AS-TU PARDONNÉ ?

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AS-TU PARDONNÉ ?

 

Il y a quelques jours, quelques mois, s’est produit un incident avec l’un de tes proches, ton père ou ta mère, ton frère ou ta sœur, ton enfant, ton ami ou ton voisin… Ce jour-là tu crois avoir été accusé à tort, tu penses qu’on t’a manqué de respect. C’est peut-être vrai. Mais depuis ce moment-là, tes relations avec cette personne ont-elles changé ? En repensant à cet incident as-tu de la rancœur, as-tu même imaginé de te venger et réclamé que justice soit faite ? Ou as-tu pardonné et oublié ?

Un des obstacles majeurs à notre épanouissement spirituel et au développement harmonieux des assemblées est le ressentiment. Tant que des différends non réglés subsistent avec notre prochain, nous ne sommes pas libres. L’Esprit de Dieu ne peut pas accomplir son œuvre en nous pour nous rendre pleinement heureux, il ne peut pas davantage nous utiliser comme il le désirerait. C’est parce que nous n’avons pas l’esprit de pardon que le Saint Esprit est attristé (Éph. 4. 30). Et pourtant comme c’est difficile de pardonner quand on a été douloureusement blessé !

Qu’est-ce que le pardon ?

C’est l’action d’éloigner, de faire disparaître, de libérer. Notre Dieu est un Dieu de pardons (Néh. 9. 17). « L’Éternel est miséricordieux, et plein de grâce… Il a éloigné de nous nos transgressions» (Ps. 103. 8 et 12). « C’est moi qui efface tes transgressions à cause de moi-même ; et je ne me souviendrai pas de tes péchés » (És. 43. 25). « Je t’ai remis (libéré de) toute cette dette » (Mat. 18. 32). Notre Dieu en nous libérant du fardeau de nos péchés fait de nous des bienheureux (Ps. 32. 1).

Le prix du pardon

C’est le sang de Christ offert à la croix. « Lorsque vous étiez morts dans vos fautes… il vous a vivifiés ensemble avec lui, nous ayant pardonné toutes nos fautes » (Col. 2. 13) ; « le sang de Jésus Christ… nous purifie de tout péché » (1 Jean 1. 7 et 9).

Se pardonner à soi-même

Tu as accepté le pardon de Dieu pour tes péchés, mais peut-être n’arrives-tu pas à te pardonner d’avoir tant offensé Dieu, tu te culpabilises. Alors tu essayes de réparer, comme pour échapper à une condamnation que tu crois encore possible. La culpabilité est une force destructrice qui paralyse. Si Satan ne peut empêcher Dieu de pardonner tous nos péchés, même les plus graves à nos yeux, il peut néanmoins nous amener à ne pas nous pardonner à nous-mêmes. En conséquence, nous ne pouvons plus jouir de notre salut, nous devenons un chrétien qui met en doute les certitudes de Dieu, ce qui est de l’incrédulité. L’apôtre Pierre est l’exemple de quelqu’un qui a été pleinement libéré en acceptant le pardon de Dieu (Luc 22. 32 ; Act. 3. 14).

Appliquer le pardon aux autres

Ce n’est pas un conseil qui nous est donné pour améliorer nos relations, c’est un ordre. « Comme aussi le Christ vous a pardonné, vous aussi faites de même ». Quand dois-je pardonner, combien de fois, à qui accorder le pardon et comment ? La réponse à ces différentes questions est résumée dans les versets suivants : « Vous pardonnant les uns aux autres, comme Dieu aussi, en Christ, vous a pardonné » (Éph. 4. 32).

1. Dans l’économie de la grâce, c’est Dieu qui fait toujours le premier pas (Col. 3. 13 en contraste avec Mat. 6. 14 et 15). Nous ne devons pas accepter dans nos vies des situations « bloquées », à cause de fautes qu’on estime impardonnables. Le temps n’efface jamais le péché ou les manquements commis. Le pardon efface, libère, enrichit. Lorsque quelqu’un nous a offensés, comme Dieu nous devons toujours faire le premier pas. (Mat. 18. 15 : « Va… »)

2. Le pardon accordé par Dieu est illimité (tout péché 1 Jean 7). Il attend que nous accordions un pardon sans limites (cf. la parabole de Mat. 18. 21 et 35).

3. A qui Dieu propose-t-il son pardon ? A celui qui l’a offensé (2 Cor. 5. 18 et 19). Qui peut en jouir ? Celui qui a confessé ses péchés (1 Jean 1. 9). Initialement celui qui se tourne vers Dieu en confessant ses péchés est pardonné, mais dans sa vie chrétienne, le croyant ne pourra jouir du pardon que s’il confesse les péchés qu’il commet journellement. Ce n’est plus une question de pardon, mais de communion. On se dit parfois : « Je ne pardonnerai à celui-là que s’il vient vers moi repentant et confessant tout ce qu’il a dit et fait ». Or ne pas pardonner reste un péché. Je dois pardonner dans mon cœur dès que l’offense est faite, mais je ne retrouve la communion avec mon frère, ma sœur, que lorsque la confession intervient. Que j’aie eu tort ou raison (Mat. 5. 22 et 24 ; 18. 15) l’ordre m’est donné : « va » dans un esprit de pardon, comme Dieu en Christ… Le pardon n’est pas une émotion, mais une décision, il n’est pas un sentiment, mais un acte de ma volonté.

4. Comment ?

En aimant, car le pardon est toujours lié à l’amour (Éph. 5. 2).
En priant, car c’est par la prière que nous trouvons la force de pardonner.

5. Ayant pardonné,

– Je suis délivré de la critique, de l’amertume et du ressentiment (Éph. 4. 31) ;
– Je marche sur les traces de Christ dans un esprit de douceur et d’humilité (1 Pier. 2. 21 et 23) ;
– L’amour fraternel peut se manifester dans la liberté de l’Esprit et la paix (Éph. 4. 2 et 3).
Indépendamment de Genèse 45, le premier exemple du pardon dans l’Écriture est l’épisode où les frères de Joseph, juste après la mort de Jacob, craignent une vengeance de la part de leur frère (Gen. 50. 14 et 21).

Plusieurs enseignements se dégagent de cette dernière scène :

– « Joseph pleura ». Une chose pardonnée remise en question par l’offenseur est un sujet de tristesse.
– « Suis-je à la place de Dieu ? » Refuser de pardonner équivaut à prendre la place de Dieu comme juge.
– « Vous aviez pensé du mal contre moi : Dieu l’a pensé en bien ». Le mal, le péché, qui a un pouvoir destructeur, est l’occasion de manifester l’amour selon Dieu par le pardon. Ce mal est changé en bien.
– « Maintenant, ne craignez point ; moi je vous entretiendrai, vous et vos petits-enfants ». Le pardon est une source de bénédiction. Lorsqu’il a été appliqué, les liens en Christ sont renforcés. Il n’y a plus d’offensé ni d’offenseur mais des frères unis dans l’amour. Les bienfaits découlant du pardon sont durables et passent aux générations suivantes.

Ouvrons nos cœurs, et apprenons à apprécier la grandeur du pardon de Dieu pour nous. Certainement nous serons alors animés du puissant désir de pardonner. Gardons secrets nos entretiens « entre toi et lui seul » (Mat. 18. 15). Méfions-nous de la médisance, de la calomnie, qui provoquent des ravages irréparables souvent pour plusieurs générations.
Seigneur, apprends-nous à pardonner de tout notre cœur, chacun à son frère (Mat. 18. 35).

D’après Feuille aux jeunes n° 339