SONDEZ LES ÉCRITURES (16)

Conséquences de la venue du Seigneur Jésus dans ce monde (Mat. 10. 34 à 36 ; Luc 12. 49 à 53).

A la naissance du Seigneur Jésus une multitude d’anges louaient Dieu disant : « Gloire à Dieu dans les lieux très-hauts ; et sur la terre, paix ; et bon plaisir dans les hommes ! » (Luc 2. 14) Mais nous savons qu’il a été rejeté des hommes méchants, et les siens ne l’ont pas reçu (Jean 1. 11). « Il est méprisé et délaissé des hommes, homme de douleurs… mais nous n’avons eu pour lui aucune estime » (És. 53. 3).

Aussi entendons-nous ces paroles de Jésus : « Je suis venu jeter le feu sur la terre ; et que veux-je, si déjà il est allumé ? » (Luc 12. 49). Ainsi l’effet de sa venue dans le monde fut de déclencher la haine implacable de l’homme, non pas la paix, mais l’épée (Jean 7. 7 ; Mat. 10. 34).

Sous l’impulsion de sa propre volonté, l’homme est inimitié contre Dieu. Il se révolte dès qu’on lui déclare qu’il est sous le jugement de Dieu (Jean 3. 36). En rejetant Jésus les hommes allumaient le feu de ce jugement bien avant son exécution finale par Dieu.

Cependant Jésus est venu dans ce monde pour révéler aux pécheurs l’amour de Dieu. Pour cela Il devait subir le jugement qui devait atteindre les coupables, en passant par le baptême de la mort comme Il l’exprime : « Mais j’ai à être baptisé d’un baptême ; et combien suis-je à l’étroit jusqu’à ce qu’il soit accompli ! » (Luc 12. 50)

Le jugement qui allait s’exécuter sur Lui à la croix pour satisfaire les exigences de la justice et de la sainteté de Dieu, permettrait à Sa grâce de s’exprimer librement à l’égard de tous les hommes et de toucher leur cœur (Rom 5. 21).

Jusqu’à ce que cette œuvre de la rédemption soit accomplie, Il était à l’étroit dans son cœur, car l’amour infini de Dieu en lui était comme contenu douloureusement. Il ne pouvait avoir communion avec les pécheurs qu’Il côtoyait et bien peu avec ses disciples.

Mais après le baptême de Sa mort, si l’homme naturel n’a pas changé, la grâce de Dieu a pu surabonder, et la gloire de Dieu a été magnifiée.

En attendant le jour où le jugement s’exécutera sur tous les méchants pour introduire le règne de justice et de paix du Fils de l’homme, le Seigneur annonce aux siens qu’ils entreraient en conflit avec ceux qui le rejetteraient : « Pensez-vous que je sois venu donner la paix sur la terre ? Non, vous dis-je ; mais plutôt la division. Car désormais ils seront cinq dans une maison, divisés : trois seront divisés contre deux, et deux contre trois… » (v. 51 à 53).

Il en donne l’explication ailleurs. « La lumière est venue dans le monde, et les hommes ont mieux aimé les ténèbres que la lumière, car leurs œuvres étaient mauvaises ; car quiconque fait des choses mauvaises hait la lumière, et ne vient pas à la lumière, de peur que ses œuvres ne soient reprises » (Jean 3. 19 et 20).

Dans bien des familles, lorsque l’Évangile a été reçu de certains membres, il est arrivé que les liens les plus intimes selon la nature ont été brisés. Ceux qui sont restés ennemis de Dieu, dans leur orgueil sont devenus des persécuteurs. Et c’est souvent le chrétien qui est accusé d’avoir causé la division dans sa famille.

Outre l’opposition du monde (2 Tim 3. 12), combien est douloureuse cette hostilité de la part de ceux qui nous sont chers. C’est alors que se réalise cette parole : « les ennemis d’un homme sont les gens de sa maison » (Michée 7. 5 à 7).

Mais le Seigneur peut, dans un tel cas, soutenir ceux qui souffrent pour son Nom, leur accordant toute la patience et la douceur nécessaires en face des opposants, qui peuvent aussi être saisis par la puissance de la grâce divine.

Nécessité de la repentance (Luc 13. 1 à 5).

A partir de deux évènements récents et solennels Jésus exhorte ses auditeurs à la repentance.

Il s’agit d’abord des Galiléens dont Pilate avait mêlé le sang avec leurs sacrifices (v. 1). Jésus leur dit : « Croyez-vous que ces Galiléens fussent plus pécheurs que tous les Galiléens, parce qu’ils ont souffert de telles choses ? »

Selon l’idée que les Juifs avaient du gouvernement de Dieu, ces Galiléens devaient être très coupables pour avoir subi un tel châtiment. Mais l’état du peuple juif, à cette époque, était tel que ceux auxquels arrivait un malheur ne le méritaient pas davantage que ceux qui étaient épargnés. C’est pourquoi le Seigneur ajoute : « Non, vous dis-je ; mais si vous ne vous repentez, vous périrez tous de la même manière » (v. 3).

Alors qu’il se croit meilleur que son semblable, l’homme est prêt à conclure que le jugement de Dieu atteint celui qui est touché par un malheur. Mais tout homme est coupable devant Dieu. Le jugement de Dieu doit s’exercer à l’égard des impies. C’est un effet de la grâce de Dieu s’il prolonge le temps de sa patience.

Bien des calamités atteignent certains individus, certaines nations, et ce sont autant de signes précurseurs de ce qui attend tous ceux qui ne se repentent pas. « Aujourd’hui si vous entendez sa voix, n’endurcissez pas votre cœur » (Ps. 95. 7 et 8).

Une autre catastrophe est évoquée par le Seigneur à propos de la tour de Siloé qui, en tombant, tua dix-huit personnes : « Croyez-vous qu’ils fussent plus coupables que tous les hommes qui habitent Jérusalem ? Non, vous dis-je ; mais si vous ne vous repentez, vous périrez tous pareillement » (Luc 13. 4 et 5).

Avec quelles compassions le Seigneur adressait-il ses avertissements ! Encore quelques années et cette ville de Jérusalem coupable du sang des prophètes et de nombreux témoins de la foi, subirait un jugement effroyable.

Cela rappelle à tout homme pécheur son inimitié et sa culpabilité devant Dieu. S’il ne se repent pas sur la terre, il ne lui reste plus que le jugement éternel de Dieu.

Les voies de Dieu à l’égard des hommes s’exercent selon deux principes essentiels. S’il y a d’un côté la souveraine grâce donnant la vie éternelle à celui qui croit au Fils (Rom 6. 23), d’un autre côté, le gouvernement d’un Dieu juste s’exerce envers tous les hommes selon ce principe solennel : « Ce qu’un homme sème, cela aussi il le moissonnera » (Gal 6. 7 et 8).

T’es-tu repenti et as-tu accepté le salut que Dieu t’offre gratuitement aujourd’hui au début d’une nouvelle année ? Demain il sera peut-être trop tard !

La parabole du figuier stérile (Luc 13. 6 à 9).

A travers la parabole du figuier, le Seigneur présente l’histoire d’Israël, peuple que Dieu avait favorisé de toutes manières. Israël était le figuier planté dans la vigne de Dieu (Joël 1. 7 ; Mat. 21. 18 à 22).

C’est en vain que, depuis trois ans, le propriétaire venait chercher du fruit. Aussi prononce-t-il cette sentence au vigneron : « Coupe-le ; pourquoi aussi occupe-t-il inutilement la terre ? » (v. 7). Pour être coupé, il n’est pas nécessaire de porter de mauvais fruits. Il suffit de ne pas en porter de bons. Le figuier était inutile et encombrait la vigne.

