
Après s’être ainsi occupé de ses frères, Joseph a fait entrer Jacob, son père, devant le Pharaon, et il l’a fait se tenir devant lui. Ce devait être un jour mémorable pour ce vieillard, que celui dans lequel il s’est tenu devant le Pharaon, ce grand Roi qui dominait sur toute l’Égypte.
Abraham, son grand-père, s’était tenu devant Un plus grand que lui, puisqu’il marchait devant l’Eternel, ainsi que nous l’avons vu dans le chapitre 24.
Que sera-ce quand nous serons présentés par le Seigneur devant Son Dieu et Père ? Lisez à ce sujet 1 Thessaloniciens 3. 12 et 13. Le Seigneur donc, à Sa venue, amènera devant Son Père tous ceux qu’Il Lui a donnés. C’est une pensée des plus solennelles, dont nous avons à nous souvenir ; elle est propre à nous séparer pratiquement de tout ce qui est incompatible avec la gloire de ce grand Dieu, ce Dieu saint en présence duquel nous serons manifestés bientôt.
Si l’on venait dans ce moment vous dire que vos parents viennent vous chercher pour vous présenter à un de leurs amis, qui est un grand personnage, immédiatement vous regarderiez si vos vêtements sont en ordre et si vos mains sont propres. C’est ainsi que la pensée de paraître bientôt devant la sainteté de Dieu met dans les cœurs un désir ardent de se séparer de tout ce qui est mal, car ce Dieu a les yeux trop purs pour voir le mal. C’est pourquoi il est dit ici : « Pour affermir vos cœurs, sans reproche en sainteté devant notre Dieu et Père en la venue de notre Seigneur Jésus avec tous ses saints ».
Le Pharaon demande à Jacob : « Combien sont les jours des années de ta vie ? » car c’était un vieillard âgé de cent trente ans. C’était une longue vie. Mais aux yeux de Dieu et même aux yeux du patriarche elle était peu de chose, car cette vie s’était passée presque tout entière sous la discipline de Dieu et sans communion avec Lui. De fait il n’y avait eu dans cette vie que peu de jours pour Dieu et qui puissent vraiment compter devant Lui. On ne trouvait pas dans Jacob une longue vie pour Dieu comme ce fut le cas dans la vie d’Abraham. Jacob en a conscience et il ne craint pas de le confesser, reconnaissant ainsi devant le roi d’Égypte que sa vie, malgré le nombre des années, n’avait guère été à la gloire de Dieu.
Nous avons ici une belle leçon d’humilité, à laquelle vous avez à prendre garde. Souvenez-vous que Dieu résiste aux orgueilleux et « qu’il donne la grâce aux humbles. Humiliez-vous donc sous la puissante main de Dieu, afin qu’il vous élève quand le temps sera venu ».
On aime à voir ce vieillard devant le grand roi de toute l’Égypte. Il avait passé sa vie à paître le bétail, et le voici qui se tient en présence d’un des plus grands souverains de la terre. C’est Dieu qui a voulu cette rencontre. Avant de sortir, Jacob a béni le Pharaon. Or, « sans contredit, le moindre est béni par celui qui est le plus excellent », nous est-il dit dans l’épître aux Hébreux au chapitre 7. 7.
Le moindre croyant, parce qu’il est aimé de Dieu, qu’il possède la vie éternelle, qu’il est héritier des bénédictions qui sont dans les cieux, et qu’il a part à la gloire à venir, est plus grand que le plus puissant des monarques de la terre. Bien loin de s’enorgueillir d’avoir une telle part, le fidèle marche dans l’humilité, conscient de sa faiblesse et de ses fautes, mais aussi conscient de la grâce dont il est l’objet. Il peut désirer que tous les hommes puissent avoir une part aussi précieuse que la sienne, car tout ce qui est dans le monde ne saurait être comparé avec les choses qui sont dans les cieux et qui sont la part de tous ceux qui croient au Seigneur Jésus comme leur Sauveur.
Mais posséder une chose et en jouir sont deux choses bien différentes. La question pour nous est de savoir jouir de ce qui est à nous et qui nous a été donné dans la Personne du Seigneur Jésus. Pour cela il faut de la diligence pour les rechercher et nous en emparer par la foi. Certainement, si nous recherchons les choses d’ici-bas, nous ne jouirons pas de celles qui sont en haut. Il nous est dit, dans le livre des Proverbes, que la main des diligents enrichit (ch. 10. 4). Si cela est vrai dans les choses matérielles, cela est vrai aussi dans les choses spirituelles. Quelles sont donc les choses que vous voulez rechercher dès votre enfance ?
Avec le v. 13 du chapitre 47 de la Genèse commence donc un sujet dans le récit de l’histoire de Joseph. Je suppose que vous vous souvenez de ce que je vous ai dit à ce sujet.
Maintenant, Joseph ne nous est plus présenté comme s’occupant de ses frères, mais bien de l’Égypte tout entière. Il est encore ici un type de Christ qui ne s’occupe pas seulement des Siens, mais aussi de tout ce qui est dans le monde, car tout doit Lui être soumis dans les cieux et sur la terre. C’est là ce qui est appelé le « mystère de la volonté » de Dieu (Éph. 1. 9). Le monde ignore ces choses, mais le croyant se réjouit à la pensée que bientôt tout sera ainsi soumis à Christ et que tout Lui appartiendra. Il a des droits sur toutes choses, parce qu’Il en est le Créateur, puis aussi parce qu’Il a tout racheté par Son sacrifice.
La domination de Joseph s’étendait sur toute l’Égypte, ainsi que le Pharaon le lui avait dit après qu’il lui eût expliqué ses songes : « Sans toi nul ne lèvera la main ou le pied dans toute l’Égypte » (Gen. 41. 44).
Les Égyptiens, aussi bien que les fils de Jacob, ont dû avoir affaire avec lui pour du pain. Ils ont expérimenté que c’était auprès de lui seul que se trouvaient les ressources pour ne pas mourir de faim. La famine sévissait dans tout le pays d’Égypte et elle était très intense. Seul Joseph possédait des provisions en abondance et il fallait aller à lui pour avoir du pain. Déjà précédemment, le Pharaon avait dit à son peuple : « Allez à Joseph, faites tout ce qu’il vous dira », de même que maintenant il n’y a de ressource que dans la Personne du Seigneur Jésus. C’est Lui qui est le seul « sauveur du monde », le seul soutien de la vie.
Mais quel tableau nous avons ici de l’état de l’Égypte dans ce moment-là : la famine dans toute son horreur, les ressources qui sont à bout, et la mort qui guette tout un peuple. C’est l’image de l’état dans lequel le monde se trouve maintenant. Partout c’est une soif et une faim ardente de bonheur ; mais nul ne sait où il se trouve. Tout ici-bas est assujetti à la vanité et tout passe rapidement.
Dans le Seigneur Jésus seul se trouvent les ressources inépuisables. Si les hommes d’aujourd’hui étaient aussi sages que les Égyptiens qui criaient à Joseph, s’ils savaient aller au divin Joseph, ils trouveraient en Lui la vie éternelle, la joie, les richesses insondables, le bonheur pour le présent et pour l’éternité.
