
Ch. 1
Venu à Éphèse pour la première fois en Actes 18, Paul y séjournera plus longtemps au ch. 19, prenant soin des croyants qui s’y trouvaient.
Comme des Juifs disaient du mal de la « voie », Paul sépara les disciples d’avec eux. Éphèse contenait le temple de Diane procurant un commerce lucratif aux artisans, et la prédication de l’évangile occasionna de grandes difficultés à Paul.
Au ch. 20, Paul repart d’Éphèse et convoque les anciens de l’assemblée, les mettant en garde contre les dangers intérieurs et extérieurs, disant qu’ils ne verraient plus son visage. L’épître a été écrite depuis la prison, car son ministère n’était pas terminé.
La hauteur de la pensée de Dieu, dans l’épître aux Éphésiens, nous révèle la grandeur de Son Fils en qui nous sommes vus, conséquence de Son œuvre à la croix. L’apôtre avait révélé « tout le conseil de Dieu » aux Éphésiens (Act. 20. 27), avec des exhortations pratiques complétant la partie doctrinale.
Cette épître nous révèle le « mystère » des nations « cohéritières et d’un même corps et coparticipantes de sa promesse dans le Christ Jésus » (ch. 3. 6). Après l’introduction (v. 1 et 2), une doxologie complète s’élève (v. 3) ; ensuite, le travail du Père (v. 4 à 6) ; celui du Fils (v. 7 à 12) ; enfin, celui du Saint Esprit (v. 13 et 14).
L’apôtre révèle une série de bénédictions. Il nous a élus, prédestinés, rendus agréables, Il nous donne la rédemption, Il nous fait connaître le mystère de Sa volonté, Il nous a faits héritiers, Il nous a scellés du Saint Esprit, Il nous donne l’Esprit de sagesse. Ces révélations élevées convenaient à l’heureux état des Éphésiens qui, en Apocalypse 2, recevront pourtant une sérieuse admonestation du Seigneur, car ils avaient « abandonné leur premier amour ». Qu’en est-il de nous ? Restons dans la proximité du Seigneur, afin d’acquérir la vraie connaissance (1 Cor. 8. 1 à 3 ; Ps. 25. 14), et « n’attristons pas le Saint Esprit ».
Les versets 3 à 14, nous placent sur le terrain de la « louange de la gloire » « du Dieu et Père du Seigneur Jésus Christ », puis du « Bien-Aimé » et enfin du « Saint Esprit » (v. 6, 12 et 14). Ensuite, nous trouvons une des prières de l’apôtre ; la deuxième se trouve au ch. 3. 14 et suivants. Le sujet reprend au ch. 2.
Marchons fidèlement pour saisir la hauteur spirituelle de telles pensées pratiques (ch. 4, 5 et 6) ! En contraste avec la marche d’autrefois (ch. 2. 1 à 3), progressons « jusqu’à l’état d’hommes faits » (Éph. 4. 13), car « l’appel de Dieu », en relation avec Ses conseils, change tout.
Paul, le petit, mais envoyé de Dieu (Gal. 1. 1 et 15), plein d’amour pour les Juifs, est pourtant apôtre des nations ; tandis que Pierre, ayant ouvert l’évangile aux mêmes nations, est resté l’apôtre des Juifs.
L’épître s’adresse « aux saints » – par position (v. 4), et « fidèles » – par notre marche : soyons fidèles afin que nos cultes soient spirituels. Gardons-nous de l’esprit des nations (ch. 4. 17 à 19), car notre position est « en Christ ».
Dans l’épître aux Colossiens, Lui est vu « en nous » (Col. 1. 27). Dieu nous voit déjà « en Christ », « dans les lieux célestes », position intouchable. Paul, ici, loue Dieu dès le début ; mais il s’interrompt parfois pour le louer !
« Je vous exhorte donc… à marcher d’une manière digne de l’appel dont vous avez été appelés » (ch. 4. 1).
Nous louons « le Dieu et Père de notre Seigneur Jésus Christ » qui, maintenant est devenu notre Dieu et notre Père (Jean 20. 17), à cause du travail de Dieu, du Seigneur et du Saint Esprit, car Il nous a « élus » (v. 4), « prédestinés à l’adoption » (v. 5), par la « rédemption » (v. 7). Devant tant de riches bénédictions de Dieu, notre louange Lui est due, car « tout vient de toi, et ce qui vient de ta main, nous te le donnons » (1 Chron. 29. 11 à 14). Comme l’apôtre, souvenons-nous d’où nous avons été tirés, et louons Dieu.
Sur la terre, bien qu’Il ait été Dieu Lui-même, le Seigneur connaissait Dieu comme Son « Dieu et Père » ; nous-mêmes, élus en Lui, nous sommes enfants de Dieu et avons une relation de fils et de filles.
Le verset 3 met l’accent sur la plénitude de la bénédiction spirituelle en Christ. Sous la loi, le peuple avait des bénédictions terrestres, mais les nôtres sont célestes, et notre culte répond à ce caractère (Héb. 13. 15). « Il n’y a plus ni Juif ni Grec, ni homme ni femme, ni esclaves ni hommes libres » (Gal. 3. 28) : nos bénédictions sont en Christ. En Éphésiens, Dieu donne, par grâce, par la foi (ch. 2. 8) – notre responsabilité, c’est de ne pas mettre nos cœurs aux richesses de ce monde (Mat. 6. 19 et 20). Col. 3. 1 à 3 et Phil. 4. 8 et 9, nous invitent à être occupés des choses d’en haut. Dieu nous a élevés très haut après nous avoir sauvés : nos bénédictions sont pour nous une source de paix et de joie, et pour Dieu, un motif de gloire.
Notre héritage céleste est en Christ (v. 11), et nous jouissons déjà des arrhes par le Saint Esprit (v. 14). Christ est dans les cieux (v. 3 et 10) ; « au-dessus » de toute puissance établie (v. 21) ; « assis dans les lieux célestes » (ch. 2. 6).
Au ch. 3. 10, « la sagesse divine » est donnée à connaître dans les lieux célestes, et Christ est « celui qui est monté au-dessus de tous les cieux » (ch. 4. 10). Or, si nos bénédictions sont spirituelles et célestes, nos combats sont aussi spirituels, et dans les cieux où sont les puissances de méchanceté (Éph. 6. 12), bien que nous soyons encore soumis aux contingences matérielles. C’est dans le ciel que nous contemplons le Seigneur, le centre des propos de Dieu, « l’Agneau préconnu dès avant la fondation du monde » (1 Pier. 1. 20), mais destiné à réunir en Lui, toutes choses durant Son règne (Éph. 1. 10).
Vivons dans cette perspective, car Dieu nous a « élus en Lui, avant la fondation du monde », choisis, prédestinés… adoptés comme des fils, selon le « bon plaisir de sa volonté » (v. 9 à 11 ; És. 46. 9 et 10). Alors, regardons « devant » et « courons droit au but » (Phil. 3. 14). Dieu ne veut damner personne, mais les incrédules se préparent eux-mêmes à la destruction (Rom. 9. 22), tandis qu’Il prépare Lui-même les « vases de miséricorde » pour manifester sa gloire (v. 23). Dieu connaît d’avance ceux qui répondront à Son appel, et Il a le pouvoir de nous « placer irréprochables devant sa gloire » (Jude 24). Héritiers de Dieu, obéissons à Sa Parole (Éph. 6. 1).
« Dieu… nous a sauvés et nous a appelés d’un saint appel… selon son propre dessein, et sa propre grâce qui nous a été donnée dans le Christ Jésus avant les temps des siècles » (1 Tim. 1. 9).
En Romains 8. 29 et 30, Dieu révèle les grandes lignes de Son plan de grâce : Il nous a « préconnus », « prédestinés à être conformes à l’image de son Fils », « appelés », « justifiés », « glorifiés ». Ayant préconnu que nous accepterions Sa grâce, Il nous a adoptés par Jésus Christ. L’amour de Dieu veut sauver tous les hommes, mais notre responsabilité d’accepter Sa grâce reste entière (Jean 3. 16).
En Luc 14. 23, Dieu dit dans une parabole : « contrains les gens d’entrer ». Matthieu 25. 31 à 46 dévoile la destination opposée des croyants et des incrédules. Le diable, ses anges, et ceux qui refusent la grâce seront jetés dans l’étang de feu. Ainsi, la souveraineté de Dieu est affirmée par rapport à l’homme responsable, même si : « Dieu est patient envers vous, ne voulant pas qu’aucun périsse, mais que tous viennent à la repentance » (2 Pier. 3. 9).
Vases de miséricorde, Il nous a préparés pour la gloire (Rom. 9. 23), et Lui-même, « il sera glorifié dans ses saints, et admiré dans tous ceux qui auront cru » (2 Thess. 1. 10). L’élection du croyant, dès avant la fondation du monde, secret de la famille de Dieu, n’est révélée qu’à l’intérieur de la maison du Père.
Le plan éternel divin se réalise pleinement en Jésus Christ, « à la louange de sa gloire » (v. 6, 12 et 14). « Conduits par l’Esprit de Dieu, nous sommes fils de Dieu » (Rom. 8. 14), car nous avons été graciés. Les anges sont des serviteurs irréprochables devant Dieu, mais seuls, les croyants également serviteurs, sont des fils : c’est là, « la richesse de sa grâce » (v. 7) ; l’adoption est la réception de la position de fils comme don.
Le fils prodigue de Luc 15, confesse son indignité, mais son père le revêt de « la plus belle robe ». Le Seigneur Jésus, « premier-né entre plusieurs frères », est le Fils unique, et jouit de l’héritage comme un fils adulte partageant les pensées du Père, tandis que, enfants adoptifs et cohéritiers de Christ, nous n’en jouissons que comme « des enfants en bas-âge » (Gal. 4. 1 à 3).
Satan nous accuse devant Dieu si nous marchons mal, mais notre position est intouchable car nous sommes « rendus agréables dans le Bien-Aimé », étant revêtus de Lui, comme la peau de l’holocauste revenait au sacrificateur (Lév. 7. 8). Le Seigneur intercède pour nous, comme l’Ange de l’Éternel intercédait pour Joshua (Zach. 3. 1 et 2). La bien-aimée du Cantique des cantiques était « noire » mais « agréable ».
Disons avec le psalmiste : « Vois, ô Dieu ! et regarde la face de ton oint » (Ps. 84. 9). Par la rédemption, nous sommes en Christ, le Fils de Dieu en qui Il a « trouvé son plaisir » (Mat. 3. 17). Dieu a payé notre rachat en donnant Son Fils. La rédemption n’était possible qu’à ce prix, et toutes les bénédictions spirituelles et célestes en découlent. « Il plut à l’Éternel de le meurtrir, il l’a soumis à la souffrance » (És. 53. 10). « Vous êtes rachetés de votre vaine conduite… par le sang de Christ » (1 Pier. 1. 18 à 20). « Vous vous êtes vendus pour rien et vous serez rachetés sans argent » (És. 52. 3) – rachetés par le sang de Christ.
« Les gages du péché c’est la mort ; mais le don de grâce de Dieu, c’est la vie éternelle dans le Christ Jésus notre Seigneur » (Rom. 6. 23).
« Agréables dans le Bien-Aimé » (v. 6), pensée similaire à « Toi que Dieu fait jouir de sa faveur » (Luc 1. 28). C’est le fruit du travail de Christ (v. 7 à 12). Le Seigneur est, Lui, « le Bien-Aimé » ; mais nous-mêmes étant « en Lui », nous sommes, nous aussi, des bien-aimés, scellés par le sang de Christ qui a eu « part au sang et à la chair » ; « en qui nous avons la rédemption, la rémission des péchés » (Col. 1. 14), « en qui nous avons été faits héritiers » (v. 7 et 11). C’est une haute position intouchable, selon « les richesses de sa grâce », car tout repose sur Christ, le Rédempteur pour nous, objets de la rédemption. La grâce à « abondé » et « surabondé » (v. 8 ; Rom. 5. 17 à 21) ; elle nous éclaire, nous révélant « le mystère de sa volonté ».
Dès l’instant où nous entrons dans Sa famille, Dieu nous révèle Ses secrets, envers Christ et envers Ses enfants (v. 10 et 11), et nous traite en fils dans Sa maison et non en esclaves (Jean 15. 15). Cette connaissance nous est donnée par le Saint Esprit nous conduisant « dans toute la vérité » (Jean 16. 12 et 13 ; Éph. 1. 8 et 9) ; c’est « l’Esprit de sagesse et de révélation » (v. 17 ; 1 Cor. 2. 7 à 10 ; Rom. 16. 25 et 26 ; Col. 1. 25 et 26).
Les premiers chrétiens étaient des Juifs, mais les croyants d’Israël et des nations sont « cohéritiers et coparticipants de la promesse de Dieu dans le Christ Jésus » (Éph. 3. 6 à 9). L’apôtre Paul, envoyé vers les nations pour leur révéler « la rémission des péchés » par la foi en Jésus Christ (Act. 26. 18), rappelle que c’est par le sang du Seigneur que la rédemption est possible (v. 7), car « sans effusion de sang, il n’y a pas de rémission » (Héb. 9. 22) ; « Je verrai le sang, et je passerai par-dessus vous » (Ex. 12. 13). Si, dans l’Ancien Testament, le sang des boucs et des taureaux était des actes « remémoratifs de péché », il fallait « le sang précieux de Christ » pour que les péchés nous soient remis définitivement.
Dans Son amour, Sa bonté et Sa « longue patience », Dieu nous « pousse à la repentance » (Rom. 2. 4) : là où le « péché a abondé, la grâce a surabondé » (Rom. 5. 20). Désormais, le péché peut nous surprendre, mais il ne « domine plus sur nous » (Rom. 6. 12 à 14). La grâce de Dieu a abondé « envers nous en toute sagesse et intelligence » (v. 8), nous révélant que Dieu s’est proposé de « réunir en un toutes choses dans le Christ, les choses qui sont dans les cieux et les choses qui sont sur la terre » (v. 10). Dans ces versets, il s’agit du millénium, où Christ régnera, car « il faut qu’il règne » (1 Cor. 15. 25), là où Il a été rejeté : c’est encore l’avenir, contrairement à Galates 4. 4 et 5, qui parle du passé, lorsque le Seigneur est venu pour souffrir et mourir pour nous. Lorsqu’Il aura régné et que tout Lui aura été soumis, Il remettra Lui-même le royaume à « Dieu le Père » : ce sera « l’état éternel » où Dieu, en trois Personnes, « sera tout en tous » (1 Cor. 15. 24 et 28). Durant Son règne, Christ purifiera les cieux, souillés par la présence de Satan et de ses anges, par Son propre sang, meilleur que celui qui purifiait le tabernacle (Héb. 9. 23), comme Il purifiera la terre où l’homme a péché ; alors, Il réunira toutes choses en Lui-même, sous Sa seule autorité, car « il faut qu’en toutes choses, il tienne, lui, la première place » (Col. 1. 18).
