ROIS DE JUDA

ROIS DE JUDA

Le roi Roboam tint conseil avec les vieillards qui s’étaient tenus devant Salomon, son père… disant : Comment conseillez-vous de répondre à ce peuple ? Et ils lui parlèrent, disant : Si aujourd’hui tu deviens serviteur de ce peuple, et que tu les serves, et leur répondes, et leur dises de bonnes paroles, ils seront toujours tes serviteurs. Mais il laissa le conseil des vieillards… et tint conseil avec les jeunes gens qui avaient grandi avec lui, qui se tenaient devant lui. 1 Rois 12. 6 et 8.

ROBOAM

Qu’il était insensé pour ce roi de rejeter l’avis des vieillards qui s’étaient tenus devant Salomon, son père ! La reine de Sheba s’était autrefois exclamée, médusée : « Heureux tes gens, heureux ceux-ci, tes serviteurs, qui se tiennent continuellement devant toi, et qui entendent ta sagesse ! » (1 Rois 10. 8). Roboam, maintenant, rejetait délibérément l’avis de ces hommes expérimentés qui, des années durant, avaient appris de Salomon, le plus sage des rois. Il céda plutôt aux conseils insensés de ses amis.
Qui écoutons-nous ? De qui recherchons-nous l’avis ? Nous lisons en Prov. 13. 20 : « Qui marche avec les sages devient sage, mais le compagnon des sots s’en trouvera mal (ou se dépravera) ». Quand nous lisons attentivement le livre des Proverbes, nous voyons que Salomon a écrit ce livre spécialement pour son fils, désirant lui inculquer cet amour de la sagesse qu’il avait appris de David, son père. Les neuf premiers chapitres insistent sur le fait que nous sommes constamment sollicités par la sagesse comme par la folie. A laquelle céderons-nous ? Par qui seront façonnés notre caractère et notre vie ?
Roboam a refusé d’être le serviteur du peuple, préférant affirmer durement son autorité plutôt que de les gagner par la bonté. En agissant ainsi, il a perdu la plus grande partie de son royaume. Quel contraste avec Jésus Christ, notre Seigneur bien-aimé, Celui qui était humble et débonnaire, qui invite encore aujourd’hui ceux qui sont fatigués et chargés à venir à lui, car son joug est aisé et son fardeau est léger (Mat. 11. 28 et 30).

Et la parole de Dieu vint à Shemahia, homme de Dieu, disant : Parle à Roboam, fils de Salomon, roi de Juda, et à toute la maison de Juda et de Benjamin, et au reste du peuple, disant : … Ne montez pas, et ne faites pas la guerre à vos frères, les fils d’Israël… car c’est de par moi que cette chose a eu lieu. Et ils écoutèrent la parole de l’Éternel, et s’en retournèrent. 1 Rois 12. 22 et 24.

Roboam, en réaction à la défection des dix tribus du nord du pays, agit comme beaucoup d’entre nous l’auraient fait : il assembla son armée pour partir en bataille contre eux, pour essayer de les forcer à se soumettre. Combien souvent nous aussi essayons d’imposer notre volonté sur les autres par la force !
Mais est-ce là le chemin de Dieu pour nous ? La force fait-elle le droit ? Devons-nous reprendre par la force ce que nous avons perdu par notre folie ? Gal. 6. 7 pose un principe important dans les voies de Dieu en gouvernement, en nous disant que « ce qu’un homme sème, cela aussi il le moissonnera ». Salomon avait détourné son cœur de l’Éternel dans ses dernières années, et Dieu lui avait dit qu’il arracherait son royaume des mains de son fils et le donnerait à son serviteur (1 Rois 11. 9 et 13). Roboam avait rejeté les sages avis des conseillers de son père, et avait suivi les conseils insensés des jeunes gens qui avaient grandi avec lui. Cette mauvaise semence portait maintenant ses fruits.
Par Shemahia, un homme de Dieu, Dieu donna à Roboam le message solennel : « C’est de par moi que cette chose a eu lieu ». Le roi ne devait pas employer la force pour essayer de réduire à néant le jugement gouvernemental de Dieu sur sa faillite à lui, Roboam, et sur celle de son père. Le peuple ne devait pas combattre leurs frères Israélites. Dans un jour à venir, Dieu réunira son peuple, comme nous le voyons en Éz. 37 et ailleurs, mais cela ne se fera pas par l’un des royaumes forçant l’autre à la soumission.
Aujourd’hui non plus, les divisions ne se guérissent pas de cette manière. Pour pouvoir apporter la guérison, Dieu veut voir une repentance sincère de part et d’autre.

Ceux de toutes les tribus d’Israël qui avaient mis leur cœur à chercher l’Éternel, le Dieu d’Israël, vinrent à Jérusalem pour sacrifier à l’Éternel, le Dieu de leurs pères. Et ils fortifièrent le royaume de Juda, et affermirent Roboam… pendant trois ans ; car ils marchèrent dans le chemin de David et de Salomon pendant trois ans… Quand le royaume de Roboam fut affermi, et qu’il se fut fortifié, il abandonna la loi de l’Éternel, et tout Israël avec lui. 2 Chron. 11. 16 et 17 ; 12. 1.

Il est important, non seulement de bien commencer, mais aussi de bien continuer. Roboam avait tenu compte de la parole de Dieu communiquée par le prophète Shemahia. Il demeurait maintenant à Jérusalem, le lieu où Dieu avait mis son nom, et il construisit des villes fortes en Juda et Benjamin, et les approvisionna en vivres et en armes. Il agit sagement avec ses nombreux fils, les dispersant au travers du pays, et pourvoyant abondamment à leurs besoins. Tout cela était bien.
Pendant ce temps, en Israël, le royaume du nord, les sacrificateurs de Dieu, et leurs serviteurs, les Lévites, avaient été expulsés de leurs charges par Jéroboam quand il institua sa propre contrefaçon de religion. Ils trouvèrent refuge en Juda. En fait, tous ceux qui désiraient servir le vrai Dieu se rassemblèrent à Jérusalem, fortifiant et le roi Roboam et son royaume. Ce temps de bénédiction, qui rappelle les jours de David et de Salomon, se prolongea pendant trois ans.
Mais, hélas, il ne dépassa pas cette durée. La prospérité peut être un danger. Lorsque Roboam se fut affermi, il abandonna la loi de l’Éternel. C’est là une tentation pour nous aussi, aujourd’hui. Lorsque nous ressentons notre faiblesse, nous sommes conscients que nous avons besoin de l’aide du Seigneur. Quand nous nous sentons forts, et que les choses vont bien, nous nous reposons sur nous-mêmes et affirmons notre indépendance. Et ce qui est plus grave, c’est que nous exerçons notre influence sur d’autres pour qu’ils fassent de même. Tout comme l’eau coule naturellement vers le bas, ainsi nos cœurs trompeurs trouvent toujours plus facile de faire le mal que de faire le bien. Combien nous avons besoin de l’aide du Seigneur !

Quand le royaume de Roboam fut affermi, et qu’il se fut fortifié, il abandonna la loi de l’Éternel, et tout Israël avec lui… Et Shishak, roi d’Égypte, monta contre Jérusalem, et prit les trésors de la maison du roi : il prit tout. Et il prit les boucliers d’or que Salomon avait faits. Et Roboam fit à leur place des boucliers d’airain. 2 Chron. 12. 1, 9 et 10.

Il est bien triste que le roi Roboam n’ait marché dans la voie de David et de Salomon que pendant trois ans. Il abandonna bientôt la loi de Dieu, et son peuple suivit son mauvais exemple. Dieu permit alors que le roi d’Égypte envahisse Juda avec une puissante armée. Par le prophète Shemahia, l’Éternel envoya ce message : « Vous m’avez abandonné, et moi je vous ai aussi abandonnés aux mains de Shishak » (verset 5). En entendant cela, les princes de Juda et le roi s’humilièrent, reconnaissant que l’Éternel était juste en permettant cette invasion. L’Éternel ne laissa pas Shishak détruire entièrement le peuple, mais leur donna « un peu de délivrance ». Dieu employa cependant le roi d’Égypte pour enseigner au peuple de Juda une leçon douloureuse mais bien nécessaire.
Tous les trésors de Juda, conservés, soit dans le temple, soit dans le palais, furent alors emportés. Il est parlé en particulier des 300 boucliers d’or faits par Salomon, que celui-ci faisait porter lorsqu’il se rendait dans le temple. Quel spectacle impressionnant ce devait être ! Mais à cause de l’infidélité envers l’Éternel, cette scène glorieuse fut perdue. L’infidélité coûte toujours cher. La perte était définitive – ces précieux boucliers ne furent jamais récupérés.
Roboam remplaça les boucliers d’or par leur copie en airain. Il essayait de sauver les apparences par des imitations de couleur dorée mais de bien moindre valeur. Ne faisons-nous pas quelquefois de même ? Agissons-nous de façon purement extérieure, mécanique, pour essayer d’impressionner les gens par notre spiritualité, ou bien celle-ci est-elle vraiment authentique ?

Pour nous, l’Éternel est notre Dieu, et nous ne l’avons pas abandonné… nous faisons l’acquit de la charge que l’Éternel, notre Dieu, nous a confiée ; mais vous, vous l’avez abandonné. Et voici, nous avons avec nous, à notre tête, Dieu et ses sacrificateurs, et les trompettes au son éclatant, pour sonner avec éclat contre vous. Fils d’Israël, ne faites pas la guerre contre l’Éternel, le Dieu de vos pères ; car vous ne réussirez pas ! 2 Chron. 13. 10 et 12.

ABIJA

Du deuxième roi de Juda, Abija, Dieu nous dit que « il marcha dans tous les péchés de son père, que celui-ci avait pratiqués avant lui ; et son cœur ne fut pas parfait avec l’Éternel son Dieu, comme le cœur de David, son père » (1 Rois 15. 3). Abija, avec 400 000 hommes, commença une guerre contre Jéroboam, le roi d’Israël, qui en avait 800 000.
Avant de commencer la bataille, Abija se tint sur le sommet d’une montagne, clamant à haute voix sa version de l’histoire récente de Jéroboam et de son immense armée. Il essayait de leur démontrer que lui, Abija, et son peuple, étaient dans le vrai et avaient Dieu pour eux, tandis que Jéroboam et le royaume des dix tribus avaient absolument tort. Quand nous lisons le contenu de sa déclaration, nous voyons clairement que c’était un rapport très sélectif et partial. Il connaissait bien les faits historiques, mais omettait complètement de mentionner les manquements de Salomon et de Roboam qui avaient donné lieu à la division du royaume. Il connaissait les privilèges dont Juda jouissait, en ayant le temple et le culte du vrai Dieu, mais ne mentionnait pas leurs infidélités répétées envers l’Éternel. Son discours ne montrait aucune humilité, mais bien l’exaltation de soi, et le désir d’écraser ses opposants.
Ne nous rendons-nous pas souvent coupables d’agir exactement de la même manière ? Nous nous vantons des privilèges que nous avons reçus de Dieu, comme si nous les avions mérités. Nous nous enorgueillissons de notre position et de nos bienfaits, en passant complètement sous silence notre terrible infidélité, en contradiction avec de tels privilèges. Dieu sait à quel point notre vanterie est sans fondement, et nous le montre souvent.

Et Juda se tourna, et voici, la bataille était contre eux, devant et derrière ; et ils crièrent à l’Éternel, et les sacrificateurs sonnèrent des trompettes… et il arriva, comme les hommes de Juda jetaient des cris, que Dieu frappa Jéroboam et tout Israël devant Abija et Juda… Et les fils d’Israël furent humiliés en ce temps-là, et les fils de Juda furent affermis, car ils s’appuyaient sur l’Éternel. 2 Chron. 13. 14, 15 et 18.

Abija s’était vanté, devant Jéroboam et son immense armée, des privilèges de Juda et de leur fidélité envers Dieu, leur reprochant d’avoir, eux, abandonné l’Éternel. L’état de Juda devant Dieu n’était pas à la hauteur des grands privilèges qui étaient les leurs. Comme Laodicée en Apoc. 3, leur vanterie dépassait de loin l’estimation que faisait Dieu de leur condition.
Jéroboam n’a d’ailleurs pas été impressionné par ces prétentions. Il avait deux fois plus de soldats qu’Abija, et il dressa une embûche contre l’armée de Juda, de sorte que celle-ci était cernée par devant et par derrière. Que pouvaient-ils faire dans cette situation désespérée ?
« Ils crièrent à l’Éternel, et les sacrificateurs sonnèrent des trompettes ». Dieu leur avait dit, des siècles plus tôt : « Quand… vous irez à la guerre contre l’ennemi qui vous presse, alors vous sonnerez des trompettes avec éclat, et vous serez rappelés en mémoire devant l’Éternel, votre Dieu, et vous serez délivrés de vos ennemis » (Nomb. 10. 9). Qu’il est heureux de voir ici le peuple avoir recours aux ressources de Dieu en grâce ! Et Dieu fut pleinement fidèle à ses promesses. Est-ce qu’il ne l’est pas toujours ?
Nous pouvons manquer dans la pratique, et nous vanter de notre amour pour le Seigneur, comme le fit Pierre, ou de notre fidélité envers lui et relativement aux principes divins ! De telles prétentions sont absolument hors de place. Mais, Dieu en soit béni, même « si nous sommes infidèles, lui demeure fidèle, car il ne peut pas se renier lui-même » (2 Tim. 2. 13). Si, avec humilité, nous nous tournons vers lui, et que nous comptons sur lui dans l’adversité, nous ferons l’expérience que son aide ne nous fera pas défaut.

