LES ENSEIGNEMENTS D’UN GRAND-PÈRE (4)

C’est de Juda et de sa tribu que je désire vous parler aujourd’hui.

Probablement que plus d’un d’entre vous a remarqué qu’il est question de Juda dans les Écritures beaucoup plus que de toutes les autres tribus d’Israël. Cela provient du fait que Juda est le chef de la tribu royale et que c’est d’elle qu’a surgi Jésus Christ notre Seigneur, Lui qui est le Roi de gloire.

Juda est le quatrième fils de Jacob et de Léa. Son nom signifie louange. Lors de sa naissance, Léa a dit : « Cette fois, je louerai l’Éternel ». Nous verrons qu’en cela elle a été conduite par l’Éternel.

Dans Juda, peut-être plus que dans toutes les autres tribus d’Israël, nous voyons briller la merveilleuse grâce de Dieu. Il se plaît à glorifier Sa grâce envers des coupables qui ne méritent que Sa colère et Sa condamnation.

Souvenez-vous que Dieu est un Dieu de grâce, que ce n’est qu’en vertu de cette grâce que nous pouvons subsister devant Lui, et que ce n’est que par Sa grâce que nous pouvons Le servir. C’est pourquoi il est dit : « Veillez de peur que quelqu’un ne manque de la grâce de Dieu » ; et : « Retenez la grâce par laquelle nous servions Dieu d’une manière qui lui soit agréable, avec révérence et avec crainte » (Héb. 12. 15 et 28).

Certes, Juda, comme ses frères, était un coupable ; le chapitre 38 de la Genèse nous en dit long sur ce qu’ont été bien des années de sa vie.

Mais nous pouvons avoir la certitude que Dieu a opéré une œuvre de repentance dans son cœur, lorsqu’il a plaidé auprès de Joseph en faveur de son frère Benjamin, au chapitre 44 de la Genèse. Il demande à être serviteur auprès de Joseph à la place de Benjamin. C’est la grâce de Dieu qui seule pouvait mettre de tels sentiments dans son cœur.

Cette même grâce se plaît à bénir et nous la voyons dans sa merveilleuse bonté lors de la bénédiction de Jacob à ses fils. Je vais vous la citer dans son entier, car il en vaut la peine :

« Toi, Juda, tes frères te loueront ; ta main sera sur la nuque de tes ennemis ; les fils de ton père se prosterneront devant toi. Juda est un jeune lion. Tu es monté d’auprès de la proie, mon fils. Il se courbe, il se couche comme un lion, et comme une lionne : qui le fera lever ? Le sceptre ne se retirera point de Juda, ni un législateur d’entre ses pieds, jusqu’à ce que Shilo vienne, et à lui sera l’obéissance des peuples. Il attache à la vigne son ânon, et au cep excellent le petit de son ânesse ; il lave dans le vin son vêtement, et dans le sang des raisins son manteau. Ses yeux sont rouges de vin, et ses dents blanches de lait » (Gen. 49. 8 à 12).

C’est une bénédiction merveilleuse ; comme Juda devait être heureux en entendant son père la prononcer. Si nous considérons de plus près cette bénédiction, il ne nous sera pas difficile d’y voir de brillants rayons de la gloire de Christ Lui-même. De fait tout nous parle de Lui dans ce passage. Certainement il n’y a que Lui qui sera loué éternellement et cela de la bouche de tous ceux qu’Il n’a pas honte d’appeler Ses frères.

Nous pouvons Le louer déjà maintenant. J’aime à penser que vous le faites chaque jour. Que ce sera beau lorsque toutes les bouches seront ouvertes pour Le louer éternellement. Il dominera sur le monde entier ; alors, Il aura sa main sur la nuque de tous Ses ennemis, et sans Lui, nul ne pourra lever la main ou le pied, et tous se prosterneront devant Lui. Tous les bouts de la terre se tourneront vers Lui et toutes les familles se courberont devant Lui, car à Lui est le royaume pour l’éternité. Il est le lion de la tribu de Juda, le roi contre qui personne ne peut se lever. Son repos sera éternel et rien ne pourra le troubler. Sous Son sceptre régnera la justice et la paix, et à Lui sera l’obéissance des peuples.

Il est venu une première fois dans l’abaissement et dans la souffrance. Lorsqu’Il a fait Son entrée dans Jérusalem, la ville dont Il est le grand roi, Il était humble et débonnaire, monté sur le poulain d’une ânesse. Bientôt Il reviendra dans Sa gloire avec les anges de Sa puissance en flammes de feu, pour exercer la vengeance contre ceux qui ne connaissent pas Dieu et qui n’obéissent pas à Son évangile.

Vous réjouissez-vous en pensant que ce jour est proche ?

Je dois vous quitter pour aujourd’hui, il y aurait beaucoup d’autres choses à vous dire de Juda et de sa tribu. Lisez vous-même les passages qui nous parlent de lui ; certainement vous ne regretterez pas de l’avoir fait.

La liste des fils de Jacob est longue ; malgré cela, j’aime à penser que vous ne vous fatiguez pas d’entendre mes récits au sujet de cette famille. De plus, je pense que par ce moyen vous recevez des enseignements qui vous seront utiles, que cela vous mettra en garde contre les dangers qui vous guettent, que cela aussi vous encouragera à servir le Seigneur dès votre jeune âge par la grâce et le secours qui viennent de Lui.

Il faut vous souvenir que tout ce que Dieu dit de l’homme dans Sa Parole, Il le dit de chacun de nous – non que nous soyons tombés dans toutes les fautes dont elle nous parle, mais dans notre cœur il y a le germe de toutes ces mauvaises choses, et Sa grâce seule peut nous en garder. N’oubliez jamais, chaque matin, en ouvrant les yeux, de dire : « Garde-moi, ô Dieu, car je me confie en toi » (Ps. 16. 1).

Aujourd’hui, je vous parlerai de Dan. Il est le cinquième fils de Jacob, il est né de Bilha, servante de Rachel. Cette dernière l’a appelé de ce nom qui veut dire juge.

Il ne nous est rien dit de lui concernant son enfance, sauf ce que nous trouvons au chapitre 37 de la Genèse, v. 2, concernant sa mauvaise renommée, mais dans la bénédiction de Jacob à ses fils il nous fait savoir qu’il aurait un caractère de juge mauvais, un caractère diabolique, comme un serpent et une vipère.

Hélas ! C’est dans la tribu de Dan que l’idolâtrie a été établie en premier lieu au milieu du peuple de Dieu. Les fils de Dan ont dressé pour eux l’image taillée qu’ils avaient volée à Michée dans la montagne d’Éphraïm, et Jonathan, fils de Guershom, fils de Moïse, lui et ses fils furent sacrificateurs de cette idole pour la tribu des Danites.

L’idolâtrie est une chose affreuse entre toutes. Le premier commandement la défend d’une manière absolue (Ex. 20. 1 à 6).

