ÉTUDE SUR APOCALYPSE 1 à 5 ; 19 à 22

Ch. 1

Ce livre est une prophétie dévoilant les jugements du Seigneur, sur l’assemblée professante, d’abord, et ensuite sur le monde opposé à Dieu.

Il concerne le Seigneur Jésus, fils de l’homme qui, par ces jugements, revendique Sa gloire et, après avoir détruit les ennemis, établira Son royaume millénial, car, après la déchéance de l’homme qui devait hériter du monde, c’est le Fils de l’homme qui en héritera.

Dieu, comme autrefois à Abraham (Gen. 18. 17), nous révèle Ses secrets qu’Il a confiés à Son Fils, qui les transmet à Ses esclaves, par le moyen de Son ange et de Jean (v. 1), dans « la journée dominicale » (v. 10). Jean était dans l’île de « Patmos pour la Parole de Dieu et pour le témoignage de Jésus Christ » (v. 9).

L’Apocalypse est la réalisation des déclarations solennelles du Seigneur, en Jean 5. 20 à 27 : toute autorité Lui a été donnée, car il est Fils de Dieu et Fils de l’homme : méprisé, haï et crucifié, c’est Lui qui jugera Ses ennemis. C’est là le message de ce livre (Act. 17. 30). À la fin, Sa gloire éclatera et Il établira Son règne.

Dès la Genèse, Dieu s’est révélé à l’homme (Gen. 16. 13 et 14). Dans le Nouveau Testament, Dieu se révèle en plénitude, par le Fils. Si le Seigneur est l’Héritier du monde, nous sommes, par pure grâce, les cohéritiers en Christ.

L’Apocalypse n’est pas la seule prophétie de la Bible : toutes celles de la Parole annoncent les gloires futures du Seigneur ; mais elle est, spécialement, « le témoignage de Jésus Christ » (ch. 19. 10). Elle couronne toutes les prophéties. « Bienheureux celui qui lit et ceux qui entendent les paroles de la prophétie et qui gardent les choses qui y sont écrites, car le temps est proche » (v. 3 ; ch. 2. 11 ; 22. 7). Ce livre est donc précieux pour nous : la bénédiction est spécialement promise à ceux qui gardent cette parole.

Aux sept assemblées, le Seigneur dit : « Que celui qui a des oreilles écoute ce que l’Esprit dit aux assemblées » (ch. 2 et 3). La prophétie doit avoir tout son effet sur nos cœurs et nos consciences, et nous détacher du monde qui est jugé : le Juge est à la porte (Rom. 13. 11 et 12 ; 1 Pier. 4. 7 ; 2 Pier. 3. 4 à 7).

Au ch. 22. 16, le Seigneur « signe » la prophétie : « Moi, Jésus, j’ai envoyé mon ange pour vous rendre témoignage de ces choses dans les assemblées ». Le monde, lui, n’a pas d’oreille pour écouter, car c’est trop tard pour lui.

Ces choses se situent au moment décrit en 2 Thessaloniciens 2. 8 à 12, où le monde sera plongé dans « une énergie d’erreur », ayant refusé la vérité ! Dieu, alors, parle, au monde condamné, par les jugements. Puisqu’il n’écoute pas, le Seigneur, « Roi des rois et Seigneurs des seigneurs », s’adresse aux assemblées.

Les autres prophéties sont données aux prophètes par l’Esprit Saint. Ici, Dieu donne à Jésus Christ cette révélation, pour la communiquer à Son « esclave » Jean, par le moyen de l’ange. Car le Seigneur est vu, là, comme le « Fils de l’homme » (v. 13), réalisant Sa dépendance du Père (Marc 13. 31 et 32). Le Seigneur, cependant, nous appelle « amis », nous ayant révélé Ses pensées, et non plus « esclaves » (Jean 15. 15).

Une particularité de ce livre, c’est que Dieu n’est pas vu comme notre Père, mais Celui de Jésus Christ. Jean a « rendu témoignage : de la Parole et du témoignage de Jésus Christ » (v. 2) : c’est l’Esprit de prophétie (ch. 19. 10). Au moment où se déroulent les jugements, la parenthèse de la grâce est refermée (Ps. 2. 9 à 12). Se retournant, Jean voit le Seigneur comme Juge, et non plus tel qu’il Le connaissait, comme le Dieu de grâce.

« Le temps est proche » (v. 3), et la venue du Seigneur est imminente. L’Apocalypse nous concerne donc, et doit influencer notre marche, en témoignage pour Lui. Dès le début, Dieu dévoile à qui Il s’adresse : aux sept assemblées qui sont en Asie mineure (v. 4), les saluant d’une parole de grâce et de paix, de la part de Celui qui est « le Dieu Éternel ». Celui qui était connu sous la loi, par les Juifs ; Celui qui vient (l’Éternel connu en Jésus Christ). Puis, « de la part des sept Esprits » (la plénitude de l’Esprit de Dieu dans ses différents aspects (És. 11. 2 à 4).

Le chandelier avait sept branches pour éclairer le lieu saint. Au ch. 4. 6, on trouve sept lampes de feu, faites pour brûler par le jugement. Et « de la part de Jésus Christ, le témoin fidèle » (v. 5). Le seul vrai témoin, qui se révèle comme « le premier-né des morts », ayant autorité sur les morts ; et « le prince des rois de la terre », ayant autorité sur les vivants.

Le Seigneur encourage Jean, en lui rappelant qu’Il est « Celui qui nous aime, et qui nous a lavés de nos péchés dans son sang » (v. 5), tel qu’il l’avait connu avant et après la croix, avant de se montrer à lui dans sa terrible apparition de Juge des assemblées ; apparition si impressionnante que Jean tombe « à ses pieds comme mort » ! (v. 17)

Cet encouragement nous concerne aussi : si nous péchons souvent, souvenons-nous que nous sommes « lavés dans son sang » pour l’éternité. Nous sommes son salaire. Et Jean éclate en louanges : « À Lui la gloire et la force aux siècles des siècles ! Amen » (v. 6). « Car de Lui, et par Lui, et pour Lui, sont toutes choses ! À Lui la gloire éternellement ! Amen » (Rom. 11. 36).

Christ se présente comme « le témoin fidèle, le premier-né des morts et le prince des rois de la terre », et rappelle ce qu’Il a fait de nous : « Il nous a faits un royaume, des sacrificateurs pour son Dieu et Père » (v. 6), en relation avec ce qui va arriver : après les jugements des assemblées et du monde, nous régnerons avec Lui : rois et sacrificateurs, adorateurs et intercesseurs (ch. 5. 8). Ils sont un reflet du Seigneur, Roi et Souverain sacrificateur, et « ils régneront avec Lui mille ans » (ch. 20. 6). Cette position est le privilège des « vingt-quatre anciens », symbolisant les saints de l’Ancien Testament et du Nouveau Testament.

La sacrificature est un office de la grâce (Zach. 6. 13). « Il faut qu’Il règne » (1 Cor. 15. 5) ; et : nous serons « manifestés avec Lui en gloire » (Col. 3. 3). C’est pourquoi marchons en vertu de cette position noble qu’Il nous a faite. « L’homme noble se propose des choses nobles et il se maintiendra par des choses nobles » (És. 32. 8). Cette position céleste nous est déjà acquise (Éph. 2. 5 et 6). « Il nous a laissé un modèle afin que nous suivions ses traces » (1 Pier. 2. 21).

Jean connaissait le Seigneur « débonnaire et humble de cœur », sur le sein duquel il pouvait se pencher librement. Mais l’Apocalypse révèle le Juge en action judiciaire dans les assemblées et sur la terre ; et ceci, en relation avec Sa gloire qu’Il revendique contre les hommes qui l’ont crucifié.

Abaissé et humilié par Son peuple et les hommes des nations à qui Il offrait Sa grâce avec amour, le Seigneur avait révélé Sa gloire future sur la sainte montagne, à Pierre, Jean et Jacques (Mat. 17). C’est aux yeux de tout l’univers qu’Il se manifestera en gloire. Alors, il y aura une lamentation universelle. Lorsqu’Il enlèvera Son Église auprès de Lui, seuls les saints Le verront. « Il vient avec les nuées » (v. 7 ; ch. 19. 14) : il semble qu’il s’agit là des anges et peut-être des saints qui lui sont associés dans les jugements.

En Matthieu 26. 64, Il apparaîtra en gloire et en puissance « sur les nuées du ciel ». Il se révèle comme « l’alpha et l’oméga… Celui qui est, et qui était, et qui vient » (v. 7) : Il est (éternel en Lui-même) ; Il était (avant la création, avant le temps) ; et Il vient pour juger la terre souillée par le péché (ch. 21. 6 ; 22. 12 et 13).

Tout en étant fils de l’homme, héritier du royaume du monde, Il est le Dieu Tout-puissant, l’Éternel qui s’est révélé à Abraham et à Moïse en particulier. Il est « Dieu manifesté en chair », « en Fils » (1 Tim. 3. 16 ; Héb. 1. 2). Il régnera sur les rois de la terre et dominera sur ceux qui dominent. Il est Celui qu’aucun œil ne peut voir, qui seul possède l’immortalité. Jean, dans sa première épître, Le révèle comme étant le Fils du Dieu véritable et la vie éternelle, étant Lui-même ce Dieu véritable et la vie éternelle (ch. 5. 20).

En exil dans l’île de Patmos, Jean a reçu cette révélation, Dieu se servant des circonstances où l’apôtre se trouvait. Ces terribles jugements s’accompagnent, pour nous, d’encouragements. Jean, recevant ces révélations que nul autre n’a reçues, se considère humblement comme : « votre frère » ayant « part avec vous à la tribulation » : il sait n’être pas seul dans les souffrances. « Dans l’île de Patmos pour la Parole de Dieu et pour le témoignage de Jésus Christ » : loin d’être amer, dans les épreuves, il trouve de l’intérêt pour son service.

Paul, en Actes 28. 20, comprenait la signification des épreuves qu’il endurait. Cherchons, nous aussi, à comprendre le sens de nos circonstances.

Après l’enlèvement de l’Église, il y aura une autre compagnie de croyants, sur la terre, subissant des persécutions durant la grande tribulation : certains seront « égorgés pour la Parole de Dieu » (ch. 6. 9 à 11). D’une manière très générale, Jean se considère comme leur frère. Actuellement, le royaume des cieux est encore en mystère ; nous en faisons partie, bien que le Roi (Christ) ne soit pas encore révélé au monde comme tel. Mais nous avons part, avec Lui, à Sa patience : nous attendons Sa venue. En attendant, nous avons la « Parole de Dieu et le témoignage de Jésus Christ » (v. 2 ; ch. 19. 10), qui est « l’esprit de prophétie ».

Cette révélation à l’apôtre a lieu « dans la journée dominicale » (v. 10) : le jour de la résurrection du Seigneur – et pour nous, le premier jour de la semaine, mis à part pour l’adoration. À l’époque des apôtres, être « en esprit » pour recevoir une révélation, était nécessaire : Paul (2 Cor. 12. 1 à 5) ; Pierre (Act. 11. 5), avaient eu des révélations qu’ils ont rapportées dans la Parole, maintenant complète. Et l’Esprit Saint, en nous, nous aide à comprendre la Parole.

Sans vouloir limiter la puissance de Dieu, Il faut donc être prudent, aujourd’hui, quant à cette notion d’ « être en esprit », ou même dans nos rêves. En Ézéchiel 3. 12, le prophète, dans sa vision, avait vu « une grande commotion » (bouleversement), et en avait ressenti de l’amertume. Dieu révèle à Jean des jugements sur les assemblées et sur le monde. Au ch. 17. 3 et 21. 10, l’apôtre est emporté « en esprit », d’abord dans le désert, pour lui montrer la sentence de la grande prostituée (Babylone prophétique) ; ensuite, et en contraste, sur « une grande et haute montagne », d’où il voit « l’épouse, la femme de l’Agneau » qui est en même temps, « la sainte Cité, Jérusalem descendant du ciel d’auprès de Dieu ». En Matthieu 4. 1 à 8, le Seigneur a été transporté par le diable en différents endroits d’Israël, afin d’y être tenté. Mais il ne nous est pas dit que ce fut en esprit.

En Nombres 10. 1 à 10, on trouve les trompettes qui convoquaient le peuple au rassemblement, pour les départs, la guerre et diverses occasions. La voix autoritaire « comme d’une trompette » (v. 10), se retrouve au ch. 4. 1. Elle annonce une vision si terrifiante, que Jean tombe aux pieds du Fils de l’homme revêtu de toute la majesté du Juge suprême, annonçant un jugement gouvernemental sur l’Église ayant manqué à sa responsabilité – mais aussi, en destruction sur le monde.

Jean doit écrire ce qu’il voit aux sept assemblées nommées (v. 11). Existant localement en Asie mineure à l’époque de Jean, ces sept assemblées symbolisent le développement de l’histoire de l’Église tout entière.

Jean voit « le Fils de l’homme au milieu des sept lampes d’or » (v. 12 et 13), tenant « dans sa main droite, sept étoiles » (v. 16). Ces sept lampes d’or figurent sept assemblées revêtues de la justice pratique dans le monde. Les sept étoiles dans la droite du Juge représentent la partie responsable des assemblées locales. Ces sept lampes sont comme distinctes, à la différence du chandelier du temple qui était un. Le Seigneur les voit dans leur état particulier et les juge séparément. Ainsi, bien que représentant l’Assemblée tout au long de son histoire, elles en sont distinguées.

Ce Fils de l’homme est à la fois, Jésus Christ et l’Ancien des jours de Daniel 7. 13 et 14 ; v. 22. Le Dieu absolu venant dans Son caractère d’Héritier du monde, ayant la domination éternelle. Lui-même exerçant les jugements, Sa robe descend jusqu’aux pieds et Il est ceint à la poitrine d’une ceinture d’or : justice divine intrinsèque. Ses pieds d’airain révèlent la justice divine, en marche pour le jugement du péché, dans l’Assemblée et dans le monde.

Le v. 14 révèle que c’est le Fils de l’homme qui vient pour juger les assemblées. Mais en même temps, Il est Dieu : « L’ancien des jours qui s’assit. Son vêtement était blanc comme de la neige, et les cheveux de sa tête, comme de la laine pure » (Dan. 7. 9). La blancheur des cheveux révèle la pureté et la sagesse divines de Ses jugements. La longue robe rappelle la dignité du Juge, dans ses jugements justes, selon le bien, au moment voulu de Dieu. « Ses yeux, comme une flamme de feu (ch. 2. 18 ; 19. 12) et ses pieds semblables à de l’airain brillant, comme embrasés dans une fournaise » : le Seigneur scrute tout, d’un regard perçant, en jugement ; et Ses pieds d’airain dévoilent la justice divine en marche pour le jugement du péché, dans l’Assemblée et dans le monde. L’airain symbolise la justice divine en relation avec le péché. À la cuve d’airain, les sacrificateurs se lavaient, avant d’offrir les sacrifices sur l’autel d’airain.

« Sa voix comme une voix de grandes eaux » montre la solennité de l’avertissement et la majesté du Juge. « Et Il avait dans sa main droite sept étoiles » : Sa main tient avec force ceux qui, dans les assemblées, ont la responsabilité de les conduire. Les épîtres sont adressées « à l’ange de l’assemblée » (ch. 2 et 3). Cependant, chacun a sa part de responsabilité. Jean a vu « sept lampes d’or » ; « sept étoiles » ; « sept assemblées ». Cette répétition du chiffre sept (le plus haut chiffre indivisible) symbolise ce qui est complet : 4, est le chiffre désignant l’homme sur la terre. 3 est le chiffre divin : la trinité. 4 + 3 = 7.

Les anges sont « des esprits administrateurs » (Héb. 1. 14). L’Ange de l’Éternel représente Dieu. Pierre, sortant de prison et se présentant aux frères, n’est pas cru de ceux-ci et ils pensent que « c’est son ange » (Act. 12. 15). On trouve aussi « les anges des enfants » qui voient continuellement la face du Père. Les étoiles, créées en Genèse 1. 16 et 17, symbolisent des autorités subordonnées, par rapport au soleil, image de l’autorité suprême (v. 16). Elles Lui doivent des comptes. Les anges des assemblées doivent les administrer à la gloire de Dieu.

Ceux qui conduisent les assemblées locales ont une énorme responsabilité ! L’« épée aiguë à deux tranchants » qui sort de Sa bouche révèle que c’est la Parole de Dieu, redoutable, qui opérera en jugement (Ps. 33. 8 et 9). Ces symboles montrent l’immédiateté et la solennité des jugements annoncés par le Fils de l’homme, Juge et Héritier du monde. Il est « la Parole qui devint chair et habita au milieu de nous » (Jean 1. 1 et 14). La solennité de la vision jette Jean, comme mort, aux pieds de Celui qu’il ne connaissait, jusque-là, que comme son Berger sur le sein duquel il aimait se pencher.

C’est aussi comme notre Berger que nous Le connaissons. Ceux qui refusent de Le recevoir comme le Sauveur, auront affaire à Lui comme Juge. Mais, à Son disciple bien-aimé, Il dit : « Ne crains point ; moi je suis le premier et le dernier (l’alpha et l’oméga), et le vivant ; et j’ai été mort ; et voici, je suis vivant aux siècles des siècles ; et je tiens les clefs de la mort et du hadès » (v. 17 et 18).

Comme Daniel, au ch. 10. 7 et 8, Jean n’a plus de force pour se tenir debout. Ésaïe, dans sa vision du ch. 6. 5, s’écrie : « Malheur à moi ! car je suis perdu… car mes yeux ont vu… l’Éternel des armées ». Nul ne peut supporter la vue de la gloire de Dieu, sinon les croyants ressuscités. Le Seigneur nous encourage, cependant : « Moi, l’Éternel, ton Dieu, je tiens ta droite, moi qui te dis : ne crains point, moi je t’aiderai » (És. 41. 13). Certes, le Seigneur reste notre Berger ; mais n’oublions pas qu’Il est, avant tout, le Fils de Dieu dont l’apparition comme Juge est terrifiante, même pour les Siens ! S’Il tient les clefs de la mort et du hadès (Mat. 11. 23), c’est pour en libérer les âmes qui y sont, attendant la résurrection.

Le v. 19 trace le plan de l’Apocalypse :

1) Les choses que Jean a vues : le Seigneur dans Sa gloire de Juge.

2) Les choses qui sont : toute la période de l’Église, jusqu’à la fin.

3) Les choses qui doivent arriver après celles-ci : les jugements tombant sur le monde, après l’enlèvement de l’Église.

L’Assemblée de Dieu, comme une « colonne », doit soutenir, haut et ferme, la lampe de la vérité chrétienne, pour la faire briller et la montrer de loin (1 Tim. 3. 15). Tenons ferme.

Ch. 2

L’Apocalypse prophétise les jugements du Seigneur sur le monde. Mais les ch. 2 et 3 annoncent solennellement les jugements sur l’Assemblée professante (1 Pier. 4. 17). Ici, le Seigneur voit l’état de l’ensemble de Son Assemblée responsable, telle qu’elle est devenue au cours de son histoire.

Les sept assemblées nommées, et dont l’état spirituel différait à ce moment-là, existaient en Asie mineure. Prophétiquement, elles représentaient le développement de la décadence au sein de l’Église, depuis le temps des apôtres, jusqu’à l’apostasie finale. L’Esprit Saint décrit, malgré l’état général décadent, la fidélité de quelques-uns des croyants, et des réveils successifs.

Les quatre premières désignent l’Église jusqu’au Moyen-âge. La quatrième poursuit sa course jusqu’au retour du Seigneur, avec les trois dernières. Dans les trois premières, l’exhortation et la récompense sont adressées à tous, dans le même ordre (v. 7, 11 et 17). Mais, à partir de la quatrième, l’ordre est inversé, ne s’adressant plus qu’à ceux qui restent fidèles (v. 26 à 29 ; ch. 3. 5, 6, 12, 13, 21 et 22).

L’assemblée dans son ensemble ne répondant pas aux exhortations du Seigneur, Il s’adresse, alors, à « celui qui a des oreilles », et Il cherche des « vainqueurs ». À chacune des assemblées, le Seigneur s’adresse selon le même schéma. Il se présente selon ses propres caractères décrits au chapitre premier (v. 13 à 16), et s’adresse « à l’ange de l’assemblée », partie responsable à qui le Seigneur confie Ses intérêts. Il signale ce qu’il y a de bon. Puis, Il adresse les reproches propres à chacune, et l’invite à la repentance. Enfin, Il exhorte les fidèles et promet la récompense aux vainqueurs.

