LE MESSAGE DU PROPHÈTE HABAKUK À LA LUMIÈRE DU NOUVEAU TESTAMENT

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LE MESSAGE DU PROPHÈTE HABAKUK À LA LUMIÈRE DU NOUVEAU TESTAMENT

 

Le message d’aujourd’hui, c’est sur le prophète Habakuk à la lumière du Nouveau Testament. Au début j’aimerais lire la strophe d’un cantique que nous chantons parfois :

Ah ! sans la marche de la foi,
Ma vie est languissante ;
Mais, ô mon Sauveur, c’est en toi,
En ta vertu puissante,
Qu’est mon asile et mon recours ;
Et tu me montres tous les jours
Ta faveur éclatante.

Qu’est-ce que le message du prophète Habakuk nous dit aujourd’hui ? Ce prophète Habakuk est un prophète tout à fait particulier. Au début j’aimerais juste lire quelques versets du premier chapitre et au fur et à mesure nous allons lire plus de versets dans ce prophète.

« L’oracle qu’a vu Habakuk, le prophète. Jusques à quand, Éternel, crierai-je, et tu n’entendras pas ? Je crie à toi : Violence ! et tu ne sauves pas. Pourquoi me fais-tu voir l’iniquité, et contemples-tu l’oppression ?
La dévastation et la violence sont devant moi, et il y a contestation, et la discorde s’élève. C’est pourquoi la loi reste impuissante, et le juste jugement ne vient jamais au jour ; car le méchant cerne le juste ; c’est pourquoi le jugement sort perverti.
Voyez parmi les nations, et regardez, et soyez stupéfaits ; car je ferai en vos jours une œuvre que vous ne croirez pas, si elle vous est racontée. Car voici, je suscite les Chaldéens, la nation cruelle et impétueuse, qui marche par la largeur de la terre pour prendre possession de domiciles qui ne lui appartiennent pas » (v. 1 à 6). « Alors il changera de pensée, et passera outre et péchera : cette puissance qu’il a, est devenue son dieu ! Toi, n’es-tu pas de toute ancienneté, Éternel, mon Dieu, mon Saint ? Nous ne mourrons pas !
Ô Éternel, tu l’as établi pour le jugement, et tu l’as fondé, ô Rocher, pour châtier. Tu as les yeux trop purs pour voir le mal, et tu ne peux contempler l’oppression. Pourquoi contemples-tu ceux qui agissent perfidement, et gardes-tu le silence quand le méchant engloutit celui qui est plus juste que lui ? » (v. 12 et 13). « Je me placerai en observation et je me tiendrai sur la tour, et je veillerai pour voir ce qu’il me dira, et ce que je répliquerai quand il contestera avec moi » (2. 1).

Le prophète Habakuk est un des petits prophètes de l’Ancien Testament, pas très connu, et pourtant son message est toujours d’actualité. Nous savons très peu de choses sur ce prophète.
Nous connaissons son nom, et le fait qu’il était prophète, mais aucun autre détail n’est donné sur sa personne, sur ses parents, sur l’endroit où il a vécu. Il faut vraiment déduire un peu, du prophète lui-même, à quelle époque il a vécu. Dans ce sens, il est un peu semblable au prophète Malachie, qui est aussi introduit simplement par son nom, et seul le contexte du message nous donne quelques indices quant à la période où il a vécu.
En rapport avec ce prophète Habakuk, il est parlé au v. 6 des Chaldéens. Cela donne une idée, cela nous montre que le prophète a vécu dans le temps où les Chaldéens sont venus pour emmener Juda en captivité. Donc c’était à peu près l’année 605 avant notre ère, et d’autres détails nous montrent que les Chaldéens ont déjà vaincu l’Assyrien. Ils ont effectivement remporté la victoire sur Ninive dans l’année 612. Donc entre 612 et 605 avant Jésus-Christ, ce prophète a prononcé les paroles que nous trouvons dans ce livre.
Nous connaissons son nom : Habakuk. Ce nom n’est pas facile à traduire. Luther l’a traduit par embrasser. On peut aussi dire étreindre. Si on peut interpréter ainsi son nom, cela suggère qu’il était une personne qui embrasse avant tout le peuple de Dieu.
Il a un amour profond pour le peuple de Dieu. Il a aussi un amour profond pour son Dieu Lui-même. Mais dans le sens de « étreindre » si on traduit ainsi son nom, on voit qu’il est troublé, notamment dans ce chapitre, et on voit que, dans une certaine mesure, il lutte avec Dieu. Il a ces questions qu’il pose à Dieu, et on voit notamment dans ces deux premiers chapitres que le prophète est en dialogue avec Dieu.

Nous avons lu ces versets du chapitre 1, et on voit dans les versets 2 à 4 que c’est le prophète qui parle. Dans les v. 5 à 11 c’est Dieu qui répond au prophète, qui répond à ses questions. Et puis, du v. 12 jusqu’au début du chapitre 2, c’est de nouveau le prophète qui parle et qui pose des questions. A partir du v. 2 du chapitre 2, c’est Dieu qui répond, tout d’abord directement au prophète, et à partir du v. 6 nous avons cette allégorie qui est donnée en rapport avec ce que sera la fin des Chaldéens.
Donc on a au début de ce livre un dialogue entre le prophète et Dieu. C’est intéressant, parce que normalement les prophètes transmettaient un message de la part de Dieu au peuple. Cela nous ne le voyons pas tellement dans ce prophète. Il n’avait pas de message directement de la part de Dieu à donner au peuple. C’était plutôt lui qui parle à Dieu au sujet du peuple, il parle à Dieu et il Lui pose ses questions. Il va à Dieu avec toute la perplexité qui est devant lui et il cherche auprès de Dieu une réponse à ses questions.
Cela nous montre un peu le contexte, et comment ce livre nous est donné. Je veux ajouter que le chapitre 3 est une prière d’Habakuk, notamment les versets 3 à 15, c’est comme un psaume qui nous est donné où le prophète s’exprime. Le livre se termine sur une note assez différente du commencement.

