
Le fils prodigue (Luc 15. 25 à 32).
Le fils aîné.
Malheureusement le père ne peut faire partager entièrement toute sa joie. Quelqu’un se tient en dehors de cette scène où l’amour avait tout préparé pour la joie de chacun. C’est le fils aîné, qui s’indigne, non sans raison, de la vie dissolue de son frère, tout en refusant de s’associer aux sentiments de grâce de son père.
Quoique près, il ne veut pas entrer. « Or son fils aîné était aux champs ; et comme il revenait et qu’il approchait de la maison, il entendit la mélodie et les danses ; et, ayant appelé l’un des serviteurs, il demanda ce que c’était. Et il lui dit : Ton frère est venu, et ton père a tué le veau gras, parce qu’il l’a recouvré sain et sauf. Et il se mit en colère et ne voulait pas entrer » (v. 25 à 28).
Peut-être pouvait-il se dire : « A quoi bon accomplir de bonnes œuvres, avoir une conduite honnête, si ce débauché, le déshonneur de toute sa famille, est ainsi reçu ? » Comme son orgueil était froissé !
Ce fils aîné représente la classe des pharisiens et des scribes, murmurant et disant à propos du Seigneur Jésus : « Celui-ci reçoit des pécheurs et mange avec eux » (v. 2). Hommes revêtus de propre justice, contents d’eux-mêmes, ils s’enorgueillissaient de leur bonne conduite, de leurs traditions religieuses.
Jésus étant la parfaite expression de la grâce, ils ne cessaient de Le contredire et de Le haïr. Ils ne pouvaient supporter la grâce qui pardonne les transgressions. Ils n’éprouvaient nul besoin de grâce et de pardon, s’estimant irréprochables.
De même aujourd’hui, qu’ils sont nombreux ceux qui s’imaginent pouvoir mériter le ciel par des œuvres ! Ils s’estiment ne pas être assez mauvais pour avoir besoin d’un Sauveur. Quel contraste avec ceux qui sont humiliés devant Dieu par leur propre état : « toutes nos justices sont comme un vêtement souillé » (És. 64. 6) ! Il n’y aura au ciel que des objets de grâce. L’as-tu compris ?
Mais la grâce invite les propres-justes, ces gens représentés par le fils aîné. « Et son père étant sorti, le pria ». Le père agit comme pour son fils prodigue, il va dehors, à la rencontre du fils aîné pour lui demander de venir au festin. Dans le livre des Actes, l’évangile est annoncé en premier lieu aux Juifs. Mais ils n’acceptèrent pas cette grâce qui accordait aux nations la même faveur qu’à eux (Act. 13. 46 ; 1 Thess. 2. 15 et 16).
Malgré l’insistance du père, le fils aîné lui répondit : « Voici tant d’années que je te sers, et jamais je n’ai transgressé ton commandement ; et tu ne m’as jamais donné un chevreau pour faire bonne chère avec mes amis ; mais quand celui-ci, ton fils, qui a mangé ton bien avec des prostituées, est venu, tu as tué pour lui le veau gras » (v. 29 et 30).
Voilà le langage de la propre justice et celui d’un égoïsme obstiné ! Dans la maison de son père il avait le sentiment d’accomplir un service d’esclave, comptant les années de labeur. Quelle est la valeur de l’obéissance sans amour ?
Il reproche à son père, alors qu’il avait la jouissance de tous ses biens, de ne pas lui avoir donné de récompense, pas même un chevreau, peu de chose à côté du veau gras !
Sans amour pour son père, il n’a que haine et mépris pour son frère, le désignant par l’expression : « celui-ci, ton fils » (1 Jean 4. 20 et 21). Aurait-il donc pu faire bonne chère avec ses amis, alors que son frère était perdu ? Quelle dureté et quel aveuglement dans un cœur insensible à la grâce !
Israël, semblable au fils aîné, imbu de sa propre justice, n’appréciait pas ses immenses privilèges, fermant son cœur à l’amour de Dieu. L’homme naturel ne comprend pas que Dieu justifie gratuitement par Sa grâce, par la rédemption qui est dans le Christ Jésus, par la foi en Son sang (Rom. 3. 24 et 25).
Réponse du père.
« Mon enfant, tu es toujours avec moi, et tout ce qui est à moi est à toi ; mais il fallait faire bonne chère et se réjouir ; car celui-ci, ton frère, était mort, et il est revenu à la vie ; il était perdu, et il est retrouvé » (v. 31 et 32).
Tout à la joie d’avoir retrouvé son fils perdu, le père agit selon son amour, le traitant lui aussi comme son enfant. Comme il souhaite que ce fils aîné s’associe à sa joie ! Mais son égoïsme et sa propre justice constituent un obstacle qui paraît infranchissable.
Le cœur du peuple terrestre, malgré tous ses privilèges (Rom. 9. 4 et 5) s’était endurci et s’éloignait toujours plus de Dieu, rejetant le salut par la foi en l’œuvre de Christ, persécutant ceux qui prêchaient l’évangile aux nations. Mais la grâce étant apparue ici-bas en Christ, cherche inlassablement des pécheurs pour les sauver. Il n’y aura au ciel que des pécheurs sauvés par grâce et une joie éternelle remplira tous les cœurs.
En feras-tu partie ?
Ainsi, ces trois paraboles de Luc 15 font ressortir toute l’activité des trois Personnes de la Déité : celle du Fils, le bon berger à la recherche de sa brebis perdue ; celle du Saint Esprit projetant la lumière de la Parole dans le monde pour trouver l’homme mort dans ses fautes et dans ses péchés ; celle du Père dont l’amour accueille le plus misérable des pécheurs repentants.
Dans les trois cas, une joie qui désire être partagée, remplit le cœur de Celui qui a trouvé de tels objets de la grâce (v. 5, 6, 7, 9, 10 et 32).
L’économe infidèle (Luc 16. 1 à 13).
Dans cette parabole, l’enseignement de Jésus concerne Ses disciples. Quel usage peuvent-ils faire des biens de la terre sous l’économie de la grâce, où les bénédictions du croyant sont célestes, spirituelles et éternelles ? Sous la loi, la faveur de Dieu s’exprimait, à l’égard de l’Israélite obéissant, par une abondance de biens matériels et terrestres (Deut. 28. 1 à 14).
Or ne sommes-nous pas conscients que, tout en possédant les biens célestes et permanents, nous nous attachons facilement aux choses de la terre ?
L’infidélité de l’économe (v. 1 et 2).
« Il y avait un homme riche qui avait un économe ; et celui-ci fut accusé devant lui comme dissipant ses biens ». Les biens appartiennent au maître. Et l’économe doit les administrer pour le compte de son maître. De même, « la terre est au Seigneur et tout ce qu’elle contient » (1 Cor. 10. 26 ; Ps. 24. 1 ; Aggée 2. 8) ; et l’homme y avait été placé par Dieu pour gérer Ses biens. Or « ce qui est requis dans des administrateurs, c’est qu’un homme soit trouvé fidèle » (1 Cor. 4. 2).
Mais au lieu de faire fructifier tout ce que Dieu lui avait confié, en obéissant à son Créateur, l’homme a dissipé les biens de son maître et en a disposé pour son profit personnel.
L’épreuve, à laquelle Israël a été soumis par Dieu sous la loi, a mis en relief cette effrayante infidélité de l’homme, qui s’est montré entièrement indigne de la confiance que Dieu avait placée en lui comme économe.
Et le maître, l’ayant appelé lui dit : « Qu’est-ce que ceci que j’entends dire de toi ? Rends compte de ton administration ». L’épreuve de l’homme est close. Dieu ne peut plus avoir confiance en lui, et Il se doit de le traiter comme un infidèle. Il est renvoyé, ayant perdu sa place, mais pas les biens qu’il gérait. Désormais Dieu agira en grâce envers tous les hommes en envoyant Jésus dans le monde.
La prompte résolution de l’économe (v. 3 à 7).
Destitué de son administration, l’économe se livre à quelques brèves réflexions au sujet de son avenir. Voici une occasion à saisir encore dans le présent, et elle ménagera son avantage dans l’avenir ! Après avoir rejeté les moyens qu’il ne peut accepter, tout à coup il pense aux débiteurs de son maître et les appelle auprès de lui. Son habileté montre qu’il a pris au sérieux la parole de son maître. Par écrit, il déduit une partie de leur dette à chacun, selon des critères financiers qu’il sait apprécier. Plus tard, il compte ainsi avoir des amis et être reçu dans leurs maisons.
La louange du maître (v. 8).
Le maître loue la prudence de son économe, tout en le qualifiant d’injuste. Car après avoir dilapidé les biens de son maître, il s’était encore tiré d’affaire aux dépens de ce dernier. Mais ce qui est à retenir, c’est sa prévoyance.
Les croyants peuvent employer, en vue de leur avenir, les biens terrestres qui appartiennent tous à Dieu. Sans doute, comme hommes responsables devant Dieu, ils sont considérés comme des économes infidèles.
