NE CRAINS RIEN !

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NE CRAINS RIEN !

JÉSUS EST TON SAUVEUR, TON BERGER ET TON SEIGNEUR

 

On est dans une période plutôt anxiogène. Ce n’est pas très rassurant d’écouter les nouvelles aujourd’hui, de suivre l’actualité. Et pour nous, comme chrétiens, c’est un exercice. Mais le Seigneur veut nous dire : « Ne crains pas ». Et Il dit « ne crains pas » à certaines personnes qui sont plus exposées à la peur dans ces temps difficiles. Il y a ceux qui sont plus fragiles dans leur constitution et qui ont besoin plus particulièrement du secours du Seigneur par rapport à la peur, à la crainte. On n’est pas tous constitués de la même manière. Certains ont plus besoin que d’autres d’entendre ce message.

 

Regardons ce « ne crains rien » qu’on entend de la part du Seigneur, comme si on l’entendait d’abord du Sauveur, ensuite du Berger, et puis du Seigneur. On sait qu’on ne peut pas découper notre Seigneur Jésus en différentes personnes. Il est un. Mais il y a trois aspects différents dans Sa Personne quand Il nous donne ce message : « Ne crains rien ».

 

Nous lisons d’abord un verset dans Ésaïe au chapitre 43 : « Mais maintenant, ainsi dit l’Éternel, qui t’a créé, ô Jacob, et qui t’a formé, ô Israël : Ne crains point, car je t’ai racheté ; je t’ai appelé par ton nom, tu es à moi. Quand tu passeras par les eaux, je serai avec toi, et, par les rivières, elles ne te submergeront pas ; quand tu marcheras dans le feu, tu ne seras pas brûlé, et la flamme ne te consumera pas. Car moi, je suis l’Éternel, ton Dieu, le Saint d’Israël, ton sauveur » (v. 1 à 3). Quelles belles promesses ! Si le Seigneur, dans Sa grâce, peut simplement appliquer cette promesse à nos âmes, et nous, à la vivre en réalité, le but du message de ce soir sera atteint. Le Seigneur peut faire cela par Son Esprit, mais nous avons aussi à réfléchir ensemble autour de ce thème, pour qu’il puisse imprimer cela sur nos cœurs.

 

Il y a plusieurs raisons qui sont invoquées par le Seigneur pour qu’on ne craigne pas, mais la principale d’entre elles c’est « car moi, je suis l’Éternel, ton Dieu, le Saint d’Israël, ton sauveur ». Et pourquoi le fait qu’il est notre Sauveur nous pousse-t-il à ne pas craindre ? On trouve assez rapidement une réponse à cette question. Regardons un peu plus avant dans l’Écriture, d’une manière un peu détaillée, un peu étayée, pour fortifier nos âmes dans ce fait qu’Il est notre Sauveur et que ce fait-là nous aide à ne pas craindre. La première question c’est : où le thème de la peur est-il abordé pour la première fois dans la Parole ? On sait que c’est dans le livre de la Genèse au chapitre 3, juste après l’entrée du péché dans le monde. « Et l’Éternel Dieu appela l’homme, et lui dit : Où es-tu ? Et il dit : J’ai entendu ta voix dans le jardin, et j’ai eu peur, car je suis nu, et je me suis caché » (v. 9 et 10). Voilà la toute première mention de la peur dans la Parole de Dieu, et on sait que la première occurrence d’un mot est souvent chargée d’une signification forte. Que venait-il de se passer ? Le péché était entré dans le monde, parce que l’homme avait succombé à deux arguments de Satan. Le premier c’est « Quoi, Dieu a dit ? ». Satan a poussé l’homme à l’incrédulité. Le deuxième, c’est la promesse : « vous serez comme Dieu ». Satan a poussé l’homme à l’orgueil. Ces deux composantes, qui sont à la base du péché, sont fertiles pour la peur. Pourquoi cela ? Parce que ces deux origines du péché, ces deux racines du péché dans mon cœur, m’éloignent de Dieu. Elles font que Dieu nous est un Dieu distant, un Dieu sur Lequel on ne peut plus compter, s’appuyer, et alors la peur est là. Là il y avait aussi, bien entendu, la culpabilité qui s’est imposée pour la première fois dans le cœur d’Adam et Ève, alors qu’avant ils avaient été en paix pendant longtemps dans la joie du jardin d’Éden. Quelle chose terrible ! Il y avait le sentiment d’une perte. La plus grande de ces pertes, c’est la relation avec Dieu. Et alors ils ont senti qu’ils ne pouvaient plus se présenter tels qu’ils étaient devant Dieu. Ils savaient qu’il fallait qu’ils se revêtent de quelque chose et ils ont essayé de se revêtir avec des feuilles, mais c’était inutile. Il fallait autre chose, il fallait des peaux d’animaux qui symbolisaient déjà qu’il fallait la mort de quelqu’un pour qu’ils soient revêtus. Et si la question du péché et de la culpabilité devait être réglée, et la justice de Dieu satisfaite, Dieu a donné cette solution pour nos péchés, pour le péché. C’est une solution pour la question de la peur.