Sitôt que cette tribu de Dan est entrée dans le beau pays que l’Éternel lui avait donné elle se détourne de Lui et se met à servir une image taillée, une idole qu’ils avaient volée. En le faisant ils se moquaient ouvertement de l’Éternel, de Sa sainteté et de Sa loi sainte, juste et bonne.

On a de la peine à croire que l’homme puisse être aussi insensé : avoir un dieu fait de main d’homme qui ne voit ni n’entend, et qui ne peut être d’aucun secours. C’est Satan, le prince des ténèbres, qui a aveuglé le cœur de ceux qui désobéissent à la volonté de Dieu, ils deviennent ses esclaves et les misérables jouets de sa malice.

Oh ! que rien ne vous détourne d’une simple et absolue obéissance à tous les enseignements qui nous sont donnés dans la Parole. C’est en la gardant, en la méditant dans vos cœurs et en la mettant en pratique que vous serez gardés de tout le mal dont l’homme est capable, et de toutes les ruses et les séductions de l’adversaire de nos âmes.

Vous prendrez garde aussi à ce fait que c’était un petit-fils de Moïse, ce fidèle serviteur de l’Éternel, qui a été le sacrificateur des Danites auprès de cette idole. Pauvre jeune homme ! Pour de l’argent il a consenti à servir des faux dieux dans la maison de Michée, et il a entraîné sa famille après lui dans l’idolâtrie.

Il n’a pas écouté les enseignements de son grand-père, ni considéré sa foi et sa conduite et, en conséquence, il est tombé bien bas dans le mal. Vous qui avez des parents chrétiens, prenez garde aux enseignements qu’ils vous donnent ; si vous les oubliez, vous ne savez pas jusqu’où l’ennemi vous conduira et où il vous fera tomber. Soyez bien assurés que Satan s’acharnera contre vous.

Que l’exemple de ce petit-fils de Moïse mette dans vos cœurs une crainte salutaire. Lisez vous-même ce qui nous est dit à ce sujet dans les chapitres 17 et 18 du livre des Juges.

En terminant, je vous ferai remarquer que nous ne trouvons pas le nom de Dan parmi les scellés du chapitre 7 de l’Apocalypse, ni celui d’Éphraïm qui, sous Jéroboam, a aussi établi l’idolâtrie en Israël (1 Rois 12. 26 et 33).

Nephthali, dont je veux vous parler maintenant, était le second fils de Bilha et le sixième fils de Jacob. Son nom signifie « ma lutte ». Nous savons peu de chose de son jeune âge sauf que, avec ses frères, les fils de Bilha et de Zilpa, il avait une mauvaise renommée.

N’oubliez pas que même un jeune garçon se fait connaître par ses actions, si sa conduite est pure (Prov. 20. 11). En marchant fidèlement, vous pouvez, par votre manière de faire, honorer le nom du Seigneur Jésus.

Ce devait être un sujet de tristesse pour Jacob de savoir que ses fils déshonoraient ainsi le nom de l’Éternel au milieu des nations qui ne connaissaient pas le Dieu d’Abraham.

Le livre des Proverbes, dont je viens de vous tirer cette citation, est d’une grande importance pour les jeunes. Il a été écrit, entre autres choses, pour donner aux simples de la prudence et au jeune homme de la connaissance et de la réflexion (ch. 1. 4). Il est de toute importance de ne pas aller étourdiment selon ses propres pensées ou selon les désirs de son cœur ou les convoitises de ses yeux car, en le faisant, on peut sombrer dans de graves fautes dont les conséquences peuvent se faire sentir pendant toute une vie.

Nous pouvons penser qu’il y a eu un profond changement dans la vie et dans la conduite de Nephthali, car en le bénissant son père dit de lui : « Nephthali est une biche lâchée ; et il profère de belles paroles ». Une biche lâchée est une image qui nous parle d’une conduite qui glorifie Dieu.

Vous savez qu’une biche a le pied complètement divisé, ce qui, dans les Écritures, nous parle d’une marche selon Dieu. La biche a une marche si légère et rapide que, semble-t-il, elle touche à peine le sol quand elle court.

Vous savez que Dieu se sert souvent d’images dans Sa Parole pour nous faire comprendre Ses pensées. Il nous faut, lorsque nous en avons l’occasion, considérer ces images avec beaucoup d’attention. Si, par exemple, Il nous parle d’un agneau, nous avons à en regarder un lorsque l’occasion se présente : nous comprendrons ainsi mieux ce qu’Il veut nous faire connaître concernant la douceur et l’innocence de la sainte Victime qu’a été l’Agneau de Dieu.

La marche de Nephthali était donc belle aux yeux de Dieu, mais aussi ses paroles lui étaient agréables. Vous comprendrez ainsi que nous avons à prendre garde, non seulement à nos actes, mais aussi à nos paroles si nous voulons glorifier le Seigneur.

Je pense que de belles paroles aux yeux de Dieu sont des paroles de confession et d’humiliation. Le cœur de Dieu est touché de compassion lorsque nous reconnaissons humblement nos fautes et que nous nous en humilions devant Lui, que nous les Lui confessons avec un cœur vrai. C’est ainsi que nous pouvons être bénis par Lui.

C’est ce qui fut la part de Nephthali lors des bénédictions de Moïse. De Nephthali, il dit : « Nephthali, rassasié de faveurs et comblé de la bénédiction de l’Éternel, possède la mer et le Dârom » (Deut. 33. 23), ou si vous préférez, possède l’occident et le midi. Ce sont des bénédictions qui s’étendent au loin. Dieu se plaît à répandre Ses biens sur ceux qui marchent dans l’humilité ; mais aussi, Il résiste aux orgueilleux.

Plus tard, nous voyons du dévouement chez Nephthali pour les intérêts de l’Éternel et de Son peuple. Dix mille hommes de Zabulon et de Nephthali se sont rassemblés autour de Barak pour aller combattre Sisera, alors que Ruben était resté, comme vous vous en souvenez, entre les barres des étables à écouter le bêlement de ses troupeaux.

Dieu n’est pas injuste pour oublier ce qui a été ainsi fait pour Son peuple, aussi, dans le cantique de Débora, il nous est dit que Zabulon est un peuple qui a exposé son âme à la mort, Nephthali aussi, sur les hauteurs des champs. Ce qui a été fait dans ce jour-là par ces deux tribus a été ainsi consigné dans les Écritures pour toujours. C’est donc une chose qui ne sera jamais oubliée pendant l’éternité.

Nephthali a ainsi glorifié le nom qui lui a été donné par Rachel. Il a lutté pour le peuple de Dieu.

Plus tard encore, nous le trouvons dans la lutte en 1 Chroniques 12. 34. De Nephthali, mille chefs, et avec eux trente-sept mille hommes portant le bouclier et la lance sont venus en ordre de bataille et d’un cœur droit pour établir David roi sur tout Israël. Dans le même chapitre, v. 40, nous voyons des hommes de Nephthali qui apportaient des vivres pour le peuple de Dieu. Ils ont ainsi lutté pour le peuple et ils ont eu du dévouement pour lui. Le résultat fut qu’il y eut de la joie en Israël. Lors même que vous n’êtes encore que des enfants, vous pouvez au moins prier pour les rachetés du Seigneur. En faisant ainsi vous combattez pour eux. Lisez en terminant Colossiens 4. 12.

