SONDEZ LES ÉCRITURES (8)

Jésus, enfant au temple (Luc 2. 21 à 35).

Nous avons évoqué, la dernière fois, le bonheur d’une âme en communion avec Dieu au sujet de Son Fils bien-aimé venant dans ce monde.

Sommes-nous de ceux qui peuvent s’associer de cœur aux louanges des humbles bergers de Bethléhem qui donnent gloire à Dieu en voyant le petit enfant Jésus emmailloté et couché dans une crèche ? Tenons-nous devant cette crèche « pour y lire à genoux l’ineffable mystère de ce suprême abaissement » !

L’enfant reçoit le nom de Jésus le jour de sa circoncision, selon les coutumes juives, mais aussi selon les desseins de Dieu communiqués par l’ange Gabriel. Et il est fait à l’égard de cet enfant tout ce que prescrivait la loi du Seigneur. « Quand l’accomplissement du temps est venu, Dieu a envoyé son Fils, né de femme, né sous la loi » (Gal. 4. 5).

Au temps fixé, les parents de Jésus le portent au temple à Jérusalem pour le présenter au Seigneur selon ce qui était déclaré en Exode 13. 2, 12 et 15, car tout premier-né en Israël appartenait à l’Éternel (Ex. 22. 29). Les premiers-nés d’Israël n’avaient-ils pas été épargnés lors de la destruction de ceux des Égyptiens ? Jésus était réellement ce premier-né, saint au Seigneur.

Puis, selon Lévitique 12, un sacrifice de purification devait être offert pour Marie. Les deux oiseaux sacrifiés font ressortir dans quelle pauvreté naquit Celui qui est le Fils de Dieu (2 Cor. 8. 9).

Maintenant, c’est à de pieux vieillards que le petit enfant Jésus est présenté dans le temple. Dieu ne choisit pas les principaux du peuple, mais ceux qui, en toute humilité, vivent dans l’attente patiente d’une délivrance pour Israël.

Siméon, homme juste et pieux, attendait la consolation d’Israël (v. 25) c’est-à-dire le Christ. Il veillait sur sa conduite à l’égard de tous les hommes et cultivait d’heureuses relations avec Dieu, étant très attentif à ce que le Saint Esprit lui révélait. C’est ainsi qu’il avait été averti divinement qu’il ne verrait pas la mort, que premièrement il n’eût vu le Christ du Seigneur. L’Esprit parlait à Siméon de Jésus, et Siméon attendait la consolation d’Israël. Sa foi lui faisait embrasser tout le peuple de Dieu, dont une grande partie était en captivité.

« Siméon vint par l’Esprit dans le temple » (v. 27). « Si nous vivons par l’Esprit, marchons aussi par l’Esprit » (Gal. 5. 25). Cet homme de Dieu entre dans le temple, au moment où les parents de Jésus apportaient le petit enfant. Quelle belle expression de dépendance de l’Esprit ! N’est-il pas écrit aussi : « Soyez remplis de l’Esprit » ? (Éph. 5. 18)

Pour Siméon, l’Esprit Saint était sur lui – quant à nous, Il habite en nous. Car après la mort, la résurrection, l’exaltation de Jésus dans la gloire, le Saint Esprit a été envoyé comme Personne divine ici-bas pour habiter le corps de tout croyant et également l’Assemblée (Jean 15. 26 ; 1 Cor. 6. 19 et 3. 16).

Quelle suprême satisfaction éprouve le vieillard Siméon lorsqu’il étreint dans ses bras le petit enfant ! Il ne voit personne que Jésus seul. Celui qui est le Messie de Son peuple est aussi le Fils de Dieu. Le cœur de Siméon tressaille d’un bonheur ineffable. Il contemple Celui qui est le « salut de Dieu », conscient de toute Sa grandeur et de toute Sa majesté bien qu’apparaissant dans l’extrême faiblesse d’un petit enfant.

Écoutons les paroles de Siméon, qui a le monde entier comme perspective : « mes yeux ont vu ton salut, lequel tu as préparé devant la face de tous les peuples : une lumière pour la révélation des nations, et la gloire de ton peuple Israël » (v. 30 à 32).

Notre Dieu Sauveur… veut que tous les hommes soient sauvés et viennent à la connaissance de la vérité » (1 Tim. 2. 4). Ce grand salut est offert à chacun de nos lecteurs aujourd’hui. Christ est la lumière pour tous ceux qui sont assis dans les ténèbres et dans l’ombre de la mort. Et la gloire d’Israël sera manifestée lorsque le Fils de David s’assiéra sur Son trône et que Jérusalem sera le centre de la bénédiction de toute la terre.

Toi qui lis ces lignes, as-tu jeté un regard de foi sur Jésus crucifié, et peux-tu déclarer avec conviction : Jésus est mon Sauveur, Il est mort pour moi, pécheur perdu ? En acceptant ce grand salut que Dieu t’offre gratuitement, tu peux goûter dès aujourd’hui le bonheur qu’Il donne à Ses élus.

Les paroles de Siméon soulignent bien que toutes les nations seraient au bénéfice de la faveur divine. Elles font écho à cette prophétie d’Ésaïe 49. 6 : « Je te donnerai aussi pour être une lumière des nations, pour être mon salut jusqu’au bout de la terre ».

Apprécions-nous assez la grâce de Dieu dans le don de Jésus ? Car tout en assurant la gloire revenant à Israël, objet des promesses et des prophéties, le salut était désormais présenté à toutes les nations qui étaient sans Christ, n’ayant pas d’espérance, et étant sans Dieu dans le monde. « Mais maintenant, dans le Christ Jésus, vous qui étiez autrefois loin, vous avez été approchés par le sang du Christ » (Éph. 2. 13).

Siméon bénit Joseph et Marie, qui s’étonnaient des choses qui étaient dites de Jésus parce qu’ils n’avaient pas encore compris quelles étaient les gloires de cet enfant, ni les conséquences de Sa venue au milieu des hommes.

Puis le vénérable vieillard dit à Marie : « Voici, celui-ci est mis pour la chute et le relèvement de plusieurs en Israël, et pour un signe que l’on contredira » (v. 33 et 34). Ainsi Jésus serait une occasion de chute pour ceux qui le rejetteraient à cause de l’inimitié du cœur humain contre Dieu, de son incrédulité à la Parole de Dieu.

Cependant, pour tous ceux qui le recevront par la foi, Il sera Celui qui les relèvera. Le signe que l’on contredira ne nous fait-il pas penser à la contradiction que Jésus endurera de la part des pécheurs contre Lui-même ? (Héb. 12. 3). N’a-t-Il pas été l’homme de douleurs, et sachant ce que c’est que la langueur ? « Il est méprisé, et nous n’avons eu pour lui aucune estime » (És. 53. 3).

« Une épée transpercera ta propre âme » (v. 35). Quelle souffrance fut celle de Marie, témoin de tout ce que Jésus endura lorsque, rejeté des Siens, Il fut cloué sur la croix au terme d’une vie parfaite.

C’est aussi en face de la croix que les pensées de plusieurs cœurs sont révélées. Il y a toujours ceux qui s’opposent à l’Évangile, et ceux qui acceptent par la foi le salut que Dieu offre en Jésus Christ. Il n’y a pour Dieu que ces deux classes d’hommes : sauvés par grâce ou perdus pour l’éternité. N’oublions jamais qu’en laissant crucifier Son propre Fils, Dieu de son côté, révèle pleinement l’amour infini de Son cœur.

Puissions-nous, comme Siméon, attendre le Seigneur et Le contempler dans toutes Ses gloires ! (2 Cor. 3. 18). Notre souhait, au seuil d’une nouvelle année, c’est que chacun puisse dire dans son cœur en présence de Jésus crucifié : mes yeux ont vu ton salut. « Le Fils de Dieu… m’a aimé et… s’est livré lui-même pour moi » (Gal. 2. 20).

Jésus, enfant au temple (Luc 2. 36 à 38).

Ce sont de pieux et fidèles vieillards qui accueillent le petit enfant Jésus alors que ses parents l’apportent au temple pour faire à Son égard ce qui était prescrit par la loi.

Dieu les fait sortir de leur retraite où ils ont vécu dans une intime communion avec Lui, inconnus des hommes mais bien connus de Lui. Le cœur étreint par la grâce de Dieu, ils rendent un témoignage vivant au Seigneur, qu’ils attendaient comme le Messie promis à Son peuple pour sa délivrance.

Siméon savait ce que Christ était pour son âme. Quel intérêt pieux n’avait-il pas porté aux prophéties proclamant sa venue ! Il avait eu l’inestimable privilège de prendre entre ses bras ce petit enfant en bénissant Dieu. Et enfin, il peut parler des effets de Sa présence dans le monde.

Par la puissance du Saint Esprit, cet Enfant remplissait son cœur de paix, de joie et de reconnaissance. Il pouvait désormais quitter cette terre, ayant vu le Christ du Seigneur.

Maintenant, c’est Anne qui survient au même moment où le petit enfant Jésus est porté dans les bras de Siméon. Prophétesse, elle pouvait communiquer la Parole de Dieu, et son message s’accordait avec ses œuvres et le témoignage des Écritures.

Elle était fort avancée en âge et veuve depuis longtemps. Son cœur avait été brisé par les épreuves douloureuses de la vie. Elle aurait pu aussi être accablée par l’état d’incrédulité et d’infidélité du peuple, qui se contentait de la forme de la piété. Non ! Elle ne sombre pas dans l’amertume, le découragement et la révolte contre Dieu. Sa foi s’est enracinée profondément dans l’amour de Dieu. Elle sait que Dieu, dans Sa fidélité, ne fait pas couler une larme de trop sur le visage de ceux qu’Il aime.

Malgré son grand âge, elle n’avait pas cessé d’espérer. Son affection pour le Seigneur est conservée dans toute sa fraîcheur. C’est pourquoi elle L’attend avec patience. Elle n’est pas triste, car son cœur est tout occupé du Messie venant pour délivrer son peuple. « Elle ne quittait pas le temple » (v. 37).

Son cœur est attiré par la présence du Seigneur, dans Sa maison. N’avait-elle pas passé en ce lieu la plus grande partie de sa vie de jeûnes et de prières ? Tout Israélite pieux n’aspirait-il pas après un tel bonheur, une telle paix ? Relisez l’expression de tels sentiments dans plusieurs Psaumes (23. 6 ; 26. 8 ; 27. 4 ; 84. 1, 2, 4 et 10). Cette vie de communion avec le Seigneur nous permet de discerner Sa beauté et de faire des progrès dans Sa connaissance. La source secrète de l’amour, de la joie et de la paix, pour Anne, c’était le temple.