Il est seul le centre des conseils éternels de Dieu.
La Parole nous transporte sur les sommets de la volonté de Dieu, concernant Son Fils et notre position en Lui, afin que tout aboutisse à Sa gloire. Il nous a « adoptés pour lui… selon le bon plaisir de sa volonté » (v. 5 et 6) ; Il nous fait « connaître le mystère de Sa volonté… de réunir en un » les choses célestes et terrestres (v. 9 et 10) ; et Il nous a faits « héritiers… selon le conseil de sa volonté » (v. 11). Par la rédemption, Il nous a « adoptés pour lui », à la « louange de la gloire de sa grâce », et nous a faits « héritiers » « à la louange de sa gloire ». Comme enfants de Dieu, « cohéritiers de Christ » (Rom. 8. 15 à 17), un héritage nous est promis, « incorruptible, sans souillure, immarcescible, conservé dans les cieux » (1 Pier. 1. 4). Cet héritage, durant le « millénium », concerne toute la création sur laquelle le Seigneur régnera, l’épouse Lui étant unie : c’est « l’espérance de son appel » (v. 18). Ici, l’héritage est céleste. Ensuite, Christ remettra le royaume à Dieu qui sera « tout en tous » (1 Cor. 15. 28).
Le « nous », (v. 12), parle des Juifs dont l’espérance messianique existait avant la venue de Christ (Deut. 18. 18 ; Act. 7. 37) ; le « vous », s’adresse aux croyants des nations ayant « entendu la parole de la vérité » (v. 13 ; 1 Pier. 1. 10 à 12). Mais Dieu a « détruit le mur mitoyen de clôture » entre chrétiens juifs et gentils (ch. 2. 14). Les Juifs ayant rejeté leur Messie, le millénium rétablira le résidu pieux dans ses bénédictions terrestres, par la foi ; car « sans la foi, il est impossible de lui plaire » (Héb. 11. 6). Les croyants de l’Ancien Testament n’ont pas reçu les choses promises, mais les chrétiens juifs sont sur le même pied que ceux des nations qui, autrefois étrangères « aux alliances de la promesse » (ch. 2. 12), ont reçu « l’évangile du salut » (ch. 1. 13).
Dieu nous associe à l’héritage du Bien-Aimé pour « être à la louange de sa gloire » (v. 14). Les conseils éternels de Dieu sont tous centrés sur Son Fils, et Sa grâce nous unit à lui. D’un autre côté, c’est « dans les saints » que le Seigneur jouira de Son héritage (v. 18). Le gage de ces vérités, c’est que Dieu habite en nous par le Saint Esprit (v. 13 ; ch. 4. 30 ; 2 Cor. 1. 21 ; Éz. 9. 2 à 4). L’Esprit a baptisé l’Église, d’abord composée de Juifs, une fois pour toutes en Actes 2 ; ensuite, des croyants des nations ont été baptisés (Act. 10. 40 à 44 ; 19. 1 à 6). Bientôt, l’Esprit Saint retournera au ciel, emmenant les croyants à la rencontre du Seigneur (1 Thess. 4. 13 à 18). Jusqu’à ce moment-là, il est « celui qui retient » l’apparition de l’antichrist (2 Thess. 2. 7) ; « ce qui retient » (v. 6), étant l’Église elle-même.
En Genèse 1. 2, « l’Esprit de Dieu planait sur la face de l’abîme » ; maintenant, Il « habite en nous » (1 Cor. 3. 16). Durant la « grande tribulation » l’Esprit agira sur la terre comme dans l’Ancien Testament, mais n’y habitera plus. Nous sommes donc très privilégiés, car Dieu le Saint Esprit habite en nous et au milieu de nous. Il ne convient pas de « prier » le Saint Esprit car c’est par lui que nous pouvons prier le Père et le Fils. Les trois personnes du Dieu unique sont égales entre elles, mais la place du Saint Esprit est spécifique dans la rédemption.
Les versets 13 et 14 nous parlent « du Saint Esprit de la promesse » dont nous sommes « scellés », et qui est « les arrhes de l’héritage », preuve que nous hériterons bien « de la possession acquise, à la louange de sa gloire ». « La rédemption de la possession acquise », rappelle que l’héritage aussi est racheté (Rom. 8. 20 et 21). Dans l’Ancien Testament, une terre aliénée pouvait être rachetée par le plus proche parent, ou bien, au jubilé. Jérémie en prison, devait racheter un champ, prophétisant que le peuple, sur le point d’être transporté à Babylone, jouirait, plus tard, de ses possessions retrouvées (Jér. 32. 6 à 15).
Bien que « nous ne voyons pas encore que toutes choses lui soient assujetties » (Héb. 2. 8), Christ a tout racheté par Son sacrifice à la croix, même l’Église, ce trésor que le Seigneur a trouvé dans le « champ » du monde (Mat. 13. 44). Il faut que le Seigneur règne, sur un héritage racheté ; et si nous en jouissons déjà par la foi, nous en jouirons avec Lui, en perfection, car nos corps attendent encore « le jour de la rédemption » (Éph. 4. 30). Dans le monde racheté vivent des âmes soumises au Seigneur ; quant à ceux qui ne se soumettent pas, ils subiront le jugement final (2 Pier. 2. 1), alors que le sang de Christ suffit pour sauver tous les hommes.
Le Saint Esprit, puissance « de sagesse et de révélation », nous conduit dans la connaissance de l’héritage :
1) Il nous révèle : « l’espérance de son appel ». « Sondez les écritures » nous dit le Seigneur (Jean 5. 39) « jusqu’à ce que nous parvenions tous… à la mesure de la stature de la plénitude du Christ » (Éph. 4. 13).
2) Il nous révèle : « les richesses de la gloire de son héritage dans les saints », car c’est à travers eux que Christ jouira de l’héritage universel.
3) Il révèle « l’opération de la puissance de sa force » en le ressuscitant. Le verset 17 parle du « Dieu de notre Seigneur Jésus Christ » qui est vu, là, comme Homme sur la terre ; au ch. 3. 14, il s’agit du « Père de notre Seigneur » : c’est le Fils éternel.
Paul rend grâces pour ce que Dieu a produit à Éphèse et qui Le glorifie : leur foi, leur amour et leur espérance (v. 15 à 18). Il prie pour leur avancement, sachant qu’il faut toujours progresser, car nous ne « voyons qu’en partie » (1 Cor. 13. 9 à 12). Cette première prière rappelle la nécessité d’être éclairés par la Parole et le Saint Esprit ; la deuxième met l’accent sur l’amour (ch. 3. 18), car Dieu est : « lumière » et « amour ».
En prison à Rome, Paul, comme son Seigneur, prend soin des Éphésiens. Imitons-le en prenant soin de nos frères, en essayant de les voir avec l’œil de Dieu ; car chacun est : « le frère pour lequel Christ est mort » (Rom. 14. 15). Portons les infirmités des faibles, et gardons-nous de l’orgueil. Prions pour nos familles, pour l’Assemblée, et pour tous les frères. Connaître la Parole nous condamne si nous ne la pratiquons pas, et le Seigneur est notre modèle (1 Cor. 11. 1).
L’expression : « Les yeux de votre cœur étant éclairés » montre que les affections doivent progresser avec la connaissance. Soyons aussi « libéraux », car cela produit de nombreuses actions de grâces (2 Cor. 9. 10 à 14), pour Sa gloire.
Dieu est : « le Père de gloire » (v. 17), et toute la gloire Lui revient.
Dieu éclaire les « yeux de notre cœur », siège de nos affections, pour nous dévoiler Ses plus hautes pensées concernant Son Fils, Son œuvre et ses conséquences – nos bénédictions célestes, élevées au niveau de la gloire du Seigneur et de « son héritage ». Déjà assis sur le trône du Père, le Seigneur Jésus s’assiéra bientôt sur Son propre trône royal, et les justes régneront avec Lui (Ps. 37. 29), sur un héritage céleste et terrestre. Alors, tout l’univers se prosternera devant le Fils glorifié (Phil. 2. 10).
Notre « entendement » pour comprendre ces choses, relève de notre faculté de décision de « ne plus marcher comme le reste des nations ». « Soyez transformés par le renouvellement de votre entendement, pour que vous discerniez quelle est la volonté de Dieu, bonne et agréable et parfaite » (Rom. 12. 2). « Les yeux de notre cœur » étant « éclairés », obéissons par amour pour le Seigneur ; retenons la Parole «dans un cœur honnête et bon » et portons « du fruit avec patience » (Luc 8. 15). Si nos affections sont réveillées, l’Esprit Saint nous fera comprendre beaucoup de choses inaccessibles à l’intelligence naturelle : de grandes révélations ont été faites à des disciples illettrés, mais qui aimaient le Seigneur ardemment. Dieu remplit toujours les cœurs qui aiment. « L’excellente grandeur de sa puissance » parle du dynamisme divin que rien n’a pu retenir, concernant « la résurrection de Christ d’entre les morts, par la gloire du Père » (Rom. 6. 4). Par sa propre puissance (Jean 2. 19 ; 10. 18) ; et par la puissance de l’Esprit Saint (1 Pier. 3. 18). Ainsi, les trois Personnes de la divinité sont impliquées dans la résurrection du Seigneur, et la même puissance opérera « envers nous qui croyons » (v. 19), pour nous ressusciter.
Le Seigneur est « les prémices de ceux qui sont endormis » (1 Cor. 15. 20), et nous ressusciterons avec Lui, vivant déjà de la vie éternelle, acquise par la résurrection de Christ. Nous, Ses « cohéritiers », Dieu nous associe à Sa résurrection et à Sa séance « dans les lieux célestes » (Éph. 2. 6 ; Apoc. 3. 21), où il s’est assis de plein droit (Héb. 8. 1). Tout est sous Son autorité (v. 21 ; ch. 6. 12). « Supérieurement » élevé au-dessus de tout, il domine dans ce « siècle » – le temps de la grâce – et « dans celui qui est à venir » – le millénium, même si « nous ne voyons pas encore que tout lui soit assujetti » (Héb. 2. 6 à 8.
Au verset 22, l’Esprit introduit l’Assemblée, dont le Seigneur est le « chef » – la tête, tandis que nous sommes Ses membres (1 Cor. 12. 12), unis à Lui de façon absolue. Il commande Son « corps », et si un membre n’obéit pas, il en résulte de l’infirmité pour l’ensemble. Un autre « chef » est dénoncé au ch. 2. 2 : Satan, « le chef de l’autorité de l’air » qui nous fait « respirer » une atmosphère morale empoisonnée. Cependant, le Seigneur domine toutes choses, car : « il est la plénitude de celui qui remplit tout en tous » (v. 23), « afin qu’en toutes choses il tienne, lui, la première place ; car en lui, toute la plénitude s’est plu à habiter » (Col. 1. 18 et 19), « corporellement » (Col. 2. 9) : il s’agit du corps qu’Il a pris sur la terre, mais aussi de Son « corps » spirituel.
Ch. 2
Ayant révélé Ses plus hautes pensées concernant son Fils promis à la gloire universelle – et nous en Lui (ch. 16), Dieu (ch. 2), dévoile l’état dans lequel Il nous a trouvés : « morts dans nos fautes et dans nos péchés » (v. 1). Alors, Il introduit Sa grâce et nous élève à la gloire « en Christ » (v. 5 à 7).
Puis, Dieu montre qu’Il a réconcilié « en un seul homme nouveau » les croyants juifs et gentils. Enfin, les v. 20 à 22 dévoilent le but divin : faire des croyants « un temple saint », « une habitation de Dieu par l’Esprit », une maison vivante pour le Dieu vivant. L’Assemblée est présentée sous l’aspect du « corps de Christ » (ch. 1. 23), et sous l’aspect de « l’habitation de Dieu » (ch. 2. 22). « Mystère caché dès les siècles en Dieu » (Éph. 3. 9).
L’apôtre s’adresse particulièrement aux chrétiens issus des nations. « Vous » (v. 1) ; au v. 3, il dit : « nous », ce sont les Juifs ; mais tous étaient séparés de Dieu par le péché (fin du v. 3).
La parenthèse des v. 2 à 4 renferme notre état naturel à tous (Ps. 51. 5 ; Rom. 5. 12), et « les gages du péché, c’est la mort » (Rom. 6. 23). Ayant une nature pécheresse, nous avons ajouté nos propres péchés, et mérité la mort, et la « colère de Dieu » nous était réservée (Rom. 1. 18). Ces versets dévoilent trois ennemis : Satan, la chair, et le monde.
En Romains 6, le croyant est vu « mort en Christ » : c’est-à-dire : mort au péché. Dieu a opéré et nous a « vivifiés… avec le Christ » (v. 5), Juifs et nations, bénis « ensemble dans le Christ ». N’oublions pas d’où nous sortons ! « L’atmosphère » du monde est polluée par la présence de Satan et du péché ; il est « le chef de l’autorité de l’air » et souille les cœurs des hommes qui sont ses esclaves. Il est « le chef du monde », dirigeant l’esprit des hommes loin de Dieu.
Cependant, Dieu a triomphé de lui car il n’a rien dans le Seigneur (Jean 14. 30 et 31). Les incrédules peuvent avoir une religion, mais ils sont perdus (Jean 8. 39 à 41). Romains 3. 9 à 20 dresse un tableau effrayant de l’état des hommes, et fait mesurer quelque peu la grâce divine. Les convoitises de la chair creusent une fosse de perdition aux hommes, mais la grâce divine a préparé une éternité de bonheur et de gloire aux croyants.
Dans l’épître aux Romains, nous sommes morts, car nous avons péché, mais vivants en Christ, en croyant en Lui. Dans les Éphésiens, nous sommes morts, car nous étions « par nature des enfants de colère » (v. 3), mais l’œuvre de Dieu nous fait passer de la mort à la vie, en Christ. La colère de Dieu demeure sur « les fils de la désobéissance » (Éph. 5. 6), tandis que le chrétien est un « fils d’obéissance ». « Soyez saints, car moi je suis saint » (1 Pier. 1. 13 à 15). La perfection de Dieu appelle Sa colère, mais il est aussi amour. Sa grâce et Son amour s’adressent à tous, mais beaucoup n’acceptent pas le salut.
« Le train de ce monde » fait penser à un fleuve impétueux emportant les incrédules, et même les chrétiens, s’ils n’y prennent garde. C’est à travers l’état lamentable des hommes que la plénitude de Dieu s’est révélée. Il a trouvé en Lui-même les motifs de nous aimer, car « Dieu est amour » (1 Jean 4. 8 et 16), et tout est à Sa gloire.
