
Les paraboles du trésor et de la perle de très grand prix (Mat. 13. 44 à 46).
A partir des trois paraboles de l’ivraie, du grain de moutarde et du levain, le Seigneur traite l’apparence extérieure du royaume, car l’activité pernicieuse de Satan et l’infidélité de l’homme ne manqueraient pas de gâter le travail du divin Semeur.
Mélange de bien et de mal, manifestation d’une grande puissance sur la terre, fausses doctrines aux principes corrupteurs, voilà comment ce royaume des cieux se présenterait à la vue du monde.
Puis Jésus entrant dans la maison s’adresse à Ses disciples, et par les trois autres paraboles montre ce qu’Il a cherché et trouvé pour Son cœur dans le royaume vu sous son aspect intérieur, selon les desseins de Dieu.
« Encore, le royaume des cieux est semblable à un trésor caché dans un champ, qu’un homme, après l’avoir trouvé, a caché ; et de la joie qu’il en a, il s’en va, et vend tout ce qu’il a, et achète ce champ-là » (Mat. 13. 44). Dans le champ, figure du monde, un homme qui représente le Seigneur Jésus a découvert un trésor.
Or dès le chapitre 3 de la Genèse, le diable ayant séduit l’homme, l’a entraîné, ainsi que toute sa descendance, dans la désobéissance à Dieu. Ce caractère de rébellion contre Dieu s’est affirmé en Caïn et sa famille, sous l’instigation de Satan, qui a usurpé son titre de chef de ce monde. Mais au sein de cette humanité déchue, Christ avait discerné un trésor particulier.
Au moment même de la création de la terre et de l’univers, ce qui remplissait Son cœur nous est révélé par l’Esprit : « J’étais ses délices tous les jours, toujours en joie devant lui, me réjouissant en la partie habitable de sa terre, et mes délices étaient avec les fils des hommes » (Prov. 8. 30 et 31). Si, par suite du péché, le diable exerçait son tyrannique pouvoir sur l’homme, une telle misère n’a pas repoussé son amour : Il voit toute la valeur de ce trésor dans les conseils de Dieu.
Pour obtenir Son royaume parmi les hommes, Christ a dû vendre tout ce qu’Il avait, tout laisser en venant dans ce monde. Il s’est anéanti Lui-même, prenant la forme d’esclave. Renonçant à Ses droits de Messie, Il a vécu dans la pauvreté (2 Cor. 8. 9). Étant trouvé en figure comme un homme, Il s’est abaissé Lui-même jusqu’à la mort de la croix pour acheter le champ afin de posséder le trésor.
A cause de la joie qui était devant Lui, Il a enduré la croix (Héb. 12. 2). Il a remporté une victoire définitive sur l’Ennemi, délivrant ses captifs qui ont changé de maître. Et ce trésor, tiré du champ, est composé de tous les Siens comme autant de pièces précieuses.
Il n’y a rien de comparable à cette expression sublime de l’amour de Jésus donnant Sa vie pour acquérir le trésor de Son cœur. Il les a achetés pour Dieu par Son sang, de toute tribu, et langue, et peuple, et nation.
Il y a aussi ceux qui, d’entre les nations, reviennent de la grande tribulation, ayant lavé leurs robes dans le sang de l’Agneau, et ceux du résidu d’Israël, qui auront été achetés de la terre (Apoc. 5. 9 ; 7. 14 ; 14. 3).
Bientôt le Seigneur fera valoir Ses droits sur ce monde, et le trésor encore caché sera manifesté en gloire, lorsqu’il sera « glorifié dans ses saints et admiré dans tous ceux qui auront cru » (2 Thess. 1. 10).
« Encore, le royaume des cieux est semblable à un marchand qui cherche de belles perles ; et ayant trouvé une perle de très grand prix, il s’en alla, et vendit tout ce qu’il avait, et l’acheta » (v. 45 et 46).
Jésus est ce marchand expert dans l’estimation des belles perles. Israël était et sera une belle perle, et il peut y en avoir d’autres. Mais l’Église est pour l’éternité la perle de très grand prix, l’épouse de Christ, la femme de l’Agneau. Elle est l’unique, destinée à refléter Sa céleste beauté ; et le Seigneur vend tout ce qu’Il avait pour l’acheter. « Christ a aimé l’assemblée et s’est livré lui-même pour elle » (Éph. 5. 25).
La perle fine est tirée d’un être vivant, l’huître, qui au fond des mers a été blessée par un grain de sable. Entre le manteau et la coquille, le mollusque sécrète autour du corps étranger de minces couches de nacre, formant cette perle pendant six ans. Ce qui lui donne toute sa valeur et sa beauté, c’est son poids, sa couleur, sa régularité, sa forme et son éclat.
Quelle image saisissante de l’amour ineffable de Christ pour Son assemblée ! Il a enduré les souffrances insondables du jugement de Dieu à la croix, déclarant : « les eaux m’ont environné jusqu’à l’âme, l’abîme m’a entouré, les algues ont enveloppé ma tête » (Jonas 2. 6). Acquise par son propre sang, Il se présentera l’assemblée à Lui-même, glorieuse… sainte et irréprochable. « Car nous sommes membres de son corps, de sa chair et de ses os » (Éph. 5. 30).
Les yeux de notre cœur ne seraient-ils pas ouverts pour sonder les profondeurs de Son amour pour l’Église ? Nous ne pouvons qu’être émerveillés et adorer.
Avons-nous pensé que chaque racheté du Seigneur fait partie de cette perle de très grand prix, acquise par Ses souffrances et Sa mort sur la croix ? N’est-Il pas digne alors que nous Lui présentions nos corps en sacrifice vivant, saint, agréable à Dieu, notre service intelligent ? (Rom. 12. 1 ; 1 Cor. 6. 19 et 20).
Les saints de Macédoine s’étaient donnés premièrement eux-mêmes au Seigneur (2 Cor. 8. 5) et Paul avait fait la perte de toutes choses, les estimant comme des ordures afin de gagner Christ (Phil. 3. 8). C’est la part de ceux qui, ayant Jésus comme Sauveur, L’ont saisi comme le seul objet de leur cœur, en attendant que cela soit pleinement réalisé dans la gloire, quand nous le verrons dans toute Sa beauté… peut-être cette année ? Es-tu prêt ?
La parabole du filet (Mat. 13. 47 à 52).
Rappelons que les trois dernières paraboles de ce chapitre, adressées uniquement aux disciples, révèlent les pensées de Dieu et le but du Seigneur dans le royaume. Pour la joie de Son cœur, Christ a acheté le monde pour posséder le trésor, c’est-à-dire les Siens. Saisi par la beauté morale de l’Église, Son amour l’engage à renoncer à tous Ses droits de Messie, de Fils de David et de Fils de Dieu sur la terre, pour donner Sa vie sur la croix en vue d’acquérir cette perle de très grand prix et de goûter le fruit du travail de Son âme.
« Encore, le royaume des cieux est semblable à une seine jetée dans la mer et rassemblant des poissons de toute sorte ; et quand elle fut pleine, ils la tirèrent sur le rivage, et s’asseyant, ils mirent ensemble les bons dans des vaisseaux, et jetèrent dehors les mauvais » (v. 47 et 48). La seine est une espèce de très long filet de pêche que l’on traîne dans l’eau sur les fonds sableux peu profonds.
Le royaume des cieux est comparé à ce filet qui, jeté dans la mer, rassemble toute sorte de poissons, bons et mauvais. Depuis la venue du Seigneur sur terre, le filet de l’évangile est jeté dans la mer des peuples. Résultat de cette prédication, le christianisme a été adopté comme religion par des masses. Il suffit d’avoir été baptisé pour porter le titre de chrétien, que l’on possède la vie de Jésus ou non. Hélas, tous les chrétiens de nom ne sont pas d’authentiques croyants correspondant aux bons poissons de la parabole.
Aujourd’hui l’évangile est annoncé dans tous les pays du monde entier, et l’Esprit de Dieu opère avec puissance par le moyen des pêcheurs pour rassembler les saints.
Selon ce que le Seigneur avait exprimé, les pêcheurs sont ces serviteurs à l’œuvre pour séparer, selon l’intention divine, les bons poissons. C’est ainsi qu’Il appela Ses disciples : « Venez après moi, et je vous ferai pêcheurs d’hommes » (4. 19).
Outre le fait de rassembler toute sorte de poissons en tirant le filet sur le rivage, les serviteurs sont responsables d’une deuxième opération, le triage des bons poissons. Comment auront-ils le discernement spirituel du dessein divin ? Ce ne peut être que par la Parole de Dieu.
Le bon poisson est pourvu de nageoires et d’écailles, selon Lévitique 11. 9 à 12. Le vrai chrétien peut se diriger en remontant le puissant courant de ce monde, et résister à l’influence du milieu dans lequel il évolue (1 Jean 5. 4).
Ayant l’intelligence de ce qui réjouit le cœur de Dieu, les serviteurs ne s’occupent que de ce qui est bon. Ils rassemblent les rachetés du Seigneur autour de Lui, en dehors de toute association mondaine et de tout système religieux institué par l’imagination des hommes. Comme il en a déjà été question dans la parabole de l’ivraie, les ouvriers du Seigneur n’ont pas à s’occuper des mauvais, ni pour les combattre, ni pour les juger ou les exterminer. Certes, le salut par la foi en Jésus doit être prêché à tous les hommes, mais la parabole ne présente pas ce sujet.
