrances, pour Lui, après avoir accompli tant de miracles avec amour !
Dans ces scènes, de la part des hommes, tout est faux : réuni en un lieu et à une heure illicite, le sanhédrin a décidé Sa condamnation avant le jugement ; on choisit de faux témoins qui tordent Ses paroles. Mais rien de tout cela ne sera condamné : c’est la vérité seule qu’ils condamneront, la traitant de blasphème (v. 65). La loi condamnait tous les hommes, car nul n’a la force de la respecter. Le Seigneur seul l’a parfaitement accomplie, et c’est Lui que l’on condamne (Jac. 5. 6) ! Seule, la foi peut recevoir la vérité.
Notre nature ne supporte pas la calomnie ; mais le Seigneur, dans Sa grandeur, l’a endurée patiemment, bien qu’Il eût répondu, durant Son ministère, avec Sa sagesse divine à Ses nombreux contradicteurs cherchant à l’enlacer dans Ses paroles. Mais ici, Il réalise le Psaume 38. 13 et 14 : « Et moi, comme un sourd, je n’entends pas et, comme un muet, je n’ouvre pas la bouche. Je suis devenu comme un homme qui n’entend point et dans la bouche duquel il n’y a pas de réplique ». Il est notre modèle que nous devons nous efforcer d’imiter (És. 50. 6 ; 1 Pier. 2. 21 à 23). Ses souffrances seront bien plus terribles, sur la croix, où Dieu l’abandonnera.
Il est solennel de penser que le Seigneur, bien qu’on lui ait couvert le visage (Marc 14. 65), savait parfaitement qui le frappait, car Il est Dieu et connaît toutes choses (Jean 1. 49 ; Héb. 4. 12 et 13) ; et, plus tard, devant le grand trône blanc, des livres où tout est noté, seront ouverts (Apoc. 20. 12). Ces hommes auraient dû se souvenir qu’à bien des reprises, le Seigneur avait mis à nu leurs pensées les plus secrètes.
Le souverain sacrificateur, s’érigeant en juge, enfreint la loi ouvertement en déchirant ses vêtements (Lév. 21. 10), et le Seigneur, ayant accompli la loi à la satisfaction de Dieu, est l’accusé ! Ésaïe 59. 14 s’accomplit : « La vérité a trébuché sur la place publique ». On Lui crache au visage, Lui qui était soumis à la loi (v. 67). La loi n’autorisait une telle injure qu’à une veuve sans enfant, vis à vis de son beau-frère (son lévir), qui refusait de susciter une descendance à son frère défunt.
En Marc 14. 65, les huissiers qui avaient refusé de L’arrêter (Jean 7. 46), se joignent à Ses persécuteurs ; aucun outrage ne Lui fut épargné ! La cohorte de soldats romains va aussi L’outrager (environ cinq cents hommes) ; mais il est solennel de constater que ce sont les hommes religieux de Son peuple qui le condamneront. Cela nous ramène à Caïn, le premier homme religieux qui, par jalousie, a tué son frère Abel ; ou encore à Jéhu, tuant fanatiquement tous ceux qui avaient déplu à Dieu. Le Seigneur, Lui, avait plu à Dieu durant toute Sa vie sur la terre, mais c’est Lui qui est condamné et qui sera mis à mort.
Pierre n’est pas à sa place dans le palais du souverain sacrificateur. Il se chauffe et s’assied au milieu des ennemis du Seigneur (Mat. 26. 69 ; Marc 14. 67). Il s’est assis « au siège des moqueurs » (Ps. 1. 1). Ce chemin d’éloignement le conduira à la chute, malgré les avertissements du Seigneur. Une chute est toujours le résultat d’un éloignement progressif.
Pierre avait fait cette magnifique confession : « Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant » (Mat. 16. 15 et 16). Mais, presque aussitôt, Pierre voulait détourner son Seigneur du chemin des souffrances : « Dieu t’en préserve, cela ne t’arrivera point ! ». Et le Seigneur avait dû le reprendre sévèrement : « Va arrière de moi, Satan, tu m’es en scandale » (v. 22 et 23). Sur la montagne de la transfiguration (Luc 9. 22), comme en Gethsémané, Pierre dormait, alors que le Seigneur avait dit de veiller. Lorsqu’on arrête le Seigneur, il tire l’épée (Mat. 26. 51), manifestant ainsi son courage et son amour pour Lui, car outre la foule armée de bâtons et d’épées (v. 47), il y avait aussi des soldats en armes (Jean 18. 3). Mais Pierre utilise une arme charnelle.
Et puis, ultime faute avant la chute, il pénètre dans le palais des ennemis où Jean l’a fait entrer. Prenons garde aux relations mondaines qui sont toujours des pièges, si on y recourt. Les choses se passent plus lentement dans l’évangile de Jean (v. 15 à 18 ; 25 à 27). Cette triste scène est relatée dans les quatre évangiles, montrant ainsi l’importance que Dieu y attache, pour notre avertissement.
Enfin, Satan va utiliser, pour faire tomber Pierre, une arme, a priori bien peu dangereuse : une servante (v. 69 et 71) ! Enfin, une parole de « ceux qui étaient là » : « Ton langage te fait reconnaître » (v. 73). En Actes 4. 13, « on les reconnaissait – les disciples – pour avoir été avec Jésus ». Notre langage nous fait-il reconnaître comme étant les disciples du Seigneur ?
Même reconnu formellement par un parent de celui à qui Pierre avait coupé l’oreille, il nie encore, lié par la peur (Jean 18. 26). Pierre et Jean ont montré du courage en entrant dans le palais du souverain sacrificateur ; mais dans le danger, bien réel cependant, Pierre a oublié la parole du Seigneur lorsqu’on vient L’arrêter dans le jardin : « Si c’est moi que vous cherchez, laissez aller ceux-ci » (Jean 18. 8). C’était le Fils de Dieu usant de Son autorité divine pour protéger les Siens. De fait, devant l’agressivité de Pierre, même les soldats en armes n’interviennent pas, alors qu’il leur eût été facile d’arrêter tout le monde. Mais nul ne pouvait enfreindre l’ordre du Seigneur.
Nous oublions facilement les mises en garde du Seigneur, comme Pierre, qui ne s’en souvint qu’après être tombé (v. 75). Un événement annoncé d’avance – le chant du coq – le fait revenir à lui ! Sa chute est d’autant plus douloureuse qu’il avait été averti de ce qu’il allait faire. Un regard plein d’amour du Seigneur achève de briser son cœur (Luc 22. 61). Il sort enfin de ce lieu ennemi et pleure amèrement (v. 75). Mais il aura fallu cette épreuve terrible pour qu’il apprenne à se connaître. Ses larmes sont celles de la vraie repentance et il sera restauré (Jean 21. 15 à 23) – et il deviendra, sous la puissante main du Seigneur et par un pur effet de Sa grâce, un précieux et fidèle serviteur. S’est-il souvenu, après cela de la parole que le Seigneur lui avait dite : « Simon, Simon, voici Satan a demandé à vous avoir pour vous cribler comme le blé ; mais moi, j’ai prié pour toi, afin que ta foi ne défaille pas ; et toi, quand une fois tu seras revenu, fortifie tes frères » (Luc 22. 31 et 32) ? Ainsi, tout est disposé à l’avance pour notre restauration, si nous sommes tombés.
Judas, quant à lui, malgré des remords, n’eut pas de repentance et ne put être restauré.