« Elle servait Dieu en jeûnes et en prières, nuit et jour ». Retenons bien ce que Dieu apprécie dans le service de cette pieuse femme : une vie de prières accompagnée du jeûne qui nous parle de la séparation du monde et de tout ce qui l’anime dans son esprit.

Elle ne prenait pas part aux plaisirs mondains. Elle pouvait, comme le psalmiste, s’adonner à la prière, respiration de son âme (Ps. 109. 4). Connaissez-vous cette parole appliquée à Élie : « la fervente supplication du juste peut beaucoup » (Jac. 5. 16) ? Pour Anne, servir Dieu, c’était prier. Voilà son intense activité dans le secret !

Elle avait besoin de s’approcher de Dieu pour Lui rendre grâces et pour Lui exposer simplement toutes ses requêtes dans une réelle soumission à Sa volonté, avec un esprit de supplications, mais aussi dans la confession de fautes connues.

Pratiquez-vous la prière individuelle dans une relation intime avec Dieu connu comme votre Père ? Assistez-vous de cœur à la réunion de prières de l’assemblée ?

Pensez au jeune Samuel qui, dès sa plus tendre enfance, se prosternait devant l’Éternel. Puissiez-vous parler avec Dieu, Lui ouvrir votre cœur !

C’est enfin la rencontre avec le petit enfant. Sa piété la conduit vers Lui au moment même où Il est porté dans le temple. Quel couronnement de toute une vie de foi : voir Jésus ! Son cœur est rempli de louange envers le Seigneur. Anne appartenait à la tribu d’Aser dont le nom signifie : « heureux ».

La bénédiction de Jacob relative à ce fils est remarquable : « d’Aser viendra le pain excellent ; et lui, il fournira les délices royales » (Gen. 49. 20). « Bienheureux ceux qui habitent dans ta maison ; ils te loueront sans cesse ! (Ps. 84. 4). Le Seigneur seul est digne d’être loué. C’est la note pure et élevée du cantique d’Anne. Elle goûtait une plénitude dans sa louange qui avait pour thème le Seigneur. Ce sera aussi le thème excellent de la louange céleste des rachetés.

N’est-il pas écrit : « Celui qui sacrifie la louange me glorifie » (Ps. 50. 23) ? Quelle satisfaction pour le cœur du Seigneur ! Voilà une femme très âgée qui, malgré ses infirmités, adore d’un cœur pur par la puissance du Saint Esprit !

Pour nous, Jésus est Celui qui nous a rachetés par Son sang. Il est éternellement digne de toute reconnaissance. Dès maintenant ce cantique nous appartient : « À celui qui nous aime, et qui nous a lavés de nos péchés dans son sang… à Lui la gloire et la force aux siècles des siècles ! » (Apoc. 1. 5 et 6)

« Elle parlait de Lui à tous ceux qui, à Jérusalem, attendaient la délivrance » (v. 38). Remarquez l’ordre divin. Anne louait le Seigneur et ensuite elle parlait de Lui. Ce sont les vrais adorateurs que Dieu qualifie par Sa grâce pour être Ses témoins.

Anne connaît le Seigneur, car Il remplit son cœur et elle parle spontanément de Celui qu’elle aime. N’est-il pas écrit : « De l’abondance du cœur la bouche parle »? (Luc 6. 45).

Elle connaissait aussi tous les cœurs qui, à Jérusalem, aspiraient après la délivrance. Tout son bonheur, c’était de leur parler de Lui. Nous retrouvons l’esprit du résidu pieux de Malachie 3. 16 : « Ceux qui craignent l’Éternel ont parlé l’un à l’autre, et l’Éternel a été attentif et a entendu… Ils seront à moi, mon trésor particulier, dit l’Éternel des armées ». Quel encouragement devait procurer Anne à tous ceux qu’elle rencontrait ! Quelle sainte activité de l’âme : Le connaître, Lui, et parler de Lui au moment où Il allait être manifesté à Son peuple.

Puissions-nous imiter Anne dans l’expression de sa foi ! Que nos cœurs soient remplis de l’amour de Christ. Louons le Seigneur à la veille de son retour !

Ce cantique, c’est Toi qui le remplis,

Toi qui mourus pour moi sur une croix infâme,

Et qui veux m’amener dans le séjour béni

Avec Toi, ô Sauveur de mon âme.

Jésus enfant (Mat. 2).

Comme nous l’avons déjà précisé, c’est dans la ville royale de Bethléhem que Jésus naquit, Lui, l’héritier au trône de David, ainsi que le prouve Sa généalogie du chapitre 1er. Et le chapitre 2 met l’accent sur le contraste entre l’attitude des sages de l’Orient à Son égard et l’indifférence de Son peuple à Sa venue, sauf les quelques âmes pieuses de Luc 2 qui l’attendaient de tout leur cœur.

Dieu a pris soin d’honorer Son Fils par ces mages, qui, ayant observé une étoile dans l’Orient, saisirent, en confirmation de la prophétie de Nombres 24. 17, que le roi des Juifs était né.

Arrivés à Jérusalem, ils posent la première question du Nouveau Testament : « Où est le roi des Juifs qui a été mis au monde ?… nous sommes venus lui rendre hommage » (v. 2). Question bien troublante pour le cruel Hérode, qui occupe le trône injustement selon Deutéronome 17. 15, car c’était un étranger venant d’Édom.

D’ailleurs tout Jérusalem est maintenant troublé avec lui. Il est triste de constater que le peuple juif n’attendait pas son Roi, son Messie.

Mais n’y a-t-il pas aujourd’hui beaucoup de chrétiens qui n’attendent pas vraiment la deuxième venue de Jésus pour enlever Son Église ?

Dès l’annonce de cette nouvelle, Hérode assemble tous les principaux sacrificateurs et les scribes du peuple pour s’enquérir du lieu de naissance du Christ.

Remarquons la réponse tirée des Écritures : « À Bethléhem de Judée » ; car il est ainsi écrit par le prophète : « Et toi, Bethléhem, terre de Juda, tu n’es nullement la plus petite parmi les gouverneurs de Juda, car de toi sortira un conducteur qui paîtra mon peuple Israël » (v. 6 ; Michée 5. 2). Cette prophétie et celle de Daniel 9. 25 démontraient que l’heure était venue pour la naissance du vrai roi, le Fils de David. Et au lieu de la joie, c’est le trouble, car la présence de Dieu est insupportable pour l’homme pécheur.

Les scribes à Jérusalem sont capables de citer les Écritures pour indiquer où devait naître le Messie, mais ils ne s’engagent pas eux-mêmes sur le chemin qui y conduit. Quelle leçon solennelle pour nous ! Nous pouvons avoir une connaissance purement intellectuelle de la Parole de Dieu et une vraie sécheresse dans nos cœurs. Nous possédons la Parole de Dieu qui annonce clairement que le Seigneur vient bientôt. Quel effet cette vérité exerce-t-elle dans nos cœurs ?

Informé maintenant par les textes prophétiques, Hérode appelle secrètement les mages pour savoir quand l’étoile leur était apparue. Puis il les envoie à Bethléhem en leur demandant de revenir auprès de lui, lorsqu’ils auraient trouvé le petit enfant pour que lui-même aille lui rendre hommage. Mais son seul souci n’était-il pas de faire périr un tel rival ? Connaissant le pieux désir des mages, Dieu les conduit sûrement jusqu’à Bethléhem.

Alors qu’ils étaient en chemin, l’étoile qu’ils avaient vue dans l’Orient leur apparut, alla devant eux, et se tint au-dessus du lieu où était Jésus. « Et quand ils virent l’étoile, ils se réjouirent d’une fort grande joie. Et étant entrés dans la maison, ils virent le petit enfant avec Marie sa mère ; et, se prosternant, ils lui rendirent hommage ; et ayant ouvert leurs trésors, ils lui offrirent des dons, de l’or, et de l’encens, et de la myrrhe » (v. 10 et 11).

En Luc, ce sont d’humbles bergers qui éprouvent la sainte joie de voir le Seigneur à Sa naissance, car Son peuple ne L’attendait pas. Ici, en Matthieu, ce sont des sages d’entre les nations, venus de loin, qui ont le privilège de rendre hommage au vrai Roi des Juifs en lui offrant les honneurs correspondant à Sa dignité, alors que Son peuple n’était pas en état de le faire.

Quoique méconnu et méprisé de la masse du peuple, notre cher Sauveur est apprécié, recherché et honoré par quelques cœurs qui sont tout réjouis en Le voyant. Remarquons qu’il en est encore ainsi aujourd’hui.

C’est le petit enfant que les nobles visiteurs de l’Orient désirent voir, et non pas le lieu où Il habite, la modeste maison de Joseph. S’ils avaient raisonné, ils auraient pu s’attendre à rencontrer le roi des Juifs dans un palais à Jérusalem. Toute leur joie, c’est de contempler l’objet de leur foi, en se prosternant devant lui pour lui rendre hommage.

Cette scène rappelle celle du règne de Christ où « les nations se béniront en lui, et en lui elles se glorifieront » (Jér. 4. 2). « Oui, tous les rois se prosterneront devant lui, toutes les nations le serviront » (Ps. 72. 11). Ouvrant leurs trésors, les mages lui offrent de l’or, symbole de la justice divine, de l’encens évoquant toute l’infinie satisfaction que Dieu a éprouvée dans la vie de Son Fils sur la terre, un parfum de bonne odeur, et de la myrrhe, emblème des souffrances de Christ.

Avertis divinement en songe, les mages ne retournent pas vers Hérode, mais ils se retirent dans leur pays par un autre chemin (v. 12). N’y a-t-il pas aussi un nouveau chemin pour celui qui est venu par la foi à son Sauveur ? « Si quelqu’un est en Christ, c’est une nouvelle création : les choses vieilles sont passées ; voici, toutes choses sont faites nouvelles » (2 Cor. 5. 17).

Pour se soustraire aux desseins criminels d’Hérode, Joseph obéit à l’injonction divine de fuir en Égypte avec le petit enfant et sa mère. C’est le moyen de Dieu pour protéger le petit enfant et la foi le saisit. Mais ce voyage correspond à la prophétie d’Osée 11. 1 : « J’ai appelé mon Fils hors d’Égypte ».

Jésus a voulu suivre le même chemin que Son peuple autrefois, mais comme le vrai Israël de Dieu, et tout à Sa gloire.

Voyant que les mages s’étaient joués de lui, Hérode, en colère, fit tuer tous les enfants de Bethléhem et de son territoire, depuis deux ans et au-dessous. Il est l’instrument de Satan qui a toujours essayé d’empêcher que se réalise la prophétie selon laquelle la semence de la femme devait lui briser la tête (Gen. 3. 15). N’avait-il pas utilisé le Pharaon, en Exode 1. 15 à 22 et Athalie, en 2 Rois 11. 1 à 3 ? Pensons à la douleur de ces mères de Bethléhem lors du massacre de leurs enfants ! Dieu les a recueillis auprès de Lui. Ils sont les premiers martyrs pour Christ et seront manifestés comme tels durant l’éternité.