Ensuite le Seigneur évoque le jugement solennel des méchants : « Il en sera de même à la consommation du siècle : les anges sortiront, et sépareront les méchants du milieu des justes, et les jetteront dans la fournaise de feu : là seront les pleurs et les grincements de dents » (v. 49 et 50).
Ainsi le travail des anges est toujours en relation avec les méchants, pour exécuter la volonté de Dieu dans son juste gouvernement. Les mauvais sont ôtés de la terre pour que puisse s’établir le royaume en gloire. La période de la grâce aura pris fin pour faire place au temps du jugement, tout proche maintenant.
Avez-vous remarqué que le Seigneur utilise les mêmes expressions dans les deux paraboles de l’ivraie et du filet pour décrire cette fournaise de feu où seront les pleurs et les grincements de dents pendant l’éternité ? (v. 42 et 50)
Ainsi le sort des incrédules est décrit avec une précision effrayante s’ils persistent à refuser le salut offert gratuitement par la foi en Jésus. Leur part sera le feu éternel préparé pour le diable et ses anges, alors que les justes seront pour toujours avec le Seigneur. Les maudits s’en iront dans les tourments éternels et les justes dans la vie éternelle, la bienheureuse félicité (Mat. 25. 41 et 46).
As-tu choisi la vie ? (Deut. 30. 19). « Quiconque croit au Fils a la vie éternelle ; mais qui désobéit (ou ne croit pas) au Fils ne verra pas la vie, mais la colère de Dieu demeure sur lui » (Jean 3. 36).
Comme Il le déclarait à Ses disciples, Jésus nous pose la même question : « Avez-vous compris ces choses ? Ils lui disent : Oui, Seigneur » (v. 51). Il avait bien dit aux Siens qu’il leur serait donné de connaître les mystères du royaume des cieux (v. 11).
Seul le Saint Esprit, venant habiter dans le croyant, pourrait en donner une réelle compréhension. Et Jésus précise que « tout scribe qui a été fait disciple du royaume des cieux est semblable à un maître de maison qui produit de son trésor des choses nouvelles et des choses vieilles » (v. 52). Le scribe représente ceux qui connaissaient et interprétaient les textes de l’Ancien Testament.
Devenu disciple du royaume des cieux, il ajoute aux révélations précédentes, les enseignements du Seigneur, notamment ceux des paraboles de ce chapitre. Les choses vieilles concernent le royaume annoncé par les prophètes, établi plus tard en gloire, alors que les choses nouvelles révèlent la forme cachée que ce royaume a prise par suite du rejet du roi. Quel trésor inestimable est accordé à ces disciples du royaume, dès à présent et pour l’avenir ! Que notre foi s’approprie de telles richesses !
La tempête apaisée (Mat. 8. 18, 23 à 27 ; Marc 4. 35 à 41 ; Luc 8. 22 à 25).
L’événement qui nous occupe ce mois-ci est relaté dans trois évangiles avec quelques détails particuliers dans chaque récit.
C’était le soir d’un jour où le Seigneur avait enseigné une grande foule près de la mer, par des paraboles (Marc 4. 1 et 2). Jésus avait dit à ses disciples : « Passons à l’autre rive ».
Après avoir renvoyé la foule, ils s’embarquent prenant Jésus, comme il était, c’est-à-dire sans préparatifs, mais toujours avec son amour invariable, sa puissance divine et ses saintes exigences. Ainsi les disciples pouvaient supposer que, dans la compagnie de Jésus, ils étaient à l’abri de toute difficulté.
Et ils prirent le large. Or comme ils voguaient, voici une grande tourmente s’éleva sur la mer, en sorte que le bateau était couvert par les vagues et il s’emplissait déjà d’eau. La mer de Galilée, située bien au-dessous du niveau de la mer et entourée de montagnes, est connue pour ses tempêtes violentes et subites. Devant un tel péril, les disciples, pour la plupart des pêcheurs habitués à affronter la mer, étaient saisis de peur.
Or Jésus se trouvait à l’arrière du bateau. Marc ajoute qu’il s’était endormi sur un oreiller. Une main prévenante l’avait mis à sa disposition, pensant à toute sa fatigue de la journée. Ce sommeil de Jésus est un trait de son humanité. Il traduit la tranquillité et la paix de Celui qui, près de son Dieu, peut jouir d’un peu de repos, malgré le grand tourbillon de vent et les assauts multipliés des vagues.
Confiant en son Dieu, le psalmiste pouvait déclarer : « Je me coucherai, et aussi je dormirai en paix ; car toi seul, ô Éternel ! tu me fais habiter en sécurité » (Ps. 4. 8).
Ainsi, quoique présent, Jésus ne prévient pas la tempête. Et s’Il dormait, les disciples n’avaient-ils pas avec eux le Créateur du monde ? Mais Sa seule présence ne leur suffit plus, car ils sont effrayés par le danger qui les tourmente si violemment.
Les promesses divines, pour le résidu d’Israël éprouvé, n’étaient-elles pas aussi pour eux ? « Car moi, je suis l’Éternel, ton Dieu, le Saint d’Israël, ton Sauveur… Ne crains pas, car je suis avec toi » (És. 43. 3 et 5). Mais l’angoisse avait envahi leur cœur et tout espoir d’en sortir par leurs propres efforts et leur propre sagesse était réduit à néant. « Ils montent aux cieux, ils descendent aux abîmes : leur âme se fond de détresse » (Ps. 107. 26).
Devant cette situation critique, il n’y a plus qu’une seule issue : s’approcher de Jésus et Le réveiller. Et leur cri de détresse n’a-t-il pas un écho dans nos cœurs, nous rappelant une circonstance vécue dans notre vie ?
Pour les uns, c’est : « Maître, ne te mets-tu pas en peine que nous périssions ? » (Marc 4. 38) ; pour les autres : « Maître, maître, nous périssons » ! (Luc 8. 24), et encore : « Seigneur, sauve-nous ! nous périssons » (Mat. 8. 25). Ils ne savent pas comment Jésus peut les sauver – mais c’est bien Lui qui avait dit : « Passons à l’autre rive du lac ». Malgré toute leur angoisse, ils sont unanimes pour avoir recours à Jésus qui seul peut les délivrer.
Alors la voix toute puissante du Seigneur se fait entendre. Il commande en maître, reprend le vent, et s’adresse à la mer : « Fais silence, tais-toi » (Marc 4. 39 ; Job 38. 11).
Quelle majesté ! Quelle puissance divine ! Jésus est le Fils de Dieu, le Créateur des mondes, et soutenant toutes choses par la parole de sa puissance (Héb. 1. 2 et 3). Celui qui a établi les lois de la nature est capable de rétablir l’équilibre des éléments déchaînés. Et il se fit un grand calme.
Puis Jésus s’occupe de Ses disciples, leur disant : « Pourquoi êtes-vous ainsi craintifs ? Comment n’avez-vous pas de foi ? Et ils furent saisis d’une grande peur, et ils dirent entre eux : Qui donc est celui-ci, que le vent même et la mer lui obéissent ? » (Marc 4. 40 et 41).
Les disciples croyaient en Jésus, car ils Le suivaient ; mais sondés par l’épreuve, leur foi cède à la peur. Ne leur ressemblons-nous pas parfois ? Et le reproche du Seigneur ne nous concerne-t-il pas ? Seule la foi active peut dissiper la crainte des circonstances.
Le manque de foi des disciples n’apparaît-il pas au moment où, dans leur frayeur, ils ont pensé qu’ils allaient périr avec leur Maître ? Et cependant, ils n’étaient pas plus en danger au fort de la tempête qu’au temps où la mer était calme, car Jésus était avec eux. Il ne pouvait être englouti par les eaux.
N’oublions pas cette promesse divine : « Toutes choses travaillent ensemble pour le bien de ceux qui aiment Dieu » (Rom. 8. 28).
Devant des difficultés, apparemment insurmontables, Dieu veut nous apprendre pratiquement que Son amour, Sa puissance et Sa sagesse sont toujours à la disposition de la foi. Il peut apaiser toute agitation de nos cœurs avant même parfois, que ne soient maîtrisés les orages et les tempêtes envoyés subitement par Satan.
Si tu as pris Jésus à bord de ton frêle esquif, tu es en sécurité. Quelle que soit l’adversité, Il est ton Sauveur et ton Seigneur tout puissant ! L’apôtre déclare que la mort même a perdu son aiguillon et devient un gain (1 Cor. 15. 55 à 57 ; Phil. 1. 21). Jésus est avec nous et il est pour nous jusqu’à ce que nous ayons atteint le céleste rivage.
« Il arrête la tempête, la changeant en calme, et les flots se taisent, et ils se réjouissent de ce que les eaux sont apaisées, et il les conduit au port qu’ils désiraient » (Ps. 107. 29 et 30). « Dans la tranquillité et dans la confiance sera votre force » (És. 30. 15).
