SONDEZ LES ÉCRITURES (10)

La femme de Samarie (Jean 4. 19 à 42).

Vous vous souvenez de cet entretien du Seigneur Jésus avec la femme Samaritaine, au moment où sa conscience est sondée par la vérité, et que son cœur, en même temps, est attiré par le sentiment de la bonté de Dieu.

Elle prend conscience que Jésus connaît toute sa vie passée, et dans la lumière où elle est placée, elle découvre toute sa culpabilité. Mais par la grâce de Dieu qui opère dans son cœur, elle peut être délivrée et jouir d’un plein pardon. En déclarant à Jésus qu’Il est un prophète, elle démontre qu’elle accepte par la foi la Parole de Dieu tout entière.

Maintenant cette Samaritaine introduit ses coutumes religieuses, tout en cherchant à savoir quel est le lieu où il faut adorer. Elle déclare : « Nos pères ont adoré sur cette montagne-ci, et vous, vous dites qu’à Jérusalem est le lieu où il faut adorer » (v. 20). Malgré sa vie de péché, elle exprime des besoins en présence de Celui qui est l’Envoyé du Père, le Fils de Dieu.

Jésus lui répond : « Femme, crois-moi : l’heure vient que vous n’adorerez le Père, ni sur cette montagne, ni à Jérusalem. Vous, vous adorez, vous ne savez quoi ; nous, nous savons ce que nous adorons, car le salut vient des Juifs. Mais l’heure vient, et elle est maintenant, que les vrais adorateurs adoreront le Père en esprit et en vérité ; car aussi le Père en cherche de tels qui l’adorent. Dieu est esprit, et il faut que ceux qui l’adorent, l’adorent en esprit et en vérité » (v. 21 à 24). Voilà le culte que Dieu attend maintenant !

Il ne s’agit plus de ramener un peuple idolâtre au culte de l’Éternel comme s’y employaient les prophètes autrefois. En outre, Jérusalem et Samarie peuvent disparaître entièrement, comme appartenant au système de la loi dans lequel Dieu restait caché derrière le voile, empêchant l’homme de s’approcher.

La religion de formes et de cérémonies est mise de côté. Désormais Dieu est révélé en Christ, comme Père, alors que la loi révélait ce que l’homme devait être.

Ainsi le culte doit répondre à la nature de Dieu, car Dieu est esprit – et à la révélation qu’Il a donnée de Lui-même en Christ qui est le chemin, la vérité et la vie. La grâce et la vérité vinrent par Jésus-Christ, qui a parfaitement exprimé ce que Dieu est : amour et lumière. Seuls ceux qui ont la vie de Dieu peuvent adorer le Père. Car adorer Dieu, c’est Lui offrir ce qui Lui est dû, ce qui est impossible pour l’homme naturel révolté contre Lui.

L’homme en Christ peut présenter à Dieu ce qu’il a reçu, ce que Dieu lui a donné. David avait saisi cela lorsqu’il déclare : « Ce qui vient de ta main, nous te le donnons » (1 Chron. 29. 14).

En Genèse 22, ce thème est évoqué pour la première fois dans ces paroles d’Abraham : « Moi et l’enfant nous irons jusque-là, et nous adorerons ». Qu’offrait-il à l’Éternel ? Ce que Dieu lui avait donné, son unique fils bien-aimé.

Ainsi nous adorons le Père en Lui présentant Son Fils, les gloires et l’excellence de l’œuvre de Son Fils.

La femme samaritaine a pu entrer dans ce qu’est l’adoration, en connaissant le don de Dieu, et qui était Celui qui lui demandait à boire. C’est en Christ que le Père cherche de vrais adorateurs, et qu’Il les forme pour les rendre capables d’exercer ce saint service dès ici-bas, qui continuera dans le ciel en perfection et pendant l’éternité.

L’adoration est fondée sur un sacrifice : pour nous, celui de l’Agneau de Dieu offert une fois pour toutes sur l’autel de la croix. Nous contemplons les perfections de la Victime et nous adorons, conduits par l’Esprit, en dehors de toute forme matérielle et de toute tradition. Et il importe que nous dépendions de la Parole qui est la vérité.

« La femme, lui dit : je sais que le Messie qui est appelé le Christ, vient ; quand celui-là sera venu, il nous fera connaître toutes choses. Jésus lui dit : Je le suis moi qui te parle » (v. 25 et 26).

C’est l’heure de la grâce pour cette femme, car le Seigneur lui révèle qu’elle peut participer au privilège du culte adressé au Père. La lumière jaillit dans son âme, car Celui qui se révèle à elle est le Christ. Les eaux vivifiantes de la grâce coulent pour rafraîchir son cœur desséché.

Consciente de son état de péché, elle croit que Jésus est le Christ, elle est née de Dieu (1 Jean 5. 1). Les disciples eux-mêmes n’entrent pas dans l’œuvre de la grâce opérée par le Seigneur dans les cœurs, la révélation du Père dans le Fils.

« La femme donc laissa sa cruche et s’en alla à la ville, et dit aux hommes : venez, voyez un homme qui m’a dit tout ce que j’ai fait ; celui-ci n’est-il point le Christ ? » (v. 28 et 29). Quelques instants auparavant elle avait honte de rencontrer ses semblables, et maintenant, oubliant sa cruche, symbole de toute sa peine, elle va vers les hommes de la ville, car sa conscience a été atteinte par la Parole de Dieu.

Dans la jouissance du pardon de ses péchés, elle est aussitôt une messagère de bonnes nouvelles. Jésus remplissait son cœur, elle parle spontanément de Lui. Jésus connaissait à fond sa triste vie passée, et, dans Sa lumière, elle a saisi que la grâce avait tout pardonné.

C’est encore le temps où la lumière et l’amour, la grâce et la vérité s’exercent à l’égard de tout pécheur. Et celui qui reçoit le pardon et la paix, peut devenir un vrai adorateur, tel que le Père en cherche.

L’appel saisissant de cette femme incite les hommes de Sichar à sortir de la ville pour venir à Jésus. Un vrai serviteur amène toujours les âmes à Christ.

En le priant de manger, les disciples ne comprennent pas de quel aliment leur Maître venait de se rassasier. Ils supposent que quelqu’un lui avait apporté à manger. Ce repas que les Juifs Lui avaient refusé par incrédulité, Il l’avait trouvé en communiquant la grâce à une pauvre pécheresse de la Samarie assoiffée de paix, de repos et de bonheur. À l’écoute de Ses paroles, elle avait cru en Lui.

Jésus leur dit : « Ma viande est de faire la volonté de celui qui m’a envoyé, et d’accomplir son œuvre » (v. 34). Plus de dix siècles à l’avance, l’Esprit de Dieu, parlant de Christ, annonce cette déclaration : « C’est mes délices, ô mon Dieu, de faire ce qui est ton bon plaisir » (Ps. 40. 8).

Parfaitement obéissant à l’amour du Père, Jésus trouvait tout Son plaisir à sauver des pécheurs, à les amener à Dieu comme des enfants bien-aimés, constitués adorateurs.

À partir de la conversion de cette femme de Samarie, Jésus voit les campagnes blanches pour la moisson. Et c’est l’occasion pour Lui d’ajouter que le semeur et le moissonneur se réjouiront ensemble en voyant le fruit produit.

Entre les semailles et la moisson un certain temps s’écoule. Le travail de Dieu s’opère souvent en plusieurs étapes par le moyen de différents serviteurs. Mais un jour, l’œuvre de Dieu est évidente à tous, et la joie remplit le cœur de tous ceux qui ont participé à cette activité.

Toi qui es sauvé par grâce, sais-tu que tu peux faire partie de la chaîne de ces ouvriers en distribuant un traité avec prière, en citant par cœur un passage des Écritures au moment choisi par Dieu ? Il y aura pour toi l’occasion de participer à la joie du Maître.

Comment recevoir Jésus ? (Jean 4. 30 à 54)

Vous avez remarqué que la femme samaritaine, touchée dans son cœur et sa conscience, est allée aussitôt rendre témoignage aux habitants de la ville.

Son message clair et concis était fondé sur le fait qu’elle avait rencontré Jésus, qui lui avait dévoilé en quelques mots toute sa vie intime, une vie de péché. Cet homme qui lui avait communiqué la grâce et la vérité ne pouvait être que le Christ annoncé par les prophètes. Elle avait eu affaire avec Celui qui sonde les cœurs et les reins (Ps. 7. 9) et connaît les secrets du cœur (Ps. 44. 21). Cela est tout aussi vrai pour chacun de nous aujourd’hui.

En entendant ce témoignage simple et percutant, plusieurs Samaritains de cette ville-là crurent en Jésus. Ils crurent à cause de la parole de cette Samaritaine.

Voilà un moyen que Dieu peut employer pour amener des âmes au Seigneur Jésus qui seul donne la vie éternelle ! Elle n’avait qu’un désir, exprimer le bonheur de son âme délivrée de l’esclavage du péché.

Ne pouvons-nous pas, si nous sommes réellement convertis, déclarer à nos camarades ce que Jésus a fait pour notre âme, raconter simplement dans quelles circonstances nous sommes nés de nouveau ?

L’apôtre Paul pouvait exhorter Timothée à faire l’œuvre d’un évangéliste (2 Tim. 4. 5).

Un fruit est produit, car la bonne nouvelle a été annoncée et reçue dans les cœurs sans être accompagnée d’un miracle comme dans la scène suivante. Un miracle est un fait extraordinaire n’obéissant pas aux lois de la nature. Les Samaritains vinrent à Jésus.

Le vrai ministère de la Parole attache les âmes à Christ, soit les inconvertis pour recevoir la vie divine, soit les croyants pour l’édification, l’exhortation et la consolation.

« Quand donc les Samaritains furent venus vers lui, ils le priaient de demeurer avec eux ; et il demeura là deux jours. Et beaucoup plus de gens crurent à cause de sa parole ; et ils disaient à la femme : « Ce n’est plus à cause de ton dire que nous croyons ; car nous-mêmes nous l’avons entendu, et nous connaissons que celui-ci est véritablement le Sauveur du monde » (v. 41 et 42).

Jésus, en s’adressant à la Samaritaine, s’était révélé comme le Christ, le Messie, venu pour Israël seulement (v. 26), mais les hommes de la ville le reconnaissent comme le Sauveur du monde (v. 42). L’apôtre Jean fait écho à cette déclaration : « Nous avons vu et nous témoignons que le Père a envoyé le Fils pour être le Sauveur du monde » (1 Jean 4. 14).

As-tu une foi personnelle en Jésus ? Quiconque croit au Fils de Dieu a la vie éternelle (Jean 3. 36). Le croyant véritable se reconnaît à quelques traits distinctifs : il confesse ses péchés et ne pratique pas le péché (1 Jean 1. 9 et 3. 9) ; il garde la Parole de Dieu et lui obéit (1 Jean 2. 3 à 6) ; il aime son frère et pratique la justice (1 Jean 2. 10 et 29) ; il n’aime pas le monde et il en est victorieux (1 Jean 2. 15 et 5. 4).

