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COMPAGNONS DE L’APÔTRE PAUL

 

Timothée

Les récits des Actes qui nous rapportent l’activité de l’apôtre Paul, ainsi que les épîtres qu’il a lui-même écrites, font mention de plusieurs autres serviteurs du Seigneur qui travaillaient en étroite liaison avec lui et bien souvent sous ses directions. Nous allons tâcher de rassembler ce qui nous est dit de quelques-uns d’entre eux.

Parmi ces compagnons de Paul, Timothée occupe une place particulière. Paul l’appelle « mon véritable enfant dans la foi » (1 Tim. 1. 2), « mon enfant bien-aimé » (2 Tim. 1. 2), « notre frère et compagnon d’œuvre au service de Dieu dans l’évangile du Christ » (1 Thess. 3. 2), et il écrit aux Philippiens à son sujet : « il a servi avec moi la cause de l’évangile comme un enfant sert son père » (Phil. 2. 22).
Dans sa jeunesse, Timothée habitait à Derbe et à Lystre en Asie Mineure. Sa mère, Eunice, qui était juive, s’était mariée avec un Grec. Bien qu’elle eût contracté une union interdite par la loi de Moise (Deut. 7. 3), Eunice était une femme pieuse, et dès son enfance, le jeune Timothée fut instruit dans la connaissance des écrits de l’Ancien Testament et apprit à les estimer comme les « Saintes Lettres », la Parole de Dieu.
Lors du premier passage de Paul et de Barnabas dans les villes d’Antioche de Pisidie, d’Iconium et de Lystre, leur prédication et la persécution qu’ils rencontrèrent eurent un grand retentissement. Le jeune Timothée comprit l’enseignement de l’apôtre et les motifs de sa conduite (2 Tim. 3. 10 et 11) Sa mère et sa grand-mère Loïs furent aussi amenées à la foi au Seigneur Jésus (2 Tim. 1. 5).
Quelques années plus tard, Paul, accompagné cette fois de Silas, repassa à Derbe et à Lystre. Timothée était alors connu comme un disciple du Seigneur et avait un bon témoignage des frères de la région. Paul discerna que ce jeune chrétien était appelé par Dieu à un service particulier et l’emmena avec lui.
Vous qui appartenez au Seigneur, êtes-vous connus chacun comme Son disciple ? Ceux qui vous entourent peuvent-ils affirmer qu’ils ont distingué en vous les fruits de la vie divine ?
Dès cet appel de Timothée à suivre Paul, le récit des Actes nous le présente souvent coopérant au service de l’apôtre.
Quand Paul fut chassé de Bérée vers Athènes par l’opposition des Juifs venus de Thessalonique, Timothée resta en Macédoine avec Silas (Act. 17. 14). Il fut à ce moment-là chargé de retourner auprès des Thessaloniciens pour les « affermir et les encourager dans leur foi, afin que personne ne soit ébranlé dans ces tribulations » (1 Thess. 3. 2 et 3). Ce service est d’autant plus remarquable que Timothée n’accompagnait l’apôtre que depuis quelques mois seulement. Peu après, il put d’ailleurs rejoindre Paul à Corinthe en lui rapportant « les bonnes nouvelles de la foi et de l’amour » des Thessaloniciens (1 Thess. 3. 6). Réconforté par le retour de Timothée et de Silas, l’apôtre fut animé d’une ardeur nouvelle pour rendre témoignage devant les Juifs de Corinthe que Jésus était le Christ (Act. 18. 5). Paul écrivit sur ces entrefaites aux Thessaloniciens et en tête des deux épîtres qu’il leur adressa, il eut soin d’associer à son nom ceux de Silvain (ou Silas) et de Timothée.
Au début de son troisième voyage, Paul s’arrêta longtemps à Éphèse. Désirant rester encore un peu en Asie avant de passer en Europe, il envoya devant lui en Macédoine « deux de ceux qui le servaient, Timothée et Éraste » (Act. 19. 22). C’est à cette époque que Paul écrivit sa première épître aux Corinthiens, qu’il terminait en leur recommandant chaleureusement Timothée : « Ayez soin qu’il soit sans crainte au milieu de vous, car il s’emploie à l’œuvre du Seigneur comme moi-même. Que personne donc ne le méprise ; mais faites-le accompagner en paix » (1 Cor. 16. 10 et 11). Quand, un peu plus tard, il dut leur écrire à nouveau, il s’associa Timothée dans l’adresse de cette seconde épître (2 Cor. 1. 2).
En écrivant de Corinthe aux Romains, l’apôtre ne manque pas de leur transmettre les salutations de Timothée (Rom. 16. 21), que nous trouvons également cité dans le groupe des chrétiens dévoués qui accompagnaient Paul de Grèce vers Jérusalem au retour de son troisième voyage (Act. 20. 4). Timothée se trouvait ensuite à Rome auprès de l’apôtre captif, puisque celui-ci joignait encore le nom de ce fidèle compagnon d’œuvre au sien en tête des épîtres aux Colossiens et aux Philippiens et annonçait à ces derniers qu’il comptait le leur envoyer bientôt (Phil. 2. 19 à 23). La fin de l’épître aux Hébreux (13. 23) nous montre que Timothée lui-même a été mis en prison pour l’évangile ; il venait d’être libéré quand cette lettre a été écrite.
Les nombreuses mentions de Timothée dans le livre des Actes et différentes épîtres nous le présentent comme servant le Seigneur avec zèle sous la dépendance immédiate de l’apôtre. Mais il devait être appelé par la suite à assumer une responsabilité personnelle dans l’œuvre de Dieu. C’est ce que nous montrent les deux épîtres que Paul lui a adressées et que nous parcourrons rapidement, si le Seigneur le permet. Souvent Dieu prépare ainsi les Siens à un service graduellement plus important et plus difficile. L’essentiel est de se laisser conduire par Lui. Chers jeunes croyants, au début de votre vie pour le Seigneur, appréciez les directions et l’aide qu’Il veut vous donner Lui-même par le moyen de chrétiens plus expérimentés, et d’abord par vos parents.

(1 Timothée 1 et 2)

La première épître à Timothée lui a été adressée vraisemblablement après la première captivité de l’apôtre, au cours des quelques années d’activité que Paul a pu avoir encore dans les régions de l’Asie où il avait déjà tant travaillé.
Paul avait demandé à Timothée de rester à Éphèse et l’avait chargé de s’opposer aux enseignements pernicieux qui commençaient à se répandre dans l’assemblée. Il lui écrit pour lui confirmer sa mission et lui précise comment il faut se conduire dans la maison de Dieu. Aussi cette épître est-elle pleine d’enseignements pratiques importants concernant la marche des chrétiens dans l’assemblée. Écrite par l’apôtre près de la fin de sa course à un chrétien encore jeune, elle est très instructive pour les jeunes croyants.
Les faux docteurs auxquels Timothée avait affaire, comme la plupart de ceux contre lesquels Paul avait dû souvent lutter, voulaient imposer aux chrétiens les pratiques de la loi juive. Tout à l’opposé, l’enseignement de l’apôtre, et en particulier les prescriptions qu’il donnait à Timothée, affirmaient la pleine suffisance de la grâce. La Loi garde toujours sa valeur pour démontrer la culpabilité de l’homme ; mais elle n’apporte aucune possibilité d’être justifié devant Dieu. Paul pouvait au contraire parler en connaissance de cause de la grâce du Seigneur qui avait surabondé envers lui.
Avant d’être arrêté sur le chemin de Damas, il était zélé pour la Loi, mais ce zèle ne l’avait conduit qu’à persécuter l’assemblée de Dieu (Phil. 3. 6). Il juge sans ménagement sa conduite passée : « Moi qui auparavant étais un blasphémateur, un persécuteur et un violent », et il se donne le rang de « premier des pécheurs ». Par deux fois il aime à dire : « mais miséricorde m’a été faite ». C’est avec toute la conviction d’une expérience personnelle qu’il affirme solennellement : « Cette parole est certaine et digne d’être pleinement reçue : le Christ Jésus est venu dans le monde pour sauver les pécheurs » (1. 15).
Cher jeune lecteur, pouvez-vous parler comme l’apôtre Paul ? Avez-vous reconnu comme lui que vous étiez un pécheur perdu ? Et êtes-vous maintenant bien certain comme lui que vous êtes sauvé par Jésus, mort sur la croix pour vos péchés ?
Paul avait cru en Jésus Christ pour la vie éternelle et reste un exemple pour tous ceux qui sont venus ou qui viendront à croire en Lui. Vous connaissez bien ces deux versets consécutifs de l’évangile de Jean où Jésus lui-même dit deux fois à Nicodème : « afin que quiconque croit en Lui ne périsse pas, mais qu’il ait la vie éternelle ».
Paul ne peut pas rappeler la grâce qui lui a été faite et qui reste offerte à tous sans qu’éclate sa louange : « Qu’au Roi des siècles, l’incorruptible, invisible, seul Dieu, soient honneur et gloire aux siècles des siècles ! Amen » (1. 17). « Que le Dieu de mon salut soit exalté ! » dit David au Psaume 18. Repensons souvent à la grâce de Dieu envers nous pour Lui rendre dans nos cœurs reconnaissance et louange.
Combien nous devons désirer que tous les hommes profitent de la grâce de Dieu ! A ce sujet l’apôtre exhorte, « avant toutes choses », à prier pour eux. Nous ne pouvons pas remplir en leur faveur de service plus efficace, car il faut d’abord que Dieu opère dans leur âme pour qu’ils reçoivent l’évangile qui leur est présenté. Nous devons prier pour tous les hommes et quand nous demandons leur salut, cette prière est agréable à Dieu, notre Dieu Sauveur, qui Lui-même veut que tous les hommes soient sauvés (2. 1, 3 et 4).
Jésus est venu ici-bas comme un homme pour rendre Dieu accessible à tous. Il est le seul médiateur entre Dieu et les hommes. Il a aboli le péché qui faisait obstacle entre Dieu et l’homme en se donnant lui-même en rançon pour tous (2. 5 et 6). C’est là l’évangile dans toute sa simplicité, le message que Paul avait reçu la charge d’annoncer aux gentils afin qu’ils saisissent la vérité avec foi et participent à ce grand salut (2. 6 et 7).
Paul exhorte aussi à prier spécialement pour ceux qui détiennent le pouvoir sur la terre, afin que Dieu leur donne de gouverner avec sagesse et de maintenir l’ordre et la paix (2. 2).
Élever les mains en priant, les tendre ainsi vers Dieu à qui l’on s’adresse, est un geste de supplication. C’est dans cette attitude que Salomon a prononcé la longue prière de la dédicace du Temple (1 Rois 8. 22). Mais ce signe extérieur de dépendance doit s’accompagner de la séparation du mal. On ne peut intercéder pour d’autres que dans l’amour, qui exclut la colère ; et la prière de la foi met de côté tous les raisonnements (2. 8).
Dans ses exhortations sur notre conduite, Paul a quelques versets pour les femmes chrétiennes. Elles peuvent rendre un témoignage public par leur tenue ; aussi les pressait-il de se vêtir avec modestie. On commence souvent bien jeune à aimer les belles toilettes. Or Paul dit à Timothée que les femmes qui servent Dieu ne doivent pas se parer de vêtements somptueux, mais de bonnes œuvres (2. 9). Et Pierre dit aussi aux femmes croyantes : « Vous dont la parure ne doit pas être une parure extérieure : … vêtements recherchés mais l’être caché du cœur, dans la parure d’un esprit doux et paisible qui est d’un grand prix devant Dieu » (1 Pier. 3. 3 et 4). Commençons tout jeune à rechercher ce que Dieu apprécie, et non ce qui flatte notre vanité.
L’apôtre passe ensuite à des recommandations qui touchent à l’ordre dans l’Assemblée. Nous avons vu qu’il écrivait aux Corinthiens : « Que vos femmes se taisent dans les assemblées » (1 Cor. 14. 34). Il dit ici à Timothée : « Que la femme apprenne dans le silence, en toute soumission » (2. 11). Tout, dans la maison de Dieu, doit être conforme à l’ordre prescrit par le Maître de la maison.

(1 Timothée 3 et 4)

