DICK, LE PETIT RAMONEUR

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DICK, LE PETIT RAMONEUR

 

Un pauvre petit ramoneur, d’une dizaine d’années, s’était arrêté, un dimanche matin, à la porte d’une école, et regardait les enfants entrer pour l’école du dimanche. Il jetait prudemment un regard dans la salle pour écouter ce qui était dit. Au bout d’un moment, un des maîtres l’aperçut et vint lui demander ce qu’il voulait.
– S’il vous plaît, Monsieur, est-ce que vous me permettriez de venir à l’école ? J’aimerais tellement apprendre à lire !
– Mais, répondit le maître, tu ne peux pas venir avec ces habits noirs de suie. N’en as-tu pas d’autres ?
– Non monsieur, mais je demanderai à ma mère de m’en acheter, en l’aidant avec l’argent que je gagne par mon ramonage
Le maître le questionna encore. L’enfant dit qu’il s’appelait Dick Morton, que son père, qui était aussi ramoneur et lui avait appris le métier, était malade depuis plus d’un an, et qu’il vivait avec sa mère, qu’il aidait avec le peu qu’il gagnait.
– Avec les quelques francs qu’elle me laisse, ajouta-t-il, j’achète des pommes ou du pain d’épices, et quelquefois une toupie ou des billes. Mais j’aimerais mieux acheter des livres, si je savais lire.
– Bien, reprit le maître, si tu veux bien acheter du savon, et te faire bien propre, tu pourras venir dimanche prochain.
Dick vint en effet le dimanche suivant, débarbouillé et avec des vêtements présentables, mais il dut commencer par apprendre toutes les lettres de l’alphabet. Il revint régulièrement tous les dimanches, et mettait beaucoup d’application à l’étude, de sorte qu’au bout d’un an il pouvait lire un chapitre entier dans la Bible – mais il n’avait jusque-là aucune connaissance ni intérêt pour le message du salut.
Il demanda toutefois s’il pouvait avoir une Bible et un cantique – qu’il paierait avec ses petits gains – pour les emporter chez lui et en lire à sa mère. Et petit à petit, il prit conscience de son état de pécheur et de son besoin d’un Sauveur, et demanda à son maître de lui enseigner à prier, ce qui était tout nouveau pour lui.
En même temps, dans son désir de s’instruire, il se procurait de nombreux livres avec ses petites économies, par l’intermédiaire du maître d’école.
Dick aurait souhaité changer de métier, mais après des essais sans suite, qui ne lui rapportaient pas assez pour qu’il puisse aider sa mère à joindre les deux bouts, il dut continuer à ramoner les cheminées. Cependant après quelque temps, il trouva une place comme aide-jardinier dans une grande propriété.

Vingt-cinq ans plus tard, revenant d’une longue absence, le maître qui s’était occupé de Dick, le petit ramoneur, voulut revoir cette école du dimanche. Il y trouva un maître qui parlait aux enfants, avec beaucoup de clarté et de sérieux, de l’histoire de Naaman, le lépreux – de la petite servante qui avait conseillé que son maître consulte le prophète Élisée – de la guérison de Naaman après qu’il ait accepté de se baigner dans le Jourdain – du serviteur Guéhazi, qui avait menti, poussé par sa cupidité.
Et ce maître n’était autre que Dick, l’ancien petit ramoneur, qui avait bien travaillé, était devenu jardinier-chef, puis s’était marié, et avait maintenant un magasin de graines qu’il gérait sagement et honnêtement. Mais il s’était toujours intéressé aux enfants pauvres et délaissés, et s’impliquait activement à enseigner, à l’école du dimanche, les vérités de la Parole de Dieu, le besoin pour chacun de se reconnaître pécheur devant Dieu et de croire au Seigneur Jésus comme en son Sauveur personnel.

D’après La Bonne Nouvelle 1870