LES ENSEIGNEMENTS D’UN GRAND-PÈRE (7)

Aujourd’hui, je veux vous parler de Benjamin. C’était donc le plus jeune des fils de Jacob ; de même que Joseph, il lui était né de Rachel, sa femme bien-aimée.

Vous savez qu’il n’avait pas participé au crime de ses frères quand ils avaient vendu Joseph. Il était toujours resté auprès de son père, qui l’aimait tendrement.

Sur l’ordre de Joseph, il était descendu en Égypte avec ses frères. Lorsque Joseph le vit, son cœur fut ému envers lui et il se cacha dans sa chambre pour y pleurer. Il ne pouvait pas encore se faire connaître à lui dans ce moment, car il avait d’autres pensées à son égard. Il voulait, par son moyen, éprouver ses frères et voir ce qu’il en était d’eux. C’est pourquoi il fit mettre sa coupe d’argent à l’entrée de son sac.

C’est donc là que le serviteur de Joseph retrouva cette coupe, lorsqu’il fouilla les sacs des fils de Jacob. Quelle fut leur détresse en voyant cette coupe, et cela d’autant plus que Benjamin était parfaitement innocent ! Dans ce moment-là, quatre paroles furent prononcées. J’aimerais que nous les considérions ensemble et avec une profonde attention car, par ce moyen, le Saint Esprit veut nous parler d’un plus grand que Benjamin, le Seigneur Jésus qui, tout en étant parfaitement innocent, a dû être traité comme le plus vil des malfaiteurs quand il est venu vers ses frères, les fils d’Israël.

La première de ces paroles c’est : « Que celui de tes serviteurs chez qui la coupe se trouvera meure ; et, nous aussi, nous serons serviteurs de mon Seigneur ». L’intendant de Joseph dit : « Maintenant, qu’il en soit selon vos paroles ».

Benjamin n’a pas dû mourir, mais le Saint et le Juste, le Seigneur Jésus, vous le savez, a dû mourir à cause de nous qui étions des coupables. Il en a été selon ces paroles, non pour Benjamin, mais bien pour Lui, alors même que Pilate, le juge, par trois fois, a déclaré qu’aucun crime n’était en lui. Lisez vous-même le chapitre 23 de l’évangile de Luc et notez les trois passages dans lesquels Pilate déclare Son innocence. Vous pouvez aussi les noter dans l’évangile de Jean, à la fin du chapitre 18 et au commencement du chapitre 19.

Benjamin, donc, aurait dû mourir, et ses frères auraient été serviteurs de Joseph si la chose s’était accomplie à la lettre. Mais c’est le Seigneur Jésus qui est mort et, depuis cette mort, notre glorieux et bienheureux privilège est de servir le Seigneur. Vous voyez qu’ici, comme dans toutes les Écritures, le Saint Esprit nous parle de Lui.

Une deuxième parole : « Celui chez qui elle sera trouvée sera mon serviteur, et vous, vous serez innocents ». De même le Seigneur Jésus a été le parfait Serviteur et, en vertu de Son service qui L’a conduit à la mort, de pauvres coupables tels que nous sont justifiés et sans conscience de péché devant Dieu, lavés comme ils le sont dans Son sang, et plus blancs que neige.

Une troisième parole : « Nous sommes serviteurs de mon Seigneur, tant nous que celui en la main duquel la coupe a été trouvée ». Ici, nous avons de nouveau une image du Seigneur : Il est avec les Siens qui, tous ensembles, comme un corps de sacrificateurs, peuvent servir Dieu, le Père, dans Son sanctuaire. C’est une part précieuse entre toutes. Quand vous chantez les louanges du Seigneur dans l’assemblée, vous accomplissez ce précieux service autour de Lui et dans le lieu où Il a mis Son nom. En faisant cela vous Le glorifiez, car celui qui sacrifie la louange Le glorifie. Cherchez ce verset dans le Psaume 50.

Enfin, une quatrième parole : « Lui sera mon serviteur ; et vous, montez en paix vers votre père ». De nouveau, nous trouvons le parfait Serviteur, celui qui est Serviteur à toujours et, en vertu de Son service, nous montons en paix vers la maison du Père, là où nous allons entrer bientôt. J’aime à penser que tous, vous vous réjouissez à la pensée d’être bientôt dans cette demeure céleste, que du fond de vos cœurs vous dites : « Viens, Seigneur Jésus ! » Nous ne pouvons le faire qu’avec des cœurs reconnaissants envers Lui de ce qu’Il a été ainsi obéissant jusqu’à la mort de la croix pour nous.

Vous avez sans doute repensé à Benjamin et à ses frères quand ils étaient devant Joseph après que la coupe a été trouvée dans son sac ; et vous vous êtes demandé comment tout cela s’est terminé. Eh bien, voici, Joseph leur dit : « Ne savez-vous pas qu’un homme tel que moi sait deviner ? » Il savait donc tout ce qui en était d’eux. Nous pouvons donc nous représenter un peu l’angoisse qui a rempli leurs cœurs en entendant une telle parole. Il était donc impossible de rien lui cacher ; il savait quelle avait été leur vie passée et il était parfaitement inutile de venir lui dire, comme ils l’avaient fait autrefois : « Nous sommes d’honnêtes gens ».

Dieu veut la vérité dans l’homme intérieur et on ne peut rien Lui cacher. Il est très important que nous en soyons profondément pénétrés. Maintes fois vous avez entendu dire que Dieu est amour. Cela est parfaitement vrai, mais il est tout aussi vrai qu’Il est lumière. On ne peut rien Lui cacher et on ne peut pas se cacher de Lui. Si nous ne venons pas dans Sa lumière maintenant, un jour Il mettra devant la lumière de Sa présence nos fautes cachées et, devant Son trône blanc, tout ce que nous aurons fait, dit et pensé sera pleinement manifesté. Lisez les versets 12 à 15 du chapitre 20 du livre de l’Apocalypse.

Parlez-Lui de tout ce qui vous concerne, et surtout, ne Lui cachez aucune de vos fautes. Le Psaume 32 est là pour nous instruire et nous enseigne comment nous pouvons être bienheureux. Nous y lisons : « J’ai dit : Je confesserai mes transgressions à l’Éternel, et toi, tu as pardonné l’iniquité de mon péché ». « Si nous confessons nos péchés, il est fidèle et juste pour nous pardonner nos péchés et nous purifier de toute iniquité ». Cherchez vous-mêmes le passage dans la première épître de Jean et notez-le afin de bien vous en souvenir.

