PENSÉES SUR JEAN 13

  1. L’amour de Jésus pour les Siens

« Avant la fête de Pâques, Jésus, sachant que son heure était venue pour passer de ce monde au Père, ayant aimé les siens qui étaient dans le monde, les aima jusqu’à la fin » Jean 13. 1.

Le chapitre 13 marque le commencement d’une nouvelle section de l’évangile de Jean. Nous aimerions le lire soigneusement et nous y arrêter un peu, car il nous donne les dernières paroles de Jésus, qui sont de toute importance pour les siens sur la terre pendant le temps de Son absence. Nous y trouvons encouragement, consolation et espérance.

Le Fils de Dieu était sur le point de retourner à son Père, laissant les disciples dans ce monde. Son enseignement, dans les chapitres 13 à 16, concerne la période de temps qui se situe entre la Pentecôte et Son retour pour les Siens, quand Il viendra les prendre pour être avec Lui dans la maison de Son Père (Jean 14. 2 et 3). Cette section se termine avec le chapitre 17 qui en est le point le plus élevé : nous entendons le Fils de Dieu s’adresser à Son Père céleste par la prière. Il prie pour tous ceux qui Lui appartiennent !

Dans quelques heures seulement, la pâque allait être célébrée ; ensuite, Jésus serait crucifié. Cependant le Seigneur ne pense pas ici à « l’heure » de Sa mort, mais au moment où Il allait quitter ce monde. Cela allait être un changement radical pour les disciples. Ils avaient espéré jusqu’à la fin que Christ demeurerait avec eux et établirait Son royaume en Israël (voir Marc 10. 32 à 37 ; Act. 1. 6).

Il est à la fois remarquable et très beau que le Fils de Dieu parle ici des croyants comme étant « les siens ». Ce sont ceux pour lesquels Il laissa Sa vie. Ils Lui appartiennent entièrement, et ainsi ils appartiennent aussi au ciel.

Mais maintenant ils sont laissés dans un monde mauvais où ils doivent prendre Sa place et rendre témoignage de Lui. « Les siens » peuvent n’être que de peu d’importance dans ce monde et peuvent faire l’expérience que le monde les hait (15. 18 et 19) et les rejette, mais ils sont précieux aux yeux du Seigneur. Il les aime et les aimera toujours, d’un amour inaltérable. Il ne les abandonnera pas mais Il prendra soin d’eux jusqu’à ce qu’Il vienne les chercher pour être avec Lui dans le ciel.

2. Toute la puissance est dans les mains de Celui qui nous aime

« Pendant qu’ils étaient en train de souper, (le diable ayant déjà mis dans le cœur de Judas Iscariote, fils de Simon, de le livrer), Jésus, sachant que le Père lui a tout remis entre les mains, qu’il est venu de Dieu et s’en va à Dieu, se lève du souper… et commence à laver les pieds des disciples » Jean 13. 2 à 5.

Le contraste que nous avons ici ne pourrait pas être plus grand : nous avons d’un côté l’amour permanent du Seigneur Jésus pour les Siens, et de l’autre, la haine du diable et l’infidélité de Judas. Un disciple qui avait fait l’expérience de l’amour du Seigneur pendant plus de trois ans est devenu celui qui L’a trahi ! C’est un exemple de ce qui pourrait arriver si nous laissons libre cours à la cupidité et que nous ouvrons ainsi notre cœur au diable.

Nous pourrions être effrayés en voyant l’influence toujours croissante du diable sur Judas. Mais, en même temps, nous sommes placés devant une source de consolation : ce passage dirige nos pensées loin de nous-mêmes et du diable, vers Jésus et le Père dans le ciel. Le Père « a tout remis entre les mains » de Son Fils. Il est vrai que le diable possède une grande puissance, et qu’il a en haine ceux qui appartiennent à Jésus – « les siens », mais toute puissance est dans les mains de Jésus qui nous aime. Le Père peut placer avec confiance toutes choses entre les mains du Fils de Dieu, saint et pur, que ce soit pour la vie ou la mort, le présent ou l’avenir. Sa vie était sans tache : Il allait s’en aller à Dieu exactement comme Il était venu de Lui : sans être entaché de quelque péché que ce soit.

Dieu avait mis entre les mains de Son Fils la puissance de mener à bien Ses plans ; mais ici, Il se sert de Ses mains pour accomplir le service d’un esclave : Il lave les pieds de Ses disciples. Que Son amour pour « les siens » est grand !

