
Probablement que depuis la dernière fois vous avez plus d’une fois repensé à Joseph et que vous vous êtes demandé si ce pauvre Joseph a dû rester encore longtemps en prison avant d’être délivré.
Aujourd’hui, nous lirons le chapitre 41 de la Genèse qui nous apprend comment Dieu est intervenu miraculeusement en sa faveur pour le tirer de cette maison où il était si injustement captif.
Pendant deux longues années il a dû encore attendre le moment voulu de Dieu pour sa délivrance. Deux ans. C’est bien long quand on est dans la souffrance. Pourquoi Dieu a-t-il attendu si longtemps ? C’est qu’Il voulait éprouver la foi de Joseph par ce moyen.
La foi qui compte sur Dieu et qui s’attend à Lui, Lui est précieuse. Lisez, dans la première épître de Pierre, chapitre 1. 6 et 7. Là vous verrez que la foi est plus précieuse que l’or, et que Dieu l’éprouve par divers moyens. Il le fait dans Sa sagesse et le résultat en est glorieux. Ne soyez donc pas surpris ni découragés si vous rencontrez des choses qui semblent vous être absolument contraires, qui viennent à l’encontre de vos désirs et de vos projets, qui vous font souffrir d’une manière ou d’une autre.
Souvenez-vous que rien n’arrive sans la volonté de Dieu, car « qui dit une chose et elle arrive, quand le Seigneur ne l’a pas commandée ? » Cherchez ce passage dans les Lamentations de Jérémie. C’est dans Son amour et dans Sa sagesse que Dieu éprouve ainsi, et Son but est de bénir à la fin.
Joseph en a fait l’heureuse expérience plus tard mais, en attendant, la parole de l’Éternel l’éprouva, nous est-il dit dans le Psaume 105. 19. Il pouvait se dire : Pourquoi toutes ces choses ? Pourquoi le grand échanson n’a-t-il rien fait pour moi ? Que deviennent les songes merveilleux que j’ai eus et que j’ai racontés à mon père et à mes frères ?
Dieu a tout en mains et Il se sert de qui Il veut pour l’accomplissement de Ses desseins d’amour envers les Siens, rien n’est trop difficile pour Lui. C’est le Pharaon lui-même qu’il a employé pour tirer Joseph de la prison.
Au bout de deux ans, ce grand roi eut un songe qui troubla son esprit. C’est Dieu lui-même qui a voulu lui parler par ce moyen. Le Pharaon voulut avoir l’interprétation de son songe, mais nul d’entre les sages et les devins de l’Égypte ne put lui donner la réponse désirée. Toute la sagesse de l’homme est folie lorsqu’il s’agit des choses de Dieu.
Ces circonstances firent rentrer en lui-même le grand échanson, qui se souvint de Joseph et parla de lui au Pharaon. Il lui raconta que Joseph avait interprété son songe et celui du panetier. Le Pharaon envoya et fit sortir Joseph de prison. On lui changea ses vêtements et il vint vers le Pharaon. En peu de temps, quel changement dans sa condition. Le jour précédent il était un pauvre prisonnier oublié de tous, maintenant le voici qui se tient devant un grand roi. Le Seigneur « abaisse et il élève aussi. De la poussière il fait lever le misérable, de dessus le fumier il élève le pauvre pour les faire asseoir avec les nobles ; et il leur donne en héritage un trône de gloire ; car les piliers de la terre sont au Seigneur, et sur eux il a posé le monde » (1 Sam. 2. 7 et 8).
Les songes de Joseph allaient avoir leur accomplissement. Ses frères ne pensaient pas, lorsqu’ils vendirent Joseph aux Madianites, qu’ils ne faisaient autre chose que de l’envoyer en Égypte pour qu’il y fût élevé en dignité, et pour qu’eux y descendent afin de se prosterner devant lui. Vous vous souvenez que lorsqu’ils complotaient contre lui pour le faire mourir, ils ont dit : Jetons-le dans une des citernes et nous verrons ce que deviendront ses songes. Le méchant fait une œuvre qui le trompe.
Pour aujourd’hui, je dois m’arrêter, car ce serait trop long si je vous racontais les songes du Pharaon et ce qui est résulté de toute cette scène. Souvenez-vous bien que ce que Dieu dit arrive infailliblement. Sa parole s’accomplira à la lettre. Il peut attendre, Il le fait même dans le but d’éprouver la foi de Ses bien-aimés, mais quoi qu’il en soit, nous savons qu’Il mène tout à bonne fin pour les Siens et qu’aucun de ceux qui se confient en Lui ne sera confus.
Voici donc Joseph hors de prison et devant le Pharaon ; ce dernier lui conte ses songes, et il dit à Joseph : « J’ai songé un songe, et il n’y a personne pour l’interpréter ; et j’ai entendu dire de toi que tu comprends un songe pour l’interpréter. Et Joseph répondit au Pharaon, disant : Cela n’est pas à moi ; Dieu donnera une réponse de paix au Pharaon ».
Vous remarquez l’humilité de Joseph, il ne cherche en aucune manière à se donner de l’importance, bien au contraire, il donne toute gloire à Dieu. Autre chose, il ne craint pas de confesser le nom de son Dieu même devant les grands de ce monde.
N’ayez jamais honte de prononcer le nom du Seigneur Jésus devant les hommes. « Quiconque me confessera devant les hommes, moi aussi je le confesserai devant mon Père qui est dans les cieux ; mais quiconque me reniera devant les hommes, moi aussi je le renierai devant mon Père qui est dans les cieux », a dit le Seigneur Jésus. Cherchez vous-même ce passage, vous le trouverez dans les dix premiers chapitres de l’évangile selon Matthieu.
Vous remarquez aussi que Joseph dit au Pharaon que Dieu lui donnera une réponse de paix. Dieu a un message de paix à l’adresse de tous les hommes. Il est le Dieu de paix. Vous savez que la paix a été faite par le sang de la croix de Son Fils ; c’est pourquoi nous avons à prier pour tous les hommes, pour les rois et pour tous ceux qui sont haut placés, car « cela est bon et agréable devant notre Dieu Sauveur qui veut que tous les hommes soient sauvés et viennent à la connaissance de la vérité » (1 Tim. 2. 1 à 4).
Vous voyez que même un enfant peut être employé par le Seigneur dans ce précieux service de la prière en faveur de tous les hommes. Évidemment il ne convient pas à un enfant ou à un jeune homme d’enseigner des personnes âgées, mais par contre, c’est le privilège du plus petit de prier pour tous les hommes.