Sous le coup de la détresse qui remplissait le cœur des fils de Jacob, et en entendant les paroles de Joseph, ils reconnaissent ce qu’il en est d’eux et Juda est le porte-parole pour reconnaître leurs fautes et les confesser : « Que dirons-nous à mon seigneur ? Comment parlerons-nous et nous justifierons-nous ?» Tout semblait être contre eux et ils avaient la bouche fermée.

C’est déjà une bonne chose et même une chose excellente, quand un coupable se tait et ainsi reconnaît qu’il ne peut pas se justifier. C’est là qu’il faut en venir lorsque nous nous présentons devant Dieu. « Je suis resté muet, et je n’ai pas ouvert la bouche, car c’est toi qui l’as fait », dit le psalmiste (Ps. 39. 9). « Comment parlerons-nous et comment nous justifierons-nous ? » dit Juda. Quand nous sommes coupables, et nous le sommes tous, nous n’avons rien d’autre chose à faire que de baisser la tête sous la main de Dieu et à fermer la bouche.

Juda ajoute : « Dieu a trouvé l’iniquité de ses serviteurs ». Il reconnaît donc que la main de Dieu est sur eux, et cela à cause de leurs fautes.

Souvent nous voyons des personnes qui sont dans des circonstances pénibles et douloureuses, et qui disent : « Pourquoi, pourquoi ? » Si ces personnes jetaient un coup d’œil sur leur vie passée, elles pourraient se souvenir de bien des fautes plus ou moins oubliées, et qui n’ont jamais été jugées ni confessées. Dieu permet ces circonstances afin de les faire rentrer en elles-mêmes, et considérer leur passé à la lumière de Sa présence, afin de pouvoir leur pardonner pendant qu’il en est encore temps.

C’est précisément ce que voulait Joseph avec ses frères, et c’est pourquoi il les a fait passer par des choses douloureuses, mais qui étaient nécessaires pour les amener à reconnaître ce qu’ils étaient. Ce n’était plus le moment de dire : « Nous sommes d’honnêtes gens ». Ils n’avaient rien d’autre à faire que de reconnaître leur effrayante méchanceté.

Vous vous souvenez sans doute de ce que nous avons considéré dans lequel nous avons vu Juda reconnaissant sa culpabilité et celle de ses frères. C’est toujours ce que nous avons à faire lorsque nous avons commis quelque faute, car celui qui se condamne lui-même, Dieu le justifie, et si Dieu justifie, qui pourra condamner ? Personne.

Dans la fin de notre chapitre 44 de la Genèse, nous voyons dans Juda les preuves évidentes d’une réelle conversion. Il se met à plaider devant Joseph en faveur de Benjamin dans des termes si touchants qu’ils sont propres à émouvoir le cœur le plus dur. Il parle de son vieux père, du fils de ce dernier, que son père croit mort et qu’il pleure, de l’amour de son père pour son plus jeune fils qu’il aurait voulu garder auprès de lui, mais qui a dû descendre en Égypte à cause de la volonté de Joseph : si un accident lui arrivait en chemin, et si ses fils revenaient d’Égypte sans lui, ses cheveux blancs descendraient avec douleur au shéol.

La détresse dans laquelle se trouve ce pauvre Juda lui donne une éloquence qui est propre à arracher des larmes à l’homme le plus endurci. Il ne saurait retourner vers son père si le jeune homme n’est pas avec lui et il ne saurait se résoudre à voir la douleur de son père et le malheur qui l’atteindrait s’il se voyait privé de son plus jeune fils ; aussi il propose à Joseph de rester serviteur en Égypte à la place de son frère.

Cela nous montre quel changement s’était opéré en lui depuis le jour où, avec ses frères, ils avaient rapporté la tunique ensanglantée de Joseph. Vous vous souvenez qu’ils lui avaient dit : « Nous avons trouvé ceci, reconnais si c’est la tunique de ton fils ou non ». Dans l’endurcissement de leurs cœurs, ils ne se souciaient ni de la vérité, ni de la douleur de leur père, ni de ses larmes. Quel cœur dur et froid que celui de l’homme sous la puissance de Satan !

Maintenant, tout est changé. Ce sont des sentiments tout différents qui remplissent leurs cœurs, et Juda était tout disposé à se sacrifier en faveur de son frère, afin d’épargner à son père la douleur de perdre son plus jeune fils.

Lorsqu’une vraie conversion a été opérée dans un cœur, on en voit certainement les fruits dans la vie de celui chez lequel la chose a eu lieu. Il ne suffit pas de dire qu’on est converti, mais la vie doit le manifester. Du reste, nous parlons souvent plus par nos actes et notre manière de faire que par nos paroles.

J’aime à penser que vous connaissez tous le Seigneur Jésus comme votre Sauveur, et que vous êtes même heureux de Le confesser quand l’occasion se présente ; mais n’oubliez pas que vos paroles et vos actes doivent être en parfait accord avec ce que vous professez.

Maintenant, les frères de Joseph sont arrivés au point où il voulait les voir afin de pouvoir les pardonner. Ils reconnaissent qu’ils sont coupables, ils sont là devant lui, brisés, humiliés, repentants. Dans cette dernière extrémité, n’ayant plus aucune ressource que celle de la miséricorde de Joseph, ils vont apprendre à connaître quel est ce glorieux personnage devant lequel ils sont là, tout tremblants, et quel est son amour pour eux.

Si cela était vrai dans ce moment-là, cela est vrai encore aujourd’hui pour tous ceux qui, reconnaissant leur misère, n’ont plus aucune ressource en eux-mêmes, et se tiennent devant Celui en qui ils ne voient qu’un juge qu’ils ont offensé : Il se révèle à eux comme leur Sauveur, Celui qui les aime, qui leur pardonne, les comble de bienfaits.

Nous comprenons pourquoi le Pharaon a appelé Joseph Tsaphnath-Pahnéakh, ce qui, vous vous en souvenez, veut dire : sauveur du monde.

Aujourd’hui vous lirez en entier le chapitre 45 du livre de la Genèse. C’est une des pages les plus impressionnantes de la Parole de Dieu ; il faut avoir un cœur bien endurci pour ne pas être profondément ému en la lisant.

