SONDEZ LES ÉCRITURES (3) PERSONNAGES BIBLIQUES

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SONDEZ LES ÉCRITURES (3) PERSONNAGES BIBLIQUES

 

Les fils de Noé.

Pendant le siècle précédant le déluge, Noé eut trois fils, Sem, Cham et Japhet, comme cela est rapporté en Genèse 5. 32.
Vous qui supportez une certaine souffrance, un certain rejet parce que vous appartenez à une famille chrétienne, n’oubliez pas ce que dut être la part des fils de Noé vivant au milieu d’hommes impies, avant le déluge. Ces hommes incrédules ne connurent rien, jusqu’à ce que le déluge vint et les emporta tous (Mat. 24. 39). Quelle devait être l’interrogation de ces trois fils à l’égard de leur père qui avait été averti divinement des choses qui ne se voyaient pas encore ?
Que se passait-il aux jours de Noé ? « L’Éternel vit que la méchanceté de l’homme était grande sur la terre, et que toute l’imagination des pensées de son cœur n’était que méchanceté en tout temps » (Gen. 6. 5). Aussi Dieu décida-t-il que les jours des hommes ne seraient plus que de cent vingt ans.
Il est ajouté une parole solennelle : « L’Éternel se repentit d’avoir fait l’homme sur la terre, et il s’en affligea dans son cœur. Et l’Éternel dit : J’exterminerai de dessus la face de la terre l’homme que j’ai créé, depuis l’homme jusqu’au bétail, jusqu’aux reptiles, et jusqu’aux oiseaux des cieux, car je me repens de les avoir faits » (Gen. 6. 6 et 7).
Vous paraît-il étrange que Dieu se repente ? La repentance est un changement de pensée, d’attitude, de disposition à l’égard de quelque chose. Par ailleurs chez l’homme, elle s’accompagne de la profonde tristesse d’avoir désobéi à Dieu. En cela, elle est différente du remord. Dieu avait créé l’homme en pensant à son bonheur. Après la chute, Il avait supporté les hommes, et maintenant à cause de leur conduite, Il change de pensée et Il va les détruire.
Mais Noé trouva grâce aux yeux de l’Éternel, et seule la grâce pouvait épargner cet homme de foi du jugement de Dieu. De plus, Noé était un homme juste et parfait parmi ceux de son temps. Comme Hénoc ? il marchait avec Dieu. Quel beau témoignage et quelle énergie de foi animait cet homme ! Être juste, c’est agir selon la pensée de Dieu en rendant à chacun ce qui lui est dû dans toutes les relations où nous sommes placés.
Vous comprenez que, pour pratiquer la justice, il faut avoir la vie de Dieu et être justifié, en vertu de l’œuvre de Christ. Et la marche avec Dieu suppose qu’on est d’accord avec Lui en tous points. « Deux hommes peuvent-ils marcher ensemble s’ils ne sont pas d’accord ? » (Amos 3. 3).
C’est au moment où naquirent Sem, Cham et Japhet que l’Esprit de Dieu souligne : « Et la terre était corrompue devant Dieu, et la terre était pleine de violence ». (Gen. 6. 11).
Corruption et violence sont les deux caractères fondamentaux du mal dans tous les temps. Vous qui avez, pour la plupart, le privilège d’appartenir à une famille chrétienne dont le chef désire marcher par la foi et vivre, lui et sa maison, dans la crainte de Dieu, n’êtes-vous pas comme ces fils de Noé ?
Le monde d’alors avait les mêmes caractères moraux que le monde d’aujourd’hui. Il allait son train avec ses plaisirs, ses amusements, ses débauches, se complaisant dans un bourbier de corruption ou cédant à ses instincts brutaux. Et à tous les crimes commis depuis le meurtre d’Abel, il a ajouté le plus horrible de tous, celui de crucifier son Créateur, le Fils de Dieu, le seul homme parfaitement juste, saint et plein de grâce.
Que devaient penser les fils de Noé de leur père ? Ils le voyaient juste, parfait, écoutant Dieu, Lui obéissant, en communion avec Lui dans sa marche.
Ce père qui communiquait avec Dieu a pu leur transmettre plus tard, sans nul doute, les paroles de Dieu prenant soin de l’avertir longtemps à l’avance : « Fais-toi une arche de bois de gopher… tu l’enduiras de poix en dedans et en dehors… et moi, voici, je fais venir le déluge d’eaux sur la terre, pour détruire de dessous les cieux toute chair… et tu entreras dans l’arche, toi, et tes fils et ta femme et les femmes de tes fils avec toi » (Gen. 6. 14, 17 et 18).
Ces fils avaient vu l’exemple de la vie de foi de leur père, ils avaient entendu ses paroles et dans leur foyer et devant les hommes de ce monde.
Et ce « prédicateur de justice » n’a-t-il pas été accablé d’opprobre et de mépris ? Les hommes raisonnables d’alors ne devaient-ils pas dire : « Ce monde si beau, à peine sorti de l’enfance, Dieu devrait-il le détruire ? Non ! Noé, tu te trompes. Jouis de cette vie et ne sois pas si étroit, si bigot. Seras-tu seul à croire au déluge ? Tu es fou de construire cette arche ! » Tels étaient les propos qu’un cher frère du siècle dernier prêtait à ces moqueurs. Mais Noé continuait de débiter son bois, d’enfoncer ses clous et d’annoncer le juste jugement de Dieu, alors que la patience de Dieu attendait.
Quelles souffrances et quelles moqueries durent endurer pendant de nombreuses années Noé et ses trois fils ! Ces derniers n’étaient-ils pas associés au travail de leur père pieux, à l’obéissance à Dieu de cet homme fidèle ? L’expression « toi, et toute ta maison » avait un écho puissant dans le cœur de Noé. L’avertissement divin produisit une sainte crainte dans son cœur et il bâtit l’arche pour la conservation de sa maison. Il n’était pas indifférent au salut de tous les siens. Quelle énergie de foi ne devait-il pas déployer pour tenir ferme au milieu d’un monde en ruine !
Enfants de parents croyants, les enfants de ce monde s’amusent autour de vous ou se moquent de la foi de vos parents en s’exclamant : « Où est la promesse de sa venue ? Car, depuis que les pères se sont endormis, toutes choses demeurent au même état dès le commencement de la création » (2 Pier. 3. 4).
Ne ressentez-vous pas que c’est parfois difficile pour vous d’être une famille à part, faisant tout autre chose que ce qui se pratique dans ce monde ? Aussi faiblement que ce soit, vos parents désirent répondre à l’appel de Dieu : « Fais-toi une arche… entre dans l’arche, toi et toute ta maison ». Cette injonction n’entraîne-t-elle pas la souffrance, le renoncement, le mépris pour vous et peut-être que cette obligation d’être séparés pour Dieu vous semble difficile à réaliser selon 2 Cor. 6. 17 et 18 ?
Jetez un regard de foi en-Haut et en avant. Pensez à la famille de Seth, retirée du présent siècle mauvais, fidèle à Dieu en L’invoquant et devenant la lignée du Seigneur Jésus. Pensez à la famille de Noé, en tout huit personnes sauvées du terrible déluge comme un échantillon de la grâce au milieu des eaux du jugement. – Pourquoi cela ? Parce que Noé, le chef de famille, avait cru Dieu en saisissant le moyen de salut qui lui était offert.
Es-tu personnellement entré dans l’arche, es-tu allé à la rencontre du Seigneur pour être à l’abri du jugement de Dieu qui va tomber subitement, et bientôt, sur les hommes simples, comme aux jours de Noé ? Il s’agit de croire Dieu – ou bien veux-tu rejeter Son témoignage? Dieu sonde le cœur, voit chacune des pensées.
Que Dieu fasse la grâce à chacun de nos jeunes lecteurs d’entendre, de croire et de vivre pour le Seigneur Jésus qui nous dit à tous : « Voici, je viens bientôt ». Cette année nouvelle sera-t-elle celle de Son retour ?

 

Ismaël.

Vous n’ignorez pas qu’Abraham a eu deux fils, l’un, Ismaël, de la servante, et l’autre, Isaac, de la femme libre. C’est du premier de ces fils que nous voulons vous entretenir ce mois-ci tout en vous rappelant que, dès la chute de l’homme, nous retrouvons les deux classes bien distinctes : le monde et la famille de la foi.
Ce qui caractérise le monde, c’est sa désobéissance à Dieu, alors que la famille de la foi croit Dieu en recevant Son témoignage dès que le péché est apparu.
En outre, le monde a toujours rejeté les moyens de salut que Dieu, dans Sa grâce, a donnés à l’homme pécheur. Dieu enseigne à Adam et à Eve comment ils pouvaient subsister devant lui après leur désobéissance, quand ils furent chassés du jardin d’Éden, Puis leurs deux premiers enfants, instruits l’un comme l’autre des révélations que Dieu avait communiquées à leurs parents, manifestent les traits moraux des deux classes de personnes qui dès lors ont divisé l’humanité.
Abel, mis à mort par la haine de son frère, est remplacé par Seth qui devient le chef de la famille de la foi.
Caïn, désobéissant à Dieu et à ses parents, devenu meurtrier, fonde le monde tel que la fin du chapitre 4 de la Genèse le décrit. Les grandes choses dont le monde se vante, qui ont belle apparence aux yeux des hommes, ne sont que vanité, et disparaissent toutes rapidement. Le monde constitué par Caïn se termine par le déluge.
Au chapitre 5 de la Genèse, nous avons la généalogie de la famille de la foi dans laquelle se trouve Enoch. Dieu seul enregistre sa marche par la foi.
Après le déluge, un monde nouveau recommence avec un seul homme de Dieu, Noé, mais au lieu de suivre les traces de leur père, un seul des trois fils s’inscrit dans la généalogie des hommes de foi. L’homme s’établit sur la terre. C’est alors que l’idolâtrie se développe, le culte de Dieu étant remplacé par celui les démons (Josué 24. 2 et 15).
Dieu laisse alors ce monde de côté et ce milieu idolâtre. Il voulait avoir un peuple qui garde la connaissance du vrai Dieu. Abraham, homme de foi, obéit, témoignant par sa tente et son autel de ce double caractère de pèlerin et d’adorateur.
Au chapitre 15 de la Genèse, Abraham reçoit de Dieu l’assurance que l’héritier serait son propre fils. Mais au chapitre 16, c’est Sara qui, dans un moment d’incrédulité, propose un moyen pour aider Dieu à tenir Sa promesse, car la Parole de Dieu ne lui suffit pas. La chair qui s’agite dans l’impatience se fie toujours plus à elle-même qu’à Dieu.
Saraï manque de foi et influence son mari selon ce qui est écrit : « Abraham écouta la voix de Saraï » (v. 2). Il fut assez faible pour ne pas résister à cette tentation de son cœur naturel au lieu de s’attendre en toute confiance à Dieu pour recevoir le fils promis.
Vous avez souvent expérimenté comme il est difficile d’attendre que se réalise une promesse de vos parents sans savoir ni quand ni comment elle s’accomplira ! Et cependant vous ne doutez pas de leur parole à cause de la relation d’affection qui vous unit à eux. Avez-vous pensé qu’Abraham avait attendu dix ans ? Il lui aurait fallu attendre encore quinze ans pour que se réalise la promesse divine. Mais Agar la servante, peut-être ramenée d’Égypte au chapitre 13, va devenir la mère d’Ismaël. Ainsi, retenons cette grande leçon que c’est à Dieu seul qu’il appartient d’agir pour accomplir Ses promesses.
Comme nous pouvons toujours le prévoir, les conséquences de l’activité de la chair ne manquent pas de se produire, comme le confirme le passage de Galates 6. 7 et 8 : « Ce qu’un homme sème, cela aussi il le moissonnera. Car celui qui sème pour sa propre chair moissonnera de la chair la corruption ».
La chair est la nature pécheresse de l’homme après la chute et qui est inimitié contre Dieu, ne se soumettant pas à la loi de Dieu, car elle ne le peut pas. Elle existe encore chez le croyant et ne peut être améliorée. C’est pourquoi il est écrit : « Ceux qui sont du Christ ont crucifié la chair avec les passions et les convoitises » (Gal. 5. 24).
Agar méprise sa maîtresse, qui à son tour maltraite sa servante. Cette dernière s’enfuit du foyer de l’homme de Dieu où ces tristes querelles se sont passées.
Si les conséquences d’un manquement sont inévitables, toutefois, lorsque le mal est jugé profondément, nous avons affaire avec les compassions de Dieu qui, dans Sa sagesse, veut nous montrer comment agir dans des situations fâcheuses où nous nous sommes placés par notre folie.
Mais l’Éternel a les yeux sur cette pauvre servante et la rencontre dans le désert, près d’une fontaine, sur le chemin de Shur qui conduit en Égypte. Il interroge Agar « D’où viens-tu, et où vas-tu ? » Après sa réponse franche, il ajoute : « Retourne vers ta maîtresse, et humilie-toi sous sa main ».
Vous voyez quelle instruction Dieu, qui sonde tout dans nos vies, nous donne ici : la confession du mal accompagne toujours l’humiliation, et après l’humiliation sincère suit la restauration. Puis l’Ange de l’Éternel, représentant le Seigneur Jésus dans l’Ancien Testament, déclare à Agar ce que deviendrait le fils qu’elle allait mettre au monde. Dieu lui donne son nom avant sa naissance : Ismaël, c’est-à-dire : El ou Dieu le Fort a entendu.
N’était-ce pas un nom rappelant que l’Éternel avait entendu l’affliction d’Agar ? Ne parlait-il pas aussi de la miséricorde de Dieu envers les affligés et de Sa proximité pour agir en leur faveur ? N’avons-nous pas dans ce nom comme un encouragement à persévérer dans la prière ?
En outre, le caractère de cet enfant est annoncé : « un âne sauvage d’homme », indomptable et toujours en guerre. Il sera l’ancêtre de douze tribus d’arabes nomades, innombrables.
Dans ce trait moral d’Ismaël, n’avons-nous pas une évocation saisissante de la nature volontaire et insoumise qui est en chacun de nous, sans exception ? Nos propres efforts, nos bonnes résolutions ne peuvent rien y changer. Notre seule issue est d’accepter, par la foi, la délivrance que Dieu nous offre à la croix lorsqu’Il met à mort cette volonté rebelle, irréductible et nous donne la nature obéissante de Jésus, Sa vie d’amour. Sans doute la vieille nature reste en nous avec ses désirs, mais elle n’a plus le droit de nous diriger.
Agar apprécia cette rencontre de l’Éternel en ce lieu appelé désormais « puits du Vivant qui se révèle ». Chers lecteurs, avez-vous fait cette rencontre décisive avec le Dieu vivant qui s’est parfaitement révélé en Christ ? « Personne ne vit jamais Dieu ; le Fils unique qui est dans le sein du Père, lui, l’a fait connaître » (Jean 1. 18). C’est auprès du Seigneur Jésus, Sauveur vivant, que l’eau pure de la grâce jaillit en abondance (Jean 4. 14 ; És. 55. 1 à 3).

