SONDEZ LES ÉCRITURES (7)

Joas (2 Rois 11. 4 à 16 ; 2 Chron. 23. 1 à 15).

Le mois dernier nous avons évoqué comment Dieu a protégé le jeune Joas, qui fut caché auprès de sa tante Jehoshéba, dans le temple de l’Éternel, jusqu’à sa sixième année.

Quelle faveur reposait sur cet enfant, à un âge où l’esprit, le cœur et la conscience sont particulièrement sensibles à une bonne influence et à une atmosphère de piété !

Satan sait bien qu’une source de bénédiction dans le ciel et sur la terre est en relation avec la semence d’Abraham, qui doit briser sa tête selon Genèse 3. 15 et Romains 16. 20. Aussi a-t-il déployé beaucoup d’énergie pour annuler cette Parole divine et anéantir le conseil de Dieu en rédemption. Dans la lignée donnant naissance au Seigneur Jésus, notre Sauveur, se trouvait ce faible enfant. Grâce au dévouement de Jehoshéba, dicté par une foi énergique, sa vie fut épargnée de l’épée de la cruelle Athalie.

Après l’activité secrète de Jehoshéba pour nourrir, élever, entourer de soins et d’amour ce tout jeune enfant, c’est le moment pour Jehoïada, le sacrificateur, d’agir avec sagesse et promptitude pour le bien du peuple de Dieu. Jésus a été l’Envoyé de Dieu pour le salut des hommes pécheurs et pour régner selon ce qui est écrit : Il faut qu’il règne (1 Cor. 15. 25). Et Il sera sacrificateur sur son trône.

Cinq chefs de centaines, nommés en 2 Chroniques 23. 1, sont envoyés en Juda pour rassembler à Jérusalem les lévites de toutes les villes et les chefs des pères d’Israël. Au commandement du fidèle sacrificateur et grâce à l’impulsion des chefs de centaines, il y a tout un déploiement de force. Gardes et coureurs sont réunis, les uns munis de leurs armes défensives, les autres de leurs armes offensives.

Les gardes ne sont-ils pas l’image de la puissance qui maintient et conserve ce que Dieu a confié, et les coureurs de la puissance qui conquiert ou reprend ce que l’ennemi a pu enlever pour un temps ?

Jehoïada les fit entrer vers lui dans la maison de l’Éternel (2 Rois 11. 4). Il faut d’abord entrer dans la présence de Dieu avant de sortir pour rendre témoignage, servir et combattre. Et là, dans le temple, un pacte est établi avec ces hommes, qui doivent s’engager dans leur cœur par une promesse de fidélité et de consécration.

Toute décision que le Seigneur approuve se prend dans le cœur, comme ce fut le cas pour Daniel tout jeune lorsqu’il arrêta dans son cœur qu’il ne se souillerait point par les mets délicats du roi et par le vin qu’il buvait (Dan. 1. 8).

Dieu nous a appelés d’un saint appel, nous avons été saisis par le Christ. C’est alors que l’obéissance, vertu de la vie divine en nous, est essentielle. Et le cœur étant engagé a besoin d’un objet, c’est pourquoi Jéhoïada leur montra le fils du roi. Combien la foi peut alors être affermie et la consécration à Dieu réalisée !

Maintenant tout dépend de l’obéissance à un plan sagement établi par le sacrificateur. Avec quelles précautions il confie cet enfant, fils de David, à la garde des officiers ! Son cœur est rempli de sollicitude pour celui qui est l’unique espérance du royaume de Juda.

D’après 2 Chroniques 23. 4 à 6, un tiers d’entre les sacrificateurs et les lévites qui entrent le jour du sabbat est chargé de la garde des seuils. Ils entrent, car ils sont saints, et veillent sur la maison du roi.

Il est bien souligné : « Vous veillerez à la garde de la maison ». C’est en veillant que l’on garde avec soin. « Prenez garde, veillez et priez », telle était l’injonction du Seigneur à Ses disciples (Marc 13. 33). N’était-ce pas pour éviter toute surprise de l’ennemi, et pour tenir le mal à distance ?

Timothée était exhorté à se garder pur lui-même et à garder le bon dépôt par l’Esprit Saint qui habite en nous. « Ô Timothée, garde ce qui t’a été confié » (1 Tim. 5. 22 ; 6. 20 et 2 Tim. 1. 14).

Un autre tiers devait se tenir dans la maison du roi. Ils représentent ceux qui ont à cœur les intérêts de Christ dans Sa maison. N’y a-t-il pas là un parfum de grand prix qui peut remplir la maison de son odeur suave ? (Jean 12. 3).

Un autre tiers est à la porte de Jesod, c’est-à-dire la porte de la fondation. Les fondements de la vérité ne doivent pas être minés. « Si les fondements sont détruits, que fera le juste ? » (Ps. 11. 3). Ces hommes gardent une porte pour empêcher l’ennemi de s’infiltrer et pour laisser un libre passage au roi et à ses compagnons.

Jehoïada n’est-il pas pour nous le modèle d’un homme pieux qui ne peut tolérer que l’on porte atteinte en quoi que ce soit aux gloires personnelles, officielles et morales du Fils de Dieu ? « Vous entourerez le roi de tous côtés, chacun ses armes à la main… soyez avec le roi quand il sortira et quand il entrera » (2 Rois 11. 8). Ils devaient se tenir auprès du roi. « Où je suis, moi, là aussi sera mon serviteur » (Jean 12. 26).

Que vous sachiez de bonne heure garder dans votre cœur la vérité concernant la Personne glorieuse du Seigneur Jésus, toute la vérité, rien que la vérité ! Le Seigneur a pu dire à Philadelphie : « Tu as gardé ma parole, et tu n’as pas renié mon nom » (Apoc. 3. 8).

Une seule chose était nécessaire : rester auprès du roi, l’entourer de tous côtés, chacun ses armes à la main. Pas de distraction, pas de relâchement, mais une vigilance constante et une fidélité absolue au roi et au sacrificateur. Tout étranger qui serait entré dans les rangs devait être mis à mort.

N’avons-nous pas, nous aussi, une arme invincible entre nos mains, l’épée de l’Esprit, la Parole de Dieu ? Puissions-nous résister à l’ennemi de nos âmes, étant fermes dans la foi, appuyés sur les promesses divines. Tout vrai serviteur de Dieu est appelé à combattre « par la parole de la vérité, par la puissance de Dieu, par les armes de justice de la main droite et de la main gauche » (2 Cor. 6. 7).

Au moment critique, les fidèles sont séparés, consacrés, obéissants et prêts à suivre le roi. « Et le sacrificateur donna aux chefs de centaines les lances et les boucliers qui avaient appartenu au roi David, et qui étaient dans la maison de l’Éternel » (2 Rois 11. 10). Les armes que nos pères ont utilisées sont toujours à nous, avec toute leur efficacité : la Parole et la prière par la puissance du Saint Esprit, le bouclier de la foi.

« On mit sur lui la couronne et le témoignage ; et ils le firent roi, et l’oignirent » (v. 12). La couronne met en relief sa dignité royale et symbolise la soumission du peuple à son roi. Le témoignage est cette loi de Dieu dont tout roi en Israël devait faire une copie, pour la lire et apprendre à craindre l’Éternel, à garder ses statuts et à les pratiquer (Deut. 17. 18 à 20).

Zacharie représente Christ tout à la fois comme roi et sacrificateur. « Il portera la gloire et il s’assiéra et dominera sur son trône, et il sera sacrificateur sur son trône » (Zach. 6. 13).

Athalie, l’ennemie, entend et entre, mais elle sera chassée. Elle est mise à mort. Le diable sera « jeté dans l’étang de feu et de soufre, où sont la bête et le faux prophète ; et ils seront tourmentés, jour et nuit, aux siècles des siècles » (Apoc. 20. 10).

Cher enfant, feras-tu partie du cortège qui apparaîtra avec le Seigneur dans Sa gloire ? « Quand le Christ qui est notre vie, sera manifesté, alors vous aussi, vous serez manifestés avec lui en gloire » (Col. 3. 4).

Josias (2 Rois 22. 1 et 2 ; 2 Chron. 34. 1 à 7).

Le récit rapporté dans les passages cités fixe notre attention sur un tout jeune enfant appelé à régner en Juda. Lorsqu’il monte sur le trône, le petit roi Josias est âgé de huit ans.

Avez-vous remarqué que cet enfant est déjà nommé plus de trois siècles avant sa naissance en 1 Rois 13. 2 ? Un prophète venant de Juda à Béthel parle contre l’autel, devant le roi Jéroboam, et annonce le règne de justice et de jugement de Josias. Après des siècles d’idolâtrie, les pensées de Dieu se concentrent sur cet enfant préfigurant la venue du petit Enfant de Bethléhem, Jésus qui devait sauver Son peuple de leurs péchés (Mat. 1. 21) et être le Sauveur du monde.

Lorsque Dieu résume la vie de Josias, il déclare sans réserve qu’il fit ce qui est droit aux yeux de l’Éternel, et marcha dans les voies de David son père, et ne s’en écarta ni à droite ni à gauche. Une appréciation semblable est décernée à deux autres rois sur les dix-neuf qui ont régné en Juda. Il s’agit de Josaphat et d’Ézéchias (2 Chron. 17. 2 et 29. 2). La référence pour ces trois rois, ce sont les voies de David, leur père, dont Dieu dit : « J’ai trouvé David, le fils de Jessé, un homme selon mon cœur, qui fera toute ma volonté (Act. 13. 22 ; 1 Sam. 13. 14). Dieu donne son approbation sur une telle vie marquée par l’obéissance à Sa Parole et la soumission à Son autorité.

A propos du Seigneur Jésus, il est écrit : « C’est mes délices, ô mon Dieu, de faire ce qui est ton bon plaisir » (Ps. 40. 8).

En outre Dieu souligne l’absence d’écart dans la vie de Josias.

N’avez-vous pas éprouvé combien est tenace notre tendance à toujours nous écarter ? Cela ne se voit pas toujours, mais peut se situer au niveau de nos pensées, ou de ce qui accapare notre cœur et pourrait devenir une idole. Chacun de vous pourrait mettre un nom sur ces idoles si nombreuses aujourd’hui. C’est alors que notre intérêt pour la Parole de Dieu et la vie de prière décroît.

Écoutons l’invitation de Dieu : « Enquérez-vous touchant les sentiers anciens, quelle est la bonne voie ; et marchez-y, et vous trouverez du repos pour vos âmes » (Jér. 6. 16). Ce sont des sentiers de fidélité et de séparation du monde, où l’on doit parfois marcher tout seul. Cette bonne voie ne correspond-elle pas aux sentiers de justice et de vérité dans lesquels le bon Berger conduit Ses brebis, ayant pour seul guide la Parole de Dieu ? On peut penser que le jeune Josias était sous l’influence pieuse de quelqu’un qui veillait sur lui, peut-être s’agissait-il de sa mère dont le nom est consigné en 2 Rois 22. 1 ?

