FAUT-IL SE CONVERTIR ET POURQUOI ?

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FAUT-IL SE CONVERTIR ?

 

Cher ami,

La question que vous posez est de toute importance, et demande à être considérée avec soin ; aussi je veux y répondre tout de suite.
Vous m’écrivez que souvent, dans des entretiens personnels, comme aussi dans des réunions, on vous dit que vous devriez vous convertir ; mais vous n’en sentez pas la nécessité. Vous vous consacrez entièrement à votre travail, vous avez un foyer paisible, de chers amis ; vous espérez avoir bientôt une bonne position, et ensuite vous aimeriez voir quelque chose du monde. Vous êtes donc pleinement satisfait de vos circonstances et, pour parler franchement, ces exhortations continuelles à vous convertir vous paraissent parfaitement superflues ; vous en avez même par-dessus la tête.
Je vous comprends très bien. Il y a des personnes qui passent leur temps à s’occuper des affaires des autres, à donner de bons conseils et à dire que ce que vous faites n’est pas bien. S’entendre sans cesse répéter ces avertissements n’est certes pas agréable, d’autant moins que vous n’êtes pas certain, au fond, que ces personnes n’aient pas raison.
Et pourtant c’est là le point crucial : ont-elles raison ou tort ? Devez-vous vous convertir, ou n’est-ce pas indispensable ? S’il s’agissait d’un détail, vous vous tireriez facilement d’affaire si par la suite il devait s’avérer que vous aviez eu tort. Et vous seriez sur vos gardes pour la fois suivante. Mais quant à la conversion, il s’agit de savoir où vous passerez l’éternité. Et c’est tellement important, qu’il faut que vous soyez au clair à ce sujet.

Avez-vous déjà pensé à l’éternité ? Je vous accorde que nous ne pourrons jamais comprendre ce qu’elle est avant d’y être. Mais il vaut bien la peine d’y penser une fois sérieusement, pour en avoir au moins une (petite) idée, n’est-ce pas ?
Une légende raconte qu’un jour, un roi voulut mettre à l’épreuve un jeune homme très intelligent. Il lui demanda : « Quelle est la durée de l’éternité ? ». Le jeune homme répondit : « O roi, dans un pays éloigné, il y a une très haute montagne, dont le sommet s’élève bien au-dessus des nuages. Cette montagne est en airain. Tous les cent ans, un petit oiseau vient y donner quelques coups de bec. Eh bien, lorsque par ce moyen la montagne aura été usée au point qu’on ne puisse plus la voir, une seconde de l’éternité se sera écoulée ».
Cette réponse ne donne-t-elle pas une idée de l’infini de l’éternité ? Et pourtant elle n’est pas juste, car dans l’éternité il n’y a ni minute ni seconde. Là, mille ans sont comme un jour, mais aussi un jour comme mille ans (2 Pier. 3. 8). L’éternité n’a pas de fin ; ainsi elle ne peut être mesurée. Cette allégorie nous fait cependant entrevoir quelque chose du rapport entre la durée de notre vie terrestre et celle de l’éternité à venir. Que sont dix, cinquante, quatre-vingts ou même cent ans, en face de l’éternité ? N’importe-t-il pas alors de savoir où et comment nous la passerons ?
Cela me fait penser à une autre histoire. Vous savez qu’au Moyen-âge, la plupart des princes avaient des bouffons attachés à leur cour. C’était en général des hommes atteints de difformités, qui portaient des vêtements comiques et qui, par leurs plaisanteries et remarques stupides, devaient divertir leurs maîtres. Or une fois, un prince donna à son bouffon un bonnet de fou (bonnet pointu orné de clochettes) et un faux sceptre, le sacrant ainsi roi des bouffons, sous réserve que ce bouffon les remette à celui qui se révélerait encore plus fou que lui. Peu après, le prince tomba gravement malade. Le fou alla le voir et lui demanda s’il serait bientôt rétabli. Le prince répondit que d’après les médecins, il ne fallait pas s’attendre à une amélioration : il allait bientôt mourir.
– Eh bien ! dit le fou, vous avez sûrement fait vos préparatifs pour ce grand voyage, et veillé à ce que tout soit prêt pour vous accueillir.
– Non, répondit le roi, et c’est là ce qui est terrible ; je ne sais pas comment je serai reçu.
– Mais ne saviez-vous donc pas qu’il vous faudrait un jour faire ce voyage ?
– Je le savais bien, mais je ne m’en suis jamais occupé. Il y avait tant d’autres choses à faire.
– Pourtant, continua le bouffon, lorsque vous faisiez un voyage d’un jour, un héraut vous précédait et veillait à ce que vous trouviez de quoi manger et boire. Lorsque vous partiez pour plusieurs semaines, ou même plusieurs mois, tout était réglé longtemps à l’avance. Et quelques jours avant votre départ, plusieurs de vos serviteurs allaient pour préparer de quoi vous accueillir. Et pour ce grand voyage, dans ce lieu où vous resterez pour toujours, vous ne vous êtes pas du tout préparé ? Eh bien, je vous rends le bonnet de fou et le sceptre, car je n’ai jamais été aussi fou !
Le bouffon n’avait-il pas raison ?