3. Jésus lave les pieds des disciples

« (Jésus) vient à Simon Pierre ; celui-ci lui dit : Seigneur, tu me laves les pieds, toi ? Jésus lui répondit : Ce que je fais, tu ne le sais pas maintenant, mais tu le comprendras par la suite. Pierre lui dit : Non, tu ne me laveras jamais les pieds ! Jésus lui répondit : Si je ne te lave pas, tu n’as pas de part avec moi » Jean 13. 6 à 8.

Pouvons-nous nous représenter cette scène ? Jésus, le Créateur de l’univers, ôte Ses vêtements et se met à laver les pieds de Ses disciples. Aucun d’eux ne réagit, sauf un – Pierre. Il est conscient de l’humilité incompréhensible de son Seigneur. Et il ne peut pas accepter ce qui est en train de se passer !

Il parle à trois reprises : tout d’abord, il est étonné, ensuite il proteste et enfin il réclame plus que ce qu’il a premièrement refusé. Nous pensons peut-être que c’est un comportement bien typique de Pierre. Mais comment aurions-nous réagi ?

Par ses objections, Pierre montre qu’il manque de compréhension et de respect. C’est un avertissement pour nous. Mais il est plus instructif de considérer les réponses que le Seigneur donne aux objections de Son disciple. Voyons de plus près les deux premières réponses :

« Ce que je fais… tu le comprendras par la suite ». À ce moment-là, Pierre n’était pas capable de comprendre l’acte symbolique de son Maître. Il devrait attendre que Jésus soit remonté au ciel et que le Saint Esprit soit venu sur la terre. Alors, avec l’aide de cette Personne divine et sous Sa conduite, il serait capable de « comprendre » et de se servir de cette connaissance dans son service envers les autres croyants, comme le montrent les lettres qu’il écrira plus tard.

« Si je ne te lave pas, tu n’as pas de part avec moi ». Le plus grand intérêt de Pierre était de partager des choses avec le Seigneur ; il voulait être en communion avec Lui. Mais pour cela, il fallait que tout ce qui pouvait le souiller dans sa marche soit ôté et qu’il soit purifié par l’eau de la Parole de Dieu (Éph. 5. 26).

4. Le maintien de la communion avec Jésus

« Simon Pierre lui dit : Seigneur, non pas mes pieds seulement, mais aussi mes mains et ma tête. Jésus lui dit : Celui qui a tout le corps lavé n’a besoin que de se laver les pieds : il est net tout entier ; et vous, vous êtes nets, mais non pas tous. Car il savait qui le livrait ; c’est pourquoi il dit : Vous n’êtes pas tous nets » Jean 13. 9 à 11.

Quand Pierre saisit qu’il ne peut être en communion avec son Seigneur que si ses pieds sont lavés, il en demande davantage : il veut que tout son corps soit lavé. On peut comprendre ce désir, car il montre le grand attachement de Pierre à son Seigneur. D’un autre côté, on voit que Pierre n’a pas encore compris le sens symbolique profond du lavage des pieds. C’est pourquoi le Seigneur doit le corriger à nouveau.

Celui qui est « né de l’eau et de l’Esprit » est en figure entièrement « baigné » ; il est « net », pur aux yeux de Dieu. En ce qui concerne l’éternité, tout est réglé pour lui. Il possède une relation éternelle avec son Sauveur et Seigneur. Le « bain » qui était nécessaire une fois n’a pas à être renouvelé (voir ch. 3. 3 ; 15. 3 : « Vous, vous êtes déjà nets (ou : purs), à cause de la parole que je vous ai dite »).

Il en est autrement pour les « pieds ». Les croyants vivent dans le monde et entrent donc souvent en contact avec des choses impures. Il leur arrive de commettre des péchés, en pensée, en paroles ou en actes. C’est pourquoi le Seigneur doit régulièrement laver les souillures de leurs « pieds ».

Cette action du Seigneur sur la terre, à ce moment-là, symbolise le service qu’Il accomplit actuellement depuis le ciel. Il désire profondément que les Siens réalisent une communion sans nuage avec Lui. C’est pourquoi Il attire notre attention par Sa Parole, la Bible, sur les péchés et les transgressions, nous amenant à les Lui confesser. Nous sommes alors rendus pleinement libres de venir à Lui et de L’aimer avec des cœurs remplis de joie.