Nous avons vu la dernière fois que Juda, sous le coup de l’épreuve qu’il avait traversée en compagnie de ses frères, a fait une belle confession, reconnaissant sa culpabilité et l’impossibilité complète dans laquelle il se trouvait de pouvoir se justifier. C’est à cela que Joseph voulait amener ses frères, afin de pouvoir les faire jouir d’un plein pardon. Il en est de même maintenant de la part de Dieu, qui ne demande qu’à justifier même les plus grands coupables et veut leur accorder le pardon de leurs péchés. Mais, pour cela, il est absolument nécessaire qu’ils reconnaissent qu’ils sont des pécheurs perdus. Repentez-vous, et croyez à l’évangile, a dit le Seigneur dès le début de Son ministère ici-bas (Marc 1. 15).

Il est de toute évidence qu’on ne peut apprécier la grâce de Dieu que dans la mesure où l’on a reconnu sa misère. Lorsqu’on l’a fait, on peut dire, avec le psalmiste : « Bienheureux celui dont la transgression est pardonnée et dont le péché est couvert » (Ps. 32. 1). Le roi David, qui a écrit ce psaume, n’a pu jouir de ce bonheur qu’après avoir dit : « Je ferai confession de mes transgressions à l’Éternel, et toi tu as pardonné l’iniquité de mon péché » (v. 5).

Joseph, en entendant les paroles de son frère Juda, est profondément ému. Il aimait ses frères d’un amour profond; tout ce qu’il avait enduré de leur part n’avait en rien changé cet amour. Il ne peut plus se contenir et il fait sortir tous ceux qui se tenaient auprès de lui, voulant être seul avec ses frères au moment de se faire connaître à eux.

Le Seigneur, Lui aussi, nous aime, et d’un amour plus grand que celui qui remplissait le cœur de Joseph pour ses frères. Or c’est en ayant affaire avec Lui dans le secret qu’on apprend à Le connaître. Avez-vous, une fois dans votre vie, été seul avec Lui et, caché dans votre chambre, avez-vous eu affaire avec Lui au sujet de ce que vous êtes et de ce que vous avez fait ? Lui avez-vous parlé de vos fautes ? Lui avez-vous dit tout ce que vous avez fait, même des choses que vous n’avez osé raconter à personne ? Il ne demande que cela de vous.

Lorsque le fils prodigue est revenu à la maison, il a dit à son père : Père, j’ai péché contre le ciel et devant toi (Luc 15. 21). Alors son père le couvrit de baisers. Tout était oublié, pardonné. Quel bonheur pour le prodigue, mais aussi quel bonheur pour le cœur du père !

Joseph laisse éclater sa voix en pleurs : comment dépeindre l’émotion qui remplissait son cœur dans ce moment ? Alors il dit à ses frères : Je suis Joseph ! La foudre tombant sur le lieu où ils étaient les aurait moins émotionnés que d’entendre cette déclaration. Voyez la confusion qui remplissait leurs cœurs.

Ils avaient dit : « Jetons-le dans cette citerne et nous verrons ce que deviendront ses songes », et maintenant le voici devant eux, bien vivant et entouré d’une gloire extraordinaire ! Sans s’en douter, en se prosternant devant lui, ils avaient accompli à la lettre les songes que Joseph leur avait racontés.

Rien n’est impossible à Dieu, ce qu’Il a dit s’accomplit à la lettre et rien ne peut être un obstacle à la réalisation de Ses desseins : « Le conseil de l’Éternel subsiste à toujours, les desseins de Son cœur, de génération en génération », lisons-nous dans le Psaume 33. 11. Or les desseins de Dieu sont toujours des desseins d’amour envers les Siens. Malgré tout ce qu’ils étaient ; Dieu voulait bénir les frères de Joseph et Il l’a fait.

Dans le but d’atténuer dans une mesure l’effet produit par ses paroles, Joseph ajoute : Mon père vit-il encore ? C’était une chose qu’il savait parfaitement, puisqu’ils lui avaient déjà parlé de lui le jour précédent (ch. 43. 29). Avec une grande délicatesse, il veut leur épargner une émotion trop profonde.

Veillez sur vos paroles, car il y a telle parole qui transperce comme une épée (Prov. 12. 18). Vous remarquez comment, dans le livre des Proverbes, la sagesse nous met en garde contre des paroles que souvent nous prononçons mal à propos. Pensez-y lorsque vous êtes appelés à dire quelque chose. Parlez peu et demandez-vous si votre parole est dans un esprit de grâce assaisonnée de sel ; c’est-à-dire de ce qui préserve de la corruption. La parole des frères de Joseph avait souvent été mauvaise, et ils ont dû récolter ce qu’ils avaient semé. Considérez les résultats de leur conduite.

Nous avons donc vu Joseph qui s’est fait connaître à ses frères. Maintenant il leur dit : Approchez-vous de moi. Il voulait les avoir bien près de son cœur car, ainsi que nous l’avons déjà vu plusieurs fois, il les aimait.

Cela nous fait penser à un plus grand que Joseph, le Seigneur Jésus qui veut avoir les Siens bien près de Lui. Il a dit Lui-même, étant ici-bas : « Père, je veux, quant à ceux que tu m’as donnés, que là où moi je suis, ils y soient aussi avec moi ». Cherchez ce passage dans le chapitre 17 de l’évangile de Jean. Il veut nous avoir avec Lui pour la satisfaction de Son propre cœur et Son bonheur sera parfait quand nous serons tous auprès de Lui dans Sa propre gloire. Pour nous avoir, il a souffert la mort de la croix. Quand nous Le verrons ainsi dans Sa gloire éternelle, alors seulement nous saurons combien Il nous a aimés.

Quitter une telle gloire pour être dans le monde un Homme de douleur qui a connu ce que c’est que la langueur ! Quel jour heureux lorsque nous Le verrons et que nous contemplerons Son propre bonheur.

Joseph aussi a voulu consoler ses frères. Au fond de leur cœur il pouvait rester un peu d’amertume en pensant à ce qu’ils lui avaient fait en le vendant pour l’Égypte. Mais Joseph leur fait comprendre que, malgré tout, la main de Dieu était derrière toute cette scène, et que Dieu s’était servi de toute leur méchanceté pour l’accomplissement de Ses pensées d’amour envers eux et de Ses desseins envers l’Égypte. C’est Joseph qui a conservé la vie à ses frères et à un grand peuple par une grande délivrance. Sans l’intervention de Joseph, tout le peuple d’Égypte serait mort de faim.