N’oubliez pas de lire et de relire le livre des Proverbes rempli d’instructions morales, pratiques, à l’adresse des fils de la Sagesse. Il est précisé que « le sentier des justes est comme la lumière resplendissante qui va croissant jusqu’à ce que le plein jour soit établi » et il est ajouté : « Pèse le chemin de tes pieds, et que toutes tes voies soient bien réglées. N’incline ni à droite ni à gauche ; éloigne ton pied du mal » (4. 18, 26 et 27).

Josias marcha dans les voies de David, comme Josaphat et Ézéchias ses aïeux, bien que son père et son grand-père aient été des rois impies, idolâtres, faisant ce qui est mauvais aux yeux de l’Éternel. Précieuse grâce de Dieu qui fait marcher Josias dans un chemin de droiture que Dieu se plaît à souligner deux fois !

Josias était bien jeune pour régner, à huit ans. A cet âge, en dehors de l’école, ne pense-t-on pas surtout à jouer ? Et pourtant la Parole déclare : « Même un jeune garçon se fait connaître par ses actions, si sa conduite est pure et si elle est droite » (Prov. 20. 11). « Comment un jeune homme rendra-t-il pure sa voie ? Ce sera en y prenant garde selon ta parole » (Ps. 119. 9).

Un témoignage au Seigneur Jésus peut être rendu dès le plus jeune âge par la conduite et les paroles, dans la séparation du mal. Le jeune garçon Samuel grandissait auprès de l’Éternel, lui étant agréable, et le servant devant Éli le sacrificateur (1 Sam. 2. 21 et 26 ; 3. 1). Josias, comme Samuel, montrait dès sa tendre enfance un attachement réel pour l’Éternel.

Parvenu à sa seizième année, Josias manifeste un désir formé dans son cœur qui s’affirme dans une sainte décision. « Alors qu’il était encore un jeune garçon, il commença de rechercher le Dieu de David, son père » (2 Chron. 34. 3). Il y a un moment précis dans notre vie où Dieu manifeste l’état de notre cœur.

Pour un temps, comme Lot au contact d’Abraham son oncle, on profite d’une influence pieuse, bienfaisante. On acquiert par l’éducation dispensée dans un foyer où est cultivée la crainte de Dieu, de bonnes habitudes, y compris celles de prier, de lire la Parole. Cela pourrait ressembler à une tradition familiale. Mais si un jour vous avez reçu une foi personnelle, alors cela sera mis en évidence pour la gloire du Seigneur. Peut-être une épreuve sera-t-elle nécessaire !

Le cœur ayant une relation personnelle avec Dieu, il y a une croissance spirituelle et un réel besoin de vivre dans Sa dépendance et dans l’obéissance à Sa Parole, pour marcher d’une manière qui Lui soit agréable. Nous ne saurions trop insister sur l’importance d’une vie vécue dans l’intimité avec le Seigneur.

Il ne nous est pas dit comment Josias commença de rechercher le Dieu de David. Mais écoutons ce que dit l’Écriture : « L’Éternel est avec vous quand vous êtes avec lui, et si vous le cherchez vous le trouverez » (2 Chron. 15. 2).

Le Seigneur n’invitait-Il pas Ses disciples à rechercher premièrement le royaume de Dieu et sa justice ? (Mat. 6. 33). Sachez qu’Il ne demande rien qui soit au-dessus de votre âge et des capacités reçues. Obéissez à la Parole, à vos parents en toutes choses, car cela est agréable dans le Seigneur (Col. 3. 20). « Qu’est-ce que l’Éternel recherche de ta part, sinon que tu fasses ce qui est droit, que tu aimes la bonté, et que tu marches humblement avec ton Dieu ? » (Michée 6. 8). Quelle étape marquante dans la vie d’un enfant lorsqu’il éprouve le besoin de rechercher seul le Seigneur pour L’aimer, Le connaître et Le servir toujours mieux !

Puis Josias, devenu adulte, sera le remarquable instrument d’un dernier réveil en Juda, qui s’exprimera par son dévouement pour la maison de l’Éternel dont il répare les brèches, par un retour au Livre de la loi auquel son cœur est très sensible, et enfin par son besoin de se séparer du mal en purifiant des idoles Juda, Jérusalem et certaines villes d’Israël. Puissiez-vous, en pensant à Josias, croître dans la grâce et dans la connaissance de notre Seigneur et Sauveur Jésus Christ !

Ésaïe et ses deux fils (És. 6, 7 et 8).

Nous désirons nous entretenir aujourd’hui du prophète Ésaïe, dont le nom signifie « salut de l’Éternel », et de ses deux fils ayant des noms symboliques, caractéristiques de l’esprit de prophétie.

Outre la loi de Moïse et les Psaumes avec les livres poétiques, les Prophètes constituent la troisième partie de l’Ancien Testament.

Ces livres prophétiques, au nombre de dix-sept sur les trente-neuf livres de l’Ancien Testament, constituent une partie importante de l’Écriture rappelée par le Seigneur en Luc 24. 27. En 2 Pierre 1. 19, la parole prophétique est comparée à une lampe qui brille dans un lieu obscur, et à laquelle nous faisons bien d’être attentifs.

Le grand sujet de la prophétie, c’est Christ. Pierre précise que l’Esprit de Christ était dans les prophètes qui rendaient par avance témoignage des souffrances qui devaient être la part de Christ et des gloires qui suivraient (1 Pier. 1. 11).

La prophétie annonce des événements futurs pour la terre : la puissance de Dieu envoyant son Fils pour juger Ses ennemis et établir Son règne glorieux de justice et de paix.

L’étude de la prophétie a pour effet pratique de réjouir nos cœurs et de les détacher de la terre, car « nous attendons la bienheureuse espérance et l’apparition de la gloire de notre grand Dieu et Sauveur Jésus Christ » (Tite 2. 13). « Bienheureux celui qui lit et ceux qui entendent les paroles de la prophétie et qui gardent les choses qui y sont écrites, car le temps est proche ! » (Apoc. 1. 3).

La prophétie annonce le jugement du mal sur ceux qui le commettent et elle les condamne. Elle concerne d’abord le peuple de Dieu, dont elle constate l’état de chute. Par un appel à la repentance, elle encourage un faible résidu du peuple en lui annonçant une restauration. Le moyen d’une telle délivrance, c’est Christ. Et la foi est fortifiée en contemplant la gloire du Messie qui, comme le soleil de justice, apportera la guérison, le remède à tout mal.

Un prophète, comme Ésaïe, est un porte-parole de l’Éternel auprès de son peuple, pour le reprendre, l’avertir, le ramener à son Dieu et le consoler, s’adressant tout à la fois à son cœur et à sa conscience.

Mais tout d’abord, Dieu doit préparer Son serviteur, et travailler en lui avant de s’en servir comme Son instrument. C’est ce qui ressort du chapitre 6 où Ésaïe voit le Seigneur assis sur un trône haut et élevé. Placé dans la présence de Dieu, il entend les séraphins proclamer Sa sainteté.

Dans une profonde conviction de péché, le prophète prononce une parole solennelle : « Malheur à moi ! car je suis perdu ; car moi je suis un homme aux lèvres impures » (6. 5).

Cher enfant, as-tu prononcé un tel jugement sur toi-même ? Alors la grâce de Dieu peut se déployer, tout en satisfaisant les exigences de Sa sainteté. Un autel est là tout près du trône de gloire. Une victime a été consumée. Le pécheur est purifié par ce qui évoque le sacrifice de Christ. Dieu donne Sa réponse : « ton iniquité est ôtée, et propitiation est faite pour ton péché » (6. 7).

Aussitôt le jeune prophète répond à l’appel du Seigneur : « Me voici, envoie-moi ». Il est disposé à communiquer un message de l’Éternel à Son peuple.

N’oublions pas qu’après la nouvelle naissance, Dieu désire nous employer à Son service pour lequel Il nous a préparés. Cette parole divine est toujours actuelle : « Qui est celui qui engage son cœur pour venir à moi ? » (Jér. 30. 21). Tout se joue dans le cœur pour répondre à l’appel du Maître. Puissions-nous alors Le servir humblement, dans Sa dépendance et en obéissant à Sa Parole !

Au chapitre 7, Ésaïe est envoyé vers Achaz, roi de Juda, impie et incrédule. Il est accompagné de son fils Shear-Jashub dont le nom signifie : « Un résidu reviendra ».

N’est-ce pas un nom porteur d’espérance pour la foi qui est assurée en Dieu, au-delà des jugements qui devront s’exécuter ?

Au moment où Ésaïe rencontre Achaz, le cœur de ce roi est agité aussi bien que le cœur de son peuple, comme les arbres de la forêt sous l’effet du vent. Le petit royaume de Juda est menacé par Retsin, roi de Syrie, et Pékakh, roi d’Israël.

Satan qui pousse ces hommes n’a qu’un but : anéantir le trône de David, et empêcher le règne du Messie annoncé par les prophètes. Mais Dieu déclare que ces mauvais desseins ne s’accompliront pas.

Malgré l’incrédulité et l’hypocrisie d’Achaz un signe glorieux est donné par le prophète : la naissance d’Emmanuel, ce beau nom annonçant la venue du Seigneur Jésus pour offrir le salut à Israël et au monde. Il signifie : « Dieu avec nous » (Mat. 1. 23).

C’est bien à cause de Lui et pour Lui qu’un résidu reviendra après les solennels jugements décrits au chapitre 6. 11 à 13. Ce résidu jouira de la bénédiction promise. Et le fils du prophète, Shear-Jashub, en est une belle figure. Ce que ce fils était pour le cœur de son père évoque ce que le résidu fidèle sera pour l’Éternel. Au milieu d’une scène très sombre, l’amour de Dieu s’exprime dans toute Sa tendresse.

Au début du chapitre 8, un deuxième enfant prophétique annoncé au verset 16 du chapitre 7 est donné à Ésaïe. C’est l’Éternel qui lui donne son nom, le plus long de la Bible : « Maher-Shalal-Hash-Baz » qui signifie : « Qu’on se dépêche de butiner, on hâte le pillage ». Dieu confirme la destruction des deux ennemis de Juda, Israël et la Syrie, par Shalmanéser, roi d’Assyrie (2 Rois 17). Mais l’Assyrien sera la verge de l’Éternel aussi bien contre Israël que contre Juda. Parce que le peuple a rejeté les eaux de la grâce, figurées dans ces eaux de Siloé qui vont doucement et qui rappellent Celui qui est l’envoyé du Père (Jean 9. 7), il ne reste plus pour lui que le jugement par les eaux « fortes et grosses » de son cruel ennemi.

Cependant Dieu détruira ceux qui s’associent pour envahir le pays d’Emmanuel, et seul un résidu sera préservé pendant les jours de la colère de Dieu. Ils portent ce beau titre de disciples, mettant toute leur confiance en l’Éternel.