Mais le vigneron propose une ultime tentative dans le souci d’améliorer les conditions de culture du figuier afin de l’aider à porter du fruit : « Maître, laisse-le cette année aussi, jusqu’à ce que je l’aie déchaussé et que j’y aie mis du fumier ; et peut-être portera-t-il du fruit : sinon, après, tu le couperas » (v. 8).

Cette dernière année rappelle tous les soins pleins d’amour, tout le travail patient du Seigneur au sein de son peuple, en vue d’obtenir quelque fruit de l’homme naturel, si cela avait été possible.

Mais cette dernière épreuve manifeste que l’homme dans la chair, malgré toutes ses prétentions religieuses, est totalement incapable de porter du fruit pour Dieu : occupant inutilement la terre, il est démontré qu’il n’y avait plus rien à faire, si ce n’est d’exercer le jugement.

Israël est un échantillon de toute la race humaine pécheresse. A travers ce peuple Dieu a mis en évidence ce qui caractérise toute la descendance d’Adam : aucun fruit pour Dieu. Mais la venue de Jésus dans ce monde a révélé tout l’amour de Dieu pour le pécheur alors qu’Il a en horreur le péché.

Et l’épreuve de l’homme dans la chair se termine à la croix, lorsqu’il commet le crime le plus odieux de l’humanité, la condamnation à mort du Saint et du Juste, « l’unique Fils bien-aimé » (Marc 12. 6 et 7).

Par la mort de Christ, Dieu en a fini avec ce premier homme (És. 2. 22), mais par la foi en cette œuvre expiatoire de la croix, le croyant reçoit une nouvelle nature : il est né de Dieu. C’est ce qu’exprime le Seigneur à Nicodème : « Il vous faut être nés de nouveau » (Jean 3. 7). Seuls ceux qui possèdent la vie éternelle peuvent porter du fruit pour Dieu.

De même, lorsque le Fils de l’homme établira son règne sur la terre, l’Israël de Dieu sera restauré après avoir reconnu comme Messie Celui qu’il a crucifié autrefois. Dieu lui donnera un cœur nouveau et mettra son Esprit au-dedans de lui (Éz. 36. 26 et 27). Et Christ lui adressera cette parole de grâce : « De moi provient ton fruit » (Osée 14. 8). Et toutes les nations de la terre seront bénies à travers Israël.

Guérison d’une infirme un jour de sabbat (Luc 13. 10 à 17).

Luc seul a conservé le récit de cette guérison où le cœur plein de compassion du Seigneur est étreint devant l’infirmité de cette femme venue entendre la parole dans la synagogue. Depuis dix-huit ans elle était courbée par un esprit d’infirmité et ne pouvait nullement se redresser. Elle était liée par Satan. « Et Jésus, la voyant, l’appela et lui dit : Femme, tu es délivrée de ton infirmité. Et il posa les mains sur elle : et à l’instant elle fut redressée, et glorifiait Dieu » (v. 12 et 13).

C’est l’Éternel qui relève ceux qui sont courbés (Ps 146. 8). Ne nous arrive-t-il pas parfois d’être courbés spirituellement, lorsque les choses de la terre accaparent nos cœurs ou que nous nous chargeons de fardeaux que nous aurions pu confier au Seigneur ? (1 Pier. 5. 7). Le Seigneur peut aussi nous délivrer de telles infirmités.

Ce miracle, accompli un jour de sabbat, est l’occasion pour le chef de synagogue de s’indigner vis-à-vis de la foule, même s’il reconnaît à Jésus le pouvoir d’accomplir des miracles. « Il y a six jours où il faut travailler ; venez donc ces jours-là, et soyez guéris, et non pas le jour de sabbat » (v 14).

Le régime de la loi dans lequel le sabbat avait été institué, supposait l’homme capable d’obéissance. Alors il pouvait participer au repos qu’annonçait le sabbat. Jésus seul a pu accomplir la loi (Mat. 5. 17). Sous le système de la loi l’homme naturel ne pouvait être que condamné.

« Le péché, ayant trouvé une occasion par le commandement, me séduisit, et par lui me tua » (Rom 7. 11). Aussi le Seigneur est-il venu délivrer l’homme du péché et de l’esclavage de Satan. Comment se serait-Il reposé là où le péché abondait ? Il ne pouvait interrompre son activité de grâce à l’égard des pécheurs, même un jour de sabbat.

Jésus s’adresse alors au chef de synagogue : « Hypocrites ! chacun de vous ne détache-t-il pas de la crèche son bœuf ou son âne un jour de sabbat, et ne les mène-t-il pas boire ? Et celle-ci qui est fille d’Abraham, laquelle Satan avait liée, voici, il y a dix-huit ans, ne fallait-il pas la délier de ce lien le jour du sabbat ? »

Cette parole confond tous les adversaires de Jésus et les couvre de honte. Ces observateurs de la loi n’hésitaient pas à délier leur bœuf ou leur âne un jour de sabbat, alors qu’ils s’opposaient au travail de la grâce lorsqu’il s’agissait de délivrer une pauvre femme que Satan avait liée depuis si longtemps. Quelle hypocrisie !

Malgré leur religiosité, ces Juifs, dans leur état misérable, étaient eux aussi asservis à la puissance de Satan. Ils ne discernaient pas tout l’amour actif de Jésus qui ne pouvait que s’exprimer, même un jour de sabbat, pour délivrer du joug de Satan une fille d’Abraham (Gal 3. 7).

Dès qu’elle est consciente de sa guérison, sa foi la pousse à glorifier Dieu. « Et toute la foule se réjouissait de toutes les choses glorieuses qui étaient faites par lui » (v 17).

Que nous soyons disposés dans nos cœurs à imiter une telle foi !

Christ un avec le Père (Jean 10. 22 à 30).

Le Seigneur dans le temple.

Lors de la fête de la dédicace célébrée à Jérusalem, en hiver, Jésus se promenait dans le temple, au portique de Salomon (v. 22 et 23). Cette fête annuelle, que Moïse n’avait pas ordonnée à Israël, avait lieu en souvenir de la purification du temple, après sa profanation par les idolâtries d’Antiochus Épiphane, roi de Syrie, et violent persécuteur des Juifs.

Jésus, le vrai Salomon, est encore le roi méprisé et rejeté des siens. Les Juifs, faisant fi de la voix de leur conscience, viennent l’entourer pour l’interroger à nouveau : « Jusques à quand tiens-tu notre âme en suspens ? Si toi, tu es le Christ, dis-le-nous franchement ». Voulaient-ils rendre Jésus responsable de leur incrédulité ? « Jésus leur répondit : Je vous l’ai dit, et vous ne croyez pas. Les œuvres que moi je fais au nom de mon Père, celles-ci rendent témoignage de moi ; mais vous, vous ne croyez pas, car vous n’êtes pas de mes brebis » (v. 24 à 26).

Les Juifs, qui ne croyaient pas, ont rejeté les paroles de Jésus (Jean 8) et le témoignage de ses œuvres (Jean 5 et 9). Il était alors inutile de leur déclarer qu’Il fût le Christ. D’ailleurs, combien sont solennelles ces paroles du Seigneur disant que n’étant pas ses brebis, ils ne croyaient pas. Ils ne faisaient pas partie des élus de Dieu, comme Il l’avait déjà souligné (8. 43 et 44).

Face à cette incrédulité, de nouveau le Seigneur va mettre en évidence les caractères distinctifs de ses brebis et leurs incomparables privilèges. Car maintenant son activité s’exercera envers son troupeau. « Mes brebis écoutent ma voix, et moi je les connais, et elles me suivent, et moi, je leur donne la vie éternelle, et elles ne périront jamais ; et personne ne les ravira de ma main » (v. 27 et 28).

Les brebis représentent tous ceux qui appartiennent au bon Berger ; ce sont ceux que le Père lui a donnés (v. 29) et c’est Lui qui les a rachetés par sa mort (v. 11, 15, 17 et 18).

