LE ROI FOOT

OLYMPUS DIGITAL CAMERA

 

 

LE ROI FOOT

 

Le roi foot exhortation.

« Le foot, c’est notre vie,
Le roi foot gouverne le monde.
Nous luttons et donnons tout,
Jusqu’à ce qu’un but suive l’autre ».

Quel amateur de foot ne connaît pas ce chant ? Il suffit de l’entendre une fois pour qu’il reste gravé dans la mémoire. Il a été chanté pour la première fois en 1974 par Franz Beckenbauer, Gerd Müller, Paul Breitner et leurs camarades.

Le foot – une fascination

C’est une évidence que le foot, comme aucun autre sport, attire et fascine les masses, et pas seulement en Allemagne. Des centaines de milliers de spectateurs assistent au stade, chaque fin de semaine, aux matches de la Bundesliga. Semaine après semaine, des millions de passionnés les suivent à la télévision. Lors des grands événements footballistiques, tels que la coupe du monde, l’Europa Cup ou la Champions League, l’intérêt est encore bien plus grand. Il n’y a rien qui se vende aussi bien que le foot dans les média. Depuis l’été 2006 lors de la coupe du monde en Allemagne, la popularité semble avoir acquis une nouvelle dimension avec la transmission publique des matches sur grands écrans, des fanions sur les autos ; à chaque victoire, les fans se déchaînent : défilés de voitures en ville après chaque partie, pas seulement pour une victoire finale – les cris de joie ne connaissent plus de limites. Et la consommation d’alcool non plus. En revanche, une défaite équivaut à une catastrophe nationale. La nation tout entière semble sombrer en dépression.

« Le roi foot régit le monde » est une déclaration qui colle à la réalité. En 1974 aussi bien qu’en 2010. Et d’autant plus, si on pense à la commercialisation et à l’implication des entreprises financières. La question qui se pose à nous est donc de savoir ce que les chrétiens ont affaire avec le foot. Allons-nous aussi nous laisser fasciner comme beaucoup de nos contemporains ? La question s’applique aussi à d’autres types de sports, oui, à tout ce qui peut générer notre enthousiasme et nos émotions.

Le foot – plus que du sport

Pour éviter tout malentendu, je désire préciser un point. Premièrement, j’ai aimé jouer au foot dans ma jeunesse (et depuis aussi) et je le ferais encore volontiers (malheureusement, cela ne m’est plus possible). Deuxièmement, j’ai aussi goûté à la fascination que le foot procure, et aujourd’hui encore ce sport ne me laisse pas indifférent, par exemple lorsque l’équipe nationale allemande joue lors des mondiaux ou de l’Europa-Cup. Donc, l’auteur de cet article n’est pas un « anti-football » ou une personne «n’en n’ayant aucune idée ». Certes, j’ai une certaine compréhension pour celui qui s’intéresse au foot. Cependant il est judicieux de se poser la question de savoir si le culte qui est voué de tant de manières au foot, est acceptable ou non pour un chrétien qui désire plaire à son Seigneur. J’anticipe déjà la réponse en affirmant que le culte du foot et une vie consacrée à Dieu ne sont pas compatibles !

Tu diras peut-être que le foot n’est que du sport. Ok, si le foot n’est qu’un sport, il n’y a rien à redire. Si de jeunes chrétiens jouent ensemble au foot durant leur temps libre, il n’y a rien à redire. Le Seigneur souhaite aussi voir ces jeunes se comporter d’une manière correcte et exemplaire sur le terrain, dans les actions aussi bien que dans les commentaires.

Mais, attention : il reste à savoir combien de temps et d’énergie on y investit. « L’exercice corporel est utile à peu de chose » nous dit la Bible en 1 Timothée 4. 8. Nous devrions y réfléchir et ne pas exagérer. La piété est, au contraire, utile à toutes choses. Elle a même la promesse de la vie éternelle – présente et future.
Mais cette question, avec la main sur le cœur : Est-ce que le foot n’est pas bien plus qu’un sport ? En toute honnêteté, on devra admettre que le foot est effectivement plus. Le foot est une fascination. Le foot est un business. Le foot peut devenir une drogue. Oui, le foot est une religion. « Le foot est notre vie ». Un jeune homme que l’on interviewait au sujet du foot répondit : « Oui, j’ai 18 ans et le foot est absolument TOUT pour moi… » . A l’opposé, il est dit dans la Bible « Car pour moi, vivre c’est Christ » (Phil. 1. 21). Y a-t-il encore des doutes quant à la possibilité de rendre ces deux choses compatibles ? « Nul ne peut servir deux maîtres » (Mat. 6. 24) a dit le Seigneur Jésus alors qu’il était sur cette terre.

Le foot – une religion de substitution ?