Ainsi notre Dieu Sauveur veut que tous les hommes soient sauvés et viennent à la connaissance de la vérité (1 Tim. 2. 4). Il a envoyé Son Fils dans le monde afin que le monde fût sauvé par Lui (Jean 3. 17). Notre foi repose sur la Parole de Dieu, et l’Esprit lui-même rend témoignage avec notre esprit, que nous sommes enfants de Dieu (Rom. 8. 16).

Après avoir consacré deux jours à ces Samaritains assoiffés de vérité, Jésus vient en Galilée où il ne reçoit pas le même accueil qu’à Sichar. Si les Samaritains avaient cru à Sa parole, « les Galiléens le reçurent, ayant vu toutes les choses qu’il avait faites à Jérusalem pendant la fête » (v. 45).

C’est sans doute une allusion à la Pâque de la fin du chapitre 2, où plusieurs crurent en Son Nom, contemplant les miracles qu’Il faisait. Mais Jésus ne se fiait pas à eux et témoignait qu’un prophète n’est pas honoré dans son propre pays (v. 44).

N’oublions pas que le Seigneur est honoré quand nous croyons en Lui, en Sa Parole, et que nous Lui obéissons. Aujourd’hui, la Parole de Dieu est complète, et les miracles ne sont plus nécessaires comme preuves vis-à-vis des incrédules pour accréditer le christianisme dans le monde, ou pour confirmer aux Juifs que leur Messie était au milieu d’eux. La foi en la Parole de Dieu suffit pour le salut d’un mourant ou d’une âme en détresse.

Puis Jésus vient à Cana de Galilée où Il rencontre un seigneur de la cour en peine pour son enfant qui allait mourir. Ce père prie Jésus de descendre pour le guérir. Le roi, qu’il servait, ne lui était d’aucun secours dans sa détresse, et il a recours à Celui qui était connu dans son pays comme le charpentier de Nazareth.

Dans la souffrance qui étreint son cœur, il va apprendre à prier pour exposer son besoin avec insistance.

« Jésus donc lui dit : « Si vous ne voyez des signes et des prodiges, vous ne croirez point » (v. 48). Ce reproche concerne tout à la fois ce père, et les Galiléens attirés par des miracles, alors que les Samaritains crurent à cause de la Parole de Jésus.

Ce père angoissé renouvelle avec insistance sa requête sans être rebuté par la sévérité apparente du Seigneur. Jésus lui dit : « Va, ton fils vit. Et l’homme crut la parole que Jésus lui avait dite, et s’en alla » (v. 49 et 50). Cette foi en la puissance des paroles de Jésus pour guérir, est de la même nature que celle des Samaritains. Il croit sans voir les effets immédiats. La Parole de Jésus lui suffit. Il obéit, s’en va sans être accompagné de Jésus comme il l’avait désiré.

Sa foi sera éprouvée jusqu’au moment où ses serviteurs viennent à sa rencontre, lui rapportant la guérison de son enfant à l’heure même où Jésus lui avait parlé. « Et il crut, lui et toute sa maison » (v. 53). La foi, produite par la Parole du Seigneur, est encouragée par le miracle.

« Jésus fit encore ce second miracle, quand il fut venu de Judée en Galilée » (v. 54). Lors du premier miracle de Cana, l’eau avait été changée en vin, évoquant la joie que le Seigneur procurerait à Israël, établi dans le règne millénaire après un temps d’affliction pour sa purification.

Par contre, le second miracle parle de l’état du peuple juif au moment où Jésus lui est présenté. Alors que ce peuple allait mourir, tous ceux qui, par la foi, recevaient les paroles de Jésus, profiteraient de la grâce, et la vie leur serait communiquée. « Dieu nous a donné la vie éternelle, et cette vie est dans son Fils : celui qui a le Fils a la vie, celui qui n’a pas le Fils de Dieu n’a pas la vie » (1 Jean 5. 12).

Jésus à Nazareth (Luc 4. 16 à 30).

Jésus revient en Galilée dans la puissance du Saint Esprit pour y accomplir fidèlement Son ministère d’amour auprès des hommes. Après avoir vaincu l’adversaire par la Parole, au désert, Il se présente comme l’homme obéissant, prêt à communiquer le message de Dieu aux pauvres du troupeau, dans cette région méprisée des Juifs.

C’est là, dans l’obscurité, qu’Il dispense Ses nombreux bienfaits, prêche la parole de Dieu dans les synagogues et annonce au peuple la délivrance. Et Sa renommée se répandit par tout le pays environnant. Il était glorifié par tous, mais gardé dans l’humilité, étant en communion avec Son Père et étreint par Son amour infini pour les pécheurs.

Le Seigneur vint à Nazareth, la ville où il avait été élevé. Quel témoignage rendons-nous auprès de ceux qui nous connaissent, à la maison, dans notre voisinage, à l’école, là où se déroule notre vie quotidienne ? Ne manquons-nous pas parfois de courage pour exprimer simplement notre foi auprès de nos camarades, des membres de notre famille qui, par ailleurs, peuvent être les témoins de nos défaillances ?

Par contre, Jésus entra dans la synagogue au jour du sabbat, selon sa coutume. Avons-nous aussi, le jour du Seigneur, la sainte habitude de nous réunir avec Ses rachetés pour rendre culte en esprit et en vérité, et pour méditer une portion des Saintes Écritures ?

Jésus se leva pour lire. Il est animé d’un saint zèle pour déployer le rouleau du prophète Ésaïe. Il trouve le passage du chapitre 61 où il est écrit : « L’Esprit du Seigneur est sur moi, parce qu’il m’a oint pour annoncer de bonnes nouvelles aux pauvres ; il m’a envoyé pour publier aux captifs la délivrance, et aux aveugles le recouvrement de la vue ; pour renvoyer libres ceux qui sont foulés, et pour publier l’an agréable du Seigneur » (v. 18 et 19 ; voir És. 61. 1 et 2 et 42. 7).

Que de fois ce court passage de deux versets avait-il été lu, mais jamais comme il le fut ce jour-là ! Car non seulement c’était la lecture de l’Écriture par le divin Docteur, mais c’était son accomplissement par le Messager de la grâce. Et ayant ployé le livre, Il s’assit et se mit à leur dire : « Aujourd’hui cette écriture est accomplie, vous l’entendant » (v. 21).

Ce n’était pas une lecture au hasard. Il avait trouvé celle qui était nécessaire, au moment voulu de Dieu, et la présentait de la manière convenable. Cette grâce, comme un fleuve inépuisable, coulait pour les pauvres, les prisonniers, les infirmes, les malades. Jésus est la parfaite réponse aux besoins profonds de tout pécheur. Il sauve, il est plein de miséricorde. Il ne rejette personne.

À l’écoute des paroles prononcées par Jésus, les yeux de tous ceux qui étaient dans la synagogue étaient arrêtés sur lui (v. 20). N’était-il pas le prophète annoncé par Moïse dont l’Éternel déclare : « Je mettrai mes paroles dans sa bouche, et il leur dira tout ce que je lui commanderai » ? (Deut. 18. 18)

Philippe le présente à Nathanaël comme Celui dont les prophètes ont écrit, Jésus, le fils de Joseph, qui est de Nazareth (Jean1. 46). Les paroles lues à Nazareth exprimaient exactement ce qu’a été ici-bas toute Sa vie consacrée à Dieu.

Oint du Saint Esprit, Il accomplissait son œuvre de grâce, s’adressant à l’homme déchu, loin de Dieu. Sous l’effet de sa propre volonté, l’homme s’est détourné de Dieu et il est tombé entre les mains des voleurs qui l’ont dépouillé, couvert de blessures (Luc 10. 30). Jésus vient du ciel annoncer l’évangile aux pauvres.

Sous l’esclavage de Satan, l’homme impuissant gémit, et il est aveugle, car le péché lui enlève tout discernement. Jésus apporte la vraie délivrance aux hommes. Il brise leurs chaînes, ouvre les portes de leurs prisons, leur donne la vue et les libère de leurs oppressions. Il introduira, en ouvrant leurs yeux aux réalités de la foi, Son règne glorieux appelé ici « l’an agréable du Seigneur ».

Les hommes de Nazareth s’étonnent des paroles de grâce qui sortent de sa bouche. Ils ne sont pas sensibles aux accents de la grâce, mais plutôt à l’origine modeste du Seigneur en disant : « Celui-ci n’est-il pas le fils de Joseph ? Et il leur dit : Assurément vous me direz cette parabole : médecin, guéris-toi toi-même ; fais ici aussi dans ton pays toutes les choses que nous avons ouï dire qui ont été faites à Capernaüm ».

Et il dit : « En vérité, je vous dis qu’aucun prophète n’est reçu dans son pays » (v. 23 et 24). Le cœur aimant du Seigneur ne pouvait qu’être brisé par la rébellion des hommes qui Le repoussaient avec mépris. Comme sont réelles les paroles du résidu repentant d’Ésaïe 53 : « Il est méprisé, et nous n’avons eu pour lui aucune estime » (v. 3). Un cœur rempli d’orgueil ou de propre justice ne peut pas apprécier la beauté du Seigneur. Seule la foi pouvait découvrir les gloires morales de Jésus, Le recevoir comme le Messie promis, annoncé par les prophètes.

Quel que soit l’accueil que les hommes Lui réservent, la grâce de Dieu est encore présentée au peuple par la venue du Seigneur. Mais si les Juifs rejettent Jésus, la grâce s’étendra aux nations.

Il en fut de même au temps du prophète Élie, alors qu’Israël idolâtre était sous le jugement de Dieu. Cette grâce débordait les frontières du pays d’Israël. Si le Seigneur était oint pour annoncer de bonnes nouvelles à ceux qui ont le cœur brisé, alors une veuve de la Sidonie et un lépreux de Syrie sont aussi concernés comme quiconque. Réalisant leur indignité, la veuve de Sarepta et Naaman, à travers un brisement douloureux, ont saisi pour eux-mêmes la grâce et la miséricorde de Dieu (1 Rois 17 ; 2 Rois 5). Ils sont les témoins de deux miracles : la résurrection d’un enfant et la guérison d’un lépreux.

L’homme méprise la grâce de Dieu tout comme il rejette Jésus qui vient de Nazareth. Comprenant les paroles du Seigneur, les hommes de la synagogue sont remplis de colère et le chassent hors de la ville pour le mener sur le bord escarpé de la montagne, de manière à L’en précipiter. Ils n’ont qu’un désir, se débarrasser du Témoin fidèle et véritable.

Combien peu nous savons apprécier les voies merveilleuses de la grâce ! Le cœur de l’homme est trompeur et incurable, et Dieu en connaît les profondeurs : un abîme de mal (Jér. 17. 9 et 10).

N’oublions pas de contempler Jésus dans Son abaissement volontaire jusque dans la misère de l’homme, le rencontrant là où Il est dans sa pauvreté, sa captivité, son aveuglement et son oppression. Jésus est toujours l’Homme parfait dans cette scène où se déploie Sa grâce, bien que la contradiction des Juifs ne puisse qu’affliger Son cœur et Le rejeter sur Son Père pour faire Sa volonté à tout prix.

