ÉLIE ET LA VEUVE DE SAREPTA
1 Rois 17
« Et Élie, le Thishbite, d’entre les habitants de Galaad, dit à Achab : L’Éternel, le Dieu d’Israël, devant qui je me tiens, est vivant, qu’il n’y aura ces années-ci ni rosée ni pluie, sinon à ma parole. Et la parole de l’Éternel vint à lui, disant : Va-t’en d’ici, et tourne-toi vers l’orient, et cache toi au torrent du Kerith, qui est vers le Jourdain. Et il arrivera que tu boiras du torrent, et j’ai commandé aux corbeaux de te nourrir là.
Et il s’en alla et fit selon la parole de l’Éternel : il s’en alla et habita au torrent du Kerith, qui est vers le Jourdain. Et les corbeaux lui apportaient du pain et de la chair le matin, et du pain et de la chair le soir, et il buvait du torrent. Et il arriva, au bout de quelque temps, que le torrent sécha, car il n’y avait pas de pluie dans le pays.
Et la parole de l’Éternel vint à lui, disant : Lève-toi, va-t’en à Sarepta, qui appartient à Sidon, et tu habiteras là ; voici j’ai commandé là à une femme veuve de te nourrir. Et il se leva et s’en alla à Sarepta ; et il vint à l’entrée de la ville ; et voici, il y avait là une femme veuve qui ramassait du bois ; et il lui cria et dit : Prends-moi, je te prie, un peu d’eau dans un vase, afin que je boive. Et elle s’en alla pour en prendre.
Et il lui cria et dit : Prends-moi dans ta main, je te prie, un morceau de pain. Et elle dit : L’Éternel ton Dieu est vivant, que je n’ai pas un morceau de pain cuit, rien qu’une poignée de farine dans un pot, et un peu d’huile dans une cruche ; et voici, je ramasse deux bûchettes, afin que j’entre, et que je prépare cela pour moi et pour mon fils ; puis nous le mangerons et nous mourrons.
Et Élie lui dit : Ne crains point ; va, fais selon ta parole ; seulement fais-moi premièrement de cela un petit gâteau, et apporte-le-moi ; et, après, tu en feras pour toi et pour ton fils ; car ainsi dit l’Éternel, le Dieu d’Israël : Le pot de farine ne s’épuisera pas, et la cruche d’huile ne manquera pas, jusqu’au jour où l’Éternel donnera de la pluie sur la face de la terre.
Et elle s’en alla, et fit selon la parole d’Élie. Et elle mangea, elle, et lui, et sa maison, toute une année. Le pot de farine ne s’épuisa pas et la cruche d’huile ne manqua pas, selon la parole de l’Éternel, qu’il avait dite par Élie ». ( 1 Rois 17. 1 à 16).
En lisant ce passage on voit apparaître sur la scène, d’une façon assez subite, le prophète Élie, le Thishbite, dont il n’est pas question auparavant. Et il se présente devant le roi d’Israël, Achab, à Samarie, avec un message assez surprenant : « il n’y aura ces années-ci ni rosée ni pluie, sinon à ma parole ». Quelle annonce surprenante pour Achab de la part de cet inconnu qui se présente avec un tel message, qui prétend, devant les yeux d’Achab, commander à la pluie !
Et pourtant ce n’est pas de la prétention, parce qu’il a commencé par quelque chose d’important : ses premières paroles sont : « l’Éternel, le Dieu d’Israël, devant qui je me tiens ». Et c’est de Sa part qu’il parle. C’est de Sa part que vient cette puissance surnaturelle, d’empêcher la pluie de tomber.
Quelle a été la réaction d’Achab, nous ne le savons pas. Peut-être qu’il ne l’a pas vraiment pris au sérieux sur le moment. Élie repart sans être inquiété, alors que plus tard Achab cherchera à le capturer et même à le faire mourir. Voilà ce qui faisait la force et la légitimité d’Élie pour s’adresser ainsi à Achab, avec un message aussi étrange : c’est qu’il se tenait devant l’Éternel, le Dieu d’Israël, une position qui était bien différente de celle d’Achab.