On est impressionné en voyant Pierre, dans les Actes, prendre, sous la direction du Saint Esprit, une telle place : il nous y est rapporté sept discours de cet apôtre, lui, un « homme du commun » (Act. 4. 13). Il ne néglige pas de rappeler au peuple : « … vous avez renié le Saint et le Juste » (Act. 3. 13 et 14). Étant pleinement restauré, son message n’est en aucune manière altéré par le souvenir de sa propre chute.
Ch. 27
Après avoir condamné le Seigneur de nuit, illégalement, les principaux sacrificateurs et les anciens entérinent leur propre décision, de jour, « légalement », afin de sauver les apparences. Puis ils présentent le Seigneur à Pilate pour recevoir de lui l’autorisation de Le mettre à mort, en prenant soin de forcer sa décision par des arguments politiquement imparables (Luc 23. 1 et 2).
Devant les tentatives du gouverneur pour Le relâcher, eux qui haïssaient les Romains, proclameront : « Nous n’avons pas d’autre roi que César » (Jean 19. 12 et 15). Censés être des exemples de justice pour le peuple, ils n’avancent que mensonges et calomnies auprès du gouverneur romain, ayant lié leur prisonnier afin d’accréditer qu’Il était un malfaiteur, alors qu’Il s’était livré Lui-même (Jac. 5. 6). Pilate, représentant des nations, nous entraîne dans la même responsabilité que les Juifs, quant à la crucifixion du Seigneur.
Il est reparlé de Judas qu’on a vu livrer le Seigneur pour de l’argent, et conduire lui-même ceux qui venaient l’arrêter (ch. 26. 14 à 16 ; 47 à 50). Il avait probablement cru qu’il pourrait bénéficier de l’argent et que le Seigneur échapperait à Ses ennemis, comme Il l’avait fait plusieurs fois (Luc 4. 28 à 30).
Ici, devant les conséquences de sa trahison, il reporte l’argent et va se pendre. « J’ai péché en livrant le sang innocent » (v. 4). Le Pharaon et Saül, en leur temps, avaient dit « J’ai péché ». Mais ce dernier, aussitôt, voulait être honoré du peuple ! Le remords n’est pas la repentance, et « toutes choses sont nues et découvertes aux yeux de Celui à qui nous avons affaire » (Héb. 4. 13). Le Seigneur tient compte d’une vraie repentance. Les chefs religieux du peuple étaient incapables d’aider Judas à se repentir, endurcis qu’ils étaient dans leur méchanceté.
En 2 Samuel 17. 23, Akhitophel, d’abord ami et conseiller de David, puis l’ayant trahi, s’était étranglé en voyant que son conseil contre David n’était pas écouté. Il est reparlé de la terrible chute morale de Judas en Actes 1. 15 à 20.
Soigneux quant aux formes religieuses, les principaux sacrificateurs, criminels pleins de haine contre le Seigneur, achètent « le champ du potier » (v. 7). Ils réalisent ainsi, à leur insu, une prophétie de Zacharie 11. 12 et 13.
Si la Parole fait référence à Jérémie, c’est qu’à ce moment-là, les Écritures étaient sur des rouleaux, et peut-être que plusieurs prophètes se trouvaient consignés sur le même rouleau. Les potiers jetaient dans un champ les vases défectueux qu’ils cassaient, rendant le champ stérile. Les Juifs en feront un cimetière pour y enterrer les étrangers, qu’ils appelleront : « champ de sang » (v. 8). Tout, dans cette scène, porte la marque de la mort qui est l’état naturel de l’homme. Ainsi, toutes les Écritures se sont accomplies.
Une autre prophétie devait s’accomplir : Jérémie avait été envoyé à Topheth où il devait briser un vase aux yeux des Juifs qui l’accompagnaient. Le peuple, de la même manière, devait être brisé quarante ans après la mort du Seigneur, comme un vase de potier (Jér. 19. 10 à 13). La note concernant le trésor sacré (v. 6), nous ramène à ce que disait le Seigneur au sujet des chefs religieux, qui ôtaient au peuple toute possibilité d’aider leurs parents, en accaparant, pour le temple, les dons qui auraient dû les aider (Mat. 15. 5 et 6). Un peu plus tard, ils retireront soigneusement les corps des brigands crucifiés avec le Seigneur, pour que la journée du sabbat ne soit pas souillée. Mais leur crime demeure !
Cette scène est beaucoup plus détaillée en Jean 18, où l’on voit Pilate faisant des va-et-vient entre le Seigneur et les Juifs qui refusaient d’entrer au prétoire pour ne pas se souiller et pouvoir manger la pâque. Mais ils étaient en train de perpétrer le plus grand crime de l’humanité (Jean 18. 31 et 32) !
Le Seigneur a subi quatre interrogatoires : d’abord devant Anne et Caïphe (Jean 18. 24 ; Mat. 26. 57) ; devant les anciens et les principaux sacrificateurs, puis devant le sanhédrin et, enfin, devant Pilate, le gouverneur romain établi de Dieu, et qui avait la responsabilité de rendre la justice pour ce peuple, selon la pensée divine. Mais Pilate choisit sa propre sécurité politique et sa renommée.
En Matthieu 26. 63, le souverain sacrificateur « adjure » le Seigneur, « par le Dieu vivant » de leur dire s’Il est le Fils de Dieu. Mais devant Pilate ils l’accusent de se dire le roi des Juifs, s’opposant à César (Luc 23. 2 et 3), comprenant habilement que c’est ce côté de la question qui peut seul alarmer Pilate et le pousser à Le condamner. Dans l’évangile de Jean, ils L’accusent simplement d’être un malfaiteur.
Le Seigneur ne répond pas aux accusations, mais répond chaque fois qu’il faut établir ou confirmer la vérité, et Il fait cette « belle confession devant Pilate » (1. Tim. 6. 13) ; confession faite en toute connaissance de cause, sachant qu’elle Le ferait condamner. Ce titre de Roi des Juifs (v. 11), on le retrouve au v. 29 comme une dérision, et au v. 37. Cela correspond au caractère de l’évangile de Matthieu qui est celui du Roi d’Israël. L’Écriture insiste sur ce titre de « roi des Juifs » et Pilate, obéissant à son insu à la volonté de Dieu, le proclame encore au moment le plus solennel de la crucifixion. Un prisonnier ordinaire chercherait à se justifier devant Pilate, mais Lui affirme, devant le gouverneur, sa souveraineté en disant : « Quiconque est de la vérité écoute ma voix » (Jean 18. 37). « Il y a un temps de se taire et un temps de parler » (Éccl. 3. 1 à 7 ; Ps. 37. 8).
Cherchons à ressembler à notre divin Modèle, en privé et en assemblée.
Marc 15. 7 donne des détails sur Barabbas dont le nom signifie : fils du père ! Excités par Satan, les Juifs feront libérer ce faux fils du père pour condamner le vrai Fils. Le Seigneur avait dit aux Juifs incrédules : « Vous, vous avez pour père le diable » (Jean 8. 44). À chaque homme, encore aujourd’hui, est posée cette question vitale : « Barabbas, ou Jésus qui est appelé Christ ? » (Mat. 27. 17) « Tu ne donneras pas la main au méchant, pour être un témoin inique… et tu ne répondras pas dans un procès en penchant du côté de la foule, pour faire fléchir le jugement » (Ex. 23. 1 et 2). Les Juifs et le gouverneur romain ont commis ces iniquités !