Deux traits caractérisent ses brebis : elles écoutent sa voix, ne connaissant pas celle des étrangers (v. 5), et elles le suivent, réponse spontanée à son amour infini. Chaque brebis écoute l’appel irrésistible de son Berger comme Lazare dans le tombeau entendit celui de Jésus (Prov. 20. 12).

C’est l’attrait de sa Personne qui engage la brebis à Le suivre pour Le connaître toujours mieux, s’inspirer de son exemple et Lui obéir de cœur.

Quant au Berger, il connaît ses brebis, chacune par son nom. Ainsi elles ne manquent de rien (Ps. 23. 1). Elles lui sont confiées par le Père. Quel prix ont-elles pour son cœur puisqu’Il a dû laisser sa vie pour elles ! Il leur donne la vie éternelle, vie qui est entretenue dans la connaissance du Père et du Fils (Jean 17. 3).

Cette vie divine et éternelle leur est souverainement accordée comme un libre don de sa grâce. Elles ne peuvent pas périr puisqu’elles ont un sûr abri dans sa main toute puissante. Hélas ! elles peuvent s’égarer, tomber, mais elles ne périront jamais. Il s’agit ici de l’éternelle sécurité des brebis.

Puis son Père, qui les lui a données, est plus grand que tous ceux qui voudraient leur nuire. C’est pourquoi le Seigneur ajoute : « Personne ne peut les ravir de la main de mon Père. Moi et le Père, nous sommes un » (v. 29 et 30).

Ce passage fait briller la gloire divine de Jésus. Il y a entre le Père et le Fils une parfaite unité de nature pour assurer aux brebis une éternelle sécurité. Qui pourrait les ravir alors qu’elles sont dans la main du Père et dans celle du Fils ?

Si l’un de nos jeunes lecteurs était indécis quant à la certitude d’être une brebis, qu’il écoute la voix du bon Berger. Pourquoi lui résister plus longtemps ?

La maison d’Israël abandonnée par le Seigneur (Luc 13. 31 à 35).

Hostilité d’Hérode.

Sous prétexte de déférence pour Jésus, des pharisiens vinrent L’avertir de s’en aller, car Hérode voulait le tuer. Hérode voilait son animosité avec la ruse d’un renard. Lui, un étranger, de quel droit était-il le roi des Juifs ? Les promesses d’Israël ne le concernaient absolument pas et il ne pouvait que s’opposer à Christ puisqu’il n’avait pas la foi.

Mais Hérode avait une crainte superstitieuse vis-à-vis de Jésus à cause de ses miracles, et sa conscience était tourmentée par le meurtre de Jean le baptiseur (9. 7 à 9). Il utilise astucieusement les pharisiens, dont il connaissait la haine contre Jésus, pour L’engager à s’éloigner du territoire qu’il gouvernait.

Aussi la réponse de Jésus est-elle directement adressée à Hérode dont les intentions ne le troublent pas. « Allez, dites à ce renard : Voici, je chasse des démons et j’accomplis des guérisons aujourd’hui et demain, et le troisième jour je suis consommé » (v. 32).

Ce qui importait pour le Serviteur parfait, c’était de faire la volonté de son Père jusqu’à ce qu’Il soit glorifié. Dans une obéissance absolue Il faisait le bien, guérissant tous ceux que le diable avait asservis à sa puissance, sachant qu’au terme d’un tel chemin ce serait sa mort à Jérusalem, comme les prophètes qui l’avaient précédé.

Puis Il ajoute : « Mais il faut que je marche aujourd’hui et demain et le jour suivant, car il ne se peut qu’un prophète périsse hors de Jérusalem » (v. 33). Faisant toujours les choses qui plaisent au Père, il ne se préoccupe pas de l’opposition rencontrée, ni des conséquences de sa fidélité.

Puissions-nous cultiver la communion avec le Seigneur pour marcher dans un chemin d’obéissance et compter sur ses ressources divines quand les souffrances inévitables se présenteront !

Plainte du Seigneur sur Jérusalem.

Ayant devant Lui la mort, dont serait coupable la ville rebelle, Jésus déclare : « Jérusalem, Jérusalem, la ville qui tue les prophètes et qui lapide ceux qui lui sont envoyés, que de fois j’ai voulu rassembler tes enfants, comme une poule sa couvée sous ses ailes, et vous ne l’avez pas voulu ! » (v. 34). C’est l’Éternel de l’Ancien Testament qui parle ici. Lui seul pouvait rassembler Israël par le ministère des prophètes (Jér. 31. 10), mais sous l’angle de sa responsabilité, Israël avait rejeté l’Éternel.

Pourtant avec quel amour et quelle patience le Seigneur avait entrepris de ramener à Lui ce pauvre peuple, mais en vain. Aussi, ayant épuisé les ressources de la grâce, Il allait quitter ce peuple infidèle.

C’est le cœur étreint par la douleur qu’Il doit s’exprimer : « Voici, votre maison vous est abandonnée ; et je vous dis, que vous ne me verrez point jusqu’à ce qu’il arrive que vous disiez : Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur ! » (v. 35, citation du Ps. 118. 26).

Dans ce temps encore futur, lors de la grande tribulation (Mat. 24. 21), l’Israël de Dieu sera amené à une profonde repentance, regardant vers Celui qui autrefois a été crucifié pour ses transgressions à Jérusalem (Zach. 12. 10).

Ainsi, c’est la grâce qui triomphe. L’homme a tout perdu sur le pied de la responsabilité, mais sur le principe de la grâce, par la foi au sacrifice de Christ, il reçoit un plein salut, une complète délivrance et le vrai bonheur de l’âme rachetée pour l’éternité.

Savez-vous qu’une femme étrangère est venue, par la résolution de sa foi, s’abriter sous les ailes de l’Éternel, le Dieu d’Israël où elle a pu goûter un profond sentiment de la grâce ? C’est Ruth, la Moabite, qui fait partie de la généalogie de Jésus Christ (Ruth 2. 12 ; Matt. 1. 5).

Avons-nous tous fait le choix de Ruth ?

Guérison d’un homme hydropique.

Guérison un jour de sabbat.

Le Seigneur accepte de prendre un repas, un jour de sabbat, chez un des principaux des pharisiens. Docteurs de la loi et pharisiens sont là, l’observant pour essayer de l’embarrasser, mais c’est Lui qui va leur fermer la bouche. Aveuglés par leurs prétentions religieuses, ils n’avaient pas conscience d’avoir devant eux Celui qui sonde les cœurs.

« Et voici il y avait un homme hydropique devant lui » (v. 2). Que va faire Jésus toujours sensible à la misère humaine ? Il va mettre à l’épreuve par une question ces docteurs de la loi. « Est-il permis de guérir, un jour de sabbat ? » (v. 4). Et ils se turent. Et l’ayant pris, Il le guérit, et le renvoya ».

Ainsi Il revendique les droits de la grâce contre le sabbat, signe de l’ancienne alliance (Ex. 31. 17). Et Jésus répondant aux pensées non exprimées, mais qu’Il lisait dans leurs mauvais cœurs, dit : « Qui sera celui de vous, qui, ayant un âne ou un bœuf, lequel vienne à tomber dans un puits, ne l’en retire aussitôt le jour du sabbat ? ». Ainsi le Seigneur une fois encore dénonce leur hypocrisie.

Pour préserver leurs propres intérêts, ils n’auraient pas hésité à transgresser la loi dans son quatrième commandement, en particulier. Alors l’amour et la puissance de Dieu ne pouvaient-ils pas s’exprimer en un jour de sabbat à l’égard de l’homme placé sous les conséquences du péché et en danger de mort ? Les pharisiens avaient ainsi l’occasion d’apprendre ce qu’est la grâce de Dieu, cette grâce dont ils avaient besoin pour eux-mêmes ainsi que chacun de nous. Celui qui se présentait devant eux en était la parfaite expression.