Et le Seigneur ajoute que les hommes de ce monde sont plus prudents que les fils de la lumière. Mais tout Son désir est que les croyants imitent un tel savoir-faire dans le domaine spirituel.
Le conseil du Seigneur aux disciples (v. 9).
« Faites-vous des amis avec les richesses injustes, afin que, quand vous viendrez à manquer, vous soyez reçus dans les tabernacles éternels ». Que sont ces richesses injustes – sinon les biens terrestres que l’homme déchu a utilisés pour satisfaire ses convoitises, oubliant que tout appartient à Dieu ?
Elles sont injustes, car elles sont mal employées par le gérant qui se les est appropriées. Mais le croyant, mû par la crainte de Dieu, va employer, par amour pour les autres, pour la gloire du Seigneur, et en vue du ciel, ces biens pour un peu de temps encore entre ses mains, tout en sachant que Dieu en est le propriétaire.
De manière imagée, ce sont ces amis qui se font les disciples de Jésus, c’est-à-dire en réalité de Dieu Lui-même. Tout ce que le Seigneur nous confie sur la terre peut être transformé en bénédictions éternelles.
Réflexions déduites de la parabole (v. 10 à 13).
« Celui qui est fidèle dans ce qui est très petit, est fidèle aussi dans ce qui est grand ; et celui qui est injuste dans ce qui est très petit, est injuste aussi dans ce qui est grand ». Les richesses injustes, ce qui est très petit, ce qui est à autrui, représentent les choses terrestres et temporelles qui nous sont prêtées au cours de notre courte vie dans ce monde, pour les gérer en toute fidélité envers notre Maître.
Cela nous prépare pour administrer fidèlement ce qui est grand, les vraies richesses, ce qui est à nous, c’est-à-dire les richesses spirituelles, impérissables, toutes les gloires de Christ. Et tout ce qui est à Christ est à nous (Rom. 8. 17). Mais si nous sommes infidèles dans l’administration des choses d’ici-bas, en nous les appropriant, ce sera aussi le cas pour le domaine spirituel (1 Tim. 6. 17 à 19 ; 1 Pier. 1. 4) ; 2 Pier. 1. 3 et 4).
L’économe infidèle prétendait servir tout à la fois son maître, et l’argent avec tout ce qu’il procure. Ainsi le Seigneur met-il en garde Ses disciples en affirmant : « Nul ne peut servir deux maîtres ». Il est impossible de servir Dieu et les richesses de ce monde (Mat. 6. 24).
Qui as-tu choisi d’aimer et de servir ? Quel maître domine sur ton cœur ?
L’homme riche et Lazare (Luc 16. 14 à 31).
Les pharisiens se moquent de Jésus (v. 14 à 18).
Avares, les pharisiens se moquèrent du Seigneur, car il venait de leur déclarer qu’on ne peut servir deux maîtres à la fois : Dieu et les richesses (v. 13 et 14). Ils étaient esclaves des biens terrestres qui accaparaient leur cœur. Aussi Jésus leur dit-il : « Vous êtes ceux qui se justifient eux-mêmes devant les hommes ; mais Dieu connaît vos cœurs : car ce qui est haut estimé parmi les hommes est une abomination devant Dieu » (v. 15).
Déployant un zèle scrupuleux pour leur religion, afin d’être bien considérés des hommes, ils ne recherchaient que leur propre gloire, sans se soucier de donner à Dieu la place qui Lui revient. Or toute idole, ce qui prend la place de Dieu dans nos cœurs, est une abomination.
La loi et les prophètes ont été jusqu’à Jean. Mais la loi ayant été violée et les prophètes rejetés, Dieu introduit une nouvelle économie, Son royaume. Pour y entrer il fallait user de violence, c’est-à-dire rompre avec le système légal au terme duquel les jugements allaient fondre inexorablement sur les Juifs refusant la grâce (v. 16 et 17).
Le riche et Lazare (v. 19 à 22).
Le Seigneur illustre Ses affirmations par une parabole : « Or il y avait un homme riche qui se vêtait de pourpre et de fin lin, et qui faisait joyeuse chère, chaque jour, splendidement. Et il y avait un pauvre, nommé Lazare, couché à sa porte, tout couvert d’ulcères, et qui désirait de se rassasier des miettes qui tombaient de la table du riche ; mais les chiens aussi venaient lécher ses ulcères » (v. 19 à 21).
Bien que voyant son prochain, pauvre et malade, couché à sa porte, le riche employait pour lui-même, dans le luxe, l’égoïsme et la gourmandise, ces biens de la terre appartenant à Dieu, et qu’il était responsable d’administrer pour Lui et en vue du ciel. Il n’est question ni de l’impiété du riche, dont le nom n’est pas cité, ni de la piété de Lazare dont le nom signifie « secours de Dieu ».
Ces deux hommes représentent deux classes de personnes dans ce monde. Ceux qui, voulant jouir du présent, sacrifient l’avenir, préférant à Dieu les plaisirs que procurent les biens de ce monde, et ceux qui renoncent à tout en vue de l’avenir. Une telle inégalité subsiste jusqu’au moment où un même sort les atteint tous, tôt ou tard – la mort inéluctable pour les fils des hommes. Au-delà du tombeau l’âme connaît aussitôt les conséquences permanentes de son choix sur la terre.
Au-delà de la mort (v. 23 à 31).
Maintenant Jésus lève le voile sur l’au-delà, et tout est changé. « Et il arriva que le pauvre mourut, et qu’il fut porté par les anges dans le sein d’Abraham. Et le riche aussi mourut, et fut enseveli » (v. 22).
Lazare, le pauvre auquel personne ne s’intéressait sur la terre, est transporté dans le sein d’Abraham, symbole de la félicité la plus élevée pour un Juif.
Pour le chrétien, la part est plus excellente encore : « Nous serons toujours avec le Seigneur » et « Être avec Christ, … est de beaucoup meilleur » (1 Thess. 4. 17 ; Phil. 1. 23).
Quant au riche, ce qui le concerne est très bref : « Il fut enseveli ». Point de part avec Dieu, et pourtant il ne cesse pas d’exister. Il est déjà dans un lieu de tourment évoqué à quatre reprises dans ce passage.
En hadès, lieu invisible où vont les âmes après la mort, il voit de loin Lazare dans le sein d’Abraham. « Et s’écriant, il dit : Père Abraham, aie pitié de moi et envoie Lazare, afin qu’il trempe dans l’eau le bout de son doigt, et qu’il rafraîchisse ma langue, car je suis tourmenté dans cette flamme » Mais Abraham dit : « Mon enfant, souviens-toi que tu as reçu tes biens pendant ta vie, et Lazare pareillement les maux ; et maintenant lui est consolé ici, et toi tu es tourmenté » (v. 24 et 25). Si seulement il pouvait un peu apaiser la soif ardente qui le dévore, un peu d’eau du bout du doigt de Lazare pour rafraîchir sa langue !
Sur la terre il avait possédé à profusion les biens, les plaisirs et les honneurs, mais il n’avait rien pu emporter outre-tombe (1 Tim. 6. 7). Il n’avait devant lui que les tourments éternels.
Par contre, pour Lazare, qui s’était confié en Dieu pour supporter sa misère et ses maux, c’est la consolation d’un bonheur ineffable pour son âme.
Abraham ajoute une autre raison au refus d’accéder à la demande du riche : « Et outre tout cela, un grand gouffre est fermement établi entre nous et vous » (v. 26). Il y a un gouffre infranchissable entre le paradis (ch. 23. 43) et le lieu de tourment.
C’est sur la terre que se décide le sort éternel d’une âme – que l’on peut être sauvé par la foi en l’œuvre parfaite du Seigneur Jésus à la croix. Il a enduré le jugement que nous avions mérité. « C’est maintenant le jour du salut » (2 Cor. 6. 2 ; 5. 20). Si la grâce offerte par Dieu est rejetée, après la mort, c’est le jugement (Héb. 9. 27).
Peux-tu déclarer par la foi : Jésus est mon Sauveur ? Il n’y a que ces deux possibilités : le bonheur près de Jésus, ou le malheur loin de Lui.
Conscient que pour lui-même il est trop tard, le riche voudrait que Lazare aille avertir ses cinq frères pour les inciter à la repentance et leur éviter ce lieu de tourment. Cette dernière demande est aussi rejetée, car seule la foi en la parole de Dieu peut communiquer la vie divine par un travail profond de cœur et de conscience, et non par un miracle spectaculaire à travers une résurrection d’entre les morts. « Ils ont Moïse et les prophètes, qu’ils les écoutent » (v. 27 à 31).
Il est donc nécessaire de se repentir sur la terre pour aller au ciel, et la Parole de Dieu est un témoignage suffisant et complet pour l’homme pendant sa vie sur la terre.
Foi et obéissance du serviteur (Luc 17. 5 à 10).
Foi du disciple (v. 5 et 6).