 

Nous allons voir cela dans l’épître aux Romains, au chapitre 8. Une fois que l’apôtre Paul a terminé l’exposé doctrinal du salut, les merveilles que Dieu a déployées pour nous sauver, pour nous justifier, pour nous libérer des conséquences du péché, pour nous affranchir, pour nous libérer aussi de la condamnation de la loi, quand on arrive à la fin du chapitre 8, il y a, on peut le dire, un état idéal du croyant , le croyant qui marche par l’Esprit, qui est conduit par l’Esprit, un fils de Dieu conduit par l’Esprit. Comment s’exprime ce croyant-là ? Lisons ce passage à partir du v. 31 : « Que dirons-nous donc à ces choses ? Si Dieu est pour nous, qui sera contre nous ? Celui même qui n’a pas épargné son propre Fils, mais qui l’a livré pour nous tous, comment ne nous fera-t-il pas don aussi, librement, de toutes choses avec lui ? Qui intentera accusation contre des élus de Dieu ? — C’est Dieu qui justifie ; qui est celui qui condamne ? — C’est Christ qui est mort, mais plutôt qui est aussi ressuscité, qui est aussi à la droite de Dieu, qui aussi intercède pour nous ; qui est-ce qui nous séparera de l’amour du Christ ? Tribulation, ou détresse, ou persécution, ou famine, ou nudité, ou péril, ou épée ? Selon qu’il est écrit : « Pour l’amour de toi, nous sommes mis à mort tout le jour ; nous avons été estimés comme des brebis de tuerie ». Au contraire, dans toutes ces choses, nous sommes plus que vainqueurs par celui qui nous a aimés. Car je suis assuré que ni mort, ni vie, ni anges, ni principautés, ni choses présentes, ni choses à venir, ni puissances, ni hauteur, ni profondeur, ni aucune autre créature, ne pourra nous séparer de l’amour de Dieu, qui est dans le christ Jésus, notre Seigneur » (v. 31 à 39). Quelle attitude triomphante ! Il n’y a aucune peur dans le cœur du croyant qui s’exprime ainsi. Il a une pleine confiance en son Dieu et Père, une pleine confiance dans son Sauveur Jésus Christ. Il n’y a rien qui puisse l’atteindre. Pourquoi cela ? Le point clé de ce passage, c’est l’amour de Dieu qui est dans nos cœurs et qui prend dans le cœur du croyant une place tellement grande, le croyant est tellement rempli de l’amour de Dieu, et il a tellement cette certitude que cet amour ne pourra jamais lui être ôté, que rien ne peut le séparer de cet amour. Alors les épreuves qu’il traverse, prennent leur juste dimension, leur juste place. Dans ce même chapitre on a ce verset 18 qui dit : « j’estime que les souffrances du temps présent ne sont pas dignes d’être comparées avec la gloire à venir qui doit nous être révélée ». Ici aussi on a une mise en balance : les souffrances du temps présent, ce qui peut nous faire peur, et la gloire à venir qui doit nous être révélée, qui est tellement grande que les épreuves prennent leur juste place. Et puis dans les versets qu’on a lus, il nous est parlé de l’amour de Dieu qui est tellement grand et qui nous est assuré avec une telle fermeté que les épreuves et les difficultés prennent leur juste place. Enfin dans ce passage on voit que le fait d’avoir cette attitude triomphante n’est pas là parce qu’il n’y a pas d’épreuves, parce qu’il n’y a pas de difficultés. Paul en cite plusieurs : la tribulation, la détresse, la persécution, la famine, la nudité, le péril, l’épée, des choses difficiles, des choses graves, qui nous impressionnent beaucoup et qui ont impressionné beaucoup de croyants qui les ont traversées avant nous. Il cite aussi les diverses sources de ces choses : la mort, la vie, les anges, les principautés, les choses présentes et les choses à venir, les puissances, les hauteurs, les profondeurs, aucune autre créature, tout ce qui peut nous causer du trouble – rien ne peut nous séparer de l’amour de Dieu. Effectivement il y a des choses difficiles, les puissances qui sont autour de nous, les puissances spirituelles de méchanceté. On est dans un monde qui est ennemi de Dieu. On a aussi une maladie qui est là, toutes sortes de circonstances qui sont difficiles. Et parfois on prie en demandant d’être délivré des circonstances difficiles. On peut se poser la question : Est-ce que c’est juste ? Pensons au Seigneur Jésus à Gethsémané, comment il priait. Il a dit : « Abba, Père, toutes choses te sont possibles ; fais passer cette coupe loin de moi » (Marc 14. 36). Il y avait une angoisse très profonde dans le cœur de notre Sauveur, une angoisse immense. Il a fait cette prière, Il a demandé que l’épreuve Lui soit épargnée parce qu’elle était absolument terrible pour Lui. Mais en même temps notre divin Sauveur savait qu’Il devait la traverser. Alors Il a pu ajouter à Sa prière : « Toutefois, que ce ne soit pas ma volonté mais la tienne qui soit faite » (Luc 22. 42) de sorte que nous n’avons pas à demander à Dieu de nous ôter une épreuve qui nous semble trop difficile pour nous. Mais nous pouvons aussi, à la suite de notre Sauveur, demander la force de l’accepter si c’est la volonté de Dieu que nous traversions cette épreuve.
A ce sujet on va voir aussi l’amour qui nous est mentionné dans ce passage des Romains. C’était l’expression de l’apôtre Jean : « l’amour parfait chasse la crainte » (1 Jean 4. 18). Notre Seigneur voudrait qu’on soit assuré de Son amour et qu’on n’ait jamais de crainte de le perdre. Peut-être que vous doutez parfois de votre salut. Ici il y a une déclaration extrêmement claire, que rien ne peut vous séparer de l’amour de Dieu qui est manifesté dans le Christ Jésus. Encore une certitude. Il n’y a pas de crainte à avoir. Celui qui a confié sa vie au Seigneur, qui est passé par la repentance, peut être pleinement assuré de l’amour de Dieu envers lui pour l’éternité. Le Seigneur Jésus nous a sauvés, Il a résolu notre plus grande crise, alors Il est aussi capable de résoudre les plus petites et de nous aider à les traverser. Le Seigneur Jésus, comme Sauveur, nous appelle à ne pas craindre parce qu’Il est puissant aussi pour résoudre les plus petites crises de nos vies. Il nous a fait connaître à chacun Son amour éternel en donnant Sa vie sur la croix, il est tout puissant pour nous aider au travers des épreuves de cette terre.

