
Nous savons que Saül et son serviteur, après avoir longtemps vainement cherché les ânesses qui étaient perdues, se sont décidés à aller vers Samuel, l’homme de Dieu.
Mais une difficulté se présente devant eux : ils constatent qu’ils n’ont rien à lui apporter et que le pain manque dans leurs sacs. Il en est toujours ainsi lorsque quelqu’un veut s’approcher de Dieu, il constate que sa misère est grande et que, de fait, il n’a rien que son complet dénuement à apporter à Dieu : il a faim et il n’a rien pour payer.
Le fils prodigue du chapitre 15 de Luc a fait la même constatation : il périssait de faim et il n’avait que ses haillons quand il est revenu vers son père. Quel pauvre être que l’homme ! Il a tout perdu, il est perdu lui-même et, avec cela, il a encore la prétention de pouvoir faire quelque chose.
Le serviteur de Saül avait dans sa main le quart d’un sicle d’argent, et il pensait pouvoir l’apporter à l’homme de Dieu. Il ne connaissait pas encore les exigences de la loi qui voulait que l’Israélite soit racheté avec un demi-sicle d’argent (Ex. 30. 13). Les ressources étaient insuffisantes pour lui-même ; il ne pouvait donc en aucune manière secourir son maître. Ainsi est l’homme pécheur, il ne peut « racheter son frère, ni donner à Dieu sa rançon, car précieux est le rachat de leur âme, et il faut qu’il y renonce à jamais » (Ps. 49. 7 et 8). L’un et l’autre n’avaient pas encore appris que, dans les choses de Dieu, tout est absolument gratuit. Dieu est un Dieu qui donne. Il ne demande rien.
Le prophète Ésaïe le proclamait bien haut : « Quiconque a soif, venez aux eaux, et vous qui n’avez pas d’argent, venez, achetez et mangez ; oui, venez, achetez sans argent et sans prix » (És. 55. 1). De même le Seigneur, étant sur la terre, disait à une femme samaritaine : « Si tu connaissais le don de Dieu ». Dieu est donc un Dieu qui donne.
Du reste, que pourrions-nous Lui apporter si ce n’est notre misère et nos nombreux péchés ? L’homme, dans sa folie, se figure toujours que Dieu exige quelque chose de lui ; il ne connaît ni la sainteté de Dieu, ni la ruine dans laquelle il se trouve lui-même. Le fils prodigue a dû tout recevoir gratuitement de la part de son père. Nous avons à venir tels que nous sommes, reconnaissant franchement ce que nous avons fait, confessant nos fautes ; et Dieu se glorifie en nous pardonnant et en nous enrichissant de tout ce qu’il y a dans la Personne de Son Fils.
Saül et son serviteur ne pouvaient compter que sur la bonté de l’homme de Dieu. Mais comme cette bonté dépassait de beaucoup ce que l’un et l’autre auraient supposé ! Il en est ainsi de tous ceux qui s’approchent de Dieu. Saül dit à son serviteur : « Tu dis bien ; viens, allons ». Bien leur en a pris. Ils ne se doutaient guère que l’homme de Dieu savait ce qu’il en était des ânesses qu’ils cherchaient, qu’il leur enseignerait le chemin et tout ce qu’ils rencontreraient dans ce chemin, qu’un grand festin les attendait, heureuses nouvelles pour des hommes perdus et qui n’avaient plus de pain dans leurs sacs.
Lorsque nous lisons ces pages, il nous semble que nous n’avons qu’un simple récit historique, mais, lorsque nous les considérons de près, nous y voyons la merveilleuse grâce de Dieu qui y brille dans tout son éclat, comme du reste dans toutes les pages de Sa divine Parole. Si nos yeux étaient plus simples et plus éclairés par la lumière du Saint Esprit, que de merveilles nous découvririons dans ces récits qui se succèdent, et qui sont tout autant de révélations de ce qu’est l’amour de Dieu.
Vous vous demandez sans doute de quelle manière Saül a été accueilli par Samuel. Tout a été conduit par la main même de Dieu, et tout est allé mieux que Saül et son serviteur n’auraient osé l’espérer.
Comme ils montaient à la ville, ils trouvèrent des jeunes filles qui sortaient pour puiser de l’eau. Elles connaissaient Samuel et le lieu où se trouvaient les eaux qui désaltèrent. Immédiatement elles ont pu renseigner Saül et lui dire où était l’homme de Dieu ; et même elles lui disent : « Le voilà devant toi ».
En particulier, vous jeunes filles, qui lisez la « Bonne Nouvelle », ces versets ne sont-ils pas écrits pour vous d’une manière particulière ? Connaissez-vous Celui qui est la source des eaux de la vie, savez-vous où Il demeure ? Le connaissez-vous pour vous-mêmes et êtes-vous capables de Le faire connaître aux personnes avec lesquelles vous êtes en contact ? Vous voyez que ces jeunes filles étaient capables de faire cela.
Pour parler un autre langage, connaissez-vous le Seigneur Jésus ? C’est Lui qui a dit, et qui l’a même crié afin que tous puissent l’entendre : « Si quelqu’un a soif, qu’il vienne à moi, et qu’il boive. Celui qui croit en moi, selon ce qu’a dit l’Écriture, des fleuves d’eaux vives couleront de son ventre. Or il disait cela de l’Esprit qu’allaient recevoir ceux qui croyaient en lui. (Jean 7. 37 à 39). C’est aussi Lui qui a dit à la femme Samaritaine : « Quiconque boit de cette eau-ci aura de nouveau soif ; mais celui qui boira de l’eau que je lui donnerai, moi, n’aura plus soif à jamais » (Jean 13. 14). La soif de bonheur se trouve au fond du cœur de tout homme, elle le dévore ; il cherche par tous les moyens possibles à la calmer, mais le vrai bonheur ne se réalise que dans la Personne du Seigneur Jésus.
Ces jeunes filles savaient donc où se trouve la source qui désaltère. Ce sont des images, il est vrai, mais Dieu veut nous enseigner par ce moyen. Elles savaient aussi où était la maison du voyant, elles le connaissaient. Il était en quelque sorte le représentant de l’Éternel au milieu de Son peuple. Savez-vous où le Seigneur se trouve, où Il a une demeure sur la terre ? Il a dit : « Là où deux ou trois sont assemblés en mon nom, je suis là au milieu d’eux » (Mat. 18. 20). Lorsque vous vous réunissez dans l’assemblée, souvenez-vous qu’Il est là, présent en Esprit, bien qu’invisible à l’œil de la chair. L’Assemblée est la Maison de Dieu.
Les jeunes filles disent à Saül : « Le voilà devant toi, hâte-toi maintenant ». Pour aller au Seigneur, il n’y a pas un instant à perdre, car le temps presse. C’est aujourd’hui qu’on Le trouve ; aujourd’hui est le jour du salut ; demain ne nous appartient pas.