5. Jésus nous donne un exemple

« Quand donc il leur eut lavé les pieds, il reprit ses vêtements, se remit à table et leur dit : Comprenez-vous ce que je vous ai fait ? Vous m’appelez maître et seigneur, et vous dites bien, car je le suis. Si donc moi, le seigneur et le maître, je vous ai lavé les pieds, vous aussi vous devez vous laver les pieds les uns aux autres ; c’est un exemple que je vous ai donné : comme je vous ai fait, moi, vous aussi faites de même » Jean 13. 12 à 15.

Le lavage des pieds était une chose habituelle en Orient à cette époque ; c’était un geste que l’on accomplissait lors de l’accueil de visiteurs. C’était le plus souvent les esclaves qui s’en chargeaient. Le fait que Jésus Lui-même ait lavé les pieds de Ses disciples montre Son incomparable humilité. C’est certainement pour cette raison que d’innombrables artistes, au cours des siècles, ont représenté la scène du lavage des pieds.

Mais le geste de Jésus ne doit pas être pris premièrement comme une leçon pratique d’humilité, aussi importante que soit une telle vertu en elle-même. Jésus se présente ici Lui-même comme « Seigneur et Maître ». C’est pourquoi Il s’exprime avec autorité et fermeté lorsqu’Il ordonne à Ses disciples de se laver les pieds les uns aux autres.

Souvenez-vous que Jésus était près de retourner au ciel. Les Siens resteraient dans le monde. Mais Son service de lavage des pieds se poursuivrait, d’une façon figurée : le Seigneur glorifié nous parle par Sa parole tout au long de notre vie, attirant notre attention sur nos péchés et nos transgressions – et non seulement sur les nôtres, mais ici particulièrement sur ceux des autres croyants.

C’est pourquoi Il nous rappelle notre responsabilité mutuelle : celui qui voit que l’un de ses frères s’est « souillé » par le péché – et la personne en question ne s’en rend pas compte – celui-là doit venir humblement vers lui pour le restaurer par une parole de l’Écriture. C’est un service d’amour, parce que le bonheur et la joie de l’autre sont en jeu : il s’agit de l’aider à retrouver sa joie, dans et avec le Seigneur Jésus.

6. Prendre soin les uns des autres – Un avertissement

« En vérité, en vérité, je vous dis : L’esclave n’est pas plus grand que son seigneur, ni l’envoyé plus grand que celui qui l’a envoyé. Si vous savez ces choses, vous êtes bienheureux si vous les faites. Je ne parle pas de vous tous ; moi, je connais ceux que j’ai choisis. Mais c’est afin que l’Écriture soit accomplie : Celui qui mange le pain avec moi a levé son talon contre moi. Je vous le dis dès maintenant, avant que cela arrive, afin que, quand cela arrivera, vous croyiez que c’est moi (que moi, Je suis) » Jean 13. 16 à 19.

Jésus a donné un exemple à Ses disciples : de la même manière qu’Il leur a lavé les pieds, ils doivent eux aussi se laver les pieds les uns aux autres. Sans aucun doute, cet acte du Seigneur a une portée symbolique, car Il dit à Pierre : « Ce que je fais, tu ne le sais pas maintenant, mais tu le comprendras par la suite » (v. 7).

Il importe au Seigneur que les Siens prennent soin les uns des autres. Aujourd’hui encore, Il attend qu’ils aient entre eux un amour actif. Si quelqu’un « s’est laissé surprendre par quelque faute », les autres doivent le relever « dans un esprit de douceur », comme par l’Esprit de Dieu (Gal. 6. 1). Ceux qui pensent qu’un tel travail d’amour est indigne d’eux se placent en réalité au-dessus du Seigneur Jésus. Cependant, qu’il est heureux et béni que, non seulement nous sachions ce que nous avons à faire, mais que nous le fassions parce qu’Il nous le demande.

Parmi les douze disciples, il y en avait un dont le Seigneur n’attendait pas qu’il manifeste cet amour actif : c’était Judas. Il avait été appelé à être un apôtre, mais le Seigneur le connaissait dès le début : il était « un diable » (6. 70). Même l’Ancien Testament mentionne la trahison de Judas. C’est un avertissement sérieux pour ceux qui font montre d’une apparence de christianisme, mais qui, intérieurement, sont loin de Christ (Ps. 41. 9).

Les disciples devaient être surpris que l’un d’entre eux ne fasse pas partie « des Siens », mais le Seigneur ne l’est pas. Il est le « Je suis », le Fils omniscient de Dieu.

