
Ch. 1
Dans les écrits hébraïques, les deux livres des Rois n’en font qu’un.
C’est pour cette raison que l’histoire d’Achaz se poursuit, du dernier paragraphe du premier livre, aux premiers versets du deuxième.
Le livre des Rois parle des rois d’Israël dont aucun n’a été fidèle et, s’il parle des rois de Juda, c’est pour mieux les comparer avec ceux d’Israël.
Les Chroniques consignent des rois de Juda, dont certains sont restés fidèles.
Élie est présent dès le premier livre où, après une faiblesse, Dieu l’envoie oindre Élisée à sa place comme prophète ; mais ensuite, son service reprend (ch. 21. 17).
Achaz est un homme au cœur dur : il n’hésite pas, par trois fois, à envoyer à la mort ses hommes qu’il délègue auprès d’Élie, en le nommant : « Homme de Dieu ».
C’était, à travers Élie, s’adresser à Dieu Lui-même, et le sommer durement de descendre, et de descendre « promptement » (v. 10 et 11).
Mais Dieu répond à une telle insolence à son égard, par le feu. Ce n’est pas Élie qui descend, mais le jugement sur ces hommes impies.
Achaz connaissait pourtant l’humiliation de son père, Achab, et ce que Dieu avait dit, à ce moment-là (1 Rois 21. 27 à 9). Achaz ne régnera que deux ans (cf. ch. 22. 52).
Jéroboam, après avoir séparé les dix tribus d’Israël de la tribu de Juda, avait « violemment détourné » Israël de l’obéissance à l’Éternel.
Achab et Jésabel, les parents d’Achazia l’avaient plongé dans l’idolâtrie, dès son enfance. Aussi il n’est pas étonnant qu’il se tourne vers Baal-Zebub, dieu d’Ékron.
Notre responsabilité devant Dieu, envers nos enfants, repose sur notre fidélité à toute Sa Parole, et à leur enseigner toute la vérité, afin que notre vie soit édifiante pour eux.
Saül, au contraire, avait constamment « l’Éternel » à la bouche ; mais ce n’était que superficiel, et cela l’a conduit à consulter une femme évoquant les esprits ! Il est mort misérablement sur la montagne de Guilboa.
Le deuxième livre commence par la rébellion de Moab, soumis à un lourd tribut depuis Saül et, plus tard, David (1 Sam. 14. 47 ; 2 Sam. 8. 1 et 2). Une victoire n’est jamais définitive, et peut tourner au désastre, dans l’infidélité.
C’est au moment où Moab se rebelle qu’Achazia tombe par le « treillis de sa chambre haute ». Par sa culpabilité, il envoie consulter une idole au lieu d’envoyer vers l’Éternel qui, s’il s’était repenti, était prêt à le rétablir. Et Dieu intervient et lui annonce sa mort.
La repentance était encore possible. Mais il envoie, au contraire, des hommes pour se saisir d’Élie qui, à ce moment-là, assume sa dernière mission.
Après sa défaillance, Élie avait été restauré, et avait repris son service en compagnie d’Élisée qui « versait l’eau sur les mains d’Élie » (2 Rois 3. 11) et qui, à son contact, avait beaucoup appris. Dieu envoie des épreuves, tantôt pour éprouver la foi, tantôt pour discipliner un croyant qui s’écarte de Lui.
Achazia, dans l’épreuve (sa chute et la maladie qui s’ensuit), n’a rien appris ! « Dieu parle une fois et deux fois, et l’on n’y prend pas garde » (Job 33. 14). Comme pour Saül, pour qui Samuel avait annoncé le jugement, Élie annonce également le jugement.
Dans l’histoire d’Élie, le feu descend du ciel lors de deux circonstances différentes : sur l’holocauste (1 Rois 18. 38), type de Christ, la victime en faveur de ceux qui croient en Lui ; et ici, sur des hommes qui méprisent Dieu (2 Rois 1. 10 et 12). « Notre Dieu est un feu consumant » (Héb. 12. 29).
La foi au Seigneur Jésus sauve ceux qui croient, mais les incrédules sont sous le jugement.
«Toutes choses servent Dieu » (Ps. 119. 91), et en particulier le feu, qui a une signification très solennelle en jugement.
Le Seigneur est venu sur la terre en grâce. Mais tout le jugement Lui a été donné (Jean 5. 22). Étant sous la grâce, nous devons pardonner aux autres, car c’est la pensée de Dieu.
La Parole montre la hardiesse d’Élie. D’abord envoyé vers Achab, ce roi impie (1 Rois 18) qui le considère comme son ennemi (1 Rois 21. 20), et ici, vers Achazia.
Assis sur une hauteur, Élie était en sécurité, mais étant descendu, il se trouvait entouré de cinquante hommes en armes ; cependant, il va hardiment vers le roi, encouragé par Dieu qui lui a dit : « Descends avec lui ; ne le crains pas » (v. 15), et il délivre fidèlement son message au roi (v. 16). Et le roi mourut.
En comparaison, nous sommes souvent trop timides pour parler de Christ autour de nous. Au début du christianisme, les croyants montraient une grande hardiesse (Act. 4. 13, 29 à 31). Nous devons nous appuyer sur le Seigneur qui nous en donnera le courage.
Élie use de grâce envers la troisième cinquantaine : devant l’humilité du chef de cinquantaine et son affection pour ses hommes, il n’invoque pas la descente du feu du ciel, mais descend et va avec lui. Ce chef faisait-il partie des « sept mille hommes » que l’Éternel s’était « réservés en Israël » ? (1 Rois 19. 18). Les soins affectueux qu’il prend pour ses soldats sont rarement observés dans les armées. Dieu est souverain et s’est toujours gardé un « résidu » dans toutes les périodes de l’histoire.
On pense aussi au centurion de Luc 7. 2 et suivants, qui aimait son esclave ainsi que les Juifs. Dieu l’a béni.
Contrairement à Balaam (Nomb. 22) qui imagine que Dieu pourrait changer d’avis ; et au ch. 23. 19 et 20, où Dieu le contraint malgré lui à bénir le peuple, Élie répète fidèlement les paroles de Dieu au roi, de son plein gré. Et le Seigneur va bénir.
Ch. 2
Durant la longue histoire de l’humanité, seuls deux hommes sont allés au ciel sans passer par la mort : Hénoc (Gen. 5. 21 à 24) ; et Élie (2 Rois 2. 11).
Malgré les défaillances d’Élie, mais celui-ci restauré et obéissant, Dieu use d’une grâce extraordinaire !
Pierre, des siècles plus tard, sera l’objet des soins du Seigneur qui, après l’avoir restauré, lui confie Ses agneaux et Ses brebis (Jean 21. 15 à 17). Si nous faisons des chutes, confessons-les. Et après la repentance, le Seigneur pourra de nouveau se servir de nous (Ps. 51. 12 et 13).
Pierre, après son reniement du Seigneur et sa restauration, a pu dire au peuple : « Vous avez renié le Saint et le Juste » (Act. 3. 13 et 14).
Joram, succédant à Achazia qui n’avait pas de fils, était son frère (ch. 3. 1, à rapprocher de 1 Rois 22. 52).
Achazia avait régné deux ans, mais Joram, lui, régnera douze ans : Dieu juge souverainement de la durée du règne des rois, et Il patiente suivant les circonstances, nous exhortant à ne pas endurcir notre cœur (Héb. 3. 7).
Du v. 1 au v. 6, sont désignées quatre étapes de l’histoire d’Israël lors de la conquête.
Guilgal est la pleine consécration à Dieu qui nous est nécessaire. Plus tard, Israël y montrera sa méchanceté (Osée 9. 15 ; Amos 4. 4), et l’Ange de l’Éternel quittera Guilgal pour Bokim (lieu des pleurs). Les fils des prophètes avaient de la connaissance, mais peu de foi. L’amour édifie plus que la connaissance.
Depuis 1 Rois 19. 19 à 21, on retrouve Élisée seulement ici. C’est dans le secret que Dieu appelle Ses serviteurs et les forme avant de les envoyer au moment qu’Il choisit, à l’endroit utile et de la bonne manière. Le serviteur n’est pas libre de choisir son service, son moment et son lieu. La décision ne nous appartient pas.
Appelé à servir l’Éternel, en 1 Rois 19, Élisée s’est montré prêt au service. Mais, humblement, il a servi Élie durant plusieurs années : « Élisée… qui versait l’eau sur les mains d’Élie » (2 Rois 3. 11).
Paul, en son temps, parlera avec affection de Timothée qui le servait.
Élie et Élisée avaient créé ces mêmes liens entre eux, et « ils allaient marchant et parlant » (v. 11) : « Ceux qui craignent l’Éternel ont parlé l’un à l’autre » (Mal. 3. 16).
Les fils des prophètes étaient peut-être de ceux qui suivaient Élie et Élisée. Ils apparaissent déjà en 1 Rois 20. 35. Ici, ils interviennent à Béthel, à Jéricho et, à distance, au Jourdain. Leur marche est peu conforme à leur connaissance, et Élisée n’est pas disposé à parler avec eux : « Taisez-vous » (v. 3 et 5).
L’attachement d’Élisée transparaît dans ses réponses à Élie (v. 2, 4 et 6). Avons-nous ce même désir de rester près du Seigneur ? L’insistance d’Élie auprès d’Élisée montre la mise à l’épreuve de celui-ci. Élie veut être sûr qu’Élisée le suit de plein gré.
La fermeté du cœur d’Élisée peut être rapprochée de celle de Ruth envers Naomi (Ruth 1. 15 à 17). De même, la foi de la femme cananéenne est mise en relief par le Seigneur Lui-même. Avant le franchissement du Jourdain, rassuré, Élie n’insiste plus, mais il met la foi d’Élisée à l’épreuve, en réponse à sa touchante demande (v. 9 et 10). Son désir sera exaucé.
Élie a été un prophète de jugement, mais Élisée – bien qu’il exercera un jugement contre les enfants qui, en se moquant de lui, se moquaient de Dieu Lui-même (v. 23 et 24) – sera un prophète apportant la grâce.
Élie pouvait dire : « L’Éternel devant qui je me tiens » : vivant dans une heureuse et permanente proximité de Dieu, il connaissait la pensée divine. Ainsi, il pouvait affirmer : « L’Éternel m’envoie ». Si nous allons dans une ville, en visite dans une assemblée, y allons-nous de notre propre volonté, ou envoyés par le Seigneur ?
Il est important pour un jeune serviteur du Seigneur, d’être formé par un serviteur plus expérimenté et souvent plus âgé. Il est bon de s’encourager, chacun par la foi qui est dans l’autre, entre générations.
L’attachement d’Élisée à son maître préfigure l’attachement des apôtres au Seigneur (Jean 6. 67 et 68 ; 12. 26). Suivons-Le de près pour Le servir selon Son cœur.
Partis de Guilgal (lieu de la consécration à Dieu), mais d’où l’Ange de l’Éternel se retire et va à Bokim (le lieu des pleurs) (Jug. 2. 1 à 5), Élie et Élisée refont, à rebours, le chemin parcouru par le peuple : Béthel, (la maison de Dieu où Il a fait des promesses à Jacob) (Gen. 28. 13 à 20), fait penser au Seigneur qui, dans Son chemin de renoncement, est toujours resté dans la présence de Dieu. C’est là que Jéroboam a dressé une idole (1 Rois 12. 26 à 29).
Jéricho est la première victoire de la foi du peuple comptant uniquement sur l’action directe de Dieu. Après sa destruction complète, Josué a maudit quiconque reconstruirait la ville. Et elle a été reconstruite !
Puis, le Jourdain où le peuple devait se considérer comme mort et ressuscité. Le mépris du peuple pour tout ce que Dieu avait donné en grâce, conduit Élie et Élisée à sortir du pays promis pour, après la traversée du Jourdain, se retrouver dans le désert, où Israël avait erré quarante ans !
En Son temps, le Seigneur Jésus rejeté par les Juifs, se retirera du temple pour aller prêcher au bord de la mer de Galilée (les nations) (Mat. 13. 2). Dieu a dû abandonner Son peuple pour un temps, pour se tourner vers les Gentils. Ce périple du peuple est aussi le nôtre, moralement. Nous étions dans le désert, sans Dieu. A la traversée du Jourdain, nous nous reconnaissons comme morts et ressuscités par la foi en Christ.
A Guilgal, la chair est mise de côté. La destruction de Jéricho symbolise notre séparation du monde : nous étions maudits, mais le Seigneur a porté notre malédiction.
A Béthel, nous avons notre place dans la maison de Dieu.
Nous avons traversé le Jourdain à sec, comme le peuple. Mais le Seigneur l’a traversé alors que le « fleuve » de la colère de Dieu « regorgeait par-dessus tous ses bords » (Jos. 3. 15).
Enfin, l’enlèvement d’Élie au ciel, préfigure l’élévation du Seigneur (Act. 1. 9) – mais aussi, l’enlèvement de l’Église pour être toujours avec Lui. Il y avait une grande communion entre Élie et Élisée : Ils marchaient « eux deux ensemble » (v. 6, 7 et 8). Que le Seigneur nous aide à garder cette même communion avec Lui, en tout temps.
L’enlèvement d’Élie au ciel dans un char et des chevaux de feu, est une scène extraordinaire : c’est une préfiguration de ce qui attend tous les croyants ayant la vie de Christ en eux. La grande différence, ce sera l’absence du char et des chevaux de feu. L’élévation du Seigneur au ciel, après Sa résurrection (Act. 1. 9), a été paisible, dépourvue de ce tourbillon de feu. Le Seigneur est venu sur la terre pour accomplir la loi en perfection, et a apporté la grâce, prenant sur Lui notre jugement et notre condamnation.
Dans la Parole, le feu symbolise toujours le jugement, et Élie a été essentiellement un prophète de jugement. Son enlèvement au ciel par un char de feu montre que Dieu change Ses dispositions vis-à-vis de Son peuple.
Après le jugement, Dieu use de miséricorde pour Israël, en remplaçant Élie par Élisée, prophète de grâce.
Tous deux représentaient le Seigneur ; mais le peuple, en premier lieu placé sous la loi, et incapable de l’accomplir, était tout d’abord jugé, avant que Dieu ne lui présente la grâce.
En relation avec la loi, Élie avait fait sept miracles (chiffre parfait), et devait donc disparaître de la scène, remplacé par Élisée qui lui, en a fait quatorze : la grâce est illimitée, et se déploie pour nous à l’infini. On retrouve ces chars de feu (ou anges de feu), pour le jugement de Dieu, en 2 Rois 6. 15 à 17 ; en 2 Thess. 1. 7 et 8 ; et au Ps. 104. 4. En 2 Rois 6, Élisée voyait des chars de feu autour de lui pour le protéger des Syriens cherchant sa vie, et prie l’Éternel que son jeune homme les voie aussi afin qu’il soit rassuré.
Au v. 11, le char de feu sépara Élie d’Élisée, démontrant que la loi, inapplicable par les hommes, serait remplacée par la grâce souveraine.
Ces deux régimes opposés devaient donc être symboliquement séparés. Cette parole d’Élisée : « Mon père ! Mon père ! » (v. 12), rappelle l’intimité affectueuse qui liait les deux hommes, résultat d’une longue formation d’Élisée par Élie. « Char d’Israël et sa cavalerie » semble faire allusion à la conscience d’Élisée, que cette scène représentait symboliquement Israël.
Longtemps avant cette scène extraordinaire, Hénoc, après avoir « marché trois cents ans avec l’Éternel, ne fut plus, car Dieu le prit » (Gen. 5. 24). Merveilleux résumé de toute une vie de communion avec Dieu !
Moïse, lui, mort sur le Mont Nébo, a été enseveli par Dieu Lui-même (Deut. 34. 1 à 6). En Matthieu 17. 3, on retrouve Moïse qui a donné la loi au peuple, et Élie dont la mission consistait à ramener Israël à Dieu, en compagnie du Seigneur qui, Lui, est venu apporter la grâce. Scène saisissante de ces deux serviteurs très différents, mais que le Seigneur a distingués, et qui s’entretiennent avec Lui dans la gloire ! Parvenus à la gloire à notre tour, nous contemplerons la face du Seigneur, et serons rassasiés de joie.
Désormais, c’est Élisée qui est le prophète de l’Éternel, reconnaissant malgré tout qu’il est revêtu du « manteau d’Élie », tombé de dessus lui (v. 12 et 14), car Élie, enlevé au ciel, il n’a plus besoin de son « manteau de prophète ». Élisée, prophète de la grâce, exercera pourtant deux jugements (v. 23 et 24 ; 2 Rois 7. 1 et 2, 17 à 20). Élisée avait déjà reçu le manteau d’Élie lors de son appel (1 Rois 19. 19), puis ici, pour la seconde fois.
Le Seigneur, venu en grâce, exercera aussi le jugement contre Ses ennemis.
Élisée se sert du « manteau d’Élie pour invoquer le « Dieu d’Élie ». Et ayant frappé les eaux qui se divisèrent, il passa lui aussi (v. 14).
Le jugement des enfants blasphémateurs dénote le bas état du peuple : ils ont été élevés dans l’impiété générale, et leurs familles en portèrent la peine. Élisée représentait la sainteté de Dieu : insulter le prophète, c’était insulter Dieu. C’est lorsque notre misère est la plus profonde que Dieu intervient pour user de grâce, dès que nous crions à Lui. Dieu use encore de grâce envers Son peuple et envers tous les hommes. Mais le jour du jugement viendra.
Pour encourager Élisée, dès lors en première ligne, l’Éternel permet à Élisée d’opérer le même miracle qu’avait fait Élie en fendant les eaux du Jourdain.
En son temps, Gédéon avait été encouragé par les deux prodiges que Dieu avait produits.
C’est au tour d’Élisée de faire « l’acquit de la charge ». Et il retourne auprès des « fils des prophètes ». Qu’est-ce que le Seigneur veut nous donner, à chacun ? A nous d’y répondre pour Sa gloire.
Après l’enlèvement d’Élie au ciel, les fils des prophètes prennent conscience que son esprit repose sur Élisée (v. 15).
En Actes 4. 13, on reconnaissait les disciples « pour avoir été avec Jésus ».
Paul, quant à lui, dit en 2 Cor. 3. 3 : « Vous êtes la lettre de Christ ». Prenons cela pour un encouragement à ce que la pensée de Christ se voie en nous, afin que la Parole soit confirmée par notre marche morale. Ce monde, qui rejette la Parole de Dieu, ne peut empêcher que nous marchions dans Sa lumière, et que notre vie en soit changée tout entière.
Les fils des prophètes discernaient qu’Élie allait être enlevé d’au-dessus de la tête d’Élisée, et ils veulent, avec insistance, envoyer cinquante hommes rechercher Élie dans les montagnes, s’opposant ainsi à la pensée d’Élisée ! Leur pensée ne s’élevait pas jusqu’au ciel. Les cinquante hommes des v. 7 et 16 (peut-être les mêmes), se prosternent devant le prophète, mais ne respectent pas sa pensée, pour leur confusion (v. 15 à 18). Ils peuvent être assimilés à des croyants terre-à-terre, dont les pensées ne s’élèvent pas au-dessus des circonstances terrestres.
Que nos cœurs recherchent les choses du ciel, notre vraie patrie, où est le Seigneur. En Luc 24. 5, l’ange, apparaissant aux femmes revenues au sépulcre du Seigneur, leur dit : « Pourquoi cherchez-vous parmi les morts celui qui est vivant ?… il est ressuscité ».
Sachant très bien où est véritablement Élie, Élisée cherche à dissuader les fils des prophètes d’envoyer ces cinquante hommes à sa recherche : « N’y envoyez pas » (v. 16). Gêné devant leur insistance, il finit par leur dire : « Envoyez » (v. 17). Devant leur déception de ne pas avoir retrouvé Élie, Élisée leur dit enfin : « Ne vous avais-je pas dit : N’y allez pas ? » (v. 18)
L’incrédulité peut être du monde, ou du manque de maturité spirituelle – comme Thomas quant à la résurrection du Seigneur (Jean 20. 25). Lorsque l’Église sera enlevée, Dieu enverra « une énergie d’erreur » pour que les hommes incrédules croient au mensonge, pour leur perdition (2 Thess. 2. 9 à 12).
Élisée « habitait à Jéricho » (v. 18), ville maudite mais reconstruite, et il se rendra en différents lieux où règne la misère, ne se considérant pas supérieur aux misérables. Notre Seigneur n’a pas agi autrement.
Ézéchiel, s’assiéra, lui aussi « où les captifs étaient assis » (Éz. 3. 15) : Béthel où se trouvait l’idole, en Samarie ; puis sur la montagne du Carmel, lieu béni, reçurent sa visite. Élisée est un type de Christ apportant la grâce aux misérables.
À Jéricho où il assainit les eaux, il produit son premier miracle. Cette ville maudite après sa destruction, est une image du monde organisé sans Dieu, et corrompue. Et tout ce qui émane du monde est mauvais.
Élisée, alors, demande un « vase neuf », image de l’Homme Christ Jésus, seul homme qui ait marché sur la terre d’une manière nouvelle, parfaite (neuve). Christ, sans péché, était absolument saint.
Le vase devait être rempli de sel qui devait être « jeté » à la source (v. 21). Seul, le Seigneur purifie tous ceux qui viennent à Lui par la foi.
De même, qu’Élisée jettera la farine dans la marmite (ch. 4. 41) ; il jettera aussi le bois dans l’eau (ch. 6. 6). Ces trois choses : le sel, la farine, le bois, parlent du Seigneur et de Ses souffrances (Jonas 2. 4 ; Ps. 102. 10).
Durant le millénium, la Mer Morte sera purifiée, sauf les étangs autour d’elle (Éz. 47. 8 à 11), car le péché sera toujours présent : chaque matin, Christ mettra à mort les méchants (Ps. 101). Il peut paraître paradoxal de jeter du sel dans la Mer Morte déjà saturée de sel au point d’être stérile. Mais c’est une image du Seigneur qui, pour nous délivrer des conséquences du péché, a dû être fait péché ! Après avoir jeté le sel dans l’eau, elle est devenue définitivement saine (v. 21 et 22). Typiquement, l’œuvre de Christ est suffisante et définitive.
Dans son humilité, Élisée prend soin de ne pas s’attribuer le miracle, mais déclare : « Ainsi dit l’Éternel : J’ai assaini ces eaux ; il ne proviendra plus d’ici ni mort ni stérilité » (v. 21). Cette eau purifiée va désormais fertiliser la terre qui ne sera plus stérile (v. 19). Seule, l’eau pure de la Parole, que donne le Seigneur, désaltère définitivement notre âme et la féconde.
À Béthel, la « maison de Dieu » où l’on aurait dû ressentir la présence divine, il y avait une idole ! Et c’est à Béthel qu’une troupe d’enfants se moque du prophète. Il semble qu’ils ne font que répéter ce qu’ils ont entendu dire dans leur famille.
Dans ces versets 23 à 25, Élisée, prophète de l’Éternel, est une figure du Seigneur dont on s’est moqué, lorsqu’Il était sur la croix.
Les Juifs, à la Pentecôte, se sont aussi moqué des disciples qui « annonçaient les merveilles de Dieu » dans toutes les langues (Act. 2), et ils les accusaient d’être « pleins de vin doux » !
Ici, Élisée réagit en opérant un miracle en malédiction (il y en eut quatre) : d’entre les petits garçons quarante-deux de ces enfants furent déchirés par deux ourses sorties de la forêt. Bien que ce jugement fût immédiat, il n’en fut pas moins partiel. Nous ne pouvons agir comme Élisée, dans la période de la grâce, mais veillons sur nos paroles. Élisée était un prophète, peut-être âgé, et devait être respecté (Lév. 19. 32). Inversement, si ce sont les jeunes gens et les petits enfants qui dominent sur les personnes âgées, tous les désordres et les oppressions se manifestent (És. 3. 1 à 5). Élisée devait être reçu par tous comme prophète. En le rejetant, on rejetait l’Éternel (Mat. 10. 40).