La fin du chapitre précédent nous montre, comme un sombre tableau, dans quel cadre apparaît ainsi Élie. Mais combien de traits lumineux apparaissent, si nous lisons ce chapitre, de la foi d’Élie et de la foi de la veuve de Sarepta, qui ressortent sur un fond bien sombre puisqu’on voit à la fin du chapitre 16 que l’idolâtrie avait été installée officiellement par Achab et par sa femme Jézabel. L’adoration de Baal et d’Ashtoreth était devenue en quelque sorte le culte officiel du peuple d’Israël. Quelle décadence !
Quant au peuple, son état n’était guère meilleur, puisque ce qui est rapporté dans le dernier verset du chapitre 16 montre que cet homme de Béthel, qui était pourtant cette maison de Dieu qui avait été autrefois révélée par l’Éternel à Jacob, avait méprisé la malédiction prononcée par Josué sur Jéricho (Jos. 6.26).
Donc il n’y avait plus de crainte de Dieu en quelque sorte dans le peuple d’Israël à ce moment-là, ni au plus haut niveau, chez le roi et la reine, ni dans le peuple.
Alors en contraste on voit briller la foi et l’assurance d’Élie. Il peut dire : « L’Éternel, le Dieu d’Israël, devant qui je me tiens, est vivant ». Élie craignait l’Éternel et il Le servait. Non seulement cela, mais il revendiquait l’Éternel comme étant son Dieu.
D’ailleurs son nom même le proclamait. Élie veut dire : dont le *Dieu est l’Éternel. C’est important, en contraste avec l’idolâtrie ambiante. Mais en quelque sorte, son nom c’est seulement sa position publique. Mais cela ne suffit pas. On voit au v. 34 du chapitre 16 que Hiel, le Béthélite, avait lui aussi un nom qui proclamait publiquement, officiellement en quelque sorte, sa foi en Dieu. Son nom, Hiel, veut dire : Dieu est vivant. Et on voit pourtant qu’il agit d’une manière contraire à la Parole. Donc le nom, la position extérieure, ne suffit pas. Et pour Élie cela s’accompagne d’une réelle communion avec Dieu : « L’Éternel, le Dieu d’Israël, devant qui je me tiens ».
Que ce soit davantage notre part à chacun, de ne pas nous contenter d’une position extérieure, mais de rechercher, de vivre effectivement dans la lumière de Dieu, dans Sa présence ! Puissions-nous dire aussi dans notre mesure : l’Éternel devant qui je me tiens. Alors nous aurons effectivement de l’assurance pour parler de Sa part et pour agir d’une manière qui corresponde à Sa volonté.
On voit qu’Élie écoute la parole de l’Éternel, puisque tout de suite après s’être présenté à Achab, la parole de l’Éternel vient à lui en lui disant : « Va-t’en, cache toi au torrent du Kerith ». L’Éternel savait qu’Achab ferait rechercher Élie. Il le fait se cacher. Nous avons un endroit bien précis : « j’ai commandé aux corbeaux de te nourrir là », pas ailleurs. Élie n’avait pas le choix de l’endroit où il devait aller pour être nourri. Il devait se rendre là, dans le pays de Galaad, dont il venait en fait (voir 17. 1), de l’autre côté du Jourdain, et dépendre des corbeaux, ces animaux impurs, pour sa nourriture.
Quelle position humiliante en quelque sorte après s’être présenté devant le roi avec un message si fort, que de devoir être caché dans un désert, au bord d’un torrent, et de dépendre de ces corbeaux, ces animaux impurs, pour être nourri !
Et en même temps quel miracle, quelle grâce de la part de Dieu de pourvoir par avance aux besoins de Son serviteur pendant ce temps de famine qui allait venir, en lui assurant de quoi manger matin et soir, du pain et de la viande, par des moyens extraordinaires, par les moyens de Dieu.