Le Seigneur vient d’entretenir Ses disciples de la malédiction réservée à ceux qui sont en piège à des petits, plus faibles qu’eux, et de la nécessité de toujours pardonner à un frère qui se repent d’un péché commis. Habitués au régime de la loi sous lequel l’homme naturel se glorifie, ils considèrent que les principes du royaume énoncés par Jésus demandaient une réelle énergie de foi. C’est pourquoi ils ne peuvent s’empêcher de Lui dire : « Augmente-nous la foi » (v. 5).
Et Lui leur répond : « Si vous avez de la foi comme un grain de moutarde, vous diriez à ce mûrier : Déracine-toi et plante-toi dans la mer ; et il vous obéirait » (v. 6). Bien que très petit, le grain de moutarde renferme la vie. De même la vie de la foi, en faisant intervenir Dieu, obtient ce qui est impossible à la nature. Car pour Dieu rien n’est impossible.
Cependant la foi discerne ce qui est selon la volonté de Dieu, dans une vie de communion intime avec Lui, et s’engage dans un chemin d’obéissance à la Parole. Elle sait alors qu’elle obtiendra les choses qu’elle a demandées (1 Jean 5. 14 et 15). Dans Sa réponse, le Seigneur montre qu’il ne s’agit pas avant tout d’une certaine mesure de foi, mais de sa vitalité, au moment où elle compte sur Dieu seul.
Quelle que soit ta difficulté, si par la foi tu te confies en ton Dieu, tu feras l’expérience de David : « Fais tes délices de l’Éternel : et il te donnera les demandes de ton cœur… confie-toi en lui, et lui, il agira » (Ps. 37. 4 et 5). Une foi exercée ne peut qu’être fortifiée.
L’obéissance du serviteur (v. 7 à 10).
Si la foi dispose de toute la puissance de Dieu, elle ne peut s’exprimer que dans l’obéissance à Sa volonté. Et le Seigneur souligne toute la valeur de ce principe de l’obéissance par une comparaison empruntée à la vie courante de l’époque.
Il considère le cas d’un maître qui, ayant un esclave labourant ou paissant le bétail, lorsqu’il revient des champs ne lui dit pas de se mettre à table ; mais il lui demande, au contraire, de lui apprêter le souper et de le lui servir ; après cela l’esclave pourra manger et boire. Puis le Seigneur dit du maître : « Est-il obligé à l’esclave de ce qu’il a fait ce qui lui avait été commandé ? Je ne le pense pas. Ainsi, vous aussi, quand vous aurez fait toutes les choses qui vous ont été commandées, dites : Nous sommes des esclaves inutiles ; ce que nous étions obligés de faire, nous l’avons fait » (v. 9 et 10).
Dès que nous connaissons la volonté de Dieu, nous n’avons pas à nous interroger pour savoir si nous avons assez de foi, mais il nous appartient d’obéir de cœur et promptement, sans y ajouter quelque raisonnement que ce soit. L’esclave, dont tout le temps appartient au maître, en rentrant des champs, au lieu de prendre son repos en mangeant et buvant, lui obéit en lui préparant son repas et en le lui servant.
Il arrive que, ayant discerné la volonté de Dieu, nous redoutions de nous engager dans un tel chemin à cause des conséquences douloureuses que nous pressentons : le mépris, l’opprobre, et parfois la persécution pour le nom du Seigneur. Combien de martyrs ont préféré mourir comme leur Maître, plutôt que de désobéir à la parole de Dieu !
L’esclave a fait ce qui avait été commandé. Il ne peut prétendre mériter quoi que ce soit de la part de son maître, car il est sa propriété. De même, le croyant appartient au Seigneur. Il est Son esclave à cause du prix payé pour son rachat. Il ne vit plus pour lui-même, mais pour Celui qui pour lui est mort et a été ressuscité (2 Cor. 5. 15). Tout son être est, par amour, consacré au Seigneur, car il peut déclarer : « le Fils de Dieu m’a aimé et s’est livré pour moi » (Gal. 2. 20). Désormais, animé d’un esprit de grâce, il ne peut que se dévouer et obéir, car il connaît la volonté du Seigneur.
« Nous sommes des esclaves inutiles ».
C’est l’humilité qui nous convient dans ce service, ce que nous devons penser de nous-mêmes, comme esclaves de Christ. Si le Seigneur daigne Se servir de nous comme de Ses instruments, c’est une grande faveur. Mais il peut aussi nous mettre de côté lorsque nous nous sommes enflés d’orgueil, et c’est un effet de sa miséricorde. N’oublions pas cette parole du Seigneur, parfaitement obéissant à Son Père : « Je fais toujours les choses qui lui plaisent » (Jean 8. 29).
C’est dans la jouissance de l’amour du Seigneur que notre foi peut s’affirmer en toute hardiesse, et que l’obéissance à la Parole de Dieu peut être pratiquée dans une marche selon Sa volonté, sans nous mettre en souci pour les conséquences.
« Celui qui a mes commandements et qui les garde, c’est celui-là qui m’aime » (Jean 14. 21). Écoutons ce qui est écrit dans le rouleau du livre : « Voici, je viens pour faire, ô Dieu, ta volonté » (Héb. 10. 7). Serviteur parfait, Jésus a été obéissant jusqu’à la mort et à la mort de la croix (Phil 2. 8).
La résurrection de Lazare (Jean 11. 1 à 27).
Ce chapitre 11 présente le témoignage rendu au Fils de Dieu dans la résurrection de Lazare.
Jésus est informé de la maladie de Lazare (v. 1 à 4).
Il y avait à Béthanie, village proche de Jérusalem, un foyer hospitalier où le Seigneur se retirait volontiers. Il abritait deux sœurs, Marthe et Marie, et leur frère Lazare.
C’était pour le cœur du Seigneur affligé par l’incrédulité et la haine des Juifs, l’occasion d’y être rafraîchi. Marthe se dévouait dans le service pour recevoir ses hôtes, alors que Marie, assise aux pieds de Jésus, écoutait Sa parole. Et le Seigneur doit déclarer qu’elle avait choisi la bonne part qui ne lui sera pas ôtée (Luc 10. 39 à 42).
Cette part de Marie peut être aussi la vôtre, vous qui avez entre vos mains la Parole de Dieu.
Le Seigneur aimait chaque membre de cette famille, qui lui était très attachée. Comme cela peut se produire dans tout foyer, à un moment donné, l’épreuve est survenue par la maladie de Lazare. Que vont faire les deux sœurs de Béthanie ? Elles désirent transmettre leur peine à Jésus là où Il se trouve.
Remarquons toute la délicatesse de sentiments exprimée dans le message : « Seigneur, voici, celui que tu aimes est malade » (v. 3). Il n’y a pas de requête formulée, pas de demande au Seigneur pour qu’Il vienne guérir le malade aimé de Lui, mais l’expression de toute leur confiance en Son amour parfait et en Son autorité.
Mais ce récit nous apprend ce qui était prioritaire pour Jésus, l’obéissance à la volonté de Son Père dans une dépendance constante de Lui, et non pas Son affection pour les Siens.
Il aurait pu, comme dans le cas du fils malade du seigneur de la cour à Capernaüm, par une seule parole, guérir Lazare à distance. Mais ce n’était pas selon la volonté de Son Père. Aussi Jésus reste-t-Il au lieu où Il se trouvait, tout en déclarant : « Cette maladie n’est pas à la mort, mais pour la gloire de Dieu, afin que le Fils de Dieu soit glorifié par elle » (v. 4).
Cette maladie n’aura pas pour résultat définitif la mort, mais la gloire de Dieu dans le déploiement de Sa puissance et de Son amour, par le triomphe de la vie sur la mort.
La mort de Lazare (v. 5 à 16).
L’œuvre plus grande que la guérison de Lazare, c’était bien sa résurrection d’entre les morts. « Or Jésus aimait Marthe, et sa sœur, et Lazare » (v. 5), et c’est après avoir énoncé cette déclaration que l’évangéliste ajoute : « Il demeura encore deux jours au lieu où il était » (v. 6) ; puis Jésus propose à ses disciples de retourner en Judée (v. 7), tout en connaissant la haine meurtrière des Juifs envers Lui.
Le Seigneur nous dicte ici une double leçon, que la foi est appelée à saisir dans tous les temps : Veillons à ne pas nous laisser guider par nos sentiments, ou arrêter par la crainte des hommes. Écoutons ce que l’Esprit prophétique exprime au sujet de Christ : « C’est mes délices, ô mon Dieu, de faire ce qui est ton bon plaisir » (Ps. 40. 8).
Jésus était la lumière de la vie. Le temps où Il accomplissait la volonté de Son Père, au cours de Son séjour ici-bas, c’était pour Lui le jour (v. 9 et 10). Quel modèle parfait pour nous dans Son humanité. C’est en faisant la volonté de Dieu que nous marchons dans la lumière.