7. Une attitude humble – Traîtrise de Judas

« En vérité, en vérité, je vous dis : Celui qui reçoit quelqu’un que j’envoie me reçoit ; et celui qui me reçoit, reçoit celui qui m’a envoyé. Ayant dit cela, Jésus fut troublé dans son esprit et rendit témoignage : En vérité, en vérité, je vous le dis : l’un de vous me livrera. Les disciples se regardaient donc les uns les autres, perplexes, se demandant de qui il parlait » Jean 13. 20 à 22.

Une fois de plus, le Seigneur se réfère par Sa parole au lavage des pieds. Mais cette fois, Il ne met pas l’accent sur la responsabilité de ceux qui accomplissent cette tâche ; maintenant, Il a en vue ceux qui bénéficient de ce service.

Attirer l’attention de quelqu’un sur ses actes répréhensibles, avec une affection fraternelle et avec l’aide de Dieu, n’est pas facile. Cela demande du courage et beaucoup d’humilité. Mais il est tout aussi difficile d’accepter d’être corrigé. Qui aime à être repris ? Là aussi une attitude humble est nécessaire. Ainsi, si les enfants de Dieu veulent recevoir un bénéfice spirituel les uns des autres, ils doivent être prêts à considérer avec attention toute suggestion de correction, afin de voir si elle vient de leur Seigneur dans le ciel.

Ensuite le Seigneur nous fait voir comme Il est affligé de ce que ce soit Judas qui se prépare à Le trahir. La pensée que l’un de ceux en qui Il avait confiance Le livrerait à Ses ennemis ne Le laisse pas insensible (voir Ps. 55. 12 à 14). Son amour ne pouvait le supporter. Quelle fin terrible serait celle de Judas !

Aucun des disciples n’était sans péché, mais cet acte horrible ne pouvait être commis que par quelqu’un qui n’était pas « des Siens », mais qui était la proie du diable.

Judas savait très bien que le Seigneur faisait allusion à lui, mais il laissa les autres disciples perplexes jusqu’à la fin. Son hypocrisie allait bientôt atteindre son maximum.

8. Inquiétude des disciples – Une question difficile à poser

« Or l’un de ses disciples, que Jésus aimait, était à table, tout contre le sein de Jésus. Simon Pierre lui fait alors signe de demander qui était celui dont il parlait. Lui, s’étant penché sur la poitrine de Jésus, lui dit : Seigneur, qui est-ce ? Jésus répond : C’est celui à qui je donnerai le morceau après l’avoir trempé. Ayant donc trempé le morceau, il le donne à Judas Iscariote, fils de Simon » Jean 13. 23 à 26.

« L’un de vous me livrera », dit le Seigneur à Ses disciples. Cela les remplit d’inquiétude car, quoique le traître sache parfaitement qu’il s’agit de lui, il ne laisse rien paraître.

L’atmosphère est tendue dans la chambre haute. Les disciples sont perplexes et anxieux : qu’est-ce que le Seigneur a voulu dire ? Mais pourquoi ne le Lui demandent-ils pas ? Manifestement, aucun d’eux n’a le courage de le faire, même pas même Pierre, qui est habituellement leur porte-parole.

Ce n’est pas la première fois que les disciples n’osent pas poser directement une question au Seigneur. N’ont-ils pas confiance en Lui ? (voir Marc 9. 32)

Jean, qui ne se nomme jamais par son nom dans cet évangile dont il est l’auteur, est le disciple qui était le plus conscient de l’amour du Seigneur (voir 19. 26 ; 21. 7, 20 à 24). C’est vers lui que Pierre se tourne : Jean est certainement celui qui peut demander au Seigneur qui est celui qui Le trahira.

N’avons-nous pas parfois de tels sentiments ? Comme disciples de Jésus, le Seigneur nous a tous appelés également à Le suivre ; et pourtant, il y a des différences dans nos vies de foi personnelles. Nous sentons parfois clairement que d’autres croyants sont plus proches du Seigneur que nous. Nous devrions le reconnaître sans en être jaloux, et en profiter, comme Pierre l’a fait ici.

Jésus révèle que Judas est le traître en lui tendant le morceau trempé dans le plat. En ce temps-là, ce geste signifiait un honneur particulier rendu à un invité.