Pas une voix ne s’est élevée pour prendre la défense du Seigneur. Où étaient ceux qu’Il avait guéris, ceux qui Le suivaient et L’écoutaient, ceux mêmes qui L’empêchaient de manger Son pain ? Et nous, nous aurions fait la même chose. Ce n’est pas sans motif intentionnel que Dieu nous rapporte le reniement de Pierre, un croyant sincère, avant ces scènes du jugement du Seigneur par les hommes iniques. Si les foules sont coupables de Sa crucifixion, les chefs ont une lourde responsabilité de les avoir entraînées (Marc 15. 11 à 15). Les chefs L’accusent, en Luc 23. 1 et 2, de pervertir leur nation et ils excitent la foule à réclamer Sa mort.
En contraste, en Actes 3. 13, il a fallu beaucoup de courage à Pierre pour dire à ces mêmes Juifs, résumant en quelques mots les terribles charges qui pèsent contre eux : « … Jésus que vous avez livré, et que vous avez renié devant Pilate, lorsqu’il avait décidé de le relâcher ». Ces charges pèsent toujours sur ce peuple au milieu duquel le Seigneur Jésus s’est plu à venir.
Au moment où le peuple condamne à mort son Messie, trois personnes le déclarent juste : Judas, la femme de Pilate et Pilate lui-même (v. 14, 19 et 24). Puis, Dieu multiplie les témoignages à la sainteté et à la justice de Son Fils. Pilate déclare : « Je ne trouve aucun crime en cet homme » ; « … Moi je n’ai trouvé aucun crime dans cet homme… ni Hérode non plus… Voici, rien n’a été fait par lui qui soit digne de mort » ; « Mais quel mal celui-ci a-t-il fait ? Je n’ai rien trouvé en lui qui soit digne de mort » (Luc 23. 4, 14, 15 et 22). Dieu travaille dans le cœur d’hommes cruels qui témoignent de l’innocence du Seigneur, pour toucher la conscience de Son peuple.
Le Seigneur dévoilera même, brièvement, un rayon de Sa divinité en Jean 18. 4 à 6 : « Qui cherchez-vous ? Jésus le nazaréen. Jésus leur dit : C’est moi… ils reculèrent et tombèrent par terre ». Puis, une certaine crainte plutôt apparentée à la peur superstitieuse, s’empare de Pilate (Jean. 19. 6 à 12). Même le brigand sur la croix proclame Son innocence (Luc 23. 41) et, enfin, le centurion qui veillait sur Jésus s’écria : « Certainement, celui-ci était Fils de Dieu » (Mat. 27. 54). Mais rien n’a pu vaincre l’endurcissement du cœur du peuple !
Alors Pilate, craignant pour sa position politique, Le livre pour être crucifié après L’avoir « châtié » (Luc 23. 16, 22 à 25). Le peuple, aveuglé, prononce lui-même sa propre malédiction (v. 25), et Jérusalem sera détruite et les Juifs dispersés dans les nations. Les hommes doivent prendre garde aux avertissements de Dieu, même en songe (Job 33. 14 à 17), quoique, aujourd’hui, les croyants aient toute la Parole et le Saint Esprit en eux. Dieu travaille toujours dans le cœur des hommes politiques, mais Satan veille afin que ce travail n’aboutisse pas.
Le Seigneur avait dit : « C’est ici votre heure et le pouvoir des ténèbres » (Luc 22. 53), et les principaux sacrificateurs grinçaient des dents contre Étienne, fidèle témoin du Seigneur, dans leur haine pour Lui (en Act. 7. 54). Cependant, si Dieu travaillait pour la conversion du peuple et même des étrangers, à ce moment-là, il fallait que le Seigneur meure : « Ne fallait-il pas que le Christ souffrit ces choses et qu’Il entrât dans sa gloire ? » (Luc 24. 26) Dans la crucifixion du Seigneur, il y a le plan de rédemption de Dieu, et la responsabilité des hommes (Act. 4. 25 à 28).
Et l’on voit les chefs du peuple le persuader « de faire périr Jésus » (Mat. 27. 20). Alors, leurs cris eurent le dessus sur la conscience de Pilate, qui aurait pourtant voulu le relâcher (Luc 23. 20) et leur offrait le choix entre Jésus, le vrai Fils du Père et le faux, Barrabas. Mais ils choisirent de relâcher Barrabas, un meurtrier, et de faire mourir le Prince de la vie ! Pilate a eu beau se laver les mains, il n’en sera pas moins jugé pour ses actes de juge inique.
En Deutéronome 21. 8, lorsqu’un mort était trouvé dans un champ sans qu’on connaisse le meurtrier, les anciens de la ville la plus proche devaient se laver les mains sur une génisse dont ils brisaient la nuque, en déclarant qu’ils étaient innocents de ce meurtre. Mais ici, le meurtre du Seigneur était voulu expressément par les chefs du peuple et Pilate y consentit lui-même.
Dieu veut nous laver dans le sang du Seigneur. Seul, Il régnera en justice, dans Son royaume. Dieu avait établi des villes de refuge en Israël, pour que le meurtrier involontaire s’y mette à l’abri du vengeur du sang (Deut. 19. 9 et 10). Mais le meurtre du Seigneur était prémédité et voulu avec véhémence. Quant à nous, n’oublions pas que nous sommes aussi responsables de Sa mort, cela nous tiendra dans l’humilité.
Si le peuple a rejeté son Messie (1 Sam. 8. 4 à 7), et choisi la domination de César, une source de grâce lui sera pourtant ouverte, plus tard (Zach. 13. 10). Tout homme doit faire ce choix : ou Dieu ou Satan. La crainte de l’Éternel doit nous conduire à rejeter le mal, ce qui est l’intelligence selon Dieu (Job 18. 28). Le Seigneur n’a pas opposé la moindre résistance lorsque les hommes ont déchaîné leur méchanceté contre Lui – et les Romains, hommes des nations, nous représentaient. Les Juifs avaient crié : « Que son sang soit sur nous et sur nos enfants » (Mat. 27. 25) ! Mais en Actes 5. 27 à 29, ils reprochent aux apôtres de remplir la ville de leur doctrine et les accusent de vouloir faire venir le sang du Seigneur sur eux. ! Les apôtres répondent : « Il faut obéir à Dieu plutôt qu’aux hommes » (Act. 5. 29).
La condamnation du Seigneur est prononcée. Alors, on assemble contre Lui toute la cohorte – cinq cents hommes ! – qui vont déchaîner sur Lui toute leur méchanceté et leur brutalité de soldats. Il aurait pu les anéantir d’une parole, mais Il se laisse faire jusqu’au bout.
Pilate, selon la coutume, l’avait fait fouetter, alors qu’il Le reconnaissait innocent « Des laboureurs ont labouré mon dos, ils y ont tracé leurs longs sillons ». « J’ai donné mon dos à ceux qui frappaient » (Ps. 129. 3 ; És. 50. 6). Il était comme un « agneau mené à la boucherie » (És. 53. 7). Marc rapporte que cela avait lieu « dans la cour, qui est le prétoire », au grand jour. Les Juifs étaient là, et le gouverneur, avec ses soldats aussi, qui représentaient les nations. Là, Il est en proie aux moqueries, aux traitements humiliants, Lui, le Créateur. On l’affuble, par dérision, d’un manteau d’écarlate, et on pose sur Sa tête une couronne d’épines, fruit du sol maudit (Gen. 3. 17 et 18).
