
« Donne-moi ton cœur » (Prov. 23. 26).
Au fil des mois écoulés, nous avons pu examiner les récits bibliques de différents enfants. Comme vous avez pu le remarquer, aucune histoire n’est semblable. Nous avons pu admirer combien souvent le travail de Dieu dans le cœur d’un enfant peut être profond, et avoir des conséquences durables et heureuses sur toute sa vie.
Certains enfants ont pu être employés pour Dieu dans leur faiblesse même. Ce fut le cas de la petite fille d’Israël transportée jusqu’en Syrie pour y proclamer la bonne nouvelle du salut par grâce à son maître Naaman (2 Rois 5).
Nous avons vu aussi ce jeune garçon apportant au Seigneur sa maigre provision de cinq pains d’orge et deux poissons qui, placés entre des mains toutes puissantes, ont permis de nourrir toute une foule d’environ cinq mille hommes (Jean 6).
D’autres enfants ont été ressuscités par un miracle démontrant que Dieu a tout pouvoir pour donner la vie à un mort. Ce fut le cas du fils de la Sunamite, elle qui, dans l’amertume de son âme pouvait dire par une foi invincible : « tout va bien ».
Le Seigneur a ressuscité la fille de Jaïrus, qui, possédant une nouvelle vie, reçoit la nourriture dont elle a besoin (Luc 8. 54 à 56). Dans le cas du fils unique de la veuve de Nain, à la voix puissante du Fils de Dieu, le mort se leva de son séant et commença à parler : Il devint un témoin pour la gloire de Dieu (Luc 7. 11 à 16).
Certains jeunes gens isolés ont pris une ferme décision dans leur cœur pour Dieu. Ce fut le cas de Joseph et de Daniel qui ont été gardés purs de toute souillure de chair et d’esprit. Le premier déclare : « comment pécherais-je contre Dieu ? » alors que le second arrêta dans son cœur de ne pas se souiller par les mets délicats du roi. D’autres enfants ont été mis à part pour Dieu dès avant leur naissance. Nous pensons à Samson, à Samuel, à Jean le baptiseur qui ont été élevés par des parents pieux, loin des influences mondaines.
Quelques enfants ont été formés dans le secret de leur enfance pour régner sur le peuple de Dieu. Nous pouvons citer David dont Dieu déclare qu’il est un homme selon son cœur qui fera toute Sa volonté (Act. 13. 22).
On peut aussi ajouter Joas qui commença à régner étant âgé de sept ans. « Il fit ce qui est droit aux yeux de l’Éternel, tous les jours que Jehoïda le sacrificateur, l’instruisit » (2 Rois 12. 2).
Quant à Josias, il monta sur le trône dès l’âge de huit ans, et l’Écriture souligne aussitôt qu’il fit ce qui est droit aux yeux de l’Éternel, et marcha dans toute la voie de David, son père, et ne s’en écarta ni à droite ni à gauche (2 Rois 22. 2).
Citons enfin Ismaël, fils d’Abraham, qui est une figure du vieil homme qui n’est pas changé par la venue d’Isaac. « C’est l’Esprit qui vivifie ; la chair ne profite de rien » (Jean 6. 63). « Ce qui est né de la chair est chair ; et ce qui est né de l’Esprit est esprit » (Jean 3. 6). Il n’y a qu’un remède : « chasser le fils de la servante », c’est-à-dire avoir dépouillé le vieil homme qui se corrompt selon les convoitises trompeuses… et avoir revêtu le nouvel homme (Éph. 4, 22 à 24).
Quel est donc aujourd’hui, au seuil d’une nouvelle année, le message de la Sagesse pour tout enfant ? N’est-ce pas : « Mon fils, donne-moi ton cœur » ? (Prov. 23. 26).
Pour la vie de notre corps terrestre, le cœur est un organe essentiel. Pas de vie possible s’il s’arrête. Et sur le plan spirituel, le cœur est le siège des affections et des motifs. S’il est vrai que nous sommes invités à présenter nos corps en sacrifice vivant, saint, agréable à Dieu (Rom. 12. 1), une telle consécration ne peut être arrêtée que dans le cœur renouvelé du racheté. Pourquoi Dieu demande-t-il le cœur de ses fils et de ses filles ? N’est-ce pas pour le remplir de son amour ?
Jésus frappe à la porte du cœur en disant : « Si quelqu’un entend ma voix et qu’il ouvre la porte, j’entrerai chez lui… » (Apoc. 3. 20). Aurais-tu une part plus excellente que la présence de Jésus dans ton cœur ? Ne déborde-t-il pas alors de bonheur ?
Certes Dieu nous a donné un cœur pour Le connaître (Jér. 24. 7), mais Il désire le posséder pour orienter Lui-même toute notre vie.
Mais notre cœur est perméable à toutes sortes d’influences. Il est vulnérable : une vigilance continuelle est nécessaire, car un objet quel qu’il soit peut prendre la place de Christ. C’est pourquoi Dieu déclare : « Garde ton cœur plus que tout ce que l’on garde, car de lui sont les issues de la vie » (Prov. 4. 23).
Satan, le grand adversaire, est l’ennemi de nos âmes. Il utilise toutes sortes d’artifices et de ruses pour nous faire broncher, et pourtant nous sommes sauvés par la grâce, par la foi en la vertu du sang de Christ. Il ne pourra jamais nous ravir de la main du bon Berger ; mais par ses séductions subtiles, il essaie d’accaparer le cœur en offrant des choses qui paraissent belles et bonnes ; et le Seigneur aura la seconde place et bientôt la dernière.
Savez-vous que nous sommes caractérisés par ce que nous aimons ? Ce qui remplit nos cœurs influence notre conduite, nos pensées, nos paroles et nos actes. Ou bien Christ est vu dans nos vies, ou bien c’est le moi dont les trois piliers sont : l’orgueil, la propre volonté et l’égoïsme.
Les trois clés de Satan pour séduire le cœur des hommes sont : la convoitise des yeux, la convoitise de la chair et l’orgueil de la vie. Puissions-nous vaincre l’ennemi en nous appuyant, comme le Seigneur, sur la Parole de Dieu, tout en réalisant l’exhortation : « N’aimez pas le monde, ni les choses qui sont dans le monde » (1 Jean 2. 15).
Ève dans le jardin a écouté la voix du tentateur, tout en désobéissant à son Créateur qui l’avait comblée de bienfaits. Le monde est rempli de choses attrayantes pour notre cœur. Si quelque chose m’éloigne du Seigneur Jésus, ne devrais-je pas le rejeter ? Est-il glorifié si je fais ceci ou cela, si je vais dans tel lieu où Lui ne pourrait pas m’accompagner ?
Regardons au Seigneur, fixons les yeux sur Lui. « Toute sa personne est désirable ». Comme Lui, dans la sincérité du cœur, exprimons cette prière : « Garde-moi, ô Dieu ! car je me confie en toi » (Ps. 16. 1). Puissions-nous tout confier au Seigneur dans nos vies, « et la paix de Dieu, laquelle surpasse toute intelligence, gardera nos cœurs et nos pensées dans le Christ Jésus » (Phil. 4. 7).
Il n’y a plus de place pour le monde quand Jésus remplit un cœur.
Le baptême de Jésus.
Nous nous proposons, si Dieu le permet, de considérer dorénavant quelques scènes des Évangiles qui présentent la personne glorieuse du Seigneur Jésus, venu en grâce, comme l’Homme-Dieu : au milieu des pécheurs.
Dieu, qui est lumière et amour, a voulu se révéler en Christ. « La grâce et la vérité vinrent par Jésus Christ. Personne ne vit jamais Dieu. Le Fils unique, qui est dans le sein du Père, lui, l’a fait connaître » (Jean 1. 17).
Celui qui est le Fils de Dieu, l’Envoyé du Père, est aussi le Fils de l’homme, le Prophète, le Serviteur par excellence, le Témoin fidèle. L’homme pécheur l’a rejeté, alors que Jésus se présentait à lui dans son humanité parfaite, humble et débonnaire. Les hommes ont mieux aimé les ténèbres que la lumière, car leurs œuvres étaient mauvaises.
Mais ce rejet a été le moyen par lequel le salut est offert à quiconque. La rédemption était nécessaire, et pour la gloire de Dieu et pour le salut de l’homme.
Jésus a été le glorieux rédempteur au terme d’une vie toute entière consacrée à Dieu et au bien de l’homme. « Le Père a envoyé le Fils pour être le Sauveur du monde » (1 Jean 4. 14). Peux-tu dire avec certitude : Jésus est mon Sauveur, Il est mort pour moi ?
Les quatre évangiles présentent la vie du Seigneur dans ses actes et ses paroles. Au cours de ces quatre récits, Ses gloires variées, en une parfaite harmonie, Le rendent précieux à nos âmes.
Dans l’évangile selon Matthieu Il est présenté comme étant le Messie promis au peuple d’Israël : « Voici, ton roi vient à toi », dit le prophète (Zach. 9. 9).
Marc souligne les traits du Serviteur : « Voici, mon serviteur agira sagement », dit un autre prophète (És. 52. 13).
Quant à Luc, il place devant nous Celui qui a été l’homme parfait (Zach. 6. 12), le second homme, le dernier Adam, remplaçant Adam, l’homme qui avait péché. Il a hérité, sur le fondement de la rédemption, de tout ce qui a été perdu par le premier homme. Par sa mort sur la croix Il est à même de sauver quiconque croit et acquiert le droit de dominer sur tout l’univers, selon que l’annonce le psaume 8.
Jean enfin présente le Fils de Dieu, l’Envoyé du Père, Dieu manifesté en chair, le Créateur de toutes choses (És. 40. 10).
A l’aide de quatre récits inspirés par l’Esprit de Dieu, les évangélistes rapportent la vie parfaite de Jésus en relation avec le caractère propre de chaque évangile. Petit enfant, Il a vécu à Bethléhem. Il a grandi à Nazareth.
Au cours de son ministère, Dieu l’ayant oint de l’Esprit Saint et de puissance, Il a passé de lieu en lieu, faisant du bien, et guérissant tous ceux que le diable avait asservis à sa puissance ; car Dieu était avec lui (Act. 10. 38). Puis, pour nous donner la vie éternelle, Il est mort sur la croix, nous rachetant par son précieux sang.
Ayant environ trente ans, Jésus quitte l’atelier de Nazareth où Il exerçait la profession de charpentier (Marc 6. 3). Il se rend auprès du Jourdain, là où Jean le Baptiseur adressait de vibrants appels à la repentance auprès du peuple, pour le préparer à recevoir le Seigneur et lui donner la connaissance du salut.
Jean baptisait ceux qui croyaient ses paroles et confessaient leurs péchés. Mais voici que Jésus demande, lui aussi, à être baptisé. Jean, qui Le reconnaît, dit : « Moi, j’ai besoin d’être baptisé par toi, et toi, tu viens à moi ! » (Mat. 3. 14).
En accueillant Jésus, il avait dit : « Voilà l’Agneau de Dieu qui ôte le péché du monde » (Jean 1. 29). Jésus n’avait donc aucun péché à confesser, Il n’avait par conséquent nul besoin de se repentir.