9. La chute de Judas

« Quand Judas eut pris le morceau, Satan entra en lui. Jésus lui dit : Ce que tu fais, fais-le vite. Mais aucun de ceux qui étaient à table ne comprit pourquoi il lui avait dit cela ; car quelques-uns pensaient que, puisque Judas avait la bourse, Jésus lui avait dit : Achète ce dont nous avons besoin pour la fête ; ou : Donne quelque chose aux pauvres. Après avoir reçu le morceau, Judas sortit aussitôt ; or il faisait nuit » Jean 13. 27 à 30.

Cela a dû être un véritable choc pour Judas : le Seigneur savait exactement ce qu’il s’apprêtait à faire ! Mais Judas ne saisit pas cette dernière occasion de revenir de son chemin fatal. Après que Jésus ait eu révélé qui serait celui qui Le trahirait, en donnant à Judas le morceau de pain, Satan prend complètement possession de lui.

Nous pouvons distinguer trois étapes dans la chute de Judas :

Il y avait tout d’abord sa cupidité, qu’il ne maîtrisait pas et qui avait fait de lui un voleur (ch. 12. 6).

Puis Satan a éveillé en lui la pensée qu’il pourrait obtenir une compensation pour les 300 deniers auxquels le parfum du vase de Marie aurait pu être vendu (ch. 12. 4 à 6). Alors il a négocié pour 30 pièces d’argent, auprès des principaux sacrificateurs (Mat. 26. 15)., le prix de la trahison de son maître

Enfin, Satan entre en lui. Ainsi, le chef des démons prend lui-même le contrôle sur Judas, qui devient l’outil impuissant des projets du diable. Pour Judas, il n’est plus possible maintenant de faire marche arrière ; c’est pourquoi le Seigneur lui dit : « Ce que tu fais, fais-le vite ».

Cela ne signifie pas – comme les disciples l’ont pensé – que Judas devait acheter quelque chose pour la Pâque, mais qu’il allait livrer son Seigneur et Maître aux mains de Ses ennemis. Judas n’allait rien donner non plus aux pauvres, mais le Fils de Dieu, qui était riche, était venu sur la terre pour vivre « dans la pauvreté, afin que par sa pauvreté [nous soyons] enrichis » (2 Cor. 8. 9).

À la croix de Christ, le péché le pire que l’homme ait pu commettre et l’amour infini de Dieu, allaient se rencontrer.

10. Gloire de Jésus, gloire de Dieu

« Lorsqu’il fut sorti, Jésus dit : Maintenant, le Fils de l’homme est glorifié, et Dieu est glorifié en lui. Si Dieu est glorifié en lui, Dieu aussi le glorifiera en lui-même ; et aussitôt, il le glorifiera » Jean 13. 31 et 32.

Après que Judas soit sorti dans la nuit, la chambre haute s’illumine. Le Seigneur peut maintenant parler librement à Ses disciples des choses les plus chères à Son cœur les concernant. Le lecteur attentif percevra le caractère unique des chapitres suivants (14 à 17), dans leur luminosité et leur chaleur. Les dernières paroles de Jésus sont profondes et émouvantes.

Maintenant, Jésus parle de Lui-même, de Sa mort et de Son ascension. Voyons cela de plus près :

– Le Fils de l’homme est glorifié : Quand des Grecs sont venus vers Philippe parce qu’ils désiraient voir Jésus, le Seigneur a parlé de l’heure dans laquelle le Fils de l’homme devait être glorifié (ch. 12. 23, 24). Il était évident qu’il s’agissait de Sa mort sur la croix : de Son obéissance, Son amour, Sa sainteté, Son dévouement. Que Jésus est glorieux !

– Dieu est glorifié en Lui : Quiconque veut contempler l’essence même de Dieu – Il est lumière et Il est amour (1 Jean 1. 5 ; 4. 8, 16) – doit regarder à la croix de Golgotha. Là, Dieu a jugé le péché en Son Fils (c’est la lumière), parce qu’il voulait épargner des pécheurs et les avoir avec Lui dans la gloire du ciel, (c’est l’amour). Que Dieu est glorieux !

– Dieu, aussitôt, le glorifiera : La réponse appropriée de Dieu au sacrifice expiatoire de Son Fils, c’est que l’Homme Jésus Christ occupe maintenant une position glorieuse à la droite de Dieu. Par cela, Dieu a immédiatement glorifié Son Fils.