Appel des disciples.

La pêche miraculeuse (Mat. 4. 18 à 22 ; Marc 1. 16 à 20 ; Luc 5. 1 à 11).

Dans les récits similaires des deux premiers évangiles, il apparaît que Jésus voulait s’associer des compagnons dans l’œuvre d’amour qu’il entreprenait au milieu de Son peuple. Tout en marchant le long de la mer de Galilée, Il vit Simon et André, son frère, qui jetaient un filet dans la mer, car ils étaient pêcheurs. « Et Jésus leur dit : Venez après moi, et je vous ferai devenir pêcheurs d’hommes. Et aussitôt, ayant quitté leurs filets, ils le suivirent » (Marc 1. 16 à 18).

Les disciples ne pouvaient pas mesurer la portée d’un tel appel, mais seulement reconnaître toute leur incapacité pour y répondre. Jésus voulait amener à Lui-même des pêcheurs repentants, en les retirant d’un monde agité, figuré par la mer.

Dans l’évangile de Jean (1. 35 à 43), nous avons assisté aux premiers entretiens de Jésus avec Ses disciples. André était un disciple de Jean le baptiseur. Ayant entendu son maître parler de Jésus, il Le suivit. Puis ayant trouvé son propre frère Simon, il l’amena à Jésus qui changea son nom en celui de Pierre.

On peut supposer qu’après ce premier contact, ils aient repris leur activité. Maintenant Jésus adresse un appel spécial pour le service de « pêcheurs d’hommes ».

En quelques mots, nous avons toute la préparation du serviteur de Dieu : il est appelé par le Seigneur, il Le suit et il est enseigné par Lui. Puissions-nous faire quelques progrès à Son école, apprenant à Le connaître et à vivre dans Son intimité ! N’a-t-Il pas dit : « Apprenez de moi, car je suis débonnaire et humble de cœur ; et vous trouverez le repos de vos âmes » ? (Mat. 11. 29)

En vivant près de Lui, les disciples pouvaient discerner les motifs qui Le poussaient à faire le bien, à se dévouer dans la dépendance de Son Père et l’obéissance à Sa volonté.

Comment être utiles au Seigneur, si ce n’est en écoutant Sa voix, en Le suivant humblement chaque jour, et en L’imitant, Lui le modèle parfait ? Vous voyez comme il est important, après avoir cru, de demander à Dieu qu’Il nous accorde de pratiquer les enseignements de Sa Parole.

Allant un peu plus loin, Jésus vit Jacques et Jean qui raccommodaient des filets dans une nacelle avec leur père Zébédée et des gens à gage. « Aussitôt il les appela ; et laissant leur père Zébédée dans la nacelle… ils s’en allèrent après lui » (Marc 1. 19 et 20).

Aucune objection ne sort de leurs lèvres, et aucun obstacle ne les empêche de répondre, sans délai, à l’appel du Seigneur. L’autorité de Jésus l’emporte sur l’attraction des liens naturels et sur les intérêts matériels.

Les disciples furent appelés à tout quitter pour suivre le Seigneur, mais vous qui avez la vie en Jésus, vous pouvez aussi Le glorifier et Le servir humblement là où Il vous a placés, dans le foyer, à l’école ou ailleurs. C’est ainsi que nous pouvons orner en toutes choses l’enseignement qui est de notre Dieu Sauveur (Tite 2. 10).

Mais c’est l’évangéliste Luc qui relate l’appel particulier de Simon Pierre, se jetant aux genoux de Jésus dans une profonde conviction de péché, la vraie repentance d’une âme placée dans la présence d’un Dieu saint.

Jésus se tenait au bord du lac de Génésareth, alors que la foule se jetait sur Lui pour entendre la Parole de Dieu. Cela paraît être une belle attitude, mais ce n’est pas encore l’heureux état où cette Parole atteint le cœur et attache l’âme par sa divine autorité à Christ.

C’est alors que Jésus vit deux nacelles qui étaient au bord du lac. « Or les pêcheurs en étaient descendus et lavaient leurs filets. Et montant dans l’une des nacelles qui était à Simon, il le pria de s’éloigner un peu de terre ; et, s’étant assis, il enseignait les foules de dessus la nacelle. Et quand il eut cessé de parler, il dit à Simon : Mène en pleine eau, et lâchez vos filets pour la pêche » (v. 2 et 4).

Pierre et André avaient déjà rencontré Jésus, L’avaient entendu parler, et L’avaient reconnu comme le Messie, mais n’avaient pas encore quitté leurs occupations quotidiennes. Seule la Parole toute puissante peut engager une âme à marcher entièrement avec Christ.

L’injonction du Seigneur était impérative. L’obéissance à la parole de Jésus ne pouvait qu’entraîner une bénédiction. « Ceux qui font leur travail sur les grandes eaux, ceux-là voient les œuvres de l’Éternel, et ses merveilles dans les eaux profondes » (Ps. 107. 23 et 24) : « Et Simon, répondant, lui dit : Maître, nous avons travaillé toute la nuit, et nous n’avons rien pris ; mais sur ta parole je lâcherai le filet » (v. 5).

Il est connu que la nuit est une période favorable pour la pêche, mais ici c’était toute une nuit de travail infructueux. Cela rappelle tous les vains efforts de l’homme sans Dieu, mais avec le Seigneur, et quelles que soient les circonstances, du fruit est produit pour Lui.

À la parole de Jésus, ils lâchent leur filet et le miracle se produit : « Ils enfermèrent une grande quantité de poissons, et leur filet se rompait. Et ils firent signe à leurs compagnons qui étaient dans l’autre nacelle de venir les aider ; et ils vinrent et remplirent les deux nacelles, de sorte qu’elles enfonçaient » (v. 7).

Ces pêcheurs découvrent que là où l’homme ne peut rien, le Maître qui possède « tout ce qui est sous les cieux » peut tout. Il est Celui qui commande aux poissons de la mer (Ps. 8. 6 et 8).

Il apparaît aussi dans cette pêche miraculeuse que l’homme naturel est incapable de profiter de la bénédiction divine. En un instant, tout pouvait disparaître dans les flots : barque, poissons et pêcheurs. Seule la foi au Seigneur Jésus permet de recevoir la bénédiction de Dieu. Il fallait pour cela l’œuvre expiatoire du Sauveur pour que l’homme, né de nouveau, puisse accomplir ces bonnes œuvres que Dieu a préparées à l’avance, afin que nous marchions en elles (Éph. 2. 10).

« Et Simon Pierre, ayant vu cela, se jeta aux genoux de Jésus, disant : Seigneur, retire-toi de moi, car je suis un homme pécheur. Car la frayeur l’avait saisi, lui et tous ceux qui étaient avec lui, à cause de la prise de poissons qu’ils venaient de faire » (v. 8 et 9).

Pierre est placé dans la présence de Dieu, faisant la découverte de son état de péché. Sa conscience est atteinte, il fait sa confession, et Christ se révèle à son âme. Dans la crainte de Dieu qui l’anime, Pierre déclare : « Retire-toi de moi » ; mais en même temps, il reste prosterné aux pieds de Jésus. La grâce l’avait attiré vers Christ, mais il était convaincu de sa totale indignité. C’est la rencontre de Dieu et de l’homme.

Ésaïe lui-même, en présence de Jéhovah sur Son trône, s’écria : « Malheur à moi ! car je suis perdu ; car moi, je suis un homme aux lèvres impures »… Purifié par le contact de ses lèvres avec le feu du jugement de Dieu, il lui fut dit : « ton iniquité est ôtée, et propitiation est faite pour ton péché » (És. 6. 1 à 7).

« Et Jésus dit à Simon : Ne crains pas ; dorénavant tu prendras des hommes » (v. 10). Cette parole s’adressait en grâce au cœur de Simon. Oui, Jésus venait pour porter le jugement de Dieu que l’homme avait mérité. De plus, Pierre serait employé par la grâce de Dieu pour tirer des hommes de ce monde de péché, et les amener à Dieu pour connaître la joie du salut. C’est ainsi que, en Actes 2. 41, environ trois mille âmes reçoivent la parole annoncée par Pierre devenu pêcheur d’hommes. Maintenant la foi des trois disciples est enhardie pour répondre à l’appel du Seigneur : « ils quittèrent tout et le suivirent ».

Que sommes-nous prêts à quitter pour suivre Jésus ?

Des guérisons à Capernaüm (Marc 1. 21 à 34 ; Luc 4. 31 à 41).

Jésus et Ses disciples vinrent à Capernaüm un jour de sabbat. Étant entré aussitôt dans la synagogue, Jésus enseignait. Le parfait Serviteur de Dieu est tout occupé aux affaires de Son Père, se dévouant dans une inlassable activité que le chapitre 1er de Marc souligne bien. Vous pouvez noter que l’adverbe « aussitôt » est répété onze fois dans ce chapitre.

Tantôt Jésus enseignait, tantôt Il se consacrait à une activité d’amour. Oint de l’Esprit Saint et de puissance, Il a passé de lieu en lieu, faisant du bien, et guérissant tous ceux que le diable avait asservis à sa puissance ; car Dieu était avec Lui (Act. 10. 38).

Pour servir selon la volonté de Dieu, contemplons le Seigneur dans Sa vie d’homme parfait sur la terre. En lisant les Évangiles, ne pouvons-nous pas reconnaître : Voilà un homme qui n’a jamais rien fait pour lui-même ? Il était toujours prêt à répondre en grâce à tous les besoins des hommes, servant Son Dieu en toute fidélité.

Les auditeurs dans la synagogue s’étonnaient de Sa doctrine ; car il les enseignait comme ayant autorité, et non pas comme les scribes (Marc 1. 22). Seule la parole de Dieu, présentée par le Saint Esprit, exerce une réelle autorité sur le cœur et sur la conscience.

L’apôtre Paul pouvait dire aux Corinthiens : « Nous parlons, non point en paroles enseignées de sagesse humaine, mais en paroles enseignées de l’Esprit, communiquant des choses spirituelles par des moyens spirituels (1 Cor. 2. 13).

Jésus Lui-même était la puissance et la sagesse de Dieu, et rien en Lui ne s’opposait à la libre action du Saint Esprit. Dieu manifesté en chair était là au milieu des hommes, qui ne pouvaient que reconnaître cette autorité, même s’ils refusaient de s’y soumettre. Aujourd’hui aussi la Parole de Dieu que vous lisez possède une puissance divine pour opérer un vrai travail dans votre âme. Puissiez-vous la recevoir avec toute bonne volonté, l’examinant chaque jour avec foi et avec prière, comme le faisaient les Béréens en Actes 17. 11 !

La présence du Seigneur dans cette synagogue, aussi bien que Ses paroles empreintes d’une autorité divine, mettent au jour un homme possédé d’un esprit immonde. C’était un démon qui habitait ce malheureux.