Vous lirez vous-même le récit des songes du Pharaon ; je ne veux pas vous les raconter ici, ce serait allonger inutilement. Vous remarquez que le Pharaon eut deux songes, qui de fait n’en étaient qu’un seul. Ils annonçaient ce qui allait arriver en Égypte : sept années de grande abondance suivies de sept années de famine ; choses qui eurent lieu exactement comme Joseph l’avait prédit. C’est Dieu seul qui peut faire connaître d’avance ce qui arrivera dans la suite.
Maintenant Il le fait par le moyen de Sa Parole dans laquelle Il nous a donné une pleine révélation de Ses pensées et de Ses voies envers le monde ; Il nous a donné à connaître tout ce qui peut nous être utile. Lisez beaucoup la Parole et vous serez instruits dans toutes Ses pensées.
L’Éternel a parlé au Pharaon par le moyen d’un songe, car à ce moment-là la Parole n’avait pas encore été donnée aux hommes. Bienheureux maintenant celui qui lit, et ceux qui entendent la parole de la prophétie et qui gardent les choses qui y sont écrites (Apoc. 1. 3).
Si Dieu a fait connaître au Pharaon ce qui allait arriver en Égypte, de même aussi, Il nous fait connaître maintenant ce qui va arriver dans le monde. Vous savez que, depuis la croix de Christ, Dieu fait annoncer à tous les hommes un salut parfait et gratuit pour tous ceux qui croient en Son Fils qui est mort pour sauver des pécheurs. Il ne repousse personne, pas même un brigand qui s’adresse à Lui. C’est le temps de la grâce qui dure depuis bientôt deux mille ans. Il est comme les sept années de l’abondance.
Après cela ce sera le temps du jugement qui, de même que les années de famine, succédera à l’abondance de la grâce que Dieu a si richement répandue sur la terre depuis si longtemps. L’énergie de l’erreur, qui fera que les hommes croiront le mensonge, remplacera la grâce et la vérité qui sont venues par Jésus Christ et dont les hommes n’ont rien voulu. Ce sera un temps plus effrayant que les sept années de famine qui sont venues sur l’Égypte.
Joseph, après avoir annoncé ce qui devait arriver, a conseillé au roi de se chercher un homme intelligent qui rassemble le blé de ces années d’abondance afin qu’il serve de réserve pour les années de famine qui viendraient. Et la chose fut bonne aux yeux du Pharaon et de tous ses serviteurs. Ainsi Joseph a été l’instrument choisi de Dieu pour sauver l’Égypte de la mort. Il est encore ici une image du Sauveur du monde.
C’est lui que le Pharaon établit sur tout le pays d’Égypte afin de recueillir toute cette abondance et c’est entre ses mains que tous les produits de ces bonnes années furent rassemblés. Ce fut aussi lui qui les distribua lorsque la famine vint dans le pays. Il est bien une image de Celui qui est le Sauveur du monde, car il n’y a de salut en aucun autre qu’en lui.
Vous vous souvenez de quelle manière Joseph fut tiré de sa prison et comment il a annoncé ce qui devait arriver à l’Égypte, soit les sept années d’abondance suivies des sept années de famine ? Le Pharaon dit : « Trouverons-nous un homme semblable à celui-ci, en qui est l’esprit des dieux ? » Dieu a ainsi incliné le cœur du grand roi d’Égypte en faveur de ce pauvre prisonnier et s’est servi de lui pour l’accomplissement de Ses conseils envers Joseph. Il l’établit sur sa maison, le revêtit d’une grande autorité, de telle manière que sans lui, nul ne levait la main ou le pied dans tout le pays.
Le Psaume 105 nous dit que le roi l’établit seigneur sur sa maison et gouverneur sur toutes ses possessions, pour lier les princes à son plaisir et, pour rendre sages ses anciens. C’était donc un changement complet dans sa position.
Lui qui avait été méprisé de ses frères, haï et vendu comme esclave, qui avait été mis injustement en prison, le voici élevé en dignité, tellement haut qu’un seul était au-dessus de lui, le Pharaon. Il fut appelé d’un nom merveilleux : Tsaphnath-Pahnéak, ce qui signifie : Révélateur des secrets, sauveur du monde et soutien de la vie. Il est ainsi une belle image de Celui que les hommes ont rejeté, ont mis à mort, et qui maintenant est élevé au plus haut des cieux, Lui le Sauveur du monde.
Le Pharaon revêtit Joseph de byssus et lui mit un collier d’or à son cou. Vous avez sûrement remarqué que plusieurs fois dans les Écritures il est question de collier. On a mis au cou de Daniel un collier d’or (cherchez dans son livre et vous le trouverez facilement).
Ici Joseph reçoit la même distinction. Pensez-vous que ce soit pour satisfaire la vanité d’un prophète ou d’un homme fidèle que Dieu a voulu qu’ils reçoivent cet ornement ? Évidemment non, car, après tout, l’or et l’argent sont des choses périssables.
Le cou, dans l’Écriture, nous parle de soumission à la volonté divine, de l’obéissance à la Parole. Il nous est dit que les principaux d’entre les Thékohites ne plièrent pas leur cou au service du Seigneur (Néh. 3. 5) : ils étaient bien différents d’un Daniel qui avait arrêté dans son cœur qu’il ne se souillerait pas par les mets délicats du roi, ou de Joseph qui a été obéissant à la volonté de son père et à celle de l’Éternel, qui même a souffert à cause de son obéissance.
L’or est l’expression de la justice divine. Or cette justice a voulu que Joseph et Daniel aient ainsi à leur cou un témoignage rendu à leur obéissance, une récompense publique de leur fidélité.
Je me demande si, en entendant parler des gloires de Joseph, vous n’avez pas pensé aux gloires qui l’emportent de beaucoup, d’un plus grand que lui, Celui dont il n’est qu’une image, le Seigneur Jésus, le divin Joseph. Lui a été abaissé et humilié plus que personne ; couronné d’épines, mis au rang des malfaiteurs, il a été mis à mort sur une croix. Dieu L’a haut élevé et Lui a donné un nom au-dessus de tout nom, un nom plus merveilleux que celui qu’on a donné à Joseph.
J’aime à voir, en pensée, Joseph sur son char parcourant le pays d’Égypte ; on criait devant lui : Abrec ! ce qui signifie, qu’on s’agenouille ; et bon gré, mal gré, tous devaient s’agenouiller sur son passage. Cela fait penser à ce jour, qui est proche, où Jésus reviendra dans Sa gloire. Alors « devant Lui se ploiera tout genou des êtres célestes, et terrestres, et infernaux, et toute langue confessera qu’il est Seigneur à la gloire de Dieu le Père » (Phil. 2. 10 et 11). Le psalmiste dépeint cette scène en disant : « Ceins ton épée sur ton côté, homme vaillant, dans ta majesté et ta magnificence, et prospérant dans ta magnificence, mène en avant ton char, à cause de la vérité, de la débonnaireté et de la justice, et ta droite t’enseignera des choses terribles » (Ps. 45. 3 et 4).
