
La conquête du pays s’avère difficile pour les fils d’Israël. Tantôt l’ennemi se présente comme le lion rugissant, tantôt comme le serpent rusé. Après la prise d’Aï compliquée, une nouvelle épreuve survient, lorsque les habitants de Gabaon arrivent déguisés. Ils faisaient vraiment pitié ! Qui n’aurait pas éprouvé de la sympathie devant des hommes exténués et affamés ? Et pourtant, « Ils usèrent de ruse » et arrivèrent avec « de vieux sacs sur leurs ânes, et de vieilles outres à vin crevassées et recousues, et de vieilles sandales rapiécées à leurs pieds, et de vieux habits sur eux ; et tout le pain de leur provision était sec, etc… » (Jos. 9. 3 à 15).
Devant Aï, lors de l’échec du premier assaut, le peuple se croyait fort. En présence des Gabaonites, il se croit sage : « on n’interrogea point la bouche de l’Éternel » (v. 14). Même Josué, que l’Éternel avait élevé « aux yeux de tout Israël » (Jos. 4. 14) est marqué par des défaillances. « Et Josué fit la paix avec eux, et traita alliance avec eux, pour les laisser vivre ; et les princes de l’assemblée s’obligèrent envers eux par serment » (9. 15). Quelle source d’ennuis quand, malheureusement, la vérité est découverte ! Ils « étaient leurs voisins » (v. 16). Même s’ils sont faits « coupeurs de bois et puiseurs d’eau pour toute l’assemblée » (v. 21), Israël devra supporter ces Amoréens au milieu d’eux. Nous les retrouvons plus tard, associés à l’histoire d’Israël, dans une situation douloureuse pour les deux peuples (lire : 2 Sam. 21).
Cinq rois font alliance pour s’attaquer à Israël (Jos. 10). Ils arrivent en force contre Gabaon dont les habitants viennent de traiter alliance avec Josué. Pour la suite, lisons ce qu’a écrit notre frère J. Koechlin. « Fâcheuse conséquence de l’infidélité du chapitre 9 ! Ayant l’Éternel avec lui, le peuple avait-il besoin d’une alliance avec les Gabaonites ? Elle ne fait qu’accroître le danger. Mais Dieu va donner malgré cela la victoire. Israël part de Guilgal, lieu de la circoncision, figure du jugement de la chair (Jos. 2. 20 ; 3. 1 et 5). L’épître aux Colossiens nous en fait comprendre la portée spirituelle. Morts et ressuscités avec Christ, nous avons aussi à « mortifier nos membres qui sont sur la terre » (Col. 3. 5). À cela correspond le retour à Guilgal, grand secret de la victoire. Pour triompher, le combattant de la foi doit d’abord prendre conscience qu’il est sans force. Il est ainsi préparé à laisser Dieu seul agir. L’Éternel combat Lui-même des cieux en faveur de Son peuple Israël.
À la prière de Josué, l’Éternel arrête le soleil et la lune durant un jour entier (Jos. 10. 11 à 13). Il montre ainsi à ces peuples païens quel est le Dieu qui combat pour Israël, en même temps qu’il montre aux Siens jusqu’où Il peut aller en réponse à leurs prières (Marc 9. 23). Dieu prolonge depuis deux mille ans le jour de sa grâce, n’est-ce pas un miracle bien plus grand ? Et, au lieu que ce soit comme ici, pour permettre le jugement et la vengeance, Son but actuel est la conversion des pécheurs. Il use de patience envers le monde et « fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons » (Mat. 5. 45). Nous trouvons cela naturel, mais pensons souvent à cette longue patience de Dieu, en voyant paraître un nouveau jour.
Le soleil ne se couchant pas, les ennemis fuient la lumière et cherchent les ténèbres, essayant de se cacher (v. 16 ; Jean 3. 19 à 21 et Apoc. 6. 15 à 17). Dès la victoire remportée, cinq rois sont tirés hors de la caverne où ils s’étaient cachés. « Approchez-vous », dit Josué à ses capitaines, ne craignez point ! « Mettez vos pieds sur les cous de ces rois ! » (v. 24). C’était le signe du triomphe, anticipation du moment proche où le Dieu de paix brisera Satan sous nos pieds (Rom. 16. 20 ; Ps. 110. 1).
Ces villes formidables, « grandes et murées jusqu’aux cieux » (Deut. 1. 28), tombent l’une après l’autre. Leurs rois, leurs géants, tous leurs habitants, sont frappés irrésistiblement par « Josué et tout Israël ». Remarquons la répétition continuelle de cette dernière expression. Elle évoque l’union indissoluble de Christ avec les Siens. Celle-ci implique que nos ennemis sont aussi et d’abord ceux du Seigneur. Personne ne peut s’attaquer aux croyants sans avoir affaire à leur Chef. En laissant passer le Seigneur en premier, nous ne pouvons qu’être vainqueurs. Au contraire, sans Lui nous perdons la bataille. C’est pourquoi l’Ennemi s’efforce de nous priver du contact (ou de la communion) avec notre Sauveur. Il sait que « séparés de Lui nous ne pouvons rien faire » (Jean 15. 5), même si, de notre côté, nous l’oublions souvent. Quelle page triomphante s’inscrit ici ! Puisse-t-il y avoir dans l’histoire de notre vie chrétienne une liste de victoires semblables, remportées secrètement avec le Seigneur ! Victoire pour la vérité, victoire pour la pureté, victoire sur telle ou telle tentation… Jeune homme, jeune fille, votre âge est tout spécialement celui des combats. Faites-vous partie de ceux à qui l’apôtre Jean peut écrire : « Je vous écris, jeunes gens, parce que vous avez vaincu le Méchant » ? (1 Jean 2. 13)
À Gabaon, en Josué 10, la confédération des rois du Sud a été taillée en pièces. À présent, le Nord du pays se rassemble autour de Jabin, roi de Hatsor, un peuple innombrable, pour faire la guerre contre Israël. « Tous ces rois-là se donnèrent rendez-vous » (Jos. 11. 5). « Les rois de la terre se lèvent, et les princes consultent ensemble contre l’Éternel et contre son Oint », annonce le Psaume 2 en parlant des temps à venir. Que dit l’Éternel à Josué ? « Ne les crains point… je les livrerai tous tués devant Israël » (v. 6). Et la victoire est suivie d’une destruction qui n’épargne personne. Nous avons de la peine à comprendre ces terribles jugements. Ne sommes-nous pas les disciples d’un Maître qui recommande : « Aimez vos ennemis ; faites du bien à ceux qui vous haïssent… » ? (Luc 6. 27). Ne sommes-nous pas les enfants d’un Père qui exhorte : « Si ton ennemi a faim, donne-lui à manger, s’il a soif, donne-lui à boire… » ? (Rom. 12. 20). Mais s’il y a un temps pour la grâce (c’est le nôtre), il y aura de même un temps pour la colère. Elle atteindra ceux qui auront refusé la grâce. Le jugement des Cananéens après les siècles de la patience de Dieu en est une illustration solennelle » (J.K.).
« Car l’amour de Dieu, c’est que nous gardions ses commandements, et ses commandements ne sont pas pénibles, parce que tout ce qui est né de Dieu est victorieux du monde, et la victoire qui a vaincu le monde, c’est notre foi » (1 Jean 5. 3 et 4).