C’était un jour bien favorable pour Saül, car Samuel avait offert un sacrifice sur le haut-lieu ; il bénissait le sacrifice et le peuple mangeait, se nourrissant ainsi de la chair de la victime qui avait été offerte à l’Éternel. Je pense qu’il n’est pas nécessaire de vous dire que ce sacrifice était une image du sacrifice plus grand et plus parfait de Christ – sacrifice qui est pour la bénédiction éternelle de tous qui y ont une part, c’est-à-dire de tous ceux qui croient en Lui. Par Sa mort, Il a ôté nos péchés devant les yeux de Dieu. Ces récits nous font connaître la valeur infinie de l’œuvre que notre Seigneur et Sauveur a accomplie en notre faveur. Ce sont des ombres ; nous, nous avons la pleine réalité.
Saül devait se hâter, car c’était dans ce jour même qu’il trouverait place au festin de Samuel. De même, c’est aujourd’hui qu’il faut venir au Sauveur pour avoir la vie éternelle et une place au grand festin de Dieu, le grand souper auquel tous sont conviés. Malheureusement, un grand nombre de personnes n’en font aucun cas. En terminant cette leçon, vous lirez dans l’évangile de Luc le récit que le Seigneur nous donne de ce grand souper (Luc 14. 15 à 24). Bienheureux ceux qui se rendent à l’invitation, car c’est un festin plus grand que celui auquel Samuel avait invité Saül.
Voici donc Saül et son serviteur qui montent à la ville, ils y trouvent Samuel qui vient à leur rencontre : il vient lui-même au-devant d’eux. Cela nous fait penser au père qui court au-devant de son fils prodigue revenant à lui. Il le voit quand il est encore loin. Le Dieu de grâce ne demande qu’à bénir, Son cœur est ému de compassion envers de pauvres misérables qui reviennent à lui.
Vous remarquerez aussi que l’Éternel avait averti Samuel, lui faisant savoir que, le lendemain, Il lui enverrait celui qui devait être prince sur Son peuple Israël. Ce futur roi est maintenant devant lui. Que devait-il se passer dans le cœur de l’un et de l’autre ? Saül pensait à ses ânesses, Samuel pensait à tout autre chose.
Premièrement Saül est pleinement rassuré au sujet des ânesses, elles étaient retrouvées. Ce devait être un grand soulagement pour lui de le savoir ; mais il ne se doutait guère de tout ce que Samuel lui ferait connaître dans cette mémorable rencontre ; la grâce de Dieu envers lui dépassait de beaucoup tout ce qu’il aurait pu penser. Il en est toujours ainsi lorsque nous recherchons la présence de Dieu. Lorsque vous vous trouvez dans des circonstances difficiles ou pénibles, adressez-vous toujours à Dieu Lui-même en premier lieu ; jamais vous ne serez confus, et de plus vous verrez des merveilles.
Samuel invite Saül à manger avec lui, il veut qu’il ait une part à ce sacrifice qui a été offert et dont on va se nourrir dans les hauts lieux, sacrifice dont lui avaient parlé les jeunes filles. Lui, un étranger, allait avoir une part à ce repas béni. Ce devait être une grande joie pour un homme qui n’avait pas de pain dans son sac et qui, nécessairement, devait être fatigué à la suite d’un si long voyage. Tous ces détails nous sont donnés de Dieu dans Sa Parole, afin que nous soyons bien pénétrés de la grandeur de Sa grâce envers nous.
C’est ce Dieu qui a fait inviter des pauvres, des estropiés, des aveugles et des boiteux au festin où tout est déjà prêt : « Venez ! » fait-il dire par Ses serviteurs.
Mais Samuel a aussi une autre parole à dire à Saül, une parole qui était propre à agir sur sa conscience : « Je te déclarerai tout ce qui est dans ton cœur ». Aimeriez-vous que quelqu’un sache tout ce qui est dans votre cœur et vienne vous le dire ? Je me souviens que, il y a déjà longtemps, je disais à une jeune fille : « Voudriez-vous que nous prenions une feuille de papier et un crayon et que nous y écrivions toutes nos fautes ? » « Oh ! non, il y en aurait trop », fut sa réponse. En effet, nos fautes sont nombreuses, mais Dieu sait ce qui est caché au plus profond de nos cœurs, ces cœurs qui sont trompeurs par-dessus tout et incurables.
Il nous est dit que l’imagination du cœur de l’homme est mauvaise dès sa jeunesse et que Dieu le sonde. Nous ne pouvons rien Lui cacher, car Il est au courant de tout ce qui nous concerne. C’est à ce Dieu saint que nous avons affaire : Il est lumière.
Or Samuel, qui était un fidèle serviteur de Dieu, avait, d’une part, à faire connaître la grâce de son Dieu. C’est ce qu’il a fait en invitant Saül au sacrifice. D’autre part, il devait être vrai avec celui auquel il s’adressait. Son Dieu est lumière. Il en est de même maintenant quand l’Évangile est annoncé. Il nous fait connaître la grâce de Dieu en vérité. La lumière manifeste tout ; Il se doit à Lui-même de nous faire connaître ce que nous sommes.
Mais aussi Sa grâce est plus grande que toute la misère de Sa créature. Il peut recevoir un brigand qui se mourait sur une croix, un Saul de Tarse qui était sur le chemin de Damas, une Samaritaine qui était près du puits de Sichar. Il ne met jamais dehors celui qui vient à Lui. Son amour surpasse toute connaissance. Retenez bien dans vos cœurs ces deux grandes vérités qui sont à la base même de l’Évangile ; Dieu est amour et Il est lumière. Ce n’est que dans la lumière que nous pouvons jouir de cet amour.
Voici Samuel qui introduit Saül et son jeune homme dans la salle où l’on prenait le repas ; il leur donne une place d’honneur au milieu des invités et commande au cuisinier d’apporter la portion qui avait été mise à part. Il dit à Saül : « Voici ce qui a été réservé ; mets-le devant toi et mange ; car cela a été gardé pour toi, pour le temps fixé, lorsque j’ai dit : J’inviterai le peuple. » (v. 24). Tout devait être merveilleux pour cet étranger qui se trouvait à table avec des personnes qui lui étaient inconnues auparavant et au milieu desquelles il se trouvait comme avec des amis.
Ce passage m’a souvent fait penser à celui que nous trouvons en Colossiens 1. 5 : « A cause de l’espérance qui vous est réservée dans les cieux ». Saül avait une part qui lui était réservée dans le haut lieu, à un festin. Cette part lui avait été donnée par le serviteur de Dieu ; les Colossiens, et nous avec eux, nous en avons une dans les cieux, dans la maison du Père. C’est notre Seigneur qui a fait Lui-même tous les frais d’une telle place et nous y a invités Lui-même. Y a-t-il une part plus précieuse que celle-là ?
