
Ch. 1er
Généralités. Les « Nombres » sont le quatrième livre de Moïse.
Dans la Genèse, Dieu appelle toute chose à l’existence ; puis il appelle Abraham à sortir de son pays et de sa parenté (Gen. 12. 1).
Dans l’Exode, c’est le rachat par l’offrande d’une victime.
Dans le Lévitique, le peuple s’approche de son Dieu en vertu des sacrifices.
Dans les Nombres, c’est la marche du peuple dans le désert.
Enfin, dans le Deutéronome, Dieu invite Son peuple à se souvenir de la miséricorde divine en rapport avec les misères du peuple. C’est Moïse qui a écrit ces livres, mais Dieu intervient dès le départ (Nomb. 1. 1 ; 33. 2 ainsi que Jean 1. 17 et 46). L’Ancien Testament se divisait en trois parties : la loi (le pentateuque), les Psaumes, et les prophètes.
Il y avait onze journées de marche pour conduire le peuple de la Mer Rouge en Canaan (Deut. 1. 2), mais les infidélités du peuple forcèrent Dieu à le laisser quarante ans dans le désert, jusqu’à ce qu’ait péri toute la génération incrédule « pour connaître ce qui était dans ton cœur » (Deut. 8. 2) et « pour te faire du bien à la fin » (v. 16). La leçon est importante pour nous.
Le livre des Nombres commence un mois après l’achèvement du tabernacle (comparer Ex. 40. 17 et Nomb. 1. 1). Il est étroitement lié, quoique différent, au Lévitique qui nous entretient des services des sacrificateurs ; il couvre toute la période d’errance d’Israël au désert. Les dix premiers chapitres parlent des dénombrements des tribus, puis des lévites, ainsi que des dernières instructions, à partir du ch. 5, avant le départ, au ch. 10. 11. Les dix derniers chapitres relatent la dernière année du voyage.
Le ch. 1er s’occupe du dénombrement, tribu par tribu; le ch. 3 montre le dénombrement des lévites, donnés pour le rachat des premiers-nés d’Israël (v. 12), et le rachat, par de l’argent, des premiers-nés plus nombreux que les lévites (v. 44 à 51). La fin du voyage verra un autre dénombrement (ch. 26), où presque le même nombre sera trouvé, malgré des différences notables dans certaines tribus. Plus tard, David, par orgueil, dénombrera le peuple, sans l’ordre de Dieu – mais ici, le dénombrement est selon Dieu en vue de la marche et des combats. Soyons toujours exercés dans la dépendance de Dieu. Lorsque David demande deux fois à l’Éternel de faire connaître Sa volonté (2 Sam. 5. 19 et 23), il s’ensuit une victoire.
Paul agit avec le discernement de la dépendance en circoncisant Timothée et en s’y refusant pour Tite (Act. 16. 3 et Gal. 2. 3).
Au désert, le tabernacle n’abandonnera pas le peuple : « Je suis avec vous tous les jours » (Mat. 28. 20).
Exode 12. 38 parle d’un « grand amas de gens » qui suivait le peuple ; il s’ensuivra du désordre en Lévitique 24. 10.
Dans les Nombres, pour les futurs combats, tous doivent prouver qu’ils appartiennent à Israël ; en Esdras 2. 62, il en est de même pour exercer la sacrificature. La nouvelle naissance nous fait entrer dans la famille de Dieu et pour le combat chrétien, il n’y a pas d’âge (2 Cor. 10. 4 ; Éph. 6. 12 ; Jude 3). Avant le départ, Dieu fait le compte des forces du peuple, mais aucun des hommes dénombrés au Sinaï n’entrera dans Canaan.
Dieu recense Son peuple par « famille » chose précieuse aux yeux divins ; « selon leurs maisons de pères », il y a une autorité ; « suivant les nombres des noms », chacun est connu de Dieu. Dans le combat chrétien, Dieu utilise chacun, à sa place désignée.
Le dénombrement se fera par Moïse et Aaron, et douze princes, chefs de tribus, désignés par noms (v. 6 à 16). Dieu donne à chacun son rôle, car « Dieu n’est pas un Dieu de désordre » (1 Cor. 14. 33 et 40), pour une bonne marche dans l’assemblée. En Actes 13. 2 et 3, l’Esprit Saint désigne lui-même Barnabas et Saul, pour qu’ils soient mis à part.
Dans les Nombres, les hommes désignés vont, chacun dans sa tribu, relever la somme des hommes âgés de vingt ans et au-dessus, âge minimum pour le combat.
Pour les chrétiens, le combat commence dès la nouvelle naissance et se poursuit toute la vie : soyons tous « de bons soldats de Jésus Christ » (2 Tim. 2. 3) ; notre lutte est « contre… la puissance spirituelle de méchanceté qui est dans les lieux célestes » (Éph. 6. 12) ; pour cela, revêtons « l’armure complète de Dieu » (v. 13).
1 Chroniques 12. 23 à 37 montre l’ordre et les dispositions différentes des hommes forts et vaillants qu’avait David : Dieu nous donne des dons de grâce différents, pour notre profit mutuel (1 Pier. 4. 10). Vingt ans et plus indique la vigueur et la maturité spirituelle ; la première épître de Jean parle des différents degrés de maturité : « petits enfants «, « jeunes gens », « pères » (ch. 2. 13 à 15), mais le combat est pour tous.
Juges 8. 20 montre un combattant qui n’est pas mûr. Ne soyons pas « paresseux à écouter » (Héb. 5. 11), et « embarrassés dans les affaires de la vie, afin de plaire à celui qui nous a enrôlés pour la guerre » (2 Tim. 2. 4).
Le verset 18 de notre chapitre fait obligation pour chacun de déclarer sa filiation : pour combattre, il fallait prouver qu’on appartenait bien à Israël : aucun étranger ne pouvait combattre les combats de Dieu.
Pour nous, pour participer aux combats de la foi, il faut d’abord être sauvés et être sûrs que nous sommes bien des enfants de Dieu. Romains 7 montre un croyant luttant contre lui-même, incapable de « combattre le bon combat de la foi » (2 Tim. 4. 7), ne jouissant pas de l’Esprit d’adoption (Rom. 8. 14 et 15).
Le dénombrement du ch. 26 révèle, dans certaines tribus, une nette diminution, due au châtiment de Dieu, à cause de leurs rébellions ; les conséquences se traduiront par la diminution de l’héritage en Canaan, selon Nombres 26. 54, et ch. 33. 54.
Les filles de Tselophkhad désiraient « une riche entrée » dans le pays, au milieu des frères de leur père qui était mort sans fils (Nomb. 27. 4).
Comptés à part, les lévites, par leur service, étaient plus proches du tabernacle que les combattants.
Ruben, corrompu, perd la primogéniture au profit de Joseph héritant de deux parts, en Éphraïm et Manassé, ses fils. Siméon et Lévi, cités ensemble en Genèse 49. 5, violents et meurtriers (Gen. 34. 25 et 26), sont divisés et dispersés en Israël. Mais Lévi est restauré en grâce, pour avoir, seul, répondu à l’appel de Moïse (Ex. 32. 26) : dispersé dans les tribus, en Israël, il est béni et en bénédiction.
Pensons aux couronnes que nous jetterons aux pieds du Seigneur (Apoc. 4. 10).
Les versets 44 à 46 résument et rappellent le début du chapitre : dénombrer tous ceux qui, âgés de vingt ans et au-dessus, étaient propres à combattre, et devaient être préparés pour la guerre. Vingt ans était l’âge minimum, mais il n’y avait pas de limite supérieure : jusqu’à la fin de sa vie, le croyant doit rester « un bon soldat de Jésus Christ » (2 Tim. 2. 3). Moïse, type de Christ chef de Son peuple ; Aaron représentant Christ comme sacrificateur , les douze princes, des chefs du peuple responsables devant Dieu, vont procéder au dénombrement, et chacun devra déclarer sa filiation (v. 8), car « un grand amas de gens montait avec le peuple » (Ex. 12. 38) ; ces gens étaient peut-être des Égyptiens et des descendants d’Abraham, tels que la semence d’Ismaël, fils d’Agar ; de Madian, fils de Kétura (Gen. 25. 1 et 4) et des descendants d’Ésaü, frère de Jacob.
Dans l’Église, on trouve aussi de faux chrétiens, mais aussi de vrais croyants qui ne sont pas mûrs pour le combat de la foi. Soyons en même temps des soldats et des serviteurs répondant aux caractères décrits en 1 Timothée 3. 8 à 10.
Caleb, âgé de quatre-vingt-cinq ans, était encore fort comme à quarante ans, et fera la conquête d’une montagne où habitaient des géants (Jos. 14. 6 à 15). Sa force venait de Dieu car il avait « pleinement suivi l’Éternel » (v. 8). Ésaïe 40. 31 et 2 Corinthiens 4. 16 nous encouragent. Les compagnons de Caleb et de Josué, ayant décrié le pays, bien qu’ils l’aient reconnu « ruisselant de lait et de miel », sont morts dans le désert.
« Tous ceux » (v. 45), montre que Dieu s’adresse à tous, car nous sommes tous intégrés à cette « race élue, sacrificature royale, nation sainte, peuple acquis » (1 Pier. 2. 9).
Les lévites devaient être dénombrés à part pour le service du tabernacle, dès l’âge de trente ans jusqu’à cinquante ans (Nomb. 4. 1 à 33). Objet de la grâce divine, ils avaient ce privilège et cette responsabilité de porter le tabernacle, de le monter et de le démonter. Ils devaient camper immédiatement autour, afin qu’il n’y ait pas de colère contre le peuple s’il s’en approchait (v. 53 et ch. 8. 19) ; ainsi, la sainteté du tabernacle était maintenue. Les lévites avaient une obligation de sainteté qui est aussi la nôtre, car maintenant, si le chemin des lieux saints nous a été ouvert (Héb. 10. 19 et 20), Dieu reste « un feu consumant » (Héb. 12. 29).
En Lévitique 10. 1 et 2, la souillure est venue des sacrificateurs eux-mêmes : Nadab et Abihu moururent pour avoir « présenté un feu étranger ». Même leur père et leurs frères, en tant que sacrificateurs, ne devaient pas porter leur deuil (v. 6).
Le tabernacle était le lieu de rassemblement des tribus (v. 50 à 53), car Dieu était là. Pour nous, le Seigneur est le centre de notre rassemblement (Mat. 18. 20). Et si chaque Israélite devait se tenir « sous sa bannière », les chrétiens, dans l’assemblée, doivent se tenir à leurs places spirituelles assignées par l’Esprit Saint, afin de mettre en valeur les dons reçus pour « l’accroissement du corps, pour l’édification de lui-même en amour » (Éph. 4. 16).
Ch. 2
Dieu ne peut laisser Son peuple dans le désordre où il se trouvait en Exode 32. 25 : désormais, l’Éternel prescrit un ordre rigoureux, pour camper autour du tabernacle, car Dieu revendique Sa sainteté dans le camp. Quatre groupes de trois tribus sont placés aux quatre points cardinaux ; les lévites camperont près du tabernacle, avec Moïse, Aaron et les princes, à l’entrée de la tente. Chaque groupe est placé sous une bannière unique : les bannières de Juda, Ruben, Éphraïm et Dan. Éphraïm et Manassé, fils de Joseph, et Benjamin, tous trois issus de Jacob et Rachel, sa femme aimée, sont ensemble, derrière le tabernacle, qu’ils ont ainsi sous les yeux : « fixant les yeux sur Jésus » (Héb. 12. 13).
Nous sommes réunis sous la bannière de Christ : l’amour (Cant. 2. 4 ; Ex. 17. 15 ; És. 11. 10).
Les Israélites « firent tout ce que l’Éternel avait commandé à Moïse » (ch. 1. 54). L’obéissance précède la bénédiction (Ex. 40. 16, 34 et 35). Nous étions loin de Dieu, et nous avons été approchés (Éph. 2. 13 à 17).
Dans les Nombres, les ordonnances du Lévitique devaient être pratiquées. La nuée, manifestation visible de Dieu, commandait chaque départ et chaque arrêt du peuple (ch. 9. 15 à 23). La dépendance conditionne la force et la sécurité.
Si les tribus, campant autour du tabernacle, le protégeaient extérieurement (combat contre Amalek : Ex. 17. 8 à 16), les lévites, placés directement autour du tabernacle, le protégeaient de toute approche du peuple (Nomb. 1. 53). L’ordre établi de Dieu devait être respecté.
Il en est ainsi pour l’assemblée (1 Cor. 12. 18) ; il nous faut, à la fois, combattre, et garder ce que le Seigneur nous a confié, conservant la pensée que l’Église est une, car elle est l’œuvre du Seigneur (1 Cor. 12. 13) ; Balaam dut bénir le peuple d’autant plus qu’il voulait le maudire (Nomb. 22 et 23). Dieu protège toujours les Siens (Zach. 2. 8). Gardons, quant à nous, « l’unité de l’Esprit par le lien de la paix » (Éph. 4. 3), en pensant que l’orgueil de Coré avait divisé le peuple et produit beaucoup de tristesse.
Nakshon (ch. 2. 3), prince de Juda (Ruth 4. 20), est dans la lignée du « Seigneur qui a surgi de Juda » (Héb. 7. 14), la tribu royale (Deut. 33. 7 et Gen. 49. 10). Juda devait camper à l’Orient (ch. 2. 3), vers le levant : c’est de l’Orient que le soleil se lève, apportant la lumière. Plus tard, Christ, « l’Orient d’en haut », visitera Son peuple (Luc 1. 18) ; Il est ce « rejeton du tronc d’Isaï » (És. 11. 1 et 53. 2). Le levant suggère que l’épreuve attend ceux qui marchent vers la lumière. L’ordre, pour le départ et pour la marche, était établi de Dieu. Deux groupes de trois tribus partaient les premiers ; puis, le tabernacle et les lévites ; enfin, deux autres groupes de trois tribus partaient en arrière-garde. Mises à l’épreuve, certaines tribus augmenteront : Manassé et Benjamin par exemple ; d’autres diminueront : Éphraïm.
La supériorité des pensées divines sur les nôtres (És. 55. 8 et 9), nous oblige à nous soumettre à l’ordre établi de Dieu : David n’avait pas respecté l’ordonnance, pour ramener l’arche à Jérusalem sur un chariot : Uzza y a trouvé la mort.
Comme les hommes forts de David (1 Chron. 12. 23 à 37), gardons fidèlement ce que Dieu nous a confié, selon nos capacités.
Au ch. 3, les lévites sont dénombrés à part, pour le service du tabernacle, et sont soumis à un ordre rigoureux selon Dieu. Si Moïse est nommé (v. 1), seule, la génération d’Aaron, souverain sacrificateur, est donnée (v. 2 à 4) : Moïse n’était pas sacrificateur, mais plutôt, « roi en Jéshurun » (Deut. 33. 4 et 5), et « ses fils furent attribués à la tribu de Lévi » (1 Chron. 23. 14).
Les lévites, pris à la place des premiers-nés d’Israël, appartenaient à Dieu (v. 12) et étaient donnés à Aaron et ses fils (v. 9), pour le service du tabernacle.
En ce qui nous concerne, pensons à Jean 17. 6 : nous sommes donnés à Christ, souverain Sacrificateur.
Homme violent, Lévi devait être « dispersé en Israël » (Gen. 49. 7) et les lévites hériteront de 48 villes, car leur destin avait complètement changé parce qu’ils avaient, seuls, répondu à l’appel de Moïse (Ex. 32. 26) : ils ont obéi à l’Éternel, quel qu’en ait été le prix (Ex. 32. 27 à 29 et Deut. 33. 8 et 9), et ont reçu pour mission, dans le pays, d’enseigner les ordonnances divines au peuple (Deut. 33. 10). Ils devaient se purifier (Nomb. 8. 5 à 7, 13 à 16).
Les fils d’Aaron avaient le privilège de s’approcher de Dieu, mais aussi la responsabilité de se purifier (Ex. 19. 22). Des sacrifices étaient indispensables pour s’approcher de Dieu ; de même, nous nous approchons de Dieu en vertu du sacrifice de Christ (1 Cor. 5. 7). Leur sacrificature leur était donnée « comme un service de pur don » (Nomb. 18. 7).
Nadab et Abihu moururent devant l’Éternel pour avoir présenté un feu étranger (Lév. 10). D’Ithamar descendirent les sacrificateurs, car « Éléazar n’eut point de fils » (1 Chron. 23. 22).
De même que les lévites ne choisissaient pas leurs fonctions dans le tabernacle, de même nous devons nous tenir chacun dans le service qui nous est dévolu par le Seigneur, et nous garder de la « contradiction de Coré », ce lévite ayant convoité la sacrificature n’appartenant qu’à la famille sacerdotale. Appartenant au Seigneur, servons-Le selon le don que nous en avons reçu (1 Cor. 15. 10), sans vaine crainte (Act. 27. 23 et 24) car, comme les lévites, nous sommes « absolument donnés » à Christ (Nomb. 3. 9 à 12), et nous ne nous appartenons plus (2 Cor. 5. 14), et nul ne doit se dérober. Les différents services (1 Cor. 12. 4 à 12) sont donnés « pour que nous croissions tous à la mesure de la stature de la plénitude de Christ » (Éph. 4. 11 à 16). C’est la volonté divine, et le moteur doit en être « l’amour de Christ qui nous étreint » (2 Cor. 5. 14). Les lévites devaient servir Aaron, le souverain Sacrificateur, et l’assemblée (Nomb. 3. 6).
Christ est pour nous Souverain Sacrificateur pour l’éternité (Héb. 5. 6), et nous devons Le servir, ainsi que les saints (Héb. 6. 10). Notre service sur la terre se lie directement à la sacrificature de Christ dans le ciel ; et nécessite une étroite communion avec Lui, dans la vérité. « Je suis l’Éternel » (v. 41 et 45) : tout, dans le tabernacle devait être purifié et consacré, et Aaron et ses fils de même (Ex. 29). Moïse devait remplir leurs mains (v. 23 et 24), et il n’y avait plus de place pour autre chose. « Tu feras approcher » (v. 8), quelle bénédiction ! mais il fallait qu’ils soient sanctifiés, car « notre Dieu est un feu consumant » (Héb. 12. 29).
Ch. 3
À la Pâque, en Égypte, les Israélites méritaient le même sort que les premiers-nés égyptiens mis à mort par l’Éternel : ils ont été rachetés par le sang de l’agneau mis sur les portes de leurs maisons. En Exode 13. 1, l’Éternel sanctifie pour Lui-même tous les premiers-nés d’Israël, à la place des premiers-nés de l’Égypte. Puis, les lévites, à leur tour, sont pris à la place de tous les premiers-nés d’Israël (v. 12, 41 et 45). Deux cent soixante-treize Israélites de plus que les lévites seront rachetés par de l’argent (v. 46 et 47). Les lévites ne pouvaient pas se dérober ; il en est de même pour nous (2 Tim. 1. 6 et Col. 4. 17).
Ces premiers-nés d’Israël nous rappellent que nous sommes devenus, à notre conversion, « une sorte de prémices de ses créatures » (Jac. 1. 18), car nous sommes rachetés par le sang de Christ. Les lévites nous font penser que « ceux qui vivent ne vivent plus pour eux-mêmes, mais pour celui qui pour eux est mort et a été ressuscité » (2 Cor. 5. 15). Christ est le divin premier-né mis à mort pour nous (Ps. 22. 10), et maintenant, il nous veut pour Lui, pour que nous Le servions. Les lévites étaient dénombrés depuis l’âge d’un mois et au-dessus (v. 15) Nous-mêmes, nous sommes serviteurs du Seigneur depuis notre conversion. Plusieurs exemples de la parole le confirment (Jér. 1. 5 ; Act. 22. 14 concernant Paul) ; Jean le baptiseur, rempli de l’Esprit Saint dès le ventre de sa mère, était préparé, ainsi que son service, avant même sa conception (Luc 1. 13 et 17). Paul avait posé cette question au Seigneur : « Que dois-je faire Seigneur ? » (Act. 22. 10) ; nous devons poser, nous aussi, cette question, continuellement.
Moïse a obéi, pour faire le dénombrement des trois familles des lévites : Guershon a reçu pour service de s’occuper des rideaux, tapis, couvertures tentures et cordages (v. 25) ; Kehath, de l’arche, la table des pains de proposition, le chandelier, les autels et tous les ustensiles du lieu saint (v. 31) ; Mérari eut la charge des ais, traverses, piliers, de leurs bases, des pieux et leurs cordages (v. 36 et 37). Éléazar, prince des princes, dirigeait tout cela.
Nous avons le privilège, aujourd’hui, de servir le Seigneur ; soyons-y attentifs.
Kehath, ayant reçu un service spécial, était en danger de mort s’il s’approchait des objets du lieu saint et du lieu très saint, avant que ceux-ci aient été recouverts par les sacrificateurs (Nomb. 4. 15), car cela représentait les lieux célestes et la présence de Dieu (Héb. 10. 1 ; 8. 5 ; 9. 24). Le v. 31 nous montre le chemin de Dieu vers l’homme, en allant des objets du lieu très saint vers le lieu saint, puis en sortant de la tente d’assignation jusqu’à l’autel d’airain. Si les sacrificateurs avaient tous les mêmes charges quant aux sacrifices, les lévites, eux, avaient chacun une charge particulière et ne pouvaient pas en changer.
Nous les chrétiens, sommes tous sacrificateurs (frères et sœurs), mais en tant que lévites, nous avons tous des services différents, et nous ne pouvons pas en changer à notre gré.
Durant le culte, les services ne s’exercent pas, mais nous sommes tous et toutes, à la fois adorateurs et sacrificateurs : « Offrons donc, par lui, sans cesse à Dieu un sacrifice de louanges, c’est-à-dire le fruit des lèvres qui confessent son nom » (Héb. 13. 15).
Les trois familles des fils de Lévi avaient reçu un service bien précis (ch. 4) ;
De même, nous servons le Seigneur selon ce que l’Esprit Saint donne à chacun (1 Cor. 12. 11), et Celui que nous servons donne sa vraie valeur à notre service, car nous dépendons du Seigneur, mais aussi des assemblées. De même que les fils d’Aaron servaient sous leur père, grand sacrificateur, nous servons, nous, sous le Seigneur, grand Souverain Sacrificateur, et nous entrons, en esprit, dans les lieux saints (v. 32), en nous occupant des « choses très saintes » (ch. 4. 4).
Moïse, Aaron et ses fils campaient à l’orient du tabernacle (v. 38) : c’est le côté du lever du soleil, d’où vient la lumière ; pensons à « l’Orient d’en haut » (Luc 1. 79), désignant le Seigneur visitant Son peuple. Le tabernacle, au désert, avait son unique entrée dirigée vers l’orient. Ézéchiel 43. 1 et 2 montre que dans le temple prophétique, la gloire de l’Éternel entrera par la porte d’orient ; puis, cette porte sera fermée à cause de la présence de l’Éternel qui entrera par-là (ch. 44. 1 et 2), cette même porte ne devra être ouverte que les jours de sabbat et de nouvelle lune afin que le Prince puisse offrir son holocauste sur le seuil seulement (ch. 46. 1 et 2).
Moïse, type de Christ, chef sur Sa maison ; Aaron, type de Christ souverain sacrificateur, veillaient sur le service du tabernacle, et tout étranger qui s’approcherait serait mis à mort.
Le Seigneur veille sur la sainteté de Sa maison, l’Assemblée : on ne peut être sacrificateur ou serviteur que si l’on est converti : aucune communion ne peut s’établir entre ce qui est saint et ce qui est profane (2 Cor. 6. 14 et 16). Il y a dans les assemblées, des conducteurs et des sacrificateurs que Dieu place à la tête, et nous devons nous y soumettre (1 Pier. 5. 1 à 5), comme les lévites se soumettaient aux sacrificateurs.
Le dénombrement des premiers-nés donne lieu au rachat des deux cent soixante-treize qui sont de plus que les lévites (v. 40 à 43) : cinq sicles par tête qui seront donnés à Aaron et ses fils (v. 50 et 51). Prémices de la force, les premiers-nés nous font penser à Christ lui-même, considéré par Dieu comme le « premier-né entre plusieurs frères » (Rom. 8. 29), c’est pourquoi ce principe était important dans l’Ancien Testament. Aussi, Dieu peut déclarer qu’il « a haï Ésaü » qui a vendu son droit d’aînesse pour un plat de lentilles (Mal. 1. 3).
En contraste, tous nos enfants ont les mêmes droits et doivent être l’objet des mêmes soins.
Si, au ch. 8, les Israélites devaient poser leurs mains sur les lévites pour s’identifier à eux, et que ceux-ci devaient être offerts « en offrande tournoyée à la place des Israélites » (v. 10 et 11), on peut penser également que l’Éternel prenait possession, de façon spéciale, des lévites (v. 12, 41 et 45) : « Ils seront à moi ».
Au ch. 4, nous avons les détails des services des lévites : ils devaient servir depuis l’âge de trente ans jusqu’à l’âge de cinquante ans. Cela nous parle de maturité spirituelle pour servir, et tout croyant est préparé par le Seigneur en vue de son service, en temps voulu.
Que chacun de nous entende la voix du Seigneur nous dire comme autrefois à Pierre : « Toi, suis-moi » (Jean 21. 23).
Ch. 4
Le ch. 4 donne les détails du service des trois familles de lévites dans le tabernacle qui est une figure de Christ. Ils entraient en service de trente à cinquante ans.
Nous sommes à la fois combattants, sacrificateurs et lévites pour tout ce qui touche à la Personne de Christ.
Dans le désert, les lévites devaient porter tout ce qui constituait le tabernacle et tout ce qu’il contenait ; dans le pays, ils n’avaient plus à le porter (1 Chron. 23. 26).
Pour nous, c’est le temps du désert et nous devons faire l’effort constant pour prendre soin de tout ce que le Seigneur nous a confié dans Sa Parole.
Le ch. 8 montre une période de cinq ans d’une sorte de noviciat avant d’entrer réellement au service du tabernacle.
Un serviteur de Dieu ne doit pas être « nouvellement converti » (1 Tim. 3. 6), mais être mis à l’épreuve (v. 10).
Les Kéhathites avaient reçu un service très saint (v. 4) concernant tout ce que contenait le tabernacle. Guershon et Mérari devaient s’occuper du tabernacle lui-même. Dénombrés depuis l’âge d’un mois, les lévites n’entraient en service qu’à l’âge de trente ans :
Nous portons ce caractère de lévites dès notre nouvelle naissance, mais nous n’entrons en service qu’avec une certaine maturité spirituelle. Le Seigneur entra en service à trente ans (Luc 3. 23), et Son ministère a duré trois ans et demi (Ps. 102. 24).
Les lévites pris à la place des premiers-nés d’Israël, appartenaient à l’Éternel, car ils avaient pleinement répondu à l’ordre de Moïse (Deut. 33. 8 à 11).
Nous appartenons au Seigneur et devons Lui obéir en toutes choses (2 Cor. 5. 15). C’est le Seigneur qui appelle et qui forme, mais soyons vigilants pour répondre, et restons humbles dans le service, comme les lévites dont le service était humble, et qui se soumettaient à l’autorité au-dessus d’eux (ch. 4. 5, 15 et 19). Gardons-nous de l’esprit de Coré (ch. 16).
C’est au ch. 10. 11 que l’on trouve le premier départ du peuple, et au ch. 33, sont énumérées les quarante-deux occasions où le peuple a avancé dans le désert.
Avant les départs, les objets se trouvant dans le lieu saint et le lieu très saint devaient être soigneusement enveloppés :
Cela nous invite à serrer soigneusement dans nos cœurs, tout ce qui touche à la Personne sainte du Seigneur, et les lévites ne devaient ni voir, ni toucher aucun de ces saints objets (v. 15 et 20) ; c’est la responsabilité de l’Église d’être « la colonne et le soutien de la vérité » (1 Tim. 3. 15). Tout serviteur doit être « un administrateur fidèle » (1 Cor. 4. 1 et 2) : Timothée est cité en exemple au v. 17.
Lors des départs, l’arche, figure de Christ, devait être enveloppée par le voile représentant le corps humain du Seigneur (Héb. 10. 19 et 20) ; par-dessus, on devait mettre une peau de taisson symbolisant la séparation intérieure de tout mal : Christ « séparé des pécheurs » (Héb. 7. 26) ; puis, recouvrant le tout, un drap de bleu montrant le caractère céleste du Fils de l’homme (Jean 3. 13 et 1 Cor. 15. 47). Les peaux de taisson occupaient une grande place dans toutes les couvertures : elles parlent du peu d’apparence, pour le monde, que revêt tout ce qui touche à Christ (És. 52. 14 et ch. 53. 2). Un chrétien humble n’attire pas le monde après lui.
C’était Aaron, grand Sacrificateur, qui devait s’occuper de l’arche, car lui seul pouvait entrer dans le lieu très saint ; ses fils s’occupaient des objets du lieu saint ; la cuve d’airain dont les dimensions ne sont pas données, n’est pas mentionnée, car elle parle d’un moyen de purification de l’homme, et non de Christ. Tout, dans le tabernacle, était recouvert d’or, figure de la divinité du Seigneur – même les barres de bois de sittim étaient recouvertes d’or pur ; on ne devait jamais les retirer de l’arche (Ex. 25. 15), sinon au moment de l’envelopper, et puis on les remettait aussitôt (Nomb. 4. 6). Ces barres parlent du voyage, car les fils de Kéhath devaient porter à l’épaule :
Le témoignage de Christ qui nous est confié doit être clair et exige de l’énergie spirituelle. Ces objets figurent les différents caractères de Christ que nous devons manifester dans notre marche ici-bas, en nous gardant du monde afin de ne pas souiller le nom du Seigneur (Phil. 3. 20 ; Col. 3. 1).
Dans l’arche se trouvaient les tables de la loi (Deut. 10. 2) et la manne (Ex. 16. 33) et elle était recouverte du propitiatoire d’or (Ex. 25. 17 et 21). Le voile de bleu qui la recouvrait figurait le côté céleste de Christ ; sur la table des pains de proposition, le voile de bleu devait être mis en premier (v. 7), le côté céleste, était plus caché ; ses ustensiles y étaient posés et les douze pains continuels, transportés avec la table : Christ nous porte sur Son cœur : rien ne peut nous séparer de l’amour de Christ (Rom. 8. 39) ; un drap d’écarlate parlant de la gloire humaine du Seigneur, Homme glorifié dans le ciel, et aussi de royauté (Mat. 27. 27 à 31) était posé dessus, puis une couverture de peau de taisson protégeait le tout.
Le chandelier, constitué de sept lampes, parle des sept Esprits de Dieu (Apoc. 4. 5) qui étaient en Christ : le drap de bleu était mis en premier, puis la couverture de peau de taisson le protégeant ; il devait être porté sur une perche, figure du Saint Esprit dans Sa toute-puissance en Christ.
L’autel d’or était recouvert d’un drap de bleu et de peau de taisson. Sur lui on offrait l’encens et le parfum pour Dieu qui, seul, pouvait en flairer l’agréable odeur. Au v. 13, on devait ôter les cendres de l’autel de l’holocauste, montrant ainsi que le sacrifice était consommé ; on pouvait, dès lors, transporter l’autel recouvert d’un drap de pourpre et d’une peau de taisson : la pourpre est la couleur impériale.
« A l’accroissement de son empire… il n’y aura pas de fin » (És. 9. 6 et 7). En Marc 15. 16, le Seigneur a été recouvert d’un manteau de pourpre, en dérision de la part de l’homme, mais prophétie de la part de Dieu. Cette couleur s’obtenait en écrasant une sorte de ver et cela nous fait penser aux souffrances de Christ : « Mais moi je suis un ver… » (Ps. 22. 6). Le crucifié est Celui qui régnera un jour sur le monde entier (Luc 24. 26 et 1 Pierre 1. 11).
L’autel d’airain recouvert d’un drap de pourpre nous fait penser à l’écriteau écrit par Pilate : « Jésus, le nazaréen, le roi des Juifs » (Jean 19. 19). En Apocalypse 17. 3 et 4, la femme vêtue de pourpre et d’écarlate est assise sur une bête écarlate et montre la gloire humaine et la royauté (v. 18), mais l’absence du bleu (caractère céleste), prouve l’apostasie.
Éléazar, prince des princes, devait surveiller tout le tabernacle, lieu de rencontre entre l’Éternel et Son peuple. Lui et Ithamar, son frère, avaient reçu une leçon solennelle, en Lévitique 10. 1 à 11, lors de la mort disciplinaire de Nadab et Abihu, « car notre Dieu est un Dieu consumant » (Héb. 12. 29). Éléazar, figure de Christ surveillant tout ce qui se passe dans l’Assemblée (Marc 11. 11), succédera plus tard à Aaron, et sera avec Josué, pour le partage du pays (Nomb. 34. 17).
L’huile du luminaire, figure du Saint Esprit, éclairait le sanctuaire. L’huile de l’onction devait oindre toute la tente d’assignation, ses ustensiles, et les sacrificateurs (Ex. 30. 22 à 31). Quant à l’encens, seul l’Éternel pouvait en flairer de semblable (Ex. 30. 37 et 38) Les Kéhathites ne devaient ni voir, ni toucher les objets des lieux saints, représentant le Seigneur et Ses différents caractères, et Aaron et ses fils assuraient un rôle d’amour en les enveloppant, afin que les Kéhathites ne meurent pas
L’intérieur du tabernacle figurait les lieux célestes ; dans le lieu très saint, seul le Souverain Sacrificateur, une fois l’an, pouvait entrer, en y apportant du sang pour lui-même et pour le peuple (Lév. 16).
D’une certaine manière, notre service doit être préparé dans le sanctuaire ; ainsi, bien des fautes nous seront épargnées (2 Sam. 6. 6 et 7), et nous serons conduits à faire ce que Dieu veut : « comme l’Éternel l’avait commandé à Moïse » (v. 41, 45 et 49), avec une volonté brisée, ainsi que les lévites servaient sous l’autorité d’Aaron et ses fils (v. 19 et 49). Pensons que l’adoration, premier des services, s’effectue directement dans le sanctuaire (Hymnes et Cantiques n°48) « C’est ici la volonté de Dieu, votre sainteté » (1 Thess. 4. 3). Ne cherchons pas à satisfaire notre curiosité (Ex. 19. 21), en voulant « comprendre » les mystères concernant le Seigneur (1 Sam. 6. 19).
Guershon et Mérari portaient les éléments constitutifs de la tente et du parvis, et partaient les premiers (Nomb. 10. 17) ; ils dressaient le tabernacle, en attendant les Kéhathites portant les objets du sanctuaire (Nomb. 10. 21) : tous ces services étaient complémentaires, et il en est de même pour nous dans l’Assemblée (1 Cor. 12); ainsi, soyons fidèles dans les petites choses que Dieu nous confie, afin de l’être aussi dans les grandes (Luc 16. 10 à 12). Guershon et Mérari opéraient sous la conduite d’Ithamar, et portaient, les premiers, tous les éléments textiles tissés par les « femmes intelligentes » (Ex. 35. 25 et 26), et les seconds, tous les éléments solides du sanctuaire : les ais, bases et pieux.
Les couvertures du tabernacle représentaient les gloires variées de Christ ; les éléments rigides, les saintes doctrines concernant Christ et l’Assemblée. Les bases, signe de la rédemption, et les ais unis ensemble par quatre traverses, montrent l’union des croyants ; les traverses, les quatre dons fondamentaux en témoignage de Christ dans le désert. Une autre traverse invisible pénétrant tous les ais, désigne le Saint Esprit dans les croyants. Le v. 27, parle de leur charge : sachons nous charger, comme Paul (2 Cor. 11. 28), des intérêts du Seigneur et des saints. « Leur fardeau » (v. 49), nous dit que tout service demande un effort.
« Poursuivez l’amour, et désirez avec ardeur les dons spirituels » (1 Cor. 14. 1).
Ch. 5
Les quatre premiers chapitres montrent l’ordre rigoureux exigé par l’Éternel, dans le camp, et le service respectif des trois familles des lévites. Au ch. 5, Dieu purifie le camp au milieu duquel Il habite (v. 3) : les v. 1 à 4 parlent de jugement collectif du mal : il fallait mettre hors du camp tout lépreux, quiconque avait un flux ou était impur pour un mort (v. 2). Du v. 5 au v. 10, nous avons le jugement de lui-même du pécheur, sa confession, et la restitution de ce en quoi il a péché. Du v. 11 à la fin, l’Éternel montre, s’il y a suspicion chez quelqu’un, que l’affaire doit être tirée au clair. Cette loi de la jalousie parle du Seigneur, jaloux envers Israël, la femme infidèle et également, l’Église.
La lèpre typifie l’énergie de la chair pour pécher, et le péché devient manifeste ; le flux, l’incapacité de brider la chair qui souille tout ce qu’elle touche, et l’homme se souille par ce qui sort de lui (Mat. 15. 18 à 20 et Marc 7. 15) ; le contact avec un mort, la souillure contractée durant la marche du croyant (Nomb. 19. 11 à 16) ; et en Nomb. 9. 6 à 9, des hommes impurs par le corps mort d’un homme, ont dû se purifier avant de faire la pâque, le mois suivant – nous avons pour nous 1 Corinthiens 11. 28 à 31. En Actes 23, Paul a dû se repentir d’une faute commise envers le souverain sacrificateur; mais tout de suite après, il s’ingénie avec succès à diviser le sanhédrin pour se défendre : n’agissons pas ainsi dans l’assemblée, mais plutôt, « gardons l’unité de l’Esprit par le lien de la paix » (Éph. 4. 3). Dans le désert, la mort est partout car elle est le salaire du péché (Rom. 6. 23). Mais Dieu, dans Sa bonté, a donné les ressources avec la génisse rousse (Nomb. 19). Dieu est le Dieu de la grâce, mais Il est « redoutable » et « terrible » (Ps. 89. 7), et la « sainteté sied à sa maison pour de longs jours » (Ps. 93. 5). C’est pourquoi, purifions-nous du mal : « vous serez saints car je suis saint » (Lév. 11. 44 et 45). Prions comme David au Psaume 139.
Lévitique 26. 11, montre la joie de Dieu de mettre Son tabernacle au milieu de Son peuple : c’est pourquoi les lévites devaient se purifier pour entrer en service (Nomb. 8).
Quant à nous, pensons à 1 Corinthiens 6. 19 et 2 Corinthiens 6. 16, mais aussi, que l’Assemblée est « le temple du Saint Esprit » (1 Cor. 3. 16).
Marie, au ch. 12, ayant mal parlé de Moïse, devint lépreuse et dut être mise hors du camp sept jours, durant lesquels le peuple fut immobilisé dans le désert. « Un peu de levain fait lever la pâte tout entière » (1 Cor. 5. 6). La discipline vient de l’amour de Dieu, et s’exerce envers le peuple et non les étrangers, car « il fouette tout fils qu’il agrée » (Héb. 12. 6). Si la repentance manque, Dieu nous discipline et nous châtie (És. 65. 5 à 7), mais toujours avec amour et pour satisfaire Sa volonté de pouvoir « habiter » au milieu des saints.
Au v. 4, on voit que les Israélites ont obéi sans hésiter : « Oh ! s’ils avaient toujours ce cœur-là » (Deut. 5. 29). C’est dans la communion cultivée avec Dieu que l’on acquière le discernement et une conscience délicate.
« Si nous confessons nos péchés, il est fidèle et juste pour nous pardonner nos péchés et nous purifier de toute iniquité » (1 Jean 1. 9).
Les v. 6 à 8 montrent tout le sérieux du péché aux yeux de l’Éternel : tout péché est d’abord contre Dieu (v. 6) ; il fallait donc restituer la chose dérobée et y ajouter un cinquième, représentant le fruit d’un travail du cœur ; et, si l’offensé n’était plus là, peut-être mort, et qu’il n’ait pas de proche parent, la restitution devait se faire directement à l’Éternel en la personne du sacrificateur (v. 8 à 10 et Lév. 5. 5 et 6). De plus, un sacrifice sanglant pour le péché, figure du sacrifice de Christ, devait être offert (v. 8).