Celui-ci s’écria disant : « Ha ! qu’y a-t-il entre nous et toi, Jésus Nazarénien ? Es-tu venu pour nous détruire ? Je te connais, qui tu es : le Saint de Dieu » (Marc 1. 24).

Les anges qui ont été entraînés dans la chute de Satan sont les démons dont Jacques déclare qu’ils croient et frissonnent (2. 19). Ils savent que Jésus est le Fils de Dieu, leur Créateur et leur Juge. Il n’y a pas de pardon pour eux et la pensée d’un jugement inexorable les fait trembler. Par contre, pour l’homme coupable, il y a le pardon de Dieu s’il accepte de croire en Jésus comme son Sauveur, confessant ses péchés et reconnaissant son état de pécheur perdu. « Mais celui qui ne croit pas est déjà jugé, parce qu’il n’a pas cru au nom du Fils unique de Dieu » (Jean 3. 18).

« Jésus tança le démon, disant : Tais-toi, et sors de lui. Et l’esprit immonde, l’ayant déchiré et ayant crié à haute voix, sortit de lui. Et ils furent tous saisis d’étonnement… disant : Qu’est ceci ? Quelle doctrine nouvelle est celle-ci ? Car il commande avec autorité, même aux esprits immondes, et ils lui obéissent » (Marc 1. 25 à 27).

La parole toute puissante de Jésus chasse les démons, comme elle peut créer le monde ou le réserver pour le feu au jour du jugement, ou apaiser les flots en furie (Héb. 11. 3 ; 2 Pier. 3. 7 ; Marc 4. 39).

L’homme, au jardin d’Éden, a préféré écouter la voix du tentateur et se placer sous les conséquences de sa désobéissance à Dieu. Jusqu’à la mort, il reste l’esclave du péché sous l’influence de Satan et des démons.

Mais Jésus, vrai Serviteur de Dieu, est venu dans ce monde pour arracher l’homme à la puissance de son cruel adversaire. Pour cela Sa mort expiatoire était nécessaire. Chaque racheté peut déclarer : le Fils de Dieu m’a aimé et s’est livré lui-même pour moi.

Nous constatons que le Seigneur refuse le témoignage du diable et des démons. Mais par Sa seule parole, Il libère le captif. C’était la puissance de Dieu dans l’homme, triomphant de Satan. Aujourd’hui encore, la grâce qui sauve le pécheur est offerte à tous. N’attendons pas qu’il soit trop tard !

N’oublions pas que l’autorité du Seigneur, par sa parole, se manifestait dès le début de son ministère de différentes manières : Il appelait ses disciples à le suivre, les engageant pour le service, Il les enseignait ainsi que les foules, et Il chassait les démons par la puissance du Saint Esprit.

En sortant de la synagogue, Jésus entra dans la maison de Simon et d’André. Or la belle-mère de Simon était couchée, ayant la fièvre. « Et aussitôt ils lui parlent d’elle. Et s’approchant, il la fit lever en la prenant par la main ; et aussitôt la fièvre la quitta ; et elle les servit » (Marc 1. 29 à 31).

Cette maladie évoque l’état d’agitation dans lequel se débat l’homme pécheur, loin de Dieu. « II n’y a pas de paix, dit mon Dieu, pour les méchants » (És. 57. 21).

Ayant mauvaise conscience, l’homme cherche en vain dans ce monde un bonheur illusoire. C’est une course effrénée pour accroître ses performances dans tous les domaines. Il a soif de vitesse, de pouvoir, de plaisirs mondains, de gloires humaines. L’exploration du cosmos nourrit son orgueil sans limites. Cette fiévreuse activité le dévore jusqu’à la mort, salaire du péché. Et après la mort, c’est le jugement éternel. Mais Jésus est venu lui annoncer la bonne nouvelle de la paix.

Ce Sauveur humble et débonnaire lui offre le salut par la foi en Son sacrifice. C’est alors que l’homme trouve le repos de la conscience et du cœur. Ses péchés étant expiés, il jouit d’une pleine paix en Christ, d’un bonheur incomparable.

Comme la belle-mère de Pierre, il est sauvé pour servir le Seigneur en toute confiance. « De faibles qu’ils étaient ils furent rendus vigoureux » (Héb. 11. 34).

Rien ne peut résister à la puissance libératrice de Jésus. « Comme le soleil se couchait, on lui apporta tous ceux qui se portaient mal, et les démoniaques… et il en guérit plusieurs qui souffraient de diverses maladies, et chassa plusieurs démons » (Marc 1. 32 à 34). Serviteur dépendant de Son Dieu, Jésus accomplissait Sa volonté dans toute Son activité.

Puissions-nous suivre Ses traces pour quelque service que ce soit !

Guérison d’un lépreux et d’un paralytique (Mat. 8. 1 à 4 ; 9. 1 à 8 ; Marc 1. 40 à 2. 12 ; Luc 5. 12 à 26).

Jésus de Nazareth, oint de l’Esprit Saint et de puissance, poursuivait Son chemin, allant de lieu en lieu, faisant du bien, et guérissant tous ceux que le diable avait asservis à sa puissance ; car Dieu était avec lui (Act. 10. 38).

À travers les miracles de Jésus, c’était toute la bonté de Dieu qui se déployait avec puissance. Quel amour constant motivait toutes Ses œuvres parmi les hommes ! Il y avait enfin sur la terre un Homme qui donnait gloire au Dieu d’amour.

Un seul miracle a fait exception, la malédiction prononcée sur le figuier stérile. L’épreuve de l’homme en Adam est faite. Il ne peut produire aucun fruit pour Dieu. Il doit naître de nouveau en recevant la vie éternelle.

« Et il arriva, comme il était dans une des villes, que voici un homme plein de lèpre ; et voyant Jésus, il se jeta sur sa face et le supplia, disant : Seigneur, si tu veux, tu peux me rendre net. Et étendant la main, Jésus le toucha, disant : Je veux, sois net. Et aussitôt la lèpre se retira de lui » (Luc 5. 12 et 13).

Jésus s’approche en grâce et en puissance. Il est Emmanuel, Dieu avec nous. Ne s’était-il pas présenté à Israël sorti d’Égypte avec ces paroles : « Je suis l’Éternel qui te guérit » ? (Ex. 15. 26)

Lorsque Naaman, le lépreux, donne à lire la lettre du roi de Syrie, le roi d’Israël doit dire : « Suis-je Dieu, pour faire mourir et pour faire vivre, que celui-ci envoie vers moi pour délivrer un homme de sa lèpre ? » (2 Rois 5. 7) Celui qui, en Israël, était atteint de lèpre, devait être exclu du camp comme impur. Cette terrible maladie rongeait jusqu’à la mort. Elle était incurable. L’Éternel seul pouvait la guérir. Elle est une image saisissante du péché dans son caractère de souillure.

Seule la foi au sang de Christ permet à un homme d’être purifié de tout péché. Ici, l’homme plein de lèpre avait discerné en Jésus la puissance divine toute suffisante pour le délivrer, mais il n’avait pas la certitude que Jésus veuille le guérir. Rien d’étonnant dans un monde où l’égoïsme prévaut ! Mais le Seigneur s’avance avec Sa puissance et Son amour. Il peut et Il veut guérir celui qui sent sa misère. Ému de compassion, Il est animé d’une volonté d’amour.

En outre, Jésus touche le malade de Sa main, sans être souillé Lui-même ; car il est Dieu manifesté en chair, un vrai Homme tout près des hommes, pour les délivrer de l’esclavage de Satan. Les paroles de grâce sortent de ses lèvres : le malade est aussitôt nettoyé de sa lèpre. Dieu seul pouvait prononcer de telles paroles : « Je veux, sois net ».

Maintenant Jésus commande à l’homme guéri de ne le dire à personne : « mais va et montre-toi au sacrificateur, et offre pour ta purification ce que Moïse a ordonné ». En constatant la guérison de ce lépreux, faite par Jésus, le sacrificateur avait le témoignage que l’Éternel était au milieu de Son peuple. Il n’y avait plus qu’à se conformer aux prescriptions de Lévitique 14.

Mais Jésus se tenait retiré dans les déserts et priait (Luc 5. 16). Voilà l’Homme dépendant et obéissant qui se confie en Dieu pour Le glorifier et exercer Son ministère de grâce au milieu des pécheurs !

C’est au moment où Jésus annonçait la Parole dans la maison, à Capernaüm, que quatre hommes apportent sur un lit un homme paralysé. Il est précisé en Luc que « la puissance du Seigneur était là pour les guérir ». Quelle incomparable faveur pour ces hommes de pouvoir recourir à la puissance de Jéhovah toujours à la disposition de la foi !

Ce qui est mis en relief, c’est la persévérance de ces hommes. Ils cherchent à l’introduire et à le mettre devant Lui. « Et ne trouvant pas par quel moyen ils pourraient l’introduire, à cause de la foule, ils montèrent sur le toit et le descendirent par les tuiles, avec son petit lit, au milieu, devant Jésus. Et voyant leur foi, il dit : Homme, tes péchés te sont pardonnés » (Luc 5. 18 à 20).

Dieu seul peut parler ainsi, comme l’affirme le Psaume 103. 3 : « C’est lui qui pardonne toutes tes iniquités, qui guérit toutes tes infirmités ». En Israël, sous l’effet du gouvernement de Dieu, celui qui était atteint par une infirmité avait commis certains péchés. Ainsi la guérison d’un tel homme coïncidait avec le pardon des péchés.

La paralysie est une figure marquante de la totale incapacité de l’homme à faire quoi que ce soit pour avoir la vie, à cause du péché. « Car Christ, alors que nous étions encore sans force, au temps convenable, est mort pour des impies » (Rom. 5. 6). Ainsi ceux qui possèdent par grâce la vie divine peuvent apporter un « paralytique » à Jésus. Il est toujours prêt à exercer Sa puissance et Son amour pour guérir.

N’y a-t-il pas de multiples occasions à saisir ? Un traité d’évangélisation à distribuer avec foi, combattre dans la prière pour une âme précieuse qui n’est pas encore en règle avec Dieu, parler de Jésus à un pécheur en détresse… Qui engage son cœur pour être un porteur de paralytique ?

Certes, c’est le Seigneur qui produit un tel désir dans le cœur, pour qu’il se traduise par des actes. Si nous ne pouvons convertir personne, il nous appartient de montrer le chemin du salut, par exemple à l’aide de quelques versets de l’Écriture connus par cœur.

Ayant entendu les paroles de Jésus, les scribes et les pharisiens accusent le Seigneur de proférer des blasphèmes. Ils n’acceptaient pas que Dieu était en Christ, réconciliant le monde avec Lui-même. Alors Jésus, connaissant leurs raisonnements, leur dit : « Pourquoi pensez-vous du mal dans vos cœurs ? Car lequel est le plus facile, de dire : Tes péchés sont pardonnés, ou de dire : Lève-toi et marche ? Or, afin que vous sachiez que le Fils de l’homme a le pouvoir sur la terre de pardonner les péchés… ; alors il dit au paralytique : Lève-toi, prends ton lit, et va dans ta maison » (Mat. 9. 1 à 8).