Vous réjouissez-vous du jour de Son triomphe ? L’appelez-vous Seigneur et Lui obéissez-vous ? Si vous ne le faites pas maintenant, il faudra le faire plus tard, quand Il viendra comme Juge. Alors, il sera trop tard pour être sauvé, et de Sa bouche qui vous invite aujourd’hui à venir à Lui, vous entendrez votre propre condamnation. Vous vous souviendrez trop tard que votre vieux grand-père vous a avertis maintes fois.
Ce que Joseph avait annoncé arriva et s’accomplit à la lettre, car c’était Dieu Lui-même qui, par le moyen des songes du Pharaon, avait fait connaître ce qui allait arriver en Égypte. Joseph recueillit tout le blé de ces années d’abondance. Il était en quantité comme le sable de la mer ; on cessa même de le compter parce qu’il était sans nombre. Mais si ces années d’abondance eurent lieu, de même aussi les années de famine vinrent après. Ce que Dieu annonce arrive infailliblement et cela aussi bien quand Il parle de grâce que lorsqu’Il annonce des jugements.
Vous savez que, depuis bientôt deux mille ans, Dieu fait proclamer une grâce pleine et entière à quiconque croit au Seigneur Jésus et Le reçoit comme son Sauveur. Il ne met point dehors celui qui vient à Lui et Il ne repousse personne. C’est le temps dans lequel Dieu met à la disposition du coupable les richesses insondables de Sa grâce. Quelle grande abondance ! Elle est le résultat de l’œuvre que Christ a accomplie en mourant sur la croix du Calvaire.
Les années d’abondance ont commencé sitôt que Joseph a été tiré de sa prison et, de la même manière, le temps de la grâce a commencé lorsque le Seigneur Jésus a été ressuscité d’entre les morts et exalté au plus haut des cieux. L’apôtre Paul nous dit qu’il a été envoyé pour annoncer parmi les nations les richesses insondables du Christ (Éph. 3. 8).
Ce temps, de même que le temps d’abondance de l’Égypte, prendra fin. Le Seigneur Lui-même, va venir sur les nuées, pour chercher les Siens et les introduire dans les demeures célestes. Alors, le temps de la grâce aura pris fin pour toujours et le temps du jugement aura commencé. Des événements effrayants se dérouleront sur la terre. Le livre de l’Apocalypse, en particulier, nous en dépeint toute l’horreur. Alors, malheur aux habitants de la terre ! Ce qui est écrit devra s’accomplir.
L’Évangile ne sera plus annoncé, les messagers de la bonne nouvelle, qui parcourent encore la terre, ne seront plus là pour donner une parole de paix à ceux qui cherchent la délivrance. Voici, nous est-il dit, « des jours viennent, dit le Seigneur, l’Éternel, où j’enverrai une famine dans le pays ; non une famine de pain, ni une soif d’eau, mais d’entendre les paroles de l’Éternel. Et ils erreront d’une mer à l’autre, et du nord au levant ; ils courront çà et là pour chercher la parole de l’Éternel, et ils ne la trouveront pas » (Amos 8. 11 et 12).
Maintenant ce sont les serviteurs du Seigneur qui parcourent la terre et la mer pour annoncer l’évangile ; bientôt ceux qui n’en ont pas voulu maintenant courront pour trouver une parole de paix, de salut, mais il n’y en aura plus. Les hommes rendront l’âme de peur à la vue des choses qui arriveront.
Nous sommes à la veille de ces jours effrayants. Le Saint Esprit est encore ici-bas et habite dans les croyants ; quand nous partirons avec Lui, il n’y aura plus d’obstacles à ce que ces temps affreux viennent sur la terre habitée tout entière. Alors se réalisera ce que dit le prophète Ésaïe : « Je ferai qu’un mortel sera plus précieux que l’or fin, et un homme plus que l’or d’Ophir » (ch. 13. 12), tant il restera peu de vivants après ces destructions en masse.
Vous voyez comme il est important d’être prêts et de pouvoir dire, du fond de son cœur : Viens, Seigneur Jésus ! Il est écrit : « Que celui qui entend dise : Viens ! »
J’aimerais vous faire remarquer encore en terminant que, avant les années de la famine, le Pharaon a donné à Joseph une épouse : Asnath, fille de Potiphéra, sacrificateur d’On ; elle lui enfanta deux fils : l’un fut appelé Manassé, ce qui veut dire : Oubli ; l’autre Éphraïm, ce qui veut dire : double fertilité. Car Dieu lui a fait oublier toute sa peine et toute la maison de son père, et Dieu l’a fait fructifier dans le pays de son affliction. Nous avons dans cette femme une image de l’Église qui est l’épouse de Christ et qui Lui a été donnée à la suite de Ses souffrances et de Sa mort. Il oublie pour un moment Son peuple Israël, pour s’attacher à ceux que le Père Lui a donnés, tous Ses rachetés qu’Il aime et qui sont précieux à Son cœur.
Après l’abondance vint la famine qui avait été annoncée par Joseph ; et il y eut famine dans tous les pays ; mais dans tout le pays d’Égypte il y avait du pain. C’était donc une grande bonté de Dieu d’avoir donné à Joseph la révélation des songes du Pharaon et de lui avoir aussi donné la sagesse nécessaire pour la conservation du blé en vue de ces temps de famine.
Quand le peuple avait faim et criait au Pharaon pour du pain, il disait : Allez à Joseph ; faites ce qu’il vous dira. Il était bien le Sauveur du monde et le soutien de la vie. Ici encore, je pense qu’il est à peine nécessaire de vous le dire, il est une image du Seigneur, car c’est à Lui qu’il faut aller pour avoir la vie. Il n’y a. pas d’autre nom sous le ciel qui soit donné aux hommes par lequel il faille être sauvé.
Il fallait obéir à Joseph et faire ce qu’il disait, de même aussi aujourd’hui c’est à Jésus qu’il faut obéir en toutes choses, il est le Seigneur et toute autorité Lui a été donnée dans les cieux et sur la terre. « Que toute la maison d’Israël sache certainement que Dieu a fait Seigneur et Christ ce Jésus que vous avez crucifié », dit l’apôtre Pierre quand il parle à ceux qui étaient à Jérusalem le jour de la Pentecôte (Act. 2. 36).
