CORONA 9

DSC03156

 

CORONA 9

 

Le mois de mai est le temps des semailles au Canada. Lorsque le cultivateur ensemence ses champs, il le fait dans l’espérance d’une abondante récolte.

Il doit déployer beaucoup d’efforts jusqu’à ce que la semence soit en terre et parfois bien de la patience.

Plusieurs embûches déstabilisent le semeur : des pierres à enlever, un outil qui se brise, ou la pluie qui vient retarder le moment idéal pour la réussite. Si le temps pour semer est dépassé, si les graines ne peuvent profiter des pluies de la première saison, il y aura échec.

Ensuite, comme montré dans les Écritures, il faut de la vigilance : « le matin, sème ta semence, et, le soir, ne laisse pas reposer ta main ; car tu ne sais pas ce qui réussira, ceci ou cela » (Éccl. 11. 6). Il faut aussi de la patience : « voici, le laboureur attend le fruit précieux de la terre, prenant patience à son égard, jusqu’à ce qu’il reçoive les pluies de la première et de la dernière saison » (Jac. 5. 7).
On dit dans le métier de cultivateur : « c’est en hiver que l’on se prépare pour la prochaine saison ». Ainsi, le printemps arrivé, les outils seront réparés, les semences achetées.
Semblablement, dans le champ du Seigneur, que ce soit pour l’évangélisation, pour l’édification des saints ou pour tout ministère pastoral, il faut un temps de préparation. Il y a l’appel du Seigneur, comme ce fut le cas pour Élisée quand Élie posa son manteau sur le laboureur, ensuite la décision et la formation.

Après le départ d’Élie pour le ciel, Élisée était reconnu comme celui qui « versait l’eau sur les mains d’Élie » (2 Rois 3. 11), ce qui laisse à penser qu’il a été quelques années à son service.

Lorsqu’un sacrificateur ou un prophète offrait un sacrifice, il devait se laver les mains ; en cela, Élisée assistait son maître ! Humble service pour celui qui remplacerait le prophète d’Israël. La communion avec Élie devait lui être hautement profitable.
Si ce temps d’attente peut se comparer à la préparation hivernale du paysan, il est aussi le temps pour tout serviteur de Dieu, d’apprendre à connaître la volonté de son Maître.
Lorsque l’Évangile est apporté, le semeur de la Parole de Dieu rencontre beaucoup d’embûches. Ce ne sera pas des pierres à enlever, mais des raisonnements, des doutes, des craintes, enfin tout ce que l’adversaire essaye de « semer » pour contrecarrer l’œuvre de Dieu.
Mais le champ n’est pas seulement le monde (Mat. 13. 38), c’est aussi notre cœur !

Pour que le Seigneur puisse s’en servir il faut qu’il soit labouré. Au reste, l’apôtre Paul, en écrivant aux Corinthiens, doit leur dire : « vous êtes le labourage de Dieu » (1 Cor. 3. 9).

Ce travail de l’Esprit de Dieu dans le croyant passe souvent par des tribulations, « sachant que la tribulation produit la patience, et la patience l’expérience, et l’expérience l’espérance » (Rom. 5. 3). C’est aussi une question de foi pratique qui fera écrire à l’apôtre Jacques : « l’épreuve de votre foi produit la patience. Mais que la patience ait son œuvre parfaite, afin que vous soyez parfaits et accomplis » (Jac. 1. 3 et 4).
Nous devons savoir discerner le moment propice pour entrer en conversation avec ceux que le Seigneur place sur notre chemin, savoir employer les mots qui dirigeront les regards vers le ciel, semer la Parole et attendre patiemment que « Dieu produise l’accroissement » (1 Cor 3. 7).
En méditant sur le thème de la patience, nous pensons aux bien-aimés du Seigneur qui traversent la persécution, la famine, les deuils ou les maladies éprouvantes. Écoutons l’Écriture sainte : « Voici, nous disons bienheureux ceux qui endurent l’épreuve avec patience. Vous avez entendu parler de la patience de Job, et vous avez vu la fin du Seigneur, savoir que le Seigneur est plein de compassion et miséricordieux » (Jac. 5. 11).
Combien nous aimerions tous être épargnés des souffrances physiques ou même morales. Nombreux sont ceux et celles qui traversent de telles circonstances ; leur témoignage de foi, de confiance et de patience devient, pour plusieurs, source d’inspiration.

Paul et Silvain, et Timothée se glorifiaient des Thessaloniciens dans les assemblées de Dieu au sujet de leur patience et de leur foi, « dans toutes vos persécutions et dans les tribulations que vous supportez » (2 Thess. 1. 4).
Trois assemblées (églises) d’Asie sont caractérisées par la patience : Éphèse, Thyatire et Philadelphie. Cette dernière touche particulièrement nos cœurs : puisqu’elle a « gardé la parole de ma patience (celle de Jésus) », elle sera gardée par Lui « de l’heure de l’épreuve qui va venir sur la terre habitée tout entière, pour éprouver ceux qui habitent sur la terre » Apoc. 3. 10).
Gardée « hors de » l’épreuve, l’Église unie à son Seigneur dans le ciel, entrera en sympathie et en prières pour ceux qui, sur la terre, refuseront la marque de la bête.

Au cours de cette grande tribulation, les saints éprouvés seront témoins de la chute définitive de Babylone. Après avoir été persécutés par elle, ils auront cette récompense : la délivrance anticipée qui sera donnée entièrement par le Seigneur ; « Ici est la patience des saints ; ici, ceux qui gardent les commandements de Dieu et la foi de Jésus (Apoc. 14. 12).
Pour nous aujourd’hui, soyons « fortifiés en toute force, selon la puissance de sa gloire, pour toute patience et constance, avec joie » (Col. 1. 11).
« Le ministère de la justice » (2 Cor. 3. 9), lié à la « connaissance de la gloire de Dieu dans la face de Christ » est un trésor placé dans nos cœurs, qui sont des vases de terre.

Le service de la proclamation de la bonne nouvelle du salut fait aussi partie de ce trésor (voir : 2 Cor. 3. 18 à 4. 6). La gloire promise, dans laquelle nous entrerons et qui nous est encore voilée, « nous l’attendons avec patience » (Rom. 8. 25).
En ce temps particulier, que nous vivons présentement : Usons de patience, affermissons nos cœurs, « car la venue du Seigneur est proche » (Jac. 5. 8).