Paul continue à donner à Timothée des instructions détaillées sur les diverses questions qui pouvaient se poser pour lui.
Certains frères sont appelés à un service particulier dans l’assemblée. Ils peuvent avoir une charge, soit de surveillant, soit de serviteur ; l’apôtre énumère les qualités que doivent présenter les uns et les autres.
Les surveillants sont appelés aussi, ailleurs, les anciens. Les exhortations que Paul adressait aux anciens d’Éphèse au chapitre 20 des Actes définissent bien leur charge : l’Esprit Saint les avait établis surveillants pour paître l’assemblée de Dieu et il leur fallait, en conséquence, prendre garde à eux-mêmes et à tout le troupeau ; ils devaient veiller et avertir chacun, comme l’apôtre l’avait fait lui-même quand il était au milieu d’eux. Pierre exhorte de même les anciens à paître le troupeau de Dieu, à le surveiller de bon gré en étant eux-mêmes des modèles (1 Pier. 5. 1 à 4). L’activité des surveillants devait donc répondre à des besoins spirituels dans l’assemblée.
Paul et Barnabas, en vertu de leur autorité d’apôtres, établissaient des anciens dans les assemblées nouvellement formées (Act. 14. 23). Cette autorité apostolique a pris fin. Aussi n’y a-t-il plus maintenant de surveillants ainsi désignés officiellement, mais Dieu pourvoit à ce que des frères fidèles, expérimentés et dévoués, veillent sur le bon ordre dans l’assemblée et sur la marche des croyants. Nous avons à les reconnaître, à les estimer avec amour (1 Thess. 5. 12 et 13), et à leur être soumis (Héb. 13. 17).
Les serviteurs devaient s’occuper des questions matérielles. Ainsi les sept frères choisis au chap. 6 du livre des Actes pour répartir les secours aux nécessiteux de l’assemblée de Jérusalem avaient une charge de serviteurs. Paul conclut l’énumération des qualités requises pour cette charge en disant : « Ceux qui ont bien servi acquièrent une bonne maturité pour eux-mêmes et une grande hardiesse dans la foi qui est dans le Christ Jésus » (3. 13). Celui qui a été fidèle dans un humble service matériel est qualifié ensuite par Dieu pour une œuvre plus importante : parmi les sept frères de Jérusalem choisis pour distribuer les secours, le premier, Étienne, fut rempli de la puissance du Saint Esprit pour accomplir des miracles et pour rendre un puissant témoignage devant ses adversaires, puis devant le sanhédrin, et il fut le premier martyr de la foi chrétienne (Act. 7) ; le second, Philippe, fut appelé à évangéliser la ville de Samarie, l’intendant de la reine d’Éthiopie et toute la région d’Azot à Césarée (Act. 8).
Il est demandé aux surveillants de « tenir leurs enfants soumis en toute dignité » (3. 4), aux serviteurs de « bien conduire leurs enfants et leur propre maison » (3. 12). Cela a trait évidemment à leur responsabilité de chefs de famille. Mais, de leur côté, les enfants doivent éviter soigneusement de discréditer, par leurs écarts de conduite ou leur désobéissance, le service de leur père dans l’assemblée.
Paul souligne l’importance de ces enseignements. Il espérait pouvoir se rendre auprès de Timothée et lui donner de vive voix toutes les instructions nécessaires, mais s’il devait tarder, il fallait que Timothée sache bien la conduite à tenir dans « la maison de Dieu, qui est l’assemblée du Dieu vivant » (3. 15). C’est dans l’Assemblée que Dieu habite sur la terre par le Saint Esprit. Elle est Sa maison et nous devons nous y conduire en conséquence, c’est-à-dire non pas à notre gré, mais comme il convient pour Lui. L’Assemblée est « la colonne et le soutien de la vérité » (3. 15). Une colonne est à la fois un appui solide et un ornement architectural. L’Assemblée doit donc tenir ferme la vérité et la présenter au monde.
Et l’apôtre revient sur la vérité essentielle du christianisme, le secret des relations de Dieu avec les hommes (3. 16) : Christ, qui est Dieu de toute éternité, est venu sur la terre comme un homme ; ce qu’Il était a été démontré pendant Sa vie et dans Sa résurrection par la puissance du Saint Esprit ; les anges ont pu voir en Lui le Dieu invisible ; Il est devenu le sujet de la prédication et l’objet de la foi dans le monde entier ; comme homme ressuscité, Il a été élevé dans la gloire.
L’attachement à la vérité selon les enseignements de l’apôtre était d’autant plus nécessaire que Satan allait faire répandre des doctrines mensongères. Et, comme Paul le prévoyait, le mal dont il discernait les premiers effets s’est amplifié au cours de l’histoire de l’Église, si bien qu’aujourd’hui les erreurs de toutes sortes sont propagées et admises dans la chrétienté. Pour tenir ferme contre l’erreur, en bon serviteur de Jésus Christ, Timothée avait besoin d’être « nourri dans les paroles de la foi et de la bonne doctrine qu’il avait pleinement comprise » (4. 6). Nous courons le danger de nous en tenir à une connaissance superficielle et vague de la Parole. Il faut, au contraire, que les vérités de l’Écriture soient bien claires pour nous ; de plus il ne suffit pas de les avoir comprises une fois pour toutes ; il faut « nous en nourrir », c’est-à-dire y revenir et en occuper souvent notre esprit.
Timothée était exhorté à « s’exercer lui-même à la piété » (4. 7). La piété, c’est la vie pratique avec Dieu dans la confiance en Lui et dans Sa crainte. Nos circonstances, nos occupations, nos distractions tendent à relâcher nos relations avec Dieu.
Nous avons besoin de nous exercer à vivre toujours selon Sa pensée et à rechercher Son approbation. La jeunesse consacre beaucoup de temps et d’efforts à développer son corps par les exercices sportifs. Ce n’est pas inutile, mais c’est d’un intérêt tellement plus restreint que le développement de notre âme dans le maintien d’heureuses relations avec Dieu, dans une pleine assurance en Lui pour le temps présent et pour l’éternité ! Une telle formation se révèle « utile » dans toutes les occasions de la vie (1 Tim. 4. 8).
Timothée, quoique jeune, avait à exercer à Éphèse une autorité que personne ne devait mépriser. Il fallait pour cela qu’il soit le modèle des fidèles de toutes manières : « en parole, en conduite, en amour, en foi, en pureté » (4. 12).
En attendant que l’apôtre vienne, il devait s’attacher à exhorter et à enseigner les croyants, et avant tout, à les mettre en contact avec la Parole elle-même par la lecture publique des Écritures (4. 13). Cette pratique s’imposait d’autant plus que les exemplaires de la Parole n’étaient pas répandus comme aujourd’hui et que beaucoup ne pouvaient ou ne savaient pas les lire eux-mêmes.
Timothée avait reçu un don de grâce, c’est-à-dire avait été qualifié pour un ministère particulier à exercer par le Saint Esprit. Dieu l’avait désigné pour ce service par la prophétie, comme Saul et Barnabas avaient été mis à part à Antioche par l’Esprit Saint pour l’œuvre parmi les nations (Act. 13). En lui imposant les mains, les anciens avaient affirmé leur association à ce jeune ouvrier du Seigneur. Timothée devait s’en souvenir, ne pas négliger le don qui lui avait été confié, mais au contraire s’occuper de sa tâche dans l’assemblée et s’y consacrer entièrement. Ainsi il ferait des progrès que tous devraient constater et qui accréditeraient son service. Il devait être attentif, à la fois à son propre état d’âme devant le Seigneur, à sa conduite et à son enseignement.

Timothée (1 Tim. 5 et 6)

Tout en exerçant dans l’assemblée d’Éphèse l’autorité que l’apôtre lui avait confiée, Timothée devait garder vis-à-vis de chacun la place qui convenait à son jeune âge ; Paul lui donne à ce sujet des conseils de sagesse. S’il avait à reprendre un homme âgé, il devait le faire avec modération et l’exhorter avec le respect dû à un père. Il devait agir de même envers chacun comme il l’aurait fait envers les membres de sa propre famille (5. 1 et 2).
L’assemblée devait prendre soin des veuves sans ressources. A cette occasion, Paul souligne les obligations des enfants envers leurs parents. « Honore ton père et ta mère » ordonnait déjà la loi de Moïse (Ex. 20, Deut. 5). Ce commandement est rappelé par le Seigneur Lui-même (Mat. 15 et Marc 7) et par l’apôtre Paul (Éph. 6). L’honneur dû aux parents va du respect et de l’obéissance à témoigner déjà par le petit enfant jusqu’aux soins affectueux dont doivent être entourés les parents âgés.
Timothée avait à maintenir les privilèges et les responsabilités des anciens. Ceux-ci étaient dignes d’honneur et les fidèles devaient pourvoir à leurs besoins. L’apôtre rappelle à ce propos l’enseignement déjà donné par le Seigneur en Luc 10 : « L’ouvrier est digne de son salaire ». Par contre les manquements des anciens devaient être repris publiquement afin que tous aient de la crainte (5. 17 à 20).
Timothée ne devait pas donner son approbation à la légère. En le faisant, il aurait risqué de porter la responsabilité des péchés de ceux qu’il aurait encouragés à tort. L’apôtre l’exhorte à se garder lui-même pur du mal. Timothée avait d’ailleurs une conscience délicate et poussait, semble-t-il, le scrupule jusqu’à s’abstenir complètement de vin. Avec une sollicitude touchante, l’apôtre s’occupe de sa santé et lui conseille d’en boire un peu (5. 22 et 23). Nous n’avons pas à nous placer sous des obligations légales d’abstinence, mais nous devons user avec sobriété et reconnaissance de ce que Dieu nous accorde.
Paul compatit au sort des chrétiens esclaves. Il se souvient qu’ils étaient « sous le joug ». Leur condition était parfois aussi misérable que celle d’animaux domestiques. L’apôtre les exhorte à honorer leurs maîtres. Ce n’était pas toujours facile car les maîtres incrédules pouvaient être des méchants méprisables ; mais, par leur soumission, les esclaves leur ôtaient tout prétexte à blasphémer le nom de Dieu ou à médire du christianisme. Certains avaient le privilège d’appartenir à des maîtres croyants. Ils n’en devaient pas moins les estimer comme leurs maîtres et avaient à les servir avec encore plus d’empressement (6. 1 et 2).
L’apôtre parle à nouveau de la piété et déclare que, « avec le contentement elle est un grand gain » (6. 6). Marcher humblement avec Dieu, satisfaits de ce qu’Il nous accorde, vaut mieux que toutes les richesses de la terre. Nous pouvons nous confier en notre Père qui, selon les promesses de Jésus à ses disciples, pourvoira à notre nourriture et notre vêtement. Pourquoi rechercher le superflu et nous en inquiéter ? Tout l’intérêt que nous accordons aux biens de la terre est au détriment de notre jouissance des richesses du ciel. Quelle perte font ceux qui « veulent devenir riches » (6. 9). Entraînés dans les tentations, succombants au piège que leur tend l’ennemi, ils poursuivent sans répit la satisfaction de désirs pernicieux qui les mènent à la perdition. Dès nos jeunes années, Satan cherche à séduire nos cœurs par les attraits trompeurs et passagers du monde ; sachons choisir avec décision « les biens meilleurs et permanents ». Elle est bien solennelle l’affirmation de l’apôtre : « C’est une racine de toutes sortes de maux que l’amour de l’argent ». Paul écrit aussi aux Éphésiens (5. 5) et aux Colossiens (3. 5) que la cupidité est de l’idolâtrie ; le cupide donne en effet à l’objet de ses convoitises la place due à Dieu.
Dieu peut confier à certains des Siens une fortune terrestre. Vers la fin du chapitre (v. 17 à 19), Paul adresse à Timothée un ordre pour eux : qu’ils ne se confient pas dans leurs richesses incertaines, mais en « Dieu, lui qui nous donne tout richement, pour en jouir » ; qu’ils usent libéralement de leurs biens ; qu’ils soient « riches en bonnes œuvres, prompts à donner ». Dieu récompensera dans le ciel ce qui est fait pour Lui sur la terre. N’oublions pas que nous sommes responsables devant Lui de l’emploi des biens, et aussi des facultés et du temps qu’Il nous accorde.
En contraste avec les hommes qui poursuivent les satisfactions terrestres, Timothée est exhorté à les fuir, et à poursuivre au contraire « la justice, la piété, la foi, l’amour, la patience, la douceur d’esprit » (6. 11). Appliquons-nous à réaliser nous aussi un si beau programme.
Timothée est appelé, à ce propos, « homme de Dieu », titre d’honneur qu’il est seul à recevoir dans le Nouveau Testament. Il est ainsi désigné comme appartenant à Dieu et Le représentant devant ce monde. Il est invité à « combattre le bon combat de la foi » (6. 12), car l’ennemi ne manque pas de s’opposer au croyant fidèle. Il avait à cet égard pour modèle Paul lui-même qui peut lui écrire dans sa seconde épître : « J’ai combattu le bon combat » (4. 6).
Timothée est exhorté à « saisir la vie éternelle ». Il possédait la vie éternelle ; il l’avait confessé publiquement. Mais il avait maintenant à vivre cette vie, à s’en approprier les privilèges et à en manifester les caractères.
C’est probablement au début de sa carrière chrétienne que Timothée avait fait cette « belle confession devant beaucoup de témoins », que Paul lui rappelle pour l’encourager. Le Christ Jésus, notre modèle parfait, a fait Lui-même la plus belle des confessions quand, devant Ponce Pilate, il a affirmé Son titre de roi et prononcé ainsi les paroles qui entraînèrent Sa condamnation. Suivons ces exemples. N’hésitons jamais, quoi qu’il puisse nous en coûter, à confesser notre foi et notre espérance.
Les exhortations de Paul se font de plus en plus pressantes. Très solennellement il « ordonne » à Timothée de « garder ce commandement, sans tache, irrépréhensible, jusqu’à l’apparition de notre Seigneur Jésus Christ ». Cette perspective glorieuse l’amène à proclamer la majesté inaccessible de Dieu seul digne « d’honneur et de force éternelle ».
Tout à la fin, Paul insiste encore : « Ô Timothée, garde ce qui t’a été confié ». Entendons pour nous-mêmes cet appel de l’apôtre à garder fidèlement la Parole de Dieu, avec le secours de Sa grâce.

(2 Timothée 1 et 2)

