QUELS SONT VOS GÉANTS ?
Chers frères et sœurs, voilà de nouveau l’occasion d’ouvrir la Parole de Dieu. J’aimerais que nous commencions par un passage dans le livre des Nombres, au chapitre 13.
« Et après, le peuple partit de Hatséroth, et il campa au désert de Paran. Et l’Éternel parla à Moïse, disant : Envoie des hommes, et ils reconnaîtront le pays de Canaan, que je donne aux fils d’Israël » (13. 1 à 3). « Et Moïse les envoya pour reconnaître le pays de Canaan » (v. 18). Et à partir du v. 22 il est dit : les espions « montèrent et reconnurent le pays, depuis le désert de Tsin jusqu’à Rehob, quand on vient à Hamath. Et ils montèrent par le midi, et vinrent jusqu’à Hébron ; et là étaient Akhiman, Shéshaï et Thalmaï, enfants d’Anak. Et Hébron avait été bâtie sept ans avant Tsoan d’Égypte. Et ils vinrent jusqu’au torrent d’Eshcol, et coupèrent de là un sarment avec une grappe de raisin ; et ils le portèrent à deux au moyen d’une perche, et des grenades et des figues. On appela ce lieu-là torrent d’Eshcol, à cause de la grappe que les fils d’Israël y coupèrent. Et ils revinrent de la reconnaissance du pays au bout de quarante jours. Et ils allèrent, et arrivèrent auprès de Moïse et d’Aaron, et de toute l’assemblée des fils d’Israël, au désert de Paran, à Kadès ; et ils leur rendirent compte, ainsi qu’à toute l’assemblée, et leur montrèrent le fruit du pays. Et ils racontèrent à Moïse, et dirent : Nous sommes allés dans le pays où tu nous as envoyés ; et vraiment il est ruisselant de lait et de miel, et en voici le fruit. Seulement, le peuple qui habite dans le pays est fort, et les villes sont fortifiées, très-grandes ; et nous y avons vu aussi les enfants d’Anak. Amalek habite le pays du midi ; et le Héthien, le Jébusien et l’Amoréen habitent la montagne ; et le Cananéen habite le long de la mer et sur le rivage du Jourdain. Et Caleb fit taire le peuple devant Moïse, et dit : Montons hardiment et prenons possession du pays, car nous sommes bien capables de le faire. Mais les hommes qui étaient montés avec lui, dirent : Nous ne sommes pas capables de monter contre ce peuple, car il est plus fort que nous. Et ils décrièrent devant les fils d’Israël le pays qu’ils avaient reconnu, disant : Le pays par lequel nous avons passé pour le reconnaître est un pays qui dévore ses habitants, et tout le peuple que nous y avons vu est de haute stature. Et nous y avons vu les géants, fils d’Anak, qui est de la race des géants ; et nous étions à nos yeux comme des sauterelles, et nous étions de même à leurs yeux » (v. 22 à 34).
Voilà un épisode de l’Ancien Testament qui nous parle certes du peuple d’Israël, plutôt au point de vue collectif. Mais nous y voyons aussi la foi de certains, qui se démarquent par leur confiance en Dieu.
Il est possible de tirer divers enseignements, à divers niveaux. Et ce que je désire faire aujourd’hui, c’est en faire une application actuelle pour nous sur le principe suivant : Dieu sauve et ensuite Il appelle à avancer, c’est-à-dire à prendre possession de ce qu’Il a en réserve pour nous.
Dieu donne et Il nous fait des promesses, Il nous donne Sa Parole et nous devons avancer sur le chemin par la foi. Dieu appelle et nous devons marcher dans les œuvres « préparées à l’avance pour que nous marchions en elles » (Éph. 2. 10). N’oublions pas que Dieu est tout puissant et Il veut nous amener sur le champ de bataille – je parle au niveau spirituel, bien entendu. Pourquoi veut-Il nous amener sur des champs de bataille ? – simplement pour nous montrer et nous faire voir comment Lui opère et comment Lui nous donne la victoire, car Dieu est au-dessus de tous – et n’oublions jamais que nous sommes de Son côté. En fait, servir le Seigneur, on pourrait dire que c’est tout simplement, se trouver là où nous pouvons être témoins de Son œuvre et de Ses faits merveilleux.
Pour faire une application de ce passage quant à notre vie de foi chrétienne, nous pouvons dire que les espions ont scruté le pays et qu’ils y ont vu de bonnes choses. Mais pour obtenir ces bénédictions-là, il faut maintenant passer à la pratique, il faut maintenant s’engager dans le chemin, il faut sortir de sa zone de confort et ne pas regretter l’Égypte ou le monde.