Vous êtes allé pendant plus de dix ans à l’école ; maintenant vous travaillez toute la journée, et le soir vous étudiez encore pour améliorer votre position. Ainsi, pendant une vingtaine d’années, vous travaillez d’arrache-pied, pour gagner ensuite largement votre vie pendant une quarantaine d’années, et pour vivre peut-être de votre retraite ou de vos économies pendant quelques dizaines d’années, si vous parvenez à un âge avancé.
Que penseriez-vous de parents qui n’enverraient pas leurs enfants à l’école et ne leur feraient pas apprendre de métier, arguant : « Qu’ils jouent tranquillement sans penser à l’avenir ! Lorsqu’ils auront atteint l’âge de pourvoir eux-mêmes à leurs besoins, ils sauront bien se débrouiller seuls » ?
Si donc vous prenez tant de peine et sacrifiez tant d’années de votre vie pour avoir de quoi vivre confortablement une soixantaine d’années, n’êtes-vous pas inexcusable de ne pas penser à l’éternité et de ne pas vous occuper de cette question : « Où passerai-je l’éternité ? » – d’autant plus que vous ne pouvez absolument pas savoir si vous obtiendrez une bonne situation, si vous ne tomberez pas malade ou ne mourrez pas avant d’y parvenir. Mais vous savez parfaitement que l’éternité est devant vous. « Il est réservé aux hommes de mourir une fois » (Héb. 9. 27). Cette affirmation de la Bible n’a encore jamais été mise en doute, pas même par les plus grands moqueurs et les athées les plus endurcis. Ils n’osent pas y toucher : on se moquerait d’eux ; car qui n’a pas encore vu la mort frapper dans son entourage ? Mais comment continue ce verset d’Hébreux 9 ? « Et après cela le jugement ». N’est-ce pas une folie impardonnable que de ne se préoccuper de rien et de laisser les choses suivre leurs cours ? Certes, vous verrez vous-même une fois où vous passerez l’éternité. Mais… alors il n’y aura plus moyen de changer, pour toute l’éternité. « A l’endroit où l’arbre sera tombé, là il sera » (Éccl. 11. 3).