Après le repas, Samuel a parlé avec Saül sur le toit. Nécessairement il avait beaucoup de choses à dire à celui qui devait être roi sur le peuple de Dieu. Le Seigneur, lui aussi, a beaucoup de choses à nous enseigner.
Il le fait généralement dans la « chambre haute ». C’est là qu’Il réunit les Siens. Vous savez qu’en Orient les toits des maisons sont en terrasse. C’est sur ces toits que se bâtissent les chambres hautes. Souvent ces chambres sont mentionnées dans la Parole. C’est là que les disciples se sont réunis pour la prière avec les femmes et avec Marie, la mère de Jésus, après qu’Il est monté au ciel (Act. 1. 13).
Au lever de l’aurore d’un jour nouveau, Saül se remet en route pour rentrer à la maison. Comme tout devait être nouveau pour lui ! Que de choses imprévues lui étaient arrivées et que de choses étranges il avait entendues ! En partant de la maison de son père, maison de laquelle il s’était éloigné de telle manière qu’il était incapable d’en retrouver le chemin, il avait tout perdu, il cherchait en vain ; et voici tout était retrouvé et, bien plus que cela, il connaissait le haut lieu où un sacrifice avait été offert ; il avait mangé de ce sacrifice ; il avait entendu la parole même de l’Éternel par la bouche d’un fidèle serviteur, choses qu’il ne connaissait pas autrefois ; et même l’homme de Dieu l’avait oint pour être roi.
Les pensées de Dieu sont bien élevées au-dessus de celles des hommes, autant que les cieux sont élevés au-dessus de la terre. Tout ce que Saül désirait en partant était de retrouver les ânesses perdues, et voici qu’il rentrait comblé des bénédictions de Dieu.
Le Nouveau Testament nous fait connaître des choses encore plus excellentes. Voici un pauvre pécheur égaré, perdu, ruiné, ayant faim et soif de bonheur, et qui périt dans sa misère ; dans son extrémité il se tourne vers le Sauveur du monde ; là il est reçu en grâce, comblé de bienfaits. Il trouve infiniment plus que son cœur n’aurait désiré et que ce qu’il avait perdu ; il a une place au grand souper de Dieu, à ce festin où tout est déjà prêt ; il est oint de l’Esprit Saint et bientôt, quand son Seigneur sera manifesté en gloire, il régnera avec Lui, car les rachetés ont été faits rois et sacrificateurs pour Dieu le Père.
« Samuel prit une fiole d’huile et la versa sur la tête de Saül, et il le baisa et dit : L’Éternel ne t’a-t-il pas oint pour prince sur son héritage ? » Saül rentra donc à la maison dans des conditions bien différentes de celles dans lesquelles il se trouvait quand il en était parti. Nous avons dans toutes ces choses une merveilleuse illustration de ce qu’est la grâce de Dieu.
Avant de le laisser aller, Samuel enseigna à Saül tout ce qu’il devait rencontrer sur son chemin en rentrant à la maison de son père. Son serviteur lui avait dit auparavant : « Peut-être nous enseignera-t-il le chemin par lequel nous devons aller ». Ce « peut-être » montrait une certaine incrédulité ; malgré tout Dieu a été fidèle ; Il a fait connaître le chemin et même tout ce que Saül rencontrerait sur le chemin. Il en est de même pour tous ceux qui viennent à Dieu par Jésus Christ.
Samuel a donc annoncé d’avance à Saül les choses qu’il rencontrerait sur son chemin en rentrant à la maison. Il y aurait trois grandes étapes et, dans chacune d’elles, il apprendrait de grandes et merveilleuses leçons. En a-t-il fait son profit ? Nous le verrons plus tard. Puissions-nous ne rien perdre de ce que Dieu veut nous enseigner en nous racontant ces choses. Toute la Parole de Dieu est écrite pour notre instruction.
En arrivant à la frontière de sa tribu, Saül devait faire une première rencontre près du sépulcre de Rachel, la mère de Benjamin. Jacob avait érigé un monument sur le sépulcre de sa femme bien-aimée. Ce sépulcre existait encore. Il devait rappeler bien des choses à Saül.
Rachel était morte en donnant le jour à son fils. Elle l’avait appelé Ben-oni, ce qui veut dire : « fils de ma douleur » ; mais Jacob l’avait appelé Benjamin, « fils de ma droite ». Nous avons ici la première grande leçon que nous avons à apprendre en entrant dans notre héritage, c’est que Jésus est le Fils de la droite du Père. La main droite est celle de la puissance.
L’Évangile est la puissance de Dieu en salut à quiconque croit, lisons-nous en Romains 1. 16. Il nous fait connaître un puissant Sauveur, Jésus, le Fils de Dieu, qui a triomphé de toute la puissance de Satan et de la mort. Dieu a un Fils unique et bien-aimé ; Il l’a envoyé dans le monde et il n’y a de salut en aucun autre. Avez-vous pensé que, pour sauver l’un d’entre nous, il a fallu la puissance même de Dieu ? Autrefois ce Dieu s’est glorifié en tirant les mondes du néant. Maintenant Il magnifie Sa puissance, non en créant de nouveaux mondes, mais en sauvant des pécheurs. Cette puissance s’est montrée quand Son Fils est entré en vainqueur dans la mort et quand Il en est sorti victorieux.
Elle se montre aussi maintenant en arrachant des pécheurs à la domination de Satan, en les délivrant du pouvoir des ténèbres et en les introduisant dans le royaume du Fils de l’amour de Dieu. « C’est le Dieu qui a dit que du sein des ténèbres la lumière resplendît, qui a relui dans nos cœurs pour faire luire la connaissance de la gloire de Dieu dans la face de Christ », lisons-nous en 2 Corinthiens 4. 6.
Près de ce sépulcre de Rachel, Saül devait rencontrer deux hommes qui lui diraient que les ânesses étaient retrouvées. Il n’avait donc plus à se fatiguer pour les chercher. Ils lui diraient encore que son père avait oublié l’affaire des ânesses, mais qu’il était en peine quant à son fils, disant : « Que ferai-je au sujet de mon fils ? » Un père qui est en peine de son fils !
Soyez bien assurés que, s’il n’était question que de Kis et de Saül, Dieu ne nous aurait pas donné ce récit. Il a d’autres choses à nous faire savoir. Comme un père est en peine d’un fils qui s’est égaré et qui est loin de sa maison, le Père est en peine d’un pauvre pécheur qui s’est éloigné de Lui ; Son cœur est tourné vers lui. Nous en avons un merveilleux récit dans le chapitre 15 de Luc, récit bien connu et souvent médité. Un pauvre prodigue s’en est allé dans un pays éloigné. Hélas ! Il y a tout perdu. Quand il revient, dans ses haillons et son dénuement, son père le voit comme il est encore loin ; il est ému de compassion envers lui, il court à sa rencontre et le couvre de baisers. Le père attendait son retour ; que n’a-t-il pas fait pour lui lors de son arrivée à la maison ? Ce Dieu plein de tendresse a mille moyens pour nous faire comprendre combien nous sommes chers à Son cœur.