Et Élie se confie dans la parole de Dieu. Il obéit, il s’en va au bord du torrent et il reste là. Combien de temps est-il resté là ? Sans doute assez longtemps. Est-ce que nous y avons pensé ? Il y est resté quelque temps. Si on compare avec ce qui est dit à la note g à propos du v. 15, c’est une expression qui signifie environ une année (Nomb. 9. 22 : « (beaucoup) de jours : ailleurs aussi : un an »). Une année environ où Élie est resté là tout seul, au bord du torrent, avec comme seule compagnie les corbeaux…
Nous avons connu il y a quelque temps dans nos pays cette épreuve du confinement. Mais pensons à Élie qui est tout seul pendant environ un an, sans aucun contact avec ses semblables, personne à qui parler. Il est seul, mais seul avec Dieu. Et cela lui suffit.
Est-ce que cela nous suffit aussi lorsque nous nous retrouvons seuls, et c’est peut-être le cas de beaucoup encore ici et là, dans les maisons de retraite, dans les hôpitaux, chez eux ? Est-ce que, lorsque nous sommes seuls, la compagnie de Dieu, de l’Éternel, devant qui nous pouvons nous tenir jour après jour, nous suffit ?
Et en même temps c’était une formation pour Élie, pour apprendre à ne pas compter sur lui-même, à compter sur Dieu, pour le grand miracle qu’il devait opérer publiquement au chapitre suivant. Il y a ces trois ans et demi de famine qui ont été pour lui aussi un temps de préparation avant de convoquer publiquement le peuple sur la montagne du Carmel. On ne trouve pas cette durée de trois ans et demi dans le récit du 1er livre des Rois. Il est simplement dit au chapitre suivant : « la troisième année » (18. 1). On trouve cette durée indiquée dans le Nouveau Testament dans l’épître de Jacques en particulier (Jac. 5. 17).
Je voudrais lire encore quelques versets, de la bouche du Seigneur Lui-même, dans la synagogue de Nazareth en Luc 4. Le Seigneur parle de cette scène qui va nous occuper : « Et il [le Seigneur] ajouta : En vérité, je vous dis qu’aucun prophète n’est reçu dans son pays. Et, en vérité, je vous le dis qu’il y avait beaucoup de veuves en Israël, aux jours d’Élie, lorsque le ciel fut fermé trois ans et six mois, et qu’il y eut une grande famine dans tout le pays ; mais Élie ne fut envoyé vers aucune d’elles, sinon à Sarepta dans le pays de Sidon chez une veuve » (v. 24 à 26).
On voit donc que le Seigneur précise là la durée de cette famine, trois ans et demi. Il indique que c’est une figure prophétiquement de la grande tribulation qui est encore à venir pour le peuple d’Israël. C’est ce qui sera nécessaire pour que le résidu de ce peuple se repente et reconnaisse enfin son Messie, retourne à l’Éternel – comme cela eut lieu aussi, au moins partiellement, dans l’histoire du peuple au chapitre suivant.
Mais en attendant, les semaines, les mois passent. Élie est seul au bord de son torrent et les corbeaux viennent fidèlement le nourrir. Quelle grâce et quelle miséricorde de la part de Dieu !
Il connaît nos besoins. Il y répond même par des moyens extraordinaires. Comptons sur lui. Et au bout de quelque temps, peut-être une année, alors le torrent sèche. La pluie ne tombait plus pendant tout ce temps-là et le torrent même finit par sécher car il n’y avait pas de pluie dans le pays.
Quelle va être la réaction d’Élie ? L’épreuve n’est pas pour lui. C’est pourtant l’Éternel qui l’avait envoyé là au bord de ce torrent précisément et qui lui avait dit : tu boiras du torrent. Et puis le torrent sèche. Alors est-ce que l’Éternel s’était trompé ? Que faire ? Est-ce que Élie décide de partir et d’aller chercher un autre torrent, s’il n’y avait pas de l’eau ailleurs ?