Puis, après la mort d’Hérode, Joseph se retira dans une ville méprisée de Galilée, Nazareth, où Jésus vécut humblement, inconnu des hommes, avant Son ministère public.

Ainsi Jésus a été le vrai Nazaréen, séparé, dans une entière consécration à Dieu (Nomb. 6). Sur le tronc d’Isaï, il a été une branche portant du fruit pour Dieu (És. 11. 1). Contemplons la gloire morale de Jésus de Nazareth : « Toute sa personne est désirable ».

L’enfance de Jésus se déroule à Nazareth de Galilée, où Joseph et Marie habitaient. C’est de cette ville que Nathanaël, un vrai Israélite, pouvait dire à Philippe : « Peut-il venir quelque chose de bon de Nazareth ? » (Jean 1. 47)

Dans ce monde, sous les conséquences du péché de l’homme, Dieu a choisi les choses faibles, celles qui sont méprisées, pour manifester Sa gloire (1 Cor. 1. 27 à 31). C’est dans ce lieu même que « l’enfant croissait et se fortifiait, étant rempli de sagesse ; et la faveur de Dieu était sur lui » (v. 40).

Avec quelle sobriété l’évangéliste Luc nous entretient de l’enfance de Jésus à Nazareth, entre Sa naissance et l’âge de douze ans. Toute la faveur de Dieu reposait sur Lui, car Il est le Fils de Dieu, mais aussi l’Enfant parfait avançant vers la stature de l’homme parfait. Cet enfant grandissait, étant toujours sage, faisant toutes choses bien.

A chaque saison de sa vie, Jésus est pour Son disciple le Modèle incomparable. Petits et grands, nous pouvons fixer sur Lui nos yeux. Il est précieux pour notre cœur de garder ce que l’Esprit de Dieu nous révèle sur l’enfance et la jeunesse du Seigneur. Ce sont quelques rayons de Sa gloire morale qui ne pouvaient être cachés partout où Il se trouvait.

Vous qui êtes à l’aube de votre vie, cette scène unique de l’enfance de Jésus vous donne en quelques traits ce qui est agréable à Dieu à votre âge. Jésus a vécu les années qui vous sont accordées maintenant, depuis la naissance jusqu’à l’adolescence, « vous laissant un modèle, afin que vous suiviez ses traces, lui qui n’a pas commis de péché » (1 Pier. 2. 22).

Certes, Il a été fait en toutes choses semblable à nous, à part le péché. Il était absolument saint et pur, parfaitement juste dans toutes Ses relations, tout en cheminant à travers un monde corrompu et plein de violence, une terre où tout est gâté par le péché, dont la conséquence ultime est la mort.

Si nous sommes droits devant Dieu, que constatons-nous, si ce n’est un contraste entre la vie de Jésus et la nôtre ? Nos actes, nos paroles et nos pensées ne démontrent-ils pas à l’évidence que la source du mal est dans notre cœur ? Que d’expériences humiliantes montrant ce que nous sommes dans notre nature pécheresse ! « Misérable homme que je suis, qui me délivrera de ce corps de mort ? » (Rom. 7. 24).

Il se peut que quelques-uns d’entre vous soient parfois découragés en découvrant que « le cœur est trompeur par-dessus tout et incurable » (Jér. 17. 9). Mais c’est Dieu Lui-même qui nous déclare cela. N’est-ce pas pour que, par la foi, nous acceptions la délivrance qu’Il nous offre en dehors de nous, de nos propres efforts pour essayer de faire le bien ?

L’issue, c’est de regarder au Seigneur Jésus, en jetant ce cri de victoire d’une âme délivrée : « Je rends grâces à Dieu par Jésus Christ notre Seigneur » (Rom. 7. 25). Je ne puis rien faire de bien sans l’aide du Seigneur Jésus. Rendu conscient qu’il n’habite point de bien en moi, je regarde à Celui qui m’a sauvé et qui me délivre du mal qui est en moi et autour de moi.

C’est là que s’applique une des vertus de la croix de Jésus : « Je suis crucifié avec Christ ; et je ne vis plus, moi, mais Christ vit en moi ; et ce que je vis maintenant dans la chair, je le vis dans la foi, la foi au Fils de Dieu, qui m’a aimé et qui s’est livré lui-même pour moi » (Gal. 2. 19 et 20). C’est alors que j’ai constamment besoin de me confier en Dieu, de recevoir à chaque instant la force nécessaire pour Le glorifier. Ce besoin de dépendance de Dieu s’exprime dans la prière, et je contemple la vie de Jésus dans la Parole de Dieu.

Une telle vie peut-elle être la part d’un jeune enfant qui sait que ses péchés ont été lavés dans le sang précieux de Jésus ? Oui, car tout croyant reçoit le Saint Esprit, Dieu, venant habiter son corps.

C’est par la puissance de cet Esprit qu’un tel enfant est rendu capable de marcher comme Christ a marché (1 Jean 2. 6). Le Saint Esprit agissant en lui, son âme fait ses délices de la vie de Jésus et peut reproduire quelques traits de Sa sainte humanité. Puissions-nous être conscients, à chaque pas, que c’est Dieu qui « opère en nous et le vouloir et le faire, selon son bon plaisir » (Phil. 2. 13) !

Les parents de Jésus allaient chaque année à Jérusalem à la fête de Pâque. Et, à l’âge de douze ans, Jésus y monta avec eux. Puis, ayant accompli les jours de la fête, ils s’en retournèrent, alors que l’enfant Jésus demeura à Jérusalem. Mais Joseph et sa mère ne s’en aperçurent point.

Cependant, après avoir marché le chemin d’un jour, ils ne le trouvèrent pas parmi leurs parents et leurs connaissances. Retournant à Jérusalem, ils le trouvèrent, au bout de trois jours, « dans le temple, assis au milieu des docteurs, les écoutant et les interrogeant. Et tous ceux qui l’entendaient s’étonnaient de son intelligence et de ses réponses » (v. 41 à 46).

Nous admirons la perfection de l’enfant Jésus vis-à-vis des docteurs du temple. Selon ce qu’exprime le Psaume 119. 99, Son intelligence et Sa sagesse étaient infiniment supérieures à celles de tous ces docteurs réunis. Remarquons qu’Il ne les enseigne pas, mais observe le comportement d’un enfant parfait, en les écoutant et les interrogeant.

Voilà le Modèle ! Il y a un âge pour écouter, poser des questions. Méditons cette parole qui s’applique au Serviteur parfait : « Chaque matin, il réveille mon oreille pour que j’écoute comme ceux qu’on enseigne » (És. 50. 4). Jésus ne sort pas de la place qui sied à un enfant de son âge : exemple d’humilité qu’un jeune enfant peut vivre par la foi.

Puis, quand Sa mère qui ne comprend pas ce comportement, dévoilant ainsi ce qu’il en est de la nature humaine, le reprend, Il doit répondre : « Ne saviez-vous pas qu’il me faut être aux affaires de mon Père ? » (v. 49)

Enfant parfait, il fait toujours la volonté de Son Père qui est dans le ciel. Il a conscience de cette relation avec Lui. Son cœur Lui est totalement dévoué. N’était-il pas écrit de Lui : « C’est mes délices, ô mon Dieu, de faire ce qui est ton bon plaisir » ? (Ps. 40. 8)

Maintenant, Jésus retourne à Nazareth avec Ses parents. Il leur était soumis. Pendant dix-huit ans encore, Il demeure auprès d’eux et accomplit la volonté de Son Père, en Le servant à la maison, dans une obéissance absolue.

Nous ne pouvons faire la volonté de notre Père qu’en aimant le Seigneur Jésus, qui a donné Sa vie pour chacun de nous. Comment apprendre la soumission, l’obéissance, si ce n’est en considérant la vie de Jésus ?

Ce n’est pas en regardant à nous-mêmes ou à ceux qui nous entourent que nous ferons des progrès dans la vie de la foi. Fixons les yeux sur Jésus, apprenant à tout lui confier : nos peines, nos difficultés, nos joies. La clé du vrai bonheur n’est-elle pas de tout vivre avec Jésus ? Pourrait-il être dit de nous par les hommes qui nous observent : « Ils les reconnaissaient pour avoir été avec Jésus » ? (Act. 4. 13)

Enfance et adolescence de Jésus (Luc 2. 40 et 52).

Nous souhaitons insister sur les deux versets de l’évangile de Luc mettant en relief les caractères moraux de Jésus pendant Son enfance et son adolescence, pour que nos cœurs en soient imprégnés par le Saint Esprit.

Jusqu’à l’âge de douze ans, il est déclaré que « l’enfant croissait et se fortifiait, étant rempli de sagesse ; et la faveur de Dieu était sur lui » (2. 40). Puis, jusqu’à l’âge de trente ans, l’appréciation divine est celle-ci : « Et Jésus avançait en sagesse et en stature, et en faveur auprès de Dieu et des hommes » (2. 52).

Quel spectacle merveilleux pour le ciel et pour la terre de voir la croissance harmonieuse de cet Enfant parfait ! Dès Sa plus tendre enfance, aucune mauvaise pensée n’effleura Son esprit, et Son cœur était le siège de pures et saintes affections pour son Père.

En S’abaissant pour faire la volonté de Dieu ici-bas, Il Se soumit au développement naturel et graduel de tout enfant, semblable à nous en toutes choses à part le péché. Il n’a pas commis de péché (1 Pier. 2. 22), il n’a pas connu le péché (2 Cor. 5. 21), et il n’y a point de péché en Lui (1 Jean 3. 4). Sa vie humaine parfaite avait une origine divine.

Durant Sa vie entière, Jésus était « le Fils unique qui est dans le sein du Père » (Jean 1. 18), et « le fils de l’homme qui est dans le ciel » (Jean 3. 13). Dans Son amour insondable, Il a consenti à devenir homme au milieu des hommes, leur apportant la grâce et la vérité, et prenant sur Lui-même les terribles conséquences de leur désobéissance, sous le jugement d’un Dieu juste et saint.

Le premier trait que souligne le Saint Esprit, c’est que cet enfant était rempli de sagesse. Cependant il n’était pas encore oint du Saint Esprit pour accomplir Son ministère parmi les hommes. Mais à chaque phase de Son existence ici-bas, tout est marqué par la sagesse d’en-haut : pure, paisible, modérée, traitable, pleine de miséricorde et de bons fruits (Jac. 3. 17).

