RÉUNION SUR 1 SAMUEL 16 ET 17

C’est dans toute la Parole de Dieu que nous avons à chercher le Seigneur, comme nous le montre le passage de Luc 24 où le Seigneur lui-même « parlait à ses disciples dans le chemin et, commençant par les prophètes, leur expliquait dans toutes les écritures, les choses qui le regardent ».

Posons-nous donc la question quand nous commençons notre lecture : Seigneur, où es-Tu dans ce passage ?

Si nous y trouvons le Seigneur, nous y trouverons du même coup une bénédiction. Sinon, autant dire que nous perdons notre temps.

Sous quelle forme trouverons-nous donc le Seigneur ? Par des types et des contrastes. Ici, les contrastes sont multiples, et de taille.

Saül a été la grande déception de Samuel. Le peuple lui a demandé un roi parce qu’il avait en réalité renié Dieu. Mais Dieu, justement, a acquiescé dans cette affaire, car Il voulait démontrer, à la fois, l’incapacité de l’homme, même dans toutes les bénédictions possibles, à satisfaire au cœur de Dieu – et en même temps, la corruption du cœur de l’homme.

Samuel, chargé d’oindre ce roi, se demandait probablement quel type d’homme ce serait. Saisi, Samuel se réjouit de la prestance de Saül. Les contrastes alors se multiplient entre Saül et le roi selon le cœur de Dieu.

Saül s’occupe à chercher des ânesses, un animal impur s’il en fût. En Exode 13, il est dit que le premier-né d’une ânesse, il fallait ou le racheter ou lui briser la nuque. Comme par un parallèle humiliant pour l’homme, son premier-né devait être lui aussi racheté.

David, lui, s’occupe de brebis : il est berger. Ces brebis dont il s’occupe, il peut les offrir aussi à Dieu en sacrifice.

Ch. 16

Ce ch. 16 marque la charnière entre le roi selon le cœur du peuple et le roi selon le cœur de Dieu.

La Bible, c’est l’histoire de deux hommes : le premier et le second. Ce contraste, on le retrouve de nombreuses fois dans la Parole. En somme, il y a le laboureur et le berger dans les personnes de Caïn et d’Abel, puis, l’enfant selon la chair et selon la promesse en Ismaël et Isaac – l’homme profane, l’homme du monde, et l’objet de la grâce de Dieu, en Ésaü et Jacob.

Nous lisons en Genèse 37. 2 : « Ce sont ici les générations de Jacob : Joseph, âgé de 17 ans, paissait le menu bétail avec ses frères. » Autrement dit, les dix premiers sont complètement mis de côté et Dieu s’arrête sur Joseph.

Nous tenons du premier homme par notre naissance naturelle, et du second, par la nouvelle naissance.

Nous sommes-nous parfois demandé pourquoi Dieu en avait tant contre le premier-né en Égypte ?

– Le premier-né est selon la chair et, pour cette raison, sous le jugement et la condamnation de Dieu, rejeté, éliminé.

Saül, en fait, n’a jamais retrouvé ses ânesses ; on les a retrouvées pour lui. David, lui, au péril de sa vie, a délivré ses propres brebis de la patte de l’ours et de la gueule du lion.

Il n’est pas dit de Saül qu’il était laboureur. Mais la Parole mentionne un épisode où il revient un jour des champs avec son attelage de bœufs et où il apprend que la menace de se faire crever l’œil droit pèse sur les hommes de Jabès de Galaad. Il met alors en pièces son attelage, en envoie les morceaux à tout Israël et déclare qu’on ferait ainsi aux bœufs de ceux qui ne descendraient pas à la bataille. Ses hommes, c’est par la peur qu’il les a racolés.

David, quant à lui, a recruté aussi. Mais, c’est du milieu des parias qu’il a tiré ses hommes forts. Il n’a pas rempli leur bourse d’or, mais il a rempli leur cœur.

Samuel a pleuré toute une nuit sur Saül, le roi charnel que Dieu avait rejeté. On peut chercher toute sa vie les côtés sympathiques de la chair, mais Dieu l’a crucifiée !

« Remplis ta corne d’huile ! »

A cet ordre, Samuel est pris de panique et pense que Saül, quand il l’apprendra, le tuera. Cela nous rappelle vaguement Hérode le Grand, qui a fait massacrer toute une génération de petits garçons parce qu’on s’était joué de lui. Derrière cet acte barbare était le diable, qui pensait empêcher la naissance du Messie.

Que répond l’Éternel ?