Les rois coalisés contre Moab le reconnaissent et le consultent, mais les petits garçons le rejettent ! Et c’est à Béthel, la maison de Dieu où Dieu avait envoyé Jacob, et non à Jéricho, la ville maudite qui n’aurait jamais dû être reconstruite – que cette scène lamentable se déroule !
Mais Béthel, profanée par Jéroboam en y installant un veau d’or, n’était plus « le sanctuaire de Dieu ». Dans cette ville souillée par l’idole, on savait qu’Élie avait été enlevé au ciel (peut-être sans y croire), et en se moquant, on « invite » Élisée à « monter » à son tour. Le jugement est immédiat : « Dieu est un feu consumant ». La crainte de Dieu est, pour les croyants, une sauvegarde contre de tels jugements. Gardons-nous aussi de parler en mal de nos frères et sœurs âgés.
Après avoir fait deux miracles en bénédiction (v. 14, 19 à 22), Élisée se trouve là dans une situation difficile qu’il ne peut laisser passer sans réagir : « La ruine est terrible… et ce n’est pas ici un lieu de repos » (Michée 2. 10). Épreuves et jours heureux sont là pour nous rapprocher de Dieu.
Après l’élévation du Seigneur au ciel, les disciples, ayant reçu l’Esprit Saint, ont été persécutés par les Juifs incrédules. Et cela a abouti à la destruction de Jérusalem.
Ici, après l’enlèvement d’Élie, Élisée ayant reçu « une double portion de l’Esprit d’Élie », est tourné en dérision par ces enfants, et leur jugement est l’image des jugements qui attendent les incrédules rejetant le Seigneur. Écoutons, nous, la Parole de Dieu, même lorsque le frère qui parle l’exprime maladroitement.
Après cette dure épreuve, Élisée va se « ressourcer » au Carmel, avant de retourner à Samarie (v. 24). Élie y avait déjà, dans l’esprit du peuple, séparé l’Éternel des idoles (1 Rois 18).
Après avoir été longtemps à l’école d’Élie, Élisée s’est imprégné de son langage : A son tour, il peut dire en toute vérité : « L’Éternel devant qui je me tiens ».
Ch. 3
C’est à Samarie que se trouve Joram, roi d’Israël. Dieu se plaît à relever ce qu’il y a de bon chez lui (v. 2), bien qu’il fût un mauvais roi comme tous les rois d’Israël (dix-neuf, au total), dont Jéroboam qui fut le premier, et qui avait institué un culte idolâtre mêlé au culte de l’Éternel.
Juda, quant à lui, connut vingt rois dont neuf, seulement, firent « ce qui est droit aux yeux de l’Éternel ». Quelle appréciation sera portée sur notre vie chrétienne, à la fin de notre existence ? Aurons-nous vécu pour faire notre propre volonté ou bien celle de Dieu ? Nous n’avons qu’une vie, vivons-la pour la gloire du Seigneur.
En Matthieu 6. 22 et 23, Le Seigneur nous montre que notre vie doit se caractériser par « un œil simple » qui se fixe sur un seul objet : le Seigneur Jésus. L’appréciation de Dieu se portera sur cela. Notre cœur est-il engagé vraiment sur ce seul but : L’aimer et Le servir ?
Moab et Amon étaient les enfants des filles de Lot. Tous deux étaient des ennemis acharnés d’Israël. Dès le premier chapitre, au v. 1, Moab, asservi à Israël depuis David, est signalé comme se rebellant contre lui, à cause de la mauvaise conduite du peuple de Dieu. Dès lors, tout le profit qu’Israël tirait de Moab est perdu, et Joram tente, par la guerre, de rétablir la situation antérieure.
Déjà au premier livre des Rois, Josaphat avait répondu favorablement à Achab (1 Rois 22. 4). Ici, il refait la même faute (v. 7), s’identifiant, lui, roi pieux de Juda, au roi incrédule d’Israël (2 Cor. 6. 14 à 18). Outre cette faute de Josaphat s’alliant à Joram, roi religieux (il avait bien ôté la stèle de son père, mais en avait gardé le culte), il s’allie au monde avec le roi d’Édom. De plus, ils partent à la guerre contre Moab sans qu’aucun d’eux ne consulte l’Éternel. Ce n’est que lorsque surgissent les difficultés que la conscience de Josaphat se réveille enfin, et il demande à consulter un prophète (v. 11).
Élisée est désigné par un serviteur connaissant le rôle d’Élisée au service d’Élie – et non par Joram qui, semble-t-il, ne le connaissait pas. Et c’est encore Josaphat qui déclare que la Parole de l’Éternel est avec ce prophète d’Israël (v. 12) !
Dieu, par la bouche d’Élisée, rejette Joram, mais par égard pour Josaphat, dévoile le moyen de trouver de l’eau en abondance pour désaltérer les hommes et les troupeaux qui les suivent, et il leur annonce la victoire contre Moab (v. 16 et 19). La grâce de Dieu opère malgré les fautes commises. Mais si l’on retombe dans les mêmes fautes, on court le risque de tomber plus bas.
En 1 Rois 22, sollicité par Achab, Josaphat avait tout de suite demandé à s’enquérir de la pensée divine. Ici, il s’engage sans même consulter l’Éternel, sinon lorsque les trois rois sont arrêtés par les difficultés.
Au v. 8, c’est sûrement Josaphat qui demande par quel chemin ils vont passer : « Par le chemin du désert d’Édom », répond Joram. Si, dans une circonstance de notre vie, nous nous allions avec le monde, même religieux, soyons sûrs que c’est ce monde-là qui nous conduira, et non pas nous qui le conduirons. « La folie de l’homme pervertit sa voie, et son cœur s’irrite contre l’Éternel » (Prov. 19. 3) : c’est ce qui se produit ici, où Joram, malgré sa bonne apparence, dans l’impasse quant à son projet, accuse l’Éternel d’être à l’origine de leurs difficultés (v. 10) !
Si, dans notre marche, nous rencontrons des impossibilités, c’est toujours nous qui sommes coupables, et non pas Dieu. Laissons-nous conduire par le Saint Esprit, et tout ira bien, selon la volonté divine. Sinon, notre propre volonté nous entraînera loin du Seigneur : « Qu’il se retire de l’iniquité, quiconque prononce le nom du Seigneur » (2 Tim. 2. 19).
Allié au monde religieux, Josaphat se trouve piégé, allié au monde profane ! Dans la chrétienté, il existe des vases à déshonneur desquels il faut nous retirer, afin d’être nous-mêmes des vases à honneur. Seul, le Seigneur, par l’Esprit Saint, peut nous conduire dans un chemin qui L’honore.
Dans cette confrontation de Joram avec Élisée présenté comme un saint homme de Dieu, pieux, et qui est « la bouche de l’Éternel », il montre clairement que Joram est rejeté de l’Éternel (v. 13 et 14). C’est une situation terrible pour un homme, lorsque Dieu le rejette.
Dans l’Exode, le pharaon, sollicité avec insistance et à maintes reprises afin qu’il laisse aller le peuple d’Israël, endurcit son cœur chaque fois. Mais, à la dernière sollicitation, c’est Dieu lui-même qui endurcit le cœur du pharaon : il n’y eut plus de remède ! On pense aussi à 2 Thessaloniciens 2. 8 à 12.
Comme Élie avant lui, Élisée, formé à son école, s’exprime de la même manière que lui : « L’Éternel des armées, devant qui je me tiens » (v. 14), et avec la même hardiesse que son maître avec Achab (1 Rois 18. 17 et 18). Il y a similitude entre la future réponse du Seigneur contre les chrétiens de nom mais sans la vie (Mat. 25. 12), et la réponse d’Élisée à Joram (v. 13).
Élisée est, ici, dans une situation plus triste, ayant aussi affaire à Josaphat, un vrai croyant. Il recherche la pensée divine dans l’harmonie de la musique (v. 15), jusqu’à ce que la main de l’Éternel soit sur lui, figure du Saint Esprit, comme souvent dans Ézéchiel.
Soyons soigneux quant à nos relations : nous sommes dans le monde, mais non pas « du monde » (Jean 17). Gardons-nous des fausses doctrines et des philosophies mondaines.
Au v. 15, contrairement aux trois rois venus le consulter, Élisée regarde à l’Éternel, et la harpe qu’il demande parle de louange : c’est cela qui jaillissait spontanément de son cœur pieux et fidèle (Ps. 150. 3 ; Phil. 4. 6).
Durant sept ans environ, Élisée avait servi Élie, en versant de l’eau sur ses mains. C’était là un bien modeste service qu’il accomplissait fidèlement et avec humilité. Mais c’était un témoignage à la gloire de Dieu. Avant de recevoir un service important, Dieu forme Ses serviteurs en leur confiant d’abord un service modeste et humble : peut-être apporter fidèlement quelques notes prises au cours d’une réunion, à un frère ou à une sœur malades ou âgés. Le Seigneur le voit et l’apprécie.
Cela est consigné ici (v. 11). Fidèle dans son humble service avec Élie, Élisée avait reçu ensuite un service beaucoup plus important (1 Tim. 3. 13).
Quant à nous, chrétiens, ce sont nos cœurs qui chantent la louange dans nos réunions (Éph. 5. 19). Nous chantons le plus souvent un cantique au tout début des réunions, afin d’élever nos cœurs et nos pensées vers Dieu, pour nous séparer de nos pensées et occupations ordinaires.
Quant à Élisée, il était sûrement perturbé par la visite des trois rois présents et unis contre nature. Il avait besoin d’élever son cœur et son esprit vers son Dieu.
Colossiens 3. 16 est encore un encouragement pour nous à aimer le chant des cantiques, en famille.
Élisée parle de la part de Dieu qui accomplit ce miracle : « Vous ne verrez pas de vent, vous ne verrez pas de pluie, et cette vallée sera remplie d’eau, et vous boirez » (v. 17). Cependant, il fallait la foi et l’obéissance, pour accomplir ce que Dieu demandait : creuser des fosses. Peut-être des serviteurs de Josaphat y travaillèrent-ils avec foi, et les autres ont-ils suivi ! Mais il y a eu obéissance de tous : les fosses sont creusées, l’eau vient les remplir. C’était une manifestation de la grâce divine envers ces trois rois dont l’union ne plaisait pas à Dieu. Mais la grâce de Dieu se déploie souvent même lorsque, dans les circonstances de son peuple, la position des Siens le déshonore.
En Exode 17. 6 et 7, Moïse devait frapper le rocher. En Nombres 20. 7 à 11, il devait lui parler. Et il l’a frappé de nouveau, en désobéissant. Mais la grâce de Dieu s’est déployée ces deux fois : l’eau a coulé du rocher et le peuple a bu. Dans nos fautes, Dieu use de miséricorde pour nous ramener à Lui.
Et Dieu a déployé Sa bonté en assurant la victoire des trois rois sur Moab, parce qu’ils ont obéi avec foi ; rien ne laissait prévoir que des eaux rempliraient la vallée, contrairement à 1 Rois 18. 43 à 45.
Même une faible foi suffit à Dieu pour l’exaucer : « Je crois, Seigneur, viens en aide à mon incrédulité ».
Élisée, serviteur de Dieu, parle de Sa part : « Ainsi dit l’Éternel » (v. 16). Et la puissance divine se déploie (v. 18). Le serviteur doit toujours mettre le Seigneur en avant et Le suivre, en s’effaçant. Dans la foi et l’obéissance, la puissance divine se déploie : « Vous creuserez… vous détruirez… ». Et Dieu a réalisé ce qu’Il avait dit (v. 20), à l’heure de l’offrande du matin, avant-goût de l’œuvre du Seigneur, et c’est seulement sur cette base-là que Dieu peut bénir.
Certes, l’offrande, au lieu d’être offerte à Jérusalem, était offerte, avec Joram, à Béthel où était le veau d’or ! Si l’on accepte l’œuvre de Christ, on a la vie (l’eau remplissant la vallée donne la vie). Pour ceux qui refusent de croire, l’eau devient du sang qui parle de mort (2 Cor. 2. 15 et 16).
Moab est pris au piège et est détruit (v. 22 et suivants). L’obéissance dans la foi nous assure la victoire de la part de Dieu, qui combat pour nous. Revêtons-nous de l’armure complète de Dieu. Les trois armées sont hétéroclites, mais l’obéissance est communicative. Si Israël devait détruire Ses ennemis (Deut. 20. 19 et 20), – nous ne comprenons pas tout, mais nous devons obéir (Deut. 29. 29 ; Rom. 8. 26, 28 et 31) – et nous tenir, moralement, à l’écart du monde ennemi. Restons près du Seigneur pour être bien gardés, et résistons au diable qui s’enfuira de nous. Regardons en haut, vers notre vraie patrie. Gardons la foi et l’obéissance complète (non comme Saül en 1 Sam. 15. 9 et 22).
Les versets 26 et 27 sont une abomination ! Le chemin, pour nous, c’est : « Que tu fasses ce qui est droit, que tu aimes la bonté, que tu marches humblement avec ton Dieu » (Michée 6. 6 à 8).
Ch. 4
Du verset 1 à 7, « une femme d’entre les femmes des fils des prophètes » perd son mari qui, était peut-être un des sept mille hommes qui ne fléchissaient pas les genoux devant Baal, et dont elle fait un beau résumé de sa vie : Il « craignait l’Éternel » (v. 1), et elle se retrouve, avec ses deux enfants, démunie de moyens de subsistance.
Dans sa détresse, elle va directement consulter le prophète, et Élisée lui dit ce qu’elle doit faire et met sa foi à l’épreuve : « Dis-moi ce que tu as à la maison ? » (v. 2)
Avec le seul pot d’huile qu’elle confesse avoir encore à la maison, Dieu, selon la parole d’Élisée, va multiplier Ses bénédictions. Élisée est une image du Seigneur qui posera une question similaire à Ses disciples obligés de confesser qu’ils n’avaient que quelques pains et quelques petits poissons. Mais le Seigneur les a multipliés au point de nourrir de grandes foules avec ce peu qu’ils avaient. Notre pauvreté, matérielle ou spirituelle, confessée humblement, permettra au Seigneur de multiplier Ses bontés. « Ô Dieu ! Tu ne mépriseras pas un esprit brisé et humilié » (Ps. 51. 17).
Le pot d’huile que cette femme possédait, est une figure du Saint Esprit. Si le Saint Esprit est dans la maison, l’essentiel est là ! Élisée encourage cette femme à agir avec une grande foi : « N’en demande pas peu » (v. 3). Élisée, prophète de la grâce, anticipe la vie du Seigneur qui « allait de lieu en lieu faisant du bien ». La grâce de Dieu est à l’œuvre malgré la méchanceté des hommes (Ps. 50. 1), car le Seigneur a réglé la dette à la croix.
Si Élie avait un service public, Élisée exerçait un service dans un cadre plus restreint, au sein du résidu d’Israël – les fils des prophètes. Il ne reconnaît plus l’ensemble d’Israël comme le peuple de Dieu, et rejette son roi (ch. 3. 14). Le Seigneur s’entourera, Lui aussi, du résidu qui L’a suivi. Comme en Malachie 3. 16, recherchons ceux qui, dans l’Église, restent fidèles à la vérité révélée. Le Seigneur aime exhorter la foi de ceux qui Lui appartiennent.
À la femme pauvre, Élisée dit : « N’en demande pas peu ». Et l’huile se multipliera aussi longtemps qu’il y aura des vases à remplir (v. 6).
En Genèse 18, la foi d’Abraham limite la grâce de Dieu. Malachie 3. 10, est une exhortation à mettre la grâce divine à l’épreuve, de même qu’Éphésiens 3. 20.
Ici, la femme sera délivrée de son créancier en vendant l’huile, et elle a vécu avec ses enfants de ce qui restait. A la femme syrophénicienne, dont le Seigneur a exercé la foi, Il répondra : « Ô femme ! Ta foi est grande ! »
Dans notre chapitre, l’exemple de deux femmes, bien différentes quant à leurs circonstances, nous est présenté. Une pauvre veuve à la foi simple, humble et obéissante ; puis une femme riche et mariée, ayant du discernement et hospitalière. Toutes deux ont affaire avec Élisée qu’elles reconnaissent comme un homme de Dieu qui fait, dans sa vie, ce que Dieu lui commande. Ce titre avait déjà caractérisé Élie. Élisée, d’abord à l’écoute de ces deux femmes, agit ensuite, en faisant des miracles. Sommes-nous des hommes de Dieu, montrant le chemin à nos frères ?
Dans ce paragraphe, tout doit se passer dans l’intimité de la maison – la porte étant fermée sur la famille (v. 4) – et où l’huile doit être versée dans les vases.
Exhortation pour nous à inculquer à nos enfants, par l’Esprit Saint, les grandes vérités sur lesquelles repose notre foi, puis à vivre, en famille, une vie de foi pratique, conduits par l’Esprit.
Mais, en ce que les vases remplis d’huile sont vendus à l’extérieur, notre foi est appelée à se répandre en bénédiction autour de nous. De même, il fallait la foi pour creuser les fosses (ch. 3. 17). La foi glorifie le Seigneur qui, dès lors, se plaît à agir en grâce. La prière, même secrète, est la ressource dans les difficultés, car Dieu entend et voit, et nous récompense (Mat. 6. 6).
Lépreux, Naaman devait, pour guérir, faire une chose simple, mais il fallait la faire. Nos enfants voient notre foi, et entendent nos prières, et s’en souviennent plus tard. La femme, mise hors de souci, reste humble et dépendante, et retourne vers Élisée qui lui dit ce qu’elle a à faire (v. 7). N’avons-nous pas à rendre grâces dans les délivrances de Dieu ? « Ce qui vient de ta main, nous te le donnons » (1 Chron. 29. 14).
La maison de cette femme du v. 8, qui recevait le prophète régulièrement, rappelle la maison de Béthanie, ouverte au Seigneur et où Il aimait se retirer, y trouvant l’hospitalité dans les cœurs.
Zachée aussi, en Luc 19. 5 à 9, avait reçu le Seigneur avec joie dans sa maison, où le salut était entré. Nos maisons lui sont-elles familières ?
Élisée aimait se retirer dans cette maison, y goûtant la piété qu’il y trouvait, et où, là aussi, le salut était entré. Et le Seigneur s’est plu à donner un fils à cette femme.
En Genèse 18. 5, trois hommes – probablement des anges – invités par Abraham, consentent, sans réticence, à entrer chez lui, reconnaissant sa piété. Mais au ch. 19. 2 et 3, ils éprouvent de la retenue pour entrer chez Lot, car il n’était pas à sa place à Sodome, cette ville perverse que Dieu allait détruire.
Ce chapitre met en scène deux femmes bien différentes : la première, veuve et pauvre, ayant deux enfants, mais démunie de tout, va trouver le prophète et lui expose sa situation désespérée. Elle a la foi pour recevoir, de la main de Dieu, le nécessaire.
L’autre femme, riche et mariée, mais sans enfants, reçoit le prophète. C’est lui qui vient dans cette maison, et la femme a la foi pour donner, et c’est elle qui pourvoit aux besoins d’Élisée. Dieu nous dit : « N’oubliez pas la bienfaisance » (Héb. 13. 16). Elle discerne que c’est un « saint homme de Dieu » (v. 9) et, avec son mari, elle décide de construire une petite chambre haute (v. 10) pour Élisée, et d’y mettre le strict nécessaire, ne voulant pas étaler sa richesse, mettant ainsi le prophète à l’aise dans cette simplicité. Dès lors, il pouvait s’y retirer (v. 11).
Nous avons, quant à nous, besoin de tout recevoir de Dieu, et en même temps, de pratiquer l’hospitalité et de faire part de nos biens, selon nos moyens. Comme cette femme retint Élisée un jour où il « passait » (v. 8) ; de même, Zachée voulait voir le Seigneur qui passait et le reçut dans sa maison ; ou comme Marthe le recevant chez elle et le servant, et où le Seigneur s’est plu à répondre au désir des cœurs, le Seigneur se plaît-il à entrer chez nous et à y demeurer ?
Dans notre chapitre la femme met, dans cette chambre, une table pour manger ; un lit pour le repos, un chandelier pour s’éclairer et lire la Parole.
Les frères s’occupant des biens à répartir pour les ouvriers du Seigneur, doivent être soigneux, et demander au Seigneur la sagesse de donner juste ce qui est nécessaire.
La femme connaît Élisée comme étant un homme de Dieu, ayant un don de prophète. Mais elle sait aussi qu’il est saint, séparé du mal. Dieu nous confie des dons spirituels, comme Il le veut. Mais nous devons les exercer dans la sainteté pratique, afin qu’ils portent des fruits selon Dieu.
En 1 Rois 13. 9, 10 et 18, l’exemple est donné d’un prophète dans un mauvais état, qui fait tomber et mourir l’homme de Dieu venu de Juda, en lui mentant délibérément ! Paul, lui, marchait séparé du mal, et servait Dieu devant Qui il était « manifesté » (2 Cor. 5. 11).
Élisée, sensible à la piété de cette femme (v. 13), désire lui accorder ce qui lui manque : un fils ! En Israël, la stérilité était une épreuve, car toute femme avait ce désir d’avoir un fils qui entrerait dans la lignée du Messie attendu.
Cependant, il la met à l’épreuve : « Qu’y a-t-il à faire pour toi ? Faut-il parler pour toi au roi, ou au chef de l’armée » ? La réponse de la femme est empreinte de simplicité : « J’habite au milieu de mon peuple ». Elle semble, humblement, ne pas se dissocier du peuple dont l’état était mauvais, mais dont elle reconnaît faire partie.
L’Église est devenue « une grande maison » en ruine. Mais nous en faisons partie. Restons fidèles à la vérité, et n’allons pas chercher des satisfactions charnelles ailleurs ni dans le monde.
« La piété avec le contentement est un grand gain » (1 Tim. 6. 6). Devant cette humilité, Élisée lui annonce que Dieu lui accordera un fils. Elle a un moment de doute, comme, avant elle, Sarah en avait eu (Gen. 18. 14). Le Seigneur voit la piété chez les Siens, et Il est toujours prêt à leur donner plus de bénédictions que nous n’en attendons. Malgré son doute passager, Dieu use de grâce et lui accorde ce fils tant désiré dans le secret de son cœur.
Dans le Psaume 73. 4 et 5, Asaph se plaint que les méchants prospèrent et « n’ont point de part aux peines des humains ». Mais aux v. 16 et 17, ayant médité péniblement, puis étant entré dans les sanctuaires de Dieu, il déclare : « J’ai compris leur fin » (v. 16 et 17).
Dans notre chapitre, la femme riche mais ayant une grande foi, n’est pas épargnée par le malheur des humains. Les épreuves douloureuses, pour les croyants, ont pour but de rendre leur foi victorieuse, bien que tous ne connaissent pas des issues identiques à leurs peines (Héb. 11. 32 à 40). Comment recevons-nous les épreuves que le Seigneur nous envoie ?
La réponse de la femme à son mari, et à Guéhazi est frappante, témoignant qu’au-delà de l’épreuve, sa foi s’appuie entièrement sur Dieu, à travers son prophète, et cela tout à la gloire de Dieu (v. 24 et 26). Cependant, son âme est dans l’amertume (v. 27). Son mari avait-il la même foi, la même piété ? Ses questions posées à sa femme jettent un doute à ce sujet.