Nous trouvons le même principe à propos de la Personne du Seigneur Jésus. Lisez à ce sujet ce qui nous est dit dans le livre des Actes, ch. 4. 23 à 28. Là, d’un côté nous voyons le crime commis par les Juifs et les nations en mettant à mort le Seigneur Jésus, crime dont ils sont responsables ; et de l’autre, les conseils de Dieu qui s’est servi de ce crime pour sauver des coupables tels que nous. Sans la mort de Christ, nous aurions tous été perdus pour l’éternité. Dieu est plus grand que l’homme, et si ce dernier est grand dans sa méchanceté, Dieu, lui, se montre encore plus grand dans Son amour et dans Sa grâce. La croix du Calvaire, qui est la démonstration de la méchanceté de l’homme, est en même temps la manifestation la plus éclatante de l’amour d’un Dieu qui a voulu nous sauver. C’était ce Dieu qui avait envoyé Joseph devant ses frères en Égypte pour les conserver de reste sur la terre, et qui a envoyé Son Fils pour que nous ayons en lui la vie éternelle.

Maintenant, l’histoire de la tribulation des frères de Joseph était terminée. Il n’y avait plus rien qui puisse les troubler, bien au contraire, leur cœur devait être rempli de joie et de reconnaissance envers Joseph qui avait usé envers eux d’une telle bonté et d’une telle sagesse. Aux pires détresses avaient succédé une paix parfaite et une joie bien grande.

Il nous arrive fréquemment de nous demander pourquoi Dieu nous fait passer par telle ou telle circonstance pénible ou difficile. Je suis certain que plus d’une fois il vous est arrivé d’avoir une déception, une peine, une contrariété, peut-être même une maladie, et vous vous êtes demandé le pourquoi de ces choses. Soyez bien certains que Dieu avait un but d’amour envers vous, et que bientôt vous pourrez L’adorer en voyant Sa sagesse en permettant ces choses. Il vous a peut-être gardé de bien des dangers en permettant l’épreuve, et vous a peut-être amenés à juger bien des choses sur lesquelles il ne pouvait pas mettre son approbation.

Ne cherchez pas le pourquoi des choses qui vous arrivent maintenant, mais confiez-vous en la fidélité du Dieu qui dirige et conduit tout pour le bien de ceux qui L’aiment. Ceux qui se confient en Lui ne seront jamais confus.

Maintenant que le but que Joseph s’était proposé à l’égard de ses frères a été pleinement atteint, il va s’occuper de leur bonheur de toute manière. « Hâtez-vous de monter vers mon père, et vous lui direz : « Ainsi dit ton fils Joseph : Dieu m’a établi seigneur de toute l’Égypte ; descends vers moi, ne t’arrête pas. Et tu habiteras dans le pays de Goshen, et tu seras près de moi, toi, et tes fils, et les fils de tes fils, et ton menu et ton gros bétail, et tout ce qui est à toi ; et je t’y entretiendrai ».

Encore ici nous voyons dans Joseph une belle image du Seigneur Jésus, le Roi de gloire, qui veut nous avoir près de Lui afin que nous puissions jouir de tout ce que Sa grâce voudra bien mettre à notre disposition. Nous irons à Sa rencontre sur les nuées du ciel et nous serons toujours avec Lui. J’aime à penser que vous vous réjouissez de Le voir et d’être avec Lui ; que, du fond de votre cœur, vous dites : Viens, Seigneur Jésus !

En attendant, nous avons à Le servir fidèlement chaque jour, car nous avons été convertis des idoles pour servir le Dieu vivant et pour attendre des cieux Son Fils, Jésus qui nous délivre de la colère qui vient.

Vous vous souvenez que Joseph a voulu que ses frères aillent chercher leur vieux père. Il leur dit : « Vous raconterez à mon père toute ma gloire ». Comme cette gloire était grande ! Un seul homme, en Égypte, était plus grand que lui : le Pharaon. Il l’avait établi seigneur sur sa maison et gouverneur sur toutes ses possessions, pour lier ses princes à son plaisir et pour rendre sages ses anciens (Ps. 105. 21 et 22).

Où trouver un homme semblable à celui-ci ? avait dit le Pharaon. Il y avait bien de quoi réjouir le cœur de Jacob en apprenant que ce fils qu’il avait pleuré, croyant qu’il était mort, était bien vivant et entouré d’une telle gloire.

Les pensées du Dieu d’amour sont élevées au-dessus des pensées des hommes autant que les cieux sont élevés au-dessus de la terre. Qui pourrait nous faire connaître le bonheur qui remplira nos cœurs lorsque nous comprendrons l’immensité de la grâce dont nous sommes les objets, et quand nous verrons la gloire magnifique de notre Seigneur, gloire devant laquelle pâlit celle de Joseph lorsqu’il était à la cour du Pharaon ?

« Vous vous hâterez, et vous ferez descendre mon père », avait dit Joseph. Il lui tardait de revoir ce père bien-aimé dont il avait été privé pendant tant d’années.

Après cela, Joseph se jette au cou de Benjamin et de ses frères ; il les baisa et pleura sur eux. Quelle scène ! Elle nous rappelle celle du fils prodigue lorsqu’il est revenu et qu’il est tombé dans les bras de son père. Ce sont des choses que nous pouvons contempler, en présence desquelles nous pouvons adorer, mais que nous ne pouvons dépeindre.

Qu’en sera-t-il quand nous verrons le Seigneur pour la première fois ? Lui, Il verra du fruit du travail de son âme et sera satisfait. Dans toute cette scène, qui était le plus heureux, de Joseph ou de ses frères ? Sans contredit, c’était Joseph, car son amour pour ses frères était le plus grand. Évidemment ses frères ne pouvaient faire autrement que de l’aimer ; leur haine avait fait place à un profond amour, mais Joseph les aimait d’un amour plus pur et plus désintéressé que le leur. Nous, nous aimons le Seigneur, mais c’est Lui qui nous a aimés le premier, et notre amour ne saurait être comparé au sien. Quel bonheur pour Lui quand il verra autour de Lui tous ceux pour lesquels Il a sacrifié sa vie.

L’amour est le contraire de l’égoïsme. L’égoïsme nous fait toujours penser à nous-mêmes, tandis que l’amour se dépense toujours pour les autres. Ayez en horreur l’égoïsme ; il est digne de toute notre réprobation ; et de plus un égoïste n’est jamais heureux, car son cœur est sans cesse plein d’envie. Or l’envie est comme une lèpre rongeuse qui détruit tout bon sentiment.