Pourquoi donc un tel baptême ? Écoutons Sa réponse : « Laisse faire maintenant, car ainsi il nous est convenable d’accomplir toute justice ».
Cette scène met en relief le mystère ineffable de la grâce. Jésus, s’associant aux pécheurs repentants, donne son approbation à ceux qui s’humiliaient devant Dieu. Il est écrit : « C’est à celui-ci que je regarderai : à l’affligé, et à celui qui a l’esprit contrit et qui tremble à ma parole » (És. 66. 2).
Ainsi Jésus trouve son plaisir en ceux qui se repentent. Au cours de son ministère Il s’occupera de ces petits, de ces pauvres, de ces méprisés de la terre. Il était juste qu’ils fussent baptisés et Jésus les accompagnait en grâce dès leurs premiers pas dans ce chemin nouveau.
Et maintenant nous assistons à un spectacle merveilleux. Il s’est produit pour la première fois sur la terre. « Et Jésus, ayant été baptisé, remonta aussitôt, de l’eau ; et voici, les cieux lui furent ouverts, et il vit l’Esprit de Dieu descendre comme une colombe, et venir sur lui. Et voici une voix qui venait des cieux, disant : Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j’ai trouvé mon plaisir » (Mat. 3. 16 et 17).
Est-il possible, que l’homme parfait soit confondu avec les autres hommes ? Non, Dieu proclame qu’Il Le reconnaît comme étant son Fils. Il déclare son amour pour Lui, car Il est l’homme de ses conseils et les délices de son cœur. Dieu a pu trouver son plaisir dans l’Homme Christ Jésus, ce qu’Il n’avait jamais trouvé en aucun homme.
Dans ce passage sublime, la Trinité est révélée. Le Père envoie le Saint Esprit sur la personne du Fils. Une telle révélation est caractéristique du christianisme. Le Fils révèle le Père, car personne ne connaît le Père, si ce n’est le Fils (Mat. 11. 27).
Le Saint Esprit est le sceau par lequel Dieu rend témoignage avec notre esprit que nous sommes enfants de Dieu (Rom. 8. 16). Dans cette intime relation avec Dieu nous avons part aux bénédictions les plus excellentes, les bénédictions célestes.
Quant au Seigneur, scellé du Saint Esprit en vertu de ses propres perfections, Il entreprendra son ministère auprès des hommes souffrant sous les conséquences du péché.
Pour le chrétien le Saint Esprit vient habiter en son corps à la suite de l’œuvre rédemptrice de la croix. Sur Lui, en tout point parfait, l’Esprit de Dieu descend comme une colombe, symbole de pureté, de grâce et d’humilité.
Quel plaisir trouves-tu dans le Seigneur Jésus ? Est-Il ton Sauveur, ton Berger, ton Ami, ton Seigneur ? N’est-Il pas digne que tu l’honores sur cette terre en vivant pour Lui dans l’attente de Son retour ?
Les trois tentations de Jésus (Mat. 4. 1 à 11 ; Marc 1. 12 et 13 ; Luc 4. 1 à 14).
« Or Jésus, plein de l’Esprit Saint, s’en retourna du Jourdain et fut mené par l’Esprit dans le désert, étant tenté par le diable quarante jours » (Luc 4. 1 et 2).
Dans la scène précédente, nous avons contemplé le Seigneur Jésus prenant sa place de serviteur au milieu des pécheurs repentants, ces excellents de la terre qui faisaient toutes ses délices selon l’expression du Psaume 16.
Puis le ciel s’étant ouvert sur Lui, Il avait été reconnu du Père comme son Fils bien-aimé. A la suite de son baptême, il fut scellé du Saint Esprit pour subir comme homme la tentation de Satan.
Adam, placé dans un jardin de délices en Éden, comme chef de la création, jouissait d’un bonheur parfait, dans un état d’innocence. Comme créature de Dieu, il était responsable d’observer la défense de manger du fruit de l’arbre de la connaissance du bien et du mal, mais il pouvait manger librement de tout autre arbre du jardin. Malgré ces heureuses circonstances, il succombe à la tentation de Satan qui a réussi par son mensonge à semer le doute dans son cœur au sujet de l’amour de Dieu.
Par l’intermédiaire de sa femme, il fut tenté de considérer comme un objet à ravir d’être égal à Dieu, en connaissant le bien et le mal. Il désobéit à Dieu en écoutant le tentateur. Se plaçant follement sous le pouvoir de ce maître dur et cruel, il entraîne toute sa race dans le péché et dans la mort.
Le fruit défendu était bon à manger, un plaisir pour les yeux et désirable pour rendre intelligent. L’homme est vaincu par la convoitise de la chair, la convoitise des yeux et l’orgueil de la vie.
Mais dès la chute de l’homme, Dieu annonce la défaite de Satan car la semence de la femme lui briserait la tête (Gen. 3. 15). C’est pourquoi Christ, le second Homme, envoyé du ciel par son Père, s’est présenté à l’homme pécheur.
Le monde sous les conséquences du péché n’est rien d’autre qu’un désert habité par les bêtes sauvages. En entrant dans un tel monde, Jésus déclare : « Voici, je viens… c’est mes délices, ô mon Dieu, de faire ce qui est ton bon plaisir » (Ps. 40. 7 et 8). Il est prêt à servir son Dieu étant plein de l’Esprit. Mais tout d’abord il doit rencontrer l’Adversaire dans le désert où il est tenté pendant quarante jours de jeûne.
Le nombre quarante dans la Parole est en rapport avec l’épreuve complète de l’homme. Mais Jésus, comme homme parfaitement obéissant, dans la solitude du désert et dans une extrême faiblesse, a vaincu Satan par l’épée de l’Esprit qui est la Parole de Dieu. Il est notre Modèle parfait pour toutes nos tentations extérieures venant de l’Ennemi.
Nul d’entre vous n’ignore que Satan, le tentateur, cherche continuellement à nous pousser au mal, essayant de nous séduire par ses ruses (2 Cor. 11. 3 ; 1 Thess. 3. 5).
Il sait utiliser habilement le monde attrayant pour nous éloigner de Dieu (1 Jean 2. 15 à 17) et les convoitises de la chair selon ce que déclare Jacques 1. 14 : « Chacun est tenté, étant attiré et amorcé par sa propre convoitise ; puis la convoitise… enfante le péché ; et le péché, étant consommé, produit la mort ». Mais « Dieu est fidèle, qui ne permettra pas que vous soyez tentés au-delà de ce que vous pouvez supporter, mais avec la tentation il fera aussi l’issue afin que vous puissiez la supporter » (1 Cor. 10. 13).
Étant donné notre faiblesse, notre ressource n’est-elle pas de veiller et de prier pour ne pas entrer en tentation ? (Mat. 26. 41).
Devenu homme, Christ a souffert lui-même, étant tenté en toutes choses comme nous à part le péché. Il est à même de secourir ceux qui sont tentés et de sympathiser à leurs infirmités (Héb. 2. 18 et 4. 15).
Participant au sang et à la chair, Jésus a tout ressenti avec un cœur d’homme d’une sensibilité parfaite. Homme de douleurs, Il a connu le trouble, la tristesse, l’angoisse. Outre les souffrances morales, Il a éprouvé nos infirmités, la fatigue, la faim et la soif. Il a rencontré la contradiction des pécheurs contre lui-même et les artifices de l’Ennemi. Tenté par le diable, tenté par les hommes méchants et même par ses disciples, rien ne lui a été épargné.
C’est au moment où Jésus a faim, après quarante jours de jeûne, que Satan essaie de le faire dévier du chemin de l’obéissance à la Parole de Dieu. N’était-il pas venu pour faire la volonté de Dieu et délivrer l’homme pécheur de l’esclavage du diable ?
Alors que Dieu venait de proclamer que Jésus était son Fils bien-aimé, Satan ose lancer son défi : « Si tu es Fils de Dieu, dis à cette pierre qu’elle devienne du pain » (Luc. 4. 3). Vous comprenez certainement que Jésus aurait pu satisfaire sa faim, comme le suggérait Satan, en commandant que la pierre devienne du pain. Mais n’ayant pas une parole de son Père, Il aurait agi selon une volonté propre, indépendante de Dieu. Cela était impossible pour l’Homme parfaitement dépendant, car Il faisait toujours les choses qui plaisent au Père (Jean 8. 29).
Jésus ne pouvait céder à la subtile perfidie du diable et il ne raisonne pas avec lui. Sa réponse s’appuie sur les déclarations de l’Écriture : « Il est écrit que l’homme ne vivra pas de pain seulement, mais de toute parole de Dieu » (Luc 4. 4 ; Deut. 8. 3).
L’obéissance à Dieu est prioritaire par rapport à la satisfaction des besoins légitimes de son corps. La dépendance de Jésus était telle qu’il s’attendait à son Père pour recevoir sa nourriture. Il faisait tout pour la gloire de Dieu (1 Cor. 10. 31).
N’oublions pas que l’homme a une âme précieuse dont la seule nourriture bienfaisante est la Parole de Dieu. Satan est impuissant devant celui qui utilise la Parole écrite et lui obéit. Si elle demeure en nous, nous pourrons vaincre le méchant comme Jésus l’a fait (1 Jean 2. 14). « Celui qui est né de Dieu se conserve lui-même, et le méchant ne le touche pas » (1 Jean 5. 18).
Quelle leçon pour chacun de nous ! Il est possible de réduire Satan au silence par un seul verset cité dans la puissance de l’Esprit.
Vous remarquerez aussi combien il est important de méditer, de connaître et de garder dans son cœur toute la Parole de Dieu.
Lisons et relisons les Saintes Écritures. Apprenons par cœur de précieux versets pour résister au diable, étant fermes dans la foi (Jac. 4. 7 ; 1 Pier. 5. 9).
Cette première citation du Seigneur rappelle que Dieu avait donné à son peuple affamé la manne comme nourriture du désert. La Parole doit être pour nous comme le pain que nous consommons pour les besoins de nos corps. C’est elle qui nourrit notre âme. Elle inspire nos pensées, nos paroles et nos actes, guide toute notre vie.
Jésus a vaincu Satan comme Homme obéissant, avec la seule arme qui est aussi entre nos mains : la Parole écrite. Puissions-nous écouter dans une humble dépendance toute parole qui sort de la bouche de Dieu ! « Bienheureux sont ceux qui écoutent la parole de Dieu et qui la gardent » (Luc 11. 28).
Les tentations de Jésus (Mat. 4. 1 à 11 ; Marc 1. 12 et 13 ; Luc 4. 1 à 14).
Lors de la première tentation, Jésus a triomphé de l’adversaire par l’obéissance simple et ferme, réalisant que l’homme ne vit pas de pain seulement, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu.
Il était soutenu par une confiance parfaite dans le sentier de l’obéissance. En toute dépendance, Jésus vit de la Parole et dans sa confiance en Dieu, Il se refuse de le tenter en le mettant à l’épreuve pour s’assurer de sa fidélité.