 

Ismaël.

Nous souhaiterions rappeler à votre mémoire deux expressions qui nous ont occupés la dernière fois et que nous demandons au Seigneur d’inscrire sur chacun de vos cœurs.
La première est liée à la signification du nom d’Ismaël : Dieu a entendu. Voilà la clé d’une extraordinaire bénédiction pour chacun de vous lorsque, par la foi, vous vous confiez en ce Dieu tout puissant qui entend, et Lui remettez par la prière tous vos besoins, vos soucis, vos peines, vos angoisses.
Savez-vous que les cheveux même de votre tête sont tous comptés, comme l’exprime le Seigneur en Matthieu 10. 30 ? Quant à la deuxième expression, c’est Agar, la mère d’Ismaël, qui la prononce alors que Dieu vient de lui parler au sein de sa détresse : « Tu es le Dieu qui te révèles » (Gen. 16. 13).
Oui, Dieu Se révèle, c’est Son grand but à l’égard de l’homme, et la plus parfaite expression, Il l’a donnée en Christ venu dans ce monde pour y accomplir l’œuvre de notre salut. Puissiez-vous retenir que Dieu entend et qu’Il se révèle en grâce !
Lisons les versets 8 à 21 du chapitre 21 de la Genèse où nous avons un récit de l’enfance d’Ismaël illustrant les deux enseignements que nous venons de rappeler, mais aussi une allégorie soulignée par l’apôtre Paul, en Galates 4, pour nous donner une leçon morale de toute importance.
Au temps fixé par Dieu et selon Sa promesse formulée vingt-cinq ans auparavant, c’est la naissance d’Isaac. Cet enfant nous parle de Christ comme Fils et héritier. Le jour où Isaac fut sevré, Abraham fit un grand festin et Sara surprend le rire moqueur d’Ismaël qui ne partage pas la joie de la maison. Il n’avait pas de part à l’héritage de la promesse, même s’il avait cru être un certain temps l’héritier. Alors Sara dit à Abraham : « Chasse cette servante et son fils ; car le fils de cette servante n’héritera pas avec mon fils, avec Isaac » (v. 10).
Pour comprendre le sens figuré de cette scène, nous lisons en Galates 4. 21 à 31, où l’apôtre signale avec force le danger que courent des croyants se plaçant sous le régime de la loi. Il leur montre qu’il y a deux alliances, celle de la loi et celle de la grâce.
La loi est figurée par Agar, l’esclave, alors que Sara est la femme libre. De la servante naquit Ismaël, le fils selon la chair, et de la femme libre, Isaac le fils de la promesse. Agar correspond à Israël selon la chair, dans la servitude, sous la loi donnée en Sinaï. Dans ces conditions, il ne peut obtenir de promesses.
Ceux qui sont nés de la femme libre sont les objets de la grâce. Il n’y a pas de mélange possible entre la loi et la grâce. La loi maintient l’homme sous la servitude (Gal. 4. 24) et sous la malédiction (Gal. 3. 10) tandis que la grâce libère le croyant de l’esclavage et du jugement. « Alors celui qui était né selon la chair (Ismaël) persécutait celui qui était né selon l’Esprit (Isaac) » (Gal. 4. 29).
Comment obtenir la délivrance ? Que dit l’Écriture par la voix de Sara ? « Chasse la servante et son fils, car le fils de la servante n’héritera point avec le fils de la femme libre » (Gal. 4. 30). Il n’y a qu’une issue selon Dieu : rejeter complètement le système légal qui entraîne la malédiction, pour accepter la vraie grâce de Dieu qui donne la liberté, la bénédiction et la capacité de plaire à Dieu.
Lorsqu’Ismaël était seul, son vrai caractère n’était pas affirmé comme après la naissance d’Isaac. De même pour Israël, lorsque Christ, le vrai Fils de la promesse, vint dans ce monde : « Il vint chez soi et les siens ne l’ont pas reçu » (Jean 1. 11).
C’est alors que le système de la loi fut mis de côté, pour que la grâce s’étende à tous. C’est par la grâce que la liberté et la capacité nous sont accordées pour servir le Seigneur, qui est notre vie, notre modèle, notre objet, notre puissance et notre joie.
La loi s’adressait à l’homme en Adam en ces termes : « Fais cela et tu vivras » (Luc 10. 28). Mais en Christ, cet homme est mort à la croix, et la loi n’a aucune autorité sur lui, car le croyant possède une vie nouvelle, la vie de Jésus. « Vous avez été mis à mort à la loi par le corps de Christ, pour être à un autre, à celui qui est ressuscité d’entre les morts, afin que nous portions du fruit pour Dieu » (Rom. 7. 4). Agar, figure de la loi, doit être chassée avec son fils. La chair n’a droit à aucune considération.
Cela fut très mauvais aux yeux d’Abraham, parce qu’Ismaël était son fils selon la chair. Mais quoi qu’il en coûte, il faut rompre avec ce qui est de la chair, et Abraham doit entendre l’approbation de Dieu relative aux paroles de Sara : « dans tout ce que Sara t’a dit, écoute sa voix ; car en Isaac te sera appelée une semence ».(Gen. 21. 12).
Il se peut que l’un ou l’autre de nos jeunes lecteurs estime que nous ne sommes guère en danger aujourd’hui de nous replacer sous la loi. Mais n’est-ce pas mal connaître ce qu’il y a dans notre cœur naturel ? Toute résolution prise sans compter sur le Seigneur, tout effort pour mieux faire en comptant sur nos propres forces, toute disposition à penser du bien de nous-mêmes en nous comparant à nos semblables – en général à notre avantage – n’est-ce pas la manifestation de notre propre justice qui aime à se placer sous une loi ? Toute satisfaction propre que nous éprouvons dans notre conduite, en pensant que Dieu nous doit quelque chose, n’est rien d’autre que du légalisme.
Tsophar, le Naamathite, n’a pu être pour Job dans son épreuve qu’un consolateur fâcheux, car il s’inspirait du plus pur légalisme, déclarant à son ami : – Si tu fais ceci ou cela… tu auras de la confiance… beaucoup rechercheront ta faveur (Job 11. 13 à 20).
Toute représentation de Dieu comme un maître sévère exigeant la réalisation d’un certain nombre de devoirs pour obtenir sa faveur trouble dans l’âme la jouissance de la grâce illimitée de Dieu. Que le Seigneur vous donne l’énergie d’une foi toute simple, votre cœur étant fondé sur la grâce toute pure. Vous goûterez un plein bonheur, étant zélés pour Lui !
Enfin Abraham renvoie Agar, avec son fils, en lui donnant du pain et une outre d’eau, chargeant le tout sur son épaule. Mais qu’étaient ces maigres ressources pour errer dans le désert de Béer-Shéba ? L’eau étant épuisée, elle jeta l’enfant loin d’elle pour ne pas le voir mourir. N’ayant pas mis sa confiance en Dieu, n’avait-elle pas oublié ce qui avait été déclaré à l’égard de son fils, qu’il deviendrait une grande nation ? Avait-elle oublié que l’Éternel avait entendu son affliction autrefois (ch. 16. 11) et qu’il lui avait parlé en se révélant à elle ?
Toute angoissée, elle éleva sa voix et pleura. Mais Dieu entendit la voix de l’enfant et encouragea la pauvre femme par Son Ange qui lui dit : « Lève-toi, relève l’enfant et prends-le de ta main, car je le ferai devenir une grande nation ». Dieu lui ouvrit les yeux pour lui faire découvrir un puits d’eau. Elle remplit l’outre et fit boire l’enfant.
Ne pensez-vous pas que nous ressemblons souvent à Agar, occupés de nos détresses et ne sachant pas voir toutes les ressources qui sont à notre portée dans le puits de l’amour infini de Dieu ? Comme pour Agar, Dieu prend connaissance de nos peines et nous ouvre les yeux pour que nous voyions en lui la parfaite réponse à chacun de nos besoins, toute Sa grâce étant suffisante pour Ses faibles enfants. Puissions-nous exprimer souvent cette prière au Seigneur !

Tu tiens toujours les yeux sur moi, Ah ! dirige les miens sur toi !

 

Isaac.