Que Dieu nous garde de toute incrédulité. Vous qui n’avez pas encore cru au Seigneur Jésus, avez-vous pensé que le Père est en peine de vous, qu’Il vous attend ? Reviendrez-vous à ce Dieu qui ne demande qu’à vous pardonner toutes vos fautes ? Toute la maison du Père se réjouit quand le fils perdu revient à la maison. Ces deux hommes qui étaient près du sépulcre de Rachel étaient comme deux témoins de ce que le Père est pour le fils qui revient à la maison.
Nous avons vu la première grande leçon que Saül devait apprendre près du sépulcre de Rachel. Un sépulcre nous parle de mort. Or la mort est le salaire du péché. Ensuite nous avons vu que le Fils de la droite du Père est un Sauveur puissant, et enfin, que le Père est en peine pour un fils qui est perdu.
Aujourd’hui nous allons considérer une autre scène qui s’est déroulée dans le voyage de Saül, à Béthel, la maison de Dieu, où il devait aussi passer. Ceux d’entre vous qui ont lu nos enseignements sur le livre de la Genèse se souviennent sans doute de l’échelle de Jacob à Béthel. En arrivant dans ce lieu, Saül a été trouvé par trois hommes qui montaient vers Dieu à Béthel. Ils apportaient trois chevreaux, trois gâteaux de pain et une outre de vin. Vous savez qu’en Israël on ne devait jamais paraître devant l’Éternel à vide, il fallait lui apporter quelque chose quand on venait dans Son sanctuaire. Ces hommes apportaient donc ces choses en présent à ce Dieu qui avait si richement béni Son peuple terrestre.
Aujourd’hui il n’est plus nécessaire de faire un long voyage pour pouvoir rencontrer Dieu dans Son saint lieu. Car là où deux ou trois sont assemblés au nom du Seigneur, Il est là au milieu d’eux. L’Assemblée, maintenant, est la maison de Dieu sur la terre.
Dans la première épître à Timothée, chapitre 3. 14 et 15, nous lisons : « Je t’écris ces choses… afin que tu saches comment il faut se conduire dans la maison de Dieu, qui est l’assemblée du Dieu vivant, la colonne et le soutien de la vérité ». Dans ce sanctuaire, nous pouvons venir, nous aussi, et c’est notre glorieux privilège de pouvoir apporter à Dieu quelque chose qui Lui soit agréable ; non pas des sacrifices matériels, mais des sacrifices spirituels qui Lui sont agréables par Jésus Christ, qui racontent les grandes choses qu’Il a faites pour nous, ce que Son Agneau a fait, en venant dans le monde pour ôter le péché. Certes, c’est un sacrifice plus grand et plus parfait que celui que ces hommes allaient offrir à Béthel.
Nous pouvons aussi Lui parler du seul Homme qui l’ait glorifié dans Sa vie – un Homme sur lequel Il a pu ouvrir Son ciel quand Il Lui a dit : « Tu es mon Fils bien-aimé, en toi j’ai trouvé mon plaisir ». C’est de quoi nous parle par avance cette offrande de gâteau qui se faisait dans le sanctuaire terrestre. Les sacrificateurs avaient à en offrir le mémorial sur l’autel. Ne vous réjouissez-vous pas en pensant à cet Homme parfait que Dieu a couronné de gloire et a placé à Sa droite au plus haut des cieux ?
Ces hommes apportaient aussi une outre de vin ; or le vin, dans la Parole, nous parle de joie dans la communion. Ou, si vous préférez, de la joie que nous avons en commun avec le Père et le Fils. Le Père se réjouit dans le Fils et nous avec Lui, nous nous réjouissons dans cette Personne excellente. Il est la joie du ciel et déjà maintenant nous connaissons quelque peu cette joie qui remplira nos cœurs pendant l’éternité.
Béthel est vraiment une maison merveilleuse. Là nous trouvons aussi de l’amour et de la sollicitude pour ceux qui s’y rencontrent. Ces trois hommes s’enquièrent du bien-être de Saül, ce voyageur qu’ils rencontrent sur leur chemin : chose bien différente de l’égoïsme qui caractérise le monde dans lequel nous sommes. Ils lui donnent deux pains et il les prend de leurs mains. Dans la maison de Dieu on ne connaît pas la disette ; là il y a du pain en abondance.
Vous savez que Jésus lui-même a dit : « Moi, je suis le pain de vie, celui qui vient à moi n’aura jamais faim ; et celui qui croit en moi n’aura jamais soif » ; et : « Moi, je suis le pain vivant qui est descendu du ciel : si quelqu’un mange de ce pain, il vivra éternellement ; or le pain aussi que moi je donnerai, c’est ma chair, laquelle moi je donnerai pour la vie du monde » (Jean 6. 35 et 51). C’est de Christ, et d’un Christ mort, que nos âmes se nourrissent, et c’est dans ce Christ mort que nous trouvons la vie, la vie éternelle.
Peut-être trouvez-vous que c’est un langage difficile à comprendre ; aussi je vais vous l’expliquer d’une autre manière : Si vous croyez au Seigneur Jésus, vous aurez la vie éternelle, une vie éternellement heureuse dans le ciel. Vous n’aurez plus faim et soif des choses de ce monde, car le bonheur qui remplira votre cœur sera plus grand que les choses les plus précieuses que ce monde peut donner.
Saül, dans ce voyage, passait de merveilles en merveilles. Mais nous verrons plus tard qu’il n’a rien compris et n’a pas su profiter de tout ce que Samuel lui a enseigné et des choses qu’il a vues dans ce mémorable voyage.
Saül devait encore passer dans un autre endroit et y voir d’autres choses précieuses, y apprendre une troisième leçon. « Après cela, tu viendras au coteau de Dieu », lui dit Samuel. C’était un lieu élevé, on s’y trouvait au-dessus des choses de la terre et près de Dieu. Là se trouvaient des ennemis, les Philistins. Ceux-ci n’ont pas pu empêcher les prophètes de descendre vers Saül. Ils avaient devant eux un luth, un tambourin, une flûte et une harpe, et eux-mêmes prophétisaient.
Ces choses sont écrites pour nous servir d’instruction. Que Dieu nous donne des yeux pour les voir et des cœurs pour les apprécier. Je tâcherai de vous les expliquer le plus simplement possible. Quand vous serez devenus grands, si vous aimez le Seigneur et que vous mettez de la diligence pour méditer ces choses, vous les comprendrez mieux et vous en jouirez davantage. Ne vous découragez jamais si parfois vous ne comprenez pas les passages que vous lisez. Ce sont souvent les pages qui nous semblent les plus obscures qui deviennent plus tard les plus brillantes et les plus précieuses à nos cœurs. J’en ai fait l’expérience maintes fois.