Notons par ailleurs que dans le chapitre 14 les fils d’Israël font référence à l’Égypte. On dirait qu’ils ont bien vite oublié comment l’Égypte les faisait souffrir. Ainsi nous aussi nous pouvons scruter les Écritures et y trouver de bonnes choses, mais il faut passer à la pratique. Il ne faut pas s’avouer vaincu en regardant aux géants plutôt qu’à Dieu.
Quand je dis aux géants, je parle d’un point de vue abstrait. C’est-à-dire des obstacles qui nous paraissent insurmontables dans la marche chrétienne. Il y a des géants qui vont se dresser, tout le temps, partout. Mais il faut regarder à Dieu plutôt qu’aux géants, plutôt qu’aux apparences. Il faut regarder avec les yeux de la foi, plutôt qu’avec les yeux de la chair. Et il faut regarder à Dieu, à Dieu qui donne le vouloir et le faire.
Alors la question, c’est : Quels sont nos géants ? Quels sont mes géants ? Quels sont vos géants ? On pourrait dire autrement : quels sont ces obstacles qui nous font nous arrêter ou reculer dans le chemin que Dieu nous a préparé ? Ce peut être des craintes, ce peut être des obstacles qui paraissent insurmontables et on s’avoue vaincu avant même d’avoir commencé l’œuvre ou l’action, ou tout simplement ce que Dieu nous a demandé de faire pour Lui. Mais n’oublions pas que dans 2 Cor. il nous est dit : « nous marchons par la foi, non par la vue » (5. 7). La foi, il s’agit là de la confiance en Dieu. Dieu l’a écrit, Dieu l’a promis comme ici en Nomb. 13. 3 : « Envoie des hommes, et ils reconnaîtront le pays de Canaan, que je donne aux fils d’Israël ». Dieu a donné, et quand Dieu a donné, Dieu ne reprend pas. Il faut faire confiance à Dieu. Il s’agit de la foi-confiance, c’est-à-dire que tout ce que Dieu dit se réalise, c’est une réalité. Nous ne marchons plus par la vue, nous marchons maintenant par la foi.
Dieu donne des promesses, Dieu donne Sa Parole, Dieu donne un service à chacun d’entre nous, une variété de services, mais chacun a un appel de la part de Dieu, que ce soit pour aller au loin ou pour rester au près. Il y a un appel pour chacun d’entre nous. L’appel, c’est simplement ce que Dieu nous demande de faire.
Alors, nous avons vu que ces espions se découragent en voyant les géants. Ils se sentent tout petits à leurs propres yeux. C’est nécessaire. Il faut se sentir tout petit à nos propres yeux. Il ne faut jamais croire que nous allons faire quoi que ce soit par nos propres forces. Non, ce n’est pas possible. Mais cela ne devrait pas être un frein à notre avancement spirituel et au service que nous devons accomplir pour le Seigneur. Au contraire, l’humilité nous pousse à la dépendance. Il faut une humilité qui nous pousse à la dépendance de Dieu. Nous voyons là par exemple un Caleb. Il y avait Caleb, il y avait aussi Josué – Caleb, lui, n’était pas d’accord avec le compte-rendu des dix autres. Lui, Caleb, dit : « Montons hardiment et prenons possession du pays » (Nomb. 13. 31), faisons avec courage et avec zèle ce que Dieu nous a demandé. Pour faire quoi ? Pour prendre possession de ce que Dieu veut nous donner.
L’histoire du peuple d’Israël nous montre qu’ils ne sont pas montés et qu’ils ont erré dans le désert pendant presque 40 ans avant de pouvoir prendre possession du pays promis. Il est bon de noter que Caleb et Josué sont entrés, eux, dans la terre promise. Eux vont prendre possession de ce que Dieu a donné parce qu’ils avaient la foi dans leur cœur dès ce moment-là, quarante ans plus tôt, où ils étaient déjà prêts à prendre possession des choses que Dieu leur avait promises. On peut lire dans la suite de l’histoire du peuple que Caleb, quand il entrera pour conquérir ce pays promis, que demandera-t-il en partage ? Que demandera-t-il en héritage ? Quelle portion du pays va-t-il demander ? Il va demander justement Hébron, là où se trouvent les fils d’Anak, les géants. Et il nous est dit que « Caleb… déposséda les trois fils d’Anak » (Jos. 15. 14) lorsqu’il s’est agi de conquérir le pays. C’est une foi qui est vainqueur de toutes choses, une foi en Dieu.