Zilpa, servante de Jacob, elle aussi donna deux fils à Jacob. Le premier fut nommé Gad, ce qui signifie la bonne fortune.

Gad a possédé son héritage de l’autre côté du Jourdain avec les fils de Ruben et la demi-tribu de Manassé. C’est dans les limites de son territoire que fut enterré Moïse, le libérateur du peuple de Dieu. C’est de ce fait qu’il est parlé dans les bénédictions de Moïse au chapitre 33. 21 du livre du Deutéronome, lorsqu’il dit de Gad : Béni soit celui qui élargit Gad. Il habite comme une lionne, et il déchire le bras, et même le sommet de la tête. Et il s’est choisi la première partie du pays ; car là était réservée la part du législateur ; et il est allé avec les chefs du peuple ; il a accompli avec Israël la justice de l’Éternel et ses jugements (ou ses ordonnances ; le mot hébreu a les deux sens).

Ses limites sont élargies, car Dieu est infiniment riche et Il se plaît à nous bénir. Israël était béni sur la terre de bénédictions matérielles ; nous, nous sommes bénis de toutes bénédictions spirituelles en Christ. Pourrions-nous désirer davantage et mieux ?

Mais nous avons besoin de diligence pour prendre possession de toutes ces richesses et pour être rendus capables d’en jouir. C’est Dieu qui peut aussi élargir, pour ainsi dire, nos limites et nous faire mieux connaître l’excellence de la Personne de notre Seigneur et des biens que nous avons en Lui.

Moïse dit , non seulement que les limites de Gad sont élargies, mais il montre aussi qu’il habitera en paix et en sécurité en détruisant tous ses ennemis. Pour nous, les ennemis qui cherchent à nous ravir nos richesses, ce sont Satan, ses agents et le monde. Nous avons à veiller avec un soin jaloux sur les richesses que nous avons en Christ, de manière que rien ne vienne nous entraver dans la communion avec le Seigneur.

Parmi les bénédictions qui étaient la part de Gad, il en était une qui avait un prix tout particulier pour l’âme pieuse. C’était le souvenir de la mort de leur libérateur, Moïse, qui les avait sauvés de l’Égypte et de la main du Pharaon. Ainsi que nous venons de le voir, c’était dans les limites de l’héritage de Gad que Moïse avait été enterré par l’Éternel. C’était ce qui est appelé ici la première partie du pays.

Il y a pour celui qui connaît le Seigneur Jésus une part précieuse entre toutes : c’est le souvenir de la mort de son Sauveur et Seigneur.

Nous trouvons aussi des fils de Gad qui viennent pour se joindre à David. C’était des hommes forts et vaillants, des hommes exercés pour la guerre. Ils étaient armés de boucliers et de piques, leurs faces étaient comme des faces de lions, et ils étaient prompts comme des gazelles sur les montagnes; leurs noms nous sont donnés. Ils sont ainsi conservés dans le livre de Dieu. Ces hommes étaient chefs de l’armée, le moindre était chef de cent hommes, le plus grand, de mille. Ce sont eux qui traversèrent le Jourdain au premier mois quand il regorge par-dessus tous ses bords, et qui mirent en fuite ceux de toutes les vallées, vers le levant et vers le couchant. Nous comprenons que des hommes pareils devaient être précieux au cœur de David.

Ces choses sont écrites pour nous servir d’instruction. Jésus est notre roi, notre divin David. Il va bientôt régner dans les cieux et sur la terre ; sommes-nous de cœur pour Lui au milieu d’un monde qui Le rejette ? Avons-nous revêtu les armes de la justice et possédons-nous le bouclier de la foi ? Allons-nous devant nous comme des lions qui ne se laissent arrêter par aucune difficulté ? Lorsqu’il s’agit de faire la volonté de Dieu, sommes-nous prompts comme des gazelles pour obéir ?

Toute la Parole de Dieu est écrite pour notre profit. Qu’il nous soit accordé la grâce d’être de ceux qui aiment le Seigneur Jésus et qui Lui montrent cet amour en Lui obéissant en toutes choses avec autant de zèle que s’Il était déjà sur le trône de Sa gloire. On peut Le servir dès son jeune âge.

Samuel, jeune garçon, servait l’Éternel. Son service était peut-être peu de chose aux yeux des hommes, mais l’Éternel savait l’apprécier. Nous voyons, dans 1 Samuel 3. 15, qu’il ouvrait les portes du temple de l’Éternel. C’était un service bien simple, service qu’un jeune garçon peut accomplir. Il le faisait pour l’Éternel. Ayant été fidèle dans ce petit service, l’Éternel lui en a confié de plus grands une fois qu’il est devenu un homme fait.

Zilpa, servante de Léa, a donné un autre fils à Jacob, qui a été nommé Aser, ce qui veut dire heureux. C’est un joli nom. Puissiez-vous, vous aussi, être heureux.

Le secret du bonheur se trouve dans le Psaume 32. Lisez-le vous-même. Vous remarquerez que ce psaume a un titre remarquable : « Instruction ». Par son moyen, Dieu veut nous instruire et nous apprendre comment nous pouvons être heureux et même bienheureux.

La première chose qui est nécessaire, c’est d’avoir ses péchés pardonnés, et pour qu’ils soient pardonnés, il faut que nous les confessions. Le roi David, qui a écrit ce psaume, a dit : Je confesserai mes transgressions à l’Éternel ; et toi, tu as pardonné l’iniquité de mon péché » (v. 5). « Si nous confessons nos péchés, il est fidèle et juste pour nous pardonner nos péchés et nous purifier de toute iniquité », lisons-nous en 1 Jean 1. 9. Pour être bienheureux, il faut aussi se laisser entièrement conduire par le Seigneur Lui-même. Il nous enseigne le chemin dans lequel nous avons à marcher, et nous avons à ne pas être comme le cheval fougueux qui veut courir là où bon lui semble ; ou comme le mulet rétif qui s’obstine dans sa propre volonté et n’obéit pas à la voix de son maître.

Aser était donc heureux. Son père dit de lui dans sa bénédiction : « D’Aser viendra le pain excellent ; et lui il fournira les délices royales »

Je n’ai pas besoin de vous dire que le roi dont il est question ici, c’est le Seigneur Jésus, le Roi de gloire. Aser fera donc les délices du Seigneur. Pour cela il faut que les cœurs soient remplis de Lui et que les Siens marchent dans une sainte obéissance à Sa parole. Un fils obéissant est un sujet de joie pour le cœur de son père.

Le Seigneur nous a laissé un moyen de Lui témoigner notre amour pendant le temps de Son absence. C’est de garder Sa Parole. Ainsi qu’Il l’a dit Lui-même : Si quelqu’un m’aime, il gardera ma parole, et mon Père l’aimera ; et nous viendrons à lui, et nous ferons notre demeure chez lui. Celui qui ne m’aime pas ne garde pas ma parole.