Seules, deux des assemblées n’encourent aucun reproche : Smyrne et Philadelphie. Une seule, Laodicée ne présente plus rien de bon, selon l’estimation du Seigneur. Des gens sont nommés, en bien ou en mal (v. 6, 13 et 15). L’épée aiguë à deux tranchants fouille les consciences (Héb. 4. 12), et l’Assemblée est responsable de se retirer du mal (2 Tim. 2. 19), et de faire briller la lumière de Dieu dans ce monde de ténèbres. Elle est « la colonne et le soutien de la vérité » (1 Tim. 3. 15). À Éphèse (v. 1), la salutation (différente de celle de l’épître aux Éphésiens qui s’adressait à toute l’assemblée), ne s’adresse qu’à « l’ange », dépositaire de la responsabilité du témoignage. Dès les temps des apôtres, la piété des croyants fléchissait déjà.

Mais dans la chute de l’Église, Dieu a produit deux réveils. La Réforme qui a poussé des fidèles à sortir de l’Église ; mais qui, ensuite, a dégénéré. Puis, au 19ème siècle, l’Esprit Saint a réveillé des fidèles qui ont dû sortir (ch. 3. 1 à 6) : ce fut le réveil évangélique. Cependant, le bon ou le mauvais état d’une assemblée locale tient à l’état spirituel de tous les croyants.

L’état spirituel d’Éphèse décrit ici, se situe entre les années 57 et 167. Le Seigneur se présente comme marchant « au milieu des sept lampes d’or », tenant dans Sa main « les sept étoiles ». Il y a encore une relation intime entre Lui et « les étoiles », auxquelles Il reconnaît « l’œuvre, le travail, la patience » ; mais, contrairement à l’Assemblée à Thessalonique (1 Thess. 1. 1 à 3), il manquait l’amour (v. 4).

À Laodicée, le Seigneur ne peut plus marcher « au milieu », mais se « tient à la porte » de l’Assemblée, et frappe à la porte des cœurs. Éphèse restait très ferme dans sa marche morale, éprouvant ce qui était bon ; mais il leur manquait « le premier amour ». Qu’en est-il de nous ? L’amour est la base essentielle, unique, de la vie chrétienne (1 Cor. 13. 1 à 8, 13). Poursuivons l’amour. L’amour pour le Seigneur, c’est de garder Ses commandements (Jean 14. 21 ; Jér. 2. 1 à 3). Seule, l’estimation de Son amour pour nous nous Le fera aimer à notre tour, en L’honorant. L’amour de Dieu a été « versé dans nos cœurs » (Rom. 5. 5). Et soyons occupés de Lui, afin qu’il y ait de l’amour entre nous (Jean 13. 34 et 35).

Si notre communion avec le Seigneur s’affaiblit, nous ne devons pas réagir durement, en ne nous attachant qu’à la vérité – ni avec laxisme, ne voyant que l’amour. Mais : « L’amour se réjouit avec la vérité » (1 Cor. 13. 6). C’est un équilibre, non un compromis. C’est en restant fidèles à l’évangile que nous honorerons le Seigneur.

Dans les versets 2 et 3, le Seigneur reconnaît la fidélité des croyants d’Éphèse, qui gardaient l’enseignement de l’apôtre Paul, quant à la marche dans l’Assemblée. « Tu ne t’es pas lassé ». Paul leur écrira : « Après avoir tout surmonté, tenir ferme » (Éph. 6. 13). Mais cette marche pratique fidèle ne portait plus la marque « des premières œuvres » : désormais, il manquait l’amour (v. 4). L’amour est la véritable base de la vie chrétienne. « L’amour ne périt jamais » (1 Cor. 13. 8). L’amour est le fondement même de la nature intime de Dieu : « Dieu est amour » (1 Jean 4. 8 et 16) ; et Il a « versé son amour dans nos cœurs par l’Esprit Saint » (Rom. 5. 5).

Le déclin d’Éphèse a commencé 30 ou 40 ans après l’enseignement de l’apôtre Paul. Garder les formes extérieures de la fidélité, mais sans l’amour qui est le « moteur » de la vie chrétienne, n’a pas de valeur.

Les quatre premières assemblées décrivent le déclin de l’Église primitive, jusqu’au Moyen-Age où, sous la papauté triomphante, l’Église a atteint sa plus grande autorité sur le monde, mêlant une partie de la vérité à de l’idolâtrie. C’est à cette époque où, toute-puissante, « la femme Jésabel » (v. 20), l’esprit de fausse prophétie dominant l’Église, a introduit l’idolâtrie, sous la forme du culte des anges et des saints, ainsi que le culte de Marie. On a également ajouté tous les livres deutérocanoniques à la Bible, faussant la vérité !

Le point de départ de ces déviations, c’est l’abandon du premier amour. Dieu nous dit : « Mon fils, donne-moi ton cœur » (Prov. 23. 26). À la conversion, notre cœur brûle pour le Seigneur. Mais l’abandon du premier amour est une déchéance (v. 5) ! L’abandon est un acte conscient, volontaire. L’appel du Seigneur à la repentance suit la description détaillée de l’état dans lequel étaient les Éphésiens. Il en est de même pour nous, car le Seigneur veut nous réveiller. Le sommeil spirituel peut conduire à l’apostasie, comme le Seigneur le montre dans ces sept épîtres, et dans la suite du livre. Il ne cache rien des conséquences s’il n’y a pas de repentance : « Je viens à toi et j’ôterai ta lampe de son lieu » (v. 5). « Je viens à toi » est un avertissement solennel, car c’est pour ôter la lampe. Seule, la repentance apportait le pardon.

Au ch. 1. 1 et 2, la Parole nous montre que le témoignage qui nous est confié ne nous appartient pas : c’est le témoignage « de la Parole de Dieu et du témoignage de Jésus Christ ». Nous devons manifester que nous appartenons au Seigneur, en obéissant à Sa Parole. Si une assemblée locale ne porte plus ce caractère de témoin de Jésus Christ, le Seigneur ôte la lampe. La lampe est faite pour éclairer, mais c’est le Seigneur qui est la « lumière » (Jean 8. 12) ; et nous devons vivre, personnellement et en assemblée, de telle manière qu’elle brille. Nous en sommes tous responsables. La vie de l’Assemblée ne se résume pas aux réunions, mais concerne toute notre vie. Les « lampes » que le Seigneur allume, doivent briller dans ce monde de ténèbres.

À Éphèse, le Seigneur relevait des choses positives qui L’honoraient: « tu hais les œuvres des Nicolaïtes, lesquelles moi aussi je hais » (v. 6). Ces Nicolaïtes mangeaient « des choses sacrifiées aux idoles » et commettaient « la fornication ». Finalement, ces fausses doctrines ont été acceptées et pratiquées (v. 14 et 15), mésusant ainsi de la liberté des enfants de Dieu. Dieu nous dit : « Achète la vérité et ne la vends pas ». Gardons précieusement ce que le Seigneur nous a confié. L’exhortation à écouter est individuelle, bien que le Seigneur ait encore marché « au milieu » de l’Assemblée.

À Thyatire, seul un résidu reste fidèle : c’est à lui qu’Il s’adresse (v. 24). « Celui qui vaincra », c’est celui qui aura retrouvé son premier amour et qui aura rejeté les fausses doctrines. A ceux-là, le Seigneur promet qu’ils mangeront « de l’arbre de vie dans le paradis de Dieu » (v. 7). Là, il n’y a qu’un seul arbre (ch. 27. 2 et 14). Image du Seigneur Jésus, dont nous nous nourrissons déjà (Jean 6. 51). En Éden se trouvaient l’arbre de vie et l’arbre de la connaissance du bien et du mal. Encore de nos jours et jusqu’à la fin, le Seigneur cherche des vainqueurs : « Toi, suis-moi ». Avons-nous des oreilles pour écouter ? Écouter, c’est marcher sur le chemin de la victoire. Moïse avait « choisi l’opprobre du Christ » plutôt que « les délices du péché » (Héb. 11. 25 et 26). Regardons, nous aussi, à la « rémunération ».

Smyrne (qui signifie : myrrhe, symbole de souffrance), était une assemblée d’Asie mineure, et le Seigneur l’avertit qu’elle devait passer par la persécution. C’est une figure de l’Église primitive persécutée par le monde romain s’opposant à la propagation du christianisme. « Vous aurez une tribulation de dix jours » représente dix périodes de violentes persécutions sous dix empereurs romains qui se sont succédé durant cent cinquante ans environ. C’est « l’Église des catacombes ».

À l’assemblée souffrante, le Seigneur n’adresse aucun reproche, mais des encouragements, et Il se présente comme « le premier et le dernier, qui a été mort et qui a repris vie » (v. 8 ; ch. 1. 18). À elle, persécutée jusqu’à la mort, le Seigneur se présente comme le vainqueur de la mort – et, ressuscité, Il a reçu « plusieurs diadèmes » (ch. 19. 12). Paul, manifesté fidèle, a reçu la « couronne de justice » (2 Tim. 4. 7 et 8). Et les croyants, possédant toutes choses : « soit mort soit vie » (1 Cor. 3. 22), marchent dans le chemin du triomphe du Seigneur, possédant en Lui la vie éternelle. Encore aujourd’hui, les croyants, persécutés dans certains pays, peuvent être encouragés par ces paroles.

À Smyrne, Dieu permit ces tribulations pour réveiller l’amour des chrétiens pour leur Sauveur, après que l’Église ait abandonné son premier amour. Tribulation, pauvreté et outrages caractérisaient ces persécutions. Outre les souffrances physiques, les croyants étaient spoliés de leurs biens, et devaient se réfugier dans d’anciennes carrières désaffectées, tentant d’échapper à leurs bourreaux.

Pourtant, malgré sa pauvreté matérielle, le Seigneur dit à Smyrne : « Tu es riche » (v. 9). Dépouillés de leurs biens, ces croyants étaient « riches quant à Dieu » : richesse spirituelle, possédant dans le ciel, « un héritage immarcescible » (1 Pier. 1. 4).

Ayant cette perspective de la mort devant eux, les croyants sont encouragés par l’espérance d’être bientôt avec le Seigneur. Cette richesse de Smyrne contrastait avec la fausse richesse de Laodicée (ch. 3. 7). Ces gens se disant « juifs » et qui ne l’étaient pas, cherchaient peut-être à réintroduire le légalisme avec un clergé dans l’assemblée, à la manière du fonctionnement des synagogues juives, dirigées par « un chef de synagogue ». C’était un véritable blasphème, car c’était une vraie entrave à la vie spirituelle de l’Assemblée.

Déjà en Actes 15, des chrétiens juifs cherchaient à réintroduire le légalisme dans l’Assemblée. Satan présidait à ce retour à la loi juive (v. 9). Ce clergé prendra toute son ampleur à Thyatire. Contrairement à Éphèse qui avait discerné les faux apôtres (v. 2), à Smyrne, le Seigneur doit dénoncer les faux Juifs, afin que l’assemblée les reconnaisse comme étant « la synagogue de Satan ».

Ce danger se retrouvera à Philadelphie (ch. 3. 9) ; mais, si Smyrne doit passer par la persécution, Philadelphie sera « gardée de l’heure de l’épreuve » (cf. ch. 3. 10). Cependant, Smyrne a tenu ferme, devant les assauts du « lion rugissant », avant qu’il ne se transforme à Pergame, « en ange de lumière ». L’épreuve est un moyen de jauger et fortifier la foi (1 Pier. 1. 4 et 5). « Bienheureux est l’homme qui endure la tentation ; car, quand il aura été manifesté fidèle par l’épreuve il recevra la couronne de vie, que le Seigneur a promise à ceux qui l’aiment » (Jac. 1. 12). La tentation, ici, est l’épreuve de souffrance pour la foi que le Seigneur nous exhorte à supporter avec patience.

Le v. 11 mentionne « la seconde mort » que les croyants de Smyrne étaient assurés de ne pas subir (l’enfer où les âmes des incrédules souffriront éternellement de l’absence absolue de Dieu, dans leurs péchés non pardonnés, en compagnie du diable et de ses anges, ainsi que de la « bête » et du faux prophète du ch. 13 (ch. 20. 10 à 15 ; ch. 19. 19 à 21).

Deux « tribunaux » se trouvent dans les Écritures. Le tribunal de Christ où seront « manifestés » les croyants, au cours duquel ils verront toute la grâce de Dieu déployée durant leur vie, à chacune de leurs circonstances (2 Cor. 5. 10). Mais, « il n’y a aucune condamnation pour ceux qui sont dans le Christ Jésus » (Rom. 8. 1). Puis « le grand trône blanc » où le Seigneur jugera et condamnera tous les incrédules (Apoc. 20. 11 à 15). La grâce de Dieu triomphera au tribunal de Christ et Sa gloire, au grand trône blanc.

Tout au long de l’histoire de l’Église, le Seigneur cherche des « vainqueurs ».

Comme pour les sept assemblées, le Seigneur s’adresse « à l’ange de l’assemblée qui est à Pergame » (v. 12) : la partie responsable. Mais prenons tous à cœur les intérêts du Seigneur dans l’Assemblée, comme dans le Psaume 137. 1 à 6.

En l’an 313, après les terribles persécutions à Smyrne portant les caractères du Seigneur rejeté et mis à mort, l’empereur Constantin a adopté lui-même le christianisme, et a protégé les chrétiens. En 393, l’empereur Théodose a proclamé le christianisme seule religion officielle de l’empire romain. Mais le diable s’est servi de cette fausse sécurité, comme piège pour endormir les chrétiens : protégée par le monde où Satan règne et habite (car il est le prince de ce monde), l’assemblée s’y est réfugiée. Le nom de Pergame dérive d’un mot signifiant : mariage. Elle s’est « mariée » avec le monde !

C’est un avertissement solennel pour nous, car le monde porte toujours ce caractère de corruption et d’idolâtrie. Les persécutions contre l’Assemblée ont été appelées : la semence de l’Assemblée, car chaque fois, l’Assemblée a prospéré, car le Seigneur s’occupe des Siens avec amour. Le monde organisé sans Dieu est gouverné par Satan, prenant tantôt la figure d’un serpent rusé, tantôt celle du lion rugissant, tantôt celle d’ange de lumière (2 Cor. 12. 7). C’est alors qu’il est le plus dangereux ! Le monde, alors, devient l’ami de l’Église ! Sous les assauts de l’ennemi, l’Église, d’abord, a résisté ; mais peu à peu, elle a cédé à ses sollicitations. Pergame s’est réfugiée dans le monde ; Thyatire, elle, pénétrera et dominera le monde : l’Église atteindra toute sa puissance dominatrice sur le monde, durant tout le Moyen-âge, abolissant les vrais caractères célestes de l’Assemblée.

Au v. 12, le Seigneur se présente comme « Celui qui a l’épée aiguë à deux tranchants » : c’est la Parole de Dieu personnifiée en Jésus Christ. Elle est vivante et opérante (Héb. 4. 12 et 13). Elle répond au caractère judiciaire du Seigneur (ch. 1. 16) et est appropriée à l’état de Pergame : elle dévoile où cette assemblée habite : « là où est le trône de Satan » (v. 13). Habiter, c’est demeurer de façon habituelle ; situation plus que dangereuse. La Parole est toujours là pour nous faire discerner le bien du mal, dans nos circonstances personnelles, mais aussi, en assemblée. Malgré cette situation, Pergame restait fidèle (cf. v. 13) ; cependant, Satan lui tendait un terrible piège : le monde la protégeait !

C’est à Pergame que, pour la première fois, la Parole montre l’existence d’un résidu (v. 16), distingué de « ceux qui tenaient la doctrine de Balaam » (v. 14), et des Nicolaïtes (v. 15). Idolâtrie et corruption morale (fornication) étaient tolérées : Balaam, moyennant le « salaire d’iniquité », enseignait au peuple l’idolâtrie et la fornication (Nomb. 25. 1 à 9, 31. v. 8 et 16). Dans son aspect et ses « sacrifices », il parodiait les sacrificateurs de l’Éternel, et ses offrandes ressemblaient aux sacrifices à Dieu : mais c’était un devin. En 2 Corinthiens 11. 13 à 15, la Parole dénonce les faux docteurs dirigés par Celui qui se transforme encore en « ange de lumière ».

Si nous sommes appelés à souffrir pour le nom du Seigneur, 1 Pierre 4. 16 et 17 nous encourage à ne pas en avoir honte. Le jugement de Dieu commence par Sa propre maison, car le Seigneur s’occupe de ceux qu’Il aime. Ces doctrines perverses (Balaam et Nicolaïtes) n’étaient pas jugées, à Pergame ; aussi, le Seigneur est obligé de les dénoncer à la conscience des fidèles. Éphèse haïssait les « œuvres des Nicolaïtes », comme le Seigneur Lui-même. Le Seigneur invite Pergame à la repentance, sinon, Il menaçait de combattre ceux qui retenaient ces doctrines corrompues (v. 16). Il ne peut tolérer le mal dans l’Assemblée. Prenons-y garde et veillons-y, car nous sommes tous des sentinelles. Satan cherche toujours à renverser ce que le Seigneur édifie.

L’appel à la repentance est toujours individuel, et il est adressé à cinq des sept assemblées (ch. 2. 5, 16 et 22 ; ch. 3. 3 et 19). La repentance est le seul moyen de revenir au Seigneur si l’on s’est écarté.

La « manne cachée », c’est Christ dans le ciel : caché pour le monde, mais nourriture des croyants fidèles. Le « caillou blanc » est une marque distinctive octroyée par le Seigneur à celui qui a des « oreilles pour écouter » (v. 17). C’est un nom secret que reçoit celui qui jouit d’une communion intime avec son Seigneur, après avoir vaincu. Au v. 17, le « caillou blanc » évoque l’objet usité autrefois en Grèce, pour marquer l’approbation, ou lors d’un vote. C’est à cela que Paul fait allusion en Actes. 26. 10, disant : « j’y donnais ma voix ».

À Thyatire, on voit l’aboutissement du mal dans l’Assemblée. C’est l’église qui a remplacé le Seigneur par l’homme. Aussi, le Seigneur se présente à elle comme « le Fils de Dieu » ayant la domination sur Son Assemblée. Il a ses « yeux comme une flamme de feu (Héb. 4. 12 et 13), et Ses pieds sont semblables à de l’airain brillant » (v. 18 ; ch. 1. 14 et 15). Il discerne tout ce qui caractérise cette assemblée, et va la juger.

Cependant, le Seigneur connaît ses « œuvres, son amour, sa foi, son service, sa patience et les dernières œuvres qui dépassent les premières » (v. 19). Il reconnaît un résidu fidèle, caché au milieu de Thyatire.

On peut penser aux Vaudois ou à d’autres, restés individuellement fidèles, durant les siècles du long Moyen-âge. Ce résidu a l’approbation du Seigneur. Il voit tout ce qui se fait pour Lui, dans le secret des cœurs.

Mais le Seigneur voyait aussi « la femme Jézabel », fausse prophétesse qui enseigne et égare les esclaves (ou serviteurs), les entraînant à la fornication (dans le sens large), et à manger des choses sacrifiées aux idoles (v. 20). On a introduit le culte des anges, des saints, et accentué le culte de Marie déjà apparu dans la période de Pergame. Jézabel, assimilée à la méchante femme d’Achab, a, comme elle, l’esprit de domination. L’Église a perdu son caractère céleste pour dominer sur la terre ! Elle sera, alors, « jetée sur un lit » ; et « ses enfants » (produits directs et approbateurs de son faux enseignement) mourront sous le jugement. Le Seigneur dénonce solennellement « les profondeurs de Satan » dans lesquelles elle était plongée (v. 24). Le Seigneur annonce pour elle, « une grande tribulation ».

Après l’enlèvement de l’Église, il restera, sur la terre, la fausse église, assimilée à « Babylone la grande » (ch. 18. 2). Au ch. 13, la prophétie annonce la « résurrection » de l’empire romain sous l’aspect de la formation actuelle de l’Europe. Au ch. 17. 15, la « prostituée » (la fausse église), domine le système politique pour un temps, avant d’être détruite, après que ce système religieux, politique et économique, aura dominé sur la terre entière, allant jusqu’à faire commerce « d’esclaves et des âmes d’hommes » ! (ch. 18. 11 à 13) Soyons sur nos gardes quant aux fausses doctrines qui courent encore dans la chrétienté, et séduisent tant de chrétiens.