Asa fit ce qui est bon et droit aux yeux de l’Éternel, son Dieu ; et il ôta les autels des dieux étrangers, et les hauts lieux, et il brisa les statues et abattit les ashères ; et il dit à Juda de rechercher l’Éternel, le Dieu de leurs pères et de pratiquer la loi et les commandements… et il bâtit des villes fortes en Juda, car le pays était tranquille, et il n’eut point de guerre pendant ces années-là, car l’Éternel lui donna du repos. 2 Chron. 14. 2, 4 et 6.

ASA

Qu’il est rafraîchissant de lire, au sujet d’un roi, qu’il fit ce qui est bon et droit aux yeux de l’Éternel, son Dieu. Les actes d’Asa, bons et mauvais, sont décrits en détail ici et dans 1, Rois 15. 9 et suivants. De manière semblable, És. 1. 17 nous exhorte : « Cessez de mal faire, apprenez à bien faire ». Comment pouvons-nous faire le bien, et en même temps, continuer délibérément à faire le mal ? Les deux choses sont incompatibles.
Dieu est un Dieu jaloux. Il ne supportera jamais d’être un Dieu parmi d’autres ; il ne se satisfera pas même d’être le premier au milieu d’eux. Asa ôta de Juda tout ce qui était en rapport avec l’idolâtrie : autels, hauts lieux, statues, ashères, images du soleil, prostitution. Il effectua aussi cela dans sa maison, allant même jusqu’à abattre, broyer, et brûler l’idole obscène de sa mère, et à retirer à celle-ci son titre de reine. Il ne montra pas d’indulgence du fait de l’âge ou des relations, quant aux choses qui concernaient Dieu.
Il commanda à Juda de rechercher l’Éternel et tous ses commandements. Il mit à profit les années de paix qui suivirent la défaite d’Israël par Abija pour construire des villes fortifiées en Juda, les protégeant par des murailles et des tours, des portes et des barres. Il avait aussi une grande armée. Il ne gaspilla pas en repos insouciant ces années de tranquillité que Dieu lui accorda. Il reconnut ouvertement que c’était Dieu qui lui avait donné du repos de tous côtés.
Asa apporta dans le temple les choses que son père avait consacrées, et celles qu’il avait lui-même consacrées, de l’argent et de l’or, et des ustensiles. Juda construisit et prospéra. Puissions-nous tous suivre leur exemple !

Asa invoqua l’Éternel… et dit : Éternel, il n’y a pas de différence pour toi, pour aider, entre beaucoup de force et point de force. Aide-nous, Éternel, notre Dieu, car nous nous appuyons sur toi ; et c’est en ton nom que nous sommes venus contre cette multitude. Tu es l’Éternel, notre Dieu ; que l’homme n’ait point de force contre toi ! 2 Chron. 14. 11.

Zérakh, le roi d’Éthiopie, avait envahi Juda avec une immense armée d’un million d’hommes et de trois cents chars. L’armée du roi Asa était beaucoup moins nombreuse. Mais Asa connaissait l’Éternel à la fois comme son Dieu à lui et le Dieu de son peuple. Précédemment déjà, il l’avait recherché et avait fait ce qui était bon à ses yeux. Maintenant, par cette courte prière, il s’en remettait complètement à lui. Ce n’était pas une longue prière, mais elle eut une efficacité merveilleuse. Considérons-la brièvement.
Avant de s’aventurer dans la bataille, Asa s’adresse à l’Éternel, son Dieu, exprimant l’assurance qu’il n’importe pas à Dieu que Juda ait beaucoup ou peu de force. Dieu est Dieu. Ses ressources sont infinies, incommensurables. Qu’est-ce que nos forces ou nos ressources peuvent ajouter à l’infini ? Lorsque nous nous reposons sincèrement sur Dieu, nous pouvons faire face à tout problème, quel qu’il soit. C’est ainsi qu’Asa partit hardiment, au nom de l’Éternel, contre l’armée gigantesque de Zérakh. Asa n’avait pas prié pour que le roi éthiopien n’ait pas le dessus sur lui, mais pour que Dieu ne permette pas à l’homme de prévaloir sur Lui.
Et alors « l’Éternel frappa les Ethiopiens devant Asa et devant Juda, et les Ethiopiens s’enfuirent… ne purent reprendre leur force… ils furent abattus devant l’Éternel et devant son armée » (v. 12 et 13). Tout ce qu’il resta à faire pour Asa et pour son peuple fut de poursuivre l’ennemi et de ramener un grand butin. La frayeur de l’Éternel fut sur toutes les villes voisines, et Juda les pilla également.
Le prophète Azaria, fils d’Oded, vint pour encourager Asa et son armée à continuer de rechercher l’Éternel et à se fortifier car, dit-il, « il y a une récompense pour ce que vous ferez » (ch. 15. 7). Asa et tout Juda se réjouirent à l’ouïe du message du prophète, prirent courage, et recherchèrent l’Éternel avec conviction et de tout leur cœur.

Hanani, le voyant, vint vers Asa, roi de Juda, et lui dit : …Les yeux de l’Éternel parcourent toute la terre, afin qu’il se montre fort, en faveur de ceux qui sont d’un cœur parfait envers lui. En cela, tu as agi follement ; car désormais tu auras des guerres. Et Asa s’irrita contre le voyant. 2 Chron. 16. 7, 9 et 10.

Le roi Asa avait vécu longtemps, et avait eu une vie utile. Dieu lui avait donné une victoire extraordinaire sur les Éthiopiens malgré leur million d’hommes et leurs 300 chars. Beaucoup d’Israélites, même des tribus du nord, vinrent vers Asa, « quand ils virent que l’Éternel, son Dieu, était avec lui » (ch. 15. 9). Un réveil, de la joie et du repos furent la part des hommes de Juda quand ils recherchèrent l’Éternel avec sincérité et de tout cœur.
Malheureusement, ce réveil et ce repos se terminèrent tristement. Baësha, le roi d’Israël, vint contre Juda. Plutôt que de s’appuyer sur l’Éternel, Asa fit appel à des tactiques humaines. Il demanda de l’aide au roi de Syrie, en le payant pour cela. Sa stratégie réussit. Israël fut détourné de son dessein, et Asa construisit des villes avec les matériaux dont il s’empara. Mais l’Éternel, par le prophète Hanani, exprima sa désapprobation.
Il y a du vrai dans le dicton : il n’y a rien de pire qu’un vieux fou. Antérieurement, Asa avait entendu le message d’un autre prophète et avait eu le courage d’ôter les abominations hors du pays. Mais cette fois, il fut tellement irrité contre le messager de Dieu qu’il le mit en prison. Et non seulement cela, mais nous lisons que « en ce temps-là, Asa opprima quelques-uns du peuple ». Il semble qu’il ne s’en repentit pas, car nous lisons que, plus tard, il fut extrêmement malade des pieds, mais qu’alors « il ne rechercha pas l’Éternel, mais les médecins » (ch. 16. 12).
Quelle triste fin pour ce roi qui avait si bien commencé ! Beaucoup ont fait de même, servant bien le Seigneur pendant longtemps, et ensuite faisant leur propre volonté, s’irritant quand ils étaient critiqués et qu’on leur faisait voir la désapprobation du Seigneur, et terminant leur vie dans des souffrances, sans être restaurés.

L’Éternel fut avec Josaphat, car il marcha dans les premières voies de David, son père, et… rechercha le Dieu de son père, et marcha dans ses commandements… Et il prit courage dans les voies de l’Éternel… il envoya ses chefs… pour enseigner dans les villes de Juda ; et avec eux les lévites… et avec eux, (les) sacrificateurs ; et ils enseignèrent en Juda, ayant avec eux le livre de la loi de l’Éternel. Et Josaphat alla grandissant jusqu’au plus haut degré. Et il bâtit en Juda. 2 Chron. 17. 3, 4, 6, 9 et 12.

JOSAPHAT

Quel magnifique commencement que celui de Josaphat quand il accéda au trône ! L’Éternel précise qu’il « marcha dans les premières voies de David, son père ». Mille ans plus tard, le Seigneur dit, en s’adressant à l’assemblée à Ephèse : « J’ai contre toi que tu as abandonné ton premier amour » (Apoc. 2. 4). Les premières voies, le premier amour, comme aussi les premiers fruits, nous parlent toujours de ce qui est le meilleur – de cela, Dieu en est digne et, parce qu’il est un Dieu jaloux, il s’attend à ce que nous lui donnions le meilleur dans tous les domaines. Ne nous a-t-il pas, après tout, donné librement ce qu’il avait de meilleur : son Fils bien-aimé ?
En plus de toutes les choses positives que nous avons lues au sujet de Josaphat, la Parole déclare pleinement qu’il « se fortifia contre Israël », qu’il « ne rechercha point les Baals », qu’il marcha « non comme faisait Israël », mais qu’il « ôta de Juda les hauts lieux et les ashères ». Tout cela n’entraîna aucune perte pour lui, car « l’Éternel affermit le royaume dans sa main ». Tout Juda apporta des présents à Josaphat, et « il eut beaucoup de richesses et de gloire ». « Et la frayeur de l’Éternel fut sur tous les royaumes des pays qui étaient autour de Juda, et ils ne firent pas la guerre à Josaphat ». Il reçut également des dons et des tributs des nations environnantes.
Nous lisons ensuite que Josaphat construisit des châteaux et des villes à entrepôts, s’engagea dans des entreprises, et leva une immense armée, de plus d’un million d’hommes. En vérité, Dieu récompensa sa fidélité (ce qu’il fait aussi aujourd’hui) et établit le royaume dans sa main.

Et Josaphat… s’allia par mariage avec Achab. Et au bout de quelques années, il descendit vers Achab à Samarie ; et Achab tua pour lui et pour le peuple qui était avec lui du menu et du gros bétail en abondance, et il le persuada de monter contre Ramoth de Galaad… (Josaphat) lui dit : Moi, je suis comme toi, et mon peuple comme ton peuple ; et je serai avec toi dans la guerre. 2 Chron. 18. 1 et 3.

Bien que ce ne soit que 900 ans plus tard que le passage de 2 Cor. 6. 14 et 18 (« Ne vous mettez pas sous un joug mal assorti ») serait écrit, les préceptes qui y sont énoncés ont toujours été les principes de Dieu pour son peuple. Comme il est alors anormal de voir Josaphat, qui avait été grandement béni par l’Éternel, agir dans un esprit d’indépendance et s’allier avec le méchant Achab – l’alliance étant consommée par un mariage. Ce mariage de Joram, le fils de Josaphat, avec Athalie, la fille d’Achab, entraînerait plus tard des conséquences désastreuses pour la maison royale de Juda. Aujourd’hui encore, un mariage contraire à la volonté de Dieu est le plus sûr moyen d’amener un désastre !
Ce qui commença par une grande fête quand Josaphat rendit visite à Achab ruina son témoignage et faillit lui coûter la vie. Le mariage et la fête ne se firent pas sans qu’une somme énorme soit déboursée. La proposition d’Achab, de prendre Ramoth de Galaad, l’une des villes de refuge, semblait très intéressante. Elle devait, bien sûr, être délivrée de l’ennemi syrien ! Mais que Josaphat, qui avait la crainte de Dieu, s’abaisse à dire à Achab, l’idolâtre : « Je suis comme toi, et mon peuple comme ton peuple », était un grave péché devant Dieu. Aux yeux de Dieu, un croyant n’a pas plus de part avec un incroyant que la lumière n’en a avec les ténèbres !
Tandis que les 400 faux prophètes d’Achab applaudissaient au plan de guerre d’Achab, le vrai prophète de Dieu, Michée, le fils de Jimla, annonça prophétiquement sa mort. Pour se prémunir contre cela, le lâche Achab se déguisa, tout en disant à Josaphat de se revêtir de ses vêtements royaux. Si ce dernier n’avait pas crié à Dieu ce jour-là, il aurait perdu la vie. Achab fut tué par une flèche tirée à l’aventure : la parole de Dieu doit s’accomplir !

Jéhu, fils de Hanani, le voyant, sortit au-devant de lui, et dit au roi Josaphat : Aides-tu au méchant, et aimes-tu ceux qui haïssent l’Éternel ?… Josaphat habita à Jérusalem. Et de nouveau il sortit parmi le peuple, depuis Beër-Sheba jusqu’à la montagne d’Éphraïm ; et il les ramena à l’Éternel, le Dieu de leurs pères. 2 Chron. 19. 2 et 4.