 

Considérons maintenant Jésus comme Berger. Comme Berger Il vient nous dire : Ne crains pas. Quand le Seigneur Jésus se révèle comme Berger, en Jean 10, il dit aux Siens : « Moi, je suis le bon berger : le bon berger met sa vie pour les brebis » (v. 11). Encore une fois Il vient nous dire : J’ai tellement fait pour vous, j’ai tellement fait pour toi, je vais prendre soin de toi maintenant. Il n’y a pas de limite à Son amour, Il a été prêt à tout. Alors Il est capable de prendre soin de nous dans la suite. Un point important de ce chapitre c’est la caractéristique de la relation entre le Berger et sa brebis. Le Seigneur Jésus nous dit : « je connais les miens et je suis connu des miens » (v. 14). Nous avons pour notre part à connaître le Seigneur Jésus. Cette relation est établie et puis, en progressant dans la vie chrétienne, nous allons apprendre à Le connaître de plus en plus, à pouvoir regarder en arrière aux épreuves passées et puis voir que le Seigneur a effectivement été notre aide. Comme Jacob à la fin de sa vie vient dire à propos de l’Éternel : « le Dieu qui a été mon berger depuis que je suis jusqu’à ce jour » (Gen. 48. 15). Après bien des dizaines d’années de vie avec l’Éternel, bien des épreuves, bien des difficultés, avec son propre caractère, Jacob peut dire cela, que l’Éternel a été son berger et qu’Il a pris soin de lui. Le Seigneur a une récompense pour cette relation avec Lui. Que nous puissions nous appuyer plus profondément sur Lui !
Mais le Seigneur vient aussi nous parler. Il vient nous dire ce qu’Il est comme berger. Lisons, dans le livre d’Ézéchiel quelque chose à propos du berger, ce que l’Éternel va être pour Son peuple. Dans le chapitre 34 Il nous parle de son caractère de Berger et de ce qu’Il fait. « Moi-même je paîtrai mes brebis, et moi je les ferai reposer, dit le Seigneur, l’Éternel. La perdue, je la chercherai, et l’égarée, je la ramènerai, et la blessée, je la banderai, et la malade, je la fortifierai » (v. 15 et 16). Et un peu plus loin : « Et ils ne seront plus en proie aux nations, et les bêtes de la terre ne les dévoreront plus ; mais ils habiteront en sécurité, et il n’y aura personne qui les effraye » (v. 28). Combien c’est touchant de voir comment le Seigneur nous montre l’inclination de Son cœur envers nous ! Si nous craignons, Il veut être là pour nous, pour nous soigner, pour nous ramener, pour faire toutes sortes de choses envers nous pour que nous puissions être bien assurés en Lui. On voit aussi dans le deuxième verset de la fin du chapitre que l’intention finale du berger d’Israël, c’est d’amener Son peuple dans un état où il n’y a aucune crainte. Alors c’est la paix du millénium, où Satan sera lié et où le Seigneur permettra qu’il y ait un état de choses qui sera merveilleux, et il n’y aura plus aucune source de crainte. Pour nous, nous ne vivons pas dans une telle situation. Satan n’est pas lié, il est là. Le mal est dans ce monde et nous avons à affronter des peurs, des craintes. Alors le Seigneur vient nous parler aussi parce qu’il sait que nous ne sommes que poussière, dans l’infirmité de notre chair, de notre propension à craindre. Alors il va nous parler pour alimenter nos cœurs de bonnes raisons de ne pas craindre.