Dans le titre, j’ai indiqué le message du prophète Habakuk à la lumière du Nouveau Testament. Pourquoi cela ? – Parce que le prophète Habakuk est cité plusieurs fois dans le Nouveau Testament. On a une citation du chapitre 1. 5 dans les Actes des apôtres au chapitre 13. 41. Et au chapitre 2 à la fin du v. 4 : « le juste vivra par sa foi » est un verset qui n’est pas cité seulement une fois, ni deux fois, mais trois fois dans le Nouveau Testament.
Nous allons voir quelques détails en rapport avec cette citation, qui est vraiment le verset clé de ce prophète : « le juste vivra par sa foi ».
Vous voyez tout de suite que ce verset qui exprime le message de ce prophète est vraiment d’une grande actualité aussi pour les croyants du temps de la grâce, du temps du Nouveau Testament. Pourquoi est-ce que je dis cela ? Parce que la foi est soulignée.
Dans le temps de l’Ancien Testament, on peut dire en général que la foi ne jouait pas un très grand rôle. Elle est bien sûr mentionnée, elle était importante sans aucun doute. Mais Dieu se révélait, et la relation entre Dieu et Son peuple avait lieu beaucoup par des choses visibles.
Il y avait tout d’abord le tabernacle, ensuite le temple qui était à Jérusalem, et tout le service qui se réalisait là au temple avec les sacrifices etc., toutes des choses visibles pour le peuple d’Israël, les croyants du temps de l’Ancien Testament. Cela a complètement changé dans le temps du Nouveau Testament.
J’aimerais lire ce verset dans la 2e épître aux Corinthiens qui nous donne vraiment la base sur laquelle vivent les croyants aujourd’hui : « Car nous marchons par la foi, non par la vue » (5. 7). On peut dire que les croyants de l’Ancien Testament, dans une large mesure, ont marché, vécu, par la vue et pas tellement par la foi. Mais dans le Nouveau Testament, c’est vraiment par la foi. Nous sommes familiers avec l’épître aux Hébreux. Les Hébreux ont eu besoin d’apprendre, que ce n’est plus les choses visibles, ce n’est plus le temple, le service au temple. Mais c’est par la foi qu’il faut vivre, et la foi, avant tout, en Celui qui est maintenant à la droite de Dieu, le Seigneur Jésus.
A cause de ce verset du chapitre 2 v. 4 on a appelé Habakuk le prophète de la foi. Cela ne veut pas dire qu’il était toujours sur la hauteur de la foi. On peut même dire qu’il était sceptique au chapitre 1. Il n’était pas incrédule, non, mais il avait ses doutes, il avait ses questions. Et Dieu lui a montré que le juste vit par la foi. Et cela, Habakuk a eu besoin de l’apprendre. Comme c’est important aussi pour nous, de réaliser vraiment cela et de mettre cela en pratique, de marcher par la foi comme nous l’avons vu en 2 Cor. 5, et non par la vue. Habakuk était un homme qui n’était pas du tout superficiel. C’était un homme qui réfléchissait, un homme exercé par l’état qui se manifestait là devant lui en Israël, en Juda, à Jérusalem. Il a vu des choses et il a parlé à son Dieu de ce qu’il a vu. Il le fait en posant des questions à Dieu.

Venons maintenant au chapitre 1. 2 et 3.
« Jusques à quand, Éternel, crierai-je, et tu n’entendras pas ? Je crie à toi : Violence ! et tu ne sauves pas. Pourquoi me fais-tu voir l’iniquité, et contemples-tu l’oppression ? »
C’est cela que le prophète voyait devant lui : la violence, l’oppression, la contestation. Cela nous montre que l’état du peuple de Dieu n’est pas bon. Il dit : « Dieu, est-ce que tu es indifférent à l’égard du mal qui est là ? Pourquoi n’interviens-tu pas ? Pourquoi ? Je ne comprends pas ». C’était sa première question. On voit que ce mot « pourquoi » sortait facilement des lèvres du prophète Habakuk.
On le retrouve aussi au v. 13. C’est la deuxième série des questions qu’il pose. On voit donc qu’il venait à son Dieu avec ces questions. Cela est absolument positif : Il cherche une réponse auprès de Dieu. Les premières questions étaient en rapport avec le sujet : Dieu, pourquoi es-tu indifférent ? Il lui semblait que c’était le cas. Le prophète attendait que Dieu intervienne. Sous quelle forme, on ne le trouve pas. Peut-être que le prophète désirait que Dieu donne de nouveau un réveil à Son peuple.

C’était la grâce de Dieu qui a donné ces réveils au temps des rois, ceux sous Josaphat, sous Ézéchias, sous Josias et peut-être que Habakuk a vécu quelque chose de ce temps de Josias, le dernier réveil. Maintenant le déclin est entré de nouveau. Et la violence, et l’oppression et l’iniquité se manifestaient. « Maintenant Dieu que fais-tu ? Tu vois cela ».
Peut-être qu’il désirait un réveil ou peut-être a-t-il pensé : « Dieu, tu dois intervenir en jugement. Tu ne peux pas laisser les choses aller comme cela, tu es juste » ? Où est le juste jugement ? Alors Dieu répond à ses questions et Dieu dit : « Habakuk, je vais intervenir. Il n’y a pas de réveil, non. Il y a le jugement qui vient et ce jugement vient par les Chaldéens ».
Dieu donne Lui-même la description des Chaldéens, la plus cruelle des nations. On n’a pas lu tous ces versets. Je vous encourage, après ce message, à lire tout le prophète, tous les versets que nous ne pouvons pas considérer à cause du temps. Je pourrais facilement dépasser le temps mais je veux me garder de cela. Lisez donc vous-même tout le prophète.
Dieu donne donc la description des Chaldéens. En résumé nous lisons au v. 11 : « cette puissance qu’il a, est devenue son dieu ! » On voit cet orgueil ; ils étaient puissants, ils ont vaincu beaucoup de peuples, même les plus forts, l’Assyrien, et un peu plus tard aussi l’Égypte. Leur puissance est devenue leur dieu. Dieu le dit et on voit que cela a provoqué encore plus de questions auprès du prophète. Si le peuple d’Israël a commis l’iniquité, a fait du mal, et que Dieu doit intervenir en jugement, pourquoi Dieu utilise-t-il les Chaldéens pour châtier Son peuple, pour exercer la discipline ? Il n’a pas compris cela. C’était trop difficile, et il pose de nouveau des questions à Dieu en rapport avec les Chaldéens.

