LES RELATIONS PRATIQUES ENTRE LES CROYANTS

DSC03154

 

LES RELATIONS PRATIQUES ENTRE LES CROYANTS

« LES UNS… LES AUTRES »

 

Nous allons nous référer à un certain nombre de passages dans les épîtres. Je pense que chacun s’est remis au Seigneur pour demander Son aide, pour que nous soyons encouragés par Sa Parole, que Son Esprit nous dirige et que chaque membre du corps puisse être fortifié dans sa vie spirituelle.

Pour introduire le sujet, je voudrais d’abord lire un verset dans les Actes des apôtres au chapitre 28 :
« et ainsi nous allâmes à Rome. Et de là, les frères, ayant appris les choses qui nous étaient arrivées, vinrent au-devant de nous jusqu’au Forum d’Appius et aux Trois-Tavernes ; et Paul, les voyant, rendit grâces à Dieu et prit courage » (v. 14 et 15).
Là, Paul était à la fin de son dernier voyage. Il y avait rencontré beaucoup de difficultés, beaucoup de dangers.
On peut bien imaginer son état d’esprit quand il était oppressé par tout ce qui l’attendait, la prison, l’empereur. Il débarque, et il voit des frères qui arrivaient vers lui. Ils avaient fait plusieurs dizaines de kilomètres pour le voir. Et alors il est dit : « Paul, les voyant, rendit grâces à Dieu et prit courage ». Il a vu leur affection, il a vu leur foi, il avait désiré les voir. Il le dit dans le 1er chapitre de l’épître aux Romains au v. 11 : « Je désire ardemment de vous voir ». Il voulait être consolé « ensemble au milieu de vous, vous et moi, chacun par la foi qui est dans l’autre ».
Ce n’est pas comme apôtre, dans son ministère d’apôtre, qu’il était venu là, mais comme prisonnier. Et là, il a été encouragé par la foi de ces frères humbles qui sont venus chercher le grand apôtre des nations pour l’escorter jusqu’à Rome. On voit que le fait de voir les frères a encouragé Paul – c’est l’affection fraternelle.

Le Seigneur Jésus bâtit Son assemblée, Il l’édifie jusqu’à Son retour.
Notre message ce soir, c’est de voir ensemble ce que la Parole nous enseigne sur les relations pratiques entre les croyants, à partir des passages du Nouveau Testament qui contiennent l’expression : « les uns… les autres ». On a : les uns les autres, les uns pour les autres, les uns envers les autres, les uns des autres. J’ai compté à peu près 70 versets qui contiennent cette expression dans le Nouveau Testament.
La majorité, plus de 50, ont des exhortations positives : aimez-vous les uns les autres, encouragez-vous, consolez-vous.
Quelques-unes aussi sont négatives : « ne murmurez pas les uns contre les autres » (Jac. 5. 9), « ne parlez pas l’un contre l’autre, frères » (Jac. 4. 11), « vous vous… dévorez l’un l’autre » (Gal. 5. 15) etc. On ne va pas citer tous ces versets, bien sûr. On va en lire quelques-uns et en citer quelques-uns de mémoire. Chacun pourra faire une recherche chez lui, dans le particulier, et approfondir ce sujet.

Le premier point que je désire que nous voyions ensemble, c’est sur quoi sont fondées nos relations pratiques, nos relations entre nous – horizontales, on pourrait dire.
Elles sont fondées sur notre relation verticale avec le Seigneur Jésus.
Et comment cela ? C’est tout le chemin de la grâce de Dieu. Dieu nous a pris là où nous étions. Ésaïe 53 nous dit : « nous nous sommes tournés chacun vers son propre chemin » (v. 6). Nous étions haïssables, nous haïssant l’un l’autre. Voilà ce que nous étions. Et alors, pour ces êtres misérables, il a fallu que Christ vienne, il a fallu Son œuvre à la croix pour que Dieu nous pardonne, pour que Dieu nous sauve, pour que Dieu nous donne la vie, la vie de Son Fils et pour qu’Il nous rassemble.