Tout semblait aller pour le mieux jusque-là, au sujet de cet enfant. Mais ici, il est atteint d’une insolation mortelle, et s’éteint sur les genoux de sa mère (v. 20). Son père, occupé de son labeur, ne se soucie guère de lui témoigner quelque attention affectueuse, et s’en remet aux soins de sa femme. Celle-ci, dans ces moments douloureux, ne peut même pas s’ouvrir de sa peine à son mari. Cela est bien affligeant, dans un foyer où les époux, partageant la même foi, ne peuvent s’appuyer l’un sur l’autre dans l’épreuve !
Cette femme, pourtant, ne perd pas de temps à s’abîmer dans son chagrin. Elle couche l’enfant sur le lit du prophète et ferme la porte. Il est des moments où nous devons être seuls avec Dieu.
Dans sa foi, elle part tout de suite vers Élisée, convaincue que seul il est à même de solliciter la miséricorde divine. Elle ordonne au jeune homme conduisant l’ânesse de ne s’arrêter en chemin que si elle le lui ordonne (v. 24). Dans Sa grâce, Dieu va répondre à sa foi, en se révélant à elle, comme le Dieu tout puissant, maître de la vie et vainqueur de la mort.
Job, cet homme de foi, « juste et se retirant du mal », affligé dans ses biens, dans sa santé et dans le deuil, peut s’écrier : « L’Éternel a donné, et l’Éternel a pris ; que le nom de l’Éternel soit béni ». Mais à ses amis fâcheux, il a répondu : « Les paroles d’un désespéré ne sont faites que pour le vent » (1. 21 ; 6. 26).
Bien qu’Élisée soit notoirement un homme de Dieu, l’Éternel lui a caché les vraies raisons que la femme avait de le visiter (v. 27). Peut-être parce que le prophète, dans ce moment précis, est distrait de l’attention qu’il porte habituellement à la voix de Dieu, par la vue de cette femme qu’il n’attendait pas. Sa question : « L’enfant va-t-il bien ? » Semble relever d’une préoccupation le détournant de la pensée de Dieu (v. 16 et 17). La femme doit le saisir par les pieds pour qu’il revienne à l’écoute de la voix divine, et comprenne que l’âme de cette femme est dans l’amertume.
Dès lors, il envoie Guéhazi, avec son bâton, vers l’enfant mort, mais en vain. On retrouve des circonstances similaires en (Luc 9. 1, 40 à 42 ; Mat. 17. 19 à 21).
Pressé par la femme, il y va lui-même et, laborieusement, supplie l’Éternel, en se couchant à plusieurs reprises sur l’enfant. Enfin, celui-ci revient à la vie et il le rend, vivant, à sa mère. La même foi animait Élisée et cette femme, et le miracle a répondu à leur attente commune. Le plan divin avait, pour résultat, de fortifier la foi de cette femme.
À Béthanie, le Seigneur, s’il n’a pas guéri Lazare, l’a ressuscité pour la gloire de Dieu (Jean 11).
Le ch. 5, montre le vrai caractère de Guéhazi, loin d’être à même d’opérer un miracle ! Détournons-nous des choses mondaines. « Fixons les yeux sur Jésus, le chef et le consommateur de la foi » qui, dès lors, nous conduira dans le chemin de Sa volonté. Persévérons dans la prière (Act. 1. 14), jusqu’à l’issue de l’épreuve, malgré notre propension à désespérer s’il y a des difficultés.
« Les femmes reçurent leurs morts par la résurrection » (cf. Héb. 11. 35).
En contraste avec les miracles faits par le Seigneur à qui une parole suffisait, car étant Dieu, Il avait la puissance en Lui-même, ressusciter le jeune garçon, pour Élisée, s’est révélé difficile : il a dû combattre par la foi (Jac. 5. 16). Guéhazi, en mettant le bâton d’Élisée sur le visage de l’enfant, n’apportait qu’un moyen humain, bien impuissant pour redonner la vie (Luc 9. 40).
En Luc 8. 54, le Seigneur veut être seul avec la jeune fille qu’Il ressuscite. Un face à face avec le Seigneur est toujours bénéfique pour ranimer notre foi ; Il faut souvent « fermer la porte » sur cette intimité avec Lui (v. 4, 5, 21 et 33). Il nous a trouvés dans la mort et nous a ramenés à la vie.
De même, Élisée a dû s’identifier au jeune garçon pour le ressusciter. Alors, une fois de plus, il appelle la mère de l’enfant : les deux premières fois, elle s’était tenue « devant lui », puis « dans la porte ». Mais maintenant elle « se prosterne » (v. 12, 15 et 36) et prend son fils sans un mot, tellement elle est transportée de reconnaissance.
Ce chapitre rapporte quatre récits racontant quatre miracles d’Élisée. Les deux derniers ont trait à la nourriture ; tous nous encouragent à acquérir une foi vigoureuse à laquelle le Seigneur se plaît à répondre.
Revenu à Guilgal, Élisée retrouve les fils des prophètes « assis devant lui », tandis qu’une famine sévit dans le pays. Cependant, Élisée leur dit de mettre la grande marmite et de cuire « un potage » (v. 38), comme en temps de grande abondance ! Dans ce repas collectif, Élisée veut qu’il y en ait pour tout le monde.
De même, en assemblée, la Parole annoncée doit nourrir du plus jeune enfant au frère le plus âgé : un potage est une nourriture assimilable par tous.
Pourtant, un danger surgit à la suite de l’initiative de l’un d’eux, qui sort aux champs, cueille des coloquintes sauvages, et : « la mort est dans la marmite ! Et ils n’en pouvaient manger » (v. 39 et 40). Ce fils de prophète avait apporté quelque chose de mauvais où Dieu avait donné de bonnes choses ! Quelqu’un s’est aperçu du danger : soyons attentifs aux avertissements de l’un de nous. Sans le vouloir, on peut amener ce qui est mauvais pour l’assemblée : des pensées personnelles, humaines, ne reposant aucunement sur la Parole, mais qui plaisent à la chair. Paul apportait toujours le Seigneur dans ses enseignements. Imitons-le.
« La vigne sauvage » (v. 39), désigne Israël sous la loi, mais désobéissant. Prenons garde à ne mettre personne sous une « loi », ou une pensée rigide, non appuyée sur la Parole (Col. 2. 20 à 23) et qui nous éloigne du Seigneur. Dans le livre de Ruth, Élimélec était parti dans les « champs de Moab » (le monde), pour fuir la famine en Israël.
Élisée apporte le remède : la farine, parlant de Christ dans Son humanité. Puis, Dieu répond à la foi, et un homme apporte de bonnes choses, et le peuple est nourri, miraculeusement par la multiplication du peu qu’il a apporté (v. 42 et suivants). L’homme est anonyme ; et il convient, si l’on apporte quelque chose de bon, de rester effacé. Si peu que l’on apporte, Dieu le multipliera en bénédiction. « Car ainsi dit l’Éternel : on mangera et il y en aura de reste » (v. 44).
On pense à Marc 6. 43, et ch. 8. 8, où le Seigneur avait rassasié les foules. Ils avaient recueilli douze paniers de restes, puis, sept corbeilles pleines. La Parole est une source inépuisable de nourriture pour connaître toujours mieux le Seigneur. Vérifions tout par la Parole (1 Jean 4. 1) et prenons des provisions pour les temps difficiles que nous pouvons connaître. Et prenons garde à des enseignements erronés des faux docteurs qui sont dans le monde (2 Pier. 1. 16 ; 2. 1 ; 3. 16).
Prenons à notre compte l’exhortation de Pierre : « Croissez dans la grâce et dans la connaissance de notre Seigneur et Sauveur Jésus Christ » (2 Pier. 3. 17 et 18).
Ch. 5
La scène ne se situe plus en Israël, mais en Syrie, chez les ennemis du peuple de Dieu. La pensée de Dieu est de faire comprendre que la grâce n’est pas limitée à Israël, mais qu’elle s’étend aussi aux nations.
Dieu s’était servi de Naaman pour délivrer la Syrie (v. 1) ; maintenant, Dieu qui connaît le cœur de cet homme, va se servir d’Élisée pour le délivrer de sa lèpre, sachant que le lépreux guéri apprendra à connaître l’Éternel comme le Dieu de grâce.
Aux yeux du monde qui recherche avidement la grandeur extérieure, Naaman était « un grand homme ». Mais : « Certainement, l’homme se promène parmi ce qui n’a que l’apparence » (Ps. 39. 6). Grands et petits comparaîtront tous devant le grand trône du jugement de Dieu (Apoc. 20. 12). La lèpre est une image du péché qui ronge le cœur de l’homme, et le péché produit la mort ; et si grand qu’ait pu être Naaman aux yeux des hommes, il n’en était pas moins lépreux, et condamné.
En contraste avec cette « grandeur » humaine de Naaman, il y avait, dans sa maison, une petite fille d’Israël, insignifiante aux yeux des grands de ce monde, prisonnière, et qui servait sa maîtresse.
Dieu se sert des choses faibles et méprisées pour confondre les choses fortes selon les hommes (1 Cor. 11. 27 à 29).
Aussi triste que soit sa situation, pour elle-même et pour ses parents, Dieu avait besoin de cette fillette, dans la maison de Naaman. Dieu agit pour amener les hommes à Le connaître en grâce. Ne cherchant pas à s’évader, et sans rancune, elle sert fidèlement ses maîtres.
Loin d’être indifférente à l’état de Naaman, elle intervient pour la délivrance du lépreux en parlant d’Élisée qui pouvait le guérir. Et il sera le seul, en son temps, à être guéri de la lèpre (Luc 4. 27).
La foi de cette fillette qui n’avait jamais vu un lépreux guérir, est admirable. Elle ne doute pas qu’Élisée guérirait Naaman ! N’ayant pas ce pouvoir elle-même, elle montre le chemin de la guérison au malade. Étant sauvés nous-mêmes, montrons le chemin du salut aux autres.
Le roi de Syrie envoie Naaman au roi d’Israël, avec mission de le guérir, au lieu d’adresser le lépreux à Élisée ! Il se trompe de chemin. Quant au salut des âmes, seul le Seigneur sauve ceux qui viennent à Lui.
Joram, roi d’Israël, loin de Dieu, faisait ce qui est mauvais aux yeux de l’Éternel.
De plus, Naaman, dans son ignorance, apporte de l’argent, voulant « payer » sa guérison ! Quant au salut, il ne s’acquiert pas avec de l’argent, mais « par le sang de Christ » (1 Pier. 1. 18).
Joram reconnaît que seul Dieu peut guérir la lèpre, et déchire ses vêtements, car l’homme ne peut racheter son frère (Ps. 49. 7 à 9).
Venu enfin vers Élisée qui lui envoie un messager lui indiquant le moyen de guérir : se plonger sept fois dans le Jourdain, il se met en colère et fait demi-tour ! Il avait imaginé qu’Élisée emploierait un tout autre moyen. Mais Élisée, conduit par Dieu, attendait que Naaman abandonne sa position orgueilleuse et, devenu humble, ajoute foi à la parole du prophète.
Pas plus que nous n’avons vu le Seigneur de nos propres yeux, Naaman n’a vu Élisée, mais un simplement son serviteur (v. 10). Cependant, la même puissance est là pour la guérison.
Pour son bonheur, il est entouré de serviteurs humbles qui l’ont aidé à obéir. Abdiquant tout orgueil et ayant enfin cru, humblement, il « descend » et se plonge sept fois dans le Jourdain, dans une parfaite obéissance : Dès lors, il est guéri.
Un double miracle se produit : sa chair redevient comme celle d’un jeune garçon (il n’est plus le grand homme, mais humble), et sa chair est redevenue pure (symbole de la conversion). Dieu ne voit plus le péché, car Il nous voit en Christ. Naaman se considère dès lors, comme le serviteur d’Élisée (v. 15), mais la grâce étant gratuite, Élisée refuse les présents de Naaman. Ayant commencé par « offrir » des présents, enfin, humblement, il demande à emporter de la terre d’Israël, conscient qu’il devra se prosterner devant « Rimmon », l’idole syrienne, avec son maître.
Sagement, Élisée ne met pas Naaman sous une loi qu’il ne pourrait porter : à chacun sa mesure de foi.
Dans les v. 20 à 27, Guéhazi tombe dans le péché et devient lépreux car, par sa cupidité, il a annulé la gratuité du don de Dieu envers Naaman, en prenant de lui un présent, refusé par Élisée.
La tristesse enveloppe cette scène : Guéhazi qui a suivi et servi Élisée, assisté aux miracles de grâce qu’il accomplissait, n’est pas touché dans son cœur et, par cupidité, annule la gratuité de la grâce de Dieu qu’Élisée avait manifestée envers Naaman. Il a convoité l’argent qu’Élisée avait refusé, car le prophète voulait que Naaman comprenne que le salut que Dieu donne est gratuit.
Judas a monnayé sa trahison vis-à-vis du Seigneur, trente pièces d’argent !
Le Dieu de grâce ne « vend » pas son pardon aux pécheurs mais le donne dès qu’Il voit la repentance. Sachons nous-mêmes pardonner à nos frères comme le Seigneur nous a pardonné.
Naaman est droit de cœur : Il sait qu’il devra encore accompagner le roi de Syrie pour se prosterner devant le dieu Rimmon (v. 17 et 18). A peine converti, l’ennemi l’attaque dans sa foi ; de même que l’aveugle-né, en Jean 9, a été chassé dehors, par les chefs religieux dès qu’il eut recouvré la vue ! Mais c’est dehors, où Il était déjà, que le Seigneur le rencontre et se fait connaître à lui.
Naaman, lui, implore, alors, le pardon de l’Éternel, et Élisée l’encourage : « Va en paix » (v. 19). Pour Naaman, tout est changé dans son cœur, et cela se manifeste dans son attitude envers Guéhazi : Il lui donne deux talents d’argent au lieu d’un, appliquant, avant la lettre, l’enseignement du Seigneur en Matthieu 5. 38 à 42.
Quant à Guéhazi se parlant à lui-même (v. 20), il prend en vain le nom de l’Éternel dans sa bouche (Ex. 20. 7), désirant des richesses indues. Ses convoitises le poussent à critiquer le désintéressement d’Élisée, puis mensonge et calomnie sortent de son cœur cupide (v. 22), alors qu’Élisée se contentait de la nourriture et de l’abri que Dieu lui fournissait (1 Tim. 6. 8).
Guéhazi, par son péché, est tombé dans le piège du diable et en a subi les conséquences (cf. 1 Tim. 6. 9 et 10). La lèpre de Naaman s’est attachée à lui et à sa descendance (v. 27).
Ces scènes nous avertissent de nous garder des convoitises du vieil homme encore en nous, mais aussi de la méchanceté de notre nature et de ses conséquences pour nos frères (Col. 3. 5, 8 et 9). Élisée (type du Seigneur) avec qui vivait Guéhazi, nous rappelle que nous vivons dans la compagnie du Seigneur Lui-même. Notre conduite devrait être en rapport avec cette solennelle compagnie !
« L’Éternel est vivant » dit Guéhazi (v. 20), mais il ne peut ajouter comme Élisée, « devant qui je me tiens » (v. 16). Un péché non confessé rapidement, entraîne d’autres chutes successives (v. 22, 24 et 25).
Cependant, Élisée, par l’Esprit, a tout vu de la conduite de Guéhazi, et son cœur en a souffert. Il pose à Guéhazi la même question que pose l’Éternel, par deux fois, à Satan, dans le livre de Job (ch. 1. 7 ; ch. 2. 2). « D’où viens-tu ? » Et le prophète énumère exactement les actes et intentions de Guéhazi… et accomplit un miracle de malédiction, comme au (ch. 2. 24).
Au début du chapitre, un étranger lépreux est guéri. A la fin, un Israélite pécheur devient lépreux ! Après avoir convoité les richesses, Guéhazi se trouve en compagnie du roi d’Israël (ch. 8. 4), n’ayant tiré aucune leçon de ses fautes.
Ch. 6
Au ch. 6, Élisée continue son ministère de grâce envers les fils des prophètes, les accompagnant dans leurs circonstances et agissant miraculeusement en leur faveur (v. 5 et 6), faisant participer l’homme au résultat : « Enlève-le » (v. 7), ainsi qu’au ch. 4. 37.
Dans sa pauvreté il est incapable d’acheter son propre « fer », et il est humble. La puissance divine pallie à la faiblesse de l’homme. Le Seigneur agit pour nous de la même façon (Mat. 28. 20).
Les fils des prophètes disent à leur maître : « Le lieu où nous habitons devant toi », rappelle que le Seigneur voit tous nos besoins et y pourvoit. On voit aussi le désir de ces jeunes prophètes de rester dans la compagnie d’Élisée. D’heureuses relations des jeunes chrétiens avec les frères plus âgés sont en bénédiction pour tous.
Le bois jeté à l’eau parle de la croix du Seigneur, plongé dans les eaux du jugement. On retrouve le bois jeté dans les eaux amères de Mara (Ex. 15. 24 et 25). La croix, source de la grâce, est le centre des conseils de Dieu envers l’homme pécheur dans ses relations avec le Dieu Saint, qui « est amour » (1 Jean 4. 8 et 16).
Les stratégies du roi de Syrie sont toutes mises en échec par les avertissements réitérés de Dieu au roi d’Israël, par le moyen d’Élisée (v. 8 à 11). Le roi de Syrie en imagine la présence d’un espion, soupçon démenti par la sagesse d’un de ses serviteurs, qui lui dévoile la vérité (v. 12).
Ce passage montre l’omniprésence de Dieu, qui voit et entend tout ce que faisons et disons (Ps. 139. 2 à 4). Ce récit des déboires du roi de Syrie illustre cette vérité que « l’homme se propose ses voies, mais l’Éternel dispose ses pas ». « Il y a beaucoup de pensées dans le cœur d’un homme ; mais le conseil de l’Éternel, c’est là ce qui s’accomplit » (Prov. 16. 9 et 19. 21). Quoi que projettent les hommes qui ne sont pas maîtres de leur vie, c’est la volonté de Dieu qui se réalise. L’état d’Israël était mauvais et Dieu avait toutes les raisons de le châtier, mais lorsque l’ennemi veut le détruire, l’Éternel le protège.
Un autre exemple se lit en Zacharie 1. 15. Dieu nous aime et nous protège, même si notre état mérite la discipline.
Si le roi de Syrie de notre passage est le même que celui du ch. 5, il semble avoir oublié la guérison de la lèpre de Naaman, chef de son armée. Son cœur ne semble pas avoir été touché. Et si Dieu dévoile les plans du roi de Syrie au roi d’Israël, c’est qu’Il voulait toucher leur cœur à tous deux ; leur montrer qu’il y avait un Dieu et Son prophète en Israël ; mais en vain !
Le monde qui a crucifié le Seigneur ne change pas et ne supporte pas la vérité. Plus que jamais, il rejette les chrétiens fidèles qui, par leur comportement honnête, le jugent. Ces passages montrent que tout est dans la main puissante de Dieu, et nous encouragent, comme on le voit déjà lorsque les trois « cinquantaines », successivement envoyées pour se saisir d’Élie, en sont empêchées (ch. 1. 9, 11 et 13) ! Dans les Actes, Saul « respirant menace et meurtre » (ch. 9. 1), est empêché de mettre ses tragiques projets en exécution. « Quiconque vous tuera pensera rendre service à Dieu » (Jean 16. 2). C’était bien la pensée de Saul !
Lorsque le Seigneur, en Jean 18. 6, dans le jardin de Gethsémané, dit à ceux qui viennent l’arrêter : « C’est moi », ils reculent et tombent par terre : Il se livre Lui-même. Que le Seigneur nous garde en paix, dans nos pays !
Conscient qu’Élisée est doté d’une puissance surnaturelle et qu’il est un homme de Dieu, le roi de Syrie envoie, pour le prendre, des forces armées considérables (v. 14). Nous avons pour nous et avec nous, la toute-puissance de Dieu, et nos circonstances peuvent en être une démonstration éclatante dans ce monde, si nous restons dépendants du Seigneur.
La foi inébranlable d’Élisée est admirable et est un exemple pour nous. Dans les v. 17, 18 et 20, lors des demandes qu’il adresse à l’Éternel, il ne doute nullement que Dieu va l’exaucer… et Dieu l’exauce, car ses prières sont selon la pensée divine. « Toutes choses sont possibles à celui qui croit » (Marc 9. 23 ; 1 Jean 5. 14 et 15).
En Matthieu 18. 19, nous avons les prières en commun. La foi est une puissance divine pour la bénédiction des croyants : c’est croire Dieu sur parole.
Dans ces versets, nous voyons la foi en activité et triomphante. « Ils allèrent de nuit et environnèrent la ville » (cf. v. 14). Restons dans la lumière du Seigneur, afin que l’Ennemi ne nous surprenne pas. Que le Seigneur nous aide à avoir la foi d’Élisée et non de son jeune homme, très faible : « Ne crains pas », lui dit Élisée. Si le diable est puissant, le Saint Esprit, en nous, est tout-puissant, et l’ennemi ne peut rien contre lui.
Les « chars de feu » sont les anges protecteurs agissant en faveur des croyants, ici, d’Israël. Si Élie agissait en jugement, Élisée, lui, usait de grâce et épargne les hommes de cette grande armée, animés de désirs violents. Ils suivent Élisée, comme étant frappés de cécité, jusqu’à Samarie où ils sont dans la main du roi d’Israël qui s’apprêtait à frapper ces hommes. Élisée s’y oppose et leur fait servir un grand festin, puis les renvoie en Syrie (v. 22 et 23 ; Mat. 5. 43 et 44). Ces passages nous montrent la puissance de la grâce en exercice chez les croyants : elle peut désarmer les ennemis voulant nous faire du mal. C’est ce qui se passe dans ces versets : « Les bandes des Syriens ne revinrent plus dans le pays d’Israël » (cf. v. 23).
La foi inébranlable d’Élisée s’oppose et triomphe de l’incrédulité du roi d’Israël et du capitaine sur lequel il s’appuie. C’est un encouragement à demander au Seigneur que notre foi s’approfondisse, et que nous demandions sans douter, la délivrance dont nous pouvons avoir besoin : « Si nous demandons quelque chose selon sa volonté, Il nous écoute ; et si nous savons qu’Il nous écoute, quoi que ce soit que nous demandions, nous savons que nous avons les choses que nous lui avons demandées » (1 Jean 5. 14 et 15).
Dieu, dans ces chapitres, se sert des Syriens ennemis en discipline contre Israël et le roi, qui étaient dans un triste état moral. Les avertissements de Deutéronome 28. 1 et 2 ; ch. 15. 49 à 53 se réalisaient.
Cependant, cela n’empêchait pas l’Éternel d’agir en grâce au chapitre 7, en délivrant miraculeusement le peuple de la famine, en quelques heures, selon la parole de foi d’Élisée.
Les causes de cette famine étaient le mauvais état du peuple (ch. 4. 38 ; Ruth 1. 1). Cela nous avertit (comme on le voit en Amos 8. 11 et 12), que nous pouvons connaître une « famine » spirituelle, dans la mesure où un mauvais état moral occulte, dans nos âmes affaiblies, l’effet de la Parole dans notre vie, au point que nous n’en saisissons plus la vraie signification.
Entre les versets 23 et 24, on voit que l’ennemi ne peut se tenir tranquille et attaque durement le peuple de Dieu. Aveugle quant à son propre état déplorable, Joram, le roi d’Israël, affiche tous les signes du deuil et de l’humiliation en déchirant ses vêtements, et cela, ostensiblement, prenant soin de monter sur la muraille afin que le peuple voie qu’il a mis « un sac sur sa chair » (v. 30), signe de repentance.