Vous remarquez que Joseph a tout acheté contre du blé, tout était sous sa main : l’argent, les troupeaux, les terres de l’Égypte et même le peuple, il a tout acheté pour le Pharaon, le roi, son seigneur. De la même manière maintenant celui qui vient au Seigneur reçoit le salut, le pardon de ses péchés, la vie éternelle, mais aussi il appartient au Seigneur. Son être tout entier Lui appartient, corps, âme, vie, biens, tout est à Lui. Être à Lui, c’est le bonheur suprême. Il est le Maître débonnaire et humble de cœur qui a dit : « Venez à moi, vous tous qui vous fatiguez et qui êtes chargés, et moi je vous donnerai du repos. Prenez mon joug sur vous, et apprenez de moi, car je suis débonnaire et humble de cœur ; et vous trouverez le repos de vos âmes » (Mat. 14. 28 et 29).
Maintenant tout est à Joseph et c’est de lui que tous dépendent : ils reçoivent tout de sa puissante main ; aussi bien celui qui sème que celui qui mange du pain. Il pourvoit aux besoins du peuple et de leurs maisons et de leurs petits-enfants. Il est ainsi une image de Celui duquel nous dépendons pour toutes choses.
Nous remarquons que les Égyptiens sont pleins de reconnaissance envers Joseph. Ils lui disent : Tu nous as conservé la vie ; que nous trouvions grâce aux yeux de mon seigneur, et nous serons serviteurs du Pharaon. Nous aussi nous avons trouvé grâce aux yeux du Seigneur et nous avons en Lui la vie éternelle, nous qui méritions la mort. Maintenant nous pouvons servir Dieu en attendant d’être pour toujours avec le Seigneur.
Joseph met ainsi tout en ordre en Égypte et assujettit tout le peuple au Pharaon. Il fait une loi sur les terres de l’Égypte : au Pharaon un cinquième. Ce cinquième qui était ainsi prélevé sur les terres de l’Égypte représente pour nous les droits de Dieu sur toutes choses – droits que nous avons à lui rendre, dont nous ne pourrons pas Le frustrer. Il a droit à la reconnaissance de nos cœurs, à la louange et c’est notre glorieux privilège que de Lui apporter ainsi chaque jour ce tribut qui Lui est si justement dû. Pour le cinquième, lisez ce qui nous est dit en Lévitique 5. 16. Ce cinquième représente les droits de Dieu. Hélas ! L’homme L’a lésé dans ces choses et demeure coupable envers Lui. A nous de le Lui rendre.
Maintenant l’histoire de Joseph est presque terminée, et le Saint Esprit, dans la fin de notre livre de la Genèse, nous parle de nouveau de Jacob. C’est un sujet qui commence avec le v. 27 de notre chapitre 47, et va jusqu’à la fin du livre.
Dieu a accordé à Jacob de pouvoir rester dix-sept années dans le pays d’Égypte, près de son fils bien-aimé. Ce dut être pour lui un temps heureux et béni.
La joie de son cœur devait être grande en voyant la gloire dont ce fils était entouré et aussi toute la sagesse que Dieu lui avait donnée pour tout diriger dans ce grand pays. Joseph rendait ainsi devant les yeux des Égyptiens un brillant témoignage au seul vrai Dieu, le Dieu d’Israël. Je ne pense pas qu’il y ait une plus grande joie pour un cœur de père que de voir ses enfants marcher fidèlement et glorifier le Seigneur dans leur conduite. Mais aussi quelle souffrance quand ils s’éloignent du chemin de Dieu et oublient les enseignements qu’ils ont reçu dans la maison paternelle.
Demandez à Dieu avec instances qu’Il veuille vous garder du mal et qu’Il vous accorde la grâce de marcher selon tous les enseignements que ce Dieu sage et bon vous donne dans Sa Parole. Ainsi vous réjouirez le cœur du Seigneur et celui de vos parents.
Lisez avec attention et prière le livre des Proverbes, et mettez en pratique tous les enseignements qui nous y sont donnés. Vous remarquerez que ce livre est particulièrement écrit pour donner au jeune homme de la connaissance et de la réflexion (ch. 1. 4).
Jacob maintenant jouissait pleinement de la communion avec Dieu. Il pouvait considérer toute la patience de Dieu envers lui ; toute Sa fidélité concernant les promesses qu’Il lui avait faites. Nous comprenons que, à la fin de sa vie, il pouvait adorer, appuyé sur le bout de son bâton (Héb. 11. 21).
Mais tout a une fin ici-bas, même une longue vie de cent quarante-sept ans. Les jours de Jacob approchèrent de la mort. C’est un moment solennel quand il faut quitter tout ce que nous avons eu ici-bas, même ceux que nous avons aimés.
Pour celui qui est sans Sauveur, c’est marcher vers le roi des épouvantements, et la mort n’écoute personne : elle pose sa froide main sur sa victime, et elle l’emporte, qu’on le veuille ou qu’on ne le veuille pas, qu’on soit prêt ou qu’on ne le soit pas.
Pour le croyant, celui qui a mis sa confiance dans son Sauveur, c’est la fin des peines et de la souffrance, l’heureux moment de quitter une terre où tout est désolation pour être avec le Seigneur, ce qui est de beaucoup meilleur.
Puissions-nous toujours marcher dans la lumière de Dieu et dans Sa communion, afin que, arrivés au terme du voyage, nous n’ayons rien à juger et que nous puissions partir en pleine paix. Nous pouvons compter sur la fidélité de Dieu pour qu’Il nous garde sans reproche jusqu’à ce jour-là.
Au moment de quitter les siens, Jacob avait encore un grand désir, celui de ne pas être enterré dans le pays d’Égypte. Il voulait qu’on le mette dans le sépulcre qu’Abraham avait acheté des fils de Heth.
Vous vous souvenez de ce que nous avons dit de ce sépulcre, lorsque nous nous sommes occupés de l’enterrement d’Abraham au chapitre 25 de notre livre. Aussi Jacob fait jurer à son fils Joseph de l’enterrer dans ce sépulcre. Étant le père de Joseph, il aurait pu avoir un magnifique sépulcre dans le pays d’Égypte et de somptueuses funérailles ; mais pour lui, la caverne où étaient enterrés ses pères avait infiniment plus de valeur que toutes ces choses. Il savait que ceux qui étaient enterrés dans le sépulcre de ses pères ressusciteraient à la première résurrection et auraient une part dans le royaume promis à Israël. C’était sa foi qui le faisait agir ainsi en appréciant les choses à leur juste valeur.
Aussi lorsque Joseph lui eut donné la promesse requise, Jacob s’est prosterné sur le chevet de son lit et a pu adorer le Dieu qui l’avait accompagné pendant tout son pèlerinage et qui lui accordait encore cette joie avant de mourir.
Cette scène est de toute beauté pour ceux qui, avec Jacob, possèdent en partage une foi de pareil prix – foi qui, je l’espère, est la part de tous les lecteurs de la Bonne Nouvelle. Il suffit de croire en toute simplicité ce que Dieu nous dit dans Sa bonne Parole. Les choses dont Il nous parle, Il nous les donne, la foi les reçoit et le cœur est rempli de joie en les possédant.
Aujourd’hui vous lirez le chapitre 48 de notre livre de la Genèse. Là vous trouverez Jacob malade et près de sa fin. Souvenez-vous qu’il n’y a pas d’espoir pour l’homme de rester sur la terre. Aurions-nous une vie de cent quarante-sept ans comme Jacob, un jour il faut partir et tout quitter. Vous êtes jeunes et il vous semble que vous avez un long avenir devant vous ; n’oubliez pas que nos jours sont comme une vapeur paraissant sur la terre et puis disparaissant.
Le psalmiste disait : « Voici, tu m’as donné des jours comme la largeur d’une main et ma durée est comme un rien devant lui ». Cherchez vous-même ce verset à la fin du premier livre des Psaumes. Vous avez probablement remarqué que le livre des Psaumes est divisé en cinq livres.