Pensez au bonheur de vos semblables, demandez-vous comment vous pourrez rendre heureux celui-ci ou celui-là. Vous avez votre mère qui s’est dépensée sans compter pour vous, n’est-elle pas digne de toute votre sollicitude ? Cherchez à la soulager dans sa tâche journalière, à lui venir en aide dans son travail, à lui éviter des peines et des soucis. Votre père aussi a travaillé pour pourvoir à vos besoins et vous a donné toutes les choses qui vous étaient nécessaires, y avez-vous pensé ? Témoignez-lui toute l’affection dont il est digne ; obéissez-lui sans jamais murmurer, lors même que parfois il vous commande des choses qui vous contrarient. La plupart d’entre vous, vous avez des frères, des sœurs, de petits amis ; cherchez à leur faire plaisir.

Le Seigneur Jésus, étant un jeune garçon, avançait en stature et en faveur auprès de Dieu et des hommes. Or un égoïste ne jouit ni de la faveur de Dieu ni de celle des hommes. Un égoïste est un être malheureux qui rend malheureux ses semblables : c’est un être vil et misérable. Demandez à Dieu de vous garder de cet affreux péché.

Après cela, les frères de Joseph parlèrent avec lui. Que de choses ils avaient à se dire après tant d’événements et un si long temps de séparation. Le revoir était bien doux pour les uns et pour les autres et cela d’autant plus que la séparation avait été cruelle. Ils pouvaient réaliser ce que disait le psalmiste : « Voici, qu’il est bon et qu’il est agréable que des frères habitent unis ensemble » (Ps. 133. 1).

Maintenant tout est prêt pour que Jacob et ses fils puissent descendre en Égypte et y séjourner. L’Éternel avait dit à Abraham que sa semence séjournerait dans un pays qui n’était pas le sien pendant quatre cents ans, et voici, la chose allait s’accomplir, car tout ce que Dieu dit arrive infailliblement. Souvenez-vous de cela. Le ciel et la terre passeront, mais Ses paroles ne passeront point.

La rumeur de ce qui était arrivé parvint jusqu’à la maison du Pharaon et cela fut bon à ses yeux et aux yeux de tous ses serviteurs. Vous vous souvenez que le Pharaon avait Joseph en grande estime et lui avait donné une position glorieuse dans tout son royaume. Le voici qui donne des ordres concernant des chariots pour que le voyage puisse s’accomplir dans les conditions les plus favorables possibles. Joseph donne à ses frères des provisions pour le chemin et les renvoie en leur disant de ne pas regretter leurs meubles, car le meilleur de tout le pays d’Égypte serait à eux.

Cela nous fait penser à ce qui aura lieu bientôt quand nous quitterons cette pauvre terre pour aller à la rencontre du Seigneur Jésus sur les nuées et qu’Il nous introduira dans la maison du Père. Alors, certainement nous ne regretterons pas les choses d’ici-bas, pas même les meilleures qui nous ont été données pour le temps de notre séjour dans le monde. Nous avons à nous souvenir que toutes les choses qui sont entre nos mains ne nous sont que prêtées, et cela pour un temps relativement bien court, et que nous allons les quitter bientôt.

Nos vrais biens sont clans les cieux. J’aimerais que vous lisiez à ce sujet ce qui se trouve dans l’évangile de Luc 16. 10 à 12. Là nous voyons que les richesses de ce monde sont très petites, qu’elles sont injustes, et qu’elles ne sont pas à nous. Ce ne sont pas les vraies richesses. Nous avons à les employer en vue de l’éternité en les administrant fidèlement. Si nous le faisons, Dieu nous donnera ce qui est à nous, c’est-à-dire les bénédictions célestes.

À quoi voulez-vous mettre vos cœurs ? Aux choses qui passent ou à celles qui demeurent pour l’éternité ? Vous vous souvenez de l’homme riche dont les champs avaient beaucoup rapporté, qui avait rassemblé ses biens dans ses greniers et qui disait à son âme : « Mon âme, tu as beaucoup de biens assemblés pour beaucoup d’années ; repose-toi, mange, bois, fais grande chère. Mais Dieu lui dit : Insensé ! cette nuit même ton âme te sera redemandée ; et ces choses que tu as préparées, à qui seront-elles ? » (Luc 12. 19 et 20) Certainement vous ne voudriez pas ressembler à ce malheureux. Recherchez donc les choses qui concernent le royaume de Dieu, et les choses nécessaires pour cette vie vous seront données par-dessus. Dieu sait de quoi vous avez besoin ; confiez-vous en Lui pour toutes choses.

Maintenant, une autre parole que Joseph a dite à ses frères et dont vous devez vous souvenir : « Ne vous querellez pas en chemin ». De quoi nous sommes capables, et de quoi nous avons besoin d’être gardés ! Il arrive fréquemment que des enfants se querellent, et souvent pour des motifs des plus futiles. Cela déshonore Dieu et les prive de la jouissance de Son amour. Demandez-Lui de vous garder, Lui seul peut le faire, car nos meilleures résolutions n’aboutissent qu’à des déceptions. Il se peut que vous ayez à subir quelques injustices ; mais si vous vous souvenez de la grâce dont vous êtes les objets de la part du Seigneur et de toutes les fautes qu’il vous a pardonnées, il vous sera facile d’oublier quelques torts réels ou imaginaires qui vous auront été faits.

Maintenant les frères de Joseph se mettent en route pour retourner vers leur père. Quel changement dans leur condition ! Comme tout est nouveau pour eux. Ils allaient vers Joseph le cœur plein d’inquiétude, maintenant tout est changé. Ce Joseph dont ils avaient peur leur a pardonné ; il les a consolés, comblés de bienfaits. La joie maintenant remplit leurs cœurs.

Il en est de même de tous ceux qui viennent au Seigneur Jésus, le divin Joseph. On vient à Lui en tremblant, et voici qu’on trouve en Lui un Sauveur qui pardonne, qui console et remplit le cœur d’espérance et de joie. Certes, jamais personne n’a regretté d’être allé à Lui ; bien au contraire, le seul regret est de ne pas l’avoir fait plus tôt. Pourquoi les frères de Joseph ont-ils tant tardé à retourner vers lui, et pourquoi tant de personnes restent-elles loin du Sauveur si longtemps ? À Jésus l’on ne peut être, ni trop tôt, ni trop longtemps, chantez-vous quelque fois.