La seconde épître à Timothée a été écrite vers la fin de la dernière captivité de Paul à Rome. L’apôtre venait de comparaître devant le tribunal de l’empereur. Sa condamnation avait été différée, mais il savait bien que ce n’était là qu’un court répit : sa course était achevée et il était prêt à subir le martyre pour le nom du Seigneur Jésus.
Cette dernière lettre que nous ayons de l’apôtre, écrite fort peu de temps avant sa mort, est comme son testament spirituel, le message de ses suprêmes recommandations.
Son attachement à Timothée qu’il appelle « son enfant bien-aimé », s’y exprime en termes touchants : Paul priait pour lui sans cesse, nuit et jour ; le souvenir des larmes que Timothée avait versées lors de leur séparation avivait chez l’apôtre l’ardent désir de le revoir ; Paul aimait aussi à se rappeler la foi sincère de son disciple. Mais dans sa vive affection pour lui, il ne cherchait pas à lui épargner les peines du témoignage chrétien.
Il l’exhorte au contraire à « prendre sa part des souffrances comme un bon soldat de Jésus Christ » (2. 3). Chers enfants, vos parents et amis chrétiens qui vous aiment désirent ardemment votre bien en toutes choses. Mais ce qu’ils souhaitent pour vous, bien plus qu’une vie facile, c’est que vous marchiez fidèlement à la suite du Seigneur. L’apôtre précise bien à Timothée : « N’aie donc pas honte du témoignage de notre Seigneur, ni de moi son prisonnier » (1. 8). Nous n’avons plus, de nos jours, à endurer une persécution violente, mais quand nous confessons le Seigneur, nous risquons de provoquer la moquerie et cela suffit souvent à nous empêcher de parler de Lui. L’apôtre, au contraire, ne redoutait ni souffrances, ni opprobre pour Christ. Il répète ce qu’il avait déjà dit à Timothée dans sa première épître (ch. 2) : « C’est pour cela que j’endure ces souffrances ; mais je n’ai pas de honte, car je sais qui j’ai cru, et je suis persuadé qu’il a la puissance de garder ce que je lui ai confié, jusqu’à ce jour-là » (1. 12). Paul ne rougissait pas de sa condition de prisonnier. Dans d’autres épîtres il prend comme un titre d’honneur le nom de « prisonnier du Christ Jésus ». Il connaissait Christ, objet de sa foi, et cela suffisait à le remplir d’assurance. L’œuvre de sa vie paraissait compromise, mais il remettait tout au Seigneur avec une entière confiance.
Il avait vu tous ses compagnons en Asie se détourner de lui (1. 15). Mais en contraste avec ces abandons douloureux, il se plaît à citer un fidèle qui s’était occupé de lui sans honte et sans crainte.
Onésiphore avait cherché très soigneusement Paul captif à Rome ; il avait réussi à le trouver dans sa prison et l’avait souvent consolé. Dès qu’un obstacle se présente, nous trouvons facilement là une excuse pour nous dispenser de poursuivre une bonne œuvre que le Seigneur nous appelle à faire pour lui. Imitons l’exemple d’Onésiphore qui a persisté à chercher l’apôtre jusqu’à ce qu’il l’ait trouvé, et l’a visité ensuite assidûment. Aussi lui a-t-il été accordé de remplir un service de grand prix : consoler le grand apôtre Paul à la fin de sa vie. Ce croyant dévoué dont il n’est parlé que dans cette épître avait aussi rendu beaucoup de services à Éphèse. Paul en appelle au Seigneur pour que dans sa miséricorde Il lui accorde son approbation « en ce jour-là », c’est-à-dire au jour des récompenses dans le ciel. En attendant, la famille d’Onésiphore est l’objet de ses prières et prend place dans ses salutations à côté d’Aquilas et de Priscilla (4. 19).
Quant à Timothée il est exhorté à « se fortifier dans la grâce qui est dans le Christ Jésus » (2. 1). « Il est bon que le cœur soit affermi par la grâce » lisons-nous en Hébreux 13. Il faut être bien pénétré de la grâce pour se confier entièrement dans le Seigneur, et c’est là la source de toute force. Paul pouvait bien en parler, lui à qui le Seigneur avait dit : « Ma grâce te suffit, car ma puissance s’accomplit dans la faiblesse » (2 Cor. 12. 9).
L’apôtre avait communiqué à Timothée bien des enseignements que celui-ci devait maintenant transmettre à des chrétiens fidèles, capables à leur tour d’en instruire d’autres. C’est ainsi que la vérité se propageait oralement avant qu’ait été écrit tout le Nouveau Testament. Nous avons maintenant dans la Parole écrite, complète, la pleine révélation des pensées de Dieu. Mais nous devons aussi retenir l’enseignement des conducteurs qui nous ont expliqué cette Parole avec le secours du Saint Esprit.
« Considère ce que je dis, ajoute Paul, car le Seigneur te donnera de l’intelligence en toutes choses » (2. 7). Chers enfants, les vérités de la Parole peuvent vous paraître parfois abstraites, difficiles à comprendre. Mais si vous vous appliquez à les saisir, le Seigneur les rendra claires à votre intelligence et vous accordera d’en jouir dans votre âme.
Ce qui doit faire surtout l’objet de notre recherche, c’est le Seigneur Jésus Lui-même. « Souviens-toi de Jésus Christ, ressuscité d’entre les morts » (2. 8). C’était l’un des points essentiels de l’évangile que Paul prêchait et pour lequel il ne reculait devant aucune souffrance. Son service l’avait amené à être « lié de chaînes comme un malfaiteur », mais il endurait tout dans son amour pour les élus afin de les amener au salut en Christ et à la gloire éternelle (2. 9 et 10).
Timothée devait, à son tour, rappeler sans se lasser les vérités déjà enseignées, en rejetant énergiquement toute discussion inutile. Il avait à rechercher l’approbation de Dieu et à présenter la Parole avec exactitude, sans crainte du jugement des hommes. Cette application et cette fermeté étaient d’autant plus nécessaires que des erreurs dangereuses commençaient à se propager. Certains allaient jusqu’à annoncer que la résurrection avait déjà eu lieu et renversaient la foi de quelques-uns (2. 14 à 18).
Dans sa première épître l’apôtre avait présenté l’Assemblée comme la maison de Dieu, la colonne et le soutien de la vérité. Dans cette seconde lettre, il doit constater que la chrétienté s’était agrandie en englobant bien des hommes étrangers à la vérité et était devenue un mélange de vrais croyants et de professants sans la vie de Dieu. Il compare cet ensemble à une grande maison où se trouvent non seulement des vases d’or et d’argent réservés aux usages nobles, mais aussi des vases de bois et de terre pour les usages vulgaires (2. 20). Au milieu de cette confusion et en contraste avec la foi chancelante de certains, le solide fondement de Dieu, ce qu’il a établi, subsiste, immuable, marqué à la fois par cette affirmation : « Le Seigneur connaît ceux qui sont à lui », et cette injonction : « Qu’il se retire de l’iniquité, quiconque prononce le nom du Seigneur » (2. 19). D’un côté la précieuse assurance du discernement infaillible de Dieu ; de l’autre la responsabilité individuelle du croyant à se séparer du mal.
Pour que le vase précieux puisse être employé au noble usage auquel le destine le Maître, il doit être à part des ustensiles vils ; le fidèle ne peut servir le Seigneur en restant associé avec les incrédules ou les désobéissants (2. 21). Il doit de plus veiller à la pureté de sa propre conduite : « Fuis les convoitises de la jeunesse », dit Paul à Timothée (2. 22). Par quelles convoitises Satan cherche-t-il à détourner nos cœurs loin du Seigneur ? A chacun de le discerner. Mais, chers jeunes amis, quel que soit le mal par lequel nous risquons d’être enlacés, il faut le fuir résolument sous peine de succomber.
Si le croyant se retire du mal, Dieu lui accorde de rencontrer des âmes fidèles et pieuses avec qui il peut « poursuivre la justice, la foi, l’amour, la paix » (2. 22).

(2 Timothée 3 et 4)

Paul continue sa seconde lettre à Timothée en lui révélant que le mal s’étendrait de plus en plus dans la chrétienté. Nous sommes maintenant arrivés aux « derniers jours » dont parle l’apôtre ; tout autour de nous, des gens qui se prétendent chrétiens, mais qui ont seulement les pratiques extérieures de la piété, montrent dans leur conduite qu’ils manquent entièrement de la puissance sanctifiante d’une vie avec Dieu. Il faut se détourner de ces hommes qui résistent à la vérité.
Timothée, lui, avait pleinement suivi l’enseignement et l’exemple de l’apôtre dont toute la conduite était la mise en pratique de la doctrine qu’il prêchait (3. 10). Cette fidélité avait entraîné pour Paul bien des persécutions, mais le Seigneur l’avait toujours délivré. Tous ceux qui veulent vivre dans une vraie piété, en suivant Jésus, seront aussi persécutés (3. 12). La marche avec Christ ne peut que provoquer l’opposition des hommes. Si le monde nous tolère, nous approuve même, c’est souvent parce que nous ne montrons pas assez que nous suivons le Seigneur.
Timothée est exhorté à demeurer attaché aux vérités qu’il avait reçues avec certitude (3. 14) elles lui avaient été transmises par Paul à qui Dieu les avait directement révélées. Cet enseignement venait compléter celui de l’Ancien Testament que Timothée avait lu dès son jeune âge (3. 15), guidé sans doute dans cette lecture par sa mère Eunice et par sa grand-mère Lois. C’est ainsi qu’il avait été instruit et préparé à recevoir le salut par la foi en Christ. La plupart d’entre vous avez, comme Timothée, le grand privilège d’être entraînés par vos parents à lire la Parole de Dieu. C’est infiniment plus important que la lecture de tous les livres des hommes.
Avec les écrits du Nouveau Testament qui sont venus s’ajouter aux Saintes Lettres des Juifs, nous avons maintenant la Parole de Dieu complète. La Bible tout entière est inspirée de Dieu (3. 16). Recevons-la donc avec une pleine certitude. Satan suggère toujours de la mettre en doute, comme quand il disait à Ève au jardin d’Éden : « Quoi, Dieu a dit ! » Ne nous laissons pas ébranler par les opinions des hommes qui écoutent Satan le menteur. Oui, Dieu a parlé. Il a fait mettre Sa Parole par écrit pour qu’elle demeure sans changement.
Non seulement cette Parole inspirée est certaine, permanente, mais elle est aussi opérante. Elle est là pour enseigner, pour convaincre, pour corriger, pour instruire dans la justice » (3. 16). La Parole n’est pas une simple théorie, mais elle agit avec puissance dans l’âme qui se courbe sous son enseignement : elle maintient dans la vérité, elle affermit la foi, elle garde du mal, elle stimule dans la ligne du bien. Par elle le croyant est ainsi formé pour être un « homme de Dieu », un représentant de Dieu sur la terre, capable d’accomplir les œuvres de Dieu (3. 17).
Paul ordonne à Timothée, dans les termes les plus solennels, de prêcher la Parole avec insistance, que l’occasion soit favorable ou non (4. 1 et 2). Les hommes vont vers un jugement terrible ; ils s’endurcissent de plus en plus, jusqu’à refuser d’écouter la vérité et à se complaire aux mensonges. Aussi importe-t-il de les convaincre, de les reprendre, de les exhorter avec patience et suivant la pure doctrine. Timothée devait pour cela renoncer aux satisfactions terrestres, supporter les souffrances, se consacrer entièrement à son service (4. 5). Son activité prenait d’autant plus d’importance que celle de Paul était maintenant terminée. L’apôtre déclare lui-même que le temps de son départ est arrivé. Jetant un regard en arrière il peut dire : « J’ai combattu le bon combat, j’ai achevé la course, j’ai gardé la foi » (4. 7). En récompense de son dévouement, de sa persévérance, de sa fidélité, lui était réservée la couronne de justice que le Seigneur allait lui décerner en « ce jour-là », le jour prochain des rétributions auquel il ne cessait de penser et dont il parle plusieurs fois dans cette épître.
Avant son départ, il désirait revoir une fois encore Timothée : « Empresse-toi de venir bientôt auprès de moi » lui écrit-il (4. 9). Il aspirait d’autant plus à la présence de son enfant bien-aimé que ses autres compagnons l’avaient abandonné ou étaient occupés ailleurs ; Luc, qui l’avait fidèlement suivi dans ses derniers voyages, restait seul près de lui.
Paul demande à Timothée d’amener avec lui Marc et de lui apporter son manteau et ses livres. Que ces détails sont touchants ! Marc l’avait abandonné dès le début de son premier voyage et avait été l’occasion de sa rupture avec Barnabas. Sans ressentiment, Paul reconnaît que le serviteur jadis défaillant, formé depuis par Dieu, est maintenant utile pour le service. L’apôtre, dans sa froide prison manque des vêtements indispensables à l’approche de l’hiver et a besoin d’un manteau laissé en Troade. Jusqu’à la dernière heure il s’attache à la lecture des Écritures et réclame ses parchemins.
Paul avait déjà comparu devant le tribunal, et probablement en présence du terrible empereur Néron lui-même. Aucun de ses amis n’avait été avec lui dans cette suprême épreuve. Tous l’avaient abandonné mais, miséricordieux à l’exemple de son Maître, il demande que cette défection leur soit pardonnée. Si tout secours humain lui a fait alors défaut, le Seigneur Lui-même s’est tenu près de Son serviteur, Compagnon invisible dont l’apôtre éprouvait le précieux secours. Fortifié par cette présence divine, Paul a pu présenter l’évangile avec puissance en face de l’assemblée la plus imposante devant laquelle il eût jamais comparu : ce témoignage pour toutes les nations était le couronnement du ministère pour lequel il avait été mis à part, « vase d’élection pour porter le nom du Seigneur devant les nations et les rois et les fils d’Israël » (Act. 9).
« J’ai été délivré de la gueule du lion » ajoute Paul (4. 17). Dans cette détresse extrême, Dieu était intervenu pour le sauver de la cruauté de l’empereur. Paul, plein d’assurance, s’en remet entièrement au Seigneur pour tout ce qu’il aura à rencontrer encore sur la terre avant d’être introduit dans le ciel. Son cœur déborde de louange : « A lui la gloire, aux siècles des siècles ! » (4. 18).
Remarquons enfin, au milieu des salutations qui terminent cette dernière épître, l’appel pressant que l’apôtre lance encore à Timothée : « Empresse-toi de venir avant l’hiver » (4. 21), dernière expression de son ardente affection pour son « enfant bien-aimé ».