Joseph vient donc voir son père, accompagné de ses deux fils Manassé et Éphraïm. C’est un moment solennel quand il faut quitter cette terre et toutes les choses au milieu desquelles on a vécu et que l’on a aimées. Dans un tel moment, combien sont misérables ceux qui n’ont vécu que pour les choses visibles et qui partent sans espérance. Mais, par contre, quel bonheur remplit le cœur de ceux qui ont aimé le Seigneur et qui se réjouissent à la pensée de le voir et d’être pour toujours avec Lui !
Dans ce moment solennel, Jacob repense à ce que l’Éternel avait fait pour lui. Si lui n’avait pas été très fidèle, l’Éternel l’avait été et avait accompli fidèlement toutes ses promesses envers le patriarche. C’est pourquoi il rappelle dans ce moment que ce Dieu tout-puissant lui était apparu à Luz et lui avait fait des promesses. Malgré toutes ses fautes, Jacob était un croyant et il attachait du prix aux promesses qui avaient été faites à Abraham et à sa semence. Croyez Dieu et désirez obtenir les choses qu’il a promises dans la Parole ; ces choses sont infiniment plus précieuses que tout ce que le monde peut offrir. Ici-bas tout passe et tout est vanité, mais les choses que Dieu offre sont éternelles ; la mort n’y change rien.
Une autre chose caractérisait Jacob dans ce moment. Il était dans une pleine communion avec Dieu et il savait que l’Éternel donnerait une part particulière aux deux fils de Joseph et qu’Ils seraient comptés au nombre des tribus d’Israël. Comment le savait-il ? C’est Dieu qui le lui avait révélé. Pour qu’il puisse ainsi nous faire entrer dans ses pensées secrètes, il faut vivre bien près de Lui.
Nous pouvons bien penser que les dix-sept années que Jacob a passées en Égypte furent pour lui des années particulièrement bénies et dans lesquelles il a beaucoup joui de la communion avec Dieu.
Ensuite Jacob, en quelques mots touchants, rappelle la mort de Rachel, sa femme bien-aimée, qu’il a enterrée sur le chemin d’Éphrath qui est Bethléhem. Certaines douleurs restent dans le cœur jusqu’à la fin d’une longue vie. Le Seigneur le permet pour nous faire réaliser quel est le monde dans lequel nous sommes et nous faire nous attacher aux choses qui sont éternelles, aux choses célestes.
Il arrive aussi fréquemment que nous nous attirons, à cause de nos infidélités, des peines que nous devons endurer comme discipline. Pauvre Jacob ! Ainsi que nous l’avons déjà vu précédemment, il a dû endurer bien des souffrances qui n’étaient que la conséquence de ses fautes. Ce qu’un homme sème, il le récolte aussi. Celui qui sème pour la chair, récolte de la chair la corruption (Gal. 6. 7 et 8). On ne peut pas s’attendre à une vie heureuse en marchant dans la désobéissance à la parole de Dieu et en suivant le chemin de la propre volonté.
Malgré tout, nous pouvons admirer ce vieillard qui rappelle cette douloureuse discipline par laquelle il avait dû passer en courbant la tête sous la main de Dieu sans proférer une parole de murmure. C’est déjà une grande chose quand nous savons mettre notre bouche dans la poussière et faire comme le psalmiste qui, étant sous les coups de la discipline de Dieu, disait : « Je suis resté muet, et je n’ai pas ouvert la bouche, car c’est toi qui l’as fait » (Ps. 39. 9).
Nous avons affaire avec un Dieu qui nous aime et qui fait concourir toutes choses pour notre plus grand bien. Un jour, comme le psalmiste, avec des cœurs qui adorent, nous dirons en considérant le chemin qu’il nous a fait parcourir : « Je sais que c’est en fidélité que tu m’as affligé ».
Vous aurez peut-être un peu de peine à vous souvenir de tout ce que je vous ai enseigné aujourd’hui, et je crains d’avoir un peu dépassé ce que vous pouvez comprendre maintenant, mais plus tard vous pourrez relire ces lignes, et j’aime à croire qu’elles vous seront en consolation et en encouragement. Si le Seigneur vous laisse quelque temps ici-bas, certainement vous rencontrerez des peines et des difficultés. Souvenez-vous que Dieu seul saura vous soutenir et vous consoler.
Vous vous souvenez que nous avons vu Jacob malade et à la fin de ses jours. Son fils Joseph était auprès de lui. Jacob rend témoignage à la grâce de Dieu qui s’est plu à le bénir. Ce Dieu agit toujours de même envers ceux qu’Il aime. Pendant de longues années, Jacob avait pleuré son fils Joseph, pensant qu’il était mort, et maintenant ce fils était devant lui, et non plus un humble berger, mais un grand seigneur sur toute l’Égypte ; non seulement cela, mais aussi il avait la joie de voir aussi les fils de son fils chéri. Le cœur du patriarche devait déborder de reconnaissance envers ce Dieu qui avait fait de telles choses pour lui.
Souvenez-vous que Dieu est bon, qu’Il nous aime et qu’Il veut notre bonheur. Si parfois Il doit nous discipliner, Il ne le fait que autant que cela est nécessaire, et pour notre profit. Vous pouvez vous confier en Sa bonté pour tout ce qui vous concerne et dans toutes les circonstances que vous traversez, et jamais vous ne serez confus.
Ces deux fils de Joseph devaient donc avoir une part dans l’héritage de l’Éternel au milieu des fils d’Israël lorsqu’ils se partageraient le pays de la promesse. Mais les fils d’Éphraïm devaient devenir une nation plus grande et plus forte que ceux de Manassé, alors même que ce dernier était le premier-né. Il semble que dans ce moment-là Joseph n’était pas à la hauteur des pensées de Dieu. Son père âgé, et à la fin de sa course ici-bas, ayant les yeux appesantis par la vieillesse, avait un parfait discernement de la volonté de Dieu. Cela provenait du fait que dans ce moment-là il était en pleine communion avec Dieu. La propre volonté ne venait en aucune manière obscurcir son discernement spirituel. Sa foi était à la hauteur des pensées de Dieu et il voyait même dans l’avenir ce qu’il en serait des deux fils de Joseph.
La foi est une chose merveilleuse : elle voit les choses invisibles, et celui qui la possède jouit de ces choses comme s’il les avait entre les mains.
Je me demande si vous comprenez ce que je vous dis dans ce moment ? Comme cela peut vous paraître un peu difficile, je vais vous donner un exemple. Vous n’avez jamais vu le Seigneur Jésus de vos propres yeux, et cependant vous savez qu’Il est dans le ciel, vous en êtes assurés. Vous le savez parce que Dieu l’a dit dans Sa parole et vous pouvez vous réjouir à la pensée qu’Il va revenir pour vous chercher. C’est la foi qui vous donne cette assurance.
D’autres personnes ne savent pas où est le Seigneur, ne se soucient pas de Lui et ne L’attendent pas : ces personnes n’ont pas la foi, elles n’ont pas cru ce que Dieu dit dans Sa parole.
Or Jacob était un croyant, il avait la foi. Le voici donc qui annonce ce qui va arriver aux deux fils de Joseph et il les bénit.
Une autre chose que Jacob a dit à son fils : « Je meurs, et Dieu sera avec vous ». Il pouvait parler de la fidélité de Dieu, car Il avait été avec lui pendant une longue vie de près de cent cinquante ans. Il reconnaît qu’il n’a pas été fidèle comme ses pères, Abraham et Isaac, qui avaient marché devant Dieu ; lui n’avait pas fait de même, mais malgré cela ce Dieu avait été son Berger, l’avait gardé et l’avait béni.