Vous vous rappelez que le mois dernier nous avons examiné ce que l’Écriture nous enseigne à l’égard d’Ismaël, le fils d’Agar, la servante. Il représente tout homme placé sous la servitude de la loi, n’ayant aucun droit aux promesses et à l’héritage attribués à la famille de la foi.
Si une semence de la foi doit hériter des promesses divines, cela ne peut être produit que par la seule puissance de Dieu. Au chapitre 17 de la Genèse, Dieu avait déclaré à Abraham : « Je suis le Dieu Tout-puissant… je te multiplierai extrêmement ». C’est Lui qui peut et doit tout faire. Abraham et Sara étaient très âgés et n’avaient pas encore d’enfant. Leur foi fut mise à l’épreuve pendant de longues années. Mais Dieu n’oubliait pas, et au temps fixé par Lui, Sa promesse allait s’accomplir. Les deux pieux vieillards en ont la certitude, car il reste toujours vrai que « le juste vivra par sa foi » (Hab. 2. 4).
Abraham était âgé de cent ans lorsque naquit ce fils longtemps attendu. « Et n’étant pas faible dans la foi, il n’eut pas égard à son propre corps déjà amorti… et il ne forma point de doute sur la promesse de Dieu par incrédulité, mais il fut fortifié dans la foi, donnant gloire à Dieu, et étant pleinement persuadé que ce qu’il a promis, il est puissant aussi pour l’accomplir » (Rom. 4. 19 à 21).
« Par la foi, Sara elle-même aussi reçut la force de fonder une postérité, et cela, étant hors d’âge, puisqu’elle estima fidèle celui qui avait promis » (Héb. 11. 11). Avec quelle joie et quelle reconnaissance leur cœur accueillit ce fils promis.
Comme il est précieux de s’appuyer sur des déclarations divines ! Puissions-nous honorer notre Dieu par une plus grande confiance, sachant qu’Il ne se trompe jamais.
Ne doutons pas de son amour infini, de sa toute-puissance, de sa sagesse incomparable. C’est au moment où l’homme est totalement dépourvu de ressources que Dieu peut agir et se glorifier.
Avez-vous été témoins de réponses de Dieu, de délivrances, avez-vous constaté que sa bonne main était sur vous ? « Tu garderas dans une paix parfaite l’esprit qui s’appuie sur toi, car il se confie en toi. Confiez-vous en l’Éternel, à tout jamais » (És. 26. 3 et 4).
Comme Dieu le lui avait déjà indiqué (Gen. 17. 19), Abraham appelle son fils Isaac, ce qui signifie « rire ». Il y avait eu le rire d’Abraham au chapitre 17. 17 et celui de Sara au chapitre 18. 12 lorsque Dieu annonce la naissance de ce fils. Sara estimait sans doute qu’elle était trop âgée pour avoir un enfant, mais retenez bien dans vos cœurs la réponse de Dieu : « Y a-t-il quelque chose qui soit trop difficile pour Dieu ? » (Gen. 18. 14).
Ainsi, lorsque Isaac est né, c’est le rire de la foi caractérisé par la joie et la reconnaissance. Il y a une réelle appréciation de la récompense de Dieu. Sara dit : « Dieu m’a donné lieu de rire ; quiconque l’entendra rira avec moi » (Gen. 21. 6).
Les paroles de Job, au terme de son épreuve, trouvent ici leur accomplissement : « Je sais que tu peux tout, et qu’aucun dessein n’est trop difficile pour toi » (Job 42. 2).
Voilà une sainte devise qui peut être aussi la vôtre pourvu qu’elle soit saisie par la foi. En lisant la Parole de Dieu, même si vous ne comprenez pas tout, que le Seigneur vous garde du rire de l’incrédulité en parcourant les récits à l’écoute de Ses exhortations et de Ses promesses. Persévérez dans cette lecture appliquée du Saint Livre pour que le Saint Esprit puisse opérer profondément dans votre cœur.
La présence d’Isaac, fils de la femme libre et type de la nouvelle nature communiquée à la conversion, fit ressortir le vrai caractère d’Ismaël, fils de l’esclave, figure du vieil homme (Gen. 21. 9).
Remarquons bien qu’Ismaël n’est pas changé, mais Isaac est né. La venue de Christ a éveillé l’inimitié foncière de l’homme contre Dieu. Mais l’intention de Dieu est que Christ soit tout. Il est le Fils, établi héritier sur toutes choses (Héb. 1. 2).
Si en Abraham nous avons l’élection, le libre choix de Dieu, son appel – en Isaac, nous avons l’adoption comme fils. « Parce que vous êtes fils, Dieu a envoyé l’Esprit de son Fils dans vos cœurs, criant : Abba, Père : de sorte que tu n’es plus esclave, mais fils ; et, si fils, héritier aussi par Dieu… Vous êtes tous fils de Dieu par la foi dans le christ Jésus » (Gal. 4. 6 et 7 et 3. 26). Voilà notre position en Christ comme fils.
Quelle dignité nous confère l’œuvre de Christ, et de plus nous avons accès à tous les privilèges chrétiens !
La naissance d’Isaac, puis son sevrage sont une occasion de joie dans la maison du père. II y eut un grand festin le jour où il fut sevré. C’est le fils, l’enfant chez lui, avec tous les privilèges de l’héritier. Il habite chez son père, il est gardé, nourri dans la maison. Il a part à toutes les richesses de ce père selon ce que nous lisons en Genèse 25. 5 : « Abraham donna tout ce qui lui appartenait à Isaac ».
Et la réalité pour nous, c’est que nous sommes fils par la foi dans le Christ Jésus, adoptés pour Dieu, selon le bon plaisir de Sa volonté. Nous sommes rendus agréables dans le Bien-aimé. Nous avons revêtu Christ et nous goûtons les vraies joies par la puissance du Saint Esprit.
Si, dans la maison, comme de vrais fils, nous respirons cette atmosphère pure et céleste, il est alors un bien particulièrement précieux, cette liberté dans laquelle Christ nous a placés en nous affranchissant (Gal. 5. 1). Jésus seul peut nous délivrer de tout lien (Jean 8. 36). Nous avons été mis à mort à la loi par le corps de Christ. Désormais, nous appartenons à Celui qui est ressuscité d’entre les morts, afin que nous portions du fruit pour Dieu (Rom. 7. 4).
Nous avons la liberté d’accomplir toute la volonté de Dieu dans une vie de dépendance et d’obéissance, faisant les choses qui lui plaisent. Alors, prenons garde de ne pas nous replacer sous le joug pesant de la loi ou de donner occasion à la chair de s’exprimer ! (Gal. 5. 1 et 13). Vous qui appartenez au Seigneur Jésus, n’oubliez pas quel est son plus cher désir pour ses disciples : « Je vous donne un commandement nouveau, que vous vous aimiez l’un l’autre ; comme je vous ai aimés, que vous aussi vous vous aimiez l’un l’autre » (Jean 13. 34).

 

Isaac.

Nous proposons aujourd’hui à votre lecture et à votre méditation le chapitre 22 de la Genèse. Si « toute Écriture est inspirée de Dieu » (2 Tim. 3. 16), certains chapitres constituent comme des sommets de la révélation divine.
Dans le livre de la Genèse, c’est bien le cas du chapitre 22. Isaac, l’héritier des promesses divines, est offert en sacrifice, puis ressuscité en figure. Il est un type de Christ à la croix. Sara, comme Israël, est mise de côté. Rebecca est appelée au chapitre 24 à être l’épouse d’Isaac, de même l’Église est formée après la mort et la résurrection de Christ.
C’est par le seul sacrifice du Seigneur Jésus que l’homme peut s’approcher de Dieu. Le sacrifice d’Abel a été agréé de Dieu dans son excellence. L’Éternel flaira une odeur agréable, une odeur de repos, lorsque Noé offrit des holocaustes de toute bête pure et de tout oiseau pur.
Dans le sacrifice d’Isaac, nous avons une expression saisissante du don de l’amour de Dieu. Dieu n’a point épargné Son « unique Fils bien-aimé ». Dans ce chapitre 22, il est clairement révélé que le sacrifice doit être un homme, le fils unique de son père, et de plus il appartient au père lui-même de le sacrifier. Dieu L’a livré pour nous tous (Rom. 8. 32). C’est par la foi au sacrifice de Jésus que l’homme peut être sauvé. « Car Dieu a tant aimé le monde, qu’il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne périsse pas, mais qu’il ait la vie éternelle » (Jean 3. 16).
Voilà l’évangile que nous avons à croire dans toute sa simplicité et à proclamer dans toute sa puissance.
À la montagne de Morija, Dieu nous occupe de Son Fils et de Son sacrifice. Le lieu du sacrifice est aussi le lieu de l’adoration. Dieu avait demandé à Abraham d’offrir Isaac, son fils unique et bien aimé, en holocauste. Suprême épreuve de sa foi et de son amour pour Dieu, cet homme mûri par les épreuves précédentes obéit sans poser une question. En se séparant de ses jeunes hommes il déclare : Moi et l’enfant, nous irons jusque-là et nous adorerons (v. 5). Il obéit et il adore Dieu, son seul objet. Ce qui plaisait à Dieu, c’était cet acte d’adoration. Dieu était tout pour Abraham et il le prouve pratiquement à Morija dans l’intelligence de son cœur. Il aurait pu saisir toute la valeur de ces paroles des fils de Coré : « Toutes mes sources sont en Toi » (Ps. 87. 7) et celles du poète chrétien : « Quand tout vient à manquer, il me reste Lui-même ».
Et nous, n’avons-nous pas de nombreux motifs pour adorer le Père et le Fils ? Notez l’insistance de l’Esprit : « Ils allaient les deux ensemble » (v. 6 et 8). « Deux hommes peuvent-ils marcher ensemble s’ils ne sont pas d’accord ? » (Amos 3. 3).
N’avons-nous pas, dans cette expression, l’idée d’une communion parfaite selon ce qu’exprime Jean 10. 30 : « Moi et le Père, nous sommes un » ? Le Père et le Fils étaient unis dans une même pensée et un même amour pour accomplir l’œuvre du salut.
Isaac, accompagnant son père en portant le bois pour l’holocauste au lieu du sacrifice et se laissant lier sur l’autel, est un très beau type du Seigneur Jésus comme l’Agneau de Dieu. Le secret de cette soumission paisible, de cette obéissance active d’Isaac n’était-il pas dans l’amour inébranlable qu’il vouait à son père ?
D’ailleurs le verbe aimer dans l’Écriture est employé pour la première fois par Dieu lorsqu’il évoque ce lien d’amour d’Abraham pour son fils (v. 2). Isaac n’offre aucune résistance à son père alors que celui-ci était sur le point de lui ôter la vie par amour pour Dieu. Cet acte de foi du fils rejoint celui du père.
Dieu veut nous parler, en Isaac, de Celui qui, « étant trouvé en figure comme un homme, s’est abaissé lui-même, étant devenu obéissant jusqu’à la mort, et à la mort de la croix » (Phil. 2. 8). Il a pu déclarer : « Voici, je viens – il est écrit de moi dans le rouleau du livre – pour faire, ô Dieu, ta volonté » (Héb. 10. 7).
Ésaïe annonce prophétiquement ce que serait cette sainte victime : « Il a été opprimé et affligé, et il n’a pas ouvert sa bouche. Il a été amené comme un agneau à la boucherie, et a été comme une brebis muette devant ceux qui la tondent ; et il n’a pas ouvert sa bouche » (53. 7). C’est en commençant par cette Écriture que Philippe annonça Jésus à l’intendant éthiopien en Actes 8.
Mais en contraste avec Isaac qui ne savait pas ce que son père allait faire, comme le démontre la question du verset 7, Jésus connaissait tout ce qui l’attendait. Isaac ne savait pas que le « couteau », symbole de la justice divine, était pour lui, mais « Jésus… sachant toutes les choses qui devaient lui arriver, s’avança » (Jean 18. 4). « Or il arriva, comme les jours de son assomption s’accomplissaient, qu’il dressa sa face résolument pour aller à Jérusalem » (Luc 9. 51).
Le malfaiteur repentant rend hommage à Jésus : « Celui-ci n’a rien fait qui ne se dût faire » (Luc 23. 41). Il reconnaissait la perfection de la sainte victime. Jésus souffrit volontairement pour glorifier Son Père, pour faire Sa volonté, pour accomplir les Écritures, pour abolir le péché par Son sacrifice sanglant, pour sauver éternellement tous ceux qui par grâce L’acceptent comme leur Sauveur.
Cher Sauveur, Tu as voulu porter nos péchés en Ton corps sur le bois (1 Pier. 2. 23), toutes les vagues et les flots de la colère divine ont passé sur Toi !
Le moment suprême est arrivé : Isaac est lié sur le bois, sur l’autel. La foi d’Abraham va jusqu’au bout, elle le soutient dans l’ardeur d’une telle épreuve. Il étend sa main et prend le couteau pour égorger son fils. C’est le septième acte par lequel le sacrifice sera consommé. Dans quelques instants, le corps de son fils sera réduit en cendres par le feu de l’autel. Mais le cri de l’Ange arrête la main d’Abraham qui, alors, lève les yeux et voit un bélier retenu à un buisson par les cornes. Ce bélier était la réponse à la question d’Isaac.
Christ était lié par la force de Son amour à l’œuvre de la croix par laquelle Dieu était glorifié et plusieurs fils amenés à la gloire. Il n’y eut aucune voix à Golgotha pour détourner l’épée frappant la sainte Victime pendant les trois heures de l’expiation. Il n’y a que le cri de détresse poussé par le Seigneur Jésus : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? » (Mat. 27. 46).
Abraham alla et prit le bélier, et l’offrit en holocauste à la place de son fils. En voyant la flamme de l’autel consumer le bélier et monter vers le ciel, combien son cœur devait être rempli de louange ! N’avait-il pas estimé que Dieu pouvait ressusciter Isaac même d’entre les morts, d’où aussi, en figure, il le reçut ? (Héb. 11. 19).
Ainsi Dieu s’est pourvu d’un Agneau pour l’holocauste en la montagne qui s’appelle désormais « Jéhovah-Jiré » (L’Éternel pourvoira). Il y a là une réponse divine pour tous ceux qui confessent leurs péchés. Dieu est juste, à cause du sacrifice excellent de Golgotha, en justifiant celui qui est de la foi de Jésus.
Que chacun de nos jeunes lecteurs puisse dire avec foi : « Le Fils de Dieu… m’a aimé et… s’est livré lui-même pour moi » (Gal. 2. 20).