En face de ce que nous étions par nature, les versets 4 et suivants révèlent ce que Dieu a fait, tout à Sa gloire : « sa miséricorde », « son amour » (v. 4), « sa grâce » et « sa bonté » (v. 7), sont entrés en activité, mais sont inséparables de Sa sainteté. Morts, « il nous a vivifiés ensemble avec le Christ » ; en Rom. 6. 11, nous sommes vivants à Dieu, en relation avec notre marche chrétienne ; dans les Éphésiens, c’est en rapport avec la position que Dieu nous a faite. Et « il nous a fait asseoir ensemble en Christ », position dont nous jouissons déjà par la foi. Ce mot : « ensemble » rassemble les croyants juifs et gentils, avec le Seigneur glorifié. Les conseils de grâce divins nous ont attribué la plus haute place qui puisse être faite à des êtres venant d’aussi bas que nous (1 Sam. 2. 8 ; 1 Jean 5. 11). La vie qui nous est donnée est inséparable d’un Christ ressuscité qui nous la communique, car Il est « le Fils du Dieu vivant » (Mat. 16. 16).
La « richesse » de Dieu est souvent évoquée dans cette épître (ch. 1. 7 et 18 ; 3. 8 et 16), en relation avec Sa miséricorde, Sa grâce ou Sa gloire. La miséricorde est omniprésente dans les Écritures, et Dieu s’en attribue la paternité, déjà en Exode 34. 6. Elle a en vue les besoins individuels, et on la trouve dans les épîtres à caractère personnel. En Apocalypse 5. 12, on voit l’Agneau « recevoir » la richesse, car il a été ici-bas « le pauvre » entre les pauvres. Cependant, c’est en lui que nous avons cette position céleste, car Il est le don de Dieu, l’expression parfaite de la richesse divine.
Aux v. 5 et 8, l’Esprit révèle sans ambiguïté que le salut ne repose nullement sur nos œuvres « afin que personne ne se glorifie », mais sur la grâce reçue par la foi, qui sont des dons de Dieu. Les v. 2 et 6 opposent la fatigue d’une marche dans le péché, autrefois, et le repos de notre position actuelle : « Assis dans les lieux célestes en Christ ». Seule, une profonde communion avec le Seigneur peut nous donner la jouissance d’une telle relation avec Lui, dès maintenant.
Colossiens 2. 12 parle de notre position en Christ également ; même si ces choses sont pour le ciel, nous pouvons en réaliser déjà quelque chose. Citoyens du ciel, marchons en rapport avec cette haute position, par une séparation effective d’avec le monde (Col. 3. 1 à 3 ; Jean 17. 14). Sur la terre, le Seigneur réalisait parfaitement cette double position : « le fils de l’homme qui est dans le ciel » (Jean 3. 13). A l’apparition du Seigneur avec Ses saints, Il sera glorifié aux yeux de tous (2 Thess. 1. 10) ; dans les Éphésiens, c’est éternellement que les saints glorifiés seront comme un témoignage inaltérable « des immenses richesses de sa grâce ». Soyons-en dès aujourd’hui les témoins. Cette position suprême nous est acquise par grâce, par la foi (v. 8 à 10) : nous n’y avons aucun mérite (Jean 6. 28 et 29) ! Lorsque Jacques parle de la foi « morte sans les œuvres », il exhorte aux œuvres de la foi, et non aux œuvres qui « sauveraient » (És. 64. 6).
La gloire du salut ne doit rejaillir que sur Dieu seul.
Sauvé par grâce, par la foi, le croyant doit « marcher dans les bonnes œuvres que Dieu a préparées à l’avance ». Tout est de Dieu : le salut et les bonnes œuvres. Étant « une nouvelle création », nous n’avons qu’à obéir au Seigneur. C’est Dieu qui nous forme, comme le divin potier (Jér. 18. 1 à 6), pour Son service, et Son œuvre est parfaite, pour Sa gloire (Ps. 139. 15 à 17). Sous des formes différentes, ces bonnes œuvres sont celles que le Seigneur a accomplies sur la terre, « allant de lieu en lieu, faisant du bien » (Act. 10. 38). Soyons dépendants, nous attendant au Seigneur, comme Éliézer : « Fais-moi faire, aujourd’hui, une heureuse rencontre » (Gen. 24. 12). Portons ces caractères de « peuple acquis, zélé pour les bonnes œuvres » (Tite 3. 1 à 14), nous « appliquant à être les premiers dans les bonnes œuvres » (Tite 2. 14). Nos œuvres doivent démontrer notre salut par la grâce et le sang de Christ. Vouloir se sauver en ajoutant nos œuvres à celle de Christ, c’est faire injure à Dieu et à Sa grâce souveraine.
Le verset 11 nous invite à nous souvenir d’où nous avons été tirés : morts dans nos fautes (v. 1 à 3). Sans Christ, sans droit en Israël, sans espérance, sans Dieu, haïssant les Juifs qui nous méprisaient ; c’était notre état autrefois. Mais nous sommes « approchés par le sang de Christ », Dieu a fait de nous, croyants juifs et des nations, « un seul homme nouveau », un seul « corps », « en faisant la paix » : c’est notre position actuelle, de laquelle nous avons à nous souvenir (És. 51. 1).
Les Juifs d’autrefois connaissaient Dieu et avaient reçu la circoncision, signe de l’alliance avec l’Éternel (Gen. 17. 11 à 13). Mais, ayant violé la loi donnée par Moïse, leur circoncision dans la chair, qui aurait dû avoir un écho dans leurs cœurs (Jér. 4. 4), perdait toute sa signification (Rom. 2. 24 à 29), et la culpabilité du peuple était plus grande que celle des nations sans Dieu. C’est la circoncision complète du cœur qui compte pour les chrétiens juifs et gentils (Phil. 3. 2 et 3 ; Col. 2. 11).
Le Seigneur a « aboli l’inimitié » entre Juifs et nations ; inimitié qui nous opposait à Dieu, qui nous a tous « enfermés dans la désobéissance, afin de faire miséricorde à tous » (Rom. 11. 32). Nous sommes, maintenant, tous frères en Christ. La chrétienté professante à qui Dieu s’est révélé, doit « craindre », hors de la vraie conversion, de perdre toute prétention au salut car, à l’enlèvement de l’Église, seul le résidu juif sera sauvé (Rom. 11. 21 à 24), et annoncera l’évangile du royaume parmi les nations, sur la base de la croix du Seigneur, car la « bonne nouvelle de la paix » est pour les Juifs et les nations.
La loi des commandements a été abolie afin de permettre à tous de s’approcher de Dieu, car la loi nous était contraire car, parce que nous ne pouvions pas l’accomplir, elle nous condamnait et réclamait notre mort ; mais le Seigneur, par Sa croix, nous donne la vie éternelle.
Les trois Personnes de la divinité ont participé à l’œuvre du salut. Le Fils a accompli notre rédemption ; le Saint Esprit nous conduit au Père et le Père nous reçoit.
Le Seigneur ayant « fait la paix par le sang de sa croix » (Col. 1. 20), nous sommes « approchés », et notre paix est personnifiée en Jésus Christ : croyants juifs et des nations sont en paix avec Dieu, et les uns avec les autres. Le Seigneur est cette « branche qui porte du fruit par-dessus la muraille » (Gen. 49. 22), détruisant « le mur mitoyen de clôture ». Le Seigneur a dit : « Le salut vient des juifs » (Jean 4. 22), car lui-même était juif, et la grâce de Dieu passait des Juifs aux nations (És. 49. 4 à 6). Ce changement transporte Juifs et nations sur un terrain nouveau : la loi promettait la vie sur la terre à qui l’accomplirait ; la grâce donne la vie éternelle à qui croit au Seigneur. Il est venu unir les brebis juives et celles des nations, afin qu’il y ait « un seul troupeau, un seul berger » (Jean 10. 14 à 16). « La loi des commandements nous était contraire » et, seul le Seigneur l’a accomplie (Mat. 5. 17) : nous sommes sauvés par la grâce.
À la croix, « Hérode et Ponce Pilate, avec les nations et les peuples d’Israël » se sont unis pour crucifier le Seigneur (Act. 4. 27) : Juifs et nations l’ont rejeté (Jean 1. 10 et 11). Mais c’est là que Dieu a répandu Sa grâce pour tous, et a fait de nous, croyants juifs et des nations, « un seul homme nouveau », « un seul corps à Dieu » (v. 15 et 16) : c’est l’Assemblée unie à Christ. Autrefois « étrangers », nous sommes maintenant, « concitoyens des saints » juifs ; « forains », autrefois, « errants et vagabonds sur la terre » (Gen. 4. 14), nous sommes devenus « gens de la maison de Dieu » (v. 19). C’est dans cette maison spirituelle, « habitation de Dieu par l’Esprit » que nous offrons des « sacrifices spirituels » (1 Pier. 2. 5) : l’Assemblée appartient à Christ.
La « bonne nouvelle de la paix » est annoncée à tous, d’abord par le Seigneur (És. 52. 7) ; puis par ceux qui, sauvés, annoncent l’évangile (Rom. 10. 15). « L’Éternel » des Juifs est devenu pour nous : « le Père » « auprès duquel nous avons accès… par un seul Esprit » (v. 18).
L’épître rappelle les caractères de l’Assemblée, le « corps de Christ » (ch. 1. 23) se perfectionnant dans l’harmonie de son fonctionnement (ch. 4. 11 à 16) ; la « maison de Dieu » et « le temple saint » (v. 19 à 21) ; « l’Épouse de Christ » (ch. 5. 25 à 27). La « maison » a un architecte, un bâtisseur et un propriétaire : le Seigneur. Moïse a été fidèle sur la maison de Dieu, comme serviteur, mais Christ, comme Fils (Héb. 3. 4).
1 Corinthiens 3 rappelle notre responsabilité pratique et le danger de corrompre le temple de Dieu, car l’Assemblée est « la colonne et le soutien de la vérité » (1 Tim. 3. 14 et 15). Cette maison spirituelle s’édifie avec des pierres vivantes, le Seigneur étant « la maîtresse pierre du coin » sur qui tout l’édifice s’ordonne. Bientôt, il sera Lui-même « la pierre du faîte », achevant l’édifice ; alors une glorieuse proclamation jaillira : « grâce, grâce sur elle » (Zach. 4. 7). Le Seigneur est « l’alpha et l’oméga, le premier et le dernier, le commencement et la fin » (Apoc. 22. 13).
Le Dieu de grâce veut que la maison de la grâce soit remplie de tous ceux qui, conscients de leur perdition et de leur misère morale, acceptent d’y entrer (Luc 14. 16 à 24).
Ch. 3
Dans ce chapitre qui est une parenthèse, Paul révèle le « mystère caché dès les siècles en Dieu » (v. 9). C’était là, « l’administration » qu’il avait reçue par grâce, par révélation (v. 1 à 13). L’Esprit avait travaillé puissamment en lui, lui conférant une profonde intelligence dans la compréhension du « mystère du Christ » (v. 6) : ce mystère, c’est l’assemblée unie à Christ, comme le corps est uni à la tête, chose inconnue dans l’Ancien Testament.
Saul, ce ravageur de l’assemblée (Act. 8. 1), converti sur le chemin de Damas, était maintenant le « prisonnier du Christ Jésus, pour vous, les nations » (v. 1) ; il n’était pas prisonnier des hommes, mais du Christ Jésus (Philémon 1 à 9). Ses liens travaillaient « pour l’avancement de l’évangile » (Phil. 1. 12). Il administrait la révélation de ce mystère, et annonçait parmi les nations, les « richesses insondables du Christ » (v. 8).
À partir du v. 14, Paul fait monter la deuxième prière pour que nous croissions dans la connaissance de la gloire divine et que nous nous plongions dans l’infini des conseils d’amour de Dieu. Ce mystère révélait la place que Dieu réservait aux nations : « cohéritières et d’un même corps et coparticipantes de sa promesse » avec les croyants juifs. Dieu avait mis Israël à part des nations, autrefois, et le mystère révélé à Paul ne pouvait être mis en lumière clairement dans l’Ancien Testament, car il y aurait eu contradiction. Mais le Seigneur devait renverser le « mur mitoyen de clôture » séparant Israël des nations. Cependant, la jalousie d’Israël l’a empêché de recevoir cette vérité, et il s’y est opposé violemment (Luc 4. 24 à 30) ; par la suite, les Juifs chercheront à faire mourir Paul qui annonçait cela aux nations.
C’est par l’Esprit que ces choses étaient révélées, et on ne peut les recevoir que par l’Esprit (1 Cor. 2. 6 à 10), étant régénérés. Ce sont les « apôtres et prophètes » du Nouveau Testament qui en ont eu la révélation. On trouve bien quelques allusions voilées de l’assemblée chrétienne, dans l’Ancien Testament. Ève prise d’une côte d’Adam ; Rebecca amenée à Isaac etc… Il est vrai qu’on peut y voir une image de l’assemblée unie à Christ, mais par une projection prophétique double, à travers l’assemblée juive.
Également on trouve cette prophétie concernant le salut parvenant aux nations (És. 49. 6), mais l’assemblée n’y est pas vue. L’apôtre s’appuie sur ses écritures hébraïques pour annoncer l’évangile (Act. 13. 32 et 33). Pierre fait allusion à David (Act. 2. 30 à 35), mais jusque-là, le mystère de l’assemblée restait caché. Cette révélation faite à l’apôtre devait nous être communiquée, car elle est importante pour la foi et notre appréciation des conseils divins, afin qu’il y ait du fruit pour Dieu dans notre vie. Paul était serviteur de l’évangile (Col. 1. 23 et 24), dans l’humilité (v. 8) : le sommes-nous aussi, à notre mesure ? C’est notre mesure spirituelle qui conditionne la compréhension des choses profondes qui nous sont révélées. Paul avait persécuté le Seigneur en persécutant les saints, et il en était resté humble. « Je suis Jésus que tu persécutes » (Act. 9. 1 à 5). C’était la première révélation de l’intimité de l’union de Christ avec les saints : ce sont « les richesses insondables du Christ » que nous comprendrons à la perfection dans le ciel.