Vous allez peut-être me demander ce que c’est que de marcher avec Dieu. La chose est bien simple : lorsqu’une personne marche devant nous, nous voyons tout ce qu’elle fait, ses faits et gestes nous sont connus, elle ne peut rien nous cacher. Donc marcher devant Dieu, c’est avoir une vie dans laquelle il n’y a rien qui Lui soit caché, dans laquelle tout Lui est manifesté, nos actes, nos paroles, tout étant fait comme devant Lui.
Prenez la bonne habitude, dès votre jeune âge, de faire tout comme en la présence de Dieu, et de Lui parler de tout ce qui vous concerne : de vos allées et de vos venues, de vos travaux, de vos désirs, de vos peines, ne Lui cachez rien. Jamais vous ne regretterez d’avoir agi ainsi, et, arrivés à la fin de votre vie vous n’aurez pas, comme Jacob, à confesser que vous n’avez pas marché avec Dieu.
En terminant, encore un mot : Jacob donne à Joseph une portion de plus qu’à ses frères. De fait, Joseph était l’héritier des bénédictions de Jacob. En Israël, une double portion était la part du fils premier-né, et c’était Joseph qui avait ce droit, car Ruben l’avait perdu à cause de ses fautes, et c’était Joseph qui avait hérité de ce droit. Voyez à ce sujet 1 Chroniques 5. 1. En tout cela Joseph, comme dans presque toute sa vie, est un type de Christ. C’est Christ qui héritera de tout, et nous, nous hériterons avec Lui, ainsi qu’il est écrit : « héritiers de Dieu, cohéritiers de Christ » (Rom. 8. 17). Savons-nous apprécier un tel héritage ? Voulez-vous courir après les choses qui passent, ou voulez-vous mettre votre diligence pour acquérir les choses du royaume de Dieu ?
Maintenant nous arrivons à la dernière étape de la vie de Jacob avec le chapitre 49 de notre livre. Le voici sur son lit, prêt à mourir.
Le chapitre 11 de l’épître aux Hébreux nous apprend que Jacob mourant bénit chacun de ses fils. Il les appelle et dit : « Assemblez-vous, et je vous ferai savoir ce qui arrivera à la fin des jours. Réunissez-vous et écoutez, fils de Jacob, écoutez Israël, votre père ». Nous avons donc ici une prophétie dans laquelle Jacob nous fait connaître ce qui arrivera à la fin des jours.
Entrer dans les détails de ce chapitre nous entraînerait trop loin et il y aurait des choses trop difficiles pour que vous puissiez les comprendre. Je me bornerai donc à vous donner quelques grandes lignes des vérités que nous trouvons dans cette merveilleuse page.
Les trois premiers fils de Jacob, Ruben, Siméon et Lévi sont en quelque sorte ensemble et présentent les caractères de l’homme dans la chair – ou si vous aimez mieux, dans son état naturel. Aucune bénédiction n’est prononcée sur eux, mais seulement des malédictions.
Ce qui a caractérisé ces trois fils est la corruption et la violence. Ce sont les deux formes que revêt tout le mal qui est dans le monde. La corruption a aussi bien un caractère religieux qu’un caractère moral. Partout ici-bas c’est l’idolâtrie et la cruauté. L’homme s’exerce à perfectionner les moyens de destruction et, hélas ! partout le sang coule sur la terre. Le monde aujourd’hui est semblable à celui du temps de Noé, monde qui a été englouti par les eaux du déluge. Le monde d’aujourd’hui sera détruit, non par de l’eau, mais bien par le feu ainsi que nous l’apprenons par la seconde épître de Pierre, chapitre 3. 7. « Maudite soit leur colère, car elle a été violente », dit Jacob : Qu’en sera-t-il de ceux qui devront entendre leur jugement de la bouche du Seigneur ?
Après cela, voici Juda qui occupe une large place dans les paroles de Jacob. Il nous fait savoir que la tribu de Juda sera la tribu royale ; et nous savons que notre Seigneur a surgi de Juda et que c’est à Lui qu’appartient le sceptre. Ce qui nous est dit ici s’applique plus à Christ qu’à Juda lui-même. Qui sera loué comme notre Seigneur ? N’est-Il pas aussi celui qui dominera sur Ses ennemis et devant qui tous se prosterneront ?
Zabulon et Issacar sont l’image de l’état des Juifs maintenant. Après avoir rejeté leur Messie, ils sont dispersés parmi les nations, toujours agités et sans repos, comme la mer ; ils s’assujettissent à tout, pourvu qu’ils puissent gagner de l’argent. Ils se trouvent bien là où ils peuvent trafiquer.
Dan est une image de l’Antichrist qui revêtira un caractère diabolique, comme le serpent, et dominera sur le peuple incrédule. Pendant ce temps les fidèles diront : « J’ai attendu ton salut, ô Éternel ! » – le salut qui arrivera certainement par la venue du Messie.
Gad, Aser et Nephthali sont ensemble et revêtent les caractères du résidu fidèle d’Israël pendant ce temps-là, et qui attendra cette délivrance. Si les ennemis lui tombent dessus et semblent un moment être victorieux, en fin de compte ce sont eux qui tomberont sur leurs ennemis et les anéantiront.
D’Aser viendra le pain excellent qui fera les délices du Roi, donc de Christ ; il trouvera en eux Sa satisfaction, Son bon plaisir, car à cause de Lui ils porteront l’opprobre et endureront la souffrance de la part de leurs ennemis.
Nephthali, comme une biche légère, qui marche sur les lieux élevés, glorifie Dieu dans sa marche.
Avez-vous pensé que Dieu observe votre manière d’être et de faire ? Trouve-t-Il Son plaisir en voyant comment vous vous conduisez dans la rue, à la maison, à l’école ? Rien n’échappe à Son œil. « Même un jeune garçon se fait connaître par ses actions si sa conduite est pure et si elle est droite » (Prov. 20. 11).
Non seulement la marche de Nephthali est belle, mais aussi ses paroles sont agréables à Dieu. Quelles sont les paroles que Dieu peut trouver belles, si ce n’est celles qui proviennent d’un cœur qui est vrai devant Lui ? Quand un pécheur reconnaît sa misère et mène deuil sur ses fautes, ce sont de belles paroles. « Soyez vrais devant Dieu et devant les hommes, ayant dépouillé le mensonge, parlez la vérité chacun à son prochain » (Éph. 4. 25).
Maintenant, je vais vous laisser, car nous ne pouvons pas aujourd’hui finir ce merveilleux chapitre. Gardez dans votre cœur ce que vous avez pu comprendre et plus tard vous trouverez dans cette page bien d’autres merveilles. C’est un infini comme tout ce qui est de Dieu.
Maintenant nous arrivons à Joseph, celui dont je vous ai parlé si longuement. Sa personne est si merveilleuse, parce qu’elle nous parle du Seigneur Jésus, le divin Joseph. Ici, comme dans les autres chapitres, où il est question de Lui, nous voyons briller les rayons de la gloire de notre Seigneur. C’est lui qui est la seule branche qui ait porté du fruit pour Dieu, et même tout le fruit qu’il a pu récolter dans le monde provient de Lui.