Comment l’homme entrera-t-il dans le repos de Dieu ?

Dieu pouvait-il se reposer en présence du péché entraînant la misère de l’homme, que Lui-même avait créé pour le rendre heureux dans la mesure où il obéirait à sa parole ? L’homme a préféré écouter la voix du tentateur, interrompant follement le repos de Dieu lorsqu’il a mangé du fruit défendu (Gen. 3).

Ainsi l’homme n’entra jamais dans le repos de Dieu. Et lorsque Christ vint sur la terre, pour montrer que le péché était toujours là, il poursuivit son œuvre de grâce en guérissant malades et infirmes et en délivrant les démoniaques, même le jour du sabbat. C’est pourquoi il pouvait dire aux Juifs : « Mon Père travaille jusqu’à maintenant, et moi je travaille » (Jean 5. 17).

Et dans leur haine fanatique, ils cherchaient à le faire mourir parce qu’Il violait le sabbat. Si l’homme avait gardé la loi, il aurait eu droit au repos, mais il ne pouvait s’y soumettre (Rom. 8. 7). Ainsi la guérison de cet homme, le jour du sabbat, démontrait que toute relation entre l’homme sous la loi et Dieu était rompue.

De son côté l’homme pécheur s’est révélé incapable de jouir du repos après le travail. Et il ne pouvait y avoir de repos pour Dieu face au désordre et à la ruine accumulée par le péché. La justice pouvait-elle se reposer en présence de l’iniquité de l’homme ? Et l’amour pouvait-il se reposer sur une scène où doit s’exercer le jugement ?

Ainsi c’était le bon plaisir de Jésus d’agir en grâce jusqu’à ce que le repos de Dieu dont le sabbat est la figure soit établi sur la base de la rédemption.

Il reste donc un repos pour le peuple de Dieu. « Nous qui avons cru, nous entrons dans le repos » (Héb. 4. 9, 3). Seule la foi en l’œuvre expiatoire du Seigneur Jésus nous permet d’accéder au repos éternel dans le ciel.

Pour le présent, le croyant goûte le repos de la conscience purifiée par le sang de Christ, en attendant de jouir de celui de la gloire. « Son repos sera gloire » (És. 11. 10). C’est ici le repos de Dieu : « Il se reposera dans son amour » (Soph. 3. 17).

Fais-tu partie de ces bienheureux selon le Psaume 32. 1 et 2 ?

Deux enseignements de la grâce (Luc 14. 7 à 14).

Le choix d’une place.

Au début du chapitre 14 le Seigneur est entré dans la maison de l’un des principaux pharisiens. Ceux qui étaient présents l’observaient avec malveillance. Maintenant c’est à son tour de constater avec tristesse comment les conviés choisissaient les premières places.

N’est-ce pas fréquent dans le monde où l’homme naturel, sous l’impulsion de l’orgueil de la vie, cherche à obtenir toujours plus d’honneur ou la meilleure part ?

Le monde, ayant exclu Dieu, trouve son plaisir à exalter le moi. Dans son activité fébrile, l’homme s’élève contre Dieu, car il a écouté la voix du tentateur au jardin d’Éden : « Vous serez comme Dieu, connaissant le bien et le mal » (Gen. 3. 5). Dès lors c’est le désir d’être quelqu’un, d’obtenir la première place qui ronge le cœur naturel.

Aussi le Seigneur adresse-t-Il aux conviés une parabole : « Mais, quand tu seras convié par quelqu’un à des noces, ne te mets pas à table à la première place, de peur qu’un plus honorable que toi ne soit convié par lui, et que celui qui vous a conviés, toi et lui, ne vienne et ne te dise : Fais place à celui-ci ; et qu’alors tu ne te mettes avec honte à occuper la dernière place » (v. 8 et 9).

Il est intolérable pour la chair d’être mise de côté, dans l’humiliation et le mépris. Elle cherche une place là où « Le Fils de l’homme n’a pas où reposer sa tête » (Luc 9. 58).

Mais Dieu a invité le pécheur au festin préparé par son amour. C’est sur la terre, en acceptant la grâce offerte à tous par Jésus, que nous y prenons place. Cette place, nous l’occuperons pendant l’éternité.

Encore faut-il pour cela la sagesse de l’humilité dont le Seigneur donne l’exemple parfait en prenant la dernière place pour venir nous sauver. « Il s’est abaissé lui-même, étant devenu obéissant jusqu’à la mort, et à la mort de la croix. C’est pourquoi aussi Dieu l’a haut élevé et lui a donné un nom au-dessus de tout nom » (Phil. 2. 8 et 9).

C’est en contemplant le modèle parfait que le croyant peut réaliser l’humilité, le renoncement à soi-même, ne recherchant pas sa propre gloire. Si Jésus est l’objet de mon cœur, je puis me contenter de la dernière place ici-bas, car c’est celle où je le rencontrerai.

Le secret du bonheur.

Puis Jésus indique la conséquence de l’abaissement : « Mais quand tu seras convié, va et assieds-toi à la dernière place, afin que, quand celui qui t’a convié viendra, il te dise : Ami, monte plus haut. Alors tu auras de la gloire devant tous ceux qui seront à table avec toi. Car quiconque s’élève, sera abaissé ; et celui qui s’abaisse sera élevé » (v. 10 et 11).

Que nos pensées et nos affections soient concentrées sur Jésus, le modèle incomparable : c’est le secret du bonheur ! Alors nous sommes délivrés de nous-mêmes, des vexations du moi, des convoitises de la chair, n’ayant aucune importance à nos propres yeux.

Jésus s’est abaissé Lui-même jusqu’à la mort ignominieuse de la croix et le monde n’a pas cessé de l’humilier lorsqu’Il est venu sur cette terre. En conséquence Dieu l’a haut élevé et la foi Le contemple dans le ciel, couronné de gloire et d’honneur (Prov. 29. 23).

Es-tu prêt à occuper ici-bas cette place d’humilité dans ton foyer, à l’école ou ailleurs, par amour pour le Seigneur ? Elle nous ouvre le chemin qui conduit à la gloire avec Lui.

Récompense en résurrection.

Ayant appris aux convives à choisir leur place, Jésus va maintenant enseigner son hôte à choisir ses invités. Si l’homme du monde envisage un avantage immédiat sur la terre pour satisfaire son égoïsme, le croyant agit en vue du ciel où, dans la résurrection des justes, il recevra la récompense de sa conduite. « Mais quand tu fais un festin, convie les pauvres, les estropiés, les boiteux, les aveugles ; et tu seras bienheureux, car ils n’ont pas de quoi te rendre la pareille : car la pareille te sera rendue en la résurrection des justes » (v. 13 et 14).

Ayant reçu la vie de Jésus par la foi en son œuvre expiatoire, le croyant agira selon les aspirations de sa nouvelle nature, caractérisée par l’amour de Dieu et du prochain. S’oubliant lui-même, il recherchera l’intérêt d’autrui (Luc 6. 31 ; 1 Cor. 13. 4 à 7).

Le motif qui nous fait agir est-il l’amour pour le Seigneur, dans la recherche de son approbation, sans être influencé par la récompense ?

Le croyant ne compte pas sur une récompense actuelle, sachant que dans la résurrection des justes, il recevra la juste rétribution de son activité.

Cette résurrection de vie (Jean 5. 28 et 29), ou résurrection d’entre les morts (Act. 4. 2), ou première résurrection (Apoc. 20. 4 et 6) aura lieu plus de mille ans avant celle des méchants pour le jugement. Il y aura donc :

  • La résurrection des saints de l’Ancien Testament et les rachetés du Nouveau Testament lors de la venue du Seigneur (2 Thess. 1. 10).
  • La résurrection des martyrs (selon Apoc. 6. 9, 11, 13 et 15 ; 15. 2 à 4) avant Son apparition en gloire pour régner sur la terre.