Les géants dans la Parole, il y en a plusieurs. Abraham, le père de la foi, a été appelé par Dieu, à quitter sa terre, à quitter sa ville, à quitter son pays. Il a été appelé à quitter sa parenté pour aller dans le pays de Canaan. Il a quitté donc un monde organisé, il a quitté sa parenté pour aller dans une terre lointaine. Quand il est arrivé en Canaan, il a d’abord vécu avec Lot, et puis, lorsque Lot s’est séparé d’Abraham, Lot est parti vers les plaines de Sodome. Abraham, lui, est monté. Il est monté pour aller planter sa tente, où ? – dans le cœur du pays de Canaan, exactement en Hébron. C’est là qu’Abraham, le père de la foi, a posé sa tente. C’est là qu’il a érigé un autel en l’honneur de Dieu. C’est aussi là qu’Abraham a donné un témoignage à la puissance du seul Dieu vivant car, lorsque Sara est morte, il a acheté un champ, une caverne en Hébron. Et c’est là qu’Abraham a enterré son mort. Nous voyons déjà là une préfiguration de la résurrection – la résurrection de ces saints de l’Ancien Testament, de ces patriarches, qui ont suivi le père de la foi – la résurrection, la victoire dans le lieu qui était considéré comme imprenable. Dieu a toute puissance et Dieu donne son témoignage là où l’ennemi avait pourtant fait sa forteresse. C’est magnifique de considérer comment Dieu agit au travers des hommes de foi.
Nous trouvons d’autres géants, par exemple dans l’histoire du jeune David : ce n’est pas un géant qui l’a fait reculer. David s’est présenté devant Goliath. Goliath est un géant, un Philistin. Ne nous méprenons pas. Il faut vaincre les géants, il faut surmonter les géants. Il y aura des géants qui reviendront ensuite, après qu’on ait surmonté l’un ou l’autre géant. Il y en aura d’autres qui vont revenir comme Goliath, plus tard dans l’histoire du peuple, pour tenter de reprendre du terrain sur ce qui appartient au peuple de Dieu. Et donc parfois nous pouvons de nouveau nous trouver devant un géant ou l’autre. Mais ce jeune David, berger des brebis de son père, avait déjà expérimenté dans sa vie personnelle la puissance de Dieu, cette puissance qui l’aide, cette puissance qui lui vient en secours, cette puissance qui est au-dessus de celle du lion ou de l’ours. David muni uniquement de sa fronde va se présenter, tout petit, devant ce Goliath armé jusqu’aux dents, et d’un seul coup il va terrasser le géant qui faisait peur à tout le monde. C’est la victoire de Dieu, c’est Dieu qui chaque fois obtient la victoire pour ceux qui se confient en Lui et qui n’ont aucun doute dans leur cœur que Dieu va agir.
Nous pourrions aussi penser au Seigneur Jésus, le Seigneur Jésus en tant qu’Homme, en apparence de faiblesse. Pensons à ce Serviteur parfait. Il n’a jamais reculé, Il n’a jamais dévié de Son chemin, Il était l’homme dépendant de Dieu en toutes choses. Et pourtant l’ennemi, Satan, a tout fait pour L’épouvanter sur son chemin. Mais le Seigneur Jésus est allé jusqu’à la mort, et à la mort de la croix, et Il a remporté la plus grande victoire qui soit, la seule victoire qui compte aux yeux de Dieu, et sur laquelle toute autre victoire sera basée. Le Seigneur Jésus est mort, et Il est ressuscité. Il a vaincu ce géant qu’est la mort, la mort qui normalement prend et ne rend pas. Le Seigneur Jésus est ressuscité. Il a vaincu la mort, il a remporté cette victoire sur ce géant qui avait l’emprise sur les âmes. Faisons confiance à Celui qui a le pouvoir même sur la mort, qui a le pouvoir de délivrer de la main et de l’emprise de la mort. C’est de Son côté que nous sommes, c’est de Son côté que nous marchons.
Ah ! si le Seigneur est avec nous et si Dieu est avec nous, qui sera contre nous ? (Rom. 8. 31). Il s’agit d’avoir confiance, d’avoir foi en Dieu, dans le sens de la confiance en Dieu, la confiance dans le Seigneur. Quels sont les effets de cette confiance devant ces obstacles, devant ces géants qui se présentent parfois dans notre vie, des choses qui paraissent insurmontables ? Il y a des exemples dans la Parole de Dieu. La foi, la confiance en Dieu, nous font trouver des statères dans la bouche des poissons, par exemple. Les statères sont des pièces de monnaie. On a besoin d’argent, Dieu peut pourvoir à l’argent comme Il le veut. (Mat 17. 24 à 27). La foi déplace les montagnes. La foi nous fait marcher sur les eaux vers le Seigneur Jésus. La foi fait tomber les murailles, les plus hautes murailles qui soient, construites par le monde. Les systèmes ne tiennent pas devant Dieu si Dieu le décide. La foi vainc les géants.