Mais avant d’en arriver là, comme nous désirons regarder le message de ce prophète à la lumière du Nouveau Testament, j’aimerais m’arrêter encore brièvement sur le v. 5, parce que le verset 5 est cité dans le Nouveau Testament. Nous ouvrons brièvement nos Bibles en Actes 13. C’est là le premier voyage missionnaire de l’apôtre Paul. Il donne ce discours dans la synagogue d’Antioche de Pisidie. On trouve là, à partir du v. 16, son discours qui va jusqu’au v 41. C’est juste ce dernier verset qui est une citation du prophète Habakuk.
C’est intéressant et nous allons voir au cours de ce message sur Habakuk que l’apôtre Paul connaissait bien ce prophète. Il a souvent cité, directement ou indirectement, des versets de ce prophète. Le message de Paul dans la synagogue d’Antioche se termine au v. 40. Lisons à partir de la fin du v. 39 : « quiconque croit est justifié par lui. Prenez donc garde qu’il ne vous arrive ce qui est dit dans les prophètes : « Voyez, contempteurs (c’est un mot un peu difficile, qui veut dire « traîtres », on peut traduire aussi « qui sont pleins de mépris »), et étonnez-vous, et soyez anéantis ; car moi, je fais une œuvre en vos jours, une œuvre que vous ne croiriez point, si quelqu’un vous la racontait» (v. 39 à 41). C’est intéressant que Paul cite ce verset. Il cite la version des Septante. En effet aussi en Habakuk 1. 5 on pourrait traduire différemment. Notre texte dit : « Voyez parmi les nations, et regardez et soyez stupéfaits ». Si on change juste une lettre comme c’est le cas dans la version des Septante, le texte dirait : « Vous les traîtres, regardez et soyez stupéfaits ». C’est vraiment une toute petite différence. En hébreu c’est une seule lettre qui change et qui donne ce sens : « Voyez, vous les traîtres et regardez ».
Dans le message au peuple, comme dans le Nouveau Testament, Dieu parle de l’œuvre qu’Il fait, « une œuvre en vos jours, que vous ne croiriez point si quelqu’un vous la racontait ». En effet Habakuk parle des Chaldéens qui venaient sur le peuple, et peut-être aussi de ce côté du jugement littéral qui était amené sur les Juifs, notamment par les Romains en Israël. Le temple a été détruit en l’année 70. Dieu est intervenu pour châtier Son peuple et a suscité, non seulement les Chaldéens, mais plus tard aussi les Romains. C’est l’intervention de Dieu en jugement.
Je pense à ce verset dans le prophète Ésaïe : « l’Éternel se lèvera… pour faire son œuvre, son œuvre étrange, et pour accomplir son travail, son travail inaccoutumé » (28. 21), en rapport avec le jugement que Dieu permet.
Peut-être y a-t-il encore un sens supplémentaire que j’aimerais aussi mentionner. Nous le voyons dans les Actes des apôtres. Paul a tout d’abord présenté l’évangile aux Juifs, et si eux ne croient pas, il se tourne vers les nations. Et le peuple juif est jugé aussi dans ce sens-là qu’ils ne peuvent pas vraiment comprendre le message. C’est un jugement sévère de Dieu. Dans le prophète Ésaïe au chapitre 29 j’aimerais juste lire le v. 10 : « l’Éternel a répandu sur vous un esprit de profond sommeil » et v. 14 : « je ferai une œuvre merveilleuse envers ce peuple : la sagesse de ses sages périra, et l’intelligence de ses intelligents se cachera ». Dans ce sens, le sommeil, c’est ne plus comprendre le message parce qu’ils ont refusé d’écouter Dieu.
Si l’homme refuse le message de l’évangile, il y a un moment où son cœur est endurci, et quand l’homme endurcit son cœur, nous lisons que Dieu le fait aussi par la suite ; un cœur endurci ne peut plus saisir le message. C’est quelque chose de bien solennel. Je souligne aussi qu’il y a peut-être parmi ceux qui écoutent, ceux qui ont entendu souvent le message : faites attention ! Dieu parle une fois, deux fois et peut-être qu’il a parlé beaucoup plus de fois déjà, à vous ou à toi. Il y a un moment où le cœur s’endurcit. On ne peut plus écouter. C’est quelque chose de bien solennel.
Que nos cœurs soient tendres pour vraiment accepter le message quand Dieu parle à nos cœurs et à nos consciences ! Souvent les messages de l’apôtre Paul se sont terminés avec un appel à la conscience. C’est le cas aussi ici, l’appel à la conscience du peuple. Ce sont là les premiers points de ce message à la lumière du Nouveau Testament. Dieu a envoyé les Chaldéens, un peuple qui était cruel, ce qui fait que le prophète pose d’autres questions. Il est intéressant de remarquer qu’il pose cette deuxième série de questions dans la deuxième partie du v 13.
Nous voyons qu’il se tourne vers Dieu et on voit cette relation que le prophète avait avec son Dieu : « Toi, n’es-tu pas de toute ancienneté, Éternel, mon Dieu, mon Saint ? » (v. 12) N’est-ce pas touchant comment il parle de Dieu ? Il est son Dieu, il est son Saint. On voit cette piété que le prophète avait, cet attachement à Dieu. Avec liberté, il pose ses questions pour avoir une réponse. Mais son Dieu, son Saint, il l’appelle aussi le Rocher à la fin du v. 12 et il dit : il a « les yeux trop purs pour voir le mal ». Il avait une appréciation de la sainteté de Dieu, c’est très clair.
Et maintenant : « Pourquoi contemples-tu ceux qui agissent perfidement, et gardes-tu le silence quand le méchant engloutit celui qui est plus juste que lui ? » – c’est-à-dire : Dieu, comment peux-tu amener, pour discipliner ton peuple, pour châtier ton peuple, les Chaldéens ?. Ils sont pires que ton peuple. Je ne comprends plus. Comment est-ce possible ? Pourquoi fais-tu cela ? » Alors il n’est pas seulement inquiet en rapport avec cette indifférence qu’il croyait voir, mais il dit : « Dieu, si c’est vraiment comme cela, tu ne sembles pas cohérent dans ce que tu fais. Comment peux-tu agir de cette manière-là ? ».
On voit comment il est tourmenté par ces questions. Il les pose et il cherche une réponse de la part de Dieu. Dieu avait répondu déjà une fois, mais le prophète trouve que Dieu est trop silencieux. « Pourquoi gardes-tu le silence ? » Parfois effectivement nous avons des sentiments un peu similaires quand nous pensons que Dieu n’intervient pas, ne parle pas assez clairement. Peut-être n’avons-nous pas fait attention que Dieu a parlé. Dieu a révélé bien des choses. De notre côté, il faut que nous devenions tranquilles et cela nous l’avons au début du chapitre 2. On a ce changement.
On voit que le prophète se place en observation, il se tient sur la tour. « Je veillerai pour voir ce qu’il me dira ». Il se met là comme une sentinelle maintenant pour écouter ce que Dieu veut lui dire. Il devient tranquille.
J’aimerais lire un verset dans le prophète Ésaïe au chapitre 30 : « Dans la tranquillité et dans la confiance sera votre force » (v. 15). C’est une leçon si importante, une leçon que le prophète a dû apprendre : devenir tranquille devant Dieu. C’est plus facilement dit que réalisé. Je le sais pour moi-même. Parfois, peut-être pas pour des raisons aussi nobles que le prophète, on est tourmenté, on est troublé, on a des questions, on est agité. Devenir tranquille devant Dieu, ce n’est pas toujours facile, mais il faut, avec l’aide du Seigneur, prendre cette place, demander au Seigneur qu’Il nous aide à être tranquilles devant Lui pour vraiment écouter.
Il faut aussi être tranquille pour prier. Si nous sommes trop agités, nos prières ressemblent un peu aux prières d’Habakuk avec les questions qu’il a posées. Dieu désire que nous devenions tranquilles afin que Lui puisse nous parler. Ensuite nous pouvons aussi prier, et nous voyons cela avec le prophète, au chapitre 3, dont les prières ont un autre caractère.