La Parole utilise plusieurs images pour nous parler de cette unité, de ce rassemblement. Nous savons que l’assemblée, corps de Christ dont Lui est la tête, est aussi la maison de Dieu.
Le Seigneur Lui-même a dit : « sur ce roc je bâtirai mon assemblée » (Mat. 16. 18) – sur ce roc qui est Lui-même, la maîtresse pierre de coin.
Et puis aussi, nous sommes l’épouse de Christ.
Et dans les épîtres de Jean, c’est plutôt le côté de la famille de Dieu. Nous avons tous la même vie divine.
Dans toutes ces images, on voit qu’il y a une relation certaine et vitale avec le Seigneur Jésus. Pour le corps, c’est Lui, la tête du corps, qui donne l’influx nerveux à chacun.
Dans l’image de la maison, il est dit que c’est la maison de Christ: « Nous sommes sa maison » (Héb. 3. 6).
Et puis Il est notre Époux. Nous sommes soumis à Lui à ce titre-là, dans l’affection. Bien sûr.
Il est important aussi de voir qu’en position, nous sommes tous égaux devant Dieu. Nous bénéficions tous de la même grâce, Il nous a tous pardonnés. Si l’on fait référence aux paraboles de l’évangile, qu’on ait eu 50 deniers de dette ou 500, ou plutôt 10.000 talents, une dette énorme ! – Dieu nous a pardonnés, Il a remis nos péchés, Il nous a donnés la même vie à tous. L’apôtre Jean dit que « nous avons communion les uns avec les autres » (1. 7) et que « notre communion est avec le Père et avec son Fils Jésus Christ » (1. 3). Quelle chose merveilleuse !

Pierre nous dit que nous avons « en partage une foi de pareil prix » (2 Pier. 1. 1). Nous avons le même salut. Et ce qui est important, c’est que nous avons tous le même prix aux yeux de Dieu, c’est le prix du sang de Son Fils. Et nous, nous étions si chers à Dieu, Il nous a estimés à un tel prix, « une perle de très-grand prix » dans la parabole (Mat. 13. 46) – que l’on pourrait dire que Dieu a aligné ce qu’il fallait, la rançon qu’il fallait – et c’était un prix infini, c’était la vie de son Fils. Donc nous avons tous un grand prix devant Dieu.
Il y a une belle image dans les Rois. On voit que le temple de Salomon était fait de pierres de prix, que ce soit les fondations ou les murs.
Mon frère, ma sœur, ont un grand prix devant Dieu. C’est ce qui donne aussi la force à l’expression : « le frère pour lequel Christ est mort » (1 Cor. 8. 11), ce frère dont il faut prendre soin, qu’il ne faut pas blesser.

Si nous avons conscience de ces choses, nous allons agir les uns envers les autres avec amour et dans l’humilité, sans nous placer au-dessus de nos frères. Si nous sommes humbles, nous sommes aussi divers. Chacun a sa personnalité, son caractère, et surtout chacun a reçu du Seigneur Jésus un don différent, un service différent, un ministère différent – pas forcément des services publics, comme pasteurs ou docteurs. Mais la Parole nous parle de dons d’aide, un ou deux services en Romains 12, des services simplement, des services matériels peut-être : celui qui distribue, celui qui exerce la miséricorde, tant de choses.
Et puis, nous avons tous une fonction différente, comme les membres d’un seul corps.
Par exemple, dans les Éphésiens il est parlé de jointures. Les jointures, ce sont les articulations du corps, des services peut-être très discrets, mais qui font que le corps fonctionne, que les rouages fonctionnent, des liens entre nous. Si chaque membre dépend de la tête, nous sommes aussi membres les uns des autres.

Je voudrais lire un verset dans l’épître aux Éphésiens au chapitre 4 :
« C’est pourquoi, ayant dépouillé le mensonge, parlez la vérité chacun à son prochain ; car nous sommes membres les uns des autres » (v. 25).
Dans un certain sens, l’autre, le frère, est une partie de nous-même comme dans un corps. C’est pour cela que, dans ce verset, si nous mentons à notre frère, c’est comme si nous nous trompions nous-même. Si nous sentons quelque chose qu’a notre frère, nous sentons quelque chose qui nous appartient, et à réaliser ces liens entre eux.
C’est important de se rappeler, au début de ce message, qu’avant de parler de relations horizontales, nous avons une relation verticale, et si nous nous déconnectons de cette relation, tout ce que nous pouvons dire sur nos relations entre nous, c’est de la bonne morale, de la morale chrétienne peut-être, mais Dieu veut que nous puissions dans nos relations reproduire Christ, l’image de Christ.