Moïse dit d’Aser : « Aser sera béni en fils, il sera agréable à ses frères, et il trempera son pied dans l’huile. Tes verrous seront de fer et d’airain, et ton repos sera comme tes jours ».

Le voici béni dans sa famille. Un père peut-il désirer chose plus précieuse ? Quel sujet de joie pour les parents lorsque les enfants marchent bien, ainsi qu’il est écrit : « Un fils sage réjouit son père, mais un fils insensé est le chagrin de sa mère » (Prov. 10. 1).

Puissiez-vous vous en souvenir et chaque jour être des sujets de joie pour vos chers parents, qui se donnent tant de peine pour vous élever et qui vous comblent de bienfaits. Pensez un peu à la somme de labeur que vous leur avez donnée dès votre entrée dans le monde. Jamais vous ne pourrez leur rendre tout ce qu’ils ont fait pour vous.

Il sera agréable à ses frères. C’est toujours le cas lorsqu’un croyant marche fidèlement. Il reflète, en cela même, les rayons de la gloire du divin Modèle, le Seigneur Jésus qui, enfant, avançait en sagesse et en stature, et en faveur auprès de Dieu et des hommes (Luc 2. 52). On est heureux en marchant dans une telle voie, on y est aussi en sécurité et en paix.

C’est ce dont nous parlent les verrous de fer et d’airain derrière lesquels on est en sécurité et en repos. Chaque jour sur la terre est un jour de repos.

C’est bien différent de ce que nous trouvons dans le prophète Ésaïe : « Il n’y a pas de paix, dit mon Dieu, pour les méchants » (És. 57. 21). Repos et bonheur, voilà des choses bien précieuses que nous pouvons posséder dès ici-bas.

Dans le Nouveau Testament, nous trouvons une femme de la tribu d’Aser qui était bienheureuse : c’était Anne. Elle était fort avancée en âge, elle était veuve depuis fort longtemps. Il semblait qu’elle n’avait eu qu’une longue vie de souffrances et n’avait rien à attendre ici-bas. Malgré cela, elle possédait un grand sujet de joie ; elle connaissait le Seigneur, elle L’attendait dans Son temple. Elle a dû l’attendre fort longtemps, mais un jour elle L’a vu, Il est venu, porté par Ses parents. Quelle sainte joie remplissait le cœur d’Anne ! Bonheur inexprimable ! Nous comprenons qu’elle parlait de Lui à tous ceux qui dans Jérusalem attendaient la délivrance.

Possédez-vous le même sujet de joie ? Attendez-vous le Seigneur chaque jour ? Il va venir ; bienheureux ceux qui seront trouvés veillant et L’attendant quand Il viendra. Puissiez-vous tous ensemble dire : Viens, Seigneur Jésus !

Aujourd’hui, je veux vous parler d’une des tribus d’Israël qui occupe le moins de place dans les Écritures, celle au sujet de laquelle nous avons le moins de renseignements, une tribu qui est presque toujours dans l’ombre. II s’agit d’Issacar, le cinquième fils de Léa et le neuvième de Jacob. Son nom signifie : il y a salaire.

Nous n’avons aucun renseignement sur ce qu’a été sa jeunesse. Mais ce qui est au moins précieux à constater, c’est qu’il n’y a pas de grandes fautes qui nous soient rapportées de lui, comme ce fut malheureusement le cas pour plusieurs de ses frères. Il vaut mieux être un inconnu que de faire parler de soi à cause de ses manquements.

Ce qui est précieux, c’est de savoir qu’il faisait partie du peuple de Dieu, et Dieu lui-même se plaît à le rappeler dans Sa parole. Chaque fois que les fils d’Israël sont mentionnés, le nom d’Issacar s’y trouve. Vous pouvez vous-même le voir dans de nombreux passages : Genèse 35. 23 ; 46. 13 ; Exode 1. 3 ; Nombres 1. 8 ; 26. 23 ; 1 Chroniques 7. 1 ; Ézéchiel 48. 25 et 33 ; enfin nous trouvons le nom d’Issacar dans le chapitre 7 de l’Apocalypse, parmi ceux qui sont scellés du sceau du Dieu vivant.

Faire partie du peuple de Dieu et être reconnu comme tel par Lui, vaut mieux que toutes les grandes choses qu’on peut raconter de l’homme. Il nous est dit, dans la 2ème épître à Timothée, chapitre 2. 19 : « Le Seigneur connaît ceux qui sont siens ».

Avant d’aller plus loin, je veux vous demander à chacun de vous : Faites-vous partie du peuple de Dieu ? Êtes-vous un de Ses enfants ? Si vous n’en avez pas la certitude, lisez, je vous prie, les v. 12 et 13 du premier chapitre de l’évangile de Jean. Ils sont assez simples pour que chacun de vous puisse savoir s’il est vraiment un enfant de Dieu. « A tous ceux qui l’ont reçu, il leur a donné le droit d’être enfants de Dieu, savoir à ceux qui croient en son nom, lesquels sont nés, non pas de sang, ni de la volonté de l’homme, mais de Dieu ».

Maintenant, nous revenons à Issacar. Jacob, sur son lit de mort, dit de lui : Issacar est un âne ossu, couché entre deux parcs. Il voit que le repos est bon et que le pays est agréable, et il incline son épaule pour porter, et il s’assujettit au tribu du serviteur (Gen. 49. 14 et 15).

De ce que nous venons de lire, nous pouvons conclure qu’il y avait eu de la paresse chez Issacar et peu d’énergie pour la recherche des bénédictions que l’Éternel a mises à la disposition de la foi. C’est probablement pourquoi nous ne voyons pas non plus de grandes choses dans sa vie. Comme on le dit quelquefois : il se laissait vivre, oubliant que la main des diligents enrichit. En se laissant aller ainsi à la paresse, on devient nécessairement pauvre et dépendant des autres, et leur serviteur, ces choses vont toujours ensemble. Lisez dans le livre des Proverbes et vous verrez comme nous sommes souvent mis en garde contre la paresse.

Dans les bénédictions de Moïse, nous voyons qu’il est encore ici à l’ombre de son frère Zabulon : « Et de Zabulon, il dit : Réjouis-toi, Zabulon, en ta sortie ; et toi, Issacar, dans tes tentes ! Ils appelleront les peuples à la montagne ; là ils offriront des sacrifices de justice, car ils suceront l’abondance des mers et les trésors cachés du sable » (Deut. 49. 18 et 19).

Il y aura donc pour Issacar de la joie, du repos et de l’adoration lorsque la bénédiction sera répandue avec abondance dans la terre d’Israël et que toutes les nations viendront adorer l’Éternel.

Plus tard, nous voyons Issacar combattant pour le peuple de Dieu et marchant sur les traces de Barak. Il se trouve aussi parmi les hommes forts qui ont apporté du secours à David lorsque le royaume allait lui être donné (1 Chron. 12). Il nous est dit que les hommes de cette tribu savaient discerner les temps pour savoir ce que devait faire Israël : leurs chefs, deux cents, et tous leurs frères à leur commandement.