Non. Il attend que l’Éternel lui indique la suite. Et l’Éternel le fait. « Et la parole de l’Éternel vint à lui » (v. 8). L’Éternel continuait à s’occuper de lui. Il l’avait envoyé là. Il avait permis que le torrent sèche, mais Il avait d’autres ressources, un autre chemin pour lui.
C’est une leçon simple mais importante pour nous de vraiment dépendre de Dieu.
C’est un des mots clés que je voulais souligner ce soir : la dépendance d’Élie. C’est attendre que l’Éternel parle pour agir, et obéir simplement. Cela n’est pas dit au début du chapitre, mais il ne s’était pas présenté de lui-même devant Achab non plus. L’épître de Jacques nous apprend qu’il a dû prier pour cela avant, même avec instance. Il avait attendu certainement que l’Éternel l’envoie vers Achab. Il est attentif à la parole de l’Éternel, et il obéit. Que ce soit aussi notre part !
Et si les épreuves surviennent, même dans le chemin où nous marchons, n’en déduisons pas trop rapidement que nous nous sommes trompés ou que nous n’étions pas là où l’Éternel nous voulait. L’Éternel l’avait envoyé au bord de ce torrent, et pourtant le torrent a séché. Mais Dieu l’avait prévu et il lui donne d’autres instructions. Que nous ayons cette confiance dans la parole de Dieu, dans Ses soins à notre égard !
Et alors l’étape suivante est bien remarquable aussi. « Lève-toi, va-t’en à Sarepta, qui appartient à Sidon, et tu habiteras là ; voici j’ai commandé là à une femme veuve de te nourrir ». On voit que cette expression « là » est répétée. Élie n’avait pas le choix de l’endroit où il devait aller. Il suivait les instructions qu’il recevait de la part de l’Éternel. Pourquoi à Sarepta ? Pourquoi si loin ? Pourquoi en dehors du pays d’Israël, et en se confiant ainsi à une étrangère ? C’était bien des questions qu’Élie pouvait se poser. Et le Seigneur le souligne : il y avait d’autres femmes veuves dans le pays à ce moment-là, qui devaient aussi être en danger de mourir de faim et auraient pu s’occuper d’Élie.
Mais Élie est envoyé à Sarepta, dans le territoire à mi-chemin à peu près entre Tyr et Sidon, à environ cent cinquante kilomètres de l’endroit où il se trouvait. Il avait donc un voyage à faire pour aller là. L’Éternel a certainement pris soin d’Élie dans les détails pendant ce voyage. Il n’en est pas parlé. Et Élie ne proteste pas. Il obéit. Malgré l’humiliation que cela pouvait représenter pour lui, après avoir été nourri par les corbeaux, des animaux impurs, d’être nourri par une étrangère, il obéit et il y va. « Et il se leva et s’en alla à Sarepta », se confiant dans la parole de l’Éternel. Il pourrait peut-être de nouveau paraître étrange de demander à une femme veuve de le nourrir, une femme sans ressources. On la voit effectivement arrivée au bout de ses ressources. Comment pouvait-elle nourrir en plus Élie ?
« Il vint à l’entrée de la ville ; et voici, il y avait là une femme veuve qui ramassait du bois ». Il s’est douté que c’était celle que l’Éternel avait envoyée. Et il fait en quelque sorte un test en s’adressant à elle. Il lui crie : « Prends-moi, je te prie, un peu d’eau dans un vase, afin que je boive ». C’était peu de chose, mais souvenons-nous que l’eau devait être précieuse après la longue sécheresse. La femme manifeste là son obéissance, en quelque sorte, à la parole d’Élie : « Et elle s’en alla pour en prendre ». Pourtant elle était sortie pour faire autre chose. Mais elle accepte cette demande et alors cela encourage Élie à lui demander d’aller plus loin. Elle n’avait pas refusé de lui donner un peu d’eau.