Tite (2 Corinthiens 7 et 8)

Après les deux épîtres à Timothée, nous trouvons dans le Nouveau Testament une lettre adressée par l’apôtre Paul à l’un de ses compagnons nommé Tite.
Dans l’épître aux Galates (2. 3) Paul dit que Tite était Grec. Cela ne signifie pas qu’il fût originaire de Grèce ; mais selon le langage de l’époque nous savons ainsi qu’il appartenait à l’un des nombreux peuples idolâtres, de civilisation grecque, étrangers à la race d’Israël, qui occupaient les pays du bassin de la Méditerranée orientale.
Tite avait été converti par le moyen de Paul qui l’appelle : « Mon véritable enfant selon notre commune foi » (Tite 1. 4).
Nous voyons Tite pour la première fois en compagnie de l’apôtre, quand Paul et Barnabas montent d’Antioche à Jérusalem pour soutenir devant les apôtres et les anciens de cette assemblée que la loi de Moïse et la circoncision ne devaient pas être imposées aux chrétiens convertis du paganisme. Le chapitre 15 des Actes nous relate ce voyage auquel fait aussi allusion le chapitre 2 des Galates. A cette occasion, Paul fit preuve de fermeté, et malgré l’insistance des judaïsants, Tite qui l’accompagnait ne fut pas, bien que d’origine païenne, contraint à être circoncis (Gal. 2. 3).
Le livre des Actes ne fait pas mention de Tite et nous ignorons les détails de son travail en compagnie de l’apôtre. Mais dans la seconde épître aux Corinthiens, Tite apparaît comme ayant toute la confiance de Paul pour des missions difficiles. Au cours de son troisième voyage, l’apôtre dut écrire d’Éphèse aux Corinthiens une lettre sévère (la première épître aux Corinthiens) pour les reprendre au sujet de discordes, de désordres graves et de fausses doctrines qui étaient tolérés parmi eux. Paul envoya aussi Tite à Corinthe, soit pour porter cette lettre soit, peu après, pour confirmer ses remontrances et se rendre compte de la façon dont elles étaient acceptées.
L’apôtre était fort anxieux au sujet des Corinthiens ; il était attristé de les voir affligés par ses reproches ; il savait qu’il y avait parmi eux quelques hommes orgueilleux qui n’étaient pas près de se repentir et dont il redoutait l’influence. Aussi était-il pressé d’avoir des nouvelles par Tite. Ne l’ayant pas trouvé en Troade comme il l’espérait, il quitta ce pays où pourtant Dieu bénissait son travail dans l’évangile, et passa en Macédoine où ils se rencontrèrent enfin (2 Cor. 2. 12 et 13).
La lettre de Paul avait amené la plupart des Corinthiens à s’humilier et à juger leurs égarements. Tite lui-même avait été reçu avec obéissance, crainte et tremblement (2 Cor. 7. 15). Il avait été témoin de la tristesse selon Dieu, de l’empressement à juger le mal, de l’indignation et du zèle des Corinthiens repentants (2 Cor. 7. 10 et 11). Il rapportait à l’apôtre les scènes touchantes où leur affection pour Paul s’était exprimée avec larmes. Au milieu des afflictions de toutes sortes qu’il traversait alors, l’apôtre fut consolé et réjoui par ces bonnes nouvelles qu’il recevait de la part de Dieu (2 Cor. 7. 5 à 7).
Tite lui-même aimait à repenser avec beaucoup d’affection à ses chers Corinthiens. Aussi fut-il tout disposé à retourner à Corinthe pour une nouvelle mission avec tout le zèle que Dieu lui mettait au cœur. Depuis longtemps, il était question de recueillir dans les assemblées de ces contrées des secours destinés aux chrétiens indigents de Judée. Les assemblées de la Macédoine, malgré leur pauvreté, avaient déjà préparé des dons importants. Les Corinthiens, qui étaient plus riches, avaient été des premiers à vouloir participer à cette collecte, mais leur zèle s’était ralenti et ils tardaient à le faire. Tite s’offrit à aller stimuler leur générosité (2 Cor. 8. 17). Il revint dans ce but à Corinthe accompagné de deux autres frères. A cette occasion, Paul le recommande par cette approbation : « quant à Tite, c’est mon associé et mon compagnon d’œuvre auprès de vous » (1 Cor. 8. 23).
Dans ses différents séjours à Corinthe Tite s’est toujours appliqué à marcher sur les traces de l’apôtre, et en particulier à imiter son désintéressement (2 Cor. 12. 18).

L’épître de Paul à Tite a probablement été écrite, comme la première épître à Timothée, après la première captivité de l’apôtre à Rome, au cours d’un séjour qu’il a pu faire en Macédoine ou en Asie. Paul avait laissé Tite en Crète pour mettre de l’ordre dans les assemblées de cette grande île et pour y établir des anciens (Tite 1. 5). Il lui confirmait ses instructions et lui demandait de le rejoindre à Nicopolis, ville d’Épire au nord de la Grèce, sur la mer Ionienne, car il comptait passer là l’hiver (3. 12). Dans cette épître Tite nous apparaît comme ayant acquis au service du Seigneur expérience et sagesse, et Paul ne craint pas de lui confier une mission d’autorité (2. 15). Nous pourrons, si le Seigneur le permet, nous arrêter la prochaine fois sur quelques détails de cette lettre.
Nous retrouvons enfin Tite cité par l’apôtre près d’achever sa course, à la fin de la deuxième épître à Timothée (4. 10). Il était parti pour la Dalmatie, province faisant face à l’Italie sur la côte est de l’Adriatique. Il ne nous est pas dit que Paul n’ait jamais visité cette région ; nous ne doutons pas que Tite s’y était rendu pour y travailler au service du Seigneur.

Tite (L’Épître à Tite)

Paul écrivait à Tite pour lui confirmer la mission dont il l’avait chargé en le laissant en Crète. L’apôtre n’avait pas eu le temps de régler toutes les questions qui touchaient au bon ordre et à l’administration dans les assemblées de ce pays. En particulier il restait à établir, dans chacune d’elles, des anciens ou surveillants chargés des intérêts spirituels de l’assemblée. Paul pouvait procéder à cette désignation en vertu de son autorité apostolique qu’il délègue officiellement à Tite (1. 5).
Il précise, comme il l’avait fait en écrivant à Timothée (1 Tim. 3. 1 à 7), les qualités que devait présenter le surveillant ; nous retrouvons en particulier que ses enfants devaient être fidèles et non pas accusés de débauche ou insubordonnés (1. 6). Une fois de plus est soulignée la solidarité de la famille dans le témoignage chrétien.
Avec les Crétois, Tite avait affaire à des gens difficiles à conduire. Aussi est-il exhorté à faire preuve de fermeté envers ceux qui propageaient de mauvais enseignements. C’étaient surtout des Juifs qui s’attachaient aux fables judaïques, et prêchaient en conséquence le retour, non seulement à la loi, mais aux traditions et aux récits imaginés que les hommes avaient ajoutés aux Écritures. En fait ils recherchaient surtout leur propre profit. « Reprends-les sévèrement », dit Paul avec le désir que cette sévérité ramène à la saine doctrine les croyants égarés (1. 13). Il y avait aussi des incrédules qui s’abandonnaient au mal et que l’apôtre dépeint par ce trait bien grave : « Ils font profession de connaître Dieu, mais par leurs œuvres ils le renient » (1. 16). Notre vie pratique manifeste si nous sommes vraiment ce que nous prétendons être. « Ce ne sont pas tous ceux qui me disent : Seigneur, Seigneur, qui entreront dans le royaume des cieux, mais celui qui fait la volonté de mon Père qui est dans les cieux », dit Jésus (Mat. 7. 21).
« Mais toi, (ajoute Paul) annonce ce qui convient au sain enseignement » (Tite 2. 1). Tite devait faire contraste avec les séducteurs. En présence de mauvais exemples, nous devons prendre pour nous cet appel : « mais toi… » (toi enfant de Dieu, toi racheté de Christ) qui nous invite à opposer résolument le bien au mal.
Nous voyons peu après que Tite n’était pas seulement engagé à prêcher aux autres, mais à « se montrer lui-même à tous égards un modèle de bonnes œuvres » (Tite 2. 7).
L’apôtre demande à Tite de transmettre des exhortations appropriées aux diverses conditions de croyants. La première chose demandée aux vieillards comme aux jeunes hommes, c’est d’être sobres (2. 2 et 6). A tout âge nous avons tendance à abuser de ce qui plaît à notre corps ou à notre esprit (aliments préférés, lectures captivantes, distractions, jeux) et c’est toujours au détriment de nos âmes. La place excessive donnée aux choses de la terre nous prive de biens tellement meilleurs (lecture de la Parole, communion avec le Seigneur, recherche et accomplissement de ce qui Lui plaît). Comme dans sa première lettre à Timothée Paul a un mot d’encouragement pour les esclaves. Il les exhorte à être soumis, complaisants, dociles, honnêtes dans leur service. Il dit que « par leur bonne fidélité ils ornent, à tous égards, l’enseignement qui est de notre Dieu Sauveur » (2. 9 et 10). Quel honneur pour ces chrétiens méprisés ! Rien ne pouvait mieux démontrer l’excellence de la doctrine chrétienne qu’une conduite élevée chez ces croyants de basse condition, beau fruit de la grâce qui les avait sauvés.
La grâce de Dieu en effet ne se borne pas à nous apporter le salut, mais elle nous enseigne à renoncer au mal et à pratiquer le bien. C’est toujours l’ordre proposé : « Cessez de mal faire, apprenez à bien faire » disait le prophète au peuple (És. 1. 15). La grâce nous apprend donc à rejeter l’impiété et les convoitises qui règnent dans le monde, puis à être sobres dans toute notre vie personnelle, justes dans nos rapports avec les hommes, pieux dans d’heureuses et saintes relations avec Dieu (Tite 2. 12).
La grâce ne limite pas ses effets à notre conduite dans le temps présent mais elle nous forme à attendre « la bienheureuse espérance », la venue du Seigneur pour enlever les Siens et « l’apparition de sa gloire », Sa manifestation publique (Tite 2. 13).
Nous avons dans la Parole de multiples résultats de la mort de Christ. Ici il est appelé « notre grand Dieu et Sauveur Jésus Christ » et nous trouvons qu’Il s’est donné Lui-même pour nous afin de nous racheter de toute iniquité et de nous acquérir pour Lui-même comme un peuple purifié, zélé pour le bien (2. 14).
Le chrétien doit être soumis aux autorités, toujours prêt à pratiquer le bien, doux envers tous les hommes, alors qu’avant sa conversion il était désobéissant, esclave de ses convoitises, adonné au mal, haïssable, hostile à tous (3. 1 à 3). Comment s’est opéré un tel changement ? Dieu ne pouvait nous sauver en vertu de quelque mérite en nous, mais uniquement selon Sa propre miséricorde. Dans Son amour Il a effacé notre condition misérable (c’est le « lavage de la régénération ») et nous a donné une vie nouvelle par le Saint Esprit (3. 5). Justifiés par Sa grâce, nous avons la vie éternelle dont nous jouirons bientôt en plénitude dans la gloire (3. 7).
L’apôtre veut que Tite insiste sur ces vérités (3. 8). La pratique du bien doit distinguer le chrétien des autres hommes. Aussi trouvons-nous à deux versets d’intervalle ces deux injonctions presque identiques « que ceux qui ont cru Dieu s’appliquent à être les premiers dans les bonnes œuvres » (3. 8) et « que les nôtres aussi apprennent à être les premiers dans les bonnes œuvres » (3. 14).

Silas ou Silvain (Actes 15. 16 et 17)

Au nom de Timothée nous trouvons quelquefois associé celui de Sylvain que Luc, dans le livre des Actes, appelle Silas.
Il nous est parlé de lui pour la première fois au chapitre 15 des Actes. Vous vous souvenez qu’à leur retour à Antioche, après leur voyage en Asie Mineure, Paul et Barnabas furent pris à partie par certains chrétiens juifs qui prétendaient que les païens convertis devaient être circoncis et devaient observer la loi de Moïse. La question fut portée devant les apôtres et les anciens de Jérusalem (Act. 15). Après les interventions de Pierre et de Jacques, il fut reconnu, sous les directions du Saint Esprit, que les prescriptions de la Loi, et en particulier la circoncision, ne s’appliquaient pas aux chrétiens issus des nations. Une lettre précisant ces conclusions fut adressée aux autres assemblées à Antioche, en Syrie, en Cilicie, et deux frères de Jérusalem furent chargés d’accompagner Paul et Barnabas à Antioche et de confirmer de vive voix les termes de la lettre. Pour cette mission qui devait consolider les liens de communion entre les assemblées de Judée et les assemblées issues des nations, on choisit deux des frères les plus considérés : l’un, Judas, était appelé aussi Barsabas, l’autre était Silas (Act. 15. 22).
Tous deux avaient un don de prophète, c’est-à-dire étaient qualifiés pour édifier l’assemblée en présentant la Parole de Dieu. Arrivés à Antioche, ils exhortèrent les frères par plusieurs discours et les fortifièrent (15. 32).
Quelque temps après, Paul invita Barnabas à visiter de nouveau les frères dans toutes les villes où ils avaient annoncé ensemble la Parole du Seigneur. Mais Barnabas voulait prendre avec eux son neveu Marc, alors que Paul n’était pas d’avis d’emmener ce jeune frère qui les avait abandonnés dès le début de leur premier voyage. Ils se séparèrent donc.
Paul choisit pour compagnon Silas, et tous deux partirent d’Antioche, recommandés à la grâce du Seigneur par les frères de cette ville (15. 36). Nous voyons dès lors Silas étroitement associé à l’apôtre au cours de son deuxième voyage.
Arrivés à Derbe et à Lystre, ils trouvèrent Timothée, que Paul emmena aussi avec lui (Act. 16. 1 à 3). Tous trois traversèrent l’Asie Mineure jusqu’à la côte ouest en Troade en visitant les assemblées et en prêchant l’évangile. Un quatrième compagnon, Luc, se joignit à eux quand ils furent appelés à traverser le nord de la mer Égée pour passer en Macédoine (16. 10).
À Philippes se déroula une scène que vous vous rappelez sans doute bien. L’apôtre avait délivré une servante asservie à un esprit démoniaque. Paul et Silas furent ensemble saisis par les maîtres de cette pauvre femme, traînés sur la place publique devant les magistrats et calomnieusement accusés de troubler la ville. La foule s’ameuta contre eux. Les préteurs, magistrats romains, les firent fouetter et après leur avoir fait donner un grand nombre de coups, les firent mettre en prison en recommandant au gardien de les enfermer avec soin. Le gardien ou geôlier exécuta cet ordre en les jetant dans la prison intérieure et en attachant étroitement leurs pieds à un poteau (Act. 16. 9 à 24).
Vers minuit, Paul et Silas, dans cette douloureuse condition, priaient et chantaient les louanges de Dieu, et les prisonniers les écoutaient (16. 25). Quel honneur pour Silas d’être associé à Paul dans la persécution aussi bien que dans le service ! Son nom reste consigné dans la Parole de Dieu à côté de celui du grand apôtre en cette scène mémorable du chant de minuit dans la prison de Philippes. D’un même cœur, ces deux fidèles témoins, sans se laisser abattre par la tribulation, continuaient à louer Dieu devant ceux qui les entouraient.
Soudain un grand tremblement de terre ébranla les fondements de la prison. Toutes les portes s’ouvrirent et les liens de tous furent détachés (16. 26). Dieu intervenait ainsi en puissance, non seulement pour délivrer ses deux serviteurs captifs, mais pour toucher la conscience du geôlier, qui leur demanda en tremblant : « Seigneurs, que faut-il que je fasse pour être sauvé ? » (16. 29 et 30). Paul et Silas purent lui répondre par ce résumé si précis de l’évangile : « Crois au Seigneur Jésus et tu seras sauvé » (16. 31). La question se trouve posée une fois de plus à chacun de mes jeunes lecteurs : Avez-vous cru au Seigneur Jésus pour être sauvés ?
Paul et Silas reçurent ensemble les soins du geôlier repentant, qui lava leurs plaies, les fit monter dans sa maison, et se réjouit avec eux à table en compagnie de tous les siens (Act. 16. 32 à 34).
Ensemble encore, Paul et Silas furent relâchés le lendemain matin par les préteurs, et avec les autres compagnons poursuivirent leur voyage à Thessalonique (16. 39 et 40). Les résultats de la prédication dans cette ville nous sont donnés par ces termes : « Certains d’entre eux furent persuadés et se joignirent à Paul et à Silas, ainsi qu’une grande multitude de grecs » (17. 4).
Persécutés par les Juifs qui cherchèrent en vain à les saisir, Paul et Silas durent quitter Thessalonique de nuit et s’enfuirent à Bérée (17. 5 à 10). Les Juifs de Bérée, animés de sentiments plus nobles reçurent avec empressement la parole qui leur était annoncée, la confrontèrent avec les Écritures, et beaucoup crurent à l’évangile. Mais les Juifs de Thessalonique étant venus provoquer du trouble, Paul dut s’enfuir jusqu’à Athènes, laissant à Bérée Silas et Timothée (17. 14). Ce dernier repassa à Thessalonique pour y encourager les chrétiens persécutés (1 Thess. 3. 1 et 2). Silas a dû l’attendre à Bérée et peu après, tous deux rejoignirent Paul à Corinthe (Act. 18. 5).
Ils apportaient à l’apôtre de bonnes nouvelles de la Macédoine, où les chrétiens, pourtant nouvellement convertis, tenaient ferme au milieu des persécutions. Paul fut encouragé par l’arrivée de ses deux compagnons. Eux-mêmes prêchaient aussi l’évangile. Paul le rappelle aux Corinthiens dans sa deuxième épître : « Le Fils de Dieu, Jésus Christ, qui a été prêché au milieu de vous par notre moyen, c’est-à-dire par moi, par Silvain et par Timothée » (2 Cor. 1. 19). (Comme nous l’avons dit, c’est le même frère qui est appelé Silas dans le livre des Actes et Silvain dans les épîtres).
Au début des deux épîtres que Paul a écrites de Corinthe aux chrétiens de Thessalonique il s’adjoint les deux ouvriers qui ont travaillé avec lui dans cette ville : « Paul, Silvain et Timothée, à l’assemblée des Thessaloniciens » (1 et 2 Thess. 1. 1).
La présence avec Paul de Silvain ou Silas n’est plus mentionnée après ce séjour à Corinthe. Peut-être est-il retourné à Jérusalem dans son assemblée d’origine ? C’est l’un des rares compagnons d’œuvre de Paul qui soit issu de l’assemblée de Jérusalem, où il occupait une place importante. Il est comme un trait d’union actif entre cette assemblée juive et le service de l’apôtre des nations. Peut-être n’est-ce pas sans intention qu’on lui trouve, comme pour Saul, un nom araméen – Silas – qui rappelle ses attaches juives et un surnom romain – Silvain – qui évoque son service parmi les nations.
Quelques années plus tard l’apôtre Pierre, pour écrire sa première épître, la dicte à un frère du nom de Silvain qui est très probablement le même que Silas : « C’est par Silvain qui est un frère fidèle – je l’estime ainsi – » (1 Pier. 5. 12). Quel beau titre lui est décerné là par Pierre : « un frère fidèle » – en attendant qu’il s’entende dire par le Seigneur lui-même au jour des récompenses : « Bien, bon et fidèle esclave,… entre dans la joie de ton Maître ».

