BERACA 32 : JOSUÉ

La grande victoire à Jéricho a été donnée par l’Éternel. Le peuple a fait sa part dans l’obéissance et dans l’action. Selon la parole de l’Éternel, les hommes armés ouvraient la marche, ensuite venaient les sept sacrificateurs portant les sept trompettes, puis ceux qui portaient l’arche de l’alliance ; le peuple fermait la marche. Une fois par jour, pendant six jours, la procession fit le tour de la ville murée, et le septième jour, sept fois. Au son des trompettes et aux cris des Israélites, les murs s’écroulèrent.

Rahab et ceux qui s’étaient réfugiés chez elles furent épargnés. « Et les jeunes hommes, les espions, entrèrent et firent sortir Rahab, et son père, et sa mère, et ses frères, et tous ceux qui étaient à elle ; ils firent sortir toutes les familles des siens » (Jos. 6. 22 et 23). La foi de cette femme et son témoignage, dans la discrétion, eurent un impact sur son entourage. C’était semblable au jour où, en Égypte, les fils d’Israël mirent le sang sur les poteaux et les linteaux des portes. Il fallait la foi pour entrer dans la maison de Rahab et attendre la délivrance. « Par la foi, Rahab, la prostituée, ne périt pas avec ceux qui n’avait pas cru, parce qu’elle avait reçu les espions en paix » (Héb. 11. 31). Soyons de ceux qui avertissent du jugement à venir les âmes que nous côtoyons, afin qu’elles se mettent à l’abri du sang de Christ. N’y avait-il pas un « cordon d’écarlate » à la fenêtre ? (Jos. 2. 21). Le cordon de fil écarlate parle « du sang précieux de Christ » par lequel nous sommes rachetés.

Les fils d’Israël devaient porter « un cordon de bleu » attaché à leur vêtement. Sa présence leur rappellerait « tous les commandements de l’Éternel, afin que vous les fassiez, et que vous ne recherchiez pas les pensées de votre cœur, ni les désirs de vos yeux, après lesquels vous vous prostituez » (Nomb. 15. 38). Cette image, pour nous croyants, dans la période de la grâce, nous dit que nous appartenons à Celui qui a connu la mort pour nous sauver et qui est glorifié dans le ciel. Le cordon de bleu parle à nos cœurs du ciel : « Si donc vous avez été ressuscités avec le Christ, cherchez les choses qui sont en haut, où le Christ est assis à la droite de Dieu ; pensez à ce qui est en haut, non pas à ce qui est sur la terre ; car vous êtes morts, et votre vie est cachée avec le Christ en Dieu » (Col. 3. 1 à 3).

Dès que les murs de Jéricho tombèrent, les Israélites durent détruire la ville, ses habitants et les animaux ; seuls « l’argent, et l’or, et les vases d’airain et de fer » pouvaient être conservés car « ils seront saints, consacrés à l’Éternel : ils entreront dans le trésor de l’Éternel » (Jos. 6. 19). Tout le reste de ce que contenait la ville était anathème (ou frappé de malédiction).

La victoire si facile à Jéricho fit que pour la prise d’Aï, une petite ville, on ne consulta pas l’Éternel. Ceux qui explorèrent les lieux estimèrent que ce serait une prise facile. Alors, « il y monta du peuple environ trois mille hommes ; mais ils s’enfuirent devant les hommes d’Aï (Jos. 7. 4). À cette nouvelle, Josué et les anciens sont dans l’humiliation. « Et Josué déchira ses vêtements, et tomba sur sa face contre terre, devant l’arche de l’Éternel, jusqu’au soir… » (v. 6).

Que s’était-il passé ? « Et l’Éternel dit à Josué : Lève-toi ; pourquoi te jettes-tu ainsi sur ta face ? Israël a péché, et même ils ont transgressé mon alliance que je leur avais commandée, et même ils ont pris de l’anathème, et même ils ont volé, et même ils ont menti, et ils l’ont aussi mis dans leur bagage » (v. 10 et 11). Ce fait est mis à découvert et Acan doit confesser : « En vérité, j’ai péché contre l’Éternel, le Dieu d’Israël, et j’ai fait telle et telle chose : j’ai vu parmi le butin un beau manteau de Shinhar, et deux cents sicles d’argent, et un lingot d’or du poids de cinquante sicles ; je les ai convoités, et je les ai pris ; et voilà, ils sont cachés dans la terre, au milieu de ma tente, et l’argent est dessous » (Jos. 7. 20 à 22).

« L’Éternel invite Josué à se lever et à comprendre la raison de la défaite : Quelque chose n’est pas en ordre au milieu du peuple. L’anathème, autrement dit le péché, empêche Dieu de combattre en faveur des Siens. Grande leçon pour chacun de nous ! Notre conscience est comme le camp d’Israël. Une faute que nous cachons, que nous refusons de confesser aux hommes et à Dieu, nous prive de Sa communion, sans laquelle un chrétien est battu d’avance. Chose plus grave encore : il s’agit du grand Nom que nous portons (v. 9), celui de Christ, qui sera déshonoré par notre défaillance. « Que feras-tu pour ton grand nom ? » est une prière intelligente. Celui qui parle ainsi sait faire passer la gloire de Dieu avant ses propres intérêts. « Aide-nous, ô Dieu de notre salut ! à cause de la gloire de ton nom ; et délivre-nous, et pardonne nos péchés, à cause de ton nom », demandera Asaph au Ps. 79. 9.

Le péché caché était la principale raison de la défaite sévère essuyée par Israël. Mais celle-ci avait aussi un autre motif. La victoire de Jéricho avait manifestement donné au peuple confiance en lui-même. Chose d’autant plus surprenante qu’il s’agissait alors d’un miracle ! Quelle était la part d’Israël dans la destruction de la terrible forteresse ? Mais que de fois nous ressemblons à ce peuple ! Quand le Seigneur nous a délivrés d’une situation difficile, au lieu de nous appuyer davantage sur Lui pour l’épreuve suivante, nous cessons d’éprouver le besoin de Son secours. Et c’est la chute ! D’autre part, notre cœur est ainsi fait que, si pour de grandes difficultés nous sommes prêts à nous confier en Dieu, pour les petites nous estimons souvent pouvoir nous en tirer tout seuls. L’histoire de la prise d’Aï nous apprend que nous avons un besoin continuel du Seigneur. Au lieu des trois mille soldats prévus, il en faut dix fois plus avec une manœuvre compliquée. La restauration est toujours une opération longue et pénible. À Jéricho, le peuple devait apprendre à connaître la puissance de Dieu ; à Aï, il est nécessaire qu’il fasse l’expérience de sa propre faiblesse » (J.K.).

À quatre reprises importantes : « Josué se leva de bonne heure le matin ». Dans l’épreuve, l’Éternel l’encourage : « Ne crains point, et ne t’effraye point ». S’il y a eu la défaite à Aï et un jugement dans la vallée d’Acor, l’Éternel accorda au peuple d’autres victoires. Les fidèles en Israël, dans un jour proche, traverseront la grande tribulation, et recevront « la vallée d’Acor pour une porte d’espérance » (Osée 2. 15). Jour après jour, confions-nous dans le Seigneur.