Il dit encore à la fin du v. 1 du chapitre 2 : « ce que je répliquerai quand il contestera avec moi ». On voit encore cette attitude de lutte avec Dieu. Mais cela change maintenant. Lisons à partir du v. 2 du chapitre 2 : « Et l’Éternel me répondit et dit : Écris la vision et grave-la sur des tablettes, afin que celui qui la lit puisse courir. Car la vision est encore pour un temps déterminé, et elle parle de la fin, et ne mentira pas. Si elle tarde, attends-la, car elle viendra sûrement, elle ne sera pas différée. Voici, son âme enflée d’orgueil n’est pas droite en lui ; mais le juste vivra par sa foi » (v. 2 à 4).
C’est une réponse merveilleuse que Dieu lui donne ! Il doit maintenant écrire sur des tablettes la vision que Dieu donne. Il semble que c’est la suite de ce chapitre. Et nous lisons : « afin que celui qui la lit puisse courir ». On peut traduire aussi différemment la fin du verset 2. Notre traduction allemande a la même traduction que Louis Second qui dit : « afin qu’on la lise couramment », on peut dire facilement. C’est une pensée qui est juste. Mais aussi celle qui est dans le texte chez nous. Mais tout d’abord, cette pensée qu’on puisse lire couramment.
Donc il fallait écrire très clairement, afin que ce soit facilement lisible. C’est cela que Dieu désirait. Il a désiré que ce soit bien écrit afin qu’on puisse facilement le lire. On a cette méthode d’écrire déjà dans le Deutéronome, où on trouve la même chose, écrire sur des tablettes afin qu’on puisse facilement lire le message. Maintenant notre texte dit : « afin que celui qui la lit puisse courir ». On voit que le message doit avoir un effet sur la personne qui le lit. Le message doit être en mouvement, il doit courir.
Chers amis, c’est quelque chose qui est aussi important pour nous. Nous entendons la Parole. Le message doit avoir un effet sur nos vies, il doit nous stimuler pour courir la course de la foi, pour continuer le chemin jusqu’à ce que nous arrivions au but. Il ne doit pas nous laisser indifférents sur nos fauteuils, tranquilles, à ne rien faire. Non. Il faut effectivement se lever, il faut courir, courir la course qui est devant nous.