Cependant, sa décision de faire mourir Élisée, serviteur fidèle de Dieu, révèle le caractère superficiel et faux de son attitude, projetant sur lui sa propre culpabilité. Puis, au v. 33, il accuse Dieu Lui-même, n’ayant rien appris de son propre état ! Si nous connaissons des circonstances adverses, regardons en nous-mêmes devant Dieu.
Quant à Élisée, sa fidélité en Dieu lui fait discerner que le roi veut lui ôter la tête (v. 32 ; Ps. 25. 14) ; mais, confiant en Dieu, il reste tranquillement assis dans sa maison, les anciens étant eux aussi, « assis avec lui » (v. 32). Restons, nous aussi devant le Seigneur et avec Lui.
Au ch. 4. 38, Les fils des prophètes, dans la famine, étaient également, assis, mais « devant lui ». La confiance en Dieu présidait à leur attitude paisible (És. 30. 30, 15).
Ch. 7
Conduit par l’Esprit de Dieu devant le roi, Élisée a eu la révélation que le lendemain, à la même heure, la famine aurait cessé (v. 1) : « Écoutez la parole de l’Éternel », dit le prophète.
Pour discerner la pensée de Dieu, il faut l’écouter humblement. La grâce de Dieu opère miraculeusement. « Là où le péché abondait, la grâce a surabondé » (Rom. 5. 20). Une telle certitude de la foi devrait nous caractériser. Ce sont les épreuves qui nous font mesurer que nous sommes sans force en nous-mêmes, et qui nous poussent à nous rejeter sur le Seigneur. Et la foi en est fortifiée.
Tout s’accomplit à la lettre, selon la parole d’Élisée. La grâce de Dieu se manifeste. Si le roi et le peuple sont dans un état moral déplorable, le capitaine lui, ajoute la moquerie quant à la parole d’Élisée, et tourne en dérision la toute-puissance de Dieu (v. 2).
Élisée prononce prophétiquement sa sentence (cf. v. 2), sentence qui se concrétisera telle qu’elle lui a été signifiée (v. 20). Il y a toujours eu des moqueurs et il y en aura jusqu’au bout (2 Pier. 3. 3). Mais la sentence divine est claire : « Ne soyez pas séduits ; on ne se moque pas de Dieu ; car ce qu’un homme sème, cela aussi il le moissonnera. Car celui qui sème pour sa propre chair moissonnera de la chair la corruption ; mais celui qui sème pour l’Esprit moissonnera de l’Esprit la vie éternelle » (Gal. 6. 7 et 8). Le capitaine a moissonné ce qu’il avait semé : à sa dérision, Dieu a répondu par la mort.
Cette scène, des v. 3 à 11, montre l’action miraculeuse de Dieu, en grâce et en puissance, en faveur de Samarie. Il va se servir des quatre lépreux que leur maladie rongeante (image du péché), voue à une mort certaine, hors du camp, pour révéler Sa gloire en miséricorde. Ni dans la ville affamée, ni hors de la ville où ils sont sans nourriture, ils n’ont quelque chance de survivre.
La situation désespérée de Samarie découle de l’infidélité permanente du peuple et de son roi. Un hypothétique espoir de survie se trouvant dans le camp des ennemis, les lépreux s’y aventurent (v. 4). Dieu se plaît à se servir des « choses faibles du monde pour couvrir de honte les choses fortes » (1 Cor. 1. 27 à 29). Entrant dans le camp des Syriens, ils découvrent qu’il est désert !
La miséricorde divine a opéré, en faisant entendre aux ennemis d’Israël le bruit d’une grande armée venant contre eux (v. 6). Nul autre que les Syriens n’ont entendu ce bruit miraculeux que la miséricorde de Dieu a produit pour sauver la ville. La situation désespérée de Samarie s’en trouve renversée, et l’incrédulité du roi et de son capitaine, confondue. La profession chrétienne sans vie n’apporte que la famine spirituelle.
Dieu agit en grâce pour les lépreux qui n’ont, quant à eux, aucune ressource : la lèpre fait d’eux des hommes « à demi morts » (Nomb. 12. 12), comme le sont tous les hommes dans leurs péchés, qui sont déjà à demi-morts.
Quant aux lépreux, la famine ne leur laisse aucun espoir. Lorsque les circonstances nous convainquent de notre impuissance, Dieu peut agir en délivrance. Voués à la mort de toute manière, les lépreux, poussés par un faible espoir, trouvent la vie dans le camp des ennemis que Dieu a chassés peu avant, « au crépuscule » (v 5 et 7). Sans espérance, ils sont délivrés de la famine par la grâce. Et Dieu, dans sa bonté, accorde à Samarie la même délivrance : Dieu a employé « le bruit » d’une grande armée fictive, pour effrayer et faire fuir une grande armée bien réelle ! Le « bruit » de l’arme de l’adversaire s’est retourné contre lui. Image du Seigneur qui, par Sa mort, a rendu impuissant celui qui avait le pouvoir de la mort. Dans cette délivrance inespérée, le peuple n’avait aucun mérite ; mais il en a pleinement joui.
Après en avoir profité eux-mêmes en secret, les lépreux prennent conscience qu’ils ne font pas bien en se taisant, alors que c’était « un jour de bonnes nouvelles » (v. 9). Combien d’occasions d’annoncer « la bonne nouvelle du salut » manquons-nous ?
Les lépreux étaient rassasiés alors que les habitants de Samarie mouraient de faim ! Élisée avait annoncé que la délivrance de la famine était pour le lendemain, et les lépreux en avaient largement profité, mais avaient gardé le silence.
Nous sommes dans ce « temps agréable… dans ce jour du salut » (2 Cor. 6. 2). Comme les lépreux, prenons conscience que nous ne faisons pas bien en nous taisant, ayant une responsabilité auprès de ceux qui nous entourent et qui périssent (Éz. 33. 3 à 6), même s’ils ne nous écoutent pas (cf. Éz. 2. 7). Mesurons mieux l’immense grâce qui nous est faite, et le terrible sort réservé aux incrédules.
Rom. 10. 14 et 17, nous montre que pour qu’un pécheur acquière la foi, il est indispensable que quelqu’un l’évangélise.
À la fin du v. 9, les lépreux nous montrent le chemin. Ils décident fermement d’annoncer la délivrance à la ville et crient la bonne nouvelle à la maison du roi. Celui-ci, pourtant, reste incrédule et soupçonne les Syriens de ruse pour mieux les détruire. Il faut la sagesse d’un serviteur plus avisé que lui pour le convaincre de s’enquérir de la situation réelle (v.13 à 15).
Précédemment, Naaman à qui le moyen d’être délivré de la lèpre lui était indiqué par Élisée, s’était mis en colère, et c’était son serviteur qui l’avait convaincu d’obéir au prophète. Et il avait été guéri (2 Rois 5. 13).
Parfois, dans une assemblée, une personne (frère ou sœur) peu en vue, témoigne, dans une affaire embarrassante, de plus de sagesse qu’une autre personne plus en vue.
Dieu avait révélé à Élisée que le lendemain, l’abondance serait retrouvée. La foi du prophète ne doute pas un instant que cela arrivera immanquablement « Y a-t-il quelque chose de trop difficile pour l’Éternel ? » (Gen. 18. 14) Il a suffi à Dieu de faire entendre un bruit ne reposant sur rien qui soit réel, pour effrayer et faire fuir les Syriens, afin que Son peuple soit délivré. L’amour indéfectible de Dieu pour Son peuple agit parfois en discipline, mais le délivre lorsqu’il est menacé de destruction.
De même que les Syriens ont été seuls à entendre ce bruit mystérieux, David, autrefois, avait été divinement averti que, afin de vaincre les Philistins montés contre Juda, il devait les tourner par derrière, et s’élancer contre eux dès qu’il entendrait, « au sommet des mûriers » un « bruit de gens qui marchent ». Ayant obéi, David avait été vainqueur (2 Sam. 5. 22 à 25). Rien ne peut limiter la toute-puissance divine, dont la volonté est souveraine.
Le v. 1er de ce chapitre nous avertit que deux choses sont nécessaires dans notre vie chrétienne : « écouter » et « entendre » la Parole de Dieu. Ce que sa bouche a dit, sa main l’accomplira. Deux fois il est parlé de la « mesure de fleur de farine » et du capitaine, image de l’homme incrédule et moqueur voué au jugement définitif (Jude 17 à 19). Pour nous comme pour les lépreux de notre chapitre, « ce jour est un jour de bonnes nouvelles, et nous nous taisons ». Nous savons, pourtant, que tous les incrédules ressusciteront et verront qu’il y a réellement un Dieu, mais ce sera trop tard pour eux !
Quant au capitaine incrédule, selon la parole prononcée à son égard, il a bien vu l’abondance revenir du jour au lendemain, mais il n’en a pas mangé, et il est mort (v. 20).
L’accomplissement du miracle de l’abondance revenue repose entièrement sur la foi d’Élisée, tandis que le roi et ses serviteurs veulent « voir » afin de croire (v. 13 à 15). Les hommes incrédules veulent « voir » pour croire ; mais la vue ne fournit pas la vie que seule la foi apporte.
Dans cet état misérable d’incrédulité du roi et du peuple, Dieu apporte la grâce : « Là où le péché abondait, la grâce a surabondé » (Rom. 5. 20). Seule la foi d’Élisée a permis ce miracle, malgré l’incrédulité générale. La grâce divine est opérante là où Dieu voit la foi.
La discipline de Dieu est quelquefois nécessaire dans notre vie, où la chair se manifeste souvent, nous conduisant à l’incrédulité. Ainsi, le Seigneur ne peut nous bénir richement comme Il le désire. Croyons-nous vraiment en Ses promesses ? Combien de fois, dans les évangiles, le Seigneur répond : « Qu’il te soit fait selon ta foi », et ainsi, pourvoit aux besoins d’un malheureux ? Les miracles divins se réalisent au juste niveau de la foi qui les permet. Mais le Seigneur désire nous bénir bien au-delà de ce que notre foi attend de Lui !
Ch. 8
Au chapitre 8, la femme de Sunem dont le fils avait été ressuscité (ch. 4), ayant vraisemblablement perdu son mari dont il n’est plus parlé, est épargnée par l’Éternel lorsqu’une famine de sept années est annoncée (v. 1).
Cela fait penser à la famine de sept années qui avait affecté l’Égypte du temps de Joseph. Sept évoque un chiffre complet, mais ici, abrégé « si nécessaire et pour un peu de temps » (1 Pier. 1. 6 et 7). Dieu envoie Élisée lui commander qu’elle se réfugie où elle pourrait séjourner. Outre la première famine ayant éprouvé Samarie, cette seconde disette sévit sur tout le pays. Au ch. 4. 16, elle avait eu un doute sur ce que lui annonçait Élisée. Mais ici, elle obéit aussitôt, ayant foi dans l’exactitude de la parole d’Élisée. Il lui annonce sept ans de famine : elle reste donc sept ans dans le pays des Philistins, et revient avec confiance (v. 3).
Dans le livre de Ruth, Élimelec avait eu tort de partir dans les champs de Moab, pour fuir la famine en Israël. Mais ici, c’est l’Éternel qui commande à la Sunamite de partir chez les ennemis, mais avec Dieu.
Avant le règne de Christ, le résidu fidèle d’Israël devra quitter le pays, et se répandre dans les nations, pour y annoncer au monde l’évangile du royaume (Mat. 24. 15).
Guéhazi, d’abord serviteur de l’homme de Dieu qu’il suivait, voyant les miracles qu’il accomplissait et entendant les paroles que l’Éternel mettait dans sa bouche, devenu lépreux à cause de sa cupidité (ch. 5. 27), se retrouve auprès du roi d’Israël, roi impie qui l’interroge sur « toutes les grandes choses qu’Élisée avait faites » (v. 4). Lépreux, sa place normale était dans l’isolement selon la loi ; mais, dissimulant sans doute sa maladie, il tombe encore plus bas, croyant s’élever à la cour du roi ! Ambitieux et cupide, il a méprisé l’humilité d’Élisée, et l’a abandonné, « ayant aimé le présent siècle » (2 Tim. 4. 9 et 10).
Ce roi incrédule veut satisfaire sa curiosité par le récit de la vie pieuse d’Élisée. Et Guéhazi lui raconte la résurrection du fils de la femme de Sunem (ch. 4. 8 et suivants). On ne le voit pas raconter la guérison de Naaman : lépreux lui-même, cela l’aurait mis en porte-à-faux.
On trouve souvent, (comme la curiosité du roi), ce genre d’intérêt dans la chrétienté professante mais sans vie. Le jugement est au bout de leur recherche purement intellectuelle. Le roi Hérode s’intéressait aux paroles que Jean le Baptiseur lui adressait, mais il restait incrédule (Marc 6. 20). A la fin, le Seigneur rejettera ces faux croyants (Mat. 7. 21 à 23). Que chacun sonde bien sa propre position.
Dieu avait pris soin de la femme de laquelle Élisée avait ressuscité le fils. À l’approche de cette famine de sept ans, Élisée l’avait avertie de se réfugier où elle pourrait. Elle avait obéi sans réticence à la parole de l’homme de Dieu, et était revenue en Israël au temps assigné (v. 2 et 3). Alors, Dieu prend en main les circonstances de cette femme, la conduisant à venir « crier au roi » pour recouvrer ses biens qui, durant son absence lui avaient été spoliés contrairement à la loi (Ex. 20. 17).
Et cela à l’instant même où Guéhazi raconte la résurrection du fils de la femme ! Dieu est tout puissant, et « toutes choses le servent », même les incrédules, à leur insu.
Intéressé par son histoire, le cœur du roi, malgré lui, est incliné à lui faire rendre tous ses biens, ainsi que tous les revenus recueillis durant les sept ans de son exil (Prov. 21. 1). Ces paroles nous encouragent. Il peut nous être fait du tort, mais Dieu nous rendra le bien au-delà de notre attente (Phil. 4. 5).
Dieu agit toujours, soit en grâce en faveur de Ses bien-aimés, soit en jugement pour les incrédules : Ruth, entrée fortuitement dans le champ de Boaz est devenue sa femme (Ruth 2. 3 ; ch. 4. 13).
Inversement, Achab succomba dans une bataille, percé d’une flèche « tirée à l’aventure » ; et qui pénétra par une jointure de la cuirasse (1 Rois 22. 34 ; 2 Chron. 18. 33).
Dans le livre de Ruth, Élimélec et Naomi étaient partis de leur propre mouvement dans les champs de Moab, fuyant la famine en Israël. Élimélec et ses deux fils y étaient morts. Naomi, de retour en Israël peut dire : « Je m’en allai comblée, et l’Éternel me ramène à vide » (ch. 1. 21).
La femme de Sunem était partie à vide et revient comblée.
En 2 Rois 1. 2, le roi d’Israël malade envoie consulter Baal-Zébub. Ben-Hadad, roi de Syrie, malade lui aussi, envoie vers Élisée, homme de Dieu à qui Élie avait délégué sa charge de prophète (1 Rois 19. 15 et 16).
Élie aurait dû oindre Hazaël comme roi sur la Syrie (cf. 1 Rois 19. 19 à 21). On ne voit pas qu’il ait été oint comme roi. Mais, il usurpe cette place par un régicide (v. 15). Proie de Satan, il s’empare, par le meurtre, de la royauté. Il semble réaliser son ambition cachée (v. 11), lorsque le regard d’Élisée le trouble, bien qu’il tente encore de sauver sa bonne apparence (v. 12 et 13). Il sera la verge de Dieu pour châtier Son peuple désobéissant (Lév. 26. 27 à 30). La Syrie sera ensuite jugée.
Quant à Jéhu, il sera oint par un fils des prophètes (2 Rois 9. 6 à 10).
Josaphat, roi de Juda, avait aidé Achab, roi d’Israël, à la guerre, s’assujettissant ainsi à un « joug mal assorti » (2 Cor. 6. 14 à 16). Cette situation avait provoqué le mariage du fils de Josaphat avec la fille d’Achab (v. 18), roi impie. Cette union malencontreuse de Joram avec Athalie entraînera le roi de Juda, et Achazia, son fils, à des conséquences désastreuses pour le peuple. Le comportement des parents est souvent déterminant pour les enfants.
Ce comportement des rois de Juda déshonore l’Éternel mais, à cause de Ses promesses faites à David, roi fidèle, Il use de grâce envers sa descendance, afin qu’il ne manque pas « d’une lampe pour ses fils » (v. 19). Dans nos infidélités, le Dieu de miséricorde veut nous amener à la repentance et à la délivrance. Et « les promesses de Dieu sont sans repentir ». Malgré la réjection momentanée du peuple (2 Chron. 36. 15 et 16), Le Seigneur (descendant de David), établira son règne millénial sur la terre.
Le mariage est toujours une affaire sérieuse pour nous : il doit se faire, non seulement « dans le Sauveur », mais aussi « dans le Seigneur » qui veut gouverner toute notre vie. L’épouse doit, en toutes circonstances (spirituelles et ordinaires), être « une aide » pour son mari (Gen. 2. 8).
Les Chroniques relèvent davantage les bons côtés de la vie des différents rois.
Cependant, de Joram, roi de Juda, il ne peut être rien dit de bon (2 Chron. 21. 1 à 4, 10, 11 et 20).
Achazia aussi marcha dans les voies des rois d’Israël, car sa mère, Athalie, et son entourage étaient ses « conseillers à mal faire » (cf. 2 Chron. 22. 3 et 4). « Les mauvaises compagnies corrompent les bonnes mœurs » (1 Cor. 15. 33 et Aggée 2. 12 et 13).
Il nous est recommandé de nous « souvenir de nos conducteurs… et d’imiter leur foi » (Héb. 13. 7), et celle de nos frères, que Dieu a doués pour nous faire du bien.
Pierre et Jean, en Actes 4. 19 et 20, sont, pour nous, des exemples : sous les menaces des chefs des Juifs, ils ont tenu ferme. « Jugez s’il est juste devant Dieu de vous écouter plutôt que Dieu. Car pour nous, nous ne pouvons pas ne pas parler des choses que nous avons vues et entendues ».
Joram, comme sa mère Athalie, était sanguinaire : « Il se fortifia et tua par l’épée tous ses frères, et quelques-uns aussi des chefs d’Israël » (cf. 2 Chron. 21. 4).
Quant à Athalie, elle avait tué tous les fils de « la semence royale » afin de régner elle-même sur le pays (2 Rois 11. 1 à 3).
Des v. 20 à 22, nous voyons la révolte d’Édom qui, jusque-là, était dirigé par un gouverneur, et qui, dès lors, avait établi un roi (1 Rois 22. 48). Puis, Libna qui avait été donnée pour la possession des fils d’Aaron, se révolte à son tour.
Ayant vu la fin misérable de Joram, son père, Achazia, aurait pu se laisser avertir des conséquences désastreuses des mauvais conseillers. Mais il tomba dans les mêmes penchants, et marcha dans les mêmes voies que les rois d’Israël. Il a fini, tué par Jéhu (ch. 9. 27), après n’avoir régné qu’un an.
Nous devons nous garder des mauvais conseillers qui ne sauraient que nous pousser au mal. A ce sujet, la fréquentation du monde de manière légère est dangereuse, car cela se répercute sur nos comportements.
Au contraire, écouter les conseils de frères ou de sœurs sages et pieux, nous fortifie dans le chemin de l’obéissance au Seigneur, nous conduisant dans les Écritures, pour notre bénédiction.
Ch. 9
Ce chapitre introduit le jugement de Dieu sur toute la maison d’Achab, par le moyen de Jéhu, homme dur, cruel et sanguinaire. Sans scrupule, Jéhu se réjouit qu’un tel rôle lui soit donné de la part de Dieu qui l’a oint pour roi sur Israël.
Élie, le prophète, avait exercé de grands jugements de la part de l’Éternel sur Israël, et Lui avait ramené le peuple (1 Rois 18). Dès lors, les dispositions divines changeaient de caractère : Dieu voulait, désormais, exercer la grâce.
Élie n’avait pas compris cela et, sous les menaces de Jézabel, s’était enfui au désert (ch. 19). C’est alors que Dieu s’est révélé à lui dans Son caractère de Dieu de la grâce (v. 11 à 13), et avait commandé à Élie d’oindre Hazaël roi sur la Syrie, Jéhu, roi sur Israël, et Élisée pour prophète à sa place. Mais Élie, sans doute humilié de n’avoir pas discerné le changement de la pensée divine vis-à-vis du peuple, se contente d’oindre Élisée, prophète à sa place (v. 19 à 21).
De ces trois onctions commandées par l’Éternel à Élie, une seule sera accomplie sur Jéhu, mais ni par Élie ni par Élisée. Élisée, prophète de la grâce, est gêné à son tour par la mission de jugement dévolue à Jéhu, et ne peut se résoudre à l’oindre lui-même, mais y envoie un « fils des prophètes » qui indique au nouveau roi quelle sera sa mission de la part de l’Éternel. (ch. 9. 1 à 10).
Remarquons que l’onction de Jéhu s’accomplit hors de la vue de tous témoins, et non avec une « corne d’huile » (la corne est un objet naturel créé par Dieu), mais par une simple « fiole » d’huile (fabrication humaine).
David et Salomon avaient été oints avec une corne d’huile, onction ayant une pleine valeur aux yeux de Dieu. Et quelle différence entre l’onction secrète de Jéhu, comme en cachette, et celle de David, le roi selon le cœur de Dieu, au sein de la famille réunie autour de lui (1 Sam. 16. 13) ! Et le jeune prophète qui peut dire : « Ainsi dit l’Éternel » (v. 6), après avoir oint Jéhu, devait s’enfuir sans attendre, contrairement à Samuel qui, après avoir oint David, a participé au festin de famille.
La ruse (v. 14 et 15 ; ch. 10. 18 et suivants), la cruauté glaciale avec laquelle Jéhu accomplit sa mission, sa furie de tuer apparaissant dans sa manière de conduire, obligeront l’Éternel, dont le jugement est « son œuvre inaccoutumée », à exercer le jugement sur lui et sur sa descendance en l’anéantissant. Sans négliger ce qui ne va pas au milieu de l’assemblée, gardons-nous de nous en occuper en nous y complaisant, mais plutôt avec humiliation.
Israël, le peuple de Dieu n’était pas encore « Lo-ammi » (pas mon peuple), malgré son éloignement de l’Éternel. Et c’est sur la maison d’Achab que Dieu exerce le jugement qu’il avait annoncé à ce roi impie, jugement concernant aussi Jézabel sa femme, et les prophètes de Baal (ch. 10. 18 à 27).
Le v. 14 dévoile la légèreté des compagnons de Jéhu qui, de façon impie, traitent le jeune prophète de « fou » (v. 11) ! Le monde d’aujourd’hui n’est pas meilleur et se moque des choses de Dieu. A l’encontre de Jéhu s’entourant de tels compagnons, veillons à nos relations avec des amis pieux et fidèles, car sinon, nous risquons de nous laisser entraîner dans le mal.
Blessé à Ramoth de Galaad dans les combats contre les Syriens, Joram était retourné à Jizreël, en convalescence. C’est là que Jéhu se rend afin de le tuer.
Achazia, roi de Juda, ayant eu de mauvais conseillers, se trouvait auprès de lui, s’étant mêlé aux affaires de Joram. Tous deux se sont mutuellement détournés du bon chemin.
Nous avons un bon conseiller en Jésus notre Seigneur (És. 9. 6) : écoutons-Le.
La violence caractérise ce chapitre. On a affaire à un roi impie et à un vengeur violent et sans scrupules, respirant la mort : « Qu’as-tu à faire de la paix ? » dit Jéhu, par deux fois. Ou encore : « Quelle paix… aussi longtemps que les prostitutions de Jézabel, ta mère, et ses enchantements sont en si grand nombre ? » (v. 18, 19 et 22). « Il n’y a pas de paix, dit l’Éternel, pour les méchants » (És. 48. 22).