Alors, plus tard, le Seigneur a rejeté ce témoignage, et a produit un premier réveil : la Réforme, durant laquelle certaines vérités scripturaires, enfouies dans l’oubli, ont été retrouvées. Thyatire a dominé jusque vers 1500. Mais c’est la première forme qu’a pris l’Église qui poursuit sa route jusqu’au retour du Seigneur, avec Sardes, Philadelphie et Laodicée. Les fidèles seuls sont exhortés à tenir ferme jusqu’au retour du Seigneur (v. 25). Pour certains chrétiens, l’enseignement (le magistère) de l’Église compte plus que l’enseignement de la Parole de Dieu. L’église a interdit aux chrétiens la Bible jusqu’en 1936 ! Ce sont là : « les fables ingénieusement imaginées » (2 Tim. 4. 3 et 4). Elle enseigne le salut par les œuvres, alors qu’on est sauvé par la foi, et le chrétien fait des œuvres de foi. Elle a longtemps pratiqué « les indulgences, consistant à donner de l’argent à l’Église pour obtenir le salut… dominant ainsi sur les âmes.

Dieu a usé de patience (v. 21), appelant à la repentance. « Mais elle ne veut pas se repentir de sa fornication ». Au milieu de tant de ténèbres, Dieu s’occupait de ceux qui restaient fidèles. Ne méprisons pas non plus « le temps des petites choses » qui sont les nôtres. Dieu a suscité un Samuel au moment où même la sacrificature était tombée, en Israël. Philadelphie n’avait pas de grandes œuvres, mais avait gardé le nom du Seigneur et Sa Parole (ch. 3. 8), malgré son « peu de force ». Faibles, nous le sommes, mais gardons ce que le Seigneur nous confie.

A partir de Thyatire, l’Esprit inverse l’ordre entre la promesse faite au « vainqueur » (v. 26), et l’exhortation à « celui qui a des oreilles » pour écouter (v. 29). C’est que l’Esprit ne s’adresse plus à l’ensemble, mais au résidu seul (v. 24). Philadelphie, dans son intégralité, semble porter ce caractère résiduel. Quant à Laodicée, le résidu semble être si petit, que le Seigneur ne s’adresse plus qu’à un individu qui, éventuellement, entendrait Sa voix (ch. 3. 20). Les quatre dernières assemblées cheminent parallèlement jusqu’au retour du Seigneur.

Le Seigneur discernait ce résidu fidèle, caché au milieu de cette grande Église (Thyatire). Élie, en son temps, croyait être resté seul fidèle ; mais l’Éternel lui dit : « Je me suis réservé sept mille hommes… qui n’ont pas fléchi les genoux devant Baal » (1 Rois 19. 10 à 14). Ainsi, durant le long Moyen-âge, il y a eu des fidèles (Jean Huss, Wycliffe, Tyndale, et d’autres, déjà au 14ème siècle, alors que la Réforme n’a eu lieu qu’au début du 16ème siècle. Ces fidèles n’avaient pas la force de sortir de l’église : le Seigneur d’ailleurs, ne le leur demandait pas. Cependant, c’est à ce faible résidu qu’Il fait cette promesse : « Je lui donnerai autorité sur les nations ; et il les paîtra avec une verge de fer » (v. 27). Thyatire a dominé sur les nations par sa propre volonté.

Mais au résidu faible se trouvant au milieu d’elle, c’est le Seigneur qui lui donnera sa propre autorité (Ps. 2. 7 à 9 ; Apoc. 12. 5 ; 19. 15). Le Seigneur associe les Siens à l’exercice de Son autorité, en jugement et en gouvernement (1 Cor. 6. 2). Cette promesse est liée à « celui qui gardera mes œuvres jusqu’à la fin » (v. 26). « Tes œuvres » (v. 19) désignaient celles du résidu fidèle ; celles de la masse ayant « les profondeurs de Satan » au v. 23 ; enfin, au v. 26, le Seigneur dit : « mes œuvres » : ce sont celles que le Seigneur a faites, pour la rédemption, mais aussi, celles qu’Il opère dans Ses rachetés, et qui sont « les bonnes œuvres que Dieu a préparées à l’avance pour que nous marchions en elles » (Éph. 2. 10). « L’œuvre de Dieu, c’est que vous croyiez en Celui qu’Il a envoyé » (Jean 6. 28 et 29). Les œuvres des croyants sont les œuvres de Dieu, si elles sont faites « en Christ ».

Autrefois, les Vaudois ont été persécutés parce qu’ils refusaient les fausses doctrines enseignées dans l’église. A ces fidèles, le Seigneur ne leur imposait pas d’autre charge, considérant leur faiblesse ; mais Il leur demandait de tenir ferme ce qu’ils avaient (v. 25 ; Act. 15. 28). Ces versets élargissent nos cœurs, en nous montrant qu’il y a de vrais croyants se trouvant dans l’église, et que le Seigneur s’occupe d’eux avec amour, bien qu’ils aient peu de connaissance. À Philadelphie ayant de grandes connaissances, il sera beaucoup redemandé (Luc 12. 47 et 48).

Lors du retour d’une partie du peuple à Jérusalem, du temps d’Esdras, à leur départ de Babylone, les ustensiles du temple furent pesés et comptés, ainsi qu’à l’arrivée : il ne manquait rien. Le Seigneur sait ce qu’Il nous a confié ; à la fin, Il comptera ce que nous aurons gardé ou perdu. À chacun, Il dit : « Tiens ferme ce que tu as » (v. 25 ; ch. 3. 11). Ce qui réjouit le cœur du Seigneur à Philadelphie, c’est qu’elle a « gardé sa parole et n’a pas renié son nom » (cf. ch. 3. 8). Héritiers spirituels de Philadelphie, notre responsabilité de garder toute la Parole est grande.

Durant le Moyen-âge, des scribes copiaient soigneusement les Écritures. Puis, l’invention de l’imprimerie facilita la multiplication des Bibles. Dieu préparait les cœurs pour le réveil de la Réforme vers 1500. De nos jours, il est facile de se procurer la Bible : que cela n’en diminue par l’importance dans nos cœurs !

Comme pour ces croyants d’autrefois, cette promesse du Seigneur : « Je viens bientôt », nous encourage à poursuivre le chemin, quelles que soient nos circonstances, en gardant « le bon dépôt » (1 Tim. 6. 20). Pour ces âmes pauvres et restées dans l’ombre, à Thyatire, il y avait les « profondeurs de Satan ». Le Seigneur leur donnera, en pleine lumière, autorité sur les nations ! « Je lui donnerai l’étoile du matin » (v. 28), c’est le Seigneur Lui-même et l’espérance de Sa venue, en attendant le matin éternel où les croyants partageront la gloire du Fils de l’homme. Thyatire n’a pas gardé cette vérité ; mais le Seigneur l’a fait renaître dans les cœurs réveillés. C’est une de Ses gloires.

Ch. 3

Sardes, assemblée d’Asie mineure, représente prophétiquement le déclin spirituel qui a suivi la « Réforme ». Dieu a suscité un réveil, au milieu de l’église, l’Esprit Saint remettant en lumière des vérités fondamentales que l’église avait perdues : le salut par la foi ; la communion par le pain et le vin…

La violente réaction de l’église l’a conduite à se livrer à des persécutions des plus cruelles contre ceux qu’elle appelait les « hérétiques » ; ils ont dû se séparer de l’église qui dominait le monde.

Mais peu de temps après, les croyants issus de la Réforme ont abandonné les vérités retrouvées. Le Seigneur est obligé de dire à Sardes : « Tu as le nom de vivre, et tu es mort » (v. 1).

Les trois dernières assemblées : Sardes, Philadelphie et Laodicée sont des assemblées portant le caractère de résidus n’ayant pas le rayonnement de Thyatire. Entre Thyatire et Sardes, il y a eu la Réforme. Le Seigneur s’adresse, là aussi, à l’ange de l’assemblée, la partie responsable. Il a « les sept Esprits de Dieu et les sept étoiles ». Les sept Esprits de Dieu rappellent la plénitude de l’Esprit, Sa toute-puissance pour le jugement (ch. 5. 6). Mais Il ne tient plus les « sept étoiles dans sa droite » et ne marche plus « au milieu des sept lampes d’or » (ch. 2. 1).

Chaque fois que Dieu produit un réveil, très vite les vérités retrouvées se transforment en « credo » perdant sa force pratique dans les cœurs. Les hommes ne gardent jamais longtemps ce que Dieu donne. Sardes représente le déclin succédant à la Réforme. La Bible répandue parmi les chrétiens par l’invention de l’imprimerie, avait permis de retrouver le salut par la foi, alors que l’église enseignait le salut par les œuvres.

Une différence essentielle entre Sardes et Thyatire, c’est que cette dernière a dominé le monde durant tout le Moyen-âge, alors que la première a cherché la protection du monde politique qui l’a dominée, au lieu de chercher le secours auprès de Dieu. Le Seigneur lui rappelle, là, que c’est Lui qui détient l’autorité sur Son Assemblée.

Après la Réforme où les croyants sortis de l’église ont été persécutés, il y a eu les « guerres de religion », où des atrocités ont été perpétrées. Une plus grande liberté accordée de Dieu pour la lecture de la Bible, interdite jusque-là, a abouti à l’abandon des vérités retrouvées : la connaissance du salut par la foi semble avoir ôté des cœurs la nécessité de pratiquer les « œuvres », indispensables afin de prouver la réalité de la foi, manifestant la vie divine en nous. (Jac. 2. 16 à 24).

Une autre différence entre ces deux formes de l’église, c’est que l’église s’est livrée au mysticisme, avec le culte des anges, des saints, de Marie – a multiplié les monastères etc… Ayant rejeté ces faussetés, on est tombé dans le rationalisme, niant les vrais caractères du Seigneur Jésus.

La Parole seule conduit à toute la vérité. « Achète la vérité et ne la vends pas ». Gardons-nous des raisonnements intellectuels qui n’ont aucune place pour comprendre la Parole de Dieu, pas plus que « l’imagination du cœur de l’homme » (Gen. 6. 5 ; 8. 21).

Le Seigneur n’avait pas trouvé les œuvres de Sardes « parfaites » (v. 2), et il en découlait un état de mort spirituelle. Dans l’Église, il y a « des vases à honneur et des vases à déshonneur » (2 Tim. 2. 19 à 21), dont certains n’ont pas la vie. Aussi le Seigneur lui dit-Il : « Souviens-toi… comment tu as reçu et entendu, et garde, et repens-toi ». Sardes avait reçu et compris la Parole de vérité, rejetant « les profondeurs de Satan » (ch. 2. 24). Gardons, nous aussi, la vérité reçue dès le 19ème siècle, avec repentance si nous nous sommes relâchés.

Sardes devait affermir ce qui restait et qui allait mourir. Aux vainqueurs, le Seigneur promet « un vêtement blanc », et affirme leur dignité malgré leur peu de connaissance. En Juda, autrefois, l’Éternel reconnaissait qu’il y avait encore « de bonnes choses » (2 Chron. 12. 12). Quelques-uns, à Sardes, aimaient encore le Seigneur, mais à Sardes, vu dans son ensemble, il est dit : « tu es mort » ! Alors le Seigneur l’avertit : « Je viendrai sur toi comme un voleur », pour le jugement et non pour la bénédiction (v. 3). Il est « la pierre qui tombera » sur les impies et les « broiera » (Mat. 21. 42 à 44).

Au milieu de Sardes, spirituellement mort pour s’être laissé dominer par le monde, le Seigneur discerne « quelques noms… qui n’ont pas souillé leurs vêtements ». Dieu seul en connaît le nombre. Alors le Seigneur dit : « Ils marcheront avec moi en vêtements blancs, car ils en sont dignes » (v. 4). Le Seigneur connaît qui est digne de marcher avec Lui en « vêtements blancs ». Jacques 1. 27 exhorte à se « conserver pur du monde ». Les vêtements blancs reflètent la pureté spirituelle, la sainteté de celui qui en est revêtu : caractères du Seigneur.

Ces quelques fidèles, à Sardes, étaient préparés par le Seigneur au réveil spirituel du 19ème siècle, ce « cri de minuit » (Mat. 25). Des serviteurs fidèles, en étudiant la Parole, ont retrouvé de grandes vérités oubliées par l’Église : le retour du Seigneur, l’unité du corps de Christ, et plusieurs autres – et ceci, dans plusieurs pays d’Europe occidentale, bien que sans liens entre eux. Le Seigneur a regardé à leur fidélité dans leur amour pour Lui. Ce qui plaît au Seigneur, c’est de garder Sa Parole, comme Philadelphie (v. 8). Quel que soit le degré de connaissance, les vêtements blancs revêtiront tous les vrais croyants (ch. 4. 4).

« Qu’il se retire de l’iniquité, quiconque prononce le nom du Seigneur » (2 Tim. 2. 19). La séparation du mal (moral et ecclésiastique) doit se faire dans le cœur d’abord, avant de se réaliser concrètement. A Thyatire, les fidèles étaient séparés de cœur, bien avant la séparation réelle lors de la Réforme. Depuis Thyatire, l’appel au vainqueur se fait avant l’invitation à écouter ce que l’Esprit dit aux assemblées : c’est qu’Il s’adresse, maintenant, au résidu seul ; alors que, jusqu’à Pergame, Il s’adressait à l’ensemble.

Le Seigneur fait cette promesse aux fidèles de Sardes : « Je n’effacerai point son nom du livre de vie, et je confesserai son nom devant mon Père et devant ses anges » (v. 5). Au ch. 13. 8, il est question de « ceux qui habitent sur la terre, dont le nom n’a pas été écrit, dès la fondation du monde, dans le livre de vie » : ce sont ceux qui honoreront la « bête » et qui sont uniquement attachés aux choses terrestres (ch. 20. 15). Mais ceux qui croiront au Seigneur, après l’enlèvement de l’Église, participeront au règne de Christ, sur la terre, et leurs noms sont écrits dans le livre de vie de l’Agneau, « dès la fondation du monde ». Quant aux vrais chrétiens, ayant été « préconnus dès avant la fondation du monde » (Rom. 8. 29), et étant aimés par le Père comme Il a aimé Son Fils (Jean 17. 23 et 24), leurs noms sont écrits « dès avant la fondation du monde ».

À Sardes donc, le vainqueur, c’est celui qui s’est gardé pur quant au monde. Que Dieu nous accorde cette force morale, et que nous gardions Sa Parole. Le résidu, à Sardes est si faible et ignoré, que le Seigneur éprouve le besoin de confesser le nom de ceux qui, dans la faiblesse, sont restés fidèles (v. 5), devant le Père, d’abord, puis devant Ses anges (Luc 12. 8 et 9).

Paul, en 2 Timothée 2. 13, dit : « Si nous le renions (le Seigneur), Lui aussi nous reniera ». Le Seigneur parle à nos consciences : restons fidèles. Le Seigneur ne pouvait pas approuver Pierre qui L’avait renié, mais Il l’a restauré. Écoutons nous aussi « ce que l’Esprit dit aux assemblées ». Nous sommes les héritiers spirituels de ceux qui, dès le début du 19ème siècle, ont porté ces caractères de Philadelphie : Thyatire, Sardes, Philadelphie et Laodicée marchent simultanément, jusqu’au retour du Seigneur. Il y a donc des croyants qui portent ce caractère philadelphien : Est-ce notre cas ?

Philadelphie a « peu de force » ; mais elle a gardé « la Parole » et n’a « pas renié le nom » du Seigneur ; elle a aussi « gardé la parole de sa patience » (v. 10) : elle attend le retour du Seigneur. Le Seigneur ne fait pas le reproche, à Philadelphie, d’être faible, mais, se présente à elle sous les caractères de Dieu : « Saint » (v. 7 ; És. 40. 25 ; 1 Jean 2. 20) ; et « le Véritable » (1 Jean 5. 20). Il ouvre une porte « que personne ne peut fermer », car Il a « la clé de David » (És. 22. 22). Il est « la racine et la postérité de David » (Apoc. 22. 16). Cette porte s’ouvre sur l’accès à toute la vérité retrouvée ; et elle est toujours ouverte !

C’est la seule assemblée où le Seigneur dit : « Je viens bientôt » (v. 11). La porte sépare le dehors du dedans : être dans le Véritable, c’est être en parfaite sécurité. À Laodicée, le Seigneur frappe à la porte des cœurs.

Les ch. 2 et 3 résument toute l’histoire de l’Église : l’abandon du premier amour (v. 1 à 7). La persévérance dans les persécutions (v. 8 à 11). L’institution d’une religion d’État (v. 12 à 17). L’idolâtrie et les « profondeurs de Satan » (v. 18 à 29) ; cependant, un résidu fidèle subsiste au milieu de cette corruption (v. 24 et 25). Thyatire demeure jusqu’au retour du Seigneur qui s’est servi de ce résidu pour produire le réveil de la Réforme. Sardes, l’état de l’Église après la Réforme, à l’état de mort ; mais quelques noms n’ont pas souillé leurs vêtements (ch. 3. 1 à 6). Ce résidu de Sardes a servi au réveil évangélique du 19ème siècle. Ces fidèles de Philadelphie ont dû se réunir à part. Le Seigneur ne lui fait aucun reproche (v. 7 à 13).

Enfin, le terrible état final de l’Église ayant de grandes prétentions, mais n’ayant plus rien de Christ : le Seigneur va la vomir de Sa bouche ; Il discerne quelques personnes susceptibles d’entendre Sa voix, et frappe à la porte (v. 14 à 22). Philadelphie, tout entière, porte ce caractère de résidu fidèle. Les frères du 19ème siècle, conduits par l’Esprit Saint, ont remis en lumière les vérités que l’Église avait perdues, et ont laissé de nombreux écrits expliquant les pensées de Dieu. Ils ont compris que tout clergé est à bannir de l’Assemblée, les frères devant se laisser conduire par le Saint Esprit (Mat. 23. 8 à 10).

Gardons précieusement la Parole de Dieu, dans nos cœurs et dans notre marche pratique (Jean 14. 15, 21 et 23). « J’ai de la joie en ta Parole, comme un homme qui a trouvé un grand butin » (Ps. 119. 162). « L’entrée de tes paroles illumine, donnant de l’intelligence aux simples » (Ps. 119. 130). La porte de notre cœur est-elle ouverte afin que la Parole entre en nous ? « Manger » la Parole procure la « joie et l’allégresse » du cœur (Jér. 15. 16). C’est avec « peu de force » que Philadelphie a gardé la Parole du Seigneur ; qu’elle n’a pas « renié son nom » et a « gardé la parole de sa patience ». Laodicée, avec toutes ses prétentions, n’a rien gardé ! L’Église professante a renié le nom du Seigneur (2 Tim. 3. 1 à 5). Garder de vivantes relations journalières avec le Seigneur, c’est le caractère de Philadelphie. La « synagogue de Satan » désigne la prétention humaine, dans l’Église professante, d’établir un clergé : c’est alors une religion où le Seigneur n’a plus Sa place !

Des frères peuvent être formés par le Seigneur pour être pasteurs au sein d’une assemblée locale. Mais, s’ils doivent être reconnus par les fidèles, en aucun cas, ils ne doivent être nommés par les hommes. Dans ces conditions, il y a de l’ordre au milieu des assemblées, car cela vient du Seigneur. Au 19ème siècle, le réveil s’est heurté à une violente opposition de l’Église professante. Mais le Seigneur dit à Philadelphie : « Je les ferai venir et se prosterner devant tes pieds, et ils connaîtront que moi je t’ai aimé » (v. 9).

Le Seigneur dévoile Ses affections spéciales pour ces fidèles ayant gardé Sa Parole et qui Le suivent de près, malgré l’opposition de l’apostasie. Il aimait de façon spéciale, Pierre, Jacques et Jean ; de même, Marthe, Marie et Lazare. Cependant, Il aime tous les vrais croyants. Il est important que nous nous sentions aimés du Seigneur, et que nous soyons beaucoup occupés de Son amour, afin que nous L’aimions davantage à notre tour. « Nous, nous l’aimons parce que Lui nous a aimés le premier » (1 Jean 4. 19). À ceux qui ont à cœur de se garder dans d’heureuses communications avec Lui, Il fait cette promesse : « ils seront à moi, mon trésor particulier » (Mal. 3. 16 à 18).