Bien que Josaphat soit retourné en paix chez lui à Jérusalem, Dieu envoya son serviteur pour lui faire part de son déplaisir du fait qu’il s’était allié avec le méchant Achab. A l’inverse d’Asa, son père, Josaphat accepta paisiblement le reproche et rectifia sa conduite. Dieu tint compte des bonnes choses qui se trouvaient chez lui et du fait qu’il avait appliqué son cœur à rechercher Dieu. Dieu voit-il aussi cela en nous ?
Précédemment, Josaphat avait envoyé au travers de Juda ses princes, avec des Lévites et des sacrificateurs, pour les enseigner à partir du livre de la loi. Maintenant, il retourne personnellement au milieu du peuple pour les ramener à l’Éternel. Il établit aussi des juges dans chaque ville fortifiée et dans Jérusalem, en leur donnant avec soin des directives sur la façon dont ils devaient juger « dans la crainte de l’Éternel, avec fidélité et d’un cœur parfait » (v. 9).
Dieu ne veut pas que nous nous enfoncions dans le désespoir, mais il veut que nous tirions profit de nos erreurs. Il est le Dieu de la deuxième chance, comme nous le voyons dans l’histoire de Jonas (Jonas 3. 1 et 2), et dans nombre d’autres récits. Le Seigneur Jésus a dit à Pierre : « Et toi, quand une fois tu seras revenu, fortifie tes frères » (Luc 22. 32). Jean, surnommé Marc, le fidèle serviteur, que Paul refusa catégoriquement de prendre avec lui lors de son deuxième voyage missionnaire, lui devint utile plus tard dans le ministère. Mais essayons de ne pas avoir toujours dans notre vie des hauts et des bas.
Malheureusement – mais cela est aussi pour notre encouragement, car nous lui ressemblons tellement – Josaphat, plus tard, eut de nouveau les mêmes manquements, et fut ensuite restauré. Il se joignit d’abord à Achazia, le méchant fils d’Achab, pour un commerce aventureux que Dieu détruisit, mais ensuite se sépara de lui (1 Rois 22. 48 et 50).

Fortifiez-vous, et agissez, et l’Éternel sera avec l’homme de bien. Et il arriva, après ces choses, que les fils de Moab… d’Ammon, des Maonites, vinrent contre Josaphat pour faire la guerre… Et Josaphat craignit, et tourna sa face pour rechercher l’Éternel, et proclama un jeûne par tout Juda. Et Juda s’assembla pour chercher secours de la part de l’Éternel. 2 Chron. 19. 11 ; 20. 4.

Au ch. 19, Josaphat avait encouragé ses messagers à agir « dans la crainte de l’Éternel, avec fidélité et d’un cœur parfait », affirmant que l’Éternel serait avec l’homme de bien. La conséquence immédiate de cela, suivant le récit, fut que des nations voisines ennemies envahirent son pays et se dressèrent en bataille contre lui. Comment cela pouvait-il se faire ? Le roi ne venait-il pas de dire à ses messagers que l’Éternel serait avec l’homme de bien ? Pourquoi alors cette invasion de l’ennemi ?
Ne sommes-nous pas souvent rendus perplexes par de telles situations ? C’est juste au moment où nous cherchons vraiment à plaire à Dieu que l’ennemi nous attaque. Alors que nous pensons que nous devrions être félicités et récompensés, de graves difficultés apparaissent. Nous nous demandons alors : Où est Dieu ? Pourquoi ces choses arrivent-elles ? Mais alors, que devons-nous faire dans de telles circonstances ? Qu’est-ce que Dieu veut nous faire apprendre par ce récit touchant Josaphat ?
Josaphat craignit, rechercha l’Éternel, et appela tout le peuple à faire de même. Il les dirigea dans la prière. Il témoigna devant Dieu de ce qu’il est, en grandeur et en puissance, lui faisant souvenir de ses bienfaits et de ses promesses, et lui exposa leurs difficultés. Il ne s’échappa de son cœur et de ses lèvres ni reproches, ni accusation contre Dieu. Josaphat reconnut sa faiblesse et celle de son peuple. « Il n’y a point de force en nous devant cette grande multitude qui vient contre nous, et nous ne savons ce que nous devons faire, mais nos yeux sont sur toi ». Une telle absence de confiance en soi et l’absence d’essais désespérés d’agir selon notre propre volonté, ne peuvent pas rester sans effets.

Et comme ils sortaient, Josaphat se tint là et dit : Ecoutez-moi, Juda, et vous, habitants de Jérusalem : Croyez à l’Éternel, votre Dieu, et vous serez affermis ; croyez ses prophètes, et vous prospérerez. Et il tint conseil avec le peuple, et il établit des chantres pour l’Éternel, et ceux qui louaient dans la sainte magnificence, et disaient, en sortant devant les troupes équipées : Célébrez l’Éternel, car sa bonté demeure à toujours. 2 Chron. 20. 20 et 21.

Nous avons ici le préambule à l’une des victoires les plus étranges et les plus glorieuses qui soient relatées dans les pages des Saintes Écritures. Josaphat et le peuple avaient reconnu devant Dieu : « Il n’y a point de force en nous… et nous ne savons ce que nous devons faire, mais nos yeux sont sur toi ». Dieu leur répondit par l’intermédiaire de Jakhaziel, un Lévite : « Ne craignez pas… cette guerre n’est pas la vôtre, mais celle de Dieu… Ce n’est point à vous de combattre en cette affaire ; présentez-vous, et tenez-vous là, et voyez la délivrance de l’Éternel qui est avec vous » (v. 15 et 17). Josaphat et tout Juda reçurent cette réponse comme venant de Dieu, et ils tombèrent sur leur face pour adorer l’Éternel.
C’était là beaucoup plus qu’une émotion impulsive. Le lendemain matin, de bonne heure, ils marchèrent contre l’ennemi. Mais on n’envoya pas d’éclaireurs en reconnaissance. Des chanteurs, et ceux qui louaient en sainte magnificence ouvraient le chemin, remerciant l’Éternel et psalmodiant leur chant de triomphe et d’hommage. C’était la foi véritable en action, agréable à Dieu.
Au moment où ils rejoignirent l’ennemi, ils ne trouvèrent que des corps morts, car Dieu les avait tournés les uns contre les autres, afin qu’ils se détruisent et s’exterminent l’un l’autre. Il ne restait plus à Juda qu’à piller le butin – ce qui leur prit trois jours – et à s’en retourner avec joie, bénissant et louant l’Éternel.
Quelle leçon pour nous ! Que Dieu nous donne de bien l’apprendre ! Puissions-nous être comme l’apôtre Paul qui, pendant une terrible tempête, encourageait tous ceux qui étaient sur le navire, en leur disant : « Ayez bon courage, car je crois Dieu, et je sais que la chose arrivera comme il m’a été dit » (Act. 22. 25). Dieu est fidèle !

Et Joram s’établit sur le royaume de son père, et s’y fortifia, et tua par l’épée tous ses frères, et quelques- uns aussi des chefs d’Israël… Mais Édom se révolta de dessous la main de Juda, jusqu’à ce jour. Alors, dans ce même temps, Libna se révolta de dessous sa main, car il avait abandonné l’Éternel, le Dieu de ses pères… (Joram) était âgé de trente-deux ans lorsqu’il commença de régner ; et il régna huit ans à Jérusalem ; et il s’en alla sans être regretté. 2 Chron. 21. 4, 10 et 20.

JORAM

Quel tableau tragique ! Dieu nous dit que Joram ne marcha pas dans les voies de Josaphat et d’Asa, ses prédécesseurs, mais bien dans la voie des rois d’Israël, « car il avait pour femme une fille d’Achab ». Il fit ce qui est mauvais aux yeux de l’Éternel, détournant Juda et Jérusalem avec lui. De même qu’Abimélec, le fils de la concubine de Gédéon, longtemps avant lui, il tua ses frères, dont Dieu dit qu’ils étaient meilleurs que lui. Édom se révolta avec succès de dessous sa sujétion. Libna, une ville importante, fit de même, pour les raisons évoquées dans le verset ci-dessus. Les Philistins et les Arabes envahirent Juda et emportèrent les possessions de Joram et la plupart de ses femmes et de ses fils. Et pour terminer cette énumération de maux, la Parole ajoute que « après tout cela, l’Éternel le frappa dans ses entrailles d’une maladie incurable, et il mourut dans de cruelles souffrances ».
Quel témoignage à laisser après soi ! Comme il a ruiné rapidement ce que son grand-père et son père avaient mis des années à élaborer ! Joram n’est pas unique en cela ; au cours des siècles, combien nombreux sont ceux qui ont suivi son exemple, dilapidant l’héritage de pieux aïeux.
Et quelle épitaphe ! Il « partit sans être regretté ». Le peuple qu’il avait ruiné, bien que l’ayant suivi dans le mal, ne le respectait ni ne l’aimait. Deux années entières d’atroces souffrances, une mort horrible, un enterrement méprisable, et un grand soulagement qu’il ne soit plus – pour se trouver ensuite devant le jugement de Dieu et l’éternité en enfer !

Achazia était âgé de vingt-deux ans lorsqu’il commença de régner ; et il régna un an à Jérusalem ; et le nom de sa mère était Athalie, fille d’Omri. Lui aussi marcha dans les voies de la maison d’Achab ; car sa mère était sa conseillère à mal faire. Et il fit ce qui est mauvais aux yeux de l’Éternel, comme la maison d’Achab, car ils furent ses conseillers après la mort de son père, pour sa ruine. Ce fut aussi selon leur conseil qu’il marcha. 2 Chron. 22. 2 et 5.

ACHAZIA

Normalement, Dieu dit à un jeune homme : « Écoute, mon fils, l’instruction de ton père, et n’abandonne pas l’enseignement de ta mère : car ce sera une guirlande de grâce à ta tête, et des colliers à ton cou » (Prov. 1. 8 et 9). Mais il y a des exceptions à cela. En fait, immédiatement avant et après ce passage, nous lisons : « La crainte de l’Éternel est le commencement de la sagesse », et « Mon fils, si des pécheurs cherchent à te séduire, n’y acquiesce pas ». Un conseil pernicieux de la part d’un parent a amené la ruine de plus d’un fils obéissant. Prenez garde quant à la manière dont vous conseillez vos fils.
Achazia, le plus jeune fils de Joram, était le seul survivant après que les Arabes eurent tué ses frères. Ses oncles, du côté paternel, avaient tous été tués sur l’ordre de son père ; sa parenté, du côté maternel, et Athalie, sa mère, en particulier, étaient ses conseillers à mal faire, et cela pour sa ruine. Nous trouverons plus tard que l’infidélité de Josaphat, en s’alliant avec la maison d’Achab, serait punie sur ses descendants jusqu’à la troisième et à la quatrième génération. Achazia est déjà de la deuxième génération.
Le jeune Achazia alla à Jizréel rendre visite à son oncle Joram, le roi d’Israël, l’un de ces mauvais conseillers, qui avait été blessé dans la bataille contre les Syriens. La séparation de Juda d’avec Israël idolâtre n’était plus du tout réalisée. « Et ce fut, de la part de Dieu, la ruine complète d’Achazia d’être venu vers Joram ». Ils sont tués tous les deux par Jéhu, « que l’Éternel avait oint pour retrancher la maison d’Achab » (v. 7).

Or Athalie, mère d’Achazia, vit que son fils était mort, et elle se leva et extermina toute la semence royale de la maison de Juda. Et Athalie régna sur le pays. 2 Chron. 22. 10 et 12.

ATHALIE

Comment une grand-mère a-t-elle pu agir ainsi avec ses propres petits-enfants ? Bien que cela soit horrible au dernier degré, ce n’est pas le seul acte d’atrocité dénuée de sentiments qui soit enregistré pour nous dans la Parole de Dieu – et maintenant, dans les quotidiens. Nous trouvons la réponse à cette question en Jér. 17. 9 : « Le cœur est trompeur par-dessus tout, et incurable ; qui le connaît ? ». Le verset suivant répond : « Moi, l’Éternel, je sonde le cœur, j’éprouve les reins ». Dans l’épître aux Rom. 3. 10 à 19, nous trouvons la liste de quelques-uns des détails hideux de ce que le Seigneur voit dans le cœur humain.
Athalie, cette grand-mère d’âge moyen, fille du méchant Achab, et de sa femme Jézabel, encore plus mauvaise, veuve de Joram qui avait tué tous ses frères, et mère d’Achazia dont tous les frères avaient été tués – tua ses petits-enfants pour s’assurer le trône pour elle-même. Le cœur humain ne se laisse arrêter par rien pour obtenir ce qu’il veut – dans ce cas-là, le pouvoir. Athalie, ensuite, établit le culte de Baal en Juda. Satan, qui est le meurtrier dès le commencement, agira toujours aussi loin qu’il le peut pour obtenir qu’on l’adore, lui. Mais Dieu fixe des limites que le diable ne peut dépasser.
Dans le passage cité de Jér. 17, L’Éternel poursuit : « (je sonde le cœur)… pour rendre à chacun selon ses voies, selon le fruit de ses actions ». Athalie apprit cela à ses dépens quand, à son profond dépit, le tout jeune Joas, son petit-fils, qui avait été dérobé par sa tante et caché six ans, fut couronné roi. Athalie cria alors : « Conspiration ! Conspiration ! ». Son exécution se fit le jour même. « Ne vous y trompez pas : on ne se moque pas de Dieu ; car ce qu’un homme sème, cela aussi il le moissonnera » (Gal. 6. 7).

Voici, le fils du roi régnera, selon ce que l’Éternel a dit touchant les fils de David… Et ils firent sortir le fils du roi, et mirent sur lui la couronne et le témoignage ; et ils le firent roi ; et Jehoïada et ses fils l’oignirent, et dirent : Vive le roi ! 2 Chron. 23. 3 et 11.

