LES ENSEIGNEMENTS D’UN GRAND-PÈRE (3)

Nous voici au commencement d’une nouvelle année, la dernière peut-être avant que le Seigneur Jésus vienne chercher ceux qui L’attendent. Il vient promptement, et tout dans le monde nous parle de Sa prochaine venue.

J’aime à penser que tous les petits lecteurs de la « Bonne Nouvelle » attendent ce précieux Sauveur, et se réjouissent à la pensée de Le voir.

Je me souviens d’un temps, bien éloigné déjà, où, pour la première fois, j’ai dit : Viens, Seigneur Jésus ! Depuis lors, jamais je n’ai douté de Sa fidélité concernant l’accomplissement de Sa promesse, et je sais qu’Il viendra dans peu de temps, car Il l’a dit : Attendez-Le chaque jour, et certainement vous ne serez pas confus.

Si le Seigneur le permet, nous reviendrons plus tard à l’histoire d’Isaac que nous avons déjà commencée. Pour aujourd’hui, je veux vous parler de la naissance du Sauveur telle qu’elle nous est racontée dans les premiers versets du chapitre 2 de l’évangile de Luc.

Ce Sauveur précieux est venu dans le monde comme un petit enfant, né dans la pauvreté, un enfant qui a été emmailloté et couché dans une crèche, Lui, le Roi de gloire. Il n’y avait pas de place pour Lui dans l’hôtellerie.

Aimez-vous ce Sauveur ? Puisqu’Il n’a pas trouvé de place dans l’hôtellerie, ne trouvera-t-Il pas au moins une place dans votre cœur ? N’est-Il pas digne de posséder votre cœur dès votre jeune âge puisqu’Il est venu sur cette pauvre terre pour y souffrir et y mourir pour vous ?

Pour pouvoir s’attacher à Lui, il faut premièrement faire comme les bergers, croire les choses qui nous sont dites de Lui. Vous remarquez que dans le cœur de ces humbles bergers il n’y a pas l’ombre d’un doute concernant les choses qui avaient été annoncées par les anges. Ils n’ont pas dit : « Allons pour voir si les choses sont bien ainsi ». Mais : Allons et voyons. Ils savaient qu’en allant ils verraient, puisque les anges le leur avaient assuré.

Il faut aussi, comme Marie, repasser ces choses dans nos cœurs et même faire comme le psalmiste qui disait : « Je médite de toi durant les veilles de la nuit » (Ps. 63. 6).

A quoi pensez-vous le matin en vous éveillant ? Vous souvenez-vous que dans cette journée qui commence, le Seigneur peut venir chercher les Siens et êtes-vous prêts pour ce moment solennel ?

Recherchez-vous les choses de ce monde ? Y avez-vous vos pensées ? Si ces choses remplissent votre cœur, soyez bien assurés qu’elles ne vous apporteront qu’amertume et déception, car ici-bas, tout est ainsi.

Par contre, si vous cherchez le Seigneur de tout votre cœur, vous serez bienheureux. Il est le grand sujet de joie qui a été annoncé par les anges aux bergers.

Les saints de l’Ancien Testament attendaient le Seigneur. Le psalmiste disait : « Mon âme attend le Seigneur, plus que les sentinelles n’attendent le matin, que les sentinelles n’attendent le matin » (Ps. 130. 6). Leur attente a été longue, mais elle a eu sa fin.

Rien ne faisait prévoir cette venue pour cette nuit-là plutôt qu’une autre. Les bergers, comme de coutume, ont fait sortir leurs troupeaux. Ils auraient pu dire : Nous avons devant nous une nuit de veille et de fatigue. Mais, cette même nuit, le Seigneur est venu et ils l’ont vu, et ont entendu le concert des armées célestes. Que ce devait être merveilleux et quelle joie devait remplir leurs cœurs !

De la même manière le Seigneur va apparaître non dans l’abaissement, mais dans toute Sa gloire, et nous Le verrons. Quelle sainte allégresse remplira tous les cœurs de ceux qui L’auront attendu, et quel concert de louanges s’élèvera vers Lui ; jamais concert pareil n’aura été entendu. Attendez donc le Seigneur, attendez-Le chaque jour et réjouissez-vous, car Il vient bientôt, Il vient promptement. C’est là le vœu le plus ardent que peut vous adresser votre grand-père en commençant cette nouvelle année.

A la fin de l’année passée, je vous ai parlé d’Isaac en rapport avec l’histoire d’Abraham, son père. Aujourd’hui, je veux vous dire quelques mots de ses deux fils dont la naissance nous est rapportée à la fin du chapitre 25 du livre de la Genèse.

L’aîné s’appelait Ésaü, le plus jeune Jacob. A vue humaine, le premier devait être l’héritier des promesses faites par l’Éternel à Abraham et à Isaac ; malgré cela, jamais nous ne voyons que l’Éternel soit appelé le Dieu d’Ésaü. Par contre, souvent il est appelé le Dieu de Jacob. Vous êtes-vous demandé pourquoi ?

Voici la raison : Ésaü, par toute sa manière de faire, a montré que les promesses divines n’avaient aucun prix pour son cœur.

Dans notre chapitre, nous voyons qu’il méprise son droit de premier-né, et pour un seul mets, un plat de lentilles, il vend ce droit qu’il possédait par naissance.

Plus tard, après la mort de son père, il prend tout ce qu’il possédait, tout ce qu’il avait acquis dans le pays de Canaan et il s’en va bien loin de la terre de la promesse pour habiter dans la montagne de Séhir. Pauvre Ésaü ! La montagne de Séhir valait mieux à ses yeux que le pays que l’Éternel avait promis à Abraham et dont il aurait hérité s’il avait cru aux promesses divines.

Il commence par vendre son droit de premier-né, ensuite, il s’en va loin du lieu de la bénédiction, et enfin sa postérité devient un ennemi du peuple de Dieu, ainsi que nous le montre le prophète Abdias.

Lisez ce petit prophète et vous remarquerez qu’il ne parle que d’Ésaü et annonce le jugement qui doit l’atteindre à la fin. Sept fois il dit de lui : « Tu n’aurais pas dû ». Cherchez vous-mêmes ces passages et notez-les dans votre cœur. Un jugement particulier sera la part d’Ésaü à la fin : son peuple sera retranché et il n’y aura pas de reste d’Ésaü pour le beau règne de mille ans.