J’aimerais lire avec vous trois injonctions du Seigneur à ne pas craindre. On va voir les raisons pour lesquelles Il nous appelle à ne pas craindre. D’abord dans l’évangile de Matthieu au chapitre 10 en liaison aussi avec un verset du chapitre 6. « Ne vend-on pas deux passereaux pour un sou ? Et pas un seul d’entre eux ne tombe en terre, sans votre Père. Et pour vous, les cheveux même de votre tête sont tous comptés. Ne craignez donc pas : vous valez mieux que beaucoup de passereaux » (v. 29 à 31). Et puis quand on passe au chapitre 6 : « Regardez aux oiseaux du ciel : ils ne sèment, ni ne moissonnent, ni n’assemblent dans des greniers, et votre Père céleste les nourrit. Ne valez-vous pas beaucoup mieux qu’eux ? » (v. 26) Alors nous voyons deux choses. D’abord le Seigneur vient nous dire : « Ne craignez donc pas : vous valez mieux que beaucoup de passereaux ». Le Seigneur a payé le prix pour nous, Il a payé le prix de la rédemption et c’est là notre valeur à Ses yeux. C’est ce prix-là qu’Il a payé. En nous-mêmes nous n’avons pas de valeur. Nous avons de la valeur parce que Lui nous a aimés,  Il a donné Sa vie et c’est le prix du précieux sang de Christ. Ce n’est rien moins que cela, la valeur que nous avons à ses yeux. Alors cela veut dire : puisque j’ai tellement payé pour vous, je vais continuer de vous transformer parce que vous m’êtes si chers. C’est une pleine assurance. Et puis le Seigneur applique cela d’une manière très concrète aux situations de nos vies, où nous n’avons pas assez à manger, où les revenus font défaut et Il vient nous aider à réfléchir. Il vient nous dire : Voyez les oiseaux du ciel, je leur donne tout ce qu’il leur faut. Le Seigneur dit la même chose avec les lis des champs que Dieu revêt. Le Seigneur nous assure que s’Il prend soin, Lui, des passereaux, Il est le créateur de l’univers, Il ne va pas seulement prendre soin des petits oiseaux, mais il va prendre soin des Siens. Il nous aide aussi à réajuster notre échelle de valeurs, pour bien montrer qu’Il va prendre soin de nous.