C’est chose précieuse lorsque, parmi les enfants de Dieu, il se trouve des serviteurs qui, ayant de l’expérience et du discernement, peuvent enseigner à leurs frères comment il faut agir dans les circonstances dans lesquelles ils se trouvent.

En terminant, nous trouvons aussi du discernement chez les hommes d’Issacar dans ce chapitre 12 du premier livre des Chroniques. Avec Zabulon et Nephthali, ils apportent des vivres pour le peuple de Dieu. Oui, il y aura un salaire pour Issacar, car Dieu n’est pas injuste pour oublier ce qu’il a fait pour Son peuple.

Il me semble qu’il y a de grandes leçons pour vous dans ce que nous venons de considérer ensemble. Premièrement, ne cherchez pas à devenir grands dans le monde ; souvent ce n’est que de l’orgueil qui fait agir ceux qui cherchent à se faire remarquer parmi leurs semblables.

Ne soyez pas paresseux, et faites simplement ce que le Seigneur met sur votre chemin chaque jour, sans chercher de l’importance aux yeux de vos semblables. Le Seigneur saura récompenser publiquement ce qui a été fait pour lui dans l’ombre, ignoré de tous.

Nous arrivons au dixième fils de Jacob, Zabulon. Il est le sixième de Léa.

Vous savez que Jacob a eu une nombreuse famille, car il a encore eu deux fils de Rachel. Nous aurons souvent l’occasion de parler de ces deux fils en continuant notre lecture du livre de la Genèse, de sorte que je ne vous en dirai rien maintenant et, après avoir parlé de Zabulon, ce dixième fils de Jacob, nous continuerons notre lecture du livre de la Genèse.

Zabulon signifie habitation. Vous verrez que Léa a été conduite par l’Éternel lorsqu’elle lui donna ce nom. Il est fort probable que sa foi ne fut pas à la hauteur des glorieuses prophéties qui, plus tard, furent faites au sujet de ce fils, prophéties qui se sont réalisées d’une manière merveilleuse lorsque le Seigneur Jésus est venu dans ce monde, comme nous allons le voir.

Néanmoins nous voyons la foi de Léa qui se montre dans cette circonstance comme dans d’autres, malgré sa faiblesse. Nous avons déjà mentionné plusieurs fois Zabulon, comme associé à ses deux frères Issacar et Nephthali. De fait son histoire est passablement liée à celle de ses deux frères et diffère peu de la leur.

Mais, sans contredit, la chose la plus merveilleuse qui nous est dite de lui se trouve dans l’évangile de Matthieu au chapitre 4. 12 à 16. « Or ayant ouï dire que Jean avait été livré ; Jésus se retira en Galilée ; et ayant quitté Nazareth, il alla demeurer à Capernaüm qui est au bord de la mer sur les confins de Zabulon et de Nephthali, afin que fut accompli ce qui avait été dit par Ésaïe, le prophète, disant : terre de Zabulon, et terre de Nephthali, chemin de la mer au-delà du Jourdain, Galilée des nations ; le peuple assis dans les ténèbres a vu une grande lumière ; et à ceux qui sont assis dans la région et dans l’ombre de la mort, la lumière s’est levée sur eux ».

Nous y trouvons donc une citation du prophète Ésaïe, chapitre 9. 1 et 2. C’était une chose remarquable que Dieu annonçait d’avance par son serviteur le prophète. Ces deux passages nous apprennent donc que Zabulon habitait dans les ténèbres et dans le pays de l’ombre de la mort. C’est du reste là que sont tous les hommes dans leur état naturel. Tout est ténèbres pour eux, et la mort projette son ombre sur leur chemin. Toute leur science et toutes leurs recherches ne peuvent dissiper les ténèbres qui les enveloppent, et leurs efforts ne peuvent chasser l’ombre de la main de la mort qui est sur eux, prête à les emporter. L’avenir est comme un abîme couvert de ténèbres épaisses que rien ne peut enlever.

Mais Christ est venu dans le monde, le divin Sauveur a dit : « Je suis la lumière du monde ; celui qui me suit ne marchera pas dans les ténèbres, mais il aura la lumière de la vie » (Jean 8. 12). Et encore : « Moi, je suis venu dans le monde, la lumière, afin que quiconque croit en moi ne demeure pas dans les ténèbres ».

Sur cette scène de ténèbres qui caractérisait la terre de Zabulon, la lumière venait briller et faire connaître la parfaite grâce de Dieu, Son amour, Son salut, et une habitation merveilleuse, non plus dans les lieux bas de la terre, mais dans les demeures célestes, dans la maison du Père. C’est là que le Seigneur Jésus, après avoir accompli l’œuvre de notre salut, est allé nous préparer une place.

Pouvez-vous chanter le beau cantique ? :

Tandis qu’au ciel ma place est prête,

Ici-bas, j’ai la paix du cœur.

Loin des flots et de la tempête,

J’ai pour y reposer ma tête

Le sein béni de mon Sauveur.

Ceux qui peuvent le chanter de tout leur cœur sont dans la lumière. Ils ne sont plus dans les ténèbres ; ils ne redoutent plus la mort. Ceux-là peuvent traverser la terre comme des étrangers et des pèlerins, car ils se dirigent vers leur céleste patrie.

C’est merveilleux, on sent Jésus tout près de soi, on a en Lui la lumière de la vie. Puissiez-vous jouir de ces choses dès votre plus jeune âge.

Nous continuerons donc notre entretien, si le Seigneur n’est pas venu, en nous occupant de nouveau de Jacob. Je pense que vous n’avez pas oublié ce que je vous ai déjà raconté de lui.

Ainsi que je vous l’ai dit la dernière fois, nous nous occuperons des deux derniers fils de Jacob plus tard et nous continuerons la lecture du livre de la Genèse.

Pour aujourd’hui, nous lirons la fin du chapitre 30, en commençant au verset 22.

Mais auparavant, j’aimerais vous demander si vous pourriez me répéter les noms des dix fils de Jacob dont je vous ai déjà parlé et si vous pourriez raconter quelque chose de chacun d’eux ? C’est en repassant dans vos cœurs ce que vous entendez, comme le faisait Marie (Luc 2. 19) que vous ferez des progrès dans la connaissance des choses que Dieu vous révèle dans Sa parole. En faisant ainsi, vous acquerrez à la longue des choses qui vous seront utiles pendant votre voyage ici-bas et qui seront aussi pour vous des richesses dont vous jouirez pendant l’éternité.

À ce sujet, j’aimerais vous rappeler un verset qu’un de mes chers amis m’avait écrit sur un petit traité, il y a bientôt cinquante ans : « Occupe-toi de ces choses, sois-y tout entier afin que tes progrès soient évidents à tous » (1 Tim. 4. 15).