Si nous avons offensé un frère, ayons une conscience, ni maladive ni laxiste, mais délicate : confessons notre faute à Dieu et à notre frère ; aidons-nous mutuellement, avec humilité et amour, à confesser nos péchés (Jean 13. 13 à 15). Dans ce chapitre de l’évangile de Jean, le v. 8 nous avertit que, sans la confession, la communion avec le Seigneur n’est pas possible, et la « volonté de Dieu, c’est notre sainteté » (1 Thess. 4. 3).
Les v. 11 à 31 montrent la conduite que devait tenir un homme ayant des soupçons quant à la fidélité de sa femme, bien que rien ne vienne confirmer le bien-fondé de sa jalousie : si le fait était clairement établi, l’homme et la femme adultères devaient être mis à mort (Lév. 20. 10). Dans l’incertitude, il devait amener sa femme devant le sacrificateur : l’infidélité d’Israël d’abord, puis de l’Église ensuite, éveille la jalousie de Dieu (Ex. 20. 5 et 2 Cor. 11. 2).
Prenons garde à ne pas tourner nos cœurs vers le monde pour devenir adultères vis à vis de Dieu (Jac. 4. 4) – et ainsi, exciter la jalousie du Seigneur (1 Cor. 10. 14, 21 et 22). Dans la marche au désert, principal sujet du livre des Nombres, Dieu savait s’il y avait adultère ou non ; mais pour que la chose soit manifestée clairement aux yeux du peuple, il fallait que Dieu en fasse la preuve par l’application à la femme soupçonnée d’adultère, de l’eau sainte, image de la Parole, mêlée à la poussière du sol du tabernacle, image de la mort (Ps. 22. 15) : la femme était mise en présence de la mort appliquée par la puissance de la Parole à l’âme qui a péché. Cette scène solennelle montre la femme tenant dans ses mains le gâteau de jalousie mettant en mémoire l’iniquité (v. 15), et le sacrificateur tenant dans ses mains, « les eaux amères qui apportent la malédiction » (v. 18), et cela dans la présence terrible du Dieu Saint. C’était l’homme lui-même, dans son amour pour sa femme, qui apportait pour elle son offrande : « le dixième d’un épha de farine d’orge » sans y mettre d’huile, figure du Saint Esprit, ni d’encens, figure de l’adoration : ce n’était pas une offrande de gâteau, mais plutôt un sacrifice pour le péché (Lév. 5. 11).
De même, l’amour de Christ pour Son Assemblée reste le même, malgré l’infidélité de Sa Bien-Aimée (Éph. 5. 25 à 27). L’orge est à la fois la nourriture des pauvres et une figure de Christ abaissé et méprisé. Le v. 15 est le seul passage de la Parole où l’on devait offrir un gâteau d’orge à l’Éternel. Peut-être cela nous parle-t-il de la faible appréciation du sacrifice de Christ d’une âme spirituellement pauvre, et qui a peut-être péché.
La position de cette femme est sérieuse et ses circonstances solennelles : la tête découverte semble indiquer qu’elle n’est plus, momentanément, sous l’autorité de son mari (1 Cor. 11. 3 à 10), mais directement devant l’Éternel (v. 16 à 18), et au v. 22, c’est encore elle qui doit dire : « Amen ! amen ! » Si elle avait péché, la femme devait trembler devant le Dieu saint, tenant dans sa main le gâteau de jalousie et sachant qu’elle allait boire les eaux amères qui apportent la malédiction ; pris en flagrant délit d’adultère, l’homme et la femme auraient été lapidés ; son sort, désormais, serait d’être une exécration « au milieu de son peuple » (v. 21 à 27). Un exemple pour servir d’avertissement : son ventre enflerait, comme si elle attendait un enfant, mais elle resterait stérile, et sa marche serait difficile (v. 27) ; ainsi, tous sauraient qu’elle avait péché. Mais, si elle n’avait pas péché, les eaux de la mort produiraient la vie : elle aurait des enfants. De toutes manières, il fallait que le doute soit levé.
De même, Israël et l’Église peuvent avoir grande apparence, mais à la fin, il n’y a pas de fruit pour Dieu : ils sont stériles. Seule, la grâce du Seigneur peut parler autrement en Éphésiens 5. 25 à 27. Le sacrificateur devait écrire ces exécrations dans un livre et les effacer avec les eaux amères, afin que, si la femme n’avait pas péché, la malédiction ne s’exerce pas.
Parallèlement, on peut voir en Jean 8. 3 à 11, une femme prise en flagrant délit et amenée devant le Seigneur, et Il écrit sur la terre, peut-être les exécrations légales ; mais, venu manifester le Dieu de grâce, Il ne condamne pas la femme qui, selon la loi aurait dû être lapidée : Il efface les exécrations.
Des frères ont pu rapprocher le Psaume 109. 4 à 20, de l’état du peuple qui s’est mis lui-même sous la malédiction : « Que son sang soit sur nous et sur nos enfants » (Mat. 27. 25). Peut-être Judas est-il un type de la nation juive ayant trahi son Seigneur « en livrant le sang innocent » ? (Mat. 27. 4)
D’une certaine façon, le mari jaloux, en apportant lui-même l’offrande de sa femme, s’associait à sa situation ; toute cette loi de la jalousie devait s’exécuter à la lettre, sinon le mari aurait partagé l’iniquité éventuelle de sa femme (v. 31).
En ce qui concerne Israël infidèle à l’Éternel, « son mari » (Osée 2. 4 à 7), Dieu a dû le juger, mais Il établira, plus tard, une nouvelle alliance différente de la première (Jér. 31. 31 et 32) ; de même, le jugement commence par l’Assemblée (1 Pier. 4. 17 et Apoc. 1 à 3) : le Seigneur étant saint et pur, il ne peut s’associer à l’iniquité de l’Église qu’Il aime, même si les noces de l’Agneau n’ont pas encore eu lieu (Apoc. 19. 7), car, dans le ciel, il n’existera plus d’infidélité. Gardons-nous de l’amour du monde dont Satan est le chef : « Adultères, ne savez-vous pas que l’amitié du monde est inimitié contre Dieu ? » (Jac. 4. 4) N’oublions pas qu’il s’agit ici, plutôt du jugement dans la marche du croyant, que du salut de l’âme.
Au verset 19, le sacrificateur adjure la femme. En Israël, l’adjuration plaçait la personne directement devant le Dieu Saint : il n’y avait pas de dérobade possible : il fallait dire la vérité. Le Seigneur lui-même s’y est plié (Mat. 26. 63 et 64).
La croix nous montre l’amour et la sainteté de Dieu.
Ch. 6
Si les lévites devaient se consacrer à l’Éternel, Dieu permettait à tout Israélite pieux de se consacrer, pour un temps limité ; il devait se plier à trois exigences de Dieu : il ne devait rien consommer de ce qui vient de la vigne, image des joies de ce monde ; il devait laisser pousser ses cheveux, signe qu’il abandonnait toute dignité humaine ; enfin, n’avoir aucun contact avec la mort, résultat du péché. Consacré par amour à l’Éternel, le nazaréen devait se plier aux ordonnances légales, liées à la présence sainte de Dieu et, à la fin de son nazaréat, devait présenter les quatre sacrifices légaux (v. 13 à 17), de Lévitique 1, 2 et 3.
Dans les Lamentations de Jérémie, ch. 4. 7, Dieu montre toute la beauté du témoignage des nazaréens fidèles à leurs vœux ; mais le v. 8 stigmatise ceux ayant manqué à leur nazaréat : « On ne les connaît pas dans les rues ». Nous ne nous appartenons plus à nous-mêmes, car le Seigneur nous a rachetés, et l’amour de Christ pour nous change tout dans nos relations avec Lui : examinons nos motifs, et prenons garde au pharisaïsme, car « toutes choses sont nues et découvertes aux yeux de celui à qui nous avons affaire » (Héb. 4. 13 et Zach. 7. 4 à 7).
Nous trouvons, dans les Écritures, un homme qui s’est séparé volontairement pour Dieu : Amasia, fils de Zicri, qui « s’était volontairement donné à l’Éternel » (2 Chron. 17. 16) ; trois hommes, ont été séparés dès le ventre de leurs mères : Samson (Jug. 13. 2 à 5) ; Samuel (1 Sam. 1. 11) et Jean le Baptiseur (Luc 1. 13 à 15). Pour le chrétien, la nouvelle naissance le sépare pour Dieu, et il doit consacrer sa vie à Christ, par amour pour Lui (2 Cor. 5. 14), par sa manière de vivre. Déjà dans Exode 35. 20 à 29, on voit des hommes et des femmes à l’esprit libéral donner et travailler volontairement pour la construction du tabernacle : ayons à cœur le bien de l’Assemblée.
Le Seigneur a été le vrai nazaréen toute Sa vie : son nazaréat est lié à l’idée de branche – nétser en hébreu – des racines d’Isaï (És. 11. 1), et on en trouve confirmation en Matthieu 2. 22 où, naître à Nazareth, ville méprisée de Galilée, Le fait appeler : nazaréen. Il est notre modèle dans la séparation du monde et de ses joies factices, symbolisées par le vin : nous devons être sobres et vigilants, cherchant une joie pure dans le Seigneur, en avertissant nos enfants. Pensons à l’effet du vin et des boissons fortes en Lévitique 10. 1 à 11, et aussi que « le vin et le moût ôtent le sens » (Osée 4. 11). En Exode 32. 6, on trouve un mélange de joie profane et d’esprit religieux. À Corinthe, on mêlait la célébration de la cène à des agapes où quelques-uns s’enivraient (1 Cor. 11. 20 à 22). Imitons plutôt les Récabites, refusant de boire du vin pour rester fidèles aux commandements de leur père (Jér. 35. 2 à 10). Prenons garde à ne pas manquer dans les petites choses de la vie quotidienne. En l’absence du Seigneur, fuyons les joies profanes, car Satan cherche à affaiblir notre amour, pour nous entraîner dans le monde. Seule la communion avec le Seigneur réjouit le cœur du croyant : c’est ce que le nazaréen trouvait, à la fin de son nazaréat : « et après cela le nazaréen boira du vin » (v. 20).
Le nazaréen acceptait pour lui-même, le déshonneur, pour un homme, de porter une longue chevelure (1 Cor. 11. 14).
Pour le croyant, il n’est pas facile d’accepter l’opprobre qui accompagne l’obéissance à la Parole. Christ a été le vrai nazaréen selon Dieu : « à cause de toi j’ai porté l’opprobre, la confusion a couvert mon visage » (Ps. 69. 7) et : « l’opprobre m’a brisé le cœur » (Ps. 69. 20) ; « mais moi, je suis un ver… l’opprobre des hommes, et le méprisé du peuple » (Ps. 22. 6).
L’opprobre du croyant est liée à la sainteté pratique manifestée en toutes circonstances, en témoignage, avec douceur (Phil. 4. 5). Le croyant est vu comme étant mort : au monde (Gal. 6. 14) ; au moi (Gal. 2. 20) ; et au péché (Rom. 6. 2), et cela doit se voir, car notre obéissance doit être le fruit de notre consécration ; de même, le vœu du nazaréen ne suffisait pas, il en fallait aussi la manifestation pratique et visible : ne marchons pas à la manière des hommes (1 Cor. 3. 3), mais plutôt selon l’attente du Seigneur (Luc 14. 27), afin que la sainteté pratique se donne libre cours, et que nous portions ce caractère de disciples du Seigneur, par Sa force, non par contrainte, mais par amour pour Lui. N’oublions pas que, dans la pensée divine, nous sommes nazaréens de Dieu toute notre vie.
Les Philistins cherchaient la source de la force de Samson : c’était sa consécration dont sa longue chevelure était un signe visible ; en révélant ce secret existant entre Dieu et lui, il a annulé son nazaréat (v. 12), et a fini aveugle. Notre vie de nazaréens est une source de puissance spirituelle que nous ne pouvons partager avec le monde.
La mort, pouvant se produire de façon imprévue, présentait un danger permanent : il fallait une vigilance constante contre toute surprise ; les recommandations du v. 7 se heurtent à l’accident du v. 9 : si le nazaréen entrait inopinément en contact avec un mort, il devait se purifier (v. 9 à 12) par le moyen de la génisse rousse (ch. 19). Prenons garde, étant dans le monde, de le laisser nous entraîner dans ses péchés, car il y va de notre communion avec Dieu, qu’une souillure, même accidentelle, rompt jusqu’à ce que nous la confessions au Seigneur, mort pour nous (Jac. 1. 27) : confession représentée, ici, par un sacrifice pour le péché (v. 11). Prenons garde à une « sainteté » de façade, à la manière des pharisiens qui avaient grande apparence, mais que le Seigneur appelle des « sépulcres blanchis » (Mat. 23. 27). Ne traitons pas le péché à la légère et ne négligeons pas la purification sans laquelle aucune communion n’est possible avec Dieu.
Le v. 7 nous montre que le Seigneur doit passer avant les circonstances de famille, même si cela entraîne des difficultés familiales (Mat. 8. 18 à 21 ; 10. 37). Lorsque le Seigneur nous dit : « Suis-moi » (Jean 21. 20), ne laissons pas les circonstances passer « premièrement » (Mat. 8. 21 ; Luc 9. 59). Les fortes paroles de Luc 14. 26, nous enjoignent, non de haïr littéralement nos proches, mais d’aimer le Seigneur davantage ; notre amour pour la famille n’en sera que plus béni et sanctifié ; le Seigneur Lui-même nous en donne l’exemple en Luc 8. 20, en ne se laissant pas arrêter dans Son ministère, par Son amour pour Sa famille, car Il était tout entier « aux affaires de son Père » (Luc 2. 49).
La consécration du nazaréen lui interdisait tout contact avec un mort, même s’il s’agissait de ses plus proches parents (v. 6 et 7), sinon son nazaréat rompu, il devait offrir, pour sa purification, le même sacrifice que le lépreux (Lév. 14. 30 et 31) : deux tourterelles ou deux jeunes pigeons (Nomb. 14. 10 et 11), et raser sa chevelure, et cela, par deux fois, marquant positivement la perte de la communion ; le lépreux, lui, devait raser tout son poil, se purifiant ainsi, de toute émanation de la chair. S’il nous arrive de défaillir, nous avons les ressources dans l’œuvre de Christ à la croix (1 Jean 1. 9). Le moindre contact avec la mort, « gage du péché » (Rom. 6. 23), rendait « impure la tête de son nazaréat » (v. 9), « et les premiers jours étaient comptés pour rien » (v. 12). Cette sévérité montre que le péché, même involontaire est une souillure pour nous, une perte, et une offense au Dieu saint.
Abram, au ch. 12 de la Genèse avait un autel où il pouvait invoquer le nom de l’Éternel (v. 8) ; descendu en Égypte, il n’avait plus d’autel pour adorer : il a fallu qu’il sorte d’Égypte pour retrouver, à son point de départ, l’autel qu’il avait « au commencement » à Béthel (ch. 13. 3) : la communion, pour être maintenue, appelle une vigilance constante, car chaque péché retarde les progrès que Dieu veut nous faire faire.
Les deux oiseaux, animaux peu importants, montrent que le péché affaiblit notre appréciation de l’œuvre de Christ à la croix. David, après son péché avec Bath-Shéba, a perdu sa sensibilité, et ne comprend pas la délicatesse d’âme de Méphibosheth et son amour sans partage pour lui. En Lévitique 4, le sacrificateur ayant péché par erreur, devait apporter un taureau pour son péché ; également, si tout le peuple avait péché ; si c’était un chef, il devait apporter un bouc ; un homme du peuple, une chèvre : on ne trouve pas, en l’occurrence, d’oiseaux offerts.
Malgré son nazaréat rompu, sa consécration continuait : il devait recommencer (v. 12), et amener un agneau en sacrifice pour le délit : l’agneau marque une progression dans l’appréciation de l’œuvre du Seigneur, après restauration : c’est la voie royale du Psaume 32, où Dieu refrène l’impulsif et stimule le rétif. Impulsif, Pierre prétendait ne renier le Seigneur en aucun cas (Marc 14. 29 à 31) ; mais le Seigneur avait prié d’avance pour lui et avait préparé sa restauration « (Luc 22. 31 et 32).
À la fin, le nazaréen devait apporter à la tente d’assignation les sacrifices désignés en Lévitique 1, 2, 3 et 4, qui parlent des différents aspects de l’œuvre de Christ : l’holocauste, le sacrifice pour le péché et de prospérité (Nomb. 6. 14) ; un sacrifice de gâteau et de pain sans levain (v. 15). Il pouvait offrir, en plus, volontairement, ce à quoi sa main avait pu « atteindre » (v. 21). Chose unique : il devait raser sa chevelure et la brûler sous le sacrifice de prospérité (de communion). Le v. 19 montre le nazaréen prenant le caractère de sacrificateur, résultat d’une profonde communion avec son Dieu. « Après cela le nazaréen boira du vin » (v. 20) : c’est la joie finale, résultat d’une consécration aboutie. La bénédiction des v. 22 à 27 sur tout le peuple, résulte de la communion heureuse maintenue par la consécration du nazaréen.
L’épaule élevée, symbole de la force de Christ nous portant sur ses épaules, et la poitrine tournoyée, siège de ses affections pour nous, appartenaient à Aaron et à ses fils (Ex. 29. 27 ; Lév. 7. 34). La consécration du nazaréen lui conférait une telle communion, que Dieu l’assimilait, au moins à cette occasion, à un sacrificateur. Christ est représenté dans la poitrine élevée, l’épaule tournoyée, le gâteau et la galette sans levain : nous ne pouvons offrir à Dieu que les perfections du Seigneur.
Sa chevelure qu’il devait sacrifier était le signe de sa communion qu’il offrait à son Dieu, mais le fait de raser, ce signe visible de dépendance, peut représenter le moment où l’homme Christ Jésus, dépendant de son Dieu, sur la terre – « quoiqu’il fût Fils, a appris l’obéissance par les choses qu’il a souffertes » (Héb. 5. 8) – est entré au ciel, où il a changé de caractère : son obéissance est comme offerte à Dieu.
Le vin qu’il pouvait boire ensuite, parle de joie et de communion avec Dieu (Mat. 26. 27). Le nazaréen pouvait offrir, aussi, librement, « ce que sa main aura pu trouver » (v. 21) : Dieu laissait la place à la libéralité d’un cœur aimant ; les douze princes d’Israël donneront, librement, une offrande que Dieu n’avait pas exigée (ch. 7). Manifestons notre amour pour le Seigneur à cette mesure de foi. Si Dieu donne une chose à faire, il donne aussi les ressources. Ainsi, les Mérarites portant la partie lourde du tabernacle, ont eu deux chariots de plus que les Guershonites portant la partie textile. Les versets 22 à 27 couronnent les chapitres qui précèdent, où Dieu donne Ses instructions pour l’ordre dans le camp.
Cependant, ces ordonnances n’ayant été que peu respectées, la bénédiction de ces versets s’accomplira dans le millénium, en Christ, vrai nazaréen : le nom de l’Éternel est invoqué trois fois sur le peuple (v. 22 à 27), manifestant peut-être, ainsi, la trinité divine dont la main est toujours prête à bénir. Nous trouvons aussi cette bénédiction en 1 Rois 18. 44 : « Voici un petit nuage comme la main d’un homme, qui s’élève de la mer ».
La bénédiction, pour nous, vient toujours de la main du Fils de l’homme, d’en haut d’où viennent toujours les bénédictions (Prov. 10. 22). Seuls, les sacrificateurs prononçaient les bénédictions (Deut. 8. 10 ; 21. 5 ; 2 Chron. 30. 27). En 2 Rois 3. 22, Dieu bénit l’issue d’une bataille d’Israël contre Moab, en vertu du sang d’un sacrifice agréable à Dieu, dès le matin (v. 20) : Dieu bénit Israël en lui accordant Sa lumière, Sa grâce et Sa paix, conséquences de l’œuvre de la croix. Gardons-nous du simple intellectualisme, car le christianisme est une relation avec Dieu, et la contemplation du Seigneur (2 Cor. 3. 17 et 18). « Parle à Aaron et à ses fils » (v. 23), montre que l’Éternel veut bénir en tout temps, même après la mort d’Aaron (Ps. 4. 6 à 8). La présence réalisée du Seigneur est source de bénédiction ; si nous nous éloignons de Dieu, nous restons dans Sa lumière, mais il n’y a pas de joie.
On trouve, ici, le même ordre que dans le christianisme : la consécration, le sacrifice, la bénédiction, et après seulement, l’offrande des princes. De plus, on attend que le tabernacle soit dressé, centre de leur rassemblement autour de l’Éternel ; de même, nous avons aussi un centre de rassemblement : le Seigneur.
Ch. 7
Ce chapitre nous ramène au jour où Moïse a dressé le tabernacle, en Exode 40. 1. Ce jour-là, avec l’intelligence du moment propice, les princes apportent spontanément une offrande pour laquelle Dieu n’avait rien dit ; cette offrande est l’expression de cœurs libéraux ; ces princes ont discerné les vrais besoins des lévites, serviteurs de l’Éternel. Nous devons aider les serviteurs de Dieu, d’un cœur libéral, en discernant leurs besoins. Ces chariots étaient couverts (v. 3), manifestant ainsi que dans les trajets à travers le désert, ce qu’ils transportaient ne se voyait pas : c’était un secret entre l’Éternel et Son peuple. Nous aussi, nous avons des secrets avec Dieu : nous portons Christ dans notre cœur, et le monde ne peut rien en connaître. Le Seigneur Lui-même a dit : « Ne jetez pas vos perles devant les pourceaux, de peur qu’ils ne les foulent de leurs pieds, et que, se retournant, ils ne vous déchirent » (Mat. 7. 6).
Cette offrande volontaire est agréable à l’Éternel. Pensons, pour nous, à 2 Corinthiens 9. 7. Dieu avait travaillé dans le cœur des princes pour les amener à ce geste libéral : « Ils amenèrent leur offrande devant l’Éternel » « et ils les présentèrent devant le tabernacle » (v. 3). Dieu montre à Moïse qu’Il considère cette offrande collective comme répondant aux vrais besoins du service des lévites (v. 4 et 5) ; de son côté, Moïse discerne avec intelligence la proportion des besoins spécifiques des trois familles des lévites : plus lourdement chargés, les Mérarites reçoivent deux fois plus de chariots que les Guershonites. Et il n’en donne pas aux Kéhatites, chargés des objets des lieux saints qu’ils devaient porter à l’épaule (v. 6 à 9). Tout cela était de Dieu.
Soyons attentifs aux vrais besoins des serviteurs, mais aussi de l’Assemblée : Dieu a préparé à l’avance les bonnes œuvres pour que nous les pratiquions (Éph. 2. 10) et Il n’oubliera rien de ce qui aura été fait pour Lui, selon Lui (Héb. 6. 10). Nous ne devons rien apporter de notre propre cœur. 1 Corinthiens 3. 11 à 15 montre que sur ce fondement-là, tout sera brûlé, et qu’il ne restera que ce qui nous aura été donné de Dieu. Nos sacrifices de louanges n’ont de valeur que si nous apportons Christ, et nos offrandes ne peuvent être agrées qu’en vertu de Son sacrifice à la croix. Dans le tabernacle, nous avons des images de Christ que le peuple devait porter dans le désert ; pour nous, c’est Christ lui-même que nous portons en nous, en traversant le monde : « Christ vit en moi » (Gal. 2. 20), et veut manifester Sa propre vie à travers nous.
À partir du v. 10, Dieu note douze fois les mêmes offrandes des princes, mettant l’accent sur le fait qu’elles étaient faites pour Lui, et qu’Il y prenait plaisir. Si les premières offrandes étaient destinées aux serviteurs, les dernières étaient directement pour l’Éternel, et, en type, parlaient du Seigneur dans les différents caractères de Son sacrifice. « Les princes présentèrent leur offrande devant l’autel » (v. 10).
Adorons Dieu « en esprit et en vérité » (Jean 4. 23), en lui apportant Son Fils dans Son sacrifice, dans la communion avec Lui devant l’autel. Alors, notre adoration Lui sera agréable.
Dans les offrandes des princes pour la « dédicace de l’autel » (v. 10 et 84), on trouve les différents caractères du Seigneur dans Son sacrifice : les plats et les bassins d’argent pleins de fleur de farine pétrie à l’huile, rappellent l’humanité souffrante du Seigneur, conçu du Saint Esprit, qui s’est sacrifié pour notre rédemption (Ps. 22). Les coupes d’or pleines d’encens, évoquent la divinité du Seigneur, s’offrant à Dieu par l’Esprit éternel (Héb. 9. 14), en parfum de bonne odeur (Éph. 5. 2).
En Exode 30. 34 et 35, l’encens composé de plusieurs ingrédients, tous à poids égal, parle des perfections du Seigneur, toutes égales entre elles. Les évangiles montrent l’encens offert au Seigneur par les rois mages (Mat. 2. 11) ; au sépulcre, ce sont des aromates (Marc 16. 1 ; Luc 23. 56 et Jean 19. 40), parlant plus spécialement de l’hommage rendu à Dieu par les croyants, par Jésus Christ le Sauveur.
Les taureaux représentent le Seigneur s’offrant Lui-même en holocauste, dans toute la richesse de Son amour et de Son dévouement, tout entier à Son Dieu – rendu nécessaire par le péché, profonde offense à Dieu, l’holocauste est spécialement destiné à glorifier Dieu, car nous L’avons déshonoré.
Le bélier, c’est le Seigneur entièrement consacré à Dieu, vrai nazaréen, jouissant, dans Sa séparation absolue, d’une communion parfaite avec Dieu : Christ était « séparé des pécheurs » (Héb. 7. 26). Soyons, nous aussi séparés de tout mal. Prophétiquement, on trouve l’agneau en Genèse 22. 8, figuré par Isaac, auquel Dieu a substitué un bélier (v. 13).
L’agneau nous montre le Seigneur dans Ses souffrances à la croix (És. 53. 7). Il s’agissait d’un agneau mâle, âgé d’un an, déjà exigé en Exode 12 : cet âge désigne la plénitude de la force de la jeunesse : le Seigneur est mort sur la croix à 33 ans. Christ a été aussi ce bouc du sacrifice pour le péché, ayant été « fait péché pour nous » (2 Cor. 5. 21). Le v. 17 affirme la richesse de la communion – les prospérités – entre le Dieu trois fois saint, et la sainte victime dans les différents sacrifices de son offrande : le Père et le Fils « allaient les deux ensemble » (Gen. 22).
On y voit aussi la communion des princes avec Dieu. Pour la seule tribu de Juda, il n’est pas dit : « le prince », sans doute parce que le Seigneur lui-même est le vrai prince de la tribu de Juda (Gen. 49. 10) ; Il est le « prince des rois de la terre » (Apoc. 1. 5). Dans chaque paragraphe, le prince qui offre est nommé deux fois, marquant ainsi l’approbation de Dieu pour ce qui est fait pour Lui. En type, tous offrant exactement les mêmes choses, cela peut figurer que tous apprécient le sacrifice de Christ, dans une heureuse communion. Précieux pour Dieu, les ustensiles représentant Son Fils, étaient « selon le sicle du sanctuaire ».
En Jérémie 27. 21 et 22, l’Éternel promet de s’en occuper et de ramener ceux qui furent emmenés à Babylone ; et en Daniel 5, Belshatsar profanant les vases saints, est jugé séance tenante (v. 5 et 23 à 28).
Le v. 89 démontre l’intimité de Moïse avec Dieu : ils avaient une vraie conversation ensemble (Nomb. 12. 7 et 8, et Ex. 25. 22.) Parlons avec Lui, et écoutons Sa voix.
Ch. 8
L’Éternel parle fréquemment à Moïse, soulignant l’intimité de cet homme avec son Dieu : parlons à Dieu dans la prière, mais c’est dans Sa communion que nous pouvons L’écouter nous parler. Et Moïse a obéi à l’Éternel (v. 20 et 22).
Dans le lieu saint, plusieurs ustensiles étaient placés (Héb. 9. 2) ; ici, l’Esprit Saint dirige nos regards sur le seul chandelier, image précieuse de Christ, lumière du monde et éclairant la marche du croyant (Jean 8. 12). C’est l’un des grands « Je suis » de l’évangile de Jean. Dieu nous appelle à faire briller la lumière de Christ ; à être « sans reproche et purs… irréprochables… à reluire comme des luminaires » (Phil. 2. 15) et à faire « toutes choses sans murmures et sans raisonnements » (v. 14). Dieu ne rabaisse jamais cette mesure. Matthieu 5. 14 à 16, montre que la lumière est celle du Seigneur et non la nôtre.
Le chandelier, d’une seule pièce, fait d’un talent d’or battu, environ 60 kg, d’une beauté extraordinaire, fait par des hommes spécialement doués de Dieu (Ex. 31. 1 à 11), typifiait les beautés morales de Christ (Ps. 45. 2).
De même que le chandelier s’éclairait lui-même, le Seigneur se montre à nous par sa propre lumière. Mais tout devait se faire selon Dieu (v. 4) : nous ne connaissons le Seigneur qu’à travers les Écritures inspirées. L’or battu évoque les souffrances de Christ « frappé de Dieu et affligé » (És. 53. 4). Avant toute consécration, Dieu attire toujours nos regards vers Celui qui est pour nous la lumière. Ésaïe 11. 1 à 3 attire nos regards vers Christ rempli de l’Esprit Saint, jugeant selon la lumière divine. Seul le chandelier éclairait le tabernacle dépourvu de fenêtre, car rien ne devait distraire les sacrificateurs de leur service : seule, la Parole divine doit nous éclairer.
À partir du v. 5, c’est la purification des lévites et leur consécration qui sont présentées : pris à la place des premiers-nés des Israélites (ch. 3), ils étaient donnés à l’Éternel (v. 12 ; ch. 8. 16). L’eau de purification du ch. 19 leur était appliquée. Souvenons-nous des souffrances expiatoires du Seigneur ; ils devaient raser tout leur poil comme le lépreux pour sa purification (Lév. 14). Tenons chaque jour la chair pour morte, car elle veut constamment se manifester – et ils devaient laver leurs vêtements.
Manifestons, par notre attitude, que nous avons changé de maître (Rom. 12. 1 et 2). Christ nous a retirés « du présent siècle mauvais » (Gal. 1. 4 ; Col. 2. 20 à 23 ; ch. 3. 5 à 11), car nous sommes donnés au vrai Aaron. La grâce divine brille dans l’appel des lévites, car leur nature était mauvaise, et il en est de même pour nous. La purification est indispensable, et le Seigneur en montre l’importance dans le lavage des pieds de Ses disciples, (Jean 13) en vue du service (v. 16).
Aaron devait user des mouchettes, afin que les cendres ne ternissent pas la lumière du chandelier. Retenons Galates 5. 16. En Zacharie 3, Joshua est en vêtements sales, mais la grâce agit en purification (v. 1 à 7). Glorifions le Seigneur en Le servant en pureté.
Avant d’entrer en service, les lévites devaient se purifier et se consacrer : c’est une obligation pour nous aussi. Pour leur consécration, les lévites devaient offrir un taureau en holocauste, et un autre pour le péché. Moïse les faisait approcher de la tente d’assignation, et les fils d’Israël posaient les mains sur eux, s’identifiant à eux ; puis les lévites posaient leurs mains sur la tête des taureaux qui étaient offerts pour faire propitiation pour eux (v. 12). Il y avait une différence d’identification en ce qui concerne les deux victimes. Pour l’holocauste, les lévites s’identifiaient à la perfection de la victime sans défaut ; quant à nous : « il nous a rendu agréables dans le Bien-Aimé » (Éph. 1. 6). Pour le sacrifice pour le péché, c’était la victime offerte qui était identifiée au péché d’Israël : Christ « a été fait péché pour nous, afin que nous devinssions justice de Dieu en lui » (2 Cor. 5. 21). Il a offert plusieurs sacrifices, sur la croix, mais a été la seule victime offerte. Quelle grâce !
On trouve une autre différence avec la consécration des sacrificateurs en Exode 29. 1 : un seul taureau, pour l’holocauste, et deux béliers parlant de communion avec Dieu, de prospérités : ils étaient entièrement bénis. En Nombres 8, les béliers manquent car, s’il devait y avoir communion avec l’Éternel, il s’agissait essentiellement de consécration pour le service des lévites. Seuls, les sacrificateurs entraient dans les lieux saints, durant le service de l’Éternel.
Rappelons que les chrétiens sont à la fois des combattants, des sacrificateurs, des lévites et des adorateurs ; mais un serviteur ne peut adorer qu’en tant qu’adorateur et sacrificateur, car l’adoration n’est pas un service, mais une expression de notre amour pour le Père et le Fils. Le sacrifice de Christ nous a approchés pour adorer et servir (Ps. 65. 4 ; Héb. 10. 19).
Le souverain sacrificateur seul, s’approchait du lieu très saint, une fois l’an avec le sang d’une victime (Héb. 12. 29). L’Éternel insiste sur le fait que les lévites Lui appartenaient, les ayant pris pour Lui-même, à la place des premiers-nés d’Israël (Nomb. 3. 12 et 41 ; ch. 4. 14 à 18), et ils étaient offerts à l’Éternel, en offrande tournoyée (v. 13, 15 et 21) : Dieu les regardait sous tous leurs aspects :
Pensons que Dieu prend connaissance de tout ce qui concerne notre être intérieur : la chair, bien qu’encore en nous, n’a pas sa place dans notre vie, encore moins pour servir Dieu.
Après cela seulement, ils devaient s’acquitter du service qui leur était dévolu. En Deutéronome 33. 10, ils avaient reçu ces fonctions : enseigner les ordonnances à Israël (les lévites), et : « ils mettront l’encens sous tes narines et l’holocauste sur ton autel » (Aaron et ses fils). Donnés à Aaron et à ses fils, ils devaient servir leurs frères (v. 19), dans la communion avec les sacrificateurs (v. 22). Ils les aidaient pour préparer les victimes, les dépecer, les couper en morceaux.
Quant à nous, nous sommes donnés à Christ « Ils étaient à toi et tu me les a donnés » (Jean 17. 6), et tout service n’est que pour le temps de la terre, mais l’adoration est éternelle, de la part des frères et des sœurs. Donnés à Christ, nous devons Le servir et servir nos frères, humblement (Ps. 68. 18 ; Éph. 4. 8). Servons donc en communion avec le Seigneur et avec nos frères, pour la gloire du Maître.
Ch. 9
La Pâque, ordonnée lors de la sortie d’Égypte, rachetait le peuple de l’esclavage, et le sang versé le mettait à l’abri du jugement de Dieu (Ex. 12). Le v. 14 introduit le « mémorial » de la Pâque, que l’on retrouve ici, où il fallait faire tout selon l’ordonnance : « au temps fixé » (v. 2 et 3). Moïse transmet les ordres de Dieu au peuple (v. 4), et le peule obéit aussitôt (v. 5). Dieu voulait que le peuple tout entier se souvienne de sa rédemption (Ex. 12. 26 et 27), de son unité, comme peuple racheté. Dans l’Exode, l’expression : un agneau par maison de père (v. 3), ou qui devait être partagé avec le voisin (v. 4), montre le côté individuel et collectif.
Pour nous, c’est la cène à la table du Seigneur, mémorial de ses souffrances pour notre rachat, qui manifeste publiquement que nous sommes « un seul corps » en Christ (1 Cor. 10. 17). Le Seigneur, mort pour nous, est l’Agneau de Dieu (1 Pier. 1. 19).
La Pâque, dans les Nombres, était une « offrande à l’Éternel » (v. 7 et 13), comme un « sacrifice à l’Éternel » ou comme « graisse de sa fête » (Ex. 23. 18). On trouve aussi… « Le sang de mon sacrifice » (Ex. 34. 25) ; « mon offrande, mon pain pour mes sacrifices par feu » (Nomb. 28. 2). En Exode 12, c’est plutôt le sacrifice lui-même qui est présenté. Le Seigneur, notre Rédempteur, est le vrai pain, l’offrande et le sacrifice par feu pour Dieu. Nous devons célébrer fidèlement le mémorial de Ses souffrances (1 Cor. 5. 7). Célébrée au désert, la Pâque est l’occasion de manifester des exercices liés au désert. Des hommes, impurs ce jour-là, manifestent une conscience délicate, en même temps que leur profond désir de répondre à l’attente de Dieu. Ce même jour, ils se présentent devant Moïse (v. 6) qui, entièrement dépendant de Dieu, demande des instructions concernant ce cas particulier ; soyons nous aussi dépendants de Dieu pour notre instruction. La réponse de Dieu est à la fois pleine de grâce, ferme et solennelle : des hommes, même de leur postérité, qui seraient impurs ou en voyage le premier mois, feront la Pâque le second mois, selon toutes ses ordonnances (v. 10 à 12).
Au ch. 19, les moyens pour la purification sont donnés : les cendres de la génisse rousse – et nul n’avait le droit de s’abstenir sans raison (v. 13).
Concernant la cène, purifions-nous afin d’y participer (1 Cor. 11. 28). Ne péchons pas en nous abstenant sans raison.
Ces hommes impurs le premier mois, se présentent « devant Moïse et Aaron » ; mais seul, Moïse consulte l’Éternel, car c’est lui qui disait la loi de la part de Dieu ; Aaron représente plutôt la grâce, résultat de la sacrificature (Héb. 5).
Prenons garde à l’ignorance coupable ou à l’orgueil qui a réponse à tout ; soyons dépendants dans la prière et la lecture de la Parole, conduits par l’Esprit Saint, car Dieu nous parle comme il le faisait avec Moïse (Nomb. 12. 8 et Ps. 32. 8). En 2 Chroniques 30. 15, Ézéchias, dans un temps sombre de l’histoire d’Israël, a fait faire la Pâque le second mois, profitant de cette ordonnance de grâce. Plein de miséricorde pour nos faiblesses, Dieu ne rabaisse jamais les exigences de Sa sainteté, même à notre époque de « petites choses ». Attention à Jude 4 ! Pour qu’un chrétien prenne la cène, il convient pour lui de régler ses voies devant Dieu, mais il ne doit pas attendre indéfiniment, car le Seigneur a dit à la samaritaine : « L’heure vient et elle est maintenant » (Jean 4. 23).
Miséricordieux pour nos faiblesses liées au désert, Dieu ne rabaisse pas le niveau de ses exigences : s’il permet de présenter « l’offrande de l’Éternel » avec un mois de retard, il exige que l’ordonnance soit respectée ; le v. 13 montre tout le sérieux de ce mémorial que les Israélites devaient célébrer chaque année, « en leurs générations » (Ex. 12. 1 à 14).
Le Seigneur est « l’agneau de Dieu » (1 Pier. 1. 18), et c’est à la cène que nous célébrons le mémorial de Ses souffrances, « jusqu’à ce qu’il vienne » (1 Cor. 11. 26). S’abstenir indûment de célébrer ce mémorial, c’est offenser le Dieu de grâce, en n’obéissant pas à la demande du Seigneur qui nous dit : « Faites ceci en mémoire de moi » (Luc. 22. 19). Certaines circonstances peuvent interrompre la fraction du pain, mais comme l’Israélite devait présenter « l’offrande de l’Éternel » (v. 13), en prenant la cène, le croyant rend grâces à Dieu et témoigne qu’il est un racheté. Si des difficultés retardent le moment d’accéder à la demande du Seigneur, Dieu voit les exercices, qui doivent être limités dans le temps, avant d’aboutir.
Le v. 14 introduit la grâce divine pour l’étranger désirant faire la Pâque : il devait être circoncis (Ex. 12. 48), et il y avait un même statut pour lui et pour l’Israélite.