Ici il est représenté par un arbre planté près d’une fontaine. Là on ne connaît pas la sécheresse et un arbre, dans de telles conditions, ne peut que porter du fruit en abondance ; ses rameaux poussent par-dessus la muraille, nous est-il dit. Cela veut dire que sa bénédiction s’étend aux nations qui étaient sans Dieu et sans espérance dans le monde. Les bénédictions étaient promises à Israël, ce peuple qui était séparé des autres nations et comme entouré d’une muraille qui le mettait à part de tous ceux qui l’environnaient. Mais, après la venue du Seigneur Jésus, l’Évangile a été prêché à toutes les nations et des fruits abondants ont été produits parmi les Gentils aussi bien que parmi les Juifs.
Ce divin Sauveur a rencontré dans le monde la haine, la méchanceté et toute la puissance de l’ennemi ; c’est ce dont nous parle le v. 23. Les archers L’ont provoqué amèrement, et ont tiré contre Lui et L’ont haï. Rien ne L’a arrêté, Son arc est demeuré ferme par les mains du Puissant de Jacob. L’arc, dans les Écritures, est l’arme de la force. C’est Jésus aussi qui est le Berger, le Bon Berger dont vous connaissez l’histoire et dont, j’aime à le croire, vous êtes une brebis. Il est aussi la Pierre choisie et précieuse auprès de Dieu, mais que les bâtisseurs ont rejetée. Cherchez dans la première épître de Pierre le passage où il en est question.
Toutes les bénédictions sont comme accumulées sur Sa tête ; ce n’est qu’en Lui qu’il y en a, il ne peut s’en trouver dans aucun autre. C’est en Christ que nous sommes bénis de toutes bénédictions spirituelles dans les lieux célestes, et c’est en Christ que les Juifs seront bénis bientôt sur la terre. Les bénédictions prononcées par Jacob vont jusqu’au bout des collines éternelles.
Et pourtant c’est Christ qui a été rejeté de Son peuple et Lui que rejettent bien des personnes, même au milieu de ce qui s’appelle la chrétienté. Les hommes n’ont eu pour Lui aucune estime, et pourtant Il est plus beau que les fils des hommes, et toute Sa personne est désirable.
Enfin, nous trouvons Benjamin, le fils de la droite de son père. Il est ici un type de Christ quand il viendra pour exterminer Ses ennemis lors de l’établissement de Son règne. Ce n’est pas par la prédication de l’Évangile que ce règne s’établira, comme bien des personnes se le figurent, mais bien par le jugement de tous Ses ennemis.
Ce sont donc là les douze tribus d’Israël, tribus qui existent encore. Plusieurs sont perdues maintenant, mais Dieu, quand le moment sera venu, saura les retrouver et Il les ramènera dans le pays de la promesse, et le Seigneur régnera sur le peuple tout entier. Alors seront accomplies toutes les promesses faites aux pères, et toutes les prophéties que Dieu a données à Son peuple.
C’est ce dont Jacob avait le sentiment profond au moment où il allait mourir. C’est pourquoi il a voulu que son corps soit transporté dans le pays de la promesse et soit mis dans le sépulcre où avaient déjà été déposés ceux d’Abraham, de Sara, d’Isaac, de Rebecca et de Léa ; tous ceux-là auront part à la première résurrection et pourront jouir de la bénédiction que l’Éternel leur a promise et dont leur foi s’est emparée.
Avez-vous cru les promesses que Dieu a faites et qui sont la part de tous ceux qui L’ont honoré de leur confiance ? Maintenant Il a fait des promesses pour le ciel et ceux qui croient peuvent chanter :
Tandis qu’au ciel ma place est prête,
Ici-bas, j’ai la paix du cœur.
Maintenant Jacob est mort, sa longue vie ici-bas est terminée ; pour lui, après bien des orages, c’est le repos auprès de son Sauveur en attendant le jour de la résurrection, jour dans lequel il recevra les choses dont sa foi s’est emparée et dont il pourra jouir éternellement.
Joseph pleure son père. Tôt ou tard les précieux liens de la famille sont brisés, et il ne reste que des larmes et des regrets pour ceux qui demeurent ici-bas. Bien des larmes sont répandues sur cette pauvre terre, et cela même dans les lieux qui paraissent les plus favorisés.
Joseph lui-même a beaucoup pleuré. Cherchez dans votre Bible tous les passages où nous le voyons répandre des larmes. Les honneurs dont il était entouré et les richesses qui étaient entre ses mains ne l’ont pas empêché de verser beaucoup de larmes. N’enviez pas ceux qui sont haut placés dans le monde : souvent ce sont ceux qui sont dans les honneurs et dans l’opulence qui sont les plus à plaindre et qui ont le plus de sujets de souffrances.
Vous-mêmes, plus d’une fois, vous avez pleuré ; sachez bien que si Dieu vous donne encore des jours ici-bas, vous aurez encore à verser bien des larmes. Ne vous découragez pas pour cela et souvenez-vous que Dieu recueille nos larmes dans ses vaisseaux et que même Il les inscrit dans Son livre. Cherchez ce passage ; vous le trouverez dans le deuxième livre des Psaumes. Ce Dieu est aussi Celui qui console les Siens dans toutes leurs afflictions (2 Cor. 1. 4) et qui bientôt essuiera les larmes de dessus tout visage (És. 25. 8).
Après cela, Joseph commande à ses serviteurs, les médecins, d’embaumer le corps de son père. Vous remarquez ici comme Joseph était élevé en dignité dans le pays d’Égypte, puisque les médecins n’étaient que ses serviteurs. On fit à Jacob un grand deuil dans le pays d’Égypte, car il était le père d’un grand seigneur qui dominait sur tout le pays et devant lequel tous devaient fléchir les genoux (ch. 41. 43). Jacob aurait pu avoir un somptueux sépulcre en Égypte, mais il a préféré à cela l’humble caverne qui était dans le champ de Macpéla, où étaient déjà déposés les corps d’Abraham, de Sara, d’Isaac, de Rebecca et de Léa.
La foi sait estimer les choses d’une manière toute différente de ce que l’homme naturel ne le fait. Ce dernier ne voit que les choses visibles, tandis que le croyant voit les choses invisibles ; ces choses sont éternelles, tandis que ce qui se voit n’est que pour un temps.
Un très gros camp monta dans le pays de Canaan avec Joseph et ses frères. On fit là de grandes lamentations au sujet de Jacob. Après cela, Joseph retourna en Égypte avec ses frères. C’est là que Dieu l’avait placé et qu’il avait son service. D’un autre côté, c’était aussi dans les conseils de Dieu que la postérité de Jacob séjourne dans ce pays jusqu’au jour glorieux où l’Éternel interviendrait avec puissance, à main forte et à bras étendu pour les délivrer et les introduire dans le pays de la promesse.
Cette délivrance est une image d’une délivrance plus grande encore, quand le Seigneur Jésus Lui-même avec Sa puissance ressuscitera ceux qui sont endormis, changera ceux qui sont vivants sur la terre et nous ravira dans le ciel, la maison de Son Père. Vous réjouissez-vous dans cette bienheureuse espérance ?
Lorsque les frères de Joseph virent que leur père était mort, ils pensèrent que Joseph allait se venger sur eux de tout le mal qu’ils lui avaient fait. Ils ne connaissaient pas le cœur de Joseph et avaient de la peine à comprendre qu’ils étaient entièrement pardonnés. L’homme a de la peine à s’élever à la hauteur des pensées de Dieu, et entre difficilement dans la connaissance de l’étendue de Sa grâce.