Au verset 18, Ésaïe se présente avec les enfants que l’Éternel lui a donnés. Ces enfants sont les témoins, d’une part du jugement qui sera exercé sur le peuple apostat, et de l’autre, de la restauration d’un Résidu préservé pour entrer dans le règne millénaire. Attaché au Messie, il tiendra ferme la parole : la loi et le témoignage.

Notez que l’Esprit de Dieu cite ce passage en Hébreux 2. 13 en l’attribuant à Christ se présentant devant Dieu avec Ses disciples, ceux qu’Il n’a pas honte d’appeler Ses frères.

N’oublions pas comment le Seigneur Jésus parle de Ses disciples à son Père : « ils ont gardé ta parole… ils ont cru que toi tu m’as envoyé… ils sont à toi… je suis glorifié en eux » (Jean 17. 6, 8, 10 et 11).

Jérémie 1.

Vous souvenez-vous de ce qui pouvait frapper un cœur sensible à la gloire de Dieu, lorsqu’un prophète de l’Éternel était suscité en Israël ? N’était-ce pas, d’un côté, le mauvais état du peuple que ce prophète dénonçait – de l’autre, une marque renouvelée de la grâce de Dieu qui avertissait les coupables, les appelait à la repentance, tout en présentant le règne du Messie, qui s’ouvrira au terme du « temps de détresse pour Jacob » ? Ces deux thèmes apparaissent clairement dans les prophéties d’Ésaïe et de Jérémie.

Jérémie appartenait à la famille des sacrificateurs qui habitaient à Anathoth, dans le pays de Benjamin. Ce village était situé à environ cinq kilomètres au nord-est de Jérusalem et avait été attribué aux sacrificateurs descendants d’Aaron, de la famille des Kéhathites (Jos. 21. 18).

Le ministère prophétique de Jérémie a duré un peu plus de quarante ans. Il a commencé sous le règne du pieux roi Josias, car malgré le réveil produit sous l’impulsion de ce roi, Juda la perfide n’était pas revenue à l’Éternel de tout son cœur, mais avec mensonge (Jér. 3. 10). C’est alors que Dieu appelle Son jeune prophète.

Voici pour Jérémie la première leçon à l’école de Dieu. L’Éternel s’adresse à lui directement et lui déclare que, bien avant sa naissance, Il l’avait choisi : c’est l’élection selon la préconnaissance de Dieu (1 Pier. 1. 2).

De plus, Il l’avait mis à part pour l’établir prophète (1. 5). Il était chargé de communiquer le message divin au peuple de Dieu et aux nations.

Remarquez tout ce que Dieu fait à l’égard de Jérémie : « je t’ai connu » (v. 5), c’est l’élection de la grâce pour le salut ; « je t’ai sanctifié », c’est la mise à part, la consécration à Dieu, avec l’appel de Dieu pour le service et la formation nécessaire à Son école ; « je t’enverrai », « je te commanderai » (v. 7), « j’ai mis mes paroles dans ta bouche » (v. 9). C’est Dieu qui envoie son serviteur. Tout est de Dieu et pour Sa gloire.

Une telle grâce est offerte à tous. L’as-tu acceptée, jeune lecteur ?

Jérémie oppose une certaine résistance à l’appel divin, peut-être par timidité et dans le sentiment de sa faiblesse, de son indignité : « Ah, Seigneur Éternel ! voici, je ne sais pas parler, car je suis un enfant » (v. 6). Ne fallait-il pas un réel courage pour affronter ses voisins, sa famille, les vieillards, les sacrificateurs, le peuple, et leur parler de leurs péchés ?

Moïse, quoique bien plus âgé que Jérémie, a une réponse semblable en Exode 4. 10 : « Je ne suis pas un homme éloquent… car j’ai la bouche pesante et la langue pesante ». Timothée aussi était jeune et timide, et cependant Paul a voulu qu’il aille avec lui (Act. 16. 3). Même un jeune enfant peut être un serviteur utile au Maître, préparé pour toute bonne œuvre.

Jérémie doit apprendre de la bouche de l’Éternel que sa faiblesse et sa jeunesse ne sont pas un obstacle. Ce qui importe, c’est l’obéissance pour faire et dire strictement ce que Dieu commande. De plus, Dieu n’a-t-il pas choisi les choses faibles du monde pour couvrir de honte les choses fortes ? (1 Cor. 1. 27). Ceux qu’Il appelle à son service ne sont-ils pas ceux qui aiment faire Sa volonté ?

Dieu répond à Jérémie : « Ne dis pas : je suis un enfant… Je t’enverrai, tu iras, et tout ce que je te commanderai, tu le diras » (v. 7).

Vous qui possédez la vie de Jésus, n’êtes-vous pas craintifs parfois lorsque le Seigneur vous donne une occasion de rendre témoignage auprès de vos camarades, ou d’une personne qu’Il place sur votre chemin ? Certains d’entre vous n’éprouvent-ils pas une incapacité à parler du Seigneur en sachant qu’elles pourraient en être les conséquences douloureuses : mépris, moqueries, rejet… ? Et pourtant, du côté du Seigneur les ressources sont toutes suffisantes. Ne peut-Il pas vous aider à répondre, parfois en citant un verset de l’Écriture qui, comme une flèche de l’Esprit, pourra atteindre le cœur et la conscience de votre interlocuteur ? Comme André, vous pourrez amener à Jésus une âme précieuse.

Enfin, Dieu ajoute une promesse bien encourageante pour son jeune messager, propre à vaincre la moindre résistance. Elle est même répétée deux fois : « Je suis avec toi, pour te délivrer, dit l’Éternel » (v. 8 et 19). Précieuse assurance pour celui qui s’engagera dans le chemin de l’homme de douleurs, à cause de Son témoignage.

Pensons au Témoin fidèle et véritable, le Seigneur Jésus, à Jean le baptiseur, à Étienne le martyr, qui vont jusqu’au sacrifice de leur vie pour la gloire de Dieu.

L’Éternel étendit sa main et en toucha la bouche du prophète en déclarant : « Voici, j’ai mis mes paroles dans ta bouche » (v. 9). Jérémie n’avait qu’à communiquer les paroles divines sans se préoccuper de l’effet produit. Comme l’Écriture est complète, il nous appartient de transmettre fidèlement toute parole sortant de la bouche de Dieu, par la puissance du Saint-Esprit.

Plus tard, le prophète apprendra quelle condition morale est requise pour parler de la part de Dieu. « Si tu sépares ce qui est précieux de ce qui est vil, tu seras comme ma bouche » (15. 19). C’est en nous tenant devant Dieu, séparés de tout mal, que nous pouvons être Ses témoins, présentant la Parole de vie.

Après avoir entendu le Seigneur Jésus, les huissiers doivent reconnaître : « Jamais homme ne parla comme cet homme » (Jean 7. 46). Jérémie devra avertir le peuple des jugements prêts à fondre sur lui à cause de son orgueil et de sa rébellion contre Dieu. « Regarde, je t’ai établi… pour arracher, et pour démolir, et pour détruire, et pour renverser, pour bâtir et pour planter » (v. 10). Quelle mission douloureuse pour ce jeune prophète sensible aux intérêts de Dieu au milieu de son peuple !

Maintenant, par deux visions remarquables, Dieu veut encourager Jérémie. Le prophète est invité à regarder ce que Dieu lui présente.

C’est d’abord un bâton d’amandier, le premier arbre qui fleurit. Le Dieu fidèle veille sur Sa parole pour l’exécuter (v. 12). Ne sommes-nous pas reportés à la verge d’Aaron, bâton qui en une nuit avait bourgeonné, avait poussé des boutons, et avait produit des fleurs et mûri des amandes ? (Nomb. 17. 8). C’est le type de la puissance de vie en Christ qui le ressuscite d’entre les morts et opère en chaque croyant pour lui communiquer cette vie de Jésus. Jérémie était l’homme que Dieu avait choisi pour Son service.

Quant au pot bouillant dont le devant est du côté du nord, il était tout près de se renverser. L’ennemi des royaumes du nord est sur le point d’exercer le jugement de Dieu contre Son peuple. Le messager de l’Éternel devait se hâter d’avertir le peuple, qui aurait pu se repentir au dernier moment.

Pour qu’il ne s’effraie pas, trois objets sont présentés à Jérémie. N’a-t-il pas besoin de la force d’En haut ? Dieu le rendait fort comme une ville forte, une colonne de fer, des murailles d’airain. Et Dieu ajoute : « Moi je suis avec toi… pour te délivrer » (v. 19).

Voilà les ressources de Dieu pour Ses serviteurs : « Si Dieu est pour nous, qui sera contre nous ? » (Rom. 8. 31).

Daniel et ses compagnons (Dan. 1).

L’histoire de Daniel est familière à la plupart d’entre vous depuis votre tendre enfance. La lecture qui vous est proposée aujourd’hui relate dans quelles circonstances Daniel et ses trois amis, quatre jeunes gens hébreux, se trouvent à la cour du roi de Babylone.

Ils font partie d’un premier convoi de captifs emmenés par Nébucadnetsar à Babylone à cause de l’idolâtrie d’Israël. Parmi les fils d’Israël, ils étaient de la semence royale ou d’entre les nobles.

En vue de les établir comme gouverneurs dans son royaume, Nebucadnetsar avait demandé qu’on choisisse des jeunes gens beaux de visage, instruits, sages, intelligents et capables de se tenir dans le palais du roi. Mais, auparavant ils devaient, pendant trois ans, apprendre les lettres et la langue des Chaldéens. Au cours de leurs études, ils devaient être nourris des mets délicats du roi et du vin qu’il buvait. Un régime royal leur était prescrit.

Ne doivent-ils pas être formés selon la volonté du monarque, esprit, âme et corps ? Et, pour effacer probablement toute trace du vrai Dieu et faciliter leur insertion parmi les Chaldéens, leurs noms sont changés et remplacés par des noms dérivés des idoles de Babylone.

Quelle aurait été notre attitude à la place de Daniel et de ses trois amis ? Voilà une question pour chacun de nous. Par des raisonnements subtils, aurions-nous trouvé quelques excuses ? Nous sommes de jeunes captifs sur une terre étrangère et ne serait-ce pas de l’ingratitude que de mépriser par un refus la nourriture d’un roi aussi bienveillant ? Ne mettrions-nous pas notre vie en danger ? D’ailleurs que reste-t-il du culte juif, puisqu’une partie des ustensiles du temple a été transportée à Babylone pour servir au dieu de Nébucadnetsar ? Et puis, Jérusalem et son temple sont si loin, et personne ne nous voit ici ! Oui, les pièges sont nombreux pour ces quatre jeunes gens seuls au milieu de cette grande ville !

Mais le verset 8 relève la résolution ferme prise par Daniel : « Il arrêta dans son cœur qu’il ne se souillerait point par les mets délicats du roi et par le vin qu’il buvait ».