Vous remarquerez que les deux dernières tentations sont inversées par les deux évangélistes Matthieu et Luc. Le premier donne probablement l’ordre historique. Lorsque Jésus a dit : « Va-t’en Satan », l’ennemi n’a plus rien à répliquer. Par contre, Luc présente les tentations selon un ordre moral. Commençant par la tentation charnelle correspondant à ce qu’exigent les besoins du corps, il continue par la tentation mondaine et achève par la tentation spirituelle, la plus subtile des trois.
Malgré son premier échec, le diable poursuit ses assauts. Il mena Jésus « sur une haute montagne, lui montrant, en un instant, tous les royaumes de la terre habitée. Et le diable lui dit : Je te donnerai toute cette autorité et la gloire de ces royaumes ; car elle m’a été donnée, et je la donne à qui je veux. Si donc tu te prosternes devant moi, elle sera toute à toi » (Luc 4. 5 à 7).
Le monde et toute sa gloire, objet de la convoitise de l’homme, est bien le domaine de Satan, à la suite de la chute de l’homme qui a transgressé la parole de Dieu en Éden. C’est sur ce terrain que Satan a voulu amener Jésus, le tentant par la gloire du monde.
Mais Jésus aura un jour, comme Fils de l’homme, la domination de tout l’univers ; les royaumes du monde Lui seront assujettis et Il recevra la gloire et l’honneur des nations (Dan. 7. 13 et 14 et Apoc. 21. 26). Ce sera la conséquence de son obéissance jusqu’à la mort de la croix où la victoire sur Satan est définitivement remportée.
Jésus ne pouvait pas recevoir cette gloire du diable, ni lui rendre hommage. Refusant de reconnaître l’autorité de l’adversaire, Il se soumet entièrement à l’autorité de la Parole écrite. Pour la deuxième fois il déclare : « Il est écrit » : « Tu rendras hommage au Seigneur ton Dieu, et tu le serviras lui seul » (Deut. 6. 13).
Que la crainte et l’amour de Dieu demeurent dans nos cœurs avec toute leur puissance sanctifiante pour que toute gloire revienne à Celui qui seul est digne d’être adoré et servi en toute pureté !
En essayant de détourner Jésus de la croix, Satan pensait retenir l’héritier et l’héritage sous son pouvoir. Mais il fallait que le Christ souffrît avant d’entrer dans sa gloire (Luc 24. 26). Pour établir son royaume, il fallait sa mort et sa résurrection.
Pour nous aussi, héritiers de Dieu et cohéritiers de Christ, c’est le temps de l’humiliation : « si nous souffrons, nous régnerons aussi avec lui (2 Tim. 2. 12 ; Rom. 8. 17).
(Note du lecteur : souffrir, d’une manière générale, nous conduit au règne ; souffrir avec lui nous conduit à la gloire avec lui).
L’ennemi essaie de nous tenter en se servant de tout ce qui tend à nous élever dans le monde : honneurs, richesses, pouvoir… Puissions-nous résister à ces séductions, sachant que quand Christ qui est notre vie, sera manifesté, alors nous aussi nous serons manifestés avec lui en gloire (Col. 3. 4).
Avec quelle énergie de foi Abraham refuse les offres du roi de Sodome ! (Gen. 14. 21).
Que nous gardions le caractère de pèlerins et d’étrangers dans ce monde ! Comment pourrions-nous accepter les avantages mondains, l’amitié du monde que Satan offre si nous devions perdre la communion avec Dieu ? Rappelons-nous sans cesse que notre Modèle a vaincu Satan non par une puissance divine, mais par son obéissance à la Parole de Dieu.
Enfin Satan amena Jésus à Jérusalem, et le plaça sur le faîte du temple et lui dit : Si tu es Fils de Dieu, jette-toi d’ici en bas ; car il est écrit : « Il donnera des ordres à ses anges à ton sujet, pour te garder ; et ils te porteront sur leurs mains, de peur que tu ne heurtes ton pied contre une pierre » (Ps. 91. 11 et 12).
Remarquons avec quelle audace Satan peut citer l’Écriture. Il n’est jamais plus dangereux que dans ce cas-là. Le psaume évoqué exprime une promesse divine selon laquelle le Messie serait gardé par Dieu, malgré toute la puissance du mal.
Satan se garde bien de citer le verset 13 qui rappelle sa défaite, mais il incite le Seigneur à vouloir obtenir les promesses de Dieu en dehors du chemin de l’obéissance. C’est pourquoi le Seigneur répond aussitôt : « Il est dit : Tu ne tenteras pas le Seigneur ton Dieu » (Deut. 6. 16).
Certes la confiance de Jésus dans les promesses divines est inébranlable, comme Il l’exprime dans le Psaume 16. 1 : « Garde-moi, ô Dieu ! car je me confie en toi ». Jésus n’avait pas besoin de mettre Dieu à l’épreuve pour savoir si ce qu’Il disait était vrai.
Si j’ai foi en Dieu, je compte sur Lui pour le moment où sa promesse se réalisera sans que ma volonté propre ait à intervenir. Que la grâce nous soit accordée, jour après jour, de marcher avec la hardiesse de la foi dans le chemin de l’obéissance en regardant uniquement à Celui qui a dit : « Moi, je fais toujours les choses qui lui plaisent » ! (Jean 8. 29).
Nous pouvons toujours compter sur les promesses divines et sur la protection de Dieu tant que nous sommes dans le chemin de sa volonté, c’est-à-dire de l’obéissance à sa Parole. Relisons ce remarquable Psaume 91 dont nous pouvons souligner deux expressions s’appliquant au Messie : « Parce que toi tu as mis l’Éternel, mon refuge, le Très-haut, pour ta demeure, aucun mal ne t’arrivera… parce qu’il a mis son affection sur moi, Je le délivrerai » (v. 9 et 14).
Jésus, homme dépendant, plein de l’Esprit Saint, jouissait intimement de l’amour de Dieu. C’était son secret. Pour nous, l’amour de Dieu s’exprime par la mort de son Fils et il est versé dans nos cœurs par l’Esprit Saint (Rom. 5. 8, 5). Rien ne peut nous séparer de l’amour de Dieu, ni de l’amour de Christ. Vivons dans cet amour, n’adressant pas à Dieu le défi de la méfiance et de l’incrédulité !
Toutes les ruses de Satan ne font que mettre en relief les perfections morales du Seigneur Jésus : obéissance, dépendance et confiance en Dieu seul. En toutes choses cet homme parfait reste notre modèle. Que nos yeux soient fixés sur Lui seul qui réglait sa conduite d’après la Parole de Dieu, agissait dans la puissance du Saint Esprit et gardait comme seul motif dans son cœur la volonté de Dieu.
Ayant accompli toute tentation, le diable se retira d’avec lui pour un temps. Et Jésus s’en retourna en Galilée, dans la puissance de l’Esprit pour y exercer son ministère de grâce (Luc 4. 13 et 14), tout comme il était plein de l’Esprit Saint en venant dans le désert pour y être tenté.
Puisque Dieu trouvait tout son plaisir en cet homme parfait, comment nos cœurs ne seraient-ils pas touchés par les grâces de Sa personne ?
Jésus, l’Agneau de Dieu (Jean 1. 29 à 40).
Vous devez savoir que l’évangile de Jean révèle Dieu lui-même dans la Personne de son Fils. « Le Fils unique, qui est dans le sein du Père, lui, l’a fait connaître » (v. 18). Nous voici devant la Parole qui était auprès de Dieu, et qui était Dieu.
Cette Parole créatrice, source de la vie et de la lumière, est venue dans le monde. C’est le mystère de la piété : « la Parole devint chair… (et nous vîmes sa gloire, une gloire comme d’un Fils unique de la part du Père) pleine de grâce et de vérité » (v.14).
Ainsi dès le premier chapitre ses gloires personnelles, éternelles, actuelles et futures sont déployées par le Saint Esprit. Cependant nous lisons avec tristesse que le monde ne l’a pas connu et que les siens ne l’ont pas reçu. Mais tous ceux qui l’ont reçu par la foi, dans leur cœur, sont appelés enfants de Dieu (v. 12).
Par son ministère, Jean Baptiste devait préparer le chemin du Seigneur et le présenter aux hommes. Quand il voit Jésus venant à lui, il dit : « Voilà l’Agneau de Dieu qui ôte le péché du monde » (v. 29).
C’est bien l’Agneau sans défaut et sans tache, préconnu dès avant la fondation du monde (1 Pier. 1. 19 et 20). Il est l’Envoyé du Père, venant accomplir l’œuvre de notre salut, et régler devant Dieu et pour les hommes la terrible question du péché.
Il vint s’offrir à Dieu en sacrifice. Cette figure symbolique de l’« Agneau » évoque la sainte victime, l’innocence sans protection livrée à l’inimitié et au rejet des hommes pécheurs.
Cet Agneau de Dieu ôte le péché du monde : cela implique toute son œuvre à la croix, mais aussi tout ce qu’Il opère par sa mort, la réconciliation de toutes choses avec Dieu pour l’instauration du règne millénaire, et l’établissement des nouveaux cieux et de la nouvelle terre dans lesquels la justice habite. Ainsi le péché est ôté devant Dieu, l’œuvre étant parfaitement accomplie, mais certains résultats sont encore futurs.
En lisant l’Ancien Testament, on peut être frappé par les nombreux sacrifices offerts pour les péchés. Ils ne pouvaient en effacer un seul, mais ils rappelaient constamment que le péché est entré dans le monde et a régné par la mort.
Ni l’agneau pascal qui a préservé les Israélites de la mort en Égypte, ni les différents sacrifices présentés à Dieu ne pouvaient sauver les âmes. C’est pourquoi il fallait que l’Agneau de Dieu soit immolé.
Une sainte victime devait prendre la place des coupables sous le jugement de Dieu pendant les trois heures sombres de l’expiation, alors que Dieu l’avait abandonné.
As-tu vu dans l’Agneau de Dieu, le Fils de Dieu crucifié, ton Sauveur ? En présence de la croix peux-tu déclarer : Christ a pris ma place, Il est mort pour moi, pécheur ?
Dans son témoignage, Jean présente un deuxième aspect de l’œuvre du Seigneur Jésus : il annonce qu’Il baptise de l’Esprit Saint. Plusieurs d’entre vous savent que ce baptême a eu lieu le jour de la Pentecôte (Act. 2. 1 à 4).
Pour que le Saint Esprit, comme Personne soit envoyé sur la terre, dans l’Assemblée et dans le croyant, il fallait que Christ soit glorifié (Jean 7. 39), c’est-à-dire que l’œuvre de la rédemption soit achevée.
Dès qu’un pécheur accepte par la foi l’évangile, le Saint Esprit vient habiter en son corps (Éph. 1. 13) pour lui donner l’assurance, la connaissance et la jouissance des révélations divines (1 Cor. 2. 10 à 16). Car les choses de Dieu sont révélées, communiquées et reçues par l’Esprit.