Les péchés étant pardonnés, le corps était délivré de son infirmité. Le paralytique se leva aussitôt, et ayant pris son petit lit, sortit en la présence de tous. Il s’en alla dans sa maison, glorifiant Dieu.

Les témoins de ce miracle sont saisis d’étonnement, et glorifiaient Dieu ; et ils furent remplis de crainte, disant : « Nous avons vu aujourd’hui des choses étranges ». Mais il ne suffit pas de recevoir de fortes impressions sur ce qu’a fait Jésus. Seule la foi en Lui peut sauver notre âme et nous délivrer de la paralysie du péché.

Lévi (Mat. 9. 9 à 17 ; Marc 2. 13 à 22 ; Luc 5. 27 à 39).

Nous avons déjà constaté qu’en longeant le bord de la mer de Galilée, Jésus avait appelé quatre disciples à Le suivre, alors qu’ils étaient en pleine activité, jetant leurs filets dans la mer ou les raccommodant (Marc 1. 16 à 20).

Maintenant, en passant de nouveau près de cette mer, Jésus vit un publicain, nommé Lévi, assis au bureau de recette. Et il lui dit : Suis-moi. Et quittant tout, il se leva et le suivit. C’est donc en plein travail que Lévi (dénommé Matthieu en Mat. 9. 9) entend l’appel irrésistible de Jésus. C’est ce Lévi qui fera partie des douze disciples que le Seigneur établit « pour être avec Lui, et pour les envoyer prêcher, et pour avoir autorité de guérir les maladies et de chasser les démons » (Marc 3. 13 et 15).

Ce compagnon de travail, que Jésus a choisi, était un homme méprisé des Juifs à cause de son occupation de péager. Car les publicains percevaient des impôts pour le compte des Romains, s’enrichissant aux dépens du peuple, qui les haïssait et les mettait au rang des plus viles créatures. L’activité de ces péagers rappelait aux Juifs leur servitude sous le joug romain.

Quelle puissance divine émane de la voix de Jésus pour qu’un homme puisse tout abandonner et Le suivre aussitôt ! Mais aussi comme Dieu est honoré par l’obéissance de la foi ! En suivant un tel Maître, l’âme découvre chaque jour les manifestations de Sa bonté qui demeure à toujours. Quelle vie transformée chez Lévi qui, auparavant était centré sur son propre intérêt, alors que désormais Jésus est l’objet de son cœur !

Comme quelqu’un l’a exprimé : « La grâce détache Lévi de l’amour de l’argent pour en faire un apôtre, et l’amour de l’argent détache Judas de Jésus pour en faire un apostat ». N’oublions pas que Lévi, dénommé Matthieu, retracera un jour, sous la divine inspiration du Saint Esprit, sa propre histoire et celle de son Seigneur dans le premier évangile qui porte son nom.

La réponse de Lévi a des effets immédiats. Il lui fit un grand festin dans sa maison. Remarquons que ce n’est pas d’abord pour les publicains et les pécheurs qu’il le fit, même s’il y avait une grande foule de publicains et d’autres gens avec eux à table. Il lui suffit d’être près de Jésus, en communion avec Celui dont le plaisir est d’accueillir en grâce des pécheurs repentants.

Seuls les scribes et les pharisiens murmurent contre les disciples, disant : « Pourquoi mangez-vous.et buvez-vous avec les publicains et les pécheurs ? » (Luc 5. 30). Dans leur propre justice, ils ne peuvent saisir la grâce de Dieu que Jésus apportait à ceux qui se repentent. C’est pourquoi Jésus leur répondit : « Ceux qui sont en santé n’ont pas besoin de médecin, mais ceux qui se portent mal. Je ne suis pas venu appeler des justes, mais des pécheurs à la repentance » (Luc 5. 31 et 32).

Les propres justes sont ceux qui ont une bonne opinion d’eux-mêmes. Ils estiment ne pas avoir besoin de la grâce, et ils ne la connaissent pas. Mais Jésus est venu en grâce au milieu des pécheurs pour les sauver. Dans Sa pureté et Sa sainteté absolues Il pouvait toucher un lépreux sans se souiller. De même Il peut délivrer un pécheur qui se reconnaît tel et se repent.

Qu’est-ce que la repentance ? Ce n’est pas seulement juger les fruits du vieil homme, de la mauvaise nature dont nous avons hérité à notre naissance. C’est aussi porter un jugement complet sur le moi à la lumière de Dieu, à la suite de la réception du témoignage des Écritures (Rom. 7. 18 ; Job 42. 6). C’est une œuvre de l’Esprit dans l’âme.

Réveillé dans sa conscience, un tel homme juge ses voies et se juge lui-même dans la présence de Dieu. Il est d’accord avec Dieu, s’engage dans le chemin de la repentance et de la foi. Aujourd’hui encore, Dieu dans Sa bonté et Sa patience pousse l’homme à la repentance. Qu’aucun de nos jeunes lecteurs ne méprise cette bonté de Dieu ou ne compte trop sur elle en laissant passer le temps !

Dans Sa miséricorde, Dieu doit opérer un travail pénible pour amener quelqu’un à reconnaître son état de péché et de perdition. Mais parvenue à la conviction de péché, cette âme peut accepter simplement par la foi, l’efficace du sang de Christ qui purifie de tout péché : le salut obtenu par la mort de Christ sur la croix.

Les objets de la grâce ont part à la paix et à la joie. Quel moment inoubliable pour ces publicains et ces pécheurs à table chez Lévi avec Jésus. Quelle joie remplissait le cœur des disciples autour de leur Maître ! Mais les disciples de Jean et les pharisiens ne paraissaient pas sensibles à la grâce venue en Jésus. Ils interrogent encore Jésus et lui demandent pourquoi Ses disciples ne jeûnent pas comme eux-mêmes. Et Jésus répond : « Pouvez-vous faire jeûner les fils de la chambre nuptiale pendant que l’époux est avec eux ? » (Luc 5. 34)

Les disciples de Jésus avaient l’époux avec eux. Assimilés aux fils de la salle de noce, ils ne pouvaient pas jeûner à ce moment-là. Ils ne pouvaient que se réjouir dans leurs cœurs de la présence de Jésus au milieu d’eux. Ils avaient le Messie annoncé par les prophètes, mais aussi Celui qui, venu du ciel, allait procurer à l’homme pécheur la joie du salut, un bonheur éternel.

Mais des jours devaient venir où l’époux leur serait ôté par la violence de ceux qui haïssaient Jésus jusqu’à le condamner comme méritant la mort. Ce sera pour les disciples le temps du jeûne, selon ce qu’exprime le Seigneur : « Vous pleurerez et vous vous lamenterez, et le monde se réjouira ; et vous, vous serez dans la tristesse… Vous avez maintenant de la tristesse ; mais je vous reverrai, et votre cœur se réjouira : et personne ne vous ôte votre joie » (Jean 16. 20 et 22).

C’est en dehors de la présence de Christ que le monde se réjouit, mais le croyant n’est heureux qu’en vivant dans la proximité de son Seigneur. Malgré les épreuves il peut se réjouir toujours dans le Seigneur (Phil. 3. 1 ; 4. 4).

À l’aide de la parabole relative au morceau neuf ajouté au vieil habit, et du vin nouveau versé dans de vieilles outres, Jésus explique qu’on ne peut mélanger le système légal que les Juifs voulaient conserver avec celui de la grâce qu’Il apportait. « La pièce prise du neuf ne s’accordera pas avec le vieux » (Luc 5. 36).

Les formes de la religion légale ne peuvent s’accorder avec la joie, la puissance et la liberté de la grâce vivifiante. On ne pouvait que perdre le vin nouveau en le mettant dans de vieilles outres, celles du judaïsme.

Remarquons aussi comme nous avons facilement tendance à mélanger la loi et la grâce au lieu d’accepter simplement que nous avons reçu, et grâce sur grâce. L’homme préfère ce qui exalte la chair, c’est-à-dire le vieux système légal. La grâce s’adresse au pécheur coupable, perdu, sans force. Elle le justifie gratuitement et le sauve. « Si quelqu’un est en Christ, c’est une nouvelle création » (2 Cor. 5. 17).

Le Fils de l’homme, Seigneur du sabbat (Mat. 12. 1 à 21 ; Marc 2. 23 à 28 et 3. 1 à 12 ; Luc 6. 1 à 11).

Un jour de sabbat, Jésus traversait des champs de blé, et ses disciples ayant faim, se mirent à arracher des épis et à manger des grains. La loi de Moïse autorisait l’Israélite à pénétrer dans le champ de son prochain pour y arracher des épis, sans les couper avec une faucille (Deut. 23. 25). Mais les pharisiens font remarquer au Seigneur que ses disciples accomplissaient cela un jour de sabbat, disant que c’était interdit par la loi (Ex. 31. 14 et 35. 2 et 3) [de fait, ce n’était pas explicitement une œuvre de service, donc il semble que les pharisiens interprétaient la loi en la durcissant].

En lisant le chapitre 2 de Marc vous remarquerez que, pour la quatrième fois, le Seigneur rencontre l’opposition des scribes et des pharisiens. Et chaque fois l’adverbe interrogatif : « pourquoi » est prononcé, manifestant la rébellion du cœur de l’homme religieux vis-à-vis des paroles et des actes du Seigneur et de ses disciples. C’est à propos de la guérison du paralytique (v. 6), du repas donné par Lévi (v. 16), et de la question du jeûne (v. 18).

Fréquemment les adversaires de Jésus cherchaient des motifs d’accusation contre Lui à cause de l’inobservance du sabbat. « Voici, pourquoi font-ils, le jour du sabbat, ce qui n’est pas permis ? » (v. 24)

Le sabbat, mot qui signifie « repos », était le septième jour en lequel Dieu se reposa de toute son œuvre en création, lorsqu’elle fut achevée (Gen. 2. 2 et 3). Après la rédemption opérée par le sacrifice de l’agneau pascal, et après la traversée de la mer Rouge, Dieu institua pour son peuple Israël le sabbat, comme une alliance perpétuelle (Ex. 16. 22 à 30 et 31. 13 à 17). Il manifestait son désir d’introduire l’homme dans son repos.

Parmi les dix commandements de la loi, le sabbat consacré à l’Éternel était le quatrième (Ex. 20. 8 à 11). Et l’Éternel avait déclaré : « Vous garderez mes statuts et mes ordonnances, par lesquels, s’il les pratique, un homme vivra » (Lév. 18. 5). Mais Israël a péché par incrédulité et par désobéissance, et n’a pas pu entrer dans le repos de Dieu. Il fallait la venue de Jésus dans ce monde pour mettre de côté tout le système de la loi que l’homme était incapable d’accomplir et, en particulier, l’ordonnance du sabbat. Cela se pouvait à travers l’œuvre de la croix et la foi au sacrifice sanglant de Jésus.

En opérant bien souvent ses miracles le jour du sabbat, Jésus démontrait combien le système légal était impropre aux desseins de Dieu de faire participer, par la grâce, l’homme à Son repos.