Le dernier des prophètes, Malachie, déclare que l’Éternel a haï Ésaü (Mal. 1. 3). Son mépris de: la bénédiction de l’Éternel et de Sa longue patience envers lui, ainsi que sa haine contre le peuple de l’Éternel ont attiré sur lui la haine de Dieu et Sa colère.

Après avoir vendu son droit de premier-né, le nom d’Ésaü a été changé en celui d’Édom, ce qui veut dire « roux », allusion au potage roux que lui avait donné son frère. Depuis ce jour-là, le nom d’Édom rappelle qu’Ésaü a été un profane. Dieu a voulu qu’ainsi son nom rappelât sa faute. Cela ne veut nullement dire qu’Ésaü ait été ce que nous appelons un mauvais homme, loin s’en faut. Il aimait la vie au grand air, son père l’aimait. Il savait même à l’occasion pardonner une faute, comme il le fit à l’égard de son frère, mais Dieu et Ses promesses n’avaient aucune valeur pour son cœur. Il voulait jouir du présent sans se soucier de l’avenir.

Ils sont nombreux aujourd’hui ceux qui lui ressemblent. Ce sont peut-être des enfants de chrétiens, aimables, bons envers leurs parents, même respectueux lorsqu’ils entendent parler des choses de Dieu, mais leurs cœurs sont ailleurs.

Une belle course en perspective, une partie de sport, une rencontre avec des amis qui leur parleront de mille choses intéressantes, mais qui ne leur diront pas un mot du Seigneur : voila ce qui réjouit leurs cœurs, ce qui les attire.

Pensez-y. Dieu regarde à ce qui est dans le cœur et Il voit tout ce qui s’y passe. C’est pourquoi il est écrit : Garde ton cœur plus que tout ce que l’on garde, car de lui sont les issues de la vie (Prov. 4. 23).

Vous commencez à envier les choses du monde, vous n’aimez pas aller écouter la parole de Dieu, vous préférez aller vous amuser avec des amis mondains, etc. – sans que vous vous en rendiez compte, vous méprisez ainsi la bénédiction que Dieu met à votre disposition. Qui vous dit que, pour finir, vous ne deviendrez pas un ennemi de l’évangile ? Sans que vous vous en doutiez, vous amassez sur votre propre tête la colère divine, et si Dieu Lui-même n’intervient pas en miséricorde en votre faveur, vous serez en fin de compte perdus pour l’éternité.

Le chemin d’Ésaü est le chemin de la perdition. J’aime à penser que nul ne suivra un tel chemin.

Aujourd’hui nous continuerons la lecture du livre de la Genèse, et nous nous occuperons ensemble du chapitre 26. Il contient plusieurs choses intéressantes concernant Isaac.

Tout d’abord vous remarquez une famine dans ce bon pays que l’Éternel avait promis à Abraham et à sa postérité. Vous comprenez que ce devait être une grande épreuve pour la foi d’Isaac. Comment aurait-il pu dire : c’est ce pays que l’Éternel nous a promis, et voici j’y trouve la famine ?

Il faut nous souvenir qu’en tout temps la foi des fidèles a été soumise à l’épreuve d’une manière ou de l’autre. Il ne peut pas en être autrement.

Nous l’avons vu à propos d’Abraham, nous le voyons ici et nous le retrouverons tout du long des Écritures. La foi est plus précieuse que l’or qui pourtant est éprouvé par le feu. On éprouve le métal pour le débarrasser de tout alliage et de toute matière étrangère (1 Pier. 1. 7).

De la même manière, Dieu ne permet pas que notre confiance en Lui soit mélangée avec de la confiance en nous-mêmes, en nos ressources et en moyens humains. Il veut être notre unique confiance. Ce qui L’honore, c’est lorsque nous Lui remettons en toute simplicité tout ce qui nous concerne et que nous restons tranquilles, sachant qu’Il a soin de nous et qu’Il mène tout à bonne fin pour nous.

N’oubliez jamais que Dieu vous aime et qu’Il s’occupe des plus petits détails de votre vie. Il sait quels sont vos travaux, vos peines, vos difficultés, vos alarmes, vos détresses, rien n’échappe à Son œil paternel.

Dans notre récit, l’Éternel savait que la foi de Son serviteur Isaac pouvait être chancelante et que des craintes pouvaient l’assaillir, qu’il était même en danger de descendre en Égypte comme l’avait fait son père Abraham ; Il vient donc l’enseigner et lui dire de demeurer dans le pays et Il lui renouvelle les promesses qu’il avait faites à son père. Ce devait être un grand encouragement pour Isaac.

Malgré cela, Isaac craint et dit un mensonge au sujet de sa femme. Hélas ! Dieu nous rappelle la faute de Son serviteur afin de nous avertir en nous montrant de quoi nous sommes capables, et combien nous avons besoin d’être gardés en tout temps, et surtout lorsque survient une difficulté quelconque.

Lisez le premier verset du Psaume 16 ; là vous verrez le Seigneur Jésus, divin modèle que nous avons à imiter et qui dit : « Garde-moi, ô Dieu, car je me confie en toi ». J’aimerais que ce soit là votre première prière chaque matin en ouvrant les yeux. Jamais vous ne regretterez de l’avoir faite.

De ce mensonge d’Isaac il aurait pu résulter de fâcheuses conséquences, tant pour lui que pour Rebecca ; mais Dieu, dans Sa miséricorde, a veillé sur Son pauvre serviteur. Malgré cela, combien ce devait être humiliant pour lui lorsque Abimélec a dû le reprendre à cause de sa faute !

Lorsqu’un croyant tombe dans quelque faute, il déshonore le Seigneur en présence des ennemis de Dieu et il donne aussi aux ennemis des occasions de blasphémer Son nom, comme nous le voyons dans l’histoire du roi David. Lisez à ce sujet 2 Samuel 12. 14.

Après cela, Isaac sème dans cette terre et y recueille le centuple. L’Éternel le bénit de bénédictions matérielles. Ces bénédictions-là, le monde nous les envie et cherche à nous les ravir, tandis que les bénédictions spirituelles, personne ne cherche à nous les prendre.

Maintenant, que voulez-vous rechercher ? Désirez-vous devenir grand dans le monde, avoir des richesses, des troupeaux, des serviteurs et des servantes ? Ou bien, désirez-vous jouir de l’amour du Seigneur Jésus, faire des progrès dans la connaissance de l’excellence de Sa personne et de Ses gloires ? Désirez-vous Lui ressembler, être pauvre peut-être, mais riche en foi ?