Le deuxième point que je voulais voir, c’est l’amour les uns pour les autres. On trouve une quinzaine de versets qui parlent de l’amour « aimez-vous les uns les autres » ou sous d’autres formes.
Le premier c’est, bien sûr, ce que le Seigneur Jésus Lui-même dit en Jean 13 :
« Je vous donne un commandement nouveau, que vous vous aimiez l’un l’autre ; comme je vous ai aimés, que vous aussi vous vous aimiez l’un l’autre » (v. 34).
Là le Seigneur Jésus parle d’un commandement nouveau parce qu’il y a aussi des commandements anciens que donnait la loi : « tu aimeras ton prochain comme toi-même » (Lév. 19. 18).
Mais d’une part, la loi ne donnait pas la force pour accomplir cela. D’autre part, la référence c’était l’amour pour soi, un amour égoïste. Et le Seigneur Jésus dit : « comme je vous ai aimés ».
Ce n’est peut-être pas tellement une question de mesure, elle est infinie, mais il est question de la manière d’aimer.
Les disciples ont eu un exemple merveilleux, très parlant, dans cette soirée même, quand le Seigneur Jésus s’est d’abord abaissé pour laver les pieds de Ses disciples, pour enlever leurs souillures, donc ils ne voulaient pas le faire eux-mêmes. Il s’est ensuite occupé encore en amour de Judas. Le Seigneur Jésus n’a jamais laissé transparaître la moindre chose sur l’état de Judas, à tel point que les disciples ne s’en doutaient pas du tout. « Est-ce moi Seigneur qui vais te trahir ? »
Et à la fin du chapitre, le Seigneur Jésus, dans Son amour, prévient son apôtre Pierre.
En Jean 13, bien sûr, les disciples ne connaissaient pas encore l’œuvre de la croix. Nous la connaissons, nous savons que c’est à la croix que s’est montré l’amour de Jésus d’une manière merveilleuse lorsqu’Il est mort. Il a laissé Sa vie pour Ses amis.
Et maintenant, nous avons reçu une nouvelle nature animée par le Saint Esprit. L’amour de Dieu est versé dans nos cœurs par l’Esprit, nous dit Romains 5. 5, et ainsi nous pouvons aimer comme le Seigneur Jésus.

L’amour dont nous parlons, c’est l’amour divin, c’est l’amour qui se donne, qui donne, qui ne dépend pas de l’objet qui est aimé.
Le Seigneur Jésus nous a aimés alors que nous étions haïssables, nous haïssant l’un l’autre. C’est cet amour que nous devons manifester.
Cela va plus loin que l’affection fraternelle qui est mentionnée aussi dans les épîtres, l’affection fraternelle les uns pour les autres. L’apôtre Pierre nous dit : « joignez… à l’affection fraternelle, l’amour » (2 Pier. 1. 7). Donc ce n’est pas la même chose.

L’affection fraternelle, c’est la manifestation extérieure de l’amour, par des gestes, des paroles, des attitudes. Mais cela peut dégénérer en une affection peut-être partiale. Nous préférons peut-être avoir de l’affection pour ceux qui sont sympathiques, ceux qui pensent peut-être comme nous, par exemple, sur la doctrine.

Nous devons aimer tous les croyants. Cet amour, c’est un amour qui va avec la vérité. L’amour « se réjouit avec la vérité » (1 Cor. 13. 6).
Ce n’est pas un amour-pommade qui laisse tout passer. Si par exemple, mon frère ou ma sœur pèche, j’en suis affecté à double titre. D’abord sa relation avec Dieu est affectée, Dieu est déshonoré, le Seigneur est déshonoré. Et puis, comme on est membre l’un de l’autre, moi aussi je souffre de cette situation.
On a l’enseignement de la Parole, dans les épîtres et les évangiles, d’aller voir notre frère. L’amour nous pousse, dans ces cas-là, à aller vers notre frère, même si c’est difficile.
C’est le service du lavage des pieds, que le Seigneur Jésus a lui-même enseigné et Il a dit : « vous devez vous laver les pieds les uns aux autres. Car je vous ai donné un exemple, afin que, comme je vous ai fait, moi, vous aussi vous fassiez » (Jean 13. 14 et 15), c’est-à-dire qu’il y ait l’eau de la Parole, non pas faire de longs discours, peut-être pas faire des remontrances, mais peut-être simplement lire un verset de la Parole, un verset dans la situation de notre frère.
Le but de l’amour, c’est de gagner notre frère, comme on le voit en Matthieu 18 : « si ton frère pèche contre toi, va, reprends-le, entre toi et lui seul ; s’il t’écoute, tu as gagné ton frère » (v. 15). Ce sont des soins pastoraux qui nous manquent dans beaucoup de ces services de dévouement les uns pour les autres.