Guérison de deux démoniaques (Mat. 8. 28 à 34 ; Marc 5. 1 à 20 ; Luc 8. 26 à 39).
Par Sa seule parole, le Seigneur Jésus vient d’exercer Sa puissance pour calmer les éléments de la nature. Vents et tempête sont apaisés aussi bien que le cœur des disciples.
Maintenant, il a affaire avec la violence effrayante de Satan. Deux malheureux Gadaréniens, possédés d’une multitude de démons, dominant leur volonté, sortent des sépulcres où ils demeuraient. Ils étaient très violents, et personne ne pouvait passer par ce chemin-là. Les évangélistes Marc et Luc ne mentionnent que l’un des deux démoniaques, appelé Légion, peut-être à cause de la gravité de son cas, mais aussi de son service après sa délivrance.
Cet incident nous donne un aperçu de ce monde invisible, quoique bien réel, des principautés, autorités et dominateurs des ténèbres, une puissance spirituelle de méchanceté qui est dans les lieux célestes (Éph. 6. 12).
Souvent, quand Légion avait été lié de fers aux pieds et de chaînes, il avait rompu les chaînes et mis les fers en pièces, et personne ne pouvait le dompter. Les démons habitant cet homme le rendaient furieux, lui communiquant une force extraordinaire ; se faisant du mal à lui-même, il ne pouvait que nuire à ses semblables.
Quelle figure saisissante de la déchéance morale de l’homme pécheur ! Entraîné par le diable, victime de ses convoitises charnelles et de ses passions infâmes, c’est en vain que les hommes ont essayé de le maîtriser, de combattre les excès de tout genre (Gal. 5. 19 à 21).
Malgré toutes les règles morales imposées par la société, le cœur de l’homme reste pervers, incurable, toujours porté à rompre tout lien.
Alors que nous nous serions détournés, effrayés par un tel forcené, Jésus ne le repousse pas et le rencontre dans sa nudité, car il ne pouvait cacher son véritable état aux yeux de Dieu.
Quel spectacle horrible que celui de l’homme asservi à Satan ! Parce qu’il a écouté la voix du tentateur qui mettait en doute la parole de Dieu, il ne pouvait en résulter pour lui que souffrances, oppression, corruption et mort. Et la terre, par suite du péché de l’homme, est devenue un vaste cimetière.
En voyant Jésus, l’homme possédé depuis longtemps de plusieurs démons, se jeta devant Lui en s’écriant : « Qu’y a-t-il entre moi et toi, Jésus, Fils du Dieu Très-haut ? Je te supplie, ne me tourmente pas. Car Jésus avait commandé à l’esprit immonde de sortir de l’homme » (Luc 8. 28 et 29).
Alors que les hommes ne discernaient pas la gloire divine de Jésus, les démons le reconnaissent comme le Fils de Dieu, le Juge qui les condamnera aux tourments éternels. Jacques lui-même précise que les démons croient, et qu’ils frissonnent (2. 19).
Le démoniaque déclare qu’il s’appelle Légion, car beaucoup de démons étaient entrés en lui. Savez-vous qu’une légion romaine au temps du Seigneur comportait environ 6000 soldats ? C’était un très grand malheur pour cet homme que d’être tombé sous une telle domination.
Quoiqu’il en pense, l’homme n’est pas libre, mais il est esclave de Satan, qui le gouverne en satisfaisant tous les désirs du cœur naturel par toutes les choses qui sont dans le monde (1 Jean 2. 15 et 16).
Et il y avait là un grand troupeau de pourceaux paissant sur la montagne. Contraints de sortir de cet homme, et redoutant d’aller dans l’abîme des tourments, ces démons demandent à Jésus d’entrer dans ce troupeau. Avec sa permission, ils sortirent de l’homme, entrèrent dans les pourceaux, et le troupeau se rua du haut de la côte dans le lac et fut étouffé.
Voyant ce qui était arrivé, les gardiens du troupeau s’enfuirent et racontèrent dans la ville et dans les campagnes ce qui était arrivé. Aussitôt les habitants vinrent et trouvèrent assis, vêtu et dans son bon sens, aux pieds de Jésus, l’homme délivré des démons.
Quelle bonne part est celle de cet homme dans la présence de son Sauveur ! Mais au lieu de se réjouir d’un tel miracle, les habitants effrayés déplorent la perte du troupeau de pourceaux, ces animaux impurs que la loi interdisait de manger. Aussi demandent-ils à Jésus de s’en aller de leur territoire.
Les hommes pécheurs préfèrent la domination de Satan, ce maître dur et cruel, à la présence et la puissance de Jésus. Ils ont mieux aimé les ténèbres que la lumière, car leurs œuvres étaient mauvaises (Jean 3. 19).
Comme notre cœur naturel est insensible à la grâce, et dans son égoïsme, peu accessible à la souffrance de notre prochain ! Pour assurer nos aises, nos intérêts, n’allons-nous pas parfois jusqu’à désobéir à la Parole ?
Au moment où Jésus s’en allait dans la barque, celui qui avait été délivré de l’esprit immonde lui exprime son désir de Le suivre, dans l’attachement de son cœur. Il sait qu’il a été l’objet d’une grâce ineffable. Mais Jésus le renvoya disant : « Va dans ta maison, vers les tiens, et raconte leur tout ce que le Seigneur t’a fait, et comment il a usé de miséricorde envers toi » (Marc 5. 19).
Il s’en alla, et se mit à publier tout ce que Jésus lui avait fait. C’est la volonté du Seigneur que nous rendions témoignage à ce que Sa grâce a fait pour nos âmes.
Parler de Lui à nos proches, dans notre famille, à nos camarades d’études ou de travail, c’est-à-dire à ceux qui nous connaissent et observent notre conduite, voilà ce qui plaît au Seigneur, en attendant qu’Il nous appelle auprès de Lui. Comme il importe que tout témoin du Seigneur ait une conduite en accord avec ses paroles !
Peux-tu raconter ce que le Seigneur Jésus a fait pour ton âme ? (Ps. 66. 16)
Une guérison et une résurrection (Mat. 9. 18 à 26 ; Marc 5. 22 à 43 ; Luc 8. 40 à 56).
Rejeté du territoire des Gadaréniens, Jésus, le parfait Serviteur, aborde à l’autre rive du lac où une grande foule se rassemble auprès de Lui. Ému de compassion, Il était tout disposé à recevoir l’appel de la foi.
Un chef de synagogue, nommé Jaïrus, vient et se jette aux pieds de Jésus, le suppliant instamment, disant : « Ma fille est à l’extrémité ; je te prie de venir et de lui imposer les mains, afin qu’elle soit sauvée, et qu’elle vive » (Marc 5. 21 à 23). Et Jésus s’en alla avec lui, suivi par une grande foule qui le pressait.
Du sein de cette foule, une femme s’approche. Elle était atteinte, depuis douze ans, d’une maladie incurable, ayant beaucoup souffert d’un grand nombre de médecins. Alors qu’elle avait dépensé en vain tout son bien, son état allait en empirant. Point de guérison, son cas restait désespéré.
Mais elle avait entendu parler de Jésus. Aussi vient-elle par derrière et touche Son vêtement, consciente, et de son impureté et de son profond besoin de guérison. Dans l’assurance de sa foi, elle disait : « Si je touche, ne fût-ce que ses vêtements, je serai guérie ». Et aussitôt elle connut en son corps qu’elle était guérie du fléau.
Jésus, sachant que de la puissance était sortie de Lui, demanda qui l’avait touché. Ses disciples lui dirent : « Tu vois la foule qui te presse, et tu dis : Qui m’a touché ? » Voyant qu’elle n’était pas cachée, effrayée et tremblante, la femme vint et se jeta devant lui, et lui déclara toute la vérité, comment elle avait été guérie instantanément. Et Jésus lui dit : « Aie bon courage, ma fille ; ta foi t’a guérie ; va-t’en en paix » (Luc 8. 45 à 48).
Cette femme n’avait reculé devant aucune dépense pour recouvrer la santé de son corps. Elle représente tous ceux qui voudraient obtenir le salut par les œuvres et leurs propres efforts, pour s’en glorifier ensuite (Éph. 2. 9). « Dieu… nous a sauvés… non selon nos œuvres, mais selon son propre dessein, et sa propre grâce » (2 Tim. 1. 9).
Cette femme, à bout de ressources, épuisée et ruinée, touche le vêtement de Jésus et sa foi tire bénéfice de la puissance divine qui la guérit aussitôt.
II ne suffit pas de connaître Jésus par la seule intelligence humaine. Celui qui vient à Lui avec une profonde conviction de péché – Le saisissant par la foi pour son Sauveur personnel – obtient le pardon, la paix, la délivrance.
La femme, voyant que rien ne peut être caché au Seigneur, se jette à Ses pieds : la meilleure place pour dire toute la vérité.
Le Seigneur établit ainsi cette âme dans une relation personnelle avec Lui et lui donne toute l’énergie nécessaire pour rendre témoignage devant le monde et confesser en public ce qu’Il a fait pour elle. Mais aussi, quel réconfort pour sa foi lorsqu’elle entend les paroles de Jésus : « Aie bon courage, ma fille ; ta foi t’a guérie : va-t’en en paix » (Luc 8. 48). Heureuse dans Son amour, elle connaît désormais Celui qui s’est révélé à son âme, guérissant son infirmité (Ps. 103. 3).