Lors de l’apparition du Seigneur en gloire, accompagné de Son Église qu’Il aura enlevée auprès de Lui, la fausse Église restée sur la terre, viendra se prosterner aux pieds du Seigneur et de Ses rachetés. Le Seigneur patiente encore (v. 10 ; 2 Pier. 3. 9). Dans cette attente « patiente », Philadelphie sera « gardée de l’heure de l’épreuve » (v. 11), la grande tribulation que connaîtront le monde et la fausse Église. Durant cette période de jugements, des hommes n’ayant jamais entendu la prédication de l’évangile de la grâce, croiront à l’évangile du royaume. Énoch, Abraham ont été épargnés des jugements. Noé et Lot les ont traversés. Philadelphie doit tenir ferme de peur que sa couronne ne soit donnée à d’autres. Que cela nous rende attentifs, car le Seigneur nous demandera des comptes ; et chacun devra répondre pour lui-même, au tribunal de Christ (2 Cor. 5. 10).

« Je viens bientôt » (v. 11), promesse qui réchauffe le cœur, contrairement à la menace de jugement pour Sardes (v. 3). Philadelphie est exhortée à tenir ferme, afin que sa couronne ne soit pas attribuée à d’autres. C’est une récompense pour la fidélité présente. Dans l’infidélité, le Seigneur donne le témoignage à d’autres.

Ce caractère philadelphien, le Seigneur l’a porté en perfection : « J’ai mis devant toi une porte ouverte ». Il est venu sur la terre offrant le salut aux hommes. « Tu as peu de force » : Fils de Dieu, Il est venu dans l’humilité et la faiblesse. « Tu as gardé ma Parole » : « Ma viande est de faire la volonté de celui qui m’a envoyé ». « Tu n’as pas renié mon nom » : Il se savait aimé de Son Père, et Il a gardé la patience. Le Seigneur nous invite à Le suivre. Puis, contrairement à ce qu’a été Philadelphie : faible et méprisée, le Seigneur promet au vainqueur de faire de lui « une colonne dans le temple de son Dieu » (v. 12). La colonne évoque la force, la stabilité d’une construction élevée soutenant un édifice. « L’Assemblée est, sur la terre, la colonne et le soutien de la vérité » (1 Tim. 3. 15). Dans le temple de Jérusalem, il y avait deux colonnes, nommées, l’une : « Jakin » (Il établira, affermira) ; l’autre : « Boaz » (en lui est la force).

Dans ce v. 12, le Seigneur, dans Son amour, identifie quatre fois les croyants fidèles, quoique faibles, à Lui-même et a « son Dieu ». « Il ne sortira plus jamais dehors ». Sur la terre, le croyant qui est entré dans la « bergerie » du Seigneur, en sort aussi, pour le service du Seigneur, avec les difficultés qui s’y rattachent, et « trouve de la pâture » (Jean 10. 9). Dans le ciel, les croyants jouiront d’un bonheur éternel, en présence du Seigneur. Ici-bas, recherchons, comme le psalmiste, la présence du Seigneur dans « son temple » (Ps. 27. 4). Philadelphie a dû sortir, dans l’opprobre, de l’Église infidèle. Mais, au ciel avec le Seigneur, il n’y aura plus de « dehors ». Les vrais croyants seront associés au Seigneur dans Son règne millénaire, et dans l’état éternel.

Héritiers spirituels du « réveil » du 19ème siècle, supplions le Seigneur qu’Il nous accorde la force de garder ces caractères de Philadelphie si facilement abandonnés ! Perdre sa couronne, ne signifie pas que Philadelphie pourrait perdre la vie éternelle : c’est impossible (Jean 10. 27 et 28). Mais gardons la communion avec le Seigneur. « J’écrirai sur lui le nom de mon Dieu » : c’est une relation d’appartenance intime à Dieu. Déjà des « fils et des filles » en nous retirant du mal, si nous sommes des « vainqueurs », nous serons alors comme une possession spéciale de Dieu : Son nom sera écrit sur nous. « J’écrirai sur lui… le nom de la Cité de mon Dieu, de la nouvelle Jérusalem qui descend du ciel d’auprès de mon Dieu » Cette Cité céleste se retrouve au ch. 21. 2, lors de l’établissement de l’état éternel. Le nom de la « Cité » céleste, possession spéciale de Dieu, sera aussi écrit sur le vainqueur de Philadelphie ; « et mon nouveau nom » (fin du v. 12).

Comme Philadelphie a été associée, sur la terre au nom rejeté de Jésus, elle sera identifiée, dans le ciel, au nom de Jésus glorifié. Il y a similitude entre l’abaissement du Seigneur que Dieu a « haut élevé, et devant qui « tout genou se ploiera » (Phil. 2. 5 à 11), et l’abaissement, sur la terre, de Philadelphie, que Dieu associera à l’élévation de Son fils, et devant laquelle les faux croyants se prosterneront (v. 9). L’exhortation n’est adressée qu’au vainqueur : serons-nous de ceux-là ?

Laodicée décrit la fin de l’histoire de l’Église sur la terre. Elle apparaît après Philadelphie. Cependant, les quatre dernières assemblées décrites dans ces chapitres, continuent leur marche jusqu’au retour du Seigneur : il y aura donc, jusqu’à la fin, des croyants gardant les caractères de Philadelphie, ayant de grandes connaissances de la Parole, avec humilité. Laodicée, imbue de ce qu’elle a, se croit riche, mais n’a plus rien du Seigneur !

Il s’y présente comme « l’amen », en qui se réalisent les promesses de Dieu, avec sa complète approbation. « Le témoin fidèle », quand l’Église a pleinement failli. Et le « Dieu véritable et la vie éternelle». Puis, comme « le commencement » de la nouvelle création (1 Cor. 15. 22 et 23 ; 2 Cor. 5. 16 à 18). La création actuelle passera, mais le Seigneur est le chef de la nouvelle création (Col. 1. 17 et 18).

Le Seigneur ne commente pas les œuvres de Laodicée, mais stigmatise sa tiédeur. Il s’adresse « à l’ange de l’assemblée » : à la responsabilité de chacun, dans ce qui porte encore le nom d’assemblée chrétienne, mais où Il ne discerne plus l’amour (1 Cor. 13. 1 à 3). Laodicée n’est pas « froide » comme le monde incrédule : elle n’a pas nié les vérités chrétiennes. Elle n’est pas « bouillante » comme ceux dont la vie est entièrement consacrée au Seigneur. Elle est « tiède », pleine d’orgueil (v. 17). Mesurons l’amour que le Seigneur a pour nous, et supplions-Le qu’Il ranime notre amour pour Lui. Le servir sans amour provoque Son dégoût (v. 16).

« Que celui qui a des oreilles écoute ce que l’Esprit dit aux assemblées » (v. 22). Le Seigneur discernait, dans les œuvres de Philadelphie, qu’elles étaient faites pour Lui et avec Lui, dans la fidélité. Laodicée n’avait plus que de la prétention, dans une religion sans vie.

Les fils de Coré, objets de la grâce divine, alors que leur père avait été englouti, étaient « bouillants » pour leur Seigneur (Ps. 45. 1). Ils étaient occupés du Roi. Soyons occupés du Seigneur, afin que s’ouvre notre bouche et qu’Il la remplisse (Ps. 81. 10).

C’est ce qui manquait à Laodicée, faussement riche (Osée 12. 8). De grandes connaissances, à Philadelphie, s’accompagnaient de la conscience de sa faiblesse, contrairement à Laodicée, où la connaissance des vérités la plongeait dans une enflure d’orgueil (1 Cor 8. 2). « Je vais te vomir de ma bouche » : cette affirmation du Seigneur n’est pas une hypothèse, mais une certitude !

Le Seigneur lui dit : « Je te conseille d’acheter de moi de l’or passé au feu » (v. 18). L’or représente la justice divine, manifestée par le Seigneur ayant subi le jugement à notre place. C’est cette justice dont nous sommes les bénéficiaires, que nous devons manifester pratiquement, en témoignage pour le Seigneur. Succédant à Philadelphie ayant gardé ces précieuses vérités dans son cœur, humblement, Laodicée, héritière de ces connaissances, mais sans que son cœur soit touché, n’en tire plus que de l’orgueil, s’attirant le dégoût du Seigneur.

Les fausses richesses mondaines s’opposent aux vraies richesses que nous trouvons en Christ (Job 22. 23 à 26 ; Mat. 6. 19 à 21). Prenons garde aux fausses richesses matérielles et morales (Luc 12. 16 à 21). Le bon état spirituel vient des soins constants du Seigneur (Deut. 8. 16 et 17). Ce rejet du Seigneur pour Laodicée se produira après l’enlèvement de l’Église, de laquelle les fidèles de Laodicée font partie (v. 20 à 22). Notre responsabilité à tous, c’est de participer activement à la marche de l’Assemblée, humblement et avec amour. Dieu lit dans nos cœurs, et tout sera manifesté au tribunal de Christ. Paul pouvait dire : « Pour moi, vivre, c’est Christ » (Phil. 1. 21).

L’assemblée apostate restera sur la terre pour le jugement. « Tu es le malheureux et le misérable, et pauvre, et aveugle, et nu » (v. 17) : cette appréciation du Seigneur s’oppose à la prétention de Laodicée ; et le Seigneur s’occupe d’elle en grâce (v. 18). Nos frères du 19ème siècle nous ont légué les vérités de la Parole, ayant connu pour cela beaucoup de souffrances. Ces vérités, nous les avons reçues sans efforts : prenons garde à les conserver précieusement, mais en restant humbles.

Supplions le Seigneur qu’Il nous accorde de garder les caractères spirituels de Philadelphie, et qu’Il nous garde de la tiédeur laodicéenne – ou même de l’état de mort de Sardes. Attachons-nous aux intérêts du Seigneur, et non aux nôtres (Phil. 2. 19 à 21). Le Seigneur a des intérêts dans l’Assemblée même, qui est chère à Son cœur. Nous devons nous attacher, avec les forces qu’Il nous donne, à maintenir, dans l’Assemblée, Ses intérêts, pour que Sa gloire y soit manifestée.

Durant la conquête de Canaan, le peuple devait revenir à Guilgal (le lieu où l’opprobre de l’Égypte avait été roulé de dessus eux), pour y reprendre des forces, dans l’humilité. C’est en revenant sans cesse au pied de la croix, que nous serons amenés à rester humbles, tout en étant occupés des intérêts du Seigneur.

Le conseil du Seigneur d’acheter des « vêtements blancs » parle de la pureté du Seigneur (le Dieu saint), et de justice pratique : les « bonnes œuvres préparées à l’avance » placées devant nous (Éph. 2. 10). Les prétendues bonnes œuvres qu’un homme fait dans son état naturel, sont, devant Dieu, « comme des vêtements souillés » (És. 64. 6).

Les fidèles de Sardes sont revêtus de vêtements blancs (v. 4). Le Seigneur Lui-même est la plus belle robe du ciel revêtant le vrai croyant. Le Seigneur désire que la nudité de Laodicée « ne paraisse pas » (v. 18). La profession chrétienne peut faire illusion. On peut être paré du nom de Christ, et plus tard, être « trouvé nu » (2 Cor. 5. 3). L’Église professante fera illusion jusqu’à l’enlèvement de la vraie Église au ciel. C’est alors que sa « nudité » paraîtra, portant le caractère de « Babylone » que le Seigneur détruira (ch. 17 et 18). Aujourd’hui, Laodicée fait encore partie de ce qui porte, extérieurement, le nom de Christ ; et Il s’occupe d’elle (v. 19), car, si « le jugement commence par la maison de Dieu » (1 Pier. 4. 17), Il discipline tous ceux qui lui appartiennent (Héb. 12. 6 et 7). Que cela nous encourage.

Le « collyre » désigne le Saint Esprit donnant au croyant de voir les choses selon Dieu (2 Rois 6. 14 à 18 ; Éph. 1. 18 ; 1 Jean 2. 20). « Aie donc du zèle et repens-toi » : s’exhorter à ne pas tarder à nous repentir dès que notre conscience est touchée : soit pour la conversion, soit pour reconnaître nos fautes et les abandonner.

Que nous portions les caractères du Seigneur, comme en Colossiens 3. 12 à 14, où l’on retrouve l’action du Père, du Fils et du Saint Esprit. Notre état spirituel doit permettre au Saint Esprit d’être à l’aise en nous : sinon, nous pouvons « éteindre » Son action.

Le Seigneur dit à Laodicée, dans sa généralité : « Je vais te vomir de ma bouche » ; mais cela ne s’adresse pas aux fidèles qui s’y trouvent et qu’Il veut réveiller. Si, à Sardes, il se trouvait encore « quelques noms » de fidèles, à Laodicée, l’appel se fait encore plus individuel. « Si quelqu’un entend ma voix et qu’il ouvre la porte, j’entrerai chez lui et je souperai avec lui, et lui avec moi » (v. 20). Le Seigneur ne peut plus se tenir au milieu de Laodicée ; Il est dehors, et Il frappe, à la fois à la porte de l’assemblée et à la porte des cœurs. Et si une âme entend et Lui ouvre, le Seigneur entre et partage Sa joie avec cette âme, dans une communion intime avec elle. N’est-ce pas important pour nous ? Le souper est un repas tardif, dans la nuit. Il est tard, dans l’histoire de l’Assemblée ; mais le Seigneur appelle encore à une communion intime avec Ses bien-aimés : ouvrons-Lui nos cœurs. La table de la communion, encore dressée pour les fidèles, en présence des ennemis (Ps. 23. 5 et Jean 14. 23) appelle encore à une communion pratique avec le Seigneur, en gardant Ses commandements.

La promesse est là : « J’entrerai chez lui ». Le Seigneur ne force pas la porte : c’est nous qui devons ouvrir dès qu’Il frappe. La Bien-Aimée du Cantique des cantiques, ayant pris ses aises, avait tardé à ouvrir, et son Bien-Aimé avait passé plus loin. Le Bien-Aimé frappe à la porte, et il parle : « Ouvre-moi » et il lui montre sa main à travers le guichet. Notre Seigneur nous montre toujours Ses mains percées par amour pour nous. Nous, Ses brebis, nous connaissons Sa voix qui nous attire ; mais c’est nous qui disposons du « verrou » de notre cœur. Si nous entendons Sa voix, sommes-nous disposés à Lui ouvrir ?

À Laodicée, la promesse faite au vainqueur, c’est de s’asseoir sur le trône du gouvernement du Seigneur sur le monde, en Sa compagnie : c’est une récompense publique différente de la promesse faite à Philadelphie (v. 12). Actuellement, le Seigneur ayant vaincu les ennemis, s’est assis sur le trône du Père comme Sacrificateur (Héb. 5. 6 ; 8. 1 ; 12. 2). Durant le millénium, Il sera assis sur Son trône, comme Roi et Sacrificateur (Zach. 6. 12 et 13) et les fidèles de Laodicée Lui seront associés.

Les chapitres 4 et 5 parlent beaucoup du trône de Dieu.

Ch. 4

Jean a écrit : les choses qu’il a vues (le Seigneur revêtu de la justice divine) ; les choses qui sont (le jugement que le Seigneur porte sur l’état de l’Assemblée, au cours de son histoire encore actuelle (ch. 2 et 3) ; et les choses qui doivent arriver après celles-ci (le jugement du monde (ch. 4 jusqu’à la fin).

Ces jugements ne commencent qu’au ch. 6 ; les ch. 4 et 5, ne sont qu’un prélude à ces jugements. Les trois premiers chapitres montrent les choses qui se passent sur la terre.

Une grande voix derrière Jean, lui dit : « Monte ici » (v. 1) : cela peut représenter l’enlèvement de l’Église au ciel ; c’est dans cette haute position que Jean voit les choses à venir. Tout d’abord, il voit les anciens (symboliquement, les croyants de l’Ancien Testament et du Nouveau Testament) adorer le Dieu créateur (ch. 4. 10 et 11). Puis, au ch. 5. 9, il voit les anciens adorer le Dieu rédempteur. C’est, pour Jean, un changement complet de sphère de la vision. Les choses terrestres sont passées ; et c’est depuis le ciel qu’il a vu « les choses qui doivent arriver après celles-ci ».

La voix qu’il entend est puissante « comme d’une trompette » (ch. 1. 10 ; ch. 4. 1). Au-delà des jugements, la grâce est encore là, manifestée par la vision de « l’arc-en-ciel… semblable à une émeraude » (v. 3). C’est le signe de l’alliance de Dieu avec l’homme (Gen. 9. 12 à 17), et dont Dieu se souvient en grâce, même dans Ses jugements. L’émeraude (pierre verte), est le symbole que Dieu protégera la nature « assujettie à la vanité » des hommes (Rom. 8. 19 à 22). « Maudit est le sol à cause de toi » (Gen. 3. 17). Mais la terre sera affranchie au jour de la gloire des enfants de Dieu. La portée définitive des jugements s’effectuera après le millénium. Alors, il y aura l’état éternel.

En Ézéchiel (ch. 1. 15 à 21), est dévoilé « le char du gouvernement de Dieu » allant et venant sur la terre ; et aux v. 26 à 28, nous avons une préfiguration prophétique du trône que Jean a vu. Et sur ce trône « une ressemblance comme l’aspect d’un homme, dessus, en haut » (cf. Éz. 1. 26). Dieu révèle les vérités progressivement. Après avoir donné la loi à Moïse, Dieu fait monter vers Lui, Aaron Nadab et Abihu, et soixante-dix anciens ; mais ceux-ci ne voient que ce qui était sous les pieds de l’Éternel (Ex. 24. 1 ; v. 9 et 10). En Ézéchiel, les choses sont plus précises, et le sont encore plus dans l’Apocalypse.

Si les sept lampes d’or symbolisaient la lumière divine que l’Assemblée devait faire briller sur la terre, les sept lampes de feu parlent de la plénitude des jugements de Dieu, sur « ceux qui habitent sur la terre ». « Du trône sortent des éclairs et des voix et des tonnerres » (v. 5), manifestant la colère de Dieu s’apprêtant à juger le monde qui, obstinément et de tout temps méprise la grâce divine.

Créateur de toutes choses, et des hommes, Dieu revendique Sa gloire de Créateur dans le jugement des incrédules, et Il a donné tout le jugement au Fils de l’homme (Act. 17. 30 et 31) ; Il parle très fort aux hommes, par les circonstances difficiles qu’ils connaissent. Il convient d’élever nos pensées (de monter en haut, comme Jean), pour voir les choses avec les yeux de Dieu.

Au temps de l’Église, nous connaissons le trône de la grâce (Héb. 4. 14 à 16). Dans l’histoire d’Israël, le trône du gouvernement de Dieu était à Jérusalem (Jér. 3. 17). Actuellement, le Seigneur gouverne depuis le ciel. Durant le millénium, Son trône sera de nouveau à Jérusalem. L’aspect du trône (ch. 4. 3) : « semblable à une pierre de jaspe et de sardius » (pierre rouge), rappelle la rédemption par le sang de Christ. Il évoque aussi le siège de la gloire et de la royauté du Seigneur : tout, ici, est majestueux, et tout dit gloire.

Les vingt-quatre anciens sont assis sur des trônes, comme rois et sacrificateurs, ce qui évoque peut-être les vingt-quatre classes de sacrificateurs établies par David. Pécheurs, nous étions « assis sur le fumier ; et Dieu nous a fait asseoir avec les nobles ». Si la terre nous méprise comme croyants, Dieu nous accueille au troisième ciel, en Sa présence, comme Paul en 2 Corinthiens 12. 1 à 4. Dieu nous ouvre des « portes dans le ciel » (v. 1), pour nous encourager, car les jugements terribles qui sont préparés pour le monde incrédule, seraient effrayants, même pour nous qui en serons épargnés. Mais le Seigneur se présente à nous, et pour nous, comme l’agneau qui a été immolé, ayant « les sept Esprits de Dieu », dans ses sept aspects, révélés en Ésaïe 11. 2.

Les éclairs, les voix, les tonnerres, sortant du trône du gouvernement de Dieu (v. 5), avertissent que les jugements s’apprêtent à tomber sur le monde incrédule. Les croyants, eux, sont à l’abri des jugements : leur purification définitive de toute souillure est symbolisée par la « mer de verre semblable à du cristal » (v. 6). Elle rappelle la « mer », grand bassin plein d’eau placé devant le temple, où les sacrificateurs devaient se laver les mains et les pieds, avant d’entrer en service. Mais ici, la pureté des saints est comme solidifiée, immuable.

Les anciens, symbolisant les croyants de tous les temps, sont assis sur vingt-quatre trônes, vêtus de blanc et ayant des couronnes d’or : ils sont tranquilles, sans crainte, revêtus de la pureté de Christ, et participant à la royauté du Seigneur dans Son gouvernement du monde.