Voici les frères de Joseph qui arrivent à la maison de leur père, Vous représentez-vous cette rentrée des fils de Jacob ? Probablement que ce pauvre Jacob se demandait avec anxiété quel serait le résultat de ce second voyage en Égypte, et voilà ses fils qui arrivent en lui disant : Joseph vit encore ! Aurait-il jamais pensé à une chose pareille ? De plus, ce Joseph qu’il avait pleuré comme mort pendant bien des années était gouverneur sur toute l’Égypte ! Comme Jacob devait être heureux en entendant ses fils !

Eh bien, ce pauvre vieillard, au lieu de se réjouir, reste froid, car il ne les croit pas. L’incrédulité nous prive de toutes les bénédictions que Dieu met à notre disposition. Jacob, dans un certain sens, était en droit de ne pas croire ses fils, car ils ne lui avaient pas toujours dit la vérité ; mais personne n’a le droit de ne pas croire le Dieu qui ne peut mentir ; le faire, c’est dire qu’Il est comme les hommes qui sont menteurs. Quand Jacob vit les chariots que Joseph avait envoyés pour les transporter, son esprit se ranima, et il dit : C’est assez, Joseph, mon fils vit encore, j’irai, et je le verrai avant que je meure.

Cette parole nous fait penser à ce que le Seigneur a dit à Thomas qui, lui aussi, n’avait pas cru le message des disciples : « Parce que tu m’as vu, tu as cru, bienheureux ceux qui n’ont point vu et qui ont cru » (Jean 20. 29).

Ceux qui croient maintenant au Seigneur ne L’ont point vu et ils seront bienheureux, car ils auront une part avec Lui dans les cieux. Bientôt ce peuple d’Israël, qui ne croit pas maintenant, verra le Seigneur et, comme Jacob, ils croiront quand ils verront ; leur part sera dans le royaume sur la terre. Ce sera une part précieuse, mais qui ne sera pas comparable à la part de ceux qui auront la leur dans la gloire céleste.

La longue discipline à laquelle Jacob avait été soumis touchait à sa fin ; le but que Dieu s’était proposé à son égard était atteint. La fidélité de Dieu est grande. Il se plaît à bénir, mais Il ne peut le faire que d’une manière qui soit en parfaite harmonie avec Sa sainteté. S’Il discipline les Siens, Il le fait pour leur profit, afin de les rendre participants de Sa sainteté.

Ayez en horreur le mal sous toutes ses formes. Le mal amène toujours avec lui ses funestes conséquences ; il est une offense à la sainteté de Dieu. Voyez la différence entre la vie d’Abraham et celle de Jacob ; pourtant tous deux étaient des croyants ; mais le premier marchait devant Dieu, c’est-à-dire que sa vie était pleinement manifestée à Dieu, et ce Dieu pouvait lui communiquer Ses pensées et l’appeler Son ami. Tandis que Jacob, qui usait de moyens détournés pour arriver à ses fins, n’a eu qu’une longue vie de souffrances et de détresses. Ce n’est qu’à la fin de sa vie que Dieu a pu faire briller sur lui le regard de Sa face. Mais pour que la chose puisse avoir lieu, il a dû être brisé et amené à n’avoir plus aucune confiance en lui-même.

Sa fin a été comme un beau coucher de soleil après une longue journée d’orage. Alors il a pu expérimenter la fidélité de Dieu envers lui, pauvre Jacob, qui avait été si peu fidèle. Ces choses sont écrites pour notre profit. Dieu, par ce moyen, veut nous enseigner. En lisant ainsi l’Ancien Testament vous apprendrez à connaître les dangers auxquels vous êtes exposés, de quoi vous êtes capables ; mais aussi combien est grande la bonté de Dieu envers ceux qui se confient en Lui.

Pour aujourd’hui nous laissons Jacob et ses fils prêts à partir pour aller vers Joseph. Nous réservons pour une autre leçon ce que fit Jacob avant d’aller en Égypte. C’est un récit si merveilleux que je désire en faire un sujet à part.

Lisez vous-même le chapitre 46 de notre livre de la Genèse et notez sur un papier les diverses pensées qui vous ont été suggérées par cette lecture, de même que les questions qui se sont posées à vous en présence de ce récit. C’est un bon moyen pour rendre une lecture de la Parole profitable. Lorsque vous lisez, ayez à portée de votre main un papier et un crayon, et rapidement, en deux ou trois mots, notez ce qui vous a frappés, ainsi vous vous en souviendrez, et plus tard vous y reviendrez. L’apôtre Paul disait à son enfant Timothée : « Considère ce que je dis, car le Seigneur te donnera de l’intelligence en toutes choses » (2 Tim. 2. 7). Il ne faut donc pas donner un simple coup d’œil à ce qu’on lit, mais le regarder avec attention. Faites de même.

Nous arrivons maintenant au chapitre 46 du livre de la Genèse. Je pense que vous l’avez lu, ainsi que je vous avais engagés à le faire. Soyez bien assurés que nous sommes loin d’avoir épuisé tout ce que contient le chapitre 45. En le lisant de nouveau, vous trouverez encore bien d’autres choses précieuses auxquelles nous ne nous sommes pas arrêtés, car toutes les pages de la Parole de Dieu sont un infini, comme tout ce qui est de ce grand Dieu qui a fait la terre et les cieux.

J’aimerais que, dès votre enfance, vous preniez la bonne habitude d’admirer Ses œuvres et de Lui donner gloire. Elles sont toutes faites avec une sagesse parfaite, et Il les a toutes faites, car Sa bonté demeure à toujours. Mais parmi toutes Ses œuvres, il en est une qui surpasse toutes les autres et en présence de laquelle nous adorerons pendant l’éternité. C’est l’œuvre de la croix.

Mais revenons à notre chapitre 46. Avant de commencer à le méditer, je vous ferai remarquer qu’il commence par une vraie merveille, que j’ai souvent admirée. Nous y voyons où Dieu a pu amener un Jacob, qui autrefois était sans cesse en activité, pour arriver à l’accomplissement de Ses desseins. Maintenant il n’a plus d’autre volonté que de faire celle de Dieu. Vous pouvez penser comme son cœur lui criait bien fort d’aller vers Joseph, et cela le plus rapidement possible. II y avait si longtemps qu’il n’avait pas revu ce fils bien-aimé. Joseph, lui aussi, lui avait envoyé dire de venir vers lui et avait mis à sa disposition des chariots et des provisions pour le voyage ; le Pharaon lui-même lui avait fait dire, ainsi qu’aux siens : Venez vers moi et je vous donnerai ce qu’il y a de meilleur au pays d’Égypte.