Vous connaissez aussi certainement le passage qui se trouve en Romains 10. 9 : « Si tu confesses de ta bouche Jésus comme Seigneur et que tu croies dans ton cœur que Dieu l’a ressuscité d’entre les morts, tu seras sauvé ». Donc, puisqu’il faut le confesser comme Seigneur pour être sauvé, c’est qu’il faut Lui obéir. Je ne saurais trop insister auprès de vous sur l’importance de l’obéissance au Seigneur, car nos cœurs naturels n’aiment pas obéir, puis, dans les jours auxquels nous sommes parvenus, un esprit d’indépendance se manifeste de plus en plus parmi les hommes et surtout dans la jeunesse.
Lisez dans la deuxième épître à Timothée, au commencement du chapitre 3, la description de ce qui caractérise les hommes des jours dans lesquels nous vivons et vous y verrez entre autres mauvaises choses la désobéissance aux parents, car désobéir aux parents, c’est désobéir au Seigneur, puisqu’il a dit : « Enfants, obéissez à vos parents dans le Seigneur » (Éph. 6. 1 à 3). J’ai souvent pensé au cantique qui dit :
Oui, le souverain bien-être,
Le vrai bonheur ici-bas,
C’est d’avoir Jésus pour maître,
De le suivre pas à pas.
Puisque Jésus est le Maître, c’est donc à Lui qu’il faut obéir en toutes choses.
Mais revenons à Joseph. De toute la terre on venait à lui en Égypte pour acheter du blé, car la famine sévissait par toute la terre. La famille de Jacob, elle aussi, connut la disette, « et Jacob dit à ses fils : Pourquoi vous regardez-vous les uns les autres ? Voici j’ai appris qu’il y a du blé en Égypte ; descendez-y, et achetez-nous-en là, afin que nous vivions et que nous ne mourions pas ».
Dix des frères de Joseph descendirent pour acheter du blé en Égypte. Ils ne pensaient guère qu’ils allaient vers ce Joseph qu’ils avaient vendu comme esclave, et que c’était lui qui vendrait le blé.
Le moment était arrivé où leurs gerbes sans fruit viendraient se prosterner devant celle de Joseph qui, seule, contenait de la nourriture en abondance. Joseph était gouverneur du pays et vendait le blé à tout le peuple. Les frères de Joseph vinrent et se prosternèrent devant lui la face contre terre. Il les reconnut, mais eux ne le reconnurent pas. Alors Joseph se souvint des songes qu’il avait songé à leur sujet. Pauvres frères de Joseph ! Ils avaient dit : « Nous verrons ce que deviendront ses songes », et voici que, selon la parole de leur frère, ils se prosternaient devant lui la face contre terre.
Ne méprisez personne et ne laissez pas la haine entrer dans vos cœurs, vous ne savez pas à quoi vous vous exposez en le faisant, ni par quel moyen Dieu vous châtiera. Le Dieu des cieux agit avec une parfaite justice et une parfaite sagesse ; on ne se moque pas de Lui, et ce qu’un homme sème, il le récolte aussi.
Les frères de Joseph, dans leur dureté de cœur, avaient vendu leur frère pour l’Égypte, et voici qu’ils doivent y descendre eux-mêmes et se prosterner devant celui qu’ils avaient traité d’une manière si injuste. Nous verrons dans la prochaine leçon de quelle manière Joseph les a reçus et traités.
Malgré toute la méchanceté qu’ils avaient montrée envers lui, Joseph aimait ses frères, et il leur a donné maintes preuves de son amour. Mais vous savez que l’amour vrai va avec la vérité, ce sont deux choses qui ne peuvent être séparées. Or Joseph voulait savoir quels étaient leurs sentiments et quel était l’état de leurs cœurs et de leurs consciences. Il était nécessaire qu’ils soient amenés à juger leurs fautes, qui étaient nombreuses, et surtout le crime qu’ils avaient commis en vendant leur frère comme un vil esclave. Joseph a agi envers eux avec une parfaite sagesse ; il a fait l’étranger vis-à-vis d’eux. Cela n’aurait été, ni de l’amour, ni de la sagesse de sa part, de les recevoir comme si tout avait été très bien entre eux.
De la même manière, Dieu aime le pécheur, mais pour que celui-ci puisse jouir de Son amour, il faut qu’il reconnaisse sa culpabilité et confesse ses fautes. « Repentez-vous, et croyez à l’évangile », nous est-il dit (Marc 1. 15), et « si nous confessons nos péchés, il est fidèle et juste pour nous pardonner nos péchés, et nous purifier de toute iniquité » (1 Jean 1. 9).
Ces pauvres frères de Joseph avaient bien peu conscience de leur culpabilité lorsqu’ils disent : Nous sommes d’honnêtes gens. D’honnêtes gens qui avaient vendu leur frère et avaient indignement trompé leur père ! Seule, l’œuvre de Dieu dans un cœur d’homme peut lui faire voir sa misère et l’horreur de son péché. C’est le Dieu qui a dit que du sein des ténèbres la lumière resplendît qui vient éclairer un cœur et une conscience. Souvent, de longs et douloureux exercices sont nécessaires pour qu’un coupable soit amené à reconnaître son péché et à en faire une pleine confession.
Les frères de Joseph ont dû ainsi être exercés et passer par les grandes eaux de l’affliction avant qu’il puisse les faire jouir d’un plein pardon.
Pour commencer, il les fit mettre ensemble sous garde pendant trois jours. Joseph avait été dans la prison en Égypte, ils doivent, eux aussi, connaître quelque chose de la souffrance qu’il a endurée à cause d’eux. Pendant ces trois jours ils ont pu repenser à bien des choses. Plusieurs années s’étaient écoulées depuis qu’ils avaient vendu Joseph, ils pouvaient croire que tout était oublié ; ils n’en avaient plus entendu parler, mais voici que, sous le coup de l’épreuve, ils se disent l’un à l’autre : « Certainement nous sommes coupables à l’égard de notre frère ; car nous avons vu la détresse de son âme quand il nous demandait grâce, et nous ne l’avons pas écouté ; c’est pourquoi cette détresse est venue sur nous ».
N’oubliez jamais cette parole du livre des Proverbes : « Le méchant, ses iniquités le saisiront, et il sera tenu par les cordes de son péché ». Cherchez vous-même le verset, il se trouve dans le chapitre 5 de ce livre ; notez-le soigneusement afin de bien vous en souvenir pendant toute votre vie. Ayez en horreur le mal sous toutes ses formes.