Daniel et ses trois compagnons savent que ces mets sont d’abord présentés aux idoles et que, selon la loi de Moïse, ils peuvent être impurs. La foi opère et les pousse à refuser la nourriture du roi. Ils laissent à Dieu les conséquences de leur obéissance. Ils n’envisagent pas le désavantage qui en résulte par rapport aux autres jeunes gens. Ils savent que tout Israélite pieux ne peut pas s’asseoir à la table d’un païen asservi aux idoles (Ex. 34. 15 ; Lév. 11. 46).

Ce qui ressort de la décision de Daniel, c’est son entière soumission à l’autorité de la Parole de Dieu, c’est sa foi en un Dieu qu’il aime et craint dans son cœur. Retenez comme sont importantes les résolutions prises dans nos cœurs : « Garde ton cœur plus que tout ce que l’on garde, car de lui sont les issues de la vie » (Prov. 4. 23).

On a pu dire que « la foi est le tombeau des soucis ». Daniel et ses amis ont été arrachés de leur foyer, transportés loin de leur pays et du temple. Ils sont placés maintenant dans un milieu corrompu ; vont-ils boire à la coupe des délices du péché ? Non ! leur foi triomphe et Daniel, obéissant à la loi d’un Dieu juste et saint, demande au prince qui avait prescrit leur régime de lui permettre de ne pas se souiller (v. 8).

Le serviteur parfait, le Seigneur Jésus, n’a-t-il pas déclaré : « C’est mes délices, ô mon Dieu, de faire ce qui est ton bon plaisir, et ta loi est au dedans de mes entrailles » ? (Ps. 40. 8)

Comme nous sentons notre faiblesse devant la fidélité de Daniel, qui peut compter sur le secours de Dieu, sans crainte de paraître ridicule aux yeux d’un grand dignitaire de ce monde ! Dieu honore doublement la foi de Daniel et de ses compagnons. Il leur fait trouver compassion auprès de ceux qui les avaient emmenés captifs (Ps. 106. 46).

Certes le prince Ashpenaz craint le roi son seigneur qui a prescrit la nourriture et la boisson de ces jeunes gens. Mais les quatre jeunes hébreux craignent le Dieu des cieux qui domine sur le royaume des hommes et le donne à qui Il veut (Dan. 4. 32).

Daniel suggère une mise à l’épreuve de dix jours, au cours desquels ils mangeraient des légumes et boiraient de l’eau (v. 12 et 13). Et voici que, au bout de dix jours, leurs visages avaient meilleure apparence et étaient plus gras que ceux de tous les jeunes gens qui mangeaient les mets délicats du roi (v. 15). Ainsi ceux qui ont reçu de Dieu l’énergie de se conserver purs du monde trouvent une belle réponse à leur foi.

Ainsi Daniel et ses compagnons nous donnent une leçon du plus haut intérêt pour la vie de la foi, que nous pouvons appliquer dès le départ de notre vie chrétienne : arrêter dans son cœur de ne pas se souiller et ne pas craindre de rendre un témoignage clair et ferme au Seigneur Jésus devant les hommes de ce monde.

Ne redoutons-nous pas souvent l’opprobre de la part du monde, ou le ridicule d’une prise de position franche dans une sainte séparation du mal ?

Les deux principes affirmés par la foi de Daniel trouvent leur expression dans ce passage : « Sanctifiez le Seigneur le Christ dans vos cœurs, et soyez toujours prêts à répondre, mais avec douceur et crainte, à quiconque vous demande raison de l’espérance qui est en vous » (1 Pier. 3. 15).

Certes, nous ne sommes pas des captifs ayant à braver la colère d’un monarque tout-puissant, mais le monde entier dans lequel nous sommes gît dans le méchant, et il est ajouté : « N’aimez pas le monde, ni les choses qui sont dans le monde : si quelqu’un aime le monde, l’amour du Père n’est pas en lui » (1 Jean 5. 19 et 2. 15).

Et pour ceux qui s’interrogent au sujet de ce qu’est le monde, le verset suivant de l’Écriture précise : « La convoitise de la chair, et la convoitise des yeux, et l’orgueil de la vie, n’est pas du Père, mais est du monde » (v. 16).

Vos camarades se permettent bien des choses qui vous sont défendues, lisent des livres ou assistent à des spectacles où des flots de souillure envahissent leurs cœurs. Il y a aussi des compagnies qui vous seraient agréables avec des jeunes gens et des jeunes filles de ce monde, et vous ressentez la désapprobation sur ce point de ceux qui craignent Dieu, parents ou amis. Que faire ? Quel mal y-a-t-il en ceci ou cela ?

Le test pour notre âme n’est-il pas : Le Seigneur Jésus peut-il m’accompagner dans ce lieu, aurait-Il fréquenté tel camarade, aurait-Il fait, dit ou même pensé ceci ou cela ? Voilà des questions qui peuvent nous aider à régler bien des problèmes. Et la Parole, comme toujours, projette sa lumière : « Quelque chose que vous fassiez, en parole ou en œuvre, faites tout au nom du Seigneur Jésus, rendant grâce par lui à Dieu le Père » (Col. 3. 17).

« Comment un jeune homme rendra-t-il pure sa voie ? Ce sera en y prenant garde selon ta parole » (Ps. 119. 9).

Daniel et ses compagnons (Dan. 2).

Dans le récit de la dernière fois, Daniel, comme Moïse bien avant lui, a estimé l’opprobre du Christ un plus grand trésor que tout ce que le monde lui offrait, attrayant pour le cœur naturel : les mets délicats du roi et le vin qu’il buvait.

Daniel, avec ses trois amis, sont fidèles, séparés du monde. Pas de compromis, pas de concessions, ces quatre jeunes Hébreux ont fait le choix de la foi : Dieu, Sa parole vivante, exerçant toute sa sainte autorité dans leur cœur et sur leur conscience. La réponse de Dieu, signe évident de Son approbation, est immédiate. Dieu leur donne la santé physique, l’intelligence et la sagesse. Le roi les trouve dix fois supérieurs à tous les devins et enchanteurs de tout son royaume.

Par le seul effet de Sa bonté et de Sa grâce, Dieu avait béni ces quatre jeunes captifs. Ils seront soumis à une nouvelle épreuve de leur foi. Retenons bien ce principe divin : « L’épreuve de notre foi, bien plus précieuse que celle de l’or qui périt et qui toutefois est éprouvé par le feu » a pour résultat que Dieu soit loué, glorifié, honoré (1 Pier. 1. 7).

Dieu revendique Sa gloire en relation avec ce qu’Il nous a confié. Chacun est concerné par cette parole : « Qu’as-tu, que tu n’aies reçu ? » (1 Cor. 4. 7). L’esclave bon et fidèle n’a-t-il pas fait fructifier tout ce que son maître lui a confié ? L’intelligence et la sagesse de ces jeunes gens n’étaient-elles pas données de Dieu ? Ils seront éprouvés sur ce point, pour que toute la gloire revienne à Dieu. De plus, leur séparation du monde, fruit d’une vraie piété cultivée dans la crainte de Dieu, ne les a-t-elle pas préparés pour recevoir la révélation des secrets divins ?

Dieu prépare l’occasion où Daniel sera manifesté comme Son témoin par le songe prophétique de Nébucadnetsar.

Dans une vision de nuit, Dieu parle à ce monarque tout puissant pour lui faire savoir ce qui arrivera à la fin des jours et, en même temps, comme est impuissante la sagesse humaine si recherchée à Babylone ! Impressionné par ce songe dont il ne se souvient plus, ce roi orgueilleux exige que ses devins le lui fassent connaître avec son interprétation. Mais ces Chaldéens doivent dire à l’unanimité : « Il n’existe pas un homme sur la terre qui puisse indiquer la chose que le roi demande… excepté les dieux » (v. 10 et 11). Ils doivent constater que toute leur sagesse si réputée est réduite à néant. Dans sa colère implacable, le roi commande de détruire tous les sages de Babylone.

« Et on chercha Daniel et ses compagnons, pour les tuer » (v. 13). Ils ne pouvaient échapper au décret royal. C’est pourquoi Daniel, faisant preuve de prudence et de bon sens, demande au grand officier du roi que le temps lui soit accordé pour indiquer au roi son interprétation. Le jeune serviteur de Dieu a l’assurance que Dieu peut donner une réponse, car il a confiance en Lui, même si au moment où la difficulté surgit, il reste impuissant pour la résoudre.

Le délai accordé à Daniel par le chef des gardes sera consacré à implorer le Dieu des cieux avec ses trois compagnons. Ce Dieu qu’ils craignaient tous les quatre n’avait-Il pas déclaré : « Il arrivera que, avant qu’ils crient, je répondrai, et pendant qu’ils parlent, j’exaucerai » ? (És. 65. 24)

Vous voyez ces quatre jeunes exilés fléchissant leurs genoux devant le Dieu infiniment sage, faisant appel à Ses compassions au sujet de ce secret. Quelle efficace peut avoir une prière collective exprimant un besoin pressant ! (Mat. 18. 19). N’accède-t-elle pas directement au cœur de Dieu ?

Quel privilège de partager un exercice de foi avec quelques croyants et de le présenter à Dieu avec ferveur ! « Ne vous inquiétez de rien, mais en toutes choses, exposez vos requêtes à Dieu par des prières et des supplications avec des actions de grâces » (Phil. 4. 6).

« Alors le secret fut révélé à Daniel… Alors Daniel bénit le Dieu des cieux » (v. 19). Au lieu de se rendre aussitôt auprès du roi pour communiquer son secret, le cœur de Daniel est rempli de reconnaissance et il adore. Noble attitude de la foi, qui est toujours trop rare dans la chrétienté. Il prend le temps de rendre hommage à son Dieu qu’il sert continuellement (6. 16).

La grâce de Dieu fait alors ressortir l’humilité de Daniel qui s’efface lui-même pour donner toute gloire à Dieu seul lorsqu’il entre auprès du roi. « Ce n’est pas par quelque sagesse qui soit en moi plus qu’en tous les vivants, que ce secret m’a été révélé » (v. 30). « C’est Dieu qui révèle les choses profondes et secrètes ; il sait ce qui est dans les ténèbres, et la lumière demeure auprès de lui » (v. 22).

Pourrions-nous parler à Dieu comme Daniel ? : « Toi, Dieu de mes pères, je te célèbre et je te loue, parce que tu m’as donné sagesse et puissance, et que maintenant tu m’as fait connaître ce que nous t’avons demandé » (v. 23). Voilà la délivrance, la réponse de Dieu qui est digne de toute louange !

Si « le songe vient de beaucoup d’occupations » (Éccl. 5. 3), celui du roi de Babylone avait une tout autre signification. Dieu présente, par l’étrange statue d’un homme, l’histoire des nations à travers quatre empires successifs. Au terme de cette période, Christ, le Fils de l’homme, prendra en main le pouvoir universel dans le glorieux règne millénaire, selon ce qui est exprimé : « Tu as mis toutes choses sous ses pieds » (Ps. 8. 6).