Condamné parce qu’Il se disait Roi, c’est comme tel qu’on se moque de Lui. Le roseau qu’on met dans Sa main droite est un sceptre ridicule. Mais un jour, Il brisera les nations « avec un sceptre de fer » (Ps. 2. 9). Hérode L’avait revêtu « d’un vêtement éclatant » (Luc 23. 11). En Marc 15. 17 et Jean 19. 2, on Lui met un manteau de pourpre. Si l’écarlate symbolise la royauté – et Matthieu est l’évangile du Roi – la pourpre symbolise la dignité impériale. Ésaïe dit, au ch. 9. 7 : « il n’y aura pas de fin à son empire », car Il dominera, comme Roi d’Israël et sur tout l’univers.
Si la foule a pu, ce jour-là, déchaîner contre Lui toute la méchanceté humaine, le jour vient où : « Au nom de Jésus se ploiera tout genou, des êtres célestes, terrestres et infernaux » (Phil. 2. 10). L’évangile de Matthieu montre spécialement la responsabilité des Juifs, car il révèle le caractère du Seigneur comme Roi d’Israël. Et, rejetant haineusement leur Roi, ils se sentaient bafoués en ce que les Romains l’appelaient : « Roi des Juifs » (v. 29). Mais toute la beauté morale du Seigneur brille dans ces scènes où les hommes Le tournent en dérision.
II a subi « la contradiction des pécheurs contre Lui-même » (Héb. 12. 2 et 3), et Il a « enduré la croix, ayant méprisé la honte ». Sa communion avec Son Père Le soutenait, mais aussi « la joie qui était devant Lui » (Héb. 12. 2). Joie de glorifier le Père et de racheter Ses créatures.
Restons sobres quant aux souffrances du Seigneur, comme les Écritures le sont. Lui-même détournait la pitié des « filles de Jérusalem » qui pleuraient sur Lui, et les exhortait à pleurer sur elles-mêmes et sur leurs enfants (Luc 23. 27 à 29).
Matthieu 27. 32 met en scène un certain Simon, Cyrénéen, probablement un homme noir de la Cyrénaïque, contrée africaine à l’Ouest de l’Égypte. Les soldats le « contraignirent de porter sa croix ». N’imaginons pas que les forces du Seigneur Lui manquaient à ce moment-là, car après les heures de souffrances sur la croix, Il expira en criant « d’une forte voix » (v. 50), montrant qu’Il possédait toute Sa force. Peut-être Dieu a-t-Il employé ce moyen pour faire sortir Simon de son indifférence : il « revenait des champs » au moment où l’on allait crucifier le Seigneur. Peut-être est-il devenu un disciple du Seigneur à la suite de cela, car son nom et ceux de ses fils sont mentionnés (Marc 15. 21) et peut-être, en Romains 16. 13, ce nommé Rufus est-il un de ses fils.
La présence de l’arche, figure du Seigneur, apportait la bénédiction dans une maison (2 Sam. 6. 12). De plus, Simon n’était pas avec la foule qui demanda la mort du Seigneur. Simon Pierre, prétendant suivre le Seigneur jusqu’à la mort, Le renia ensuite. Simon de Cyrène, lui, a porté Sa croix jusqu’à Golgotha.
Les soldats crachent au visage du Seigneur, comme les Juifs au ch. 26. 67, tous unis par le même mépris. « Ils l’emmenèrent pour le crucifier » (v. 31). Le Seigneur « a souffert hors de la porte » (Héb. 13. 12) : le sacrifice pour le péché, dans le Lévitique, devait être brûlé hors du camp. C’est pourquoi : « Sortons vers Lui hors du camp, portant son opprobre » (v. 13). Le Seigneur refuse le vinaigre mêlé de fiel qui avait un effet insensibilisant. Dans Sa soif, Il but le vinaigre qu’on Lui donna, juste avant d’expirer (Jean 19. 28 et 29 ; Ps. 69. 21). Il voulait conserver toutes Ses facultés humaines, ne s’appuyant que sur Son Dieu. « Il a goûté la mort pour tout » (Héb. 2. 9).
En Matthieu 27. 35, les soldats, sans s’en rendre compte, accomplissent les Écritures en partageant entre eux les vêtements du Seigneur, et en jetant le sort sur Sa robe (Ps. 22. 18 ; Jean 19. 23 et 24). Selon la coutume, le Seigneur a été entièrement dépouillé. La tunique tissée tout d’une pièce, sans couture, parle de la perfection du Seigneur, Agneau « mené à la boucherie ». Sa justice parfaite apparaît là.
Dans certaines crucifixions, on se contentait d’attacher les membres sur la croix. Mais le Seigneur a eu Ses mains et Ses pieds cloués (Ps. 22. 16 ; Jean 20. 25 à 27 ; Luc 24. 40). Ce terrible supplice était réservé aux esclaves de basse condition. Le Psaume 22 révèle quelque chose des souffrances physiques du Seigneur : « Je suis répandu comme de l’eau et tous mes os se disjoignent ; mon cœur est comme de la cire, il est fondu au-dedans de mes entrailles » « et tu m’as mis dans la poussière de la mort » (v. 14 et 15).
La terrible question du péché s’est réglée entre le Dieu saint et le Saint Fils de Dieu qui est « fait péché pour nous » (2 Cor. 5. 21), durant les trois heures de ténèbres qui couvrirent tout le pays. C’est une « terre sainte » que nous devons aborder, les pieds moralement déchaussés.
Tous les caractères du Seigneur dont on se moque, sont rejetés : comme Fils de Dieu (Mat. 27. 40). Comme Roi d’Israël (v. 42). Comme Fils de l’homme toujours dépendant de Dieu (v. 43). Mais l’écriteau placé au-dessus de Lui était rédigé en trois langues : hébreu, grec et latin. Tous pouvaient y lire Sa royauté, malgré l’opposition des Juifs (Jean 19. 20 à 22). C’est en Jean 19 que l’inscription est rapportée dans son intégralité.
En rejetant le Seigneur, c’était Dieu Lui-même que les Juifs rejetaient. Mais en Actes 7. 51, Étienne, avant sa lapidation, les fustige sévèrement « Gens de col roide et incirconcis de cœur et d’oreilles, vous résistez toujours à l’Esprit Saint ». Les trois Personnes divines étaient rejetées.
Étienne lapidé a été cette « ambassade » envoyée au Seigneur, pour Lui signifier qu’ils ne voulaient pas qu’Il règne sur eux (Luc 19. 14). Ils paieront durement ce rejet quarante ans après, le général Titus ravageant Jérusalem et déportant le peuple dans les nations.
Le brigand repenti, après l’avoir insulté comme l’autre, a pris conscience de la royauté de Celui qui est crucifié à son côté, et dit : « Souviens-toi de moi, Seigneur, quand tu viendras dans ton royaume » (Luc 23. 42), et reçoit cette assurance d’être, dès ce jour-là même, avec le Seigneur dans le paradis ! Quelle joie a dû être la sienne lorsque le Seigneur a crié : « C’est accompli ! » (Jean 19. 30). Les hommes l’ont placé au milieu de malfaiteurs. Mais Dieu nous Le montre au milieu du trône (Apoc. 5. 6). « Compté parmi les transgresseurs » (És. 53. 12), Il sera « haut élevé » (Phil. 2. 9). Infiniment sensible à la douleur liée à la moquerie des hommes (Lam. 1. 12), le Seigneur voit « ceux qui passaient par là », L’injurier (Mat. 27. 39 ; Ps. 22. 7) et défier Sa puissance à cinq reprises (v. 39 à 43) pour se sauver Lui-même alors qu’Il avait sauvé les autres.