Ces choses grandioses sont placées devant nous pour nous rassurer, avant de nous dévoiler les terribles jugements destinés aux impies de la terre. Les « quatre animaux pleins d’yeux devant et derrière » jugent ce qui est à venir et ce qui est passé (v. 6). Et ils ont aussi une plénitude d’intelligence en toutes choses, car ils sont « pleins d’yeux tout autour et au-dedans » (v. 8). Rien n’est caché au regard de Dieu. Ils ont aussi « six ailes » qui les assimilent aux séraphins d’Ésaïe 6.

Ils symbolisent les caractères divins en jugement : la dignité et la puissance souveraines du Juge : le lion ; la stabilité patiente mais inexorable du veau (ou du bœuf), qui va de l’avant, dans le chemin droit de la justice ; la pleine intelligence en jugement (l’homme) ; et enfin, la vue perçante de l’aigle et sa rapidité pour fondre sur sa proie, depuis le haut des airs.

Ces jugements annoncés ont pour but de purifier la terre en vue de l’établissement du royaume millénaire de Christ. Ces quatre animaux sont symboliques : ils peuvent représenter des anges, ou les croyants dans la gloire céleste, servant à exécuter les jugements sur la terre : « Ne savez-vous pas que les saints jugeront le monde ? » (1 Cor. 6. 1 à 3). Ils peuvent aussi symboliser les quatre classes de la création : l’homme ; les animaux domestiques ; les animaux sauvages et les oiseaux : Dieu est vu comme Créateur.

En Ésaïe 6, ces séraphins se trouvent autour du trône de la sainteté de Dieu, et Ésaïe en est épouvanté, se sachant impur. Mais un des séraphins purifie le prophète et fait propitiation pour lui. Le Dieu saint est aussi le Dieu de la grâce.

En Apocalypse 4, le trône est vu comme le trône du gouvernement divin sur la terre. En Ézéchiel 1, et ch. 10. 8 à 17, quatre animaux symboliques (des chérubins), ont quatre « ailes » (pour le ciel), et des « roues » (pour le gouvernement de la terre). Au ch. 10. 2, 4 et 18, la gloire de Dieu quitte le temple et remonte au ciel. En Apocalypse 4, le jugement vient du ciel.

En Apocalypse 4. 8, les quatre animaux rendent gloire au Dieu créateur, dans Ses divers caractères révélés dans l’Ancien Testament. Les anciens, alors, adorent en se prosternant devant le même Dieu Créateur, mais avec une plus grande intelligence de Celui qu’ils connaissent, comme leur « Seigneur » et leur « Dieu », en jetant leurs couronnes devant le trône (v. 10 et 11).

Dans le Nouveau Testament, le Seigneur avec *, correspond à l’Éternel de l’Ancien Testament. Le nom de Père, réservé aux croyants, n’est pas mentionné dans l’Apocalypse, livre de jugements sur le monde incrédule.

Ces mêmes anciens, adorent le même Dieu, mais comme le Rédempteur (ch. 5. 14). Au ch. 4, ils jettent leurs couronnes devant le trône du Créateur : ces couronnes montrent la royauté de celle qui est réservée comme l’Épouse de l’Agneau (ch. 19. 7). Ils reconnaissent la grâce dont ils sont les objets, en rendant leurs couronnes à Celui qui seul en est digne (v. 11), oubliant leur propre royauté, dans leur bonheur de louer la gloire de Dieu.

Si Dieu nous ouvre « une porte dans le ciel » (v. 1), à nous qui sommes les objets de Sa grâce, c’est pour nous avertir de nous séparer moralement de ce monde sur lequel de grands jugements vont tomber. Ainsi que les anciens adorant le Dieu créateur et le Dieu rédempteur (ch. 4 et 5), notre adoration doit en tenir compte (Rom. 11. 33 à 36). Colossiens 1. 16 révèle que la création est l’œuvre de Dieu pour Son Fils. C’est le théâtre où l’œuvre du Seigneur s’accomplira en rédemption, et où Il régnera en gloire.

Ch. 5

C’est le Dieu tout-puissant qui est assis : c’est un titre ; et Il tient dans sa droite « un livre, écrit au-dedans et sur le revers, scellé de sept sceaux » (v. 1). Le Seigneur avait rappelé aux Juifs : « Mon Père travaille jusqu’à maintenant, et moi je travaille » (Jean 5. 17). Mais, la rédemption accomplie, Dieu se repose dans Sa majesté ; et la main de Sa puissance tient un livre écrit de façon complète : le ch. 22. 18 et 19 avertit qu’on ne doit rien ajouter, ni rien retrancher à ce livre.

Au v. 6, le Seigneur Jésus apparaît « comme un agneau qui se tenait là, comme immolé » : c’est avec ses mains percées qu’Il prend le livre. Au v. 2, « un ange puissant » pose une question solennelle : « Qui est digne d’ouvrir le livre et d’en rompre les sceaux ? » Aucune créature n’a cette dignité : le livre des jugements, seul le Seigneur a le droit de l’ouvrir.

Et c’est un ancien, symbole des rachetés, qui révèle à Jean la puissance royale du lion qui a vaincu tous les ennemis. Ce « lion » se retrouve en Genèse 49. 9, en Proverbes 30. 30 et en Amos 3. 8. Adoré comme Créateur (ch. 4), Il est, ici, adoré dans Sa dignité et Sa gloire de rédempteur.

Au ch. 4, on trouvait le Seigneur sur Son trône, les anciens et les quatre animaux. Au ch. 5, sont présents : Dieu, le Seigneur, les quatre animaux associés aux anciens dans l’hommage à l’agneau (v. 8), et les anges (v. 11). Au v. 8, on voit les anciens intercédant pour les saints de la grande tribulation : les coupes d’or pleines de parfums qui sont les prières des saints ». Le livre des jugements porte ce caractère, déjà en Ézéchiel 2. 10. Il en sort « des lamentations, et des plaintes, et des gémissements ». Écrit de façon complète, il est aussi scellé de sept sceaux : nul ne peut l’ouvrir, sinon le Seigneur comme Juge.

Les larmes que Jean verse montrent qu’il est encore sur la terre, en proie à une émotion humaine. Pas plus que les anges, dans cette scène, Jean ne voit par lui-même « le lion » qui a vaincu pour ouvrir les sceaux. Il est plutôt comme un prophète de l’Ancien Testament, sondant les choses divines (1 Pier. 1. 10 et 11).

Les anciens, (les rachetés), ont cette intelligence ; et ce sont eux qui adorent et chantent ; les anges disent la dignité de l’Agneau (v. 11 et 12) : ils sont puissants et obéissent à Dieu (Ps. 103. 20). Mais ils n’ont pas « l’intelligence » des pensées de Dieu. Les chapitres suivants montrent les jugements en rapport avec la dignité du Seigneur, comme Créateur et Rédempteur.

Que les hommes qui refusent la grâce sont responsables ! Le Père a donné au Fils toute autorité de juger (Jean 5. 22). L’héritage du monde appartient à Dieu, le Créateur, et Il l’avait confié à Adam. Mais la faillite morale de l’homme étant consommée, Satan s’est emparé de l’héritage, comme « prince de ce monde ».

L’héritage revient de droit au Seigneur seul : « Il faut qu’Il règne ». L’Apocalypse décrit comment le Seigneur arrachera l’héritage à Satan. L’accomplissement de tous les conseils de Dieu se trouve dans ce livre (Éph. 1. 10 et 11). À nous, associés en grâce au Seigneur (premier-né entre plusieurs frères), le Saint Esprit ouvre l’intelligence spirituelle pour que nous comprenions ces choses si élevées concernant la gloire du Seigneur.

« Racine et postérité de David » : Racine, Il en est l’origine comme Roi (Act. 2. 34 et 35) ; mais comme postérité de David, le Seigneur s’est fait homme, né dans la famille royale, et garde éternellement ce caractère de « Fils de l’homme », vrai fils de David (Ps. 110. 1). Il a été crucifié comme homme, tout en restant pleinement Dieu. Et, en tant qu’Agneau immolé, Il revendique Son royaume lui appartenant de toute éternité.

Au ch. 4, Jean voit les anciens couronnés d’or, associés au Roi dans Son gouvernement de la terre par les jugements. Ceux-ci nous sont révélés pour que nous sachions ce à quoi nous serons associés avec le Seigneur. Jean a vu le lion vainqueur, mais le Seigneur est révélé dans Son caractère d’Agneau, image de la faiblesse, « la faiblesse de Dieu plus forte que les hommes » (1 Cor. 1. 25), et le Seigneur est « descendu dans les parties inférieures de la terre » (Éph. 4. 9).

Au ch. 5, n’étant plus assis sur des trônes, les anciens, associés au trône de Dieu, se prosternent. Le Seigneur est au milieu du trône, des animaux, des anciens et des anges. Sur la croix, au milieu des malfaiteurs – et maintenant au milieu des Siens assemblés.

« Voilà l’agneau de Dieu qui ôte le péché du monde » (Jean 1. 29). La gloire de l’Agneau, c’est d’avoir été immolé. Ses « sept cornes » et ses « sept yeux » sont « les sept Esprits de Dieu » : plénitude de la puissance et du discernement divins. Identifié à la « Parole » vivante (Jean 1. 1), le Seigneur, qui est Dieu, discerne nos pensées les plus secrètes (Héb. 4. 12 et 13). Et « l’Agneau immolé », ayant le plein discernement de ce qui se passe dans le monde, est envoyé sur toute la terre pour juger les hommes (v. 6).

Il est au milieu du trône, des animaux, des anciens et des multitudes d’anges introduits ici (v. 11). Sur la croix, Il a été au milieu des malfaiteurs ; et dans l’Assemblée, Il est au milieu de ceux qui se réunissent à Son nom.

Parfaite réponse à la question de l’ange (v. 2), il est la consolation de Jean qui « pleurait fort » ; et Son rôle de juste Juge se matérialise aux v. 6 et 7, où Sa puissance, Ses droits et Sa gloire sont pleinement établis pour pouvoir ouvrir les sept sceaux. Alors, dès « qu’Il eut pris le livre… les quatre animaux et les vingt-quatre anciens tombèrent sur leurs faces devant l’Agneau » (v. 8), et il s’ensuit la louange universelle (v. 11 à 14).

La part des rachetés est plus excellente, mais leur responsabilité est plus grande. L’action des animaux, dans ces scènes, est en rapport avec les caractères divins en jugement, décrits au ch. 4 : puissance, fermeté, intelligence et rapidité. Liés aux vingt-quatre anciens dans les jugements, ils en prennent l’initiative. Les vingt-quatre anciens ont des harpes pour chanter le cantique nouveau de la rédemption, comme adorateurs. Suivant les circonstances où il est chanté, le cantique nouveau prend différentes significations.

Dans le culte, c’est la gloire du Seigneur, dans ce qu’Il est et dans ce qu’Il a fait pour Dieu et pour nous qui doit être en vue : « Tu es digne ». Les harpes, introduites dans le culte juif par David, servaient à la louange dans le temple (Ps. 147. 1 et 7). Dans l’Assemblée chrétienne, on ne trouve pas d’instruments de musique : le culte consiste à « chanter de nos cœurs à Dieu dans un esprit de grâce » (Col. 3. 16). Le Saint Esprit « pince habilement » les cordes de la harpe de nos cœurs. Dieu entend nos actions de grâces ; mais Il entend aussi la « musique » de nos cœurs, s’ils chantent vraiment avec joie (Jean 20. 20).

Les anciens ont aussi des « coupes d’or pleines de parfums » : ils sont sacrificateurs pour donner efficace aux prières des saints persécutés sur la terre, durant la grande tribulation. Certains, parmi eux seront mis à mort pour leur fidélité (ch. 6. 9). Les saints célestes de l’Ancien Testament et du Nouveau Testament sont glorifiés (les anciens). Mais il y aura des saints terrestres (Juifs et des nations) qui traverseront la grande tribulation, ayant besoin de prières efficaces (ch. 8. 3 et 4), avant le royaume du Seigneur. Bien qu’Il soit glorifié dans le ciel, le Seigneur n’a pas encore reçu Son royaume, et il y aura encore des saints sur la terre. Ensuite, Il régnera durant mille ans et, enfin l’état éternel sera établi.

La prière est, devant Dieu « l’encens, l’élévation des mains comme l’offrande du soir » (Ps. 141. 2) ; et est « agréable » à Dieu (Prov. 15. 8). Ne nous lassons pas dans la prière.

Le v. 9 résume l’œuvre de la croix : l’Agneau a été immolé et a acheté pour Dieu… des hommes de toutes les nations : le salut est offert à tous les hommes. Après Sa résurrection, le Seigneur a commandé d’apporter l’évangile à toutes les nations (Marc 16. 15). Dans la louange universelle décrite dans ce chapitre, seuls, les anciens chantent le cantique des rachetés. Les autres créatures rendent hommage d’une manière différente : la création même « toutes les choses qui y sont » proclame la rédemption dont elle est l’objet, après avoir été soumise à « la vanité », à cause du péché (Rom. 8. 18 à 22).

Alors, durant Son règne de mille ans, Christ établira la paix universelle entre toutes les créatures terrestres (És. 11 et 65). La rédemption des hommes et de la création repose tout entière sur l’œuvre de la croix. Il est difficile d’identifier qui sont ces créatures qui sont « au-dessous de la terre » (v. 13). Mais l’accent est mis sur le fait que la louange est universelle. On trouve déjà que tous les êtres « célestes, terrestres et infernaux » se prosternent, en Philippiens 2. 10 et 11. Le Seigneur est le centre des conseils de Dieu et de la gloire, aux yeux de tout l’univers.

Ch. 19

Les « noces de l’Agneau sont venues » (v. 7), mais n’auront lieu qu’après la destruction de « Babylone », la fausse église (ch. 17), et de tout le système du monde organisé sans Dieu (ch. 18). Ces choses arriveront après l’enlèvement de la vraie Église, et notre comparution devant « le tribunal de Christ ». Alors, l’Épouse de Christ, dans le ciel, est à l’abri des jugements.

L’injonction du ch. 18. 4 et 5 s’adressera aux fidèles qui seront sur la terre à ce moment-là. Nous avons pour nous, la même exhortation en 2 Corinthiens 6. 17 et 18. Le Seigneur a prié Son Père de nous garder du mal (Jean 17. 15), et nous ne devons pas participer aux péchés du monde. Le jugement de « la grande prostituée » fait éclater la joie dans le ciel (ch. 18. 20 ; 19. 1 et 2).

Les vrais croyants étant enlevés au ciel, l’église professante, sans vie, continuera sur la terre, en progressant dans le mal, s’appuyant sur l’homme, et non sur Christ. « Le mystère d’iniquité opère déjà » (2 Thess. 2. 6 et 7) : encore caché au sein même de l’Église (Apoc. 2. 20 et 21), il sera révélé après l’enlèvement des vrais croyants. Alors, « une énergie d’erreur » sera envoyée de Dieu à ceux qui auront refusé de croire à la vérité pour être sauvés (cf. 2 Thess. 2. 11 et 12).

Actuellement, il y a encore, sur la terre, « Celui qui retient » le déferlement du mal, conjointement à « ce qui retient ». Nous devons nous tenir devant notre Seigneur, car des choses délétères, encore plus ou moins cachées, se produisent déjà dans le monde : la magie, en particulier (ch. 18. 23). L’orgueil et la prétention de « Babylone » se manifestent en dominant pour un temps la « bête » et les rois de la terre (ch. 17). Mais très vite, les rois et la Bête s’en débarrassent et la dépouillent de sa domination (v. 15 à 17), sans doute à la moitié de la « semaine d’années » de Daniel : alors se produira la grande tribulation. Puis, le Seigneur détruira Babylone (18. 21). Le but de la bête et des rois de la terre, c’est de combattre « contre l’Agneau, mais l’Agneau les vaincra » (ch. 17. 13 et 14).

Le v. 1er du ch. 19 : « Après ces choses » montre que la page est définitivement tournée et que, désormais, « les noces de l’Agneau » peuvent se réaliser, et les alléluias retentissent dans le ciel où « une foule nombreuse » se réjouit (v. 1 et 6). Ce sont les seuls Alléluias du Nouveau Testament. On en trouve au Psaume 104. 35. Les vingt-quatre anciens et les quatre animaux rendent hommage à Dieu qui est assis sur le trône, et non à l’Agneau (Apoc. 18. 4), et ajoutent : « Amen » (Ainsi soit-il). Nos « amen », signe de notre association à ce qui a été dit, sont souvent bien faibles ! Le Seigneur disait souvent : « En vérité, je vous dis ». Cela voulait dire : « Amen, je vous dis ».

Les « noces de l’Agneau » ne sont pas détaillées, car l’objet principal de l’Apocalypse, ce sont les jugements de la terre, et la prise de possession du royaume par le Seigneur. Ces terribles jugements tombant sur les hommes sont les conséquences de leur incrédulité obstinée. Alors, ces jugements sont « véritables et justes » (v. 2). Durant le règne du Seigneur, Satan, enchaîné dans l’abîme, ne pourra plus nuire aux hommes. Cependant, il restera des ennemis qui se « soumettront en dissimulant » (2 Sam. 22. 45 ; Ps. 18. 44).

À la fin du règne, Satan, libéré de sa prison, entraînera ces ennemis irréductibles dans une dernière révolte contre le Seigneur, qui les détruira (ch. 20. 1 à 3, 7 à 10). La patience de Dieu a attendu longtemps, mais elle aura sa fin (Joël 3. 13 ; Apoc. 14. 15) ! Dieu, à la fin, endurcit les cœurs qui s’obstinent contre Lui. Sous les jugements, les hommes blasphèment (ch. 16. 9 ; v. 11 et 21).

Au contraire, les esclaves de Dieu Le louent dans le ciel (v. 5). La mesure spirituelle des rachetés (petits et grands), est différente, mais tous seront remplis de Christ (1 Cor. 15. 40 et 41).

Les vingt-quatre anciens représentent la « femme de l’Agneau » (v. 7) (l’Église), et « les conviés » aux noces (les saints de l’Ancien Testament) (v. 9). Jean le Baptiseur en est un (Jean 3. 29). La « grande voix » (v. 6), souvent en relation avec les jugements (ch. 6 à 18), est ici pour la louange, car le Seigneur est entré dans Son héritage (ch. 11. 16 à 18), d’abord usurpé par Satan. Le « mystère de Dieu », le jugement (son œuvre étrange, son travail inaccoutumé (És. 28. 21) et Sa patience, s’achèvent là (ch. 10. 5 à 7 ; 11. 15). Ce sont les noces de l’Agneau, non du lion, et non les nôtres. Passé, présent et avenir pour l’Église se trouvent en Éphésiens 5. 25 à 27.

Les noces de l’Agneau se dérouleront après l’enlèvement de l’Église, le tribunal de Christ et la destruction de « Babylone ». La joie dans le ciel éclate, car « le Seigneur… est entré dans son règne… et les noces de l’Agneau sont venues » (v. 6 et 7).

Notre espérance repose sur cette perspective future du Seigneur s’unissant à Son Église ; prenant possession de Son héritage ; jugeant les ennemis et nous introduisant dans l’état éternel. C’est le grand but de Dieu. Dieu a dit, en Genèse 2. 18 : « Il n’est pas bon que l’homme soit seul, je lui ferai une aide qui lui corresponde ». Dieu a préparé une Épouse à Son Fils. Bien que l’Épouse soit destinée à ces glorieuses noces avec l’Agneau de Dieu, ce sont essentiellement « les noces de l’Agneau » (Mat. 22. 2).

En Genèse 24, Éliézer est envoyé chercher une épouse pour Isaac. Et dans la parabole de Matthieu 25. 10, le Seigneur vient chercher son épouse qui entre aux noces avec Lui. Est-ce déjà, pour nous un sujet de joie ? « Sa femme s’est préparée ; et il lui a été donné d’être vêtue de fin lin, éclatant et pur, car le fin lin, ce sont les justices des saints » (v. 7 et 8). Notre responsabilité actuelle, c’est de tisser les glorieuses beautés de son vêtement d’Épouse de l’Agneau, par nos actes de justice « Mais cela « lui a été donné » (v. 8 ; Éz. 16. 14). C’est Dieu qui produit en nous « le vouloir et le faire » ; et c’est le Seigneur qui prend soin de Sa future Épouse, afin de Se la présenter parfaite, de sa perfection à Lui (Éph. 5. 25 à 27). « Marchez comme des enfants de lumière » (Éph. 5. 8). La beauté de la robe de l’Épouse n’est faite que de ce que Christ produit Lui-même. Comme Ève a été amenée à Adam, l’Épouse sera présentée à Christ.