Le mystère révélé à Paul mettait en lumière devant tous, l’intimité de Christ avec Son assemblée (Éph. 5. 32), et montrait sa « sagesse si diverse » aux anges qui sont dans les « lieux célestes ». Les anges, ainsi que les hommes en général, ont la révélation de la gloire de Dieu pour les croyants, dans la contemplation de l’assemblée (v. 14 et 15 ; Rom. 16. 25 et 26 ; 1 Cor. 2. 7 ; Col. 2. 3). Le rôle des anges est important : bien qu’étant « dans les lieux célestes », ils agissent sur les hommes : soit les anges fidèles servant Dieu, soit les anges déchus s’opposant à Lui. Parmi eux, existent des hiérarchies. Ils chantèrent de joie en admirant la création (Job 38. 7). Dieu les utilisait souvent en faveur de Son peuple ; ils seront présents lors des jugements apocalyptiques ; ils se sont manifestés lors de la naissance du Seigneur (Luc 2. 9 et 13). Durant le temps de la grâce, ils observent l’assemblée, et à cause d’eux, les sœurs doivent montrer leur soumission en se couvrant la tête (1 Cor. 11. 10). Les apôtres avaient été « un spectacle » pour eux (1 Cor. 4. 9). Notre responsabilité est entière, à leur sujet, car ils nous observent à notre insu. Mais, à la fin, seule la gloire de Dieu sera exaltée. Dans tout ce qui concerne l’évangile de la grâce, « les anges désirent regarder de près » (1 Pier. 1. 12). Pourtant, « les saints jugeront les anges » (1 Cor. 6. 3).
Ces versets montrent le côté de Dieu où tout est parfait, et nous transportent dans les cieux (ch. 1. 3 ; 2. 6 ; 6. 12) ; cela nous rappelle que nous sommes du ciel, notre vraie patrie. « Dans le Christ Jésus » sont révélées la grâce de Dieu, sa sagesse, sa gloire, et maintenant nous Lui appartenons et devons porter Ses caractères. Ce « propos des siècles » a Christ pour centre (v. 11), et est « l’image du Dieu invisible » (Col. 1. 15). Que Dieu ait fait grâce à des êtres déchus tels que nous, doit bien étonner les anges ! Mais cela doit nous donner « hardiesse et confiance par la foi en Lui » (v. 12), pour croître dans la compréhension des propos divins, par l’Esprit Saint qui a conduit l‘apôtre dans ces révélations si hautes. En Actes 6. 5, nous trouvons Étienne, « plein de foi et de L’Esprit Saint ». D’autres « reçurent l’Esprit Saint » par l’imposition des mains des apôtres, (Act. 8. 17).
Les éphésiens ne devaient pas se décourager par les afflictions de Paul, car il y a toujours des consolations pour les croyants souffrant pour la justice (2 Cor. 1. 3 à 5 ; Phil. 1. 12 à 14) ; ils en seront délivrés et elles produiront, dans le ciel : « un poids éternel de gloire » (2 Cor. 4. 16 et 17). La révélation de ces choses éternelles nous encourage (Rom. 8. 28). Alors qu’au ch. 1. 3, Paul s’adressait au « Dieu de notre Seigneur Jésus Christ », au ch. 3. 14, il prie le « Père de notre Seigneur Jésus Christ », de nous fortifier « selon les richesses de sa gloire », et il introduit la pensée de l’amour (v. 18). Ce chapitre, parle beaucoup du Père, du Seigneur Jésus, et du Saint Esprit : les trois personnes de la divinité. Dieu habite en nous par le Saint Esprit. Notre corps est le « temple du Saint Esprit » individuellement (1 Cor. 6. 19) ; et ensemble, nous sommes « le temple de Dieu » (1 Cor. 3. 16). Respectons cet Hôte divin.
Les chapitres 1 et 2 montrent la puissance, la gloire, la grâce de Dieu ; et le croyant, scellé du Saint Esprit (ch. 1. 13). Cet Hôte divin fortifie le croyant afin que « Christ habite » dans son cœur (ch. 3. 17), Le chapitre 3 introduit l’amour dans les conseils divins (v. 18 et 19) – le ch. 4, l’unité de l’Esprit dans les croyants, car « il y a un seul Dieu et Père de tous » (v. 6). Le Seigneur veut, chez les Siens, un état convenable dans l’amour pour Lui, afin que la communion soit maintenue (Jean 14. 23). C’est en étant « enracinés et fondés dans l’amour » que nous comprendrons « avec tous les saints », quelque chose des « dimensions » des conseils de Dieu, en amour et en grâce, et l’amour de Christ (v. 18 et 19). Soyons « enracinés et édifiés » en Christ et « affermis dans la foi », afin de marcher « en Lui » (Col. 2. 6 et 7). Une conséquence de la présence de Christ dans le croyant, c’est qu’il a en lui : « l’espérance de la gloire » (Col. 1. 27). Le Dieu d’amour est devenu tangible en Christ, car toute la plénitude de Dieu habitait en Lui (Col. 1. 19). Méditons ces versets.
Cette prière de l’apôtre est pour tous les croyants. Être « enracinés » fait allusion à une plante dont les racines profondes lui permettent de résister aux tempêtes ; être « fondés » c’est avoir notre fondement en Christ, afin de n’être pas « agités et jetés çà et là ». Le croyant trouve sa stabilité et sa nourriture dans l’amour du Seigneur.
Les conseils éternels de Dieu sont pour tous les hommes (Jean 3. 16) : c’est la « largeur » ; ils ont une portée éternelle : « Je t’ai aimée d’un amour éternel » (Jér. 31. 3) : c’est la « longueur ». Mais ses conseils avaient en vue Son Fils qui « s’est abaissé lui-même jusqu’à la mort et à la mort de la croix » (Phil. 2. 8) : c’est la « profondeur » de l’abaissement de Christ. A cause de cela, « Dieu l’a haut élevé » (Phil. 2. 9) : c’est la « hauteur ». Dieu révèle à nos affections les quatre dimensions de Ses conseils d’amour.
Être fondés et enracinés dans l’amour, c’est garder Ses commandements (Jean 14. 21), car « les secrets de l’Éternel sont pour ceux qui le craignent » (Ps. 25. 14), et c’est dans la sainteté pratique selon la volonté de Dieu (1 Thess. 4. 3), qu’Il nous les révèle (1 Cor. 2. 9). Dans les évangiles, si le Seigneur enseignait les foules en paraboles, il les expliquait à Ses disciples – Ses amis – dans l’intimité (Jean 15. 15). Cette compréhension des conseils divins n’est pas réservée à une élite, mais à « tous les saints » (v. 18). Enfants de Dieu, nous mettons notre confiance dans le Père et dépendons de Lui.
Hébreux 12. 7 nous parle de notre position, mais Il veut que nous jouissions pleinement de notre relation avec Lui, comme fils et filles, ayant avancé dans la connaissance de Ses pensées (1 Jean 2. 12 à 14). Il faut, pour cela maintenir la séparation avec le monde (2 Cor. 6. 16 à 18). Dieu veut nous remplir « jusqu’à toute (sa) plénitude », dans la « connaissance de l’amour de Christ » (Éph. 3. 19). Les Israélites pouvaient ramasser toute la manne nécessaire. Les limitations sont toujours de notre côté ; cependant, Dieu ne rabaisse jamais Ses exigences envers Ses enfants : il veut « que nous parvenions tous à l’état d’hommes faits » (Éph. 4. 13). « Celui qui a commencé en vous une bonne œuvre, l’achèvera jusqu’au jour de Jésus Christ » (Phil. 1. 6).
Le ch. 3 s’achève sur une louange à l’égard de la puissance de Dieu opérant en nous, et faisant « plus que ce que nous demandons ou pensons » : la grâce divine agissant au-delà de nos limitations pour exprimer nos besoins, pour lesquels « l’Esprit nous est en aide » (Rom. 8. 26). Cependant, Dieu aime que nous Lui exposions nos besoins, et si nos prières sont selon Dieu, elles en portent le caractère.
Cette doxologie se rapporte à toutes les révélations et bénédictions exposées dans ce chapitre. La gloire de Dieu doit être vue « dans l’Assemblée » (v. 21), parce qu’elle doit refléter les caractères du Seigneur qui est au milieu d’elle. L’Assemblée, « corps de Christ », est unie à Lui de manière indissoluble, et la gloire de son Seigneur doit rejaillir sur elle et être observée du monde ; de même, la « sagesse » des conseils de Dieu est révélée aux anges qui nous observent (v. 10).
Dans « l’Assemblée du Dieu vivant, la colonne et le soutien de la vérité », le croyant doit savoir « comment il faut se conduire » (1 Tim. 2. 15). L’assemblée est laissée sur la terre afin de montrer la vérité et de la soutenir. Elle est « le temple du Saint Esprit » et « l’habitation de Dieu par l’Esprit ». Et, lorsque nous sommes réunis au nom du Seigneur, Il promet sa présence au milieu des Siens (Mat. 18. 20).
Cette « puissance qui opère en nous » (v. 20), trouve son application pratique au ch. 4, dans la réalisation vécue de l’unité des croyants dans l’Assemblée (v. 2 à 16) – et d’une manière personnelle, dans notre vie de chrétiens (v. 17 à 32), de façon à « marcher d’une manière digne de l’appel dont nous avons été appelés », d’une manière digne de l’évangile de Christ (ch. 4. 1 ; Phil. 1. 27).
L’apôtre était en prison « pour nous les nations », pour avoir prêché l’unité des croyants juifs et gentils, et les bénédictions célestes de l’Assemblée unie à Christ dans le ciel. Dieu avait fait de Paul le révélateur « de l’administration du mystère caché dès les siècles en Dieu » (Éph. 3. 9). « Notre bourgeoisie est dans les cieux » (Phil. 3. 20). Christ est « l’homme noble qui se propose des choses nobles » d’Ésaïe 32. 8 : « Je me suis toujours proposé l’Éternel devant moi » (Ps. 16. 8). Nous avons part à cette noblesse ; comment la vivons-nous ?
Les conseils divins exposés, Paul introduit l’unité des croyants que nous devons garder « par le lien de la paix » (ch. 4. 3). Que Dieu nous aide à réaliser ces caractères des versets 1 à 3, et qu’il n’y ait pas de contestations (2 Tim. 2. 24). Si le Seigneur était « débonnaire et humble de cœur » (Mat. 11. 29), notre propre comportement nous humilie et devrait nous rendre humbles, en nous rappelant que : « de dessus le fumier il élève le pauvre, pour les faire asseoir avec les nobles » (Ps. 113. 7 et 8). Au Psaume 22, le Seigneur se compare à « un ver ». Ne faisons rien « par esprit de parti » (Phil. 2. 3). Gardons ces caractères des v. 2 et 3 d’Éphésiens 4, pour manifester « le fruit de l’Esprit » (Gal. 5. 22). Galates 6. 1 et 2, exhorte à user de douceur, même pour reprendre un frère qui a péché. Supportons-nous « l’un l’autre dans l’amour » comme Dieu nous supporte. « Aimez-vous les uns les autres » (Jean 13. 34 et 35). « Si nous vivons par l’Esprit, marchons aussi par l’Esprit » (Gal. 5. 25).
Ch. 4
Les versets 1 à 3 nous exhortent à réaliser ces sept caractères pour une « marche digne de notre appel » : « l’humilité » ; « la douceur » ; « la longanimité » ; « le support » ; « l’amour » ; garder « l’unité de l’Esprit » et « la paix ». Les croyants sont unis en un seul corps en Christ par l’Esprit Saint. Son œuvre est intouchable, mais gardons la manifestation pratique de cette unité spirituelle, malgré nos différences, chacun apportant ce que l’Esprit lui donne, « pour l’accroissement du corps de Christ en amour » (v. 16).
Nous avons « tous été baptisés d’un seul Esprit » « abreuvés pour l’unité d’un seul Esprit » (1 Cor. 12. 13). Dieu place souverainement chacun de nous, comme Il l’entend, dans « le corps » (1 Cor. 12 à 14). Les dons que le Seigneur fait à l’Assemblée sont complémentaires, et en bénédiction, s’ils sont exercés dans l’unité et dans la paix. Nous devons juger la chair qui combat contre l’Esprit afin qu’elle ne se manifeste pas. Gardons cette « unité de l’Esprit » caractérisant les premiers chrétiens qui « étaient un cœur et une âme » (Act. 4. 32), et qui avaient « la crainte du Seigneur » (Act. 9. 31) : seul, l’Esprit peut produire un accord, et ne « l’attristons pas » (Éph. 4. 30).
Éphésiens 4. 1 à 6, étant relatif à une marche collective, efforçons-nous de garder la manifestation de l’unité conférée aux croyants, dans la paix, avec persévérance, car ces choses sont élevées au niveau de l’Esprit qui est Dieu. Il faut, pour cela, à chacun, l’esprit de droiture (Ps. 143. 10). Cette unité est en relation avec les trois Personnes de la divinité : un seul Esprit nous unit en « un seul corps », nous donnant « un seul appel » une « seule espérance » (v. 3 et 4). C’est le cercle le plus restreint, concernant les vrais croyants ayant la vie. Un seul Seigneur en qui il y a « une seule foi », un « seul baptême » : cercle plus large désignant la profession chrétienne en général, avec ou sans la vie (v. 5). Enfin : « Un seul Dieu et Père de tous, au-dessus de tout, partout, et en nous tous » (v. 6) : c’est le cercle le plus étendu du Dieu universel, Père des croyants ayant engendré tous les hommes (És. 64. 8 ; Gen. 1. 26 ; Act. 7. 28).
Les hommes ont gardé « l’image » de Dieu, mais ont perdu Sa « ressemblance » et se sont éloignés ; mais il y a un chemin de retour (Luc 15). Donnons à Christ Sa vraie place, car nous sommes « scellés du Saint Esprit » ; nous sommes « une habitation de Dieu par l’Esprit » et « Christ habite par la foi dans nos cœurs ». En Romains 1. 18 à 32, nous trouvons la responsabilité des hommes, mais l’épître aux Éphésiens s’adresse aux croyants.
Au v. 7, une « mesure de grâce » est donnée à chacun des croyants, en vue du « perfectionnement des saints », pour le bien de l’Assemblée, pour notre accroissement dans la « connaissance du Fils de Dieu » (v. 13), et afin que tout le corps soit bien lié ensemble (v. 16). « Chacun » reçoit donc un don particulier, de caractère plus élevé – ou modeste – des aides (1 Cor. 12. 28), mais tous sont importants car c’est le Seigneur qui les donne, et la miséricorde divine se rattache à leur exercice (Rom. 12. 6 à 8). En Nombres 3. 23 à 37, ceux qui portaient les cordages du tabernacle avaient la même importance que ceux qui se chargeaient des ustensiles saints.
Après avoir « goûté la mort pour tout », le Seigneur, vainqueur de la mort – forteresse de Satan – est ressuscité et a « emmené captive la captivité et a donné des dons aux hommes ». Étant glorifié dans le ciel comme homme, Christ a reçu des dons (Ps. 68. 18), et les donne aux saints encore sur la terre (Éph. 4. 8). L’Esprit Saint transmet ces dons de puissance divine aux croyants (Act. 2), pour l’édification des saints.