On est loin de l’époque où, afin d’oindre David pour être roi sur Israël, Samuel vint à Bethléhem, et à qui on posa la même question : « Ta venue est-elle la paix ? » Et Samuel avait répondu : « La paix » (1 Sam. 16. 4).
Sans le « Dieu de paix » (expression citée de nombreuses fois dans la Parole), le monde ne connaît pas la paix à laquelle il aspire. « Quand ils diront : Paix et sûreté, alors une subite destruction viendra sur eux,… et ils n’échapperont pas » (1 Thess. 5. 3).
Seul, le chrétien jouit de la paix avec son Dieu Sauveur. Le Seigneur, en butte continuelle à la « contradiction des pécheurs », jouissait avec Son Dieu d’une paix inaltérable, paix qu’Il nous communique.
Jéhu, chargé par Dieu de la mission d’anéantir la maison d’Achab, s’y précipite avec « furie ». Dieu l’a choisi et le laisse faire, connaissant son cœur sans pitié, sachant qu’il ira jusqu’au bout de sa mission, et que personne de cette maison maudite n’échappera.
Dieu l’avait annoncé à Achab, après le meurtre de Naboth et de ses fils pour s’emparer de leur héritage (1 Rois 21. 19 à 24). Dans ces crimes-là, Jéhu, pourtant, avait sa part de responsabilité (2 Rois 9. 25 et 26). Sa furie est celle d’un homme qui agit avec violence, obéissant à Dieu, mais sans la moindre communion avec Lui. « Car la colère de l’homme n’accomplit pas la justice de Dieu » (Jac. 1. 20). La violence de Jéhu était bien connue, car une sentinelle pouvait le reconnaître de loin, simplement en remarquant la manière de conduire son char avec furie ! Qu’est-ce qui nous caractérise : la colère ou la douceur ?
Cependant, Dieu lui exprime Sa satisfaction, car il a pleinement accompli Sa volonté concernant la maison d’Achab, et Il lui annonce que ses fils, jusqu’à la quatrième génération, régneront sur Israël (ch. 10. 30). Pourtant, à cause de sa violence et de son idolâtrie personnelle (cf. ch. 10. 31), sa propre maison sera détruite à son tour (Osée 1. 4).
David, lors de l’assassinat d’Abner par Joab, déplore la dureté de cœur de ce dernier (2 Sam. 3. 31 à 39). Nous devons exercer la discipline, si cela s’impose, mais avec une vraie tristesse de cœur et avec amour, non avec dureté comme Jéhu qui tire orgueil de son propre zèle (cf. v. 10, 15 et 16).
Dieu discerne, dans nos cœurs, les motifs qui nous conduisent, même dans le zèle que nous pouvons afficher, et agit avec nous en conséquence de notre état réel. Ce que nous faisons, à la maison ou dans l’Assemblée, faisons-le avec amour, dans la communion avec Dieu.
Le jugement divin est toujours mesuré par Sa justice et Son amour. On en voit un exemple en 2 Samuel 24 : « et la plaie fut arrêtée de dessus Israël » (v. 17 à 25). En Luc 9. 55, le Seigneur reprend sévèrement Ses disciples voulant faire descendre le « feu du ciel » sur des Samaritains refusant un logis au Seigneur. Mais c’était le temps de la grâce, de la paix, et non du jugement. En regardant Jésus marcher, Jean reconnaît l’Agneau de Dieu (Jean 1. 35 et 36).
Jéhu a outrepassé l’ordre de Dieu, en tuant aussi Achazia, roi de Juda. Bien que celui-ci n’aurait pas dû se trouver auprès de Joab, il ne devait pas mourir. Aussi, qu’elle différence, selon Dieu !
Joram et Jézabel, idolâtres et criminels, sont dévorés par les chiens. Achazia, lui, est enterré dans son sépulcre, avec ses pères, dans la ville de David à Jérusalem (v. 27 et 28).
En apprenant la mort de Joram, son fils, Jézabel farde ses yeux ! C’est sa seule préoccupation au moment où elle comprend que, elle aussi, va mourir, à cause de tous ses crimes, et d’une vie vécue dans l’idolâtrie.
Quant à Jéhu, tout ce qu’il fait, c’est « pour lui ». « Qui est pour moi ? ». Moïse avait dit : « À moi quiconque est pour l’Éternel ». Quant à nous, faisons tout pour le Seigneur (Col. 3. 17).
Ch. 11
Déjouant la méchanceté d’Athalie qui tue toute la semence royale pour régner elle-même, l’Éternel donne à Jehoshéba, sœur d’Achazia, et à son mari, le courage de dérober Joas et de le cacher avec sa nourrice.
De même, à la naissance du Seigneur Jésus, Hérode a cherché à Le faire mourir, mais Dieu L’a caché en Égypte. Il fallait que le Seigneur, Fils de Dieu, et de David selon la chair, règne un jour sur Israël. Dans cette période sombre de l’histoire d’Israël et de Juda, les conseils divins s’accomplissent malgré tout, car Dieu avait promis à David qu’il aurait toujours un descendant assis sur le trône d’Israël.
En son temps, Moïse aussi, à sa naissance, fut caché trois mois par ses parents, avant d’être, à quarante ans, celui qui délivrerait Israël de l’esclavage en Égypte.
Dieu se sert de la cruauté d’Athalie conduite par Satan, comme Il s’est servi de Jéhu, pour exercer Sa discipline sur le peuple en mauvais état. Mais Athalie avait aussi dépouillé le temple de l’Éternel de ses choses saintes, pour le temple de Baal (2 Chron. 24. 7).
Quel contraste entre Athalie, meurtrière de ses nombreux propres petits-enfants, et Jehoshéba, femme courageuse prenant de grands risques, avec son mari Jehoïada (2 Chron. 22. 11), pour sauver sans doute le plus jeune d’entre eux, et le cacher dans la maison de l’Éternel, afin que David ait un descendant sur le trône de Juda ! Cette femme et son mari sacrificateur, tous deux pieux et fidèles, ont agi en pleine assurance de foi, afin de conserver à David un descendant sur son trône.
Et le vrai descendant, c’est le Seigneur, car : « Il faut qu’Il règne » (1 Cor. 15. 25). Jésus, ce petit Enfant né dans une étable, couché dans une crèche, et caché devant Hérode, est aussi Celui qui doit régner sur ce monde (Luc 1. 32).
Jehoshéba et Jehoïada son mari, ont servi le dessein de Dieu qui aime toujours Son peuple et a toujours devant Lui la gloire de Son Fils.
La septième année, Jehoïada comprend que la pensée de Dieu est de montrer Joas aux chefs de l’armée, probablement attachés à la maison de David et opposés à Athalie. Il établit un pacte avec eux afin qu’ils entourent le nouveau roi âgé de sept ans, lui assurant une protection sans faille contre Athalie ! Et les chefs s’attachent à lui, et aucun de ceux qui sortent du service le jour du sabbat ou qui y entrent, ne doit prendre aucun repos : tous doivent rester autour du roi, leurs armes à la main (v. 7 et 8).
Ces armes avaient appartenu à David et étaient gardées dans la maison de l’Éternel (v. 10), armes royales et conservées par Dieu Lui-même. Ces symboles nous montrent avec quels soins jaloux nous devons défendre le nom du Seigneur dans ce monde impie et blasphémateur. Et nos armes à nous, c’est la Parole de Dieu. Ayons à cœur d’honorer Celui que le monde a rejeté et crucifié, mais qui est vivant au siècle des siècles.
Joas, durant six ans, a eu besoin de parents adoptifs. Et, proclamé roi à l’âge de sept ans, maintenant il a besoin d’un tuteur, Jehoïada. Cependant, à la mort de ce dernier, Joas tombera (2 Chron. 24. 17) ! Dans sa jeunesse, le croyant a besoin d’être conseillé et instruit par des croyants plus âgés, pour progresser.
Comme pour Joas honoré par le peuple (v. 12), le Seigneur l’a été Lui aussi (Mat. 21. 8 et 9), avant d’être crucifié.
La couronne est le symbole de la royauté, et le témoignage représente la loi, dont chaque roi devait copier un exemplaire pour y lire chaque jour (Deut. 17. 18 à 20). C’est un encouragement pour les parents à instruire leurs enfants dès le plus jeune âge : Joas avait sept ans ! Il y a un temps où les parents doivent veiller eux-mêmes sur leurs enfants. Puis, un temps où, devenus grands, ils quittent le foyer, et les parents doivent encore veiller sur eux par la prière, les confiant à Dieu, devant le trône de la grâce.
Gardons précieusement la Parole de Dieu dans nos familles, en la lisant chaque jour.
Ch. 12
Après que Joas ait bien commencé, en faisant « ce qui est droit aux yeux de l’Éternel » (v. 2), son règne s’est mal terminé.
Élevé par Jehoshéba, sa mère adoptive, jusqu’à l’âge de sept ans, puis, instruit par Jehoïada, mari de cette dernière, ensuite, Joas se montre pieux et fidèle, et se révèle zélé pour la maison de Dieu.
Le nom de sa mère, Tsibia de Beër-Shéba, est indiqué comme pour tous les rois d’Israël et de Juda. En général, l’influence de la mère est déterminante pour incliner le comportement futur du roi : soit en bien soit en mal.
Cependant, ici, Joas, enlevé très jeune à sa mère afin de le protéger de la cruauté meurtrière d’Athalie, c’est Jehoshéba, qui l’a élevé.
Le verset 2 nous apprend que Joas resta fidèle tant que vécut son tuteur, Jehoïada. Cet appui venant à manquer, Joas, comme désorienté, tombe. Sa foi personnelle ne semble pas avoir été solide, sans doute parce qu’il était resté, jusqu’à la mort de Jehoïada, trop tributaire de son tuteur.
Sa chute se révèle aux versets 17 et 18, lorsque Hazaël, roi de Syrie, attaque Jérusalem. Joas, alors, dépouille les trésors du temple et les envoie à son ennemi qui se retire. Joas s’appuie sur les richesses de la maison de l’Éternel, au lieu de s’appuyer sur la puissance de Dieu qui, si le roi s’était confié en Lui, aurait délivré Juda.
S’il est du devoir des parents d’instruire leurs enfants dans une vie de piété et de foi, il vient un temps où ceux-ci doivent marcher selon leur foi personnelle et la piété qui leur est propre (2 Tim. 1. 5), Sinon, une chute terrible ne manquera pas de se produire !
Joas, d’abord longtemps influencé par une bonne instruction de Jehoïada, se laisse ensuite influencer par les chefs du peuple (2 Chron. 24. 17). Prenons garde de ne pas nous laisser influencer, nous et nos jeunes, par de mauvais conseillers qui ne feraient que nous égarer.
Lot, ayant suivi Abraham, homme de foi, après s’être séparé de lui, s’est égaré jusqu’à habiter à Sodome. Sa chute a eu de terribles conséquences morales. Dans une situation embarrassante, si nous doutons du chemin à prendre pour obéir au Seigneur, ne restons pas seuls à nous débattre avec nos doutes ; mais cherchons plutôt de l’aide auprès de frères ou de sœurs pieux qui peuvent nous aider à prendre la bonne décision.
En 2 Timothée 3. 10 à 17, l’apôtre rappelle à Timothée que, au début, il a été conduit par son modèle : Paul – mais ensuite, par la Parole elle-même. Des frères et des sœurs peuvent être des modèles pour de jeunes croyants, mais c’est la Parole elle-même qui doit les guider toute leur vie. Le Seigneur est notre Guide, par Sa Parole et par Son Esprit (Prov. 3. 5 et 6).
Malgré la piété manifestée par Joas, le peuple sacrifiait encore sur les hauts lieux, sur lesquels Salomon, dans les débuts de son règne, y sacrifiait lui-même. Ils ne furent ôtés que par Ézéchias (2 Rois 18. 14). Malgré tout, Joas a à cœur de faire réparer les brèches de la maison où l’Éternel (v. 4 et 5) faisait reposer la gloire de Son nom, et où lui-même avait été caché durant sept ans ; et il en connaissait bien toutes les brèches. La diversité des sources de provenance de l’argent nécessaire pour les travaux, montre que cela concernait tout le peuple.
Dans l’Assemblée, maison de Dieu sur la terre, les brèches morales nous concernent tous, ne serait-ce que par la prière et l’humiliation. Mais il semble que Joas ne jouissait pas de toute l’autorité royale auprès des sacrificateurs et des lévites, très influents en Israël (2 Chron. 24. 4 et 5). Et sans doute était-il trop resté sous la conduite de Jehoïada, d’autant plus que celui-ci était son tuteur depuis sa petite enfance.
À la vingt-troisième année de Joas, la maison de l’Éternel n’avait pas été réparée ! Alors, les sacrificateurs durent donner l’argent eux-mêmes : seul l’argent des sacrifices pour le délit et pour le péché leur revenait (v. 16).
C’est lorsque nous aimons le Seigneur que nous aurons à cœur les soins de Sa maison, l’Assemblée, en nous purifiant nous-mêmes dans notre vie, pour Sa gloire et pour notre bénédiction.
Joas, élevé dans la maison de l’Éternel jusqu’à la septième année de son enfance, en connaissait toutes les brèches. Cependant, on comprend qu’il était attaché de tout son cœur à cette maison. Aussi, devenu roi, il a à cœur de faire réparer toutes ces brèches (v. 5 et 8).
C’est un encourageant pour les parents chrétiens, pour qu’ils amènent leurs enfants aux réunions dès leur jeune âge, afin qu’ils s’y attachent de cœur pour toute leur vie. Ils comprennent peu à peu toutes les grandes vérités que la Parole de Dieu nous enseigne. Ils peuvent aussi, malheureusement, y apercevoir des faiblesses, des manquements.
Mais il est plus heureux que, devenus grands, ils aient à cœur de réparer les « brèches » qu’ils auront observées, comme Joas, plutôt que de critiquer ou d’aller voir ailleurs.
Joas « fit ce qui est droit aux yeux de l’Éternel ». Puis « il eut à cœur de restaurer la maison de l’Éternel » (2 Chron. 24. 2 et 4). C’est là l’attitude que nous devons avoir vis-à-vis de l’Assemblée, qui est la Maison de Dieu.
En 2 Rois 12. 6 et 7, nous comprenons qu’il semblait difficile aux sacrificateurs d’abandonner une grande partie de l’argent récolté pour la restauration de la maison de l’Éternel. Seul ce qui venait des sacrifices pour le péché et pour le délit leur revenait (v. 16).
Par manque d’amour pour le Seigneur et pour l’assemblée, nous gardons souvent des choses dont nous avons de la peine à nous séparer. La responsabilité de la gestion des dons revient à deux frères, au moins, qui ont la pleine confiance de l’assemblée. Il faut à ces frères le discernement pour utiliser pour le Seigneur l’argent des collectes, et distribuer celui qui est donné directement aux serviteurs qui en ont besoin. Ils s’attendent à nos prières – particulièrement ceux qui vont dans les pays où les croyants sont pauvres.
Notre texte nous montre des tailleurs de pierres : image des évangélistes allant dans le monde y chercher des « pierres vivantes » (1 Pier. 2. 5), puis des maçons et des charpentiers pour réparer la maison. Pensons à tous les ouvriers du Seigneur.
Lors de la construction du temple (1 Rois 5. 18 et 6. 7), les ouvriers s’activèrent, chacun dans son rôle, et tout fut préparé avant d’être transporté. « Et on n’entendit ni marteaux, ni hache, aucun instrument de fer, dans la maison, quand on la bâtit ». Tout était exactement préparé !
Dans l’Assemblée, le Seigneur, le divin Architecte, place chaque « pierre, taillée » à sa juste mesure, pour être placée exactement là où Il la veut, pour l’harmonie de l’ensemble. Il utilise des frères doués, pour édifier l’assemblée (1 Cor. 3. 10 à 15). Rester attaché à la Parole permet de bien « tailler » les pierres vivantes. Mais chaque pierre doit rester exactement à sa place. Restons fidèles et soigneux à notre place.
L’argent était « pesé » exactement (v. 11), et donné sans compter à ceux qui travaillaient, car « ils agissaient fidèlement » (v. 14 et 15). Il y avait des priorités : les réparations (v. 12) ; ensuite, les ustensiles (2 Chron. 24. 14).
Jehoïada n’a pas eu le zèle de Joas pour la réparation du temple. Il a eu besoin d’être repris par Joas pour s’y décider. Si les frères plus âgés doivent enseigner les jeunes frères, ceux-ci doivent être des aides, tout en restant à leur place.
Les versets 17 et suivants et 2 Chroniques 24. 19 à 21, montrent la chute tragique de Joas. Entraîné par les chefs, il n’écoute plus l’Éternel ; il fait lapider le prophète Zacharie, fils de Jehoïada, dans le parvis du temple ! Alors, l’Éternel envoie Hazaël, roi de Syrie, pour châtier le peuple et le roi infidèles.
La vie de Joas se termine dans de grandes maladies et il est assassiné par ses serviteurs (2 Chron. 24. 23 à 25).
Ch. 13
Bien qu’aucun des rois d’Israël n’ait été fidèle, Dieu est attentif au moindre signe de retour vers Lui, et dès lors, est prêt à bénir (v. 4, 5, 14 et suivants). Ce Dieu de miséricorde est toujours disposé à nous bénir lorsque nous retournons vers Lui, après un temps d’éloignement.
Joakhaz, fils de Jéhu, en est un exemple : roi infidèle et idolâtre, il implore l’Éternel lorsqu’il est assiégé par le roi d’Assyrie, et l’Éternel suscite à Israël un sauveur qui n’est autre que le fils de Joakhaz (v. 10 et 25).
Il est en contraste avec Joas, roi pourtant fidèle de Juda qui, assiégé par Azaël (ch. 12. 17 et 18), au lieu d’implorer l’Éternel, dépouille le temple, se confiant aux richesses pour sa délivrance, au lieu de se confier en l’Éternel ! Et Dieu a écouté Joakhaz (ch. 14. 1 à 9).
En 2 Chroniques 33. 12 et 13, Manassé, roi d’Israël gravement idolâtre, sera l’objet de la miséricorde de Dieu dès qu’il se repentira et reconnaîtra que c’est l’Éternel qui est Dieu. C’est à ce même Dieu que nous avons affaire. Il ne change pas.
A l’origine du schisme entre Juda et Israël, Jéroboam, roi d’Israël, afin d’empêcher son peuple d’aller adorer l’Éternel à Jérusalem et afin d’asseoir son autorité sur le peuple, avait placé deux veaux d’or que le peuple devait adorer. Et les rois d’Israël, à la suite de Jéroboam, ont tous été idolâtres.
Si Manassé s’était humilié, Joakhaz implore l’Éternel, mais ne semble pas s’humilier.
Jonas, dans les entrailles du grand poisson dit : « J’ai crié à l’Éternel du fond de ma détresse, et il m’a répondu » (Jonas 2. 3).
L’Éternel donne « un sauveur » à Israël (v. 5, 17 à 19) selon la prophétie d’Élisée.
Après la grande tribulation que connaîtra Israël, le Seigneur Lui-même sera le Sauveur d’Israël (És. 19. 20 ; Luc 2. 11). C’est ce même Sauveur qui a vaincu tous nos ennemis et nous a sauvés.
Israël a continué dans l’idolâtrie : « ils y marchèrent » (v. 6 et 11). Cette expression montre que c’était là leur état moral continu.
Un manquement ne doit pas dégénérer en état moral permanent. Nous avons toujours le vieil homme incurable en nous (Gen. 6. 5). Morts et ressuscités avec Christ, nous avons le nouvel homme : Christ formé en nous, afin que « nous marchions en nouveauté de vie » (Rom. 6. 4). Nourrissons-nous de la Parole de Dieu afin que nous soyons fortifiés en Lui.
Les deux rois d’Israël, Joakhaz et son fils Joas, portent les mêmes caractères : ils firent ce qui est mauvais aux yeux de l’Éternel (v. 1, 2, 10 et 11). Cela montre la gravité du péché (l’idolâtrie) que Jéroboam avait introduit en Israël et « par lequel il avait fait pécher Israël ». Si Dieu avait permis la séparation de Juda et d’Israël, Il ne pouvait accepter l’idolâtrie de Jéroboam qui s’est répercutée sur tous les rois d’Israël.
Les parents doivent marcher dans le chemin tracé par le Seigneur, afin que les enfants comprennent ce que doit être la vie chrétienne, et y marchent à leur tour.
Au v. 12 ; la Parole parle de la puissance de Joas. Mais il s’agit d’une puissance charnelle. Que le Seigneur veuille que nous soyons revêtus de puissance spirituelle.
Joas, ici, roi issu du schisme, fait la guerre contre Amatsia, roi de Juda. Gardons-nous de faire la « guerre » contre nos frères, car notre lutte n’est pas charnelle, mais contre les puissances spirituelles qui sont dans les lieux célestes (2 Cor. 10. 3 à 5 ; Éph. 6. 12).
Au sein de cet état misérable d’Israël, Élisée devait souffrir, mais il s’occupe toujours du peuple (ch. 9. 1). Et il annonce à Joas qu’il battra la Syrie trois fois, car le roi n’a tiré que trois flèches (v. 18). Sa prophétie se réalisera (v. 25). C’est notre foi faible qui limite la bénédiction de Dieu, qui veut que nous éprouvions Son amour et Sa puissance (Mal. 3. 10).
Abraham aussi avait montré une foi limitée au sujet de Sodome : il avait estimé qu’il s’y trouvait encore dix justes, alors qu’il n’en restait qu’un seul : son neveu Lot.
L’ultime miracle d’Élisée se produisit après sa mort (v. 20 et 21). Christ mort et ressuscité communique la vie éternelle aux croyants, par pure grâce.
Ch. 18
Les versets 9 à 12 relatent la déportation d’Israël en Assyrie. Ces dix tribus sont encore dispersées aujourd’hui. Seules les tribus de Juda et Benjamin occupent aujourd’hui la terre d’Israël. La transportation intervient au terme de la patience de Dieu envers Son peuple infidèle.
Depuis le début du royaume d’Israël, tous les rois ont été infidèles. Puis, en parlant par plusieurs prophètes (Jonas, Osée, Amos, Obed), Dieu avait averti Son peuple de se détourner de ses infidélités. Mais Israël n’a pas écouté (v. 12).
Alors, la patience de Dieu a pris fin, et Dieu a permis que Shalmanéser, roi d’Assyrie, assiège Samarie, la prenne, et transporte Israël (v. 9 à 11 ; ch. 17. 5 et 6). Cela nous rappelle l’importance d’écouter Dieu et de Le suivre (Jean 10. 27).
Dix ans plus tard, Sankhérib, roi d’Assyrie assiège les villes fortes de Juda et les prend (v. 13).
Ézéchias se soumet et lui donne les trésors de la maison de l’Éternel et de la maison du roi (v. 16). On peut penser que la foi d’Ézéchias a chancelé à ce moment-là (Prov. 29. 25). Mais la grâce de Dieu ne mentionne pas cet épisode dans le récit de 2 Chroniques, et la Parole donne ce témoignage extraordinaire au sujet d’Ézéchias : « Il fit ce qui est bon, et droit, et vrai, devant l’Éternel son Dieu » (2 Chron. 31. 20 et 21).
Loin de se satisfaire de ces présents, le roi d’Assyrie envoie des messagers à Jérusalem, pour se moquer d’Ézéchias et de sa confiance en Dieu (v. 17 et 19). Mais dans cette épreuve, la foi d’Ézéchias reste ferme. Il se confie en l’Éternel, et fortifie ses hommes (2 Chron. 32. 7 et 8). Puis Ésaïe prophétise que Jérusalem sera délivrée (2 Rois 19. 6 et 7 ; És. 37. 6 et 7).