Daniel déclare à Nébucadnetsar qu’Il est « le roi des rois, auquel le Dieu des cieux a donné le royaume, la puissance, et la force, et la gloire ; et partout où habitent les fils des hommes, les bêtes des champs et les oiseaux des cieux, Il les a mis entre tes mains et l’a fait dominer sur eux tous » (v. 37 et 38).

À la suite de l’idolâtrie d’Israël, le siège du gouvernement de Dieu sur la terre quitte Jérusalem, et ce gouvernement est confié à Nébucadnetsar qui reçoit la domination universelle, le pouvoir absolu. Mais tout a été gâté par la tyrannie de cet homme marqué par l’orgueil, l’idolâtrie, l’esprit d’indépendance et l’impiété.

Les empires des nations disparaissent l’un après l’autre, démontrant que l’homme, administrateur infidèle, entraîne à la ruine tout ce qui lui est confié. Seul le royaume de Christ subsistera à toujours (v. 44). Puissent nos cœurs désirer un tel jour de gloire :

Viens, Prince de paix,

Viens, Prince de vie,

Régner à jamais !

Les trois compagnons de Daniel (Dan. 3. 1 à 18).

Nous avons remarqué précédemment comment Daniel et ses trois amis ont été fidèles à leur Dieu, alors qu’ils étaient déportés dans la lointaine Babylone idolâtre.

Leur foi a été éprouvée au sein d’une souffrance découlant de leur captivité.

Tout en se soumettant à l’autorité du roi, ils réalisent la vraie séparation de cœur pour Dieu. Séparés de la souillure et de la corruption d’un milieu impie, ils sont les instruments de Dieu et, par la prière, obtiennent la révélation de Ses secrets et des dispositions de Son gouvernement à l’égard de la terre jusqu’à l’avènement glorieux du règne de justice et de paix de Christ.

Vous avez sans doute appris ou même vécu que l’homme pieux qui craint son Dieu est continuellement éprouvé dans ce monde dont Satan est le prince.

Dieu nous soumet à différents tests pour que nous puissions vaincre par la foi et Le glorifier. Le service des fils de Kéhath, d’entre les fils de Lévi, dans la tente d’assignation (comme la note de nos bibles le souligne en Nombres 4. 3) impliquait tout à la fois labeur, souffrances et guerre. Les tentations et les pièges de l’ennemi de nos âmes sont nombreux et nous avons besoin de nous fortifier dans le Seigneur, prenant l’armure complète de Dieu, afin que, au mauvais jour, nous puissions résister, et, après avoir tout surmonté, tenir ferme (Éph. 6. 10 à 18).

Une épreuve subite va fondre sur les trois jeunes amis de Daniel, confirmant ce que déclare l’Écriture : « Tous ceux qui veulent vivre pieusement dans le Christ Jésus seront persécutés » (2 Tim. 3. 12).

Dieu avait permis que ces jeunes Hébreux fussent établis sur les services de la province de Babylone. Une telle position ne risquait-elle pas de susciter une cruelle jalousie des autres gouverneurs des régions de l’empire ? Tiendraient-ils ferme dans leur foi ?

C’est alors que Nebucadnetsar dressa dans la plaine de Dura une imposante statue d’or, haute de soixante coudées. Il ordonne à tous ses dignitaires de se prosterner devant elle et de l’adorer.

Voilà l’idolâtrie du cœur de l’homme déchu ! Se mettant à la place de Dieu, il tend toujours à s’adorer lui-même. Le Dieu des cieux avait donné à Nebucadnetsar la domination universelle et il avait lui-même confessé que le Dieu de Daniel était « le Dieu des dieux et le Seigneur des rois » (2. 47). Abusant de son pouvoir absolu, il veut avoir un dieu à lui, usurpant l’autorité qui appartient à Dieu seul.

Peut-être pensait-il consolider l’unité de son empire composé de nombreuses nations, en imposant une religion commune ? Avait-il donc si rapidement oublié le songe de la grande statue du chapitre 2, avec l’interprétation divine communiquée par Daniel ? Cependant il avait paru fortement impressionné, se prosternant même devant Daniel, le révélateur des secrets divins.

Les trois jeunes Hébreux Shadrac, Meshac et Abed-Négo sont présents à cette scène. L’ordre royal est impératif. « Quiconque ne se prosternera pas et n’adorera pas, sera jeté à l’heure même au milieu d’une fournaise de feu ardent » (3. 6). Quel profond exercice de conscience pour chacun d’eux ! C’est leur foi individuelle qui est mise à l’épreuve. Que vont-ils faire ? Qu’aurions-nous fait à leur place ? Cette cérémonie de la dédicace de la statue ne durerait que quelques courts instants, s’ils se prosternaient devant elle. Ne savaient-ils pas que l’idolâtrie de Juda avait courroucé l’Éternel, qui avait transporté son peuple à Babylone ?

Remarquez aussi comment la musique d’une grande diversité d’instruments est habilement utilisée pour atteindre les sens de l’homme naturel, afin de produire des sentiments religieux, sans toucher la conscience. Nous ne pouvons pas oublier que les descendants de Caïn ont utilisé la musique pour mener une vie agréable, loin de Dieu, dans un monde impie (Gen. 4. 21).

Dès que le signal fut donné, « tous les peuples, peuplades et langues, se prosternèrent et adorèrent la statue d’or que Nebucadnetsar, le roi, avait dressée » (3. 7).

Seuls les trois jeunes hommes de Juda restent debout par la foi. C’est le moment d’avoir du courage. Ils connaissent la sainte loi de leur Dieu, selon Exode 20. 3 à 5. Ils ne craignent pas l’ordonnance du roi, car ils estiment qu’il ne serait pas juste d’écouter un homme plutôt que Dieu (Act. 4. 19). Aussi, ne redoutant pas la fureur du roi, ils proclament en public leur attachement au Dieu d’Israël. Ils savent que Nebucadnetsar tue qui il veut (5. 19). Mais l’obéissance de la foi est aussi absolue que la volonté propre du roi.

Cette attitude résolue de la foi excite la jalousie et la haine des accusateurs et déclenche la violente colère du monarque qui, dans son orgueil démesuré, lance un défi à Dieu : « Et qui est le Dieu qui vous délivrera de ma main ? » (3. 15).

Vous voyez cette scène : d’un côté le monarque le plus puissant du monde, au faîte de la gloire humaine, entouré de tous les honneurs de son royaume, et de l’autre, les trois jeunes hommes de Juda, appartenant à une race méprisée, apparemment les plus faibles, mais soutenus par une foi inébranlable. Ces trois témoins sont préparés à réaliser cette parole d’Ésaïe 43. 1 et 2 : « Ne crains point, car je t’ai racheté ; je t’ai appelé par ton nom, tu es à moi… quand tu marcheras dans le feu, tu ne seras pas brûlé, et la flamme ne te consumera pas ».

Avec le plus grand calme, ils donnent leur réponse : « Nebucadnetsar, il n’est pas nécessaire que nous te répondions sur ce sujet. S’il en est comme tu dis, notre Dieu que nous servons peut nous délivrer de la fournaise de feu ardent, et il nous délivrera de ta main, ô roi ! » (3. 16 et 17). Voilà le langage d’une foi brillant de toute sa pureté ! Il y a un plein accord entre les paroles et la décision arrêtée dans le cœur. Ils savent que Dieu répondra.

Et la foi de ces jeunes gens n’est-elle pas encore rehaussée dans leur dernière parole avant l’épreuve du feu ? « Et sinon, sache ô roi, que nous ne servirons pas tes dieux, et que nous n’adorerons pas la statue d’or que tu as dressée » (3. 18).

Le Dieu qu’ils servent est digne qu’ils lui sacrifient leur vie. Ils préfèrent mourir si Dieu ne les délivre pas, plutôt que d’être infidèles. Ils sont décidés, avec la force qui vient de Dieu, à ne pas renier le nom du Saint et du Juste.

Quel effet une telle attitude a-t-elle dans nos cœurs, dans notre vie ? En général nos épreuves n’atteignent pas une telle dimension, mais sachons que « celui qui est fidèle dans ce qui est très petit, est fidèle aussi dans ce qui est grand » (Luc 16. 10).

Puissions-nous marcher dans le chemin de l’obéissance à Dieu, sans regarder aux conséquences !

Les trois compagnons de Daniel (Dan. 3. 19 à 30).

Vous vous souvenez sans doute du récit saisissant de la dernière fois. Les trois compagnons de Daniel ont arrêté dans leur cœur de rester fidèles au culte du vrai Dieu, même au péril de leur vie. Avec l’énergie de la foi, ils refusent de se prosterner devant l’imposante statue d’or que le roi Nebucadnetsar avait fait élever dans la plaine de Dura. Ce qui compte pour eux, mais aussi pour la foi dans tous les temps, c’est la volonté de Dieu. Ces jeunes hommes rendent témoignage avec une sainte hardiesse, sans se préoccuper des conséquences.

Accomplir un acte d’obéissance, rendre témoignage au Seigneur Jésus, s’engager à donner à Dieu la priorité sur l’autorité de l’homme : voilà qui entraîne une profonde souffrance.

Si nous ne sommes pas exposés à être jetés dans la fournaise de feu, chauffée sept fois plus que d’habitude, ne reculons-nous pas trop souvent devant les moqueries, le mépris, la désapprobation du monde ? N’était-ce pas la première fois que le roi tout-puissant enregistrait un refus d’obéissance aussi déterminé ?

On comprend que Nebucadnetsar soit rempli de fureur devant une telle résolution, et qu’il commande de lier Shadrac, Méshac et Abed-Négo, et de les jeter dans la fournaise de feu ardent (v. 20).

Les ordres terribles du roi sont exécutés. Les trois jeunes Hébreux sont liés tout habillés et jetés au milieu de la fournaise de feu par des hommes qui furent dévorés par la flamme. Voilà comment l’homme cruel parvient à se débarrasser des fidèles témoins de Dieu qui ont tenu ferme jusqu’à la mort !

Mais c’est maintenant l’heure de Dieu à l’égard de ceux qui « ont livré leurs corps, afin de ne servir et n’adorer aucun autre dieu que leur Dieu » (v. 28). Ils ont présenté leur corps en sacrifice vivant, saint, agréable à Dieu… leur service intelligent (Rom. 12. 1).

Dans un autre temps, l’apôtre Paul, prisonnier, affirme : « Christ sera magnifié dans mon corps, soit par la vie, soit par la mort » (Phil. 1. 20). Et en 1 Corinthiens 6. 19, il déclare : « Ne savez-vous pas que votre corps est le temple du Saint-Esprit qui est en vous ?… Vous avez été achetés à prix. Glorifiez donc Dieu dans votre corps ». Que nos âmes soient sensibles à de telles paroles, alors que l’ennemi de nos âmes essaie de nous tenter et d’allumer des convoitises dans nos cœurs (Jac. 1. 14 et 15). Puissions-nous résister à cet adversaire redoutable, étant fermes dans la foi ! (1 Pier. 5. 9).