JOAS

Les conseils de Dieu s’accompliront malgré tous les efforts que l’ennemi peut faire contre eux. Athalie avait tué ses petits-fils et s’était attribué le pouvoir. Satan, toujours à nouveau, a essayé d’exterminer le peuple élu de Dieu, en particulier la semence royale. Il a fait tout ce qu’il pouvait pour empêcher la venue et le règne de notre Seigneur Jésus Christ.
Le jeune Joas avait été sauvé et mis hors d’atteinte de l’usurpatrice meurtrière, et avait été caché pendant six ans dans la maison de Dieu, pendant qu’Athalie encourageait au culte de Baal. Maintenant, Jehoïada, le sacrificateur, et les chefs du peuple se préparent à mettre Joas sur le trône. Tout devait être fait selon l’ordre divin ; il ne devait pas y avoir atteinte à la sainteté de Dieu. Leurs plans réussirent. Au milieu d’une grande allégresse le roi fut oint et placé sur le trône. Athalie fut exécutée. Tout le peuple du pays se réjouit.
Nous aussi, nous attendons le moment où le Fils du Roi régnera. Le méchant Hérode a pensé pouvoir tuer le Seigneur Jésus quand il était un petit enfant. Ses parents l’emmenèrent en Égypte, puis l’élevèrent humblement à Nazareth. Lors de son baptême, à la fin de ces années cachées, Dieu a déclaré à son sujet : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j’ai trouvé mon plaisir » (Mat. 3. 17). Mais, à l’inverse du jeune Joas, le Seigneur Jésus, lorsqu’il s’est présenté à Israël comme son Roi, a été crucifié.
Mais Dieu a ressuscité son Fils d’entre les morts et l’a fait asseoir à sa droite. Son dessein, c’est que « un roi régnera en justice » (És. 32. 1). Les desseins de Dieu ont été formés dès longtemps, et ils approchent de leur accomplissement. Notre Seigneur Jésus, dans un avenir proche, sera le Roi des rois !

Joas fit ce qui est droit aux yeux de l’Éternel, tous les jours de Jehoïada, le sacrificateur… Joas eut à cœur de restaurer la maison de l’Éternel… Le roi Joas ne se souvint pas de la bonté dont Jehoïada, père de Zacharie, avait usé envers lui, et il tua son fils. Et comme il mourait, il dit : Que l’Éternel regarde et redemande ! 2 Chron. 24. 2, 4 et 22.

Des précepteurs pieux ont une grande influence. Joas eut un tel mentor en Jehoïada. Dans sa grâce, Dieu permit que ce sacrificateur fidèle et pieux vive jusqu’à l’âge avancé de 130 ans. Puis il mourut, lui aussi. On lui fit l’honneur de l’enterrer « dans la ville de David avec les rois, car il avait fait du bien en Israël, et pour Dieu et pour sa maison » (ch. 24. 16). Qu’allait faire Joas maintenant ?
Bien malheureusement, Joas qui, avec un exercice de cœur et une pieuse énergie, avait décidé et entrepris de réparer le temple de l’Éternel, cédant maintenant à l’influence de ses princes, abandonna la maison de l’Éternel et adora des idoles. L’Éternel envoya des prophètes pour les ramener à lui, mais ni Juda, ni leur roi, ne voulurent écouter. Joas alla même jusqu’à commander au peuple de lapider le prophète Zacharie, fils de Jehoïada, le sacrificateur, dans la cour de la maison de l’Éternel, lorsqu’il leur apporta le message de Dieu. A la honte de Joas, Dieu prend soigneusement note de son ingratitude pour la grande bonté que Jehoïada lui avait témoignée pendant tant d’années.
Dieu prend note aussi du cri de vengeance de Zacharie mourant – une demande absolument en accord avec les règles de la loi donnée par Dieu à Israël : « œil pour œil, dent pour dent ». La loi était en vérité sainte, juste et bonne. Dans la suite du chapitre, nous voyons Dieu employer l’armée syrienne pour exécuter le jugement sur Joas. Finalement, deux de ses serviteurs l’assassinèrent.
Quelle immense différence entre ce cri de vengeance de Zacharie et la prière de notre Seigneur pour ceux qui le crucifiaient : « Père, pardonne-leur » (Luc 23. 34) et celle d’Étienne pour ceux qui le lapidaient : « Seigneur, ne leur impute point ce péché » (Act. 7. 60) !

(Amatsia) fit ce qui est droit aux yeux de l’Éternel, non pas toutefois d’un cœur parfait… Et Amatsia dit à l’homme de Dieu : Mais que faire quant aux cent talents que j’ai donnés à la troupe d’Israël ? Et l’homme de Dieu dit : Il appartient à l’Éternel de te donner beaucoup plus que cela. Et Amatsia sépara la troupe qui lui était venue d’Éphraïm, afin qu’ils s’en allassent chez eux. 2 Chron. 25. 2, 9 et 10.

AMATSIA

Dieu tient compte, non seulement de ce que nous faisons, mais de la manière dont nous le faisons. Il est le Dieu qui connaît les cœurs (Act. 15. 8) ; par lui les actions sont pesées (1 Sam. 2. 3). En 2 Rois 14. 3, il compare les actions d’Amatsia avec celles de son père Joas, faisant ressortir qu’elles n’étaient pas comme celles de David, qui étaient les normes divines pour les rois d’Israël.
Amatsia commença bien, en exécutant ceux qui avaient assassiné son père, mais en épargnant leurs enfants, ainsi que la loi le commandait. Il rassembla une armée de 300 000 hommes d’élite de Juda et de Benjamin, et loua aussi 100 000 mercenaires d’Israël. Mais Dieu lui envoya un messager, lui disant de renvoyer ceux-ci chez eux, parce que l’Éternel n’était pas avec eux, car « c’est en Dieu qu’est le pouvoir pour aider et pour faire tomber », comme le lui rappela l’homme de Dieu. Et comme Amatsia était contrarié au sujet de l’argent qu’il avait donné à ces mercenaires, le messager lui dit que Dieu pouvait lui donner beaucoup plus que cela. Amatsia obéit à Dieu, et subit cependant des pertes à cause de la colère des troupes venues d’Éphraïm.
Mais Dieu lui donna la victoire. Toutefois il apparut bientôt que son cœur n’était pas droit. En même temps qu’il tuait avec cruauté les prisonniers ennemis, il adopta leurs dieux pour lui-même. Puis Amatsia menaça violemment le prophète que Dieu avait envoyé pour le reprendre, lui demandant s’il avait été institué conseiller du roi. Le prophète répondit : « Je sais que Dieu a résolu de te perdre, parce que tu as fait cela, et que tu n’as pas écouté mon conseil ».
En insistant obstinément pour faire sa propre volonté, Amatsia amena la ruine sur lui-même et sur son peuple.

Et tout le peuple de Juda prit Ozias, qui était âgé de seize ans, et ils le firent roi à la place de son père Amatsia… Et (Ozias) rechercha Dieu pendant les jours de Zacharie, qui avait l’intelligence des visions de Dieu ; et pendant les jours où il rechercha l’Éternel, Dieu le fit prospérer… Et son renom s’étendit au loin ; car il fut merveilleusement aidé jusqu’à ce qu’il devint fort. 2 Chron. 26. 1, 5 et 15.

OZIAS

Bien des gens n’attendraient pas grand-chose d’un adolescent élevé à la royauté par un choix populaire, mais Ozias s’est montré un excellent roi pendant la majeure partie de son long règne de 52 ans. Quels étaient donc les secrets du règne actif et prospère d’Ozias ?
Nous trouvons en 2 Chron. 26 différents caractères qui ont contribué au succès de ce règne. En premier lieu, c’est son caractère vis-à-vis de Dieu. « Il fit ce qui est droit aux yeux de l’Éternel », et il est précisé « selon tout ce qu’avait fait Amatsia, son père » (verset 4). L’exemple des parents peut être, soit très pernicieux, soit très bénéfique, ou comme dans ce cas, un facteur de retenue dans la croissance spirituelle d’un jeune homme. « Il rechercha Dieu », et ici est mentionné un homme pieux, Zacharie, qui était évidemment une aide et un encouragement spirituels. « Pendant les jours où il rechercha l’Éternel, Dieu le fit prospérer » (verset 5). « Dieu l’aida » (verset 7). « Il fut merveilleusement aidé » (v. 15).
Il y avait aussi d’excellents facteurs du point de vue humain. Il combattait contre les ennemis du peuple de Dieu : « Il fit la guerre contre les Philistins, et abattit la muraille de Gath » et d’autres villes des Philistins (v. 6 à 8). C’était aussi un bâtisseur : « Il bâtit des villes… des tours à Jérusalem…» dans des points stratégiques, et les fortifia, « il bâtit des tours dans le désert » (v. 6 à 10). C’était un agriculteur et « Il aimait la campagne » v. 10). Il organisa soigneusement sa grande armée, et approvisionna et équipa ses soldats d’armes modernes – pour l’époque – de toutes sortes. Globalement, il fut donc puissamment aidé, car Dieu le fit prospérer.

Mais quand (Ozias) fut devenu fort, son cœur s’éleva jusqu’à le perdre, et il pécha contre l’Éternel, son Dieu, et entra dans le temple de l’Éternel pour faire fumer l’encens sur l’autel de l’encens… et (les sacrificateurs) le chassèrent de là ; et lui aussi se hâta de sortir, car l’Éternel l’avait frappé. Et le roi Ozias fut lépreux jusqu’au jour de sa mort ; et il habita, lépreux, dans une maison d’isolement, car il fut exclu de la maison de l’Éternel. 2 Chron. 26. 16, 20 et 21.

Si les dirigeants humains peuvent préciser quelles sont les personnes qui peuvent venir dans leur présence, et sous quelles conditions, il en est de même, et combien plus, de Dieu. Ozias avait été merveilleusement aidé, et était devenu fort, mais il avait absolument tort de venir dans le temple de Dieu pour brûler de l’encens. Dieu n’en permettait l’accès qu’aux sacrificateurs, les fils d’Aaron. Eux seuls avaient le droit de brûler de l’encens dans le lieu saint, et ils avaient raison d’empêcher Ozias d’agir ainsi. Mais de plus, l’Éternel lui-même intervint, en frappant de lèpre au front le roi orgueilleux et irrité, de sorte que son péché était évident pour tous, même pour lui-même.
Ozias, qui avait défié Dieu de cette manière, et qui avait été frappé de lèpre, était désormais impur et n’était plus à même de gouverner malgré son titre élevé. Il fut obligé de vivre dans une maison d’isolement, tandis que son fils Jotham « fut chef de la maison du roi, jugeant le peuple du pays » (v. 21). « Les mouches mortes font sentir mauvais, elles font fermenter l’huile du parfumeur ; ainsi fait un peu de folie à l’égard de celui qui est estimé pour sa sagesse et sa gloire » (Éccl. 10. 1).
Ozias mourut dans un état de disgrâce. Cette même année, le prophète Ésaïe, qui relate ses actes, du premier au dernier, vit « le Seigneur assis sur un trône haut et élevé, et les pans de sa robe remplissaient le temple ». Des séraphins, ces créatures angéliques puissantes, se couvraient la face devant lui, et criaient : « Saint, saint, saint, est l’Éternel des armées » (És. 6. 1 et 3). Ésaïe était conscient de son impureté et de son incapacité, mais il fut ensuite purifié et rendu capable de servir Dieu.

(Jotham) fit ce qui est droit aux yeux de l’Éternel, selon tout ce qu’avait fait Ozias, son père ; seulement il n’entra pas dans le temple de l’Éternel ; et le peuple se corrompait encore… Et Jotham devint fort, car il réglait ses voies devant l’Éternel, son Dieu. 2 Chron. 27. 2 et 6.

JOTHAM

Dieu n’accorde que quelques versets au règne de ce bon roi de Juda, mais nous pouvons apprendre beaucoup en les lisant. Après que son père Ozias eut été frappé de lèpre, il « fut chef de la maison du roi, jugeant le peuple du pays » (2 Chron. 26. 21). Ainsi, même avant d’accéder au trône, Jotham avait dû prendre les responsabilités de la royauté, dont son père avait été déchu par suite de son orgueilleux mépris de la loi divine. Il est à l’honneur de Jotham qu’il suivit les voies droites de son père, mais non pas, comme cela arrive si souvent, également ses mauvaises actions.
Jotham, comme son père, fut un bâtisseur. Bâtir est un travail positif. Aussi bien 2 Rois que 2 Chroniques mentionnent d’abord qu’il construisit la porte supérieure de la maison de l’Éternel. Aujourd’hui Jésus, notre Seigneur, nous dit de rechercher premièrement le royaume de Dieu et sa justice, nous promettant que, alors, toutes choses y seront ajoutées pour nous. Jotham bâtit une grande partie de la muraille d’Ophel à Jérusalem. Il construisit aussi des villes dans la montagne de Juda, et des châteaux et des tours dans les forêts. Puissions-nous être des bâtisseurs, et non des démolisseurs !
Jotham combattit également contre le roi d’Ammon, obligeant son peuple à lui payer un tribut annuel important pendant trois ans. La Parole nous dit qu’il devint fort parce qu’il régla ses voies devant l’Éternel, son Dieu. Suivons son bon exemple. Il est nécessaire que nous jouissions d’une relation personnelle avec le Seigneur, et que nous réglions nos voies devant lui. Construire de façon positive, et combattre l’ennemi, ne sont pas des ouvrages à entreprendre à la légère. Les mener à bonne fin implique que nos vies soient vécues en vérité dans la présence du Seigneur et sous sa direction.

Achaz… ne fit pas ce qui est droit aux yeux de l’Éternel, comme avait fait David son père ; mais il marcha dans les voies des rois d’Israël, et même il fit des images de fonte pour les Baals… et brûla ses fils par le feu, selon les abominations des nations que l’Éternel avait dépossédées devant les fils d’Israël… Et l’Éternel, son Dieu, le livra en la main du roi de Syrie ; et les Syriens le frappèrent… et il fut aussi livré en la main du roi d’Israël, qui lui infligea une grande défaite. 2 Chron. 28. 1, 3 et 5.