Il faut voir les choses comme Dieu les voit. Il faut voir les choses dans ce monde avec les yeux de la foi. Il y a cette histoire dans l’Ancien Testament dans le 2e livre des Rois, au chapitre 6, où il est question du prophète Élisée. A l’époque du prophète Élisée, il y avait le roi de Syrie, un roi tout-puissant parmi les rois de ce monde, qui fait la guerre à Israël. Élisée, lui, par l’intervention divine, révèle au roi d’Israël les pensées du roi de Syrie. Le roi de Syrie comprend cela et il doit se débarrasser du prophète Élisée pour gagner la guerre. Alors que fait-il ? Il envoie son armée dans toute sa force à Dothan où se trouve l’homme de Dieu, le prophète. Le roi de Syrie déploie ses forces et encercle le prophète à Dothan, et le prophète reste tranquille. Celui qui s’inquiète dans cette histoire, c’est le serviteur du prophète. La ville est entourée par l’armée du grand roi de Syrie et il y a le dialogue entre Élisée, le prophète de Dieu, et son serviteur. Il est dit au ch. 6. 15 : « Et celui qui servait l’homme de Dieu se leva de bon matin et sortit : et voici, une armée entourait la ville, et des chevaux, et des chars. Et son jeune homme lui dit : Hélas ! mon seigneur, comment ferons-nous » devant cette impossibilité humaine ? Et voici la réponse du prophète : « Ne crains pas ; car ceux qui sont avec nous sont en plus grand nombre que ceux qui sont avec eux » (v. 16).
Et alors Élisée fait une prière : « Éternel, je te prie, ouvre ses yeux, afin qu’il voie. Et l’Éternel ouvrit les yeux du jeune homme, et il vit : et voici la montagne était pleine de chevaux et de chars de feu autour d’Élisée ». Voilà comment Dieu, l’Éternel notre Dieu, donne la délivrance. Il va délivrer Élisée et le jeune homme, le serviteur, de cette armée toute puissante, parce que ceux qui sont de notre côté sont bien plus puissants que ce qui est dans le monde. « Hélas ! mon seigneur, comment ferons-nous ? » Ne crains pas, car nous sommes du côté de Dieu : voilà le message que cela peut nous apporter.
Alors il faut monter à la bataille, non pas par confiance en soi, mais par confiance en Dieu qui nous y appelle. Il faut rejoindre le Seigneur sur le front. Je parle du front du service pour le Seigneur que ce soit en quelque mesure que le Seigneur nous le donne. Il faut Le rejoindre sur le front, il faut y aller, il faut sortir, pour le Seigneur. Il est dit en Mat. 9. 38 que le Seigneur pousse des ouvriers dans sa moisson, Il pousse ! Le terme original apparemment veut dire : il appelle dehors ou il envoie dehors. Ce n’est pas quelque chose que nous faisons facilement de nous-mêmes. Il faut que le Seigneur pousse, il faut que le Seigneur appelle, qu’Il nous tire dehors. Il faut rejoindre le Seigneur là où Il est déjà en train de travailler, parce que le Seigneur ne nous envoie pas seuls sur une terre de mission ou dans la rue pour évangéliser. Il est dit que le Seigneur coopère avec ceux qui travaillent pour Lui. Le Seigneur est déjà sur place. Il est déjà là où par exemple l’évangile doit être présenté. Allons Le rejoindre. L’œuvre du Seigneur nous attend pour parler, pour donner un témoignage à Son amour, à Sa puissance et à Sa gloire. Le Seigneur dit : « Venez après moi, et je vous ferai devenir pêcheurs d’hommes » (Marc 1. 17). Quand Il appelle les disciples qui sont en train de pêcher. Ils ne sont pas encore disciples, Il les fait disciples à ce moment-là.
Posons-nous de nouveau la question : quels sont nos géants ? Qu’est-ce qui nous empêche de sortir de notre maison ou de faire quelque chose que le Seigneur nous demande pour Le servir ? Parfois nous pouvons aussi Le servir à partir de notre maison. Tout cela est un appel personnel pour le Seigneur. Il enverra quiconque a le cœur ardent pour Le servir. Il faut quand même de toute façon sortir de sa zone de confort.
Je vais mentionner quelques obstacles qu’on peut rencontrer sur le chemin, qui peuvent nous empêcher de suivre ce que le Seigneur nous demande, qui sont souvent des prétextes que nous nous donnons pour ne pas agir. Il faut sortir de sa zone de confort pour servir le Seigneur.