Vous avez sans doute vu une mouche prise dans une toile d’araignée. Pauvre mouche ! Elle a passé étourdiment près de ce dangereux filet tendu par son ennemie. C’est peut-être seulement le bord de son aile qui a frôlé cette toile meurtrière mais, oh ! malheur ! elle est prise, tenue comme par une corde plus puissante qu’elle. La voici incapable de se délivrer. Elle se débat, pensant pouvoir se dégager, il semble que le fil qui la retient est si ténu qu’il finira par se rompre, mais non, elle est captive, tenue comme par une corde dont elle ne peut être délivrée. Puis voici l’araignée elle-même qui vient promptement, se précipite sur la pauvre prisonnière et lui jette un nouveau fil, puis un second et un troisième ; bientôt, liée de toutes parts, elle ne peut plus même faire un mouvement. Hélas ! pauvre imprudente, elle va être dévorée sans pouvoir opposer la moindre résistance, si une main secourable ne vient là promptement pour la délivrer.
Il en est de même du malheureux qui se laisse séduire par le péché : il est tenu par de puissants liens dont il ne peut se dégager. Les frères de Joseph commencent à voir l’horreur de la condition dans laquelle ils se trouvent et Ruben leur dit : « Voici, son sang est redemandé ». Comment se sortir de là ?
Gardez au plus profond de votre cœur les choses que vous avez entendues aujourd’hui.
Les épreuves des frères de Joseph ne faisaient que commencer, et l’œuvre de repentance dont nous avons vu le début lorsqu’ils disaient : « Nous sommes coupables à l’égard de notre frère », devait se continuer jusqu’au plus profond de leur conscience.
Certainement, vous aussi, vous avez des fautes à vous reprocher ; probablement qu’elles ne sont pas aussi graves que celles des frères de Joseph, malgré cela Dieu veut que vous ayez affaire avec Lui au sujet de ces choses, et Il ne vous laissera pas avant que tout soit mis bien en règle avec Lui. S’Il est amour, Il est aussi lumière. Il faut que nous soyons amenés, comme Job, à dire : « Je suis une créature de rien », et : « J’ai horreur de moi ». Vous remarquez qu’il ne dit pas : J’ai horreur de mes fautes, mais bien : horreur de moi. Le travail de conscience est pénible et souvent long, mais il vaut la peine d’y passer.
Souvent j’ai entendu, dans mon jeune âge, de fidèles serviteurs du Seigneur qui disaient : Une conversion vaut ce qu’elle coûte. Ne vous découragez donc pas, si vous ne trouvez pas immédiatement la paix après laquelle vous soupirez, si vous avez des moments de détresse, de désespoir, s’il semble que votre sentier devient de plus en plus obscur, s’il semble que la réponse à vos prières ne vient pas ou se fait attendre, si vous passez par de profonds exercices de conscience, si le fardeau de vos péchés vous écrase sans que vous puissiez vous en délivrer, si vous ne trouvez rien de bon en vous. Ces choses sont comme le labourage de Dieu, il veut que le résultat de tout cela soit pour vous une riche récolte de bénédictions.
Autre chose. Joseph comprenait ce que ses frères disaient, mais eux ne le savaient pas. II y avait entre eux un interprète. Il en est de même quand un coupable gémit sur ses fautes et mène deuil sur elles ; souvent il ne se doute guère que le Seigneur est là tout près de lui, qu’Il entend ses paroles et recueille ses larmes et les inscrit même dans Son livre. La tendresse de Son cœur est plus grande que celle de Joseph qui a pleuré lorsqu’il a entendu ses frères dire qu’ils étaient coupables à son égard.
Lisez dans le livre du prophète Jérémie, chapitre 31, versets 18 à 20. Là vous verrez l’Éternel qui a très bien entendu Éphraïm se lamenter sur ses fautes et lui demandant qu’il le convertisse. Le Seigneur est plein de compassion pour tous ceux qui sentent leur misère et Il ne méprise pas un cœur brisé et humilié.
Maintenant Joseph va renvoyer ses frères vers son père et lui faire parvenir les vivres dont il a besoin, mais il garde Siméon auprès de lui et le fait lier devant leurs yeux. Il avait un but en prenant Siméon plutôt qu’un autre. C’était lui qui, avec Lévi, avait fait mourir les habitants de la ville de Sichem. Ils avaient agi avec tromperie et une indigne violence. « Maudite soit leur colère, car elle a été violente ; et leur furie, car elle a été cruelle ! » dit Jacob à la fin de sa vie. Il semble que Siméon avait un cœur particulièrement endurci.
Joseph commande et fait remplir de blé les sacs de ses frères et remettre l’argent de chacun dans son sac. Les voici qui s’en vont. Que de choses ils ont vues dans ce premier voyage en Égypte. Maintenant ils ont dans leurs sacs des provisions pour le chemin, mais, malgré cela, ils étaient bien loin d’être heureux : Siméon n’était plus avec eux, le souvenir de ce qu’ils avaient fait à Joseph pesait sur leurs consciences ; et voici un nouveau sujet de trouble : ils retrouvent l’argent de leur blé à l’ouverture de leurs sacs.
Au lieu de se réjouir de ce témoignage de la bonté de Joseph envers eux, ils sont saisis de peur, et se disent l’un à l’autre : Qu’est-ce que Dieu nous a fait ? Ils ne connaissaient pas encore la grâce de Dieu qui est absolument gratuite. Ils savaient bien qu’ils avaient besoin de Joseph, mais ils voulaient tout payer. Ils n’avaient pas encore appris qu’ils étaient ruinés et sans ressources. L’homme a bien quelque peu conscience de ses besoins, mais jamais il ne veut reconnaître sa ruine absolue. La grâce de Dieu est la chose la plus inconnue à son cœur. Il veut faire, faire, et faire encore. Pourtant il faut venir, comme le dit un petit cantique :
Tel que je suis, sans rien à moi,
Sinon ton sang versé pour moi,
Et ta voix qui m’appelle à toi,
Agneau de Dieu, je viens, je viens.
Ces pauvres frères de Joseph ont encore bien des choses à apprendre ; mais Dieu est fidèle et Il saura bien les conduire au but qu’Il s’est proposé envers eux. Quand Il a commencé une bonne œuvre dans un cœur, Il l’achève à Sa gloire et pour le bonheur de ceux dont Il s’occupe.
Les frères de Joseph donc revinrent vers leur père et lui racontèrent tout ce qui leur était arrivé. Ils lui dirent aussi qu’en retournant en Égypte ils devaient amener avec eux Benjamin, leur plus jeune frère.
