ÉTUDE SUR LES ACTES

Ch. 1

Ce livre est parfois nommé : les Actes du Saint Esprit.

Il a été écrit par Luc qui, toujours discret, l’a rédigé probablement vers l’an 62 ou 63, avant la destruction de Jérusalem par Titus, en l’an 70, et adressé à un certain « Théophile », déjà destinataire de l’évangile de Luc.

Ce nom, « Théophile » (aimé de Dieu), dirige nos regards vers Dieu qui nous aime.

Luc établit clairement la liaison entre la fin de son évangile qui se termine sur le départ du Seigneur au ciel (Luc 24. 50 et 51), et le début des Actes (v. 2), qui nous rapporte le même événement.

Ce second « traité » présente un Christ ressuscité et élevé dans la gloire.

Dès le premier verset, c’est le Seigneur Lui-même que le Saint Esprit nous présente, et non les apôtres. Ce n’est qu’au chapitre 16. 10, que Luc se joint à la compagnie de Paul ; et il sera encore auprès de lui quand il dira : « Luc seul est avec moi » (2 Tim. 4. 11) ; alors que : « tous m’ont abandonné » (v. 16).

Les Actes, à partir du ch. 2, racontent l’histoire des premiers moments de l’Assemblée (l’Église), où elle est baptisée, une fois pour toutes désormais, et l’Esprit Saint habite, pour l’éternité, dans chaque croyant. Le Seigneur avait dit à Ses disciples : « Celui qui croit en moi fera, lui aussi, les œuvres que moi je fais, et il en fera de plus grandes que celles-ci ; parce que moi, je m’en vais au Père » (Jean 14. 12).

Bien que les épîtres n’aient pas encore été écrites, les disciples vivaient de façon remarquable les vérités de la Parole, car le Seigneur avait préparé, en eux, la réception du Saint Esprit, en « soufflant en eux » (Jean 20. 22 et 23), en vue du service.

Durant tout le temps que le Seigneur vivait au milieu des disciples, ceux-ci ne comprenaient pas Son enseignement. Seule, la réception du Saint Esprit le leur fera comprendre et, dès sa première prédication, Pierre amènera trois mille âmes à la conversion (ch. 2. 14 à 41). Les premiers disciples étaient tous Juifs, car c’est à eux que l’évangile était annoncé en premier. Mais la période des Actes est capitale pour le christianisme, car la grâce divine s’étend désormais à toutes les nations. C’est Pierre qui avait reçu la mission d’ouvrir la porte de l’évangile de la grâce au monde entier. Sous la conduite du Saint Esprit, Pierre prononce des discours remarquables, en particulier sur cette vérité essentielle de la résurrection du Seigneur.

Cependant, à partir du ch. 15, C’est l’apôtre Paul qui sera « l’apôtre des nations », et prêchera, à son tour, le Christ ressuscité (1 Cor. 15. 3 à 8), où il rappelle que le Seigneur a été vu par « plus de cinq cents frères à la fois » (v. 6) : « Si le Seigneur n’est pas ressuscité, votre foi est vaine » (v. 17). Le Seigneur a laissé « plusieurs preuves assurées » de Sa résurrection, vérité souvent combattue par les incrédules. Dès le jour de Sa résurrection, Il est apparu à Ses disciples réunis, et leur a montré les blessures à Ses mains, à Ses pieds et à Son côté (Luc 24. 36 à 43 ; Jean 20. 20). Non seulement ils ont pu les voir, mais aussi les toucher (cf. v. 27).

Luc rappelle « les choses que le Seigneur a commencé de faire et d’enseigner » (v. 1). Il était puissant en œuvre et en parole » (Luc 24. 19). A Son image, efforçons-nous d’avoir une vie pratique fidèle, avant d’annoncer l’évangile. Avant de les quitter, le Seigneur avait donné des ordres à Ses disciples : ils ne devaient pas partir de Jérusalem, où ils recevraient l’Esprit Saint. Plus tard, lors de persécutions, après la lapidation d’Étienne, Dieu les poussera hors de Jérusalem (ch. 8), avant que cette ville rebelle ne soit détruite ; et Dieu se servira de cette circonstance pour annoncer l’évangile aux nations.

Certains s’étonnent que l’on ne puisse pas « prier ou adorer » le Saint Esprit. Mais le Saint Esprit, qui est Dieu au même titre que le Père et le Fils, s’est fait « agent » pour habiter en nous pour l’éternité, afin de nous rendre capables de prier et même d’adorer, et le Père et le Fils. Sans le Saint Esprit en nous, nous serions incapables de telles actions à l’adresse de Dieu. Il nous faut l’Esprit Saint pour comprendre la Parole de Dieu (Luc 24. 45 et 49).

Ce verset 4 nous montre toute la sollicitude du Seigneur pour les Siens. Il est « assemblé avec eux » avant de les quitter. Comme au jour de la résurrection où Il a travaillé à les rassembler avant d’apparaître au milieu d’eux, le Seigneur montre que c’est d’un grand prix pour Lui d’être entouré de Ses rachetés. C’est encore le cas, aujourd’hui : « Là où deux ou trois sont assemblés en mon nom, je suis là au milieu d’eux » (Mat. 18. 20).

Aujourd’hui, Il s’occupe de Ses rachetés, individuellement : « Je suis avec vous tous les jours, jusqu’à la consommation du siècle » (Mat. 28. 20). Ressuscité, le Seigneur s’est montré à Ses disciples seuls ; le monde ne l’a pas vu. Quant aux Juifs incrédules qui l’ont crucifié, Il leur avait dit d’avance : « Voici, votre maison vous est laissée déserte, car je vous dis : vous ne me verrez plus désormais, jusqu’à ce que vous disiez : Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur » (Mat. 23. 38 et 39). Cette parole s’est accomplie à la lettre : les Juifs ne l’ont plus revu.

Nous n’avons pas les détails des entretiens du Seigneur avec Ses disciples. Cependant, le sujet du royaume de Dieu est placé devant eux, et Il leur a commandé « de ne pas partir de Jérusalem, mais d’attendre la promesse du Père ».

Les caractères du royaume de Dieu sont dévoilés en Romains 14. 17 : « Justice… paix… joie dans l’Esprit Saint ». Bien que le Seigneur les ait entretenus du royaume de Dieu ayant un caractère céleste, les disciples étaient occupés du rétablissement du « royaume pour Israël » au caractère terrestre (v. 6).

« La promesse du Père », c’était l’envoi du Saint Esprit dans les croyants, comme Consolateur (Jean 14. 16 ; 16. 7). Le Saint Esprit était présent lors du baptême du Seigneur au Jourdain, où Jean baptisait d’eau pour la repentance du peuple : Il se manifesta « comme une colombe » baptême différent du baptême de l’assemblée chrétienne : « il leur apparut des langues divisées comme de feu » (Act. 2. 3).

Le Seigneur n’a pas envoyé le Saint Esprit en tant que Personne divine avant Son départ, mais Il a veillé à ce que Ses disciples ne souffrent pas de Son absence trop longtemps. « Vous serez baptisés de l’Esprit Saint dans peu de jours » (v. 5).

Pourtant ils oublièrent vite ces recommandations du Seigneur, et se dispersèrent. Luc 24 nous en montre deux qui s’en allaient à Emmaüs.

Malgré l’incrédulité des Juifs, Jérusalem était encore appelée « la sainte ville » (Mat. 27. 55). C’est certainement avec beaucoup de peine que Dieu a permis au général romain Titus, de détruire Jérusalem, en l’an soixante-dix.

Dieu a dû rompre Ses relations bénies avec Jérusalem, après la lapidation d’Étienne par les Juifs incrédules, au ch. 7 des Actes.

Au ch. 8, les disciples sont dispersés hors de la ville et prêchent l’évangile plus loin. Aujourd’hui, il est annoncé dans le monde entier.

Les apôtres ont éprouvé quelque difficulté à se séparer des commandements légaux. Jacques s’adresse à des croyants Juifs s’attardant dans le judaïsme.

Paul lui-même, fera un vœu légaliste, et il allait toujours, d’abord, dans les synagogues.

Plus tard, à la fin des Actes, il se tournera exclusivement vers les nations. Ce n’est qu’au ch. 11 qu’ils reconnaissent, surpris, que la grâce est offerte aussi aux nations (v. 1 à 18 ; Amos 9. 11 et 12).

Dieu reprendra Ses relations avec Son peuple terrestre après l’enlèvement de l’Église, et établira le royaume pour Israël ».

Mais, « les temps et les saisons » pour cela, appartiennent à la seule autorité du Père, auquel le Seigneur Lui-même est soumis (Marc 13. 32). Cette expression se retrouve en 1 Thessaloniciens 5. 1, et évoque la venue en gloire du Seigneur, pour le jugement des nations, après l’enlèvement de l’Église. Ces jugements se retrouvent dans la prédication de Pierre (Act. 2. 17 à 20 ; Apoc. 6 et suivants). La descente du Saint Esprit, indispensable, change tout pour les croyants : c’est de Lui que nous est donnée la connaissance du Seigneur, et la compréhension des Écritures. Le Seigneur a dû tourner leurs cœurs vers ce qui importait, à ce moment-là : la venue du Saint Esprit qui, depuis, habite pour l’éternité dans les croyants et dans l’Église (v. 8). Historiquement, il y a eu Dieu dans la nuée (Mat. 17 ; Marc 9 ; Luc 9) ; le Seigneur Lui-même, et le Saint Esprit (Act. 2).

Témoins privilégiés (Jean 15. 26 et 27), les disciples ont dû s’adjoindre un remplaçant de Judas (v. 16 à 22).

En relation avec la scène qui se déroule ici (v. 9), Luc 24. 50 à 52 donne quelques précisions : « Il les mena dehors jusqu’à Béthanie, et levant ses mains en haut, Il les bénit… en les bénissant, Il fut séparé d’eux, et fut élevé dans le ciel. Et eux, lui ayant rendu hommage, s’en retournèrent à Jérusalem avec une grande joie ».

Contrairement à Énoch et à Élie qui furent « enlevés » au ciel (Héb. 11. 5 ; 2 Rois 2. 10), le Seigneur fut « élevé » au ciel dans une position glorieuse.

Lorsque, avant Sa mort, le Seigneur apparaît aux yeux de Pierre, de Jacques et de Jean, sur la sainte montagne, Moïse et Élie parlaient avec Lui, « de sa mort qu’il allait accomplir à Jérusalem » (Luc 9. 28 à 31). Mais la vision de « sa gloire » s’est imprimée dans leurs cœurs (2 Pier. 1. 16 à 19).

C’est comme fils de l’homme qu’Il s’est acquis une gloire nouvelle, Lui, le Fils éternel de Dieu, ayant pris la forme d’un homme ! Maintenant, Il est le seul homme glorifié dans le ciel, et est assis sur le trône de Dieu. Le Seigneur avait dit à Ses disciples : « Si vous m’aviez aimé, vous vous seriez réjouis de ce que je m’en vais au Père » (Jean 14. 28).

Et, en Jean 16. 7 : « Il vous est avantageux que moi le m’en aille » et leur promet la venue du « Consolateur » (le Saint Esprit) qui ne viendrait que si Lui-même s’en allait. Le Seigneur devait être glorifié ; mais les disciples, consolés, et enseignés dans les Écritures par le Saint Esprit (Jean 16. 12 à 14).

« Et comme ils regardaient fixement vers le ciel… » (v. 10) ; les disciples sont spectateurs d’une scène inoubliable. Leur Seigneur est reçu par une nuée qui est sans doute différente de la nuée glorieuse qui remplit le temple de Salomon.

Ce regard fixé sur le ciel parle à nos cœurs : nos yeux sont-ils fixés sur les choses d’en haut, en attendant le retour du Seigneur ? Deux anges, alors, leur parlent de Son futur retour en gloire.

Ce que l’Assemblée attend, c’est Son retour en grâce (1 Thess. 4. 16 et 17). Mais elle ne sera formée qu’au ch. 2.

Deux anges sont aussi envoyés pour ôter de la perplexité aux les femmes venues au tombeau (Luc 24. 4 à 7) : le Seigneur ne laisse pas les Siens dans le doute, et les anges sont des serviteurs de Dieu, en faveur des croyants (Héb. 1. 14). Et ils sont deux (deux témoins indispensables, selon les Écritures).

Lorsque le Seigneur reviendra pour établir Son royaume, Il apparaîtra sur le Mont des Oliviers qui se « fendra » en deux parties pour former une grande vallée, où le résidu croyant du peuple, ayant traversé la grande tribulation, poussé à toute extrémité par l’hostilité d’une nation ennemie, s’enfuira et sera délivré par l’intervention directe du Seigneur (Zach. 12) : Il protégera Jérusalem, et y fera de nouveau reposer la gloire de Son nom là (Zach. 14. 3). Ce faible résidu, comme Thomas (Jean 20. 28, 29), croira au Seigneur en Le voyant. Quant à l’Église, l’épouse de l’Agneau, et les saints de l’Ancien Testament, ils seront associés à Lui, lorsqu’Il apparaîtra en gloire (Zach. 12. 5). Les disciples Juifs, attendaient « le royaume pour Israël » (v. 6). Nous, nous attendons Son retour pour nous prendre avec Lui. Sommes-nous à l’unisson du Saint Esprit, disant avec Lui : « Viens » ?

Une dizaine de jours s’écoulèrent avant que l’Esprit descende sur les croyants (ch. 2). Mais le Seigneur avait « soufflé » en eux, une provision d’Esprit (Jean 20. 22), en attendant le baptême de l’Assemblée. Ils retournèrent à Jérusalem, et s’assemblèrent dans la chambre haute (peut-être la même que celle où le Seigneur avait institué la cène), dans la séparation de l’agitation du monde.

En Luc 24. 50, le Seigneur les a menés « à Béthanie », qui n’est qu’à très faible distance de Jérusalem. Et c’est là que, fidèles aux ordonnances judaïques, on les retrouve se réunissant au temple (Act. 3. 1). Le livre des Actes est historique, et rappelle cette période transitoire, entre le judaïsme traditionnel et le christianisme pur, après le rejet d’Israël.

En ce temps-là, la chambre haute était située sur le toit en terrasse, dans les maisons d’Israël.

Les Actes, outre notre chapitre, rapportent deux autres circonstances parlant d’une chambre haute : à Joppé, où Pierre ressuscite Tabitha (Act. 9. 36 à 41) ; et dans la Troade, où Paul, ayant prêché longuement, le jeune homme, Eutyche, s’endort, tombe et est relevé mort (ch. 20. 7 à 10).

La chambre haute, partie la plus élevée de la maison, désigne, pour nous, notre communion avec le Seigneur, à l’écart du monde.

C’était là que les disciples persévéraient d’un commun accord clans la prière » (v. 14). Persévérons, nous aussi, dans la prière, individuellement, en famille et en assemblée. La Parole pose plusieurs conditions pour l’exaucement des prières : Que ceux qui prient ensemble soient « d’accord » entre eux (Mat. 18. 19) ; avoir communion avec le Seigneur – demeurer en Lui (Jean 15. 7) ; demander selon Sa volonté » (1 Jean 5. 14 et 15) ; et « demander avec foi » (Jac. 1. 6).

Au ch. 4. 32, les disciples étaient « un cœur et une âme ». Au ch. 2. 42 et 46, « ils persévéraient dans la doctrine et la communion des apôtres, dans la fraction du pain et les prières » « et tous les jours, d’un commun accord, dans le temple ». Ce temps intermédiaire était le début de l’Assemblée chrétienne.

Ce chapitre nous montre les disciples ayant suivi le Seigneur, mais aussi les femmes qui l’avaient servi depuis la Galilée (peut-être les mêmes qui sont allées au tombeau), ainsi que Marie, la mère de Jésus, et Ses frères. Ce verset doit nous combler de joie, si on le compare à Marc 3. 21 et Jean 7. 1 à 5 où Ses proches estiment que le Seigneur est hors de sens », et que « ses frères ne croyaient pas en lui non plus ». Ils ne comprenaient pas la portée de l’œuvre du Seigneur. Cependant, « sa mère conservait toutes ces paroles dans son cœur » (Luc 2. 51). Il a fallu, sans doute, la mort et la résurrection du Seigneur, pour que Sa famille ouvre les yeux, et comprenne la vérité Le concernant !

Dans ce v. 14 de notre chapitre, il est parlé de Marie pour la dernière fois. Elle est « bienheureuse » (Luc 1. 48), mais est simplement vue au milieu des disciples, n’étant aucunement l’objet d’un culte personnel.

Si Pierre, ayant renié le Seigneur, conservait une place prépondérante parmi les disciples, c’est qu’il était pleinement restauré. C’est dans une libre communion avec son Seigneur, qu’il L’interroge, en Jean 21. 21 et 22 : « Et lui, que lui arrivera-t-il ?» et le Seigneur lui répond : « Que importe ? Toi, suis-moi ».

C’est lui qui prend l’initiative de remplacer Judas (Act. 1. 15 à 22). Pierre prononcera plusieurs autres discours par exemple (ch. 10. 34 à 43 ; ch. 15. 7 à 11). Contrairement à Paul, qui était un savant dans la Parole, ayant été « instruit aux pieds de Gamaliel » (ch. 22. 3), Pierre était un homme simple et « illettré » ; mais il enseigne les sacrificateurs (ch. 4. 8 à 13). Et le Seigneur lui ayant « ouvert l’intelligence », il cite la Parole concernant la prophétie touchant Judas (Ps. 69. 25). Dieu Se glorifie en prenant, dans le monde, les pauvres, les choses simples, méprisées et viles (1 Cor. 1. 26 à 29).

Paul, aussi savant qu’il ait été, avait prêché aux Corinthiens, en toute simplicité : « Jésus Christ et Jésus Christ crucifié » (1 Cor. 2. 1 et 2) ; et les Corinthiens se sont convertis.

Judas avait reçu une « charge de surveillant » (Act. 1. 20). Mais, aimant l’argent (il était voleur) (Jean 12. 6), sa cupidité l’a conduit à trahir son Seigneur pour « trente pièces d’argent… ce prix magnifique » (Zach. 11. 12 et 13 ; Mat. 26. 14 et 15). « Dès lors, il cherchait une bonne occasion pour le livrer » (Mat. 26. 16). Sa corruption morale a été vue de tous (Act. 1. 18) ; et les sacrificateurs lui sont associés dans ce crime (Mat. 27. 6).

Comme Balaam en son temps, Judas « a aimé le salaire d’iniquité » (2 Pier. 2. 15). Alors « Que sa demeure soit déserte » (Act. 1. 20), ce qui répond au Ps. 69. 25 où il est écrit : « Que leur demeure soit désolée ». Cette différence (du pluriel au singulier), désigne sans doute Judas seul, (dans les Actes), et peut-être, ceux qui lui sont associés dans cette action, (dans le Psaume). Judas a livré son Maître par un baiser » (Luc 22. 48), ayant conduit ceux qui l’ont arrêté. Mais Satan était entré en lui (Jean 13. 26 et 27), de sorte qu’un retour en arrière n’était plus possible.

Judas, que le Seigneur avait choisi avec les autres apôtres, après toute une nuit de prières (Luc 6. 12 à 16), était l’objet d’une terrible prophétie (Ps. 41. 9 ; 55. 12 à 14). Le Seigneur l’appelle : « le fils de perdition » (Jean 17. 12) ; c’est le même terme qui désigne l’antichrist (2 Thess. 2. 3). Cela a ajouté des souffrances au Seigneur : « Ami, pourquoi es-tu venu ?» (Mat. 26. 50).

La cupidité de Judas qui, pour trente pièces d’argent, a livré son Maître, est un avertissement solennel contre l’amour de l’argent. Avant d’entrer en lui, Satan avait amorcé sa convoitise (Jac. 1. 14 et 15). II devait être remplacé, afin qu’il y ait douze témoins de la résurrection du Seigneur. Le chiffre douze, dans la Parole, évoque la perfection administrative de Dieu confiée à l’homme. Nous y serons fidèles si nous vivons dans la communion habituelle avec Dieu. Les disciples ont beaucoup insisté sur la grande vérité de la résurrection du Seigneur, à partir du ch. 2. 23, 24 et 32.

Le christianisme repose sur trois faits fondamentaux : la naissance du Seigneur comme Homme ; Sa mort sur la croix, et Sa résurrection le troisième jour. Le Fils de Dieu a parfaitement accompli l’œuvre que le Père Lui avait donnée à faire. La vérité de la résurrection du Seigneur est la pierre de touche de la foi chrétienne (1 Cor. 15) ; elle est aussi la pierre d’achoppement de l’incrédulité (Act. 17. 30 à 32).

Il fallait donc, nécessairement, qu’un disciple, parmi ceux qui avaient suivi et servi Jésus, durant tout Son ministère (outre les douze apôtres), soit désigné pour remplacer Judas. Le Seigneur avait dit : « Si quelqu’un me sert, qu’il me suive » (Jean 12. 26). Ils en mettent deux sur les rangs : Joseph surnommé juste, et Matthias » (v. 23). Mais les disciples, peu confiants en eux-mêmes, laissent à Dieu le soin de choisir l’un d’eux : « Ils jetèrent le sort » (ch. 1. 26).

On aurait pu penser que Joseph, connu comme étant juste aurait été choisi de Dieu. Mais Dieu choisit Matthias, sans doute plus qualifié, selon Son estimation, pour remplir la mission pour laquelle Il le destinait : « Mes pensées ne sont pas vos pensées. Vos voies ne sont pas mes voies » (És. 55. 8).

C’est la dernière fois, dans la Parole, que le sort est jeté. Cette pratique, courante dans l’ancienne alliance, remplaçait l’action du Saint Esprit qui n’habitait pas encore dans les croyants (Prov. 16. 33). On en trouve des exemples en (Lév. 16. 8 ; Jos. 8. 6 à 8 ; Néh. 10. 34).

Mais le Saint Esprit dans les chrétiens rend caduque cette pratique, agissant directement en nous, nous guidant, par la prière, dans la Parole, et nous donnant les directions nécessaires pour la conduite de notre vie (Act. 6. 3 à 6 ; ch. 13. 2). Pour choisir Ses disciples, le Seigneur, notre divin modèle, avait prié toute une nuit ! Pourrions-nous nous passer de la prière ? Mais soyons droits devant Dieu : gardons-nous de demander à Dieu de nous montrer le chemin, alors que nous l’avons déjà choisi (Jér. 42. 20).

Au temps où le Seigneur vivait sur la terre, Lui-même « né de femme, né sous la loi » a pleinement – et Lui seul – accompli la loi. Mais, par Sa mort et Sa résurrection, Il a apporté la grâce (Jean 1. 17).

Cependant, dans les débuts, les chrétiens Juifs ont éprouvé des difficultés à se séparer du judaïsme, et il y a eu un certain mélange que Dieu a supporté dans Sa miséricorde.

Dans ce premier chapitre des Actes, les disciples représentent les prémices du résidu Juif croyant qui, par l’acceptation de l’évangile, attendra, à la fin, le Seigneur, avant qu’Il établisse Son règne. En attendant, Dieu a envoyé le Saint Esprit promis (ch. 2. 33).

Ce chapitre 2 raconte la formation de l’Église chrétienne qui est devenue « l’habitation de Dieu par l’Esprit Saint ». Les croyants, eux, sont « scellés du Saint Esprit de la promesse » (Éph. 1. 13). Le Seigneur, (le Messie promis à Israël), a apporté, cependant, des choses nouvelles (Mat. 5. 6 et 7) ; et Il annonce, de façon remarquable en Matthieu 16, l’Assemblée qu’Il bâtit Lui-même.

D’une manière générale, les Actes rapportent la première décision de l’Assemblée dans ce chapitre premier, puis, le ministère de Pierre, du ch. 2 au ch. 12 ; et enfin, le ministère de Paul, du ch. 13 à la fin. C’est lui qui a reçu les révélations concernant l’Assemblée, « le mystère caché dès les siècles… mais qui a été… manifesté » (Col. 1. 26).

Ch. 2

La Pentecôte était l’une des trois fêtes à l’Éternel où les Juifs devaient adorer à Jérusalem (Deut. 16. 16). Les deux autres étaient : la Pâque, ou fête des pains sans levain (type de Christ sans péché et du croyant purifié) (Lév. 23. 5) ; la Pentecôte (fête des semaines, après la fête des prémices, type de la résurrection de Christ) (v. 16) ; et, enfin, la fête des tabernacles (type du millénium) (v. 34).

Dieu a voulu que la descente du Saint Esprit se produise alors que tous les Juifs (de Judée et de la dispersion), étaient présents à Jérusalem pour y adorer. Ainsi, tous ont pu entendre « annoncer dans leurs langues les choses magnifiques de Dieu » (Act. 2. 11).

Ce chapitre note la naissance historique de l’Assemblée chrétienne ayant encore un caractère uniquement Juif (v. 5).

Le Seigneur l’avait commandé aux disciples : « vous serez mes témoins à Jérusalem et dans toute la Judée et la Samarie, et jusqu’au bout de la terre » (ch. 1. 8). Ces paroles du Seigneur se réaliseront dans les Actes. La grâce de Dieu va être prêchée aux descendants des trois fils de Noé, Sem, Cham et Japheth : ici, c’est Sem (les Juifs), qui sont évangélisés. Au ch. 8, c’est Cham (l’Éthiopien). Au ch. 10, Japheth (Corneille), homme des nations occidentales dont nous faisons partie.

La sagesse de Dieu se reconnaît dans les actes du Saint Esprit qui agit toujours au bon moment. Les disciples avaient obéi au commandement du Seigneur de demeurer à Jérusalem (Luc 24. 48 et 49) ; car c’est là qu’ils pouvaient recevoir le baptême du Saint Esprit : « ils étaient tous ensemble dans un même lieu » (v. 1).

Ce baptême était à la fois personnel et collectif : les langues divisées, comme de feu » se posèrent sur chacun individuellement. Mais en même temps, c’est l’Assemblée qui est baptisée une fois pour toutes.

La réception du Saint Esprit est cet « autre Consolateur » annoncé par le Seigneur (Jean 14. 16 et 17). Le Seigneur est le Consolateur suprême. A Sa venue sur la terre, les « armées célestes » l’acclament (Luc 2. 7, 10, 13 et 14).

Le Saint Esprit, ici, manifeste Sa puissance « il se fit tout d’un coup du ciel un son, comme d’un souffle violent et impétueux, et il remplit toute la maison » (v. 2). Cette puissance a imprégné les disciples pour la prédication de l’évangile, et ils se mettent à parler dans des langues qu’ils n’avaient pas apprises (v. 4 à 11). Ce souffle puissant rappelle les paroles du Seigneur à Nicodème (Jean 3. 8). Ce baptême du Saint Esprit ne s’est jamais renouvelé. Les croyants le reçoivent à l’instant de leur conversion : « Nous avons tous été baptisés d’un seul Esprit pour être un seul corps » (1 Cor. 12. 13).

Lorsque le Saint Esprit est descendu sur le Seigneur au baptême de Jean, Il est apparu sous la forme d’une colombe (Mat. 3. 16), symbole de la pureté du Seigneur, de la grâce qu’Il apportait, de Sa débonnaireté (Mat. 12. 18 à 21). Les langues de feu parlent de jugement de soi-même, de purification du croyant, de vérité et de force venant de Dieu : « Ma Parole n’est-elle pas comme un feu ? » (Jér. 23. 29)

Dieu n’a pas ôté Sa sentence sur la division des langues, prononcée en Genèse 11. 6 à 9. Mais Il a donné les moyens pour se faire comprendre de tous ceux qui étaient là.

Indispensable au début de la prédication, pour bien montrer que l’évangile provenait de Dieu (les signes, prodiges et miracles étaient des preuves) (Marc. 16. 15 à 17 ; Héb. 2. 3 et 4), le don des langues donné aux apôtres devait cesser, alors que les prophéties et la connaissance « auront leur fin », à leur plein accomplissement (1 Cor. 13. 8). Ces langues étaient comprises par ceux qui les entendaient (v. 8 et 11).

Dans l’ancienne alliance, l’Esprit venait parfois sur les croyants – depuis la Pentecôte, Il habite en eux.

Nous sommes « scellés du Saint Esprit » (Éph. 1. 13) ; et ensemble, nous formons « le temple du Saint Esprit » (1 Cor. 6. 19), « Une habitation de Dieu par l’Esprit » (Éph. 2. 22). Dieu a toujours voulu habiter parmi les hommes : en Éden, dans le tabernacle et dans le temple – maintenant, dans l’Église par le Saint Esprit, troisième Personne de la divinité, et non par mesure (Jean 3. 34).

Un croyant « rempli de l’Esprit » laisse le Saint Esprit diriger tous ses actes. Maintenant, le Saint Esprit est attristé par la ruine de l’Église et, bien que toujours tout-puissant, Sa puissance est retenue par nos manquements. Pourtant, Dieu nous exhorte : « Soyez remplis de l’Esprit » (Éph. 5. 18).

La Pentecôte amenait des « hommes pieux de toutes nations » (v. 5), à Jérusalem, pour y adorer. C’étaient des Juifs de la dispersion, mais aussi des prosélytes, des étrangers convertis à la religion judaïque (v. 11).

Parmi ceux qui, ce jour-là, ont entendu annoncer « les choses magnifiques de Dieu », « furent ajoutées… trois mille âmes » (v. 41). Ces Juifs, habituellement conduits par des chefs religieux instruits dans les Écritures, s’étonnent d’entendre les apôtres, hommes « illettrés et du commun » (ch. 4. 13), annoncer les choses de Dieu avec tant de puissance.

Déjà, au sujet du Seigneur « les Juifs s’étonnaient, disant : comment celui-ci connaît-il les lettres, vu qu’il ne les a point apprises ? » (Jean 7. 15). C’était Lui qui les avait données, dans l’Ancien Testament par Son Esprit. Éclairés par le Saint Esprit, les disciples comprennent la Parole et peuvent l’annoncer aux foules. Pour nous, (conduits par le Saint Esprit et aidés par les écrits des frères), l’étude nous fera avancer dans la compréhension des pensées divines, et dans la capacité de les transmettre à d’autres (1 Cor. 2. 10 à 14) : « Sondez les écritures… » (Jean 5. 39).

Sans la direction de l’Esprit, nos pensées naturelles ne pourront que nous égarer. L’eunuque du ch. 8, malgré sa piété, a eu besoin de Philippe, rempli du Saint Esprit, pour comprendre la Parole qu’il lisait (v. 29 à 34).

Pierre, rempli du Saint Esprit, cite avec beaucoup de clarté, Joël et David : ces deux prophéties prennent toute leur signification pour ceux qui les entendent, et ils seront convaincus (fin du chapitre). Pourtant, l’annonce des « choses magnifiques de Dieu » avec une telle puissance, produit trois effets différents : l’émerveillement (v. 11) ; la perplexité (v. 12) ; la raillerie de l’incrédulité (v. 13). Notre époque en est toujours là.

Pierre répond à toutes ces interrogations par sa puissante prédication de la Parole : les v. 14 et 15 balaient les moqueries des incrédules, afin de justifier Dieu par la Parole prophétique qu’il met en avant : il place Dieu Lui-même devant tous, en éclairant Sa Parole que tous connaissaient.

Pierre, après avoir renié son Seigneur, (mais objet de la grâce de Dieu), a été pleinement restauré et s’occupe des « brebis » et des « agneaux » du Seigneur (Jean 21. 15 à 17). On discerne deux parties, dans son discours : il explique la descente du Saint Esprit par les Écritures (v. 14 à 21) ; et il leur fait comprendre que « Dieu à fait et Seigneur et Christ ce Jésus que vous avez crucifié » (v. 36).

La prophétie de Joël n’a eu qu’un accomplissement partiel ce jour-là (v. 17 et 18). Sa plénitude se réalisera, lorsque le résidu du peuple Juif sera restauré, à l’aube du royaume du Seigneur, après les jugements sur le monde (v. 19 et 20 ; Apoc. 6. 12 à 14).

Entre la prophétie de Joël et notre chapitre, on trouve une légère différence : « Après cela » (la restauration d’Israël) (Joël 2. 28 à 32). « Et il arrivera aux derniers jours » (Act. 2. 17). Or, nous y sommes, aux derniers jours, depuis la venue du Seigneur et l’envoi du Saint Esprit à la Pentecôte. On voit toujours comme un fil conducteur, dans la Parole, afin de nous montrer son inspiration divine.

Les évangiles rappellent souvent la réalisation partielle des Écritures, par ces expressions : « Afin que l’Écriture soit accomplie » (Jean 13. 18) ; ou : « Alors fut accompli » (Mat. 2. 17 et 18)

Pierre, dans ce jour de la Pentecôte, s’adresse aux Juifs, car Dieu l’a établi « apôtre de la circoncision » (les Juifs).

Paul, quant à lui, sera établi « apôtre des nations » (l’incirconcision). Cependant, c’est Pierre qui ouvrira la porte de l’évangile aux nations, en prêchant l’évangile de la grâce au centurion romain Corneille, à sa famille et à ses amis (ch. 10).

Dans les versets 22 à 24, l’Esprit Saint nous montre quatre faits importants, quant au Seigneur Jésus : « Homme approuvé de Dieu » (v. 22), alors que les Juifs l’avaient rejeté, ne voyant en Lui que « le fils du charpentier », un galiléen et un nazaréen méprisé. Ils L’avaient accusé d’avoir un démon ! Mais Pierre insiste sur l’approbation de Dieu, et sur les miracles que le Seigneur avait opérés, dévoilant ainsi Sa nature divine – puis, qu’Il a été livré par le conseil défini et par la préconnaissance de Dieu » (v. 23).

Ésaïe 6. 8 et le Ps. 40. 6 à 8 dévoilent déjà ce « conseil défini » des trois Personnes divines, ce qui n’ôte rien à la responsabilité de ceux qui l’ont « cloué sur une croix ».

Enfin, « Dieu l’a ressuscité, ayant délié les douleurs de la mort » (v. 24), étant pleinement glorifié par l’œuvre de Son Fils. Dieu préconnaît aussi ceux des hommes qui doivent se convertir et ceux qui ne se convertiront jamais (Rom. 8. 28 à 30). Dans ces versets, le mot « prédestinés » se rapporte à l’expression « rendus conformes à l’image de son Fils ». « Nous lui serons semblables car nous le verrons comme Il est » (1 Jean 3. 2)

L’approbation de Dieu concernant le Seigneur était déjà attestée dès Son baptême au Jourdain, ainsi que sur la sainte montagne : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j’ai trouvé mon plaisir » (Mat. 5. 17 ; cf. 17. 5). Nicodème l’avait explicitement reconnu en Jean 3. 2 : « Personne ne peut faire les miracles que Toi tu fais si Dieu n’est avec lui ». C’était un témoignage de Son unité avec son Père : « Moi et le Père, nous sommes un » (Jean 10. 30).

« Ma viande est de faire la volonté de Celui qui m’a envoyé et d’accomplir son œuvre » (Jean 4. 34). Il était l’Homme obéissant pleinement approuvé de Dieu ! Les miracles, prodiges et signes que Dieu avaient faits par Lui étaient une manifestation publique (« au milieu de vous ») de l’approbation de Dieu, du plaisir qu’Il prenait en Lui. La toute-puissance de Dieu se manifestait par le Seigneur, afin que le peuple (et tous les hommes) voient en Lui Sa nature divine au-delà de Son humanité.

Le v. 23 révèle la culpabilité de tous les hommes, quant à la crucifixion du Seigneur : « Vous (les Juifs) l’avez cloué à une croix et vous l’avez fait périr par la main d’hommes iniques » (les Romains représentant les nations, dont nous sommes).

Tous coupables, mais la grâce est offerte à tous. « Là où le péché abondait, la grâce a surabondé » (Rom. 5. 20). Le Seigneur était venu au nom de Son Père et a été rejeté. Un autre, (l’antichrist) viendra, un jour, en son propre nom, et les hommes le recevront (Jean 5. 43 ; 1 Thess. 2. 8 à 10). Terrifiante parodie de la venue du Seigneur, mais ayant des effets opposés !

Pierre emploie des expressions différentes, dans le déroulement de son discours : « Hommes Juifs » (v. 14), et il leur révèle l’action puissante du Saint Esprit.

« Hommes israélites » (v. 22), et leur parle du conseil défini de Dieu, de livrer Son propre Fils.

Enfin : « Hommes frères » (v. 29), et leur témoigne avec amour de la résurrection du Seigneur (Ps. 16. 10 ; 1 Cor. 15. 12 à 14). Christ est ressuscité par l’Esprit Saint (Rom. 8. 11) – par le Père qui a délié les douleurs de la mort » (v. 24) – et par Sa propre puissance (Jean 10. 18).

L’épître aux Hébreux rappelle « qu’Il a été exaucé à cause de sa piété » (ch. 5. 7).

La délicatesse de Pierre alliée à sa hardiesse, produisent un heureux résultat : ils eurent le cœur saisi de componction » (v. 37). Pour qu’une âme vienne au Seigneur et soit sauvée, il faut qu’elle se considère coupable de la crucifixion du Seigneur.

Pierre, qui avait renié son Seigneur mais était pleinement restauré, peut leur dire hardiment : « vous avez renié le Saint et le Juste » (ch 3. 14).

David, que Pierre cite, est mort et a connu la corruption. Mais en son temps, il a prophétisé de la résurrection du Seigneur (Ps. 102. 24), voyant « de loin », non pas Salomon, son successeur immédiat, mais Christ : « Le Dieu d’Israël… m’a parlé : Celui qui domine parmi les hommes sera juste, il sera comme la lumière du matin… un matin sans nuage » (1 Sam. 23. 1 à 5).

Ce v. 5 montre que David avait conscience que cette prophétie se réaliserait plus tard.

Dans sa prédication, Pierre se sert de deux passages des Psaumes (Ps. 16. 8 à 11 ; 110. 1), que les Juifs connaissaient bien. Ces versets attestent la résurrection du Seigneur dont les disciples étaient des témoins (v. 32 ; 1 Cor. 5. 3 à 8).

Dans sa première épître, Pierre rappelle que les prophètes avaient prédit les souffrances de Christ, et les gloires qui suivraient (1 Pier. 1. 10 et 11).

Le Ps. 16 montre, prophétiquement, l’entière confiance du Seigneur en Dieu, dans Son humanité souffrante, jusqu’à la mort et à Sa résurrection : « Je me suis toujours proposé l’Éternel devant moi » (v. 8). Tout, dans Sa vie, était à la gloire de Dieu Son Père. Quelques différences s’observent, entre le Psaume 16 et Actes 2 : « Tu me feras connaître le chemin de la vie » (v. 11) Dans notre chapitre, « Tu m’as fait connaître les chemins de la vie ». David, voyant dans l’avenir ce qui concernait Christ, parle au futur : « Tu me feras connaître ». Pour Pierre, cette parole concernant le Seigneur était du passé : « Tu m’as fait connaître ». Mais « le chemin de la vie » nous parle aussi du seul chemin qui mène à la vie éternelle : Christ. « Les chemins de la vie » rappellent les circonstances douloureuses qu’a connues le Seigneur durant Sa vie, et les souffrances que connaissent les croyants voulant Le suivre.

« Ta face est un rassasiement de joie » (Ps. 16. 11) « Je contemplais toujours le Seigneur devant moi » (Act. 2. 25) : il en résulte la joie, la louange et l’espérance (v. 26). Sans doute, ces versets se rapportent en premier lieu au Seigneur ; mais nous y avons part, en contemplant par la foi la face glorieuse du Seigneur, dans notre vie tout entière. Il en résulte une joie que rien ne peut surpasser, car c’est la joie même du Seigneur (Jean 15. 11).

Un côté de la joie du chrétien, c’est de savoir qu’il marche, à la suite de son Sauveur, dans le chemin le conduisant à la vie éternelle dont Christ est les prémices par Sa résurrection.

Le Seigneur n’est pas allé dans « le hadès », (le séjour où les morts attendent le jugement), mais dans le paradis (Luc 23. 43) : « Père ! entre tes mains je remets mon esprit » (Luc 23. 46).

Pour les croyants, l’attente de la résurrection, pour la vie éternelle, se passe dans le paradis. La résurrection « d’entre les morts » est une grande révélation du christianisme. Les Juifs attendaient la résurrection « des morts » pour le jugement, à la fin des temps (Jean 11. 21 à 26).

Nous, nous attendons la « résurrection de vie » : le jugement que nous méritions étant tombé sur Christ. S’Il a connu la mort, Il est ressuscité, et nous aurons part à Sa résurrection dont Il est, Lui, les prémices. Les croyants de l’Ancien Testament, eux aussi, ont part à cette première résurrection.

Pierre, dans ses paroles, s’attache à mettre de l’ordre dans l’esprit des Juifs qui l’écoutent, en leur rappelant que David est mort et que ces prophéties des Psaumes ne le concernaient qu’en partie, mais qu’à travers ses propres circonstances, elles concernaient directement le Seigneur.

Au-delà de Salomon, les promesses faites à David s’adressaient spécifiquement au Seigneur (Ps. 89. 35 ; 132. 11) : Pierre sépare clairement ce qui touchait à David et ce qui touchait au Seigneur Jésus (v. 29 à 35).

C’est avec amour, respect et délicatesse que Pierre parle aux Juifs : « Hommes frères, qu’il me soit permis de vous dire avec liberté » (v. 29). Que cela soit un exemple pour nous lorsque nous annonçons l’évangile à des inconvertis.

La mort n’est pas une création de Dieu, mais la conséquence du péché ; et, si le Seigneur a dû « goûter la mort pour tout », c’était pour ôter le péché de devant le Dieu Saint. Mais Lui-même étant sans péché, la mort ne pouvait Le retenir : « Tu ne permettras pas que ton saint voie la corruption » (v. 27). « Ton saint », c’est « l’homme pieux » du Ps. 4. 3. Et au Ps. 32. 6 : « tout homme pieux te priera ». Le Seigneur, ressuscité, a « été exaucé à cause de sa piété » (Héb. 5. 7).

Après avoir glorifié Son Père, le Seigneur Jésus a été « exalté par la puissance de Dieu » (v. 33). Alors, Il a envoyé le Saint Esprit, reçu du Père, sur ceux qui ont cru en Lui (Jean 7. 38 et 39) : c’est le Consolateur promis (Jean 15. 26 ; 16. 13).

Bien que Dieu lui-même, le Seigneur était aussi un homme entièrement dépendant de Son Dieu. La grâce de Dieu dépasse les limites d’Israël « Car à vous (les Juifs) est la promesse et à vos enfants, et à tous ceux qui sont loin (les nations) » (v. 39 ; Gal. 3. 13 et 14). Ces paroles sont adressées aux Juifs, mais Pierre anticipe le moment où l’évangile serait répandu dans les nations (Act. 10. 45 et 46). L’envoi du Saint Esprit sur la terre prouve la pleine acceptation par Dieu de l’œuvre de Christ à la croix, Son exaltation, et la satisfaction du Père. Ainsi, le Seigneur et Son Père montrent quels soins Ils prennent des disciples, en envoyant le Saint Esprit pour être avec eux éternellement !

C’était une partie de la prophétie de Joël qui se réalisait (v. 33). La première partie de cette prophétie se réalisera dans sa plénitude durant le règne du Seigneur. Mais les chrétiens la réalisent pour eux-mêmes, définitivement (Éph. 1. 12 et 13).

Dans l’Ancien Testament, le Saint Esprit se posait parfois, momentanément, sur un croyant. Dans le Nouveau Testament, Il vient habiter en permanence dans tous les croyants, pour l’éternité.

Lors de Son baptême au Jourdain, le Seigneur a été oint du Saint Esprit. A sa suite, les croyants sont à leur tour oints du même Esprit ; et lorsque le Seigneur reviendra chercher les Siens, le Saint Esprit remontera au ciel, en emmenant l’Église avec Lui. C’est l’Esprit qui, désormais, dirige la compréhension des croyants quant à la Parole de Dieu.

Mais dans notre chapitre, l’évangile devait être présenté à Israël, premièrement, malgré sa méchanceté par rapport au Seigneur Jésus (v. 23) : « Que toute la maison d’Israël donc sache certainement que Dieu à fait et Seigneur et Christ ce Jésus que vous avez crucifié » (v. 36). La grâce est offerte à tous les Juifs. David, parlant prophétiquement, annonçait ce que Dieu allait faire ; et Pierre se sert de ces paroles prophétiques pour ôter le voile cachant la vérité aux Juifs : il leur prouve que celui dont David parlait n’était pas seulement un de ses descendants, mais que c’était le Seigneur (v. 34 ; Mat. 22. 41 à 46).

Alors, « saisis de componction », ils comprennent leur culpabilité d’avoir réclamé la crucifixion du Seigneur. Cette expression : « Saisis de componction » est unique dans la Parole ! Ils sont touchés au plus profond de leurs cœurs. C’est une grâce, lorsqu’un homme reconnaît ainsi sa culpabilité, se repent et accepte humblement le pardon qui lui est offert !

« Convertis-moi et je serai converti » (Jér. 31. 8) : c’est Dieu qui produit la repentance à salut. C’est ce qui se passe dans notre chapitre.

Le fait que Dieu ait fait asseoir le Seigneur à Sa droite en attendant la victoire sur Ses ennemis (v. 35), montre tout le déploiement de la patience divine. Mais le temps vient où Ses ennemis seront mis « pour marchepied de ses pieds » (Phil. 2. 9).

Le v. 36 distingue les caractères du Seigneur pour l’univers (Seigneur) ; et pour Israël (Christ). Pierre avait reçu le ministère de la circoncision (annoncer l’évangile à Israël), et parle du Christ ; Paul devait l’annoncer aux nations étrangères, et parle du Fils de Dieu (ch. 9. 20). Le fait d’être assis (v. 35), montre qu’Il se repose du péché (1 Pier. 4. 1 et 2) par Son œuvre à la croix.

Cependant, s’Il a servi dans le passé, pour la rédemption des pécheurs, Il sert, actuellement, comme Intercesseur auprès du Père, pour les croyants. Mais Il servira pour toujours, serviteur parfait (Ex. 21. 5 et 6), de manière différente (Luc 12. 37). Cela fait partie de Ses gloires.

Dieu insiste au moins huit fois, dans le Nouveau Testament, sur la citation du v. 35. C’est l’assurance de la victoire de notre Seigneur (1 Cor. 15. 25 à 27). Présentement, le Seigneur est assis sur le trône du Père. Durant Son règne, Il s’assiéra sur Son propre trône et y fera asseoir les fidèles qui auront vaincu (Apoc. 3. 21).

Étienne, au ch. 7. 55 et 56, a vu le Seigneur debout. Cette période intermédiaire peut faire penser que le Seigneur ne s’est pas assis tout de suite sur le trône du Père. Le Seigneur était prêt à établir Son royaume, si le peuple s’était repenti à la prédication d’Étienne. Peut-être ce délai aurait-il pu durer quarante ans, jusqu’à la destruction de Jérusalem, malgré Marc 16. 19 ?

La fin du chapitre montre le résultat du travail de Dieu dans les cœurs. La conscience est touchée jusqu’au tréfonds, et cette question angoissée jaillit de leurs bouches : « Que ferons-nous, frères ? Et Pierre leur dit : Repentez-vous, et que chacun de vous soit baptisé au nom de Jésus Christ, en rémission des péchés, et vous recevrez le don du Saint Esprit ». La prédication de Pierre a ouvert leurs yeux : ils comprennent, alors, que « ce Jésus qu’ils ont crucifié » était leur Messie ! (v. 36)

Certes, le Seigneur était venu pour donner Sa vie, mais leur responsabilité restait entière. Dans cette même journée où les disciples, formés en assemblée, ont été baptisés du Saint Esprit, les nouveaux convertis Juifs sont invités à recevoir le baptême d’eau, caractérisant le christianisme.

La repentance consiste à porter sur soi-même un jugement selon Dieu, et à reconnaître que l’on mérite la mort. Le Seigneur avait commandé aux disciples de prêcher la repentance et la rémission des péchés à Jérusalem et à toutes les nations (Luc 24. 46 et 47). La rémission des péchés est le fruit de la repentance.

Cette question : « Que ferons-nous » a des échos en Actes 22. 10, où Paul, racontant sa conversion, ajoute ce détail : « Que dois-je faire, Seigneur ? », par rapport au ch. 9. 5 ; et au ch. 26. 14 et 15. Le geôlier de Philippes pose aussi cette question angoissée « Que faut-il que je fasse pour être sauvé ? » (Act. 16. 30).

La réponse est : « Crois au Seigneur Jésus et lu seras sauvé ». La foi seule sauve, et non les œuvres. Pierre expose simplement le chemin du salut (v. 38). Le vrai évangile doit parler d’abord de la culpabilité qui doit amener la repentance ; et non parler seulement de l’amour du Seigneur pour nous : le Seigneur nous aime, mais Il veut produire en premier lieu le sentiment de notre culpabilité.

C’est l’assurance que l’on est pardonné qui produit la joie du croyant, et non l’action de se repentir qui produit la douleur (la componction) d’avoir offensé Dieu. C’est « la tristesse selon Dieu qui opère une repentance à salut dont on n’a pas de regret » (2 Cor. 7. 10).

Saül, en son temps, et Judas, ne se sont pas repentis : tout au plus ont-ils ressenti un regret. Au contraire, David, après son péché, s’est profondément repenti, et le pardon de Dieu a été immédiat (2 Sam. 12. 13).

Nous pouvons tromper nos semblables, mais Dieu sait ce qui se passe vraiment dans nos cœurs. Ne gardons pas un sentiment de propre justice.

Le v. 39 dévoile que le salut est à la fois individuel (que chacun de vous), et s’adresse aussi à leurs enfants, mais aussi, à tous les hommes (à tous ceux qui sont loin).

Cependant, dans ce chapitre, Dieu s’adresse directement aux seuls Juifs. Il y a plusieurs baptêmes. Celui, « pour Moïse », en ce qui concerne les Hébreux, autrefois (1 Cor. 10. 1 et 2).

– Celui opéré par Jean, pour la repentance des Juifs.

– Quant au baptême chrétien, Marc 16. 16 prouve qu’il est un signe extérieur du salut déjà acquis, car le christianisme est tout entier moral. La cène, elle, est un signe extérieur de communion. Le baptême chrétien, au nom du Père, du Fils et du Saint Esprit, indique notre identification avec la mort et la résurrection du Seigneur (Rom. 6. 3 à 5) – et que nous avons « revêtu Christ » (Gal. 3. 27).

Ici, en étant baptisés « pour le nom de Jésus Christ » (qu’ils avaient rejeté), les Juifs devaient abandonner le judaïsme, pour entrer dans la sphère chrétienne.

Le baptême de Jean mettait le peuple en relation avec un Christ vivant.

Le baptême chrétien identifie le croyant avec un Christ mort (quand il entre dans l’eau), et ressuscité (quand il en ressort). Il rappelle aussi la circoncision, par le « dépouillement de la chair » qu’il symbolise (Col. 2. 11 et 12).

La repentance (le fruit de la foi), est un changement moral de direction, et suit la conversion (« Convertis-moi, et je serai converti, car tu es l’Éternel, mon Dieu. Car après que j’ai été converti, je me suis repenti » (Jér. 31. 18 et 19). Quel que soit le moyen que Dieu emploie, Il poursuit toujours le même but : ramener à Lui un pécheur, par la conversion sincère, dans une profonde repentance.

Le salut annoncé aux Juifs, s’étendra, durant le règne de Christ, à toutes les nations (És. 49. 24 et 25), pour la terre. Les chrétiens en jouissent déjà, mais pour le ciel. Dans un premier temps, les croyants Juifs s’en sont étonnés (Act. 10. 44 et 45).

Les apôtres et les disciples devaient évangéliser le peuple Juif en premier. « Car à vous… est la promesse… : sauvez-vous de cette génération perverse » (v. 39). Dieu se proposait de sauver les croyants Juifs de cette génération-là, de la dispersion et de la destruction que devait subir le peuple, en l’an soixante-dix, à cause de son incrédulité.

Ces Juifs, croyants en Jésus Christ, sont ajoutés aux disciples (v. 41) et « Le Seigneur ajoutait tous les jours à l’assemblée ceux qui devaient être sauvés » (v. 47). La grâce divine opère, là, au milieu des Juifs : pris du sein de ce peuple rebelle qui avait reçu des promesses terrestres en vue du règne millénaire du Messie, mais qui L’a crucifié – Dieu forme, de ces croyants, un peuple nouveau, ayant des promesses célestes. Dieu surmonte toujours le mal par le bien : « là où le péché abondait, la grâce a surabondé » (Rom. 5. 20).

Changement complet de position pour ce résidu du peuple : ils sont ajoutés à l’Assemblée chrétienne en formation. C’était la réalisation de ce que le Seigneur avait annoncé à Pierre, en Luc 5. 4 à 10 : en lançant le filet de l’évangile, Pierre venait de prendre des hommes ! Le nombre des sauvés augmentait régulièrement (ch. 4. 4 ; 5. 14 ; 9. 31).

Aujourd’hui, le nombre des croyants ne croît plus de façon aussi spectaculaire, bien que la puissance divine soit la même. Sans doute, notre piété et notre ferveur ont-elles beaucoup baissé.

La prédication de l’évangile doit répondre à l’état de la conscience et aux besoins du cœur, comme Pierre l’avait fait. Il avait pour mission d’ouvrir le royaume des cieux » (Mat. 16. 19) aux Juifs premièrement (v. 41) et ceux-là étant baptisés, le Seigneur les ajoutait à l’Assemblée chrétienne (v. 47). Puis l’apôtre l’ouvrit aussi aux nations (ch. 10).

« Ils persévéraient dans la doctrine » (v. 42). La doctrine (au singulier), indique toujours la saine doctrine, telle que Dieu l’a communiquée. Les fausses doctrines sont au pluriel (Héb. 13. 9).

La doctrine, dans ce verset, est mise en premier, car elle représente l’épine dorsale de l’ensemble de la Parole. Nous sommes responsables de connaître et de garder la saine doctrine pour la vivre, et y persévérer. Le Seigneur affiche Sa satisfaction de ce que les croyants gardent Sa Parole » (Apoc. 3. 8) ; même s’ils ont « peu de force ».

« La communion des apôtres » nous renvoie à eux, car leur apostolat consistait à révéler la vérité concernant le Seigneur Jésus. C’est Lui « le fondement des apôtres » (Éph. 2. 20) ; et Jean désirait que nous ayons communion avec eux, et avec le Père et le Fils (1 Jean 1. 3 et 4).

« La fraction du pain » qu’ils pratiquaient tous les jours (v. 46), nous parle du culte. Plus tard, ils le feront le dimanche seulement (ch. 20. 7). Puis, ils n’oubliaient pas les prières. Nous devons persévérer en pratiquant tout cela, car c’est un don de Dieu. Durant un certain temps, ils continuèrent à aller au temple ; cependant, ils rompaient le pain « dans leurs maisons », car cette pratique était incompatible avec les ordonnances judaïques.

La signification de la cène, comme témoignage à l’unité du corps de Christ., a été révélée par l’apôtre Paul. Les disciples, ici, ne connaissaient que le mémorial enseigné par le Seigneur. Sauvés, ces croyants avaient à cœur d’adorer (Ps. 106. 47). « Toute âme avait de la crainte » (v. 43). La crainte et la persévérance nous manquent souvent, et l’adoration en est rabaissée. La crainte a manqué à Ananias et Sapphira, et Dieu a dû agir sévèrement (ch. 5. 1 à 10). La crainte, pour nous, c’est de chercher à ne pas déplaire à Dieu, notre Père.

Persévérons aussi dans les prières personnelles, en famille et en assemblée (Mat. 18. 19 ; 1 Tim. 2. 1 et 8), afin qu’il y ait des résultats heureux, avec la « paix de Dieu » (Phil. 4. 6 et 7).

En famille et en assemblée, les prières doivent être courtes, afin de ne pas lasser les autres, et précises. Elles ne doivent pas ressembler non plus à des méditations : elles s’adressent à Dieu, et non aux hommes. Personnellement, nous sommes exhortés « à prier sans cesse » (1 Thess. 5. 17). C’est la persévérance, afin de connaître la volonté de Dieu, lorsque nous devons prendre une décision : puis-je faire ceci, ou aller là, avec le Seigneur ? « La crainte de l’Éternel est le commencement de la connaissance » (Prov. 1. 7). C’est une preuve d’amour pour le Seigneur.

« Et toute âme avait de la crainte » (v. 43). Cette crainte du Seigneur, mêlée à la paix dans les assemblées, se retrouve au ch. 9. 31. C’est la crainte envers Celui qui possède l’autorité dans Sa maison, et à qui il nous faut nous soumettre pratiquement.

Après que le Seigneur a amené à Lui beaucoup de personnes, par la conversion, Il les rassemble : « en un même lieu », à Jérusalem, selon Sa promesse de Matthieu 18. 20 ; et leur témoignage était magnifique : « ils avaient toutes choses communes » (v. 44). Ce qui caractérisait ces premiers croyants, c’était la persévérance (v. 42 et 46) – une vertu qui nous manque parfois. Ils se rassemblaient « tous les jours d’un commun accord », dans le temple, pour prier.

Mais pour le culte, dont la cène est le sommet spirituel, ils se rassemblaient dans leurs maisons (v. 46), réalisant ce que le Seigneur avait révélé à la Samaritaine, en Jean 4. 21 à 24 : c’est une nécessité absolue d’adorer Dieu « en esprit et en vérité ».

Beaucoup de prodiges et de miracles se faisaient par les apôtres » (v. 43) : Dieu confirmait, par ces miracles, que la parole de la prédication, nouvelle à ce moment-là, était Sa Parole : le christianisme se voyait accrédité par ces signes miraculeux (Marc 16. 20 ; Act. 5. 12 ; Héb. 2. 3 et 4), prérogative des seuls apôtres.

Satan n’avait pas encore apporté « du levain » dans l’Assemblée. Les croyants, alors, étaient « un cœur et une âme » (ch 4. 32). Cette harmonie peut encore être réalisée, si nous n’attristons pas le Saint Esprit au milieu de nous (Éph. 4. 3).

Cependant, gardons-nous de croire que les signes eux-mêmes, peuvent convertir une âme. Luc 16. 28 à 31, ôte toute illusion à ce sujet. C’est la foi seule qui sauve une âme, bien que Dieu pourrait encore agir miraculeusement, s’Il le jugeait nécessaire.

En Jean 2. 22 à 25, la Parole distingue entre les disciples qui « crurent à l’Écriture, et à la parole que Jésus avait dite, et ceux qui crurent en son nom, contemplant les miracles qu’Il faisait, car Jésus lui-même ne se fiait pas à eux ». Une certaine croyance n’est pas la foi. De même qu’admirer les miracles n’est pas la conversion (Act. 3. 10). « On croit à salut » mais le Seigneur veut produire la repentance : alors, on peut parler de conversion.

Le nouveau discours de Pierre, au ch. 3, amène la repentance de ses auditeurs (v. 19), et la conversion de « plusieurs qui avaient ouï la Parole et qui crurent » (v. 4).

Les v. 42 à 45 du ch. 2 montrent les fruits de la conversion. Cette pieuse ferveur déclinera très vite : déjà au début du ch. 5, Ananias et Sapphira, voulant s’en donner l’apparence, usent de dissimulation et tombent sous le jugement divin. Les biens matériels que Dieu nous confie ne nous appartiennent pas.

Même si nous ne vivons plus selon ces principes des premiers chrétiens, nous devons agir selon l’amour pratique de 1 Jean 3. 16 à 18 : « Nous devons laisser nos vies pour nos frères ». « Enfants, n’aimons pas de parole ni de langue, mais en action et en vérité ». Cela produit toujours des louanges à Dieu, par ces preuves d’amour (2 Cor. 9. 6, 7 et 12). Ces injonctions de la Parole nous reprennent sévèrement. C’est l’amour qui donne librement.

Comme ces premiers frères, nous avons notre trésor dans le ciel (le Seigneur), et nous avons cette espérance : Il vient bientôt ! Aussi, savoir ce qu’il convient de faire de nos biens, doit conduire à le mettre en pratique, selon ce qu’on a, non selon ce qu’on n’a pas » (2 Cor. 8. 12), pour la satisfaction du Seigneur qui regarde au cœur.

Le Seigneur exalte l’amour de la veuve qui avait donné « deux pites » au trésor (Marc 12. 42 à 44) : tout ce qu’elle avait. Ces chrétiens distribuaient (par les apôtres), leurs biens « selon que quelqu’un pouvait en avoir besoin ».

Comme eux, prenons notre nourriture « avec joie et simplicité de cœur », nous gardant des excès (Luc 21. 34 ; 1 Pier. 4. 3). Les témoins du Seigneur, comme Jean le baptiseur, étaient sobres. A l’inverse, gardons-nous aussi de l’ascétisme qui n’est pas selon la Parole (Col. 2. 20 à 23). « Le Seigneur ajoutait tous les jours à l’Assemblée ceux qui devaient être sauvés » (v. 47) : C’étaient des Juifs sauvés du jugement qui devait tomber sur ce peuple, que Dieu ajoutait à l’Assemblée chrétienne. De même, aujourd’hui, le Seigneur sauve du .jugement final ceux qui croient. L’appel est là : « Sauvez-vous de celte génération perverse » (v. 40).

Ch. 3

Ce premier paragraphe nous montre la guérison miraculeuse « d’un homme qui était boiteux dès le ventre de sa mère ». Il symbolise le peuple Juif, appelé de Dieu, mais qui n’a jamais pu marcher selon Dieu, dans l’obéissance à Sa Parole.

Impuissant, sans ressources, on le portait et on le mettait tous les jours « à la porte du temple », dans lequel il n’entrait pas : il ne pouvait s’approcher de Dieu, à l’image de ce « peuple au cou roide ». Privé des bénédictions divines, il lui faut un miracle afin qu’il puisse marcher.

Ce peuple, infirme et incapable de plaire à Dieu, sera guéri, un jour, par l’intervention du Seigneur, et un faible résidu, désormais, marchera de manière à plaire à son Dieu, et à Le louer.

Pierre n’a rien à donner à cet homme ; mais il fait intervenir la puissance du Seigneur, et le miracle se produit ! Quand le Seigneur interviendra, dans l’avenir, pour guérir Son peuple, un résidu marchera dans l’obéissance, car Dieu dit : « En mettant mes lois dans leur entendement, je les écrirai aussi sur leurs cœurs » (Héb. 8. 10).

Bien que très différents, (Pierre était plus impulsif et Jean plus contemplatif), ils sont unis ensemble, comme lorsque le Seigneur marchait avec Ses disciples – et sont dans la même pauvreté : « Je n’ai ni argent ni or » (v. 6). Le Seigneur était « assisté » par les biens des femmes qui Le suivaient. Pour payer l’impôt, le Seigneur envoya Pierre pêcher un poisson où il trouva un statère. La communion à laquelle ils étaient appelés est vécue par ses deux apôtres, déjà en Jean 20. 2 à 8 ; ch. 21. 21 et 22. Ils avaient un même but, un même objet.

Pierre, ayant avec Jean, arrêté ses yeux sur lui (l’infirme), dit : regarde-nous » (v. 4). Ils sont associés, dans cette circonstance. « Et il les regardait attentivement ». Le monde nous regarde, et Dieu nous dit : « Vous êtes lumière dans le Seigneur » (Éph. 5. 8). Alors, la puissance du Seigneur s’exerce en faveur de cet homme (v. 7), et celui-ci, tenant Pierre et Jean par la main (v. 11), les associe tous les deux, dans sa reconnaissance envers Dieu qu’il peut louer désormais (v. 8) – et montre la communion entre les croyants. Il a eu besoin de l’aide de Pierre et de Jean.

Saul de Tarse a eu besoin d’Ananias qui lui a dit : « Saul, frère » (Act. 9. 17). Ils étaient devenus frères. L’aide peut venir d’un frère ou d’une sœur plus expérimentés.

Cet homme représente aussi tout homme, vivant moralement loin de Dieu, incapable de Lui plaire. La guérison, c’est la conversion et la foi en Jésus Christ.

Le nom de Jésus Christ est une puissance, car le nom est assimilé à la personne. Et c’est Son nom qui a sauvé cet homme, ainsi que tout homme venant à Lui (ch. 3. 12).

Ayant demandé l’aumône, cet homme reçoit un trésor autrement important : il est sauvé !

Pierre et Jean s’effacent, contrairement à quelques-uns qui « attirent les disciples après eux » (Act. 20. 30) et Pierre présente le Seigneur Jésus (v. 12 et 13).

Jésus (l’Éternel est sauveur) : c’est le nom de la grâce. Christ, c’est l’envoyé de Dieu le Messie. Le Nazaréen rappelle Son abaissement, et était écrit sur l’écriteau, à la croix. Ce nom met en relief la grâce et la bonté de Dieu ; mais aussi, la responsabilité des hommes qui ont rejeté et crucifié Celui qui était annoncé (Mat. 1. 21 ; ch. 2. 6 ; v. 15).

Enfants de Dieu, nous sommes appelés à marcher d’une manière « digne de Dieu, digne du Seigneur, digne de l’évangile de Christ » (1 Thess. 2. 12 ; Col. 1. 10 ; Phil. 1. 27). Et la marche est liée à l’adoration (Jean 4. 23 et 24). Entendre, voir, louer, marcher moralement selon Dieu, est le résultat béni de la conversion (És. 35. 5 et 6).

En apprenant le miracle, la foule accourt, et c’est l’occasion pour Dieu, de parler de Jésus Christ à ce peuple (les Juifs), et de nombreuses conversions se produisent (ch. 4. 4). Si le peuple s’était repenti, le Seigneur aurait établi Son royaume à ce moment-là.

C’est Jean 7. 37 et 38 qui se réalise. Et Pierre, qui avait renié son Maître, peut leur dire : « Vous avez renié le Saint et le Juste » (v. 14)

Enhardi par la puissance du Saint Esprit, Pierre porte quatre chefs d’accusation contre les Juifs. Ils ont « livré » le Seigneur Jésus, « l’ont renié », ils lui ont préféré un brigand, ils ont « mis à mort le prince de la vie ». Mais Dieu a montré Sa puissance et Son approbation pour Son Fils et pour Son œuvre, en Le ressuscitant (v. 13 à 15).

Matthieu 27. 19 à 22 montre la responsabilité du peuple qui a voulu que le Seigneur soit crucifié, mais aussi celle de Pilate qui, averti de ne rien avoir à faire avec ce juste », ne l’en a pas moins condamné, après que le peuple ait réclamé la libération de Barabbas, un meurtrier !

« Le prince de la vie » a consenti à subir la mort. Celui qui est la source même de la vie, son « originateur », a dû passer par ce chemin contraire à Sa nature. Il est « la Parole qui était auprès de Dieu et qui était Dieu… en elle était la vie » (Jean 1. 1 et 4). Et comme le Père a la vie en Lui-même, ainsi Il a donné au Fils aussi d’avoir la vie en Lui-même » (Jean 5. 26). Et cette vie, Il la donne à quiconque croit en Lui : « Qui croit au Fils à la vie éternelle » (Jean 3. 36).

Pierre précise qu’Il est ressuscité d’entre les morts, et les apôtres en étaient témoins. Dieu ne pouvait laisser « son Saint voir la corruption ». Mais le Seigneur devait entrer en vainqueur dans la mort (domaine de Satan, dans lequel il retenait tout homme dans la crainte de la mort). Après l’expiation, le Seigneur a proclamé Sa victoire : « C’est accompli » et Il est entré dans la mort. Judas, le traître, étant mort, il fallait le remplacer afin qu’il soit témoigné, avec les autres apôtres, de la résurrection du Seigneur (ch. 1. 21 et 22).

La présence de l’infirme guéri est un témoignage clair de la puissance du nom de Jésus (v.16. et ch. 4. 7 à 10). « La foi en son nom » du v. 16, semble désigner la foi de Pierre et de Jean.

En Matthieu 17. 19 et 20, Le Seigneur montre que la foi manquait aux disciples pour qu’ils aient pu chasser un démon. On retrouve cette nécessité de la foi de ceux qui prient pour la guérison d’un malade, en Jacques 5. 14. La grâce anime Pierre pour ses « frères », à qui il attribue l’ignorance dans le rejet du Seigneur, et il y associe leurs chefs (v. 17). C’est le sens de la prière du Seigneur : « Père, pardonne-leur, car ils ne savent ce qu’ils font » (Luc 23. 34).

Un ignorant qui cherche sincèrement la vérité, la trouvera. Devant la croix, il y a place pour tous. Pourtant, le Seigneur avait montré, par une parabole, que les chefs avaient reconnu l’Héritier qu’ils ont mis à mort, afin de s’emparer de l’héritage (Mat. 21. 33 à 39). Mais, l’Héritier mort, l’héritage leur échappe !

Ils ont rejeté cet homme humble, car ils attendaient un Messie puissant qui rétablirait le « royaume pour Israël » (ch. 1. 6). Ces Juifs n’étaient encore que des frères de race seulement, car encore incrédules. Dieu voulait d’abord bénir Son peuple (v. 26). « Je ne suis envoyé qu’aux brebis perdues de la maison d’Israël » (Mat. 15. 24). Ce message de grâce, spécialement adressé au peuple Juif, les appelle à la repentance et à la conversion (v. 19).