Ésaü et Jacob.

Au début du chapitre 25 de la Genèse, nous lisons qu’Abraham « donna tout ce qui lui appartenait à Isaac » (v. 5). « Et il arriva, après la mort d’Abraham, que Dieu bénit Isaac son fils. Et Isaac habitait près du puits de Lakhaï-roï », c’est-à-dire le puits du Vivant qui se révèle (v. 11).
Retenons que la grande source de toute bénédiction pour le croyant est dans la révélation que Dieu nous a donnée. Selon Sa parfaite grâce, Dieu S’est révélé en Christ. Mais, si précieuse que soit la bénédiction de Dieu, elle ne peut être un point d’appui.
Dieu, dans sa sagesse, soumet les siens à l’épreuve de la foi, bien plus précieuse que celle de l’or qui périt et qui toutefois est éprouvé par le feu (1 Pier. 1. 7). Il était impossible que la foi d’Isaac et de Rebecca ne soit pas éprouvée. « Isaac pria instamment l’Éternel au sujet de sa femme, car elle était stérile ; et l’Éternel se rendit à ses prières » (v. 21).
Dieu se rend aux prières de ceux qui se confient en lui (1 Chron. 5. 20) et il accomplit le souhait de ceux qui le craignent (Ps. 145. 19). Puissions-nous, avec l’énergie et la patience de la foi, attendre les réponses d’amour de notre Dieu !
Avant la naissance des enfants jumeaux, Rebecca éprouve le besoin de consulter l’Éternel. Et, alors que ces enfants n’avaient rien fait de bon ou de mauvais, mais afin que le propos de Dieu selon l’élection demeure, non point sur le principe des œuvres, mais de celui qui appelle, il fut dit à Rebecca : « Le plus grand sera asservi au plus petit » (Rom. 9. 11 et 12).
Dieu, dans Sa libre souveraineté, annonce que le droit d’aînesse passerait du plus âgé au plus jeune. Dieu arrête son choix, montrant ainsi que les œuvres des deux enfants n’avaient rien à faire avec Son appel. L’élection de Dieu est souveraine et Il n’a de comptes à rendre à personne.
Alors que la prédestination assure la bénédiction selon le dessein divin, l’élection assure la personne, Dieu se réservant le choix des individus pour les bénir (Rom. 8. 28 à 30). Cela anéantit toute prétention de l’homme désirant acquérir par les œuvres les grâces de l’élection. Les croyants savent dès maintenant qu’ils sont élus en Christ avant la fondation du monde (Éph. 1. 4 et 1 Thess. 1. 4). Le sujet de l’élection ne concerne que le croyant. C’est un secret de la famille de la foi.
Sans cette élection souveraine, aucun homme pécheur ne pouvait être sauvé. « Tout le monde est coupable devant Dieu, car tous ont péché » (Rom. 3. 19 et 23). Ainsi, ni l’état de l’homme déchu, ni ses actes ne peuvent altérer le propos éternel de Dieu. « Il fera connaître les richesses de sa gloire dans des vases de miséricorde qu’il a préparés d’avance pour la gloire » (Rom. 9. 23). Qui oserait critiquer le dessein de Dieu et le choix qu’Il a fait ? Ses droits sont imprescriptibles.
Mais l’incrédulité soulève souvent cette objection : Dieu a-t-il choisi les uns pour la bénédiction et les autres pour la malédiction, et que peut-on contre Sa volonté ?
Dieu ne choisit jamais pour la perdition, mais, selon sa libre grâce, il peut déclarer « J’ai aimé Jacob ». Alors que sur le plan de la responsabilité de l’homme — tandis que celui-ci s’est montré jusqu’à la fin Son ennemi implacable — Dieu ayant épuisé toute Sa patience, doit ajouter pour prendre soin de Sa gloire : « J’ai haï Ésaü » (Mal. 1. 3). Ces paroles sont prononcées dans le dernier livre de l’Ancien Testament longtemps après la mort d’Esaü et de Jacob.
Ainsi Dieu offre le salut à tous les hommes. Personne ne peut se prévaloir de l’élection pour ne pas croire. Le Seigneur Jésus a dit : « Je ne mettrai point dehors celui qui vient à moi » (Jean 6. 37). Ceux qui sont sauvés n’auront qu’à bénir Dieu de les avoir introduits dans le ciel. Ceux qui seront perdus ne pourront que s’accuser eux-mêmes d’être jetés en enfer, le lieu des tourments éternels, à cause de leurs nombreux péchés et de leur refus de la grâce qui leur était offerte sur la terre.
L’Éternel déclare très nettement : « Deux nations… deux peuples se sépareront en sortant de tes entrailles » alors que Rebecca était perplexe car « les enfants s’entrepoussaient dans son sein » (Gen. 25. 23, 22).
Jacob naquit en tenant de sa main le talon d’Esaü. Nous avons en cela une manifestation saisissante de l’opposition des deux natures « La chair convoite contre l’Esprit, et l’Esprit contre la chair ; et ces choses sont opposées l’une à l’autre, afin que vous ne pratiquiez pas les choses que vous voudriez » (Gal. 5. 17). La Parole souligne cette opposition absolue entre la chair et l’Esprit. La séparation est indispensable entre ce qui est né de l’Esprit et ce qui est né de la chair. C’est pourquoi l’apôtre Jean exhorte les jeunes gens : « N’aimez pas le monde, ni les choses qui sont dans le monde : si quelqu’un aime le monde, l’amour du Père n’est pas en lui » (1 Jean 2. 15).
Ces deux enfants sont tout différents physiquement dès leur naissance. L’un est roux, tout entier comme un manteau de poil, et s’appellera Ésaü, c’est-à-dire « velu » ; alors que l’autre, tenant le talon de son frère de sa main, se nommera Jacob, ce qui signifie « supplanteur, trompeur ». Ces enfants grandiront et leur caractère s’affirmera. Ésaü deviendra un habile chasseur s’entraînant à satisfaire ses désirs égoïstes aux dépens de sa proie. Jacob sera un homme simple, habitant sous des tentes, un berger sachant prendre soin d’un troupeau, se dévouant pour ses brebis alors que de jour, la sécheresse le dévore, et de nuit, la gelée (Gen. 31. 40).
Sans doute Jacob manifestera-t-il souvent les traits du supplanteur, voulant obtenir la bénédiction par la tromperie, la ruse, traduisant ainsi son manque de confiance en Dieu. Mais à la fin de sa vie, il doit reconnaître que Dieu a été son berger, et il adore appuyé sur le bout de son bâton. Il fut l’homme de foi très attaché aux promesses divines faites à Abraham et à sa semence ; et, comme cela a été exprimé, « le meilleur jour de Jacob fut son dernier jour ».
Ésaü reste, dans l’Écriture, l’exemple solennel du profane qui, pour un seul mets, vendit son droit de premier-né (Héb. 12. 16). Il méprise les promesses de Dieu, car elles n’ont aucun attrait pour son cœur naturel. Las et affamé, il déclare à son frère : « Voici, je m’en vais mourir ; et de quoi me sert mon droit d’aînesse ? » Il mange du pain et du potage de lentilles ; il boit et se lève et s’en va, méprisant son droit d’aînesse.
Pour lui, c’est le présent qui compte ; seules les choses qui se voient ont du poids. Il marche par la vue et non par la foi. Par ses propos insensés; il sacrifie tout son avenir et, en même temps, quelle injure il adresse à Dieu dont il méprise les dons excellents !
Enfants élevés dans un foyer chrétien ou en contact avec des amis chrétiens, n’oubliez pas que votre privilège équivaut au droit d’aînesse. Qu’aucun d’entre vous ne méprise son avenir éternel et les promesses divines !
Et pour tous ceux qui ont reçu l’amour de la vérité pour être sauvés, de quel esprit de vraie adoration ne devraient-ils pas être animés en évoquant cette souveraineté de Dieu qui seul est sage. « O profondeur des richesses et de la sagesse et de la connaissance de Dieu ! Que ses jugements sont insondables, et ses voies introuvables ! De lui, et par lui, et pour lui, sont toutes choses ! A lui soit la gloire éternellement ! » ( Rom. 11. 33 à 36).

Les fils de Jacob.