Nous avons ensuite un autre témoignage de Jean à l’égard de Jésus. « Le lendemain encore, Jean se tint là, et deux de ses disciples ; et regardant Jésus qui marchait, il dit : Voilà l’Agneau de Dieu ! Et les deux disciples l’entendirent parler, et ils suivirent Jésus » (v. 35 à 37).
Maintenant, c’est Jésus qui est l’objet du cœur de Jean. Il exprime toute sa joie et sa satisfaction en contemplant la marche de l’homme parfait qui est le Fils de Dieu. Le témoignage de Jean est chargé d’amour et de puissance. La dignité et les grâces de Jésus captivent son cœur. Ses paroles produisent un puissant effet : les disciples s’attachent à Jésus et le suivent.
Que votre cœur s’attache à Jésus pour le suivre ! (Ps. 63. 8). Ne désire-t-Il pas gagner nos affections à tel point que nous ne puissions pas rester loin de Lui ?
Il est le Fils bien-aimé du Père, les délices de son cœur. Jean accepte d’être mis de côté pourvu que Jésus soit exalté. L’humilité de ce serviteur ressort du fait qu’il se contentait d’être une voix pour Dieu, et maintenant ses propres disciples suivent Jésus.
Jean pourra dire : « Il faut que lui croisse et que moi je diminue » (Jean 3. 30). Il avait enseigné ses disciples à prier (Luc 11. 1), et maintenant il les amène à Jésus, car son cœur est tout imprégné de Son amour, de Sa grandeur et de Sa beauté. Il rend témoignage à sa Personne et à son œuvre.
Dès lors, l’attrait du Seigneur est irrésistible pour ces deux disciples. A leur tour, ils ont besoin d’une relation personnelle et intime avec Celui qui est l’Agneau de Dieu. Puissions-nous parler l’un à l’autre du Seigneur Jésus et nous encourager à Le suivre, étant animés d’un saint zèle !
« Jésus se retournant, et voyant qu’ils le suivaient, leur dit : Que cherchez-vous ? » C’est la première parole de Jésus, une interrogation s’adressant à notre cœur pour que soit précisé le vrai mobile qui l’anime.
La réponse très claire des disciples ne se fait pas attendre : « Rabbi, où demeures-tu ? Il leur dit : Venez et voyez. Ils allèrent donc et virent, où il demeurait ; et ils demeurèrent auprès de lui ce jour-là : c’était environ la dixième heure » (v. 39 et 40).
Au bénéfice de l’œuvre de Christ, son disciple est uni à Lui. Sa personne adorable produit le désir de demeurer avec Lui. Les disciples quittent tout ce qui leur était précieux auparavant. Ils répondent à l’invitation spontanée du Seigneur : Venez et voyez.
Quel jour béni pour eux au-delà de la neuvième heure, la dernière heure de la croix ! Peu importe le lieu où ils se trouvaient puisqu’ils étaient auprès de Jésus. Ils avaient besoin de sa présence et d’entendre ses paroles. Il leur expliquait sans aucun doute dans toutes les écritures les choses qui le regardent.
Vous qui lisez la Parole de Dieu, n’oubliez pas en la sondant avec le secours du Saint Esprit d’y contempler Celui qui en est la clé : le Seigneur Jésus.
Et pour ceux qui n’auraient pas répondu à son appel, voici encore une cordiale invitation :
Ah ! si tu n’as pas vu la grâce et la puissance
De cet Agneau divin qui mourut sur la croix,
Accours : sa douce voix t’appelle avec instance ;
Regarde et crois !
Suivre Jésus (Jean 1. 41 à 52).
Vous vous souvenez du double témoignage rendu par ce fidèle serviteur, Jean Baptiste, au sujet de l’œuvre du Seigneur Jésus : « Voilà l’Agneau de Dieu » (v. 29 et 36) et « C’est celui-là, qui baptise de l’Esprit Saint » (v. 33). Avec quelle sainte joie et quelle réelle satisfaction il prononce de telles paroles !
A peine l’Agneau de Dieu est-il présenté aux deux disciples de Jean que ceux-ci Le suivent, car Jésus a gagné leur cœur. Quelle énergie de foi et d’amour est nécessaire pour suivre le Seigneur dans son dévouement, son obéissance, sa confiance en Dieu, sa marche, son témoignage et son service ! Mais le disciple qui le suit ne peut que déclarer : « Toute Sa personne est désirable » (Cant. 5. 16).
Jésus exerce une puissance d’attraction irrésistible sur le cœur renouvelé de son racheté qui comprend la nécessité de se séparer du monde et du mal. En regardant Jésus marcher, nous contemplons le parfait modèle faisant toujours les choses qui plaisent à Dieu (Jean 8. 29).
Ayant trouvé en Jésus l’objet de son cœur, André désire faire connaître le bonheur de son âme. Il s’adresse à son propre frère Simon avec ces paroles : « Nous avons trouvé le Messie » (v. 42).
André avait été dans la présence de Celui annoncé par Daniel, le prophète, (9. 25 et 26) comme le Messie, l’Oint. Selon le Psaume 2, le Messie doit être établi dans sa gloire ici-bas et, par la puissance de l’Esprit Saint reposant sur Lui, Il délivrera son peuple afin d’établir son royaume.
Puis André mène son frère à Jésus. Voilà l’exemple de ce que dit et fait un disciple effacé ! Il agit, sans faire de bruit, auprès des siens. Notre première activité pour le Seigneur, quand nous sommes nés de nouveau, peut s’exercer simplement dans le cadre de notre foyer en ayant en vue le bien des âmes que nous approchons chaque jour.
Jésus va maintenant s’occuper de Simon. Il pose son premier regard sur lui, un regard pénétrant qui lit dans le cœur. Et selon l’autorité divine qu’Il détient, Il s’adresse à lui : « Tu es Simon, le fils de Jonas ; tu seras appelé Céphas (qui est interprété Pierre) » (v. 43). En changeant le nom de ce nouveau disciple, il révèle la position qu’il occuperait comme pierre de l’édifice construit par Christ et fondé sur sa Personne glorieuse (Mat. 16. 18).
Nous venons de souligner quelques aspects essentiels de la vie du croyant actuellement. Il contemple Jésus dans sa marche pour connaître ses perfections, le suit, demeure avec Lui et parle de Lui à ceux qu’il approche.
Avec le verset 44, nous sommes introduits dans une autre période – le second jour – qui suit l’histoire de l’Église, c’est-à-dire l’économie de la grâce envisagée dans les versets précédents. Jésus renoue des relations avec son peuple terrestre à partir d’un petit résidu qui le reconnaît comme le Fils de Dieu, le roi d’Israël.
Lorsque Jésus rencontre Philippe, deux mots suffisent pour engager son cœur : « Suis-moi » (v. 44). « Or Philippe était de Bethsaïda, de la ville d’André et de Pierre. Philippe trouve Nathanaël et lui dit : Nous avons trouvé celui duquel Moïse a écrit dans la loi et duquel les prophètes ont écrit, Jésus, le fils de Joseph, qui est de Nazareth » (v. 45 et 46).
Après l’enlèvement de l’Église, Dieu poussera au sein de la nation juive, rentrée dans son pays, des serviteurs qui proclameront l’évangile du royaume. Ils révéleront que le Christ, autrefois rejeté et crucifié à Jérusalem, doit venir établir son règne de justice et de paix.
Philippe représente ces témoins et il va vers Nathanaël, figure du résidu juif, trouvé sous le figuier, arbre symbolisant Israël dans les Écritures. Ces fidèles messagers auront à faire avec l’incrédulité du peuple, comme celle de Nathanaël : « Peut-il venir quelque chose de bon de Nazareth ? » (v. 47). Mais Philippe lance son appel direct, une parole semblable à celle du Maître à l’égard des disciples de Jean (v. 40) : « Viens et vois » (v. 47).
« Jésus vit Nathanaël venir vers lui, et il dit de lui : Voici un vrai Israélite, en qui il n’y a pas de fraude. Nathanaël lui dit : D’où me connais-tu ? Jésus lui répondit et lui dit : Avant que Philippe t’eût appelé, quand tu étais sous le figuier, je te voyais. Nathanaël répondit et lui dit : Rabbi, tu es le Fils de Dieu ; tu es le roi d’Israël » (v. 48 à 50).
Quelle révélation pour Nathanaël d’être en présence d’un Dieu qui connaît toutes choses et en particulier sonde le cœur de tout homme ! Le voile de l’incrédulité est levé, car il y a de la droiture dans le cœur de Nathanaël et il peut à son tour contempler la gloire de Jésus. C’est ce que fait aussi Thomas lorsqu’il reconnaît Jésus ressuscité, à la vue de ses blessures, et lui dit : « Mon Seigneur et mon Dieu ! » (Jean 20. 28).
Jésus continue à révéler ses gloires à celui qui croit. C’est pourquoi il ajoute à Nathanaël : « Tu verras de plus grandes choses que celles-ci. Et il lui dit : En vérité, en vérité, je vous dis : Désormais vous verrez le ciel ouvert, et les anges de Dieu montant et descendant sur le fils de l’homme » (v. 51 et 52).
Durant le millénium, Christ ne sera pas seulement connu comme le roi d’Israël restauré, mais Il apparaîtra aussi comme dominant sur l’univers tout entier dans sa gloire de Fils de l’homme, telle que le proclame le Psaume 8.
Le Fils de l’homme établira une relation entre les cieux et la terre et il sera servi par les anges montant et descendant sur Lui, comme ce fut le cas pour Jacob dans le songe de Genèse 28. Et le gouvernement du règne millénaire sera exercé par le Fils de l’homme et non par les anges aussi glorieux soient-ils, car toute suprématie Lui revient à cause de l’œuvre de la rédemption. Déjà, par la foi, nous voyons Jésus couronné de gloire et d’honneur (Héb. 2. 9).
Ce chapitre nous a occupés de nombreux titres de gloire du Seigneur Jésus. C’est un sujet inépuisable. Il est la Parole, Dieu, Créateur, vie, lumière, Fils unique, Agneau de Dieu, Fils de Dieu, le Messie ou Christ, Jésus, Roi d’Israël, Fils de l’homme.
S’Il est appelé à gouverner le monde entier, comme Fils de l’homme, n’est-il pas précieux à nos cœurs de Le reconnaître aujourd’hui comme notre cher Sauveur et le Seigneur de notre vie. Chacun de nos lecteurs peut-il en toute certitude joindre sa voix à la voix de Jean : « Voilà l’Agneau de Dieu ! » (v. 36)
Puissions-nous Le suivre fidèlement, alors qu’Il est encore méprisé, en attendant d’être autour de Lui pour Le contempler dans toute sa gloire pendant l’éternité.
Les noces de Cana (Jean 2, 1 et 2).
« Et le troisième jour, il y eut une noce à Cana de Galilée, et la mère de Jésus était là. Et Jésus fut aussi convié à la noce, ainsi que ses disciples » (Jean 2. 1 et 2).
Nous n’avons guère de détails sur cette noce. Rien n’est déclaré au sujet des époux, ni des parents et amis présents, si ce n’est que Jésus et ses disciples y étaient invités.