Puis Jésus précise à Ses disciples : « Lazare, notre ami, s’est endormi ; mais je vais pour l’éveiller » (v. 11). C’est dans un tel langage incompréhensible pour les disciples qu’Il parle de la mort, la comparant à un sommeil, car Il détenait le pouvoir de ressusciter les morts. Puis Il leur dit ouvertement : « Lazare est mort ; et je me réjouis, à cause de vous, de ce que je n’étais pas là, afin que vous croyiez. Mais allons vers lui » (v. 14 et 15).
Les disciples allaient être les spectateurs des effets de la puissance de la vie dans le lieu même de la mort, conséquence du péché. Et leur foi dans le Fils de Dieu en serait affermie.
Thomas, surtout connu pour son incrédulité quant à la résurrection de Jésus, montre, par une brève intervention, qu’il aimait son Maître résolu à aller en Judée. « Allons-y, nous aussi, afin que nous mourions avec lui » (v. 16).
Jésus rencontre Marthe (v. 17 à 27).
Au moment où Jésus arrive à Béthanie, le corps de Lazare était déjà dans le sépulcre depuis quatre jours. Quel que soit l’état de corruption de ce corps, rien n’empêchera le Seigneur de manifester qu’Il est la résurrection et la vie. Et les Juifs venus pour consoler les deux sœurs affligées seraient aussi les témoins privilégiés de ce que Jésus allait faire.
Apprenant l’arrivée de Jésus, Marthe va au-devant de Lui. Toujours prompte à intervenir, elle Lui dit « Seigneur, si tu eusses été ici mon frère ne serait pas mort ; mais même maintenant je sais que tout ce que tu demanderas à Dieu, Dieu te le donnera » (v. 21 et 22).
Sa foi en la puissance de Dieu permet au Seigneur de lui donner une révélation nouvelle : « Ton frère ressuscitera » ; et elle répond : « Je sais qu’il ressuscitera en la résurrection, au dernier jour ». Elle croyait à la résurrection générale, mais ignorait la résurrection d’entre les morts.
Ayant en vue tous les hommes, « Jésus lui dit : Moi, je suis la résurrection et la vie : celui qui croit en moi, encore qu’il soit mort, vivra ; et quiconque vit, et croit en moi, ne mourra point, à jamais. Crois-tu cela ? Elle lui dit : Oui, Seigneur, moi je crois que tu es le Christ, le Fils de Dieu, qui vient dans le monde » (v. 25 à 27). Celui qui croit en Jésus, la résurrection et la vie, quoique mort, vivra, sera ressuscité ; et celui qui vit, étant présent dans son corps, ne mourra point à jamais.
C’est ce qui se produira à la venue du Seigneur pour enlever son Église et tous les croyants endormis dans la foi en Jésus.
As-tu une telle espérance ?
La résurrection de Lazare (Jean 11. 28 à 44).
Marie vient à la rencontre de Jésus (v. 28 à 32).
En appelant secrètement sa sœur, Marthe est consciente que la place de Marie était d’être auprès du Maître, discernant qu’elle n’était pas à la hauteur des pensées de Jésus, tout en le confessant comme le Christ, le Fils de Dieu (v. 27).
Aussitôt Marie se lève promptement pour aller, non pas au sépulcre, mais là où Jésus était. Dans le deuil elle a besoin de Lui.
Remarquons son attitude spontanée et familière. Dès qu’elle Le voit, elle se jette à Ses pieds. Ne nous incite-t-elle pas à imiter un tel mouvement de foi lorsque nous sommes éprouvés ? Dans les trois scènes où l’Écriture parle d’elle, elle occupe toujours cette place (Luc 10. 42 ; Jean 12. 3). Elle prononce alors ces paroles : « Seigneur, si tu eusses été ici, mon frère ne serait pas mort ».
Si elle regarde en arrière, comme c’est souvent le cas de ceux qui sont dans le deuil, ses paroles montrent qu’elle connaissait la puissance du Seigneur. Mais elle ne peut qu’exprimer sa peine, montrant à quel point la mort dominait son esprit.
Frémissement et pleurs de Jésus (v. 33 à 35).
Jésus, voyant Marie pleurer, ainsi que les Juifs qui étaient venus avec elle, frémit en son esprit et se troubla. Quelle peine profonde mêlée d’indignation est produite dans l’âme du Seigneur à la vue du pouvoir de la mort sur l’esprit de l’homme !
Jésus avait dit à Marthe : « Moi, je suis la résurrection et la vie » (v. 25). Il détenait une puissance invincible pour délivrer l’homme des conséquences affreuses et éternelles du péché. Et pour que cette puissance s’exerce en faveur des croyants, Il devra entrer dans la mort, jugement de Dieu, et en sortir vainqueur dans Sa résurrection d’entre les morts.
Mais Il éprouve en même temps, dans Sa sensibilité humaine parfaite, la douleur intense causée par la mort. Puis il leur dit : « Où l’avez-vous mis ? Ils lui disent : Seigneur, viens et vois. Jésus pleura » (v. 34 et 35).
L’homme de douleurs visite la vallée des larmes. Il pleure avec ceux qui pleurent sous les conséquences désastreuses du péché. Pourtant l’homme est le chef-d’œuvre du Créateur. Mais la mort a passé à tous les hommes, en ce que tous ont péché (Rom 5. 12). Comme nous saisissons peu à quel point le Seigneur était étreint dans Son cœur et accablé dans Son esprit, en constatant le malheur dans lequel le péché avait plongé l’homme.
En voyant Jésus verser des larmes, les Juifs donc dirent : « Voyez comme il l’affectionnait. Mais quelques-uns d’entre eux dirent : Celui-ci, qui a ouvert les yeux de l’aveugle, n’aurait-il pas pu faire aussi que cet homme ne mourût pas ? » (v. 36 et 37). Comme les raisonnements de l’homme l’égarent ! Il admet que Jésus aurait pu repousser le jour de la mort de Lazare, mais il ignore qu’Il possède, comme Fils de Dieu, la puissance triomphante de la vie sur la mort pour en délivrer l’homme.
Quel baume bienfaisant pour les sœurs de Béthanie dans le deuil lorsque Jésus pleure avec elles, même s’il y avait une raison infiniment plus profonde à ces larmes.
Lorsque la mort ravit un bien-aimé du Seigneur à une famille de croyants, ils sont assurés de la parfaite sympathie de Jésus, tant humaine que divine. Encore aujourd’hui, alors qu’Il est dans la gloire, Son cœur compatissant peut consoler ceux qui sont dans quelque affliction que ce soit.
Jésus au sépulcre de Lazare (v. 38 à 44).
A la demande de Jésus d’ôter la pierre de la grotte où reposait le corps de Lazare, Marthe ne peut s’empêcher d’intervenir : « Seigneur, il sent déjà, car il est là depuis quatre jours. Jésus lui dit : Ne t’ai-je pas dit que, si tu crois, tu verras la gloire de Dieu ? » (v. 38 à 40).
Était-il plus difficile au Seigneur de ressusciter un corps dans un état de corruption plus ou moins avancé, qu’un corps qui n’était pas encore dans cet état, ou qu’un corps réduit en poussière ? Non, celui qui croit verra la gloire de Dieu déployée en résurrection à l’égard des croyants, et sur-le-champ envers Lazare.
Pour exercer Sa puissance divine, Jésus éprouve le besoin de dépendre de Son Père auquel Il s’adresse devant tous : « Père, je te rends grâces de ce que tu m’as entendu. Or moi je savais que tu m’entends toujours ; mais je l’ai dit à cause de la foule qui est autour de moi, afin qu’ils croient que toi, tu m’as envoyé. Et ayant dit ces choses, il cria à haute voix : Lazare, sors dehors ! Et le mort sortit, ayant les pieds et les mains liés de bandes ; et son visage était enveloppé d’un suaire. Jésus leur dit : Déliez-le, et laissez-le aller » (v. 41 à 44).
Ressuscité par la voix toute-puissante de Jésus, Lazare sort ; et pour lui permettre de marcher librement, il fallait le délier. Désormais il pouvait vivre en ressuscité. Mais Lazare a dû mourir une seconde fois, étant encore sur la terre.
Par contre, lorsque les saints endormis seront ressuscités par le Seigneur, ils revêtiront un corps semblable au Sien comme homme ressuscité et glorifié. Ce corps spirituel est incorruptible, hors d’atteinte du pouvoir de la mort.
Ainsi Jésus, le Fils de Dieu, se présente dans ce chapitre comme la résurrection et la vie. Il a le pouvoir de donner la vie à ceux qui sont morts ; or l’homme, dans son état naturel, est mort moralement dans ses fautes et ses péchés. Sauvés par la grâce, nous avons été vivifiés ensemble avec le Christ et ressuscités ensemble (Éph. 2. 5).
Peux-tu joindre ta voix à celle de tous les rachetés pour louer éternellement le Seigneur Jésus ?
La résurrection de Lazare (Jean 11. 45 à 57).