Je voulais aussi lire un verset dans la 1e épître de Pierre au chapitre 1 : « Ayant purifié vos âmes par l’obéissance à la vérité, pour que vous ayez une affection fraternelle sans hypocrisie [on est souvent hypocrites entre nous], aimez-vous l’un l’autre ardemment, d’un cœur pur » (v. 22). On voit là l’importance de la relation entre notre état intérieur et l’exercice de l’amour.
Si mon âme n’est pas purifiée par l’obéissance à la vérité, c’est-à-dire à la Parole de Dieu, si ma conscience n’est pas à l’aise devant Dieu, s’il y a quelque chose entre Dieu et moi, le Saint Esprit est plutôt occupé à me ramener à Dieu, à travailler en moi, et je serai moins enclin à m’occuper des autres et à aimer les autres.
C’est important. On peut bien demander comme dans le cantique 104 : « Donne-nous d’aimer comme toi », avec la grâce et la vérité qui sont parfaitement liées.

Le point suivant c’est la soumission les uns aux autres.
On va lire deux versets, d’abord en Philippiens au chapitre 2 :
« Que rien ne se fasse par esprit de parti, ou par vaine gloire ; mais que, dans l’humilité, l’un estime l’autre supérieur à lui-même, chacun ne regardant pas à ce qui est à lui, mais chacun aussi à ce qui est aux autres » (v. 3 et 4).
Et dans les Éphésiens au chapitre 5 :
« étant soumis les uns aux autres dans la crainte de Christ » (v. 21).
« Soumis les uns aux autres », « estimer l’autre supérieur à lui-même » : c’est réciproque.
D’un point de vue humain, d’un point de vue logique, il y a un problème parce que, si un croyant A est supérieur au croyant B, le croyant B ne pourra pas être supérieur au croyant A. Il ne s’agit pas de cela. Il s’agit de voir comment je vois mon frère.
En fait, quand je me place dans la lumière de Dieu, en moi-même je ne vois que des manquements, la chair qui agit en moi, qui m’empêche peut-être d’accomplir ce que Dieu veut. Alors que si je regarde à mon frère, celui pour lequel Christ est mort, je vois ce que Christ a produit en lui, la grâce qui l’a produit.
En résumé, je vois Christ en lui, le service que Christ lui a confié.
Voilà l’état d’esprit que nous devrions avoir, et cela demande de l’humilité, c’est : « que, dans l’humilité, l’un estime l’autre supérieur à lui-même ». L’humilité, ce n’est pas de l’automutilation, ce n’est pas se flageller tout le temps, mais c’est considérer qu’on n’est rien, que cela ne fait rien si on ne parle pas de nous, c’est en avoir fini avec notre moi.
Il faudrait avoir « cette pensée qui a été aussi dans le christ Jésus » (Phil. 2. 5), la pensée de l’abaissement. Christ, de la gloire à la croix, n’a fait que descendre. Il a été obéissant jusque-là. Ensuite Dieu L’a ressuscité. Que ce soit aussi notre état d’esprit ! Quand il est dit : « Soumis les uns aux autres », c’est une soumission, on peut dire, réciproque et générale.

Il y a, bien sûr, des cas particuliers que la Bible évoque, par exemple soumis aux autorités, soumis aux anciens, soumis aux conducteurs, les femmes soumises à leur mari, juste après. Mais ici, c’est une soumission générale parce que mon frère peut m’apporter ce quelque chose dont j’ai besoin et dont je dois tenir compte.
Un frère ancien par exemple peut tenir compte et écouter ce qu’un plus jeune peut lui dire, peut l’exhorter.
Dans le couple c’est pareil. Le mari doit écouter sa femme qui lui parle de la part du Seigneur.
On a un exemple avec Abraham et Sara. Sara appelait son mari seigneur, mais dans l’affaire d’Agar, en Genèse 21, Dieu dit à Abraham : « Dans tout ce que Sara t’a dit, écoute sa voix » (Gen. 21. 12).
Bien sûr il y a une limitation : c’est « étant soumis les uns aux autres dans la crainte de Christ ». Si on m’entraîne à faire le mal, je ne peux pas être soumis. Le contraire de cet état d’esprit, c’est l’orgueil, et on a aussi ces avertissements : Ne vous enflez pas l’un contre l’autre (1 Cor. 4), « ne pas avoir une haute pensée de lui-même, au-dessus de celle qu’il convient d’avoir » (Rom. 12. 3). Écoutons ce que la Parole dit : « Dieu résiste aux orgueilleux, mais il donne la grâce aux humbles » (1 Pier. 5. 5).