La réponse de Jésus à l’accusation des pharisiens est tirée de l’Écriture. Il cite l’exemple de David qui, poursuivi par Saül, entra dans la maison de Dieu et prit des pains de proposition que seuls les sacrificateurs avaient le droit de manger (Lév. 24. 5 à 9). Il en mangea avec ses hommes.

L’observance des ordonnances légales n’avait plus sa raison d’être au temps où le roi selon le cœur de Dieu était méprisé. Le souverain sacrificateur use de miséricorde (1 Sam. 21. 1 à 6).

Tout comme David, Jésus est rejeté. Et le Seigneur ajoute que les sacrificateurs, officiant dans le temple le jour du sabbat, n’étaient pas coupables, parce que le temple justifiait et sanctifiait leur activité (Nomb. 28. 9 à 10). Et la présence de Jésus au milieu du peuple, comme le Fils de Dieu, représentait quelque chose de plus grand que le temple.

Jésus cite alors cette parole d’Osée 6. 6 : « Je veux miséricorde et non pas sacrifice » pour démontrer que les pharisiens n’auraient pas dû condamner les disciples qui n’étaient pas coupables.

En appliquant à la lettre une règle de la loi, ils ne comprenaient pas tout le plaisir que Dieu éprouvait dans la miséricorde et non dans les sacrifices. Dieu était en Christ, agissant en grâce envers Israël, et à l’égard de tous les hommes. Il ne pouvait se reposer en présence de la détresse de l’homme sous les terribles conséquences du péché. Comment ce peuple pouvait-il observer le sabbat et rejeter Celui qui était le Seigneur du sabbat et son Sauveur ?

Pour être sauvé, un Juif devait croire en Jésus, le rejeté, et ne pas se contenter d’observer vainement les ordonnances légales. Fait pour l’homme, le sabbat ne lui avait servi de rien. Le Fils de l’homme, étant Seigneur du sabbat, pouvait en disposer à son gré.

Un autre jour de sabbat, Jésus entra dans la synagogue et Il enseignait. Et il y avait là un homme dont la main droite était sèche. Les scribes et les pharisiens L’observaient pour voir s’Il le guérirait ce jour-là, afin de l’accuser. Connaissant leurs pensées, Jésus ordonna à l’homme de se lever devant tous et Il leur dit : « Est-il permis de faire du bien le jour du sabbat, ou de faire du mal ? de sauver la vie, ou de tuer ? »

La loi pouvait-elle condamner l’amour délivrant, ce jour-là, un homme de son infirmité ? Point de réponse à la question de Jésus. L’homme pécheur, en qui il n’y a rien de bon, ne peut supporter la grâce émanant de la vie parfaite du Seigneur. C’est la grâce qui délivre de la condamnation éternelle, par la foi en l’œuvre expiatoire de Christ, qui a pris notre place sous le jugement de Dieu.

Devant le silence de ses observateurs, Marc précise que Jésus, les ayant regardés avec colère, était affligé de l’endurcissement de leur cœur. Mais cela n’arrête pas l’exercice de son amour et il dit à l’homme : Étends ta main. Cette parole toute puissante de Jésus fait, malgré tout, appel à la foi de cet homme conscient de son infirmité. Soumis à l’ordre impératif du Seigneur, il étendit sa main qui fut rétablie.

Le cœur infiniment sensible de Jésus souffrait intensément face à l’orgueil et à l’égoïsme d’hommes religieux, qui étaient prêts à sauver une bête plutôt qu’un homme, le jour du sabbat !

La main droite de cet homme était inutile, incapable d’accomplir quoi que ce soit. Cette main, rendue saine comme l’autre, est désormais propre à faire le bien dans l’activité et le dévouement pour le Seigneur. Ne sommes-nous pas exhortés à vivre paisiblement, à travailler de nos propres mains pour marcher honorablement envers ceux de dehors, tout en n’ayant besoin de personne ? (1 Thess. 4. 11 et 12)

Les mains de l’apôtre Paul avaient été employées pour ses besoins, pour les personnes qui étaient avec lui et pour secourir les faibles. Nous aussi nous devons nous souvenir des paroles du Seigneur qui a dit : Il est plus heureux de donner que de recevoir (Act. 20. 34 et 35).

L’Écriture souligne l’hypocrisie des pharisiens qui n’acceptaient pas que Jésus fasse le bien un jour de sabbat, alors qu’ils complotaient son meurtre. Puissions-nous avoir en horreur le mal et tenir ferme au bien, en exerçant la miséricorde joyeusement ! (Rom. 12. 9, 8).

Appel des douze apôtres (Mat. 9. 35 à 10. 4 ; Marc 3. 13 à 19 ; Luc 6. 12 à 16).

Jésus accomplissait Son ministère avec un amour inlassable, allant par toutes les villes et par les villages, enseignant dans leurs synagogues, prêchant l’évangile du royaume, et guérissant toute maladie et toute langueur. Sa puissance divine et Sa grâce ineffable étaient toujours en exercice à l’égard de tous ceux qui en éprouvaient le besoin.

Malgré l’opposition croissante des conducteurs religieux du peuple, Il se mettait constamment à la disposition de la foi. « Et voyant les foules, il fut ému de compassion pour elles, parce qu’ils étaient las et dispersés, comme des brebis qui n’ont pas de berger » (Mat. 9. 36).

Mais Lui était le bon berger, annoncé en Ézéchiel 34 comme celui qui prendrait soin de ses brebis, en contraste avec les mauvais pasteurs. C’est Lui qui déclare : « Moi-même je paîtrai mes brebis ; et moi je les ferai reposer… La perdue, je la chercherai, et l’égarée, je la ramènerai, et la blessée, je la banderai, et la malade, je la fortifierai » (v. 15 et 16).

C’est alors qu’Il dit à Ses disciples : « La moisson est grande, mais il y a peu d’ouvriers : suppliez donc le Seigneur de la moisson, en sorte qu’il pousse des ouvriers dans sa moisson » (Mat. 9. 37). Tout en sondant le misérable état moral des hommes de Son temps, Jésus voyait les prémices d’une grande moisson d’âmes (Jean 4. 35).

C’est toujours à travers les besoins profonds de nos âmes que le chemin est frayé vers le Sauveur. Mais pour la moisson, il faut des ouvriers conduisant les âmes à la source de la vie, de la lumière et de l’amour, des serviteurs de Dieu pour proclamer la bonne nouvelle : « Que celui qui a soif vienne ; que celui qui veut prenne gratuitement de l’eau de la vie » (Apoc. 22. 17).

Constatant qu’il y avait si peu d’ouvriers, le Seigneur invite Ses disciples à prier que leur nombre soit accru. C’est Dieu seul qui suscite, forme et envoie Ses serviteurs, mais Il compte sur les prières de Ses disciples pour que Son œuvre se poursuive. Il désire ainsi que nous soyons Ses collaborateurs (1 Cor. 3. 9), soit que nous intercédions, soit que nous agissions dans Sa dépendance.

A nous de supplier pour des ouvriers, à Dieu seul de les pousser dans Sa moisson aujourd’hui encore. Écoutons cette parole de Dieu s’adressant à chacun de nous : « Qui est celui qui engage son cœur pour venir à moi ? » (Jér. 30. 21).

Maintenant Jésus met en pratique ce qu’Il vient d’énoncer. C’est l’évangéliste Luc qui met en relief la façon dont Il s’en alla sur une montagne pour prier. Et Il passa toute la nuit à prier Dieu.

Il voulait envoyer des hommes dans Son travail et les animer d’une puissance divine pour accomplir une œuvre semblable à la Sienne. Lui-même n’était-il pas l’Envoyé du Père ? Comme en toutes choses Jésus reste notre parfait modèle.

Que nos cœurs soient saisis par Son enseignement et attirés par Son exemple de dépendance et d’obéissance vis-à-vis de Son Père !

Comme Homme il voulait être conduit par Dieu pour le choix de Ses apôtres, ou envoyés. Pour cela une nuit de prière était nécessaire. Puissions-nous persévérer dans la prière, veillant en elle avec des actions de grâces ! (Col. 4. 2).

Ne devons-nous pas constater parfois combien nous nous lassons trop rapidement dans ce précieux service de l’intercession ? Et pourtant nous sommes là à la source de la sagesse, de la puissance et de l’amour en vue d’un service utile pour le maître.

Et quand le jour fut venu, Il appela Ses disciples, c’est-à-dire ceux qui suivent le maître, qui apprennent de lui. Il en choisit douze qu’Il nomma apôtres. Marc précise qu’Il appelle ceux qu’Il voulait. L’initiative vient de Lui seul, après avoir consulté uniquement Son Dieu. Vont-ils répondre librement, spontanément ? « Et ils vinrent à lui », abandonnant leurs occupations antérieures, se renonçant eux-mêmes. Ils quittèrent tout et le suivirent (Luc 5. 11).

Marc, l’évangile du parfait Serviteur, donne deux raisons à ce choix des apôtres : « Il en établit douze pour être avec lui, et pour les envoyer prêcher, et pour avoir autorité de guérir les maladies et de chasser les démons » (3. 14).

Être avec Lui pour contempler Sa Personne, entendre Sa voix, jouir de Sa présence et de Sa communion, partager Sa vie, selon ce que Lui-même exprimera : « Apprenez de moi, car je suis débonnaire et humble de cœur ; et vous trouverez le repos de vos âmes » (Mat. 11. 29). Plus tard, après la résurrection du Seigneur, « voyant la hardiesse de Pierre et de Jean… ils les reconnaissaient pour avoir été avec Jésus » (Act. 4. 13).

Ainsi Jésus confie à Ses apôtres une importante mission. Pourrait-Il demander quelque chose à Ses disciples sans leur donner le moyen de l’accomplir ?

Vous remarquerez que la prédication tient la première place aussi bien dans l’activité du Seigneur que dans celle des apôtres. C’est que Dieu accomplit Son œuvre dans le cœur et la conscience des hommes par Sa Parole. « Bienheureux sont ceux qui écoutent la parole de Dieu et qui la gardent » (Luc 11. 28).

Pour toute activité confiée à un serviteur de Dieu, il est deux principes fondamentaux d’une valeur permanente : « Séparés de moi, dit Jésus, vous ne pouvez rien faire » (Jean 15. 5). « Je puis toutes choses en celui qui me fortifie » (Phil. 4. 13).

La liste des apôtres est citée quatre fois dans le Nouveau Testament, dans Matthieu, Marc, Luc et Actes 1. Qui sont ces hommes que Jésus envoie dans Sa moisson ? Des pêcheurs, un péager, des hommes sans apparence et, parmi eux, il y a un traître, Judas Iscariote toujours en fin de liste. Il faisait partie de ceux que Jésus avait choisis afin que l’Écriture soit accomplie (Jean 13. 18). Quel avertissement solennel nous adresse cet homme, remplacé en Actes 1 par Matthias !