« Les apôtres et les prophètes » au début de l’Assemblée, ayant posé ses fondements, ont été des dons fondamentaux (1 Cor. 3. 10 ; Éph. 2. 19 et 20 ; 3. 5), Jésus Christ étant « la maîtresse pierre du coin ». Il y a aussi des dons permanents : l’évangéliste, appelant les âmes au salut, les ajoutant à l’Assemblée ; le pasteur parlant aux cœurs et aux âmes, encourageant et paissant le troupeau ; le docteur instruisant l’Assemblée en découpant droit la Parole.
La Parole étant complète, les prophètes, maintenant, rappellent les vérités de la Parole qu’ils appliquent au cœur et à la conscience, répondant aux besoins de l’Assemblée. Tous ces dons travaillent pour l’édification de l’Assemblée (v. 12 à 16) ; « pour l’utilité » (1 Cor. 12. 7) ; et la prophétie, pour « l’édification, l’exhortation et la consolation » (1 Cor. 14. 3, 5, 12 et 26). L’autorité du Seigneur dans l’Assemblée s’exerce par ces dons.
Vainqueur du tombeau, Christ a délivré les captifs de Satan, qui ne « renvoyait pas chez eux ses prisonniers » (És. 14. 17). Barak, type du Seigneur, est exhorté à « emmener captive sa captivité » (Jug. 5. 12) ; et le Seigneur proclame : « Je tiens les clefs de la mort et du hadès » (Apoc. 1. 18). La victoire du Seigneur ayant lié « l’homme fort » (És. 49. 24 et 25) nous délivre. Philippiens 2. 6 à 9, montre le parcours descendant du Seigneur. D’où Il est descendu : de la gloire ; où Il est descendu : dans la mort. Puis son chemin remontant : « Dieu l’a haut élevé », avec ce but suprême : que « tout genou se ploie » devant Lui. Descendu de Sa gloire divine, Il est remonté, ayant acquis une gloire nouvelle comme homme.
Le millénium s’installera en jugements, mais sera un règne de justice et de paix. L’Assemblée doit montrer au monde ce que sera ce règne où tout Lui sera assujetti, car il faut « qu’il remplisse toutes choses » (v.10).
Dieu donne, en grâce, des dons différents, mais « à employer les uns pour les autres » (1 Pier. 4. 10), simplement et fidèlement (Rom. 12. 6 à 8). « Il y a diversité de dons, mais le même Esprit ; diversité de services, mais le même Seigneur ; diversité d’opérations, mais le même Dieu qui opère tout en tous » (1 Cor. 12. 4 à 6). Dieu nous parle par les dons. Demandons à Dieu les dons les plus grands, pour l’édification de l’Assemblée (1 Cor. 12. 31) ; et même si nous ne sommes que faiblement doués, que les dons soient employés pour l’édification. Nous sommes coupables de ne pas demander les dons les meilleurs (1 Cor. 14. 1 et 12), et « surtout de prophétiser » : nous avons besoin d’exhortation, d’édification et de consolation » (1 Cor. 14. 3). En 1 Cor. 12. 4 à 11, l’Esprit produit l’exercice des dons. En Éphésiens, le Seigneur donne à des frères différents dons pour notre croissance spirituelle, et pour « l’unité de la foi » (Éph. 4. 13). Reconnaissons de tels hommes et persévérons « dans la doctrine et la communion des apôtres » (Act. 2. 42).
Le Seigneur fait des dons à l’Assemblée pour son édification et le perfectionnement des saints, « afin que nous parvenions tous à l’état d’homme fait » – ou parfait ; pour cela, le service se poursuit, pour « l’édification du corps de Christ » « jusqu’à ce que nous parvenions tous à la mesure de la stature de la plénitude du Christ » (v. 13). La responsabilité de l’apôtre était de « présenter tout homme parfait en Christ » (Col. 1. 28). Dieu n’abaisse jamais le niveau proposé.
Appliquons-nous, dans le support mutuel et l’amour, à croître « dans l’unité de la foi » (v. 13), afin que l’exercice des dons porte des fruits en bénédiction. « L’unité de la foi » désigne l’ensemble des connaissances que nous possédons de la Parole. Tenons ferme, car l’ennemi travaille à nous diviser en tordant les Écritures. La responsabilité des serviteurs est d’exercer leurs dons pour l’accomplissement des buts divins des v. 12 et 13. Mais la responsabilité de tous est d’écouter et de recevoir l’enseignement afin de croître, et la mesure, c’est Dieu (Mat. 5. 48), et Christ (Éph. 4. 1). Paul était freiné dans son service auprès des Corinthiens, par leur faible avancement spirituel (1 Cor. 3. 1). Si les serviteurs sont fidèles, ils « plantent » et « arrosent », et Dieu fait croître (1 Cor. 3. 6) : Christ « nourrit » et « chérit » Son Assemblée : recevons ce qu’Il nous donne. Nous avons tous reçu un don, exerçons-le fidèlement pour le bien de tous.
Timothée devait « ranimer » le don qu’il avait reçu et ne pas le « négliger » (1 Tim. 4. 14 à 16 ; 2 Tim. 1. 6). De même Archippe (Col. 4. 17). « Dieu ne nous a pas donné un esprit de crainte, mais de puissance, d’amour et de conseil » (1 Tim. 1. 7). La crainte, suscitée par Satan, peut nous empêcher d’exercer les dons – en particulier celui de prophète peut provoquer de la colère envers lui, et il peut être craintif et se taire, ou au contraire, trop parler. Les dons eux-mêmes sont excellents, mais les serviteurs doivent, par leur conduite, orner la doctrine. Pour cela, « n’attristons pas le Saint Esprit de Dieu » et ne « l’éteignons pas » (Éph. 4. 30 ; 1 Thess. 5. 19). La mesure placée devant nous est très élevée et Dieu travaille à ce que nous « croissions tous dans la connaissance de son Fils » (v. 13).
Ne restons pas « des petits enfants » spirituels ayant besoin de « lait », ce qui est anormal. « La nourriture solide est pour les hommes faits » (Héb. 5. 12 à 14). Pierre exhorte les anciens à « paître » et « surveiller » le troupeau de Dieu, ne « dominant pas sur lui », mais en étant un « modèle » (1 Pier. 5. 1 à 4). Parallèlement, soyons obéissants, afin que les serviteurs exercent leur service « avec joie et non en gémissant » (Héb. 13. 17). Les dons fondamentaux sont toujours là, pour que nous ne soyons pas « emportés çà et là par tout vent de doctrine » (Éph. 4. 14) ; car « des loups redoutables sont entrés parmi nous » ; et « d’entre nous-mêmes, des hommes se sont levés pour annoncer des doctrines perverses » (Act. 20. 29 et 30). Gardons la saine doctrine et recevons les exhortations, étant parvenus aux temps mauvais où « ils ne supporteront pas le sain enseignement… mais ils se tourneront vers les fables » (2 Tim. 4. 1 à 4). « Sondons les Écritures », comme les chrétiens de Bérée, pour voir « si les choses sont bien ainsi » (Act. 17. 10 et 11) afin de mieux connaître celui qui est le centre de tout.
Le verset 14 avertit de trois dangers menaçant les croyants : immaturité, instabilité, crédulité – et égarement dans les fausses doctrines. Dieu veut que « nous croissions en toutes choses jusqu’à lui qui est le chef, le Christ », « étant vrais dans l’amour », car « l’amour se réjouit avec la vérité » (1 Cor. 13. 6) : gardons cet équilibre. L’apôtre Jean aimait « dans la vérité » (2ème et 3ème épîtres). « L’amour que Dieu a versé dans nos cœurs » (Rom. 5. 5), doit croître pour le Seigneur (v. 15), et pour les frères, pour l’accroissement du corps tout entier (v. 16). Pour cela, il est indispensable de « nous supporter l’un l’autre dans l’amour » (v. 2), dans lequel doit fonctionner le corps, dans l’exercice des dons, en vue de son accroissement. Sans l’amour, l’activité sera stérile (1 Cor. 13. 1 à 3).
Dieu nous a montré Son amour à la croix, et attend de nous une marche dans l’Esprit Saint. Le corps ne fonctionne que par la contribution harmonieuse de chaque membre par rapport à l’ensemble (les jointures du fournissement) : pour croître « de l’accroissement de Dieu », nous devons être « alimentés et bien unis ensemble » (Col. 2. 19). Chacun doit fonctionner selon ce que le Seigneur lui donne, pour l’édification du corps ; mais attention aux matériaux que nous apportons (1 Cor. 3. 11) C’est le Seigneur qui donne l’accroissement, mais la responsabilité individuelle est mise en avant. Si un membre n’agit pas, ou mal, l’ensemble du corps en souffre car, ici, le corps s’édifie lui-même. Bien que les dons soient très différents, nous devons les employer pour l’édification de l’Assemblée qui est un « temple saint » édifié sur « la maîtresse pierre du coin » (Éph. 2. 21) : tout doit fonctionner harmonieusement.
En mécanique, pour que les différentes pièces travaillent bien, il ne doit y avoir ni jeu ni blocage : veillons à ce que ni relâchement ni friction ne viennent troubler la marche de l’Assemblée. Même la famille chrétienne est engagée dans cet accroissement spirituel en amour. « Enfants, n’aimons pas de parole ni de langue, mais en action et en vérité » (1 Jean 3. 18). Nous retrouvons la vérité liée à l’amour exprimés en action. Dieu éprouve ce que nous apportons et juge si cela contribue réellement à l’édification – ainsi que nos motifs cachés du cœur.
À partir du verset 17, l’apôtre, après nous avoir révélé les pensées les plus hautes de Dieu concernant l’union de Son Fils avec les croyants, nous fait redescendre au niveau des hommes faibles que nous sommes. Cependant, le chrétien, encore sur la terre, doit montrer Christ dans sa vie.
À partir de ce que nous étions (Éph. 2. 1 à 3), toute notre vie doit changer. Le reste de l’épître nous exhorte à cela. Le peuple juif, mis à part des nations (Nomb. 23. 9), a reçu, plus tard, le très beau témoignage de ne pas obéir aux lois du monde (Est. 3. 8) ; de même les chrétiens, qui « ne sont pas du monde » (Jean 17. 16), doivent être « asservis à la justice » (Rom. 6. 18), et ne plus « marcher dans le bourbier de corruption » du monde (1 Pier. 4. 4). Endurci, aveugle, son entendement obscurci, celui-ci est impur et a perdu « tout sentiment moral » (1 Tim. 4. 2). Le chrétien est « lumière dans le Seigneur » et doit marcher comme tel, dans la pureté (Éph. 5. 8 ; 1 Tim. 4. 12 ; 5. 2).
Laissons la Parole de Dieu nous « façonner » pour le Seigneur.
Un contraste absolu marque la marche du monde, dans la vanité, la corruption ; son « entendement obscurci » sans moralité, le livre à la débauche et à l’impureté. La marche des croyants ayant « dépouillé le vieil homme » et ayant « revêtu le nouvel homme créé selon Dieu, en justice et sainteté de la vérité », loin d’être légaliste, a le Seigneur Jésus, comme modèle : « Afin que nous suivions ses traces » (1 Pier. 2. 21). « Pour moi, vivre, c’est Christ » (Phil. 1. 21). On « apprend le Christ » en « l’entendant » et en étant « instruits en lui selon que la vérité est en Jésus » (v. 20 et 21). L’étude de la Parole enseigne à connaître Celui qui est la vérité (Jean 14. 6). Sa personne, Son amour, Sa marche sont placés devant nous. Laissons-Le vivre Sa vie en nous, et restons occupés de Lui (1 Tim. 4. 12 à 16 ; 2 Tim. 3. 14). Mais l’épître aux Éphésiens place les choses bien plus haut : il faut « apprendre le Christ » et, également « apprendre de lui » (Mat. 11. 29).
Autrefois, « étrangers à la vie de Dieu », mais maintenant « renouvelés dans l’esprit de notre entendement », nous voyons avec « l’œil de Dieu », conduits par l’Esprit Saint, et sommes « transformés à l’image » du Seigneur, par Sa contemplation, « de gloire en gloire… en Esprit » (2 Cor. 3. 18). La conversion apprend à connaître le Sauveur ; ensuite, il faut croître dans la connaissance et la ressemblance du Seigneur, en restant fidèles à ce que nous avons appris de Lui par l’Esprit (2 Tim. 3. 14 ; Jean 15. 26). Ces paragraphes dirigent nos regards vers Jésus afin que nous Lui ressemblions, en actes et en « paroles de grâce » « assaisonnées de sel ».
C’est parce que « le vieil homme » a été cloué sur la croix (Rom. 6. 4), et que nous avons « revêtu le nouvel homme », qu’un changement complet est possible (Éph. 4. 25 à 32), même si la chair est encore en nous. « Marchez par l’Esprit et vous n’accomplirez pas les convoitises de la chair » (Gal. 5. 15 et 16). « N’attristons pas le Saint Esprit de Dieu » (Éph. 4. 30). Deux côtés se trouvent dans ces exhortations : abandonner ce qui vient du vieil homme ; permettre au nouvel homme de vivre sa vie sainte. Ces exhortations se retrouvent en Colossiens 2. 20 à 23, et Colossiens 3. 1 à 11. Ce n’est plus Adam innocent, mais une participation à la nature divine. Marchons donc « d’une manière digne de notre appel » (Éph. 4. 1 ; Rom. 12. 1 et 2).
Vivons ce dépouillement les uns envers les autres (Éph. 4. 25 à 32). « Parler la vérité » les uns aux autres, ne pas conserver sa colère, prononcer des paroles d’édification, ôter la colère, le courroux, l’amertume, les crieries, l’injure, la malice – mais qu’il y ait la bonté, la compassion, le pardon. La colère de Dieu fait partie de Sa perfection, mais entre nous elle est pernicieuse.
En 1 Samuel 25, Abigaïl, calme la colère meurtrière de David contre Nabal ; colère qu’il veut sanctifier au nom de l’Éternel. Soyons indignés contre le mal, mais que l’amour préside dans nos cœurs. La colère du Seigneur (Marc 3. 5), était divine, mêlée de tristesse et d’amour, et il guérit l’homme à la main sèche. Le mensonge vient du diable (Jean 8. 44). « Parlons la vérité » à nos frères avec amour (Col. 3. 9 ; Zach. 8. 16 et 17), car les silences peuvent être des mensonges muets ! En Jean 4, le Seigneur ne rudoie pas la Samaritaine, mais l’amène, avec douceur, à confesser la vérité.
