EN PLEIN VOL

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EN PLEIN VOL

 

Le rêve doré de Pierre se réalise enfin ! Il fait aujourd’hui son premier vol. Depuis des mois, il y songeait sur son banc d’école, pendant les dictées et les mathématiques… Bien installé dans un fauteuil à côté de son père, il se sent maintenant presque un homme. Et pourtant, en regardant tout en bas, les forêts, les lacs et les longs rubans des routes, il comprend qu’il n’est qu’un point dans l’espace.

Tout à coup une voix résonne : « Nous volons à 11 000 m d’altitude, à la vitesse de 850 kilomètres heure » annonce le commandant de l’appareil (avec l’accent du pays).

La caravelle glisse dans l’infini d’un bleu sans ombre, frangé de rose par le soleil couchant ; Pierre n’a jamais rien vu de si beau. Comme pour mettre le comble à son bonheur, le steward lui apporte un petit plateau bleu garni d’un bon dîner. Pierre est émerveillé d’y trouver tant de choses ; chacune a sa place prévue. Voilà une bonne idée à retenir pour sa chambre toujours sens dessus dessous ! Enfin, le petit plateau repart, laissant notre jeune passager enchanté. Vraiment, cela dépasse tous ses rêves.

Pierre, distrait jusqu’ici, jette un coup d’œil par le hublot ; tout le paysage a disparu sous un grand tapis de nuages gris. Autour de lui, les voyageurs quittent leur lecture pour chercher d’un air soucieux une déchirure dans cette masse devenue sombre et menaçante. Pierre entend un monsieur déclarer : « On approche des montagnes. »

« Nous survolons une zone de turbulences, veuillez attacher vos ceintures ! » Fait tout à coup résonner le haut-parleur. Chacun devient pensif et, regardant droit devant soi, lit : « Votre gilet de sauvetage est sous votre siège. » Si haut dans l’azur, comment échapper au danger ? Que faire ? Où se raccrocher ?

Les fines ailes de l’avion vibrent sous les rafales. L’appareil tout entier est secoué. Comment tout cela finira-t-il ?

Pierre regarde son père qui semble dormir. Sans doute celui-ci a-t-il pressenti les craintes de son fils, car doucement il lui dit : « Au-dessous de toi sont les bras éternels « . Oui, Pierre sait que le Seigneur peut les garder mais, jusqu’à présent, il a toujours compté sur son père pour le tirer de toutes ses difficultés. Il est angoissé, il se sent seul devant le danger. S’il essayait pourtant de répéter le verset que son père vient de lui dire. « Au-dessous de toi… » oui, au-dessous de lui, Pierre, le Seigneur étendait Ses bras. Pourquoi alors avoir peur ? Est-il trop jeune pour prier, pour être entendu par ce Dieu Tout-Puissant ?

Jusqu’ici il connaissait le Seigneur par l’intermédiaire de son Papa ; maintenant il comprend qu’il peut s’adresser à Lui directement, sans crainte et compter sur Lui. Une grande paix remplit alors son cœur. Attaché à son siège, calme, il attend.

Soudain la voix du commandant résonne : « Dans vingt minutes, nous allons atterrir à G. » En effet, quelques instants plus tard, alors que la caravelle, dans une lumière grise, se rapproche de la terre, un bruit sourd vient de dessous la carlingue ; le train d’atterrissage est sorti…

L’expérience de ce premier vol restera inoubliable pour Pierre. Dès ce jour, ce verset est souligné dans sa Bible et dans la marge il en a inscrit la date.

Aimerais-tu aussi le souligner ?

 » Le Dieu d’ancienneté est ta demeure, et au-dessous de toi sont les bras éternels  » (Deut. 33. 27).

D’après la Bonne Nouvelle 1973