Plusieurs d’entre vous ont dû constater qu’à l’école des hommes « Beaucoup d’étude lasse la chair » (Éccl. 12. 12). L’homme déchu est dévoré par la soif de connaître toutes sortes de matières, bien qu’il ne parvienne pas à la connaissance de la vérité par ses propres efforts.

Mais seule la connaissance que recherchait Jésus était celle qui convenait au sanctuaire dans une relation intime avec Son Père. Connaître Dieu, les hommes et soi-même, discerner la conduite à tenir en toutes circonstances, et comment agir pour la gloire de Dieu en toutes choses, voilà ce qui caractérise la sagesse ! Ne sommes-nous pas enseignés par la grâce de Dieu à vivre dans le présent siècle sobrement, et justement, et pieusement ? (Tite 2. 12)

Tel était Jésus enfant, adolescent et homme parfait. Tout en ayant conscience qu’Il était le Fils de Dieu, Il cachait Sa gloire divine sous le voile de Sa chair. Il s’était anéanti pour être dans l’humble condition d’un faible enfant sur la terre. Et, dans ce nouveau mode d’existence, rien ne pouvait rompre l’harmonie de Ses perfections maintenues dans un parfait équilibre. Il était la Sagesse éternelle dont les délices étaient dans les fils des hommes (Prov. 8. 31).

De Jésus seul, il pouvait être affirmé qu’Il était « rempli de sagesse ». Certes le mal se manifestait autour de Lui, mais le méchant ne le touchait pas et le mal ne l’atteignait pas. Accomplir la volonté de Son Père, être occupé de Ses affaires dans Son temple, voilà ce qui faisait le bonheur de Son âme ! Son cœur était gouverné par la Parole de Dieu. La loi n’était-elle pas au-dedans de ses entrailles ? (Ps. 40. 8)

Cet enfant est le Fils unique de Dieu, le Créateur des mondes, Celui qui reçoit l’hommage des anges – et Il a vécu dans la pauvreté, l’humilité, au sein de l’obscure demeure du charpentier de Nazareth.

Et maintenant que Jésus est ressuscité et glorifié dans le ciel, Il peut, en sympathie, partager les sentiments d’un enfant qui se confie en Lui, Il comprend sa faiblesse et ce qui le fait souffrir. Il sait ce que peuvent être tous les exercices liés à cet âge. Nous pouvons compter sur Son intercession, car Il est un fidèle et miséricordieux souverain sacrificateur.

La faveur de Dieu était sur Lui. Il était le bon plaisir de Dieu dans les hommes (Luc 2. 14). Il était toujours agréable à Dieu, vivant en pleine communion avec Lui. Dieu éprouvait une entière satisfaction dans le Fils de Son amour qui Le glorifiait à chaque étape de Sa vie, tout en étant ignoré du monde. Sa parfaite humanité est évoquée dans ce gâteau de fleur de farine pétrie à l’huile, sans levain, avec de l’encens, offert sur l’autel en sacrifice par feu, qui exhalait une odeur agréable à l’Éternel (Lév. 2). N’était-ce pas la consécration de toute Sa vie à Son Dieu ?

Il était aussi en faveur auprès des hommes, car tout était moralement beau en Lui et dans Sa vie. Il attirait l’admiration et la faveur des hommes qui découvraient Sa grâce, Son humilité, Sa justice, Sa pureté, Sa sainteté, Sa douceur, l’absence en Lui de toute trace d’égoïsme, Son cœur était toujours accessible à tous. Il pouvait être dit de Lui : « Même un jeune garçon se fait connaître par ses actions, si sa conduite est pure et si elle est droite » (Prov. 20. 11).

Le temps n’était pas encore venu où Jésus, oint de la puissance du Saint Esprit pour Son ministère, allait atteindre la conscience des hommes et mettre en relief l’inimitié de leur cœur (Rom. 8. 7).

Fixons les yeux sur Jésus, en sondant les Écritures qui nous révèlent ses gloires.

Toi seul es notre sagesse

Notre vie et notre paix,

Notre asile en la détresse,

Notre salut à jamais.

L’aveugle-né (Jean 9).

C’est au moment où Jésus passait, après avoir quitté le temple où les Juifs voulaient le lapider, qu’Il voit un homme aveugle dès sa naissance.

Quelle détresse poignante, et pour ses parents, qui avaient pu se réjouir de sa naissance, et pour cet enfant privé de l’usage de ses yeux dès son arrivée dans ce monde ! Dieu ne nous a-t-il pas donné des yeux pour découvrir Sa puissance, Sa sagesse et Sa bonté dans les œuvres de la création, et pour prendre connaissance de Ses pensées et de l’œuvre de la rédemption en lisant les Saintes Écritures ?

Lorsque nous possédons nos cinq sens et un libre usage de nos membres, n’est-ce pas à Dieu que nous le devons ? Écoutons ce que déclare le doux psalmiste d’Israël : « Je te célébrerai de ce que j’ai été fait d’une étrange et admirable manière. Tes œuvres sont merveilleuses, et mon âme le sait très-bien » (Ps. 139. 14).

Ne serions-nous pas ingrats en oubliant de remercier Dieu pour tout ce qu’Il nous a donné ? Beaucoup d’entre nous sont comblés de bénédictions, de bienfaits, de privilèges. Comment employons-nous les facultés, l’intelligence et la mémoire que nous avons reçues de Dieu ?

Puissions-nous joindre notre voix à celle de David : « Mon âme, bénis l’Éternel, et n’oublie aucun de ses bienfaits » (Ps. 103. 2), ou déclarer comme Paul : « Qu’as-tu, que tu n’aies reçu ? » (1 Cor. 4. 7) !

Que nous soyons gardés de penser que tout ce que nous avons reçu soit un dû ou, parfois, le fruit de nos propres efforts ! Pour chacun de nous, il y aura cette parole solennelle en rapport avec tout ce que Dieu nous a confié : « Rends compte de ton administration » (Luc 16. 2). Dieu veuille faire que, étant étreints par l’amour de Christ, nous ne vivions plus pour nous-mêmes, mais pour celui qui pour nous est mort et a été ressuscité (2 Cor. 5. 15).

Ainsi, tout ce que nous avons reçu du Seigneur, nous sommes responsables de l’employer pour Lui, en vue de Le servir toujours mieux. Il est écrit : « Livrez-vous vous-mêmes à Dieu… et vos membres à Dieu, comme instruments de justice » (Rom. 6. 13).

Ainsi, comme vous le savez, il y a des enfants privés de l’usage de certains membres, de certaines facultés. Vous en connaissez qui sont aveugles, ne pouvant jouir de la lumière, de l’éclat du soleil, ni des beautés de la nature. D’autres sont paralysés, d’autres doivent rester alités des mois, même des années. Enfin, d’autres sont sourds ou muets ou ne peuvent pas lire bien des récits intéressants ou s’amuser comme vous le faites en toute liberté. Quelle affliction pour leurs parents à la découverte de telles infirmités !

La seule issue n’est-elle pas de se tourner vers Dieu pour Lui demander la force d’accepter, sans comprendre bien souvent, Ses voies insondables ?

L’aveugle-né de notre récit était assis et mendiait au moment où Jésus le voit. Toute sa vie d’enfant, toute sa vie d’adolescent, toute sa vie d’homme, toute sa vie sans voir… Quelle longue souffrance avant de rencontrer Celui qui est la lumière du monde !

La question des disciples vous surprend-elle ? « Maître, qui a péché : celui-ci, ou ses parents, pour qu’il soit né aveugle ? » (Jean 9. 2). La loi en Exode 20. 5 ne rappelle-t-elle pas ce principe du gouvernement de Dieu, où chacun porte dans ce monde les conséquences de ses fautes ? Mais Jésus répond : « Ni celui-ci n’a péché, ni ses parents ; mais c’est afin que les œuvres de Dieu soient manifestées en lui » (v. 3).

Cet aveugle et ses parents avaient certainement péché comme chacun de nous. Mais cette infirmité rappelait d’une manière saisissante l’aveuglement moral de tout pécheur dès sa naissance. L’homme ne voit pas son véritable état à la lumière de Dieu. Il est perdu, coupable et souillé. « Toute la tête est malade et tout le cœur défaut. Depuis la plante du pied jusqu’à la tête, il n’y a rien en lui qui soit saint » (És. 1. 5 et 6).

Incapable de faire le bien, il est très actif pour faire le mal. « Les hommes ont mieux aimé les ténèbres que la lumière, car leurs œuvres étaient mauvaises » (Jean 3. 19). Mais Jésus est venu « afin que ceux qui ne voient pas, voient » (Jean 9. 39). Dieu a envoyé dans ce monde « son Fils unique, afin que quiconque croit en Lui ne périsse pas, mais qu’il ait la vie éternelle ».

Jésus cracha en terre et fit de la boue de Son crachat, et mit la boue comme un onguent sur les yeux de l’aveugle, et lui dit : « Va, et lave-toi au réservoir de Siloé » (nom qui signifie « Envoyé »). Ayant foi en la parole divine, l’aveugle obéit, alla se laver au réservoir, et il revint voyant.

Avec la boue sur ses yeux, cet aveugle a dû prendre conscience d’autant plus de son infirmité. Quand Dieu nous fait sentir toute notre misère morale, notre état de pécheur ; quelle paix et quelle délivrance lorsque les paroles de Jésus pénètrent notre cœur et notre conscience : « Celui qui entend ma parole, et qui croit celui qui m’a envoyé, a la vie éternelle ! » (Jean 5. 24). « C’est lui qui pardonne toutes tes iniquités, guérit toutes tes infirmités » (Ps. 103. 3). « Dieu a envoyé son Fils unique dans le monde, afin que nous vivions par lui » (1 Jean 4. 9).

La boue formée par le Seigneur évoque le mystère de l’incarnation de Celui qui est tout à la fois le Fils de Dieu et l’Homme parfait. Seule l’âme obéissante, acceptant Jésus comme l’Envoyé de Dieu, reçoit la lumière et la vie.

Remarquez comment cet homme guéri sait raconter clairement ce que Jésus a fait pour lui. Il rend témoignage à Celui qui l’a délivré. Il connaît son nom, Jésus (v. 11), il sait que c’est un prophète, porteur de la Parole de Dieu (v. 17), et que Dieu L’écoute à cause de Sa piété et de Son obéissance (v. 31). Comme les progrès d’une âme peuvent être rapides lorsqu’elle connaît Jésus et qu’elle l’aime comme son Sauveur et son Seigneur !

Que ton cœur soit sensible au témoignage rendu avec hardiesse par cet aveugle guéri : « Je sais une chose, c’est que j’étais aveugle, et que maintenant je vois » (v. 25). Il est passé des ténèbres à la lumière, du pouvoir de Satan à Dieu. Il possède l’assurance du salut. Son langage est sans équivoque. Il a la foi en Jésus.

