LA FATIGUE ET L’ÉPUISEMENT

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LA FATIGUE ET L’ÉPUISEMENT

 

Nous avons chanté : « Suis-je abattu, fatigué, sans courage ? ». Ayant l’intention de rappeler ce que la Parole nous dit sur la fatigue et l’épuisement, je pense à un passage dans le premier livre des Rois.
« Et Achab raconta à Jézabel tout ce qu’Élie avait fait, et, en détail, comment il avait tué par l’épée tous les prophètes. Et Jézabel envoya un messager à Élie, disant : Ainsi me fassent les dieux, et ainsi ils y ajoutent, si demain, à cette heure, je ne mets ton âme comme l’âme de l’un d’eux ! Et voyant cela, il se leva, et s’en alla pour sa vie, et vint à Beër-Shéba, qui appartient à Juda, et il y laissa son jeune homme. Et il s’en alla, lui, dans le désert, le chemin d’un jour, et vint et s’assit sous un genêt ; et il demanda la mort pour son âme, et dit : C’est assez ! Maintenant, Éternel, prends mon âme, car je ne suis pas meilleur que mes pères. Et il se coucha, et dormit sous le genêt. Et voici, un ange le toucha, et lui dit : Lève-toi, mange. Et il regarda, et voici, à son chevet, un gâteau cuit sur les pierres chaudes, et une cruche d’eau ; et il mangea et but, et se recoucha. Et l’ange de l’Éternel revint une seconde fois, et le toucha, et dit : Lève-toi, mange, car le chemin est trop long pour toi. Et il se leva, et mangea et but ; et il alla, avec la force de ces aliments, quarante jours et quarante nuits, jusqu’à Horeb, la montagne de Dieu. Et là, il entra dans la caverne, et y passa la nuit » (1 Rois 19. 1 à 9).
La fatigue, c’est quelque chose de normal qui fait partie du rythme de la création, telle qu’elle est sortie de la pensée de Dieu. Nous le voyons déjà dans la Genèse, au premier jour de la création. Gen. 1 verset 5 : « Et Dieu appela la lumière Jour ; et les ténèbres il les appela Nuit. Et il y eut soir, et il y eut matin ». Il y a des heures d’activités pendant le jour, et des heures de repos durant la nuit. Une fatigue normale conduit à un bon sommeil. C’est donc une bonne chose d’être fatigué le soir et de désirer se coucher, se reposer. Je connais une sœur qui a une maladie, dans laquelle elle n’est jamais fatiguée. Elle n’est pas bien dans la journée, elle est sans force et la nuit elle ne peut pas dormir ; et cela dure déjà depuis des années. Ce déséquilibre est très pénible. Nous pouvons être reconnaissants lorsque nous connaissons une fatigue normale. Quelqu’un qui a travaillé dans les champs, ou dans les bois par exemple comme c’était souvent le cas autrefois, était fatigué le soir. C’était normal, c’était une saine fatigue.
Mais il y a aussi une fatigue qui nous amène à l’épuisement. Elle apparaît quand cet équilibre n’est plus respecté. Trop de travail et pas assez de repos…. A long terme, cela ne peut pas durer. C’est un sujet très actuel : on appelle cela aujourd’hui le « burnout ». Il survient chez des personnes qui sont au bout de leurs forces. Il peut y avoir différentes raisons à cet état ; mais on y trouve toujours un déséquilibre du rythme normal d’activité et de repos. La Parole de Dieu en parle. Avec l’aide du Seigneur, nous voulons voir quelques passages qui traitent justement de ce problème.
Dans ce livre des Rois, nous avons un serviteur de Dieu, Élie le Thishbite, d’entre les habitants de Galaad ; il dit à Achab : « L’Éternel, le Dieu d’Israël, devant qui je me tiens, est vivant » etc. Se tenir devant l’Éternel est bien la meilleure place pour un serviteur. Être en communion avec le Seigneur, écouter ce qu’Il a à nous dire et quelle tâche Il veut nous confier : quelle part heureuse !