Combien j’aimerais que de cette lecture vous gardiez dans vos cœurs trois grands enseignements :

1° Désirer posséder cette foi qui croit Dieu et qui se confie en Lui en tout temps.

2° Avoir en horreur le mal sous toutes ses formes, et surtout le mensonge quel qu’il soit.

3° Rechercher les bien éternels qui sont en Christ, et qu’Il soit, Lui, votre seul trésor, votre vie, votre tout.

C’est ce que votre grand-père va demander au Seigneur en terminant sa leçon.

C’est de la fin du chapitre 26 du livre de la Genèse que je veux vous parler aujourd’hui. Je pense que vous, vous souvenez de ce que je vous ai dit du commencement de ce chapitre au mois passé. Nous le lirons depuis le v. 17 à la fin du chapitre.

Avant d’entrer dans quelques détails, je vous dirai que ces versets m’ont beaucoup encouragé il y a déjà un certain nombre d’années. Pendant longtemps j’ai eu le privilège d’aller voir souvent un serviteur de Dieu. Comme il était âgé et ne pouvait guère sortir de la maison, je me rendais dans son cabinet de travail et là il profitait de ces rencontres bénies pour m’enseigner beaucoup de choses. Il était pour moi comme un père. Que d’heures précieuses j’ai passées avec lui, seul dans cette chambre qui était comme un vrai sanctuaire pour nous deux.

Si vous avez l’occasion d’être en relation avec d’anciens chrétiens fidèles, ne manquez pas de profiter le plus possible des enseignements que vous pourrez recevoir d’eux. Ne craignez pas de les interroger ; ainsi vous profiterez de leurs connaissances et de leur expérience. Cela pourra vous être utile pour toute votre vie.

Je reviens à mon récit. Lorsque le Seigneur eût recueilli auprès de lui le cher vieillard dont je vous ai parlé, j’en ressenti un grand vide dans mon cœur, et souvent j’aurais aimé aller le voir et m’entretenir encore avec lui. Mais, hélas mes visites chez lui étaient finies pour toujours. Tout passe ici-bas.

C’est à ce moment que ces versets se présentèrent à moi comme une source de consolations précieuses. Mon vieil ami, comme Abraham, avait creusé des puits. Abraham l’avait fait dans la terre que l’Éternel lui avait donnée en héritage. Le cher ami qui venait de me quitter en avait creusé en sondant la Parole et il y avait trouvé de l’eau qui l’avait désaltéré, lui et ceux qui l’avaient écouté. Ce que j’avais à faire était de faire comme Isaac : retourner aux sources qui avaient désaltéré son père et, comme lui, j’y trouverais de l’eau. Lui en avait trouvé pour son corps, moi j’en trouverais pour mon âme.

C’est dans les Écritures que se trouve la source des eaux vives ; comme nous le chantons quelques fois : C’est la source abondante où se puise la vie, ce fleuve de la grâce aux salutaires eaux.

Pour nous, creuser des puits, c’est se donner de la peine pour chercher les richesses insondables qui sont contenues dans ce saint livre. Pour cela il faut de la diligence et de la persévérance. Le monde et les choses de ce monde sont souvent un obstacle pour en jouir, elles sont comme la terre avec laquelle les ennemis d’Isaac avaient bouché les puits.

Vous remarquez la persévérance d’Isaac et de ses serviteurs ; persévérance qui a été récompensée. Après avoir creusé un puits et trouvé de l’eau, ils en creusent encore d’autres et chaque fois leurs efforts ont été couronnés de succès.

Abraham n’était plus, mais les puits étaient encore dans le pays. Les serviteurs de Dieu peuvent disparaître, mais les sources abondantes auxquelles ils ont puisé existent encore. Puissiez-vous, comme Isaac, être des creuseurs de puits !

Nous avons vu Isaac dans la force de l’âge et creusant des puits dans le pays de la promesse. Aujourd’hui, en lisant le chapitre 27, nous le trouvons, un vieillard aveugle et s’attendant à la mort d’un jour à l’autre. Souvenez-vous que nous vieillissons rapidement, beaucoup plus rapidement que vous ne le pensez.

Isaac veut bénir son fils Ésaü avant de quitter cette terre. Pauvre Isaac ! Il avait oublié que c’était à Jacob qu’appartenait la bénédiction de l’Éternel.

Puis, au lieu de chercher auprès de l’Éternel la force qui lui était nécessaire pour accomplir ce service, il pense qu’il lui fallait un mets savoureux, comme il l’aimait, pour le fortifier. Le gibier était sa viande, et son fils Ésaü, qui était un habile chasseur, pouvait lui procurer facilement ce qui était nécessaire pour satisfaire sa gourmandise. Jusqu’à sa vieillesse, il l’avait gardée sans la juger. C’est pourquoi il préférait son fils aillé et, si Dieu n’était pas intervenu, il aurait béni Ésaü sans tenir compte de la volonté de l’Éternel.

Vous voyez, par cela, que tant que nous sommes dans le monde nous avons besoin d’être gardés du mal. Notre cœur ne change pas ; même après avoir marché longtemps avec Dieu, nous sommes capables des mêmes fautes que dans la jeunesse.

Ce chapitre qui est devant nous est rempli de choses profondément tristes. D’un côté, nous voyons Isaac dans un des moments les plus solennels de son existence et manquant de communion avec Dieu ; de l’autre, Rebecca, qui avait si bien commencé, et qui dans ce moment ne sait pas se confier en l’Éternel pour l’accomplissement de ses promesses.

Au lieu de l’invoquer et de le supplier avec son fils Jacob, elle lui enseigne à mentir et à tromper son père pour obtenir sa bénédiction et elle lui fournit les moyens pour le faire, en lui préparant un mets savoureux et en revêtant ses mains et son cou de la peau des chevreaux. Toutes ces choses sont humiliantes et cela d’autant plus qu’elles se passent dans une famille où l’on connaissait l’Éternel. Il semble que la piété s’était enfuie de cette maison.

Cela nous fait penser à cette parole de la première épître à Timothée : Poursuis la piété (ch. 6. 11).

Dieu nous raconte ces choses non dans le but de dire du mal de ses serviteurs, mais afin de nous avertir en nous montrant de quoi nous sommes capables, même après avoir marché fidèlement pendant de longues années.