Alors de nouveau il lui crie : « Prends-moi dans ta main, je te prie, un morceau de pain ». Là encore bien peu de chose en apparence, mais pourtant c’était beaucoup dans cette période de famine. La réponse de la femme va bien le montrer. « Elle dit : L’Éternel ton Dieu est vivant, que je n’ai pas un morceau de pain cuit ». C’est important de prononcer le nom de l’Éternel. Elle dit : « L’Éternel ton Dieu ». Elle reconnaît que c’était le Dieu d’Israël. Sans doute qu’elle reconnaissait Élie par son vêtement comme prophète de l’Éternel. Un prophète, en général, avait un vêtement distinctif, de poil en général, de peau.
Mais elle dit « l’Éternel ton Dieu ». Elle montre par cette parole et par la suite que ce Dieu d’Israël était le vrai Dieu. C’était une étrangère mais elle craignait l’Éternel, en contraste avec beaucoup des fils d’Israël, des femmes à cette époque dans le pays. Et elle, cette étrangère, elle craignait l’Éternel.
Combien c’est beau de voir cette foi qui brille dans cette étrangère, comme plus tard dans cette femme syrophénicienne à qui le Seigneur a pu dire : « Ô femme, ta foi est grande » (Mat. 15. 28) alors qu’Il avait trouvé si peu de foi dans Son propre peuple. Là on a un peu la même chose. Elle lui dit : « l’Éternel est vivant ». Et alors elle doit confesser qu’elle n’a rien : « Je n’ai pas un morceau de pain cuit ». Qu’est-ce que j’ai ? « Je n’ai rien, rien qu’une poignée de farine dans un pot et un peu d’huile dans une cruche ». Et voici je vais faire cuire et préparer et manger, et ensuite nous mourrons parce que je n’ai plus rien d’autre. Quelle détresse, n’est-ce pas !
L’Éternel connaissait ses besoins, connaissait la foi de cette femme et il avait prévu de répondre à ses besoins, d’y répondre abondamment pour qu’elle puisse nourrir aussi Élie, et son propre fils. Quelle grâce de sa part !
Est-ce que nous savons compter aussi sur lui, sur ce Dieu qui est ce Père pour nous ! Il connaît nos besoins, il sait comment y répondre. Mais arrêtons-nous un peu sur cette réponse. Est-ce que nous savons le reconnaître, lorsque nous n’avons rien ?
Peut-être que par moments nous traversons une période de sécheresse, de famine spirituelle, et pourtant quelqu’un nous demande à manger. Ou bien comme le Seigneur le dit à Ses disciples en leur montrant une foule au bord de la mer : « Vous, donnez-leur à manger » (Mat.14. 16).
Nous devons répondre comme les disciples : nous n’avons pas de quoi leur donner à manger. Les disciples ont dit : « Nous n’avons ici que cinq pains et deux poissons » (v17). Qu’est-ce que cela pour une telle foule ? Pour le Seigneur, c’était suffisant.
Ici le dénuement de cette femme est encore plus grand. Elle n’avait même pas cinq pains et deux poissons. Que dit-elle ? « L’Éternel ton Dieu est vivant, que je n’ai rien, rien ». Est-ce que nous savons le reconnaître ? D’abord en nous rien, rien à donner aux autres, rien pour nous nourrir nous-mêmes, dépendant entièrement de Dieu, de Sa Parole, de Ses ressources à Lui. Il est important que nous le réalisions et que nous sachions aussi le reconnaître.
Et alors sa réponse ne s’arrête pas là. Par la grâce de Dieu elle peut ajouter : Je n’ai « rien qu’une poignée de farine dans un pot, et un peu d’huile dans une cruche », bien peu de chose, n’est-ce pas, mais pas rien du tout.
De quoi nous parlent cette poignée de farine et ce peu d’huile dans la cruche ? Cela nous parle des ressources que nous avons justement dans la Personne du Seigneur Jésus.
Même si nous sommes dans une période de sécheresse, tout vrai croyant a en lui le Saint Esprit dont l’huile est une image, et puis cette poignée de farine, la Personne de Christ qu’il connaît comme son Seigneur et comme son Sauveur. Bien sûr, dans l’état normal du croyant, le vase, figure de la personne du chrétien devrait être rempli du Saint Esprit. Et nous devrions aussi être remplis de la Personne de Christ, être occupés de Lui. Mais ce n’est pas toujours le cas, n’est-ce pas ?
