TROIS LEÇONS QUE LA GRÂCE NOUS ENSEIGNE
Car la grâce de Dieu qui apporte le salut est apparue à tous les hommes, nous instruisant pour que, reniant l’impiété et les convoitises mondaines, nous vivions dans le présent siècle sobrement, justement et pieusement, attendant la bienheureuse espérance et l’apparition de la gloire de notre grand Dieu et Sauveur Jésus Christ. Tite 2. 11 à 13.
1) Introduction. La grâce n’enseigne pas ceux qui sont morts – elle leur donne la vie. Elle n’enseigne pas ceux qui sont coupables – elle les purifie. Elle n’enseigne pas ceux qui sont condamnés – elle les justifie. C’est comme vivifié (rendu vivant), purifié, et justifié, que je deviens l’élève de la grâce. La toute première chose que fait la grâce pour un pécheur perdu, c’est de lui apporter le salut, et quand il reçoit ce salut, elle lui enseigne que « reniant l’impiété et les convoitises mondaines, nous vivions dans le présent siècle sobrement, justement et pieusement ».
Je désire que mon lecteur soit au clair quant à cela. S’il n’est pas encore sauvé, qu’il comprenne que la grâce de Dieu lui apporte le salut comme une chose actuelle. De plus, jusqu’à ce qu’il ait accepté ce libre don, il est absolument incapable de comprendre ou de retenir les leçons que la grâce enseigne. Si la grâce doit être son professeur, lui doit être sauvé pour être un élève. Ce simple fait donne le coup de grâce à toute légalité, à toute justice humaine, à toutes les prétentions humaines. Si personne ne peut comprendre les leçons qu’enseigne la grâce sauf ceux qui ont accepté le salut que la grâce apporte, alors, il est bien certain que notre langage doit être : « Non point à nous, ô Éternel ! non point à nous, mais à ton nom donne gloire » (Ps. 115. 1).
La loi nous dit comment nous devons vivre, mais elle ne nous enseigne pas. Elle ne nous donne pas la leçon à apprendre ni la capacité de l’apprendre. Elle ne nous apporte pas le salut. La loi ne pourrait jamais avoir aucun élève sauvé, puisqu’elle ne sauve pas les pécheurs, mais elle les condamne du fait qu’ils sont perdus. Puissions-nous nous asseoir aux pieds du Seigneur en toute tranquillité et recevoir Ses saintes instructions.
2) Vivre sobrement. Ces instructions se présentent sous trois titres distincts, comme cela est suggéré par les mots « sobrement, justement et pieusement ».
Sobrement se rapporte au cercle intérieur du propre cœur de chacun. Cela signifie simplement en se dominant soi-même, une expression d’une grande étendue. La grâce qui me sauve m’enseigne à exercer sur moi-même un saint gouvernement. Je dois gouverner mes pensées, gouverner ma langue, gouverner mon caractère, non pas afin d’être sauvé, mais parce que je suis sauvé. Celui qui m’enseigne à exercer ce gouvernement m’a sauvé bien avant de commencer à agir pour m’enseigner. C’est en tant que personne sauvée que je soumets tout mon être moral à l’autorité bénéfique de mon Enseignant céleste. La loi ne pouvait pas m’enseigner à gouverner ma nature. Elle me condamne, me jette dehors, et me laisse là. La grâce me suit, me sauve, et me dote d’une nouvelle nature – et elle me scelle du Saint Esprit pour que je puisse exercer ce gouvernement de moi-même.
Ces choses pourraient me permettre de soumettre quelques-uns des caractères du « moi », mais sans pour autant atteindre jusqu’à leur racine. Mais « la grâce de Dieu qui apporte le salut » me donne la victoire sur moi-même en long et en large sur ce que comporte ce terme dans son ampleur. La pleine victoire sur tout le mal qui habite en moi fait autant partie du salut que la délivrance de l’enfer. Il est regrettable que nous négligions de faire usage de cette victoire. Par indifférence et incrédulité spirituelles, nous manquons de nous emparer en pratique de ce plein salut que la grâce nous a apporté ; mais cela ne change rien à la vérité quant à cette question. Si je suis un homme sauvé, je dois vivre en homme sauvé à tous points de vue.