Lorsque Isaac a vu combien il s’était trompé, il a été saisi d’un grand tremblement. Il y avait bien de quoi. Il allait bénir un profane qui pour un seul mets, un plat de lentilles, avait vendu son droit de premier-né ; bénir celui qui, plus tard, devait être haï de l’Éternel.

Lisez à ce sujet le v. 3 du chapitre 1 de Malachie, le dernier des prophètes. Évidemment l’Éternel n’a haï Ésaü que lorsqu’il s’est montré parfaitement haïssable, lui et sa postérité. Pendant plus de mille ans ils ont montré une haine implacable contre le peuple de Dieu, aussi, tout à la fin, il doit dire : J’ai haï Ésaü. Quelle chose effrayante !

Vous lirez à ce sujet le livre du prophète Abdias. Tout du long il nous raconte ce qu’a été cette haine d’Ésaü contre son frère. Haine qui s’est bien vite manifestée puisque nous lisons à la fin de notre chapitre : « Et Ésaü eut Jacob en haine… et Ésaü dit en son cœur : Les jours du deuil de mon père approchent, et je tuerai Jacob, mon frère. ». Lui, le fils d’Isaac, le petit-fils d’Abraham, devenir un meurtrier ! Quelle chose effrayante. Si Dieu ne l’avait pas gardé, certainement il l’aurait fait. Ainsi que je vous le disais en commençant, tout ce chapitre est profondément triste. Après en avoir fait la lecture, nous pourrons bien nous écrier, vous et moi, avec le psalmiste : Garde-moi, ô Dieu, car je me confie en toi…

Vous n’avez pas oublié, je l’espère, ce que nous avons vu et j’aime à croire qu’elle a produit en vous une crainte salutaire de toute tromperie et propre volonté.

Aujourd’hui, nous allons voir quelques-unes des conséquences des fautes dont je vous ai parlé lors de notre dernière rencontre. C’est le sujet qui est traité dans le chapitre 28 de notre livre de la Genèse. Jacob, craignant les menaces faites par son frère Ésaü, doit s’en aller loin de la maison paternelle. Pauvre Rebecca !

Nous pouvons penser combien son cœur de mère devait être déchiré lorsqu’elle a vu partir son fils bien-aimé, et cela sans savoir si jamais il reviendrait sous le toit paternel. Nous savons que, de fait, elle ne l’a jamais revu puisqu’elle est morte pendant son absence. Ainsi elle n’a pas même eu la consolation de recevoir un dernier baiser sur son lit de mort de ce fils qu’elle aimait tant.

Souvenez-vous de la parole qui se trouve dans l’épître aux Galates : « On ne se moque pas de Dieu ; car ce qu’un homme sème, cela aussi il le moissonnera. Car celui qui sème pour sa propre chair, moissonnera de la chair la corruption ». Cherchez-le vous-même et vous le trouverez facilement ; notez-le dans votre Bible et surtout mettez-le en pratique.

Rebecca en a fait l’amère expérience. Isaac, lui aussi, a dû porter les conséquences de sa faute et a été fort longtemps sans revoir son fils : plus de vingt années. Que furent pour Isaac ces longues années dans lesquelles, vieillard aveugle, il a pu repasser devant Dieu sa longue vie Moins coupable que sa femme, il a eu la joie d’entendre du moins la voix de son fils s’il n’a pas pu revoir son visage. Voyez Genèse, chapitre 35. 27 à 29.

Jacob, lui aussi, a dû porter les conséquences de sa faute et s’en aller loin de la maison paternelle. Pauvre Jacob ! Le voici s’en allant dans un pays inconnu auprès d’un oncle qu’il ne connaissait pas et qui de fait l’a traité durement.

Longtemps il a dû garder ses troupeaux : là il souffrait de la sécheresse de jour et de nuit de la gelée ; le sommeil fuyait ses yeux, car, sans cesse, il avait à veiller contre les voleurs et les bêtes sauvages. Bien des fois il a sans doute repensé aux soins dont il était autrefois entouré par une mère qui l’aimait. Puissiez-vous vous souvenir de ces choses et en faire votre profit. Que cela produise dans vos cœurs une crainte salutaire de tout mal.

Nous avons affaire avec un Dieu qui nous aime ; et précisément parce qu’il nous aime, il ne peut pas tolérer en nous ce qui est incompatible avec sa gloire. Devrait-il nous tenir de longues années sur un lit de maladie, il le fera si cela est nécessaire pour nous amener à juger nos fautes et à les lui confesser ; car si nous confessons nos fautes, il est fidèle et juste pour nous les pardonner et nous purifier de toute iniquité. Si au moins Jacob avait profité de la discipline que le Seigneur lui dispensait dans ce moment !

Nous savons qu’il a dû rencontrer bien d’autres choses pénibles pendant sa vie jusqu’à ce que sa volonté fût brisée et qu’il pût entièrement mettre sa confiance en l’Éternel. Si sa vie fut orageuse, sa fin, par contre, fut de toute beauté. En terminant sa vie il adora appuyé sur le bout de son bâton. Certainement, dans ce moment-là, il ne regrettait pas d’avoir été l’objet des soins de Dieu et d’avoir été maintes fois sous sa discipline. Son Dieu l’avait fait pour son profit.

Pour aujourd’hui, je m’arrête et je réserve la fin du chapitre pour la prochaine fois. Là nous trouverons des choses plus réjouissantes, que celles qui nous ont occupés ces derniers temps.

J’ai hâte d’arriver au sujet qui nous occupera aujourd’hui, car c’est une des pages de l’Ancien Testament qui s’est gravée le plus profondément dans mon cœur dès mon jeune âge. Certainement, la vision de l’échelle de Jacob est un de mes plus anciens souvenirs. Lors même que les années se sont accumulées, il me semble qu’il y a peu de scènes plus merveilleuses que celle qui nous est racontée à la fin du chapitre 28 de la Genèse.

Ce pauvre Jacob, dont je vous ai déjà parlé, est maintenant bien loin des siens, dans un lieu inconnu Bien des pensées diverses devaient se presser dans son cœur en songeant à tout ce qui s’était passé et à ceux qu’il avait laissés à la maison.