Les noces du fils du roi (Mat. 22. 1 à 14).

Invitation des Juifs.

Cette parabole du royaume des cieux annonce le lever du jour où l’Évangile sera proclamé. Dieu est le Roi et Christ est le Fils pour lequel des noces ont lieu. Mais comme les pensées des hommes sont éloignées de celles du Dieu de toute grâce qui envoie Ses esclaves pour convier ceux qui étaient invités aux noces ; et ils ne voulurent pas venir (v. 3).

Ces premiers conviés étaient les Juifs durant le temps où Jésus était sur la terre. Ils refusèrent la bénédiction que le Fils de Dieu leur offrait. Puis, après la mort de Jésus, Dieu envoya encore une fois Ses esclaves, les apôtres, comme on le trouve dans les premiers chapitres du livre des Actes.

Au début, l’Évangile n’a été proclamé qu’aux Juifs. L’invitation du roi correspond bien au langage de l’Évangile : « tout est prêt : venez aux noces » (v. 4 ; Jean 19. 30). Par le sacrifice de Christ à la croix tout était prêt pour que ces coupables reçoivent la grâce qui leur était présentée.

Mais la plupart méprisèrent cette invitation, accaparés par les affaires du monde, tandis que les autres s’opposèrent violemment aux messagers, mettant à mort certains d’entre eux, comme le fidèle témoin Étienne.

Le roi fut irrité du traitement que reçurent Ses messagers et Il envoya ses troupes, faisant périr ces meurtriers et brûlant leur ville. C’est ce qui arriva lorsque l’armée romaine détruisit Jérusalem.

Invitation des nations.

Cependant, grâce insondable, Dieu veut faire participer le pécheur aux noces dont seul Son Fils est digne. Les esclaves seront envoyés vers les nations, car Il désire que des hommes puissent partager Ses propres pensées, Son dessein à l’égard de Son Fils : « Allez donc dans les carrefours des chemins, et autant de gens que vous trouverez, conviez-les aux noces » (v. 9). Ils assemblèrent tous ceux qu’ils trouvèrent, tant mauvais que bons, car le salut est suffisant pour les mauvais et il est nécessaire pour les bons. Et la salle des noces fut remplie de gens qui étaient à table (v. 10).

Les apôtres et les disciples de Jésus se sont tournés vers les nations pour leur annoncer l’Évangile (Act. 13. 46).

Pas de robe de noces !

Aujourd’hui encore cette activité se poursuit et « quiconque » est invité à prendre place à cette table préparée par la grâce de Dieu en Christ. Mais hélas ! il y avait quelqu’un qui avait accepté l’invitation sans être vêtu d’une robe de noces. Il avait ainsi refusé d’honorer le fils du roi.

Cela n’échappe pas au regard du roi qui s’adresse à lui : « Ami, comment es-tu entré ici, sans avoir une robe de noces ? Et il eut la bouche fermée. Alors le roi dit aux serviteurs : Liez-le pieds et mains, emportez-le, et jetez-le dans les ténèbres de dehors : là seront les pleurs et les grincements de dents. Car il y a beaucoup d’appelés, mais peu d’élus » (v. 12 à 14).

Dans le temps actuel les invités se mettent à table. Mais pour jouir de ce festin éternel auquel tous les hommes sont appelés, il est nécessaire d’être revêtu de la justice de Christ (Gal. 3. 27 ; És. 61. 10).

Ces personnes venant des carrefours des chemins pouvaient être bien habillées ou en haillons. Mais aux yeux du roi elles étaient aussi mal habillées les unes que les autres, car personne n’avait une robe de noces que seul le roi pouvait procurer.

Devant Dieu toutes nos justices sont comme un linge souillé (És. 64. 6). Rien de ce que l’homme pourrait fournir ne serait convenable dans la présence d’un Dieu saint pour une fête aussi glorieuse.

Mais il est solennel de penser que quelqu’un a refusé ou négligé le vêtement convenable. C’était un homme religieux, mais sans Christ. Il s’était contenté de la profession chrétienne sans posséder la vie divine. Il aura la bouche fermée et, lié pieds et mains, sera jeté dans les ténèbres de dehors, pour subir des tourments éternels (Mat. 25. 46).

Par la foi en Christ.

Cette justice de Dieu dont le croyant est revêtu s’obtient par la foi en Christ, en Son œuvre expiatoire (Phil. 3. 9). Il est ainsi revêtu de Christ qu’il a accepté comme son Sauveur personnel (Rom. 3. 23 à 26). En dehors de Christ mort pour nos péchés et ressuscité pour notre justification, il n’y a point de salut.

Ne te contente pas d’habitudes religieuses, d’une simple profession extérieure. Souviens-toi de ce qu’a dit à ses esclaves le père de la parabole au sujet du fils prodigue, repentant : « Apportez dehors la plus belle robe, et l’en revêtez…» (Luc 15. 22). As-tu revêtu Christ ?

Le grand souper (Luc 14. 15 à 24).

Cette parabole est similaire à celle du roi qui fit des noces pour son fils (Mat. 22. 1 à 14). L’enseignement dans les deux cas est le même, bien que les détails diffèrent selon le caractère de l’évangile. En Luc « un homme fit un grand souper et y convia beaucoup de gens. Et à l’heure du souper, il envoya son esclave dire aux conviés : Venez, car déjà tout est prêt » (v 16 et 17).

C’était un grand souper, sans limite de provisions ou d’invitations. Dès le commencement Dieu avait en vue ce souper et il devait avoir lieu quand le Messie s’est présenté aux Juifs à la fin de leur histoire.

1) Première invitation :

Mais hélas ! ces premiers conviés représentant les Juifs avec leurs chefs, lors de la première venue de Jésus sur la terre, s’excusent unanimement. L’un d’eux avait acheté un champ et devait le voir. Un autre avait acquis cinq couples de bœufs et voulait les essayer. Un troisième venait de se marier et ne pouvait venir.

Ces raisons avouées semblent légitimes aux yeux des hommes et, dans ces excuses, il n’y a rien de mal en apparence. Mais dans tous les cas elles manifestent une complète indifférence pour l’invitation au grand souper. Les cœurs sont absorbés par les choses de la terre : les affaires, les biens et la famille.

Ainsi tout ce qui détourne l’homme de Christ, de la vie éternelle, d’une joie céleste, est nuisible pour son âme, mettant en évidence qu’il ne se préoccupe pas de son salut. En face de l’offre de la grâce de Dieu, le cœur naturel de l’homme manifeste à quel point il est opposé aux choses de Dieu (Rom 8. 7).

Ces excuses ne sondent-elles pas nos cœurs ? On entend parfois cette question : quel mal y a-t-il en ceci ou cela ? En réalité, ce qui importe, c’est de savoir si je fais une chose pour Christ et s’Il peut m’approuver en cela.

Ainsi nous avons à prendre garde qu’un objet occupant une place dans notre âme ne parvienne à porter atteinte à la fraîcheur de notre communion avec le Seigneur : pour l’un ce peut être la lecture d’un livre, pour un autre un passe-temps favori, ou une amitié mondaine. De tels objets peuvent même nous dérober le temps à réserver à Dieu.

2) Deuxième invitation :

Après le refus des premiers invités, le maître de maison, en colère, envoie son esclave promptement dans les rues et les ruelles de la ville pour amener les pauvres, et les estropiés, et les aveugles, et les boiteux. Cette ville, où les malheureux sont amenés au festin, représente encore Israël.

Après l’élévation de Jésus dans le ciel, les apôtres devaient être Ses témoins, en commençant par Jérusalem pour amener ceux qui se reconnaîtraient moralement perdus, misérables, pauvres, infirmes, et sans force. Dieu connaît à fond cette misère, et Sa grâce insondable y a richement pourvu par le sacrifice parfait de Son Fils. Quand l’homme était incapable d’aller vers Dieu, c’était l’occasion pour la grâce de Dieu de S’approcher de lui en Christ, d’ôter ses péchés par l’œuvre de la rédemption.