Par exemple, apprendre une langue étrangère. Tout le monde n’est pas appelé à apprendre une langue étrangère, mais si le Seigneur le demande, il faut être prêt à le faire. C’est quand même quelque chose de très utile pour parler aux gens de l’évangile parce que le témoignage de notre façon de vivre, c’est bien beau, c’est bien nécessaire, mais un jour il faudra quand même parler et communiquer aux gens ce qu’ils doivent savoir clairement : l’évangile et l’enseignement biblique.
Partir vivre ailleurs. De nouveau tout le monde n’est pas appelé à partir vivre ailleurs. Mais si le Seigneur appelle, et si le Seigneur le demande, il faut être prêt à le faire. Souvenons-nous d’Abraham, le père de la foi. Qu’est-il dit en Genèse au début du chapitre 12 ? Il est dit : « Va-t’en de ton pays, et de ta parenté, et de la maison de ton père, dans le pays que je te montrerai » (v. 1). Il faut être prêt si le Seigneur le demande, même si ça paraît impossible. Mais toute chose est possible en son propre temps. Peut-être qu’aujourd’hui je ne suis pas prêt à faire ceci, mais peut-être que le Seigneur ne me le demande pas encore. Mais dans quelque temps, avec l’expérience, avec le Seigneur, avec la communion, peut-être qu’Il me rendra prêt à faire ce que je ne m’imagine pas être capable de faire aujourd’hui avec Lui.
Alors quitter ses proches : lisons ce passage dans l’évangile selon Marc au chapitre 10 : « Pierre se mit à lui dire : Voici, nous avons tout quitté et nous t’avons suivi. Jésus, répondant, dit : En vérité, je vous dis : il n’y a personne qui ait quitté maison, ou frères, ou sœurs, ou père, ou mère, ou femme, ou enfants, ou champs, pour l’amour de moi et pour l’amour de l’évangile, qui n’en reçoive maintenant, en ce temps-ci, cent fois autant, maisons, et frères, et sœurs, et mères, et enfants, et champs, avec des persécutions, et dans le siècle qui vient, la vie éternelle » (v. 28 à 30). C’est un choix de faire passer le Seigneur Jésus avant tout et avant tous, mais c’est le choix de l’amour, l’amour pour le Seigneur Jésus, c’est le choix de l’amour pour l’évangile. C’est un choix très équilibré. Ce n’est que quand le Seigneur tient la première place dans notre cœur, que tout le reste se met en place et que les relations entre nous sont bonnes et saines. Pour l’amour de l’évangile il faut parfois quitter des proches, mais le Seigneur dit qu’il y a des bénédictions qui sont liées à cela, et pour ceux qui sont appelés à cela, il faut le faire. Peut-être qu’au moment de partir on peut se dire : voilà un membre de ma famille que je ne verrai peut-être plus jamais ici-bas, mais là-haut dans le ciel. Nous voyons dans Jean 21 que le Seigneur dit à Pierre : « Suis-moi ». Pierre se retourne et regarde le disciple Jean et dit : « Seigneur, et celui-ci, — que lui arrivera-t-il ? » Le Seigneur lui dit : « que t’importe ? Toi, suis-moi » (v. 21 et 23). Nous voyons que quand le Seigneur appelle personnellement, c’est au Seigneur qu’il faut regarder. Autrement nous trouverons toute sorte de prétextes pour ne pas le suivre, des prétextes légitimes parfois. Mais le Seigneur compense toujours de manière surabondante tout sacrifice qui est fait par amour pour Lui et pour l’amour de l’évangile. C’est une réalité.
Un autre obstacle que nous pourrions envisager, un géant, un énorme géant dans notre vie, c’est peut-être la peur, la crainte de ne pas avoir d’argent, de manquer d’argent ou avoir peur de dépenser de l’argent pour servir le Seigneur.
Mais le Seigneur nous dit en Matthieu 6 : « cherchez premièrement le royaume de Dieu et sa justice, et toutes ces choses vous seront données par-dessus » (v. 33). Il faut aussi faire confiance à Dieu pour les choses matérielles et financières. « L’ouvrier est digne de son salaire » (Luc 10. 7). Il faut rechercher les choses de Dieu premièrement. Ensuite le vêtement, la nourriture, tout ce qui est nécessaire pour la vie, la subsistance physique, le Seigneur s’en occupe. C’est une réalité. Nous ne sommes pas dans ce monde pour accumuler des biens juste pour le plaisir et pour l’amour de l’argent. Nous sommes ici pour utiliser de l’argent, pour le mettre au service du Seigneur. Alors le Seigneur le sait et le Seigneur pourvoit.