On met même en doute que Dieu tienne à Lui (v. 43) ! Dieu aurait pu le délivrer (ch. 26. 53), mais le Seigneur est resté sur la croix par amour. La foule reprend la fausse accusation des faux témoins du ch. 26. 61. Mais c’est eux qui ont mis à mort le Seigneur, détruisant le temple de Son corps, et Il est ressuscité le troisième jour, Il a rebâti le temple en trois jours (Jean 2. 19 à 21).
L’incrédulité veut voir pour croire et les Juifs voulaient Le voir descendre de la croix pour croire en Lui (v. 42). Les miracles peuvent subjuguer les foules, mais on ne se convertit que par la repentance, et ils n’auront pas d’autre signe que le signe de Jonas (Mat. 16. 4). Le Seigneur ne se fiait pas à ceux qui, à la suite de Ses miracles, avaient cru en Son Nom (Jean 2. 23 et 24). Ce ch. 27 met sept fois en scène les chefs du peuple, faisant ressortir la plénitude de leur coupable responsabilité. Devant cette haine et ces moqueries impies pour Celui qui apportait la grâce à Son peuple et à tous les hommes, Dieu a différé sa colère quarante ans !
Les deux brigands, au v. 44, « l’insultaient de la même manière ». Mais Luc 23. 39 à 41 rapporte la conversion de l’un d’eux, sa confession publique, sa foi dans la résurrection du Seigneur et même de la sienne (v. 42). Devant ce pécheur repentant, la grâce divine coule aussitôt de la bouche du Seigneur. « Aujourd’hui, tu seras avec moi dans le paradis » (v. 43).
Le Seigneur est un modèle d’acceptation des souffrances : « Christ a souffert pour vous, vous laissant un modèle » (1 Pier. 2. 21 à 23). Il a porté nos péchés durant les trois heures de ténèbres. Ses souffrances avant les trois heures ténébreuses n’expiaient pas nos péchés, pas plus que ses angoisses en Gethsémané. Les ténèbres figuraient l’absence de communion durant ces trois heures, car « Il était fait péché pour nous afin que nous devinssions justice de Dieu en Lui » (2 Cor. 5. 21). Il a été identifié au péché même « afin que le corps du péché soit annulé » (Rom. 6. 6). « Il a été manifesté afin qu’Il ôtât nos péchés » (1 Jean 3. 5). Comme Il a souffert pour confesser nos péchés comme étant les Siens, au moment où Dieu a dû détourner Sa face de Lui ! Mais, étant Lui-même sans péché, Il a pu se charger des nôtres.
Les évangiles restent discrets quant à Ses souffrances. Seuls, les Psaumes, ainsi que d’autres passages de l’Ancien Testament, dévoilent ce que le Seigneur a ressenti secrètement, avec Sa sensibilité, à la fois humaine et divine. Le Psaume 22. 1, par exemple, nous montre Sa souffrance lorsque Dieu L’a abandonné.
Les ténèbres avaient déjà été répandues en Égypte, avant la fuite des Hébreux (Ex. 10. 21 à 23). Amos 8. 9 et 10 prophétise des ténèbres futures relatives au jugement de Dieu contre le monde pécheur. Mais ici, ces ténèbres cachent l’expiation aux yeux des hommes. Le Seigneur avait souffert durant Sa vie d’une « génération tortue et perverse » : « Jusques à quand vous supporterai-je ? » (Mat. 17. 17).
Mais quelles souffrances durant ces terribles heures de l’expiation ! « Un abîme appelle un autre abîme à la voix de tes cataractes » (Ps. 42. 7). « Je suis l’homme qui ai vu l’affliction par la verge de sa fureur » (Lam. 3. 1 à 3). « Il m’a placé comme un but pour la flèche » (v. 12). « Mes iniquités m’ont atteint » (Ps. 40. 12). « Même quand je crie… Il ferme l’accès à ma prière » (Lam. 3. 8). « Les eaux me sont entrées jusque dans l’âme » (Ps. 69. 1 et 2). «… Tu m’as mis dans une fosse profonde… Ta fureur s’est appesantie contre moi… » (Ps. 88. 6 et 7). La colère de Dieu s’appesantira sur Son peuple incrédule et sur tous les hommes qui ne se mettent pas à l’abri du sang du Seigneur (Ps. 78. 49 et 50).
Si, dans Sa colère, Dieu n’a pas épargné Son propre Fils lorsqu’Il était fait péché pour nous (Rom. 8. 32), pensons à ce que sera Sa colère contre ceux qui auront méprisé Sa grâce. « La colère de Dieu est révélée du ciel contre toute impiété » (Rom. 1. 18). Dieu retient encore Sa colère car le jour de la grâce dure encore. Sa colère se donnera libre cours quand prendra fin le temps de la grâce. Alors, à la fin, les incrédules seront jetés dans l’étang de feu et de soufre (Apoc. 20. 11 à 15).
Le Seigneur a profondément ressenti la rupture de communion d’avec Son Dieu : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? » C’est la quatrième des sept paroles du Seigneur sur la croix qui nous sont rapportées, et que l’on trouve en Luc 23. 34 et 43 ; Jean 19. 26 ; Matthieu 27. 46 ; Jean 19. 28 et 30 ; Luc 23. 46. A cette question douloureuse de Matthieu 27. 46, nous pouvons donner une réponse à deux faces : à cause de mes péchés, c’est ma responsabilité, ma culpabilité – et en ma faveur, pour me sauver : c’est la grâce de Dieu en activité.
« Durant les jours de sa chair il a offert, avec de grands cris et avec larmes, des prières et des supplications à celui qui pouvait le sauver de la mort » (Héb. 5. 7), et il « a été exaucé à cause de sa piété ». À la croix, Son âme « rugissait » silencieusement (Ps. 22. 1), devant le Dieu saint (v. 3), et Sa prière ne passait point. Enfin, à la fin de l’expiation, la communion avec Son Dieu a été rétablie : « Tu m’as répondu d’entre les cornes des buffles » (Ps. 22. 21). Lui qui était « la lumière de la vie » (Jean 1. 4), et « la lumière du monde » (Jean 8. 12), Il a été plongé dans les ténèbres.
L’incrédulité ne comprend pas les paroles du Seigneur : dans Sa souffrance, le Seigneur appelle Son Dieu Éloï ; mais ceux qui sont là croient qu’Il appelle Élie. Après les trois heures de ténèbres durant lesquelles les hommes sont restés silencieux, ils reprennent leurs moqueries (v. 49). Dieu a voilé aux yeux des hommes corrompus, durant ces ténèbres, ce qui se passait entre Lui et la Sainte victime : c’est là que la question du péché a été réglée. Les hommes n’ont entendu que ce seul cri : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? ».
Mais prophétiquement, Il avait dit : « Je suis las de crier ; mon gosier est desséché ; mes yeux se consument, pendant que j’attends mon Dieu ». « Ma vigueur est desséchée comme un têt et ma langue est attachée à mon palais » (Ps. 69. 3 ; 22. 15). Une assemblée de méchants entourait la victime (Ps. 22. 16) et, ce qui domine, c’est la moquerie : « Il s’est confié en Dieu, qu’Il le délivre, s’Il tient à Lui » (v. 43).
Alors, on Lui donne à boire du vinaigre. Est-ce un geste de pitié ? Cependant, les Écritures s’accomplissent : « Dans ma soif ils m’ont abreuvé de vinaigre » (Ps. 69. 21). Puis, le Seigneur a « crié d’une forte voix » (v. 50), « et rendit l’esprit ». Les crucifiés mouraient d’épuisement, n’ayant plus la force de crier. Le Seigneur, Lui, remet volontairement Son esprit entre les mains du Père, lorsque l’expiation est achevée, en pleine possession de Ses forces, ayant retrouvé la communion avec Dieu. Trois causes provoquent la mort du Seigneur : les hommes L’ont crucifié ; Il est livré par la préconnaissance de Dieu (Act. 2. 23) ; et Il avait le « pouvoir de laisser sa vie et le pouvoir de la reprendre » (Jean 10. 17 et 18).