Pour nous, la circoncision du cœur est requise afin de prendre la cène en communion avec le Seigneur : sauvés par grâce (Éph. 2. 8), prendre la cène « indignement », nous rend « coupables à l’égard du corps et du sang du Seigneur » (1 Cor. 11. 27), et nous souillons Sa table. Cependant, la ressource est de s’éprouver pour pouvoir prendre la cène, et non de s’abstenir (1 Cor. 11. 27).
Le tabernacle étant dressé, Dieu manifeste Sa satisfaction et Sa présence par la nuée (v. 15) conduisant le peuple lorsqu’il sortit d’Égypte (Ex. 13. 21 et 22), éclairant la nuit et ombrageant le jour afin qu’il marche jour et nuit, montrant ainsi Sa hâte de délivrer Son peuple. Elle les protégeait contre l’ennemi (ch. 14. 19 et 20), et manifestait l’autorité divine sur les départs et les arrêts du peuple dans leurs traites (Nomb. 9. 17 à 23) ; il fallait être très attentif aux mouvements de la nuée pour obéir. Nous avons besoin des communications de l’Esprit Saint jour et nuit, car « ce n’est pas ici un lieu de repos » (Michée 2. 10) ; le Seigneur nous montre le chemin (Jean 14. 6), car Il est « la lumière » nous éclairant dans les ténèbres (Jean 8. 12), et Sa présence nous garde des brûlures du monde. Dieu habitait au milieu de Son peuple (Ex. 29. 46), et il en est de même pour nous (Éph. 2. 22), car les circonstances du peuple étaient des « types » nous concernant aujourd’hui (1 Cor. 10. 6).
Dieu montre Sa joie de voir l’obéissance du peuple (Nomb. 9. 17 à 23). Israël aurait pu agir avec indépendance ; il aurait emmené alors le tabernacle avec lui, mais la colonne l’aurait abandonné. Pour connaître la volonté divine, tous pouvaient voir la nuée, mais les sacrificateurs seuls sonnaient des trompettes (ch. 10. 8).
La nuée parle du Seigneur en relation avec la marche collective de l’Assemblée : « Fixons les yeux sur Jésus » (Héb. 12. 2), décidés à Lui obéir pour connaître Ses directives avant d’avancer dans nos circonstances, dans l’énergie de la foi. Le Seigneur attendait les ordres de son Père avant d’agir (Jean 11. 6).
C’est en observant les mouvements de la nuée que les Israélites campaient ou partaient « au commandement de l’Éternel » (v. 18 et 23), car la nuée manifestait la présence du Seigneur, et ils devaient obéir : faisons toutes choses comme pour le Seigneur (1 Cor. 10. 31 ; Col. 3. 17 et 23), car les pensées divines ne sont pas nos pensées (És. 55. 8). En Deutéronome ch. 1. 41 à 46, le peuple a voulu obéir à contretemps à la volonté de l’Éternel, ce qui revient à désobéir avec les terribles conséquences : quarante ans dans le désert !
Si, pour nous, le Seigneur montre le chemin, ne disons pas : ce n’est pas le moment. Car il s’ensuivrait la discipline du Seigneur : Ps. 32. 9. « Celui que le Seigneur aime, il le discipline » (Héb. 12. 6). « Le secret de l’Éternel est pour ceux qui le craignent » (Ps. 25. 14). Pensons que Dieu a Son temps à Lui (Ps. 90. 4 ; 2 Pier. 3. 8). Si nous ne discernons pas la volonté de Dieu, arrêtons-nous. N’oublions pas que la marche collective est influencée par nos vies individuelles.
Les v. 19 et 23 notent que les moments d’arrêt n’étaient pas stériles : « ils gardaient ce que l’Éternel leur avait donné à garder ». Nous avons un dépôt précieux à garder (1 Tim. 6. 20 ; 2 Tim. 1. 14), même si la marche de l’Assemblée est arrêtée. Comme les Israélites, nous sommes un peuple en mouvement ne devant pas regarder en arrière : tendons avec effort vers les choses qui sont devant (Phil. 3. 14), « fixant les yeux sur Jésus » (Héb. 12. 2), que nous marchions ou que nous campions, car jamais Dieu ne nous conduira dans un chemin qui contredirait Sa Parole. Bonne et parfaite, la volonté de Dieu nous sera également agréable si nous aimons Dieu.
Ch. 10
Moïse devait convoquer l’assemblée et ordonner le départ des camps à l’aide de deux trompettes d’argent battu, parlant du témoignage de Dieu, en rédemption, dans nos rassemblements et dans notre marche au désert. Elles servaient aussi à convoquer les princes (v. 4) et lors des combats et le ch. 31. 1 à 12 illustre la promesse de l’Éternel : ayant sonné des trompettes, ils ont été délivrés. Enfin, on devait en sonner aux jours de joie (v. 10). Le peuple devait se rassembler vers Moïse, à la porte de la tente d’assignation (v. 3). La porte avait son importance : en Exode 26. 36, elle était tissée de plusieurs couleurs, dont chacune représente une gloire du Seigneur. Ils se rassemblaient où se tenait l’Éternel (v. 3).
Matthieu 18. 20 fait entendre, pour nous, comme « un son de trompette » qui nous appelle au rassemblement de nous-mêmes autour du Seigneur, et Jean 20. 19 à 29 montre le Seigneur, fidèle à Sa promesse. Rassemblements, marche, combats, jours solennels, portent un témoignage de Dieu, dans l’Assemblée. Le v. 10 nous montre quelle ferveur doit caractériser nos cultes : « comme le son des trompettes », « avec éclat », dans la présentation du Seigneur à Dieu – comme holocauste, offrande volontaire où tout était pour Dieu, et pour nos « sacrifices de prospérités – expression de notre communion avec Dieu au sujet de Son Fils. Nous sommes « une sacrificature royale » (1 Pier. 2. 9) et responsables, frères et sœurs, de la ferveur de nos réunions : préparons-les dans nos cœurs, avec soin ; les sœurs aussi doivent être attentives aux mouvements de l’Esprit, et participer silencieusement, pour notre bénédiction et la joie du Seigneur.
Une fois entrés dans le pays, lorsqu’ils auraient des guerres, les Israélites devaient sonner des trompettes avec éclat pour être rappelés en mémoire devant l’Éternel et être délivrés (v. 9). Ces trompettes « au son éclatant », typifient le témoignage de Dieu que nous devons garder pour être délivrés de l’ennemi.
2 Chroniques 13 nous montre l’Éternel donnant la victoire à Abija à cause de sa fidélité (v. 10 à 12). 2 Chroniques 20 montre Josaphat implorant l’Éternel qui combat Lui-même les ennemis (v. 15).
Confions-nous en Dieu, dans la Parole et la prière lors des dangers qui nous menacent : c’est la guerre de Dieu et non la nôtre. 1 Pierre 5. 8 et 9 nous invite à être « fermes dans la foi » aux vérités reçues, afin de pouvoir résister au diable : infidèles au témoignage, nous serons sans force et notre trompette rendra un son confus (1 Cor. 14. 8).
Convocations et départs se faisaient au son des trompettes, montrant que le témoignage de Dieu doit se manifester dans notre marche et lors de nos rassemblements, obéissants à la Parole et au Saint Esprit non contristé. Lévitique 23 et Nombres 29 montrent toute la solennité des saintes convocations dans la présence de l’Éternel : dans la présence du Seigneur, il n’y a aucune place pour la chair.
En 2 Chroniques 29, Dieu produit un réveil en réponse à la fidélité d’Ézéchias et à son intérêt pour tout le peuple (v. 24), et il en résulte de la joie (v. 30). Le Seigneur aime l’Église tout entière, malgré la ruine. La fin du v. 10 est comme le sceau de Dieu sur ce qui précède.
Au Sinaï, un an après leur sortie d’Égypte, le tabernacle est dressé, la seconde année, le premier jour du premier mois (Ex. 40. 17), et le peuple part avec l’arche au milieu de lui, pour la première fois, quarante-neuf jours après la seconde année, le vingtième jour du second mois, toujours sous la conduite de la nuée (v. 11 à 13). (Note au sujet des quarante-neuf jours : les Israélites comptaient en mois lunaires de vingt-neuf jours et demi).
Il a fallu ce temps-là pour la consécration du tabernacle, des lévites, et faire la pâque et Ils partent dans l’ordre rigoureux où l’Éternel les a mis : la première bannière part, puis Guershon et Mérari démontent le tabernacle et partent pour le remonter avant l’arrivée des Kéhathites ; ensuite, la deuxième bannière part à son tour, avant les Kéhathites portant le sanctuaire (v. 21) ; enfin, les deux dernières bannières partent chacune à son tour.
Il y a un ordre dans l’Assemblée aussi auquel nous devons obéir (1 Tim. 3. 14 et 15). Comme chaque tribu avait sa place déterminée, mais que toutes entouraient le même tabernacle, Dieu nous donne une place personnelle autour du même Seigneur : « il n’est pas un Dieu de désordre mais de paix » (1 Cor. 14. 26 à 33).
La nuée s’arrêta dans le désert de Paran (v. 12) ; là, Moïse invite Hobab à les suivre : a-t-il de bons sentiments tels que nous devrions en avoir envers ceux qui nous entourent ? Sa foi a-t-elle fléchi ? Le v. 31 semble montrer cet homme de Dieu cherchant « des yeux » pour les conduire dans le désert, oubliant peut-être que la nuée est toujours là. Appuyons-nous toujours sur Dieu et non sur l’homme (Jér. 17. 5 à 8), et encourageons-nous avec 2 Chroniques 32. 7 et 8. Dieu va répondre à ce besoin, dans Sa miséricorde : au v. 33, c’est l’arche qui part la première : si l’homme manque toujours, Dieu, Lui, ne manque jamais.
Au ch. 2. 17, on trouve : « comme ils auront campé, ainsi ils partiront » ; au ch. 10, ils ont obéi à l’ordre établi : l’arche marchait au milieu du peuple en ordre. Mais aux v. 29 à 32, la confiance de Moïse en un homme familier du désert, détermine une autre position de l’arche : elle marchera désormais, « devant eux, le chemin de trois jours, pour leur chercher un lieu de repos » (v. 33), vrai but de Dieu répondant aux besoins sans faire de reproche à Son serviteur, de même que le Seigneur ne fera pas de reproche à Jean le baptiseur ayant douté un moment (Mat. 11. 2 à 6). Si Hobab avait conduit le peuple, toute la gloire aurait été pour lui, et Dieu ne peut « donner sa gloire à un autre » (És. 42. 8 ; 48. 11). « L’Éternel seul l’a conduit » (Deut. 32. 12). Que Moïse veuille emmener Hobab avec eux pour lui faire du bien (v. 29), est louable, mais les motifs qu’il donne dénotent une défaillance de sa foi. Au début du livre de Josué, l’arche passe devant le peuple pour traverser le Jourdain, « car ils n’avaient pas passé par ce chemin ci-devant » (Jos. 3. 4). A leur sortie d’Égypte jusqu’au Sinaï, seule, la grâce les conduisait, mais à partir du Sinaï où la loi leur fut donnée, ils se mirent présomptueusement sous cette loi inflexible (Ex. 19. 8 ; ch. 24. 3 et 7) : il y avait toujours la grâce, mais aussi la loi.
Ce chemin de trois jours traçait la voie pour le peuple tout en exerçant sa foi. Jean 10. 4 montre le Seigneur allant « devant » Ses brebis ; Il dit aussi : « Je suis avec vous tous les jours » (Mat. 28. 20). Dans le désert du monde, il n’y a pas de chemin tracé, mais le Seigneur est là, et nous conduit. Ce « chemin de trois jours » symbolise les trois jours où le Seigneur est resté dans la mort : ressuscité, Il nous précède de trois jours dans le chemin de la résurrection (Rom. 6. 1 à 8). Des grandes étapes de la délivrance du peuple, la pâque parle du sacrifice de Christ ; la Mer Rouge, de la mort du Seigneur et de Sa résurrection ; le désert, de la conduite du peuple, racheté par le Seigneur, et le Jourdain, de la mort et de la résurrection des croyants avec Christ. Tout est lié à Christ mort et ressuscité.
Les v. 35 et 36 montrent une restauration complète de Moïse : aux v. 29 à 32, il sollicitait un homme, maintenant, il sollicite de nouveau l’Éternel ; tout est harmonieux dans ses requêtes, et on retrouve ses paroles au Psaume 68. 1, et une pensée similaire au Psaume 90. 13. Moïse a compris la leçon. Ne cherchons pas des appuis humains, car toutes les ressources sont en Dieu, et prenons ces choses comme des avertissements (1 Cor. 10. 11 ; Rom. 15. 4).
Les plaintes, au ch. 11, montrent l’état moral du peuple. Dieu va répondre à ses besoins charnels, mais en discipline (v. 33). Dieu veut nous instruire par ces passages, nous encourageant à ne pas murmurer, car Il nous entend (ch. 12. 2). « Celui qui a planté l’oreille n’entendra-t-il point ? » (Ps. 94. 9) Nous murmurons lorsque nous sommes occupés de nous-mêmes au lieu d’être occupés du Seigneur. Le Seigneur nous aime, bien que nous ne soyons pas aimables, de même que Moïse aimait ce peuple rebelle et s’entretenait de lui, dans l’intimité avec Dieu. Comme Paul, soyons contents de ce que Dieu nous donne (Phil. 4. 11), et réjouissons-nous toujours dans le Seigneur (Phil. 4. 4).
Ch. 11
Du ch. 11 au ch. 17, le peuple rebelle conteste contre tout : ch. 11, contre la manne ; ch. 12, contre Moïse ; ch. 13 et 14, contre « le pays ruisselant de lait et de miel » ; ch. 16 et 17, contre les sacrificateurs établis de Dieu. Le Psaume 78 retrace le parcours du peuple au désert, de même que le Psaume 106. 13 à 20, mais le v. 23 et Nombres 11. 2, montrent Moïse, type de Christ avocat et sacrificateur devant Dieu, intercédant pour le peuple.
Le Père des miséricordes est toujours prêt à pardonner quand Ses rachetés se tournent vers lui. Comme Paul, soyons contents en nous-mêmes, dans nos circonstances (Phil. 4. 11 ; Héb. 13. 5 et 6 ; 1 Tim. 6. 6).
Philippiens 2. 14 nous exhorte à ne pas murmurer ni raisonner, ainsi que 1 Corinthiens 10. 10. Jacques 5. 9 s’élève contre les murmures « les uns contre les autres ». Confions-nous en Dieu et non en nous-mêmes. Au désert, Dieu pourvoyait à tous les besoins du peuple, et pourtant il se plaignait de tout. Au ch. 19, Dieu donnera les ressources de Sa grâce avec la génisse rousse. Au ch. 11, le peuple convoite de la chair ! enfreignant le dernier commandement de la loi : « tu ne convoiteras pas » (Ex. 20. 17). Alors, le feu de l’Éternel brûle au bout du camp, là où le peuple était loin du tabernacle : comme Pierre, nous ferons une triste expérience, en suivant le Seigneur de loin (Luc 22. 54 à 62). En Exode 17. 8 à 16, et Deutéronome 25. 17 et 18, Amalek était tombé en queue sur les traînards.
Dans la Parole, le feu est toujours une image du jugement de Dieu (Lév. 10 ; 2 Rois 1) ; ici, le peuple racheté subit un jugement gouvernemental, car si Dieu est amour, il est aussi « un feu consumant » (Héb. 12. 29). Entretenons de bons désirs dans nos cœurs : les dons spirituels, par exemple (1 Cor. 14. 1), mais gardons-nous des convoitises de la chair (1 Cor. 10. 6) car les plaintes, pour le croyant, manifestent du mépris envers Dieu (Nomb. 11. 20), car l’amour de Dieu est toujours dans nos circonstances. Les pleurs de ce chapitre (v. 4 et 10), ne sont pas des larmes que Dieu peut recueillir dans Ses vaisseaux (Ps. 56. 8). « Le ramassis de peuple » du v. 4, et Exode 12. 38, montre le danger du mélange des croyants avec le monde, même à caractère religieux : il n’a pas les mêmes sources d’intérêt, et les affections et les buts s’opposent et les détournent de l’obéissance à Dieu (1 Cor. 15. 33). En Actes 5. 13, les Juifs ne se mêlaient pas aux croyants. En contraste, Paul pleurait sur les incrédules se trouvant au milieu des Philippiens. La délivrance de l’Égypte, le désert et Canaan sont simultanés pour nous : nous sommes à la fois dans le monde et retirés du monde (Jean 17. 11 et 16), et en même temps « assis dans les lieux célestes en Christ » (Éph. 2. 6).
Exode 16. 2 et 3 et Actes 7. 39, montrent le peuple, retourné de cœur en Égypte, regrettant les six nourritures qu’il y trouvait, oubliant les sept nourritures du pays promis (Deut. 8. 8). La manne, menue et grenue en Exode 16. 31, avait un goût de « gâteau au miel » ; ici, broyée ou pilée, elle n’avait que le goût d’un gâteau à l’huile. N’affadissons pas la Parole en la mêlant à des pensées humaines, mais gardons-la dans son intégrité afin qu’elle soit toujours une nourriture puissante. « La somme de ta Parole est la vérité » (Ps. 119. 160).
Le « ramassis du peuple » convoite, entraînant tout le peuple à pleurer (v. 4 et 10) : le danger reste le même dans les assemblées. Pourtant, la bonté de Dieu pourvoyait à tous leurs besoins : durant la nuit, en même temps que la rosée, la manne descendait, et ils n’avaient qu’à la ramasser, jusqu’à ce qu’ils entrent en Canaan, et qu’ils puissent manger « le vieux blé du pays » (Jos. 5. 12). La rosée est une image de la bénédiction ; la manne, une image d’un Christ abaissé et humilié, nourriture bénie du croyant. Dieu parlait avec Moïse « bouche à bouche », mais il ne cache pas les faiblesses de son serviteur « fidèle dans toute ma maison » (ch. 12. 8), nous mettant en garde contre nos propres faiblesses. Dieu relèvera Son serviteur fidèle selon 1 Corinthiens 10. 13, et dans son livre, Moïse reconnaît lui-même ses fautes, humblement.
Dans ce paragraphe, découragé par les murmures (Ps. 106. 32 et 33), il en vient à accuser Dieu de l’obliger à porter le peuple (v. 12) ; puis il refuse de le porter « seul » (v. 14), et enfin demande la mort pour lui (v. 15), comme Élie (1 Rois 19. 4), mais c’était l’Éternel Lui-même qui le portait (Deut. 1. 31). Moïse, occupé de lui-même, en arrive à douter de la puissance de l’Éternel (v. 21 et 22), mais au v. 23 Dieu relève sa foi vacillante, tout en l’avertissant sérieusement. Gardons-nous des murmures qui, s’ils sont fréquents, peuvent renverser la foi des plus forts, et même de ceux que Dieu a placés à la tête (Héb. 13. 17).
Le v. 13 montre le peuple qui se plaint à Moïse, n’osant pas murmurer directement contre Dieu, mais Dieu ne s’y trompe pas : « sa colère s’embrasa extrêmement » (v. 10) : sans que nous en ayons conscience, nos murmures sont toujours contre Dieu qui, seul, dirige notre vie. Ces passages montrent que le péché d’un chef a une gravité particulière aux yeux de Dieu : au v. 16, il n’insiste pas auprès de Moïse, mais le décharge d’une partie de son fardeau en répartissant l’Esprit qu’il avait mis sur lui, sur soixante-dix anciens. Cependant, Dieu fait comprendre à Moïse qu’Il le maintient comme le seul chef : « Je descendrai et je parlerai là avec toi » (v. 17), et non avec les anciens. Dieu répond aux besoins de Moïse et du peuple, mais la discipline est là (v. 16, 17, 19 et 20). Moïse retiendra la leçon toute sa vie.
Si Dieu donne un service à quelqu’un, Il donne aussi les moyens nécessaires ; mais s’Il n’a pas envoyé, nul n’aura la force. Des prières exaucées ne sont pas forcément une bénédiction, et si Dieu ne répond pas toujours, c’est encore par bonté (Jac. 4. 3). 1 Jean 5. 14 et 15 donne la bonne manière de demander et d’être exaucés. Cette scène est à rapprocher d’Exode 16. 3 et 8 ; mais là, le peuple était encore sous la grâce et Dieu lui donne la manne (v. 4). Dans notre chapitre, il leur donne ce qu’ils ont convoité, mais il s’ensuit la consomption, un dépérissement de leurs âmes (Ps. 106. 14 et 15 ; 78. 22 à 31). Satisfaire habituellement les convoitises de la chair, nous fait perdre la vision spirituelle du Seigneur.
Au v. 24, Moïse cesse de contester et obéit ; puis, il répond à Josué, souhaitant humblement que tout le peuple soit prophète.
Dans ces passages, on voit à la fois la discipline divine et sa miséricorde.
Les Nombres sont le livre du désert ; les dix premiers chapitres montrent Dieu mettant le camp en ordre selon Sa volonté, et tout est parfait jusque-là. Mais, dès que le camp s’ébranle et s’avance dans le désert, les Israélites commencent à murmurer et regrettent l’Égypte. Cette situation, terrible pour Moïse, fait fléchir sa foi. Dieu va répondre à sa requête en répartissant, sur soixante-dix anciens, l’Esprit qui reposait sur lui, preuve que Moïse pouvait très bien conduire le peuple tout seul.
D’une manière générale, Moïse typifie Christ conduisant l’Église dans le désert de ce monde. Dieu ne cache pas les faiblesses de Moïse ; cependant, à partir du v. 24, il cesse de murmurer et reprend sa vraie place d’obéissance et de conducteur du peuple. Au v. 25, aussitôt que l’Esprit repose sur les soixante-dix anciens, ils prophétisent, Dieu manifestant ainsi, aux yeux du peuple tout entier, l’autorité dont Il les a revêtus pour les conduire avec Moïse ; cependant ils ne continuèrent pas, car la prophétie ne constituait pas pour eux un don permanent.
Dans l’Église, si Christ est le seul chef, il a réparti les dons et les charges sur tous les croyants (Éph. 4. 8). « Prends garde au service que tu as reçu dans le Seigneur, afin que tu l’accomplisses » (Col. 4. 17). Désobéissante, l’Église a concentré l’autorité sur des responsables humainement désignés, constituant ainsi un clergé.
L’Éternel montre ensuite que Sa main n’est pas « devenue trop courte », et Il accomplit ce qu’il a dit à Moïse. Nous savons bien que l’Esprit est souvent contristé en nous ; et, si nous perdons notre temps à nous faire corriger, nous n’en avons plus assez pour « prophétiser ». Marchons avec les ressources de Dieu. Les v. 26 à 29 dévoilent l’humilité de Moïse acceptant la répartition différente de l’Esprit ; il ne se met pas en avant, faisant penser au Seigneur en Jean 7. 2 à 10.
Acceptons, nous aussi, la pensée que Dieu se sert de nos frères pour le bien de l’Assemblée, car « qui est suffisant pour ces choses ? » (2 Cor. 2. 16), et qu’Il se sert comme Il veut, de frères dans tous les milieux chrétiens où Christ est reconnu comme Sauveur et Seigneur (Phil. 1. 15 à 18) ; l’Esprit agit comme Il veut et nous en voyons les effets (Jean 3. 8). Luc 9. 49 et 50 et Marc 9. 38 et 39 montrent que Dieu se sert de tous ceux qui Lui sont utiles afin que le Seigneur soit connu et honoré ; cependant, ces versets dévoilent que Dieu ne reconnaît pas de position intermédiaire : on est pour ou on est contre : vérité solennelle !
Malgré les murmures du peuple, Dieu ne l’abandonne pas : Moïse, dans la communion avec son Dieu, revient dans le camp (v. 30). Alors, Dieu exécute Sa parole : de la Mer Rouge, un vent venant d’Égypte qu’ils regrettaient, amène des cailles en quantité extraordinaire (v. 31). Dieu, en satisfaisant leur convoitise, agit en discipline ; et, en les voyant se jeter sur cette chair avec une telle véhémence (v. 32), l’Éternel les frappe « d’un fort grand coup » (v. 33). Devant l’exaucement de leurs convoitises, le peuple aurait dû être honteux ; mais aucune repentance ne se manifestant, Dieu ne peut retenir Sa colère et agit en jugement : « on ne se moque pas de Dieu » (Gal. 2. 7). Ainsi, les convoitises de la chair les ont conduits à la mort selon Romains 8. 13.
Ch. 12
Après ces premiers murmures du peuple et le fléchissement de la foi de Moïse, la jalousie et l’orgueil se manifestent chez Marie, sœur de Moïse, et chez Aaron, son frère. Il y aura de terribles conséquences pour eux deux, mais aussi pour le peuple (v. 15) : le peuple, cette « race élue » (1 Pier. 2. 9), est arrêté par le péché de Marie, la prophétesse (Ex. 15. 20), et d’Aaron, souverain sacrificateur. Particulièrement responsables à cause de leur position vis à vis du peuple, rappelée en Michée 6. 3 et 4, Dieu les sanctionne sévèrement, mais la grâce de Dieu agit.
Aaron ayant péché, ne peut intercéder lui-même ; mais il crie à Moïse qui intercède dans une intense supplication ; Dieu pardonne mais Marie est exclue sept jours. Plus âgée que Moïse, elle avait veillé soigneusement sur lui lorsque, enfant, il avait dû être exposé sur le fleuve, en Égypte. Plus tard, en Exode 15, elle conduit le cantique de la délivrance, de l’autre côté de la Mer Rouge. Mais maintenant, elle jalouse la haute position de son frère et convoite son autorité, en entraînant Aaron dans son péché.
Les moments de communion que l’on peut connaître avec le Seigneur, masquent, quelquefois, le véritable état de nos cœurs (Deut. 8. 2). Selon 2 Corinthiens 10. 18, Marie et Aaron se recommandaient eux-mêmes, alors que Moïse était, lui, recommandé par Dieu. Occupons chacun la place que Dieu nous a dévolue et restons-y, afin qu’il y ait de l’édification. Confions-nous dans la miséricorde du Seigneur.
En ce qui concerne le mariage de Moïse avec une femme éthiopienne, peut-être Séphora de Exode 2. 21, prétexte à la jalousie de Marie et Aaron, l’interdiction de se marier avec des étrangers n’interviendra qu’en Deutéronome 7. 1 à 3, en vue de l’entrée en Canaan. Beaucoup de commentateurs ont vu là le « mur mitoyen de clôture » détruit (Éph. 2. 14), afin que les croyants de tous pays ne forment qu’un seul corps ; un autre Éthiopien, en Actes 8, entrera, lui aussi, dans le seul corps de Christ.
Aaron, de son côté, était appelé à être « la bouche » de Moïse (Ex. 4. 16), mais il a été plusieurs fois une épine pour lui (Ex. 32. 2 à 6). « Et l’Éternel l’entendit » (v. 2) nous rappelle ce que dit le Seigneur en Luc 12. 3 : tout ce que nous disons « dans les ténèbres sera entendu dans la lumière ». Dieu prend Lui-même la défense de Moïse (Prov. 16. 3). « Homme très doux », Moïse ressemble au Seigneur qui, devant Ses accusateurs, « ne répondit rien » (Marc 14. 61 et 1 Pier. 2. 21 à 23). Nous avons cette exhortation : « Que votre douceur soit connue de tous les hommes » (Phil. 4. 5). Comme le Seigneur lorsqu’Il purifie le temple (Jean 2. 15), Moïse aussi se mettra en colère contre le Pharaon (Ex. 11. 8). « Et la nuée se retira » (v. 10), car Marie était lépreuse : Dieu ne peut être là où se trouve le péché.
La fidélité de Moïse dans toute la maison de Dieu est rappelée en Hébreux 3. 5 et 6, mais pour mettre en évidence la suprématie de Christ, comme Fils sur Sa maison. Dieu met toujours en évidence la fidélité, et parler contre un serviteur est particulièrement grave (Zach. 2. 8 ; Jac. 4. 11 et 12. Rom. 14. 4, 10, 13 et 14). Dieu parlait bouche à bouche avec Moïse (v. 8), et Moïse entendait la voix de Dieu (Nomb. 7. 89). Comme en Actes 9. 4, où le Seigneur pouvait dire : « Je suis Jésus que tu persécutes » et prend ainsi en main la défense des Siens, l’Éternel prend la défense de Son serviteur Moïse.
Repentant, Aaron reconnaît la suprématie de Moïse : « Ah, mon seigneur ! » et confesse que Marie et lui ont agi « follement » ; l’expression se retrouve en Prov. 30. 32. Incapable d’intercéder lui-même pour Marie, Aaron demande l’intercession de Moïse. On ne voit pas de repentance chez Marie, et la lèpre manifeste son état intérieur.
En Lévitique 4. 3 à 12, si le sacrificateur péchait, il devait amener un taureau, l’offrande la plus importante, marquant sa responsabilité particulièrement grave. Au ch. 16 des Nombres, Coré et les princes se révoltent et leur châtiment est effrayant (v. 31 à 35).
L’attitude de Moïse encourage : loin de se venger, il se hâte d’intercéder pour Marie, ainsi qu’au ch. 14. 13 à 19, où il intercède pour le peuple entier, ressemblant au Seigneur qui, lorsqu’on Le crucifiait, intercédait pour Ses bourreaux. On pense aussi à Paul en 2 Timothée 4. 16. Intercédons les uns pour les autres avec amour, et ne nous accusons pas devant Dieu (Prov. 30. 10), comme Élie le faisait (1 Rois 19. 10 et 14), rappelé en Romains 11. 2 et 3 ; et Élisée dut le remplacer. Dieu exauce Moïse, mais impose un délai de sept jours. Pour la purification avec la génisse rousse, il fallait un délai de deux jours et sept jours (ch. 19. 12 et 19). Si nous péchons, la restauration demande un certain temps, que seul le Seigneur apprécie. Humiliée, hors du camp pour sept jours, Marie est cause de l’arrêt du peuple. Elle aurait dû apprendre la leçon enseignée, mais les chapitres suivants montrent qu’il n’en fut rien.
Si un grave péché se trouve dans une assemblée, ou même la tiédeur, elle est arrêtée sur place jusqu’à la restauration. Le Seigneur dit : « Souvenez-vous de la femme de Lot » (Luc 17. 3). Souvenons-nous aussi de Marie. Par la suite, on voit combien l’attitude du peuple a été mauvaise envers Moïse et Aaron (Ps. 106. 16). Moïse ayant voulu secourir le peuple contre la colère de Dieu, a été rejeté, de même que le Seigneur viendra en grâce chez les Siens et sera crucifié.
Prophétiquement, le mariage de Moïse avec une étrangère évoque l’Assemblée, future épouse de Christ ; ce mariage excite la jalousie de Marie et d’Aaron, de même que le peuple terrestre de Dieu refusera que la grâce divine parvienne aux nations (Rom. 11. 25) ; Israël est encore dans cette période correspondant à Marie hors du camp ; il sera recueilli lorsque le résidu se soumettra au Seigneur (Rom. 11. 26 ; 2 Cor. 3. 16).
Ch. 13
Le ch. 13 relate une rébellion du peuple. Pourtant, l’Éternel avait promis de les faire entrer en Canaan (Ex. 3. 8). Dieu envoie des espions pour explorer le pays (v. 2 et 3), pour répondre à la demande du peuple relatée en Deutéronome 1. 21 et 22. Seuls, Josué et Caleb, dont la foi est mise à l’épreuve, resteront fidèles.
Plus tard, Dieu répondra au désir du peuple, et lui donnera un roi selon la chair (1 Sam. 8). Mais en Jacques 4. 3, on voit que Dieu ne répond pas toujours aux demandes. Le Seigneur éprouve la foi pour la fortifier (Jean 5. 6).
Les espions devaient reconnaître le pays, de même que nous avons à nous emparer des promesses de la Parole.
Cependant, le peuple ne crut pas la parole divine (Ps. 106. 24). Les espions, tous des princes, décrièrent le pays, découragèrent le peuple incrédule, et leur responsabilité est mise en évidence. Sans doute, le pays n’était pas facile à conquérir, mais l’Éternel était avec eux et Ses promesses étaient fermes.
Au ch. 10 des Nombres, Dieu désigne des princes qui recenseront le peuple. On trouve Nakhshon (v. 7), beau-frère d’Aaron ; cet ancêtre de David entrera dans la lignée du Seigneur. On trouve aussi Élishama (v. 10), grand-père de Josué (1 Chron. 7. 26 et 27). Dans le ch. 13, on trouve Caleb et Josué pour Juda et Éphraïm : eux seuls resteront fidèles à l’Éternel. Sethur (v. 14), porte un nom dont les lettres forment le 666 d’Apocalypse 13. 18, désignant l’antichrist.
Au v. 17 de Nombres 13, Osée (délivrance), est nommé Josué (l’Éternel est sauveur) : c’était dire que Dieu les sauverait dans la conquête de Canaan, mais ils ne crurent pas. Les autres princes qui avaient décrié le pays, « moururent de plaie devant l’Éternel » (ch. 14. 36 et 37).
Pour nous, explorer le pays, c’est écouter la Parole de Dieu, afin de Le connaître et de croître spirituellement, nous appuyant sur Ses promesses. Si « nous décrions le pays », il s’ensuivra un état de mort spirituelle. « Fixons les yeux sur Jésus, le chef et le consommateur de la foi » (Héb. 12. 2). Moïse les envoie après leur avoir donné ses instructions (v. 18 à 21). Rien n’est laissé à leur initiative. Il leur parle avec bonté (v. 21). Dieu les gardera dans les dangers, au milieu des géants qui les méprisaient v. 34). De la part de Dieu, rien ne manque jamais.
Deutéronome 1. 20 à 22, montre que cette exploration du pays, ordonnée par Dieu en Nombres 13. 2 et 3, répondait à l’incrédulité du peuple, et peut-être à une faiblesse passagère de Moïse (Deut. 1. 23). La foi ne brille pas dans ces pages. Dieu répond en grâce, parfois, à notre incrédulité, mais la base est faussée : il faut nous appuyer sur Ses promesses.
Hébron (v. 23), parle de communion avec Dieu : Abraham y a habité en Genèse 13. 18 et y construisit un autel à l’Éternel. Cette ville, bâtie sept ans avant Tsoan d’Égypte, montre que les conseils de grâce de Dieu sont antérieurs aux conseils des hommes. Cependant, c’est à Hébron que se trouveront les ennemis (v. 23) : Akhiman (qui est mon frère ?), Shéshaï (libre), Thalmaï (téméraire) ; leur caractère est toujours celui du monde actuel. Leur présence exerce la foi qui, seule, vainc les ennemis (1 Jean 2. 14). Plus tard, Caleb, par la foi, s’emparera de la montagne de Hébron (Josué 14. 6 à 15). « Or c’était le temps des premiers raisins » (v. 21) : si le peuple était entré en Canaan à ce moment-là, toute la récolte aurait été à leur disposition ; mais leur incrédulité les renvoya au désert.
En contraste, Ruth, arrivant avec Naomi « au commencement de la moisson des orges », se mit à glaner aussitôt et, par son mariage avec Boaz, hérita de toute la moisson. La grappe d’Eshcol parle des « arrhes de notre héritage » que nous avons par l’Esprit Saint (Éph. 1. 14 ; 2 Cor. 5. 5) ; ce sont les bénédictions que nous trouvons actuellement. Pour Israël, c’était la surabondante bonté de Dieu surpassant leur attente. L’exploration du pays dura quarante jours, laps de temps correspondant toujours à une mise à l’épreuve. Leur récit, fidèle au début (v. 28), devient incrédule (v. 29).
« Montons à Hébron », nous emparant des bénédictions divines en restant fidèles au Seigneur. « Si Dieu est pour nous, qui sera contre nous ? » (Rom. 8. 31).
Le compte-rendu des espions, exhibant tout d’abord la richesse du pays, dégénère bientôt en montrant les obstacles : Dieu est absent de leurs pensées. Ils oublient que seul, Il pouvait les faire entrer dans le pays, et que Sa fidélité leur donnera ce qu’Il a promis. Les obstacles étaient réels ; les Anakim, dangereux ; les villes, imprenables, mais la foi regarde à Dieu qui est plus grand que les Anakim et qui fera tomber les murailles de Jéricho.
Au v. 31, Caleb fait taire le peuple qui regimbe violemment, bien que le pays se soit révélé tel que Dieu le leur avait décrit (v. 27 et 28) : « ils méprisèrent le pays désirable » (Ps. 106. 24). Au ch. 14. 11, l’Éternel manifeste Sa colère et rappelle les miracles qu’Il a faits au milieu du peuple. Au v. 28, les espions disent : « Nous sommes allés dans le pays où tu nous a envoyés », oubliant que c’est eux et le peuple qui voulaient explorer le pays avant d’y entrer (Deut. 1. 22).
Les bénédictions spirituelles et célestes sont-elles, pour nous, « le pays désirable » ?
Les mêmes circonstances manifestent la victoire de la foi, ou un méchant cœur d’incrédulité : Caleb dit : « … nous sommes bien capables de le faire » ; les autres : « nous ne sommes pas capables » (v. 31 et 32). La triste action des espions est de faire fondre le cœur du peuple. Pour nous, nous connaissons « la puissance spirituelle de méchanceté qui est dans les lieux célestes » (Éph. 6. 12), mais prenons « le bouclier de la foi » (v. 16), nous appuyant sur la puissance de Dieu, comme le font Josué et Caleb (ch. 14. 6 à 9). Le peuple avait quitté l’Égypte, et le moment était venu de le faire hériter du pays promis à Abraham (Gen. 15. 16), mais le cœur du peuple n’y est plus préparé.
Le pays désirable, pour nous, c’est la maison du Père où le Seigneur est allé nous préparer une place (Jean 14. 2). Emparons-nous de cette espérance du pays promis, par la foi, malgré la présence de l’ennemi : « Les armes de notre guerre ne sont pas charnelles, mais puissantes par Dieu pour la destruction des forteresses » (2 Cor. 10. 4). « Du bout de la terre je crierai à toi… tu me conduiras sur un rocher qui est trop haut pour moi » (Ps. 61. 2).
Seul à faire face à l’hostilité de tous, Caleb sera rejoint par Josué au ch. 14. 6. Les espions calomnient le pays, disant qu’il « dévore ses habitants » (v. 33), et le peuple les croit (Prov. 10. 18).
Ch. 14
Au ch. 14, le peuple souhaitait être mort en Égypte ou dans le désert, accusant même l’Éternel de vouloir les faire « tomber par l’épée », alors que le conseil de grâce de Dieu voulait, au contraire, les faire vivre dans ce pays « ruisselant de lait et de miel ». Ils veulent lapider Josué et Caleb et, finalement, établir un chef pour retourner en Égypte, désobéissant à la volonté de Dieu (Deut. 17. 16) : ils ne se souviennent plus de leurs souffrances en Égypte, mais de la nourriture qu’ils y trouvaient (ch. 11. 5) ; ils ont oublié d’où Dieu les avait tirés et par quelle puissance.
N’oublions pas, quant à nous, d’où le Seigneur nous a tirés à la croix. « La chair convoite contre l’Esprit et l’Esprit contre la chair » (Gal. 5. 17). « Confie-toi en l’Éternel et pratique le bien ; habite le pays et repais-toi de fidélité et fais tes délices de l’Éternel : et il te donnera les délices de ton cœur » (Ps. 37. 3).
Humbles, Moïse et Aaron ne se défendant pas, laissent agir l’Éternel ; l’humilité de Moïse s’était manifestée au ch. 12 où, déjà, il avait tout remis entre les mains de Dieu. Au ch. 12, on parlait contre Moïse, ici, on parle contre Dieu (v. 3). Josué et Caleb s’humilient devant le peuple et devant Dieu. Déchirer ses vêtements pouvait être convenable ou inconvenant selon les circonstances (Lév. 10. 6). Courageusement, ils parlent au peuple menaçant de les lapider (v. 6 à 10), mais leur foi ne désarme pas, car ils s’appuient sur Dieu : « Si l’Éternel prend plaisir en nous ». Le mot « si » indique la certitude de la foi ; on retrouve la même foi en Jonathan (1 Sam. 14. 6) dans ce mot : « peut-être ».