Le récit détaillé de la naissance des douze fils de Jacob est relaté dans les chapitres 29, 30 et 35 de la Genèse. Comme l’exprime Étienne en Actes 7. 8, ces enfants deviendront douze patriarches donnant leurs noms aux douze tribus d’Israël.
En donnant ses deux filles à Jacob, Laban attribua à chacune une servante, et elles contribuèrent à former cette famille dont les noms sont inscrits à maintes reprises et de manière différente, à travers toute l’Écriture.
Léa fut la mère de Ruben, Siméon, Lévi, Juda, Issacar et Zabulon. Dan et Nephtali naquirent de Bilha, servante de Rachel, et Gad et Aser de Zilpa, servante de Léa. Enfin Joseph est donné à Rachel, la femme aimée, en réponse à ses prières. Plus tard, au chapitre 35. 16 à 20, elle donne naissance à un deuxième fils, Benjamin, près de Bethléhem.
A travers la constitution de cette famille, nous devons reconnaître la main de Dieu en discipline à l’égard de Jacob, comme conséquence de ses fautes, lui qui, en trompant son père, avait usurpé la bénédiction à son frère. Il est à son tour victime des ruses consommées de Laban, qui ne cesse de conclure des marchés avec lui. N’oublions pas ces paroles prononcées par le Seigneur Jésus en Mat. 7. 2 : « de la mesure dont vous mesurerez, il vous sera mesuré ». Ainsi tout est marqué dans ce foyer par les circonstances pénibles dans lesquelles Jacob se trouvait, moissonnant les fruits de son caractère naturel et de son incrédulité. Mais Dieu ne l’abandonne pas et agit envers lui en grâce et en fidélité.
Ruben est le fils premier-né de Léa « voyez, un fils ». Cet enfant est accueilli par l’exclamation d’une grande reconnaissance envers l’Éternel qui a vu qu’elle était haïe et a regardé à son affliction de ne pas avoir d’enfant.
Il est toujours vrai que Dieu ne méprise pas un cœur brisé et humilié (Ps. 51. 17). L’expression « voyez, un fils » ne nous rappelle-t-elle pas celle de Galates 4. 6 : « vous êtes fils » ?
Ceux qui possèdent la vie divine ont aussi reçu la position de fils comme don, c’est-à-dire l’adoption, et Dieu leur ajoute de très grandes bénédictions. Il a envoyé l’Esprit de Christ dans leurs cœurs, criant : Abba, Père : de sorte qu’ils ne sont plus esclaves, mais fils ; et si fils, héritiers aussi par Dieu.
Qu’est-ce que Dieu a fait ? Grâce insondable ! Il a envoyé Son propre Fils et L’a sacrifié pour nous, et nous recevons par la foi les droits de fils avec la bienheureuse liberté de jouir de l’héritage.
Mais Ruben, devenu grand, commet une faute grave, déshonore son père et perd son droit de premier-né, qui est donné aux fils de Joseph – alors que Juda est la tribu royale de laquelle est issu le prince, le Seigneur Jésus (1 Chron. 5. 2). Jacob, en Genèse 49, bénissant ses fils, doit déclarer à Ruben : « bouillonnant comme les eaux, tu n’excelleras pas » et pourtant il était prééminent en dignité et en force. Il a été emporté par ses convoitises.
Comme cela doit parler à nos cœurs et à nos consciences ! « Ce qu’un homme sème, cela aussi il le moissonnera » (Gal. 6. 7). L’énergie de Ruben est utilisée pour le mal et conduit à une chute complète. C’est l’histoire du premier Adam et celle d’Israël responsable ayant abandonné l’Éternel pour servir les idoles.
Le second fils de Léa se nomme Siméon et signifie « entendu ». « L’Éternel a entendu que j’étais haïe, et il m’a donné aussi celui-ci », déclare Léa dont la foi se fortifie, consciente que Dieu entend et répond à ceux qui se confient en Lui.
C’est aussi ce qu’exprime Jonas : « J’ai crié à l’Éternel du fond de ma détresse, et il m’a répondu » (2. 3). Cultivons ces relations personnelles avec Dieu, ayant toute confiance en Lui, sachant qu’Il entend chacun de nos cris lorsque nous sommes éprouvés.
Siméon, devenu adulte, manifesta à son tour la méchanceté de son cœur, comme Ruben. Avec Lévi, son frère, il passa au fil de l’épée les hommes de Sichem.
Ainsi, nous avons en Ruben la corruption et en Siméon la violence, ces deux aspects fondamentaux du péché. Jacob doit prononcer sa malédiction avec douleur sur ces deux fils : « dans leur colère ils ont tué des hommes …Maudite soit leur colère, car elle a été violente ; et leur furie, car elle a été cruelle ! » (Gen. 49. 6).
Ces déclarations ne font-elles pas écho à la parole prophétique de Jérémie 11. 19 : « J’étais comme un agneau familier qui est mené à la tuerie : et je ne savais pas qu’ils faisaient des complots contre moi, disant … retranchons-le de la terre des vivants ».
L’homme est coupable, depuis longtemps, du crime le plus odieux de tous ceux qui auront été commis sur la terre : il a crucifié le seul Homme parfait, saint et juste, Jésus. Le Fils de Dieu a été mis à mort par la main d’hommes iniques. La dureté du cœur de Siméon qui ne donne aucun signe de repentance représente bien ce qu’est le cœur de l’homme. Il ne peut saisir la grâce que Dieu lui offre sans qu’il y ait un profond travail de conscience. « Dieu ordonne maintenant aux hommes que tous, en tous lieux, ils se repentent » (Act. 17. 30).
Dans sa prédication publique et dans les maisons, l’apôtre Paul insistait sur la repentance envers Dieu et la foi en notre Seigneur Jésus Christ (Act. 20. 21). Acceptez la pure grâce de Dieu qui sauve l’homme malgré toute la dureté et la méchanceté de son cœur, le délivrant des conséquences éternelles de ses péchés. Ayons en horreur le mal, comptons sur le secours du Seigneur pour qu’Il ôte de nos cœurs tout mouvement de colère et tout désir de vengeance. Nous avons déjà vu que cela conduisit Caïn a être le meurtrier de son frère.
Le troisième fils de Jacob fut Lévi, nom qui signifié « attachement ». Léa, sa mère, exprime dans ce nom ce qui correspond à la pensée de Dieu, pour le mari, dans l’institution du mariage : « Maintenant, cette fois, mon mari s’attachera à moi » (Gen. 29. 34).
Ceux que le Christ a pardonnés, ne sont-ils pas exhortés à se revêtir de l’amour qui est le lien de la perfection et à garder l’unité de l’Esprit par le lien de la paix (Col. 3. 14 ; Éph. 4. 3).
Lévi s’est engagé avec son frère dans le mal pour détruire hardiment les hommes de Sichem. Il peut arriver dans une famille que l’aîné entraîne son frère plus jeune à faire ce qui est mauvais aux yeux du Seigneur. Quel avertissement solennel pour les aînés des familles ! Par contre « même un jeune garçon se fait connaître par ses actions, si sa conduite est pure et si elle est droite » (Prov. 20. 11), Comme Siméon, Lévi a dû entendre les paroles de malédiction prononcées par son père en Genèse 49.
S’il apparaît que Siméon et Lévi sont proches selon leur état naturel cependant dans l’affaire du veau d’or, à l’appel de Moïse se tenant à la porte du camp, les fils de Lévi se rassemblent vers lui. Il leur suffit d’entendre ces paroles : « A moi, quiconque est pour l’Éternel ! ». Ils revendiquent la gloire de l’Éternel au milieu du peuple, prenant en main l’épée pour détruire les infidèles, faisant venir sur eux une bénédiction (Ex. 32).
Dès lors ils furent consacrés d’entre les tribus d’Israël pour accomplir le service du sanctuaire. « Ils enseigneront tes ordonnances à Jacob et ta loi à Israël; ils mettront l’encens sous tes narines et l’holocauste sur ton autel » (Deut. 33. 10 ; lire Mal. 2. 5 à 7). C’est la grâce de Dieu qui triomphe, s’élevant au-dessus de la misère de l’homme et lui permettant d’honorer Dieu par un service fidèle. Puissions-nous réaliser une telle part !

Les fils de Jacob.