C’est un privilège de pouvoir tout partager avec le Seigneur dans les différentes circonstances de notre vie. Le Seigneur serait-il libre de dire à chacun de nous comme à Zachée : « Il faut que je demeure aujourd’hui dans ta maison » ? (Luc 19. 5). Et il est ajouté que Zachée le reçut avec joie.
« Et le vin étant venu à manquer, la mère de Jésus lui dit : Ils n’ont pas de vin. Jésus lui dit : Qu’y a-t-il entre moi et toi, femme ? Mon heure n’est pas encore venue. Sa mère dit aux serviteurs : Faites tout ce qu’il vous dira ».
La mère de Jésus évoque Israël d’où Christ est issu. Parmi ce peuple, ceux qui avaient reconnu le Seigneur comme Messie s’attendaient à voir son règne établi. Mais dans son infidélité, cette nation s’était détournée de Dieu au temps où Jésus vint sur la terre. Dans un tel état le vin ne pouvait que manquer. En effet, le vin dans l’Écriture est le symbole de ce qui procure la joie, qu’il s’agisse de Dieu ou des hommes (Jug. 9. 13 ; Ps. 104. 15).
Bien que présenté à son peuple, le Messie n’a pas été reçu des siens. Méprisé, rejeté, Il fut crucifié par ceux auxquels Il venait apporter le bonheur qui leur faisait défaut. C’est seulement au moment de l’établissement du règne millénaire que Dieu procurera à son peuple terrestre la jouissance des bénédictions fondées sur l’œuvre expiatoire de Christ.
Jésus devait livrer son âme à la mort. Il l’exprime dans la réponse à sa mère : « Mon heure n’est pas encore venue ». C’est l’heure de Sa mort fréquemment annoncée dans cet évangile (7. 30 ; 8. 20 ; 12. 23 et 27 ; 13. 1 ; 17. 1).
La mort de Christ était indispensable pour en finir avec l’homme en Adam et résoudre entièrement la terrible question du péché devant la justice et la sainteté de Dieu. Seul l’Agneau de Dieu sans défaut et sans tache pouvait se substituer au pécheur sous le jugement inexorable de Dieu. Alors la grâce de Dieu qui apporte le salut est apparue à tous les hommes (Tite 2. 11), aussi bien au peuple juif qu’à toutes les nations.
Cher jeune lecteur, as-tu reçu dans ton cœur ce grand salut que Dieu offre aujourd’hui à quiconque croit en la vertu du sang précieux de Christ ? Si ta réponse est positive, une joie accomplie peut inonder ton cœur, selon ce que le Seigneur exprime en Jean 15. 11.
Dans son insistance confiante, la mère de Jésus s’adresse aux serviteurs : « Faites tout ce qu’il vous dira » (v. 5). N’est-ce pas le secret de toute bénédiction dans le chemin de la foi ? Dans une autre circonstance, le Seigneur dira : « Si vous savez ces choses, vous êtes bienheureux si vous les faites » (13. 17). « C’est Dieu qui opère en vous et le vouloir et le faire, selon son bon plaisir » (Phil. 2. 13).
Puissions-nous goûter la joie que procure une prompte obéissance au Seigneur ! Avec quelle sainte énergie devrions-nous garder la parole de Celui qui est le Saint et le Véritable ! (Apoc. 3. 8).
En lisant un chapitre des évangiles chacun ne peut-il pas s’interroger : Qu’est-ce que le Seigneur me dit ? Même si nous ne comprenons pas toujours le but de Jésus, soyons assurés que, dans son amour, Il fait tout concourir pour notre bien.
« Or il y avait là six vaisseaux de pierre, pour tenir de l’eau, placés là selon l’usage de la purification des Juifs, pouvant recevoir chacun deux ou trois mesures. Jésus leur dit : Emplissez d’eau les vaisseaux. Et ils les emplirent jusqu’au haut. Et il leur dit : Puisez maintenant, et portez-en au maître d’hôtel » (v. 6 à 8).
C’était le temps où le cœur du peuple, et surtout de ses chefs orgueilleux remplis de haine pour Jésus, était semblable aux vases de pierre dans leur endurcissement. Si la mort de Christ était indispensable, il fallait aussi une œuvre profonde de repentance et de purification à travers un travail de conscience.
Aux derniers jours, les fils d’Israël regarderont vers Celui qu’ils ont percé et ils se lamenteront comme pour un fils unique (Zach. 12. 10 à 14). Dans l’affliction et la souffrance, ils jugeront toute leur idolâtrie passée et le rejet de leur Messie. Et alors leur détresse sera changée en joie à la venue du Seigneur. L’eau deviendra du vin, un vin bien meilleur que le premier.
Pour nous aussi, nous ne pouvons goûter la joie de l’Esprit qu’en nous jugeant nous-mêmes.
Vous remarquerez l’étonnement du maître d’hôtel qui, à l’image de l’homme naturel, estime qu’il faut servir le bon vin le premier et puis le moindre quand on a bien bu (v. 10). C’est bien ainsi que l’homme, dès sa jeunesse, s’empresse de jouir de tout ce qu’offre la vie sur cette terre : plaisirs, richesses et honneurs. Puis avec l’âge se présenteront les soucis, les déceptions, les tristesses et enfin au déclin de la vie, la mort, toutes les conséquences du péché. Le meilleur vin a été bu le premier.
Mais Dieu opère tout autrement : amenant l’homme à constater son entière incapacité à faire le bien. Il agit en grâce et en puissance pour nous donner la vie qui est en Christ, un salut glorieux, source de joies intarissables et éternelles.
Comme l’exprimait un cher frère : « nous sommes enclins à ne nous réjouir qu’avec parcimonie ». Rien dans ce monde de vanités ne peut être comparé à ce que Dieu donne, un bonheur infini, inaltérable pour l’âme rachetée.
« Jésus fit ce commencement de ses miracles à Cana de Galilée, et il manifesta sa gloire ; et ses disciples crurent en lui » (v. 11). Il apporte la bénédiction et la joie millénaires. Les disciples sont une image du résidu juif accueillant le Seigneur à son apparition pour le règne. C’est le troisième jour que ce miracle a lieu pour introduire la joie que goûtera l’Israël de Dieu.
La purification du temple (Jean 2. 13 à 25).
La scène que décrit le passage proposé à notre lecture et à notre méditation, se déroule au début du ministère du Seigneur Jésus. Seul l’évangéliste Jean la présente, alors que les trois autres évangélistes racontent la purification du temple à la fin de ce ministère, après l’entrée triomphale du Messie à Jérusalem (Mat. 21 ; Marc 11 ; Luc 19).
Nous pouvons être frappés par le déploiement de l’autorité et de la puissance de Christ. Lors de la noce de Cana, Jésus a magnifié la gloire de sa grâce dans le cercle d’une famille, pour y remplir les cœurs d’une sainte joie. Maintenant Il est manifesté publiquement dans le lieu même où Dieu a placé son Nom, le temple où Il désire demeurer au milieu de son peuple.
N’avait-Il pas déclaré lors de la dédicace du temple de Salomon : « Mes yeux et mon cœur seront toujours là » ? (2 Chron. 7. 16) Par un acte d’autorité divine, Celui qui est plus grand que le temple (Mat.12. 6) va faire de l’ordre dans sa maison, en chassant ceux qui faisaient de la religion un trafic. Maintenant, Il est manifesté comme étant la vérité.
C’est au moment où la Pâque des Juifs était proche que Jésus monta à Jérusalem. Ce n’était plus « la Pâque de l’Éternel » (Ex. 12. 11), mais à trois reprises elle est désignée par Jean : « la Pâque des Juifs » (2. 13 ; 6. 4 ; 11. 55). Le caractère de fête à l’Éternel avait été perdu, car le peuple se trouvait avec ses chefs religieux dans une condition morale misérable, et il avait rejeté Celui que l’Éternel lui avait envoyé (Jean 1. 11).
Jésus trouva dans le temple les vendeurs de bœufs, de brebis et de colombes, et les changeurs qui y étaient assis. Ces animaux étaient vendus aux Juifs, venus de régions lointaines pour célébrer la fête, désireux d’offrir des sacrifices (Deut. 14. 24 à 26).
Les changeurs fournissaient la monnaie légale du temple contre des monnaies étrangères et avaient l’occasion de se livrer à un trafic en pratiquant des taux de change abusifs.
Animé d’une sainte indignation en voyant une telle profanation de la maison de Dieu, Jésus fit un fouet de cordes et les chassa tous hors du temple, et les brebis et les bœufs ; et il répandit la monnaie des changeurs et renversa les tables. Et il dit à ceux qui vendaient les colombes : « Ôtez ces choses d’ici ; ne faites pas de la maison de mon Père une maison de trafic » (v. 15 et 16).
Ces paroles rappellent celles qu’Il prononça à l’âge de douze ans à ses parents : « Ne saviez-vous pas qu’il me faut être aux affaires de mon Père ? » (Luc 2. 49).
Quelle perfection tout au long de sa vie dans ses sentiments constants à l’égard de Son Père, de Son Nom, de Sa maison, et de Sa gloire ! « Personne ne vit jamais Dieu ; le Fils unique, qui est dans le sein du Père, lui, l’a fait connaître » (Jean 1. 18).
Habituellement le Seigneur exerce, en toute humilité, son ministère de grâce et de dévouement auprès des âmes en détresse : par une parole, un contact ou une main tendue, faisant du bien et guérissant tous ceux que le diable avait asservis à sa puissance ; mais ici, Il fait usage de sa puissance pour purifier le temple. Ainsi est préfigurée une autre purification qu’Il accomplira lors de sa seconde venue pour établir le règne millénaire (Mal. 3. 1 et 2).
Lors de cette venue glorieuse, Il remplira de joie le cœur de son résidu ayant traversé la grande tribulation et, à travers des jugements, Il purifiera le temple souillé par les Juifs apostats, pour que le culte soit rendu à Dieu dans le saint lieu. Ce lieu sera aussi une maison de prière pour tous les peuples selon Ésaïe 56. 6 et 7.
En assistant à cette scène, les disciples se souviennent de ce qui était écrit : « Le zèle de ta maison me dévore » (Ps. 69. 9). Son ardent dévouement pour la maison de son Dieu, pour son service et pour ses intérêts, Le conduira à une obéissance absolue jusqu’à la mort de la croix.
Quelle souffrance étreignait son âme à la vue de ces hommes profanant le temple, ayant le cœur asservi à des idoles, oubliant que Dieu, à travers la repentance, désire faire entendre sa voix dans le recueillement de sa présence !
Que le zèle du Seigneur pour la maison de son Père puisse nous stimuler ! Puissions-nous nous encourager par ces paroles : « Suivons-le tous animés d’un saint zèle ! ».
Vous avez sans doute constaté combien rapidement nos affections pour le Seigneur peuvent s’affaiblir. Retenons ce que le Seigneur déclare à l’assemblée d’Éphèse : « J’ai contre toi que tu as abandonné ton premier amour » (Apoc. 2. 4).