Les versets 22 à 24 de notre chapitre nous racontent la naissance du premier fils de Rachel, Joseph. Son histoire occupe une grande place dans la fin du livre de la Genèse, et nous aurons amplement l’occasion d’en reparler.

Après sa naissance, Jacob dit à Laban de le renvoyer dans son pays. Malgré toutes ses fautes, Jacob avait un grand attachement pour le pays de la promesse, et son cœur était là. Seulement le moment voulu de Dieu pour y rentrer n’était pas encore arrivé. Jacob avait encore d’autres leçons à apprendre dans le pays où il séjournait, et pendant six longues années il devait y garder les troupeaux.

Souvent nous ne pouvons pas faire ce que nous désirons, et nous avons à être soumis à la volonté divine. Dieu est plus sage que nous et Il conduit tout pour notre plus grand bien.

Laban s’était aperçu que l’Éternel l’avait béni dans ses biens matériels depuis que Jacob était chez lui, aussi il désirait le garder auprès de lui. Vous avez à vous souvenir que Dieu a, dans Sa main, les richesses, les troupeaux et tous les biens matériels et qu’Il les donne à qui Il veut. Ces biens ne sont pas les vraies richesses, et ceux qui y mettent leur cœur se trompent grandement.

Voici l’oncle et le neveu qui se mettent à rivaliser de zèle, de ruses et de tromperies pour acquérir des troupeaux. Chacun fait de son mieux pour en avoir le plus grand nombre possible. Jacob s’accroît extrêmement : il devient riche et possède du bétail en grand nombre, des servantes et des serviteurs, et des chameaux et des ânes. Pensez-vous que ces choses l’ont rendu heureux ? Certainement non.

Il s’est beaucoup fatigué, n’ayant de repos ni jour ni nuit ; le sommeil fuyait ses yeux. Plus tard, il a dit au Pharaon que ses jours avaient été courts et mauvais.

Les richesses périssables qui sont dans le monde ne rendent pas heureux, de loin s’en faut. Il se peut qu’elles procurent une satisfaction passagère et de courte durée, mais un beau jour, comme le gypaète, elles s’envolent vers les cieux et ne laissent qu’amertume et déception.

D’autres fois, il faut mourir après s’être fatigué pour les acquérir, et les laisser à d’autres personnes qui les disperseront souvent en moins de temps qu’il n’en a fallu pour les acquérir.

Je pourrais vous raconter bien des choses que j’ai vues de mes propres yeux, qui vous montreraient combien les biens matériels sont des choses vaines et fugitives. Par contre, il y a les richesses insondables du Christ qui sont à la disposition de tous les hommes et qui ne causent aucune déception, bien au contraire. Elles durent éternellement. C’est dans la Parole de Dieu qu’elles sont contenues, et elles sont mille fois plus précieuses que de l’or, de l’argent et des troupeaux.

Le psalmiste disait : « J’aime tes commandements plus que l’or et que l’or épuré » (Ps. 119. 127), et : J’ai de la joie dans ta parole comme un homme qui trouve un grand butin (v. 162). Par contre : « c’est une racine de toutes sortes de maux que l’amour de l’argent : ce que quelques-uns ayant ambitionné, ils se sont égarés de la foi et se sont transpercés eux-mêmes de beaucoup de douleurs » (1 Tim. 6. 10). Chers enfants, dès votre jeune âge, souvenez-vous que Judas, qui a trahi le Seigneur, aimait l’argent.

Lors de notre dernier entretien, nous avons laissé Jacob et Laban à leurs troupeaux et à leurs ruses. Ils sont bien l’image des hommes tout occupés des choses qui passent et qui ne sont que vanité. Ils se fatiguent pour acquérir des biens qu’il faudra laisser tôt ou tard. Ce qui est le plus triste dans ce récit, c’est que Jacob qui était un croyant et que Laban qui avait une certaine connaissance de l’Éternel, sont tout absorbés dans ces choses comme des hommes qui ont leur part aux choses de la terre.

Aujourd’hui vous lirez ce chapitre 31 dans son entier, et je vous ferai quelques remarques sur son contenu. La première chose que vous pouvez y constater, c’est que la possession des biens matériels engendre la jalousie dans les cœurs. Tant que Jacob ne possédait rien et que Laban tirait profit de lui, leurs relations étaient bonnes, mais lorsque Jacob a eu des troupeaux, le visage de Laban ne fut plus le même à son égard ; il reflétait la jalousie qui remplissait son cœur.

Par contre, la possession des biens spirituels et la jouissance des choses du ciel ne produisent jamais le même effet. Bien au contraire, elle augmente la joie de tous ceux qui y ont une part. Plus un croyant en jouit, plus les autres en sont heureux.

Vous vous souvenez qu’au chapitre précédent, Jacob avait désiré rentrer dans le pays de ses pères, mais que le moment voulu de Dieu n’était pas encore arrivé. Maintenant l’Éternel, qui dispose de toutes choses, lui dit : Lève-toi, sors de ce pays et retourne dans le pays de ta parenté. Ce même Dieu lui rappelle les promesses qu’Il lui avait faites lorsqu’il était à Béthel. Vingt années s’étaient écoulées, et ce Dieu fidèle n’avait pas oublié Son pauvre serviteur, alors même que celui-ci n’avait guère été fidèle pendant tout ce temps.

Pendant toute votre vie, si votre foi est mise à l’épreuve et que parfois il semble que Dieu vous oublie, ne doutez jamais de Sa fidélité à Ses promesses et confiez-vous en Lui, même contre toute espérance. Comme le dit un cantique : « Ce que sa bouche a dit, sa main l’accomplira ».

Une autre chose triste à constater, c’est que l’amour des richesses a détruit dans le cœur de Laban, même les affections naturelles, et il n’a pas mieux traité ses propres filles que de vulgaires servantes. Voici le témoignage qu’elles rendent de lui : « Nous avons été réputées comme des étrangères, il nous a vendues et a même toujours mangé notre argent ». Certes, il n’a pas trouvé sa joie à faire le bonheur de sa famille.

Enfin, voilà Jacob qui se met en route et s’enfuit avec toutes ses richesses. Encore une fois, il trompe Laban, ainsi que la chose nous est rapportée. Malgré cela Dieu veille sur Son pauvre serviteur et a averti Laban en lui disant : Garde-toi de parler à Jacob, ni en bien, ni en mal.

Mais que de choses tristes dans cette maison où Jacob avait séjourné ! Nous y trouvons même des idoles, et Rachel qui vole les dieux et les emporte en s’en allant. Un mal en engendre un autre ; et lorsqu’on s’éloigne de Dieu, on ne sait jamais où cela s’arrêtera.

Soyez bien assurés que les idoles ne sont pas si éloignées que vous ne le pensez. Elles ne se trouvent pas seulement dans les pays païens où les missionnaires vont annoncer l’Évangile. L’apôtre Jean, le disciple bien-aimé, termine sa première épître par ces mots : « Enfants, gardez-vous des idoles ». Vous voyez ainsi que, tout en connaissant le Seigneur Jésus, nous sommes exposés au danger d’avoir des idoles. De fait, tout ce qui, dans nos cœurs, vient prendre la place que le Seigneur est en droit de posséder devient une idole. On peut se faire une idole d’un simple jouet.