Mais Dieu ne lui avait pas dit d’y aller ; aussi Jacob, au lieu, de se rendre en Égypte, va à Beër-Shéba, et là il adore le Dieu qui lui avait fait des promesses bien assurées. Voyez ce vieillard offrant des sacrifices au Dieu de son père Isaac. C’est une scène touchante. Il rend à Dieu ce qui Lui est dû et il attend un ordre de Sa part.

Vous avez là un enseignement des plus importants. Avant toute chose, pensez aux bontés de Dieu et témoignez-Lui la reconnaissance qui Lui revient. Soyez reconnaissants, nous est-il dit. Cherchez ce passage dans l’épître aux Colossiens.

Pendant que Jacob était à Beer-Shéba, Dieu lui parla dans des visions de la nuit et lui dit de descendre en Égypte – qu’Il y descendrait avec lui et qu’Il l’en ferait remonter. Maintenant il peut aller, puisque l’Éternel lui avait dit de le faire ; et puisqu’Il était avec lui tout irait bien dans ce voyage.

C’est ainsi que nous avons à agir en toutes choses. Nous sommes certains que si le Seigneur est avec nous, nous pouvons aller sans crainte partout où Il nous envoie. Par contre, si nous n’avons pas la certitude qu’Il est avec nous dans le chemin dans lequel nous marchons, il vaut mieux s’arrêter. Il se peut que, dans telle ou telle circonstance, nous ne sachions pas ce que nous avons à faire ; dans ce cas, il vaut mieux attendre et faire comme Jacob qui restait en adorant à Beër-Shéba.

Nous avons ensuite, dans ce chapitre, les noms des fils d’Israël et de leur famille. C’est un témoignage de l’intérêt que l’Éternel prenait à eux. Il voulait s’intéresser à tous ceux qui faisaient partie de la famille du patriarche. Il voulait les connaître nom par nom et savoir quel était leur nombre. Aujourd’hui encore, Dieu connaît le nom et le nombre de tous ceux qui font partie de Son peuple et qui sont dans le monde. Nous pouvons être dispersés dans les milieux les plus divers, mais soyons bien assurés qu’Il est au courant de tout ce qui nous concerne et qu’Il s’intéresse à toutes nos circonstances, rien n’échappe à Sa sollicitude. Jamais le bon Berger n’oublie aucune de Ses brebis chéries. Il a dit : « Mes brebis écoutent ma voix, et moi je les connais » (Jean 10. 27).

Plus tard, quand il s’agira de faire remonter le peuple d’Égypte, nous retrouvons, au commencement du livre de l’Exode, le nom des fils d’Israël. L’Éternel ne les a pas oubliés pendant le long temps qu’ils ont passé en Égypte. Il connaît ceux qui y sont descendus et Il connaît aussi tous ceux qui doivent en remonter. Vous voyez comme la sollicitude du Seigneur est grande envers tous les Siens. Aujourd’hui Il sait quel est le nom et le nombre de tous ceux qui L’attendent et qui partiront à Sa rencontre sur les nuées. J’aime à penser que tous les petits lecteurs de la « Bonne Nouvelle » sont de ce nombre.

La fin du chapitre 46 de la Genèse dont nous nous sommes occupés la dernière fois nous a fait connaître la rencontre mémorable de Jacob avec son fils Joseph. Quel heureux moment pour l’un et pour l’autre ! Cette rencontre eut lieu dans le pays de Goshen, ce bon pays dans lequel Joseph a voulu installer ses frères.

Joseph, ayant été averti par Juda que Jacob venait en Égypte, est monté sur son char pour aller à la rencontre de son père. Ce char devait être magnifique ; nécessairement il était en rapport avec la grandeur et la gloire de Joseph. Nous pouvons nous représenter la majesté de celui devant lequel on courait en criant : Qu’on s’agenouille ! devant celui qui autrefois avait été dans la prison, abaissé, humilié et dans la souffrance.

Ces choses nous font penser à ce qui se trouve dans le Psaume 45 en rapport avec la Personne du Seigneur Jésus, le bien-aimé de Son peuple, qui vient pour établir Son règne glorieux. Là, prospérant dans sa majesté et dans sa magnificence, il mène en avant son char à cause de la parole de la vérité, et de la débonnaireté, et de la justice. Dans ce jour-là, sa droite lui enseignera des choses terribles. Il vient promptement, car à Lui appartient le sceptre et Il dominera sur tous les peuples. Les hommes d’aujourd’hui se demandent ce qui adviendra des événements qui se déroulent maintenant sur la terre. La chose est simple pour l’humble croyant qui s’en tient à ce que Dieu dit dans Sa parole : tout aboutira à l’établissement du règne de Christ.

Si cela peut vous intéresser, je vous dirai que la description du char du Roi de gloire, ce char glorieux dont nous parle le Psaume 45, nous est donnée dans le premier chapitre du prophète Ézéchiel. Probablement que vous vous êtes demandé, et bien d’autres personnes avec vous, ce que pouvait bien être les choses qui nous sont dépeintes dans ce chapitre extraordinaire. C’est donc la description de ce char glorieux de notre Seigneur, le char de son gouvernement dans les cieux et sur la terre.

Vous ne sauriez comprendre maintenant tous les détails qui nous sont donnés dans ce chapitre. Mais vous y remarquez premièrement les quatre animaux qui mènent ce char, puis le char lui-même avec ses quatre roues et bien haut le siège ou, si vous préférez, le trône sur lequel est assis celui qui conduit ce char. C’est un glorieux personnage qui a l’aspect d’un homme. Il est à peine nécessaire de vous dire que cet homme, c’est le Seigneur Lui-même qui conduit tout dans les cieux et sur la terre.

Mais je m’écarte de mon sujet ; revenons à Joseph. Il se montre ainsi à son père dans toute sa gloire. Il n’y a pas de paroles pour raconter ce qui s’est passé dans le cœur de l’un et de l’autre. Évidemment Jacob a versé d’abondantes larmes de joie en revoyant ce fils bien-aimé ; mais le Saint Esprit ne nous parle ici que des larmes que Joseph a répandues. Il pleura longuement sur son cou, nous est-il dit.

Souvent nous voyons Joseph pleurer. Vous pouvez vous-même chercher les nombreux passages où nous voyons cela. Il avait un cœur sensible et plein de tendresse.