Saül est mis de côté, et pour que David soit oint roi, un sacrifice est nécessaire, celui d’une génisse. Cela ne nous rappelle-t-il pas la génisse rousse des Nombres, ce livre du désert, au ch. 19 ?

Ce sacrifice nous parlait de la sanctification, du jugement de soi (au moyen du cèdre – la grandeur de l’homme, en l’occurrence, celle de Saül qui dépassait de la tête tous les hommes du peuple – au moyen également de l’hysope, ce végétal de petite taille qui suggère la faiblesse de l’homme.

Saül, l’homme charnel, a non seulement épargné le meilleur d’Amalek, figure de la chair, sous prétexte de sacrifier à l’Éternel (1 Sam. 15. 15), mais il a aussi fait preuve d’impatience. Nous lisons « et je me suis fait violence » (1 Sam. 13. 12). Or, l’apôtre en 2 Corinthiens 3, se recommande par une grande patience ! Quand notre propre volonté est brisée, alors nous savons attendre, car la tribulation produit la patience, et la patience, l’expérience… – celle des soins du Seigneur au travers de l’épreuve, l’expérience aussi que le Seigneur aura été avec nous dans le feu. Puis, vient ensuite l’espérance (Rom. 5).

Samuel arrive chez Isaï. Voilà Éliab : un grand homme, beau, fort ! D’une grande apparence, il impressionne Samuel, dont nous entendons le monologue intérieur. Mais c’est un second Saül, dur, qui se montre incapable de s’entendre avec son plus jeune frère, à la manière des frères de Joseph à l’égard de ce dernier, envoyé lui aussi par son père pour s’enquérir de leur bien-être. Il y a du mépris dans ses rapports avec David, à qui il prête des intentions qu’il n’a même pas.

Application pour notre monde éclairé du 21ème siècle, miné par l’apparence. Derrière un certain brio, des détresses, des angoisses, des troubles, des désespoirs, enfin, des cœurs vides ! Ne voyons-nous que l’apparence ?

Naaman, le Syrien, chef de l’armée de Syrie, avait très à cœur, lui aussi, l’apparence de sa distinction : « je pensais qu’il promènerait sa main sur la place malade », autrement dit, que le prophète Élisée soignerait l’apparence sans juger le fond. Mais Dieu regarde au cœur !

Derrière un air sérieux, une apparente piété et une tenue irréprochable, le frère en face de nous est peut-être le jouet de tempêtes, de détresses et de vide.

On fait alors passer les sept fils d’Isaï. Ce chiffre sept nous ramène à la première création, celle qui va être mise de côté. Mais il reste le huitième, quantité négligeable que l’on n’a même pas jugé bon d’aller chercher pour la circonstance. Nous chantons : « Dans la faiblesse extrême, ta vertu s’accomplit ». Combien de réveils dans l’Écriture produits par des femmes stériles, par exemple, Anne, pour ne citer que cet exemple !

« Nous ne nous placerons point autour de la table, jusqu’à ce qu’il soit venu ici ».

Lorsque Joseph reçoit ses frères pour la deuxième fois, il met le cadeau de côté, il dispose ses frères dans l’ordre décroissant, mais il fait table à part parce que leur péché n’a pas été confessé. Plus tard, quand il s’est révélé à eux, nul doute qu’il a mangé avec eux à la même table.

Citons au passage ce verset de Proverbes 30 : « Tu saisis le lézard par la queue, et il est dans le palais des rois ». Pensons aussi à la table de proposition du tabernacle : elle symbolisait la communion collective du peuple de Dieu et celle des croyants, maintenant pour nous dans le rassemblement. « J’entrerai chez lui et je souperai avec lui » (Apoc. 3. 20) : pas de vie chrétienne sans communion avec le Seigneur.

De Saül, il nous est dit qu’il était grand et qu’il était beau. Un autre, Saul, nous est présenté dans le Nouveau Testament comme quelqu’un de grand et le premier en tout. Il venait de Tarse et a été trouvé par le Seigneur sur le chemin de Damas. A partir de ce moment-là, il a été appelé Paul, c’est à dire, le « petit ».

David, lui, était beau, avait le teint rosé et avait de beaux yeux. Que voyait Dieu dans les yeux de David pour les qualifier de beaux ? Sans doute le regard de la foi que David a manifestée toute sa vie. Il est dit aussi de Léa, symbole du système juif, qu’elle avait les yeux délicats.