ACHAZ

Achaz est un exemple frappant de ce que Dieu décrit en Éz. 18. 10, 13 : un mauvais fils d’un père juste. Quoique Achaz ne se soit peut-être pas rendu coupable de tous les péchés décrits là en détail, c’était un roi déterminé à marcher dans de mauvaises voies, provoquant ainsi Dieu à défi. D’un tel homme, Dieu dit sans équivoque : « L’âme qui péchera, celle-là mourra ». Nous ne trouvons non plus aucune repentance de la part d’Achaz.
Après que Juda eut joui pendant de nombreuses années de prospérité et de sécurité, Dieu, maintenant, faisait venir le jugement sur eux. Les Syriens les battirent à la bataille et emmenèrent de nombreux captifs. La Syrie était alliée avec le royaume d’Israël en ce temps-là. Israël remporta aussi une grande victoire sur Juda, tuant 120 000 de ses hommes vaillants et quelques-uns de ses princes, et emmenant 200 000 femmes et enfants, et un grand butin, à Samarie. Mais là, un prophète, Oded, réprimanda les soldats victorieux quant à leur rage contre leurs frères du royaume des deux tribus. Et il exigea qu’ils renvoient chez eux les captifs qu’ils avaient pris.
Tandis qu’Achaz continuait à s’endurcir contre l’Éternel, quelques-uns des conducteurs d’Israël prirent à cœur les paroles de Dieu données par ce prophète : « N’avez-vous pas avec vous, ne concernant que vous, des péchés contre l’Éternel, votre Dieu ? » (v. 10). Ils vêtirent donc les captifs avec le butin qu’ils avaient pris, les nourrirent, les oignirent, et ramenèrent même les plus faibles d’entre eux sur des ânes jusqu’à Jéricho vers leurs frères.

Et l’Éternel parla encore à Achaz, disant : Demande pour toi un signe de la part de l’Éternel, ton Dieu ; demande-le dans les lieux bas ou dans les hauteurs d’en haut. Et Achaz dit : Je ne le demanderai pas, et je ne tenterai pas l’Éternel. Et il dit : Écoutez donc, maison de David : Est-ce peu de chose pour vous de lasser la patience des hommes, que vous lassiez aussi la patience de mon Dieu ? C’est pourquoi le Seigneur, lui, vous donnera un signe : voici, la vierge concevra et elle enfantera un fils, et appellera son nom Emmanuel. És. 7. 10 et 14.

La Syrie et Israël étaient alliés contre Juda dont le roi, Achaz, s’était complètement détourné de l’Éternel. Dieu avait donné à ces deux peuples la victoire sur Juda. Ils avaient maintenant l’intention de déposer Achaz, et de mettre à sa place un roi d’une autre lignée, le fils de Tabeël (És. 7. 6). Humainement parlant, cela n’aurait pas été déplacé : Achaz ne méritait pas de régner.
Mais Dieu n’est pas limité par les critères de la justice humaine. Sa parole est immuable. Ses promesses sont assurées. Longtemps auparavant, il avait promis à David qu’il placerait sa descendance après lui et qu’il établirait son royaume, lui disant : « Moi, je lui serai pour père, et lui me sera pour fils ; et je ne retirerai pas d’avec lui ma bonté… et son trône sera affermi pour toujours » (1 Chron. 17. 13 et 14).
C’est pourquoi Dieu envoya le prophète Ésaïe pour délivrer de ses craintes Achaz, cet indigne descendant de David. Son trône, il est vrai, était menacé, mais ce qui était beaucoup plus important, c’est que ces deux rois avaient l’intention d’annuler le propos et la promesse de Dieu. Tous les desseins et les promesses de Dieu sont centrés sur Christ. « Jésus Christ… pour toutes les promesses de Dieu, en lui est le oui et en lui l’amen, à la gloire de Dieu » (2 Cor. 1. 20). Dieu ne permettrait pas à leurs projets de réussir.
Bien qu’Achaz ait refusé de demander un signe, Dieu lui donna la promesse et le signe les plus merveilleux. Dans cette triste période, et à ce roi-là, Dieu promit la réponse aux besoins de l’humanité, le Sauveur, Emmanuel, « Dieu avec nous », qui devait naître de la vierge. Quel Dieu plein de grâce !

En ce temps-là, le roi Achaz envoya vers les rois d’Assyrie, pour qu’ils lui aidassent… l’Éternel abaissa Juda, à cause d’Achaz, roi d’Israël, car il avait rejeté tout frein en Juda, et avait beaucoup péché contre l’Éternel. Et Tilgath-Pilnéser, roi d’Assyrie, vint contre lui, et le traita en ennemi, et il ne le fortifia pas. Car Achaz dépouilla la maison de l’Éternel et la maison du roi et des chefs, et donna les dépouilles au roi d’Assyrie, mais il ne lui fut d’aucune aide. 2 Chron. 28. 16, 19 et 21.

La merveilleuse promesse de Dieu concernant Emmanuel, l’Enfant qui naîtrait, le Fils qui serait donné pour s’asseoir sur le trône de David, n’eut aucun effet heureux sur le roi Achaz. Plutôt que d’attendre le gouvernement qui amènerait la paix, et d’attacher du prix à ce que ferait l’Éternel des armées (És. 9. 6 et 7), le méchant Achaz prit lui-même les choses en mains. Cela fut un désastre pour lui et pour son peuple, dont Juda souffrirait pendant des dizaines d’années.
« Je suis ton serviteur et ton fils ; monte, et sauve-moi » (2 Rois 16. 7), dit Achaz au roi d’Assyrie par les messagers qu’il lui envoya. Il dépouilla le temple, son propre palais et ceux de ses princes pour s’assurer de cette aide. Mais, bien que le roi d’Assyrie ait marché contre la Syrie et Israël, il ne s’arrêta pas là. Dieu employa cette nation fière et cruelle comme bâton de sa colère, non seulement contre la Syrie et Israël, mais aussi contre Juda et Jérusalem. L’Assyrie se vanta de sa force et de ses exploits mais, au temps assigné, Dieu briserait aussi ce bâton.
Achaz poursuivit de mal en pis. « Au temps de sa détresse, il ajouta aussi à son péché contre l’Éternel » (v. 22). Dieu l’appelle même roi d’Israël, car il suivit leurs voies, sacrifiant et brûlant de l’encens à d’autres dieux. Il remplaça l’autel de l’holocauste par un autre, fait sur le modèle d’un autel qu’il avait vu à Damas, et souilla le temple de Dieu de plusieurs manières, allant jusqu’à fermer ses portes. Il provoqua réellement à colère l’Éternel.

Ézéchias… fit ce qui est droit aux yeux de l’Éternel, selon tout ce qu’avait fait David, son père. La première année de son règne, au premier mois, il ouvrit les portes de la maison de l’Éternel, et les répara. Et il fit venir les sacrificateurs et les lévites… et leur dit : Écoutez-moi, Lévites ! Maintenant, sanctifiez-vous, et sanctifiez la maison de l’Éternel. 2 Chron. 29. 1 et 5.

ÉZÉCHIAS

Quel modèle pour nous ! Enfin, un roi qui fait ce qui est droit aux yeux de l’Éternel qu’on peut comparer à David, le modèle de Dieu pour les rois dans l’Ancien Testament, et figure de notre Seigneur Jésus Christ ! Combien nos cœurs sont réconfortés quand nous en arrivons à ce roi – non pas parfait, mais cependant l’un des meilleurs que nous trouvons parmi les rois de Juda dans l’Ancien Testament.
Quel excellent commencement que le sien – dans le tout premier mois de la première année de son règne. On a l’impression que cela était une action bien réfléchie, non pas quelque chose d’impulsif. On ne peut pas douter que son cœur ait été chagriné pendant le triste règne de son père, le méchant Achaz. Peut-être avait-il soupiré après le jour où il accéderait au trône et pourrait agir avec fermeté pour débarrasser la saleté et les impuretés accumulées aux abords du temple. Mais, à la différence de la plupart des politiciens, qui font beaucoup de belles promesses pendant leur candidature, Ézéchias a agi dès qu’il est arrivé au pouvoir et en a engagé d’autres à travailler avec lui.
La première chose qu’il a faite en accédant à la royauté a été d’ouvrir les portes de la maison de l’Éternel et de les réparer. Ensuite, il rassemble les sacrificateurs et les lévites, leur dit de se purifier, et leur confesse ouvertement les manquements des générations précédentes. Il ne cherche pas à excuser quoi que ce soit, mais il passe tout en revue avec soin. Cela étant fait, on offre des sacrifices pour le péché et des holocaustes, non seulement pour Juda, mais pour tout Israël. « Et ils louèrent avec joie, et ils s’inclinèrent et se prosternèrent » (v. 30).

Ils firent approcher les boucs du sacrifice pour le péché, devant le roi et la congrégation, et ils posèrent leurs mains sur eux ; et les sacrificateurs les égorgèrent et firent avec leur sang, sur l’autel, la purification du péché, afin de faire propitiation pour tout Israël ; car le roi avait dit que l’holocauste et le sacrifice pour le péché seraient pour tout Israël… Et Ézéchias et tout le peuple se réjouirent de ce que Dieu avait disposé le peuple ; car la chose fut faite soudainement. 2 Chron. 29. 23, 24 et 36.

Le roi Ézéchias prenait à cœur non seulement son propre royaume de Juda, mais tout le peuple de Dieu. Le royaume des dix tribus d’Israël tendait à sa fin, et effectivement il se termina presque au début du règne d’Ézéchias – et le royaume de ce dernier, Juda, était menacé. Combien il était donc important de se mettre en règle avec Dieu, loin duquel l’une comme l’autre des nations s’était terriblement éloignée ! Ézéchias avait ouvert et purifié le temple. Il s’assembla maintenant avec ses princes pour offrir des sacrifices – sacrifices pour le péché et holocaustes – pour tout Israël. Ressentons-nous assez profondément, aujourd’hui, la ruine de l’Église quant à son témoignage public pour le Seigneur ? Beaucoup de chrétiens, et même des conducteurs chrétiens, ne se soucient que d’eux-mêmes, de leur famille, et de l’assemblée ou de l’église locale avec laquelle ils s’identifient. Leurs intérêts ne vont pas plus loin. Quand on mentionne le corps de Christ, ils pensent uniquement à leur propre groupe, englobant tous les autres chrétiens dans quelque chose qui n’est pas tout à fait aussi bon qu’eux. Nous rendons-nous quelquefois coupables d’une telle pensée ? La manière de penser d’Ézéchias, et l’action qui en résulta, étaient selon la pensée de Dieu, et conformes aux directives données dans la loi. Il voyait le peuple de Dieu dans son unité, et offrit des sacrifices pour eux tous. Ces sacrifices parlaient tous de Christ, le parfait Sacrifice. Il a agi avec promptitude. Dieu agissait dans les cœurs, aussi tout le peuple s’est réjoui avec le roi et était d’une même pensée avec lui dans tout.

Il s’assembla à Jérusalem une grande multitude de peuple pour célébrer la fête des pains sans levain au second mois… une très grande congrégation… Une grande partie du peuple, beaucoup… ne s’étaient pas purifiés, et ils mangèrent la pâque, non comme il est écrit ; mais Ézéchias pria pour eux, disant : Que l’Éternel, qui est bon, pardonne à tous ceux qui ont appliqué leur cœur à rechercher Dieu, l’Éternel, le Dieu de leurs pères, bien que ce ne soit pas conformément à la purification du sanctuaire. Et l’Éternel écouta Ézéchias et guérit le peuple. 2 Chron. 30. 13, 18 et 20.

Au tout début du règne d’Ézéchias, il avait fallu, aux sacrificateurs et aux lévites, presque un mois entier pour effectuer la purification du temple. Il n’avait donc pas été possible à Juda de célébrer la pâque au temps fixé. Ézéchias prit alors conseil pour la célébrer le deuxième mois. Dieu, en effet, avait prévu, selon Nombres 9, le cas où des Israélites, parce qu’ils seraient impurs, ou qu’ils seraient en voyage au loin, seraient empêchés de célébrer la pâque au premier mois. Ézéchias se prévalut donc de cette disposition de Dieu en grâce, l’appliquant collectivement à tout Israël et Juda.
Par la grâce de Dieu, Juda, d’un seul cœur, fit cette chose exceptionnelle. Cependant, beaucoup d’entre eux ne s’étaient pas purifiés, de sorte que les lévites égorgèrent les agneaux de la pâque pour eux. Dans les tribus du nord, beaucoup s’étaient moqué de l’invitation du roi, cependant d’autres s’humilièrent et vinrent à Jérusalem. Ils ne marchaient plus dans le bon chemin depuis des centaines d’années, et ne connaissaient que peu ou rien de la purification du sanctuaire. Que pouvait-on faire pour ceux-là ? Dieu n’avait rien prévu d’autre à leur sujet. Ne pouvaient-ils pas prendre part à la pâque ?
Ézéchias pria pour eux, faisant appel à la miséricorde de Dieu pour tous ceux qui avaient mis leur cœur à rechercher l’Éternel. Non seulement Dieu connaît nos circonstances, mais il est le Dieu qui sonde les cœurs, que l’on peut invoquer encore aujourd’hui en faveur de ceux qui le recherchent en vérité. Faisons confiance à la bonté de Dieu, mais ne cherchons pas à faire des règles à partir des exceptions !

Ézéchias dit au peuple, aux habitants de Jérusalem, de donner la portion des sacrificateurs et des lévites, afin qu’ils s’attachent à la loi de l’Éternel. Et quand la parole du roi se répandit, les fils d’Israël apportèrent en grande quantité les prémices du blé, du moût, et de l’huile, et du miel… ils apportèrent la dîme de tout, en abondance. 2 Chron. 31. 4 et 5.

