JE SUIS LÀ AU MILIEU D’EUX

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« JE SUIS LÀ AU MILIEU D’EUX »
Quelques pensées sur Matthieu 18. 20

 

Il y a dans la Parole des expressions et des promesses qui dépassent notre intelligence et notre perception naturelles. Nous ne pouvons les comprendre, parce que nos sens sont rattachés à la terre et que nous vivons dans le visible, alors qu’il s’agit de choses invisibles. Aussi longtemps que nous habiterons nos corps mortels, il nous faudra accepter de recevoir tout simplement et seulement par la foi, des vérités grandes et précieuses qui nous sont révélées dans le Saint Livre, sans les sonder, sans les comprendre souvent, et sans chercher à les expliquer ou à les développer en faisant travailler notre imagination.
Il en est ainsi de la promesse de Matthieu 18 faite par le Seigneur Lui-même aux Siens : « où deux ou trois sont assemblés en mon nom, je suis là au milieu d’eux ». Le Seigneur est là, invisible, et pourtant personnellement présent simultanément partout où les Siens sont réunis en Son nom. L’incrédule sourit et peut se moquer, mais la foi accepte et s’empare de cette promesse, précieuse entre toutes, sans chercher à la sonder. Le croyant jouit avec une reconnaissance infinie de cette présence bénie au milieu des deux ou trois réunis autour de lui.
En quittant Ses disciples, le Seigneur a promis d’être avec eux tous les jours (Mat. 28. 20), c’est-à-dire de se tenir près d’eux en Esprit pour les encourager, les soutenir, les diriger. Il a promis aussi de faire Sa demeure chez ceux qui gardent Sa Parole (Jean 14. 23), et nous avons certainement bien souvent fait individuellement l’expérience de Sa fidélité en ce qui concerne ces promesses, mais la précieuse promesse de Sa présence au milieu des deux ou trois assemblés en Son nom a un caractère différent, car il s’agit là de la présence réelle de Sa sainte Personne elle-même au milieu des Siens, sans que leurs yeux puissent Le voir – vérité que la foi saisit avec adoration, sans la comprendre.
Présence réelle, puisque le lieu même en est bien défini : c’est là où deux ou trois sont assemblés en son nom. Il n’est pas dit : dans telle ou telle chapelle, où des croyants se réunissent habituellement pour le culte et consacrée à cet effet, ni dans le local, réservé à l’assemblée, où les réunions ont toujours lieu. La Parole est précise et ne permet en aucune manière de prétendre à la présence du Seigneur dans un tel local du seul fait qu’il est destiné ou réservé aux réunions.
Cette erreur est peut-être renforcée par le fait qu’on perd de vue qu’au temps des débuts de l’Église, en bien des endroits, si ce n’est en tous, l’assemblée se réunissait dans les maisons de croyants et ne disposait pas, semble-t-il, d’un local spécialement affecté aux réunions. Si maintenant, faute généralement de place dans les maisons de frères, l’assemblée se réunit le plus souvent, particulièrement dans les villes, dans un local spécial, gardons-nous d’attribuer une valeur ou un privilège quelconque à ce local. C’est par méconnaissance de cette vérité que nous avons vu, à différentes reprises, des frères et des sœurs rester dans un local, en alléguant qu’ils y trouvaient la présence du Seigneur, en communion avec des assemblées dont nous avions dû nous séparer, dans lesquelles s’étaient infiltrées de fausses doctrines et dans lesquelles le Seigneur n’avait plus la première place.
Il ne suffit pas de prétendre être réunis en Son nom pour qu’il en soit réellement ainsi, et cela nous oblige à bien considérer ce que signifie cette expression « en mon nom », qui constitue la seule condition nécessaire et suffisante mise par le Seigneur Lui-même pour réaliser Sa présence. Dans le monde même, agir ou parler au nom de quelqu’un, à plus forte raison d’un souverain, c’est agir et parler à sa place, avec la certitude qu’il approuve les actes ou les paroles de son mandataire. N’en est-il pas de même ici ? Les deux ou trois assemblés ne peuvent être assurés de la présence du Seigneur que s’ils agissent et parlent avec Sa pleine approbation, c’est-à-dire en conformité avec Sa Parole, sous la dépendance et la direction de l’Esprit. Cela exclut naturellement tout rassemblement présidé par un homme, aussi doué qu’il puisse être. Il est évident, en effet, que le Seigneur ne peut se trouver en seconde place, dans une réunion de personnes assemblées autour d’un prédicateur, pour entendre de sa bouche des paroles d’exhortation, d’édification ou d’évangélisation, si excellentes soient-elles.
Ce n’est donc pas, et il est nécessaire d’insister sur ce point, parce que nous nous réunissons régulièrement dans un certain local, certains jours et à certaines heures fixées, que nous pouvons affirmer : le Seigneur est là au milieu de nous. Sa présence n’est pas liée à nos habitudes et à notre horaire. Il faut, pour qu’Il soit là, que nos cœurs soient réellement occupés de Lui, que notre piété ne soit pas de pure forme, que nos prières, nos cantiques, nos paroles, sous la direction de l’Esprit, répondent à la réalité de Sa présence. En résumé, pour qu’Il se trouve, Lui, au milieu de nous, il faut que nous nous trouvions autour de Lui, dans une soumission entière à Sa Parole et sans qu’il y ait de l’interdit en nous.
Ainsi, une réunion autour de Lui constitue un immense privilège et procure à l’âme une joie profonde, la joie elle-même qu’ont connue les onze et ceux qui étaient avec eux dans la chambre haute, lorsque, au soir de la résurrection, le Seigneur s’est trouvé au milieu d’eux (Luc 24. 41), mais cette joie ne doit pas être séparée du sentiment de notre responsabilité, grande aussi, car il s’agit, d’une part de maintenir la sainteté qui sied à Sa maison (Ps. 93. 5), et, d’autre part, du témoignage que nous avons à rendre.
Nous entendons parfois des personnes traiter de prétentieuse l’affirmation de la présence du Seigneur dans de telles réunions. Nous pouvons dire en pleine assurance qu’il n’en est rien, car nous avons non seulement le droit, mais le privilège, de nous approprier toutes les promesses de la Parole.
Les disciples envoyés par le Seigneur pour préparer la Pâque ne savaient pas où aller pour répondre à ce désir de leur Maître (Luc 22. 8). Ils n’ont pas été de maison en maison chercher un lieu convenable pour s’y rencontrer avec le Seigneur, comme le font certains chrétiens qui vont de lieu de culte en lieu de culte, ou de chapelle en chapelle. Pierre et Jean ont tout simplement demandé au Seigneur : « Où veux-tu que nous apprêtions la Pâque ? », et le Maître leur a donné des précisions telles qu’ils n’ont pu faire d’erreur. La ressource est la même encore pour ceux qui cherchent le lieu de la présence du Seigneur, aussi réelle qu’elle l’était alors, quoique invisible. Il montrera, sans erreur possible, à ceux qui le Lui demandent, le chemin pour se rendre à la grande chambre garnie où Il désire se rencontrer avec Ses disciples.

Oui, , Seigneur, ta présence se trouve,
Mettant le cœur en joie, en liberté,
Et, dans la paix, tout fidèle en éprouve
Et le pouvoir et la réalité.

Cantique 20 des Hymnes et Cantiques

 

D’après Messager Évangélique 1994
Koechlin M.J.

 

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