De nouveau Joseph pleure en voyant que ses frères doutaient de son amour. Leur incrédulité affligeait son cœur. Combien de fois, nous aussi, nous affligeons le cœur du Seigneur Jésus lorsque nous ne savons pas nous confier pleinement dans Sa bonté envers nous. Ne doutez jamais de Son amour, pas même en présence de vos fautes. Son amour est plus grand que toute notre misère.
Après la mort de Jacob, nous avons celle de Joseph. Qu’on soit un grand seigneur dans le monde ou un humble berger, tôt ou tard, il faut quitter cette terre et abandonner toutes les choses au milieu desquelles nous avons vécu et que nous pouvons avoir aimées.
Joseph a conscience de toute la fidélité de l’Éternel en faveur des Siens et a la bienheureuse certitude que Dieu fera remonter le peuple dans le pays de leurs pères. Sa foi se montre ainsi dans toute sa beauté au moment même où, à vues humaines, il ne lui restait plus rien qu’un sépulcre. Tous les honneurs dont il a été entouré en Égypte ne sont rien, comparés avec la gloire dont il sera entouré au jour de Christ.
Maintenant nous voici à la fin du livre de la Genèse. Soyez bien assuré que nous n’avons vu que les bords des richesses qu’il contient, une bien petite partie. Continuez d’en faire la lecture et vous y trouverez bien d’autres merveilles. Cherchez-y toujours la Personne du Seigneur Jésus, le divin Joseph ; c’est Lui qui est la clé de toutes les Écritures.
La dernière fois nous avons fini la lecture du livre de la Genèse. Depuis lors je me suis demandé quel était le sujet que nous devions prendre pour poursuivre nos études sur la Parole. J’aurais eu du plaisir à lire avec vous le livre de l’Exode, mais il présente certaines difficultés qui m’ont décidé à y renoncer, non qu’il n’y ait pas là des richesses bien grandes, mais par le fait qu’il s’y trouve des vérités qui dépassent ce que vous pouvez comprendre maintenant. Or, le Seigneur enseignait ceux qui étaient autour de lui « selon qu’ils pouvaient l’entendre » (Marc 4. 33).
Comme nous avons à L’imiter en toutes choses, j’ai donc le devoir de vous parler de choses qui sont à votre portée et dont vous pouvez profiter maintenant. Plus tard, quand vous serez devenus grands, si le Seigneur n’est pas venu, et si Dieu vous accorde quelques années de vie ici-bas, vous trouverez d’autres écrits qui vous feront connaître les richesses contenues dans le livre de l’Exode. Toutes les merveilles contenues dans la Parole de Dieu sont à la disposition de la foi ; mais il faut de la diligence pour s’en emparer. « La main des diligents enrichit », lisons-nous dans le livre des Proverbes (ch. 10. 4).
J’ai donc pensé que vous seriez heureux d’entendre parler de Samuel et de David, qui sont des hommes de Dieu remarquables. Nous lirons donc le premier livre de Samuel, livre dont j’ai beaucoup joui moi-même il y a quelques années, dans une série de réunions auxquelles probablement plusieurs d’entre vous ont assisté. Vous allez donc, chacun de vous, lire pour vous-même le premier chapitre de ce livre. Je serais heureux si vous vouliez bien noter sur une feuille de papier quelques pensées qui vous auront été suggérées par cette lecture ; et quand nous méditerons ensemble vous pourrez constater si nous avons eu les mêmes pensées. Ce serait un encouragement pour vous et pour moi.
Je me suis aussi demandé si quelquefois vous priez pour moi ? Soyez bien assurés que nous avons besoin des prières les uns des autres. Vous savez que l’apôtre Paul demandait les prières de ceux auxquels il écrivait. Lisez dans le chapitre 6 de l’épître aux Éphésiens, les v. 18 et 19.
Avant de commencer ce précieux livre de Samuel, je veux vous donner quelques courts renseignements sur les livres qui précèdent. Ainsi vous pourrez vous-mêmes commencer à les méditer tout seuls.
Je ne vous dis rien de la Genèse, puisque nous venons de nous en occuper ensemble.
Le mot « Exode » veut dire « la sortie ». Ce livre de l’Exode nous raconte comment l’Éternel a fait sortir Son peuple de l’Égypte, l’a introduit, conduit et nourri dans le désert. Il nous donne aussi des enseignements concernant la construction du tabernacle. Pour nous, ces enseignements ont une portée pratique : Dieu nous a sauvés de la puissance d’un maître plus redoutable que le Pharaon, Satan lui-même ; Il nous a délivrés non pas de l’Égypte, mais de ce monde, et nous voici en route pour le pays de la promesse, le ciel même. Outre cela, nous connaissons un lieu où nous pouvons rencontrer la présence de Dieu, plus merveilleux que le tabernacle qui était dans le désert : l’Assemblée de Dieu.
Le « Lévitique », ainsi que son nom l’indique, était le livre des « Lévites » qui enseignaient le peuple, ce qui concernait le culte qui devait être rendu à Dieu.
Le livre des « Nombres », où tout est compté ou dénombré, si vous préférez, nous raconte comment le peuple s’est conduit dans le désert : une bien misérable histoire ! Pourtant, en le dénombrant, Dieu reconnaissait qu’il était Son peuple et qu’Il s’intéressait à tout ce qui le concernait.
Le « Deutéronome », mot qui veut dire : « La loi, une seconde fois », fait connaître au peuple les conditions qui étaient nécessaires pour qu’il puisse jouir des bénédictions qui seront à sa disposition quand il serait dans le pays de la promesse dans lequel il allait entrer. Ce livre peut se résumer dans un seul mot « obéissance ». C’est un principe qui est vrai dans tous les temps. Aujourd’hui, comme alors, nous ne pouvons profiter des privilèges que Dieu met à notre disposition qu’en marchant dans l’obéissance à Sa parole.
Le livre de « Josué » nous raconte comment Dieu a introduit le peuple dans le pays par le moyen de Josué. Pour nous, nous connaissons le divin Josué qui va nous introduire dans le ciel même. Il vaut la peine de suivre un tel Chef.
Le livre des « Juges », ainsi nommé parce qu’il nous parle du temps où les juges jugeaient le peuple de la part de l’Éternel, est le pendant du livre des Nombres. Dans ce dernier, le Saint Esprit nous raconte, ainsi que nous venons de le voir, comment le peuple s’est conduit dans le désert, tandis que les Juges nous racontent comment il s’est conduit dans le pays. Hélas ! dans une contrée comme dans l’autre, il a désobéi à l’Éternel.
Le livre de « Ruth » nous montre comment la grâce de Dieu peut s’élever au-dessus de la misère de l’homme et même au-dessus des exigences de la loi. Cette grâce s’en va au loin vers les nations qui n’ont pas de promesses et qui sont sans Dieu et sans espérance dans le monde. C’est en vertu de cette grâce que nous pouvons être sauvés et que nous pouvons subsister devant Dieu. Retenons bien dans nos cœurs cette précieuse vérité. Lisez, en terminant, Hébreux 12, les versets 15 et 28.
Aujourd’hui nous allons donc commencer la lecture du premier chapitre du premier livre de Samuel. Il est de toute évidence que je ne pourrai pas vous expliquer toutes les choses qui s’y trouvent, mais je me bornerai à attirer votre attention sur les principaux faits qui nous y sont rapportés, et surtout sur ce qui peut particulièrement vous être utile.