En Actes 7, nous trouvons un enfant dont il est dit qu’il était beau de visage : Moïse, bien sûr ! Beau à Dieu, de cette beauté spirituelle, image du Seigneur et beau aussi par sa communion avec Dieu.

« Lève-toi et oins-le ! »

Deux rois ont été oints par une fiole d’huile et deux par une corne d’huile.

La fiole est un récipient fabriqué par l’ingéniosité de l’homme et symbolise une onction où l’homme a apposé sa signature. Le premier roi ainsi oint, c’est Saül et le second, un roi terrifiant, c’est Jéhu ! A Élisée qui avait reçu la mission terrible de l’oindre, l’Éternel dit « Et tu prendras la fiole d’huile, et tu la verseras sur sa tête, et tu diras : Ainsi dit l’Éternel : je t’oins roi sur Israël. Et tu ouvriras la porte, et tu t’enfuiras, et tu n’attendras pas ».

Non, le prophète de la grâce ne pouvait pas se réjouir d’oindre un tel roi. Saül et Jéhu ont largement prouvé leur côté charnel.

Mais la corne d’huile, elle, est un objet naturel qui a poussé sur la tête d’un animal et que Dieu met à notre disposition, tout comme les pierres de l’autel que le ciseau de l’homme ne devait pas altérer. Cette huile, bien sûr, c’est celle du Saint-Esprit. Et ainsi, David est oint au milieu de ses frères qui sont les témoins de cette scène. Nous lisons alors, que « l’Esprit de Dieu saisit David depuis ce jour-là et dans la suite », et que David est nommé pour la première fois. Cette scène ne nous transporte-t-elle pas au Jourdain au baptême de Jean ?

Ch. 17

Au ch. 17, David va lutter par la foi contre le méchant. On va lui mettre un casque et une côte de mailles, l’armure de Saül. Malheureusement, ces armes sont les mêmes que celles de Goliath et elles sont mises de côté.

Non, David va au torrent se chercher ses armes : cinq pierres lisses dont une seule suffira pour coucher le géant. « Une parole dite en son temps, combien elle est bonne » !

C’est facile de dire des choses justes dans les réunions, pour peu qu’on en ait un peu l’habitude, mais de prononcer des paroles que nous avons été chercher dans l’eau vive de la Parole de Dieu qui rafraîchit et qui fait du bien, c’est moins facile ! Nous sommes des hôtes devant la Parole de Dieu ; ne l’oublions pas. Nous devrions trembler en la citant.

Puis, David tue Goliath avec sa propre épée et là, nous nous étonnons de voir Saül s’étonner ! « Abner, de qui ce jeune homme est-il fils ? »

De la même manière, les pharisiens se demandaient de qui le Seigneur était fils et ils ne savaient d’où il était.

Comment la chair peut-elle discerner ce qui vient de Dieu ? Ainsi, Saül en reste au stade de l’apparence. Mais Dieu qui n’est jamais tributaire des circonstances montre ici Sa souveraineté.

Les hommes avertis se taisent à la croix pendant que deux hommes prennent la parole.

L’un, un centurion, homme plus habitué à la dureté qu’aux éloges spirituels, un étranger de surcroît, rend témoignage de l’identité du Seigneur : « En vérité, celui-ci était Fils de Dieu ».

L’autre, un malfaiteur, justement cloué à la croix, parle de la perfection du Seigneur : « celui-ci n’a rien fait qui ne se dût faire ».

Derrière d’apparents paradoxes, David est semblable au Fils de Dieu rejeté par le monde qui ne Le connaît pas. Bien sûr, la foule a crié « Hosanna au Fils de David », de même que Saül a pris David chez lui, l’a fait son porteur d’armes et son joueur de harpe. Il est même dit qu’il l’aima beaucoup… mais quand on met la chair de côté, l’homme naturel devient furieux.

Parler de Dieu n’est pas tellement un problème. Parler de la croix, annoncer la défaite de l’homme fort et la mise de côté de tout ce qui fait l’homme… la conversation tourne souvent court parce que la loi et la grâce sont incompatibles.

Nous qui sommes facilement légaux comme nous le montre Colossiens 2. 20, souvenons-nous de la harpe de David, cette douce voix de la grâce qui avait le don d’apaiser les fureurs de Saül.

Souvenons-nous aussi de la parole de Jean le Baptiseur : « Il faut que Lui croisse et que moi, je diminue ». Que la douce voix de la grâce soit entendue dans notre vie, nous qui savons que la grâce de Dieu est surabondante.

D’après réunion tenue par B. Durst