Que devait-il rencontrer dans le chemin où il marchait ? Sa conscience aussi ne devait guère lui laisser de repos : quand on a menti et trompé son père on ne peut pas être heureux, et, quand il faut fuir devant une colère qu’on n’a que trop méritée, on doit nécessairement regretter bien des choses. Mais les regrets ne servent de rien tant qu’on n’a pas confessé ses fautes à Dieu et qu’on ne s’en est pas humilié devant lui. Jacob ne l’avait pas encore fait.

Voici que le soleil s’était couché ; la nuit devait envelopper son âme aussi bien que son corps : tout était obscur pour lui. De fait, de profondes ténèbres ont enveloppé son âme pendant vingt longues années, et il semble que l’aurore d’un nouveau jour ne s’est levé pour lui que lorsqu’il a passé à Peniel.

Voyez à ce sujet le chapitre 32 de la Genèse. Maintenant Jacob est seul dans la nuit, et le voici couché dans ce lieu inconnu, ayant une dure pierre pour oreiller. Il est probable qu’il avait oublié que les cieux même étaient sa couverture et que le Dieu Tout-Puissant prenait soin de lui, et pourtant avec quelle tendresse ce Dieu veillait sur lui.

Pensez-vous à ce Dieu le soir quand vous vous livrez au repos ? Savez-vous que, de jour et de nuit, il veille sur vous ?

Voici que Jacob, dans son sommeil fait un songe merveilleux. Il voit une échelle dressée sur la terre et son sommet touchait aux cieux. Vous êtes-vous demandés pourquoi l’Éternel lui faisait voir cette échelle ? Il voulait, par ce moyen, lui faire comprendre que, malgré toute sa misère et ses fautes, il pouvait aller au ciel. Quand il y a une échelle, on peut par son moyen atteindre le lieu touché par son sommet. C’est comme s’il lui disait : Tu peux y monter.

Gravez, je vous prie, au plus profond de votre cœur cette pensée que Dieu veut que vous montiez aux cieux, il vous y convie, il vous y offre une place gratuitement. Le Seigneur Jésus lui-même étant ici-bas, a dit : « Je suis le chemin, nul ne vient au Père que par moi » (Jean 14. 6).

Sur cette échelle montaient et descendaient les anges de Dieu. Ils sont des esprits administrateurs employés par Dieu en faveur de ceux qui vont hériter du salut. Il les emploie pour nous garder, pour nous protéger et nous conduire. Il le fait souvent à notre insu. Ce sont des êtres puissants en force et en dignité et ils lui obéissaient sans cesse.

Enfin l’Éternel lui-même était sur l’échelle. Vous êtes-vous demandés si c’était pour monter ou pour descendre ? Il me semble que j’entends un tout petit qui me dit : C’est pour descendre. Oui, c’est bien cela : quand on est en haut on ne peut que descendre.

Jacob, dans son songe, ne contemple que des merveilles. Voici sous ses yeux une révélation de ce glorieux mystère que celui qui est dans les cieux allait descendre sur cette terre sous la forme de l’humble Jésus de Nazareth : ce Jésus qui allait de lieu en lieu, faisant du bien et guérissant tous ceux que le diable avait asservis à sa puissance. Il devait descendre sur la terre afin de délivrer les coupables et afin de porter le châtiment que nous avions mérité à cause de nos péchés. Si Jésus n’était pas venu sur la terre, ni Jacob, ni vous, ni moi n’aurions jamais eu de place dans le ciel. Dans ce songe de Jacob, nous entrevoyons les grandes vérités de l’évangile de Dieu.

Dans ce moment l’Éternel a fait à Jacob de grandes et précieuses promesses, et cela gratuitement et sans même lui faire aucun reproche au sujet de ses fautes. Pauvre Jacob ! Il était bien peu en état de comprendre toutes ces choses. Nous aurions pensé qu’en se réveillant il ait pu se réjouir d’une fort grande joie. Hélas, non ! au contraire, il est tout effrayé et dit : Certainement l’Éternel est dans ce lieu, et moi je ne le savais pas !

Il avait donc oublié que Dieu est présent partout et qu’il n’y a pas de lieu pour se cacher loin de lui. Malheureusement Jacob n’est pas seul à oublier la présence du Dieu Tout-Puissant. Je crains bien que vous ne l’ayez oublié plus d’une fois lorsque vous faites ou dites quelque chose de mal.

Que ce lieu ci est terrible ! ce n’est autre chose que la maison de Dieu et c’est ici la porte des cieux. Mais, allez-vous dire, la porte des cieux est-elle un lieu terrible ? Oui, mes enfants, elle est effrayante pour ceux qui ont une mauvaise conscience ; et c’était le cas pour Jacob.

Vous voyez qu’il y a bien des leçons importantes dans ce récit qui est devant nos yeux. Ayez donc bien soin d’avoir affaire avec Dieu chaque jour au sujet de tout ce qui vous concerne. Parlez-lui de toutes vos peines, de vos joies, de vos espérances, de vos désirs et surtout de vos fautes, autrement, un jour ou l’autre vous serez saisis d’effroi comme ce pauvre Jacob.

Il dresse maintenant la pierre dont il avait fait son chevet, comme un monument qui rappelait ce qui s’était passé clans cette nuit mémorable. Mais il semble qu’il n’a rien compris à toutes ces choses qu’il a vues et à toutes ces promesses que l’Éternel lui avait faites, car il prononce un vœu et demande une partie des choses que l’Éternel venait de lui promettre gratuitement. Il lui faudra voir d’autres choses et faire d’autres expériences.

Souvent ce n’est pas en un seul jour que nous apprenons les grandes leçons que Dieu veut nous enseigner. Nous sommes lents à croire ce que Dieu nous dit et lents à n’avoir pas d’autre volonté que la sienne. Jacob appelle le nom de ce lieu-là Béthel, ce qui veut dire : « maison de Dieu ». Après cela, il continue son chemin.

Bien des années plus tard, il est retourné à Béthel. Nous verrons la chose une autre fois. J’ai été un peu long aujourd’hui, mais malgré cela, j’espère que vous m’avez bien compris et que vous vous souviendrez toute votre vie de l’échelle de Jacob et des enseignements qu’elle nous donne.

Je pense que plus d’un d’entre vous a repensé à l’échelle de Jacob dont nous avons parlé lors de notre dernière leçon.

Après cette nuit mémorable, Jacob a continué son chemin. Dieu, dans sa grâce et dans sa fidélité à ses promesses, a conduit Jacob auprès d’un puits d’eau où Rachel, sa cousine, fille de Laban, menait son troupeau pour l’abreuver.