3) Vivre justement. La deuxième grande leçon que la grâce m’enseigne quant à ma vie pratique, c’est de vivre justement. Cela s’applique à moi non seulement dans le cercle intérieur de mon être moral, mais au milieu des circonstances et des relations avec mon entourage, le monde extérieur dans lequel je suis appelé à vivre et à me mouvoir un jour après l’autre. Mon Enseignant divin m’instruit, non seulement quant au gouvernement de moi-même, mais aussi quant à la gestion de toutes mes relations avec mon prochain.
Là aussi, je dois me souvenir que ce qui m’enseigne, c’est la grâce qui m’a sauvé. Je ne dois jamais oublier cela. Les ressources de la philosophie ou l’énergie d’une volonté forte peuvent peut-être me rendre capable d’exercer une sorte de gouvernement intérieur sur moi-même, de même que les principes d’une moralité élevée, ou l’orgueil qui rejette une mauvaise action, pourraient me conduire à chercher à maintenir une réputation irréprochable dans toutes mes relations avec mon entourage. Mais tout cela ne me donne pas le salut. La philosophie ne peut pas me sauver, et en conséquence elle ne peut pas m’enseigner.
C’est la grâce de Dieu qui, seule, peut me sauver, et c’est la même grâce qui, seule, peut m’enseigner. En conséquence, si je vois une personne qui professe être sauvée et qui se laisse aller à ses penchants, ou qui est l’esclave d’une mauvaise habitude, j’en déduis que cette personne n’a pas appris, en pratique, la première grande leçon de son Enseignant divin. Et si je vois une personne professant être sauvée, et cependant ne conduisant pas ses affaires sérieusement, mais s’endettant et se permettant des extravagances, j’en déduis qu’elle n’a pas appris la deuxième grande leçon de son Enseignant divin : les leçons d’un saint gouvernement de soi-même et la justice pratique.
4) Vivre pieusement. Il y a une troisième leçon que la grâce enseigne à ses élèves sauvés. Elle leur enseigne à vivre pieusement. Cela s’ouvre sur nos relations avec le monde d’en-haut. Il y a une grande force, une beauté et une plénitude dans ces mots employés par l’apôtre inspiré. Ils nous présentent trois grands cercles dans lesquels nous sommes appelés à agir : le monde intérieur, le monde extérieur, et le monde d’en-haut. Il faut les rassembler tous pour voir leur beauté divine. Rien, vraiment, n’est laissé de côté. Tout ce que nous désirons vraiment apprendre est enseigné dans l’école de la grâce, si seulement nous voulons accepter les leçons. Gardons à l’esprit que la preuve la plus certaine que nous avons reçu le salut qu’apporte la grâce, c’est que nous apprenions les leçons qu’elle enseigne – ces leçons saintes de gouvernement intérieur de soi-même, de justice pratique, et de piété véritable.
Puisse le Saint Esprit nous faire comprendre la plénitude et la gratuité du salut, et la pureté et l’élévation des leçons, afin que nous puissions saisir plus distinctement l’espérance que la grâce offre. L’apôtre en parle comme d’une « bienheureuse espérance », et rien, certainement, ne peut être plus heureux que « l’apparition de la gloire de notre grand Dieu et Sauveur Jésus Christ ». C’est l’espérance même du croyant. Et il lui est enseigné de la désirer par exactement la même grâce qui lui a apporté le salut et qui lui enseigne comment se comporter en rapport avec le monde intérieur, le monde extérieur, et le monde céleste.
D’après C.H. M. The Lord is near juin 2022

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