Josué et Caleb discernent que la « protection s’est retirée de dessus le peuple de Canaan ». Le peuple aurait dû monter hardiment à la conquête du pays, mais sa rébellion le rejettera dans le désert ; dans les v. 39 à 45, il voudra monter à contretemps, mais l’Éternel s’étant retiré de lui, il tombera devant les ennemis. Une foi hardie s’attend à Dieu, mais le peuple n’est pas prêt. Ce chapitre oppose la foi à l’incrédulité. On trouve deux fois le mot « seulement » (ch. 13. 29) : c’est l’incrédulité (ch. 14. 9) : c’est la foi. Pour prix de sa foi, Caleb recevra de Dieu la promesse d’entrer dans le pays promis (v. 30), et sa foi s’emparera de cette promesse (Jos. 14. 6 à 12), à l’encontre du reste du peuple qui tombera dans le désert (Nomb. 14. 29).
Souvenons-nous de 1 Jean 5. 14 au sujet de notre confiance en Dieu. La foi de Josué et Caleb heurte l’incrédulité du peuple, qui veut les lapider, mais il croit les autres espions dont les paroles trouvent un écho favorable dans l’état de son cœur.
La renommée de l’Éternel et de Son peuple les avait devancés en Canaan (Jos. 2. 8 à 11) ; Moïse le savait et le rappelle à Dieu Lui-même (v. 14), mais le peuple l’oubliait. Comme chaque fois que la gloire de l’Éternel sera remise en question par les rébellions du peuple, elle apparaît à tout Israël, à la tente d’assignation (v. 10 ; Nomb. 16. 42 ; 20. 6). C’est à la tente d’assignation que Dieu montrait Sa présence au peuple.
Dieu se propose pour la deuxième fois de détruire le peuple, et de faire de Moïse une plus grande nation (v. 12 ; Ex. 32. 10) ; mais chaque fois, l’attitude de Moïse reste la même : il intercède pour la gloire de Dieu et pour le bien du peuple, ressemblant ainsi au Seigneur.
Et l’Éternel exauce Moïse : la gloire divine est maintenue, et le peuple est pardonné. Une telle attitude dénuée d’ambition, révèle une communion profonde et habituelle de Moïse avec Dieu avec qui il parlait directement (ch. 7. 89), et « bouche à bouche » (ch. 12. 8). C’est une image de l’intimité parfaite du Seigneur avec son Père. C’est le fruit du travail de Dieu dans Son serviteur qui, au début (Ex. 2. 11 à 14), prend des initiatives malheureuses sans Dieu ; puis, envoyé par l’Éternel pour délivrer Son peuple de l’Égypte, il rechigne et fait des objections.
Mais maintenant, Dieu l’a revêtu de puissance et il est devenu un serviteur remarquable qui s’empare de la Parole même de Dieu pour intercéder (Ex. 32. 11 à 13 ; Nomb. 14. 18), qui est un rappel d’Exode 34. 6 et 7.
Le peuple oubliait Dieu et pensait à lui-même ; Moïse s’oubliait lui-même et pensait à Dieu et au peuple.
Dans le v. 20, Dieu pardonne mais maintient Sa gloire, en jugement envers ce peuple : la génération dénombrée depuis l’âge de vingt ans et au-dessus (ch. 1. 3) tombera dans le désert (Nomb. 14. 22, 23, 29 et 30). Quant aux espions qui avaient décrié le pays, ils moururent sans délai (v. 36 et 37). Ces circonstances honteuses sont rappelées au Psaume 95. 7 à 11 ; en Hébreux 3. 7 à 11, 15 à 19, et en Ézéchiel 20. 10 à 22. Ayant tenté et méprisé Dieu, ils n’entrèrent pas dans le pays promis (v. 22 et 23).
Par contre, Dieu approuve la foi des filles de Tselophkhad mort dans son péché (Nomb. 27. 3 à 7). Le danger pour nous, c’est que entendant la Parole de Dieu, nous n’y obéissions pas (Héb. 4. 1) et que nous ne mettions pas à profit les enseignements de ces chapitres. Josué et Caleb seuls reçurent la promesse d’entrer dans le pays (v. 24 et 30). La foi honore Dieu et Dieu honore la foi.
Ils erreront 40 ans dans le désert avec le peuple, mais ils avaient la promesse : lors de la conquête du pays, Caleb revendiquera la montagne qui avait tant effrayé le peuple : Dieu a donné à Caleb selon sa foi vigoureuse (Mat. 9. 29). Les fils entreront dans le pays, mais subiront les conséquences des prostitutions de leurs pères (v. 38) ; si nous péchons, bien que la grâce soit toujours en exercice, il reste toujours des conséquences (Ex. 34. 5 à 7).
Quant aux petits-fils, ils connaîtront le pays eux aussi (v. 31), contrairement à la crainte incrédule du peuple disant qu’ils seraient « une proie » (v. 3). La tribu de Lévi ayant un statut à part, est entrée en Canaan, car Éléazar, fils d’Aaron, mourut dans le pays (Jos. 24. 33). Dans Sa sagesse, Dieu fait toujours concourir en gloire pour Lui Sa grâce avec Son gouvernement. Dès la chute d’Adam, Dieu couvre sa nudité – symbole de la rédemption – mais Il le chasse d’Éden (Gen. 3) ; la corruption et la violence parvenues à leur comble, Dieu envoie le déluge, mais commande la construction de l’arche du salut ; au ch. 16 des Nombres v. 27 à 33, Dieu châtie « l’assemblée de Coré » ; mais « les fils de Coré ne moururent pas » (ch. 26. 11) ; en 2 Chroniques 32. 26, la colère de Dieu contre Ézéchias ne vint pas sur le peuple en ses jours, car il s’était humilié.
Quelqu’un a dit : « la grâce ne peut être dépouillée de son parfum ni le gouvernement de sa dignité ». « On ne se moque pas de Dieu ; car ce qu’un homme sème, cela aussi il le moissonnera » (Gal. 6. 7). Le peuple en a fait l’expérience : il avait souhaité avec légèreté mourir dans le désert, et c’est là que Dieu l’a fait mourir. Ne méprisons pas les instructions pratiques que Dieu nous donne, il s’ensuivrait un certain état de mort spirituelle ou physique. Malgré tout, Dieu n’abandonne pas le peuple : s’il a dû retourner au désert, la manne n’a pas manqué, ni l’eau du rocher. La grâce ne manque pas pour l’Église désobéissante au Seigneur, mais « le temps est venu de commencer le jugement par la maison de Dieu » (1 Pier. 4. 17). Leur manque de foi ne leur permettant pas de combattre contre l’Amalékite et le Cananéen (v. 25), Dieu les renvoie au désert, par amour pour eux ; le lendemain, voulant combattre sans Dieu, ils seront battus (v. 39 à 45).
Revêtons « l’armure complète de Dieu » (Éph. 6. 11) afin de combattre victorieusement les ennemis, et jugeons-nous nous-mêmes, afin que nous ne soyons pas jugés (1 Cor. 11. 31 et 32).
Pour reconnaître le pays, Dieu a envoyé des princes (ch. 13. 3), hautement responsables à cause de leur position ; leur témoignage, d’abord fidèle, (v. 27 à 30), apeura le peuple, puis ils décrièrent le pays et provoquèrent la révolte (v. 32 et 33), méprisant la puissance de Dieu qui leur aurait donné la victoire. Parce qu’ils ont déshonoré Dieu, une discipline sévère s’abat sur eux (v. 36 et 37), rappelée au Psaume 107. 40, où le peuple rebelle est comparé à un troupeau errant dans le désert.
Au ch. 33 des Nombres, toutes les étapes de leur errance sont nommées. Cependant, la grâce divine ne manquera pas (Deut. 29. 5). Au v. 33 de Nombres 14, Dieu dit : « Vos fils… porteront la peine de vos prostitutions ». Ces prostitutions étaient spirituelles, car ils s’étaient détournés de Dieu.
Rapprochons cette pensée de Jacques 4. 4 : « Adultères, ne savez-vous pas que l’amitié du monde est inimitié contre Dieu ? » Les fautes des parents ont des conséquences dont le prolongement atteint souvent les enfants (ch. 14. 18). La grâce est là, mais toujours liée au gouvernement divin.
Jonathan, malgré son amour pour David, ne l’avait pas suivi dans sa réjection, et était mort sans gloire avec son père Saül, ennemi de David ; Méphibosheth, son fils, mangera chaque jour à la table de David (2 Sam. 9), car Dieu avait dit que chacun mourrait pour son péché (Deut. 24. 16). Les conséquences sont là pour produire la repentance ; les psaumes des fils de Coré sont des preuves qu’ils s’étaient désolidarisés du péché de leur père.
Plus tard, lorsque Acan prendra de l’anathème lors de la prise de Jéricho, toute sa famille périra, montrant qu’elle était de connivence avec lui (Josué 7. 24 à 27).
Dieu voit-Il dans nos cœurs l’amour du pays promis ? Les conséquences de leur rébellion dureront quarante ans ! Une année pour un jour d’exploration du pays. De même, les soixante-dix ans de la captivité de Juda reposent sur les sabbats d’années commandés par l’Éternel (Lév. 25. 8), qu’Israël n’avait pas respectés (2 Chron. 36. 20 et 21).
À la fin du chapitre, ils montent à la conquête du pays contre la volonté divine et ils sont battus, car l’Éternel n’était plus avec eux, mais les ennemis étaient là. Horma qui a vu leur défaite ici, verra leur victoire en Josué 12. 14, car leur état avait changé et Dieu était là. En Exode 17, ils avaient battu Amalek – type de la chair, et la chair était toujours là ; le Cananéen représente tout ce qui nous empêche de jouir de nos bénédictions célestes. Ils avaient mené « très grand deuil » (v. 39), à l’ouïe des conséquences de leur rébellion et non parce qu’ils avaient déshonoré Dieu. Cela n’était pas la vraie repentance. Le désert révèle la foi d’un Caleb, d’un Josué, mais aussi la chair, revêche ou présomptueuse. L’obstination du v. 44 est aussitôt punie par la défaite.
1 Samuel 15. 22 et 23, montre ce que sont, pour Dieu, la rébellion et l’obstination. Appuyons-nous sur le Seigneur seul, car sans lui nous ne pouvons rien faire (Jean 15. 5). Éphésiens 6 donne la manière de vaincre les ennemis. Si Dieu ne monte pas avec eux au combat (v. 44), Il reste malgré tout au milieu du camp, n’abandonnant pas Son peuple.
Le Seigneur est « tous les jours avec nous » (Mat. 28. 20), mais honorons-Le par une marche de soumission et d’humilité.
Ch. 15
Au ch. 14, la colère de Dieu s’abat sur les rebelles ; au ch. 15, Dieu rentre dans le calme parfait de Ses conseils préétablis, « car les dons de grâce et l’appel de Dieu sont sans repentir » (Rom. 11. 29) : les promesses faites autrefois à Abraham étaient inconditionnelles (Gen. 13. 14 à 17), et Dieu parle, maintenant, quarante ans à l’avance, du moment où le peuple entrera dans le pays promis (v. 2 et 17).
Pour nous, rien ne peut nous ôter notre position d’enfants aimés de Dieu (Rom. 8. 39), car notre salut repose sur une œuvre faite entièrement en dehors de nous.
Quand Israël a voulu monter sur la montagne (ch. 14. 44 et 45), il a voulu se passer de la seule chose qui pouvait plaire à Dieu : un sacrifice. Ce qui compte, dans notre vie, ce sont les pensées de Dieu et non les nôtres. « Étudie-toi à te présenter approuvé à Dieu » (2 Tim. 2 15), car nous ne sommes acceptés qu’en Jésus Christ (Éph. 1. 6).
Au ch. 14. 35, Dieu rejette la génération qui a péché, mais Sa grâce s’accomplit pour la génération suivante (Ps. 30. 5 ; 2 Tim. 2. 13). Dans ce chapitre, Dieu confirme Ses promesses, et cela a dû encourager Josué et Caleb qui, malgré leur fidélité, ont dû suivre le peuple au désert. L’infidélité de l’Église est la nôtre, et nous devons accepter la discipline divine. Au désert, Israël n’a offert aucun sacrifice à l’Éternel, bien qu’il ne manquât de rien pour cela, mais il a « porté » ses idoles (Act. 7. 42 et 43). Dieu nous dit : « Enfants, gardez-vous des idoles » (1 Jean 5. 21).
Dieu exigeait deux sortes de sacrifices : ceux qui étaient pour Lui « en odeur agréable » (v. 3), et les sacrifices pour le péché (ch. 15. 22). Présentées de façon un peu différente de ce qui est dit dans le Lévitique, les exigences divines restent les mêmes : si nous avons péché, notre position et nos obligations sont inchangées : demandons à Dieu que notre estimation du Seigneur et de Son œuvre progresse.
C’est par l’holocauste que Dieu commence, car c’est ce qui Lui revient ; seule, la peau revenait au sacrificateur. Le Seigneur, sur la croix a été premièrement cet holocauste pour Dieu.
Le v. 22 présente le cas où un Israélite pécherait par erreur, mais l’ordre des sacrifices reste le même dans son principe : Dieu d’abord. La fleur de farine – le blé broyé – c’est l’excellence du Fils de l’Homme dans Ses souffrances ; l’huile parle du Saint Esprit : par Lui, nous présentons Christ à Dieu. Le vin présente « la joie qui était devant lui » (Héb. 12. 2). Le Seigneur a été conçu et oint du Saint Esprit (Luc 1. 35 ; 3. 22). Dans ces sacrifices, la quantité d’huile et de vin variait suivant l’importance de la bête offerte, mais la part de vin et d’huile était égale, indiquant d’avance que la joie divine parfaite répondrait à la sainteté parfaite de l’offrande de son Fils. Gardons-nous de notre imagination : présentons Christ selon les Écritures (v. 13 et 14).
En Exode 12. 48, l’étranger voulant faire la pâque devait être circoncis ; mais ici, il n’est pas question de circoncision (v. 14) : la grâce s’étend à toutes les nations (Éph. 2. 14). Notre circoncision n’est pas extérieure, mais du cœur, car nous sommes « l’Israël de Dieu » (Gal. 6. 15 et 16). Dans ces v. 13 et 14, quel que soit l’adorateur, l’important, c’est l’excellence de Celui qui est offert. Des âmes seront amenées à Dieu, si nous présentons l’excellence de Christ dans notre vie.
Le ch. 14 montre le péché en activité ; le ch. 15 parle d’espérance : « Quand vous serez entrés… » C’est dans le pays que l’Éternel veut les prémices de leur pâte, comme du produit de l’aire (v. 17 à 21). La première place revient au Seigneur dans notre vie : « afin qu’en toutes choses il tienne, lui, la première place » (Col. 1. 18). La pâte dont l’Israélite devait offrir les prémices à Dieu, symbolise l’humanité parfaite du Seigneur dont le croyant se nourrit dans la consécration à Dieu.
Le v. 21 parle de la pérennité de l’offrande : nos exercices de piété doivent être transmis de génération en génération, car les intérêts du Seigneur doivent passer avant les nôtres, contrairement à nos tendances naturelles (Phil. 2. 21). Matthieu 6. 33 exhorte à chercher « premièrement le royaume de Dieu et Sa justice » ; la veuve de Sarepta devait, dans le dénuement complet, faire premièrement un gâteau pour Élie, du peu de farine qui lui restait ; ayant obéi avec foi, elle, son fils et Élie mangèrent tout une année (1 Rois 17. 13 à 16).
Offrons avec foi, les prémices de ce que Dieu nous accorde dans Sa grâce (2 Cor. 8. 5), et donnons aussi « libéralement » (2 Cor. 9. 6 et 7). Ainsi que le Seigneur nous en a montré l’exemple lors de la multiplication des pains, rendons grâce avant de prendre nos repas (1 Tim. 4. 4).
Moissonner ou faire le pain, pour l’Israélite, demandait un effort soutenu : de même pour nous, puiser dans la Parole, chaque jour, notre nourriture spirituelle, demande un effort constant, mais la bénédiction est à ce prix. Dieu exigeait les prémices pour Lui-même, mais tout le reste de la récolte et de la pâte était pour l’Israélite. Nous souvenant de Son « don inexprimable » (2 Cor. 9. 15), donnons au Seigneur tout le meilleur de nous-mêmes. Dans les v. 22 à 29, le Dieu de grâce offre des ressources pour « les péchés par erreur » commis par l’assemblée : « un taureau en holocauste… et un bouc en sacrifice pour le péché » (v. 24) ; ou pour une âme : « une chèvre en sacrifice pour le péché » (v. 27) : confessons soigneusement nos péchés.
Lors du dénombrement ordonné par David (2 Sam. 24), au sujet duquel il a péché, il offrira, dans la conscience de sa relation de grâce avec l’Éternel, des holocaustes et des sacrifices de prospérités (v. 25) et la plaie s’arrêta. Ayons conscience de nos fautes, confessons-les, mais aussi, goûtons Sa grâce qui ne fait jamais défaut. Appuyons-nous sur la Parole pour reconnaître quand nous avons péché, afin que notre conscience ne s’endurcisse pas.
Quant au péché commis par fierté, il n’y avait aucune ressource (v. 30 et 31). David, avec crainte, demande à être purifié « de ses fautes cachées » – des péchés dont on n’a pas conscience – et gardé des « péchés commis avec fierté » (Ps. 19. 12 et 13 ; 51. 7 à 10). Paul avait persécuté l’assemblée mais, objet de la grâce divine, il avait une « conscience pure » (2 Tim. 1. 3). Le croyant péchant avec fierté ne perd pas son salut, mais il y aura des conséquences.
Mais l’homme refusant l’évangile « foule aux pieds le Fils de Dieu », estime « profane le sang de l’alliance » et « outrage l’Esprit de grâce » (Héb. 10. 29). « Je hais l’orgueil et la hauteur » (Prov. 8. 13). Certains hommes nient même l’existence de Dieu ; Dieu répond : « Insensé » (Ps. 14. 1 ; 53. 1).
Les v. 32 à 36 relatent un cas de désobéissance flagrante à la Loi : Exode 20. 8 à 11 ; 31. 15 ; Lévitique 23. 3 ordonnaient le respect du sabbat, sous peine de mort. Cet Israélite avait péché par fierté, et la mort était inéluctable. Désobéir volontairement au Seigneur entraîne la discipline. L’Israélite profanant le sabbat méprisait le repos de Dieu du septième jour de la création (Gen. 2. 1 à 3). Israël fait partie de la première création se terminant par le repos ; mais, à cause du péché, Dieu a dû se remettre au travail (Jean 5. 17).
Pour nous, le dimanche, premier jour de la semaine, nous commémorons la résurrection du Seigneur, base de la nouvelle création qui commence par le repos. « Il reste donc un repos sabbatique pour le peuple de Dieu » (Héb. 4. 7 à 10) : c’est le millénium. Nous jouissons, nous, dans une mesure, du vrai repos de Dieu, et cela jusque dans l’état éternel.
La loi donnait des instructions d’ordre général, mais dans ce cas particulier, le peuple n’avait pas de directives précises ; il est des circonstances où la Parole ne nous donne pas d’instructions claires : comme Israël, consultons alors le Seigneur et obéissons-Lui. L’Éternel répond : « l’homme sera mis à mort ; que toute l’assemblée le lapide avec des pierres hors du camp » (v. 35). Ramasser du bois un jour de sabbat, avait paru légitime à cet homme, mais pour Dieu, rien de ce qui nous concerne n’est insignifiant ; travailler ou se reposer sans nécessité, au lieu de venir autour du Seigneur, entraîne à coup sûr, surtout si cela devient une triste habitude, la désapprobation de Dieu.
Le v. 35 obligeait toute l’assemblée à lapider l’homme : personne ne devait rester neutre. La mise à mort correspond, pour nous, à la mise hors de communion par toute l’assemblée, d’une personne marchant dans le péché. En Lévitique 24. 10 à 14, un Israélite ayant blasphémé le Nom devait être mis à mort ; les témoins devaient poser les mains sur lui, s’identifiant à son péché, mais toute l’assemblée devait le lapider.
Prions et avertissons fidèlement un frère qui marche mal (1 Tim. 5. 1 à 3), et ne soyons ni indifférents ni timorés.
Cet incident offre à l’Éternel l’occasion d’aider Son peuple, en se faisant une houppe avec un cordon de bleu au bas de leurs vêtements : cela rappelait leur appartenance à un Dieu qui devait être obéi. La houppe les faisait se « souvenir » des commandements auxquels ils devaient « obéir » ; se « sanctifier » ; et enfin, qu’ils étaient « consacrés » à l’Éternel (v. 40). « Sanctifie-les par la vérité » (Jean 17. 17).
Ce cordon de bleu rappelle que notre vie tout entière doit porter les caractères célestes, car nous ne sommes « pas du monde » (Jean 17. 14). Pensons à Éphésiens 2. 6 ; Colossiens 1. 9 et 10 ; 3. 1 à 3, 5 à 11, 12. Arrachés « à ce présent siècle mauvais » (Gal. 1. 4), usons de notre liberté en Christ pour L’honorer, et nous servir l’un l’autre dans l’amour (Gal. 5. 1 à 13).
Dieu montre, v. 41, pourquoi il avait sauvé le peuple de l’Égypte : « pour être votre Dieu ». Enfin, Il scelle ses instructions : « Moi, je suis l’Éternel, votre Dieu ».
Peuple en marche dans un monde dangereux, mais ne lui appartenant plus, manifestons humblement notre caractère céleste, et usons des ressources divines à notre disposition.
Ch. 16
Une révolte religieuse éclate, avec Coré convoitant la sacrificature ; une autre, politique avec Dathan, Abiram et On qui ambitionnent la domination du peuple ; et une troisième concernant toute l’assemblée faisant de violents reproches à Moïse et Aaron (v. 41). Diotrèphe aussi convoitait la première place dans l’assemblée (3 Jean 9). La simultanéité de ces révoltes dénote un véritable complot entre ces princes.
Peut-être voulaient-ils faire retourner le peuple en Égypte (v. 13 et 14 ; ch. 14. 4). Gardons-nous de toutes machinations, et ayons des pensées à la mesure de notre foi (Rom. 12. 3 ; 1 Cor. 4. 6). Chacun à notre place (1 Cor. 12. 18), aspirons aux dons les meilleurs (1 Cor. 14. 1). Cousin germain de Moïse, Coré, un Kéhathite, avait une place bénie : il portait à l’épaule les saints objets du tabernacle ; mais son orgueil s’élève et il convoite la sacrificature (v. 8 à 10). On a oublié que la convoitise de Marie et d’Aaron contre Moïse, ch. 12, à arrêté le peuple.
« Quiconque s’élève sera abaissé » (Mat. 23. 12), et « l’abaissement va devant la gloire » (Prov. 15. 33). Le Seigneur est un exemple (Phil. 2. 6 à 9). Dans l’avenir, allant bien plus loin, l’antichrist se fera adorer comme Dieu (2 Thess. 2. 3 et 4). Ces avertissements sont pour nous, car notre cœur n’est pas différent, et Dieu reste le même : « un feu consumant » (Deut. 4. 24 ; Héb. 12. 29).
Dieu agit en jugement (v. 31 à 33), et Moïse et Aaron, humblement, se jettent sur leur face (v. 4, 22 et 45), intercédant pour l’assemblée (v. 22) et agissant avec intelligence lorsque la plaie a éclaté (v. 46 à 50). Orgueil et jalousie, fruits de la chair, (Gal. 5. 19 à 21) conduisent à la ruine (Prov. 18. 12). Dathan, Abiram et On, descendants de Ruben qui, par son péché, avait perdu son droit d’aînesse, au lieu de s’en humilier, s’élèvent dans leur cœur. Le chapitre ne parle plus d’On : s’est-il repenti ?
L’audace de cette révolte contre Moïse et Aaron, tous deux types de Christ conducteur et souverain sacrificateur, montre l’apostasie (Jude 11 à 13), et s’apparente au refus du peuple de recevoir le Seigneur : « Nous ne voulons pas que celui-ci règne sur nous » (Luc 19. 14). Habilement, ces hommes parlaient d’égalité (v. 3), mais Dieu a établi des anciens et des serviteurs : soyons-y attentifs. Le « c’en est assez » du v. 3 vient de la chair ; celui du v. 7 vient de Dieu. Moïse y revendique les droits divins avec fermeté, comme Élie le fera contre Achab (1 Rois 18. 17 et 18).
Dathan et Abiram accusant Moïse, méprisent son humilité et son intercession (ch. 11. 29 ; 14. 19 et 20), car ce qu’il faisait n’était pas sorti de son cœur (v. 28), et ces hommes s’opposaient à Dieu (v. 11). Moïse s’appuie sur Dieu (Ps. 37. 5 et 6), pour le choix de celui qui est saint et qui est à Lui (v. 5 ; 2 Tim. 2. 19). Moïse seul, prend la parole, car Aaron a retenu la leçon du ch. 12 et s’en remet à lui et lui obéit (v. 47 à 50). Seul, Aaron, souverain sacrificateur, pouvait présenter l’encens (Ex. 30. 7 et 8), et Coré et les deux cent cinquante hommes qui s’y hasardèrent, auraient dû trembler de frayeur. Devant une telle audace, l’Éternel réagit selon Sa sainteté profanée.
Prenons garde à notre état moral, en particulier au culte (1 Cor. 5. 7 et 8).
Ces v. 8 à 11 rappellent des privilèges des lévites, séparés du peuple pour servir le tabernacle et l’assemblée ; Moïse stigmatise la convoitise de Coré de s’emparer de la sacrificature, seule chose que l’Éternel ne lui avait pas donnée, ce qui provoquera la colère de Dieu, car cette révolte était en réalité « contre l’Éternel » (v. 11). Les lévites devaient aussi enseigner le peuple, et les sacrificateurs, mettre « l’encens sous les narines de Dieu » et « l’holocauste sur son autel » (Deut. 33. 10). Tous sacrificateurs, accomplissons chacun son service pour le bien de l’Assemblée sans convoiter le service d’un autre (1 Cor. 12. 14 à 21).
Coré, Dathan et Abiram voulaient supplanter Moïse, conducteur du peuple, et Aaron, souverain sacrificateur, tous deux types de Christ : c’était s’interposer entre l’Éternel et le peuple, comme le fera le clergé dans la chrétienté. Ne prétendons pas « conduire » l’assemblée, mais laissons ce soin au Seigneur seul, car c’est Son Assemblée. Il est parlé de « l’assemblée de Coré » aux v. 5, 6, 11, 16 et 40, désignant ceux qui s’étaient joints à lui premièrement ; mais pensant avoir réussi (v. 19), c’est « toute l’assemblée » que Coré réunit contre Moïse et Aaron (v. 3) contre l’Éternel (v. 11), contre leurs propres âmes (v. 38), en méprisant l’Éternel (v. 30). À la fin, le jugement de Dieu s’abat sur tout le peuple (v. 41 à 49).
Jude 8 à 11 associe Caïn – la propre volonté – Balaam – la cupidité – et Coré – l’élévation orgueilleuse – dans un même jugement : ils ont péri, n’ayant pas craint Dieu, ayant « méprisé la domination » et « injurié les dignités » (v. 8).
Dans ce ch. 16, on voit l’obstination dans le mal jusqu’à ce que la terre les engloutisse. Et juste après, c’est toute l’assemblée qui murmure : le mal est général. Dathan et Abiram refusent d’obéir à Moïse et rejettent son autorité (v. 12 à 14). Ils accusent Moïse de ne pas les avoir fait entrer dans un pays « ruisselant de lait et de miel » que Dieu avait promis (Deut. 6. 3 ; 11. 8 et 9 ; 26. 9 et 27. 3), oubliant qu’ils avaient refusé d’y entrer (ch. 13). Laissons-nous avertir (1 Cor 10. 6 à 11). Au v. 13, et ch. 11. 5, ils ont oublié que l’Égypte était en réalité une « fournaise de fer ».
Si Moïse tombe sur sa face (v. 4) et défend Aaron (v. 11), au v. 15, jaloux pour Dieu, il « entra dans une ardente colère ». On pense à la colère du Seigneur purifiant le temple (Jean 2. 15). Moïse n’avait fait tort à personne, non plus que Samuel (1 Sam. 12. 3), ni Paul (Act. 20. 33 et 34 ; 2 Cor. 7. 2), en contraste avec ceux pour qui « la piété est une source de gain » (1 Tim. 6. 6).
Moïse sait que l’offrande des rebelles ne pouvait être agréée : cela ne leur appartenait pas, et ils le faisaient étant inconscients de leur péché : ils ne pouvaient que mourir. Caïn aussi avait offert un sacrifice profane, alors qu’Abel discernait ce qui était agréable à Dieu (Gen. 4. 4). Les ordres de Moïse (v. 16 et 17), auraient dû faire reculer de frayeur Coré et ses hommes, mais pris dans leur péché, ils ne voient plus le mal, et n’hésitent pas à présenter l’encens devant Dieu (v. 18). Comme cela se produira plusieurs fois dans l’Exode, le Lévitique et les Nombres, la gloire de Dieu apparaît en jugement (v. 19). Dieu cède à l’intercession et épargnera encore le peuple, tout en châtiant les rebelles (ch. 14. 10 ; 16. 19 et 42), et en protégeant Moïse et Aaron.
La Parole nous montre Coré ameutant toute l’assemblée contre Moïse et Aaron ; le châtiment des chefs rebelles ; le rôle d’Éléazar relevant les encensoirs pour « mémorial » ; les murmures de toute l’assemblée et son châtiment, et l’arrêt de la plaie (v. 19 à 50).
Au v. 20, la colère de Dieu va s’abattre sur le peuple mais, depuis Exode 32. 10, l’incessante intercession de Moïse le sauve encore. La justice de Dieu exigeait la consomption du peuple, mais la grâce opère et Sa patience se prolonge ; cependant, le jugement tombera en son temps (v. 32 à 35, 46 à 49). Pour être sauvé, il fallait obéir à l’injonction divine : « Retirez-vous » (v. 24 et 45). « Les fils de Coré ne moururent pas » (Nomb. 26. 11), ayant certainement obéi, et ils écrivirent au Psaume 84. 10 : « J’aimerais mieux me tenir sur le seuil dans la maison de mon Dieu, que de demeurer dans les tentes de la méchanceté ». La promptitude à obéir est nécessaire pour le salut.
« Aujourd’hui, si vous entendez sa voix, n’endurcissez pas vos cœurs » (Ps. 95. 7 à 11 ; Héb. 3. 7 à 11). Séparons-nous du monde (2 Cor. 6. 17) et de tout mal ecclésiastique et doctrinal (2 Tim. 2. 19). Dégoûté de la manne (Nomb. 21. 5), le peuple, mordu par des serpents qui le font mourir, devait regarder au serpent d’airain fait par Moïse pour être sauvé : l’œuvre de Satan dans le cœur tend à nous dégoûter de la Parole : très vite, regardons au Seigneur crucifié.
L’amour de Moïse pour le peuple reste constant, et il parle à Dieu en sa faveur : on en a deux autres exemples en Nombres 27, pour les filles de Tselophkhad, et pour demander un homme à Dieu afin de le remplacer à sa mort (v. 16). Comme Moïse, intercédons pour nos frères.
En Genèse 18, l’intercession d’Abraham pour Sodome s’arrête à « dix justes ». Moïse va plus loin : « un seul homme péchera » (v. 22). Moïse a été justifié devant le peuple, en annonçant le châtiment des méchants (v. 31 à 33) sur lesquels la Parole de Dieu n’avait plus d’effet : prophète de l’Éternel, sa parole se réalise, contrairement à Deutéronome 18. 22. Son discernement le pousse à ne pas intercéder à contretemps : jusque-là, son intercession suspendait la colère de Dieu ; mais aux v. 46 à 48, il comprend qu’il faut faire propitiation en offrant l’encens à Dieu, et « la plaie s’arrêta ». Dieu châtie selon ce que chacun mérite (Éz. 18. 5 à 22).
« Seulement, craignez l’Éternel, et servez-le en vérité, de tout votre cœur » (1 Sam. 12. 24). C’est notre responsabilité. Dathan et Abiram et tous les leurs se tenant à l’entrée de leurs tentes, affirment encore leur rébellion. En Exode 33. 8, chacun regardait Moïse depuis l’entrée de sa tente lorsqu’il allait vers la « tente d’assignation » : ce n’était pas le même état d’esprit. La révolte religieuse de Coré et celle, politique, de Dathan et Abiram, s’abîment dans le terrible jugement de Dieu, Son « œuvre inaccoutumée ». Ils descendent « vivants au shéol », et cela est rappelé au Psaume 106.
Dans l’avenir, « la bête et le faux prophète » seront « jetés vifs dans l’étang de feu » (Apoc. 19. 19 et 20). Pensons aussi à Satan précipité au shéol (És. 14. 8 et 9). « C’est une chose terrible que de tomber entre les mains du Dieu vivant » (Héb. 10. 31).
Craignons de déplaire à Dieu, mais reposons-nous dans Son amour.
Si les deux cent cinquante hommes qui ont présenté l’encens sont morts, les encensoirs, eux, sont sanctifiés pour avoir « été présentés devant l’Éternel » (v. 38). Éléazar doit les relever du milieu de l’incendie – du milieu du jugement – et en répandre, au loin, le feu étranger (v. 37). Éléazar, prince des princes, établi pour surveiller tout ce qui concernait les lieux saints (Nomb. 3. 32 ; 4. 16), est un beau type de Christ « chef sur toutes choses à l’assemblée » (Éph. 1. 22).
En Lévitique 10, Nadab et Abihu présentèrent un feu étranger et moururent ; Aaron leur père, Éléazar et Ithamar, dans cette situation malheureuse, ne purent manger le sacrifice pour le péché (v. 19). C’est encore Éléazar qui devait s’occuper de la « génisse rousse » (ch. 19). Puis les encensoirs ont été aplatis et plaqués sur les parois de l’autel, « en mémorial » et pour avertissement (v. 40).
Au paralytique guéri, le Seigneur enjoint de prendre son petit lit, et non de l’abandonner (Luc 5. 24 et 25) : souvenons-nous de la grâce dont nous sommes les objets. Il est précieux de présenter la louange à Dieu, mais dans l’humilité et la reconnaissance. Dieu « entend » aussi nos murmures (Deut. 1. 34), et peut ôter nos bénédictions et les donner à d’autres (v. 39).
Pour leur obéissance, Josué et Caleb entrèrent dans le pays de Canaan ; mais on y trouve aussi Éléazar (Jos. 14. 1).
Moïse avait dit : « … L’Éternel fera connaître qui est à lui, et qui est saint » (v. 5), et Dieu a montré solennellement que, seul Aaron pouvait présenter l’encens devant Lui (Lév. 16. 12). Lui seul fera propitiation pour le peuple en prenant du feu sur l’autel et en présentant l’encens devant Dieu (v. 46 à 48), et la plaie s’arrêta. L’autel d’airain parle de la justice divine exigeant le jugement des péchés sur la victime de substitution. La cuve d’airain montre la nécessité pour les sacrificateurs de se purifier pour s’approcher de l’autel du jugement ; elle était faite « avec les miroirs des femmes qui s’attroupaient devant la tente d’assignation » (Ex. 38. 8).
Lorsque nous nous approchons de Dieu, prenons garde à la coquetterie et à l’orgueil. Pensons aussi à l’orgueil des « filles de Sion » (És. 3. 16). Les encensoirs étaient aussi d’airain : l’encens qu’on y brûlait préfigurait les prières des saints, indispensables, dans l’imminence du jugement (Apoc. 8. 3 et 4). Si, en Exode 33. 4 à 6, le peuple s’était dépouillé de ses ornements devant la colère de Dieu, aucune repentance ne se manifeste ici (v. 41), mais plutôt la chair qui ne peut se soumettre (Rom. 8. 7), excitée par l’influence des chefs rebelles. « Un peu de levain fait lever la pâte tout entière » (1 Cor. 5. 6). L’intercession précédente de Moïse et d’Aaron n’a pas servi de leçon au peuple et il porte contre eux, une accusation qui va déchaîner la colère de Dieu, que seul, l’encens de la propitiation présenté par le seul souverain sacrificateur arrêtera.
Le Seigneur Jésus, notre grand Souverain Sacrificateur peut seul présenter une intercession parfaite à Dieu, en notre faveur (Héb. 5. 5 et 6).
La sacrificature d’Aaron, que cette assemblée de méchants avait rejeté, va sauver le peuple de la destruction, quand Aaron « se tint entre les morts et les vivants » (v. 48). Il est une pâle figure de notre grand Souverain Sacrificateur Jésus Christ, qui seul peut ôter les péchés (Héb. 10. 10 et 14), par la rédemption (Rom. 3. 24), alors qu’Aaron ne pouvait que les « couvrir » afin de rendre Dieu propice : l’épître aux Hébreux donne les contrastes plutôt que les similitudes, entre la sacrificature dans l’Ancien Testament et la sacrificature du Seigneur. L’encens qu’Aaron présente à Dieu représente les perfections de Christ.
Dans le désert, l’autorité de Dieu et Sa puissance se manifestent par Moïse, et ne peuvent qu’ordonner la loi, ou détruire le peuple rebelle ; il faut le discernement de Moïse (v. 46) et l’empressement d’Aaron manifestant la grâce divine, pour sauver le peuple : seule la grâce nous sauve du jugement de Dieu, par l’office de sacrificateur et d’avocat du Seigneur (1 Jean 2. 1 et 2).
En Exode 14. 19 et 20, Dieu protégea les Hébreux, en se tenant entre le peuple et les Égyptiens. Ici, le gouvernement de Dieu fait 14 700 tués ; mais la grâce « se tient entre les morts et les vivants ».
Si le Seigneur, à la croix, nous a soustraits à la condamnation, il n’en exerce pas moins un jugement gouvernemental dans l’Assemblée (1 Pier. 4. 17 ; Apoc. 2 et 3).
En 2 Samuel 24, David intercède pour le peuple, et la grâce de Dieu arrête la plaie. C’est toujours la même pensée de la grâce obtenue par la souveraine sacrificature de Christ, aujourd’hui, selon la ressemblance d’Aaron, car nous péchons encore, mais bientôt, dans le ciel, selon la ressemblance de Melchisédec. En Hébreux 4. 15, le Seigneur exerce la miséricorde pour nos infirmités, et non pour nos manquements ; dans notre chapitre, il s’agissait d’un péché positif appelant le gouvernement divin avant la grâce.
Aaron n’est jamais présenté comme avocat selon Jean 14. 16 (note a) ; 1 Jean 2. 1, présente le rôle d’avocat du Seigneur, d’une portée plus large. Aaron ne pouvait atteindre à cette fonction devant Dieu : seul, le Seigneur est à la fois souverain sacrificateur et avocat.
Ch. 17
Au ch. 17, Dieu confirme Aaron dans sa sacrificature, en faisant bourgeonner sa seule verge, au milieu de celles des autres chefs. C’est la grâce, et ce miracle, significatif de la résurrection de Christ, se produit dans la tente d’assignation : de ce bois mort, Dieu produit la vie qui va donner des fruits : nous sommes les fruits d’un Christ mort et ressuscité. Elle sera placée dans l’arche (v. 10) avec la jarre de manne (Ex. 16. 33 et 34 ; Héb. 8. 9). Dans le pays, on ne retrouve pas ces deux ressources pour le désert (1 Rois 8. 9).