Vous direz peut-être : Rien ne presse ! J’ai, de toute façon, déjà tellement à faire. Et vous ne voulez pas consacrer vos heures de détente à des sujets aussi sinistres que la mort. Vous croyez que vous aurez encore le temps de penser à ces choses lorsque vous serez un peu plus âgé, que vous aurez joui de la vie et que vous aurez davantage de loisirs. Mais êtes-vous bien sûr de vivre encore cinquante ans ? ou trente ans ? ou seulement dix ? ou encore douze mois ? douze heures même ?
Je me souviens d’un commerçant, en Hollande, qui écoutait depuis le pas de la porte de son magasin une prédication donnée dans la rue. Celle-ci terminée, il se retira chez lui, s’assit sur une chaise, et l’instant d’après il était mort !
Et même si vous deviez vivre encore longtemps, voudriez-vous faire ce qui vous plaît tant que vous serez jeune et en bonne santé, et ne laisser à Dieu que le reste ? Si vous choisissez de vivre ainsi (et que vous restiez en vie), Dieu vous acceptera-t-il encore ?
Certes, « Dieu… veut que tous les hommes soient sauvés » (1 Tim. 2. 4) ; à tous les hommes Il dit : « Soyez réconciliés avec Dieu » (2 Cor. 5. 20). Il a reçu le brigand de la croix et des milliers d’autres qui se sont tournés vers Lui sur leur lit de mort. J’ai connu une dame qui était âgée de quatre-vingt-cinq ans lorsqu’elle s’est convertie.
Dieu parle une fois et deux fois à l’homme, et si celui-ci n’y prend pas garde, il « scelle l’instruction qu’il leur donne » (Job 33. 14 et 16). Lorsque le Pharaon eut refusé plusieurs fois d’obéir, Dieu endurcit son cœur, de sorte qu’il ne pouvait plus se convertir. Après l’enlèvement de l’Église, Dieu enverra à tous ceux qui auront entendu l’Évangile et qui n’auront pas cru, « une énergie d’erreur… afin que tous ceux-là soient jugés qui n’ont pas cru la vérité » (2 Thess. 2. 11 et 12). Dieu peut aussi agir ainsi à votre égard, si vous persistez à repousser Son invitation à vous convertir. « Dieu donc, ayant passé par-dessus les temps de l’ignorance, ordonne maintenant aux hommes que tous, en tous lieux, ils se repentent ; parce qu’il a fixé un jour où il doit juger avec justice la terre habitée, par l’Homme qu’il a destiné à cela, ce dont il a donné une preuve certaine à tous, en le ressuscitant d’entre les morts » (Act. 17. 30 et 31).

Ne voulez-vous donc pas reconsidérer la chose avec sérieux et venir maintenant à Dieu, pour Lui confesser vos péchés et Lui demander de vous recevoir ?
« Nous sommes donc ambassadeurs pour Christ – Dieu, pour ainsi dire, exhortant par notre moyen – nous supplions pour Christ : Soyez réconciliés avec Dieu ! Celui qui n’a pas connu le péché, il l’a fait péché pour nous, afin que nous devenions justice de Dieu en Lui » (2 Cor. 5. 20 et 21).
« Aujourd’hui, si vous entendez sa voix, n’endurcissez pas vos cœurs » (Héb. 4. 7) !

Avec mes affectueuses salutations.

 

2 – Pourquoi faut-il se convertir ?

Chers amis,

Vous me demandez maintenant pourquoi il faut se convertir, et ce qu’est, en fait, la conversion.
La réponse la plus simple à votre première question est celle-ci : Parce que Dieu le dit ! Lorsque Dieu parle, il n’y a pas à répliquer. Nous sommes Ses créatures, et comme telles, nous n’avons qu’à nous incliner et à obéir. « Toi, créature humaine, qui es-tu donc, pour contester contre Dieu ? La chose formée dira-t-elle à celui qui l’a formée : Pourquoi m’as-tu faite ainsi ? » (Rom. 9. 20). Nous lisons, en Act. 17. 30, que « Dieu… ayant passé par-dessus les temps de l’ignorance, ordonne maintenant aux hommes que tous, en tous lieux, ils se repentent ». Oui, il est parlé environ quatre-vingts fois de repentance dans l’Ancien Testament, et quelque soixante-dix fois dans le Nouveau Testament.
Mais Dieu nous montre aussi clairement dans Sa Parole pourquoi Il ordonne aux hommes de se repentir. « Il est patient envers vous, ne voulant pas qu’aucun périsse, mais que tous viennent à la repentance » (2 Pier. 3. 9). En Actes 17, le motif de Son commandement aux hommes de se repentir, c’est « qu’il a établi un jour auquel il doit juger en justice la terre habitée ». Le jour vient où tout homme devra rendre compte de sa vie à son Créateur. Et Dieu, qui connaît les hommes, dira alors, comme Juge : « Tous ont péché et sont privés de la gloire de Dieu » (Rom. 3. 23). Voilà pourquoi Dieu veut que l’homme se convertisse, « car cela est bon et agréable devant notre Dieu Sauveur, qui veut que tous les hommes soient sauvés et viennent à la connaissance de la vérité » (1 Tim. 2. 3 et 4).
La raison fondamentale pour laquelle Dieu ordonne aux hommes de se repentir, c’est que l’homme n’a pas servi son Créateur, mais qu’il est un pécheur et qu’il recevra le juste jugement de Dieu.