Comme le serpent en Genèse 3, le Rab-Shaké insinue le doute : « Quelle est cette confiance que tu as ? » (v. 19). Le témoignage d’Ézéchias est un exemple pour nous. Les personnes qui nous entourent peuvent-elles percevoir notre confiance en Dieu et s’interroger sur notre foi ?
L’exemple d’Ézéchias nous encourage à nous confier sans réserve en Dieu, invisible, mais tout puissant, et qui nous aime. A l’inverse, le monde cherche des appuis sur d’autres personnes.
Le Rab-Shaké demande également à Israël de passer un accord avec le roi d’Assyrie (v. 23 et 31), tout comme le roi de Sodome l’avait proposé à Abraham (Gen. 14. 21). C’est une ruse du diable, qui ne supporte pas que les croyants soient séparés du monde. Il cherche à nous proposer son amitié, à nous attirer par de belles choses, pour nous éloigner de Dieu et faire de nous ses esclaves (Jac. 4. 4).
En plus d’être « menteur, et le père du mensonge » (Jean 8. 44), le diable est aussi l’accusateur. Le roi d’Assyrie accuse Ézéchias de se révolter contre lui (v. 20), de se confier en l’Égypte (v. 21). Il lui reproche aussi d’avoir ôté les hauts-lieux (v. 22). Il déclare même avoir l’approbation de l’Éternel pour monter contre Jérusalem et la détruire (v. 25). Quand le diable vient nous accuser, ne lui répondons pas (v. 36) et tournons-nous vers Dieu.
Les propositions du Rab-Shaké sont néfastes pour Ézéchias : il lui propose deux mille chevaux, ce qui est contraire aux prescriptions de la loi (Deut. 17. 16). Le monde aussi peut nous proposer des choses attrayantes, qui n’ont pas l’air mauvaises, mais qui ne sont pas selon la Parole et qui nous éloignent de Dieu.
Le monde sait relever ce qui n’est pas selon Dieu dans la chrétienté, comme ces hauts-lieux qu’Ézéchias avaient détruits. Cela nous humilie, car ce qui déshonore le Seigneur parmi nous, donne occasion au diable de blasphémer.
Au v. 26, les représentants du roi Ézéchias demandent au Rab-Shaké de ne pas parler en langue judaïque, mais en langue syriaque. Ils souhaitent protéger le peuple, qui se trouvait dans une grande pénurie, retranché derrière les murailles de Jérusalem (v. 27). Le peuple risquait d’être troublé par les paroles du Rab-Shaké et aurait pu perdre confiance en l’Éternel et se révolter contre Ézéchias. Cette attitude est un exemple pour les parents. Ils ont un rôle de protection envers leurs enfants, qui pourraient être troublés ou scandalisés en apprenant certaines circonstances malheureuses.
Dans l’Assemblée aussi, les frères et sœurs plus avancés ont la charge de protéger ceux qui sont plus jeunes ou plus fragiles (Nomb. 19. 14 et 15 ; Luc 17. 1 et 2).
Malgré la dureté du siège de Jérusalem, Ézéchias tient ferme et se confie en Dieu. Alors, le Rab-Shaké tente de court-circuiter le roi pour parler directement au peuple. Sa ruse consiste à imiter les promesses de Dieu : il promet un beau pays, semblable au pays d’Israël, avec des vignes et des figuiers (v. 31 et 32 ; Deut. 8. 7 à 9 ; 1 Rois 4. 25). Satan avait aussi susurré à Ève : « Quoi, Dieu a dit ». Il promet les choses attrayantes du monde, et ajoute : « Vous ne mourrez point » (v. 32 ; Gen. 3. 4). Mais il omet de dire qu’il veut faire de nous ses esclaves. Le diable se présente parfois comme un serpent, qui séduit avec ruse – parfois aussi comme un lion rugissant, qui attaque de front (1 Pier. 5. 8). La communion avec le Seigneur et la connaissance de Sa Parole nous permettront de voir ses ruses et de réagir comme il convient.
Malgré la protection des représentants d’Ézéchias, le peuple n’a pas été épargné des attaques du Rab-Shaké. Mais il est resté soumis au roi et la foi d’Ézéchias s’est répercutée sur le peuple. A nous, en tant que croyants, le Seigneur nous a donné le Saint Esprit pour nous alerter lorsqu’une voix rusée vient nous attaquer. Même de jeunes enfants peuvent ainsi reconnaître que cette voix n’est pas celle de leur Sauveur (Jean 16. 13).
Le diable essaye de nous faire fléchir par nous-mêmes (v. 33 à 35). Il veut nous amener à douter de la puissance de Dieu, pour renverser notre foi et conclure que Dieu n’existe pas. Le Rab-Shaké souligne l’impuissance des « dieux des nations », pour amener le peuple à mettre Dieu au même rang que des idoles.
Le Dieu d’Israël est bien notre Dieu. Mais notre Dieu n’est pas celui de l’Islam. Contrairement aux athées, beaucoup de musulmans affirment que nous avons le même Dieu. Ils en ont fait un Dieu vengeur, alors que le vrai Dieu est amour et s’est révélé à nous comme Père. Le roi d’Assyrie propose un accord de paix et essaie de mélanger les fils d’Israël avec les autres peuples (v. 31). Le diable cherche aussi à proposer aux croyants des accords avec le monde ou avec la chrétienté professante.
Le peuple n’a pas répondu un mot au Rab-Shaké (v. 36). Cette attitude nous rappelle que nous ne pourrons pas résister aux attaques du diable en discutant avec lui. La seule arme efficace est la Parole de Dieu elle-même. Le Seigneur en a donné l’exemple lorsqu’Il a été tenté dans le désert (Mat. 4 ; voir aussi Dan. 3. 16 à 18 ; Prov. 26. 4 ; Tite 3. 9).
Les représentants d’Ézéchias reviennent vers lui, leurs vêtements déchirés (v. 37). Cela nous encourage à nous jeter aux pieds du Seigneur, dans l’humiliation, lorsque l’ennemi lance ses attaques contre nous, contre la chrétienté, ou le monde en général.
Ch. 19
Sankhérib, roi d’Assyrie, avait pris toutes les villes fortes de Juda, et veut s’emparer de Jérusalem (ch. 18. 13 et suivants).
Mais Ézéchias a la bonne réaction : en face de cette armée puissante et innombrable, son attitude est celle d’un croyant qui s’humilie devant son Dieu, comptant sur Lui et non sur ses propres forces armées et la protection des murailles de Jérusalem. Nos guerres spirituelles ne sont pas charnelles (2 Cor. 10. 4).
Ézéchias, ses vêtements déchirés, s’humilie et, dans la dépendance de Dieu, demande à Ésaïe, le prophète, de prier l’Éternel.
Comme lui, dans nos difficultés, prions le Seigneur de nous secourir. Il s’humilie de l’état du peuple et s’identifie à lui, comme Daniel 9. 1 à 6.
La réponse de Dieu encourage Ézéchias, qui comprend qu’il a d’autres armes à opposer à Sankhérib, et il encourage son peuple, qui l’écoute (2 Chron. 32. 7 et 8).
Le Seigneur « nous a laissé un modèle (d’humilité et de dépendance), afin que nous suivions ses traces » (1 Pier. 2. 21). Dieu exauce toujours, à Son moment et à Sa manière, la foi exprimée dans l’humilité et dans la dépendance.
Et Dieu exauce Ézéchias au-delà de son espérance, d’autant plus que Sankhérib, par ses provocations et ses outrages à l’Éternel – qu’il rabaisse au niveau des idoles des autres nations qu’il a détruites – provoque Dieu en face (Ps. 121. 1 et 2 ; Ps. 37. 5 et 6). C’est cette dépendance qu’Ézéchias a manifestée.
La détresse du peuple, assiégé et affamé, lui ôtait toute force contre les Assyriens : le temps de combattre était arrivé, et il n’y avait pas de force pour le combat ! (v. 3). Dans ce sentiment de détresse, de châtiment et d’opprobre (de réjection), Ézéchias reconnaît la main de Dieu s’appesantissant sur le peuple coupable, et s’identifie à lui. Cependant, il recherche humblement l’intervention de l’Éternel.
Dans nos pays christianisés et tolérants, la séparation dans laquelle nous nous tenons nous amène à un certain opprobre, en nous faisant taxer d’orgueil. Nous devons l’accepter humblement, pour le Seigneur. Prenons garde de ne pas chercher à sortir de la séparation, sous prétexte d’éviter l’opprobre qui s’y rattache.
Au verset 4, ce mot : « Peut-être » dénote plus la confiance et l’humilité que le doute. On retrouve cette expression d’humble dépendance dans la bouche de Moïse (Ex. 32. 30), dans la bouche de Caleb (Jos. 14. 12) ; enfin dans la bouche de Jonathan (1 Sam. 14. 6). Tous étaient des hommes de foi – une foi vécue dans la dépendance de Dieu. Tous s’en remettaient à Dieu.
Les v. 4, 6, 16 et 23, mettent l’accent sur les outrages et les blasphèmes que Sankhérib adresse à l’Éternel. Dieu les a entendus et y répondra par la destruction de Sankhérib, dans son pays, par ses propres fils (v. 37). Si nous entendons des blasphèmes contre le Seigneur, n’en sommes-nous pas indignés à l’image d’Ézéchias ?
David, en son temps, a réagi vigoureusement aux outrages de Goliath contre l’Éternel (1 Sam. 17. 46 et 47). Indigné par les outrages de cet incirconcis, il réagissait en se confiant en Dieu. C’est un exemple pour nous : la dépendance de Dieu et la prière.
Le Seigneur nous dit : « Vous avez de la tribulation dans le monde, mais … moi j’ai vaincu le monde ».
Toutes les villes de Juda étaient tombées entre les mains de Sankhérib. Jérusalem seule, restait. Il représente le résidu qui subira la grande tribulation de la fin, sous la terrible domination de l’Antichrist ; mais il en sera sauvé par le Seigneur Lui-même. L’Église est en ruines. Cependant, elle porte en elle de vrais croyants, résidu fidèle de la fin des temps, qui malgré sa faiblesse, cherche encore à plaire au Seigneur (Mal. 3. 16 et 17).
Cherchons avec prières à garder précieusement toute le Parole de Dieu, et supplions-Le de nous donner la force de la vivre, malgré l’opprobre (1 Pier. 2. 20 à 23). Dieu a été outragé outre mesure, tandis que sur la croix, Il a abandonné Son Fils qui était fait péché, et entendait les sarcasmes de la populace. Il n’y a pas répondu.
Ces passages montrent que l’Éternel a la haute main sur tout (Ps. 119. 89 à 91). Cela nous encourage. Il met un esprit dans le cœur du roi d’Assyrie et lui fait entendre une « nouvelle ». « Le roi d’Éthiopie est sorti pour te faire la guerre » (v. 7 et 9). Et Sankhérib retourne dans son pays (Prov. 21. 1), où il est assassiné par ses propres fils.
Dans ce chapitre, nous assistons à une terrifiante confrontation entre Sankhérib, outrageant l’Éternel sans retenue, avec un orgueil insensé, et l’Éternel, qu’il estime encore moins puissant que les dieux des pays que le roi d’Assyrie a vaincus et dont il a jeté les idoles au feu (2 Chron. 32. 15).
Mais l’Éternel a entendu les outrages et va y répondre. Dans la nuit, cent quatre-vingt-cinq mille hommes, dans le camp assyrien, meurent. Puis, ce roi orgueilleux meurt à son tour ! On ne se moque pas de Dieu ! (Gal. 6. 7). Nier la toute-puissance divine équivaut à nier Dieu (Ps. 14. 1 ; Ps. 53. 1).
Sous la domination de l’Antichrist, Dieu sauvera encore Jérusalem et le résidu de Son peuple (Zach. 1. 2, 14 à 17, pour le règne de Christ.
Ici, l’humilité et la dépendance d’Ézéchias, roi pieux et fidèle, détermine l’Éternel à sauver Jérusalem des prétentions insensées de Sankhérib.
David, assistant aux outrages de Goliath contre l’Éternel, réagit et tue cet ennemi redoutable (1 Sam. 17. 25). Pour nous, si nous entendons quelqu’un outrager le Seigneur et que nous essayons de lui parler, il risque de poursuivre ses outrages plus gravement encore (Mat. 7. 6). Le Seigneur n’y a pas répondu.
Ézéchias se contente de prier (v. 15 et suivants) : sans doute est-ce la solution la plus sûre pour que Dieu réponde à la situation d’une personne qui ne réalise pas la sainteté de Dieu.
Au ch. 18. 29, Sankhérib met en cause la sincérité d’Ézéchias, vis-à-vis du peuple ; mais au ch. 19. 10, c’est la sincérité de l’Éternel Lui-même qui est mise en doute, tandis que le Dieu Tout-puissant est assimilé aux idoles (v. 11 à 13) !
Dans l’Ancien Testament, on voit souvent « la jalousie de l’Éternel », comme ici (v. 25 et 26). Il a permis à Sankhérib de détruire toutes les nations idolâtres afin que la gloire revienne à Dieu seul. Et c’est ce qu’Ézéchias a compris et revendique pour Dieu (v. 14 à 19).
Dans le Nouveau Testament, Dieu ne veut pas que l’on confonde Son Fils et les autres hommes (Mat. 3. 15 à 17 ; ch. 17. 5) ; et Il revendique la gloire de Son Fils (1 Cor. 10. 22).
Dieu, devant qui Ézéchias déploie la lettre outrageante, n’ignorait rien de son contenu. Mais Il aime que nous lui exposions tous nos besoins, dans une dépendance et une confiance entières. C’est à genoux devant son Dieu qu’Ézéchias rappelle en premier lieu la grandeur de Dieu et Sa gloire, avant de formuler ses requêtes pour le peuple.
Mais au verset 19, c’est encore pour la gloire divine dans toutes les nations, qu’Ézéchias réclame l’intervention de Dieu pour sauver Son peuple. La prière que le Seigneur enseigne ne dit rien d’autre (Mat. 6. 9 à 13) ! Dans les épreuves, sachons nous en remettre au Seigneur avec confiance, comme Anne, et Il nous secourra, (1 Sam. 1. 10 et suivants).
Entre le verset 4 où Ézéchias dit à Ésaïe : « Ton Dieu », et le verset 19 où il dit : « Notre Dieu », on comprend qu’il s’est rapproché de Dieu.
De même Daniel, sauvé de la gueule des lions, dit au roi de Babylone : « Mon Dieu a envoyé son ange et a fermé la gueule des lions » (Dan. 6. 22). Il n’en tire aucune gloire pour lui-même ; et le roi reconnaît le Dieu de Daniel comme étant au-dessus de toutes les puissances (v. 26 et 27). Notre vie, au milieu de ce monde, devrait montrer la toute-puissance divine, ayant créé les cieux et la terre, et surmontant toutes choses . Que nos prières déploient la même puissance que celle d’Ézéchias disant à l’Éternel : « Écoute » (v. 16). Et le Seigneur fortifiera notre foi, en nous donnant la conviction qu’Il « l’a entendue » (v. 20).
Par Ésaïe, Son prophète, Dieu confirme à Ézéchias qu’Il a entendu sa prière (v. 20) (à rapprocher du v. 15) qui est caractérisée par une piété humble ; Ézéchias ne cherche pas les ressources en lui-même, et sa fidélité à Dieu, le rejette sur Lui et Son secours direct. L’Esprit Saint, en nous, nous donne la conviction que nos prières sont entendues, et que Dieu s’en occupera selon Sa sagesse. Ézéchias qui a « marché selon Dieu » (ch. 20. 3), est blessé par les outrages faits à son Dieu.
Notre cœur doit être droit devant Dieu et purifié de tout ce qui le souille dans son état naturel, pour que nous soyons capables de suivre le Seigneur dans le chemin de la dépendance, et afin que nos prières soient « entendues », et que Dieu y réponde, selon Sa volonté (Prov. 28. 9).
Au v. 21, nous trouvons : « Sion », la montagne de la grâce, à l’est de Jérusalem ; la « vierge », symbole de la pureté du cœur ; « Jérusalem », la ville que Dieu avait choisie pour y faire « reposer la gloire de son nom », et qui, actuellement, est remplacée par l’Assemblée chrétienne. C’est par pure grâce que nos cœurs sont purifiés par le sang du Seigneur ayant coulé de Son côté percé. Et l’Assemblée, momentanément, remplace, sur la terre, Jérusalem qui est mise de côté jusqu’à l’enlèvement des croyants au ciel. Alors, le Seigneur reprendra Ses relations avec Jérusalem et Israël.
Si Dieu, par Sa puissance, a délivré Jérusalem, contre Sankhérib, Il nous garde aussi du monde et de la méchanceté de Satan : « Si Dieu est pour nous, qui sera contre nous ? » (Rom. 8. 31). Le verset 21 montre qu’une foi simple et pure qui s’attend et s’appuie sur Dieu, est plus forte que toute la méchanceté et la puissance du monde.
La réponse de l’Éternel aux outrages et blasphèmes de Sankhérib contre Lui (v. 6 ; 16 et 22), s’est traduite par un jugement terrible, sur son armée, puis sur lui-même (v. 35 à 37). Et l’Éternel a délivré Israël, la future épouse terrestre du grand roi, le Seigneur Jésus. De même, Dieu jugera le monde qui Le méprise par l’incrédulité, et L’outrage par ses blasphèmes et par l’effroyable corruption dans laquelle le monde se complaît de plus en plus. Ces passages de la Parole illustrent Proverbes 3. 34 : « Certes Il se moque des moqueurs, et Il donne la grâce aux débonnaires ».
Dieu se sert de ces tyrans et de leur méchanceté pour châtier et discipliner les Siens qu’Il aime, mais qui marchent selon la chair (en Israël et dans la chrétienté). C’était selon la volonté de Dieu que Sankhérib ait détruit de nombreuses nations idolâtres (v. 23 à 25). Mais, au v. 28, Dieu lui annonce qu’Il va l’arrêter, à cause de ses blasphèmes et de sa « rage » contre Lui (v. 28). Bien qu’ayant pleinement accompli la volonté divine, Sankhérib reste responsable de ses actes de destruction sans fin dans lesquels il s’est complu avec cruauté.
En Jérémie 25. 9 à 11, Dieu appelle Nebucadnetsar : « Mon serviteur ». Il a employé cet ennemi pour châtier Israël s’obstinant dans la désobéissance. Mais, à la fin, Dieu exécutera le jugement sur lui (v. 12). Daniel 4. 30 montre l’orgueil de Nebucadnetsar qui s’attribue à lui-même la gloire de son royaume. Mais aux versets suivants, le jugement tombe sur lui instantanément, jusqu’à ce qu’il reconnaisse que c’est Dieu seul qui donne le royaume à qui Il veut (v. 32). C’est le péché du diable (Ésaïe 14. 12 et suivants) qui se perpétue chez les hommes dominant le monde.
Hérode, flatté par le peuple et gonflé d’orgueil, expire sur place pour n’avoir pas donné la gloire à Dieu (Act. 12. 22). Ce sont des « vases de colère tout préparés pour la destruction » (Rom. 9. 19 à 23). Prophétiquement, la destruction des ennemis d’Israël et son triomphe par la puissance de Dieu, préfigurent la fin, lorsque l’Antichrist, ayant plongé le peuple dans les terribles persécutions de la grande tribulation, sera anéanti. Le résidu juif, en voyant le Messie leur apparaître sur le Mont des Oliviers, reconnaîtra « Celui qu’ils ont percé » autrefois, et ils se repentiront (Zach. 12. 8 à 14). Alors, le Seigneur établira Son règne millénaire.
Ch. 20
Le début du règne d’Ézéchias se situe en 727 A.C. (ch. 18. 1) ; ici, nous sommes en 713 A.C. (ch. 20. 1). Il y avait donc 14 ans qu’il était roi de Juda. Cela représente la moitié de son règne, puisque l’Éternel y ajoute quinze années, en réponse à sa prière et à ses larmes (v. 2 à 6).
Cependant, durant cette prolongation de règne, Ézéchias va manifester de l’orgueil, lors de la visite des envoyés du roi de Babylone, Berodac-Baladan (v. 12). Dans la détresse, nous crions vers Dieu. Mais après la délivrance, nous sommes en danger de nous en attribuer le mérite.
Dieu répond à la demande d’Ézéchias de lui accorder un signe, prouvant que le troisième jour, il montera à la maison de l’Éternel, selon Sa promesse (v. 5 et 8). Et quel signe ! Il demande, selon sa foi, que les heures du jour retournent de « dix degrés en arrière » (v.10). Et, à la prière d’Ésaïe, cela se réalise (v. 11) !
Mais ce miracle est l’occasion de la chute du roi : « En ce temps-là » (v. 12). Apprenant le miracle que Dieu a produit, le roi de Babylone envoie une ambassade à Ézéchias, manifestant son intérêt pour lui. Mais c’est le piège dans lequel son orgueil va le faire tomber, sans méfiance. Il dévoile sans retenue tous ses trésors aux yeux des envoyés de Berodac-Baladan (v. 13). Alors Ésaïe lui révèle que toute cette richesse partira à Babylone (v. 16 et 17).
Dans le livre d’Ésaïe, au chapitre 38, on retrouve la mention du découragement d’Ézéchias. Mais dans cette épreuve, Ézéchias à découvert deux choses essentielles. D’abord, qu’il avait affaire à un Dieu d’amour : « Tu as aimé mon âme » – mais aussi à un Dieu de grâce qui pardonne : « Tu as jeté tous mes péchés derrière ton dos » (v. 17).
Concernant le Seigneur Jésus, prophétiquement, Il dit, dans le Psaume 102. 23 et 24 : « Il a abattu ma force dans le chemin, il a abrégé mes jours. J’ai dit : Mon Dieu, ne m’enlève pas à la moitié de mes jours ! » Mais Dieu ne l’a pas exaucé, car il fallait qu’Il entre dans la mort avant de ressusciter.
À Ézéchias, Dieu lui apprend qu’il va mourir, mais devant ses larmes, Il prolonge sa vie de quinze ans.
À l’inverse, l’apôtre Paul disait : « Déloger et être avec Christ est de beaucoup meilleur. ».
David, dans le Psaume 23 dit : « Même quand je marcherais par la vallée de l’ombre de la mort, je ne craindrai aucun mal ; car tu es avec moi » (v. 4). Pensons que nous sommes dans la main du Seigneur. Cependant, Il a compassion des larmes et y répond dans Sa grâce.
La maladie d’Ézéchias est une mise à l’épreuve, car Dieu sonde les cœurs, et veut toujours nous apprendre la dépendance. Le second message qu’Il lui envoie par Ésaïe (v. 5 et 6), est un message de grâce. Dieu a vu, dans son cœur affligé, l’intérêt qu’Ézéchias porte à l’Éternel et à Sa maison. L’Éternel lui envoie dire : « Je te guérirai ; le troisième jour tu monteras à la maison de l’Éternel ». Et le v. 8 montre son intérêt pour monter à la maison de l’Éternel.
Dieu sonde nos cœurs à nous aussi. Y voit-Il un intérêt semblable pour Lui et Sa Maison (l’Assemblée) ? Dans les larmes d’Ézéchias, ainsi que dans le « troisième jour », nous pouvons y voir ce que l’épître aux Hébreux dit (ch. 5. 7 et 8), se rapportant aux supplications du Seigneur à Gethsémané. Puis, le troisième jour évoque, pour nous le jour de la résurrection de notre Seigneur.
