EXAMENS

OLYMPUS DIGITAL CAMERA

EXAMENS

Concours, diplômes, examens… beaucoup d’étudiants viennent récemment d’affronter les échéances redoutées dont dépend plus ou moins leur avenir terrestre. Échec ou succès, quel que soit pour le jeune chrétien le résultat de ses efforts, s’il a remis au Seigneur le soin de conduire sa vie, il pourra lui rendre grâces pour une porte fermée aussi bien que pour une porte ouverte.
Mais ce n’est pas de ces examens-là que nous voudrions parler. Toute notre vie n’a-t-elle pas sa contrepartie spirituelle ? Chacun de nous est né un certain jour dans une certaine famille comportant des parents, des frères et sœurs ; il lui a fallu apprendre à marcher, à parler, à obéir. Est venu ensuite l’âge de l’école, précédent l’apprentissage, enfin seulement l’exercice d’une profession. De la même manière, la vie spirituelle de chaque croyant commence par la nouvelle naissance qui le fait entrer dans la famille de Dieu. Petit enfant, ses premiers balbutiements expriment la conscience de la relation : « Abba, Père ». « Je vous écris, petits enfants, parce que vous connaissez le Père » (1 Jean 2. 13). S’il est bien nourri, s’il reçoit les soins nécessaires, ce nouveau-né en Christ fera des progrès qui réjouiront le cœur du Père et celui de ses frères et sœurs dans la foi ; il fera ses débuts dans la marche chrétienne, il apprendra à obéir, à prier, à rendre son témoignage. Et alors, qu’il le trouve agréable ou non, il faudra qu’il fasse ses classes à l’École de Dieu.
Comme dans toute autre école, nous trouvons dans celle de Dieu :

1°) Un Maître. Tant que Jésus était sur la terre, il enseignait lui-même ; il était, lui, le divin docteur (Matt. 7. 29 ; Job 36. 22). A son départ, il a confié les siens aux soins du Saint Esprit qui le remplace aujourd’hui : « Lui vous enseignera toutes choses », annonçait le Seigneur Jésus (Jean 14. 26). S’il nous est permis de nous exprimer ainsi, toutes les « matières » qui ensemble constituent la vérité sont de sa compétence : connaissance de Christ et de son assemblée, doctrine, prophétie, pratique de la vie chrétienne, laquelle comprend à son tour : la marche, le combat, le rayonnement du disciple de Christ au milieu du monde, et le service sous ses différents aspects. Ne négligeons aucune de ses « matières ».

2°) Une discipline, c’est-à-dire un ensemble de règles morales avec leur sanction qui veut qu’on soit loué pour avoir bien fait, blâmé et puni pour avoir mal fait. Gardons-nous de mépriser cette discipline, comme aussi de perdre courage quand nous sommes repris par elle. Son but est de faire de nous des disciples, des « hommes faits ».

3°) Un Livre : la Bible, ensemble de toute la connaissance divine, jamais périmé, adapté à toutes les classes, à tous les âges… De quel manuel scolaire pourrait-on en dire autant ?

4°) Des leçons : les unes, théoriques, sont enseignées dans les réunions ou dans nos lectures personnelles de la Parole de Dieu. Les autres, pratiques, résultent de l’expérience quotidienne. Il s’agit alors de mettre en application ce que nous avons compris par l’intelligence et retenu dans nos mémoires.
Quelles sont les deux grandes catégories de leçons qui résument l’enseignement de l’École de Dieu ? On peut dire qu’elles sont complémentaires : nous y apprenons à nous connaître avec nos insuffisances, notre misère, notre absence de force. Nous y apprenons aussi à connaître Christ avec sa parfaite suffisance, sa miséricorde, sa puissance qui s’accomplit dans l’infirmité.

5°) Enfin l’École de Dieu comporte d’inévitables examens. Généralement pas annoncés d’avance, à la manière de certains professeurs qui procèdent par surprise à un contrôle de connaissances. Par exemple, je puis avoir aujourd’hui à subir un examen de patience. Peu importe le problème qui me sera posé, l’instrument dont le Seigneur se servira. Il pourra s’agir d’un contact avec une personne au caractère difficile ou d’une suite de petites contrariétés. Si je suis insuffisamment préparé par la prière et l’humble confiance en Dieu, je ne me rendrai même pas compte qu’il s’agit d’une mise à l’épreuve. Je ne verrai que l’instrument et pas la main sage qui le manie, la personne désagréable et non le divin Instructeur. Et ce sera l’échec inévitable : au lieu de surmonter le mal par le bien comme me l’enjoint Rom. 12. 21, je serai surmonté par le mal, en ce cas l’irritation ou la colère. Plus souvent que nous ne pensons, nous subissons des examens de « priorité ». Dans tel cas précis que ferai-je passer d’abord : Christ ou une autre personne ? Sa Parole ou une autre lecture ? Son service ou mes intérêts ?
Autre exemple d’examen : La Parole m’a tout appris sur les pièges que le monde et Satan tendent au chrétien ; elle m’a aussi expliqué les moyens de les éviter. Mais vient le jour où je dois être éprouvé : un de ces pièges est réellement placé devant moi. Si j’en sous-estime le danger (c’est-à-dire si je ne crois pas la Parole qui m’a averti), ou si je surestime mes forces pour y faire face (encore de l’incrédulité car l’Écriture affirme que je n’ai en moi aucune force) j’échouerai à cet examen à mon entière confusion. Il faudra alors le repasser plus tard, « doubler » cette classe, retarder d’autant les progrès chrétiens dont l’ensemble constitue ma « scolarité spirituelle ». Disons-nous bien que ce sont là des examens où personne ne peut tricher, car « toutes choses sont nues et découvertes aux yeux de celui à qui nous avons affaire » (Héb. 4. 13). Chacun est jugé à son vrai niveau et chacun aussi pour son propre compte. Nous avons souvent tendance à nous comparer à autrui et à nous contenter d’une mention « passable » sous prétexte que d’autres, à notre avis, n’ont obtenu qu’un résultat « médiocre ». Mais le Saint Esprit qui nous enseigne a pour nous de plus hautes ambitions. Il place devant nos yeux le parfait Modèle, en qui tout a été excellent et il nous invite à suivre ses traces ; il attend de nous quelque conformité morale à Jésus. Et cet Homme parfait n’a pas échappé lui-même à la mise à l’épreuve avant de commencer son ministère. Rencontrant Satan au désert, il a triomphé de « toute tentation ».

Plusieurs d’entre vous se donnent sans doute beaucoup de peine pour préparer leur avenir sur la terre. Quelques dizaines d’années seulement de vie professionnelle leur paraissent mériter souvent autant de mois de renoncements et d’efforts considérables. On manquera même des réunions, croyant ainsi mieux préparer un examen ou un concours. Ne sommes-nous pas par contraste étrangement imprévoyants et paresseux quand il s’agit de notre avenir éternel ? Et pourtant, ne l’oublions pas, de la manière dont nous aurons appris nos leçons spirituelles dépendront non seulement les services plus ou moins fructueux que nous pourrons accomplir pour le Seigneur en l’attendant, mais aussi les couronnes qu’il se plaira, dans le jour de la distribution des récompenses, à placer, pour sa propre gloire, sur le front de ceux qui les auront méritées. Désirons-nous faire partie de ceux-ci ?

D’après Feuille aux Jeunes, n° 229
J. K.