D’ailleurs on trouve le Seigneur Jésus dans l’évangile selon Matthieu, en chemin avec Pierre et puis il faut payer un impôt. Voilà une dépense imprévue, peut-être pour l’apôtre Pierre. Pour le Seigneur rien n’est imprévu. Pour Pierre c’était peut-être imprévu. Il faut payer un impôt. Votre Maître ne paie-t-il pas un impôt ? Il dit : Oui, mais il n’a pas d’argent. Nous savons que le Seigneur, sur cette terre en tant qu’Homme et parfait Serviteur n’avait pas de poche, Il n’avait pas de réserve d’argent. Pourtant il est le Créateur de toutes choses. Tout lui appartient. Le Seigneur dit à Pierre : « Va pêcher un poisson. Dans le premier poisson que tu prends, tu trouveras ce qu’il faut pour payer l’impôt ». Et voilà Pierre qui par la foi va pêcher un poisson. Et en effet il trouve un statère, une pièce de monnaie qui est suffisante pour payer l’impôt pour le Seigneur et pour lui. Quelle chose magnifique ! Voilà une dépense imprévue peut-être, mais le Seigneur avait déjà prévu un poisson qui porte une pièce, qui porte l’argent qui est nécessaire. Pierre était un pêcheur. Peut-être qu’attraper un poisson, ça ne paraissait pas difficile. Mais à vue humaine il est difficile d’imaginer qu’un seul poisson va nous aider à payer nos impôts. En principe il faudrait peut-être pêcher beaucoup de poissons, ensuite aller les vendre sur le marché, récolter de l’argent, et donc nous éloigner du service, au moins pour un temps, pour pouvoir subvenir à des besoins matériels. Et si nous prenons peur, nous risquons en fin de compte d’oublier que nous sommes serviteurs du Seigneur, et nous contenter uniquement du fait de gagner de l’argent pour payer. Mais voilà comment le Seigneur agit.
Faisons une application particulière. Par exemple nous avons une échéance pour payer une facture, et nous n’avons pas l’argent pour la payer. Qu’allons-nous faire ? Il faut prier, il faut demander au Seigneur. Et puis imaginons que, voilà je vais continuer à servir le Seigneur, même avec ce poids, ce souci, de devoir payer une facture. Quand même, je vais continuer à parler du Seigneur autour de moi. La première personne qui vient à moi, je lui parle de l’évangile, je lui parle de l’enseignement du Seigneur, et voilà que cette personne se convertit. Et de façon inattendue, totalement inattendue, cette personne, que je ne connaissais pas quelques heures auparavant, quelques jours auparavant, voilà ce premier poisson qui vient et de façon totalement inattendue me fait un don, me donne quelque chose. Et cela correspond exactement au besoin en question. Le Seigneur travaille comme cela. Il ne faut pas en douter. D’une façon ou de l’autre, le Seigneur pourvoit. Il ne fallait pas s’inquiéter, il ne fallait pas penser à autre chose que de servir le Seigneur, en ayant ces soucis qui sont liés à la terre. Le Seigneur travaille.
Un autre obstacle, un autre géant que nous pouvons envisager aussi pour nous faire reculer, pour ne pas nous engager dans le service du Seigneur, c’est regarder à notre incapacité personnelle, incapacité financière, incapacité à parler ou toute autre chose. Le Seigneur, dans l’évangile selon Marc, enseigne les foules et le jour se fait tard, et les disciples disent au Seigneur : il faut renvoyer les foules, chacun chez soi. Le Seigneur leur dit : « Vous, donnez-leur à manger » (6. 37). Quelle tâche insurmontable ! Comment nourrir des milliers de personnes, nous, nous sommes si peu nombreux ? Ils sont tellement nombreux, les besoins sont tellement grands, comment pouvons-nous faire ? « Vous, donnez-leur à manger ». Qu’ont-ils ? Cinq pains, deux poissons. Ce n’est pas grand-chose et pourtant cette petite quantité va nourrir la foule. Pourquoi ? Parce qu’elle a été apportée au Seigneur Jésus. Peut-être que tu n’as pas beaucoup d’argent, peut-être que tu n’as pas beaucoup de temps, peut-être que tu n’as pas beaucoup d’énergie. Mais ce que tu as, ce peu que tu as, investis-le, investis-le pour le Seigneur. Mets-le aux pieds du Seigneur pour qu’il le rende utile et le Seigneur fera peut-être de grandes choses. Tout ce que le Seigneur fait est grand, peut-être pas en nombres et en statistiques, mais dans le cœur des hommes le Seigneur travaille et tout travail de Dieu, tout travail du Seigneur dans le cœur, même du plus petit enfant, est d’une valeur immense aux yeux de Dieu. Alors tu n’as pas beaucoup, ce n’est pas grave. Investis-le, remets-le entre les mains du Seigneur, par exemple un petit investissement d’argent, de temps ou d’énergie, un petit message, cinq paroles dites à propos, ce que tu as appris à l’école du dimanche, je parle aussi aux plus âgés. Ce que vous avez appris à l’école du dimanche, c’est beaucoup plus que ce que beaucoup de personnes ont jamais entendu dans leur vie ou n’entendront jamais dans leur vie à propos de Dieu. Ce que vous avez appris à l’école du dimanche, répétez-le, faites-en part aux autres, ici au près mais aussi au loin. Ce sont des merveilles, des choses simples et profondes qui nous viennent de la part de Dieu.