Nous terminons ces quelques remarques en constatant que Dieu a aplani toutes les difficultés qui étaient sur le chemin, et qu’enfin Jacob et Laban se sont séparés sans que rien de fâcheux ne se passe entre eux. Au contraire, ils ont mangé ensemble et ont dressé un monument qui était comme un témoin entre eux, témoignant que Jacob serait bon envers les filles de Laban et que Laban, de son côté, ne viendrait pas faire du mal à Jacob. C’est Dieu qui a ainsi incliné les cœurs et qui a tout préparé pour le retour de Jacob dans son pays.

Vous vous souvenez que Jacob s’est mis en route pour rentrer dans le pays de ses pères. Dans son voyage qu’il a fait en plusieurs étapes, il a fait plusieurs rencontres importantes et a appris bien des choses. Au commencement du chapitre 32 nous lisons : « Et Jacob alla son chemin. Et les anges de Dieu le rencontrèrent. Et Jacob dit, quand il les vit : C’est l’armée de Dieu. Et il appela le nom de ce lieu-là Mahanaïm », ce qui veut dire : deux armées, ou deux camps. Il avait déjà vu les anges sur l’échelle de Béthel, et maintenant il les retrouve ici pour le protéger dans son voyage.

Les anges sont des serviteurs puissants que Dieu emploie en faveur de ceux qui doivent hériter du salut. Nous ne les voyons pas des yeux de la chair, mais sans cesse ils nous entourent de leur puissante protection.

Souvent, dans les prophètes et ailleurs, nous trouvons cette expression : l’Éternel des armées. Il ne s’agit pas là des armées sanguinaires des hommes, mais bien des anges qui sont les messagers du Dieu de paix.

Vous vous souvenez qu’une multitude de l’armée céleste acclamait le Seigneur Jésus lors de Sa naissance dans le monde et disait : Gloire à Dieu dans les lieux très hauts ; et, sur la terre, paix ; et bon plaisir dans les hommes (Luc 2. 14).

Les dangers ne manquaient pas sur le chemin dans lequel Jacob marchait. Mais l’Éternel, qui lui avait dit de rentrer dans son pays, voulait bien le protéger dans son voyage, et pour cela, il envoyait ses anges comme des serviteurs pour le garder et le protéger.

Un premier sujet d’inquiétude se présentait devant Jacob, c’était son frère Ésaü. Il avait dit qu’il tuerait Jacob ; sa colère s’était-elle détournée de lui ? Il pouvait se le demander avec anxiété : sa mauvaise conscience évidemment ne le laissait pas en repos à cet égard. Le temps n’efface pas les fautes, et ces vingt années n’avaient rien changé aux choses qui s’étaient passées lorsqu’il avait trompé son père.

Aussi, il envoie des messagers à son frère pour lui dire qu’il désirait trouver grâce à ses yeux. Il se fait humble et petit devant Ésaü ; il l’appelle son seigneur et se dit être son serviteur. Ce moyen qu’il emploie, au lieu de lui donner du repos ne fait que d’accroître sa crainte, car ses serviteurs reviennent vers lui en lui disant qu’Ésaü venait à sa rencontre et quatre cents hommes avec lui. Que faire en pareille circonstance ?

Il semble que Jacob a déjà oublié l’armée de l’Éternel. En tout cas, il ne sait pas se confier dans le Dieu qui venait de lui donner un si éclatant témoignage de l’intérêt qu’Il lui portait et de la puissance qui était là pour le protéger. Comme de coutume, Jacob commence par se servir d’un des moyens nombreux qu’il avait à sa disposition pour se tirer d’affaire.

Son cœur, comme le nôtre, était lent à se confier simplement en Dieu et en Ses promesses. Que pouvaient Ésaü et les quatre cents hommes contre les armées de l’Éternel que Jacob venait de rencontrer à Mahanaïm ? Jacob craignit beaucoup et fut dans l’angoisse. Il partage le peuple qui était avec lui, et de même les troupeaux, et il dit : Si Ésaü vient à l’une des bandes et la frappe, l’autre pourra échapper.

Qu’aurait dû faire Jacob dans de telles circonstances ? Pouvez-vous me le dire ? Il me semble que j’entends l’un de vous, peut-être le plus jeune, qui répond : Il fallait prier. En effet, c’est par cela qu’il fallait commencer. Ensuite, il fallait rester bien tranquille, puisque l’Éternel et Ses armées étaient là pour le protéger.

Lorsque vous vous trouvez dans quelque difficulté, même des difficultés que vous vous êtes attirées par votre propre faute, avant toutes choses, priez ! Dieu entend la plus humble, la plus pauvre, la plus misérable prière de celui qui s’adresse à Lui avec confiance. Même un soupir qui monte devant Lui n’est pas oublié, et dans Sa grâce Il y répond.

Jacob, lui, commence par faire des arrangements, et ensuite il prie. Nous comprenons qu’une prière faite dans de telles conditions ne lui a apporté ni paix, ni consolation. De nouveau, il recommence ses arrangements. Comme si Dieu avait besoin de sa sagesse pour le délivrer.

Il oubliait que le Dieu qui tient les cœurs des hommes dans Sa main, et qui les incline comme des ruisseaux d’eaux, pouvait incliner le cœur d’Ésaü en sa faveur. L’Éternel n’avait pas besoin des présents de Jacob pour le faire. Du reste, les arrangements et les présents de Jacob n’ont été d’aucune utilité.

Mais je vois que l’heure se prolonge, il nous faudra nous arrêter pour aujourd’hui et nous reviendrons une autre fois sur Jacob dans son voyage.

Nous avons laissé Jacob dans sa détresse et dans ses arrangements. Maintenant, il prépare un présent pour son frère, et pense par ce moyen apaiser sa colère. Ces choses naturellement ne lui ont donné aucune tranquillité et aucun repos. Il ne pouvait en être autrement, car toutes nos ressources ne sont que vanité et déceptions. Par contre, ceux qui se confient en Dieu ne seront jamais confus, et les justes sont pleins d’assurance comme de jeunes lions.

La nuit même, Jacob ne reposait pas en paix, puisqu’il se lève cette nuit-là et prend de nouveaux arrangements. Il fait passer le torrent de Jabbok à sa famille et à tout ce qui était à lui.

Il ne ressemblait guère à l’apôtre Pierre qui dormait profondément la nuit même qui devait précéder son supplice, alors qu’il était en prison, gardé par quatre bandes de quatre soldats chacune. Cherchez ce récit dans le livre des Actes. Prenez la bonne habitude de chercher dans votre Bible, lorsque vous trouvez une citation quelconque des Écritures, vous acquerrez ainsi une connaissance qui vous sera utile toute votre vie.