J’aimerais que, avant d’aller plus loin, vous regardiez dans votre Bible les passages où nous trouvons des voyageurs auprès d’un puits. Vous vous souvenez du serviteur d’Abraham qui, près d’un puits, a rencontré Rebecca. Ici, c’est Jacob qui trouve Rachel ; au chapitre 2 du livre de l’Exode, c’est Moïse qui y rencontre Séphora ; enfin dans le chapitre 4 de l’évangile de Jean, nous trouvons le Seigneur de gloire qui y rencontre la femme samaritaine. Ce furent chaque fois d’heureuses rencontres.

Vous pouvez penser combien Jacob devait être heureux, en arrivant ainsi au terme de son voyage, d’avoir été conduit auprès de la famille de sa mère et de rencontrer là sa cousine qu’il ne connaissait pas encore. Nous comprenons qu’il éleva la voix et pleura. Que de sentiments divers devait éprouver ce pauvre voyageur. L’Éternel avait été bon pour lui malgré ses fautes.

Ne doutez jamais de la bonté du Seigneur envers vous, même en présence de vos fautes et de vos manquements. Si même il doit châtier un des siens, il le fait toujours dans son amour. Voyez les v. 11 et 12 du chapitre 3 des Proverbes, et lisez ensuite dans l’épître aux Hébreux, chapitre 12, les v. 5 et 6. Que Dieu se donne la peine de nous répéter deux fois la même chose nous en montre l’importance.

De la même manière que vos parents, qui vous aiment tendrement, sont obligés quelquefois de vous punir, le Dieu tendre et bon châtie ceux qu’il aime et cela pour leur profit et pour les rendre participants de sa sainteté. Souvenez-vous-en toujours.

Jacob n’était pas au bout de ses peines. Il avait trompé son père et il fallait qu’il soit amené à juger profondément sa faute. Pour arriver à ce but, l’Éternel s’est servi de son oncle. Vous vous souvenez, sans doute, que Laban aimait les choses matérielles.

Puisque nous nous sommes déjà occupés de lui, je ne veux pas vous répéter ce que je vous ai déjà dit à son sujet, et cela d’autant plus que ce sont des choses plus tristes que réjouissantes. Les chapitres 29 et 30 de notre livre de la Genèse sont remplis des tromperies de Laban et de son neveu Jacob. L’un et l’autre se trompaient à qui mieux mieux. Laban trompe son neveu et lui change dix fois son salaire. Jacob use de ruse afin de s’enrichir au détriment de son oncle.

Ce sont des choses bien tristes que le Dieu de vérité nous enseigne dans ces pages. L’amour des richesses avait étouffé dans ces deux cœurs tout bon sentiment. Qui aurait pensé que ces deux hommes connaissaient l’Éternel, en les voyant agir d’une telle manière ?

Lorsque les croyants se laissent entraîner par leurs convoitises, ils deviennent souvent pires qu’un incrédule, et tombent plus bas dans le mal que ceux qui sont sans espérance. Privés de la communion avec Dieu, ils ne jouissent de rien, ni des choses terrestres, ni des choses célestes ; et, ce qui est plus grave encore, ils déshonorent le nom du Seigneur Jésus qu’ils prétendent connaître et servir.

Souvenez-vous que l’amour de l’argent est une racine de toutes sortes de maux. Lisez en terminant, dans la première épître à Timothée, chapitre 6, les versets 9 à 12. Que Dieu vous garde d’être obligé de faire les mêmes expériences que Jacob.

Les chapitres 29 et 30 du livre de la Genèse dont nous nous sommes occupés lors de notre dernière leçon nous rapportent aussi la naissance de onze des fils de Jacob. Le dernier, Benjamin, est né plus tard. Comme ces hommes occupent une grande place dans les Écritures et sont les chefs des douze tribus d’Israël, je veux vous donner un petit aperçu de leur vie et de ce qui a caractérisé chacune de ces tribus. Il est évident que ces récits seront bien incomplets, car entrer dans beaucoup de détails nous prendrait trop de temps. Une fois devenus grands, vous pourrez vous-mêmes chercher ce qui nous est dit de chacun d’eux, vous souvenant que c’est Dieu lui-même qui nous a donné ces récits afin de nous instruire et pour notre profit.

Ruben est le premier-né, il est fils de Léa. Son nom signifie : voyez un fils. Il est comme l’exclamation joyeuse poussée par sa mère lors de sa naissance. Cette joie était bien légitime, non seulement pour elle-même, mais aussi à la pensée que son mari l’aimerait puisqu’elle lui avait donné un fils.

Ruben devint grand, mais malheureusement il causa un grand chagrin à son père. Hélas ! Il était un pécheur, et à cause de sa faute il perdit son droit de premier-né qui fut donné à Joseph, ou plutôt à ses fils. C’est ce qui nous est enseigné au chapitre 5 du premier livre des Chroniques.

Plus tard, un travail de conscience s’est opéré en lui. Nous en avons la preuve lorsqu’il a cherché à délivrer Joseph des mains de ses frères qui voulaient le faire mourir. Nous l’entendons dire lorsqu’il trouve la citerne vide : L’enfant n’y est pas, et moi, où irai-je ? (Gen. 37. 21 et 22 ; 29 et 30).

Où irai-je ? Voici une question solennelle pour un coupable. Vous êtes-vous demandés une fois dans votre vie, où vous irez ? Tôt ou tard il nous faut nous en aller. Où donc allez-vous ? C’est là la chose la plus importante qui existe, la seule qui compte vraiment.

Moïse, dans la bénédiction qu’il donne aux fils d’Israël (Deut. 33. 6), dit : « Que Ruben vive et ne meure pas, et que ses hommes soient en petit nombre ». Qu’il vive ! Voici une parole précieuse pour un coupable qui méritait la mort. C’est la voix de la grâce de Dieu qui se faisait entendre dans ce moment-là. Cette grâce est encore proclamée aujourd’hui, car Dieu ne veut pas la mort du pécheur, mais qu’il se convertisse et qu’il vive.

Pour posséder la vie, il suffit de croire à la bonne nouvelle de l’évangile, qui nous apprend que le juste est mort pour des injustes afin de nous amener à Dieu comme de bien-aimés enfants. J’aime à penser que tous les petits lecteurs de la « Bonne Nouvelle » croient en toute simplicité ce que Dieu nous dit.