Élie vivait dans des temps difficiles, le roi Achab et sa femme Jézabel adoraient des idoles et le peuple les suivait. Il y avait très peu de personnes appartenant encore au Dieu vivant. Élie avait même cru qu’il était le seul, il l’exprime à plusieurs reprises, « je suis resté, moi seul » (ch. 19. 10 et 14). Le Seigneur doit lui montrer qu’ils sont encore sept mille à ne pas avoir plié les genoux devant Baal ! Ce temps ressemble au nôtre, même si nous vivons dans un pays réputé chrétien, nous sommes entourés en majorité par des incrédules. Ce serviteur avait donc un devoir difficile à remplir, aller chez le roi et lui annoncer un jugement imminent. C’était dangereux ; ce roi était puissant, il aurait pu le tuer ! Mais nous ne voyons pas de crainte chez Élie. Il y va, et le lui annonce. Or le jugement arrive aussitôt : c’est une sécheresse ; il n’y aura finalement pas de pluie pendant trois ans et six mois ! Élie vit au milieu de ce peuple et il ressent lui aussi les conséquences de ce jugement : la sécheresse et ensuite la famine. Dieu l’envoie d’abord à un torrent et là Il lui donne même de la viande par le moyen des corbeaux. C’est un miracle car ces corbeaux avaient aussi faim que les hommes ! Ils ne trouvaient rien dans la nature, et normalement ils auraient pu dévorer les bouts de viande qu’ils avaient trouvés ! Mais ils apportent au prophète « du pain et de la chair le matin, et du pain et de la chair le soir, et il buvait du torrent » (1 Sam. 17. 6). Le Seigneur prenait soin de son serviteur. Au bout de quelques temps le torrent est à sec, alors l’Éternel l’envoie chez une veuve. Elle n’avait plus rien et préparait son dernier repas pour elle et son fils ! Là encore Dieu produit un miracle ! La farine et l’huile ne manquèrent pas (ch. 17. 16).
Et puis, au chapitre suivant, Élie rencontre des prophètes de Baal, en grand nombre. On arrive ici à un point culminant de son service. Élie dit au peuple : Qui voulez-vous choisir : Dieu ou Baal ? (ch. 18. 21). Il y avait d’un côté : un seul serviteur du Dieu vivant, et de l’autre, quatre cents prophètes de Baal ! C’est une victoire remarquable de la foi ! Nous voyons les préparatifs d’Élie, cet autel qu’il arrose de beaucoup d’eau, etc. Cela montre qu’il était impossible, normalement, d’y mettre le feu. Or Dieu fait tomber le feu du ciel et tous comprennent alors que c’est le « Dieu vivant » qui vient d’agir ! C’est une grande victoire : tous les faux prophètes sont tués !
Mais après une victoire remportée avec le Seigneur dans notre vie par la foi, nous sommes souvent très en danger. L’ennemi ne supporte pas ces victoires et cherche à nous faire tomber et il y parvient parfois.
La période de jugement se termine et Élie peut annoncer au roi le retour de la pluie. On ne voyait rien, pas un seul nuage dans le ciel ! Mais Élie ne manque pas de foi. Dans le lointain, il voit soudain ce tout petit nuage qui va s’agrandir de plus en plus et enfin il tombe une forte pluie.
Chapitre 18. 45 : « Et il arriva, en attendant, que les cieux devinrent noirs par d’épais nuages accompagnés de vent, et il y eût une forte pluie ; et Achab monta dans son char et s’en alla à Jizreël. Et la main de l’Éternel fut sur Élie, et il ceignit ses reins, et courut devant Achab jusque-là où tu arrives à Jizreël ». Donc Achab, le roi, est dans son char et se fait transporter tandis qu’Élie est à pied. Si nous regardons sur une carte, cela représentait une distance d’environ 50 kilomètres ! Nous comprenons qu’après tout ce qu’il vient de vivre, Élie soit fatigué, et même un peu épuisé.
En plus il reçoit le message menaçant de cette femme, Jézabel. Auparavant, Élie n’avait pas eu peur de son mari, du roi Achab ; mais maintenant, il a peur de cette femme ! Pourquoi ? Elle lui envoie ce message : je vais te tuer ! Demain tu seras mort. « Et voyant cela, Élie se leva, et s’en alla pour sa vie et vint à Beër-Shéba » (19. 3). Ses yeux maintenant ne sont plus dirigés sur le Dieu Tout-Puissant qui pourtant avait déjà produit tant de miracles dans la vie de son serviteur. Élie est très impressionné par cette menace. Nous connaissons les mêmes défaillances dans nos vies, quand nos yeux ne restent pas fixés sur le Seigneur ! Il y a certes des problèmes sérieux, des difficultés qui semblent insurmontables. Ils nous dépassent et nous sommes vite complètement découragés !