Un autre passage maintenant dans 1 Samuel au chapitre 22. C’est l’histoire de la fuite d’Abiathar. Après la mort de tous ceux de la maison de son père, Abiathar arrive vers David, et David lui dit : « Demeure avec moi, ne crains point ; car celui qui cherche ma vie, cherche ta vie, et près de moi tu seras bien gardé » (v. 23). Voilà une situation dans laquelle Abiathar pouvait être excessivement anxieux et peureux. Toute sa famille venait d’être exterminée. Quelle chose terrible ! Alors il s’approche de David qui, bien entendu, nous parle du Seigneur Jésus, et David a ces belles paroles : « Celui qui cherche ma vie, cherche ta vie, et près de moi tu seras bien gardé », comme si David anticipait pour nous déjà cette union de Christ avec les Siens et que celui qui veut attenter à notre vie, touche au Seigneur Jésus Lui-même. C’est ce que Paul a dû apprendre quand il a vu le Seigneur dans la gloire. Paul persécutait les croyants et le Seigneur vient lui dire : « Je suis Jésus que tu persécutes » (Act. 9. 5). Celui qui touche à l’un des rachetés du Seigneur, touche à la prunelle de l’œil du Seigneur Lui-même (Zach. 2. 8). Voilà une belle raison aussi pour laquelle le Seigneur nous invite à ne pas craindre : c’est qu’il est réellement près de nous, il nous a unis à Lui pour l’éternité. Quelle certitude nous pouvons avoir ! Pour David, cette certitude l’a amené très loin. Dans le psaume 23 il a pu dire quelque chose de très beau au sujet de la crainte, la crainte de la mort : « Même quand je marcherais par la vallée de l’ombre de la mort, je ne craindrai aucun mal ; car tu es avec moi : ta houlette et ton bâton, ce sont eux qui me consolent » (v. 4). Même dans cette vallée de l’ombre de la mort, qui est certainement la crainte la plus violente que l’homme puisse connaître, parce qu’il est justement à ce moment-là dans la conscience que l’homme a perdu sa relation avec Dieu, qu’il a besoin du Sauveur et qu’il n’y a que le Sauveur qui puisse lui résoudre cette dernière crise de sa vie. Dans cette phase-là David, et le croyant avec lui, peut dire : « je ne craindrai aucun mal ; car tu es avec moi ». Quel bel exemple, si fortifiant pour nos âmes !

Après deux exemples individuels, nous en trouvons un, collectif, dans le livre d’Aggée au chapitre 2 de ce petit prophète, dans cette situation de ruine du peuple d’Israël, dans les efforts que Zorobabel, et ceux qui étaient avec lui, faisaient pour reconstruire la ville. Il y avait beaucoup de dangers autour d’eux, il y avait les pressions des nations environnantes qui voulaient les faire échouer. L’encouragement de l’Éternel est le suivant : « travaillez ; car je suis avec vous, dit l’Éternel des armées. La parole selon laquelle j’ai fait alliance avec vous, lorsque vous sortîtes d’Égypte, et mon Esprit, demeurent au milieu de vous ; ne craignez pas » (2. 4 et 5), encouragement collectif à ne pas craindre, et pour des raisons qui sont tellement puissantes. Il est bien avec nous, collectivement, même si on est dispersés et qu’on ne peut pas se rassembler, Il est là avec nous. « La parole selon laquelle j’ai fait alliance avec vous » : toute la Parole est toujours là, pleine et entière, il ne nous en manque pas une lettre. Quelle chose merveilleuse ! Et puis « mon Esprit » demeure avec vous. Et nous l’avons dans une mesure plus grande que les croyants de l’Ancien Testament parce qu’Il habite en nous, dans notre corps, personnellement et Il a fait aussi son habitation dans l’assemblée. Toutes les ressources de Dieu sont là : Lui-même est présent, sa Parole est présente, son Esprit est présent pour nous guider, pour nous conduire. Pourrions-nous avoir peur ? Je crois que nous avons parfois peur aussi sur le plan collectif parce qu’on voit qu’il y a des choses qui ne vont pas, qui sont difficiles. On a peut-être parfois des conceptions différentes sur certaines choses et cela peut nous faire peur. Mais le Seigneur Lui-même nous dit : « ne craignez pas ». Voulons-nous Lui faire confiance aussi collectivement ? Oh ! ce serait tellement beau ! Que le Seigneur nous aide à le faire !

Voilà le Seigneur Jésus qui, comme Berger, vient alimenter notre être intérieur, notre cœur, de bonnes raisons de ne pas craindre parce qu’Il sait que nous avons nos limites dans nos corps, notre infirmité. Nous avons besoin d’être nourris de cela : de ne pas craindre. Mais le Seigneur se présente à nous comme Seigneur. Il est le Seigneur, et on l’a lu dans un verset précédent, Il a ce regard sur nous comme Celui qui a toute autorité. Il est le Dieu d’éternité. Il vient vers nous et Il nous dit : « ne crains pas ». Il y a beaucoup de « ne crains pas » dans la Parole. On peut les chercher et s’en faire un répertoire. C’est très édifiant, ça fait du bien à l’âme.