Cher jeune lecteur, possèdes-tu la même certitude pour ton âme ? Peux-tu l’exprimer sans hésitation et avec bonheur ? Si oui, alors tu peux rendre grâce à Dieu pour son don inexprimable.

Le témoignage personnel de l’aveugle guéri entraîne son expulsion de la synagogue. Il connaît le même rejet que Celui qui l’a guéri, c’est l’opprobre de Christ. Il rencontre l’inimitié d’un monde religieux. C’est alors que Jésus vient à sa rencontre et Se révèle à lui comme étant le Fils de Dieu. Jésus parle à son cœur et il Lui rend hommage. Il est délivré pour adorer.

Si tu connais Jésus comme ton Sauveur, Il est digne que tu L’adores comme ton Seigneur, car tu as été racheté en vertu de Son sang précieux qui a coulé de Son côté percé (1 Jean 1. 7).

Le fils du seigneur de la cour (Jean 4. 46 à 54).

Après avoir séjourné deux jours en Samarie, où plusieurs crurent en lui et le reconnurent comme le Sauveur du monde, Jésus se rend en Galilée où Sa présence est nécessaire.

C’est à Cana où il avait fait Son premier miracle, l’eau changée en vin, qu’Il rencontre un seigneur de la cour (officier du roi) dont le fils était gravement malade. Quelle détresse dans ce cœur de père pour qu’il fasse appel au secours de Celui qui était connu comme le charpentier de Nazareth !

Ce père avait dû constater la totale impuissance de l’homme pour apporter la guérison, car que pouvait faire même l’homme le plus puissant ? Cet officier sait que Jésus est venu en Galilée. Il saisit l’occasion qui lui est offerte d’aller à Jésus et de lui exposer son besoin urgent. Il presse Jésus de descendre à Capernaüm pour guérir son fils, car celui-ci s’en va mourir. Il ne connaît pas la vertu d’une seule parole de Jésus pour guérir à distance un malade.

Quel contraste avec la grande foi du centurion de la même ville (Luc 7. 7), qui ne s’estimait pas digne de recevoir le Seigneur chez lui, et qui se contentait d’une parole de Jésus pour que soit guéri son esclave qui lui était fort cher.

Cet officier s’approche de Jésus avec un saint respect, en toute humilité, conscient de sa propre indignité. Sous l’impulsion d’une foi vivante, il a le sentiment de la puissance de Dieu en amour, il a le sens de l’autorité divine détenue par Jésus. Qu’Il soit grand pour chacun de nos cœurs ! Puissions-nous nous approprier ces paroles de l’Écriture : « Fixant les yeux sur Jésus, le chef et le consommateur de la foi » ! (Héb. 12. 2).

Malgré la faiblesse de sa foi, le seigneur de la cour va vers Jésus et le prie de guérir son fils. A l’école de la souffrance, conscient de sa totale impuissance, cet homme apprend à prier et même à supplier le Seigneur pour la délivrance de son enfant. Il recherche Celui qui a dit : « Demandez, et il vous sera donné ; cherchez, et vous trouverez ; heurtez, et il vous sera ouvert » (Mat. 7. 7). Il n’est pas un désir, une perte, un besoin dont nous ne puissions Lui parler, tout en ayant en vue l’accomplissement de Sa volonté.

Avez-vous été arrêtés quelques jours par la maladie, mis à l’écart sur un lit de souffrances sans savoir quelle en serait l’issue ? C’est le moment pour Dieu de nous amener par un travail de cœur et de conscience à scruter nos voies, nos vies, dans Sa sainte présence.

Lorsque notre volonté propre est brisée après bien des révoltes et que, comme l’enfant sevré auprès de sa mère, nous nous soumettons humblement à la volonté parfaite de Dieu, alors Dieu peut intervenir, nous adressant cette parole dans le secret du cœur : « C’est de par moi que cette chose a eu lieu » (1 Rois 12. 24). Certes, nos plans peuvent être contrariés, mais les desseins de Dieu se réalisent, car Il est fidèle et juste dans toutes ses voies. Relisez Psaume 41. 3.

Ce père angoissé avait peut-être été attiré vers Jésus, ayant entendu parler de Ses compassions et de Sa puissance. Maintenant il est en présence de Celui qui guérit tous les maux. Il a devant lui le Fils de Dieu qui pourra déclarer : « Cette maladie n’est pas à la mort, mais pour la gloire de Dieu » (Jean 11. 4).

Jésus donc lui dit : « Si vous ne voyez des signes et des prodiges, vous ne croirez point » (v. 48). Il s’agit donc de croire la parole de Dieu et non pas de voir, car « la foi est de ce qu’on entend, et ce qu’on entend par la parole de Dieu » (Rom. 10. 17).

« Plusieurs crurent en son nom, contemplant les miracles qu’il faisait. Mais Jésus lui-même ne se fiait pas à eux, parce qu’il connaissait tous les hommes » (Jean 2. 23 et 24). Retenons ce que le Seigneur dit à Thomas : « parce que tu m’as vu, tu as cru, bienheureux ceux qui n’ont point vu et qui ont cru » (Jean 20. 29). Les Samaritains ont cru la parole de Jésus sans qu’Il n’ait fait aucun miracle parmi eux ; par contre, à Cana de Galilée, le Seigneur est sollicité d’accomplir un deuxième miracle.

Mais le seigneur de la cour insiste pour que Jésus descende avant que son fils ne meure. La mort, « le roi des terreurs », plane sur cette chambre d’enfant. Quelle douleur pour des parents au chevet d’un fils aimé qui se meurt ! Jésus est venu dans ce monde pour rendre impuissant celui qui avait le pouvoir de la mort, c’est-à-dire le diable ; et pour délivrer tous ceux qui, par la crainte de la mort, étaient pendant toute leur vie, assujettis à la servitude (Héb. 2. 14 et 15).

Jésus ne peut pas laisser une telle détresse sans réponse. C’est pourquoi il dit au père : « Va, ton fils vit » (v. 49). « Et l’homme crut la parole que Jésus lui avait dite, et s’en alla » (v. 59). Il apprécie maintenant la puissance de la parole de Jésus qui annonce la guérison de son fils. Il jouit immédiatement de la même bénédiction que les Samaritains.

Avec quelle simplicité la foi s’exprime ! Cet homme reçoit la parole de Jésus, et aussitôt il obéit, s’en retournant chez lui. Certes sur le chemin descendant à Capernaüm, il a pu être parfois en proie au doute, malgré toute la foi qui l’animait. Mais Dieu, dont, les compassions sont grandes, envoie à sa rencontre ses serviteurs chargés de la bonne nouvelle que son fils vivait. Alors sa foi, bien faible au départ, est fortifiée, car il apprend que la fièvre avait quitté son fils à la septième heure, au moment précis où Jésus lui déclarait : « Va, ton fils vit ».

Ainsi Jésus n’est pas descendu avec lui, pour mettre à l’épreuve sa foi naissante. Et maintenant il a la confirmation merveilleuse que Dieu donne toujours à la foi quand elle est engagée tout d’abord sur une parole divine.

Cet homme devient un témoin pour le Seigneur dans son propre foyer. Il est ajouté : « Et il crut, lui et toute sa maison » (v. 53). Ceux qui nous voient vivre, et qui entendent nos paroles, nous reconnaissent-ils pour avoir été avec Jésus ? Pouvons-nous leur communiquer quelques gloires morales de Sa vie ?

« Dieu nous a donné la vie éternelle, et cette vie est dans son Fils : Celui qui a le Fils a la vie, celui qui n’a pas le Fils de Dieu n’a pas la vie » (1 Jean 5. 11 et 12). Possèdes-tu la vie éternelle ?

Un enfant démoniaque (Mat. 17. 14 à 21 ; Marc 9. 14 à 29 ; Luc 9. 37 à 43).

Ce récit rapporté dans trois évangiles, concerne un pauvre enfant possédé d’un démon, un esprit muet et sourd, qui le faisait cruellement souffrir. Il était victime de l’effrayante puissance de Satan, notre cruel adversaire. Il était sujet à de violentes crises nerveuses, car cet esprit démoniaque le faisait tomber fréquemment dans le feu et dans l’eau.

Alors que Jésus descendait de la montagne où il avait été transfiguré en gloire aux yeux de ses trois disciples, Pierre, Jacques et Jean, un homme en détresse avait amené aux autres disciples son fils tourmenté par un démon. Il les avait bien suppliés pour la délivrance de son enfant, mais ils n’avaient pu le guérir. Et pourtant le Seigneur avait déjà donné autorité à Ses disciples sur les esprits immondes pour les chasser (Mat. 10. 1).

Ils étaient entourés d’une grande foule, et des scribes disputaient avec eux. Beaucoup de paroles, beaucoup de bruit, mais point de guérison… l’échec le plus complet !

Sortant de la foule, un homme s’approcha de Jésus et se jeta à genoux devant lui, en disant : « Maître, je t’ai amené mon fils qui a un esprit muet, et, partout où il le saisit, il l’agite violemment ; et il écume, et grince des dents, et il devient sec ; et j’ai dit à tes disciples de le chasser, et ils n’ont pas pu » (Marc 9. 17 et 18).

Dans son angoisse accrue par l’impuissance des disciples, ce père raconte d’une manière bien émouvante toute l’histoire de son enfant, victime de la terrible puissance de l’ennemi. Et c’était son fils unique selon le récit de Luc.

Nous manquons sans doute de sensibilité spirituelle en présence de la puissance que Satan exerce sur l’homme déchu. Dès son jeune âge il est disposé à faire le mal, à trouver son plaisir en ceux qui le commettent, et il est incapable de faire le bien selon Dieu. Muet, il est dans l’impossibilité de prier ou d’adorer Dieu ; sourd, il ne peut écouter la voix de Dieu qui nous a parlé dans le Fils.

Sous l’emprise de Satan, l’homme pécheur est entraîné à la violence et à la folie, et il est placé sous la terreur de la mort, salaire du péché.

Affligé par le manque de foi des disciples, Jésus ne peut que les blâmer : « Ô génération incrédule, jusques à quand serai-je avec vous ? jusques à quand vous supporterai-je ? Amenez-le-moi ! ». Le Seigneur ne peut jamais approuver notre incrédulité, et en même temps Sa puissance et Son amour font face à notre misère. Il est celui qui seul peut délivrer, sauver notre âme.

Au moment où cet enfant est amené à Jésus, le démon le déchire et, tombant à terre, il se roulait en écumant. – « Combien y a-t-il de temps que ceci lui est arrivé ? » demande Jésus. Le père répond : « dès son enfance ; et souvent il l’a jeté dans le feu et dans les eaux pour le faire périr ; mais si tu peux quelque chose, assiste-nous, étant ému de compassion envers nous » (Marc 9. 19 à 22).