« Il se leva, et s’en alla pour sa vie et vint à Beër-Shéba ». On peut regarder sur la carte, c’est à peu près à 175 kilomètres Il fait tout cela à pied ! Il a peur et s’enfuit pour sauver sa vie. Quelle énergie il dépense en parcourant tout ce chemin !
« Et il y laissa son jeune homme » (v.3). Pour les dernières étapes il reste seul, il n’y a vraiment plus personne avec lui ! C’est typique de ce genre de dépression : quand sous sommes fatigués, épuisés, nous nous isolons ! Nous nous retirons, ne voulant plus voir personne. Où va-t-il ? «Et il s’en alla, lui, dans le désert, le chemin d’un jour» (v.4). Dans le désert, on ne trouve rien pour se rafraîchir, se fortifier. Ce monde est un « désert », il n’y a rien de bon pour nourrir notre « homme intérieur » ! Nous voyons combien l’ennemi est rusé, il emmène, s’il le peut un serviteur de Dieu au désert, loin de tout secours.
«Élie…vint et s’assit sous un genêt ; et il demanda la mort pour son âme, et dit : C’est assez ! Maintenant, Éternel, prends mon âme » (v.4). Il n’a plus envie de vivre, mais tout de même il ne met pas fin à sa vie. Il y a en cela un danger plus grand encore ! L’ennemi s’attaque à ceux qui sont faibles, complètement exténués. Il leur dit : mais si tu mettais fin maintenant à ta vie, tous tes problèmes seraient réglés ! C’est l’ennemi qui parle ainsi ; il le dit aux incrédules parce qu’il veut garder leur âme prisonnière, mais il peut parler de la même manière à des croyants. Nous savons très bien, et nous voulons encore le rappeler : c’est Dieu qui donne la vie et la reprend ! C’est sous son autorité, nos temps sont dans Ses mains. Élie n’a plus envie de vivre, il dit : « C’est assez ! » (v.4). Peut-être que nous avons déjà eu ce genre de pensée. Nous avons dit : C’est assez ! Seigneur reprend-moi. Je n’en peux plus !
Et puis, Élie ajoute : « car je ne suis pas meilleur que mes pères » (v.4). Il se compare à d’autres. Avait-il donc pensé qu’il était meilleur que ses pères ? On ne sait pas, mais dans sa faiblesse, il ne voit plus clair. Il se peut que l’on ait aussi, au contraire, un « complexe d’infériorité », du style : « Je suis si petit, je suis si peu capable de faire quoi que ce soit pour servir le Seigneur. Soudain tout paraît vain, on voit si peu de résultats, de succès…
Dans un tel état, il y a certainement une part de fatigue physique mais aussi de la fatigue « morale ». Les deux vont souvent ensemble : après une longue période de fatigue physique, de la fatigue morale vient s’ajouter ! Nous pouvons lire le verset de 1 Thess. 5. 23 : « et que votre esprit, et votre âme, et votre corps tout entiers, soient conservés sans reproche en la venue de notre seigneur Jésus Christ ». Esprit, âme et corps en ordre devant Dieu, voilà un bon équilibre ! Mais si cet équilibre est perdu, nous aurons de sérieux problèmes. C’est ce que nous voyons ici, chez Élie.
Quelle est la première chose qu’il fait maintenant ? (v.5) : « Et il se coucha, et dormit sous le genêt». C’était une bonne chose, il fallait absolument qu’il se repose ! Nous pouvons aussi en arriver à ce point-là dans notre vie. Il nous faut constater : « Maintenant, j’ai absolument besoin de repos. Si nous négligeons cet avertissement et n’y faisons pas attention, nous risquons fort d’en subir les conséquences. Il faut apprendre parfois à s’arrêter. Quelquefois le Seigneur, dans sa grâce, nous arrête. Il nous dit : viens un peu à l’écart !
«Il se coucha et dormit » (v.5), ce qui donnait du repos à son corps. Mais pas complétement car il était vraiment très épuisé. De plus, il avait aussi besoin de secours, de nourriture pour son âme !