Le corps du racheté du Seigneur est le temple du Saint Esprit. « Vous n’êtes pas à vous-mêmes ; car vous avez été achetés à prix. Glorifiez donc Dieu dans votre corps » (1 Cor. 6. 19 et 20). Le Seigneur veut nous délivrer de toute mauvaise habitude, mettre de l’ordre dans nos cœurs afin qu’ils soient gardés de toute idole, et occuper nos pensées de Sa personne et de son œuvre. Le Saint Esprit pourra alors agir en nous avec puissance et nous faire apprécier les richesses insondables du Christ et l’amour du Père.
Surpris de l’autorité du Seigneur en purifiant le temple, les Juifs lui demandent un miracle justifiant son droit à l’exercer. Jésus ne répond pas à leur attente, mais leur donne le signe de sa mort et de sa résurrection par ces paroles : « Détruisez ce temple, et en trois jours je le relèverai. Les Juifs donc dirent : on a été quarante-six ans à bâtir ce temple, et toi, tu le relèveras en trois jours ! Mais lui parlait du temple de son corps » (v. 19 et 20).
Jésus était, désormais sur la terre, le vrai temple de Dieu. Par Lui, Dieu habitait au milieu de son peuple, même s’Il reconnaissait le temple comme la maison de son Père.
Cette réponse de Jésus met en évidence la gloire de sa personne divine, ce qui est en accord avec le caractère de l’évangile de Jean. Passant par la mort, c’est Jésus lui-même qui relève le temple de son corps : Il ressuscite le troisième jour. Il laisse sa vie et Il la reprend : Il a le pouvoir de la laisser et de la reprendre (Jean 10. 17 et 18).
Et ses disciples, après sa résurrection, se souvinrent de ses paroles. « Ils crurent à l’écriture et à la parole que Jésus avait dite » (v. 22). Ainsi les paroles de Jésus ont la même valeur que les Écritures.
Les versets 23 à 25 ont un caractère bien solennel, soulignant qu’il est possible de croire superficiellement, par l’intelligence, le cœur et la conscience n’étant pas touchés. Jésus connaît tous les hommes, Il connaît ce qui est dans l’homme. Il connaît la nature morale de l’homme. C’est à ceux qui reconnaissent leur état de perdition, qu’il n’existe pas de bien en eux, qu’Il donne la vie et le pardon. « Celui qui entend ma parole, et qui croit celui qui m’a envoyé, a la vie éternelle et ne vient pas en jugement ; mais il est passé de la mort à la vie » (Jean 5. 24 ; Rom. 10. 17).
Nicodème (Jean 3. 1 à 12).
Le sujet que nous souhaiterions étudier avec vous, vous concerne tous sans exception. Il est traité au cours d’un entretien remarquable entre le Seigneur Jésus et un des chefs des Juifs, nommé Nicodème. Il s’agit de la nouvelle naissance.
« Mais il y avait un homme d’entre les pharisiens, dont le nom était Nicodème, qui était un chef des Juifs. Celui-ci vint à lui de nuit, et lui dit : Rabbi, nous savons que tu es un docteur venu de Dieu ; car personne ne peut faire ces miracles que toi tu fais, si Dieu n’est avec lui » (v. 1 et 2).
Pourquoi Nicodème vient-il à Jésus qui est la vie et la lumière ? Il y a un vrai besoin dans son cœur qui le pousse à faire cette rencontre. Pourtant Jésus ne se fiait pas aux hommes qui croyaient en son nom, contemplant les miracles qu’il faisait. Il connaissait à fond ce qui était dans l’homme (2. 23 à 25).
Nicodème désire sans doute recevoir plus de lumière sur ce que Jésus enseignait, car il Le reconnaissait comme un docteur venu de Dieu.
S’il vient à Jésus de nuit, comme le souligne Jean 3. 2 à 7 ; 7. 50 et 19. 39), c’est que son besoin est réel, même s’il redoute l’opprobre du monde et des chefs religieux. Aller à Jésus de nuit pour écouter sa parole est préférable que de ne pas y aller du tout, car Lui-même a dit : « Je ne mettrai point dehors celui qui vient à moi » (6. 37). Plus tard, Nicodème ne craindra pas d’affirmer la hardiesse de sa foi pour ensevelir le corps de Jésus avec des aromates (19. 39 à 42).
Si Nicodème, tout religieux qu’il fût, ne connaissait encore rien de la vérité, le Seigneur sondait le vrai besoin de son âme : recevoir la vie éternelle, une autre nature que celle de l’homme en Adam. C’est pourquoi Jésus affirme de manière absolue un premier principe de la vérité, propre à heurter les idées juives de Nicodème : « En vérité, en vérité, je te dis : Si quelqu’un n’est né de nouveau, il ne peut voir le royaume de Dieu » (3. 3).
Si on entre dans le royaume des hommes par la naissance naturelle, une nouvelle naissance est nécessaire pour entrer dans le royaume de Dieu. Le Seigneur ne s’adresse pas à l’intelligence de l’homme et Nicodème ne voit qu’avec les yeux de la chair. C’est pourquoi Jésus ajoute une explication : « Si quelqu’un n’est né d’eau et de l’Esprit, il ne peut entrer dans le royaume de Dieu. Ce qui est né de la chair est chair ; et ce qui est né de l’Esprit est esprit » (v. 5 et 6).
La chair, dans ce passage, c’est la nature pécheresse de l’homme qui le caractérise depuis la chute au jardin d’Éden. Elle est inimitié contre Dieu, elle ne se soumet pas à la loi de Dieu, elle ne le peut pas (Rom. 8. 7). Dès que nous lui permettons d’agir, nous commettons des péchés. La chair ne peut pas être améliorée, elle reste toujours la chair qui ne peut voir ni entrer dans le royaume de Dieu.
Nicodème est l’exemple de ce que la chair peut produire de meilleur : pharisien, chef des Juifs, docteur d’Israël, saisi d’admiration pour Jésus, croyant à ses miracles. Et cependant il ne comprend rien aux paroles de Jésus : « Comment un homme peut-il naître quand il est vieux ? » (v. 4). Il est étonné (v. 7). « Comment ces choses peuvent-elles se faire ? » (v. 9). Et Jésus lui déclare : « tu ne connais pas ces choses ? » (v. 10)… « vous ne recevez pas notre témoignage » (v. 11).
Nicodème, comme chacun de nous, doit être né d’eau et de l’Esprit pour entrer dans le royaume de Dieu, sphère morale où les droits de Dieu sont reconnus et dans lequel on entre par la nouvelle naissance. « Car le royaume de Dieu n’est pas manger et boire, mais justice, et paix, et joie dans l’Esprit Saint » (Rom. 14. 17).
En Jésus, sur la terre, on voyait le royaume de Dieu moralement et en puissance. Si Christ avait été reçu, le royaume aurait été établi sur la terre. Cela aura lieu quand il reviendra. En attendant, ce royaume existe moralement sur la terre. Tous ceux qui sont nés de nouveau en font partie, en jouissent par la puissance du Saint Esprit, et sont appelés à en manifester les caractères dans leur vie.
Pour la nouvelle naissance, une œuvre divine est indispensable. Comme pour la première création que Dieu sortit du néant, il faut l’opération de la Parole et de l’Esprit pour la nouvelle création.
A cause de son action purificatrice, la Parole est comparée à « l’eau ». L’homme est moralement purifié par l’application de la Parole de Dieu qui juge tout par la puissance du Saint Esprit. De nouvelles pensées et affections sont produites et la conscience est purifiée. Une autre nature toute nouvelle, qui vient de Dieu, est communiquée avec d’autres goûts et d’autres désirs, selon la volonté souveraine de Dieu. Le Saint Esprit est la source de cette vie nouvelle.
Le Seigneur pouvait dire à ses disciples (à l’exclusion de Judas) : « Vous, vous êtes déjà nets, à cause de la parole que je vous ai dite » (Jean 15. 3).
Et à propos de l’assemblée : Il la sanctifie, en la purifiant par le lavage d’eau par la parole (Éph. 5. 26).
Sur la croix, lorsqu’un des soldats perça le côté du Seigneur avec une lance, aussitôt il en sortit du sang et de l’eau (Jean 19. 34). C’est l’expiation par le sang et la purification par l’eau. « Ce qui est né de l’Esprit est esprit » et participe de la nature divine : Par cette nouvelle vie spirituelle, l’homme entre dans le royaume de Dieu.
Voilà une vérité absolue soulignée par le Seigneur : « Il vous faut être nés de nouveau » (v. 7) ! C’est une nécessité impérative à cause de la nature pécheresse de l’homme en Adam, soit de chacun de nous dès notre naissance.
Maintenant Dieu agit par son Esprit, selon cette expression : « Le vent souffle où il veut, et tu en entends le son ; mais tu ne sais pas d’où il vient, ni où il va : il en est ainsi de tout homme qui est né de l’Esprit » (v. 8). Remarquons que ce verset concerne tout homme et non pas seulement le Juif. C’est tout le grand mystère de la piété, selon 1 Timothée 3. 16, reçu dans le cœur.
Nicodème ne comprenait pas ces choses, annoncées pourtant par Ézéchiel 36. 24 à 26. Sans la nouvelle naissance, Israël ne pouvait entrer dans le règne millénaire. Il ne suffisait pas d’être enfant d’Abraham, selon la chair, pour être au bénéfice des promesses. Car l’état de péché du Juif, comme de tout homme, offensait le Dieu juste et saint.
Bien que docteur d’Israël, Nicodème était ignorant à l’égard des pensées de Dieu et de son propre état devant Lui.
Ainsi personne ne pouvait recevoir le témoignage de Jésus venu du ciel en parfaite communion avec son Père : « Nous disons ce que nous connaissons, et nous rendons témoignage de ce que nous avons vu » (v. 11 et 12). La foi était indispensable pour recevoir ce témoignage. « Comment croirez-vous, si je vous parle des choses célestes ? »
Les choses terrestres concernaient le règne de Christ sur la terre, objet de la prophétie. Les choses célestes, non révélées dans l’Ancien Testament, sont relatives à la partie céleste du royaume et à la vie éternelle. Voilà ce que Jésus annonçait tout en venant accomplir l’œuvre de la croix !
Cher jeune lecteur, as-tu répondu, par la foi, à l’appel de Jésus ? Es-tu né de nouveau ?
Nicodème (Jean 3. 13 à 21).
Dans la première partie de l’entretien du Seigneur Jésus avec Nicodème, nous avons vu l’absolue nécessité pour l’homme d’être né de nouveau s’il veut voir le royaume de Dieu ou y entrer.
Cette nouvelle nature, qui diffère entièrement de la vieille nature, est produite par la parole de Dieu appliquée à la conscience par la puissance du Saint Esprit.
Comme vous pouvez le constater par expérience, notre nature adamique est mauvaise, corrompue et incapable de toute amélioration. C’est alors que l’âme regarde à Jésus, croit en Lui et reçoit la vie éternelle. Jésus Lui-même déclare : « Celui qui croit en moi a la vie éternelle » (Jean 6. 47).