3) Troisième invitation :

Dans Luc, où Christ est connu comme le Fils de l’homme, nous n’avons pas le mauvais traitement des messagers, ni le châtiment de ceux qui les avaient maltraités, ni le jugement de leur ville par le feu. Mais nous pouvons admirer l’humilité du serviteur et la grâce persévérante du maître qui ne peut être satisfait tant que la maison n’est pas remplie.

C’est pourquoi ce troisième appel retentit en faveur des nations : « Va-t-en dans les chemins et le long des haies, et contrains les gens d’entrer afin que ma maison soit remplie ». (v. 23). Ce travail se poursuit encore jusqu’à la venue du Seigneur.

Quelqu’un avait dit au Seigneur : « Bienheureux est celui qui mangera du pain dans le royaume de Dieu ! » (v. 15). Mais Christ parle d’un festin actuel auquel sont conviés tous les pauvres pêcheurs : « Venez, car déjà tout est prêt ». Le Dieu Sauveur veut que tous les hommes soient sauvés (1 Tim 2. 4).

As-tu pris place au grand souper de la grâce ? Si tu as répondu favorablement, alors tu peux aussi à ton tour, dans un esprit d’humilité, appeler des âmes à entrer pour remplir la maison.

Le disciple de Christ (Luc 14. 25 à 35).

Voyant de grandes foules qui allaient avec Lui, sans doute à cause des paroles de grâce qu’Il venait de prononcer, Jésus précise les conditions selon lesquelles quelqu’un venant à Lui pourra Le suivre, c’est-à-dire être Son disciple.

Ce qui caractérise le disciple, c’est qu’il apprend les enseignements de son maître, puis il lui ressemble dans sa vie pratique. « Il suffit au disciple qu’il soit comme son maître » (Mat. 10. 25) « Tout homme accompli sera comme son maître » (Luc 6. 40).

Ce que demande Jésus à Son disciple (v. 26 et 27) :

Si les affections de famille entrent en conflit avec l’amour voué à Jésus, la force de ce lien devient haïssable (ch. 12. 52 et 53). Ainsi, pour suivre Christ, Son disciple peut être obligé de faire le sacrifice de ses amis, de certains membres de sa famille, et de plus il doit haïr sa propre vie, son « Moi », l’amour de soi-même s’opposant à l’amour de Dieu (Mat. 6. 24).

Puis le Seigneur ajoute : « quiconque ne porte pas sa croix, et ne vient pas après moi, ne peut être mon disciple ». C’était la coutume qu’un condamné à mort porte l’instrument de son supplice jusqu’au lieu de sa crucifixion (Jean 19. 17).

Porter sa croix, c’est réaliser la mort au monde avec ses plaisirs, c’est la mort à tout ce que la chair aime, et le renoncement à toute propre volonté. Alors le disciple peut suivre son maître, l’objet qui captive son cœur. Quel gain inestimable (Phil. 3. 8) !

Calculer la dépense (v. 28 à 30) :

Être disciple de Jésus, Le suivre et L’imiter, prendre conscience de cette parole de Paul : « Je suis crucifié avec Christ », un tel objectif ne peut être atteint par l’homme naturel.

Ce ne peut être l’enthousiasme d’un moment sous l’effet d’une émotion religieuse. Il s’agit premièrement de s’asseoir et de calculer la dépense. Si quelqu’un entreprend de bâtir une tour, il doit s’assurer d’abord qu’il a de quoi l’achever, sinon il risque d’être l’objet de moqueries.

Une profession d’être disciple de Jésus ne suffit pas. Il est nécessaire de connaître ce que sont nos vraies ressources en Christ, et ce que cela implique dans la vie pratique. Sinon nous pourrions nous attirer les railleries justifiées du monde et jeter de l’opprobre sur Christ et sur l’évangile.

Parabole du roi qui part à la guerre (v. 31 et 32) :

Il ne s’agit pas de sous-estimer la puissance de notre cruel adversaire. A la croix, Christ, par Sa mort, a rendu impuissant celui qui avait le pouvoir de la mort, c’est-à-dire le diable (Héb. 2. 14) ; maintenant nous pouvons lui résister, étant fermes dans la foi, tout en étant conscients que nous n’avons aucune force en nous-mêmes (1 Pier. 5. 9).

Il peut nous effrayer par toutes sortes de difficultés qui paraissent insurmontables, ou nous séduire par ses artifices pour que nous nous écartions du sentier de la dépendance du Seigneur. Les forces de l’ennemi sont bien supérieures à celles que nous pouvons lui opposer par nous-mêmes. Mais si nous faisons intervenir le Seigneur, dont la puissance se déploie dans notre infirmité, alors nous pouvons obtenir la victoire.

Que nous soyons gardés, étant présomptueux, de dépasser notre mesure de foi, ou bien, étant remplis de crainte, d’en venir à accepter des compromis avec le monde ! Comme le souligne le verset 33, puissions-nous renoncer à tout ce que nous avons !

Ainsi, notre cœur étant libre, nous pouvons suivre notre Maître, comptant par la foi sur Sa force invincible, sachant qu’Il peut faire face à tout !

Illustration du sel (v. 34 et 35) :

Le vrai disciple est comme le sel (Mat. 5. 13). Il conserve les aliments, les préservant de la corruption, et il leur donne de la saveur (Marc 9. 49 et 51).

Or le péché a tout corrompu sur la terre. Ayant la vie divine, le disciple de Jésus, en suivant son Maître, présentera les caractères du sel par une entière séparation du mal et du monde. Il sera un témoin de Christ. Mais si ces traits de la vie de Jésus ne sont pas reproduits, par infidélité et manque de sainteté, celui qui a professé être le disciple de Jésus ne sert plus à rien. Le sel a perdu sa saveur. Il n’est propre, ni pour la terre, ni pour le fumier, on le jette dehors.

« Qui a des oreilles pour entendre, qu’il entende » (v. 35).

Cher jeune lecteur, es-tu un disciple de Jésus ?

La brebis perdue (Luc 15. 1 à 7 ; Mat. 18. 12 et 13).

Alors que les publicains et les pécheurs étaient attirés par les paroles de grâce de Jésus, les pharisiens et les scribes, hommes religieux et propres-justes, murmuraient, disant : « Celui-ci reçoit des pécheurs, et mange avec eux » (v 2). S’il n’en était pas ainsi, qui serait sauvé ?

Quel contraste entre ceux qui étaient sensibles à l’amour de Dieu s’approchant d’eux pour les délivrer de leur misère, et ceux qui, inconscients de leur véritable état, repoussaient la grâce en rejetant le Sauveur qui offrait Sa grâce à tous.

C’est l’occasion pour le Seigneur Jésus de présenter, en trois paraboles, cette grâce insondable de Dieu, éprouvant de la joie à chercher et à recevoir le pécheur perdu.

Sous trois aspects différents, l’état d’un pécheur est mis en relief : la brebis, la drachme et le fils prodigue, tous trois perdus. Et son salut est obtenu en grâce à la fois par le Fils, le bon Berger, par le Saint Esprit, la femme diligente qui allume sa lampe, et par le Père qui reçoit le pécheur repentant.

La brebis perdue.

Dans la parabole de la brebis perdue, le bon Berger est poussé par une énergie d’amour invincible pour aller à sa recherche. Une seule brebis sur cent… cela ne semble pas avoir beaucoup d’importance ! Mais le berger ne peut tolérer qu’une seule brebis soit perdue.

C’est celle-là qui lui manque. Rien ne l’arrête dans Son dévouement jusqu’à la mort et à la mort de la croix. C’est là qu’Il a trouvé sa brebis. Dans Son amour inlassable Jésus seul connaît le prix d’une âme, et l’incapacité de tout pécheur pour revenir à Dieu.