« Et voici, un ange le toucha » (v.5). Nous apprenons après que c’était l’Ange de l’Éternel. C’était le Seigneur lui-même sous cet aspect qu’Il prend parfois dans l’Ancien Testament. Combien il est remarquable de voir comment Il agit, avec bonté ! En premier lieu : Il le touche doucement ; Il ne le réveille pas brusquement en lui disant : Que fais-tu là, Élie ? N’as-tu plus de foi ? Qu’est-ce qui t’arrive ? – Non ; délicatement, Il le touche. Le Seigneur agit souvent de cette manière dans les évangiles. Il a rencontré tant d’infirmes ! Il les a touchés d’abord et ensuite, Il les a guéris. Ensuite, Il s’adresse à Élie : « Lève-toi, mange. » (v.5). C’est une invitation : « lève-toi » ! Cela signifie : « Élie, tu ne dois pas rester ici sous le genêt ; tu ne dois pas non plus mourir ; j’ai encore un service en perspective pour toi, une tâche, un devoir. Non, il n’en est pas encore fini avec toi : lève-toi » ! Cependant le Seigneur savait très bien qu’Élie ne pouvait pas se lever sans reprendre des forces et continuer son chemin immédiatement. Il était dans le désert et il avait besoin de nourriture. A quoi sert-il de dire à quelqu’un de manger, dans le désert, alors qu’il n’y a rien ? Dans le désert Élie n’aurait rien trouvé. Ce qui est précieux, c’est de voir comment le Seigneur avait tout prévu : « il regarda, et voici, à son chevet, un gâteau cuit sur les pierres chaudes, et une cruche d’eau » (v.6). Qui l’avait préparé ? L’Ange, et il l’avait apporté. C’était d’abord «Un gâteau cuit », pétri avec de la farine (une image du Seigneur, de Sa vie parfaite). Cette farine blanche s’obtient ainsi : on écrase le blé, et quand il est moulu, tout ce qui est à l’intérieur vient à la surface : C’est blanc, net, pur ; une belle image de la vie ici-bas du Seigneur. Occupons-nous de Lui, lisons les évangiles. Nous Le trouverons là. Voilà de l’excellente nourriture pour une âme fatiguée : Christ ! « Une cruche d’eau » qui est une image de la Parole de Dieu. La Personne du Seigneur et la Parole de Dieu, voilà ce qui peut réconforter notre âme, dans sa faim !
«Et il mangea et but » (v.6), c’était une bonne chose d’agir ainsi. Et puis, il « se recoucha ». Nous savons sans doute déjà que sortir d’un tel état ne se fait pas du jour au lendemain ! Il faut du temps et de la patience. Le Seigneur a eu de la patience envers Élie. Comme envers chacun de nous. Élie se recouche, il dort à nouveau, l’Ange de l’Éternel va revenir bientôt, au moment opportun.
« Et l’ange de l’Éternel revint une seconde fois, et le toucha et dit : Lève-toi, mange » (v.7). C’est en fait le même message, quelle grande patience de sa part ! Il ne fait pas de reproche, il lui redit les mêmes paroles, et Il ajoute : « car le chemin est trop long pour toi ». Cela signifiait : il y a encore un chemin que tu dois suivre. Tu n’es pas devenu un serviteur inutile, je veux encore me servir de toi ! Il y a des croyants qui se croient « inutiles ». Peut-être ont-ils vieilli, ils sentent leurs forces baisser et ils pensent être devenus inutiles. Mais au service du Seigneur il n’y a pas de serviteurs « inutiles ». S’Il nous laisse encore ici-bas, c’est parce que nous sommes encore utiles ! Ne serait-ce que pour prier – c’est un service tellement important. On le dit facilement mais c’est très précieux si quelqu’un peut encore prier, il ne doit pas oublier que c’est son service. Il y a des personnes qui sont sur un lit de douleur, dans un état de faiblesse complète. Ils sont peut-être déjà plus ou moins dans le coma, peuvent-ils encore être utiles ? Oui, ils le sont. Ils sont la preuve que Dieu, dans sa grâce, reste auprès d’eux, jusqu’au bout. Il leur donne la patience, l’endurance dans l’épreuve. Ils sont un exemple pour d’autres, c’est ainsi qu’ils sont encore utiles, chaque jour ! C’était le cas pour une sœur de 95 ans. Elle disait : je fais des heures supplémentaires. Je trouve cette définition excellente. Quels sont ceux qui font des heures supplémentaires ? Si ton chef te demande d’en faire, c’est que tu lui es utile, qu’il a un travail particulier à te confier, il sait qu’il peut compter sur toi. Le voir sous cet angle, nous semble une bonne démarche ! Un incrédule, un chanteur allemand avait 105 ans Dans une interview accordée à la presse, il disait : « Dieu m’a oublié ». Quelle différence d’attitude ! Cette sœur, dans sa foi, a dit : je fais des heures supplémentaires « pour le Seigneur » ! Cet incrédule disait : « Dieu m’a oublié ». Dieu n’oublie jamais personne mais Il appelle encore une âme à Lui et si quelqu’un refuse de venir à Lui, quel affreux avenir se prépare : L’éternité loin de Dieu, c’est horrible !