L’homme est un pécheur

Quelle terrible vérité ! En fait bien des hommes n’y pensent pas et beaucoup même la nient. Mais sont-ils eux-mêmes persuadés de ce qu’ils disent ? Est-ce qu’un homme droit peut nier qu’il fait souvent des choses mauvaises ?
Plus d’une fois j’ai eu l’occasion de demander à ceux qui proclamaient hautement avoir toujours mené une vie honnête et n’avoir fait de tort à personne, si leur conscience ne leur avait jamais reproché aucune de leurs actions, de leurs paroles ou de leurs pensées. Et presque personne n’a eu l’audace de répondre que sa conscience ne l’avait jamais repris.
Un pécheur est un homme qui a péché. Il ne devient pas tel seulement après avoir fait beaucoup de choses mauvaises. Un seul péché suffit à faire d’un homme un pécheur.
Chacun peut le constater dans la vie de tous les jours. Personne ne dira : « Tel ou tel n’est pas un assassin, car jusqu’à présent il n’a tué qu’une ou deux fois ». Mais lorsqu’il s’agit de sa relation avec Dieu, l’homme voudrait appliquer un autre barème, parce que, sinon, il doit se condamner lui-même.

La conscience

Dieu a donné à tout homme une conscience (Rom. 2. 15), qui rend témoignage des choses mauvaises qu’il commet. Non pas que la conscience relève tout ce qui est mauvais. Notre conscience est influencée et façonnée par l’entourage dans lequel nous vivons. Mais elle parle toujours lorsque l’homme fait une chose estimée mauvaise par la société dans laquelle il a été élevé. Dieu a veillé à ce que tous les hommes, même ceux qui ne connaissent pas Sa Parole, soient avertis lorsqu’ils font consciemment ce qu’ils savent ne pas être bien, afin que tous soient amenés à réfléchir et à se convaincre qu’ils sont mauvais et coupables.
Si vous considérez votre vie, combien de péchés avez-vous déjà commis consciemment, délibérément ? Supposons que vous avez dix-huit ans et que, pendant les huit premières années de votre existence, vous n’avez jamais consciemment mal agi. En réalité c’est faux, car vous savez fort bien que votre conscience vous a déjà repris auparavant. Mais après ces huit premières années, combien de fois votre conscience vous a-t-elle parlé ? Admettons une fois par jour. Cela fait 365 fois en une année et pour vous maintenant, 3650 fois. Pour une personne de 28 ans, cela ferait 7300 fois et pour quelqu’un de 68 ans, 21900 fois.
Vous voyez donc que votre conscience a déjà attiré votre attention au moins 3650 fois sur un péché (et en réalité, est-ce que cela n’a pas été beaucoup plus souvent ?). Comment quelqu’un qui a commis tant de péchés peut-il affirmer ne pas être un pécheur ? Est-ce que le Dieu juste devrait acquitter une telle personne ?
Cela ne suffit-il pas déjà amplement à vous prouver que tout homme mérite le jugement et doit confesser devant Dieu qu’il a péché contre Lui et mérite la perdition éternelle ?