La dernière fois, nous avons été occupés des trois premiers fils de Jacob : Ruben, Siméon et Lévi. Ils représentent le peuple d’Israël placé sous la loi, responsable de marcher d’une manière digne de la position octroyée par Dieu et de la loi qui lui avait été communiquée.
Nous savons qu’Israël a gravement manqué à sa responsabilité en manifestant les deux caractères fondamentaux de l’homme naturel pécheur: la corruption en Ruben et la violence en Siméon et Lévi. La loi, lorsqu’elle a été promulguée, n’a fait qu’exciter la chair, c’est-à-dire la vieille nature de l’homme en Adam. Elle a ainsi mis en évidence sa désobéissance foncière.
Le quatrième fils de Léa fut Juda dont le nom signifie : « louange ». En l’accueillant, sa mère déclare : « Cette fois, je louerai l’Éternel » (Gen. 29. 35). Dieu apprécie cette note d’adoration reconnaissante qui jaillit d’un cœur saisi par un témoignage de Sa bonté « qui demeure à toujours ».
Une autre mère, bénie entre les femmes, fait écho à cette louange lorsque l’ange Gabriel lui déclare : « la sainte chose qui naîtra sera appelée Fils de Dieu ». Marie dit : « Mon âme magnifie le Seigneur, et mon esprit s’est réjoui en Dieu mon Sauveur » (Luc 1. 46 et 47).
Au moment où Jacob prononce ses dernières paroles prophétiques au sujet de ses fils, il dit : « Toi, Juda, tes frères te loueront » (Gen. 49. 8). Le germe de cette prophétie est contenu dans le nom que Léa donne à son fils.
Juda est la souche de la famille royale. Il détient le sceptre, emblème de la royauté qui ne se retirera point de cette tribu jusqu’à ce que Shilo vienne, c’est-à-dire Christ, le prince de paix. « Notre Seigneur a surgi de Juda » (Héb. 7. 14). A lui est la domination, la victoire sur tous ses ennemis, la prééminence au milieu de ses frères, l’obéissance des peuples rassemblés autour de lui. Tous les rois qui ont régné en Juda depuis David sont issus de cette tribu. Et la prophétie se termine par l’évocation de la bénédiction et de la joie millénaires.
Mais aujourd’hui, le peuple est dispersé parmi les nations, il n’a plus de roi parce qu’il a rejeté son Messie. C’est alors que trois autres fils annoncent le déclin moral d’Israël se mêlant au monde. Cet état est représenté par Zabulon, Issacar et Dan.
À la naissance de Zabulon, Léa dit : « Dieu m’a fait un beau don ; cette fois mon mari habitera avec moi » (Gen. 30. 20). Le nom de cet enfant signifie : « habitation ».
N’oublions jamais le Donateur lorsque nous recevons des dons, des bienfaits. Sachons apprécier les nombreuses marques de la bonté de Dieu pour Lui exprimer toute notre reconnaissance. « En toutes choses rendez grâces, car telle est la volonté de Dieu dans le christ Jésus à votre égard (1 Thess. 5. 18).
Dieu désirait qu’Israël entre en Canaan pour lui donner ce bon pays ruisselant de lait et de miel en héritage. Il voulait qu’il le possède et y habite. Mais Israël a du être chassé de sa terre à cause de son idolâtrie.
La prophétie de Jacob à l’égard de Zabulon souligne que cette tribu « logera sur la côte des mers, et sera sur la côte des navires ; et son côté sera près de Sidon ».
N’avons-nous pas là autant de figures du monde commercial avec toutes ses activités ? Loin de leur pays, les descendants de Jacob se sont livrés entièrement au commerce en relation avec toutes les nations du monde. Dans le monde des affaires, le risque est grand d’être entraîné à gagner beaucoup d’argent et la Parole nous avertit solennellement : « C’est une racine de toutes sortes de maux que l’amour de l’argent : ce que quelques-uns ayant ambitionné, ils se sont égarés de la foi et se sont transpercés eux-mêmes de beaucoup de douleurs » (1 Tim. 6. 10). Prenons garde aux désirs de nos cœurs dès notre jeunesse !
En outre, nous pouvons nous interroger : Où habitons-nous ? Si c’est là où Satan habite, nous risquons la persécution ou même la mort comme le fidèle témoin Antipas à Pergame ; aussi n’oublions pas dans nos prières ceux qui sont persécutés aujourd’hui pour le Nom du Seigneur.
Si nous habitons auprès du puits de Lakhaï-Roï, comme Isaac, puits du Vivant qui se révèle, alors nous pouvons jouir de la communion avec Dieu et nous adonner à la méditation de Sa Parole.
La terre de Zabulon, au moment où le Seigneur Jésus est apparu, a vu une grande lumière alors que le peuple était assis dans les ténèbres, dans la région et dans l’ombre de la mort (Mat. 4. 13 à 16). Le Seigneur lui-même a pu déclarer : « Moi, je suis venu dans le monde, la lumière, afin que quiconque croit en moi ne demeure pas dans les ténèbres » (Jean 12. 46).
Le Seigneur Jésus nous a fait connaître Sa parfaite grâce, Son grand salut et cette glorieuse habitation qu’est la maison du Père où nous goûterons le repos de l’amour. Possèdes-tu la lumière de la vie en suivant Jésus ?
À la naissance d’lssacar, Léa prononce ces paroles : « Dieu m’a donné mon salaire » (Gen. 30. 18). Elle réalise ce qu’exprime Salomon au Psaume 127 : « Voici, les fils sont un héritage de l’Éternel… une récompense ». Puissiez-vous tout recevoir d’un cœur reconnaissant de la bonne main de notre Dieu ! Esdras n’exprime-t-il pas que Sa main est en bien sur tous ceux qui le cherchent ? (8. 22)
Lors de ses dernières paroles, Jacob parle d’Issacar comme représentant le peuple dans son indifférence à l’égard de sa situation présente, sous la servitude des nations. Il s’accommode de cette situation où, par manque d’énergie pour s’approprier la bénédiction de l’Éternel, il se place sous la dépendance des autres, s’assujettissant au tribut de serviteur (Gen. 49. 14 et 15).
Il y aura pourtant un moment où Dieu ramènera les dix tribus d’Israël, dont on a perdu la trace aujourd’hui, à rentrer dans leur pays. Retenons que si nous ne prenons pas sur nous le joug du Seigneur, nous risquons d’être asservis par les éléments du monde, devenant ainsi les esclaves de Satan.
Signalons toutefois, un fait digne d’intérêt lorsque David fut établi roi en 1 Chroniques 12 : les fils d’Issacar qui savaient discerner les temps pour savoir ce que devait faire Israël, apportèrent des vivres en abondance pour le peuple de Dieu. Dans un temps futur, Issacar aura son salaire, ayant sa portion dans le millénium. Il est toujours vrai que « Dieu n’est pas injuste pour oublier votre œuvre et l’amour que vous avez montré pour son nom, ayant servi les saints et les servant encore » (Héb. 6. 10).
Quant à Dan, dont le nom veut dire « juge », cinquième fils de Jacob, nous entendons cette expression de Rachel « Dieu m’a fait justice, et il a aussi entendu ma voix, et il m’a donné un fils » (Gen. 30. 6). Le Seigneur devrait-il dire à l’un ou à l’autre de nos jeunes lecteurs : « Fais-moi entendre ta voix ? »
Il aime entendre le cri de la foi et nous pouvons même affirmer qu’il ne le laissera pas sans réponse. Connaissez-vous les réponses d’amour du Seigneur ? Il est celui qui prend en main la cause de Ses rachetés. Le Seigneur Lui-même ne se remettait-Il pas à Celui qui juge justement ? (1 Pier. 2. 23)
En Genèse 49, Dan représente l’état des fils d’Israël, de retour dans leur pays, mais marqués par l’incrédulité. C’est le règne de l’Antichrist qui sera comme un serpent sur le chemin, une vipère sur le sentier. Comme juge, il apparaît avec un caractère diabolique.
La tribu de Dan a été la première à établir l’idolâtrie au sein du peuple de Dieu en Juges 18. Après avoir volé à Michée l’image taillée, ils établirent pour leur tribu Jonathan, petit-fils de Moise, comme sacrificateur de cette idole. Avec quel mépris ils se détournaient de l’Éternel, au moment où ils entraient en possession de ce beau pays qui leur était donné en héritage. Ils enfreignaient ainsi le premier commandement de la loi (Ex. 20. 1 à 6).
Comme l’homme est insensé de se détourner de Dieu pour servir les idoles ! Pour nos plus jeunes lecteurs, précisons qu’une idole est tout ce qui prend la place de Christ dans le cœur. Derrière l’idole, misérable jouet, il y a Satan qui séduit le cœur et réduit à l’esclavage ceux qu’il a vaincus.
Les idoles sont nombreuses aujourd’hui, et pour tous les âges. Par exemple : argent, plaisirs mondains et charnels, gloires humaines, sports, jeux, science, technique, etc., Chacun ne doit-il pas s’interroger : Y-a-t-il quelque objet que je préfère au Seigneur Jésus ?
Il y a en germe dans notre cœur tous les péchés que la Parole signale, bien que nous puissions être préservés de les commettre, étant entourés d’une haie de protection par notre Dieu. Faites vôtre, chaque jour, la prière du psalmiste : « Garde-moi, ô Dieu, car je me confie en toi ». Et n’oubliez pas l’avertissement de l’apôtre Jean : « Enfants, gardez-vous des idoles » !

Les fils de Jacob.

Nous nous occupons aujourd’hui des trois autres fils de Jacob.
Dans les paroles prophétiques de ce patriarche, ces trois fils sont comme la réponse à ce cri intense de la foi jeté au temps terrible de la grande tribulation que traversera le résidu pieux d’Israël. N’y a-t-il pas là un puissant appel à la miséricorde divine ? « J’ai attendu ton salut, ô Éternel ! » (Gen. 49. 18).
Ces trois fils Gad, Aser et Nephthali annoncent l’histoire d’Israël restauré dans sa bénédiction millénaire. Celui qui s’attend au salut de Dieu n’obtiendra-t-il pas toute puissance pour vaincre ses ennemis, une réelle satisfaction dans les biens que Dieu donne, et une pleine et heureuse liberté pour rendre gloire à Dieu ?
Gad, septième fils de Jacob, est l’occasion à sa naissance d’une réflexion de Léa : « La bonne fortune vient ». Son nom signifie : « la bonne fortune » ou « une troupe ».
C’était probablement l’expression du désir de Léa d’avoir une nombreuse et vaillante postérité.
Jacob et Moïse signalent dans leurs bénédictions des tribus d’Israël la bonne fortune qui échoit à Gad. « Une troupe lui tombera dessus ; et lui, il leur tombera sur les talons » (Gen. 49. 19). C’est ce qui se produira au début du règne millénaire pour Israël jusqu’à ce que les ennemis soient détruits ou soumis. Malgré les rudes assauts de ses adversaires, il est victorieux.
Le salut de l’Éternel rend vainqueur et nous pouvons même déclarer : « Nous sommes plus que vainqueurs par celui qui nous a aimés ». Combien d’hommes de foi ont fait cette précieuse expérience ! Ne peut-elle pas être la vôtre ?
En 1 Chroniques 5. 18 à 22, ce sont des Gadites qui furent aidés contre leurs ennemis. « Ils crièrent à Dieu dans la bataille, et il se rendit à leurs prières, car ils avaient mis leur confiance en Lui ».
En 1 Chroniques 12. 8 à 15, ce sont des Gadites, hommes forts et vaillants, qui se joignent à David dans le lieu fort. Il y a là onze chefs intrépides pour la guerre. Leurs faces étaient comme des faces de lions pour surmonter toute difficulté et ils étaient prompts comme des gazelles sur les montagnes pour obéir. Ils traversèrent le Jourdain quand il regorge par-dessus tous ses bords. Quelle bonne part pour de tels hommes et comme ils devaient être appréciés de David !
Au sujet de Gad, Moïse dit : « Béni soit celui qui élargit Gad… Il s’est choisi la première partie du pays… il a accompli avec Israël la justice de l’Éternel » Deut. 33. 20 et 21). Ses limites sont élargies, sans doute de bénédictions terrestres, mais pour nous, nous sommes bénis de toute bénédiction spirituelle dans les lieux célestes en Christ (Éph. 1. 3).
Il n’y a rien de supérieur à ce que Dieu nous donne en Lui. Ce sont les richesses insondables du Christ. Dieu seul peut élargir nos limites en ce qui concerne l’excellence de la connaissance du Christ Jésus notre Seigneur.
L’apôtre Paul exhorte Timothée à une très grande diligence : « Occupe-toi de ces choses ; sois-y tout entier… persévère dans ces choses » (1 Tim. 4. 15).
Ne permettons pas à nos ennemis, Satan, ses agents, la chair et le monde, de nous ravir la jouissance de nos richesses spirituelles et que rien ne vienne nuire à notre communion personnelle avec le Seigneur !
À la naissance d’Aser, huitième fils de Jacob, dont le nom signifie « heureux », Léa exulte de joie : « Pour mon bonheur ! car les filles me diront bienheureuse » (Gen. 30. 13). Voilà un beau nom ! Mais connaissez-vous l’état d’âme qu’il évoque ?
Le Psaume 32 nous donne la clé du vrai bonheur. Relisez les versets 1 et 2. Ils peuvent être soulignés dans votre Bible. Et David déclare au verset 5 : « Je confesserai mes transgressions à l’Éternel ; et toi, tu as pardonné l’iniquité de mon péché ».
Pour que nos péchés soient pardonnés, ils doivent être confessés, et Dieu nous applique la vertu du sang de Christ. Relisez attentivement 1 Jean 1. 7 et 9, et quelles sont les neufs classes de bienheureux auxquels le Seigneur s’adresse dans le sermon sur la montagne en Mat. 5. 1 à 12. Heureux celui qui n’aspire qu’à suivre en paix le Seigneur.
Dans sa bénédiction, Jacob affirme : « d’Aser viendra le pain excellent ; et lui, il fournira les délices royales » (Gen. 49. 20). Bienheureux Aser : bien nourri, il peut distribuer de bonnes choses aux autres.
Que nous puissions nourrir nos âmes chaque jour de l’amour du Seigneur Jésus ! De plus, Aser fera les délices du roi de gloire, le Seigneur. Comment cela est-il possible ? N’est-ce pas avec un cœur occupé de Lui et appréciant les gloires variées de Sa personne ?
Savez-vous qu’une digne fille d’Aser offrit des délices très bénies au roi nouveau-né d’Israël ? C’était Anne, une prophétesse. Malgré sa longue vie de souffrances, veuve depuis longtemps, au moment où l’enfant Jésus est apporté dans le temple, elle louait le Seigneur et parlait de lui à tous ceux qui, à Jérusalem, attendaient la délivrance (Luc 2. 36 à 38) et son cœur fut rempli d’une sainte joie. Êtes-vous de ces bienheureux qui veillent en attendant le retour du Seigneur ?
Nephthali est le sixième fils de Jacob. Son nom signifie « ma lutte », et révèle hélas bien des difficultés et des jalousies dans le foyer de Jacob entre les deux sœurs Rachel et Léa.
Notez ce que Dieu déclare au sujet du cœur naturel en Jérémie 17. 9 : « Il est trompeur par-dessus tout, et incurable ». C’est ce qui explique aussi pourquoi Nephthali avec ses frères : fils de Bilha et de Zilpa, avait une mauvaise renommée (Gen. 37. 2). Un jeune garçon se fait connaître par ses actions, si sa conduite est pure et si elle est droite.
Mais les paroles prophétiques de Jacob font ressortir ce que la grâce de Dieu peut opérer : « Nephthali est une biche lâchée ; il profère de belles paroles » (Gen. 49. 21).
Un fidèle messager se recommande par sa marche, sa conduite selon ce qu’exprime ce passage : « Combien sont beaux sur les montagnes les pieds de celui qui apporte de bonnes nouvelles, qui annonce la paix, qui apporte des nouvelles de bonheur, qui annonce le salut » (És. 52. 7).
Ce n’est qu’en prenant garde à nos actes, à notre marche et à nos paroles que nous pouvons glorifier le Seigneur. Proférer de belles paroles, est-ce que cela ne correspond pas aussi à confesser nos fautes dès que nous en prenons conscience et à nous humilier devant notre Dieu ?
Le vainqueur, dans la puissance du salut de Dieu, en profite pour lui-même et devient une source de bénédiction pour d’autres.
Débora dans son cantique rappelle le dévouement de Nephthali : « Zabulon est un peuple qui a exposé son âme à la mort, Nephthali aussi, sur les hauteurs des champs » (Jug. 5. 18). En luttant pour le peuple de Dieu, Nephthali a glorifié le nom qui lui a été donné par Rachel. Plus tard, cette tribu se présente avec mille chefs et trente-sept mille hommes, portant le bouclier et la lance, pour établir David roi à Hébron. Elle apporte des vivres pour le peuple et il y eut de la joie en Israël (1 Chron. 12. 34 à 40).
Pour nous, les vrais combats se livrent avant tout dans la prière. Imitons la foi d’un Épaphras qui combattait toujours par des prières pour les rachetés du Seigneur (Col. 4. 12).