Ces trois jeunes croyants triomphent par la foi. Pas une plainte ne s’échappe de leurs lèvres. Dieu les soutient. Il est leur secours dans la détresse. Ils réalisent l’exhortation de Philippiens 4. 6 : « Ne vous inquiétez de rien ».

Mais voilà que Nebucadnetsar est consterné et se lève précipitamment en s’adressant à ses conseillers : « Voici, je vois quatre hommes déliés, se promenant au milieu du feu, et ils n’ont aucun mal ; et l’aspect du quatrième est semblable à un fils de Dieu » (v. 25).

Qui est-il, ce mystérieux compagnon dans la fournaise ? N’était-ce pas l’Éternel se tenant tout près de Ses fidèles serviteurs pour soutenir leur foi et les garder de tout mal ?

L’apôtre, du fond de sa prison, peut dire : « Le Seigneur s’est tenu près de moi et m’a fortifié » (2 Tim. 4. 17). Notre foi peut être affinée par le feu de l’épreuve. Mais une voix se fait entendre : « Je ne te laisserai point et je ne t’abandonnerai point », en sorte que, pleins de confiance, nous disions : « Le Seigneur est mon aide et je ne craindrai point : que me fera l’homme ? » (Héb. 13. 5 et 6). Cette fournaise n’est-elle pas un lieu de rencontre du Seigneur avec les Siens ?

Après s’être assuré que trois hommes ont été jetés, liés, dans le feu, le roi s’écrie : « Shadrac, Méshac et Abed-Négo, serviteurs du Dieu Très-haut, sortez et venez ! »

Les trois jeunes Hébreux sortirent du milieu du feu, en présence du roi et de tous ses gouverneurs et conseillers, pour qu’il soit constaté que le feu n’avait eu aucune puissance sur leur corps. Les cheveux de leur tête n’avaient pas été brûlés… et l’odeur du feu n’avait pas passé sur eux (v. 27). Seuls les liens dont on les avait enlacés étaient consumés.

N’avons-nous pas en figure l’effet de l’épreuve de la foi « bien plus précieuse que celle de l’or qui périt et qui toutefois est éprouvé par le feu » ? (1 Pier. 1. 7) Les liens par lesquels le monde veut attacher le croyant sont consumés et il peut marcher librement dans la présence du Seigneur Jésus. « Si donc le Fils vous affranchit, vous serez réellement libres » (Jean 8. 36).

Ainsi ces jeunes témoins nous apprennent à nous confier en Dieu, qui peut éteindre la force du feu (Héb. 11. 33 et 34). La réalité de leur foi est démontrée aux yeux de tous et Dieu est glorifié. « Si Dieu est pour nous, qui sera contre nous ? » (Rom. 8. 31)

Vaincu par la puissance de Dieu s’exerçant en faveur de ceux qui le craignent, Nebucadnetsar prend la parole et dit : « Béni soit le Dieu de Shadrac, de Méshac et d’Abed-Négo, qui a envoyé son ange et a sauvé ses serviteurs qui se sont confiés en lui » (v. 28). Il donne à Dieu la gloire qui Lui revient et justifie ceux qui avaient refusé de se prosterner devant la statue d’or, par fidélité à Dieu.

Un ordre royal prononce une malédiction sur quiconque parlera mal du Dieu de Shadrac, de Méshac et d’Abed-Négo, « parce qu’il n’y a pas d’autre Dieu qui puisse sauver ainsi » (v. 29). Par ces paroles, ce roi idolâtre reconnaît devant tous les représentants de son empire que sa statue n’était qu’un faux dieu. Un témoignage puissant est rendu au seul vrai Dieu que servaient les trois jeunes Hébreux. Et le roi éleva ces jeunes gens à un poste d’administrateurs dans la province de Babylone. « Toutes choses travaillent ensemble pour le bien de ceux qui aiment Dieu ».

Retenons cependant que la part des fidèles, placés dans un milieu idolâtre, c’est la souffrance. Ces trois compagnons de Daniel, dans cette scène, connaissent en figure ce qui attend le résidu juif fidèle dans les temps futurs d’Apocalypse 13. Il sera persécuté atrocement sous le règne du chef de l’empire romain dénommé la « Bête », pour bien marquer l’absence complète de relation avec Dieu.

Puissions-nous saisir les leçons importantes données par Daniel et ses trois compagnons au cours des trois chapitres que nous avons lus : se séparer pour Dieu de tout mal, quelles que soient les conséquences, s’attendre entièrement à Lui dans la prière pour toute difficulté, souffrir avec patience pour l’amour de son Nom.

Jean le Baptiseur (Luc 1. 1 à 25 et 57 à 80).

Nous nous proposons maintenant d’examiner avec le secours du Saint Esprit les récits d’enfants dans le Nouveau Testament.

Après un silence de plus de quatre siècles faisant suite à la révélation de l’Ancien Testament, par des instruments divinement inspirés, Dieu, qui est amour et lumière, Se manifeste pleinement en Christ. « De sa plénitude, nous tous nous avons reçu, et grâce sur grâce. Car la loi a été donnée par Moïse ; la grâce et la vérité vinrent par Jésus Christ. Personne ne vit jamais Dieu ; le Fils unique, qui est dans le sein du Père, lui, l’a fait connaître » (Jean 1. 16 à 18).

Dans l’Évangile de Luc, avant la venue du Seigneur Jésus dans le monde, il est question de Son précurseur qui devait préparer Son chemin selon ce que le prophète Malachie avait annoncé : « Voici, j’envoie mon messager devant ta face, lequel préparera ton chemin devant toi » (Luc 7. 27). Et le Seigneur, en parlant de lui déclare : « Parmi ceux qui sont nés de femme, il n’y a aucun prophète plus grand que Jean le baptiseur » (7. 28).

La venue de Jean fut divinement proclamée. Pendant que le sacrificateur Zacharie offrait, dans le temple à Jérusalem, l’encens sur l’autel d’or, l’ange Gabriel lui apparut au côté droit de l’autel pour lui annoncer qu’Élisabeth, sa femme, aurait un fils, en réponse à ses supplications (1. 13).

Nous devons noter que la nouvelle de cette naissance correspondait à un véritable miracle, car il est précisé que ce couple pieux n’avait pas d’enfant, parce qu’Élisabeth était stérile ; et qu’ils étaient tous deux fort avancés en âge (v. 7).

N’avons-nous pas en cela une image saisissante de la Loi incapable de produire du fruit pour Dieu ? De plus, le sacrificateur reste incrédule au message de grâce que lui adresse l’ange du Seigneur. Il sera muet jusqu’au moment où la promesse divine se réalisera.

Dieu a choisi un messager céleste pour proclamer cette naissance en raison de toute l’importance qu’il accorde à cette nouvelle.

Nous voyons aussi que Dieu répond aux prières selon Sa sagesse et Son amour envers les Siens. Rappelons-nous cette parole : « Si quelqu’un est pieux envers Dieu et fait sa volonté, celui-là il l’écoute » (Jean 9. 31). Il peut nous faire attendre pour exercer notre foi et notre patience, et développer notre confiance en lui. Mais ceux que Dieu emploie pour l’accomplissement de Ses voies doivent prendre conscience de leur néant.

Au moment où, par la foi, nous reconnaissons que nous sommes sans force, Dieu peut magnifier Sa puissance et Sa grâce. Comme Job à l’issue de son épreuve, nous pouvons affirmer : « Je sais que tu peux tout, et qu’aucun dessein n’est trop difficile pour toi » (42. 2).

« Et tu appelleras son nom Jean » (v. 13). Ce nom choisi par Dieu signifie : la faveur de Jéhovah. Les requêtes de Zacharie pendant de longues années n’appelaient-elles pas la faveur de Dieu sur Son peuple à travers l’enfant demandé ? Et au moment où la réponse divine est sur le point de s’accomplir, le doute remplit le cœur de Zacharie (v. 18 à 20). Mais cela n’empêche pas Dieu d’exécuter Son dessein à l’égard de Son peuple. Jean, le plus grand des prophètes, allait être le précurseur de Jésus.

Voilà la bonne nouvelle venant du ciel pour exprimer la faveur de Dieu à l’égard des hommes. Comme ce nom était approprié à la mission confiée à ce serviteur en vue d’introduire l’époque de la grâce, et pour Israël et pour le monde !

Les voisins et les parents sont surpris par ce nom qui ne correspond pas aux traditions juives, mais le père confirme par écrit la prescription divine. Il montre sa soumission à la parole de Dieu. Il écrivit sur une tablette : « Jean est son nom ». « Et à l’instant sa bouche fut ouverte et sa langue déliée ; et il parlait, louant Dieu » (v. 58 à 64).

Quelle douce joie pour ces parents âgés de pouvoir exprimer leur gratitude envers le Dieu de toute grâce qui répondait au vœu de leur cœur en leur confiant cet enfant. Et la parole de l’ange se vérifie : « Il sera pour toi un sujet de joie et d’allégresse, et plusieurs se réjouiront de sa naissance » (v. 14).

« Il sera grand devant le Seigneur » (v. 15). Cette grandeur relative dépend de Celui dont Jean serait le héraut. Selon les paroles de deux prophètes annonçant sa venue, Jean est envoyé pour préparer le chemin devant le Seigneur (És. 40. 3 à 8 et Mal. 3. 1). C’est par un appel incisif à la repentance, en constatant que la ruine de l’homme était irrémédiable, que le prophète préparait les cœurs. Pour de telles âmes, profondément convaincues de péché, confessant leurs fautes, la seule issue était la pure grâce de Dieu.

La grandeur de Jean ressort quand il parle de Celui qui vient d’en haut et qui est au-dessus de tous (Jean 3. 31). Il peut dire : « Après moi vient un homme qui prend place avant moi » (Jean 1. 30). Il se rend compte qu’il n’est rien, pour donner toute gloire au Seigneur. Le secret du bonheur de cet homme se trouvait dans l’oubli de lui-même.

Cette vertu trop rare, c’est l’humilité, que seul le chrétien peut revêtir, par la foi, lorsque Jésus est tout pour son cœur. N’est-il pas écrit : « L’abaissement va devant la gloire » ? (Prov. 15. 33) Jean rend témoignage de la lumière, afin que tous croient par Lui. Mais le monde n’a pas connu Celui qui était la vraie lumière, et les Siens ne l’ont pas reçu (Jean 1. 6 à 12).

Jean a aussi rendu témoignage à la Parole qui devint chair et habita au milieu de nous, apportant la grâce et la vérité et révélant le Père (Jean 1. 14 à 18). En proclamant la vérité il déclare : « Moi, je suis la voix de Celui qui crie dans le désert » (Jean 1. 23). Témoin fidèle, il se contentait d’être une voix pour Dieu.