Soyons en garde contre l’ennemi de nos âmes, Satan, qui ne relâche jamais ses efforts pour nous faire tomber.
Il sait aussi se faire aimable afin de nous pousser dans ses pièges, comme il l’a fait pour Ézéchias. N’oublions pas que les grâces que Dieu nous accorde doivent nous attacher toujours plus à Lui seul. Lorsque nous nous relâchons, c’est aussitôt la chair qui prend le dessus, et nous tombons. C’est souvent après une victoire de la foi que nous sommes le plus vulnérables, surtout lorsque le monde nous montre un visage aimable. Ne relâchons pas notre vigilance. Restons bien près du Seigneur, et nous serons bien gardés.
Les richesses qui étaient un don de Dieu à Ézéchias, ont été, pour lui, un sujet de se glorifier lors de l’ambassade du roi de Babylone, devant laquelle il les a dévoilées sans retenue (2 Chron. 32. 27 à 31). S’enorgueillir ainsi devant des étrangers n’était pas selon Dieu, qui l’abandonna à cette occasion.
Lorsqu’il avait reçu la lettre de menaces du roi d’Assyrie (le lion rugissant), Ézéchias avait déployé la lettre devant l’Éternel (ch. 19. 14 à 19). Mais devant l’amabilité apparente du roi de Babylone (le serpent rusé), Ézéchias, sans méfiance, tombe dans l’orgueil. Tout ce que nous possédons est un don de Dieu (1 Cor. 4. 7), et est pour Dieu.
La reine de Shéba pouvait admirer les richesses et la sagesse de Salomon (1 Rois 10. 1 à 9). C’était « en relation avec le nom de l’Éternel » (v. 1), contrairement à Ézéchias, qui semblait accorder beaucoup de place aux richesses. Mais « il n’en restera rien » (v. 17). Quant à nous, « le Seigneur vient », et nous laisserons tout sur la terre.
Ésaïe demande à Ézéchias : « Qu’ont-ils vu dans ta maison ? » (v. 15) Cette question directe d’Ésaïe, était destinée à agir comme une flèche dans la conscience d’Ézéchias. Ce n’était pas le rôle d’Ézéchias, d’étaler toutes ses richesses qui égalaient, ou peut-être surpassaient celles du roi de Babylone. Que voient des incrédules dans nos maisons ? Les mêmes choses que chez eux ? Ou bien des choses et un comportement propres à les faire réfléchir ? Prions-nous au début des repas en leur présence, ce qui est un témoignage clair pour le Seigneur, et peut amener une conversation utile ? Ne faisons pas étalage de nos biens matériels, mais ne cachons pas nos richesses spirituelles, ce qui peut tourner en bénédiction pour des incrédules. Le Seigneur doit être le Chef de nos maisons.
Cependant, Dieu a usé de miséricorde envers Ézéchias, et le jugement n’est pas venu durant son règne, car Ézéchias s’est humilié de ce que son cœur s’était élevé (2 Chron. 32. 26), et a accepté le jugement de Dieu (ch. 20. 19).
David, en son temps, avait accepté le jugement de l’Éternel, après son péché, et s’était humilié devant Nathan, le prophète envoyé de Dieu.
Joas, lui, se révolte et fait lapider le prophète (2 Chron. 24. 19 à 21).
Osias usurpe le rôle des sacrificateurs en faisant fumer l’encens sur l’autel et, s’emportant devant leurs remontrances, devient instantanément lépreux (2 Chron. 26. 16 à 19). Quant à nous, croyants, écoutons-nous, lorsque la Parole ou un frère nous reprend, ou nous révoltons-nous ?
Le v. 19 de notre texte présente, semble-t-il, une double pensée : peut-être l’égoïsme, Ézéchias se satisfaisant de ce que le jugement de sa faute ne surviendrait pas durant ses jours, et qu’il y aurait « paix et stabilité » ou vérité. Également, on peut penser qu’un serviteur quittant son service, ou le lieu où il a servi, puisse, malgré tout, se réjouir de l’assurance qu’il y ait continuité du service, même après son départ.
Ézéchias reconnaît la sagesse de Dieu, en ce que la sentence prononcée ne s’accomplira pas en ses jours. Ézéchias a été un roi pieux et fidèle. Tous ces détails du comportement d’Ézéchias ne sont pas donnés dans les Chroniques 31, 32 et 33, mais plutôt la grâce de Dieu qui est le caractère général de ce livre.
Les actions pieuses de ce roi fidèle sont relevées, et Dieu a consigné, dans Sa Parole, sa piété et ses actions positives (2 Rois 18. 5).
Malgré le règne déplorable de Manassé, Dieu l’a restauré car il y a eu la repentance, dans l’humiliation.
Ne méprisons pas un frère ou une sœur qui ont pu tomber : Dieu n’agit pas ainsi avec nos fautes, mais Sa grâce est toujours prête à agir en notre faveur et pour notre restauration. L’Éternel lisait dans le cœur d’Ézéchias, qui reconnaissait que la parole de l’Éternel était « bonne ». Et il lui a été pardonné.
Ch. 21
2 Chroniques 33. 10 à 20 révèle la fin heureuse du règne de Manassé : sa repentance dans une profonde humiliation, lorsqu’il a été plongé dans la détresse.
Le début de son long règne a été déplorable. Succédant à Ézéchias, son père, roi pieux et fidèle qui avait détruit toutes les idoles et les hauts lieux, Manassé les a rétablis, dressant même une idole dans la maison de l’Éternel (v. 7), préfigurant l’idole que l’Antichrist placera un jour dans le temple rebâti, avant l’établissement du règne de Christ (Mat. 24. 7, 15 et 16). La piété des parents ne se répète pas forcément chez les enfants.
Et même lorsque l’Éternel lui parle, il n’écoute pas (2 Chron. 33. 10). Alors, Dieu permet qu’il soit emmené, enchaîné, en Assyrie. Et là, dans la plus profonde détresse, il est brisé, s’humilie et se repent de ses péchés. Dès lors, la grâce de Dieu peut se donner libre cours, et Il le délivre.
La repentance de ce roi qui avait si mal commencé, se révèle profonde. Il détruit toutes les idoles qu’il avait lui-même dressées. Dieu est le Dieu de toute grâce (1 Pier. 5. 10) qui lit dans les cœurs, et use de miséricorde dès qu’Il voit les signes de la repentance. Jonas, dans le ventre du grand poisson, crie à Dieu, et Dieu le délivre.
Manassé a connu le règne le plus long de l’histoire des rois de Juda. Dieu domine sur le royaume des hommes, et c’est Lui qui permet et dirige toutes choses (Dan. 4. 17) Et la Parole nous exhorte à nous soumettre aux autorités placées au-dessus de nous (Rom. 13. 1 et 2 ; 1 Tim. 2. 1 et 2).
Des expressions telles que : « Il bâtit » (v. 3 et 4 ; 5 ; ch. 24. 1 à 4) montrent sa responsabilité personnelle plus que celle du peuple. Il peut y avoir, dans l’Assemblée, de tels conducteurs qui, par leur mauvaise influence, font du mal à ceux qui les suivent.
De nos jours, on trouve encore des pratiques occultes auxquelles les croyants doivent se détourner avec soin. Les démons sont derrière ces agissements.
N’envions pas « la prospérité » des puissants de ce monde, leurs richesses ou leur influence, car leur fin sera misérable (Ps. 73. 3 et 12). Ce qui compte, pour nous, c’est ce que nous possédons au ciel, avec le Seigneur de gloire. Restons bien près de Lui, afin que nous soyons bien gardés. En s’éloignant du Seigneur, le chrétien peut en arriver à pécher plus gravement qu’un incrédule (1 Cor. 5. 1).
Manassé avait fait « errer » le peuple (2 Chron. 33. 9) que le Seigneur voyait comme « un troupeau qui n’a pas de berger ». Dans l’Église aussi, il se trouve de mauvais conducteurs faisant « errer » un certain nombre de chrétiens qui, ainsi, sont « ballottés… par tout vent de doctrine » (Éph. 4. 14).
Prophétiquement, Manassé représente l’endurcissement de la plus grande partie du peuple juif qui, un jour, suivra l’Antichrist. Alors, le peuple sera en proie à une terrible « tribulation » et un résidu reconnaîtra son Messie en voyant apparaître, sur le Mont des Oliviers (Act. 1. 12), « Celui qu’ils auront percé » (cf. Zach. 12), et se repentiront. C’est ce résidu, d’Israël (le vrai peuple de Dieu selon Son cœur) qui, après la « grande tribulation », dominera sur la terre, durant tout le règne millénaire du Seigneur.
Manassé a régné cinquante-cinq ans et a multiplié le mal. Ce long règne est loin d’être un gage de l’approbation de Dieu, quant au comportement de Manassé, jusqu’à sa repentance. Néanmoins, quelque mal qu’ait fait un homme, s’il se repent et s’humilie, comme l’a fait Manassé, Dieu ne tarde pas à manifester Sa grâce.
Quant à Amon, son fils, il a marché dans les mauvaises voies de son père, sans jamais se repentir : « Il abandonna l’Éternel » (v. 22), et a fini assassiné par ses serviteurs.
Enfin, le peuple a mis Josias, son fils, sur le trône de Juda. Et lui, fit « ce qui est droit aux yeux de l’Éternel, et marcha dans toutes les voies de David, son père, et ne s’en écarta ni à droite ni à gauche » (ch. 22. 1 et 2). Que le Seigneur nous aide à être de bons exemples pour les générations futures appelées à marcher, à leur tour, dans l’obéissance à la Parole de Dieu.
Ch. 22
Josias et Cyrus sont les deux seuls personnages que Dieu ait annoncés par leur nom avant même leur naissance (Josias : 1 Rois 13. 2 et Cyrus : Ésaïe 45. 1).
Avec Josias a lieu le second réveil, après celui d’Ézéchias. Âgé de 8 ans au début de son règne, il a fait « ce qui est droit aux yeux de l’Éternel » (v. 2). On peut supposer que, contrairement à son père (Amon), qui fut un mauvais roi, sa mère était pieuse et a su le conseiller selon la pensée de Dieu. Même les jeunes enfants sont appelés à marcher fidèlement ; et Dieu se plaît à les bénir.
C’est la lecture de la Parole qui a produit ce réveil des sentiments d’amour pour Dieu, mais surtout, une mise en pratique des commandements de l’Éternel. Ce réveil de Josias s’est produit dès qu’il a entendu les exigences de la loi. Alors, il prend conscience de la colère de Dieu contre Son peuple, qui avait complètement oublié les commandements, et même avait égaré le livre de la loi (v. 8 et 10). Le second livre des Chroniques donne beaucoup plus de détails.
C’est dans la pratique de la Parole que nous manifesterons un vrai réveil, si nous le demandons sincèrement et avec foi. Josias a été traumatisé très jeune, lorsque son père fut tué dans son infidélité (2 Rois 21. 23) ; mais on peut voir toute la grâce divine se déployer envers son fils (Rom. 5. 20), car il a été un roi pieux et fidèle. Ce réveil a été le dernier que le peuple ait connu avant sa déportation.
Josias, ayant à cœur la gloire de Dieu, veut réparer les brèches du temple (v. 5). Déjà en 2 Rois 12, Joas avait eu le même désir (v. 2, 5, 7, 12 et 14).
« Il fit ce qui est droit aux yeux de l’Éternel, et marcha dans toute la voie de David son père, et ne s’en écarta ni à droite ni à gauche » (v. 2) . Cela est dit au sujet de plusieurs rois. Mais à la fin, cette heureuse appréciation n’est dite que pour Ézéchias et Josias.
Pour nous, chrétiens, nous ne devons pas privilégier la sainteté et la lumière au détriment de l’amour, ni vice versa (Prov. 4. 26 et 27). Josué 1. 7 est une exhortation individuelle – puis collective en Deut. 5. 32. Le Seigneur est parfaitement saint et parfaitement amour, grâce et miséricorde. Il est notre modèle. Ne pas nous écarter ni d’un côté ni de l’autre ne peut être que le fruit de la pratique soigneuse de la Parole révélée : « Celui qui a mes commandements et qui les garde, c’est celui-là qui m’aime » (Jean 14. 21 et 23 ; Ps. 119. 105). Dès lors, la communion avec le Père et le Fils s’établit pour le croyant fidèle (cf. v. 23), conduit par le Saint-Esprit qui lui montre le chemin et lui communique Sa force.
Josias commença de régner à l’âge de huit ans, en l’an 641 A.C. Et, la « dix-huitième année du roi Josias » (v. 3), en l’an 624 A.C., il s’est écoulé dix-sept ans, car il s’agit de la dix-huitième année de son règne (2 Chron. 34. 8).
Josias avait vingt-cinq ans lorsqu’il a recherché l’Éternel et a décidé de réparer le temple, avec amour pour son Dieu (Ps. 102. 14). Mais avant cela, il purifie son royaume des idoles (v. 7). Pour nous, tout réveil s’accompagne d’un attachement pour la Parole et pour l’Assemblée, la maison de Dieu. Loin de « reconstruire » la maison de Dieu, attachons-nous à « réparer » les brèches, en apportant de bons « matériaux (1 Cor. 3. 11 à 15), « en vue de l’utilité » (cf. 1 Cor. 12. 4 à 7). Ces brèches sont produites par l’ennemi. Prions pour ceux qui, ayant entendu la vérité révélée par la seule Parole de Dieu, s’en sont éloignés pour des doctrines non scripturaires (2 Tim. 4. 1 à 4).
Josias s’est humilié en considérant l’état du peuple qui s’était éloigné de la loi. Nous devrions, nous aussi, être humiliés en constatant l’état de ruine de l’Église, la maison de Dieu sur la terre ! Attachons-nous de plus en plus à la Parole qui, seule, est la vérité. Le v. 7 nous apprend que les serviteurs agissaient « avec fidélité ». « Ce qui est requis dans des administrateurs, c’est qu’un homme soit trouvé fidèle » (1 Cor. 4. 2). Nous sommes tous des appelés, et élus. Sommes-nous tous des fidèles, selon Apocalypse 17. 14 ?
Hilkija (Dieu est ma part en protection), grand sacrificateur attaché de cœur à la maison de l’Éternel, et père de Jérémie le prophète, ainsi que Shaphan, le scribe, sont fidèles. Dieu avait préparé le cœur de Josias, mais aussi de Hilkija et de Shaphan, avant de permettre que le livre de la loi soit découvert après avoir été oublié si longtemps. Il aurait dû être placé à côté de l’arche. L’Éternel se sert de cet attachement de Hilkija pour la maison de Dieu afin de faire retrouver le saint Livre.
L’attachement à la maison de Dieu et à la Parole, a été manifesté au dix-neuvième siècle chez des croyants fidèles, ce qui leur a permis d’apporter un riche éclairage sur la pensée divine.
Les rois devaient copier pour eux-mêmes un exemplaire de la Loi, et y lire chaque jour (Deut. 17. 18 et 19). Cela – la lire et la sonder – nous est indispensable à nous aussi (Jean 5. 39).
Josias, roi personnellement fidèle, prend à cœur de s’humilier pour ce qui s’était passé avant lui, et s’identifie à l’infidélité des rois précédents qui avaient entraîné le peuple dans l’idolâtrie. Cette attitude personnelle a honoré Dieu (v. 19).
Esdras (ch. 9), et Daniel (ch. 9), en leur temps, ont honoré Dieu de la même manière.
De façon semblable, Dieu nous dit, dans Sa Parole, que nous sommes, ensemble, à Ses yeux, un seul corps, une seule pâte formant l’Assemblée. Y sommes-nous sensibles ? Savons-nous nous humilier de l’état misérable de l’Église ? Notre cœur est-il « la bonne terre, bien labourée », ou un roc dur et aride ? Implorons le Seigneur afin qu’Il nous donne un cœur sensible à ce qu’Il nous dit (Ps. 51. 17 ; Joël 2. 12 et 13).
Jérémie montre le cœur dur de Jéhoïakim qui refuse de recevoir la Parole de Dieu (ch. 36. 10, 23 et 24).
Devant la gravité de la situation, Josias veut connaître la pensée divine, et envoie consulter Hulda, la prophétesse, peut-être plus fidèle que les autres prophètes. Comme du temps de Débora, à cause de l’état du peuple, on va vers une femme.
Dans l’Assemblée, les sœurs doivent rester sur la réserve, selon la Parole de Dieu, contrairement à certains rassemblements chrétiens, où elles prennent de l’action. En Deutéronome 22. 5, la différence entre hommes et femmes doit se manifester en ce qu’ils ne portent pas les mêmes vêtements. Mais, si des frères ne prennent jamais d’action, n’imitent-ils pas la réserve des sœurs ? Nous sommes tous sacrificateurs.
Hulda, habitant dans le second quartier de Jérusalem (elle ne se mettait pas en avant), avait des relations fidèles avec l’Éternel. Elle pouvait communiquer Sa pensée.
Les paroles de l’Éternel touchent profondément le cœur « sensible » de Josias (v. 19). L’intelligence est utile pour comprendre, mais c’est le cœur qui doit être touché, pour agir et présenter la Parole selon la pensée divine. Dieu regarde au cœur et non à l’apparence.
Le v. 17 montre la « fureur » de Dieu qui ne « s’éteindra pas ». À cause de la fidélité de Josias, Il différera Son jugement durant sa vie ; mais ensuite, le châtiment de l’infidélité du peuple s’accomplira (És. 57. 1).
On retrouve cette miséricorde en Genèse 18. 23 à 33, où, à la supplication d’Abraham, Dieu met à l’abri Lot, seul « juste », avant de détruire la ville de Sodome complètement pervertie.
Dieu ne fait pas acception des personnes : au v. 15, le roi est appelé : « l’homme ». Et Hulda dit sans crainte ce que Dieu lui communique.
Israël et Juda, séparés depuis longtemps et infidèles, et que leurs rois avaient livrés à l’idolâtrie, sont réunis en un seul peuple dans le cœur sensible de Josias (2 Chron. 34. 21). Touché pour avoir entendu la Parole de Dieu, il s’est associé, dans l’humiliation, au péché d’idolâtrie du peuple entier, (bien que lui-même n’était pas idolâtre), et il a intercédé auprès de l’Éternel en faveur du peuple tout entier : Juda et Israël.
Ch. 23
Réveillé quant à lui-même à l’audition du livre de la loi, Josias entraîne avec lui tout le peuple de Juda et de Jérusalem, depuis le petit jusqu’au plus grand : les sacrificateurs, les prophètes et les anciens du peuple, à se réunir dans la maison de l’Éternel (v. 1 et 2). Et dans le lieu saint, on lit le livre de l’alliance aux oreilles de tous : « eux l’entendant, toutes les paroles du livre de l’alliance qui avait été trouvé dans la maison de l’Éternel ».
Dans l’Assemblée, il suffirait qu’un seul frère soit « réveillé » par l’action de l’Esprit Saint pour qu’il entraîne tous les autres. Prions le Seigneur pour qu’Il produise ce réveil qui nous retirerait de cette langueur spirituelle qui nous plonge dans la faiblesse.
Ce réveil de Josias, qui a agi conformément à ce qu’il avait entendu de la loi, a eu des conséquences bénies pour tout le peuple, qui a suivi son roi. Hommes, femmes, enfants, tous étaient là pour écouter la loi, apprendre et pratiquer les commandements, dans la crainte de l’Éternel. Est-ce que cela parle à nos cœurs, à nos consciences ? N’est-ce pas là le chemin que le Seigneur ouvre devant nous, personnellement et ensemble ?
A trois reprises, il est parlé de « l’alliance » (v. 2 et 3) contractée entre l’Éternel et le peuple. Elle était subordonnée à l’obéissance d’Israël. Quant à nous, si la nouvelle alliance ne nous concerne pas directement (car elle est pour Israël et le millénium), nous en retirons des bénédictions spirituelles, célestes et éternelles, car nous ne sommes pas liés par cette alliance, mais au Seigneur glorifié dans le ciel. Nous devrions, par conséquent, avoir ce désir d’écouter la Parole avec le cœur, et de la mettre en pratique.
Au v. 3, le roi est debout dans la maison de l’Éternel, se mettant, lui et le peuple, sous cette alliance décrite minutieusement dans le livre de la loi. Il se tient, en présence de l’Éternel, avec un saint respect. Et le peuple tout entier le suit de tout cœur.
La présence même des enfants est précieuse aux yeux de l’Éternel (Deut. 31. 11 et 12). Il faut penser à eux aussi, lorsqu’un frère présente la Parole, afin de se mettre à leur portée, car ils ne peuvent pas tout comprendre dans leur jeune âge. Cependant, ils écoutent et peuvent parler de ce qu’ils ont compris. De plus, ils sont sensibles à la ferveur et à la sainte retenue des parents et des frères.
Le Seigneur Jésus, le Roi des rois, ne se tient-Il pas debout au milieu « des deux ou trois assemblés à son nom » ? (Mat. 18. 20) N’est-il pas le « centre de gloire » ? Et Il nous invite (du petit jusqu’au grand) à l’honorer de notre présence assidue, aux diverses réunions d’assemblée. Ayons tous à cœur d’y être présents dans la mesure du possible. En Jean 20, Thomas n’était pas présent avec les disciples réunis, lorsque le Seigneur ressuscité s’est tenu au milieu d’eux ; et il est incrédule quant à Sa résurrection. De ce fait il a perdu de précieuses bénédictions. Le dimanche suivant il est là et, voyant le Seigneur et Ses blessures, il s’écrie : « Mon Seigneur et mon Dieu ! » Il est un type de l’incrédulité du peuple, qui a crucifié son Messie, mais représente le résidu de la fin qui, voyant le Seigneur apparaître sur le Mont des Oliviers avec Ses blessures, Le reconnaîtra enfin et se repentira.
Dans notre texte, les enfants ont vu ce roi pieux se mettre sous l’obéissance de la loi, « de tout son cœur et de toute son âme, pour accomplir les paroles de cette alliance », et la sainte crainte devant l’Éternel. Dans le livre de Néhémie, ch. 8, la loi est lue aux oreilles de tout le peuple, Esdras lisait distinctement, et on la faisait comprendre en l’expliquant au peuple. Il est utile que la Parole soit expliquée avec assez de simplicité pour être comprise des enfants. Et le peuple « prêtait l’oreille ».
Ce passage montre que la sensibilité du cœur d’un seul homme (ici le roi), touché par la simple lecture de la Parole, peut, sous l’impulsion de l’Esprit de Dieu, réveiller tout un peuple. Avons-nous ce cœur sensible pour que la Parole ait toute son influence en nous ?
Saisi, dans son cœur et sa conscience, par la lecture du livre de la loi découvert dans le temple, Josias s’empresse de purifier la maison de l’Éternel, premièrement, puis tout le pays. Plus tard, le Seigneur Lui-même purifiera le temple en chassant les marchands qui en avaient fait « une caverne de voleurs ».
Josias a à cœur de procéder à une purification complète, en détruisant tout ce qui concernait l’idolâtrie à laquelle le peuple s’était livré à la suite des rois précédents. Il est allé jusqu’à sacrifier sur les autels des idoles, les sacrificateurs idolâtres (v. 20). Ce n’est qu’après cette purification complète, sans complaisance, que Josias commanda de célébrer la Pâque. Une Pâque telle, qu’il n’en avait pas été célébré de semblable depuis Samuel (2 Chron. 35. 18) ! 2 Chroniques 35 dévoile qu’il a accompli pleinement la prophétie du prophète venu de Juda, sous le règne de Jéroboam (1 Rois 23. 2).