Le point suivant, le quatrième point, c’est se servir les uns les autres. Lisons deux versets dans les Galates. Au chapitre 5 : « par amour, servez-vous l’un l’autre » (v. 13) et au chapitre 6 : « Portez les charges les uns des autres, et ainsi accomplissez la loi du Christ » (v. 2).
Dans le verset 13 de Galates 5 le terme « servir » c’est littéralement être esclave, asservi. C’est bien l’état d’esprit que nous devrions avoir.
On a un exemple de service justement au chapitre 6 : « Portez les charges les uns des autres ». Les Galates voulaient retourner à la loi. Alors Paul, pour ainsi dire, leur dit : Si vous voulez une loi, je vous en donne une : la loi du Christ, la conduite, la manière de penser. « Portez les charges », ce terme « charges » signifie quelque chose d’oppressant, des détresses, des peines, des soucis.

Il faut faire attention de ne pas, comme les pharisiens, mettre des fardeaux sur les épaules des autres. Ce n’est pas ce que dit le passage. Mais au contraire, imiter le Seigneur Jésus.
Quand le Seigneur Jésus guérissait les malades, quand Il chassait les démons, quand Il faisait du bien, Matthieu 8 qui rappelle Ésaïe 53 nous dit : « Lui-même a pris nos langueurs, et a porté nos maladies » (v. 17).
Quand Christ guérissait, Il portait sur Lui, dans Son âme, le poids de ces malheurs, les conséquences du péché.
On voit par exemple, quand Il guérit le sourd en Marc 7, Il lui met les doigts dans les oreilles, Il lui touche la langue, Il soupire et dit : « Éphphatha ». Quand Il est au tombeau de Lazare, Il pleure, Il frémit dans Son esprit, en voyant les conséquences du péché. Voilà notre modèle.
Est-ce que c’est dans cet état d’esprit que nous allons les uns vers les autres, que nous portons les charges, quand on prie les uns pour les autres lorsqu’on entend telle et telle nouvelle pas bonne, est-ce qu’on prend sur soi aussi, est-ce qu’on souffre avec ?
On peut le faire aussi entre générations. Il y a peut-être un temps où les frères et sœurs réunis portent les charges des plus jeunes, des moins affermis. Et puis quelques décennies plus tard, ces personnes, ces frères âgés qui sont alors très âgés avec des infirmités dans le corps, dans l’esprit peut-être, ont besoin que d’autres prennent la charge. Voilà la vie du corps.

J’aimerais lire encore un verset quant au service dans 1 Pierre 4 :
« ayant entre vous un amour fervent, car l’amour couvre une multitude de péchés ; étant hospitaliers les uns envers les autres, sans murmures. Suivant que chacun de vous a reçu quelque don de grâce, employez-le les uns pour les autres, comme bons dispensateurs de la grâce variée de Dieu » (v. 8 à 10).
On voit dans ces passages que c’est l’amour fervent qui sous-tend tout ce qui vient après. « Hospitaliers les uns envers les autres ». Si on ne peut exercer l’hospitalité, on peut quand même consacrer du temps par exemple par des appels téléphoniques, par des messages, de diverses manières, et il est dit : « sans murmures ».
Ne pas se plaindre quand on est peut-être dérangé, et considérer que ces appels téléphoniques, c’est le Seigneur Jésus qui nous les envoie. Et puis alors au v. 10, faire participer le corps aux dons de grâce que nous avons reçus, soit un don de parole de la part de Dieu, soit tous les autres services, des services humbles aussi, les faire avec la force que Dieu donne. Cela, chers frères et sœurs, c’est valable pour les frères et pour les sœurs.