Ensuite v. 3 « la vision est encore pour un temps déterminé, et elle parle de la fin, et ne mentira pas ». Ici Dieu indique au prophète que la réponse qu’Il donne, ce n’est pas seulement en rapport avec ce qui était immédiat, c’est-à-dire que les Chaldéens arrivent, qu’ils vont détruire Jérusalem etc. mais que plus tard, bien sûr, le Chaldéen sera aussi jugé. Mais Dieu dit : Voilà, elle, cette vision, parle de la fin et ne mentira pas, elle est certaine mais elle parle de la fin. Cela, nous le trouvons par la suite au chapitre 2 : « Car la terre sera pleine de la connaissance de la gloire de l’Éternel, comme les eaux couvrent le fond de la mer » (v. 14), un verset que nous trouvons également en Ésaïe 11. 9, et qui nous parle dans les deux cas du règne millénaire, quand le Seigneur Jésus établira Son règne, quand il y aura vraiment de l’ordre, quand la justice sera sur la terre.
Ce temps viendra, chers amis. On voit beaucoup d’iniquité, de désordres, etc. aujourd’hui. Il y a un temps pour cette terre où vraiment l’ordre sera établi, et cela par le Seigneur Jésus. C’est vraiment merveilleux et la Parole est très claire là-dessus. Donc Dieu parle plus tard à son prophète du temps du règne millénaire, le temps de la fin. Il « ne mentira pas ». Dieu parle, il dit clairement qu’il y a un accomplissement de ce qu’Il dit. « Si elle tarde, attends-la, car elle viendra sûrement, elle ne sera pas différée » (v. 3). Si cela prend du temps avant que l’accomplissement arrive, alors il faut attendre. L’accomplissement arrive sûrement, il ne sera pas différé. En effet nous attendons toujours, et là nous voyons une deuxième attitude qui doit nous caractériser : pas seulement courir la course de la foi, mais aussi attendre.

Maintenant, nous regardons dans le Nouveau Testament, l’épître aux Hébreux où ce verset 3 est cité. En effet l’épître aux Hébreux donne la citation la plus complète en rapport avec ce passage de Habakuk 2. « Car encore très-peu de temps, et celui qui vient viendra, et il ne tardera pas » (10. 37). On est un peu étonné en lisant ce verset 37 parce qu’on a même de la peine à reconnaître exactement le texte de Habakuk 2. Là on a quelque chose de remarquable, parce qu’on n’a pas seulement le texte hébreu de l’Ancien Testament qui était traduit en grec, à peu près 200 ans avant notre ère, dans la version des Septante qui est souvent citée dans le Nouveau Testament, mais bien sûr on a le texte du Nouveau Testament. On a au fond trois textes, mais il y a des différences.
Ce que nous voyons, c’est le cas aussi en rapport avec la citation d’Habakuk 2. 3 en Héb. 10. 37, où Dieu a dirigé les écrivains du Nouveau Testament pour qu’ils changent un peu le texte. Quel est le changement ? Le texte de la version des Septante, c’est comme le texte hébreu, c’est : la vision, attends-la, elle viendra sûrement. Mais le Nouveau Testament ne dit pas : la vision vient, mais il viendra. C’est le Seigneur Lui-même. Cela devient un nom du Seigneur Jésus : Il est Celui qui vient. C’est tellement beau ! Nous n’attendons pas l’accomplissement d’une vision, d’une prophétie, mais ce que nous attendons c’est le Seigneur Lui-même. Nous attendons une personne, la Personne du Seigneur Jésus. C’est introduit avec ces mots : « Car encore très-peu de temps ».
C’est peut-être une autre citation de l’Ancien Testament d’Ésaïe 26 où nous avons exactement les mêmes mots au v. 20, où c’est traduit : « cache-toi pour un petit moment, jusqu’à ce que l’indignation soit passée ». Dans les deux cas le texte dans la version des Septante, comme aussi dans le Nouveau Testament en Hébreux 10, c’est vraiment encore très peu, très peu de temps, très très peu. C’est très touchant qu’ainsi la venue du Seigneur Jésus soit placée devant nous comme quelque chose qui se réalise immédiatement. Chers amis, nous ressentons tous, et peut-être encore plus cette année que l’année passée, que la venue du Seigneur est vraiment immédiate. On voit avec les évènements autour de nous que le Seigneur vient très bientôt. Il est Celui qui vient, et nous attendons le Seigneur Jésus.
Oui, nous courons, mais ensuite nous attendons Celui qui vient. On voit que ce message du prophète Habakuk est très parlant pour nous, les croyants du temps du Nouveau Testament, qui sont appelés à servir le Seigneur Jésus, mais aussi à L’attendre des cieux. Sa venue ne sera pas différée. La certitude de l’accomplissement est là. Il va venir.

Maintenant, encore en Héb. 10. 38 : « Or le juste vivra de foi ; et : Si quelqu’un se retire, mon âme ne prend pas plaisir en lui. Donc cela, c’est le verset 4 d’Habakuk 2, et nous voyons que, comme dans la version des Septante, l’ordre est inversé. On a dans notre texte tout d’abord « le juste vivra de foi » et seulement après nous lisons : « si quelqu’un se retire » (celui dont l’âme est enflée). Dans Habakuk 2. 4 c’est dans l’ordre inverse. Ce qui est intéressant, c’est que ce verset « le juste vivra par sa foi » se trouve donc dans le Nouveau Testament trois fois, et entre autres ici dans le verset 38 d’Hébreux 10.
La vie de la foi, c’est cela dont Dieu parle à son prophète. En d’autres termes, Dieu dit à Habakuk : « Quant à mes voies avec mon peuple, avec les nations, écoute : tu ne peux pas résoudre tout cela. Mais fais une chose : fais-moi confiance, vis par la foi ». La foi est capable de faire vraiment confiance à Dieu, de compter vraiment sur Lui qui mène toutes choses à bonne fin. C’est cette confiance que nous pouvons avoir en Dieu.
Dieu comprend, Il sait ce qu’Il fait. Il ne désire pas de nous que nous comprenions toutes choses, mais Dieu désire que nous ayons cette confiance et cette foi en Lui. C’est par la foi, nous dit Héb. 11, que nous comprenons (v. 3). Ce n’est pas que nous comprenons toutes choses et que, après, nous croyons Dieu. Non. Nous avons cette confiance en Dieu et ainsi nous comprenons bien des choses, même s’il y a des questions qui restent ouvertes aussi pour nous.
La solution au problème qui a tourmenté Habakuk, c’est vraiment cet appel à la confiance en Dieu. C’est ainsi que tu dois vivre. Or, ce qui est intéressant, c’est que ces quelques paroles : « le juste vivra par sa foi », en hébreu c’est seulement une phrase de trois mots : le juste, par la foi, vivra. Le Nouveau Testament met l’accent en Hébreux 10 sur le troisième mot de ce verset. Dans Hébreux 10 c’est par la foi que nous vivons. Nous pouvons vivre ainsi. Notre relation avec Dieu, notre marche est par la foi, mais ainsi nous vivons. Que le Seigneur nous aide en cela ! Tout d’abord, courir et nous courons avec patience la course qui est devant nous (Héb. 12. 2), nous attendons Celui qui vient, et nous vivons par la foi. Ce sont ces trois leçons que Habakuk 2 place au début devant nos cœurs. Que le Seigneur nous aide à les mettre en pratique : courir, attendre, vivre, et cela donc par la foi, cette confiance en Dieu.