« Et il (Élie) se leva, et mangea et but ; et il alla, avec la force de ces aliments » – ces aliments que l’Ange lui avait préparés – « quarante jours et quarante nuits, jusqu’à Horeb » (v.8). Encore un long trajet : « quarante jours et quarante nuits » avec la force reçue par le moyen de ces aliments. Une force inouïe, surnaturelle, c’était un miracle ! Même si quelqu’un mange aujourd’hui « très bien », il ne pourra pas, avec les calories des aliments ingérés ce jour-là marcher quarante jours et quarante nuits. Dieu donne à chacun la force dont il a besoin en fonction de la longueur du chemin et de ses besoins. Ici, Élie avait besoin de force pour quarante jours, et Dieu la lui donne. En temps normal le Seigneur ne donnera pas de la force pour un mois mais pour chaque jour et pour chaque pas.
Ensuite, le Seigneur lui parle au cœur et à la conscience. Il lui dit à ce moment-là : « Que fais-tu ici, Élie ? » (v.9). Le prophète doit apprendre qu’il n’était pas le seul à être resté fidèle. Il lui faudrait rebrousser chemin jusqu’à son point de départ, c’est toujours le cas quand nous nous sommes égarés.
Mais on trouve aussi dans ce récit un conseil utile pour le service pastoral : le Seigneur ne commence pas par nous corriger et nous faire des reproches. Il fortifie d’abord son serviteur pour qu’il soit apte à recevoir des exhortations et à les mettre ensuite en pratique. Le Seigneur est très patient envers nous. Il atteint toujours son but. Élie pourra à nouveau accomplir sa tâche et marchera plusieurs années encore dans une heureuse communion avec son successeur.
Nous lirons maintenant un passage dans Esaïe 40. 28 à 31 : « Ne sais-tu pas, n’as-tu pas entendu, que le Dieu d’éternité, l’Éternel, créateur des bouts de la terre, ne se lasse pas et ne se fatigue pas ? On ne sonde pas son intelligence. Il donne de la force à celui qui est las, et il augmente l’énergie à celui qui n’a pas de vigueur. Les jeunes gens seront las et se fatigueront, et les jeunes hommes deviendront chancelants ; mais ceux qui s’attendent à l’Éternel renouvelleront leur force ; ils s’élèveront avec des ailes, comme des aigles ; ils courront et ne se fatigueront pas, ils marcheront et ne se lasseront pas ».
D’abord notre Dieu ne se fatigue pas et nous Le connaissons comme notre Père. Il est précieux de savoir que nous sommes si étroitement liés à Lui, qu’Il nous aime et il est toujours prêt à nous écouter. Nous ne pouvons pas en venant à Lui, Le lasser, quelle que soit la fréquence de nos sollicitations. Il y a des milliards de croyants sur cette terre qui s’adressent à Lui : nous avons toujours libre accès auprès de Lui : quel privilège !
Adressons-nous maintenant aux plus âgés. On estime qu’il est normal qu’ils se fatiguent plus facilement ! Mais il est écrit que ce sont « les jeunes gens qui seront las et se fatigueront, et…. deviendront chancelants ». La Parole parle ainsi pour nous montrer que la chose est possible du fait que les jeunes gens sont en principe dans cette période de la vie où nous avons tous de la force et du courage. Ils pensent être capables de faire bien des choses, rien ne semble pouvoir les arrêter. Et il arrive pourtant qu’ils se fatiguent. Que doivent-ils faire dans de telles conditions ? Nous avons ici un bon conseil : « ceux qui s’attendent à l’Éternel ». Venons à Lui avec cette lassitude, si fréquente de nos jours. Il faut s’attendre à Lui, s’en remettre à Sa direction, à Son secours. Notre force sera renouvelée ! Cette expression laisse entendre qu’elle n’est pas illimitée. Elle n’est pas donnée pour notre vie entière, elle a besoin d’un renouvellement, notre corps aussi ; c’est la raison pour laquelle nous mangeons, buvons et nous reposons. C’est ainsi pour notre âme, et c’est important de s’en souvenir journellement. Justement, si nous avons parfois des phases de stress – c’est souvent parce que nous nous éloignons du Seigneur, en tout cas je dois le reconnaître pour moi-même.