11. Un commandement nouveau

« Enfants, je suis encore pour peu de temps avec vous : vous me chercherez ; et, comme je l’ai dit aux Juifs : Là où moi je vais, vous, vous, ne pouvez pas venir – je vous le dis aussi maintenant à vous. Je vous donne un commandement nouveau : Aimez-vous l’un l’autre ; comme je vous ai aimés, vous aussi, aimez-vous l’un l’autre. À ceci tous connaîtront que vous êtes mes disciples, si vous avez de l’amour entre vous » Jean 13. 33 à 35.

Pour la première fois, le Seigneur s’adresse ici à Ses disciples en les appelant « petits enfants ». D’un côté, Il les voit comme ceux qui ont été amenés dans la famille de Dieu (voir 1. 12) ; d’autre part, ils ont besoin de Ses soins d’amour, car Il n’était plus avec eux que pour un (court moment) temps très court. Dans ce chemin vers le ciel, qui passait par la croix, personne ne pouvait Le suivre. Jusque-là – à la différence d’aujourd’hui – alors que Jésus vivait sur la terre, tous pouvaient venir à Lui. Cependant, dans un sens littéral, personne ne peut venir à Lui maintenant. Mais ce que les croyants attendent, c’est le moment où le Seigneur reviendra pour les recevoir dans la gloire (14. 2 et 3).

Cette nouvelle situation apporte avec elle un nouveau commandement : les croyants qui sont sur la terre doivent s’aimer les uns les autres. C’est plus que d’aimer son prochain comme soi-même (voir Luc 10. 27). C’est aimer comme Jésus Lui-même l’a manifesté dans Sa vie sur la terre. Cet amour montre quelque chose de la nature même de Dieu. C’est une puissance infatigable et sans cesse active en faveur des autres.

« Comme je vous ai aimés », dit le Seigneur, donnant par cette parole la norme de l’amour dans la famille de Dieu. Et comment a-t-Il aimé ? Il dira plus tard à ce sujet : « Comme le Père m’a aimé, moi aussi je vous ai aimés » (15. 9). La qualité de l’amour qui existe entre Dieu le Père et Son Fils, se trouve aussi au milieu des disciples de Jésus. Ils ont la vie divine en eux et montrent par un amour mutuel qu’ils appartiennent à un monde différent, un monde céleste.

12. La présomption de Pierre

« Simon Pierre lui dit : Seigneur, où vas-tu ? Jésus lui répondit : Là où je vais, tu ne peux pas me suivre maintenant ; mais tu me suivras plus tard. Pierre lui dit : Seigneur, pourquoi ne puis-je pas te suivre maintenant ? Je laisserai ma vie pour toi ! Jésus répond : Tu laisseras ta vie pour moi ! En vérité, en vérité, je te dis : Le coq ne chantera pas, que tu ne m’aies renié trois fois. » Jean 13. 36 à 38.

Est-ce que le nouveau commandement que Jésus venait de donner n’avait fait aucune impression sur Pierre ? S’aimer l’un l’autre comme le Seigneur les aimait, cela résonne comme un vrai défi. Une fois de plus, Pierre ose parler. Car, quoi qu’il puisse arriver, il ne veut pas perdre son Seigneur ; il veut le suivre. C’est pourquoi il pose cette question : « Seigneur, où vas-tu ? ».

Dans Sa réponse, le Seigneur attire l’attention sur Sa mort expiatoire et Sa résurrection – et personne ne peut Le suivre dans ce chemin-là. Lui seul pouvait accomplir la rédemption. Mais, dans un sens plus large, quelques-uns suivraient le Seigneur, dont Pierre. Nous en apprenons davantage à ce sujet au chapitre 21. Là, Jésus prédit que Pierre mourrait en martyr (v. 18 et 19).

Mais Pierre ne se satisfait pas d’un « plus tard ». Au lieu de faire confiance au Seigneur et d’accepter Sa réponse, il montre de la présomption. Il perd de vue l’amour du Seigneur et ne pense qu’à son propre amour pour Lui – qu’il estime grand et permanent. Il veut laisser sa vie pour le Seigneur !

Que Pierre se connaît peu lui-même ! Il devra l’apprendre amèrement quelques heures plus tard. Il faillit dès qu’une servante s’adresse à lui, l’ayant reconnu comme étant un disciple de Jésus. Il nie même connaître Jésus. Quand il est interpellé pour la troisième fois, il craint tellement pour sa vie qu’il renie son Seigneur avec des imprécations et des jurons (voir Mat. 26. 74).

Retenons cet avertissement sérieux : la confiance en soi-même conduit à la défaite !

D’après « The Good Seed » 2024