J’aimerais souligner deux passages où il n’y pas seulement un impératif, mais quelque chose est ajouté. Le premier est dans le livre de Josué au chapitre 20. Josué allait aborder la conquête du pays avec d’immenses responsabilités et il avait des raisons de craindre. L’Éternel lui dit, au v. 9 du 1er chapitre : « Ne t’ai-je pas commandé : Fortifie-toi et sois ferme ? Ne te laisse point terrifier, et ne sois point effrayé ; car l’Éternel, ton Dieu, est avec toi partout où tu iras ». Quand je réfléchissais à donner ce message en étant devant le Seigneur, j’avais un peu de crainte d’aborder ce sujet sous cet angle-là, celui de l’autorité du Seigneur qui vient nous dire : « Ne crains pas ». Parce qu’on peut percevoir cela d’une manière un peu dure. Une personne que je connais bien, qui sortait d’un examen médical, m’apprend au téléphone un diagnostic de cancer. Et puis elle ajoute : « tu sais, avant même que j’aie le diagnostic, j’ai reçu ce verset de la part du Seigneur, j’ai su que j’allais au-devant de quelque chose de difficile et j’ai su qu’il me donnerait la force pour ne pas avoir peur ». Alors on peut prier pour cette sœur pour qu’elle puisse continuer à ne pas avoir peur. Mais cela m’a beaucoup touché parce que, ce que le Seigneur nous montre par là, c’est que quand Il donne cet ordre, Il donne aussi les moyens de le vivre, Il donne aussi la force de le vivre. Alors on peut s’encourager avec cela, ne pas se culpabiliser, mais s’encourager. Quand le Seigneur nous donne un ordre, Il nous donne aussi la force de le suivre. Peut-être qu’on n’est pas encore très convaincu, on hésite encore un peu sur ces aspects tellement contraignants de l’ordre du Seigneur. On peut lire un verset collectif au début de l’Apocalypse. Le Seigneur s’adresse à l’assemblée de Smyrne. Il lui dit : « Je connais ta tribulation… Ne crains en aucune manière les choses que tu vas souffrir. Voici, le diable va jeter quelques-uns d’entre vous en prison, afin que vous soyez éprouvés : et vous aurez une tribulation de dix jours. Sois fidèle jusqu’à la mort et je te donnerai la couronne de vie » (2. 9 et 10). Comme on est étonné que le Seigneur donne un ordre si clair dans une situation si dramatique, si troublée, de persécution ! Alors le Seigneur  a certainement aidé ces croyants à traverser cette persécution et à écouter cet ordre qu’Il leur a donné. On peut s’encourager avec cela. Mais si le Seigneur nous intime cet ordre de ne pas craindre, Il nous donne aussi les moyens pour le vivre. Et c’est bien important de saisir cela parce que la peur doit être tellement forte au-dedans de nous, elle peut être apprise, elle peut être devenue une habitude qui s’enracine profondément dans nos cœurs et on se sent comme captif de cette peur. On a l’impression qu’on ne pourra rien faire pour s’en sortir. Et puis le Seigneur est plein de grâce envers nous. Il va nous donner les outils pour nous aider. J’aimerais lire, dans l’épître aux Philippiens au chapitre 4 : « Ne vous inquiétez de rien, mais, en toutes choses, exposez vos requêtes à Dieu par des prières et des supplications avec des actions de grâces ; et la paix de Dieu, laquelle surpasse toute intelligence, gardera vos cœurs et vos pensées dans le christ Jésus. Au reste, frères, toutes les choses qui sont vraies, toutes les choses qui sont vénérables, toutes les choses qui sont justes, toutes les choses qui sont pures, toutes les choses qui sont aimables, toutes les choses qui sont de bonne renommée, — s’il y a quelque vertu et quelque louange, — que ces choses occupent vos pensées : ce que vous avez et appris, et reçu, et entendu, et vu en moi, — faites ces choses, et le Dieu de paix sera avec vous » (v. 6 à 9). « Ne vous inquiétez de rien » et puis il y a les promesses de paix : la paix de Dieu qui surpasse toute intelligence… « gardera vos cœurs et vos pensées dans le christ Jésus » et puis à la fin : « le Dieu de paix sera avec vous ». Je voudrais qu’on retienne trois éléments de ce passage. C’est prier juste, penser juste, agir juste. Vous allez peut-être me dire c’est une proposition un peu simple, simpliste. Alors c’est simple, mais ce n’est pas simpliste justement. Ce n’est pas un remède qu’on applique en deux coups de cuillère à pot et puis c’est réglé. C’est un remède qui demande de développer la profondeur spirituelle dans ces trois parties : la prière, la gestion de nos pensées, et agir juste. Ce qui est puissant pour le croyant, ce sont les promesses de la Parole, chers amis. Il faut nous y tenir aussi ferme que l’on peut. Alors la prière : la chose qui est soulignée dans le passage ici, c’est que la prière est faite avec des supplications et des actions de grâces. C’est une prière instante, c’est une supplication, et il y a des actions de grâces. Qu’est-ce que cela veut dire ? Cela veut dire qu’avant de se mettre à genoux pour développer devant Dieu toute la liste de nos soucis, il y a autre chose à faire. Il y a un cantique qui dit : « Compte les bienfaits de Dieu, mets-les tous devant tes yeux ; Tu verras, en adorant, combien le nombre en est grand ». C’est un très beau cantique. Que le Seigneur nous aide à le réaliser et, avant de nous mettre à genoux, de savoir compter les bienfaits de Dieu pour