Mais pourquoi les choses se passent-elles ainsi ? Nous nous sommes tellement occupés de ce qui nous tourmente au sujet de notre famille, de notre travail ou ailleurs que nous nous détachons du Seigneur. Il est normal que nous ne puissions pas toujours penser à Lui, Il faut parfois se concentrer sur le travail. On a parfois moins de temps ; on rentre peut-être plus tard, car le travail presse. Pourquoi ces circonstances nous éloignent-elles du Seigneur ? Nous n’avons pas appris à nous attendre vraiment à Lui dans telle ou telle situation, à nous attacher à Lui encore plus qu’avant. En Lui disant : Seigneur, tu vois cette situation difficile, « stressante » ; apprend-moi à rester tout près de Toi. En réponse à cette confiance, Il renouvellera nos forces. On avait demandé à un frère âgé ce qu’il faisait quand il avait du « stress ». Supposons que d’habitude chaque matin, il prenne 30 minutes pour lire la Parole et prier ; il répondait : Si je sais que je vais avoir une journée chargée, je me lève une demi-heure plus tôt que d’habitude, et j’ai ainsi le « double de temps » avec le Seigneur. Je ne dis pas que nous devons tout imiter, mais passons plus de temps avec Lui : nous avons ainsi le temps nécessaire pour réfléchir et prier davantage. Dans de telles situations, notre besoin grandit de passer la journée tout près Lui, et d’avoir Son secours. Ayons plus de dépendance pour traverser les épreuves avec Lui. Il ne faut pas s’éloigner du Seigneur dans les moments qui demandent du discernement. Il faut se rapprocher de Lui, les épreuves servent dans ce sens. Il veut donner la sagesse et la force indispensables. Quel sera le résultat ? Ils « renouvelleront leur force, ils s’élèveront avec des ailes, comme des aigles ; ils courront et ne se fatigueront pas, ils marcheront et ne se lasseront pas ». Les aigles s’élèvent haut dans le ciel ; élevons-nous aussi ; notre communion avec le Seigneur augmentera de plus en plus.
Encore quelques pensées sur un récit dans les évangiles, au moment où le Seigneur servait ici-bas. Dans Marc 6. 30 : « les apôtres se rassemblent auprès de Jésus ; et ils lui racontèrent tout : et tout ce qu’ils avaient fait, et tout ce qu’ils avaient enseigné. Et il leur dit : Venez à l’écart vous-mêmes dans un lieu désert, et reposez-vous un peu ; car il y avait beaucoup de gens qui allaient et qui venaient, et ils n’avaient pas même le loisir de manger. Et ils s’en allèrent dans une nacelle en un lieu désert, à l’écart ».
Le Seigneur avait envoyé les apôtres ; ils avaient beaucoup travaillé. Au v. 12 : « Étant partis, ils prêchèrent,…chassèrent beaucoup de démons,…et guérirent beaucoup d’infirmes, etc. » Ils se montrent très actifs là le Seigneur les a envoyé. 0n peut aussi éprouver peut-être une grande fatigue, voire de l’épuisement, un « burnout », dans son travail pour le Seigneur. Être si actif dans le service, que l’on oublie de prendre d’abord du temps pour écouter et comprendre ce que le Seigneur veut nous apprendre !