L’Éternel dit, v. 5 : « Je ferai cesser les murmures » et au v. 10 : « Tu feras cesser ». La verge de Moïse représentait la puissance et l’autorité : si elle avait été employée pour faire cesser les murmures du peuple, elle l’aurait détruit. On ne voit pas de repentance, mais la crainte aux v. 12 et 13, et une nouvelle grâce se déploie au ch. 18.
Si les sacrificateurs étaient alors des hommes « choisis », maintenant, tous, sacrificateurs de Dieu, « approchons-nous » (Héb. 10. 22) après avoir préparé nos cœurs pour Sa présence.
Ch. 18
Le ch. 18 répond aux craintes de la fin du ch. 17. 11 et nous renseigne sur les fonctions des sacrificateurs et des lévites : la sacrificature et le service des lévites (v. 2 à 7) ; les offrandes appartenant à Aaron et ses fils (v. 8 à 10) ; celles appartenant à toute la famille d’Aaron (v. 11 à 19) ; la dîme (v. 20 à 24) ; enfin, la dîme de la dîme (v. 25 à 32).
En Exode 40, le tabernacle dressé est oint, de même qu’Aaron et ses fils. Pourtant, ici, l’Éternel met sur eux « l’iniquité du sanctuaire et de la sacrificature » (v. 1) : les sacrificateurs, entachés de faiblesse, devaient offrir des sacrifices pour eux-mêmes (Héb. 7. 27). De plus, Nadab et Abihu offrant l’encens avec un feu étranger, avaient profané le tabernacle (Lév. 10). Les sacrificateurs et leurs familles portaient ces iniquités.
Confessons comme nôtre, l’iniquité de toute l’Église. Si les sacrificateurs portaient l’iniquité « des choses saintes », Christ, Souverain Sacrificateur, purifie nos saintes offrandes. Purifions-nous pour nous approcher de Dieu. Les lévites (nom qui signifie attachement en Genèse 29. 34), étaient adjoints à Aaron (Nomb. 3. 9) et le servaient, tandis que lui-même et ses fils servaient Dieu. Dieu attache beaucoup d’importance à ces services et nous sommes adjoints au Seigneur pour Le servir et servir nos frères ; entièrement donnés à Lui, c’est à Lui que nous rendons compte de notre service.
Sans la sacrificature établie de Dieu « afin qu’il n’y ait plus de colère contre les fils d’Israël », tous auraient péri ; c’était un don de l’Éternel. L’homme naturel ne peut s’approcher de Dieu. Au Sinaï, Dieu défendait au peuple de toucher la montagne où Il se tenait. Le Dieu de grâce reste saint, et Il a tout fait pour que nous nous approchions de Lui : « Ayant donc, frères, une pleine liberté pour entrer dans les lieux saints… approchons-nous avec un cœur vrai » (Héb. 10. 19 et 22). Dieu nous donne de Le servir, et « nous sommes des serviteurs inutiles » (Luc 17. 10). Le service des lieux saints et celui de l’autel revenaient aux sacrificateurs (v. 5).
De même, à nous reviennent les soins de l’assemblée et l’adoration – l’autel – où nous sommes occupés du Seigneur et de Son œuvre. Aaron et ses fils, toujours associés ici, figurent Christ, souverain sacrificateur et les croyants sacrificateurs, mais aussi Sa famille : « nous sommes sa maison » (Héb. 3. 6).
Les v. 8 à 10, mentionnent les offrandes non consumées, données à Aaron, ses fils et tout mâle de sa famille : offrande de gâteau – sacrifices pour le péché et pour le délit. Puis, les offrandes élevées, tournoyées, le meilleur de l’huile, du moût, du froment, ainsi que les premiers fruits, appartenaient à toute la famille d’Aaron, moyennant la pureté (v. 13). Seuls, les sacrificateurs mangeaient les sacrifices pour le péché et pour le délit : il faut un bon degré spirituel pour s’approprier le péché d’autrui sans le juger.
Tout ce qui « ouvrait la matrice » appartenait à l’Éternel, mais il fallait « racheter » le premier-né de l’homme, mis au rang des bêtes impures (v. 15). Les prémices dont chacun pouvait se nourrir, figuraient Christ, notre nourriture spirituelle, prise dans le jugement de nous-mêmes.
Les premiers-nés des bêtes impures étaient rachetées par des bêtes pures : vaches, brebis ou chèvres « qui ruminent, ont le pied fendu et l’ongle complètement divisé » (Lév. 11. 2 et 3). Lisons et méditons la Parole pour nous-mêmes, et restons séparés du monde. Ces v. 15 à 19 détaillent davantage le commandement d’Exode 13. 1 et 2 où l’Éternel demande pour Lui-même « tout premier-né », hommes et bêtes, rappelant ainsi les premiers-nés mis à mort en Égypte (v. 15 ; Ex. 34. 19) – et l’Israélite ne devait pas paraître à vide devant l’Éternel. Ceux qui devaient être rachetés par de l’argent étaient estimés selon le « sicle du sanctuaire » (Nomb. 3. 46 et 47). Ces premiers-nés des bêtes pures appartenaient à l’Éternel : leur sang était versé sur l’autel ; leur graisse y était brûlée et la chair était pour Aaron et sa famille (v. 11 et 19).
Dans l’holocauste, le sacrifice de prospérités et le sacrifice pour le péché, la graisse – représentant l’excellence des affections de Christ pour l’Éternel – Lui était offerte. Dans nos louanges, exaltons tout l’amour du Seigneur pour Son Dieu. L’alliance de sel (v. 19 ; Lév. 2. 13), préservait en permanence contre la corruption, et parle de la pérennité de la séparation du croyant vis à vis du monde.
En 2 Chroniques 13. 5, le royaume intransmissible du vrai David est assuré par une « alliance de sel ». La sainteté de Christ est comme ce sel rehaussant le « goût » de son sacrifice, pour Dieu. Le sel devait être présenté sur les sacrifices, en opposition avec le levain qui n’y avait pas sa place. Dans les sacrifices de prospérités, Aaron et ses fils seuls, mangeaient l’épaule élevée et la poitrine tournoyée – l’énergie et les affections du Seigneur (Lév. 7. 30 à 34) ; mais ici, Aaron, ses fils et ses filles en mangeaient, étant purs. Ils devaient être mangés le jour-même ou le lendemain (Lév. 7. 15), et s’il était mangé le troisième jour, le sacrifice n’était pas agréé (v. 18).
Étant tous sacrificateurs, nous avons cette responsabilité d’être exercés et de nous purifier pour prendre la cène (1 Cor. 11. 28), mais c’est aussi notre privilège, et nous sommes tous et toutes des adorateurs.
La fin du v. 19 engage notre responsabilité de parents envers nos enfants : conduisons-les vers la sainteté, afin qu’à leur tour, ils désirent honorer le Seigneur à Sa table.
Dieu était la « part et l’héritage » d’Aaron, de ses fils et des lévites (v. 20 ; Deut. 10. 8 et 9 ; Jos. 13. 33) : ils ne recevraient, une fois entrés dans le pays, que des villes et leurs banlieues (Nomb. 35. 1 à 3) ; aussi l’Éternel leur avait attribué les dîmes des fils d’Israël pour leur subsistance, et ils devaient servir l’Éternel, présenter la Parole au peuple, et donner « la dîme de la dîme » pour Aaron et ses fils. Les dîmes étaient une « offrande élevée » à l’Éternel (v. 24). Nos dons sont offerts à Dieu, mais profitent à Ses serviteurs. Le Seigneur est notre part : « héritiers de Dieu et cohéritiers de Christ » (Rom. 8. 17).
Le v. 22 fait référence aux nombreux morts parmi le peuple, à la suite de la rébellion de Coré ayant voulu s’emparer de la sacrificature. Les lévites seuls devaient s’approcher de la tente d’assignation.
Au sujet des dîmes, nous ne sommes plus sous la loi, mais le Nouveau Testament nous enseigne : en Luc 21. 1 à 4, la veuve a donné de sa pénurie tandis que d’autres donnaient de leur superflu ; Dieu regarde au cœur. 1 Corinthiens 16. 1 et 2 nous enseigne sur les collectes : donnons suivant ce que nous avons « prospéré ». En Hébreux 13. 15 et 16, les dons sont liés à la louange.
L’offrande des lévites était faite à l’Éternel (v. 26, 28 et 29), et ils offraient « le meilleur (v. 29, 30 et 32) de l’huile, du moût et du froment » (v. 12), ainsi que des bêtes pures (v. 15). En Malachie, Dieu reproche aux Israélites d’offrir des bêtes boiteuses. N’oublions pas que c’est à Dieu que vont nos offrandes. En Israël, personne n’était exempté de la dîme, mais aussi, nul ne devait être dans l’indigence selon la bonté de Dieu. Ils ne devaient pas profaner ces choses saintes de l’Éternel, en omettant de donner « la dîme de la dîme » (v. 32).
Nous devons tous participer aux collectes et donner à ceux d’entre nous qui seraient dans le besoin (2 Cor. 8. 7 à 15), prenant exemple sur les Macédoniens, pauvres mais généreux (v. 2). N’oublions pas les serviteurs de Dieu qui n’ont d’autres ressources que les dons des assemblées ; eux-mêmes doivent participer aux collectes : donner au Seigneur, le vrai Aaron, et être soigneux quant à l’utilisation des dons reçus, comme des « administrateurs fidèles » (1 Cor. 4. 1 et 2). Si nous sommes fidèles dans les petites choses, Dieu nous confiera les vraies richesses (Luc 16. 1 à 13).
Les choses saintes sont sanctifiées parce qu’elles appartiennent à Dieu. Prenons garde de ne pas agir comme les fils d’Éli en 1 Samuel 2. 15 à 17.
Quant aux lévites, ils devaient offrir « l’offrande élevée de l’Éternel, de tout le meilleur, la partie sanctifiée », et cela leur était compté « comme le produit de l’aire et de la cuve » (v. 27 et 30), et le reste était mangé librement par toute la famille.
Lors du réveil qui eut lieu en Néhémie, les Juifs ont eu à cœur de revenir à ces commandements de l’Éternel (Néh. 10. 37 à 39). Dieu dit : « la dîme que je vous ai donnée » (v. 26). Cela nous montre que tout ce que nous avons, nous le tenons de Dieu et que cela Lui appartient (Ag. 2. 8). « Ce que tu nous a donné, nous te le rendons ». Gardons-nous de frustrer Dieu comme le faisaient les Juifs en Malachie, ni même « d’offrir des sacrifices qui ne coûteraient rien » (2 Sam. 24. 24). La dîme devait être apportée chaque année (Néh. 10. 35), sauf l’année sabbatique où ils ne devaient rien semer ni récolter (Lév. 25). Malachie 3. 8 à 10 montre qu’il y avait eu des négligences frustrant l’Éternel.
Le v. 32 est solennel : si un Lévite n’apportait pas la dîme, il mourait. Ces dîmes ayant été données à Dieu étaient sanctifiées : les lévites devaient être purs pour en manger (Lév. 22. 1 à 3), et nul autre qu’eux, ainsi qu’Aaron et ses fils, n’avait le droit d’en manger, même par erreur : sinon, il devait faire réparation (Lév. 22. 14 à 16).
Étant tous sacrificateurs et lévites, apportons le meilleur de ce que Dieu nous donne ; c’est-à-dire, servons Dieu avant de nous servir nous-mêmes.
Ch. 19
L’Éternel avait commandé de mettre hors du camp quiconque serait impur pour un mort (Nomb. 5. 1 à 3) ; mais à cause des rébellions du peuple, les Israélites, durant les trente-huit ans d’errance, devaient connaître de nombreux morts chaque jour (Nomb. 14. 22 et 23) ; le Dieu de grâce donne, au ch. 19, une ressource pour le désert : une génisse sans tare (défaut caché), sans défaut visible, qui n’ait point porté le joug, et elle devait être rousse (couleur du sang) : nulle part ailleurs il n’est fait mention de la couleur des animaux offerts ; en Deutéronome 21. 3, une génisse était bien requise, mais de couleur indifférente.
Ces caractères préfigurent le sacrifice sanglant de Christ (Héb. 9. 13), « l’agneau sans défaut et sans tache » (1 Pier. 1. 19), car il était pétri et oint du Saint-Esprit, n’ayant jamais porté le joug du péché : le Seigneur disait en Jean 8. 46 : « Qui d’entre vous me convainc de péché ? » Le seul joug que le Seigneur ait porté est celui de l’obéissance (Mat. 11. 29).
La génisse était égorgée et brûlée tout entière (v. 5), après qu’Éléazar ait fait « aspersion de son sang, sept fois, droit devant la tente d’assignation » (v. 4), rappelant ainsi, à l’Éternel, que le sang de la propitiation avait été versé à la pâque, en Égypte : cette eau de purification était donnée pour rétablir la communion interrompue par le contact avec la mort.
Si un croyant a péché, sa relation avec Dieu reste la même, mais il doit confesser son péché (1 Jean 1. 6 et 9) pensant aux souffrances de Christ pour son péché : les cendres de la génisse rousse et l’eau vive (v. 17), anticipent le souvenir des souffrances du Seigneur, appliqué au cœur du croyant ayant péché, par la Parole et le Saint Esprit, car nous sommes à l’abri du sang de Jésus Christ versé une fois pour toutes, mais nous devons purifier notre marche (Jean 13. 10). Tous les sacrifices du Lévitique préfigurent l’offrande du Seigneur.
La génisse était égorgée « hors du camp » comme le Seigneur devait souffrir « hors de la porte » (Héb. 13. 12). Le Dieu de grâce pardonne en vertu d’un sacrifice mais il ne peut passer à la légère sur le péché : si un Israélite ne se purifiait pas, il mourait (v. 20), ayant souillé « le tabernacle de l’Éternel ». Si nous ne confessons pas nos péchés, il s’ensuivra un état de mort spirituelle.
Tout contact avec le péché souille : même ceux qui étaient appelés à préparer les cendres de la génisse ou à l’appliquer à l’homme souillé, devaient eux-mêmes se purifier, en lavant simplement leur chair et leurs vêtements (v. 7, 8 et 10). Déjà en Lévitique 16. 4, Aaron, après la mort de ses fils Nadab et Abihu, devait « laver sa chair dans l’eau ». Galates 6. 1, nous met en garde contre notre propre faiblesse, si nous devons nous occuper du péché d’un frère ou d’une sœur. La génisse était amenée à Éléazar ; on l’égorgeait et on la brûlait devant lui (v. 3) : type de Christ, il ne s’occupait pas de ce qui figurait le propre sacrifice du Seigneur ; on faisait aspersion de son sang « droit devant la tente d’assignation », donc, à l’extérieur, contrairement à Lévitique 4. 6, où le sang était porté dans le lieu saint.
Le cèdre, l’hysope et l’écarlate typifient respectivement : la grandeur de l’homme ; ce qu’il y a de petit, de méprisable en lui, et la splendeur humaine : tout devait être brûlé.
Le sacrificateur jetait au feu où brûlait la génisse rousse, tout ce en quoi l’homme se grandit à ses propres yeux (v. 6) : soit des choses de grande apparence ; soit des choses semblant humbles ou méprisables (Col. 2. 20 à 23) ; soit encore ce qui donne à l’homme une allure royale. Tout ce qui rappelle l’homme naturel doit être jugé.
Nous avons notre gloire en la croix de notre Seigneur (Gal. 6. 14). C’est par dérision que l’on a mis un manteau d’écarlate sur le Seigneur (Mat. 27. 28 et 29). Le ch. 4 des Lamentations de Jérémie, v. 5, montre que l’écarlate symbolise la gloire royale de l’homme (Apoc. 17. 4). Une pensée similaire est présentée en 1 Rois 5. 6, 9 et 10 ; ch. 6. 14 à 22 : là, les cèdres étaient coupés, dépouillés de leurs branches, acheminés par mer (la mort), avant qu’on en revête les murs du temple, et enfin être recouverts d’or pur.
Le sacrifice de la génisse rousse servait à purifier ceux qui avaient eu un contact, même involontaire, avec la mort. Si le sang de Jésus Christ a coulé une fois pour toutes, purifions-nous à chaque souillure, en nous souvenant de Ses souffrances. Pour s’occuper de la préparation des cendres de la génisse rousse et appliquer l’eau de purification à un homme impur, on avait recours à un homme pur (v. 9 et 18) ; mais cet homme-là devait à son tour se purifier (v. 7, 8, 10 et 21). Il faut que nous soyons en bon état spirituel, si nous devons nous occuper du péché d’un frère, et ensuite, nous purifier nous-mêmes de ce contact souillant. Dans ce sacrifice représentant celui du Seigneur, nous voyons la sainteté de Dieu, mais aussi la grâce qui donne les ressources. Il semble qu’il n’y ait eu qu’une seule génisse rousse sacrifiée et que ses cendres aient été suffisantes pour tout le désert. Christ est mort une fois pour toutes et Son sacrifice répond aux exigences de la sainteté divine (Héb. 9. 11 à 14).
Un mort dans la tente (la famille), souillait tous ceux qui s’y trouvaient, ainsi que tous les objets (v. 14 et 15) ; les vases découverts sont les enfants, les croyants faibles ou les nouveaux convertis : tous devaient être purifiés. C’est dans nos maisons que notre chair se manifeste le plus souvent, et nous souillons toute la famille.
Puis un homme pouvait se souiller dans les champs (l’activité extérieure) (v. 16) : l’homme tué par l’épée parle de la violence du monde ; le mort, de sa corruption ; l’ossement, d’un péché habituel auquel on ne prend plus garde ; le sépulcre, du côté séduisant du monde qui « gît tout entier dans le méchant » (1 Jean 5. 19). Le nazaréen, souillé par un mort, se rasait la tête le septième jour (Nomb. 6. 9). Ici, la purification s’opérait le troisième et le septième jour. Confessons nos péchés dans l’amertume d’avoir fait souffrir le Seigneur, puis approfondissons la confession en examinant notre état (Ps. 51. 1 à 5) ; enfin, le cœur soulagé, rendons grâce de ce que le Seigneur les a expiés. Ces passages parlent de souillures involontaires, plutôt que de péchés positifs.
En ce qui concerne le contact avec des ossements d’homme, 2 Rois 13. 21 présente un cas différent : là, le mort jeté à la hâte sur les os d’Élisée et qui reprend vie, symbolise Christ mort donnant la vie à ceux qui croient en Lui. Conscients de cette grâce, gardons-nous de la souillure du monde.
Tout homme pur (v. 9 et 18), n’ayant pas attristé l’Esprit de Dieu, pouvait purifier l’homme impur avec de l’hysope, c’est-à-dire, avec humilité, comme le Seigneur, en Jean 13, s’est ceint d’un linge comme un esclave, pour laver les pieds de Ses disciples : si nous devons nous occuper du péché d’un autre, c’est en restant petits à nos propres yeux, car c’est un service d’amour, et il y a danger de tomber soi-même (Gal. 6. 1 ; 1 Cor. 10. 12) ; redresser, réparer, rendre accompli (1 Pier. 5. 10), sont des expressions montrant le travail de Dieu dans les cœurs.
Job, en son temps, avec une conscience délicate, purifiait ses fils de peur qu’ils aient péché (Job 1. 4 et 5).
Le sacrificateur faisait aspersion du sang de la génisse rousse, sept fois, devant la tente d’assignation (v. 4), et les cendres représentent le souvenir de la mort de la victime, car le sacrifice du Seigneur ne peut être répété. La purification s’appliquait à la personne souillée ainsi qu’aux objets dans la tente, car tout ce que l’homme impur touchait était impur (Lév. 15. 2 à 12), montrant toute la gravité du péché dans le cercle de la famille. L’homme pur, ensuite, devait se laver lui-même, car ce n’est jamais impunément que l’on s’occupe du péché (Jude 22). L’aspersion du troisième et du septième jour prouve que la communion est plus vite rompue que rétablie, et Dieu veut que nous prenions le temps de penser aux souffrances du Seigneur durant les trois heures de l’expiation ; aussi, fuyons l’ambiance délétère du monde.
En Nombres 16. 49, il y eut 14 700 morts dans l’affaire de Coré, mais l’ordonnance de la génisse rousse, pour la purification des contacts avec la mort, n’est donnée qu’au ch. 19. Entre ces deux chapitres, la grâce de Dieu est intervenue avec la verge d’Aaron qui a fleuri au ch. 17. La mort est le salaire du péché (Rom. 6. 23), et le péché est partout dans le monde : nous avons constamment à nous purifier, même de souillures contractées involontairement, ou inconsciemment. Job demandait à Dieu : « Ce que je ne vois pas, montre-le moi » (Job 34. 32 ; Ps. 139. 23).
Si nous sommes tristes, parfois, demandons-nous où en est notre communion avec Dieu, et ne goûtons pas de repos jusqu’à ce qu’elle soit rétablie. En Nombres 31. 19 et 20, ceux qui avait tué un ennemi devaient se purifier, mais même leurs captifs devaient être purifiés ; et « après cela », ils entraient dans le camp. La grâce de Dieu voulait déjà s’étendre aux Gentils (Nomb. 31. 19 ; Ex. 12. 19).
Séparons-nous du mal. En Nombres 19. 20, l’homme impur qui ne se purifiait pas rendait impur le sanctuaire de l’Éternel, et nous sommes le temple de Dieu (1 Cor. 3. 16 ; 6. 19). En Exode 12. 15 à 20, le levain – type du péché envahissant – devait être absolument absent des maisons des Israélites et des étrangers vivant parmi eux, durant les jours des pains sans levain, la Pâque.
Usons des ressources que donne le Seigneur, par Sa Parole et l’Esprit-Saint, afin que nous soyons gardés de la souillure, et soyons attentifs à nous en purifier. Ne laissons pas le monde entrer dans nos maisons : pensons spécialement « aux vases découverts », les enfants, les faibles en foi, les mal affermis et les nouveaux convertis, que les mauvais exemples peuvent renverser. Nos foyers doivent être des « havres de paix ».
Ch. 20
Le peuple arrive à la fin des trente-huit ans, période qui commence au ch. 14. 32, et l’Éternel leur dit de partir de là (Deut. 1. 6). Peu de détails sont donnés pour ces années d’errance autour de la montagne du désert de Kadès.
Les ch. 20 à 36 relatent la reprise de la marche pour la dernière partie du voyage ; c’est la quarantième année après la sortie d’Égypte (Nomb. 33. 37 et 38). Toute la génération sortie d’Égypte est tombée dans le désert. Marie, qui avait pourtant chanté le cantique de la délivrance (Ex. 15), meurt au désert (v. 1) ; Aaron mourra quatre mois après elle (v. 22 à 28), à la montagne de Hor ; puis Moïse, sur le mont Nébo (Deut. 34). Aucun des trois n’est entré dans le pays de la promesse, à cause de leurs rébellions – Marie contre Moïse (ch. 12), et Moïse et Aaron contre Dieu (v. 24 ; Ps. 106. 32 et 33). Pourtant, en Michée 6. 3 et 4, ces trois serviteurs sont associés : Marie, comme prophétesse (Ex. 15. 20), Aaron, comme grand sacrificateur, et Moïse qualifié de « roi en Jéshurun » (Deut. 33. 5), en fait, représentant Dieu.
Dieu prenait soin du peuple, au désert. La vie dans le désert manifeste à la fois le cœur rebelle de l’homme, et le cœur de Dieu plein de miséricorde, donnant des ressources pour le désert : la verge d’Aaron qui a fleuri et la génisse rousse.
Ézéchiel 20. 13 à 22, rappelle toutes les rébellions des pères et des fils après eux, montrant que le cœur de l’homme ne change jamais, malgré la grâce divine qui pourvoit à tout : la manne, l’eau du rocher, leurs sandales qui ne se sont pas usées etc… Il se peut que, nouveaux convertis, nous chantions de joie, comme Marie, puis que nous nous nous éloignions de Dieu et devenions tristes. Crions à Dieu, alors, comme David : « Rends-moi la joie de ton salut » (Ps. 51. 12). Le mauvais état de notre cœur nous éloigne du Seigneur (Héb. 3. 12 à 19 ; 4. 1).
Dans ce chapitre, comme en Exode 17, il n’y a pas d’eau, et cela provoque les mêmes contestations qu’en Exode 16. 2 et 3 – et les mêmes souhaits d’être morts. Rien n’est changé malgré la discipline et la grâce divines. Dieu permet des épreuves pour tester et fortifier notre foi, et nos circonstances sont dirigées par Dieu (Lam. 3. 37 à 40) : si nous contestons, c’est contre Lui (Ex. 17. 2 ; 1 Sam. 8. 5 à 7). Restons bien près du Seigneur.
Le peuple était retourné de cœur en Égypte (Act. 7. 39). Leurs griefs, en Nombres 20, pouvaient paraître légitimes : ils auraient aimé ensemencer la terre et en manger les fruits (v. 5). La longue expérience des soins de Dieu était oubliée. Fions-nous aux certitudes divines plutôt qu’aux « assurances » qu’offre le monde : véritable désert pour nos âmes, ne nous y installons pas. Abraham partit de son pays, « ne sachant où il allait » (Héb. 11. 8). Dieu est suffisant pour tout (Ps. 107. 35 à 38 ; És. 41. 17 à 20).
C’était le désir de Dieu qu’ils traversent le désert rapidement : « Il y a onze journées depuis Horeb… jusqu’à Kadès Barnéa » (Deut. 1. 2) ; mais leur incrédulité les rejeta au désert, trente-huit ans ! L’attitude de Moïse et Aaron est extérieurement convenable (v. 6), mais leur colère se manifestera contre le peuple et les poussera à désobéir à Dieu (v. 24). Craignons que notre attitude ne réponde pas à un vrai exercice de cœur.
L’attitude de Moïse appelle le gouvernement de Dieu sur lui, mais n’arrête pas Sa grâce envers Son peuple, malgré ses contestations répétées : l’eau coule en abondance du rocher. L’Éternel avait dit de prendre la verge d’Aaron qui avait fleuri et mûri des amandes (Nomb. 17. 8), manifestant la grâce de Dieu pour le peuple, et de « parler au rocher » ; mais Moïse, en colère, « frappa le rocher de sa verge, deux fois » (v. 11).
Dans une circonstance similaire, Moïse avait été appelé à frapper le rocher (Ex. 17. 6), car il s’agissait, typiquement, de Christ « frappé de Dieu » (És. 53. 4), mis à mort une fois pour toutes (Rom. 6. 10 ; Héb. 9. 25 à 28), pour nous communiquer la vie ; mais ensuite, il faut présenter nos requêtes au Seigneur avec foi (1 Tim. 2. 8 ; Jac. 1. 5 à 8). La discipline de Dieu sur Moïse était proportionnée à sa faute : on ne répète pas le sacrifice du Seigneur. Dieu voulait étancher la soif de Son peuple, mais aussi répondre à ses besoins spirituels (1 Cor. 10. 1 à 4). Christ est notre nourriture et notre breuvage spirituels.
L’attitude de Moïse et d’Aaron ne peut être approuvée de Dieu : Moïse, soucieux de son autorité, traite le peuple de « rebelles » – ce qui était vrai – alors que lui-même et Aaron étaient en train de se rebeller eux-mêmes contre le commandement de l’Éternel. Puis il dit : « Vous ferons-nous sortir de l’eau de ce rocher ? » Il s’attribue la puissance qui n’appartient qu’à Dieu, alors qu’il n’était qu’un médiateur. Sa patience est à bout, mais son attitude est d’autant plus grave que sa proximité avec Dieu était grande. Moïse, ayant à la main la verge d’Aaron, aurait dû comprendre la pensée de la grâce surabondante de Dieu pour Son peuple (v. 11), mais la colère a obscurci son intelligence habituelle des voies divines : sa responsabilité reste entière malgré la culpabilité du peuple (Ps. 106. 32).
Dans un sens, Moïse, conducteur du peuple, a agi « en gémissant » (Héb. 13. 17). Veillons à nos réactions, si un frère nous irrite,. « Vous ne m’avez pas cru, pour me sanctifier aux yeux d’Israël » (v. 12) : un moment, peut-être, Moïse et Aaron n’ont pas cru qu’il suffisait de « parler au rocher », alors que, dans l’Exode, il avait fallu le frapper.
Ne faisons pas comme Moïse qui avait « adapté à sa manière » la volonté de l’Éternel. « Ce qu’un homme sème, cela aussi il le moissonnera » (Gal. 6. 7). Moïse, à cause de sa désobéissance, n’introduira pas le peuple en Canaan, mais, dans sa grâce, Dieu lui montrera le pays. Le peuple met à la vue son « méchant cœur d’incrédulité », mais la volonté de Dieu est de bénir les Siens (Deut. 8. 15 et 16). La discipline de Dieu a été douloureuse pour Moïse (Deut. 3. 23 à 26), cependant il parle de Dieu comme il convient à un serviteur fidèle et humble (Deut. 31. 3 à 6 ; 32. 4).
Rappelons aussi que l’Éternel voulait être « sanctifié », peut-être, mis à part du peuple rebelle : certes, la grâce s’exerçait en sa faveur, mais Dieu ne jouissait d’aucune communion avec lui. La grâce de Dieu domine toute notre vie de croyant. Si nous avons péché, confessons soigneusement nos fautes, afin que le Seigneur ne soit pas obligé de se « mettre à part » de nous.
La tristesse empreint tout ce chapitre : les deuils ; les murmures ; la faute de Moïse ; enfin, le refus d’Édom de laisser passer le peuple, ajoute la lassitude morale à la fatigue physique, malgré le message humble de Moïse au roi d’Édom : il met la grâce de Dieu en avant (v. 6) et les bonnes intentions du peuple qui a bu des eaux du rocher, et veut obéir à l’Éternel en « achetant à prix d’argent » la nourriture et l’eau des puits (Deut. 2. 6). Le peuple se détourne devant le refus d’Édom, frère d’Israël : « Les ennemis d’un homme seront les gens de sa maison » (Mat. 10. 36) ; car Dieu ne permet pas de conflit entre eux (Deut. 23. 7) ; cependant, la haine d’Édom contre Israël a été perpétuelle, et à la fin, Dieu le détruira entièrement (Abdias 10 à 14, 18 ; Ps. 83. 2 à 11 ; Éz. 35. 1 à 15). Sachons nous laisser faire du tort (1 Cor. 6. 7), tant qu’il ne s’agit pas de la gloire de Dieu : « Que votre douceur soit connue de tous les hommes » (Phil. 4. 5).
Au ch. 21, Israël combattra les combats de Dieu contre des ennemis et vaincra. Dans nos circonstances, insistons sur les droits de Dieu et non sur les nôtres. Israël et Édom peuvent figurer l’opposition des deux natures (Gal. 5. 17) : le peuple, fatigué par sa longue errance, voudrait entrer en Canaan en traversant Édom – le chemin le plus court – mais Édom ne montre aucune pitié pour son frère, et s’oppose, en armes, à la traversée de son pays. L’ennemi nous guette dans les moments d’épreuve. Édom, c’est aussi l’image du monde profane et de son « prince » (1 Jean 5. 19), opposé aux peuple de Dieu.
Les champs, les vignes, l’eau des puits (v. 17), représentent les affaires de la vie, les joies mondaines et les sources profanes où la chair se désaltère. Comme le peuple, abstenons-nous de tout cela. Moïse a-t-il peut-être compris qu’il vaut mieux compter sur l’eau du rocher et sur la manne, breuvage et nourriture gratuits de la part de Dieu, plutôt que de payer les fournitures profanes du pays d’Édom (v. 17) ?
Que le Seigneur nous donne de passer dans ce monde ennemi, seulement « avec nos pieds » (v. 19), non avec nos cœurs (1 Cor. 7. 29 à 31), car, dépendants de Dieu, nous ne manquons de rien (Deut. 2. 7). « Courons droit au but » (v. 17 ; Phil. 3. 14), en marchant d’un même pas dans le « chemin battu », le chemin commun. Malachie 1. 3 dit : « J’ai aimé Jacob et j’ai haï Ésaü ». Toute la Parole nous montre la méchanceté de l’homme en Adam – même nom qu’Édom ; mais Dieu ne condamne jamais sans avoir d’abord aimé. Satan, en poussant Édom à attaquer Israël, cherchait à détruire la racine humaine du Messie ; plus tard, l’homme en Adam mettra à mort le Seigneur de gloire.
Dieu s’apitoie sur la fatigue du peuple : « Vous avez assez tourné autour de cette montagne » (Deut. 2. 3) ; souvent, Dieu nous prend en pitié quand II voit que nous ne marchons pas dans le droit chemin. Cependant, Il nous fait faire parfois un long détour qui évite des dangers. En traversant le pays d’Édom, Israël aurait peut-être déshonoré son Dieu, comme il l’a fait en traversant Moab, bien que Dieu l’ait livré entre ses mains, circonstances rappelées par Jephté (Jug. 11. 12 à 27).
Dieu parle à « Moïse et Aaron », comme chaque fois qu’il a une chose importante à leur dire ; cette fois-là, la chose est solennelle : « Aaron sera recueilli vers ses peuples » mais non « retranché ». Cependant, dans Sa grâce, Dieu les a conduits jusqu’à la montagne de Hor, frontière du pays (Nomb. 34. 7). Moïse, lui aussi, regardera le pays du sommet du mont Nébo ; l’un comme l’autre parvinrent jusqu’à la frontière avant de mourir : ils furent comme « endormis en Jésus », jouissant de la promesse de la résurrection.
Moïse voit avec tristesse partir son frère aîné, après Marie. Cette scène touchante montre pourtant la grâce divine : d’abord désobéissants à Dieu, à la fin ils se soumettent sans murmure : ils montent au sommet de la montagne dans la proximité de Dieu, pleinement restaurés. Élie le Thishbite, autre exemple d’un croyant restauré après une chute, invité à oindre Hazaël roi sur la Syrie, Jéhu roi sur Israël et Élisée prophète à sa place, comprenant sa faute, il rencontre d’abord Élisée, s’effaçant devant lui. Sur la montagne de Hor, Aaron, dépouillé des saints vêtements de la sacrificature, n’est plus qu’un homme sauvé par grâce, et Éléazar, son fils, les revêt à son tour, conformément à Exode 29. 29.
Les sacrificateurs se succédaient car la mort les empêchait de demeurer – contrairement à Christ, Souverain Sacrificateur pour l’éternité selon l’ordre de Melchisédec : sa sacrificature ne se transmet pas (Héb. 7. 21 à 25) et Il a la primauté sur toutes choses. Aaron pouvait avoir de l’indulgence à cause de ses propres infirmités (Héb. 5. 2), et le Seigneur exerce la sacrificature, pour le moment, selon la ressemblance d’Aaron, bien qu’il n’ait jamais eu affaire avec le péché pour Lui-même (Héb. 4. 14 et 15).
Le Seigneur nous a faits rois et sacrificateurs (Apoc. 1. 6) : notre sacrificature commencée ici-bas se poursuivra dans l’éternité. Le peuple a eu besoin de la sacrificature pour sa marche au désert et il va en avoir besoin pour combattre les ennemis. L’intercession continuelle du Seigneur nous est indispensable.
Le jugement de Dieu était solennel, car il s’appliquait aussi à Moïse, recueilli peu de temps après. Essayons de comprendre ce que Dieu veut nous dire lorsqu’il survient un évènement fâcheux à l’un d’entre nous, étant tous liés ensemble. Les sacrificateurs avaient ce noble privilège d’être la « bouche de Dieu », pour faire descendre la bénédiction divine sur le peuple (Nomb. 6. 22 à 27). La mort d’Aaron survint en la quarantième année après la sortie d’Égypte (Nomb. 33. 38).
Ch. 21
Au ch. 21, les Cananéens attaquent Israël et lui font des prisonniers ; Israël mis à l’épreuve, crie à Dieu qui lui donne une victoire complète : il détruit les villes des Cananéens jusqu’à Horma, lieu où Israël avait été vaincu au ch. 14. 45.
Nous ne sommes pas appelés à attaquer le monde, mais si le monde nous attaque, combattons par la prière : la victoire est au bout du chemin, car le Seigneur a « vaincu le monde » (Jean 16. 33).
Israël victorieux des Cananéens, Dieu les renvoie au désert pour contourner le pays d’Édom mais le peuple, lassé, se décourage et « parle contre Dieu et contre Moïse ». Éphésiens 6, nous exhorte à « tenir ferme après avoir tout surmonté », car l’Église aussi est parvenue à la « quarantième année » de son voyage. Ne péchons pas contre le Seigneur en perdant patience.
La manne, ce « pain des puissants » (Ps. 72. 24 et 75), à laquelle, au début, le peuple trouvait un goût de « gâteau au miel » (Ex. 16. 31), n’a plus, maintenant, aucun attrait pour lui. Quel « goût » a pour nous, le Seigneur Jésus, notre Pain spirituel ? Tenons-nous bien près de Lui afin que nous L’appréciions toujours plus. Il était faux de dire qu’il n’y avait ni pain ni eau dans le désert, car la manne et l’eau du rocher leur était donnés.
Ne méprisons pas la nourriture spirituelle dans l’assemblée, malgré la faiblesse, mais méditons la Parole de tout notre cœur (Jér. 15. 16 ; Jean 5). Car le Seigneur est notre véritable pain du ciel (Jean 6. 31 à 35). Ce qu’offre le monde nous éloigne du Seigneur, qui perd pour nous toute sa « saveur » ; les murmures alors suivent, et nous « tentons le Christ » (1 Cor. 10. 9). Le cas d’Élie en 1 Rois 19. 5 à 8, montre que la persévérance pour se nourrir et s’abreuver de Christ donne la force de poursuivre le chemin dans la communion avec Dieu.
Devant l’attitude du peuple, Dieu leur envoie des « serpents brûlants qui le mordaient » « et il mourut un grand peuple » (v. 6). Pourtant, Dieu avait la puissance de les conduire dans le désert sans être mordus par les serpents. Éphésiens 6. 16 parle des « dards enflammés du méchant ». Le serpent est une figure de Satan (Apoc. 20. 2). Dieu leur fait comprendre à qui ils obéissent quand ils murmurent, et il en est de même pour nous.
Le verset 7 montre la repentance du peuple et la réponse divine : Dieu ne retire pas les serpents, mais donne un remède efficace : Moïse devra faire un « serpent d’airain » que quiconque était mordu devait regarder pour être guéri (v. 8). Satan nous pousse à pécher, mais c’est nous qui péchons ; regardons alors vers Christ crucifié, vrai serpent d’airain (Jean 3. 14), et confessons notre péché. Le peuple pèche, Dieu envoie Son jugement.
Le peuple se repent sincèrement pour la première fois (v. 7), la grâce divine se déploie, comme, plus tard, dans le livre des Juges. Confesser son péché, c’est dire à Dieu ce que l’on a fait (v. 7 ; Ps. 51. 4), alors « le sang de Jésus Christ… nous purifie de tout péché » (1 Jean 1. 7), et non dire légèrement « nous avons péché » (ch. 14. 40 ; 1 Sam. 15. 24). Le Seigneur « a été fait péché pour nous » (2 Cor. 5. 21) et a réglé la question du péché (Rom. 8. 3) une fois pour toutes : le pardon est offert à quiconque se repent et croit en Lui (Jean 3. 16) ; mais aussi, la communion est rétablie avec Dieu pour les croyants. Si tous les hommes sont « mordus » par le grand serpent qu’est le diable, la grâce est offerte à tous mais beaucoup la méprisent et sont perdus. Dieu en appelle à la foi pour s’emparer de Ses dons (Éph. 2. 8). Par contre, les croyants ont « un avocat auprès du Père » (1 Jean 2. 1). Pensons aux souffrances du Seigneur, et nous aurons horreur du péché.
« Approchons-nous de Dieu, et il s’approchera de nous » (Jac. 4. 8).