Le pécheur est comme la brebis égarée qui ne retrouve jamais les traces du troupeau, même si elle souffre, appelle, languit après le berger.

Puis, pour ramener son précieux fardeau à la maison, le berger met sa brebis sur ses propres épaules, bien joyeux. Il n’est question dans cette scène que de la joie du berger. Et la brebis est désormais en sécurité. Qu’importe sa faiblesse, ses craintes, ses fatigues, ses souffrances ! Les épaules toutes-puissantes du berger la portent en un lieu sûr.

Dans un monde corrompu et plein de violence, rappelons-nous cette déclaration réconfortante : « Personne ne la ravira de ma main » (Jean 10. 28).

Comment abandonnerait-il sa brebis, sachant le prix qu’elle lui a coûté ? De retour à la maison, son seul désir est de faire partager la joie de son cœur dont le motif s’exprime dans ces paroles : « J’ai trouvé ma brebis perdue ». Ainsi la joie du ciel est celle de Dieu Lui-même, de l’amour rédempteur.

Quelle louange va retentir dans le ciel lorsque les objets de la grâce de Dieu vont exalter à toujours les gloires de l’Agneau qui a été immolé ! « Il y aura de la joie au ciel pour un seul pécheur qui se repent, plus que pour quatre-vingt-dix-neuf justes qui n’ont pas besoin de repentance » (Luc 15. 7).

C’est la bonté de Dieu dans le don de Son propre Fils qui me pousse à la repentance (Rom. 2. 4), et Dieu trouve Sa joie à faire grâce. C’est au moment où le pécheur accepte Jésus comme Sauveur que la joie éclate dans le ciel.

Ton âme est-elle rachetée ? Éprouves-tu une pleine paix dans la jouissance de l’amour de Dieu pour toi ?

La drachme perdue (Luc 15. 8 à 10).

Dans la parabole de la drachme perdue (pièce de monnaie grecque), nous avons une illustration de l’amour de Dieu en activité pour amener à lui le pécheur. La drachme ignore qu’elle appartient à quelqu’un, qu’elle est perdue. Elle est inerte, indifférente à tout, et ne sert à rien dans les ténèbres et sous la poussière.

C’est l’image fidèle d’un pécheur mort dans ses fautes et dans ses péchés (Éph. 2. 1, 4 et 5), alors que dans la première parabole, c’est la figure d’un être vivant s’éloignant toujours plus de Dieu, tel que cela est décrit en Romains 3. 9 à 20.

La femme allume la lampe et balaie la maison pour chercher cette drachme. Sa diligence persévérante montre tout l’intérêt qu’elle lui porte. Elle ne ménage pas sa peine jusqu’à ce qu’elle l’ait trouvée. L’amour merveilleux du Berger attire mon cœur, mais il faut que ma conscience et mon cœur soient touchés.

C’est le travail secret du Saint Esprit de donner toute puissance à la Parole de Dieu dans un cœur rempli de ténèbres. Il projette la lumière divine dans les replis les plus cachés de mon cœur, dont il manifeste la méchanceté. Je découvre que je suis un pécheur misérable, perdu, une vile créature.

Si je n’avais pas, au même moment, conscience que Dieu m’aime tel que je suis, ce serait le désespoir. Mais la révélation, par la Parole et le Saint Esprit, de ce que je suis, de tout le mal dont je suis capable, outre les péchés commis, en présence de toute la bonté de Dieu qui sacrifie Son Fils unique pour mes péchés, produit en moi une conviction de péché, une réelle contrition de cœur, l’amertume dans l’âme, pour aboutir à cet aveu : « Maintenant mon œil t’a vu : C’est pourquoi j’ai horreur de moi et je me repens dans la poussière et dans la cendre » (Job 42. 5 et 6).

Oui, il y a de la joie devant les anges de Dieu pour un seul pécheur amené à la repentance. Il peut alors se reposer par la foi sur la grâce de Dieu.

Nous sommes-nous reconnus dans cette brebis et dans cette drachme, toutes deux perdues ? Elles représentent fidèlement tout homme dans son état naturel, quelle que soit sa dégradation morale. Mais l’œuvre de la rédemption est accomplie, l’amour et la justice de Dieu sont révélés à la croix. « Le fils de l’homme est venu chercher et sauver ce qui était perdu » (Luc 19. 10).

Suis-je sauvé ou perdu ?

Le fils prodigue (Luc 15. 11 à 19).

Cette parabole admirable met en relief l’amour actif de Dieu envers le pécheur égaré par sa propre volonté et ses convoitises. La grâce du Père s’y exprime librement dans l’accueil de ce fils perdu, et elle y trouve toute sa joie. L’homme pécheur hait la lumière et ne peut supporter la grâce.

Cette grâce place tous les hommes au même niveau moral (Rom. 3. 23), C’est pourquoi le Seigneur choisit le cas d’un homme le plus dépravé que l’on puisse supposer, pour manifester la vraie grâce de Dieu (Ps. 130. 4).

Loin de la maison (v. 11 à 16).

C’est en premier lieu chez le plus jeune fils que s’affirme un mouvement de propre volonté : « Père, donne-moi la part du bien qui me revient ». Son cœur était resté insensible à l’amour et à tous les bienfaits dont il jouissait sous l’autorité et le regard du père qu’il ne peut plus supporter. Il n’a qu’un désir : vivre loin de la maison paternelle ; dégagé de toute contrainte, il serait enfin libre de faire ce qui lui plaît.

Quelle image saisissante de l’homme révolté contre Dieu, fuyant loin de Sa face ! (És. 53. 6).

Le père lui ayant donné sa part, peu de jours après, le jeune homme « s’en alla dehors en un pays éloigné ; et là il dissipa son bien en vivant dans la débauche ». Il peut désormais se laisser aller à ses penchants funestes, ne se rendant pas compte qu’il s’est placé ainsi sous l’esclavage du diable, maître cruel et tyrannique.

Le monde dans lequel nous vivons est loin de Dieu, dans les ténèbres, sous les conséquences du péché. Il est certain que tous les hommes n’atteignent pas le même degré de souillure, mais tous ont péché, ayant tourné le dos à Dieu, et en cela il n’y a pas de différence. Ils se persuadent qu’ils peuvent chercher le bonheur loin de Dieu. Mais que de blessures et de flétrissures à cause du péché !

« Et après qu’il eut tout dépensé, une grande famine survint dans ce pays-là ; et il commença d’être dans le besoin ». Il s’est abreuvé à la coupe des délices du péché. Tant qu’il avait de l’argent, il avait de nombreux compagnons pour se distraire, s’amuser follement, en se plongeant dans le mal. Comme il était loin de la maison de son père !

Mais les ressources s’épuisent jour après jour, jusqu’au moment où il n’a plus rien, et de surcroît une famine sévit dans ce pays-là. Outre son bien dépensé, il a gaspillé son temps, ruiné sa santé, affaibli ses facultés.

Créé pour avoir des relations avec Dieu, l’homme pécheur a rompu tout lien avec son Créateur, et rien dans ce monde ne peut satisfaire les besoins profonds de son âme.

Cependant le jeune homme pense avoir assez de force pour se tirer d’affaire dans le lieu où il s’est égaré. « Il s’en alla et se joignit à l’un des citoyens de ce pays-là, et celui-ci l’envoya dans ses champs pour paître des pourceaux ».

Quelle déchéance pour un Juif : gardien d’animaux impurs ! (Lév. 11. 7). Il s’enfonce toujours plus dans la souillure. Il avait tellement faim qu’il désirait « remplir son ventre des gousses que les pourceaux mangeaient, et personne ne lui donnait rien ».