Nous avons constamment besoin de purification spirituelle, mais d’autant plus, lors de la célébration du culte, afin de participer à la cène dans un bon état spirituel. Car nos cœurs sont vite souillés par nos pensées, et par le monde dans lequel nous vivons. Josias est un exemple d’un croyant à la conscience délicate, ayant ce désir de plaire à son Dieu. Qu’en est-il de nous ?
On retrouve plusieurs caractères propres à précéder un réveil. L’attachement du cœur à la maison de Dieu, à la Parole, souci de se séparer de l’idolâtrie et de la religion forgée par les hommes, enfin, l’attachement à la commémoration de la Pâque (pour nous, le souvenir des souffrances du Seigneur), dans la communion entre les enfants de Dieu (ch. 22. 4 à 20). Josias a purifié le temple avant tout, anticipant ce que Dieu fera (1 Pier. 4. 17) : « Le temps est venu de commencer le jugement par la maison de Dieu ».
En Exode 12, la Pâque était, pour l’Israélite, le moyen de se mettre à l’abri du jugement de Dieu sur l’Égypte (le monde sans Dieu), avant de quitter le pays de leur esclavage. Le souvenir devait se commémorer chaque année. Ce qui se fit durant toute l’histoire d’Israël, dans le désert, dans le pays, sous différents rois de Juda, après le retour d’un résidu, de la captivité à Babylone.
Enfin, la dernière Pâque en Luc 22, en Jean 2. 23. Durant tout le millénium, la Pâque se célébrera à Jérusalem (Éz. 40 et suivants).
C’est dans la célébration de la cène, que nous rappelons la mort du Seigneur. L’Église, morcelée par la faute des hommes, ne se prête plus à manifester l’unité de tous les croyants, pour former le seul corps de Christ. C’est donc à part de cette dispersion, source de confusion, que nous devons garder cette sainte vérité du « seul corps de Christ », et en manifester la réalité dans la cène, à l’écart de cette dispersion qui en est la négation.
Simplement nous devons garder cette vérité que tous les vrais croyants forment, ensemble, le seul corps de Christ, ce que nous rappelons sans cesse, dans les actions de grâces au moment de la cène. Pourquoi, dès lors, ne pas recevoir tous les croyants, d’où qu’ils viennent, prétendant se réunir au nom du Seigneur ? Parce que se réunir au nom du Seigneur ne se réalise pas simplement en le disant. Pour que ce soit réel, il convient d’être réuni habituellement de telle manière que le Seigneur puisse apposer le sceau de son nom sur la manière de se réunir, conformément aux enseignements de la Parole.
Josias s’est attaché à rappeler que la Pâque concernait tout le peuple, les douze tribus (2 Chron. 35. 17). Et il a célébré la Pâque conformément à la Parole de Dieu (cf. 2 Chron. 35. 6 et 12 ; 2 Rois 23. 21).
C’est là, pour nous, un encouragement à garder fidèlement les vérités concernant la cène, et la manière de nous réunir, conformément aux enseignements de la Parole de Dieu et dans la communion avec ceux qui marchent selon cette même vérité. Le zèle unique de Josias pour purifier jusqu’au bout le temple et tout le pays, est un modèle pour nous, afin de nous purifier sérieusement dans toute notre vie, et particulièrement en vue de participer à la cène, car nous adorons un Dieu Saint.
Dans ce chapitre, on voit une progression dans le réveil spirituel de Josias. Tout d’abord, il purifie le temple, le peuple et le pays tout entier. Puis, il commande de célébrer la Pâque, conformément à la loi de Moïse. Encouragé par cet exemple royal, le peuple obéit, et cette Pâque sera la plus belle depuis l’époque des Juges (v. 22).
Cependant, Josias continue la purification (v. 24) ; et nous comprenons qu’il y a continuité journalière dans la séparation de nous-mêmes d’avec le monde religieux, conformément à la Parole de Dieu, et du monde profane, étranger au Seigneur. Rejetons surtout les prédictions sataniques des « diseurs de bonne aventure » qui sont prisonniers de l’esprit de Satan.
Ne nous appuyons pas sur nos forces venant de la « chair » ; mais uniquement sur la direction de la Parole éclairée par l’Esprit Saint ; et cela, par amour pour le Seigneur qui seul est tout puissant, et qui désire nous conduire afin de nous bénir.
Josias est un exemple pour nous, et un encouragement à nous purifier constamment, afin que notre communion avec le Seigneur soit édifiante, et pour nous et pour nos frères ; et que nous nous attachions à rechercher la sainteté pratique qui plaît à Dieu (1 Cor. 1. 30 ; Héb. 12. 14).
Dieu rend un très beau témoignage de Josias, et se plaît à rappeler sa fidélité (v. 25 ; Mat. 25. 21 et 23), malgré sa chute finale (v. 29 et 30). Cela nous sera-t-il dit à nous aussi, devant le tribunal de Christ ? Remarquons que l’appréciation divine du roi se situe avant sa chute.
Après avoir lu la loi, Josias envoie consulter l’Éternel, d’abord pour lui-même, car il se sent le premier coupable, puis pour le peuple et tout Juda (ch. 22. 13). Dans nos prières pour l’Assemblée, prions d’abord pour nous-même avant de prier pour nos frères. Considérons que la faiblesse de l’assemblée locale est la somme de la faiblesse de chacun de nous personnellement.
Cependant, le mal qu’avait fait Manassé, auparavant, (malgré son retour dans l’humiliation et les larmes), n’a pas purifié le peuple lui-même, et Dieu l’a rejeté, bien que Josias ait obligé le peuple « à servir l’Éternel leur Dieu » (2 Chron. 34. 33). Le réveil du roi n’avait ramené le peuple qu’extérieurement, et non de cœur.
Dieu avait promis à Josias qu’il serait « recueilli en paix » (ch. 22. 19 et 20) car, sensible à la Parole de la loi, il avait « pleuré » devant l’Éternel et déchiré ses vêtements.
Mais à la fin, sans consulter l’Éternel, il se lança contre Néco, le roi d’Égypte qui montait en guerre, non contre Juda, mais contre le roi d’Assyrie. Et, malgré les conseils de Néco de se désister « de s’opposer à Dieu », car les paroles du roi d’Égypte venaient réellement de l’Éternel (2 Chron. 35. 20 à 22), Josias n’écouta pas, et persista dans sa volonté de s’opposer à lui. Josias eut beau se déguiser pour combattre, il fut tué. Dieu ne peut être trompé par les artifices des hommes.
Après bien des victoires dans l’obéissance à l’Éternel, Josias se relâcha et se lança à l’aventure dans une guerre qui n’était pas dirigée contre Juda (Prov. 26. 17). Les dangers, pour nous, d’une victoire spirituelle, c’est de relâcher notre vigilance sur nous-même et de ne plus écouter Dieu, dans un esprit de propre volonté. Il s’en suivra fatalement une chute. Inutile de nous déguiser devant Dieu : au contraire, soyons toujours clairs avec Lui.
Ce chapitre montre que de nombreuses victoires remportées dans l’obéissance à l’Éternel ne sont jamais une garantie contre la chair qui demeure dans le croyant, même habituellement fidèle et pieux : le moindre relâchement prépare une chute.
La fin de l’histoire de Josias, ce roi de Juda pieux et fidèle, est triste. Il se lance dans une guerre qui ne le concerne pas, sans même s’enquérir de la pensée de l’Éternel. Dieu avait réellement commandé au roi d’Égypte de partir en guerre contre le roi d’Assyrie, et Josias veut s’y opposer, contre la volonté de Dieu (2 Chron. 35. 20 à 24). Dieu s’impliquait dans les guerres concernant Israël. Mais ici, il s’agissait d’un conflit entre nations.
Les conséquences de cette intervention de Josias, c’est qu’il est lui-même tué, et que son fils est emmené prisonnier en Égypte (v. 33), après un très court règne de trois mois ! Ne nous mêlons pas des choses du monde : notre vie spirituelle en serait étouffée, comme morte, et la vie de nos enfants en pâtirait. Notre pays est en paix : profitons-en pour vivre paisiblement en toute piété.
Abraham s’était tenu à l’écart des conflits des rois du monde. Il n’était entré en guerre que lorsqu’il avait appris la capture de Lot, son neveu (Gen. 14. 1 à 16). Puis, gardant son caractère moral étranger du monde, il refuse tous les biens que lui offre le roi de Sodome.
N’ayant pas consulté l’Éternel, Josias perd le discernement, et s’engage dans un combat avec les nations.
Enfin, Joakhaz prisonnier, le roi d’Égypte établit Éliakim roi de Juda, après lui avoir changé son nom en celui de Jehoïakim. Nouvelle conséquence de la faute de Josias : c’est le monde qui régit les affaires du royaume de Juda.
L’Éternel avait dit à Josias qu’Il serait « recueilli en paix » (ch. 22. 20). Mais, s’étant mêlé à la violence du monde, il meurt dans la violence de la guerre. Ces évènements montrent que dans la vie du croyant, rien n’est définitivement acquis. Il nous faut être vigilants en permanence.
Les derniers rois de Juda ayant succédé à Josias ont tous été infidèles : tous ont replongé dans l’idolâtrie. Tous firent selon ce que leurs pères avaient fait. Que laisserons-nous derrière nous ?
Le roi David était une référence pour les rois pieux et fidèles. Il est un type du Seigneur Jésus, le « Roi des rois » selon le cœur de Dieu. Il est notre référence, à nous Ses rachetés, car Il nous a fait « rois et sacrificateurs pour son Dieu et Père », et Il est notre modèle pour que nous suivions Ses traces (1 Pier. 2. 21). C’est Lui seul qui nous donne la force de suivre notre Seigneur.
Après la mort de Josias, plus rien d’heureux ne peut être dit de Juda. Josias avait commandé au peuple de servir l’Éternel (ch. 23. 21). C’était un ordre auquel le peuple s’était conformé, mais son cœur n’était pas engagé. Dieu avait envoyé des prophètes pour parler au peuple, Jérémie en particulier.
Dans la déportation, des jeunes gens, Daniel et ses compagnons, emmenés à Babylone, s’étaient engagés à demeurer fidèles dans l’adversité, et l’Éternel en a pris soin et les a bénis. Dans ces temps sombres, ces fidèles n’ont pas abdiqué et sont des modèles pour nous. Dans ce monde de plus en plus ténébreux, ne baissons pas les bras : tenons ferme le Chef sans faiblir.
La colère de Dieu contre le peuple infidèle et idolâtre était décrétée, et seule la fidélité de Josias en retardait l’exécution. Sa mort a sonné la fin de la bénédiction pour Israël et le royaume de Juda. La très longue patience de Dieu était arrivée à son dernier terme. Dès lors, la colère de Dieu pour Son peuple s’est abattue sur lui.
Ch. 24
Malgré les exhortations de Dieu à Son peuple de ne pas s’éloigner de Lui, Juda n’a pas écouté. Dès lors, la transportation de Juda devient une réalité. Elle s’effectue en trois étapes dans les chapitres 24 et 25.
La première apparaît au ch. 24. 2 à 4, sous le règne de Jehoïakim qui dura onze ans, à Jérusalem.
La seconde intervint au ch. 24. 14 à 16, Jehoïakin régnant trois mois à la place du précédent, son père qui se livra lui-même à Nebucadnetsar, roi de Babylone, avec toute sa suite.
La troisième se situe au ch. 25. 1 à 21, sous le règne de Sédécias qui régna lui aussi onze ans.
Ces trois rois « firent ce qui est mauvais aux yeux de l’Éternel ». Et tous les trois se révoltèrent contre le roi de Babylone.
A chacune de ces transportations, un prophète fidèle part en exil avec le peuple. Daniel avec la première (Dan. 1. 1). Ézéchiel avec la deuxième (Éz. 1. 2), et Jérémie avec la troisième (Jér. 43. 6). Tous les trois suivent le peuple dans une entière soumission.
Et pour nous, nous sommes entièrement solidaires de l’état de toute l’Assemblée chrétienne, même si nous ne sommes pas directement responsables de toutes les fautes qui entravent sa marche.
Nebucadnetsar, roi de Babylone, transporte ainsi le peuple de Juda, ne laissant que les pauvres du pays pour « être vignerons et laboureurs » (ch. 25. 12). De plus, après avoir dépouillé la maison de l’Éternel à chaque déportation, à la dernière, il la brûle et toutes les maisons de Jérusalem.
C’était « le temps des nations » qui commençait ! Le temps de la domination historique des nations sur Israël, pendant soixante-dix ans, avant que l’Éternel permette que le roi de Perse, Cyrus, ne donne l’ordre à quiconque est du peuple de Dieu, de remonter à Jérusalem (2 Chron. 36. 22 et 23 ; Esd. 1. 4). Sur le plan prophétique, nous vivons toujours sous le régime du temps des nations (Luc 21. 24).
En captivité à Babylone, Daniel reconnaît que l’Éternel a donné la domination à Nebucadnetsar sur tous les royaumes de la terre (Dan. 2. 37 et 38).
Cette transportation de Juda à Babylone était donc la conséquence, non seulement de la désobéissance du peuple à son Dieu, mais aussi des révoltes des trois derniers rois de Juda contre le roi de Babylone, auquel Dieu avait donné la domination sur les nations. Sédécias, à la révolte avait ajouté le parjure, car il avait « juré par Dieu » à Nebucadnetsar de se soumettre à sa domination. Mais il avait rompu son serment (2 Chron. 36. 11 à 13). Ce qui ajoutait, aux yeux de l’Éternel, l’abomination suprême, d’avoir pris Son saint nom en vain et de ne pas s’en être humilié ! Le Seigneur nous commande que « notre oui soit oui » (Mat. 5. 37). Notre parole doit être franche et ferme. Prenons garde, car nos cœurs naturels ne sont pas meilleurs que celui des hommes du monde.
Les v. 13 à 17 sont l’accomplissement de ce que Dieu avait annoncé à Josias (ch. 20. 16 à 18). Dieu accomplit toujours Sa Parole. Cependant, Il avertit toujours les Siens, avant que cela se produise. « Il parle une fois, et deux fois et l’on n’y prend pas garde ». Jérémie avait longuement averti le roi et le peuple, mais ils n’ont pas écouté (Jér. 25. 1 et suivants).
Après que l’infidélité de Juda ait atteint son comble, Dieu a mis Son peuple de côté pour un temps. C’est le temps des nations, qui durera jusqu’à ce qu’un résidu, revenu au pays par la volonté de Dieu, reconnaisse le Seigneur Jésus (que le peuple avait rejeté), pour leur Messie qui leur apparaîtra sur le Mont des Oliviers. Alors ils se repentiront (Zach. 12. 10 à 14), peu de temps avant que le Seigneur n’établisse son royaume millénial.
Ch. 25
Les rébellions répétées des trois derniers rois de Juda déterminent la décision irrévocable de l’Éternel de rejeter Son peuple. Tout est alors détruit à Jérusalem et le peuple est déporté à Babylone.
L’infidélité continuelle de Juda et l’abandon de toute piété a lassé la longue patience de Dieu. La sainte ville, le temple saint lui-même, sont détruits par le feu. Les éléments d’airain qui ornaient le temple sont brisés et l’airain est emporté à Babylone. Toute relation avec Son peuple est interrompue. Seul, Jehoïakin qui s’est livré lui-même au roi de Babylone, sera réhabilité par le successeur de Nebucadnetsar, Évil-Merodac (ch. 25. 27 à 30).
Le dernier roi de Juda, Sédécias, après avoir assisté à la mise à mort de ses fils, a eu, lui-même les yeux crevés avant d’être transporté à Babylone (ch. 25. 7) ; cependant, il n’a pas été mis à mort, selon ce que l’Éternel avait dit par la bouche de Jérémie, car il avait épargné le prophète sans avoir la force de le suivre (Jér. 34. 2 à 5). Ainsi, Dieu ne juge pas à l’aveuglette (2 Chron. 36. 13) : Il distingue l’état de cœur de chacun, et infléchit Ses châtiments selon la gravité des actes personnels. En Jérémie 27. 12 à 14, on voit encore briller la grâce de Dieu offerte à Sédécias et au peuple, avant que Sa patience ne prenne fin. Maintes fois, l’Éternel avait parlé à Son peuple par les prophètes, « se levant de bonne heure et les envoyant », et il n’avait pas écouté.
Seuls « les pauvres du pays » sont épargnés et laissés en Juda (v. 12). Dans une culpabilité générale, Dieu distingue et tient compte de ceux qui se repentent, parmi ceux qui, au contraire, s’endurcissent. « Les pauvres du pays » sont, pour nous, les humbles de cœur, ceux qui, après avoir péché, s’humilient et reviennent dans le chemin de la soumission (Soph. 3. 12).
L’histoire du peuple à qui l’Éternel a donné son pays, commence dans les plaines de Jéricho, après la traversée du Jourdain. C’est aussi dans ces mêmes plaines (v. 5), que son histoire se termine.
Dès lors, la destruction totale de Jérusalem est consommée. Le temple lui-même est détruit : les colonnes d’airain, la cuve d’airain sont systématiquement détruites, et l’airain en est emporté à Babylone. La cuve d’airain avait été coulée dans la plaine du Jourdain (1 Rois 7. 46). L’airain parle de force de l’Éternel qui accompagnait le peuple dans la conquête du pays.
Après avoir franchi le Jourdain, Josué avait vu le « chef de l’armée de l’Éternel » venir à lui, « son épée nue à la main » (Jos. 5. 13 à 15).
Mais, lorsque Dieu chasse Son peuple du pays, les objets d’airain du temple, qui peuvent symboliser la force de l’Éternel au service de Son peuple, sont brisés ! La fin de la magnificence des colonnes et de la mer d’airain touche le cœur de Dieu, car il en donne une description comme lorsqu’elles avaient été construites sous le règne de Salomon (1 Rois 7. 15 à 26). Tout est détruit. Quelle douleur pour le cœur de Dieu, contraint d’abandonner Son peuple qui a refusé d’écouter les exhortations de son Dieu ! « Et si vous n’écoutez pas ceci, mon âme pleurera en secret à cause de votre orgueil, et mon œil pleurera amèrement et se fondra en larmes, car le troupeau de l’Éternel est allé en captivité » (Jér. 13. 15 à 17).
Nous-mêmes avons affaire à un même Dieu au cœur sensible, et dont les yeux pleurent lorsque nous ne l’écoutons pas. Dieu voit tout ce que nous pensons et faisons (Jér. 13. 27).
La loi, longtemps oubliée, ayant été retrouvée sous le règne de Josias, avait amené un vrai réveil du roi, entraînant superficiellement tout Juda. Mais les révoltes continuelles des trois derniers rois, contre le roi Nebucadnetsar, ont amené la destruction de Jérusalem et la déportation du peuple à Babylone. Proverbe 29. 1 rend compte des conséquences d’une telle situation, soit pour un homme, soit pour tout un peuple : « L’homme qui, étant souvent repris, roidit son cou, sera brisé subitement, et il n’y a pas de remède ».
La royauté, en Juda, s’arrête avec Sédécias à cause des infidélités et des révoltes des derniers rois. Dieu ôte aussi les sacrificateurs et le temple où Il avait voulu faire « reposer la gloire de son nom », mais où les rois avaient placé des idoles, rejetant l’Éternel ! Il n’y avait plus, en Juda ni foi ni piété pour Dieu. Dieu avait envoyé Ses prophètes, essayant de ramener le peuple à Lui, mais en vain ! Alors, Il ôte aussi le peuple qu’Il envoie, prisonnier, à Babylone. Dieu n’épargne que quelques « pauvres du pays » qu’Il laisse en Juda.
Cependant, Jehoïakin représentait l’espérance d’un retour du peuple dans son pays, à l’issue de soixante-dix ans de captivité à Babylone (v. 27 à 30), selon la prophétie de Jérémie.
Mais la royauté ne reprendra qu’avec le Seigneur Jésus, lorsqu’Il établira Son royaume millénaire en gloire et en puissance.
Nebucadnetsar établit Guédalia gouverneur sur le faible résidu demeuré en Juda. Son père avait pris soin de Jérémie (Jér. 26. 24). Au ch. 40. 13 à 16, Guédalia est averti qu’Ismaël veut le tuer, mais Guédalia ne le croit pas et il est assassiné. C’est une nouvelle révolte contre le roi de Babylone ; mais c’est contre l’Éternel que cette nouvelle révolte se produit. Pensons que ce qui nous arrive dans notre vie est permis par Dieu, « pour nous faire du bien à la fin ».
Tous ceux qui s’étaient livrés volontairement au roi de Babylone, obéissant à l’Éternel, avaient été épargnés et bénis. Jehoïakin en est un exemple : le nouveau roi des Chaldéens, Évil-Mérodac « parla avec bonté » à Jehoïakin, ce roi de Juda prisonnier à Babylone depuis trente-sept ans. Ce paragraphe montre toute la grâce divine qui a toujours le dernier mot. Dieu sollicitera aussi la bonté de Cyrus, roi de Perse, pour permettre au peuple de Juda captif à Babylone, de remonter en Juda (2 Chron. 36. 22 et 23), paragraphe que reprend Esdras 1. 3 et 4.
On retrouve cette bonté en Actes 28. 2 à 7. Derrière cette bonté païenne envers des croyants, on voit la main de Dieu agissant pour les Siens. Il peut retourner un cœur dur pour y mettre de la bonté comme Il veut (Prov. 21. 1). Ce proverbe montre la puissance divine dans le cœur des rois.
Et Dieu a usé de bonté envers Sédécias, car il avait protégé Jérémie. Dieu, le Père des miséricordes et le Dieu de toute grâce, lit dans les cœurs et agit en conséquence.
Dans les Chroniques, beaucoup plus de détails permettent de mieux comprendre les raisons de ces jugements montrés dans ces chapitres des rois. Ces invasions successives en Juda ont pratiquement détruit ses armées. Ici, il semble ne plus rester beaucoup d’hommes de guerre. Malgré les efforts divins pour ramener son peuple vers Lui, 2 Chroniques 36. 13 à 16 dévoile le fond des cœurs.
Dieu est rejeté, mais Il prend soin de Son prophète Jérémie, lui-même rejeté après avoir accepté bien des sacrifices ! Ébed-Mélec s’était occupé de Jérémie en prison, et Dieu, à Son tour, prend soin de lui, et le protège des hommes dont l’Éthiopien avait peur (Jér. 39. 15 à 18).
Le jugement est l’œuvre inaccoutumée du Dieu de grâce. Dans cet affaiblissement considérable du peuple, voulu par Dieu, il y a l’espoir d’un résidu fidèle qui se repentira et goûtera au règne glorieux de Christ (Soph. 3. 12 et 13 ; Zach. 12. 8 à 14).
A la fin, Jehoïakin, prisonnier, mange à la table du roi de Babylone : promesse d’une restauration du peuple.
David avait donné une place à Méphibosheth à sa table. Nous-mêmes, autrefois ennemis, ne sommes-nous pas les objets de la grâce de Dieu, introduits dans Sa communion ?
Les livres des Rois et des Chroniques s’achèvent par la grâce de Dieu envers des coupables. Et leur captivité devait durer soixante-dix ans ; puis un petit nombre remonterait à Jérusalem et rebâtirait le temple. C’est le roi Cyrus qui devait en donner l’ordre (cf. 2 Chron. 36. 22 et 23 ; Esd. 1. 1 à 4). Le Psaume 137 montre la repentance de ce peuple captif.
Dans cette affligeante fin de Juda, Dieu prépare les cœurs pour un retour sincère vers Lui, afin de produire la restauration d’un résidu (Ps. 137). Ce résidu, sous Esdras, préfigure le résidu de la fin qui recevra son Messie, et reconnaîtra en lui Celui qu’ils ont « percé », Jésus Christ, autrefois rejeté mais qu’il suivra et servira dans son règne millénaire.
D’après réunion d’études à Bordeaux-Lac