Je voudrais m’adresser à vous, chères sœurs. Vous avez un rôle important dans le corps de Christ, vous avez reçu chacune un ou plusieurs services, souvent discrets, cachés, mais Dieu les voit.
On voit que des femmes ont eu le privilège d’assister le Seigneur Jésus de leurs biens. On pense à Évodie et Syntyche qui servaient le Seigneur dans l’évangile avec Paul.
On pense à Dorcas, à Lydie, dans les Actes et à la merveilleuse série de salutations de Romains 16, où les femmes ont une place d’honneur. Elles sont citées en premier.
On voit au moins sept ou huit femmes qui sont citées, qui ont servi l’assemblée.
On aura des surprises au tribunal de Christ. Le Seigneur nous montrera ce qui a été fait pour lui, tous ces fils qui vont tisser la robe de fin lin au jour des noces de l’Agneau.
On peut prier et les sœurs peuvent le faire.

Le cinquième point, c’est s’exhorter, s’édifier et parler l’un à l’autre. J’aimerais lire un verset dans 1 Thess. 5 :
« C’est pourquoi exhortez-vous l’un l’autre et édifiez-vous l’un l’autre, chacun en particulier, comme aussi vous le faites » (v. 11).
Dans ce verset on a deux termes : exhortez-vous, et édifiez-vous. Exhorter, c’est le même terme en grec que consoler, encourager, et aussi appelez auprès de soi comme un avocat, comme une aide, comme un conseil.
C’est la même racine que le Consolateur dont parle le Seigneur Jésus dans l’évangile de Jean, qui est le Saint Esprit. Pour ainsi dire, ce que le Saint Esprit est et fait pour moi, je peux le faire pour mon frère. S’édifier, c’est bâtir, désirer la croissance de l’autre. Bien sûr, c’est le Seigneur qui bâtit Son assemblée par Ses dons aussi, mais chacun peut contribuer à cette édification. Nous sommes collaborateurs de Dieu (1 Cor. 3).

On peut s’édifier et plutôt ici dans le particulier, ce n’est pas dans les réunions d’assemblée, mais chacun en particulier. Comment ? Par des téléphones peut-être, des messages, des réunions aussi par Internet avec les moyens que nous avons.
Nous pouvons nous exhorter, à quoi ? Dans le v. 18 du chapitre 4 il est dit : « Consolez-vous donc l’un l’autre par ces paroles ». Le Seigneur vient. On peut s’encourager à suivre le Seigneur et s’encourager à L’attendre. L’épître aux Hébreux au chapitre 3 nous dit : « exhortez-vous l’un l’autre chaque jour, aussi longtemps qu’il est dit : « Aujourd’hui », afin qu’aucun d’entre vous ne s’endurcisse par la séduction du péché » (v. 13). Veiller à ce que le lien pratique ne soit pas rompu entre nos frères et nous.
Au chapitre 10 il est dit de « nous exciter à l’amour et aux bonnes œuvres, n’abandonnant pas le rassemblement de nous-mêmes » (v. 24 et 25). Pensons peut-être à ceux ou celles qui s’isolent en ce moment. Et puis en Colossiens 3, on est enseigné à s’exhorter « l’un l’autre, par des psaumes, des hymnes, des cantiques spirituels » (v. 16). On peut le faire aujourd’hui ici. On peut s’envoyer peut-être des versets de cantiques.
Nous avons reçu chez nous il y a quelques jours un beau poème chrétien d’une sœur âgée, de sa main tremblotante, qui nous l’a envoyé par courrier. Voilà des encouragements.
Toutes ces actions sont des actions de la langue. Nous nous parlons l’un à l’autre comme dans Malachie 3 où « ceux qui craignent l’Éternel ont parlé l’un à l’autre » (v. 16). Ils attendaient le Messie, ils attendaient la venue du Seigneur. Malheureusement, notre langue peut faire aussi beaucoup de mal. Jacques nous dit que c’est un feu, et cet apôtre nous exhorte : « Ne parlez pas l’un contre l’autre » (4. 11).
D’une manière indirecte, parler l’un contre l’autre, c’est parler l’un de l’autre. J’ai un grief envers un frère. Au lieu d’aller le voir, j’en parle à une troisième personne qui va le rapporter, etc. Et voilà l’incendie dans le peuple de Dieu.
« Ne murmurez pas les uns contre les autres » (Jac. 5. 9). Il ne faut pas se plaindre de ce qu’on n’a pas, et si on nous fait du tort, faire comme le Seigneur, ne pas réagir. Et puis pire peut-être, se mentir l’un à l’autre (Col. 3. 9), qui est vraiment une action de la chair. Que le Seigneur nous garde de cela.