Philémon et Onésime (Épître à Philémon)

Après l’épître à Tite vient une très courte épître de l’apôtre Paul adressée à un chrétien nommé Philémon.
Nous pouvons reconstituer les circonstances qui sont à l’origine de cette lettre : Philémon, qui habitait à Colosses en Asie Mineure, avait un esclave, Onésime, qui s’était enfui après lui avoir causé quelques torts, peut-être l’avoir volé. A Rome, Onésime avait rencontré l’apôtre prisonnier, avait été converti par son moyen, s’était attaché à lui et s’appliquait à le servir. Paul renvoyait Onésime à son maître avec une lettre pleine d’affection qui recommandait à Philémon de pardonner à l’esclave repentant et de l’accueillir comme un frère en la foi.
Cette épître nous montre comment se manifeste pratiquement, chez Paul, chez Philémon et chez Onésime, l’amour que l’Esprit de Dieu a mis dans le cœur de ces trois croyants.
L’apôtre est toujours prêt à rendre grâces à Dieu pour le bien constaté chez ses frères et il ne se lasse pas de prier pour eux (v. 4). Il est heureux de reconnaître l’amour et la foi de Philémon, et du fond de sa prison il est profondément réjoui et consolé parce que l’affection de celui-ci envers les saints rafraîchit et soulage leur cœur (v. 5 à 7). Il aurait toute liberté en Christ pour lui prescrire ce qu’il doit faire, mais il préfère lui présenter cela comme une requête. C’est en invoquant, non son autorité d’apôtre, mais les titres les plus touchants : sa propre vieillesse, sa captivité, qu’il demande comme une faveur le pardon d’Onésime, le pauvre esclave auquel il ne craint pas de s’associer intimement en l’appelant « mon enfant – mes propres entrailles » (v. 8 à 12). Il fait ainsi appel aux affections chrétiennes de Philémon pour que celui-ci fasse le bien par amour volontaire et non par obéissance imposée.
Dans sa triste condition de prisonnier, Paul aurait pu être soulagé par les soins qu’Onésime était prêt à lui continuer ; mais il place la réconciliation et la communion entre le maître offensé et son esclave repentant bien au-dessus de ses propres besoins. Aussi, loin de retenir Onésime auprès de lui, il le renvoie à Philémon, laissant à ce dernier le bénéfice de consacrer lui-même son esclave au service de Christ (v. 13 et 14).
Avec insistance Paul plaide la cause de son protégé. Il demande à Philémon de recevoir Onésime comme il le recevrait lui-même (v. 17). Si l’esclave a fait quelque tort à son maître ou lui doit quelque chose, il veut répondre pour lui et s’y engage formellement ; et c’est avec beaucoup de discrétion qu’il rappelle que Philémon se doit lui-même à l’apôtre, dont il a sans doute beaucoup reçu (v. 18). Il conclut enfin en lui faisant pleine confiance (v. 21).
Nous voyons briller chez Paul les traits mêmes du Seigneur Jésus : Paul intervient en faveur d’un esclave ; Jésus a pris en main la cause des misérables esclaves de Satan que nous étions. Paul s’offre à payer pour Onésime ; Jésus a acquitté Lui-même notre dette. Paul s’identifie à Onésime « reçois-le comme moi-même » ; Jésus nous associe à Lui : « qui vous reçoit me reçoit » (Mat. 10. 40). Chez Philémon nous discernons aussi quelques beaux caractères de l’amour chrétien. L’apôtre l’appelle « notre bien-aimé compagnon d’œuvre » (v. 1). Philémon déployait donc son activité au service du Seigneur en communion avec Paul. Il mettait sa maison à la disposition de l’assemblée qui se réunissait chez lui (v. 2). Son amour s’exerçait envers les saints et leur apportait aide et soulagement (v. 7). L’apôtre peut lui adresser sa requête en faveur d’Onésime en toute liberté. Il est assuré que ce maître offensé saura pardonner et ira même au-delà de ce qui lui est demandé (v. 21). Enfin Paul connaît pour lui-même la large hospitalité de Philémon ; dans l’espoir d’être bientôt relâché il lui demande très simplement de lui préparer un logement, avec la certitude de se trouver comme chez lui dans cette maison accueillante.
Ce sont encore les fruits produits par la grâce de Dieu que nous voyons chez Onésime. Esclave fautif et rebelle, il s’était enfui loin de Colosses. Rejetant toutes les impressions chrétiennes qu’il avait pu recevoir dans la maison de Philémon, il s’était réfugié à Rome, la grande capitale de l’empire, avec la pensée que là on ne saurait le retrouver et qu’il pourrait jouir à sa guise de sa liberté usurpée. Mais il ne pouvait échapper au Seigneur, qui voulait l’attirer à Lui et qui le conduisit, nous ne savons par quel moyen, vers l’apôtre prisonnier. Paul l’avait amené à la repentance et à la foi au Seigneur Jésus. L’apôtre qui, dans sa captivité, avait été l’instrument employé par Dieu pour son salut, l’appelle au verset 10 « mon enfant que j’ai engendré, étant dans les chaînes ». Onésime avait aussitôt témoigné son attachement à l’apôtre en le servant de façon utile (v. 11). Maintenant il s’en remettait à Paul quant à la conduite à tenir. Il ne faisait pas prévaloir le désir qu’il pouvait avoir de rester à Rome près de Paul prisonnier, mais était tout prêt à reprendre humblement auprès de Philémon sa place d’esclave et, s’il le fallait, à subir les conséquences de ses méfaits passés. Si, sur le chemin du retour, il lui arrivait parfois d’appréhender un accueil rigoureux de son maître, il devait être réconforté par le message dont il était porteur et qui, avec tant d’affectueuse insistance, engageait Philémon à user de grâce envers lui.
Onésime est probablement retourné à Colosse avec un autre compagnon de l’apôtre, Tychique qui portait une lettre à l’assemblée des Colossiens (Col. 4. 7 à 9). Dans cette épître aux Colossiens, l’apôtre appelle Onésime « le fidèle et bien-aimé frère qui est des vôtres » et le charge avec Tychique d’apporter aux croyants de Colosses les nouvelles des chrétiens qui étaient à Rome.
Quels changements dans la condition d’Onésime ! Lui, jadis esclave infidèle et fugitif, est maintenant un « frère fidèle » ; lui, qui par sa mauvaise conduite n’encourait que le déplaisir des autres, est maintenant un « bien-aimé » ; lui, qui fuyait la maison bénie où se rassemblaient les enfants de Dieu, est maintenant l’un des leurs ; lui, jadis indigne de toute confiance, est dans la confidence de tout ce qui concerne Paul et son entourage. Tout cela parce que Paul, ému de compassion pour cette âme perdue, l’avait amené à Jésus, et qu’en Jésus Onésime avait trouvé les bénédictions du temps présent et la vie éternelle.

En te trouvant j’ai trouvé toute chose,
Et ce bonheur m’est venu par la foi.

 

Épaphras – Tychique – Archippe (Col. 1. 1 à 8 ; 4. 7 à 18)

Nous avons vu qu’Onésime, muni de la lettre de l’apôtre pleine de chaleureuses recommandations, rentrait de Rome à Colosses où habitait son maître Philémon.
Colosses était une ville d’Asie Mineure située à 200 kilomètres environ à l’est d’Éphèse, à l’intérieur des terres. L’évangile y avait été annoncé, non par Paul lui-même, mais par un de ses compagnons nommé Épaphras.
Celui-ci avait fait connaître aux Colossiens « la grâce de Dieu en vérité » (Col. 1. 6) ; comme l’apôtre lui-même, il prêchait la Parole en toute pureté. Paul l’appelle « notre bien-aimé compagnon d’esclavage » (Col. 1. 7), ce qui montre les liens d’affectueuse communion qui existaient entre ces deux ouvriers du Seigneur. Il le nomme aussi « fidèle serviteur du Christ pour vous » (Col. 1. 7) et « esclave du christ Jésus » (4. 12) ce qui indique l’esprit de dépendance qui animait Épaphras. Épaphras était de Colosses, l’un « des vôtres » dit Paul (Col. 4. 12) et il était plein de zèle pour ses compatriotes. Il s’était rendu à Rome auprès de l’apôtre et lui avait appris « l’amour dans l’esprit » qui animait les chrétiens de Colosses. Il avait sans doute fait connaître aussi les points dans lesquels ils avaient besoin d’être enseignés, exhortés, ce qui conduisit l’apôtre à écrire l’épître aux Colossiens.
Tandis que Tychique et Onésime portaient la lettre à Colosses, Épaphras restait auprès du prisonnier, peut-être prisonnier lui aussi ; l’apôtre l’appelle à la fin de l’épître à Philémon (v. 23) « mon compagnon de captivité ». Mais de Rome il ne cessait de penser à ses chers Colossiens. Ne pouvant les aider par sa présence il « combat toujours pour eux par des prières » et était pour eux et pour les assemblées voisines « dans un grand travail de cœur » (Col. 4. 12 et 13). Ses ferventes supplications étaient une lutte contre Satan qui cherchait à détourner ces croyants de Christ. Épaphras imitait en tout cela l’apôtre, lui-même fidèle imitateur de Christ. Actif dans le service de la Parole quand le Seigneur lui en accordait la possibilité, il savait aussi, quand il était mis à l’écart, continuer à servir les chrétiens, dans un amour persévérant, en priant pour eux sans se lasser.

Onésime a fait le voyage de Rome à Colosses en compagnie de Tychique. Celui-ci est mentionné pour la première fois au chapitre 20 des Actes (v. 4). Il faisait partie de ce groupe de chrétiens qui accompagnaient l’apôtre au retour de son troisième voyage de Grèce vers Jérusalem. Nous retrouvons maintenant Tychique chargé par Paul prisonnier à Rome de porter deux lettres, l’une à l’assemblée d’Éphèse, l’autre à celle de Colosses. Dans ces deux épîtres, l’apôtre le présente presque dans les mêmes termes : « le bien-aimé frère et fidèle serviteur dans le Seigneur » (ch. 6. 21) – « le bien-aimé frère, fidèle serviteur et compagnon d’esclavage dans le Seigneur » (Col. 4. 7). Il avait auprès des deux assemblées la même mission : compléter de vive voix les lettres dont il était porteur, par toutes les nouvelles concernant Paul ou les chrétiens de Rome. Ces détails ne trouvaient pas place dans les épîtres qui allaient faire partie de la Parole de Dieu ; mais ils intéressaient fort les Éphésiens et les Colossiens, Ils répondaient à leur affectueuse sollicitude pour l’apôtre et leur permettaient de prier pour lui de façon plus précise. Paul confiait aussi à Tychique le soin de « consoler le cœur » des croyants vers qui il l’envoyait (Éph. 6. 22 ; Col 4. 8).
A la fin de l’épître à Tite (3. 12) Tychique est à nouveau prêt à partir aux ordres de l’apôtre qui allait l’envoyer, lui ou Artémas, en Crète, pour remplacer Tite, afin que celui-ci pût se rendre près de Paul à Nicopolis.
Enfin, au cours de sa dernière captivité, l’apôtre envoyait encore Tychique de Rome à Éphèse (2 Tim. 4). Il nous apparaît ainsi constamment comme un fidèle messager toujours prêt à assurer les relations d’une heureuse communion entre Paul et diverses assemblées.