Puis ce sont ces hommes que Jésus envoya vers toutes les nations en Matthieu 28. 16 à 20. Depuis la Pentecôte, l’édifice qui croît pour être un temple saint dans le Seigneur, selon les pensées de Dieu, est fondé sur les apôtres et prophètes, Jésus Christ Lui-même étant la maîtresse pierre du coin (Éph. 2. 20).

Et dans la gloire, la muraille de la sainte cité a douze fondements sur lesquels sont écrits les noms des douze apôtres de l’Agneau (Apoc. 21. 14). Lire Apocalypse 22. 14.

Les béatitudes (Mat. 5. 1 à 12 ; Luc 6. 20 à 26).

Les paroles de Jésus rapportées dans les chapitres 5 à 7 de l’évangile de Matthieu constituent un message appelé généralement le sermon sur la montagne.

Bien que prononcées en différentes occasions comme cela apparaît dans l’évangile de Luc, ces paroles sont réunies en un seul discours plein de force et de majesté par l’Esprit de Dieu inspirant l’évangile du Messie. Elles constituent la charte du Roi d’Israël, s’adressant aux disciples et aux foules qui les entouraient (Mat. 5. 1 ; Luc 6. 20).

Après avoir commencé de prêcher, en disant : « Repentez-vous, car le royaume des cieux s’est approché », Jésus va instruire Ses disciples sur la nature et les principes moraux de ce royaume, tout en présentant les caractères de ceux qui en feront partie.

Ainsi se réalise une partie de Sa mission comme l’avait annoncée Ésaïe : « Par sa connaissance mon serviteur juste enseignera la justice à plusieurs, et lui, il portera leurs iniquités » (53. 11). C’est là le double aspect de l’œuvre de Christ : enseigner les héritiers du royaume dans la justice, et porter les péchés de plusieurs en livrant son âme à la mort. Dans le royaume tout doit être conforme au caractère du Père qui est dans les cieux.

Jésus commence son sermon en proclamant certains hommes bienheureux. L’Ancien Testament se termine par une malédiction (Mal. 4. 6), l’Évangile commence par une bénédiction.

Ces béatitudes, au nombre de sept, se divisent en deux parties. Dans les quatre premières il est surtout question de la justice, et dans les trois suivantes de la miséricorde. Puis, à la fin, deux béatitudes résument le tout, la première répondant à la justice et la seconde à la miséricorde. Ces deux thèmes constituent les sujets principaux des Psaumes.

Toute la Parole nous rappelle que Dieu a en vue le bonheur de l’homme et indique le secret pour l’atteindre. Mais ceux que le Seigneur appelle bienheureux ne sont pas ceux que le monde désignerait ainsi. De plus il ajoute : « le monde les a haïs, parce qu’ils ne sont pas du monde, comme moi je ne suis pas du monde » (Jean 17. 14).

« Bienheureux les pauvres en esprit, car c’est à eux qu’est le royaume des cieux » (v. 3). Le Seigneur désigne ainsi les humbles qui ont eu une rencontre personnelle avec Dieu. Placés dans Sa présence, ils ont fait abandon de leurs propres pensées pour recevoir par la foi celles de Dieu telles que la Parole les révèle.

Et Dieu doit déclarer à l’homme déchu : « Mes pensées ne sont pas vos pensées » (És. 55. 8). Ces pauvres en esprit, comme de petits enfants, ne raisonnent pas. Ils ne s’appuient pas sur leur intelligence naturelle pour mettre en question la Parole de Dieu. Leur foi est nourrie de cette Parole, ils possèdent le royaume (Mat. 11. 25 ; 18. 3 et 19. 14).

Entendons le propos de l’homme riche qui vivait sans Dieu : « Mon âme, tu as beaucoup de biens assemblés pour beaucoup d’années ; repose-toi, mange, bois, fais grande chère » (Luc 12. 19). C’était un insensé qui, amassant des trésors pour lui-même, n’était pas riche quant à Dieu. Son âme ne vivait pas de toute parole sortant de la bouche de Dieu (Mat. 4. 4).

Ces pauvres en esprit sont dépendants de Dieu, ils se renoncent eux-mêmes pour mieux servir leur Maître en faisant ce qu’Il dit (Mat. 16. 24). Dieu est la source de leurs joies (Ps. 16. 5 et 6). Ils reçoivent les richesses que Christ leur donne par Sa mort et Sa résurrection : vie, grâce, justice, paix, repos et bonheur de l’âme rachetée.

« Bienheureux ceux qui mènent deuil, car c’est eux qui seront consolés » (v. 4). Comment ne pas être affligés en constatant les terribles conséquences du péché dans ce monde ? La maladie, la mort entrent dans chaque foyer.

Avec sa sensibilité parfaite, jamais émoussée par le péché, nous pouvons supposer ce que fut la souffrance de Jésus traversant ce monde. Il pouvait déclarer : « Et moi, je suis affligé et pauvre » (Ps. 40. 17). « Lui a porté nos langueurs, et s’est chargé de nos douleurs » (És. 53. 4).

Serions-nous indifférents devant la souffrance et la misère de l’homme ? Ceux qui mènent deuil aujourd’hui, sachant que Jésus a été rejeté de ce monde, seront consolés demain. « Les souffrances du temps présent ne sont pas dignes d’être comparées avec la gloire à venir qui doit nous être révélée » (Rom. 8. 18). « Si nous souffrons avec lui » (Rom. 8. 17), « nous régnerons aussi avec lui » (2 Tim. 2. 12).

« Bienheureux les débonnaires, car c’est eux qui hériteront de la terre » (v. 5). Ils sont animés d’une bonté qui se déploie jusqu’à ses extrêmes limites, sans jamais devenir de la faiblesse. Ils sont occupés de la douceur et de la débonnaireté de Christ qui a dit : « Prenez mon joug sur vous et apprenez de moi, car je suis débonnaire et humble de cœur » (Mat. 11. 29).

Modérés, ils montrent toute douceur envers tous les hommes (Tite 3. 2). Ils n’insistent pas sur leurs droits (Phil. 4. 5). Lorsque le roi fera valoir Ses droits, alors ils hériteront de la terre.

Nous sommes exhortés à marcher d’une manière digne de l’appel dont nous avons été appelés, avec toute humilité et douceur, avec longanimité, nous supportant l’un l’autre dans l’amour (Éph. 4. 1 et 2).

« Bienheureux ceux qui ont faim et soif de la justice, car c’est eux qui seront rassasiés » (v. 6). Ils ont l’ardent désir de vivre une vie selon la volonté de Dieu, rendant à chacun ce qui lui est dû. Ils ne trouvent pas la justice dans ce monde, mais la violence et la corruption. En priorité, avec le royaume de Dieu, ils recherchent Sa justice (6. 33). La promesse est certaine pour la foi : ils seront rassasiés, lors du règne de Christ.

Quelle réponse apporte à un tel besoin l’Évangile, puissance de Dieu en salut à quiconque croit ! Dieu y montre sa justice en justifiant celui qui est de la foi de Jésus (Rom. 3. 21 à 26).

Les béatitudes (Mat. 5. 1 à 12 ; Luc 6. 20 à 26).

« Bienheureux les miséricordieux, car c’est à eux que miséricorde sera faite » (v. 7).

Parce qu’ils ont connu leur propre misère (Prov. 28. 13, Éph. 2. 4 à 8), leur cœur est sensible à la détresse de leur prochain. Ils agissent selon un principe de grâce qui aura sa récompense dans la miséricorde de Dieu.

Le prochain de celui qui était tombé entre les mains des voleurs, c’est celui qui a usé de miséricorde envers lui, ce bon Samaritain qui, ému de compassion s’approcha et banda ses plaies, y versant de l’huile et du vin (Luc 10. 30 à 37).

Si nous avons expérimenté la miséricorde de Dieu, nous serons tout disposés à user de miséricorde envers notre prochain, par exemple en lui annonçant l’évangile de Dieu dès que l’occasion se présente. Et nous attendons la miséricorde de notre Seigneur Jésus Christ pour la vie éternelle (Jude 21). Quelle délivrance, effet de la miséricorde de Dieu, sera celle du résidu pieux d’Israël traversant la grande tribulation pour entrer dans le règne millénaire de Christ ! (Zach. 10. 6)

« Bienheureux ceux qui sont purs de cœur, car c’est eux qui verront Dieu » (v. 8). Le cœur pur n’a qu’un objet : Dieu. Ses motifs sont éprouvés à Sa lumière. Il a affaire à Celui qui juge, par Sa Parole, les pensées et les intentions du cœur (Héb. 4. 12). Le cœur est le siège des affections et il peut aimer toutes sortes d’objets.

Tous ceux qui appartiennent au Seigneur, étant purifiés de tout péché par Son sang, comprennent que Dieu ne peut pas tolérer de rival dans leur cœur. Y a-t-il quelque chose ou quelqu’un qui prend la place de Christ dans mon cœur ?

Il est bien écrit : « Garde ton cœur plus que tout ce que l’on garde, car de lui sont les issues de la vie » (Prov. 4. 23). « Enfants, gardez-vous des idoles » (1 Jean 5. 21). Ceux qui sont purs de cœur verront Dieu. Dans Sa présence, ils sont en communion avec Lui, connaissant Ses pensées. Ils ont le secret d’un bonheur ineffable (1 Cor. 13. 12 ; 1 Jean 3. 2 et 3 ; Apoc. 22. 4).

« Bienheureux ceux qui procurent la paix, car c’est eux qui seront appelés fils de Dieu » (v. 9). Ils appliquent le précepte : « autant que cela dépend de vous, vivant en paix avec tous les hommes » (Rom. 12. 18).

Justifiés sur le principe de la foi, ils ont la paix avec Dieu. Ils jouissent de la paix du cœur qui peut alors rayonner dans leur vie. Ils possèdent la paix de Dieu et seront manifestés comme les fils du Dieu de paix (Rom. 15. 33 ; Phil. 4. 9 ; 1 Thess. 5. 23).

Vous qui avez accepté Jésus comme Sauveur, que vous puissiez avec Son secours et par la prière procurer la paix là où vous êtes, dans le foyer, à l’école, au bureau ou à l’atelier. Par contre, ceux qui causent des divisions ne servent pas notre Seigneur Christ (Rom. 16. 17 et 18).

« Bienheureux ceux qui sont persécutés à cause de la justice, car c’est à eux qu’est le royaume des cieux » (v. 10). Ces croyants sont mis en demeure d’accomplir leur devoir malgré l’opposition rencontrée dans ce monde où l’iniquité prévaut.

De quelle énergie n’ont-ils pas besoin pour être fidèles dans toutes les relations où ils sont placés, en rejetant le mal, et en faisant le bien selon ce qui est écrit : « Ayez en horreur le mal, tenez ferme au bien » (Rom. 12. 9).

Pour eux, céder devant la pression du mal est un reniement de la vérité. Vous qui possédez la vie de Dieu, sachez que « même un jeune garçon se fait connaître par ses actions, si sa conduite est pure et si elle est droite » (Prov. 20. 11). « Comment un jeune homme rendra-t-il pure sa voie ? Ce sera en y prenant garde selon ta parole » (Ps. 119. 9).