Effets du miracle de la résurrection de Lazare (v. 45 et 46).
Plusieurs Juifs venus auprès de Marie, témoins de la résurrection de Lazare, miracle le plus impressionnant de cet évangile, crurent en Jésus. Celui qui est la résurrection et la vie relève d’entre les morts un homme dont le corps était déjà atteint par la corruption. Par Sa parole toute-puissante Il donne une preuve irréfutable de Sa nature divine.
Ces Juifs rappellent les paroles des Samaritains déclarant à la femme du puits de Sichar : « Ce n’est plus à cause de ton dire que nous croyons ; car nous-mêmes nous l’avons entendu, et nous connaissons que celui-ci est véritablement le Sauveur du monde » (4. 42).
Mais d’autres Juifs allèrent rapporter aux Pharisiens ce que Jésus venait de faire (v. 46). Ils ne pouvaient qu’exciter la jalousie et la colère de ces ennemis acharnés. Ne découvrons-nous pas ici la dureté de nos cœurs naturels incurables ? Les miracles du Seigneur étaient pour certains « une odeur de mort pour la mort » (2 Cor. 2. 16).
Réunion du sanhédrin, conseil et prophétie de Caïphe (v. 47 à 52).
Le tribunal suprême des Juifs est convoqué par les principaux sacrificateurs et les Pharisiens dès qu’ils sont informés de ce miracle notoire. Ils dirent : « Cet homme fait beaucoup de miracles. Si nous le laissons ainsi faire, tous croiront en lui, et les Romains viendront, et ôteront et notre lieu et notre nation » (v. 47 et 48).
Ils semblent redouter qu’en suivant Jésus, le peuple ne suscite une répression sanglante de la part des Romains. Devant l’attrait des foules pour le ministère de grâce de Christ, ils craignent surtout que leur prestige en soit terni.
En réalité, c’est la crucifixion du Seigneur qui entraînera la destruction de Jérusalem et la dispersion de la nation par les Romains. Rejeté comme Messie, Jésus ne pouvait pas établir Son règne glorieux à ce moment-là, selon la prophétie de Daniel (7. 27, 14).
Caïphe, le souverain sacrificateur, donne son avis en disant : « Il nous est avantageux qu’un seul homme meure pour le peuple, et que la nation entière ne périsse pas » (v. 49 et 50). Voilà les calculs de la sagesse humaine qui, craignant l’influence du Seigneur sur les foules, pensait que cela soulèverait l’hostilité de Rome.
Mais Dieu, qui domine tous les événements, se sert de Caïphe pour énoncer une vérité que le Saint Esprit nous communique : « Il prophétisa que Jésus allait mourir pour la nation ; et non pas seulement pour la nation, mais aussi pour rassembler en un les enfants de Dieu dispersés » (v. 51 et 52).
La restauration future d’Israël aura lieu quand ce peuple reconnaîtra, dans la repentance, Jésus comme son vrai Messie, regardant à Celui qu’ils ont crucifié (Zach. 12. 10 ; És. 53. 5 et 6). En attendant que tout Israël soit sauvé, il faut que la plénitude des nations soit entrée (Rom. 11. 25 et 26).
En vertu du sacrifice de Christ, Dieu ordonne maintenant à tous les hommes de se repentir et d’accepter Jésus comme Sauveur (Act. 17. 30 et 31 ; 4. 12). De plus, le Saint Esprit descendu ici-bas à la Pentecôte comme conséquence de la mort et de la glorification de Christ, unit entre eux, par Sa puissance, tous les enfants de Dieu possédant la vie éternelle et la même foi en Jésus. Ils constituent une seule famille, un seul Corps, le Corps de Christ, l’assemblée de Dieu (Éph. 4. 4 ; 1. 23).
Décision du sanhédrin et attitude de Jésus. Pâque des Juifs (v. 53 à 57).
« Depuis ce jour-là donc, ils consultèrent ensemble pour le faire mourir » (v. 53). Après le rejet de Ses paroles (ch. 8), de Ses œuvres (ch. 9), Dieu manifeste encore de façon éclatante toute Sa puissance divine à Son Fils par la résurrection de Lazare. Par une seule parole divine, un homme sort du tombeau où il était enseveli depuis quatre jours.
Bien que témoins de ce triomphe de la vie sur la mort, et du ministère de grâce et de puissance du Seigneur, les Juifs, fidèles représentants de toute la race humaine, sont unanimes pour condamner le seul Homme parfait comme méritant la mort (Act. 3. 14 et 15). C’est à la croix que la méchanceté du cœur de l’homme s’est pleinement affirmée. « La pensée de la chair est inimitié contre Dieu » (Rom. 8. 7).
Étant ennemis, nous ne pouvons être réconciliés avec Dieu que par la mort de Son Fils (Rom. 5. 10). Dieu en a fini avec l’homme en Adam, à la croix où Christ a subi le jugement qui devait l’atteindre, « afin que quiconque croit en lui ne périsse pas mais qu’il ait la vie éternelle » (Jean 3. 15 et 16).
Désormais un nouvel homme sort de la mort par la résurrection de Christ. Il est en Christ et appartient à la nouvelle création.
Dès lors Jésus se retire près du désert, dans une ville appelée Éphraïm où il séjourne avec Ses disciples. Tout en connaissant le décret des chefs du peuple, Il sait aussi que Son heure n’était pas encore venue, quoique toute proche. Les Juifs montent à Jérusalem pour se purifier avant la fête de Pâque. Ce serait la dernière avant l’offrande de l’Agneau de Dieu, Sa mort sur la croix.
Aujourd’hui encore les hommes se contentent souvent d’une apparence religieuse au sujet de Christ, mais certains reçoivent Jésus comme leur Sauveur et désirent Le suivre dans un chemin de renoncement à soi-même et en se séparant du monde qui L’a crucifié (Luc 9. 23).
As-tu fait ce dernier choix ?
Les dix lépreux (Luc 17. 11 à 19).
La rencontre (v. 11 à 13).
Tout en se rendant à Jérusalem, Jésus traversait la Samarie et la Galilée. « Comme il entrait dans un village, dix hommes lépreux le rencontrèrent ; et ils s’arrêtèrent de loin ; et ils élevèrent la voix, disant : Jésus, maître, aie pitié de nous ! »
Ces malheureux lépreux étaient exclus par la loi de toute communication avec leurs semblables (Lév. 13. 45 et 46). Ils étaient atteints de cette terrible maladie, très contagieuse et incurable. Dieu seul pouvait les guérir. Ils étaient regroupés pour se prodiguer mutuellement les soins que tout le monde leur refusait. Ils se tiennent à distance pour élever leur voix et implorer la pitié de Jésus.
La guérison (v. 14).
En les voyant, Jésus leur dit : « Allez, montrez-vous aux sacrificateurs. Et il arriva qu’en s’en allant, ils furent rendus nets ». Les sacrificateurs seuls pouvaient constater la guérison d’un lépreux et le réintégrer dans ses privilèges au milieu de son peuple (Lév. 13. 2 ; 14. 3 ; Mat. 8. 4).
La parole de Jésus met à l’épreuve leur foi par l’obéissance à ce qu’Il leur demande. Et c’est en se dirigeant vers les sacrificateurs qu’ils sont rendus nets. Ils ont montré ainsi leur confiance en la parole du Seigneur qui supposait leur guérison. En chemin ils étaient bien conscients de leur guérison dont ils n’eurent pas le moindre doute.
Le comportement du Samaritain (v. 15 et 16).
« Or l’un d’entre eux, voyant qu’il était guéri, revint sur ses pas, glorifiant Dieu à haute voix ; et il se jeta sur sa face aux pieds de Jésus, lui rendant grâces. Et c’était un Samaritain ».
Voilà un homme qui avait moins de lumière que ses neuf compagnons Juifs, tous guéris comme lui. Cependant son cœur est saisi par la grâce lorsqu’il constate sa délivrance miraculeuse. Il ressent profondément ce besoin de revenir à Celui qui est la source de cette grâce insondable : Cela est prioritaire pour lui par rapport aux prescriptions de la loi et au rôle des sacrificateurs. Son cœur est rempli de louange, il glorifie Dieu à haute voix, et vient se jeter aux pieds de Jésus, qu’il estime digne de toute sa reconnaissance.
Lui seul entendra les paroles réconfortantes du Seigneur : « Lève-toi, et t’en va ; ta foi t’a sauvé » (v. 19). Un nouveau jour se lève dans sa vie. Par la foi il a connu son Sauveur et a pu donner gloire à Dieu, lui un étranger. Un lien indestructible l’unit à son Seigneur.
« Et les neuf, où sont-ils ? » (v. 17).
Ils avaient bien été guéris, mais restaient attachés au système légal. D’ailleurs, ne s’étaient-ils pas strictement conformés aux paroles de Jésus ? Cependant n’est-ce pas avec tristesse que Jésus pose la question ? L’ingratitude de ceux qui appartenaient à Son peuple ne Le laissait pas indifférent. « Mais plusieurs qui sont les premiers seront les derniers, et des derniers seront les premiers » (Mat. 19. 30). Le Seigneur a déjà mis en évidence dans une parabole le contraste entre le sacrificateur, le lévite et le bon Samaritain (Luc 10. 31 à 37).