L’ultime appel à la repentance aura lieu au ch. 7, par le témoignage d’Étienne. Mais sa lapidation a mis un terme aux relations privilégiées de Dieu avec ce peuple rebelle. Les premiers chrétiens étaient Juifs et ceux d’entre eux qui se convertissent font partie de l’Église.

La mort du Seigneur était abondamment annoncée par les prophètes (v. 18 ; ch. 4. 28 ; És. 53. 10). Le seul moyen de sauver des hommes, c’était que le Seigneur, étant Lui seul sans péché, porte nos péchés sous la justice de Dieu. Ainsi, la porte de la grâce est ouverte pour tous, mais tous ne veulent pas entrer, car la porte est étroite » (Mat. 7. 13 et 14). Il faut se repentir (porter sur soi-même le même jugement que Dieu porte sur nous) ; et se convertir : revenir vers Lui (Luc 15. 17 à 21). Alors, la grâce du Père est là. « J’ai mis devant toi la mort et la vie, choisis la vie ». Mais c’est le travail du Seigneur seul : « Convertis-moi, et je serai converti » (Jér. 31. 18 et 19).

Au ch. 2, Pierre et les apôtres parlent aux « hommes Juifs » de toutes les nations d’où ils « séjournaient ». Ici, Pierre s’adresse uniquement aux Juifs habitant en Israël. Cependant, le message est le même, avec le rappel des promesses faites au peuple (v. 19 à 21). L’œuvre de grâce du Seigneur est mise en évidence et rappelée à la conscience du peuple. « Les temps de rafraîchissement » ; « de rétablissement de toutes choses » parlent du règne du Seigneur.

Dans ses deux discours (ch. 2 et 3), Pierre, conduit par le Saint Esprit, s’applique à ôter le voile qui empêchait les Juifs de comprendre la vraie signification des Écritures de l’Ancien Testament (2 Cor. 3. 7, 8, 11 à 16). Les prophètes avaient annoncé un Christ souffrant et mourant, avant la gloire, mais les Juifs ne comprenaient pas que le Seigneur Jésus était le Messie promis. Seul, un petit nombre, et non le peuple tout entier, comprend et se convertit.

Les chefs, au ch. 4, font de grands efforts pour étouffer la propagation de l’évangile sans la repentance (v. 19 ; ch. 26. 20), Dieu ne pouvait pas les bénir.

Le v. 21 montre que seul un petit nombre, tout d’abord, se repentirait. Les « temps de rafraîchissement (le règne de Christ), étaient retardés.

Ce règne du Seigneur établira une paix universelle entre les hommes, mais aussi entre les animaux dont même les plus féroces mangeront de la paille, comme le bœuf (És. 11. 6 à 10), ainsi que cela se passait dans le jardin d’Éden (Gen. 1. 28 à 30). Le péché ayant tout dégradé, Dieu a permis que nous nous nourrissions de chair, après le déluge.

Seul le Seigneur, durant Son règne, réalisera à la perfection ce qui était confié à Adam, mais qu’il n’a pas su garder. Durant ce règne, Dieu dit en Ésaïe 65. 17 à 25 : « Je crée Jérusalem pour être une jubilation, et son peuple une joie ; et je m’égaillerai sur Jérusalem, et je me réjouirai en mon peuple ».

Pierre, dans les derniers versets du chapitre, évoque Moïse et Abraham. Moïse avait prédit la venue d’un « prophète » que le peuple devrait écouter sous peine d’être exterminé (v. 23).

Dans cette citation de Deutéronome 18. 15 à 19, on note une différence : « L’homme qui n’écoutera pas mes paroles, lesquelles il dira en mon nom, moi, je le lui redemanderai » (v. 19). Cette différence note le jugement de Dieu lorsque, après avoir usé de patience, Dieu doit punir les désobéissants. Ce jugement sévère s’appliquera pleinement durant le millénium (Ps. 101. 8) : ce ne sera plus la période de la grâce mais de la justice divine exécutive, immédiate. Durant cette période bénie, la dernière épreuve de l’homme (alors que Satan sera lié et impuissant), montrera que le péché est lié à son cœur naturel, incurable. A la fin des temps, alors que Satan sera délié, il séduira encore une grande foule d’incrédules qui le suivra.

Alors : « Du feu descendit du ciel de la part de Dieu et les dévora » (Apoc. 20. 7 à 10). Ces « temps de rafraîchissement » désignent le règne millénaire du Seigneur, pour la terre (car les Juifs sont le peuple terrestre de Dieu) et pas encore les temps éternels.

L’homme Christ Jésus, un Juif « né de femme » a été rejeté de Son peuple dès Sa naissance. Nul ne s’est joint aux mages pour L’adorer ! Le peuple était « les fils des prophètes » (v. 25), et sa responsabilité était grande, de refuser de croire au Seigneur Jésus. Nous-mêmes, nous sommes responsables de garder l’enseignement reçu au 19ème siècle.

Pierre parlait de façon directe au peuple, mais il montre aussi que, rapidement, la grâce divine s’étendrait aux nations. « En ta semence (d’Abraham), seront bénies toutes les familles de la terre » « Ta semence » désigne Christ (Gal. 3. 15 et 16). C’est ce qui se produira au ch. 13. 45 à 47. L’alliance avec Abraham était sans conditions. Au Sinaï, plus tard, le peuple s’est mis, présomptueusement, sous une loi qu’il n’a pu accomplir. Au ch. 2, Pierre appelle à la repentance et au baptême.

Au ch. 3, au retour du peuple au Dieu des promesses.

Et au ch. 4, les chefs s’endurcissent. Mais cinq mille âmes sont sauvées et entrent dans l’Assemblée. Le Seigneur est le vrai héritier de toutes les bénédictions de Dieu qui, durant le millénium, se projetteront sur le peuple Juif et, à travers lui, sur les nations. La nouvelle alliance sera établie pour le peuple, et non plus avec le peuple (Héb. 8. 8 à 11) Dieu sera le seul contractant de cette alliance, et Sa loi sera écrite « sur leurs cœurs » : ils seront convertis et auront la foi.

Ch. 4

Comme très souvent, la prédication produit deux réactions opposées : la foi (v. 4) ; l’opposition de l’incrédulité (v. 2 ; 11 ; 13 à 18).

Au temps où le Seigneur enseignait, en Israël, c’était surtout les Pharisiens qui s’opposaient à Lui. Après Sa résurrection, on trouve, ici, les Sadducéens, car cette secte niait la résurrection et la réalité des anges (Act. 23. 6 à 8).

Déjà, en Matthieu 22. 23 à 32, le Seigneur leur dit : « Vous errez, ne connaissant pas les Écritures. Dieu n’est pas le Dieu des morts mais des vivants ». Ces chefs religieux, profitant égoïstement de leur autorité, au lieu de prendre soin du peuple, étaient ces mauvais bergers que Dieu avertit solennellement en Ézéchiel 34. Ici, ils s’opposent à la propagation de l’évangile, afin de conserver leur domination sur le peuple de Dieu.

Dans les trois premiers chapitres, la vérité est proclamée, semble-t-il, sans entraves.

Dans le ch. 4, l’ennemi commence à attaquer de l’extérieur, par des incrédules (les chefs qui ne croient pas en Christ).

Au ch. 5, il attaquera par l’intérieur. Ananias et Sapphira étaient des croyants ; mais ils ont menti à Dieu, et… tombent morts !

La résurrection contredisait l’enseignement erroné des Sadducéens, alors, ils réagissent violemment. Paul dit : « Si les morts ne ressuscitent pas, mangeons et buvons, car demain nous mourrons ». Vaincu par la mort et la résurrection du Seigneur, l’ennemi n’en supporte pas la prédication.

Et voilà que Pierre et Jean, illettrés et n’appartenant pas au clergé, avaient (comme leur Seigneur, plusieurs fois, durant Sa vie), la faveur du peuple en proclamant la vérité ! Les chefs, pleins de jalousie (ch. 5. 17), ne pouvaient le tolérer. Le monde, comme alors, ne pouvant nier la mort, continue à nier la résurrection.

Mais, le Seigneur, « le premier-né d’entre les morts » (Col. 1. 18), a déjà versé en nous la puissance de Sa vie de résurrection. Paul développe la logique de la foi en s’appuyant sur cette grande vérité d’un Christ ressuscité, et des conséquences pour nous (1 Cor. 15). Il prêchait la résurrection à Athènes et cette vérité fondamentale devient une pierre d’achoppement pour les incrédules (Act. 17. 29 à 34). Et c’est toujours actuel. Lorsque le Seigneur a ressuscité Lazare (Jean 11. 47 et 48 ; ch. 12. 9 à 11), les chefs L’ont rejeté, et ont voulu faire mourir Lazare, pour ôter au Seigneur la preuve de Sa puissance de résurrection.

« La croix est folie pour ceux qui périssent » (1 Cor. 1. 18) car elle condamne l’homme ; mais nous devons prêcher « Christ crucifié » (cf. v. 23 à 25).

L’opposition et la persécution annoncées par le Seigneur, en Jean 15. 20 et 21, trouve un écho aux v. 3 et 4 de notre chapitre, en mettant l’accent sur deux réactions opposées, la foi, et l’incrédulité. « La foi vient de ce qu’on entend, et ce qu’on entend par la Parole de Dieu » (Rom. 10. 17). Si, aujourd’hui, les foules ne se convertissent plus, c’est que les hommes ferment volontairement leurs oreilles, préférant les distractions du monde dirigé par Satan.

« Mais » (v. 4) : ce mot montre que Dieu est plus puissant que l’ennemi, et que la Parole n’est pas liée » (2 Tim. 2. 9).; N’ayons pas honte de l’évangile (Rom. 1. 16).

Ce sont les mêmes qui ont condamné le Seigneur (Jean 18. 12 et 13), et qui, maintenant, condamnent Ses serviteurs, remplis de l’Esprit Saint (ch. 2. 4 ; 4. 8 ; v. 31). Ils ont crié : «Ôte, ôte, crucifie-le ». Et là, à travers les apôtres, c’est encore le Christ qu’ils rejettent. Le Seigneur, depuis le ciel, a dû dire à Saul de Tarse persécutant les chrétiens :     « Pourquoi me persécutes-tu ? » (Act. 9. 4). Les croyants sont entièrement unis à leur Sauveur.

Prions pour nos frères et sœurs qui sont persécutés pour leur foi, en plusieurs pays, encore aujourd’hui ; et rendons grâces de la liberté dont nous jouissons. Mais prenons garde de nous endormir !

Au v. 8, Pierre rappelle à ses interrogateurs leur haute position de responsabilité (chefs du peuple et anciens). Ils voulaient connaître la puissance » ou le « nom » qui étaient à la source du miracle opéré. Autrefois, ces chefs avaient attribué à Belzébul, la puissance des miracles opérés par le Seigneur. Peut-être pensaient-ils qu’une puissance satanique avait présidé à la guérison de l’impotent, ici ! Pierre leur montre que c’est « par le nom de Jésus Christ le Nazaréen » qu’ils avaient crucifié. Mais ils ne peuvent le supporter.

Les chapitres 1, 2, 3, 4, 5, 10 et 15, rapportent sept discours prononcés par Pierre. Les premiers sont adressés aux apôtres ou au peuple ; ici, c’est aux chefs religieux qu’il parle. Bien qu’il leur réponde avec douceur, Pierre leur rappelle qu’ils ont crucifié le Seigneur (v. 10). Il leur révèle que le miracle qui a eu lieu, a pu avoir lieu « par le nom de Jésus Christ le Nazaréen ».

Au ch. 7, Étienne leur tiendra un discours bien plus violent : « gens de col roide et incirconcis de cœur et d’oreilles, vous résistez toujours à l’Esprit Saint » (v. 51). Dans l’amour du Seigneur pour tout le peuple, Pierre s’adresse aux chefs et à tout le peuple d’Israël.

Il est important, pour Dieu, que tout le peuple prenne conscience de la puissance miraculeuse du nom de Jésus, car c’est la puissance divine attachée au nom de Jésus, l’Éternel Sauveur. Le courage qui anime les apôtres est la réalisation de ce que le Seigneur leur avait annoncé en Luc 12. 11 et 12 ; 21. 14 et 15. Ils ne se préoccupent pas d’avance de ce qu’ils doivent répondre ; mais, « remplis de l’Esprit Saint » (v. 8), ils disent au bon moment, la parole qui convient à la situation.

Dieu renverse la pensée des ennemis : Pierre (l’accusé du v. 7), devient l’accusateur (v. 10) ! Comme leur Seigneur répondant à Pilate (Jean 19. 8 à 11), Pierre et Jean, dirigés par l’Esprit Saint, ne cachent pas la vérité aux chefs. « Christ… vous a laissé un modèle afin que vous suiviez ses traces » (1 Pier. 2. 21).

Au Seigneur, les mêmes chefs avaient demandé : « Par quelle autorité fais-tu ces choses ? » (Marc 11. 28). Dans Sa grâce, Dieu n’a pas permis que les apôtres soient confrontés aux ennemis du Seigneur avant qu’ils aient reçu l’Esprit Saint les soutenant par Sa puissance. Alors, ils répondent avec toute la sagesse divine ; mais le cœur des chefs est fermé, et ils leur défendent « avec menaces, de parler d’avantage en ce nom » (v. 17). Les chefs s’étonnent que ces hommes, qui sont illettrés, connaissent si bien les Écritures.

Ils avaient eu le même étonnement au sujet du Seigneur. « Comment celui-ci connaît-il les lettres, vu qu’il ne les a point apprises? » (Jean 7. 15).

Le nom de Jésus représente Sa personne elle-même et Sa puissance de guérir. L’Éternel avait dit, au sujet du temple de Jérusalem « Mon nom sera là », manifestant Sa propre présence. Nous réalisons cette même présence lorsque nous nous réunissons « à son nom » (Mat. 18. 20). Ce n’est pas une simple formule : la présence du Seigneur est assurée, si nous sommes vraiment réunis en Son nom (au nom de Son autorité).

Parler au nom du Seigneur, c’est Le représenter. Prier en Son nom, c’est demander selon Sa volonté, et non pas n’importe quoi.

Ils ont crucifié Jésus Christ le Nazaréen, le Sauveur, le Messie des Juifs, le Méprisé.

Mais c’est Lui qui est « la pierre angulaire » (Ps. 118. 22 ; És. 28. 16), dans l’édifice de Dieu sur la terre, et que le Seigneur rappelle en Matthieu 21. 42 et 44. Le Seigneur est le fondement des bénédictions futures pour Israël et pour l’Assemblée chrétienne. Mais cette « pierre », Jésus Lui-même, symbolise aussi le terrible Juge de la fin. Le peuple rebelle a été brisé par le jugement de Dieu, étant chassé de son pays par les Romains. Mais, dans l’avenir, « elle tombera » sur le peuple apostat, et « le broiera ».

Mais, dans le discours de Pierre, Dieu, dans Sa grâce, présente le Sauveur à Son peuple et à tous les hommes (v. 12). Il est « une pierre vivante » de laquelle il faut nous approcher, afin d’être édifiés « une maison spirituelle (1 Pier. 2. 4). C’est la volonté divine de sauver Son peuple (Osée 13. 14 ; Ps. 106. 47). Le nom de Jésus sauve et rassemble.

Notre responsabilité, lorsque nous prêchons l’évangile, c’est de présenter le Sauveur ; mais ensuite de parler du rassemblement des croyants autour de Christ. Dieu veut sauver les hommes et les rassembler autour du Sauveur. Il a uni les croyants en un seul corps » (1 Cor. 10. 17) ; en une seule « maison spirituelle » (Éph. 2. 20 à 22) ; et en a formé « une épouse » pour « l’Agneau » (Apoc. 19. 7). Cette unité formée par le Seigneur Lui-même, est indestructible ; mais elle ne peut être vécue et réalisée que dans le rassemblement de nous-mêmes. C’est maintenant qu’il faut se repentir pour être sauvés et rassemblés. Plus tard, le Seigneur sera le Juge (Act. 17. 30 et 31). Pierre annonce ces vérités solennelles, mais les chefs ne l’ont pas écouté.

Trois témoignages de la puissance du Saint Esprit étaient devant les yeux des chefs du peuple : l’infirme guéri ; les cinq mille hommes qui avaient cru ; et le témoignage direct et hardi de Pierre et de Jean. Mais ils rejettent délibérément ce triple témoignage. Voulant garder leur emprise néfaste sur le peuple, ils nient cette manifestation de la puissance de guérison caractérisant les débuts du christianisme.

Le Seigneur avait prononcé sept fois : « Malheur à vous, scribes et pharisiens hypocrites ». En Matthieu 23. 13, Il les accuse d’empêcher l’entrée du royaume des cieux à ceux qui voulaient y entrer – eux-mêmes n’y entrant pas. Ici les chefs sont animés par cet esprit d’opposition, sur lequel le Seigneur avait prononcé cette septuple malédiction. Ils interdisent aux apôtres de répandre davantage le nom de Jésus qu’ils abhorrent, ce nom qu’ils veulent effacer de la terre (Jér. 11. 19).

Si les apôtres étaient illettrés (peu instruits dans les Écritures), Dieu s’est servi d’eux pour répandre l’évangile. Dieu ne s’embarrasse pas de nos incapacités naturelles : Moïse, parlant difficilement, est envoyé pour parler au peuple (Ex. 4. 10 à 12).

Gédéon, sentant sa faiblesse, Dieu lui dit : « Va, avec celte force que tu as » (Jug. 6. 14).

Jérémie, se sentant trop jeune pour parler de la part de Dieu, Dieu se sert de lui (Jér. 1. 6 à 8). Dieu ne peut se servir que de ceux qui sentent leur faiblesse, dans l’humilité.

Paul dira : « Quand je suis faible, alors je suis fort » (2 Cor. 12. 10). C’est là l’école de Dieu à laquelle nous participons tous.

Imbus de leurs connaissances des Écritures les chefs méprisaient les apôtres « illettrés et du commun », ces « Galiléens » (Act. 2. 7), « qu’ils reconnaissaient pour avoir été avec Jésus » (v. 13 ; Jean 18. 15). Ils voyaient en eux une ressemblance morale évidente avec le Seigneur. Vivons dans une communion journalière avec le Seigneur, afin d’être « la lettre de Christ connue et lue de tous les hommes » (1 Cor. 3. 2). Ainsi, nous serons transformés en la même image, de gloire en gloire comme par le Seigneur en esprit » (2 Cor. 3. 18). Dieu nous laisse encore dans ce monde pour y être Ses témoins. Même notre langage doit nous faire reconnaître comme étant des chrétiens (Mat. 26. 73).

« Que ferons-nous à ces hommes ? » (v 16). Les voilà bien embarrassés de les punir comme ils le voudraient, car ils craignaient le peuple qui « glorifiait Dieu de ce qui avait été fait » (v. 21). Pour le Seigneur, ils avaient su quoi lui faire. « Ôte, ôte, crucifie-le » (Jean 19. 15). Mais ici, le miracle notoire qu’ils sont obligés de reconnaître et la hardiesse des apôtres bénéficiant de la faveur du peuple, les empêchent de les punir : ils se contentent de leur interdire « avec menaces, de parler davantage en ce nom à qui que ce soit » (v. 17) ».

Ils avaient des yeux pour voir et ne voyaient pas ; des oreilles pour entendre et n’entendaient pas, selon la prophétie d’Ésaïe 6. 10. On trouve une situation similaire avec l’aveugle guéri par le Seigneur en Jean 9. Les chefs l’avaient jeté dehors où le Seigneur le rencontre. Dieu, dans sa grâce, protège ses serviteurs à qui Il a confié la mission de répandre l’évangile de la grâce, au peuple d’abord, puis à toutes les nations. Pierre et Jean ne se laissent pas intimider et témoignent ouvertement de ce qu’ils avaient vu et entendu (v. 20).

Jean s’en souviendra dans sa première épître (1 Jean 1. 1 à 3) : ils avaient connu, vu, entendu et touché le Seigneur apportant la grâce : ils ne pouvaient se taire ! Une grande leçon nous est donnée, à nous qui, par timidité, nous taisons souvent, lorsque Dieu place devant nous des occasions d’annoncer l’évangile. Nous sommes exhortés à obéir aux autorités (Tite 3. 1), sauf si c’est contraire à la volonté de Dieu (Act. 5. 29). Quant aux apôtres, ayant reçu un commandement du Seigneur (Act. 1. 8), ils y obéissaient de cœur, et non contraints, comme c’était le cas des prophètes dans l’Ancien Testament (Jér. 20. 9). Ayant l’Esprit Saint, laissons-nous conduire par lui afin de savoir quand il faut parler, et ce qu’il faut dire.

Relâchés, les apôtres rejoignent les leurs et leur rapportent les menaces des chefs. « Alors ils élevèrent d’un commun accord leur voix à Dieu » (v. 23 et 24).

Dans ce paragraphe, les apôtres « vinrent vers les leurs », et nous voyons là, une réunion de prières, où les disciples demandent la hardiesse pour continuer à annoncer la Parole. Et, au v. 31, Dieu répond à leur demande.

« Ils vinrent vers les leurs » (v. 23) : cela montre que cette nouvelle communauté était totalement différente de l’assemblée des Juifs. Bien que les premiers chrétiens étaient tous Juifs, c’était là, la première manifestation de l’Assemblée chrétienne, dont le but n’était plus le même, que l’assemblée juive, et que les chefs du peuple ne reconnaissaient pas. Les disciples étaient placés dans la lumière divine, et avaient une autre base de réunion : la présence promise du Seigneur Jésus.

Leurs prières s’élevaient vers Dieu « d’un commun accord » (v. 23). Ils ne s’étaient pas « mis d’accord » avant de prier, mais l’Esprit Saint guidait leurs cœurs, et dirigeait leurs supplications, selon Dieu : « Ils étaient un cœur et une âme » (v. 32). C’est une leçon solennelle pour nous. Dieu n’habitait plus dans le temple de Jérusalem mais désormais, dans l’Assemblée chrétienne, par la présence du Seigneur, au milieu d’eux.

Cette expression : « les leurs » prouve qu’il y a, désormais, un « dedans » et un « dehors » pour l’Assemblée (1 Cor. 5. 12 et 13) : une séparation, par rapport au monde.

Actuellement, le mauvais état de l’Église, rend cette séparation confuse. Le « dedans » est caractérisé par la communion à la table du Seigneur. Pour les premiers chrétiens, la séparation d’avec les Juifs et d’avec le monde, s’était fait naturellement : « mais, d’entre les autres, nul n’osait se joindre » (ch. 5. 12 et 13).

En Actes 19. 9, Paul, à son tour, devra se séparer des Juifs qui s’opposaient à la Parole. La séparation d’avec le monde, même religieux, est indispensable. Dans la fraîcheur du « premier amour », les disciples réalisaient pratiquement, l’unité des croyants. Cela doit être réel, pour nous aussi. La réponse de Dieu sera subordonnée au fait que, dans les réunions de prières, nous serons unis ; et que nos demandes seront selon la volonté du Seigneur, exprimées avec foi.

Ils s’adressent au Seigneur comme le souverain, Celui qui règne sur les Siens. Règne-t-Il vraiment sur nous ?

Eux étant remplis de l’Esprit Saint, la Parole s’éclaire pour eux. Ils citent la prophétie de David (Ps. 2), qui lui, voyait ces choses, encore lointaines pour lui, comme si elles se déroulaient sous ses yeux : Il s’exprimait au présent. Les disciples, eux, parlaient au passé, car ces évènements s’étaient déjà réalisés (v. 25 et 26) : tous les protagonistes de la prophétie s’étaient coalisés contre le Seigneur Jésus, pour le faire mourir (Luc 23. 1 à 25 ; Act. 4. 27).

Cette prophétie qui s’est accomplie à la mort du Seigneur Jésus, s’accomplira de nouveau, quand on fera la guerre au Seigneur, mais Il anéantira Ses ennemis car : « une épée aiguë à deux tranchants sort de sa bouche, afin qu’Il en frappe les nations » (Apoc. 19. 15).

« Il faut qu’II règne » (1 Cor. 15. 25) ; et : « afin qu’au nom de Jésus se ploie tout genou… et que toute langue confesse qu’Il est Seigneur, à la gloire de Dieu le Père » (Phil. 2. 10 et 11). Les disciples avaient besoin d’être fortifiés, mais leurs supplications commencent par la louange : « Ô Souverain ». On les disait illettrés : mais l’Esprit les rendait spirituellement intelligents, et ils citent la Parole ! Les chefs, eux, connaissant bien les Écritures, ne comprenaient pas que ce qu’ils avaient fait au Seigneur Jésus, mêlait leur responsabilité, à l’accomplissement du plan rédempteur de Dieu (ch. 2. 23 ; ch. 4. 28). Nous sommes tous coupables de la mort de « l’Agneau de Dieu » que l’on a mené à la boucherie » et qui, en grâce, « n’a pas ouvert sa bouche ». Nous avons mis à mort Celui qui apportait la vie éternelle !

Le règne futur du Seigneur, qu’Il établira en puissance, reposera sur le fait qu’Il a ôté le péché de devant le Dieu saint ; l’expiation des péchés, à la croix, a purifié la sphère où Il doit régner. Tout est dirigé par Dieu, dès l’éternité : la création d’abord ; puis la rédemption par le sacrifice de l’agneau préconnu dès avant la fondation du monde » (1 Pier. 1. 19 et 20). Toutes les prophéties se réaliseront, quoi que les hommes fassent.

Arrêtés par les chefs du peuple, les apôtres, libérés, racontent à l’assemblée réunie les menaces qu’ils ont reçues. Les frères, alors, prient le Dieu souverain, créateur des cieux et de la terre. Ils ne demandent pas une situation plus facile, mais d’annoncer hardiment l’évangile (v. 29). Cette prière doit être aussi la nôtre. La foi seule nous en rendra capables.

Les « Actes » racontent l’énergie de la foi de ces premiers chrétiens, malgré les persécutions.

Dans ces débuts du christianisme, la Parole prêchée s’accompagnait de signes puissants et de prodiges, attestant la présence et l’action du Saint Esprit au milieu des croyants, le Seigneur coopérant avec eux et confirmant la Parole (Marc 16. 20). Dieu avertit les hommes : « Comment échapperons-nous, si nous négligeons un si grand salut ? » (Héb. 2. 3) Les dons des langues et les guérisons appartiennent à ces débuts, et confirmaient avec force la provenance divine de l’évangile. Aujourd’hui le christianisme est bien connu, mais l’Esprit Saint est attristé par l’état de l’Église, de sorte que ces signes puissants n’ont plus lieu. En 1 Corinthiens 13. 8, le mot original pour le don des langues, indique une cessation proche.

Au v. 13 du ch. 3, déjà, les apôtres avaient parlé du Seigneur en relation avec Dieu, en le désignant ainsi : « son Serviteur Jésus ». Ils le désignent ainsi : « ton saint serviteur Jésus » (ch. 4. 30). S’adressant aux Juifs, ils l’avaient nommé : « Jésus Christ le Nazaréen » (ch. 4. 10).

Le v. 24 désigne Dieu comme le Souverain, maître d’un esclave. Le Seigneur a été cet esclave volontaire (Phil. 2. 7). Il était venu pour servir » (Marc 10. 45). Même dans Son humilité, Il a gardé Son caractère saint. A Sa suite, nous sommes les serviteurs de notre Maître.

Au ch. 4. 31, Dieu répond à la prière de l’Assemblée. « Ils furent tous remplis du Saint Esprit, et annonçaient la Parole de Dieu avec hardiesse ». « Dieu ne nous a pas donné un esprit de crainte, mais de puissance, d’amour, et de conseil » (2 Tim. 1. 7). C’est de cela qu’avaient besoin les disciples, et nous-mêmes comme eux.

Une première fois, le Saint Esprit était descendu sur eux (ch. 2. 3 et 4). Nous sommes exhortés à nous laisser remplir de l’Esprit (Éph. 5. 18), en vivant dans la communion avec le Seigneur qui, par l’Esprit, agit puissamment en nous, pour nous, et par nous. Car, par nous-mêmes, nous sommes faibles. « Pour vous, enfants, vous êtes de Dieu, et vous les avez vaincus, parce que Celui qui est en vous est plus grand que celui qui est dans le monde » (1 Jean 4. 4).

« Les apôtres rendaient avec une grande puissance le témoignage de la résurrection du Seigneur Jésus » (v. 33). Ce témoignage leur vaudra l’opposition violente des sadducéens, qui ne croyaient pas à la résurrection. Mais c’est une vérité fondamentale du christianisme. « S’il n’y a pas de résurrection de morts, notre prédication donc est vaine » (1 Cor. 15. 13 et 14).

Le paragraphe (v. 32 à 37), montre un aspect caractérisant les premiers temps du christianisme. L’unité « un cœur et une âme », touchant l’affection entre frères, et les pensées, la puissance et l’amour en activité. Cela répondait à la prière du Seigneur, en Jean 17. 20 et 21, où Il demande au Père que les croyants soient « un » pratiquement, afin que le monde croie. L’Église est toujours « une » ; mais cela n’est plus visible, la puissance de l’Esprit touchait à leur vie intérieure, et collective : chacun donnait ce qu’il avait, pour le bien de tous (v. 32 à 37). Notre temps rend difficile de telles pratiques, mais les exhortations pour une vie d’amour restent (Éph. 4. 28). « Qu’ils soient riches en bonnes œuvres, qu’ils soient prompts à donner… afin qu’ils saisissent ce qui est vraiment la vie » (1 Tim. 6. 17 à 19). Rien ne nous appartient vraiment, sur la terre, nous devons mettre nos biens à la disposition du Seigneur, attendant qu’Il nous montre le bon usage que nous devons en faire. Comme les premiers chrétiens, que notre amour pour Dieu et pour les frères soit ardent.

La Parole montre, dans ce paragraphe, comment se passaient les choses au début de l’Assemblée. Joseph (surnommé par les apôtres, Barnabas (fils de consolation), encourageait les disciples par sa piété, son dévouement et son désintéressement. Vendre ses biens et en apporter le prix aux pieds des apôtres n’avait rien d’une obligation (ch. 5. 4).

Barnabas, comme d’autres aussi, agissait librement, par amour. C’est là la loi de la liberté » (Jac. 2. 12).

Les disciples vivaient ce que Seigneur avait dit : « Je vous donne un commandement nouveau, que vous vous aimiez l’un l’autre. A ceci tous connaîtront que vous êtes mes disciples, si vous avez de l’amour entre vous » (Jean 13. 34 et 35 et 1 Jean 3. 16 à 18).

Le vrai christianisme n’est pas une religion : c’est Christ et Son amour que nous devons nous manifester mutuellement, pour la joie de Dieu de constater l’amour chez Ses enfants. C’est un témoignage puissant aux yeux du monde (v. 13).

Cette disposition de cœur de Barnabas était une consolation pour le Seigneur aussi : c’est cela qu’II attend de nous. On retrouve ce même disciple prenant soin de Saul de Tarse au chapitre 9. 26 à 28. Plus tard, un différend s’élèvera entre lui et Paul, dans leur service commun (15. 36 à 39) – différend qui sera réglé par la suite (Col. 4. 10). Barnabas était un lévite, et selon la loi, les lévites ne devaient pas posséder de terres (Nomb. 18. 20 à 24). Mais, ce disciple se défait de sa possession par amour pour le Seigneur et pour ses frères dans la foi. Il est impossible d’aimer les frères, si nous n’aimons pas, d’abord, le Seigneur.

Actes 13. 4, Barnabas et Paul évangélisent à Chypre, premièrement, d’où Barnabas était originaire : c’est par notre propre maison que nous devons apporter, en premier, le témoignage de l’évangile. Très vite, Barnabas s’effacera derrière Paul, dans leur service (ch. 11. 22 à 24).

Ch. 5

Au ch. 5, malgré la puissance du Saint Esprit agissant dans les croyants, la chair, toujours présente, se manifeste : un grave mensonge d’Ananias et Sapphira sera démasqué par Pierre, éclairé par le Saint Esprit.

Au ch. 4, le diable, par les ennemis extérieurs, avait pris sa forme de « lion rugissant », et tenté d’arrêter la propagation de l’évangile. Ici, il se fait « serpent rusé », pour ruiner la pureté de l’Assemblée. Mais Dieu déjoue sa ruse, et le mensonge, découvert, est châtié. Malgré leur faute, on peut penser qu’Ananias et Sapphira étaient de vrais croyants ; mais, voulant se donner bonne apparence, admirant la générosité de certains dans leur entourage, ils ont dépassé leur mesure et sont tombés : leur cupidité et leur prétention ont été produites au grand jour. L’amour et la vérité du cœur n’étaient pas en activité : « Ne sois pas juste à l’excès, et ne sois pas sage outre mesure : pourquoi te détruirais-tu ? » (Éccl. 7. 16).

La Samaritaine de Jean 4 disait une part de vérité au Seigneur, en confessant qu’elle n’avait pas de mari ; mais elle mentait par omission, car le Seigneur met le doigt sur son péché : « Tu as eu cinq maris, et celui que tu as maintenant n’est pas ton mari » (v. 17 et 18). « Rien n’est caché aux yeux de Celui à qui nous avons à faire » (Héb. 4. 12 et 13). Rien n’est plus dangereux que de vouloir imiter la piété ou le service des autres. Nous devons faire les choses selon notre propre mesure. Ananias et Sapphira avaient menti à l’Esprit Saint – à Dieu, et tenté l’Esprit du Seigneur (v. 3 et 4. 9). « Satan est le père du mensonge » (Jean 8. 44). Le croyant ne doit pas mentir, quelles qu’en soient les conséquences.

Ce châtiment sévère manifestait, au début de l’Assemblée, la pleine puissance du Seigneur au milieu des Siens, pour ôter le mal. Maintenant, l’Esprit Saint est attristé, au milieu des croyants, à cause de l’état de l’Église Il est souvent occupé à nous reprendre dans notre marche empreinte de beaucoup de faiblesse ! Cependant, le Saint Esprit agit toujours au milieu des croyants, en discipline, souvent (1 Cor. 11. 27 à 30).

Lorsque nous prenons la cène, ayons bien conscience que nous rappelons la mort du Seigneur (son corps livré pour nous ; son sang versé pour nous), afin que nous ne prenions pas indignement ce repas du souvenir. Sinon, le Seigneur, pour nous réveiller, peut produire, au milieu des frères, des maladies, et même la mort. « Parlez la vérité chacun à son prochain » (Éph. 4. 25).

Ananias et Sapphira, inconscients de la sainteté de Dieu, Lui ont menti. Mais, mis brusquement dans Sa présence au milieu de l’Assemblée, Ananias prend la mesure de la gravité de son comportement, et tombe mort.

Dans une autre circonstance, lors de la première pêche miraculeuse (Luc 5. 4 à 8), Pierre prend brusquement conscience que Jésus, cet homme humble, est en réalité, le Dieu Saint Lui-même. Alors, saisi de crainte, il s’écrie : « Retire-toi de moi, Seigneur, car je suis un homme pécheur ».

Ce récit, dans notre chapitre, nous met en garde contre le mensonge et l’attrait de l’argent (1 Tim. 6. 10). On oublie vite la crainte due à Dieu ! Mais ici, ce châtiment immédiat ramène une sainte crainte dans toutes les âmes (v. 11), comme elle existait déjà au ch. 3. 43. Dieu nous rappelle toujours à la notion de Sa sainteté, et à la réalité de Sa présence.

Cela doit nous garder des manifestations de la chair, en particulier au milieu de l’Assemblée, car le Seigneur a promis là Sa présence ; et Il ne peut se dédire, si du moins nous sommes bien rassemblés « à son nom ». Mais alors, prenons conscience que c’est Lui qui nous convoque autour de Lui.

Pierre s’enquiert diligemment et, conduit par l’Esprit Saint, découvre la connivence dans le mensonge d’Ananias et de Sapphira (v. 8 et 9). Le v. 6 dit : « Les jeunes hommes, se levant, le couvrirent, et l’ayant emporté dehors, l’ensevelirent ». Le v. 7, montre le résultat : Sapphira, sa femme, trois heures plus tard, ne le savait pas ! Nous devons « couvrir » le péché révélé, et non le répandre autour de nous. Les jeunes hommes (v. 6 et 10), nous ramènent aux « jeunes hommes » de 1 Jean 2. 14, évoquant des croyants dans la pleine vigueur spirituelle. Ici, leur état spirituel est tel qu’ils « couvrirent » ce péché. Ce que Dieu châtie, ici, c’est le mensonge délibéré et concerté de ce couple.

Alors : « Une grande crainte s’empara de toute l’assemblée et de tous ceux qui entendaient parler de ces choses » (v. 11). Ces deux catégories de personnes n’éprouvaient pas la même crainte. La crainte de déplaire à Dieu caractérisait l’assemblée : quand on aime Dieu, on cherche à Lui plaire (És. 33. 6 ; Prov. 1. 7 ; 2. 15). Et la peur de Dieu s’emparait de tous ceux qui, incrédules « n’osaient pas se joindre à eux » (v. 13) : l’homme, dans ses péchés, a peur de Dieu, et Le fuit. Pierre, lui, avait cette crainte, et Dieu lui donne le discernement nécessaire : « Les secrets de l’Éternel sont pour ceux qui le craignent ». Dans ces premiers temps du christianisme, les incrédules ne se mêlaient pas aux croyants. Par des châtiments immédiats, Dieu préservait l’intégrité de l’Assemblée.

Plus tard, de faux croyants se sont introduits subrepticement au milieu des fidèles. Mais, même maintenant, nous avons affaire au même Dieu, au même Esprit Saint dont la puissance est la même. Cela devrait nous faire réfléchir quant à notre comportement dans l’Assemblée.

Cependant, après ce sévère châtiment, Dieu répand de nouveau Sa grâce, et guérit un grand nombre de malades (v. 12). Les apôtres « étaient tous d’un commun accord au portique de Salomon » ; ce même portique où « le Seigneur se promenait » (Jean 10. 23). Salomon était le roi selon le cœur de Dieu , le type du Seigneur dans Son règne de gloire. En se « promenant » au portique de Salomon, le Seigneur anticipait Sa gloire future, au sein de Son peuple, qui sera restauré dans l’avenir. Et c’est aussi là que les disciples se plaisaient à se tenir.

Comme au ch. 4. 32, les disciples gardaient cette unité qui imprégnait l’assemblée des premiers temps. Nous sommes, nous aussi, appelés à garder cette unité, à être : « un cœur et une âme ». Quand un péché est jugé, on retrouve une entière communion.

Dieu travaillait dans un grand nombre de personnes : de grandes foules se convertissaient (v. 14), en contemplant les manifestations de Sa puissance. Pierre, qui avait renié son Maître autrefois, maintenant restauré, est ici le dépositaire de la puissance divine. Il suffisait que l’ombre de l’apôtre passe sur les « infirmes et ceux qui étaient tourmentés par des esprits immondes… pour qu’ils soient tous guéris » (v. 16). Quelle puissance divine se manifesterait, par l’intermédiaire d’un croyant, vivant dans une profonde communion avec le Seigneur !

Cette puissance que Dieu déployait par le moyen des apôtres, multipliant les guérisons pour les infirmes et les délivrances pour ceux qui étaient la proie des esprits immondes, heurtait l’orgueil des chefs qui prétendaient garder leur domination sur le peuple. Les apôtres répandaient cette vérité essentielle du christianisme : la résurrection du Seigneur, comme ils en avaient été les témoins. Or les sadducéens, cette secte rationaliste, ne croyaient pas à la résurrection, ni aux anges.

Et c’est justement un ange que Dieu envoie pour délivrer les apôtres de la prison. Et l’ange confirme la mission dévolue aux apôtres : « Allez, et, vous tenant dans le temple, annoncez au peuple toutes les paroles de cette vie » (v. 20) : il s’agit de la vie éternelle (2 Tim. 1. 10), que Christ communique aux croyants, en relation avec Sa résurrection. La corruptibilité attachée à la nature humaine est vaincue. C’est ce que les apôtres devaient prêcher, mais les sadducéens et les chefs religieux s’y opposaient. Les sadducéens s’opposaient déjà au Seigneur Lui-même (Mat. 22. 23) ; ils s’opposeront aussi à Paul (Act. 23. 6 à 8). Ils niaient également la réalité des anges. Mais Dieu emploie « les anges puissants en force » (Ps. 103. 20), comme serviteurs en faveur des croyants (Héb. 1. 14). Ils interviennent plusieurs fois dans les Actes (ch. 8. 26 ; 10. 3 à 7).

Toutes les précautions que peuvent prendre les hommes pour s’opposer à Dieu sont dérisoires en regard de Sa toute-puissance. Dieu aurait pu éviter que Ses apôtres soient mis en prison : mais cette circonstance Lui sert à manifester, devant ces incrédules, Sa puissance que rien n’arrête,. Mais, au lieu d’être touchés dans leur conscience, dans leur orgueil insensé, ils refusent obstinément de croire ! Si Dieu ouvre les portes, personne ne peut les fermer : rien ne peut arrêter la prédication de l’évangile. De leur côté, les apôtres ont la démonstration que le Seigneur les protège, les garde, les délivre, et leur donne la force de répandre « la parole de cette vie ».

C’est dans le temple même que Dieu veut faire annoncer l’évangile, car c’est au peuple Juif, qu’il devait être annoncé en premier. Mais cela provoque la jalousie des chefs, qui voient leur autorité s’effondrer : ils accusent les apôtres de vouloir faire « venir sur eux le sang de cet homme » (Jésus) (v. 29) – oubliant que c’est eux-mêmes qui, lors de la crucifixion du Seigneur, avaient crié : « Que son sang soit sur nous et sur nos enfants » (Mat. 27. 25).

Le peuple, quant à lui, tenait les apôtres en haute estime, à cause des innombrables miracles que Dieu leur donnait la puissance d’opérer (v. 12 à 16). Il suffisait que « l’ombre » seule de Pierre, passe sur les infirmes et sur ceux qui étaient « tourmentés par des esprits immondes, et ils étaient tous guéris ».

La hardiesse des apôtres est un bel exemple pour nous, et un encouragement à annoncer l’évangile, quand Dieu nous en donne l’occasion.

Au ch. 4. 8, Pierre s’adresse aux chefs avec douceur et déférence : « Chefs du peuple et anciens d’Israël ». Mais ici, devant leur obstination, les apôtres s’adressent à eux, plus sèchement, omettant de leur rappeler leurs positions de chefs et d’anciens du peuple (v. 29).

« Il faut obéir à Dieu plutôt qu’aux hommes ». Nous avons l’exemple suprême de l’obéissance dans le Seigneur Jésus Lui-même (Héb. 10. 5 à 7). Cependant, après les avoir mis une nouvelle fois devant leur culpabilité, ils leur présentent la possibilité de la repentance et le pardon de Dieu (v. 29 à 31). A nous aussi, tous coupables devant Dieu, la grâce nous est offerte.

Ce que le Seigneur avait annoncé en Jean 15. 20, se réalise, ici. Comme ils ont persécuté le Seigneur, ils persécutent aussi Ses serviteurs. Et cela est toujours vrai, dans certains pays. Mais le Seigneur a été « exalté par la droite de Dieu, prince et sauveur » (v. 31) On se prosterne devant un prince (Phil. 2. 9) ; mais le Seigneur est aussi Celui qui sauve. Il est le Dieu de gloire et le Dieu de grâce !

Les apôtres rappellent une nouvelle fois la résurrection du Seigneur (ch. 2. 31 et 32 ; 3. 15 ; 4. 10 ; 5. 30). Ils en avaient été témoins. Nous aussi, par la foi : « Nous voyons Jésus, couronné de gloire et d’honneur » (Héb. 2. 9).

Au ch. 5. 19, Dieu avait envoyé un ange pour délivrer Pierre et Jean. Ici, Dieu utilise un homme (un pharisien ennemi), pour délivrer les apôtres. Dieu est toujours au-dessus de tout, et rien ne peut limiter ou arrêter Sa puissance : Il emploie qui Il veut pour accomplir Ses desseins (Prov. 21. 1).

Les apôtres, au v. 31, avaient parlé de repentance et de rémission des péchés, et avaient directement mis en cause les chefs du peuple concernant la crucifixion du Seigneur (v. 30). Mais leurs cœurs endurcis ne se laissent pas pénétrer par ces paroles de vérité.

C’étaient les mêmes qui s’étaient assemblés pour tenir conseil afin de faire mourir le Seigneur Jésus (Mat. 26. 3 et 4). Gamaliel, un pharisien considéré du peuple, et instruit dans les Écritures, parle de deux hommes pleins d’orgueil qui, précédemment, avaient attiré des hommes à eux. Nous ne devons nous laisser attirer que par le Seigneur seul. Mais ces deux hommes avaient péri, et ceux qui les suivaient se dispersèrent : Dieu avait détruit leurs œuvres. Ceux qui suivent un homme, finissent toujours dans la solitude, ne sachant plus où aller.

Le discours de Gamaliel semble plein de sagesse ; mais il met en doute que l’œuvre qu’ils combattent si durement, soit de Dieu ! De nos jours, encore, l’œuvre divine de grâce est combattue âprement, dans certains pays, où les croyants, en secret, doivent se partager les Bibles, feuille à feuille ! Mais rien ne peut arrêter la propagation de la Parole (Éccl. 3. 14).

Cet avertissement de Gamaliel rappelle fortement la parole adressée à Pilate par sa propre femme, l’avertissant de ne « rien avoir affaire avec ce juste » (le Seigneur) (Mat. 27. 19). Convaincus par les paroles de Gamaliel, les chefs laissent aller les apôtres, non sans les avoir battus (v. 40) ! A quoi leur servait de les battre ? À rien du tout, sinon à satisfaire leur méchanceté.

Le Seigneur avait averti les disciples des persécutions qu’ils connaîtraient (Luc 21. 12 et 13). Mais Il avait déclaré : « bienheureux » ceux qui seraient persécutés à cause de Son Nom (Mat. 5. 11 ; 1 Pier. 4. 13 et 14). Et « les souffrances du temps présent ne sont pas dignes d’être comparées avec la gloire à venir qui doit nous être révélée » (Rom. 8. 18).

L’évangélisation, dont on parle beaucoup dans les milieux chrétiens, se faisait, à ce moment-là, « dans le temple et de maison en maison » (v. 42). De nos jours, l’évangile est répandu dans le monde entier, selon Matthieu 28. 19.

Ch. 6

Le ch. 6 commence par ce mot : « Or », comme le ch. 5 commençait par le mot : « Mais ». Et chaque fois, c’est pour indiquer cette triste réalité : Satan travaille à ruiner ce que le Seigneur édifie ! Ici, il suscite des murmures de mécontentement parmi les disciples !

Tant que l’Assemblée sera sur la terre, il y aura toujours des difficultés, que les frères, qualifiés pour cela, devront s’employer à régler. Tous ne sont pas appelés à se service, mais tous doivent participer au service de la prière. Dans cette circonstance dangereuse, les apôtres ne décident pas eux-mêmes, mais laissent l’initiative aux croyants. Cependant, ils ne passent pas à la légère sur ces difficultés : Ils sont un modèle pour nous.

Les serviteurs que les disciples devaient choisir devaient porter ces trois caractères : avoir « un bon témoignage » ; « être pleins de l’Esprit Saint » ; et avoir « de la sagesse » (v. 3). Ces caractères peuvent être donnés à des frères qui n’enseignent pas obligatoirement.

La sagesse est un fruit de la dépendance et de la communion avec le Seigneur, et donne, dans une relation de proximité avec Lui, le discernement de Sa pensée. En Étienne, il y avait un caractère de plus : Il était « plein de grâce et de puissance » (v. 8). Par la suite, on ne parlera plus des autres, choisis avec lui, sinon de Philippe (ch. 8. 26 à 40).

Les ch. 5 et 6 dévoilent les premières difficultés se manifestant dans les premiers temps de l’Assemblée. Cependant, la puissance du Seigneur était là pour les résoudre, et des effets positifs se produisent : « La Parole de Dieu croissait, et le nombre des disciples se multipliait beaucoup dans Jérusalem, et une grande foule de sacrificateurs obéissait à la foi » (v. 7).

Dieu était glorifié par les fruits portés par les disciples, instruits par les apôtres (Jean 15. 8 ; Col. 1. 6 et 7). Qu’une grande foule de sacrificateurs obéissent, désormais, à la foi et non plus à la loi, est surprenant aux yeux des hommes, mais met en évidence la puissance de Dieu dans les cœurs. Les sacrificateurs étaient tous descendants d’Aaron, et leur sacerdoce les liait à la loi. Et là, ceux qui « obéissaient à la foi » (Rom. 1. 5 ; 1 Thess. 2. 13), avaient cru à toutes les vérités chrétiennes, reçues dans le cœur par la foi.

Le Seigneur, « la semence » de David (Actes 13. 23) selon l’humanité, avait, dans ces croyants, une semence spirituelle, dont la Parole nous montre les fruits en Actes 19. 19 et 20. Du temps du Seigneur déjà, des chefs du peuple avaient cru en Lui (Jean 12. 42). Et Il avait fait cette promesse : « Celui qui croit en moi fera, lui aussi, les œuvres que moi je fais, et il en fera de plus grandes que celles-ci ; parce que moi, je m’en vais au Père » (Jean 14. 12). La Parole avait cette puissance dans les âmes, qui les attirait à Christ, malgré les menaces et les dangers. « Cette secte que partout l’on contredit » (Act. 28. 22), devait connaître l’opprobre du Christ.

Cependant, là où Dieu agit, le diable se déchaîne, et là, il s’en prend directement à Étienne, humble serviteur (il servait aux tables) ; par sa piété profonde, il avait acquis « un bon degré » (1 Tim. 3. 13). Plutôt que de rechercher les grandes choses, associons-nous plus volontiers aux « humbles »,comme le Seigneur l’a fait durant Sa vie ici-bas. Même pour un service humble, il faut la fidélité. Il fallait l’état spirituel caractérisant Étienne pour que de grands miracles s’opèrent par lui. Dieu s’en servait pour confirmer la vérité annoncée.

Étienne était le premier disciple à faire « des prodiges et de grands miracles » (v. 8), comme les apôtres. Il était plein de l’Esprit Saint et de puissance, car Dieu ne donne pas « l’Esprit par mesure » (Jean 3. 34) : rien n’entravait Son action.

Alors : « Tous ceux qui étaient assis dans le sanhédrin, ayant leurs yeux arrêtés sur lui, virent son visage comme le visage d’un ange » (v. 15). Moïse, ayant été dans la présence de l’Éternel, avait la peau de son visage qui rayonnait (Ex. 34. 29).

Qu’en est-il de nous ? Nous reconnaît-on pour des chrétiens, simplement en nous voyant ? Paul dit pourtant : « Nous tous, contemplant à face découverte la gloire du Seigneur, nous sommes transformés en la même image, de gloire en gloire, comme par le Seigneur en Esprit » (2 Cor. 3. 18).

Étienne, moralement, ressemblait à son Seigneur ; et il peut Le contempler dans Sa gloire (ch. 7. 55 et 56). Comme pour le Seigneur, Dieu sait allier la grâce et la puissance chez un croyant rempli de l’Esprit Saint comme l’était Étienne.

Quatre fois, le Seigneur avait averti les disciples des persécutions qui les attendaient (Jean 15. 18 à 21), et ils marchaient sur Ses traces : « Vous serez haïs de tous à cause de mon nom » (Mat. 10. 22). Se réclamant du judaïsme dont ils s’enorgueillissaient, les Juifs rejetaient toute autre doctrine. Mais même le temple, où Dieu n’habitait plus, devait être détruit (Luc 21. 5 et 6). Les ennemis ne pouvaient résister à ce qu’Étienne disait, car il était conduit par l’Esprit Saint (v. 10). Peut-être avait-il dit que la loi faisait place à la grâce ; mais les faux témoins l’accusaient d’avoir parlé contre Moïse.

Sous Jézabel, les faux témoins avaient envoyé Naboth à la mort (1 Rois 21. 13). Les voies de Dieu sont mystérieuses : Il avait délivré Pierre et Jean ; et permis qu’Étienne, premier martyr de l’Église, soit tué ! Pourtant, tous ces témoins du Seigneur avaient un caractère commun : ils amenaient des âmes à Christ, et leur foi rayonnait. Leurs bonnes œuvres étaient « manifestés d’avance » (1 Tim. 5. 25). « On les reconnaissait pour avoir été avec Jésus » (ch. 4. 13).

Ch. 7

Étienne, gravement et faussement accusé (ch. 6. 11 à 14), ne cherche pas à se justifier, mais réfute ces accusations, point par point. Il cherche à toucher le cœur des Juifs, rappelant la fidélité de Dieu dans Ses voies envers ce peuple, et l’infidélité de ce dernier. Il rappelle :

v. 1 à 8 : l’appel d’Abraham et les promesses de Dieu.

v. 9 à 16 : l’histoire de Joseph rejeté par ses frères, type du rejet du Seigneur par les Juifs (ses frères).

v. 17 à 19 : le peuple en esclavage en Égypte.

v. 20 à 43 : l’histoire de Moïse, qu’Étienne retrace, parlant en bien de lui – alors qu’il était accusé de proférer des paroles blasphématoires contre lui et contre Dieu » (ch. 6. 11).

v. 44 à 50 : Il rappelle le tabernacle dans le désert, et le temple, dans lequel Salomon reconnaissait que Dieu ne pouvait pas vraiment habiter. A travers tous ces personnages d’autrefois, Étienne tente de leur faire comprendre qu’ils étaient autant de types du Seigneur Jésus.

v. 51 à 53 : il stigmatise la dureté de cœur du peuple qui a toujours résisté à l’Esprit Saint, et n’a point gardé la loi.

Enfin, v. 54 à 60 : la mise à mort d’Étienne est relatée.

Le discours d’Étienne est plein de grâce et de puissance, car il parle par l’Esprit Saint (ch. 6. 8). Semblable à son Seigneur, il ne se défend pas (Mat. 26. 60 à 63).

Ce long discours contraste avec ceux de Pierre, plus brefs, et où il parle de Jésus. Étienne y fait allusion en parlant du « Juste » qu’ils ont mis à mort (v. 52). Si Étienne ne se défend pas, il se fait accusateur.

L’aspect physique d’Étienne (ch. 6. 15), aurait dû ouvrir l’intelligence des membres du sanhédrin ; mais la fin du chapitre montre qu’il n’en est rien. Ces hommes aux cœur dur pensent se débarrasser d’un témoin gênant ; mais Dieu prépare « la relève », en la personne de Saul, ce jeune homme qui gardait les vêtements des meurtriers d’Étienne, et « consentait à sa mort ». Dieu agit souvent par « petites touches. « Ici, un peu, là un peu » (És. 28. 10 et 13). Saul a vu le visage du premier martyr de la chrétienté « comme le visage d’un ange » ; il a vu son attitude pleine de grâce, au moment de mourir. Bientôt, il sera renversé sur le chemin de Damas, et deviendra le grand apôtre Paul. Faisons confiance à Dieu : les résultats de Son travail seront toujours merveilleux et bénis.

Dieu parle à Son peuple une fois encore, avant de le rejeter pour un temps. Mais, en rejetant Étienne, le peuple rejette le Seigneur glorifié, car c’est au ciel qu’il envoie Étienne, où est le Seigneur. Étienne est cette « ambassade » que le peuple dirige vers le Seigneur, pour Lui signifier qu’il ne veut pas « que Celui-ci règne sur eux » (Luc 19. 12 à 14).

Les v. 51 à 53 montrent la colère de Dieu contre ce peuple rebelle. Les Juifs se réclamaient d’Abraham (Jean 8. 39), et Étienne raconte son histoire, son appel pour la terre de Canaan où il ne possédait rien qu’un sépulcre, mais que sa postérité posséderait, après avoir été, durant quatre cents ans, en terre étrangère (l’Égypte) (Gen. 15. 13). Dieu apparut, Dieu parla. Abraham, en Chaldée, habitant un pays idolâtre, n’était pas meilleur que les autres hommes ; mais le « Dieu de gloire » lui apparut et l’appela en grâce à sortir de ce pays. (La gloire de Dieu est l’ensemble de Ses perfections). « Sors… et viens » (v. 3). Et à Moïse : « Viens et je t’enverrai » (v. 34).

Étienne, s’identifiant à ce peuple, s’adresse aux Juifs en ces termes : « Hommes frères et pères » (v. 2). Paul et Barnabas, en Actes 22. 1, useront des mêmes termes.

Mais, comme en Ézéchiel 10. 18 et 19 ; 11. 22 et 23, où la gloire divine quittait peu à peu le temple, on sent que Dieu se retire comme à regret de ce peuple rebelle, au « col roide ». Paul et Barnabas, conduits par l’Esprit Saint, finiront par se tourner vers les nations pour leur annoncer l’évangile (ch. 13. 46 et 47). Le salut est le travail de Dieu seul, en pure grâce.

Étienne parle surtout de Joseph et de Moïse, et révèle des détails non racontés ailleurs (v. 42 et 43). Pour Joseph, le v. 9 dit : « Dieu était avec lui ». Il comprend que c’était Dieu qui l’avait envoyé en Égypte (Gen. 45. 5), utilisant pour cela la méchanceté de ses frères. Dieu accomplit toujours Ses desseins. Dieu avait fait des promesses à Abraham concernant sa postérité, alors qu’il n’avait pas d’enfant. Mais Abraham avait pleine confiance en Dieu, qu’Il accomplirait fidèlement Sa promesse. Appuyons-nous, nous aussi, sur Ses promesses.

Joseph et Moïse, types du Seigneur, ont connu, comme Lui, la haine des leurs. Mais Dieu les a portés à la gloire suprême, sur la terre. De même, le Seigneur, haï et crucifié, a été ressuscité, et glorifié dans le ciel.

Jacob « aimait Joseph plus que tous ses fils» (Gen. 37. 3). Et, à deux reprises, Dieu a proclamé, au sujet de son Fils : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j’ai trouvé mon plaisir » (Mat. 3. 17 ; 17. 5). Sans le savoir, les frères de Joseph, en le haïssant (Gen. 37. 4), et en le vendant aux Madianites (v. 26 à 28), accomplissaient le plan divin : « Dieu était avec lui » (Act. 7. 9).

Et le Seigneur pouvait dire à Son Père : « Je sais que tu m’entends toujours » (Jean 11. 42). La sainteté du Seigneur condamnait les Juifs, et ils ne le supportaient pas. De même, la fidélité de Joseph était insupportable à ses frères «- pleins d’envie » envers lui (Act. 7. 9) ; et le Seigneur a été livré par les Juifs, « par envie » (Mat. 27. 18).

Ce discours d’Étienne démontre l’incrédulité et l’infidélité du peuple, auquel il reproche sept faits le condamnant. Ils avaient livré Joseph aux Madianites (v. 9) ; rejeté Moïse (v. 27). Ils s’étaient plongés dans l’idolâtrie (v. 41). Ils résistaient toujours à l’Esprit Saint (v. 51). Ils avaient persécuté les prophètes, et mis à mort « le Juste » (v. 52). Et enfin, ils n’avaient pas gardé la loi (v. 53).

Joseph, vendu en Égypte (nation étrangère), représente le Seigneur rejeté par les Juifs, et qui s’est tourné vers les nations qui, elles, ont reçu l’évangile de la grâce. Dieu, par Étienne, essaie de toucher la conscience de ce peuple « au col roide », reproche que l’Éternel adresse plusieurs fois à Israël, dans l’Ancien Testament. Il faudra qu’Il le brise pour que ce peuple rebelle se tourne « vers celui qu’ils auront percé » (Zach. 12. 10).

Après avoir établi Joseph gouverneur de l’Égypte, le pharaon lui donne une femme : Asnath, une Égyptienne, type de l’épouse du Seigneur, étrangère au peuple Juif. Ainsi, Dieu manifeste Son amour envers tous les hommes : « jusqu’au bout de la terre » (És. 49. 6). « J’ai appelé mon Fils hors d’Égypte » (Mat. 2. 15). Dieu avait dit à Joseph, père adoptif de l’Enfant Jésus, de s’enfuir en Égypte pour Le protéger des buts meurtriers d’Hérode. Et c’est de là que Dieu l’avait appelé (fait revenir). Au-dessus de la méchanceté des hommes, Dieu conduit toutes choses, afin d’accomplir Sa volonté.

Les conseils de Joseph au Pharaon (Gen. 41. 33 à 40), reflètent sa sagesse, et il le fait gouverneur d’Égypte (Prov. 21. 1), et tous se prosternent devant lui. Que Dieu nous accorde de discerner Sa pensée concernant les choses de ce monde, car c’est Sa volonté que Son Fils règne.

En Canaan, loin de Joseph, sa famille connaît la famine, et il faudra qu’ils viennent auprès de lui pour trouver de la nourriture, car le blé de l’Égypte est sous sa main. De même que le peuple Juif est dans la disette spirituelle, rejetant encore le Seigneur, « le vrai pain du ciel » (Jean 6).

Jacob, appelé vers son fils, en Égypte, s’arrête à Béer-Shéba, attendant que Dieu confirme que c’est le bon chemin. Jacob a fait de grands progrès. Les « soixante-quinze âmes » (soixante-dix en Genèse 46. 27), semblent inclure Joseph et sa famille. Les os de Jacob, mort, sont remontés en Canaan ; alors que ceux de Joseph y seront emmenés par Moïse et Josué (Ex. 13. 19 ; Jos. 24. 32).

Le verset 13 dit « Et la seconde fois, Joseph fut reconnu de ses frères ». La première fois évoque la première venue du Seigneur, quand Il a été rejeté. La deuxième fois fait allusion à Sa venue en gloire, pour établir Son royaume, selon les plans divins. Le Pharaon qui avait élevé Joseph à la gloire, est une image de Dieu.

L’autre Pharaon « qui ne connaissait pas Joseph » (v. 18), est une figure de Satan, cherchant à détruire les fidèles du peuple par les deux « bêtes » d’Apocalypse 13.

Au v. 17, Joseph est mort. Le peuple s’accroît, et connaît un temps de détresse ; mais les promesses divines demeurent. Moïse, « exposé », comme tous les enfants mâles, sera élevé dans la maison même du Pharaon, et sera le libérateur d’Israël.

À la naissance du Seigneur, Hérode a fait tuer les petits enfants de Bethléhem, mais Dieu a gardé son Fils et a accompli tous Ses desseins. Dieu garde tous les Siens dans les dangers. Mais prions davantage pour tous les hommes, et pour les autorités, afin qu’elles nous restent favorables (1 Tim. 2. 1 et 2).

Ce paragraphe distingue trois parties : du v. 20 à 28 : Moïse, dans la maison du pharaon, jouit de la gloire de l’Égypte ; là, il lui vient le désir de délivrer les Israélites.

Des v. 29 à 38 Dieu forme Moïse, dans le désert de Madian, durant quarante ans.

Des v. 39 à 43 : Moïse conduit le peuple dans le désert, vers le pays de Canaan. Et l’idolâtrie, présente dans le cœur du peuple, se manifeste. Faussement accusé par les Juifs de parler contre Moïse, Étienne, au contraire, montre qu’il était approuvé de Dieu. Moïse était un type de Christ, envoyé pour libérer le peuple de l’Égypte.

Élevé dans la maison du pharaon, Moïse aurait pu monter, à son tour, sur le trône d’Égypte. Mais ce n’est pas le choix qu’il fit (Héb. 11. 24 à 26) : il choisit d’être avec le peuple de Dieu, dans « l’opprobre du Christ ». À l’âge « de quarante ans, il lui vint au cœur de visiter ses frères, les fils d’Israël » (v. 23). Et il tue un Égyptien qui maltraitait un Israélite (v. 24), croyant « que ses frères comprendraient que Dieu leur donnerait la délivrance par sa main, mais ils ne le comprirent point » (v. 25). Le lendemain, il engage à la paix deux Israélites qui se battaient. On peut penser à Joseph, disant à ses frères, dont il s’était fait reconnaître : « Ne vous querellez pas en chemin » (Gen. 45. 24). Prenant conscience que son meurtre de la veille était connu, Moïse s’enfuit en Madian (v. 29), où Dieu va le former à Son école durant quarante ans, faisant, de cet homme violent, « un homme très doux » (Nomb. 12. 3). Ce ne sera pas « par la main » de Moïse (v. 25), mais « par la main de l’ange qui lui était apparu au buisson » (v. 35), que Dieu délivrera Son peuple. Dans la garde des troupeaux de son beau-père, en Madian, Dieu a enseigné à Moïse la patience, la douceur, l’humilité ; si bien que lorsque Dieu l’envoie pour délivrer son peuple, Moïse prend peur devant l’ampleur de la tâche, et se rejette en arrière, disant à Dieu qu’il avait « la bouche pesante et la langue pesante » (Ex. 4. 10).

Jérémie, plus tard, répond à Dieu qui l’envoie prophétiser, qu’il était un enfant. Mais Dieu lui donne la capacité et la force (Jér. 1. 4 à 8). Soyons humbles, mais sans nous déprécier, afin d’obéir à Dieu.

À sa naissance, Moïse était « divinement beau ». Ses parents avaient discerné en lui, qu’il était beau selon Dieu, moralement (Héb. 11. 23). En leur temps, Joseph, ainsi que David, étaient beaux (Gen. 39. 6 ; 1 Sam. 16. 12). Quant au Seigneur, le Psaume 45. 2 proclame : « Tu es plus beau que les fils des hommes ». Seule, la beauté morale compte, pour Dieu. Moïse a été « nourri trois mois dans la maison du père ». Il est précieux, dans nos familles, que nos jeunes enfants soient, dans la maison paternelle, nourris de la Parole de Dieu, afin de leur donner le goût de s’en nourrir eux-mêmes plus tard. Dieu est souverain, dans Ses buts et dans Ses moyens.

Pour préserver Son futur serviteur, Il utilise la propre fille du pharaon, pour recueillir et élever Moïse. Dieu est au-dessus des hommes, et les dirige à leur insu. Il agit aussi, parfois très longtemps, avant de révéler Ses buts. Ce ne sera qu’à l’âge de quatre-vingts ans, qu’Il enverra Moïse délivrer le peuple ! Malgré sa bouche « pesante », Moïse était « puissant dans ses paroles et dans ses actions » (v. 22).

Cependant, un grand contraste se révèle entre Moïse et le Seigneur, dont il est dit qu’Il était « puissant en œuvre et en parole » (Luc 24. 19 ; Act. 1. 1). C’est cela que Dieu attend de nous : que nous soyons « affermis en toute bonne œuvre et toute bonne parole » (2 Thess. 2. 17 ; 1 Jean 3. 18). Le Seigneur est bien au-dessus de Ses plus fidèles serviteurs, mais Il les utilise, dans Sa grâce, après les avoir formés.

Les v. 24 à 28 révèlent le rejet de Moïse, qui mettait le péché en lumière (v. 26) ; comme le Seigneur a été rejeté des hommes et du peuple, car Sa vie parfaite et Son enseignement montraient leurs péchés.

Pourtant, la grâce divine opère : le buisson d’épine qui brûle sans se consumer, montre le peuple de Dieu qui est comme un buisson, et qui, sous le jugement de Dieu, n’est pas détruit : le résidu Juif de la fin connaîtra la grande tribulation, mais goûtera aux bénédictions milléniales. Il a fallu que le peuple connaisse « la fournaise de fer » pour consentir à partir d’Égypte. Mais il se lassera, dans le désert, et désirera retourner en Égypte (Nomb. 14. 1 à 4). Que le Seigneur nous accorde de tenir ferme dans la foi.

Exode 3. 3 révèle pourquoi Moïse s’approche du buisson en feu : il ne se consumait pas ! Symboliquement, il représentait Israël éprouvé en Égypte, mais qui n’était pas détruit : Dieu veillait sur lui. Comme ce peuple, nous sommes, dans notre état naturel, comme une ronce (un buisson à épines). Israël, peuple rebelle, est jugé par Dieu durant toute son histoire, mais Dieu le préserve de la destruction. Même la grande tribulation ne provoquera pas sa disparition. Dieu dit : « J’ai formé ce peuple pour moi-même ; ils raconteront ma louange » (És. 43. 21). La grâce est là. Ainsi, à la fin, Israël, béni de Dieu, sera à la tête des nations, durant le règne millénaire de Christ (Deut. 28. 13).

« Un ange apparut à Moïse » ; « une voix du Seigneur se fit entendre (v. 30 et 31). En Exode 3. 2, c’est « l’Ange de l’Éternel » (avec un A majuscule), qui apparaît à Moïse. Enfin, Dieu lui dit : « délie les sandales de tes pieds ; car le lieu sur lequel lu te tiens est une terre sainte » (v. 33).

Josué recevra le même commandement à l’entrée de la terre promise. Dieu était là et sanctifiait ces lieux par Sa présence. Lorsque nous sommes réunis en assemblée, la présence du Seigneur nous pousse à nous purifier soigneusement. Jean 13 nous exhorte à la confession mutuelle pour retrouver la communion. Dieu est amour et saint (1 Pier. 1. 14 et 15).

Étienne montre que Joseph d’abord, puis Moïse, tous deux rejetés, étaient, chacun en son temps, envoyés de Dieu pour la délivrance du peuple. Mais ils représentaient Christ, rejeté à son tour, pour de tout autres raisons. Rejeté à Sa naissance, dans Son ministère, dans Son abaissement, puis, dans Sa gloire (v. 51 à 60). Mais c’est Lui qui apparaîtra pour leur délivrance, quand ils crieront à Lui (Ps. 121. 1).