Malgré tout, Dieu avait les yeux sur ce pauvre Jacob, et cette même nuit il montre Sa sollicitude envers lui d’une manière toute particulière : « Et Jacob resta seul ! » C’est quelque chose de profondément solennel d’être seul avec Dieu au sein de la nuit. Quelquefois Il nous isole complètement, afin de pouvoir nous parler et nous enseigner de grandes leçons que nous aurions de la peine à apprendre si nous étions distraits par quelque chose.

C’était la seconde fois que Jacob était seul avec Dieu. Une première fois à Béthel où il avait vu l’échelle qui touchait aux cieux. Je pense que vous vous souvenez de ce que je vous ai dit à ce sujet. Là il avait appris qu’il y a un chemin pour aller au ciel. Maintenant il se trouve de nouveau seul à Peniel. Ce nom veut dire « Face de Dieu ».

Dans ce lieu il a dû apprendre à connaître sa faiblesse, et depuis ce jour-là il a dû boiter sur sa cuisse, sentant cette faiblesse à chaque pas qu’il faisait. Un homme a lutté avec lui jusqu’au lever de l’aurore. Par le prophète Osée, nous savons que cet homme était un ange, un messager même de l’Éternel. Dans cette lutte, la hanche de Jacob fut luxée.

Depuis lors, ne pouvant plus compter sur sa propre force, il a compris que ce dont il avait besoin c’était la bénédiction de l’Éternel. Toute sa sagesse, toute sa force, tous ses arrangements n’avaient aucune valeur, n’étaient que néant et vanité.

Tôt ou tard il nous faut en arriver là, et c’est alors que notre âme est délivrée, et que la lumière céleste peut éclairer notre chemin. Le soleil qui s’était couché à Béthel éclaire maintenant le sentier du patriarche.

Depuis ce jour-là Jacob a été appelé Israël, ce qui veut dire « Prince de Dieu ». Ce n’était plus le vieux Jacob, le supplanteur, le faiseur de marchés, qui était en activité ; son histoire était pour ainsi dire terminée. Maintenant on voyait en lui un homme nouveau, un prince de Dieu.

Dans les Écritures, un prince est toujours un homme qui a remporté des victoires. Or nous ne pouvons être victorieux par notre propre force, mais seulement par la force que Dieu fournit. Jacob, depuis Péniel, a dû prendre un bâton sur lequel il devait s’appuyer et sur le bout duquel il s’appuyait encore en terminant sa vie pour adorer l’Éternel qui avait été son Berger depuis sa naissance jusqu’au jour de sa mort. Il est évident que, dans la vie de Jacob, il y a eu encore bien des faiblesses et des manquements ; malgré cela il a eu conscience que sa force était en Dieu et non en lui-même.

Je me demande si vous avez bien compris les leçons difficiles que j’ai voulu vous enseigner aujourd’hui. Elles s’apprennent plutôt par l’expérience que de toute autre manière. Quoi qu’il en soit, souvenez-vous que toute votre force n’est que faiblesse ; que vos bons désirs, votre zèle, vos bonnes résolutions ne sont rien si Dieu ne vous accorde la capacité et la sagesse pour accomplir ce qui Lui est agréable.

Sur cela, votre vieux grand-père vous invite à un nouveau partage au mois prochain si le Seigneur n’est pas venu.

Vous lirez aujourd’hui le chapitre 33 de notre livre de la Genèse. Vous voyez qu’insensiblement nous avançons dans la lecture de ce livre et que les enseignements que nous pouvons en retirer se multiplient. La chose importante pour chacun de nous est de ne rien oublier de ce que nous avons entendu et de mettre en pratique les choses que nous connaissons.

J’ai souvent pensé que ceux qui lisent assidûment les Écritures sont comme les banquiers qui accumulent de petites sommes provenant des intérêts qu’ils perçoivent et qui, les ajoutant les unes aux autres, finissent par posséder de grands capitaux qui se chiffrent souvent par millions. Puissiez-vous, dans votre jeunesse, mettre toute diligence pour acquérir ainsi des biens qui demeurent jusque dans l’éternité. Souvenez-vous que la main des diligents enrichit (Prov. 10. 4).

Maintenant voici Jacob qui lève ses yeux et voit son frère Ésaü qui vient à sa rencontre. Pauvre Jacob ! Malgré toutes les choses qu’il avait vues et entendues, et malgré même la bénédiction qu’il avait reçue de l’Éternel à Péniel, il a peur en voyant son frère et recommence ses arrangements, en mettant en avant ce qu’il avait de moins précieux et en arrière ce qui lui était le plus cher, Joseph et Rachel.

Nous avons de la peine à nous confier simplement dans le Seigneur et à compter sur Sa fidélité, surtout si nous avons marché dans le chemin de notre propre volonté avec une conscience plus ou moins mauvaise. Croyez-moi : ne gardez jamais quelque chose sur votre conscience. Si vous avez manqué en quelque chose, ne tardez pas à le confesser au Seigneur.

Vous vous souvenez sans doute de ce précieux verset : « Si nous confessons nos péchés, il est fidèle et juste pour nous pardonner nos péchés et nous purifier de toute iniquité ». Cherchez-le dans votre Bible, il se trouve dans la première épître de Jean. Vous le noterez afin de le retrouver facilement.

Tous les arrangements de Jacob ne lui ont servi à rien, car c’est Dieu Lui-même qui a incliné le cœur d’Ésaü qui, s’avançant vers son frère, le baisa. Il l’a reçu comme un frère, et un frère qu’il n’avait pas revu depuis fort longtemps. Nous remarquons qu’Ésaü avait ce que nous pourrions appeler d’aimables qualités naturelles, mais ces choses ne servent de rien lorsqu’il faut paraître devant le Dieu saint, si la foi ne se trouve pas dans celui qui les possède.

Malgré tout, Jacob est encore craintif et veut offrir un présent à son frère pour l’apaiser. Ce pauvre Jacob dit encore un mensonge à son frère en l’assurant qu’il irait à Séhir. Le but de son voyage n’était pas Séhir, mais bien la terre d’Israël, le pays de la promesse. Nous ne voyons pas que Jacob soit jamais allé à Séhir. Et Ésaü s’en retourne chez lui sans avoir fait de mal à Jacob. C’est Dieu lui-même qui a délivré Son enfant de la main d’Ésaü et de Laban ; il était Son libérateur.

Ce chapitre se termine par deux courts paragraphes dans lesquels nous voyons Jacob qui s’établit dans les lieux où il n’aurait dû faire que passer comme un voyageur. Il se bâtit des cabanes pour son bétail, s’y achète des terres comme si Succoth et Sichem avaient été le but de son voyage. Notre patrie est le ciel, la maison du Père. Tant que nous ne sommes pas arrivés là, nous avons à nous conduire comme des étrangers ici-bas.

Il se peut que nous ayons des troupeaux, des richesses et des occupations, mais ce n’est jamais que pour un temps que Dieu nous les donne ; tôt ou tard, il faudra les laisser ; ce n’est qu’en passant que nous pouvons en jouir.

D’après la Bonne Nouvelle 1937