L’instruction actuelle du récit des dix lépreux.
La lèpre est une figure saisissante du péché dans son caractère de souillure. Et tous les hommes ont péché. Ils ne peuvent être sauvés que par la grâce et par la foi en l’œuvre expiatoire du Seigneur Jésus et en Son sang qui purifie de tout péché (1 Jean 1. 7).
L’homme samaritain représente tout croyant qui, dans un état normal, conscient de la grâce infinie dont il est l’objet pour être sauvé, offre au Père un culte qui Le glorifie, L’adore en esprit et en vérité. Il adresse aussi sa louange à Christ pour Son œuvre accomplie une fois pour toutes à la croix.
Et le Saint Esprit, descendu sur la terre, va occuper son cœur et ses pensées des conséquences glorieuses de cette œuvre parfaite. Être aux pieds de Jésus pour l’exalter est désormais tout son bonheur. Il possède Celui qui est la source de la vie, de la lumière, de la grâce et de la puissance.
Aujourd’hui encore, bien des personnes sauvées ne sont pas libérées des systèmes établis par l’homme. Elles sont guéries comme les neuf, mais restent asservies aux ordonnances légales, leur dérobant les gloires variées de Christ. Elles sont privées de cette vraie joie, liée à la jouissance de la grâce, qui permet à l’âme de s’épanouir spirituellement.
Veillons aussi à ne pas laisser accaparer nos cœurs par tout ce qui pourrait les détourner de Christ. Contemplons notre céleste Objet qui nous a rachetés à si grand prix ! Il en résultera des conséquences immédiates selon 2 Corinthiens 3. 18.
Parabole de la veuve et du juge inique (Luc 18. 1 à 8).
Persévérance dans la prière (v. 1).
Le Seigneur vient d’avertir Ses disciples qu’ils auront à traverser un temps de très grande détresse, avant l’instauration du royaume de Dieu en gloire, lors de l’apparition subite du Fils de l’homme. Certains d’entre eux devront laisser leur vie comme martyrs.
Dans l’attente de la délivrance, le Seigneur montre que la ressource des justes aux derniers jours sera de persévérer dans la prière, sans se lasser, c’est-à-dire sans se décourager. Certes, en tout temps cette instruction conserve toute sa valeur (Rom.12. 12 ; Col. 4. 2 ; 1 Thess. 5. 17). C’était l’attitude du Seigneur Lui-même en présence de Ses adversaires (Ps. 109. 4).
Dieu éprouve la foi, amène l’âme à se confier en Lui seul plutôt que dans la bénédiction. Sans réponse de la part de Dieu, elle persévère dans les supplications, malgré l’opposition de l’adversaire (Rom 8. 25).
La parabole.
Pour les convaincre de l’exaucement de leurs prières, le Seigneur établit un contraste entre le comportement d’un juge inique de ce monde et le Dieu de grâce, ému de compassion envers ses élus qui crient à Lui.
« Il y avait dans une ville un certain juge qui ne craignait pas Dieu et qui ne respectait pas les hommes ; et dans cette ville-là il y avait une veuve, et elle alla vers lui, disant : Venge-moi de mon adversaire. Et il ne le voulut pas pour un temps. Mais après cela, il dit en lui-même : Quoique je ne craigne pas Dieu et que je ne respecte pas les hommes, néanmoins, parce que cette veuve m’ennuie, je lui ferai justice, de peur que, revenant sans cesse, elle ne me rompe la tête » (v. 2 à 5).
Cette veuve représente ceux qui, dépourvus de toutes ressources humaines, sont rejetés sur Dieu seul. Elle persévère dans sa requête jusqu’à ennuyer le juge inique, et elle obtient ce qu’elle désirait. Combien plus ceux qui implorent leur Dieu avec foi recevront-ils l’exaucement de leurs demandes en dépit des obstacles ?
« Et le Seigneur dit : Écoutez ce que dit le juge inique. Et Dieu ne ferait-il point justice à ses élus, qui crient à lui jour et nuit, et il use de patience avant d’intervenir pour eux ? » (v. 6 et 7)
Lors de la grande tribulation (Mat. 24. 21 ; Marc 13. 19), le résidu pieux en Israël connaîtra la délivrance de Dieu en sa faveur. Il fera appel au Juge de toute la terre (Gen. 18. 25). Celui-ci ne fera-t-il pas ce qui est juste en réponse au cri de la foi ? La détresse de ce résidu juif mettra en relief sa confiance en son Dieu et sa patience. Elle le préparera moralement, par la repentance, pour le royaume de Dieu.
Tant que Dieu n’intervient pas, c’est que selon Sa sagesse, Il a des motifs pour user de patience. Dieu reste parfait dans toutes Ses voies, agissant en grâce, en justice et en sainteté. Il mesure aussi bien l’intensité que la durée de l’épreuve de la foi, toutes choses travaillant ensemble pour le bien de ceux qui aiment Dieu (Ps 57. 2 ; Rom. 8. 28).
Le Seigneur déclare à Simon que Satan avait demandé à cribler les disciples comme le blé et il ajoute : « mais moi, j’ai prié pour toi, afin que ta foi ne défaille pas » (Luc 22. 31 et 32). Dieu veut manifester dans Ses élus un état qui leur permette d’obtenir une pleine bénédiction. « Mais le Fils de l’homme quand il viendra, trouvera-t-il de la foi sur la terre ? » (v. 8) : Question bien solennelle ! L’homme a la responsabilité de répondre.
Le Seigneur évoque ce temps où l’apostasie juive atteindra son apogée dans un rejet délibéré de la vérité révélée concernant Christ et Son œuvre.
Il en est de même aujourd’hui dans la chrétienté, là où l’on s’est contenté de la seule profession. Dans quel état d’oubli de Dieu se trouve le monde chrétien ! Mais du côté des élus de Dieu, y aura-t-il persévérance jusqu’à la fin, cette vraie foi appuyée sur Dieu seul, malgré toutes les persécutions ? Certes ils crieront dans leur détresse, mais la question du Seigneur semble révéler que leur foi ne sera pas à la mesure de la glorieuse délivrance apportée par le Fils de l’homme. Cela rappelle la question de Jésus à Pierre délivré des eaux où il enfonçait : « Homme de petite foi, pourquoi as-tu douté ? » (Mat. 14. 31)
Les temps difficiles auxquels nous sommes parvenus, à la veille du retour du Seigneur, offrent quelque analogie avec ceux du résidu juif avant sa délivrance finale. Bien des cris et des prières ferventes montent vers Dieu en face de la misère physique et morale envahissant l’ensemble de l’humanité. Et que d’épreuves douloureuses au sein du peuple de Dieu !
Mais c’est aussi le temps où la patience de notre Seigneur est salut. Il ne veut pas qu’aucun périsse, mais que tous viennent à la repentance (2 Pier. 3. 9). De plus il prépare Son Assemblée en la sanctifiant et en la purifiant avant son enlèvement (Éph. 5. 26). Et ensuite auront lieu les jugements sur l’église apostate, et sur ceux qui, restés sur terre, auront refusé l’évangile de la grâce de Dieu.
Par contre, pour le résidu juif, le Fils de l’homme commence par juger ces méchants oppresseurs des élus de Dieu qui seront épargnés pour régner avec Christ sur la terre.
Puissions-nous prendre au sérieux l’exhortation du Seigneur pour les temps actuels : Prions toujours, sans nous lasser, dans une réelle confiance en notre Dieu Tout-puissant (Dan. 6. 27 ; Ps 34. 7).
Le pharisien et le publicain (Luc 18. 9 à 14).
Le Seigneur adresse cette parabole à quelques-uns qui se confiaient en eux-mêmes comme s’ils étaient justes, et qui tenaient le reste des hommes pour rien.
Aucun homme ne peut cacher au Seigneur de tels sentiments lorsqu’ils sont entretenus dans le cœur : c’est l’esprit du pharisien. « Maudit l’homme qui se confie en l’homme, et qui fait de la chair son bras » (Jér. 17. 5). Et Dieu déclare par la voix de la sagesse : « Je hais l’orgueil et la hauteur » (Prov. 8. 13). « L’orgueil va devant la ruine » (Prov. 16. 18). « Qui méprise son prochain pèche » (Prov. 14. 21).
La confiance en soi, l’estime excessive de soi entraînant le mépris du prochain, caractérisaient ces auditeurs de Jésus, qui s’opposaient à Son enseignement marqué par la grâce et la vérité.
La prière du pharisien (v. 11 et 12).
Deux hommes, un pharisien et un publicain, montèrent au temple pour prier. Dieu avait déclaré : « Ma maison sera appelée une maison de prière » (És. 56. 7). Un homme en prière exprime sa confiance en Dieu. Mais quelle est la valeur de la prière de ceux qui se confient en eux-mêmes et en leur propre justice ?