L’agonie du Seigneur (agonie morale et non physique), se passe à Gethsémané et non sur la croix. Plusieurs fois, on entend le Seigneur crier : au tombeau de Lazare (Jean 11. 43), à la grande journée de la fête (Jean 7. 37) sur la croix (Mat. 27. 46 ; v. 50). Et dans l’avenir, nous entendrons le cri de commandement du Seigneur, lorsqu’Il viendra chercher Son Église (1 Thess. 4. 16).
Au moment de mourir, Étienne lapidé dit : « Seigneur Jésus, reçois mon esprit » (Act. 7. 59). Mais le Seigneur dit « Père, entre tes mains, je remets mon esprit ».
En déchirant le voile du temple, Dieu déchire tout le système judaïque, manifestant que le chemin vers Lui, jusque-là fermé pour les Juifs sous la loi, est ouvert pour les croyants sous la grâce. Dans le temple, les sacrificateurs entraient chaque jour dans le lieu saint, qui restait séparé du lieu très saint par le voile. Seul, le souverain sacrificateur y entrait, une fois l’an, en apportant du sang pour lui-même et pour le peuple. Le voile déchiré, c’est « le chemin nouveau et vivant » par lequel tous les croyants entrent en tout temps, en vertu du sang versé du Seigneur.
Exode 26. 31 à 33 parle du voile séparant les lieux saints des lieux très saints – le saint des saints – (Héb. 9. 1 à 4). Le voile déchiré a dû parler très fort aux nombreux sacrificateurs qui « obéissaient à la foi » (Act. 6. 7).
La sagesse et l’amour divins ont voulu la mort du Seigneur qui s’est substitué aux hommes sous la sentence de mort car : « les gages du péché, c’est la mort » (Rom. 6. 23). Le Seigneur entre dans la mort en vainqueur et, à l’instant même, la terre tremble, les sépulcres s’ouvrent et des saints endormis ressuscitent : la mort est vaincue ! Ces saints ressuscités n’apparaîtront qu’après la résurrection du Seigneur, car Il garde ce caractère de prémices (1 Cor. 15. 20). Mais ces croyants ressuscités sont une préfiguration de ce qui attend tous les croyants (1 Thess. 4. 13 à 18).
Ressuscité trois jours après Sa mort par la puissance des trois Personnes divines, le Seigneur est remonté au ciel : Il a « été exaucé à cause de sa piété » (Héb. 5. 7), mais Il a dû passer trois jours dans le sein de la terre (Éph. 4. 9). Le Prince de la vie est entré dans la mort et l’a vaincue (Job 28. 22). C’était le « signe de Jonas » que Dieu donnait à Son peuple incrédule (Mat. 16. 4). Le Seigneur, la semence de la femme, a eu le talon brisé ; cloué sur la croix, l’Homme Christ Jésus a connu la mort ; mais en même temps, Il a brisé la tête du serpent : Satan est définitivement vaincu ! Jérusalem venant de crucifier son Messie, est quand même appelée : la sainte ville (v. 53). Elle sera purifiée de son terrible péché (És. 1. 25 à 27).
La révélation que cet Homme qu’ils avaient molesté et crucifié était le Fils de Dieu, provoque « une fort grande peur » chez le centurion et chez ceux qui veillaient sur Jésus (v. 54), plus que le tremblement de terre. Ici comme en Marc 15, le centurion proclame qu’Il est « Fils de Dieu ». En Luc 23. 47, que « cet homme était juste ». Il ne Le reconnaît pas comme le Fils unique de Dieu.
En Daniel 3. 25, Nébucadnetsar voit dans la fournaise comme « un fils de Dieu ». Cependant, le centurion comprend que Celui qui vient de mourir de cette manière inusitée est apparenté à Dieu. C’est le premier témoignage d’un Gentil après la mort du Seigneur.
Le peuple L’a renié comme Fils de l’homme, Roi d’Israël, et Fils de Dieu, Il est reconnu par le brigand crucifié comme Roi d’Israël ; comme Fils de Dieu ici, et comme Fils de l’homme en Marc : « Certainement, cet homme était fils de Dieu ». En Luc, le centurion atteste avec force : « En vérité, cet homme était juste ». Un pécheur repentant et un Gentil reconnaissent tous les caractères révélés du Seigneur. La croix a « détruit le mur mitoyen de clôture » dressé entre Juifs et nations (Éph. 2. 14).
Sur la croix, le Seigneur confie Sa mère à Jean. En Matthieu, on ne la voit pas à la croix. Probablement, Jean ayant reçu une telle mission, « dès cette heure-là… la prit chez lui » (Jean 19. 27). Si les foules s’en retournèrent chez elles, les pieuses femmes qui avaient suivi et servi le Seigneur, regardaient de loin (Luc 23. 48 et 49 ; Marc 15. 40 et 41), et leur amour pour Lui leur donne le courage de rester là, alors que les disciples, découragés, sont partis.
Les hommes ont fait tout ce qu’ils ont voulu au Seigneur, jusqu’à Sa mort. Mais, dès lors, Dieu ne permet plus qu’aucune main impie touche Son corps ! Les crucifiés étaient habituellement jetés dans la vallée de Hinnom. Mais Dieu a voulu que Son Bien-Aimé soit mis dans la sépulture d’un disciple : Joseph d’Arimathée, afin d’accomplir Ésaïe 53. 9.
Joseph est riche (v. 57) ; conseiller honorable (Marc 15. 43) ; homme de bien et juste (Luc 23. 50) ; disciple de Jésus en secret (Jean 19. 38). Il ne s’était pas associé au conseil des chefs du peuple (Luc 23. 50 et 51). Joseph, et Nicodème qui avait timidement essayé de défendre le Seigneur de la condamnation des Juifs (Jean 7. 47 à 52), mirent le Seigneur au tombeau. C’est souvent dans les situations les plus dramatiques que se révèle le courage des faibles.
C’était une chose difficile, pour Joseph, de demander le corps de Jésus à Pilate qui s’étonne, d’ailleurs, qu’Il fût déjà mort (Marc 15. 44). Dieu s’est servi d’eux pour prendre soin de Son Fils mort. Les femmes pieuses l’avaient suivi, écouté et servi selon Jean 10. 27 et 1 Thessaloniciens 1. 9 et 10. Suivons-le, nous aussi, afin de L’écouter, de Le servir et de L’attendre des cieux (1 Cor. 15. 3 et 4).
Les disciples avaient montré beaucoup de faiblesses : ils s’étaient indignés du parfum répandu (Mat. 26. 6) ; leur Maître arrêté, ils s’enfuient ; à l’annonce de la résurrection, Pierre et Jean accourus au tombeau vide, perplexes, s’en retournent chez eux. C’est avec chagrin que les disciples croyaient à la fin de leurs espérances quant à la délivrance d’Israël (Luc 24. 21). De leur côté, les femmes fidèles avaient préparé des aromates pour embaumer le corps du Seigneur (Marc 16. 1) et viennent au tombeau (Mat. 28. 1). Si, dans l’assemblée, les femmes n’ont pas de service public, elles ont en partage un service de dévouement et d’amour actif. C’est à Marie de Magdala, revenue plusieurs fois au tombeau, que le Seigneur confie un message béni : « Va vers mes frères et dis-leur : Je monte vers mon Père et votre Père, et vers mon Dieu et votre Dieu » (Jean 20. 17).
