TOUT TRISTE…TOUT JOYEUX

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Tout triste… Tout joyeux

Lui s’en alla tout triste.
(Marc 10. 22)

Il continua son chemin tout joyeux.
(Actes 8. 39)

Deux hommes ont rencontré Jésus, l’un durant sa vie sur la terre, l’autre à travers les pages de la Parole de Dieu. Deux hommes bien différents sous plus d’un rapport, mais qui avaient un point particulier en commun : l’un avait « de grands biens » ; l’autre était « puissant à la cour ». Pourquoi l’un s’en alla-t-il « tout triste », tandis que l’autre continua son chemin « tout joyeux » ?
Le premier avait eu une vie irréprochable. Depuis sa jeunesse, il avait gardé les instructions de la Loi et il ne lui paraissait avoir failli sur aucun point : « Maître, j’ai gardé toutes ces choses ». Jésus apprécie cette droiture et le regard qu’il pose sur le jeune homme est plein d’intérêt : « Jésus, l’ayant regardé, l’aima ».
Pourtant, le Maître ajoute : « Une chose te manque ». Le regard du Seigneur allait plus loin que la rectitude extérieure de la vie ; il discernait dans le cœur, dans cet être intérieur dont nous ne nous rendons souvent pas compte nous-mêmes, ce qui le gouvernait et allait l’empêcher de le suivre. Jésus le dit clairement aux disciples : « Combien il est difficile à ceux qui se confient aux richesses d’entrer dans le royaume de Dieu ! »
Dans cette vie, où Christ voulait avoir la première place, un obstacle se dresse ; un choix était à faire et, connaissant l’homme, Jésus place son interlocuteur devant ce point précis : « Viens, suis-moi ! » Que ta confiance soit en moi, et non plus dans tes biens ! Mais l’autre ne peut s’y résoudre. Se décider pour Christ, suivre ce Nazaréen méprisé, c’en était trop ! « Tout triste », il s’en va, affligé de la parole du Maître, conservant ses biens mais sans joie, et sans cette « vie éternelle », après laquelle il soupirait.
L’eunuque était venu de loin « pour adorer à Jérusalem ». Ce long voyage prouvait les besoins de son cœur. Dans la ville sainte, il avait acquis le rouleau du prophète Esaïe ; et tandis que son char le ramenait dans son pays, il lisait, ligne après ligne, la merveilleuse prophétie qui parlait d’un inconnu mené à la souffrance. Comment comprendre de qui il s’agissait ? Le prophète parlait-il de lui-même ou de quel qu’autre ?
Répondant à l’appel divin, Philippe avait quitté la Samarie, où toute une œuvre semblait demander son active collaboration, pour s’en aller sur le chemin qui descend à Gaza, « lequel est désert ». Sans discuter, l’évangéliste avait obéi, se demandant sans doute avec quelle âme son Maître allait le mettre en contact. « Approche-toi et joins-toi à ce char », dit l’Esprit à Philippe. Le serviteur accourt et entend l’étranger lire à haute voix ce prophète Esaïe qui l’étonnait. Quelle joie de pouvoir ouvrir la bouche et « commençant par cette écriture, lui annoncer Jésus » !
Le même Jésus qui, sur la route de Galilée, avait rencontré le jeune homme riche, était maintenant présenté à l’Éthiopien sous les mêmes traits d’un homme méprisé et souffrant : « Il a été mené comme une brebis à la boucherie ; et comme un agneau, muet devant celui qui le tond, ainsi il n’ouvre point sa bouche ». Et le cœur de l’eunuque s’ouvre ; sa foi saisit la grâce ; il désire le baptême ; et quand Philippe disparaît, que peut-il faire, sinon « continuer son chemin, tout joyeux ».
Jésus l’avait dit : « Il est plus facile qu’un chameau passe par un trou d’aiguille, qu’un riche n’entre dans le royaume de Dieu… Pour les hommes, cela est impossible, mais non pas pour Dieu ». Les biens, la position sociale, la puissance, ne sont pas le seul obstacle qui empêche de venir à Jésus ; il y en a d’autres (Luc 12) : l’hypocrisie, les querelles de famille, les soucis pour la vie, le sommeil spirituel… Que chacun réfléchisse et sonde à la lumière divine ce qui l’empêche de venir à Jésus ou… de le suivre résolument.

G. André
Feuille aux Jeunes n° 200