Les disciples ici, après tout ce travail, « se rassemblent auprès de Jésus ». C’est occuper la meilleure place, venir auprès de Jésus ! « Et ils lui racontèrent tout ». Quel enseignement pour chacun des siens. Il faut tout lui dire où que nous soyons. Un jeune peut être à l’école, faire des études, au travail, à la maison ; tout ce que l’on doit traverser durant une seule journée ; racontez-Lui tout. Savons- nous parler ainsi au Seigneur ? « …Et tout ce qu’ils avaient enseigné ». Ils parlent de leur service. C’est important, si nous avons pu accomplir un service pour Lui, de revenir près de Lui et de Lui en parler. Sinon l’ennemi pourrait nous pousser à nous enorgueillir, à nous en vanter, à croire peut-être que nous avons été capables de remporter une victoire ! C’est eux qui ont parlé d’abord. Et après « Il leur dit, venez à l’écart vous-même dans un lieu désert, et reposez-vous un peu ». Écoutons nous la voix du Seigneur ? S’il nous parle de cette manière, c’est parce qu’Il sait que nous avons besoin de repos ! Dans un lieu désert, rien ne peut nous influencer. Nous sommes vraiment devant le Seigneur ; notre smartphone ne sonne pas tout le temps, nous ne recevons pas constamment des messages…. « Ferme ta porte », nous dit le Seigneur. Restons éloignés de tout ce qui pourrait nous déranger. Certains affirment se détendre sur l’ordinateur ; ce n’est pas une bonne détente : on doit être concentré, nos yeux se fatiguent, même s’il s’agit d’un jeu ou de photos, ce n’est pas du repos. Il vaut mieux peut-être s’allonger un peu, fermer les yeux – ou lire et puis méditer. On peut lire des psaumes, combien de fois un psaume a encouragé des croyants ! Jésus dit : « reposez-vous un peu ». Il faut en cela aussi de la mesure. Il ne s’agit pas de s’arrêter de travailler longtemps, à moins que nous ne soyons vraiment « au bout du rouleau », ce qui peut arriver. On peut être malade, bien-sûr, un plus long arrêt sera alors nécessaire. Dans la vie quotidienne habituelle il s’agit de prendre un repos de courte durée. Jamais le Seigneur n’encourage à la paresse !
« Il y avait beaucoup de gens qui allaient et qui venaient, et ils n’avaient pas même le loisir de manger ». C’est fréquent dans notre travail aussi. Des personnes entrent, d’autres sortent. Cela montre combien notre activité est grande, Si du fait de notre activité, nous n’avons plus même le temps de manger, attention, danger ! Ils obéissent au Seigneur. « Et ils s’en allèrent dans une nacelle en un lieu désert », ce qui déjà demandait une certaine énergie. Il fallait se lever, se rendre à bord de la nacelle et traverser le lac. Il faut savoir prendre une décision et vraiment se reposer ! Ils auraient pu ne rien faire, rester indécis et chercher à continuer comme par le passé. Cette décision est souvent difficile. Demandons au Seigneur de nous montrer le chemin et de nous donner de la sagesse. Dans cette scène, nous voyons bien que le repos n’a pas duré longtemps. Arrivés à l’autre rive, il y avait déjà des foules qui les attendaient et leur service a repris. Il faut saisir les moments que le Seigneur nous accorde pour nous reposer !
Citons encore un verset dans Jean 4. 6 : « Et il y avait là une fontaine de Jacob. Jésus donc, étant lassé du chemin, se tenait là assis sur la fontaine ». Dans cet évangile, le Fils de Dieu est un homme ici-bas ; Il est fatigué du voyage. Le Seigneur a parfaitement compassion de nous car Il a connu la fatigue, Il a eu faim, soif et sommeil. Son service était difficile. Dans ses compassions, Il est entré en contact avec toutes sortes de maladies, dont Il ne pouvait d’ailleurs pas être atteint ! On Lui a apporté des infirmes même après que le soleil soit couché. Il les a touchés et guéris. Quelle vie active a été la sienne ! Dans l’évangile selon Marc, Il est présenté comme le Serviteur. Le premier chapitre décrit en détail une de ses journées ! Puis Il monte durant la nuit sur la montagne pour prier ! Quel parfait modèle ! Mais Il est aussi notre Souverain Sacrificateur, plein de patience et de compassion. Il comprend si bien, par expérience, ce que c’est que de ressentir une grande fatigue. Il connaît chacune de ses brebis et la guide par sa Parole : écoutons-le ! Si nous restons en communion avec Lui, nous serons en mesure de traverser toutes les épreuves. Il se tient toujours près de nous, jusqu’au moment où nous allons entrer dans le repos éternel, si près d’être atteint !

Matthieu 11. 28 : « Venez à moi, vous tous qui vous fatiguez et qui êtes chargés, et moi, je vous donnerai du repos ».

 

D’après une réunion d’Andréas Kringe