Les fils de Jacob.

Nous abordons maintenant l’histoire de Joseph, au temps de sa jeunesse, dans la maison paternelle. C’est un récit d’une incomparable beauté morale, qui nous fait connaître le fils bien-aimé de Jacob, un très beau type du Seigneur Jésus, dont toutes les Écritures nous entretiennent. Puissions-nous croître dans la grâce et dans la connaissance de notre Seigneur et Sauveur Jésus Christ (2 Pier. 3. 18).
Joseph est le premier fils de Rachel après avoir vécu une longue attente.
Il est encourageant de lire « Dieu se souvint de Rachel ; et Dieu l’écouta » (Gen. 30. 22). Vous arrive-t-il de voir « ce que Dieu a préparé pour celui qui s’attend à lui ? (És. 64. 4). Recevant son fils, Rachel dit : Dieu a ôté mon opprobre. Et elle appela son nom Joseph, en disant : Que l’Éternel m’ajoute un autre fils ! (Gen. 30. 23 et 24).
Le récit des jeunes années de Joseph est donné au chapitre 37 de la Genèse à partir du verset 2 où nous lisons : « Ce sont ici les générations de Jacob : Joseph… » Seul Joseph est nommé et il n’est plus question de ses frères. Pourquoi cela ? Pour Dieu, il n’y a qu’un fils de Jacob qui compte. C’est Joseph, car il est un des types les plus complets de Christ dans l’Ancien Testament. Son histoire rappelle de nombreux traits de la vie du Seigneur Jésus sur la terre.
Au verset 3, il est précisé : « Et Israël aimait Joseph ». Heureux Joseph, s’épanouissant dans une atmosphère d’amour au temps de son enfance – et toute sa vie en sera imprégnée. Après une douloureuse et longue séparation, il s’enquiert de l’état de santé de son père et, lors de leur rencontre, ils pleurent sur le cou l’un de l’autre.
Jacob fit pour Joseph une tunique bigarrée, marque distinctive de l’héritier possédant le droit d’aînesse, droit que Ruben avait perdu et qui avait été donné à Joseph comme nous l’avons déjà souligné.
Dieu a éprouvé une pleine satisfaction en son Fils, tout Son bon plaisir. Lui seul, comme homme, a glorifié Dieu sur la terre. A deux reprises, le Père déclare : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j’ai trouvé mon plaisir (Mat. 3. 17 ; 17. 5). De la crèche jusqu’à la croix, tout est perfection morale dans la vie de Jésus, qui était comme un parfum de bonne odeur montant continuellement devant Dieu. Lui-même pouvait affirmer aux Juifs : « Je fais toujours les choses qui lui plaisent » (Jean 8. 29) et l’Esprit prophétique ajoute en l’appliquant à Christ : « C’est mes délices, ô mon Dieu, de faire ce qui est ton bon plaisir » (Ps. 40. 8). L’écrivain divinement inspiré de l’évangile de Jean répète ces paroles : « le Père aime le Fils » (Jean 3. 35 ; 5. 20 ; 10. 17 ; 15. 9 ; 17. 23, 24 et 26).
Âgé de dix-sept ans, Joseph paissait le menu bétail de son père avec ses frères. En cela, il est aussi un type de notre bon Berger qui a donné Sa vie pour nous. Mais chacun de vous peut-il dire en toute certitude : – le Seigneur est mon Berger, comme l’exprime David au Psaume 23 ?
Et pour prononcer de telles paroles, je dois d’abord avoir conscience, comme Ésaïe, de mon état de perdition : « Malheur à moi ! car je suis perdu » (És. 6. 5). Découverte terrible mais nécessaire. Quelle joie lorsque j’apprends que le Fils de l’homme est venu chercher et sauver ce qui était perdu ! (Luc 19. 10). Et le bon Berger ayant trouvé sa brebis, la met sur ses propres épaules, bien joyeux, pour l’introduire dans la maison.
À quatre reprises, la haine des frères de Joseph est soulignée (v. 4, 5, 8 et 11). Pourquoi le haïssaient-ils et ne pouvaient-ils pas lui parler paisiblement ? – L’un des motifs est la sainteté de la vie de Joseph, qui devait souffrir de la mauvaise renommée des fils de Bilha et Zilpa.
L’amour ne peut pas supporter le mal et le cacher pour favoriser son développement. Aussi Joseph informe-t-il son père de la conduite et des mauvais propos de ses frères.
N’oublions pas que notre conduite a une certaine influence sur notre entourage et a beaucoup d’importance aux yeux de Dieu. Notre manière d’être ou de faire, nos paroles et nos actions peuvent jeter du déshonneur sur le nom du Seigneur. « Même un jeune garçon se fait connaître par ses actions, si sa conduite est pure et si elle est droite » (Prov. 20. 11).
Les frères de Joseph voyaient que leur père l’aimait plus qu’eux tous et ils le haïssaient ; ils étaient jaloux de lui. Voilà des sentiments qui peuvent naître très rapidement dans nos cœurs incurables si nous ne veillons pas en nous jugeant profondément nous-mêmes.
Souvenons-nous de l’accueil réservé au Seigneur Jésus lorsqu’il vint en grâce dans le monde : « Il vint chez soi ; et les siens ne l’ont pas reçu » (Jean 1. 11). Et quand Il le quitte, Il doit déclarer : « mais maintenant ils ont, et vu, et haï et moi et mon Père » (Jean 15. 24).
Le Seigneur donne lui-même l’explication : « Les hommes ont mieux aimé les ténèbres que la lumière, car leurs œuvres étaient mauvaises » (Jean 3. 19). « Vous cherchez à me faire mourir, moi, un homme qui vous ai dit la vérité que j’ai ouïe de Dieu » (Jean 8. 40). Les Juifs cherchaient à Le faire mourir… parce qu’il disait que Dieu était son propre Père (Jean 5. 18). Nous voyons aussi la haine implacable des cultivateurs de la parabole s’exprimant dans leurs paroles : « Celui-ci est l’héritier ; venez, tuons-le, et possédons son héritage » (Mat. 21. 38).
N’aimerions-nous pas un tel Sauveur qui, à travers toute la haine des hommes, s’est offert lui-même à Dieu, sans tache par l’Esprit éternel ? « Nous, nous l’aimons parce que lui nous a aimés le premier ».
Non seulement Joseph rendait témoignage contre ses frères de leur méchanceté mais, en relatant ses songes, il annonce son avenir glorieux préfigurant les gloires futures de Christ, terrestres et célestes.
Toute l’Écriture le proclame : Roi des rois, Seigneur des seigneurs, Messie, Fils de l’homme, unique Fils bien-aimé du Père, etc.
C’est aussi ce que nous rappelle la belle tunique de diverses couleurs dont Jacob avait revêtu son fils bien-aimé. Rappelons à nos cœurs que « si nous souffrons avec lui, nous régnerons aussi avec lui » (2 Tim. 2. 12). Dans les cieux et sur la terre, les rachetés uniront leurs voix pour donner gloire à l’Agneau qui a été immolé.
Dès maintenant, il y a pour chacun de nous qui appartenons au Seigneur un cantique : « A celui qui nous aime, et qui nous a lavés de nos péchés dans son sang ; – et il nous a faits un royaume, des sacrificateurs pour son Dieu et Père ; – à lui la gloire et la force aux siècles des siècles ! Amen (Apoc. 1. 5).

Les fils de Jacob.