En venant sur la terre, Jésus, « le Fils de l’homme qui est dans le ciel », apportait la connaissance de ce qui est dans le ciel. Mais comment l’homme pouvait-il en profiter ? Ayant rompu tout lien avec Dieu par sa désobéissance, cet homme pécheur était perdu, coupable et souillé. Il ne pouvait se tenir devant Dieu et par conséquent il n’y avait pour lui aucun accès possible au ciel. Et pourtant, Dieu dans son dessein de grâce voulait y avoir des hommes sauvés et parfaits.
C’est pourquoi Jésus va présenter à Nicodème la nécessité de Son œuvre rédemptrice, empruntant à l’Ancien Testament un symbole remarquable et bien connu de son interlocuteur.
Le signe de sa mort était clairement annoncé en Nombres 21. 5 à 11. Israël, ayant murmuré contre Dieu dans le désert, fut châtié par le terrible fléau de la morsure des serpents brûlants. Il mourut un grand peuple. Alors le peuple se repentit, confessa son péché, et supplia Moïse d’intercéder pour lui. En réponse à cette requête, le serviteur de Dieu reçut l’ordre d’élever sur une perche un serpent d’airain. Et tous ceux qui, ayant été mordus, crurent la promesse de Dieu en regardant le serpent d’airain, furent guéris.
De même, tous les hommes sont mortellement atteints par le péché. Le remède qui procure la guérison est présenté par Jésus : « Il faut que le fils de l’homme soit élevé, afin que quiconque croit en lui ne périsse pas, mais qu’il ait la vie éternelle » (3. 15).
Il n’y a qu’un moyen pour répondre aux exigences d’un Dieu juste et saint, offensé par le péché de l’homme : il faut que le fils de l’homme soit élevé sur la croix (8. 28 ; 12. 32 et 33). Il faut Sa mort expiatoire pour ôter le déshonneur causé à Dieu par le péché. Jésus, le Fils de l’homme, prend la place des coupables sous le jugement de Dieu. « Celui qui n’a pas connu le péché, il l’a fait péché pour nous, afin que nous devinssions justice de Dieu en lui » (2 Cor. 5. 21).
Ainsi, Jésus est mort afin que quiconque croit en Lui ne périsse pas dans son péché, comme les Israélites coupables au désert, mais qu’il ait la vie éternelle. Le serpent d’airain est un type de Celui qui a été fait péché pour nous sur la croix.
L’airain est le symbole de la justice de Dieu exigeant le jugement contre le péché. Le serpent d’airain élevé sur une perche ne rappelait-il pas le jugement sur ce qui avait entraîné la mort du peuple ? Il suffisait au mourant de jeter un regard de foi vers lui pour être sauvé. Et tout pécheur repentant obtient par la foi le pardon de Dieu, la délivrance de Son jugement et la vie éternelle.
Sans la foi, le pécheur, sous les conséquences de la morsure du serpent ancien, ne verra pas la vie, et la colère de Dieu demeure sur lui. Il portera les conséquences éternelles de ses péchés.
Avec le verset 16 nous avons le résumé de tout l’évangile ! Que le Saint Esprit l’inscrive en chacun de vos cœurs ! Si vous ne l’avez pas encore fait, apprenez-le par cœur.
Dans le don inexprimable de Jésus sur la croix, il y a la révélation de l’amour éternel de Dieu. Cet amour est la source d’un si grand salut. « Dieu a tant aimé le monde », un monde déchu, révolté contre Lui. C’est à toute l’humanité sous les conséquences du péché qu’un tel amour était destiné.
Dieu, qui est amour, a donné son Fils unique, ce qu’Il avait de plus cher. Il n’a pas épargné son propre Fils, mais L’a livré pour nous tous. Comment ne nous fera-t-Il pas don aussi, librement, de toutes choses avec Lui ? (Rom. 8. 32)
« Dieu constate son amour à lui envers nous, en ce que, lorsque nous étions encore pécheurs, Christ est mort pour nous » (Rom. 5. 8). Le même chapitre rappelle que Christ est mort pour des impies et des ennemis. C’est pour les délivrer et leur communiquer la vie éternelle, que Dieu a abandonné Son propre Fils.
Pour que tout homme ne périsse pas dans son péché, il lui suffit de croire en Son Fils. Il ne méritait que le jugement éternel, mais pour le sauver, Dieu a fait tomber ce jugement sur son Fils unique. « Grâces à Dieu pour son don inexprimable » (2 Cor. 9. 15).
Chacun de nous ne peut-il pas dire : Dieu a voulu me sauver, me donner la vie éternelle, la paix, le bonheur et la gloire pour l’éternité ? Et le monde ne sera pas jugé sans avoir été aimé.
La vie éternelle implique non seulement le pardon et la réconciliation avec Dieu, mais une participation de la nature divine selon 2 Pierre 1. 4. C’est une vie impérissable, par laquelle il est possible d’être parfaitement heureux dès maintenant par la connaissance du Père révélé dans le Fils et par l’opération du Saint Esprit.
C’est le Seigneur Lui-même qui déclare : « C’est ici la vie éternelle, qu’ils te connaissent seul vrai Dieu, et celui que tu as envoyé, Jésus Christ » (Jean 17. 3).
Remarquons que lorsqu’il s’agit de posséder la vie éternelle, le verbe avoir est au présent (3. 15, 16 et 36 ; 5. 24 ; 6. 40, 47 et 54 ; 1 Jean 5. 13). Nous avons la vie éternelle dès que nous acceptons par la foi Jésus comme notre Sauveur personnel.
Tu peux te demander : Qui me fera savoir si je possède la vie éternelle ? – Personne ne peut te donner cette conviction, personne, sinon Dieu Lui-même par Son Esprit. « L’Esprit lui-même rend témoignage avec notre esprit, que nous sommes enfants de Dieu » (Rom. 8. 16). Que nos yeux soient ouverts sur les immenses et bienheureuses perspectives de la vie éternelle !
Le verset 17 souligne le dessein de l’amour de Dieu : « Dieu n’a pas envoyé son Fils dans le monde afin qu’il jugeât le monde, mais afin que le monde fût sauvé par lui » (3. 17). Dieu est propice à tous les hommes, mais selon le verset 18, seul « celui qui croit en lui n’est pas jugé ». Et celui qui ne croit pas demeure sous le jugement.
La venue de Jésus dans ce monde a fait ressortir la responsabilité et la culpabilité de l’homme. La lumière est venue dans le monde, et les hommes ont mieux aimé les ténèbres que la lumière, car leurs œuvres étaient mauvaises (3. 19). De plus « quiconque fait des choses mauvaises hait la lumière… mais celui qui pratique la vérité vient à la lumière, afin que ses œuvres soient manifestées, qu’elles sont faites en Dieu » (3. 20 et 21).
Qu’en est-il de vous ? Êtes-vous de ceux qui sont venus à la lumière et qui ont cru à l’amour de Dieu pour être sauvés ?
Deux témoignages rendus à Jésus (Jean 3. 22 à 36).
En lisant attentivement les versets proposés à notre méditation, vous discernerez que les deux témoignages sont rendus au Seigneur Jésus par Jean-Baptiste et par Jean, l’écrivain inspiré de l’évangile.
Pour eux, Christ remplit la terre, le ciel, leur propre cœur et l’éternité. Ils connaissent ses titres glorieux : Seigneur, Christ, Prophète, Agneau de Dieu, Fils de Dieu, Époux.
Pour Jean-Baptiste, Jésus vient du ciel. Il est au-dessus de tous. Venant après lui, Il est avant lui. Il ne s’estimait pas digne de délier la courroie de Sa sandale (Jean 1. 27).
Quant à Jean l’évangéliste, il se désigne comme « le disciple que Jésus aimait », étant à table dans son sein pour jouir de son amour (Jean 13. 23).
Nous ne pouvons apprécier les gloires de Jésus que dans la mesure où nous ne sommes rien à nos propres yeux et où nos cœurs sont étreints par son amour.
Les disciples de Jean ne réalisent pas le même renoncement que leur maître et ils paraissent être animés d’une certaine jalousie en voyant Jean perdre son importance au profit de Christ. Mais Jean, en toute humilité et avec une profonde satisfaction, fait ressortir le contraste existant entre son ministère et celui de Jésus.
Il leur répondit : « Un homme ne peut rien recevoir, à moins qu’il ne lui soit donné du ciel. Vous-mêmes, vous me rendez témoignage que j’ai dit : ce n’est pas moi qui suis le Christ, mais je suis envoyé devant lui. Celui qui a l’épouse est l’époux ; mais l’ami de l’époux, qui assiste et l’entend, est tout réjoui à cause de la voix de l’époux ; cette joie donc, qui est la mienne, est accomplie » (Jean 3. 27 à 29).
Ainsi Dieu se révèle à l’homme qui reçoit la vérité. Jean a rendu son témoignage. Il souligne le contraste de position entre lui et Jésus. Il était simplement le précurseur envoyé devant le Messie. De plus, il existe une différence de relation, car Jean-Baptiste est l’ami de l’époux, alors que Christ était l’époux.
Entendre la voix de l’époux, Le voir, lui procurait une joie complète. Bien que placé dans une relation inférieure, il réalisait une joie parfaite, car le Seigneur était l’objet de son cœur.
Tous les chrétiens véritables font partie de l’Église. Mais la joie de Jean-Baptiste n’était-elle pas plus profonde que celle de beaucoup d’entre nous ?
Tout son bonheur était dans le renoncement de lui-même, ses yeux étant fixés sur l’Époux. « Il faut que lui croisse, et que moi je diminue » (v. 30). Voilà le langage de l’homme de Dieu parvenu au terme de l’économie de la loi ! C’est lui qui introduit Christ sur la scène.
Jean s’efface pour laisser toute la place à Jésus. Ce qui compte pour lui, c’est que toute gloire soit donnée à Jésus. Il a rendu son témoignage, réuni ses propres disciples autour de Christ. Désormais, il cède la place au Seigneur.
Si Jésus remplit nos cœurs et nos pensées, nous connaîtrons quelque chose des sentiments d’humilité et de dévouement qui animaient Jean. Que Christ soit exalté dans nos corps, dans toutes nos voies et nos circonstances !
La part actuelle du croyant, ses bénédictions, ont un caractère céleste, comme conséquence de la mort et de la résurrection du Seigneur. Même pendant le règne millénaire, les croyants ne connaîtront pas des privilèges aussi élevés.
Puis le prophète poursuit en disant : « Celui qui vient d’en haut est au-dessus de tous. Celui qui est de la terre est de la terre, et parle comme étant de la terre. Celui qui vient du ciel est au-dessus de tous ; et de ce qu’il a vu et entendu, de cela il rend témoignage ; et personne ne reçoit son témoignage » (v. 31 et 32).
Jean était celui qui est de la terre, parlant de la part de Dieu en rapport avec la terre. Mais Jésus était celui qui vient d’en haut, le Fils éternel, au-dessus de tous et de tout. Il était le fidèle témoin des choses célestes, Lui, l’objet de toutes les affections du Père.
