
Suite, sur Moïse : Sept jugements sont déjà tombés sur l’Égypte. Moïse et Aaron continuent à être ce que Dieu veut qu’ils soient : les témoins et les oracles du grand et seul Dieu créateur, possesseur des cieux et de la terre. Les fils d’Israël habitent toujours dans le pays de Goshen. À partir du troisième signe ou jugement, le pays de Goshen est épargné. Il y a eu l’eau changée en sang, les grenouilles et les moustiques, trois premiers signes qui ont touché toute l’Égypte. Ensuite, Dieu protège Son peuple : « Et je distinguerai, en ce jour-là, le pays de Goshen, où se tient mon peuple, en sorte que là il n’y ait point de mouches venimeuses ; afin que tu saches que moi, l’Éternel, je suis au milieu du pays. Et je mettrai une séparation entre mon peuple et ton peuple » (Ex. 8. 22 et 23).
Lorsque la peste a frappé, « tous les troupeaux des Égyptiens moururent ; mais des troupeaux des fils d’Israël, il n’en mourut pas une bête » (9. 6). À la suite des trois premiers signes, ont suivi les mouches venimeuses, la peste et la poussière devenue infectieuse. La septième plaie est la grêle : « Et il y eut de la grêle, et du feu entremêlé au milieu de la grêle, qui était très-grosse, telle qu’il n’y en a pas eu dans tout le pays d’Égypte depuis qu’il est devenu une nation. Et la grêle frappa, dans tout le pays d’Égypte » (Ex. 9. 24 et 25).
Nous pouvons mettre en parallèle les jugements sur l’Égypte et ceux qui vont tomber sur le monde lors de « l’heure de l’épreuve qui va venir sur la terre habitée toute entière » (Apoc. 3. 10). Les jugements iront s’intensifiant jusqu’au grand combat d’Armagédon, jusqu’à l’apparition de notre Seigneur en gloire. Il y aura trois phases successives : premièrement les sceaux, ensuite les trompettes et finalement les coupes. Les sceaux sont ouverts par l’Agneau (Apoc. 6), les trompettes sont sonnées par sept anges et les coupes sont dans la main de sept autres anges. L’Agneau ouvre les sceaux un par un, les anges se présentent l’un après l’autre pour sonner de la trompette, et au son de la première trompette « il y eut de la grêle et du feu, mêlés de sang, qui furent jetés sur la terre » (Apoc. 8. 7).
Trois mille cinq cents ans ne changent pas le cœur de l’homme, au contraire, plus le temps avance, plus la violence augmente ; il suffit de lire la description qu’en fait prophétiquement l’apôtre Paul : « … dans les derniers jours il surviendra des temps difficiles : les hommes seront égoïstes, avares, … cruels, n’aimant pas le bien,… amis des voluptés plutôt qu’amis de Dieu » (2 Tim. 3. 1 à 5).
Comme le Pharaon s’est endurci, les hommes impies ne se repentiront pas ! Même si le Pharaon appelle Moïse et Aaron, pour leur dire : « J’ai péché cette fois ; l’Éternel est juste, et moi et mon peuple nous sommes méchants », même s’il supplie Moïse d’intercéder, du moment où l’Éternel arrête le fléau, « il continua de pécher, et il endurcit son cœur, lui et ses serviteurs » (Ex. 9. 27 et 34).
Quant aux hommes impies, dans un jour à venir, souffrant sous les jugements, à quatre reprises nous lisons : « ils ne se repentirent pas des œuvres de leurs mains » (Apoc. 9. 20) ; « ils ne se repentirent pas de leurs meurtres, ni de leur magie, ni de leur fornication, ni de leurs vols » (v. 21). « … les hommes furent brûlés par une chaleur intense ; alors ils blasphémèrent le nom de Dieu qui détient le pouvoir sur ces plaies, mais ils ne se repentirent pas pour lui donner gloire » (16 v. 9). « …et ils blasphémèrent le Dieu du ciel, à cause de leurs douleurs et de leurs ulcères, mais ils ne se repentirent pas de leurs œuvres » (Apoc. 16. 11).