Ézéchias avait purifié le temple et avait encouragé les sacrificateurs et les lévites à se sanctifier. Sous sa direction, le peuple avait célébré la pâque et la fête des pains sans levain, prolongeant même celle-ci d’une semaine. Ils étaient ensuite sortis pour détruire les hauts lieux et les autels idolâtres dans tout le pays. Que restait-il à faire pour que le travail se poursuive ?
Ézéchias établit maintenant les sacrificateurs et les lévites dans leurs divisions et rétablit le culte de l’Éternel selon l’ordre donné par Dieu. Il prit ensuite à sa charge les frais de tous les sacrifices réguliers que la loi exigeait. Mais pour que les sacrificateurs et les lévites puissent servir l’Éternel comme ils le devaient, il fallait pourvoir à leurs besoins matériels. Ézéchias commanda que cela aussi soit fait de la manière ordonnée par l’Éternel. Quand le peuple donnait avec droiture de cœur, ils apportaient en abondance. Et tout le monde fut encouragé : le roi, les princes, les sacrificateurs, les lévites, le peuple. Tous ces dons furent gérés avec soin et bien administrés. De la sorte, les serviteurs de l’Éternel eurent de quoi se nourrir et être rassasiés, et laisser des monceaux de nourriture en réserve ! Et l’Éternel bénit le peuple.
Aujourd’hui aussi, « Dieu aime celui qui donne joyeusement » (2 Cor. 9. 7). Il trouve son plaisir à employer les siens qui sont droits de cœur pour pourvoir aux besoins de ses serviteurs et de son œuvre. L’apôtre Paul reçut avec reconnaissance ce que les Philippiens lui envoyèrent, attachant du prix à leur communion avec l’évangile. Par contre, il refusa de recevoir quoi que ce soit pour ses besoins personnels de la part de l’assemblée à Corinthe au moment où il y régnait un grand désordre.

Ézéchias… fit ce qui est bon, et droit, et vrai, devant l’Éternel, son Dieu. Et dans toute œuvre qu’il entreprit… il agit de tout son cœur, et prospéra. Après ces choses et cette fidélité, Sankhérib, roi d’Assyrie, vint et entra en Judée, et campa contre les villes fortes, et il pensait en forcer l’entrée. 2 Chron. 31. 20 et 21 ; 32. 1.

Dieu ne met aucune restriction à l’éloge qu’il fait d’Ézéchias : « Il fit ce qui est droit aux yeux de l’Éternel, selon tout ce qu’avait fait David, son père… Il mit sa confiance en l’Éternel, le Dieu d’Israël ; et après lui, il n’y en eut point de semblable à lui parmi tous les rois de Juda, non plus que parmi ceux qui avaient été avant lui. Et il s’attacha à l’Éternel… Et l’Éternel fut avec lui : partout où il allait, il prospéra » (2 Rois 18. 3, 5 et 8).
Mais ensuite, à notre grand étonnement, nous lisons que, après ces choses et cette fidélité d’Ézéchias, le roi d’Assyrie « monta contre toutes les villes fortes de Juda et les prit » (2 Rois 18. 13). Nous nous demandons pourquoi cela. Pourquoi Dieu permit-il que cela arrive au plus fidèle des rois de Juda ? Et de même, aujourd’hui, pourquoi des chrétiens qui sont remarquables par leur fidélité doivent-ils quelquefois être frappés par de terribles calamités ? Nous pouvons raisonnablement accepter que « ce qu’un homme sème, cela aussi il le moissonnera » (Gal. 6. 7), mais comment un Dieu juste peut-il permettre que des maux aussi terribles frappent de bonnes personnes, et que souvent de mauvaises gens prospèrent ? Nous trouvons cela injuste.
Au cours des siècles, beaucoup de croyants se sont débattus avec de telles questions. C’est ce qu’ont fait Job et ses amis. De même, au Ps. 73. 16 et 17, Asaph reconnaît : « Quand j’ai médité pour connaître cela, ce fut un travail pénible à mes yeux, jusqu’à ce que je fusse entré dans les sanctuaires de Dieu… j’ai compris leur fin ». Nous avons une vue beaucoup trop courte. Dieu est souverain. Il voit la scène tout entière. Dans le cas d’Ézéchias ici, nous voyons comment Dieu a agi de façon merveilleuse. Sankhérib a perdu 185 000 hommes en une nuit – et sa vie peu de temps après. Ézéchias a vécu une délivrance miraculeuse.

Ézéchias prit la lettre de la main des messagers (du roi d’Assyrie), et la lut, et monta dans la maison de l’Éternel ; et Ézéchias la déploya devant l’Éternel. Et Ézéchias pria l’Éternel, disant :… maintenant, Éternel, notre Dieu ! sauve-nous de sa main, afin que tous les royaumes de la terre sachent que toi seul tu es l’Éternel. És. 37. 14, 15 et 20.

Dieu peut-il lire ? Ézéchias le pensait certainement, car il prit et déploya devant l’Éternel la lettre blasphématoire que Sankhérib, le roi d’Assyrie, lui avait envoyée dans le temple. C’était comme s’il disait : Éternel, lis toi-même ce que ce méchant homme a écrit. Et ensuite, Ézéchias a prié de façon précise, avec calme et ferveur, exposant sa profonde inquiétude tout en exprimant sa confiance dans l’Éternel.
L’Éternel l’a entendu. Ézéchias n’avait pas plaidé pour lui-même ou en faveur de Juda, mais c’était l’honneur de Dieu qui était mis en cause. Sankhérib ne s’était pas attaqué à une idole, mais au Dieu vivant. Il est vrai que lui et ses pères avaient pu dévaster d’autres pays et jeter leurs dieux au feu « car ce n’étaient pas des dieux, mais l’ouvrage de mains d’homme – du bois, et de la pierre ». Le désir suprême d’Ézéchias, c’était « que tous les royaumes de la terre sachent que toi seul tu es l’Éternel ». (És. 37. 19 et 20).
La réponse de Dieu vint ce même jour. Dieu avait bien vu et entendu la rage blasphématoire de ce roi impie. Il allait le faire retourner dans son pays, disgracié. Et quant à Jérusalem, Dieu dit : « Je protégerai cette ville, afin de la sauver, à cause de moi, et à cause de David, mon serviteur » (v. 35). Oui, Dieu lit, il voit et il entend ! Il sait, il comprend, et il agit – nous pouvons en être certains !

Écrit d’Ézéchias, roi de Juda, quand, ayant été malade, il fut rétabli de sa maladie. Moi, je disais : … Je suis privé du reste de mes années… Et tu m’as rendu la santé, et tu m’as fait vivre… Le vivant, le vivant est celui qui te louera, comme moi aujourd’hui ; le père fera connaître aux fils ta vérité. L’Éternel a voulu me sauver ! Et nous jouerons de mes instruments à cordes tous les jours de notre vie, dans la maison de l’Éternel. És. 38. 9, 10, 16, 19 et 20.

Au moment où les villes de Juda tombaient l’une après l’autre aux mains des Assyriens, et où Jérusalem était menacée, survint une autre complication majeure. Ézéchias était malade à la mort. Le prophète Ésaïe vint vers lui avec ce message de la part de Dieu : « Donne des ordres pour ta maison, car tu vas mourir et tu ne vivras pas » (És. 38. 1). Ézéchias pria et pleura beaucoup. Dieu renvoya Ésaïe avec un second message : il avait entendu la prière d’Ézéchias, avait vu ses larmes, ajouterait quinze années à sa vie, et délivrerait Jérusalem de la main de l’ennemi. Dieu donna au roi un signe merveilleux pour confirmer sa parole, faisant retourner de dix degrés en arrière l’ombre sur le cadran solaire.
Ézéchias célébra sa guérison par un poème de témoignage. Beaucoup de psaumes, de même, sont des cantiques en témoignage à des délivrances divines dans des temps de graves difficultés. D’ailleurs, le tout premier cantique mentionné dans la Bible fut chanté quand Israël eut traversé la Mer Rouge sans danger, et que les Égyptiens qui les poursuivaient s’y furent noyés.
En repassant cette expérience, Ézéchias offrit des louanges à Dieu et prit d’excellentes résolutions : pendant tout le reste de sa vie, il marcherait soigneusement, il louerait Dieu, il ferait connaître à ses enfants la vérité de Dieu, avec d’autres il chanterait toujours des cantiques dans la maison de l’Éternel. Nous avons sûrement agi de même après que Dieu nous a fait passer par de grandes épreuves ! Mais avons-nous mis à exécution nos résolutions ? C’est une chose très sérieuse que de faire des promesses à Dieu. « Mieux vaut que tu ne fasses point de vœu, que d’en faire un et de ne pas l’accomplir » (Éccl. 5. 5).

Ézéchias eut de très-grandes richesses et une très-grande gloire ; et il se fit des réserves d’argent et d’or… car Dieu lui donna de fort grands biens… Et Ézéchias prospéra dans tout ce qu’il fit. Mais cependant, lors de l’ambassade que les chefs de Babylone envoyèrent vers lui pour s’informer du miracle qui avait été opéré dans le pays, Dieu l’abandonna pour l’éprouver, afin qu’il connût tout ce qui était dans son cœur. 2 Chron. 32. 27, 29 et 31.

Ézéchias fut un bon roi – la Parole de Dieu le montre de façon absolument claire. En le délivrant, et Jérusalem avec lui, de l’armée assyrienne, en le rétablissant de sa maladie, et en lui donnant le signe merveilleux de l’ombre sur le cadran solaire, Dieu avait beaucoup élevé Ézéchias à la vue des nations qui l’entouraient. En conséquence, « beaucoup de gens apportèrent des offrandes à l’Éternel à Jérusalem, et des choses précieuses à Ézéchias, roi de Juda », et « Dieu lui donna de fort grands biens » (v. 23 et 29). Mais dans le temps même de toute cette bénédiction, Dieu le mettait à l’épreuve.
De Babylone, ville réputée dans l’histoire ancienne pour ses connaissances en astronomie (et aussi en astrologie – qui n’a pas de base scientifique mais qui trompe des millions d’humains encore aujourd’hui) vinrent des ambassadeurs pour féliciter Ézéchias et « pour s’informer du miracle qui avait été opéré dans le pays ». Quelle magnifique occasion pour Ézéchias, pour rendre témoignage à la bonté de Dieu envers lui ! Mais non, il leur montra fièrement tous ses trésors. « Il n’y eut rien qu’Ézéchias ne leur montrât dans sa maison et dans tous ses domaines » (És. 39. 2). Quelle différence avec le temps où la reine de Sheba avait rendu visite à Salomon et avait appris à rendre hommage à la grandeur de l’Éternel, son Dieu !
Puissions-nous prendre garde ! L’orgueil, aujourd’hui encore, est pour nous une occasion de chute – l’orgueil de nos possessions, de nos réussites, de nos connaissances, même des bénédictions que Dieu nous a accordées. L’orgueil d’Ézéchias amena la colère de Dieu sur lui et sur son peuple. Il apprit à connaître son propre cœur. Et par son humiliation, il détourna l’exécution de la colère divine.

(Manassé) fit outre mesure ce qui est mauvais aux yeux de l’Éternel, pour le provoquer à colère… Et quand il fut dans la détresse, il implora l’Éternel, son Dieu, et s’humilia beaucoup devant le Dieu de ses pères, et le pria ; et il se laissa fléchir par lui, et écouta sa supplication, et le ramena à Jérusalem dans son royaume ; et Manassé reconnut que c’est l’Éternel qui est Dieu. 2 Chron. 33. 6, 12 et 13.

MANASSÉ

Manassé, le fils d’Ézéchias, accéda au trône à l’âge de 12 ans, eut un long règne de 55 années, et se mit en devoir de défaire tout le bien qu’avait fait son père. Un verset après l’autre donne les détails de la manière dont il poussa Juda et les habitants de Jérusalem à se détourner du droit chemin, « en les induisant à faire le mal, plus que les nations que l’Éternel avait détruites devant les fils d’Israël ». A cause de ses péchés, l’Éternel détermina d’amener le jugement sur Juda, « et l’Éternel ne voulut pas lui pardonner » (2 Rois 21. 9, 15 ; 24. 3 et 4).
Les méchantes actions de Manassé eurent également pour lui des conséquences douloureuses. Dieu permit que les Assyriens le fassent prisonnier, le lient avec des chaînes d’airain, et l’emmènent à Babylone. Mais, oh ! merveille de la grâce de Dieu ! Dieu apprécie la repentance. Dans son affliction, Manassé se repentit et « il implora l’Éternel, son Dieu, et s’humilia beaucoup devant le Dieu de ses pères, et le pria » (v. 12 et 13).
Dieu, dans les voies de son juste gouvernement, ne voulut pas pardonner à la nation, qui avait péché contre lui continuellement depuis sa sortie d’Égypte et avait, de son plein gré, suivi Manassé pour faire le mal outre mesure. Toutefois, Dieu fut touché par la supplication de Manassé, et le ramena dans son royaume, lui donnant encore l’occasion de prouver la réalité de sa repentance. Ce premier des pécheurs de l’Ancien Testament fit bientôt disparaître les dieux étrangers, « mit en état l’autel de l’Éternel, et y sacrifia des sacrifices de prospérités et d’actions de grâces ; et il commanda à Juda de servir l’Éternel, le Dieu d’Israël » (v. 16).