J’ai dit que le verset 4 d’Habakuk 2 est cité trois fois. J’aimerais mentionner aussi les deux autres citations, et tout d’abord l’épître aux Romains au chapitre 1er où nous lisons au v. 17 : « Car la justice de Dieu y est révélée [dans l’évangile] sur le principe de la foi pour la foi, selon qu’il est écrit : «Or le juste vivra de foi» ». C’est le résumé que l’apôtre donne en rapport avec le message de l’évangile et de la justification, dans cette première partie de l’épître aux Romains.
Nous remarquons tout de suite que l’accent est mis particulièrement sur le juste : le juste, celui qui est justifié, et cela sur le principe de la foi, pas sur le principe des œuvres, mais sur le principe de la foi. L’épître aux Romains nous montre donc que pour être au bénéfice de l’œuvre du Seigneur Jésus et pour être justifié, de notre côté il faut de la foi.
Il nous dit aussi que le motif pour Dieu pour agir, c’est bien sûr Sa grâce. Nous sommes « justifiés gratuitement par sa grâce » (Rom. 3. 24). C’est le motif de Dieu, ce pour quoi Il a agi. Il est plein de grâce et en même temps Il agit toujours en accord avec ce qu’Il est. C’est la justice de Dieu. Dieu agit justement, c’est-à-dire en accord avec Son caractère, avec ce qu’Il est. Troisièmement nous lisons, en Romains 5. 1 : nous sommes « justifiés sur le principe de la foi », mais après au v. 9 : « justifiés par son sang ». Le sang de Christ est la base sur laquelle Dieu peut agir et nous justifier. Cette phrase « le juste vivra de foi » est comme le mot d’ordre de la Réforme, où vraiment les réformateurs ont clairement réalisé que c’est par la foi qu’on peut être justifié devant Dieu. « Le juste vivra de foi ».

Troisièmement en Galates 3 – c’est la troisième citation – l’accent est mis sur la foi. La foi est vraiment la base. Lisons Gal. 3. 11 : « Or que par la loi personne ne soit justifié devant Dieu, cela est évident, parce que : «Le juste vivra de foi». Mais la loi n’est pas sur le principe de la foi, mais : Celui qui aura fait ces choses vivra par elles ».
Donc ici c’est le contraste entre la foi et la loi, c’est-à-dire les œuvres. Pour être vraiment justifié il faut de la foi, pas des œuvres. Un verset bien important, et l’accent est légèrement différent, la foi est toujours centrale, quelque chose qui est solide, c’est quelque chose qu’il est aussi important de réaliser pour nous parce que parfois aussi dans le langage courant, quand on parle de la foi, c’est quelque chose qui est incertain, mais dans la Bible ce n’est pas du tout le cas.
On trouve pour la première fois ce mot en Exode 17 quand Moïse est sur la montagne pour prier pour Israël qui combat contre Amalek. Et pour assurer que les bras de Moïse soient solides, la Parole utilise le même mot qui est traduit par foi, quelque chose qui est solide, c’est la foi, ce fondement pour nous, ce fondement pour notre justification et aussi pour toute notre vie.

Encore quelques mots sur la suite. On a cette allégorie aux v. 6 et suivants. Cinq fois le malheur est prononcé. C’est effectivement quelque chose qui est exprimé par les nations que les Chaldéens ont assujetties, mais la Parole de Dieu montre ici que les Chaldéens seront jugés.
On a ce malheur cinq fois aux v. 6, 9, 12, 15 et au v. 19. Le malheur pour qui ? C’est tout d’abord le voleur etc. et d’autres choses sont mentionnées par la suite et toujours suivies par un « car ». Dieu donne la réponse. « Car » au v. 8, au v. 11, au v. 14, de nouveau au v. 17 et à la fin ce n’est pas un « car », c’est aussi tout à fait remarquable à la fin du v. 20.
Ce que Dieu dit répond aussi aux questions que le prophète a eues par exemple au v. 6 on a cette question : « jusques à quand ? » que le prophète a aussi posée au v. 2 du chapitre 1. Dieu donc répond. Il y a un moment où Dieu intervient, il y a une justice et combien c’est important. Dieu n’est pas injuste. Il y a un juste jugement de Sa part.
Il y a cette question du v. 13 qui est reprise aussi à la fin du v. 6. On a ces réponses de Dieu avec cette vue vers l’avenir et maintenant, tout à la fin, le v. 20 : « L’Éternel est dans le palais de sa sainteté : … que toute la terre fasse silence devant lui ! » Dans notre Bible en allemand on a : « Mais l’Éternel est dans le palais de sa sainteté … que toute la terre fasse silence devant lui ! » Dieu a le contrôle, Dieu est dans le palais de Sa sainteté. Ce n’est pas le temple ici, mais vraiment Dieu sur Son trône. « Que toute la terre fasse silence devant lui ! » Habakuk a dû apprendre à être silencieux et maintenant on voit « que toute la terre fasse silence devant lui ! »