Moïse a dû attendre quarante ans dans le désert, afin d’oublier ce qu’il avait appris en Égypte. Un serviteur doit toujours attendre que Dieu le forme et l’envoie, avant de servir. Alors, Dieu lui dit : « J’ai vu… j’ai entendu… je suis descendu… viens, je t’enverrai.. » (v. 34). Dieu se présente à Moïse comme le Dieu des patriarches, que le peuple vénérait ; et le Seigneur montre que Dieu « n’est pas le Dieu des morts, mais des vivants » (Mat. 22. 31 et 32) ; ainsi, les patriarches étaient vivants pour Dieu.

Si « Moïse n’osait regarder » (v. 32), Dieu fortifiera le faible instrument qu’Il avait choisi, et il conduira le peuple dans le désert, comme son « chef » et son « libérateur » (v. 35). D’une tout autre manière, le Seigneur, rejeté et crucifié, est devenu l’auteur de notre salut.

Moïse sera aussi un juge dans le désert « par la main de l’ange ». Pour nous, c’est par la force du Seigneur que nous pouvons Le servir. Les prodiges que faisait Moïse prouvaient que Dieu l’avait envoyé, et il « les conduisit dehors » (hors d’Égypte) (v. 36). Il avait aussi annoncé la venue d’un « prophète » comme lui (mais non avec ses faiblesses) ; mais « d’entre vos frères » et qu’ils devraient écouter (Deut. 18. 15). Mais ils n’en ont rien fait ! Car le Seigneur était ce Prophète annoncé, Il était « né de femme, né sous la loi » (Gal. 4. 4) ; et : « Il vint chez soi, et les siens ne l’ont pas reçu » (Jean 1. 11). Moïse a délivré le peuple de l’Égypte ; à la mer Rouge et dans le désert (v. 36). Et ces délivrances symbolisaient notre délivrance, par le Seigneur, du monde, des puissances ennemies et des souffrances quotidiennes du désert (le monde où nous vivons). Mais, en même temps, Dieu « nous a fait asseoir ensemble dans les lieux célestes, dans le Christ Jésus » (Éph. 2. 6). Mais c’est dans ce monde que nous avons besoin des miracles et des délivrances que Dieu se plaît à nous accorder.

Si le peuple avait cru Moïse, il aurait aussi cru le Seigneur, car Moïse avait parlé de Lui (Jean 5. 46 et 47). Mais, aveuglés quant à leur propre état d’incrédulité, les pharisiens et tous les chefs du peuple sont réservés pour « la résurrection de jugement » (Jean 5. 29).

Moïse, sur la montagne (image de communion avec Dieu), a reçu « les oracles vivants » venant de Dieu (v. 38). Il était un type du Seigneur, qui pouvait dire en Jean 12. 49 : « Je n’ai pas parlé de moi-même ; mais le Père qui m’a envoyé, Lui-même m’a commandé ce que je devais dire ». Entièrement soumis à Son Père, Il se tenait dans Sa dépendance.

« Les oracles vivants » étaient une bénédiction pour le peuple ; mais il a refusé de s’y soumettre, malgré son affirmation deux fois répétée : « Tout ce que l’Éternel a dit, nous le ferons » (Ex. 19. 8 ; 24. 7).

Moïse, tout comme le Seigneur, a été rejeté, avec le message que Dieu donnait au peuple. Moïse avait reçu, de la part de Dieu, l’autorité sur le peuple, mais le peuple a refusé de s’y soumettre, car ils avaient gardé le souvenir des idoles de l’Égypte – et le veau d’or (de fonte d’or), ressemble beaucoup à une idole égyptienne. Nous devons nous soumettre à l’autorité établie de Dieu, dans la famille, dans l’Assemblée et dans le monde. C’est le vieil homme qui ne se soumet pas !

Malgré les apparences, le cœur du peuple était resté en Égypte. Prenons garde que le monde ne nous séduise par des choses plaisantes pour nos cœurs naturels, mais qui déshonorent Dieu. Tout objet qui remplit notre cœur et prend la place du Seigneur, est une idole. « Garde ton cœur plus que tout ce que l’on garde, car de lui sont les issues de la vie ». « Mon fils donne-moi ton cœur » (Prov. 4. 23 ; 23. 26).

Le peuple savait bien que Moïse était sur la montagne, où Dieu lui donnait les tables de la loi. Ce chapitre des Actes fait ressortir la responsabilité du peuple, qui dit à Aaron : « Fais-nous des dieux qui aillent devant nous » (v. 40). C’est le caractère de l’homme refusant les choses célestes, invisibles : c’est le contraire de la foi. Aaron, quant à. lui, joue un mauvais rôle : il leur fait un veau de fonte, sans hésiter ! Dieu avait manifesté Sa puissance avec une grande solennité, sur la montagne ou Il se rencontrait avec Moïse (Ex. 19. 14 à 19) et le peuple avait tremblé dans la présence terrible de Dieu. Mais, très vite, sa crainte s’était émoussée, et il s’est détourné de Dieu (Ps. 106. 13 à 21), réclamant « des dieux », desquels il n’aurait pas peur. Nos cœurs sont prompts à abandonner la crainte de Dieu ! Prenons-y garde, sinon, Il devra nous discipliner.

En Deutéronome 9. 15 et 16, Dieu avertit la génération née dans le désert, de ne pas suivre l’exemple déplorable de ses pères. Pourtant, durant 40 ans, le Dieu fidèle leur avait donné la manne, tous les matins ; et le rocher qui les abreuvait les avait suivis ! Mais la tendance naturelle de l’homme est toujours là : « Mangeons et buvons, car demain nous mourrons » (1 Cor. 15. 32). Alors : « Dieu se retourna, et les livra au service de l’armée du ciel » (v. 42). Dieu a dû changer Ses voies envers Son peuple qui se détournait de Lui, et II le livra à son idolâtrie. Moloch était une idole à laquelle on sacrifiait des enfants vivants !

« On ne se moque pas de Dieu ; car ce qu’un homme sème, cela aussi il le moissonnera » (Gal. 6. 7). Le v. 41 montre le cœur de l’homme se réjouissant dans ses propres œuvres, ayant rejeté les œuvres de Dieu. Sous la domination de l’antichrist, cette tendance atteindra son apogée. Nous devons glorifier Dieu, dans la création et dans la rédemption. Le v. 42 rappelle un reproche de l’Éternel à Son peuple, formulé, autrefois par Amos (ch. 5. 25 à 27) Dieu voit tout dans les cœurs, cependant Étienne met en évidence la patience de Dieu. Et, dans Sa grâce, Il conduira tout à bonne fin pour Son peuple, jusqu’au bout. Il en sera de même pour nous. Si le peuple, dans le désert, a offert des sacrifices à ses idoles qu’il portait dans son cœur, il n’en a point offert à Dieu qui, pourtant, en attendait de lui (Ex. 7. 16 ; 8. 25 à 27), et avait veillé à ce qu’il puisse emmener avec lui de nombreux troupeaux pour cela (Ex. 12. 38). De son côté, le Pharaon avait tenté d’empêcher le peuple d’emmener ses troupeaux hors d’Égypte (Ex. 10. 24). Satan agit toujours de cette manière envers nous : il fait tout ce qu’il peut pour nous empêcher d’adorer Dieu en rappelant le sacrifice de Christ. L’armée du ciel » (v. 42), désigne les astres que le peuple adorait, à travers les idoles abominables qu’il s’était fabriquées de ses mains (Deut. 4. 19). D’autres passages désignent l’ensemble des anges, comme constituant « l’armée des cieux » (1 Rois 22. 19).

Le v. 43 rappelle la prophétie d’Amos 5. 25 à 27. Mais Amos dit : « Je vous transporterai au-delà de Damas » et, le peuple avait été transporté jusqu’à Babylone. Mais Étienne, conduit par l’Esprit Saint, prophétise qu’en l’an soixante-dix, le peuple, ayant mis le comble à sa méchanceté en crucifiant « le Juste » (v. 52), serait transporté « au-delà de Babylone », dans le monde entier. Et cela est toujours actuel. Le mal s’étant aggravé, le châtiment l’est aussi.

Dieu avait commandé à Moïse de construire un tabernacle, « selon le modèle qu’il avait vu » sur la montagne (Ex. 25. 40 ; Act. 7. 44). Dans Ses conseils de grâce, Dieu voulait marcher au milieu de Son peuple ; privilège sérieux pour Israël ! Mais ce peuple adorait le vrai Dieu sans renoncer aux idoles qu’il portait dans son cœur. Prenons garde à ne pas entretenir des « idoles » en nous, tout en adorant le Seigneur dans Sa propre maison.

« Le tabernacle du témoignage » (v. 44) ; et « l’arche du témoignage » (Ex. 40. 20 et 21), parlent du Seigneur Jésus. Les tables de la loi étaient dans l’arche, rappelant ce que le Seigneur dit, prophétiquement : « Ta loi est au-dedans de mes entrailles » (Ps. 40. 8). C’était le témoignage que Dieu marchait au milieu de ce peuple, dans le désert, et, plus tard, dans le pays de Canaan. La nuée qui couvrait la tente d’assignation, commandait les départs et les arrêts du peuple (Ex. 40. 34 à 38 ; Nomb. 9. 15 à 18).

Si, autrefois, Dieu avait confié Son témoignage au peuple, aujourd’hui, le Seigneur, présent au milieu des deux ou trois réunis à Son nom, dans l’Assemblée, nous confie Son témoignage dans le monde. L’Église est « une habitation de Dieu par l’Esprit » (Éph. 2. 22).

Dans ce chapitre des Actes, Étienne, comprenant qu’il lui restait peu de temps, conduit par le Saint Esprit, trace l’histoire passée et présente du peuple, à grands traits : il résume beaucoup les quarante ans du désert : Il se hâte, afin d’arriver au plus vite à « la venue du Juste » (v. 52). Il rappelle l’introduction du tabernacle dans le pays de Canaan, avec Josué.

Mais Étienne met en relief que la conquête du pays n’a été possible que par la présence du tabernacle et de l’arche (v. 45). L’arche avait conduit le peuple dans le désert, et lui avait fait traverser le Jourdain, y entrant avant lui. Sans le Seigneur, nous ne pouvons « rien faire » (Jean 15. 5), ni obtenir les bénédictions célestes. Puis, Étienne rappelle l’attachement de David au tabernacle : il aurait voulu construire une maison pour l’Éternel mais c’est Salomon qui la construira. Cependant, David « trouva grâce devant Dieu » qui regarde au cœur. David voulait ramener l’arche qui avait été abandonnée durant longtemps, « dans les champs de Jaar » (Ps. 132. 6).

Enfin, Étienne rappelle que Salomon bâtit la maison (1 Rois 6. 1 ; ch. 8. 12 ; v. 17 à 21). Il omet cet événement triste, que la gloire de Dieu avait quitté cette maison. Mais il met en relief la grandeur de Dieu. Et il est toujours vrai que nous devons être conscients de la grandeur de Dieu : à tous point de vue Ses pensées et Ses voies sont au-dessus des nôtres (És. 55. 8 et 9). Il est le Dieu des miracles et de la grâce.

David avait trouvé grâce, quant à son péché (il avait fait le dénombrement du peuple sans la direction de Dieu) ; mais aussi, en ce que, à cette occasion, Dieu lui avait fait découvrir que c’est en Sion, dans l’aire d’Arauna (la montagne de la grâce), qu’il offrirait des holocaustes (2 Sam. 24. 18 à 25) – et que ce serait là que Salomon bâtirait le temple.

Cependant Étienne rappelle que Dieu n’habite point dans des demeures faites de main » (v. 48) et Salomon l’avait bien réalisé ; mais il avait eu à cœur de faire face à sa responsabilité de construire cette maison pour l’Éternel. Il y avait travaillé sept ans avec des milliers d’ouvriers. Plus tard, ce temple avait été détruit, puis reconstruit, après le retour de Babylone, d’un résidu du peuple avec Esdras. Mais les anciens qui avaient connu le premier temple, pleuraient, en voyant les pauvres résultats de leurs efforts, lorsqu’ils le reconstruisirent (Esd. 3. 12) ! Pourtant, si Dieu, le Créateur, ne peut être « contenu » par aucune œuvre humaine, Sa grâce répond toujours aux saints désirs de Ses serviteurs de L’honorer.

L’Assemblée, bien abaissée, est transcendée par la présence du Seigneur qui « la chérit » (Éph. 5. 25 à 29).

Dans ce chapitre, c’est Dieu qui, à travers Étienne, fustige Son peuple rebelle « Gens de col roide et incirconcis de cœur et d’oreille, vous résistez toujours à l’Esprit Saint » (v. 51 ; Deut. 31. 27). L’Éternel manifeste Sa colère contre Son peuple, qui s’obstine à refuser d’entrer dans Sa grâce. Après avoir rejeté le Seigneur Lui-même, ils rejettent le témoignage de l’Esprit Saint. Circoncis dans leur chair, ils tiennent à leurs coutumes religieuses, mais leurs cœurs incirconcis sont éloignés de Dieu.

Dans la chrétienté aussi, beaucoup ont les formes religieuses, mais sans avoir la vraie foi, ni la vie divine. Les mêmes reproches pourraient s’adresser à l’Église responsable.

Ces Juifs aimaient ce qui, dans leur religion, flattait la chair. Prenons garde à nous-mêmes, car les mêmes dangers nous guettent. Ils étaient aussi « incirconcis d’oreilles » : ce que Dieu leur faisait entendre leur était insupportable. Ils vont jusqu’à se boucher les oreilles (v. 57), se dressant contre Dieu. Déjà, ils s’étaient opposés au Seigneur, le Fils de Dieu, et L’avaient rejeté. Malgré les appels d’amour de Dieu, ils résistaient toujours à l’Esprit Saint » que Dieu envoyait sur les prophètes (2 Chron. 36. 15 et 16). La grande patience de Dieu touchait à son terme ; et II a jugé son peuple quand il n’y a plus eu de remède…

Cependant, ce qui est dit de ce peuple concerne tous les hommes. On peut avoir « la forme de la piété, mais en avoir renié la puissance » (2 Tim. 3. 5). La responsabilité des chrétiens, c’est de garder la vérité, et de la vivre (Rom. 11).

Dieu avait envoyé de nombreux prophètes à Son peuple, lorsque la royauté et la sacrificature avaient failli. Mais un grand nombre de ces prophètes avaient été mis à mort. Les Juifs se faisaient beaucoup d’illusions sur leur propre état ; mais le Seigneur n’avait pas manqué de les reprendre sévèrement : « Malheur à vous, scribes et pharisiens hypocrites… vous comblez la mesure de vos pères » (Mat. 23. 27 à 32), Ces Juifs avaient été plus loin que leurs ancêtres : ils avaient mis à mort le vrai Prophète, le Seigneur Lui-même, que Moïse avait annoncé ! Les avertissements ne leur avaient pas manqué ; aussi, Étienne leur parle sévèrement, et avec amour ; mais il est rejeté à son tour (v. 54).

Lorsque les mages s’étaient enquis du lieu où devait naître le Messie, les chefs avaient su désigner Bethléem (Mat. 2. 3 à 6). Mais, nul d’entre eux n’avait suivi les mages pour aller adorer le Seigneur.

Le christianisme est caractérisé par ces deux choses : la présence du Seigneur glorifié dans le ciel, et la présence de l’Esprit Saint descendu sur la terre pour habiter dans les croyants. Les Juifs avaient reçu la loi par la disposition des anges, et ne l’avaient point gardée » (v. 53). Dieu utilisait des anges, souvent, dans Ses relations avec Son peuple. Les anges sont des serviteurs de Dieu qu’Il emploie en faveur des croyants (Héb. 1. 14 ; Gal. 3. 19). Un ange était apparu à Moïse, au désert, dans un buisson qui brûlait sans se consumer (v. 30). Ces anges se présentaient, parfois, sous la forme d’hommes : à Abraham ; à Manoah (Gen. 18. 2 ; Jug. 13). Le rôle des anges est d’être occupés à nous guider et à nous protéger, nous ainsi que les petits enfants.

Le peuple avait proclamé présomptueusement : « Tout ce que l’Éternel a dit, nous le ferons » (Ex. 19. 8). Mais il n’avait pas gardé la loi. Il est impossible aux hommes d’accomplir la loi et de satisfaire à la sainteté de Dieu. Et Dieu avait donné la loi afin de prouver à l’homme son état misérable, et lui ôter toute sa prétention. « La loi est sainte, juste et bonne » (Rom. 7. 12), et elle rend le péché « excessivement pécheur ». Avec la loi, le péché devient transgression. A l’approche du règne de Christ, Dieu inscrira Sa loi sur leurs cœurs (Héb. 8. 10 à 12), et non plus sur des tables de pierre.

Remplis de haine, les Juifs « frémissaient de rage… et ils grinçaient des dents contre lui ». Quel contraste avec l’attitude d’Étienne qui, les « yeux attachés sur le ciel, vit la gloire de Dieu, et Jésus debout à la droite de Dieu » (v. 55 et 56). La violence de ces hommes contraste avec la paix qui remplit le témoin fidèle, contemplant son Seigneur dans le ciel.

Cette scène oppose les Juifs, hommes religieux mais de caractères terrestres, violents et plongés dans les ténèbres, à Étienne, homme dans la lumière et de caractère céleste. Que le Seigneur nous accorde d’attacher nos yeux sur le ciel, comme ce témoin fidèle.

Le Seigneur sait qu’Étienne va subir une mort violente : alors, Il se montre à lui, le ciel étant ouvert à ses yeux, afin de l’encourager dans cette circonstance. Et cette contemplation de son Seigneur donne à Étienne une étonnante ressemblance morale avec Lui ! Étienne est le premier martyr de la chrétienté.

Dans les épreuves, levons nos yeux en haut, contemplant notre Seigneur dans la gloire, où Il est allé nous préparer une place. Ainsi encouragé, Étienne peut faire face à la foule haineuse, qui se déchaîne pour le lapider. La contemplation du Seigneur a le pouvoir de nous transformer à Sa ressemblance (2 Cor. 3. 18).

Étienne, plein de l’Esprit Saint, était rempli de sagesse et avait la force de rendre un puissant témoignage. Nous-mêmes sommes exhortés à être remplis de l’Esprit qui nous a été donné, de sorte que nous nous laissions diriger, dans toutes les circonstances de notre vie, par Son action en nous – le vieil homme étant laissé dans la mort. Le Saint Esprit est Dieu, non pas seulement une puissance. Si nous L’attristons, nous n’en sommes plus remplis, car Il doit s’occuper de nous pousser à la repentance.

Étienne considère le Seigneur en tant que Fils de l’homme, Celui qui a souffert mais dont les gloires suivent (Ps. 8. 4 à 6), et non comme le Messie. Cependant, il Le voit « debout à la droite de Dieu », prêt à revenir établir Son royaume, si le peuple s’était repenti à ce moment-là.

Mais ce peuple est rempli de haine contre Étienne, et : « criant à haute voix, ils bouchèrent leurs oreilles, et d’un commun accord se précipitèrent sur lui ; et l’ayant poussé hors de la ville, ils le lapidaient » (v. 57 et 58). Comment répondraient-ils à l’appel de grâce de Dieu !

Alors, le Seigneur « s’est assis à perpétuité à la droite de Dieu, attendant désormais jusqu’à ce que ses ennemis soient mis pour marchepied de ses pieds » (Héb. 10. 12 et 13). C’est une position de repos et d’attente. Cette période où le peuple était invité à se repentir (ch. 3. 19 à 21), afin de permettre le retour du Seigneur, s’achève avec le meurtre d’Étienne.

À partir du ch. 8, l’évangile va être adressé aux nations.

Dans le Nouveau Testament, le ciel s’ouvre quatre fois : en Matthieu 3. 16 ; Jean 1. 52 ; Actes 1. 56 : le ciel contemple le Seigneur, et fait partager sa contemplation aux croyants encore sur la terre. Dieu et les croyants ont un même centre de contemplation : le Seigneur Jésus. D’une certaine façon, c’est manger le sacrifice de prospérité (de communion). En Apocalypse 19. 11, le ciel s’ouvre et dévoile le Seigneur s’apprêtant à juger la terre.

Quant à nous, si nous avons encore les pieds sur la terre, nous avons notre cœur dans le ciel, où nous contemplons le Seigneur glorifié. Le cœur rempli du Seigneur, accomplissons fidèlement nos tâches quotidiennes.

Hostile à la vérité, ce peuple, qui avait endurci volontairement son cœur, répondait à ce qu’Ésaïe avait prophétisé de lui (És. 6. 9 et 10) : alors, Dieu, ensuite, l’endurcit encore plus, de sorte qu’en entendant la vérité, il ne la comprenait pas.

Un tel endurcissement sera la part de tous les hommes, sous la domination de l’antichrist (2 Thess. 2. 8 à 12), l’Église étant au ciel.

Comme le Seigneur a souffert « hors de la porte » (Héb. 13. 12), Étienne est lapidé « hors de la ville » (v. 58), ainsi que la loi l’exigeait pour quiconque ferait le mal (Deut. 17. 2 à 5). Mais Étienne était, lui, la bouche de Dieu parlant à Son peuple rebelle !

Comme la loi exigeait qu’il y ait au moins deux témoins, ceux-ci ne manquaient pas, contre Étienne ! « Les témoins déposèrent leurs vêtements aux pieds d’un jeune homme appelé Saul. « Saul consentait à sa mort » (v. 58 et 60). Le Seigneur avait dit à Ses disciples : « L’heure vient que quiconque vous tuera pensera rendre service à Dieu » (Jean 16. 2).

Étienne prononce des paroles rappelant celles du Seigneur sur la croix. Le Seigneur avait dit : « Père, pardonne-leur, car ils ne savent ce qu’ils font ». Et : « Père, entre tes mains je remets mon esprit » (Luc 23. 34 et 46). Et Étienne : « Seigneur Jésus, reçois mon esprit ». Et : « Seigneur, ne leur impute point ce péché » (v. 59 et 60). Le Seigneur ayant le pouvoir de laisser Sa vie, remettait son esprit, volontairement, entre les mains du Père. Nul désir de vengeance n’anime Étienne – mais un esprit de charité chrétienne.

Seul, le résidu Juif, pourra demander à être vengé des ennemis. Dans la loi, seul un péché « par erreur », pouvait être pardonné. Un péché commis « avec fierté », ne le pouvait pas. Le Seigneur, dans Sa grâce, place le crime de Ses bourreaux dans les péchés par erreur, appelant le pardon sur eux !

L’être humain est composé d’un corps, d’une âme et d’un esprit ; à la mort, le corps retourne à la poussière, mais « l’esprit retourne à Dieu qui l’a donné » (Éccl. 12. 7). L’esprit est comme une émanation de l’esprit de Dieu qui reprend ce qui est à Lui, en attendant la résurrection, où l’esprit retrouvera son corps glorifié, ne pouvant plus mourir. Quant à l’âme, partie supérieure de l’homme, elle nous met en relation avec notre Créateur. Plusieurs passages rappellent la séparation du corps et de l’esprit, à la mort : Luc. 23. 43 ; 2 Corinthiens 5. 3 ; Philippiens 1. 23 ; Actes 7. 59.

Mais, la mort du croyant est comparée au sommeil ; le Seigneur dit, en parlant de Lazare venant de mourir : « Notre ami s’est endormi ; mais je vais pour l’éveiller » (Jean 11. 11). C’est un repos, l’esprit étant, momentanément, séparé du corps qui est le siège de la souffrance. Plusieurs autres passages révèlent que les croyants défunts dorment (1 Thess. 4. 13, 14 et 15). C’est un état provisoire de repos (Apoc. 6. 9 à 11). L’Ancien Testament aussi dit souvent : « Il s’endormit avec ses pères ». Les croyants ont cette certitude merveilleuse de ressusciter, et de jouir de la béatitude éternelle de Dieu.

Ch. 8

Saul consentait à sa mort » (ch. 8. 1). La mort d’Étienne amène un tournant dans l’histoire de l’Assemblée : elle met fin à la période des débuts, où elle était constituée seulement de croyants Juifs.

La persécution qui sévit après la mort d’Étienne ouvre la porte de la grâce aux nations. « Or Saul ravageait l’Assemblée » (v. 3). Saul, devenu l’apôtre Paul, rappellera avec tristesse sa rage contre les chrétiens (Act. 26. 9 et 10). En consentant à la mort d’Étienne, il ne savait pas, alors, que lui aussi, serait un jour lapidé. Mais par grâce, il n’en mourut pas.

D’abord ennemi mortel des chrétiens, Saul était présent à la mort d’un fidèle témoin, et ignorait alors que le Seigneur allait se servir de lui avec puissance pour continuer la propagation de l’évangile ; car rien ne peut arrêter l’action de Dieu.

Si les disciples furent dispersés par la persécution, les apôtres semblent être restés à Jérusalem. Sans doute auraient-ils dû obéir à l’injonction du Seigneur (ch. 1. 8), et répandre l’évangile « jusqu’au bout de la terre ».

Cependant, Dieu se sert de tout pour que Sa volonté s’accomplisse. L’ennemi, qui cherche à détruire l’Assemblée, « fait une œuvre qui le trompe ».

En même temps, les apôtres étant resté à Jérusalem, l’Assemblée a continué d’exister là. Dispersés au loin, dans les nations environnantes, les disciples ont fait connaître l’évangile de la grâce aux Juifs, déjà dans la dispersion : « Jacques, esclave de Dieu et du Seigneur Jésus Christ, aux douze tribus qui sont dans la dispersion » (Jac. 1. 1).

Ces Juifs, probablement issus des tribus emmenées captives par l’Assyrie et Babylone, remontaient à Jérusalem pour les fêtes (Act. 2. 7 à 12).

Jacques, sans doute, considérait le peuple dans son intégralité (douze tribus), et leur écrivait pour les encourager dans la foi et l’obéissance. Cependant, son épître montre qu’il s’agissait de chrétiens, car il leur parle de « la foi de notre Seigneur Jésus Christ, Seigneur de gloire » (ch. 2. 1).

« Des hommes pieux » ensevelissent Étienne et menèrent un grand deuil sur lui (v. 2). On doit agir avec respect envers le corps d’un croyant endormi.

« Précieuse, aux yeux de l’Éternel, est la mort de ses saints » (Ps. 116. 15). Les disciples de Jean le Baptiseur emportèrent son corps (Marc 6. 29). Et le corps du Seigneur a été mis dans un sépulcre neuf (Jean 19. 41).

Si Saul croyait servir Dieu en persécutant les chrétiens, le souvenir de sa culpabilité le poursuivra toute sa vie ; mais, ce sera pour mettre en relief l’immense grâce de Dieu à son égard (1 Cor. 15. 9 et 10 ; 1 Tim. 1. 12 à 14).

Les plus grands pécheurs, une fois pardonnés, sont ceux qui connaissent le mieux la grâce de Dieu : « Celui à qui il est peu pardonné, aime peu » (Luc 8. 47).

Derrière cette rage destructrice envers l’Assemblée de Dieu, il y avait Satan, s’acharnant à détruire ce que le Seigneur édifiait. Mais le Seigneur avait dit : « Je bâtirai mon assemblée, et les portes du hadès ne prévaudront pas contre elle » (Mat. 16. 18). Par contraste avec ce désir de destruction, les disciples, dispersés par la persécution, prêchent l’évangile partout où ils passent. C’est la réponse du Dieu tout-puissant à la méchanceté de l’ennemi. De nos jours, dans certains pays, les chrétiens sont encore durement persécutés pour leur foi. Mais rien ne peut arrêter la marche de l’évangile de la grâce de Dieu.

L’évangile devait être annoncé, premièrement aux Juifs (ch. 11. 19) ; puis à la Samarie, et jusqu’au bout de la terre ; et nous voyons, de nos jours, se réaliser cette dernière partie de la volonté du Seigneur. Mais, dans notre chapitre, « le Christ » (le Messie), est annoncé à la Samarie, car les Samaritains, ce peuple mélangé, se soumettaient à la loi (Jean 4. 25).

À l’eunuque, homme des nations, Philippe annonce « Jésus » (v. 35) ; car le christianisme n’est pas une religion, un ensemble doctrinal, mais une Personne vivante.

Pour nous, nous devons annoncer Jésus comme Sauveur. En contradiction avec les Juifs qui « bouchèrent leurs oreilles » (ch. 7. 57) pour ne pas entendre, en Samarie, « les foules, d’un commun accord, étaient attentives aux choses que Philippe disait, l’entendant, et voyant les miracles qu’il faisait » (v. 6). « Et il y eut une grande joie dans cette ville-là » (v. 8). Les cœurs préparés à recevoir l’évangile sont attirés, plus par la Parole que par les miracles, qui ne sont là que pour confirmer que la Parole annoncée vient de Dieu (Marc 16. 20). « La foi vient de ce qu’on entend, et ce qu’on entend par la Parole de Dieu » (Rom. 10. 17). Le fondement des miracles que faisait le Seigneur Jésus, était Sa compassion et Son amour pour les pécheurs.

La compassion et l’amour pour les âmes est ce qui doit nous animer, nous aussi, si nous voulons que la Parole de Dieu attire les cœurs vers le Seigneur. Tout service qui n’est pas fait dans l’amour est stérile (1 Cor. 13. 1 à 8). C’est le Seigneur qui donne la capacité de Le servir selon Sa volonté En Marc 6. 7, le Seigneur avait envoyé Ses disciples prêcher l’évangile, deux par deux, et leur avait donné l’autorité nécessaire pour chasser les démons. C’est Dieu qui prépare d’avance les bonnes œuvres que nous devons faire (Éph. 2. 10).

Mais, en Matthieu 17. 19 à 21, les disciples n’avaient pu chasser un démon ; et le Seigneur reprend leur manque de foi et de préparation de cœur. « Séparés de moi, vous ne pouvez rien faire » (Jean 15. 5). Dans la prédication de l’évangile, nous devons toujours prêcher inlassablement « Jésus Christ, et Jésus Christ crucifié » (1 Cor. 2. 1 et 2).

Les v. 9 à 11, montrent Satan contrefaisant la puissance de Dieu : la magie qu’exerçait Simon depuis longtemps, attirait et trompait les habitants de cette ville-là. Et « tous s’attachaient à lui, depuis le petit jusqu’au grand, disant : celui-ci est la puissance de Dieu appelée la grande ».

La magie est toujours pratiquée, de façon occulte, surtout dans certains pays ; et sa pratique trompe les âmes, et les tient dans l’esclavage de Satan. Déjà, en Exode 22. 18, Dieu avait dit : « Tu ne laisseras pas vivre la magicienne ».

Mais Simon, lui-même est étonné de voir les miracles que Philippe, rempli de l’Esprit Saint (ch. 6. 2 à 5), opérait, manifestant la puissance de Dieu que rien ne peut arrêter. Et la puissance divine opérait dans les foules qui, désormais, étaient attentives, non plus à ce que faisait Simon, mais à ce que disait Philippe (v. 12).

La magie est une manifestation de l’activité de Satan pour séduire les hommes. De nos jours, la magie est banalisée, notamment par une certaine littérature s’adressant en particulier aux enfants.

Après l’enlèvement de l’Église, l’antichrist lui-même, revêtu de la puissance séductrice du diable, fera des « miracles de séductions » (2 Thess. 2. 7 à 10). Si Satan n’a pas la toute-puissance de Dieu, sa puissance de méchanceté, si nous en avions une notion claire, nous apparaîtrait telle qu’elle est : terrifiante ! Son but est de séduire les hommes afin de les détourner de Dieu. Et s’il peut détourner un croyant sans méfiance, il le fera. Satan est « le prince de ce monde », même si Dieu est au-dessus de tout.

Au ch. 13, Paul démasque Satan, derrière un magicien nommé « Bar-Jésus », dont l’action visait à détourner le proconsul Serge Paul, de la vérité que l’apôtre lui prêchait (v. 6 à 12).

Dans notre chapitre, Simon, chargé d’un lourd passé, séduisait les foules. Mais Dieu intervient et les délivre des chaînes que Satan avait jeté sur elles, en leur annonçant « les bonnes nouvelles touchant le royaume de Dieu et le nom de Jésus Christ » (v. 12). Cette merveilleuse grâce de Dieu s’étend encore jusqu’à nous qui avons cru. Le Seigneur nous a fait entrer dans la sphère bénie du « royaume de Dieu » où Ses droits sont reconnus. C’est dans cette sphère que nous sommes protégés « des dards enflammés du méchant » (Éph. 6. 16).

Ce verset 12 lie étroitement le nom de Jésus Christ au royaume de Dieu, car c’est Lui qui en est le Roi, et Il est l’objet de notre foi. Ce sont donc les choses concernant le royaume de Dieu qui doivent occuper nos pensées et nos cœurs, et non les choses mauvaises qui séduisent le monde.

« L’évangile du royaume des cieux » avait été prêché par Jean le baptiseur, d’abord, puis par le Seigneur Lui-même (Mat. 3. 2 ; 4. 17). Ici, la même prédication continue ; et le Seigneur établira Son royaume, lorsqu’il apparaîtra en gloire. Mais pour nous, nous sommes au bénéfice de l’évangile de la grâce.

La puissance de Dieu a opéré en grâce dans les cœurs, et les foules se sont détournées de Simon, ce séducteur, et ont reçu la Parole de Dieu à salut.

« Ne sois pas surmonté par le mal, mais surmonte le mal par le bien » (Rom. 12. 21). Le croyant ne doit pas subir passivement les situations dangereuses, mais réagir sainement, par le Saint-Esprit en témoignage.

Car c’est pour que nous soyons des témoins de la grâce divine que le Seigneur nous laisse sur la terre, même après notre conversion (Rom. 10. 11 à 15). « Mais quand ils eurent cru Philippe, tant les hommes que les femmes furent baptisés ».

Mais tout aussitôt, Satan produit une contrefaçon de la grâce de Dieu : Simon « crut » aussi, et fut baptisé. Mais la suite montre que Simon avait probablement adhéré superficiellement, à la vérité, mais qu’il n’avait pas la vraie foi. Il était de ceux auxquels le Seigneur ne se fiait pas (Jean 2. 23 à 25) « Le Seigneur connaît ceux qui sont siens » (2 Tim. 2. 19).

Le baptême introduit les hommes dans la sphère chrétienne, mais ne confère pas le salut. Il faut croire réellement.

Serge Paul (ch. 13. 12), avait cru vraiment, étant « saisi par la doctrine du Seigneur ». « Une femme nommée Lydie… écoutait… et le Seigneur lui ouvrit le cœur pour qu’elle fut attentive aux choses que Paul disait » (Act. 16. 14). Le geôlier d’Actes 16 avait cru vraiment, lui aussi.

Simon, lui, tombait sous la sentence de ceux qui répondent aux caractères montrés en Héb. 6. 4 à 6. Ayant perdu son influence maléfique sur les foules, il cherche à la reconquérir d’une autre manière (v. 18 et 19). Dieu s’est servi de Pierre et de Jean, descendus de Jérusalem, pour conférer le Saint Esprit à ces nouveaux convertis de la Samarie, par l’imposition des mains (v. 17).

Le sceau du Saint Esprit (Éph. 1. 13) n’intervient peut-être pas toujours tout de suite après la conversion. Mais les croyants savent qu’ils ont reçu l’Esprit Saint, car Il prend de ce qui est à Christ et le leur communique (Jean 16. 14) , et Il a une action sanctifiante. Dieu achève toujours ce qu’Il a commencé dans une âme.

En Actes 2, le Saint Esprit était descendu directement sur les croyants, tous Juifs. Ici, les croyants samaritains reçoivent l’Esprit Saint par l’imposition des mains des apôtres. Sous l’évangile de la grâce, les croyants, Juifs ou non, sont « un dans le Christ Jésus » (Gal. 3. 26 à 29).

Les Actes rapportent quatre fois la réception du Saint Esprit. La première fois se trouve au chapitre 2 : c’est le baptême du Saint Esprit réalisé une fois pour toutes. Personne divine, le Saint Esprit, depuis, habite dans l’Église.

Au ch. 8, l’Esprit Saint est donné par l’imposition des mains des apôtres Pierre et Jean, aux croyants Samaritains.

Au ch. 10. 44 à 47, c’est Corneille et sa famille, gens des nations, qui Le reçoivent avant même d’être baptisés, en entendant la Parole que Pierre leur annonce. Le Seigneur avait dit à Pierre qu’il ouvrirait la porte du royaume des cieux aux nations.

En Actes 19. 5 et 6, par l’imposition de ses mains, Paul communique le Saint Esprit aux Corinthiens, Dieu montrant, par ce fait, que Paul aussi était un apôtre.

Dans les épîtres, on ne voit plus le Saint Esprit donné par l’imposition des mains des apôtres : mais chaque croyant le reçoit pour lui-même (Éph. 1. 13). Il est inutile de Le demander, ou de s’en préoccuper, car c’est le don de Dieu à quiconque croit.

Et nous étant soutenus par Son action en nous, Il nous fera faire des progrès. Le Saint Esprit n’est plus communiqué par l’imposition des mains de personne : C’est Dieu seul qui le donne à tout croyant. On ne doit pas, non plus, « prier » le Saint Esprit, car Il est en nous, et c’est Lui qui nous fait sentir nos besoins spirituels. Seuls, le Père et le Fils sont les objets de nos prières : le Saint Esprit est l’agent, agissant en nous, pour former nos prières.

Les Actes sont un livre historique. Le Seigneur avait commandé aux apôtres de répandre l’évangile jusqu’au bout de la terre » (ch. 1. 8).

Avec les ch. 8, 9 et 10, ce sont les descendants des trois fils de Noé qui sont amenés à la grâce : l’eunuque (ch. 8), représente Cham. Saul (ch. 9), descend de Sem., et Corneille (ch. 10), représente Japheth.

Notre chapitre (v. 18 à 21), montre que Simon n’était pas un vrai croyant : vouloir « acquérir » le Saint Esprit par de l’argent, était un scandale spirituel ! Pour lui, « la piété était une source de gain » (1 Tim. 6. 5). C’était aussi une source de pouvoir de domination sur les foules qu’il avait subjuguées jusque-là. C’est la « tromperie des richesses ». Simon était ce grain tombé au milieu des épines » (Mat. 13. 3 à 8). Cela permet de distinguer les vrais des faux croyants, même si ces derniers sont baptisés. On ne voit pas Simon, qui n’avait pas la vie en lui, se repentir comme Pierre l’y invite. Et, s’il est saisi de crainte, cela ne donne pas lieu à la repentance !

Pierre et Jean sont humbles et prient pour les croyants, avant de leur imposer les mains, ils sont dépendants. La réception du Saint Esprit par un croyant, a pour but, entre autres, de l’ajouter au seul corps de Christ (1 Cor. 12. 13).

La sévérité de la réponse de Pierre (v. 20 à 23), reflète celle du Seigneur aux pharisiens, car là où se trouve le mal, le croyant ne doit pas composer… Simon, dit le v. 13, avait cru, lui aussi, mais non de cœur. « Les démons aussi croient, et ils frissonnent » (Jac. 2. 19). Avoir de la crainte de Dieu ne conduit pas au salut, s’il n’y a pas la foi. Dans ces débuts de l’Église où le Saint Esprit n’était pas contristé, Pierre discerne que Simon n’est pas droit de cœur.

Au ch. 5, il avait compris la cupidité d’Ananias et de Sapphira.

Comme Caïn, en Genèse 4. 11 à 13, Simon a peur du jugement mais ne se repent pas, bien que Pierre lui en montre le chemin (v. 22). La réponse de Simon montre son incapacité personnelle à se tenir lui-même devant Dieu : « Vous, suppliez le Seigneur » (v. 24).

La Parole ne dit pas que les apôtres aient prié pour lui, mais ils s’en retournent à Jérusalem, tout en prêchant sur leur chemin (v. 25). Cela fait penser à l’attitude du Seigneur, face à Ses ennemis irréductibles : Il les laissait à leur méchanceté (Mat. 23. 38 et 39 ; ch. 24. 1). Hébreux 6. 4 à 6, est un sérieux avertissement pour ceux qui participent « du don de l’Esprit Saint », et qui tombent dans l’apostasie. Il est difficile de conclure, quant au sort final de Simon. Mais il est dangereux de « jouer » avec les choses saintes, et de simuler une conversion inexistante. Il semble que Simon n’avait pas compris les voies de grâce de Dieu, ni Sa sainteté.

Sur la terre, il y a les enfants de Dieu, et les enfants du diable, et rien d’autre. Simon, baptisé comme un vrai croyant, suivait Philippe pas à pas. Mais son cœur pervers était sans repentance ! Soyons sur nos gardes, restant bien près du Seigneur.

Pierre et Jean n’ont apporté aucune réticence pour évangéliser les Samaritains, se souvenant sans doute que le Seigneur avait amené à Lui la Samaritaine, en Jean 4. Lorsque Pierre sera conduit à évangéliser Corneille et les siens (Act. 10), gens des nations, des difficultés s’élèveront parmi les apôtres (ch. 11).

Par le fait que Corneille reçoit l’Esprit Saint par l’imposition des mains des apôtres venus de Jérusalem, le Seigneur a manifesté clairement alors, l’unité des croyants formés ensemble, en « un seul corps » (1 Cor. 10. 17). L’Assemblée en formation dans la Samarie, et celle de Jérusalem, formaient une seule assemblée. Aucune assemblée locale n’est indépendante des autres.

Au ch. 6, il y avait eu, à Jérusalem, une dissension que les apôtres avaient réglée avec sagesse. Puis, après la lapidation d’Étienne, une grande persécution s’était déclenchée et les disciples avaient été dispersés, sauf les apôtres. Mais la bonne nouvelle du salut se répand malgré tout ; et les apôtres, envoyés en Samarie, établissent la communion entre tous les croyants ; enfin, en retournant à Jérusalem, ils évangélisent, eux aussi, la Samarie. Dans tout cela, chacun reste à sa place dans la dépendance, tout en manifestant l’unité de l’action de Dieu.

Au début des Actes, les âmes sauvées sont comptées : trois mille ; puis cinq mille.

Ici, Philippe a dû quitter un service richement béni parmi les Samaritains, pour s’en aller sur un chemin « désert ». Et, serviteur obéissant, il part sans hésiter, au commandement de l’ange (v. 26). Au v. 29, c’est « l’Esprit » qui dirige son action, et il s’y conforme strictement. Deux chemins mènent de Jérusalem à Gaza. Mais c’est dans celui qui était désert qu’il est envoyé !

La Parole met l’accent sur la dépendance indispensable du serviteur. D’un côté, Philippe est préservé de s’enorgueillir des résultats de son travail, et les croyants de Samarie sont amenés à s’attacher au Seigneur, et non à Philippe. Ce serviteur fidèle, dépendant et obéissant, s’oublie lui-même, et s’attache à servir son Maître. Attachons-nous au Seigneur que nous servons, et non à notre service, bien que nous ayons à y être fidèles.

Comme autrefois, Abraham a dû quitter son pays et sa parenté pour s’en aller dans le pays que Dieu lui montrerait, et il obéit sans savoir où Dieu le conduirait (Héb. 11. 8), Philippe a dû partir sur ce chemin désert, ne sachant ce qu’il y trouverait, mais Dieu, qui connaît toutes Ses créatures, savait qu’un homme, là, avait des besoins.

Par la foi, Abraham a été conduit à offrir son fils en sacrifice, s’appuyant sur les promesses divines d’une nombreuse postérité, persuadé que Dieu le ressusciterait (Héb. 11. 17 à 19). De même, c’est par la foi que Philippe obéit à Dieu (v. 27).

Philippe ne connaissait pas l’eunuque, prosélyte éthiopien venu à Jérusalem pour adorer, comme ces Grecs de Jean 12. 20 à 22, qui, insatisfaits, désiraient « voir Jésus ». L’eunuque, déçu, avait soif de comprendre ce qu’il lisait.

Comme Naaman, c’était un homme puissant (v. 27) dans ce monde ; mais l’essentiel manquait : il voulait connaître la vérité, et Dieu va répondre à son besoin. Dieu voulait recevoir l’étranger qui se tournerait vers Lui (1 Rois 8. 41 à 43).

La reine de Sheba avait remporté dans son pays le souvenir de ce qu’elle avait admiré chez Salomon. Naaman, guéri de sa lèpre, avait remporté de la terre d’Israël dans son pays ; l’eunuque, lui, a remporté, en Éthiopie la connaissance de son Sauveur.

Les Juifs s’efforçaient de faire des prosélytes, mais les rendaient « fils de la géhenne deux fois plus qu’eux-mêmes » (Mat. 23. 15). Mais ce prosélyte éthiopien devient un chrétien, au contact de Philippe qui lui fait comprendre que cet « agneau » d’Ésaïe 53, c’est Jésus (v. 35).

Alors, il s’en retourne dans son pays « tout joyeux » (v. 39). Philippe lui est enlevé aussitôt, et il s’attache au Seigneur.

Les Juifs méprisaient les eunuques ; mais Dieu est un Dieu de grâce pour tous les hommes (És. 56. 1 à 5). Dieu conduit toutes choses : l’eunuque, assis dans son char, lit, sans comprendre Ésaïe 53. Et Philippe « étant accouru » (v. 30), s’en approche. Cela était certainement difficile pour Philippe, inconnu de cet Éthiopien puissant, peut-être entouré d’une garde vigilante. Mais Dieu dispose des circonstances selon Sa grâce, et l’impossible se réalise. Et, c’est l’Éthiopien lui-même qui invite Philippe à s’asseoir auprès de lui (v. 31).

La question que Philippe pose à l’eunuque (v. 30), met en évidence les besoins de celui-ci, mais aussi sa disposition à écouter : c’est ainsi qu’une âme qui cherche sincèrement, trouvera Dieu. Dans son humilité, ce haut personnage du monde reconnaît son incapacité à comprendre seul la portée des Écritures qu’il lit. N’ayant pas encore le Saint Esprit, il ne peut comprendre de qui parle Ésaïe dans ce chapitre 53, chapitre central de la Parole, concernant le Seigneur Lui-même, dans Ses souffrances et Sa mort, mais aussi en ce qui concerne les résultats de Son œuvre.

Mais Dieu permet que Philippe intervienne au bon moment, et lui dévoile la vraie portée de ce chapitre. Même nous, croyants, ne nous décourageons pas si, parfois, nous ne comprenons pas tout de suite un passage des Écritures : Dieu nous le fera comprendre un jour. Comme l’eunuque au v. 34, n’hésitons pas à poser des questions, si nous ne comprenons pas : d’autres frères peuvent nous éclairer.

Au v. 32, on note une inversion par rapport à Ésaïe 53, où « l’agneau est mené à la boucherie » et où « la brebis est tondue ». Ici, c’est le contraire. Cette inversion est due à la traduction de l’hébreu (en Ésaïe), au grec (dans les Actes). En Ésaïe 53, on trouve : l’humiliation du Seigneur ; la réponse de Dieu, et la « génération » du Seigneur ; c’est-à-dire Sa « semence » (v. 10) : les croyants, « plus nombreux que le sable de la mer », sont comptés comme la « génération » du Seigneur que l’on ne peut raconter (v. 8).

Et l’eunuque va, à son tour, faire partie de la « génération » de son Sauveur, après que Philippe lui eut annoncé « Jésus ». Mais il a fallu pour cela, que le Messie d’Israël soit « retranché de la terre des vivants » (Jér. 11. 19).

L’eunuque a cherché, et Dieu lui a fait trouver ce qu’il cherchait (Mat. 7. 7 et 8). Il était cette « bonne terre » où le bon grain semé pouvait porter du fruit (Mat. 13. 8). Il revenait de la capitale religieuse d’alors, déçu de n’avoir pas trouvé la paix qu’il cherchait, et Dieu va la lui faire trouver par Jésus, que Philippe lui révèle. Au milieu de la foule, à Jérusalem, il n’avait rien trouvé pour son âme, et c’est dans le chemin désert, que Jésus se révèle à lui. Tout est dirigé par le Dieu de grâce, et tout est changé pour lui, et « il continua son chemin tout joyeux » (v. 39).

Le baptême, qu’il demande lui-même, est un puissant témoignage auprès de ses serviteurs qui en sont les témoins, et qui assistent au changement complet de la vie de leur maître.

Le v. 37 a été supprimé de nos bibles, car il avait été rajouté par le « Texte reçu ». Selon ce texte, l’eunuque aurait répondu à Philippe : « Je crois que Jésus Christ est le fils de Dieu ». Or, les apôtres et les disciples savaient bien que le Seigneur est le Fils de Dieu. Mais il semble bien que, dans les Actes, cette déclaration essentielle ait été réservée à un Juif converti (Saul de Tarse), au ch. 9. 20, et non à l’eunuque, un Gentil.

Les notes de bas de page indiquent souvent : R. signifiant : Texte reçu. Lorsque J.N. Darby entreprit la traduction de la Bible en français, il se servit du Texte reçu, faisant autorité à ce moment-là. S’apercevant ensuite des erreurs de ce texte, il s’en affranchit. Mais, par respect, il en nota les différences en bas de page. De nombreux manuscrits anciens ont été retrouvés, il y a quelques années, qui permettent de constater qu’il n’y a pas de différences fondamentales, dans nos bibles, avec les textes originaux. La note : Litt. (littéralement), est beaucoup plus sûre.

« L’Esprit du Seigneur enleva Philippe » (v. 39). Dans l’original, le même mot est traduit en Jude 23 par : arracher. Et par « ravi », « ravis, en 2 Corinthiens 12. 2 et 1 Thessaloniciens 4. 17. Son service terminé auprès de l’eunuque, Philippe est enlevé, et l’eunuque reste seul avec son Seigneur.

Philippe avait amené un disciple à Christ, comme tout évangéliste doit le faire ; et non comme le faisaient certains qui attiraient les disciples après eux, en Actes 20. 30.

En Jean 1. 42 et 43, André avait amené son frère (Simon) au Seigneur. « Remonté hors de l’eau » avec Philippe, l’eunuque est comme ressuscité, et libre de suivre personnellement son Sauveur. Après avoir ressuscité Lazare, le Seigneur avait dit : « Déliez-le et laissez-le aller » (Jean 11. 44). Désormais, l’eunuque pouvait continuer son chemin « tout joyeux » (v. 39). La tradition veut que l’eunuque ait répandu l’évangile dans tout son pays, mais la Parole n’en dit rien.

La joie est l’un des caractères de l’Esprit (Gal. 5. 22). La joie du chrétien, produite par l’Esprit Saint, est fondée sur le Seigneur et sur les espérances célestes : elle est intérieure et transparaît sur lui, bien qu’elle ne soit en rien bruyante comme celle du monde, qui est une fausse joie. « Même dans le rire le cœur est triste » (Prov. 14. 13). C’est la joie même du Seigneur (Jean 15. 11), joie parfaite et éternelle, découlant de Sa communion absolue avec son Dieu et Père.

Enlevé par l’Esprit du Seigneur, Philippe reprend un service très actif pour le Seigneur (v. 40).

Élie, en son temps, avait été enlevé au ciel, et les fils des prophètes pensaient que Dieu l’avait jeté dans quelque vallée. Pour Philippe, lui, le Seigneur l’avait enlevé sans transition, du lieu où il se trouvait, pour un autre lieu, où son service continua. On le retrouve, plus tard, au ch. 21. 8, dans sa maison, pratiquant l’hospitalité.

Dieu agit différemment envers un serviteur et un autre : Jacques en prison est mis à mort. Pierre, dans la même prison, est délivré par un ange (ch. 12).

Fidèle et « ardent zélateur », « Hébreu des hébreux », Saul, avec « une conscience pure (2 Tim. 1. 3), quant à la loi et non quant au Christ, persécutait l’Assemblée « outre mesure » (Gal. 1. 13), dans « l’ignorance et l’incrédulité » (1 Tim. 1. 13).

Le Seigneur avait dit : « L’heure vient où quiconque vous tuera pensera rendre service à Dieu » (Jean 16. 2). « Ils vous livreront pour être affligés et vous feront mourir » (Mat. 24. 9). Saul poursuivait les disciples, même dans les pays d’alentours (ch. 26. 9 à 11).

Et, devenu l’apôtre Paul, il ne se trouvait pas digne d’être appelé apôtre, et se nommait : « le premier des pécheurs » (1 Tim. 1. 15). Dieu allait faire de lui un précieux serviteur du Seigneur ! Mais, pour cela, Il a dû l’arrêter dans son chemin , et transformer son zèle pour le mal, en zèle non moins grand, pour le bien. Les capacités que Dieu nous a données, mettons-les au service du Seigneur.

Ch. 9

« S’ils en trouvait quelques-uns qui fussent de la voie » (v. 2). La voie de ceux qui suivaient le Seigneur, est appelée, en Actes 28. 22 : « Cette secte que partout l’on contredit ».

L’eunuque a eu besoin de Philippe, Corneille, de Pierre. Mais Saul va se convertir, en ayant affaire directement au Seigneur qu’il voit dans la gloire, symbolisée par cette grande lumière qu’il voit.

Les disciples avaient connu le Seigneur sur la terre, et l’avaient suivi. Et Saul ne peut résister à cette vision glorieuse du Seigneur, et à la révélation, qu’en persécutant des hommes, c’était le Seigneur qu’il persécutait. Saul est rendu aveugle, car Dieu veut lui faire comprendre qu’il est aveugle quant au Seigneur Jésus. Et c’est un de ces disciples que Saul haïssait, que le Seigneur envoie pour qu’il recouvre la vue.

Les v. 3 et 4, portent les symboles d’une double révélation : « Une lumière brilla du ciel comme un éclair », manifestant que, jusque-là, Saul était aveugle touchant le Seigneur Jésus.

Puis, « étant tombé par terre », il a cette révélation qu’avec lui, c’est tout le système judaïque duquel il était un fruit, qui est jeté par terre.

La voix qu’il entend alors, lui révèle Jésus, qu’il persécute, en persécutant Ses disciples (v. 5). Saul, formé par le système judaïque, était rempli de haine contre les chrétiens : tout ce qui, pour lui, avait conduit sa vie religieuse, brusquement, se révélait sans valeur.

Et on verra par la suite que Saul avait bien compris que, le Seigneur Jésus ayant été sacrifié une fois pour toutes, le judaïsme était caduc (épître aux Galates).

Dans la suite des Actes des Apôtres, Paul donnera deux fois le récit de ces instants qui ont changé sa vie ; et cette grande lumière ira en s’amplifiant en lui, au cours des années (Act. 22. 6 ; 26. 13). En est-il ainsi pour nous ?

Déjà les trois disciples, sur la sainte montagne, avaient vu le Seigneur dans Sa gloire : « Et Il fut transfiguré devant eux ; et son visage resplendit comme le soleil » (Mat. 17. 2). L’aveugle de Jean 9 pouvait dire, après sa rencontre avec le Seigneur : « Je sais une chose, c’est que j’étais aveugle, et que maintenant je vois » (v. 25).

Saul a vu le Seigneur (v. 27) dans Sa gloire resplendissante, et Sa puissance l’a renversé – et il l’affirmera en 1 Cor. 9. 1, ainsi qu’au ch. 15. 8. Saul a cette révélation que les croyants sont unis à leur Sauveur glorifié, par cette question du Seigneur : « Pourquoi me persécutes-tu ? ».

C’est en langue hébraïque que le Seigneur s’adresse à Saul, se mettant à la portée de son futur apôtre (ch. 26. 14). Et Il ajoute : « Il t’est dur de regimber contre les aiguillons ». Plein d’énergie naturelle, Paul a dû être brisé, afin que sa vie soit changée.

Et dès les versets suivants, on sent le changement opéré en cet homme violent. Jusque-là, accoutumé à commander, le voilà, désormais, obéissant ! – Dominateur, le voilà esclave volontaire ! Ce doit être la part de tout enfant de Dieu, chacun à sa mesure.

Cette scène se déroulant publiquement, est pourtant intime. Ceux qui l’accompagnaient ont bien entendu la voix, mais n’ont rien vu (v. 7).

C’est au Seigneur que nous avons affaire chaque jour depuis notre conversion. Au v. 17, et au ch. 26. 14 à 18 le Seigneur trace, pour Paul, le chemin dans lequel il devra marcher désormais. Et il lui sera révélé tout le mystère concernant l’Assemblée de Dieu, où les croyants sont les membres du corps du Christ (1 Cor. 12. 12) et où le Seigneur est la tête du corps (Éph. 1. 22 et 23 ; 5. 30). Révélée à Paul dès sa conversion, cette vérité fondamentale sera devant lui toute sa vie.

Jusque-là, plein d’énergie et de décision, il est maintenant conduit par la main ; et le Seigneur voit qu’il prie (v. 11). Le voilà soumis à la dépendance du Seigneur. Ce doit être aussi notre part. L’apôtre réalise qu’il « n’est plus à lui-même ».

« Entre dans la ville ; et il te sera dit ce que tu dois faire » (v. 6), « ce qu’il t’est ordonné de faire » (ch. 22. 10). Le plan de Dieu, pour Saul, était un plan d’amour : mais il devait souffrir pour le « nom » de Christ ; et lui, le persécuteur, devait apprendre ce qu’est la persécution. Et tout ce que, jusque-là, il estimait comme un gain, il allait le considérer comme une perte (Phil. 3. 7 et 8).

Dieu réprouve le jeûne rituel sans la droiture du cœur (És. 58). Mais Saul, bouleversé et contrit de son comportement contre les croyants, jeûne durant trois jours, dans la sincérité, et le Seigneur l’approuve. Ce n’est pas un apôtre, mais Ananias, homme pieux et ayant un bon témoignage, qui est envoyé par le Seigneur vers Saul. On ne retrouve ce disciple qu’au ch. 22. 12. Dieu a aussi des serviteurs d’un jour, comme Joseph d’Arimathée (Jean 19. 38). Dans l’intimité avec le Seigneur, Ananias lui fait part de ses inquiétudes ; mais il est prêt à obéir. Et, à Saul, il dira : « Saul, frère »(v. 17), conscient de cette relation nouvelle, ayant tous deux le même Sauveur. Saul, ne connaissant pas le Seigneur dit :            « Qui es-tu, Seigneur ? »

Mais Ananias Le connaît et dit : « Me voici, Seigneur ». Cette scène montre que le Seigneur a frayé le chemin dans le cœur d’Ananias et dans celui de Saul (v. 12), et les fruits se montrent aussitôt (versets suivants). Lorsque c’est le Seigneur qui fait le travail, les obstacles sont ôtés, dans nos cœurs, dans nos circonstances et dans nos relations fraternelles.

Ananias, vivant dans une profonde communion avec le Seigneur, peut avoir un dialogue intime avec Lui (v. 13 à 16), et le Seigneur lui parle comme à un ami.

Moïse, en son temps, jouissait d’une même relation de confiance avec l’Éternel (Ex. 33. 11 ; Nomb. 7. 89). David, également, pouvait s’asseoir simplement devant l’Éternel et lui parler en toute confiance (2 Sam. 7. 18).

Le Seigneur, patiemment, écoute Ananias et le rassure, car ses craintes étaient fondées (v. 15 et 16). Au sein de cette intimité, Ananias parle au Seigneur avec respect : il l’appelle « Seigneur ». S’il est notre Ami, il n’est pas notre « copain ». « Il n’a pas honte de nous appeler frères » (Héb. 2. 11 et 12) ; mais il serait malséant que nous l’appelions, nous, notre frère. Vivons, nous aussi, dans une telle intimité avec notre Dieu.

Le Seigneur révèle à Ananias quel sera le chemin difficile de l’apôtre Paul. Contrairement à Saul qui ne connaît pas le Seigneur, Ananias n’est pas surpris lorsque le Seigneur l’interpelle (v. 10). « Cet homme m’est un vase d’élection » (v. 15). On trouve, dans la Parole, deux sphères de l’élection de Dieu : l’élection pour la vie éternelle (Éph. 1. 3 et 4) et l’élection pour un service, porter le nom du Seigneur, comme ici. Et c’est ce que va faire Saul, dès le v. 20, dans les synagogues d’abord. Mais, avant cela, il a fallu que le Seigneur, par Sa puissance, montre à Saul que tout ce qui le rattachait au judaïsme n’avait plus de valeur. Il a fallu qu’il sorte « hors du camp » hébraïque (Héb. 13. 13).

Les expressions : « ton nom » ; « mon nom », se trouvent plus de trente fois dans les Actes. Le nom du Seigneur est le fondement même de l’Assemblée : « Sur ce roc (de mon nom), je bâtirai mon assemblée » (Mat. 16. 18). Les Actes sont le livre de la puissance du nom du Seigneur. Saul était connu à Damas, comme le persécuteur. Mais à partir de ce moment-là, il devient l’apôtre Paul. Rien ne résiste à la puissance du nom du Seigneur. Le croyant doit s’effacer lui-même, et porter le témoignage du Seigneur : c’est Son témoignage (Apoc. 1. 2). Dans les Nombres, les Kéhatites devaient porter l’arche et les ustensiles du lieu saint, symboles du Seigneur.

Ananias témoigne de son obéissance : « Et Ananias s’en alla et entra dans la maison ». Rassuré par la parole du Seigneur, il part sans hésiter. Et, convaincu de la conversion de Saul, il l’appelle : « frère » (v. 17).

Le chemin de Paul, au service du Seigneur, a été un chemin douloureux, selon ce que le Seigneur avait annoncé à Ananias (v. 16). L’apôtre l’évoquera en 2 Corinthiens 11. 23 à 27. Mais, mesurant toutes ces tribulations à l’aune de l’éternité, il les estimera comme « une légère tribulation d’un moment » (2 Cor. 4. 17 et 18 ; Rom. 8. 18). Énergique dans sa « vieille nature », l’apôtre, après avoir combattu les chrétiens, mettra une même énergie spirituelle au service du Seigneur, pour l’évangile et pour l’Assemblée (2 Cor. 11. 28 ; Col. 1. 23 à 25). Avant sa conversion, Paul qui était un savant dans les Écritures, n’en comprenait pas la vraie portée spirituelle. Mais, dès qu’Ananias lui impose les mains, l’Esprit Saint qui entre en lui, « féconde » ses connaissances de l’Ancien Testament, et la vérité s’impose à son esprit, faisant de lui un « vase sanctifié, utile au Maître ». Cela devient clair dans son adresse aux Romains (ch. 1. 1 ; 2 Tim. 2. 21).

C’est par l’imposition des mains d’Ananias, que le Saint Esprit est entré en Saul. Mais c’est par l’action directe de l’Esprit Saint, que les « écailles » sont tombées de ses yeux (v. 17 et 18). Tout homme dans l’incrédulité a des « écailles » sur les yeux, l’empêchant de comprendre les Écritures. Il faut la conversion pour que l’Esprit Saint, entrant en lui, ses yeux s’ouvrent et qu’ainsi, la Parole de Dieu devienne claire pour lui.

La cécité soudaine et prolongée de Saul lui prouvait que sa vision du Seigneur n’était pas un « songe », mais bien un fait réel. Mais cette infirmité caractérisait son aveuglement spirituel, aveuglé qu’il était par la loi judaïque et sa propre justice. Mais cette épreuve va l’éclairer sur ces réalités, nouvelles pour lui et, les écailles tombant de ses yeux, permettent une vision claire des choses concernant le Seigneur.

Et lui-même est introduit dans ce christianisme qu’il avait combattu jusque-là. Dieu est lumière » en Lui-même (1 Jean 1. 5), et ne se résout jamais à ce que Ses créatures restent dans les ténèbres. Le Seigneur Jésus a dit : « Je suis la lumière du monde » (Jean 8. 12) et « la gloire de Dieu a relui dans la face de Christ » (2 Cor. 4. 6). Un aveugle de naissance, en Jean 9. 25, après avoir eu affaire avec le Seigneur, dira : « Je sais une chose, c’est que j’étais aveugle, et maintenant je vois ». Et c’est ce qui se passe pour tout homme qui se convertit : il passe des ténèbres morales à la lumière divine.

Aussi, Dieu a envoyé Ananias vers Saul, afin « d’ouvrir ses yeux » ; et, désormais, il voit clairement la vérité quant au Seigneur, et maintenant, sans honte (Rom. 1. 16), il prêche ouvertement le Seigneur Jésus dans les synagogues (v. 20). Son service a été clairement défini au v. 15 : et Paul dira plusieurs fois qu’il était l’apôtre des nations.

Cependant, si, tout de suite, il rend témoignage autour de lui (parmi les Juifs), on constate une progression logique dans son comportement. Il recouvre la vue ; il reçoit le Saint Esprit ; il est baptisé et « il fut quelques jours avec les disciples » (v. 19), goûtant la communion fraternelle au milieu des croyants de Damas, s’entretenant saintement avec eux (Éph. 5. 19 ; Col. 3. 16). Un nouveau croyant éprouve toujours le besoin impérieux de goûter la communion des autres chrétiens. Une brebis du Seigneur n’est pas faite pour rester seule. C’était nouveau pour Saul. « Aussitôt il prêcha Jésus dans les synagogues » (v. 20). Dans ce mot : « Aussitôt », on retrouve l’empressement du Seigneur Lui-même, dans l’évangile de Marc, à accomplir Son service de grâce. Paul ne commencera son vrai service qu’environ trois ans plus tard.

Son message était un peu différent de celui de Pierre, au ch. 2. 36, où il prêche Jésus comme étant « Seigneur et Christ ». Paul prêche tout de suite Jésus comme le Fils de Dieu. C’était pourtant Pierre qui l’avait confessé ainsi en Matthieu 16. 16. Mais il faut considérer que les apôtres avaient été formés directement par le Seigneur, car ils L’avaient suivi, durant les trois ans et demi de Son ministère ici-bas. Paul, lui, avait reçu une révélation directe du Seigneur dans la gloire. C’est sous ce titre de Fils de Dieu, que le Seigneur avait été condamné par les chefs religieux du peuple (Mat. 26. 63 à 66 ; Luc 22. 66 à 71).

De nos jours, même au sein de certains milieux chrétiens, on nie la divinité du Seigneur Jésus, sous prétexte qu’Il est venu sur la terre comme un homme. A la mort du Seigneur Jésus, même un centurion romain s’est écrié : « Certainement, Celui-ci était Fils de Dieu » (Mat. 27. 54). Il était « Dieu manifesté en chair » (1 Tim. 3. 16).

Paul a écrit : « Le Christ Jésus est venu dans le monde pour sauver les pécheurs dont moi je suis le premier » (1 Tim. 1. 15). Sa sincérité lui montrait que parce qu’il avait persécuté l’Assemblée, il avait été le « premier » (ou le plus grand) des pécheurs.

Mais Dieu était intervenu avec Sa puissance, et Sa Parole, qui est comme « un feu et comme un marteau qui brise le roc » (Jér. 23. 29), avait brisé la résistance de Saul. Et, après sa conversion, il avait mis son énergie au service du Seigneur. Objet de la grâce, il prêchait le Seigneur avec puissance : « De l’abondance du cœur la bouche parle ». L’étonnement de ceux qui l’entendaient prêcher Jésus, le Fils de Dieu, ne suffisait pas à les convertir.

Comme Moïse avait été formé durant quarante ans dans le désert, et David en gardant les troupeaux de son père, Saul, après trois ans passés en « Arabie », formé par le. Seigneur, était retourné à Damas, puis à Jérusalem (Gal. 1. 15 à 21). Ce n’est que quatorze ans après, que les apôtres lui donnèrent la main d’association » (Gal 2. 1 à 9). Il avait donc fallu qu’il travaille beaucoup et longtemps, avant que les apôtres en arrivent là !

Mais très vite, les persécutions commencent pour lui (v. 23 à 25 ; 2 Cor. 11. 32 et 33). À Damas, tous ceux qui entendaient Saul prêcher Jésus étaient étonnés, sachant qu’il était venu là dans le but « d’amener liés à Jérusalem, ceux qui invoquent ce nom » (v. 19 à 21). Mais Saul, aux portes de Damas, arrêté par le Seigneur, n’avait pas eu le temps de mettre en œuvre ses intentions. Mais, de retour à Jérusalem où il avait durement persécuté les chrétiens (ch. 26. 10 et 11), les disciples le reconnaissaient et « tous le craignaient, ne croyant pas qu’il fût disciple » (v. 26).

Saul converti cherchait la compagnie des autres croyants. Lorsque nous voyageons, cherchons le lieu où les croyants se réunissent au nom du Seigneur. Barnabas montre l’importance d’un serviteur fidèle : Il avait fait part de ses biens à l’Assemblée (ch. 4. 36 et 37). « Homme de bien et plein de l’Esprit Saint et de foi » (ch. 11. 22 à 24), il est mis à part, avec Saul, pour l’œuvre que le Seigneur allait leur donner à faire (ch. 13. 2). Ici, il a permis que Saul soit accepté par les disciples (v. 27), après avoir raconté sa conversion et ses œuvres à Damas. Lors de nos déplacements, une lettre de recommandation, ou un frère qui nous connaît, doit nous présenter à l’assemblée où nous passons.