pouvoir Lui rendre grâces. Tout à l’heure on a dit : les choses éternelles, l’amour de Dieu, s’ils sont présents dans nos cœurs, cela nous aide à donner la bonne place aux épreuves, aux difficultés. Ici c’est le regard en arrière sur l’aide du Seigneur, c’est toutes les bénédictions qu’il nous a données et les bénédictions qu’on a dans le Seigneur qui sont tellement grandes. Il y a tant de sujets d’actions de grâces. Et si nous cultivons cette habitude, cette bonne habitude d’avoir des actions de grâces dans nos prières, le Seigneur va nous aider, d’un côté à mettre l’épreuve à sa bonne place, et aussi à lui faire confiance de l’autre. C’est intéressant, parce que, quant à la prière, on sait que le premier réflexe c’est de penser à la prière comme pour actionner le bras de Dieu, pour que Lui intervienne, pour qu’Il agisse. Mais la prière a aussi un effet moral sur nos âmes. Le Seigneur travaille nos cœurs par la prière aussi parce qu’on la fait avec des actions de grâces. On prie aussi en s’adressant à Quelqu’un. Et quand on voit à qui on s’adresse et qu’on cherche à être conscient à qui on s’adresse, est-ce que c’est notre Père de grâce, est-ce qu’on connaît notre Père céleste, est-ce qu’on connaît notre Seigneur Jésus et tout Son cœur d’amour pour nous, toute Sa puissance, toute Sa sagesse ? Est-ce que le fait de bien Le connaître nous aide à Lui faire confiance ? Si nous sommes conscients à qui nous nous adressons quand nous prions, cela va aussi nous apaiser dans nos âmes. Et puis le troisième point dans la prière, c’est qu’elle nous aide à prendre une attitude de soumission, de dépendance et d’acceptation. Et c’est peut-être la chose la plus difficile dans l’épreuve, c’est de l’accepter. Mais quand on se met à genoux, on réalise la souveraineté de Dieu. On peut peut-être se souvenir aussi que toutes choses travaillent ensemble pour le bien de ceux qui aiment Dieu (Rom. 8. 28). C’est une promesse de la Parole. Et puis ces choses prennent racine dans nos cœurs, surtout si c’est une habitude, parce que la peur s’installe dans nos cœurs aussi par habitude. Mais l’antidote à la peur est aussi à cultiver dans l’habitude pour qu’il ait son effet sur nos âmes. « La paix de Dieu, laquelle surpasse toute intelligence, gardera vos cœurs et vos pensées dans le christ Jésus ». Cela nous amène à la deuxième partie, au deuxième module de ce remède, c’est de penser juste. « Toutes les choses qui sont vraies, toutes les choses qui sont vénérables, toutes les choses qui sont justes, toutes les choses qui sont pures, toutes les choses qui sont aimables, toutes les choses qui sont de bonne renommée, — s’il y a quelque vertu et quelque louange, — que ces choses occupent vos pensées ». On a dit que les pensées négatives peuvent nous habiter, les pensées qui nous conduisent à la peur. Il nous faut apprendre à les identifier, nous dire : Ça c’est une pensée qui me fait du mal, ce n’est pas une pensée qui m’amène à la confiance en Dieu. Il y a des pensées qui viennent dans nos cœurs de manière malheureusement un peu trop spontanée, ce sont les : et si, et que va-t-il se passer si. Et alors on commence à se faire des films quant au futur, à imaginer toute sorte de possibilités qu’on ne maîtrise pas – il n’y a que Dieu qui connaît la suite – et puis à force d’y réfléchir on essaye de les maîtriser simplement par nos pensées et ça ne marche pas. Et comme la peur est là avec ces pensées où on s’imagine que les choses vont mal se passer, on va avoir des pertes. L’émotion vient aussi comprimer plus fortement ces choses dans mon cœur, de telle sorte qu’au fur et à mesure, ces pensées deviennent automatiques et elles nous plongent vers le bas, elles nous éloignent de la confiance en Dieu. Il faut savoir identifier ces pensées-là, peut-être en faire une liste et puis dire : Non, je ne veux pas penser comme cela. Donc il faut les remplacer par d’autres pensées. Le Saint Esprit veut remplacer dans nos cœurs ces pensées négatives par des pensées qui sont dans le Christ Jésus : « toutes les choses qui sont vraies, toutes les choses qui sont vénérables, toutes les choses qui sont justes, toutes les choses qui sont pures, toutes les choses qui sont aimables, toutes les choses qui sont de bonne renommée, — s’il y a quelque vertu et quelque louange, — que ces choses occupent vos pensées » (Phil. 4. 8). Si on regarde chacun des qualificatifs de ce verset 8, on voit qu’ils s’appliquent d’abord au Seigneur Jésus. C’est un beau sujet de méditation, c’est quelque chose qui fortifie nos âmes ; faites-le, prenez le temps de noter tous ces qualificatifs et de chercher en quoi le Seigneur Jésus répond à chacun d’entre eux, peut-être chercher des passages qui montrent cela. Ça peut être un répertoire pour dire : non, je n’ai pas à garder cette pensée négative qui me tire vers le bas, j’aimerais bien m’accrocher à ces pensées que le Seigneur Jésus Lui-même place devant moi. C’est une bataille peut-être, cela prend peut-être du temps pour faire des progrès, pour sortir d’une attitude constante de peur. Le Seigneur veut nous y aider aussi, étant plein de grâce à chaque étape aussi. Il est toujours notre Berger. Il est notre Seigneur mais Il est toujours aussi notre Berger.