De nouveau Jacob est dans la détresse. Pour lui, Joseph n’était plus, puis Siméon était captif en Égypte, et voici que le seul fils qui lui restait de Rachel, sa femme bien-aimée, devait le quitter et faire ce long voyage : si un accident allait lui arriver en chemin ! Pauvre Jacob ! Lui, de même que ses fils, devait avoir affaire avec un Dieu juste et saint, un Dieu qui l’aimait, mais qui voulait l’amener à juger un long passé bien ténébreux. C’était un croyant, et il appréciait vraiment les promesses divines, mais il avait employé des moyens charnels pour obtenir ce qu’il désirait.
Considérez, je vous prie, l’histoire de Jacob ; elle est pleine d’enseignements pratiques dont vous pouvez faire votre profit. Gardez-vous de toute sagesse humaine, sachant qu’elle est folie aux yeux de Dieu et qu’Il prend les sages dans leurs ruses. Faites intervenir le Seigneur dans toutes vos circonstances. Prenez, dès votre jeune âge, la bonne habitude de Le faire intervenir en toutes choses ; parlez-Lui de tout ce qui vous concerne, demandez-Lui directions et sagesse en toutes choses. Ainsi vous éviterez bien des fautes, des peines et des larmes. Lisez souvent les dix premiers versets du chapitre 3 du livre des Proverbes. Vous remarquerez que les choses qui nous sont enseignées dans cette portion des Écritures, sont des choses qu’il ne faut pas oublier.
En somme, ce premier voyage des frères de Joseph en Égypte a eu pour résultat de soulager momentanément Jacob et ses fils de la misère dans laquelle ils se trouvaient, mais il en résulte aussi une aggravation de la détresse qui se trouvait au fond de leur cœur, car on ne peut être que misérable quand on a un fardeau de péché sur ses épaules.
À cela s’ajoutait le souci d’une nouvelle rencontre avec Joseph : qu’adviendrait-il des uns et des autres quand ils retourneraient en Égypte ? Nul ne le savait. Tous devaient ressentir d’une manière plus pénible le mauvais état dans lequel ils se trouvaient et la crainte d’un avenir qui certainement devait leur paraître bien sombre.
Le temps passait, les provisions s’épuisaient et la famine continuait à sévir dans le pays. Hélas ! La délivrance ne viendra-t-elle pas ?
Ce sont les exercices par lesquels passent plus ou moins les personnes dans lesquelles s’opère une œuvre de Dieu, un travail de conscience. Ces personnes ont le sentiment de leurs besoins, et le poids de leurs fautes sur leur conscience. Elles peuvent avoir entendu parler du Sauveur du monde, le divin Joseph, elles pensent qu’il faut Lui apporter au moins quelque chose : de bonnes dispositions, de fermes résolutions, des bonnes œuvres, et d’autres choses semblables. Tant qu’elles sont dans de tels sentiments, elles ne trouveront ni paix ni délivrance.
Souvent le Seigneur, dans Sa miséricorde, leur accorde quelque soulagement momentané, même quelquefois un peu de paix en les faisant penser à Sa bonté, mais cela ne dure pas et il semble que les ténèbres deviennent plus obscures après ce rayon de lumière qui a éclairé leur sentier. De nouveau ce sont des craintes et de la détresse au fond du cœur. Dieu qui est sage ne veut pas donner la délivrance avant que le coupable ait entièrement jugé son être tout entier et en ait fini avec ses ressources et ses bonnes résolutions.
Comme je désire qu’une œuvre profonde de repentance envers Dieu s’opère en chacun de vous, car c’est par ce moyen seulement que vous arriverez à jouir d’une paix durable, et que vous serez rendus capables de glorifier le Seigneur pendant le temps qu’il trouvera bon de vous laisser dans le monde. Je suis profondément pénétré de l’importance de ces choses, et souvent je dois constater combien peu maintenant on voit ce travail de Dieu dans le cœur des jeunes.
Ayez beaucoup affaire avec le Seigneur, demandez-Lui de vous éclairer et de vous bénir. Alors seulement vous pourrez connaître le bonheur qui nous est dépeint dans le Psaume 32. Lisez-le.
Les provisions que les fils de Jacob avaient rapportées de l’Égypte s’épuisaient rapidement. Chaque jour ils pouvaient constater avec angoisse qu’elles diminuaient, et que le jour où il faudrait retourner en Égypte vers Joseph approchait rapidement. Ils connaissaient bien peu sa bonté et son ardent désir de les voir parfaitement heureux. Il en est ainsi de tout homme qui ne connaît pas le Seigneur Jésus, il a peur de Lui et n’ose pas s’approcher de Lui car il pense qu’Il est un homme dur.
Pourtant Il a dit : « Venez à moi, vous tous qui vous fatiguez et qui êtes chargés, et moi je vous donnerai du repos. Prenez mon joug sur vous, et apprenez de moi car je suis débonnaire et humble de cœur ; et vous trouverez le repos de vos âmes, car mon joug est aisé et mon fardeau est léger » (Mat. 11. 29 et 30).
La famine continuait à peser sur le pays, elle devait durer encore longtemps. La parole de l’Éternel doit nécessairement avoir son accomplissement, et ce que Sa bouche a dit aura lieu, il ne peut en être autrement : les sept années de famine suivront leur cours. Il en est de même aujourd’hui : si Dieu donne un temps de paix et de tranquillité relative dans le monde, il n’en sera pas toujours ainsi, le temps de jugement qui est annoncé va bientôt commencer et rien ne pourra arrêter la main de Dieu quand elle frappera la terre.
Alors, l’Évangile ne sera plus annoncé aux pécheurs ; il sera remplacé par une énergie d’erreur qui fera que les hommes croiront le mensonge. Dans ce temps-là, il n’y aura plus de serviteurs de Dieu pour donner de Sa part une parole de paix et de salut pour les âmes angoissées et dans la détresse. Les puissances des cieux seront ébranlées ; les nations s’élèveront les unes contre les autres et les hommes rendront l’âme de peur à la vue des événements qui se dérouleront sur la terre.
Vous remarquez que déjà maintenant les nations font de grands préparatifs pour la guerre, qu’en sera-t-il quand toutes ces armes serviront et que la paix sera ôtée de la terre ? C’est encore aujourd’hui le jour du salut, et Dieu veut que tous les hommes viennent à la connaissance de la vérité. Celui qui croit au Seigneur Jésus est mis à l’abri du jugement, et cela pour toujours. Il n’a rien à redouter de la colère qui vient sur la terre habitée tout entière.