Lorsqu’on écoute les commentaires des matches, on pourrait en déduire qu’il existe un dieu du foot. Il est si souvent sollicité et cité. Est-ce plus qu’une invention de journalistes ? Une chose est claire : le Dieu de la Bible ne s’identifie pas au « dieu du foot ». Il n’y a pas non plus de « dieu du centre » (comme on appelait, il y a des décennies, le plaisantin Reinhard « Stan » Libuda), et non plus la « main de Dieu », comme Diego Maradona le prétendait en 1986 après le match contre l’Angleterre durant lequel il avait mis un but de la main, ce qui permit à l’Argentine de participer à la finale du Mondial.
Ce sont toutes des inventions humaines. Même si beaucoup d’enthousiastes le diront en clignant des yeux, ces noms prouvent que le foot est devenu en réalité une religion de substitution pour plus d’un fan. Karl Marx a dit que la religion est l’opium du peuple. Aussi fausse qu’elle ait été en son temps, elle colle à la réalité pour ce qui touche au foot. Cette fausse religion endort. Elle ne permet plus de penser sainement. Elle rend fanatique.

Le foot – de l’idolâtrie

Le culte que beaucoup rendent au foot me fait penser à une déclaration de Dieu dans l’Ancien Testament : « Tu n’auras point d’autres dieux devant ma face ». (Ex. 20. 3 ; Deut. 5. 7). Vient ensuite la mise en garde du Nouveau Testament : « Enfants, gardez-vous des idoles » (1 Jean 5. 21). Sous cette forme, le foot n’est rien d’autre que de l’idolâtrie, une drogue qui endort ! Une fascination, qui veut nous entraîner dans son sillage. Et pour nous, c’est bien là que tous les feux sont au rouge vif. Le foot n’est pas au centre de la vie. Les joueurs deviennent des idoles adorés comme tels. Mais c’est à Dieu seul que revient tout honneur !

Il est bouleversant de voir dans l’Ancien Testament comment le peuple de Dieu s’est tourné toujours à nouveau vers les idoles (Ps. 106. 28). Il est dit du roi Achazia : « Et il servit Baal, et se prosterna devant lui, et provoqua à colère l’Éternel, le Dieu d’Israël » (1 Rois 22. 54). La question nous est posée : qui servons-nous ? Devant qui nous prosternons-nous ? Devant le « Roi des rois » ou devant le foot-roi » ?

Dieu ne tolère aucun « dieu de substitution » – ni non plus de foot-roi ». Un seul peut prétendre être roi. C’est le Seigneur Jésus (Actes 17. 7). Il n’admet aucun autre roi, ni le roi-foot. Il n’est pas possible, d’une part de rendre à Dieu l’hommage et l’honneur, et de rendre hommage au dieu du foot, en imitant ceux qui en sont totalement obnubilés. Si je ne peux plus passer mon samedi sans écouter le commentaire final de la Bundesliga ou d’avoir vu l’émission sportive ; si mon humeur du samedi soir et du dimanche est dépendante de la manière que « mon » équipe a joué ; si lors du culte du dimanche je pense déjà aux matches qui auront lieu dans la journée ; si mon agenda est régi par le calendrier du foot… alors le foot est devenu mon idole.

Pour beaucoup de chrétiens, le foot n’a pas une aussi grande importance. Nous voulons être sincères et reconnaître que nous tremblons, éclatons de joie et sympathisons avec les défaites. Et nous savons par expérience, qu’il n’y a souvent qu’un pas séparant à franchir pour passer du hobby à l’engagement.

Conclusion

Comme chrétiens, nous sommes bien dans ce monde, mais nous ne sommes pas de ce monde. Nous n’avons rien à faire avec ce courant qui emporte les gens qui nous entourent. Cependant nous observons naturellement ce qui se passe dans le monde. Les événements ne sont pas sans influence sur nous, que cela relève de la politique, de la culture, de l’économie, aussi bien que du sport. Mais nous ne voulons pas oublier que toutes ces choses sont passagères. « Et le monde s’en va et sa convoitise mais celui qui fait la volonté de Dieu demeure éternellement » (1 Jean 2. 17). Cela doit influencer nos priorités. Il est compréhensible qu’une coupe du monde de foot ne nous laisse pas totalement indifférents. Je puis comprendre que beaucoup et particulièrement les jeunes gens puissent suivre les résultats de la Bundesliga et de la Champions League. Mais nous devrions toutefois avoir le sens de la mesure et ne pas perdre de vue l’essentiel. Il s’agit de Christ, notre Seigneur. Il est le vrai « Roi », celui que nous voulons adorer. La Bible nous présente le Seigneur Jésus comme « Roi » en plusieurs endroits. Ce titre n’est pas choisi à l’intention des chrétiens. Pour nous, c’est celui de Seigneur Jésus qui nous correspond. Il exerce la seigneurie sur nous, et personne d’autre. Il ne partage son honneur avec personne.

 

D’après Ernst-August Bremicker
dans « Folge mir nach »