A la chute d’Adam, Dieu a prononcé des paroles sévères. Le sol « maudit », l’homme le cultivera « péniblement », « à la sueur de son front » (Gen. 3. 17 à 19). Pour le croyant actuel, tout est nouveau : son travail est sanctifié, s’il le fait à la gloire de Dieu. Il doit être « paisible » (1 Thess. 4. 11), afin que, n’étant pas « oisif », il ne vive pas « dans le désordre » (2 Thess. 3. 6 à 10), et qu’il puisse « secourir les faibles » vivant dans le besoin (Act. 20. 34 et 35). C’est le contraire de « dérober » (v. 28) qui est une désobéissance à la loi (Ex. 20. 15), et la cupidité est une idolâtrie fermant l’accès du royaume de Dieu aux hommes qui sont tels. Même honnêtes avec nos semblables, nous « dérobons » souvent notre temps au Seigneur, pour nos intérêts. Il nous en demandera compte.
Le travail est une constante dans toute la Parole (Prov. 6. 6) ; deux dangers à éviter sont la paresse et la négligence, ou, au contraire la suractivité dévorant toutes nos énergies dérobées au Seigneur. En Malachie, c’est dans les dîmes que le peuple « frustrait » l’Éternel. Faisons part de nos biens à ceux que le besoin presse, en « n’oubliant pas la bienfaisance » (Héb. 13. 16).
Prenons garde aussi « à l’irritation » qui, entretenue dans nos cœurs, ouvre la porte à Satan dont on « n’ignore pas les desseins » : détruire et rompre la communion avec le Seigneur et entre nous.
Que nos paroles ne soient pas « oiseuses » – inutiles (Mat. 12. 36) ; « déshonnêtes » (Éph. 4. 29) ; bénissons Dieu, mais ne « maudissons pas les hommes de la même bouche » (Jac. 3. 9) ; mais plutôt, que nos paroles « communiquent la grâce à ceux qui l’entendent » (v. 29). « De l’abondance du cœur la bouche parle » (Mat. 12. 34). Certaines choses souillent particulièrement et ne doivent « pas même être nommées entre nous » (Éph. 5. 3 et 4), car un chrétien doit se reconnaître par « une parole, dite en son temps » (Prov. 15. 23), pour l’édification, selon les besoins. Boaz a prononcé des paroles « bonnes » pour Ruth, et l’amertume liée au passé s’est muée en consolation pour elle (Ruth 2. 13).
Certes, nous ignorons de nombreux besoins que Dieu connaît : c’est dans Sa dépendance que nos paroles communiqueront la grâce, et gardons-nous de l’égoïsme qui nous paralyse. Si nous « attristons » le Saint Esprit, au lieu de nous « communiquer les choses de Christ » (Jean 16. 14 et 15), il doit travailler pour produire la repentance en nous. Le Saint Esprit habite nos corps encore mortels, et Il peut être « attristé » dans nos vies personnelles ; « éteint » si, dans l’assemblée, les dons sont étouffés ou conduits par l’esprit de l’homme ; ou « contristé » par un mauvais état spirituel prolongé et la rébellion (És. 63. 10). Dieu dut combattre contre Son peuple (Jér. 21. 5), car il s’égarait continuellement. À ce moment-là, le Saint Esprit agissait sur la terre, mais n’habitait pas dans les hommes. Aujourd’hui, Il habite dans chaque vrai croyant, pour l’éternité.
Parallèlement à l’épître aux Éphésiens, celle aux Colossiens nous exhorte : « Marchez dans la sagesse envers ceux de dehors, saisissant l’occasion. Que votre parole soit toujours dans un esprit de grâce, assaisonnée de sel, afin que vous sachiez comment vous devez répondre à chacun » (Col. 4. 5 et 6).
Jugeons les fruits de la chair (v. 31), qui ne doivent pas se manifester entre nous, mais plutôt ceux du v. 32. L’amertume formée peu à peu, comme une racine, bourgeonnera et portera des fruits (Héb. 12. 15). Il faut donc juger le péché jusqu’à la racine et tenir la chair dans la mort, pour laisser l’Esprit porter Son fruit. La colère est une irritation brusque et brève, tandis que le courroux est plus durable. Il ne s’agit pas, ici, de la sainte colère du v. 26, selon Dieu. S’il y a de la malice, elle nous fera concevoir de la méchanceté envers nos frères (1 Cor. 5. 8 ; Col. 3. 8) ; Jacques parle d’un « débordement de malice » (Jac. 1. 21). Restons des « petits enfants » quant à la malice (1 Cor. 14. 20), et rejetons-la (1 Pier. 2. 1). Si le mal « est doux à notre bouche », si « nous le cachons sous la langue », si « nous l’épargnons » (Job 20. 12 à 14), la communion avec le Seigneur et avec les frères est interrompue et nous nous faisons du mal entre nous.
Le verset 32 est l’antidote du mal dans l’assemblée. Le pardon doit régner entre nous, « comme Dieu, en Christ, nous a pardonné » : il y va de la paix et de la prospérité de l’assemblée. Miséricorde, bonté, humilité, douceur, longanimité, support et pardon doivent régner entre nous (Col. 3. 12 et 13). Il faut se pardonner mutuellement « jusqu’à soixante-dix fois sept fois » (Mat. 18. 21 et 22) : c’est à dire toujours, et le pardon doit être dans nos cœurs, une disposition permanente, prête à se manifester, comme Joseph dut travailler la conscience de ses frères pour leur repentance, alors que le pardon était déjà dans son cœur (Gen. 45. 4).
Matthieu 18. 15 montre le cheminement rendant possible le pardon effectif et la restauration de la communion entre deux frères, après une offense. Souvenons-nous de la parabole des dix mille talents et des cent deniers. Notre mémoire gardera peut-être le souvenir d’une offense, mais pardonnons de tout notre cœur, et n’y revenons pas. Dieu ne se souvient plus de nos péchés (Jér. 31. 34). « Père, pardonne-leur, car ils ne savent ce qu’ils font » (Luc 23. 34). Étienne, lapidé, prenait l’offense pour Dieu, et implorait Son pardon pour ses bourreaux. Son intercession a touché Saul qui, arrêté sur le chemin de Damas par le Seigneur, s’est converti et est devenu l’apôtre Paul.
Ch. 5
Soyons les « imitateurs de Dieu » (Éph. 5. 1 ; Mat. 5. 44 et 45). Il est amour et lumière, et Il a « versé son amour dans nos cœurs » (Rom. 5. 5), « afin que nous ne marchions plus comme le reste des nations » (Éph. 4. 17), mais que notre marche soit « digne » de notre « appel » (Éph. 4. 1), « comme des enfants de lumière » (Éph. 5. 8 et 15). Notre position céleste engage notre marche sur la terre, mais pour cela, regardons à Christ, notre parfait modèle qui a été, dans Son offrande à Dieu, ce « parfum d’agréable odeur ». Sommes-nous toujours « la bonne odeur de Christ pour Dieu, en tout lieu » ? (2 Cor. 2. 15) Présentons « nos corps en sacrifice vivant, saint, agréable à Dieu » (Rom. 12. 1). 1 Jean 3. 16 nous exhorte au sacrifice envers nos frères ; que le Seigneur nous en donne la force. La vie parfaite du Seigneur a été « l’offrande de gâteau ». À la croix, en tant qu’holocauste, Il s’est offert à Dieu pour nous, et a été ce parfum de bonne odeur montant vers Dieu. En tant que sacrifice pour le péché et pour le délit, Dieu a dû L’abandonner !
La fornication, l’impureté, la cupidité, la parole folle, la plaisanterie ne doivent même pas être « nommées entre nous », car nous sommes saints. Nous ne devons plus marcher dans ces choses honteuses (ch. 4. 17), et n’ayons « rien de commun avec les œuvres infructueuses des ténèbres » (ch. 5. 11). Nous sommes capables de faire ces choses, car nous avons encore la vieille nature qui veut toujours se manifester. « Crucifiés avec Christ », « tenons-nous pour morts », afin que les fruits de la nouvelle nature se manifestent. Dieu seul peut nous garder.
Ne nous habituons pas à de mauvaises pensées et au mauvais entourage qu’offre le monde, et dans lequel même des camarades peuvent nous entraîner. Il faut fuir ces choses et ces fréquentations. La fornication représente les relations intimes hors du mariage, et Dieu la condamne (1 Thess. 4. 3 à 5) ; 1 Cor. 6. 13 à 15). Le Seigneur a prié Son Père pour que, dans ce monde, nous soyons gardés du mal (Jean 17. 15). Des paroles même peuvent souiller notre esprit, qui appartient à Dieu. Si des mauvaises pensées traversent notre esprit, ne les entretenons pas, cela provoquerait très vite un mauvais état permanent.
Gardons-nous surtout des mauvaises lectures et des spectacles délétères : « Abstenez-vous de toute forme de mal » (1 Thess. 5. 22). Joseph a su fuir en Genèse 39. 12, et il est un exemple pour nous. Satan se sert de nos convoitises pour introduire la tentation ; mais Dieu ne permet pas qu’elle soit au-dessus de nos forces, et Il nous en délivrera si nous nous confions en Lui. La cupidité veut posséder plus que ce que Dieu nous donne, et c’est le caractère du monde.
Notre position de sainteté nous oblige à nous sanctifier pratiquement. « Assis dans les lieux célestes en Christ » (ch. 2. 6), portons, sur la terre, ces caractères célestes, qui ne seront plus manifestés si nous laissons libre cours à la chair. Samson en est un triste exemple (Jug. 16. 20). Mais, ayant le Saint Esprit en nous, « marchons par l’Esprit et nous n’accomplirons pas les œuvres de la chair » (Gal. 5. 16), et défions-nous des ruses de Satan. Tenons-nous dans la lumière divine, car la crainte de Dieu a beaucoup baissé, et cela interrompt la communion.
Nous avons la contrepartie du mal dans les versets 19 et 20 de notre chapitre et en Philippiens 4. 8. Tenons-nous-en à cela, et nous pourrons répondre victorieusement à Satan. La séduction caractérise l’ennemi et conduit à « la colère de Dieu sur les fils de la désobéissance » (v. 6 ; 2 Cor. 11. 13 à 15), c’est à dire, sur les incrédules portant la livrée chrétienne, car le salut, pour le croyant, ne saurait être remis en cause ; mais s’il y a accident, il doit y avoir restauration (1 Jean 1. 7 à 10). Anticipons le règne millénial, règne de justice, de paix et de joie (Rom. 14. 17), en portant ses caractères (1 Jean 3. 9 à 11), car l’Église fait partie du royaume dont le gouvernement est dans les cieux (le royaume des cieux).
Autrefois, nous étions ténèbres ; mais, en nous donnant la vie en Christ, Dieu a fait de nous « des enfants de lumière », car « Il est lumière » (1 Jean 1. 5), et « la vie était la lumière des hommes » (Jean 1. 4). C’est pourquoi l’apôtre dit : « vous êtes lumière dans le Seigneur ». Il n’est pas dit que nous soyons amour, car « l’amour a été versé dans nos cœurs » (Rom. 5. 5). Mais, étant « de bien-aimés enfants, marchons dans l’amour » (ch. 5. 1).
Le verset 8 oppose notre caractère d’autrefois – ténèbres – à celui d’aujourd’hui – lumière – et nous exhorte à marcher comme des « enfants de lumière », avant reçu la vie divine qui est la lumière des hommes (Jean 1. 4). Christ doit être vu en nous. Le verset 9 rappelle ce qu’est le fruit de la lumière : « bonté, justice, vérité », différent du fruit de l’Esprit (Gal. 5. 22).
La « vérité est en Jésus » (v. 21) et nous devons « parler la vérité chacun à son prochain » (v. 25), car la vérité va de pair avec la lumière. Le Seigneur est la lumière, et Il a fait luire la lumière divine dans les ténèbres de ce monde dont les œuvres étaient mauvaises, et qui L’a rejeté (Jean 3. 19). Christ vit en nous, et notre marche doit refléter Sa lumière (Mat. 5. 14 à 16). La bonté procède de l’amour de Dieu, et se manifeste envers tous les hommes (Rom. 2. 4), les poussant à la repentance, et « il fait lever son soleil sur les bons et sur les méchants » (Mat. 5. 45). L’homme en Adam manifeste la haine et l’égoïsme ; mais le croyant doit manifester cet équilibre dans sa vie, qui doit refléter ces caractères divins : la bonté, la justice et la vérité, car son Père exerce Son amour même envers ceux qui nous haïssent.
David avait « usé d’une bonté de Dieu » envers Méphibosheth (2 Sam. 9. 1 et 3). « Éprouvons ce qui est agréable au Seigneur » dans toutes nos circonstances, manifestant la fermeté, dans la vérité et l’amour. À la femme samaritaine, le Seigneur manifeste une grande bonté : « Si tu connaissais le don de Dieu » ; cependant, il est ferme dans la vérité : « appelle ton mari ». Elle doit confesser qu’elle en a eu cinq et que celui qu’elle a n’est pas son mari. La femme adultère de Jean 8, est l’objet de la bonté du Seigneur, mais Il maintient la vérité envers cette femme : « ne pèche plus », et aussi envers les Juifs pécheurs qui se retirèrent tous.
En toutes choses, efforçons-nous de discerner la pensée de Dieu « bonne et agréable et parfaite » (Éph. 5. 10 ; Rom. 12. 2). Philippiens 4. 8 et 9 montre des choses agréables au Seigneur devant diriger nos pensées et nos actes.
Séparons-nous des « œuvres des ténèbres » afin que notre attitude les reprenne et les retienne même. Lot vivant dans Sodome, et voulant reprendre les habitants livrés au mal, fut accusé de vouloir « faire le juste » (Gen. 19. 9). Le monde ne supporte pas la justice des croyants (1 Pier. 4. 4) ; ils doivent rester doux (Phil. 4. 5), n’insistant que sur les droits de Dieu. N’ayons aucune participation ni communion avec les œuvres des ténèbres (2 Cor. 6. 14 à 17). Dieu ayant fait de nous Ses fils et Ses filles, « achevons la sainteté dans la crainte de Dieu » (2 Cor. 7. 1 ; Rom. 6. 20 à 23). Prions Dieu comme le psalmiste : « Sonde-moi, ô Dieu » (Ps. 139. 23 et 24). Le brigand, sur la croix, s’est vu dans la lumière, et la crainte de Dieu l’a tourné vers le Seigneur.
Le Seigneur nous ayant retirés du monde (Jean 17. 23 et 24), ne Le trahissons pas en adoptant la livrée du monde, laissant croire que nous ne Le connaissons pas. Le sommeil spirituel ressemble à la mort (Éph. 5. 14), et la lumière est cachée. Sur la sainte montagne, le Seigneur apparaît en gloire, mais celle-ci n’est vue que « quand ils furent réveillés ». Ne dormons pas, car nous sommes du jour (1 Thess. 5. 4 à 8). Réveillés et debout, nous qui avons la vie, nous verrons la lumière et discernerons la gloire de Christ (És. 60. 1).