Le délai causé par l’intervention de cette femme a éprouvé la foi de Jaïrus, car sa fille unique de douze ans était sur le point de mourir. Et comme Jésus parlait encore, des messagers viennent annoncer la mort de cette enfant. Mais aussitôt une parole de Jésus vient affermir la foi de ce père angoissé : « Ne crains pas, crois seulement » (v. 50).
Il y avait en Jésus un amour incomparable face à l’état misérable de l’homme, et une puissance invincible pour délivrer les captifs de Satan qui détenait le pouvoir de la mort. Qu’est-ce que Dieu demande de l’homme, si ce n’est la foi ? Cela est vrai pour le pécheur travaillé dans sa conscience, mais aussi pour le croyant dans toutes ses épreuves.
Arrivé à la maison, Jésus ne permet à personne d’entrer si ce n’est aux trois disciples Pierre, Jacques et Jean, ainsi qu’aux parents de la jeune fille. Il veille à ne pas satisfaire la curiosité d’une foule incrédule. Il ne cherche pas à établir Sa popularité. Seule compte pour le parfait Serviteur l’approbation du Maître.
Comme tous pleuraient et se lamentaient sur la jeune fille, il leur dit : « Ne pleurez pas, car elle n’est pas morte, mais elle dort. Et ils se moquaient de lui, sachant qu’elle était morte ».
Comme dans le cas de Lazare (Jean 11. 11 à 15), le Seigneur parle de la mort du croyant comme d’un sommeil, car notre Sauveur a annulé la mort et a fait luire la vie et l’incorruptibilité par l’évangile (2 Tim. 1. 10).
Puis, la prenant par la main, Jésus cria, disant : « Jeune fille, lève-toi. Et son esprit retourna en elle, et elle se leva immédiatement ; et il commanda qu’on lui donnât à manger ». Quelle joie pour le cœur des parents !
Voilà une résurrection qui rappelle celle de tous les morts en Christ lors de la venue du Seigneur pour enlever Son Église, alors que les croyants vivants seront changés pour revêtir leur corps de gloire. Nous attendons que se réalise cet événement (1 Cor. 15. 51 à 54 ; 1 Thess. 4. 13 à 18).
En figure, ces deux récits présentent l’œuvre du Seigneur Jésus venant sur cette terre. Comme pour la fille de Jaïrus, Il s’est approché d’Israël à l’état de mort, pour lui apporter la guérison. Mais la mort a frappé Israël selon la chair et tout homme pécheur.
Cependant le Seigneur possède toute puissance pour opérer la résurrection nationale de ce peuple à la fin. En attendant, tous ceux qui reconnaissent leur état de misère morale peuvent, comme la femme qui toucha Jésus, venir à Lui par la foi, saisir la grâce et être sauvés.
Trois guérisons. Compassions de Jésus (Mat. 9. 27 à 38).
La grâce toute puissante de Jésus ressuscitait des morts et guérissait toute maladie et toute langueur. C’est ainsi que Dieu donnait une pleine démonstration de la venue du Messie promis à son peuple, le vrai roi d’Israël.
Voici deux aveugles qui suivent Jésus, criant et disant : « Aie pitié de nous, Fils de David ! » (v. 27)
Leur foi dans le Messie d’Israël est affirmée par leur cri et par leur persévérance à venir à Lui jusque dans la maison malgré leur cécité. Jésus leur dit : « Croyez-vous que je puisse faire ceci ? » Voilà la seule condition qui leur est posée. Et la réponse est spontanée, tellement leur besoin de guérison est intense : « Oui, Seigneur ».
Quel écho ont de telles paroles dans le cœur du Seigneur ! Ne démontrent-elles pas une entière soumission de l’âme à Sa volonté ? Quelles bénédictions en sont les conséquences dès maintenant et pour l’éternité !
Alors Jésus toucha leurs yeux, disant : « Qu’il vous soit fait selon votre foi ».
Et leurs yeux furent ouverts (v. 29 et 30).
Ces aveugles rappellent l’état moral de l’homme déchu devant Dieu, mais aussi celui d’Israël à la venue du Seigneur. Jésus, la lumière du monde, ne pouvait exercer Sa puissance en guérison qu’en réponse à la foi. Aussi L’entendons-nous déclarer : « Celui qui me suit ne marchera point dans les ténèbres, mais il aura la lumière de la vie » (Jean 8. 12).
Contrairement à la volonté du Seigneur, les aveugles répandirent sa renommée dans tout le pays. Jésus ne cherchait pas la gloire venant des hommes, évitant d’attirer la curiosité des foules ; mais que notre obéissance Lui soit agréable : « Celui qui a mes commandements et qui les garde, c’est celui-là qui m’aime » (Jean 14. 21).
« Et comme ils sortaient, voici, on lui amena un homme muet, démoniaque. Et le démon ayant été chassé, le muet parla » (v. 32).
Dans son état naturel, l’homme pécheur est muet comme il est aveugle. Il ne connaît rien des choses magnifiques de Dieu, des perfections de Jésus et de Son œuvre et il ne peut les voir et en parler.
Mais le Seigneur, plein de miséricorde, intervient pour délivrer le malheureux du joug de Satan. Quel réconfort pour ceux qui l’avaient amené à Jésus ! Maintenant sa langue est déliée pour parler de Celui qui l’a délivré de l’esclavage de Satan. Désormais il peut exalter la grâce et la puissance de Dieu, utilisant pour le bien ce don merveilleux qui lui a été rendu. Ne devait-il pas s’approprier la prière de David : « Mets, ô Éternel ! une garde à ma bouche, veille sur l’entrée de mes lèvres » ? (Ps. 141. 3)
« Et les foules s’en étonnèrent, disant : Il ne s’est jamais rien vu de pareil en Israël ; mais les pharisiens disaient : Il chasse les démons par le chef des démons » (v. 33 et 34).
L’admiration des foules provoque la jalousie des pharisiens, dont le cœur incrédule est rempli de haine à l’égard de Jésus. Comme ils se sentent jugés par Sa vie parfaite et rayonnante de grâce !
Ces hommes religieux se contentaient des formes de la piété pour mettre en relief leur prestige aux yeux des hommes. Dans la dureté de leur cœur, ils ont l’audace d’attribuer à Satan, le prince des démons, la puissance du Fils de Dieu. C’est ce grave péché, appelé le blasphème contre l’Esprit, qui ne sera pas pardonné aux hommes (12. 31).
Malgré toute la méchanceté des chefs du peuple qui le rejetaient, Jésus poursuit Sa carrière où Sa patiente bonté peut encore s’exercer avec Sa puissance divine. Il continue à enseigner dans leurs synagogues, à prêcher l’évangile du royaume et à guérir toute maladie et toute langueur (v. 35). Son cœur est ému de compassion, car Il discerne les nombreux besoins des foules, et porte en parfaite sympathie les souffrances des hommes.
Il réalise « qu’ils étaient las et dispersés, comme des brebis qui n’ont pas de berger ». Ces brebis d’Israël, sans vrai berger, étaient privées de direction, de protection et de nourriture, d’où leur état d’épuisement et de souffrance. Les conducteurs d’Israël, sacrificateurs, scribes et pharisiens, dans la recherche de leurs propres intérêts, étaient des pasteurs qui détruisaient et dispersaient le troupeau (Jér. 23. 1 et 2 ; Éz. 34. 1 à 10).
Face à cette infidélité, Jésus, le bon Berger présenté à Son peuple, est rempli de sollicitude pour les faibles, les malades, les méprisés et les pauvres du troupeau. Chacun pouvait venir à Lui avec sa détresse et avec la certitude d’être accueilli, compris et guéri. N’a-t-Il pas dit : « Je ne mettrai point dehors celui qui vient à moi » ? (Jean 6. 37)
Ainsi Jésus voit que la moisson est grande et qu’il y a peu d’ouvriers. Son œil embrassait les campagnes déjà blanches pour la moisson (Jean 4. 35). Pour celui qui, convaincu de péché, réalise toute sa misère morale, il n’y a qu’une seule issue : se jeter dans les bras du Sauveur. Mais pour la moisson, il faut des ouvriers qui, mûs par l’amour des âmes, les conduisent à la source de la grâce et de la vie, c’est-à-dire à Christ.
C’est pourquoi Jésus déclare à ses disciples : « Suppliez donc le Seigneur de la moisson, en sorte qu’il pousse des ouvriers dans sa moisson » (v. 38). Tout vrai serviteur est un collaborateur de Dieu (1 Cor. 3. 9).
C’est à nous de demander des ouvriers et à Dieu seul de les envoyer après les avoir formés à Son école. Ayant foi en Jésus, notre première et constante activité ne reste-t-elle pas la prière selon la volonté du Seigneur de la moisson ?
Mission des douze disciples (Mat. 10. 5 à 42 ; Marc 6. 5 à 13 ; Luc 9. 1 à 6).