Ces passages présentent les soins de la grâce de Dieu pour Son peuple : v. 1 à 20, la victoire, la restauration, des étapes enfin paisibles avant le rafraîchissement au puits de Beër ; enfin, une position élevée dans la communion avec Dieu, qui répond à tous les besoins des Siens (Phil. 4. 19). Si au ch. 33, Dieu a noté toutes les étapes du peuple au désert, dans ces passages, il n’en désigne que neuf.
Au ch. 9, avec la nuée conduisant Israël, la Parole montre la dépendance du peuple de Dieu, et la vigilance constante dont il devait faire preuve. Parvenu à la frontière, le peuple est stimulé par la victoire et la proximité du pays. Puis, le peuple restauré, Dieu les assemble au puits que les princes ont creusé avec Moïse. Jusque-là, Dieu les abreuvait au rocher frappé et auquel il fallait parler pour qu’il donne ses eaux ; maintenant, les nobles du peuple, enfin à leur place, avec effort, font jaillir l’eau. Alors, Israël chante pour la deuxième fois dans le désert. Au ch. 15 de l’Exode, c’était le cantique éclatant de la délivrance ; ici, c’est le cantique plus paisible, plus profond de la communion retrouvée avec Dieu.
Chantons nous aussi, des cantiques « de communion » à Dieu (Ps. 45 ; Jac. 5. 13). Des croyants doués de Dieu ont « creusé » la Parole et en ont fait jaillir beaucoup de rafraîchissement ; mais aujourd’hui en particulier, des « philistins » modernes bouchent ces « puits ». Comme Isaac autrefois, recreusons-les, chacun pour soi-même, et nos jeunes frères et sœurs pour leur compte (Jean 5. 39 ; 1 Thess. 5. 12 ; Act. 17. 11) : alors, « des fleuves d’eau vive couleront » de notre ventre (Jean 7. 38). Gardons ce qui nous a été confié (1 Tim. 6. 20). Le premier puits présenté dans la Parole (Gen. 16. 13), montre « le Dieu qui se révèle » à Agar ; c’est aussi là qu’Isaac rencontre Rebecca. C’est dans la Parole que Dieu se révèle à l’âme et que l’on rencontre le Sauveur.
Le « livre des guerres de l’Éternel » (v. 14 et 15), a sans doute existé, mais Dieu ne nous l’a pas conservé. Aux v. 27 à 31, Dieu montre que, si Israël ne devait pas faire la guerre à Moab, d’autres, les Amoréens, devaient s’en charger, et Israël, à son tour, détruisit les Amoréens dont Dieu avait endurci le cœur (Deut. 2. 30). Il ne devait pas faire la guerre, non plus, à Ésaü, et il passa outre (Deut. 2. 8).
Une circonstance heureuse nous est présentée au v. 11 : « Ils campèrent… dans le désert… vers le soleil levant » : l’orient symbolise le côté d’où viendra le Seigneur, « l’Orient d’en haut ». Enfin, aux confins du pays promis, « ils vinrent… à la vallée qui est dans les champs de Moab, au sommet du Pisga, qui se montre au-dessus de la surface du désert » (v. 19 et 20). Ce qu’ils voyaient depuis-là était bien propre à les séduire : le pays de Jhazer et le pays de Galaad, en deçà du Jourdain, riches en pâturages séduisirent les fils de Ruben et les fils de Gad, ainsi que la moitié de la tribu de Manassé (Nomb. 32), qui s’y installèrent, malgré la volonté de l’Éternel que tous entrent dans le pays promis.
– Recherchons les richesses célestes, et non les richesses du monde que recherchent souvent les chrétiens mondains.
En Deutéronome 2. 24 et 31, Dieu avait donné l’ordre à Moïse de prendre possession du pays de Moab que les Amoréens avaient pris auparavant (v. 27 à 30). Moïse avait envoyé le même message de paix qu’à Édom, mais si Israël avait dû se détourner d’Édom, il a dû combattre contre les Amoréens, qu’il a vaincus, car l’Éternel avait endurci le cœur de Sihon le roi des Amoréens (Deut. 2. 30).
Ne combattons pas contre nos frères, mais contre les puissances spirituelles de méchanceté qui sont dans les lieux célestes (Éph. 6. 12). Mais là encore, n’attaquons pas : ripostons par la prière et la Parole, dans la dépendance du Seigneur, pour triompher, car : « Pour autant que cela dépend de nous, vivons en paix avec tous les hommes » (Rom. 12. 18). La dépendance de Dieu nous conduira dans des circonstances extérieurement semblables.
Ces « combats de l’Éternel » – expression que l’on retrouve dans le ch. 18 de 1 Samuel, sont rappelés dans les Psaumes 135. 10 et 11 ; 136. 16 à 20, où la victoire est attribuée à Dieu seul. C’est dans ce pays de Moab conquis sur les Amoréens que Ruben s’établit. Dans ces paragraphes, la fidélité du peuple le fait voler de victoire en victoire : après Sihon l’Amoréen, c’est Og, roi de Basan qui est défait (v. 33 à 35). Og était de ces géants qui avaient fait tellement peur à Israël au ch. 13, 14. Ici, les géants sont toujours là, mais Israël combat avec foi et est encouragé par la Parole de Dieu (v. 34).
« Si Dieu est pour nous, qui sera contre nous ? » (Rom. 8. 31). Ces deux victoires totales provoquent « la frayeur » des peuples de Palestine (Jos. 2. 9 à 11). « Pas de ville qui fût trop haute pour nous » dira Moïse (Deut. 2. 36). Moïse, d’ailleurs, a participé à la conquête en deçà du Jourdain, puisqu’il en a lui-même écrit le récit (Deutéronome). C’est dans l’obéissance de la foi que nous sommes victorieux dans nos circonstances. C’est par cette même foi obéissante que Caleb, « aussi fort » à quatre-vingt-cinq ans qu’à quarante, conquerra la montagne de Hébron, dans le pays de Juda (Jos. 14. 6 à 15).
Par la foi, Élisée demande à Dieu d’ouvrir les yeux de son jeune homme, afin qu’il voie l’armée céleste qui les protégeait (2 Rois 6. 16 et 17). Du bon état du peuple montent la louange dans la joie (v. 18) et la force pour les combats. « La joie de l’Éternel est votre force » (Néh. 8. 10). « Réjouissez-vous toujours dans le Seigneur » (Phil. 4. 4). Plus tard, l’histoire d’Israël montrera sa désobéissance, et Osée rappelle que cela a été « pour sa destruction » (Osée 13. 9). Le peuple est au bord du Jourdain et progresse rapidement, et il campe en face de Jéricho (ch. 22. 1).
Cependant, du ch. 22 au ch. 36, quatorze chapitres se déroulent pendant cette période, durant laquelle Dieu bénira Son peuple (ch. 22 à 24). Des circonstances malheureuses vont se produire au ch. 25, où, après les premiers combats victorieux, ils se sont arrêtés et « habitaient en Sittim » (ch. 25. 1). Il en est résulté cette triste chute relatée au ch. 25, où Israël commettra la fornication et l’idolâtrie avec les filles de Moab (v. 1 à 3).
« Je fais une chose : … je cours droit au but pour le prix de l’appel céleste de Dieu dans le Christ Jésus » (Phil. 3. 14).
Ch. 22
L’ennemi n’ayant pu vaincre le peuple lors des combats contre Sihon et Og, cherche, maintenant, à le priver de la bénédiction de Dieu, en poussant Balak à rechercher sa malédiction (ch. 22 à 24). Satan se sert de Balaam, personnage mystérieux et cupide, un devin (Jos. 13. 22), pour tenter de maudire le peuple ; mais Dieu oblige Balaam à le bénir (Michée 6. 5).
Balaam, tout en ayant une certaine crainte de Dieu, allait à la rencontre des « enchantements » (ch. 23. 15) car son « chemin était pervers devant Dieu » (ch. 22. 32) ; mais il devra dire : « Il n’y a pas d’enchantement contre Jacob, ni de divination contre Israël » (Nomb. 23. 23). « Et Balaam vit qu’il était bon aux yeux de l’Éternel de bénir le peuple » (Nomb. 24. 1).
En Zacharie 3, l’ennemi fera des efforts pour ruiner la position de Joshua, ce « tison sauvé du feu » (v. 2). L’amour de Dieu pour Son peuple terrestre et céleste, se manifeste en vertu de l’œuvre de la croix. La frayeur de Moab était injustifiée, car l’Éternel avait commandé à Moïse de ne pas l’attaquer (Deut. 2. 9). Aussi, l’Éternel interdit aux Moabites et aux Ammonites d’entrer dans sa congrégation « car l’Éternel, ton Dieu, t’a aimé » (Deut. 23. 3 à 6).
Les ch. 22 à 25 montrent ce qu’est le peuple aux yeux de Dieu, et ce qu’il est dans sa nature même : poussé par Balaam, quoique béni de Dieu, il se livrera à la fornication avec les filles de Moab (ch. 25). Ces scènes des ch. 22 à 24, sont ignorées du peuple et, malgré son mauvais état, Dieu n’a vu aucun mal en Israël (ch. 23. 21). De même, l’Église, malgré ses iniquités, est vue parfaite en Christ. Enfin, la venue du Seigneur pour vaincre les ennemis est annoncée (ch. 24. 17 ; Ps. 45. 3 à 5).
Balaam n’était pas d’Israël et vivait en Mésopotamie, à six cents kilomètres de Canaan ; c’était un homme influent, et on va le chercher par deux fois, en lui offrant le salaire de la divination et en lui promettant des honneurs. Ignorant des conseils de Dieu envers Son peuple, il était prêt à le maudire, et l’Éternel cherche à toucher sa conscience : « Qui sont ces hommes que tu as chez toi ? » (ch. 22. 9).
La Parole nous met en garde contre « le chemin », « l’erreur » et « la doctrine de Balaam » (2 Pier. 2. 15 ; Jude 11 ; Apoc. 2. 14). L’amour de l’argent est « une racine de toutes sortes de maux » (1 Tim. 6. 5, 9 et 10). Ne mêlons pas la piété à l’argent. Balaam avait la « forme de la piété » (2 Tim. 3. 5), mais prenait le nom de l’Éternel en vain (ch. 22. 18) ; il était de ces devins que l’Éternel avait interdits à Israël (Deut. 18. 10 à 12), mais que l’on trouve en Actes 8. 9 à 11. Gardons-nous de ces choses sataniques, toujours actuelles. Nous avons la Parole de Dieu et la puissance du Seigneur pour marcher dans l’obéissance. La réponse de Dieu était claire (ch. 22. 12), mais Balaam et les seigneurs de Balak la déforment (v. 13 et 14). Veillons à cela pour nous-mêmes. L’Éternel n’avait rien de plus à dire à Balaam (v. 19), mais il l’oblige à ne dire que ce qu’il doit dire (v. 20 et 35), et il sera contraint de bénir selon la volonté de Dieu (ch. 23. 26). Dieu triomphe toujours des ennemis.
«Tout genou se ploiera des êtres célestes et terrestres et infernaux, et toute bouche confessera que Jésus Christ est Seigneur à la gloire de Dieu le Père » (Phil. 2. 9 à 11).
À l’argent promis s’ajoutent les honneurs (v. 17.). L’ennemi connaît nos cœurs : si une chose nous attire dans le monde, c’est que nous sommes en mauvais état spirituel, et il nous tentera par cette chose-là (Jac. 1. 14).
Au v. 12, Dieu avait dit : « Tu n’iras pas », mais Balaam espère que Dieu modifiera Sa pensée (v. 19). Plus tard, il sera contraint de reconnaître que Dieu ne revient pas sur Ses décisions (ch. 23. 19). Ne cherchons pas à justifier nos propres pensées par la Parole ou à « entraîner » Dieu dans notre chemin de propre volonté. Dieu peut, alors, nous laisser faire (Osée 4. 17), mais ce sera toujours à notre détriment. Balaam avait de belles paroles de piété apparente (v. 18), et il n’était pas un faux prophète, car ses prophéties se réaliseront, mais, cupide et pervers (v. 32), il projetait de dire autre chose que ce que Dieu lui avait commandé, c’est pourquoi Dieu l’arrête dans son chemin. En Osée 14. 8, le peuple restauré rejette ses idoles ; Balaam, lui, s’obstine et sera tué (Jos. 13. 22), après avoir réussi à faire tomber Israël (Nomb. 25).
Gardons-nous du péché de l’obstination : 1 Samuel 15. 23 dit : « L’obstination est comme une idolâtrie et des théraphim ». La perversité conduit toujours à la destruction. Satan s’oppose à notre marche avec Dieu, mais Dieu nous empêche souvent de faire notre volonté. Marchons humblement avec Dieu, afin d’obéir à sa pensée. Balaam représente l’état de la chrétienté professante qui recherche l’argent, les honneurs, l’alliance avec le monde, le chemin large, et le mélange des choses de Dieu avec l’idolâtrie.
Cependant, Dieu va se servir de Balaam pour bénir le peuple ; c’est pourquoi il lui permet de partir avec les seigneurs de Balak. L’ennemi cherche toujours à nous faire du mal, mais Dieu a la haute main sur toutes choses et se sert de tout « pour nous faire du bien à la fin » (Deut. 8. 16) ; il « sait délivrer les hommes pieux » (2 Pier. 2. 9), et châtier ceux qui « aiment le salaire d’iniquité » (2 Pier. 2. 15 et 16).
Les v. 23 à 31 montrent Balaam plus stupide que son ânesse : elle a vu l’Ange de l’Éternel lui barrer la route par trois fois, et a réagi avec crainte ; Balaam, lui, n’a rien vu et se met en colère contre sa bête, qu’il frappe violemment. Il faut que Dieu ouvre la bouche de l’ânesse (v. 28 à 30) qui lui parle « d’une voix d’homme » et réprime sa folie (2 Pier. 2. 16), pour qu’enfin il voie l’Ange de l’Éternel. L’homme religieux ne « voit » pas les choses de Dieu, qu’un enfant comprend en lisant simplement la Parole.
Balaam était de ces « imposteurs… séduisant et étant séduits » (2 Tim. 3. 13). L’Ange de l’Éternel, apparition visible de l’Éternel Lui-même qui prendra le nom de Jésus dans Sa vie d’homme, reproche à Balaam d’avoir frappé sa bête par trois fois (v. 32). Dieu manifeste Sa sollicitude pour Ses créatures, car les bêtes lui appartiennent « sur mille montagnes » (Ps. 50. 10) : nous pouvons nous en nourrir mais non les martyriser (Prov. 12. 10 ; Jonas 4. 11) ; Il nous en demandera compte. L’ange qui apparaît à Josué (Jos. 5. 14), présente cette différence qu’il était pour Josué et le peuple et venait diriger leurs combats, alors qu’il était contre Balaam et était prêt à le tuer.
Laissons le Seigneur diriger notre vie : « Toi, suis-moi » (Jean 21. 23).
Il faut le comportement inhabituel de l’ânesse pour que Dieu, par pure grâce, ouvre les yeux de Balaam et qu’il voie enfin l’Ange de l’Éternel. En relation avec les démons, il ne pouvait être « intelligent » quant à Dieu, et se montre plus stupide que son ânesse.
Ésaïe 1. 3 et 4 montre Israël, « chargé d’iniquité » et qui ne connaît pas son Dieu, moins intelligent que le bœuf et l’âne. Devant un aveuglement aussi obstiné, la colère de Dieu s’embrase et il s’oppose à lui (v. 22) ; mais au v. 31, l’Ange a « son épée nue dans sa main », prêt à le tuer (v. 33).
Que les yeux de notre cœur soient ouverts et que Dieu ne soit pas obligé de s’opposer à nous. Marie de Béthanie avait les yeux ouverts sur ce qui concernait le Seigneur, et elle offrit le parfum avec intelligence (Jean 12. 3), alors que les disciples méprisaient son geste. Marie de Magdala et les disciples d’Emmaüs, les yeux du cœur ouverts, ne reconnaissaient pas le Seigneur (Jean 20. 15 ; Luc 24). Balaam, ayant ouvert les yeux, verra de loin les conséquences de sa perversité, mais ne se repentira pas : « Je le verrai, mais pas maintenant ; je le regarderai, mais pas de près » (ch. 24. 17). Dans la parabole de Luc 16. 19 à 23, le Seigneur nous fait entrevoir la situation des croyants et des incrédules après la mort.
Dès que Balaam ouvre les yeux, Dieu se sert de lui, et il ne peut résister à la volonté divine clairement exprimée : « Tu ne maudiras pas le peuple, car il est béni » (ch. 22. 12). Balaam ploie les genoux et prononce malgré lui, de magnifiques bénédictions (ch. 23. 8 ; v. 20 ; ch. 24). « Tout genou se ploiera, des êtres célestes et terrestres et infernaux » (Phil. 2. 10).
La grande notoriété de Balaam pousse Balak, tout roi qu’il est, à se porter à sa rencontre et, connaissant l’ambitieux personnage, s’étonne qu’il ait refusé les honneurs (ch. 22. 37). Enfin, par une parodie réitérée de culte, Balaam espère fléchir la volonté divine et, bien qu’il voie le peuple de différents endroits choisis, sa bouche ne prononcera que des bénédictions. Les taureaux et les boucs offerts – types de l’holocauste et du sacrifice de prospérités – indiquent peut-être que Balaam avait connaissance des sacrifices lévitiques. Mais le Dieu saint pourrait-il agréer de telles offrandes d’un roi idolâtre et d’un devin voué aux démons ? Dieu a horreur de telles pratiques (És. 1. 10 à 14). Gardons-nous de ce qui ne serait qu’une apparence de piété.
Balak, figure de la « bête », conduit Balaam, type de l’antichrist, à ne voir que « l’extrémité du peuple » (ch. 22. 41), partie la plus éloignée du tabernacle, la plus en danger ; c’est sur cette partie qu’Amalek tombe (Ex. 17. 8 à 16) ; là encore, que le feu dévore (Nomb. 11. 1). Il reproche à Balaam d’avoir béni « expressément » le peuple (ch. 23. 11). Dans l’Ancien Testament, un homme pouvait bénir : Jacob, par exemple, bénit chacun de ses fils, mais avec la sagesse et l’inspiration divines. Dans la période du Nouveau Testament, on demande à Dieu qu’Il bénisse ; et si nous « bénissons le Dieu et Père de notre Seigneur Jésus Christ » (Éph. 1. 3), c’est seulement que nous disons du bien de Dieu tout en étant conduits par l’Esprit, tandis que Dieu nous fait du bien.
Ch. 23
Ces quatre prophéties sont les seules que le peuple n’ait pas entendues : v. 9, 10, le peuple habitera seul – c’est la séparation (Jean 17. 14) ; v. 21 à 24, Dieu voit Son peuple à travers la perfection de l’œuvre de Christ à la croix – c’est la justification (Rom. 3. 24 à 26) ; ch. 24. 5 à 9, beauté et perfection du peuple aux yeux de Dieu (Éph. 5. 27) ; v. 17 à 24, la venue du Seigneur est annoncée en jugements sur les ennemis.
Comme en Exode 14. 19 et 20, où la nuée s’était placée entre le peuple et les Égyptiens, l’Éternel, ici, s’interpose entre Israël et l’ennemi, et Balaam ne peut le maudire (v. 8), car Israël est le « trésor particulier » de Dieu (Ps. 135. 4 ; Mal. 3. 17), et ce fait est rappelé en Michée 6. 5. Nous trouvons la même attitude divine dans Zacharie 1. 2, 14 et 15 : « il n’y a pas d’enchantement » contre ceux qui sont justifiés (v. 23). Dieu voit Son peuple et l’Église dans leur état définitif (Éph. 5. 25 et 26), mais dans la pratique, notre marche doit correspondre à notre position.
Il est important, pour nous, de contempler l’Église « du haut des rochers » (v. 9), afin d’en avoir la même vision que Dieu : au milieu du camp, nous ne voyons que les murmures, les misères. Dieu avait choisi souverainement Jérusalem, et les ennemis sont châtiés (Zach. 2. 8) ; de même, un croyant, justifié par l’œuvre de la croix, ne peut être condamné (Zach. 3. 1 à 5). Romains 8. 31 nous encourage dans le même sens.
Dans le ch. 24. 17, Moab, figure de l’orgueil de l’homme, sera détruit car, si Dieu s’est souvent servi des nations pour châtier les infidélités du peuple, Il brise, ensuite, la « verge » dont Il s’est servi (v. 18 à 24). Le peuple devait « habiter seul » car, s’il était le plus petit des peuples, l’Éternel l’aimait (Deut. 7. 7) : combien plus l’Église tirée hors du monde (Gal. 1. 4) ! Dieu habitait au milieu de Son peuple (Nomb. 5. 3), et Il voulait « le placer très haut en louange, en renommée, en beauté au-dessus de toutes les nations », et en faire un « peuple saint, consacré à l’Éternel » moyennant l’obéissance (Deut. 26. 18 et 19). Israël réalisera le désir de Dieu durant le millénium.
Notre séparation doit être effective sur le plan moral, social, religieux et politique – en même temps nous aimons tous les hommes que Dieu aime (Tite 2. 11 à 14 ; 2 Cor. 6. 14 à 18).
Balaam est transporté, malgré lui, par ce que Dieu lui montre (v. 10 ; ch. 24. 17), mais cela ne produira aucune repentance chez lui, et il sera tué par le peuple (Jos. 13. 22). D’une certaine manière, il a été « participant de l’Esprit Saint » venu sur lui, mais il est resté dans son état et est tombé (Héb. 6. 4 à 6) : il était un professant sans vie. Son désir de mourir « de la mort des hommes droits » ne pouvait être exaucé. Plus tard, Saül aussi prophétisera à deux reprises (1 Sam. 10. 9 à 13 ; 1 Sam. 19. 19 à 24), mais Dieu l’avait rejeté.
Cependant, malgré toutes les infidélités du peuple lui ayant valu de nombreuses persécutions, il deviendra un grand peuple (v. 10) et répondra enfin au souhait de Moïse d’être un peuple à part (Ex. 33. 16). Il sera alors, cette « ceinture », cet « ornement » que l’Éternel désire (Jér. 13. 1 à 11), et la représentation glorieuse de Dieu dans le monde (És. 62. 3).
Chaque bénédiction est plus riche que la précédente : la première met le peuple à part pour Dieu (v. 9) ; la deuxième le justifie (v. 21) ; la troisième voit Israël à travers la beauté de l’œuvre de Christ à la croix (v. 5) ; enfin, la quatrième annonce la venue du Seigneur en gloire pour Son peuple, mais en puissance de jugement sur les ennemis (v. 17 à 24). Malgré sa volonté de maudire, Balaam n’a pu que dire ce que Dieu voulait qu’il dise (v. 5), et Balak est déçu ; il propose alors de maudire le peuple depuis le champ de Tsophim, d’où il n’en verra que l’extrémité (v. 13), cette partie du peuple que son éloignement du tabernacle affaiblit ; de plus, Balak pensait que la malédiction serait plus facile de là, car Balaam ne voyait plus toute la grandeur de Dieu à travers la grandeur d’Israël, mais Dieu surmonte les desseins de l’ennemi, car Il défend Son peuple (Zach. 2. 8).
Contre les agissements de l’ennemi, Dieu prend l’initiative d’intervenir (ch. 22. 12 et 20 ; ch. 23. 4 et 16). Il s’oppose à Balaam qui veut maudire, mais en même temps, Il l’utilise pour bénir ; et, si Balaam fait la volonté de Dieu par contrainte, c’est par amour pour Dieu que nous devons nous y soumettre. Satan, le « père du mensonge », cherche toujours à nous faire perdre de vue la beauté et la grandeur de l’Église ; mais élevons nos pensées afin de la voir telle que Dieu la voit (Éph. 5. 27). Ils bâtissent encore « sept autels » (v. 1 et 14), mais au v. 15, Balaam va à la rencontre, là… on peut penser qu’il recherchait les enchantements (ch. 24. 1), mais c’est Dieu qui vient à sa rencontre, s’opposant de nouveau à lui (v. 16). Au v. 17, Balak s’inquiète de la réponse de l’Éternel, craignant un nouveau refus de maudire le peuple. La réponse s’adresse à lui directement : « Lève-toi, Balak, et écoute ! Prête-moi l’oreille, fils de Tsippor ! » (v. 18). Alors le « discours sentencieux » – déclaration solennelle – de Balaam va proclamer une fois pour toutes la justification d’Israël aux yeux de Dieu et des hommes (v. 21).
Et si cela est vrai pour Israël, cela est vrai aussi pour les croyants de l’Église (Rom. 8. 29 et 30). Dieu déclare la position inébranlable de sainteté du peuple, car « les dons de grâce de Dieu sont sans repentir » (Rom. 11. 29). Dieu est souverain et « les maux et les biens » viennent de Lui (Lam. 3. 38). Il est dit, parfois, dans la Parole, que Dieu se « repent » : cela indique un changement de voie de Dieu pour parvenir à ses buts qu’Il n’abandonne jamais. Moïse, par son intercession, a pu faire fléchir le jugement divin sur le peuple, plusieurs fois : Nombres 14. 18 à 20, par exemple. Dieu dit, en 1 Samuel 15. 11 : « Je me repens d’avoir établi Saül pour roi » et il lui ôtera la royauté.
Le v. 20 de Nombres 23, montre avec force que la volonté de Dieu est toujours de bénir. Même s’il est nécessaire que nous subissions parfois Sa discipline, c’est toujours « pour nous faire du bien à la fin » (Deut. 8. 16). C’est un encouragement à obéir au Seigneur.
Cette parole est pour nous aussi : « Voici, j’ai reçu mission de bénir ; il a béni et je ne le révoquerai pas » (v. 20).
Considérant Son peuple, par anticipation, à travers l’œuvre de Christ à la croix, Dieu ne voit aucune « iniquité ni injustice » en lui. Pour les croyants, revêtus de la justice divine en Christ qui a « été fait péché pour nous » (2 Cor. 5. 21), « il n’y a plus de condamnation » (Rom. 8. 1), car « vous êtes de Dieu dans le Christ Jésus, qui nous a été fait sagesse de la part de Dieu, et justice, et sainteté, et rédemption » (1 Cor. 1. 30). Si notre marche n’est pas toujours à la hauteur de notre position immuable en Christ, Dieu nous fera passer sous Sa discipline (Amos 3. 2), mais nous pouvons dire comme le psalmiste : « Toi notre bouclier ! vois, ô Dieu ! et regarde à la face de ton oint ». (Ps. 84. 9).
Demandons à Dieu la force de marcher selon notre position. Genèse 28. 13 à 15 montre la grâce souveraine divine envers Jacob, ce croyant charnel qui a pris « son droit d’aînesse » et sa « bénédiction » à son frère. Il subira les conséquences de sa faute, mais Dieu tient compte de sa « soif » de bénédictions et lui fait des promesses merveilleuses (Gen. 28. 13 à 15). Jacob – le nom de sa responsabilité – devient « Israël » – le nom de la grâce. Entre ces deux noms, il a lutté avec Dieu à Péniel (Gen. 32. 24 à 32).
La bien-aimée du cantique dit être « noire » mais « agréable » et confesse qu’elle n’a pas gardé sa vigne (ch. 1. 5 et 6) ; elle connaîtra la tribulation (ch. 5. 2 à 8). Pourtant, le Bien-Aimé lui dit : « Tu es toute belle, mon amie, et en toi il n’y à point de défaut » (ch. 4. 7 ; 5. 2 ; 6. 4 à 10). Nul ne peut condamner ceux que Dieu justifie (Rom. 8. 1) ; C’est pourquoi « il n’y a pas d’enchantement contre Jacob » (v. 23) car il est racheté (Ps. 111. 9), et Dieu jugera sévèrement ses ennemis (ch. 24. 8), de même qu’il nous défend contre Satan, « l’accusateur des frères » (Apoc. 12. 10).
« Qu’est-ce que Dieu a fait ? » (v. 23) La réponse est un « chant de triomphe royal » (v. 21) que les Psaumes 64. 10 ; 107. 22 ; 126. 2 et 3 ; 150, projettent dans la perspective du millénium. C’est Dieu qui fait tout, mais Il confère Sa puissance à Son peuple (Ex. 15. 13) afin qu’il triomphe de ses ennemis. Le v. 22 montre ce que Dieu a fait dans le passé ; le v. 24, ce qu’il fera dans l’avenir. Balaam a été contraint de bénir.
Pour nous, nous avons, selon Éphésiens 1. 17 à 19, « l’excellente grandeur de sa puissance envers nous qui croyons, selon l’opération de la puissance de sa force, qu’il a opérée dans le Christ, en le ressuscitant d’entre les morts » : Dieu met en nous la même puissance qu’Il a mise dans la résurrection du Seigneur.
Pour la dernière fois, Balak tente de faire fléchir la volonté de Dieu de bénir le peuple, en répétant les mêmes sacrifices (v. 1, 14 et 29) ; et si, au commencement, Balaam voit le peuple « du sommet des rochers » (v. 9), il le fait monter, cette fois, « au sommet du Péor », toujours plus haut, cherchant à se faire servir par Balaam, comme, plus tard, Satan cherchera à se faire servir par le Seigneur (Mat. 4. 8 à 10) ; mais le Seigneur ne servait que Dieu seul.
Pourtant, cette fois, Balaam a compris à qui il avait affaire, et « il n’alla pas, comme d’autres fois, à la rencontre des enchantements » (ch. 24. 1). Si, jusque-là, Dieu avait dû mettre « une parole dans sa bouche » (v. 5 et 16), maintenant, il se laisse conduire par l’Esprit de Dieu qui vient sur lui (v. 2), et il va prononcer des bénédictions à la gloire de Dieu et en témoignage pour le peuple (v. 5 à 9) : « J’ai reçu mission de bénir, il a béni, je ne le révoquerai pas » (ch. 23. 20). Dans un monde où tout vacille, nous avons ce rocher : « A-t-il dit et ne le fera-t-il pas ? »
Du sommet du Péor, Balaam voit le peuple dans le bel arrangement de ses tentes groupées dans l’ordre voulu de Dieu, entourant le tabernacle d’où montait la colonne de nuée, manifestant la sainte présence de Dieu. Saisi par la gloire de ce spectacle et conduit par l’Esprit de Dieu, Balaam va bénir le peuple, et c’est Balak et son peuple qui seront maudits (v. 9 et 17). C’est dans le désert que Balaam voit la beauté d’Israël, et non dans la terre promise, encore moins dans le millénium.
L’Église aussi est belle dès ici-bas, considérée des sommets divins. Sa position est intouchable, mais pour le présent, il y a la discipline et la purification (Éph. 5. 25 à 27).
Après avoir contemplé la séparation du peuple, sa parfaite justice devant Dieu, Balaam le voit, maintenant, dans la gloire de ses relations avec son Dieu, reposant sur l’excellence de l’œuvre de Christ à la croix. Si les descendants de « Jacob » habitaient dans leurs tentes, Dieu « demeurait » au milieu d’Israël, « prince de Dieu », objet de la grâce divine. Mais qu’il soit appelé « Jacob » ou « Israël », il est béni.
Au v. 11, Balak en colère, dit à Balaam : « Fuis en ton lieu ». Mais ce ton comminatoire n’effraye pas le prophète et, par l’Esprit de Dieu, il va prononcer la sentence divine sur Moab (v. 17). Balaam a « l’œil ouvert » mais « tombe » pour sa perte.
D’autres exemples sont donnés dans la Parole. En 2 Rois 7. 1 et 2 ; en Luc 13. 25 à 28 et en Luc 16. 23. C’est une terrible chose que d’être porteur de la Parole de Dieu dans un état moral qui ne peut la supporter. Par opposition, en 2 Corinthiens 12, Dieu met en évidence le contraste entre l’état moral précieux de Paul et celui peu spirituel des Corinthiens.
Au v. 6, les tentes d’Israël sont comparées à des « vallées » qui parlent des riches bénédictions dont il est comblé ; les « jardins près d’un fleuve », de l’agrément que Dieu goûte au milieu de Son peuple, objet de Sa grâce ; les « arbres d’aloès », de l’excellence de Christ s’offrant à Dieu ; les cèdres, enfin, de la gloire et de la beauté de Dieu rejaillissant sur Son peuple racheté. Dieu prend plaisir à faire grâce et nous montre comment Lui voit les choses.
Comblés de la grâce divine et de bénédictions, laissons couler les mêmes eaux de la grâce vers d’autres (v. 7 ; Jean 4. 14).
Ch. 24
Le ch. 23. 22 rappelle ce que Dieu a fait en rédemption à Son peuple. Le ch. 24. 8, ce que Dieu fera, avec Israël, détruisant les ennemis à l’aube du millénium. Si, plus tard, Saül épargnera Agag – titre des rois d’Amalek – cette nation ennemie sera détruite par Israël à la fin (v. 7).
Le Messie est évoqué au v. 7 et 17, agissant en faveur d’Israël, mais Zacharie 14. 8 et 9 Le montre roi sur toute la terre, après les terribles jugements de l’Apocalypse. Le v. 9 évoque la prophétie de Jacob sur Juda : « un jeune lion » (Gen. 49. 9) ; c’est en effet dans la tribu de Juda que le Seigneur est né en tant qu’homme, et Il régnera en justice exécutive de Dieu (Ps. 101. 8). Ce ch. 24 montre plutôt Son royaume établi en puissance et dans la sagesse divine (És. 9. 1), et aucune nation ne pourra lui résister.
La fin du v. 9 rappelle la promesse divine à Abraham (Gen. 12. 2 et 3), en bénédiction à sa descendance terrestre – Israël – et à tous les croyants, car il est le père de la foi ; les promesses de Dieu sont sans repentir et s’exécuteront même envers Son peuple infidèle, car elles ne reposent pas sur l’état de l’homme, mais sur la fidélité de Dieu, et elles nous concernent aussi. Dieu avait dit à Abraham qu’Il bénirait ceux qui le béniraient et qu’Il maudirait ceux qui le maudiraient ; aussi Balak et son peuple sont-ils maudits les premiers (v. 17), ayant voulu maudire le peuple de Dieu. À Son retour le Seigneur bénira ceux qui sont à Lui, mais maudira les incrédules (Act. 17. 30 et 31).
Le v. 9 montre la force tranquille de Dieu revêtant Israël, à qui rien ne résistera lorsqu’il conquerra Canaan, et dans l’avenir, quand il détruira ses ennemis (v. 17 à 24). Avec la même puissance, le Seigneur sortira du ciel sur « un cheval blanc » pour établir Son royaume (Apoc. 19. 11 à 16).
En colère, Balak dit à Balaam : « fuis en ton lieu » (v. 11), mais Balaam ne fuit pas : dominé par la puissance du Saint Esprit, il dévoile à Balak « ce que ce peuple fera à son peuple à la fin des jours » (v. 14). Bien plus tard, Amos sera invité par Amatsia, sacrificateur de Béthel – et non de l’Éternel – à « fuir » en Juda et à ne pas prophétiser en Israël (Amos 7. 10 à 13), car ce royaume ne supportait plus la parole d’exhortation. Béthel, « maison de Dieu », avait complètement perdu ce caractère, et Dieu leur dit : « Cherchez-moi… ne cherchez pas Béthel » (Amos 5. 4 et 5). Prenons garde nous-mêmes, selon 2 Timothée 4. 1 et 2 et Hébreux 13. 22. Balaam, empêché de recevoir des honneurs, contraint d’obéir par la peur de Dieu, prophétise de façon incisive contre les ennemis.
Avant de châtier, Dieu prend toujours soin d’avertir, désirant produire la repentance. À la prédication de Jonas, Ninive s’est repentie. Sophonie 2. 8 à 11 donne des détails au sujet des prophéties concernant Moab. Dieu rappelle, en 2 Timothée 3. 13, les caractères des imposteurs, et Balaam en est un, étant de ceux qui « abandonnent la grâce qui est à eux » (Jonas 2. 9). Jonas avait encouru une sévère punition de Dieu, mais, à la différence de Balaam, il était un vrai croyant. Le v. 16 dépeint tragiquement Balaam : il « entend » ; il « connaît » ; il « voit » et il « tombe ». Considérant sa propre fin, il s’écrie : Malheur ! Mais, ni lui ni Balak ne se repentirent.
« L’étoile qui surgira de Jacob » (v. 17), évoque la domination universelle du Seigneur, et le « sceptre », Sa royauté sur Israël, après qu’il ait détruit les ennemis (v. 17 à 24). Le Seigneur est Lui-même « l’étoile brillante du matin » (Apoc. 22. 16) qui est « levée dans nos cœurs » (2 Pier. 1. 19), et promise aux fidèles de Thyatire (Apoc. 2. 28). Il sera aussi le « Roi des rois » (Apoc. 19. 16), et Daniel 2. 44 et 6. 25 et 26 prophétisent que « son royaume » qu’il établira en puissance après de terribles jugements sur les nations ennemies (Mal. 3. 1 et 2 ; 4. 1), « ne sera jamais détruit ».
Le châtiment tombera d’abord sur Moab et son orgueil (És. 16. 6 ; Jér. 48. 29) – sur Édom et sa sagesse humaine (Abdias 8 ; Jér. 49. 7) – sur Amalek et son opposition acharnée contre Dieu (Ex. 17. 13 à 16) – sur les Kéniens, une des nations occupant la terre de la promesse (Gen. 15. 19) ; Héber était un Kénien qui s’est séparé des fils de Hobab (Jug. 4. 11) qui eux, ont suivi le peuple (Jug. 1. 16), sans doute à l’invitation de Moïse (Nomb. 10. 29 à 32) ; c’est pourquoi ils seront détruits (Nomb. 24. 24). Ces nations caractérisent l’homme dans la chair, et nous en serons délivrés dans le ciel.
Balaam est saisi d’effroi devant ces révélations divines, mais cela ne produit aucune repentance, ni en lui ni en Balak, et Balaam sera tué avec les ennemis (ch. 31. 7 et 8). Balaam est un des agents dont Satan se sert pour endurcir les hommes contre Dieu. Sous les terribles jugements d’Apocalypse 16, les hommes ne se repentiront pas, mais « ils blasphémèrent le nom de Dieu » (v. 9), puis « ils blasphémèrent Dieu » (v. 11) ; alors Dieu leur enverra « une énergie d’erreur pour qu’ils croient au mensonge » (2 Thess. 2. 8 à 12). Même durant le règne de Christ, les ennemis « se soumettront en dissimulant » (2 Sam. 22. 45 ; És. 18. 44). En Exode, le Pharaon endurcit son cœur sept fois ; mais à la fin, c’est Dieu qui l’endurcit et il ne peut plus se repentir (Ex. 10. 1).
Soyons reconnaissants de la part excellente que Dieu nous a faite en Jésus Christ, même s’Il nous fait passer sous Sa discipline.
Ch. 25
Dans ce chapitre, on trouve : le double péché d’Israël (v. 1 à 3) ; le châtiment divin (v. 4 et 5) ; le zèle de Phinées lors du péché de l’Israélite (v. 6 à 15) ; et enfin, le châtiment des Madianites (v. 16 à 18). Dans les chapitres précédents, on voyait Israël d’en haut ; ici, après avoir « campé dans les plaines de Moab » (ch. 22. 1), il « habitait en Sittim » ; il s’y est installé et il s’en est suivi l’idolâtrie et la fornication avec les filles de Moab (v. 1 à 3). Cependant Balaam est à l’origine de ce péché du peuple : n’ayant pu maudire Israël béni de Dieu, il a cherché à rendre la bénédiction impossible, en enseignant « à Balak à jeter une pierre d’achoppement devant les fils d’Israël, pour qu’ils mangeassent des choses sacrifiées aux idoles et qu’ils commissent la fornication » (Apoc. 2. 14).
Mais là encore, l’ennemi fait une œuvre qui le trompe, car Dieu va châtier Son peuple coupable, mais il est tout de même béni. Il faut que la marche soit en rapport avec cette position intouchable d’Israël qui est aussi la nôtre. Les épîtres dénoncent le mal moral et doctrinal allant de pair. Gardons-nous de Satan qui se transforme tantôt en « lion rugissant » (1 Pier. 5. 8), tantôt en « serpent rusé » (Gen. 3. 1). C’est sans doute là sa manifestation la plus dangereuse.