Au contraire, « Babylone » (la prostituée) s’est vêtue elle-même (ch. 18. 16) avec « les abominations de la terre » et est devenue « le repaire des démons ». Satan s’acharne à produire des contrefaçons de ce que Dieu fait : les vêtements de la fausse épouse par rapport à la vraie ; le cheval blanc et celui qui le monte au ch. 6. 2, par opposition à Celui qui apparaît au ch. 19. 11 (le Seigneur). Les magiciens de l’Égypte imitaient les signes que faisait Moïse de la part de Dieu. La « bête » du ch. 13. 13, fera descendre le feu du ciel comme faisait Élie. Il y aura la « trinité » satanique : le dragon, la bête et le faux prophète.

Les « bienheureux conviés aux noces de l’Agneau » sont les saints de l’Ancien Testament comptés parmi les « vingt-quatre anciens » : les « esprits des justes consommés » (Héb. 12. 22 et 23) , comme Jean le baptiseur (l’ami de l’Époux). L’Église seule est l’Épouse, et les noces de l’Agneau ont lieu dans le ciel. Sur la terre, les noces du Roi auront lieu avec le résidu juif pieux, à l’aube du millénium. Et ceux des nations ayant refusé de prendre la marque de la bête et qui auront subi « la grande tribulation », « régneront avec le Christ mille ans » (ch. 20. 4), sur la terre. Les anges qui sont des serviteurs (des esclaves de Dieu), ne sont pas des « conviés » aux noces.

Un « cantique nouveau » est chanté par les saints célestes au ch. 5. 9. Il est aussi chanté par les saints terrestres, au ch. 14, qu’ils apprennent du ciel. Ce cantique a plusieurs portées distinctes, exprimées par ceux qui le chantent, selon les choses concernant ces différentes compagnies de croyants.

En Apocalypse, Jean est vu comme un prophète, serviteur et esclave comme l’ange (ch. 19. 10), bien que par leur position respective quant à la rédemption, leur relation à Dieu soit toute différente. Ainsi que Jean commettant cette erreur de se prosterner aux pieds de l’ange, l’Église professante s’est dévoyée, durant son histoire, en adorant les anges, qui sont des créatures (Col. 2. 18). Jean répétera la même erreur au ch. 22. 8 et 9, et recevra la même répréhension. En Actes 10. 25 et 26, Corneille se prosterne aux pieds de l’apôtre Pierre, qui doit le reprendre aussi. Nous-mêmes avons souvent besoin des mêmes leçons, répétées plusieurs fois. L’adoration n’appartient qu’à Dieu seul.

« L’esprit de prophétie est le témoignage de Jésus » (ch. 19. 10). Un tiers de la Parole de Dieu est occupé par la prophétie ; et le « témoignage de Jésus » se trouve aussi dans l’Ancien Testament, mettant en évidence l’accomplissement de toutes les promesses, glorieuses et divines, concernant « l’Héritier », le Seigneur Jésus. L’Esprit de Christ animait déjà les prophètes de l’Ancien Testament. Aimons donc la prophétie : c’est le témoignage de Jésus.

Jusque-là, les jugements étaient exécutés par des anges. Mais ici, le Seigneur apparaît Lui-même dans toute Sa puissance et Sa pureté en justice divine (le cheval blanc), pour un dernier combat guerrier, avant d’établir Son royaume de mille ans. « Une épée aiguë à deux tranchants sort de Sa bouche, afin qu’Il en frappe les nations » (v. 15). Il triomphe des ennemis qui sont détruits ; et les deux « bêtes » sont jetées dans l’étang de feu. Enfin, Satan est lié (ch. 20), durant le millénium, qui sera un règne où la justice exécutive s’exercera chaque matin, envers ceux qui auront péché (Ps. 101. 8).

Au baptême de Jean, le ciel s’est ouvert pour contempler le Seigneur Jésus sur la terre (Mat. 3. 16). En Actes 7. 56, il s’est ouvert pour qu’Étienne, martyrisé, contemple le Seigneur « debout à la droite de Dieu ». Ici, le ciel s’ouvre (v. 11), pour que le Seigneur en sorte afin de détruire les ennemis, car Dieu Lui a donné tout le jugement (Jean 5. 27).

« Les armées qui sont dans le ciel le suivaient sur des chevaux blancs, vêtues de fin lin, blanc et pur » (v. 14), comme les vêtements de l’Épouse (v. 8). Ces « armées » sont essentiellement constituées par les saints célestes escortant le Seigneur dans son combat triomphant. Les anges s’y trouveront aussi (2 Thess. 1. 7 à 10). Cependant, seul le Seigneur combat par l’épée de Sa bouche : les saints jugeront le monde judiciairement (ch. 20. 4). Ésaïe 11. 4 montre la continuité des Écritures, en dévoilant le Seigneur, frappant « la terre avec la verge de sa bouche ». Ici, nous avons le deuxième acte de Sa seconde venue. Au premier acte, Il aura enlevé Son Église auprès de Lui.

Au ch. 1. 16, Il se présentait déjà avec « une épée aiguë à deux tranchants », destinée à Son Église infidèle. Ici, c’est pour détruire les ennemis qui se dressent contre Dieu en blasphémant (ch. 16. 9, 11 et 21). Le Seigneur est appelé ici, « la Parole de Dieu » (v. 13), comme en Jean 1. 1.

Le Dieu éternel intervient pour combattre les ennemis innombrables, en un lieu appelé « Armagédon » (ch. 16. 16), en Israël. Aussi nombreux soient-ils, ils sont vaincus par la puissance triomphante du Seigneur. Comme au ch. 1. 14, « ses yeux sont une flamme de feu » (rien n’est caché pour Lui) ; et « sur sa tête il y a plusieurs diadèmes » (Ps. 21. 3). Sa gloire éclate dans Son triomphe définitif. « Il porte un nom écrit que nul ne connaît » (v. 12). Pourtant, au v. 16, « Il a sur son vêtement et sur sa cuisse un nom écrit : Roi des rois et Seigneur des seigneurs ». « Nul ne connaît le Fils si ce n’est le Père » (Mat. 11. 27) : sa nature intime est impénétrable. Gardons-nous de toute « familiarité » déplacée avec Celui qui, par pure grâce, nous appelle « ses frères » (Jean 20. 17) : Il serait inconvenant de l’appeler « notre Frère », bien que ce soit vrai.

Lorsque le Seigneur lui apparaît, Jean « tombe à ses pieds comme mort » (ch. 1. 17). N’oublions pas qu’Il est en même temps, parfaitement Dieu et parfaitement Homme. Son retour pour enlever Son Église, puis pour établir Son règne de gloire en puissance, est un sujet de profonde joie. Pensons au retour de l’arche en Israël (2 Sam. 6. 12 et 19). Son « vêtement est teint dans le sang » (v. 13), dévoilant un jugement guerrier, terrible et complet (És. 63. 1 à 3). Nous sommes peu habitués à considérer le Seigneur sous cet aspect. Mais le jugement fait partie de Sa gloire (Rom. 12. 19).

À Son Église, témoin infidèle, Il s’était montré comme « le Témoin fidèle et véritable ». En. face des ennemis, Il est révélé comme « fidèle et véritable » (v. 11). Comme en Jean 1. 1, le Seigneur est manifesté comme étant « la Parole » : Il est appelé ainsi de toute éternité. La Parole est apparue dans le monde, apportant « la grâce et la vérité » à salut (Jean 1. 17) : le jugement a été repoussé à plus tard (Jean 12. 47 et 48). C’est dans notre chapitre que le moment est venu, pour la « Parole de Dieu », d’agir en jugement.

Soyons reconnaissants de ce que nous sommes dans la période où la grâce est encore présentée aux hommes, et de ce que nous sommes venus au Seigneur, la « Parole », révélée en grâce. Aux v. 17 et 18, d’innombrables oiseaux de proie sont appelés au « grand souper de Dieu » (És. 34. 15 et 16), pour dévorer la chair de ces multitudes d’ennemis morts, étendus sur la terre d’Israël, tous ayant refusé de se soumettre de cœur au Seigneur. Ce souper fait contraste avec celui de Luc 14. 21 et 22, le souper de la grâce de Dieu.

Les deux bêtes du ch. 13 : celle qui « monte de la mer », chef de l’empire romain reconstitué ; et celle qui « monte de la terre » d’Israël, l’Antichrist, le faux prophète, ayant fait des miracles afin de séduire les hommes et de les pousser à honorer la première bête, ont assemblé leurs armées « afin de livrer combat à celui qui était assis sur le cheval et à son armée » (v. 19).

Mais le combat projeté n’a vraisemblablement pas lieu : subitement, ces deux hommes possédés de Satan, sont « jetés vifs dans l’étang de feu », par le Seigneur Lui-même, apparaissant dans toute Sa puissance, Sa justice et Sa majesté – vengeance divine terrifiante contre eux : l’étang de feu, « préparé pour le diable et ses anges » (Mat. 25. 41), est inauguré par deux hommes qui y sont jetés les premiers, mille ans avant le diable ! « Le reste fut tué par l’épée de Celui qui était assis sur le cheval, laquelle sortait de Sa bouche, et tous les oiseaux furent rassasiés de leur chair » (v. 21 ; Éz. 39. 11 à 16).

Quel contraste avec le souper de la grâce préparé par Dieu pour les croyants ; ou avec « le banquet des noces de l’Agneau » qui aura déjà eu lieu alors (v. 9) ! « Bienheureux » seront ceux-là (v. 9 ; ch. 20. 6). L’Antichrist dont il est question, est décrit en 2 Thessaloniciens 2. 3 et 4, comme « l’homme de péché », « l’inique », « le fils de perdition ». Après s’être opposé ouvertement à Dieu, il se présentera, assis dans le temple, comme étant lui-même Dieu, et séduira les hommes qui l’adoreront : c’est « l’énergie d’erreur pour qu’ils croient au mensonge ».

Ici, associé au chef de l’empire romain ressuscité, il prétend combattre contre le Fils de Dieu ! Mais, ayant perdu de son influence sur le monde, il n’est plus caractérisé que comme « le faux prophète » (v. 20). Ces deux hommes sont jetés dans l’étang de feu, sans passer par la mort, par l’intervention directe du Seigneur accompagné de Ses saints. Les armées des deux bêtes, elles, connaîtront la mort, et comparaîtront, pour être jugées au grand trône blanc. La Parole révèle que, dans l’Ancien Testament, ces deux croyants, Hénoc et Élie, sont entrés vivants au ciel.

Au ch. 20. 1 à 3, le diable est lié par un ange, avec une grande chaîne », et jeté dans « l’abîme » où il est scellé, « afin qu’il ne séduisît plus les nations, jusqu’à ce que les mille ans fussent accomplis ». C’est l’ultime épreuve à laquelle Dieu va soumettre les hommes : délivrés de l’influence de Satan durant les mille ans du règne de Christ, le cœur des hommes incrédules qui se seront soumis « en dissimulant », ne sera pas changé.

À l’issue de ce règne millénial, Satan, délivré de sa prison, séduira de nouveau les ennemis de Dieu, qui se rassembleront de nouveau, cherchant à détruire « le camp des saints et la Cité bien-aimée » (v. 7 à 9). « La clé de l’abîme » du v. 1, sert à l’ange, ici, pour fermer l’abîme sur Satan. Au ch. 9. 1 et 4, la même clé avait été donnée à « une étoile tombée du ciel sur la terre », avec laquelle elle avait ouvert le même abîme, d’où étaient sorties des « sauterelles » chargées de nuire « aux hommes qui n’ont pas le sceau de Dieu sur leurs fronts ». L’abîme, qu’il ne faut pas confondre avec l’étang de feu, est un lieu mystérieux où se trouvent les démons (2 Pier. 2. 4 ; Luc 8. 30 et 31). « Le dragon, le serpent ancien, le diable, Satan » ces différents noms dévoilent les caractères de ce grand ennemi : puissance maléfique, séducteur, rusé, calomniateur, accusateur des frères et enfin, adversaire. Sa méchanceté foncière est déjà dévoilée en Job, où il a cherché à détruire cet homme saint. Mais aussi, au ch. 12 de l’Apocalypse, où il voudra détruire la nation juive. Si nous sommes rebelles à Dieu, le Seigneur peut nous faire passer par « l’école » de Satan, afin de nous ramener à Lui. Satan, vaincu à la croix, sera chassé du ciel (ch. 12. 9) ; Il n’y sera plus jamais.

Le règne de Christ, ne sera pas encore l’état éternel : il y aura encore des méchants qui seront détruits chaque matin (Ps. 101). Au v. 4, trois catégories de croyants se trouvent assis sur des trônes : les vingt-quatre anciens des ch. 4 et 5 : ils sont assis sur juger le monde (1 Cor. 6. 2 et 3). Puis, les martyrs mis à mort pour avoir prêché l’évangile du royaume, avant la grande tribulation (ch. 6. 9 à 11). Enfin, les martyrs de la grande tribulation (ch. 7. 13 à 15). Ceux-ci ayant souffert de terribles épreuves, Dieu en prend soin spécialement (cf. ch. 7. 17). Ces trois compagnies de saints, font partie de la première résurrection (v. 5 et 6).

Ch. 20

Les saints ayant vécu avant et pendant la grande tribulation, feront partie de la première résurrection (v. 4 à 6). « Le reste des morts ne vécut pas jusqu’à ce que les mille ans fussent accomplis » (v. 5) : on les trouve au v. 12, jugés définitivement devant le grand trône blanc. Il y a donc deux résurrections : celle des justes dont l’Église fait partie ; et celle des méchants, après le règne du Seigneur (Luc 14. 13 et 14 ; Act. 24. 15 ; 1 Cor. 15. 20 à 25).

Christ en est les prémices ; puis, chacun en « son propre rang » (v. 23). Le reste des morts désigne les incrédules de tous les temps : ils reprendront vie pour le jugement, mais leurs esprits, n’ayant aucune relation vitale avec Dieu, garderont ce caractère moral de mort : c’est « la seconde mort » (v. 14 ; 21. 8). Cependant, tous seront rendus vivants. Les croyants goûteront en perfection les bénédictions éternelles. Et les « morts » connaîtront les peines éternelles dans l’étang de feu. Rendons grâces de ce que le Seigneur S’est fait connaître à nous comme notre Sauveur.

Jean 5. 24 à 29, révèle les deux résurrections, mais comme séparées dans le temps. Ce laps de temps : mille ans, concernant le règne de Christ, doit nous rendre prudents, car Dieu mesure le temps différemment de nous. « Mille ans à tes yeux, sont comme le jour d’hier quand il est passé, comme une veille dans la nuit » (Ps. 90. 4). « Bienheureux et saint celui qui a part à la première résurrection : sur eux la seconde mort n’a point de pouvoir ; mais ils seront sacrificateurs de Dieu et du Christ, et ils régneront avec lui mille ans » (v. 6). L’Église, qui est céleste, régnera depuis le ciel avec le Seigneur, et apparaîtra avec Lui (2 Thess. 1. 9 et 10) – tandis que les saints de la période apocalyptique régneront sur la terre (ch. 5. 10). Le Seigneur reviendra et apparaîtra sur la montagne des Oliviers, aux yeux du résidu d’Israël (Zach. 14. 3 à 5).

Quant à l’Église, la Parole dit : « Et je vis la sainte Cité, nouvelle Jérusalem, descendant du ciel d’auprès de Dieu, préparée comme une épouse ornée pour son mari » (Apoc. 21. 2). Elle garde (même dans l’état éternel), son caractère céleste : bien qu’elle descende du ciel d’auprès de Dieu, elle ne se pose pas sur la terre : nouvelle Jérusalem, Cité spirituelle, elle est comme superposée au-dessus de la Jérusalem terrestre. L’Église est considérée à la fois comme l’Épouse de l’Agneau, et la sainte Cité céleste. Elle partagera la gloire éternelle du Roi, son céleste Époux, qui régnera depuis le ciel, tandis que sur la terre, régnera « le prince », de la part de Christ. Le ciel bénira la terre. Ésaïe parle beaucoup de ces temps de bénédictions futures.

Dans les v. 7 à 10, Satan, délié, séduit une fois de plus les incrédules qui se seront « soumis à Christ en dissimulant » ; ceux qui sont « aux quatre coins de la terre » (v. 8). Leur volonté, c’est de « monter sur la largeur de la terre » : la terre d’Israël ; « et ils environnèrent le camp des saints : le résidu d’Israël ; et la Cité bien-aimée » : Jérusalem (v. 9). Ils veulent détruire le peuple terrestre de Dieu. Mais « du feu descendit du ciel de la part de Dieu et les dévora ». Gog et Magog, dont parle déjà Ézéchiel (ch. 38 et 39), et qui désignent les ennemis d’Israël qui s’assemblent contre lui, avant le règne de Christ, ne sont pas les mêmes : ces derniers (v. 8), sont manifestés après ce règne. De même, la Babylone de l’Apocalypse ne désigne pas l’ancienne ville, celle de l’Ancien Testament, bien qu’elle en reflète les caractères de corruption morale.

Par contre, Jérusalem, même après la résurrection du Seigneur, garde ce caractère de « sainte Cité » (Mat. 27. 53). Durant le millénium, règne de justice, de paix et de bénédiction, Satan étant dans l’incapacité de nuire aux hommes, il y aura des conversions. Les nations devront monter à Jérusalem pour la fête des tabernacles, d’année en année, pour être bénies (Zach. 14. 15).

Mais il y aura aussi des incrédules irréductibles : ce sont ceux-là que Satan, une fois délié de sa prison, séduira et entraînera pour détruire Israël. Mais la colère de Dieu se déchaînera directement du ciel contre eux, et ils seront anéantis subitement (v. 9). Alors Satan sera « jeté dans l’étang de feu et de soufre, où sont et la bête et le faux prophète (ch. 19. 20) et ils seront tourmentés, jour et nuit, aux siècles des siècles » (v. 10). Dieu, le Tout-puissant, aura le dernier mot !

La « trinité » du mal (Satan, la bête et le faux prophète) est jetée dans l’étang de feu et de soufre (v. 10). Leur sort sera partagé par tous les incrédules de tous les temps. « Et je vis » (v. 11), montre que la vision de Jean se poursuit sans délai, et que le « grand trône blanc » apparaît tout de suite après le rejet définitif du grand ennemi. C’est le même trône devant lequel les croyants seront manifestés. Mais ici ne se trouveront que les incrédules, que la Parole appelle : « les morts, les grands et les petits » (v. 12). Quel que soit le degré de responsabilité qui ait été le leur dans leur vie, leur jugement reposera sur leur rejet du Seigneur comme Sauveur.

« Celui qui était assis dessus » (sur ce trône), est le Seigneur Lui-même, car Dieu lui a donné « tout le jugement » (Jean 5. 22). Devant le Juge, « la terre s’enfuit et le ciel ; et il ne fut pas trouvé de lieu pour eux ». Devant la majesté impressionnante de ce grand trône blanc, où rayonnent la sainteté absolue de Dieu et Sa justice inflexible, la création actuelle, qui a été assujettie au péché, ne peut en supporter la présence : elle s’enfuit ! Elle sera détruite par le feu (2 Pier. 3. 7 à 10). Elle sera remplacée par la nouvelle création qui, elle, reposera toute entière sur la rédemption accomplie par le Sauveur, et reflétera Sa sainteté et Sa justice immuables.

Au ch. 2 et 3, où le Seigneur juge son Église infidèle, Il apparaît comme « Fils de l’homme » (ch. 1. 12) ; de même qu’au ch. 14. 14, lors de la moisson de la terre. Ici, il semble que le même Seigneur soit vu comme Dieu Lui-même, jugeant les hommes, non plus comme infidèles (l’Église), ni comme ennemis, mais comme incrédules, ayant refusé la grâce offerte à tous : Il est vu comme « Celui qui est assis sur le trône » ; de même, au ch. 4. 2, et ch. 5. 1 et 7.

« La mer rendit les morts qui étaient en elle ; la mort et le hadès rendirent les morts qui étaient en eux, et ils furent jugés selon leurs œuvres » (v. 13). « Il est réservé aux hommes de mourir une fois, et après cela le jugement » (Héb. 9. 27). Mais seuls les croyants rencontreront le Seigneur comme leur Sauveur, car Son œuvre de rédemption a pleinement satisfait à la justice de Dieu. Les incrédules Le rencontreront comme leur Juge. Et là, il n’y a ni cour d’appel ni cour de cassation. Après les livres des « œuvres », une ultime preuve de la culpabilité des incrédules sera trouvée dans le « livre de vie », où leurs noms ne se trouveront pas écrits (v. 15). Les meilleures œuvres des incrédules sont, devant Dieu, « comme des vêtements souillés » (És. 64. 6) ; et le Dieu de justice ne peut faire que des choses parfaitement justes (Gen. 18. 23 à 25).