Il est aussi ajouté : « Que ses hommes soient en petit nombre », car la foi n’est pas de tous. De fait, tous les descendants de Ruben ne sont pas des croyants et un petit nombre relativement sont sauvés.

Lorsque les fils d’Israël sont entrés dans le pays de Canaan que l’Éternel leur avait donné, Ruben, et avec lui les fils de Gad et la demi-tribu de Manassé, ont demandé à avoir leur héritage dans le pays de Galaad. Ils avaient des troupeaux en grand nombre. Ils virent que ce pays était propre pour les troupeaux et ils ont désiré le posséder. Pour eux, les bons pâturages valaient mieux que le pays dans lequel les fils d’Israël allaient entrer.

Souvent les biens matériels sont un obstacle à ce que les croyants mettent de l’énergie pour acquérir des biens spirituels. Avoir des troupeaux et de gras pâturages, de l’argent et de l’or leur suffit, et valent mieux que la jouissance des choses célestes. Nous comprenons que, plus tard, lorsqu’il a fallu aller combattre pour le peuple de Dieu, Ruben ait préféré rester auprès de ses troupeaux, ainsi que nous le lisons dans le cantique de Debora (Jug. 5) : « Aux divisions de Ruben, grandes considérations de cœur ! Pourquoi es-tu resté entre les barres des étables, à écouter le bêlement des troupeaux ? Aux divisions de Ruben, grandes délibérations de cœur ! « Ruben aurait bien aimé aller, puisque le devoir le commandait, mais comment laisser ses troupeaux ? Les intérêts matériels lui tenaient, plus à cœur que la gloire de l’Éternel et le bien de son peuple. D’un côté le devoir, de l’autre les troupeaux qui bêlaient, et après avoir bien délibéré, il n’est pas allé. Aussi il n’a participé ni à la lutte ni à la victoire.

Hélas ! Il en est toujours ainsi lorsque le cœur est attaché aux choses périssables. Nul ne peut servir deux maîtres. Lequel des deux désirez-vous servir ? Le Seigneur ou Mammon ?

Aujourd’hui je vous parlerai de Siméon, le second fils de Jacob. Comme Ruben, il était fils de Léa. Son nom signifie : entendu. Sa mère savait que la naissance de cet enfant était la réponse de l’Éternel à son affliction.

Nous voyons ici la foi de cette femme ; foi faible peut-être, foi qui ne dépassait guère les choses visibles, mais néanmoins foi réelle en l’Éternel, le Dieu qui entend les prières et qui est fidèle pour y répondre. Nous pouvons même remarquer de légers progrès chez cette femme.

Lors de la naissance de Ruben, elle dit que l’Éternel a regardé son affliction ; ici, à la naissance de Siméon, elle dit que l’Éternel a entendu. Ce sont évidemment des progrès lents, mais néanmoins, ils sont précieux à constater. Elle en a fait d’autres et nous sommes réjouis à la pensée qu’elle a été enterrée plus tard dans le sépulcre qu’Abraham avait acheté des fils de Heth, en compagnie du père des croyants et de Sara, sa femme, d’Isaac, de Rebecca et de Jacob son mari (Gen. 49. 31 à 32).

Vous pouvez peut-être vous trouver dans l’affliction, peut-être que la réponse à vos prières se fera longtemps attendre ; ne doutez jamais de la fidélité de Dieu. Il répondra au temps fixé par sa sagesse. S’il trouve bon d’éprouver votre foi, soyez bien assurés qu’il le fait pour votre profit.

Siméon, devenu grand, de même que Ruben, son frère, manifesta la méchanceté de son cœur. Il prit son épée ; et, avec Lévi, son frère, il mit à mort les hommes de Sichem. Ruben avait montré de la corruption, Siméon de la violence. Ce sont les deux formes que revêt le mal. Nous trouvons ces deux choses déjà lors du déluge où il nous est dit que la terre était corrompue devant Dieu et que la terre était pleine de violence (Gen. 6. 11).

La violence de Siméon est vivement blâmée par Jacob, son père, lorsque, sur son lit de mort, il bénit ses fils. Il dit : « Siméon et Lévi sont frères, leurs glaives ont été des instruments de violence. Mon âme n’entre pas dans leur conseil secret ; ma gloire, ne t’unis pas à leur assemblée ! Car dans leur colère ils ont tué des hommes, et pour leur plaisir ils ont coupé les jarrets du taureau. Maudite soit leur colère, car elle a été violente ; et leur furie, car elle a été cruelle ! Je les diviserai en Jacob, et les disperserai en Israël » (Gen. 49. 5 à 7).

Il semble que dans Siméon nous voyons un cœur particulièrement endurci. Nous ne voyons en lui aucun des signes de repentance qu’on est heureux de constater chez Ruben et d’autres de ses frères. Nous comprenons que Joseph, avec une sagesse divine, le garda en prison lorsqu’il descendit en Égypte pour acheter des vivres. Conduit par Dieu et connaissant sans doute le caractère de son frère, il l’a soumis à une rude épreuve.

C’est ainsi que Dieu souvent est obligé d’agir afin de nous amener à juger nos fautes afin de pouvoir nous bénir. Tant qu’un travail de conscience n’a pas eu lieu dans le cœur d’un homme, il est incapable de profiter de la grâce de Dieu et d’en jouir.

Autre chose à considérer. Moïse, dans les bénédictions qu’il a données aux fils d’Israël avant sa mort passe entièrement sous silence Siméon. Il n’a pas une seule bénédiction pour lui : c’est un fait bien sérieux à constater.

Jacob le maudit. Moïse n’a pas une bénédiction pour lui. Il est une image de ce qu’est l’homme dans la chair ou, si vous préférez, de l’homme qui n’est pas né de nouveau. Il ne peut être béni et il n’a sur lui que la malédiction et la colère divine. La grâce de Dieu, sa pure grâce, peut intervenir en faveur de l’homme et le sauver malgré toute sa méchanceté et sa dureté de cœur, et le délivrer des conséquences éternelles de ses fautes. Ainsi, malgré tout ce qu’a été Siméon, nous voyons que sa tribu aura un héritage dans le beau règne de Christ sur la terre. Vous trouvez cela dans le prophète Ézéchiel (ch. 48. 24). Puis dans le chapitre 7 de l’Apocalypse, nous trouvons douze mille scellés du sceau du Dieu vivant appartenant à la tribu de Siméon.