Cela nous amène au chapitre 3 :
« Prière de Habakuk, le prophète. Sur Shiguionoth. Ô Éternel, j’ai entendu ce que tu as déclaré, et j’ai eu peur. Éternel, ravive ton œuvre au milieu des années ; au milieu des années, fais-la connaître. Dans la colère, souviens-toi de la miséricorde ! ».
C’est la prière d’Habakuk, ce n’est pas tout le chapitre, mais ce verset 2. On voit comment il parle avec Dieu maintenant. Ce n’est pas de la même manière qu’auparavant. Maintenant il est calme. Le silence est là. Il voit Dieu dans Son palais, il est calme devant Lui, il dit : « Éternel, j’ai entendu ce que tu as déclaré », j’ai entendu tes paroles dans tout ce chapitre 2, j’ai entendu que Tu vas intervenir, intervenir en jugement aussi contre les Chaldéens et il dit : « j’ai entendu ce que tu as déclaré, et j’ai eu peur ». Il est tranquille, silencieux.
On voit qu’au chapitre 1 c’est le prophète qui parle, qui pose ses questions. Il trouve que Dieu garde le silence. Ce n’était pas tout à fait juste et maintenant il admet : « tu as parlé ». Dieu a déclaré Ses pensées et lui, il est silencieux, il est calme. Il dit même : « j’ai eu peur » (v. 2). On voit que la Parole a un effet sur lui, il tremble devant ce que Dieu a dit. On trouve cela encore aussi, plus fort, au v. 16 : « J’entendis, et mes entrailles tremblèrent ; à la voix que j’ouïs mes lèvres frémirent, la pourriture entra dans mes os, et je tremblai sous moi-même pour que j’eusse du repos au jour de la détresse ». C’est un peu similaire, cela correspond à ce qu’on a déjà ici au v. 2.
Un verset en Ésaïe 66, que nous connaissons bien dit : « Mais c’est à celui-ci que je regarderai : à l’affligé, et à celui qui a l’esprit contrit et qui tremble à ma parole » (v. 2). On voit cela ici avec Habakuk. Il a entendu, il a peur, il tremble devant la parole de Dieu. Ensuite il dit : « Éternel, ravive ton œuvre au milieu des années ; au milieu des années, fais-la connaître ». Remarquons cette expression « au milieu des années ». Cela correspond aussi à notre temps, si je peux le dire comme cela. Il y a un début, il y a une fin. Au fond, par la suite nous voyons le début, c’est la délivrance que Dieu a opérée pour Son peuple pour le faire sortir de l’esclavage en Egypte. Il y a des allusions très claires à cela à partir du v. 3, à cette délivrance d’Israël, comment le peuple a même traversé la mer Rouge.
Il y a des allusions très claires qui suivent dans les versets qui sont là dans ce chapitre 3, sur ce que Dieu a fait dans le passé pour Son peuple. Le prophète est occupé de cela mais aussi de la fin. On a déjà vu la gloire millénaire au v. 3 à la fin : « Sa magnificence couvre les cieux, et sa louange remplit la terre ». C’est de nouveau ce lien avec l’avenir. Le passé, l’avenir, et au milieu des années le prophète désire que Dieu ravive Son œuvre. Bien sûr c’est très vaste, mais nous pouvons aussi l’appliquer à nos jours.
Nous désirons que Dieu ravive Son œuvre. Il a encore Son œuvre. Ne l’oublions pas. Nous pensons à ce que Dieu opère encore aujourd’hui, aussi à travers la pandémie. Même les autorités suisses ont clairement admis qu’il y a plus de gens qui vont à l’église, il y a plus d’intérêt pour les questions concernant la foi et la relation avec Dieu. Au-delà de ce que Dieu fait dans notre pays encore – et d’autres peuvent témoigner certainement mieux que moi – mais ce que Dieu fait encore dans ce monde.
Pensons à son œuvre, notamment encore en Chine. Les églises de maison dont le nombre augmente. Ce sont des croyants souvent pas bien fondés dans la Parole, mais beaucoup appartiennent au Seigneur. Quand Dieu appelait au temps des Actes, au début du temps de la grâce, c’était merveilleux ; mais encore aujourd’hui il y en a beaucoup qui se tournent vers le Seigneur.
Il est important d’avoir les yeux ouverts sur ce que Dieu opère aussi hors de nous. Mais Dieu a encore Son œuvre et il y a encore des âmes qui sont attirées vers le Seigneur Jésus. C’est un sujet de reconnaissance. Et nous pouvons prier comme le prophète a prié. Et aussi « dans la colère, souviens-toi de la miséricorde ! » La miséricorde de Dieu : il intervient en jugement mais Il est aussi miséricordieux et souvent il utilise les circonstances pour attirer des âmes à Lui.