Le dernier point c’est : « faites ces choses, et le Dieu de paix sera avec vous ». Un des effets de la peur c’est qu’elle nous empêche d’assumer les responsabilités que le Seigneur nous confie. Ce peut être nos responsabilités de parents, ce peut être nos responsabilités dans notre travail, ce peut être toute sorte de responsabilités que le Seigneur nous a confiées. Tout à coup il y a un élément de peur qui vient se mettre là-dedans et on n’arrive pas à l’assumer. Alors cela devient un problème parce que si c’est Dieu qui nous a confié quelque chose et qu’on a un obstacle, on aimerait être devant le Seigneur et faire ce qu’Il nous a demandé. Si on a pu avoir ces étapes préalables de prière, de méditation de la Parole, de gestion de nos pensées, peut-être avec l’aide d’un ami, avec l’aide d’un frère, d’une sœur, on peut franchir à nouveau cette étape qu’on n’arrivait plus à franchir, qui nous faisait trop peur. Et puis petit à petit la peur recule et on peut de nouveau assumer les responsabilités que le Seigneur nous confie, agir juste. C’est un beau but, de pouvoir à nouveau reprendre les responsabilités que le Seigneur nous confie et puis aussi cela L’honore de notre confiance. Si c’est difficile, n’oublions jamais que nous avons un Berger, plein de grâce envers nous.

J’aimerais conclure ce moment en citant le cantique 199 du recueil Hymnes et Cantiques :

 

Partout avec Jésus ! Lui seul est mon appui.
Sans le quitter jamais, que je reste avec lui !
Que, pour suivre ses pas, nul effort ne me coûte :
Partout avec Jésus qui m’a frayé la route.

Partout avec Jésus ! Si ce tendre Berger
En des sentiers ardus me fait parfois marcher,
S’il m’éprouve souvent, et m’ôte ceux que j’aime,
Quand tout vient à manquer, il me reste lui-même.

Partout avec Jésus ! Conduit par mon Sauveur,
Que ce soit la fournaise ou la sombre douleur ;
Dans les jours de repos, de travail, ou de peine,
Partout avec Jésus, où son amour me mène !

Partout avec Jésus ! Rien ne peut m’émouvoir.
Avec lui, la mort même a perdu son pouvoir.
Il marche devant moi, m’encourage à le suivre.
Partout avec Jésus, pour mourir et pour vivre !

D’après Message donné sur : https://edification.bible/
Avril 2020