Dieu voit le peuple, dans les ch. 22 à 24, dans une position élevée qui, cependant, ne le gardait pas : Dieu le gardait quand celui-ci se tenait près de Lui. Bien près de Dieu, nous sommes bien gardés. Une chute est généralement progressive, comme ici : les filles de Moab invitèrent le peuple ; il mangea ; se prosterna ; et le résultat : il s’attacha à Baal-Péor (v. 2 et 3). Le peuple n’aurait pas dû accepter l’invitation. De même, Dina (Gen. 34), sortant de la sphère d’Israël « voulant voir les filles du pays » fît une grande chute et provoqua une tragédie. « Israël habitait en Sittim » (v. 1), alors qu’il « campait dans les plaines de Moab » (ch. 22. 1) : vivant dans le monde, n’abandonnons pas notre caractère de pèlerins. Ne prenons pas le caractère de « ceux qui habitent sur la terre » : ils « rendront hommage à la Bête » (Apoc. 13. 4 et 8). Si le monde se montre aimable et nous invite, c’est sûrement que nous avons perdu notre caractère de séparation : Satan, toujours derrière la scène, cherche à nous priver de la bénédiction de Dieu. Soyons toujours exercés et sur nos gardes. Le châtiment de Dieu est terrible, public : « à la face du soleil » (v. 4), exemplaire (1 Tim. 5. 20) : les chefs du peuple qui auraient dû être des exemples, ont été pendus !
Cela nous rappelle la responsabilité des chefs de famille : leur autorité leur est donnée de Dieu, et doit être exercée et respectée comme telle. Dieu a puni les coupables et laissé vivre ceux qui s’étaient « attachés à l’Éternel » (Deut. 4. 3 et 4). Au ch. 31. 1 à 16, le peuple, parti à la guerre contre les Madianites, gardera captives les femmes qui les avaient entraînés à la fornication et à l’idolâtrie ; et le rôle de Balaam est rappelé, dans cette affaire (v. 8 et 16) : impuissant à maudire le peuple, il réussit à le faire pécher. Il nous arrive, à nous aussi, d’être lents à apprendre les leçons de Dieu. Au v. 6, un prince provoque Dieu en face publiquement avec une Madianite, alors que le peuple menait deuil. Phinées, plein de jalousie pour son Dieu, détourne sa colère en tuant Zimri et la Madianite.
Dans une assemblée, le péché de l’un rejaillit sur tous, et tous doivent mener deuil et confesser le péché (Esd. 9. 1 à 3). Cela est vrai aussi dans les difficultés actuelles de l’Assemblée. L’humiliation d’Esdras gagne le peuple, qui pleure et se purifie (Esd. 10. 1 à 6), malgré une certaine opposition (v. 10).
1 Corinthiens 5. 1 à 7, montre un grand péché dans l’assemblée de Corinthe, et tous ont dû mener deuil après avoir « ôté le vieux levain » (v. 7) : une assemblée ne se purifiant pas d’un mal connu reste souillée. L’apôtre leur dit : « Vous êtes enflés d’orgueil ». L’orgueil et l’audace caractérisaient cet homme, ainsi que Zimri (Nomb. 25). Asaph était « stupide » et « comme une brute » avec Dieu (Ps. 73. 22), pour avoir « porté envie aux arrogants » (v. 3). Agur se voit « stupide », inintelligent, sans sagesse ni « connaissance du Saint » (Prov. 30. 2 et 3) et demande à Dieu qu’il « éloigne de lui la vanité et le mensonge » (v. 7 et 8). Dans ce ch. 25 des Nombres, Moïse, conscient de l’énormité du péché du peuple, n’intercède pas, comme il l’avait fait à d’autres occasions.
L’indulgence envers le péché n’est rien d’autre que de l’infidélité envers Dieu.
Alors que les chefs venaient d’être pendus publiquement, Zimri pèche avec audace sous le regard de Dieu et sous les yeux de Moïse et du peuple qui pleuraient à l’entrée de la tente d’assignation, s’étant rassemblés dans la proximité de l’Éternel, tandis qu’une plaie ravageait le camp d’Israël. C’est alors que Phinées, animé d’une sainte colère de Dieu, « fait propitiation pour les fils d’Israël » (v. 13), en exerçant le châtiment qui s’imposait. Si la gloire du Seigneur est en jeu, réagissons promptement, comme Phinées qui n’a consulté personne, ni même n’a prononcé un seul mot, mais a agi dans l’intérêt de Dieu avec discernement.
La pendaison des chefs ; la plaie tuant 24 000 hommes ; le châtiment sur Zimri et Cozbi montrent que Dieu ne passe pas par-dessus le péché, surtout public et d’idolâtrie, car les idoles cachent les démons (1 Cor. 10. 18 à 22). Pourtant, à travers ces terribles jugements, la grâce de Dieu brille : « afin que l’ardeur de la colère de l’Éternel se détourne d’Israël » (v. 4). Le châtiment est proportionné à la faute, mais Dieu ne veut pas détruire ceux qui étaient restés « attachés à l’Éternel » (Deut. 4. 3 et 4). Restons attachés au Seigneur par amour pour lui. L’exemple de Zimri, ce fils de prince en Israël (v. 14), est un avertissement pour nous : les enfants de familles chrétiennes pieuses, ne sont pas à l’abri du péché : « Que celui qui croit être debout prenne garde qu’il ne tombe » (1 Cor. 10. 12). Cette scène typifie l’alliance d’un croyant avec le monde, Cozbi, véritable adultère moral à l’égard du Seigneur.
Phinées, image de Christ faisant propitiation et exerçant le jugement sur les pécheurs impénitents (Apoc. 14. 17 à 20 ; 19. 11 à 16), reçoit « une alliance de sacrificature perpétuelle » (v. 13), et figurant le Seigneur « sacrificateur pour l’éternité, selon l’ordre de Melchisédec » (Héb. 5. 6 ; 6. 20 ; 7. 14 à 17 ; 21 à 25). Son sacrifice et sa sacrificature ont des prolongements éternels. « Jaloux de ma jalousie » fait penser au zèle du Seigneur pour son Dieu (Ps. 69. 9). Dieu a noté les noms de ces deux personnes : Zimri et Cozbi, car Dieu prend acte de tout et Cozbi, nommée deux fois (v. 15 et 18), montre sa responsabilité dans l’affaire. De plus, Dieu ne fait pas l’amalgame entre le péché collectif de l’affaire de Péor et le péché individuel de Zimri.
– Dieu, ensuite, pousse Son peuple à la guerre contre les Madianites qui l’avaient « serré de près par leurs ruses » (v. 16 à 18). Mais là encore (ch. 31), le peuple n’ayant pas retenu la leçon de Péor, épargnera les femmes qui l’avaient poussé à pécher. Réagissons vigoureusement lorsque les tentations « nous serrent de près ». Nous avons nos ressources en Christ (Héb. 12. 1 et 2). Imitons notre Seigneur, par la foi et avec joie, pour rejeter l’étreinte du péché : « Réjouissez-vous toujours dans le Seigneur » (Phil. 4. 4). Que le Seigneur nous aide à prononcer sur nous-mêmes un jugement radical, et non un demi-jugement comme Saül le faisait, et qui a été sa perte.
Le Seigneur nous invite fortement à « couper » et à « jeter loin de nous » tout ce que le péché peut avoir d’activité en nous (Mat. 5. 29 et 30).
Ch. 26
Au ch. 26 commence la dernière partie du livre. Solennellement, le dénombrement intervient aussitôt après la terrible plaie ayant frappé le peuple ! Comme au ch. 1er l’Éternel commande le dénombrement de tous ceux qui sont propres au service militaire.
Bien que sept tribus aient augmenté en nombre et cinq autres diminué, seules mille huit cent vingt personnes manquent à la fin du désert. Dans Sa grâce, Dieu a maintenu l’intégralité de Son peuple, malgré toute la génération sortie d’Égypte, morte dans le désert (v. 64). La plus touchée des tribus est celle de Siméon. Siméon et Lévi, à cause de leur violence seraient « dispersés en Israël » (Gen. 49. 7) : Siméon n’eut que quelques villes au milieu de Juda, et Lévi fut dispersé dans toutes les tribus, mais en bénédiction pour le peuple, car à l’appel de Moïse, il fut le seul à se lever (Ex. 32. 26). Manassé a crû au désert, alors qu’Éphraïm, symbolisant l’orgueil (És. 28. 1 à 3), désignant plus tard, les dix tribus, a diminué ; Issacar, qui « savait discerner les temps pour savoir ce que devait faire Israël » (1 Chron. 12. 32), a augmenté. Dans l’affaire de Zimri, beaucoup pleuraient, mais seul Phinées s’est levé. Entre Zimri, prince Siméonite et Cozbi, fille de prince en Madian, il n’y avait pas mésalliance selon le monde, mais Cozbi n’était pas d’Israël.
Commandé par Dieu, contrairement à celui de David (1 Chron. 21), ce dénombrement intervient en vue de la conquête de l’héritage. Le dernier dénombrement, dans la Parole, se trouve en Actes 2. 41 ; 4. 4. Actuellement, le Seigneur seul connaît le nombre des Siens.
L’âge de vingt ans représente la vigueur de la jeunesse : le Nouveau Testament désigne différents états spirituels : les « petits enfants », les « jeunes gens » qui ont « vaincu le méchant », et les « pères » (1 Jean 2. 13 et 14). L’énergie spirituelle est indispensable pour combattre « contre la puissance spirituelle de méchanceté qui est dans les lieux célestes » (Éph. 6. 10 à 12), mais le Seigneur dirige nos combats, de même que « le chef de l’armée de l’Éternel » combattait avec le peuple (Jos. 5. 13 à 15). Aucune ressource n’a manqué à Israël, ni ne nous manque à nous, durant le voyage. Que notre vie spirituelle augmente, afin de glorifier Dieu et qu’une riche entrée dans Son royaume nous soit donnée (2 Pier. 1. 10 et 11). Parmi les lévites appartenant à l’Éternel dès l’âge de un mois, qui devaient vivre des dîmes et ne possédaient pas d’héritage, une place bénie est faite à Kéhath – il portait à l’épaule – Amram et Jokébed, parents de Moïse, tous deux des lévites soucieux de maintenir l’héritage, sont nommés (v. 59).
Exploitons fidèlement les « talents » que Dieu nous confie (Mat. 25. 21) pour le bien de l’Assemblée ; désirons, comme Jahbets, de riches bénédictions (1 Chron. 4. 10). Aux ch. 27 et 36, nous voyons des gens « jaloux » de leur héritage. Quel prix a pour nous notre héritage dont Christ est le centre ? (Éph. 1. 12 à 18)
Onze jours seulement séparent Horeb de Kadès-barnéa (Deut. 1. 2), mais Israël tourna trente-huit ans autour de la montagne, jusqu’à ce que la génération sortie d’Égypte soit morte ; seuls fidèles, Josué et Caleb (Nomb. 14. 6 à 10), vécurent et firent la conquête du pays. Le dénombrement a lieu « dans les plaines de Moab, près du Jourdain de Jéricho » (v. 63). On est à la veille des combats : le moment est solennel !
Ch. 27
Les filles de Tselophkhad, après les révoltes du peuple, montrent leur attachement à l’héritage et au nom de leur père, mort dans le désert sans avoir de fils : son nom disparaîtra et elles seront privées d’héritage. « Héritiers de Dieu » (Rom. 8. 17), sommes-nous attachés à l’héritage ? Le Seigneur aime mettre en évidence la foi des Siens : Acsa (Jos. 15. 18 et 19), Caleb (Jos. 14. 6 à 14), un étranger au peuple de Dieu (Gen. 15. 19).
Il y a des bénédictions spéciales pour les enfants qui honorent leurs parents (Éph. 6. 1 à 3), comme ces filles qui parlent de leur père avec respect. Salomon parlera de son père avec délicatesse (1 Rois 5. 1 à 3), en contraste avec ce que David dit de lui-même en 1 Chron. 22. 8. Quant à Cham, il sera maudit pour s’être moqué de son père (Gen. 9. 22 et 23). Que les enfants et les jeunes gens ne méprisent pas leurs parents.
Ces filles, déjà nommées au ch. 26. 33, étaient de la tribu de Manassé ayant augmenté dans le désert, et qui, pourtant, va se diviser au ch. 32. 33. Attachons-nous à l’héritage, mais gardons-nous de l’orgueil « divisant » nos bénédictions. En Josué 18. 3, sept tribus tardaient à prendre possession de leur héritage. Au Psaume 106. 24, il est rappelé que le peuple, au désert, avait méprisé « le pays désirable ». Gardons-nous de bafouer ainsi l’amour et la grâce de Dieu.
Ces filles surmontent leur réserve et paraissent devant Moïse, Éléazar, les princes et tout le peuple, et ce qui est plus solennel, devant l’Éternel « à l’entrée de la tente d’assignation » (v. 2). Leur foi honore Dieu qui veut toujours bénir. Elles confessent humblement le péché de leur père et, ne revendiquant rien, s’inquiètent de l’héritage, à la gloire de Dieu. Au ch. 36. 6, elles devront se marier dans la tribu de leur père. En son temps, Abraham, au sujet de Sodome, avait manqué de foi en intercédant jusqu’à « dix justes » seulement, dans la ville. Quant à Moïse, il laisse la décision à Dieu (v. 5). Il en fut de même pour des hommes impurs mais qui voulaient faire la Pâque (Nomb. 9. 6 à 13), ainsi qu’au sujet du péché par fierté de l’homme de Nombres 15. 30 à 36.
Moïse (v. 12), doit monter sur la montagne et « regarder » le pays, mais ne devait pas y entrer. Il ne conteste pas, malgré sa tristesse (Deut. 3. 23 à 26). Moïse avait gravement manqué aux eaux de Mériba. Cependant, sa foi ne défaut pas : « Qui es-tu grande montagne, devant Zorobabel ? Tu deviendras une plaine » (Zach. 4. 7). La foi des filles de Tselophkhad a ouvert un champ de bénédictions pour tout le peuple (v. 8 à 11), car la grâce répond à tous les besoins. Ces passages nous exhortent à nous transmettre fidèlement l’héritage spirituel intégral de génération en génération. Ces filles avaient « bien parlé » (v. 7), contrairement à Marie et Aaron (ch. 12) ; Pierre, pourtant bien intentionné, avait parlé par l’esprit de Satan (Mat. 16. 23). « Un bel héritage m’est échu » (Ps. 16. 6) : emparons-nous de cette parole et progressons sans paresse (Héb. 5. 12), mais avec foi et humilité : le paralytique de Jean 5. 5 à 9, n’avait personne pour le jeter dans l’eau, mais lui seul fut guéri.
Enfants de Dieu (1 Jean 3. 1), comme les filles de Tselophkhad, donnons occasion à Dieu d’exercer Sa grâce, car il y va de Sa gloire (Éph. 1. 18).
L’Éternel rappelle plusieurs fois sa faute à Moïse, car la faute d’un croyant occupant une haute position est d’autant plus sensible à Dieu. Cette chute de Moïse, pourtant fidèle et ayant conduit un peuple rebelle durant quarante ans dans le désert, lui avait fait perdre momentanément la communion avec Dieu. Mais ici, Dieu lui dit : « Monte ». De nouveau en communion, il verra toute l’étendue du pays dans une vision extraordinaire : après une chute, nous sommes toujours invités à la confession et à « monter » vers Dieu afin de contempler de nouveau l’étendue de nos bénédictions en Christ.
« Ce qu’un homme sème, cela aussi il le moissonnera » (Gal. 6. 7). Le gouvernement divin et Sa grâce vont de pair. Entre Deutéronome 32. 48 à 52 et Deutéronome 34, il semble que Moise ne soit pas monté tout de suite sur la montagne, au ch. 3. 23, il supplie en vain l’Éternel de le laisser entrer dans le pays. En Deutéronome 31. 2, Moïse dit qu’il ne peut plus « entrer ni sortir » : c’était la volonté divine ; mais « son œil n’était pas affaibli, et sa vigueur ne s’en était pas allée » (Deut. 34. 7) : il n’est pas mort de vieillesse, malgré ses cent vingt ans, mais son service se terminait là, et sa mort, différente de celle de Tselophkhad, n’est pas celle d’un « méchant ». Les mêmes choses sont dites de Caleb (Jos. 14. 10 et 11).
Moïse se soumet et demande un remplaçant, afin que le peuple ne soit pas « comme un troupeau qui n’a pas de berger » (Nomb. 27. 17), manifestant pour lui, le même amour que le Seigneur (Mat. 9. 36). Il connaissait bien Josué, mais laisse le choix à Dieu : c’est à Dieu de choisir Ses serviteurs. Dans ce ch. 27, Dieu réunit l’amour pour l’héritage (v. 1 à 4), et l’amour pour le peuple de Dieu (v. 15 à 17). Josué qui ne « sortait pas de la tente d’assignation » en Exode 33. 11, est béni. Il a dû être formé durant les quarante ans du désert, comme Moïse l’avait été durant quarante ans, en gardant les troupeaux de son beau-père (Ex. 3. 1).
Moïse s’efface devant son remplaçant, car il y a continuité : la mort de Moïse figure la mort du Seigneur ; mais Josué représente Christ ressuscité, conduisant les croyants par Son Esprit, à la conquête des bénédictions spirituelles. « Le Dieu des esprits de toute chair » est une expression montrant que Dieu connaît parfaitement tout l’intérieur des hommes, et Actes 1. 24 à 26 montre que Dieu seul peut choisir Ses serviteurs.
« Vous êtes forts et vous avez vaincu le méchant » (1 Jean 2. 14), pouvait être appliqué à Josué qui, pourtant, ne s’est pas formé tout seul : Dieu et Moïse ont dû s’occuper de lui (Deut. 3. 28) et le fortifier : Dieu commande deux choses à Moïse : « Prends Josué » et « pose tes mains sur lui », et on trouve le résultat en Deutéronome 34. 9 : Moïse disparu, Josué aura directement affaire à Dieu, mais sera « rempli de l’esprit de sagesse ».
Lorsque Aaron a été repris (ch. 20), Moïse l’a dépouillé de ses vêtements sacerdotaux, et les a fait revêtir à Éléazar, son fils ; ainsi, ce dernier se trouve tout préparé pour encourager Josué, et se tenir pour lui auprès de Dieu, avec les « urim »afin de connaître les directions divines. Pour nous, nous avons la Parole et l’Esprit Saint pour nous conduire dans le sentier de la foi.
« Tu mettras sur lui de ta gloire » (v. 20), rappelle que Josué n’avait pas, avec Dieu, la même intimité que Moïse qui était prophète (Nomb. 12. 6 à 8), et qui conversait directement avec Dieu (Nomb. 7. 89) ; personne n’a, par la suite, égalé Moïse (Deut. 34. 10 à 12).
Éléazar interrogeait l’Éternel pour Josué, avec les « urim » (v. 21). Dans l’Ancien Testament, on cherchait souvent la volonté divine en jetant le sort. En Actes 1. 26, les apôtres jettent le sort pour la dernière fois dans la Parole, car au ch. 2, le Saint Esprit vint dans les croyants.
Moïse avait posé ses mains sur Josué, lui communiquant une portion de sa gloire afin que le peuple « l’écoute » (v. 20) – et en signe de communion. Cette transmission de gloire de Moïse à Josué devait se faire publiquement, « devant Éléazar et toute l’assemblée ». Josué reçut ainsi un « esprit de sagesse » (Deut. 34. 9). Chaque service doit s’effectuer en communion avec le Seigneur et avec l’assemblée (Act. 13. 3). Élisée désirait « une double portion de l’esprit d’Élie » (2 Rois 2. 9). Élisée, fidèle, servait Élie comme un fils, et la « double portion » était, dans l’Ancien Testament, la portion du fils aîné ; et sa demande a été exaucée. Malgré les différences entre Moïse et Josué, ils sont liés entre eux, avec Éléazar : Moïse type de Christ conduisant les croyants dans ce monde ; Josué, Christ conduisant nos combats ; et Éléazar, Christ, intercédant pour nous et nous donnant direction et puissance par Son Esprit.
Les « urim » – lumières – et les « thumim » – perfections (Ex. 28. 30), indiquaient les pensées de Dieu pour le peuple. Ces objets mystérieux étaient posés sur le pectoral, lui-même sur l’éphod. On s’en servit pour rechercher des généalogies perdues (Esd. 2. 63) ; David interrogea l’Éternel par eux (1 Sam. 30. 7 et 8) ; quant à Saül, voulant interroger l’Éternel en faisant approcher l’arche, il n’alla pas jusqu’au bout, n’ayant pas la foi : « Retire ta main » (1 Sam. 14. 18 et 19). La présence en nous du Saint Esprit – la lumière – et la Parole – nous dévoilant les perfections divines – nous éclairent sur la volonté de Dieu (Éph. 1. 17) ; mais pour discerner Sa pensée, il faut rester dans Sa communion. La volonté de l’Éternel révélée, le peuple devait obéir, ainsi que Josué que ses responsabilités n’excluaient pas de l’obéissance (v. 21). Moïse lui-même obéit à l’Éternel par amour pour son peuple : il s’efface devant Josué, afin qu’Israël ne soit pas « comme un troupeau qui n’a pas de berger » (v. 17).
Ch. 28
Au ch. 28 et 29, on trouve plus de détails que dans Lévitique 23, mais aussi une différence : dans ce dernier livre, l’accent est mis sur la responsabilité de l’homme pour la présentation des sacrifices ; dans les Nombres, c’est le côté de Dieu : « Mon offrande, mon pain, mes sacrifices… une odeur agréable », et cela « au temps fixé ». Tout parle de Christ et de Son sacrifice pour Dieu. Au seuil du pays promis, Dieu rappelle Ses droits que quarante ans de désert auraient pu faire oublier à Israël.
Dieu nous appelle à un culte « en esprit et en vérité » (Jean 4. 23). Soyons occupés beaucoup plus de ce que le Seigneur Jésus a de précieux pour Dieu, dans son offrande volontaire (Héb. 9. 14).
Le Seigneur Jésus était représenté dans son offrande d’odeur agréable à Dieu – l’holocauste – dans ces sacrifices de chaque jour, chaque semaine, au début de chaque mois, ainsi que dans les fêtes solennelles.
Le sabbat représente pour nous, le jour du Seigneur – le commencement des mois, peut-être des circonstances nouvelles dans nos vies. La fête des semaines où les Israélites offraient les premiers fruits de leurs récoltes, nous parle de la Pentecôte, où Dieu a « rassemblé en un les enfants de Dieu dispersés », dans le ch. 2 des Actes. La fête des trompettes et le jour des expiations, ch. 29. 1 à 11, après quatre mois sans fêtes, typifie un réveil nécessaire après un assoupissement provoqué par la routine. La fête des tabernacles se rapporte au millénium à venir. Le huitième jour (v. 35), parle des temps éternels. La Pâque, quant à elle, est rappelée pour mémoire. La gerbe des prémices de la moisson qui devait être tournoyée devant l’Éternel, présentant à Dieu tous les aspects des perfections d’un Christ ressuscité, vu dans ses fruits (Lév. 23. 10), est omise. Ces sacrifices rappellent ce que Christ a d’excellent pour Dieu, et de la joie qu’Il y trouve – les libations.
L’holocauste continuel représente l’adoration continuelle que nous devons à Dieu, en rapport avec le sacrifice du Seigneur en qui nous avons le salut, et qui a honoré Dieu. En Lévitique 6. 2 à 6, l’holocauste devait se consumer « toute la nuit jusqu’au matin », et le feu ne devait pas « s’éteindre », ce qui, pour nous, parle de Christ soumis au feu de la sainteté de Dieu qui L’a « sondé » et « n’a rien trouvé » – et de ce qu’Il est continuellement pour Dieu. L’holocauste du soir devait être offert « entre les deux soirs », c’est-à-dire entre le coucher du soleil et la nuit noire. Sur le point d’entrer dans le pays, Dieu rappelle au peuple comblé de tous les biens, qu’il devra offrir des sacrifices à son Dieu, car dans le désert, il n’en avait pas offert (Act. 7. 42 et 43). Dans notre vie aux circonstances arides – comme un désert – Dieu veut que nous Lui offrions « sans cesse un sacrifice de louange… le fruit des lèvres qui confessent son nom » (Héb. 13. 15).
Soyons constamment occupés de Christ, en qui Dieu a flairé « une bonne odeur » : d’abord dans Sa vie – « la fine fleur de farine », sacrifice non sanglant, et dans Sa mort – les animaux sacrifiés. L’offrande de Christ répond à tout, car Il est le seul homme qui ait glorifié Dieu.
Les sept jours de la fête des pains sans levain, typifient notre vie de croyants que Dieu veut sans péché. La solennité de la fête « des propitiations », résidait dans l’acceptation, par Dieu, du sang porté sur le propitiatoire par le souverain sacrificateur, une fois l’an (Lév. 16. 2, 11 à 14). La Pâque représentait la rédemption dont l’homme a besoin. Mais ici, il s’agit de ce que les hommes devaient faire pour Dieu, rendu propice par le sacrifice de Christ, qui est une odeur agréable pour Lui. Ces sacrifices obligatoires n’apportaient pas la paix de la conscience (Michée 6. 6).
Pour nous, Christ, « par une seule offrande, a rendu parfaits à perpétuité ceux qui sont sanctifiés (Héb. 10. 14).
Cette longue liste d’holocaustes durant les fêtes préfigurait l’offrande volontaire de Christ à Son Dieu, dans laquelle Il trouve son plaisir : c’est « le pain » qui nourrit Son cœur et que nous devons Lui offrir.
Au sabbat, fête particulière chaque semaine, il fallait offrir deux agneaux « outre l’holocauste continuel » (v. 10).
Aujourd’hui, nous fêtons la mort et la résurrection du Seigneur, le premier jour de la semaine : c’est le jour du Seigneur du matin jusqu’au soir : c’est un jour de « double portion » pour Dieu : un jour « consacré » (Ex. 20. 9 et 10), qui préfigure le futur repos éternel de Dieu et de Son peuple (Héb. 4. 8 et 9), où il y aura plénitude d’adoration.
Cependant, ne soyons pas des adorateurs du dimanche seulement, en oubliant d’adorer Dieu chaque jour – l’holocauste continuel qui revient tout au long de ces deux chapitres. Zacharie 8. 18 et 19, montre ce que doivent être nos réunions : « Allégresse, joie et d’heureuses assemblées » et Ésaïe 58. 13 et 14, nous avertit d’être en bon état pour nous tenir devant Dieu et L’adorer. Dieu aime une marche fidèle afin de bénir en retour. Au sabbat, l’offrande de gâteau, type de l’humanité parfaite de Christ, était doublée, puisqu’il y avait deux agneaux : un dixième de fleur de farine par agneau (v. 21). Il devait être « pétri d’huile » comme Christ, Fils de Dieu, a été « conçu du Saint Esprit » (Luc 1. 35). Les Israélites ne devaient faire « aucune œuvre de service » durant ces différentes fêtes. Le service doit s’effectuer au quotidien, mais n’a pas sa place dans l’adoration. Tous ces holocaustes s’accompagnaient de libations de vin, proportionnées à l’importance des sacrifices, et devaient être offertes dans le lieu saint ; elles parlaient de la joie que Dieu prend dans la perfection de l’offrande de Christ, et qu’Il veut partager avec l’adorateur, même si nous traversons des circonstances difficiles. Dieu est le Dieu « bienheureux » et il veut que Sa joie soit aussi la nôtre.
Au commencement de chaque mois, il fallait offrir « deux taureaux, un bélier et sept agneaux, ainsi qu’un bouc en sacrifice pour le péché » (v. 15). À chaque changement dans notre vie, approchons-nous de Dieu et bénissons. Deux jeunes taureaux montrent la plénitude de la puissance des affections du Seigneur pour Dieu. Le bélier, sa parfaite consécration, les sept agneaux, la douceur et la perfection de l’agneau de Dieu s’offrant à Lui « sans tache par l’Esprit éternel » (Héb. 9. 14). Un taureau ou deux jeunes pigeons étaient reçus par Dieu comme un holocauste, mais la différence des animaux offerts démontre la plus ou moins grande appréciation que nous avons du sacrifice du Seigneur. N’adorons pas en paroles outre ce que notre cœur apprécie, et n’oublions pas de nous purifier avant de nous approcher de Dieu (1 Cor. 5. 7 et 8). Le bouc, toujours offert pour le péché, doit rappeler constamment ce qu’il en a coûté au Seigneur pour nous sauver.
Même dans l’état éternel, « le huitième jour » (ch. 29. 35), nous nous souviendrons d’où nous avons été tirés (v. 38), et notre louange s’élèvera vers Dieu et Son Christ en perfection, en rappelant que c’est à la croix que Dieu a été glorifié.
Souvenir de la délivrance du peuple de l’Égypte, la Pâque est le point de départ de toutes les fêtes à l’Éternel ; elle est juste évoquée. Notre vie chrétienne commence à la croix du Seigneur Jésus. Le lendemain commençait la fête des pains sans levain, type de la vie chrétienne qui doit être exempte du péché qui enfle, s’il n’est pas confessé, dans notre vie ou dans l’Assemblée (Mat. 13. 33). Le salut acquis nous confère une sainteté d’état, intouchable, mais la sainteté pratique est fragile et doit nous exercer continuellement, tout en représentant une « fête à l’Éternel » (1 Cor. 5. 7 et 8). Dans ce chapitre des Corinthiens, un mal moral connu n’était pas jugé ; au ch. 5 des Galates, eux qui revenaient à la loi – mal doctrinal – l’apôtre leur dit : « Un peu de levain fait lever la pâte tout entière » (v. 9).
Le Seigneur met Ses disciples en garde contre « le levain des pharisiens et des sadducéens » hypocrites qui édictaient de nombreux commandements qu’ils ne pratiquaient pas eux-mêmes (Mat. 16. 6 à 12 ; Luc 12. 1). Christ étant mort et ressuscité, n’a plus affaire avec le péché : identifiés à Sa mort et à Sa résurrection, tenons-nous nous-mêmes « pour morts au péché, mais pour vivants à Dieu dans le christ Jésus » (Rom. 6. 9 à 11). Notre vie doit être comme une fête empreinte de joie, ainsi que le Seigneur qui, « à cause de la joie qui était devant lui, a enduré la croix, ayant méprisé la honte » (Héb. 12. 2) ; fixons les yeux sur Lui, comme Lui le disait : « Je me suis toujours proposé l’Éternel devant moi » (Ps. 16. 8).
Lui seul nous garde, ne remuons pas « l’eau trouble » de notre cœur naturel ; et si nous sommes tombés, confessons notre faute afin de rétablir la communion, car nous sommes déjà pardonnés. Que le Seigneur nous garde des angoisses du croyant de Romains 7 qui veut faire le bien, et fait le mal ; l’apôtre dit : « Or maintenant, ce n’est plus moi qui fait cela mais c’est le péché qui habite en moi » (v. 17 et 20). Cependant, nous sommes responsables des manifestations du vieil homme.
Le premier et le septième jour, il y avait « une sainte convocation » (v. 18 et 25). Nous devons passer notre vie tout entière dans la présence de Dieu, nous nourrissant de Christ, spécialement le dimanche. Aucune œuvre ou, aucune œuvre de service, ne devait se faire durant ces fêtes (Lév. 23. 3). Dieu a été satisfait de l’œuvre du Seigneur : nous ne pouvons nous sauver nous-mêmes par nos œuvres (Éph. 2. 8 et 9).
« Au commencement des mois », outre l’holocauste spécial, un bouc était offert pour le péché (v. 15 et 22). La fête des semaines – ou de la moisson – l’Esprit Saint l’a réalisée à la Pentecôte, ayant baptisé l’Église naissante, en unissant les croyants en un seul corps. Pour cette fête, il fallait apporter deux pains cuits « avec du levain » (Lév. 23. 17), rappel de la présence du péché dans le croyant. La prophétie révèle que, durant le millénium, la Mer Morte sera assainie, mais non les marais autour d’elle (Éz. 47. 8 à 11) : beaucoup se soumettront à Christ en dissimulant (Deut. 23. 29 ; Ps. 118. 44), mais ils seront détruits (Ps. 101. 8).
Plaçons aux pieds du Seigneur les prémices – le meilleur – de tout ce qu’Il nous donne dans Sa grâce (1 Chron. 29. 14).
Ch. 29
Entre la fête des premiers fruits et celle des trompettes, un long temps s’écoule. Ces quatre mois sans fête prophétisaient qu’Israël, plus tard, resterait longtemps séparé de Dieu, loin de son pays, privé de temple, sans fêtes. Mais un jour de réveil viendra, représenté par les trompettes, où le peuple, voyant Christ lui apparaître avec Ses blessures (Zach. 13. 6), reconnaîtra son crime et se « lamentera » (Zach. 12. 10 à 14), « vous affligerez vos âmes » (Nomb. 29. 7).
En Apocalypse 1. 7, la venue du Seigneur en gloire est annoncée, et les Juifs se lamenteront en voyant qu’ils ont percé le Messie qu’ils attendaient. Israël vit encore ce long temps sans fêtes, pendant que le Seigneur « bâtit son Assemblée », jusqu’à ce qu’Il l’enlève à Sa rencontre. Alors, Dieu rétablira ses relations avec Son peuple (És. 27. 12). S’il y a un déclin dans notre vie spirituelle, un éloignement du Seigneur, Il permettra que des circonstances, peut-être douloureuses, soient pour nous une « trompette » qui nous réveillera : alors nous affligerons nos âmes en confessant notre état.
Au ch. 10 des Nombres, les trompettes annonçaient distinctement les pensées divines pour le peuple. Les fêtes du ch. 28 sont déjà réalisées ; celles du ch. 29 sont encore à venir. Le huitième jour annonce l’économie éternelle. On retrouve les mêmes sacrifices pour la fête des trompettes et celle des propitiations, étroitement liées. Rien n’est laissé à l’imagination de l’homme, car tous ces sacrifices parlent de Christ et des différents aspects de son offrande, d’agréable odeur à l’Éternel. Cependant, ces ordonnances ne doivent pas être appliquées à l’Église, dont l’appel est céleste.
Au ch. 8 de Néhémie, il y a eu une hésitation du peuple quant à l’ordre des fêtes : ils pleuraient alors qu’il fallait se réjouir, d’abord, et s’affliger ensuite (ch. 29). « Vous ne ferez aucune œuvre » (v. 7) : les Israélites ne devaient pas se laisser distraire, en affligeant leurs âmes, par des œuvres qui puissent en aucune manière occulter le sérieux de leur confession. De même, le jour du sabbat, aucune œuvre ne devait se faire. Les Israélites avaient même établi « un chemin de sabbat », distance qu’ils ne devaient pas dépasser. Le Seigneur devra leur dire : « Mon Père travaille… et moi je travaille » (Jean 5. 17). En Exode 12. 16, les Israélites pouvaient préparer seulement, pour la Pâque, ce que chacun mangeait.
Dans ces chapitres 28 et 29, c’est l’holocauste – l’offrande de Christ à son Dieu – qui est mis en relief. Demandons à Dieu qu’Il nous fasse entrer plus avant dans l’appréciation de ce que le Père et le Fils sont l’un pour l’autre, en nous y préparant par une vie habituelle de communion avec Dieu. La « fête des trompettes » est là pour nous réveiller, et la « fête des propitiations » pour nous « affliger » de nos fautes. En 2 Samuel 11. 7, Nathan réveille la conscience de David ayant péché au sujet d’Urie ; David se repent aussitôt (v. 13), et écrira, à cette occasion, le Psaume 51. Que notre conscience soit aussi sensible que la sienne. « Les sacrifices de .Dieu !ont un esprit brisé » (Ps. 51. 17). « Alors tu prendras plaisir aux sacrifices de justice, à l’holocauste et au sacrifice qu’on brûle tout entier ; alors on offrira des taureaux sur ton autel » (v. 19).
Dernière de l’année, la fête des tabernacles est une des trois solennités à célébrer à Jérusalem par tout le peuple, avec la fête des pains sans levain et celle des semaines. On ne devait être « que joyeux » et ne pas paraître « à vide », « car l’Éternel, ton Dieu, te bénira dans toute ta récolte et dans tout l’ouvrage de tes mains » (Deut. 16. 13 à 17). C’est le repos.
Type du règne millénial de Christ, où Israël et les nations viendront à Jérusalem célébrer la fête des tabernacles, la joie et la crainte de Dieu la caractérisait. Et si une nation ne la célèbre pas, « sur celle-là, il n’y aura pas de pluie » (Zach. 14. 16 à 19). Cette joie se traduira, au début, par une profusion d’offrandes : treize taureaux. Cette période bénie approchera la perfection mais n’y accédera pas, à cause du péché toujours présent (Ps. 18. 44 ; 101. 8).
Et Apocalypse 20. 7 à 9, montre la dernière révolte des ennemis de Dieu. Cependant, durant le millénium, la création tout entière jouira « de la liberté de la gloire des enfants de Dieu » (Rom. 8. 19 à 22), car Satan sera lié (Apoc. 20. 1 à 3). Ézéchiel 47 montre le fleuve de la grâce déborder et assainir la mer salée et stérile, mais non les marais salants : le péché est encore là ! Pourtant, malgré ce débordement, la joie, peu à peu, diminue – treize taureaux au premier jour, sept au septième jour. À la fin, si l’appréciation des hommes a beaucoup diminué, celle de Dieu reste éternellement parfaite, sept indique la perfection, et malgré la faiblesse humaine, tout reste parfait, car soixante-dix taureaux sont offerts, et presque deux-cents animaux ! Dieu met l’accent sur Ses exigences : chaque jour il fallait quatorze agneaux – deux fois le chiffre de la perfection – et deux béliers – plénitude de la consécration du Seigneur – ainsi que les libations, « selon l’ordonnance ».
Libres en Christ, respectons les termes de la Parole, dans l’adoration, en parlant du Seigneur, car Dieu ne peut agréer une belle ordonnance avec des pensées humaines ou des cœurs souillés (És. 1. 10 à 17). Entré en Canaan, Israël avait oublié qu’il avait habité dans des tentes, à sa sortie d’Égypte. En Esdras 3, le peuple rétablit « l’autel sur son emplacement » et célèbre la fête des tabernacles. Sous Néhémie, il y aura un profond réveil, et ils feront tout selon ce que Dieu avait établi au commencement : c’est le propre des réveils, de revenir à la Parole. Du temps du Seigneur, on célébrait encore la fête des tabernacles, mais c’était devenu « la fête des Juifs » (Jean 7. 2). L’Église anticipe cette fête, en offrant « un sacrifice de louanges… le fruit des lèvres qui confessent son nom » (Héb. 13. 15).
Le huitième jour (v. 35), représente la perfection de l’état éternel. Les sacrifices détaillés, sont les mêmes que pour la fête des trompettes et des propitiations. Dans cette profusion de sacrifices, Dieu montre la valeur de l’offrande de Christ à Ses yeux. Outre ce que Dieu exigeait, libre cours était laissé à la libéralité volontaire de chacun (v. 39).
Dans l’état éternel, notre appréciation de Christ et de son œuvre sera parfaite, et notre louange ne cessera pas dans la joie éternelle.
Soyons fidèles, comme « Moïse parla aux fils d’Israël selon tout ce que l’Éternel avait commandé à Moïse » (v. 40).
Ch. 30
Les vœux de ce chapitre concernent Israël ; cependant, toute l’Écriture s’adresse à nous, pour notre instruction (1 Cor. 10. 11).