(Amon) fit ce qui est mauvais aux yeux de l’Éternel, comme avait fait Manassé, son père ; et Amon sacrifia à toutes les images taillées que Manassé, son père, avait faites, et les servit ; et il ne s’humilia point devant l’Éternel, comme Manassé, son père, s’était humilié ; car lui, Amon, multiplia son péché. Et ses serviteurs conspirèrent contre lui, et le mirent à mort dans sa maison. 2 Chron. 33. 22 et 24.

AMON

Le long règne de Manassé (55 ans) avait amené le désastre sur lui-même et sur Juda. Toutefois, dans ses dernières années, il s’était repenti, s’était tourné vers l’Éternel, son Dieu, et avait cherché à corriger le mal qu’il avait fait. Mais, bien que sa repentance ait été sincère, elle n’avait pas changé les cœurs des fils d’Israël, ni celui de son fils, Amon, son successeur, qui accéda au trône à l’âge de 25 ans.
Combien souvent nous voyons aujourd’hui des situations semblables dans les vies. A cause de l’état de péché intrinsèque de nos cœurs, il nous est beaucoup plus facile de suivre un mauvais chemin qu’un bon chemin. La grâce de Dieu peut agir pour qu’un père ou une mère soient délivrés d’une vie de péché, mais ils ont déjà donné un exemple à leurs enfants, dont il leur est bien difficile de se débarrasser, surtout s’ils sont déjà adolescents ou adultes. Et bien que les parents puissent connaître la joie de savoir leurs péchés pardonnés, ils ont le grand chagrin de voir ceux qu’ils aiment marcher dans le chemin pernicieux qui conduit à la destruction. La grâce de Dieu peut pardonner au plus grand des pécheurs, mais à cause de son gouvernement, la graine qui a été semée produit sa moisson à la fin.
Les sociologues, même incroyants, mettent en lumière ces schémas de vie. Mais le Seigneur est puissant pour délivrer quiconque vient à lui. Il sauve chacun individuellement, mais il trouve aussi son plaisir à détourner des familles entières, et même des communautés, de leur voie de perdition, et à les transformer complètement. Malheureusement, Amon n’a pas fait cette expérience. Il a été assassiné par ses serviteurs qui, à leur tour, ont été tués par le peuple du pays.

Le peuple du pays établit pour roi Josias, (le fils d’Ammon) en sa place. Josias était âgé de huit ans lorsqu’il commença de régner… et il fit ce qui est droit aux yeux de l’Éternel, et marcha dans les voies de David, son père, et ne s’en écarta ni à droite ni à gauche. Et la huitième année de son règne, lorsqu’il était encore un jeune garçon, il commença de rechercher le Dieu de David, son père ; et la douzième année, il commença de purifier Juda et Jérusalem. 2 Chron. 33. 25 ; 34. 1 et 3.

JOSIAS

Quels qu’aient été les motifs des assassins d’Amon, le peuple fit roi son jeune fils Josias. Plus de 200 ans auparavant, Joas avait été élevé au trône à l’âge de sept ans, puis éduqué et guidé par Jéhoïada, ce pieux sacrificateur. En conséquence Joas, au tout début de son règne, avait entrepris d’éliminer le culte de Baal et de réintroduire le culte de l’Éternel. Mais après la mort de Jéhoïada, il s’écarta du droit chemin en suivant les conseils de ses princes.
Josias, comme enfant et jeune homme, n’eut pas cet avantage énorme d’avoir un guide pieux.
Nous connaissons le nom de sa mère, Jedida, fille d’Adaïa, de Botskath (2 Rois 22. 1), mais il ne nous est rien dit de plus à son sujet. Fut-elle en aide à son fils ? Les mères pieuses le sont souvent. Mais Dieu nous permet de voir les progrès dans la vie de Josias. Sa croissance fut ferme : il ne se détourna ni à droite ni à gauche.
Encore adolescent, il commença à rechercher personnellement le Dieu de David, son père. Quatre ans plus tard, il commença à purifier Juda et Jérusalem de leurs nombreuses formes d’idolâtrie. Il alla même au-delà des limites du royaume de Juda, détruisant aussi les vestiges d’idolâtrie dans les ruines de quelques-unes des tribus du royaume du nord. Enfin, vers l’âge de vingt-cinq ans, il commença à réparer le temple à Jérusalem. C’est pendant ces travaux que le livre de la loi fut retrouvé, ce livre qui eut un effet puissant sur la vie du roi. En ce qui nous concerne, nous avons la Parole de Dieu. En faisons-nous bon usage ?

Ainsi dit l’Éternel : …. Parce que ton cœur a été sensible, et que tu t’es humilié devant Dieu quand tu as entendu ses paroles contre ce lieu et contre ses habitants, et parce que tu t’es humilié devant moi, et que tu as déchiré tes vêtements, et que tu as pleuré devant moi, moi aussi j’ai entendu… tes yeux ne verront pas tout le mal que je fais venir sur ce lieu et sur ses habitants. 2 Chron. 34. 27 et 28.

Alors qu’il surveillait les réparations du temple à Jérusalem, Hilkija, le souverain sacrificateur, trouva le livre de la loi dans la maison de l’Éternel. Il le donna à Shaphan, le scribe, qui à son tour le lut devant le roi Josias. Josias fut profondément troublé par ce qu’il entendit, prenant conscience que le peuple n’avait pas gardé la parole de l’Éternel, pour agir selon tout ce qui était écrit dans ce livre. Déchirant ses vêtements en témoignage de sa détresse, il envoya quelques-uns de ses grands vers la prophétesse Hulda pour s’enquérir auprès de l’Éternel concernant les paroles de ce livre. La réponse qui lui fut donnée avait deux aspects. A l’homme qui avait envoyé ces personnages officiels pour le consulter, l’Éternel affirma solennellement qu’il amènerait tout le mal et les malédictions et la fureur qui étaient écrits dans ce livre, sur Juda et son peuple. Mais l’Éternel reconnaissait et honorait Josias, le roi de Juda pour son cœur sensible qui l’avait poussé à s’humilier devant lui. Il lui fut assuré qu’il mourrait en paix avant que ne tombe le jugement de Dieu.
Josias, alors, agit selon la parole de Dieu qui lui avait été rapportée. Rassemblant le peuple dans le temple, il leur lut le livre de l’alliance, et s’engagea publiquement devant l’Éternel pour garder ses commandements de tout son cœur et de toute son âme. Et il amena le peuple à entrer dans l’alliance. Ceci eut pour résultat que Josias et le peuple débarrassèrent ce qui restait d’objets d’idolâtrie à travers tout le pays, sans se laisser arrêter par des considérations historiques ou sentimentales. Quant à nous, sommes-nous prêts à obéir à la Parole de Dieu sans réserve aucune ?

On n’avait point célébré en Israël de Pâque semblable depuis les jours de Samuel, le prophète ; et aucun des rois d’Israël n’a célébré une Pâque comme celle que firent Josias, et les sacrificateurs et les lévites, et tout Juda et Israël, qui s’y trouvèrent, et les habitants de Jérusalem. Cette Pâque fut célébrée la dix-huitième année du règne de Josias. 2 Chron. 35. 18 et 19.

Qu’est-ce qui rendit cette pâque célébrée en Israël la plus remarquable depuis les jours du prophète Samuel ? Certainement pas le nombre de ses participants, car sous ce rapport elle ne pouvait pas se comparer aux jours glorieux du règne de Salomon. La pâque célébrée dans les jours d’Ézéchias avait été marquée par une grande joie, plus qu’aucune autre depuis les jours de Salomon, mais cette pâque-ci, nous dit la Parole, dépassait même celle-là.
Cette pâque, sous Josias, fut célébrée au temps fixé, le quatorzième jour du premier mois. Nous lisons que le roi en a donné le commandement, puis qu’il a encouragé les serviteurs de Dieu à faire le service de la maison de l’Éternel. Les sacrificateurs et les lévites s’étaient sanctifiés pour l’Éternel, et étaient à leur place dans les divisions, selon les directives que Dieu avait données « dans le livre de Moïse », et par David et Salomon. Et les portiers se tenaient à chaque porte.
A mesure qu’on lit ce chapitre, on constate un réel esprit de générosité et de collaboration. Josias et les princes firent don de milliers d’agneaux, de chevreaux et de bœufs pour la pâque et pour les sacrifices pour le peuple ; et les chefs des sacrificateurs et des lévites en ajoutèrent encore davantage. Les sacrificateurs et les lévites œuvraient dans une pleine harmonie, les lévites préparant même ce qui était nécessaire aux sacrificateurs et aux portiers qui étaient occupés à plein temps dans leurs charges respectives.
Lorsque, aujourd’hui, les conducteurs spirituels au milieu du peuple de Dieu travaillent ensemble, en s’aidant l’un l’autre, et en encourageant leurs frères à agir selon l’enseignement de la Parole, il en résulte de la joie dont on se souviendra.

Neco, roi d’Égypte, monta pour faire la guerre… et Josias sortit à sa rencontre. Et Neco lui envoya des messagers, disant : Qu’y a-t-il entre moi et toi, roi de Juda ? Ce n’est pas contre toi que je viens… Désiste-toi de t’opposer à Dieu… Et Josias ne se détourna pas de lui, mais il se déguisa pour combattre contre lui ; et il n’écouta pas les paroles de Neco, qui venaient de la bouche de Dieu. 2 Chron. 35. 20 et 23.
Il saisit un chien par les oreilles, celui qui, en passant, s’emporte pour une dispute qui n’est pas la sienne. Prov. 26. 17.

Il est triste de voir la mort de Josias encore relativement jeune, à 39 ans. Ce roi pieux, à qui il avait été promis que l’Éternel ne déverserait pas sa colère sur Juda pendant sa vie, s’immisça dans une querelle qui ne le concernait pas, entre le Pharaon et le roi de Babylone (Jér. 46. 2), et y perdit la vie.
Ce n’est pas l’affaire du chrétien de s’impliquer dans les affaires de ce monde – ses guerres et sa politique. Nous servons un plus grand Maître. En fait, nous sommes ambassadeurs pour Christ, avec la mission de proclamer à tous : « Soyez réconciliés avec Dieu » (2 Cor. 5. 20). Un jour viendra où ce Maître prendra sa juste place comme Roi des rois et Seigneur des seigneurs, soumettant toutes choses à lui-même. Quand il régnera, nos régnerons avec lui. Jusque-là, essayer de mettre en ordre les affaires de ce monde n’est qu’un exercice frustrant, qui aura des conséquences dangereuses, et même désastreuses.
Les paroles de Neco, le roi païen d’Égypte, qui avertissaient Josias de ne pas interférer dans cette guerre, « venaient de la bouche de Dieu » (v. 22). Dieu n’est pas limité quant aux moyens qu’il emploie pour faire connaître sa parole. Tout comme il avait employé autrefois l’ânesse de Balaam, il peut également employer un roi égyptien. Mais quand il doit avoir recours à de tels moyens pour nous parler, c’est à notre honte. Car nous avons la Parole et le Saint Esprit pour nous guider.
Josias se déguisa pour aller à la bataille. Sa mort prématurée, comme celle d’Achab près de 300 ans auparavant, fut causée par un tir des archers. Quelle triste fin pour ce roi par ailleurs si pieux !

Le peuple du pays prit Joakhaz, fils de Josias, et ils l’oignirent et le firent roi à la place de son père. Joakhaz était âgé de vingt-trois ans lorsqu’il commença de régner ; et il régna trois mois à Jérusalem… il fit ce qui est mauvais aux yeux de l’Éternel… et le Pharaon Neco le lia à Ribla, dans le pays de Hamath, pour qu’il ne régnât plus à Jérusalem… Et il prit Joakhaz, qui vint en Égypte et y mourut. 2 Rois 23. 30 et 34.

JOAKHAZ

Après la mort tragique de Josias, il y eut une dégénérescence rapide dans les événements en Juda. Le jugement ne tarderait pas à s’exécuter sur le pays coupable, et les nations environnantes, dans leurs combats pour obtenir la suprématie, seraient les instruments de la colère de Dieu.
Joakhaz, comme il apparaît clairement d’après le récit de la succession au trône, n’était pas le fils aîné de Josias, mais c’est lui que le peuple a choisi. Ils le prirent et l’oignirent comme roi, mais son règne fut court – trois mois – mais cependant assez long pour démontrer qu’il ne cherchait pas à plaire à Dieu, mais au contraire fit ce qui est mauvais aux yeux de l’Éternel. Le roi d’Égypte, revenant d’une expédition pour essayer d’aider l’empire assyrien à son déclin, contre le pouvoir montant de Babylone, déposa Joakhaz, et en retournant en Égypte, l’emmena prisonnier.

Il semblerait que, pendant quelques temps après que Joakhaz ait été fait prisonnier (nommé aussi Shallum en 1 Chron. 3. 15 et en Jér. 22. 11), Juda se lamenta sur lui, en espérant qu’il serait relâché et ramené vers eux. Cependant, le passage de Jérémie montre clairement que cela n’eut pas lieu.
Il est triste de constater les conséquences du fait que Josias se mêla des guerres et de la politique du monde qui l’entourait – il est également triste qu’aucun de ses fils n’eut des convictions et une marche pieuses comme lui. Nous voyons souvent la même chose de nos jours : des parents pieux et des enfants qui abandonnent complètement le modèle de leur foi et de leur marche, et qui sont faits prisonniers en Égypte – un terme que la Bible emploie pour désigner le monde.

