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PENSÉES TOUCHANT LE MONDE ET SON JUGEMENT

 

 

Le jugement du mal, soit en appréciation morale, soit en acte judiciaire, est en premier lieu une prérogative divine. C’est Dieu, « le juge de toute la terre » ; et c’est le Père qui a donné tout le jugement au Fils – l’Écriture, ajoutant « c’est Lui qui est établi de Dieu juge des vivants et des morts » (Gen. 18. 25, Jean 5. 23, Act. 10. 42).
Nous sommes enseignés de Dieu que le jugement est son œuvre étrange… son travail inaccoutumé » (És. 28. 21), il est par essence juste, toujours motivé, toujours annoncé. A Adam, Dieu dit au sujet de l’arbre de la connaissance du bien et du mal : « Au jour que tu en mangeras, tu mourras certainement » (Gen. 2. 17).
Aujourd’hui encore, « le monde entier gît dans le méchant » (1 Jean 5. 19) et « il est réservé aux hommes de mourir une fois – et après cela le jugement » (Héb. 9. 27). Mais il est aussi ajouté que Christ a « été offert une fois pour porter les péchés de plusieurs » (Héb. 9. 28), c’est pourquoi le croyant, par grâce, « ne vient pas en jugement ; mais il est passé de la mort à la vie » (Jean 5. 24).
Un fait est remarquable puisque Dieu s’exprime sur ce sujet, II s’adresse au « méchant » tout en parlant au « racheté » !
Il ne dit jamais rien qui soit matière à instruction intellectuelle ou entrant dans le cadre d’une culture chrétienne.
Il parle à la conscience, Il parle au cœur, toujours – Il s’adresse à la conscience du pécheur coupable et, simultanément, au cœur du croyant, à qui Il confie, pour sa formation, Ses pensées et le cours de Ses voies.
Cette manière de faire est parfaitement exemplifiée en Genèse 18.
v. 17 à 19 : « Cacherai-je à Abraham ce que je vais faire, puisque Abraham doit certainement devenir une nation grande et forte… Je le connais… »
v. 20. « Le cri de Sodome et de Gomorrhe est grand… leur péché est très aggravé. Confidences suivies, aux v. 22 et 32 du plaidoyer d’Abraham. « Feras-tu périr le juste avec le méchant ? Peut-être y a-t-il cinquante justes dans la ville ; la détruiras-tu ?… Peut-être s’y en trouvera-t-il dix ? Et il dit : Je ne la détruirai pas, à cause des dix. Et l’Éternel s’en alla quand il eut achevé de parler à Abraham ».
Bien-aimés, au chapitre 19. 24, nous lisons : « l’Éternel fit pleuvoir des cieux sur Sodome et sur Gomorrhe du soufre et du feu »… Il n’avait pas trouvé les dix justes ! (cf. Rom. 3. 10). Comme l’avait été le déluge au temps de Noé, « l’œuvre inaccoutumée », ponctuelle et terrible, s’accomplissait, signature d’un Dieu Saint et Souverain. Mais, quand Il parlait avec Abraham, « son ami », toute la révélation de Son cœur transparait !
En vue de quoi cette conversation ? Aucunement de satisfaire curiosité ou fatuité chez l’homme de Dieu ! Mais de produire, pour l’éternité, la preuve et la trace de cet émoi, de cette sollicitude d’amour du cœur d’Abraham ; un cœur reflétant le Sien !… « Est-ce que je prends plaisir à la mort du méchant ? dit le Seigneur, l’Éternel ; n’est-ce pas plutôt à ce qu’il se détourne de ses voies, et qu’il vive ? » Éz. 18. 23).
A l’instar d’Abraham, combien de « Lot » avons-nous chacun perdus dans les sentiers du monde ? Parents proches ou éloignés, compagnons de travail, voisins, encore sans Christ et sans Dieu, à qui peut-être nous offrons chaque année un calendrier évangélique, essayant par là de vivre l’injonction « mais toi, fais l’œuvre d’un évangéliste ». Ne manquerait-il pas à notre « homme intérieur » un peu, un peu plus de cette sensibilité d’âme que Dieu agréa ? Un quelque chose lié à l’amour du prochain et que Paul formule ainsi : « L’amour de Christ nous étreint » (2 Cor. 5. 14).
Demain, pour l’incrédule, le grand mystère de Dieu (celui de Sa patience) aussi sera terminé » (Apoc. 10. 7).
Ayons l’étreinte d’un cœur reflétant le Sien.

 

D’après J. Legay – Janvier 1997