Sa situation est désespérée. Rien ne se donne dans le pays éloigné. Tout se vend très cher, au prix de l’âme. Le monde éblouit un instant, mais quand vient la misère, les amis d’autrefois deviennent des ennemis, et personne n’apporte du secours. Le vide au cœur, il meurt de faim.

La repentance (v. 17 à 19).

Mais le travail de Dieu se produit. Car si Dieu a en horreur le péché, il aime le pécheur dans sa détresse morale. Quand le fils prodigue revient à lui-même, il y a tout à coup ce qui l’attire vers la maison de son père : « Combien de mercenaires de mon père ont du pain en abondance, et moi je péris ici de faim ! ».

Quel changement subit dans ses sentiments à l’égard de son père ! Il évoque sa bonté, l’abondance de pain dans sa maison, la satisfaction des mercenaires. Pourquoi s’était-il enfui si ce n’est sous l’impulsion de sa propre volonté. Il était bien responsable de sa misère extrême.

Aussi faible que soit sa connaissance de la bonté de son père, il ne peut pas rester plus longtemps là où il est. « Je me lèverai et je m’en irai vers mon père, et je lui dirai : Père, j’ai péché contre le ciel et devant toi ; je ne suis plus digne d’être appelé ton fils, traite-moi comme l’un de tes mercenaires ».

Sa confession est franche, il reconnaît son péché, et il est conscient de son indignité ; mais il reste encore quelque sentiment de propre justice, car il se contenterait d’être traité comme un mercenaire. Or, sur le plan des mérites il n’a pas plus droit au titre de mercenaire qu’à celui de fils.

Ainsi l’homme pécheur n’a droit qu’au jugement de Dieu et à la condamnation éternelle. Mais par la pure grâce de Dieu et la foi en l’œuvre parfaite de Christ sur la croix, il obtient la position de fils.

La grâce ineffable de son Sauveur a tout fait pour lui. « Grâces à Dieu pour son don inexprimable ! » (2 Cor. 9. 15)

Faites le compte des nombreux objets de distraction, tous plus attrayants les uns que les autres : jeux, sports, mode, excursions, passe-temps favoris, études… Ne peuvent-ils pas nous empêcher de nous arrêter et de nous juger profondément devant Dieu, reconnaissant ce que nous avons fait et ce que nous sommes, dans une vraie repentance ?

Le fils prodigue (Luc 15. 20 à 24).

Le retour à la maison et l’accueil paternel.

« Et se levant, il vint vers son père ». S’il s’était contenté de faire sa déclaration, le fils prodigue serait resté dans sa misère. Mais les fruits d’une vraie repentance sont produits par des actes confirmant les paroles prononcées.

Il se lève, se met en marche vers la maison de son père. Il avance, quels que soient les obstacles du chemin.

Que de pensées assaillent son esprit, que de doutes, d’incertitude quant à la réception ! Certes le père est bon, même pour les serviteurs. Mais lui, dans quelles conditions s’est-il enfui, et de plus, quelle vie débauchée a-t-il menée ensuite ? Son père ne sera-t-il pas irrité, ou bien accepterait-il de le traiter comme un mercenaire ? Et pourtant un désir irrésistible de voir son père s’est allumé dans son cœur.

« Et comme il était encore loin, son père le vit ». L’amour a fait sortir le père. Depuis longtemps il attendait le retour de ce fils égaré. Il faisait le guet, quand tout à coup il aperçoit la silhouette de son enfant, cause de tant de souffrances, de honte et de nuits d’insomnie.

Il est méconnaissable sauf pour son père ; c’est bien lui, tout couvert de lambeaux, et le visage buriné par la misère. Oui, Dieu est amour, et cherche sans cesse à ramener des pécheurs perdus.

Sais-tu qu’il étend encore sa main vers toi si tu es resté sourd jusqu’ici aux appels de sa grâce ? (És. 65. 2)

« Et il fut ému de compassion ». Quelle intense émotion étreint son cœur à la vue de son fils ! Rien ne peut le retenir dans son élan vers lui. « Et courant à lui, il se jeta à son cou et le couvrit de baisers ». Quelle belle expression d’un amour parfait lorsque ce père ouvre ses bras et serre sur son cœur ce fils qui n’a pas encore prononcé une seule parole !

Le baiser est le signe de la réconciliation (2 Cor. 5. 19), la marque de l’amour que Dieu nous porte. Dieu non plus ne fait pas de reproches, mais attend en grâce et se plaît à pardonner, à guérir, à justifier et à donner la vie éternelle, à tout pécheur qui vient à lui, en reconnaissant sa misère.

Maintenant le prodigue fait sa confession : « Père, j’ai péché contre le ciel et devant toi ; je ne suis plus digne d’être appelé ton fils ». Il ne formule pas la troisième proposition d’être traité comme un mercenaire, car ce serait indigne de toute l’effusion d’amour du père. Il a désormais toute certitude dans cette parfaite grâce. Il en a fini avec lui-même sous l’étreinte de l’amour.

L’entrée dans la maison du festin :

« Mais le père dit à ses esclaves : Apportez dehors la plus belle robe, et l’en revêtez ; et mettez un anneau à sa main et des sandales à ses pieds, et amenez le veau gras et tuez-le ; et mangeons et faisons bonne chère ; car mon fils que voici était mort et il est revenu à la vie ; il était perdu et il est retrouvé » (v. 22 à 24).

Selon la volonté du père, le fils est revêtu de la plus belle robe avant d’entrer dans la maison, où il ne pouvait pénétrer avec ses haillons. Car là, tout est sainteté, lumière et amour. C’est sur la terre que Dieu est venu, en Christ, rencontrer le pécheur. C’est là, qu’Il le revêt de la robe de la justice divine acquise par le sacrifice expiatoire de la croix. Ceux qui ont foi en cette œuvre sont « justice de Dieu en lui » (2 Cor. 5. 21 ; És. 61. 10). Ils ont revêtu Christ (Gal. 3. 27). Nul ne pourra entrer au ciel sans être revêtu de cette robe, déjà sur la terre.

De plus, le père fait mettre un anneau à la main de son fils. L’anneau que des époux portent à leur doigt, concrétise leur union indissoluble devant Dieu jusqu’à la mort. Mais pour le pécheur repentant, il s’agit d’une union indestructible, éternelle avec le Père, et son Fils, Jésus Christ, Époux de l’Assemblée. L’occasion nous est encore offerte de nous montrer dignes d’une telle union.

Enfin, le père demande qu’on lui donne des sandales. Les esclaves marchent nu-pieds mais lui, comme fils, chausse des sandales. Ainsi tout enfant de Dieu est rendu capable de marcher en nouveauté de vie, par la puissance du Saint Esprit, d’une manière digne de Dieu (Gal. 5. 25 ; 1 Thess. 2. 12). Rien ne manque à la parure du fils. Tout en lui évoque l’amour de Dieu et les richesses insondables de Christ.

Maintenant dans la maison, tous s’associent au festin de joie que le père a désiré. On tue le veau gras, « et ils se mirent à faire bonne chère ». C’est la joie dans la communion, Dieu seul peut nourrir nos âmes et nous réjouir (Phil. 4. 4). Quelles ineffables délices seront notre part dans l’éternité, celles que Dieu trouve en son Fils bien-aimé !

« Dieu qui est riche en miséricorde, à cause de son grand amour dont il nous a aimés, alors même que nous étions morts dans nos fautes, nous a vivifiés ensemble avec le Christ, … et nous a ressuscités ensemble, et nous a fait asseoir ensemble dans les lieux célestes dans le Christ Jésus » (Éph. 2. 4 à 6). Oui, pour tout pécheur confessant sa culpabilité, il y a un salut parfait par la foi au Fils de Dieu.

Cher jeune lecteur, es-tu revêtu de cette plus belle robe de la justice divine pour pouvoir participer au festin que l’amour de Dieu a préparé dans le ciel ?

D’après La Bonne Nouvelle 1992