Péchés inconscients

Une autre question se pose maintenant. L’homme n’est-il coupable que des péchés qu’il a commis tout à fait consciemment ? N’est-il pas aussi coupable lorsqu’il aurait pu savoir que sa manière d’agir n’était pas bonne ? Lorsqu’une loi a été transgressée, le juge ne déclare-t-il pas coupable même celui qui assure qu’il ne connaissait pas la loi ? Il aurait pu la connaître puisqu’elle a été promulguée. D’où l’adage : « Nul n’est censé ignorer la loi ! ». Lors de la fixation de la peine, le juge pourra tout au plus tenir compte de ce fait, s’il est établi que le transgresseur ne connaissait pas la loi. Un avocat qui enfreindrait des dispositions précises de la loi sera puni plus sévèrement qu’un profane qui agirait de même. Cependant, dans les deux cas, le juge les déclarera coupables.
Dans la parole de Dieu nous trouvons le même principe : « Si quelqu’un a péché, et a fait, à l’égard de l’un de tous les commandements de l’Éternel, ce qui ne doit pas se faire, et ne l’a pas su, il sera coupable, et portera son iniquité » (Lév. 5. 17). Cela se comprend facilement. L’homme, qui, comme créature, est responsable devant son Créateur et devra lui rendre compte de ses actes, a-t-il le droit de décider lui-même en quoi il est coupable ou innocent ? C’est inconcevable ! Seul le Créateur, Celui qui a créé l’homme et lui a confié un mandat, a le droit de juger si Sa créature a répondu à sa responsabilité. Dieu seul détermine ce qui est péché. Si nous voulons le savoir, il nous faut rechercher Ses pensées.
La Parole de Dieu est très claire à cet égard. En Gen. 1. 28 et 2. 15 à 17, nous trouvons le mandat que Dieu avait confié à l’homme. Il devait cultiver et garder le jardin d’Éden, dans la dépendance et dans l’obéissance à Dieu. Ce qui mettait cette obéissance à l’épreuve, c’était l’interdiction de manger de l’arbre de la connaissance du bien et du mal.
Mais qu’a fait l’homme ? A la première occasion où il aurait pu manifester son obéissance et sa dépendance, il n’écouta pas Dieu, mais désobéit consciemment. Voilà le début. Trois mille ans plus tard, Dieu consignait dans sa Parole : « L’Éternel a regardé des cieux sur les fils des hommes, pour voir s’il y a quelqu’un qui soit intelligent, qui recherche Dieu : ils se sont tous détournés, ils se sont tous ensemble corrompus ; il n’y a personne qui fasse le bien, non pas même un seul » (Ps. 14. 2 et 3). Et mille après, la Parole de Dieu dit encore : « Il n’y a personne qui recherche Dieu ; ils se sont tous détournés, ils se sont tous ensemble rendus inutiles ; il n’y en a aucun qui pratique la bonté, il n’y en a pas même un seul » (Rom. 3. 11 et 12). Le jugement de Dieu ne peut donc dépendre d’une autre base que celle-ci : « Tous ont péché et sont privés de la gloire de Dieu » (Rom. 3. 23).

Qu’est-ce que le péché ?