Quant aux croyants, ils sont appelés à « marcher dans les bonnes œuvres que Dieu a préparées à l’avance ». Dans le livre de vie apparaissent à la fois la grâce de Dieu offerte à tous les hommes, et leur responsabilité de l’accepter, alors que beaucoup la refusent. Tous les hommes sont-ils, dès le début, inscrits dans le livre de vie, avec cette possibilité d’en être effacés à cause de l’incrédulité ? (Ex. 32. 31 à 33 ; Ps. 69. 26 à 28 ; Apoc. 3. 5)

Dieu veut que tous les hommes soient sauvés . Ou bien, selon la « préconnaissance » de Dieu, tous n’y sont-ils pas écrits dès la fondation du monde ? (Apoc. 13. 8) Paul, dans son amour pour le peuple de Dieu, avait souhaité être séparé de Dieu, pourvu que le peuple soit sauvé ! Et en Exode 32. 33, Dieu répond à Moïse : « Celui qui aura péché contre moi, je l’effacerai de mon livre ».

L’étang de feu est préparé pour les incrédules, et la parabole de Luc 16. 26, montre qu’ils auront la vision, de loin (comme Balaam, Nomb. 24. 17), des bienheureux, pour l’éternité dans la présence du Seigneur. Mais un « grand gouffre » infranchissable les en séparera définitivement. La mort et le hadès sont jetés dans l’étang de feu, détruisant ainsi le dernier ennemi : la mort (1 Cor. 15. 26). Vaincue définitivement par la résurrection du Seigneur qui y est entré pour en vaincre la puissance (cf. 1 Cor. 15. 55 et 56), la mort ne pourra plus subsister, et sera abolie. La mort est aussi un ennemi de Dieu, car Il est le « Dieu vivant » qui a la vie en Lui-même. Comme croyants, nous avons déjà, en nous, le principe même de la vie éternelle que nous donne le Seigneur ressuscité (Héb. 2. 14). Et dans l’état éternel, nous en jouirons à la perfection.

Ch. 21

Le ciel et la terre actuels, souillés par le péché, s’enfuient devant la sainteté de Dieu apparaissant dans le grand trône blanc (ch. 20. 11). « Et il ne fut pas trouvé de lieu pour eux » : ils seront détruits par le feu (2 Pier. 3. 10 à 12). Puis vient le jugement des « morts, les grands et les petits » : tous les incrédules de tous les temps, passibles de l’étang de feu (v. 15).

Ayant fait place nette de l’ancienne création assujettie au péché, Dieu peut, dès lors, créer « un nouveau ciel et une nouvelle terre » (ch. 21. 1) : c’est l’état éternel où rien ne subsistera de l’ancienne création : « Voici, je fais toutes choses nouvelles » (v. 5). Jean voit « la sainte Cité, nouvelle Jérusalem, descendant du ciel d’auprès de Dieu, préparée comme une épouse ornée pour son mari » (v. 2) ; mais elle ne se pose pas sur la terre : elle garde son caractère céleste, son origine divine, bien qu’établissant un lien de sainteté avec la nouvelle terre.

« La mer n’est plus » (v. 1) : la mer, essentielle à la vie sur la terre actuelle, mais aussi, symbole du monde en proie à l’agitation, n’a plus sa place dans la nouvelle création, où tout est empreint de la stabilité divine, éternelle. Cette nouvelle Jérusalem, c’est l’Église dont l’origine est dès « avant la fondation du monde » (Éph. 1. 4), elle est l’habitation de Dieu dans la nouvelle création. Une telle révélation ne se retrouve guère dans les Écritures ! En Ésaïe 65. 17 et 66. 22, la prophétie s’arrête au règne millénial, avant l’état éternel, non encore révélé. Dans l’état éternel, il n’y aura plus de distinction entre Israël et les nations. Simplement : « Voici, l’habitation de Dieu est avec les hommes » (v. 3), et la justice divine y « habitera » (2 Pier. 3. 13).

Durant le millénium, la justice régnera, sous le gouvernement du Roi, car « il faut qu’Il règne » (1 Cor. 15. 25). Les hommes, dans l’état éternel, habitant la nouvelle terre, seront les saints vivants d’avant et pendant le millénium. Dieu, alors, « sera tout en tous » (cf. 1 Cor. 15. 28). Ici, il n’est plus question du Seigneur Jésus, ni du Fils de Dieu, ni de l’Agneau, mais de Dieu dans la plénitude de Son être, réalisant alors Son désir éternel : habiter avec les hommes.

Dans la Genèse, Dieu visitait l’homme « au frais du jour ». Avec Israël délivré d’Égypte, Dieu conduisait Son peuple dans le désert, habitant dans la « tente d’assignation », caché par la nuée. Dans le temple de Salomon, Dieu était toujours caché dans la nuée, et le peuple devait offrir sans cesse des sacrifices. Lorsque le Seigneur Jésus était sur la terre, c’était Dieu visitant Son peuple qui L’a rejeté. Dans l’Église, Dieu habite présentement sur la terre, dans les croyants.

Dans le règne millénial, le Roi des rois régnera en justice. Mais, même dans ce règne de bénédiction, la perfection ne sera pas encore établie, car le péché sera encore présent. Seul, l’état éternel permettra que Dieu habite vraiment, selon Son propos d’amour et de grâce, au milieu des hommes rachetés, dans la perfection éternelle.

Durant le millénium, la ferveur même des croyants ira probablement en diminuant, comme on le voit en Nombres 29. 13 à 32, où, de jour en jour, le nombre des taureaux offerts va en diminuant. Le v. 22, se rapportant au règne millénial, révèle qu’il n’y aura pas de temple. « Le Seigneur, Dieu, le Tout-puissant, et l’Agneau, en sont le temple » Et, dans l’état éternel, c’est l’habitation de Dieu dans la sainte Cité (l’Église), qui sera le temple. Si Dieu peut nous faire entrevoir ces choses, c’est parce qu’elles ont été rendues possibles par la rédemption accomplie à la croix, et que le Seigneur a glorifié Son Père : « C’est accompli » ; et ici, comme en écho : « C’est fait ». Sans la rédemption, rien des propos de Dieu, dans l’accomplissement de Sa grâce en amour, n’aurait été possible.

Le v. 6 révèle que la grâce est offerte jusqu’au bout, sur la terre. Dans l’état éternel, tout ce qui aura fait souffrir les hommes n’existera plus (v. 4). Au v. 6, Dieu se présente, comme au ch. 1. 8 ; 22. 13, comme « l’alpha et l’oméga ». C’est Dieu dans Sa plénitude, Son éternité en qui tout est contenu. Le Dieu bienheureux veut nous faire jouir de Sa béatitude éternelle, déjà durant le millénium. Dans l’éternité, nous Le verrons simplement comme le Dieu de gloire. Nous pouvons voir l’éternité de Dieu, comme un « présent » immuable, intemporel : « Je suis Celui qui suis » (Ex. 3. 14). Et en Jean 8. 58, le Seigneur dit : « Avant qu’Abraham fût, Je suis ».

Au v. 6 et 7, Dieu appelle les hommes, depuis le commencement de l’histoire de l’Église, jusqu’à ceux qui vivront avant et pendant le millénium, à répondre à cet ultime appel de Sa grâce, et ainsi, à entrer dans les bénédictions éternelles. Dieu a offert Sa grâce durant toute l’histoire de l’humanité ; depuis Adam et Ève, que Dieu, après leur péché, a couverts de peau, cachant leur nudité – image du sacrifice de Christ couvrant les péchés de tous les hommes. Et jusqu’au bout, Dieu appelle à recevoir Sa grâce, et promet de donner gratuitement à celui qui a soif, « de la fontaine de l’eau de la vie ». La longue patience de Dieu s’exercera jusqu’à l’extrême limite.

Pour hériter de ces choses, il faut vaincre (v. 7) tout ce qui résiste aux appels de Dieu, comme il est promis aux sept églises (ch. 2 et 3). Le v. 8 avertit solennellement du terrible sort final des « timides » qui reculent toujours et ne répondent jamais aux appels divins : « l’étang brûlant de feu et de soufre, qui est la seconde mort ». Nicodème et Joseph d’Arimathée, d’abord timides pour s’afficher avec le Seigneur, ont pris courage après Sa mort, et ont réclamé Son corps à Pilate même, la plus haute instance de l’autorité à Jérusalem ! Pierre, d’abord timide devant le monde, a renié Son Seigneur, mais a été restauré, car il Lui avait déjà donné son cœur, et le Seigneur lui a dit : « Suis-moi » (Jean 21. 19). Sa grâce envers Pierre, malheureux d’avoir renié son Seigneur, se manifeste en Marc 16. 7, où Il l’encourage spécialement. On peut appartenir au Seigneur, et que notre foi ait des défaillances, comme la Bien-aimée du Cantique des cantiques (ch. 5. 2).

Les menteurs du v. 8, sont ceux qui répondent au caractère même du diable qui « est menteur et le père du mensonge » (Jean 8. 44). Et Dieu ne peut supporter le mensonge. En 1 Corinthiens 6. 9 à 11, Dieu montre Sa grâce à l’œuvre envers les hommes naturels mais qui se sont repentis : ils sont « lavés… sanctifiés… justifiés ». Les v. 1 à 8 parlent de l’état éternel où Dieu Se manifeste dans la plénitude de Son être : amour et lumière, offrant Sa grâce (v. 6) et ne supportant pas le péché (v. 8). Et dans Son amour, Il ôtera, dans la nouvelle création, tout ce qui aura fait souffrir les hommes (v. 4). On ne regrette jamais d’avoir donné son cœur au Seigneur.

Quant à son déroulement prophétique, l’Apocalypse s’achève avec les huit premiers versets du ch. 21, décrivant succinctement l’état éternel.

Les versets suivants nous ramènent au royaume millénial de Christ, pour décrire les caractères de l’Église, vue symboliquement comme la « sainte Cité, Jérusalem, descendant du ciel d’auprès de Dieu » : « la femme de l’Agneau » (v. 9 et 10). En opposition avec le ch. 17. 1 où Jean est amené dans « un désert », lieu stérile où rien ne peut désaltérer l’âme, pour y voir la fausse Église (Babylone), qui vient de la terre – dans notre chapitre, il est amené « sur une grande et haute montagne », pour y contempler, depuis cette haute position, la vraie Église de Christ qui, elle, vient du ciel d’auprès de Dieu : c’est « la femme de l’Agneau » – et non du Roi, car le Seigneur n’est pas le Roi de l’Église, mais son Époux.

Dans le millénium, la sainte Cité n’est pas encore appelée « nouvelle » Jérusalem, car le règne du Seigneur se déroulera sur la terre actuelle où le péché existera encore. La « nouvelle » Jérusalem sera pour l’état éternel où Dieu fera « toutes choses nouvelles », dans la nouvelle création où le péché n’existera plus. Les épîtres aux Corinthiens et aux Éphésiens nous montrent l’Église comme corps de Christ et comme Son Épouse. Ici, elle est décrite comme « la sainte Cité » d’origine céleste et qui « a la gloire de Dieu » (v. 11). C’est la gloire de Dieu qui l’illumine et qu’elle reflète : référence à Jean 17. 21 à 24, où la gloire du Seigneur, Fils de l’homme glorifié, est reflétée par les croyants aux yeux du monde. Cette gloire du Seigneur sera la « lumière » dans le millénium (ch. 22. 5), et dans l’éternité. Le « luminaire » (ch. 21. 11), de « jaspe cristallin », est le Seigneur Lui-même (ch. 4. 3) : il illumine la Cité et Sa lumière se projette sur le monde millénial, car « l’Agneau est sa lampe » (v. 23). La Cité a aussi « une haute muraille » (v. 12 ; Zach. 2. 5), et douze portes gardées par des anges : le mal qui existera encore durant le règne de Christ, n’entrera pas dans la Cité.

Au v. 12, le principe de la muraille, déjà vue en Néhémie, puis en Ézéchiel 42. 20, montre la volonté de Dieu, que ce qui porte Son propre caractère de sainteté, soit séparé du mal et de toute souillure extérieure. Aussi, la sainte Cité est protégée de ces dangers par « une grande et haute muraille ». Longueur, largeur et hauteur sont égales : « douze mille stades », manifestant la perfection de la Cité, dans son caractère pourtant fini, mesurable : il s’agit de l’Église du Seigneur reflétant Sa perfection, bien qu’elle-même soit tirée de la terre.

Bien que le temple terrestre, à Jérusalem, soit détruit, il sera rebâti : il est décrit prophétiquement en Ézéchiel 40 et suivants, en vue du règne millénial. Mais ici, il ne s’agit pas du temple, mais de la Jérusalem céleste, l’Église, reflétant la gloire et la lumière de Celui qui en est, et « le temple », et « sa lampe » (v. 22 et 23). Lorsque la dernière « pierre vivante » sera apportée à l’édifice, Christ, le fondement de l’Assemblée, sera aussi la « pierre de faîte » (Zach. 4. 7) : Il est « l’alpha et l’oméga ».

Les douze portes rappellent la perfection administrative de Dieu, durant le millénium à venir. En Israël, autrefois, c’était aux portes des villes que les jugements se prononçaient. Mais en même temps, ces portes apporteront, aux douze tribus d’Israël, les bénédictions divines, milléniales, qui en sortiront de la part du Seigneur, le Roi. Au désert, les douze tribus occupaient les mêmes places autour de la tente d’assignation. Les douze anges se tenant aux portes, en gardent les entrées, comme garants que rien d’étranger à la sainteté de la Cité n’y pénétrera. Ils sont des « esprits administrateurs, envoyés pour servir en faveur de ceux qui vont hériter du salut » ; et ce n’est pas à eux que Dieu « a assujetti le monde habité à venir » (le millénium) (Héb. 1. 14 et 2. 5). Ce rôle sera conféré à l’Église, conjointement avec Christ.

Avant le règne de Christ, les anges seront envoyés pour exécuter les jugements divins ; mais durant le règne, leur service changera de caractère. C’est cette Cité que les saints de l’Ancien Testament attendaient (Héb. 11. 10). Rien d’impur n’entrera là : « seulement ceux qui sont écrits dans le livre de vie de l’Agneau » (v. 27) : c’est-à-dire, les saints de l’ancienne économie ; les martyrs de la dernière « semaine d’années » de Daniel (ceux d’avant la grande tribulation, au ch. 6. 9 à 11 ; et ceux de la dernière demi-semaine, durant cette terrible épreuve, pour ceux qui refuseront de prendre la marque de la bête. Tous ces saints ont « part à la première résurrection » (ch. 20. 6).

Les douze fondements de la Cité rappellent qu’elle repose sur l’enseignement fondamental des douze « apôtres de l’Agneau » (v. 14 ; Éph. 2. 19 et 20. ch. 3. 5 et 6).

Les pierres précieuses ornant ces fondements (v. 19), rappellent les beautés du Seigneur dont la Cité est revêtue. Elles se trouvaient déjà sur les épaulières et le pectoral d’Aaron (Ex. 28. 9 ; 15. 20). Satan, avant sa chute, en était revêtu (Éz. 28. 13). En 1 Corinthiens 3. 12, nous sommes exhortés à apporter de « l’or, de l’argent, des pierres précieuses » pour l’édification de l’Assemblée, selon nos responsabilités. Qu’une telle Cité est précieuse au cœur de Dieu, pour que même chaque porte soit vue comme étant faite d’une seule perle (Mat. 13. 45 et 46) !

La Cité descend du ciel, mais ne se pose pas sur la terre. Elle porte les caractères glorieux de Christ et Lui est associée dans Son règne. Le millénium se déroulera sur la terre et sous le ciel actuels. Et, bien que les croyants soient purifiés par le sang de Christ (Col. 1. 19 et 20), le péché existera encore sur la terre, d’où le symbole de la muraille de séparation. Il y aura encore des rois, apportant leur gloire à la sainte Cité (v. 24), mais pas de bénédiction pour la nation qui n’y viendra pas (Zach. 14. 16 à 18).

Ces figures symboliques ne doivent pas nous faire penser que les hommes qui seront sur la terre milléniale, entreront dans la Cité céleste : il n’y aura pas de mélange du terrestre avec le céleste. Dans l’état éternel, le mal n’existera plus : il n’y aura plus besoin de muraille et « Dieu habitera avec les hommes » (v. 3).

Toutes les beautés divines sont reflétées par la Cité. Toutes les perfections morales de Christ sont représentées dans les douze pierres précieuses différentes. Déjà, sur la terre, nous avons à en reproduire, chacun différemment, les beautés spirituelles. « L’or pur et le verre transparent » de la rue, rappellent la justice divine et la purification parfaite et définitive des saints.

La « sainte Cité » qui nous est montrée ici, est bien la « Jérusalem qui descend du ciel d’auprès de Dieu » (v. 10), durant le millénium. Dieu et l’Agneau en sont le temple, et les saints célestes auront une entière liberté dans la présence de Dieu. Cette sainte Cité, en relation avec la terre, durant le règne de Christ, est en contraste avec la Jérusalem terrestre qui, dans le même temps, aura un temple (Éz. 40 à 44).

Le temple terrestre suppose une « distance » entre Dieu et les hommes. Dans la tente d’assignation, au désert ou dans le temple, à Jérusalem, il y avait un voile derrière lequel Dieu restait invisible et sans contact direct avec son peuple. Dans le millénium, le péché existera encore, de sorte que Dieu, sur la terre, restera à distance.

L’Église, quant à elle, est le temple de Dieu, sur la terre, depuis la Pentecôte jusqu’à son enlèvement auprès de Christ, et nous avons directement accès auprès de Dieu (Héb. 10. 19 à 22).

Dans la Cité céleste, nous verrons, dans la face de Christ, la gloire morale de Dieu. « Celui qui m’a vu a vu, le Père » (Jean 14. 9). Le Seigneur est « la lumière du monde » (cf. Jean 8. 12). Ici, Il sera comme un porte-lumière, manifestant la plénitude de la gloire morale divine.

Le v. 22 montre les différents noms de Dieu révélés à Son peuple dans l’Ancien Testament. La Cité céleste sera, dans le millénium, en relation avec Israël, et les nations se conduiront à sa lumière (v. 24 à 26), selon les préceptes moraux donnés dans le sermon sur la montagne. Satan, étant lié alors, ne pourra plus nuire aux hommes, durant le règne de Christ. Ces nations seront contraintes de monter à Jérusalem une fois par an, à la Pentecôte ; sinon, il n’y aura pas de bénédictions pour elles (Zach. 14. 16 à 18). D’ores et déjà, portons nos regards vers la gloire de Christ qui nous est montrée là, ainsi qu’au ch. 22.

La Cité céleste, reflétant la gloire de Christ, « n’a pas besoin du soleil ni de la lune pour l’éclairer ; car la gloire de Dieu l’a illuminée, et l’Agneau est sa lampe » (v. 23) ; et elle sera en relation avec la scène terrestre. Tout sera lumière dans un jour sans fin ! La prophétie d’Ézéchiel annonce le retour de la gloire de l’Éternel dans le temple, à Jérusalem, durant le millénium (Éz. 43. 1 et 2).

L’Église, sur la terre, est responsable, malgré sa faillite, de manifester la gloire de Christ qui est « lumière et amour ». Israël reflétera la gloire de Dieu, durant le règne de Christ (És. 60. 1 et 3), et ses portes resteront ouvertes tandis qu’il sera « mis en honneur pour toujours » (cf. És. 60. 11 et 15).

Dans l’Ancien Testament, « toujours » veut dire : jusqu’à la fin du millénium. Dans le Nouveau Testament, pour l’Église, il signifie : pour l’éternité. Dans la Cité céleste, la muraille et les portes symbolisent l’impossibilité absolue, pour le péché, d’entrer là où Dieu Lui-même se trouve. Elles montrent aussi qu’il y aura des relations spirituelles et bénies entre la Cité céleste et la Jérusalem terrestre. Il en sera de même pour Israël durant le millénium (Zach. 2. 1 à 5), où Dieu annonce qu’Il sera autour de Jérusalem « une muraille de feu » : Comment le péché ou un ennemi entreraient-ils là ?

Dans la Cité céleste, n’entreront que les saints de l’Ancien Testament, « les amis de l’Époux », et les martyrs de la période apocalyptique, qui ont part à la première résurrection : ils sont « écrits dans le livre de vie de l’Agneau » (v. 27) ; « ils régneront avec Christ mille ans » (ch. 20. 6).