Le sixième point, c’est se supporter, se pardonner. Lisons un verset dans les Colossiens : « Revêtez-vous donc, comme des élus de Dieu, saints et bien-aimés, d’entrailles de miséricorde, de bonté, d’humilité, de douceur, de longanimité, vous supportant l’un l’autre et vous pardonnant les uns aux autres, si l’un a un sujet de plainte contre un autre ; comme aussi le Christ vous a pardonné, vous aussi faites de même » (3. 12 et 13).
On a des versets un peu équivalents dans Éphésiens 2. On pourrait se demander : qu’est-ce qu’on doit supporter ?- Bien sûr, pas le mal, ni le péché. Mais on est appelé à se supporter l’un l’autre dans nos différences de caractère, différences de connaissance peut-être, d’âge spirituel, des questions de conscience qui touchent à la liberté chrétienne.
On veut souvent imposer notre point de vue. Supportons nos différences.
Il peut y avoir à ce moment-là des sujets de plainte l’un contre l’autre, des sujets de plaintes peut-être réelles ou qu’on s’imagine. Et alors il y a le pardon qui intervient et la mesure du pardon, c’est : comme Christ nous a pardonné, ou dans les Éphésiens « comme Dieu aussi, en Christ, vous a pardonné » (4. 32), une mesure immense à cause de l’immense dette qu’Il nous a pardonnée, qu’Il nous a remise.
Le pardon est une décision. On décide de pardonner. C’est un acte de volonté qui ne doit jamais être dissocié de nos vies.
On ne peut peut-être pas oublier dans nos mémoires ce qui a été fait. Cela reste inscrit. Mais on peut oublier l’amertume qui est liée à ce fait.
Un point important aussi c’est que le pardon selon la Parole, exprimé à quelqu’un, suit toujours la confession et la repentance. En Luc 17 on lit « Si ton frère pèche, reprends-le, et s’il se repent, pardonne-lui ; et si sept fois le jour il pèche contre toi, et que sept fois il retourne à toi, disant : Je me repens, tu lui pardonneras » (v. 3 et 4). Même si le repentir n’est pas tout à fait sincère, pardonne-lui quand même, signifie-lui le pardon. Il faut pardonner dans son cœur.
Et si on ne se dit pas ce pardon, il y a des choses qui restent. Elles peuvent rester longtemps, et engendrer une fausse paix entre nous. C’est valable aussi dans nos relations dans le couple.

Le point suivant, l’avant-dernier point, c’est se saluer les uns les autres. A la fin des épîtres il est parfois dit : Saluez-vous les uns les autres par un saint baiser ou par un baiser d’amour. C’est une manière de manifester l’affection fraternelle dans la pureté, « un saint baiser », dans l’amour.
Il y a des coutumes différentes, certains se serrent la main, d’autres se font l’accolade, d’autres des embrassades. On peut se regarder et beaucoup de choses passent dans nos regards.

Je voudrais là ouvrir une petite parenthèse. Est-ce qu’on a toujours été scrupuleux pour fuir le mal, pour s’éloigner du mal, dans ce qu’on a regardé, dans ce qu’on a écouté, dans les fréquentations dans ce monde ?
Le monde est dans nos téléphones, dans nos ordinateurs. Alors est-ce qu’on met de la distance par rapport à telle musique, à tel film, à tel site ? La Parole dit qu’il faut fuir le mal, fuir les convoitises.
Et puis l’air moral qu’on respire dans ce monde qui est sous la domination de Satan, le chef de l’autorité de l’air.
On peut penser à toutes les attaques contre Dieu et contre les enseignements bibliques. On peut penser aux manières de penser du monde. Cela nous imprègne. Quant à cela, nous devons résister à l’ennemi, et revêtir l’armure de Dieu avec les armes défensives, par exemple la ceinture de la vérité : la Parole de Dieu, le bouclier de la foi contre les doutes, le casque du salut qui nous donne l’assurance du salut.