Vous vous souvenez de toute la haine dont Joseph était l’objet de la part de ses frères. Il ne pouvait supporter leurs mauvaises actions. Son père l’aimait plus que tous ses frères, ce que démontrait la tunique bigarrée dont il l’avait revêtu. Par ses songes, il annonçait son exaltation future.
De même, Jésus était haï de ses frères, les Juifs. Il leur reprochait leurs mauvaises œuvres et leur incrédulité. Il rendait témoignage par Ses œuvres et Ses paroles qu’Il était le Fils de Dieu, le Bien-aimé du Père. Il leur annonçait aussi Sa gloire future lorsqu’Il serait assis à la droite de Dieu (Mat. 26. 64).
Connaissez-vous de telles souffrances de la part du monde, cette haine vouée à ceux qui connaissent le Seigneur Jésus et qui, par leur vie, rendent un témoignage vivant, sans équivoque, à Celui qui les a aimés ?
Il est écrit : « Si tu confesses de ta bouche Jésus comme Seigneur et que tu croies dans ton cœur que Dieu l’a ressuscité d’entre les morts, tu seras sauvé » « Quiconque invoquera le nom du Seigneur sera sauvé » (Rom. 10. 9 et 13). Par contre, ceux qui le rejettent aujourd’hui seront contraints, au jour du jugement, de ployer leur genou au nom de Jésus (Phil. 2. 9 à 11).
Avant qu’il soit élevé à la gloire annoncée par ses deux songes, Joseph devait être soumis à de douloureuses épreuves et passer par un chemin de souffrance, d’humiliation. C’était aussi le chemin de l’obéissance où il jouissait de la communion avec son père.
Ses frères faisaient paître le menu bétail de leur père à Sichem où Jacob avait acheté un champ pour cent késitas. « Et Israël dit à Joseph : Tes frères ne paissent-ils pas le troupeau à Sichem ? Viens, et je t’enverrai vers eux. Et il lui dit : Me voici » (Gen. 37. 13).
Voilà la vraie et prompte obéissance de Joseph, dès que la volonté de son père est exprimée ! C’est un bon exemple à suivre si vous possédez la vie divine. Soulignez ce passage de l’Écriture en demandant à Dieu qu’il l’inscrive dans votre cœur : « Enfants, obéissez à vos parents en toutes choses, car cela est agréable dans le Seigneur » (Col. 3. 20). L’expression est absolue et ne souffre pas d’exception : Comme il peut être grave de remettre à plus tard ce qui vous est demandé par vos parents, et ainsi l’ennemi, dans ses ruses subtiles, vous entraînera dans un chemin de désobéissance.
C’est à travers l’obéissance positive à vos parents que vous apprendrez à obéir à Dieu. Puissiez-vous obéir, sans murmures ni raisonnements, mais de cœur et avec empressement !
Jacob lui dit : « Va, je te prie ; vois si tes frères se portent bien, et si le bétail est en bon état, et rapporte m’en des nouvelles. Et il l’envoya de la vallée de Hébron ; et il vint à Sichem ».
Tout en connaissant les sentiments de haine de ses frères à son égard, Joseph s’en va. Il n’a pas exprimé la moindre objection quand son père l’a envoyé. L’amour pour son père le porte à obéir, quelle que soit la souffrance qui en résultera. Cela ne nous fait-il pas penser à Celui que le Père a envoyé dans ce monde impie et rebelle ? Obéissant à Sa volonté, Il a dit : « Voici, je viens, — il est écrit de moi dans le rouleau du livre — pour faire, ô Dieu, ta volonté » Héb. 10. 7). Et il a appris l’obéissance par les choses qu’Il a souffertes. Rien n’arrêta son ineffable amour dans ce chemin d’obéissance et de dépendance Le conduisant à la croix. Il dressa sa face résolument pour aller à Jérusalem (Luc 9. 51). Que vos yeux soient fixés sur ce parfait modèle, suivant Ses traces jusqu’au bout de votre carrière terrestre !
Ne trouvant pas ses frères à Sichem, lieu désigné par son père, Joseph, dans son amour persévérant, s’informe pour savoir où les trouver.
Il ne se contente pas d’aller à Sichem. Il n’a pas dit : « Puisque je ne les vois pas, ne puis-je pas revenir à Hébron ? » Non, il cherche ses frères jusqu’à ce qu’il les ait trouvés à Dothan, sa mission devant s’accomplir jusqu’au bout.
L’exemple de Joseph nous fait comprendre que si nous marchons dans un chemin d’obéissance, ce ne sont pas les difficultés rencontrées qui doivent nous arrêter. Non, la foi surmonte les obstacles pour atteindre le but de Dieu, en s’appuyant sur le Seigneur qui seul est notre force et notre sagesse.
La persévérance de Joseph ne vous incite-t-elle pas, en accomplissant la tâche qui vous est confiée, à ne pas vous décourager dès que surgit une difficulté ?
« Les frères de Joseph le virent de loin ; et avant qu’il fût proche d’eux, ils complotèrent contre lui pour le faire mourir… Le voici, il vient, ce maître songeur !… Venez, tuons-le » (Gen. 37. 18 et 19).
N’oublions pas qu’une pensée de haine entretenue dans le cœur peut conduire au meurtre. D’ailleurs, il est écrit : « Quiconque hait son frère est un meurtrier » (1 Jean 3. 15). Les frères de Joseph ajoutent : « Jetons-le dans une des citernes, et nous dirons : Une mauvaise bête l’a dévoré ».
Vous voyez que le meurtre est toujours associé au mensonge. Satan lui-même, prince de ce monde, est « meurtrier dès le commencement », « menteur, père du mensonge ». A la croix, le meurtrier voulut faire mourir Jésus, le Juste, et le menteur nia sa résurrection.
Mais Joseph fut délivré des mains de ses frères, grâce à l’intervention de Ruben, et il fut jeté dans la citerne après avoir été dépouillé de sa tunique bigarrée.
Leur conscience est endurcie au point qu’ils peuvent s’asseoir pour manger le pain sans se soucier de la détresse d’âme de leur frère. Ils se comportent comme si tout allait bien. Que nous sachions juger le mal à mesure qu’il apparaît, pour être gardés d’un état d’endurcissement où nous pourrions commettre les plus affreux péchés !
Que le Seigneur nous donne une conscience délicate pour discerner le bien et le mal et nous séparer de tout mal !
Ensuite survint une caravane d’Ismaélites transportant des produits pour les vendre en Égypte. Juda proposa à ses frères de vendre Joseph à ces marchands plutôt que de le mettre à mort. Ils tirèrent Joseph de la citerne, le vendant pour vingt pièces d’argent. Et il fut mené en Égypte.
Ses frères ne se doutaient pas qu’ils préparaient ainsi l’accomplissement de ses songes, et qu’ils devraient un jour descendre eux-mêmes en Égypte pour y chercher du blé, se prosterner devant Joseph et connaître un vrai travail de cœur et de conscience pour le bien de leur âme.
Il reste toujours vrai que toutes choses travaillent ensemble pour le bien de ceux qui aiment Dieu. Et ce jeune homme en Égypte fut gardé, loin de son foyer, par la puissance de Dieu et par la foi. Le secret de cette vie est le même pour tous ceux qui craignent Dieu : « L’Éternel était avec lui ; et tout ce qu’il faisait, l’Éternel le faisait prospérer » (Gen. 39. 2, 3, 21 et 23).

Les fils de Jacob.

Au chapitre 35 de la Genèse a lieu la naissance du douzième fils de Jacob, au chemin d’Éphrath, qui est Bethléem, la ville royale.
C’est en ce lieu que Rachel, femme bien-aimée de Jacob, meurt en donnant le jour à son deuxième fils. Comme son âme s’en allait, elle appela le nom de son fils Ben-oni, ce qui signifie : « fils de ma peine », alors que Jacob, dans un élan de foi, l’appela Benjamin, c’est-à-dire : « fils de ma droite ».
Jacob venait de jouir de la communion avec Dieu à Béthel, la maison de Dieu, et voici maintenant que survient pour lui une épreuve de foi.
À Bethléem où naquit Jésus, Rachel meurt à la naissance de Benjamin. Relisez ce que l’Écriture déclare : «L’épreuve de votre foi, bien plus précieuse que celle de l’or qui périt et qui toutefois est éprouvé par le feu soit trouvée tourner à louange, et à gloire, et à honneur, dans la révélation de Jésus Christ (1 Pier. 1. 7). Et tout à la fois, dès maintenant, nous pouvons nous réjouir d’une joie ineffable et glorieuse en Celui que nous aimons. Joies et peines sont dispensées sur notre chemin par la sagesse et l’amour parfaits de notre Dieu pour le bien de nos âmes.
Cet enfant nouveau-né porte deux noms qui sont inséparables pour la foi, car ils rappellent les souffrances qui devaient être la part de Christ et les gloires qui suivraient (1 Pier. 1. 11).
Ben-oni, fils de ma peine est le nom de Celui qui a été ici-bas l’homme de douleurs, chargé de mépris, soumis à la souffrance de la part de Dieu.
Le résidu pieux, humilié en confessant son péché, doit déclarer : « nous n’avons eu pour lui aucune estime. Certainement, lui, a porté nos langueurs, et s’est chargé de nos douleurs ; et nous, nous l’avons estimé battu, frappé de Dieu, et affligé » (És. 53. 3 et 4). Le prophète Zacharie souligne comment, dans un jour à venir, la maison de David et les habitants de Jérusalem se lamenteront sur Lui, comme on se lamente sur un fils unique lorsqu’ils reconnaîtront Celui qu’ils ont percé, avant leur entrée dans le règne millénaire (ch. 12. 10 à 14).
Il reste toujours vrai que chacun doit avoir affaire avec Dieu au sujet de son péché. Pensons aussi à ce que le cœur de Dieu a dû éprouver en sacrifiant Son propre Fils.
Jésus est en même temps le vrai Benjamin, ce Fils bien-aimé que le Père a exalté à sa droite après Sa résurrection. Vous reconnaissez cette expression du Psaume 110 souvent citée dans le Nouveau Testament pour évoquer notre communion avec Christ glorifié. C’est Dieu qui accueille son Fils avec ces paroles : « Assieds-toi à ma droite, jusqu’à ce que je mette tes ennemis pour le marchepied de tes pieds ».
Puissiez-vous tous saisir par la foi que Dieu « nous a parlé dans le Fils, qu’il a établi héritier de toutes choses… qui… ayant fait par lui-même la purification des péchés, s’est assis à la droite de la majesté dans les hauts lieux » (Héb. 1. 2 et 3). Dieu l’a prévenu par des bénédictions excellentes, L’a revêtu de majesté et de magnificence, L’ayant couronné de gloire et d’honneur (Ps. 21. 3 et 5 ; Héb. 2. 7).
L’Esprit de Dieu, opérant dans nos cœurs, voudrait toujours nous occuper de Jésus glorifié. Il place Christ devant nos âmes, et nous sommes tous invités à contempler à face découverte la gloire du Seigneur pour être transformés en la même image, de gloire en gloire, comme par le Seigneur en Esprit (2 Cor. 3. 18). Peu de temps avant d’être lapidé, Étienne dit : « Voici, je vois les cieux ouverts, et le Fils de l’homme debout à la droite de Dieu » (Act. 7. 56).
À Bethléem, Jacob érige une stèle sur le sépulcre de Rachel. C’est le lieu où d’abondantes larmes seront versées lorsque le cruel Hérode fera tuer tous les enfants de ce territoire, depuis l’âge de deux ans et au-dessous, pensant ainsi faire périr le Seigneur Jésus (Mat. 2. 18). Mais c’est aussi en ce lieu que l’ange annonce un grand sujet de joie aux bergers : « Aujourd’hui, dans la cité de David, vous est né un Sauveur, qui est le Christ, le Seigneur » (Luc 2. 11). Cher jeune lecteur, peux-tu déclarer sans hésitation : Jésus est mon Sauveur ?
Vous connaissez la haine implacable des frères de Joseph pour leur frère, dont la conduite jugeait la leur. Plus de vingt ans après, les péchés commis en Dothan n’avaient pas été confessés. Jacob n’était pas consolé et ses fils avaient bien mauvaise conscience.
Ils avaient vendu leur propre frère aux Ismaélites pour se débarrasser de ce fidèle témoin. Ils n’avaient pas craint d’inventer un stratagème, faisant croire à leur père que son fils était mort. Grâce aux sages interventions de Joseph, ils vont connaître un vrai travail de conscience en confessant le mal commis et en le jugeant jusqu’à la racine. Cette racine s’appelle amour de l’argent, jalousie, haine, meurtre, dureté de cœur pour un père ou un frère. Mais, quand tout est jugé selon Dieu avec droiture, l’âme est restaurée, délivrée et peut jouir de la communion avec Dieu et avec les Siens.
En Genèse 42. 20, Joseph demande à ses frères : « Amenez-moi le plus jeune de vos frères, et vos paroles se trouveront vraies ; et vous ne mourrez pas ». Joseph fait tout dépendre de la venue de Benjamin. C’est à cette condition qu’ils pouvaient vivre, car la famine pesait sur le pays. Cela ne rappelle-t-il pas les paroles du Seigneur : « Moi je suis le chemin, et la vérité, et la vie ; nul ne vient au Père que par moi » (Jean 14. 6) ?
Nous ne pouvons nous approcher de Dieu que par Christ. Ceux qui prétendent agir autrement sont perdus pour l’éternité. Puis, au chapitre 44, le travail de Dieu, commencé dans la conscience des frères de Joseph, va s’approfondir, toujours grâce à Benjamin, le seul qui ne soit pas coupable du rejet de son frère à Dothan. Il est condamné à mourir à la place des coupables, car la coupe est trouvée dans son sac (v. 12). En cela Benjamin est un type de Christ, qui n’a rien fait qui ne se dût faire, et Dieu a fait tomber sur lui l’iniquité de nous tous. « Christ a souffert une fois pour les péchés, le juste pour les injustes, afin qu’il nous amenât à Dieu » (1 Pier. 3. 18).
Comme pour Benjamin, le Seigneur est accusé faussement et, à la croix, Il subit le jugement de Dieu pour des injustes. N’oublions pas les souffrances expiatoires de notre cher Sauveur lorsqu’Il portait le poids de nos péchés devant la justice divine et que, dans l’angoisse de Son âme, il traversait l’abandon de Dieu.
Enfin Benjamin, d’après la prophétie de Jacob en Genèse 49, est encore un type de Christ comme roi inaugurant Son règne millénaire après la destruction de tous Ses ennemis. Il régnera en puissance sur tout l’univers. Si, pour le moment, nous souffrons, nous régnerons aussi avec lui. (2 Tim. 2. 12).

D’après La Bonne Nouvelle 1979

 

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