En cela il est encore une image du Seigneur Jésus, le divin Joseph, qui a été ici-bas l’Homme de douleurs qui pleurait sur Jérusalem, qui pleurait au tombeau de Lazare, celui dont il avait fait son ami. Homme parfait, Il ressentait toutes les douleurs de Sa créature et Il sympathisait parfaitement à tous les maux qui affligent l’humanité au milieu de laquelle Il se trouvait : Il a porté nos douleurs, est-il dit.

Cette rencontre de Joseph avec son père nous fait penser à ce moment qui est proche où nous verrons le Seigneur pour la première fois. Que se passera-t-il dans nos cœurs et dans le cœur du Seigneur Jésus lorsque nous le verrons dans tout l’éclat de Sa gloire, quand nous Le verrons comme Il est et que Lui verra Son Épouse pour laquelle Il a sacrifié sa vie, pour laquelle Il est mort sur la croix qui a été dressée sur le mont Calvaire ?

Dans la fin de notre chapitre, Joseph s’occupe du bien-être de ses frères et s’intéresse à leurs circonstances, de même que le Seigneur s’occupe de tout ce qui nous concerne et pourvoit à tous nos besoins matériels et spirituels. Certes, il nous aime plus que Joseph n’aimait ses frères. Il fait bon pouvoir se confier en Lui pour tout ce qui nous concerne, car Il a soin de nous.

Vous avez sans doute remarqué que, dans la plupart de vos Bibles, dans l’Ancien Testament, se trouve, au commencement de certains chapitres et même de quelques versets, un astérisque. Vous vous êtes probablement demandé le pourquoi de ce petit signe. Cela veut dire que là où il se trouve il y a un changement de sujet dans ce qui nous est dit. Cela nous aide à saisir la pensée de Dieu lorsque nous y prenons garde.

Ce fait est particulièrement important à considérer dans la lecture du livre des Psaumes. Là, vous remarquerez, dans le corps même d’un psaume, un astérisque plus petit ; il indique les divisions du psaume. Nous n’avons pas le temps de nous arrêter plus longuement sur ces choses aujourd’hui, mais je tenais à attirer votre attention sur cela afin que vous y preniez garde dès votre enfance. Il y a de bonnes habitudes que vous avez à prendre dès votre jeune âge ; vous en recevrez ainsi de la bénédiction pendant toute votre vie. C’est en se donnant de la peine, et en mettant beaucoup d’attention à la lecture que nous faisons, qu’on arrive à faire des progrès dans la connaissance des pensées de Dieu. Il en vaut la peine, car rien ne saurait égaler cette connaissance précieuse.

Maintenant, venons au sujet qui doit nous occuper aujourd’hui. Vous remarquez précisément que le v. 31 de notre chapitre est marqué de ce petit astérisque. C’est donc un nouveau sujet qui va commencer et qui se continuera jusqu’au v. 13 du chapitre 47.

Dans cette partie de notre livre, ainsi que nous en avons déjà dit un mot lors de notre dernière leçon, Joseph s’occupe du bien-être de ses frères. Il ne leur a pas dit, comme nous l’aurions probablement fait : maintenant que je vous ai pardonné vos fautes envers moi et que je vous ai donné du blé, mettez-vous au travail et arrangez-vous le mieux possible. Tâchez de mieux faire que précédemment.

Non ! cela n’aurait pas été digne de l’amour de Joseph pour ses frères. Il continue à s’occuper d’eux tous, à s’intéresser à leur bonheur. Non content de faire en leur faveur tout ce qui était en son pouvoir, il va aussi intercéder pour eux auprès du Pharaon, afin qu’il leur donne la meilleure partie du pays dans lequel ils séjournaient. Vraiment, la bonté de Joseph envers ses frères est inlassable, et il ne se ménage aucune peine afin qu’ils puissent être dans le bien-être de toute manière.

Une fois de plus, nous retrouvons ici ce que je vous ai fait remarquer tout du long de l’histoire de Joseph, qu’il est une belle image du Seigneur Jésus, Lui qui est le divin, le vrai Joseph. On a dit souvent, et avec raison, que Joseph est le plus beau type de Christ dans les Écritures.

Avez-vous pensé à ce que ce précieux Sauveur a fait pour vous ? Avez-vous essayé de compter Ses bienfaits ? Ils sont trop nombreux pour que nous puissions le faire. Seule l’éternité nous en révélera toute l’étendue, toute l’immensité. Il vous a pardonné toutes vos fautes. Certes, elles étaient nombreuses. Le psalmiste disait qu’elles étaient plus nombreuses que les cheveux de sa tête (Ps. 40. 12).

Vous vous souvenez sans doute que si nous confessons nos péchés, Il est fidèle et juste pour nous pardonner nos péchés et nous purifier de toute iniquité. Cherchez le verset qui nous le fait savoir dans la première épître de Jean. Tout est donc pardonné pour celui qui a confessé, non des lèvres, mais du cœur ; et c’est au Seigneur Lui-même qu’il faut le faire et non à des hommes qui sont pécheurs et coupables comme nous. Cela étant fait, nous pouvons nous confier entièrement dans le Seigneur pour tout ce qui nous concerne, car Il a soin de nous. Mieux que Joseph, Il s’intéresse à tous nos besoins.

Vous êtes jeunes et vous avez la vie devant vous si le Seigneur tarde encore un peu, et s’Il ne vous retire pas à Lui de bonne heure. Laissez-Le vous diriger en toutes choses ; adressez-vous à Lui dans toutes vos circonstances, petites ou grandes, heureuses ou malheureuses. Ne faites jamais une chose de votre propre volonté, mais demandez-Lui de vous faire connaître quelle est la Sienne. Ainsi, vous ferez l’heureuse expérience de Sa fidélité et vous ne manquerez de rien. Dans vos détresses, vos luttes, vos larmes, souvenez-vous qu’Il intercède pour vous devant Dieu comme Joseph le faisait en faveur de ses frères devant le Pharaon. Quel privilège de connaître le Seigneur mieux que Joseph, Il nous donne la meilleure part, non dans le pays d’Égypte, mais dans les lieux célestes, bénis que nous sommes en Lui de toute bénédiction dans les lieux élevés !

Là-haut, dans la maison du Père,

en lui nous avons tous les biens,

tous les trésors du sanctuaire,

sa force est notre lumière,

sa gloire et son amour

sont à nous.

D’après La Bonne Nouvelle 1940