Vous remarquerez que le livre commence par le mot « et ». Cela veut dire qu’il se relie à ceux qui précèdent. Vous vous souvenez que le livre des « Juges » nous raconte comment le peuple de Dieu s’était mal conduit dans le pays de la promesse. Il n’avait nullement écouté les enseignements que Dieu lui avait donnés dans le livre du Deutéronome, et, au lieu d’obéir à la loi de l’Éternel, chacun faisait ce qui était bon à ses yeux, c’est-à-dire que chacun faisait sa propre volonté. C’est ce qui a amené tout le désordre et toutes les mauvaises choses qui nous sont racontées dans ce livre.
Nous y voyons même qu’un petit-fils de Moïse, nommé Jonathan, était sacrificateur auprès d’une image taillée pour la tribu des Danites (ch. 18. 30). Chose horrible ! Être un descendant d’un serviteur aussi fidèle que Moïse, qui avait donné la loi dont le premier commandement défendait les images taillées, qui avait détruit le veau d’or, et être au service d’une idole… On peut avoir des parents pieux et fidèles et tomber bien bas quand on désobéit aux enseignements que Dieu nous donne dans Sa Parole.
Demandez à Dieu de bien vouloir vous garder, Lui seul peut le faire. La conséquence de cette désobéissance a été que le peuple s’est trouvé dans la misère et sous le jugement de Dieu.
Le livre de Ruth fait suite à celui des Juges ; là, le peuple est dans la famine ; et voici un homme dont le nom est Élimélec, qui, au lieu de s’humilier devant Dieu, va encore plus loin dans le chemin de la désobéissance, quitte le bon pays que l’Éternel a donné à Son peuple et va au pays de Moab, ce qui était positivement défendu. Lire Deutéronome 23. 3 à 7.
Là, il y meurt, ainsi que ses fils. Hélas ! Seule sa femme revient dans le deuil, la tristesse et l’amertume. C’est tout ce que l’on trouve quand on désobéit à Dieu. Mais, au milieu d’une telle scène, voici la grâce de Dieu qui brille d’un éclat bien merveilleux envers sa belle-fille, Ruth, une Moabite qui ne méritait rien, et qui n’avait aucun droit aux promesses divines, ni aux bénédictions qui étaient la part du peuple d’Israël.
Cette femme était caractérisée par une grande foi, foi qui s’élevait au-dessus de toute la misère de l’homme et qui trouve en Dieu la réponse à tous ses besoins : un Dieu qui se plaît à enrichir ceux qui se confient en Lui.
À la fin de ce petit livre se trouve une courte généalogie qui part du fils de Juda et qui aboutit à David le roi, et dans cette généalogie est nommé Obed, le fils de Ruth. Ruth a donc été dans les ancêtres de notre Seigneur, selon la chair.
Ceci dit, nous arrivons à notre premier livre de Samuel, qui nous fait connaître ce roi David, le roi selon le cœur de Dieu.
Vous voyez comment, dans les Écritures, tout nous est donné avec un ordre parfait. J’aimerais pouvoir vous en montrer d’autres exemples, mais cela nous prendrait trop de temps. Vous pouvez le remarquer vous-même en lisant la Parole. Mais il nous faut enfin nous occuper de notre livre de Samuel.
Lorsque nous lisons les Écritures, nous sommes en présence de tant de merveilles que nous ne savons ni où commencer, ni où finir. Vous remarquez que dans ce premier livre de Samuel tout est en désordre parmi le peuple de Dieu : la loi avait été violée déjà à Sinaï, les premiers chapitres de notre livre nous apprennent que la sacrificature a été ruinée à cause de la méchanceté des fils d’Éli, le souverain sacrificateur ; et le jugement allait tomber sur le peuple et sur ceux qui servaient dans la maison de Dieu.
C’était un état de choses qui ressemblait à la chrétienté d’aujourd’hui. La Parole de Dieu n’est plus écoutée et c’est le désordre partout, même au milieu de ceux qui prétendent encore servir Dieu. Le jugement est à la porte. Les événements qui se déroulent aujourd’hui nous avertissent de ce qui va arriver. Que faire dans des temps pareils ? Les premières pages de notre livre de Samuel sont pleines d’instruction à ce sujet.
Lisez vous-même ce premier chapitre et certainement le Seigneur Lui-même vous donnera bien des enseignements importants. Il est précieux de profiter des enseignements qui nous sont donnés par d’autres personnes, mais ceux que le Seigneur nous donne Lui-même ont toujours un prix particulier pour nos âmes. Samuel a certainement appris beaucoup de choses par la bouche d’Éli, mais il en a appris de plus intimes, de plus précieuses quand l’Éternel se révélait Lui-même par Sa parole. Qu’il en soit ainsi de vous tous.
Vous n’avez pas oublié ce que je vous ai dit concernant l’état dans lequel se trouvait le peuple de Dieu, tel qu’il nous est dépeint au commencement du premier livre de Samuel.
Aujourd’hui je veux vous parler du père et de la mère de Samuel, dont la piété faisait contraste avec l’état général du peuple. Le père s’appelait Elkana ; un nom remarquable puisqu’il veut dire « Dieu de la grâce » ; sa femme se nommait Anne, ce qui veut dire « grâce ». En somme, elle portait le même nom que son mari.
Vous savez que chez les fils d’Israël les noms avaient une grande importance, et souvent ils caractérisaient ceux qui les portaient. Elkana et sa femme connaissaient donc quelque chose de la grâce de Dieu. N’est-ce pas là la première chose qu’un homme devrait connaître ?
Il est évident que, étant sous la loi, ils ne pouvaient pas connaître toute l’excellence de cette grâce comme elle nous a été révélée dans la Personne du Seigneur Jésus ; car la loi a été donnée par Moïse, et la grâce vint par Jésus Christ (Jean 4. 17). Malgré cela, avant la venue du Seigneur, Dieu avait donné bien des exemples de cette grâce, et les âmes qui cherchaient Dieu pouvaient en connaître suffisamment pour y trouver une réponse à leurs besoins.
Dieu avait fait grâce à Adam et il n’est pas mort le jour même de son péché, puisqu’il a eu une longue vie de neuf cent trente ans. Noé a trouvé grâce aux yeux de l’Éternel, et bien d’autres avec lui. Cherchez vous-mêmes dans les Écritures et vous trouverez un grand nombre d’exemples de cette merveilleuse grâce de Dieu.
Pour pouvoir en jouir, il est de toute nécessité de connaître sa propre culpabilité. La grâce n’est que pour les coupables, comme la miséricorde n’est que pour les misérables. J’aime à penser que vous aussi vous savez que vous êtes des coupables et que c’est en vertu de cette grâce libre et gratuite que vous pouvez subsister devant Dieu.
Donc Elkana et sa femme connaissaient quelque chose de la grâce de Dieu, et le premier résultat de cette connaissance était qu’ils allaient chaque année à Silo pour adorer l’Éternel des armées.
Peut-être que vous vous êtes demandé ce que signifiait ce titre : « Éternel des armées » ? L’Éternel des armées, c’est le Dieu qui a à Sa disposition toutes les armées célestes, ces myriades d’anges, puissants en force et en dignité, ils sont Ses serviteurs accomplissant Son bon plaisir. Le Seigneur disait à Pierre : « Penses-tu que je ne puisse pas maintenant prier mon Père, et il me fournirait plus de douze légions d’anges ? » (Mat. 26. 53). L’Éternel des armées est donc le Dieu qui fait ce qu’Il veut dans les cieux et sur la terre.
Connaître Dieu fait de nous des adorateurs. Or Dieu est glorifié lorsque nous venons ainsi Lui rendre culte. Elkana allait donc adorer à Silo, car c’était là que se trouvait l’arche de l’Éternel.