Pourquoi ceux qui pratiquent le bien, la justice, sont-ils persécutés ? N’est-il pas écrit : « Tous ceux… qui veulent vivre pieusement dans le Christ Jésus seront persécutés » ? (2 Tim. 3. 12). C’est le Seigneur Jésus qui donne la réponse : « Les hommes ont mieux aimé les ténèbres que la lumière, car leurs œuvres étaient mauvaises ; car quiconque fait des choses mauvaises hait la lumière, et ne vient pas à la lumière, de peur que ses œuvres ne soient reprises » (Jean 3. 19 et 20).

Le Seigneur propose une récompense à ceux qui souffrent pour la justice : « le royaume des cieux leur appartient ».

« Vous êtes bienheureux quand on vous injuriera, et qu’on vous persécutera, et qu’on dira, en mentant, toute espèce de mal contre vous, à cause de moi. Réjouissez-vous et tressaillez de joie, car votre récompense est grande dans les cieux ; car on a persécuté ainsi les prophètes qui ont été avant vous » (v. 11 et 12).

Il s’agit ici des souffrances les plus nobles que des croyants puissent endurer, les souffrances pour Christ. C’est l’amour pour Jésus qui anime toute leur vie. Au milieu d’un monde qui Le rejette toujours, ils se déclarent sans hésiter pour Lui. Leur récompense est grande dans les cieux, en proportion de la fidélité et de l’amour avec lesquels ils ont souffert pour Son Nom. Elle est présentée comme une marque d’encouragement et n’atténue en rien la glorieuse vérité du salut par grâce et par la foi (Rom. 3. 24 à 26 et 4. 5).

Le Seigneur a pris soin d’avertir Ses disciples : « L’esclave n’est pas plus grand que son maître. S’ils m’ont persécuté, ils vous persécuteront aussi… Mais ils vous feront toutes ces choses à cause de mon nom, parce qu’ils ne connaissent pas celui qui m’a envoyé » (Jean 15. 20 à 25).

Et Pierre ajoute : « En tant que vous avez part aux souffrances de Christ, réjouissez-vous, afin qu’aussi, à la révélation de sa gloire, vous vous réjouissiez avec transport. Si vous êtes insultés pour le nom de Christ, vous êtes bienheureux, car l’Esprit de gloire et de Dieu repose sur vous » (1 Pier. 4. 13 à 16).

Dans un monde ennemi de Dieu, après que leur Maître ressuscité fut élevé de la terre, les apôtres furent bientôt soumis aux inévitables persécutions qu’Il avait annoncées. Ils sont battus et il leur est interdit de parler au nom de Jésus. Mais eux se réjouissaient d’avoir été estimés dignes de souffrir des opprobres pour le Nom ; et ils ne cessaient tous les jours d’enseigner et d’annoncer Jésus comme le Christ, dans le temple et de maison en maison (Act. 5. 41 et 42).

Et le Seigneur rappelle que les prophètes qui avaient précédé les disciples avaient eux aussi connu de semblables persécutions à cause de leur foi, comme cela est évoqué en Hébreux 11. 36 à 38.

N’ayons pas honte de rendre témoignage au Seigneur Jésus aujourd’hui, nous qui avons une espérance céleste. Demain il y aura d’autres témoins au milieu du peuple juif apostat, un résidu pieux qui traversera la grande tribulation et entrera dans le règne de Christ sur la terre. Que nos yeux soient fixés sur Jésus, le témoin fidèle et véritable !

Le sermon sur la montagne (Mat. 5. 13 à 16 ; Marc 9. 50 et 51 ; Luc 14. 34 et 35 et 11. 33).

Après avoir examiné les caractères et la portion de ceux qui seront dans le royaume, à travers les neuf béatitudes prononcées au début du chapitre, le Seigneur Jésus ajoute deux traits distinguant Ses disciples au moyen de deux comparaisons : le sel et la lumière.

Il souligne aussi quelle est la responsabilité de Ses disciples envers les hommes. Par des images simples et claires, le Seigneur énonce une leçon valable pour chaque croyant possédant la vie divine, du plus jeune au plus âgé. Chacun porte en lui-même les traits caractéristiques de la vie de Jésus qui le différencient du monde qui l’entoure.

Combien ce que nous sommes par la grâce de Dieu importe plus que ce que nous disons ou faisons. Dieu nous a donné la vie éternelle, et cette vie est dans son Fils : « Celui qui a le Fils a la vie, celui qui n’a pas le Fils de Dieu n’a pas la vie » (1 Jean 5. 12).

« Vous êtes le sel de la terre » (Mat. 5. 13). Remarquons bien qu’il n’est pas écrit : « Vous devez être le sel de la terre ». Le sel avait une valeur considérable au temps de Jésus. Il donne de la saveur aux aliments, conserve leur pureté et les préserve de la corruption.

De même le vrai disciple de Jésus a un effet analogue sur son entourage. Il a de la saveur et il en donne. Par sa présence au milieu du monde, il exerce une influence empêchant la corruption. Et pourtant il n’appartient pas à ce monde et, séparé du mal par fidélité au Seigneur, il est comparable au sel de la terre.

Et le Seigneur ajoute : « Mais si le sel a perdu sa saveur, avec quoi sera-t-il salé ? Il n’est plus bon à rien qu’à être jeté dehors et à être foulé aux pieds par les hommes ». Si le croyant ne se sépare pas du mal, il est disqualifié comme témoin du Seigneur et il se mêle au monde qui a crucifié son Sauveur. Il n’a plus sa raison d’être. Il ne sert à rien. Retenons cet avertissement si solennel de Jésus.

Dans le passage parallèle de Marc (9. 51) il est dit : « Ayez du sel en vous-mêmes et soyez en paix entre vous ». Le Seigneur a en vue ici les relations entre les disciples, qui peuvent être aussi gâtées par la tolérance vis-à-vis des manifestations de la chair, en vue d’être agréables les uns aux autres et par souci de ne pas faire de peine en disant la vérité.

Le croyant est exhorté à contrôler, à l’aide de la Parole, non seulement sa conduite, ses actes, mais aussi ses paroles selon ce qui est écrit : « Marchez dans la sagesse envers ceux de dehors, saisissant l’occasion. Que votre parole soit toujours dans un esprit de grâce, assaisonnée de sel, afin que vous sachiez comment vous devez répondre à chacun » (Col. 4. 5 et 6).

Le Seigneur seul peut donner une telle sagesse et un tel équilibre dans nos vies si, conscients de notre faiblesse, nous les lui demandons avec foi. « Poursuivez toujours ce qui est bon, et entre vous, et à l’égard de tous les hommes » (1 Thess. 5. 15).

Ainsi la paix selon Dieu est réalisée au sein même d’une vie de sainteté. « Poursuivez la paix avec tous, et la sainteté, sans laquelle nul ne verra le Seigneur » (Héb. 12. 14). Que nous soyons de ceux qui, par leur conduite et leurs paroles, font naître une vraie soif de Christ chez ceux qui nous côtoient, afin qu’ils aillent à Jésus pour être rafraîchis et désaltérés par l’eau de la vie, au fleuve de la grâce !

« Vous êtes la lumière du monde : une ville située sur une montagne ne peut être cachée » (Mat. 5. 14). Alors que le sel éloigne de la corruption, la lumière chasse les ténèbres ; elle sert à éclairer, à révéler, à guider, à réjouir le cœur (Jean 5. 35). « Ce qui manifeste tout, c’est la lumière » (Éph. 5. 13).

Le Fils de Dieu, dans ce monde, était la vraie lumière qui éclaire tout homme. Jésus se présente à plusieurs reprises comme la lumière du monde (Jean 3. 19 ; 8. 12 ; 9. 5 ; 12. 35, 36 et 46). Mais « les hommes ont mieux aimé les ténèbres que la lumière, car leurs œuvres étaient mauvaises ; car quiconque fait des choses mauvaises hait la lumière, et ne vient pas à la lumière… mais celui qui pratique la vérité vient à la lumière, afin que ses œuvres soient manifestées, qu’elles sont faites en Dieu » (Jean 3. 19 à 21).

Comme la lune réfléchit la lumière du soleil, le disciple de Christ manifeste la lumière qui émane de la vraie source : « Dieu est lumière » (1 Jean 1. 5). Comme cela a été exprimé : « La lumière est absolue dans sa nature, de manière à exclure tout ce qui n’est pas elle-même ».

S’adressant à la foule, Jésus disait : « Pendant que vous avez la lumière, croyez en la lumière, afin que vous soyez fils de lumière » (Jean 12. 36). C’est bien par la foi en Jésus que nous sommes fils de lumière.

Et concernant les croyants d’Éphèse, le Saint Esprit déclare : « Vous étiez autrefois ténèbres, mais maintenant vous êtes lumière dans le Seigneur ; marchez comme des enfants de lumière (car le fruit de la lumière consiste en toute bonté, et justice, et vérité), éprouvant ce qui est agréable au Seigneur » (Éph. 5. 8 à 10).

Mais cette lumière doit briller dans la nuit, telle une lampe placée sur son pied, et non sous le boisseau qui intercepterait tout rayonnement. Le boisseau, ancienne mesure de capacité, est le symbole des affaires de la vie qui accaparent si facilement nos cœurs et empêchent trop souvent notre lumière d’être manifestée.

Un autre obstacle signalé par Marc est le lit sous lequel une lampe peut être placée (4. 21). Il n’est rien d’autre que la paresse et le manque de vigilance. Entendons cet appel solennel : « Réveille-toi, toi qui dors… et le Christ luira sur toi » (Éph. 5. 14).

La lumière, c’est ce que Dieu est, la pureté parfaite, c’est toute manifestation de la vie de Dieu devant les hommes. « Que votre lumière luise ainsi devant les hommes, en sorte qu’ils voient vos bonnes œuvres, et qu’ils glorifient votre Père qui est dans les cieux » (Mat. 5. 16).

Déjà cette lumière luit pour tous ceux qui sont dans la maison, notre famille, ou ceux qui font partie de la maison de Dieu. « Même un jeune garçon se fait connaître par ses actions, si sa conduite est pure et si elle est droite » (Prov. 20. 11). Ces bonnes œuvres sont le fruit de la vie divine, de la foi opérante par l’amour, en chaque racheté séparé de tout mal pour Dieu.

Le monde peut-il reconnaître la vie et l’amour de Jésus en chacun de nous ? Si c’est le cas, alors notre Père peut être glorifié. Puissions-nous être de ces enfants qui n’aiment pas de parole ni de langue, mais en action et en vérité ! (1 Jean 3. 18)

Ne craignons pas non plus de confesser le Seigneur avec l’énergie de la foi devant les hommes. Que ce souhait de l’apôtre se réalise en chacune de nos vies ! « Que vous soyez sans reproche et purs, des enfants de Dieu irréprochables, au milieu d’une génération tortue et perverse, parmi laquelle vous reluisez comme des luminaires dans le monde, présentant la parole de vie » (Phil. 2. 15 et 16).

D’après La Bonne Nouvelle 1986