Peut-être que nous avons fait l’expérience que, par moments, il nous semble que nous n’avons plus qu’un peu d’huile au fond de la cruche, au fond de nous-mêmes, une poignée de farine seulement au fond du pot. C’est quand même une ressource que nous pouvons apporter au Seigneur comme la femme devait apporter ici à Élie la multiplier et pouvoir s’en nourrir et en nourrir d’autres. Quelle grâce, n’est-ce pas ? Cela fait penser à ce que dit l’apôtre Paul dans la 2e épître aux Corinthiens au chapitre 4. Il se compare à un vase de terre, sans valeur. C’est ce que nous sommes par nature. Il dit : « nous avons ce trésor dans des vases de terre » (v. 7).
Ce trésor, c’est la connaissance de la gloire de Dieu dans la face de Christ, c’est la Personne de Christ qui nous est révélée jour après jour par Son Esprit. Cela, personne ne peut nous l’enlever.
Nous pouvons alors prendre, comme cette femme comme Élie le lui demande, cette poignée de farine avec ce peu d’huile, en faire un gâteau et puis le manger ? Non. Elle l’a porté à Élie, c’est-à-dire au Seigneur.
Il lui avait dit : « fais-moi premièrement de cela un petit gâteau, et apporte-le-moi ». Il nous faut apprendre à tout apporter au Seigneur, Lui donner la priorité, et alors Sa promesse est belle : « après, tu en feras pour toi et pour ton fils », jusqu’à ce que la pluie revienne.
Quelle promesse ! Il fallait avoir la foi, il fallait avoir la confiance dans cette parole d’Élie.
C’est un bel exemple de confiance que nous donne cette femme. Elle le croit sur parole, elle fait ce qu’il dit, au risque de se démunir du peu qui lui restait. Elle le présente d’abord à Élie, et ce petit gâteau est fait avec cette poignée de farine et ce peu d’huile.
A quoi cela nous fait-il penser ? Cela nous fait penser à l’offrande de gâteau, telle qu’on la trouve décrite en Lévitique 2.
Les Israélites venaient avec cette fine fleur de farine pétrie à l’huile. Le sacrificateur commençait par en prendre une poignée, une poignée de fleur de farine mêlée avec de l’huile, comme ici. Et il la faisait fumer sur l’autel de l’holocauste, sur l’autel d’airain avec tout l’encens, en bonne odeur devant l’Éternel.
Ici en figure, dans cette offrande, la fine fleur de farine nous parle de l’humanité parfaite, sans péché du Seigneur Jésus, mêlée avec cette huile qui parle du Saint Esprit et cela est présenté en offrande à Dieu, représenté par Élie, comme offrande de bonne odeur avec tout l’encens, toutes les perfections de la Personne de Christ.
Voilà, en figure, ce qu’a fait cette femme. Alors la bénédiction peut venir et se répandre sur elle. « Ainsi dit l’Éternel, le Dieu d’Israël : Le pot de farine ne s’épuisera pas, et la cruche d’huile ne manquera pas, jusqu’au jour où l’Éternel donnera de la pluie sur la face de la terre. Et elle s’en alla, et fit selon la parole d’Élie » : confiance en sa parole, puis obéissance : elle fit selon la parole d’Élie.
Que cela nous caractérise davantage, chers frères et sœurs !
Confiant en Dieu dans Ses ressources, dans Sa miséricorde, Sa grâce à notre égard et à l’égard de ceux qui nous entourent. Et puis alors l’obéissance à Sa Parole, même si cela paraît contre nature de donner d’abord à un étranger ses dernières ressources.
Elle le fait et combien elle en est bénie : « Elle mangea, elle, et lui, et sa maison, toute une année ». Comme il est dit en note, tous les jours qui restaient jusqu’à la fin de la période de la famine. « Le pot de farine ne s’épuisa pas et la cruche d’huile ne manqua pas, selon la parole de l’Éternel, qu’il avait dite par Élie ».
