SAUVÉ PAR UNE BREBIS

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SAUVÉ PAR UNE BREBIS

Il y a bien longtemps que dans un certain port de mer se trouvait un bateau de guerre portant quatre-vingt-dix-huit canons. Un soir, une épouvantable explosion éclata à bord. En quelques minutes le bateau entier fut en flammes, chacun essayait de se sauver comme il pouvait et de gagner la côte. Au moment du désastre, il y avait à bord un jeune marin, sa femme et son enfant, un charmant petit garçon de dix-huit mois. Tous les moyens de se sauver semblaient perdus, lorsque le jeune homme eut une idée qui lui sembla lumineuse ; il courut à la cale où l’on avait mis le bétail servant à la nourriture de l’équipage, et attrapant une grosse brebis, il attacha son petit garçon sur son dos et les laissa tomber par-dessus le parapet dans la mer, en disant : « Voilà, dirigez-vous vers la terre et que Dieu soit avec vous ! »
Le marin en détresse était conscient du danger, il se rendait compte que la mort était imminente sur ce bateau en feu et que bientôt il serait la proie des flammes, ainsi que les deux êtres qu’il aimait. Aussi, c’est avec le courage du désespoir qu’il jeta son enfant à la mer… Puis sa femme sauta par-dessus bord, suivie de près par son mari qui la soutint hors de l’eau. Enfin, un bateau de sauvetage les recueillit, et au même moment la brebis après avoir nagé vigoureusement, arrivait à terre avec son précieux fardeau que les spectateurs détachèrent aussitôt. Peu après, le bébé retrouvait ses parents et ils furent ainsi réunis après avoir échappé à une mort presque certaine.
Combien ces heureux parents durent être reconnaissants d’avoir eu cette bonne brebis sans laquelle ils n’auraient jamais revu leur enfant !
Ce touchant récit nous fait penser à un Agneau pur et sans tache, l’Agneau de Dieu qui a porté sur Lui tous nos péchés. Sans Lui, nous étions perdus à jamais, mais grâce à Lui le ciel nous est ouvert ; l’abîme qui s’ouvrait devant nous est à jamais fermé et nous ne pourrons que l’adorer et l’aimer, en retour d’un amour semblable.

D’après la Bonne Nouvelle 1949