Bientôt nous serons dans le ciel, dans la maison du Père mais, en attendant, nous pouvons y pénétrer par la foi, nous élever jusqu’au « coteau de Dieu ». Puisque nous sommes déjà assis dans les lieux célestes en Christ, en attendant d’y être assis avec Lui, nous pouvons jouir déjà des choses qui sont dans les cieux. En croyant simplement ce que Dieu nous dit, nous pouvons dès maintenant jouir des choses qui sont dans les cieux. Cette joie se manifeste par des cantiques et de la louange.
L’ennemi de nos âmes voudrait bien nous empêcher d’en jouir, de même que les Philistins étaient au « coteau de Dieu » pour tâcher de ravir au peuple d’Israël leurs privilèges. Mais souvenons-nous que nous avons à faire à un ennemi vaincu. Si nous sommes fidèles au Seigneur, Il nous rendra capables de jouir de notre héritage qui est dans les cieux.
Ces hommes descendaient donc du coteau de Dieu, leur joie était grande et les instruments de la louange marchaient devant eux. Le luth a dix cordes (Ps. 33. 2). C’est l’instrument de la louange en rapport avec les exigences de la loi qui a dix commandements. Ces dix commandements sont là comme autant de témoins qui se dressent contre nous pour nous accuser. Nous les avons tous violés ; celui qui faillira en un seul point de la loi est coupable sur tous.
La loi exigeait la mort du coupable, mais, à la mort de Christ, le Juste a souffert pour les injustes. La loi n’a plus rien à réclamer puisque la mort est intervenue pour la rançon des transgresseurs. Lorsqu’un pécheur a cru cela, il y a bien des cordes harmonieuses qui vibrent dans son cœur, la louange monte devant ce Dieu qui a ainsi justifié le coupable par un moyen qui est digne de Lui. Autant de commandements, autant de sujets de louanges qui glorifient un Dieu Sauveur.
Le tambourin exprime la joie de cette délivrance. Marie, la sœur de Moïse, a pris un tambourin quand elle est sortie avec les femmes pour célébrer la délivrance du peuple au travers des eaux de la mer Rouge (Ex. 15. 20).
La flûte, qui est un instrument à vent, nous parle de la grâce de Dieu qui, sous le souffle de l’Esprit de Dieu, vient réjouir le cœur de ceux qui entendent parler de cette grâce.
Enfin la harpe nous parle de la louange dans les cieux. Elle a un grand nombre de cordes, car grande est la multitude des rachetés qui, pendant l’éternité, donneront gloire à l’Agneau qui a été immolé. Chacun aura un sujet de louange différent, mais tous, à l’unisson, chanteront les louanges de Dieu.
Dans cette compagnie qui descendait du « coteau de Dieu », l’Esprit de Dieu saisit Saül et il prophétisa lui aussi. Quelles heureuses rencontres il devait faire sur son chemin ! En dernier lieu il devait descendre à Guilgal et y attendre que Samuel vienne pour y sacrifier. C’est là qu’il montrera si vraiment il a cru Dieu, si sa foi s’est emparée des choses qu’il a vues et entendues. On peut avoir été bien près du ciel, être éclairé, goûter du don céleste, devenir participant de l’Esprit saint, goûter de la bonne Parole de Dieu et, en fin de compte, être un réprouvé.
Aujourd’hui nous recommencerons notre méditation sur le premier livre de Samuel au chapitre 10. 9. Vous n’avez pas oublié quelle heureuse rencontre Saül a faite lorsqu’il est allé vers Samuel ; comment il a trouvé infiniment plus qu’il n’aurait osé espérer en venant vers lui. Il en est toujours ainsi lorsque nous nous approchons de Dieu. Il se plaît à bénir et donne une abondante grâce à ceux qui viennent à Lui ; jamais ils ne sont confus, bien au contraire. En Lui se trouve la source inépuisable de toutes bénédictions, pour le temps et pour l’éternité.
Dans toutes vos joies, dans toutes vos difficultés, dans vos détresses, et même en présence de toutes vos fautes, cherchez Sa présence, adressez-vous à Lui par la prière, et cela en toute confiance, et vous n’en aurez jamais de regrets : « Cet affligé a crié ; et l’Éternel l’a entendu, et l’a sauvé de toutes ses détresses. L’ange de l’Éternel campe autour de ceux qui le craignent, et les délivre. Goûtez et voyez que l’Éternel est bon ! Bienheureux l’homme qui se confie en lui ! » a dit le roi David quand il a traversé des circonstances particulièrement douloureuses qui étaient les conséquences de sa folie (Ps. 34. 6 à 8).
Voici donc Saül qui, maintenant, sait quel est le chemin dans lequel il doit marcher et quelles sont les circonstances qu’il devra traverser en retournant à la maison de son père. Malheureusement le v. 9 nous rapporte un fait qui, en apparence, était de peu d’importance, mais qui manifestait dans quel état se trouvait son âme. Il nous est dit qu’il tourna le dos à Samuel.
Nous savons que jamais Dieu ne nous donne une parole sans un but bien précis et défini. Le cœur de Saül n’avait pas été touché par toutes les choses qu’il avait vues et entendues et par les bontés dont il avait été entouré par l’homme de Dieu. Ainsi est le cœur de l’homme ; il reçoit tout de la part de ce Dieu plein de bonté, et cela avec la plus noire ingratitude. Le cœur de Saül n’était pas avec Samuel. Il était bien différent de celui d’Élisée qui abandonna ses bœufs et son labour pour courir après Élie (1 Rois 19. 20). Souvent, dans de très petites choses, un homme, et même un enfant, donne à connaître quel est l’état de son âme.
Malgré tout l’Éternel a été fidèle envers Saül et Il lui a fait rencontrer les choses que Samuel lui avait annoncées. Venu au coteau de Dieu, l’Esprit le saisit et il se mit à prophétiser. Ceux qui le connaissaient auparavant en étaient surpris, et ils se disaient l’un à l’autre : « Qu’est-il donc arrivé au fils de Kis ? Saül aussi est-il parmi les prophètes ? » Et l’un d’eux dit : « Et qui est leur père ? »
Cela montre que, dans leur entourage, on n’avait aucune confiance ni dans le fils, ni dans ses parents. Ce sont nos voisins et les personnes qui sont en contact avec nous chaque jour, ceux qui nous voient et qui nous entendent, qui peuvent, mieux que personne, juger de ce que nous sommes. Nos actes et nos paroles nous recommandent à notre entourage. Là souvent, sans que nous nous en doutions, nous rendons notre témoignage.
Chers enfants ! veillez sur vos paroles, sur vos actes et sur toute votre manière d’être et de faire. « Même un jeune garçon se fait connaître par ses actions, si sa conduite est pure et si elle est droite », lisons-nous dans le livre des Proverbes, chapitre 20. 11.