On remarque une progression, chez Barnabas : il a fait part de ses biens ; il a rassuré les frères de Jérusalem et il part avec Paul, pour le service. Barnabas (fils de consolation), a consolé Saul, en le faisant accepter par les disciples : il répondait au caractère du « Dieu de toute consolation » (2 Cor. 1. 3). Il avait ce don de prophète, selon 1 Cor. 14. 1 à 3 : Au ch. 11, il exhorte ; ici, il console. Il était un témoin de la grâce divine envers Saul. Aider, consoler est un service précieux : que le Seigneur nous en accorde la grâce.

Le résultat de l’intervention de Barnabas est heureux : Saul « était avec eux à Jérusalem, allant et venant, et parlant ouvertement au nom du Seigneur » (v. 28). Et son énergie se montre au v. 29. Alors, en danger de mort, Saul, témoin courageux de Jésus, ne s’enfuit pas : ce sont les disciples qui l’envoient à Césarée, puis à Tarse, son pays natal (ch. 9. 11 ; 22. 3). Saul, dès sa conversion, prêchait « Jésus ». Il était (ce que nous sommes aussi), « ambassadeurs pour Christ » (2 Cor. 5. 20) : l’ambassadeur représente et parle au nom du chef de son pays : le Seigneur est notre chef, le ciel, notre pays. C’est de cela que le Seigneur nous a faits Ses témoins, dans la famille et autour de nous.

Au ch. 11. 25 et 26, Barnabas va chercher Saul à Tarse ; et c’est à Antioche que commence son service parmi les nations. Paul a eu besoin de Barnabas, sans doute plus âgé et ayant plus de discernement, pour le guider, au début de sa carrière d’apôtre. Un jeune chrétien doit être attentif aux conseils de frères plus âgés et expérimentés.

Si, au v. 26, Saul cherche à se joindre aux disciples, ce n’est qu’après avoir été accepté par eux, qu’il prêche Jésus à Jérusalem. C’est dans la communion avec les frères de l’Assemblée que l’on peut évangéliser (ch. 13. 2 et 3).

Le v. 31 est un beau résumé d’à peu près dix ans d’histoire des débuts de l’Assemblée. Il y avait eu quelques accidents : Ananias et Sapphira, Simon le magicien etc… Mais l’Assemblée avait marché fidèlement, et elle jouissait de la paix extérieure et intérieure. Il faut « s’appliquer » à rechercher la paix. La paix entre frères permet de « garder l’unité de l’Esprit » (Éph. 4. 2 et 3). C’est dans la paix que le Seigneur peut agir en bénédiction.

« Bienheureux ceux qui procurent la paix, car ce sont eux qui seront appelés fils de Dieu » (Mat. 5. 9). La paix entre nous provient de la paix de chacun avec le Seigneur. Dieu est un Dieu de paix. Il a fallu la venue du Seigneur pour que la Judée, la Galilée et la Samarie, qui se haïssaient, goûtent la paix entre elles ! « Il n’y a ni Grecs ni Juifs » pour la circoncision (Col. 3. 11) et Christ a uni en un les croyants Juifs et ceux des nations (Éph. 2. 14) : unis dans le Seigneur, malgré nos différences.

La paix est un « fruit de l’Esprit » (Gal 5. 22) ; poursuivons-la, et qu’elle « préside dans nos cœurs » (Col. 3. 15). Bien sûr, dans la Maison de Dieu, ce n’est pas la paix à tout prix que nous devons chercher ; mais dans la vérité, marchant dans la crainte du Seigneur, poursuivant la justice.

Dans ces débuts de l’Assemblée, il y avait de l’accroissement et de la consolation, car l’Esprit agissait librement au milieu des saints. Les assemblées de Judée, de Galilée et de Samarie « étaient en paix, étant édifiées, et marchant dans la crainte du Seigneur, et elles croissaient par la consolation du Saint Esprit » (v. 13).

Le vrai fondement « Jésus Christ » était posé ; et l’édifice, construit avec de bons matériaux (1 Cor. 3. 11). Tout était l’œuvre de Dieu ; et, plus tard, Paul dira : « Je vous recommande à Dieu et à la parole de sa grâce » (Act. 20. 32). Ces premiers moments de l’Assemblée étaient caractérisés par « la crainte du Seigneur » (Act. 2. 42 et 43) ; ce qui nous manque, peut-être, le plus, aujourd’hui ! Cette sainte crainte, c’est la peur de déplaire à notre Père qui nous aime. C’est le désir de L’honorer dans notre vie – mais aussi, de croître en assemblée.

Quand l’Assemblée est en bon état, le Saint Esprit édifie. Sinon, Il est occupé à nous reprendre. Dans cette crainte, nous devons persévérer « dans la doctrine et la communion des apôtres » (ch. 2. 43) ; car, si les apôtres ne sont plus là, nous avons leurs écrits inspirés à notre disposition : gardons-les précieusement afin d’en nourrir nos âmes. Dieu veut que nous croissions tous jusqu’à l’état d’hommes faits » (Éph. 4. 11 à 13), dans la connaissance du Seigneur, par le Saint Esprit, le Consolateur (Jean 15. 26).

« La crainte de l’Éternel, c’est de haïr le mal » (Prov. 8. 13). « Étant soumis les uns aux autres dans la crainte de Christ » (Éph. 5. 21 ; Héb. 12. 28). Cette crainte doit nous caractériser, comme les frères et sœurs du 19ème siècle. L’ordre divin doit aussi régner dans l’Assemblée, dans l’humilité de tous, et la soumission des jeunes gens aux anciens – et « tous, les uns à l’égard des autres » (1 Pier. 5. 5).

Pierre, apôtre de la circoncision, devait ouvrir la porte de l’évangile de la grâce, aux Juifs, aux Samaritains, et au ch. 10, aux nations. Et c’est ce que Pierre s’applique à faire, du v. 32, jusqu’au ch. 11. 18, avant que Paul ne commence son service public (fin du ch. 11). Dans ces deux miracles (fin du ch. 9), Pierre, parcourant « toute la contrée » (v. 32), opère en similitude avec son Seigneur. Il guérit un paralytique, en mettant devant lui, la Personne même du Seigneur. « Énée, Jésus, le Christ, te guérit, lève-toi, et fais-toi toi-même ton lit » (v. 34). Le Seigneur, en Luc 5. 24 et 25, avait dit au paralytique : « Lève-toi, et, prenant ton petit lit, va dans la maison ». Puis, comme en Luc 8. 51 à 55, où le Seigneur avait « mis dehors » la foule qui se moquait de Lui, avant de ressusciter la fille de Jaïrus, Pierre avait mis dehors, lui aussi, toutes les veuves éplorées qui lui montraient les vêtements que Tabitha avait faits pour elles, avant de la ressusciter : il ne s’appuyait pas sur les œuvres de Tabitha, pour lui redonner la vie, mais sur le fait qu’elle était chrétienne, durant sa vie. Puis, il l’aide à se lever, en lui donnant la main (v. 41).

Sachons, nous aussi, aider ceux de nos frères et sœurs dans la faiblesse, après avoir prié pour eux. Ces miracles (guérison et résurrection), se produisent soudainement, manifestant la main même de Dieu. Ces miracles confirment la Parole (Marc 16. 20), et le but est atteint. Les âmes se tournent, non vers Pierre, mais vers le Seigneur (v. 35 et 42).

Contrairement à Simon le magicien (ch. 8), qui s’était attaché à Philippe, ici, les âmes s’attachent au Seigneur, démontrant une vraie conversion. Dans nos réunions, à travers la faiblesse des frères qui présentent la Parole, sachons voir le Seigneur qui nous parle.

Ces miracles ont été rendus possibles par la foi « des saints qui habitaient Lydde » et ceux de Joppé, mais aussi de Pierre. Avons-nous cette foi profonde qui honore le Seigneur, et à laquelle Il peut répondre ? Le Nouveau Testament ne rapporte pas d’autres miracles concernant des croyants. C’étaient les veuves qui rendaient témoignage « des œuvres de foi et du travail d’amour » de Tabitha (1 Thess. 1. 3), ces « bonnes œuvres préparées à l’avance afin que nous marchions en elles » (Éph. 2. 10).

Dieu n’oublie pas ce qui est fait pour le Seigneur (Héb. 6. 10). Le Seigneur avait dit, au sujet de Marie, à Béthanie : « Elle a fait une bonne œuvre envers moi » (Mat. 26. 10 à 13). Si nous sommes sauvés, faisons aussi les œuvres qui prouvent notre foi. Elles ne devancent pas les saints, mais elles les suivent (Apoc. 14. 13). Les bonnes œuvres tissent la robe de l’épouse du Seigneur (Apoc. 19. 7 et 8).

Pierre, se mettant à genoux, manifeste sa dépendance, comme le Seigneur à Gethsémané, pour prier Son Père, dans sa terrible angoisse (Marc 14. 32 à 36).

Ch. 10

Les descendants des trois fils de Noé devaient être évangélisés. L’Éthiopien, descendant de Cham, l’est au ch. 8. Saul, descendant de Sem, au ch. 9. Et Corneille, descendant de Japheth, au ch. 10. Tous sont évangélisés (1 Tim. 2. 4).

Dieu avait adopté les Hébreux pour Lui-même. Et il a été difficile, pour ce peuple, d’admettre que Dieu est plein de grâce pour tous les hommes. Pierre avait bien annoncé que l’évangile se répandrait à toute l’humanité, en citant Joël 2. 28 à 32 : « Et il arrivera que quiconque invoquera le nom du Seigneur sera sauvé ». Le Seigneur Lui-même l’avait commandé (ch. 1. 8). Ésaïe l’avait annoncé (ch. 49. 6).

Il a fallu « l’extase » de Pierre (v. 10), pour qu’il comprenne que Dieu l’envoyait vers les nations, pour leur ouvrir la porte de l’évangile, bien que Dieu réserve l’apôtre Paul pour être l’apôtre des nations (ch. 9. 15 et 16).

Déjà au ch. 8, la persécution avait dispersé les disciples, qui avaient répandu l’évangile loin de Jérusalem. Mais ici, c’est Corneille que Dieu pousse à envoyer chercher Pierre, et celui-ci se rend à Césarée, sous le commandement divin (v. 19 à 21).

Ce chapitre est capital pour l’évangélisation des nations. Au-delà de la mission particulière de Pierre, c’est Paul qui aura la révélation que les nations seraient, dans les plans divins, « coparticipantes de la promesse dans le Christ Jésus » (Éph. 3. 4 à 6). Et c’est à lui que fut révélé le « mystère » concernant l’Église.

D’abord dans une situation désespérée, les nations voient leurs relations avec Dieu complètement changées (Éph. 2. 11 à 20).

Pierre exprime son horreur de manger les animaux impurs qu’il voit dans cette toile descendue du ciel. Cette répulsion reposait sur Lévitique 11, où sont désignés les animaux impurs que les Juifs ne devaient manger en aucun cas. Mais la vision, symbolique dévoile à Pierre que Dieu à purifié les nations comme Il avait purifié les Juifs (v. 15). Dieu passait « par-dessus le mur mitoyen de clôture » (Éph. 2. 14), et la grâce atteignait les nations.

Ce qui est remarquable, chez Corneille, centurion romain, c’est sa crainte de Dieu, sa piété, son dévouement pour le peuple de Dieu, son esprit de prière, qu’il avait transmis à son entourage. On trouve ces dispositions dans le centurion de Luc 7. 2 à 9. Même les domestiques de Corneille rendaient un bon témoignage de lui (v. 22). Et il deviendra chrétien en écoutant Pierre, recevant l’Esprit Saint (v. 44). Il était fidèle dans ce qu’il avait compris, et voulait faire des progrès – et Dieu l’a exaucé. Qu’en est-il de nous ?

Pierre comprend le plan de Dieu pour les nations, et l’exprime au v. 34 et 35, insistant sur la crainte de Dieu. Pierre et Corneille sont vus en prière quoique éloignés l’un de l’autre, et se montrent dépendants de Dieu. Effrayé par l’ange, Corneille comprend qu’il a affaire à Dieu : « Qu’est-ce, Seigneur ? » (v. 4). Il reconnaît « Celui qui a été mis à part de ses frères », Jésus ! Dieu avait accepté « ses prières et ses aumônes » et, par Pierre, Il a fait de lui l’instrument d’ouverture de l’évangile pour les nations. Son obéissance est immédiate (v. 7). Obéissons, nous aussi, à la volonté de Dieu.

Comme pour Ananias (ch. 9. 11), Dieu donne toutes les précisions quant au lieu où Pierre se trouvait (v. 5 et 6). Lui-même, en même temps, était préparé à cette mission particulière (v. 9 à 20). Et s’il se pose des questions (v. 17), les hommes envoyés par Corneille sont là, apportant la réponse. Dieu a tout préparé. C’était un Juif converti qui devait ouvrir le chemin de la grâce aux nations.

Corneille envoie trois hommes vers Pierre, qui se fait accompagner de plusieurs chrétiens : de part et d’autre, il fallait des témoins. Cette « toile dévalée en terre » et remontée au ciel, contenant tous les animaux, montre que tous les hommes étaient dans les pensées divines éternelles, en grâce, et qu’un héritage céleste est préparé. La « toile liée par les quatre coins », montre que la grâce s’adresse aux quatre coins du monde ; mais aussi, que les rachetés sont étroitement liés, en sécurité, dans les mains de Dieu.

L’Ancien Testament offre des avant-goûts de la grâce universelle divine : Rahab (Jos. 2. 18) ; Ruth, la Moabite ; et la femme syrophénicienne (Mat. 15. 22 à 28). Même les « chiens » (les nations par rapport aux Juifs), mangeaient les miettes sous la table de leurs maîtres ! Foi et humilité se trouvaient en cette femme ! Tout cela préparait l’avènement de la grâce divine offerte à tous les hommes.

Si nous n’avons plus affaire directement aux anges, nous avons les directions de l’Esprit Saint.

Pierre était préparé par Dieu pour porter l’évangile aux nations – et Corneille l’était pour le recevoir. « Toutes choses travaillent ensemble pour le bien de ceux qui aiment Dieu » (Rom. 8. 28).

Comme pour Pierre qui comprit peu à peu les plans de grâce divins pour les nations, il nous faut souvent du temps pour comprendre la volonté de Dieu et Ses directions nous concernant. Nous les comprenons souvent après coup.

Après sa première réaction et les réponses de Dieu (v. 14 et 15), Pierre est prêt à obéir, bien qu’il soit en perplexité sur le sens de sa vision (v. 17) ; mais il n’est pas sans ressources, et Dieu a tout préparé : les serviteurs de Corneille arrivent juste à ce moment-là. Averti par l’Esprit Saint, Pierre obéit (v. 19 à 21).

L’action progressive de l’Esprit Saint produit la compréhension pour l’apôtre (v. 34 et 35). Nos plans sont souvent « contrariés » par la volonté de Dieu ; et nous pouvons avoir des interdits, comme Pierre qui respectait les restrictions de nourriture de Lévitique 11. Mais Dieu a dû briser ces réticences. Il nous faut une réelle humilité et de la dépendance. Nous pouvons être amenés à aller où nous ne pensions pas, comme l’apôtre disant : « Et l’Esprit me dit d’aller avec eux sans hésiter » (ch. 11. 12 ; 13. 2). Soyons conscients que nous avons l’Esprit Saint en nous, et qu’Il nous parle, nous instruisant de la volonté de Dieu.

Le Seigneur n’étant plus sur la terre, le Saint Esprit habite dans les croyants, assurant la présence divine ici-bas. Une nouvelle preuve en est donnée en Actes 15. 7 à 9. L’Esprit Saint n’est pas une influence, Il est une Personne divine, « distribuant des dons aux hommes comme il lui plaît » (1 Cor. 12. 11) ; et Il nous conduit « dans toute la vérité » (Jean 16. 13). Nous ne devons pas prier le Saint Esprit, car Il est en nous, et c’est Lui qui forme en nous le désir de prier, nous poussant à prier le Père et le Fils. L’Esprit Saint dirige l’esprit des croyants pour la prière (1 Cor. 14. 15).

Si nous savions dire : « Seigneur, fais de moi ce que tu veux », quelle puissance divine se manifesterait dans notre vie ! Pierre est affermi et se laisse conduire (v. 20) ; et, mis en présence des personnes qui l’avaient envoyé chercher, il leur a parlé, selon ce que Dieu avait à leur annoncer. Que l’évangile parvienne aux nations, était la volonté divine clairement exprimée, d’abord difficile à admettre pour un Juif. Pierre en a pleinement accepté la révélation, et a obéi avec simplicité (ch. 11. 17).

Le témoignage que les serviteurs de Corneille rendent de lui : « homme juste… qui a un bon témoignage de toute la nation des Juifs » (v. 22), est un exemple pour nous : sommes-nous constants, dans notre comportement, à la maison et en public ? De plus, convaincu que Pierre viendra, Corneille rassemble dans sa maison « ses parents et ses intimes amis » (v. 24), désirant que ce que Pierre dira profite à tous. On peut penser que son témoignage ait même amené des soldats à la foi (v. 7). Pensons, nous aussi, au salut de notre entourage.

Pierre, répondant à l’appel de Corneille, se fait accompagner par six témoins (ch. 11. 12), conformément à la pensée de Dieu. Pierre a dû être saisi, dans son cœur, en entendant les serviteurs lui dire : « Corneille… averti divinement… de te faire venir… et d’entendre des paroles de ta part » (v. 22). Et les paroles de l’apôtre devaient être de la part de Dieu, et pour le salut de Corneille et de son entourage (ch. 11. 14). Soyons exercés, nous aussi, afin de parler de la part du Seigneur, qui a promis de nous donner la parole à propos, au bon moment.

Les v. 25 et 26, montrent de quoi est capable le cœur humain : se prosterner devant un autre homme ! Les Écritures nous rapportent plusieurs scènes semblables (ch. 14. 14 et 15 ; Apoc. 19. 10), où l’apôtre Jean se prosterne devant un ange ! Pierre relève Corneille ; de même, Paul et Barnabas, au ch. 14, empêchèrent les foules païennes de leur sacrifier. Bien des hommes, dans leur folie, ont satisfait leur orgueil, en obligeant leurs semblables à se prosterner devant eux et à les adorer. Gardons la réponse de l’ange à Jean « Rends hommage à Dieu » (Apoc. 19. 10).

La loi avait interdit aux Juifs toute relation avec les gens des nations : lors de la conquête de Canaan, les Hébreux devaient exterminer tous les Cananéens. Mais ils ne l’avaient fait que partiellement, et, ceux-ci leur avaient été en piège car, à leur contact, ils étaient devenus idolâtres. Mais la loi devait demeurer jusqu’à la venue du Seigneur qui, seul, l’a accomplie.

Désormais, c’est la grâce qui est offerte, non pas au seul peuple de Dieu, mais à tous les hommes (És. 49. 6). Les apôtres ont eu beaucoup de mal à comprendre cette pensée, nouvelle pour eux (ch. 11. 2 et 3). La Samaritaine, en Jean 4. 8 et 9, s’étonnait que le Seigneur lui demande à boire, à elle qui n’était pas juive ! A plus forte raison, il était impensable, pour les Juifs, d’accepter cette pensée que Dieu pouvait présenter la grâce aux nations, car la loi avait établi un « mur mitoyen de clôture » entre Israël et les Gentils (Éph. 2. 14).

Mais Dieu l’avait montré à Pierre (v. 28) et lui, l’apôtre de la circoncision, Dieu l’avait préparé avec douceur à ouvrir la porte du royaume aux nations. Le Seigneur avait dit : « Le salut vient des Juifs » (Jean 4. 22). Et Japheth (les nations) devait être béni dans les tentes de Sem (les Juifs) (Gen. 9. 27). Rien du Nouveau Testament n’était encore écrit ; et les épîtres ont clairement révélé ces choses.

Paradoxalement, on voit Pierre, demeurant chez un homme qui travaillait sur les peaux de bêtes mortes contrairement à la loi, être convaincu, et obéir « sans faire de difficulté ».

Corneille, centurion romain, pieux selon l’Ancien Testament, « homme juste et craignant Dieu », expose sa vision alors qu’il était en prière et en jeûne, quatre jours plus tôt, à la neuvième heure, qui est trois heures de l’après-midi. Les Juifs priaient peut-être trois fois par jour (Dan. 6. 10). Il raconte que l’ange lui a dit : « Ta prière est exaucée » (v. 31), alors que rien ne s’était produit encore. C’est un réconfort pour nous aussi car, si nous prions selon la volonté de Dieu, « nous savons que nous avons les choses que nous lui avons demandées » (1 Jean 5. 14 et 15).

L’exemple de Daniel 10. 10 à 12, va dans le même sens. A Josué, avant qu’il commence la conquête de Canaan, Dieu avait dit : « Tout lieu que foulera la plante de votre pied, je vous l’ai donné » (Jos. 1. 3). Dieu l’avait donné d’avance, mais il fallait s’en emparer par la foi. C’est toujours la même chose pour nous. D’avance, Dieu veut nous exaucer, mais savons-nous prier avec foi et selon Sa volonté ? Il est des exaucements que Dieu accorde dans la prière, et le jeûne, qui manifeste un détachement des choses de ce monde dans la communion avec le Seigneur (Marc 9. 28 et 29). Soyons certains que nos prières ne sont pas oubliées de Dieu, même si nous devons attendre la réponse divine (Héb. 6. 10).

L’homme au « vêtement éclatant » (v. 30), rappelle la vision des apôtres au ch. 1. 10 et 11. La foi de Corneille était celle des croyants de l’Ancien Testament, s’appuyant sur les promesses de Dieu. Ils devaient obéir à la loi, mais avec foi : les œuvres légales ne suffisaient pas (És. 64. 6). Nos bonnes œuvres doivent être faites dans la foi. La foi a traversé toute l’histoire de l’humanité à travers des croyants, et se poursuivra jusque dans l’état éternel.

L’Assemblée, « l’Épouse » de Christ, sera vue revêtue d’une robe « tissée par les prières des saints (Apoc. 19. 7 et 8). Ces prières sont aussi « des coupes d’or remplies de parfums, qui sont les prières des saints » (Apoc. 5. 8). Dans notre chapitre, on voit que les âmes avaient des besoins et attendaient la venue de Pierre, convaincues qu’il viendrait. Et tous sont « devant Dieu pour entendre ce qui était ordonné de Dieu » à Pierre (v. 33).

Corneille comprend que l’apôtre n’était qu’un instrument de Dieu, contrairement à ce qu’il avait cru au verset 25. Pierre, alors, l’avait empêché de se jeter à ses pieds. Telle doit être notre attitude envers nos frères et sœurs. Corneille est prêt, maintenant, à entendre ce que Dieu a à lui dire (Luc 7. 40). Cette petite « réunion d’assemblée » écoute Dieu, en entendant ce que Pierre lui dit, et le Saint Esprit tombe sur tous.

Dans nos réunions, à travers tel frère qui parle (et il doit parler en oracle de Dieu), ceux qui écoutent doivent voir et comprendre que c’est Dieu, en réalité, qui nous parle, car le Seigneur est présent (Mat. 18. 20). Que Dieu nous aide à nous tenir « derrière » le Seigneur, afin que Lui seul soit vu.

Les v. 34 et 35 montrent que Dieu avait déjà préparé Son serviteur pour annoncer que la grâce de Dieu s’étendait à tous les hommes : « quiconque » (Jean 3. 16). Pour les Juifs, c’était une chose toute nouvelle.

« Joseph est une branche qui porte du fruit, ses rameaux poussent par-dessus la muraille » (Gen. 49. 22). Cette prophétie s’accomplissait ici. Le salut est pour « quiconque » vient au Seigneur.

Pierre comprenait que l’attitude de Corneille, qui avait de la crainte et qui pratiquait la justice, plaisait à Dieu. Cette attitude doit être la nôtre par amour. Le travail de Dieu s’était accompli chez Pierre et chez les frères qui l’accompagnaient, en ce qui concernait Corneille qui n’était pas Juif. Le jugement divin s’accomplira en rapport avec la connaissance de Dieu qu’ont les hommes. Un Juif sera jugé par rapport à la loi ; un chrétien, par rapport à la grâce. Une personne n’ayant que la création comme témoignage, sera jugée par rapport au Créateur. Nul n’est justifié devant Dieu avec ou sans loi, l’homme est incapable de plaire à Dieu (Rom. 2. 13 à 16). La loi est bonne, mais les hommes sont incapables de l’accomplir.

Corneille savait que ces choses étaient pour les Juifs ; mais les nations étaient les bénéficiaires de la « bonne nouvelle de la paix par Jésus Christ » (v. 36 ; Luc 4. 18 et 19). Les Juifs ayant rejeté cette bonne nouvelle, Dieu l’a transférée aux nations qui l’ont acceptée. Il n’y a pas de limite à la grâce de Dieu. A l’aube du règne de Christ, le résidu Juif acceptera l’évangile du royaume. Dieu, alors, établira pour le peuple, une nouvelle alliance, en écrivant Sa loi sur leurs cœurs, et non plus sur des tables de pierre comme sous l’ancienne alliance, établie avec le peuple ; l’ancienne alliance impliquait deux parties contractantes : Dieu d’un côté, et le peuple de l’autre. Mais le peuple n’a pu tenir ferme (Héb. 8. 8 à 11). L’alliance est pour Israël, car la dette a été payée à la croix. Rien n’est demandé à l’homme, sinon de croire ; car il n’y a rien de bon en lui.

Le Seigneur a annoncé avec amour la bonne nouvelle de la paix, dans toute la Judée et la Galilée, avec zèle (v. 36 et 37 ; Luc 8. 1). Mais les Juifs l’ont obstinément rejetée. Cependant, ce chapitre montre un « tournant » dans l’œuvre de Dieu : « offrant la grâce aux nations qui s’en réjouirent » (Act. 13. 45 à 48).

Le v. 38 résume toute l’œuvre de Christ, allant de lieu en lieu, faisant du bien et guérissant tous ceux que le diable avait asservis à sa puissance ». Le Seigneur était « oint de l’esprit Saint » (v. 38), comme Serviteur, comme l’étaient les rois, les sacrificateurs et les prophètes. L’offrande de gâteau était pétrie à l’huile (type de Christ dans Son humanité, conçu par l’Esprit Saint) – mais aussi, ointe d’huile : au baptême de Jean, l’Esprit Saint est descendu sur Christ, sous la forme visible d’une colombe, et non sous forme de langues de feu comme en Actes 2.

Nous sommes aussi « oints, scellés de l’Esprit Saint », comme titres de propriété de Dieu (2 Cor. 1. 21). Le Saint Esprit de la promesse, qui est les arrhes de notre héritage » (Éph. 1. 13 et 14), nous donne le gage sûr de cet héritage qui nous est réservé.

« Jésus… était de Nazareth » (v. 38), ce qui rappelle « le fils du charpentier », soumis à Ses parents, et déjà occupé « aux affaires de son Père ». Mais, « oint de l’Esprit et de puissance », Il guérissait et délivrait des démons, déjà en Marc 1. 23 à 26. Avant notre conversion, nous étions asservis aux démons. Mais le Seigneur, lorsqu’Il était sur la terre, a « lié l’homme fort » et a « pillé ses biens » (Luc 11. 21 et 22), c’est-à-dire, les âmes des croyants. Satan « ne renvoyait pas ses prisonniers chez eux » (És. 14. 17). Mais le Seigneur l’a vaincu à la croix « car Dieu était avec Lui » (v. 39) ; et Il tient les clés de la mort et du hadès » (Apoc. 1. 18).

Les disciples étaient témoins de l’œuvre du Seigneur et devaient en faire part à tous (Jean 15. 27). Après la résurrection du Seigneur, seuls les disciples l’ont revu, et Il a mangé avec eux (Luc 24. 41 et 42) ; et la résurrection est l’élément principal de la prédication des apôtres. Le Nouveau Testament n’était pas encore écrit, mais les apôtres étaient ses « témoins oculaires » ayant vu le Seigneur sur la terre, sur la croix, et ressuscité. L’évangile, témoignage des apôtres, nous introduit dans « la maison de Dieu, ayant été édifiés sur le fondement des apôtres » (Éph. 2. 19 et 20).

La grâce du Seigneur est une de Ses gloires mais il en est une autre, à laquelle nous pensons moins : le jugement qu’il lui sera donné d’exercer, en son temps (Act. 17. 30 et 31 ; Rom. 2. 16). Car, si « Dieu est amour », Il est aussi « lumière ». Il ne peut voir le mal sans le juger (Jean 5. 22, 26, 27 et 30).

Quand le Seigneur établira Son royaume sur la terre, les croyants seront « tous manifestés devant le tribunal de Christ », non pour être jugés – car le Seigneur a été jugé à leur place ; et, lorsqu’Il apparaîtra sur le grand trône blanc, les incrédules seront jugés et condamnés (Apoc. 20. 11 à 15). Que toutes Ses gloires, en grâce et en jugement, nous soient précieuses : « II faut qu’Il règne » (1 Cor. 15. 25) ; et le Seigneur s’assiéra sur Son trône royal.

La description des jugements commence en Apocalypse 6 et ils s’abattent sur « ceux qui habitent sur la terre » (ch. 13. 8, 12 et 14).

Dans le Psaume 45. 1 à 6, on trouve déjà ces deux caractères du Seigneur : la grâce et le jugement. Si nous sommes encore au temps de la grâce, le temps du jugement viendra, déjà annoncé par les prophètes (v. 43 ; És. 63. 1 à 6). Le Seigneur, Homme rejeté, sera aussi le Juge des vivants et des morts (Mat. 25. 31 à 46). L’évangile de Matthieu annonce le royaume de Christ au peuple Juif. Alors, le résidu fidèle répandra cet évangile dans les nations, à l’aube du millénium, durant la grande tribulation qu’il endurera. Ceux des nations qui recevront favorablement cet évangile et secourront le résidu persécuté, seront sauvés (Mat. 25). Dans le christianisme, c’est la foi en Christ qui sauve, et non les œuvres.

Corneille et ceux qui étaient avec lui étaient bien disposés à entendre la vérité (v. 33). Alors, aussitôt, la Parole porte beaucoup de fruits, et Dieu met Son sceau sur eux, par le Saint Esprit. Déjà croyants selon l’ancienne alliance, les voilà devenus chrétiens. Et le Saint Esprit tombant sur eux (v. 44), manifeste qu’ils sont désormais enfants de Dieu.

Au ch. 11. 17, Pierre rappelle la similitude qu’il y avait entre ce qui s’était produit pour les croyants Juifs, et ici, pour les croyants des nations : le Saint Esprit les avait scellés. Cependant une différence s’observe, entre le ch. 2. 38 et ici : Pierre avait dit aux Juifs auxquels il prêchait, qui étaient saisis de componction : « Repentez-vous, et que chacun de vous soit baptisé au nom de Jésus Christ, en rémission des péchés ; et vous recevrez le don du Saint Esprit ».

Au chapitre 10, après la repentance, le Saint Esprit est donné, puis le baptême. Le Seigneur enseigne aux Juifs que dans le christianisme, le plus petit des croyants est plus grand que Jean le Baptiseur, pourtant le plus grand des prophètes (Mat. 11. 11), car le Bon Berger donne à Ses brebis, la vie en abondance » (Jean 10. 10). Pierre, préparé par le Seigneur, reconnaît ce qu’Il a produit dans ces nouveaux croyants, et commande qu’ils soient baptisés. On le prie de demeurer là quelques jours (v. 48). On peut penser qu’ils ont reçu, alors, une connaissance plus profonde de la Parole. Au ch. 8, c’était l’eunuque qui avait demandé le baptême.

Pierre avait brossé un tableau complet de la vie et de l’œuvre du Seigneur, en peu de mots (v. 36 à 43) : Aussitôt, les fruits bénis sont produits. Et il y a eu, plus tard, une assemblée à Césarée (ch. 18. 22).

Ch. 11

Pierre ayant ouvert la porte de la grâce aux nations, les frères de Judée l’apprennent avant même le retour de l’apôtre à Jérusalem.

Dès qu’il s’y trouve, les frères lui reprochent d’être entré chez des incirconcis et d’avoir mangé avec eux. C’est que la loi judaïque était intransigeante sur cette question (Deut. 7. 1 à 6). Et Corneille savait que c’était une chose illicite pour un Juif que de se lier avec un étranger ou d’aller à lui. Et la loi, que les hommes avaient été incapables d’accomplir, avait été parfaitement accomplie par le Seigneur.

Elle était donc, désormais, mise de côté pour faire place à la grâce. Voilà donc un sujet de dispute entre frères, avant même de savoir ce qui s’était passé. Malgré la foi dans la grâce de Dieu, les pensées légalistes se trouvaient encore ancrées dans les cœurs. Attention à ce que nous disons, et comment nous rapportons les choses, et dans quel but (Prov. 26. 20).

La repentance devait être prêchée à toutes les nations (Luc 24. 45 à 47) mais les frères de Judée n’étaient pas prêts à recevoir cette vérité, car ils devaient abandonner la loi qui n’était que pour les Juifs, afin d’accepter la grâce pour les nations aussi.

Cette nouvelle disposition de Dieu, que le Seigneur leur avait ordonnée, n’était pas reçue, et ils se disputaient entre eux. Déjà, le Seigneur Lui-même avait été contesté par les Juifs, lorsqu’Il avait mangé chez Zachée : Il était venu « pour chercher et sauver ce qui était perdu » (Luc 19.10). Mais le Seigneur lit dans les cœurs, et discerne les besoins secrets qui s’y trouvent. Le sang du Seigneur a été versé « pour plusieurs » (Mat. 26. 27 et 28) Les « plusieurs » représentent les croyants des nations.

Avec douceur, Pierre raconte l’intervention divine auprès de lui-même, et auprès de Corneille (ch. 11. 4 à 17). Alors ils comprennent que, en effet, c’était la volonté de Dieu que les nations reçoivent la grâce (v. 18).

Le don du Saint Esprit aux nations rappelle à Pierre les paroles du Seigneur (ch. 1. 8) ; et son humilité lui fait dire : « Qui étais-je, moi, pour pouvoir l’interdire à Dieu ? » (v. 17). Prenons garde de juger indûment nos frères et nos sœurs dans leurs services. Il vaut mieux écouter qu’accuser. On remarque que les paroles de Pierre, tout en étant sobres, rapportent exactement ce qui s’est passé. Son attitude était bonne devant Dieu (Prov. 15. 1 ; 16. 7). Et le résultat, c’est que les frères, convaincus, cessent de contester et se soumettent : « ils se turent, et glorifièrent Dieu disant : Dieu a donc en effet donné aux nations la repentance pour la vie » (v. 18). Cette pensée est merveilleuse : la repentance conduit à la vie éternelle ! Pierre avait reçu du Seigneur d’ouvrir la porte de l’évangile de la grâce aux nations (Mat. 16. 19) ; et cela venait de se réaliser.

Le ch. 15. 7, montre que l’apôtre était conscient qu’il obéissait à l’ordre que le Seigneur lui avait donné. Désormais, les croyants des nations sont intégrés au « corps de Christ » (ch. 10. 44).

Au ch. 2, c’est la naissance de l’Assemblée (l’Église), qui est baptisée une fois pour toutes, car l’Assemblée est une tout au long de son histoire, et Dieu la voit comme une entité. Par la suite, les croyants, à leur conversion, reçoivent l’Esprit Saint, individuellement. Au baptême de Jean qui ne s’adressait qu’au peuple Juif, (en Matthieu, qui est l’évangile du Royaume), il leur prophétise que, plus tard, le résidu fidèle serait baptisé de l’Esprit Saint mais que le peuple apostat serait baptisé de feu (le jugement de Dieu) (Mat. 3. 7 à 12).

Mais ici, les chrétiens Juifs reconnaissent que Dieu a aussi réservé Sa grâce pour les nations, Christ ayant « détruit le mur mitoyen de clôture » (Éph. 2. 14). « Car Il a renfermé tous, Juifs et nations, dans la désobéissance, afin de faire miséricorde à tous (Rom. 11. 32).

Le Seigneur Jésus avait dit : « Le salut vient des Juifs » (Jean 4. 22). Pierre, un Juif, devait ouvrir la porte de l’évangile aux nations ; et, c’était Paul, un autre Juif, qui devait le propager plus loin, jusqu’à Rome.

Le v. 19 ouvre une nouvelle division des Actes, et prolonge le ch. 8, où Philippe avait répandu l’évangile dans la Samarie, cette région d’Israël méprisée par les Juifs. Ensuite, Saul de Tarse devait prendre le relais et apporter l’évangile de la grâce au loin.

Les Actes parlent encore de Pierre, au ch. 12 et au ch. 15. 7. Puis, on n’entend plus parler de lui – sa mission, pour un temps, envers les nations, étant accomplie. Dieu s’est servi de la persécution, pour propager l’évangile dans le monde connu d’alors.

Antioche (v. 19 et 26), a été une ville richement marquée par la bénédiction divine. Les croyants Juifs répugnaient à apporter l’évangile aux nations (v. 19). Il a fallu que Dieu envoie des croyants venant de Chypre et de Cyrénaïque (la Libye), pour atteindre Son but. Rien n’arrête la main de Dieu, et cela nous incite à la dépendance : « Séparés de moi, vous ne pouvez rien faire » (Jean 15. 5). Cette parole nous rappelle que, si nous avons à cœur de prêcher Christ, il faut d’abord être soumis à Sa pensée.

Ces Cypriotes et ces Cyrénéens leur annoncèrent « le Seigneur Jésus » (v. 20). Le christianisme est une Personne : Jésus Christ ! Si nous avons Jésus, nous avons tout.

Le v. 21 dit : « Et la main du Seigneur était avec eux ; et un grand nombre, ayant cru, se tournèrent vers le Seigneur ». Quand l’Esprit est libre de travailler selon le plan de Dieu, la Parole de la grâce se propage. Si la « bonne main de Dieu » peut être sur nous (Esd. 7. 9), elle peut être aussi contre nous si nous ne marchons pas selon Sa volonté. C’est un sujet de prières pour nous. Et pour les profanes : « C’est une chose terrible que de tomber entre les mains du Dieu vivant » (Héb. 10. 31. ; 1 Pier. 3. 10 à 12).

Les v. 20, 21, 23 et 24 mettent le « Seigneur » devant nous, comme le centre d’attrait de nos affections et la référence. S’Il est notre Sauveur, n’oublions pas qu’Il aussi notre Seigneur : Il est grand et Saint. Barnabas exhortait les saints d’Antioche à demeurer attachés au Seigneur de tout leur cœur » ; et « une grande foule fut ajoutée au Seigneur » (v. 23 et 24). Nous-mêmes, étant « ajoutés au Seigneur », restons « attachés » à Lui, comme à notre Maître ayant autorité sur notre cœur et nos vies.

Aux v. 21 et 26, le travail de Dieu opère de nombreuses conversions : la conversion est un demi-tour moral complet. Ce travail divin est si remarquable que le bruit s’en répand jusqu’à Jérusalem ; et Barnabas (fils de consolation) leur est envoyé. Sa joie a été grande de constater le travail de la grâce de Dieu ! Et il les a encouragés. Tout nouveau croyant a besoin d’être exhorté à demeurer attaché au Seigneur. Qu’il en soit ainsi pour nous tous, et notre marche sera spirituellement heureuse.

Au ch. 13. 43, Paul et Barnabas exhortaient les croyants « à persévérer dans la grâce de Dieu ».

A la fin de ce chapitre, les frères de Jérusalem ne réagissent plus comme au début (v. 2 et 3). Convaincus, maintenant, que la grâce divine est aussi pour les nations, ils ne contestent plus, mais envoient aux nouvelles (v. 22) : objets de la patience de Dieu, ces frères ont fait un chemin heureux !

Barnabas était « un homme de bien et plein de l’Esprit Saint et de foi » (v. 24). Instrument choisi de Dieu, son travail se traduit par « une grande foule qui est ajoutée au Seigneur ». Comme il est précieux que « le vase soit le reflet du don reçu » de Dieu ! Sinon, le message est affaibli. Il n’est pas indispensable d’avoir reçu un don spécial pour être, selon Dieu, « un homme de bien » : recherchons, chacun, à être estimés ainsi. Étienne, Paul et Barnabas portaient ces qualités morales.

Chacun de nous est exhorté à être rempli de l’Esprit Saint. La chair, en nous, contriste le Saint Esprit, et freine Sa libre action. Cherchons à voir, chez nos frères, le bien que Dieu a produit, comme Barnabas, dans la dépendance de Dieu, avait vu le bien produit en Saul de Tarse (ch. 9. 27) ; et ne cherchons pas le mal. Gardons-nous de toute jalousie, vis à vis de quiconque, comme Barnabas qui avait compris l’utilité de Paul, formé de Dieu pour transmettre ce qui lui était révélé.

D’abord, Barnabas est nommé en premier (ch. 13. 2). Puis, Paul est mis à la tête (v. 43 et 46).

Le v. 24 montre que cette « grande foule » fut enseignée à suivre le Seigneur, et non Barnabas. C’est là notre responsabilité. Chaque croyant était « ajouté à l’Assemblée » (ch. 2. 47) et ici, il est ajouté au corps de Christ, par conséquent, au Seigneur Lui-même.

Dieu avait annoncé à Ananias, au ch. 9. 15 et 16, ce que serait le service de Paul ; et dès son appel et sa conversion, Paul savait ce que Dieu avait en vue pour lui (ch. 26. 16 à 18). Cependant il a attendu patiemment, à Tarse, sa ville natale, le moment de Dieu pour entrer dans son ministère particulier. Auparavant, Barnabas avait joué un rôle heureux en sa faveur, auprès des apôtres (ch. 9. 27).

Au ch. 11, Barnabas, sentant peut-être sa faiblesse, et réalisant les grands besoins spirituels de cette « grande foule » d’Antioche, va chercher Saul à Tarse, éloignée d’à peu près trois cent kilomètres : c’est une réelle humilité de sa part. Et durant une année entière, tous deux enseignent la première assemblée des nations (v. 26). Sans doute s’agit-il de l’assemblée locale d’Antioche, en communion avec les assemblées de Judée (ch. 9. 31) ; mais ici, les apôtres « enseignèrent l’assemblée ».

On peut penser qu’en relation avec le ministère de Paul, qui a reçu les révélations spéciales concernant l’unité de l’Assemblée, seul corps de Christ, le Saint Esprit veuille nous parler de l’Assemblée universelle, dont Antioche était une expression locale. Paul avait eu des révélations uniques, et avait été mis en relation directe avec le ciel, comme il le rappelle en 2 Corinthiens 12. 2 à 4.

C’est une heureuse chose lorsque, dans une assemblée locale, divers dons sont à même de s’exercer : ainsi, tous sont édifiés selon les besoins différents. Ce fut-là, à Antioche, que les croyants furent pour la première fois « nommés chrétiens » (v. 26), « ce beau nom qui est invoqué sur nous ». Le roi Agrippa connaissait ce nom-là, car il dit à Paul : « Tu me persuaderas bientôt d’être chrétien » (ch. 26. 28). Ce nom rappelle une relation étroite, établie entre Christ et Ses rachetés. Leur ressemblance morale avec le Seigneur, à Antioche, leur a sans doute mérité ce nom – comme les Thessaloniciens étaient devenus « les imitateurs du Seigneur » (1 Thess. 1. 6).

Le Seigneur connaissait l’amour de Paul pour le peuple Juif, au point qu’il avait « souhaité être par anathème séparé du Christ pour ses parents selon la chair, qui sont israélites » (Rom. 9. 3), pourvu qu’ils soient sauvés. Mais le Seigneur avait réservé Paul pour évangéliser les nations, et révéler le mystère concernant l’Église (l’Assemblée du Dieu vivant) universelle, et ses expressions locales : ses deux significations dans le Nouveau Testament.

Les croyants ont besoin d’enseignement afin d’être édifiés, de croître : c’est le rôle des réunions d’édification (1 Cor. 14. 3), et même d’études, où les frères s’édifient mutuellement. Et il y a aussi les réunions de prières (ch. 12. 5). Ces réunions, si possible, doivent nous réunir tous ; et chacun doit être attentif au service que le Seigneur lui confie, pour le bien de tous (Col. 4. 17).

En 1 Corinthiens 14. 1 à 5, Paul met en avant le don de prophétie selon les besoins du Nouveau Testament, qui consiste à appliquer la Parole qui est propre – à édifier l’intelligence spirituelle – à toucher la conscience par l’exhortation – et à consoler le cœur dans les épreuves.

Dans l’Ancien Testament, le vrai prophète annonçait, de la part de Dieu, des choses nouvelles qui devaient arriver. Dans l’Assemblée chrétienne, le prophète ne connaît pas forcément les besoins de l’Assemblée ; mais, attentif à la volonté divine, il dit, au bon moment, les choses qui toucheront les croyants.

Les Actes des Apôtres sont le livre de transition : les épîtres n’avaient pas encore été écrites ; et Dieu utilise encore des prophètes qui, comme dans l’ancienne alliance, annonçaient des choses nouvelles : Agabus, descendu de Jérusalem, annonce la venue d’une grande famine. Et il en résulte une collecte afin de pourvoir aux besoins des nécessiteux de Judée (v. 27 à 29).

Dans l’Assemblée, Dieu dirige l’exercice des dons pour le bien de tous Mais il faut être prêt à recevoir ce qu’Il nous dit.

Cette famine que Dieu permet produira un resserrement des liens d’amour entre les frères d’Antioche et ceux de Judée. Et les disciples donnèrent « chacun selon ses ressources » (2 Cor. 8. 11). Dieu a égard à ce que nous pouvons donner. Cette libéralité reposait sur l’amour fraternel des frères d’Antioche, qui devaient connaître eux aussi, la même famine, puisqu’elle devait sévir dans toute la terre habitée » (v. 28). Ils avaient donné selon leurs moyens, mais aussi, selon leur état de cœur.

Les Macédoniens de 2 Cor. 8, bien que pauvres, avaient donné « au-delà de leur pouvoir » (v. 1 à 3) ; et l’apôtre le rappelle aux Corinthiens, moins empressés à donner. Paul rappelait son autorité aux Corinthiens qui étaient ennemis de son apostolat » (1 Cor. 9. 1). Dans l’Assemblée, on peut faire une collecte spéciale afin de pourvoir à un besoin personnel connu. « Que les membres aient un égal soin les uns des autres » (1 Cor. 12. 25 ; Héb. 13. 16). Il doit y avoir aussi un exercice continuel, afin de donner aux collectes habituelles : « selon qu’il aura prospéré » (1 Cor. 16. 1 et 2).

Le croyant est vu comme un « économe fidèle » (Luc 16. 10 à 12). Nous sommes en danger de nous attacher aux « richesses injustes » (du monde), et non aux intérêts du Seigneur. Les croyants d’Antioche avaient choisi « Barnabas et Saul », des frères fidèles pour porter ce don aux assemblées de Judée (v. 30). La fidélité était requise, en Esdras 8. 24 à 30, pour le transport des choses précieuses qui ont été comptées, en arrivant à Jérusalem.

Ch. 12

Le ch. 12, nous ramène à Jérusalem. Hérode Agrippa 1er, fils d’Hérode le Grand qui avait fait massacrer les petits enfants de Bethléem, avait fait « mourir par l’épée Jacques ». Il n’est rien dit des raisons de Dieu ; mais nous voyons qu’Il a permis la mort de Jacques, et qu’Il a sauvé Pierre.

Dieu réalise toujours Ses plans souverains envers les Siens. « Toutes choses travaillent ensemble pour le bien de ceux qui aiment Dieu » (Rom. 8. 28). Vivons nos circonstances avec le Seigneur, comme Pierre le faisait.

Même actuellement, dans certaines parties du monde, règne la persécution, et beaucoup de chrétiens meurent pour leur foi en Christ. Déjà, Jean le Baptiseur avait été décapité. Jacques, pourtant, était un des témoins privilégiés de la vie du Seigneur sur la terre, avec Pierre et Jean : frère de Jean, fils de Zébédée, il était là lors de la résurrection de la fille de Jaïrus – sur la montagne de la transfiguration – et dans le jardin de Gethsémané.

Mais la volonté « bonne et agréable et parfaite » de Dieu s’accomplissait, malgré les hommes. Et la gloire de Dieu était manifestée. Dieu a laissé faire Hérode pour un temps bien court (v. 23) ! Car, en martyrisant les saints, c’est contre Dieu qu’il s’élevait. Mais Dieu n’oublie aucun de ses martyrs, et Il les vengera (Apoc. 6. 9 à 11).

Et s’Il agit en grâce pour Pierre, il agit en jugement pour Hérode. Quant à Saul de Tarse, qui consentait à la mort d’Étienne, celui-ci sera bien surpris de le voir au ciel avec lui ! Mais, chaque fois que l’Assemblée est persécutée, Dieu permet qu’elle prospère (ch. 9. 31 ; 12. 24).

Si Étienne a été lapidé par les Juifs religieux, Jacques a été mis à mort par le pouvoir civil romain. Hérode était un Édomite, descendant d’Ésaü, au service des Romains – et de ce fait haï des Juifs ; et il cherchait à leur complaire, en persécutant les chrétiens (v. 3). Isaac, père d’Ésaü et de Jacob, avait bien commencé sa « course » (sa vie avec Dieu). Mais, à la fin, il s’est laissé emporter par sa gourmandise, et a voulu bénir Ésaü au lieu de Jacob – et Dieu a dû le mettre de côté.

Emprisonné et soigneusement gardé, Pierre ne pouvait échapper au martyre. « Mais (ce mot change tout), l’Assemblée faisait d’instantes prières à Dieu pour lui » (v. 5). Et Dieu intervient et le délivre miraculeusement. Pourtant, ces « instantes prières » s’accompagnaient de quelque incrédulité quant à leur exaucement (v. 15). Nous savons que Dieu est tout-puissant ; mais nous doutons, parfois, qu’Il veuille répondre à nos prières.

Pour Pierre, Il a fait un miracle : seul, Pierre a vu la lumière – l’ange qui lui a parlé – ses chaînes tomber et les portes de la prison s’ouvrir. Dieu se réserve le domaine de l’impossible : ne manquons pas de confiance en Lui. Le lépreux avait dit au Seigneur : « Si tu veux, tu peux me rendre net ». Et le Seigneur lui a répondu « Je veux : sois net » (Mat. 8. 2 et 3) !

Le v. 5 est une exhortation à faire « d’instantes prières à Dieu », lorsque nous connaissons des épreuves. Les prières s’adressent à Dieu seul : les explications sont inutiles. Elles doivent être précises et simples : « Ami, prête-moi trois pains » (Luc 11. 5).

Les frères manquaient peut-être de foi pour demander simplement la délivrance de Pierre ; mais c’était la volonté de Dieu qu’il la reçoive. Nous manquons souvent de foi, ne discernant pas la volonté de Dieu. Mais nous pouvons tout Lui dire ! Plein de grâce, Il répond au-delà de nos demandes, selon Sa sagesse.

Ne dictons pas notre volonté à Dieu ; mais ayons une foi vigoureuse, avec d’instantes prières – des prières persévérantes – et ne doutons pas de Ses réponses. « Avant qu’ils crient, je répondrai, et pendant qu’ils parlent, j’exaucerai » (És. 65. 24). La pensée de Dieu est toujours de bénir, à travers les épreuves : au-delà de l’emprisonnement de l’apôtre, l’assemblée est bénie (v. 25). Attendons Ses réponses (Ps. 5. 2 et 3).

La délivrance miraculeuse de l’apôtre nous apparaît extraordinaire : mais c’est la manifestation de la puissance de Dieu. En prison depuis un certain temps, c’est la nuit qui précède son martyre, que Dieu intervient. L’attitude de Pierre est frappante : sachant ce qui l’attendait, il « dormait entre deux soldats » (v. 6) ! Sa foi était profonde, paisible. Dans nos épreuves, nous sommes vite angoissés et agités ! Mais Pierre s’attendait au Seigneur, et Dieu envoie un ange pour le délivrer. Déjà au ch. 5. 19, un ange avait ouvert les portes de la prison où des apôtres étaient enfermés.

Ici, Dieu envoie de nouveau un ange pour délivrer Pierre. Les anges sont « tous des esprits administrateurs, envoyés pour servir en faveur de ceux qui vont hériter du salut » (Héb. 1. 14).

Aussi sévères que soient les précautions prises par les hommes, elles se révèlent ridiculement impuissantes devant la toute-puissance de Dieu ! De même, pour garder le tombeau où le Seigneur mort avait été mis, la garde « sûre » qui en interdisait l’accès, s’était révélée impuissante à Sa résurrection.

Dans sa prison, Pierre voit une lumière resplendir ; l’ange le réveille ; ses chaînes tombent ; il est invité à se ceindre, à se chausser, à revêtir son manteau et à suivre l’ange. Dieu s’intéresse à nos besoins, en détail. Quant aux soldats de la garde, ils ne voient rien , n’entendent rien. Pour eux, la nuit reste noire. La voix de l’ange n’est que pour Pierre. Conduit par l’ange, Pierre peut franchir les gardes successives, les soldats ne le voient pas ; la porte de fer, sur la rue, peut s’ouvrir, ils ne s’aperçoivent de rien ! L’ange s’occupe de l’apôtre et fait tout ce que Pierre ne peut faire lui-même, et le conduit « jusqu’au bout d’une rue » (v. 10).

Mais, une fois Pierre délivré, l’ange disparaît. Les anges sont des esprits obéissant à Dieu (Ps. 103. 20). Le v. 23 nous montre « un ange du Seigneur » qui frappe à mort Hérode. En Daniel 3. 20 à 28, un ange sauve de la fournaise les trois amis de Daniel, ayant mis leur confiance en Dieu. Dieu délivre Ses affligés et campe autour de ceux qui Le craignent (Ps. 34. 6 et 7). Nous avons tous conscience que, dans notre vie, Dieu nous a souvent délivrés. Ne doutons pas de notre Dieu.

Après ces circonstances, la Parole ne rapporte plus rien du ministère public de Pierre. Le ch. 15. 7 à 11, nous parle de son intervention dans l’assemblée de Jérusalem. Puis, nous n’entendons plus parler de lui. Des trois témoins privilégiés du Seigneur : Pierre, Jacques et Jean, seuls, Pierre et Jean demeurent pour rendre témoignage. Au v. 17, Pierre a une pensée particulière pour l’autre Jacques (frère du Seigneur, que l’on retrouve au ch. 15. 13 à 21 ; en Gal. 1. 1. C’est aussi l’auteur de l’épître de Jacques.

Jude, qui a écrit une épître, semble aussi être un frère du Seigneur. Le Seigneur avait quatre frères qui ne croyaient pas en lui (Jean 7. 5). Mais après Sa mort, la grâce de Dieu a opéré en eux, et on les trouve avec les disciples (Act. 1. 14).

Lorsque Pierre frappe à la porte de la maison de Marie, les frères ne croient pas Rhode affirmant que Pierre est là, ils la traitent de « folle » ! puis disent : « c’est son ange ». Prenons garde à nos paroles, qui peuvent affliger le Seigneur.

Nous avons, au v. 5, une réunion de prières. Au ch. 15. 6, une réunion de frères. Au ch. 20. 7, une réunion de culte. Au ch. 11. 26, des réunions d’édification. Et au ch. 10. 33, une réunion à la responsabilité d’un frère.

La disparition de Pierre de la prison, jette « un grand trouble », car les interventions divines sont incompréhensibles aux hommes. A une autre mesure, un grand trouble agitera le monde lorsque l’Église sera enlevée de la terre. Pour les incrédules, ce sera trop tard. Les soldats n’étaient pas fautifs ; mais Dieu permet que la cruauté d’Hérode, dépité dans son orgueil, s’exerce sur eux. Peut-être Pierre leur avait-il parlé du Seigneur. Quand le Seigneur Jésus, ressuscité, avait disparu du tombeau où il était gardé « sûrement », ses gardes, épargnés par les Juifs, avaient été les instruments du mensonge des chefs du peuple.

Hérode, portant les caractères du « Méchant », la violence « le couvrait comme un vêtement » (Ps. 73. 6). Son orgueil démesuré lui fait accepter les flatteries de ses sujets l’égalant à un dieu ! Mais : « Un ange du Seigneur le frappa, parce qu’il n’avait pas donné la gloire à Dieu » (v. 23). Même l’histoire profane rapporte cet événement. Dieu montre aux adulateurs d’Hérode qu’il n’était qu’un homme corrompu, moralement et physiquement ! Les autorités devraient être des modèles ; et, les croyants sont appelés à leur être soumis.

Au ch. 13. 1, on trouve Manahem parmi les croyants à Antioche : il avait été élevé avec Hérode le tétrarque (Luc 3. 1). Quelle différence, entre ces deux hommes ! « nourris » ensemble, l’un reste ennemi du Seigneur (Luc 23. 11), l’autre devient un disciple utile du Seigneur. Dieu a des enfants dans tous les milieux, et en toutes nations. Paul dit aux Philippiens : « Tous les saints vous saluent, et principalement ceux qui sont de la maison de César » (ch. 4. 22).

Délivré de la prison, Pierre s’en va dans un autre lieu, afin d’échapper aux recherches d’Hérode. Mais Dieu intervient en jugement sur Hérode, cet Édomite (descendant d’Ésaü) que les Romains avaient placé sur le trône d’Israël, mais qui n’y avait aucun droit.

Dieu avait dit : « J’ai aimé Jacob et j’ai haï Ésaü » (Mal. 1. 13). Il préfigure cet autre faux roi que sera l’antichrist « qui se fera adorer comme Dieu, dans le temple de Jérusalem, et que le Seigneur anéantira par le souffle de sa bouche » (2 Thess. 2. 8).

Les Tyriens et les Sidoniens avaient cherché à se concilier Hérode, en gagnant Blaste, officier s’occupant du service des appartements du roi. Les flatteries adressées à Hérode exaltant son orgueil, se trouvent déjà dans l’intervention de Satan auprès d’Adam et Ève (Gen. 3. 4 et 5). La flatterie conduit à l’orgueil (Prov. 29. 5). Ne flattons jamais un frère. Auprès de Job, Élihu ne savait pas flatter, et pourtant, ne l’écrasait pas (Job 32. 21 et 22 ; 33. 6 et 7) ; cependant, il a préparé Job à recevoir ce que Dieu voulait lui faire comprendre.

L’exaltation de l’homme aboutira à l’antichrist et à sa destruction. Le Ps. 10. 2 à 11 brosse un tableau du méchant. Mais le Ps. 50. 21 et 22, montre la répréhension divine. « Ce qu’un homme sème, cela aussi il le moissonnera » (Gal. 6. 7). L’état du monde empire continuellement ; mais tenons ferme, car Dieu limite le mal, comme Il limite l’orgueil des flots de la mer (Job 38. 8 à 11). Le Seigneur bâtit Son Assemblée, et la puissance de Satan ne peut rien contre elle (Mat. 16. 18).

Le Ps. 115. 1 montre quelle doit être notre attitude « Non point à nous, ô Éternel… mais à ton nom donne gloire ». En Actes 14. 11 à 18, Paul et Barnabas que des idolâtres s’apprêtent à adorer, réagissent sainement.

Les v. 24 et 25 se rattachant au ch. 13, montrent que, malgré les persécutions, Dieu bénissait l’Assemblée : « La Parole de Dieu croissait et se multipliait ». La Parole est personnifiée et a la puissance de croître. Et Barnabas et Saul, serviteurs fidèles, ayant accompli leur service à Jérusalem, s’en retournent à Antioche, d’où Paul partira pour son premier voyage.

« Au reste, frères, priez pour nous, afin que la Parole du Seigneur coure et qu’elle soit glorifiée » (2 Thess. 3. 1).

Ch. 13

La deuxième partie du livre des Actes s’ouvre avec le ch. 13.

La première partie retraçait le service de l’apôtre Pierre, ouvrant la porte de l’évangile aux nations, depuis Jérusalem comme centre.

La deuxième montre le service de Paul, apôtre des nations, répandant l’évangile depuis Antioche de Syrie. Au début du chapitre, Saul est nommé le dernier (v. 1), et la Parole le désigne encore sous son nom Juif.

Mais, dès son entrée dans son service pour les nations, son nom devient : Paul ; et dès le v. 13, il est nommé en premier avec « ses compagnons ». Il prend la tête de ce service qui est le sien, parmi les Gentils, même s’il s’adresse toujours aux Juifs premièrement. Ce nom, Paul, signifie : Petit. Et c’est l’appréciation que Paul avait de lui-même, se disant « le moindre des apôtres », « le premier des pécheurs » (1. Cor. 15. 9 ; 1 Tim. 1. 15).

Il pourra dire, en 1 Corinthiens 11. 1 : « Soyez mes imitateurs comme moi je le suis de Christ ». Christ avait pris la dernière place, que nul ne voulait. Et Dieu choisit ceux que le monde méprise (1 Cor. 1. 26 et 27). Le Seigneur était humble (Mat. 11. 29). Soyons-le, nous aussi.

Les croyants d’Antioche, « prophètes et docteurs », représentaient plusieurs nationalités : Barnabas était Cypriote. Siméon (Niger qui veut dire noir), peut-être Éthiopien ; Lucius, Cyrénéen ; et Saul, Juif. Les rachetés sont : « de toute tribu, et langue, et peuple, et nation » (Apoc. 5. 9). Dieu a choisi Paul, instruit « aux pieds de Gamaliel », un docteur de la loi réputé, pour en faire l’apôtre des Gentils ; et Pierre, un pêcheur, pour apôtre de la circoncision. Dieu choisit ce qui n’a pas de valeur pour les hommes.

Dieu peut faire connaître Sa pensée aux croyants d’Antioche qui étaient remplis de l’Esprit Saint (v. 2 et 3). C’est le Saint Esprit qui choisit et envoie ces serviteurs, et non les apôtres : « leur avant imposé les mains, ils les laissèrent aller » (v. 3). Le service dans la ferveur et l’amour donnent le discernement de la pensée de Dieu. Ils jeûnaient avec des cœurs sincères.

En Lévitique 10. 8 et 9, les sacrificateurs devaient s’abstenir de boire du vin et des boissons fortes avant leur service. Le jeûne a sa place dans la vie chrétienne, mais selon Ésaïe 58, où Dieu montre qu’en réalité, c’est la chair qui doit être mise de côté : privée de nourriture. Si l’on jeûne, on doit prier aussi, afin de discerner la pensée de Dieu (Marc 9. 28). Par ailleurs, la Parole nous exhorte à ne pas faire d’excès « dans le manger et le boire » (Luc 21. 34).

Ces versets d’Actes 13, servent encore de prétexte à « l’ordination » des hommes d’Église. Mais Paul se présente comme « apôtre, non de la part des hommes, ni par l’homme, mais par Jésus Christ, et Dieu le Père » (Gal. 1. 1). C’est le Seigneur qui appelle, qui forme et qui envoie (Mat. 10. 1 à 5). Les hommes sont impuissants pour cela.

Cependant, la communion des frères doit aller de pair avec le service octroyé par le Seigneur. Mais nous devons prendre garde à ne pas « imposer les mains précipitamment à personne » (1 Tim. 5. 22), bien que ce soit un signe d’identification avec le service, et un signe de communion avec le serviteur. Nous devons établir la communion avec un serviteur, avec prudence, sans hâte. Barnabas et Saul n’étaient pas des jeunes convertis : longuement formés, ils sont « envoyés par l’Esprit Saint » (v. 4). L’Esprit Saint n’est pas seulement une puissance, Il est Dieu ; Il parle : « Mettez-moi à part Barnabas et Saul » ; et Il les envoie. Les serviteurs que le Seigneur utilise sont des « appelés » et non des « volontaires ».

Ce ne sont pas ceux qui disent : « Seigneur, je te suivrai où que tu ailles » ; ni ceux qui, ayant acheté un champ ou épousé une femme (choses légitimes), s’excusent de ne pas répondre à l’appel du Seigneur, et se tiennent loin de tout service. Par contre, nous sommes invités à désirer avec ardeur « les dons spirituels » (1 Cor. 14. 1). Les dons du Seigneur sont personnels : c’est pour cela que les frères ne sont pas toujours favorables aux activités de groupe. Dans l’Assemblée, on a perdu l’habitude de l’imposition des mains. Peut-être parce que, à l’origine, c’était une coutume juive. Cependant, les frères donnent toujours la main d’association aux serviteurs du Seigneur avec lesquels ils se reconnaissent en heureuse communion (Gal. 2. 9). Les prières en assemblée sont nécessaires pour cela.

L’Esprit Saint envoie les apôtres et ils s’en vont propager l’évangile à Chypre, pays natal de Barnabas. C’est autour de nous, dans notre propre famille, que nous devons évangéliser (Marc 5. 18 et 19). Cependant, bien qu’envoyés vers les nations, c’est dans les synagogues des Juifs qu’ils annoncent l’évangile, premièrement (Rom. 1. 16), répondant à l’attente du Seigneur (Luc 24. 47 ; Act. 9. 15). Paul, Juif lui-même, restera fidèle à cette priorité (Act. 28. 17 à 29). Dans les nations idolâtres, le meilleur moyen de répandre l’évangile, était de commencer dans les synagogues, où le vrai Dieu était déjà connu.

Bar-Jésus (ou Élymas), faux prophète Juif gravitant autour du proconsul Serge Paul, cherche à détourner celui-ci de la vérité. Contrairement à la signification de son nom : fils de Jésus, Paul, par l’Esprit Saint, discerne qu’il est, en réalité, un « fils du diable » (v. 10). La loi condamnait sévèrement les magiciens (Deut. 13. 1 à 5 ; 18. 9 à 12) ; ainsi que dans le ch. 21 de l’Apocalypse, v. 8.

Dans ce dernier verset, les « timides » (ceux qui hésitent jusqu’au bout à se donner au Seigneur Jésus), sont également condamnés ! Derrière les magiciens et autres devins, il y a Satan. N’ayons aucun contact avec ces gens-là. Les incrédules quant à Dieu, sont toujours prêts à croire tous les mensonges. Même aujourd’hui, Satan entraîne de nombreuses personnes qui ont des besoins spirituels, vers des sectes de perdition.

Le proconsul, « homme intelligent », avait de réels besoins spirituels, cherchant sans doute à se détourner des pratiques idolâtres des nations. Et il demande « à entendre la parole de Dieu » (v. 7). Satan ne peut supporter cela, et emploie Élymas pour essayer de détourner Serge Paul de la foi. Mais, malgré sa puissance, Satan ne peut rien contre la volonté toute puissante de Dieu, qui a le dernier mot, comme toujours ! L’histoire de Serge Paul nous encourage ; car, si quelqu’un cherche sincèrement la vérité, Dieu se fait toujours trouver.

D’autre part, Dieu nous donne un moyen sûr de discerner les faux prophètes. « Éprouvez les esprits pour voir s’ils sont de Dieu… par ceci vous connaissez l’Esprit de Dieu : tout esprit qui confesse Jésus Christ venu en chair est de Dieu, et tout esprit qui ne confesse pas Jésus Christ venu en chair n’est pas de Dieu » (1 Jean 4. 1 à 3). Serge Paul a sûrement discerné les esprits. Et, s’il a été frappé par le miracle produit par Paul, il a cru, étant saisi par la doctrine du Seigneur » (v. 12).

La sentence qui tombe sur Élymas ressemble à celle que le Seigneur avait fait tomber sur Paul lui-même : il devient aveugle « pour un temps » : Paul se souvient que sa cécité physique temporaire lui avait fait comprendre son aveuglement spirituel. Élymas qui prétendait « conduire » le Proconsul, a dû se faire conduire par la main (v. 11) ! Les paroles de Paul semblent dures ; mais on ne négocie pas avec l’ennemi : « Parlez la vérité ».

Le monde est constitué de deux catégories de gens : les enfants de Dieu et les enfants du diable (1 Jean 3. 10). Le proconsul, après avoir cru, a changé de famille : d’abord, enfant du diable, il est devenu enfant de Dieu. Tous enfants du diable par nature, nous devenons enfants de Dieu à la conversion.

Sous la domination de Satan, « le père du mensonge » (Jean 8. 44), Élymas pervertissait « les voies droites du Seigneur » (v. 10). Le monde est toujours dominé par le mensonge de Satan en Éden. Et les réactions de l’ennemi peuvent être violentes, lorsque la vérité est présentée dans sa pureté. Le Seigneur Lui-même nous met en garde : « Ne donnez pas ce qui est saint aux chiens, ni ne jetez vos perles devant les pourceaux, de peur qu’ils ne les foulent à leurs pieds, et que, se retournant, ils ne vous déchirent » (Mat. 7. 6). « Ne réponds pas au sot selon sa folie, de peur que toi aussi tu ne lui ressembles. Réponds au sot selon sa folie, de peur qu’il ne soit sage à ses propres yeux » (Prov. 26. 4 et 5).

Élymas est une figure d’Israël s’opposant au Seigneur et à ce que l’évangile parvienne aux nations aveugles pour un temps ; Israël sera rétabli quand il acceptera le Seigneur comme Messie (Rom. 11. 25). En attendant ce moment, Serge Paul, étranger au peuple Juif, a reçu l’évangile de la grâce, comme c’est le cas actuel pour les nations.

C’est à partir du v. 13 que Paul est nommé en premier, car son ministère particulier auprès des nations commence là.