Et lorsqu’il voit Jésus venant à lui, Jean dit : « Voilà l’agneau de Dieu qui ôte le péché du monde » (Jean 1. 29). Il est tout occupé de la valeur de l’œuvre de Christ, la parfaite victime, le Sauveur. Il la contemple dans ses résultats glorieux, le péché étant aboli pour toujours.

De plus il voit en Jésus Celui qui baptise de l’Esprit Saint, le Fils de Dieu (Jean 1. 32 à 34). Puissions-nous parler du Seigneur Jésus et de Son œuvre expiatoire comme Jean l’a fait, nos cœurs et nos pensées étant absorbés par une telle contemplation ! Dès maintenant nous pouvons dire au Seigneur Jésus :

Dans nos cœurs remplis de ta grâce,

Toi seul auras toute la place

A toujours.

Jean le Baptiseur (Luc 1. 15 à 25, 37 à 80).

Comme nous l’avons rappelé la dernière fois, la naissance miraculeuse de Jean le Baptiseur a été annoncée à ses parents, une famille de sacrificateurs, par l’ange Gabriel. Cet enfant était une réponse à leur foi, un exaucement à leurs prières.

Après lui avoir donné son nom, l’ange déclare : « Il sera grand devant le Seigneur » (v. 15). Jean, le plus grand des prophètes, est envoyé pour préparer le chemin devant le Seigneur, par de puissants appels à la repentance, « pour préparer au Seigneur un peuple bien disposé » (v. 17).

L’ange ajoute que cet enfant ne boira ni vin, ni cervoise. Cette prescription concernait les nazaréens, ceux qui étaient consacrés à l’Éternel (Nomb. 6). Moralement, ils devaient se séparer de tout ce qui, dans ce monde, excite les sens, les joies naturelles. Pas de vin, pas de boisson forte, pour ceux qui sont mis à part pour le service de Dieu, selon la loi du nazaréat. Et il sera rempli de l’Esprit Saint dès avant sa naissance. Selon Éphésiens 5. 18, le Saint Esprit ne peut agir avec puissance que dans un cœur sevré de tout excitant charnel.

C’est alors que le service de Jean est bien défini. « Il fera retourner plusieurs des fils d’Israël au Seigneur leur Dieu et Il ira devant lui dans l’esprit et la puissance d’Élie » (v. 16 et 17).

Dans son zèle ardent pour la gloire de Dieu, le prophète Élie avait pour mission de rétablir par la repentance des relations entre Israël et l’Éternel. Animé du même esprit, Jean le Baptiseur prêcherait la repentance envers Dieu pour que les âmes soient amenées à la foi au Seigneur Jésus et en Son œuvre expiatoire.

Tout pénétré de la grandeur de Celui dont il était le précurseur, Jean, vase de la puissance et de la grâce divine, s’emploierait avec ferveur à préparer un peuple bien disposé pour accueillir Jésus, la parfaite expression de la faveur de Dieu à l’égard de tous les hommes. L’un de nos jeunes lecteurs n’aurait-il pas encore apprécié une telle grâce ?

A propos de la naissance de Jean, malgré l’âge avancé d’Élisabeth, sa mère, l’ange prononce ces paroles toujours actuelles pour la foi : « Rien ne sera impossible à Dieu » (v. 37).

Chers enfants, croyons-nous une telle déclaration ? A-t-elle une signification dans notre vie de chaque jour, dans notre marche, dans notre témoignage ? La foi voit bien des difficultés en face d’elle, éprouve le côté pénible des circonstances, mais elle a un secret : elle introduit le Dieu vivant en toutes choses. Elle regarde à Lui, elle se confie en Lui. Le Seigneur ne veut-Il pas nous encourager par cette parole : « Crois ! toutes choses sont possibles à celui qui croit » (Marc 9. 23).

N’oublions pas cependant notre exercice nécessaire de dépendance vis-à-vis de Dieu : la foi ne veut que ce que Dieu veut. C’est un homme tout dévoué au Seigneur, chargé d’une chaîne, en prison, qui par expérience peut dire : « Je puis toutes choses en celui qui me fortifie » (Phil. 4. 13).

La naissance miraculeuse de Jean, la détermination de son père lui donnant le nom attribué par l’ange Gabriel avant sa naissance, la guérison de l’infirmité de Zacharie ouvrant sa bouche pour louer Dieu, tout cela occupe le cœur des âmes pieuses habitant le pays des montagnes de la Judée. Dieu entend nos conversations et Il connaît même toutes nos pensées (Ps. 139. 2 et 4).

Considérons ce qui est écrit à propos de quelques fidèles, humbles et cachés, dans le dernier prophète de l’Ancien Testament : « Alors ceux qui craignent l’Éternel ont parlé l’un à l’autre, et l’Éternel a été attentif et a entendu… Ils seront à moi, mon trésor particulier, dit l’Éternel des armées » (Mal. 3. 16 et 17).

Vous qui aimez et connaissez le Seigneur Jésus, saisissez l’occasion de parler de Lui entre vous ou avec un camarade qui vous demanderait raison de l’espérance qui est en vous.

Et la main du Seigneur était avec cet enfant (v. 66). La puissance protectrice de l’Esprit de Dieu dont il était rempli (v. 15) reposait sur lui dès son enfance. Heureux enfant formé à l’école de Dieu ! Quelle sainte préparation pour un serviteur !

Esdras ne déclare-t-il pas : « La main de notre Dieu est en bien sur tous ceux qui le cherchent » ? (Esd. 8. 22). Ne pouvons-nous pas être au bénéfice d’une telle grâce ? N’est-ce pas la main de Dieu qui agit avec puissance, qui garde Ses chers rachetés et répand sur eux Ses riches bienfaits ? Sommes-nous assez reconnaissants pour tous les soins fidèles de notre Dieu, qui pourvoit à tous nos besoins ?

Que Dieu inscrive dans nos cœurs ces paroles : « Mon âme, bénis l’Éternel, et n’oublie aucun de ses bienfaits » (Ps. 103. 2).

« Et l’enfant croissait et se fortifiait en esprit ; et il fut dans les déserts jusqu’au jour de sa manifestation à Israël » (v. 80).

Quel développement équilibré dans la vie de cet enfant : la croissance physique était accompagnée de progrès graduels sur le plan moral et spirituel par l’opération continue du Saint Esprit en lui. Il vivait dans la solitude des déserts, à l’écart des vains bruits du monde.

C’est ainsi que Dieu prépare ses serviteurs, dès leur jeunesse, pour le ministère auquel Il les destine. Son vêtement même le faisait reconnaître comme le prophète du Très-Haut : un vêtement de poil de chameau et une ceinture de cuir autour de ses reins ; et sa nourriture était des sauterelles et du miel sauvage (Mat. 3. 4). Vrai nazaréen pour Dieu, séparé de tout, il était marqué par l’austérité du prophète Élie.

Son ministère est annoncé dans la prophétie de Zacharie : « Tu iras devant la face du Seigneur pour préparer ses voies, pour donner la connaissance du salut à son peuple, dans la rémission de leurs péchés, par les entrailles de miséricorde de notre Dieu » (v. 76 à 78).

Ce grand salut nous est offert aujourd’hui encore. Il s’agit de l’accepter dans notre cœur par la foi au Seigneur Jésus.

Jésus enfant (Luc 1. 26 à 38, Mat. 1).

Parmi toutes les naissances d’enfants dans ce monde, depuis celle de Caïn, il n’y en a pas de plus importante pour l’humanité que celle de Jésus, à Bethléhem, selon ce que le prophète Michée avait annoncé (5. 2).

Cette naissance est un élément du grand mystère de la piété : « Dieu a été manifesté en chair » (1 Tim. 3. 16). Et Jean précise : « Et la Parole devint chair, et habita au milieu de nous (et nous vîmes sa gloire, une gloire comme d’un fils unique de la part du Père) pleine de grâce et de vérité » (1. 14). « Dieu ayant autrefois, à plusieurs reprises et en plusieurs manières, parlé aux pères par les prophètes, à la fin de ces jours-là, nous a parlé dans le Fils » (Héb. 1. 1 et 2).

Le Dieu Tout-puissant, créateur des cieux et de la terre, que nul œil n’a vu ni ne peut voir, qui habite la lumière inaccessible, a voulu se révéler à l’homme pécheur pour lui apporter le salut et le pardon des péchés. Dieu nous aima et envoya son Fils unique dans ce monde pour être la propitiation pour nos péchés, car nous étions coupables – pour être le Sauveur du monde, car nous étions perdus – afin que nous vivions par Lui, car nous étions morts (1 Jean 4. 10, 14, 9).

La bonne nouvelle que Dieu proclame par l’évangile, c’est qu’Il se révèle dans le don de Son Fils. « Grâces à Dieu pour son don inexprimable ! » (2 Cor. 9. 15).

Avec quel soin et quelle sobriété les évangélistes Matthieu et Luc relatent la venue de Jésus dans ce monde ! Il y entre par la naissance, comme tous les hommes. Lui, le Fils de Dieu, n’a-t-il pas vécu complètement l’histoire de l’homme, de la naissance à la mort, une parfaite humanité toute à la gloire de Dieu ? Il reste le vrai Modèle pour tout croyant.

Chers jeunes lecteurs, puissiez-vous contempler le Seigneur Jésus par la foi, dès sa naissance, à travers les récits des évangiles !

C’est l’ange Gabriel qui est chargé d’annoncer cette naissance à une vierge d’Israël, nommée Marie, habitant la ville de Nazareth en Galilée. N’est-elle pas le vase que Dieu a choisi pour être la mère du Sauveur ?

Événement inouï, aux conséquences glorieuses et éternelles : « Emmanuel vient jusqu’à nous. Dieu se fait homme : Ô saint mystère ! Que son peuple adore à genoux ! ».

Saisie d’émotion, la jeune fille est troublée à la parole de l’ange. Mais quelle précieuse part est la sienne, car elle a trouvé grâce auprès de Dieu.

L’ange lui dit : « Tu enfanteras un fils, et tu appelleras son nom Jésus », nom qui signifie : Jéhovah-Sauveur. Et il ajoute : « Il sera grand et sera appelé le Fils du Très-haut ; et le Seigneur Dieu lui donnera le trône de David son père ; et il régnera sur la maison de Jacob à toujours, et il n’y aura pas de fin à son royaume » (Luc 1. 32 et 33).

Il nous appartient de célébrer la grandeur infinie de Celui qui, comme Fils du Très-haut, est le Fils de Dieu de toute éternité. Et il est aussi, comme fils de Marie, fils de David, le Messie, afin de régner à toujours sur Israël. « Sa domination est une domination éternelle, qui ne passera pas, et son royaume, un royaume qui ne sera pas détruit » (Dan. 7. 14).

Comme Fils de l’homme, Il régnera sur l’univers tout entier, jusqu’à ce qu’Il ait remis le royaume à Dieu le Père, et ce sera l’état éternel dans un nouveau ciel et une nouvelle terre.