Je vois que je m’écarte de l’histoire de Joseph et de ses frères, mais il est bon que je vous avertisse de ce qui va venir, car le temps presse. Voici les vivres qui sont épuisées. Il n’y a plus qu’une seule ressource : retourner vers Joseph. C’est ce que dit Jacob à ses fils : « Retournez et apportez un peu de vivres ». Pourquoi donc ont-ils tardé si longtemps ?
Pourquoi aussi, aujourd’hui, rester dans le besoin et la misère quand on sait qu’il y a des ressources infinies dans Un plus puissant que Joseph, Jésus Lui-même ? Il délivre et sauve les plus misérables pécheurs. On peut aller à Lui quelle que soit sa misère. Jamais personne n’a regretté de s’être adressé à Lui, mais nombreux sont ceux qui regrettent d’avoir tardé aussi longtemps pour venir lui confesser leur misère. Je vois que je me suis un peu allongé et je ne pourrais pas, dans ce moment, vous raconter le voyage des frères de Joseph. Ce sera pour notre prochaine leçon si le Seigneur Jésus n’est pas venu chercher ceux qui L’attendent.
Voici donc les fils de Jacob qui sont à bout de ressources et, dans cette extrémité, ils se décident à retourner vers Joseph, mais cela ne va pas tout seul, et bien des difficultés se présentent devant eux. Premièrement, il faut faire un long voyage ; puis Joseph les a traités durement une première fois ; qu’en sera-t-il cette fois ? Leur mauvaise conscience leur reproche aussi bien des fautes. Hélas ! Quand on est dans la détresse, bien des choses, oubliées souvent depuis longtemps, nous reviennent en mémoire.
Et puis, il faut que leur plus jeune frère descende avec eux en Égypte, et jamais il n’a quitté son père, et ce père l’aime. Consentira-t-il jamais à se séparer de lui ? Les dangers du voyage sont là, il pourrait rencontrer des choses pénibles et douloureuses ; le cœur du vieux père saigne en y pensant ; consentira-t-il à se séparer de son fils ?
Pourtant, c’est une question de vie ou de mort pour les uns et pour les autres. Toutes ces choses nous font nécessairement penser à ce qui devait se passer dans le cœur du Père quand Il a dû envoyer dans un monde méchant Son Fils unique et bien-aimé, monde dans lequel Il a dû souffrir la contradiction de la part des pécheurs contre Lui-même et mourir sur la croix du Calvaire.
Vous remarquez que, dans l’Ancien Testament, aussi bien que dans le Nouveau, le Saint Esprit nous parle de l’excellence de la Personne du Seigneur Jésus et de la valeur inestimable de Son œuvre en notre faveur. Lorsque vous lisez la Parole de Dieu, cherchez-y avant tout les choses qui Le concernent. Il a dit : « Sondez les Écritures, ce sont elles qui rendent témoignage de moi » (Jean 5. 39).
Jacob, après bien des luttes, se décide à envoyer Benjamin. En le faisant, il dit : « Et moi, si je suis privé d’enfants, j’en serai privé ». Quelle parole dans la bouche d’un père ! Sa volonté était entièrement brisée ; c’était précisément là où Dieu voulait l’amener. C’est dans ce but qu’Il a permis toutes les épreuves et les disciplines qu’il a dû traverser. Notre propre volonté va toujours à l’encontre des pensées de Dieu, et c’est elle qui nous prive de la jouissance des bénédictions que Dieu se plaît à répandre richement sur nous.
Le Seigneur Jésus, divin modèle, a dit, en entrant dans le monde : « Voici, je viens, il est écrit de moi dans le rouleau du livre, pour faire, ô Dieu, ta volonté » (Héb. 10. 7). Malgré toute la souffrance qui a été Sa part dans le monde, Il a été bienheureux, car Il avait mis sa confiance en l’Éternel et ne s’était pas tourné vers les orgueilleux et ceux qui se détournent vers le mensonge (Ps. 40. 4). Il n’avait pas d’autre volonté que celle de Dieu et Il se confiait pleinement en Lui pour toutes choses. En toutes choses prenez-Le pour modèle. Plusieurs hommes ont glorifié Dieu dans leur vie : des Abraham, des Joseph et d’autres, mais ce ne sont pas eux que nous avons à imiter et à suivre, le Seigneur Jésus est le seul et unique parfait modèle, le seul que nous pouvons suivre sans crainte.
Voici donc les frères de Joseph qui se remettent en route pour aller une seconde fois en Égypte. Certainement ils espèrent que tout ira bien pour eux pendant ce voyage. On pourrait dire qu’ils ont pris toutes les précautions possibles pour que tout aille bien pour eux. Dans leurs mains ils ont de l’argent en double ; ils peuvent donc tout payer.
Malheureusement ils n’ont pas encore appris la grande leçon qu’ils auraient dû savoir : qu’avec Joseph, de même qu’avec Dieu, tout est gratuit, Il faut venir à Lui sans argent et sans aucun prix. L’un et l’autre ne demandent rien, ils donnent ! et même avec abondance. Ces pauvres fils de Jacob auraient dû l’apprendre quand ils ont retrouvé leur argent dans leurs sacs. Mais le cœur de l’homme a une peine infinie à s’élever à la hauteur des pensées de Dieu. N’apportez jamais à Dieu autre chose que votre misère et l’excellence de la Personne du Seigneur Jésus.
Israël, leur père, leur avait aussi préparé un présent pour Joseph, pensant ainsi les rendre agréables à cet homme dont ils avaient une certaine crainte, et qui pourtant ne leur voulait que du bien. Il était en cela une image de personnes très nombreuses qui croient se rendre agréables à Dieu en faisant de bonnes œuvres, et beaucoup de choses qui paraissent excellentes à leurs propres yeux, mais qui, de fait, ne font que manifester combien peu elles connaissent leur ruine et la sainteté de Dieu.
Avec tout cela, les frères ont Benjamin avec eux, comme Joseph le leur avait ordonné. Ainsi, tout était bien en ordre extérieurement. Ils se lèvent, descendent en Égypte et se tiennent devant Joseph. Celui-ci les reçoit bien, et même les fait conduire dans sa maison pour manger avec lui à midi. C’était un témoignage d’une faveur toute spéciale, car Joseph était un grand seigneur et un homme très haut placé en Égypte.