8) Les sauterelles. A la suite de la grêle, « le cœur du Pharaon s’endurcit, et il ne laissa point aller les fils d’Israël, comme l’Éternel avait dit par Moïse » (Ex. 9. 35). Dieu avait parlé à sept reprises par de grands jugements, et rien ne put arrêter le Pharaon. Maintenant c’est Dieu qui endurcit son cœur et les appels se répètent par Moïse et Aaron : « Ainsi dit l’Éternel, le Dieu des Hébreux : Jusques à quand refuseras-tu de t’humilier devant moi ? Laisse aller mon peuple, pour qu’ils me servent » (10. 3).
Une huitième plaie va s’abattre sur le pays, une invasion de sauterelles : « elles mangeront le reste qui est échappé, que la grêle vous a laissé, et elles mangeront tout arbre qui croît dans vos champs » (v. 5). A la suite de cette menace et à l’insistance de ses serviteurs, le Pharaon vient avec une nouvelle offre : « Allez, servez l’Éternel, votre Dieu. Qui sont ceux qui iront ? Et Moïse dit : Nous irons avec nos jeunes gens et avec nos vieillards, nous irons avec nos fils et avec nos filles, avec notre menu bétail et avec notre gros bétail ; car nous avons à célébrer une fête à l’Éternel » ; et le Pharaon de répliquer : « Il n’en sera pas ainsi ; allez donc, vous les hommes faits, et servez l’Éternel » (Ex. 10. 8 à 11).
C’est ainsi que Satan cherche à retenir les âmes par les affections naturelles et les liens de la famille. Abraham, lui aussi, avait reçu, du roi de Sodome, une offre un peu semblable : « Donne-moi les personnes, et prends les biens pour toi » (Gen. 14. 21). Aucun membre de la famille de la foi, si petit soit-il, ne doit demeurer au pouvoir de l’Ennemi. Rien ne servait au Pharaon de dialoguer, Dieu « est plus grand que tous » (Jean 10. 29) ; « Malheur à celui qui conteste avec celui qui l’a formé ! » (És. 45. 9). Ainsi les sauterelles ont envahi le pays, jusque dans les maisons. Elles avaient été annoncées et elles sont arrivées, menaçant une Égypte déjà ruinée. Autrefois, Joseph avait sauvé le pays d’Égypte, quatre siècles plus tard, le Pharaon le ruine ; de même Satan entraîne le monde à sa perte.
9) Les ténèbres. Le Pharaon avait bien reconnu son péché (Ex. 10. 16), mais, dès qu’il y a une interruption dans les jugements, son incrédulité réapparaît et il endurcit son cœur. Sans doute a-t-il a cherché à expliquer la plaie des sauterelles en disant : le fléau a été très intense, mais c’est un fait naturel, un vent les a amenées et les a, par la suite, emportées dans la mer, ignorant volontairement que c’était à la parole de l’Éternel. L’Égypte, et le Pharaon endurci, sont plongés tout d’un coup dans d’épaisses ténèbres. Elles figuraient si bien les ténèbres morales dans lesquelles ils se trouvaient. Mais la lumière était dans toutes les demeures des Israélites ! Nous aussi, croyants, au milieu des ténèbres de ce monde, nous possédons la lumière de la Parole et de la présence de Dieu dans nos cœurs, par Son Esprit. Malgré les ténèbres qui vont s’épaississant dans ce monde, les enfants de Dieu sont « tous fils de la lumière et fils du jour ; nous ne sommes pas de la nuit ni des ténèbres » (1 Thess. 5. 5).
Le soleil était, pour les Égyptiens, une des divinités dont le Pharaon portait le nom, le dieu Râ. Le Pharaon ne peut même pas sortir pour prier son dieu. En contraste, la lumière était chez tous les Israélites ! Dans l’Apocalypse aussi, quand l’ange verse sa coupe sur le trône de la Bête, son royaume devient ténébreux (Apoc. 16. 10). Les ténèbres s’installent de plus en plus, au sein des nations dites chrétiennes, où la Parole de Dieu est mise de côté. Quand l’Esprit et l’épouse seront retirés auprès du Seigneur, les ténèbres iront s’épaississant, mais pour le reste fidèle en Israël « se lèvera le Soleil de justice » (Mal. 4. 2). Dans l’attente de notre grand départ, chrétiens, « soyons sans reproche et purs, des enfants de Dieu irrépréhensibles, au milieu d’une génération dévoyée et pervertie », parmi laquelle nous devrions reluire comme des luminaires dans le monde (Phil. 2. 15 ; Mat. 5. 14).