Quant à la sainte Cité, elle est l’Épouse elle-même, « ornée pour son mari » (v. 2). Dès son enlèvement auprès de l’Époux, elle est complète. Les saints de l’Ancien Testament seront « conviés aux noces de l’Agneau », mais ne font pas partie de l’Assemblée chrétienne et, par conséquent, ne sont pas l’Épouse.

Le v. 24 montre, de façon solennelle, que les nations lui apporteront « leur gloire » : c’est-à-dire à la sainte Cité. Cependant, toute la gloire revient au Seigneur Jésus qui sera au milieu de l’Assemblée rachetée, la Jérusalem céleste.

Ch. 22

Après le ch. 1er, introduction à l’Apocalypse, et les ch. 2 et 3 ne concernant que l’Église, le ch. 21. 1 à 8 nous a entretenus de l’état éternel ; du v. 9 au v. 5 du ch. 22, un retour en arrière chronologique, nous a ramenés au millénium, pour nous décrire l’état extérieur de la sainte Cité, illuminée par la présence de Dieu, (et sa gloire se projette sur la terre milléniale) ; enfin, au ch. 22. 1 à 5, on voit l’intérieur de la sainte Cité : un fleuve de vie.

Au milieu de sa rue (ou place), l’arbre de vie portant un fruit permanent. Ces glorieuses dispositions célestes sont en bénédiction à la terre milléniale, et parlent de Christ : le fleuve de vie symbolise la vie éternelle que possède tout croyant, vie d’origine divine : le fleuve sort du trône de Dieu et de l’Agneau ; vie entretenue par les fruits de l’arbre de vie (Christ, nourriture inépuisable des croyants).

Le Seigneur est venu sur la terre pour que Ses « brebis aient la vie… en abondance » (Jean 10. 10). Parmi les hommes restés sur la terre après l’enlèvement de l’Église, ceux qui accepteront l’évangile du royaume prêché par le résidu juif, recevront la vie éternelle, ainsi que les martyrs de la période apocalyptique – vie entretenue par la Parole de Christ.

Le début de la Genèse et la fin de l’Apocalypse présentent de grandes similitudes : l’arbre de vie est toujours là, mais l’arbre de la connaissance du bien et du mal a été éliminé par la croix. Puis, le fleuve de vie est toujours là : il traverse toute l’Écriture, démontrant la grâce de Dieu toujours à l’œuvre.

Les feuilles de l’arbre guériront les nations de tout ce qui les aura tourmentées, dans toute l’histoire humaine : maladies, mort, catastrophes diverses, haine, guerres, massacres etc… Le règne de Christ sera un règne de paix, de prospérité, de justice : les hommes, sur la terre « n’apprendront plus la guerre » : « De leurs épées ils forgeront des socs » (És. 2. 4 ; Michée 4. 3). Jean n’est pas appelé à sceller ces choses, contrairement à Daniel (Dan. 12. 9), car « le temps est proche » (v. 10).

Dans le millénium, en Israël, un fleuve sortant de « dessous le seuil de la maison » dans le temple, ira se déverser dans la Mer Morte, assainissant ses eaux stériles ; des poissons en grand nombre s’y multiplieront, ainsi que beaucoup « d’arbres dont on mange ». Les marais, autour de la mer, resteront stériles (Éz. 47), montrant que dans cette période, le péché, quoique jugulé, restera présent sur la terre.

Ésaïe 14. 1 et 2, parle de cette même époque bénie pour Israël car ce qui restera d’Israël (le résidu), sera entièrement converti, ayant cru au Messie (Héb. 8. 8 à 12). « Bienheureux ceux qui sont purs de cœur, car c’est eux qui verront Dieu » (Mat. 5. 8). Dans les nations, certains se convertiront, mais d’autres « se soumettront en dissimulant ».

Dans la sainte Cité descendue du ciel d’auprès de Dieu, ces similitudes sont d’un caractère plus élevé : tout est spirituel. Il n’y aura plus de malédiction, là. Le nom du Seigneur sera sur le front de « ses esclaves » : Quant aux incrédules, avant le millénium, le nom de la « bête » sera écrit sur leurs fronts. Il n’y aura plus de nuit, dans la Cité, car Dieu y fera briller sa lumière éternelle, tandis que sur la terre, subsistera le soleil (Ps. 36. 8 et 9).

Bien que le millénium soit un règne de justice, la grâce sera toujours là, car elle a été révélée à la croix. Elle s’exercera encore, durant le règne de justice, envers la terre milléniale (les feuilles de l’arbre de vie, pour la guérison des maux des nations).

Actuellement, la responsabilité des saints de l’Église est de rappeler au monde que la grâce est offerte à tout homme. Et dans l’état éternel, la même Église glorifiée en sera encore le témoignage éternel. Dieu avait donné à Adam la domination sur la terre, comme Son représentant. Mais le péché ayant rompu les relations entre Dieu et Adam, la croix du Seigneur, (le second Adam), a dû ôter le péché de devant Dieu. Et c’est le Seigneur qui, Lui, régnera en justice, à la perfection. « Nous verrons Dieu dans la face de Christ » (2 Cor. 4. 6), et nous « le verrons comme Il est » (1 Jean 3. 2). Si les saints sont fidèles, le Seigneur Lui-même les fera mettre à table « et s’avançant, Il les servira » (Luc. 12. 37). Leur service se poursuivra dans le ciel (Apoc. 22. 3).

Dans ce verset : ils « le » serviront : l’Agneau aussi est Dieu. Ces serviteurs sont « les vainqueurs » qui mangeront de l’arbre de vie (ch. 2. 7). Alors, les saints régneront « aux siècles des siècles » (v. 5) – éternellement.

A partir du v. 6, nous avons la conclusion du livre. Dieu signifie clairement que la fin est imminente. « Ces paroles sont certaines et véritables » (v. 6). Toute la Parole porte ce caractère de certitude et de vérité (1 Tim. 1. 15 ; 3. 1 ; 4. 9 ; 2 Tim. 2. 11 ; Tite 3. 8). Le Seigneur Lui-même est « le Dieu véritable » (1 Jean 5. 20).

Mais Dieu insiste, ici, afin de nous exhorter à ne pas mépriser la prophétie (2 Thess. 5. 9) : elle occupe les deux tiers de la Parole et parle de la gloire du Seigneur. « Il faut qu’Il règne » (1 Cor. 15. 25) ; elle concerne ainsi tous les croyants. Le Seigneur dit souvent, dans l’évangile : « En vérité, en vérité, je vous dis » ; montrant que ses paroles auront un accomplissement certain. Nos difficultés à comprendre, parfois, n’enlèvent rien à la vérité de la Parole (2 Pier. 1. 16 et 19 ; Deut. 29. 29). Toute la Parole est la vérité, le Seigneur est la vérité, l’Esprit est la vérité. Ce livre est adressé à « ses esclaves » et à ceux qui « gardent les paroles de ce livre » (v. 6, 7 et 9).

« Je viens bientôt » : parole encourageante adressée pour la première fois à l’Église de Philadelphie (ch. 3. 11). Au ch. 22 ; le Seigneur le dit trois fois : au v. 7, Il s’adresse à ceux qui traverseront la grande tribulation. Au v. 12, à ceux qui, lorsqu’Il viendra régner, seront jugés. Enfin, au v. 20, ces paroles sont adressées à l’Église (v. 17).

Jean connaissait le Seigneur sur la terre ; mais au ch. 1, il tombe « à ses pieds comme mort ». Les croyants, de même que les prophètes qui sont des serviteurs, sont appelés, ici, « des esclaves ». Mais Dieu distingue entre Ses esclaves (v. 6) désignant le résidu Juif qui reconnaîtra le Seigneur, et les croyants de l’Église que le Seigneur appelle « ses amis » (Jean 15. 15). Bien que nous soyons nous aussi esclaves de Jésus Christ, comme Paul, le Seigneur nous aime comme Ses rachetés.

« Bienheureux celui qui garde les paroles de la prophétie de ce livre » (v. 7), est comme un écho du ch. 1. 3. Ainsi, Marie gardait les paroles du Seigneur dans son cœur. Serrons-les, nous aussi, dans notre cœur, tandis que l’ennemi s’efforce d’y mélanger le mensonge (v. 15). « C’est moi, Jean » : de nombreuses fois, Jean est montré assistant « en Esprit », à de nombreuses scènes extraordinaires. Et c’est lui que Dieu a choisi pour transmettre ces révélations.

Saisi par la solennité de ces visions, il tombe à terre, aux pieds de l’ange, pour rendre hommage, comme au ch. 19. 10. Mais l’ange, compagnon d’esclavage de Jean et des prophètes, refuse cet hommage qui ne doit être adressé qu’à Dieu seul. Au ch. 1. 17, Jean, ébranlé par la solennité de l’apparition, rend un juste hommage au Seigneur. Pierre aussi, refusera l’hommage que Corneille lui adressait (Act. 10. 25). Dans la chrétienté professante, bien des gens acceptent qu’on s’agenouille devant eux ! L’orgueil, même religieux, de l’homme, le pousse toujours à vouloir être égal à Dieu. Les anges, pourtant plus élevés en position, sont humbles, et refusent d’être adorés à la place de Dieu. L’ange dit à Jean qui se prosterne devant lui : « Garde-toi de le faire » (v. 9).

Le v. 10 enjoint à Jean de ne pas sceller « les paroles de la prophétie de ce livre » ; car « le temps est proche ». En Daniel 12. 8 et 9, les paroles qui étaient adressées au prophète, étaient « scellées » (cachées quant à leurs significations prophétiques), car elles concernaient le temps de la fin, durant lequel « les sages comprendront » (v. 10). L’Apocalypse est une prophétie pour le temps de la fin, auquel nous sommes parvenus. Elle n’est donc pas scellée, ni pour l’Église, maintenant, ni pour ceux qui, durant les temps apocalyptiques, croiront ces paroles qui ne peuvent être comprises que par l’Esprit. Nous sommes parvenus à « la fin des siècles » (1 Cor. 10. 11). Cependant, les paroles prononcées par « les tonnerres » du ch. 10. 4, Jean devait les sceller : momentanément, leur teneur n’était pas révélée.

Le v. 11 est un solennel avertissement à ne pas tarder, alors que le temps de la grâce dure encore, à se convertir. Car le temps viendra où la position de chaque homme par rapport à Dieu sera irréversible. L’injuste commettra encore l’injustice. Celui qui est souillé se souillera encore. Quant à celui qui sera trouvé juste, il pratiquera encore la justice ; et celui qui sera saint, se sanctifiera encore. Dieu connaît l’endurcissement définitif des cœurs, rendant la repentance impossible (Éz. 3. 27).

« Je viens bientôt, et ma récompense est avec moi, pour rendre à chacun selon que sera son œuvre » (v. 12). Cette pensée, le Seigneur l’exprime déjà au ch. 3. 11. La « récompense » l’accompagne, comme en Ésaïe 40. 10, où elle concerne plutôt le Seigneur, pour Son œuvre. Mais en Apocalypse, il s’agit, d’une part, de récompenser les œuvres des croyants,, comme en Philippiens 3. 10, 12 et 14. Quant aux incrédules recherchant les honneurs terrestres, « ils ont déjà leur récompense », ayant obtenu ce qu’ils recherchaient sur la terre (Mat. 6. 2, 5 et 16). Les prétendues bonnes œuvres faites dans l’incrédulité sont devant Dieu « comme un vêtement souillé » (És. 64. 6). Les vraies bonnes œuvres sont « préparées à l’avance » par Dieu Lui-même, afin que les croyants « marchent en elles » (Éph. 2. 10).

Cependant, les incrédules (les morts), seront jugés selon leurs œuvres (Rom. 2. 5), et jetés dans l’étang de feu, par le Seigneur apparaissant sur le grand trône blanc (Apoc. 20. 11 à 15). « Ce qu’un homme sème, cela aussi il le moissonnera » (Gal. 6. 7).

Dans les derniers versets de l’Apocalypse, ce ne sont plus les anges qui parlent, mais « Jésus » qui confirme solennellement la révélation de Lui-même, et de son témoignage (ch. 1. 1). Comme aux ch. 1. 8 et 21. 6, Il se présente de nouveau comme « l’alpha et l’oméga, le premier et le dernier, le commencement et la fin » (v. 13). Dieu se présente déjà ainsi (És. 41. 4 ; 44. 6 ; 48. 12). Dans la pensée de Dieu, le Seigneur est le fondement de toutes choses, mais aussi Celui par qui tout s’achève, Celui qui amène tout à la conclusion parfaite (Héb. 12. 12).

Le v. 14 montre ce qu’il en est de ceux qui sont lavés dans le sang du Seigneur, par la foi en Lui : ils « lavent leurs robes » (leur marche pratique et publique est sanctifiée). Alors, ils ont « droit à l’arbre de vie » (ch. 2. 7 ; 22. 2 et 14). Ce sont ceux qui « entrent par les portes dans la Cité » (cf. ch. 21. 27) ; c’est-à-dire, les saints de l’Ancien Testament, et les martyrs de la période apocalyptique. Tous ceux-là ont part à la première résurrection, et sont des saints célestes. Dans l’état éternel, il n’y aura plus de distinction ni de séparation entre Israël et les nations. Mais Dieu, au milieu de « la sainte Cité, nouvelle Jérusalem, descendant du ciel d’auprès de Dieu », « habitera avec les hommes, et ils seront son peuple, et Dieu Lui-même, sera avec eux, leur Dieu » (ch. 21. 2 et 3).

Mais le v. 15 du ch. 22, scelle le sort terrible de ceux que la Parole appelle, ici, « les chiens », désignant la souillure demeurée attachée aux incrédules irréductibles : ils seront « dehors », l’entrée de la sainte Cité leur étant interdite, car leur part est dans l’étang de feu et de soufre.

Au v. 16, le Seigneur se porte garant de tout ce qui a été dit dans ce livre en général, et des dernières paroles en particulier. Bien que le Seigneur ait envoyé « son ange pour nous rendre témoignage de ces choses dans les assemblées », Il nous a placés au-dessus des anges, que nous serons amenés à juger (2 Cor. 6. 3).

Le Seigneur dit au résidu d’Israël : « Moi, je suis la racine et la postérité de David » : la racine, car étant Dieu, Il est avant David, et sa postérité, car, en tant que fils de l’homme, il est le descendant de David, le roi d’Israël.

Mais à l’Église, Il se présente comme « l’étoile brillante du matin ». Cette étoile est-elle vraiment « levée dans nos cœurs » ? C’est pour les chrétiens que le Seigneur prend ce caractère, avant l’enlèvement de l’Église, tandis que le monde est encore plongé dans la nuit morale. Par ce symbole, le Seigneur ranime notre espérance de Le voir bientôt.

Après l’enlèvement de l’Église au ciel, auprès de Jésus, lorsqu’Il établira Son royaume, Israël le verra comme le « soleil de justice » (Mal. 4. 2). Ce v. 16 montre à l’évidence, que l’Apocalypse, si sa partie prophétique, révélant les terribles jugements réservés au monde ennemi le concernent, le message ne s’adresse pas à lui, mais « aux assemblées » : le monde ennemi et incrédule ne reçoit pas les avertissements divins. Nous sommes donc responsables d’étudier ce livre qui clôt toute la Parole de Dieu, car il nous est adressé directement. C’est « la révélation de Jésus Christ » transmise par Son ange envoyé de Dieu, à Jean qui a rendu témoignage de ce qu’il a vu et entendu (ch. 1. 1).

« L’Esprit et l’Épouse disent : Viens. Et que celui qui entend dise : Viens. Et que celui qui a soif vienne ; que celui qui veut prenne gratuitement de l’eau de la vie » (v. 17). Cet appel adressé au Seigneur Jésus, montre que l’Esprit Saint n’est pas à l’aise dans ce monde ennemi de Dieu et corrompu. Et c’est l’Esprit qui forme ce cri d’appel de l’Épouse, l’Église du Seigneur.

C’est l’espérance vivante formée dans le cœur des vrais croyants. Le Seigneur dit : « Je viens bientôt » (v. 7, 12 et 20). Nous devons accepter que la patience du Seigneur dure aussi longtemps que nécessaire. Mais l’Épouse, conjointement avec l’Esprit, formule un appel immédiat : « Viens » ! L’exhortation, à celui qui entend, de dire : « Viens », s’adresse personnellement à chaque vrai croyant.

Pour que ce désir de voir le Seigneur soit formé dans nos cœurs, une préparation est nécessaire : Tissons-nous la robe de l’Épouse : le fin lin dont elle sera revêtue, et qui sont « les justices des saints » ? (ch. 19. 8) Et elle-même sera vue « comme une Épouse ornée pour son mari » (ch. 21. 2). La patience de Dieu attend jusqu’à l’ultime moment, et appelle « celui qui a soif… et qui veut », à venir prendre « gratuitement de l’eau de la vie ».

Mais il faut que quelqu’un ait soif, et qu’il veuille boire de l’eau de la vie. Cet ultime appel, s’adressant à quelqu’un qui veut être sauvé, est touchant, avant que tombent tous ces terribles jugements sur la terre ! Il doit venir au Seigneur Jésus, la vraie source des eaux de la vie éternelle. « Ho ! Quiconque a soif, venez aux eaux » (És. 55. 1). Le Seigneur dit : « Si quelqu’un a soif, qu’il vienne à moi et qu’il boive » (Jean 7. 37). Le saint désir de Dieu est de sauver quiconque le veut vraiment. « Si tu as soif, tu iras aux vases et tu boiras » (Ruth 2. 9). « Dieu est patient, ne voulant pas qu’aucun périsse » (2 Pier. 3. 9).

En Genèse 2. 22, est montrée la première évocation de l’Épouse de l’Agneau, dans la personne d’Ève, que l’Éternel Dieu a formée d’une « côte de l’homme », puis l’a amenée à l’homme. Mais, dès le ch. 2 de l’Apocalypse, la vraie Épouse de Christ est présentée, dans son état sur la terre. Elle se retrouve, à la fin du livre, appelant la venue de l’Époux, mais aussi, priant pour ceux qui ont soif ; « l’Esprit lui-même intercède par des soupirs inexprimables », dans nos prières maladroites. Sans doute, nous devons regarder en haut ; mais aussi, vers le bas, où gisent tant d’âmes perdues ! Le Seigneur dit : « Celui qui croit en moi, des fleuves d’eau vive couleront de son ventre » (Jean 7. 38). En Jean 4. 35, le Seigneur dit que « la moisson est déjà blanche » : très mûre. Mais la patience divine attend encore.

Témoigner, c’est manifester la vraie joie produite en nous par l’assurance d’appartenir au Seigneur. Plus nous serons près du Seigneur, plus nous désirerons Sa venue. Toute la Parole est un témoignage du Seigneur. Mais spécialement dans l’Apocalypse Il témoigne de Lui-même. Il le confirme par deux fois, ici : « Moi, Jésus, j’ai envoyé mon ange pour vous rendre témoignage de ces choses dans les assemblées ». Puis : « Moi, je rends témoignage à quiconque » (v. 16 et 18).

Tandis que la Parole de Dieu est frelatée autour de nous, ayons à cœur de la garder tout entière : ne rien y ajouter, comme faisaient les pharisiens, à la loi ; ni rien en retrancher, comme le diable le faisait, au désert, lorsqu’il essayait de tenter le Seigneur ; ou comme Jéhoïakim qui l’avait mise au feu. Gardons-la précieusement, dans sa totalité (Deut. 4. 2 ; 12. 32 ; Prov. 30. 6 ; Ps. 119. 160). Les Écritures rendent témoignage du Seigneur (Jean 5. 39). Nous devons conformer nos vies à la Parole, et non la Parole à notre manière de vivre. Balaam, averti par Dieu, espérait, par cupidité, que Dieu changerait d’avis (Nomb. 22. 19). L’exactitude de la Parole en notre possession est confirmée par les découvertes des livres d’Ésaïe, à la mer morte.

« L’arbre de vie » du v. 19, parle de Christ, nourriture des croyants, de ceux qui sont écrits dans le « livre de vie », et dont les noms ne peuvent pas en être effacés. Leur part de l’arbre de vie, ne peut pas leur être ôtée. La part des « menteurs », des « timides », des « chiens », est dans l’étang de feu. Si un croyant pèche, c’est une chute, et non un état.

Le Nouveau Testament s’achève par la grâce, alors que la fin de l’Ancien Testament menaçait de malédiction (Mal. 4. 4 à 6). L’ultime exhortation à attendre le Seigneur, produit la réponse : « Viens, Seigneur Jésus ».

D’après Réunions d’études à Bordeaux-Lac