Ensuite on a ce psaume, notamment jusqu’au v. 15. Il n’est pas toujours facile d’en comprendre les paroles, mais il parle de la grandeur de Dieu, comment Dieu est intervenu dans le passé, et ce que cela signifie aussi pour aujourd’hui pour fortifier la foi, aussi la foi d’Habakuk.
v. 17 : « Car le figuier ne fleurira pas, et il n’y aura point de produit dans les vignes ; le travail de l’olivier mentira, et les campagnes ne produiront pas de nourriture ; les brebis manqueront dans le parc, et il n’y aura pas de bœufs dans les étables ; mais moi, je me réjouirai en l’Éternel, je m’égayerai dans le Dieu de mon salut. L’Éternel, le Seigneur, est ma force ; il rendra mes pieds pareils à ceux des biches, et il me fera marcher sur mes lieux élevés. Au chef de musique. Sur Neguinoth » (v. 17-19). Ainsi se termine ce message du prophète Habakuk.
J’aimerais dire encore quelques mots sur ces versets. Le prophète, dans le v. 17, voit qu’il y a un déclin : le figuier ne fleurit pas, le produit des vignes n’est pas là, « le travail de l’olivier mentira ». Je n’entre pas dans le côté typologique de ces arbres. C’est aussi intéressant. Mais prenons ce message si simple. C’était les bénédictions que Dieu avait promises à Son peuple autrefois. Nous lisons cela en Deutéronome 8. 8 déjà. Le fruit de ces arbres était un fruit de la bénédiction de Dieu pour Son peuple. Ici Habakuk dit : si tout cela manque, s’il n’y a pas des signes extérieurs qui nous montrent ton approbation, ô mon Dieu, même si c’est le cas, je me réjouirai en toi.
Chers amis, c’est absolument remarquable ! Quel encouragement pour nous ! Certainement ceux parmi nous qui sont plus avancés en âge que moi se souviennent, peut-être même un peu d’une manière nostalgique du passé, quand les rassemblements étaient plus grands, qu’il y avait plus de personnes qui avaient écouté, qui étaient venues, qui suivaient le Seigneur Jésus. Nous remarquons que nous vivons dans des jours de déclin. Alors, que ferons-nous ? Prenons l’attitude du prophète Habakuk. Il a dit : « mais moi, je me réjouirai en l’Éternel ».
Et de nouveau on veut regarder ces versets à la lumière du Nouveau Testament. Je reviens à l’apôtre Paul. Il a annoncé l’évangile. Des milliers ont cru et à la fin de son ministère, nous arrivons à la 2e épître à Timothée. Que voit-il ? Le déclin. « Tous ceux qui sont en Asie… se sont détournés de moi » (1. 15). C’est comme ce que dit Habakuk ici. « Les brebis manqueront dans le parc, et il n’y aura pas de bœufs dans les étables ».
Il y a du déclin et l’apôtre a vu cela aussi. Il était en prison. Et déjà lors de son premier emprisonnement à Rome, il écrit aux Philippiens et il voit comment les choses se passent. Il voit que l’évangile est prêché, mais il dit aussi que ce n’est pas pour les bons motifs. Mais il se réjouit de ce que l’évangile est proclamé. Qu’est-ce que l’apôtre Paul dit en Philippiens 3 « Au reste, mes frères, réjouissez-vous dans le Seigneur » (v. 1). Au chapitre 4 : « Réjouissez-vous toujours dans le Seigneur » (v. 4). C’est cela que l’apôtre Paul a fait dans la prison. Il voyait le déclin, il voyait que cela n’allait pas bien et qu’a-t-il fait ? Il s’est réjouit dans le Seigneur !
C’est quelque chose que nous pouvons faire aussi : regarder en haut par la foi vers le Seigneur, nous réjouir en Lui. En Lui nous trouvons de la joie en Le contemplant, Lui, Ses gloires, ce qu’Il est, ce qu’Il a fait et ce qu’Il fera encore.
Quels sujets de reconnaissance aussi pour nous, et même de nous égayer dans le Dieu de notre salut, Habakuk dit : « le Dieu de mon salut ». Nous trouvons sept fois cette expression « le Dieu de mon salut » dans l’Ancien Testament. La première fois, c’est dans le Psaume 18. 46, la dernière fois ici dans Habakuk 3. 18. Le prophète se réjouit de cela. En Dieu il s’est égayé.
Après il dit : « L’Éternel, le Seigneur, est ma force ». Nous pensons à l’apôtre Paul en Philippiens 4. 13 : « Je puis toutes choses en celui qui me fortifie ». En Lui il a trouvé la joie mais aussi la force. Je répète, c’est presque comme des citations dans le Nouveau Testament en Philippiens 3 et 4 de ces versets 18 et 19 d’Habakuk 3.
On a une personne, un apôtre Paul, devant nous, qui a fait des expériences un peu similaires. Et on le voit sur la hauteur de la foi en parlant ainsi et en trouvant en son Dieu, en son Seigneur, sa joie et aussi la force. Nous pensons à ce verset de Néhémie 8 : « la joie de l’Éternel est votre force » (v. 10). La joie dans le Seigneur est liée à la force pour le chemin. On voit donc Habakuk ici, à la fin de son livre, on le voit sur la hauteur : « il rendra mes pieds pareils à ceux des biches, et il me fera marcher sur mes lieux élevés » (v. 19). S’il était en bas au chapitre 1, il était vraiment découragé, troublé, on voit que par la foi Dieu amène Son prophète sur ces hauteurs, « mes pieds pareils à ceux des biches », qui sautent, qui avancent rapidement, qui courent.
Ainsi nous pouvons continuer le chemin, parcourir le chemin, aller droit au but, pour être bientôt avec le Seigneur.
« Au chef de musique. Sur Neguinoth », un instrument à cordes. On voit que la louange s’élève de son cœur. Il était triste, mais Dieu dirige ses regards en haut et on voit la joie qui est là et la louange qui s’élève de son cœur. Le Seigneur désire aussi nous amener là, et vraiment opérer dans nos cœurs afin que la louange s’élève aussi de nos cœurs à Lui.
Que le Seigneur bénisse Sa Parole, aussi ce message ! Qu’il nous encourage par elle. C’est un motif aussi pour relire ce prophète pour nous-mêmes.

Je termine avec deux strophes du cantique 86 :

Je la connais cette joie excellente
Que ton Esprit, Jésus, met dans un cœur ;
Je suis heureux, oui, mon âme est contente,
Puisque je sais qu’en toi j’ai mon Sauveur.

Ah ! que mon âme, en parcourant sa voie,
S’égaie, ô Dieu, dans ta communion ;
Oui, que mon cœur plein de force et de joie,
De ton Esprit goûte en paix l’onction.

D’après edification.bible Décembre 2020