Le Pharaon Neco établit roi Éliakim, fils de Josias, à la place de Josias, son père, et changea son nom en celui de Jehoïakim… Et Jehoïakim donna l’argent et l’or au Pharaon ; seulement il établit une taxe proportionnelle sur le pays, pour donner l’argent selon le commandement du Pharaon ; il exigea l’argent et l’or du peuple du pays, de chacun selon son estimation. 2 Rois 23. 34 et 35.

JÉHOÏAKIM

Jéhoïakim est le premier des rois de Juda qui ait été mis sur le trône par un roi païen. Le Pharaon d’Égypte avait déposé et emmené captif son frère plus jeune, Joakhaz, que le peuple avait choisi, et avait imposé une lourde amende, ou tribut, sur le pays. Jéhoïakim se procura cette somme en l’exigeant du peuple. Quel contraste avec son père, Josias, qui avait donné 30 000 agneaux et chevreaux et 3 000 béliers au peuple, pris sur ses possessions, pour les offrandes et les sacrifices, lors de cette pâque glorieuse et mémorable.
Lorsqu’on regarde, dans la Parole, la mention des mauvaises voies de Jéhoiakim en 2 Rois, en 2 Chroniques, et spécialement en Jérémie, on n’a pas de peine à imaginer pourquoi le peuple de Juda l’a évincé, en choisissant pour roi son frère plus jeune. Dieu nous déclare, non seulement qu’il « a fait ce qui est mauvais aux yeux de l’Éternel, son Dieu », mais parle des « abominations qu’il commit » pendant son règne de onze ans. Et Dieu lui déclare, en Jér. 22. 17 : « Tes yeux et ton cœur ne sont qu’à ton gain déshonnête, et au sang innocent pour le répandre, et à l’oppression et à la violence pour les faire ».
Dans la troisième année du règne de Jéhoïakim, Nebucadnetsar, le roi de Babylone, vint contre lui, le vainquit, et emporta une partie des ustensiles de la maison de Dieu, et des captifs – parmi eux Daniel et ses amis. Jéhoïakim se rebella bientôt. La Bible considère comme un péché la rébellion contre l’autorité établie par lui. Jérémie prophétisa la fin misérable de ce roi oppresseur, et son enterrement comme celui d’un âne.

Jérémie prit un autre rouleau, et le donna à Baruc… le scribe ; et il y écrivit de la bouche de Jérémie toutes les paroles du livre que Jehoïakim, roi de Juda, avait brûlé au feu ; et il y fut encore ajouté plusieurs paroles semblables. Jér. 36. 32.
Le ciel et la terre passeront, mais mes paroles ne passeront point. Marc 11. 31 ; Luc 21. 33.

Le prophète Jérémie rend compte de manière frappante du mépris et de l’hostilité manifestés par le roi Jéhoiakim envers la Parole de Dieu écrite. Dieu avait dit à Jérémie de dicter à Baruc, le scribe, toutes les paroles qu’il avait dites à Jérémie contre Israël, Juda, et les nations. Il fut enjoint à Baruc de lire le rouleau publiquement au peuple quand ils seraient rassemblés dans le temple en un jour de fête. Dieu désirait ardemment que son peuple se repente afin qu’il puisse leur pardonner.
Cette lecture par Baruc attira l’attention des princes, qui lui demandèrent de leur lire le livre à eux aussi. A leur tour, ils en parlèrent au roi Jéhoïakim. Celui-ci ordonna qu’on lui lise le rouleau. A mesure que celui-ci lui était lu, le roi en coupa les pages et les jeta, jusqu’à la dernière, dans le feu qui brûlait devant lui. Dieu prit note de ce mépris pour sa Parole, et prononça un jugement sur le roi. Il dit à Jérémie d’écrire à nouveau le contenu du rouleau. La Parole de Dieu ne peut jamais être détruite !
Malheureusement, ce méchant roi n’est pas le seul dans l’histoire de l’humanité à avoir défié la Parole de Dieu et avoir essayé de s’en débarrasser. De tels efforts sont faits encore aujourd’hui, par certains de manière flagrante, en confisquant et détruisant toutes les Bibles possibles, par d’autres, en attaquant son authenticité et sa véracité historique. Le troisième président des États-Unis, Thomas Jefferson, par exemple, retira du Nouveau Testament toutes les références aux miracles, dans le but de ne garder que les enseignements éthiques !

Et il arriva, en la trente-septième année de la transportation de Jehoïakin, roi de Juda… qu’Évil-Merodac, roi de Babylone, l’année où il commença de régner, éleva la tête de Jehoïakin… et le tira de prison. Et il lui parla avec bonté, et mit son trône au-dessus du trône des rois qui étaient avec lui à Babylone. Et il lui changea ses vêtements de prison, et Jehoïakin mangea le pain devant lui constamment, … et quant à son entretien régulier, un entretien continuel lui fut donné de la part du roi, jour par jour, tous les jours de sa vie. 2 Rois 25. 27 et 30.

JEHOÏAKIN

Jehoïakin (appelé aussi Jeconias et Conia), âgé de dix-huit ans, succéda à son père Jehoïakim sur le trône de Juda. Après trois mois et dix jours, où il fit ce qui est mauvais aux yeux de l’Éternel, il se rendit à Nebucadnetsar, roi de Babylone, avec sa mère, ses femmes, ses serviteurs, ses nobles et ses eunuques. Nebucadnetsar emmena également 10 000 captifs, y compris les hommes forts, les charpentiers et les forgerons – et également Ézéchiel, le sacrificateur – ne laissant en Juda que les plus pauvres du peuple.
En Jérémie 24, Dieu désigne ceux qui furent emmenés prisonniers à ce moment-là comme les « bonnes figues », en contraste avec les « très mauvaises figues » laissées dans le pays. Dieu dit qu’il aurait ses yeux sur ces bonnes figues pour leur bien, et pour les ramener à lui-même, et à leur pays. Les autres seraient chassées et détruites. Dans le bref compte-rendu (passage ci-dessus) qui termine le deuxième livre des Rois, comme aussi le livre de Jérémie, nous voyons le début de la miséricorde de Dieu, en ce que Jehoïakin est relâché de prison et que Dieu le ramène dans la faveur du roi de Babylone.
Dieu dit de Jehoïakin que, « de sa descendance, nul ne prospérera, assis sur le trône de David, ou dominant encore en Juda » (Jér. 22. 30). Les généalogies du Seigneur Jésus montrent qu’il avait légalement droit au trône par Joseph, qui descendait de Jehoïakin (Mat. 1. 11). Mais en fait il descendait réellement de Marie, dont la généalogie est donnée en Luc 3. La précision de la Bible est ainsi bien mise en relief.

Sédécias était âgé de vingt et un ans lorsqu’il commença de régner ; et il régna onze ans à Jérusalem. Et il fit ce qui est mauvais aux yeux de l’Éternel, son Dieu ; il ne s’humilia pas devant Jérémie, le prophète, qui lui parlait de la part de l’Éternel ; et il se révolta aussi contre le roi Nebucadnetsar, qui lui avait fait jurer par Dieu ; et il roidit son cou, et endurcit son cœur pour ne pas retourner à l’Éternel, le Dieu d’Israël. 2 Chron. 36. 11 et 13.

SÉDÉCIAS

Sédécias, dont le nom original était Matthania, ce qui signifie Don de l’Éternel, eut son nom changé en Sédécias, Justice de l’Éternel, par Nebucadnetsar, lorsque celui-ci le fit roi sur Juda. Le passage de Dan. 2. 37 et 38 nous montre que le Dieu des cieux avait fait de Nebucadnetsar, le monarque babylonien, le roi des rois, et l’avait placé au-dessus de l’homme, des bêtes des champs et des oiseaux, ce qui correspondait à la tête d’or du rêve que Daniel interpréta pour lui. Sédécias était donc un vassal du roi Nebucadnetsar, et lui avait juré fidélité devant l’Éternel, le vrai Dieu.
Si nous nous reportons au livre de Jérémie, nous voyons les fortes pressions politiques exercées sur le jeune Sédécias par ses nobles et par les nations voisines. Tout au long de cette période, Dieu lui parlait à maintes reprises par son prophète Jérémie. Sédécias était un homme faible, inclinant d’un côté et de l’autre, espérant avoir de l’aide de l’Égypte, s’enquérant auprès de l’Éternel, mais ensuite cédant aux princes et emprisonnant Jérémie. Il savait parfaitement ce qui était droit, mais les accusations contre lui qui nous sont rapportées dans la Parole de Dieu nous montrent comment son inconstance se termina en rébellion contre son suzerain et dans l’endurcissement de son cœur envers Dieu.
Peut-être avons-nous de la sympathie pour ce jeune roi et le plaignons-nous, mais Dieu lui demande des comptes. Un serment prêté au nom de l’Éternel est quelque chose de très sérieux. La rébellion est, devant Dieu, comme le péché de divination. Sédécias a raidi son cou devant Dieu. Dieu désire qu’il y ait une décision de cœur pour lui obéir, comme c’était le cas chez Daniel et ses amis.

Le roi Sédécias dit à Jérémie : Je crains les Juifs qui se sont rendus aux Chaldéens ; j’ai peur qu’on ne me livre en leur main ; et qu’ils ne me maltraitent. Et Jérémie dit : On ne te livrera point ; écoute, je te prie, la voix de l’Éternel dans ce que je te dis, et tout ira bien pour toi, et ton âme vivra. Jér. 38. 19 et 20.
Mais quant aux timides, et aux incrédules… leur part sera dans l’étang brûlant de feu et de soufre, qui est la seconde mort. Apoc. 21. 8.

Jérémie fut accusé à tort de déserter pour se rendre aux Chaldéens, et d’affaiblir la résistance contre eux, en conseillant de se rendre à eux. Il fut emprisonné à plusieurs reprises par les princes de Juda, dans des conditions telles, qu’elles mettaient sa vie en danger. Sédécias, plusieurs fois, envoya vers lui secrètement pour obtenir de lui une parole de la part de l’Éternel. Chaque fois, Jérémie donna invariablement la même réponse, avertissant Sédécias des conséquences néfastes qu’entraînerait son refus d’obéir à la parole de l’Éternel. Mais bien que Sédécias ait, par moments, adouci un peu les conditions d’emprisonnement de Jérémie, il était trop pusillanime pour prendre ouvertement position contre ses princes, et suivre simplement les directives de l’Éternel.
Notre monde aussi est rempli de gens craintifs et incrédules. Ils ont souvent entendu la Parole de Dieu, ils ont parlé avec des serviteurs de Dieu, mais ils craignent de prendre une position tranchée en faveur de ce qu’ils savent être juste. Ils espèrent en vain qu’ils pourront encore louvoyer un peu plus longtemps, que quelque chose va changer, que l’avertissement divin va finalement n’être qu’une fausse alarme. Ils craignent l’homme plus que Dieu. Au fond d’eux-mêmes ils savent qu’ils ont tort, mais ils ont peur des conséquences, s’ils abandonnent leur position pour se soumettre simplement à Dieu. Le verset ci-dessus, tiré de l’Apocalypse, nous avertit que, en tête de la liste de ceux qui sont destinés à la perdition éternelle, se trouvent les « timides » et les « incrédules ».

Et la brèche fut faite à la ville ; et tous les hommes de guerre s’enfuirent… Et l’armée des Chaldéens poursuivit le roi ; et ils atteignirent Sédécias dans les plaines de Jéricho… Ils prirent le roi, et le firent monter vers le roi de Babylone… et il prononça son jugement… et le mit sous garde en prison, jusqu’au jour de sa mort. Jér. 52. 7, 9 et 11.

Nous en arrivons maintenant à la fin tragique de l’histoire de Sédécias, le dernier roi de Juda.
Le premier chapitre de l’épître aux Romains affirme sans ambiguïté que « la justice de Dieu » (nom que Nebucadnetsar avait donné à Sédécias lorsqu’il avait été désigné pour régner sur Juda) peut être révélée de deux manières : la justice de Dieu apporte le salut à celui qui croit ; mais celui qui rejette, ou néglige, ce que Dieu a fait connaître si clairement, rencontrera certainement la colère de Dieu, plus tôt qu’il ne le pense !
Le siège de Jérusalem dura un an et demi, jusqu’à ce que la famine s’installe, qu’il soit fait une brèche à la ville, et que les soldats fuient, de nuit, tandis que l’armée des Chaldéens les poursuivait jusqu’aux plaines de Jéricho. Sédécias fut rattrapé et capturé, son armée dispersée, et lui fut ramené devant le roi de Babylone pour être jugé.
On ne se moque pas de Dieu. Le jugement sur ce roi sans caractère, âgé de 32 ans, fut sévère et cruel. Ses fils furent tués devant ses yeux. Puis on lui creva les yeux. Les princes, qui pendant si longtemps avaient fait pression sur lui pour qu’il fasse ce qui est mauvais et désobéisse aux instructions de Dieu clairement transmises par le prophète Jérémie, furent exécutés aussi. Il en fut de même d’autres personnages officiels et d’hommes qui furent trouvés dans la ville. Il y en eut encore d’autres qui furent emmenés en captivité. Sédécias, devenu aveugle, fut lié de chaînes, emmené à Babylone, et emprisonné pour le reste de sa vie.
Le temple de Dieu, le palais, et les maisons de Jérusalem, furent brûlés, les murailles de la ville, abattues. Les extraordinaires colonnes d’airain, et les autres ornements du temple furent brisés. Tout fut transporté à Babylone. Quelle triste fin d’une vie de désobéissance à Dieu !

D’après The Lord is near
Rois de Juda et d’Israël E.P. Vedder

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