Voilà quelques-unes des leçons que nous pouvons retirer de cette scène dans l’obéissance de cette femme, dans la confiance en la parole de Dieu dite par Élie. Et c’était une étrangère. Elle a cru Dieu, elle a cru à la parole de son prophète et elle a été bénie.
Elle a fait l’expérience de la pleine suffisance des ressources de Dieu pour ceux qui s’attendent à lui. Que ce soit aussi notre cas !
Bien sûr il y a certaines choses tristes. J’en dis quelques mots. Cette scène qui suit ces choses et cette bénédiction : voilà que son fils tombe malade jusqu’à ce qu’il n’y eut plus de souffle en lui, et il meurt (17. 17). Comme la suite nous le montre, son âme l’avait quitté. Que faire ?
C’est un peu comme quand le torrent avait séché. Dieu pourvoyait à ses besoins, à ceux de son fils, à ceux du prophète et voilà que son fils meurt. Est-ce que Dieu est courroucé ? On voit la réaction de cette femme. Elle dit à Élie : « Es-tu venu chez moi pour mettre en mémoire mon iniquité et faire mourir mon fils ? » Est-ce que ce n’est pas souvent notre réaction lorsque l’épreuve survient, de penser que Dieu nous punit pour un péché en particulier, pour nos péchés ? Cela peut être le cas, il ne faut pas l’exclure absolument. Mais en général ce n’est pas cela que Dieu a en vue. Non, c’est l’épreuve qui est là pour faire briller Sa gloire comme dans le cas de Lazare. « Cette maladie n’est pas à la mort, mais pour la gloire de Dieu », et pourtant Lazare est mort. Comme la gloire de Dieu a brillé dans sa résurrection, ici nous en avons en quelque sorte une image.
C’est le cas aussi de l’aveugle-né. Les disciples ont demandé : « qui a péché : lui, ou ses parents, pour qu’il soit né aveugle ? » (Jean 9. 2). Le Seigneur répond : Non, « ni lui n’a péché, ni ses parents ; mais c’est afin que les œuvres de Dieu soient manifestées ».
Que nous ayons aussi cette confiance, lorsque l’épreuve survient, que même si cette épreuve mène à la mort, ce n’est pas la fin. Et même si nous n’avons pas à attendre une résurrection sur la terre, nous savons que la résurrection des croyants aura lieu très bientôt. Combien Dieu saura manifester au tribunal de Christ, et dans la gloire, les fruits de l’épreuve tels qu’Il les aura disposés pour Ses enfants pendant leur séjour sur la terre.
Comme la réponse de Dieu est belle ! On voit de nouveau que la veuve apporte son enfant à Élie, sa seule ressource – pour la foi d’Élie aussi, qui prie avec instance jusqu’à obtenir cette réponse miraculeuse de la part de Dieu. « Élie prit l’enfant, et le descendit de la chambre haute dans la maison, et le donna à sa mère. Et Élie dit : Vois, ton fils vit. Et la femme dit à Élie : Maintenant, à cela je connais que tu es un homme de Dieu, et que la parole de l’Éternel dans ta bouche est la vérité ».
Quelle leçon, n’est-ce pas ? Restons sur la parole de cette veuve comme conclusion : « je connais… que la parole de l’Éternel dans ta bouche est la vérité ».
Que ce soit toujours davantage notre expérience ! En la lisant et aussi, dans nos circonstances, que nous puissions apprendre à dépendre des ressources miséricordieuses de Dieu, jour après jour ; même lorsque nous n’avons rien, apporter ce que nous avons au Seigneur pour que Lui nous fasse prospérer, le fasse en bénédiction pour d’autres et pour nous-mêmes.
Et puis, pour nos proches, ceux qui sont malades, ceux qui traversent des difficultés, que nous sachions les apporter au Seigneur avec confiance et nous attendre à Sa réponse !
Que le Seigneur bénisse encore Sa Parole et que nous y soyons attentifs !
D’après edification.bible mars 2021

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