Ému de compassion envers les foules délaissées comme des brebis sans berger, Jésus avait demandé à Ses disciples de supplier le Seigneur de la moisson de pousser des ouvriers dans Sa moisson. Maintenant Il appelle ses propres disciples, nommés apôtres ou envoyés.
Il les envoie deux par deux pour annoncer aux brebis perdues de la maison d’Israël que le royaume des cieux s’est approché. Et il leur donne l’autorité de chasser les démons et de guérir toute maladie et toute langueur.
Cette mission, confiée aux douze apôtres, était celle du Seigneur Lui-même dont l’activité est résumée en Matthieu 4. 23 à 25.
Cet évangile du royaume est la bonne nouvelle annonçant aux hommes que le royaume de Dieu sera établi sur la terre. Il sera de nouveau prêché, après l’enlèvement de l’Église, à tous ceux qui n’auront pas entendu l’évangile de la grâce proclamé aujourd’hui, depuis la mort du Seigneur jusqu’à Son retour.
Ceux que le Seigneur envoie dans Son champ, Il les a tout d’abord appelés à Son école, où ils ont été formés, disciplinés, instruits. Pendant un certain temps ils sont avec Lui (Marc 3. 14). Puis vient le temps où il suffit au disciple d’être comme son Maître.
On peut supposer que des leçons essentielles ont été apprises : incapacité totale de la chair, mais ressources inestimables de la grâce, de la puissance et de la sagesse de Dieu. C’est alors que le disciple peut être envoyé par le Seigneur de la moisson, qui Lui seul peut indiquer le moment du départ, le champ de travail à celui qu’Il a préparé. C’est Lui qui conduira, soutiendra et encouragera Ses serviteurs tant que durera leur mission.
Dans la première partie de Son discours (Mat. 10. 5 à 15), le Seigneur donne à Ses disciples des recommandations spéciales pour le temps qui s’écoulera avant Sa mort ; leur mission immédiate concernait Israël auquel Jésus se présentait comme Messie.
La puissance selon laquelle Il établirait son royaume était à l’œuvre pour renverser celle de Satan, délivrer l’homme des conséquences du péché et pourvoir à la subsistance des messagers envoyés par le roi.
Pas de provisions pour le chemin, car l’ouvrier est digne de sa nourriture. Le peuple sera mis à l’épreuve à l’écoute de la bonne nouvelle de l’approche du royaume des cieux. Tous ceux qui la recevraient jouiraient de la paix promise. Et là où les disciples ne seraient pas reçus, ils devraient secouer la poussière de leurs pieds en témoignage contre cette maison, ou contre la ville qui les rejetterait. Le sort de Sodome et de Gomorrhe, villes impies, sera plus supportable au jour de jugement que celui de ceux qui, au lieu d’accueillir leur Messie, l’auront mis à mort.
Au terme de la patience de Dieu, Israël fut rejeté et dispersé parmi les nations jusqu’au jour où, repentant, il reconnaîtra son vrai Messie. Alors l’Israël de Dieu sera sauvé par la foi au sacrifice de Christ.
Puis le Seigneur donne des instructions générales dans la deuxième partie de son discours, pour la période s’écoulant entre Sa première venue et Son apparition glorieuse comme Fils de l’Homme (Mat. 10. 16 à 42).
Chrétien ou juif pendant la tribulation, le vrai disciple est exposé à l’opposition acharnée d’un monde inique et pervers (Mat. 10. 17 et 18). C’est l’opprobre du Christ, inévitable pour celui qui rend fidèlement témoignage à un Christ que le monde a rejeté en Le crucifiant.
L’homme dans son état naturel est inimitié contre Dieu, haïssant la lumière et la vérité qui le jugent. Dans de telles circonstances, le Seigneur envoyait Ses disciples comme des brebis au milieu des loups. Il leur fallait la prudence des serpents, c’est-à-dire la sagesse de Dieu pour éviter les pièges de leurs ennemis, et la simplicité de la colombe pour agir sans calcul, en laissant à Dieu les conséquences.
Comme sont précieux les encouragements du Seigneur lorsqu’Il déclare : « Ne soyez pas en souci comment vous parlerez, ni de ce que vous direz… car ce n’est pas vous qui parlez, mais c’est l’Esprit de votre Père qui parle en vous » (Mat. 10. 19 et 20).
Cela est d’autant plus vrai que l’on a affaire à l’hostilité de sa propre famille (v. 36). Mais il suffit au disciple qu’il soit comme son Maître, n’ayant aucune crainte face à la haine des hommes, car il y aura un jour où Dieu mettra tout en lumière.
Dieu seul doit être craint, comme Juge qui peut détruire et l’âme et le corps, en enfer.
De plus Dieu prend soin des Siens et rien n’arrive sans Sa volonté. « Les cheveux même de votre tête sont tous comptés », et « vous valez mieux que beaucoup de passereaux », oiseaux insignifiants que votre Père céleste nourrit (Mat. 6. 26).
Enfin le Seigneur met en relief l’importance de Le confesser devant les hommes, et les conséquences qui en résultent dans ce monde. Mais Lui-même confessera devant Son Père, dans le ciel, Ses témoins fidèles.
Outre le courage moral pour faire face à l’opposition du monde, Jésus demande à Son disciple un engagement total, une vraie consécration du cœur. Cela est bien souligné par ces paroles : « Celui qui aime père ou mère plus que moi, n’est pas digne de moi » (v. 37).
De plus Jésus invite Son disciple à prendre sa croix pour venir après Lui. Instrument des condamnés à mort, cette croix rappelle qu’on en a fini avec le monde et ses plaisirs, et qu’on a renoncé à toute volonté propre pour le seul motif : l’amour de Jésus.
Il y aura une récompense pour ceux qui auront reçu les messagers du Seigneur : un prophète, un juste, un de ces petits en qualité de disciple. Aujourd’hui encore, accepter Jésus, recevoir Sa Parole par la foi, suffit pour obtenir ce salut qui a coûté à notre cher Sauveur les souffrances expiatoires de la croix.
Martyre de Jean le Baptiseur (Mat. 14. 1 à 12 ; Marc 6. 14 à 29).
Les passages cités concernent la fin tragique d’un fidèle témoin de la vérité ; Jean le Baptiseur, précurseur du Seigneur Jésus.
Vrai Nazaréen dès sa naissance, il est resté séparé pour Dieu jusqu’à sa mort. Écoutons le témoignage du Seigneur : « Jean est venu à vous dans la voie de la justice, et vous ne l’avez pas cru » (Mat. 21. 32).
Marc précise que Hérode le craignait, le sachant homme juste et saint (6. 20). En effet Jean n’avait pas craint de lui dire : « Il ne t’est pas permis d’avoir la femme de ton frère ». Hérodias, femme corrompue, ne pouvait supporter cette condamnation de la part de l’homme de Dieu, aussi nourrissait-elle le désir de s’en débarrasser. Pour satisfaire la convoitise de la chair, Hérode commet cette injustice, de faire prendre Jean et de le faire lier dans une prison à cause de Hérodias, la femme de Philippe, son frère ; car il l’avait épousée (Marc 6. 17).
Ainsi, à la corruption se lie la violence qui s’exprime déjà dans le désir du meurtre (Mat. 14. 5 et Marc 6. 19).
Tout d’abord cette haine était refrénée par la crainte des foules tenant Jean pour un prophète, et par ailleurs Hérode redoutait de nuire à sa renommée.
De plus, il éprouvait un certain respect pour Jean à cause de son autorité morale d’homme de Dieu.
Mais la haine de Hérodias dominant ses passions va triompher de tous les obstacles. Car si Hérode avait quelques scrupules à l’égard de Jean, il n’avait aucune force pour rompre avec ses péchés. Son opposition à la vérité le poussera à sacrifier celui qui la proclame.
Voici un jour favorable, comme Satan sait en préparer à l’aide de ses instruments. Hérode célébrait l’anniversaire de sa naissance, offrant un somptueux repas à ses grands seigneurs où, à travers ses richesses étalées, il exalte l’orgueil de la vie (1 Jean 2. 16). La fille de Hérodias entre, danse, plaît à Hérode et à ceux qui sont à table avec lui. La convoitise des yeux est excitée dans le cœur du roi qui promet par serment, dans sa folie, de lui donner tout ce qu’elle demanderait.
Entraînée par sa mère et habituée à satisfaire ses caprices, cette jeune fille légère entre avec empressement et demande sur le champ que lui soit apportée dans un plat la tête de Jean le Baptiseur.
Est-il possible que le cœur tendre d’une jeune fille puisse formuler une telle demande ? Ne sommes-nous pas rendus attentifs à ce que peut manifester, sous l’impulsion de Satan, le cœur naturel de tout homme ? (Marc 7. 22 et 23 ; Jér. 17. 9 et 10 ; Gal. 5. 19 à 21).
Le roi en fut très attristé, mais par amour-propre, à cause des serments et de ceux qui étaient à table avec lui, il ne voulut pas rejeter sa requête. Comme Satan sait retenir sa victime dans son filet et étouffer la voix de la conscience !
Dans sa lâcheté, Hérode donne l’ordre de satisfaire cette demande, prenant la responsabilité d’un crime odieux. Ainsi la séduction d’une danse valait pour lui la vie d’un prophète.
