DE LA MUSIQUE… MAIS PAS DE DÉJEUNER !
On sait qui est Wolfgang Mozart, le compositeur universellement connu du 18ème siècle, l’auteur d’admirables symphonies, qui devait mourir fort jeune, à l’âge de 35 ans. A l’âge de quatre ans, il manifestait déjà une foi réelle en Dieu. Il savait que Dieu entend les prières et qu’Il y répond.
Le père de Mozart était un organiste de grand talent, qui gagnait quelque argent en donnant des leçons de musique, mais rares étaient les gens qui s’intéressaient à son art. En outre, ce qu’il gagnait avec l’orchestre de la ville était maigre. La famille savait ce que c’était que d’avoir faim.
Un lundi matin, le jeune Mozart se leva de bonne heure, mais il n’y eut pas de déjeuner ! Il reçut de son père sa leçon d’orgue comme d’habitude, mais de tout le jour la famille n’eut que très peu à manger. Le mardi, ce fut pareil : leçon de musique, mais pas de déjeuner ! Le mercredi, alors qu’il se leva, il surprit une conversation de ses parents : « Je supplie le Seigneur, disait la mère, de nous envoyer quelque nourriture, sinon les enfants vont tomber malades ».
Le petit Mozart appela sa sœur, de deux ans son aînée. Ils se glissèrent hors de la maison et coururent au bord de la rivière. Là, près des buissons en fleurs, ils s’agenouillèrent pour prier Dieu. La foi du petit garçon était si vivante qu’il ferma les yeux et pria à haute voix : « Ô Dieu, s’il te plaît, envoie-nous aujourd’hui quelque chose à manger, parce que nous avons très faim. Permets que papa gagne assez d’argent et qu’il puisse continuer à me donner des leçons pour que je devienne un musicien célèbre ».
Il rouvrit les yeux. Un monsieur très élégant longeait la rivière et riait. Le regardant bien en face, le petit garçon s’exclama : Il n’y a pas de quoi rire, nous n’avons plus rien à manger !
– Je ne me moquais pas de toi, mon enfant, dit-il sur un ton sérieux. Parle-moi de ta famille, et dis-moi pourquoi tu désires devenir un musicien célèbre !
S’enhardissant, le jeune Mozart lui raconta combien il aimait la musique que son père lui enseignait, mais lui parla aussi de leur pauvreté.
– Prends courage, mon petit, dit le riche interlocuteur. Où habites-tu ? L’un de mes serviteurs vous apportera un peu de nourriture, et je te promets que je viendrai t’écouter jouer de l’orgue.
Tout excités, les deux enfants coururent à la maison et racontèrent aux parents l’aventure vécue. Dieu l’enverra, s’écrièrent-ils, Il a exaucé notre prière !
En effet, peu avant midi, un laquais élégant se présenta : Est-ce ici qu’habite la famille Mozart ? Assuré qu’il était à la bonne adresse, il ajouta : – Mon maître, qui est l’archiduc d’Autriche, vous fait envoyer ces provisions. Il viendra ce soir, vers six heures, écouter le jeune garçon jouer de l’orgue.
Jamais de leur vie, ils n’avaient vu tant de bonnes choses. Le repas – un festin – fut succulent. La mère conduisit alors son enfant au bord de la rivière et lui fit une toilette complète. Il n’avait jamais été aussi propre auparavant. Elle lui fit mettre ensuite ses plus beaux habits.
Fidèle à sa promesse, l’illustre personnage arriva. Les parents voulurent d’abord le remercier pour sa générosité, mais il les interrompit : – Votre petit garçon en est la cause. Il comptait sur Dieu pour recevoir quelque nourriture. Moi-même, je me sens honoré d’être le moyen d’accomplir la réponse accordée à sa foi. Et maintenant, où est notre petit homme ? Il faut que je l’entende.
L’enfant, qui aimait son orgue, s’avança sans crainte. Il se mit à jouer les morceaux que son père lui avait enseignés. La modeste chambre fut bientôt remplie de musique. Le duc, grandement surpris du talent d’un garçon de cet âge, résuma son admiration en disant au père :
– Je paierai régulièrement vos efforts, pour que vous puissiez continuer l’enseignement que vous donnez à votre fils. Plus tard il écrira des œuvres merveilleuses, une musique exaltante qu’il voudra bien me remettre !
C’est ainsi que la prière du petit Wolfgang Mozart fut entendue par le grand Dieu des cieux. Elle fut exaucée, et d’une manière fort inattendue. Dieu aime la prière de la foi. Nous n’avons pas à nous tourmenter, en voulant savoir comment Il répondra. Notre part à nous est de Lui parler, en n’oubliant pas que Celui qui a livré Son propre Fils pour nous tous, nous fera don aussi, librement, de toutes choses avec Lui (Rom. 8. 32).
D’après la Bonne Nouvelle 1990