Deux puissances s’affrontent maintenant. Celle de Satan qui, meurtrier dès le commencement, cherche à porter atteinte à la vie de l’enfant. Et il y a la puissance de Dieu, manifestée en amour dans la Personne du Seigneur Jésus venu dans ce monde, pour délivrer ceux que le diable avait asservis à sa puissance.

La question de Jésus amène le père à souligner l’état désespéré de son enfant. Malgré sa faible foi apparaissant dans ses doutes vis-à-vis de la puissance du Seigneur, il s’en remet à Ses compassions. L’homme laissé à lui-même ne peut rien contre la puissance redoutable de Satan. Il ne peut être que sa victime.

Le Seigneur connaissait toute la douleur de ce pauvre père, mais il désire que sa foi s’affermisse en Sa puissance et en Son amour. C’est pourquoi Jésus lui dit : « Le « Si tu peux », c’est : Crois ! toutes choses sont possibles à celui qui croit ». Voilà la flèche divine qui transperce ce cœur. Cet homme est touché dans son âme, il fond en larmes et s’écrie : « Je crois, viens en aide à mon incrédulité ».

Le but du Seigneur est atteint. Il va pouvoir opérer la guérison, car cet homme se confie maintenant en la puissance du Sauveur. C’est ce profond travail du Seigneur dans le cœur et la conscience qui importe. Il le produit dans une âme qui a de vrais besoins, à travers quelques questions qui sondent le fond du cœur.

Le Seigneur voulait amener cet homme à croire tout simplement, et alors toute Sa puissance est à la disposition de la foi. Crois-tu au Seigneur Jésus pour être sauvé ? Peux-tu dire : Il est mort sur la croix pour moi, pécheur ?

Jésus peut intervenir. Il reprend le démon avec une autorité divine : « Esprit muet et sourd, je te commande, moi, sors de lui et n’y rentre plus ». Quoique sourd, ce démon doit obéir. Il sort après avoir crié et violemment déchiré l’enfant qui devint comme mort. Mais Jésus, le prince de la vie, le prend par la main, le redresse et il se lève. Ainsi nous avons en Jésus toutes les ressources pour résister avec succès à Satan. Mais n’ayant aucune force en nous-mêmes, nous ne pouvons vaincre qu’en faisant appel, par la foi, à la puissance du Seigneur.

Entrés dans la maison, seuls avec Jésus, Ses disciples lui demandèrent : « Pourquoi n’avons-nous pu le chasser ? » Et il leur répondit : « Cette sorte ne peut sortir en aucune façon, si ce n’est par la prière et par le jeûne » (Marc 9. 28 et 29). L’obstacle n’est jamais du côté du Seigneur, mais dans l’incrédulité des disciples.

Ainsi le Seigneur nous enseigne le secret de la puissance pour un service efficace : la foi qui s’appuie sur Dieu, la prière qui, dans la confiance en Lui, fait mouvoir Son bras, et le jeûne spirituel par lequel, dans le jugement de nous-mêmes, nous nous abstenons de ce que le monde nous offre, de ce qui excite la chair. C’est dans ce climat de piété qu’une communion intime est entretenue avec Dieu.

En priant, nous sommes en contact avec Dieu, qui nous communique la puissance, la grâce, la foi, le discernement de Sa volonté, la patience. Mais aussi nous avons conscience de notre faiblesse et de notre néant, ce qui nous rejette sur Dieu seul, dont les ressources sont à la disposition de la foi. Dieu a-t-il répondu à tes prières ?

Tout enfant converti désire servir le Seigneur. C’est dans la prière et le jeûne qu’un service peut être utile pour Lui. Mais prenons garde à l’influence du monde dans nos vies ! « L’amitié du monde est inimitié contre Dieu » (Jac. 4. 4).

Le vieil homme a tout ce qu’il désire dans le monde. Puissions-nous veiller et prier, étant sobres en toutes choses ! Il n’y aura pas alors d’entraves dans nos vies, qui pourront être consacrées au Seigneur. Seul Dieu peut nous dispenser l’énergie de la foi nécessaire pour marcher dans la séparation du mal, en faisant le bien. Et selon notre mesure de foi, ne pourrons-nous pas dire avec l’apôtre : « Je puis toutes choses en celui qui me fortifie » ? (Phil. 4. 13).

La fille de Jaïrus (Mat. 9. 18 à 26 ; Marc 5. 21 à 43 ; Luc 8. 40 à 56).

Le récit proposé à votre lecture, rapporté dans trois évangiles, concerne un miracle accompli par le Seigneur Jésus au sujet de la fille d’un chef de synagogue dénommé Jaïrus. C’était une fille unique, d’environ douze ans et elle était sur le point de mourir.

A cet âge-là nous ne pensons pas volontiers au fait que Dieu puisse redemander notre âme. Et pourtant c’est environ l’âge où l’être humain devient responsable devant Dieu, ayant acquis la connaissance du bien et du mal.

Dieu vous adresse cette parole : « J’ai mis devant toi la vie et la mort, la bénédiction et la malédiction. Choisis la vie, afin que tu vives… en aimant… ton Dieu, en écoutant sa voix, et en t’attachant à lui » (Deut. 30. 19 et 20).

Ainsi chacun peut s’interroger : si Dieu devait aujourd’hui me rappeler à lui, suis-je en règle avec Lui au sujet de mes péchés, ai-je foi au Seigneur Jésus mort pour moi sur la croix ?

Quelle angoisse étreignait le cœur de Jaïrus, lorsqu’il vint à Jésus et se jeta, à ses pieds pour le supplier instamment de venir dans sa maison et de guérir son enfant, une fille unique ! Ne sommes-nous pas invités à rejeter sur lui tout notre souci, car il a soin de nous ? (1 Pier. 5. 7). Le Seigneur sondait cette détresse dans ce cœur de père dont la fille était à l’extrémité. Sans délai, il se rend à la maison du chef de synagogue, accompagné de la foule qui le serrait de tous côtés.

Comme Jésus parlait encore, il vient quelqu’un de chez le chef de synagogue, lui disant : « Ta fille est morte, ne tourmente pas le Maître. Mais Jésus, l’ayant entendu, lui répondit, disant : Ne crains pas, crois seulement, et elle sera sauvée » (Luc 8. 50). C’est ainsi que se réalise la prophétie d’Ésaïe qui, parlant de Jésus plus de sept siècles avant Sa naissance, avait annoncé que Dieu lui donnerait la langue des savants pour qu’il sache soutenir par une parole celui qui est las (ch. 50. 4).

Dans toutes nos détresses, le Seigneur désire que nos cœurs se tournent vers Lui avec foi. Dans une autre circonstance, Il peut dire à Ses disciples : « Ayez foi en Dieu. En vérité, je vous dis que quiconque dira à cette montagne : Ôte-toi, et jette-toi dans la mer, et qui ne doutera pas dans son cœur, mais croira que ce qu’il dit se fait, tout ce qu’il aura dit lui sera fait. C’est pourquoi je vous dis : tout ce que vous demanderez en priant, croyez que vous le recevrez, et il vous sera fait » (Marc 11. 22 à 24).

Tout ce qui apparaît comme une montagne, symbole d’une grande puissance terrestre, ou comme un obstacle quelconque, peut disparaître dans la mer par la foi en Dieu. Cette foi s’exprime dans la prière qui traduit notre besoin de dépendre de Dieu et de nous confier en Lui. C’est ainsi que la foi peut user de la puissance de Dieu pour Le servir avec efficacité.

Et pour pouvoir compter sur Dieu, nous avons à veiller sur l’état de nos âmes de sorte que rien ne vienne faire obstacle dans nos cœurs au déploiement de la puissance divine. Dieu veut en particulier que nous nous pardonnions les uns aux autres, comme Lui-même aussi, en Christ, nous a pardonné (Éph. 4. 32).

Cette parole consolante de Jésus à Jaïrus nous indique un secret de la vie chrétienne, lorsque nous sommes soumis à certaines épreuves. S’il y a sur notre chemin un obstacle, en apparence insurmontable, ayons foi en Dieu qui a la puissance de l’ôter. Sommes-nous prêts à voir les merveilles que la puissance divine peut opérer en réponse à notre confiance en Dieu ?

Arrivé à la maison, Jésus ne permit à personne d’entrer, sinon à Pierre, à Jacques et à Jean, et aux parents de la jeune fille. En même temps il met dehors les joueurs de flûte, et la foule qui faisait un grand bruit.

Pour ceux qui sont dehors, il y a une porte fermée entre le Seigneur et eux. Ils peuvent raisonner, discuter, se disputer, pleurer même, mais ils ne sont pas admis dans la présence du Seigneur.

Lorsque, ressuscité, le Seigneur S’est manifesté à Ses disciples, le premier jour de la semaine, les portes du lieu où ils se trouvaient étaient fermées également. Mais pour ceux qui sont dans la maison, ils seront les témoins d’une scène où le Prince de la vie va déployer en grâce sa puissance infinie. Ils vont Le voir, entendre Sa voix, jouir d’une intime communion avec Lui.

Jésus prit la jeune fille par la main et cria : « Jeune fille, lève-toi. Et son esprit retourna en elle, et elle se leva immédiatement ; et il commanda qu’on lui donnât à manger. Et ses parents étaient hors d’eux ; et il leur enjoignit de ne dire à personne ce qui était arrivé » (Luc 8. 54 à 56).

La voix puissante de Jésus donne la vie. Il a pu dire à Marthe : « Moi, je suis la résurrection et la vie : celui qui croit en moi, encore qu’il soit mort, vivra » (Jean 11. 25). La puissance de la résurrection est en Lui. Puis le Seigneur, dans Ses tendres soins, commande aux parents de donner à manger à leur fille. Elle avait besoin de force pour pouvoir marcher.

Ainsi lorsque nous avons reçu, par grâce, la vie qui est en Christ, nous avons besoin de la nourrir chaque jour par la Parole de Dieu. Notre âme est alors fortifiée dans la foi. La lecture en famille des Saintes Écritures, comme aussi l’indispensable lecture personnelle, nous apportent ce pur lait intellectuel par lequel s’effectue notre croissance spirituelle. Dieu, par sa Parole, répond à tous les besoins de nos âmes.

Cette jeune fille est aussi l’image d’Israël qui, quoique mort devant Dieu, dort seulement. Dans un jour très proche maintenant, Jésus viendra établir Son règne de justice et de paix sur la terre.

De la même manière qu’Il éveilla la fille de Jaïrus, Il va tirer Son peuple terrestre de la mort morale dans laquelle il est tombé après avoir rejeté et crucifié son Messie. Mais aujourd’hui tous ceux qui L’invoquent par la foi sont sauvés (Rom. 10. 13).