Un autre exemple plus discret, une application qui est illustrée par ces cinq pains et deux poissons. Imaginons qu’une nuit après avoir vécu quelque chose de marquant dans la journée, vous écriviez quelques mots concernant le Seigneur et quelques pensées avec des versets bibliques sur ce qui s’est passé dans la journée, et ça vous fait du bien d’y repenser et de lire ce que vous venez de rédiger, ça vous aide à réfléchir. Et puis vous avez pris ce petit morceau de papier, vous l’avez donné à un frère ou à une sœur, ou vous en avez partagé le contenu avec un frère ou une sœur. Et voilà que ce texte va être repris, va être imprimé dans un calendrier qui va être distribué à des milliers d’exemplaires dans différents pays et que beaucoup de personnes, des incrédules, vont lire, et des croyants vont lire et vont être nourris de la Parole de Dieu par ces quelques lignes que vous avez peut-être notées sur le coin d’une table lors d’une insomnie. Voilà comment le Seigneur peut agir. Il n’est pas limité. Nous, nous le sommes, mais Lui ne l’est pas.
Le Seigneur dit quelque chose de merveilleux, Il dit à son Père : « Je te loue, ô Père, Seigneur du ciel et de la terre, parce que tu as caché ces choses aux sages et aux intelligents, et que tu les as révélées aux petits enfants » (Mat. 11. 25). Quelle chose merveilleuse ! Dieu se plaît à agir par des moyens faibles tels que nous, pour révéler Sa puissance, pour qu’il soit évident que tout vient de Dieu et que c’est par la grâce. Nous sommes dès lors des témoins de la grâce, de la puissance et de l’amour de Dieu. C’est comme cela que Dieu aime se révéler.
J’aimerais prendre encore un exemple. Peut-être que nous avons peur de l’opprobre, des critiques, ou même des persécutions et cela nous fait reculer dans le chemin. – Oui, mais Seigneur, tu sais, m’envoyer dans ce milieu, c’est dangereux. Tu sais bien que les chrétiens y sont persécutés. Ou bien tout autre chose. J’aimerais sur ce point donner un exemple qu’on trouve en Actes 9.
« Or il y avait à Damas un disciple nommé Ananias ; et le Seigneur lui dit en vision : Ananias ! Et il dit : Me voici, Seigneur. Et le Seigneur lui dit : Lève-toi, et va dans la rue appelée la Droite, et cherche dans la maison de Judas un nommé Saul, de Tarse ; car voici, il prie, et il a vu en vision un homme nommé Ananias, entrant et lui imposant la main pour qu’il recouvrât la vue. Et Ananias répondit : Seigneur, j’ai ouï parler à plusieurs de cet homme, combien de maux il a faits à tes saints dans Jérusalem ; et ici il a pouvoir, de la part des principaux sacrificateurs, de lier tous ceux qui invoquent ton nom. Mais le Seigneur lui dit : Va ; car cet homme m’est un vase d’élection pour porter mon nom devant les nations et les rois, et les fils d’Israël » (v. 10 à 15). Imaginons le géant, cet obstacle majeur que ça pouvait être aux yeux d’Ananias. Mettez-vous à sa place. Voilà Saul de Tarse, un géant de la persécution des chrétiens à son époque, un homme qui fait peur, un meurtrier, qui respire la haine. Et voilà le Seigneur qui se révèle à Ananias et qui lui dit : « Ananias ! Et il dit : Me voici, Seigneur ». On voit qu’il est bien disposé. Le Seigneur lui dit : Va vers cet homme. Nous ne voyons pas qu’Ananias ait demandé un signe pour confirmer la parole de Dieu. Nous ne voyons pas non plus qu’il ait fait des objections pour ne pas y aller. Non. Bien sûr, il a des craintes. Il les remet en prière devant le Seigneur, disant : « Seigneur, j’ai ouï dire que cet homme est dangereux ». Quelle est la réponse du Seigneur ? Le Seigneur lui dit : « Va », tout simplement. Le Seigneur ne donne pas d’explication, le Seigneur lui dit : « Va » et Ananias y va. Ce qui est merveilleux, c’est qu’Ananias n’y est pas allé parce que le Seigneur lui a promis de grandes bénédictions liées à cet acte. Non, Ananias y est allé parce que le Seigneur lui a dit : « Va » et les bénédictions sont pour le monde entier. La promesse de bénédiction dit : Va, parce que cet homme va m’être utile, il va être un témoin de ma grâce aux yeux de toutes les nations et de tous les rois et de tout le peuple d’Israël.