Que ce petit récit vous amène à avoir la crainte du mal et à réprimer toute pensée de colère ou de vengeance, car vous ne savez pas où cela peut vous conduire. Du reste, il nous est dit que celui qui hait son frère est un meurtrier (1 Jean 3. 15).

Vous vous souvenez sans doute de ce que je vous ai dit de Siméon. Lévi, son frère, lui est plusieurs fois associé dans les premiers récits qui nous sont donnés. Plus tard, nous ne les voyons plus ensemble ; une séparation bien marquée s’est manifestée entre eux ; nous en comprendrons le pourquoi dans le cours de ce que nous allons considérer ensemble maintenant.

Lévi est le troisième fils de Jacob et de Léa ; son nom signifie attachement. Léa l’appela ainsi, pensant que cette fois son mari s’attacherait à elle.

Avec Siméon, son frère, il avait pris l’épée pour mettre à mort les hommes de Sichem. Hélas ! L’aîné souvent entraîne son plus jeune frère dans le mal. Que ceux d’entre vous, qui avez des frères ou des sœurs plus jeunes que vous y pensent. Vous pouvez leur faire beaucoup de mal en vous permettant des choses mauvaises ; par esprit d’imitation, ils peuvent être conduits dans un mauvais chemin dont la grâce de Dieu seule peut les retirer. De la même manière, un enfant fidèle et pieux peut avoir une profonde influence bénie sur toute une famille.

Si Lévi a suivi son frère dans le mal, il a dû comme lui aussi porter les conséquences de sa faute. Comme ce pauvre Siméon, il a dû entendre ces paroles : Siméon et Lévi sont frères. Maudite soit leur colère, car elle a été violente ; et leur furie, car elle a été cruelle ! Je les diviserai en Jacob, et les disperserai en Israël.

Dans ce moment solennel, il ne recevait que le juste châtiment dû à ses crimes. Combien ce devait être pénible pour Jacob de devoir prononcer de telles paroles et aussi pour le cœur de Lévi d’entendre de la bouche d’un père qui l’aimait une sentence aussi solennelle. Ce qu’un homme sème, tôt ou tard il devra le moissonner.

Plus tard, nous voyons que Moïse, le libérateur du peuple de Dieu, est né d’un homme qui était de la tribu de Lévi, de même que sa femme. Cette famille est caractérisée par la foi, aussi nous lisons dans le chapitre 11 de l’épître aux Hébreux : « Par la foi, Moïse étant né fut caché par ses parents, parce qu’ils virent que l’enfant était beau ; et ils ne craignirent pas l’ordonnance du roi ». Ici encore, la foi s’élève au-dessus de toute la culpabilité de l’homme, s’élève à la hauteur des pensées de Dieu, du Dieu d’amour.

Plus tard encore, lors de l’affaire du veau d’or, lorsqu’il s’agissait de revendiquer la gloire de l’Éternel qui avait été livrée à l’opprobre à cause de l’infidélité du peuple, Moïse se tint à la porte du camp et dit : « À moi quiconque est pour l’Éternel ». Alors tous les fils de Lévi se rassemblèrent vers lui, et il leur dit : « Ainsi dit l’Éternel, le Dieu d’Israël : Que chacun de vous mette son épée sur sa cuisse ; passez et revenez d’une porte à l’autre dans le camp et que chacun de vous tue son frère, et chacun son compagnon, et chacun son intime ami. Et les fils de Lévi firent selon la parole de l’Éternel ; et il en tomba d’entre le peuple, ce jour-là, environ trois mille hommes. Et Moïse dit : Consacrez-vous aujourd’hui à l’Éternel, chacun dans son fils et dans son frère, afin de faire venir aujourd’hui une bénédiction ».

Dans ce jour-là, l’épée qui avait autrefois été employée pour faire le mal, se trouva dans la main de Lévi, pour revendiquer la gloire de l’Éternel au milieu de son peuple.

Les fils de Lévi ont été consacrés d’entre toutes les tribus d’Israël pour faire le service du sanctuaire. Vous lirez à ce sujet au chapitre 1 du livre des Nombres, v. 47 à 53, puis le chapitre 18 du même livre. Cela nous prendrait trop de temps si nous voulions les regarder ensemble maintenant. Vous pouvez aussi lire Esdras chapitre 8. 15 à 20, et Néhémie 8. 7 et 8. Du reste, un grand nombre de passages nous parlent de ce précieux service qui a été confié aux fils de Lévi.

Aussi Moïse, dans sa bénédiction aux fils d’Israël, dit de Lévi : « Tes thummim et tes urim sont à l’homme de ta bonté, que tu as éprouvé à Massa, et avec lequel tu as contesté aux eaux de Mériba ; qui dit de son père et de sa mère: je ne l’ai point vu ; et qui n’a pas reconnu ses frères, et n’a pas connu ses fils. Car ils ont gardé tes, paroles et observé ton alliance ; ils enseigneront tes ordonnances à Jacob et ta loi à Israël ; ils mettront l’encens sous tes narines, et l’holocauste sur ton autel. Éternel, bénis sa force ; et que l’œuvre de ses mains te soit agréable ! Brise les reins de ceux qui s’élèvent contre lui, et de ceux qui le haïssent, en sorte qu’ils ne puissent plus se relever » (Deut. 33. 8 à 11).

Tout à la fin de l’Ancien Testament, le prophète Malachie parle encore de la fidélité de Lévi dans ces termes : « Et vous saurez que je vous ai envoyé ce commandement, afin que mon alliance subsiste avec Lévi, dit l’Éternel des armées. Mon alliance avec lui était la vie et la paix, et je les lui donnai pour qu’il craignit ; et il me craignit et trembla devant mon nom. La loi de vérité était dans sa bouche, et l’iniquité ne se trouva pas sur ses lèvres ; il marcha avec moi dans la paix et dans la droiture, et il détourna de l’iniquité beaucoup de gens » (Mal. 2. 4 à 6).

Vous voyez que la grâce de Dieu s’élève au-dessus de toute la misère de l’homme ; que ce Dieu pardonne, restaure et même permet à ceux qui reçoivent cette grâce de pouvoir le servir et l’honorer. Que ce soit notre part à chacun de nous.

D’après La Bonne Nouvelle 1936