Un petit garçon (Jean 6. 1 à 15).

Le récit biblique proposé à votre méditation nous rapporte le miracle de la multiplication des pains, le seul qui soit mentionné dans les quatre évangiles (Mat. 14, Marc 6 et Luc 9).

Après avoir guéri des malades, le Seigneur Jésus est de nouveau ému de compassion en voyant une grande foule venant à Lui, alors que le lieu était désert, l’heure déjà fort avancée, et il n’y avait rien à manger.

Quelle situation désespérée ! Mais ce lieu désert dépourvu de toute nourriture n’évoque-t-il pas ce que le monde offre à l’homme déchu ? Rien ne peut l’aider à se dégager de sa misère, rien ne peut nourrir son âme. Le fils prodigue en Luc 15, loin de la maison de son père, sous le coup d’une grande famine, commença à être dans le besoin, et personne ne lui donnait rien. Quelle détresse !

Mais le Seigneur savait ce qu’II allait faire, car l’extrémité de l’homme est l’occasion pour Dieu d’intervenir en grâce et en puissance. N’est-Il pas l’Éternel de l’Ancien Testament déclarant : « Je bénirai abondamment ses vivres, je rassasierai de pain ses pauvres » ? (Ps. 132. 15)

Jésus va sonder le cœur de son disciple par une question : « D’où achèterons-nous des pains, afin que ceux-ci mangent ? » La réponse de Philippe est immédiate : « Pour deux cents deniers de pain ne suffirait pas, pour que chacun en reçût quelque peu » (v. 5 à 7). Ne lui ressemblons-nous pas ? Au lieu de compter sur la puissance divine, nous estimons les ressources humaines. Philippe doit constater qu’une grande somme d’argent ne suffit pas.

Un autre disciple, André, lui dit : « Il y a ici un petit garçon qui a cinq pains d’orge et deux poissons, mais qu’est-ce que cela pour tant de monde ? » A son tour, André souligne toute l’insuffisance des ressources.

Nous avons ici une leçon capitale à retenir. Dès qu’une difficulté se présente ou qu’une épreuve nous atteint, nous mesurons comme Philippe notre incapacité pour y faire face, ou nous comptons comme André nos maigres ressources qui ne peuvent satisfaire le besoin. Ne devrions-nous pas plutôt dire, comme Josaphat autrefois, dans la détresse : « Il n’y a point de force en nous… nous ne savons ce que nous devons faire, mais nos yeux sont sur toi ? » (2 Chron. 20. 12).

Job lui-même, au terme de son épreuve, déclare à Dieu : « Je sais que tu peux tout » (42. 2).

Puissions-nous nous appuyer fermement sur le Seigneur seul, jour après jour, sachant qu’Il ne nous abandonnera pas au moment où nous affronterons quelque difficulté que ce soit. Tout ce qui nous amène à Ses pieds pour implorer Son secours est bienfaisant pour notre âme. Vous pouvez rencontrer une difficulté à l’école, être arrêté par la maladie, ou connaître une déception amère, confiez cette peine au Seigneur, vous attendant à Son intervention pour faire travailler toutes choses en vue de votre bien (Rom. 8. 28).

L’évangéliste Jean seul présente ce petit garçon qui détenait sa petite provision d’un jour : cinq pains d’orge, deux poissons. Quel contraste avec ce qui était nécessaire pour nourrir cette grande foule !

Cet enfant aurait pu raisonner en se disant : A quoi bon donner ces piètres ressources totalement insuffisantes ! Ne devrais-je pas plutôt satisfaire ma faim ? Non ! rien de cela n’apparaît, mais il accède volontiers à la demande du Seigneur : « Apportez-les moi ici » (Mat. 14. 18). Il ne garde rien pour lui-même, mais tout est apporté à Jésus. Ainsi, rien de ce que nous possédons ne nous appartient. Cela nous est confié afin que, comme de fidèles administrateurs, nous le fassions valoir pour le Seigneur.

Ne méprisons pas le jour des petites choses (Zach. 4. 10). Le Seigneur commence souvent par nous confier de très petites choses qui, lorsqu’elles sont faites par amour pour Lui, peuvent devenir entre Ses puissantes mains, une source de bénédictions multipliées pour d’autres. « Celui qui est fidèle dans ce qui est très petit, est fidèle aussi dans ce qui est grand » (Luc 16. 10).

Avons-nous à cœur de commencer notre journée avec le Seigneur Jésus, en Lui confiant tous nos besoins, nos difficultés, nos peines, dans une prière fervente ? Ne désire-t-Il pas diriger chacun de nos pas, ouvrant nos yeux sur ce qu’Il a préparé pour nous à chaque instant du jour ? C’est ainsi que nous pouvons vivre humblement l’aujourd’hui de Dieu. On reconnaissait Pierre et Jean pour avoir été avec Jésus (Act. 4. 13).

A l’école, en relation avec les camarades ou les maîtres, à la maison, en contact avec les membres de la famille, dans nos allées et venues avec ceux que nous côtoyons, n’y a-t-il pas une succession de « bonnes œuvres » préparées par le Seigneur afin que nous marchions en elles ? Un bon exemple à donner, une parole affectueuse, un regard bienveillant, renoncer à quelque chose pour le Seigneur, rendre témoignage à Celui qui est lumière et amour, que d’occasions à saisir par la foi ! Puissions-nous être conscients que nous sommes sauvés pour servir Celui qui nous a aimés le premier !

Que nous soyons encouragés par l’exemple de ce petit garçon ! Les cinq pains et les deux poissons suffirent, entre les mains du Seigneur, à rassasier cinq mille hommes, outre les femmes et les enfants. Rien n’est trop insignifiant aux yeux du Seigneur quand nous le Lui apportons avec foi. Il le fera fructifier. Et avant tout, répondons sans réserve à Celui qui nous dit : « Mon fils, donne-moi ton cœur, et que tes yeux se plaisent à mes voies » (Prov. 23. 26).

« Et après qu’ils furent rassasiés, Jésus dit à ses disciples : « Amassez les morceaux qui sont de reste, afin que rien ne soit perdu » (v. 12). Ils remplirent douze paniers des morceaux qui étaient de reste. Ainsi le Seigneur a utilisé ce qu’avait le petit garçon et l’a multiplié miraculeusement de manière à rassasier cette grande foule et à recueillir une abondance de restes.

Sachons nous servir de ce que le Seigneur nous a donné, aussi faible que cela soit. Ne sachant pas comment Il va faire, la foi est exercée, et Il agira en bénédiction pour d’autres. Notons aussi Son désir que rien ne soit perdu. Cette abondance ne justifie pas la prodigalité, pas plus que l’économie n’autorise l’avarice.

Sachons éprouver jusque dans les petits détails ce qui est agréable au Seigneur.

Sachons recueillir les restes et communiquer à d’autres l’enseignement de la Parole qui a édifié nos âmes. Gardons dans nos cœurs cette parole : « Si la promptitude à donner existe, elle est agréable selon ce qu’on a, non selon ce qu’on n’a pas » (2 Cor. 8. 12).

La fille de la Syrophénicienne (Mat. 15. 21 à 28 et Marc 7. 24 à 30).

Dans les passages proposés à votre lecture nous avons le récit bien touchant d’une femme de foi qui vient exposer sa détresse au Seigneur.

Jésus s’était retiré dans les quartiers de Tyr et de Sidon, au nord de la Galilée. Il considérait ces villes, étrangères aux alliances de la promesse (Éph. 2. 12), comme moins coupables que celles de Galilée dans lesquelles le plus grand nombre de Ses miracles avaient été faits (Mat. 11. 22 et 23).

C’est dans ce lieu qu’une femme syrophénicienne, dont la fille avait un esprit immonde, ayant entendu parler de Lui, vint et se jeta à Ses pieds. Consciente de Sa dignité, de Sa puissance et de Son amour, elle s’approche de Lui avec confiance.

N’est-il pas l’homme de douleurs, et sachant ce que c’est que la langueur ? (És. 53. 3). Son cœur n’est-il pas ému de compassion à l’égard de tous les affligés ?

Cette femme appartenait à la race maudite des Cananéens qu’Israël aurait dû exterminer selon Deutéronome 7. 1 et 2. Mais la grâce de Dieu est là en Christ, et elle outrepasse les frontières d’Israël pour répondre aux besoins profonds des âmes en détresse.

Cette femme s’écria, lui disant : « Seigneur, Fils de David, aie pitié de moi ; ma fille est cruellement tourmentée d’un démon » (Mat. 15. 22). Comme Fils de David, titre en relation avec les Juifs, Il n’avait rien à faire avec une Cananéenne, Il ne pouvait qu’exercer le jugement à son égard. C’est pourquoi Il ne lui répondit mot. Quelle épreuve pour cette femme affligée ! Point de réponse.

C’est alors que les disciples, ennuyés par l’insistance de cette étrangère, poussés par un certain égoïsme, interviennent auprès de Jésus Lui-même disant : « Renvoie-la, car elle crie après nous ». Le Seigneur aurait-il pu repousser une faible créature, souffrant sous l’oppression de Satan ? Son cœur n’était-il pas rempli d’amour pour tous ceux qui venaient à Lui avec foi ? Quel contraste avec le cœur des disciples manquant de sensibilité et d’intelligence spirituelle !

Le Seigneur leur répond : « Je ne suis envoyé qu’aux brebis perdues de la maison d’Israël ». Cette femme était de Canaan, elle n’était pas une brebis d’Israël. Nouvelle épreuve pour cette étrangère qui doit être amenée à prendre sa vraie place en toute humilité devant Celui qui est Dieu manifesté en chair.

Cette femme ayant entendu le dialogue entre les disciples et le Seigneur, sa foi, loin d’être vaincue, s’enhardit et, dans une expression pleine de ferveur, elle rend hommage au Seigneur, disant : « Seigneur, assiste-moi ».

Voilà une demande courte, précise, déterminée. La foi compte sur l’amour et la puissance du Seigneur. Pour elle, c’est la seule issue pour répondre à sa détresse. Voilà une prière en trois mots que le plus jeune d’entre vous peut prononcer avec foi.

Il plaît au Seigneur que nous Le fassions intervenir dans les circonstances de notre vie. Il peut et veut donner ce qui est bon pour chacun de nous. Puissions-nous éprouver que « les compassions de Dieu ne cessent pas ; elles sont nouvelles chaque matin » (Lam. 3. 23) ! Puissions-nous imiter la foi vivante de cette Cananéenne !

L’appel au secours de cette mère affligée provoque la réponse du Seigneur : « Il ne convient pas de prendre le pain des enfants et de le jeter aux chiens ». Une dernière fois cette parole affine la foi de cette femme au creuset ardent de l’épreuve. Quand Jésus parle, Sa parole est encore plus éprouvante que Son silence.