Ce chapitre exhorte à marcher : « dans l’amour », « dans la lumière », « dans la sagesse » (v. 1, 8 et 15). Non la sagesse de l’homme, mais celle de Dieu (1 Cor. 1. 24), que nous devons demander à Dieu, si nous en manquons (Jac. 1. 5). Les versets 14 à 21 montrent une progression : se réveiller, se relever, marcher soigneusement, avec sagesse ; discerner la volonté du Seigneur avec intelligence ; être sobres en toutes choses pour être remplis de l’Esprit, qui nous rendra capables d’exercices spirituels « de cœur », ensemble, et de rendre toujours grâce. Enfin, couronnant la vie chrétienne collective : être « soumis les uns aux autres dans la crainte de Christ ».
Réveillés, debout et remplis de l’Esprit, nous marcherons avec cette lampe à notre pied et cette lumière à notre sentier (Ps. 119. 105). Alors, la sagesse d’en haut (Jac. 3. 13 à 18) se manifestant (1 Cor. 2. 6 et 7) de manière plus large, nous « saisirons l’occasion envers ceux du dehors » (Col. 4. 5). Néhémie, informé des ruines de Jérusalem, saisit l’occasion plusieurs mois après. Et, quoique prêt dans son cœur, c’est avec crainte qu’il formula sa prière au roi. Suivons cet exemple, en « achetant le temps » vis à vis du monde. Marchons « sobrement » pour nous-mêmes, « justement » envers nos semblables et « pieusement », en rapport avec Dieu (Tite 2. 11 à 13).
Recherchons la sagesse divine (Prov. 2. 1 à 6) qui commence par « la crainte de l’Éternel » (Prov. 1. 7), et laissons-la nous conduire dans la vie et en assemblée, pour le témoignage du Seigneur, comme Abraham était reconnu pour « un prince de Dieu » au milieu des étrangers (Gen. 23. 6). Notre entendement étant renouvelé, nous pouvons comprendre les caractères de la volonté de Dieu (Rom. 12. 2). Si nous sommes sobres en tout, le Saint Esprit pourra remplir notre vie. Dieu, en Christ, nous a conféré une haute position (les trois premiers chapitres) : nous sommes, d’une certaine manière, envoyés de là pour témoigner au monde des caractères glorieux de l’héritage qui nous est donné en Christ. Fuyons les caractères du monde (Rom. 13. 13 et 14 ; Osée 4. 11), et acceptons « la communion des souffrances de Christ » (Phil. 3. 10), pour comprendre les pensées de Dieu, si nous sommes disposés à les faire, et non en étant d’avance, décidés à faire notre propre volonté (Jér. 42. 19 à 22 ; Mat. 9. 2 à 8). L’excitation charnelle ôte tout discernement (Lév. 10. 8 à 11).
Sous l’ancienne économie, des gens pouvaient être remplis de l’Esprit, momentanément, comme Élisabeth et Zacharie (Luc 1. 41 à 67) ; mais l’Esprit habitant en nous éternellement, le Seigneur veut nous en remplir de manière habituelle, pour nous disposer à faire sa volonté, et que nos louanges (v. 19) soient heureuses durant les cultes, et en tous temps. Quels sont nos entretiens ? Louons-nous Dieu dès le matin ? Confessons nos péchés afin de présenter « nos corps en sacrifice vivant » (Rom. 12. 1), et que la « Parole du Christ habite en nous richement » (Col. 3. 16). Être « soumis les uns aux autres » suppose le rejet de l’orgueil (Prov. 13. 10), l’humilité vraie sans parti pris (Phil. 2. 3 et 4). Enfin, que tous, nous nous soumettions à nos conducteurs (Héb. 13. 17), bien qu’ils ne doivent pas « dominer sur les héritages » (1 Pier. 5. 1 à 3). Tout cela, « dans la crainte de Christ ».
Ensuite, le Saint Esprit nous parle des relations familiales et domestiques : Amour, soumission, obéissance, mais toujours en référence au Seigneur. Le foyer chrétien, modèle de l’union de Christ avec l’Assemblée (v. 32), union qui sera scellée pour l’éternité, aux noces de l’agneau (Apoc. 19. 7), est une institution sainte, et indissoluble, sur la terre.
Les épouses, exhortées à se soumettre à leurs « propres maris comme au Seigneur », représentent l’Assemblée soumise au Seigneur (v. 24) : position aucunement inférieure, mais complémentaire de celle du mari : « Je lui ferai une aide qui lui corresponde » (Gen. 2. 18). Ève, en Éden, a pris le dessus sur son mari, a discuté avec le serpent et, par sa chute, a entraîné, et son mari et toute l’humanité. Plus tard, l’Église séduite par l’ennemi sera entraînée dans l’indépendance.
1 Pierre 3. 1 et 2 montre jusqu’où doit aller la soumission des épouses. Le mari, dans son foyer, représente le Seigneur, chef de l’Assemblée (v. 23). La distinction entre : obéir et se soumettre doit être clairement comprise. Obéir implique un ordre reçu que l’on exécute ; mais on peut obéir froidement et par devoir, ou par simple crainte d’une punition, et même en haïssant celui par qui nous sommes commandés. Se soumettre, au contraire, suppose l’amour pour nos frères (v. 21), pour le Seigneur, et l’épouse pour son mari (v. 22) : se soumettre veut dire : montrer son amour en cherchant à plaire à celui à qui on est soumis. Il n’est pas demandé aux enfants ni aux esclaves de se soumettre, mais d’obéir pour plaire au Seigneur, car Dieu connaît les circonstances et la mesure de chacun, et tous, nous sommes esclaves de Jésus Christ.
N’imitons pas le monde qui bascule de plus en plus dans l’indépendance et le désordre – mais la soumission à l’Écriture est une source de bénédiction. Sur la croix, le Seigneur S’est « livré lui-même » à Dieu, pour Son Assemblée : Il a donné toute Sa Personne, tout ce qu’Il était en Lui-même. C’est un tel modèle à imiter qui est donné aux maris vis à vis de leur épouse ! Et Dieu n’abaisse jamais le niveau de ce qu’Il a établi.
Les maris doivent aimer leur femme « comme Christ a aimé l’Assemblée » et se dévouer pour elle, les soutenir dans les circonstances du ménage, les nourrir spirituellement et prier avec elle (1 Pier. 3. 7). Le Seigneur « a aimé l’Assemblée » – c’est le passé ; Il la « purifie », la « nourrit et la chérit » – c’est le présent ; « Il se la présentera à lui-même » – c’est l’avenir. Il s’occupe de Sa Bien-Aimée afin de lui conférer Sa propre beauté et Sa pureté lors de son enlèvement, « comme une vierge chaste » (2 Cor. 11. 2).
Comme Aggée le dit, à propos du temple reconstruit durant le millénium : « La dernière gloire de cette maison sera plus grande que la première » (Aggée 2. 9), la dernière gloire de l’Assemblée reflétera la propre gloire du Seigneur, car Il l’aura purifiée par la Parole, « Il se la présentera » à Lui-même, revêtue de Sa propre sainteté, et « irréprochable » dans ses actes dont il ne restera que ce qu’Il aura produit Lui-même. Puis, Il se présentera au monde, avec elle et « Il sera glorifié… et admiré » (2 Thess. 1. 10). « Toutes choses ont été créées par Lui et pour Lui… afin qu’Il tienne, Lui, la première place » (Col. 1. 16).
Le verset 28 rappelle Genèse 2. 22 à 24, montrant la profondeur de l’union de l’homme et de la femme, mariés selon Dieu : ils sont « une seule chair ». Ainsi, « aimer sa propre femme », pour le mari, c’est s’aimer soi-même, car elle est « os de ses os et chair de sa chair » (Gen. 2. 23). Le mari doit prendre soin de sa femme comme le Seigneur prend soin de Son Assemblée (v. 29), car Dieu a institué le mariage pour être un modèle prophétique de l’union de Christ avec l’Assemblée, Sa future épouse qui brillera de la gloire de son époux. Le verset 32 réalise parfaitement le verset 31, car Christ a dû quitter Ses relations avec Son peuple terrestre, Ses parents selon la chair, pour s’unir à l’Église, Son épouse.
Rejetons résolument la pensée moderne consistant à s’occuper de son propre corps, en négligeant égoïstement les liens sacrés du mariage : les époux se doivent un respect mutuel. Prendre soin de sa femme, assure, pour le mari, le bien de son foyer : soins d’amour et de nourriture, matérielle, si possible, mais surtout spirituelle ; car Christ « nourrit et chérit » Son Assemblée.
Actes 9. 5 montre le Seigneur défendant les Siens, membres de Son corps, contre Saul les persécutant. Cette union de Christ et des Siens est un mystère méconnu dans le passé, mais bien connu parmi nous ; et le mariage chrétien doit rester ce reflet (v. 33) de l’union du Seigneur avec l’Église (v. 32). Le Seigneur s’occupe de nos foyers, nous amenant à refléter quelque chose de ce grand mystère.
Des dangers menacent nos foyers : l’esprit d’indépendance qui peut gouverner la femme, et l’autoritarisme du mari, étouffant toute liberté de son épouse. L’Église est devenue indépendante vis à vis du Seigneur, et autoritaire, avec le clergé.
L’union libre, si fréquente dans le monde, c’est de la fornication (Héb. 13. 4).
Le verset 31 montre qu’un jeune couple forme un foyer nouveau, indépendant, et le jeune homme marié, devient le chef d’une nouvelle famille. Le mari est exhorté à aimer « sa propre femme » (v. 25, 28 et 33), car le christianisme a aboli la polygamie, tolérée dans l’Ancien Testament et dont il restait des exemples au début de l’Église : des hommes polygames se convertissaient parfois, mais ils ne pouvaient être surveillants ou anciens (1 Tim. 3. 2 ; Tite 1. 6).
Un foyer selon Dieu, où règnent l’amour et la paix, L’honore et Il peut alors bénir.
Ch. 6
L’apôtre s’adresse d’abord à ceux qui doivent se soumettre : femmes, enfants, esclaves. Puis à ceux à qui revient l’autorité : maris, pères, maîtres.
Les enfants de parents chrétiens sont extérieurement sanctifiés (1 Cor. 7. 14). Ils doivent obéir à leurs parents dans le Seigneur, « en toutes choses » (Col. 3. 20) : il s’y rattache une promesse et de grandes bénédictions : « afin que tu vives longtemps sur la terre » (Ex. 20. 12 ; Prov. 10. 13). Il faut qu’ils gardent les « commandements du père et l’enseignement de la mère » ; les « lier sur leurs cœurs » et les « attacher à leur cou » (Prov. 6. 20 et 21) : c’est-à-dire obéir avec amour, répondant à l’amour des parents – et à garder et emporter partout avec eux leurs enseignements. L’épître qui nous place dans les cieux, donne des promesses sur la terre, quant à l’obéissance des enfants. L’obéissance donne la paix avec Dieu, avec ses parents et avec soi-même (Prov. 3. 1).
L’enfance du Seigneur est un exemple de soumission par amour (Luc 2. 51), alors qu’il est demandé aux enfants « d’obéir en toutes choses », même si cela leur demande un effort. Si nous appliquons les principes scripturaires pour élever nos enfants, leur vie en sera gouvernée jusqu’à la vieillesse (Prov. 22. 6). La fermeté et la douceur sont indispensables, afin de ne pas les décourager par une discipline trop rigide, les conduisant, à terme, à la révolte ; mais discipliner les enfants est indispensable et engage la responsabilité des parents. Une correction mesurée est parfois nécessaire (Prov. 19. 18). Nous avons des conseils pour élever nos enfants : (Prov. 13. 24 ; 22. 15 ; 23. 13 et 14 ; 29. 15 à 17).
Les enfants ont aussi leur responsabilité, car il leur est demandé d’obéir, et il s’ensuit de la bénédiction comme pour les fils de Récab (Jér. 35. 6 à 8, 10).
La discipline comprend aussi l’enseignement de la Parole conduisant au salut d’abord, et peu à peu à l’autodiscipline, par amour pour le Seigneur connu. Si un conflit naît entre parents et enfants, interrogeons le Seigneur sur ce que Lui ferait à notre place ; Il ne manquera pas de répondre si nous voulons obéir.
Timothée est un exemple d’un croyant qui a été élevé « dans la discipline et sous les avertissements du Seigneur » (2 Tim. 1. 5). Pourtant, l’apôtre l’exhorte à « garder ce qui lui a été confié » (1 Tim. 6. 20 et 21). Si nous avons élevé nos enfants selon le Seigneur, n’oublions pas les exhortations et les prières, afin qu’ils persévèrent.
Abraham a été béni pour avoir enseigné ses fils dans « la voie de l’Éternel » (Gen. 18. 19). Éli, le sacrificateur, a été rejeté avec toute sa maison pour la méchanceté de ses fils, « parce qu’il ne les a pas retenus » (1 Sam. 3. 12 et 13). Adonija que David, son père, « n’avait jamais chagriné », s’est élevé contre lui (1 Rois 1. 5 et 6). Élevons nos enfants selon la volonté divine et avertissons-les dans les dangers, mais comptons sur Sa grâce pour le résultat.
Les versets 5 à 9 exhortent les esclaves et leurs maîtres chrétiens : les esclaves à l’obéissance joyeuse « comme asservis au Seigneur » ; et leurs maîtres, à la douceur, comme ayant eux-mêmes un maître au-dessus d’eux. Les domestiques croyants doivent aussi obéir à leurs maîtres, même s’ils sont « fâcheux » (1 Pier. 2. 18). Cela est vrai aussi entre employés et employeurs.
Nous sommes tous « esclaves de Jésus Christ » et des fils du Père : soyons donc des serviteurs et des enfants obéissants, car nous sommes appelés « pour l’obéissance de Jésus Christ » (1 Pier. 1. 2). Lui-même était esclave de l’homme « dès sa jeunesse » (Zach. 13. 5). N’ayant jamais « contesté », le Seigneur a pu « enseigner les opposants » (2 Tim. 2. 24). Les esclaves devaient servir, non seulement sous le regard de leurs maîtres, mais même en leur absence, car le Seigneur voit tout et en tout temps (Col. 3. 22). Pour servir avec intelligence, il faut nous soumettre à la direction du Saint Esprit (Éph. 5. 17 et 18). Seul, le Saint Esprit donne la force de servir dans de dures conditions, et Dieu regarde à la manière dont nous exécutons notre travail, et le Seigneur, seul, récompense (v. 8).