Vous direz alors : « Nous devons bien admettre que nous faisons souvent des choses mauvaises, mais nous n’arrivons pas à concevoir qu’aucun homme n’ait jamais à aucun moment fait quelque chose de bon. Il y a pourtant des personnes qui accomplissent de bonnes actions ; il suffit de penser à des hommes tels que Henri Dunant, ou Albert Schweizer, par exemple, qui ont consacré leur vie à aider les autres. Et puis, lorsque je mange, ou que je bois, ou que je vais à l’école ou à mon travail, je ne fais pourtant rien de mal ».
En elles-mêmes, ces choses ne sont pas mauvaises, mais elles peuvent le devenir. Manger une pomme n’est pas mal ; mais l’enfant qui mange une pomme après que sa mère le lui a défendu est désobéissant. Nous touchons là le fond de la question : « Qu’est-ce que le péché ? ».
L’homme a été créé par Dieu, et a reçu pour mandat de Le servir. Tout ce que l’homme fait en contradiction avec la position et la tâche que Dieu lui a données, est péché. Nous trouvons ce principe en 1 Jean 3. 4 : « Le péché est l’iniquité ». Tout acte dans lequel l’homme ne tient pas compte de l’autorité de Dieu sur Sa créature, est péché.
Ainsi, manger, par exemple, est un péché si ce n’est pas fait dans la dépendance de Dieu. Le Seigneur Jésus ne voulait manger que si Dieu le lui disait (Mat. 4. 4 ; voir aussi Jean 4. 34). C’est pour cette raison que la Parole de Dieu dit : « Or tout ce qui n’est pas sur le principe de la foi est péché » (Rom. 14. 23).
Si nous appliquons ce principe à notre vie pratique, que découvrons-nous ? Lesquels de nos actes, de nos paroles, de nos pensées, ont eu leur source dans l’obéissance à Dieu et ont été la réponse à cette question : « Seigneur, que veux-tu que je fasse ? ». Ne sommes-nous pas amenés à la conclusion que tout ce que nous avons fait est péché ?
C’est là aussi ce que dit la Parole de Dieu : « Il n’y en a aucun qui pratique la bonté, il n’y en a pas même un seul » (Rom. 3. 12).
« Toute l’imagination des pensées de son cœur » n’est « que méchanceté en tout temps » (Gen. 6. 5). C’est pour cette raison que le Dieu juste doit juger tous les hommes. C’est aussi pour cela que le Dieu miséricordieux appelle tous les hommes à se convertir, parce qu’Il veut les sauver du terrible jugement qui les attend.

Qu’est-ce que la conversion ?

J’en viens maintenant à votre seconde question : « Qu’est-ce, en fait, que la conversion ? ».
Ce n’est pas facile à expliquer, car ni « conversion », ni « repentance » ne sont une traduction exacte du mot grec « metanoia », employé dans les manuscrits originaux de la Parole de Dieu. Il n’existe pas de mot français qui rende exactement le sens du grec.
D’après 1 Thess. 1. 9, on peut dire que l’idée de « se tourner » se trouve comprise dans ce mot. Jusque-là, les Thessaloniciens avaient eu leur vie centrée sur les idoles. Maintenant ils s’étaient « tournés », c’est-à-dire détournés des idoles et tournés vers Dieu. Mais des passages tels que Act. 2. 37 et 38 ; 17. 30 et 31 ; Apoc. 9. 20 et 21 ; etc., nous font voir qu’à cette pensée est liée celle d’un jugement de soi-même, d’une condamnation de sa propre vie et de ses actes, et cela devant Dieu.
Nous pouvons donc dire que, se convertir, c’est s’approcher de Dieu, pour se juger devant Lui, en confessant ne pas avoir vécu dans la soumission à Dieu, et avoir eu par là une vie mauvaise et coupable. Cela implique que nous en sommes affligés.
Si le mot « conversion » n’est pas facile à expliquer, il ne présente pourtant aucune difficulté pour celui qui est venu dans la lumière de Dieu et a reconnu ce qu’il est devant Dieu, et le jugement qu’il mérite. Dieu regarde au cœur, à la conscience et non pas à l’intelligence. Le publicain disait seulement : « O Dieu, sois apaisé envers moi, pécheur ! » (Luc 18. 13). Mais Dieu, qui sonde les cœurs et qui discerne les pensées et les intentions du cœur (Héb. 4. 12), savait ce que renfermaient ces paroles.
Non, ce ne sont pas les mots prononcés, mais c’est l’état de notre cœur quand nous venons à Dieu qui détermine s’il y a eu « conversion ». Et maintenant, je vous demande : Êtes-vous converti ? Êtes-vous venu à Dieu avec vos péchés, votre culpabilité, Lui confessant votre état de perdition ?

Avec mes cordiales salutations.

D’après H. L. Heijkoop
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