Les vœux d’un homme étaient irrévocables (v. 3) ; ceux d’une jeune fille chez son père étaient soumis à son approbation (v. 4 à 6) ; une femme qui se mariait après avoir fait un vœu, pouvait être désapprouvée par son mari (v. 7 à 9) ; une veuve ou une femme répudiée avait affaire directement à Dieu : son vœu restait obligatoire (v. 10), enfin, le mari pouvait casser les vœux de sa femme (v. 11 à 13) Dans ce cas, Dieu lui pardonnait, mais le mari « portait l’iniquité de sa femme » (v. 16).
Ces commandements étaient un type des relations entre Dieu – Père du peuple, mais aussi mari d’Israël – et Israël même qui, en Exode 19. 5 à 8, s’était engagé à obéir à l’Éternel, en tout ce qu’Il lui commanderait : Dieu ayant approuvé cet engagement (Deut. 5. 22 à 27), ce vœu présomptueux demeurait obligatoire : le peuple ayant été incapable d’accomplir ses obligations, le Seigneur en a porté l’iniquité et les a accomplies. Désormais, ses relations avec Dieu reposeront, dans l’avenir, sur une nouvelle alliance inconditionnelle.
Mieux vaut ne pas faire de vœu si l’on ne peut pas l’accomplir (Éccl. 5. 6) : « Que votre oui soit oui et votre non non » (Mat. 5. 33 à 37 ; Jac. 5. 12). Ne faisons pas de serment à la légère comme Jephté (Jug. 11. 30). Anne avait fait un vœu qui honorait Dieu et a tenu parole, de même que Jonas (ch. 2. 10).
Asseyons-nous d’abord, pour « calculer la dépense » (Luc 14. 28) ; et, si nous engageons notre cœur avec le Seigneur, que ce soit ferme et par amour pour Lui. Seul, le Seigneur a pleinement accompli Ses vœux (Ps. 40. 7 et 8 ; Héb. 10. 7) : en Gethsémané, Il a accepté la coupe des malédictions de la main de Dieu, et Il est allé jusqu’au bout de Son dévouement, ayant glorifié Dieu et sauvé les hommes. « La maison de Stéphanas » s’était vouée au service des saints (1 Cor. 16. 15) ; Gaïus, servait les saints itinérants qui, eux-mêmes, visitaient les assemblées (3 Jean 5 à 7). Les Macédoniens s’étaient donnés au Seigneur et à Paul (2 Cor. 8. 1 à 5). Si nous engageons notre cœur avec le Seigneur, soyons fidèles (Col. 4. 17), car Dieu nous demandera des comptes (Deut. 23. 21). Mais gardons-nous de faire des vœux « légaux » comme dans l’Ancien Testament.
Paul, en Actes 18. 18, avait fait un faux pas qui s’est aggravé au ch. 21, avec la prison jusqu’à la fin de sa vie pour conséquence. Paul, qui avait repris publiquement Pierre qui revenait à la loi, était tombé dans le même piège, quoique différemment. Aux yeux de Dieu, faire un vœu doit revêtir un caractère de sacrifice (Nomb. 29. 39). « Notre service intelligent », aujourd’hui, c’est de « présenter notre corps en sacrifice vivant, saint, agréable à Dieu » (Rom. 12. 1). Dieu, notre Père, peut casser un vœu que nous avons fait à la légère, et nous pardonner ; mais le Seigneur en a porté l’iniquité. Après avoir offert à Dieu « des prières avec de grands cris et des larmes », Il a été délivré ; et, au Psaume 22. 25, le Seigneur, vu comme le chef de musique dans la grande congrégation, dit : « Je paierai mes vœux devant ceux qui le craignent ».
Ch. 31
Le péché d’Israël avec les filles de Moab (ch. 25. 3), amène « la vengeance de l’Éternel » (ch. 31. 3). La destruction de Madian ne s’exécutera pas immédiatement ; ce sera la dernière action de Moïse avant sa mort. Ce combat victorieux d’Israël, où pas un Israélite ne mourra (v. 49), se situe dans le désert, et ne contribue pas à la conquête du pays, car Madian se trouve loin, au sud de Canaan. Si les agréments du monde nous séduisent et nous entraînent dans sa corruption, notre chute amènera un terrible combat de restauration, mais stérile quant à la conquête des bénédictions. – « Le monde entier gît dans le méchant » (1 Jean 5. 19). Ne traitons pas avec cet ennemi : restons, pour lui, des étrangers.
La gravité du péché d’Israël était telle, qu’il en est parlé encore en Josué 22. 17, rappelant que, malgré la plaie ayant éclaté sur le peuple et la vengeance sur les Madianites, Israël ne s’était « pas purifié » : le péché laisse toujours des traces durables devant Dieu, et il faut en arriver à s’humilier. Le monde pense que Dieu oubliera le péché ; mais Dieu n’oublie rien, (Héb. 26. 31 ; Ps. 50. 16 à 21). Agag, roi d’Amalek que Saül avait épargné, pensait que « l’amertume de la mort était passée », mais Samuel exécute l’ordre divin en le mettant « en pièces » (1 Sam. 15. 32 et 33). Le Dieu de grâce est aussi un Dieu de jugement, bien que ce soit là « son œuvre inaccoutumée » (És. 28. 21), et Dieu, au début du millénium, se vengera du monde corrompu. La vengeance de l’Éternel contre Madian concerne tout Israël (v. 4), car tout le peuple a péché. Ceci est en contraste avec l’affaire d’Aï, en Canaan, où Josué ne voudra pas « fatiguer tout le peuple » (Jos. 7. 3), et il s’ensuivra une grande défaite.
L’obéissance nous rend vainqueurs dans nos combats. Éphésiens 6. 12, désigne la vraie guerre « contre les puissances spirituelles de méchanceté qui sont dans les lieux célestes », afin de nous emparer des bénédictions célestes ; revêtons-nous donc de « l’armure complète de Dieu » (v. 13 à 18). Satan veut nous occuper à lutter contre « la chair et le sang » et ainsi, à nous tromper de guerre.
Nous devons couper radicalement tout ce qui, en nous, brise la communion avec le Seigneur (Mat. 5. 29 et 30), et fuir « les convoitises de la jeunesse » (2 Tim. 2. 22) ; à devenir, tous « des hommes faits » (Éph. 4. 13). Recherchons les biens célestes, et non terrestres (Mat. 16. 26 ; Luc 12. 16 à 22). Combattons « le bon combat » (2 Tim. 4. 7), « comme un bon soldat de Jésus Christ » (2 Tim. 2. 3). Dans cette guerre commandée par l’Éternel, Phinées, fils du grand sacrificateur, est à la tête de l’armée avec les instruments du lieu saint : les trompettes, pour rappeler le peuple « en mémoire à l’Éternel » (Nomb. 10. 9). Animé d’une énergie selon Dieu, alors que tout le peuple se contentait de pleurer (ch. 25. 7 à 9), il détruit cinq rois, dans ce combat, ainsi que Balaam, « le devin » (Jos. 13. 22), à cause de son rôle pervers (Apoc. 2. 14). Malgré son zèle, le peuple va emmener « captives les femmes de Madian et leurs petits enfants », ainsi que les troupeaux (v. 9), ce qui provoque la colère de Moïse selon Dieu. Ils devront obéir malgré tout et se purifier, restant sept jours hors du camp.
Le Seigneur est mort à cause de nos péchés qui interrompent la communion avec Dieu. Que cette vérité nous pénètre afin que nous progressions dans la communion avec Lui.
Ayant fidèlement détruit les hommes, les villes et cinq rois de Madian, ceux qui sont allés à la guerre ont ramené, avec un nombreux butin, les femmes et les enfants, et les auraient introduits dans le camp que la présence de Dieu sanctifiait, si Moïse et Éléazar n’étaient pas sortis à leur rencontre, hors du camp. Moïse les oblige à se purifier des femmes impures et des enfants mâles – et Éléazar, à purifier le butin : tout devait être purifié, ainsi que les guerriers durant sept jours avant d’entrer dans le camp (v. 17 à 24). Le feu devait purifier tout ce qui le supportait, et le reste devait passer par l’eau de séparation (ch. 19).
On peut voir une certaine analogie avec 1 Corinthiens 3. 12 à 15). Même Phinées, pourtant fidèle, ayant laissé faire le peuple, a été, lui aussi, sept jours hors du camp. Soyons attentifs à notre sainteté pratique, en nous jugeant nous-mêmes, afin de n’être pas jugés par le Seigneur (1 Cor. 11. 31 ; Mal. 3. 3 ; Ps. 51. 17). Cependant, si Dieu nous juge, c’est pour la restauration de nos âmes, et notre louange Lui sera agréable, si nous Lui parlons du Seigneur et de Son œuvre. Notre responsabilité est d’autant plus grande que nous sommes plus proches du Seigneur. À la cène, par exemple, « éprouvons-nous nous-mêmes » pour manger le repas du Seigneur. Notre conscience doit être délicate – pour nous montrer nos fautes et nous en purifier – et non maladive. Évitons deux écueils : juger les autres et se faire juger par un membre du clergé.
En 2 Chroniques 29 et 30, Ézéchias purifie le temple avant d’y offrir des holocaustes et d’y faire la Pâque. Dans ces circonstances, les lévites avaient été plus fidèles que les sacrificateurs, pour se purifier. Une grande partie du peuple ne s’était pas non plus purifié, mais Ézéchias a prié pour eux, et « l’Éternel écouta Ézéchias, et guérit le peuple ».
À partir du verset 25, Dieu prend en main le partage du butin après la purification : rien n’est laissé au gré de l’homme. Chacun aura sa part : les guerriers, les lévites, les fils d’Israël, et Dieu Lui-même, et les prisonniers sont donnés aux lévites comme serviteurs. David, plus tard, exprime une pensée similaire : « Telle qu’est la part de celui qui descend à la bataille, telle sera la part de celui qui demeure auprès du bagage » (1 Sam. 30. 24). Ce combat était une conséquence de l’infidélité du peuple (ch. 25), mais l’Éternel permet qu’aucun Israélite ne soit tué et un enrichissement pour tout le peuple en résulte. Combattons les combats de Dieu : nous ne subirons aucune perte, et nous en serons spirituellement enrichis.
Ces hommes d’Israël qui ont combattu, comprennent la grâce dont ils sont les objets : comblés, et n’ayant subi aucune perte en hommes (v. 49), ils offrent, spontanément, de leur part de butin, des objets précieux d’or : « pour faire propitiation pour nos âmes » (v. 50). En Exode 30, l’Éternel exigeait « un demi sicle d’argent ». Ici, c’est de l’or donné volontairement à l’Éternel. En 1 Chroniques 29. 2 à 9, David, puis les chefs, donnèrent volontairement de nombreux objets, dont certains en or, pour le sanctuaire de l’Éternel. Dieu prend plaisir à nos dons volontaires : nous pouvons Lui offrir de l’argent, notre temps, nos capacités, avec notre amour.
Nous avons un grand butin spirituel dans la Parole, mais c’est le Seigneur qui a payé notre rançon à Dieu.
Ch. 32
Fidélité à la parole donnée, et courage pour combattre pour leurs frères, caractérisent les deux tribus et demie du chapitre 32. Pourtant, dominés par leurs intérêts personnels, ils demandent, comme une « faveur » de ne pas franchir le Jourdain symbolisant notre mort avec Christ et notre résurrection avec lui (Rom. 6. 3 à 8 ; Jos. 4. 3 à 9) ; « le monde m’est crucifié et moi au monde » (Gal. 6. 14). Ayant de nombreux troupeaux, ces tribus veulent s’installer dans la riche région de Galaad conquise par Israël. Le pays béni de la promesse n’a aucun attrait pour eux ! Prenons à cœur les intérêts de Jésus Christ, et non les nôtres (Phil. 2. 21) et marchons » d’une manière digne de l’appel dont nous avons été appelés » (Éph. 4. 1). Notre chapitre illustre les dangers de marcher par la vue et non par la foi : on devient un chrétien « terrestre », attaché à ses aises ici-bas, et non aux « choses qui sont en haut » (Col. 3. 1).
En Nombres 11. 4 et 5, le peuple regrettait l’Égypte et ce qu’il y mangeait d’agréable, symbole des chrétiens regrettant la vie facile du monde, exempte des exercices des croyants. Satan nous montre les attraits du monde pour faire de nous ses proies (1 Pier. 5. 3). En Genèse 13. 10, « Lot leva ses yeux », choisit la riche plaine du Jourdain pour ses troupeaux, et finira dans Sodome ; mais Dieu dit à Abraham : « Lève tes yeux et regarde » (v. 14). Dieu nous montre nos bénédictions : regardons-les.
Riches de grands troupeaux, car Dieu les avait bénis, ils n’avaient pas offert de sacrifices à l’Éternel dans le désert (Act. 7. 42). De retour dans leurs possessions, par crainte de ne plus être reconnus d’Israël, ils se bâtiront un « autel de grande apparence », comme témoin entre eux et leurs frères, mais sur lequel ils ne pouvaient offrir de sacrifice, et ils devront s’en justifier (Jos. 22). Gardons-nous des apparences trompeuses dans nos vies. Si nous nous écartons du Seigneur, Sa Parole n’aura plus d’attrait, et nous argumenterons pour justifier notre désobéissance. Ces tribus, hors du territoire d’Israël, seront les premières déportées par les rois de Syrie ou d’Assyrie (1 Rois 22. 3 ; 2 Rois 10. 32 et 33 ; 1 Chron. 5. 23 à 26) : résultats désastreux d’un mauvais choix. Obéissons à la Parole dans tous nos choix.
– Quelle peine pour Moïse, privé malgré lui d’entrer en Canaan, de voir ces tribus se désintéresser du pays ! Il craint que leur attitude n’influence tout le peuple, et leur rappelle la sévérité du châtiment de Dieu sur la génération rebelle qui tomba dans le désert. Seuls, Josué et Caleb, toujours fidèles, participeront à la conquête du pays. La perspective d’un nouveau renvoi au désert où tout le peuple périrait, effraye Moïse, et il les exhorte à ne pas le décourager. Ne décourageons pas nos frères par une mauvaise attitude. Nos désobéissances réitérées ont toujours de graves conséquences. Ces hommes combattront sept ans loin de leurs familles, pour aider leurs frères. Il y a un grand danger à être absents longtemps de nos foyers, ne pouvant faire la lecture de la Parole de Dieu avec nos enfants.
Comme pour le peuple, autrefois, en Josué 1. 3, Dieu nous a donné, d’avance, toutes les bénédictions dont nous serons capables de nous emparer.
Deux choses se manifestent dans ce chapitre : 1) Ces deux tribus ne veulent pas aller plus loin (v. 5). 2) Moïse ne consulte pas l’Éternel, mais les reprend sévèrement, et un changement partiel se produit dans leurs dispositions : ils passeront devant leurs frères pour la conquête du pays, moyennant que Moïse leur donne le pays de Galaad (v. 16 à 19). Il y aura de graves conséquences, car c’était la volonté de Dieu que tout le peuple entre en Canaan. Ne méprisons pas nos bénédictions célestes, il n’y en aura pas de meilleures ; pour nos besoins terrestres, attendons-nous au Seigneur : « Là où est ton trésor, là sera aussi ton cœur » (Mat. 6. 21).
Abram, attaché aux bénédictions divines, refusa les richesses du roi de Sodome (Gen. 14. 21 à 23), et Dieu lui-même, fut « sa très grande récompense » (ch. 15. 1). Si ces tribus avaient fait le bon choix, elles auraient été bénies avec le reste du peuple. Mais une autre conséquence se manifeste : ces hommes empêchent leurs familles mêmes d’entrer dans la terre promise : aucune bénédiction pour leurs femmes et leurs enfants !
C’est le travail de l’Ennemi, essayant déjà, mais sans succès, en Exode 10. 10 et 11, d’empêcher leurs familles de suivre les « hommes faits », lors de leur sortie d’Égypte. En Esdras 8. 21, les enfants sont associés à la prière des hommes. Mais en Nombres 32, ces hommes sont précisément ces « petits enfants » que Dieu avait promis de faire entrer dans le pays, alors que leurs pères, incrédules, avaient dit d’eux, qu’ils seraient « une proie » : et les voilà qui refusent d’y entrer avec leurs familles !
Quarante mille hommes de ces tribus combattront pour Israël, sur les soixante-dix mille environ que comptaient ces deux tribus et demie (Nomb. 2. 10 à 21). Quarante mille foyers privés de chefs de familles ! Notre « bonne volonté » à aider nos frères ne remplacera jamais notre obéissance à la volonté de Dieu. Moïse cède à leur obstination, mais leur confirme qu’ils habiteront en Galaad s’ils combattent pour leurs frères (v. 28 et 29) et les avertit de faire ce qu’ils ont dit (v. 24), sinon, leur péché les trouverait (v. 23 ; Gal. 6. 7). Bien que Dieu ne s’oppose pas à leur obstination, de graves conséquences s’ensuivront.
Travaillons, au contraire, à obtenir « une riche entrée » dans le royaume (2 Pier. 1. 10 et 11). Comme David, « un bel héritage nous est échu » (Ps. 16. 5 et 6) ; et ainsi qu’Acsa (Jos. 15. 16 à 19), ayons soif des bénédictions sur cette terre aride, et Dieu prendra plaisir à nous les donner ; ou encore, attachons-nous à notre héritage céleste, comme les filles de Tselophkhad étaient attachées à l’héritage de leur père. Si l’espérance d’Israël est terrestre, celle de l’Église est d’autant meilleure qu’elle est céleste.
Ces tribus, en contradiction avec Dieu et avec elles-mêmes, combattront pour la conquête de Canaan, participeront aux victoires répétées, seront rassasiées des riches fruits de cette terre « ruisselante de lait et de miel », mais feront demi-tour, car leurs cœurs étaient restés en Galaad. Combattons pour la foi avec le cœur attaché aux choses célestes. Comme en Genèse 4. 17, ils nomment leurs villes de leurs propres noms (v. 41 et 42).
« Notre bourgeoisie est dans les cieux, d’où aussi nous attendons le Seigneur Jésus Christ comme sauveur » (Phil. 3. 20).
Ch. 33
Une quarantaine des traites d’Israël sont mentionnées dans ce chapitre, et celles du chapitre 21. 12 à 19, sont omises. À partir du verset 50, l’Éternel donne des instructions pour la conquête de Canaan.
Ce retour en arrière ne mentionne ni les chutes du peuple, ni ses victoires : malgré la discipline nécessaire, la grâce divine n’insiste pas sur leurs fautes : à Kibroth-Attaava – sépulcre de la convoitise – les murmures du peuple provoquent une grande brèche ; cela rappelle aussi la ressource du « serpent d’airain », en Nombres 21. 8. Quant aux victoires, Dieu seul en est l’artisan. Cette longue errance au désert avait pour but de faire connaître à Israël son propre cœur (Deut. 8. 2), et aussi ce que Dieu a été en bonté envers ce peuple rebelle : Il accomplissait Ses promesses faites à Abraham. Dieu avait fourni l’énergie pour sortir d’Égypte « à main levée » (v. 3) et Il met en évidence le caractère d’étranger et de forain du peuple : « ils partirent… ils partirent… ils campèrent » : conduits par la nuée, ils étaient en voyage. Dieu consigne toutes « nos traites » – nos circonstances – car nous devons « tous être manifestés au tribunal de Christ » (2 Cor. 5. 10), non pour être jugés, mais pour que la richesse de la grâce de Dieu soit pleinement révélée.
Il nous faut aussi beaucoup d’énergie pour nous séparer du monde qui n’est plus le nôtre selon 2 Corinthiens 6. 17 et 18 ; ch. 7. 1. Laissons-nous sonder par Dieu (Ps. 139. 23 et 24). Le monde est l’école de la foi où nous apprenons à connaître le Dieu d’amour qui bénit ceux qui gardent Ses commandements ; les enfants eux-mêmes, un jour, doivent marcher par leur propre foi. Proposons-nous « toujours l’Éternel devant » nous (Ps. 16. 8). Seuls de leur génération, Josué et Caleb, fidèles, ont survécu. Prenons conscience des caractères du Dieu saint et miséricordieux, et défions-nous de nous-mêmes. Si nous oublions les leçons déjà apprises, Dieu nous les fera réapprendre.
Moralement, comme Abraham, n’ayons qu’une tente et un autel. Les hommes de foi d’Hébreux 11, avaient « oublié » leur patrie d’origine et en « recherchaient une meilleure ». Ils n’obtinrent pas les choses promises, mais moururent dans la foi, et les versets 39 et 40 réjouissent nos cœurs. Abraham voulant enterrer Sarah, acheta la caverne de Macpéla en Canaan promis à sa descendance. Quant au peuple au désert, sans la foi, il avait voulu retourner en Égypte. « L’Éternel seul l’a conduit » et a pris soin de lui (Deut. 32. 10 à 12) ; pourtant, « ils l’émurent à jalousie » (v. 21). Durant quarante ans, le peuple a connu de tristes périodes, mais les soins divins n’ont pas manqué.
Une partie des traites mentionnées ici, restent inconnues, géographiquement. Dans nos vies, beaucoup de choses cachées se passent entre Dieu et nous seuls. Jacob lutta toute une nuit, seul avec l’ange. Nous connaissons des circonstances amères – Mara – ou heureuses et riches – Elim.
Enfin, Aaron meurt à la montagne de Hor, âgé de 123 ans (v. 28) ; puis ce sont les plaines de Moab, au bord du Jourdain, à l’entrée du pays. Les noms hébraïques de ces traites sont sûrement significatifs de ce que Dieu a voulu apprendre à Israël ; et si nous l’ignorons, retenons que Dieu veut nous apprendre que, si certaines choses se traitent en public, d’autres sont réservées à une rencontre secrète avec Dieu.
Toute la génération sortie d’Égypte a péri au désert : l’Éternel réitère Ses exigences à la nouvelle génération, pour le moment où elle entrera dans le pays, comme au chapitre 15. Malgré les chutes d’Israël, Dieu est fidèle et accomplit toujours ce qu’Il a dit. Les frontières définies par Dieu ne seront vraiment établies que durant le millénium. Mais avant d’entrer en Canaan, le peuple est averti qu’il devra détruire ses habitants et leurs idoles (Ex. 23. 23 et 24 ; Nomb. 33. 50 à 56 ; Deut. 7. 1 à 6), afin de répondre à la sainteté de Dieu qui avait attendu que « l’iniquité des Amoréens soit parvenue à son comble » (Gen. 15. 16).
Dieu savait que ces peuples, mêlés à Israël, leur seraient : « un filet, et un piège, et un fouet dans vos côtés, et des épines dans vos yeux » (Jos. 23. 11 à 13) ; et que Dieu devrait se retourner contre Israël. Et cela arriva : les tribus ne dépossédèrent pas les Amoréens (Jug. 1. 19 à 35), et la colère de Dieu s’embrasa contre Israël (Jug. 2. 14 et 15, 20 à 23). N’aimons pas le monde organisé sans Dieu, opposé à Dieu et aux croyants (1 Jean 2. 15) ; mais aimons tous les hommes, car Dieu les aime (Jean 3. 16), et « gardez-vous des idoles » (1 Jean 5. 21). Prenons garde, car « les mauvaises compagnies corrompent les bonnes mœurs » (1 Cor. 15. 33). Notre séparation du monde doit être complète, comme une « circoncision » et non une « concision »: un semblant de séparation qui ne serait pas vraie (Phil. 3. 2 et 3).
Dans les Juges, lorsque le peuple criait à Lui, Dieu délivrait, mais dut se montrer sévère, car Israël était responsable. Dieu use de patience envers les Siens, mais un jour, elle a son terme. Avant sa mort, Josué reprend le peuple qui se portait « lâchement » à la conquête du pays (Jos. 18. 3). En Juges 2. 1, « l’Ange de l’Éternel monta de Guilgal à Bokim », et reprocha au peuple de ne pas avoir « écouté sa voix » ; et ainsi, les dieux étrangers leur seraient en piège (v. 2 et 3). Guilgal symbolisait la mise de côté de la chair, et le peuple devait toujours y revenir après ses victoires ; mais il a beaucoup manqué à cet égard, et l’Ange de l’Éternel leur apparaît à Bokim, la vallée des pleurs. Lorsqu’ils furent « rendus impurs par leurs œuvres », l’Éternel « abhorra son héritage » (Ps. 106. 39 et 40).
Du temps de Néhémie, il y avait « des Juifs qui avaient pris des femmes asdodiennes… et leurs fils parlaient à moitié l’asdodien mais ne savaient pas parler le juif » (Néh. 13. 23 et 24). Prenons garde à l’exemple que nous donnons à nos enfants.
L’héritage devait être proportionné à chaque tribu (Nomb. 33. 54). Au désert, certaines tribus avaient prospéré, d’autres diminué – dans le ciel, nous serons tous remplis de Christ, mais tous les « vases » n’auront pas la même capacité. Sous certains rois pieux, on a supprimé les « hauts lieux » où le peuple adorait les idoles qu’il n’avait pas détruites. Dieu nous avertit en amour, car il préconnaît les conséquences de nos fautes. Si nous suivons le monde, il nous opprimera, en faisant de nous ses esclaves, et sera « des épines dans nos yeux », provoquant souffrances et aveuglement ; et le monde est de plus en plus idolâtre. Dieu veut que nous reflétions Sa sainteté en réalisant 2 Pierre 1. 5 à 8 ; alors, nous pourrons dire avec le psalmiste : « le piège s’est rompu, et nous sommes échappés » (Ps. 124. 7).
Ch. 34
Dieu donne, ici, les limites du pays « ruisselant de lait et de miel » – image du ciel que Christ remplit : plus nous connaîtrons le Seigneur, plus nous jouirons de Lui au ciel. Ces limites étaient déjà données à Abraham, mais Israël se montra lâche dans la conquête. Plus tard, seul Salomon domina sur tout le pays donné par l’Éternel (2 Chron. 9. 26) ; mais sous sa responsabilité, l’homme a failli ; en Ézéchiel 47, pour le millénium, Israël occupera tout le territoire, car Dieu fera tout par Lui-même. Ces frontières nous parlent de séparation des croyants d’avec ceux de dehors (1 Cor. 5. 12 et 13) – et les limites des tribus, de nos attributions respectives, dans l’assemblée : ne les dépassons pas.
Pour combattre, revêtons-nous de l’armure complète de Dieu (Éph. 6. 11 à 18). Dieu dira à Josué : « Lève-toi, passe ce Jourdain toi et tout ce peuple… tout lieu que foulera la plante de votre pied, je vous l’ai donné » (Jos. 1. 2 et 3) et « Fortifie-toi et sois ferme » (v. 6 et 7). Nous sommes comme ce peuple mis à part, le plus petit de tous : « saints, consacrés » (Deut. 7. 6 et 7). Mais le peuple s’est enorgueilli de son appel. Abraham, étranger, devait se « promener » dans tout le pays promis ; mais ici, si Dieu donne le pays tant que la foi est active ; dès qu’elle cesse, Il s’arrête de chasser les Amoréens qui se mêlent au peuple. Les « montagnes », la « mer », parlent de tout ce qui peut renverser la piété chrétienne (Jean 17. 15). Les infidélités du peuple ont rompu l’alliance entre Dieu et Israël ; il a négligé de conquérir tout le pays que Dieu lui avait donné pour toujours, et il en a été finalement chassé (Nomb. 33. 56).
Le torrent d’Égypte – et non le Nil – devait limiter Israël au sud-ouest ; plusieurs localités citées nous sont inconnues, mais gardons la signification morale de ce chapitre. La différence de l’héritage des tribus nous ramène à 1 Corinthiens 15. 40 et 41, parlant du soleil – le Seigneur, de la lune – l’Assemblée, des étoiles – les croyants : tous « différents en gloire », montrant la diversité des héritages et des couronnes, au ciel. Dieu veut nous donner une « riche entrée » dans Son royaume (2 Pier. 1. 10 et 11) ; alors, édifions avec « l’or, l’argent, les pierres précieuses » (1 Cor. 3. 12 à 15).
« La mer de Kinnéreth » – lac de Génésareth (v. 11), rappelle une grande partie du ministère du Seigneur. Éléazar – Christ, Souverain Sacrificateur – et Josué -Christ combattant pour nous – et les princes des tribus, devaient partager le pays que Dieu donnait au peuple (v. 17 à 29), en tirant au sort (Prov. 16. 33) ; mais deux tribus et demie avaient pris leur héritage en Galaad, en contraste avec les filles de Tselophkhad (ch. 27), mais Dieu voulait bénir tout Son peuple en Canaan (Deut. 11. 11 à 15), tout près de l’arche ; ces tribus ont été les premières à partir en captivité. Plus tard, dans le pays, les Syriens combattant contre Samarie, seront défaits et « dans la montagne et dans la plaine » (1 Rois 20. 30).
Ces princes (v. 18 à 28), nous rappellent que nous devons « découper droit » la Parole, et que nous rendrons compte à Dieu. Éléazar, Josué et Caleb sont les seuls dont nous entendons encore parler par la suite. Aucun héritage n’est donné aux lévites, car l’Éternel était leur part (Nomb. 18. 20 à 23). On leur donnera, cependant, quarante-huit villes, dont six de « refuge » (Nomb. 35), image d’un Christ sauveur.
Ch. 35
Ce chapitre donne les possessions des lévites en Canaan : quarante-huit villes et leurs banlieues (v. 1 à 8), car l’Éternel est leur héritage (ch. 18. 20 et 21) et ils avaient les dîmes pour leurs besoins (Deut. 18. 1 et 2) ; ils avaient six villes de refuge : trois en deçà du Jourdain, trois au-delà (v. 9 à 29) ; enfin, des ordres pour exercer la justice selon Dieu : il devait y avoir deux témoins, et aucune rançon n’était autorisée (v. 30 à 34).
Exode 21. 12 à 14 fait une première allusion aux villes de refuge, établissant la distinction entre le meurtrier volontaire et involontaire. Sous la loi, le « péché par fierté » n’était jamais pardonné. Sous la grâce, le Seigneur, la vraie ville de refuge, reçoit tous les pécheurs repentis.
Maudits par leur père Jacob (Gen. 49. 5 à 7), à cause de leur violence meurtrière, les lévites furent choisis de Dieu pour Son service, pour leur zèle à répondre à l’appel de Moïse en Exode 32. 26 ; n’ayant pas épargné leurs proches (Deut. 33. 9 et 10), ils ont été agréables à l’Éternel (v. 11). Dieu a tourné leur malédiction en bénédiction pour le peuple. Ézéchias les établit dans leur double service : les sacrifices et la louange (2 Chron. 31. 2). Les lévites, avec les sacrificateurs, servaient au temple, mais d’autres, répandus dans les quarante-huit villes, étaient en bénédiction à tout le peuple en enseignant la loi. Fidèles, ils se réfugièrent en Juda lorsque Jéroboam établit les sacrificateurs des veaux d’or (1 Rois 12. 31 ; 2 Chron. 13. 9).
Ces villes étaient prises en proportion de l’héritage de chaque tribu (v. 8), et les banlieues, très petites, suffisaient à nourrir leurs troupeaux. Répandues dans le pays à distances à peu près égales, le meurtrier involontaire n’avait pas loin à aller, en se hâtant, pour se mettre à l’abri. Ces villes de refuge qui, toutes, dans le pays, étaient situées « dans la montagne » (Jos. 20. 7), répondaient au désir de Dieu. La miséricorde divine ne délaisse pas les tribus restées hors du pays, représentant des chrétiens attachés aux choses terrestres : ils n’ont pas les mêmes bénédictions que les croyants spirituels, mais Dieu les aime et en prend soin.
Ces villes de refuge sont une vraie grâce divine, car en Genèse 9. 6 et Lévitique 24. 17, Dieu condamne à la mort tout meurtrier, car « les gages du péché, c’est la mort ; mais le don de grâce de Dieu, c’est la vie éternelle dans le Christ Jésus, notre Seigneur » (Rom. 6. 23). Le salut était prêt d’avance, mais il fallait en préparer le chemin (Deut. 19. 2 et 3). Le meurtrier devait fuir vers la ville de refuge – et tout homme doit se hâter d’aller à Jésus Christ pour être sauvé ; il faut un cœur « préparé » pour la repentance.
Dans Nombres 35. 16 à 21, il s’agit d’un meurtrier volontaire : « il sera certainement mis à mort » ; dans les v. 22 à 28, d’un homicide involontaire ; alors, il y avait les villes de refuge que le meurtrier ne devait pas quitter jusqu’à la mort du grand sacrificateur, puis il pouvait revenir dans sa ville. Le Seigneur crucifié déclare Israël « homicide par ignorance » (Luc 23. 34), mais chassé de sa possession sous la sacrificature actuelle du Seigneur, il retournera dans son pays sous Sa sacrificature selon l’ordre de Melchisédec, dans le millénium et durant l’éternité : sacrificature dont les chrétiens dépendent déjà.
Dieu interdit toute rançon, et deux témoins, au minimum, étaient indispensables (v. 30 à 32 ; Ruth 4. 2 et 11 ; Mat. 18. 16 ; 2 Cor. 13. 1 ; 1 Tim. 5. 19). Mais la perversité des hommes ne craignant pas Dieu, sait trouver de faux témoins lorsque cela l’arrange. Naboth a été mis à mort sur la déposition de faux témoins (1 Rois 21. 13) ; on a produit de faux témoins pour condamner le Seigneur Lui-même (Mat. 28. 59, 60 et 66).
L’homicide volontaire devait être mis à mort, même dans une ville de refuge ; quant à l’homicide involontaire, aucune rançon n’était admise : il devait s’enfuir. Meurtrier du Seigneur, par ignorance (Luc 23. 34), Israël est gardé de Dieu dans la ville de refuge, les nations qui l’accueillent et que Dieu bénit « dans les tentes de Seth » selon la prophétie de Noé (Gen. 9. 27). Israël reviendra dans son pays lorsque le Seigneur aura enlevé son Église, mais Dieu l’épurera en chemin durant la « détresse de Jacob ». Le meurtrier involontaire revenait dans sa propre ville après la mort du souverain sacrificateur ; le Seigneur, lui, ne meurt plus, et Israël est sous les conséquences de son péché, mais la repentance lui est offerte, afin que « vienne un temps de rafraîchissement » (Act. 17). Il est sous le gouvernement de Dieu qui n’a pas répondu « œil pour œil, dent pour dent » à son crime, pour ne pas l’anéantir : Dieu n’a pas appliqué la sentence normale.
Sous la grâce, tous les péchés sont remis, car l’efficace du sang de Christ fait entrer le pécheur repentant dans la « ville de refuge », le Seigneur. « Le vengeur du sang » était le plus proche parent de l’homme tué, et le meurtrier volontaire était mis à mort. Paul, meurtrier par ignorance de bien des chrétiens, avant sa conversion, était l’objet de la miséricorde divine (1 Tim. 1. 16). Dieu n’a pas abandonné Son peuple : même Élie faisant « requête contre le peuple » fut mis de côté aussitôt ; mais endurci, Israël est rejeté pour un temps, « jusqu’à ce que la plénitude des nations soit entrée » (Rom. 11. 25).
Nous sommes dans cette période des nations sous la grâce. À la fin, « tout Israël » – le résidu – « sera sauvé » (v. 26), car Dieu ne se repent pas de Ses promesses (v. 29). Ennemis de l’évangile, à cause des nations, ils sont « élus et bien-aimés à cause des pères » (v. 28). « Dieu a renfermé tous, Juifs et nations, dans la désobéissance, afin de faire miséricorde à tous » (v. 32). Et l’apôtre fait entendre un chant de louange et de gloire : « Ô profondeur des richesses et de la sagesse et de la connaissance de Dieu ! »
Christ est l’antitype des villes de refuge des Nombres. Meurtriers volontaires, nous avons « profané le pays » en versant le sang de Christ ; mais Son sang a été versé à la place du nôtre, de sorte que nous sommes à l’abri en Lui, pour l’éternité. La terre, souillée par le péché, a été purifiée par le sang de Christ, de même que les lieux célestes. Dieu refusait toute rançon, autrefois ; maintenant, Il peut dire : « J’ai trouvé une propitiation ! » (Job 33. 24). Christ est cette rançon « pour tous » (1 Tim. 2. 6), c’est la propitiation ; en Matthieu 20. 28, le Seigneur « donne sa vie en rançon pour plusieurs » : c’est l’expiation. La poix enduisant l’arche de Noé et le coffret de Moïse livré aux eaux du fleuve, est le même mot que : propitiation et expiation.
« Toutes choses sont réconciliées avec Dieu » (Col. 1. 20).
Ch. 36
Les filles de Tselophkhad s’inquiétaient de l’héritage de leur père, avec une grande énergie de foi et avec la fraîcheur de la jeunesse, au chapitre 27 ; au chapitre 36, les hommes faits de la tribu de Manassé, avec sagesse, s’inquiètent des conséquences que ces jeunes filles n’avaient pas vues. Dieu apporte Sa réponse et montre les bienfaits du mélange des générations. Dieu se réjouit de l’attachement des Siens à l’héritage : pour nous, c’est la Parole de Dieu et le précieux dépôt spirituel légué par nos prédécesseurs ; gardons-le de génération en génération (1 Pier. 1. 3 à 5, et Ps. 16. 5). Ne le méprisons pas. Naboth y était attaché jusqu’à la mort incluse (1 Rois 21. 3). Par contre, Shémer vendit son héritage à Omri, père d’Achab qui en fit Samarie (1 Rois 16. 23 et 24). La demi-tribu de Manassé restée en Galaad (Nomb. 27. 1 ; Nomb. 32. 39 et 40), demeurait attachée, malgré tout, à son héritage.
Les jeunes croyants ayant reçu de leurs parents l’enseignement de la Parole de Dieu, doivent garder ce qui leur « a été confié » (1 Tim. 6. 20), « examiner chaque jour les Écritures » qui doivent faire autorité sur nous.
Le fils prodigue de Luc 15 a dilapidé son héritage. Les filles de Tselophkhad, elles, l’ont gardé. Hardies pour le réclamer, elles sont soumises, pour se marier, dans l’obéissance à Dieu (v. 12). Le mariage doit se faire entre croyants ayant la même foi, la même obéissance à la Parole : un tel mariage est béni pour toute la vie et pour les enfants, et même pour l’Assemblée.
Si le livre des Nombres est le livre du désert, des murmures et des révoltes, il s’achève de façon heureuse sur l’obéissance d’un groupe de jeunes filles, et Dieu en est rafraîchi. Ne nous fions pas à nous-mêmes, mais appuyons-nous sur la Parole, car « la foi est de ce qu’on entend… par la Parole de Dieu » (Rom. 10. 17). La « force des jeunes gens » et l’expérience des frères d’âge mûr, chacun restant à sa place, fait la force d’un rassemblement (Éph. 4. 15 et 16). Dieu aime à mettre en évidence la fidélité des Siens : on songe à Marie qui oignit les pieds du Seigneur avec un parfum, à Acsa qui réclamait des sources d’eau, et aux filles de Tselophkhad, attachées à l’héritage, et dont la Parole rappelle la mémoire à plusieurs reprises : on a dit que la foi serre dans son cœur son précieux titre de propriété.
Au Jubilé, tous les cinquante ans, chacun pouvait retourner dans son héritage. La terre appartient à Dieu, mais Sa grâce opère pour Israël (Lév. 25. 8 à 10, 25 à 28). Mariées dans la tribu de leurs pères, les jeunes filles maintenaient l’héritage dans leur tribu d’origine. Si deux croyants de milieux différents se marient ensemble, le bon dépôt ne pourra être maintenu.
Les rébellions du peuple typifient l’histoire des hommes, mais nous avons nos ressources en Christ : le serpent d’airain ; le rocher frappé ; la génisse rousse ; les prières et les supplications de Moïse et d’Aaron. Tout cela nous concerne sur le plan spirituel (Rom. 15. 4 ; 1 Cor. 10. 11).
Le retour du Seigneur – notre jubilé – où nous jouirons pleinement de notre héritage.
D’après Réunion d’études à Bordeaux-Lac