Les pharisiens constituaient une secte parmi les Juifs, propres-justes et zélés, attachés à la lettre de leur interprétation de la loi, et à leur tradition dont l’application annulait la parole de Dieu (Marc 7. 13).
En tout temps la religion de la chair prive Dieu de ce qui Lui est dû, et elle nourrit l’orgueil de l’homme (Col. 2. 23). Ces pharisiens étaient les ennemis les plus acharnés de Christ.
Le pharisien se tient à l’écart, séparé des pécheurs qu’il méprise, s’estimant ne pas être comme le reste des hommes. Aveuglé par son orgueil, il n’a pas conscience que tous les hommes ont péché et que tout le monde est coupable devant Dieu (Rom. 3. 9 et 19).
Il s’adresse bien à Dieu, mais n’a rien à lui demander. Que pourrait-il obtenir ? (Jac. 4. 2). Dans l’étalage de sa propre justice, il énumère devant Dieu le mal qu’il ne fait pas, se vante du bien qu’il fait, et rend grâces de ne pas ressembler aux autres hommes, ou même au publicain. Il se mesure d’après le reste des hommes et non selon la loi de Dieu.
« Tout cœur orgueilleux est en abomination à l’Éternel » (Prov.16. 5).
Et le Seigneur ajoute : « Ce qui est haut estimé parmi les hommes est une abomination devant Dieu » (Luc 16. 15). « Qui détourne son oreille pour ne pas écouter la loi, sa prière même est une abomination » (Prov. 28. 9).
Depuis la chute en Éden, l’homme a toujours eu la tendance à s’élever dans son cœur, à s’estimer supérieur à son prochain, et même à chercher à être l’égal de Dieu. Il n’y a aucun péché que Dieu condamne plus fortement que l’orgueil. L’orgueil attire Son jugement. « L’Éternel démolit la maison des orgueilleux » (Prov. 15. 25).
Nous connaissons le cas du chef de l’empire chaldéen, Nébucadnetsar, dont le cœur s’éleva et l’esprit s’endurcit jusqu’à l’orgueil. Destitué de sa dignité royale, il devint comme une bête, jusqu’à ce qu’il connût que le Dieu Très-haut domine sur le royaume des hommes (Dan. 4. 30 à 37 ; 5. 18 à 21). « Dieu résiste aux orgueilleux, mais il donne la grâce aux humbles » (Jac. 4. 6 ; 1 Pier. 5. 5).
La prière du publicain (v. 13).
Les publicains étaient méprisés des Juifs, car ils s’étaient mis au service des Romains pour percevoir des impôts, et ils le faisaient souvent avec dureté et injustice. Ils sont fréquemment mentionnés avec les pécheurs (Mat. 9. 10 et 11 ; 21. 31 et 32). Mais Jésus était l’ami des publicains et des pécheurs qui se repentaient et acceptaient par la foi la grâce de Dieu, comme Matthieu et Zachée (Mat. 11. 19 ; 9. 9 ; Luc 19. 9 et 10).
« Le publicain, se tenant loin ne voulait même pas lever les yeux vers le ciel, mais se frappait la poitrine, disant : O Dieu, sois apaisé envers moi, pécheur » (v. 13).
Quelle ardente supplication et quelle humble confession ! Son attitude, ses regards, ses actes et ses paroles révèlent sa contrition de cœur, son humilité à cause de ses péchés par lesquels il a offensé Dieu. Il a besoin du pardon d’un Dieu dont il éprouve la miséricorde, tout en se condamnant lui-même.
Chaque détail de cette prière très courte, véritable cri de l’âme, le concernait lui-même, comme pécheur, et Dieu comme Celui qui doit être apaisé, rendu propice.
Enseignés par l’Écriture, nous savons que le sang de Jésus nous purifie de tout péché : c’est le moyen de la grâce de Dieu pour nous justifier (1 Jean 1. 7 ; Rom. 3. 24 et 25).
Les résultats (v. 14).
Le Seigneur déclare au sujet du publicain « qu’il descendit en sa maison, justifié plutôt que l’autre ; car quiconque s’élève sera abaissé ; et celui qui s’abaisse sera élevé ». Celui qui prend sa place devant Dieu comme pécheur perdu est élevé au rang du pécheur repentant, sauvé par grâce.
Alors que celui qui se drape dans sa propre justice, met en relief ses mérites et se complaît dans la haute opinion qu’il a de lui-même tout en méprisant le reste des hommes, montre qu’il n’a pas besoin de Dieu ; il sera abaissé sous le jugement éternel.
Considérons l’abaissement de Christ jusqu’à la mort de la croix et Son exaltation par Dieu dans le ciel (Phil. 2. 7 à 11).
Il est certain que la propre justice déplaît à Dieu et que l’humilité à cause de notre péché Lui est agréable. Nous sommes-nous approchés de Dieu un jour comme le publicain ?
Jésus et Ses disciples en chemin vers Jérusalem (Mat. 19. 1 à 15 ; Marc 10. 1 à 16 ; Luc 18. 16 et 17).
Au terme de Son ministère en Galilée, Jésus s’achemine désormais vers Jérusalem pour y accomplir l’œuvre de la rédemption. Il est près des confins de la Judée, au-delà du Jourdain. De grandes foules le suivent et, dans Ses compassions, Il est toujours prêt à guérir les malades.
Selon Sa coutume, Il continue à enseigner, sachant bien qu’un jour, après Sa mort et Sa résurrection, des fruits seraient produits par le Saint Esprit dans certains cœurs.
Question au sujet du mariage et du divorce.
Des pharisiens viennent au Seigneur pour l’éprouver. Hommes religieux, observateurs scrupuleux de la loi, ils pensent l’embarrasser par leur question au sujet du divorce, le mettant en contradiction avec Moïse.
Ils lui demandent : « Est-il permis à un homme de répudier sa femme pour quelque cause que ce soit ? » Si Jésus reconnaît que Moïse avait permis le divorce (Deut. 24. 1 à 4), Il doit préciser toutefois que c’était à cause de leur dureté de cœur.
Le premier couple humain a été formé par Dieu avant la chute de l’homme. Mais le péché étant entré dans le monde, l’orgueil, l’égoïsme et la propre volonté de l’homme ont endurci son cœur. Les relations les plus intimes ont été altérées par le péché, ce qui explique les mesures adoptées par Moïse.
Ainsi l’homme a démontré qu’il était incapable de vivre à la hauteur de la perfection des relations établies par Dieu au commencement. C’est en considérant ce que Dieu a fait et comment Il l’a fait à l’origine que l’on est instruit de Sa pensée sur toute chose.
C’est ce principe important que le Seigneur souligne à propos du mariage, pour que l’homme, animé de la crainte de Dieu, s’y conforme. « Mais au commencement de la création, Dieu les fit mâle et femelle : c’est pourquoi l’homme laissera son père et sa mère et sera uni à sa femme, et les deux seront une seule chair… Ce donc que Dieu a uni, que l’homme ne le sépare pas » (Marc 10. 6 à 9 ; Gen. 2. 24).
Ainsi le Seigneur ne cautionne pas la répudiation, ce que confirme la parole solennelle de Malachie 2. 16. Avec quel profond exercice de prière un jeune croyant doit-il envisager son mariage pour avoir l’approbation du Seigneur, car cet acte engage toute sa vie ultérieure ! Un tel lien ne peut se dissoudre que par la mort, selon l’enseignement de la Parole.
Devant le rappel de ce que Dieu avait institué au commencement, les disciples réagissent en disant : « Si telle est la condition de l’homme vis-à-vis de la femme, il ne convient pas de se marier ». Mais le Seigneur ajoute : « Tous ne reçoivent pas cette parole, mais ceux à qui il est donné » (Mat.19. 10 et 11).
Il voulait parler du célibat positif pour Dieu, qui ne peut être réalisé que par la puissance du Saint Esprit. Un croyant peut vivre en dehors des liens du mariage, pour le royaume de Dieu, même si cela est exceptionnel. Mais le mariage est institué par Dieu et cette relation est à respecter là où elle existe.
Mépriser le mariage, ce qui est fréquent aujourd’hui, est d’une extrême gravité, c’est s’opposer au plan de Dieu (Héb. 13. 4).
N’avez-vous pas de nombreux camarades, enfants de parents divorcés, dont le cœur est broyé par la souffrance liée au départ du foyer de l’un des parents ?
Que ce spectacle douloureux vous fasse apprécier le bonheur d’appartenir à un foyer chrétien !
Jésus et les petits enfants.
« Alors on lui apporta de petits enfants, afin qu’il leur imposât les mains et qu’il priât ; mais les disciples reprenaient ceux qui les apportaient » (Mat. 19. 13). La grâce incomparable rayonnée par Jésus, Ses sentiments à l’égard des petits enfants, disposaient leurs parents à les Lui amener pour que Sa bénédiction repose sur eux.