Nous ne pouvons pas aller adorer n’importe où. Dieu avait fixé un lieu où Son peuple devait venir Lui rendre culte et Lui offrir des sacrifices. Lisez le chapitre 12 du livre du Deutéronome et vous verrez que là, Dieu donne tous les enseignements à Son peuple concernant cette précieuse vérité. Un Israélite devait aller, avec toute sa famille, rendre culte dans le lieu que l’Éternel aurait choisi. Les enfants y avaient une part comme les grandes personnes. C’est ce que faisait Elkana. Là il y avait des portions pour lui, pour ses femmes et pour ses enfants.
Certainement vos parents vous emmènent avec eux, le premier jour de la semaine, dans le lieu où le Seigneur a mis la mémoire de Son nom et où Il vient à nous pour nous bénir. Vous avez là une part comme tous ceux qui sont présents. En Israël la part était matérielle, c’était la chair des sacrifices qui étaient mangés dans la présence de Dieu ; pour nous, c’est une part spirituelle. Certainement vous connaissez quelque chose de la joie qu’il y a à chanter les louanges du Seigneur. C’est cette part précieuse qui est la vôtre et celle de tous les adorateurs de maintenant.
Vous pouvez aussi remarquer qu’il n’y avait pas que de la joie à Silo. Là se trouvaient les deux fils d’Éli, qui étaient de méchants hommes. Nous aurons malheureusement l’occasion de reparler d’eux plus tard. Ce devait être un grand sujet de souffrances pour un Elkana pieux, de voir ces malheureux qui méprisaient l’offrande de l’Éternel, mais cela ne l’empêchait pas de continuer d’aller à Silo d’année en année, car il venait là chercher la présence de l’Éternel.
Or, celui qui cherche le Seigneur Le trouve. Nous n’avons jamais à regarder aux hommes, mais bien au Seigneur, Lui est toujours fidèle. Elkana avait d’autres sujets de souffrances, nous en parlerons lors de notre prochaine leçon. Ceci dit, je vous quitte pour cette fois, me demandant si cette leçon n’a pas été un peu trop longue pour vous. Il vaut mieux peu et bien retenir que beaucoup et tout oublier.
Je vous ai dit, la dernière fois, qu’Elkana avait des sujets de souffrances. La vue de la conduite des fils d’Éli devait certainement en être une grande pour lui, en voyant ces malheureux qui livraient la gloire de l’Éternel à l’opprobre.
Une autre souffrance était la sienne, celle de voir sa femme bien-aimée, Anne, être l’objet de la haine de Pennina, qui était son ennemie, nous est-il dit. Anne pleurait ; ce devait être une chose bien pénible pour Elkana que de voir la douleur de sa femme chérie.
Elkana et Anne étaient pieux, et Pennina, ne l’était pas, c’est ce qui occasionnait bien de la souffrance dans cette maison. Dans toutes nos difficultés nous avons à nous souvenir qu’il y a une ressource pour ceux qui veulent être fidèles au Seigneur, cette ressource c’est la prière.
Anne le savait bien, et vous voyez la grande place que ce saint exercice de l’âme avec Dieu avait dans la vie de cette pieuse femme. Au v. 10, il nous est dit qu’elle priait longuement devant l’Éternel ; au v. 15, elle répandait son âme devant l’Éternel ; au v. 16, elle lui parlait dans la grandeur de sa plainte et de son chagrin ; au v. 26, elle dit : « Je suis la femme qui se tenait ici près de toi pour prier l’Éternel, j’ai prié pour cet enfant, et l’Éternel m’a accordé la demande que je lui ai faite » enfin, au chapitre 2. 1 : « Et Anne pria ».
Elle prie quand elle est dans l’amertume, et elle continue à prier quand elle est dans la joie. Nous prions facilement quand nous sommes dans la détresse, mais souvent nous négligeons la prière quand les circonstances paraissent favorables. Priez en tout temps et pour toutes choses.
Anne ayant été une femme de prières, tout naturellement Samuel, son fils, lui aussi a été un homme de prières. Il avait été à une bonne école. Nous aurons maintes fois l’occasion d’en reparler au cours de la lecture de ce livre. Dieu peut exercer la foi de ceux qui prient, et faire attendre la réponse à leurs prières pendant un temps, mais tôt ou tard Il répond, et cette réponse est d’autant plus merveilleuse qu’il a fallu l’attendre plus longtemps.
Autre chose, avant de nous donner ce que nous avons demandé, Dieu nous fait jouir de Sa paix, et cela même lorsque les circonstances n’ont pas changé. Vous connaissez le merveilleux passage de Philippiens 4. 6 et 7 : « Ne vous inquiétez de rien, mais, en toutes choses, exposez vos requêtes à Dieu par des prières et des supplications avec des actions de grâces ; et la paix de Dieu, laquelle surpasse toute intelligence, gardera vos cœurs et vos pensées dans le Christ Jésus ».
C’est ce qu’Anne a expérimenté après avoir ainsi répandu son âme devant l’Éternel. Elle put s’en aller son chemin, elle mangea et elle n’eut plus le même visage. Au lieu de la tristesse, ce visage reflétait la paix qui remplissait son cœur : la paix de Dieu était sa part. Elkana et sa famille peuvent maintenant se lever, se prosterner devant l’Éternel et rentrer chez eux en attendant le moment où Dieu exaucera la prière de Sa fidèle servante.
C’est une chose précieuse que de pouvoir ainsi rechercher le. Seigneur en tout temps. Nous pouvons être dans des circonstances pénibles, mais Lui nous sauve de toutes nos détresses et, pour finir, nous avons de nombreux sujets de Le bénir. Heureux les enfants qui ont des parents qui prient pour eux. Anne a prié pour Samuel avant sa naissance et elle a prié après.
Ce premier chapitre du premier livre de Samuel est plein d’enseignements pratiques pour nous ; si nous savions mieux y prendre garde, nous serions gardés de bien des faux pas dans notre marche de chaque jour. Anne, dans sa prière, dit à l’Éternel qu’elle Lui donnera son fils pour tous les jours de sa vie. Savez-vous que vos jours ne vous appartiennent pas ? Ils sont au Seigneur, Lui qui a tous les droits sur chacun de nous.
La conséquence bien simple de tout cela, c’est que nous n’avons pas le droit de faire les choses qui nous plaisent, mais que nous avons à prendre conscience que nous sommes esclaves de Christ. C’est un heureux esclavage, c’est même la seule vraie liberté. Je me souviens que, quand j’étais enfant, dans presque toutes les réunions de prières, un vieillard indiquait ce cantique :
« Seigneur, sanctifie nos jours, nos moments ».
Il avait bien compris que ses jours et ses moments étaient au Seigneur.
Autre chose, Anne a dit que le rasoir ne passerait pas sur la tête de son fils. Cela voulait dire qu’il serait un « Nazaréen de Dieu ». Nazaréen veut dire « séparé ». Vous lirez à ce sujet le chapitre 6 du livre des Nombres, qui nous enseigne ce qu’était le Nazaréat. Ce fils donc, dès son entrée dans le monde, était séparé du monde et du mal pour être tout entier à Dieu. Cela faisait de lui un vrai témoin au milieu du peuple. C’était une belle vie qui s’ouvrait devant lui. Cela n’est-il pas propre à vous faire envie ?
Lisez donc attentivement tout ce qui nous est dit de Samuel et demandez à Dieu qu’Il vous accorde la grâce d’être fidèles comme lui l’a été.
D’après la Bonne Nouvelle 1941