Jean est décapité dans la prison et sa tête est apportée dans un plat et donnée à la jeune fille qui la porte à sa mère. Bienheureux Jean qui, aux yeux de Dieu, achève sa course en vainqueur, après avoir rempli sa mission de précurseur du Messie d’Israël !
Quant à son misérable meurtrier, il ne peut pas oublier le crime affreux qu’il a commis Lorsqu’il entend parler de Jésus et de ses miracles, il dit à ses serviteurs : « C’est Jean que j’ai fait décapiter ; il est ressuscité d’entre les morts » (Marc 6. 16). Malgré son endurcissement, cet homme est perplexe, car sa conscience l’accuse.
En outre, parler de la résurrection ne peut qu’accroître son désarroi, face au jugement qui l’attend. C’est le malaise de tout homme qui fuit la lumière de Dieu parce que ses œuvres sont mauvaises. Et la lumière de Dieu, à travers les paroles de Jean, avait éclairé la conscience d’Hérode et suscité la haine de Hérodias, en soulignant son inconduite.
Les disciples de Jean vinrent, enlevèrent son corps pour l’ensevelir. « Précieuse, aux yeux de l’Éternel, est la mort de ses saints » (Ps. 116. 15). « Bienheureux les morts qui meurent dans le Seigneur… ils se reposent de leurs travaux, car leurs œuvres les suivent » (Apoc. 14. 13). Puis les disciples rapportèrent à Jésus ce qui était arrivé. Leur cœur bien attristé trouve auprès de lui une parfaite sympathie. N’est-Il pas près de ceux qui ont le cœur brisé ? (Ps. 34. 18) Quel écho a dû avoir dans le cœur de Jésus l’annonce de la mort de Son précurseur ! N’était-ce pas pour Lui l’approche des heures terribles de la croix à la suite de son propre rejet ?
Satan a toujours déployé beaucoup d’énergie pour se débarrasser des fidèles témoins de la vérité, mais cela n’empêche pas Dieu d’accomplir Ses desseins. Et la couronne de vie est promise à ceux qui auront été fidèles jusqu’à la mort, par Celui qui a été mort et qui a repris vie. Il déclare : « Voici, je suis vivant aux siècles des siècles » (Apoc. 2. 10, 8 ; 1. 18).
Mais quelle responsabilité pour ceux qui ont rejeté Christ et refusé la grâce qui leur a été présentée au cours de leur vie terrestre ! Qu’il est dangereux d’étouffer la voix de la conscience !
C’est à la lumière de la Parole de Dieu que tout pécheur découvre son état misérable, sa perdition totale. Et la grâce qui apporte le salut en Christ, lui présente toute l’efficace du sang de Jésus qui purifie de tout péché.
Quelle délivrance lorsqu’une conscience est purifiée par la foi en l’œuvre de Christ ! Elle peut alors jouir de la paix avec Dieu (Rom 5. 1). Un indicible bonheur remplit son âme.
Cher jeune lecteur, peux-tu t’approprier par la foi ces deux versets du Psaume 32. 1 et 2 ?
Un infirme guéri au réservoir de Béthesda (Jean 5. 1 à 9).
Dans le récit que le Saint Esprit nous relate, Jésus monte à Jérusalem lors d’une fête des Juifs. Ce n’était plus les fêtes de l’Éternel comme elles sont décrites en Lévitique 23, car le Seigneur du temple est rejeté depuis le chapitre 1er de cet évangile. Cependant cela n’empêche pas le Seigneur Jésus d’exercer en grâce Sa puissance divine.
Il vient auprès de la porte des brebis, où se trouvait un réservoir d’eau appelé en hébreu Béthesda, ce qui signifie : « maison de miséricorde ». Dans les cinq portiques étaient couchés une multitude d’aveugles, de boiteux et de gens qui avaient les membres secs, attendant le mouvement de l’eau (v. 2 et 3).
Quel douloureux spectacle de la misère humaine s’offrait aux regards de Celui qui ne pouvait qu’être ému de compassion dans Son cœur infiniment sensible !
Chacune de ces infirmités mettait en évidence un aspect de l’état moral de l’homme en chute : sa totale incapacité de voir, d’entendre, de marcher, et d’agir selon la pensée de Dieu.
Mais Jésus est là avec Sa bonté toute puissante, tout proche de ce triste tableau de l’état de Son peuple, et rien de cette misère profonde ne rebute Sa grâce. « C’est Lui qui pardonne toutes tes iniquités, qui guérit toutes tes infirmités » (Ps. 103. 3).
Malgré les multiples preuves de l’infidélité du peuple, Dieu continuait patiemment à exercer Sa miséricorde. À ce réservoir de Béthesda, Il envoyait, à certaines époques, un ange qui agitait l’eau et le « premier donc qui entrait après que l’eau avait été agitée, était guéri, de quelque maladie qu’il fût pris » (v. 4).
Au milieu de tous ces infirmes évoquant l’état de l’homme sous les terribles conséquences du péché, il y en avait un dont l’état désespéré le constituait un fidèle représentant de l’homme sous la loi.
Toute guérison paraissait impossible pour lui. Sans ami, sans aide, sans raison d’espérer, il était là, tout près des eaux miraculeuses sans pouvoir en profiter. Une année après l’autre il en avait vu qui, guéris, étaient rentrés chez eux tout joyeux. Mais lui, infirme depuis trente-huit ans, n’avait aucune force propre pour se jeter dans les eaux bienfaisantes. Pour avoir cette force, il aurait dû être guéri !
L’état de cet homme est une figure saisissante de l’homme auquel la loi déclarait : « Fais cela, et tu vivras » (Luc 10. 28). Or le péché qui ronge l’homme lui enlève toute capacité de faire le bien. Il est sans force, impie, pécheur, ennemi de Dieu (Rom. 5. 6, 8 et 10). Si Dieu n’intervient pas en dehors de lui, il est voué au jugement éternel.
Or, grâce insondable, Dieu a envoyé Son Fils dans le monde pour sauver les pécheurs, pour que nous vivions par lui (1 Tim. 1. 15 ; 1 Jean 4. 9).
Voyant cet infirme couché là, et sachant qu’il était dans cet état déjà depuis longtemps, Jésus lui dit : Veux-tu être guéri ? « Le malade lui répondit : Seigneur, je n’ai personne qui, lorsque l’eau a été agitée, me jette dans le réservoir ; et, pendant que moi je viens, un autre descend avant moi » (v. 6 et 7). Comme il sait bien décrire sa condition pitoyable !
L’homme pécheur ne se soumet pas à la loi de Dieu, il ne le peut pas. Personne ne peut accomplir la loi. L’expérience a été faite avec l’homme avant la venue de Christ. La réponse du malheureux infirme démontre bien qu’il n’y a qu’une seule issue : la pure grâce de Dieu. Il en a besoin et la désire de tout son cœur.
C’est elle maintenant qui fait entendre sa voix toute puissante. Jésus dit à l’infirme : lève-toi, prend ton petit lit, et marche. Et aussitôt l’homme fut guéri, et il prit son petit lit, et marcha (v. 8 et 9). C’est Jésus qui fait tout, mais il appartenait à cet homme de croire ces paroles qui produisent la guérison immédiate.
Quel contraste entre la loi qui exige de l’homme de faire quelque chose pour vivre, et la grâce de l’Évangile qui le sauve gratuitement, moyennant la foi ! La vie divine lui est communiquée pour marcher à la gloire de Dieu. Et pour chacun de nous il y a cette parole de Jésus : celui qui croit en moi a la vie éternelle (Jean 6. 47). Grâces à Dieu pour le don inexprimable de Son Fils ! Il n’y a point de salut en dehors de la foi en Jésus et en Son œuvre parfaite, pour tout homme atteint de la cruelle morsure du péché.
Conscients de la misère que le péché a entraînée dans ce monde, et confondus par la grande miséricorde du Seigneur Jésus pour nous sauver par grâce, n’avons-nous pas une dernière leçon à retenir de ce récit ? Ce sont les dernières paroles du Seigneur à cet homme qui semblent nous la donner. « Après ces choses, Jésus le trouva dans le temple, et lui dit : Voici, tu es guéri, ne pèche plus, de peur que pis ne t’arrive » (v. 14).
Certes cet homme est placé sous le juste gouvernement de Dieu, comme l’étaient les Juifs subissant les conséquences en châtiment de leurs péchés. Mais en outre, Jésus est mort pour tous, afin que ceux qui vivent ne vivent plus pour eux-mêmes, mais pour celui qui pour eux est mort et a été ressuscité (2 Cor. 5. 15).
Vivre pour Jésus, ayant en horreur le mal, veillant sur nos propres voies, n’est-ce pas la conséquence normale de L’avoir accepté comme Sauveur ?
Si tu n’es pas encore converti, saisis l’occasion que Jésus t’offre aujourd’hui d’obtenir le pardon éternel de tes péchés, et si par grâce tu appartiens au Seigneur, sache que toutes choses travaillent ensemble pour le bien de ceux qui aiment Dieu (Rom. 8. 28).
Un infirme guéri au réservoir de Béthesda (suite) (Jean 5. 1 à 9).
Quelques gloires du Seigneur Jésus (Jean 5. 10 à 30).