L’épître à Philémon est adressée à celui-ci, et à « la sœur Apphie » qui était probablement la femme de Philémon, et à un frère nommé Archippe que Paul appelle « notre compagnon d’armes (v. 2). Archippe était donc engagé avec Paul dans le combat pour l’évangile.
A la fin de l’épître aux Colossiens, l’apôtre écrit : « Et dites à Archippe : Prends garde au service que tu as reçu dans le Seigneur, afin que tu l’accomplisses » (4. 17). Nous ne savons pas si Archippe était négligent et avait besoin d’être repris, ou si Paul désirait seulement l’encourager. Quoi qu’il en soit, l’avertissement reste valable pour nous tous. Quel est le service que vous avez reçu du Seigneur, à vous qui lui appartenez ? Il s’agit peut-être de choses fort simples. Elles se situent en général dans le cadre de vos devoirs journaliers, souvent même dans la vie de famille. Mais soyez attentifs à les discerner et appliquez-vous à les accomplir joyeusement pour le Seigneur.

Aristarque – Démas

L’épître aux Colossiens

Nous avons vu qu’Épaphras, venu de Colosses à Rome, avait apporté à Paul des nouvelles des Colossiens. L’apôtre ne connaissait pas la plupart d’entre eux, mais s’était réjoui et avait rendu grâces à Dieu en entendant parler de leur foi et de leur amour (1. 3 et 4). En même temps il priait pour eux et demandait qu’ils connaissent pleinement la volonté de Dieu pour mener une vie digne du Seigneur, Lui plaire en toutes choses et porter ainsi du fruit pour Dieu (1. 9 et 10).
Pour porter du fruit, c’est-à-dire vivre pour Dieu, chaque croyant doit rester étroitement attaché au Seigneur. C’est ce que Jésus enseigne à Ses disciples au chapitre 15 de l’évangile selon Jean. Tous les croyants sur la terre sont unis ensemble en un seul corps, le corps de Christ, dont Jésus Lui-même, glorifié dans le ciel, est la Tête. Comme la vie du corps humain découle de la tête, les manifestations de la vie divine dans les croyants et leur prospérité spirituelle dépendent de leur attachement au Seigneur. Or de faux docteurs essayaient d’entraîner les Colossiens à observer des ordonnances tirées de la loi de Moïse ou nées de l’imagination de l’homme ; ils mêlaient à l’évangile des théories philosophiques et tous ces mauvais enseignements tendaient à éloigner les âmes de Christ.
Aussi l’apôtre, en écrivant aux Colossiens, commence par faire briller devant eux les gloires magnifiques du Seigneur (1. 13 à 23), puis insiste sur leurs liens étroits avec Lui, et les met en garde contre toutes les doctrines humaines qui les détacheraient de Lui.
Le chrétien ne vit plus de son ancienne vie sans Dieu ; il est « mort avec Christ » ; cela met de côté les ordonnances terrestres (2. 20). Il vit d’une vie nouvelle ; il est « ressuscité avec Christ » ce qui donne tout leur prix aux choses du ciel où se trouve Jésus (3. 1 à 4).
Toutes les exhortations des chapitres 3 et 4 découlent de cette position du chrétien : mort avec Christ, il doit rejeter toutes les pratiques coupables de ce monde (3. 5 à 11) ; ressuscité avec Christ, il doit manifester les caractères de Jésus que nous trouvons énumérés en particulier dans les versets 12 à 15 du chapitre 3.
Ces exhortations détaillées ont toutes une grande importance. Nous en relèverons quelques-unes qui sont plus particulièrement à votre portée :
– Ne mentez pas l’un à l’autre (v. 9) – C’est le diable qui est le père du mensonge.
– Revêtez-vous de bonté, d’humilité, de douceur (v. 12) – Ce sont les caractères que Jésus a manifestés dans Sa vie sur la terre.
– Supportez-vous l’un l’autre et pardonnez-vous les uns aux autres (v. 13) – comme Christ vous a pardonné.
– Soyez reconnaissants (v. 15) – d’abord envers Dieu de qui nous recevons tout.
– Chantez de vos cœurs à Dieu (v. 16) – oui, chantez des cantiques, non pas distraitement, mais en mettant tout votre cœur à leurs paroles.
– Enfants, obéissez à vos parents en toutes choses (v. 20) – car cela est agréable dans le Seigneur.
– Persévérez dans la prière, avec des actions de grâce (4. 2) – appliquez-vous, dès votre enfance, à exposer au Seigneur tous vos besoins et à Le remercier.
Enfin deux versets devraient régler toute notre activité : « Et quoi que vous fassiez, en parole ou en œuvre, faites tout au nom du Seigneur Jésus, rendant grâces par lui à Dieu le Père » (3. 17) et « Quoi que vous fassiez, faites-le de cœur, comme pour le Seigneur » (3. 23).
– Les salutations qui terminent l’épître nous ramènent à notre sujet des « compagnons de l’apôtre ».

Aristarque, cité aussi à la fin de l’épître à Philémon, est nommé le premier et appelé « mon compagnon de captivité ». C’était un chrétien de Thessalonique que nous rencontrons pour la première fois dans le récit de l’émeute d’Éphèse (Act. 19. 29). Avec Gaïus il y porte le titre de « compagnon de voyage de Paul ». Tous deux furent entraînés dans le théâtre de la ville par la foule en furie.
Paul voulait lui-même se présenter devant le peuple et lui parler, mais les disciples et des magistrats bienveillants ne le laissèrent pas s’exposer inutilement à la violence de ses adversaires.
Gaïus et Aristarque se trouvaient donc les seuls chrétiens en butte à l’hostilité de la foule ; leur vie fut bien en danger, mais le Seigneur les délivra.
Aristarque est nommé encore avec Gaïus parmi les compagnons de voyage de Paul en Actes 20. 4.
Aristarque et Luc semblent avoir été les seuls à accompagner l’apôtre dans le grand voyage par mer de Césarée vers Rome qui aboutit au naufrage sur la côte de Malte (Act. 27. 2). Le dévouement d’Aristarque à Paul s’affirmait ainsi continuellement : dans les fatigues du voyage, dans les périls de la part des hommes, dans les périls en mer, en captivité.

Démas, cité au verset 15, forme avec lui un triste contraste. Paul transmet ses salutations, mais n’a rien à dire sur lui. Nous le retrouvons en 2 Tim. 4. 10. Il avait abandonné l’apôtre dans sa seconde captivité, parce qu’il avait aimé le présent siècle, c’est-à-dire le monde. Il avait préféré ses aises à la compagnie d’un vieillard prisonnier. C’est un exemple très sérieux : « N’aimez pas le monde, ni ce qui est dans le monde ; si quelqu’un aime le monde, l’amour du Père n’est pas en lui » (1 Jean 2. 15). L’amour du présent siècle a étouffé chez Démas les affections pour l’apôtre Paul.

Épaphrodite et l’épître aux Philippiens

C’est à Philippes, en Macédoine, que fut établie, par le ministère de l’apôtre Paul, la première assemblée d’Europe. Nous sommes revenus à plusieurs reprises sur le récit du chapitre 16 des Actes qui nous relate comment quelques personnes de cette ville, entre autres Lydie, la marchande de pourpre, et le geôlier ou gardien de la prison, furent amenées à croire au Seigneur Jésus.
L’apôtre ne fit qu’un court séjour à Philippes, mais les chrétiens qu’il y laissait s’étaient beaucoup attachés à lui. De Philippes Paul se rendit à Thessalonique où il resta trois semaines environ. Les Philippiens lui firent là, par deux fois, un envoi pour ses besoins (Phil. 4. 15 et 16).
Paul retourna à Philippes quand, au cours de son troisième voyage, il parcourut la Macédoine, puis la Grèce, où il séjourna trois mois (Act. 20. 3). C’est ensuite de cette ville qu’il repartit vers Jérusalem en passant par la Troade et Milet (Act. 20. 6).
Les Philippiens restèrent en relations avec l’apôtre ; ils s’intéressaient à son œuvre d’évangélisation ; ils avaient aussi à cœur de pourvoir à ses besoins, mais ils n’avaient pas l’occasion de lui faire parvenir leurs dons (Phil. 4. 10). Quelque trois ou quatre ans plus tard, Paul se trouva prisonnier à Rome ; les Philippiens décidèrent de lui faire un envoi par le moyen d’un chrétien dévoué à l’apôtre, nommé Épaphrodite.
Le voyage de Philippes à Rome était alors dangereux et pénible. Au cours de ce long trajet, ou à son arrivée à Rome, Épaphrodite tomba gravement malade et fut même bien près de mourir. C’était une lourde épreuve pour l’apôtre, et pour les Philippiens qui apprirent cette maladie. Épaphrodite lui-même était surtout abattu en pensant à l’affliction des autres. On voit quelle délicatesse de sentiments et quel oubli de soi-même animaient ce frère, ainsi que le profond attachement qui liait ces divers croyants les uns aux autres.
Après avoir permis cette maladie qui mettait à l’épreuve leurs affections mutuelles, Dieu eut compassion d’eux tous et guérit Épaphrodite. Paul s’empressa de le renvoyer auprès des Philippiens pour les rassurer et les réjouir (Phil. 2. 25 à 28).
Il se proposait de leur envoyer aussi Timothée peu de temps après (2. 19 et 23). La compagnie de ces deux frères dévoués était cependant précieuse et très utile même à l’apôtre prisonnier, mais il s’en privait volontiers dans l’intérêt et pour la joie des Philippiens. Dans son épître qui leur a probablement été portée par Épaphrodite, il leur recommande de « le recevoir dans le Seigneur avec une pleine joie » et avec l’honneur dû à celui qui avait exposé sa vie pour mener à bonne fin leur service d’amour envers lui (2. 29 et 30). Il l’appelle précédemment (2. 25) « mon frère, mon compagnon d’œuvre et mon compagnon d’armes », ce qui laisse supposer qu’ils avaient travaillé ensemble pour le Seigneur en d’autres occasions.
Toute l’épître aux Philippiens porte l’empreinte de l’affection sans réserve qui unissait Paul à cette assemblée : « Vous me portez dans votre cœur … et je vous aime tous ardemment, dans les affections du Christ Jésus », leur écrivait-il (1. 7 et 8). L’apôtre qui évitait en général d’être à charge aux autres et qui s’était spécialement appliqué à n’être redevable en rien aux Corinthiens, acceptait au contraire avec joie et simplicité les libéralités des Philippiens. Il se plaisait à mettre leur dévouement au compte des bonnes œuvres faites pour Dieu et que Dieu récompenserait (4. 18 et 19).
Cette épître nous parle beaucoup de la joie qui peut être la part du chrétien en toutes circonstances. Paul pouvait bien exhorter avec insistance les Philippiens à « se réjouir toujours dans le Seigneur » (3. 1 ; 4. 4), lui qui, pour son compte personnel, manifestait une joie inaltérable à l’occasion de chacune de ses circonstances de captivité, pour les Philippiens (1. 4) ; constater que Christ était annoncé, même par des frères qui cherchaient à lui nuire (1. 17 et 18), recevoir le message des Philippiens (4. 10), étaient pour lui autant de sujets de joie. Si même il devait « servir d’aspersion sur le sacrifice et le service de la foi », c’est-à-dire s’il devait souffrir le martyre pour parfaire ainsi la valeur pour Dieu du service des saints, il s’en réjouissait et invitait même les Philippiens à s’en réjouir avec lui (2. 17 et 18). Ne pensez-vous pas que si le geôlier était alors à Philippes, il a dû, en lisant ou en entendant lire l’épître, se rappeler avec émotion les cantiques que, bien des années auparavant, Paul et Silas, le corps meurtri de coups, les pieds liés au poteau, chantaient à minuit dans la prison dont il avait la garde ?
Le secret de cette joie permanente de l’apôtre, c’est que Christ était tout pour lui :
Christ était sa vie (ch. 1) : « Pour moi, vivre, c’est Christ, et mourir, un gain », dit-il (v. 21). Pour Paul, rester sur la terre, c’était continuer à vivre la vie de Christ, Le suivre et Le servir en servant les Siens ; une telle vie vaut bien la peine d’être vécue (v. 22). Mourir ou déloger, c’était être immédiatement auprès de Christ, ce qui est, de beaucoup, la meilleure part (v. 23). L’apôtre ne faisait valoir aucune préférence personnelle, mais s’en remettait à la volonté de son Seigneur qui le maintiendrait sur la terre pour le bien des autres croyants (v. 24 et 25).
Christ était son modèle (ch. 2), modèle qu’il pouvait proposer aux autres (v. 5), modèle parfait d’humilité, de renoncement, d’obéissance (v. 6 à 8).
Christ était son but (ch. 3). Pour l’atteindre, « pour gagner Christ » (v. 8), il renonçait à tout. Les avantages de naissance et de conduite qui, avant sa conversion, flattaient son orgueil de pharisien, il ne les considérait plus, ainsi que toutes les choses du monde, que comme des obstacles à sa course vers Christ et il les rejetait comme des ordures (v. 7 et 8). Sans égard aux difficultés et aux souffrances, il désirait seulement connaître toujours mieux Christ, être semblable à Christ (v. 10 et 11). « Je poursuis, dit-il, cherchant à Le saisir » (v. 12). « Oubliant ce qui est derrière et tendant avec effort vers ce qui est devant, je cours droit au but pour le prix de l’appel céleste de Dieu dans le Christ Jésus » (v. 14).
Christ était son attente : « Nous attendons le Seigneur Jésus Christ comme Sauveur » (ch. 3. 20).
Christ était son soutien, sa joie, sa puissance (ch. 4). « Le Seigneur est proche » (v. 5). « J’ai éprouvé une grande joie dans le Seigneur » (v. 10). « Je peux tout en celui qui me fortifie » (v. 13).
« Soyez tous ensemble mes imitateurs » dit encore Paul (3. 17). Chers enfants, que Christ soit tout pour nous aussi. Chantons de tout cœur le beau cantique 205 et disons en vérité :

Jésus est l’Ami suprême,
Le tendre Ami de mon cœur ;
Mon Refuge, mon Sauveur, ma Lumière,
Mon Repos, mon Espérance.