Le Seigneur est mort le vendredi de Pâques, le jour de « la Préparation » d’un grand sabbat (Jean 19. 31). La fausse piété des Juifs leur fait demander à Pilate que l’on rompe les jambes des crucifiés et « qu’on les ôtât », afin qu’ils ne passent pas le sabbat sur la croix. Les Juifs comptaient les journées de six heures du soir à six heures du soir le lendemain (Mat. 28. 1). Si les disciples avaient oublié qu’Il devait ressusciter, les principaux sacrificateurs et les pharisiens s’en souvenaient, et l’insultent, même mort, par ce mot : « ce séducteur » en demandant que Son tombeau soit gardé sûrement (v. 63).
Le Seigneur rappellera aux disciples et leur fera comprendre la nécessité de Sa mort et de Sa résurrection (Luc 24. 45 et 46) ; « car ils ne connaissaient pas encore l’écriture, qu’Il devait ressusciter d’entre les morts » (Jean 20. 8 et 9). L’intelligence de cette vérité leur vient en voyant « les linges à terre » (v. 6 et 7). Gardons toute la Parole dans nos cœurs. Les disciples n’avaient pas compris l’enseignement du Seigneur ; mais les chefs ne voulaient pas comprendre ! Leurs cœurs durs refusaient de croire, mais ils prennent des précautions : le tombeau sera « bien » gardé par leur propre garde (une cinquantaine d’hommes) !
Pilate, conduit par Dieu, à son insu, ordonne qu’ils fassent garder le tombeau eux-mêmes et, sans le vouloir, ils se préparent à eux-mêmes, les preuves irréfutables que le Seigneur est bien ressuscité. Ils devront constater que le tombeau est vraiment vide et se serviront d’un mensonge pour justifier leur incrédulité volontaire. Le Seigneur avait dit aux Juifs « Vous ne voulez pas venir à moi pour avoir la vie » (Jean 5. 40). C’était une volonté déterminée de s’opposer au Seigneur. L’ennemi cherche à empêcher le témoignage de la résurrection du Seigneur, car c’est le fondement du christianisme. Sans la résurrection du Seigneur, « votre foi est vaine » (1 Cor. 15. 17). Les principaux sacrificateurs vont jusqu’à sceller le sépulcre, le rendant légalement inviolable. Mais ce faisant, ils ne mettent que plus en évidence la puissance de Dieu.
Déjà en Daniel 6. 4, 14, 16 et 17, le roi avait scellé la pierre apposée sur la fosse aux lions, où Daniel avait été jeté ; mais la délivrance de Dieu n’en ressort que plus (v. 20 et 22). Rien ne pouvait empêcher le Seigneur de ressusciter, car Il avait la puissance de donner Sa vie et de la reprendre (Jean 10. 18). Si les femmes trouvèrent le tombeau ouvert, c’était pour que les hommes puissent regarder dedans et constater qu’il était vide. Le Seigneur sortit du tombeau fermé et scellé. Il apparaîtra au milieu des disciples, plus tard, alors que « les portes du lieu où ils étaient, étaient fermées par crainte des Juifs » (Jean 20. 19). La terre tremble, quand le Prince de la vie entre dans la mort, et quand Il en sort victorieux (ch. 27. 51 ; ch. 28. 2) !
Ch. 28
Le v. 2 du ch. 28 relate ce qui s’est passé durant la nuit, quand le Seigneur est sorti du tombeau : alors, un grand tremblement de terre se produisit, lorsqu’un ange roula la pierre, et les gardes en sont effrayés.
Ce n’est qu’ensuite que les femmes vinrent au tombeau, car le v. 2 relate des évènements antérieurs au verset premier. Par amour pour Lui, elles apportent des aromates (Marc 16. 1) pour prendre soin de Son corps. La pierre roulée les étonne, et l’ange leur annonce que le Seigneur est vivant (Mat. 28. 6 ; Luc 24. 3 à 7).
La vérité de la résurrection était difficile à recevoir pour les disciples. Les anges interviennent à la naissance du Seigneur, à Gethsémané pour Le fortifier, et à Sa résurrection pour l’attester. L’ange fortifie les femmes (v. 5), mais ne s’occupe pas des gardes. Chaque évangile apporte des précisions qui se complètent. Les femmes sont venues plusieurs fois au tombeau : le samedi soir (Marc 16. 1 ; Luc 23. 56 ; Mat. 28. 1). Durant la nuit de dimanche, vers le matin (Jean 20. 1 et 2). Au lever du soleil (Marc 16. 2 à 4 ; Luc 24. 1 à 3). Le dimanche matin, où elles voient l’ange (Mat. 28. 5 à 7 ; Marc 16. 5 à 7 ; Luc 24. 4 à 8). Dimanche matin, Marie de Magdala retourne au sépulcre et voit Jésus. Première apparition du Seigneur ressuscité (Jean 20. 11 à 18 ; Marc 16. 9 à 11). Dimanche, les femmes s’en vont vers les disciples et voient Jésus. Deuxième apparition (Mat. 28. 8 à 10 ; Marc 16. 8 ; Luc 24. 9 à 12).
Au ciel, nous verrons l’Agneau de Dieu « comme immolé » (Apoc. 5. 6) et ce sera un sujet éternel d’adoration (v. 14).
L’ange délivre un message d’espoir aux disciples attristés par la mort du Seigneur : l’Héritier des promesses faites à Abraham, et du trône de David, est ressuscité. Rejeté par le peuple en général et par les chefs en particulier, le Seigneur s’est entouré d’un faible résidu de croyants auquel Il donne rendez-vous en Galilée, où Il avait commencé Son ministère (Mat. 4. 11, 12 et 15 ; ch. 28. 7). C’est un message clair et certifié par le Seigneur Lui-même (v. 10).
Le Seigneur reprend Ses relations interrompues par Sa mort, mais d’un portée différente. En Jean 20. 16, Marie de Magdala aurait repris ses relations avec le Seigneur comme si rien ne s’était passé. Alors Il lui dit « Ne me touche pas, car je ne suis pas encore monté vers mon Père ». Le Seigneur ressuscité va remonter au ciel et s’occupera désormais de Ses disciples depuis là-haut. Pourtant, les femmes, Le rencontrant, « saisirent ses pieds et lui rendirent hommage » (v. 9). De même, en Luc 24. 39, Il invite Ses disciples à Le toucher afin de vaincre leur incrédulité craintive. Il agit toujours selon les besoins. C’est en Galilée, contrée aux peuples mélangés et méprisés des Juifs, que le Seigneur, rejeté Lui-même, a recruté Ses disciples, les pauvres du troupeau.
« Vous cherchez Jésus le crucifié » (v. 5). C’est désormais l’un de Ses titres sous lequel nous le connaîtrons éternellement. L’ange leur montre aussi le lieu « où le Seigneur gisait » (v. 6). Il garde ce titre de « Nazaréen » (Luc 24. 18 et 19) et « le Seigneur est réellement ressuscité » (v. 34).
Il est aussi notre Seigneur, notre Maître qui a tous les droits sur nous, nous ayant rachetés par Sa mort que nous rappelons à la table du Seigneur (1 Cor. 10. 21).
