LE JOUG

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Le joug

« Je vous parle comme à mes enfants » (2 Cor. 6. 14)

Une maman pleure…
Son fils, qu’elle avait pourtant élevé dans la crainte de Dieu et qu’elle croyait appartenir au Seigneur, lui a fait une révélation qui l’a consternée : « Maman, je me marie… ». Il s’est arrêté là, comme s’il ne pouvait pas aller plus loin, espérant que sa mère lui poserait une question qui lui aiderait à terminer sa confession. La maman s’est tue. Alors, il a repris : « La jeune fille est très gentille… mais elle est incrédule ». Bouleversée, la maman a répété : « Incrédule… mon enfant ! ». Et, comme si elle sentait qu’il était trop tard, qu’il était vain de lutter, elle s’est mise à pleurer.
Une maman qui pleure… que de mamans qui pleurent ! Leurs enfants pleureront aussi, plus tard. Ils pleureront quand ils comprendront qu’ils ont tenu pour rien le bien le plus précieux : la foi qui leur avait été enseignée. Ils ont vendu leur droit d’aînesse. Car, vous le comprenez bien, si c’est déjà une chose grave que de faire pleurer une mère, ça l’est bien davantage de désobéir au Seigneur.
C’est le cœur serré que nous écrivons ces lignes. De tout temps, il y a eu des unions boiteuses, mais jamais peut-être comme aujourd’hui. Ceux qui les contractent n’en éprouvent même plus de confusion ! Ils sont fort étonnés quand les frères et les sœurs montrent à leur égard une juste réserve attristée.
Faut-il donc vous rappeler les injonctions précises de la Parole de Dieu ? Pesez bien toute la force des termes employés : « Je vous parle comme à mes enfants… Ne vous mettez pas sous un joug mal assorti avec les incrédules ; car quelle participation y a-t-il entre la justice et l’iniquité ? ou quelle communion entre la lumière et les ténèbres ? et quel accord de Christ avec Bélial ? ou quelle part a le croyant avec l’incrédule ? (2 Cor. 6. 13-15). C’est à vous de répondre.
Où trouver des accents plus touchants ? « Je vous parle, dit l’apôtre, comme à mes enfants ». Il parle sans rigueur mais dans la vérité et dans l’amour, car les deux vont toujours ensemble. N’aurions-nous que ce texte, il nous suffirait pour nous enseigner la pensée de Dieu et fixer notre marche à suivre vis-à-vis de quelque joug mal assorti que ce soit, et d’abord celui du mariage. Il est vain de vouloir essayer, par des raisonnements aussi laborieux qu’inutiles, de détourner le tranchant de l’épée. Vos arguments sont connus, usés, sans valeur. Vous espérez, dites-vous, pouvoir travailler pour le salut d’une âme, et vous vous placez sur le chemin de la désobéissance à Dieu. Même pour la plus noble cause, Dieu n’autorise jamais son enfant à lui désobéir. Sa volonté prime la vôtre. Il vous serait peut-être profitable de relire l’histoire de l’homme de Dieu qui se laissa détourner du chemin que Dieu lui avait fixé (1 Rois 13). Il avait reçu un ordre précis, sans équivoque. Il n’avait pas à écouter une autre voix, fût-elle celle d’un vieux prophète. Revenir par un autre chemin, manger du pain et boire de l’eau, après un long voyage, dans la maison d’un homme qui ne manquait pas de piété, cela peut vous paraître sans gravité. Le jugement de Dieu est fort différent : c’est désobéir, c’est être « rebelle à la parole de l’Eternel » (1 Rois 13. 21). Jeunes gens, prenez garde, sur ce chemin le lion vous trouvera (v. 24). Et même si la grâce infinie de Dieu le retient (v. 28), vous aurez affaire à lui. Si vous voulez être fidèles, vous connaîtrez de rudes combats.
Mais notre pensée n’est pas de vous démontrer ce dont, intérieurement, vous êtes parfaitement convaincus, même si vous tentez de contester. Nous vous rappellerons seulement deux exemples que vous devez connaître et que l’Écriture place devant nous : « Un homme de la maison de Lévi alla et prit une fille de Lévi » (Exode 2. 1). De cette union naquit Moïse : c’est dire assez combien Dieu la bénit.
Aux filles de Tsélophkhad Dieu enjoint : « Elles deviendront femmes de qui leur semblera bon ; seulement, qu’elles deviennent femmes dans la famille de la tribu de leurs pères, afin que l’héritage ne passe point de tribu en tribu chez les fils d’Israël ; car les fils d’Israël seront attachés chacun à l’héritage de la tribu de leurs pères » (Nombres 36. 6). Et les filles de Tsélophkhad firent comme l’Eternel l’avait commandé à Moïse. Nous nous glorifions volontiers du « dépôt » qui nous a été confié, de l’héritage que nous ont laissé ceux qui nous ont devancés. Ne le laissons pas échapper de nos mains, car une vérité dont on se détourne afin qu’elle n’imprime pas une direction à notre marche, est, pour nous, une vérité perdue.
Jeunes gens et jeunes filles croyants, ne vous engagez pas dans un chemin où il est bien difficile de s’arrêter. Les promesses sont vite faites dont on ne peut plus se libérer. Montrez que vous aimez Dieu et que, entre ce que le monde vous offre et ce que Dieu vous demande, vous avez fait votre choix. Sachez bien que Dieu n’est jamais le débiteur de personne. Nul n’a jamais laissé quelque chose pour lui sans en recevoir cent fois autant.

D’après Feuille aux Jeunes n° 235
E. A