Avez-vous pensé qu’un plus grand Seigneur que Joseph vous invite à venir dans Sa maison et à y jouir des délices qu’on trouve dans une telle demeure ? Le Seigneur Jésus, le Roi de gloire, a une maison sur la terre ; Il demeure au milieu des deux ou trois que Son nom a assemblés dans divers endroits ici-bas. Il est là au milieu d’eux. C’est là Sa demeure, c’est là qu’Il vient pour être avec les Siens, et là qu’Il les bénit.
Je suis persuadé que le plus grand nombre d’entre vous ont le privilège de pouvoir assister au rassemblement des enfants de Dieu, d’entendre les prières qui montent devant Lui et d’unir vos voix aux chants de louanges de Ses rachetés. Vous avez vu là des personnes de condition bien différentes. Vous êtes-vous demandé pourquoi elles se rencontraient ainsi ? Eh bien ! c’est simplement parce que le Seigneur leur a promis qu’Il serait au milieu d’eux.
C’est là Sa maison sur la terre comme autrefois Il avait une maison à Jérusalem, maison qui a été détruite à cause de l’infidélité de Son peuple. Il est évident que nous ne Le voyons pas de nos yeux corporels, mais Il est présent et, malgré tout, l’œil de la foi Le contemple. Ceux qui sont là présents jouissent de Sa personne et sont conduits par Lui dans le chant de la louange et dans tout le service qui s’accomplit. Cela vaut mieux encore que le festin que les frères de Joseph mangèrent dans sa maison.
Malgré tous les témoignages de la bonté de Joseph, ses frères ont peur quand on les mène dans sa maison. Cela provenait de deux causes : la première, de leur mauvaise conscience. C’est toujours ce qui a lieu quand on n’a pas confessé ses fautes. La seconde, c’est parce qu’ils ne connaissaient pas encore l’amour de Joseph pour eux.
Il en est de même de tout homme qui n’a pas dit comme le psalmiste : « Je confesserai mes transgressions à l’Éternel », et tant qu’on ne connaît pas l’amour du Seigneur Jésus, qu’on n’en jouit pas dans son âme. Dans cet état, on ne peut qu’être dans l’inquiétude et dans l’anxiété, même en présence des témoignages de la bonté de Dieu. Il faut être vrai et droit devant Lui. Il est amour, mais Il est aussi lumière ; or dans la lumière on ne peut rien cacher.
Je pense que vous avez lu le chapitre 43 de notre livre de la Genèse qui nous raconte quel fut ce repas de Joseph avec ses frères. Plusieurs choses devaient leur paraître étranges. Dans ce repas il y avait trois tables : une pour Joseph, une pour ses frères et une pour les Égyptiens qui étaient aussi à ce repas. Joseph ne pouvait pas encore les faire asseoir à la même table que lui. Il leur témoignait sa bonté en les invitant à manger avec lui, mais il ne pouvait pas encore être en pleine communion avec eux, ni se faire connaître à eux, car il y avait encore des choses en eux qui n’étaient pas pleinement jugées.
Ils avaient bien dit entre eux : « Certainement nous sommes coupables à l’égard de notre frère ; car nous avons vu la détresse de son âme quand il nous demandait grâce, et nous ne l’avons pas écouté ; c’est pourquoi cette détresse est venue sur nous ». Mais ils n’avaient pas fait une pleine confession de leurs fautes, et bien des choses ténébreuses obscurcissaient leurs cœurs. Ils n’étaient donc pas encore en état de recevoir un plein pardon.
Malgré cela, Joseph ne les met pas au même rang que les Égyptiens. Malgré tout, il y avait une grande différence entre ses frères et des Égyptiens qui sont une image des gens du monde. De fait, Joseph, dans ce repas, était seul à table, mais une chose devait passablement les mettre mal à l’aise et les troubler. C’est qu’il les avait fait mettre à table selon leur âge, le premier selon son droit d’aînesse et le plus jeune selon sa jeunesse. Il devait donc les connaître. Tout cela devait paraît étrange aux fils de Jacob, et bien des pourquoi devaient monter dans leurs cœurs.
L’homme stupide ne connaît pas les pensées de Dieu, il ne peut s’élever à leur hauteur. Et tant qu’il n’a pas été scellé du Saint Esprit, tout ce qui est du Seigneur lui paraît étrange, mystérieux, incompréhensible. L’ennemi de l’homme a obscurci son entendement et les choses qui sont de l’Esprit de Dieu lui sont folie et mystère. Il faut que le Dieu qui a dit que du sein des ténèbres la lumière resplendît, vienne faire briller Sa lumière dans les cœurs : alors tout est clair, simple, lumineux, merveilleux.
Pauvres fils de Jacob ! Que de questions embarrassantes devaient les troubler pendant ce repas. Malgré cela, ils mangent, boivent et font bonne chère. Près de Joseph, malgré tout, on oublie sa misère et la famine qui est dans le pays. Chez lui il y a une grande abondance, de même que près du divin Joseph, le Seigneur Jésus.
Il commande de remplir les sacs de ses frères autant qu’ils en peuvent porter, et il les renvoie au matin. Les voici tous ensemble, avec Siméon et Benjamin, qui prennent le chemin de la maison ; probablement qu’ils sont pleins de joie ; car il semble que leur voyage a prospéré au-delà de toute espérance Ils avaient fait tout ce que Joseph leur avait ordonné et il les avait reçus favorablement , ils pouvaient remonter vers leur père en pleine paix.
Cette scène nous fait penser à bien des personnes qui, sous l’empire de la détresse de leur âme, viennent pour écouter la Parole de Dieu, la bonne nouvelle de l’évangile et qui, ayant entendu parler de l’amour de Dieu et du don de Son Fils, s’en retournent toutes joyeuses, croyant qu’elles sont vraiment converties, et pourtant elles n’ont jamais confessé leurs fautes au Seigneur et n’ont jamais vu la grandeur de leur misère dans la lumière de la présence de Dieu. Ces personnes sont comme les semences qui ont reçu la Parole sur le roc où il n’y a pas une terre profonde.
Il faudra passer par de nouvelles détresses plus grandes que les premières et traverser des angoisses plus grandes que celles qu’ils ont éprouvées jusqu’à ce jour : un nouveau labourage de Dieu est nécessaire avant que la Parole puisse porter du fruit à maturité. Mais Dieu est fidèle. Il ne laisse pas une œuvre qu’Il a commencée sans la mener à bonne fin.
Si les frères de Joseph avaient vraiment écouté ses paroles, ils auraient compris que d’autres choses devaient encore se passer. Lorsqu’il voit son plus jeune frère, il lui dit : « Dieu te fasse grâce, mon fils ». Que voulaient dire ces paroles ? C’est ce que nous verrons dans notre prochaine leçon.
D’après La Bonne Nouvelle 1939