C’est avec une crainte mêlée de joie (v. 8), que les femmes courent annoncer la bonne nouvelle aux disciples, qui ne les ont pas crues (Luc 24. 9 à 11). L’amour de ces femmes pour le Seigneur est comblé par Sa résurrection et, elles qui « cherchaient parmi les morts celui qui est vivant » (Luc 24. 5) comprennent qu’elles n’ont plus rien à faire au tombeau et en sortent promptement, obéissant à l’injonction de l’ange, (v. 6 et 8) joyeusement. De quel cœur obéissons-nous ?
Accourus au sépulcre, Pierre et Jean s’en retournent chez eux. Mais les femmes sont là, et c’est à elles que le Seigneur apparaît en premier. Le Seigneur apprécie leur amour et leur dit : « Je vous salue » (v. 9). Le Seigneur confie toujours Ses messages à ceux qui sont les plus proches de Lui, spirituellement. « Les secrets de l’Éternel sont pour ceux qui le craignent ».
L’ange avait dit : « … dites à ses disciples… » (v. 7). Mais le Seigneur leur dit : « Allez annoncer à mes frères… » (v. 10). Il donne, au même message, une profonde intimité d’amour ! « Il n’a pas honte de les appeler frères » (Héb. 2. 11), malgré leur incrédulité momentanée. Pour le Seigneur, l’annonce de l’ange ne suffisait pas pour Son amour : Il veut se révéler Lui-même et parler directement à leurs cœurs.
« Les anges sont des esprits administrateurs envoyés pour servir en faveur de ceux qui vont hériter du salut » (Héb. 1. 14). Mais le Seigneur veut avoir avec nous des relations directes de communion. Rien ne peut remplacer l’amour et les soins du Seigneur, et c’est Lui seul que l’on doit adorer chaque jour. « Les onze disciples s’en allèrent en Galilée ». Et L’ayant vu, ils Lui rendirent hommage » (v. 16). Et « Les disciples se réjouirent donc quand ils virent le Seigneur » (Jean 20. 20).
C’est avec frayeur que les gardes rendent compte aux sacrificateurs de la disparition du corps du Seigneur. Alors, les sacrificateurs dévoilent toute leur corruption et mettent un mensonge dans la bouche des gardes en les soudoyant, faisant accréditer parmi le peuple, jusqu’à ce jour, que les disciples avaient enlevé le corps, durant le sommeil des gardes ! Cinquante gardes auraient-ils pu dormir tous ensemble ? Ces chefs corrompus ne veulent pas accepter l’évidence de la résurrection du Seigneur et ils maintiennent le peuple sous ce mensonge. Prenons garde, car l’assemblée n’est pas à l’abri des mensonges de l’ennemi qui sait utiliser de faux docteurs pour parvenir à ses fins.
L’ange donne rendez-vous aux disciples en Galilée pour y voir le Seigneur, et Lui-même confirme ce rendez-vous (v. 7 et 10). Et, au v. 16, les disciples se rendent dans cette contrée méprisée des Juifs, où ils Le rencontrent, et Lui rendent hommage.
Nous avons, nous aussi, un lieu de rencontre avec le Seigneur : l’assemblée, méprisée du monde religieux en général. Sommes-nous heureux de Le rencontrer là et, dans nos cœurs, Lui rendons-nous hommage ? La montagne du v. 16, parle de communion avec Dieu, loin du peuple apostat ayant crucifié son Messie. « Votre maison vous est laissée déserte » (ch. 23. 38 et 39).
Le Christ crucifié et mort est la dernière vision qu’a eue le monde ; mais les Siens L’ont revu bien vivant et, Il ne s’occupe plus que d’eux. Profondément affligés par Sa mort, ils se réjouirent quand ils Le virent, réalisant ce que le Seigneur leur avait dit : « … vous pleurerez… et vous serez dans la tristesse, mais votre tristesse sera changée en joie » (Jean 16. 20). Leurs espérances déçues décourageaient les disciples, mais Marie de Magdala pleurait parce qu’elle n’avait plus son Seigneur. Elle est l’image du croyant qui ne peut se passer du Seigneur.
« Quelques-uns doutèrent » (v. 17). Si nous doutons de la présence réelle du Seigneur lorsque nous sommes réunis autour de Lui, Il s’occupe alors de nous ; Il s’approche et nous parle, car Il n’est pas un Dieu de loin, mais de près. Il prend toujours soin de ceux qui en ont le plus besoin. Le jour de Sa résurrection, Il travaille dans le cœur des disciples, jusqu’à ce qu’ils soient enfin réunis ensemble : alors Il apparaît au milieu d’eux. Il y a un grand contraste entre ces scènes entachées de faiblesse humaine et le début des Actes où, ayant reçu le Saint Esprit, leur hardiesse éclate sans retenue. S’il y a, chez nous, de l’hésitation, de l’incrédulité, c’est Lui qui s’approche et qui nous parle pour notre progression et pour nous bénir.
Au début de cet évangile, le Seigneur est présenté comme le Roi des Juifs, héritier du trône de David ; mais à la fin, le peuple ayant rejeté son Roi, Il se présente, à Ses disciples, comme le Roi universel (v. 18). Désormais, Son autorité s’exercera, non seulement en Israël, mais dans le ciel et sur la terre entière. Éphésiens 1. 20 et 21 confirme ces paroles et Le présente comme chef sur l’assemblée.
La proximité du Seigneur, à la fois dans le temps – Son retour – et Sa présence à nos côtés, est affirmée en Philippiens 4. 6. Dans les cieux, Son autorité est respectée, mais, sur la terre, seuls les croyants la reconnaissent (Héb. 2. 8). Soumettons-nous-y joyeusement. En Daniel 7. 14, le Seigneur est vu comme un fils d’homme recevant une domination universelle et éternelle.
C’est en relation avec ces vérités que les disciples reçoivent la mission de faire disciples toutes les nations, de baptiser et d’enseigner à garder tout ce que le Seigneur leur a commandé. En opposition avec Matthieu 10. 5, l’évangile du royaume ayant été rejeté par les Juifs, l’évangile de la grâce est annoncé à toutes les nations. C’était la mission spéciale de l’apôtre Paul (Gal. 2. 9). Désormais, les relations du peuple avec son Messie rejeté, sont suspendues, jusqu’à ce qu’il revienne à Lui.
Les apôtres devaient baptiser pour le nom du Père et du Fils et du Saint Esprit. La relation est nouvelle : ce n’est plus l’Éternel, mais le Père. Cette mission semblait impossible pour des Juifs pieux, d’annoncer l’évangile à toutes les nations. Alors le Seigneur dit : « Voici, moi, je suis avec vous tous les jours… » (v. 20). À ce moment-là, Son royaume n’était pas de ce monde (Jean 18. 36).
Le baptême est présenté, ici, du point de vue de celui qui baptise, et de celui qui est baptisé en Marc 16. 15. Le baptême place le croyant sous l’autorité du Seigneur (1 Cor. 10. 2), mais aussi l’identifie à Sa mort et à Sa résurrection (Rom. 6. 3 à 5).
« Ce siècle », désigne l’histoire de l’homme sous la responsabilité devant Dieu – « le siècle à venir », le règne millénial de Christ (Éph. 1. 14).
Ici, la promesse du Seigneur est collective. Si, dans l’avenir, nous verrons le Seigneur dans la gloire, négligerions-nous Sa présence sur la terre ? (Mat. 18. 20) C’est aussi une promesse individuelle : « Le Seigneur s’est tenu près de moi et m’a fortifié » (2 Tim. 4. 17).
Il est déjà, pour les croyants : « Emmanuel » Dieu avec nous.
D’après Réunion d’études à Bordeaux-Lac