Les maîtres sont exhortés à la même obéissance au Seigneur que les esclaves (v. 9). Le Seigneur n’a pas égard à la position sociale, mais Il discipline chacun également. Paul, contrairement à la loi (Deut. 23. 15 et 16), a renvoyé à Philémon son esclave fugitif. Il devait user envers lui d’autant plus de douceur que, désormais, maître et esclave devenaient des frères en Christ. Ce qui préside aux relations entre maîtres et serviteurs chrétiens, c’est l’amour de Dieu, versé dans nos cœurs, bien que chacun doive rester à sa place, relativement à l’autre. Mais ces positions domestiques sont indépendantes des positions spirituelles dans l’Assemblée. Le Seigneur s’était fait l’esclave de tous (Zach. 13. 5), mais c’était Lui qui enseignait. L’exemple des relations de Boaz avec ses serviteurs est édifiant (Ruth 2. 4).
Les maîtres doivent être « justes et équitables » (Col. 4. 1), et c’est à eux que Dieu dit qu’Il ne fait pas « acception des personnes ». Faire acception de personnes fait de nous des « juges, ayant de mauvaises pensées » (Jac. 2. 1 à 4). Jacques 4. 11 et 12 nous montre que nous ne devons pas « parler contre nos frères » car nous les jugeons alors, et cette attitude légale est contraire à la foi.
Nous pourrons vivre ces enseignements en nous « fortifiant dans la puissance du Seigneur » qui nous conduit Lui-même à combattre « les puissances spirituelles de méchanceté qui sont dans les lieux célestes ». Nous avons besoin de toute sa force pour un tel combat ! C’est la même puissance qui a opéré pour notre salut envers nous qui croyons, et en résurrection pour le Seigneur, et pour nous (Éph. 1. 19 et 20). « Je puis toutes choses en celui qui me fortifie » (Phil. 4. 13), mais « séparés de moi, vous ne pouvez rien faire » (Jean 15. 5). Recherchons la puissance même de Dieu, et non la nôtre.
Cependant, la puissance du Seigneur doit s’accompagner, pour nous, de « l’armure complète de Dieu », afin de « tenir ferme contre les artifices du diable ». Le Seigneur a brisé sa puissance, mais ses ruses sont toujours là. Être revêtu de l’armure est un acte volontaire : « revêtez-vous ». S’il manque une seule pièce, c’est là que Satan attaquera et nous blessera. Approfondissons nos connaissances des Écritures afin de distinguer une fausse doctrine de la vérité ; et cette armure doit être sur nous en permanence. « Notre lutte n’est pas contre le sang et la chair » (v. 12), comme en Romains 7. C’est à un combat « céleste » que nous sommes appelés, et les « puissances » qui nous sont opposées sont telles, que l’armure dont nous devons nous revêtir doit être divine dans son essence. David, revêtu de l’armure – humaine – de Saül, ne pouvait pas marcher contre Goliath. L’ennemi s’acharne à contrecarrer le travail de Dieu, dans tous les aspects de la vie des hommes et des croyants.
Notre position stable, « assis dans les lieux célestes en Christ », nous met à même de combattre pour la conquête de notre patrie céleste. Au cours de cette épître, le cercle se restreint de plus en plus. Il est d’abord collectif dans les ch. 1 à 5. 21, puis il intéresse le foyer familial et domestique (ch. 5. 22 ; 6. 9). Enfin, les exhortations deviennent individuelles (v. 10 à 20). Chacun est appelé à un combat céleste, en suivant le Seigneur.
Nous sommes exhortés trois fois à « tenir ferme » (v. 11, 13 et 14). Veillons en nous attendant au Seigneur, et « revêtons l’armure complète de Dieu ». Notre lutte n’est pas contre « la chair et le sang » ; « nos armes ne sont pas charnelles » mais amènent « toute pensée captive à l’obéissance de Christ » (2 Cor. 10. 3 à 5). Le combat chrétien est défensif, dans l’obéissance à Dieu : les ennemis sont ces « puissances spirituelles dans les lieux célestes » : leur force est de Dieu, mais s’étant détournés de leur Créateur, leur puissance de mal s’exerce sur la terre. Ils sont devenus : « les dominateurs de ces ténèbres » dans « ce présent siècle mauvais ».
Pour conquérir Canaan, Josué et le peuple ont combattu physiquement, mais dans l’obéissance, à Jéricho en particulier. Notre combat est spirituel, contre les « artifices du diable ». Notre position, notre héritage et nos bénédictions sont célestes : notre combat est donc dans le ciel, car l’ennemi l’occupe mais il en sera chassé. En Luc 10. 17 et 18, le Seigneur dit : « Je voyais Satan tombant du ciel comme un éclair ». Le Seigneur seul a le pouvoir de chasser Satan, mais Il nous associe à Son combat et à Sa victoire.
Les anges fidèles participent à cet affrontement spirituel : en Apocalypse 12. 7 à 9, le « dragon » est « précipité sur la terre » où il déchaînera sa puissance de méchanceté, et il n’y aura plus aucune lumière spirituelle sur la terre (Apoc. 9. 1 et 2) : Dieu « enverra une énergie d’erreur » (2 Thess. 2. 11), et les incrédules croiront au mensonge. Contre de telles puissances, s’il nous manque une seule pièce de l’armure, Satan nous blessera par cette faille dans notre défense ; notre responsabilité est de nous en revêtir. Les ruses de Satan sont les attaques spirituelles : fausses doctrines, versets tordus, pensées humaines mêlées à la vérité, nous détournant du Seigneur. Si un croyant s’égare ainsi, continuons à l’aimer comme un frère, mais redressons ses erreurs. Paul a repris l’erreur momentanée de Pierre, qui revenait au judaïsme.
L’armure nous protège aussi contre le doute. Répondons à ces ennemis invisibles comme le Seigneur au désert : « Il est écrit », « Il est encore écrit ». Il était revêtu de l’armure complète et a pu résister au diable. Puis Il l’a chassé : « Va-t’en, Satan », c’était « l’épée de l’Esprit ». « Résistez au diable et il s’enfuira de vous » (Jac. 4. 7). Satan ne peut ôter notre position céleste, mais veut nous empêcher d’en jouir, en faisant de nous des chrétiens « terrestres » puis « mondains » qui déshonorent le Seigneur.
Nous sommes dans le camp du Seigneur, notre chef et les anges de Dieu nous aident. Notre connaissance du Seigneur, selon la vérité, c’est « la ceinture » ceignant les reins – l’homme intérieur – centre de la force. « C’est moi qui sonde les reins et les cœurs » (Apoc. 2. 23). Satan, rencontrant le Seigneur dans un croyant ceint de la vérité, s’enfuit. Une marche de justice pratique et une « conscience sans reproche devant Dieu et les hommes » (Act. 24. 16 ; 1 Tim. 1. 19), nous revêt de la « cuirasse de la justice ». Notre marche doit confirmer nos paroles : « les pieds chaussés de la préparation de l’évangile de paix ». La foi dans la révélation de la vérité sera notre « bouclier ». Le « casque du salut », c’est l’assurance de notre salut éternel acquis à la croix. Ne donnez pas occasion au diable (Éph. 4. 27).
Le verset 15 renvoie à Ésaïe 52. 7, désignant le Seigneur annonçant de bonnes nouvelles et à Romains 10. 15, concernant les croyants annonçant l’Évangile. Il faut en jouir soi-même, en position et en pratique, afin que notre marche rende l’Évangile crédible. N’insistons pas sur nos droits (Phil. 4. 5), avec le secours de Dieu, et cela sera perçu des hommes du monde. Le Seigneur l’a réalisé sur la terre (Éph. 2. 17).
« Le bouclier de la foi » fait allusion aux grands boucliers de l’armée romaine s’articulant ensemble, opposant à l’adversaire une protection totale. Fortifions-nous ensemble, dans la vérité, « chacun par la foi qui est dans l’autre » (Rom. 1. 12). Dans la tempête décrite en Actes 27. 20 à 25, Paul, espérant en son Dieu contre toute espérance, encourage ses compagnons de voyage et les fortifie. Dans les tempêtes secouant l’Assemblée, le Seigneur nous encourage : « les portes du hadès ne prévaudront pas contre elle » (Mat. 16. 18). Les croyants d’Hébreux 11, dans toutes leurs afflictions, ont été fortifiés par leur foi dans les promesses de Dieu. « Sans la foi, il est impossible de lui plaire » (Héb. 11 6). Dieu nous forme à travers nos circonstances, parfois douloureuses. Appuyons-nous sur Sa Parole d’où la foi naît (Rom. 10. 17), et se fortifie – et les « dards enflammés du méchant » seront impuissants.
Dans le Psaume 64. 2 à 6, Satan attaque un croyant s’appuyant sur Dieu ; mais dans le Psaume 91. 4 à 6, on voit la protection divine sur le fidèle, et dans le Psaume 121. 6, le croyant est protégé « des dards enflammés » : le soleil, la lune. Une connaissance profonde du Seigneur, par la Parole, nous permettra de résister au diable, à ses tentations et à ses pièges. Les insinuations de Satan quant au péché – qu’il présente d’abord comme peu grave puis, une fois confessé, comme étant trop grave pour être pardonné – est un de ces dards enflammés. Mais la Parole est formelle : le péché est grave (Prov. 21. 2), mais la grâce divine pardonne toujours les péchés confessés (1 Jean 1. 9).
« Le casque du salut » protégeant les pensées, les dirigeant vers tout ce qui est « vrai », « vénérable », « juste », « pur », « aimable » (Phil. 4. 8), est repris en 1 Thessaloniciens 5. 8, avec la « cuirasse de la foi et de l’amour », protégeant le cœur et les affections, montrant l’importance de ces deux pièces de l’armure. Satan peut faire douter les mal affermis, au sujet du salut. Mais la Parole est claire et affirmative : (Rom. 8. 1 ; Jean 3. 16 ; 1 Jean 3. 1 ; 1 Jean 5. 1) en particulier. La Parole est « puissante par Dieu », détruisant « les forteresses » de la pensée des hommes (2 Cor. 10. 4 et 5). La pensée humaine a été la source du péché, en Éden : « vous serez comme Dieu ». Enfants de Dieu, certes, mais nous restons des hommes.
L’épée de l’Esprit, la Parole de Dieu, doit être gardée tout entière : le logos. Et, dépendants de l’Esprit Saint, nous pourrons appliquer la Parole à propos : théma. « vivante et opérante » (Héb. 4. 12 et 13), elle nous sonde d’abord (Éz. 3. 8 à 11), avant de sonder les autres (Act. 2. 37). En Juges 3. 16 à 20, Éhud tue le roi de Moab, armé d’une courte épée qu’il présente comme une parole de la part de Dieu pour lui. La main d’Éléazar combattant les Philistins était restée « attachée à l’épée », et Dieu a délivré Son peuple. La Parole nous nourrit et nous sanctifie en profondeur : gardons-la précieusement.
En 1 Timothée 2. 1 à 4, 8, nous devons prier « pour tous les hommes », « en tout lieu » ; mais en Éphésiens 6. 18, nos prières sont pour la maison de la foi « en tout temps ». La prière prolonge l’armure pour que nous nous adressions à Dieu comme à un père.
En Exode 17. 8 à 13, Israël vainc Amalek grâce aux mains de Moïse, maintenues élevées dans l’intercession jusqu’à la fin du combat. Notre souverain sacrificateur intercède pour nous, et nos prières doivent monter vers Dieu, incessantes et persévérantes (Luc 18. 1 à 8). Le Seigneur, souvent en prière, est notre exemple de dépendance (Luc 6. 12 ; 11. 1).
Nos prières doivent être formées « par l’Esprit » (v. 18). Nous sommes scellés par l’Esprit (Éph. 1. 13), et Il nous fait discerner les pensées de Dieu et nos besoins. Et lorsque nous ne savons pas « ce qu’il faut demander comme il convient », l’Esprit « intercède pour nous, par des soupirs inexprimables » (Rom. 8. 26). Prions par Lui pour la gloire de Dieu, comme le Seigneur l’enseigne à Ses disciples. « Père, que ton nom soit sanctifié ; que ton règne vienne » (Luc 11. 2), prière correspondant aux besoins des disciples d’alors, et à ceux du résidu juif de la fin, et dont une partie de la chrétienté a usé à faux. La prière nous communiquera la direction du Seigneur et Sa force pour notre marche, si nous les recherchons sincèrement. L’Esprit est donc prépondérant pour entrer dans les choses divines et pour nous adresser à Dieu (Jude 20).
La prière est parfois un cri du cœur, répondant à un besoin impérieux : (Néh. 2. 4 ; Nomb. 12. 13), prière de Moïse intercédant pour Marie, lépreuse. Réunis ensemble, faisons des prières courtes et précises. Les longues prières doivent être réservées à la solitude avec Dieu.
Éphésiens 6 nous place dans le combat, non dans l’adoration. Il y a les actions de grâce, à cause de la grâce dont nous sommes les objets ; la supplication répond à une demande pressante ; ou la prière pour nous-mêmes, dans nos besoins des ressources divines. « En tout lieu » : où que nous nous trouvions, invoquons le Seigneur. Jonas a prié Dieu dans le ventre du grand poisson, et Dieu l’a entendu.
Que nos cœurs soient en ordre devant Dieu, pour qu’Il puisse recevoir nos prières. Au tombeau de Lazare, le Seigneur dit à Dieu : « Je sais que tu m’entends toujours ». Prions pour nos frères en communion avec le Seigneur, afin que Dieu bénisse, comme Il a béni Job, « quand il eut prié pour ses amis » (Job 42. 6).
Ayons une foi solide dans les réponses de Dieu, pour « ne nous inquiéter de rien » (Phil. 1. 6).
« Pour tous les saints et pour moi » dit l’apôtre. Malgré la puissance de l’Esprit en lui, ambassadeur de Dieu lié de chaînes, il éprouvait le besoin des prières des frères pour accomplir son service (Col. 4. 3 et 4 ; Rom. 15. 30 et 31). L’aide de ses frères lui était précieuse (Éph. 6. 21 ; Col. 4. 7). Prions aussi pour le service, même effacé, de nos frères. Prions pour tous !es croyants : « élargissez-vous » (2 Cor. 6. 13). Sans égoïsme, aimons tous nos frères, et « le Seigneur Jésus Christ en pureté » (v. 24).
Le « mystère de l’évangile » nous est parvenu, bien que l’ennemi ait lié l’apôtre de chaînes, car la Parole n’est pas liée. Dieu s’est servi, peut-être, des soldats romains convertis chargés de garder Paul, pour faire circuler ses écrits inspirés.
L’évangile est propre à nous communiquer « la paix », « l’amour », « la foi » et « la grâce » (v. 23 et 24).