Mon Espoir, mon Tout, ma Vie,
Ô Jésus, Lumière, Amour, Qu’ici je te glorifie
En attendant ton retour !

 

L’épître aux Romains

L’apôtre Paul n’est venu à Rome pour la première fois que quand il y a été amené comme prisonnier vers la fin de sa vie, selon le récit du dernier chapitre des Actes. Une assemblée de chrétiens composée de Juifs convertis et d’anciens païens s’y était formée plusieurs années auparavant. Nous ne savons pas comment l’évangile a été apporté dans la capitale de l’empire, mais on peut penser que des Romains, juifs ou gentils, voyageant en Orient, y ont appris à connaître le Seigneur, que des chrétiens d’Asie, de Macédoine ou de Grèce sont venus se fixer à Rome, et qu’à leur contact d’autres habitants de cette grande ville ont cru au Seigneur Jésus.
Paul, après avoir beaucoup travaillé en Grèce et en Asie, désirait vivement aller à Rome pour annoncer là aussi l’évangile et y édifier les croyants. Il connaissait quelques-uns des chrétiens de cette ville pour les avoir rencontrés au cours de ses voyages et il était bien au courant des circonstances de cette assemblée. Au moment de quitter la Grèce, vers la fin de son troisième voyage, il écrivit de Corinthe aux chrétiens de Rome une longue lettre, l’épître aux Romains.
Comme il le fait en général dans ses épîtres, il commence par y exposer quelques vérités importantes de la doctrine chrétienne qu’il fait suivre d’exhortations pratiques, et il termine par des messages personnels. Ces derniers nous présentent quelques compagnons de Paul, ce qui nous ramène au sujet qui nous occupe.

Dans cette épître aux Romains l’apôtre traite la question primordiale du rétablissement des relations de l’homme avec Dieu, interrompues par le péché. Si vous avez déjà lu les premiers chapitres, vous les avez trouvés peut-être bien difficiles à comprendre. Mais ils nous présentent les bases mêmes de l’évangile, qui est « la puissance de Dieu pour sauver quiconque croit » (1. 16). Ces sujets : notre justification devant Dieu, notre délivrance du péché, la présence du Saint Esprit en nous, sont tellement importants que, avant de passer aux salutations du dernier chapitre, nous allons essayer de relire ensemble toute l’épître.
L’apôtre commence par démontrer à tous les hommes qu’ils sont coupables devant Dieu et entièrement perdus, sans aucune possibilité de se sauver eux-mêmes. Il s’adresse ainsi successivement aux païens, aux sages et aux Juifs.
Les païens auraient dû discerner la puissance éternelle de Dieu dans la création, mais « ils ne l’ont pas glorifié comme Dieu, et ne lui ont pas non plus rendu grâces » (1. 20 et 21). Ils sont tombés dans l’idolâtrie (1. 23) et dans les péchés les plus grossiers ; et ils y ont pris leur plaisir tout en sachant bien que le mal qu’ils commettaient méritait la mort (1. 32). Les versets 29, 30 et 31 nous donnent une liste effrayante de leurs défauts ; c’est le portrait des hommes loin de Dieu.
Les sages, les philosophes ont établi des morales qui condamnent le mal ; ils ont montré ainsi que la voix de leur conscience se faisait entendre ; mais ils ont pratiqué eux-mêmes le mal qu’ils jugeaient chez les autres (2. 1). Et ils ont méprisé la patience de Dieu et Sa bonté qui les poussait à la repentance (2. 4).
Les Juifs s’enorgueillissaient de posséder la loi de Moise qui leur révélait la volonté de Dieu (2. 17) ; ils prétendaient enseigner la Loi aux autres, mais ne l’accomplissaient pas eux-mêmes. Ils se trouvaient être ainsi les plus responsables et les plus coupables, eux qui se glorifiaient en la Loi, mais déshonoraient Dieu par la transgression de la Loi (2. 23).
Ainsi tous, Juifs et Grecs, sont sous le péché (3. 9). « Il n’y a pas de juste, non pas même un seul » (3. 10). Toute bouche est fermée, et tout le monde est coupable devant Dieu (3. 19). L’homme, quel qu’il soit, n’a devant lui que la mort et le jugement, justes conséquences de ses péchés.
Mais quand l’homme n’a plus de ressources, la grâce de Dieu intervient. Le châtiment mérité par nos péchés a été subi, à notre place, par Jésus, sur la croix. Dieu nous offre le seul remède possible à notre état de perdition : le sang de Son Fils qui efface les péchés. Dieu lui-même justifie gratuitement par la grâce ceux qui croient en Jésus Christ (3. 22 et 24).
Ainsi l’homme est justifié par la foi (3. 28). Ni les œuvres dont l’homme aimerait se glorifier (4. 1 à 8), ni le titre de descendant d’Abraham marqué par la circoncision (4. 9 à 12), ni aujourd’hui le titre d’enfant de chrétien ou le baptême, ne peuvent rien pour notre salut. Nous devons nous reconnaître pécheurs, perdus, sans ressource, et nous sommes sauvés seulement par la grâce, par la foi en « Jésus, livré pour nos fautes, ressuscité pour notre justification ».
Il n’est pas de question plus importante pour vous : Avez-vous reconnu que vous étiez un pécheur perdu et croyez-vous au Seigneur Jésus, mort sur la croix pour vos péchés et maintenant ressuscité ?
S’il en est ainsi, vous avez été justifié par la foi, vous avez depuis lors la paix avec Dieu, vous avez accès à Sa faveur et vous attendez d’être introduit dans Sa gloire (5. 1 et 2).
Tout cela, ce sont les bienheureuses conséquences de l’amour infini de Dieu manifesté dans le don de Son Fils, mort pour des impies (5. 6), mort pour nous quand nous étions encore pécheurs (5. 8), mort pour nous réconcilier avec Dieu (5. 10).
Quelle joie de connaître un tel Dieu et un tel Sauveur ! « Nous nous glorifions en Dieu par notre Seigneur Jésus Christ » (5. 11).

L’épître aux Romains (ch. 5. 12 à ch. 8)

Nous avons vu que Jésus, notre Seigneur, est mort pour nos péchés et que nous sommes sauvés par la grâce, par la foi en Lui. Mais Dieu n’a pas eu seulement à pourvoir à nos fautes innombrables ; celles-ci ne font que manifester un mal plus profond, et terrible : nos péchés viennent de notre nature même, qui est mauvaise et incapable d’aucun bien, elle est péché. Vous pouvez remarquer que dans notre lecture l’apôtre ne parle plus que du « péché », au singulier. Il ne s’occupe plus de ce que nous avons fait, mais de ce que nous sommes. Là encore, le remède de Dieu, c’est la mort de Christ sur la croix.
Par sa désobéissance au jardin d’Éden, Adam a introduit le péché dans le monde ; il en a subi la conséquence, qui est la mort ; et il a entraîné toute sa descendance, tous les hommes, dans le péché et dans la mort (5. 12). Christ amène tous ceux qui croient en Lui à la justice et à la vie (5. 18 et 19).
Christ n’est pas seulement mort, il est aussi ressuscité ; il n’a plus rien à faire avec le péché, ni avec la mort ; « il vit à Dieu » (6. 10). Ceux qui ont cru en Lui participent à Sa mort et à Sa vie éternelle ; c’est ce que signifie le baptême chrétien : ils ont été « identifiés avec Lui dans la ressemblance de sa mort… et de sa résurrection » (6. 5). Ils vont se tenir « comme morts au péché, mais comme vivants à Dieu dans le Christ Jésus » (6. 11).
« Notre vieil homme a été crucifié avec Christ » (6. 6). Cela, il faut le savoir, il faut le croire, pour ensuite le réaliser. Nous sommes toujours portés à oublier que nous ne sommes, par nous-mêmes capables d’aucun bien. Notre nouvelle nature de convertis, « vivants à Dieu », veut faire le bien ; souvent nous nous confions à notre bonne volonté, à notre capacité et c’est alors que nous manquons et que nous faisons le mal. C’est là une expérience bien décevante qui se renouvelle chaque fois que nous nous confions en nous-mêmes. La ressource est en dehors de nous. Il faut se reconnaître absolument incapable de tout bien pour chercher et trouver la délivrance dans un autre, le Seigneur. C’est la leçon du chapitre 7.
Ces chapitres vous paraissent peut-être encore bien difficiles, et nous ne pouvons pas entrer dans leurs détails. Mais il faut vous souvenir que c’est là que se trouve exposé le sujet si important de l’affranchissement, c’est-à-dire de la délivrance de nous-mêmes et du péché, pour pouvoir, en nouveauté d’esprit, servir le Seigneur avec Son secours (6. 6 et 19). Vous aurez à y revenir plus tard quand ces questions se poseront davantage à vous ; persévérez alors dans cette lecture, afin d’arriver à saisir comme une vérité pratique pour vous-mêmes l’enseignement si important que nous donne l’apôtre.
Pour comprendre le chapitre 8, il faut bien retenir que l’homme est – ou dans la chair – ou dans le Christ Jésus. Être dans la chair, c’est être responsable devant Dieu, avec les seules ressources de l’homme, qui sont nulles : dans une telle condition on ne peut qu’être condamné. Être dans le Christ Jésus, c’est avoir, par la foi, l’assurance que Christ a entièrement répondu à tout pour nous ; et « il n’y a donc maintenant aucune condamnation pour ceux qui sont dans le Christ Jésus » (8. 2). Si telle est notre part, nous ne sommes plus dans la chair.
Mais la chair, la vieille nature, incorrigible, est toujours en nous, et elle tend à se manifester, à produire ses mauvais fruits, si nous ne la tenons pas pour morte. Seulement, nous avons en nous une puissance nouvelle pour ne pas vivre selon la chair et pour accomplir la volonté de Dieu : c’est l’Esprit de Dieu, seule source de tout bien, qui habite en nous (8. 9).
De plus nous avons l’assurance que nos corps mortels, en qui l’Esprit de Dieu habite, seront vivifiés par Dieu, ressuscités ou transmués, à la venue prochaine du Seigneur Jésus (8. 11).
L’Esprit de Dieu en nous nous donne l’assurance que nous sommes enfants de Dieu ; Il nous met en relation avec Dieu notre Père dans des relations intimes et confiantes qui s’expriment par la prière ; nous nous adressons à Dieu avec la liberté d’enfants qui parlent à leur père ; « nous crions : Abba, Père » (8. 15).
Or nous ne savons pas toujours ce qu’il faut demander à Dieu, ni comment le Lui dire. L’Esprit nous vient encore en aide, et Dieu, qui « sonde les cœurs », connaît les pensées que Son Esprit produit en nous, même si nous ne trouvons pas les paroles pour les exprimer (8. 26 et 27).
Toute la fin du chapitre 8 est remplie de cette pensée que « Dieu est pour nous » (v. 31). Il fait tout concourir à notre bien (v. 28). Il a pensé à nous avant la fondation du monde (v. 29), et a poursuivi jusqu’au bout l’accomplissement de Ses pensées de grâce (v. 30). Il nous a fait le don suprême de Son propre Fils, qu’Il n’a pas épargné mais qu’Il a livré pour nous ; Il nous donnera bien aussi toutes choses avec Lui (v. 32).
Christ lui-même, à la droite de Dieu, s’occupe de nous sans cesse et rien, absolument rien, ne pourra nous séparer de l’amour de Christ (v. 35), ni de l’amour de Dieu (v. 39).
Quelle assurance dans cette conclusion précise et magnifique !

L’épître aux Romains (ch. 9, 10 et 11)

Dans le grand sujet des relations de l’homme avec Dieu, il reste encore un point que l’apôtre avait bien à cœur ; c’est celui de l’accomplissement des promesses que l’Éternel avait faites à Son peuple Israël.
Nous avons vu que dans toutes les villes où il arrivait, Paul commençait toujours par annoncer l’évangile aux Juifs, alors que ceux-ci ne cessaient pas de le persécuter. Il avait pour son peuple un amour que rien ne rebutait, à l’image de cet amour éternel (Jér. 31. 3) dont Dieu a aimé ce peuple d’Israël toujours rebelle. Il dit (9. 3) que pour le salut des Israélites, ses frères, ses parents selon la chair, il aurait renoncé à sa part en Christ. Nous avons un exemple de ce même dévouement absolu pour le peuple de Dieu, en Moïse qui demandait à l’Éternel de l’effacer de Son livre, plutôt que de détruire le peuple qui avait mérité ce châtiment pour avoir fait le veau d’or (Ex. 32. 32). Nous savons bien que Dieu ne pouvait accéder à de telles demandes ; seul Christ pouvait prendre sur Lui le châtiment dû aux péchés des autres ; mais ces hommes de Dieu montraient qu’ils étaient animés de l’amour et de l’esprit de dévouement de Christ lui-même.
Or l’apôtre, qui aimait tant son peuple, a dû expliquer aux chapitres 2 et 3 que les Juifs étaient, comme les autres, des pécheurs perdus qui ne pouvaient être sauvés que par la grâce. Ils étaient privilégiés en ce que « les oracles de Dieu leur avaient été confiés » (3. 2). Dieu les avait adoptés comme Son peuple, avait fait alliance avec eux, leur avait donné la loi, leur avait confié le service divin, leur avait fait de grandes promesses, dont la plus glorieuse était la venue du Christ (9. 4 et 5). A tant de faveurs, ils avaient répondu par l’incrédulité et la désobéissance qui faisaient d’eux les plus coupables des hommes.
Car Dieu agit envers tous selon Sa souveraine grâce et aucun droit de naissance ne peut être invoqué devant Lui (9. 6 et 8). De même aujourd’hui, tous vos privilèges d’enfants de chrétiens, l’enseignement que vous avez reçu, la connaissance même que vous avez de la Parole, vous rendent particulièrement responsables mais ne vous confèrent pas le salut que l’on n’obtient que par la simple foi en Jésus.
L’ardent souhait de notre cœur est que vous saisissiez la grâce de Dieu et que vous soyez sauvés. C’était la supplication que l’apôtre adressait ardemment à Dieu pour ses frères, les fils d’Israël : « qu’ils soient sauvés » (10. 1). Il n’est pas besoin de grands efforts pour trouver Christ ; mais c’est une affaire personnelle. Voyez comment l’apôtre cesse de parler à tous pour s’adresser individuellement à chacun de ses lecteurs, comme il l’a fait plusieurs fois au chapitre 2 : « La parole est près de toi » (10. 8) (Elle est en effet bien familière à chacun de nous, la parole de l’évangile, la bonne nouvelle du salut). « Si, de ta bouche, tu reconnais Jésus comme Seigneur, et si tu crois dans ton cœur que Dieu l’a ressuscité d’entre les morts, tu seras sauvé » (10. 9). Quand la foi est dans le cœur, elle s’exprime par des paroles : « Car du cœur on croit pour la justice, et de la bouche on le déclare pour le salut » (10. 10).
Qu’elles sont précieuses, les assurances données par les prophètes et rappelées ici par l’apôtre : « Quiconque croit en Lui ne sera pas confus » (10. 11). « Quiconque invoquera le nom du Seigneur sera sauvé » (10. 13) !
Et sur quoi se fonde la foi ? – Sur la Parole de Dieu : « La foi vient de ce qu’on entend – et ce qu’on entend par la Parole de Dieu » (10. 17). L’incrédulité avait au contraire éloigné de Dieu le peuple d’Israël. Il est appelé à la fin du chapitre « un peuple désobéissant et contredisant » (10. 21). Et Dieu ne peut qu’abandonner à eux-mêmes ceux qui discutent Sa Parole.
Mais est-il possible que les promesses que Dieu a faites à Israël ne soient pas accomplies ? Dieu a-t-il rejeté Son peuple ? Absolument pas (11. 1). Car les dons de grâce et l’appel de Dieu sont irrévocables (11. 29). En repoussant son Messie, la nation juive s’est privée de la bénédiction qu’Il apportait. Mais déjà maintenant, tout Juif a, comme les autres hommes, accès au salut par la foi ; Paul lui-même en est un exemple (11. 1). Et après l’enlèvement des croyants, à la fin de la période de l’Église, Dieu reprendra Ses relations avec Son peuple terrestre. Il trouvera là de nouveaux « objets de miséricorde », des croyants avec lesquels Il établira une nouvelle alliance ; Il mettra sa loi au-dedans d’eux et l’écrira sur leur cœur. Alors, tout cet Israël nouveau, résidu croyant tiré de la nation coupable, sera sauvé (11. 26 et 27).
Ainsi toutes les pensées de miséricorde de Dieu envers tous se réaliseront pour Sa gloire éternelle (11. 32 et 36).

