CORONA 10
Le message Corona 7, parlait de l’obéissance, et anticipait la patience et l’action dirigée. Comme suite aux deux parutions sur la patience, nous abordons le thème de l’action dirigée.
La pandémie a bouleversé l’économie de nos pays ! Elle est encore la cause de la mort de beaucoup de personnes âgées, de médecins et de membres du personnel soignant. Elle a amené une importante partie de la population mondiale en confinement. Ce confinement n’est pas comparable à celui du prophète Jérémie à Jérusalem, dans la cour de la prison ; nous lisons avec émotion : « Et ils prirent Jérémie et le jetèrent dans la fosse,… et il n’y avait point d’eau…, mais de la boue, et Jérémie enfonça dans la boue » (Jér. 38. 6).
C’est un prophète fatigué, amaigri, vieilli prématurément, qui a écrit dans ses Lamentations : « Il a fait vieillir ma chair et ma peau ; il a brisé mes os. Il a bâti contre moi, et m’a environné de fiel et de peine. Il m’a fait habiter dans des lieux ténébreux, comme ceux qui sont morts depuis longtemps. Il a fait une clôture autour de moi, afin que je ne sorte point ; il a appesanti mes chaînes. Même quand je crie et que j’élève ma voix, il ferme l’accès à ma prière. Il a barré mes chemins avec des pierres de taille ; il a bouleversé mes sentiers » (Lam. 3. 4 à 9). Il fallut l’intervention, auprès du roi, d’un étranger, Ébed-Mélec, l’Éthiopien, pour que Jérémie soit tiré de là. Certaines phrases de ses Lamentations décrivent par avance les souffrances et l’abandon de Jésus, notre Sauveur.
Jérémie est finalement sorti du confinement (Jér. 39. 14) ; mais, lié au reste du peuple, et contraint par « Jokhanan… et tous les chefs des forces », il quitta la terre de Juda, à l’encontre de sa prédication, pour se rendre malheureusement jusqu’en Égypte (Jér. 43. 4 à 7). Comme il aurait apprécié que le peuple adhère aux paroles de l’Éternel par sa bouche : « Si vous continuez à habiter dans ce pays, je vous bâtirai, et je ne vous renverserai pas, et je vous planterai, et je ne vous arracherai pas » ! – mais il avait aussi proclamé : « Mais si vous dites : Nous n’habiterons pas dans ce pays, et que vous n’écoutiez pas la voix de l’Éternel, votre Dieu, disant : Non, mais nous irons dans le pays d’Égypte… il arrivera que l’épée dont vous avez peur vous atteindra là, dans le pays d’Égypte » (Jér. 42. 10 à 22). Pour sortir du blocus sur Jérusalem, encerclée par les armées des Chaldéens, ils devaient se rendre à eux pour leur survie ; s’ils l’avaient fait, l’Éternel, comme Il l’avait promis, les aurait épargnés. Au contraire, après ceux qui furent transportés à Babylone, «… tout le peuple, depuis le petit jusqu’au grand, et les chefs des forces, se levèrent et allèrent en Égypte, car ils craignaient les Chaldéens » (2 Rois 25. 26).
Nous venons de voir une action dirigée à l’encontre de la direction donnée par Dieu. Les autorités de nos pays ont imposé le confinement, nous les respectons et prions pour elles. Conscientes de la situation difficile, elles vont permettre un dé-confinement progressif.
Sur le plan spirituel, les croyants, libérés par la grâce et par la foi, sont appelés à marcher « d’une manière digne de l’appel » ; « digne de l’évangile » ; « digne de Dieu » (Éph. 4. 1 ; Phil. 1. 27 ; 1 Thess. 3. 12). Laissons-nous diriger par l’Esprit de Dieu, ce Saint-Esprit qui habite les enfants de Dieu.
Lorsque le roi David passa le flambeau à son fils Salomon, il adressa cette prière à son Dieu : « Éternel, Dieu d’Abraham, d’Isaac, et d’Israël, nos pères, garde ceci à toujours dans l’imagination des pensées du cœur de ton peuple, et dirige leurs cœurs vers toi » (1 Chr. 29. 18).
Salomon, témoin de la prière de son père, et conduit par l’Esprit de Dieu, a écrit pour son fils, en parlant de l’Éternel : « Dans toutes tes voies connais-le, et il dirigera tes sentiers » (Prov. 3. 6). Et : « Je t’enseignerai la voie de la sagesse, je te dirigerai dans les chemins de la droiture » (4. 11) ; prévenance d’un père ! Et, pour l’âge de la responsabilité, de la prise de conscience : «Toi, mon fils, écoute et sois sage, et dirige ton cœur dans le chemin » (Prov. 23. 19). En d’autres termes : – Prends tes responsabilités : image du flambeau passé d’une génération à l’autre.
Oui, se laisser diriger ! – mais non pas comme un robot qui répète les mêmes mouvements. Il y a un exercice personnel : « Dans toutes tes voies connais-le » ou : – recherche la volonté de Dieu, « bonne, agréable et parfaite » (Rom. 12. 2). À partir de là : « dirige ton cœur ». Il est de toute importance que notre esprit dirige notre cœur dans la droiture. Sans l’aide et le secours du Seigneur, nous sommes enclins, par nature, à faire le contraire de Sa volonté mais, par Lui, « nous ferons des actes de valeur, et c’est lui qui foulera nos adversaires » (Ps. 60. 12). C’est le Seigneur qui nous donnera la victoire contre les attaques de Satan. « Moi, je suis l’Éternel, ton Dieu, qui t’enseigne pour ton profit, qui te dirige dans le chemin par lequel tu dois marcher » (És. 48. 17).
Si le cœur est dirigé, nos paroles le seront aussi. Jacques nous met en éveil sur les risques liés à une langue mal dirigée : « Voici, les navires aussi, qui sont si grands et qui sont poussés par des vents violents, sont dirigés çà et là par un très-petit gouvernail,… ainsi aussi la langue est un petit membre et elle se vante de grandes choses. Voici, un petit feu, quelle grande forêt allume-t-il ! Et la langue est un feu… » (Lire : Jac. 3. 1 à 13).
Le soldat veut plaire « à celui qui l’a enrôlé » ; le combattant est couronné s’il a combattu « selon les lois » ; « le laboureur travaille premièrement » pour pouvoir jouir des fruits. Par ces images, l’apôtre Paul exhorte son enfant Timothée : « Considère ce que je dis ; car le Seigneur te donnera de l’intelligence en toutes choses » (2 Tim. 2. 3 à 7). Jacques dirige aussi nos yeux sur la volonté de Celui qui nous a sauvés et enrôlés : « Si le Seigneur le veut et si nous vivons, nous ferons aussi ceci ou cela » (Jac. 4. 15).
Seigneur, tu diriges mes pas
Vers le ciel, ma patrie,
Mon Dieu, tu ne me laisses pas
Dans ta grâce infinie,
Jusqu’au jour où je te verrai
Dans l’éternelle gloire,
Tu seras ma part et mon fort…
(Cantique 84 de Hymnes et Cantiques).