La réplique de la Cananéenne met en évidence la pureté et l’intelligence de sa foi. Elle manifeste toute l’adhésion d’un cœur soumis à l’autorité du Seigneur : « Oui, Seigneur ; car même les chiens mangent des miettes qui tombent de la table de leurs maîtres ». Ainsi elle reconnaît qu’elle n’a aucun droit, aucun mérite.

Le pain des enfants représentait tous les privilèges appartenant à Israël seul, comme peuple de Dieu, et tous les bénéfices que la venue du Messie lui octroyait. Et cette femme, dont la foi est affermie par la nécessité, n’ayant d’autre ressource que le secours du Seigneur, accepte l’humiliation de sa position de Cananéenne.

Ruth elle-même, qui avait trouvé grâce aux yeux de Boaz, doit déclarer : « je suis une étrangère » (Ruth 2. 10). Pour la syrophénicienne, le profond sentiment de la grâce l’amène à la certitude qu’elle peut être rassasiée par les miettes tombant de la table des maîtres.

Comme est admirable la sagesse du Seigneur ! Dans Sa dureté apparente Il amène cette femme à occuper sa vraie place devant Dieu, acceptant toute la vérité quant à elle-même : des chiens qui mangent des miettes sous la table de leurs maîtres.

Que de grâces nous sont accordées lorsque nous pouvons, après peut-être bien des débats intérieurs, prononcer dans une entière soumission de cœur ces paroles : Oui, Seigneur. Cela signifie un plein accord avec les paroles de Jésus. Présenté à Israël comme Messie, Il conserve ce caractère face aux étrangers. Et comme Dieu s’approchant en grâce de Sa créature déchue, Il ne repousse aucun de ceux qui viennent à Lui, conscients de leur indignité, de leur état de perdition, mais aussi attirés par la bonté gratuite de Dieu.

La foi peut triompher de toutes sortes d’obstacles pour rencontrer la grâce de Dieu qui répond à son besoin.

Méphibosheth, confondu par la bonté de Dieu dont David use envers lui, déclare : « Qu’est ton serviteur, que tu aies regardé un chien mort tel que moi ? » (2 Sam. 9. 8). Et David le fait asseoir à sa table avec les fils du roi pour manger le pain continuellement.

Nous avons un Sauveur parfait dont l’œuvre expiatoire, accomplie une fois pour toutes, permet à Dieu de faire grâce à des pécheurs perdus qui se repentent. Puissiez-vous goûter individuellement toute la plénitude de la grâce de Dieu !

Maintenant Jésus peut répondre : « Ô femme, ta foi est grande ; qu’il te soit fait comme tu veux. Et dès cette heure-là sa fille fut guérie ».

Quel bonheur pour cette femme d’obtenir la réponse à sa foi ! De plus Dieu S’est révélé en Christ. Qu’elle est admirable, cette grâce de Dieu qui offre le salut à tous les hommes selon ce qui est écrit : « Car il n’y a pas de différence de Juif et de Grec, car le même Seigneur de tous est riche envers tous ceux qui l’invoquent ; car quiconque invoquera le nom du Seigneur sera sauvé » ! (Rom. 10. 12 et 13).

Cher jeune lecteur, es-tu venu à Jésus, lui confessant tes péchés pour obtenir un plein pardon ? C’est aujourd’hui que tu peux être délivré de ta culpabilité. Demain pourrait être trop tard !

L’enfant Timothée (2 Tim. 1. 1 à 6 et 3. 14 à 17).

Nous souhaiterions considérer ce que la Bible rapporte de l’enfance de Timothée. L’apôtre Paul l’appelle « mon véritable enfant dans la foi » (1 Tim. 1. 2), « mon enfant bien-aimé » (2 Tim. 1. 2).

Au temps de sa jeunesse, Timothée habitait en Asie-Mineure, à Derbe et à Lystre. Selon Actes 16. 1, sa mère Eunice, juive croyante, s’était mariée avec un Grec, contrairement aux prescriptions de la loi de Moïse (Deut. 7. 3). De plus, le Nouveau Testament nous met en garde contre l’union avec un incrédule (2 Cor. 6. 14).

La grand-mère Loïs et la mère de Timothée, Eunice, étaient toutes deux animées d’une foi sincère et s’étaient appliquées à instruire le jeune Timothée dans la connaissance des écrits de l’Ancien Testament, seule partie des Saintes Écritures que l’on pouvait se procurer en ce temps-là.

Cet enfant avait été élevé sous la discipline et les avertissements du Seigneur, dans une atmosphère de piété, de foi et d’amour. Jeune garçon, il avait été instruit selon la règle de sa voie (Prov. 22. 6).

Comme sont importantes l’éducation et les influences qu’un jeune enfant reçoit dans les premières années de sa vie ! Dès l’enfance Timothée connaissait les « Saintes Lettres », c’est-à-dire la Parole de Dieu. Loin de se laisser peut-être arrêter par son mari, Eunice avait appliqué l’exhortation de Deutéronome 6. 6 à 9 : « Ces paroles, que je te commande aujourd’hui, seront sur ton cœur. Tu les inculqueras à tes fils, et tu en parleras, quand tu seras assis dans ta maison, et quand tu marcheras par le chemin, et quand tu te coucheras, et quand tu te lèveras ».

Mais ce pieux enseignement ne suffisait pas. Une œuvre divine dans l’âme de cet enfant devait se produire. Le cœur et la conscience étant atteints, il devait passer par la nouvelle naissance sous l’action de la Parole et du Saint Esprit.

Ce fut probablement lors du premier passage de Paul et de Barnabas dans les villes d’Iconium, de Lystre et de Derbe que ce jeune enfant fut mis en contact avec l’évangile, puissance de Dieu en salut à quiconque croit (Rom. 1. 16). C’est là qu’une grande multitude de Juifs et de Grecs crurent et, en même temps, que les serviteurs de Dieu furent violemment persécutés (Act. 14. 5 et 19).

Timothée avait pleinement compris les persécutions et les souffrances que Paul avaient endurées (2 Tim. 3. 10 et 11). En persévérant dans la foi, il était averti « que c’est par beaucoup d’afflictions qu’il nous faut entrer dans le royaume de Dieu » (v. 22).

Ainsi cette foi personnelle au Seigneur Jésus, comme le seul Sauveur, scelle que Dieu est vrai. Et en toute simplicité nous pouvons annoncer ce message aux hommes perdus : « Qui croit au Fils a la vie éternelle, mais qui désobéit (ou ne croit pas) au Fils ne verra pas la vie, mais la colère de Dieu demeure sur lui » (Jean 3. 36).

Timothée avait été marqué par une conviction personnelle et se laissa former par une méditation régulière de la Parole de Dieu. Quelques années plus tard, lorsque Paul effectua son deuxième voyage à Lystre et à Derbe, il rencontra Timothée, connu comme disciple, ayant un bon témoignage des frères de la localité. C’est alors que Paul, l’ayant pris, l’emmène avec lui pour servir dans l’évangile comme un enfant sert son père (Phil. 2. 22). Les fruits de la vie divine avaient été remarqués par ceux qui approchaient Timothée. Il mettait en pratique les paroles de Jésus : « Si quelqu’un veut venir après moi, qu’il se renonce soi-même, et qu’il prenne sa croix, et me suive » (Mat. 16. 24).

Plus tard, Paul à la fin de sa vie pourra déclarer à son enfant dans la foi : « Mais toi, demeure dans les choses que tu as apprises et dont tu as été pleinement convaincu, sachant de qui tu les as apprises, et que, dès l’enfance, tu connais les Saintes Lettres, qui peuvent te rendre sage à salut par la foi qui est dans le Christ Jésus » (2 Tim. 3. 14 et 15).

Toi qui, comme Timothée, as la connaissance des Saintes Lettres, as-tu la foi personnelle au Seigneur Jésus ? Si ta réponse est affirmative, tu peux croître dans la piété en te séparant du mal et du monde, pour être un vase utile au maître, quel que soit ton âge et le service à remplir.

Le disciple, aussi jeune soit-il, est imprégné de l’enseignement du Maître. « Il suffit au disciple qu’il soit comme son maître » (Mat. 10. 25). Le secret d’une vie fructueuse pour le Seigneur n’est-il pas de pratiquer ce que l’on a saisi de la Parole de Dieu ?

« Comment un jeune homme rendra-t-il pure sa voie ? Ce sera en y prenant garde selon ta Parole » (Ps. 119. 9).

C’est un privilège inestimable pour toute la vie que d’avoir entre les mains, dès le plus jeune âge, la Parole de Dieu pour la lire, la méditer dans son cœur. Éprouves-tu le besoin de la lire chaque jour, avec prière, alors que tes facultés sont encore intactes ?

« Recevez avec douceur la parole implantée, qui a la puissance de sauver vos âmes… mettez la parole en pratique, et ne l’écoutez pas seulement » (Jac. 1. 21 et 22). Il est écrit : « L’homme ne vivra pas de pain seulement, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu » (Mat. 4. 4).

C’est au moment où Jérémie déclare : « Tes paroles se sont-elles trouvées, je les ai mangées ; et tes paroles ont été pour moi l’allégresse et la joie de mon cœur » que Dieu lui répond : « Si tu sépares ce qui est précieux de ce qui est vil, tu seras comme ma bouche » (Jér. 15. 16 et 19). Voilà le vrai témoin pour Dieu formé par Sa parole !

Quelle place tient dans ta vie la Parole du Dieu vivant ? Considérons la manière régulière dont nous prenons nos repas, et chacun de nous mange pour son propre besoin. Il nous arrive parfois d’être tenaillé par une faim intense. Ne devrions-nous pas apporter encore plus de soin à l’égard de notre âme immortelle qu’à l’égard de notre corps ? Notre négligence ne va-t-elle pas parfois jusqu’à laisser périr de faim notre âme, alors que nous sommes accaparés par des choses vaines ? Écoutons les paroles de l’apôtre : « Sois le modèle des fidèles, en parole, en conduite, en amour, en foi, en pureté… attache-toi à la lecture…, occupe-toi de ces choses ; sois-y tout entier » (1 Tim. 4. 12, 13 et 15).

Nourri dès son enfance des Saintes Lettres, Timothée a pu être « un vase à honneur, sanctifié, utile au maître, préparé pour toute bonne œuvre » (2 Tim. 2. 21). Il a pu faire « l’œuvre d’un évangéliste », accomplir « pleinement son service » (4. 5), être « un bon soldat de Jésus Christ » (2. 3). Fais-tu partie de ceux qui estiment que la Parole de Dieu est le trésor le plus précieux ?

D’après La Bonne Nouvelle 1984