L’épître aux Romains (12 à 15. 13)

Après avoir exposé ce que Dieu a fait pour nous, l’apôtre en déduit ce que nous devons faire maintenant. Il entre dans le détail pratique de la vie nouvelle à laquelle nous sommes appelés.
Pour plaire à Dieu, il faut d’abord discerner Sa volonté (12. 2). Contrairement au fait qu’elle nous déplaît parfois, cette volonté est toujours « bonne, agréable et parfaite » (12. 2). La reconnaître telle, c’est être vraiment soumis.
L’obéissance ne peut se réaliser que dans l’humilité. Pour ne pas avoir une haute pensée de soi-même (12. 3), il faut ne pas penser à soi.
Soumis et humbles nous pourrons remplir la fonction qui nous appartient (12. 4). Nous, envers qui Dieu a usé d’une si grande miséricorde, nous sommes tous appelés à exercer la miséricorde, c’est-à-dire à pardonner aux autres de tout notre cœur, et à le faire joyeusement (12. 8).
Dans les exhortations qui suivent, chacune très brève, nous trouvons toute la ligne de conduite du chrétien dans ses rapports avec les autres : Nous devons, avant tout, être conduits par un amour vrai (« que l’amour soit sans hypocrisie ». (12. 9) un amour qui s’exerce sans restriction (« Soyez pleins d’affection les uns pour les autres » 12. 10). Il faut de l’énergie et de la décision, aussi bien contre le mal que pour le bien : « Ayez en horreur le mal, tenez ferme au bien » (14. 9).
Le verset 11 condamne la paresse, et celle-ci est blâmable dans tous les domaines, mais tout particulièrement quand il s’agit de rechercher les biens spirituels et de servir le Seigneur.
Nous relevons encore l’expression : « persévérants dans la prière » (v. 12). Hélas ! C’est un exercice dans lequel nous nous laissons bien facilement distraire ou dont nous nous lassons vite.
La sympathie trouve occasion de s’exercer dans toutes les situations : « Réjouissez-vous avec ceux qui se réjouissent, et pleurez avec ceux qui pleurent » (v. 15).
« Associez-vous à ce qui est humble. Ne soyez pas sages à vos propres yeux » (v. 16).
Nous sommes ramenés à l’exhortation d’humilité du verset 3 : « ne pas avoir une haute pensée de soi-même ».
Avec tous les hommes il faut être honnête et vivre en paix (v. 17 et 18). Et si eux-mêmes sont injustes et nous font tort ? – Nous devons alors remettre notre cause au Seigneur, et rendre même le bien pour le mal. Il est particulièrement difficile d’agir ainsi, c’est sans doute pourquoi l’apôtre insiste plus longuement sur ce point (v. 19 et 20). Il faut être soumis aux autorités de ce monde ; elles ne se soucient généralement pas de Dieu. C’est lui cependant qui les a établies pour maintenir l’ordre (13. 1). Aussi, enfreindre les lois, c’est résister à l’ordonnance de Dieu et attirer sur soi un juste châtiment (13. 2). Pour vous, enfants, il s’agit d’obéir à ceux qui sont au-dessus de vous : vos parents, maîtres, professeurs, et de respecter les règlements de l’école. Et cela, non seulement pour éviter les punitions, mais pour avoir une bonne conscience de chrétien (13. 5).
D’une façon générale il faut rendre à tous ce qui leur est dû ; « à qui la crainte, la crainte ; à qui l’honneur, l’honneur » (13. 7). Cela ne vous prescrit-il pas de respecter tous ceux qui sont plus âgés que vous ?
« Ne devez rien à personne » (13. 8). Nous comprenons bien que, si nous avons quelque dette, il faut nous en acquitter aussitôt. Il est une dette, cependant, dont nous ne serons jamais quittes : nous devons nous aimer les uns les autres, et les obligations qui en résultent se renouvellent continuellement pour nous. L’apôtre rappelle le commandement de la loi : « Tu aimeras ton prochain comme toi-même ». Vous souvenez-vous que le Seigneur le plaçait en tête de tous les commandements de Moise, après l’obligation d’aimer Dieu Lui-même ?
Toutes les exhortations de détails que nous trouvons dans ces chapitres sont résumées dans une expression très simple du dernier verset du chapitre 13 : « Revêtez le Seigneur Jésus Christ ». Ce sont les caractères mêmes du Seigneur que tous doivent pouvoir discerner sur nous.
Nous avons tendance à critiquer ce que font les autres, au lieu de juger notre propre fond. C’est contre ce travers que s’élève l’apôtre au chapitre 14, et il nous donne cet avertissement très sérieux : « Chacun de nous rendra compte pour lui-même à Dieu » (v. 12).
Nos critiques s’arrêtent souvent à de petites choses. Chez les Romains, il s’agissait quelquefois de ce que l’on avait ou non le droit de manger. « Le royaume de Dieu, leur dit l’apôtre, n’est pas manger et boire, mais justice, et paix, et joie dans l’Esprit Saint » (v. 17).
Au lieu de blâmer nos frères, nous devons les aider, « porter les infirmités des faibles », et « que chacun de nous cherche à plaire à notre prochain, en vue du bien, pour l’édification » (15. 1 et 2) ; et nous avons pour modèle toujours le Christ « qui n’a point cherché plaire à Lui-même », mais s’est toujours proposé la gloire de Dieu » (15. 3).

L’épître aux Romains (15. 14 à 33 et 16)

C’est de Corinthe que Paul écrivait aux Romains. Nous avons vu qu’après leur avoir rappelé le grand principe de la justification par la foi et les conséquences de la présence du Saint Esprit dans le croyant, il leur avait adressé bien des exhortations pratiques. Bien que l’assemblée de Rome ait été formée en dehors de son ministère, il se sentait appelé à s’occuper d’elle comme de toutes les assemblées issues des nations. Il travaillait à tirer des nations et à présenter agréable à Dieu un peuple pour Lui (15. 15 et 16).
Il avait déjà prêché Christ, de Jérusalem jusqu’en Illyrie, c’est-à-dire dans toute l’Asie Mineure, l’Europe sud-orientale ; dans toutes ces régions. Il avait été le premier à annoncer l’évangile, ne voulant pas empiéter sur le travail des autres (15. 19 et 20). Depuis plusieurs années déjà, il désirait vivement aller travailler pour le Seigneur à Rome ; il en avait été empêché jusque-là, mais maintenant rien ne le retenait plus dans son champ d’activité précédent où il considérait que sa tâche était terminée ; il espérait donc pouvoir visiter enfin les frères romains, et de là se rendre même en Espagne (15. 22 à 24). Il voulait accomplir auparavant encore un service pour les assemblées de Judée : leur porter les dons des assemblées de Macédoine et de l’Achaïe (15. 25 et 26). Il savait bien qu’il rencontrerait à Jérusalem des difficultés, et il demandait avec instance aux Romains de prier pour lui à ce sujet (15. 30).
Il ne se doutait probablement pas qu’il arriverait à Rome comme prisonnier et qu’il y resterait captif deux ans. Mais, même dans ces conditions douloureuses, nous pouvons bien penser que, comme il en exprime l’assurance, il a joui dans son âme de la plénitude de la bénédiction de Christ (15. 29). Nous nous souvenons comment, au cours de son pénible et périlleux voyage, il reprit courage et rendit grâces à Dieu en voyant les frères de Rome venus à sa rencontre (Act. 28. 15).
En attendant, il termine sa longue épître avec une suite de messages personnels qui marquent les liens d’affection qui l’attachaient à ces chrétiens et nous font connaître le service de quelques-uns d’entre eux pour le Seigneur.
Il recommande d’abord une sœur, Phœbé, qui se rendait à Rome et y a peut-être porté la lettre. Elle était servante de l’assemblée à Cenchrée, port de Corinthe sur la mer Égée. C’est là que Paul s’était embarqué pour Éphèse avec Prisca et Aquilas, au retour de son deuxième voyage (Act. 18. 18). Phoebé avait été en aide à plusieurs et à lui-même. A Rome elle aurait peut-être besoin à son tour de l’assistance des frères, et l’apôtre leur demande de la lui accorder (16. 1 et 2). Prisca (ou Priscilla) et son mari Aquilas, que nous avons rencontrés plusieurs fois en compagnie de l’apôtre, étaient de nouveau à Rome et l’assemblée se réunissait chez eux. Paul leur envoie ses salutations et rappelle leur dévouement : ils avaient « risqué leur propre tête » pour lui (16. 4).
Épaïnète était cher au cœur de l’apôtre, « son bien-aimé » ; il l’appelle « les prémices de l’Asie pour Christ » ; c’était sans doute le premier croyant d’Asie converti par le ministère de Paul (16. 5). L’apôtre avait à Rome des parents, Andronique, Junias, chrétiens distingués, venus à Christ avant lui et qui, nous ne savons en quelle circonstance, avaient été prisonniers avec lui (16. 7). Hérodion était aussi un parent de l’apôtre (16. 11). Paul envoie ses salutations à plusieurs autres, ayant pour quelques-uns une mention d’affection particulière ou rappelant leur service.
Plusieurs femmes sont mentionnées : parmi elles Marie, distincte sans doute des autres Marie dont parlent les Évangiles ; elle avait beaucoup travaillé pour les croyants de Rome (16. 6). Tryphène et Tryphose travaillaient encore pour le Seigneur. Persis avait beaucoup travaillé et méritait, de la part de tous, semble-t-il, ce titre « la bien-aimée » (16. 12). De la mère de Rufus, Paul dit « elle est aussi la mienne » pour montrer l’affection et le respect qu’il lui portait (16. 13).
L’apôtre cependant est loin de pouvoir louer tous les chrétiens de Rome. Il y en avait qui causaient des divisions et des occasions de chute ; on devait les surveiller et s’éloigner d’eux (16. 17). Paul se plaît d’ailleurs à reconnaître l’obéissance des Romains, et les exhorte à être « sages quant au bien et sans compromis avec le mal » (16. 19). Nous ne serons jamais trop occupés du bien ; par contre, moins on connaît le mal, mieux on s’en tient éloigné.
Paul, qui a envoyé des salutations à beaucoup de croyants de Rome, transmet celles de quelques chrétiens qui étaient près de lui. Il nomme en premier lieu Timothée et trois de ses parents, Lucius, Jason et Sosipater. On est heureux de savoir que dans la famille même de l’apôtre, plusieurs s’étaient tournés vers Christ.
La lettre a été dictée par Paul à un chrétien nommé Tertius, qui est heureux de saluer lui-même les Romains.
Gaïus était un frère connu de Corinthe. L’assemblée se réunissait chez lui ; l’apôtre logea aussi dans sa maison. Il est l’un des rares Corinthiens que Paul ait baptisé lui-même (1 Cor. 1. 1). Peut-être est-ce le même Gaïus dont le nom est associé à celui d’Aristarque ; Il était compagnon de voyage de Paul, aussi bien lors de l’émeute d’Éphèse (Act. 19. 29) que quand l’apôtre avait quitté la Grèce au retour de son troisième voyage (Act. 20. 4). Par contre il est plus douteux qu’il s’agisse du Gaïus à qui l’apôtre Jean a adressé sa troisième épître, car c’était là un nom fort répandu dans le monde romain.
Éraste était administrateur de la ville. Ses fonctions devaient le retenir à Corinthe et nous ne savons pas si c’est le même croyant que nous trouvons sous ce nom, associé à Timothée en Actes 19. 22 pour une mission en Macédoine et appelé là « un de ceux qui servaient Paul ».
Après avoir, comme il le fait habituellement, souhaité à ceux à qui il écrit, la grâce de notre Seigneur Jésus Christ, l’apôtre termine cette épître, où il a déployé devant nous « la profondeur des richesses et de la sagesse et de la connaissance de Dieu », en renouvelant l’expression de louange qui termine le chapitre 11 : « A Lui la gloire éternellement ! »

D’après la Bonne Nouvelle 1964 à 1966