Ce qui s’est passé plus tard a bien confirmé que la mauvaise impression des voisins de Saül était justifiée. Plus tard il est devenu un ennemi et un persécuteur de l’oint de l’Éternel, et il a fini misérablement sur les montagnes de Guilboa. Retenez bien les enseignements que nous avons dans les pages dont nous nous occupons maintenant afin que vous soyez gardés du mal et que vous n’ayez pas une fin misérable comme, hélas ! bien des jeunes gens qui donnaient beaucoup d’espoir à leurs parents et à leurs amis, mais qui se sont détournés du Seigneur et sont descendus toujours plus bas et, pour finir, ont abandonné tous les enseignements qu’ils avaient reçus dans leur jeune âge.
Maintenant il s’agit d’établir Saül comme roi sur Israël, ainsi que l’Éternel l’avait montré à Samuel. A cet effet, il convoque le peuple devant l’Éternel à Mitspa. C’est une bonne chose que d’être dans la présence de Dieu dans tout ce que nous avons à faire, surtout dans les moments solennels de notre vie. Samuel savait bien cela, et certes il avait aussi un but en les convoquant à Mitspa plutôt qu’ailleurs.
Vous vous souvenez que c’est à Mitspa que précédemment il avait déjà réuni le peuple quand celui-ci était dans la misère parce qu’il s’était détourné de l’Éternel (1 Sam. 7). Dans cette circonstance il leur dit : « Assemblez tout Israël à Mitspa, et je prierai l’Éternel pour vous ». C’était aussi là, entre Mitspa et le rocher, que se trouvait la pierre qu’il avait dressée et qu’il avait appelée « Ében-Ezer », en disant : « l’Éternel nous a secourus jusqu’ici ». C’était là aussi qu’il se rendait dans son voyage annuel, rappelant ainsi aux Israélites combien la fidélité de l’Éternel envers eux était grande puisqu’il les avait ainsi secourus. Notre Dieu ne change pas, et certes, nous aussi nous pouvons rendre témoignage à la fidélité de Dieu qui ne nous a jamais abandonnés jusqu’à maintenant.
Si, au moins, le cœur du peuple avait été capable de comprendre ces choses et de les apprécier ! Quand Samuel a convoqué les fils d’Israël, il leur a rappelé leur délivrance de l’Égypte et la fidélité du Dieu qui les avait sauvés de toutes leurs détresses. Il leur rappelle aussi, comme un fidèle témoin doit le faire, combien leur faute a été grande de dire : « Établis un roi sur nous ».
Saül s’était caché parmi les bagages. Ici, comme dans une autre circonstance (1 Chron. 9. 21), il montre de l’humilité. Il avait d’aimables qualité naturelles, mais ces choses, sans la possession d’une vie nouvelle, n’ont pas de valeur aux yeux de Dieu. Il faut être né de nouveau pour pouvoir entrer dans le royaume de Dieu, dit le Seigneur à Nicodème (Jean 3. 3 à 5). Ces qualités naturelles ne peuvent être victorieuses au jour de l’épreuve.
Dieu reconnaît les choses aimables qui peuvent être dans l’homme, mais, malgré cela, l’homme est un pécheur coupable devant Lui, car « il n’y a point de juste, non pas même un seul » (Rom. 3. 10). Saül était modeste, il était soumis à son père, il écoutait volontiers un conseil, même de la bouche d’un de ses serviteurs ; malgré cela, plusieurs fois, il a cherché à faire mourir David. De fait, il était un meurtrier. Or aucun meurtrier n’a la vie éternelle demeurant en lui.
Samuel fit approcher les tribus d’Israël, puis les familles, laissant ainsi à l’Éternel le soin de désigner celui qu’Il avait choisi comme roi pour Son peuple. La tribu de Benjamin fut prise, puis la famille de Saül et, enfin, ce fut lui qui fut pris. Tout était de Dieu. Nous remarquons aussi quelle a été la sagesse de Samuel dans toute cette affaire, comme aussi dans presque toute sa vie. Saül n’étant pas là, Samuel interroge l’Éternel qui indique le lieu où il se trouve.
Voici enfin le roi désiré qui se trouve devant les yeux du peuple, et celui-ci pousse des cris de joie et dit : « Vive le roi ! » Vous remarquez qu’ils ne louent pas l’Éternel ; leurs yeux étaient fixés sur le roi qui était grand et beau, mais où était leur cœur pour l’Éternel qui le leur avait donné ? Il ne semble pas qu’ils aient pensé à Lui. Nous savons que leur cœur était bien loin de ce Dieu qui les avait tirés d’Égypte et les avait introduits dans le bon pays qu’ils possédaient. C’est du reste pourquoi ils avaient demandé un roi. Ne sachant pas se confier en Dieu, ils désiraient être comme toutes les autres nations qui ne connaissaient pas l’Éternel et qui avaient un roi pour les conduire. L’homme aime toujours mieux avoir quelque chose de visible devant les yeux que de marcher par la foi en un Dieu qu’il ne voit pas.
Ensuite Samuel dit au peuple quel était le droit du royaume et l’écrivit dans un livre qui fut déposé devant l’Éternel. Tout a été fait dans un ordre parfait et Dieu même en a été le témoin. L’Éternel pourra-t-il répandre sa bénédiction sur Son peuple par le moyen de ce roi ?
La suite de l’histoire de Saül nous le fera savoir ; mais nous pouvons bien dire d’avance qu’il est écrit : « Maudit l’homme qui se confie en l’homme, et qui fait de la chair son bras, et dont le cœur se retire de l’Éternel » (Jér. 17. 5). La chose ne s’est que trop réalisée dans la suite pour le pauvre peuple d’Israël. Malgré cela, ceux dont l’Éternel avait touché le cœur suivirent et servirent le roi puisqu’il était l’élu de l’Éternel. De la même manière maintenant, nous avons à obéir à ceux que Dieu a élevés en dignité dans le monde, quels qu’ils soient, et à les servir. Ils sont les ministres de Dieu, et nous leur devons tout honneur.
Le commencement du chapitre onze du premier livre de Samuel nous fait connaître les circonstances pénibles que traversait le peuple de Dieu dans ces temps-là. Nakhash, un Ammonite, campait contre Jabès de Galaad. En cherchant sur une carte vous trouverez sans trop de peine où se trouve cette ville qui est mentionnée plusieurs fois dans les Écritures. Elle se trouve de l’autre côté du Jourdain, au nord du torrent de Jabbok qui est bien connu aussi des lecteurs de la parole de Dieu.
