BERACA 30 : JOSUÉ

De même que la Mer Rouge empêchait les fils d’Israël de sortir d’Égypte, le Jourdain leur fermait l’accès à Canaan. Le bras de l’Éternel les avait délivrés des Égyptiens, onze journées de marche les séparaient de l’entrée en Canaan, mais à cause de leur incrédulité, ils vécurent quarante ans dans le désert. Moïse ayant été recueilli, attendant la résurrection, c’est Josué qui va les introduire dans le pays promis et désiré. Ils campèrent près du Jourdain trois jours, et « les officiers passèrent au milieu du camp, et commandèrent au peuple, disant : Aussitôt que vous verrez l’arche de l’alliance de l’Éternel, votre Dieu, et les sacrificateurs, les Lévites, qui la portent, vous partirez de là où vous êtes, et vous marcherez après elle. Seulement, il y aura entre vous et elle une distance de la mesure d’environ deux mille coudées » (Jos. 3. 2 à 4).

La puissance de Dieu les avait délivrés de la mer Rouge puis nourris dans le désert. Le prophète Ésaïe, sept siècles plus tard, le rappellera à l’Éternel par ces mots : « N’est-ce pas toi qui desséchas la mer, les eaux du grand abîme ? qui fis des profondeurs de la mer un chemin pour le passage des rachetés ? » (És. 51. 10).

Pour la traversée du Jourdain, c’est l’arche de l’alliance, représentant par anticipation notre Seigneur Jésus-Christ, qui ouvre les eaux lorsque le fleuve « regorge par-dessus tous ses bords » (Jos. 3. 15). La force des eaux aurait emporté ceux qui s’y seraient aventurés, c’est pourquoi on peut parler du fleuve de la mort. Pour nous délivrer de la mort éternelle, Christ y est entré à la place de quiconque croit en Lui.

L’arche entre dans les eaux : Christ est mort pour nos péchés, « livré pour nos fautes » ; les eaux sont retenues : Christ « est ressuscité pour notre justification » (Rom. 4. 25). « Venez, et voyez les œuvres de Dieu : … Il changea la mer en terre sèche ; ils passèrent le fleuve à pied : là nous nous réjouîmes en lui » (Ps. 66. 5 et 6).

Quelle joie habite le cœur de ceux et celles qui sont pardonnés de tous leurs péchés ! Quelle part est celle du racheté ! Nous avons « été achetés à prix » (1 Cor. 7. 23) ! Un prix immense payé par notre Sauveur, Lui le Prince de la vie, quand Il livra « son âme en sacrifice pour le péché » et qu’Il « livra son âme à la mort » (És. 53. 10 à 12). Le livre de Jonas et plusieurs psaumes donnent un aspect prophétique sur les souffrances de Christ : « Le courant m’a entouré ; toutes tes vagues et tes flots ont passé sur moi » (Jonas 2. 4 ; Ps. 42. 7) ; « Sauve-moi, ô Dieu ! car les eaux me sont entrées jusque dans l’âme. Je suis enfoncé dans une boue profonde, et il n’y a pas où prendre pied ; je suis entré dans la profondeur des eaux, et le courant me submerge » (Ps. 69. 1 et 2).

L’entrée de Christ dans la mort nous a ouvert un chemin nouveau et vivant. Pour démontrer cela, Dieu a déchiré, « depuis le haut jusqu’en bas », le voile dans le temple à Jérusalem (Marc 15. 38 ; Héb. 10. 20). Ce voile faisait séparation entre Sa présence sainte et nous pécheurs.

L’arche est restée dans le lit du fleuve « jusqu’à ce que toute la nation eut achevé de passer » (Jos. 3. 17). Quelle garantie pour notre salut ! La mort ne peut nous engloutir, Christ s’y est tenu à notre place. L’amour de Christ fut « fort comme la mort » des fleuves ne l’ont pas submergé (Cant. 8. 6 à 8). La croix de Christ représente trois grandes délivrances, vues dans la Pâque, la traversée de la Mer Rouge et celle du Jourdain : la pâque : nous sommes délivrés du jugement de Dieu ; la traversée de la mer Rouge : nous sommes libérés de nos ennemis extérieurs, Satan et le monde ; le Jourdain : nous sommes morts avec Christ.

Et, « si nous sommes morts avec Lui, nous vivrons aussi avec lui « (2 Tim. 2. 11). « Dieu, qui est riche en miséricorde, … alors même que nous étions morts dans nos fautes, nous a vivifiés ensemble avec le Christ… et nous a ressuscités ensemble, et nous a fait asseoir ensemble dans les lieux célestes dans le christ Jésus » (Éph. 2. 4 à 6).

Pour les fils d’Israël, la traversée du Jourdain fut l’entrée en Canaan, le pays offrant des bénédictions matérielles. Mais ils devaient le conquérir et cela au prix de bien des efforts.

Pour les croyants, de la Pentecôte à l’enlèvement, l’apôtre inspiré écrit : « Béni soit le Dieu et Père de notre seigneur Jésus Christ, qui nous a bénis de toute bénédiction spirituelle dans les lieux célestes en Christ » (Éph. 1. 3). Savoir cela est une chose, en jouir en est une autre. « Si donc vous avez été ressuscités avec le Christ, cherchez ce qui est en haut, où le Christ est assis à la droite de Dieu ; pensez à ce qui est en haut, non pas à ce qui est sur la terre ; car vous êtes morts, et votre vie est cachée avec le Christ en Dieu » (Col. 3. 1 à 3).

L’enfant de Dieu, « né de nouveau », possède une nouvelle nature, la nature divine, mais il reste dans son corps mortel et pécheur appelé « notre vieil homme » qui « a été crucifié avec Christ, afin que le corps du péché soit annulé, pour que nous ne soyons plus asservis au péché » (Rom. 6. 6). Écrivant aux Galates, Paul dit : « Je suis crucifié avec Christ ; et je ne vis plus, moi, mais Christ vit en moi ; – et ce que je vis maintenant dans la chair, je le vis dans la foi, la foi au Fils de Dieu, qui m’a aimé et qui s’est livré lui-même pour moi » (Gal. 2. 20).

Sur l’ordre de l’Éternel, Josué dressa douze pierres au fond du fleuve (Jos. 4. 8) ; il en a aussi fait retirer douze pierres pour les transporter sur l’autre rive, celle du pays promis (v. 20). « Et ces douze pierres qu’ils avaient prises du Jourdain, Josué les dressa à Guilgal. Et il parla aux fils d’Israël, disant : Lorsque dans l’avenir vos fils interrogeront leurs pères, disant : Que sont ces pierres ? vous instruirez vos fils, en disant : Israël a passé ce Jourdain à sec » (v. 20 à 22). Les douze pierres, une par tribu, rendent témoignage à l’unité du peuple.

En voici l’application : savoir que douze pierres sont au fond du fleuve, c’est être conscients que nous avons « été ensevelis avec Christ par le baptême, pour la mort » ; le monument à Guilgal nous dit : « comme Christ a été ressuscité d’entre les morts par la gloire du Père, de même nous aussi nous marchions en nouveauté de vie » (Rom. 6. 4). Marchons donc, par Sa force et pour Sa gloire !