L’ange précise encore : « La sainte chose qui naîtra sera appelée Fils de Dieu » (v. 35). Quel mystère inscrutable ! Le Fils de Dieu devint homme par la seule puissance du Saint Esprit, sans l’intervention de la volonté de l’homme. Toutes ces gloires appartenaient à cet enfant absolument saint, qui serait un vrai Nazaréen pour Dieu, séparé de tout mal et de toute souillure.

« Quand l’accomplissement du temps est venu, Dieu a envoyé son Fils, né de femme, né sous la loi, afin qu’il rachetât ceux qui étaient sous la loi, afin que nous recevions l’adoption » (Gal. 4. 4 et 5).

Apprécions-nous assez que le Fils de Dieu soit devenu homme en venant dans ce monde pour nous sauver ? « Voici, la vierge concevra et elle enfantera un fils, et appellera son nom Emmanuel ». Dieu avec nous… « Car un enfant nous est né, un fils nous a été donné… on appellera son nom : Merveilleux, Conseiller, Dieu fort, Père du siècle, Prince de paix » (És. 7. 14 ; 9. 6).

Ainsi la foi reçoit simplement, en adorant, le fait insondable de l’union de l’humanité et de la divinité de Christ. « Personne ne connaît le Fils, si ce n’est le Père » (Mat. 11. 27). Ce n’est pas notre intelligence naturelle, aussi développée soit-elle, qui peut comprendre ce mystère ; mais c’est par la foi que, ayant reçu la vie de Jésus animée par la puissance du Saint Esprit, nous pouvons saisir ce que Dieu nous révèle à l’égard de Son Fils bien-aimé.

La Parole est absolue : « L’homme animal ne reçoit pas les choses qui sont de l’Esprit de Dieu, car elles lui sont folie ; et il ne peut les connaître, parce qu’elles se discernent spirituellement » (1 Cor. 2. 14).

Dans l’évangile de Matthieu, le Seigneur Jésus est présenté comme le Messie, le roi d’Israël, l’objet des promesses et des prophéties faites à Israël. Une généalogie est ici nécessaire pour démontrer que Jésus était celui qui répondait aux promesses faites à Abraham, et en même temps l’héritier authentique du trône de David. La généalogie est celle de Jésus Christ, fils de David, fils d’Abraham. En Matthieu 1, c’est la généalogie officielle, reconnue par les Juifs parce que c’est celle de Joseph, le mari de Marie, qui était estimé être le père de Jésus (Luc 3. 23). Les trois séries de quatorze générations chacune correspondent aux trois grandes périodes de l’histoire d’Israël : de l’appel d’Abraham à David (v. 2 à 6), de David à la transportation de Babylone (v. 7 à 11), de la transportation à la naissance de Jésus (v. 12 à 16).

Dans cette longue énumération de noms, il y a certes des hommes pieux dont la mémoire est en bénédiction : Abraham, David, Ézéchias, Josias ; mais il y a aussi des rois impies, Achaz, Manassé, Amon… qui ne sont pas supprimés.

Au moment où le Sauveur est révélé, Dieu se plaît à souligner que le salut offert par grâce dans Son glorieux évangile s’adresse à quiconque (Jean 3. 16). Il y a en particulier quatre femmes dont les noms se rattachent à des faits humiliants, mais leur histoire exalte la grâce infinie de Dieu qui a voulu sauver de viles créatures en leur donnant un Sauveur. Oui ! là où le péché a abondé, la grâce a surabondé (Rom. 5. 20).

Chacun de nos jeunes amis peut-il déclarer avec bonheur : « Jésus est mon Sauveur, il est mort pour moi » ?

La naissance de Jésus et les bergers de Bethléhem (Luc 2. 1 à 20).

Comme nous l’avons précisé le mois dernier, le prophète Michée avait annoncé la naissance de Jésus à Bethléhem (5. 2), alors que Marie, sa mère, habitait Nazareth.

Pour que cette prophétie s’accomplisse, Dieu se sert d’un édit de César Auguste, le premier empereur romain, proclamant le recensement de toute la population de l’empire.

Ainsi chacun devait aller à sa propre ville pour y être enregistré. Soumis à l’autorité de l’empereur, Joseph et Marie, ignorés de tous, se rendent à Bethléhem parce qu’ils appartiennent à la famille royale de David. Ce qui compte pour Dieu, c’est que les Écritures s’accomplissent à l’égard du lieu de naissance de Son propre Fils. N’est-il pas écrit : « Toutes choses te servent » ? (Ps. 119. 91)

Dieu peut préparer un grand poisson pour engloutir Jonas, mais aussi préparer un ver pour ronger le kikajon qui faisait ombre sur sa tête (2. 1 et 4. 7). Il peut aussi faire parler l’ânesse de Balaam (Nomb. 22. 30). Mais dans notre passage de Luc 2, c’est l’empereur Auguste qui est l’instrument choisi, malgré lui, pour faire la volonté de Dieu.

Et il arriva, pendant qu’ils étaient à Bethléhem, que Marie mit au monde son fils premier-né, et l’emmaillota, et le coucha dans la crèche, parce qu’il n’y avait pas de place pour eux dans l’hôtellerie (2. 7).

Arrêtons-nous en ce lieu pour y contempler le saint mystère de la naissance de Jésus, le Messie, le Roi des rois, le Seigneur des seigneurs, le Fils de Dieu.

Le monde ne l’attend pas et ne trouve pas de place pour Lui. Nous ne sommes pas ici à la cour d’un roi ou à Jérusalem. Mais Jésus naît dans une obscure étable, dans l’humiliation la plus profonde. Il vient en grâce pour sauver l’homme pécheur.

Quelle mère accepterait de placer son enfant dans un tel berceau ? La carrière terrestre de Jésus, toute d’amour, commence par une crèche et finit sur une croix. Cela met en évidence tout le désordre moral engendré dans ce monde par le péché, mais aussi l’amour de Dieu qui prend la dernière place pour nous servir.

Jésus descend dans la crèche de Bethléhem et s’abaisse jusqu’à la croix de Golgotha. Nos cœurs ne s’attacheraient-ils pas à un tel Sauveur qui a accepté de prendre une telle place dans ce monde pour le rachat de notre âme ?

Ainsi la grâce de Dieu brille tout au long de la vie de Jésus. Elle est à la portée de chacun qui en éprouve le besoin. Elle est accessible à tous les hommes, car Dieu ne fait pas acception de personnes. Chacun de nous peut alors s’interroger : quelle place Jésus tient-Il dans mon cœur ?

Dans l’histoire des hommes la naissance de Jésus est ignorée. Vos manuels d’histoire ne la signalent pas. Mais pour Dieu, l’événement est d’une importance capitale. La nouvelle doit être proclamée aux fils des hommes.

Quels seront-ils, ceux que Dieu choisit pour leur confier un tel message ? Ce ne sont pas les grands de la terre, mais d’humbles bergers demeurant aux champs, et gardant leur troupeau durant les veilles de la nuit. « Et voici, un ange du Seigneur se trouva avec eux, et la gloire du Seigneur resplendit autour d’eux ; et ils furent saisis d’une fort grande peur » (v. 9).

Quand l’homme est tout à coup dans la présence de Dieu, sa conscience parle et il est effrayé. Certes ces hommes ne sont pas plus coupables que leurs semblables. La seule issue pour eux ne peut être que le message de grâce de l’ange du Seigneur : « N’ayez point de peur, dit-il, car voici, je vous annonce un grand sujet de joie qui sera pour tout le peuple ; car aujourd’hui, dans la cité de David, vous est né un sauveur, qui est le Christ, le Seigneur. Et ceci en est le signe pour vous, c’est que vous trouverez un petit enfant emmailloté et couché dans une crèche » (v. 10 à 12).

Quelle merveilleuse grâce que cette bonne nouvelle ! Quel sujet de joie pour ces hommes simples, pour tout le peuple, pour chacun de nous ! Ce petit enfant, couché dans la crèche, est le Sauveur des hommes. L’intelligence humaine ne peut sonder les pensées de Dieu.

Retenons que « Dieu a choisi les choses faibles du monde pour couvrir de honte les choses fortes… en sorte que nulle chair ne se glorifie devant Dieu » (1 Cor. 1. 28 et 29). « Et soudain il y eut avec l’ange une multitude de l’armée céleste, louant Dieu, et disant : Gloire à Dieu dans les lieux très hauts ; et sur la terre, paix ; et bon plaisir dans les hommes ! » (v. 13 et 14). Les chœurs célestes exaltent le mystère insondable de la piété : « Dieu a été manifesté en chair… a été vu des anges » (1 Tim. 3. 16).

Tout le ciel est en émoi pour ce qui concerne les hommes, car l’amour de Dieu est manifesté par la naissance de Jésus sur la terre. Dieu envoie Son Fils pour être le Sauveur du monde.

La venue de Christ magnifie la gloire de Dieu dans les lieux très hauts, car la victoire du bien sur le mal est assurée, l’amour de Dieu est supérieur au péché de l’homme.

Malgré la chute de l’homme que Satan voulait entraîner sous le jugement divin, Dieu Se glorifie par Sa grâce. « Car la grâce et la vérité vinrent par Jésus Christ ». C’est le Seigneur Jésus qui a pris notre place sous le jugement de Dieu. « Vous êtes sauvés par la grâce, par la foi… c’est le don de Dieu » (Éph. 2. 8).

Les anges annoncent la paix sur la terre. Les nations déploient beaucoup d’efforts aujourd’hui pour obtenir la paix entre elles, mais jusqu’à ce jour, tout est vain. L’homme est sous les conséquences du péché et « il n’y a pas de paix, dit l’Éternel, pour les méchants » (És. 48. 22). Mais bientôt le Seigneur viendra établir Son règne de justice et de paix sur la terre, après avoir vaincu Ses ennemis, Satan lui-même étant lié pour mille ans.

Enfin l’armée céleste proclame le bon plaisir de Dieu dans les hommes. En effet, lors du baptême de Jésus par Jean, il y eut une voix qui venait du ciel disant : « Tu es mon Fils bien-aimé ; en toi j’ai trouvé mon plaisir » (Luc 3. 22). Voilà l’appréciation de Dieu à l’égard de Celui dont les délices étaient dans les fils des hommes (Prov. 8. 31) !

Dieu amène plusieurs fils à la gloire, en consommant le chef de leur salut par des souffrances (Héb. 2. 10). Parmi les rachetés, Il sera premier-né entre plusieurs frères (Rom. 8. 29).

Aussitôt la foi est en activité chez ces bergers, car ils désirent voir le petit enfant Jésus. La parole de Dieu fait autorité sur leur cœur et ils se hâtent pour aller à Bethléhem. Selon le signe qui leur a été indiqué, ils trouvent le petit enfant. Leur cœur est tout occupé de ce qu’ils ont entendu et vu, et ils peuvent désormais en rendre témoignage, tout en louant Dieu qui réalise de tels desseins à l’égard de l’homme. Pouvez-vous rendre grâces à Dieu pour Son don inexprimable ?

D’après La Bonne Nouvelle 1983