Vous savez que les Ammonites étaient des descendants de Lot, le neveu d’Abraham. Plusieurs fois nous les trouvons en guerre avec le peuple d’Israël. Souvent les proches parents qui ne font pas partie du peuple de Dieu en sont les pires ennemis. Ne sachant pas se confier en Dieu pour leur délivrance, les hommes de Jabès demandèrent de faire une alliance avec Nakhash. L’incrédulité se prive de toute la puissance que Dieu met à la disposition des Siens, et n’en reçoit qu’opprobre et humiliation, tandis que ceux qui se confient en Dieu ne seront jamais confus.
Ce méchant descendant de Lot consent à faire alliance avec eux à la condition de leur crever à tous l’œil droit. Il trouvait sa satisfaction dans une telle cruauté en pensant qu’il y en aurait de l’opprobre sur tout le peuple de Dieu. C’est du reste ce que l’ennemi de nos âmes cherche à faire en tout temps car, en mettant de l’opprobre sur le peuple de Dieu, il en met par conséquent sur Dieu Lui-même. Si nous manquons de foi, nous devenons les jouets de l’ennemi, et le résultat final en est de l’opprobre sur le Seigneur et sur les Siens. Les ennemis du peuple de Dieu se réjouissent lorsqu’ils ont pu arriver au bout de leurs desseins et que les saints sont dans la confusion.
Malgré tout, Dieu veillait sur Son peuple et Il se servit de cette occasion pour que celui qu’Il avait choisi pour roi sur Son peuple soit un moyen de délivrance dans Sa main. Les hommes de Jabès envoyèrent à Guibha de Saül des messagers qui rapportèrent les paroles de Nakhash au peuple, et celui-ci se mit à pleurer.
Vous savez que Dieu entend nos paroles et qu’Il n’est pas sourd à nos larmes. Lisez le verset 12 du Psaume 39, il est bien propre à encourager ceux qui prient et qui pleurent. Dans le prophète Ésaïe chapitre 38. 5, l’Éternel envoie dire à Ézéchias : « J’ai entendu ta prière, j’ai vu tes larmes ». Nous avons affaire à un Dieu qui est plein de compassion. Il est comme une tendre mère qui entend son enfant qui crie et qui pleure. N’y tenant plus, elle quitte tout pour aller au secours de son enfant bien-aimé, elle le délivre, l’entoure de ses bras et le console, comme ce même prophète disait : « Une femme oubliera-t-elle son nourrisson… ? Même celles-là oublieront ; … mais moi je ne t’oublierai pas » (És. 49. 15).
Dans vos peines, dans vos détresses, en présence de tous les dangers qui vous guettent, criez, pleurez même. N’a-t-Il pas dit : « Bienheureux ceux qui mènent deuil, car c’est eux qui seront consolés » ? (Mat. 5. 4) L’Éternel a vu la détresse de Son peuple et pour le délivrer Il va se servir du roi qu’Il lui a donné.
Saül emploie un étrange moyen pour rassembler le peuple pour la guerre : Il menace de mettre en pièces les bœufs de ceux qui ne sortiraient pas après lui. Au lieu de faire appel à leur amour pour leurs frères qui étaient dans la détresse, il se sert de la peur pour les faire agir. C’est un moyen qui peut être efficace pour des hommes du monde, mais qui ne manifeste nullement les caractères du Dieu d’amour.
C’est la frayeur qui tombe sur le peuple et ils sortent comme un seul homme. Malgré tout, Dieu est fidèle et Il opère une si grande délivrance en faveur des habitants de Jabès qu’il ne reste pas deux ennemis ensemble. Ceux qui ne furent pas tués furent dispersés. Ce fut un jour heureux pour ceux qui, peu de temps auparavant étaient dans une grande détresse. Après une si éclatante victoire, la royauté fut affermie et Samuel renouvela la royauté.
Le peuple se réjouit, il y eut de la reconnaissance envers l’Éternel, et ils lui offrirent des sacrifices de prospérités. Saül lui-même, dans toute cette circonstance, montra un esprit de bonté et de pardon. Nous avons déjà remarqué dans ce roi d’aimables dispositions. Malheureusement, dans la suite, il ne persévéra pas dans une telle voie. Il ne suffit pas de bien commencer, mais il faut aller jusqu’au bout. L’homme naturel peut bien aller un moment dans un chemin qui semble bon, mais s’il ne naît pas de nouveau, tôt ou tard, il succombera. C’est ce que nous verrons plus tard dans l’histoire de Saül.
La royauté étant donc établie, le ministère de Samuel comme juge était en quelque sorte terminé au milieu du peuple d’Israël. Il parle encore une fois à ce peuple, au commencement du chapitre 12, et il leur demande de témoigner devant l’Éternel et devant le roi qui venait d’être établi, si en quelque chose il avait manqué de fidélité dès sa jeunesse – c’est-à-dire pendant une longue vie, puisqu’il était un vieillard. Le peuple reconnaît que jamais il ne leur a fait tort, qu’il ne leur a point fait de violence et qu’il n’a jamais pris de présent de leur main. L’Éternel en était témoin. C’est un beau témoignage rendu à la fidélité de ce juge dont je vous parle depuis longtemps.
Nous l’avons vu jeune garçon servant l’Éternel ; il a continué son service fidèlement jusqu’à ses cheveux blancs. C’est un bel exemple que le Seigneur met devant vos yeux. Ne désirez-vous pas lui ressembler ? Le secret pour cela, ou plutôt, les deux secrets, nous les avons déjà mentionnés au cours de nos entretiens. Premièrement, il ne laissait tomber en terre aucune des paroles de l’Éternel. Vous aussi, lisez cette bonne Parole, qu’elle soit votre seule et unique règle de conduite en tout temps et en toutes circonstances.
Le second est une vie de prières continuelles. Vous vous souvenez que sa mère était une femme de prières. Lui aussi a profité de l’exemple qu’il a eu dans cette pieuse femme, et il a été un homme de prières et un grand homme de Dieu. Regardez vous-mêmes combien de fois nous le trouvons en prières dans le récit que Dieu nous donne de sa vie. Le Psaume 99 aussi, v. 6, nous rappelle qu’il était un de ceux qui ont invoqué le nom de l’Éternel et qui ont crié à Lui. La parole et la prière sont comme les deux grands ressorts qui font mouvoir toute la vie des fidèles croyants et des grands serviteurs de Dieu. Puissiez-vous vous en souvenir en tout temps.
Dans ce chapitre 12 nous trouvons une autre grande leçon ; c’est que Samuel a agi avec vérité envers le peuple et leur a montré combien leur infidélité envers l’Éternel avait été grande et combien leurs fautes avaient été nombreuses. C’est ce qu’il fait dans les v. 6 à 17. Il leur rappelle ce que l’Éternel a fait pour eux depuis le jour où II les a tirés du pays d’Égypte jusqu’à ce jour, et chaque fois ils ont été rebelles. Ce n’est pas dans le but de les accuser qu’il leur rappelle ces choses, mais dans le but de les avertir.