L’un des points, et peut-être le plus important, c’est la prière, prier les uns pour les autres. On a cette expression, littéralement, dans l’épître de Jacques au chapitre 5 : « Confessez donc vos fautes l’un à l’autre, et priez l’un pour l’autre, en sorte que vous soyez guéris » (v. 16).
Prier l’un pour l’autre, on peut constater que cela est lié à des torts entre les personnes qui ont entraîné peut-être des maladies ou des langueurs. On voit que la confession et la prière permettent d’arrêter cet état. D’une manière générale, la Parole nous enseigne beaucoup cela par ailleurs.

Je voudrais simplement évoquer la prière d’intercession les uns pour les autres. Lisons deux versets en Colossiens pour terminer :
« Persévérez dans la prière, veillant en elle avec des actions de grâces ; priant en même temps aussi pour nous, afin que Dieu nous ouvre une porte pour la parole, pour annoncer le mystère du Christ, mystère pour lequel aussi je suis lié, afin que je le manifeste comme je dois parler » (4. 2 à 4) et au v. 12 :
« Épaphras qui est des vôtres, esclave du christ Jésus, vous salue, combattant toujours pour vous par des prières, afin que vous demeuriez parfaits et bien assurés dans toute la volonté de Dieu ; car je lui rends témoignage qu’il est dans un grand travail de cœur pour vous, et pour ceux qui sont à Laodicée, et pour ceux qui sont à Hiérapolis » (v. 12 et 13).
On voit, dans ses épîtres, que Paul prie très souvent pour ses destinataires, y compris dans les dernières épîtres où il est en prison, à cause de sa foi. Et même il prie jour et nuit, nuit et jour, dit-il à Timothée.
Ce qu’il est intéressant de voir c’est qu’il prie toujours pour le bien spirituel des autres, pour qu’ils croissent dans la connaissance de Jésus, qu’ils soient fondés, enracinés dans l’amour.
Nous pensons souvent aux besoins matériels de nos frères et sœurs et c’est important, Dieu en tient compte. Il répond à ces prières. Mais est-ce que nous prions assez aussi pour leur bien spirituel, pour leur croissance spirituelle.
Épaphras en est un bon exemple. Pour lui la prière était un combat. Il intercédait pour ces Colossiens. Il sentait peut-être le danger qu’ils couraient d’écouter les fausses doctrines qui sont précisées dans cette épître aux Colossiens. C’était peut-être un service caché que personne ne connaissait, mais Dieu honore Son serviteur. Paul demande aussi de prier pour lui. « Priez pour nous », pourquoi ? – Pour que l’évangile soit annoncé, même en prison. Quel exemple pour nous ! L’exemple suprême, c’est le Seigneur Jésus, qui a été cet Homme parfaitement dépendant, Homme de prière, si souvent en prière. Et je pense à la prière d’intercession qu’Il a faite à la fin de Sa vie pour Pierre : « J’ai prié pour toi, afin que ta foi ne défaille pas » (Luc 22. 32).
Le Seigneur Jésus continue Son service d’intercession aujourd’hui pour nous, dans le ciel. Il intercède pour nous comme souverain sacrificateur et comme avocat. Quel service d’amour pour nous !

Alors, pour nous, est-ce que nous allons nous mettre davantage à genoux ? Il ne faut pas beaucoup de matériel pour prier. Le Seigneur dit : « Quand tu pries, entre dans ta chambre, et ayant fermé ta porte, prie ton Père » (Mat. 6. 6). Une chambre suffit, peut-être même moins.
Pensons à Daniel. Il priait trois fois le jour, et même quand Darius a interdit de prier, il a continué à le faire. La fenêtre ouverte vers Jérusalem, il priait. Il est dit : « comme il avait fait auparavant » (6. 10). C’était son habitude.
Si nous n’avons pas pris l’habitude avant, trop occupés peut-être, nous avons peut-être trop négligé ce service, nous avons maintenant l’occasion de nous rattraper et de nous engager dans ce service de la prière, si utile, si nécessaire, parce qu’il y a tellement de sujets de prière.
Nous pouvons prier pour nos familles, pour nos couples, pour nos enfants, petits-enfants, pour nos parents âgés, pour nos frères et sœurs, localement et dans tout le corps de Christ, pour tous les croyants, les croyants persécutés, prier aussi pour l’évangile. Que de sujets ! Et si nous oublions certains sujets, on peut faire une liste de prières.

D’après Message donné sur : https://edification.bible/
Mai 2020