Et l’homme, dans son état naturel, créature déchue, ne pouvait pas recevoir son témoignage, à moins que l’œuvre de Dieu ne s’accomplisse dans son cœur. C’est pourquoi il est écrit : « Celui qui a reçu son témoignage, a scellé que Dieu est vrai ; car celui que Dieu a envoyé parle les paroles de Dieu, car Dieu ne donne pas l’Esprit par mesure » (v. 33 et 34).
Jésus exprimait parfaitement ce qu’est Dieu dans un homme, Ses pensées, Son amour, Ses paroles. Celui qui recevait Son témoignage scellait que Dieu était vrai. Voilà ce qui définit la foi en Dieu ! Jésus avait reçu le Saint Esprit dans toute Sa plénitude, non par mesure comme pour les prophètes qui étaient sous Son action momentanée, étant saisis par Lui (Jug. 14. 6). Le prophète Ésaïe, annonçant l’arrivée du Messie, déclare : « L’Esprit de l’Éternel reposera sur lui, l’esprit de sagesse et d’intelligence, l’esprit de conseil et de force, l’esprit de connaissance et de crainte de l’Éternel » (És. 11. 2).
Le témoignage de Jean se termine en magnifiant Christ, en Lui laissant toute la place. Jésus n’est-Il pas digne d’occuper chacun de nos cœurs, leur communiquant un bonheur ineffable ?
Maintenant, Jean présente le grand sujet de son évangile : la révélation du Père et du Fils, et la vie éternelle (v. 35 et 36).
Après le baptême au Jourdain, au moment où l’Esprit de Dieu venait de descendre sur Lui, la voix de Dieu s’est fait entendre : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j’ai trouvé mon plaisir » (Mat. 3. 17). « Le Père aime le Fils, et a mis toutes choses entre ses mains » (v. 35).
Au moment où Jésus se présente pour accomplir Ses conseils éternels, Dieu déclare toute la satisfaction de Son cœur. Et celui qui est le bon Berger peut ajouter : « A cause de ceci le Père m’aime, c’est que moi je laisse ma vie, afin que je la reprenne » (Jean 10. 17).
Par la venue de Jésus dans ce monde et par Son sacrifice expiatoire, par la révélation du Père dans le Fils, tout homme est soumis à une épreuve définitive. « Qui croit au Fils a la vie éternelle ; mais qui désobéit (ou ne croit pas) au Fils ne verra pas la vie, mais la colère de Dieu demeure sur lui » (v. 36).
Le seul moyen de salut, c’est la foi en Jésus. Dieu veut sauver le pécheur et lui donner la vie éternelle dès aujourd’hui. Mais celui qui refuse de croire mourra dans ses péchés, car il demeure sous la colère de Dieu. Solennelle réalité ! Dieu a remis toutes choses entre les mains de son Fils, tout ce qui concerne le salut des pécheurs et l’exercice de Ses jugements. Le sort éternel de l’âme est fixé sur la terre.
Quelle réponse ai-je donnée à la question de Jésus à l’aveugle-né : « Crois-tu au Fils de Dieu » ? (Jean 9. 35)
La femme de Samarie (Jean 4. 1 à 19).
Alors que le ministère de Jean s’achève, Jésus, abandonnant la Judée à cause de la jalousie des Juifs, va commencer Son service public au sein de la Galilée méprisée. Son chemin d’homme dépendant de Dieu devait passer par la Samarie. Il fallait qu’Il traverse ce lieu où Dieu Le conduisait pour Se manifester à de pauvres pécheurs perdus, assoiffés de pardon, de paix et de bonheur.
Depuis le premier chapitre de cet évangile, le Seigneur est rejeté par Son peuple, les brebis perdues de la maison d’Israël. Il s’adresse alors à quiconque a soif, pour qu’il prenne gratuitement de l’eau de la vie (Apoc. 22. 17). Le fleuve de la grâce répand encore ses eaux vivifiantes dans le monde entier et n’arrêtera son cours qu’au retour du Seigneur.
Aujourd’hui, Dieu sollicite le pécheur de se repentir et de recevoir la foi en Jésus mort pour ses péchés. Demain sera peut-être trop tard pour toi qui n’as pas reçu Jésus pour ton Sauveur personnel. Ne veux-tu pas répondre dès maintenant à l’appel pressant de ton Sauveur ?
Jésus vient dans une ville de la Samarie, nommée Sichar, près de la terre que Jacob donna à Joseph, son fils. Ce lieu appartenait à la tribu d’Éphraïm. « Il y avait là une fontaine de Jacob ». Aux environs de midi, Jésus était assis au bord du puits. A ce moment-là, une femme de la Samarie vient pour puiser de l’eau. Le Fils de l’homme, fatigué du chemin, altéré sous la chaleur du jour, n’a d’autre place que le bord de ce puits où Il est assis.
Pour avoir un peu d’eau, il dépend de quiconque se présenterait, d’une pauvre femme de Samarie, isolée, rejetée de la société. Fatiguée de la vie, elle avait choisi cette heure-là pour être à peu près sûre de ne rencontrer personne. Mais Jésus était là, isolé Lui aussi, car personne ne Le comprenait, pas même Ses disciples.
Ne venait-Il pas dans ce monde impie comme l’Envoyé du Père, l’expression parfaite du bien au milieu du mal, l’amour dans un monde d’égoïsme, la lumière au milieu des ténèbres ? Sa grâce seule pouvait découvrir des besoins dans une âme et la satisfaire pleinement.
Jésus lui dit : « Donne-moi à boire ». Quel étonnement pour cette femme ! Voilà un Juif qui se met à sa portée en lui parlant de ce qu’elle connaît, elle, une Samaritaine ! Il accepte de lui être redevable. C’est la bonté de Dieu qui s’emploie à gagner la confiance de l’homme pécheur, qui est sans relations avec Lui depuis la désobéissance d’Adam, au jardin d’Éden. Quel abaissement, quelle humiliation de la part de celui qui est le Fils de Dieu !
Outre sa propre misère, cette femme sait que les Juifs n’ont point de relations avec les Samaritains et elle exprime sa surprise : « Comment toi qui es Juif, me demandes-tu à boire à moi qui suis une femme Samaritaine ? »
Les Samaritains étaient issus de peuples étrangers que Shalmanéser, roi d’Assyrie, avait amenés à Samarie à la place des Israélites transportés en Assyrie (2 Rois 17. 24). Ils avaient abandonné l’idolâtrie des étrangers, et en se réclamant de Jacob, ils prétendaient suivre la loi de Moïse, s’adonnant à un culte mélangé sur le mont Garizim. Dans leur haine contre Jésus, les Juifs L’accusaient d’être un Samaritain et d’avoir un démon (Jean 8. 48).
Mais Jésus poursuit Son entretien avec une bonté inlassable. « Si tu connaissais le don de Dieu, et qui est celui qui te dis : Donne-moi à boire, toi, tu lui eusses demandé, et il t’eût donné de l’eau vive » (v. 10).
Des paroles de grâce sortaient de sa bouche (Luc 4. 22). Dieu se fait connaître désormais comme Celui qui donne, alors que sous la loi II exigeait de l’homme pécheur une vie en accord avec Ses commandements. La loi fit ressortir la transgression de l’homme, sa totale incapacité pour l’accomplir. Sous les justes exigences de la loi, l’homme perdu et coupable est éternellement condamné. Mais maintenant Dieu, qui est amour et lumière, se révèle en Christ comme Celui qui donne le Saint Esprit, la grâce et la vie. Il agit selon la puissance de Son amour, pour sauver des pécheurs et les rendre éternellement heureux dans Sa présence. Dieu donne au pécheur repentant le pardon, la paix, le repos, le bonheur et une joie éternelle.
Celui qui parlait à cette femme était « Dieu manifesté en chair », le Créateur de l’eau qu’Il lui demandait, et pourtant, dans Son suprême abaissement, il dépend de cette femme pour en boire. Elle ignorait qui était cet homme qui pouvait lui procurer de l’eau vive.
Nous pouvons admirer la patience de Jésus pour que pénètrent, dans ce cœur souillé par le péché, la lumière et l’amour divins. Tout occupée de l’eau qu’elle venait chercher, elle réplique à Jésus : « Seigneur, tu n’as rien pour puiser, et le puits est profond ; d’où as-tu donc cette eau vive ? » (v. 11)
Elle ne peut s’empêcher de formuler une comparaison : « Es-tu plus grand que notre père Jacob qui nous a donné le puits ; et lui-même en a bu, et ses fils, et son bétail ? »
L’eau du puits de Jacob fait penser à tout ce que le monde offre pour satisfaire les convoitises et les passions des hommes : richesses, plaisirs, honneurs. Loin d’être comblés, ces désirs sont sans cesse accrus. C’est pourquoi Jésus déclare : « Quiconque boit de cette eau-ci aura de nouveau soif ; mais celui qui boira de l’eau que je lui donnerai, moi, n’aura plus soif à jamais ; mais l’eau que je lui donnerai, sera en lui une fontaine d’eau jaillissant en vie éternelle » (v. 13 et 14).
Le cœur naturel s’abreuvant aux différents puits de ce monde reste altéré, inassouvi, mais l’eau vive que Jésus donne désaltère à jamais l’âme qui possède une jouissance présente de la vie éternelle par la puissance du Saint Esprit.
« Seigneur, donne-moi cette eau, afin que je n’aie pas soif et que je ne vienne pas ici pour puiser » (v. 15). Elle voudrait s’épargner la peine de venir sans cesse puiser de l’eau à ce puits. Son intérêt est soutenu, son cœur est attiré par Jésus qui ne la méprise pas. Il a gagné sa confiance, même si elle n’a pas compris ce qu’est cette eau vive, car l’homme naturel ne reçoit pas les choses qui sont de l’Esprit de Dieu (1 Cor. 2. 14). C’est ainsi que la grâce ouvre un chemin à la vérité, qui sonde l’état de perdition de tout homme. Sans la grâce, cette vérité ne pourrait être supportée.
Maintenant le Seigneur adresse une flèche à la conscience de cette femme : « Va, appelle ton mari, et viens ici ». La femme répondit et dit : « Je n’ai pas de mari ». Jésus lui dit : « Tu as bien dit : Je n’ai pas de mari ; car tu as eu cinq maris, et celui que tu as maintenant n’est pas ton mari ; en cela tu as dit vrai » (v. 16 à 18).
Cette femme est placée dans la lumière de Dieu, qui veut la vérité dans l’homme intérieur. Où fuirait-elle loin de sa face ? Sa seule réponse est : « Seigneur, je vois que tu es un prophète » (v. 19). C’est au moment de la chute de l’homme en Éden que la conscience, la faculté de discerner le bien et le mal, lui a été communiquée. Sous l’effet de la Parole de Dieu, le pécheur réalise sa culpabilité, son état de perdition et accepte la grâce qui lui est offerte (Gen. 3. 22). L’œuvre que le Seigneur opère dans la conscience et le cœur est complète. Ai-je eu cette rencontre avec Jésus qui m’a dit tout ce que j’ai fait ? (v. 29).
D’après La Bonne Nouvelle 1985