Jean, surnommé Marc, manquant visiblement de foi pour poursuivre le chemin avec fermeté, retourne à Jérusalem. S’engager dans un service impose de bien « calculer la dépense » (Luc 9. 59 à 62 ; 14. 25 à 35). Il ne faut pas chercher à imiter d’autres frères. Dépasser nos capacités nous met en danger car, lorsque surgissent les difficultés, on recule : « Ne sois pas juste à l’excès, et ne fais pas le sage outre mesure ; pourquoi te détruirais-tu ? » (Éccl. 7. 16).

De plus, si Paul et Barnabas avaient été envoyés par l’Esprit Saint (v. 2 et 4), Jean Marc ne l’avait pas été. Ce retrait de Jean, sera un motif de séparation entre Paul et Barnabas (ch. 15. 37 à 39). Dans ce dernier chapitre, « Barnabas se proposait de prendre avec eux Jean » : c’est un autre danger de pousser un frère dans un service pour lequel il n’est pas préparé par le Seigneur.

Mais la grâce de Dieu a opéré, pour Jean Marc car, en 2 Timothée 4. 11, Paul dit : « Prends Marc et amène-le avec toi, car il m’est utile pour le service ». La difficulté, pour un croyant, c’est de ne pas aller au-delà de sa mesure, ni de rester en deçà. Par la suite, Marc a écrit son évangile. Pour servir, il faut être appelé, formé et envoyé par le Seigneur seul ; et il est indispensable de faire d’abord ses preuves (1 Tim. 3. 8 à 10). Le service découle d’une relation personnelle (non en groupe) avec le Seigneur.

Pour ces premiers chrétiens, le judaïsme, parfois, a été un piège. Paul, poussé par les croyants de Jérusalem, a cédé au judaïsme (Act. 21. 20 à 26). Dans une autre occasion il a dû reprendre Pierre lui-même (Gal. 2. 11 à 14), qui lui aussi avait judaïsé. Pour délivrer les chrétiens Juifs de ce légalisme, il a fallu toute la puissance divine s’exerçant en eux ! Paul et Barnabas vont de ville en ville, prêchant où il y a beaucoup de monde et premièrement dans les synagogues, conduits par l’Esprit du Seigneur. Ils s’asseyent en silence, attendant les directions de Dieu ; et on leur demande de parler, s’ils ont « une parole d’exhortation pour le peuple » (v. 14 et 15).

Le discours de Paul, en deux parties, retrace l’histoire du peuple, et les soins de Dieu à son égard (v. 16 à 24). Puis, l’apôtre introduit le Seigneur Jésus mort et ressuscité, et annonce l’évangile de la grâce (v. 26 à 41), en adaptant son enseignement aux personnes qui l’écoutent (1 Cor. 9. 19 à 23) – ce qui ne nous autorise pas à « composer » avec la vérité… mais à nous laisser conduire par l’Esprit Saint, quand nous prêchons l’évangile. Ce peuple, autrefois, avait séjourné en Égypte et y avait prospéré (v. 17) ; mais il était le seul peuple ayant été tout entier en esclavage ! Et Dieu l’en fit sortir avec puissance (Deut. 26. 5 à 8).

Israël symbolise l’humanité entière, esclave de Satan. Et ce n’est pas la volonté de Dieu que nous soyons esclaves du péché et du monde. Aussi, Dieu a envoyé son Fils sur la terre, pour faire la propitiation pour les hommes, et libérer les croyants de ce terrible esclavage.

Le v. 18 rappelle l’amour et l’affection de Dieu pour ce peuple « comme une mère ». Deutéronome 1. 31 montre le même amour de Dieu, mais manifesté en puissance, « comme un père porte son fils ». Et, après le désert, Dieu peut rappeler : « Ton vêtement ne s’est point usé sur toi, et ton pied ne s’est point enflé, pendant ces quarante ans » (Deut. 8. 4). Un temps d’épreuve nous est souvent départi, mais nous avons l’assurance de la sympathie du Seigneur et de Ses soins. Une fois le peuple introduit en Canaan, Dieu détruisit sept nations qui occupaient le pays. Pour nous, le Seigneur nous conduit au ciel, notre vraie patrie, et lorsqu’Il nous y introduira, Il en chassera Satan et les démons (Apoc. 20. 10).

Paul brosse à grands traits l’histoire d’Israël, depuis sa délivrance de l’Égypte, et les quarante ans du désert où Dieu a pris soin de lui ; puis ayant détruit sept nations au pays de Canaan, Il leur en donna le pays en héritage – conquête qui dura une trentaine d’années. « Et après ces choses, jusqu’à environ quatre cent cinquante ans, Il leur donna des juges, jusqu’à Samuel le prophète » (v. 19 et 20). Samuel était le dernier des juges, et le premier des prophètes (1 Sam. 7. 15). Enfin, Paul arrive très vite à Saül, le roi selon la convoitise du peuple, que Dieu a ôté au bout de quarante ans, pour le remplacer par David, le roi auquel Dieu rendit témoignage : « J’ai trouvé David… un homme selon mon cœur, qui fera toute ma volonté » (v. 22).

Mais, ce raccourci historique avait pour but d’amener ensuite Paul à parler de Jésus, le Descendant de David et le « Sauveur » d’Israël (v. 23). Et c’est de Lui que Paul parlera longuement (v. 23 à 41). Dieu avait suscité des juges à Israël, pour le sauver de ses ennemis, lorsqu’il se détournait de Dieu. Comme prophète (1 Sam. 3. 20), Samuel, par sa communion avec Dieu, a été en bénédiction au peuple, en le conduisant selon la pensée divine, et en priant pour lui (1 Sam. 12. 23). Mais le peuple que Dieu voulait gouverner Lui-même, a eu l’ambition d’avoir un roi, pour être comme les nations ! Alors, Dieu lui donne Saül, homme de grande apparence et roi selon le cœur de l’homme (1 Sam. 9. 2), mais qu’Il a ôté au bout de quarante ans, après qu’il ait montré que son cœur n’était pas avec l’Éternel (Osée 13. 10 et 11) ; car Dieu « regarde au cœur » (1 Sam. 16. 7). Que Dieu nous accorde de rechercher la beauté intérieure, plus que la beauté physique. Quarante ans, comme quarante jours, marquent toujours un temps d’épreuve.

Puis Dieu s’est cherché un homme selon son cœur » (1 Sam. 13. 14) ; et Il dit dans notre chapitre : « J’ai trouvé David ». Mais, à travers David, Dieu avait en vue Jésus, qui a fait toute la volonté de Son Père. C’est sur Lui que reposent tous les plans de Dieu, et toutes Ses promesses au peuple, et à tous les hommes. Il est le centre de tous les conseils de Dieu. David tient une place importante dans la Parole, car il était une figure remarquable de Christ. Le Psaume 132. 1 à 6, montre l’attachement de David pour l’arche de Dieu qui était un type du Seigneur. Le Psaume 89 montre bien qu’à travers les circonstances de David, c’était le Seigneur Jésus avec Ses souffrances et Son rejet, que Dieu avait en vue (v. 19, 20, 34 à 36, 38, 40, 45 et 49). Le Seigneur est présenté, en 1 Chroniques 17. 7 à 14, comme le descendant de David. Dans les Chroniques, c’est ce qui est à la gloire de Dieu qui est relaté. De même, après David, à travers son fils Salomon, c’est encore le Seigneur Jésus qui est vu (2 Sam. 7. 8 à 10, 12 à 14, 16).

Aux v. 24 et 25, Paul rappelle que Dieu avait suscité un précurseur du Seigneur : Jean le Baptiseur, déjà annoncé en Malachie 3. 1 ; 4. 5. Il est venu dans l’esprit d’Élie, prêchant pour préparer le peuple à recevoir le Seigneur vivant, par le baptême de la repentance ; baptême différent du baptême chrétien, se rapportant à un Sauveur mort. Dans le v. 25, il nous est dit que Jean « achevait sa course », c’est-à-dire, son service pour le Seigneur : cette notion de « course » est différente de la vie physique. Pour Jean le Baptiseur, la « course » et la vie ont été courtes ; et il avait dit, parlant du Seigneur qui venait après lui « il faut que Lui croisse et que moi je diminue » (Jean 3. 30). Mais il a été « une lampe brillante », au milieu du peuple.

Paul disait : « Je ne fais aucun cas de ma vie, ni ne la tiens pour précieuse à moi-même, pourvu que j’achève ma course » (Act. 20. 24). Puis, en 2 Timothée 4. 7 : « J’ai combattu le bon combat, j’ai achevé la course, j’ai gardé la foi ». Cela lui communiquait une profonde confiance dans son Seigneur, qu’il avait servi fidèlement. Et, à la fin, il pouvait écrire : « Le Seigneur me délivrera de toute mauvaise œuvre et me conservera pour son royaume céleste. A Lui la gloire, aux siècles des siècles. Amen » (2 Tim. 4. 18).

Paul, dans les v. 26 à 40, proclame l’évangile du Fils de Dieu, premièrement « aux brebis perdues de la maison d’Israël », selon la volonté du Seigneur (Mat. 10. 6). Si l’évangile raconte la mort du Seigneur sur la croix, il proclame Sa résurrection.

Étienne, lors de sa lapidation, l’a vu « debout à la droite de Dieu » (Act. 7. 55). Malgré le rejet du Seigneur par le peuple, la grâce de Dieu continue à lui être présentée. Mais, dans ce chapitre, c’est une des dernières fois où Paul, qui aime beaucoup son peuple, peut présenter l’évangile sans que les Juifs ne se retournent contre lui.

La fin de ce chapitre raconte déjà le changement d’attitude de ce peuple ! Les paroles de Paul rappellent ce que Pierre, au ch. 3. 17 et 18, avait dit aux Juifs de Jérusalem. Bien que les Juifs et leurs chefs n’aient pas reconnu Jésus comme étant le Fils de Dieu, ils ont accompli malgré eux les conseils de grâce divins pour le peuple et pour tous les hommes (v. 27). Le péché exigeait la mort du Seigneur Jésus, la victime que Dieu avait annoncée, d’ores et déjà, lorsqu’II avait sacrifié un animal (image du sacrifice du Seigneur), afin de revêtir Adam et Ève, après leur péché (Gen. 3. 21).

Incrédule, le peuple Juif a encore comme un voile sur les yeux, l’empêchant de venir à la foi de Jésus (2 Cor. 3. 13 à 16) Le Seigneur crucifié est la pierre de touche pour tous les hommes , la bifurcation de deux chemins : « le chemin de la vie et le chemin de la mort », « la bénédiction et la malédiction » (Deut. 30. 19 et 20 ; Jér. 21. 8). Mais les Juifs, en condamnant le Seigneur, ont accompli les prophéties, sans le comprendre (v. 27). L’évangile ne peut être reçu que par ceux qui craignent Dieu (v. 26). Sans cette crainte salutaire, la Parole n’est pas reçue. Des deux brigands crucifiés en même temps que le Seigneur, un seul a eu la crainte de Dieu et a été sauvé, l’autre est perdu (Luc 23. 39 à 41). Même si nous sommes sauvés, la crainte de déshonorer Dieu doit nous garder du péché.

S’adressant aux Juifs d’Antioche de Pisidie, Paul les distingue de ceux de Jérusalem, directement responsables de la mort du Sauveur, alors qu’ils connaissaient bien la Parole, annoncée chaque sabbat dans les synagogues. Mais, en Matthieu 27. 24 et 25, ils prononcent leur propre malédiction. La parole de Dieu a-t-elle une libre entrée dans nos cœurs ? Les conseils de Dieu s’accomplissent toujours ; mais cela n’ôte pas la responsabilité des hommes (Act. 4. 27 et 28).

« Cherchez l’Éternel tandis qu’on le trouve ; invoquez-le pendant qu’Il est proche » (És. 55. 6). C’est ce que le peuple n’a pas fait : « Qui a cru à ce que nous avons fait entendre » (És. 53. 1). Sous la domination romaine, les Juifs devaient obtenir l’autorisation de Pilate pour crucifier le Seigneur. Et ils l’en ont prié instamment. Et Pilate, tout en reconnaissant l’innocence de Jésus, le leur a livré, malgré l’avertissement de sa femme (Mat. 27. 19), afin d’obtenir la faveur du peuple.

Le chapitre 23 de Luc proclame l’innocence du Seigneur aux v. 4, 14, 15, 22, 41 et 47. Mais la volonté des chefs des Juifs était de le faire mourir (Marc 14. 55). C’est toujours cette haine pour le Seigneur qui domine les hommes ! Cependant, Dieu offre toujours Son pardon, selon la prière du Seigneur « Père, pardonne-leur, car ils ne savent ce qu’ils font ». Les apôtres étaient animés par ce même esprit de pardon.

La grande vérité du christianisme que les apôtres proclamaient, c’est la résurrection du Seigneur, car Dieu a été satisfait par la perfection de Son œuvre à la croix. Sans la résurrection du Seigneur, « notre foi est vaine » (1 Cor. 15. 14 et 15). Sa résurrection atteste qu’Il est « de Dieu » (Rom. 1. 4) – que nous sommes « justifiés » (Rom. 4. 25) – qu’il est le Juge futur (Act. 17. 30 et 31). Ces derniers versets attribuent Sa résurrection à Dieu Lui-même.

Apocalypse 1. 17 et 18, montre qu’Il est, à la fois, le Dieu vivant et l’Homme qui a « été mort » mais qui est vivant aux siècles des siècles ». Les disciples eux-mêmes L’ont vu ressuscité (1 Cor. 15. 3 à 6). Les incrédules, eux, ne l’ont pas vu (Mat. 23. 38 et 39). Mais, un jour, le résidu fidèle et toutes les créatures Le verront (Phil. 2. 9 à 11). Les disciples étaient les témoins du Seigneur ressuscité (Act. 1. 3 et 8). C’est pourquoi ils ont dû remplacer Judas par Matthias, car il fallait douze témoins. Et le Seigneur avait soufflé en eux, afin de préparer la place à l’Esprit Saint (Jean 20. 22).

Paul annonçait la bonne nouvelle quant à la promesse qui a été faite aux pères, que Dieu l’a accomplie envers nous, leurs enfants, ayant suscité Jésus » (v. 33). En citant les Écritures de l’Ancien Testament, Paul montre que Jésus devait mourir et ressusciter et que, s’Il était le Fils de l’homme : « Tu es mon fils, moi je t’ai aujourd’hui engendré » – Il était aussi le Fils de Dieu (Héb. 1. 5 ; 5. 5).

Ce mot : « engendré », se rapporte à Son humanité : né comme étant parfaitement homme, tout en restant parfaitement Dieu, Il est, maintenant, un Homme glorifié dans le ciel.

Cette bonne nouvelle rappelait que « les grâces assurées de David » (És. 55. 3), promises aux pères, s’étaient réalisées en Jésus Christ, le fils de David, et non en David lui-même qui, lui, est mort et a vu la corruption. Il fallait que le Seigneur devienne un homme pour pouvoir souffrir et mourir ; mais il était aussi le Fils de Dieu, et ne pouvait « voir la corruption » (Ps. 16. 10).

Ces vérités devaient être annoncées aux Juifs premièrement, le peuple choisi de Dieu, afin qu’il fût racheté. Cette promesse était annoncée au peuple, pour la dernière fois. « Le premier des pères » en question, c’est Abraham auquel Dieu a fait des promesses sur sa « semence » (Gal. 3. 16), qui est le Seigneur Jésus. Mais II est aussi le « fils de David », en qui se sont réalisés tous les conseils de Dieu.

La citation du Ps. 2. 7, démontre l’unité entre l’Ancien et le Nouveau Testament. David n’était qu’un homme ; mais le Seigneur Jésus, son fils selon la chair, a accompli les Écritures. La généalogie de Marie, sa mère, et même celle de Joseph, son père adoptif, remontent à David (Mat. 1. 6 et 16 ; Luc 3. 23 et 32). En son temps, David a « servi au conseil de Dieu », nous-mêmes, à notre mesure, ayons à cœur de servir, selon la volonté de Dieu.

Paul tourne les yeux de ses auditeurs vers Jésus qui est « le même, hier, aujourd’hui et éternellement », et de ce fait, ne pouvait rester dans le tombeau, mais II est ressuscité par « la gloire du Père et par sa propre puissance ». Il avait dit : « J’ai le pouvoir de la laisser (ma vie), et j’ai le pouvoir de la reprendre » (Jean 10. 18). Ainsi, « il n’y a de salut en aucun autre » (Act. 4. 12). Lui seul a pris nos péchés, et les a expiés sur la croix.

David avait reçu la promesse que son fils régnerait, et que son royaume n’aurait pas de fin : « Je ferai avec vous une alliance éternelle » (És. 55. 3). Seul, le Seigneur Jésus, le « Roi des rois » accomplira ces promesses, qui sont sans repentir » (Ps. 89. 27 à 29, 35 à 37). David, confus par tant de grâce de la part de Dieu, lui avait dit : « Qui suis-je ? », conscient qu’il avait à déplorer bien des chutes !

Même Abraham, le père de la foi, avait commis plusieurs fautes graves. Pierre, ayant renié le Seigneur, a été amené à lui répondre, lorsqu’Il l’a restauré : « Tu connais toutes choses, lu sais que je t’aime » (Jean 21. 17). Nous avons toujours affaire à la grâce de Dieu sur laquelle nous devons nous rejeter.

Notre foi repose sur des bases sûres, promises dans l’Ancien Testament, et attestées dans le Nouveau. C’est à cela que Paul, qui connaissait bien les Écritures, voulait en arriver, au v. 38. Au début des Actes, Pierre aussi, montre qu’il les connaissait bien. Nous devons en être nourris, afin d’être capables de nous en servir avec à propos, par l’Esprit Saint. (Il en est de même pour les cantiques).

Les v. 40 et 41 sont un sérieux avertissement pour les Juifs et pour tous les hommes le mot « contempteur » désigne des personnes qui méprisent des choses bonnes. Et, quelles choses merveilleuses étaient annoncées, et que les Juifs méprisaient ! Paul avertissait les Juifs d’Antioche de Pisidie, de ne pas faire comme ceux de Jérusalem qui, eux, avaient méprisé, haï, rejeté et crucifié le Seigneur Jésus. Dieu avait pourtant averti, prophétiquement, qu’il y aurait des contempteurs (Hab. 1. 5). Même de nos jours, des millions d’hommes méprisent encore le Seigneur Jésus, venu accomplir la rémission des péchés ! « Comment échapperons-nous si nous négligeons un si grand salut ? » (Héb. 2. 3 et 4). Assurons-nous d’écouter ce que Dieu nous dit.

Paul rappelle avec grâce ce verset d’Habakuk, pour montrer aux Juifs qu’ils avaient encore la possibilité d’accepter ce grand salut, par Jésus Christ. Il cite Habakuk 1. 5, l’appliquant à la grâce de Dieu, pour le peuple et pour les nations (v. 40 et 41), alors que l’avertissement du prophète annonce le jugement de Dieu contre le peuple Juif. Les mêmes versets, sous la loi et sous la grâce, prennent un sens opposé. Mais, si les circonstances du temps d’Habakuk et du temps de Paul étaient différentes, l’état du cœur de ce peuple était le même : incrédulité et rejet du Seigneur. Dieu avait envoyé les Chaldéens pour châtier Son peuple rebelle (Hab. 1. 5), et Il a employé les Romains pour chasser les Juifs de leur pays. Pourtant, ils étaient avertis de ne pas endurcir leur cœur.

Plusieurs demandent que ces paroles leur soient annoncées de nouveau ; d’autres suivent les apôtres qui les exhortent à persévérer dans la grâce de Dieu » (v. 42 et 43). Enfin, le sabbat suivant, « presque toute la ville » est là (v. 44) Mais, jaloux, les Juifs « contredirent à ce que Paul disait »… et blasphémèrent (v. 45). Sommes-nous avides d’entendre la Parole de Dieu et empressés de nous retrouver autour du Seigneur, ou inconscients de Sa présence ?

Paul et Barnabas avaient à cœur le bien des âmes : on le voit particulièrement au ch. 14. 21 et 22, où ils exhortaient les disciples. La persévérance est peut-être ce qui nous manque le plus. N’avons-nous pas « abandonné notre premier amour ? » (Apoc. 2. 4) Retournons aux choses essentielles : la persévérance dans la prière (ch. 1. 14) ; dans l’enseignement et la fraction du pain (ch. 2. 42) ; dans le service de la Parole (ch. 6. 4) ; dans la grâce (ch. 13. 43) ; et enfin, dans la foi (ch. 14. 22). Puis, restons fidèles au rassemblement de nous-mêmes. Les Juifs devaient se détacher de la loi, afin de jouir de la grâce, et y persévérer. Gardons-nous du légalisme et du laxisme qui manifestent le vieil homme, alors que le Seigneur l’a crucifié. Le nouvel homme, seul, reflète le Seigneur.

Si ces nouveaux convertis désirent sincèrement entendre la Parole, le diable, aussitôt, agit par la jalousie des Juifs (v. 45) ! Le Seigneur Lui-même leur avait dit : « Vous avez pour père le diable » (Jean 8. 44). Ils ne supportaient pas que Dieu use de grâce envers les nations ! Mais Paul et Barnabas, s’enhardissant, rappellent que Dieu avait dit que Son salut parviendrait jusqu’au bout de la terre » (És. 49. 6). Dans son amour pour sa nation, Paul a éprouvé des difficultés à abandonner ses frères dans la chair (18. 5).

Le Seigneur avait dit « Le salut vient des Juifs » (Jean 4. 22). Mais l’opposition donne à l’apôtre l’occasion d’ouvrir, désormais, la porte de la grâce aux nations, comme le Seigneur le lui avait ordonné (Act. 9. 15), malgré la primauté des Juifs, selon le plan divin (Rom. 1. 16).

Les v. 44, 46, 48 et 49 rappellent que la Bible est « la Parole de Dieu » et « la Parole du Seigneur » Bien que « né de femme, né sous la loi », Jésus est Dieu. Malgré leur peine, les apôtres obéissent au Seigneur (v. 51). Ils secouent la poussière de leurs pieds (Mat. 10. 14). En Ésaïe 49. 3 à 6, c’est le Seigneur qui est cette « lumière des nations », durant Son règne encore futur. Les v. 3 et 4 révèlent ce que Christ a éprouvé ; les v. 5 et 6, retracent le dialogue entre le serviteur et son Dieu. Le Ps. 102. 24 dit : « Mon Dieu, ne n’enlève pas à la moitié de mes jours ; et la réponse de Dieu : « Tes années sont de génération en génération ». Dieu veille sur la gloire de Son Fils, qui a été le Serviteur parfait. Ici, Paul use de la citation d’Habakuk, comme ayant reçu mission d’apporter cette lumière aux nations.

Et la violence que le Seigneur a rencontrée, se reproduit sur les apôtres. Dans notre chapitre, les nations se réjouissent que la grâce leur soit annoncée, et les premiers fruits se voient aussitôt, à la gloire de Dieu.

Notre vie doit « orner » l’enseignement de la Parole (Tite 2. 10). L’élection des croyants procède de la « préconnaissance » de Dieu. Et ceux-là, Il les a « prédestinés à être conformes à l’image de son Fils » (Rom. 8. 29). Le sang de Christ est suffisant pour le salut de tous, et Dieu nous pousse à la repentance (Rom. 2. 4). Le Saint Esprit nous contraint d’entrer (Luc 14. 23). Le salut est pour quiconque croit (Jean 3. 16). Mais les hommes restent responsables de croire. Le Seigneur avait dit aux Juifs : « Vous ne voulez pas venir à moi pour avoir la vie » (Jean 5. 40). Et aussi : « Je ne mettrai pas dehors celui qui vient à moi » (Jean 6. 37). Les foules ont cru et, sauvées, se sont réjoui (Act. 13. 48).

La Parole du Seigneur se répandait par tout le pays, parmi les gens des nations (v. 49), et la Parole était glorifiée, car la vie nouvelle se manifestait à la gloire de Dieu (1 Thess. 1. 6 à 8 ; 2 Thess. 3. 1). Répandons la Parole et vivons-la, à la gloire de Dieu : c’est notre responsabilité. Que la Parole courre, c’est le travail divin.

Face à l’opposition juive, Paul et Barnabas s’enhardirent (v. 46). La hardiesse caractérisait les apôtres (ch. 4. 29 ; 14. 3). Qu’en est-il de nous ? Ayant reçu la Parole, les croyants des nations se réjouissent et la bonne nouvelle se propage à la gloire de Dieu : « Tes paroles se sont-elles trouvées, je les ai mangées ; et tes paroles ont été pour moi l’allégresse et la joie de mon cœur » (Jér. 15. 16).

Mais les Juifs incrédules, dans la main de Satan, deviennent ennemis des apôtres, selon ce qu’avait dit le Seigneur : « Je ne suis pas venu mettre la paix, mais l’épée » sur la terre (Mat. 10. 34 et 35). Les Juifs n’avaient plus la crainte de Dieu, et excitent « les femmes de qualité qui servaient Dieu et les principaux de la ville » contre les apôtres (v. 50). Par jalousie, ils détournent les âmes de la vérité, comme au ch. 17. 5.

Mais dans ce même chapitre, au verset 12, à Bérée, les femmes de qualité, et plusieurs personnes, crurent. Paul se souviendra, en 2 Timothée 3. 10 et 11, de ces nombreuses persécutions, dans lesquelles le Seigneur l’a secouru. Dieu s’est servi de ces violences pour que les apôtres répandent la Parole plus loin : et ils partent à Iconium.

C’est seulement par le Saint Esprit que l’on peut recevoir la Parole de Dieu et la comprendre (Jean 14. 15 à 17 ; ch. 16. 12 et 13 ; 1 Cor. 2. 9 à 14). La Bible tout entière est la Parole de Dieu : « La somme de la Parole est la vérité » (Ps. 119. 160). N’y ajoutons rien, n’en retranchons rien (Apoc. 22. 18 et 19). Nous sommes responsables d’être fidèles, et de transmettre ce que nous avons reçu de la Parole (2 Tim. 2. 1).

« Toute écriture est inspirée de Dieu, et utile pour enseigner ».

Mais, là où Dieu travaille, l’ennemi agit aussi. Les Juifs, possédant les « oracles de Dieu », suscitent des persécutions contre les apôtres qui apportent la vérité de la grâce pour tout croyant ! Ces Juifs incrédules sont ces contempteurs du v. 41. Ils méprisent la Parole de Dieu ! Mais le Seigneur discerne ce qu’il y a dans les cœurs, comme pour Nathanaël (Jean 1. 46 à 48) et, par ce moyen, Il l’amènera à Lui (v. 49 et 50).

Paul et Barnabas sont contraints de mettre en pratique le conseil du Seigneur, en Luc 10. 10. Ils secouent la poussière de leurs pieds, manifestant ainsi qu’ils n’ont aucune communion avec ces Juifs incrédules. Le Seigneur avait annoncé que le « disciple serait comme son maître » (Mat. 10. 24 et 25). Les apôtres, obligés de fuir plus loin, laissent derrière eux une Assemblée : le témoignage d’une victoire pour le Seigneur !

Comme au ch. 4. 23 à 29, où les disciples, persécutés, demandent à Dieu la hardiesse de répandre l’évangile. Paul et Barnabas, usant de hardiesse, retourneront à Antioche de Pisidie, afin d’encourager les disciples (ch. 14. 21 et 22). Malgré les souffrances, « les disciples étaient remplis de joie et de l’Esprit Saint » (v. 52). Le Seigneur avait dit : « Personne ne vous ôte votre joie » (Jean 16. 22). La joie des croyants ne dépend pas des circonstances extérieures, mais de leur communion avec le Seigneur.

Le livre des Actes cite souvent des croyants, personnellement « remplis de l’Esprit Saint », comme au ch. 6, par exemple, puis Étienne, Philippe, Paul etc… Mais ici, c’est toute l’Assemblée d’Antioche qui en est remplie ! Aux Éphésiens, Paul dit : « Soyez remplis de l’Esprit, vous entretenant par des psaumes et des hymnes et des cantiques spirituels, chantant et psalmodiant de votre cœur au Seigneur » (ch. 5. 18 et 19).

Ch. 14

« Or Il arriva qu’à Iconium Paul et Barnabas entrèrent ensemble dans la synagogue des Juifs, et parlèrent de telle sorte qu’une grande multitude de Juifs et de Grecs crurent ».

Là aussi, l’évangile est d’abord adressé aux Juifs. L’action des apôtres amène une grande multitude au Seigneur. La Parole de Dieu agit en ouvrant les cœurs réceptifs, et en fermant les autres (v. 2). Ce ne sont pas les miracles du v. 3 qui amènent les âmes à la foi, mais la Parole du Seigneur sur laquelle s’appuient les apôtres. Les miracles révèlent l’origine divine de la Parole : elle a le pouvoir d’amener un incrédule a la foi, et d’entretenir la foi chez un croyant.

Malgré l’opposition, les apôtres continuent avec courage, et la grâce de Dieu convertit de nombreux Juifs. Dans les persécutions, Dieu les mène en triomphe (2 Cor. 2. 14), l’évangile se répandant malgré tout.

Mais les Juifs incrédules « émurent et irritèrent les esprits de ceux des nations ». La haine pour tout ce qui touche à Dieu unit les hommes mieux que l’amour. Pilate et Hérode devinrent amis en condamnant le Seigneur (Luc 23. 12).

Malgré cela, les apôtres persévèrent courageusement « appuyés sur le Seigneur » (v. 3). Nous n’avons de force pour témoigner que, appuyés sur le Seigneur. Repousser un si grand salut annoncé par le Seigneur et confirmé par les apôtres conduit à la perdition (Héb. 2. 3).

Le v. 3 montre que c’est le Seigneur Lui-même qui rendait témoignage à la parole de Sa grâce. Il est le Témoin fidèle et véritable (Apoc. 3. 14). Les apôtres n’étaient que Ses instruments.

Là aussi, la ville fut partagée et une persécution éclate, et il est question d’outrager et de lapider Paul et Barnabas qui ont dû s’enfuir a Lystre (v. 4). « Quand on vous persécutera dans une ville, fuyez dans l’autre (Mat. 10. 23). Nous avons besoin de discernement pour savoir ce qu’il faut faire, dans les circonstances difficiles ou dangereuses.

Cette hardiesse des apôtres est la réponse du Seigneur à la prière des disciples, formulée au ch. 4. 29, et elle se prolonge tout au long des Actes des apôtres. Appuyés sur le Seigneur, nous qui sommes faibles, nous ne serons pas timides pour évangéliser. Le monde peut persécuter les croyants, mais le Seigneur l’a vaincu. La Parole manifeste l’état des cœurs n’autorisant aucune compromission. Chacun sa vérité : voilà l’assertion de l’ennemi poussant les hommes à rejeter la vérité.

Paul et Barnabas « séjournèrent longtemps, parlèrent hardiment » à Iconium. Mais, peu à peu, l’ennemi s’enhardit. Chassés d’Antioche, menacés de lapidation à lconium, ils s’enfuient mais à Lystre, Paul va être réellement lapidé (v. 19). De plus en plus, Satan prend sa figure de lion rugissant.

Mais Paul n’est pas mort, et continue à évangéliser. Malgré tout, il rappellera ses souffrances en 2 Timothée 3. 11, avec la délivrance du Seigneur qui l’a « fortifié » (4. 17).

L’évangile partage aussi les familles (Michée 7. 5 à 7 ; Mat. 10. 34 à 36), même aujourd’hui dans certains pays, l’opposition familiale va jusqu’au meurtre. Romains 8. 32 est un puissant encouragement pour les croyants dans les tribulations. Le Seigneur a été persécuté (Luc 4. 16 à 30 par exemple) et Ses serviteurs le seront aussi. L’ennemi cherche aussi à séduire : les habitants de Lystre qui veulent sacrifier aux apôtres, les prenant pour les dieux de l’Olympe, en est un exemple : n’ayant pu arrêter les apôtres par la violence, il cherche à les séduire par un accueil idolâtre !

La guérison de l’homme impotent (v. 8 à 10), nous rappelle que tout homme, dans sa nature, est incapable de s’approcher de Dieu : c’est Dieu qui s’approche de lui pour le guérir, moyennant la foi (v. 9). Au ch. 3. 1 à 6, il n’est pas dit que cet infirme avait la foi. Cependant, Pierre le guérit au nom de Jésus Christ. Le Seigneur guérit le paralytique, en prenant en compte la foi de ceux qui l’amènent à Lui (Luc 5. 18 à 25). « Sans la foi, il est impossible de lui plaire » (Héb. 11. 6).

Dieu connaît le cœur : « Veux-tu être guéri ? » (Jean 5. 2 à 6). Le père, en Marc 9. 23 à 27, conscient de la faiblesse de sa foi, implore le Seigneur : « Je crois, viens en aide à mon incrédulité ». La grâce de Dieu opère, comme pour Méphibosheth conscient de son indignité (2 Sam. 9). Paul, comme Pierre et Jean (ch. 3) ne passe pas indifférent, et fixe les yeux sur l’homme impotent (v. 9), s’intéressant au salut de son âme. Prenons modèle sur ces apôtres.

Les hommes possèdent une notion innée de l’existence de la divinité mais, s’ils refusent d’adorer le vrai Dieu, ils s’inventent des idoles. En voyant le miracle que Paul avait produit, les Lycaoniens assimilent Barnabas à Jupiter, et Paul, qui apportait la Parole, à Mercure, le dieu des voyageurs, du commerce et de l’éloquence, et les foules s’apprêtent à leur sacrifier des taureaux, les prenant pour leurs dieux. Même si les apôtres ne comprenaient pas le lycaonien, ils finirent par apprendre l’action idolâtre qui se préparait (v. 14).

C’est alors que Paul, se mettant à la portée de ses auditeurs, leur présente le vrai Dieu : le Dieu vivant (v. 15), le Créateur plein de bonté qui pourvoit aux besoins des hommes (v. 17). Même si des hommes n’ont jamais entendu parler du vrai Dieu, ils ont le témoignage permanent de la création (Ps. 19. 1 à 6 ; Rom. 1. 8 à 20). Mais, « ayant connu Dieu » ils l’ont rejeté, glorifiant des idoles (Rom. 1. 21 à 23).

Ici. Satan, comme en Éden, le serpent plus rusé qu’aucun animal des champs » (Gen. 3. 1), dresse un terrible piège devant les apôtres : contrairement à Hérode qui avait accepté d’être adoré (ch. 12. 22 et 23), Paul et Barnabas rejettent avec horreur l’intention des Lycaoniens à leur égard. Au ch. 10 des Actes, Pierre aussi, avait refusé l’adoration de Corneille.

En Apoc. 22. 8 et 9, l’ange, simple serviteur, refuse d’être adoré par l’apôtre Jean.

Paul et Barnabas, Élie (Jac. 5. 17), étaient des hommes « ayant les mêmes passions que nous », mais Dieu répondait à leur foi. Prenons garde de ne flatter personne, et surtout pas un frère ou une sœur, au risque de les faire tomber.

L’Esprit Saint se plaît à souligner que les Thessaloniciens, d’abord idolâtres, s’étaient tournés des idoles vers Dieu, pour servir le Dieu vivant et vrai, et pour attendre des cieux son Fils » (ch. 1. 9 et 10).

Le ch. 2 de Romains v. 14 et 15 dit : « quand les nations qui n’ont point de loi, font naturellement les choses de la loi… elles sont loi à elles-mêmes, et elles montrent l’œuvre de la loi, écrite dans leurs cœurs, leur conscience et leurs pensées s’accusant entre elles, ou aussi s’excusant, seront jugées ». La Parole montre que Dieu s’est choisi le peuple Juif pour être un témoignage, et qu’Il a laissé les autres nations marcher, pour un temps, dans leurs propres voies (Ps. 147. 19 et 20 ; Act. 14. 16), mais ayant le témoignage de la création.

À Athènes, parmi les autels voués aux idoles, se trouvait un autel « au dieu inconnu » (v. 23) ! Le v. 24 rappelle le v. 17 de notre chapitre, et le v. 30, nous reporte au v. 16 du même chapitre.

Bien que la prédication de l’évangile par Paul soit adaptée à l’état des Lycaoniens, ils écoutent si peu que leurs cœurs destitués d’intelligence ne sont pas prêts pour recevoir la vérité. Par contre, ils écoutent les Juifs venus d’Antioche et, après avoir voulu adorer les apôtres, ils lapident Paul (v. 19).

Le v. 27 du ch. 17, montre que les hommes pouvaient trouver Dieu, même en « tâtonnant », « car Il n’est pas loin de chacun de nous » mais en rejetant tes idoles qui ne peuvent en aucune manière satisfaire les aspirations des hommes.

Les Athéniens, hommes intelligents, n’avaient pas un esprit simple et cela les plongeait dans les ténèbres morales ; mais Dieu, dans Son amour, ne peut, volontairement, laisser les hommes dans l’ignorance de la vérité. Dieu lit dans nos cœurs. Si quelqu’un Le recherche sincèrement, Il se fait toujours connaître. Mais il faut que nous soyons simples comme de « petits enfants » (Mat. 18. 2). Tout vient de par la bonté de Dieu, qui pourvoit aux besoins des hommes (Ps. 145. 16 ; Act. 14. 17).

Sur cette terre où tout porte la marque du péché et de ses conséquences – les famines par exemple – Il est le Dieu créateur, le Dieu de vérité qui juge en faveur des opprimés et nourrit ceux qui ont faim (Ps. 146. 6 et 7).

En 2 Cor. 11. 23, Paul, rappelant ses tribulations et ses souffrances dans ses travaux pour évangéliser, est amené à parler de lui-même malgré lui, et dit : « Je parle comme un homme hors de sens ». Mais c’est l’occasion de montrer que la Parole du Seigneur (9. 16) s’est accomplie à son égard.

Il rappelle sa lapidation (2 Cor. 11. 25). La longue énumération de ses souffrances dans ce chapitre des Corinthiens, montre que l’apôtre ne pouvait pas se sentir fort en lui-même ; mais il avait appris à s’appuyer sur la force du Seigneur : « Quand je suis faible, alors je suis fort » (2 Cor. 12. 10).

Dieu choisit les choses faibles du monde pour Le servir, afin que nous puisions nos forces en Lui.

Paul rappelle ses souffrances en 2 Tim. 3. 10 et 11.

Notre vie est entre les mains de Dieu, vivons nos circonstances dans la foi (Héb. 11. 34 et 36). Dieu seul est souverain.

On a cherché, bien des fois, à faire mourir le Seigneur. À Nazareth, en particulier, où on voulait le précipiter du haut de la colline où la ville était bâtie (Luc 4. 28 à 30). Mais l’heure est arrivée où Lui-même à dû dire : « Père, l’heure est venue » (Jean 17. 1).

Pour Paul, l’heure du sacrifice de sa vie n’était pas encore venue (v. 19 et 20) ; et le lendemain, il part pour Derbe. Les persécutions de plus en plus violentes n’arrêtent pas Paul dans son service ; en cela, il était un imitateur du Seigneur : menacé de lapidation en Judée, le Seigneur y retourne (Jean 11. 7 à 9). C’est en vérité que l’apôtre pourra dire aux Corinthiens : « Soyez mes imitateurs, comme je le suis de Christ » (1 Cor. 11. 1).

De même que les foules avaient voulu faire roi le Seigneur (Jean 12. 13), et que, quelques jours plus tard, elles ont crié : « Ôte, ôte, crucifie-le » (Jean 19. 15) ; de même, après avoir voulu adorer Barnabas et Paul, les Lycaoniens ont lapidé Paul !

Après avoir tenté de corrompre les apôtres, l’ennemi cherche à les détruire. Le diable n’a pas changé. Il a tenté Adam et Ève, et ils se sont élevés et sont tombés. Il a voulu tenter le Seigneur qui l’a chassé.

Ici il veut faire tomber les apôtres, mais il échoue. Tantôt Satan est un serpent rusé, tantôt il est un lion rugissant : pour Barnabas et Paul, il a pris ces deux figures redoutables ! Mais Dieu va accorder de grandes joies à Ses deux serviteurs, en leur faisant voir de nombreux fruits, résultats de leur service fidèle. Dieu veille à ce que Ses serviteurs n’aient pas tristesse sur tristesse (Phil. 2. 25 à 27).

De même, en Exode 15. 22 à 27, après Mara, où coulaient douze fontaines parmi soixante-dix palmiers. Dans son chemin, le Seigneur, au milieu de Ses souffrances, a connu quelques joies précieuses que Lui ont procurées ceux qui Le recevaient et l’aimaient : la maison de Béthanie, par exemple.

Dans ce monde aride pour Son âme sainte, il a été parfois rafraîchi. Prophétiquement, il est écrit : « Il boira du torrent dans le chemin, et il lèvera haut la tête » (Ps. 110. 7).

A Derbe, les apôtres font « beaucoup de disciples », reprennent courage et retournent à Lystre, à Iconium et à Antioche, afin de fortifier les disciples.

Serions-nous revenus sur les lieux de la persécution ? Rien n’est plus éloquent que la conduite d’un croyant.

Timothée, constatant la conduite irréprochable de Paul, avait été lui-même conduit à une marche fidèle.

Si Paul évangélisait, il fortifiait aussi, exhortait les fidèles (v. 21 et 22) car son cœur était « assiégé par la sollicitude pour toutes les assemblées » (2 Cor. 11. 28). Il priait et rendait grâce pour les Colossiens qui aimaient tous les saints (Col. 1. 3 et 4).

De nos jours, de grands efforts sont faits pour évangéliser, mais il faut nourrir les âmes afin qu’elles croissent, après les avoir conduites au Seigneur. C’est le but des réunions d’assemblée.

Sommes-nous aussi « assiégés » par cette sollicitude pour toutes les assemblées ? Cela nous conduira à nous approcher du trône de la grâce.

Au bout d’une course fidèle, il y aura des récompenses (2 Tim. 4. 7 et 8) ; mais les souffrances (que nous n’aimons pas), sont liés à l’entrée dans le royaume de Dieu (v. 22, Rom. 8. 17, Apoc. 2. 10).

C’est pourquoi nous devons tenir ferme (Apoc. 2. 25 et 26). Les disciples avaient persévéré avec le Seigneur, dans « ses tentations » (Luc 22. 28). L’opprobre du croyant est lié à sa fidélité (1 Pier. 4. 12) et, comme pour le Seigneur, les souffrances précèdent la gloire (Phil. 1. 29 et 30).

Barnabas et Paul ont choisi des anciens dans chaque assemblée, lors de leur second voyage au cours duquel ils avaient fortifié les frères. Ils les avaient choisis avec soin, en priant et en jeûnant, en et les recommandant au Seigneur (v. 23). Les anciens étaient plusieurs dans chaque assemblée (Phil. 1. 1 ; Tite 1. 5) ; et ils ne devaient pas « dominer » l’assemblée (1 Pier. 5. 1 à 3), mais surveiller, et être « les modèles du troupeau ».

1 Tim. 3. 1 à 7 et Tite 1. 6 à 9 donnent les caractères indispensables des anciens : il faut toutes ces qualités pour être reconnu comme ancien. Si les apôtres ou leurs délégués (Tite 1. 5), avaient l’autorité de nommer ces anciens, les assemblées n’en ont pas le pouvoir. Un double danger consiste à nommer des anciens (c’est le grand péché de l’Église professante), ou bien à prétendre qu’il n’y a plus d’anciens.

Car, là où l’autorité du Seigneur les place, le Saint Esprit nous les fera reconnaître et accepter, comme formés par le Seigneur, afin qu’ils ne servent pas en « gémissant » (Héb. 13. 17). Les jeunes gens sont spécialement exhortés à se soumettre aux anciens ; mais aussi, tous les frères, les uns aux autres, étant « revêtus d’humilité » (1 Pier. 5. 5). Prions pour ces serviteurs qui ont à veiller sur nos âmes.

« Si quelqu’un aspire à la surveillance, il désire une œuvre bonne » (1 Tim. 3. 1). C’est le bon désir d’un frère attaché au Seigneur et à l’Assemblée, et qui désire servir avec humilité – et non comme « Diotrèphe qui aimait être le premier » (3 Jean 9).

Il ne doit pas être nouvellement converti : il faut l’expérience de ses propres faiblesses, afin de n’être pas « enflé d’orgueil » (cf. 1 Tim. 3. 6). Le terme : « ancien » désigne le caractère du serviteur ; celui de « surveillant », l’activité ; et le surveillant a un service local, dans son propre rassemblement, service qui s’accompagne souvent de souffrances.

Quel que soit l’état de l’Assemblée, le Seigneur, dans Ses soins pour elle, peut créer, dans le cœur d’un frère, ce bon désir. Cependant, le surveillant doit être soigneux dans la conduite de sa propre maison, afin d’être qualifié pour prendre soin de l’assemblée.

Dans les épîtres à Timothée et à Tite, Paul spécifie que l’ancien doit être marié à « une seule femme ». C’est un des caractères indispensables du surveillant. À ce sujet, on peut rappeler que Pierre, marié, pouvait porter ce caractère d’ancien ; mais que Paul ne le pouvait pas, n’étant pas marié (1 Cor. 9. 5). Ainsi, dans la difficulté surgissant à Antioche, Paul n’use pas de son autorité d’apôtre pour décider, mais va à Jérusalem, s’en remettant à la décision des « apôtres et des anciens » (ch. 15. 2).

Dans l’Assemblée, tous les frères n’ont pas la même fonction, mais chacun doit être attentif et soigneux, afin de servir fidèlement, là où le Seigneur le place. En Rom. 12. 8, il est parlé de « celui qui est à la tête » ; mais aussitôt, l’apôtre parle de : « celui qui exerce la miséricorde ». L’équilibre que le Seigneur établit révèle Sa grâce, et que « ses pensées ne sont pas nos pensées » (És. 55). Il regarde à la fidélité de celui qui est miséricordieux, comme à celui qui enseigne. Le Seigneur voit, dans nos cœurs, si nous avons ce désir de servir, dans l’Assemblée ; mais c’est Lui qui donne les capacités, selon Sa volonté.

Pour nous, veillons à ne pas entraver ce service d’ancien : ce serait au préjudice de l’Assemblée. Les v. 24 à 26 de notre chapitre relatent succinctement, environ dix-huit mois de voyage. A Antioche de Syrie où se trouvait l’assemblée où ils se rattachaient, Barnabas et Paul « racontèrent toutes les choses que Dieu avait faites avec eux ». Ils en attribuent toute la gloire à Dieu seul (v. 27 ; ch. 15 ; ch. 21. 18 et 19). Nous ne sommes que des instruments avec lesquels Dieu travaille.

Lui seul peut atteindre les cœurs. Daniel (Dan. 2. 26 à 28) ; et Joseph (Gen. 41. 16 à 25), étaient deux serviteurs fidèles qui, dans leurs circonstances, reconnaissaient que seul Dieu pouvait révéler les secrets des cœurs. Contrairement à Marc qui les avait abandonnés dès la Pamphylie », Barnabas et Paul avaient consenti à souffrir. Par la suite, Marc sera restauré et utile. La « porte » de la foi est encore ouverte (1 Cor. 16. 9), et Dieu veut encore nous utiliser pour l’appel des âmes.

Ch. 15

Dieu n’a pas permis, dans cette difficulté surgie à Antioche (v. 1 à 5), qu’il en résulte une division entre l’assemblée à Jérusalem et cette assemblée des nations. Les premiers chrétiens de Jérusalem étaient Juifs, et ont eu des difficultés à comprendre que, la loi étant accomplie à la perfection par l’Homme Christ Jésus, Dieu, satisfait, l’a mise de côté, et peut pardonner aux hommes, par pure grâce. Mêler la loi avec la grâce renverse le christianisme.

« Christ est la fin de la loi pour justice à tout croyant » (Rom. 10. 4). Le judaïsme, profondément ancré en eux, se retrouve chez les croyants Juifs, au ch. 21. 18 à 25 : ils pensaient que la circoncision, épargnée aux chrétiens des nations, restait nécessaire pour les chrétiens Juifs. Mais Dieu ne fait pas de différence : « Quiconque invoquera le nom du Seigneur sera sauvé » (Rom. 10. 12).

Aux Galates qui revenaient à la loi, l’apôtre dit : « Vous vous êtes séparés de tout le bénéfice qu’il y a dans le Christ, vous êtes déchus de la grâce » (Gal. 5. 4). Les chrétiens de Galatie, en revenant à la loi, se privaient des bénédictions de la grâce. Dieu avait donné la loi à Son peuple, afin, d’une part, de faire la preuve que les hommes étaient impuissants à l’accomplir – et d’autre part, que la loi soit leur « conducteur jusqu’à Christ, afin qu’ils fussent justifiés sur le principe de la foi » (Gal. 3. 23 à 26). Dieu avait révélé directement cette vérité à Paul (Gal. 2. 2).

Éphésiens 2. 8 et 9 dit : « Vous êtes sauvés par la grâce, par la foi, et cela ne vient pas de vous, c’est le don de Dieu ». Même les croyants de l’Ancien Testament n’ont reçu la vie éternelle que par la foi en Dieu, qui donne toute ressource pour s’approcher de Lui : la grâce. Mais il était d’autant plus difficile, pour les Juifs, de se séparer de la loi que, comme la grâce, elle avait été instaurée par Dieu. Il leur fallait encore acquérir la notion des différentes dispensations.

Les bonnes œuvres que Dieu place devant nous, sont une preuve que nous sommes sauvés, et non un moyen d’obtenir le salut. Prenons garde de ne pas revenir à des ordonnances charnelles : « Ne prends pas, ne goûte pas, ne touche pas » (Col. 2. 20 à 23). C’est l’esprit du légalisme qui conduit à l’orgueil spirituel. Revenir à la loi, c’était se remettre sous une « servitude » (Gal. 2. 4 ; ch. 4. 9).

Moïse, le législateur du peuple Juif, était devenu comme une idole, alors que ce peuple n’obéissait à la loi qu’extérieurement, et non dans son esprit. Le christianisme était combattu de l’extérieur par les persécutions (ch. 14), et de l’intérieur par des contestations entre les croyants (ch. 15).

Au ch. 20. 29 et 30, Paul met en garde les anciens d’Éphèse contre les ennemis extérieurs : « les loups ravisseurs » , et intérieurs : « des hommes d’entre vous-mêmes qui annonceront des doctrines perverses ». Faux docteurs, ignorants de la vérité de la grâce, ils prêchent de fausses doctrines imaginées dans leur propre cœur. Cependant, Paul avait circoncis Timothée dont le père était grec, pour éviter la contestation des Juifs : l’apôtre, sans transiger avec la Parole, savait se mettre, en toutes circonstances, à la portée des gens qui l’écoutaient (1 Cor. 9. 20 et 21). Et il nous exhorte à la même attitude en 1 Corinthiens 10. 31 à 33.

Cette situation difficile à Antioche n’a pas été réglée sur place, mais à Jérusalem, afin d’éviter une déchirure entre les assemblées, naissantes, à l’époque. On voit la place qu’elles occupent, dans la Parole : « accompagnés par l’assemblée » (v. 3) ; « reçus par l’assemblée » (v. 4) ; « il sembla bon à toute l’assemblée » (v. 22). L’Assemblée est investie de l’autorité du Seigneur pour les décisions : toute l’assemblée se trouve réunie pour écouter le récit de ce que Dieu a fait avec Paul et Barnabas ; mais pour la décision à prendre afin de régler la difficulté, seuls, les apôtres et les anciens se rassemblent (v. 6).

Bien que convertis au Seigneur, les Juifs « descendus de Judée » (v. 1), et ceux de Jérusalem (v. 5), étaient animés du même esprit que les pharisiens que le Seigneur fustige sévèrement en Matthieu 23, en prononçant contre eux sept malédictions : « Malheur à vous, scribes et pharisiens hypocrites ». Ils n’entraient pas eux-mêmes dans le salut, et empêchaient d’y entrer ceux qui le voulaient.

Les v. 3 et 4 du ch. 15, montrent la légitimité des « lettres sur l’œuvre du Seigneur », ou la visite d’un frère racontant le travail de Dieu par son moyen. Et nous pouvons nous en réjouir.

Les réunions de culte, d’édification, de prière, ou d’administration ; les réunions convoquées par un frère, pour méditer la Parole ou pour raconter l’œuvre que fait le Seigneur par son moyen, sont des réunions d’assemblée.

Mais, c’est Dieu qui forme les fruits, les mûrit et les récolte. Barnabas et Paul racontent le travail de Dieu, et non les souffrances qu’ils ont endurées. Les disciples « écoutaient Barnabas et Paul » (v. 12) comme Lydie « écoutait » (ch. 16. 14). Le livre des Actes raconte l’œuvre de Dieu par le moyen des apôtres.

Les v. 6 à 29, sont un modèle, pour une assemblée locale, pour prendre une décision. Apôtres et anciens entendent l’affaire ; un débat paisible s’ensuit et des avis sont émis. Puis, toute l’assemblée réunie prend la décision et l’exécute : car elle seule est revêtue de l’autorité du Seigneur (Mat. 18. 18) ; elle peut se tromper, mais le Seigneur prend acte de la décision, qui n’est pas le fait d’un frère seul, mais de l’ensemble des frères ; et le v. 28 prouve que les frères doivent se laisser diriger par le Saint Esprit : « Il a semblé bon au Saint Esprit et à nous ».

Pierre rappelle que Dieu l’a désigné pour ouvrir la porte de l’évangile aux nations (v. 7 à 9). Et il a été envoyé vers Corneille, centurion romain (ch. 10), qu’il a évangélisé. Et il rappelle que Dieu n’a fait aucune différence entre chrétiens issus des nations et ceux issus des Juifs, « avant purifié leurs cœurs par la foi ». « Nous croyons être sauvés par la grâce du Seigneur Jésus, de la même manière qu’eux aussi » (v. 11). Ce que Pierre disait confirmait le récit de Barnabas et de Paul, et a convaincu les frères. Dieu lit dans les cœurs, et se fait toujours trouver par ceux qui Le recherchent sincèrement pour être sauvés.

Au ch. 10, Pierre, qui avait reçu mission d’annoncer le salut aux nations, avait eu des difficultés pour comprendre cette vérité. Mais Dieu lui avait montré « à n’appeler aucun homme impur ou immonde » (v. 28).

Et le Saint Esprit a été donné aux croyants des nations comme aussi aux Juifs (ch. 15. 8), sans la circoncision. Dieu n’exige plus l’obéissance à la loi ; mais Il donne le salut par pure grâce, là où Il trouve la foi.

Lors de la restauration des Pierre, après son reniement du Seigneur, le Seigneur lui dit : « Pais mes agneaux… sois berger de mes brebis… pais mes brebis » (Jean 20. 15 à 17). Le Seigneur avait d’autres brebis que Ses brebis juives : « d’autres brebis qui ne sont pas de cette bergerie ; il faut que je les amène, elles aussi ; et il y aura un seul troupeau, un seul berger » (Jean 10. 16).

Dieu avait coopéré avec Barnabas et Paul, comme Il l’avait promis en Marc 16. 20. Les miracles qu’Il avait opérés confirmaient l’origine divine de l’évangile de la grâce. Et beaucoup d’hommes se convertissaient.

« Tu ne tenteras pas le Seigneur ton Dieu » (Mat. 4. 5 à 7). Mais certains disciples, à Jérusalem, tentaient Dieu. Tenter Dieu, c’est le pousser à exécuter Sa Parole sans raison valable, sans la foi. Dieu a fait l’expérience de l’homme, mis en demeure d’exécuter la loi. Et cela a tourné à la confusion de l’homme, incapable de la respecter. Et ces croyants Juifs, après avoir cru, voulaient obliger ceux des nations à se faire Juifs, pour devenir chrétiens !

Jacques (frère du Seigneur), intervient après Pierre (Siméon), et cite la Parole, confirmant l’œuvre divine accomplie par le moyen des apôtres, par un passage d’Amos 9. 11 et 12. Et, ce rappel de la Parole incite l’assemblée tout entière à y obéir (v. 22).

La pensée du Seigneur s’exprime, là, par un triple témoignage. Pierre rappelle sa mission auprès des nations ; Barnabas et Paul racontent l’œuvre de Dieu ; et Jacques confirme la volonté de Dieu, par la Parole.

La prophétie d’Amos se réalisera en plénitude durant le millénium ; mais déjà, les nations ont reçu l’évangile. Seul, le sacrifice du Seigneur à la croix sauve les croyants de tous les temps. Durant Son règne, le Seigneur écrira Sa loi dans le cœur d’un résidu croyant ; et la bénédiction des nations est, de tous temps, inscrite dans la volonté de Dieu (Gen. 12. 1 à 3 ; És. 49. 6). Le Seigneur avait dit : « Faites disciples toutes les nations… Et voici, moi je suis avec vous tous les jours » (Mat. 28. 19 et 20).

La volonté de Dieu, que toutes les assemblées locales gardent la vérité unique révélée dans la Parole, s’exprime dans ce chapitre. L’Assemblée n’est pas, elle-même, la vérité ; mais la vérité lui est confiée, et elle est responsable de la maintenir : elle est « la colonne et le soutien de la vérité » (1 Tim. 3. 15). L’Assemblée est une, et doit reconnaître une seule vérité.

Dans les débuts du christianisme, des Juifs devenus chrétiens ont eu des difficultés à se défaire de la loi que certains voulaient ajouter à la grâce. C’était vouloir mettre une pièce de drap neuf à un vieil habit – mettre du vin nouveau dans de vieilles outres (Mat. 9. 16 et 17). Mais ces deux choses sont incompatibles. Les Juifs chrétiens devaient comprendre le principe des différentes dispensations.

Le Seigneur seul ayant parfaitement accompli la loi, Dieu, satisfait, l’a mise de côté, et apporte la grâce aux hommes. Cependant, les chrétiens ont des obligations qui sont antérieures à la loi : Dieu seul doit être adoré, et non les idoles ; le mariage est une institution divine pour les hommes (Gen. 2. 21 à 24) ; enfin, si Dieu a donné aux hommes « tout ce qui se meut et qui est vivant… pour nourriture », le sang lui est interdit (cf. Gen. 9. 3 et 4). Ces obligations se retrouvaient dans la loi et, elles se répètent dans le christianisme, car Dieu prend soin de maintenir la sainteté des Siens.

Une nouvelle partie de ce chapitre commence au v. 22 : les apôtres et les anciens, avec toute l’assemblée, choisissent Silas et Judas qui étaient « de ceux qui tenaient la première place parmi les frères », pour les envoyer avec Paul et Barnabas, afin de confirmer « de bouche » (v. 27), ce qu’ils avaient écrit dans la lettre (v. 23). C’est l’assemblée, revêtue de l’autorité du Seigneur Lui-même, qui a choisi ces deux frères, sur proposition des apôtres et des anciens : ils étaient « tous d’accord » (v. 24). La lettre écrite, les deux témoins envoyés avec Paul et Barnabas, avaient pour but de maintenir l’unité des assemblées locales entre elles.

Le v. 24 montre aussi que ces chrétiens judaïsant avaient agi de leur propre volonté, sans en avertir les frères de Jérusalem ; et ces derniers reconnaissent que le trouble venait du milieu d’eux. Cependant, le nom de Jérusalem n’est pas cité, dans ces débats, car il s’agit de maintenir l’unité de toutes les expressions locales de l’Assemblée unique. Dans les décisions d’assemblée, efforçons-nous de nous laisser guider par le Saint Esprit (v. 28), car, seul, Il peut produire entre nous un même accord, et nous garder de la tentation d’établir la suprématie de quelques-uns sur les autres. Mais, pour cela, il convient d’être en bon état spirituel. 2 Corinthiens 2. 6 montre que, s’il n’y a pas unanimité entre les frères, c’est « le grand nombre » qui décide ; dans ce cas, il doit y avoir soumission réciproque.

Le v. 30 montre la marche à suivre, lorsqu’une lettre est envoyée d’une assemblée à une autre : elle doit être lue dans la présence de toute l’assemblée réunie : frères et sœurs.

Il y avait eu, dans l’assemblée de Jérusalem, de mauvais ouvriers qui avaient « troublé et bouleversé » les chrétiens d’Antioche (v. 24). De même, plus tard, d’autres mauvais docteurs devaient troubler et bouleverser les croyants de Thessalonique (2 Thess. 2. 1 et 2). Ces faux docteurs troublent toujours, de l’intérieur, l’Assemblée, et bouleversent les âmes mal affermies dans la vérité. Mais, dans notre chapitre, les apôtres et les anciens, avec les frères, se désolidarisent de ces personnes qui avaient jeté le désarroi dans les âmes des chrétiens d’Antioche.

Nous sommes exhortés à « garder l’unité de l’Esprit par le lien de la paix » (Éph. 4. 3 et 4).

Le v. 26 montre que c’est leur travail dans lequel ils « ont exposé leurs vies pour le nom de notre Seigneur Jésus Christ » qui recommandait Paul et Barnabas. Ils étaient tous les deux des apôtres, comme Paul le rappelle aux Corinthiens qui contestaient son apostolat (1 Cor. 9. 1 à 6). Barnabas était aussi un apôtre (Act. 14. 14). Les apôtres étaient choisis et envoyés par le Seigneur et, eux seuls, dans les Actes, ont fait des miracles.

Le v. 28 montre la soumission des apôtres et des anciens au Saint Esprit qui a produit une vraie communion entre eux. Et le Saint Esprit leur a montré qu’il ne convenait pas de charger les croyants des nations du fardeau de la loi. Certaines choses, antérieures à la loi, demeurent pourtant interdites : « Qu’on s’abstienne des choses sacrifiées aux idoles, et du sang, et de ce qui est étouffé, et de la fornication » (v. 29).

Et la lecture de la lettre envoyée de Jérusalem, a consolé les frères d’Antioche (v. 31), car ils avaient été troublés. Une heureuse communion était ainsi rétablie entre les assemblées de Jérusalem et d’Antioche. Judas et Silas, tous deux prophètes, consolent, exhortent et enseignent ces croyants (v. 32).

Le don de prophète, dans le Nouveau Testament, répond aux besoins des croyants, au moment où il s’exerce, et apporte « l’édification, l’exhortation et la consolation » (1 Cor. 14. 1 à 3). Cependant, au début de l’Assemblée, il se peut que des prophètes, aient exercé leur don à la manière de l’Ancien Testament : les ordonnances reconnues par les apôtres (v. 29), étaient transmises par Paul et Barnabas, partout où ils évangélisaient (ch. 16. 4), car le Nouveau Testament n’était pas encore écrit. Et Agabus le prophète (ch. 21. 10 et 11), en est un exemple.

Au v. 24, de mauvais ouvriers avaient troublé les croyants d’Antioche. Au v. 32, de bons ouvriers les ont encouragés. Des situations semblables existent toujours.

Judas et Silas ayant terminé leur service auprès de ces nouveaux convertis, s’en retournent à Jérusalem ; mais Paul et Barnabas continuent le leur, en annonçant la Parole du Seigneur (v. 33 et 35). L’exemple de ces deux apôtres montre qu’un évangéliste doit, après avoir amené une âme à Christ, l’édifier et la fortifier, afin qu’elle ne soit pas comme « une brebis qui n’a pas de berger ». Paul avait spécialement à cœur ce service complet. Il se savait « serviteur de l’assemblée » , et s’occupait d’amener tout homme parfait en Christ » (Col. 1. 23 à 28), afin d’amener les croyants « à l’état d’hommes faits » (Éph. 4. 13). Il était chaque jour, « assiégé par la sollicitude pour toutes les assemblées » (2 Cor. 11. 28). Que cela soit aussi notre part, concernant toutes les assemblées locales, sans oublier la nôtre : « Christ a aimé l’Assemblée et s’est livré Lui-même pour elle » (Éph. 5. 25). C’est Lui qui la bâtit (Mat. 16. 18) ; et Il se trouve Lui-même au milieu de ceux qui se réunissent à Son nom (cf. Mat. 18. 20). N’est-ce pas suffisant pour que nous aimions l’Assemblée et les réunions autour de Lui ?

A l’heureux dénouement de la difficulté surgie au milieu de l’Assemblée, succède une triste circonstance, dans le dernier paragraphe. Cette « irritation » entre Paul et Barnabas au sujet de Marc, provoque la séparation des deux apôtres (v. 39). Les liens de famille existant entre Barnabas et Marc (c’était son neveu), produisent ce désordre.

Paul et Barnabas, seuls, avaient été appelés à ce service de l’évangile (ch. 13. 2). Marc n’avait pas été appelé ; et, au v. 13 de ce chapitre, Marc les avait abandonnés. Il n’était pas prêt à affronter les difficultés et les souffrances que les deux apôtres avaient endurées. Ce paragraphe montre que la famille, qui doit faire l’objet de nos affections les plus profondes, ne doit pas passer avant le Seigneur (Luc 9. 61).

Barnabas s’en retourne à Chypre, son pays, avec Marc. Cependant, ce trouble ne fut que passager : et nous nous réjouissons de lire, en Col. 4. 10 : « Marc, le neveu de Barnabas (s’il vient vers vous), recevez-le ». Puis, en 2 Timothée 4. 11 : « Prends Marc et amène-le avec toi, car il m’est utile pour le service ». Par la suite, Marc a été l’auteur de l’évangile qui porte son nom.

Dans cette « irritation » entre Paul et Barnabas, les arguments avancés par Paul reposaient sur des faits réels. Marc, le neveu de Barnabas « les avait abandonnés dès la Pamphylie » (v. 38). Son courage avait fléchi devant les dangers du service. Malgré les liens d’affection fraternelle qui liaient les deux apôtres ayant traversé ensemble les mêmes persécutions, « ils se séparèrent l’un de l’autre » (v. 39) ; et l’on n’entend plus parler de Barnabas.

Outre le côté « humain » de cette dissension entre les deux apôtres, on peut penser que Dieu a voulu donner la prépondérance à Paul qui, jusque-là, était toujours nommé après Barnabas. Dès lors, Paul prend la tête du petit groupe de serviteurs qui le suit, car c’est lui l’apôtre des nations. Et il choisit pour l’aider, Silas, venu de Jérusalem avec Judas.

Ce n’était pas Marc lui-même qui avait voulu suivre les apôtres, mais Barnabas qui le voulait. Les liens de famille ne suffisent pas pour suivre un frère à l’œuvre. Marc, à ce moment-là, n’était pas prêt à servir le Seigneur. C’est plus tard qu’il est devenu « utile » à Paul, comme il le rappellera lui-même, en 2 Timothée 4. 11.

Pour servir, il faut être préparé par le Seigneur Lui-même qui, seul, a l’autorité de nous envoyer. Seule, la volonté du Seigneur compte pour distribuer les différents services comme il lui plaît. Barnabas, avait été choisi par l’Esprit Saint pour servir avec Saul (ch. 13. 2, 3) ; mais, comme il était défaillant, Dieu le remplace par un autre serviteur : Silas.

Désormais à la tête de son groupe, Paul « partit après avoir été recommandé à la grâce du Seigneur par les frères » (v. 40). Plus que quiconque, les missionnaires, même aujourd’hui, éprouvent le besoin d’être les objets de la grâce de Dieu, car les dangers sont toujours là. Dans certains services, le Seigneur peut permettre que deux serviteurs marchent ensemble, pour se soutenir et s’encourager mutuellement. « Deux valent mieux qu’un… et la corde triple ne rompt pas vite » (Éccl. 4. 9 et 12).

Le v. 41 met en évidence la nécessité que des frères, qualifiés pour cela, visitent les assemblées, afin de les fortifier. Ces visites sont souvent trop peu nombreuses.

Ch. 16

Au ch. 16. 1, Paul veut que Timothée se joigne à lui : c’est probablement lors de son premier passage à Lystre (ch. 14. 6), que Timothée avait été converti : dans la première épître lui étant adressée, Paul l’appelle : « mon véritable enfant dans la foi » (ch. 1. 2).

Sa grand-mère et sa mère, juives, étaient déjà des croyantes fidèles (2 Tim. 1. 3 à 5). Et lui-même avait un bon témoignage de son assemblée, à Lystre et à Iconium. Cependant, il était connu des Juifs, dans ce lieu, que son père était grec ; aussi, pour éviter des difficultés avec les Juifs, Paul le circoncit (v. 3).

Paul savait se mettre à la portée de ceux qu’il enseignait, ayant pour seul but l’avancement de l’évangile (1 Cor. 9. 19 à 23 ; Gal. 5. 6). « Que personne ne cherche son propre intérêt, mais celui d’autrui » (1 Cor. 10. 24). En cela, il était un imitateur du Seigneur Lui-même qui, en Matthieu 17. 24 à 27, consent à payer l’impôt, « afin que nous ne les scandalisions pas » (les Juifs).

Ce qui importait à l’apôtre, c’était d’annoncer Jésus. Dans ces villes où Paul passe pour la deuxième fois, il avait subi des persécutions : mais cela ne l’empêche pas d’y revenir !

Plus tard, dans sa première épître à Timothée, il l’encourage à présenter la Parole ; mais il montre que ce qui en fait la force, c’est que le prédicateur doit être lui-même un modèle ; sans quoi il n’est pas crédible.

Le v. 5 montre la puissance de l’évangile : « les assemblées… croissaient en nombre chaque jour », par le moyen de Paul et de Silas qui, dans une entière dépendance, se laissaient conduire par le Saint Esprit (v. 6 à 12). « L’Esprit Saint » et « l’Esprit de Jésus » les avaient empêchés d’évangéliser la Phrygie, la Galatie et la Bithynie : les plans divins ne sont pas les nôtres. Une vision de nuit qu’a eue Paul va leur montrer le chemin de Dieu ; et ils obéissent aussitôt » (v. 10). Le Seigneur a Ses moyens à Lui pour diriger Ses serviteurs. C’est à ce moment-là que Luc se joint à eux : dans ce v. 10, Luc dit pour la première fois : « nous ».