C’était un jour de sabbat que Jésus avait guéri l’homme impotent, près du réservoir de Béthesda. Voyant l’infirme guéri porter son petit lit, les Juifs ne manquent pas de manifester leur opposition et de lui dire : « Il ne t’est pas permis de prendre ton petit lit » (v. 10).
Le sabbat prescrit dans le quatrième commandement de la loi, a été ordonné pour Israël au moment où Dieu lui a donné la manne à manger dans le désert. Et il est rappelé quand le Dieu saint exprime Son désir d’habiter dans un sanctuaire au milieu de Son peuple.
Le septième jour était le sabbat de repos, consacré à l’Éternel, signe de l’alliance perpétuelle de Dieu avec Son peuple. Il est aussi introduit avant que soient présentées les sept fêtes solennelles où l’Éternel convoquait les Siens (Ex. 20. 8 à 11 ; 16. 28 à 30 ; 31. 13 à 17 ; Lév. 23. 2 et 3). Dieu voulait faire participer Son peuple à Son repos, le rafraîchissement qu’Il éprouve dans Son œuvre achevée.
Pour jouir de ce repos, Israël avait à garder les commandements de l’Éternel. Or le péché est entré dans le monde, et par le péché la souffrance, la misère et la mort. L’homme sans Christ cherche en vain le repos, et toute son activité appelle le jugement de Dieu.
Seul le peuple de Dieu goûtera le vrai repos de la rédemption à cause de l’infinie satisfaction que Dieu a éprouvée dans la Personne et l’œuvre de Son Fils bien-aimé (Héb. 4. 3, 9 à 11).
La contradiction haineuse des Juifs donne l’occasion à Jésus, dans Sa réponse, de révéler quelques-unes de Ses gloires, en commençant par parler du travail de Sa grâce, disant : « Mon Père travaille jusqu’à maintenant, et moi je travaille » (v. 17).
En face de la ruine terrible de la première création, il n’y a point de repos, ni pour le Père, ni pour le Fils. Depuis la chute de l’homme, Dieu travaille pour le délivrer de son état de péché. Dieu est amour et a toujours en vue le bonheur de Sa créature.
Dans leur orgueil, les Juifs étaient conscients que le non-respect du sabbat soulignait l’effondrement de tout le système légal, et leur propre condamnation. Pour leur prestige religieux, ils tenaient à observer le sabbat, sans se préoccuper de sa vraie signification.
L’indignation les pousse à chercher à faire mourir Jésus qu’ils accusaient de violer le sabbat et de Se faire égal à Dieu, car Il L’appelait Son Père, étant un avec Lui. Mais là où le péché et la souffrance se manifestaient, le Fils, en communion avec le Père, ému de compassion, ne pouvait être inactif, même un jour de sabbat.
Comme cela a été écrit : « le Dieu d’amour ne peut se reposer dans la misère, ni le Dieu de sainteté dans le péché ». Et quel travail d’amour que celui de Jésus s’offrant comme « l’Agneau de Dieu qui ôte le péché du monde ! » (1. 29)
Une autre gloire ressort de l’union intime du Fils avec Son Père, ce que révélaient parfaitement Ses œuvres et Ses paroles. Dans Son affection infinie pour Son Fils, le Père partage tous Ses desseins avec Lui en vue d’une unité d’action. « Le Père aime le Fils, et lui montre toutes les choses qu’il fait lui-même, et lui montrera des œuvres plus grandes que celles-ci afin que vous soyez dans l’admiration » (v. 20).
Guérir l’infirme de Béthesda n’empêchait pas cet homme de rester sous le régime de la loi et sous les conséquences du péché. Mais Jésus possède en Lui-même, tout comme le Père, la puissance de vivifier un homme mort dans ses fautes et dans ses péchés (v. 21).
Tout le message merveilleux de l’évangile est affirmé dans le verset 24. Jésus donne aujourd’hui la vie éternelle à tous ceux qui croient en Lui. Depuis qu’Il était ici-bas, jusqu’à Son prochain retour, c’est l’heure de la grâce. Elle aura bientôt duré vingt siècles.
Il exercera encore cette puissance dans une heure future pour ressusciter les morts (v. 28 et 29), soit en résurrection de vie pour ceux qui, ayant cru en Lui, auront pratiqué le bien, soit en résurrection de jugement devant le grand trône blanc, pour ceux qui auront fait le mal (Apoc. 20. 11 à 15).
En outre, le Père ne juge personne, mais a donné tout le jugement au Fils. C’est comme Fils de l’Homme, qu’après avoir été humilié et méprisé ici-bas, Il reçoit le pouvoir de juger. Ainsi le Fils est honoré de deux manières, soit en vivifiant des morts, soit en exerçant le jugement (v. 21 et 22).
Comme est admirable l’œuvre de la grâce souveraine à l’égard du racheté ! Mort spirituellement, il reçoit par la foi la vie qui est en Christ ; et ayant mérité le juste jugement de Dieu il ne vient pas en jugement (v. 24). Celui qui S’est anéanti Lui-même, prenant la forme d’esclave, étant trouvé en figure comme un homme, qui S’est abaissé Lui-même, étant devenu obéissant jusqu’à la mort de la croix ; c’est Celui que Dieu a haut élevé, Le plaçant à la tête des hommes comme juge (Phil. 2. 7 à 11).
Enfin, une autre gloire de Jésus est relevée dans les versets 19 et 30. C’est celle de Sa parfaite obéissance.
Les écrits prophétiques l’avaient déjà annoncée depuis longtemps : « C’est mes délices, ô mon Dieu, de faire ce qui est ton bon plaisir » (Ps. 40. 8). Il n’y a eu sur la terre qu’un seul Homme qui ait glorifié Dieu tout au long de Sa vie par une obéissance positive. Aussi Dieu fait-il entendre Sa voix à deux reprises pour déclarer toute la satisfaction de son cœur : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé en qui j’ai trouvé mon plaisir » (Mat. 3. 17 ; 17. 5).
Travail d’amour, parfaite jouissance de l’amour du Père comme Son unique Fils bien-aimé pour accomplir le ministère d’un serviteur obéissant, puissance de vie communiquée à ceux qui se reconnaissent morts dans leurs péchés, exercice du jugement sur tous ceux qui auront rejeté Sa grâce, voilà quelques-unes des gloires appartenant à notre Seigneur et Sauveur Jésus Christ. « Combien grande est sa bonté ! et combien grande est sa beauté ! » (Zach. 9. 17)
Que cette parole de l’Écriture ait un écho en chacun de nos cœurs : « Il est ton Seigneur : adore-le ! » (Ps. 45. 11).
Quatre témoignages rendus à Jésus (Jean 5. 31 à 47).
Devant le refus obstiné des Juifs de Le reconnaître comme le Fils de Dieu, l’Envoyé du Père, Jésus ne veut pas rendre témoignage de Lui-même (v. 31). Mais il fait appel à quatre témoignages rendus à Son sujet.
Le premier est celui de Jean le baptiseur, qui a proclamé la vérité, et annoncé la venue de Celui dont il ne s’estimait pas digne de délier la courroie de la sandale (1. 27).
C’est lui qui, en voyant venir Jésus, s’exclame : « Voilà l’Agneau de Dieu qui ôte le péché du monde ! » ; puis lors de la descente du Saint Esprit, il déclare : « Celui-ci est le Fils de Dieu » (1. 29 et 34).
C’est l’occasion pour le Seigneur d’honorer le plus grand des prophètes en disant : « Celui-là était la lampe ardente et brillante, et vous, vous avez voulu vous réjouir pour un temps à sa lumière » (v. 35).
Après quatre siècles de silence de Dieu, la voix d’un prophète se fait entendre pour annoncer la venue du Messie au milieu de Son peuple. Ce puissant témoin de la vérité avait bien déclaré que le royaume des cieux s’était approché, mais il prêchait aussi la nécessité de la repentance pour accueillir le roi.
Puis Jésus présente un deuxième témoignage, celui de Ses œuvres : « Mais moi, j’ai un témoignage plus grand que celui de Jean ; car les œuvres que le Père m’a données pour les accomplir, ces œuvres mêmes que je fais rendent témoignage de moi, que le Père m’a envoyé » (v. 36).
Ces œuvres divines que Jésus seul pouvait accomplir révélaient la puissance et les compassions de Dieu. Ses délices étaient avec les fils des hommes pour leur redonner santé, vie et consolation.
Comme l’envoyé du Père, en constante communion avec Lui, Il pouvait dire : « Je fais toujours les choses qui lui plaisent » (8. 29). L’eau changée en vin aux noces de Cana (ch. 2), la guérison du fils du seigneur de la cour (ch. 4) et de l’infirme du réservoir de Béthesda (ch. 5), ces actes d’amour accompagnés de paroles de grâce et de réconfort démontraient qu’Il accomplissait en perfection l’œuvre de Celui qui L’avait envoyé (4. 34).
Puis le Seigneur donne un troisième témoignage : « Et le Père qui m’a envoyé, Lui, a rendu témoignage de moi ». Après le baptême de Jésus, « Voici une voix qui venait des cieux, disant : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j’ai trouvé mon plaisir » (Mat. 3. 17).