L’amour va avec la vérité. Certes Samuel aimait le peuple de Dieu, mais ce n’est pas vraiment aimer que de cacher la vérité et de ne pas avertir ceux qu’on aime quand ils font le mal ou quand ils sont en danger de le faire. Samuel était en quelque sorte mis de côté puisque le peuple avait voulu un roi. Maintenant qu’ils l’avaient, ils allaient continuer à marcher dans l’obstination de leur mauvais cœur, ne faisant aucun cas de la loi de l’Éternel et servant les idoles. Samuel leur donne un solennel avertissement en leur faisant savoir que, s’ils n’écoutaient pas la voix de l’Éternel, ils périraient, eux et leur roi – avertissement accompagné de tonnerres et de pluie au temps de la moisson des froments.
Une crainte salutaire est tombée sur le peuple à la vue de ces éléments déchaînés. Les fils d’Israël savaient bien que Samuel était un homme de prières puisqu’ils s’adressent à lui afin qu’il prie l’Éternel, son Dieu, en leur faveur. Cela les a amenés à reconnaître qu’ils ont péché. Malheureusement il arrive fréquemment que des personnes, sous le coup d’épreuves ou d’avertissements solennels, reconnaissent leur culpabilité, mais pour un temps seulement. L’épreuve finie, les difficultés ayant disparu, leur piété s’en va aussi. C’est bien ce qui a caractérisé ce pauvre peuple d’Israël.
Le psalmiste dépeint leur manière d’agir : « Avec tout cela ils péchèrent encore, et ne crurent point par ses œuvres merveilleuses ; et il consuma leurs jours par la vanité, et leurs années par la frayeur. S’il les tuait, alors ils le recherchaient, et ils se retournaient, et cherchaient Dieu dès le matin ; et ils se souvenaient que Dieu était leur rocher, et Dieu, le Très-Haut, leur rédempteur mais ils le flattaient de leur bouche, et ils lui mentaient de leur langue » (Ps. 78. 32 à 36).
Nous arrivons maintenant au chapitre 13 qui commence une nouvelle division de notre premier livre de Samuel et traite d’un nouveau sujet, savoir de la manière dont Saül s’acquitta de sa responsabilité de roi du peuple de Dieu.
Avant d’entrer dans quelques détails sur ce sujet important, j’aimerais vous dire encore quelques mots de Samuel, dont le service, comme juge en Israël, était terminé. Il ne montre aucune amertume à la pensée d’être ainsi mis de côté à cause de l’ingratitude du peuple envers lui. C’est un des beaux traits de la vie de cet homme de Dieu. Il acceptait de n’être rien, pourvu qu’il y eût de la bénédiction pour le peuple de Dieu. Même après avoir averti le peuple, il leur dit : « Quant à moi aussi, loin de moi que je pèche contre l’Éternel, que je cesse de prier pour vous ».
Tant qu’il accomplissait son service de juge en faveur du peuple, il priait pour eux ; maintenant qu’il était mis de côté, il continuait ce précieux service d’intercesseur en leur faveur. À ses yeux, cesser de prier pour eux était un péché contre l’Éternel, car après tout ils étaient Son peuple. Quel dévouement et quelle noble recherche du bien du peuple de Dieu ! Vous avez là un bel exemple devant les yeux. Il n’est pas nécessaire d’être âgé pour accomplir un tel service. Un enfant peut prier aussi bien qu’un vieillard.
Maintenant nous allons nous occuper de Saül. Le voici roi sur Israël, le peuple de Dieu, comme Samuel le lui avait annoncé lors de sa première rencontre avec lui. A-t-il conscience de la grandeur de la tâche qui lui incombe et de la responsabilité qui repose sur lui ? Va-t-il mettre en pratique tous les enseignements qu’il a reçus de ce serviteur qui lui a enseigné tant de choses ?
Rien ne nous le fait penser car, pour peu qu’il eût conscience de sa faiblesse, nous l’aurions vu en prières. Jamais nous ne le voyons sur ses genoux. Il n’avait donc pas pris exemple sur Samuel qui, si souvent, invoquait l’Éternel. Saül se choisit trois mille hommes, faisant ainsi de la chair son bras. Il n’avait pas compris ce que le prophète Jérémie a enseigné plus tard : « Maudit l’homme qui se confie en l’homme, et qui fait de la chair son bras » (Jér. 17. 5). Il les choisit lui-même au lieu de laisser l’Éternel lui choisir son armée. C’est sa propre sagesse qui le conduit, et il oublie que toute la sagesse de l’homme n’est que folie aux yeux de Dieu.
Deux mille hommes sont avec lui sur la montagne de Béthel, et mille avec Jonathan, son fils, à Guibha de Benjamin. C’est la première fois que nous trouvons le nom de ce fils de Saül qui était un vrai homme de foi, et aussi, ainsi que nous le verrons dans la suite, une des figures les plus nobles et sympathiques de ces temps-là.
Alors que Saül était ainsi avec son armée, voilà que son fils, avec son unique millier, frappe les ennemis. Saül s’en attribue toute la gloire et, au son de la trompette, fait publier cette victoire par tout le pays. C’est souvent ce qui arrive : des hommes sans foi et sans puissance s’attribuent des choses que seule la foi peut opérer et s’en glorifient. Saül dit : « Que les Hébreux l’entendent ». Pourquoi ne dit-il pas : Israël » ? C’est que Saül ne voyait dans le peuple qu’une nation comme les autres nations qui l’entouraient. Les Philistins pouvaient dire : Les Hébreux, oubliant ou ne connaissant pas les glorieux privilèges du peuple d’Israël.
Israël veut dire prince de Dieu. Ce mot hébreu vient de Héber qui était un descendant de Sem, fils de Noé, et un des ancêtres d’Abraham. En disant Hébreu, Saül méconnaissait la foi glorieuse d’Abraham et la position élevée dans laquelle l’Éternel avait placé Jacob en l’appelant Israël et en faisant de sa postérité son peuple.
Saül pensait rassembler le peuple autour de lui en faisant ainsi publier la victoire de Jonathan. C’est ce qui eut lieu en effet. Mais aussi les ennemis se rassemblent et comme ils sont nombreux ! Comme le sable qui est sur le bord de la mer ; et trente mille chars, et six mille cavaliers. Que va faire le peuple en présence de tous ces ennemis ? Va-t-il invoquer l’Éternel ? Le roi qu’il s’est choisi le conduira-t-il à Celui qui seul peut le délivrer ?
Non ! c’est la détresse et la débandade. Le peuple se cache dans les cavernes, dans les broussailles, dans les rochers, dans les lieux forts et dans les fosses. Ils avaient demandé un roi qui les conduise dans leurs guerres. Maintenant qu’ils en avaient un, il ne leur était d’aucun secours en présence de leurs ennemis. Ni les uns ni les autres ne savaient se confier en l’Éternel.
D’après La Bonne Nouvelle 1944