Paul, seul, a vu la vision ; mais une heureuse communion règne entre les apôtres : « Et quand il eut vu la vision, aussitôt nous cherchâmes à partir pour la Macédoine, concluant que le Seigneur nous avait appelés à les évangéliser ».

A Philippes, les croyants avaient coutume de se rassembler au bord du fleuve pour la prière (v. 13) : ce qui est important, c’est la présence du Seigneur au milieu des Siens réunis en son Nom (Mat. 18. 20). « Réunis au nom du Seigneur », conformément aux enseignements de la Parole, assure Sa présence au milieu des croyants qui, de ce fait, sont comme rattachés à Son nom.

Dieu conduit Ses serviteurs selon les besoins : Il les envoie évangéliser en adaptant les moyens aux circonstances. Il avait envoyé Philippe sur un chemin désert pour y évangéliser l’Éthiopien ; ici, Paul et Silas sont envoyés, par un long voyage, vers une seule femme qui a des besoins spirituels, et que le Saint Esprit a rendue « attentive aux choses que Paul disait » (v. 14). Dieu répond toujours aux demandes d’une âme qui sent ses besoins (Luc 11. 9 et 10). Et elle se convertit en toute simplicité.

Il semble que Lydie, originaire de Thyatire, était juive, car elle « servait Dieu ». Dieu avait préparé cette rencontre à Philippes, loin de chez elle, avec les apôtres, eux aussi venus de loin. Le Seigneur ne néglige aucune âme : si isolée soit-elle, Il conduit tout, à Sa manière, pour l’amener à Lui.

Dieu nous demande de « semer » ou de « moissonner » ; mais c’est Lui qui travaille dans les cœurs pour les amener à Lui. « Si je suis élevé de la terre, j’attirerai tous les hommes à moi-même » (Jean 12. 32). Après l’œuvre de la croix, le Seigneur peut attirer les âmes à Lui. Nous devons, simplement, nous tenir où Il le veut, au bon moment.

Par la suite, l’assemblée de Philippes deviendra prospère, et sa générosité réconfortera le cœur de Paul (Phil. 4. 15 à 17), qui se souviendra d’eux avec actions de grâces (cf. Phil. 1. 3). Et il priait pour ces croyants pour qu’ils abondent de plus en plus « en amour et en connaissance » (v. 9). C’est une leçon pour nous. C’est « l’amour de Dieu qui est versé dans nos cœurs » que nous devons laisser agir de plus en plus, en faveur de nos frères.

Les Juifs, ainsi que les Grecs, refusaient de parler aux femmes en public (Jean 4. 7 à 9, 27) ; mais le christianisme a renversé ces coutumes opposées aux pensées de Dieu et, ici, Paul et Silas parlent librement « aux femmes qui étaient assemblées ». C’est aussi cela qui a rendu Lydie attentive et l’a poussée à « écouter ».

L’importance d’une conversion, dans une famille, est mise en évidence ici. Toute sa maison est convertie et est baptisée (v. 15).

Ici, le baptême suit immédiatement la conversion, selon Matthieu 28. 19 et 20. Le baptême ne confère pas le salut, mais est un témoignage public que l’on a reçu le Seigneur Jésus comme Sauveur, que l’on se considère comme « mort » avec Lui et « ressuscité » avec Lui (Rom. 6. 12 et 13).

Puis, Lydie, convertie et baptisée, exerce l’hospitalité chrétienne (v. 15), avant même qu’elle soit établie comme doctrine en Rom. 12. 13. Le v. 15 met en évidence son humilité : « Si vous jugez que je suis fidèle au Seigneur ».

A partir du v. 16, la Parole démontre que, lorsque Dieu agit, Satan réagit : il s’oppose à la propagation de la vérité, tantôt comme un « ange de lumière » (v. 16 à 18), où il utilise cette « servante qui avait un esprit de python » (une devineresse), pour avoir l’air de s’associer à l’œuvre des apôtres (v. 17). Mais, si elle peut parler « du Dieu Très-haut », elle ne peut prononcer le nom du « Seigneur Jésus » : Seul, le Saint Esprit, dans les croyants, leur donne cette possibilité (1 Cor. 12. 3).

Paul, alors, refuse cette « association » diabolique, et délivre cette femme « au nom de Jésus Christ » (v. 18). C’est alors que l’ennemi se transforme en « lion rugissant ». Les apôtres sont fouettés et emprisonnés. Mais Dieu a utilisé ces circonstances pour sauver le geôlier et sa famille.

Les maîtres de cette femme, à qui elle rapportait « un grand gain », n’étaient certainement pas Juifs ; mais Deutéronome 12. 29 à 32, est valable pour tous : tout homme doit reconnaître la seule autorité de Dieu, seul capable de répondre aux besoins des hommes. Nous devons impérativement rejeter le spiritisme, qui rapporte beaucoup à ceux qui savent l’exploiter, mais qui a sa source dans le diable.

Si Paul avait accepté l’association de cette servante du diable, elle aurait ruiné son témoignage dans la prédication de l’évangile.

Paul, occupé à répandre l’évangile, n’a pas réagi tout de suite à l’action insidieuse de l’ennemi. Il ne semblait pas s’intéresser à ce travail persévérant de Satan qui, lorsqu’il veut faire du mal, cherche toujours à aller jusqu’au bout de ses efforts, pour nous faire tomber. Mais Paul discerna le piège de l’ennemi qui, par les paroles de cette servante, semblait s’associer à l’évangile pour mieux en détruire les effets.

Paul, face à cette situation, a usé de patience et de discernement, mais aussi d’énergie pour repousser l’ennemi. Il ne pouvait pas accepter cette association contre nature, de la vérité et du mensonge. Satan, le serpent rusé, mais aussi « l’ange de lumière », semble proclamer la vérité : « Ces hommes sont les esclaves du Dieu Très-haut, qui vous annoncent la voie du salut » (v. 17). Et c’était vrai ! Mais, si Satan peut, par la bouche de cette femme, évoquer le Dieu Très-haut, il ne peut, en aucune manière, dire « Seigneur Jésus ». Seul, le Saint Esprit donne ce pouvoir aux croyants : « Nul ne peut dire Seigneur Jésus, si ce n’est par l’Esprit Saint » (1 Cor. 12. 3).

Nous devons rester sur nos gardes, car Satan, soit par ruse, soit par violence, « rode autour de nous, cherchant qui il pourra dévorer » (1 Pier. 5. 8 et 9). Esdras 4. 1 à 3, montre que l’ennemi cherche toujours à arrêter le travail de Dieu, mais les croyants fidèles doivent lui résister. Satan est la source de la divination. Mais Dieu surmonte toujours les obstacles pour parvenir à Ses fins, et tout tourne à Sa gloire.

Cette servante, animée par un « esprit de python », procurait « un grand gain » à ses maîtres : cet esprit de lucre anime le cœur naturel de l’homme. Mais l’amour de l’argent ruine l’âme des hommes (1 Tim. 6. 9 et 10). On retrouve cette notion de « grand profit » contrarié, en Actes 19. 23 et 24, où Démétrius, en fabriquant des temples de Diane, enrichissait les artisans. La richesse peut être une arme dans les mains de Satan.

Mais Paul, invoquant le nom de Jésus Christ, chasse le démon : « Et à l’heure même il sortit » (v. 18). Alors, Paul et Silas sont violemment pris à partie, et accusés de troubler la ville. Mais ce sont de fausses accusations, provenant des maîtres de la servante délivrée. Traînés sur la place publique, devant les magistrats, Paul et Silas reçoivent un « grand nombre de coups » (v. 20 et 21). C’est le rôle des autorités de réprimer les désordres. Mais ici, Paul et Silas sont châtiés pour des désordres qu’ils n’ont pas provoqués.

En Deutéronome 25. 2 et 3, si quelqu’un devait être battu, il ne devait pas recevoir plus de quarante coups. Et Paul rappellera, en 2 Corinthiens 11. 24, que durant sa carrière, il avait reçu, de la part des Juifs : « cinq fois quarante coups moins un » ; et qu’il avait subi « les coups et les prisons ». Ananias avait déclaré à Paul qu’il devrait beaucoup souffrir pour le nom de Jésus (ch. 9. 16).

Dans les liens et les souffrances dues aux coups de fouet qui déchiraient la peau, Paul et Silas « chantaient les louanges de Dieu » (v. 25), et c’était un merveilleux témoignage qu’une telle attitude de foi. Rien ne peut arrêter la grâce de Dieu qui se déploie, et s’offre à tous les hommes. Mais combien d’entre eux la rejettent ! Les apôtres s’en remettent totalement à Dieu, et ne cherchent pas à se défendre. La loi romaine interdisait de fouetter ou d’emprisonner un citoyen romain. Paul, citoyen romain, n’en fait état qu’au moment de sa libération (v. 37), contrairement à la scène relatée au ch. 22. 25. Même les épreuves servent à la réalisation des plans de Dieu.

Plaçons toujours le Seigneur entre l’épreuve et nous, afin de louer Dieu même dans les souffrances. La volonté de Dieu est « bonne, et agréable, et parfaite » et rien n’arrive sans Sa volonté. Les hommes voudraient éviter les épreuves (Jean 11. 37). Mais, dans la mort et la résurrection de Lazare, c’est Dieu qui est glorifié. La puissance de Dieu éclate, au v. 26, et sa grâce se déploie en amour. La réaction de Paul envers le geôlier qui voulait se tuer, montre qu’il n’y avait aucun ressentiment dans son cœur. En cela, il est un imitateur du Seigneur ; et, par cette attitude pleine de grâce, toute une famille a été sauvée ! Ce sont là les armes de l’amour et de la grâce.

Lors de l’ébranlement de la prison, où les portes s’ouvrent et où les prisonniers sont déliés, Dieu ne permet pas qu’aucun s’évade. Il établit Lui-même les autorités de ce monde, et ce n’est pas à l’occasion de ce miracle, qu’Il va permettre le désordre. La volonté de Dieu était de libérer Paul et Silas seuls.

En Actes 27. 42 à 44, lors du naufrage du navire qui amenait Paul prisonnier à Rome, tous les passagers du navire furent sauvés, après qu’on eut jeté à l’eau les chaloupes avec lesquelles les soldats voulaient s’enfuir.

De même, Dieu maintient l’ordre qu’Il établit Lui-même, concernant les esclaves, en Col. 3. 22 à 25. Il ne leur permet pas d’agir injustement envers leurs maîtres, bien que l’esclavage ne soit pas selon la volonté de Dieu. Dans le monde d’aujourd’hui, les révoltes n’ont pas l’approbation divine.

Dans ce tremblement de terre, le miracle est que les portes s’ouvrent, les liens des prisonniers sont détachés, et que aucun n’est tué ou blessé. Et l’attitude de Paul envers le geôlier s’apprêtant à se tuer, est remarquable de compassion : au lieu d’être amer, d’avoir été fouetté et emprisonné, il arrête, d’une parole, ce geste meurtrier que Satan, cherchant à soustraire une âme au salut, suggérait à cet homme !

Paul et Silas ne profitent pas des circonstances produites par Dieu pour s’évader. S’ils s’étaient échappés, le geôlier n’aurait pas été sauvé. Laissons-nous conduire par Dieu, dans les circonstances, mais pas par les circonstances elles-mêmes. Parfois, les évènements adverses proviennent de Satan (1 Thess. 2. 18).

La volonté de Dieu peut être différente, lors de deux événements similaires : David a su s’enquérir des plans divins, lors de deux combats contre les Philistins, et Dieu l’a conduit par deux chemins différents (2 Sam. 5. 16 à 25). Jusque-là, le geôlier était lui-même emprisonné dans sa propre « prison intérieure » dans laquelle il se croyait en sécurité : il dormait. Mais Dieu, en ébranlant les « fondements » de la prison, ébranle les fausses certitudes qui maintenaient cette âme dans les ténèbres. « Et le geôlier s’étant éveillé… demanda de la lumière » (v. 27 à 29). Alors, elle lui fut donnée : « Crois au Seigneur Jésus, et tu seras sauvé, toi et ta maison » (v. 31). Le Seigneur est « la lumière du monde » dont tout homme a besoin pour obtenir la lumière de la vie » (Jean 8. 12).

Pour venir au Seigneur, il faut voir s’écrouler toutes nos certitudes humaines : notre prison intérieure doit être ébranlée dans ses fondements. Se croyant en sécurité dans ses ténèbres morales, le geôlier a compris qu’il était perdu. Alors, lui, le maître des lieux, se jette aux pieds des apôtres pour être conduit au salut : « Que faut-il que je fasse pour être sauvé ? » (v. 30). La question du geôlier et la réponse de Paul et Silas sont brèves et directes (v. 30 et 31).

Et Paul précise que la conversion de cet homme entraînera celle de toute sa famille, comme pour Lydie (v. 15). C’est une grande faveur et une responsabilité d’être élevé dans une famille chrétienne : ainsi, les enfants « sont saints » (mis à part). Mais les parents doivent conduire leurs enfants au Seigneur, et il faut qu’ils se convertissent à leur tour. Il faut la conversion (un demi-tour) ; ensuite, la repentance, la confession et la foi en Jésus Christ (ch. 20. 20 et 21). Ainsi, Dieu identifie la famille du croyant au chef de famille.

Josué et Abraham en sont des exemples. Mais aucun effort personnel ne peut nous amener au salut : c’est la foi en Christ qui sauve, par la seule grâce de Dieu (Éph. 2. 8 et 9). En présence de Dieu, on découvre Sa sainteté qui condamne le péché, mais aussi Son amour qui a pourvu au salut du pécheur qui vient à Lui. Les œuvres ne sont qu’une preuve que l’on est sauvé. Les résultats de la conversion du geôlier sont immédiats. Il fait sortir les apôtres, lave leurs plaies qu’il avait produites lui-même, et les fait asseoir à sa table. Tout est changé dans son comportement qui, désormais, témoigne de son intérêt pour les enfants de Dieu, dont il fait partie. C’est une manifestation de l’amour chrétien qui est produit par Dieu qui « a versé son amour dans nos cœurs » (Rom. 5. 5).

Le v. 34 le montre « croyant Dieu ». Il ne suffit pas de croire en Dieu ; mais il faut aussi croire Dieu : croire ce qu’Il dit. Lévi (Matthieu) suit le Seigneur dès Son appel, et lui fait « un grand festin » ; et Zachée le reçoit dans son cœur et dans sa maison (Luc 5. 27 à 29 ; 19. 1 à 6).

Ce ch. 16 montre que Satan use de la ruse du serpent pour mieux ruiner les effets bénis de l’évangile ; mais les apôtres le discernent sous son masque « d’ange de lumière » (v. 18). Alors il devient un lion rugissant, et conduit les apôtres sous le fouet et en prison. Mais le Seigneur leur donne la force de rendre un beau témoignage, et amène le geôlier à se convertir.

L’attitude de Paul, lorsque les préteurs veulent les relâcher, peut sembler étrange : il refuse de partir simplement, mais exige que les préteurs qui les ont faits emprisonner, après les avoir battus « d’un grand nombre de coups » sans qu’ils fussent condamnés, eux qui sont romains, viennent eux-mêmes les conduire dehors. Sous les coups et en prison, Paul n’a pas fait état de leur bourgeoisie romaine ; ils ont accepté de souffrir pour Christ. Paul a-t-il flanché, comme il le fera au ch. 22, au moment où on les libère ? Souvenons-nous que « notre bourgeoisie » est céleste et non terrestre.

L’apôtre, durant son ministère, devait subir beaucoup de souffrances (2 Cor. 11. 23 à 25), et ne faisait « aucun cas de sa vie, pourvu qu’il achève sa course » (Act. 20. 24). Il écrira : « Pour moi, vivre c’est Christ ; et mourir, un gain » (Phil. 1. 21). Mais l’apôtre est sensible au fait que, ayant été traités, publiquement, comme des criminels, c’est l’évangile, à travers eux, qui a été bafoué et déshonoré. Et s’il fait état de leur citoyenneté romaine, c’est afin de changer l’attitude des préteurs, car la loi romaine interdisait qu’un Romain soit fouetté et emprisonné sans condamnation.

Aussi, quel changement voit-on chez les préteurs ! D’arrogants qu’ils étaient, donnant des ordres secs, méprisants (v. 35), ils deviennent mielleux et obséquieux : ils ne donnent plus d’ordres ; « ils prièrent les apôtres de se rendre à leurs vœux, et les ayant menés dehors, leur demandèrent de sortir de la ville » (v. 36). Que Paul et Silas soient romains est une menace pour les préteurs ; mais les apôtres ne portèrent pas plainte contre eux. Être vrai avec les autorités, parfois injustes, peut les reprendre.

Ces paragraphes nous rappellent qu’avec Satan, le combat ne cesse jamais. Les apôtres exhortèrent les disciples (les consolèrent) (v. 40). Ayant souffert, mais ayant été délivrés et consolés par la puissante intervention de Dieu, les apôtres peuvent, à leur tour, consoler les disciples qui restèrent très attachés aux apôtres (Phil. 1. 3 à 7).

Ch. 17

Au ch. 17, Luc ne dit plus : « nous ». Sans doute est-il resté à Philippes, où une assemblée s’est formée et a prospéré.

A Thessalonique, les disciples, amenés à Christ par les apôtres, déployèrent une grande hardiesse (1 Thess. 1. 6 à 8), s’étant « tournés des idoles vers Dieu ». Apôtre des nations, Paul, dans son amour pour toutes les âmes, évangélise aussi les Juifs, auxquels il annonce que Jésus est le Christ, le Messie promis dans l’Ancien Testament. Quelques Juifs se convertissent, et « une grande multitude de grecs qui servaient Dieu », l’ayant reconnu comme le vrai Dieu. En « trois sabbats », une assemblée se forme à Thessalonique.

Mais la jalousie des Juifs se réveille et provoque une persécution, ayant recours à « de méchants hommes de la populace » qui « troublèrent la ville ». Les Juifs attendaient un Messie glorieux, et non un Messie souffrant. Mais, persécuter les chrétiens, c’est persécuter Christ (Act. 9. 5). Les Juifs convertis ont été plus nombreux à Bérée (v. 11 et 12), qu’à Thessalonique, où le mensonge proféré par les Juifs, a provoqué une persécution. Derrière le mensonge, se cache toujours Satan « le père du mensonge » (Jean 8. 44). Mais le Seigneur a permis que l’évangile atteigne ces trois villes : Thessalonique, Bérée et Athènes.

Si, au ch. 16 ; la persécution vient des Romains, ici, elle est provoquée par des Juifs qui, comme pour le Seigneur, ont pris de faux témoins. Ils accusent les apôtres de troubler la ville, alors que c’est eux-mêmes qui la troublent (v. 5). Autrefois, Achab accusait Élie de « troubler Israël » alors que c’était lui qui troublait le peuple par son idolâtrie.

Paul et Silas citent l’Ancien Testament pour convaincre les Juifs qui connaissaient bien les Écritures – comme le Seigneur l’avait fait, en Luc 24. 27. Pierre, au ch. 2 des Actes, avait, lui aussi, cité les Écritures. Ici, Paul, également, a recours à elles, pour convaincre ses auditeurs. Cela nous encourage à chercher Christ dans toute la Parole.

Dieu s’est servi de ces diverses persécutions pour que l’évangile soit proclamé toujours plus loin. De ville en ville, les apôtres présentent la Parole de la grâce, dans les synagogues d’abord, puis aux gens des nations. La puissance de l’Esprit Saint, en eux, leur donne la fidélité et le courage de poursuivre leur mission, au milieu des souffrances. Mais le Seigneur les protège ; et Paul, humblement, se laisse conduire par ces frères pleins d’affection et qui le dérobent à la méchanceté des Juifs incrédules.

À Bérée, les Juifs étaient « plus nobles que ceux de Thessalonique ; et ils reçurent la Parole avec toute bonne volonté, « examinant chaque jour les écritures pour voir si les choses étaient ainsi » (v. 10 et 11). Cette « noblesse » est la noblesse spirituelle qui reçoit la Parole avec un « cœur honnête et bon » (Luc 8. 15). Dans son épître à Timothée, Paul lui dit : « Occupe-toi de ces choses ; sois-y tout entier, afin que tes progrès soient évidents à tous » (1 Tim. 4. 15). Seule, la foi en la Parole de Dieu confère cette noblesse qui n’est pas celle du monde (1 Cor. 1. 26), mais du ciel : « de la poussière Il fait lever le misérable… Il élève le pauvre pour les faire asseoir avec les nobles » (1 Sam. 2. 8). « L’homme noble se propose des choses nobles, et il se maintiendra par des choses nobles » (És. 32. 8). La vraie noblesse est exprimée au Ps. 16. 8 : « Je me suis toujours proposé l’Éternel devant moi ».

C’est là la vraie « bourgeoisie » des cieux qui se manifeste par une recherche humble du Seigneur Lui-même, dans les Écritures. Pour cela, l’humilité est indispensable : « L’entrée de tes paroles illumine, donnant de l’intelligence aux simples » (Ps. 119. 130). Ces « simples » sont les humbles de cœur. L’entrée de la Parole dans un cœur humble, le purifie et l’attache au Seigneur. Alors, les fruits seront à la gloire de Dieu (És. 32. 15 à 17).

C’était l’attitude des Béréens. Dieu place le Seigneur, dans Sa Parole, comme l’objet essentiel de nos cœurs (Jean 5. 39). La noblesse des Béréens se manifestait par la bonne volonté à recevoir Christ ; et ils contrôlaient ce qui leur était annoncé, par les Écritures de l’Ancien Testament. Nous sommes exhortés à ce que la Parole « habite en nous richement » (Col. 3. 16).

Il faut, d’abord, être sauvé ; mais ensuite, il faut croître sans tarder, car le temps est court : « Aujourd’hui, si vous entendez sa voix, n’endurcissez pas vos cœurs » (Héb. 3. 7 et 8). Cela est vérifié parce que Paul et Silas n’ont pu présenter la Parole que durant trois sabbats, avant d’être obligés de fuir (v. 2 et 5).

Ces persécutions sont des occasions, pour les frères, de manifester leur communion pratique avec les apôtres, pourchassés par les Juifs incrédules. De nos jours, il y va de la bénédiction des membres d’un rassemblement, à faire la conduite d’un frère en visite, qui se sent, alors, soutenu dans son service (v. 10 et 15).

En 3 Jean 5. 6 et 12, cette vérité est mise en relief. Et l’attitude de Démétrius lui conférait « le témoignage de tous et de la vérité elle-même ». Ces hommes de Dieu ne regardaient pas à leurs aises, mais prenaient soin d’être des aides.

Le fait que Paul n’ait pu rester à Thessalonique, nous a valu les deux épîtres aux Thessaloniciens. Luc semble être resté à Philippes ; Silas et Timothée, à Bérée. Parti pour Athènes, Paul les attend là. Mais il ne reste pas inactif et continue, seul, à présenter la Parole. Peut-être y a-t-il eu des assemblées à Bérée et à Athènes.

Dès son arrivée à Athènes, Paul discourt dans la synagogue, selon son habitude, mais aussi sur la place publique. Il y avait là, beaucoup de « sages » selon le monde ; et des philosophes : les épicuriens qui s’adonnaient à tous les plaisirs de la chair ; et les stoïciens qui luttaient contre leur propre chair, par leurs propres forces. Plus tard, Paul mettra en garde les Corinthiens qui se croyaient sages, contre de telles dispositions du cœur naturel (1 Cor. 1. 17 à 25 ; 8. 1 à 3). Ces philosophies sont des entraves à l’entrée de la Parole divine ; et la ville était idolâtre. Tout ce qui prend la place du Seigneur dans nos cœurs est une idole. C’est une grâce de Dieu, s’Il n’a pas réservé le salut aux intelligents, mais le donne à ceux qui reçoivent la vérité avec foi, comme « des petits enfants » (Luc 10. 21). En contraste avec les Juifs de Bérée, les philosophes athéniens « s’en prirent » à Paul, et le traitent de « discoureur » (v. 18) !

Les v. 18 et 21 montrent les Athéniens occupés de philosophies excitant l’intelligence, et passant « leur temps… à dire ou à ouïr quelque nouvelle », révélant ainsi leur insouciance et leur paresse. Ces dispositions se retrouvent, aujourd’hui, dans le monde ; et, malheureusement, chez les chrétiens, dont quelques-uns recherchent des « pensées nouvelles », falsifiant la Parole éternelle.

Jérémie 6. 16 dit : « Enquérez-vous touchant les sentiers anciens, quelle est la bonne voie ; et marchez-y ». « Mais toi, demeure dans les choses que tu as apprises et dont tu as été pleinement convaincu… dès l’enfance, tu connais les saintes lettres » (2 Tim. 3. 14 et 15). Gardons la vérité, établie dans la Parole (1 Jean 2. 24).

Les Grecs adoraient une multitude de dieux et demi-dieux. A la prédication de Paul, ils lui demandent : « Pourrions-nous savoir quelle est cette nouvelle doctrine dont tu parles ? » (v. 19). Leur religiosité idolâtre est éveillée, et ils écoutent Paul jusqu’à ce qu’il leur parle de la résurrection de Christ. Mais cette grande vérité ne s’accorde pas avec leur intellectualisme ; et la moquerie jaillit aussitôt (v. 32). Seuls, quelques-uns ont suivi Paul (v. 34).

Paul, conduit par l’Esprit Saint, se mettait toujours à la portée de ses auditeurs (1 Cor. 9. 19 à 23). S’adressant à des Juifs connaissant les Écritures (ch. 18. 5), il leur parle de Jésus comme étant le Christ. Mais ici, il se trouve sur un terrain où l’intelligence naturelle s’oppose à l’évangile. Pour recevoir l’évangile de la grâce, il faut ressentir ses besoins, dans la conscience de la perdition (ch. 2. 37). Alors des conversions s’opèrent (cf. 2. 41).

Au ch. 25. 13 à 19, le gouverneur Festus signale au roi Agrippa que Paul, prisonnier, est poursuivi par les Juifs, parce qu’il prêche « un certain Jésus mort que Paul dit être vivant ». Festus est un homme indifférent et imperméable à la vérité. La Parole de Dieu ne satisfait pas la curiosité, mais s’adresse au cœur et à la conscience. Et nous devons la garder, car elle porte les caractères immuables de « Jésus Christ, qui est le même hier, et aujourd’hui, et éternellement ».

Aux Athéniens idolâtres, Paul parle de façon directe (v. 22), cherchant à leur faire comprendre que, à travers leurs idoles, c’étaient les démons qu’ils adoraient (1 Cor. 10. 19 et 20) ! Prenons garde qu’il n’y ait des idoles dans nos cœurs : les démons s’y cachent. Pour ces hommes d’un certain rang que réunissait l’aréopage, et orgueilleux de leur intellectualisme, la prédication de Paul descend au plus bas niveau de la connaissance : le Dieu Créateur (Rom. 1. 19 et 20), qui se révèle de façon directe aux hommes par les choses visibles de la création. C’était leur dire : vous n’avez pas vu le Créateur, en contemplant la création ? A quoi vous sert votre intelligence ?

Tourmenté par ce qu’il voit à Athènes, Paul a le désir de révéler Christ aux âmes. Et ce « dieu inconnu » que les Athéniens avaient peur d’oublier, permet à l’apôtre de leur annoncer le vrai Dieu.

C’est en Lui que « nous vivons et nous mouvons » (v. 28). Dieu est la source de la vie. Il a créé l’homme et a « soufflé dans ses narines une respiration de vie, et l’homme devint une âme vivante » (Gen. 2. 7). Et la généalogie du Seigneur Jésus, en tant qu’homme, et qui, de génération en génération remonte jusqu’à Dieu (Luc 3. 23 à 38), montre, qu’en effet, « nous sommes sa race » (v. 29), ayant été créés « à son image et selon sa ressemblance ». Bien que les animaux soient aussi des créatures de Dieu et qu’ils possèdent une âme, ils n’ont pas l’esprit comme les hommes, créés pour être en relation avec leur Créateur.

Après avoir formé Adam « poussière du sol », Dieu a soufflé dans ses narines « une respiration de vie, et l’homme devint une âme vivante » (Gen. 2. 7). Dans sa nature, l’homme possède le sentiment qu’il y a un Dieu au-dessus de lui. C’était ce sentiment qui avait poussé les Athéniens à dédier un autel à un dieu qu’ils ne connaissaient pas. Le v. 26 est en relation avec Deutéronome 32. 8, révélant que Dieu a établi les bornes des nations en fonction des fils d’Israël. Cette disposition divine pour Israël, rappelle que Dieu rétablira Ses relations avec Son peuple, après l’avoir mis de côté momentanément, à cause de son incrédulité ; et que ce peuple, après avoir été « à la queue », sera bientôt, à la tête » des nations qui lui seront soumises, après l’enlèvement de l’Église.

Comme tous les idolâtres, les Athéniens avaient multiplié les sculptures, représentant les faux-dieux, fruit de leur imagination (Rom. 1. 25 ; Ps. 115. 4). La prédication de Paul, révélant un Dieu que l’homme ne peut ni voir ni toucher, avait de quoi les dérouter. Mais, combien plus, la grande vérité de la résurrection choquait-elle leur intelligence naturelle !

Ésaïe dit : « selon la beauté de l’homme » (ch. 44. 9, 13 à 17). Ainsi, c’était l’homme qui était mis en avant. Mais les démons se cachent derrière l’idolâtrie. Le christianisme même, n’a pas été épargné de l’imagination de l’homme : statues et reliques sont là pour détourner les hommes du Seigneur Jésus ! Dieu ne peut supporter cela ; et, seul, Il doit être adoré.

L’apôtre leur parle de ce Dieu qui veut le salut de tous les hommes, mais annonce le jugement sur les rebelles (v. 30 et 31). Car Dieu « ordonne maintenant aux hommes que tous, en tous lieux, ils se repentent ». C’est donc un ordre que Dieu fait entendre à tous les hommes, bien que ceux-ci aient la faculté de choisir. « Qui croit au Fils a la vie éternelle ; mais qui désobéit au Fils ne verra pas la vie, mais la colère de Dieu demeure sur lui » (Jean 3. 36).

« J’ai mis devant toi la vie et la mort, la bénédiction et la malédiction. Choisis la vie, afin que lu vives » (Deut. 30. 19). Un seul chemin s’ouvre pour le salut : la foi au Seigneur Jésus qui a rendu visible et palpable le Dieu invisible, dans Sa nature même (1 Jean 1. 1).

Notre époque s’est attachée à la notion de laïcité. Mais Dieu ordonne de croire en Jésus (1 Tim. 2. 4), et de se repentir (Rom. 2. 4 ; 2 Pier. 3. 9). Les incrédules croient être libres, alors qu’ils sont esclaves de Satan et du péché. Cependant, Dieu ouvre la porte du salut devant tout homme ; et ceux qui refusent d’entrer seront responsables de leur perdition.

Adam avait reçu un ordre divin (Gen. 2. 17), qui était une mise à l’épreuve de son obéissance. C’est durant notre vie sur la terre, que nous avons à apprendre à connaître ce Dieu d’amour et de sainteté. Dieu assigne tous les hommes au pied de la croix afin qu’ils se repentent aux pieds du Seigneur. Mais, si quelqu’un refuse ce rendez-vous, un autre chemin s’ouvre, pour lui, mais qui le conduit devant le grand trône blanc, et à l’étang de soufre et de feu.

Cela suppose, non une simple adhésion au christianisme, comme le faisaient certains Hébreux (Héb. 6. 4 à 6), mais une vraie repentance de ses péchés, et la foi au Seigneur Jésus (20. 20 et 21). Beaucoup de gens ne font aucune différence entre une religion extérieure et la vraie foi. Paul pouvait rappeler aux Corinthiens : « Je n’ai pas jugé bon de savoir quoi que ce soit parmi vous, sinon Jésus Christ, et Jésus Christ crucifié,… afin que votre foi ne repose pas sur la sagesse des hommes, mais sur la puissance de Dieu » (1 Cor. 2. 2 à 5). Les apôtres prêchaient toujours le Seigneur Jésus, seul fondement de la foi.

La vraie prédication conduit toujours à la division des hommes : les uns se moquent ; d’autres remettent à plus tard ; et d’autres écoutent et croient (v. 32 à 34). Au ch. 24. 25, Félix a remis à plus tard.

Notre responsabilité est de semer la Parole de la foi, et de marcher de telle manière que notre vie soit une illustration de notre prédication. Cependant, ne nous décourageons pas si tous n’acceptent pas la vérité. Dieu nous apprend que tous ne la recevront pas. Ces versets nous montrent le Seigneur Jésus, en même temps, comme Sauveur et Juge, (Jean 5. 22 à 27). Et cette pensée est solennelle. Paul prêchait aux Juifs Jésus comme étant le Messie ; et ici, il prêche aux nations le Seigneur comme leur Juge, ainsi que Pierre l’avait fait au ch. 10. 42.

De même en Apocalypse, au ch. 1er, le Seigneur est révélé comme le Juge. En crucifiant le Seigneur, les hommes croyaient en finir avec Lui. Mais c’est un Christ vivant qui reviendra pour juger le monde, car il y va de la gloire de Dieu, qui se glorifie dans Sa grâce, mais aussi dans le jugement, car l’homme l’a déshonoré ! Pourtant, Dieu déclare que le jugement est, en ce qui concerne Sa nature, « une œuvre étrange… son travail inaccoutumé » (És. 28. 21).

L’évangile partage l’humanité en deux parties opposées. Il apporte la vie à ceux qui le reçoivent ; et la mort à ceux qui le refusent (2 Cor. 2. 15 et 16).

Aucune épître n’a été écrite pour Athènes, où quelques personnes ont suivi l’apôtre.

Ch. 18

Après Athènes, la ville des intellectuels et des idolâtres, Paul se rend à Corinthe, où régnaient le luxe et l’immoralité. Une vision du Seigneur l’a encouragé à y demeurer plus longtemps qu’il ne l’aurait voulu (v. 9 et 10). De fait, il y est resté un an et demi, exhortant les Corinthiens et les instruisant. Malgré ce long séjour parmi eux, ils lui donneront du souci, car ils étaient restés « charnels » (1 Cor. 3. 1).

Le Dieu de grâce dirige les circonstances, et a permis qu’un décret de Claude chasse les Juifs de Rome, provoquant la rencontre de Paul et d’Aquilas avec sa femme Priscilla. Dieu avait permis un autre décret de César Auguste, afin d’amener Joseph et Marie à Bethléem, où le Seigneur devait naître (Luc 2. 1 à 4).

Le fait que Paul, Aquilas et Priscilla étaient « du même métier » les pousse à travailler ensemble (v. 3). Les Juifs instruits, apprenaient aussi un métier manuel. Cela nous montre que l’harmonie doit régner entre les « intellectuels » et les « manuels ».

Ces deux compagnons de Paul sont cités plusieurs fois dans les épîtres (v. 18 et 26 ; Rom. 16. 3 ; 1 Cor. 16. 19 ; 2 Tim. 4. 19). Ces citations de ce couple fidèle montrent que Aquilas était prêt à laisser sa vie pour les frères, dans son amour pour le Seigneur. L’Assemblée, d’ailleurs, se réunissait dans sa maison, et son amour pour les Corinthiens se manifestait. Tantôt Aquilas est nommé avant sa femme comme chef de famille, en rapport avec l’enseignement. Tantôt c’est Priscilla qui est en tête des citations. Cette harmonie doit aussi présider à la vie de nos couples, où chacun doit garder sa place. Ainsi, Aquilas et Priscilla ont été utiles et fidèles.

Contrairement à sa manière adoptée à Athènes, Paul, à Corinthe, s’en tient à la prédication de « Jésus Christ, et Jésus Christ crucifié » (1 Cor. 2. 2). Le Seigneur crucifié est la pierre de touche de la prédication de l’évangile, le fondement de la foi. C’est mettre l’homme de côté, laissant la place à l’œuvre de Dieu quant au salut des âmes.

Cependant, l’apôtre ne s’était pas contenté de cela : il avait enseigné la Parole de Dieu à l’assemblée de Corinthe (v. 11 ; 1 Cor. 11. 23 à 34 ; 2. 1). Et les Corinthiens ne manquaient d’aucun don de grâce (1 Cor. 1. 7). « Et chaque sabbat, Paul discourait dans la synagogue », prêchant aux Juifs, « Jésus comme étant le Christ » (v. 5).

Paul avait à cœur de subvenir à ses propres besoins, ainsi qu’à ceux de ses compagnons, afin de n’être à charge à aucune des assemblées dans lesquelles il apportait la Parole de Dieu (ch. 20. 34 et 35 ; 2 Cor. 11. 7 à 9 ; Phil. 4. 15 à 17 ; 1 Thess. 2. 9). Outre nos occupations habituelles, nous devrions témoigner auprès des âmes que le Seigneur les appelle au salut. « Étreint par la Parole » (v. 5) qui débordait de son cœur, Paul « persuadait Juifs et grecs », montrant la puissance de sa prédication.

Et Crispus même, le chef de la synagogue a cru (v. 8). Puis, Sosthène, un autre chef de la synagogue, peut-être ayant remplacé le premier, semble avoir cru à son tour (v. 17) ! Ce Sosthène est peut-être le même qu’on trouve en 1 Cor. 1. 1 « le frère », compagnon de l’apôtre. La prédication de « Jésus comme étant le Christ », est habituellement une pierre d’achoppement pour les Juifs. Le résidu de ce peuple, seul, le recevra comme étant « celui qu’ils auront percé » (Zach. 12. 10).

Le Seigneur même avait prévenu qu’Il n’était pas venu apporter « la paix, mais l’épée », et la division entre les membres d’une même famille (Mat. 10. 34 à 36). On le voit dans ce chapitre, au v. 6, où certains Juifs « s’opposaient et blasphémaient », obligeant Paul à leur dire : « Que votre sang soit sur votre tête ». Cette parole solennelle exprime la conséquence de leur refus du salut par la foi en Jésus Christ. Déjà, au ch. 13. 46 et 47, Paul avait dit : « Puisque vous vous jugez vous-mêmes indignes de la vie éternelle, voici, nous nous tournons vers les nations ».

C’était toujours par les prophéties connues des Juifs, que Paul annonçait Jésus comme étant le Messie. Mais il devait les abandonner à cause de leur incrédulité, rompant la communion avec eux (Luc 9. 4 et 5) ; et ce sont les nations qui ont reçu en dépôt l’évangile de la grâce, portant un fruit béni dans le monde (ch. 28. 23 à 28). Dans son amour pour le peuple, Paul insistait toujours auprès de lui. Mais, devant l’hostilité des Juifs, il devait les abandonner (Luc 9. 4 et 5). Sa mission était de prêcher aux nations (ch. 9).

Le v. 6 montre l’opposition des Juifs à l’évangile de la grâce. Et Paul doit « secouer ses vêtements », se séparant de ces Juifs qui blasphémaient (ch. 13. 46), rejetant leur culpabilité sur eux-mêmes. Il devra faire la même chose, à Éphèse, au ch. 19. 8 et 9.

Et dans notre chapitre, tandis que l’apôtre s’apprête à partir plus loin, le Seigneur commande à Paul de continuer à prêcher l’évangile à Corinthe. D’abord, il le rassure : « Ne crains point », l’encourage : « Parle et ne te tais point », le soutient : « Je suis avec toi », le protège : « Personne ne mettra les mains sur toi pour te faire du mal ». Et enfin, Il lui donne la raison de ces instructions : « J’ai un grand peuple dans cette ville » (v. 9 et 10). Obéissant à la vision, Paul est resté un an et demi à Corinthe. Josué, en son temps, avait été encouragé, avant d’introduire le peuple au pays de Canaan (Jos. 1. 9). Dieu affermit toujours Ses serviteurs ; mais c’est Lui qui travaille dans les cœurs.

Au ch. 23. 6 à 11, Paul, après avoir jeté la dissension entre les pharisiens et les sadducéens durant son jugement par les Juifs, reçoit, malgré tout, cet encouragement du Seigneur : « Aie bon courage ; car comme tu as rendu témoignage des choses qui me regardent, à Jérusalem, ainsi il faut que tu rendes témoignage aussi à Rome ». Paul, en prison, à Rome, sera encouragé par la présence du Seigneur près de lui (2 Tim. 4. 16 et 17). Il a été encouragé, en Actes 28. 15, à son arrivée à Rome, par la rencontre des frères se portant au-devant de lui. Le Seigneur n’agit pas autrement, pour nous, dans nos difficultés.

Crispus, après avoir « cru au Seigneur avec toute sa maison », semble avoir été l’instrument dont Dieu s’est servi pour amener les premiers Corinthiens à croire (v. 8). Il semble que ces premières conversions soient authentiques, contrairement à celle de Simon le magicien du ch. 8. A Corinthe, les croyants ont été nombreux, et ils ne manquaient d’aucun don de grâce (1 Cor. 1. 7).

L’incrédulité du peuple Juif est stigmatisée par Ésaïe (Act. 28. 26 et 27). Si Paul avait été encouragé à parler, à Corinthe, c’est que le Seigneur y avait là « un grand peuple ». Et l’apôtre s’est appliqué à servir fidèlement. Dans l’ancienne alliance, plusieurs avaient appliqué leur cœur à servir Dieu (Jug. 6. 12 à 16 ; Dan. 10. 12). Dieu connaît notre faiblesse (Ps. 103. 13 et 14) ; et II reste près de nous (ch. 23. 1). La promesse faite à Paul a eu son accomplissement : les Juifs voulaient lui faire du mal, et ils ne l’ont pas pu (v. 12 à 17).

Dans ces versets, le Seigneur qui avait dit à l’apôtre de parler (v. 9), lui ferme la bouche (v. 14), en amenant Gallion à rejeter la plainte des Juifs contre Paul. Et celui-ci est relâché, tandis que la hargne des Juifs se reporte sur Sosthène (v. 17). Dieu est au-dessus de tout, et se sert des autorités de ce monde, qu’elles soient favorables ou non, en fermant leurs yeux, au besoin. Bien des serviteurs en ont fait l’expérience. Paul reste très attaché au peuple de Dieu (Rom. 9. 2 à 5). S’il emmène avec lui Aquilas et Priscilla, il les laisse à Éphèse, et se rend à Jérusalem pour y célébrer la fête (v. 18 à 22). Il semble qu’il n’y soit resté que le temps de saluer l’assemblée.

Partout, l’apôtre parlait premièrement aux Juifs qui connaissaient les Écritures, bien qu’il fût l’apôtre des nations (les épîtres de Paul s’adressent aux croyants des nations). Et il y avait toujours quelques Juifs qui croyaient à l’évangile. Enfin, il revient à Antioche, d’où partirent ses trois premiers voyages. Le quatrième partira de Jérusalem.

À Cenchrée, il avait fait un vœu, manifestant une tendance à garder cette coutume judaïsante. Plus tard, quand les Galates voudront revenir au judaïsme, il prendra conscience du danger et s’y opposera avec force. Si nous ne discernons pas toujours la pensée de Dieu, remettons-nous à Sa direction, en disant : « Si le Seigneur le veut » (Jac. 4. 15).

Le v. 23 montre l’attachement de l’apôtre à fortifier les assemblées déjà formées. Comme toutes les assemblées, les nouvelles ont particulièrement besoin de visites d’encouragement et d’édification. Le v. 20 montre ce désir des nouveaux convertis de garder l’apôtre auprès d’eux. Ce désir rappelle celui des disciples d’Emmaüs, invitant le Seigneur à demeurer avec eux (Luc 24. 29). Le Seigneur a dit : « Je suis avec vous tous les jours » (Mat. 28. 20).

Apollos, un Juif d’Alexandrie, ne connaissant que le baptême de Jean, possédait bien les Écritures de l’ancienne alliance, et assimilait le Seigneur Jésus au Messie qu’attendaient les Juifs ; et Dieu se servait de ses capacités d’éloquence, de puissance et de hardiesse, pour présenter la Parole dans la synagogue d’Éphèse. Mais « Aquilas et Priscilla l’ayant entendu, le prirent et lui expliquèrent plus exactement la voie de Dieu » (v. 26).

Il fallait qu’Apollos comprenne que le Messie, rejeté du peuple, mort et ressuscité, était devenu le Sauveur du monde. Ayant fait ces progrès, Apollos est allé à Corinthe où il a fait beaucoup de bien aux croyants (v. 27 et 28). Là où Paul avait « planté », Apollos avait « arrosé », et « Dieu avait donné l’accroissement » (1 Cor. 3. 6). Son rôle était devenu si évident, que l’on se réclamait de lui (1 Cor. 1. 12).

On le retrouve en 1 Cor. 16. 12 où Paul, lui-même l’exhorte à visiter les Corinthiens. Paul et Apollos, deux caractères forts, ont servi, dans la main de Dieu, pour « bâtir » l’assemblée avec de bons matériaux. Apollos (destructeur), était devenu un bâtisseur. Au départ, il ne connaissait que le baptême de Jean, uniquement destiné à conduire le peuple à la repentance, de manière à recevoir un Messie vivant. Le baptême chrétien assimile le croyant à un Christ mort afin d’avoir part à Sa résurrection (Rom. 6. 3 et 8).

L’intervention d’Aquilas et Priscilla, sans doute moins brillants qu’Apollos, montre leur zèle pour l’instruire de la vérité complète. Leur délicatesse est révélée, aussi, en ce qu’ils ont pris Apollos à part, peut-être dans leur maison, pour l’instruire. De son côté, Apollos, humble, s’est laissé instruire par des croyants plus effacés que lui. Chacun de nous a besoin des autres.

On peut assimiler Apollos à de nouveaux croyants n’ayant pas grandi dans des familles chrétiennes. Ce qu’il enseignait, avant sa rencontre avec Aquilas et Priscilla, n’était pas faux, mais il devait comprendre « plus exactement la voie de Dieu » : on retrouve cette expression : « la voie » en Actes 9. 2, et au ch. 19. 9. Et au ch. 28. 22 où elle est appelée « secte ».

Apollos devait changer de dispensation car les Juifs ont rejeté le Seigneur mort et ressuscité : seul, le résidu L’acceptera un jour (Zach. 12. 10). Dans ce chapitre, on trouve aussi le principe des lettres de recommandation, toujours en usage dans nos assemblées (v. 27). Les Corinthiens étaient la lettre de Paul écrite dans son cœur, connue et lue de tous les hommes » (2 Cor. 3. 1 à 3). Et, au ch. 10. 17, l’apôtre dit : « Ce n’est pas celui qui se recommande lui-même qui est approuvé, mais celui que le Seigneur recommande ».

Avant l’établissement de ces lettres de recommandation, Paul avait été recommandé aux disciples de Jérusalem par Barnabas (ch. 9. 23 à 27), le fils de consolation (ch. 4. 36). En Rom. 16. 1 et 2, Paul recommande Phoebé, une sœur au service utile. Ces lettres sont nécessaires pour recommander les serviteurs peu connus : c’est leur donner la « main d’association ». A l’inverse, recommander un frère qui marcherait mal, moralement ou doctrinalement, serait s’associer à ses mauvaises œuvres. Ici, Paul, Apollos, Aquilas et Priscilla étaient d’un seul cœur pour présenter Jésus comme le Christ (Act. 17. 3 ; 18. 5). Les croyants que Paul rencontre à Éphèse (ch. 19. 1 à 4), ressemblent à Apollos, au v. 25. Ils ne connaissaient que le baptême de Jean et ignoraient la présence du Saint Esprit.

C’est l’Esprit Saint qui communique la hardiesse aux premiers croyants ayant une grande foi ; et la Parole occupait une grande place dans leurs cœurs. Nous-mêmes, comme en ce temps-là, nous devons toujours « combattre pour la foi qui nous a été une fois enseignée » (Jude 3). Malgré les souffrances, restons fidèles à la Parole. Dans les Actes, le Saint Esprit agissait avec une grande puissance, parce que les assemblées, dans la fraîcheur du premier amour, étaient en bon état. De nos jours, la puissance du Saint Esprit est toujours la même, mais est retenue par la ruine de l’Assemblée tout entière. Sans doute avons-nous tous à nous inquiéter de notre part de responsabilité dans cet état de choses. Apprenant que l’un des disciples trahirait le Seigneur, chacun lui posa cette question angoissée : « Seigneur, est-ce moi ? » (Mat. 26. 22).

Il faut du discernement pour insister ou se retirer, lorsqu’on prêche l’évangile. Seule, la connaissance des Écritures nous conduira sûrement.

Ch. 19

Le trajet incertain de Paul, depuis Antioche, l’a conduit à Éphèse où il est revenu, le Seigneur ayant permis qu’il réponde à sa promesse (ch. 18. 21). Après avoir parlé dans la synagogue un certain temps, et avoir dû séparer les disciples des Juifs incrédules, il prolongea son séjour deux ans encore (ch. 19. 8 à 10). Il y est donc resté trois ans (ch. 20. 31). Son enseignement a eu une telle influence sur les Éphésiens que, plus tard, dans son épître à ces croyants, il épanche son cœur sans retenue (Éph. 1. 3 et 14) ! Tout, alors, était à la gloire de Dieu.

Mais rien n’est jamais définitivement acquis, car se sera à Éphèse que le Seigneur reprochera d’avoir « abandonné son premier amour » (Apoc. 2. 1 à 5). Le v. 27 du ch. 20 résume bien le travail en profondeur de l’apôtre auprès des Éphésiens. Qu’en est-il de notre premier amour ? Il nous faut constamment progresser pour ne pas régresser.

À Éphèse, Paul rencontre des croyants qui, comme Apollos au début, ne connaissaient que le baptême de Jean. C’étaient des croyants selon l’ancienne alliance : ils ignoraient que l’Esprit Saint était déjà sur la terre, dans les croyants (c’est le sens du v. 2). Le Seigneur Lui-même avait promis Sa venue sur ceux qui croiraient en Lui, le Seigneur (Jean 7. 38 et 39), comme source de vie jaillissante. Et aussi, en Jean 14. 16 ; 15. 26 ; 16. 12 à 14, où Il nous aide à comprendre la Parole concernant le Seigneur.

Le baptême de Jean, pour la repentance du peuple, le destinait, soit à recevoir l’Esprit Saint par la foi en Jésus Christ, soit le jugement dans l’incrédulité (Mat. 3. 11 et 12). « Il a son van dans sa main, et II nettoiera entièrement son aire (avertissement solennel pour les faux croyants, tant Juifs que ceux des nations) et assemblera son froment dans le grenier ». Cependant, en Matthieu, le Seigneur s’adressait spécialement aux Juifs. Ce terrible jugement arrivera dans sa plénitude, dans l’avenir.

En Marc 1. 1 à 8, c’est seulement le baptême du Saint Esprit qui est évoqué : celui-ci a eu lieu à la Pentecôte (Act. 2), où c’est l’Assemblée chrétienne qui a été baptisée une fois pour toutes. Depuis lors, chaque croyant reçoit, à sa conversion, le Saint Esprit pour l’éternité.

Ces croyants que Paul rencontre, il les place devant Jésus (v. 4) ; dès lors, leur esprit s’ouvre à la vérité complète : ils comprennent le message de la grâce, sont baptisés et parlent en langues. Parler en langues était un don-signe prouvant, alors, que l’Esprit Saint était entré en eux.

Désormais Dieu ne fait plus la différence entre les croyants Juifs ou grecs (les nations) (1 Cor. 12. 13). Et le Seigneur a « détruit le mur mitoyen de clôture » qui séparait Juifs et nations (Éph. 2. 13 et 14).

Si un croyant doute de la présence du Saint Esprit en lui parce qu’il a des conflits entre la vieille et la nouvelle nature, c’est une preuve qu’il est un vrai croyant. « Ayant cru, vous avez été scellés du Saint Esprit » (Éph. 1. 13). Nous avons reçu « l’Esprit d’adoption par lequel nous crions : Abba, Père » (Rom. 8. 15). « Nul ne peut dire : Seigneur Jésus, si ce n’est par l’Esprit Saint » (1 Cor. 12. 3). En Matthieu 26. 20 à 25, Judas ne peut dire : Seigneur. Il ne peut dire que : « Rabbi » (Maître). Au ch. 9. 5, avant sa conversion, Saul ne peut dire que : « Qui es-tu Seigneur ? » Ananias, lui, peut dire « le Seigneur Jésus » (v. 17). Et Saul, converti, prêche « Jésus » (v. 20).

Dans notre chapitre, Paul prêche premièrement aux Juifs, selon sa coutume, et leur parle des « choses du royaume de Dieu » (v. 8), adaptant son message à ses auditeurs, tout en leur prêchant le Seigneur Jésus. Le royaume de Dieu, pour l’instant, à cause de l’incrédulité des Juifs, est remplacé par le « royaume des cieux », dont fait partie l’Église. C’est un royaume plus vaste que l’Église, mais un royaume moral, spirituel (Rom. 14. 17). Et le roi est dans les cieux. Pierre avait reçu la mission d’ouvrir les portes du royaume des cieux (Mat. 16. 19). A son tour, Paul élève les yeux des Éphésiens, et les nôtres, vers les cieux (Éph. 2. 4 à 7). Et la grâce est proposée aux Juifs et aux nations : « nous (les Juifs) qui avons espéré à l’avance dans le Christ : en qui vous aussi (les nations) vous avez espéré » (cf. Éph. 1. 12 et 13).

Après l’enlèvement de l’Église et les jugements sur la terre, le Seigneur, actuellement assis sur le trône de Dieu, établira Son royaume, et s’assiéra sur Son propre trône de gloire et de puissance, et l’Église régnera à Ses côtés (2 Tim. 2. 12).

Si la Parole entendue n’est pas reçue par la foi, le cœur s’endurcit. Dans l’Exode, le pharaon en a fait l’expérience, et Israël aussi. L’Église apostate connaîtra cet endurcissement. Dès le début de la Genèse, Dieu a établi le grand principe de la séparation de ce qui émane de Lui, d’avec ce qui lui est étranger. « Dieu sépara la lumière d’avec les ténèbres » (Gen. 1. 4). D’une manière générale, Il sépare toujours le bien du mal. Cela doit être aussi notre attitude morale (2 Tim. 2. 19), où « l’iniquité » en question désigne des pensées humaines qui ne sont pas justes selon Dieu.

Cependant, si la séparation est nécessaire afin de rester dans la voie de Dieu, elle doit aboutir à se réunir avec ceux qui « invoquent le Seigneur d’un cœur pur » (cf. 2 Tim. 2. 22) ; car la séparation, indispensable quand le mal est au milieu des croyants, n’apporte pas la nourriture ni la puissance pour la foi. Cependant, l’unité du corps de Christ ne peut s’exprimer que dans la séparation de tout mal ; et l’amour du Seigneur est la seule puissance de rassemblement (J.N. Darby). La séparation, parmi les croyants, est toujours douloureuse. Mais, avant tout, la séparation morale du monde doit se réaliser dans notre vie personnelle.

Fidèle à sa coutume, Paul enseignait d’abord dans la synagogue. Mais devant les désordres provoqués par l’incrédulité de certains Juifs, l’apôtre dut séparer les disciples (v. 9). La direction de l’Esprit Saint est nécessaire pour discerner le moment où la séparation devient indispensable. Dieu a mis son sceau sur l’action de Paul, en lui donnant une réelle puissance miraculeuse ; mais surtout, en bénissant son travail, durant les années qu’il passa parmi les Éphésiens (v. 10 et 11), pour lesquels il éprouvait une affection particulière (ch. 20. 17 et suivants), les enseignant dans l’école publique de Tyrannus, (probablement un grec).

Le danger de la séparation, c’est que l’obéissance à la Parole nous pousse à nous en enorgueillir. Restons humbles et petits à nos propres yeux.

L’Asie, dont Éphèse était la capitale, entendit la « parole du Seigneur, tant Juifs que Grecs » (v. 10). Et Jésus (la Parole vivante), était annoncé, comme l’avait fait Philippe au ch. 8. 35. C’est un cas exceptionnel dans les Actes, de voir la puissance du Seigneur se manifester dans les miracles opérés par les mains de Paul (v. 11 et 12). Ce dernier verset fait penser à cette femme ayant une perte de sang depuis de nombreuses années, et qui avait été guérie en touchant les vêtements du Seigneur.

Mais alors, Satan, cherchant à imiter Dieu Lui-même, employait des exorcistes Juifs qui, ne connaissant pas Jésus, utilisaient son nom, pensant ainsi chasser les esprits malins ! (Les magiciens du pharaon cherchaient à imiter les miracles que Dieu mettait dans les mains de Moïse ; mais ils ne purent aller jusqu’au bout de leurs prétentions).

À Éphèse, Dieu manifestait Sa puissance, en répandant l’évangile, malgré la magie satanique qui s’était répandue dans cette cité. Et de nombreuses personnes se séparèrent de leurs livres où elles avaient puisé leurs connaissances de la magie. La puissance de Satan est réelle, mais le croyant ne doit pas la craindre, car sa force est dans le Seigneur. La foi, seule, peut produire des miracles. Ici, le conflit entre la toute-puissance divine et la puissance satanique, avait atteint un sommet ; il y avait déjà eu la femme possédée par un esprit de python (ch. 16. 16 à 19), et aussi, Simon le magicien (ch. 8. 9 à 24). Ces circonstances montraient un combat spirituel, et non « contre le sang et la chair » (Éph. 6. 12). Restons dans le chemin du Seigneur, où nous produirons du « fruit qui convienne à la repentance », et où il y a de la bénédiction, en se séparant de tout ce qui n’est pas selon Dieu.

La fin du v. 16 montre l’état des hommes ne connaissant pas Dieu : ils sont « nus et blessés ». En 2 Corinthiens 5. 3 et 4, on voit quelqu’un ayant une simple profession chrétienne, sans avoir « revêtu Christ » : il sera, en réalité, trouvé « nu » au jugement.

Le premier travail de Dieu, dans une âme, c’est de produire la crainte du Dieu saint (v. 17). Il en fut ainsi pour le brigand repentant, confessant son péché (Luc 23. 40 à 43). Les v. 18 et 19, montrent le travail de repentance, et les fruits qui s’ensuivent : comme pour Paul en Philippiens 3. 7 et 8, ils estimaient comme « des ordures » ce qui avait rempli leurs cœurs jusqu’à leur conversion.

Les v. 18 à 20 montrent les effets bénis d’une vraie conversion : la confession spontanée et publique. En Luc 5. 8, Pierre avait confessé son état : « je suis un homme pécheur ». La Samaritaine aussi : « un homme qui m’a dit tout ce j’ai fait » (Jean 4. 29).

Dans notre chapitre, ces personnes détruisent leurs livres ayant un grand prix, confessant leurs anciens péchés, et manifestant clairement qu’elles s’en séparaient pour toujours. Nous devons avoir la même attitude, vis à vis de nos péchés d’autrefois, quel qu’en soit le prix. C’était la Parole qui agissait avec sa puissance divine, et non les miracles opérés par les mains de Paul.

Les réveils successifs que l’Église a connus, ont tous été les fruits de la puissance de la Parole dans les âmes. La destruction des idoles se voit encore en Afrique, lors des conversions que Dieu opère parmi les païens. Si, en ce qui nous concerne, nous manquons de nous séparer de nos « idoles », notre vie chrétienne manquera de puissance (Job 20. 12 à 14). On ne peut « servir deux maîtres : Dieu et Mammon », c’est-à-dire Satan. Le Seigneur veut tout notre cœur. Dieu nous met en garde contre ces pratiques occultes auxquelles se livraient ces Éphésiens, et qui sont des abominations aux yeux de Dieu (Deut. 18. 9 à 13). Le cœur s’endurcit et se ferme dans ces comportements sataniques. La Parole de Dieu a toujours la même puissance ; mais, à cause de notre état, parfois misérable, et de notre faible foi, elle ne montre plus sa force de la même manière. Demandons au Seigneur qu’Il ranime notre vie.

D’Éphèse, « Paul se proposa dans son esprit de passer par la Macédoine et par l’Achaïe, et d’aller à Jérusalem, disant : après que j’aurai été là, il faut que je voie Rome aussi » (v. 21). Inquiet pour les Corinthiens, en Achaïe, il y envoie « deux de ceux qui le servaient, Timothée et Éraste » (expression remarquable), lui-même, restant à Éphèse plus longtemps, où il semble qu’il ait écrit la première épître aux Corinthiens. Peut-être y est-il resté trop longtemps, car c’est alors qu’un grand trouble éclate et qu’une émeute se produit contre lui et contre « la voie » (v. 23 et suivants).

Son projet d’aller à Rome était selon la pensée du Seigneur (ch. 23. 11) ; mais Paul lui-même, s’était laissé emporter par son amour pour le peuple de Dieu (Rom. 9. 1 à 3 ; 10. 1), et voulait, tout d’abord, aller à Jérusalem, malgré les avertissements réitérés de l’Esprit Saint (ch. 20. 22 et 23). Il avait à cœur d’apporter une collecte aux croyants pauvres de Judée ; mais, ce faisant, il se mettait en danger ; et il semble que ce n’était pas la volonté du Seigneur qu’il y aille. L’apôtre, ensuite, ira bien à Rome ; mais… prisonnier ! Nous devons bien peser nos motifs, avant de servir le Seigneur. Cependant, bien que Paul se soit jeté dans les difficultés, le Seigneur prend soin de lui et confirme sa volonté qu’il aille à Rome (cf. ch. 23. 11).

Si l’Esprit Saint nous relate ce comportement de Paul, ce n’est pas pour diminuer l’apôtre à nos yeux, mais pour nous mettre en garde contre nos propres faiblesses, nous montrant que, même les plus grands serviteurs de Dieu avaient eu des défaillances. Combien plus nous-mêmes !

Plus que personne, Paul, qui avait été excessivement chargé, au-delà de ses forces » (2 Cor. 8. 9), pouvait dire : « Pour moi, vivre, c’est Christ » (Phil. 1. 21). L’épître aux Hébreux, au ch. 11, nous montre tous ces grands témoins de la foi des temps anciens, comme une « nuée de témoins qui nous entoure », comme une exhortation à « courir avec patience la course, fixant les yeux sur Jésus » (cf. ch. 12. 1 et 2).

La « voie » du v. 23, et du ch. 9. 2, caractérise le christianisme des débuts de l’histoire de l’Église.

Démétrius (v. 24), artisan « travaillant en argenterie », faisant des temples de la déesse Diane, n’hésite pas à mentir, afin de soulever la foule des artisans et des commerçants qui s’enrichissaient avec ce commerce. Satan se sert, tantôt des Juifs, tantôt des païens pour s’opposer à l’évangile. Ici, il utilise la cupidité des artisans d’Éphèse et l’idolâtrie des foules religieuses ; et c’est toujours vrai de nos jours. Gaïus et Aristarque, compagnons de Paul, sont entraînés dans le théâtre où Paul voudrait se porter à leur secours.

Mais, avec sagesse, les disciples et des asiarques qui sont ses amis, l’en empêchent. Paul se révèle être un imitateur du Seigneur (1 Cor. 11. 1), et aime ses amis « en action et en vérité » (1 Jean 3. 18).

La versatilité des foules est relevée, à plusieurs reprises, dans la Parole, particulièrement dans la vie du Seigneur : huit jours avant la crucifixion, elle criait : « Hosanna au Fils de David » (Mat. 21. 9). Mais, ensuite, poussée par les chefs religieux, elle criait : Ôte, ôte ! crucifie-le » (Jean 19. 15). Habilement manipulée par des meneurs, une foule peut aller jusqu’au meurtre.

Ici, en pleine confusion, et la plupart ne sachant même pas pourquoi ils étaient là (v. 32), ils mettent en danger la vie de Gaïus et d’Aristarque. Mais Dieu les garde, eux ainsi que Paul, en utilisant le secrétaire de la ville, homme prudent et habile, qui craint que les Romains, qui répriment sévèrement les émeutes populaires, n’interviennent avec leur brutalité coutumière. Il les calme en flattant leurs sentiments religieux, et les renvoie. Mais, au-dessus de la scène, Dieu dirige tout pour protéger les Siens, malgré la méchanceté de Satan qui, lui, cherche à faire périr Paul et ses compagnons. Si le monde se caractérise par la confusion et le désordre, Dieu, Lui, est un « Dieu de paix » (1 Cor. 14. 33).

C’est aussi le caractère que les assemblées doivent porter.

Le Juif Alexandre du v. 33, est peut-être le même qui avait fait « beaucoup de mal » à Paul (2 Tim. 4. 14). Ici, peut-être voulait-il prendre parti pour les Éphésiens, contre les disciples ; mais Dieu utilise l’animosité des Grecs contre les Juifs, pour lui fermer la bouche (v. 34). La foule peut crier pendant près de deux heures « Grande est la Diane des Éphésiens », pour se convaincre de la grandeur de leur déesse (v. 34) ; mais, comme toutes les idoles, elle reste sourde et muette (Jér. 50. 28 ; Ps. 115. 4 à 8). Et le mutisme obstiné de l’idole ne leur ouvre même pas les yeux !

Il en avait été de même pour le Dagon des Philistins (1 Sam. 5. 2 à 4), que Dieu avait jeté à terre deux fois, et auquel Il avait brisé la tête et les mains, qui reposaient, la deuxième fois, sur le seuil. La seule conclusion qu’ils en avaient tirée, était qu’il ne fallait plus marcher sur le seuil de son temple ! L’apôtre Jean nous dit, encore aujourd’hui : « Enfants, gardez-vous des idoles » (1 Jean 5. 21). Qu’est-ce qui remplit nos cœurs, prenant la place du Seigneur ?

Ces versets montrent la manière d’agir de Dieu qui, dans Son amour pour les Siens, limite soigneusement les méchancetés de Satan (Job 1 et 2), comme Il limite les flots de la mer (Job 38. 8 à 11). Et les méchants sont comparés aux flots de la mer qui ne peul se tenir tranquille » (És. 57. 20). La grâce de Dieu envers Ses serviteurs se montre dans les paroles du secrétaire de la ville, rendant témoignage qu’ils n’étaient « ni des voleurs sacrilèges ni des blasphémateurs de leur déesse » (v. 37). Dieu emploie la sagesse et la prudence intelligente de cet homme pour protéger Paul et ses compagnons.

Comme eux, si nous évangélisons, présentons la vérité concernant Christ, sans chercher à détruire les erreurs. Dieu fera son travail dans les âmes, et les erreurs seront abandonnées. La crédulité des Éphésiens dévoilée au v. 35, est toujours d’actualité, sous des formes différentes. Le diable, toujours actif, sait se servir même des guérisons, pour égarer les âmes des incrédules (v. 11 à 13).

En Apocalypse 2. 20, « Jésabel… enseigne et égare » les esclaves du Seigneur, en ajoutant à la Parole des erreurs provenant de l’imagination humaine ; et beaucoup d’âmes croient ces mensonges !

Ces passages nous montrent les interventions de Dieu, obligeant des incrédules à agir, malgré eux, pour protéger Ses serviteurs (ch. 5. 33 à 39 ; ch. 23. 10) ; ainsi que d’autres passages des Actes, où l’on voit les Romains protéger Paul contre les Juifs ! Déjà, pour le Seigneur Lui-même, Gamaliel avait prophétisé que le Seigneur allait mourir, et que la nation juive serait épargnée ; révélant ainsi, malgré lui, la pensée de Dieu, concernant la mort expiatoire de son Fils (Jean 11. 49 à 51). Autrefois, dans le même ordre de pensée, Balaam, cupide et pervers, avait prophétisé malgré lui, des choses magnifiques concernant Israël, dévoilant la pensée de l’Éternel, pour Son peuple (Nomb. 23 et 24).

Ch. 20

L’idolâtrie la plus grossière caractérisait les Éphésiens, mais quelques flatteries ont calmé leur colère (ch. 19. 35 et 36). Et si le temple de Diane représentait une des « sept merveilles du monde », cette idole n’est plus adorée. Les idoles sont éphémères, contrairement à notre Dieu, « en qui il n’y a pas de variation ni d’ombre de changement » (Jac. 1. 17) ; Jésus Christ est le même, hier, et aujourd’hui, et éternellement » (Héb. 13. 8).

Partis pour la Macédoine, et pour la Grèce, Paul et ses compagnons, s’étant heurtés aux embûches des Juifs, ont dû retourner en Macédoine, avant de prendre la mer pour la Troade (v. 1 à -6).

Luc semble s’être joint à Paul, au v. 3, car, pour la première fois dans son récit, il dit : « On fut d’avis » ; puis, aux v. 5 et 6, il dit : « Nous ». Luc fut un disciple effacé, mais un très cher ami de Paul avec qui il était resté, alors que les autres les avaient devancés en Troade (v. 5). Plus tard, Paul dit : « Luc seul est avec moi » (2 Tim. 4. 11), à un moment où Paul sentait peser sa solitude.

Paul réalisait ses désirs, exprimés au ch. 15. 36, d’exhorter les saints. De telles exhortations sont toujours bénies, comme à Corinthe où après que Paul eut « planté », Apollos avait « arrosé » (1 Cor. 3. 6). Désirons-nous, nous aussi, voir comment vont les frères ? Il semble que c’était la volonté de Dieu que l’apôtre repasse par les contrées déjà traversées, afin d’exhorter les croyants, tandis que Paul voulait s’embarquer pour la Syrie (v. 3).