Comme il était précieux pour Son cœur d’accueillir ces petits, venant spontanément à Lui en toute simplicité, humilité et confiance ! L’évangéliste Marc relève l’indignation du Seigneur face aux reproches des disciples. Ils pensaient sans doute que le Seigneur avait des choses plus importantes à faire que de s’occuper de petits enfants : quelle douleur pour le cœur du Seigneur de constater que Ses disciples étaient loin de partager Ses pensées !
Aujourd’hui encore, allez à Jésus. Il veut vous bénir.
Nous admirons la réponse du Seigneur : « Laissez venir à moi les petits enfants ; ne les en empêchez pas ; car à de tels est le royaume de Dieu… quiconque ne recevra pas le royaume de Dieu comme un petit enfant n’y entrera point » (Marc 10. 14 et 15). Le Seigneur se plaît à souligner la place prioritaire des petits enfants dans Son cœur. Remarquons les mentions fréquentes de Matthieu à leur égard (11. 25 ; 18. 1 à 14 ; 19. 13 à 15, 21, 15 et 16).
Ce que Jésus appréciait chez ces petits êtres, c’est qu’ils recevaient Ses paroles en toute simplicité, donc le royaume de Dieu pour y entrer. Comme tout être humain, ils possédaient la nature pécheresse, mais leur cœur naturel n’était pas encore endurci par le contact avec le monde, le mal, les raisonnements subtils et rusés des hommes.
Le petit enfant, sans être innocent, est plus ou moins sensible au péché. Il n’a pas encore cette inimitié contre Dieu qui caractérise foncièrement l’homme responsable, dont la conscience lui fait connaître le bien sans qu’il puisse l’accomplir, et le mal qu’il est toujours porté à commettre ; c’est pourquoi le Seigneur avertit solennellement tous ceux qui empêchaient, pour des raisons diverses, ces chers petits de venir à Lui.
Et en même temps Il les cite en exemple à ceux qui entraient dans le royaume de Dieu. Les pensées du Seigneur envers les petits enfants et ceux qui leur ressemblent n’ont pas changé.
Es-tu entré dans ce royaume de Dieu ? Fixe toute ton attention sur cette scène où Jésus prend ces petits enfants entre Ses bras, pose Ses mains sur eux et les bénit, comme si tu étais l’un d’eux. Jésus t’aime et veut te sauver aujourd’hui.
Jésus aime les petits ;
Dans Ses bras Il les a pris,
Alors que sur le chemin,
Il allait, faisant du bien.
« Oh ! merci, merci, Seigneur,
Tu nous aimes, quel bonheur » !
Un jeune homme riche (Mat.19. 16 à 30 ; Marc 10. 17 à 31 ; Luc 18. 18 à 30).
Comme Jésus sortait sur la route, un homme accourut, et se jeta à genoux devant Lui. Matthieu précise qu’il était jeune, et Luc, qu’il était un chef du peuple. Il paraissait sérieux, bien disposé, s’approchant avec une grande déférence vis-à-vis du Seigneur qu’il considérait comme un grand rabbi.
L’entretien avec le Seigneur.
Le jeune homme pose sa question : « Bon maître, que ferai-je afin que j’hérite de la vie éternelle ? » Il ne parle pas d’être sauvé. C’est un Juif, désirant faire quelque chose, accomplir un commandement qu’il ignore, pour obtenir la vie éternelle.
Il considérait le Seigneur comme un homme bon parmi les fils d’Adam déchus, auquel lui-même et d’autres auraient pu ressembler. Il ne se rendait pas compte de la ruine de l’homme, de son incapacité à faire le bien (Ps. 14. 3), et il ne voyait pas en Jésus, le Fils de Dieu qui seul est bon. Le Seigneur était venu du ciel parce qu’il n’y avait personne de bon sur la terre, et que personne ne pouvait hériter de la vie éternelle par ses propres œuvres (Rom. 3. 12).
La loi promettait la vie ici-bas à celui qui l’observait (Lév. 18. 5). Ainsi le Seigneur place-t-il ce jeune homme devant la loi, en lui citant les commandements relatifs aux rapports de l’homme avec son prochain. Il l’épargne en ne citant pas les trois premiers et le dixième commandement. La réponse est immédiate : « Maître, j’ai gardé toutes ces choses dès ma jeunesse ». Que me manque-t-il encore ? Il n’avait ni tué, ni commis adultère, ni volé, ni prononcé de faux témoignage, il avait honoré ses parents. Cependant il reconnaît ne pas posséder la vie éternelle.
Le Seigneur apprécie les qualités morales de cet homme comme Marc le souligne : « Et Jésus, l’ayant regardé, l’aima et lui dit : Une chose te manque : va, vends tout ce que tu as et donne aux pauvres, et tu auras un trésor dans le ciel, et viens, suis-moi, ayant chargé la croix » (10. 21).
C’est cette parole qui va sonder le véritable état de son cœur, révélant sa convoitise secrète. Il a affaire à Celui qui connaît et éprouve le cœur, aux yeux de qui toutes choses sont nues et découvertes (Héb. 4. 13). L’amour des richesses gouverne le cœur de ce jeune homme, malgré ses dispositions naturelles aimables. Au fond de son cœur existe cette vile convoitise de l’or, ressort de sa propre volonté.
Affligé par cette parole du Seigneur, il s’en alla tout triste. Il préfère les biens de ce monde, ses aises, lui-même, à Dieu manifesté en grâce et en vérité. Luc précise qu’il était extrêmement riche (18. 23). Il enfreint le premier commandement (Mat. 22. 37 et 38), car ses richesses étaient son idole.
Seule la foi pouvait tout abandonner pour suivre Jésus avec l’assurance d’obtenir des biens meilleurs et permanents dans le ciel.
Combien de personnes seront perdues pour avoir préféré à Jésus quelques vanités, quelques frivolités, les plaisirs d’un jour et les honneurs de ce monde !
Le danger des richesses.
« Jésus, ayant regardé tout à l’entour, dit à Ses disciples : Combien difficilement ceux qui ont des biens entreront-ils dans le royaume de Dieu ! » (Marc 10. 23). Cette parole provoque l’étonnement des disciples, car sous la loi les richesses étaient un signe de la faveur de Dieu à l’égard des justes.
Ainsi ceux qui les possédaient pouvaient-ils s’attendre à entrer dans le royaume. La réponse de Jésus signale un danger : « Enfants, combien il est difficile à ceux qui se confient aux richesses d’entrer dans le royaume de Dieu ! » (v. 24). La confiance dans les richesses constitue un réel obstacle, même si certains se laissent détourner par des choses futiles.
« Et qui peut être sauvé ? » demandent les disciples excessivement étonnés. « Et Jésus, les ayant regardés, dit : Pour les hommes, cela est impossible, mais non pas pour Dieu ; car toutes choses sont possibles pour Dieu ». L’homme est perdu. Il ne peut rien faire pour obtenir la vie éternelle.
C’est alors que Dieu intervient en grâce pour le pécheur, au moyen de la croix de Jésus. La foi seule discerne cette ressource divine et obtient le salut. L’œuvre accomplie par Jésus est parfaite et complète. La justice de Dieu est sur tous ceux qui croient. Le besoin d’un salut venant de Dieu est bien établi, aussi bien que l’état de perdition de tout homme.
As-tu saisi pour toi-même ce grand salut ?
Ceux qui ont tout quitté.
A la suite de ce que le Seigneur venait de dire au jeune homme riche et aimable, Pierre lui dit : « Voici, nous avons tout quitté et nous t’avons suivi ». Jésus, répondant, dit : « En vérité, je vous dis : Il n’y a personne qui ait quitté maison, ou frères, ou sœurs, ou père, ou mère, ou femme, ou enfants, ou champs, pour l’amour de moi et pour l’amour de l’évangile, qui n’en reçoive maintenant, en ce temps-ci, cent fois autant, maisons, et frères, et sœurs, et mères, et enfants, et champs, avec des persécutions, et dans le siècle qui vient, la vie éternelle » (Marc 10. 29 et 30).
Avec le sacrifice de ce qui a le plus de prix pour le cœur humain, ceux qui se confient en Dieu recevront, déjà ici-bas, au centuple, aussi bien en relations fraternelles qu’en bénédictions spirituelles, ce qui a été abandonné pour l’amour du Seigneur.
Les persécutions sont aussi annoncées comme conséquence de la haine contre Dieu et du rejet de Christ, mais le don inestimable de Dieu sera la vie éternelle en gloire.
Que sont nos petits renoncements à côté du sacrifice suprême de notre cher Sauveur ? Mais le Seigneur connaît les motifs de nos cœurs. Aussi suivons-Le par amour, sans nous soucier des récompenses.
Retenons cette parole solennelle : « plusieurs qui sont les premiers seront les derniers ; et les derniers seront les premiers ».
D’après La Bonne Nouvelle 1993