Dans une autre circonstance, lors d’une prière de Jésus, la voix du Père se fait entendre, mais la foule a cru que c’était un coup de tonnerre ou la parole d’un ange. Et Jésus leur dit : « Cette voix n’est pas venue pour moi, mais pour vous » (ch. 12. 30).
Mais il doit déclarer aux Juifs au sujet de Son Père : « Jamais vous n’avez entendu sa voix, ni vu sa figure ; et vous n’avez pas sa parole demeurant en vous ; car celui-là que lui a envoyé, vous vous ne le croyez pas » (v. 37 et 38). Ainsi, le témoignage du Père ne peut être entendu et compris que de ceux qui croient en Son Fils unique (6. 45 ; 1. 18).
Enfin les Écritures représentent le quatrième témoignage, selon ce que Jésus leur dit : « Sondez les Écritures, car vous, vous estimez avoir en elles la vie éternelle, et ce sont elles qui rendent témoignage de moi ; et vous ne voulez pas venir à moi pour avoir la vie » (v. 39 et 40).
Jésus, le Fils de Dieu, est la clé des Écritures (Luc 24. 27). Le rejeter, tout en se vantant de posséder la Parole pour avoir la vie éternelle, était absolument insensé. On ne peut avoir la vie éternelle par la seule connaissance littérale des Écritures. La Parole conduit à Christ, le Sauveur des pécheurs, le Fils de Dieu, et « Qui croit au Fils a la vie éternelle ; mais qui désobéit (ou ne croit pas) au Fils ne verra pas la vie, mais la colère de Dieu demeure sur lui » (3. 36).
C’est l’occasion pour le Seigneur de mettre en relief trois causes d’incrédulité. Ces Juifs n’avaient pas d’amour vrai pour Dieu (v. 42 et 43), sinon ils auraient reconnu Son Envoyé, et la conséquence terrible est qu’ils recevraient l’Antichrist venant en son propre nom.
De plus, ils recherchaient la gloire et l’approbation des hommes (v. 44) et non la gloire de Dieu qui déclare à l’homme qu’il est perdu et qu’il a besoin d’un Sauveur (12. 43 ; 1 Jean 4. 14).
Enfin, ils n’avaient pas la vraie foi aux Écritures inspirées de Dieu (v. 45 à 47). Or Moïse, dont ils se glorifiaient, avait annoncé la venue de Christ, disant : « L’Éternel, ton Dieu, te suscitera un prophète comme moi, du milieu de toi, d’entre tes frères ; vous l’écouterez » (Deut. 18. 15). Et Jésus ajoute : « Mais si vous ne croyez pas ses écrits, comment croirez-vous mes paroles ? » (v. 47).
Remarquons la distinction faite par le Seigneur entre ce qui est écrit, ayant une application permanente, et ce qui est parlé pour le moment où cela a été dit. Certes tout ce que Dieu dit aux hommes, quel que soit le mode de communication, est marqué par l’autorité divine. Mais tout n’a pas été rapporté dans la Bible, dont les différents livres constituent les Écritures divinement inspirées (2 Tim. 3. 16 ; Jean 21. 25).
Dieu nous a communiqué par de saints hommes de Dieu, poussés par l’Esprit Saint, tout ce qu’il était nécessaire de savoir pour le salut de notre âme, notre pèlerinage terrestre et notre avenir éternel en gloire. Sondons les Écritures qui rendent témoignage du Seigneur Jésus.
Retour de mission des apôtres. Première multiplication des pains (Mat. 14. 13 à 21 ; Marc 6. 30 à 44 ; Luc 9. 10 à 17 ; Jean 6. 1 à 15).
De retour de la mission que le Seigneur leur avait confiée, les apôtres se rassemblent auprès de Lui ; et « ils lui racontèrent tout : et tout ce qu’ils avaient fait, et tout ce qu’ils avaient enseigné. Et il leur dit : Venez à l’écart vous-mêmes dans un lieu désert, et reposez-vous un peu » (Marc 6. 30 et 31).
Ce compte-rendu des disciples au Maître était bien opportun. Certes toute la joie de leur succès les excite. Mais ce qui compte par-dessus tout, c’est l’appréciation du Seigneur sur tout ce que nous faisons et disons. C’est bien aux pieds du Seigneur que nous pouvons apprendre à mieux Le servir, en recevant de Lui toute la sagesse nécessaire.
Maître incomparable, Serviteur parfait, Jésus sait comment Il peut accueillir Ses chers disciples. Connaissant la fatigue qu’entraîne tout service, Il leur dit de venir à l’écart, dans un lieu désert, pour s’y reposer un peu. C’est là qu’ils pourront goûter la communion avec Lui, et les rafraîchissements que procurent Sa présence et la connaissance de Sa volonté.
Car ils sont en ce lieu avec Lui, loin des vains bruits du monde, de son agitation, de ses distractions et de son angoisse. Avec quelle grâce Il leur procure un peu de repos ! Le lieu est désert, mais Lui est là et ils sont rassemblés autour de Lui.
C’est dans une retraite cachée avec Jésus que nous pouvons apprendre les plus belles leçons morales, en partageant Ses pensées et Ses sentiments. Ainsi nos cœurs s’ouvriront pour répondre aux besoins des autres en comprenant leurs peines et leurs joies.
Nous pouvons librement tout confier à Jésus car Il ne renvoie jamais personne à vide, et Il prend soin de chacun des Siens avec Son inlassable amour. De plus, Jésus veut montrer à Ses disciples qu’il convient au serviteur, quand sa mission est accomplie, de se retirer à l’écart dans la solitude, loin des regards des hommes et de leur éventuelle approbation, pour être seul avec Lui.
Mais le repos ici-bas est de courte durée. Apprenant que le Seigneur était parti, les foules le suivirent, le voyant de loin dans la barque.
Devant l’ampleur des besoins, le cœur de Jésus est ému de compassion envers ces âmes qui étaient comme des brebis qui n’ont pas de berger. Il guérit leurs infirmes et se mit à leur enseigner beaucoup de choses. Pouvait-il Se reposer en constatant toutes les misères affligeant les hommes sous les conséquences du péché ? Seule Sa parole pouvait sauver celui qui la recevait par la foi, alors que les miracles, par une manifestation de puissance divine, préparaient l’âme à écouter l’enseignement.
« Et comme l’heure était déjà fort avancée, ses disciples venant à lui, disent : Le lieu est désert et l’heure est déjà fort avancée, renvoie-les » (Marc 6. 35).
Ne venaient-ils pas de prêcher l’évangile ? Et maintenant l’incrédulité de leur cœur s’affirme dans une requête où l’égoïsme domine. N’avaient-ils pas avec eux Celui qui, autrefois, avait nourri tout un peuple traversant le désert pendant quarante ans ? Préparer un repas pour cinq mille hommes faisait partie de ce qui est possible pour Dieu.
Malgré tous les obstacles – heure tardive, lieu désert, absence de ressources – la foi peut toujours compter sur Dieu, sur Sa puissance et Ses compassions, sur Ses ressources inépuisables. « Rien n’élargit le cœur comme une foi simple et rien ne le rétrécit davantage que l’incrédulité ».
Confondant tous les raisonnements des disciples, voilà l’injonction du Seigneur : « Vous, donnez-leur à manger ». Malgré ce qu’ils manifestent de leur cœur naturel, Il désire les utiliser comme les canaux de Sa grâce pour rassasier cette foule. Alors qu’ils sont préoccupés par des ressources matérielles et visibles, le Seigneur les conduit à compter leurs maigres ressources : cinq pains d’orge et deux poissons, la provision d’un petit garçon.
Ce que Dieu a donné va être utilisé avec Sa bénédiction, pour les besoins du moment. « Et ayant pris les cinq pains et les deux poissons, et regardant vers le ciel, il bénit, et rompit les pains et les donna à ses disciples, afin qu’ils les missent devant eux ; et il partagea les deux poissons entre tous. Et ils mangèrent tous, et furent rassasiés » (Marc 6. 41 et 42 ; Ps. 132. 15).
Ainsi Jésus nous enseigne que nous ne devons pas mépriser ce qui a été donné par Dieu, et que nous pouvons compter ensuite sur Sa bénédiction pour multiplier ce que nous Lui avons apporté, même si cela paraît insignifiant.
Après qu’ils furent rassasiés, Jésus dit à ses disciples : « Amassez les morceaux qui sont de reste, afin que rien ne soit perdu… et ils remplirent douze paniers » (Jean 6. 12 et 13).
Non seulement le Seigneur répond aux besoins réels, mais il donne beaucoup plus, et cependant rien n’est gaspillé. Quelle grâce et quelle sagesse parfaites ! Quel contraste avec l’homme, tantôt avare, tantôt prodigue ! Mais en Jésus nous avons le parfait modèle. Il est notre vie. Que le Christ habite, par la foi, dans nos cœurs ! (Éph. 3. 17)
Toute manifestation de la vie de Jésus en nous est agréable à Dieu, notre Père. Puissions-nous obéir simplement à ce que le Seigneur nous demande et faire l’expérience qu’Il multiplie richement ce qu’Il nous a déjà confié !
D’après La Bonne Nouvelle 1988