Pressé d’aller à Jérusalem pour la Pentecôte, Paul abrège ses séjours dans les lieux où il passe. Pourtant, il est resté sept jours en Troade ; et le premier jour de la semaine, l’apôtre, avec les chrétiens de cet endroit, se sont assemblés dans le but de « rompre le pain » (v. 7). On voit l’importance de rompre le pain, le premier jour de la semaine. Au début des Actes, les croyants prenaient la cène plusieurs fois par semaine, dans leurs maisons (ch. 2. 42 et 46).

Pour les chrétiens, le sabbat n’a plus de signification. Consacrons le dimanche au Seigneur, en persévérant dans la fraction du pain car, avec le baptême, qui est individuel, c’est la deuxième institution du christianisme, celle-là collective. Nous manifestons ainsi notre communion avec le Seigneur, et les uns avec les autres. « Toutes les fois que vous mangez ce pain et que vous buvez la coupe, vous annoncez la mort du Seigneur jusqu’à ce qu’Il vienne » (1 Cor. 11. 26).

Paul n’avait pas connu le Seigneur durant Sa vie ici-bas, mais il avait reçu la connaissance de la pensée du Seigneur, directement par révélation (cf. 1 Cor. 11. 23 à 26). Le Seigneur désire que l’on se souvienne de Lui-même et de Son œuvre : « En mémoire de moi ». Ce jour-là est aussi le jour où s’effectue la collecte pour les besoins (1 Cor. 16. 1).

Paul a prêché très longuement ; puis ils s’entretinrent toute la nuit. Nous n’avons pas une telle persévérance, que l’on trouve encore dans d’autres pays.

Ces faits historiques dégagent un aspect moral pour nous : « beaucoup de lampes dans la chambre haute » rappellent que, dans la présence de Paul, il y avait beaucoup de lumière spirituelle, et tous en ont profité, sauf Eutyche (signifiant : prospère). Au lieu d’être assis parmi les autres, il s’était juché plus haut que tous, dans une position dangereuse, sur la fenêtre ! Là, il s’endort et tombe du troisième étage, et « fut relevé mort » (v. 9). Prendre une position élevée ne correspondant pas à l’état réel du cœur, conduit à une chute résultant du sommeil spirituel.

Dans la chambre haute, ils étaient séparés du monde dans la présence du Seigneur. Contrairement au monde plongé dans les ténèbres, il y avait là beaucoup de lumière. Nous sommes exhortés à nous réveiller et à nous relever, afin que le Christ luise sur nous (Éph. 5. 14).

Eutyche était-il vraiment mort ? Était-il mort dans ses péchés ou bien un croyant en chute ? Par ailleurs, Paul, par l’Esprit Saint, avait le pouvoir de le ressusciter. Son histoire avertit les jeunes gens de se mettre en règle avec le Seigneur au plus tôt. Dans la main du Seigneur, les circonstances les plus douloureuses peuvent être une occasion de joie et de consolation (v. 12). Eutyche était-il là uniquement parce que Paul y était, ou trouvait-il la réunion trop longue ? Paul descend, le serre sur son cœur et rassure les disciples.

Ézéchiel s’était assis où était assis le peuple en captivité (Éz. 3. 15). Savons-nous rejoindre ceux qui sont tombés, comme le bon Samaritain ?

Le Saint Esprit raconte l’histoire d’Eutyche, sans porter de jugement. Nous devons prendre soin de nos frères sans entretenir de pensées négatives à leur égard.

Paul dit, au v. 10 : « Ne soyez pas troublés, car son âme est en lui ». Peut-être Eutyche n’était-t-il pas vraiment mort, contrairement à 1 Rois 17. 17 à 22, où Élie ressuscite le fils de la femme qui recevait le prophète. La chute d’Eutyche s’est produite avant la fraction du pain (v. 11) et les frères, consolés, reçurent avec joie, l’enseignement de Paul bien qu’ils le voyaient pour la dernière fois. C’est pourquoi l’apôtre les enseigne longuement (v. 7 à 9), car les épîtres n’étaient pas encore écrites. Il est bon que nous ayons faim et soif de la Parole, mais, pour rester attentifs, évitons les réunions trop longues.

Le début de ce chapitre nomme sept serviteurs qui accompagnent Paul ; et il y a aussi Luc (v. 3, 5 et 6) qui, humblement, ne se nomme pas. De même Jean, dans son évangile, se nomme lui-même : « le disciple que Jésus aimait ». Paul, ici, est accompagné de plusieurs serviteurs. Plus tard, il sera seul, mais il écrira : « le Seigneur s’est tenu près de moi et ma fortifié » (2 Tim. 4. 17).

Paul, depuis la Troade, a voulu aller seul, et à pied, jusqu’à Assos, à une quarantaine de kilomètres. Sans doute avait-il besoin d’un peu de solitude avec le Seigneur, moments d’intimité utiles aux serviteurs, avec Celui qui les fortifie, dans la prière et la méditation personnelle. Le Seigneur prenait soin de ménager des moments de repos à Ses disciples (Marc 6. 30 et 31) ; et Lui-même se retirait parfois à l’écart pour prier (cf. Marc 6. 46). L’affection que nous portons aux serviteurs visitant les assemblées, ne doit pas être envahissante : laissons-leur des moments de solitude avec le Seigneur. Et cela est vrai aussi pour chacun de nous.

Le v. 13 fait référence à l’autorité apostolique de Paul : il avait « ordonné ». Paul se hâtait dans son voyage vers Jérusalem ; et c’est à Milet qu’il fait ses adieux aux anciens de l’assemblée d’Éphèse où il n’avait « rien caché des choses qui étaient profitables » (v. 20) ; et où il avait montré les croyants « assis dans les lieux célestes en Christ ».

Nous arrivons à un sommet du livre des Actes. Le Seigneur n’a pas arrêté Paul, sur le chemin de Jérusalem, comme Il aurait pu le faire. Bien que l’Esprit Saint l’ait averti de ce qui l’attendait, Paul a poursuivi son chemin. Le Seigneur s’est servi de ces circonstances pour amener l’apôtre à témoigner devant « les nations, les rois et les fils d’Israël » (ch. 9. 15).

À Milet, il encourage les anciens d’Éphèse à prendre soin du « troupeau », les recommandant « à Dieu et à la parole de sa grâce » (v. 32). C’est ici que l’Esprit Saint montre qu’il n’y a pas de suite apostolique, pour nommer les anciens, comme au ch. 14. 23. C’est, désormais, l’intervention directe du Seigneur qui désigne les anciens ou surveillants dont les assemblées ont besoin. De nos jours, il y en a peu. Prions le Seigneur pour cela. En Tite et en Timothée, ce sont ces délégués des apôtres qui avaient reçu cette autorité. Pour les apôtres, choisir les anciens constituait un exercice sérieux, car ces serviteurs devaient porter des caractères d’une qualité morale sans reproche (1 Tim. 3. 1 à 7 ; Tite 1. 5 à 9).

À l’assemblée de Philippes, les choses étaient vraiment en ordre (Phil. 1. 1). En 1 Tim. 5. 17, c’est davantage le côté du service des anciens qui est vu. Si des anciens manquent, aujourd’hui, c’est peut-être que nous ne les désirons pas, contrairement à ce que dit l’apôtre : « Si quelqu’un aspire à la surveillance » (1 Tim. 3. 1). 1 Cor. 14. 1 à 4, nous exhorte à « désirer avec ardeur les dons spirituels, mais surtout de prophétiser ». L’ancien doit être « mari d’une seule femme » ; et il doit bien conduire sa maison et bien tenir ses enfants.

Un frère célibataire pieux et fidèle, peut être précieux pour l’assemblée, mais il ne peut montrer qu’il conduit bien sa famille. Être chef de famille, pour un frère, implique un certain brisement de soi-même, l’amenant mieux à comprendre les problèmes d’assemblée.

Jusque-là, les apôtres étaient nécessaires pour affermir les assemblées naissantes. Mais alors, celles-ci plus affermies, le Seigneur ôte les apôtres, car Il ne voulait pas l’établissement d’un clergé. Jean le baptiseur avait été ôté, car le peuple voulait « se réchauffer à sa lumière » (Jean 5. 33 à 35 ; Mat. 14. 1 à 10). Cela est nécessaire pour que nos regards soient « fixés sur Jésus » seul.

Dans son discours, Paul rappelle le passé ; le présent et le futur (v. 18 à 31) ; et enfin, indique les ressources (v. 32). En toute bonne conscience, il pouvait rappeler son action parmi les Éphésiens. Pour le « présent », il savait que des tribulations l’attendaient, et que l’avenir devait le dérober aux yeux des Éphésiens, et il leur recommandait de prendre soin du « troupeau », et de « paître l’assemblée » (v. 28).

C’est en Dieu et dans Sa Parole que se trouvaient les ressources pour les anciens qui, désormais, allaient être responsables de la bonne marche de l’assemblée. C’est par des dons de prophètes et de docteurs, que Dieu pourvoit au remplacement des apôtres qui devaient être ôtés. Jusque-là, ils avaient reçu l’autorité du Seigneur pour nommer les anciens.

Si les autres apôtres avaient connu et suivi le Seigneur dans son abaissement, Paul, lui, l’avait vu dans Sa gloire (ch. 9) ; et il rappellera une vision céleste qu’il avait eue en 2 Corinthiens 12. 1 à 5. C’est à ce titre qu’il était, lui aussi, un apôtre.

La conduite de Paul parmi les Éphésiens conférait de la force à son enseignement, et était un modèle pour eux, car lui-même était un imitateur de Jésus Christ (1 Cor. 11. 1) : il avait marché dans le même chemin de difficultés que le Seigneur (2 Tim. 3. 10 et 11). Humblement (v. 19), Paul avait servi parmi les Éphésiens, avec une grande sollicitude pour chacun en particulier, les avertissant « jour et nuit » durant trois ans (v. 31). Le Seigneur avait doté Son apôtre d’une grande énergie spirituelle, et Paul pouvait servir jour et nuit, et travailler de ses propres mains afin de pourvoir à ses besoins et à ceux des frères qui le suivaient (v. 34 et 35).

L’humilité ne consiste pas à se dénigrer soi-même, mais à s’oublier afin d’être occupé du Seigneur seul. Le Seigneur pouvait dire : « Je suis débonnaire et humble de cœur » (Mat. 11. 29). Quant à nous, si nous avons quelque humilité, nous n’avons pas à en parler : elle doit se voir.

Le grand apôtre a connu beaucoup de difficultés, comme son Maître. Et plus on se tient prêts du Seigneur, plus l’ennemi réagit pour nous en éloigner : les chrétiens subissent tous les désordres du monde. Dans le chemin de souffrances où Paul marchait, imitant le Seigneur, il savait, malgré tout, se réjouir et chanter des cantiques, même dans les liens (Act. 16. 25) ; et il nous invite à nous réjouir (Phil. 4. 4). Quant à nous, nous gémissons volontiers dans les épreuves.

Une épreuve particulière, pour Paul, c’était d’être obligé de se séparer des Juifs qui refusaient l’évangile de la grâce (v. 19 ; ch. 19. 8 à 10) ; car l’apôtre aimait beaucoup son peuple (Rom. 9. 3 à 5), malgré toutes les difficultés et la haine qu’il a endurées de sa part, jusqu’à la fin. Par Sa mort et Sa résurrection, le Seigneur a annulé la séparation dressée entre les Juifs et les nations. Il a « détruit le mur mitoyen de clôture » qui les séparait (Éph. 2. 14), et a fait d’eux « un seul homme nouveau » (cf. Éph. 2. 15).

Ainsi, que Paul ait été obligé de séparer les chrétiens des Juifs incrédules, conférait à ces derniers l’entière responsabilité de leur rejet ; car la foi chrétienne est offerte à tous, Juifs et nations. L’apôtre n’avait « rien caché des choses qui étaient profitables » (v. 20). Et l’épître qu’il leur adressera plus tard, nous transporte vers les choses les plus élevées de la vérité pour les croyants ; au point qu’il nous montre « assis ensemble dans les lieux célestes, dans le Christ Jésus » (Éph. 2. 6). Cette vérité est là pour nous inciter à grandir spirituellement « jusqu’à l’état d’homme fait, à la mesure de la stature de la plénitude du Christ » (cf. Éph. 4. 13). C’est là le niveau spirituel très élevé qui nous est proposé.

La repentance et la foi faisaient partie de la prédication fidèle de Paul (v. 21) ; et il voulait que les anciens continuent dans cette même voie. La repentance est plus profonde qu’un simple regret. Saül et Judas, chacun en son temps, ont regretté leur péché, mais ne se sont pas repentis. David, lui, s’est vraiment repenti, et Dieu lui a pardonné. Pierre s’est repenti de son reniement et a « pleuré amèrement ». Se repentir consiste à confesser nos péchés, mais aussi à porter nous-mêmes un jugement sur notre propre état moral. Et il faut la foi en Jésus Christ et en Son œuvre expiatoire pour nous. David disait à Dieu : « Contre toi, contre toi seul j’ai péché » (Ps. 51. 4). La confession apporte le pardon et la paix. Le brigand, ayant reconnu son état de pécheur, et ayant la foi, a été pardonné.

L’apôtre, voulant le bien des Éphésiens, n’avait « rien caché des choses qui étaient profitables. », et « n’avait mis aucune réserve à leur annoncer tout le conseil de Dieu » (v. 20 et 27). « Les choses profitables » révèlent l’utilité et l’édification fidèlement enseignées, comme le montrent les v. 18 à 21, dans la marche de l’apôtre. L’épître aux Éphésiens, très élevée, montre les croyants « dans les lieux célestes ».

Les v. 22, 25 et 32 commencent par ces mots : « et maintenant », et parlent de ce qui va arriver. L’Esprit Saint avertissait Paul de ce qui l’attendait, en particulier par Agabus (ch. 21. 10 et 11) ; alors, il recommande les Éphésiens à Dieu. Dans son zèle pour le Seigneur, Paul ne se préoccupe pas de ces avertissements, bien que les disciples le supplient, par l’Esprit, de ne pas monter à Jérusalem (ch. 21. 12).

Aux Philippiens, il écrira : « Pour moi, vivre, c’est Christ » (ch. 1. 21). Pourrions-nous le dire en sincérité ? L’Esprit Saint agit souvent sur l’esprit des serviteurs (ch. 10. 19, 13. 2, 16. 6 et 7). Mais ici, Paul s’était « proposé dans son esprit » (ch. 19. 21), et était « lié dans son esprit » (ch. 20. 22). Paul avait bien compris la volonté du Seigneur qu’il aille à Rome, et Il l’y encourage (ch. 23. 11) ; et il ira, mais prisonnier ! Dieu lui avait révélé ce qui devait lui arriver (ch. 20. 25), comme pour Pierre, conscient que « le moment était venu de déposer sa tente » (2 Pier. 1. 14).

Bien que l’apôtre ait perdu sa liberté, Dieu veille à ce qu’il garde son utilité ; et contre la haine des Juifs, Dieu utilise les Romains pour le protéger, car « toutes choses le servent ».

Ces avertissements de l’Esprit Saint (v. 23), n’étaient pas de nature à arrêter l’apôtre, qui savait ce qu’étaient les « tribulations » accompagnant une vie chrétienne fidèle (Jean 16. 33 ; 1 Thess. 3. 2 à 4). Le Seigneur l’avait annoncé au ch. 9. 16. Mais il montre la qualité de sa foi et de son dévouement pour son Seigneur : il ne faisait aucun cas de sa vie… pourvu qu’il achève sa course » (v. 24 ; 2 Tim. 4. 7).

Paul, instruit par l’Esprit, dit : « Moi je sais… », discernant ce qui adviendrait à l’assemblée (v. 29 et 30). Achever notre course chrétienne, c’est faire tout ce que le Seigneur attend de nous, avant d’achever notre vie. Jean le baptiseur avait dit du Seigneur : « Il faut que Lui croisse et que moi je diminue ». Lorsqu’il a achevé sa course, Dieu l’a repris à Lui. Avons-nous commencé notre « course » chrétienne en abandonnant nos propres intérêts ? Chacun en est responsable. Seul, le Seigneur pouvait dire par avance : « J’ai achevé l’œuvre que tu m’as donnée à faire » (Jean 17. 4).

Le v. 24 donne la réponse d’un esclave soumis de cœur à son maître ; et Paul, dans ses épîtres, se nomme lui-même : « Esclave de Jésus Christ ». Sommes-nous heureux d’être des esclaves du Seigneur, et de Le laisser diriger notre vie ? Le but de la course et du combat chrétien, c’est le Seigneur Lui-même (Phil. 3. 14). Et la course suppose un effort soutenu, jusqu’à la fin, et présente des difficultés. L’apôtre savait vers quel but il courait, et ne combattait pas « comme battant l’air », mais mortifiait son corps (1 Cor. 9. 24 à 27).

À Éphèse, Paul, l’apôtre des nations, était vraiment sur son champ missionnaire : il y rendait témoignage à « l’évangile de la grâce de Dieu », et sa prédication allait plus loin que le simple salut de l’âme, mais comprenait l’ensemble de la doctrine chrétienne. L’apôtre avait reçu un service complet. C’était un évangéliste annonçant la bonne nouvelle, un docteur qui enseignait, faisant comprendre la Parole, un prophète qui annonçait ce qui allait se passer, enfin, un pasteur qui, durant trois ans, avait pris soin du troupeau, avertissant « chacun… avec larmes » (v. 20, 21, 27 à 31). Il prêchait le salut, formait des assemblées, les nourrissait et les entretenait : objet lui-même de la grâce de Dieu, il avait à cœur d’en parler aux hommes. Nous sommes, nous aussi, des objets de la même grâce.

À travers les recommandations pleines de sollicitude de Paul aux anciens d’Éphèse, afin qu’ils paissent le troupeau, c’est le Seigneur Lui-même qui prend soin de Son Assemblée qui est infiniment précieuse à Son cœur : formée par un rassemblement de rachetés, elle est, à Ses yeux, comme une « personne » qu’Il chérit, et pour laquelle Il s’est livré Lui-même. Elle est, pour Lui, la perle de très grand prix » (Mat. 13. 45 et 46), qu’Il a achetée par Sa propre mort et par Son sang versé.

Soyons conscients de Sa présence qu’Il a promise, au milieu de Ses rachetés : qu’il y ait donc de l’ordre, parmi les Siens, et de la piété.

Dieu ayant révélé à Paul ce qui allait arriver, et l’apôtre parlant comme prophète (v. 25), les anciens ne mettent nullement en doute ses paroles, comme on le comprend au v. 38. Paul avait prêché parmi eux, « le royaume de Dieu », caractère de l’évangile de Jean.

L’évangile de Matthieu en parle aussi (Mat. 6. 33) ; mais révèle aussi « le royaume des cieux », le Roi étant dans les cieux. Bien que l’Assemblée en fasse partie, le royaume est encore « en mystère ». On y entre par la nouvelle naissance (Jean 3. 3 à 5), et nous devons y marcher de manière à plaire au Seigneur. Paul avait prêché sans réserve la vérité, et l’état spirituel des Éphésiens était tel qu’ils pouvaient recevoir ces révélations.

Les chrétiens de l’épître aux Hébreux étaient restés spirituellement faibles, et avaient besoin de « lait » (Héb. 5. 12). Le ministère de la Parole, dans un rassemblement, peut être entravé par la faiblesse spirituelle de ses membres ; et nous le constatons dans le culte, en particulier, où l’on est empêché de parler de ce qu’est le Seigneur pour le Père.

La mission de l’apôtre consistait à compléter la Parole concernant l’Assemblée (Col. 1. 25). Au ch. 18. 6, Paul disait aux Juifs incrédules : « Que votre sang soit sur votre tête ». Pour les Éphésiens, il était « net du sang de tous » (v. 26 ; Éz. 3. 17 à 19). Le sang de ceux qui périssent et qui nous entourent pourrait-il, moralement, nous être redemandé ?

La conscience délicate de Paul le poussait à appuyer sa prédication de l’évangile par une conduite matérielle exemplaire (v. 33 et 34), et les anciens devaient prendre soin d’eux-mêmes, du troupeau, et veiller (v. 28 et 31). Comme autrefois, Josué avait conscience que le peuple se détournerait de Dieu (ch. 24. 15 à 22), Paul savait qu’après son départ, il entrerait au milieu des Éphésiens, des « loups redoutables » et des faux docteurs (v. 29 et 30). Et Apocalypse 2. 3, montre qu’ils avaient « abandonné leur premier amour ». La fidélité à la saine doctrine dans un rassemblement, repose uniquement sur l’amour des croyants pour le Seigneur. Que le Seigneur ranime notre amour pour Lui !

Pierre enseigne que, pour paître le troupeau, il faut être un modèle » (1 Pier. 5. 1 à 3), et le faire « volontairement et non pour un gain honteux » en imitant le Seigneur qui nous « a laissé un modèle afin que nous suivions ses traces » (1 Pier. 2. 21). Et cela exclut tout clergé. Nous sommes dans la maison où Dieu seul est le Maître ; comportons-nous en conséquence. L’Assemblée est sur la terre, comme une colonne : elle doit soutenir la vérité et la montrer de loin (1 Tim. 3. 15). Hélas ! l’histoire de l’Assemblée raconte sa chute encore actuelle, et est attaquée de toutes parts.

C’est comme étant le « Bon Berger », que le Seigneur se révèle déjà en Ézéchiel 34. 1 à 3, 15 et 16. Pierre était un ancien avec d’autres, et prenait soin du troupeau sans esprit de supériorité. Paul dit : « l’Esprit Saint vous a établis surveillants ». Ce ne sont pas les hommes qui avaient choisi, mais le Seigneur ; et nous devons reconnaître ceux qui sont appelés à ce service. Cependant, les surveillants doivent se souvenir que le grand Pasteur est au-dessus d’eux (1 Pier. 2. 25).

Le v. 28 rappelle que Dieu a acquis l’Assemblée « par le sang de son propre Fils » : fils rappelle l’intimité du Père et du Fils dans l’œuvre accomplie. Que le Seigneur ranime notre amour pour l’Assemblée, et mettons-la « au-dessus de la première de nos joies » (Ps. 137. 6). Gardons-nous de la mépriser (1 Cor. 11. 22), alors qu’elle est si chère au cœur de Dieu.

L’Esprit Saint avait dévoilé à Paul ce qui se passerait après son départ. Dès les premiers temps de la chrétienté, l’Église a été attaquée par l’ennemi de différentes manières (2 Pier. 2. 1 à 3). Le diable possède une puissance terrible, et il s’en sert pour introduire des fausses doctrines afin de ruiner le témoignage de l’Assemblée (Jude 1, 3 et 4). Dieu, donc, avertit les anciens, et leur dit de veiller.

Malgré la puissance spirituelle que possédaient les apôtres, de mauvais ouvriers s’étaient déjà introduits dans l’Assemblée, en rapport avec le judaïsme (ch. 15. 24). Le Seigneur Lui-même avait déjà averti Ses disciples de la survenue de faux prophètes venant à eux « en habits de brebis » (Mat. 7. 15 et 16), et Paul faisait part de ses craintes aux anciens (v. 29).

Enfin, il les « recommande à Dieu et à la parole de sa grâce » (v. 32). Le Saint Esprit, présent dans les croyants, les rend capables de reconnaître la voix du Bon Berger et de fuir les mauvais ouvriers (Jean 10. 4, 5 et 8 ; Rom. 16. 17 et 18).

Avant le reniement de Pierre, le Seigneur avait prié pour lui, afin que sa « foi ne défaille pas » (Luc 22. 31 et 32). L’ennemi s’attaque toujours en premier aux plus vulnérables. Appuyons-nous sur Dieu et sur sa Parole, et non sur nos « capacités », sinon, nous tomberons.

Toutes les turpitudes du cœur humain mêlées à la religion sont dévoilées dans 2 Timothée 3. 1 à 5, et l’ennemi s’en sert pour ruiner le témoignage de l’Église. La Parole seule doit être notre guide (Ps. 119. 105), comme il en était des chrétiens de Bérée (Act. 17. 11). Mais laissons-la pénétrer nos cœurs, car elle est la lumière morale donnée de Dieu, et gardons-la tout entière (Ps. 119. 130 et 160). Nous avons tous des combats à mener, et sa puissance nous gardera si nous lui obéissons. Mais, pour cela, il faut la connaître.

Dans les dons divers que le Seigneur octroie aux serviteurs, dans l’Assemblée, ceux-ci doivent les exercer fidèlement, tout en s’effaçant, afin que le Seigneur seul soit vu. Mais ces dons doivent se conjuguer afin d’assurer « l’accroissement du corps pour l’édification de lui-même en amour » (Éph. 4. 11 à 16). Chacun doit être conscient de sa responsabilité d’exercer le don qu’il a reçu du Seigneur, pour l’édification de l’Assemblée.

Les « loups redoutables » sont les mauvais ouvriers agissant par leur méchanceté au sein de l’assemblée, pour sa ruine, afin de « disperser le troupeau ».

Jean 10. 11 et 12 met en contraste l’action du « Bon Berger », et celle de « l’homme à gages » à qui les brebis n’appartiennent pas : il s’enfuit. Dans les dangers menaçant l’Assemblée, nous dérobons-nous ? Nous devons plutôt, tous, travailler à rassembler le troupeau. Le « lion rugissant cherche qui il pourra dévorer ».

Dans les derniers temps, quelques-uns « ne supporteront pas le sain enseignement ; mais ayant des oreilles qui leur démangent, ils s’amasseront des docteurs selon leurs propres convoitises, et ils détourneront leurs oreilles de la vérité et se tourneront vers les fables » (2 Tim. 4. 1 à 4). Et le v. 5 nous trace le chemin de la fidélité, dans de telles circonstances. Appuyons-nous sur le Seigneur et non sur des hommes (1 Cor. 1. 11 à 13). Veillons et prions, selon l’exhortation du Seigneur à Ses disciples, à Gethsémané (Mat. 26. 41).

Et Pierre s’en souviendra : « Veillez pour prier » (1 Pier. 4. 7). Nous avons besoin de veiller et de prier car l’ennemi ne désarme pas et continue à semer « de l’ivraie » au milieu du froment (Mat. 13. 25). Seule, la Parole doit faire autorité et gouverner notre vie dans la vérité (2 Jean 4 à 6, 9 ; 3 Jean 3 et 4). Le Seigneur dit toujours : « Sondez les écritures… ce sont elles qui rendent témoignage de moi » (Jean 5. 39). Dieu met toujours les mêmes ressources à notre disposition.

L’apôtre recommande les Éphésiens à Dieu : il y a continuité dans sa pensée, car il parle de Dieu au v. 21, 24, 25, 27 et 28, et non du Seigneur Jésus en particulier. Il ne faut pas trop séparer dans nos pensées, les trois Personnes de la divinité : chacune est Dieu et ensemble, elles forment un Dieu unique.

Si nous sommes exhortés à nous soumettre aux conducteurs dans l’Assemblée, nous avons affaire à Dieu d’abord, et à la puissance de Sa grâce et non de la loi. C’est la Parole qui a la puissance d’édifier l’Assemblée (ch. 9. 31), et de prémunir les croyants contre l’action destructrice des « loups redoutables ». La connaissance de la Parole permet de les reconnaître à leurs fruits (Mat. 7. 15 et 16) ; mais aussi de rejeter les « doctrines perverses » venant de l’intérieur de l’Assemblée. La puissance de la Parole est indépendante de la faiblesse du serviteur qui la présente.

Après avoir parlé de ce qu’il avait fait (v. 18 à 21), l’apôtre parle, maintenant, de ce qu’il n’a pas fait (v. 33). Samuel avait aussi rappelé son désintéressement dans son ministère parmi le peuple (1 Sam. 12. 1 à 5). L’apôtre n’avait pas même « convoité la robe de personne » : la robe était un signe distinctif d’une fonction (Luc 20. 46).

À la fin des temps où il doit y avoir un grand relâchement moral, il y aura encore des cœurs fidèles qui garderont la Parole (2 Tim. 3. 16 et 17 ; Apoc. 3. 8). L’apôtre n’avait « pas honte de l’évangile, car il est la puissance de Dieu en salut à quiconque croit » (Rom. 1. 16). C’était là l’héritage que les Éphésiens avaient reçu (v. 32). Beaucoup, dans la chrétienté, ont fait le contraire de l’apôtre, et se sont servi de leur position ecclésiastique pour dominer et s’enrichir. « Vous avez reçu gratuitement, donnez gratuitement » (Mat. 10. 8). La corruption du cœur pousse certains à estimer « que la piété est une source de gain » (1 Tim. 6. 5).

Si l’apôtre rappelle qu’il n’a rien convoité des biens des Éphésiens, ce n’est pas pour se justifier lui-même, mais pour glorifier le ministère que le Seigneur lui avait confié. Et cela pouvait ne pas être inutile, car il était obligé, pour justifier son apostolat, de pourvoir lui-même à ses propres besoins, déjà auprès des Corinthiens (2 Cor. 7. 12). Paul avait, auprès des Corinthiens, un triple témoignage, et leur dit « Nous n’avons fait tort à personne… ruiné personne… ne nous sommes enrichis aux dépens de personne » (cf. 2 Cor. 7. 2).

Parmi les Éphésiens, il avait eu un motif différent : pouvoir aussi « secourir les faibles » (v. 35 ; Éph. 4. 28). La richesse des pensées spirituelles de Paul se révèle là. Si le travail est nécessaire afin de pourvoir à nos nécessités, et d’aider ceux qui sont dans le besoin, il ne doit pas être un but en soi. La vénalité est une « source de toutes sortes de maux » (1 Tim. 6. 9 et 10).

Contrairement à Élisée, Guéhazi avait convoité les richesses. Balaam avait « aimé le salaire d’iniquité ». Daniel avait refusé les « récompenses » du roi (Dan. 5. 17). Dieu peut permettre qu’un croyant devienne riche ; mais le danger, c’est d’aimer l’argent et de rechercher les richesses.

Paul ne les recherchait pas. Il ira même jusqu’à offrir de payer à Philémon les torts que son esclave lui avait occasionnés (Philémon 18 et 19) ! Cependant, l’apôtre présente son apostolat à l’appréciation des hommes, contrairement au Seigneur qui a présenté Son œuvre uniquement à Son Dieu. Comme son Seigneur qui, avant d’entrer dans son ministère, s’était fait charpentier, Paul, lui, faisait des tentes : un métier simple, manuel. Les métiers manuels sont beaucoup abandonnés dans le monde, et même chez les chrétiens.

Deux dangers nous menacent : la paresse et l’affairisme où, exagérément occupés, nous laissons la vie spirituelle s’affaiblir. Paul nous exhorte encore : « Soyez mes imitateurs, comme moi aussi je le suis de Christ » (1 Cor. 11. 1). Le Seigneur qui était « riche, a vécu dans la pauvreté afin que nous fussions enrichis ». Secourir les « faibles » est avant tout une question de cœur (Luc 14. 12 à 14). D’abord, se donner à Dieu (2 Cor. 8. 4 et 5) ; puis, estimer qu’il « est plus heureux de donner que de recevoir » (v. 35). L’apôtre mettait cela en pratique fidèlement, car : « Dieu aime celui qui donne joyeusement » (cf. 2 Cor. 9. 7). Les motifs du cœur sont plus importants pour Dieu, que le don lui-même (Marc 12. 41 à 44).

Le v. 36 révèle sobrement une réunion de prière spontanée. Paul et ses compagnons se mettent à genoux, position d’humilité qui nous convient, bien qu’on puisse prier même assis ou debout. À Gethsémané, le Seigneur Lui-même s’est mis à genoux pour supplier Dieu (Luc 22. 41).

Après avoir rappelé la manière dont il s’était comporté parmi les Éphésiens, Paul les place directement devant le Seigneur (v. 35). Il est remarquable qu’il « pria avec eux tous ». Nous sommes exhortés à prier pour tous les hommes et les autorités, et à prier « en tous lieux, élevant des mains saintes, sans colère et sans raisonnement » (1 Tim. 2. 1, 2 et 8). Tous les frères doivent prier à haute voix ; mais les sœurs doivent prier dans leur cœur. De même, lors d’invitation entre familles, avant de nous quitter, nous devrions prier les uns pour les autres.

L’importance des réunions de prière est mise en relief par le Seigneur Lui-même en Matthieu 18. 20, en promettant Sa présence tout spécialement dans ces moments-là, bien qu’Il soit présent à toutes les réunions d’assemblée. Le Seigneur savait que les réunions de prières seraient les plus délaissées. Prières, supplications et actions de grâces nous apportent « la paix de Dieu » (Phil. 4. 4 à 7).

Les v. 37 et 38, et le ch. 21. 1, traduisent des liens fraternels très forts unissant Paul et les Philippiens, parmi lesquels l’apôtre était resté trois ans. Les anciens étaient peinés de ce qu’ils ne le reverraient plus ; et leurs larmes répondaient à l’amour de Paul pour eux. L’amour fraternel des croyants est un témoignage puissant pour le monde (Jean 13. 34 et 35). « L’amour de Dieu qui est versé dans nos cœurs par l’Esprit Saint qui nous a été donné » (Rom. 5. 5), nous rend capables de nous aimer, et d’aimer Dieu (1 Jean 4. 8 à 10, 19).

La fin du v. 38 montre leur attachement à l’apôtre : « Ils l’accompagnèrent au navire », allant aussi loin qu’ils pouvaient aller.

Enfin, Paul se dirige vers Jérusalem, malgré les avertissements réitérés de l’Esprit Saint (v. 23 ; ch. 21. 4). Le grand apôtre avait pour mission d’apporter l’évangile aux nations (ch. 9. 15) et le Seigneur lui avait donné l’ordre de sortir de Jérusalem (ch. 22. 18), mais il se laisse entraîner par son amour pour son peuple, et rien ne l’arrête dans ce chemin ! Nous devons veiller à ne pas nous laisser emporter par notre « bonne volonté » qui n’est pas forcément la volonté de Dieu : nous ferions fausse route. Pierre avait de bonnes intentions en disant au Seigneur : « Seigneur, Dieu t’en préserve, cela ne t’arrivera point ! » Mais le Seigneur a dû lui répondre : « Va arrière de moi, Satan, tu m’es en scandale » (Mat. 16. 22 et 23). Aucun serviteur de Dieu n’est parfait. Seul, le Seigneur le fut dans Son service pour Dieu.

Ch. 21

Dans ce ch. 21, du v. 15 au v. 26, Paul va écouter les suggestions des anciens réunis chez Jacques, qui le poussent à retourner à la loi : et le piège se referme sur lui ! Si de telles défaillances peuvent affecter de tels serviteurs de Dieu, incomparables par leur foi et leur zèle, prenons garde à nous-mêmes, qui sommes si faibles, car l’ennemi cherche à nous faire dévier du droit chemin de l’obéissance. Le roi Josias avait obéi durant tout son règne ; mais à la fin, sa défaillance lui a coûté la vie.

Ce retour inattendu de Paul à la loi surprend d’autant plus, qu’il survient quatre ans après que lui-même ait repris sévèrement les Galates voulant retourner au légalisme ! Nous ne valons pas mieux, et nous devons prendre soin de nous appuyer sur le Seigneur et Sa Parole. Mais, même dans ce faux-pas de l’apôtre, ce qui nous encourage, c’est que, s’il n’échappe pas aux conséquences, le Seigneur ne lui adresse aucun reproche. Cependant, Paul ira bien à Rome, mais dans des souffrances plus grandes.

Bien que Paul ait eu conscience d’être averti « de ville en ville » par l’Esprit Saint, des liens et de la tribulation » qui l’attendaient à Jérusalem (ch. 20. 22), il persévère dans sa détermination d’y aller. Alors, le Saint Esprit Lui-même multiplie Ses avertissements (ch. 21. 4 et 5, 10 et 11). Mais Paul ne se laisse pas convaincre (v. 13). Ces avertissements sont aussi pour nous : soyons obéissants aux directions que le Saint Esprit trace sur notre chemin.

Au v. 5, nous trouvons une autre réunion de prières, avec femmes et enfants. Il est bon que les enfants soient associés très tôt aux réunions d’assemblée, et partagent les exercices des frères et des sœurs, dans la mesure où ils peuvent en supporter quelque chose (2 Chron. 20. 13) – et pour la lecture de la Parole (cf. 2 Chron. 34. 30 ; Néh. 8. 1, 2 et 5). Malgré tout, il faut éviter de les « charger » outre ce qu’ils peuvent porter, ce qui les blesserait peut-être pour longtemps, car ils peuvent être assimilés à ces « vases découverts » de Nombres 9. 14 et 15. La fidélité aux réunions autour du Seigneur est en bénédiction pour tous, et les parents doivent montrer à leurs enfants qu’ils aiment l’Assemblée de Dieu, et doivent veiller à ce qu’ils s’imprègnent de la Parole de Dieu pour être gardés des pièges de l’ennemi (Néh. 13. 23 et 24 ; Ex. 10. 10 et 11). Il faut les élever pour le Seigneur.

Siméon, ce vieillard qui attendait la venue du Messie, est conduit par l’Esprit dans le temple, où il voit, dans le petit Enfant qu’apportent Marie et Joseph, le « salut » d’Israël (Luc 2. 25 à 35).

Au v. 6 de notre chapitre, une scène d’effusions nous est rapportée. On pense aux baisers que la pécheresse de Luc 7. 37 et 38, dépose sur les pieds du Seigneur. Le père du fils prodigue « couvre de baisers » son fils repentant (cf. Luc 15. 20). Cinq fois, dans le Nouveau Testament, nous sommes exhortés à un « saint baiser » entre nous.

A Tyr, Paul et ses compagnons étaient restés sept jours ; ce qui laisse supposer qu’ils ont pu y rompre le pain (ce qui en souligne l’importance pour nous aussi). Paul a cherché les disciples et les a trouvés, manifestant l’affection fraternelle. C’est l’attitude que nous devons avoir : chercher les frères où ils se trouvent et prendre du temps ensemble, pour prier et lire la Parole.

De Ptolémaïs, Paul et ses compagnons allèrent à pied jusqu’à Césarée, où ils trouvèrent Philippe l’évangéliste qui demeurait dans cette ville (ch. 8. 40 ; 21. 8). Sa maison étant ouverte, ils y restent plusieurs jours. On observe une progression dans le service de Philippe : on le trouve au ch. 6. 3 à 5, où il est choisi parmi les sept qui sont pleins de l’Esprit Saint et de sagesse », et qui servaient aux tables. Puis, au ch. 8. 4 à 6, il prêchait le Christ. Ensuite, du v. 35 à 40, il évangélise l’eunuque et les villes jusqu’à Césarée. Enfin, il est appelé « l’évangéliste » (ch. 21. 8). C’est un serviteur dépendant, n’hésitant pas à se rendre dans un « chemin désert » où il rencontre une âme, étant là, à point nommé (ch. 8. 26). Serviteur fidèle, il avait acquis « un bon degré » (1 Tim. 3. 13), et pratiquait l’hospitalité que nous ne devons pas négliger.

L’influence de ce père fidèle dans sa famille, se voit aussi dans le don de prophétie que pratiquaient ses quatre filles. La prophétie est le don le plus excellent que nous devons désirer (1 Cor. 14. 1 à 3, 12). Mais l’ordre selon Dieu règne dans cette famille : ce ne sont pas elles qui prophétisent au sujet de Paul, mais Agabus, envoyé de Dieu. Elles se gardent de prendre quelque autorité sur Paul (1 Tim. 2. 11 et 12), car les sœurs doivent exercer les dons qu’elles reçoivent, dans le cadre de la maison, ou entre femmes et avec les enfants. Muettes dans l’Assemblée, les sœurs doivent parler à Dieu dans leurs cœurs, soutenant les frères dans une profonde communion avec eux. Dans certains pays (en Afrique, par exemple), les sœurs ont souvent un rôle précieux auprès des femmes et des enfants, tout en s’abstenant d’interférer sur le rôle des frères.

Agabus, ce prophète de Jérusalem, était déjà intervenu au ch. 11. 27 et 28, annonçant une famine, et les frères avaient pleinement reçu sa prophétie. Paul, chargé d’une collecte pour les frères de Jérusalem, voulait s’y rendre lui-même, et c’est ce même prophète que Dieu plaçait sur le chemin de Paul.

Tout serviteur soumis au Seigneur, doit aussi se laisser conseiller par ses frères. Ici, Paul, contrairement à son comportement du ch. 19. 29 et 30, averti par le Saint Esprit, ne se laisse pas fléchir. Son amour pour son peuple l’aveugle.

Les v. 10 à 12 rapportent l’ultime avertissement de Dieu auquel Paul ne prend pas garde, et le piège va se refermer sur lui : désormais, prisonnier, son service va changer radicalement de caractère. Ces évènements se sont produits peu d’années après que Paul ait écrit son épître aux Galates, où, par les Écritures, il prouve puissamment que le christianisme repose sur la foi, et non sur la loi. La profonde connaissance de la Parole est indispensable, mais ne nous tiendra pas debout, si nous ne nous appuyons pas sur le Seigneur seul.

L’avertissement du Seigneur est renforcé par l’action spectaculaire d’Agabus, se liant les pieds et les mains avec la ceinture de Paul. Et si les choses sont claires pour ses compagnons, lui persévère dans sa détermination d’aller à Jérusalem. Nous ne doutons pas de la sincérité de Paul, prêt à donner sa vie pour le Seigneur (v. 13), mais le Seigneur ne lui demandait pas sa vie à ce moment-là.

Au ch. 22. 17 et 18, le Seigneur Lui-même avait commandé à l’apôtre : « Hâte-toi et sors au plus tôt de Jérusalem parce qu’ils ne recevront pas ton témoignage à mon égard ». L’obstination n’est jamais profitable, même venant d’un serviteur pieux.

La réaction des compagnons de Paul est pleine de sagesse et de mesure spirituelle : « La volonté du Seigneur soit faite » (v. 14). Et elle se fera, mais Paul sera confronté à de nouvelles difficultés. L’apôtre, dans son épître aux Philippiens, semble avoir assimilé la leçon ; car là, il s’en remet au choix du Seigneur Lui-même, ne sachant pas ce qui était préférable (ch. 1. 22).

Ce récit des Écritures nous met en garde de confondre notre « bonne volonté » avec la volonté de Dieu. Pierre, en son temps, se disait « prêt à aller en prison et à la mort » pour le Seigneur. Mais très vite, il a renié trois fois son Maître qu’il aimait, et qui avait pris soin, pourtant, de l’avertir ! Pleins de faiblesse, tenons bien la main du Seigneur qui nous gardera debout.

Au v. 15, Luc, l’écrivain des Actes, compagnon de Paul, écrit : « Et après ces jours… nous montâmes à Jérusalem ». Dans l’affection fraternelle, Paul n’est pas abandonné au seuil du danger ; d’autant plus qu’il était porteur d’une collecte pour les frères de Jérusalem. Là, chez Jacques, le frère du Seigneur, une « colonne » dans l’assemblée, les disciples reçoivent bien l’apôtre qui leur raconte le travail du Seigneur par son moyen, et ils glorifient Dieu. Au début, tout va bien. Au ch. 27 aussi, le voyage avait bien commencé ; mais par la suite, des difficultés inattendues surgissent.

C’est souvent quand tout semble bien aller, que nous bronchons. Pierre, introduit par Jean dans la maison du grand sacrificateur lors du procès du Seigneur, se trouvait où il n’aurait pas dû être (Luc 22. 54 et suivants ; Jean 18. 15 et 16). Cela a été la cause de sa chute. De même pour Paul ici, ce sont les frères de Jérusalem qui, sans le comprendre, vont le faire tomber ! Si nous sommes dans un chemin d’indépendance, Satan se sert de personnes inattendues pour notre chute. Nous devons être revêtus de « l’armure complète de Dieu… et après avoir tout surmonté, tenir ferme » (Éph. 6. 13).

À Jérusalem, les disciples, par égard aux « milliers de Juifs qui avaient cru, tous zélés pour la loi », conseillent à Paul de montrer que lui aussi gardait la loi (v. 20 à 24). Et Paul, qui avait sévèrement repris Pierre publiquement à ce sujet (Gal. 2. 11 et 12), accusé de pousser les Juifs chrétiens de « renoncer à Moïse » (v. 21), sans un mot de protestation, leur obéit (v. 26) ! Paul savait se mettre à la portée de ceux qu’il évangélisait, afin d’en convertir quelques-uns (1 Cor. 9. 19 à 23).

Mais ici, le Seigneur ne pouvait approuver son attitude, et dans Sa grâce, Il va l’arrêter avant la conclusion des « vœux » auxquels il participe (v. 27 et suivants), qui consistait à offrir un sacrifice (Lév. 22. 11), annulant ainsi le sacrifice du Seigneur ! Les bonnes prescriptions des frères de Jérusalem pour les croyants des nations (v. 25), n’autorisaient pas les chrétiens Juifs à garder la loi. Défaillant, ici, Paul n’en reste pas moins le grand apôtre qui pouvait dire : « Soyez mes imitateurs, comme moi aussi je le suis de Christ » (1 Cor. 11. 1).

Au moment où les sept jours des vœux allaient s’accomplir » (v. 27), Dieu arrête Paul, l’empêchant ainsi d’aller jusqu’à « l’offrande » (v. 26) qui eût nié la valeur du sacrifice du Seigneur. Paul savait parfaitement que ces sacrifices d’animaux étaient impuissants à ôter les péchés (Héb. 10. 1 à 4). Pourtant, par obéissance aux injonctions des frères de Jérusalem, il s’apprêtait à « réédifier ce qu’il avait renversé ».

Et Dieu se sert des ennemis du christianisme (ces « Juifs d’Asie »), pour empêcher Paul d’aller jusqu’au bout de ses intentions. Ces Juifs d’Asie, venus à Jérusalem pour la fête de Pentecôte, avaient déjà manifesté leur haine envers Paul présentant la vérité, au ch. 19. 9 en particulier. Mais, tant que l’apôtre marchait fidèlement dans son service, ces Juifs n’avaient pas prévalu sur lui. Ici, Paul ne marche plus dans le chemin du Seigneur ; aussi, ces mêmes hommes prévalent sur lui, et mettent sa vie en danger (v. 31). Dieu est toujours une protection pour les Siens ; mais, si nous marchons dans un esprit d’indépendance, nous multiplions les difficultés.

Au ch. 24. 17 à 20, Paul fait un court récit de ces moments, devant Félix, le gouverneur romain, expliquant ce qui l’avait amené au temple. Dieu a la haute main sur tout : « Toutes choses le servent » ; et Il utilise le chiliarque qui était là pour veiller à l’ordre public, pour protéger Paul. Cependant, l’apôtre a été lié de deux chaînes, rappelant la prophétie d’Agabus (v. 11). Comme au ch. 19. 35 à 40, Dieu, dans Sa bonté, arrête Son serviteur, l’empêchant d’aller trop loin, et emploie des gens des nations pour le protéger. C’est encourageant pour nous aussi.

Les Juifs considéraient le temple comme étant encore le saint lieu » (v. 28). Ils ne comprenaient pas que Dieu avait quitté le temple à cause des infidélités de Son peuple. Le Seigneur leur avait dit : « Votre maison vous est laissée déserte, car je vous dis : vous ne me verrez plus désormais, jusqu’à ce que vous disiez : Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur ! Et Jésus sortit et s’en alla du temple » (Mat. 23. 38 et 39 ; 24. 1). Autrefois, la nuée manifestant la présence glorieuse de Dieu avait quitté le temple, comme à regret, mais bien réellement !

Les voies divines sont souvent différentes, d’un serviteur à l’autre : Étienne, objet de la haine des Juifs, a été lapidé, ayant achevé sa course (Act. 7). Paul, objet de la même haine mortelle, est protégé, car n’ayant pas achevé son service. Le même cri de haine que le Seigneur a entendu : « Ôte, ôte ! crucifie-le » (Jean 19. 15), se répète ici : « Ôte-le ! » (v. 36).

À sa mesure, Paul traverse un peu les mêmes circonstances que son Seigneur ; mais lui est protégé, par le moyen du chiliarque de la cohorte (la cohorte comprenait 500 hommes) ! Dieu évalue le danger, et emploie les forces convenables pour protéger Son serviteur. Paul ne pouvait mourir avant d’avoir achevé son service. Même lapidé, Paul s’était relevé et avait continué à servir le Seigneur. Ainsi, la volonté de Dieu s’accomplit, comme les disciples l’avaient dit au v. 14. Paul ira bien à Rome, mais prisonnier, alors qu’il aurait pu y aller libre. Cependant, le Seigneur a renouvelé sa mission au ch. 23. 11.

Au ch. 27, lors de ce voyage maritime si hasardeux, Paul, confiant dans ces paroles d’encouragement du Seigneur, encouragera à son tour ceux qui naviguaient avec lui (ch. 27. 21 à 26). Appuyons-nous, nous aussi, sur les promesses de Dieu : elles sont fermes et sûres. Jacob lui-même en a fait l’expérience : c’est au moment où il s’enfuyait après avoir trompé son frère, que Dieu lui promet d’être avec lui, et de le ramener (Gen. 28. 12 à 15). Et Sa promesse s’est accomplie, car rien ne peut arrêter l’accomplissement de Ses desseins, malgré les retardements dont nous sommes responsables. Sa volonté est toujours de bénir les Siens.

Au ch. 23. 26 et 27, le chiliarque présente l’arrestation de Paul comme une délivrance de sa propre initiative, alors que, le croyant égyptien, il s’apprêtait à le châtier. Cependant, il ne peut que porter un témoignage favorable à son égard (v. 29). Là aussi on trouve une ressemblance avec le Seigneur, de qui Pilate pouvait déclarer : « Moi, je ne trouve aucun crime en lui » (Jean 18. 38). Quelle qu’ait pu être l’intention du chiliarque, Dieu se sert de lui pour protéger Son serviteur : « Toutes choses travaillent ensemble pour le bien de ceux qui aiment Dieu » (Rom. 8. 28).

Ch. 22

Dans ce chapitre, Paul rappelle sa jeunesse juive, et sa conversion sur le chemin de Damas (ch. 9 ; 26. 12 à 18). Dans ces trois récits, l’apôtre rappelle des détails différents, en relation avec les circonstances du moment, et avec ses différents auditoires.

Au ch. 21. 37, il s’adresse au chiliarque en grec. Ici, s’adressant aux Juifs, il parle en langue hébraïque, et leur présente les choses qu’ils appréciaient. Gamaliel, célèbre docteur de la loi ayant une certaine sagesse (ch. 5. 34 à 39) ; mais aussi, Ananias, homme pieux selon la loi (ch. 22. 12). Paul, lui-même « instruit aux pieds de Gamaliel », à Jérusalem, selon l’exactitude de la loi caractérisant les pharisiens, (Phil. 3. 4 à 6), était un érudit bien connu des Juifs, bien qu’il fût originaire de Tarse.

Il rappelle que, sur le chemin de Damas, il était porteur de lettres du souverain sacrificateur et des anciens, pour emmener à Jérusalem les chrétiens afin de les punir. Mais il avait agi dans l’ignorance et dans l’incrédulité » (1 Tim. 1. 12 et 13) ; et il reconnaît que ces Juifs étaient eux-mêmes dans la même erreur, croyant servir Dieu avec beaucoup de zèle (v. 3), « mais non selon la connaissance » (Rom. 10. 2). Cette ignorance est déjà rappelée par Pierre au ch. 3. 17. Selon la loi, seuls les péchés commis par ignorance pouvaient être pardonnés, contrairement à ceux qui étaient commis « par fierté ». Pierre et Paul marchaient dans l’imitation du Seigneur qui avait dit : « Père, pardonne-leur car ils ne savent ce qu’ils font » (Luc 23. 34).

Bien qu’il s’adresse à eux avec respect : « Hommes frères et pères » (v. 10), il est entouré d’ennemis haineux. Ces Juifs, refusant toujours d’écouter, aggravent leur culpabilité.

Au v. 9, Paul rappelle que, sur le chemin de Damas, il n’était pas seul, et que ceux qui l’accompagnaient avaient vu, eux aussi, cette lumière éclatante qui l’avait rendu aveugle. Aux Galates (ch. 1. 13 et 14), Paul rappelle quel terrible persécuteur il avait été ! « Mais » (v. 15), il rapporte l’action de Dieu pour sa conversion. Désormais brisé, sa vie était devenue tout entière à la gloire de son Sauveur. En rappelant les choses de son passé, Paul montre qu’il n’a pas oublié d’où il a été tiré. Souvenons-nous-en, nous aussi (És. 51. 1), considérant combien grand est le pardon qui nous est accordé, en relation avec notre état naturel : plus nous serons conscients que nous étions de grands pécheurs, plus nous aimerons Celui qui nous a « beaucoup pardonné » (Luc 7. 47).

Concernant cette lumière, si intense qu’elle l’avait jeté à terre, du ch. 9 au ch. 26, en passant à notre chapitre, les différences montrent que, plus l’apôtre a avancé dans sa carrière, plus cette lumière a pris de l’importance dans son cœur ! Ces visions célestes marquent toujours de façon indélébile les serviteurs qui en ont été les objets (Jos. 1. 1 à 9).

Ceux qui accompagnaient Paul ont bien entendu le « son » de la voix qui lui parlait, mais n’en ont pas compris le sens, car le Seigneur ne s’adressait qu’à Son serviteur. Lorsque le Seigneur parle à une âme, cela reste intime. Aux v. 8 et 10, Paul, brisé soudainement, a conscience qu’il a affaire au Seigneur, et manifeste le besoin de Le connaître, et de Lui obéir en Le servant. Sommes-nous désireux de toujours mieux Le connaître et Le servir ?

Le double appel : « Saul, Saul » marque la solennité de ce que le Seigneur veut lui dire. Les Écritures mentionnent sept personnes que le Seigneur a appelées deux fois par leur nom.

Et le Seigneur lui pose une question qui montrera à Paul que, persécuter les chrétiens, c’était persécuter le Seigneur qui était dans la gloire : « Pourquoi me persécutes-tu ». Et à la question de l’apôtre : « Qui es-tu, Seigneur ? », la réponse : « Je suis Jésus le nazaréen que tu persécutes », a révélé à l’apôtre la vérité concernant l’Assemblée, « corps de Christ ». Déjà en Zacharie 2. 8, l’Éternel avait déclaré au sujet de Son peuple : « Celui qui vous touche, touche la prunelle de son œil » (l’œil de Dieu). Cette déclaration du Seigneur est encourageante pour ceux de nos frères qui, dans différents pays, sont persécutés pour leur foi en Christ. Le Seigneur s’identifie à eux dans leurs difficultés et leurs souffrances.

Paul met en avant Gamaliel, docteur de la loi célèbre à l’époque, ayant une certaine sagesse, et Ananias, disciple du Seigneur (ch. 9. 10), « homme pieux selon la loi, et qui avait un bon témoignage de tous les Juifs » (ch. 22. 12), afin de toucher la foule qui l’écoutait.

Le ch. 9, rapporte ce que le Seigneur dit à Ananias ; le ch. 22, ce qu’Ananias dit à Paul ; et le ch. 26, ce que le Seigneur dit à Paul. Ananias interpelle Paul par ces mots : « Saul, frère » montrant ainsi l’amour chrétien en exercice. Il transmet à Saul ce qu’il avait entendu lui-même (2 Tim. 2. 2). Ananias savait qui était cet homme : un persécuteur dangereux (ch. 9. 13 et 14). Mais il obéit au Seigneur.

Saul a dû être touché dans sa conscience, en s’entendant appeler « frère » par un de ces chrétiens qu’il persécutait à mort. Et par la puissance de Dieu, Ananias, d’une simple parole, rend la vue à cet homme que le Seigneur a brisé sur la route de Damas. Et la première personne qu’il voit, c’est cet homme qu’il aurait poursuivi de sa haine, auparavant.

Les v. 8 et 10 rappellent que Saul, jeté par terre et aveuglé par cette lumière éclatante autour de lui, a conscience que la voix qu’il entend est celle du Seigneur : « Qui es-tu, Seigneur ? » ; « Que dois-je faire, Seigneur ? ».

Le v. 14 montre l’action de Dieu pour Paul : Dieu l’a choisi ; Il lui a fait connaître Sa volonté, qu’il aille vers les nations ; voir « le Juste » (ch. 3. 14 ; 7. 52), et entendre une voix de Sa bouche. Seul, le Seigneur porte ce caractère de Juste, par opposition aux hommes (Rom. 3. 10). Pour avoir ce caractère d’apôtre, il fallait avoir suivi le Seigneur durant Sa vie sur la terre et être témoin de Sa résurrection (ch. 1. 21 et 22). Paul lui, L’a vu dans la gloire (1 Cor. 9. 1).

Au v. 16, Saul est invité par Ananias à être baptisé, étant « lavé de (ses) péchés », en disant : « Que tardes-tu ? » C’est un commandement du Seigneur. Le baptême ne lave pas les péchés : il est un signe extérieur que l’on est sauvé par la foi, introduit dans la chrétienté. Il nous identifie à la mort de Christ, afin d’être identifié à Sa vie de résurrection (Rom. 6. 3 et 4). On peut exhorter un nouveau converti à demander le baptême qui doit suivre la conversion, en l’instruisant sur sa portée de témoignage public. Soyons bien au clair au sujet du baptême, car dans une partie de l’Église, cette vérité est complètement détournée de sa signification. A l’époque, et de nos jours dans certains pays, ce témoignage peut conduire à la mort du croyant.

Entre les v. 16 et 17, il a dû s’écouler au moins trois ans, durant lesquels Paul, en Arabie, a été enseigné par le Seigneur, avant son retour à Damas, puis à Jérusalem (Gal. 1. 15 à 18).

Au v. 13, Paul rappelle comment il a recouvré la vue, après ces trois jours de cécité. Le Seigneur l’avait jeté par terre et rendu aveugle afin de lui montrer que tout le système judaïque auquel il était fanatiquement attaché était caduc (jeté par terre) ; et que lui, Saul, le savant dans les Écritures, qui prétendait voir clair dans les plans divins, était aveugle quant au plan de grâce de Dieu. Jean 9. 39 à 41, montre la volonté divine de se révéler à ceux qui ne Le connaissaient pas, et de rendre aveugles ceux qui, prétentieusement, affirmaient le connaître.

Saul appartenait à cette classe de pharisiens fanatiques qui prétendaient « voir », mais méprisaient ce que le Seigneur avait apporté : la grâce. Le Seigneur leur dit : « Maintenant vous dites : nous voyons, votre péché demeure ». « Saul, respirant encore menace et meurtre » (ch. 9. 1), est jeté par terre. Dès lors, brisé dans son âme et dans sa conscience, s’ouvrant à la vraie lumière, il peut, désormais recouvrer la vue. Mais maintenant, il voit clair, selon la lumière de la grâce pour tous les hommes : « Vous êtes sauvés par la grâce, par la foi » (Éph. 2. 8). Désormais, il a reçu pour lui-même la « lumière de la vie » (Jean 8. 12), et pourra marcher par elle jusqu’au bout. Mais il a fallu que le Seigneur le brise.

Après s’être réclamé de Gamaliel, docteur de la loi honoré, et d’Ananias, homme pieux selon la loi, Paul rappelle sa violente opposition personnelle au christianisme, pensant que cela gagnerait les Juifs à l’évangile ; mais cela n’a aucun des effets escomptés auprès d’eux. Le Seigneur savait qu’ils ne recevraient pas davantage son témoignage qu’ils n’avaient reçu celui de Pierre (v. 18). L’apôtre, revenu à Jérusalem par amour pour le peuple, alors que le Seigneur voulait l’envoyer vers les nations, subissait les conséquences de son obstination. Plus il intervenait, espérant gagner les Juifs, et moins il obtenait ce qu’il cherchait.

Aux v. 19 et 20, Paul rappelle une communication intime du Seigneur, pensant que cela désarmerait l’opposition des Juifs ; mais il n’en est rien, car, dès lors, il passait pour un apostat par rapport au judaïsme. Les Juifs ne pouvaient recevoir ce qu’avait dit le Seigneur à Paul : « Hâte-toi et sors au plus tôt de Jérusalem » (v. 18). Et : « Va, car je t’enverrai au loin vers les nations » (v. 21). C’est à partir de Jérusalem que l’apôtre allait se heurter à beaucoup d’embûches ! Cependant Dieu a incité le chiliarque à mobiliser quatre cent soixante-dix hommes en armes pour le protéger, l’amenant loin de Jérusalem.

Au ch. 13. 45 et 46, Paul avait eu une saine réaction en se séparant des Juifs rebelles à la foi. Seule l’obéissance conduit à la bénédiction. Dans les ch. 2 et 3, les prédications de Pierre, présentant uniquement le Seigneur en s’appuyant sur les Écritures connues des Juifs, avaient amené cinq mille hommes au Seigneur (ch. 4. 4). Ici, Paul ne parle du Seigneur que pour rappeler comment Il l’a converti. Et aucune âme n’est amenée au salut ! C’est par notre témoignage au Seigneur Jésus, à Son œuvre et de ses résultats éternels que l’on peut amener une âme au salut.

Mais le Seigneur, plein de grâce, n’a pas manqué de fortifier Paul, l’encourageant à aller à Rome : « Aie bon courage ; car comme tu as rendu témoignage des choses qui me regardent, à Jérusalem, ainsi il faut que tu rendes témoignage aussi à Rome » (ch. 23. 11). Ainsi, Il valide malgré tout son témoignage à Jérusalem !

Le v. 21 nous place devant un paradoxe. C’est Paul, ce Juif intransigeant (Phil. 3. 4 à 6), violent et meurtrier, que le Seigneur envoie prêcher l’évangile de la grâce aux nations méprisées. Mais il a fallu que Dieu use de la protection du chiliarque afin que Son apôtre ne soit pas lapidé. Orgueil et prétention à la supériorité sur les nations, poussent les Juifs à une explosion de haine envers Paul (v. 22 et 23). Ils refusaient l’évangile de la grâce, pour eux-mêmes, et pour les nations. Cependant, les voies divines s’accompliront malgré tout, Dieu se servant de qui II veut pour parvenir à Ses desseins.

Contrairement à Étienne qui avait été lapidé, Paul est protégé, car son service n’est pas terminé. Et Dieu « mobilise » le chiliarque pour conduire Paul hors de danger. Les autorités établies sont destinées à faire régner l’ordre et la justice, envers le bien et le mal (Rom. 13. 5) ; et le chiliarque a ce souci de rétablir l’ordre, mais, ignorant les motifs de la haine du peuple contre Paul, il veut employer les moyens du monde pour arracher des aveux à son prisonnier (v. 24 et 25).

Au ch. 23, averti par un jeune garçon des embûches dressées par les Juifs contre Paul, il emploiera de puissants moyens de protection envers l’apôtre. Le chiliarque est un instrument efficace dans la main de Dieu pour sauver Paul. Celui-ci échappe au fouet en déclarant sa citoyenneté romaine (v. 26), contrairement au ch.16. 37, où il ne l’avait révélée qu’après avoir été flagellé. Objet d’une injustice, le croyant peut rappeler ce qui est juste, mais sans insister sur ses droits (Phil. 4. 5).

Dans cette épître, ch. 3. 20, il écrit : « Notre bourgeoisie et dans les cieux », et on l’acquiert par la foi. Ses titres de pharisien et de romain, il les estimait « comme des ordures » (cf. Phil. 3. 8). Ne soyons pas tentés par les gloires mondaines qui flattent « l’orgueil de la vie » (1 Jean 2. 16). Le Seigneur, Lui, a choisi la dernière place ici-bas (2 Cor. 8. 9), et nous « a laissé un modèle afin que nous suivions ses traces » (1 Pier. 2. 21 à 23).

Ch. 23

Ce passage montre l’apôtre rendant témoignage de lui-même, ce qui provoque, de la part du souverain sacrificateur, une action méchante. Et Paul réagit par une parole violente. Scène peu glorieuse ! Paul, peut-être, ressentait quelque découragement. Cependant, le Seigneur ne lui fera aucun reproche. En Jean 18. 19 à 23, le Seigneur avait, Lui aussi, été frappé par un huissier ; mais le Seigneur l’avait repris avec grâce. Nous faiblissons tous, et ces scènes nous sont rapportées pour notre avertissement. Ce que l’apôtre disait de lui-même était vrai, mais inutile, et il ne rendait pas témoignage au Seigneur.

Ce n’est qu’au ch. 26 qu’il parlera de nouveau du Seigneur. Ici, il ne parlait pas sous la direction du Saint Esprit. Il traite le souverain sacrificateur de « paroi blanchie ». Le Seigneur, en Matthieu 23. 27 et 28, dit aux chefs religieux du peuple : « Malheur à vous, scribes et pharisiens hypocrites, car vous ressemblez à des sépulcres blanchis ». Mais ces paroles sévères étaient justes !

Paul s’était conduit en « toute bonne conscience » : et il rappellera souvent que c’était sa conduite habituelle (ch. 24. 16 ; 1 Cor. 4. 3 et 4). Et en Hébreux 13. 18 et 19, l’auteur de l’épître demande que les croyants prient pour lui, afin qu’il ait toujours cette bonne conscience. Nous sommes exhortés à la garder, en 1 Pierre 3. 14 à 16. La voix de la conscience peut être étouffée, dans le monde ; mais les croyants doivent garder une bonne conscience (1 Tim. 1. 5 et 19).

C’est après l’introduction du péché, en Éden, que l’homme a acquis la conscience qui lui permet de discerner le bien et le mal (Gen. 2. 15 à 17 ; ch. 3. 11). Cependant, cette faculté que possède tout homme, n’est pas suffisante pour discerner la pensée de Dieu : il lui faut aussi le Saint Esprit, que seuls les croyants ont reçu, à leur conversion. La conscience peut être endurcie, cautérisée, insensible (1 Tim. 4. 1 et 2). C’est une grâce de Dieu si nous avons une conscience ; mais il faut qu’elle soit « étalonnée » par la connaissance de la Parole de Dieu.

Paul confesse qu’il avait persécuté les chrétiens, par ignorance en 1 Tim. 1. 12 et 13 : c’était en toute bonne conscience qu’il s’opposait à Dieu. « Mais miséricorde m’a été faite » ajoutait-il. L’action bénie du Saint Esprit en nous, est seule capable de nous garder dans une marche soigneuse devant Dieu. Deux dangers, cependant, sont à redouter : ne pas écouter notre conscience ; ou, au contraire, nous tourmenter nous-mêmes, par une conscience maladive.

Paul aurait dû savoir reconnaître le souverain sacrificateur qui devait être vêtu d’habits particuliers. Cependant, il dit : « Je ne savais pas, frères » (v. 5). Il y avait là, une défaillance de Paul, malgré ses grandes capacités que les Corinthiens contestaient en partie. « Ses lettres sont graves et fortes, mais sa présence personnelle est faible et sa parole méprisable » (2 Cor. 10. 10). Cependant, il connaissait bien ce qui opposait les pharisiens aux sadducéens (v. 6 à 8) et, par ruse, il a su s’en servir. Plus tard, aux mêmes Corinthiens, il déclarera : « Marchant dans la chair, nous ne combattons pas selon la chair ; car les armes de notre guerre ne sont pas charnelles, mais puissantes par Dieu » (2 Cor. 10. 3 et 4). Dieu nous a donné Sa Parole comme les arrhes de Sa puissance.

Dans l’épître aux Philippiens, l’apôtre déclare que tout ce qui avait été, pour lui, des avantages parmi les hommes, il l’avait rejeté, et qu’il les « considérait comme des ordures, afin qu’il gagne Christ » (Phil. 3. 4 à 8). Que le Seigneur nous aide à faire des progrès spirituels.

Malgré cette défaillance de Paul, le Seigneur prend soin de lui (v. 11), et se sert de ces circonstances douloureuses pour former son serviteur. Il en est de même pour nous. Dans les premiers chapitres des Actes, la puissance du Saint Esprit agissait sans frein, en particulier pour délivrer Pierre de la prison par l’intervention d’un ange (ch. 12. 6 à 11). Pierre lui, marchait dans le chemin de Dieu. Dans le ch. 23, l’Esprit n’agit plus avec la même puissance, étant retenu par le comportement de Paul. Mais Dieu l’a relevé et il est bien allé à Rome.

L’apostolat de Paul devait se dérouler au milieu des nations et s’exercer auprès des rois et des fils d’Israël (Act. 9. 15). Son ministère lui est confirmé au ch. 23. 11 : il doit aller à Rome ; et au milieu de toute cette violence qui l’entourait, l’apôtre a repris l’assurance indispensable à sa mission, en entendant ces paroles du Seigneur : « Aie bon courage ». De plus, il avait ce sentiment que le Seigneur « se tenait près de lui ». C’est aussi notre part, particulièrement lorsque nous traversons des épreuves.

Très vite, Paul sera amené à témoigner devant le roi Agrippa (ch. 26). Dans son voyage mouvementé pour aller à Rome, à bord du navire qui devait faire naufrage, Paul dit aux gens qui étaient avec lui : « Ô, hommes, ayez bon courage ». Et ils prirent tous courage (ch. 27. 25 et 36). Enfin au ch. 28. 15, Paul, en voyant les frères venir à sa rencontre avant d’arriver à Rome « rendit grâces et prit courage » (ch. 28. 15). Plus tard, au tribunal de César (probablement Néron), il pourra dire : « J’ai été délivré de la gueule du lion » (2 Tim. 4. 17).