Voilà donc Ananias ! Quelle noblesse de sa part d’aller dans une mission, aussi dangereuse on pourrait dire aux yeux des hommes, pour le bien du monde entier. Quelle foi ! Alors le Seigneur dit : « Va ». Tout comme en Act. 18 lorsque l’apôtre Paul se trouve – cette fois-ci Saul de Tarse devenu l’apôtre Paul – là dans une nuit : « Or le Seigneur dit de nuit, dans une vision, à Paul : Ne crains point, mais parle et ne te tais point, parce que je suis avec toi ; et personne ne mettra les mains sur toi pour te faire du mal, parce que j’ai un grand peuple dans cette ville » (v. 9 et 10). Voilà, le Seigneur parle. Écoutons-le, faisons-Lui confiance. Il l’a dit, Il le fera.
Il y aurait d’autres craintes. Je vais juste les mentionner. On a parfois peur de se lancer dans un service à cause de nos enfants parce qu’il faudra peut-être retirer nos enfants de certains systèmes, système scolaire, système éducatif, système de sécurité sociale etc., mais il ne faut pas avoir peur. Le Seigneur le sait, Dieu le sait.
Nous avons cette certitude dans l’exemple de Daniel et de ses amis. Ils faisaient partie d’un système, là en captivité, mais ils se sont abstenus des mets délicats du roi, ils se sont abstenus de la nourriture qu’absorbaient les autres jeunes gens de leur âge et ils ne s’en sont portés que mieux, ils étaient plus beaux et plus gras que les autres jeunes gens (Dan. 1. 6 à 16).
On peut aussi avoir peur de l’échec, s’autocensurer. Il ne faut pas avoir peur de l’échec avec le Seigneur. Il faudrait déjà définir ce qu’est l’échec. L’échec, à vue humaine, n’est pas forcément l’échec aux yeux de Dieu et vice versa. Par exemple, tout simplement Joseph. Joseph se trouve en prison. A vue humaine c’est un échec. Et pourtant c’est à ce moment-là que la Parole nous dit : « l’Éternel était avec lui ; et ce qu’il faisait, l’Éternel le faisait prospérer » (Gen. 39. 23). L’apôtre Paul a connu aussi la prison. Aux yeux du monde, aux yeux des hommes, ça pouvait être un échec. Le voilà maintenant bloqué dans une prison. Au lieu que cela arrête ou ralentisse son service pour le Seigneur, au contraire l’apôtre Paul, à partir de la prison, a écrit des épîtres et son enseignement s’est propagé d’autant plus, à tel point que nous l’avons encore aujourd’hui sous nos yeux parce que Paul a écrit ces lettres. Le fait qu’il était en prison a donné encore plus d’impact jusqu’à aujourd’hui à la Parole de Dieu. Voyez, ce qui paraît un échec pour les contemporains de Paul à l’époque, a une portée encore plus grande. N’ayons pas peur de l’échec, n’ayons pas peur de donner l’impression aux gens du monde, et peut-être même à nos frères et sœurs, que c’est un échec, parce que Dieu ne nous demande pas du résultat. Dieu demande la fidélité. Le résultat, c’est l’affaire du Seigneur. Le Seigneur nous demande de la fidélité, car Il regarde au cœur. C’est cela le succès avec le Seigneur, c’est la fidélité du cœur. Ne repoussons pas le timing de Dieu. Le Seigneur nous forme graduellement et nous demande graduellement de faire ceci ou cela pour Lui. Ne cherchons pas des prétextes, ne regardons pas aux obstacles qui nous paraissent insurmontables. Écoutons Sa Parole, lisons-la et prions, restons dans Sa communion et avançons avec Lui pour surmonter tous les obstacles et tous les géants qui peuvent se présenter sur notre chemin, pour la plus grande gloire de Son nom à Lui.
D’après Message donné sur : https://edification.bible/
Avril 2020