Le Seigneur a encouragé le paralytique et la femme ayant une perte de sang (Mat. 9. 2 et 22) – et également les disciples dans la tempête (Jean 6. 20). De même avant de les quitter : « Ayez bon courage, moi, j’ai vaincu le monde » (cf. Jean 16. 33). L’ennemi a beau s’acharner, le Seigneur se tient auprès des Siens.

Quarante hommes forment un complot contre Paul, voulant le tuer (v. 13 à 15), mais le Seigneur a suscité un instrument bien faible, un jeune garçon (1 Cor. 1. 27), pour déjouer leur guet-apens. Dieu se sert de toutes choses (Ps. 119. 91), et Paul doit rendre témoignage à Rome ; et son témoignage sera fécond jusque dans la maison de César (Phil. 4. 22) !

Prophétiquement, le Seigneur avait pu dire en ce qui Le concernait : « Je ne savais pas qu’ils faisaient des complots contre moi » (Jér. 11. 19). Et ces complots, nous les voyons en Matthieu 26. 3 et 4. Et en Jean 15. 20, le Seigneur dit : « L’esclave n’est pas plus grand que son maître. S’ils m’ont persécuté, ils vous persécuteront aussi ». Et c’est avec la complicité du sanhédrin que ces hommes veulent tuer Paul (v. 14 et 15 !

Ainsi averti par le jeune homme, le chiliarque Claude Lysias a pris d’importantes précautions pour protéger Paul, en dépêchant quatre cent soixante-dix hommes armés, pour l’envoyer à Césarée (v. 23 et 24). Le chiliarque a écouté le jeune garçon et a pris au sérieux ses révélations, déjouant ainsi le complot que les Juifs n’ont pu mettre à exécution.

Dans la lettre qu’il écrit au gouverneur Félix, il se montre prudent, présentant les choses à son avantage, omettant de dire qu’il avait d’abord pris Paul pour un malfaiteur, et qu’il avait voulu le soumettre à la question par le fouet (ch. 21. 37 et 38 ; ch. 22. 24). Bien qu’il n’ait pas compris exactement la situation réelle (car c’était un homme du monde), il avait compris que Paul « n’était sous le coup d’aucune accusation qui méritât la mort ou les liens » (v. 29). Les hommes du monde cherchent toujours leur propre gloire (Jean 5. 44).

L’intervention du jeune garçon auprès de lui est également passée sous silence. Dieu se sert parfois d’instruments bien insignifiants : une jeune fille pour la délivrance de Naaman qui était lépreux. Ici, un jeune homme qui n’a pas craint d’entrer dans la forteresse où Paul était prisonnier. Il a eu même la hardiesse de dire au chiliarque : « Toi donc n’y consens pas » (v. 21). Dieu prend soin de Son serviteur. Ces choses parlent encore aux frères qui, dans certains pays, sont persécutés.

Enfin, à Césarée, Paul a été « gardé au prétoire d’Hérode » (v. 35), et non en prison.

Enfin, au ch. 22. 30, la Parole nous révèle que même la convocation du sanhédrin était soumise à l’autorité romaine.

Ch. 24

La présence d’Ananias, souverain sacrificateur et des anciens se faisant accompagner par « un certain orateur nommé Tertule », à ce procès contre Paul, révèle la déchéance de la sacrificature (Éz. 20. 16). Lorsque les hommes veulent défendre une cause fausse, ils s’entourent d’orateurs puissants.

Paul, dans le sanhédrin, avait apostrophé Ananias par ces mots : « Paroi blanchie !» : cela n’était que trop juste ! En Malachie, Dieu stigmatisait le comportement du peuple et de ses chefs. Calomnie et faux témoignage fusent sans retenue, couverts par ces chefs religieux qui déshonorent leurs fonctions ! C’est la manière habituelle du monde ! Leur seul but est de discréditer Paul auprès de Félix, et de le tuer si cela leur était possible. Tertule, en triste flagorneur, flatte bassement Félix, et s’enhardit jusqu’à accuser imprudemment le chiliarque Lysias, d’avoir usé de violence envers eux (v. 7) !

Mais la Parole révèle que c’était la foule qui avait manifesté de la violence envers Paul, voulant le tuer (ch. 21. 31 et 35). Tertule était un « méchant » selon les Psaumes 11. 2 ; 12. 2. Ses paroles outrancières n’ont fait qu’éveiller la défiance du gouverneur contre les accusateurs de Paul, et il lui donne la parole (v. 10).

Paul, alors, s’appuyant sur le Seigneur, prononce des paroles convaincantes, ayant retrouvé sa sérénité, et rétablit avec modération dans ses propos, la vérité le concernant. Comme Paul, soyons vrais dans nos circonstances, ne disant que ce que nous pensons, en nous gardant des flatteries. « L’homme qui flatte son prochain étend un filet devant ses pas » (Prov. 29. 5). « La langue fausse hait ceux qu’elle a écrasés, et la bouche flatteuse amène la ruine » (cf. Prov. 26. 28). Élihu, ne savait pas flatter, ne disant que la vérité (Job 32. 22 ; 33. 3).

La calomnie est une accusation volontairement mensongère, en vue de faire du mal à quelqu’un. Paul avait écrit l’épître aux Romains juste avant les évènements relatés ici (Rom. 13. 1).

Félix renvoie le procès à plus tard, attendant la venue de Lysias et son témoignage (v. 22). Derrière la scène, nous voyons la main de Dieu faisant tourner les choses en faveur de Son serviteur : Dieu voulait qu’il aille à Rome. Habilement accusé de sédition devant le gouverneur romain (les Romains réprimaient durement les révoltes), Paul n’a pas de mal à réfuter cette accusation (v. 11) : il faut beaucoup plus de douze jours pour fomenter une sédition populaire. Puis, il démontre que les accusations des Juifs ne sont que des mensonges (v. 11 à 13), ayant pris courage, sachant que Félix connaît de longue date ce qui concerne le comportement des Juifs.

Dans les accusations de Tertule, une seule est juste, bien qu’il s’en serve pour discréditer Paul : « il est un meneur de la secte des nazaréens » (v. 5). Et c’était tout à la gloire de Paul qui portait l’opprobre de Christ. Dans sa lettre (ch. 23. 27), Lysias disait des choses justes, bien qu’il les présentât à son avantage. Ici, Tertule use de la même habileté, mais c’est pour mentir ! Prenons garde à rester vrais dans nos paroles, ne cherchant pas à nous avantager aux yeux des autres.

L’attitude de Paul est proche de celle du Seigneur : « Il a été amené comme un agneau à la boucherie… et il n’a pas ouvert sa bouche » (És. 53. 7). Devant les accusations des faux témoins, le Seigneur n’a rien répondu. Mais devant l’adjuration du souverain sacrificateur lui demandant s’Il était « le Christ, le Fils de Dieu, Jésus lui dit : « Tu l’as dit. De plus, je vous dit : dorénavant vous verrez le fils de l’homme assis à la droite de la puissance, et venant sur les nuées du ciel » (Mat. 26. 62 à 64).

Devant le sanhédrin, Paul n’avait pas eu le loisir de parler du Seigneur. Mais ici, il confesse sa foi (v. 14). Les apôtres ont toujours insisté sur la résurrection du Seigneur, rendant témoignage à cela par l’Ancien Testament, car le Nouveau Testament n’était pas encore écrit. C’est sur Sa mort et Sa résurrection que le christianisme repose, ainsi que la nouvelle création. Les Juifs étaient opposés à cette vérité de la résurrection du Seigneur, qui était pourtant annoncée par la loi et les prophètes (Luc 24. 27). Il y aura la résurrection des justes (És. 25. 8 ; Osée 13. 14 ; Apoc. 20. 6). En Jean 5. 28 et 29, les deux résurrections (des justes et des injustes) séparées dans le temps, se réaliseront.

Enfin, Apocalypse 20. 12 à 15 révèle la résurrection des injustes, en jugement. Les Juifs croyaient à la résurrection à la fin des temps, d’une manière vague (Jean 11. 21 à 25).

Paul avait devant lui la résurrection d’entre les morts, précédant la manifestation des croyants devant le tribunal de Christ ; et cette perspective l’incitait à avoir « toujours une conscience sans reproche devant Dieu et devant les hommes » (v. 16). Romains 14. 10 montre l’humilité de Paul qui se défendait de juger autrui, « car nous comparaîtrons tous devant le tribunal de Dieu » (2 Cor. 5. 9 à 11).

Ce v. 11 rappelle combien doit être grande « la crainte du Seigneur », bien que notre salut ne saurait être remis en cause ; mais nous pouvons être sauvés comme à travers le feu » (1 Cor. 3. 15). Les apôtres avaient devant eux le jour de la venue du Seigneur (2 Tim. 1. 18). Au tribunal de Christ où tous nos actes seront manifestés, nous nous tiendrons devant Lui dans nos corps glorifiés, et tout le déploiement de la grâce de Dieu sera mis en pleine lumière, à Sa seule gloire. Que notre marche habituelle soit en conséquence du tribunal où nous devons être, non jugés, mais « manifestés ». Et il y aura de la louange ou des « pertes ».

Paul s’exerçait à garder cette bonne conscience ; et nous devons l’imiter dans cet exercice permanent. Ce n’est pas facile, car nos relâchements ouvrent la voie à la chair qui se manifeste aussitôt ; et le monde n’apprécie pas un comportement contraire au sien. Mais, si nous nous tenons près du Seigneur, Il nous en donnera la force, et notre conscience sera à l’aise devant Lui. « Nous faillissons tous à plusieurs égards » ; mais ayons à cœur de glorifier le Seigneur dans notre vie.

Au ch. 23. 1, Paul avait déclaré devant le sanhédrin : « Je me suis conduit en toute bonne conscience devant Dieu jusqu’à ce jour » ; c’est alors que la violence s’était manifestée envers lui. Pourtant Paul savait que sa bonne conscience ne le justifiait pas, mais le Seigneur (1 Cor. 4. 4 et 5). Dieu nous dit : « Soyez saints car je suis saint ».

En Apocalypse 1. 12 à 17, Jean, qui connaissait le Seigneur comme le Dieu de la grâce, le voit comme le Juge, revêtu de tout l’appareil judiciaire, s’apprêtant au jugement de l’Assemblée. Saisi de frayeur, il tombe à ses pieds « comme mort ». Pourtant, Jean, un bien-aimé racheté, n’avait rien à craindre pour lui-même. Mais l’aspect terrible du Juge le jette à terre !

En Hébreux 13. 18, l’auteur de l’épître, avec délicatesse, sollicite les prières des saints, afin que lui-même ait la force de garder cette bonne conscience qui le caractérisait. Les frères d’autrefois avaient, plus que nous, la pensée de comparaître devant le tribunal de Christ. Nous avons des progrès à faire. La conscience, donnée de Dieu, peut être ou laxiste ou maladive. Pour être juste, elle doit être formée par la Parole, et nous devons nous tenir près du Seigneur. Plus nous sommes près de la lumière, plus nous voyons nos faiblesses, et notre conscience nous reprend. « Le sentier des justes est comme la lumière resplendissante qui va croissant jusqu’à ce que le plein jour soit établi » (Prov. 4. 18).

Si nous vivons fidèlement dans l’obéissance à la Parole, la prédication de l’évangile touchera les consciences. Paul a touché celle de Félix. Mais cela n’est pas allé plus loin (v. 24 et 25) !

Aux v. 17 à 21, Paul retrace ce qui l’a amené à se trouver à Jérusalem. Porter aux frères des aumônes de la part des assemblées de Macédoine et de l’Achaïe (Rom. 15. 25 et 26). L’humilité de Paul se discerne en ce qu’il ne dit pas qu’il était, en réalité, l’instigateur de la générosité des frères grecs (2 Cor. 8). Il avait dû remettre cette contribution aux frères, lors de sa venue chez Jacques (ch. 21. 18).

C’est à cette occasion que, sous l’influence des apôtres, Paul avait dévié de sa voie, acceptant de participer à un vœu de nazaréat, mais sans tumulte, car la loi conférait à cet acte volontaire une grande solennité ! C’était les Juifs d’Asie qui avaient produit un grand trouble et c’était eux qui auraient dû être là et l’accuser, s’ils avaient eu un vrai motif pour cela (v. 19). On voit une certaine similitude avec ce que disait le Seigneur : « Qui d’entre vous me convainc de péché ? » (Jean 8. 46).

Paul connaissait le fonctionnement de la « justice » des Romains, en l’occurrence, plus juste que celle des Juifs, pourtant le peuple de Dieu (ch. 25. 14 à 16) ! Pour le Seigneur, il n’y avait eu qu’un simulacre de jugement. Au ch. 23. 5, Paul avait évoqué, avec l’habileté du cœur naturel, la résurrection. Dans notre chapitre, il en parle dans un esprit de crainte de Dieu ; c’était une partie des charges que les Juifs faisaient peser sur lui.

Gouverneur de la nation juive « depuis plusieurs années » (v. 10), Félix connaissait tout ce qui concernait la vie religieuse des Juifs, leurs différends, leurs querelles. Le v. 22 montre aussi qu’il avait des connaissances sur la « voie » (le christianisme – ch. 9. 2 ; 19. 2). Il ajourne les Juifs, disant qu’il fera descendre Lysias, le chiliarque (chose qu’il ne fera pas). Mais cet homme avait une vie dissolue et Paul, soit qu’il en eût connaissance, soit qu’il parlât par l’Esprit, lui présente des vérités qui le troublent et l’effrayent (v. 25), car sa conscience est sévèrement reprise. Et dans sa cupidité, il faisait souvent venir Paul, en privé, espérant en même temps que Paul lui donnerait quelque argent » (v. 26).

Accompagné de Drusille, sa femme, qui était juive », il écoute Paul l’enseignant sur « la foi en Christ » (v. 24). Pourtant touché dans sa conscience, mais son cœur restant fermé, il remet à plus tard d’entendre ce que Dieu voulait lui dire. Dieu veut que tous les hommes soient sauvés, et il y avait une place dans Son cœur pour Félix. La conscience peut être touchée, mais pour amener une âme à la conversion, il faut que le cœur aussi soit ouvert et vienne au Sauveur. La cupidité de Félix sera déçue, car Paul, incorruptible, ne se prête pas à un tel chantage ! Et Paul restera deux ans prisonnier à Césarée (v. 27) où, Dieu veillant sur Son serviteur, pousse Félix à ordonner qu’il jouisse d’une certaine liberté, et que ses amis le servent (v. 23). Il avait des amis, à Césarée ; et c’est aussi là qu’il avait rencontré le prophète Agabus (ch. 21. 8). Désormais, c’est comme prisonnier que Paul attend de changer de lieu de résidence. Mais le Seigneur se sert de ces circonstances nouvelles, après les tumultes dangereux qui avaient assailli Son apôtre, pour lui assurer un certain repos avec la sécurité ; et nous voyons que Félix, lui-même, use d’humanité envers lui.

Cependant, le v. 25 qui mettait Félix devant la nécessité de la justice pratique, la tempérance (qui est la faculté de se gouverner soi-même avec mesure), et le jugement à venir sur la vie de tout homme, nous concerne aussi : car, si le jugement en condamnation nous sera épargné, nous n’en comparaîtrons pas moins devant le tribunal de Christ (2 Cor. 5. 10). Les croyants « tissent » la robe de l’épouse de l’Agneau, par leurs justices pratiques (Apoc. 19. 8). La tempérance, (la sobriété), est requise du croyant, contre-pied des passions charnelles du monde (2 Pier. 1. 5 ; Gal. 5. 22). Mais, ces qualités requises restaient étrangères à la vie dissolue du gouverneur. On peut comprendre que les paroles de Paul l’aient effrayé ! Contrairement à Moïse, Félix avait choisi de jouir pour un temps des délices du péché » (Héb. 11. 25).

Paul, selon son habitude, se plaçait sur le terrain moral des gens auxquels il prêchait l’évangile, afin de gagner le plus de gens (1 Cor. 9. 19). Félix a beaucoup approché le grand serviteur de Dieu ; mais son cœur est resté fermé à la grâce qu’il a repoussée. En son temps, le pharaon avait obstinément endurci son cœur jusqu’au moment où Dieu Lui-même l’a endurci, sans retour ! Le jeune homme riche a repoussé la grâce, préférant ses richesses ! Félix, connaissant ce qui concernait « la voie » a endurci son cœur. « Aujourd’hui, si vous entendez sa voix, n’endurcissez pas votre cœur » (Héb. 3. 7 et 8). Comme Hérode s’était intéressé à Jean, mais l’a fait décapiter, Félix s’est intéressé à Paul, mais l’a laissé prisonnier. Le jour de demain n’appartient qu’à Dieu (Luc 12. 19 à 21).

Au ch. 17. 30 à 34, Paul avait parlé de « justice » ; et les uns avaient repoussé cette nécessité, d’autres l’avaient acceptée. Il en est ainsi encore aujourd’hui. Comme le serviteur d’Abraham, nous devons demander à Dieu : « Fais-moi faire aujourd’hui une heureuse rencontre » (Gen. 24. 12), et ne pas nous préoccuper d’avance des circonstances rencontrées dans le service (Luc 21. 14 et 15). Nous les comprendrons dans le ciel.

Le v. 26 dévoile ce qui peut se passer dans le cœur d’un homme dont la conscience est touchée, mais qui reste dominé par des intérêts charnels : car la chair est insatiable ! « Nul ne peut servir deux maîtres ». La Parole nous dit : « Sois sobre en toutes choses » (2 Tim. 4. 5). Cela est valable même dans le service.

Même entouré d’ennemis, Paul restait intouchable, tant que devait durer son service.

Ch. 25

Paul comparaît, une fois de plus, devant les grands de ce monde. Après Félix, il est jugé devant Festus, avant de l’être devant le roi Agrippa. Tous reconnaissent qu’il est innocent de ce dont les Juifs l’accusent ; mais il est gardé prisonnier ! Les Juifs sont déterminés à tuer Paul, alors que les grands des nations usent d’humanité envers lui.

Au travers des circonstances contraires, Dieu dirige tout, car Sa volonté est que Paul rende témoignage à Rome (ch. 23. 11). Et Paul réalise la prophétie du Seigneur par Ananias : au milieu des souffrances, il rend témoignage devant « les nations et les rois, et les fils d’Israël » (ch. 9. 15). Paul se trouvait dans les difficultés, en partie par sa faute. Mais les plans de Dieu s’accomplissent malgré l’opposition des hommes, même s’Il doit changer ses voies. Les Juifs s’opposaient à Dieu en s’acharnant contre Paul ; mais les Romains, en maintenant Paul prisonnier, obligeaient aussi Dieu à infléchir Ses voies. Dieu avait répondu à la prière de Daniel après que « le roi de Perse lui ait résisté vingt et un jours » (Dan. 10. 12 et 13). Paul « aurait pu être relâché s’il n’en avait appelé à César » (ch. 26. 32). Dieu emploiera Paul prisonnier, pour écrire ses précieuses épîtres. On trouve un parallèle, au Ps. 2. 1 à 3, entre ce qui concerne le Seigneur et ce qui regarde à la situation de Paul. Mais le Seigneur l’a encouragé : « Aie bon courage » ; Il ne l’abandonne pas. Nous devons apprendre à dire : « Que ta volonté soit faite et non la mienne ». Paul a dû apprendre, à l’école de Dieu, « combien il devait souffrir pour le nom du Seigneur ».

Dans ces jugements successifs de Paul, ces hommes politiques cherchent tous à gagner la faveur des Juifs (ch. 24. 27 ; 25. 9). Pilate avait fait la même chose, au procès du Seigneur (Marc 15. 15). Cependant, ils n’en protègent pas moins Paul contre la haine des Juifs. Même Gallion (ch. 18. 12 à 16), avait protégé malgré lui, le grand apôtre. « J’en appelle à César » (v. 11).

Paul sait que, s’il est rendu à la liberté, les Juifs ne manqueront pas de le tuer ; et il a cette certitude qu’il doit rendre témoignage à Rome (ch. 23. 11). En appeler à César semble être dans sa pensée, faire un pas de plus vers Rome. A-t-il voulu « forcer la main » à Dieu ? Deux ans étaient passés depuis que les Juifs avaient décidé de le tuer (ch. 23. 12 à 15). Leur acharnement les poussent à demander à Festus « cette grâce qu’il le fit venir à Jérusalem, dressant des embûches pour le tuer en chemin » (v. 3). Citoyen romain, Paul ne pouvait être jugé et condamné que par les Romains. C’était donc « une grâce » qu’ils demandaient au gouverneur, qu’il fût jugé par les Juifs ! Mais la loi romaine, inflexible, ne jugeait pas sur des mots, mais sur des faits : Paul ne leur serait pas livré. Il ira à Rome, dans le droit fil de la pensée de Dieu qui, peut-être, ne voulait pas qu’il fût libéré. Les voies divines sont mystérieuses.

Au ch. 12. 1 à 3, Hérode, pour plaire aux Juifs, avait fait mettre Jacques à mort, et s’apprêtait à en faire autant avec Paul mais Dieu le délivre. Dans ce chemin difficile pour Paul, Dieu l’a béni. Les Juifs qui ont condamné le Seigneur après L’avoir accablé de graves accusations (Mat. 26. 3 à 5), n’ont pas changé en ce qui concerne Paul : les faux témoignages sont toujours là ! La prédication de l’évangile de la grâce, tant pour eux que pour les nations, leur était insupportable !

La justice humaine, toujours empreinte d’iniquité, se manifeste dans cette question de Festus : « Veux-tu monter à Jérusalem pour y être jugé… devant moi ? » (v. 9). Devant Agrippa, il dira : « J’étais dans l’embarras pour procéder à une information sur ces choses » (v. 20). Comme tout homme politique, il présente les choses de manière à dissimuler son iniquité. Ni Festus, ni Agrippa ne s’occupaient des choses de Dieu. En face de la droiture de Paul ayant pour lui sa bonne conscience, les hommes de ce monde, puissants ou non, restent iniques. Comme tous les grands hommes de foi, Paul parle avec beaucoup d’énergie. Pierre et Jean avaient répondu avec la même détermination, au ch. 4. 19. Devant le tribunal de César, Paul connaîtra des moments difficiles. Mais le Seigneur s’était tenu prêt de lui et l’avait fortifié. Puis, il avait été « délivré de la gueule du lion » (2 Tim. 4. 16 et 17). Paul savait que quand on a « tout surmonté », il faut encore « tenir ferme » (Éph. 6. 13).

Festus parle de Paul, à Agrippa, comme d’un homme de peu d’importance : « Un certain homme » (v. 14). « Inconnu » des hommes, « mais bien connu » de Dieu et des croyants (2 Cor. 6. 9 et 10). Mais Paul est citoyen romain, et le gouverneur ne peut laisser Paul être jugé par les Juifs, peuple assujetti à Rome. Cependant, Festus sait que le peuple Juif est des plus difficiles à gouverner : aussi, cherche-t-il à se le concilier (v. 9), bien qu’il « oublie » d’en référer à Agrippa (v. 20). Pilate aussi avait voulu se concilier les Juifs, en condamnant le Seigneur (Marc 15. 15). Et il ne le connaissait pas (Jean 18. 35 ; 19. 7 à 9).

Mais Dieu veille sur Son serviteur que les Juifs veulent tuer. Décontenancé par la situation, Festus cherche conseil auprès d’Agrippa qui est Édomite, fils de cet Hérode qui fit tuer Jacques (ch. 12. 23) ; et petit-fils d’Hérode, meurtrier des petits enfants de Bethléem (Mat. 2. 16) ; mais Agrippa s’était converti au judaïsme. Et, s’il ne connaissait pas Paul, celui-ci était au courant et savait tout de lui (ch. 26. 25 à 28). Festus, quant à lui, était étranger aux choses de Dieu, et ne connaissait pas le Seigneur Jésus dont il parle comme d’un « certain Jésus mort, que Paul affirmait être vivant » (v. 19). Au ch. 26. 24, il réagit comme tous les incrédules « Tu es hors de sens, Paul ». Mais « la folie de Dieu est plus sage que les hommes » (1 Cor. 1. 25). Dans ce paragraphe, Festus se met en avant « Moi… je… ». Bien qu’il semble défendre Paul, il présente les choses à son avantage, tout en avouant son embarras (v. 27).

Agrippa, descendant d’une famille régnant sur la Palestine depuis plusieurs générations, ayant embrassé le judaïsme, avait probablement entendu parler du christianisme ; et il désirait entendre Paul (v. 22). Paul n’avait pas suivi le Seigneur lorsqu’Il était sur la terre ; mais il L’avait vu vivant et glorifié dans le ciel (ch. 9). Il pouvait donc affirmer qu’Il était vivant. Le monde considère toujours le Seigneur comme crucifié et mort. Seuls, Ses disciples L’ont vu ressuscité ; et nous-mêmes Le voyons tel par les yeux de la foi.

Devant Agrippa et les grands de la ville, Festus expose de nouveau les griefs des Juifs contre le prisonnier qui, sur l’invitation du roi, a pu faire son apologie (v. 23 à 27). Il est triste de voir Paul retenu prisonnier, alors qu’on n’a rien à écrire à sa charge ! Mais la « justice » humaine est souvent entachée d’iniquité. Il en avait été de même en ce qui concernait le Seigneur : aucun crime ne pouvait être retenu contre Lui ; mais Pilate l’a livré pour être crucifié (Jean 19. 16) ! Et Paul, reconnu comme innocent des crimes qu’on lui imputait, a été retenu prisonnier. Le monde fait peu de cas de la vie et de la liberté humaine. Quel contraste avec l’amour de Dieu pour tous les hommes ! Amour qui a poussé le Seigneur à se livrer Lui-même, afin de nous sauver.

Quelle différence, aussi, entre les grands de ce monde, s’asseyant « en grande pompe » dans la salle d’audience ; et Paul, forcé de faire son apologie, lui, humble prisonnier, confronté au déploiement de l’orgueil des hommes, s’étalant sans retenue !

Ch. 26

Contrairement au ch. 22, où Paul, faisant son apologie dans le sanhédrin, déchaîna la haine violente des Juifs (v. 22), ici, il se trouve dans le calme, devant les grands de ce monde qui l’écoutent, ses ennemis étant absents.

Il peut se dire « heureux » de faire son apologie devant Agrippa, Édomite mais converti à la religion juive, et qui était « au fait de toutes les coutumes et questions qui existaient parmi les Juifs » (v. 3). De plus, le roi qui avait probablement entendu parler du christianisme, voulait entendre Paul (ch. 25. 22). Et l’apôtre, présentant sa défense, en profite pour parler du Seigneur et de la résurrection ; cette vérité fondamentale des Écritures, et que Agrippa (peut-être un sadducéen), semblait nier (v. 8). Au ch. 23. 1 à 6. Paul avait divisé le sanhédrin, à ce sujet, mais n’avait pu prononcer un mot sur le christianisme.

Au v. 1, Paul étend une main chargée de chaînes, devant le roi Agrippa. Prisonnier pour sa foi, Paul est moralement plus libre et bien au-dessus de ce haut personnage du monde (v. 29). En son temps, Jacob présenté au pharaon, était au-dessus de lui, et c’est le berger qui a béni le roi d’Égypte ! Paul, ici, applique l’exhortation qu’il adressera à Timothée : il « insiste en temps et hors de temps » et essaie de convaincre son auditoire (2 Tim. 4. 1 et 2). Il raconte tout de son triste passé de persécuteur et de « blasphémateur » (1 Tim. 1. 13), et son récit reflète son humiliation. Il rappelle sa rencontre avec le Seigneur qui, voyant en lui un grand « zélateur » de la loi, l’a brisé, pour faire de lui ce grand zélateur du christianisme. Et c’est à lui que le Seigneur révélera la grande vérité de l’Assemblée.

Paul, loin d’accuser les Juifs, justifie leur zèle pour « parvenir » à la réalisation des promesses divines au peuple (v. 6 à 8 ; Rom. 10. 2). Dans son amour, Paul parle des « douze tribus », alors que, seules deux tribus étaient revenues en Palestine. Pour l’Église dispersée, nous devons porter tous les chrétiens dans nos cœurs, bien que nous ne puissions pas marcher avec tous, n’ayant pas de communion. Ne confondons pas amour et communion.

Luc 2. 25 à 38 montre qu’en Israël, un résidu attendait la délivrance promise : et cette promesse faite à Abraham, Isaac et Jacob, tenait tout entière à la venue du Seigneur en qui toutes les promesses trouvent leur réalisation. Le Seigneur a remis à plus tard Son règne à cause de l’incrédulité du peuple : et, dans la crucifixion du Seigneur, toute l’humanité était représentée. En attendant la repentance du résidu Juif, beaucoup de gens des nations ont reçu le Seigneur.

Paul, bien que sincère, agissait dans l’ignorance (1 Tim. 1. 13), s’opposait à Dieu (v. 9) ; et réalisait ce que le Seigneur avait dit : « L’heure vient que quiconque vous tuera pensera rendre service à Dieu » (Jean 16. 2).

Avec l’intelligence des circonstances touchant Agrippa, Paul cherche à atteindre sa conscience (v. 8) comme à Athènes il avait parlé du « dieu inconnu » qu’adoraient les Grecs.

Au v. 9, Paul rappelle le titre du Seigneur méprisé « Jésus le nazaréen » qui était écrit sur l’écriteau de la croix : son zèle le dévorait (v. 9 et 10). Mais lors de sa conversion, il l’appelle « Seigneur » (v. 15). Ne le connaissant pas, il a conscience que Celui qui lui parle est au-dessus de tout. Pour le monde, nous sommes associés à « Jésus le nazaréen ». Incrédule, tout d’abord, Paul avait rencontré le Seigneur et avait été « sauvé par la grâce » (Éph. 2. 3 à 5). Le témoignage des croyants qu’il avait persécutés agissait comme un « aiguillon » (v. 14). « Les paroles des sages sont comme des aiguillons » (Éccl. 12. 11).

Cependant, il fallait encore, pour Paul comme pour nous tous, qu’ait lieu cette rencontre personnelle avec son Sauveur.

Durant les grandes persécutions des chrétiens, on les bâillonnait, car les bourreaux ne pouvaient supporter leur témoignage. Aux v. 14 et 15, le Seigneur lui révèle que persécuter les chrétiens associés au Seigneur, c’est Le persécuter Lui-même. Le Seigneur se présente sous Son nom d’Homme : « Jésus ». Mais il faut Le reconnaître comme notre Sauveur et notre Seigneur (Rom. 10. 9). Mais aussi, prenons vraiment conscience que s’Il s’est manifesté comme homme, Il est avant tout Dieu.

Paul rappelle devant le roi Agrippa ce qui s’était passé sur le chemin de Damas : Paul, convaincu, alors, de l’autorité absolue de la loi, le Seigneur l’avait jeté par terre, lui montrant ainsi que c’était tout le système légal, pleinement réalisé par le Seigneur, qui n’avait plus lieu de subsister. Le contexte de ce chapitre nous montre que pour lui, avant sa conversion, Jésus n’était que : le nazaréen » (v. 9), l’homme méprisé. Mais aussitôt qu’il a eu affaire à Celui qu’il persécutait, il l’appelle « Seigneur » (v. 15).

Cette lumière qu’il voit, « plus éclatante que la splendeur du soleil » (v. 13), lui fait comprendre que lui, le savant dans les Écritures instruit aux pieds de Gamaliel, il était jusque-là dans les ténèbres. À peine le Seigneur l’a-t-il jeté par terre, qu’Il lui dit : « Lève-toi et tiens-toi sur tes pieds » (v. 16). Le Seigneur a lu dans le cœur de Saul qu’il était déjà vaincu ! Désormais un autre homme, il pouvait se relever rempli de la vraie lumière, et prêt pour servir le Seigneur qui ne lui a pas fait de reproches, mais voulait lui faire comprendre que, si Paul L’avait persécuté jusque-là, maintenant, Il avait besoin de lui.

Sommes-nous prêts à servir avec autant de promptitude ? Et Paul pourra écrire qu’il avait été « mis à part dès le ventre de sa mère » (Gal. 1. 15) ; et qu’il était « un témoin oculaire et un ministre de la Parole » (Luc 1. 2), ayant reçu un service spécial comme serviteur de l’évangile et de l’Assemblée, pour compléter la Parole (Col. 1. 25 et 26). Nous avons besoin de cette « lumière » morale émanant du Seigneur (Jean 8. 12). Le Seigneur l’avait retiré, à la fois du peuple et des nations, mais c’était pour l’envoyer vers eux, comme un étranger (Jean 17. 16), et comme « ambassadeur pour Christ » (2 Cor. 5. 20). C’est aussi notre position, dans ce monde. « Comme le Père m’a envoyé, moi aussi je vous envoie » (Jean 20. 21).

Le v. 18 désigne un des aspects de la mission de Paul et qui a eu sa réalisation en 1 Thessaloniciens 1. 9, 10 et 11 devait être « témoin des choses qu’il avait vues » mais aussi « des choses pour la révélation desquelles » le Seigneur lui apparaîtrait encore (v. 16) ; notamment le « mystère caché dès les siècles en Dieu » (Éph. 3. 9). L’Assemblée, et dont il révélera qu’elle est le « corps de Christ » ; et qu’elle annonce, ici-bas, dans la cène, la mort du Seigneur (1 Cor. 10. 16, 17 ; 11. 23 à 26).

Les v. 17 et 18, indiquent à l’apôtre qu’il était envoyé auprès du peuple et des nations pour ouvrir leurs yeux », manifestant ainsi qu’ils étaient aveugles ! Le monde, toujours dans la servitude de Satan (Héb. 2. 14), est toujours aveugle, gisant dans les ténèbres, alors que la vraie lumière morale du Seigneur luit (Jean 1. 4 et 5). Mais le monde préfère rester dans les ténèbres, et prône la licence morale, qu’il confond avec la liberté. La mission de Paul revêtait plusieurs aspects : ouvrir leurs yeux ; qu’ils se tournent des ténèbres à la lumière ; du pouvoir de Satan à Dieu ; qu’ils reçoivent la rémission des péchés et une part avec ceux qui sont sanctifiés par la foi en Christ (v. 18). Bien que vaincu à la croix du Seigneur, Satan est toujours « le prince de ce monde », et les incrédules sont sous sa terrible domination.

Les croyants, famille de Dieu, sont soumis à Dieu, et ont une part avec « tous les sanctifiés » (1 Cor. 1. 2) : c’est la sanctification définitive qui doit s’accompagner d’une sanctification pratique continuelle.

Les hommes doivent comprendre qu’ils doivent recevoir de Dieu seul le pardon de leurs péchés. Seule, la foi en Christ assure la rémission des péchés et la sanctification des rachetés (v. 18). Nous sommes « sauvés par la grâce, par la foi » (Éph. 2. 8) « Il n’y a de salut en aucun autre » que dans le Christ Jésus (Act. 4. 12). Et, pécheurs par nature, nous accédons au salut par la confession des péchés et la foi au Seigneur Jésus (Act. 16. 30 et 31). Alors, nous sommes « délivrés du pouvoir des ténèbres » : et « la lumière resplendit » (Col. 1. 13 ; 2 Cor. 4. 6). L’amour du Seigneur s’étend à tous les hommes et est révélé à Paul au v. 17. Dieu s’est révélé peu à peu aux hommes, mais Son amour pour eux est éternel, et Paul devait prêcher « la grâce et la vérité » complètes manifestées par le Seigneur (Jean 1. 17). Et Paul a prêché avec tout le zèle qui le caractérisait, « aussitôt » (Gal. 1. 15 et 16). La repentance doit se manifester par des œuvres qui la démontrent (v. 20 ; Mat. 3. 8).

Aux v. 17 à 19, Paul insiste sur le service particulier que le Seigneur lui avait confié d’annoncer l’évangile aux nations. Mais l’orgueil des Juifs n’acceptait pas que Dieu s’intéresse aux nations (v. 21).

Paul ne se trompe pas sur la source du secours qu’il a reçu : C’est Dieu Lui-même (v. 22) ; Dieu utilisant le chiliarque pour sauver son serviteur du guet-apens que lui dressent les Juifs (ch. 21. 31 et 32 ; ch. 23. 12 à 24). Les hommes, comme Festus, au ch. 25 peuvent bien se mettre en avant, mais c’est Dieu qui nous protège au milieu de nos circonstances (Ps. 103. 2). Et si Agrippa et Festus ont pu reconnaître que Paul ne méritait ni la mort ni la prison, c’est que Dieu l’avait décidé ainsi. Malgré les évènements contraires sur son chemin, Paul, malgré tout, s’acheminait vers les nations selon la volonté de Dieu, « rendant témoignage au petits et aux grands, ne disant rien d’autre que ce que les prophètes et Moïse ont annoncé devoir arriver, savoir qu’il fallait que le Christ fût soumis aux souffrances, et que, le premier par la résurrection des morts Il devait annoncer la lumière au peuple et aux nations » (v. 22 et 23).

Paul savait qu’Agrippa, ayant adopté la religion juive, croyait aux prophètes (v. 27) ; et en évoquant les paroles des prophètes et de Moïse qui avaient annoncé tout ce qui concernerait le Seigneur, il montrait ainsi le chemin de la foi où Agrippa aurait dû s’engager à son tour. Une grande partie de l’Ancien Testament est prophétique et annonce Christ dans Ses souffrances, mais aussi dans Son règne futur, durant lequel toutes les nations se soumettront à Lui. Ésaïe 49. 6 annonçait le salut offert au peuple et aux nations : les Juifs auraient dû comprendre cette Parole de Dieu.

Comment interpréter la réponse d’Agrippa ? A-t-il hésité devant l’incrédulité flagrante de Festus ? Festus est « l’homme animal qui ne reçoit pas les choses qui sont de l’Esprit de Dieu, car elles lui sont folie » (1 Cor. 2. 14). La sagesse de Dieu a donné la prédication de l’évangile pour le salut des hommes ; mais le monde incrédule considère cela comme une folie (1 Cor. 1. 20 et 21) ! Mais « la folie de Dieu est plus sage que les hommes » (cf. 1 Cor. 1. 23 à 25). Le Seigneur Lui-même avait été tenu pour être « hors de sens » par ses proches (Marc 3. 21). Mais Dieu prend toujours les hommes à contre-pied.

La réponse de Paul à Festus qui l’a durement apostrophé, est pleine de déférence et de respect ; et il révèle qu’au contraire ses paroles sont « de sens rassis » (de maturité spirituelle) (v. 24 et 25), et s’adressent spécialement au roi (Ps. 119. 46). Le zèle et le courage de Paul se manifestent, n’ayant « pas honte de l’évangile » (Rom. 1. 16). Ainsi, il pourra, plus tard, exhorter Timothée : « N’aie pas honte du témoignage de notre Seigneur » (2 Tim. 1. 8). La hardiesse des apôtres est souvent mise en relief dans les Actes.

Dans sa réponse à Paul, Agrippa prononce le mot : « chrétien », ce nom se trouve trois fois dans le Nouveau Testament (ch. 11. 26 ; 26. 27 ; 1 Pier. 4. 16), et évoque ceux qui suivent Christ.

Au v. 29, Paul s’efface humblement, et englobe tout son auditoire dans le même amour, l’amour du Seigneur. Que le Seigneur nous donne la force de vivre le christianisme dans toute sa grandeur morale. La lumière de Dieu doit rayonner en nous. Les liens de Paul, prisonnier, étaient des liens « en Christ pour l’avancement de l’évangile » (Phil. 1. 12 à 14) : Il « souffrait comme chrétien » (1 Pier. 4. 16).

Enfin, les v. 30 à 32 rappellent les conclusions des grands de ce monde : ils sont conduits par Dieu Lui-même à reconnaître que Paul était innocent des accusations que les Juifs faisaient peser sur lui.

Cependant, comme pour le Seigneur reconnu innocent par Pilate mais qu’il a livré aux Juifs pour Le mettre à mort (Luc 23. 14 ; v. 23 et 24), Paul ne sera pas libéré. Quoi qu’il en soit des intentions des hommes, Dieu le conduira à Rome où Il veut qu’il aille ; car là aussi, il y aura des fruits pour la gloire de Dieu, jusque dans la maison de César où des âmes se convertiront (Phil. 4. 22).

Ch. 27

Dans le récit de ce voyage périlleux qui a conduit Paul et ses compagnons jusqu’à l’île de Malte, où le navire a été détruit, Dieu veut nous parler, symboliquement, du « voyage » sur la terre, de l’Église professante, traversant des tempêtes produites par l’ennemi, qui cherche toujours à détruire ce que le Seigneur bâtit.

Au début de la navigation, tout semble aller bien (v. 2 et 3). Mais très vite, le vent devient contraire (v. 4). De même, les débuts de l’Église sont paisibles : « Ils étaient un cœur et une âme » (ch. 4. 32). Mais très rapidement, l’ennemi s’est acharné à détruire cette unité. Et, comme le navire a terminé sa navigation par un naufrage, à la fin de sa course, il en sera de même pour l’Église professante, à cause de son orgueil, à qui le Seigneur a dit : « Je vais te vomir de ma bouche » (Apoc. 3. 16 et 17).

On pense aussi à la vie chrétienne qui, au début, commence bien. Mais, très vite, les difficultés apparaissent, auxquelles le croyant veut faire face par ses propres moyens, avant d’apprendre que les ressources sont en Dieu seul. A travers tous les détails de ce chapitre, Dieu nous montre ses soins constants pour Ses bien-aimés ; et Il agit sur les circonstances extérieures pour accomplir Ses plans. À travers la tempête, Dieu veut parler aux cœurs de l’équipage et des soldats. Paul révèle l’intervention divine pour le protéger, lui et ses compagnons de voyage. Et peu à peu, Paul, auquel on ne se fie pas tout d’abord (v. 9 à 12), devient le conseiller dont on écoutera les avis et les encouragements (v. 21 à 36).

Et si le centurion se confie au pilote (à un homme), Paul, lui, se confie en Dieu (Jér. 17. 5 à 8). Confions-nous en Dieu seul qui « mènera tout à bonne fin pour nous ».

Dans cette tempête qui se renforce durant plusieurs jours, pendant lesquels l’équipage prend des dispositions pour alléger le navire désemparé (v. 15 à 19), Dieu ôte, peu à peu, toutes ressources humaines à ces hommes, afin qu’ils apprennent, à la fin, à se confier aux seules ressources divines. Lorsque nous sommes convaincus que nos propres capacités sont impuissantes, dans nos difficultés, Dieu peut, alors, intervenir avec Ses ressources à Lui.

Dieu donc a ôté à ces hommes toute confiance dans leurs capacités de marins. Ne pouvant plus gouverner le navire, Il leur ôte aussi le soleil et les étoiles, de sorte qu’ils deviennent incapables d’estimer leur position sur la mer. Et Luc de conclure : « Dès lors toute espérance de pouvoir nous sauver nous fût ôtée » (v. 20). C’était là que Dieu voulait amener ces hommes. C’est à partir de ce moment-là, qu’ils vont enfin écouter les avis de Paul qui, lui, se confie en Dieu, qui lui a fait connaître Sa volonté qu’il comparaisse devant César (ch. 23. 11. ; ch. 27. 24).

Quoi que l’ennemi entreprenne pour contrecarrer les plans divins, Dieu parvient toujours à Ses fins. Dès le début du voyage, Dieu incline le cœur de Jules, le centurion, qui traite Paul « avec humanité », et lui permet de jouir des soins de ses amis (v. 3). Dans le navire, il y a sûrement trois croyants : Paul, Luc et Aristarque (v. 2 ; ch. 19. 29 ; Col. 4. 10 ; Philémon 24). Aristarque était compagnon de voyage, de captivité et compagnon d’œuvre de Paul. Luc qui était du voyage, est demeuré auprès de Paul, à Rome (2 Tim. 4. 10 et 11). Paul n’était pas le seul prisonnier, sur ce bateau (v. 1) ; mais il est le seul à qui Jules a permis d’aller vers ses amis » : il savait, par Festus, sans doute, qu’il n’était pas un malfaiteur.

Le v. 9, parle « du jeûne », qui correspondait à celui du septième mois (octobre-novembre). On suspendait, alors, toute navigation à cause des violentes tempêtes d’hiver. Cependant, le pilote et l’équipage décident de partir quand même, se fiant à leurs connaissances de la mer, plus qu’à l’avis plein de sagesse spirituelle de Paul (v. 11 et 12). Satan sait s’acharner sur les croyants en semant des dangers sur leur route. Comme au v. 14, où le vent se fait violent, Jonas, lui aussi, avait subi une violente tempête (Jonas 1. 4). Mais Jonas avait un triste témoignage ; tandis que Paul était un témoin fidèle, se confiant en Dieu. Aussi, ceux qui naviguaient avec lui « ont tous pris courage » (v. 22). Dieu agit sur les circonstances et les domine : ici, Il voulait que Paul aille à Rome pour y porter l’évangile. Cependant, Dieu se sert parfois de Satan pour accomplir Ses desseins : tout le livre de Job nous le montre.

Le Ps. 107. 23 à 30, montre que Dieu peut susciter Lui-même une tempête, afin de convaincre les hommes de leur impuissance à maîtriser les éléments déchaînés. Dans ce chapitre des Actes, c’est bien ce qui se passe : après avoir employé toutes leurs ressources pour sauver le navire et leur vie, les hommes n’en sont pas moins les jouets impuissants de la tempête.

Dans le domaine spirituel, Jean 3. 8 dit : « Le vent souffle où il veut, et tu en entends le son ; mais tu ne sais d’où il vient, ni où il va : il en est ainsi de tout homme qui est né de l’Esprit ». L’équipage, comme les soldats, se laissant conduire par les circonstances, négligent les avertissements de Paul (v. 9 et 10), dont la sagesse venait de Dieu. Ils sont trompés par une courte amélioration du temps (v. 13), et dans leurs prétentions, reprennent leur voyage, prévoyant d’atteindre le port de Phénice, pour un hivernage commode (v. 12).

Mais la tempête se déchaîne et le navire est emporté au large (v. 14 et 15). Il faut se méfier, lorsque, après une tempête, dans notre vie, une accalmie se produit : il arrive souvent que notre vigilance s’endort, et l’ennemi en profite pour se déchaîner contre nous, sentant que nous nous sommes relâchés.

Dans ce navire (image de la chrétienté professante), il y a de vrais croyants et des gens du monde ne connaissant pas Dieu. Comme le navire en proie à une tempête peu ordinaire, l’Église professante est emportée, çà et là, dans une terrible tourmente morale et spirituelle, et ne sait plus où elle va ! Si Dieu narre ce voyage avec tant de détails, c’est afin de nous avertir, et de nous exhorter à nous tenir bien près du Seigneur, personnellement, en famille et en assemblée ; comme David disant à Abiathar : « Près de moi tu seras bien gardé » (1 Sam. 22. 23).

Satan sait déchaîner des tempêtes par méchanceté. Mais Dieu aussi peut en déclencher : mais c’est afin de conduire les choses Lui-même, pour faire du bien à la fin. « Toutes choses travaillent ensemble pour le bien de ceux qui aiment Dieu » (Rom. 8. 28). Les disciples se sont trouvés dans une tempête, sur la mer de Tibériade ; et c’était le Seigneur qui les avaient contraints de s’embarquer et de la traverser (Mat. 14. 22 à 24). Quoi que fasse Satan, son activité est toujours contrôlée par Dieu (Job 1). Et le résultat est une double bénédiction pour Job. De même, Dieu contrôle toujours les tempêtes, dans nos vies, comme dans celles de l’Assemblée.

Appuyons-nous sur cette vérité de la Parole (Job 38. 8 à 11). Les tempêtes, dans la vie de Jacob, l’avaient conduit à prendre des dispositions humaines (Gen. 33. 1 à 4), comme les matelots d’Actes 27. Découragé, il dira, plus tard : « Toutes ces choses sont contre moi » (Gen. 42. 36). Mais Dieu lui a rendu son fils, Joseph, pour sa joie !

Jonas dans la tempête a été un témoin désobéissant : il descendait toujours. Paul, lui, avait une foi solide qui s’appuyait sur Dieu. C’est lorsque les hommes ont épuisé leurs ressources que Dieu peut intervenir et sauver (Ps. 107. 27 à 30).

Vaincu à la croix, Satan a encore la puissance de faire du mal. Soyons vigilants afin de ne pas lui donner prise sur nous. Après avoir donné un avis plein de sagesse (v. 9 et 10), Paul se tait, laissant les hommes de l’équipage se démener sans résultat. À la fin, cependant, c’est lui qui, par la sagesse divine, dirige les choses (v. 21 et suivants).

Un ange lui avait parlé, durant la nuit, et dans sa foi, il croyait fermement que la chose arriverait comme cela lui avait été dit (v. 23 à 26). Dieu peut encore employer un tel moyen pour nous avertir : les anges sont des esprits administrateurs que Dieu utilise pour prendre soin de nous. Mais nous avons surtout la Parole qui doit être notre guide permanent, à condition de garder la communion avec Dieu. En Jean 13. 25 et 26, Jean qui se tenait près du Seigneur, a pu lui poser une question à laquelle le Seigneur a répondu.

Dieu rappelle à Paul qu’il doit comparaître devant César (v. 24) : il ira donc à Rome, comme il l’a toujours désiré. Dieu est patient et peut prolonger les épreuves pour parvenir à Ses fins (v. 27) ; mais Il les mesure (1 Cor. 10. 13 ; Apoc. 2. 10). Vers minuit, un espoir leur est donné, mais il s’y ajoute une nouvelle crainte : les écueils (v. 27 à 29). On jette les ancres. Nous avons une « ancre de l’âme » : le Seigneur dans le ciel (Héb. 6. 19 et 20). Mais la grâce divine a conduit le navire sur une des rares plages de sable de Malte, permettant ainsi le sauvetage de tous les passagers.

C’est au milieu de la nuit, lorsqu’ils ne voient plus aucun moyen d’être sauvés, que Dieu donne aux passagers du navire, le sentiment qu’une terre est proche. Mais une dernière crainte, que le bateau ne se fracasse sur des écueils, leur fait jeter quatre ancres, en attendant le jour (v. 29). Les débuts de l’Église professante ont été relativement paisibles. Mais très vite, Satan s’est déchaîné contre sa progression. Partout où Paul passait, il y avait des fruits pour Dieu ; et il y en a eu jusque dans la « maison de César » (Phil. 4. 22). Satan a cherché par tous les moyens à détruire ce grand serviteur. Cette terrible tempête n’avait pas d’autre but pour lui. Cependant, Dieu, au-dessus de l’ennemi, dirige les évènements pour le bien des Siens – et ici, pour Paul, qui, selon la volonté divine, devait aller à Rome. Dieu voulait aussi parler au cœur de tous les passagers du navire. Il nous parle, personnellement et en assemblée, par ce récit. Les ancres sont encore un moyen humain que les matelots devront abandonner (v. 40).

Au v. 29, ils « souhaitèrent que le jour vînt ». Le « jour » de Dieu apportera le salut aux croyants, et la perdition aux incrédules (És. 21. 11 et 12). Comparativement au récit de la création résumé en un seul verset (Gen. 1. 1), le récit détaillé de ce voyage et du sauvetage de ces hommes montre que, pour le grand Dieu des cieux et de la terre, rien n’échappe à la sollicitude de Son amour pour tous les hommes.

Le v. 30 montre l’égoïsme humain : les matelots, usant de mensonge, cherchent à s’enfuir seuls. Mais Paul, conduit par l’Esprit de Dieu, discerne leur intention criminelle (v. 31), et déclare « si ceux-ci ne demeurent pas dans le navire, vous (les soldats) ne pouvez être sauvés ». Lui avait la certitude de l’être, ainsi que Luc et Aristarque. Dieu avait donné à Paul « tous ceux qui naviguaient avec lui » (v. 24) ; il fallait donc que tous restent sur le navire, et soient sauvés par Dieu seul. De plus, les matelots avaient les compétences pour l’ultime manœuvre du navire afin de l’échouer : Dieu donc leur enlève la chaloupe, dernier moyen de se sauver eux-mêmes.

Dieu agit selon Sa puissance. Mais s’Il nous confère des capacités pour notre vie pratique, nous devons les employer selon Sa volonté. Paul avait connu bien des « périls » dans sa vie d’apôtre (2 Cor. 11. 23 à 28) ; mais il considérait cela comme « une légère tribulation d’un moment » (cf. 2 Cor. 4. 17). Et « la sollicitude pour toutes les assemblées » le tenait « assiégé ».

Prisonnier au milieu d’autres prisonniers (v. 10), Paul, avec une grandeur morale que Dieu lui donnait (quoique humble, il dominait la scène, déjà devant Festus et Agrippa), exhorte ses compagnons à prendre courage et à se nourrir (v. 22, 33 et 35). Lui-même, ayant « pris du pain et rendu grâces devant tous, l’ayant rompu, il se mit à manger » (v. 35). C’est ainsi que nous devons agir, même en public (1 Tim. 4. 4 et 5).

Daniel ne craignait pas de prier devant sa fenêtre ouverte. Devant un tel témoignage de paix, « tous prirent courage » et mangèrent (v. 36). Bien que prisonnier des hommes, il était libre quant à Dieu. Il avait entendu : « Ne crains point » aussi, était-il animé « de l’esprit de puissance, d’amour et de conseil » (2 Tim. 1. 7). Au milieu du désarroi général, il était à même de conseiller utilement ses compagnons de voyage. Et, au moment où les soldats veulent tuer les prisonniers afin qu’aucun ne s’évade, impressionné par une attitude si noble de Paul, le centurion les détourne de leur projet (v. 42 et 43).

Au ch. 28. 15, Paul, voyant les frères venir au-devant de lui « prit courage ». Quelque grand qu’ait été un tel serviteur, il avait besoin d’être encouragé, lui aussi.

Aucun de ceux qui voyageaient avec Paul ne devait périr, selon la grâce de Dieu (v. 34 ; Mat. 10. 30). La vie des hommes est précieuse pour Dieu. Et lorsque le jour s’est enfin levé, tous virent les effets de la grâce divine : une plage était devant eux, garantie de leur sauvetage ! Une ultime manœuvre du navire le conduisit à l’échouage salvateur : la proue (l’avant du navire) s’enfonce dans le sable et s’immobilise (la foi dans la Parole de Dieu nous donne cette stabilité dans notre vie), tandis que derrière nous, les choses se brisent. La présence de trois croyants sur le navire a eu pour effet de sauvegarder la vie de tous. La présence de l’assemblée et du Saint Esprit, encore dans le monde, retiennent le déferlement du mal (2 Thess. 2. 6 et 7).

Ch. 28

Ce chapitre raconte les dernières étapes du voyage de l’apôtre. Satan qui a cherché à le faire mourir de plusieurs manières, ne désarme pas : tandis que Paul, s’activant utilement pour le bien de tous, met au feu du bois qu’il a ramassé, « une vipère sortit de la chaleur et s’attacha à sa main » (v. 3). Mais Dieu veillait sur Son serviteur, et : « Lui donc, avant secoué la bête dans le feu, n’en subit aucun mal » (v. 5). Au temps voulu de Dieu, le Seigneur jettera Satan, le « serpent ancien », dans « l’étang de soufre et de feu » (Apoc. 20. 10).

Paul parviendra en paix à Rome où, en prison, il prêchera librement le royaume de Dieu et ce qui concerne le Seigneur Jésus (v. 30 et 31). Dans ce parcours difficile, Dieu a utilisé des chiliarques, des gouverneurs et le roi Agrippa, pour protéger Son apôtre. Ici, sauvé du naufrage, Il pousse les barbares à user envers les naufragés « d’une humanité peu ordinaire » (v. 2). L’amour de Dieu ne manque jamais. Les Grecs appelaient « barbares » les peuples qui ne parlaient pas leur langue. Ignorant tout de Dieu, ces gens usent envers Paul et ses compagnons, de grandes qualités humaines ; ce qui n’est pas en contradiction avec Romains 3. 12 montrant le fond du cœur des hommes en général. Dieu se sert des qualités naturelles de ces hommes en faveur des naufragés.

Dieu avait tout préparé pour que ses serviteurs et leurs compagnons trouvent un refuge accueillant (Malte signifie refuge). Dieu se sert de tout pour le bien des Siens (Rom. 8. 28).

Publius (sans doute un gouverneur romain) les loge dans sa maison durant trois jours (Prov. 21. 1); et Paul guérit son père, puis tous les malades de l’île (v. 7 à 9). Les secours continuels de Dieu envers Paul eurent pour résultat de glorifier Dieu (Ps. 107), bien plus que si ce voyage eût été paisible. C’est souvent dans les difficultés que l’on recherche Dieu. Tous les hommes sont pécheurs ; mais l’important, c’est de se tourner vers Dieu pour être sauvé.

Le v. 2 montre la bonté de Dieu pour ces malheureux, trempés et transis de froid : les barbares ont allumé un feu, répondant ainsi à leur besoin de se réchauffer. Mais Dieu manifeste là Sa puissance et Sa gloire, en permettant qu’une vipère ne provoque aucun mal à Paul (v. 4 à 6), réalisant la promesse du Seigneur en Marc 16. 18, où les signes qui suivraient ses serviteurs, devaient préparer les hommes à recevoir le salut. Ces « barbares », passant d’une erreur à l’autre, prennent Paul pour un « meurtrier » ; puis pour « un dieu ».

Malgré les guérisons multipliées, ce peuple idolâtre ne semble pas s’être tourné vers Dieu : c’est là une grande responsabilité (Héb. 2. 3 et 4). La Parole ne dit pas non plus que Paul ait prêché l’évangile. Peut-être l’a-t-il fait malgré tout ? (Rom. 10. 14). Néanmoins, Dieu avait préparé les consciences par les signes et l’exemple des trois apôtres : Paul, Luc et Aristarque, dont la manière de vivre était un témoignage clair. Par ailleurs, Paul avait prêché aux Athéniens idolâtres (Act. 17). Et il savait présenter la Parole selon les besoins (1 Cor. 9. 20 à 22). Le Seigneur invite les Siens à une certaine prudence, avant de présenter les vérités chrétiennes à des hommes dont le cœur profondément souillé (ici par une profonde idolâtrie) n’est pas disposé à recevoir la vérité divine (Mat. 7. 6), bien que Dieu veuille que « tous les hommes soient sauvés ». Cependant, au ch. 16. 6 et 7, à deux reprises, Paul a été empêché par le Saint Esprit et par l’Esprit de Jésus, de se rendre où il pensait devoir aller pour prêcher la Parole. Dieu a Ses moments à Lui qui ne sont pas les nôtres.

Ici, pourtant, c’était le moment de Dieu pour Malte ! Mais, quelle a été la réponse de ces gens ? En contraste, au ch. 8. 26 à 40, c’était le bon moment, pour Philippe, de se rendre sur un « chemin désert » où Dieu lui a donné de rencontrer l’eunuque qui, lui, ressentait de vrais besoins spirituels, et a cru la Parole de grâce.

Malgré leur bonté naturelle, les Maltais, non convertis, ne pratiquaient pas les bonnes ouvres préparées de Dieu pour les Siens. Les hommes, naturellement mauvais, ne peuvent faire que des œuvres, aux yeux de Dieu, souillées par la présence du péché (És. 64. 6).

Tout au long du livre des Actes, les Juifs ont cherché à tuer Paul. Mais Dieu s’est servi des étrangers pour le protéger.

Dieu a permis que les derniers parcours du voyage s’effectuent sans aucun incident. La sagesse du patron du « Dioscure » (surnom de Castor et Pollux, enfants de Zeus), l’a incité à hiverner dans l’île. Dieu a ménagé trois mois de repos aux naufragés, et principalement à Paul qui, tout au long du voyage, a été accablé d’épreuves et de dangers. Dieu connaît les fatigues de Ses serviteurs, et prend soin d’eux (Marc 6. 31).

La grâce divine opère, au moment du départ, en incitant la bonté naturelle des « barbares », à pourvoir à leurs nécessités.

À Pouzzoles (environ deux cent kilomètres de Rome), des frères les prièrent « de demeurer avec eux sept jours » (v. 13 et 14). Et le centurion leur donne cette liberté.

Au v. 15, Paul est encouragé par la rencontre de frères, venant de cinquante et quatre-vingts kilomètres. Depuis longtemps, Paul s’était proposé de visiter les chrétiens de Rome qui avaient déjà reçu son épître (il voulait aussi aller en Espagne). Mais Dieu avait disposé les évènements différemment. Aller au-devant de l’apôtre manifestait leur amour fraternel, bien qu’ils ne le connaissaient pas encore. Dieu apprécie ces liens d’amour de croyants ayant a cœur de prendre soin des frères étrangers (3 Jean 5 à 7).

De son côté, Paul avait déjà manifesté sa « sollicitude pour toutes les assemblées » et en particulier pour celle de Rome, dans son épître (Rom. 1. 7 à 12). Aussi, « Paul les voyant, rendit grâces à Dieu et prit courage ». On peut être encouragé par le Seigneur Lui-même (ch. 23. 11) mais aussi par les frères, comme ici et également, s’encourager mutuellement chacun par la foi qui est dans l’autre » (Rom. 1. 12). Même les plus grands serviteurs ayant des dons éminents, ont besoin d’encouragement.

Le centurion a vu les soins de Dieu envers Paul. Sans doute avait-il aussi un « rapport » favorable de la part de Festus et d’Agrippa. Mais aussi, les évènements du voyage par mer lui ont appris à faire confiance à Paul, plus qu’au patron et au pilote du navire (ch. 27. 10 et 11, 21 à 27). Aussi, en arrivant à Rome, bien que n’étant pas libre (un soldat le gardait), Paul peut demeurer dans une maison qu’il a louée (v. 16 et 30). Les soldats se succédant auprès de Paul (comme autrefois auprès de Pierre) (ch. 12. 4), ont été témoins de la vie pieuse de l’apôtre, et ont entendu l’évangile. Là où un croyant manifeste vraiment la sagesse de Dieu dans sa vie, il y a un puissant témoignage. Et il y eut des chrétiens jusque dans la « maison de César » (Phil. 4. 22).

Toujours énergique, « trois jours après, Paul convoqua les principaux des Juifs » (v. 17), leur faisant part des raisons de sa présence à Rome, comme prisonnier. Cependant, Paul reste discret sur la haine des Juifs contre lui. On aurait pu penser que Paul aurait convoqué l’assemblée chrétienne de Rome en premier lieu. Mais son amour pour son peuple reste entier (Rom. 9. 1 à 7). Il demeure fidèle à sa manière d’évangéliser les Juifs premièrement, bien qu’étant « l’apôtre des nations ». En cela, il est l’imitateur du Seigneur Jésus qui, dans les siècles précédant Sa venue sur la terre, a pris soin de Son peuple, malgré leurs rébellions continuelles. Pourtant, c’est ce peuple-là qu’Il a visité premièrement. Ayant déjà affirmé qu’il se tournerait vers les nations (ch. 13. 46), Paul persévère, malgré tout, dans son action habituelle, affirmant : « C’est pour l’espérance d’Israël que je suis chargé de cette chaîne » (v. 20).

À la fin, pourtant, il est amené à les fustiger avec la prophétie d’Ésaïe (v. 26 et 27), que le Seigneur Lui-même avait placée devant leur conscience, en Matthieu 13. 14 et 15 ; Jean 12. 40. Sans le comprendre, les Juifs réalisaient cette prophétie, à ce moment-là. Plus tard, le résidu Juif, comprendra, en regardant « vers Celui qu’ils ont percé », que le Seigneur Jésus qu’ils ont rejeté et crucifié, était le Messie attendu (Zach. 12. 8 à 10). Alors, le Seigneur, après les jugements sur le monde, pourra établir Son règne !

Dans notre chapitre, « les uns furent persuadés par les choses que Paul disait ; et les autres ne croyaient pas » (v. 24). Le monde entier est divisé entre ces deux catégories de personnes. À la naissance du Seigneur, cette espérance d’Israël remplissait le cœur de Anne qui, dans le temple, « louait le Seigneur, et parlait de lui à tous ceux qui, à Jérusalem, attendaient la délivrance » (Luc 2. 34 à 38).

Une fois de plus, tant que Paul restait sur le terrain Juif (v. 20), les Juifs l’écoutaient paisiblement, et demandaient à être renseignés « quant à cette secte » qui était contredite partout (v. 21 et 22). Mais, dès qu’il annonçait l’évangile de la grâce par Jésus Christ, les dissensions éclatent (v. 24 et 25). « Les uns furent persuadés par les choses qu’il disait, et les autres ne croyaient pas. Et n’étant pas d’accord entre eux, ils se retirèrent ».

À plusieurs reprises, les Juifs s’étaient insurgés contre la prédication de Paul, et avaient voulu le tuer. Mais Dieu a veillé sur Son apôtre et l’a protégé, pour notre bénédiction, car c’est par son moyen que l’évangile de la grâce est parvenu en Europe occidentale.

Les Juifs de Rome ne connaissaient ce qu’ils appelaient « cette secte » que par ouï-dire (ch. 24. 5, 6 et 14). Quel que soit le pouvoir religieux en place, une séparation de ce même pouvoir est qualifiée de « secte ». Ce peut être une « école » de pensée différente. Mais des chrétiens attachés à la vérité, et mettant en exergue une vérité particulière au détriment du reste – ou se mettant sous l’autorité d’une personne autre que le Seigneur, forment une secte. C’est toujours un fruit de la chair (Gal. 5. 19 à 21). Obéir de manière équilibrée a toute la Parole nous gardera de ce piège, dans lequel les Corinthiens étaient tombés (1 Cor. 11. 19). L’Écriture s’explique par l’Écriture : aucun passage ne doit être sorti de l’ensemble de la Parole. C’est la prérogative de Dieu de tirer le bien du mal, en se servant de ces sectes pour manifester la sincérité des croyants fidèles à la vérité. Seul, le Saint Esprit, s’Il peut agir librement, peut produire cet équilibre indispensable.

Paul explique la Parole aux Juifs de Rome qui désiraient être enseignés ; et cela depuis le matin jusqu’au soir » (v. 23). Une journée bien employée pour le Seigneur, sans lassitude ! Avons-nous un tel zèle pour la Parole ? Paul, dans une profonde communion habituelle avec son Seigneur, était son imitateur en évoquant Moïse et les prophètes (Luc 24. 27), pour expliquer la vérité concernant le Seigneur Jésus qui avait déjà stigmatisé les Juifs rejetant la vérité (Mat. 10. 7 à 15), en leur rappelant la prophétie d’Ésaïe 6. 9 et 10). Paul reprend lui-même cette prophétie que les Juifs d’alors réalisaient à leur insu (v. 26 et 27).

Nous bénéficions de la grâce de Dieu, exprimée au v. 28. Cependant, l’endurcissement du cœur a aussi gagné la chrétienté ! La Parole de Dieu doit avoir une riche entrée dans nos cœurs (Ps. 119. 130). C’est elle qui éclaire l’âme quant à la croix du Seigneur, qui est la pierre de touche pour obtenir le salut, ou la pierre d’achoppement pour la perdition des incrédules. Il faut croire ce que Dieu dit à tout homme (Héb. 4. 2). Les v. 23 et 31 parlent du « royaume de Dieu » : c’est une sphère morale où l’on entre par la conversion, la repentance et la foi au Seigneur Jésus (Jean 3. 3 à 5).

La prophétie d’Ésaïe (v. 26 et 27), s’adressait spécialement à Israël rejetant la vérité concernant le Seigneur. Les hommes ayant volontairement endurci leur cœur, Dieu le leur a endurci encore plus ; comme Il avait fait au pharaon qui s’obstinait à ne pas écouter. « Le pharaon… n’est qu’un bruit ; il a laissé passer le temps » (Jér. 46. 17). Cette prophétie, prononcée plus de sept cent ans avant ce moment-là, montre la longue patience de Dieu envers Son peuple rebelle ! Cela est vrai aussi, pour tout homme qui refuse la grâce divine.

« Aujourd’hui, si vous entendez sa voix, n’endurcissez pas vos cœurs » (Héb. 3. 7 et 8).

L’histoire dit que si l’accusation qui pesait sur un prisonnier n’était pas confirmée au bout de deux ans, il était libéré. Et Paul est resté deux ans (v. 30) dans son logement où il était gardé par un soldat (v. 16). Et là, il a écrit plusieurs épîtres.

La Parole ne dit rien sur la fin de Paul, ni non plus sur celle de Pierre. La Parole du Seigneur, en Actes 9, au sujet de Paul, s’est réalisée.

Les Actes racontent les actions du Saint Esprit par le moyen des apôtres, et se terminent sur la fin du voyage à Rome de l’apôtre. Et l’évangile a été annoncé « à Jérusalem et dans toute la Judée et la Samarie, et jusqu’au bout de la terre » (Act. 1. 8).

Aujourd’hui, la Parole est parvenue à toute la terre ; mais le salut est pour quiconque croit (Jean 3. 16). Dieu se sert des épreuves pour bénir les Siens. Mais les Juifs rejetaient le témoignage du Seigneur, du Saint Esprit, des prophètes et des apôtres.

D’après Réunion d’étude à Bordeaux-Lac